Ça ne va pas en s'améliorant là bas non plus.
Le curseur spatial droite/gauche est donc insuffisant, et il faut lui en adjoindre un autre, temporel, pour ne pas réduire à cette binarité l’offre des idéologies politiques et pour comprendre les oppositions qu’il peut y avoir au sein de la gauche et de la droite. Ce curseur temporel se décline en progressisme, conservatisme et réaction. Le premier conçoit l’avenir comme différent et meilleur que le présent ; le second conçoit le présent comme devant être perpétué tel qu’il est ; et le troisième prône un retour au passé.
C'est un article rédigé pour le 7 Mai, mais qui donne tout de même un éclairage intéressant pour la suite.
Du coup, j'ai fait un billet de blog sur le hold-up de Mélenchon.
Parce que je voterai pas "France Insoumise" aux élections législatives, et que j'ai de très bonnes raisons ;)
Hop !
Et rappelons qu'il existe aussi des digues buccales, permettant de faire mumuse en bas, tant en se protégeant notamment des IST.
J'aimerai m'adresser aux personnes qui pensent voter Marine Le Pen ce Dimanche, ou du moins à une partie d'entre elles.
Si vous allez voter Le Pen au second tour parce que vous êtes fasciste, raciste, xénophobe, antisémite, homophobe, etc. alors cette note n'est pas pour vous. D'ailleurs, elle sera sans doute bien trop longue pour vous, 140 caractères suffisent largement à développer vos idées, je comprends tout à fait que dès que ça dépasse cette limite, vous ayez du mal.
Cette note s'adresse donc en particulier aux personnes qui veulent voter Le Pen sans souscrire, au fond d'elles même, aux idées racistes, fascistes, xénophobes, antisémites, homophobes, islamophobes, etc.
À ces personnes, vous vous apprêtez à voter pour un parti qui est composé, tenu et dirigé par des fascistes, des racistes, des antisémites, des homophobes, et tout un tas de personnes détestables. Pour mémoire, les cadres et candidats du FN ces dernières années, c'est :
Et là je ne parle que d'une petite partie des condamnations des cadres et candidats du FN, de personnes qui sont TOUJOURS au FN. Je ne parle pas des condamnations pour détournement d'argent public, etc. qui sont presque tout aussi nombreuses, mais qu'on retrouve dans d'autres partis. Je ne parle pas non plus des nombreux militants de groupuscules d'extrême droite comme le GUD qui se retrouvent dans de hautes positions au sein du FN. Je ne parle pas des nombreux militants et élus FN qui sont fiers de poser en train de faire des saluts nazis, devant des drapeaux nazis, ou les nombreuses photos des différents candidats et candidates, dont Le Pen, avec des néo-nazis reconnus. Et pourtant ils existent et sont nombreux, mais la liste serait bien longue. Je me contenterai de 2 liens, sur les plus proches de la candidate : http://www.lexpress.fr/actualites/1/politique/l-entourage-de-marine-le-pen_1903895.html et http://www.revolutionpermanente.fr/Carnet-de-campagne-le-photographe-nazi-de-Marine-Le-Pen
Je ne parle pas non plus de la politique menée dans les villes FN, d'une violence abjecte, il y a presque 90 articles relatant les pires sur Mediapart : https://www.mediapart.fr/journal/france/dossier/les-villes-fn-la-loupe
Je peux comprendre qu'on puisse être intéressé⋅e par certaines parties du programme, surtout lorsqu'on croit qu'il faut regarder les idées plutôt que les individus qui les portent ou le contexte. Il peut y avoir des notions défendues dans le programme du FN qui intéressent des gens, ce n'est pas un mal. Mais si vous n'êtes pas d'accord avec les idées fascistes, racistes, antisémites, xénophobes, homophobes, etc. du FN, j'ai tout de même une question pour vous :
Comment justifiez-vous de fermer les yeux sur tout ça ?
Parce que c'est bien ça, le centre de leur politique, car c'est ça qu'ils font et mettent en avant tous les jours, pas les mesures qui peuvent vous séduire.
