a:1457:{s:15:"20240325_160000";a:7:{s:5:"title";s:88:"Le projet secret de Patrick Drahi pour rentabiliser ses investissements dans Sotheby’s";s:4:"link";s:116:"https://reflets.info/articles/le-projet-secret-de-patrick-drahi-pour-rentabiliser-ses-investissements-dans-sotheby-s";s:4:"guid";s:36:"d8e9e2e5-6cbe-4c24-9b96-624ed97031f0";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 25 Mar 2024 16:00:00 +0100";s:11:"description";s:2624:"

Comment rembourser les 3,7 milliards dépensés

En s’offrant pour 3,7 milliards d’euros la maison de ventes aux enchères Sotheby’s, Patrick Drahi s’offre une stature internationale. Mais l’homme d'affaires a aussi un plan pour rentabiliser son investissement.

La maison de ventes aux enchères a ouvert de nouveaux horizons au milliardaire - © Caroline Varon

17 juin 2019, coup de tonnerre dans le milieu feutré de l’art : Patrick Drahi rachète la maison de ventes aux enchères Sotheby’s. Pour 3,7 milliards de dollars, le milliardaire s’ouvre une porte sur un monde très fermé. Déjà collectionneur, Patrick Drahi devient l’égal de François Pinault, propriétaire de Christie’s. En surpayant Sotheby's (qui ne dégage alors qu’un chiffre d’affaires de 1,04 milliard de dollars et un bénéfice net de 109 millions), il s’offre surtout un carnet d’adresse et une stature internationale. Mais même si l'achat est très largement affaire de prestige, l'homme d'affaire prépare en coulisse un plan pour rentabiliser, à terme, l'investissement.

Sotheby's à Londres - Zeisterre - Wikipedia
Sotheby's à Londres - Zeisterre - Wikipedia

Comme toujours, avec Patrick Drahi, le montage financier pour racheter Sotheby’s est assez complexe. Pour la galerie, une présentation simplifiée à été livrée aux médias. Le milliardaire explique investir « aux côtés de sa famille ». Il offre aux actionnaires une prime de 61 % sur le cours de l’action (par rapport à son plus haut de l’année 2019) en les achetant 57 dollars. Le financement repose sur de la dette (principalement BNP Paribas) et 400 millions en fonds propres qu'il récupère en cédant avant fin 2019 environ 2,5 % d’Altice USA.

En réalité, pour racheter Sotheby’s, Patrick Drahi et ses conseils habituels vont mettre en place un plan d’ingénierie financière complexe. Un document du cabinet d'avocats et de fiscalistes Mayer...

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Comment rembourser les 3,7 milliards dépensés

En s’offrant pour 3,7 milliards d’euros la maison de ventes aux enchères Sotheby’s, Patrick Drahi s’offre une stature internationale. Mais l’homme d'affaires a aussi un plan pour rentabiliser son investissement.

La maison de ventes aux enchères a ouvert de nouveaux horizons au milliardaire - © Caroline Varon

17 juin 2019, coup de tonnerre dans le milieu feutré de l’art : Patrick Drahi rachète la maison de ventes aux enchères Sotheby’s. Pour 3,7 milliards de dollars, le milliardaire s’ouvre une porte sur un monde très fermé. Déjà collectionneur, Patrick Drahi devient l’égal de François Pinault, propriétaire de Christie’s. En surpayant Sotheby's (qui ne dégage alors qu’un chiffre d’affaires de 1,04 milliard de dollars et un bénéfice net de 109 millions), il s’offre surtout un carnet d’adresse et une stature internationale. Mais même si l'achat est très largement affaire de prestige, l'homme d'affaire prépare en coulisse un plan pour rentabiliser, à terme, l'investissement.

Sotheby's à Londres - Zeisterre - Wikipedia
Sotheby's à Londres - Zeisterre - Wikipedia

Comme toujours, avec Patrick Drahi, le montage financier pour racheter Sotheby’s est assez complexe. Pour la galerie, une présentation simplifiée à été livrée aux médias. Le milliardaire explique investir « aux côtés de sa famille ». Il offre aux actionnaires une prime de 61 % sur le cours de l’action (par rapport à son plus haut de l’année 2019) en les achetant 57 dollars. Le financement repose sur de la dette (principalement BNP Paribas) et 400 millions en fonds propres qu'il récupère en cédant avant fin 2019 environ 2,5 % d’Altice USA.

En réalité, pour racheter Sotheby’s, Patrick Drahi et ses conseils habituels vont mettre en place un plan d’ingénierie financière complexe. Un document du cabinet d'avocats et de fiscalistes Mayer...

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Jusqu’à 10% des factures

Certains fournisseurs du groupe Altice ont versé des commissions à une filiale du groupe, en échange de prestations dont on n’a pas trouvé trace. Le système a été interrompu en 2018 à la demande du service juridique d’Altice.

AMI, l'amie du groupe - © Caroline Varon

En ce mois de mars, les giboulées sont déjà de sortie. Chez Altice, on les prend pleine face. Le 14, le groupe du milliardaire Patrick Drahi annonce la cession prochaine de BFMTV et RMC à Rodolphe Saadé, le magnat franco-libanais à la tête de CMA-CGM, géant du transport maritime et de la logistique. Six jours plus tôt, l’agence Bloomberg, spécialisée dans la finance a révélé l’ouverture par le Parquet national fiancier (PNF) d’une enquête préliminaire qui vise Altice. Elle cible des faits de « corruption de personnes n'exerçant pas de fonction publique, [de] blanchiment et [de] recel de ces délits ».

Le PNF se demande si le groupe de Telecom n’a pas, en France, mis en place un système similaire à celui révélé par la justice portugaise. Les enquêteurs lusitaniens reprochent notamment au bras droit de Patrick Drahi, Armando Pereira, d’avoir imposé des sociétés de prestation appartenant à des proches dans les affaires du groupe. Ceux-ci lui auraient renvoyé l'ascenseur sous forme de rétributions financières, ou d'avantages en nature. L’affaire n’est pas encore jugée et Armando Pereira est toujours présumé innocent mais ses conséquences se font déjà sentir.

Quelques têtes sont tombées chez Altice, dont celle de Yossi Benchetrit, directeur des achats d’Altice USA et gendre d’Armando Pereira. (Lire tous nos articles sur Armando Pereira) De son côté Patrick Drahi nie avoir eu connaissance de ces pratiques. Il s’affirme « trahi ». Mais pouvait-il vraiment ignorer les...

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Jusqu’à 10% des factures

Certains fournisseurs du groupe Altice ont versé des commissions à une filiale du groupe, en échange de prestations dont on n’a pas trouvé trace. Le système a été interrompu en 2018 à la demande du service juridique d’Altice.

AMI, l'amie du groupe - © Caroline Varon

En ce mois de mars, les giboulées sont déjà de sortie. Chez Altice, on les prend pleine face. Le 14, le groupe du milliardaire Patrick Drahi annonce la cession prochaine de BFMTV et RMC à Rodolphe Saadé, le magnat franco-libanais à la tête de CMA-CGM, géant du transport maritime et de la logistique. Six jours plus tôt, l’agence Bloomberg, spécialisée dans la finance a révélé l’ouverture par le Parquet national fiancier (PNF) d’une enquête préliminaire qui vise Altice. Elle cible des faits de « corruption de personnes n'exerçant pas de fonction publique, [de] blanchiment et [de] recel de ces délits ».

Le PNF se demande si le groupe de Telecom n’a pas, en France, mis en place un système similaire à celui révélé par la justice portugaise. Les enquêteurs lusitaniens reprochent notamment au bras droit de Patrick Drahi, Armando Pereira, d’avoir imposé des sociétés de prestation appartenant à des proches dans les affaires du groupe. Ceux-ci lui auraient renvoyé l'ascenseur sous forme de rétributions financières, ou d'avantages en nature. L’affaire n’est pas encore jugée et Armando Pereira est toujours présumé innocent mais ses conséquences se font déjà sentir.

Quelques têtes sont tombées chez Altice, dont celle de Yossi Benchetrit, directeur des achats d’Altice USA et gendre d’Armando Pereira. (Lire tous nos articles sur Armando Pereira) De son côté Patrick Drahi nie avoir eu connaissance de ces pratiques. Il s’affirme « trahi ». Mais pouvait-il vraiment ignorer les...

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Fraude fiscale et faux prêts

Dans un long courrier, l’ex-conseiller juridique de Patrick Drahi accuse l’homme d'affaires d’organiser la fraude fiscale de certains de ses lieutenants. Il est bien placé pour connaître la combine puisqu’il en a lui même été bénéficiaire.

Michel Matas met en cause Patrick Drahi - © Caroline Varon

La lettre recommandée qu’il décachette, en cette fin mars 2021, plonge Patrick Drahi dans une colère noire. L’homme d’affaire voit derrière la mise en demeure qui vient d’échouer dans sa boîte aux lettres une tentative de chantage de l’ancien conseiller juridique de son groupe, rien de moins. Il jure qu’il ne cédera pas… Et pourtant il va céder et signer un accord confidentiel assorti d’un joli dédommagement pour échapper à un grand déballage devant les tribunaux.

Au fil des 4 pages de cette mise en demeure, repêchées par Reflets, StreetPress et Blast dans les DrahiLeaks, Michel Matas retrace son parcours professionnel dans l’entreprise. De 2000 à 2004, il est l’avocat de Patrick Drahi «dans les dossier télécoms». Le 19 juillet 2005, il entre au service exclusif de Patrick Drahi et devient son conseiller juridique principal. La rémunération est des plus confortables : un fixe annuel de 130.000 euros (hors taxes) auquel peut s’ajouter jusqu’à 50.000 euros de «variable».

Première page du courrier de Michel Matas à Patrick Drahi - Copie d'écran - © Reflets
Première page du courrier de Michel Matas à Patrick Drahi - Copie d'écran - Reflets

Mais surtout le deal inclut une prime de 600.000 euros si Michel dépasse les cinq ans au service de Drahi et qu’il va encaisser en plusieurs fois. «Les modalités de versement de cette prime étaient explicitement mentionnées, sur ta proposition, “selon des modalités fiscales à déterminer” car tu m’avais expliqué à l’époque qu’un versement en Suisse éviterait tout impôt mais qu’on ne pouvait pas l’écrire comme ça»,...

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Fraude fiscale et faux prêts

Dans un long courrier, l’ex-conseiller juridique de Patrick Drahi accuse l’homme d'affaires d’organiser la fraude fiscale de certains de ses lieutenants. Il est bien placé pour connaître la combine puisqu’il en a lui même été bénéficiaire.

Michel Matas met en cause Patrick Drahi - © Caroline Varon

La lettre recommandée qu’il décachette, en cette fin mars 2021, plonge Patrick Drahi dans une colère noire. L’homme d’affaire voit derrière la mise en demeure qui vient d’échouer dans sa boîte aux lettres une tentative de chantage de l’ancien conseiller juridique de son groupe, rien de moins. Il jure qu’il ne cédera pas… Et pourtant il va céder et signer un accord confidentiel assorti d’un joli dédommagement pour échapper à un grand déballage devant les tribunaux.

Au fil des 4 pages de cette mise en demeure, repêchées par Reflets, StreetPress et Blast dans les DrahiLeaks, Michel Matas retrace son parcours professionnel dans l’entreprise. De 2000 à 2004, il est l’avocat de Patrick Drahi «dans les dossier télécoms». Le 19 juillet 2005, il entre au service exclusif de Patrick Drahi et devient son conseiller juridique principal. La rémunération est des plus confortables : un fixe annuel de 130.000 euros (hors taxes) auquel peut s’ajouter jusqu’à 50.000 euros de «variable».

Première page du courrier de Michel Matas à Patrick Drahi - Copie d'écran - © Reflets
Première page du courrier de Michel Matas à Patrick Drahi - Copie d'écran - Reflets

Mais surtout le deal inclut une prime de 600.000 euros si Michel dépasse les cinq ans au service de Drahi et qu’il va encaisser en plusieurs fois. «Les modalités de versement de cette prime étaient explicitement mentionnées, sur ta proposition, “selon des modalités fiscales à déterminer” car tu m’avais expliqué à l’époque qu’un versement en Suisse éviterait tout impôt mais qu’on ne pouvait pas l’écrire comme ça»,...

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Des maisons aux quatre coins du monde

Des villas en Suisse et aux Caraïbes, d’immenses appartements à New York, Tel Aviv et Paris… Patrick Drahi s’est constitué un patrimoine immobilier gigantesque grâce aux banques, toujours disposées à lui prêter aux meilleures conditions.

Un point de chute sur chaque continent ? - © Caroline Varon

Avec 27 passeports (https://reflets.info/articles/pas-de-frontieres-pour-les-drahi-et-leurs-30-passeports) pour une famille composée de 6 membres, le monde est un terrain de jeu et chaque pays une case de Monopoly, sur laquelle il faut poser des maisons : de la Suisse à la petite île de Saint-Kitts-et-Nevis, en passant par les États-Unis, la France ou Israël, les Drahi se sont bâti un empire immobilier qui se joue des frontières. Les documents issus des DrahiLeaks permettent de faire le tour du propriétaire. Le voyage commence en Suisse, pays tranquille à la fiscalité si douce.

Un milliardaire qui a su rester simple (Suisse/Genève /Cologny)

En Suisse, sa patrie officielle, la famille Drahi s'est dans un premier temps établie à Cologny. Ici, dans la « banlieue » de Genève, les fortunes et les grands noms du capitalisme voisinent dans la discrétion et l’entre-soi, dans un panorama exceptionnel. Dans cet Eden avec vue sur le lac Léman, les demeures rivalisent de luxe. Chez les discrets agents immobiliers qui accompagnent les transactions, les prix s’affichent et se négocient en millions de francs suisses (CHF).

Patrick Drahi, lui, semble mener une vie « toute simple », presque modeste, pour ne pas écrire banale, si l’on en croit un article de Vanity Fair qui brossait en mai 2016 le portrait d’un milliardaire en quête de simplicité. « Il se murmure, dans les rues du village, que l’homme est un peu spécial", brosse Sophie des Déserts dans son article, [car]" il...

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Des maisons aux quatre coins du monde

Des villas en Suisse et aux Caraïbes, d’immenses appartements à New York, Tel Aviv et Paris… Patrick Drahi s’est constitué un patrimoine immobilier gigantesque grâce aux banques, toujours disposées à lui prêter aux meilleures conditions.

Un point de chute sur chaque continent ? - © Caroline Varon

Avec 27 passeports (https://reflets.info/articles/pas-de-frontieres-pour-les-drahi-et-leurs-30-passeports) pour une famille composée de 6 membres, le monde est un terrain de jeu et chaque pays une case de Monopoly, sur laquelle il faut poser des maisons : de la Suisse à la petite île de Saint-Kitts-et-Nevis, en passant par les États-Unis, la France ou Israël, les Drahi se sont bâti un empire immobilier qui se joue des frontières. Les documents issus des DrahiLeaks permettent de faire le tour du propriétaire. Le voyage commence en Suisse, pays tranquille à la fiscalité si douce.

Un milliardaire qui a su rester simple (Suisse/Genève /Cologny)

En Suisse, sa patrie officielle, la famille Drahi s'est dans un premier temps établie à Cologny. Ici, dans la « banlieue » de Genève, les fortunes et les grands noms du capitalisme voisinent dans la discrétion et l’entre-soi, dans un panorama exceptionnel. Dans cet Eden avec vue sur le lac Léman, les demeures rivalisent de luxe. Chez les discrets agents immobiliers qui accompagnent les transactions, les prix s’affichent et se négocient en millions de francs suisses (CHF).

Patrick Drahi, lui, semble mener une vie « toute simple », presque modeste, pour ne pas écrire banale, si l’on en croit un article de Vanity Fair qui brossait en mai 2016 le portrait d’un milliardaire en quête de simplicité. « Il se murmure, dans les rues du village, que l’homme est un peu spécial", brosse Sophie des Déserts dans son article, [car]" il...

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Il s’est acheté le plus gros avion d’affaire du marché

Toujours plus haut : Patrick Drahi s’est offert le plus gros avion d’affaires du marché, pour la modique somme de 61,7 millions d’euros. Un joli coucou avec lequel il survole la planète dans tous les sens, générant au passage des milliers de tonnes de CO2.

Un jet pour s'envoler vers un ciel sans nuages ? - © Caroline Varon

Si l’on en croit les portraits publiés dans la presse, Patrick Drahi est un homme très simple. On peut le croiser à l’arrêt de bus, habillé très casual. S’il circule peut-être en bus quand il est en Suisse, pour ses déplacements dans le reste du monde c’est une autre histoire. La planète, l’homme d’affaires la survole, plusieurs fois par semaine, dans son jet privé. Son Bombardier Global 7500 est un monstre des airs - le plus gros appareil de l’aviation d’affaires en circulation. Prix d’achat? 61,7 millions de dollars.

Le jet de Patrick Drahi est rarement au garage. Pour les seuls cinq premiers mois de l’année 2022, il a effectué 56 vols sur quatre continents, note le magazine Complément d’enquête. Au total, l’appareil a avalé 128.000 kilomètres et émis 684 tonnes de CO2, soit plus de 70ans de rejets d'un Français moyen.

Les vols de Patrick Drahi en 2022 et 2023, avant qu'il n'interdise que son avion soit suivi - © Reflets
Les vols de Patrick Drahi en 2022 et 2023, avant qu'il n'interdise que son avion soit suivi - Reflets

Ce méga-jet n’est pas le premier avion de Patrick Drahi. Comme Reflets, puis Heidi News l’ont raconté, la société Manjet fondée par le milliardaire a acheté un Falcon 7X, puis un Bombardier 6500, tous deux revendus par la suite. Un autre appareil (un Challenger 3500, toujours chez Bombardier) devait être livré l’an dernier. Les documents des Drahileaks montrent par ailleurs que l’entreprise de Patrick Drahi supervise aussi les rotations et la gestion d’un Global 6500 appartenant à son bras droit Armando Pereira et d’un Global 3000. Ces avions...

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Il s’est acheté le plus gros avion d’affaire du marché

Toujours plus haut : Patrick Drahi s’est offert le plus gros avion d’affaires du marché, pour la modique somme de 61,7 millions d’euros. Un joli coucou avec lequel il survole la planète dans tous les sens, générant au passage des milliers de tonnes de CO2.

Un jet pour s'envoler vers un ciel sans nuages ? - © Caroline Varon

Si l’on en croit les portraits publiés dans la presse, Patrick Drahi est un homme très simple. On peut le croiser à l’arrêt de bus, habillé très casual. S’il circule peut-être en bus quand il est en Suisse, pour ses déplacements dans le reste du monde c’est une autre histoire. La planète, l’homme d’affaires la survole, plusieurs fois par semaine, dans son jet privé. Son Bombardier Global 7500 est un monstre des airs - le plus gros appareil de l’aviation d’affaires en circulation. Prix d’achat? 61,7 millions de dollars.

Le jet de Patrick Drahi est rarement au garage. Pour les seuls cinq premiers mois de l’année 2022, il a effectué 56 vols sur quatre continents, note le magazine Complément d’enquête. Au total, l’appareil a avalé 128.000 kilomètres et émis 684 tonnes de CO2, soit plus de 70ans de rejets d'un Français moyen.

Les vols de Patrick Drahi en 2022 et 2023, avant qu'il n'interdise que son avion soit suivi - © Reflets
Les vols de Patrick Drahi en 2022 et 2023, avant qu'il n'interdise que son avion soit suivi - Reflets

Ce méga-jet n’est pas le premier avion de Patrick Drahi. Comme Reflets, puis Heidi News l’ont raconté, la société Manjet fondée par le milliardaire a acheté un Falcon 7X, puis un Bombardier 6500, tous deux revendus par la suite. Un autre appareil (un Challenger 3500, toujours chez Bombardier) devait être livré l’an dernier. Les documents des Drahileaks montrent par ailleurs que l’entreprise de Patrick Drahi supervise aussi les rotations et la gestion d’un Global 6500 appartenant à son bras droit Armando Pereira et d’un Global 3000. Ces avions...

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Un bateau à 32 millions d’euros

Patrick Drahi était, jusqu’en 2022, propriétaire d’un superyacht acheté presque 32 millions d’euros. Mais même quand il est question de son budget vacances, l’homme d’affaires met en place des montages pour éviter les impôts et autres droits sociaux.

Le Quite Essential, un petit bateau, en toute simplicité - © Caroline Varon

Que faire lorsqu’on est milliardaire et que l’on possède déjà plusieurs résidences à travers la planète - chalets en Suisse, villa aux Caraïbes et appartement géant à New-York ? À la tête du groupe Altice (SFR, BFM...) et 13ème fortune de France, Patrick Drahi s’est d’abord offert son jet privé, comme il se doit. Après avoir conquis les airs, il a voulu la mer. Il a donc investi dans un superyacht.

Mais jouir d’un yacht revient à jeter l’argent par le hublot : équipages, assurances, carburant, entretien, etc., tout se facture et l’addition gonfle vite. Problème, l’homme aime autant les opérations juteuses que les économies. Heureusement, le patron de SFR est un fin navigateur fiscal. Un art dans lequel il excelle, les révélations des DrahiLeaks l’ont documenté.

Le Quite Essential en ballade... - Copie d'écran sur un site de promotion des superyachts
Le Quite Essential en ballade... - Copie d'écran sur un site de promotion des superyachts

Un luxe essentiel

Patrick Drahi a usé de toutes les astuces pour réduire les coûts de son somptueux yacht, conservé pendant une petite décennie, de 2013 à 2021. Originellement appelé Quinta Essentia – traduction latine du « 5e élément » – le bateau géant a été rebaptisé Quite Essential quand il l’a racheté en 2013.

Classé dans la catégorie des superyachts, c'est un palace flottant qui porte bien son nom : « tout à fait indispensable », en français. En réalité, il a bien plus que le nécessaire. Ses 55 mètres de long peuvent accueillir jusqu’à 12 passagers et 13 membres d’équipage. À bord, rien n’est trop beau...

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Un bateau à 32 millions d’euros

Patrick Drahi était, jusqu’en 2022, propriétaire d’un superyacht acheté presque 32 millions d’euros. Mais même quand il est question de son budget vacances, l’homme d’affaires met en place des montages pour éviter les impôts et autres droits sociaux.

Le Quite Essential, un petit bateau, en toute simplicité - © Caroline Varon

Que faire lorsqu’on est milliardaire et que l’on possède déjà plusieurs résidences à travers la planète - chalets en Suisse, villa aux Caraïbes et appartement géant à New-York ? À la tête du groupe Altice (SFR, BFM...) et 13ème fortune de France, Patrick Drahi s’est d’abord offert son jet privé, comme il se doit. Après avoir conquis les airs, il a voulu la mer. Il a donc investi dans un superyacht.

Mais jouir d’un yacht revient à jeter l’argent par le hublot : équipages, assurances, carburant, entretien, etc., tout se facture et l’addition gonfle vite. Problème, l’homme aime autant les opérations juteuses que les économies. Heureusement, le patron de SFR est un fin navigateur fiscal. Un art dans lequel il excelle, les révélations des DrahiLeaks l’ont documenté.

Le Quite Essential en ballade... - Copie d'écran sur un site de promotion des superyachts
Le Quite Essential en ballade... - Copie d'écran sur un site de promotion des superyachts

Un luxe essentiel

Patrick Drahi a usé de toutes les astuces pour réduire les coûts de son somptueux yacht, conservé pendant une petite décennie, de 2013 à 2021. Originellement appelé Quinta Essentia – traduction latine du « 5e élément » – le bateau géant a été rebaptisé Quite Essential quand il l’a racheté en 2013.

Classé dans la catégorie des superyachts, c'est un palace flottant qui porte bien son nom : « tout à fait indispensable », en français. En réalité, il a bien plus que le nécessaire. Ses 55 mètres de long peuvent accueillir jusqu’à 12 passagers et 13 membres d’équipage. À bord, rien n’est trop beau...

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Nouvelles révélations sur un empire aujourd’hui en péril

Reflets, StreetPress et Blast publient une nouvelle série de révélations sur le groupe Altice (SFR, BFM, Sotheby’s…). L’empire de Patrick Drahi, dans le viseur de la justice et rattrapé par ses dettes délirantes est aujourd’hui en péril. Enquêtes.

La dette, le point faible de Patrick Drahi - © Caroline Varon

Tremblement de terre le 13 juillet 2023 : la justice portugaise déclenche l’opération « Picoas » et place en détention l’ami de toujours, le bras droit de Patrick Drahi, Armando Pereira. Dans son pays, celui-ci est un homme d’affaire star. Il a un temps été l’homme le plus riche du portugal avec une fortune estimée aujourd’hui à environ 2 milliards d’euros. Armando Pereira est l’homme avec qui Patrick Drahi a créé Altice en 2002. Il a été ensuite de tous les montages financiers, de tous les investissements, de tous les projets les plus fous. Armando Pereira est connu comme le cost-killer du groupe, craint pour ses méthodes de management brutales et les charrettes de licenciements qu’il laisse derrière lui.

DRAHILEAKS

Patrick Drahi est un homme d’affaires puissant. 13e fortune française bien que domicilié en Suisse, il est à la tête du groupe Altice. Un empire tentaculaire qui réunit notamment des entreprises de télécom (SFR, Cablevision…) et des médias (BFM TV, RMC…) ou de commerce d’art (Sotheby’s)...

En août 2022, le groupe de hackers russes Hive a mis en ligne dans un recoin caché d’Internet des centaines de milliers de documents piratés à Altice après avoir échoué à faire chanter l’homme d’affaires. Reflets, Blast et StreetPress se sont associés pour explorer ces leaks.

Aujourd’hui le groupe Altice est en péril. Nos enquêtes sur Patrick Drahi et son système de prédation de ses propres sociétés permet de mieux comprendre pourquoi il est si près du gouffre. Elles sont...

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Nouvelles révélations sur un empire aujourd’hui en péril

Reflets, StreetPress et Blast publient une nouvelle série de révélations sur le groupe Altice (SFR, BFM, Sotheby’s…). L’empire de Patrick Drahi, dans le viseur de la justice et rattrapé par ses dettes délirantes est aujourd’hui en péril. Enquêtes.

La dette, le point faible de Patrick Drahi - © Caroline Varon

Tremblement de terre le 13 juillet 2023 : la justice portugaise déclenche l’opération « Picoas » et place en détention l’ami de toujours, le bras droit de Patrick Drahi, Armando Pereira. Dans son pays, celui-ci est un homme d’affaire star. Il a un temps été l’homme le plus riche du portugal avec une fortune estimée aujourd’hui à environ 2 milliards d’euros. Armando Pereira est l’homme avec qui Patrick Drahi a créé Altice en 2002. Il a été ensuite de tous les montages financiers, de tous les investissements, de tous les projets les plus fous. Armando Pereira est connu comme le cost-killer du groupe, craint pour ses méthodes de management brutales et les charrettes de licenciements qu’il laisse derrière lui.

DRAHILEAKS

Patrick Drahi est un homme d’affaires puissant. 13e fortune française bien que domicilié en Suisse, il est à la tête du groupe Altice. Un empire tentaculaire qui réunit notamment des entreprises de télécom (SFR, Cablevision…) et des médias (BFM TV, RMC…) ou de commerce d’art (Sotheby’s)...

En août 2022, le groupe de hackers russes Hive a mis en ligne dans un recoin caché d’Internet des centaines de milliers de documents piratés à Altice après avoir échoué à faire chanter l’homme d’affaires. Reflets, Blast et StreetPress se sont associés pour explorer ces leaks.

Aujourd’hui le groupe Altice est en péril. Nos enquêtes sur Patrick Drahi et son système de prédation de ses propres sociétés permet de mieux comprendre pourquoi il est si près du gouffre. Elles sont...

