Quand les démocraties s'effondrent...
C'est encore tout chaud : Julian Assange est désormais réfugié politique en Équateur, malgré les pressions de l'Angleterre pour obtenir son extradition. L'Équateur, ce pays pas encore très bon protecteur de la liberté de la presse, se pose donc en défenseur des droits humains.
Que nous montre cet évènement ? Avant de commencer, j'aimerai préciser que je me fous bien, à titre personnel, de savoir si Julian Assange est coupable ou non des faits qui lui sont reprochés, à savoir un viol en Suède. La gravité des faits ne prévaut en rien sur les questions fondamentales qui ont été posées ces 2 derniers mois et auxquelles les réponses de l'Équateur soulignent toute la gravité.
Le Premier Ministre équatorien a fait un constat des plus graves : aucun pays, que ce soient les USA, l'Australie ou tout pays européen, n'est capable aujourd'hui d'assurer les droits fondamentaux de Julian Assange et en particulier la protection de sa personne et l'accès à un procès équitable et impartial. Aucun des pays "démocratiques" n'est donc en mesure de répondre à ces exigences pourtant fondamentales.
Les pressions exercées par le gouvernement britannique sur le gouvernement équatorien, allant jusqu'à la menace d'invasion du territoire équatorien (l'ambassade équatorienne est une portion de terre équatorienne en Angleterre), ont été exceptionnelles. Pour quelle autre personne, dans quel autre pays, aurait-on menacé un pays d'INVASION si il ne respectait pas la volonté d'extradition ? Est-ce là le respect de la souveraineté d'une nation ?
C'est bien la meilleure démonstration de la non-volonté de respect des droits les plus fondamentaux. Si un pays est prêt à ne pas respecter l'intégrité territoriale d'une nation, comment penser qu'elle peut respecter les droits humains ?
L'Équateur, bien que mauvais élève lui même en terme de respect des libertés, vient de nous démontrer que nos démocraties ne sont plus que l'ombre d'elles même et qu'elle ne peuvent plus assurer le maintien de nos libertés les plus élémentaires.
Le statut de martyr de Julian Assange est donc confirmé, et il est par cette action élevé au rang de symbole de la déliquescence de nos valeurs. Il devient le premier réfugié politique originaire d'un pays "démocratique".
De retour d'immersion au pays des féminismes et des féministes, je te livre mes impression, Ô Grand Internet.
Avant de commencer, les avertissements d'usage : ce billet n'a aucune vocation universelle et représente une sorte de "billet d'humeur" correspondant aux premières impressions et réflexions sur le sujet (passionnant mais néanmoins complexe) du féminisme. Ce n'est pas du "mansplaining", comme il est de mode de qualifier chaque parole et pensée d'un homme dans certaines corporations, ni une insulte, offense, attaque sur tout ou partie de courants féministes et il s'agit encore moins de prôner une supériorité d'un "camp" sur l'autre. Cependant, si vous désirez le prendre tout de même dans un de ces sens, je ne peux que vous conseiller de vous abstenir de commenter, et plus particulièrement de ne pas attendre de réponse de ma part. Je vais aussi essayer d'utiliser une écriture "féminisée", mais je ne garantie rien. Bisous (ou franche poignée de main, ou salut de loin ou tout ce que vous voulez signifiant "te voilà prévenuE" avec un air de respect et d’espièglerie) (si, c'est possible).
Me voilà donc revenu d'entre les morts d'une expédition à caractère scientifique à propos du féminisme. Oui, quand on vit en dominant dans sa tour d'ivoire bien protégée, "le féminisme" est une contrée exotique lointaine, à propos de laquelle les meilleures et les pires des légendes circulent. Et ce voyage initiatique vaut bien plusieurs parties.
Partie 1 : Mise en situation // Préparation du voyage et arrivée sur place
"Combat pour l'égalité" seront certainement les mots qui sonneront à l'oreille des courageux et vaillants défenseurs des valeurs universelles issues des Lumières et des Révolutions. Lorsque, bercé par les discours canoniques sur les valeurs de la République, la Démocratie, la Liberté, l'Égalité, la Fraternité, l'homme blanc hétérosexuel entend parler de landes où ces principes ne semblent pas s'appliquer, il pense qu'il est de son devoir d'apporter la "civilisation" en bon petit colon de merde. En effet, selon l'esprit même des Révolutions, il ne peut être toléré qu'un seul être humain soit "moins égal", qu'il soit reconnu, élevé, éduqué comme "inférieur", "incomplet".
Car dans l'esprit du mâle blanc hétérosexuel dominant que je suis, l'égalité est au delà du simple "droit". L'Égalité, la Liberté, ça va de soi, à mes yeux. C'est, en fait, prétendre que quelqu'un ne soit pas mon égal qui est ressenti comme étant inhabituel. Alors, tiens, il existe des pays où ce n'est pas le cas, comme il existe des pays où, s'il existe différentes races humaines (certainEs le prétendent toujours) , on pense qu'il faut les hiérarchiser. Mon esprit "cartésien" est bousculé. Il faut se pencher sur le sujet. Et ça tombe bien, puisqu'un de ces pays, c'est la France ! Et ils sont 193 autres de part le monde ! L'embarras du choix.
Fort d'un baluchon de méthodes analytiques froides, logiques, et implacables, l'aventure se situait donc droit devant, au pays des oppriméEs. Et dans ce fourmillement d'idées, de galères, de violences, parfois même de haine, de situations révoltantes, l'esprit analytique rame. Même baigner dans les interactions racistes et xénophobes (le raciste/xénophobe/fasciste étant l'ennemi naturel de l'homme blanc hétérosexuel défenseur de la Liberté et de l'Égalité) ne prépare pas tout à fait à ça.
Premier problème : je suis un homme et donc l'ennemi désigné de cette cause qu'est le féminisme. Conscient de l'héritage lourd et toujours actuel de domination que cela implique, il faut donc marcher prudemment. En effet, il n'est pas rare que dès qu'on veuille s'exprimer, on soit taxé illico de "mansplaining" (ce mot prenant de plus en plus un sens très très TRÈS large, jusqu'à presque englober le simple fait de dire "bonjour") et autres "tu ne peux pas comprendre". Je reviendrai sur cette dernière phrase dans un autre billet, étant donné qu'elle figure depuis ma plus tendre enfance dans les phrases qui me font braquer tel un cheval de statue équestre.
La communication est donc difficile car, si en général l'écoute est très largement appréciée, la moindre phrase ne correspondant pas au discours de votre interlocutrice aura 95% de chance d'être mal prise. Ce n'est cependant pas forcément à imputer à ladite interlocutrice. En effet, il est difficile de s'imaginer opprimé à pratiquement chaque heure de sa vie, imaginer son image sans cesse rabaissée par les médias, les magazines, la pub, les politiques, les employeurs, l'administration, les collègues de boulot, les passants, bref tout ce que le système économique et social compte d'acteurs, d'institutions et de vaches à lait citoyens.
