Les chroniques de Rurik - Episode 1
27/08/2013 - Commentaires fermés
Contexte : Je suis un joueur de Donjons & Dragons. Dans la partie que je vais vous conter, je suis un guerrier nain évoluant dans les royaumes oubliés et accompagné de 3 acolytes : 2 elfes et un halfelin. Je n'ai pas raconté les débuts de cette campagne et je vais donc essayer de résumer ça du mieux que je peux. Je le ferais du point de vue de mon nain, bien évidemment. Pour information, il est de niveau 3. Par contre, on est une équipe de bras cassés, du LOL en perspective. Étant donné que ça fait déjà un peu plus de 6 mois qu'on joue, je vais essayer de résumer ça rapidement, en 3 ou 4 épisodes avant de rejoindre le cours actuel de l'aventure. Je passerai donc sur bon nombre de détails.
Ce récit n'est pas validé par le MJ. (des éléments peuvent changer, être inexactes, ou incomplets)
Je suis Rurik du clan Torunn, né dans la forteresse de Castelmithral, anciennement connue sous le nom de Sakrithducim Blazedwork. Cette magnifique forteresse reliée à l'Outreterre est la cible de nombreuses attaques venues des profondeurs. Mon clan connaîtra une gloire éternelle si j'arrive à mettre fin à ces attaques une bonne fois pour toutes. C'est la raison de ce voyage, comme de nombreux autres membres du clan avant moi : apprendre l'art de combattre, faire face aux pires monstres, pour défendre ma cité, la gloire de mon clan et celle de ma race...
En chemin, j'ai rencontré un elfe, Neope, ou un truc du genre. Il recherche à... Enfin, il recherche un moyen de... Je ne sais plus, une histoire d'elfe, ils sont tellement "précieux"... Peut-être recherche-t-il simplement un pinceau en poils de ragondin pour peindre un de leurs infâmes tableaux, pour ce que j'en sais. Il était seul, marchant sur une route vers un village et on a un peu discuté et vaguement sympathisé. Toujours est-il qu'il ne renâcle pas à la tâche, même s'il est toujours fourré dans ses stupides bouquins de mage, parfois même en plein combat. Et il a une peur bleue de se prendre un coup, par peur de se péter un ongle, certainement. Ah, ces elfes... Mais j'avoue que ses projectiles magiques sont bien utiles. Au moins, quand il lance ses trucs, c'est une flèche en moins que je risque de me prendre dans le dos, c'est toujours ça...
Dans une auberge, une fois arrivés, on avait rencontré un halfelin... Fremel... C'était la première fois que je croisais un demi-homme ; et "demi", croyez moi, c'est déjà beaucoup dire. Le petiot m'arrive à peine à la taille, mais il faut dire que pour planter des dagues dans le dos des ennemis, il n'a pas son pareil. Son agilité au combat aurait presque de quoi faire pâlir Maître Belel, le Grand Défenseur de la Forteresse. C'est vraiment dommage qu'il soit aussi peu capable de désamorcer les pièges. Pour un voleur qui nous avait vendu ces compétences... Arnaqueur plus que voleur, m'est avis...
Une ranger elfe accompagnait l'halefelin... Son nom m'échappe... Il me reviendra. Pour une elfe, elle était plutôt sympathique.
Enfin bref, toujours est-il que notre première mission a été.... épique, dans un certain sens. On avait entendu parler d'une forte récompense à qui retrouverait un parchemin de je ne sais plus quoi... dans une citadelle abandonnée, pour le compte d'un duc. Ou d'un baron. Ou était-ce un comte ? Nous rendant dans la ville de ce noble pour en savoir plus, nous fîmes la rencontre d'un mage plus qu'étrange en compagnie du noble : Draknar. Alors, bon, je sais, pour moi tous les mages sont étranges, mais celui-ci l'était bien plus. C'est bien simple, j'ai jamais pu le blairer. Sa façon hautaine de nous parler, de couper en pleine phrase, son autoritarisme... Mais la récompense était tout de même intéressante et comme sans argent on ne peut rien faire.... Nous voici rendus tous les quatre à la citadelle abandonnée, ancienne demeure d'un sombre mage.