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Nouvelles révélations sur un empire aujourd’hui en péril

Reflets, StreetPress et Blast publient une nouvelle série de révélations sur le groupe Altice (SFR, BFM, Sotheby’s…). L’empire de Patrick Drahi, dans le viseur de la justice et rattrapé par ses dettes délirantes est aujourd’hui en péril. Enquêtes.

La dette, le point faible de Patrick Drahi - © Caroline Varon

Tremblement de terre le 13 juillet 2023 : la justice portugaise déclenche l’opération « Picoas » et place en détention l’ami de toujours, le bras droit de Patrick Drahi, Armando Pereira. Dans son pays, celui-ci est un homme d’affaire star. Il a un temps été l’homme le plus riche du portugal avec une fortune estimée aujourd’hui à environ 2 milliards d’euros. Armando Pereira est l’homme avec qui Patrick Drahi a créé Altice en 2002. Il a été ensuite de tous les montages financiers, de tous les investissements, de tous les projets les plus fous. Armando Pereira est connu comme le cost-killer du groupe, craint pour ses méthodes de management brutales et les charrettes de licenciements qu’il laisse derrière lui.

DRAHILEAKS

Patrick Drahi est un homme d’affaires puissant. 13e fortune française bien que domicilié en Suisse, il est à la tête du groupe Altice. Un empire tentaculaire qui réunit notamment des entreprises de télécom (SFR, Cablevision…) et des médias (BFM TV, RMC…) ou de commerce d’art (Sotheby’s)...

En août 2022, le groupe de hackers russes Hive a mis en ligne dans un recoin caché d’Internet des centaines de milliers de documents piratés à Altice après avoir échoué à faire chanter l’homme d’affaires. Reflets, Blast et StreetPress se sont associés pour explorer ces leaks.

Aujourd’hui le groupe Altice est en péril. Nos enquêtes sur Patrick Drahi et son système de prédation de ses propres sociétés permet de mieux comprendre pourquoi il est si près du gouffre. Elles sont...

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Nouvelles révélations sur un empire aujourd’hui en péril

Reflets, StreetPress et Blast publient une nouvelle série de révélations sur le groupe Altice (SFR, BFM, Sotheby’s…). L’empire de Patrick Drahi, dans le viseur de la justice et rattrapé par ses dettes délirantes est aujourd’hui en péril. Enquêtes.

La dette, le point faible de Patrick Drahi - © Caroline Varon

Tremblement de terre le 13 juillet 2023 : la justice portugaise déclenche l’opération « Picoas » et place en détention l’ami de toujours, le bras droit de Patrick Drahi, Armando Pereira. Dans son pays, celui-ci est un homme d’affaire star. Il a un temps été l’homme le plus riche du portugal avec une fortune estimée aujourd’hui à environ 2 milliards d’euros. Armando Pereira est l’homme avec qui Patrick Drahi a créé Altice en 2002. Il a été ensuite de tous les montages financiers, de tous les investissements, de tous les projets les plus fous. Armando Pereira est connu comme le cost-killer du groupe, craint pour ses méthodes de management brutales et les charrettes de licenciements qu’il laisse derrière lui.

DRAHILEAKS

Patrick Drahi est un homme d’affaires puissant. 13e fortune française bien que domicilié en Suisse, il est à la tête du groupe Altice. Un empire tentaculaire qui réunit notamment des entreprises de télécom (SFR, Cablevision…) et des médias (BFM TV, RMC…) ou de commerce d’art (Sotheby’s)...

En août 2022, le groupe de hackers russes Hive a mis en ligne dans un recoin caché d’Internet des centaines de milliers de documents piratés à Altice après avoir échoué à faire chanter l’homme d’affaires. Reflets, Blast et StreetPress se sont associés pour explorer ces leaks.

Aujourd’hui le groupe Altice est en péril. Nos enquêtes sur Patrick Drahi et son système de prédation de ses propres sociétés permet de mieux comprendre pourquoi il est si près du gouffre. Elles sont...

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Politiques, experts, toutologues, ils saturent l'espace public

A quoi sert la sagesse dans un monde qui va vers la folie ? lit-on dans une bande dessinée. A pas grand chose semble-t-il. Cette course vers la folie est précipitée par des personnages qui investissent et confisquent l'espace public pour gonfler leurs ego. A détriment donc du bien commun.

Le businessman dans Le Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry - Copie d'écran

À écouter Emmanuel Macron et les ministres du gouvernement, tout va pour le mieux. Nous volons de victoires en victoires, de réussites en explosions de joie et de fierté. Ne sommes-nous pas les champions de l'économie, les organisateurs des Jeux Olympiques, la cathédrale Notre-Dame n'est elle pas en passe d'être reconstruite ? Cette pensée paralogique, c'est à dire une construction intellectuelle juste mais basée sur des prémisses fausses, masque une réalité bien plus triste.

La société française n'a jamais été parfaite. Le propos n'est pas de plonger dans une forme de nostalgie sur l'air de « c'était mieux avant ». Mais tout de même...

Les politiques ont depuis longtemps abandonné leur dernier pouvoir : celui de fabriquer la loi et de l'imposer aux divers secteurs qui composent notre société. Le « vivre-ensemble » suppose que chacun se plie à des règles communes qui protègent tout le monde. C'est un contrat social. Un renoncement aux droits ou aux envies individuelles au profit du bien commun, de l'intérêt général. Ils ont choisi, délibérément, de servir des intérêts individuels et de créer des lois qui répondent aux besoins de quelques uns, au détriment des autres. Et n'allez pas le leur faire remarquer. Si vous le faites dans la rue, vous subirez les foudres de la force publique. Si vous le faites poliment, ils vous rétorqueront que s'ils ne l'avaient pas fait, d'autres l'auraient fait....

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Politiques, experts, toutologues, ils saturent l'espace public

A quoi sert la sagesse dans un monde qui va vers la folie ? lit-on dans une bande dessinée. A pas grand chose semble-t-il. Cette course vers la folie est précipitée par des personnages qui investissent et confisquent l'espace public pour gonfler leurs ego. A détriment donc du bien commun.

Le businessman dans Le Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry - Copie d'écran

À écouter Emmanuel Macron et les ministres du gouvernement, tout va pour le mieux. Nous volons de victoires en victoires, de réussites en explosions de joie et de fierté. Ne sommes-nous pas les champions de l'économie, les organisateurs des Jeux Olympiques, la cathédrale Notre-Dame n'est elle pas en passe d'être reconstruite ? Cette pensée paralogique, c'est à dire une construction intellectuelle juste mais basée sur des prémisses fausses, masque une réalité bien plus triste.

La société française n'a jamais été parfaite. Le propos n'est pas de plonger dans une forme de nostalgie sur l'air de « c'était mieux avant ». Mais tout de même...

Les politiques ont depuis longtemps abandonné leur dernier pouvoir : celui de fabriquer la loi et de l'imposer aux divers secteurs qui composent notre société. Le « vivre-ensemble » suppose que chacun se plie à des règles communes qui protègent tout le monde. C'est un contrat social. Un renoncement aux droits ou aux envies individuelles au profit du bien commun, de l'intérêt général. Ils ont choisi, délibérément, de servir des intérêts individuels et de créer des lois qui répondent aux besoins de quelques uns, au détriment des autres. Et n'allez pas le leur faire remarquer. Si vous le faites dans la rue, vous subirez les foudres de la force publique. Si vous le faites poliment, ils vous rétorqueront que s'ils ne l'avaient pas fait, d'autres l'auraient fait....

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Mais pour combien de temps et à quel prix ?

La neige, comme les glaciers, disparait peu à peu. A tel point que l’on peut se demander s’il restera un flocon en altitude dans deux générations. Mais cela n’arrête pas l’industrie du ski qui continue à miser sur cette pratique, au risque de s’autodétruire.

À Tignes, en juillet 2023, les grues et les bulldozers sont partout... - © Reflets

En France, on n’a pas de pétrole mais on a de la neige, aurait pu être un bon slogan, plutôt que « En France on n’a pas de pétrole mais on a des idées ». Le pays compte plus de 200 stations de ski et possède le plus grand parc mondial de remontées mécaniques. Mais que va devenir toute cette industrie si la neige n’est plus au rendez-vous ? Et a-t-on prévu une transformation pour tendre vers un tourisme « quatre saisons » ?

« Nous, on n’a pas à se plaindre, explique Roland*, ici c’est la haute montagne ». Ce propriétaire d’un magasin de matériel de ski de Tignes est un local pur jus. Il a plutôt bien réussi et contemple sa longue carrière qui s’achève avec un calme assumé. Il a connu toutes les époques du développement de la montagne et fait le bilan. Il ne semble pas plus concerné que cela par les problématiques actuelles liées au réchauffement climatique. Roland est un habitant de Tignes, l’une des plus hautes stations avec Val Thorens. Alors la neige… Il y en aura encore longtemps, pense-t-il, insensible aux problèmes des autres stations.

« Tant qu’il y a de l’eau et du froid... On fabrique de la neige artificielle qui se marie très bien avec la neige classique » lance-t-il, se rassurant lui-même. Et puis le ski, longtemps considéré comme un « sport de riches », au même titre que le golf, s’est largement démocratisé. La clientèle est toujours là. Mieux, précise Roland, « il y a maintenant beaucoup de gens qui ont de très, très, gros moyens, ils ne regardent absolument...

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Mais pour combien de temps et à quel prix ?

La neige, comme les glaciers, disparait peu à peu. A tel point que l’on peut se demander s’il restera un flocon en altitude dans deux générations. Mais cela n’arrête pas l’industrie du ski qui continue à miser sur cette pratique, au risque de s’autodétruire.

À Tignes, en juillet 2023, les grues et les bulldozers sont partout... - © Reflets

En France, on n’a pas de pétrole mais on a de la neige, aurait pu être un bon slogan, plutôt que « En France on n’a pas de pétrole mais on a des idées ». Le pays compte plus de 200 stations de ski et possède le plus grand parc mondial de remontées mécaniques. Mais que va devenir toute cette industrie si la neige n’est plus au rendez-vous ? Et a-t-on prévu une transformation pour tendre vers un tourisme « quatre saisons » ?

« Nous, on n’a pas à se plaindre, explique Roland*, ici c’est la haute montagne ». Ce propriétaire d’un magasin de matériel de ski de Tignes est un local pur jus. Il a plutôt bien réussi et contemple sa longue carrière qui s’achève avec un calme assumé. Il a connu toutes les époques du développement de la montagne et fait le bilan. Il ne semble pas plus concerné que cela par les problématiques actuelles liées au réchauffement climatique. Roland est un habitant de Tignes, l’une des plus hautes stations avec Val Thorens. Alors la neige… Il y en aura encore longtemps, pense-t-il, insensible aux problèmes des autres stations.

« Tant qu’il y a de l’eau et du froid... On fabrique de la neige artificielle qui se marie très bien avec la neige classique » lance-t-il, se rassurant lui-même. Et puis le ski, longtemps considéré comme un « sport de riches », au même titre que le golf, s’est largement démocratisé. La clientèle est toujours là. Mieux, précise Roland, « il y a maintenant beaucoup de gens qui ont de très, très, gros moyens, ils ne regardent absolument...

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Prolonger la saison à tout prix

Comme nombre de stations, La Clusaz mise sur les canons à neige pour tenter de faire la nique au réchauffement climatique. Mais l’idée d’une nouvelle retenue collinaire sur le plateau de Beauregard, un lieu relativement préservé, n’a pas plu à tout le monde. A tel point qu’une ZAD a pris forme et a mis en déroute les partisans des bulldozers.

Liste des bassines recensées dans les Alpes - © Reflets

La station de ski connue pour con côté « village » et son air de carte postale avec arbres et chalets s’est un peu transformée en « Clochemerle ». Les habitants (pas les touristes) se regardent en chiens de faïence. Il y a ceux qui militent pour le développement des canons à neige, avec la promesse de bénéficier de « trente ans de ski supplémentaires » en dépit du réchauffement, et ceux qui pensent qu’il est plus que temps de s’atteler à une transition pour sortir du « tout ski ». Au passage, si l’on pouvait éviter de construire des retenues collinaires dans des lieux immaculés comme le plateau de Beauregard, ou de faire sortir de terre une nouvelle petite station à seulement 1.500 mètres d'altitude au col de la Croix Fry…

Retour en arrière : en 2022, la préfecture approuve un projet de 2018 pour une nouvelle retenue collinaire sur le plateau de Beauregard, pour alimenter les canons de la station de La Clusaz. Dans cet écrin de nature où l’on trouve une zone humide qui accueille mammifères et espèces d’oiseaux protégées, la mairie souhaite installer une réserve d’eau de près de 150.000 mètres cubes, soit 5 terrains de foot ou 60 piscines olympiques, avec une digue de 12 mètres de haut… Qui se serait ajoutée aux quatre existantes.

Une nouvelle station sort de terre au col de la Croix Fry. Le projet de retenue sur le plateau de Beauregard voisin est évidemment une coïncidence. - © Reflets
Une nouvelle station sort de terre au col de la Croix Fry. Le projet de retenue sur le plateau de Beauregard voisin est évidemment une coïncidence. - Reflets

Le béton, toujours... - © Reflets
Le béton, toujours... - Reflets

Juste à côté du col de la Croix Fry commence le plateau de Beauregard avec sa zone protégée Natura 2000 - © Reflets
Juste à côté du col de la Croix Fry commence le...

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Prolonger la saison à tout prix

Comme nombre de stations, La Clusaz mise sur les canons à neige pour tenter de faire la nique au réchauffement climatique. Mais l’idée d’une nouvelle retenue collinaire sur le plateau de Beauregard, un lieu relativement préservé, n’a pas plu à tout le monde. A tel point qu’une ZAD a pris forme et a mis en déroute les partisans des bulldozers.

Liste des bassines recensées dans les Alpes - © Reflets

La station de ski connue pour con côté « village » et son air de carte postale avec arbres et chalets s’est un peu transformée en « Clochemerle ». Les habitants (pas les touristes) se regardent en chiens de faïence. Il y a ceux qui militent pour le développement des canons à neige, avec la promesse de bénéficier de « trente ans de ski supplémentaires » en dépit du réchauffement, et ceux qui pensent qu’il est plus que temps de s’atteler à une transition pour sortir du « tout ski ». Au passage, si l’on pouvait éviter de construire des retenues collinaires dans des lieux immaculés comme le plateau de Beauregard, ou de faire sortir de terre une nouvelle petite station à seulement 1.500 mètres d'altitude au col de la Croix Fry…

Retour en arrière : en 2022, la préfecture approuve un projet de 2018 pour une nouvelle retenue collinaire sur le plateau de Beauregard, pour alimenter les canons de la station de La Clusaz. Dans cet écrin de nature où l’on trouve une zone humide qui accueille mammifères et espèces d’oiseaux protégées, la mairie souhaite installer une réserve d’eau de près de 150.000 mètres cubes, soit 5 terrains de foot ou 60 piscines olympiques, avec une digue de 12 mètres de haut… Qui se serait ajoutée aux quatre existantes.

Une nouvelle station sort de terre au col de la Croix Fry. Le projet de retenue sur le plateau de Beauregard voisin est évidemment une coïncidence. - © Reflets
Une nouvelle station sort de terre au col de la Croix Fry. Le projet de retenue sur le plateau de Beauregard voisin est évidemment une coïncidence. - Reflets

Le béton, toujours... - © Reflets
Le béton, toujours... - Reflets

Juste à côté du col de la Croix Fry commence le plateau de Beauregard avec sa zone protégée Natura 2000 - © Reflets
Juste à côté du col de la Croix Fry commence le...

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Réédité récemment le livre de Danielle Arnaud montre que peu de choses ont changé

Journaliste, Danielle Arnaud avait mené l'enquête en 1975. Son livre titré La neige empoisonnée (par l'argent, l'immobilier, la politique...) vient d'être réédité par un groupe de personnes en lutte contre les développements aberrants en montagne et contre le « tout ski ». Pour Reflets, elle raconte comment est né son livre et ce qui a changé ou pas... Interview.

Couverture du livre de Danielle Arnaud

Reflets : Comment est venue l’idée de cette enquête et de ce livre en 1975, une époque où il n’était pas question de discuter le bien-fondé des développements en montagne ?

Danielle Arnaud : J’ai commencé à fréquenter Val d’Isère, où j’ai appris à skier, dans les années 70. J’étais entre deux jobs et j’avais du temps. Beaucoup de stations nouvelles avaient été construites grâce au plan neige dans les années 60. Je me suis lancée dans une enquête sur ces constructions ex nihilo sans a priori. Elle a vite montré que si l’idée de créer des stations dans des endroits vierges n’était pas idiote, la réalisation laissait à désirer. On imposait les réalisations de manière peu démocratique et c’était souvent assez laid architecturalement parlant. Et puis il y avait eu cet accident avec un chalet de l’UCPA, enseveli par une avalanche, en février 1970 avec 39 morts. La question se posait de savoir comment il était possible de construire dans un endroit aussi dangereux.

Mon livre a énervé pas mal de promoteurs, mais je n’ai pas eu de procès. C’est donc que l’enquête était sérieuse. D’ailleurs j’avais recueilli tous les documents nécessaires pour prouver ce que j’avançais. Je parlais aussi des réussites ou des pistes de développement différentes comme celles suivies par Gilbert André, le maire de Bonneval. Il paraît qu’aujourd’hui mon livre, dans son édition originale, est exposé au musée de Chambéry.

Quel était le constat principal du livre ? Le titre dit que la neige était...

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Réédité récemment le livre de Danielle Arnaud montre que peu de choses ont changé

Journaliste, Danielle Arnaud avait mené l'enquête en 1975. Son livre titré La neige empoisonnée (par l'argent, l'immobilier, la politique...) vient d'être réédité par un groupe de personnes en lutte contre les développements aberrants en montagne et contre le « tout ski ». Pour Reflets, elle raconte comment est né son livre et ce qui a changé ou pas... Interview.

Couverture du livre de Danielle Arnaud

Reflets : Comment est venue l’idée de cette enquête et de ce livre en 1975, une époque où il n’était pas question de discuter le bien-fondé des développements en montagne ?

Danielle Arnaud : J’ai commencé à fréquenter Val d’Isère, où j’ai appris à skier, dans les années 70. J’étais entre deux jobs et j’avais du temps. Beaucoup de stations nouvelles avaient été construites grâce au plan neige dans les années 60. Je me suis lancée dans une enquête sur ces constructions ex nihilo sans a priori. Elle a vite montré que si l’idée de créer des stations dans des endroits vierges n’était pas idiote, la réalisation laissait à désirer. On imposait les réalisations de manière peu démocratique et c’était souvent assez laid architecturalement parlant. Et puis il y avait eu cet accident avec un chalet de l’UCPA, enseveli par une avalanche, en février 1970 avec 39 morts. La question se posait de savoir comment il était possible de construire dans un endroit aussi dangereux.

Mon livre a énervé pas mal de promoteurs, mais je n’ai pas eu de procès. C’est donc que l’enquête était sérieuse. D’ailleurs j’avais recueilli tous les documents nécessaires pour prouver ce que j’avançais. Je parlais aussi des réussites ou des pistes de développement différentes comme celles suivies par Gilbert André, le maire de Bonneval. Il paraît qu’aujourd’hui mon livre, dans son édition originale, est exposé au musée de Chambéry.

Quel était le constat principal du livre ? Le titre dit que la neige était...

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Pluie de mots de passe sur Youtube

Dans les coulisses des salles de spectacle françaises(mais pas seulement), une pratique courante soulève des préoccupations importantes en matière de sécurité informatique.

En 2015, après le piratage de la chaîne de télé TV5 Monde, un journaliste est interviewé. Derrière-lui, s'affiche le mot de passe permettant d'administrer la chaîne Youtube de TV5 Monde... - Copie d'écran

Il est fréquent que les mots de passe du réseau Wi-Fi soient affichés sur les murs des loges, où les artistes se préparent avant leur performance. Cette habitude anodine à première vue peut avoir des conséquences graves si ces informations sensibles tombent entre de mauvaises mains.

Les origines d'une exposition inconsidérée

Les codes d'accès au réseau sans fil sont exposés dans les espaces privés, comme les loges, tout simplement parce ce que c'est pratique. Les équipes techniques peuvent fournir rapidement aux artistes invités l'accès à Internet, ce qui permet aux musiciens ou comédiens de rester connectés avec leurs proches, leur agent ou leur public via les réseaux sociaux. Mais cette facilité d'utilisation va à l'encontre des principes fondamentaux de la cybersécurité, selon lesquels il faut éviter autant que possible de divulguer des données sensibles telles que les mots de passe.

Le mot de passe de la salle Pleyel dans un documentaire sur Jérémy Ferrari (2018) - Copie d'écran
Le mot de passe de la salle Pleyel dans un documentaire sur Jérémy Ferrari (2018) - Copie d'écran

Une inattention regrettable de la part des journalistes

Les professionnels des médias jouent un rôle involontaire dans la propagation de ces informations confidentielles. Lorsqu'ils réalisent des interviews vidéo dans les loges, ils semblent ne se soucier à aucun moment des mots de passe Wi-Fi affichés. Ce manque de vigilance peut être attribué à un défaut de formation sur les bonnes pratiques en matière de protection de la vie privée ou tout simplement à une...

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Pluie de mots de passe sur Youtube

Dans les coulisses des salles de spectacle françaises(mais pas seulement), une pratique courante soulève des préoccupations importantes en matière de sécurité informatique.

En 2015, après le piratage de la chaîne de télé TV5 Monde, un journaliste est interviewé. Derrière-lui, s'affiche le mot de passe permettant d'administrer la chaîne Youtube de TV5 Monde... - Copie d'écran

Il est fréquent que les mots de passe du réseau Wi-Fi soient affichés sur les murs des loges, où les artistes se préparent avant leur performance. Cette habitude anodine à première vue peut avoir des conséquences graves si ces informations sensibles tombent entre de mauvaises mains.

Les origines d'une exposition inconsidérée

Les codes d'accès au réseau sans fil sont exposés dans les espaces privés, comme les loges, tout simplement parce ce que c'est pratique. Les équipes techniques peuvent fournir rapidement aux artistes invités l'accès à Internet, ce qui permet aux musiciens ou comédiens de rester connectés avec leurs proches, leur agent ou leur public via les réseaux sociaux. Mais cette facilité d'utilisation va à l'encontre des principes fondamentaux de la cybersécurité, selon lesquels il faut éviter autant que possible de divulguer des données sensibles telles que les mots de passe.

Le mot de passe de la salle Pleyel dans un documentaire sur Jérémy Ferrari (2018) - Copie d'écran
Le mot de passe de la salle Pleyel dans un documentaire sur Jérémy Ferrari (2018) - Copie d'écran

Une inattention regrettable de la part des journalistes

Les professionnels des médias jouent un rôle involontaire dans la propagation de ces informations confidentielles. Lorsqu'ils réalisent des interviews vidéo dans les loges, ils semblent ne se soucier à aucun moment des mots de passe Wi-Fi affichés. Ce manque de vigilance peut être attribué à un défaut de formation sur les bonnes pratiques en matière de protection de la vie privée ou tout simplement à une...

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A voir ou à éviter, notre sélection

Il pleut toujours des films et des séries comme à Gravelotte. Mais tout ne vaut pas la peine d'être vu. Il y a même des choses qu'ils vaut mieux fuir pour ne pas couler dans une mélasse informe... Même si les goûts et les couleurs...

L'American Star échoué sur une plage de Fuerteventura aux Canaries - Lance Rolf - Wikipedia - CC BY 2.0

American Star

Un peu de poésie dans un monde fantasmé de tueurs à gage. Il faut dire que l'histoire se déroule en Espagne (aux Canaries), pays où il y a toujours une graine de folie et une autre de poésie. L'histoire du bateau est étonnante.

Aquaman and The Lost Kingdom

On se noie dans la guimauve. Le film coule dès les premières minutes. Attention à ne pas boire la tasse. Oui, bon, on a essayé d'avoir un humour à la hauteur du film. Désoslés.

Beacon 23

Belle série de science fiction avec un huis clos aux frontières de l'univers connu dans un « phare » qui permet aux vaisseaux spatiaux de traverser les immensités spatiales. A ne pas manquer. D'autant que l'on nous dit que la saison deux arrive en avril...

Counterpart

Intéressante idée de départ. Que se passerait-il si une porte s'ouvrait entre deux univers similaires en tous points et que quelque chose changeait dans l'un d'eux, justement en raison de cette ouverture ? Vous sentez-vous prêt à rencontrer votre double ? A voir. Il n'y a que deux saisons.

Echo

Ils ne savent décidément plus quoi faire pour tirer la corde des super-héros. On sort épuisés de cette série qui s'embourbe dans une représentation ridicule des natifs du nouveau monde. Geronimo, reviens.

For all Mankind

La saison 4 ne déçoit pas. Décidément, cette série est une petite pépite alors que l'idée de départ pouvait décourager : les Russes ont posé le pied sur la lune en premier et la course à...

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A voir ou à éviter, notre sélection

Il pleut toujours des films et des séries comme à Gravelotte. Mais tout ne vaut pas la peine d'être vu. Il y a même des choses qu'ils vaut mieux fuir pour ne pas couler dans une mélasse informe... Même si les goûts et les couleurs...

L'American Star échoué sur une plage de Fuerteventura aux Canaries - Lance Rolf - Wikipedia - CC BY 2.0

American Star

Un peu de poésie dans un monde fantasmé de tueurs à gage. Il faut dire que l'histoire se déroule en Espagne (aux Canaries), pays où il y a toujours une graine de folie et une autre de poésie. L'histoire du bateau est étonnante.

Aquaman and The Lost Kingdom

On se noie dans la guimauve. Le film coule dès les premières minutes. Attention à ne pas boire la tasse. Oui, bon, on a essayé d'avoir un humour à la hauteur du film. Désoslés.

Beacon 23

Belle série de science fiction avec un huis clos aux frontières de l'univers connu dans un « phare » qui permet aux vaisseaux spatiaux de traverser les immensités spatiales. A ne pas manquer. D'autant que l'on nous dit que la saison deux arrive en avril...

Counterpart

Intéressante idée de départ. Que se passerait-il si une porte s'ouvrait entre deux univers similaires en tous points et que quelque chose changeait dans l'un d'eux, justement en raison de cette ouverture ? Vous sentez-vous prêt à rencontrer votre double ? A voir. Il n'y a que deux saisons.

Echo

Ils ne savent décidément plus quoi faire pour tirer la corde des super-héros. On sort épuisés de cette série qui s'embourbe dans une représentation ridicule des natifs du nouveau monde. Geronimo, reviens.

For all Mankind

La saison 4 ne déçoit pas. Décidément, cette série est une petite pépite alors que l'idée de départ pouvait décourager : les Russes ont posé le pied sur la lune en premier et la course à...

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Une opération rendue possible avec le Fonds pour une presse libre

Et pour mieux vous expliquer de quoi on parle, on vous emmène, pas à pas, dans les coulisses de l'enquête Font Del Rey, qui nous a servi de base pour le développement de l'outil.

Notre "transform" Papper appliqué à Patrick Drahi donne beaucoup de résultats... - © Reflets

Il y a deux ans, Reflets bénéficiait du Fonds pour la presse libre (FPL). Dans le cadre de notre proposition de développement du pôle OSINT, était annoncé la publication pour la communauté journalistique de développements permettant d'enquêter avec Maltego, un logiciel de renseignement en sources ouvertes. Et notamment, de code permettant d'interroger « Pappers.fr » avec Maltego. Pappers recense les données publiques sur les entreprises française et leurs bénéficiaires. Elle est très utile pour étudier les montages entrepreneuriaux en tous genres.

Pour le développement de l'outil, rien de tel qu'un cas concret. Une enquête menée à l'automne dernier nous en a donné la possibilité. Lors d'un procès médiatisé, des associations et des habitants, mettait en accusations les gestionnaires d'un immeuble délabré du quartier populaire de la Mosson à Montpellier, les mots de « marchands de sommeils » fusant dans les médias. Partant de l'acte d'accusation, nous avons fait chauffer les machines et produit cet outil.

