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Ciné : Pacific Rim

20/07/2013 - 2 commentaires

Je n'écris pas souvent à ce sujet, parce que d'autres en parlent beaucoup mieux et d'une manière beaucoup plus complète que moi notamment, mais je suis très friand de cinéma. Mais n'ayant pas de ciné diffusant de la VO juste à côté de chez moi, je n'y vais plus aussi souvent que lorsque je travaillais sur Paris.

Mais bref, l'objet de cet article est donc le nouveau film de Guillermo Del Toro. Un petit mot sur lui tout d'abord, étant donné que je l'ai découvert en tant que réalisateur sur Hellboy, qui est un film (et un univers) que j'adore. Le labyrinthe de Pan m'avait aussi énormément plu, avec une réalisation excellente, une histoire excessivement prenante (putain, bordel, Carmen quoi !) et... une bande originale... rah !


Si tu comprends cette bulle, chapeau

Mais bref. Quand j'ai vu les affiches et la bande annonce de Pacific Rim, honnêtement, il me tentait moyen. Ça me semblait être le gros blockbuster planplan archi-rabâché sans surprise. Et à 10€ la place, ça fait cher.

Puis j'ai vu l'après séance du fossoyeur. Ce mec, en plus d'être mignon, a une analyse très pertinente et je suis d'accord avec 95% de tout ce qu'il dit dans toutes ses vidéos. Alors forcément, quand c'est comme ça et qu'il dit "allez le voir"...

Et bah.... Wouah.

On va pas se mentir, le scénario n'a RIEN d'original. Mais c'est bien là son seul défaut (ça et le coup de l'épée) (et les bruits de bateau à la Inception aussi, un peu). Je ne vais pas revenir sur les références ni sur ce que dit déjà le Fossoyeur à ce propos. Pour le reste, et bien...

En à peine plus de deux heures, Pacific Rim arrive à donner une profondeur à TOUS les personnages principaux, assez pour qu'on s'y attache, alors même que c'est quelque chose qui n'arrive quasiment plus que dans les séries. C'est d'ailleurs une des raisons qui pousse à la "consommation de séries" : les personnages sont plus développés (il y a le temps de le faire), plus profonds, plus détaillés, plus attachants. Et bien Pacific Rim arrive à un résultat plus que satisfaisant, et ça, c'est déjà un exploit en soi. D'ailleurs, c'est même le héros du film qui est le moins intéressant au final.

L'acteur jouant le héros, Charlie Hunnam, on l'a vu dans Sons of Anarchy aux côtés de Ron Perlman (aussi dans le film et absolument génial), comme le souligne le Fossoyeur. Mais on y retrouve aussi Burn Gorman, qui joue dans Torchwood, toujours dans un rôle scientifique, avec un personnage assez antipathique aussi au premier abord, mais absolument excellent. Tous les jeux d'acteurs sont BONS.

En parlant de Burn Gorman, justement, j'aimerai souligner un autre point mené de main de maître dans ce film : l'humour. Dans un "blockbuster classique", les petites phrases et petites situations sont menées assez lourdement et souvent maladroitement. Ainsi, il n'est pas rare de voir un effet comique casser un peu l'effet dramatique/sérieux d'une situation. Là c'est tout le contraire, ce qui rend d'ailleurs les personnages d'autant plus attachants. L'effet comique vient renforcer le côté sérieux de la situation, de par le décalage net avec le tableau global (leur côté anecdotique en fait) et leur rythme qui ne vient pas casser l'action. Un exemple illustrant bien mon propos est la scène du poing s'enfonçant dans l'immeuble. On y retrouve un peu l'esprit qui fait que le colonel O'Neill joué par Richard Dean Anderson dans la série Stargate SG-1 est tellement apprécié.

Les combats sont tout aussi excellents. Alors que la tendance d'Hollywood est aux gros plans où on ne voit rien (quelqu'un a compris quelques choses aux combats de Man Of Steel ? SERIOUSLY ?!), Pacific Rim est beaucoup plus clair là dessus, et de loin. Même si certains passages sont effectivement en gros plan, ce n'est pas le cas majoritairement, et on y gagne énormément en clarté.

Ce qui nous amène au sujet du repérage dans l'espace et, donc, du gigantisme dont parle le Fossoyeur. C'est très très bien mené, on n'oublie jamais que ce sont des géants, et pour cela on a sans cesse des rappels d'échelle qui sont clairs, ce qui fait qu'on n'a jamais cette impression de "réduire" l'échelle des monstres. Je sais pas si je m'exprime clairement, mais dans les Transformers par exemple, j'ai tendance à perdre un peu cette notion de gigantisme et au final à me dire "qu'ils ne sont pas si grands que ça". Là ce n'est pas du tout le cas, et le fait de pouvoir conserver cette échelle rend le film d'autant plus épique.

Ce film a aussi une certaine poésie ironique. Le jeu des symboliques, bien que discret, est quand même très intéressant (un petit clin d'œil avec les chaussures par exemple), et l'émotion est assez finement menée. Même si on y retrouve les leviers classiques, et que le sexisme n'est pas absent de l'œuvre, on ne plonge pas dans le mièvre qu'on peut retrouver dans ce genre de production, et ça, ça fait plaisir.

Enfin, pour terminer, un autre sujet qui m'est cher : la musique. La bande originale est juste un costard taillé sur mesure. Le thème est simple, mélodique, pas trop lourd, ce qui est d'ailleurs étonnant car ça ne retire absolument rien à l'effet d'immensité du bousin. En clair, il est efficace et aussi épique que la BO de X-men par exemple. Il faudrait que je réécoute, mais il me semble qu'elle est même moins lourde que la BO de Batman : The Dark Knight Rises.

Et le petit plus qui ne gâche rien et qui prouve que la réalisation a été très fine et qu'on a pris le temps de (très) bien la faire : la première partie du générique de fin est tout aussi travaillée que le reste du film.

Voilà mon avis, à chaud (et à peine relu). En gros, je confirme : il faut le voir.

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