Abandonnée, ce serait vite parler : des RATS GÉANTS. PARTOUT. Des saletés de rats géants puants, rampants, partout, tout le temps. Parfois même plus grands que Fremel, qui cherchait la moindre occasion de monter sur les meubles et portes, certainement pour pouvoir les dominer ! Et coriaces avec ça ! Le mage décide de prendre à droite, pourquoi pas. On m'avait appris à aller toujours à gauche dans un lieu qu'on ne connaît pas, mais pourquoi ne pas changer, c'est vrai. Ma mémoire me fait défaut, c'était il y a bien 2 mois... J'ai souvenir qu'à un moment, nous sommes tombés sur un vrai nid de rats. Dans les cadavres presque entièrement dévorés, on a retrouvé un homme, inconscient, certainement le prochain diner de la colonie. Une fois revenu à lui, et passé les questions d'usage, nous sommes sortis de ce nid pour nous apercevoir que la ranger avait disparu, sans un bruit, sans un cri. Pour nous remercier de l'avoir sorti de ce pétrin, l'homme, un druide dont le nom m'échappe, se propose de se joindre à nous et nous aider à retrouver notre récente amie, certainement prisonnière quelque part dans la citadelle. Mais avant cela, il doit récupérer son animal, un loup, qu'il sent toujours vivant.
Pas trop dur, il était dans la pièce d'à côté, gardé par.... des gobelins. Je déteste ces saletés de gobelins puants. Combien de mes frères ont été tués par les hordes de ces bestioles dégénérées ? Une fois débarrassés de ces bêtes, notre druide humain mais néanmoins compagnon nous dit qu'il doit rester avec son loup pour communier ou je ne sais quelle autre saloperie. Nous ne le reverrons jamais, tout comme la ranger.
Peu de temps après, toujours à la recherche du parchemin dans cette citadelle moisie, nous sommes tombés sur ce qui devait être le roi local des gobelins... Et lui, il n'était pas seul... Des dizaines de ces immondes trucs sortaient de tous les côtés, et les projectiles magiques ennemis pleuvaient. Constatant que la situation semblait désespérée, j'ai pris ma fidèle hache de guerre naine et ai foncé sur le roitelet du secteur, lui explosant sa boite crânienne contre son trône décrépit, l'empêchant ainsi de balancer ses saloperies de projectiles. Toujours enragé, j'ai dézingué les quelques vermines restantes. La rage au ventre, je fouillais avec mes deux compagnons restants les salles avoisinantes, pour tomber sur ce qu'il semblait être la salle de vie de la petite colonie gobeline du secteur. Que des civils, apeurés, pleurant parfois. La rage du combat précédent toujours dans mes veines, j'ai pris un petit gobelin à portée de main pour expliquer à quel point ils m'avaient mis en rogne, et pour les dissuader de former d'autres guerriers. Mais il faut croire qu'un guerrier n'est pas forgé pour la diplomatie. Le coup de hache porté à plat fut tout de même trop puissant et j'entendis les os du gobelin exploser sous le choc avant que son corps n'aille s'écraser contre le mur, le recouvrant de son sang.
Ce n'est pas ce que je voulais, et un Nain ne peut avoir un tel comportement, ce n'est pas digne. Frapper un civil sans défense n'a certainement rien de glorieux. Le tuer sous un tel coup... J'en frissonne chaque fois que j'y repense. J'ai mis plusieurs secondes à recouvrer mes esprits et pouvoir de nouveau bouger, comme vidé de toute âme. Est-ce là un prix acceptable pour accéder à la gloire de mon peuple ? Certainement pas. Le but de mon voyage, le but d'un fier guerrier nain, est de protéger les innocents, les civils, les désarmés. La gloire de Castelmithral ne tolérera aucun écart de ses défenseurs. Voici quelque chose que je n'aurai jamais dû oublier.
J'ai combattu d'autres gobelins dans les couloirs un peu par automatisme, jusqu'à tomber sur une chose que je n'aurai jamais cru voir aussi vite. Un dragonnet blanc. Je peux vous dire que, même petit, c'est impressionnant. Fort heureusement, celui-ci était attaché et nous avons su l'abattre avant que sa puissance ne lui permette de nous faire le moindre mal. Il protégeait un bon butin, que j'ai mis en lieu sûr dans mon sac. Quelques pièces plus loin, une salle, protégée par un piège à hache géante que j'ai évité de justesse, avec des statues... d'un style étrange... Cette pièce était particulièrement froide. Un parchemin et un sifflet de cristal trônaient sur un promontoire. Ni une ni deux, nous les embarquâmes, à peu près certains d'avoir trouvé là le parchemin désiré et un joli sifflet. Par acquis de conscience, mieux valait fouiller la citadelle entière tout de même.
