Quand les démocraties s'effondrent...
C'est encore tout chaud : Julian Assange est désormais réfugié politique en Équateur, malgré les pressions de l'Angleterre pour obtenir son extradition. L'Équateur, ce pays pas encore très bon protecteur de la liberté de la presse, se pose donc en défenseur des droits humains.
Que nous montre cet évènement ? Avant de commencer, j'aimerai préciser que je me fous bien, à titre personnel, de savoir si Julian Assange est coupable ou non des faits qui lui sont reprochés, à savoir un viol en Suède. La gravité des faits ne prévaut en rien sur les questions fondamentales qui ont été posées ces 2 derniers mois et auxquelles les réponses de l'Équateur soulignent toute la gravité.
Le Premier Ministre équatorien a fait un constat des plus graves : aucun pays, que ce soient les USA, l'Australie ou tout pays européen, n'est capable aujourd'hui d'assurer les droits fondamentaux de Julian Assange et en particulier la protection de sa personne et l'accès à un procès équitable et impartial. Aucun des pays "démocratiques" n'est donc en mesure de répondre à ces exigences pourtant fondamentales.
Les pressions exercées par le gouvernement britannique sur le gouvernement équatorien, allant jusqu'à la menace d'invasion du territoire équatorien (l'ambassade équatorienne est une portion de terre équatorienne en Angleterre), ont été exceptionnelles. Pour quelle autre personne, dans quel autre pays, aurait-on menacé un pays d'INVASION si il ne respectait pas la volonté d'extradition ? Est-ce là le respect de la souveraineté d'une nation ?
C'est bien la meilleure démonstration de la non-volonté de respect des droits les plus fondamentaux. Si un pays est prêt à ne pas respecter l'intégrité territoriale d'une nation, comment penser qu'elle peut respecter les droits humains ?
L'Équateur, bien que mauvais élève lui même en terme de respect des libertés, vient de nous démontrer que nos démocraties ne sont plus que l'ombre d'elles même et qu'elle ne peuvent plus assurer le maintien de nos libertés les plus élémentaires.
Le statut de martyr de Julian Assange est donc confirmé, et il est par cette action élevé au rang de symbole de la déliquescence de nos valeurs. Il devient le premier réfugié politique originaire d'un pays "démocratique".