J'étais tranquillement devant iZombie. Puis est apparu dans mes flux une image rappelant quelque chose que je savais mais que j'avais oublié. Et vous savez comme parfois on peut avoir des déclics et les choses deviennent d'un coup bien plus claires ? Je me dois aussi de remercier le lollandais volant qui, par ses mots, a incité une réponse de ma part encore fraîche dans ma tête et qui du coup a permis, il me semble, ce déclic.
Je vous livre mes pensées encore très brouillonnes et sans sources, veuillez m'excuser, mais si ça permet à quelqu'un de faire un lien avec quelque chose, etc. ça serait cool, et ptet qu'on en fera quelque chose. Ou alors ça restera qu'une réflexion inutile dans un coin. Bref.
Cette image donc rappelle que, globalement, les totalitaristes et autres extrémistes se foutent de savoir si ce qu'ils disent est vrai ou faux. D'ailleurs, la plupart du temps, ils savent pertinemment que c'est totalement faux. Mais ce n'est pas le but. Le but c'est de parler à des gens qui se foutent aussi de savoir si c'est vrai ou faux, c'est leur programme qu'ils communiquent ainsi. Lorsqu'ils disent un truc faux factuellement, ils disent en réalité que c'est ce qu'ils vont faire. Quand Le Pen rend une visite surprise à Calais sans prévenir personne sur place, dont elle sait que ça posera des problèmes, ce qu'elle dit là dessus n'a que peu d'importance, ce qu'elle dit en réalité c'est qu'elle virera les étrangers (en situation irrégulière ou non d'ailleurs) du territoire, et qu'elle est prête à utiliser les pires stratagèmes pour y arriver, et qu'elle se fout bien de respecter une quelconque règle au regard des personnes qui aident les réfugiés.
Mais comment ça se fait que l'éclatement de la vérité ne fait pas éclater les fachos et leur emprise ? Parce que ce qui sont la cible de toute leur propagande se foutent de savoir si c'est vrai ou pas.
Comment est-ce possible ? Comment, devant l'étalement de la vérité implacable, le "fact checking", les arguments bétons, cette idéologie de haine progresse autant à coups de mensonges ? Comment en arrive-t-on à ne plus vouloir connaître la vérité, à balayer d'un revers de la main les faits ?
Il y a plusieurs explications, mais j'ai tilté sur un cheminement qui me semble intéressant. Bien évidemment, ça n'explique sans doute pas tout, mais c'est en tout cas une démarche contre laquelle on n'a déployé que très peu d'armes. Mais ça correspond de plus très bien avec le fait que l'extrême-droite est la "faction de cœur" du capitalisme.
Comment peut-on expliquer qu'on refuse ainsi la vérité ? Parce qu'on demande autre chose. Et si ce n'est pas la vérité, c'est donc le mensonge, la contre-vérité, le rêve. Et c'est là le problème : si ça marche (moins que ce qu'on pense, mais tout de même), c'est parce que ça fait rêver. Pas tout le monde, certes, mais c'est ce qui est vendu.
Mais pourquoi ce rêve là, emprunt de haine, de repli, de peur, de sang, plutôt qu'un autre ?
En raison des partis "de gouvernement". Que ce soit le PS ou LR, leur seul projet, c'est "le réel". Alors, qu'on s'entende bien, il ne s'agit pas "du réel" hein, mais de "leur réel", qu'ils ont le pouvoir de changer car ils ont le pouvoir, justement. Mais bref, donc, leur projet, leur mot d'ordre, leur préoccupation, c'est "le réel".
On ne compte plus le nombre de fois où quelqu'un qui s'aventure à rêver d'un monde meilleur se voit opposer "le réel", ce fameux réel qui est si réel qu'il n'a aucune existence propre, il n'est que le fruit du travail d'un ensemble, qui œuvre à la forger, jour après jour. Le réel, au final, ça se décide. Et eux ont décidé de ce qu'était le réel, et l'imposent comme étant LA vision de ce qui doit être, ce qu'est le monde aujourd'hui.
Sauf que ce réel, c'est le capitalisme. Et le capitalisme, il ne vient pas seul, il est très lié à un autre copain à lui, le libéralisme, dont il ne sera pas question ici mais qui est lui aussi lié à un autre copain qui nous intéresse : l'individualisme.
