J’ai ancré l’espérance
Aux racines de la vie
Face aux ténèbres
J’ai dressé des clartés
Planté des flambeaux
A la lisière des nuits
Des clartés qui persistent
Des flambeaux qui se glissent
Entre ombres et barbaries
Des clartés qui renaissent
Des flambeaux qui se dressent
Sans jamais dépérir
J’enracine l’espérance
Dans le terreau du cœur
J’adopte toute l’espérance
En son esprit frondeur.
Andrée Chedid (Une salve d'avenir, 2004)
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
Et tu marchais souriante
Épanouie ravie ruisselante
Sous la pluie
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest
Et je t'ai croisée rue de Siam
Tu souriais
Et moi je souriais de même
Rappelle-toi Barbara
Toi que je ne connaissais pas
Toi qui ne me connaissais pas
Rappelle-toi
Rappelle-toi quand même ce jour-là
N'oublie pas
Un homme sous un porche s'abritait
Et il a crié ton nom
Barbara
Et tu as couru vers lui sous la pluie
Ruisselante ravie épanouie
Et tu t'es jetée dans ses bras
Rappelle-toi cela Barbara
Et ne m'en veux pas si je te tutoie
Je dis tu à tous ceux que j'aime
Même si je ne les ai vus qu'une seule fois
Je dis tu à tous ceux qui s'aiment
Même si je ne les connais pas
Rappelle-toi Barbara
N'oublie pas
Cette pluie sage et heureuse
Sur ton visage heureux
Sur cette ville heureuse
Cette pluie sur la mer
Sur l'arsenal
Sur le bateau d'Ouessant
Oh Barbara
Quelle connerie la guerre
Qu'es-tu devenue maintenant
Sous cette pluie de fer
De feu d'acier de sang
Et celui qui te serrait dans ses bras
Amoureusement
Est-il mort disparu ou bien encore vivant
Oh Barbara
Il pleut sans cesse sur Brest
Comme il pleuvait avant
Mais ce n'est plus pareil et tout est abimé
C'est une pluie de deuil terrible et désolée
Ce n'est même plus l'orage
De fer d'acier de sang
Tout simplement des nuages
Qui crèvent comme des chiens
Des chiens qui disparaissent
Au fil de l'eau sur Brest
Et vont pourrir au loin
Au loin très loin de Brest
Dont il ne reste rien.
Barbara - Jacques Prévert ("Paroles", 1946)
4h du matin passées, et je n'arrive toujours pas à fermer l'œil. Moi et mon entourage sommes vivants, mais dans la journée d'hier j'ai appris que plusieurs proches avaient payé un lourd tribu, par le biais d'ami⋅e⋅s, de famille ou de collègues. Souffrir avec les autres, ça fait partie de notre humanité. Mais dans la souffrance, il est difficile d'avoir une pensée construite et rationnelle. C'est d'ailleurs à ce moment que l'attachement à des valeurs est le plus important, et aussi le plus mis à l'épreuve.
Étrangement, j'ai cette pensée (revisitée et étendue) de Pascal en tête : "Le silence éternel des espaces infinis m'effraie, et la seule chose qu'on puisse lui opposer, c'est la poésie et la musique."
Ça tombe bien, la musique, ça fait partie de ces trucs que ces ordures veulent interdire. Alors Lundi, en ce dernier jour de deuil national, je partagerai de la musique. Celle qui me parle, intime, quand je n'arrive pas à trouver les mots. Pour remplir ce silence laissé, ne pas le laisser s'éterniser. Et emmerder ces tarés.
Pour un monde meilleur, expulsons les fachos.
Ce symbole est magnifique : l'extrême-droite qui recule devant des personnes venues rendre hommage aux morts de cette nuit, qui refusent la stigmatisation, la haine, la facilité. C'est tellement puissant, ça me ferait presque chialer. Ne nous laissons pas avoir, ne nous laissons pas manipuler l'esprit par ces raclures.
(Et la police qui protège l'extrême-droite, au passage, mais c'est leur boulot) (enfin il paraît, parce que ce boulot, ils le font un peu quand ils veulent et avec qui ils veulent, mais bref)
Ne propagez pas d'informations non-vérifiées. C'est une bonne pratique générale, mais elle devient vitale lorsque l'information s'emballe.
Qu'il est difficile d'avoir l'esprit clair dans ces moments d'horreur. On s'appelle, on va aux nouvelles, on se compte, dans l'attente d'informations de nos proches, de nos amis, de nos collègues, de nos camarades, de nos connaissances. Parfois, l'affreuse nouvelle tombe, inimaginable, et le cœur se sert, s'arrête un instant, et les larmes coulent. Mes pensées vont bien évidemment aux victimes, à leurs familles et à leurs proches.
Face à ces atrocités, à ce choc, à cette horreur, il ne faut pas perdre de vue nos valeurs, notre humanité. La victoire du terrorisme ne se gagne pas sur le terrain, mais dans les esprits. Instiller la peur, la haine, afin de nous faire flancher sur nos valeurs humaines de Liberté, d'Égalité, de Fraternité, d'espoir d'un monde juste où chaque personne peut vivre sa vie dans la paix et le bonheur.
Nous avons tellement à faire pour cela que nous ne pouvons pas nous permettre de revenir en arrière, ni nous permettre de continuer sur le chemin que nous empruntons depuis des années.
Nous ne devons pas nous laisser submerger par la colère ni par la peur, qui se muent trop facilement en haine.
Nous devons défendre la Liberté, en France en refusant de nouvelles lois liberticides et en abrogeant les anciennes, et partout dans le monde en apportant assistance aux défenseurs de la liberté qui demandent du soutien, plutôt que de vendre des armes aux plus offrants.
Nous devons défendre l'Égalité, en France en refusant enfin de traiter certains de nos concitoyens comme des citoyens de seconde zone ou inférieurs, et partout dans le monde en arrêtant les politiques néo-coloniales et impérialistes et en respectant enfin les autres peuples comme étant nos égaux.
Nous devons défendre la Fraternité, en France et partout dans le monde en faisant preuve d'une solidarité inconditionnelle.
Nous devons réellement défendre toutes ces valeurs, en ne ralliant pas ceux qui veulent nous diviser, ceux qui pointent du doigt nos concitoyennes et concitoyens en prétendant que tout est de leur faute, en ne nous laissant pas aller à la haine, en nous posant la question de l'impact de nos actions et décisions.
Mes pensées vont aussi aux personnes qui seront victimes de ceux qui oublient ces valeurs et ce qu'elles impliquent, aveuglés par la haine et acteurs de la division. La solidarité, la Liberté, l'Égalité, la Fraternité ne s'arrêtent pas à leurs portes.
Nous ne devons pas flancher. Prenons soin de nous tous, sans exception, sans discrimination, sans division, sans haine, sans préjugés, unis dans nos différences et notre diversité. Ainsi, le terrorisme ne pourra vaincre.
À voir absolument.
Quant à la question restée en suspens... Vous connaissez ma position, non ?
(avec la voix de Perceval de Kaamelott)
Non mais c'était vachement difficile.
C'était rigolo. Même si je suis tout pourri ^^
AHAH bah oui évidemment XD
Avec des alliés, c'est beaucoup plus simple :p
Bon, après, je ne joue pas à des jeux aussi beaux en général, peut-être normal que j'ai pas l'œil ^^
Sur mes.... pfffff... 10 ? 12 parties, ça a été une femme 7 ou 9 fois ^^