Mais pour autant, est-ce nécessaire ? Doit-on vivre cela pour en comprendre les interactions, les tenants et les aboutissants, les implications, les mécanismes ? N'est-ce pas, justement, le rôle de la logique et du raisonnement scientifique de prendre de la distance par rapport à cela ? S'il existe une souffrance indéniable, palpable et démontrable lorsqu'on a conscience de sa propre oppression, est-on cependant en mesure d'avoir le recul nécessaire à l'analyse globale de sa propre situation ? Peut-on faire des liens avec d'autres domaines, d'autres schémas, d'autres conditions pour s'en inspirer et éventuellement renforcer sa propre lutte ? Si la souffrance vécue rend indéniablement légitime le fait d'être entenduE lorsqu'on parle du sujet de sa souffrance, est-ce néanmoins le seul discours recevable ? Contient-il nécessairement les solutions pour se délivrer de cette oppression ? Si ce discours contient des solutions, portent-elles pour autant les valeurs de Liberté et d'Égalité ? Une personne blessée, lésée, voire détruite comme c'est parfois et trop souvent le cas arrive-t-elle à vouloir autre chose que la vengeance ?
Pour cette dernière phrase, c'est parfois ce qu'il semble transparaître lors de certaines conversations où, face à un ou plusieurs "murs", les interlocutrices et interlocuteurs n'arrivent pas à sortir de leurs propres réflexes de discours et débitent leur argumentaire sans relâche, même s'il est totalement à côté du sujet dont vous vouliez parler. En effet, certainement happéE par un réflexe sur un mot de votre question/observation/critique/position, le discours bien rôdé se déverse tout seul. À côté de la plaque, dans une perte de temps et d'énergie phénoménale, mais il se déverse, quelques fois dans un véritable torrent à la limite de la haine.
Cela ne fait pas des hommes des personnes mieux placées pour défendre les femmes qu'elles même, ne nous méprenons pas. La (non-)relation défendue ici est qu'il ne suffit pas de vivre une situation pour pouvoir la penser et l'analyser pertinemment, sans être pour autant un frein à cela. Cependant, cela confère une énergie pour lutter qu'un homme ne pourra très certainement pas avoir.
Partie 2 : Retourner l'oppression contre l'oppresseur ? // "This is a sword, and it's double-edged"
Le réflexe que je qualifiais d'être "à la limite de la haine" plus haut est peut-être même une sorte d’exutoire, un moyen permettant de se sentir mieux en déversant son discours (à côté de la plaque sans possibilité de retour dans ce contexte hein, je le rappelle), une focalisation d'une sorte de "force de réaction" contre la violence subie et accumulée. L'homme, en raison seule de son sexe, en est donc la cible ; toute réaction de sa part ne serait qu'une expression, plus ou moins cachée et tarabiscotée, de sa domination.
Je ne qualifie pas cette réaction de "haineuse" à la légère. Haïr, selon une définition à laquelle je souscris totalement, c'est "assassiner virtuellement sans relâche" (je ne sais plus de qui c'est, un espagnol il me semble). Ce qui transparaît derrière ce genre de discours, notamment lorsqu'il est répété ad nauseam, c'est bien la volonté de rayer les mâles de la surface de la Terre. Les slogans et argumentaires du type "on n'a pas besoin des hommes" sont parfois entendus en amont d'un tel déchaînement.
Cependant, dans ce cas extrême (et très loin d'être la généralité à ce que j'ai pu en voir, soyons clairs) l'hypothèse de vouloir retourner l'oppression contre l'oppresseur ne marche pas tout à fait étant donné que le patriarcat ne cherche pas à tuer les femmes, même s'il est directement et indirectement responsable de la mort de beaucoup d'entre elles.
Mais avant cet état extrême, je me demande dans quelle mesure certains discours féministes et certains comportements que certainEs qualifient de "violents" sont en fait le symptôme d'une volonté de retourner l'oppression. Faire subir à autrui ce dont on l'accuse est un mécanisme classique et bien connu, parfois même inconscient. En disqualifiant a priori la parole d'un homme parce qu'il est homme, on reproduit le mécanisme qui s'applique aujourd'hui aux femmes. Et ce qui est intolérable aujourd'hui pour les femmes l'est tout autant pour les hommes.
On peut évidemment se féliciter de porter des coups à un système inique, et il ne faut pas s'en priver. Mais est-ce la solution ? Jusqu'à quel niveau d'aveuglement sur ses propres actions la colère, légitime, peut-elle conduire ? Est-ce fait consciemment ou inconsciemment ? Comment lutter contre cette peur (que je suppose hein, mais c'est l'impression que j'ai eu parfois) de se voir encore une fois confisquer la parole lorsqu'un homme parle ? Est-ce que refuser la parole à un homme permet de soulager/satisfaire cette peur (ou tout autre mécanisme à l'origine d'un tel comportement) ? Met-on fin à un système oppresseur en inversant les rôles ? Je ne vais pas vous faire le coup du "le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous", je vais encore passer pour un communiste, mais c'est tout de même l'idée.
Si la supposée violence qu'on prête aux féministes (du moins à certainEs d'entre elleux) est très loin de la violence effective du système qu'elles combattent, je me demande tout de même à quel point cette lutte pour l'Égalité est en fait motivée par une sorte de sentiment de vengeance, conscient ou inconscient. C'est ce sentiment qu'on peut parfois percevoir dans certains propos, attitudes et tournures de phrases qui mettent "les sens en alerte". Il y a alors une sorte d'odeur de danger flottant dans l'air qui fait dire "je ne suis pas en sécurité ici". Même "derrière mon écran". L'oppression, on a bien raison de ne pas la vouloir et de la combattre. Être confronté à de tels discours permet de toucher de très loin du doigt le sentiment d'être dénigré (sa parole ou soi-même) en raison de son sexe.
Partie 3 : Et les associations d'hommes contre le féminisme ? // Quand l'Empire contre-attaque...
Faut-il pour autant avoir un réflexe de défense (ou de "contre-défense") au sens où l'on devrait, nous, hommes, s'organiser pour lutter contre ces féminismes ? Aux armes masculins ! Formez vos bataillons !
Je dois dire que je ne me posais pas la question. Car si le patriarcat est effectivement menacé, sa fin représente une avancée que j'appelle de tout mon être. Cependant, le patriarcat ne se laisse pas faire, loin de là, sinon ça serait déjà plié toute cette histoire. En face semblent s'organiser des mouvements dits "masculinistes". Leurs discours sont aussi divers que sont ceux des différents courants féministes. On va de la simple négation d'existence même du sexisme à l'affirmation de la domination des hommes sur les femmes, en passant bien évidemment par des discours pseudo-scientifiques à base de "c'est comme çaaaaa, lalalalala".
Cependant, dans quelle mesure ces mouvements de "contre-défense" sont-ils motivés par la volonté d'empêcher d'être, à son tour en tant qu'homme, opprimé ? Il y a, bien sûr, des hommes qui ne veulent pas perdre leurs avantages, leur domination sur les femmes, étant donné que c'est à peu près tout ce que le système actuel est capable de leur offrir. Mais est-ce pour autant suffisant à former un mouvement cohérent avec une vraie portée ? Car il y aura toujours des personnes désireuses de conserver leurs avantages, parfois même renforcées en cela par les témoignages "des femmes qui ont réussi vous-voyez-que-c'est-possible-et-qu'on-opprime-pas". La question étant alors "quelle puissance ont ces personnes à leur disposition ?".