Par défense du "réel", on nous apprend à penser pour nous. "La solution est en vous", si on dérégule tout, chacun peut tirer son épingle du jeu, si on est assez débrouillard seul on peut être millionnaire, votre vie ne dépend que de vous, etc. On vous "responsabilise", à un point si inique que vous êtes "responsables" de tomber malade, d'avoir un accident, d'être au chômage, etc.
On vous force donc à ne penser qu'à vous même (d'ailleurs, si vous pensez aux autres, vous pouvez être poursuivis en justice), et le seul mot qu'ont les dirigeants à la bouche, c'est "le réel".
Alors, forcément, les gens ont envie de rêver. Le "fact checking", c'est encore et toujours du "réel", ça n'a, au final, rien d'intéressant, et donc que très peu d'impact. Et lorsqu'on vous force à ne penser qu'à vous, peu importe si le rêve proposé est dangereux pour les autres, après tout ? Et même au delà de ça, c'est pour ça que l'entrepreneuriat fait rêver. "Oui, c'est peut-être un parfait outil d'exploitation, mais moi je tirerai mon épingle du jeu".
Ils s'en foutent de ce qui est vrai. Ils s'en foutent que d'autres en prennent plein la gueule. Le rêve qui leur est proposé leur plaît. Le problème, de toute façon, ça peut pas être eux, puisqu'ils font tout bien comme on leur dit. C'est donc que le problème, c'est les autres. Tous les autres.
Et voilà pourquoi le fact checking ne marche pas. Voilà pourquoi un projet de haine paraît plus sympa qu'un projet altruiste.
Et le capitalisme, lui, il adore ça. Il ne peut pas rêver mieux que des gens qui se bouffent entre eux pour lui permettre de faire du profit sur leur dos.
Voilà, en très très gros, le cheminement de pensée. Bien sûr ça appelle beaucoup d'autres conceptions (l'entrepreneuriat comme outil d'exploitation comme le contrat de louage l'était en son temps, l'usage des mots, etc.) , mais il me semble qu'on a assez peu d'armes contre ça.
C'est très brouillon hein, mais voilà.
Je pose ça là :p
(via N.)
Le mec en bonnet rouge quand il doit ouvrir une bouteille de rouge... Beh on dirait moi :p
(je suis un peu plus doué pour ouvrir le Champagne ceci dit XD)
(via S.)
Remarquez que c'est sans doute le moins mauvais choix pour 2017 :D
XD
Je l'ai pas vu venir ^^
(via Sammy)
"Témoignages de sexisme au travail"
Est-ce que j'ai besoin de décrire plus ?
Mh. "Tiens, c'est toi tout craché". Je me demande à quel point ça correspond à tout le monde cette description en fait.
Et puis sur la fin là, les "zones émotionnelles négatives et positives", c'est fait un peu bullshit. Et "le monde tourne grâce à vous", déjà d'une, sympa la pression, et ensuite c'est totalement faux. Ce sont les personnes qui travaillent dur, qui inventent des choses utiles, qui font que les gens se sentent mieux, etc. qui "font tourner le monde".
Et puis le refrain misérabiliste sur "les pauvres surdoués qui souffrent", ça va bien 5 minutes. Oui, être gentil et bienveillant, ça expose à des gens qui vont vouloir en profiter, mais il ne faut pas être naïf sans aucun recul non plus. Alors après ça peut amener à des stratégies de défense et de compensation qui ne sont peut-être pas évidentes pour les autres (je pense être bien au courant ^^), mais c'est pas spécifique aux surdoués, pour commencer, et puis ça veut pas dire être manipulable. Ce sont à mon sens 2 choses tout à fait distinctes. Ne serait-ce que parce qu'un acte réellement bienveillant ne manque pas à la personne qui l'accomplit.
Et puis check tes privilèges quoi. À la lecture de l'article on a l'impression que c'est horrible. Alors ouais, c'est pas forcément toujours la joie, mais on est quand même loin de l'oppression systémique et systématique. À mon sens, ce qui est cité là n'a rien de spécifique.
M'enfin, si ça peut aider des gens qui se sentent mal dans leur peau...
(Et d'ailleurs vous n'avez pas le choix : vous devez vous sentir bien dans votre peau ; se sentir bien dans la peau d'un autre est pour le moment encore illégal)
(via Til, et blague inspirée par C.)
