J'avais écrit à ce sujet, il y a bien longtemps, ici : http://www.mypersonnaldata.eu/blog/index.php?d=2013/11/02/17/49/32-euthanasie-dignite-vous-avez-dit

Il faudrait peut-être que je refasse un article là dessus, enfin du moins que je réécrive celui-la (je le trouve mal articulé, avec le recul).

Il le rentabilise son hologramme Jean-Luc ^^

Vous l'avez sans doute vu, je n'ai pas fait réellement campagne cette année, car je ne suis convaincu par aucun programme. Je me suis contenté de commenter l'actualité politique et de pointer, ici ou là, ce qui n'allait vraiment pas, ou ce qui me plaisait bien.

C'est la dernière ligne droite, et il est désormais temps de prendre position.

Tout d'abord, quelques petits rappels. Ma "maison politique", c'est l'anarcho-communisme, c'est à dire l'autogestion, la fin des institutions et la socialisation ("mise en commun") des moyens de production. Normalement, et à raison, dans cette "maison", on ne vote pas aux élections républicaines ("élections, pièges à cons", tout ça tout ça). Mais comme on est libre, on fait bien ce qu'on veut au final. Moi il se trouve que je vote, principalement pour appuyer les groupes progressistes et donner un peu d'air aux personnes exploitées. Il y a, pour moi, deux visions à avoir : une à long terme, et une à court-moyen terme. La vision à long terme, c'est la société idéale que je défends, que je propose, etc. La vision à court-moyen terme, c'est comment, concrètement, on y arrive et comment on peut concilier cette vision à long terme, radicalement différente du monde actuel, avec les choix qui s'offrent immédiatement. Le piège de cette démarche, il faut en avoir conscience, c'est de se conforter dans une position intermédiaire ou vaguement améliorée, en se disant que, bon, c'est déjà mieux que rien.

Lorsqu'on vote, on accepte de jouer avec (ou contre, si on a une démarche de hacking) les règles de l'élection en cours. En cela, et c'est une évidence pour beaucoup de monde, le système électoral français est pourri. Mais c'est quelque chose qu'il faut garder à l'esprit.

Une fois cela posé, il reste un constat auquel personne ne peut échapper : les élections présidentielles arrivent.

Mon choix "naturel" aurait tendance à se porter vers la personne candidate du NPA, en l'occurrence Philippe Poutou. Ce serait un choix en adéquation avec ma ligne politique. Mais, comme je l'ai dit au dessus, dans le système antidémocratique actuel, ça reviendrait à environ rien. Globalement, même si ce candidat a un capital sympathie élevé auprès de la population, les chances d'un impact concret sont, pour le moins, minces, quel que soit le score effectué. Le constat est amer, mais il n'y a pas de dynamique pour que les résultats de cette élection diffèrent nettement des résultats des autres élections jusqu'à présent pour ce parti.

Bref, ne tournons pas autour du pot, la question se pose autour de la candidature de Jean-Luc Mélenchon.

Qu'on se le dise, j'ai de très nombreuses divergences avec lui et la "France Insoumise", que ce soit en terme programmatique comme en terme d'application concrète du militantisme. Bien évidemment, il y a la question fondamentale des moyens de production, mais aussi des sujets comme la GPA, l'euthanasie ou le statut de la prostitution par exemple. Je pars de plusieurs principes assez simples : la criminalisation entraîne des comportements d'évitements qui rendent difficiles la protection et les contrôles, l'implication d'un tiers n'est pas une question anodine ou accessoire et seul le droit commun protège les travailleuses et travailleurs. À partir de ce moment là, je suis donc pour la GPA (pour qu'elle se pratique dans de bonnes conditions, comme l'IVG), contre l'euthanasie et pour la protection des travailleuses et travailleurs du sexe par la Loi, en particulier le code du travail. Concernant la "France Insoumise", j'ai eu à plusieurs reprises l'occasion de soulever les problèmes de ce mouvement, qui n'a d'insoumis que le nom, et qui, faute d'organisation éducative, perpétue des schémas oppressifs, notamment racistes et homophobes/transphobes.

Il y a bien évidemment plein d'autres points du programme sur lesquels je ne suis pas d'accord, mais ce sont des accords qui sont un peu moins profonds.

Je suis en revanche parfaitement d'accord sur la sortie de l'OTAN et la recréation d'une Europe, l'Europe des peuples et non des banquiers. Une Europe de coopération et d'entraide (en autogestion :p) plutôt qu'une Europe de la concurrence et de la guerre.