En retournant à l'entrée de la citadelle une fois ces épisodes passés, il ne restait plus qu'une porte. Celle-ci donnait sur plusieurs pièges, que notre bon Fremel s'est empressé de ne pas détecter. Heureusement que mon armure est assez épaisse ! Je le soupçonne de vouloir secrètement me faire tuer dans un piège pour récupérer mon or... Quoi qu'il en soit, nous sommes arrivés dans une belle pièce, joliment décorée d'une voute céleste et, sur un mur, des phrases écrites dans un langage inconnu. Notre mage, lâchant pour une fois ses bouquins, s'est d'un coup exclamé que c'était du draconien. Une autre utilité à ce mage : il sait lire le draconien. Si jamais on croise un vrai dragon un jour, peut-être devrais-je le laisser tailler le bout de gras avec la bête...
Il s'agissait d'une énigme, du genre "on me remarque quand tout le monde est endormi et je prends la tête des plus rêveurs"... Forcément, j'ai dit la première chose qui me venait à l'esprit : "chaussette". C'était pas ça. Il s'agissait du mot heu... étoile... que le mage a trouvé, évidemment. À force d'avoir la tête plongée dans ses bouquins, on en connaît des mots !
La porte s'ouvrit donc, sur ce qui semblait être un tombeau. Une fosse de plusieurs dizaines de mètres de profondeur séparait la porte de la tombe. Un passage secret, pour une fois détecté par Fremel (c'est bizarre comme sa capacité de détection est proportionnelle au trésor potentiel....) contourne la fosse. Très étroit, on ne peut y passer que l'un derrière l'autre, en rampant. Arrivé au tombeau, celui-ci contient des inscriptions, mettant en garde contre le mage enterré ici qui aurait dépassé les limites de certaines expérimentations, ou que sais-je encore...
Et évidemment, il a fallu que quelqu'un ait l'idée d'ouvrir la tombe. Neope peut-être ? Dès qu'il y a quelque chose de magique, il faut qu'il aille y mettre son nez... Quoiqu'il en soit, le mort ne l'était pas tout à fait, et un troll s'empressa de sortir de son tombeau. Voilà, c'est ça qu'il faisait comme expérience interdite : la transformation en bête surpuissante. Voyant que trois aventuriers contre un troll manifestement très énervé, ça allait être juste, notre cher mage Neope eut l'idée d'invoquer un monstre. J'avais déjà vu un mage invoquer un Couatl lors d'une bataille souterraine où je servais d'écuyer, et bien c'est vraiment impressionnant, une créature magnifique, gigantesque, mortelle. Avec ça à nos côtés, nul problème pour faire face à l'immonde bestiole chafouine que nous venions de libérer. Bon, notre mage a invoqué un petit mille-pattes monstrueux... Disons qu'il a fait ce qu'il a pu. Ça a dû surprendre le troll car celui-ci n'a pas été aussi dur à abattre que je l'avais pensé, bien qu'il n'ait pas lésiné sur les coups et essayé à maintes reprises de me déstabiliser. Peut-être était-ce dû au fait qu'il a été enfermé pendant quelques siècles dans ce tombeau ?
Quoi qu'il en soit, nous avions exploré intégralement la citadelle. Sûrs, désormais, que nous avions en notre possession le fameux parchemin, nous quittâmes la place pour aller récupérer notre récompense. Après plusieurs heures de route, nous avons été reçu par le... duc et son bouquetin de mage. Il nous arracha quasiment le parchemin des mains, nous demandant si nous n'avions pas trouvé un sifflet avec. Il le prit et, sans un merci ni au revoir, partit sur réfugier dans sa tour. Le duc nous donna froidement la récompense convenue et nous congédia après nous avoir donné rendez-vous le lendemain pour une autre mission. Pendant la nuit, des lumières inquiétantes s'échappaient de la tour du mage. Épuisé et légèrement blessé, je m'endormis. Au pire, un coup de hache entre les yeux, et tout mage qu'il était, il ne pourrait plus faire de mal.
À suivre...