J'aimerai rapidement donner mon avis sur les différents sujets que je vois passer à propos de cette soi-disant dégradation de la langue française à cause des différentes réformes qui ont été appliquées dernièrement. Là j'ai vu passer coup sur coup différentes absurdités concernant ce sujet dans mes différents flux, et ça me gonfle sévère.
Déjà, bon, c'est globalement des conneries tout ce qu'on dit de ces réformes. Le français est une langue vivante, elle évolue, parce que les gens se l'approprient, la parlent, l'adaptent. Tous les tenants de "rien ne va plus tout fout l'camp", avec de la cohérence, vous devriez écrire, encore aujourd'hui, environ comme ça :
A un jor d'une Acenssion
Fu venuz de vers Carlion
Li rois Artus et tenu ot
Cort molt riche a Camaalot,
Si riche com au jor estut.
Aprés mangier ne se remut
Li rois d'antre ses conpaignons;
Molt ot en la sale barons,
Et s'i fu la reïne ensanble;
Vous n'y comprenez quasiment rien ? Pourtant c'est du Chrétien de Troyes, du bon français ça ! Et encore, on est presque 300 ans après le serment de Strasbourg, vous savez, "l'acte de naissance de la langue française". Ce serment, ça donne ça :
Pro Deo amur et pro christian poblo et nostro commun salvament, d'ist di en avant, in quant Deus savir et podir me dunat, si salvarai eo cist meon fradre Karlo et in aiudha et in cadhuna cosa, si cum om per dreit son fradra salvar dift, in o quid il mi altresi fazet, et ab Ludher nul plaid nunquam prindrai, qui meon vol cist meon fradre Karle in damno sit
Heureusement qu'on en a fait, des réformes, hein ? Et pour enfoncer le clou, "pharmacie" s'écrit avec un f en italien ou en espagnol (farmacia) et d'ailleurs dans énormément de langues romanes, et ils sont pas plus cons que nous. Et le prédicat n'a rien de nouveau (j'ai été latiniste, et le prédicat bah c'est la base en fait), et c'est d'ailleurs comme ça qu'est enseigné le français au Québec, et ils sont pas plus cons que nous.
Bref, une fois cet argument pulvérisé avec ses conservateurs incohérents, passons aux choses sérieuses.
En France, on a un problème d'analphabétisme et d'illettrisme. Un gros, très gros problème. 20% des adolescents de 15 ans sont illettrés à plus ou moins haut niveau (on parle d'un problème de littératie, source OCDE). Moins de 8% de la population maîtrise l'écrit de manière assez importante pour n'avoir aucun problème (la moyenne de l'OCDE est de 12%). Le français est une langue extrêmement dure à maîtriser, elle crée des clivages importants entre les gens, c'est un facteur clivant de la société.
Faire en sorte qu'elle soit plus naturelle, en s'appuyant sur l'appropriation de la langue par les personnes qui la parlent, est une très bonne chose. On ne vous demande pas d'écrire comme les réformes le disent : les deux formes vont coexister, jusqu'à l'extinction naturelle de l'ancienne, celle que je pratique. Vous, votre éducation est faite, c'est bon. Et ça a apporté les chiffres que j'ai donné plus haut. La façon dont on enseigne le français ne va pas (et globalement, vous vous attachez au COI et au COD alors que vous n'êtes pas foutus de les utiliser correctement). Le français qu'on apprend ne correspond plus à l'usage du français. La majorité des populations parlant le français ne sont même pas françaises bon sang ! Le français est une langue vivante, mouvante, et c'est BIEN !
Mais la question se pose de permettre aux jeunes en train d'être éduqués aujourd'hui de trouver leur place dans la société de demain. Une société qui ne sera plus en adéquation avec ce qu'on leur enseignera, qui n'est d'ailleurs déjà plus en adéquation avec le français tel qu'on l'enseigne. La question c'est donc de savoir si on veut combattre l'illettrisme, tout en permettant à la langue d'être enseignée correctement et simplement (et non, la manière dont vous l'avez apprise ne marche pas, les chiffres sont clairs), ou se draper d'une vertu absurde en mode "j'ai souffert, tu souffriras" stupidement vengeur, sans recul et sans intérêt autre qu'égo-centré.