À l'heure actuelle, le message qui est apparemment, il me semble, en train d'être passé est qu'il y a "les bonnes féministes", celles qui veulent "s'intégrer", qui "respectent les institutions", en clair celles qui ne veulent rien changer et qui se contenteront de rustines trouvant leur fondement dans l'inégalité contre laquelle elles prétendent lutter et qui, au final, ne sont un danger pour personne ou presque ; et "les autres", qui veulent remettre en cause l'intégralité du système actuel, les méchantes, les "hystériques". Ce qui gêne le patriarcat est facile à identifier : ce sont les "hystériques", les "utopistes", les "violentEs", les "anarchistes", les "terroristes", etc. en clair, celleux qui sont qualifiéEs de termes péremptoires n'incitant à aucun débat (on ne négocie pas avec des terroristes). Les associations d'hommes "anti-féministes" (je vous prie de bien vouloir m'excuser de ce raccourci un peu rapide) usent de ces termes à volonté pour disqualifier un discours, faisant donc le jeu du patriarcat.
Mais est-ce pour autant que l'on doit s'abstenir d'être vigilants, nous, hommes ? Ne doit-on pas observer de près ce qu'il se passe afin d'éviter toute dérive entraînant un renversement de situation dans laquelle nous serions donc les opprimés des femmes dominantes ? Ne devrait-on donc pas s'organiser, nous rassembler en associations, puisqu'une lutte ne peut se faire que si on se rassemble sous la même bannière ? L'idée peut sembler séduisante, et, après tout, chacun dispose de son droit d'association. Mais dans ce cas, comment se positionner ? En association "d'encadrement" des mouvements féministes (avec quelle légitimité ?) et ainsi donc perpétuer une forme d'oppression selon laquelle une femme ne peut rien faire sans l'aval des hommes ? En association de "surveillance", alors que le système et toutes ses institutions ne le font déjà que trop bien ? Une association "alliée" mais qui limiterait, de fait, la portée des mouvements féministes ? Qu'est-ce qu'un allié comme ça, qui en voudrait, franchement ?
S'organiser pour s'assurer que l'égalité sera respectée, au fond, n'est-ce pas perpétuer cette domination, quel que soit l'angle choisi ? N'est-ce pas, aussi, un éclatant manque de confiance envers cette lutte ?
C'est, de plus, oublier qu'il existe des moyens fondamentaux puissants dont chacun peut jouir sans aucune forme de discrimination, du moins en France.
Partie 4 : Il ne faut pas perdre de vue la démocratie. // "Je reconnais cet arbre, on est déjà passé par là"
Nul ne peut empêcher unE citoyenNE de parler. La voilà, l'égalité dont tout le monde jouit (encore une fois, en France), sans aucune discrimination. Être écouté, c'est une autre histoire. On ne peut forcer personne à vous écouter. En revanche, dans cette lutte, et dans toutes les luttes en général, il conviendrait de se rappeler de ce que l'Histoire et les principes mêmes de la démocratie nous laissent.
En tout premier lieu, un citoyen est légitime à s'exprimer sur tous les sujets. C'est l'essence même du principe du "pouvoir au peuple". Nul ne peut opposer une illégitimité à l'expression en démocratie. En revanche, afin de faire évoluer les choses et de "bien vivre ensemble", il convient à chaque citoyen de s'exprimer en connaissance de cause. C'est une demande morale qu'on peut légitimement exposer, et cela pour le bien du débat et donc, par extension, de la démocratie. Et ça permet surtout de ne pas passer pour un blaireau.
Ensuite, le principe du débat veut qu'on prête une oreille à ce qui est dit. Prendre en compte ce qui est dit, ce n'est pas changer de position tous les quatre matins mais vérifier l'argumentaire des autres parties (recevabilité de l'argument, portée de celui-ci, limites, etc.) et contre-argumenter. Il faut aussi reconnaître quand un de ses arguments ne tient pas/plus. C'est un exercice extrêmement difficile, qui engendre des remises en question parfois profondes et douloureuses. Mais le vrai citoyen n'est-il pas celui qui reconnaît qu'il s'est trompé ? La prise de position du citoyen est aussi importante ; non pas celle au cas par cas mais celle globale "suis-je pour mon propre bien exclusivement ou suis-je pour le bien commun ?". Cette question est fondamentale pour savoir quels arguments pourront être reçus. C'est le positionnement idéologique. Ça n'a rien de mal, de se positionner idéologiquement, au contraire, ça permet de s'affirmer et le reconnaître permet de discuter beaucoup plus sereinement. Nous n'avons pas tous la même idéologie, mais nous sommes tous capables d'en discuter et d'avancer ensemble. Sauf cas particulier du fanatisme, qui est heureusement loin d'être la norme.
Enfin, il faut que les institutions écoutent. À l'heure actuelle, elles ne le font pas. Le seul moyen pour cela serait donc de les changer. Pour cela, il faut une mobilisation citoyenne. Une mobilisation citoyenne prend plusieurs formes, des urnes à la révolution. Chacun est libre de choisir celle qui lui convient. En revanche, une lutte, quelle qu'elle soit, ne peut pas faire fi de la démocratie. La démonstration, parfois cinglante, des dernières années dans les régimes autoritaires qu'on prétendait "intouchables", "propres à la culture locale", est criante. C'est donc dans ce cadre qu'une lutte doit se placer pour réussir, et donc ce cadre qu'il ne faut pas perdre de vue, jamais.
Partie 5 : Lien avec les autres luttes sociales // Chaque lutte contient un morceau de la clé de nos chaînes
Parce qu'encore une fois, je vais passer pour un communiste, mais j'affirme une dernière fois que "le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous". Et puisqu'on en est aux citations connues, en voilà une autre : "on ne peut pas être heureux dans un océan de malheur". Et c'est vrai. Aussi longtemps qu'il restera des opprimés, des bafoués, des intouchables, des laissés-pour-compte, aucun être humain ne sera libre. L'oppression patriarcale est presque aussi flagrante que l’apartheid, et les mécanismes "d'aveuglement" sont presque aussi puissants. L'oppression des femmes est aussi absurde et injuste, et aussi profondément inscrite dans l'héritage judéo-chrétien que l'oppression des homosexuelLEs. Certains réflexes "d'aide aux femmes" sont parfois dignes des comportements des anciens colons.
Le mécanisme est pourtant bien connu et théorisé. En permettant à chacun d'opprimer une frange de la population, la classe dominante supérieure s'assure le maintien de son emprise sur toute la population et conserve ses privilèges. Des privilèges tels que, s'ils étaient redistribués sur toute la population, chacun vivrait dans le confort et pourrait se consacrer bien plus à son épanouissement personnel. Cette suite d'oppressions, au bout de laquelle se trouvent les femmes, est donc un frein à cela et perpétue ainsi chaque jour notre propre oppression par les classes supérieures.