+1
Petite précision sur la volonté de supprimer l'AME par Le Pen : en effet, ça impliquera de juste regarder crever des gens, ce qui en soit n'est pas glop, mais en plus ça implique de laisser des maladies non soignées, et donc potentiellement muter, et donc amplifier le risque de résistance biologique des agents pathogènes contre les médicaments qu'on a aujourd'hui.
Ne pas soigner des malades, c'est mettre en danger tout notre arsenal médicamenteux, et donc ne pas pouvoir soigner les fameux français que Le Pen prétend vouloir protéger.
(ah, et si, la peine de mort empêche les gens de recommencer, lorsqu'elle est appliquée :p forcément hein)
Alors eux, on peut VRAIMENT dire qu'ils font le jeu du Front National...
Edit : Et dans tous les sens du terme puisqu'il s'agit d'un jeu profondément pro-Le Pen, contrairement à ce qui est annoncé (mais ça, on a l'habitude avec le FN hein)
Je pense que, là encore, il faut se tourner vers l'Histoire pour comprendre... Je vais faire court, j'espère qu'on me pardonnera les nombreux raccourcis que je vais emprunter.
On n'arrête pas d'invoquer le fameux et regretté Front Populaire, mais encore faut-il se remettre dans le contexte de l'époque, pour en tirer les leçons et mettre en place les éléments nécessaires à la victoire. Il y a un peu plus de 80 ans.
En 1934, les communistes et les socialistes sont fortement divisés, les communistes ont quitté la SFIO depuis 14 ans, au congrès de Tours, et formeront, après la guerre et la clandestinité, le PCF. Les raisons de la scission sont encore très présentes dans les esprits, et la SFIO comme le PC n'envisagent pas de réunification ou de travail commun.
En 1934, l'extrême-droite est très présente et particulièrement violente. Les différentes ligues fascistes veulent imposer le modèle italien en France (ce n'est qu'à partir de 1936-1937 que, dans la presse, la promotion du "modèle italien" laissera sa place à la promotion du "modèle allemand"). Les différents partis de gauche, la SFIO et le PC en tête, s'organisent, chacun de leur côté, contre le fascisme, mais les initiatives décidées à la tête peinent à être réellement efficaces. Chaque parti, de son côté, organise des rassemblements anti-fascistes en appelant les autres à l'unité sous son propre drapeau.
Les militant⋅e⋅s, cependant, attendent et veulent l'unité. Dans les différentes manifestations début 1934, les militant⋅e⋅s communistes et socialistes délaissent les consignes de leurs partis pour défiler aux cris de "Unité ! Unité !".
Face à la volonté de "la base", un premier pas vers le front commun s'opère en milieu d'année avec Maurice Thorez, alors Secrétaire Général du PC, qui appelle à l'union avec les socialistes, peu après le déchainement de Hitler en Allemagne, et les purges qu'il vient d'y opérer, démontrant toute l'extrême violence dont les nazis sont capables, qui est "la preuve de trop" et qui amènera Staline à reconsidérer la menace fasciste, mais ça c'est une autre histoire. Thorez, dans son discours, va plus loin que le simple front avec la SFIO, il appelle aussi les radicaux, qui s'étaient alors alliés avec la droite, ce qui avait beaucoup handicapé la gauche dans les élections, au rassemblement.
Ce n'est pourtant qu'un an plus tard, au début de l'été 1935, que les radicaux rejoindront le mouvement, après leur net recul aux élections municipales et le constat que l'alliance avec la droite ne leur est pas bénéfique.
C'est le 14 Juillet 1935 que tout bascule. SFIO, PC, Parti Radical, CGT, CGTU (branche anarchiste de la CGT, dont ce sera l'une des dernières manifestations avant de réintégrer la CGT), et tout un tas d'autres organisations et associations défilent ensemble, le même jour, dans un cortège unitaire. L'engouement pour l'unité est extrêmement fort, et le comité à l'origine de cette manifestation deviendra le Comité National pour le Rassemblement Populaire, chargé d'établir un programme commun pour les élections de 1936.
Le Front Populaire était né.