Pour l'enquête, c'est à lire par ici, avec un premier volet racontant l'histoire de la découverte de l'affaire par des associations. Le second volet, au coeur de ces investigations numériques, revient sur le montage financier des accusés et leur défense, le jour du procès. Dans le troisième volet, nous avons donné la parole au conseil d'administration de HabiterEnfin! qui a partagé leur vison sur...

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Une opération rendue possible avec le Fonds pour une presse libre

Et pour mieux vous expliquer de quoi on parle, on vous emmène, pas à pas, dans les coulisses de l'enquête Font Del Rey, qui nous a servi de base pour le développement de l'outil.

Notre "transform" Papper appliqué à Patrick Drahi donne beaucoup de résultats... - © Reflets

Il y a deux ans, Reflets bénéficiait du Fonds pour la presse libre (FPL). Dans le cadre de notre proposition de développement du pôle OSINT, était annoncé la publication pour la communauté journalistique de développements permettant d'enquêter avec Maltego, un logiciel de renseignement en sources ouvertes. Et notamment, de code permettant d'interroger « Pappers.fr » avec Maltego. Pappers recense les données publiques sur les entreprises française et leurs bénéficiaires. Elle est très utile pour étudier les montages entrepreneuriaux en tous genres.

Pour le développement de l'outil, rien de tel qu'un cas concret. Une enquête menée à l'automne dernier nous en a donné la possibilité. Lors d'un procès médiatisé, des associations et des habitants, mettait en accusations les gestionnaires d'un immeuble délabré du quartier populaire de la Mosson à Montpellier, les mots de « marchands de sommeils » fusant dans les médias. Partant de l'acte d'accusation, nous avons fait chauffer les machines et produit cet outil.

Pour l'enquête, c'est à lire par ici, avec un premier volet racontant l'histoire de la découverte de l'affaire par des associations. Le second volet, au coeur de ces investigations numériques, revient sur le montage financier des accusés et leur défense, le jour du procès. Dans le troisième volet, nous avons donné la parole au conseil d'administration de HabiterEnfin! qui a partagé leur vison sur...

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C'est dur

Le Youtubeur Papacito, Ugo Gil Jimenez de son vrai nom, a comparu mercredi 28 février devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris pour « provocation à la haine », « injures publiques à raison de l’orientation sexuelle » et « provocation non suivie d’effet à une atteinte volontaire à la vie aggravée ». C'était la première fois qu'il comparaissait devant une juridiction pénale. Le parquet a requis six mois de prison avec sursis. Le tribunal rendra sa décision le 28 avril.

Le maire Christian Eurgal, pris pour cible par le youtubeur d'extrême-droite Papacito - Copie d'écran BFMTV

Papacito aime pêle-mêle : les chevaliers, le moyen-âge, les paysans, la chasse, les bons gros blasons occitan et la justice, mais pas la justice «des tarlouzes » qui se rend à coup d’articles, plutôt celle de l’ancien temps qui se rendait à coup d’épées. Papacito n’aime pas : la modernité, la corruption des élites, la République, le maire du village de Montjoi, les fouines (parce que c’est tordu), les sangliers (parce qu’il est chasseur) et les homosexuels (il s’en défend). Ces constats résultent du visionnage attentif de longues vidéos postées par le YoutuBeur toulousain de 38 ans, agitateur nationaliste, royaliste, influenceur d’extrême-droite et amateur inconditionnel de «gaudriole» un peu trash dans lesquelles ce sont toujours un peu les mêmes qui prennent des coups, en l’occurence ici la communauté LGBTQI+, les anglais et le maire de Montjoi.

Ces visionnages ont été imposés par le procès de Ugo Gil Jimenez, alias Papacito, assis devant à droite de la grande salle d’audience, dont on aperçoit le profil : une barbe taillée, des grandes lunettes fumées à monture épaisse et un crâne tout à fait lisse. Tout cela surmonte un corps robuste de 192 cm enrobé d’une longue chemise en Denim, ce qui, couplé aux lunettes, donne incontestablement un côté fashion victim au prévenu.

Papacito tourne deux vidéos, en novembre 2022 et mai 2023, dont sont extraits les cinq passages qui lui valent d’être jugé ce jour. On le retrouve dans la première vidéo, « Le paysan, le maire et le lord »...

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C'est dur

Le Youtubeur Papacito, Ugo Gil Jimenez de son vrai nom, a comparu mercredi 28 février devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris pour « provocation à la haine », « injures publiques à raison de l’orientation sexuelle » et « provocation non suivie d’effet à une atteinte volontaire à la vie aggravée ». C'était la première fois qu'il comparaissait devant une juridiction pénale. Le parquet a requis six mois de prison avec sursis. Le tribunal rendra sa décision le 28 avril.

Le maire Christian Eurgal, pris pour cible par le youtubeur d'extrême-droite Papacito - Copie d'écran BFMTV

Papacito aime pêle-mêle : les chevaliers, le moyen-âge, les paysans, la chasse, les bons gros blasons occitan et la justice, mais pas la justice «des tarlouzes » qui se rend à coup d’articles, plutôt celle de l’ancien temps qui se rendait à coup d’épées. Papacito n’aime pas : la modernité, la corruption des élites, la République, le maire du village de Montjoi, les fouines (parce que c’est tordu), les sangliers (parce qu’il est chasseur) et les homosexuels (il s’en défend). Ces constats résultent du visionnage attentif de longues vidéos postées par le YoutuBeur toulousain de 38 ans, agitateur nationaliste, royaliste, influenceur d’extrême-droite et amateur inconditionnel de «gaudriole» un peu trash dans lesquelles ce sont toujours un peu les mêmes qui prennent des coups, en l’occurence ici la communauté LGBTQI+, les anglais et le maire de Montjoi.

Ces visionnages ont été imposés par le procès de Ugo Gil Jimenez, alias Papacito, assis devant à droite de la grande salle d’audience, dont on aperçoit le profil : une barbe taillée, des grandes lunettes fumées à monture épaisse et un crâne tout à fait lisse. Tout cela surmonte un corps robuste de 192 cm enrobé d’une longue chemise en Denim, ce qui, couplé aux lunettes, donne incontestablement un côté fashion victim au prévenu.

Papacito tourne deux vidéos, en novembre 2022 et mai 2023, dont sont extraits les cinq passages qui lui valent d’être jugé ce jour. On le retrouve dans la première vidéo, « Le paysan, le maire et le lord »...

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Et une nouvelle étape !

Créé par des journalistes et des experts en sécurité informatique, Reflets ne risquait pas de passer à côté de tous les outils d’OSINT qui permettent de récolter des informations sur des personnes ou des entreprises en utilisant des sources « ouvertes ». Nous avons beaucoup investi ce domaine et nous passons aujourd’hui une nouvelle étape. Vous pouvez nous y aider.

L'investigation journalistique ne peut plus faire l'impasse sur le numérique qui devient un allié de premier plan. - Image Midjourney - CC

Nous vous avons beaucoup parlé au fil du temps des outils que nous développions ou que nous utilisions pour nous aider à enquêter dans un monde de plus en plus numérique. Mais aussi un monde où les « traces » laissées par les individus, les entreprises et les institutions sont désormais si vastes qu’il n’est plus nécessaire d’être un État pour pouvoir y accéder. C’est le paradoxe du numérique : tout le monde l’utilise désormais pour absolument tout, des achats aux loisirs en passant par les interactions avec les services publics. Plus rien n’échappe au tracking et Google en sait plus sur vous que votre maman ou vous-même.

Mais le géant du marketing n’est plus seul sur la grande place de marché de la donnée personnelle. Des milliers de petits acteurs négocient nos petits secrets et souvent sans aucune sécurité. Bilan des courses ? Tout est accessible, soit en sources ouvertes, soit en payant, soit parce que toutes les entreprises qui font commerce de données personnelles finissent par se faire pirater. Et les données sont publiées sur Internet. Dans ce Far West, nous sommes des observateurs avisés et nous utilisons tout cela.

Aujourd’hui, nous passons une nouvelle étape dans le développement de nos outils et nous avons besoin de votre aide. On vous raconte tout ça…

Où en sommes-nous ?

Il y a deux ans nous mettions en route un serveur sur lequel nous avions installé Aleph, le logiciel développé par l’OCCRP, un consortium journalistique d’investigation. Ce logiciel permet d...

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Et une nouvelle étape !

Créé par des journalistes et des experts en sécurité informatique, Reflets ne risquait pas de passer à côté de tous les outils d’OSINT qui permettent de récolter des informations sur des personnes ou des entreprises en utilisant des sources « ouvertes ». Nous avons beaucoup investi ce domaine et nous passons aujourd’hui une nouvelle étape. Vous pouvez nous y aider.

L'investigation journalistique ne peut plus faire l'impasse sur le numérique qui devient un allié de premier plan. - Image Midjourney - CC

Nous vous avons beaucoup parlé au fil du temps des outils que nous développions ou que nous utilisions pour nous aider à enquêter dans un monde de plus en plus numérique. Mais aussi un monde où les « traces » laissées par les individus, les entreprises et les institutions sont désormais si vastes qu’il n’est plus nécessaire d’être un État pour pouvoir y accéder. C’est le paradoxe du numérique : tout le monde l’utilise désormais pour absolument tout, des achats aux loisirs en passant par les interactions avec les services publics. Plus rien n’échappe au tracking et Google en sait plus sur vous que votre maman ou vous-même.

Mais le géant du marketing n’est plus seul sur la grande place de marché de la donnée personnelle. Des milliers de petits acteurs négocient nos petits secrets et souvent sans aucune sécurité. Bilan des courses ? Tout est accessible, soit en sources ouvertes, soit en payant, soit parce que toutes les entreprises qui font commerce de données personnelles finissent par se faire pirater. Et les données sont publiées sur Internet. Dans ce Far West, nous sommes des observateurs avisés et nous utilisons tout cela.

Aujourd’hui, nous passons une nouvelle étape dans le développement de nos outils et nous avons besoin de votre aide. On vous raconte tout ça…

Où en sommes-nous ?

Il y a deux ans nous mettions en route un serveur sur lequel nous avions installé Aleph, le logiciel développé par l’OCCRP, un consortium journalistique d’investigation. Ce logiciel permet d...

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Controverses sociotechniques des politiques réparatrices

La crise écologique n'est plus aujourd'hui en débat. À la crise climatique, s'ajoute celle aussi inquiétante de l'effondrement de la biodiversité, mise en avant par le GIEC au fil de ses rapports. Quand il n'est plus le temps de prévenir, il faut bien se mettre à guérir. Encore faudrait-il savoir comment s'y prendre.

Si l'on veut comprendre la nature, peut-être faudrait-t-il prendre le temps de l'écouter ? - Image : Marie Lusson

Le premier mars 2019 et à l'appel de 70 pays, l'assemblée générale des Nations Unies proclame 2021 - 2030 décennie pour la restauration des écosystèmes. En effet, rétablir 15% des milieux terrestres, tout en stoppant l'artificialisation, pourrait éviter jusqu'à 60% d'extinctions d'espèces attendues et contribuer à hauteur de 30% aux objectifs climatiques de 2030. La résolution prend acte des précédents traités sur la question et met la barre tout en haut, avec pour objectif un milliard d'hectares de terres dégradées à restaurer, soit une superficie supérieure à la Chine. La France est entrée dans la danse avec la loi Climat Résilience promulgué en 2021. Avec seulement 20% de ses habitats naturels jugés dans un état de conservation « favorables » et moins de 10% des milieux humides ou aquatiques en bon état, il était temps qu'elle s'y mettre.

Mais si l'humain a fait ses preuves en termes de destruction, la science de la restauration du vivant est à peine naissante. Par tâtonnements, elle cherche encore à trouver son chemin. Plongée dans ses problématiques et ses questionnements, avec en toile de fond la question des rivières. Des écosystèmes complexes, source de vie depuis la nuit des temps.

Les mondes disparus

La Durance avait autrefois la réputation de « fléau » de la Provence, connue pour ses crues dévastatrices et son flux irrégulier. Ce caractère capricieux la préserve longtemps d'aménagements humains,...

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Controverses sociotechniques des politiques réparatrices

La crise écologique n'est plus aujourd'hui en débat. À la crise climatique, s'ajoute celle aussi inquiétante de l'effondrement de la biodiversité, mise en avant par le GIEC au fil de ses rapports. Quand il n'est plus le temps de prévenir, il faut bien se mettre à guérir. Encore faudrait-il savoir comment s'y prendre.

Si l'on veut comprendre la nature, peut-être faudrait-t-il prendre le temps de l'écouter ? - Image : Marie Lusson

Le premier mars 2019 et à l'appel de 70 pays, l'assemblée générale des Nations Unies proclame 2021 - 2030 décennie pour la restauration des écosystèmes. En effet, rétablir 15% des milieux terrestres, tout en stoppant l'artificialisation, pourrait éviter jusqu'à 60% d'extinctions d'espèces attendues et contribuer à hauteur de 30% aux objectifs climatiques de 2030. La résolution prend acte des précédents traités sur la question et met la barre tout en haut, avec pour objectif un milliard d'hectares de terres dégradées à restaurer, soit une superficie supérieure à la Chine. La France est entrée dans la danse avec la loi Climat Résilience promulgué en 2021. Avec seulement 20% de ses habitats naturels jugés dans un état de conservation « favorables » et moins de 10% des milieux humides ou aquatiques en bon état, il était temps qu'elle s'y mettre.

Mais si l'humain a fait ses preuves en termes de destruction, la science de la restauration du vivant est à peine naissante. Par tâtonnements, elle cherche encore à trouver son chemin. Plongée dans ses problématiques et ses questionnements, avec en toile de fond la question des rivières. Des écosystèmes complexes, source de vie depuis la nuit des temps.

Les mondes disparus

La Durance avait autrefois la réputation de « fléau » de la Provence, connue pour ses crues dévastatrices et son flux irrégulier. Ce caractère capricieux la préserve longtemps d'aménagements humains,...

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La Russie ou l’Ukraine peuvent-elles s’effondrer ? Trump changerait-il la donne ?

« 2024 ressemblera à 2023. L’hypothèse la plus probable est la fixation du front et une remontée en puissance des deux adversaires pour des offensives importantes en 2025, prédit Michel Goya, ancien militaire et analyste des conflits. Aucun des deux adversaires n’a la capacité de rompre le front de manière décisive. » Un avis partagé par Stéphane Audrand qui décrypte aussi cette guerre.

L'un des memes produits par l'Ukraine - Copie d'écran

Et si la Russie, empêtrée dans une guerre qu’elle espérait courte, s’effondrait ? Qui sait, la population pourrait se lasser des départs sur un front lointain ? Pour Michel Goya, rien de tel en perspective. « La situation sur le front n’est pas assez critique pour provoquer une révolution. La société russe est peu impliquée dans la guerre, la mobilisation se fait surtout dans les provinces périphériques, pas à Moscou ni à Saint-Pétersbourg. Ce n’est pas une guerre totale côté russe. Ils peuvent continuer longtemps à ce rythme. » D’autant que le président russe prend soin d’arroser financièrement les personnes sensibles qui pourraient s’opposer et de réprimer brutalement l’opposition.

Une révolution de palais est-elle possible ? Difficile de le savoir. Quant à la santé de Poutine, le secret est bien gardé. Et rien ne prouve que le successeur de Vladimir Poutine serait moins belliqueux.

L’effondrement pourrait-il être économique ? « Il y a débat sur l’efficacité réelle des sanctions, explique Stéphane Audrand, historien et consultant indépendant spécialiste du commerce des armes. Je fais partie des pessimistes qui pense que l’économie russe ne s’en sort pas si mal. Les relations commerciales avec la Chine et d’autres partenaires compensent en partie les sanctions. »

De fait, les images de contestation que l’on peut voir sur les réseaux sociaux portent plus sur les conditions de la guerre, le manque de moyens, que sur la guerre elle-même.

Et l’Ukraine ? La population...

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La Russie ou l’Ukraine peuvent-elles s’effondrer ? Trump changerait-il la donne ?

« 2024 ressemblera à 2023. L’hypothèse la plus probable est la fixation du front et une remontée en puissance des deux adversaires pour des offensives importantes en 2025, prédit Michel Goya, ancien militaire et analyste des conflits. Aucun des deux adversaires n’a la capacité de rompre le front de manière décisive. » Un avis partagé par Stéphane Audrand qui décrypte aussi cette guerre.

L'un des memes produits par l'Ukraine - Copie d'écran

Et si la Russie, empêtrée dans une guerre qu’elle espérait courte, s’effondrait ? Qui sait, la population pourrait se lasser des départs sur un front lointain ? Pour Michel Goya, rien de tel en perspective. « La situation sur le front n’est pas assez critique pour provoquer une révolution. La société russe est peu impliquée dans la guerre, la mobilisation se fait surtout dans les provinces périphériques, pas à Moscou ni à Saint-Pétersbourg. Ce n’est pas une guerre totale côté russe. Ils peuvent continuer longtemps à ce rythme. » D’autant que le président russe prend soin d’arroser financièrement les personnes sensibles qui pourraient s’opposer et de réprimer brutalement l’opposition.

Une révolution de palais est-elle possible ? Difficile de le savoir. Quant à la santé de Poutine, le secret est bien gardé. Et rien ne prouve que le successeur de Vladimir Poutine serait moins belliqueux.

L’effondrement pourrait-il être économique ? « Il y a débat sur l’efficacité réelle des sanctions, explique Stéphane Audrand, historien et consultant indépendant spécialiste du commerce des armes. Je fais partie des pessimistes qui pense que l’économie russe ne s’en sort pas si mal. Les relations commerciales avec la Chine et d’autres partenaires compensent en partie les sanctions. »

De fait, les images de contestation que l’on peut voir sur les réseaux sociaux portent plus sur les conditions de la guerre, le manque de moyens, que sur la guerre elle-même.

Et l’Ukraine ? La population...

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That's da sound of da police

Nos confrères de Politis révèlent la nature des nouvelles « grenades à effet sonore » dont les forces de l'ordre seront bientôt dotées.

GL-307 - Copie d'écran

Dans un article du 15 février 2024, nos excellents confrères de Politis donnaient des détails sur les nouveaux équipements que les forces de l'ordre seraient amenées bientôt à balancer aux pieds — ou dans la poire, c'est selon — des manifestants, récalcitrants ou non.

Notamment, Politis évoquait une grenade du fabricant brésilien Condor, la GL-307, une grenade à laquelle les fabricants et les pandores, dans leur jargon, accolent le qualificatif mignon-tout-plein « à effet sonore ». C'est sympa, les effets sonores, ça nous fait penser à Star Wars en THX ou à un mix de Cut Killer, non ?

Politis nous explique d'ailleurs que « selon la documentation de Condor, à une distance de 2 mètres, l’intensité de la grenade de maintien de l’ordre atteint 175 dB ». Ça doit être vachement sympa, comme effet sonore, assurément.

Mais alors, c'est quoi une grenade à « effet sonore » ? Et 175 dB, on imagine que c'est sans doute pas mal beaucoup, mais beaucoup combien ? Difficile en effet de se le représenter.

Grenade à effet sonore ?

Le son, ce sont des déplacements d'air qui vont provoquer des variations de pression sur un certains nombre de récepteurs mécaniques situés dans nos esgourdes. Le principe d'une grenade à effet sonore c'est, basiquement, de déplacer une grande quantité d'air quasiment instantanément. Un pétard, quoi. Mais un pétard vénère. En fait, quelques grammes d'un explosif puissant, ça donne un bon...

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That's da sound of da police

Nos confrères de Politis révèlent la nature des nouvelles « grenades à effet sonore » dont les forces de l'ordre seront bientôt dotées.

GL-307 - Copie d'écran

Dans un article du 15 février 2024, nos excellents confrères de Politis donnaient des détails sur les nouveaux équipements que les forces de l'ordre seraient amenées bientôt à balancer aux pieds — ou dans la poire, c'est selon — des manifestants, récalcitrants ou non.

Notamment, Politis évoquait une grenade du fabricant brésilien Condor, la GL-307, une grenade à laquelle les fabricants et les pandores, dans leur jargon, accolent le qualificatif mignon-tout-plein « à effet sonore ». C'est sympa, les effets sonores, ça nous fait penser à Star Wars en THX ou à un mix de Cut Killer, non ?

Politis nous explique d'ailleurs que « selon la documentation de Condor, à une distance de 2 mètres, l’intensité de la grenade de maintien de l’ordre atteint 175 dB ». Ça doit être vachement sympa, comme effet sonore, assurément.

Mais alors, c'est quoi une grenade à « effet sonore » ? Et 175 dB, on imagine que c'est sans doute pas mal beaucoup, mais beaucoup combien ? Difficile en effet de se le représenter.

Grenade à effet sonore ?

Le son, ce sont des déplacements d'air qui vont provoquer des variations de pression sur un certains nombre de récepteurs mécaniques situés dans nos esgourdes. Le principe d'une grenade à effet sonore c'est, basiquement, de déplacer une grande quantité d'air quasiment instantanément. Un pétard, quoi. Mais un pétard vénère. En fait, quelques grammes d'un explosif puissant, ça donne un bon...

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D'une conférence sur le logiciel libre aux luttes des sans-papiers, itinéraire iconoclaste dans la capitale belge.

Les frontières sont souvent bien illusoires. Nos voisins européens vivent les mêmes crises que nous, y réagissent parfois différemment. Plongées dans le Bruxelles des occupations pour creuser les questions et les réponses belges aux crises du logement et des sans-papiers.

Les voies de la mobilisation sont impénétrables, un week-end de détente en Belgique peut se transformer en manifestation contre la précarité. - © Reflets

Les 3 et 4 février se tenait à Bruxelles, la conférence FosDem, une des plus grandes conférences européennes sur le logiciel libre. S'y rassemblaient des myriades de programmeurs et geeks en tout genre, évoluant entre ateliers éclairs de 30 minutes, « develloper rooms » toujours complètes et conférences plénières aux sujets cryptiques. L'avenir des logiciels libre était débattu, mais également l'adoption par une sombre librairie méconnue du dernier standard en vogue dans la communauté. La conférence se tenait à l'ULB, l'Université libre de Belgique.

Le samedi soir, une des soirées quasi officieuse de l'évènement, la « ByNight », était hébergée par le hackerspace Bruxellois, le HSBXL, uu troisième étage d'un ancien bâtiment industriel abandonné. Un lieu loué à une entreprise spécialisée, sous-louant ces ruines à des associations et permettant ainsi aux propriétaires d'éviter de payer la taxe sur les bâtiments inoccupés, fort chère en Belgique. Mais une occupation temporaire, le bâtiment devant être détruit prochainement.

Ici, le discours de la conférence est appuyée par ce grand écran bleu, la dernière mise à jour du conférencier n'étant pas compatible avec le rétroprojecteur. - © Reflets
Ici, le discours de la conférence est appuyée par ce grand écran bleu, la dernière mise à jour du conférencier n'étant pas compatible avec le rétroprojecteur. - Reflets

Une soirée « ByNight » en forme d'adieu, le HSBXL devant déménager dans les semaines qui viennent. - © Reflets
Une soirée « ByNight » en forme d'adieu, le HSBXL devant déménager dans les semaines qui viennent. - Reflets

Ces grands évènements, sponsorisés par les fleurons de l'industrie informatique, sont de ce...

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D'une conférence sur le logiciel libre aux luttes des sans-papiers, itinéraire iconoclaste dans la capitale belge.

Les frontières sont souvent bien illusoires. Nos voisins européens vivent les mêmes crises que nous, y réagissent parfois différemment. Plongées dans le Bruxelles des occupations pour creuser les questions et les réponses belges aux crises du logement et des sans-papiers.

Les voies de la mobilisation sont impénétrables, un week-end de détente en Belgique peut se transformer en manifestation contre la précarité. - © Reflets

Les 3 et 4 février se tenait à Bruxelles, la conférence FosDem, une des plus grandes conférences européennes sur le logiciel libre. S'y rassemblaient des myriades de programmeurs et geeks en tout genre, évoluant entre ateliers éclairs de 30 minutes, « develloper rooms » toujours complètes et conférences plénières aux sujets cryptiques. L'avenir des logiciels libre était débattu, mais également l'adoption par une sombre librairie méconnue du dernier standard en vogue dans la communauté. La conférence se tenait à l'ULB, l'Université libre de Belgique.

Le samedi soir, une des soirées quasi officieuse de l'évènement, la « ByNight », était hébergée par le hackerspace Bruxellois, le HSBXL, uu troisième étage d'un ancien bâtiment industriel abandonné. Un lieu loué à une entreprise spécialisée, sous-louant ces ruines à des associations et permettant ainsi aux propriétaires d'éviter de payer la taxe sur les bâtiments inoccupés, fort chère en Belgique. Mais une occupation temporaire, le bâtiment devant être détruit prochainement.

Ici, le discours de la conférence est appuyée par ce grand écran bleu, la dernière mise à jour du conférencier n'étant pas compatible avec le rétroprojecteur. - © Reflets
Ici, le discours de la conférence est appuyée par ce grand écran bleu, la dernière mise à jour du conférencier n'étant pas compatible avec le rétroprojecteur. - Reflets

Une soirée « ByNight » en forme d'adieu, le HSBXL devant déménager dans les semaines qui viennent. - © Reflets
Une soirée « ByNight » en forme d'adieu, le HSBXL devant déménager dans les semaines qui viennent. - Reflets

Ces grands évènements, sponsorisés par les fleurons de l'industrie informatique, sont de ce...

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La preuve par les agriculteurs

Ils ont manifesté, bloqué des autoroutes, brûlé deux ou trois trucs avant de rentrer chez eux, pensant naïvement avoir obtenu quelque chose. Les agriculteurs, pas plus que les autres citoyens n'ont le moindre contrôle sur leurs vies. Et cela fait des décennies que cela dure. Explications.

Le pouvoir du monde de la finance est très sous-évalué - © Reflets

Les citoyens ont commencé à réellement comprendre qu'ils n'avaient que peu de contrôle sur leurs propres existences avec la crise des « subprimes » en 2008 et celle de la dette souveraine qui a commencé en 2010. Tout le monde ou presque a alors pris conscience (avant de l'oublier à nouveau ?) que nos vies étaient désormais à la merci de quelques financiers en costume prenant des décisions (pas toujours intelligentes) en haut de tours vitrées et qui nous regardent comme on observe des insectes accrochés avec une épingle dans une vitrine. Il dictent les lois avec l'aide de grands cabinets de consulting , des textes qu'ils seront souvent les seuls à savoir utiliser pour mettre en place une politique de prédation totale au détriment, évidemment, du plus grand nombre.

Pressés jusqu'à ce qu'il ne leur reste plus rien, les citoyens courent comme des lapins aveuglés par des phares. De temps en temps, quand il n'en peuvent vraiment plus, ils descendent dans la rue et espèrent que les dirigeants qu'ils ont élus et qui sont donc à leur service, simples dépositaires du pouvoir du peuple, vont répondre à leurs demandes.

C'est le cas récemment des agriculteurs. Ils ne parlaient pas d'une seule voix puisqu'il y avait là des petits producteurs et des dirigeants de méga consortiums qui pensent faire la pluie et le beau temps.

Ont-ils obtenu ce qu'ils voulaient ? Oui et non. Certains, parmi eux, pensent que les choses vont se...

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La preuve par les agriculteurs

Ils ont manifesté, bloqué des autoroutes, brûlé deux ou trois trucs avant de rentrer chez eux, pensant naïvement avoir obtenu quelque chose. Les agriculteurs, pas plus que les autres citoyens n'ont le moindre contrôle sur leurs vies. Et cela fait des décennies que cela dure. Explications.