Disclaimer avant d'éventuellement commenter
Ce billet, bien qu'étant sur un mode narratif qui peut paraître péremptoire, n'est autre que le reflet de ma pensée à un instant T, l'instant de l'écriture, après plusieurs expériences personnelles. J'ai un caractère qui ne se laisse pas bien faire et mes idées et positions sont donc défendues avec ce ton. Cependant, comme je le cite à l'intérieur dudit billet, je reste ouvert aux discussions, pour peu qu'elles ne comportent pas de sophismes et restent respectueuses.
Je fais bien des raccourcis, ne pouvant refléter dans un seul billet toute la complexité du sujet, et notamment des courants et mouvements féministes et leurs particularités. Il faudrait un ouvrage complet, voire plusieurs, comme pour toute lutte sociale. Encore une fois, je ne livre ici qu'un ressenti qui n'a pas été étayé par une étude scientifique sur le nombre de personnes défendant telle ou telle idée.
C'est pas trop tôt ! Enfin, bientôt...
What would Churchill do ?
Voilà ce qu'on pouvait se poser comme question pendant le siège de Londres. Non pas celui de l'Allemagne au début des années 40, mais celui du Comité International Olympique en 2012.
En effet, il est inquiétant de constater que les romans cyberpunk deviennent réalité avec le CIO ou que la police s'est vue octroyée le droit de pénétrer chez des particuliers sans l'avis d'un juge afin d'arracher des posters ou empêcher les citoyens de porter des vêtements dans la rue dont la marque n'est pas sponsor des Jeux Olympiques.
Korben résume très bien, bien que de manière non-exhaustive, les violences subies par les citoyens londoniens. La liberté de choisir son moyen de paiement étant aussi dans la ligne de mire du CIO, il y a de quoi avoir des frissons.
Mais là où cet évènement atteint des proportions inégalées, c'est lorsqu'un malade atteint de Parkinson se fait arrêter sous prétexte qu'il ne sourit pas. Envoyer la police pour quelqu'un qui ne respecte pas le "soyez heureux", voilà la cerise sur le gâteau de la pire dystopie devenue réalité.
Enfin, lorsque je vois des gens, que j'apprécie a priori, s'extasier devant une cérémonie d'ouverture et de fermeture sous des prétextes tellement futiles qu'ils en deviennent pathétiques, devant ce temple où l'on sacrifie la Liberté et l'Égalité sur l'autel des intérêts commerciaux privés, voilà qui ne prête pas à envisager le meilleur pour l'Humanité.
Et ce, sans compter qu'encore une fois, les paralympiques se dérouleront APRÈS les JO des valides. Si c'est tout ça "l'esprit olympique", vous pouvez vous torcher avec.
Moi j'attends avec impatience que Londres redeviennent une ville libre.
Poème. Désolé j'avais une envie subite d'écrire.
Le général qui crie
Visez le cœur !
Le soldat qui ajuste sa visée
La détente contre le doigt
Le doigt contre la détente
Le cœur dans sa visée
Son cœur dans la visée
La mort au bout du canon
Visez le cœur !
Le général crie
La liste est longue
De ceux dont il prit la vie
Les balles qui volent
Les "flac", les "floc"
Les sons sourds des canons
Le soldat qui ne tire pas
Le fusil muet au milieu des gravas
Que le général ne voit pas
Le soldat qui voit le cœur
Le soldat qui voit son cœur
Au milieu de sa visée
Au bout de son canon
Visez le cœur !
Le soldat qui tire
Il a eu le cœur
Au bout de son canon
Au bout de son fusil
Le général qui crie
Son cœur est parti
Le soldat a obéi
Il a visé le cœur
De celui qui n'en avait pas
De celui qui ne criera plus
De celui qui ne tuera plus
Le soldat n'avait plus le cœur
À donner la mort sans répit
Au son des canons pour la patrie
Il aura tout de même fallu plusieurs siècles, mais je l'ai trouvé !
Il est des quêtes qui ne finissent jamais. C'était ce qu'on pouvait penser de la quête du Graal jusqu'à il y a peu. Et pourtant, mesdames messieurs, je l'ai trouvé, grâce à l'aide divine.
Non, je ne suis pas fou. Vous savez certainement, mesdames messieurs, qu'une femme peut être "indisposée" pendant grosso modo 5 jours tous les grosso modo 28 jours. Au delà du fait qu'il faut quand même une sacrée dose de courage pour faire confiance à quelqu'un capable de saigner pendant 5 jours sans mourir, cela bloque certaines personnes, hommes comme femmes, pour la copulation crapuleuse.
La sodomie, la pipe, la mère 5 doigts ne sont que quelques unes des pratiques de "remplacement" de la pénétration vaginale en "zone rouge" lorsque le sang gêne, souvent au détriment de l'orgasme féminin qui, si il n'est pas une obligation tout comme le masculin, est quand même vachement sympa et même que ça serait dommage de passer à côté lorsqu'on peut faire autrement, surtout 5 jours par mois.
Et bien, mesdames messieurs, je vous annonce la fin de votre calvaire. Il existe un moyen de s'entraîner à la procréation 365 jours/an. Et comme le Graal, son nom commercial tient en 5 lettres :
BEPPY !
Je colle ici les passages importants :
Les tampons Beppy vous permettent donc d’aller au sauna pendant vos règles, sans que les autres ne remarquent que vous portez un tampon. Ou encore d'aller nager en toute tranquillité. Le tampon Beppy vous permet également de faire l'amour pendant vos règles, tout en garantissant un confort optimal et une hygiène parfaite. Et vous n’êtes pas obligée de vous expliquer si vous n’avez pas envie, car votre partenaire ne le sent pas.
Vous ne voyez pas ? Regardez plus près :
Ou encore d'aller nager en toute tranquillité. Le tampon Beppy vous permet également de faire l'amour pendant vos règles, tout en garantissant un confort optimal et une hygiène parfaite.
Encore plus près :
Le tampon Beppy vous permet également de faire l'amour pendant vos règles
"Je vous le dis, si Joseph d'Arimathie a pas été trop con, le Graal, c'est un tampon Beppy." - Karadoc (ou presque), Kaamelott
Partagez la bonne parole, c'est du testé et du sur-approuvé.
"Lève toi, prends ton lit et baise !" - Jésus
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Avant de commenter, prenez conscience que ce billet contient, en toute connaissance de cause, des propos pouvant relever du blasphème. L'auteur est totalement sourd aux requêtes visant à rectifier ce genre de propos ; inutile donc de gaspiller de l'énergie en ce sens.
Abolition de l'esclavage, abolition de la peine de mort, abolition de la prostitution, abolition du féminisme ?
Le titre fait peur, n'est-ce pas ? Et pourtant, lorsqu'on voit les arguments de certains mouvements féministes auto-proclamés, c'est une question qui peut venir à l'esprit, du moins au mien. Cet article n'a pas pour but d'étaler l'intégralité de ma pensée sur la question, ni même de reprendre un à un les arguments de ces féministes contre elles/eux. L'enchaînement des arguments est thématique et n'est pas forcément un enchaînement d'implication. Il ne s'agit pas non plus d'un réel article de fond, mais plutôt une pensée qui me traverse régulièrement l'esprit et que j'avais envie de partager. Et avant d'entrer dans le vif du sujet, un dernier avertissement : l'argument ad hominem selon lequel mes organes génitaux situés à l'extérieur de mon corps me rendraient inapte à parler de la question est, de fait, irrecevable étant donné qu'il s'agit du sophisme le plus primaire.
