L'article que commente Timo est un ramassis d'idées capitalisto-libérales plus inhumaines les unes que les autres et qui nie, entre autres, la fonction première du Code du Travail : la protection du salarié contre le contrat l'aliénant à l'entreprise/un patron.
Évidemment, se sont les mêmes absurdités qu'on nous servait après la crise de 1929, rien de nouveau si ce n'est toujours plus d'exploitation. Un article oubliable donc.
Ce que je veux commenter, c'est le commentaire de Timo, qui pose des pistes intéressantes sans les pousser. Et comme ce sont des pistes que "ring a bell", je vais pousser. En particulier une proposition.
"Se passer d'employeur" : oui. Passons-nous carrément des patrons, en fait. Abolissons le salariat. Si les moyens de production appartiennent au peuple, à la collectivité, le peuple n'aura pas à craindre qu'on lui retire son travail et son autonomie. Ça, ça serait une proposition réellement "choc" et innovante à grande échelle. Les objectifs et techniques de production réfléchis ensemble. Alors, pas non plus les 65 millions de français qui se demandent si une machine outil dans le Larzac serait ou non nécessaire, mais à l'échelle d'une ou plusieurs communes locales, ce sont des décisions qui peuvent être prises simplement. Chaque commune réfléchissant avec sa voisine pour les questions locales. Puis chaque "conglomérat" de communes réfléchissant avec chaque autre conglomérat pour les questions touchant une plus large zone. Puis avec les régions d'à côté pour savoir comment organiser au mieux les productions. Et enfin au niveau national pour savoir, globalement, vers où on va et quelles sont les normes qu'on choisit ensemble. Puis entre les nations.
Les anciens salariés décideraient, donc, ensemble, de comment et combien de temps ils travailleraient. De ce qu'ils auraient besoin pour vivre et prospérer. Et dans le respect du patrimoine commun de l'Humanité.
Alors vous me direz que c'est un peu rude tout de même. Et tous ces entrepreneurs qui portent un projet alors ? Vous auriez raison, ces gens qui ont sué sang et eau ne doivent pas être spoliés.
Mais avant de s'attaquer à ces entrepreneurs, regardons les patrons héritiers. Ceux qui vivent de l'entreprise familiale, passée de génération en génération et dont la tête est souvent financière, bien loin des préoccupations de ses salariés, qui ne sont qu'un chiffre parmi d'autres, déshumanisés.
De fait, lorsqu'une entreprise change de dirigeant, quelle qu'en soit la cause, on pourrait faire prévaloir le droit des salariés à s'approprier leur moyen de production, devant les autres droits. Après tout, ce sont eux qui produisent l'intégralité de la valeur produite par l'entreprise, le dirigeant ne donnant qu'une voie à suivre.
Ceci, couplé à une interdiction de licencier en cas de bénéfice, l'interdiction de vendre sur le marché français sans avoir un minimum de son activité en France, etc. devrait lutter efficacement contre les délocalisations et, donc, contre le chômage.
Enfin, la réduction du temps de travail à 32, 28 puis 24 heures hebdomadaires voire moins, couplé à une allocation universelle devrait mettre fin au chômage.
Vous constaterez que je propose ici non pas ma vision d'un monde idéal (perso, moi, je prends et redistribue tout et j'abolis les frontières, basta) mais des concepts liés aux concepts actuels (i.e. je cherche à lutter contre le chômage, etc.). Disons que c'est un état de transition, une piste de travail.
Histoire de pas répéter les erreurs du passé proposées par l'article qu'a partagé Timo.