Le pouvoir du monde de la finance est très sous-évalué - © Reflets

Les citoyens ont commencé à réellement comprendre qu'ils n'avaient que peu de contrôle sur leurs propres existences avec la crise des « subprimes » en 2008 et celle de la dette souveraine qui a commencé en 2010. Tout le monde ou presque a alors pris conscience (avant de l'oublier à nouveau ?) que nos vies étaient désormais à la merci de quelques financiers en costume prenant des décisions (pas toujours intelligentes) en haut de tours vitrées et qui nous regardent comme on observe des insectes accrochés avec une épingle dans une vitrine. Il dictent les lois avec l'aide de grands cabinets de consulting , des textes qu'ils seront souvent les seuls à savoir utiliser pour mettre en place une politique de prédation totale au détriment, évidemment, du plus grand nombre.

Pressés jusqu'à ce qu'il ne leur reste plus rien, les citoyens courent comme des lapins aveuglés par des phares. De temps en temps, quand il n'en peuvent vraiment plus, ils descendent dans la rue et espèrent que les dirigeants qu'ils ont élus et qui sont donc à leur service, simples dépositaires du pouvoir du peuple, vont répondre à leurs demandes.

C'est le cas récemment des agriculteurs. Ils ne parlaient pas d'une seule voix puisqu'il y avait là des petits producteurs et des dirigeants de méga consortiums qui pensent faire la pluie et le beau temps.

Ont-ils obtenu ce qu'ils voulaient ? Oui et non. Certains, parmi eux, pensent que les choses vont se...

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Le ministère de l'éducation nationale refuse de rendre public le code source de Parcoursup

C'est une sacrée pépite que l'on peut trouver dans la « Lettre d'information juridique n°228 » du ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques (et des établissements privés sous contrat).

OSS 117 - Rio ne répond plus - Copie d'écran

Un savant mélange de dinguerie juridique et d'incompétence technique, aromatisé d'un soupçon de bureaucratie façon soviétique, lui même saupoudré d'une dose généreuse de mauvaise foi, que seules les administrations françaises sont capables de nous mitonner à la perfection.

Dans toute bonne démocratie qui se respecte, la transparence dans le fonctionnement des administrations devrait être la règle. Tout citoyen devrait être en droit d'obtenir les documents qu'il souhaite consulter auprès de l'administration de son choix, qu'il s'agisse des notes de frais d'un édile local ou d'une étude sur l'évolution de la population de pingouins dans les locaux du ministère de la Culture.

Le Code des relations entre le public et l'administration donne une définition plutôt large — et c'est heureux — des documents consultables, en résumé n'importe quel document «produit ou reçu» par une administration. Cela inclut «notamment les dossiers, rapports, études, comptes rendus, procès-verbaux, statistiques, instructions, circulaires, notes et réponses ministérielles, correspondances, avis, prévisions, codes sources et décisions». Le code source des logiciels est donc inscrit dans la loi comme l'un des documents auquel tout un chacun est en droit de réclamer l'accès.

Il existe bien sûr des exceptions à ce principe. Certaines paraissent évidentes, par exemple lorsqu'il s'agit de protéger la vie privée, le secret médical ou le...

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Le ministère de l'éducation nationale refuse de rendre public le code source de Parcoursup

C'est une sacrée pépite que l'on peut trouver dans la « Lettre d'information juridique n°228 » du ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques (et des établissements privés sous contrat).

OSS 117 - Rio ne répond plus - Copie d'écran

Un savant mélange de dinguerie juridique et d'incompétence technique, aromatisé d'un soupçon de bureaucratie façon soviétique, lui même saupoudré d'une dose généreuse de mauvaise foi, que seules les administrations françaises sont capables de nous mitonner à la perfection.

Dans toute bonne démocratie qui se respecte, la transparence dans le fonctionnement des administrations devrait être la règle. Tout citoyen devrait être en droit d'obtenir les documents qu'il souhaite consulter auprès de l'administration de son choix, qu'il s'agisse des notes de frais d'un édile local ou d'une étude sur l'évolution de la population de pingouins dans les locaux du ministère de la Culture.

Le Code des relations entre le public et l'administration donne une définition plutôt large — et c'est heureux — des documents consultables, en résumé n'importe quel document «produit ou reçu» par une administration. Cela inclut «notamment les dossiers, rapports, études, comptes rendus, procès-verbaux, statistiques, instructions, circulaires, notes et réponses ministérielles, correspondances, avis, prévisions, codes sources et décisions». Le code source des logiciels est donc inscrit dans la loi comme l'un des documents auquel tout un chacun est en droit de réclamer l'accès.

Il existe bien sûr des exceptions à ce principe. Certaines paraissent évidentes, par exemple lorsqu'il s'agit de protéger la vie privée, le secret médical ou le...

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Dessous Choc #17

Dans un documentaire inédit « Les doléances » (diffusé le 8 février sur les antennes régionales de France 3 et disponible à partir du 9 février sur le site de France Télévisions) Hélène Desplanques s’intéresse à un véritable trésor enterré par le pouvoir.

Dans le sillage de la crise des Gilets jaunes, il y a tout juste cinq ans, Emmanuel Macron lançait un grand débat national, bientôt suivie par la décision, suggérée à l’origine par un collectif de maires ruraux, de recueillir les doléances des citoyens. Quelque 200.000 contributions (représentant pas moins de 20.000 cahiers) ont été rédigées par des français de tous milieux, enthousiastes de se prêter à un exercice démocratique hors du commun. Sauf que toute cette somme dort depuis dans les différents sites des archives départementales de l’hexagone.

Fabrice Dalongeville, initiateur de l’opération « mairie ouverte » créée avant même le grand débat, est le charismatique personnage fil-rouge de ce documentaire. Avec un optimisme à toute épreuve, l’édile d’une petite commune de l’Oise se bat pour que ces contributions puissent être enfin rendues publiques. La caméra d’Hélène Desplanques le suit dans une sorte de road trip citoyen de la Creuse, jusqu’en Meuse, en passant par la Gironde et même jusqu’à l’Assemblée nationale, à la rencontre d’hommes et de femmes (dont des anciens Gilets jaunes) qui avaient cru dans la parole présidentielle.

Ne nous y trompons cependant pas, le héros de ce film n’est pas cet élu particulièrement engagé, mais, comme l’explique Hélène Desplanques dans ce podcast, les doléances elles-mêmes, bien visibles à l’écran comme une sorte de refrain entêtant. Dans des graphies régulières ou hésitantes, chacune d’elles font état de réalités bien concrètes, souvent marquées par la détresse mais surtout par une dignité qui force l’admiration… La dignité de citoyens trahis qui n’ont, semble-t-il, pas dit leur dernier mot.

Deux "crieurs publics" qui apparaissent dans le documentaire - D.R.
Deux "crieurs publics" qui apparaissent dans le documentaire - D.R.


La programmation des projections du documentaire (suivies de débats) est à retrouver sur le site : lesdoleances.fr/

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Dessous Choc #17

Dans un documentaire inédit « Les doléances » (diffusé le 8 février sur les antennes régionales de France 3 et disponible à partir du 9 février sur le site de France Télévisions) Hélène Desplanques s’intéresse à un véritable trésor enterré par le pouvoir.

Dans le sillage de la crise des Gilets jaunes, il y a tout juste cinq ans, Emmanuel Macron lançait un grand débat national, bientôt suivie par la décision, suggérée à l’origine par un collectif de maires ruraux, de recueillir les doléances des citoyens. Quelque 200.000 contributions (représentant pas moins de 20.000 cahiers) ont été rédigées par des français de tous milieux, enthousiastes de se prêter à un exercice démocratique hors du commun. Sauf que toute cette somme dort depuis dans les différents sites des archives départementales de l’hexagone.

Fabrice Dalongeville, initiateur de l’opération « mairie ouverte » créée avant même le grand débat, est le charismatique personnage fil-rouge de ce documentaire. Avec un optimisme à toute épreuve, l’édile d’une petite commune de l’Oise se bat pour que ces contributions puissent être enfin rendues publiques. La caméra d’Hélène Desplanques le suit dans une sorte de road trip citoyen de la Creuse, jusqu’en Meuse, en passant par la Gironde et même jusqu’à l’Assemblée nationale, à la rencontre d’hommes et de femmes (dont des anciens Gilets jaunes) qui avaient cru dans la parole présidentielle.

Ne nous y trompons cependant pas, le héros de ce film n’est pas cet élu particulièrement engagé, mais, comme l’explique Hélène Desplanques dans ce podcast, les doléances elles-mêmes, bien visibles à l’écran comme une sorte de refrain entêtant. Dans des graphies régulières ou hésitantes, chacune d’elles font état de réalités bien concrètes, souvent marquées par la détresse mais surtout par une dignité qui force l’admiration… La dignité de citoyens trahis qui n’ont, semble-t-il, pas dit leur dernier mot.

Deux "crieurs publics" qui apparaissent dans le documentaire - D.R.
Deux "crieurs publics" qui apparaissent dans le documentaire - D.R.


La programmation des projections du documentaire (suivies de débats) est à retrouver sur le site : lesdoleances.fr/

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Les deux premiers tombent à l'eau et se noient

Les délires sur le mode « faits alternatifs » et « post vérité » ne sont finalement pas réservés à Trump et ses adorateurs. La gestion de la crise des agriculteurs démontre que par peur d'une « Jacquerie », par veulerie, le gouvernement, piloté en sous-main par Emmanuel Macron est capable de s'assoir sur le droit et d'énoncer des mensonges plus gros que l'ego du président lui-même. C'est dire.

Arrestation de Farida le 16 juin 2020. Elle n'avait pas de tracteur, son coup de sang n'était pas légitime. - © Antoine Guibert

« En tant que ministre de l'intérieur, à la demande du président et du premier ministre, je les laisse faire », à expliqué Gérald Darmanin sur TF1. Il faut bien écouter le ministre et ne pas se focaliser immédiatement sur la suite de son discours. C'est à la demande d'Emmanuel Macron et de Gabriel Attal que le ministre de l'Intérieur impose aux forces de l'ordre de ne pas intervenir contre les agriculteurs en colère. L'exécutif décide donc désormais de manière complètement arbitraire qui peut manifester, mettre le feu, ravager des parkings de supermarchés, bloquer la circulation sur des centaines de kilomètres de routes sans risquer la moindre répercussion. Emmanuel Macron et Gabriel Atal ont demandé à Gérald Darmanin de les « laisser faire ».

Devant Gilles Bouleau, un journaliste de TF1 pourtant pas soupçonnable d'être à la solde de l'extrême-gauche mais totalement éberlué, le ministre a précisé ses propos. « Est-ce que les agriculteurs ont le droit de revendiquer ? Est-ce qu’ils souffrent ? Oui, ils souffrent et ils ont le droit de revendiquer. Est-ce qu’on doit les laisser faire sans envoyer les CRS ? Oui. Je les laisse faire ». Tout de même, relève Gilles Bouleau, les agriculteurs ont défoncé la grille de la préfecture de Bordeaux... « Est-ce que les agriculteurs s’en prennent aux policiers ou aux gendarmes ? Est-ce qu’ils mettent le feu aux bâtiments publics ? », explique le ministre de...

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Les deux premiers tombent à l'eau et se noient

Les délires sur le mode « faits alternatifs » et « post vérité » ne sont finalement pas réservés à Trump et ses adorateurs. La gestion de la crise des agriculteurs démontre que par peur d'une « Jacquerie », par veulerie, le gouvernement, piloté en sous-main par Emmanuel Macron est capable de s'assoir sur le droit et d'énoncer des mensonges plus gros que l'ego du président lui-même. C'est dire.

Arrestation de Farida le 16 juin 2020. Elle n'avait pas de tracteur, son coup de sang n'était pas légitime. - © Antoine Guibert

« En tant que ministre de l'intérieur, à la demande du président et du premier ministre, je les laisse faire », à expliqué Gérald Darmanin sur TF1. Il faut bien écouter le ministre et ne pas se focaliser immédiatement sur la suite de son discours. C'est à la demande d'Emmanuel Macron et de Gabriel Attal que le ministre de l'Intérieur impose aux forces de l'ordre de ne pas intervenir contre les agriculteurs en colère. L'exécutif décide donc désormais de manière complètement arbitraire qui peut manifester, mettre le feu, ravager des parkings de supermarchés, bloquer la circulation sur des centaines de kilomètres de routes sans risquer la moindre répercussion. Emmanuel Macron et Gabriel Atal ont demandé à Gérald Darmanin de les « laisser faire ».

Devant Gilles Bouleau, un journaliste de TF1 pourtant pas soupçonnable d'être à la solde de l'extrême-gauche mais totalement éberlué, le ministre a précisé ses propos. « Est-ce que les agriculteurs ont le droit de revendiquer ? Est-ce qu’ils souffrent ? Oui, ils souffrent et ils ont le droit de revendiquer. Est-ce qu’on doit les laisser faire sans envoyer les CRS ? Oui. Je les laisse faire ». Tout de même, relève Gilles Bouleau, les agriculteurs ont défoncé la grille de la préfecture de Bordeaux... « Est-ce que les agriculteurs s’en prennent aux policiers ou aux gendarmes ? Est-ce qu’ils mettent le feu aux bâtiments publics ? », explique le ministre de...

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Globalement, son action est neutre

Réformer ! Tous les politiques n'ont que ce mot à la bouche. Comme s'ils ne pouvaient se contenter de gérer la copropriété « France » et tenter de la faire prospérer sur la base des acquis. Alors, toutes ces réformes libérales entreprises par Emmanuel Macron depuis 2017, qu'ont-elles donné ? Toute la casse sociale au service d'un supposé progrès économique, peut-on le mesurer ?

Les politiques sont toujours persuadés de faire mieux que leurs prédécesseurs sur le plan économique. Quitte à dépasser les bornes en termes de mensonges. - Copie d'écran

L'économie est tout sauf une science exacte. On est dans l'à peu près, les théories se tirant la bourre pour promettre de faire en sorte que tout baigne dans l'huile de noix de coco. Mais d'ailleurs, qu'est-ce que la réussite sur le plan économique ? Est-ce une progression de Produit intérieur brut (PIB) ? Où plutôt une amélioration des conditions de vie des habitants d'un pays ? Et encore, comment mesurer cette amélioration ? Par une hausse des salaires ? De l'épargne ? Par une meilleure couverture sociale ? Un enseignement de qualité et gratuit ? Une médecine de pointe accessible à tous ? Bref. S'il y a une certitude, c'est que c'est compliqué.

Tellement compliqué que les politiques, généralement assez mauvais dans ce domaine, n'ont la plupart du temps aucune idée des effets de bords provoqués par leurs décisions. Ils croient en leur réussite sur ce plan comme le charbonnier a la foi. C'est tout simplement irrationnel.

L'économie est une balance à plateaux multiples. Influer sur un des plateaux (les taux par exemple) en fait bouger un autre (l'investissement), mais aussi deux ou trois auxquels personne n'avait pensé. Et ces effets de bords peuvent varier dans le temps. Une action décidée dans l'environnement mondial des années 80 n'aura pas les mêmes effets que ceux liés à une décision du même type mais prise aujourd'hui...

Pour mesurer l'impact sur l'économie d'un président qui...

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Globalement, son action est neutre

Réformer ! Tous les politiques n'ont que ce mot à la bouche. Comme s'ils ne pouvaient se contenter de gérer la copropriété « France » et tenter de la faire prospérer sur la base des acquis. Alors, toutes ces réformes libérales entreprises par Emmanuel Macron depuis 2017, qu'ont-elles donné ? Toute la casse sociale au service d'un supposé progrès économique, peut-on le mesurer ?

Les politiques sont toujours persuadés de faire mieux que leurs prédécesseurs sur le plan économique. Quitte à dépasser les bornes en termes de mensonges. - Copie d'écran

L'économie est tout sauf une science exacte. On est dans l'à peu près, les théories se tirant la bourre pour promettre de faire en sorte que tout baigne dans l'huile de noix de coco. Mais d'ailleurs, qu'est-ce que la réussite sur le plan économique ? Est-ce une progression de Produit intérieur brut (PIB) ? Où plutôt une amélioration des conditions de vie des habitants d'un pays ? Et encore, comment mesurer cette amélioration ? Par une hausse des salaires ? De l'épargne ? Par une meilleure couverture sociale ? Un enseignement de qualité et gratuit ? Une médecine de pointe accessible à tous ? Bref. S'il y a une certitude, c'est que c'est compliqué.

Tellement compliqué que les politiques, généralement assez mauvais dans ce domaine, n'ont la plupart du temps aucune idée des effets de bords provoqués par leurs décisions. Ils croient en leur réussite sur ce plan comme le charbonnier a la foi. C'est tout simplement irrationnel.

L'économie est une balance à plateaux multiples. Influer sur un des plateaux (les taux par exemple) en fait bouger un autre (l'investissement), mais aussi deux ou trois auxquels personne n'avait pensé. Et ces effets de bords peuvent varier dans le temps. Une action décidée dans l'environnement mondial des années 80 n'aura pas les mêmes effets que ceux liés à une décision du même type mais prise aujourd'hui...

Pour mesurer l'impact sur l'économie d'un président qui...

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Une véritable question d’éducation, sans aucun doute

Dans ses premiers discours lancés à l’attention des fonctionnaires de l’Éducation nationale la ministre n’a pas évoqué le problème des salaires qui sont plutôt faibles par rapport à la moyenne Européenne. Peut-elle seulement entrevoir ce genre de difficultés ?

La ministre de l'Éducation nationale, Amélie Oudéa-Castéra - Copie d'écran - site du gouvernement

Les envolées lyriques prononcées en « Français-Linkedin » resteront à jamais la marque de la nouvelle ministre de l’éducation Amélie Oudéa-Castéra. Devant la représentation nationale, elle a ainsi déclamé : « le président de la république et le premier ministre m’ont confié un continuum de responsabilités aux synergies qui sont en effet nombreuses mais au cœur de ce continuum, il y a une ambition, le réarmement civique de notre jeunesse. Et un trésor : l'école. Je m'appuierai sur trois piliers. Restaurer l'exigence à travers le choc des savoirs impulsé par Gabriel Attal et réaffirmer l'autorité de nos professeurs. Renforcer l'attractivité des métiers en réinventant la formation initiale, en repensant la formation continue, en améliorant l'organisation des remplacements de courte durée, en revalorisant les carrières et les conditions de travail, des enseignants mais aussi des AESH ou des infirmières scolaires ».

Et dans ce grand projet politico-philosophique, pas un mot sur les salaires des profs. Ce n’est peut-être pas tout à fait un hasard…

Quitte à vouloir réenchanter le métier de professeur, un petit mot sur les salaires aurait pourtant été de bon ton. Car en effet un professeur gagne 2.000 euros bruts en début de carrière, soit environ 2.000 euros nets en y ajoutant les primes. Pas de quoi pavoiser puisque rapporté à une échelle commune, un professeur français gagne à peine plus de la moitié de ce que perçoit son homologue Allemand.

Selon le ...

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Une véritable question d’éducation, sans aucun doute

Dans ses premiers discours lancés à l’attention des fonctionnaires de l’Éducation nationale la ministre n’a pas évoqué le problème des salaires qui sont plutôt faibles par rapport à la moyenne Européenne. Peut-elle seulement entrevoir ce genre de difficultés ?

La ministre de l'Éducation nationale, Amélie Oudéa-Castéra - Copie d'écran - site du gouvernement

Les envolées lyriques prononcées en « Français-Linkedin » resteront à jamais la marque de la nouvelle ministre de l’éducation Amélie Oudéa-Castéra. Devant la représentation nationale, elle a ainsi déclamé : « le président de la république et le premier ministre m’ont confié un continuum de responsabilités aux synergies qui sont en effet nombreuses mais au cœur de ce continuum, il y a une ambition, le réarmement civique de notre jeunesse. Et un trésor : l'école. Je m'appuierai sur trois piliers. Restaurer l'exigence à travers le choc des savoirs impulsé par Gabriel Attal et réaffirmer l'autorité de nos professeurs. Renforcer l'attractivité des métiers en réinventant la formation initiale, en repensant la formation continue, en améliorant l'organisation des remplacements de courte durée, en revalorisant les carrières et les conditions de travail, des enseignants mais aussi des AESH ou des infirmières scolaires ».

Et dans ce grand projet politico-philosophique, pas un mot sur les salaires des profs. Ce n’est peut-être pas tout à fait un hasard…

Quitte à vouloir réenchanter le métier de professeur, un petit mot sur les salaires aurait pourtant été de bon ton. Car en effet un professeur gagne 2.000 euros bruts en début de carrière, soit environ 2.000 euros nets en y ajoutant les primes. Pas de quoi pavoiser puisque rapporté à une échelle commune, un professeur français gagne à peine plus de la moitié de ce que perçoit son homologue Allemand.

Selon le ...

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Analyse du verdict d'un des premiers procès de marchands de sommeil opérant dans une grande copropriété

Pour mieux comprendre les tenants humains et juridiques de la décision du tribunal de Montpellier, entretien avec le conseil d'administration de HabiterEnfin !, l'association à l'origine de cette affaire.

Font Del Rey, une affaire qui révèle les méthodes des marchands de sommeil - © Reflets

Le 15 novembre dernier, le tribunal de Montpellier rendait son verdict dans le procès des marchands de sommeil de la résidence Font Del Rey dans le quartier populaire de la Mosson à Montpellier. Nous avions suivi de près l'affaire, d'abord en revenant sur sa mise sous les projecteurs par l'association Habiter Enfin !, une histoire qui avait duré presque 10 ans. Dans un deuxième volet, nous avions décortiqué les ficelles de l'opération des marchands de sommeil, dévoilant notamment que ceux-ci présidaient à la destinée de l'immeuble depuis bien plus longtemps que ce que leurs déclarations aux procès ne laissaient penser.

Pour comprendre les tenants et les aboutissants de la décision du tribunal, nous sommes allés rencontrer le conseil d'administration de l'association HabiterEnfin ! pour qu'il nous livre son analyse sur ce jugement.

Reflets : Le tribunal reconnait l'existence d'un système visant à « utiliser des déséquilibres sociaux-économiques en défaveur de cette population aux fins de réaliser des profits financiers » avec un réel risque pour leurs personnes. Comment appréciez-vous cette décision du tribunal ?

HabiterEnfin ! : Depuis vingt-cinq ans, l’association Habiter Enfin! agit principalement dans deux directions:

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Analyse du verdict d'un des premiers procès de marchands de sommeil opérant dans une grande copropriété

Pour mieux comprendre les tenants humains et juridiques de la décision du tribunal de Montpellier, entretien avec le conseil d'administration de HabiterEnfin !, l'association à l'origine de cette affaire.

Font Del Rey, une affaire qui révèle les méthodes des marchands de sommeil - © Reflets

Le 15 novembre dernier, le tribunal de Montpellier rendait son verdict dans le procès des marchands de sommeil de la résidence Font Del Rey dans le quartier populaire de la Mosson à Montpellier. Nous avions suivi de près l'affaire, d'abord en revenant sur sa mise sous les projecteurs par l'association Habiter Enfin !, une histoire qui avait duré presque 10 ans. Dans un deuxième volet, nous avions décortiqué les ficelles de l'opération des marchands de sommeil, dévoilant notamment que ceux-ci présidaient à la destinée de l'immeuble depuis bien plus longtemps que ce que leurs déclarations aux procès ne laissaient penser.

Pour comprendre les tenants et les aboutissants de la décision du tribunal, nous sommes allés rencontrer le conseil d'administration de l'association HabiterEnfin ! pour qu'il nous livre son analyse sur ce jugement.

Reflets : Le tribunal reconnait l'existence d'un système visant à « utiliser des déséquilibres sociaux-économiques en défaveur de cette population aux fins de réaliser des profits financiers » avec un réel risque pour leurs personnes. Comment appréciez-vous cette décision du tribunal ?

HabiterEnfin ! : Depuis vingt-cinq ans, l’association Habiter Enfin! agit principalement dans deux directions:

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Les crackheads dormiront en prison pendant les JO

Vendredi 22 décembre 2023, au tribunal de Paris, une audience de comparution immédiate. La moitié des prévenus sont jugés pour de la revente de crack. Ils vivent tous dans la misère et dormiront tous en prison le soir-même, car les infractions liées au crack sont plus sévèrement réprimées que celles liées aux autres produits stupéfiants.

Palais de justice de Paris - © Reflets

Le choc carcéral, c’est l’effet qu’une première incarcération produit sur un détenu : de l’angoisse, un abattement dépressif, une altération du rapport à soi-même. Il se produit au début de la détention et dure quelques jours, pendants lesquels le risque de suicide est au maximum. C’est pour cela qu’il existe un «quartier arrivants» où les détenus sont parqués, le temps que le choc éventuel passe, avant d’être placés en détention classique.

C’est un «choc carcéral dont Monsieur a besoin», dit le procureur dans son réquisitoire contre un prévenu en récidive. Parce que dans l’esprit du procureur, ce «choc carcéral» est une bonne chose, c’est même tout à fait positif, ça fait comprendre la vie, ça aide à distinguer le bien du mal et à faire en sorte de ne plus troubler l’ordre public par la commission de délits. Après ça, on avance, et ce jeune majeur qui vient de prendre quatorze mois de prison ferme a bien besoin d’avancer.

Choc carcéral pour Monsieur, qui redescend dans les geôles du tribunal pour être aussitôt remplacé par Daouda, 21 ans, déjà bénéficiaire de plusieurs chocs carcéraux et qui n’a pas avancé malgré l’aubaine de ce choc offert systématiquement par la justice aux personnes qui, comme Daouda, ont à voir avec le crack.

Le soir venu dans le quartier de Stalingrad à cheval sur les 10e et 19e arrondissement, des grappes d’hommes se forment au bord du canal, dans les coins de la place de la Rotonde, sous le métro aérien de la ligne 2. Il y a des tentes, des soupes...

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Les crackheads dormiront en prison pendant les JO

Vendredi 22 décembre 2023, au tribunal de Paris, une audience de comparution immédiate. La moitié des prévenus sont jugés pour de la revente de crack. Ils vivent tous dans la misère et dormiront tous en prison le soir-même, car les infractions liées au crack sont plus sévèrement réprimées que celles liées aux autres produits stupéfiants.

Palais de justice de Paris - © Reflets

Le choc carcéral, c’est l’effet qu’une première incarcération produit sur un détenu : de l’angoisse, un abattement dépressif, une altération du rapport à soi-même. Il se produit au début de la détention et dure quelques jours, pendants lesquels le risque de suicide est au maximum. C’est pour cela qu’il existe un «quartier arrivants» où les détenus sont parqués, le temps que le choc éventuel passe, avant d’être placés en détention classique.

C’est un «choc carcéral dont Monsieur a besoin», dit le procureur dans son réquisitoire contre un prévenu en récidive. Parce que dans l’esprit du procureur, ce «choc carcéral» est une bonne chose, c’est même tout à fait positif, ça fait comprendre la vie, ça aide à distinguer le bien du mal et à faire en sorte de ne plus troubler l’ordre public par la commission de délits. Après ça, on avance, et ce jeune majeur qui vient de prendre quatorze mois de prison ferme a bien besoin d’avancer.

Choc carcéral pour Monsieur, qui redescend dans les geôles du tribunal pour être aussitôt remplacé par Daouda, 21 ans, déjà bénéficiaire de plusieurs chocs carcéraux et qui n’a pas avancé malgré l’aubaine de ce choc offert systématiquement par la justice aux personnes qui, comme Daouda, ont à voir avec le crack.

Le soir venu dans le quartier de Stalingrad à cheval sur les 10e et 19e arrondissement, des grappes d’hommes se forment au bord du canal, dans les coins de la place de la Rotonde, sous le métro aérien de la ligne 2. Il y a des tentes, des soupes...

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Être représenté par des vaniteux devient franchement insupportable

Alors que le monde fait face à des défis énormes, le président de la république convoque toute la presse pendant près de trois heures pour lui parler cours de théâtre, fertilité et uniforme. Les ministres s’embourbent dans leurs mensonges et leur incapacité à aligner deux phrases cohérentes. Ils nous font honte !