Osons le clito ! Voilà leur mot d'ordre. Adieu vie privée, intimité et sexualité, ces féministes, messieurs, vous ordonnent de vous concentrer sur cette petite partie d'anatomie. Adieu donc caresses, tendres baisers, danses érotiques, mots doux/durs, et autres griffures, il faut tout concentrer sur le clito, cet organe, qu'on se le dise, est le seul siège du plaisir ! Bien que le corps d'une femme n'appartienne qu'à elle, il sembleraient que le clitoris soit un bouton magique permettant à l'homme de donner du plaisir à toutes les femmes quelle qu'elle soit et quels que soient ses désirs. Le principe d'égalité poussé à l'extrême absurdité. La libération sexuelle passerait donc par la norme "clitoris = orgasme". Une sorte de revendication du "droit au plaisir" pour les femmes, donc.
Ce droit au plaisir (lien pas vraiment en rapport), revendiqué à grands renforts d'affiches montrant un clitoris et ses ramifications en rouge vif, est pourtant nié aux hommes clients de prostituées, quand bien même ces dernières exprimeraient leur opposition à cette pénalisation. Pas un mot, en revanche, sur les femmes clientes qui payent pour qu'on leur titille le clitoris. C'est que ça ne doit pas exister, je suppose.
Étonnamment, cette liberté de disposer de son corps n'est pas poussée jusqu'à promouvoir la Liberté. En effet, lors des "deuxièmes rencontres d'été des Féministes en mouvements", on pouvait voir une scène étrange :
Au delà du rappel au tristement célèbre "Arbeit Macht Frei" ("Le Travail Rend Libre"), il est tout de même étonnant qu'un réseau de féministes prônant la liberté des femmes à travers le monde souhaite à ce point s’aliéner au Travail, c'est à dire la valeur dominante du modèle économique dominant. Étant salarié, je suis, comme tout autre salarié, profondément aliéné à mon entreprise et donc au système économique. Je ne vis pas cela comme une liberté, bien au contraire. Un "mal nécessaire", tout au plus. Il en va de même pour chaque salarié : le travail ne le libère en rien. L'idée qu'un mouvement féministe puisse promouvoir cette idée comme vecteur de libération de la femme a de quoi faire froid dans le dos.
Froid dans le dos, c'est aussi ce que cela me fait lorsque certaines et certains proposent la parité comme une fin en soi. Comme si l'égalité du nombre était l'aboutissement de la lutte, face à laquelle l'égalité de jugement ne serait que secondaire. Or c'est bien lorsque, dans l'esprit de tous, on arrêtera de se poser des questions différentes selon le sexe d'une personne que l'égalité entre hommes et femmes sera totale. Se poser comme unique question "'est-ce qu'on a autant d'hommes que de femmes", c'est de l'égalité de bas étage. La parité est, peut-être, un moyen nécessaire pour arriver à l'égalité de jugement, mais ce n'est en rien une fin en soi. De plus, la parité engendre de la "discrimination positive", or toute discrimination est une inégalité et une inégalité, ce n'est pas du progrès.
Ainsi donc, l'image véhiculée par ces féministes, leur absence de volonté de réellement débattre, leurs manières totalitaires, opportunistes, intrusives voire violentes, et leur positions moralistes voire puritaines ne semblent donc pas servir "la cause", qu'elles veulent défendre au mépris des rapports de l'OMS et de toutes les ligues de défense des droits de l'Homme. En effet, si la lutte féministe est nécessaire, au même titre que la lutte contre toutes les inégalités, elle n'est cependant pas servie par les meilleurs agents qui soient pour le moment. Les féministes auto-proclamés qu'on voit à la télé, qu'on entend à la radio, qu'on peut lire ça et là sur Internet, en première page des "journaux sérieux", ces féministes qui ont l'oreille des politiques, desservent la lutte pour l'égalité et la liberté des femmes.
Aussi étrange que cela puisse paraître, donc, ces femmes (et hommes, il y en a dans le lot hein) desservent leur propre cause. L'absurdité et l'absence de Raison de tels mouvements est hautement préjudiciable à la réelle avancée sociale de la lutte féministe. On est bien loin des suffragettes, qui servirent ce combat avec un buzz bien plus efficace et marquant que ceux que tentent d'organiser ces féministes auto-proclamées en mal de reconnaissance, entraînant tout le monde dans leur pathos plutôt que de tenter d'élever le monde à la Raison.
Bien heureusement, ces féministes ne représentent pas l'ensemble du mouvement, et encore heureux ! Beaucoup, hommes comme femmes, savent servir ce juste combat de manière efficace. Pour n'en citer qu'une poignée, Virginie Despentes, Gayle S. Rubin, Judy Minx (blog NSFW), Wendy Delorme , etc. En clair, principalement les courants queer, du féminisme pro-sexe et du féminisme postmoderne. Malheureusement, en général privées d'un accès facile aux grands médias, leur voix peine à se faire entendre.
Faut-il donc pour autant abolir le féminisme ? Pas tant que le combat ne sera pas gagné (et même après hein, faudrait pas que ça recommence...). En revanche, je suis tout à fait de l'avis d'abolir toutes ces organisations qui n'existent que pour continuer d'exister, polluant et ralentissant ainsi le chemin vers l'égalité et la liberté de tous les êtres humains.
Une lettre qui ne trouvera pas de destinataire. Ou alors c'est qu'on subit une attaque zombie, du coup on s'en foutra un peu de cette lettre...
[Si ça te plaît pas, tu lis pas]
Il y a des lettres qu'on aurait aimé écrire si on avait su. Mes talents n'étant pas divinatoires, je dois malheureusement me contenter du posteriori. Cet article, cette "lettre", ne trouvera donc pas les yeux pour lesquels il a été écrit ; il servira à m'alléger le cœur, probablement, à coucher les mots que j'aurai dû dire bien avant, sûrement. L'écrire publiquement, est-ce de l'exhibitionnisme ? Peut-être. J'ai beaucoup écrit, dans mon coin, sans beaucoup d'effet. J'en ai parlé, un peu. Utiliser cet espace à des fins de "thérapie", voilà un reproche qu'on a fait aux blogs depuis leur création. Quoi qu'il en soit, la voici. Je précise qu'elle n'a pas été écrite d'une seule traite, il peut donc y avoir des différences de styles ou quelques incohérences. Et je m'en fous.
Voilà pour le préambule.
Je me souviens des "à table" gueulés dans l'allée.
Des vacances à la campagne... En rase campagne... Genre en pleine forêt.
De ce livre que tu voulais écrire.
De ces livres que tu as lu ; même si je ne suis toujours pas d'accord avec ton choix de lire aussi Musso.
De ce "écoute les paroles" lorsque je suis descendu goûter, encore jeune et con (ce dernier point n'a pas changé ceci dit), et que tu écoutais Brassens ; je ne le lâche plus depuis. Par contre, désolé, mais Mylène Farmer, je ne peux toujours pas.