La suite de l'histoire, vous la connaissez sans doute. Mais que peut-on retenir de cette genèse ? Que c'est la pression des militant⋅e⋅s auprès de leurs organisations qui aura mené à l'union qui a permis de telles avancées sociales, que cette force politique n'est pas née d'un seul parti, d'un seul homme ou d'une volonté à la tête d'une organisation, mais bien de la pression populaire, par des manifestations décidées unitaires par la base, avec une volonté d'union au delà des partis et des syndicats, autour de la défense d'un tronc de valeurs communes. Le Front Populaire n'aurait jamais existé avec des "rassemblez-vous autour de moi ou autour de mon parti". Il est né de la volonté de chacun de dire "rassemblons-nous et défendons ensemble ce sur quoi nous sommes d'accord".
Le Front Populaire, ce n'était pas le PC, ce n'était pas la SFIO, ce n'était pas la CGT. Ce n'était, bien évidemment, pas l'abandon de ces partis et syndicats. C'était une volonté des militant⋅e⋅s d'affirmer des valeurs partagées de gauche, de progrès social, de paix et de justice sociale contre la monté fasciste.
Si on veut gagner aujourd'hui sur nos valeurs partagées de progrès social, de justice sociale et de paix, alors il faut se rassembler au delà du PS, du PCF, du NPA, de la FI, de la CGT, de FO, de la CFDT, etc. qui sont des appareils politiques au service d'une idéologie ou d'un programme précis (ce qui n'est pas mal et ne doit pas disparaître, tout comme la SFIO, le PC ou la CGT n'ont pas disparu dans le Front Populaire). Il faut que chaque militant⋅e dise à son parti, à son syndicat, qu'on doit non pas se rassembler "sous notre drapeau", mais qu'on doit créer, ensemble, un drapeau commun qui rassemble, et qui défend ce sur quoi nous sommes d'accord.
Et peut-être qu'un peu de paraphrase serait bienvenue, en tout cas je ne peux pas vraiment m'en empêcher, je dois bien l'avouer :
Militant⋅e⋅s de tous partis, unissez vous.
Quand tu prends des champis avant de passer à la télé.
Même les fachos trouvent que Le Pen a été nulle, c'est dire ^^
Pourvu que la parasite ne gagne pas.
(via David)
"Protectionnisme et lutte contre le terrorisme" qu'ils disent, au FN.
La blague.
(via Gilles)
Les poulpes sont des animaux fascinants. Beaucoup plus fascinants que les fascistes, mais ça, c'est pas dur.
"Close depuis ce mardi 2 mai à 12H00, cette consultation a permis l’expression de 243128 insoumis.es et donne à voir des avis partagés :
– 87818 insoumis.es, soit 36,12%, pour un vote blanc ou nul;
– 84682 insoumis.es, soit 34,83%, pour un vote Emmanuel Macron;
– 70628 insoumis.es, soit 29,05%, en faveur d’une abstention."
Bon, si cela se reflète dans les votes de la FI, ça ne fait pas assez de voix pour Macron face à Le Pen si jamais il y a vraiment la moitié des voix de Fillon qui se reportent sur Le Pen + les voix du pétainiste Dupont-Aignan.
Ça risque d'être serré... ou tragique.
Le FN, premier parti de France... En terme de poursuites, de vols et d'escroqueries.
Ah bah voilà, une pétition pour essayer de compter, en partie, les personnes qui voteraient Macron sans adhérer à son projeeeeeeet.
Ça donnera au moins un chiffre minimum qu'on pourra exclure des "soutiens" à Macron.
Je pose ça là.
Le 1er Mai est toujours un moment intéressant de partages et d'échanges. Notamment parce que c'est une date qui nous force un peu à penser le travail, sa situation actuelle et son avenir. J'écris directement dès mon retour, plein de cette énergie particulière, de ces échanges passionnants, de ces moments d'écoute et de discussions qui sont au cœur de nos engagements collectifs. Le 1er Mai est toujours un moment intéressant, il est "à nous", travailleurs, chômeurs, laissé⋅e⋅s pour compte.