Le président a fait des annonces qui ont bouleversé la marche du monde - Bésot - http://besot.canalblog.com/

On nous glisse dans l’oreillette qu’il serait normal d’éprouver et de démontrer un certain «respect pour la fonction» présidentielle. Certes. Mais tout de même… Arrivés au stade où nous en sommes, il serait peut-être temps de dire les choses en choisissant les mots justes. Pour bon nombre de nos concitoyens, on dirait bien que la coupe est pleine. Difficile d’être représentés par des médiocres infatués.

Mardi 16 janvier, le président Emmanuel Macron a convoqué la presse. Et celle-ci s’est exécutée. Pas moins de huit chaînes de télévision ont retransmis la conférence: TF1, France 2, BFMTV, CNews, LCI, France Info, LCP et TV5 Monde. Il y avait comme un air d’ORTF. Seule innovation — startup nation oblige: l’image n’était pas en noir et blanc.

L’attente était forte.

Sur le plan national, l’inflation grignote chaque mois le maigre porte-monnaie des Français. Emmanuel Macron a trouvé un pays avec une hausse des prix à la consommation de 0,2% en 2016. En 2017, on passe à 1%. Puis 1,8% en 2018. Petit répit en 2019 et 2020 avec une hausse, respectivement, de 1,1% et 0,5%. Mais en 2021, on repasse à 1,6% puis 5,2% en 2022 et 4,9% en 2023. Quel plan macro-économique d’envergure le président allait-il annoncer? Un plan qui tiendrait compte des problématiques mondiales (hausse des taux, inflation, surendettement des pays et des entreprises…)?

Taux d'inflation en France - INSEE
Taux d'inflation en France - INSEE

Les services publics s’écroulent. L’hôpital qui ne parvient même plus à écluser les urgences, qui...

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Être représenté par des vaniteux devient franchement insupportable

Alors que le monde fait face à des défis énormes, le président de la république convoque toute la presse pendant près de trois heures pour lui parler cours de théâtre, fertilité et uniforme. Les ministres s’embourbent dans leurs mensonges et leur incapacité à aligner deux phrases cohérentes. Ils nous font honte !

Le président a fait des annonces qui ont bouleversé la marche du monde - Bésot - http://besot.canalblog.com/

On nous glisse dans l’oreillette qu’il serait normal d’éprouver et de démontrer un certain «respect pour la fonction» présidentielle. Certes. Mais tout de même… Arrivés au stade où nous en sommes, il serait peut-être temps de dire les choses en choisissant les mots justes. Pour bon nombre de nos concitoyens, on dirait bien que la coupe est pleine. Difficile d’être représentés par des médiocres infatués.

Mardi 16 janvier, le président Emmanuel Macron a convoqué la presse. Et celle-ci s’est exécutée. Pas moins de huit chaînes de télévision ont retransmis la conférence: TF1, France 2, BFMTV, CNews, LCI, France Info, LCP et TV5 Monde. Il y avait comme un air d’ORTF. Seule innovation — startup nation oblige: l’image n’était pas en noir et blanc.

L’attente était forte.

Sur le plan national, l’inflation grignote chaque mois le maigre porte-monnaie des Français. Emmanuel Macron a trouvé un pays avec une hausse des prix à la consommation de 0,2% en 2016. En 2017, on passe à 1%. Puis 1,8% en 2018. Petit répit en 2019 et 2020 avec une hausse, respectivement, de 1,1% et 0,5%. Mais en 2021, on repasse à 1,6% puis 5,2% en 2022 et 4,9% en 2023. Quel plan macro-économique d’envergure le président allait-il annoncer? Un plan qui tiendrait compte des problématiques mondiales (hausse des taux, inflation, surendettement des pays et des entreprises…)?

Taux d'inflation en France - INSEE
Taux d'inflation en France - INSEE

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Une équipe gouvernementale pas très « Net » ?

Après le directeur de cabinet d'Attal, c'est au tour de son remplaçant de laisser traîner ses mots de passe sur internet. Et pas mieux du côté du remplaçant du remplaçant… La liste s'allonge et la question du rôle préventif de l'ANSSI se fait de plus en plus prégnante.

De gauche à droite, Emmanuel Moulin, Bertrand Dumont et Jérôme Fournel. - Copies d'écrans du site du FMI, du ministère de l'économie et de Youtube.

Plus ça va, moins ça va. Nous avions alerté sur les patrons de l'ANSSI, l'agence chargée de la sécurisation des réseaux informatiques gouvernementaux, sur les membres du gouvernement, sur Emmanuel Moulin, le directeur de cabinet de Gabriel Attal mais visiblement, c'est une cascade sans fin... Voilà qu'un mot de passe de Bertrand Dumont, remplaçant d'Emmanuel Moulin, circule aussi sur Internet. Mais ce n'est pas fini, un mot de passe de Jérôme Fournel, lui-même remplaçant de Bertrand Dumont, est disponible dans une « combo list » traînant sur le « Darknet ». Vous êtes perdus ? C'est normal.

On reprend dans l'ordre et tout doucement.

En octobre, nous avions publié un article dans lequel nous expliquions qu'en recherchant les traces numériques des patrons de l'ANSSI, nous avions découvert qu'ils avaient des habitudes sur Internet assez éloignées des canons de la cybersécurité. En utilisant de simples outils de renseignement en sources ouvertes (OSINT), nous avions trouvé leurs mails sur des plateformes américaines, des mots de passe ayant fuité après des piratages de sites marchands.

Forts de ce constat de non « hygiène informatique » (le terme à été inventé par l'ANSSI), nous avions regardé l'empreinte numérique des ministres. Les grandes déclarations sur la souveraineté numérique des uns et des autres, les annonces liées à l'utilisation d'Olvid comme système de messagerie instantanée,...

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Une équipe gouvernementale pas très « Net » ?

Après le directeur de cabinet d'Attal, c'est au tour de son remplaçant de laisser traîner ses mots de passe sur internet. Et pas mieux du côté du remplaçant du remplaçant… La liste s'allonge et la question du rôle préventif de l'ANSSI se fait de plus en plus prégnante.

De gauche à droite, Emmanuel Moulin, Bertrand Dumont et Jérôme Fournel. - Copies d'écrans du site du FMI, du ministère de l'économie et de Youtube.

Plus ça va, moins ça va. Nous avions alerté sur les patrons de l'ANSSI, l'agence chargée de la sécurisation des réseaux informatiques gouvernementaux, sur les membres du gouvernement, sur Emmanuel Moulin, le directeur de cabinet de Gabriel Attal mais visiblement, c'est une cascade sans fin... Voilà qu'un mot de passe de Bertrand Dumont, remplaçant d'Emmanuel Moulin, circule aussi sur Internet. Mais ce n'est pas fini, un mot de passe de Jérôme Fournel, lui-même remplaçant de Bertrand Dumont, est disponible dans une « combo list » traînant sur le « Darknet ». Vous êtes perdus ? C'est normal.

On reprend dans l'ordre et tout doucement.

En octobre, nous avions publié un article dans lequel nous expliquions qu'en recherchant les traces numériques des patrons de l'ANSSI, nous avions découvert qu'ils avaient des habitudes sur Internet assez éloignées des canons de la cybersécurité. En utilisant de simples outils de renseignement en sources ouvertes (OSINT), nous avions trouvé leurs mails sur des plateformes américaines, des mots de passe ayant fuité après des piratages de sites marchands.

Forts de ce constat de non « hygiène informatique » (le terme à été inventé par l'ANSSI), nous avions regardé l'empreinte numérique des ministres. Les grandes déclarations sur la souveraineté numérique des uns et des autres, les annonces liées à l'utilisation d'Olvid comme système de messagerie instantanée,...

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Une « erreur », avoue-t-il

Ouvrir des comptes sur des plateformes privées comme Copains d'avant ou Deezer avec un mail de l'Élysée, c'est un déjà un peu léger mais cela devient vraiment problématique quand ces sites grand public se font pirater. Les mots de passe finissent sur le « Darkweb » : vie privée et photos des bons potes avec bien sûr…

Le mot de passe circule sur Tor

Emmanuel Moulin a l'air un peu perplexe lorsqu'on l'appelle sur son portable avec cette question : avez-vous bien ouvert un compte sur Copains d'avant et sur Deezer avec votre adresse mail emmanuel.moulin@elysee.fr ? « Mais qui êtes-vous ? » s'enquière-t-il. Il faut dire que l'homme doit être actuellement occupé à bien d'autres choses, il vient d'être nommé directeur de cabinet du nouveau premier ministre, Gabriel Attal. Et puis ça lui revient. « c'était il y a quinze ans, quand j'étais à l'Élysée... Et alors ? » Alors, cela peut poser un problème de sécurité quand ces sites se font pirater et que vos mots de passe circulent sur le « Darkweb »...

Lorsque l'on énonce le mot de passe, un long silence se fait entendre. Emmanuel Moulin reprend : « C'était une erreur en effet. Eh bien je vais changer ces mots de passe ».

Bonne idée...

Outre le fait qu'il soit accessible sur Internet, le mot de passe est composé de prénoms de membres de sa famille est il est évidemment extrêmement simple à trouver. Emmanuel Moulin a été conseiller économique de Nicolas Sarkozy, à l'Élysée, de juin 2009 à mai 2012.

Allo l'ANSSI ?

Nous avions interpellé l'ANSSI sur Tweeter (devenu X) il y a quelques jours pour savoir si ouvrir des comptes privés sur des plateformes privées avec une adresse mail de l'Élysée faisait partie des « bonnes pratiques », de la fameuse « hygiène...

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Une « erreur », avoue-t-il

Ouvrir des comptes sur des plateformes privées comme Copains d'avant ou Deezer avec un mail de l'Élysée, c'est un déjà un peu léger mais cela devient vraiment problématique quand ces sites grand public se font pirater. Les mots de passe finissent sur le « Darkweb » : vie privée et photos des bons potes avec bien sûr…

Le mot de passe circule sur Tor

Emmanuel Moulin a l'air un peu perplexe lorsqu'on l'appelle sur son portable avec cette question : avez-vous bien ouvert un compte sur Copains d'avant et sur Deezer avec votre adresse mail emmanuel.moulin@elysee.fr ? « Mais qui êtes-vous ? » s'enquière-t-il. Il faut dire que l'homme doit être actuellement occupé à bien d'autres choses, il vient d'être nommé directeur de cabinet du nouveau premier ministre, Gabriel Attal. Et puis ça lui revient. « c'était il y a quinze ans, quand j'étais à l'Élysée... Et alors ? » Alors, cela peut poser un problème de sécurité quand ces sites se font pirater et que vos mots de passe circulent sur le « Darkweb »...

Lorsque l'on énonce le mot de passe, un long silence se fait entendre. Emmanuel Moulin reprend : « C'était une erreur en effet. Eh bien je vais changer ces mots de passe ».

Bonne idée...

Outre le fait qu'il soit accessible sur Internet, le mot de passe est composé de prénoms de membres de sa famille est il est évidemment extrêmement simple à trouver. Emmanuel Moulin a été conseiller économique de Nicolas Sarkozy, à l'Élysée, de juin 2009 à mai 2012.

Allo l'ANSSI ?

Nous avions interpellé l'ANSSI sur Tweeter (devenu X) il y a quelques jours pour savoir si ouvrir des comptes privés sur des plateformes privées avec une adresse mail de l'Élysée faisait partie des « bonnes pratiques », de la fameuse « hygiène...

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Le président est désormais à des années lumières des préoccupations des Français

Emmanuel Macron est décidément le roi de la communication. Alors que le quotidien des Français est chaque jour plus compliqué, le voilà qui lance un ballon d'essai médiatique sur un remaniement gouvernemental qu'il finit par annoncer officiellement et une vidéo engageant tout le monde à faire du sport. Cerise sur le gâteau, le président met en avant une marque prisée par l'extrême-droite. Où va-t-il chercher tout cela ?

Manu fait du sport - Copie d'écran

Croient-ils à leurs propres mensonges ? Les ministres et le président de la république sont-ils réellement persuadés que leur action a le moindre effet positif sur la vie des Français ? Bruno Le Maire pense-t-il qu'il ralentit la hausse des prix à la consommation ? Le président envisage-t-il réellement que les Français portent le moindre intérêt à son annonce non officielle d'un éventuel remaniement du gouvernement, que la presse a complaisamment relayée ? Et une fois ce remaniement officiellement annoncé, croit-il que les Français ont perdu le sommeil en attendant le nom du prochain premier ministre ? Entre la guerre qui fait rage partout et particulièrement dans quelques endroits qui pourraient bien servir de détonateur pour un conflit bien plus large, l'économie qui plonge dans le rouge, un climat politique qui rendrait toute personne saine d'esprit complètement dingue, les annonces tonitruantes, les fake news et autres déclarations auto-satisfaites de l'exécutif sont à des années lumières des préoccupations des Français.

La communication, ce n'est décidément pas le « truc » d'Emmanuel Macron. On oublie vite, mais tout de même... Qui se souvient de l'interview d'Emmanuel Macron dans Pif Gadget alors que la France était dans la rue, vent debout contre sa réforme des retraites ? Ou de Marlène Chiappa dans Playboy ? La célébration de la fête d'Hanouka à l'Élysée en plein conflit à Gaza, le soutien à Depardieu,...

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Le président est désormais à des années lumières des préoccupations des Français

Emmanuel Macron est décidément le roi de la communication. Alors que le quotidien des Français est chaque jour plus compliqué, le voilà qui lance un ballon d'essai médiatique sur un remaniement gouvernemental qu'il finit par annoncer officiellement et une vidéo engageant tout le monde à faire du sport. Cerise sur le gâteau, le président met en avant une marque prisée par l'extrême-droite. Où va-t-il chercher tout cela ?

Manu fait du sport - Copie d'écran

Croient-ils à leurs propres mensonges ? Les ministres et le président de la république sont-ils réellement persuadés que leur action a le moindre effet positif sur la vie des Français ? Bruno Le Maire pense-t-il qu'il ralentit la hausse des prix à la consommation ? Le président envisage-t-il réellement que les Français portent le moindre intérêt à son annonce non officielle d'un éventuel remaniement du gouvernement, que la presse a complaisamment relayée ? Et une fois ce remaniement officiellement annoncé, croit-il que les Français ont perdu le sommeil en attendant le nom du prochain premier ministre ? Entre la guerre qui fait rage partout et particulièrement dans quelques endroits qui pourraient bien servir de détonateur pour un conflit bien plus large, l'économie qui plonge dans le rouge, un climat politique qui rendrait toute personne saine d'esprit complètement dingue, les annonces tonitruantes, les fake news et autres déclarations auto-satisfaites de l'exécutif sont à des années lumières des préoccupations des Français.

La communication, ce n'est décidément pas le « truc » d'Emmanuel Macron. On oublie vite, mais tout de même... Qui se souvient de l'interview d'Emmanuel Macron dans Pif Gadget alors que la France était dans la rue, vent debout contre sa réforme des retraites ? Ou de Marlène Chiappa dans Playboy ? La célébration de la fête d'Hanouka à l'Élysée en plein conflit à Gaza, le soutien à Depardieu,...

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Dessous Choc #16

Dans un livre récemment publié aux éditions Ouest France, Stéphane Vernay revient sur un faux scandale, un supposé « déjeuner secret » (titre du livre du journaliste) qui a été monté en épingle par un milieu politico-médiatique pourtant familier de ce genre de rendez-vous.

Couverture du livre de Stéphane Vernay
Couverture du livre de Stéphane Vernay
Ce qui a mis le feu aux poudres, c’est un déjeuner avec Emmanuel Macron himself, il y a tout juste un an, le 17 janvier 2023 au « château », soit deux jours avant la première mobilisation contre la réforme des retraites. Stéphane Vernay était entouré d’autres éditorialistes de grands médias nationaux pour échanger avec le président. Échanger, entendre des éléments de langage… mais de là à y souscrire sans distance et d’être qualifiés de petits télégraphistes du pouvoir, il y a un fossé !

Journaliste politique depuis des années au sein de la rédaction du quotidien Ouest France, Stéphane Vernay est un habitué des déjeuners ou des petits déjeuner avec des élus, députés, sénateurs ou même ministres. Lors de ces rendez-vous, le professionnel de l’information n’est bien évidemment pas dupe des stratégies de communication déployées avec plus ou moins de talents par les convives. Pour autant, au détour de telle ou telle phrase ou commentaire, entre la poire et le fromage, les politiques peuvent parfois tomber le masque et distiller des infos.

Mais pour lever toute ambiguïté sur une prétendue collusion entre politiques et journalistes et dénoncer l’hypocrisie d’un faux scandale, Stéphane Vernay a décidé de jouer cartes sur table et de briser le tabou de la sacro-sainte règle du « off » journalistique. Outre « l’affaire » du déjeuner présidentiel, l’éditorialiste de Ouest France, raconte d’autres échanges qu’il a eus avec Elisabeth Borne, Laurent Berger, Marine Le Pen ou Clémentine Autain dans le contexte tendu de la réforme contestée des retraites. Un récit vivant, tout en nuances, dont il nous livre ici les principaux éléments, bien loin des fantasmes du « tous pourri » qui servent trop souvent l’agenda des extrêmes.

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Dessous Choc #16

Dans un livre récemment publié aux éditions Ouest France, Stéphane Vernay revient sur un faux scandale, un supposé « déjeuner secret » (titre du livre du journaliste) qui a été monté en épingle par un milieu politico-médiatique pourtant familier de ce genre de rendez-vous.

Couverture du livre de Stéphane Vernay
Couverture du livre de Stéphane Vernay
Ce qui a mis le feu aux poudres, c’est un déjeuner avec Emmanuel Macron himself, il y a tout juste un an, le 17 janvier 2023 au « château », soit deux jours avant la première mobilisation contre la réforme des retraites. Stéphane Vernay était entouré d’autres éditorialistes de grands médias nationaux pour échanger avec le président. Échanger, entendre des éléments de langage… mais de là à y souscrire sans distance et d’être qualifiés de petits télégraphistes du pouvoir, il y a un fossé !

Journaliste politique depuis des années au sein de la rédaction du quotidien Ouest France, Stéphane Vernay est un habitué des déjeuners ou des petits déjeuner avec des élus, députés, sénateurs ou même ministres. Lors de ces rendez-vous, le professionnel de l’information n’est bien évidemment pas dupe des stratégies de communication déployées avec plus ou moins de talents par les convives. Pour autant, au détour de telle ou telle phrase ou commentaire, entre la poire et le fromage, les politiques peuvent parfois tomber le masque et distiller des infos.

Mais pour lever toute ambiguïté sur une prétendue collusion entre politiques et journalistes et dénoncer l’hypocrisie d’un faux scandale, Stéphane Vernay a décidé de jouer cartes sur table et de briser le tabou de la sacro-sainte règle du « off » journalistique. Outre « l’affaire » du déjeuner présidentiel, l’éditorialiste de Ouest France, raconte d’autres échanges qu’il a eus avec Elisabeth Borne, Laurent Berger, Marine Le Pen ou Clémentine Autain dans le contexte tendu de la réforme contestée des retraites. Un récit vivant, tout en nuances, dont il nous livre ici les principaux éléments, bien loin des fantasmes du « tous pourri » qui servent trop souvent l’agenda des extrêmes.

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Et s’il suffisait de demander à Patrick Drahi ?

Un établissement public qui lance un appel à la générosité des Français pour l' aider à finaliser l’acquisition du premier scanner à comptage photonique… Voilà un tweet qui ressemble fort à un cri d’alarme sanitaire. L'hôpital Pompidou aurait peut-être mieux fait de solliciter la fondation Patrick et Lina Drahi qui a déjà fait don d'un scanner à l'hôpital de Nevis, ce paradis fiscal où le milliardaire a beaucoup investi et dont il a pris la nationalité

Le scanner que l'hôpital Pompidou envisage d'acheter - Siemens - Copie d'écran du site

Cela fait un bon moment que l'hôpital crie misère. La période de pandémie liée au Covid a montré les failles du meilleur système de santé du monde. De toute évidence nous n'étions pas prêts. Nos soignants n'avaient ni masques, ni matériels de protection, ni lits disponibles en nombre suffisant. L'exécutif s'engageait alors à réparer l'hôpital comme il s'est engagé à réparer la justice. Mais en dépit d’une multitude de communiqués triomphalistes, les résultats se font toujours attendre.

Le tweet posté le 28 décembre par l'hôpital Georges Pompidou (situé dans le 15ème arrondissement de Paris) n'est donc pas passé inaperçu. L'AP-HP demande aux internautes de faire des dons pour pouvoir acheter un scanner à comptage photonique. Le prix n'est pas communiqué mais des articles anciens évoquent un peu plus d'un million d'euros. Bien entendu une telle demande d'aumône pose un peu question quand on met en regard certaines dépenses de l'État pourtant bien moins essentielles qu'un scanner dans un hôpital. Selon l'enquête parlementaire sur l'utilisation des cabinets de conseil par l'État, les dépenses dans ce domaine ont dépassé le milliard en 2021. En 2021, les dépenses de conseil de l’État au sens large ont dépassé le milliard d’euros « dont 893,9 millions pour les ministères et 171,9 millions pour un échantillon de 44 opérateurs ». En d'autre termes, avec toutes ces sommes dilapidées auprès de...

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Et s’il suffisait de demander à Patrick Drahi ?

Un établissement public qui lance un appel à la générosité des Français pour l' aider à finaliser l’acquisition du premier scanner à comptage photonique… Voilà un tweet qui ressemble fort à un cri d’alarme sanitaire. L'hôpital Pompidou aurait peut-être mieux fait de solliciter la fondation Patrick et Lina Drahi qui a déjà fait don d'un scanner à l'hôpital de Nevis, ce paradis fiscal où le milliardaire a beaucoup investi et dont il a pris la nationalité

Le scanner que l'hôpital Pompidou envisage d'acheter - Siemens - Copie d'écran du site

Cela fait un bon moment que l'hôpital crie misère. La période de pandémie liée au Covid a montré les failles du meilleur système de santé du monde. De toute évidence nous n'étions pas prêts. Nos soignants n'avaient ni masques, ni matériels de protection, ni lits disponibles en nombre suffisant. L'exécutif s'engageait alors à réparer l'hôpital comme il s'est engagé à réparer la justice. Mais en dépit d’une multitude de communiqués triomphalistes, les résultats se font toujours attendre.

Le tweet posté le 28 décembre par l'hôpital Georges Pompidou (situé dans le 15ème arrondissement de Paris) n'est donc pas passé inaperçu. L'AP-HP demande aux internautes de faire des dons pour pouvoir acheter un scanner à comptage photonique. Le prix n'est pas communiqué mais des articles anciens évoquent un peu plus d'un million d'euros. Bien entendu une telle demande d'aumône pose un peu question quand on met en regard certaines dépenses de l'État pourtant bien moins essentielles qu'un scanner dans un hôpital. Selon l'enquête parlementaire sur l'utilisation des cabinets de conseil par l'État, les dépenses dans ce domaine ont dépassé le milliard en 2021. En 2021, les dépenses de conseil de l’État au sens large ont dépassé le milliard d’euros « dont 893,9 millions pour les ministères et 171,9 millions pour un échantillon de 44 opérateurs ». En d'autre termes, avec toutes ces sommes dilapidées auprès de...

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L'initiateur de la pétition patauge dans le milieu de l'extrême-droite depuis longtemps

Alors que vient de décéder Patrick Buisson, infatigable militant de l'union des droites (de LR au RN et plus si affinités), la frontière entre droite et extrême-droite est de moins en moins visible. La galaxie Bolloré a beaucoup aidé à cette disparition. Dernier épisode en date, la pétition initiée par un acteur inconnu, Yannis Ezziadi en soutien à Gérard Depardieu.

Toujours plus à l'extrême-droite... - Copie d'écran

Qu'est-ce que CNEWS ? La réponse parait simple : une chaine d'information en continu. La réponse factuelle est très différente. Il s'agit de la proue d'un navire. C'est l'arme principale de Vincent Bolloré. Un outil pour façonner les esprits. À coups de « plateaux » où se succèdent les tenants d'une idéologie rance, où se bousculent racistes, tenants des théories loufoques et meurtrières comme le « grand remplacement », toutologues adeptes des phrases clivantes qui font le buzz, CNEWS change imperceptiblement le curseur des Français sur ce qui est républicain et ce qui est d'extrême-droite. Son succès (relatif puisqu'elle capte 8,5 millions d'auditeurs quotidiens) pousse ses concurrents à venir se vautrer dans le même marigot. Et peu à peu, c'est toute l'offre de news en continu qui substitue un imaginaire politique d'extrême-droite à l'information. Mais il n'y a pas que CNEWS dans la galaxie brune qui s'est mise en place au fil des années pour préparer les esprits au vote décisif, celui qui fera parvenir au pouvoir un représentant néo-fasciste.

Dernier épisode de l'entrisme permanente de cette galaxie dont l'empire Bolloré est le navire amiral, la pétition publiée dans Le Figaro à l'initiative de Yannis Ezziadi, un acteur inconnu mais surtout, éditorialiste occasionnel pour le magazine d’extrême-droite Causeur. Cet inconnu vient de réaliser une OPA réussie sur une cinquantaine...

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L'initiateur de la pétition patauge dans le milieu de l'extrême-droite depuis longtemps

Alors que vient de décéder Patrick Buisson, infatigable militant de l'union des droites (de LR au RN et plus si affinités), la frontière entre droite et extrême-droite est de moins en moins visible. La galaxie Bolloré a beaucoup aidé à cette disparition. Dernier épisode en date, la pétition initiée par un acteur inconnu, Yannis Ezziadi en soutien à Gérard Depardieu.

Toujours plus à l'extrême-droite... - Copie d'écran

Qu'est-ce que CNEWS ? La réponse parait simple : une chaine d'information en continu. La réponse factuelle est très différente. Il s'agit de la proue d'un navire. C'est l'arme principale de Vincent Bolloré. Un outil pour façonner les esprits. À coups de « plateaux » où se succèdent les tenants d'une idéologie rance, où se bousculent racistes, tenants des théories loufoques et meurtrières comme le « grand remplacement », toutologues adeptes des phrases clivantes qui font le buzz, CNEWS change imperceptiblement le curseur des Français sur ce qui est républicain et ce qui est d'extrême-droite. Son succès (relatif puisqu'elle capte 8,5 millions d'auditeurs quotidiens) pousse ses concurrents à venir se vautrer dans le même marigot. Et peu à peu, c'est toute l'offre de news en continu qui substitue un imaginaire politique d'extrême-droite à l'information. Mais il n'y a pas que CNEWS dans la galaxie brune qui s'est mise en place au fil des années pour préparer les esprits au vote décisif, celui qui fera parvenir au pouvoir un représentant néo-fasciste.

Dernier épisode de l'entrisme permanente de cette galaxie dont l'empire Bolloré est le navire amiral, la pétition publiée dans Le Figaro à l'initiative de Yannis Ezziadi, un acteur inconnu mais surtout, éditorialiste occasionnel pour le magazine d’extrême-droite Causeur. Cet inconnu vient de réaliser une OPA réussie sur une cinquantaine...

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Ils ont raison mais le combat est déjà perdu

Raté. À l’échelon européen, la France voulait inclure les journalistes dans les personnes pouvant être « écoutées » et justifiait cela par la nécessité de pouvoir défendre la nation. La mobilisation a porté ses fruits et la presse est exclue de cette curiosité indécente. Mais ce n’est qu’une victoire de papier. On vous explique.