Des "range ta chambre" que je n'ai toujours pas écouté.
De ton intérêt toujours vif pour les choses présentes et l'avenir.
De ton taboulé, ton bœuf bourguignon, des "pâtes Urgence" etc.
Ton humour, qui portait sur tout, et aussi sur toi, à vouloir rire de tout, profiter de tout.
De ta propension à nous dire de profiter de chaque instant de la vie, lorsque tu avais un petit coup dans le nez ; j'aurai dû.
De tes "c'est ton troisième Ricard" ; de mon quatrième pas longtemps après.
De ta capacité à rassembler la famille, pour tout et n'importe quoi, à la moindre occasion.
Du dentifrice que tu m'enlevais du coin des lèvres avant de me laisser à l'école.
Du "la flotte" gueulé dans l'escalier ; mais à ce jeu, c'est papa qui gagnait en avertissant le quartier entier.
Du "mh, c'est bon" destructeur de chaises.
Des films vus 15 fois qui te semblaient toujours inédits.
De ton "je vais finir avec Alzheimer" ; du coup, les talents divinatoires c'était pas ton fort non plus.
De ton "apprends à coudre, ça plaît aux filles" ; je sais pas si ça marche, mais je suis autonome dans la réparation de mes fringues maintenant.
Et bien sûr ton parcours ; même si je n'en ai vu que ce qui représente certainement les meilleures années.
Je me rappelle de tout cela, et de bien plus encore. Et je n'en ai malheureusement plus que les souvenirs.
Alors on vit avec l'absence hein, forcément, je n'ai pas le choix de toute façon. Et je crois qu'on part toujours trop vite.
Souvent, je me demande ce que tu aurais dit de ma situation, de ce que je fais. Avant, je me demandais ce qu'aurait fait Mac Gyver ; comme quoi, les choses changent.
Je me rappelle aussi de tout ce que je n'ai pas dit, jamais dit ou jamais voulu dire. Et pourtant j'espère que tu as quand même entendu ces paroles silencieuses. Et notamment ce que j'aurai dû te dire une fois passé l'époque "petite enfance" et où pourtant je me suis tu. Ces mots qui devraient s'écrire et se dire dans des larmes de joie plutôt que dans celles de la tristesse. Ces mots que tu ne liras plus jamais, que je pose ici dans cette "bouteille à la mer" qui ne trouvera jamais son destinataire.
Je t'aime, Maman.
Lundi 25 Juin 2012, j'ai été banni de la page Facebook d'OLF. Sans aucune raison invoquée, on m'a simplement passé sous silence, on a tenté de me faire taire. C'est mal me connaître.
Hier, comme on a pu le connaître sur Twitter, j'ai été banni de la page Facebook d'OLF (Osez Le Féminisme).
Ce ban s'est accompagné de la suppression de mes commentaires. J'ignore si c'est automatique lors du bannissement ou si il s'agit d'une action manuelle. Dans les deux cas, cela nuit au débat et à la bonne compréhension du fil de commentaires, au minimum. Avant d'aller plus avant dans l'expression de mon incompréhension et de ma consternation, je vous livre ici les commentaires qui ont mené à ma mise au ban de cette page ; car j'ai l'habitude de sauvegarder mes commentaires sur les pages publiques, on ne sait jamais... Preuve que j'ai bien fait. Les fautes d'orthographe sont d'origine (shame on me).
Les commentaires ont été posté sur ce sujet.
Le premier commentaire se veut humoristique, une petite "pique" que je déclare moi même comme n'ayant aucun sens (il est tellement inutile que je ne l'ai pas sauvegardé, je le restitue de mémoire) :
Il y a trop de morts sur la route, abolissons la route ! Et surtout les autoroutes qu'on paye cher pour leur passer dessus !
Ce commentaire n'a aucun sens, mais abolir la prostitution non plus, disons que ça reste thématique ^^
Suite à ce premier contact en douceur, j'ai posté mon premier commentaire sérieux, dont chacun pourra apprécier qu'il n'est ni offensant, ni violent, ni même irrespectueux :
Voici mon point de vue, pour ceux que ça intéresserait, sans humour cette fois, en particulier par rapport aux arguments qu'on peut lire ici et là.
La prostitution serait une domination de genre, de l'homme sur la femme. On exclue donc les hommes se prostituant pour des hommes et pour des femmes, mais aussi les femmes se prostituant pour des femmes. On pourrait rétorquer (sans aucun chiffre puisqu'il n'existe aucune étude sérieuse à ce sujet, mais passons) qu'il s'agit là d'une minorité et que donc, elle n'a pas le droit de cité.
Reprenons cet argument : puisque seule une minorité s'oppose à cet argument, le contre-argumentaire n'est pas recevable. Nous n'aurons donc, par exemple, jamais de mariage pour tous, l'homosexualité étant clairement minoritaire dans notre pays, si nous suivons cette ligne argumentaire.
Le corollaire direct est que toute action fondée sur la prostitution comme domination de genre ne prendrait donc pas en compte la totalité de la prostitution et serait donc, au minimum inadaptée, au pire totalement contre-productive. Veut-on encore continuer la ribambelle des lois inutiles, inefficaces, mal réfléchies et inadaptées de l'ère Sarkozy ? J'en doute.
Qu'on ne se méprenne pas, je ne suis pas en train de dire qu'il ne faut pas combattre la domination de genre là où elle se trouve. Je dis juste qu'il serait bien qu'on évite d'attaquer un blindé avec un fusil à bouchon.
L'autre cheval de bataille des abolitionnistes convaincus est la "marchandisation du corps". Cette question a été réglée depuis Marx, mais comme il n'est pas donné à tout le monde de s'acheter tous les volumes du Capital ni d'avoir le temps de le lire (y a-t-il une seule personne en France l'ayant déjà lu, au moins ?), nous allons donc nous pencher sans cette référence sur le sujet.
Pour la marchandisation du corps, nous avons deux solutions : soit "l'esprit" est une chose, une entité, différente du corps (c'est la thèse des dualistes), soit non.
Dans le premier cas (et c'est ce qui est sous-entendu par l'expression "marchandisation du corps", qu'on utilise plutôt que "marchandisation de soi") le corps n'est qu'un objet, la "personne" étant "à côté". Le corps n'est donc pas "soi", n'est pas le sujet, et il est donc possible d'établir un rapport marchand avec le corps puisqu'il ne constitue pas l'essence de la personne en question. En définitive, l'expression "marchandisation du corps", utilisée par les féministes de presque tous poils, permet en fait le rapport marchand du corps, puisqu'il n'implique par le sujet, la personne, son "esprit".
Dans le deuxième cas, qui est certainement la cause à laquelle vous voudrez vous rallier après le démontage du premier point, le corps et "l'esprit" ne "font qu'un", c'est à dire que le corps est le sujet. En clair, "soi" c'est son corps. Se prostituer, dans ce cas, c'est se proposer soi pour une relation sexuelle en échange d'argent.