En clair, le programme "L'avenir en commun" (nom que je trouve plutôt mal trouvé d'ailleurs, puisque quoiqu'il arrive, notre avenir est commun) n'est pas un programme idéal, loin de là. C'est un programme de relance keynésienne, donc qui ne remet pas en cause le fondement même du capitalisme. C'est d'ailleurs ce que je reproche globalement au socialisme, et Jean-Luc Mélenchon est un socialiste (pas un social-démocrate ou un social-libéral, mais socialiste quand même).

La question qui se pose donc, c'est la question de l'impact sur les exploité⋅e⋅s. On ne met pas fin au salariat, on ne met pas fin au capitalisme, donc l'impact n'est pas absolu, ni radical. Cependant, ça aura, je crois, un impact positif important : en plus d'améliorer la qualité de vie des personnes exploitées, cela libérera du temps pour réfléchir et construire l'avenir. Et c'est une chance qui, à mon avis, ne doit pas être négligée ; celle de pouvoir faire de l'éducation populaire pour des gens qui ont le temps et l'énergie de la recevoir.

Il y a une dynamique palpable autour de la candidature de Jean-Luc Mélenchon. Une dynamique qui fait peur aux défenseurs du système actuel. Cela fait presque 2 ans qu'on nous bassine avec "Marine Le Pen sera au premier tour de l'élection présidentielle" et ça n'émouvait PERSONNE. Les médias s'en servaient pour vendre, en faisant son jeu, mais aucune critique fondamentale ne venait perturber la fille du père cyclope. Là où personne ne discutait ni le programme ni les discours de la blonde-brune, Jean-Luc Mélenchon a eu le droit à tout, du plus classique "combien ça coûte ?" au plus dégueulasse (et c'est pas fini !), en passant bien évidemment par la déformation des propos, le changement de contexte et le déterrage de tout ce qui peut être déterrer, comme si on devait élire une personne absolument irréprochable en tout point et en tout temps, déterrage effectué par les mêmes qui voudraient nous vendre un Fillon... Ça a même tiré Flamby Hollande, capitaine de pédalo, de son mutisme, c'est dire si ça les inquiète.

De même, la proposition d'une nouvelle constitution sera aussi le moyen d'introduire des choses nouvelles, à défaut de faire voler la république en éclat : scrutin au jugement majoritaire, révocabilité des élus, nouveaux droits constitutionnels comme l'IVG ou la préemption des salariés sur leur entreprise, etc.

Alors non, la candidature et le programme de Jean-Luc Mélenchon ne sont pas parfaits, loin de là. Mais c'est une opportunité, qui sont bien trop rares dans l'Histoire, de voir un certain nombre d'idées progressistes enfin arriver au second tour de cette élection puis de l'emporter, de dégager les politiciens professionnels, et de faire un premier pas vers une société meilleure.

Cette élection est un premier pas, il y aura ensuite tout à faire. D'un côté, la mobilisation populaire, car le pouvoir non seulement corrompt, mais endort. Il faudra un soutien populaire à la hauteur des grèves de 1936 si nous voulons avancer, une élection seule ne suffit pas. De l'autre, il faudra une gauche à l'Assemblée, ainsi qu'une présence la plus forte possible de l'extrême gauche, en attendant de revoir les institutions (à défaut de les supprimer). Il ne s'agit pas de donner les pleins pouvoirs à ce mouvement "France Insoumise", en répétant ainsi les erreurs du passé, mais au contraire d'afficher et défendre l'ensemble des possibilités progressistes.

Enfin, et ce n'est pas un point négligeable, il y a la question de la paix. Vous le sentez toutes et tous, on nous prépare à la guerre. Les termes martiaux, les coups de mentons, les réductions de liberté sont de plus en plus nombreux. Très peu de candidat⋅e⋅s veulent œuvrer à la paix. Quel que soit le programme qu'ils et elle défendent, il y a toujours une augmentation du budget de l'armée : pour quoi faire ? On nous parle d'une "Europe de la défense", contre qui ? Quelle menace nos armées sont-elles censées contrer ? Ne me parlez pas de terrorisme, car le terrorisme se combat avec des moyens de renseignement, et non des bataillons de l'armée régulière. Il se combat en œuvrant au rétablissement de la paix dans les pays où le terrorisme prospère, pas en allant balancer des tonnes de bombes en tuant essentiellement des personnes innocentes et en faisant de grands sourires aux pires bouchers. "Si vis pacem, parra bellum" on vous répondra. Ça c'était peut-être vrai lors de l'Empire Romain, mais ça ne l'est plus depuis qu'on a le feu nucléaire et que la guerre froide est finie. Qu'ils lisent leurs mémos !