Data lake ou lac de données, vu par Midjourney - CC

Cette volonté française d’autoriser à l’échelon européen la surveillance des journalistes au nom de la « sécurité nationale » n’est pas une nouveauté. La France a toujours eu une position qui la rapproche plus d’une dictature ou d’un État policier que d’une démocratie en matière d’interceptions ou de lutte contre la cryptographie. Disclose a révélé il y a quelques jours la manœuvre portée par Paris :

Pour comprendre la manœuvre en cours, il faut remonter au 16 septembre 2022. À l’époque, la Commission européenne présente un projet de loi sur la liberté des médias. Dans son article 4, le texte initial interdit l’utilisation de logiciels espions contre des journalistes et des médias, sauf dans le cadre « d’enquêtes sur [dix] formes graves de criminalité » (terrorisme, viol, meurtre — cf. encadré en fin d’article). Ces technologies, qui permettent d’intercepter les e-mails et messages sécurisés, pourront aussi être utilisées au « cas par cas, pour des raisons de sécurité nationale ».

Inconcevable pour la France qui, dans un document interne au Conseil de l’UE, écrit le 21 octobre 2022 qu’elle « refuse que les enjeux en matière de sécurité nationale ne soient traités dans le cadre d’une dérogation ». Le gouvernement d’Elisabeth Borne, alors représenté par sa conseillère culture exige d’ajouter « une clause d’exclusion explicite » à l’interdiction de surveiller les journalistes. En clair, la France veut pouvoir entraver le travail de la presse, quand elle l’estime nécessaire...

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Ils ont raison mais le combat est déjà perdu

Raté. À l’échelon européen, la France voulait inclure les journalistes dans les personnes pouvant être « écoutées » et justifiait cela par la nécessité de pouvoir défendre la nation. La mobilisation a porté ses fruits et la presse est exclue de cette curiosité indécente. Mais ce n’est qu’une victoire de papier. On vous explique.

Data lake ou lac de données, vu par Midjourney - CC

Cette volonté française d’autoriser à l’échelon européen la surveillance des journalistes au nom de la « sécurité nationale » n’est pas une nouveauté. La France a toujours eu une position qui la rapproche plus d’une dictature ou d’un État policier que d’une démocratie en matière d’interceptions ou de lutte contre la cryptographie. Disclose a révélé il y a quelques jours la manœuvre portée par Paris :

Pour comprendre la manœuvre en cours, il faut remonter au 16 septembre 2022. À l’époque, la Commission européenne présente un projet de loi sur la liberté des médias. Dans son article 4, le texte initial interdit l’utilisation de logiciels espions contre des journalistes et des médias, sauf dans le cadre « d’enquêtes sur [dix] formes graves de criminalité » (terrorisme, viol, meurtre — cf. encadré en fin d’article). Ces technologies, qui permettent d’intercepter les e-mails et messages sécurisés, pourront aussi être utilisées au « cas par cas, pour des raisons de sécurité nationale ».

Inconcevable pour la France qui, dans un document interne au Conseil de l’UE, écrit le 21 octobre 2022 qu’elle « refuse que les enjeux en matière de sécurité nationale ne soient traités dans le cadre d’une dérogation ». Le gouvernement d’Elisabeth Borne, alors représenté par sa conseillère culture exige d’ajouter « une clause d’exclusion explicite » à l’interdiction de surveiller les journalistes. En clair, la France veut pouvoir entraver le travail de la presse, quand elle l’estime nécessaire...

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Sociologie historique d'un quartier populaire à l'heure d'une grande remise à plat

Après avoir analysé en détails l'opération des marchands de sommeil du quartier de la Mosson à Montpellier, plongée dans l'histoire de ce quartier populaire du sud de la France, le micro tendu vers ses habitants. Documentaires à l'appui.

L'installation "Souffles", oeuvre de l'artiste Al Sticking, trône à l'entrée du quartier de la Mosson depuis début mai - © Reflets

Baignée par la lumière du soleil du sud de la France, avec en bruit de fond le crissement des cigales, la tour d'Assas trône à l'entrée du quartier de la Mosson à Montpellier. C'est la plus haute d'Occitanie et elle vit ses derniers jours. La face sud, visible de loin depuis l'extérieur du quartier, semble agitée d'une vie propre, changeante avec le vent. Lorsque celui-ci s'apaise, sur une énorme fresque en tissus, un personnage apparait, de dos, avec son imperméable des années 60 et un chapeau. Une mallette dans une main, l'autre posée sur la tête, il semble débarquer, se demandant ce qu'il peut bien faire ici. Mais lorsque le vent reprend son œuvre, et que les tissus composant l'installation se mettent à voleter, un autre personnage apparait. Une femme, de face, le poing levé, en jupe avec un foulard sur la tête, témoignage des luttes locales qui aboutiront à la décision de destruction de la tour. Sur chacune des cases composant cette toile vivante, des témoignages de cinquante-cinq ans d'habitation. L'artiste Al Sticking, auteur de l'installation « Souffles », explique :

« Quand il y a un enterrement, on fait une cérémonie. Pour conserver la mémoire. Pour ne pas que les expériences, comme la pierre, disparaissent totalement  »

Le chantier permanent

Le quartier de la Paillade nait avec le grand plan logement de la fin des années 50 et la création des ZUP. En France, le logement est en crise et...

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Sociologie historique d'un quartier populaire à l'heure d'une grande remise à plat

Après avoir analysé en détails l'opération des marchands de sommeil du quartier de la Mosson à Montpellier, plongée dans l'histoire de ce quartier populaire du sud de la France, le micro tendu vers ses habitants. Documentaires à l'appui.

L'installation "Souffles", oeuvre de l'artiste Al Sticking, trône à l'entrée du quartier de la Mosson depuis début mai - © Reflets

Baignée par la lumière du soleil du sud de la France, avec en bruit de fond le crissement des cigales, la tour d'Assas trône à l'entrée du quartier de la Mosson à Montpellier. C'est la plus haute d'Occitanie et elle vit ses derniers jours. La face sud, visible de loin depuis l'extérieur du quartier, semble agitée d'une vie propre, changeante avec le vent. Lorsque celui-ci s'apaise, sur une énorme fresque en tissus, un personnage apparait, de dos, avec son imperméable des années 60 et un chapeau. Une mallette dans une main, l'autre posée sur la tête, il semble débarquer, se demandant ce qu'il peut bien faire ici. Mais lorsque le vent reprend son œuvre, et que les tissus composant l'installation se mettent à voleter, un autre personnage apparait. Une femme, de face, le poing levé, en jupe avec un foulard sur la tête, témoignage des luttes locales qui aboutiront à la décision de destruction de la tour. Sur chacune des cases composant cette toile vivante, des témoignages de cinquante-cinq ans d'habitation. L'artiste Al Sticking, auteur de l'installation « Souffles », explique :

« Quand il y a un enterrement, on fait une cérémonie. Pour conserver la mémoire. Pour ne pas que les expériences, comme la pierre, disparaissent totalement  »

Le chantier permanent

Le quartier de la Paillade nait avec le grand plan logement de la fin des années 50 et la création des ZUP. En France, le logement est en crise et...

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A voir ou à éviter, notre sélection

Les vacances approchent à grands pas. Voici quelques occasions de passer le temps, sous la couette, avec un chocolat chaud et un bon film ou une bonne série. Et tout le reste, à ne pas voir, ne pas louer, ne pas se faire offrir pour Noël...

Bosch Legacy, saison 2 - Copie d'écran

Bosch Legacy, Saison 2

Bosch : 7 saisons pour la série initiale, deux pour la série "Legacy". Ambiance particulière pour cette série. Le jazz, Los Angeles, il y a comme un parfum de nostalgie pour les années 90/2000 qui transparaît. Policier toujours au bord de ligne jaune, mais avec un bon fond. Étonnamment, les scènes de hack ne sont pas complètement à la ramasse dans cette saison. A voir.

Expendables 4

Comme son nom l'indique. Expendables : "dont on peut se passer". Même en le prenant au second degré, ce n'est pas possible.

Fast Charlie

Rien ne va pour ce nouveau film avec Pierce Brosnan. Le voilà dans un rôle d'exécuteur pour un mafieux. Un autre clan s'en prend au sien ? Il va tuer tout le monde. OK, mais même s'il présente mieux que de nombreuses personnes de son âge, même s'il est super beau mec, faire tomber amoureux de lui une femme de 44 ans alors qu'il en a 70, il y a quand même un gros moment de gênance qui dure... Le temps du film. Quant à la baston avec un monstre de muscles, ça ne tient pas bien la route.

Heart of Stone

Pourquoi ?

L'IA est à la mode mais au point de faire des trucs comme ça...?

Au secours.

Gen V

Miam-miam. Cette série issue de l'univers "The Boys" tient la route. Toujours le même humour trash à prendre au 15ème degré, la même critique pertinente de nos sociétés occidentales. Ça décoiffe. En attendant la sortie de la saison 4 de The Boys (les premiers trailers sont là),...

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A voir ou à éviter, notre sélection

Les vacances approchent à grands pas. Voici quelques occasions de passer le temps, sous la couette, avec un chocolat chaud et un bon film ou une bonne série. Et tout le reste, à ne pas voir, ne pas louer, ne pas se faire offrir pour Noël...

Bosch Legacy, saison 2 - Copie d'écran

Bosch Legacy, Saison 2

Bosch : 7 saisons pour la série initiale, deux pour la série "Legacy". Ambiance particulière pour cette série. Le jazz, Los Angeles, il y a comme un parfum de nostalgie pour les années 90/2000 qui transparaît. Policier toujours au bord de ligne jaune, mais avec un bon fond. Étonnamment, les scènes de hack ne sont pas complètement à la ramasse dans cette saison. A voir.

Expendables 4

Comme son nom l'indique. Expendables : "dont on peut se passer". Même en le prenant au second degré, ce n'est pas possible.

Fast Charlie

Rien ne va pour ce nouveau film avec Pierce Brosnan. Le voilà dans un rôle d'exécuteur pour un mafieux. Un autre clan s'en prend au sien ? Il va tuer tout le monde. OK, mais même s'il présente mieux que de nombreuses personnes de son âge, même s'il est super beau mec, faire tomber amoureux de lui une femme de 44 ans alors qu'il en a 70, il y a quand même un gros moment de gênance qui dure... Le temps du film. Quant à la baston avec un monstre de muscles, ça ne tient pas bien la route.

Heart of Stone

Pourquoi ?

L'IA est à la mode mais au point de faire des trucs comme ça...?

Au secours.

Gen V

Miam-miam. Cette série issue de l'univers "The Boys" tient la route. Toujours le même humour trash à prendre au 15ème degré, la même critique pertinente de nos sociétés occidentales. Ça décoiffe. En attendant la sortie de la saison 4 de The Boys (les premiers trailers sont là),...

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Dessous Choc #15

Deuxième volet de notre série consacrée à Twitter. Après avoir évoqué l’histoire du réseau social à l’oiseau bleu, Fabrice Epelboin analyse, tout en nuances, la stratégie de son sulfureux repreneur, Elon Musk.

Twitter devenu X fait pousser à certains des cris d’orfraie ­(« un vaste égout mondial » selon la maire de Paris Anne Hidalgo­), tandis que d’autres saluent le génie visionnaire du patron de Tesla, qui aurait libéré le réseau social de la manipulation liberticide dans laquelle il était enfermé.

Adepte des coups d’éclat, Musk s’est récemment emporté contre des annonceurs (en particulier Ubisoft, Apple et Disney) qui ont décidé de quitter la plateforme, en des termes plus que fleuris : « Allez-vous faire foutre ! » Ce ton direct résume bien l’état d’esprit d’un patron qui semble être incontrôlable, en apparence seulement.

Car sans être dupe ni naïf sur les errements objectifs du milliardaire dans un certain nombre de domaines, Fabrice Epelboin ne tombe cependant pas dans le piège de la caricature. Déclarer par exemple que le réseau social est une « arme de destruction massive de nos démocraties » (Anne Hidalgo, encore elle !) fait partie des fantasmes qui empêchent de penser et d’analyser sereinement une stratégie plus complexe qu’il n’y paraît.

Twitter est devenu X
Twitter est devenu X

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Dessous Choc #15

Deuxième volet de notre série consacrée à Twitter. Après avoir évoqué l’histoire du réseau social à l’oiseau bleu, Fabrice Epelboin analyse, tout en nuances, la stratégie de son sulfureux repreneur, Elon Musk.

Twitter devenu X fait pousser à certains des cris d’orfraie ­(« un vaste égout mondial » selon la maire de Paris Anne Hidalgo­), tandis que d’autres saluent le génie visionnaire du patron de Tesla, qui aurait libéré le réseau social de la manipulation liberticide dans laquelle il était enfermé.

Adepte des coups d’éclat, Musk s’est récemment emporté contre des annonceurs (en particulier Ubisoft, Apple et Disney) qui ont décidé de quitter la plateforme, en des termes plus que fleuris : « Allez-vous faire foutre ! » Ce ton direct résume bien l’état d’esprit d’un patron qui semble être incontrôlable, en apparence seulement.

Car sans être dupe ni naïf sur les errements objectifs du milliardaire dans un certain nombre de domaines, Fabrice Epelboin ne tombe cependant pas dans le piège de la caricature. Déclarer par exemple que le réseau social est une « arme de destruction massive de nos démocraties » (Anne Hidalgo, encore elle !) fait partie des fantasmes qui empêchent de penser et d’analyser sereinement une stratégie plus complexe qu’il n’y paraît.

Twitter est devenu X
Twitter est devenu X

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Depuis Gaza, Islam Idhair, collaborateur de Reflets raconte son calvaire

Traducteur de profession, Islam est aussi fixeur pour de nombreux journalistes. Il a collaboré avec Reflets par le passé. Le 21 octobre, une bombe a détruit sa maison. Lui et sa femme ont été blessés. Ses quatre enfants sont morts.

Ce qui reste de la maison d'Islam Idhair après le bombardement - © Islam Idhair

Nous avions recontacté Islam peu après le 7 octobre. Il avait écrit avec Jacques Duplessy plusieurs articles en 2021. Le 21 octobre vers 11 heures du matin, sa maison a été soufflée par une bombe. Elle était à Rafah, dans le Sud de la bande de Gaza, là où Israël demandait aux Gazaouis de se rendre. « Il y avait seulement un mur entre moi et mes enfants, un seul mur. Moi je suis vivant, mes enfants sont morts. Juste un seul mur », a-t-il expliqué à Vanessa Descouraux sur France Inter. Islam était injoignable pendant une dizaine de jours. Lorsque l'on a pu le joindre à nouveau, c'est un homme brisé qui répond sur un téléphone prêté par des amis. « J'ai perdu toute ma vie. Le petit... Il avait seulement cinq ans. Il souriait tout le temps, il avait beaucoup de rêves ».

La guerre lui a pris deux garçons et deux filles. Ils avaient de 5 à 13 ans. Ils étaient des civils innocents.

Hier soir, Islam nous a envoyé quelques mots inspirés par la trêve de quatre jours :

Dans la bande de Gaza, on a 4 jours de trêve ...

4 jours de calme ...

4 jours sans bombardement...

4 jours sans sang...

4 jours de soleil clair...

4 jours sans fumée noire...

4 jours sans victimes...

4 jours sans corps dans les rues...

4 jours sans les restes des victimes....

4 jours sans blessés...

4 jours à respirer de l'air frais ou une partie...

4 jours sans destruction aveugle....

4 jours sans douleurs ...

4 jours sans fatigue...

4 jours sans larmes...

Aussi... 4 jours sans...

";s:7:"content";s:2647:"

Depuis Gaza, Islam Idhair, collaborateur de Reflets raconte son calvaire

Traducteur de profession, Islam est aussi fixeur pour de nombreux journalistes. Il a collaboré avec Reflets par le passé. Le 21 octobre, une bombe a détruit sa maison. Lui et sa femme ont été blessés. Ses quatre enfants sont morts.

Ce qui reste de la maison d'Islam Idhair après le bombardement - © Islam Idhair

Nous avions recontacté Islam peu après le 7 octobre. Il avait écrit avec Jacques Duplessy plusieurs articles en 2021. Le 21 octobre vers 11 heures du matin, sa maison a été soufflée par une bombe. Elle était à Rafah, dans le Sud de la bande de Gaza, là où Israël demandait aux Gazaouis de se rendre. « Il y avait seulement un mur entre moi et mes enfants, un seul mur. Moi je suis vivant, mes enfants sont morts. Juste un seul mur », a-t-il expliqué à Vanessa Descouraux sur France Inter. Islam était injoignable pendant une dizaine de jours. Lorsque l'on a pu le joindre à nouveau, c'est un homme brisé qui répond sur un téléphone prêté par des amis. « J'ai perdu toute ma vie. Le petit... Il avait seulement cinq ans. Il souriait tout le temps, il avait beaucoup de rêves ».

La guerre lui a pris deux garçons et deux filles. Ils avaient de 5 à 13 ans. Ils étaient des civils innocents.

Hier soir, Islam nous a envoyé quelques mots inspirés par la trêve de quatre jours :

Dans la bande de Gaza, on a 4 jours de trêve ...

4 jours de calme ...

4 jours sans bombardement...

4 jours sans sang...

4 jours de soleil clair...

4 jours sans fumée noire...

4 jours sans victimes...

4 jours sans corps dans les rues...

4 jours sans les restes des victimes....

4 jours sans blessés...

4 jours à respirer de l'air frais ou une partie...

4 jours sans destruction aveugle....

4 jours sans douleurs ...

4 jours sans fatigue...

4 jours sans larmes...

Aussi... 4 jours sans...

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Des groupuscules tentent de prendre la rue avant de prendre le pouvoir ?

Les ligues d'extrême-droite ont fait leur apparition à la fin du XIXème siècle. L'une d'elles, l'Action française a survécu jusqu'à nos jours. Le 6 février 1934 marque le début de manifestations des ligues qui feront au total 19 morts et près de 1.500 blessés. Aujourd'hui, certains tentent de raviver le feu, dans la plus grande passivité des autorités et d'une partie de la presse qui leur ont indirectement redonné des ailes.

Affrontements entre manifestants et forces de l'ordre le 6 février 1934.

Un peu moins de 100 militants de l'extrême-droite la plus violente (sympathisants néo-nazis) ont défilé samedi 25 novembre aux alentours du quartier de la Monnaie à Romans sur Isère derrière une banderole « Justice pour Thomas, ni pardon, ni oubli » en scandant des slogans racistes. Certains, armés de barres de fer ou de battes de baseball, souhaitaient ainsi protester à leur manière contre le drame de Crépol, lorsque Thomas, un adolescent a été tué à coups de couteau en marge d'un bal de village.

Les membres de ces groupes sont souvent très jeunes, mais très déterminés. Leur idéologie mortifère les entraine vers des affrontements de plus en plus violents, Street Press a dressé leur portrait dans plusieurs enquêtes. Parmi ces groupes, on compte entre autres l'Alvarium, Des tours et des lys, Tenessoum, les Zouaves de Paris, Ouest Casual...

Ce sont aussi ceux qui défilaient le 6 mai dernier à Paris, sans que le ministère de l'Intérieur ne s'en émeuve (quelques policiers à vélo encadraient 300 néo-nazis), ni ne déclenche les foudres policières habituelles pour les défilés contestant l'ordre tel qu'imaginé par Emmanuel Macron.

A quelques dizaines de mètres du rassemblent de ces jeunes, se tenaient trois personnes. Deux hommes et une femme, bien plus âgés. Ils surveillaient de loin ce que la relève faisait. Ces groupes de jeunes ne sortent pas de nulle part, ils sont l'incarnation actuelle des membres du GUD des années 80-90, des jeunesses du...

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Des groupuscules tentent de prendre la rue avant de prendre le pouvoir ?

Les ligues d'extrême-droite ont fait leur apparition à la fin du XIXème siècle. L'une d'elles, l'Action française a survécu jusqu'à nos jours. Le 6 février 1934 marque le début de manifestations des ligues qui feront au total 19 morts et près de 1.500 blessés. Aujourd'hui, certains tentent de raviver le feu, dans la plus grande passivité des autorités et d'une partie de la presse qui leur ont indirectement redonné des ailes.

Affrontements entre manifestants et forces de l'ordre le 6 février 1934.

Un peu moins de 100 militants de l'extrême-droite la plus violente (sympathisants néo-nazis) ont défilé samedi 25 novembre aux alentours du quartier de la Monnaie à Romans sur Isère derrière une banderole « Justice pour Thomas, ni pardon, ni oubli » en scandant des slogans racistes. Certains, armés de barres de fer ou de battes de baseball, souhaitaient ainsi protester à leur manière contre le drame de Crépol, lorsque Thomas, un adolescent a été tué à coups de couteau en marge d'un bal de village.

Les membres de ces groupes sont souvent très jeunes, mais très déterminés. Leur idéologie mortifère les entraine vers des affrontements de plus en plus violents, Street Press a dressé leur portrait dans plusieurs enquêtes. Parmi ces groupes, on compte entre autres l'Alvarium, Des tours et des lys, Tenessoum, les Zouaves de Paris, Ouest Casual...

Ce sont aussi ceux qui défilaient le 6 mai dernier à Paris, sans que le ministère de l'Intérieur ne s'en émeuve (quelques policiers à vélo encadraient 300 néo-nazis), ni ne déclenche les foudres policières habituelles pour les défilés contestant l'ordre tel qu'imaginé par Emmanuel Macron.

A quelques dizaines de mètres du rassemblent de ces jeunes, se tenaient trois personnes. Deux hommes et une femme, bien plus âgés. Ils surveillaient de loin ce que la relève faisait. Ces groupes de jeunes ne sortent pas de nulle part, ils sont l'incarnation actuelle des membres du GUD des années 80-90, des jeunesses du...

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Le shopping parfait selon le lobbyiste Duthion

France Inter, France TV, Paris Match, Le Figaro, BFMTV… Selon ses propres déclarations, le lobbyiste Jean-Pierre Duthion, au cœur d’une enquête sur l’influence du Qatar, a rémunéré ou vu passer des rémunérations de journalistes français. Il en dresse la liste dans des conversations auxquelles Reflets a eu accès.

Musée de l'art islamique du Qatar - RAS_RNS - Pixabay

Il dit les avoir rémunérés, ou avoir vu passer leurs factures : le lobbyiste Jean-Pierre Duthion fait preuve d’un vrai « amour vache » pour les journalistes. D’un côté il dit se servir d’eux pour le compte de ses clients, contre espèces sonnantes et trébuchantes, de l’autre, il dit les « détester ». Dans des enregistrements auxquels Reflets a eu accès, Jean-Pierre Duthion livre des noms de journalistes qui auraient profité des largesses du Qatar. Parmi eux, Régis Le Sommier, Léa Salamé, Renaud Girard, Ulysse Gosset et un mystérieux « directeur d’un journal ». Ceux qui ont accepté de répondre à nos questions démentent.

Régis Le Sommier - Youtube - Copie d'écran
Régis Le Sommier - Youtube - Copie d'écran

Dans ces nouvelles conversations auxquelles nous avons eu accès, Jean-Pierre Duthion évoque des milliers d’euros payés à Régis Le Sommier. A une époque où celui-ci travaillait pour Paris Match. Il est désormais le fondateur d’un journal classé à l’extrême-droite : Omerta. Déjà contacté lors de notre précédent article, Régis Le Sommier a démenti catégoriquement les déclarations du lobbyiste qui lui, ne manque pas de dire qu’il « déteste » ce journaliste.

Léa Salamé - France TV - Copie d'écran
Léa Salamé - France TV - Copie d'écran

Tout comme il dit « détester » Léa Salamé. Selon lui, Léa Salamé et son compagnon Raphaël Glucksmann (qu’il appelle Patrick) ont bénéficié d’un séjour au Qatar tous frais payés. Contactée, Léa Salamé dément : « jamais je n’ai mis les pieds au Qatar, pas plus que mon compagnon. Je ne connais pas ce monsieur et il...

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Le shopping parfait selon le lobbyiste Duthion

France Inter, France TV, Paris Match, Le Figaro, BFMTV… Selon ses propres déclarations, le lobbyiste Jean-Pierre Duthion, au cœur d’une enquête sur l’influence du Qatar, a rémunéré ou vu passer des rémunérations de journalistes français. Il en dresse la liste dans des conversations auxquelles Reflets a eu accès.

Musée de l'art islamique du Qatar - RAS_RNS - Pixabay

Il dit les avoir rémunérés, ou avoir vu passer leurs factures : le lobbyiste Jean-Pierre Duthion fait preuve d’un vrai « amour vache » pour les journalistes. D’un côté il dit se servir d’eux pour le compte de ses clients, contre espèces sonnantes et trébuchantes, de l’autre, il dit les « détester ». Dans des enregistrements auxquels Reflets a eu accès, Jean-Pierre Duthion livre des noms de journalistes qui auraient profité des largesses du Qatar. Parmi eux, Régis Le Sommier, Léa Salamé, Renaud Girard, Ulysse Gosset et un mystérieux « directeur d’un journal ». Ceux qui ont accepté de répondre à nos questions démentent.

Régis Le Sommier - Youtube - Copie d'écran
Régis Le Sommier - Youtube - Copie d'écran

Dans ces nouvelles conversations auxquelles nous avons eu accès, Jean-Pierre Duthion évoque des milliers d’euros payés à Régis Le Sommier. A une époque où celui-ci travaillait pour Paris Match. Il est désormais le fondateur d’un journal classé à l’extrême-droite : Omerta. Déjà contacté lors de notre précédent article, Régis Le Sommier a démenti catégoriquement les déclarations du lobbyiste qui lui, ne manque pas de dire qu’il « déteste » ce journaliste.

Léa Salamé - France TV - Copie d'écran
Léa Salamé - France TV - Copie d'écran

Tout comme il dit « détester » Léa Salamé. Selon lui, Léa Salamé et son compagnon Raphaël Glucksmann (qu’il appelle Patrick) ont bénéficié d’un séjour au Qatar tous frais payés. Contactée, Léa Salamé dément : « jamais je n’ai mis les pieds au Qatar, pas plus que mon compagnon. Je ne connais pas ce monsieur et il...

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La « lepénisation des esprit » est achevée

L’expression de Robert Badinter utilisée lors du vote de la loi Debré sur l’immigration en 1997 n’a jamais été autant d’actualité. Mêlée à un complotisme rampant, une inversion du sens et à un niveau de désinformation inédit, nous sommes à la veille d’une catastrophe.

Interview accordée par Emmanuel Macron à Valeurs Actuelles - Copie d'écran

Il faut une force d’esprit en béton armé ces temps-ci pour résister. Résister à plonger dans les discussions trollesques sans fin. Faut-il ou non défiler avec le Rassemblement national ? La gauche est-elle antisémite ? Est-ce que ne pas soutenir le massacre des civils dans la bande de Gaza, c’est être antisémite ? Est-il normal, comme le fait le Sénat, de priver les populations d’allocations familiales (pas avant cinq ans de résidence sur le territoire) ? Et supprimer l’aide médicale d’État (AME), limiter le regroupement familial ? Toutes ces questions n’en sont pas. La réponse, il y a moins de trente ans, aurait été évidente et personne n’aurait pu la poser sans être perçu comme un ultra-conservateur, limite réactionnaire ou facho. C'est-à-dire, faisant partie d'une minorité politique réprouvée. Ce n'est visiblement plus le cas. Il faut une force d’esprit en béton armé pour ne pas vaciller, pour rester fidèle à une vision du monde répondant à une éthique humaniste, pour ne pas se laisser aller à la colère. Car jour après jour, même ceux que l’on pensait les plus posés distillent des messages qui suintent la haine, l’anathème. Tout cela ne s’est pas fait en un jour, mais il faut bien le constater, tout s’accélère. La lepénisation des esprits est achevée. Et avec elle s’est installée une polarisation complète de la population. Tout le monde s’étripe sur tout. Il n’y a plus de gauche et de droite, plus d’extrême-gauche et d’extrême-droite. Il n’y a plus d’idées,...

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La « lepénisation des esprit » est achevée

L’expression de Robert Badinter utilisée lors du vote de la loi Debré sur l’immigration en 1997 n’a jamais été autant d’actualité. Mêlée à un complotisme rampant, une inversion du sens et à un niveau de désinformation inédit, nous sommes à la veille d’une catastrophe.