Le problème, c'est que dans toute relation sexuelle, homme comme femme, on se propose soi en échange de quelque chose. Est-ce que le fait que ce quelque chose soit de l'argent rend la chose inacceptable au point de vouloir l'interdire ? Lorsque je travaille, je me propose moi (mon temps, ma personne, mes forces physiques, mon corps, mon cerveau, ...) contre de l'argent (ma rémunération).
C'est la définition même du travail, se proposer soi contre de l'argent. Est-ce en fait le fait de se proposer sexuellement contre de l'argent qui pose problème ? En quoi ?
Si vous voulez donc mettre fin à la prostitution (et pas seulement la prostitution de femmes pour les hommes) le seul moyen réellement efficace est donc d'abolir une des deux choses suivantes : l'argent ou le travail.
Suite à cela, un certain Josselin me répond (j'ai coupé la partie ne me concernant pas pour la clarté de l'article, vous retrouverez son commentaire sur la page d'OLF) :
@Kevin : arrêtez de vous cacher derrière des raisonnements abstraits. La prostitution aujourd’hui, concrètement, c’est du trafic d’êtres humains et du viol. Ceux qui pensaient mettre fin aux abus en la légalisant n’ont fait que déplacer le problème. La prostitution des majeurs est légale ? On a donc des réseaux de prostituées mineures ! En donnant pignon sur rue aux maqueraux, on leur donne tous les moyens de blanchir l’argent issu du trafic d’êtres humains.
Puisqu'on s'adresse à moi, j'ai donc répondu, toujours avec courtoisie, sans violence et avec respect, suivant la droite ligne de mon argumentaire précédent :
@Josselin : je ne me cache pas, d'autant moins derrière un raisonnement (cette notion de se "cacher" derrière un raisonnement est en soi une idiotie : un raisonnement c'est avancer à visage découvert en exposant ses arguments et en les soumettant à vérification). Et puis opposer "l'abstrait" au "concret" est un sophisme, vous êtes presque insultant (j'ai dis "presque", on se calme, on ne monte pas sur ses grands chevaux :)).
Vous dites que la prostitution, "concrètement", c'est du trafic d'humains et du viol. OK. Donc si c'est "concret", vous avez des preuves, des chiffres, des études non biaisées, une démonstration, bref, autre chose que votre simple a priori, n'est-ce pas ? Exposez moi donc les éléments concrets de votre propos. C'est à dire en quoi la prostitution n'est que du trafic et du viol (puisque c'est le sens de votre propos n'est-ce pas ?)
La prostitution, c'est avant tout complexe. Encore une fois, si il semble vrai que la prostitution forcée peut s'apparenter à du trafic d'humains et du viol, il n'en reste pas moins que ce n'est pas le cas pour les prostitution choisie, en dehors de tout réseau.
La prostitution forcée s'apparente à du travail forcé, ce qui est déjà puni par la loi. On pourrait aussi y ajouter le viol sur le lieu de travail, et tout un tas de chefs d'inculpation déjà existant. Et je suis d'accord avec vous, le travail forcé est une abomination. À titre tout à fait personnel, je dirais même aussi que le travail salarié, de par son aliénation forte, est une abomination, mais ce n'est pas le propos ici.
Mais en suivant votre raisonnement, il faudrait aussi interdire les BTP (je vous dis, avec autant de preuves que vous, que la majorité des ouvriers du BTP sont exploités, forcés de travailler sur des chantiers sans aucune protection), le ménage (56% des femmes/hommes de ménage travaillent au black sous l'emprise d'un patron exploiteur, chiffres de mon chapeau mais "tout le monde le sait"), les prospectus (vous êtes vous déjà posé la question de ceux qui postent ces saloperies dans vos boites aux lettres ? Tous ceux que j'ai rencontré étaient des sans papiers exploités par un patron véreux ; non l'expérience personnelle n'est pas un argument valide, mais vous l'utilisez d'habitude à foison), le jardinage, le service de restaurants, etc.
Vous dites que "ceux qui pensaient mettre fin aux abus en la légalisant" n'ont fait que "déplacer le problème". Combien de ces pays ont donné un vrai statut de travailleur aux prostitué(e)s ? Mais vous avez raison sur un point : quoi qu'on fasse, il y en a toujours pour faire des choses illégales. Mais c'est vieux comme le monde ! Il ne suffit pas de déclarer quelque chose illégale pour que, par magie, elle n'existe plus !
Votre propos est d'ailleurs hautement fallacieux (une chance que je sois attentif et très tatillon sur la qualité des développements) (merci Schopenhauer !). Je vous cite : "La prostitution des majeurs est légale ? On a donc des réseaux de prostituées mineures !" = vous sous-entendez que la légalisation de la prostitution de majeur(e)s entraine la création de réseaux de prostitution des mineur(e)s. C'est faux en plus d'être dangereux. Les réseaux de prostitution de mineur(e)s existent, et même en France où la prostitution ("majeur(e)") est pourtant légale. Arrêtez d'agiter la chiffon de la pédophilie chaque fois que quelque chose ne vous plait pas, c'est fatiguant et ça risque d'endormir la vigilance nécessaire aux actions efficaces contre ces agissements.
Quant à donner "pignon sur rue aux maquereaux".... Disons simplement que reconnaître la prostitution comme "profession libérale" permettra d'exercer ce métier en l'absence totale de patron. Les solutions existent pour lutter efficacement contre les maquereaux, et, tenez vous bien, ce sont les mêmes que pour tous les travailleurs français : reconnaître le métier et donner des droits afin de protéger efficacement contre l'exploitation. J'ai déjà démontré que la prostitution est un métier comme un autre. Protéger celles et ceux qui pratiquent ce métier porte donc un nom : le code du travail.
Quelques heures à peine après mon dernier commentaire et quelques "like" sur mes interventions (trop pour OLF ? je n'en avais pourtant que 4 ou 5 à tout casser), ils étaient tous supprimés et je ne pouvais plus commenter sur cette page.
Voici donc les méthodes d'OLF concernant les arguments allant à leur encontre : censurer, bannir, faire taire.
Est-ce là un comportement d'un mouvement se voulant "universaliste" ? Est-ce là la façon de faire d'un mouvement censé être basé sur des arguments sérieux et irréfutables ? Il est vrai que si on ne lit pas ce qui ne nous plaît pas, on peut avoir l'impression d'avoir raison. En quoi ai-je mérité d'être banni si ce n'est avoir des arguments contre leur position ?
Dans une démarche universaliste, de Raison, humaniste, ils devraient me répondre, avec des arguments, dans un débat, un échange d'idées, de positions, pour essayer de me convaincre ; et j'en ferais de même. C'est là l'essence même de la démocratie et de la République. On parle et on échange des arguments aux yeux de tous, pour que chacun, en son âme et conscience, puisse faire un choix et/ou se rallier à une cause et/ou avoir une opinion et/ou avoir d'autres idées. Chercher à faire taire les opposants ne fait que jeter le discrédit sur l'action même d'OLF.
