# - @ - Le cancre - 14/11/2014 à 15:40:42
@danirf : Mais il existait des esclaves tout à fait heureux de leur condition. Je ne suis pas un fervent partisan de Rousseau, qui voulait libérer les esclaves contre leur propre volonté. Par contre, j'affirme que le travail subordonné est une aliénation (de fait) et qu'il est préjudiciable, globalement, à la société.
J'ai beaucoup de mal avec l'idée que "si on fait tous un peu d'effort et qu'on se tient la main, ça passe" : dans une relation STRUCTURELLEMENT de domination (ce qu'est le travail subordonné), la bonne volonté ne suffit pas. Loin s'en faut. Et globalement, cette idée qu'avec "un peu de bonne volonté, on y arrive", je n'adhère pas, principalement parce que ceux qui sont "en haut" de la pyramide peuvent s'asseoir sur la bonne volonté sans que personne ne leur dise rien. La bonne volonté n'est pas une structure, elle n'est pas un contre-pouvoir, c'est une parole donnée aussi vite oubliée. Et dans un monde où la concurrence est Loi, la parole donnée ne vaut rien, car en face celui qui gagne c'est celui qui écrase les autres.
De même, l'idée qu'il y aurait un moyen "objectif" d'analyser des éléments sociaux et politiques est une chimère. Toute analyse se fait au travers d'un prisme et, contrairement à ce que peut en penser Lenglet ("ce n'est pas de l'idéologie, juste de la pédagogie") tout est politique et tout naît d'une idéologie (consciemment ou non). L'analyse "objective" est impossible puisque l'économique, le politique et le social n'existent pas "objectivement".
Le capitalisme est bien le moteur de cette domination, car en concentrant, mécaniquement, les capitaux dans des mains de plus en plus réduites, il établit un rapport de domination du plus petit nombre sur le plus grand. Un système politique et économique basé sur l'égalité et la répartition STRUCTURELLE n'a pas ces travers. Il y a une différence fondamentale entre faire une structure qui concentre les richesses et une structure qui les répartie.
Quant aux neurosciences..... j'ai vu cet argumentaire du "pousser le salarié à accepter le changement, l'éduquer" à l'œuvre. Je n'ai pas pour ambition de broyer qui que ce soit ou de causer le suicide de quiconque, "désolé".
Pour que le travail soit libre, il faut supprimer la domination (c'est le principe de la liberté, en fait). Du coup, je ne suis pas sûr qu'on soit si d'accord sur la conclusion, mais on est en tout cas en désaccord sur le chemin, ça c'est sûr ^^