Interview accordée par Emmanuel Macron à Valeurs Actuelles - Copie d'écran

Il faut une force d’esprit en béton armé ces temps-ci pour résister. Résister à plonger dans les discussions trollesques sans fin. Faut-il ou non défiler avec le Rassemblement national ? La gauche est-elle antisémite ? Est-ce que ne pas soutenir le massacre des civils dans la bande de Gaza, c’est être antisémite ? Est-il normal, comme le fait le Sénat, de priver les populations d’allocations familiales (pas avant cinq ans de résidence sur le territoire) ? Et supprimer l’aide médicale d’État (AME), limiter le regroupement familial ? Toutes ces questions n’en sont pas. La réponse, il y a moins de trente ans, aurait été évidente et personne n’aurait pu la poser sans être perçu comme un ultra-conservateur, limite réactionnaire ou facho. C'est-à-dire, faisant partie d'une minorité politique réprouvée. Ce n'est visiblement plus le cas. Il faut une force d’esprit en béton armé pour ne pas vaciller, pour rester fidèle à une vision du monde répondant à une éthique humaniste, pour ne pas se laisser aller à la colère. Car jour après jour, même ceux que l’on pensait les plus posés distillent des messages qui suintent la haine, l’anathème. Tout cela ne s’est pas fait en un jour, mais il faut bien le constater, tout s’accélère. La lepénisation des esprits est achevée. Et avec elle s’est installée une polarisation complète de la population. Tout le monde s’étripe sur tout. Il n’y a plus de gauche et de droite, plus d’extrême-gauche et d’extrême-droite. Il n’y a plus d’idées,...

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Députés et sénateurs entretiennent l’illusion

Le rapport d’activité 2022-2023 de la Délégation parlementaire au renseignement (DPR) dirigée par Sacha Houlié voit le renseignement comme le « cœur battant de la riposte démocratique aux ingérences étrangères ». Dès lors, difficile de trouver dans le rapport un oeil critique de l'action des services.

Site de la délégation parlementaire au renseignement (Assemblée Nationale) - Copie d'écran

Le président de la DPR présentait ce jeudi 2 novembre 2023 le rapport annuel 2022-2023. Au cœur des travaux de la délégation : les ingérences étrangères. Comment mieux les prévenir ? Qui sont les acteurs clef ? Sacha Houlié aimerait que les moyens des services, qui seraient le « cœur battant de la riposte démocratique aux ingérences étrangères » soient élargis. Par exemple, il verrait bien les outils de traitement algorithmiques des données utilisés actuellement pour lutter contre le terrorisme, mis à disposition pour contrer les tentatives d’ingérence de la Russie, de la Chine, la Turquie ou de l’Iran. Il faut selon-lui, sensibiliser les élus à ce type de risque et renforcer la protection de la recherche dans le domaine des sciences sociales car il y aurait là des choses très intéressantes, notamment en ce qui concerne les comportements psychologiques et sociaux.

Le discours de Sacha Houlié devant les journalistes laissait transparaître une forme de fascination pour le monde du renseignement. Visiblement, ceux-ci fonctionnent parfaitement et le dialogue avec les parlementaires est quasiment parfait. Cette position était plus claire encore lors du discours d’ouverture d’un colloque organisé en mai dernier ayant pour thème « la politique publique du renseignement est-elle bien contrôlée ? ».

« J’ai pu mesurer les menaces, leur ampleur, l’abîme qu’elles représentent. Mais j’ai aussi constaté la puissance, la maîtrise et l’intelligence que dégagent nos services...

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Députés et sénateurs entretiennent l’illusion

Le rapport d’activité 2022-2023 de la Délégation parlementaire au renseignement (DPR) dirigée par Sacha Houlié voit le renseignement comme le « cœur battant de la riposte démocratique aux ingérences étrangères ». Dès lors, difficile de trouver dans le rapport un oeil critique de l'action des services.

Site de la délégation parlementaire au renseignement (Assemblée Nationale) - Copie d'écran

Le président de la DPR présentait ce jeudi 2 novembre 2023 le rapport annuel 2022-2023. Au cœur des travaux de la délégation : les ingérences étrangères. Comment mieux les prévenir ? Qui sont les acteurs clef ? Sacha Houlié aimerait que les moyens des services, qui seraient le « cœur battant de la riposte démocratique aux ingérences étrangères » soient élargis. Par exemple, il verrait bien les outils de traitement algorithmiques des données utilisés actuellement pour lutter contre le terrorisme, mis à disposition pour contrer les tentatives d’ingérence de la Russie, de la Chine, la Turquie ou de l’Iran. Il faut selon-lui, sensibiliser les élus à ce type de risque et renforcer la protection de la recherche dans le domaine des sciences sociales car il y aurait là des choses très intéressantes, notamment en ce qui concerne les comportements psychologiques et sociaux.

Le discours de Sacha Houlié devant les journalistes laissait transparaître une forme de fascination pour le monde du renseignement. Visiblement, ceux-ci fonctionnent parfaitement et le dialogue avec les parlementaires est quasiment parfait. Cette position était plus claire encore lors du discours d’ouverture d’un colloque organisé en mai dernier ayant pour thème « la politique publique du renseignement est-elle bien contrôlée ? ».

« J’ai pu mesurer les menaces, leur ampleur, l’abîme qu’elles représentent. Mais j’ai aussi constaté la puissance, la maîtrise et l’intelligence que dégagent nos services...

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Dessous Choc #14

Il y a tout juste un an, Elon Musk provoquait un véritable coup tonnerre en rachetant le réseau social à l’oiseau bleu qu’il choisit de rebaptiser « X ». Occasion de revenir, dans une série de deux volets de Dessous Choc, sur l’histoire de Twitter (1) et la stratégie plutôt détonante du milliardaire américain (2).

Dans ce premier volet, Fabrice Epelboin, enseignant à Sciences Po, spécialiste des réseaux sociaux (et actionnaire de Reflets) évoque au micro d’Antoine Bellier les principales étapes de l’histoire de Twitter. Comme dans beaucoup de start-up qui sont devenues des entreprises à succès, se dessine, un peu comme dans la célèbre série américaine « Dallas », un univers impitoyable fait de coups bas, de jalousies et de trahisons.

Mais Twitter c’est aussi l’histoire d’un réseau qui a su adapter ses usages non sans faire râler certains de ses utilisateurs, qui a tenté de monétiser ses contenus avec plus ou moins de succès sans pour autant dépasser celui de son concurrent Facebook. Contrairement à l’image populaire de ce dernier, Twitter s’est forgé, depuis ses débuts, une réputation plutôt élitiste, devenant le principal outil d’influence des politiques et des journalistes.

Twitter, comme nous l’explique Fabrice Epelboin, n'a cependant pas su affronter les conséquences du Covid. Plusieurs facteurs dont principalement une gestion hasardeuse et des failles de sécurité objectives, ont précipité sa chute et son rachat par Elon Musk.

Twitter est devenu X
Twitter est devenu X

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Dessous Choc #14

Il y a tout juste un an, Elon Musk provoquait un véritable coup tonnerre en rachetant le réseau social à l’oiseau bleu qu’il choisit de rebaptiser « X ». Occasion de revenir, dans une série de deux volets de Dessous Choc, sur l’histoire de Twitter (1) et la stratégie plutôt détonante du milliardaire américain (2).

Dans ce premier volet, Fabrice Epelboin, enseignant à Sciences Po, spécialiste des réseaux sociaux (et actionnaire de Reflets) évoque au micro d’Antoine Bellier les principales étapes de l’histoire de Twitter. Comme dans beaucoup de start-up qui sont devenues des entreprises à succès, se dessine, un peu comme dans la célèbre série américaine « Dallas », un univers impitoyable fait de coups bas, de jalousies et de trahisons.

Mais Twitter c’est aussi l’histoire d’un réseau qui a su adapter ses usages non sans faire râler certains de ses utilisateurs, qui a tenté de monétiser ses contenus avec plus ou moins de succès sans pour autant dépasser celui de son concurrent Facebook. Contrairement à l’image populaire de ce dernier, Twitter s’est forgé, depuis ses débuts, une réputation plutôt élitiste, devenant le principal outil d’influence des politiques et des journalistes.

Twitter, comme nous l’explique Fabrice Epelboin, n'a cependant pas su affronter les conséquences du Covid. Plusieurs facteurs dont principalement une gestion hasardeuse et des failles de sécurité objectives, ont précipité sa chute et son rachat par Elon Musk.

Twitter est devenu X
Twitter est devenu X

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La souveraineté nationale n'est visiblement pas une priorité au gouvernement...

Quasiment tous utilisent Google ou Meta, pour ne citer que les plus intrusives en matière de données personnelles. Que font les plateformes des données des hommes et femmes politiques en vue ? Sans doute un casse-tête pour les services de renseignement...

Le silence est d'or - National Archives at College Park - Wikimedia Commons - Domaine public

L'incohérence est une constante des hommes et femmes politiques. Ils peuvent énoncer une chose le lundi et le contraire le mardi. Selon comment souffle le vent du populisme le plus crasse. Il faut caresser l'électeur dans le sens du poil, car in fine, c'est grâce à lui que ces hommes et femmes ayant fait de la politique une profession, reçoivent un salaire (très) conséquent.

Ce principe fonctionne pour tous les sujets, y compris la cybersécurité et la fameuse « souveraineté nationale ». Mais on n'en est même plus là.

C'est au niveau de l'OPSEC, la sécurité opérationnelle, celle qui permet d'éviter de servir des informations sur un plateau, que cela pèche. Il n'est même plus question d'éviter que nos infrastructures essentielles dépendent de fabricants asiatiques ou américains. Il n'est plus question de conserver les entreprises essentielles sur le grand marché de l'interception au lieu de les vendre à des sociétés étrangères...

Les ministres du gouvernement français ont quasiment tous une adresse mail chez Gmail (USA - Google), la plateforme la plus intrusive au monde en matière de données personnelles, celle qui a le plus grand pouvoir de corrélation. Et en matière de renseignement, dans le monde numérique, la force nucléaire revient à celui qui peut faire le plus de corrélation. C'est dire si la vie des ministres est décortiquée par les États-Unis...

Au delà de Gmail qui est en soi une hérésie pour des...

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La souveraineté nationale n'est visiblement pas une priorité au gouvernement...

Quasiment tous utilisent Google ou Meta, pour ne citer que les plus intrusives en matière de données personnelles. Que font les plateformes des données des hommes et femmes politiques en vue ? Sans doute un casse-tête pour les services de renseignement...

Le silence est d'or - National Archives at College Park - Wikimedia Commons - Domaine public

L'incohérence est une constante des hommes et femmes politiques. Ils peuvent énoncer une chose le lundi et le contraire le mardi. Selon comment souffle le vent du populisme le plus crasse. Il faut caresser l'électeur dans le sens du poil, car in fine, c'est grâce à lui que ces hommes et femmes ayant fait de la politique une profession, reçoivent un salaire (très) conséquent.

Ce principe fonctionne pour tous les sujets, y compris la cybersécurité et la fameuse « souveraineté nationale ». Mais on n'en est même plus là.

C'est au niveau de l'OPSEC, la sécurité opérationnelle, celle qui permet d'éviter de servir des informations sur un plateau, que cela pèche. Il n'est même plus question d'éviter que nos infrastructures essentielles dépendent de fabricants asiatiques ou américains. Il n'est plus question de conserver les entreprises essentielles sur le grand marché de l'interception au lieu de les vendre à des sociétés étrangères...

Les ministres du gouvernement français ont quasiment tous une adresse mail chez Gmail (USA - Google), la plateforme la plus intrusive au monde en matière de données personnelles, celle qui a le plus grand pouvoir de corrélation. Et en matière de renseignement, dans le monde numérique, la force nucléaire revient à celui qui peut faire le plus de corrélation. C'est dire si la vie des ministres est décortiquée par les États-Unis...

Au delà de Gmail qui est en soi une hérésie pour des...

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Reportage au quartier maison centrale où sont orientés les détenus aux pathologies mentales.

Depuis plus de soixante-dix ans, les professionnels du centre pénitentiaire de Château-Thierry, dont le quartier maison centrale est unique en France, ont développé des pratiques plus adaptées. Si ce « modèle » ne doit pas se substituer à l'hôpital psychiatrique, il offre des pistes intéressantes pour l'ensemble du monde pénitentiaire.

Centre pénitentiaire de Château-Thierry, France (Février 2021) - Pascal3012 - Wikipedia - CC BY-SA 4.0

«Maison d'arrêt de l'arrondissement». L'inscription sur la façade du centre pénitentiaire de Château-Thierry, située sur les hauteurs de cette commune de l'Aisne, à une centaine de kilomètres de Paris, date d'un autre temps tout comme les murs érigés au milieu du XIXe siècle. A l'intérieur, des prisonniers continuent d'y purger leur peine au sein d'un quartier centre détention de quelques places et d'un quartier maison centrale où vivent 66 condamnés en grande majorité à de longues peines, dont neuf à la perpétuité. Ces derniers ont été orientés ici en raison de leurs troubles psychiatriques. Les deux tiers perçoivent l'allocation aux adultes handicapés.

Cette particularité de la maison centrale de Château-Thierry, unique en France, remonte à 1950 et perdure aujourd'hui, institutionnalisée par la circulaire du 21 février 2012 relative à l'orientation en établissement pénitentiaire des personnes détenues. Elle indique que sa mission principale est d’accueillir des condamnés présentant des « troubles du comportement» rendant difficile leur intégration à un régime de détention classique. Parmi les comportements inadaptés cités : «la peur ou refus de sortir de l'isolement de longue durée, le manque d'hygiène grave, l'état de prostration, l'ingestion fréquente de corps étrangers, les passages à l'acte auto ou hétéro agressifs» ...

L'état de santé de ces prisonniers ne doit cependant relever «ni d’une...

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Reportage au quartier maison centrale où sont orientés les détenus aux pathologies mentales.

Depuis plus de soixante-dix ans, les professionnels du centre pénitentiaire de Château-Thierry, dont le quartier maison centrale est unique en France, ont développé des pratiques plus adaptées. Si ce « modèle » ne doit pas se substituer à l'hôpital psychiatrique, il offre des pistes intéressantes pour l'ensemble du monde pénitentiaire.

Centre pénitentiaire de Château-Thierry, France (Février 2021) - Pascal3012 - Wikipedia - CC BY-SA 4.0

«Maison d'arrêt de l'arrondissement». L'inscription sur la façade du centre pénitentiaire de Château-Thierry, située sur les hauteurs de cette commune de l'Aisne, à une centaine de kilomètres de Paris, date d'un autre temps tout comme les murs érigés au milieu du XIXe siècle. A l'intérieur, des prisonniers continuent d'y purger leur peine au sein d'un quartier centre détention de quelques places et d'un quartier maison centrale où vivent 66 condamnés en grande majorité à de longues peines, dont neuf à la perpétuité. Ces derniers ont été orientés ici en raison de leurs troubles psychiatriques. Les deux tiers perçoivent l'allocation aux adultes handicapés.

Cette particularité de la maison centrale de Château-Thierry, unique en France, remonte à 1950 et perdure aujourd'hui, institutionnalisée par la circulaire du 21 février 2012 relative à l'orientation en établissement pénitentiaire des personnes détenues. Elle indique que sa mission principale est d’accueillir des condamnés présentant des « troubles du comportement» rendant difficile leur intégration à un régime de détention classique. Parmi les comportements inadaptés cités : «la peur ou refus de sortir de l'isolement de longue durée, le manque d'hygiène grave, l'état de prostration, l'ingestion fréquente de corps étrangers, les passages à l'acte auto ou hétéro agressifs» ...

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Pour la deuxième fois, Reflets est contraint de publier des documents

Lorsque le Maroc avait menacé de poursuivre tous les journalistes locaux qui évoqueraient l’achat par le royaume d’un Eagle d’Amesys, nous avions publié des documents prouvant cette transaction. Le Qatar prend le même chemin.

Nouveau logo de Neaxa/Amesys - © Reflets

Dans la multitude de révélations par Mediapart du business d’Amesys/Nexa, un passage d’un des articles a retenu notre attention : « "Aucune entité liée au Qatar n’a eu de relation" avec le groupe Nexa, nous a répondu le gouvernement de l’émirat. "Ces documents ont été entièrement fabriqués et ces accusations n’ont aucun fondement", affirme le Qatar ». Le Qatar n’est pas le premier État à nier avoir commercé avec cette entreprise. En 2015, le Maroc avait menacé les journalistes et les ONG de poursuites s’ils évoquaient un achat par le royaume d’un Eagle, cette solution permettant d’intercepter toutes les communications circulant via Internet. Pour donner des moyens de défense aux journalistes et aux ONG, nous avions publié un certain nombre de documents.

En règle générale, nous demandons à nos lecteurs de nous croire sur parole et réservons nos preuves à la Justice. Mais nous avions fait une exception face à la profonde mauvaise foi du Maroc et à ses menaces. Aujourd’hui, c’est le Qatar qui tente de prendre le même chemin.

L’article de Mediapart relate également les dénégations du patron de Gama International, Louthean Nelson :

Notre enquête montre que Nexa a vendu Predator à trois régimes autoritaires, et qu’il l’a proposé à au moins sept autres pays, dont le Qatar.

C’est ce que montre un document saisi en perquisition. Il s’agit de la mouture non signée d’un « accord de courtage » daté du 6 janvier 2020 entre la société française Nexa Technologies et...

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Pour la deuxième fois, Reflets est contraint de publier des documents

Lorsque le Maroc avait menacé de poursuivre tous les journalistes locaux qui évoqueraient l’achat par le royaume d’un Eagle d’Amesys, nous avions publié des documents prouvant cette transaction. Le Qatar prend le même chemin.

Nouveau logo de Neaxa/Amesys - © Reflets

Dans la multitude de révélations par Mediapart du business d’Amesys/Nexa, un passage d’un des articles a retenu notre attention : « "Aucune entité liée au Qatar n’a eu de relation" avec le groupe Nexa, nous a répondu le gouvernement de l’émirat. "Ces documents ont été entièrement fabriqués et ces accusations n’ont aucun fondement", affirme le Qatar ». Le Qatar n’est pas le premier État à nier avoir commercé avec cette entreprise. En 2015, le Maroc avait menacé les journalistes et les ONG de poursuites s’ils évoquaient un achat par le royaume d’un Eagle, cette solution permettant d’intercepter toutes les communications circulant via Internet. Pour donner des moyens de défense aux journalistes et aux ONG, nous avions publié un certain nombre de documents.

En règle générale, nous demandons à nos lecteurs de nous croire sur parole et réservons nos preuves à la Justice. Mais nous avions fait une exception face à la profonde mauvaise foi du Maroc et à ses menaces. Aujourd’hui, c’est le Qatar qui tente de prendre le même chemin.

L’article de Mediapart relate également les dénégations du patron de Gama International, Louthean Nelson :

Notre enquête montre que Nexa a vendu Predator à trois régimes autoritaires, et qu’il l’a proposé à au moins sept autres pays, dont le Qatar.

C’est ce que montre un document saisi en perquisition. Il s’agit de la mouture non signée d’un « accord de courtage » daté du 6 janvier 2020 entre la société française Nexa Technologies et...

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Des mots de passe des patrons de l’ANSSI en accès libre…

Après le refus catégorique et répété de communiquer avec Reflets, nous avons regardé de plus près qui dirigeait cette agence en charge de la cybersécurité de l’État. Et nous avons eu des surprises.

Site de l'ANSSI - Copie d'écran

La souveraineté nationale en matière cyber est une vieille lune des politiques et autres experts du domaine. La question revient épisodiquement au centre des débats. Or, tout ceci tient de la fable pour qui a le moindre bagage technique en la matière. Car évidemment rien, ou si peu, n’est possible dans ce domaine tant les équipementiers, les fabricants, les éditeurs et tous ceux qui comptent sont américains, asiatiques ou israéliens. Alors que faire, chez nous, en France ? Pas grand-chose en fait. En tout cas ne pas alimenter le mensonge en faisant régulièrement croire à une possible souveraineté nationale numérique. Au moins pourrait-on espérer que les hauts fonctionnaires, les politiques et les membres de l'armée n'utilisent pas les plateformes américaines.

Curieusement les hauts dirigeants de l’ANSSI au coeur de la protection des réseaux essentiels français, n’hésitent pourtant pas à utiliser des adresses mail offertes «gratuitement» par des plateformes américaines dont tout le monde sait depuis les révélations liées aux documents Snowden, qu’elles sont tout sauf protégées contre la très grande curiosité de la National Security Agency.

Règle de base: quand on est un homme ou une femme politique, quand on est un fonctionnaire, un patron d’entreprise, et à fortiori un «Sachant» de l’ANSSI, les adresses mail de Gmail ou Yahoo sont à bannir. Chacun peut imaginer aisément que les services de renseignement étranger s'intéressent en particulier à toutes ces...

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Des mots de passe des patrons de l’ANSSI en accès libre…

Après le refus catégorique et répété de communiquer avec Reflets, nous avons regardé de plus près qui dirigeait cette agence en charge de la cybersécurité de l’État. Et nous avons eu des surprises.

Site de l'ANSSI - Copie d'écran

La souveraineté nationale en matière cyber est une vieille lune des politiques et autres experts du domaine. La question revient épisodiquement au centre des débats. Or, tout ceci tient de la fable pour qui a le moindre bagage technique en la matière. Car évidemment rien, ou si peu, n’est possible dans ce domaine tant les équipementiers, les fabricants, les éditeurs et tous ceux qui comptent sont américains, asiatiques ou israéliens. Alors que faire, chez nous, en France ? Pas grand-chose en fait. En tout cas ne pas alimenter le mensonge en faisant régulièrement croire à une possible souveraineté nationale numérique. Au moins pourrait-on espérer que les hauts fonctionnaires, les politiques et les membres de l'armée n'utilisent pas les plateformes américaines.

Curieusement les hauts dirigeants de l’ANSSI au coeur de la protection des réseaux essentiels français, n’hésitent pourtant pas à utiliser des adresses mail offertes «gratuitement» par des plateformes américaines dont tout le monde sait depuis les révélations liées aux documents Snowden, qu’elles sont tout sauf protégées contre la très grande curiosité de la National Security Agency.

Règle de base: quand on est un homme ou une femme politique, quand on est un fonctionnaire, un patron d’entreprise, et à fortiori un «Sachant» de l’ANSSI, les adresses mail de Gmail ou Yahoo sont à bannir. Chacun peut imaginer aisément que les services de renseignement étranger s'intéressent en particulier à toutes ces...

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De nombreux détenus présentant des troubles se suicident alors que les moyens manquent

Ils avaient moins de 30 ans et sont morts dans la plus grande détresse en prison. L'histoire de ces détenu.e.s souffrant de troubles psychiatriques, portée devant les tribunaux, jette la lumière sur un système carcéral inadapté et pathogène.

Prison de Valence dans la Drôme - Celeda - Wikipedia

« À revoir demain matin ». Voilà la conclusion de la dernière fiche d'observations de Paul Germain. Trois heures plus tard, l'homme de 23 ans, incarcéré pour la première fois depuis seulement un mois, était retrouvé pendu avec ses lacets de chaussures dans sa cellule du quartier disciplinaire du centre pénitentiaire de Bordeaux-Gradignan. L'ergothérapeute lui ayant rendu visite ce 28 octobre 2021 écrivait pourtant : « Le patient est nu en cellule car il a mis ses affaires dans les toilettes car la cellule était sale d’après ses dires ». Il « ne note pas d'activité délirante » mais relève que le détenu « n’arrive pas à verbaliser, voire se souvenir que le médecin de l’UCSA [unité sanitaire en milieu pénitentiaire] est passé ce matin ». Dans les quelques mètres carrés où il ne supporte plus d'être enfermé, le prisonnier arrache même un radiateur en fonte. « Les jours précédents, il était énervé, il a inondé sa cellule, déchiré sa housse de matelas et cassé sa radio puis m’a insulté et menacé à plusieurs reprises », témoignera un surveillant. Les troubles psychotiques du jeune adulte qui se traduisaient par des bouffées délirantes aiguës étaient connus de la justice. Il avait signalé une hospitalisation en 2020 et le médecin en charge d'une expertise psychiatrique rendue le 14 octobre 2021 attestait : « l’état actuel de Monsieur Germain ne nous apparait pas compatible avec une mesure de détention ». Pourtant, il sera placé en quartier disciplinaire dix...

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De nombreux détenus présentant des troubles se suicident alors que les moyens manquent

Ils avaient moins de 30 ans et sont morts dans la plus grande détresse en prison. L'histoire de ces détenu.e.s souffrant de troubles psychiatriques, portée devant les tribunaux, jette la lumière sur un système carcéral inadapté et pathogène.

Prison de Valence dans la Drôme - Celeda - Wikipedia

« À revoir demain matin ». Voilà la conclusion de la dernière fiche d'observations de Paul Germain. Trois heures plus tard, l'homme de 23 ans, incarcéré pour la première fois depuis seulement un mois, était retrouvé pendu avec ses lacets de chaussures dans sa cellule du quartier disciplinaire du centre pénitentiaire de Bordeaux-Gradignan. L'ergothérapeute lui ayant rendu visite ce 28 octobre 2021 écrivait pourtant : « Le patient est nu en cellule car il a mis ses affaires dans les toilettes car la cellule était sale d’après ses dires ». Il « ne note pas d'activité délirante » mais relève que le détenu « n’arrive pas à verbaliser, voire se souvenir que le médecin de l’UCSA [unité sanitaire en milieu pénitentiaire] est passé ce matin ». Dans les quelques mètres carrés où il ne supporte plus d'être enfermé, le prisonnier arrache même un radiateur en fonte. « Les jours précédents, il était énervé, il a inondé sa cellule, déchiré sa housse de matelas et cassé sa radio puis m’a insulté et menacé à plusieurs reprises », témoignera un surveillant. Les troubles psychotiques du jeune adulte qui se traduisaient par des bouffées délirantes aiguës étaient connus de la justice. Il avait signalé une hospitalisation en 2020 et le médecin en charge d'une expertise psychiatrique rendue le 14 octobre 2021 attestait : « l’état actuel de Monsieur Germain ne nous apparait pas compatible avec une mesure de détention ». Pourtant, il sera placé en quartier disciplinaire dix...

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L'eau potable n'est pas rétablie et les bombardements se poursuivent

Un habitant de la bande Gaza témoigne d'une guerre inhabituelle dans sa violence et d'une situation humanitaire « terrible » dans ce territoire d'où personne ne peut s'échapper.

Dégâts dans la bande de Gaza après un bombardement israélien en octobre 2023 - Al Araby - Wikipedia - CC BY-SA 3.0

« Netanyahou pense sauver son poste avec cette guerre, mais ce sont des civils qui payent le prix de cette folie », raconte ce Gazaoui. « Il n'y a plus d'eau potable, plus d'électricité. Ce matin, j'ai trouvé quelques bouteilles, la situation est terrible, horrible, catastrophique », poursuit-il.

L'accès à l'eau potable a été coupée le deuxième jour, précise-t-il et n'a pas été rouvert en dépit de ce qui est dit dans les médias.

« Nous imposons un siège complet à Gaza », avait lancé Yoav Gallant, le ministre de la Défense israélien. « Pas d’électricité, pas d’eau, pas de gaz », avait-il précisé après l'incursion et les meurtres perpétrés par les membres du Hamas en Israël le 7 octobre et qui laisse un terrible bilan de 1400 morts, selon les derniers décomptes.

« Le prix que paiera la bande de Gaza sera très lourd et changera la réalité pour des générations » a poursuivi le ministre de la Défense.