Savent-elles donc qu'au fond, leurs arguments ne tiennent pas la route (comme je l'ai démontré rapidement) ? Auraient-elles peur de ne pas savoir contrer cet argumentaire au point de vouloir le rayer de la carte ? C'est ici l'attitude d'un gamin irresponsable qui a peur de se faire choper en ayant fait une bêtise et non une attitude d'adulte responsable et capable de Raison.
Je concède que mes commentaires étaient bien courts pour aborder des sujets aussi complexes, mais je crois qu'ils posaient les bases d'une saine discussion sur le sujet, d'un débat entre adultes éclairés et raisonnés, et même capables d'humour. Il n'en est apparemment rien. OLF serait-elle une association à ce point convaincue de porter "la Vérité" qu'elle se permette d'agir comme l'Église au temps du Moyen-Âge ? En ce sens, le "féminisme" porté par OLF serait-il donc vraiment un progrès, si c'est pour retourner au temps des rois où la seule parole possible était celle des seigneurs et du clergé, seuls détenteurs, selon eux, de la "Vérité" ?
Aussi j'exige, pour le bien du débat éclairé et raisonné ainsi que pour conserver la volonté d'universalité de ce mouvement (et pour la démocratie aussi, hop, rien que ça !) :
- d'être sans délai autorisé à contribuer et commenter de nouveau la page Facebook d'OLF
- de me présenter des excuses (en privé ça m'ira)
- qu'OLF change son attitude face aux arguments qui ne lui conviennent pas et préfère toujours le débat à la censure
- que mes commentaires soient réintégrés dans le fil de commentaires du sujet incriminé
Alors, et seulement alors, nous pourrons tous avancer sur le sujet, dans le respect de chacun et pour le bien de tous.
Ma réponse toute personnelle aux propos de Madme Boutin.
Madame Boutin,
Le 5 Juin, sur Twitter, vous avez eu ces propos concernant la photo officielle de François Hollande :
#FHollande#photo officielle : pas de #drapeau ! Ni français,ni européen!il est vrai qu'il y en avait bcp d'autres le #6 mai à la #Bastille!
— Christine Boutin (@christineboutin) Juin 5, 2012
Vous vous servez de ce réseau pour y déverser votre poison à la limite de la xénophobie crasse, et c'est un choix qui n'appartient qu'à vous. Personnellement, je vois dans les drapeaux du 6 Mai à Bastille l'expression du sentiment de Fraternité inscrit sur le fronton de nos mairies ainsi que l'universalité des valeurs de la France portées par la gauche dans son ensemble le plus vaste. Mais passons sur votre vision toute particulière de "l'humanisme" dont vous vous prétendez, et concentrons nous sur le reste.
Afin que nous soyons tous sur la même longueur d'onde, voici la photo dont vous parlez :
Si vous regardez sur le côté gauche de ladite photo, vous y trouverez un drapeau français et un drapeau européen sur la façade du bâtiment en arrière plan. Petite cerise sur le gâteau de votre xénophobie latente, il n'y a aucun drapeau maghrébin. J'espère néanmoins que vous avez une bonne mutuelle, car il semblerait que vous deviez changer de lunettes...
Mais puisque vous semblez très intéressée par la présence de drapeaux français et/ou européen sur la photo officielle, puisque ce symbole semble à ce point représenter votre notion de défense de la nation et de nos valeurs, analysons donc les choix des précédents Présidents. Commençons donc par celui que nous avons gentiment reconduit à la porte le 6 Mai :
Drapeaux français et européen entremêlés, c'est beau, on dirait du veau <3
En parlant de veaux, remontons encore dans le temps, pour nous remémorer celle de Monsieur Chirac :
Une photo en extérieur, avec un drapeau français flottant sur l'Élysée, à peine visible, flou. Vous devez lui en vouloir, très certainement.
Vous ferais-je l'affront de remonter plus loin ? Oui. Monsieur Mitterrand donc :
Ici, nul drapeau. Mais bon, c'est un homme de gauche, à ce qu'il paraît, cela n'a donc aucune valeur, n'est-ce pas ? Le Président précédent a fait mieux, en revanche :
Bon, là, on est carrément dans le bleu-blanc-rouge, vous devez certainement encore avoir des badges "votez d'Estaing". Après tout, la "France Forte", c'était son idée, non ?
Mais puisque vous semblez vous poser en "grand défenseur des valeurs de la Nation", que cette photo doit représenter la République, qu'elle doive à ce point afficher le drapeau tricolore ; quoi de mieux, donc, que de revenir aux sources ?
Analysons donc sans attendre la photo officielle du Général de Gaulle, fondateur de notre grande Cinquième République Française, celui qui nous sorti du marasme de la IVe République pour nous sauver par un régime monarchique présidentiel fort, avec un Président fort, un Président porteur des valeurs universelles de la République, grand défenseur du drapeau... Bref, qu'a donc fait le Fondateur de notre République en guise de photo officielle ?
Je vous mets au défi, Madame, de trouver (avec vos anciennes comme vos nouvelles lunettes) un seul drapeau tricolore dans cette photo officielle.
En conclusion, Madame Boutin, ainsi est faite la démonstration des erreurs que vous pouvez faire en 140 caractères :
- vous demandez à ce qu'apparaissent des éléments qui apparaissent déjà
- vous demandez à ce qu'apparaissent des éléments que vous semblez définir comme "obligatoires" alors que le fondateur de la République ne les affichait pas lui même
- vous demandez que ces éléments apparaissent alors qu'une minorité de Présidents les ont affiché par le passé
- vous en profitez pour faire passer, en sous-main, des propos insultants et confinant à la xénophobie
- vous ne prenez même pas la peine de vérifier vos propos une seule seconde, ce qui est une honte pour une personne politique, ayant de plus été appelée à exercer des responsabilités aux plus hauts niveaux de l'État
Il est vital que chacun puisse exprimer ses idées, mais il est tout aussi vital que chacun reconnaisse ses erreurs lorsqu'il en commet. C'est ainsi que marche la démocratie, que vous semblez appeler de vos vœux dans le titre même de votre parti (le Parti Chrétien Démocrate). Je suis donc sûr, Madame, que vous saurez reconnaître publiquement ces erreurs et faire amende honorable et que nous pourrons compter sur vous, à l'avenir, pour défendre l'esprit démocratique et républicain, dans le respect des valeurs fondatrices de la nation que vous prétendez défendre : Liberté, Égalité, Fraternité.
En espérant que vous avez passé une bonne lecture, veuillez agréer blablabla.
Bisous !
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Photos : http://societe.photos.fluctuat.net/Photos-officielles-les-presidents-de-la-republique-alb248-1.html et http://www.linternaute.com/actualite/politique/president-de-la-republique/les-photographies-officielles-des-presidents/nicolas-sarkozy.shtml
Poème de Jacques Prévert
Il dit non avec la tête
mais il dit oui avec le cœur
il dit oui à ce qu'il aime
il dit non au professeur
il est debout
on le questionne
et tous les problèmes sont posés
soudain le fou rire le prend
et il efface tout
les chiffres et les mots
les dates et les noms
les phrases et les pièges
et malgré les menaces du maître
sous les huées des enfants prodiges
avec des craies de toutes les couleurs
sur le tableau noir du malheur
il dessine le visage du bonheur
Jacques Prévert