# - @ - j-c - 03/06/2015 à 18:16:24
@ Kaluchon:
Mozilla définit son propre contrat social, et je pense que quand on lit ce qu'ils disaient il y a 10 ans, ce qu'ils font est toujours compatible avec ce contrat social là.
Je pense que c'est courant dans le logiciel libre de voir une personne apprécier un logiciel ou une initiative et en déduire que cela veut dire que les initiateurs de ces projets partagent exactement tout ses points de vue.
Ainsi, Mozilla a toujours eu une approche pragmatique du libre, c'était par exemple déjà le cas avec Flash ou son partenariat avec Google. Ce sont plutôt les gens qui à l'époque acceptaient cela et qui maintenant critiquent des décisions finalement dans la même ligne qui sont incohérents.
En réalité, il y a des projets que vous considérez comme une trahison et qui, s'ils n'avaient pas été faits, auraient été considéré comme une trahison par rapport à d'autres utilisateurs (en d'autres termes: quoi que Mozilla fasse, il aura toujours "trahit" d'une manière ou d'une autre).
Je ne défends pas les choix de Mozilla. Je ne dis pas non plus que tout ceux qui râlent contre Mozilla sont des idiots. Ce que je dis, c'est: se convaincre qu'un acteur a les mêmes valeurs que soit est très facile. Lorsqu'on se rend compte qu'un acteur "trahit son contrat social avec ses utilisateurs", il faut aussi savoir faire preuve d'auto-critique et reconnaitre que c'était peut-être soi-même qui avait mis en l'acteur des espoirs ou des responsabilités tacites que l'acteur lui-même n'avait pas reconnu. L'acteur ne trahit donc pas ses utilisateurs, d'autant plus que parmi tout les utilisateurs, il est également possible que le groupe qui se sente trahit soit minoritaire (mais se sente majoritaire vu que la majorité des réactions sont évidemment celles de ceux qui ont quelque chose à dire, c-à-d qui ne sont pas d'accord).
Finalement, le "libre" lui-même est un gros mélange, où chacun tire la couverture à soi en prétendant que lui seul sait ce qui est libre ou pas. Mais quand on regarde, il est composé d'un large panel (même pas forcément unidimensionnel) allant de libertariens pour qui le libre affranchi de l'état aux communistes pour qui le libre est transcende le capitalisme en libérant l'outil de la main-mise de son propriétaire, avec évidemment toutes les combinaisons possibles au milieu.