La doctrine de la paix armée ("Si tu veux la paix, prépare la guerre") n'a toujours conduit qu'à des conflits ou à la ruine. Il est largement temps de commencer à travailler à la paix, celle de la coopération, de l'éducation et du développement humain. C'en est assez des morts, des blessés, des infirmes à vie par la seule faute de la cupidité d'une poignée de raclures capitalistes qui ne pensent qu'à piller pour s'enrichir, détruire pour s'enrichir, tuer pour s'enrichir. Il faut résister à l'appel des clairons et à la peur, et œuvrer à l'établissement d'une paix durable, et il n'y a qu'un seul candidat a priori en position d'être qualifié qui défend cela ; pas forcément de manière idéale, encore une fois, mais dont c'est l'objectif plutôt que la guerre.

En conclusion, la candidature de Jean-Luc Mélenchon est loin d'être idéale, mais la vie offre très peu de choix parfaitement adaptés. Ce n'est pas un bulletin "carte blanche", il y aura beaucoup à faire, beaucoup à discuter, beaucoup à critiquer. Mais c'est, à mon sens, le choix le plus viable pour les idées progressistes, pour nos amis qui souffrent aujourd'hui et à qui la plupart ne promettent que plus de souffrances demain.

C'est pourquoi je voterai sans doute pour lui au premier tour ce Dimanche 23 Avril. Ce n'est pas un choix de cœur, ce n'est pas un choix de pure conviction, mais c'est un choix pour le progrès, la paix et la justice sociale ; non pas parce que j'estime que Jean-Luc Mélenchon et la "France Insoumise" portent fondamentalement un projet qui défend drastiquement tout ça, mais parce que j'estime que c'est, aujourd'hui, le chemin le plus à même d'y arriver ; et en tout cas le seul à réellement le proposer.

Si vous avez quelque chose à dire à propos de cette position et que les médias au service du Capital n'ont pas déjà abordé, je suis preneur.

Et s'il n'est pas au deuxième tour, je voterai Léodagan ;)

:(

Le réchauffement climatique ne fait pas que déplacer des populations, il détruit aussi les merveilles naturelles.

(via Lila)

Un petit billet léger sur un métier souvent sous-estimé.

Bon, là c'est materiel.net, ils sont plutôt bons (je n'ai jamais rencontré le moindre problème avec leur SAV), ce qui n'est pas le cas de tout le monde.

Alors bien sûr, c'est un billet de blog sur le blog de materiel.net donc c'est un peu de la pub, hein.

AH ça y est, Hamon pète une durite. Il veut faire rajouter "Laïcité" sur le fronton des mairies... "Liberté, Égalité, Fraternité, Laïcité"

Genre tsé, la laïcité elle découle pas déjà de "Liberté, Égalité, Fraternité".

Il pédale totalement dans la semoule le pauvre... Il sait plus quoi dire pour exister, donc il dit des conneries.

Aller, toi aussi crée ta nouvelle devise pour la France ! Moi je propose "Liberté, Égalité et Tartiflette" !

Alors, ça reste de la pub de merde, mais ça relève du génie... et du hacking.

Et comme quoi, les objets connectés, surtout en activation automatique, tout ça tout ça... Huhu.

Vous l'avez sans doute déjà vu passer, il s'agit du jeu créé par "Les Insoumis", Fiscal Kombat.

On y joue Mélenchon qui attrape et secoue les tricheurs fiscaux célèbres pour leur reprendre l'argent. C'est marrant.

J'avoue que parfois j'en secoue un bien longtemps même après lui avoir pris tout le pognon. Ça fait du bien :p

De l'humour et de l'oppression.

"Mais si on tape pas sur les autres, on fait plus d'humour" => si en fait.

Voilà voilà.

"Kevin, crois-tu vraiment que la communauté internationale, qui n'a rien fait pour le Rwanda, qui regarde crever les syriens et qui n'en a rien globalement rien à foutre de ce qui se passe en Tchétchénie depuis 25 ans va lever le petit doigt contre un allié de Poutine ?"

Si j'y crois ? Non, en particulier rien de l'ONU qui, avec le veto de Poutine, ne fera rien d'autre que de regretter mollement, du bout des lèvres, ce qu'il se passe.

Mais je ne connais pas d'autre moyen que d'en appeler à la prise de position de la communauté internationale devant l'horreur. Avant de prendre, le cas échéant, des décisions plus ou moins unilatérales pour faire cesser l'immonde et faire respecter les droits humains les plus élémentaires.

Ceci étant dit, je doute même que le gouvernement français, celui d'aujourd'hui ou de demain, fasse quoi que ce soit... Je me demande même limite s'il n'est pas prêt à collaborer avec la Tchétchénie pour leur renvoyer leurs ressortissants (les rares qui arrivent à fuir).