Et de ces échanges apparaît quelque chose que, peut-être, nous n'avons pas su voir venir. Persuadés de notre bien fondé, nous n'avons peut-être pas su voir à quel point la fameuse dédiabolisation avait à ce point marché sur nos esprits, à nous, les progressistes. À quel point cette longue préparation de voir Le Pen au second tour nous a préparé à l'accepter plutôt que de la combattre. À quel point ce mécanisme nous fait voir comme évident quelque chose qui ne devrait pas l'être.
J'ai le privilège de faire partie d'un syndicat qui lutte aux côtés des sans-papiers, et l'honneur de défiler avec eux, eux qui risquent bien plus que moi si jamais un flic venait à les choper. C'est dans une de ces discussions, entre deux grenades lacrymogènes et trois grenades de sésencerclement, lancées en lobe, que ça m'a frappé. Non pas la matraque des CRS, pourtant extrêmement provocateurs, mais le fait qu'on nous a endormi devant ce risque, au point que certaines personnes puissent penser que Macron serait un danger équivalent à Le Pen.
Si aucun des deux choix n'est un choix progressiste, ce ne sont pas, et de loin, des choix équivalent. Le vote Le Pen légitimera les exactions des fachos contre les minorités, là où on peut, encore aujourd'hui, les combattre. Le Pen ne mettra aucune barrière aux flics ou aux citoyens dans l'expression de leur racisme, pas même un de façade, vague et mince espoir sur lequel nous appuyer. Si Macron et Le Pen proposent tous les deux la mise à mal des syndicats et des partis, dans un cas nous pourrons lutter au grand jour alors qu'un autre choix nous poussera dans la lutte clandestine.
Et cela sans compter l'impact sur ce qu'on appelle les "minorités", qui ne sont en réalité rien de moins que nos frères et sœurs. Dans les deux cas, cela sera compliqué, oui, c'est vrai. Mais une des deux solutions qu'on a aujourd'hui sera beaucoup plus directe dans leur mort, car c'est bien de haine et de mort dont il s'agit ici. Un des choix nous permet de nous y opposer, même s'il faudra déployer beaucoup d'énergie pour avoir une petite avancée, alors que l'autre ne nous laissera pas d'autre choix que de courber l'échine et compter nos morts.
Ne nous y trompons pas : il ne s'agit pas de faire un choix idéal, car aucun ne nous est proposé. Il s'agit de choisir le contexte dans lequel nous pourrons continuer les luttes.
Quant à l'idée que les législatives pourraient atténuer l'un ou l'autre pouvoir présidentiel : oui, en effet, elles le peuvent. Le premier point est tout d'abord d'arriver à avoir des majorités progressistes à l'Assemblée, ce pour quoi il faudra lutter, déjà. Et de l'autre, à atténuation égale, ne faudrait-il pas atténuer le pouvoir le plus faiblard des deux ? C'est à dire celui de Macron. Et il n'y a pas de choix hein : c'est l'un OU l'autre, il n'y a pas de 3ème voix, ça sera forcément l'un des deux qui sera élu et qui sera à la présidence, quoiqu'on veuille faire dire à son bulletin de vote.
Le risque est réel, personne ne peut en doute, et nous nous sommes laissés endormir. Fort heureusement, il n'est pas trop tard.
J'avais, à l'issue du premier tour, évoqué l'idée de voter blanc/nul. Cela ne me paraît plus être un choix envisageable aujourd'hui. Je voterai donc pour éliminer le plus grand des dangers, tout en n'oubliant pas que je n'apporte absolument aucun atome de soutien au projeeeeeeeeeet de Macron, et je ne me garderai pas de le dire et de le crier sur tous les toits : il ne s'agit en aucun cas d'un vote de soutien, bien au contraire. Peut-être devrions-nous trouver un moyen de le dire bien plus fort, sans doute même.
Bien évidemment, il ne s'agit pas d'une consigne, je n'ai aucune personne qui, je crois, ne me suis pas pure dévotion ; d'ailleurs, je n'en voudrais pas, j'ai déjà bien assez de la responsabilité de moi-même. Cependant, je m'interroge, et je partage donc mes interrogations : quel effet ça a sur vous, la dédiabolisation du FN, du coup ?