Et c'est quelqu'un qui n'a pas de difficulté particulière à écrire et comprendre le français qui le dit.
(ça contrebalancera un peu tous ces puristes guignolesques qui pensent que parce qu'ils y sont arrivés, les autres doivent le mériter ou rester dans la merde) (il y aurait beaucoup plus à dire, mais j'ai dit que je serai rapide)
\o/
Enfin une bonne nouvelle, et un grand soulagement.
Par contre je ne suis pas d'accord avec la tante : Chelsea Manning n'a pas "pris une mauvaise décision". Elle en a pris une bonne, pour nous tous, et c'est justement pour ça qu'elle paye.
(via D.)
C'est juste ouf cette histoire, et c'est loin d'être un cas isolé.
Lorsque vous accédez à des données personnelles dans un cadre professionnel, vous vous devez de ne pas les exploiter autrement que dans le cadre de votre travail, et strictement celui-ci.
Je trouve déjà profondément choquant et grave d'user de données personnelles "trouvées" dans le cadre du travail à des fins personnelles (je ne parle pas là d'user de ces données dans l'optique du bien commun ; cf. les lanceureuses d'alerte).
Mais en plus pour les utiliser comme ça, comme s'il n'y avait pas déjà assez de micro-agressions de femmes toute la journée, il faudrait en plus qu'elles se méfient de techniciens venus pour une mission d'assistance ? Et ensuite quoi ? Les ambulanciers ? Les pompiers ? C'est ça qu'on veut, que la moitié de la population reste dans la merde, voire en danger, de peur d'être par la suite agressée ? Oui, je sais, là c'est juste un technicien Orange, c'est pas vital, mais le principe reste exactement le même.
Edit : ah, en regardant les différents témoignages liés, il y a en effet une femme qui s'est faite harceler par un ambulancier. Bien joué mec, génial, chapeau. Grosse merde.
(via Sammy)
Je pose ça là, pas encore fait de contradictoire.
Je suis en train de regarder la série de vidéos "Un cookie ?" de Ginger Force, et je vous la conseille vraiment : ce sont des petites vidéos de moins de 3 minutes qui parlent des "arguments" et remarques entendues régulièrement (tous les jours en fait, tout le temps) à propos du féminisme.
Et celle là j'ai juste éclaté de rire, c'est tellement bien vu et juste ^^
Je vous conseille évidemment toute la playlist.
"Clients d’Uber, soyez averti : on se trouve face à un mur au moindre problème. Uber s’en fiche de vous, ce qui l’intéresse n’est que le numéro de CB enregistré dans leur base de données."
Alors, comme d'habitude dans le cas où vous vous trouvez face à un mur concernant un commerçant (aussi gros soit-il) : contacter sa banque pour connaître les éventuels recours et remboursements (les CB sont fournies avec une palanquée d'assurance et de systèmes en tout genre, que ce soit pour le remboursement ou le rapatriement par exemple), contacter 60 millions de consommateurs, et si vous en avez les moyens, contacter un avocat pour au moins avoir ses conseils.
En plus de relater votre déconvenue sur Internet. Mais attention dans ce cas à ne relater que les faits et uniquement les faits, ne pas tirer de conclusion, aussi minime soit-elle, sous peine d'être poursuivi pour diffamation.
À lire.
Il y a un point sur lequel j'aimerai revenir :
"Comme vous m’aimez, vous « acceptez » (or cela ne vous concerne pas et je n’ai pas à avoir votre aval) que je sois féministe, à partir du moment où je ne deviens pas « radicale ». Ce dernier terme ayant un curseur bien différent selon qui vous êtes. Mais j’ai bien compris : ce qui vous pose problème, c’est le moment où je commence à déranger votre confort personnel d’hommes."
Ça, ça a vraiment un côté universel. On est, pour les autres, "radical⋅e" (et c'est mal il paraît) à partir du moment où ce qu'on dit remet en cause un privilège dont la personne en face bénéficie.
Le "trop", c'est en réalité lorsqu'on commence à gêner. C'est embêtant, parce que c'est précisément là que se jouent les avancées... et que commence la justice sociale.
(via M. et L.)
"l'entreprise est bénéficiaire, avec 5 millions d'euros de résultats net d'exploitation en 2016"
Merci la Loi El-Connerie !