« J'ai vécu beaucoup de guerres à Gaza. Cela n'a jamais été comme ça. C'est un génocide collectif. Les bombes utilisées sont bien plus puissantes que les fois précédentes. Lorsqu'une maison est bombardée, toutes les maisons autour sont soufflées. Il y a souvent 2 ou 3 familles par maison. Les victimes sont des femmes, des enfants, ce sont des civils. », précise ce Gazaoui, joint aujourd'hui par Reflets. Selon le ministère de la santé de Gaza, le bilan était ce matin de 2837...

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L'eau potable n'est pas rétablie et les bombardements se poursuivent

Un habitant de la bande Gaza témoigne d'une guerre inhabituelle dans sa violence et d'une situation humanitaire « terrible » dans ce territoire d'où personne ne peut s'échapper.

Dégâts dans la bande de Gaza après un bombardement israélien en octobre 2023 - Al Araby - Wikipedia - CC BY-SA 3.0

« Netanyahou pense sauver son poste avec cette guerre, mais ce sont des civils qui payent le prix de cette folie », raconte ce Gazaoui. « Il n'y a plus d'eau potable, plus d'électricité. Ce matin, j'ai trouvé quelques bouteilles, la situation est terrible, horrible, catastrophique », poursuit-il.

L'accès à l'eau potable a été coupée le deuxième jour, précise-t-il et n'a pas été rouvert en dépit de ce qui est dit dans les médias.

« Nous imposons un siège complet à Gaza », avait lancé Yoav Gallant, le ministre de la Défense israélien. « Pas d’électricité, pas d’eau, pas de gaz », avait-il précisé après l'incursion et les meurtres perpétrés par les membres du Hamas en Israël le 7 octobre et qui laisse un terrible bilan de 1400 morts, selon les derniers décomptes.

« Le prix que paiera la bande de Gaza sera très lourd et changera la réalité pour des générations » a poursuivi le ministre de la Défense.

« J'ai vécu beaucoup de guerres à Gaza. Cela n'a jamais été comme ça. C'est un génocide collectif. Les bombes utilisées sont bien plus puissantes que les fois précédentes. Lorsqu'une maison est bombardée, toutes les maisons autour sont soufflées. Il y a souvent 2 ou 3 familles par maison. Les victimes sont des femmes, des enfants, ce sont des civils. », précise ce Gazaoui, joint aujourd'hui par Reflets. Selon le ministère de la santé de Gaza, le bilan était ce matin de 2837...

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Reflets avait déjà dressé le portrait de son frère aîné

La DGSI avait produit une note décrivant la mouvance radicalisée d'origine tchétchène en France dans le cadre de l'instruction de l'assassinat de Samuel Paty.

Profil Linkedin de Mohammed Mogouchkov - Copie d'écran

Le 16 octobre 2020, Abdoullakh Anzorov, un citoyen russe d'origine tchétchène âgé de 18ans décapitait Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine. Ce 13 octobre 2023, trois ans après, Mohammed Mogouchkov, fiché S, âgé d’une vingtaine d’années également d’origine tchétchène, a attaqué au couteau des professeurs du Lycée Carnot d’Arras. Dominique Bernard, professeur de français qui a tenté de s’interposer a été tué de plusieurs coups de couteau tandis qu’un agent du lycée et un autreenseignant ont été blessés mais sont désormais hors de danger.

Arrivé en France en 2008, Mohammed Mogouchkov était un ancien élève du lycée Carnot et avait, selon son profil Linkedin, obtenu un BTS sur les moteurs à combustion interne. Ses comptes Instagram et Facebook sont désormais inaccessibles.

Compte Facebook - Copie d'écran
Compte Facebook - Copie d'écran

Compte Instagram - Copie d'écran
Compte Instagram - Copie d'écran

Les avait-il fermés où les autorités ont-elles demandé à Meta de les faire disparaître? Impossible à savoir. Dans les cas d’attaques terroristes, les autorités obtiennent des réponses extrêmement rapides des plateformes.

L’auteur de l’attaque n’est pas un inconnu des services de renseignement. Selon des sources policières citées par l’AFP, il faisait l’objet d’un suivi actif de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et avait été contrôlé la veille «sans qu’aucune infraction ne puisse lui être reprochée». «Il était sous écoute et faisait l’objet de surveillances physiques», «depuis cet été», a précisé cette source...

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Reflets avait déjà dressé le portrait de son frère aîné

La DGSI avait produit une note décrivant la mouvance radicalisée d'origine tchétchène en France dans le cadre de l'instruction de l'assassinat de Samuel Paty.

Profil Linkedin de Mohammed Mogouchkov - Copie d'écran

Le 16 octobre 2020, Abdoullakh Anzorov, un citoyen russe d'origine tchétchène âgé de 18ans décapitait Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine. Ce 13 octobre 2023, trois ans après, Mohammed Mogouchkov, fiché S, âgé d’une vingtaine d’années également d’origine tchétchène, a attaqué au couteau des professeurs du Lycée Carnot d’Arras. Dominique Bernard, professeur de français qui a tenté de s’interposer a été tué de plusieurs coups de couteau tandis qu’un agent du lycée et un autreenseignant ont été blessés mais sont désormais hors de danger.

Arrivé en France en 2008, Mohammed Mogouchkov était un ancien élève du lycée Carnot et avait, selon son profil Linkedin, obtenu un BTS sur les moteurs à combustion interne. Ses comptes Instagram et Facebook sont désormais inaccessibles.

Compte Facebook - Copie d'écran
Compte Facebook - Copie d'écran

Compte Instagram - Copie d'écran
Compte Instagram - Copie d'écran

Les avait-il fermés où les autorités ont-elles demandé à Meta de les faire disparaître? Impossible à savoir. Dans les cas d’attaques terroristes, les autorités obtiennent des réponses extrêmement rapides des plateformes.

L’auteur de l’attaque n’est pas un inconnu des services de renseignement. Selon des sources policières citées par l’AFP, il faisait l’objet d’un suivi actif de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et avait été contrôlé la veille «sans qu’aucune infraction ne puisse lui être reprochée». «Il était sous écoute et faisait l’objet de surveillances physiques», «depuis cet été», a précisé cette source...

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Deux salariés de Nexa/Amesys discutaient de faire sauter, littéralement, le rédacteur en chef de notre journal

Dans un échange saisi par la justice, deux salariés d'Amesys/Nexa évoquent une filature, l’identification du véhicule et de l’adresse du rédacteur en chef de Reflets et l’idée d’y poser un bombe. Le dossier judiciaire portant sur « une complicité de torture ou acte de barbarie, traitements inhumains et dégradants » n'a pas empêché l'exfiltration de deux anciens d’Amesys vers l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI). Un message clair envoyé par l'Etat français...

Amesys/Nexa - © Reflets - CC

Ce n’est pas la première fois que les membres de Reflets sont menacés de mort. Mais par des salariés d'une société sur laquelle nous enquêtons, si. Ce 6 mai 2014, Nicolas Deckmyn et Renaud Roques échangent par messagerie Skype. Ils ne s’en doutent pas, mais leur conversation va être versée au dossier judiciaire tentaculaire et interminable qui pèse sur la société Amesys, devenue Nexa et Advanced systems (AMES), une affaire initiée par Reflets en 2011 (lire notre tout premier article) et dont ils sont des employés essentiels.

Renaud Roques et Nicolas Deckmyn - © Reflets
Renaud Roques et Nicolas Deckmyn - Reflets

La Justice soupçonne l’entreprise de «complicité de torture ou acte de barbarie, traitements inhumains et dégradants». Plusieurs dirigeants ont été mis en examen ou placés sous le statut de témoin assisté. En 2011, Reflets avait dévoilé la vente par la société qui s’appelait encore Amesys, d’un système permettant d’intercepter toutes les communications passant par Internet à la Libye de Kadhafi.

Mieux, l’interface commerciale d’Amesys en Libye était Abdallah Senoussi, beau frère du «guide suprême» et accessoirement condamné en France par contumace pour terrorisme dans le cadre de l’explosion d’un DC10 de la compagnie UTA au dessus du Ténéré au Niger, qui a fait 170 morts dont 54 français.

Photo de la carcasse du DC10 d'UTA - D.R.
Photo de la carcasse du DC10 d'UTA - D.R.

Le scandale lié aux ventes de ce produit à la Libye, ainsi qu’à d’autres pays, ce que nous avons également révélé, a poussé la société à changer de nom. Elle deviendra...

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Deux salariés de Nexa/Amesys discutaient de faire sauter, littéralement, le rédacteur en chef de notre journal

Dans un échange saisi par la justice, deux salariés d'Amesys/Nexa évoquent une filature, l’identification du véhicule et de l’adresse du rédacteur en chef de Reflets et l’idée d’y poser un bombe. Le dossier judiciaire portant sur « une complicité de torture ou acte de barbarie, traitements inhumains et dégradants » n'a pas empêché l'exfiltration de deux anciens d’Amesys vers l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI). Un message clair envoyé par l'Etat français...

Amesys/Nexa - © Reflets - CC

Ce n’est pas la première fois que les membres de Reflets sont menacés de mort. Mais par des salariés d'une société sur laquelle nous enquêtons, si. Ce 6 mai 2014, Nicolas Deckmyn et Renaud Roques échangent par messagerie Skype. Ils ne s’en doutent pas, mais leur conversation va être versée au dossier judiciaire tentaculaire et interminable qui pèse sur la société Amesys, devenue Nexa et Advanced systems (AMES), une affaire initiée par Reflets en 2011 (lire notre tout premier article) et dont ils sont des employés essentiels.

Renaud Roques et Nicolas Deckmyn - © Reflets
Renaud Roques et Nicolas Deckmyn - Reflets

La Justice soupçonne l’entreprise de «complicité de torture ou acte de barbarie, traitements inhumains et dégradants». Plusieurs dirigeants ont été mis en examen ou placés sous le statut de témoin assisté. En 2011, Reflets avait dévoilé la vente par la société qui s’appelait encore Amesys, d’un système permettant d’intercepter toutes les communications passant par Internet à la Libye de Kadhafi.

Mieux, l’interface commerciale d’Amesys en Libye était Abdallah Senoussi, beau frère du «guide suprême» et accessoirement condamné en France par contumace pour terrorisme dans le cadre de l’explosion d’un DC10 de la compagnie UTA au dessus du Ténéré au Niger, qui a fait 170 morts dont 54 français.

Photo de la carcasse du DC10 d'UTA - D.R.
Photo de la carcasse du DC10 d'UTA - D.R.

Le scandale lié aux ventes de ce produit à la Libye, ainsi qu’à d’autres pays, ce que nous avons également révélé, a poussé la société à changer de nom. Elle deviendra...

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Un déjeuner sur commande vaudrait entre 10.000 et 25.000 euros

Le député Hubert Julien-Laferrière et le journaliste de BFMTV Rachid M’Barki n’auraient pas été les seuls à avoir été pris dans les filets du lobbyistes. Jean-Pierre Duthion se vante d’avoir des connexions jusqu’à la présidence de la République. Reflets a eu accès à ses confessions..

Jean-Pierre Duthion sur son site Internet - Copie d'écran

Rebondissement dans l’affaire de Jean-Pierre Duthion? Alors que le Parquet national financier a perquisitionné au Palais Bourbon et au domicile du lobbyiste, l’affaire pourrait prendre une nouvelle ampleur. Car le lobbyiste se vante d’avoir vendu des accès à l’Elysée.

Selon Le Monde,Le Palais-Bourbon a reçu la visite des pandores mercredi 27septembre.Une perquisition menée dans le cadre d’une procédure ouverte par le Parquet national financier (PNF) pour trafic d’influence, corruption d’agent public et corruption privée. Elle visait le député Hubert Julien-Laferrière (Génération Ecologie). Mediapart avait révélé que Jean-Pierre Duthion avait obtenu du député qu’il se lance, devant les caméras de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale en février2022, dansun plaidoyer en faveur du LimoCoin, une cryptomonnaie crée par un homme d’affaires camerounais accusé d’escroqueries. Jean-Pierre Duthion a également fait l’objet d’une perquisition dans le cadre de la même affaire.

Le lobbyiste avait été au centre de toutes les attentions lorsque le collectif Forbidden Stories avait révélé qu’il avait obtenu du journaliste de BFMTV Rachid M’Barki que ce dernier diffuse des sujets non validés par la rédaction en chef et qui étaient intéressants pour les clients du lobbyiste.

Mardi 3 septembre, le dossier a été étendu à des soupçons d’ingérence du Quatar (l'un des clients de Jean-Pierre Duthion) dans la politiques et des médias français. Le lobbyste a été placé...

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Un déjeuner sur commande vaudrait entre 10.000 et 25.000 euros

Le député Hubert Julien-Laferrière et le journaliste de BFMTV Rachid M’Barki n’auraient pas été les seuls à avoir été pris dans les filets du lobbyistes. Jean-Pierre Duthion se vante d’avoir des connexions jusqu’à la présidence de la République. Reflets a eu accès à ses confessions..

Jean-Pierre Duthion sur son site Internet - Copie d'écran

Rebondissement dans l’affaire de Jean-Pierre Duthion? Alors que le Parquet national financier a perquisitionné au Palais Bourbon et au domicile du lobbyiste, l’affaire pourrait prendre une nouvelle ampleur. Car le lobbyiste se vante d’avoir vendu des accès à l’Elysée.

Selon Le Monde,Le Palais-Bourbon a reçu la visite des pandores mercredi 27septembre.Une perquisition menée dans le cadre d’une procédure ouverte par le Parquet national financier (PNF) pour trafic d’influence, corruption d’agent public et corruption privée. Elle visait le député Hubert Julien-Laferrière (Génération Ecologie). Mediapart avait révélé que Jean-Pierre Duthion avait obtenu du député qu’il se lance, devant les caméras de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale en février2022, dansun plaidoyer en faveur du LimoCoin, une cryptomonnaie crée par un homme d’affaires camerounais accusé d’escroqueries. Jean-Pierre Duthion a également fait l’objet d’une perquisition dans le cadre de la même affaire.

Le lobbyiste avait été au centre de toutes les attentions lorsque le collectif Forbidden Stories avait révélé qu’il avait obtenu du journaliste de BFMTV Rachid M’Barki que ce dernier diffuse des sujets non validés par la rédaction en chef et qui étaient intéressants pour les clients du lobbyiste.

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Drahi tente de minimiser l’influence de Pereira sur le groupe

Patrick Drahi propriétaire d’Altice (SFR, BFM…) essaie de minimiser l’importance de l’homme d'affaires Armando Pereira mis en examen pour des malversations. Pourtant selon des documents issus des DrahiLeaks, Altice lui doit 1,3 milliards d’euros.

Patrick Drahi et Armando Pereira, les (anciens ?) meilleurs amis du monde - © Caroline Varon

Le groupe Altice, propriétaire de plusieurs sociétés de télécom dont SFR est dans la tourmente. Au creux de l’été, la justice portugaise plaçait en détention, Armando Pereira, l’homme avec qui Patrick Drahi a construit son empire. Il a depuis été relâché mais demeure assigné à résidence et mis en examen dans le cadre d’une affaire portant sur 11 délits de corruption et de blanchiment d’argent.

Drahi prend immédiatement ses distances. Pereira n’était pas un proche, tout juste une connaissance. «Cette affaire a été un choc et une déception. Je me sens trahiet trompé.Si les suspicions du fisc se révèlent vraies, cela voudrait dire qu'un petit groupe d'individus a caché ses actions et profité de certaines de nos acquisitions au détriment d'Altice et de ma réputation.», explique-t-il aux créanciers cet été. Il laisse aussi entendre que la procédure n’aurait aucune incidence sur le groupe. Mais la stratégie de communication ne prend pas et Patrick Drahi est contraint de changer son fusil d’épaule. Il est prêt à vendre les bijoux de famille : le pôle médias, une partie du capital de SFR ou de l’opérateur portugais Meo seraient sur le marché… Visiblement, les créanciers que le milliardaire a réunis trois fois dans l’été ont fait passer un message clair : il faut vendre pour désendetter le groupe, sinon il sera vendu à la découpe dans des conditions moins favorables.

Selon nos calculs basés sur des documents internes, les DrahiLeaks, la dette cumulée du groupe Altice...

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Drahi tente de minimiser l’influence de Pereira sur le groupe

Patrick Drahi propriétaire d’Altice (SFR, BFM…) essaie de minimiser l’importance de l’homme d'affaires Armando Pereira mis en examen pour des malversations. Pourtant selon des documents issus des DrahiLeaks, Altice lui doit 1,3 milliards d’euros.

Patrick Drahi et Armando Pereira, les (anciens ?) meilleurs amis du monde - © Caroline Varon

Le groupe Altice, propriétaire de plusieurs sociétés de télécom dont SFR est dans la tourmente. Au creux de l’été, la justice portugaise plaçait en détention, Armando Pereira, l’homme avec qui Patrick Drahi a construit son empire. Il a depuis été relâché mais demeure assigné à résidence et mis en examen dans le cadre d’une affaire portant sur 11 délits de corruption et de blanchiment d’argent.

Drahi prend immédiatement ses distances. Pereira n’était pas un proche, tout juste une connaissance. «Cette affaire a été un choc et une déception. Je me sens trahiet trompé.Si les suspicions du fisc se révèlent vraies, cela voudrait dire qu'un petit groupe d'individus a caché ses actions et profité de certaines de nos acquisitions au détriment d'Altice et de ma réputation.», explique-t-il aux créanciers cet été. Il laisse aussi entendre que la procédure n’aurait aucune incidence sur le groupe. Mais la stratégie de communication ne prend pas et Patrick Drahi est contraint de changer son fusil d’épaule. Il est prêt à vendre les bijoux de famille : le pôle médias, une partie du capital de SFR ou de l’opérateur portugais Meo seraient sur le marché… Visiblement, les créanciers que le milliardaire a réunis trois fois dans l’été ont fait passer un message clair : il faut vendre pour désendetter le groupe, sinon il sera vendu à la découpe dans des conditions moins favorables.

Selon nos calculs basés sur des documents internes, les DrahiLeaks, la dette cumulée du groupe Altice...

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A voir et à ne pas voir

Il vous reste du temps ? Vous avez toujours les moyens de payer votre abonnement au vidéo-club ? Voici quelques films, séries et (nouveauté) quelques bandes dessinées qui valent le coup, ou pas...

Los amantes del circulo polar de Carlos Medem - Copie d'écran

Invasion 2021

La saison 2 vient de commencer. Allez vite louer la première saison dans votre vidéo-club préféré. Les auteurs avancent à un rythme très lent ce qui nous permet de découvrir en profondeur les personnages. Sans spoiler, le dialogue entre l’astronaute Hinata et son amie Mitsuki au début de l’épisode 9 de la première saison est un petit bijou de poésie. Une déclaration d’amour pleine d’étoiles (et de David Bowie).

Secret Invasion

Ce n’est pas la peine. Quand elles sont secrètes, les invasions sont nulles.

Full Circle

N’est pas Carlos Medem qui veut. Voilà qui nous donne l’occasion de vous engager à regarder les films de ce réalisateur espagnol qui a un don poétique pour raconter les cercles qui composent nos vies : les gens se croisent et se recroisent, parfois sans le savoir (voir par exemple Los amantes del circulo polar). Full Circle essaye de faire ce genre de chose et rate lamentablement.

Warrior

La saison 3 vient de s’achever. Warrior réhabilite les combats d’arts martiaux façon Bruce Lee en projetant tout ça dans un San Francisco de la fin du XIXème siècle. On n’y croit pas un instant, mais c’est rigolo et détendant.

Cashback 2006

Largué par sa copine, Ben se fait embaucher pour travailler de nuit car il est devenu insomniaque en raison de cette rupture difficile. Tout à ses insomnies et écrasé par des heures qui s’écoulent particulièrement lentement la nuit, le voici capable de suspendre le temps. On le découvre utilisant les clientes comme modèles pour...

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A voir et à ne pas voir

Il vous reste du temps ? Vous avez toujours les moyens de payer votre abonnement au vidéo-club ? Voici quelques films, séries et (nouveauté) quelques bandes dessinées qui valent le coup, ou pas...

Los amantes del circulo polar de Carlos Medem - Copie d'écran

Invasion 2021

La saison 2 vient de commencer. Allez vite louer la première saison dans votre vidéo-club préféré. Les auteurs avancent à un rythme très lent ce qui nous permet de découvrir en profondeur les personnages. Sans spoiler, le dialogue entre l’astronaute Hinata et son amie Mitsuki au début de l’épisode 9 de la première saison est un petit bijou de poésie. Une déclaration d’amour pleine d’étoiles (et de David Bowie).

Secret Invasion

Ce n’est pas la peine. Quand elles sont secrètes, les invasions sont nulles.

Full Circle

N’est pas Carlos Medem qui veut. Voilà qui nous donne l’occasion de vous engager à regarder les films de ce réalisateur espagnol qui a un don poétique pour raconter les cercles qui composent nos vies : les gens se croisent et se recroisent, parfois sans le savoir (voir par exemple Los amantes del circulo polar). Full Circle essaye de faire ce genre de chose et rate lamentablement.

Warrior

La saison 3 vient de s’achever. Warrior réhabilite les combats d’arts martiaux façon Bruce Lee en projetant tout ça dans un San Francisco de la fin du XIXème siècle. On n’y croit pas un instant, mais c’est rigolo et détendant.

Cashback 2006

Largué par sa copine, Ben se fait embaucher pour travailler de nuit car il est devenu insomniaque en raison de cette rupture difficile. Tout à ses insomnies et écrasé par des heures qui s’écoulent particulièrement lentement la nuit, le voici capable de suspendre le temps. On le découvre utilisant les clientes comme modèles pour...

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Mision impossible ?

Le ministre délégué chargé du Renouveau démocratique et porte-parole du gouvernement a indiqué en conférence de presse être disponible pour parler du cas d'Ariane Lavrilleux et de la presse en général. Alors que vont s'ouvrir des États généraux de l’information, les attaques contre la presse, dont Reflets a été l'une des victimes, se multiplient. Celles-ci touchent évidemment la Démocratie. Olivier Véran tiendra-t-il sa parole ?

Appel à un rassemblement hier place de la République pour protester contre la garde à vue de Ariane Lavrilleux. - D.R.

Ariane Lavrilleux, journaliste pour Disclose vient de passer 39 heures en garde à vue. Un juge enquête sur ses articles qui révélaient des ventes d'armes françaises à des dictatures et tout particulièrement, l'aide apportée par la France au maréchal Al-Sissi. La DGSI a perquisitionné son domicile pendant une dizaine d'heures. C'est une attaque frontale de l'État contre le journalisme d'investigation qui contourne, encore une fois, la loi sur la presse. C'est Disclose en tant qu'éditeur qui aurait dû être poursuivi et non pas la journaliste auteur des articles.

En conférence de presse, après le conseil des ministres, Mediapart a interrogé Olivier Véran, ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, porte-parole du gouvernement sur cette garde à vue.

Le ministre a botté en touche. Selon lui, une conférence de presse du porte-parole du gouvernement n'est pas le lieu pour lui poser des questions. Allez comprendre.

Mais il a proposé que Mediapart l'invite pour discuter de ce sujet : « Si vous m'invitez, je veux bien vous répondre. Je ne refuse pas de vous parler, je viendrai avec plaisir. ».

Reflets a pris au mot le ministre et a lancé une invitation. Car la liberté de la presse est un outil essentiel de la Démocratie. La presse, lorsqu'elle est libre d'exercer son rôle est un moyen donné aux citoyens d'exercer leur rôle démocratique de manière éclairée.

Les procédures bâillon se succèdent, en contournant...

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Mision impossible ?

Le ministre délégué chargé du Renouveau démocratique et porte-parole du gouvernement a indiqué en conférence de presse être disponible pour parler du cas d'Ariane Lavrilleux et de la presse en général. Alors que vont s'ouvrir des États généraux de l’information, les attaques contre la presse, dont Reflets a été l'une des victimes, se multiplient. Celles-ci touchent évidemment la Démocratie. Olivier Véran tiendra-t-il sa parole ?

Appel à un rassemblement hier place de la République pour protester contre la garde à vue de Ariane Lavrilleux. - D.R.

Ariane Lavrilleux, journaliste pour Disclose vient de passer 39 heures en garde à vue. Un juge enquête sur ses articles qui révélaient des ventes d'armes françaises à des dictatures et tout particulièrement, l'aide apportée par la France au maréchal Al-Sissi. La DGSI a perquisitionné son domicile pendant une dizaine d'heures. C'est une attaque frontale de l'État contre le journalisme d'investigation qui contourne, encore une fois, la loi sur la presse. C'est Disclose en tant qu'éditeur qui aurait dû être poursuivi et non pas la journaliste auteur des articles.

En conférence de presse, après le conseil des ministres, Mediapart a interrogé Olivier Véran, ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, porte-parole du gouvernement sur cette garde à vue.

Le ministre a botté en touche. Selon lui, une conférence de presse du porte-parole du gouvernement n'est pas le lieu pour lui poser des questions. Allez comprendre.

Mais il a proposé que Mediapart l'invite pour discuter de ce sujet : « Si vous m'invitez, je veux bien vous répondre. Je ne refuse pas de vous parler, je viendrai avec plaisir. ».

Reflets a pris au mot le ministre et a lancé une invitation. Car la liberté de la presse est un outil essentiel de la Démocratie. La presse, lorsqu'elle est libre d'exercer son rôle est un moyen donné aux citoyens d'exercer leur rôle démocratique de manière éclairée.

Les procédures bâillon se succèdent, en contournant...

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Coupe du monde Rugby et JO 2024 en France : le nouvel eldorado des entreprises techno-sécuritaires

Alors que la coupe du monde de rugby et les JO sont prétexte à des expérimentations en termes de surveillance, le pays se couvre depuis longtemps de "capteurs". Les smart cities ne sont en réalité que des safe city. La surveillance a pris le pas. D'ailleurs, le chiffre d'affaires du secteur explose. Revue des outils les plus répandus.

La surveillance vue par Midjourney - CC

Le débat sur la vidéosurveillance algorithmique (VSA), qui a largement monopolisé l’attention ces derniers mois, a pour effet d’éclipser d’autres logiciels de surveillance qui se déploient plus discrètement dans l’espace public. D’autre part, l’infrastructure physique et ses nombreux capteurs qui composent désormais les villes connectées permettent aux éditeurs de logiciels de venir enrichir une offre sécuritaire devenue stratégique pour l’économie française (34 milliards de CA en 2016 soit 1,5 % du PIB ). Or des millions de touristes et de spectateurs du monde entier afflueront en France, en l’espace de quelques semaines, pour assister à la coupe du monde de rugby 2023 et aux JO 2024. Un nouveau défi pour le ministère de l’Intérieur. Une fabuleuse opportunité pour l’industrie sécuritaire.

Si des lois (1) sont venues très récemment et partiellement encadrer l’usage des technologies dites « d’aide à la décision », elles ne doivent pas faire oublier qu’elles sont utilisées depuis des années par les forces de l’ordre. Les dernières améliorations techniques et industrielles dans le domaine de l’intelligence artificielle ont non seulement permis de voir émerger de nouveaux logiciels de surveillance, d’améliorer l’efficience de ceux déjà existants, mais surtout de créer une complémentarité technique entres elles.

Petit tour d’horizon d’un écosystème technologique et sécuritaire censé resserrer le quadrillage policier au travers de trois logiciels qui analysent nos comportements...

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Coupe du monde Rugby et JO 2024 en France : le nouvel eldorado des entreprises techno-sécuritaires

Alors que la coupe du monde de rugby et les JO sont prétexte à des expérimentations en termes de surveillance, le pays se couvre depuis longtemps de "capteurs". Les smart cities ne sont en réalité que des safe city. La surveillance a pris le pas. D'ailleurs, le chiffre d'affaires du secteur explose. Revue des outils les plus répandus.

La surveillance vue par Midjourney - CC

Le débat sur la vidéosurveillance algorithmique (VSA), qui a largement monopolisé l’attention ces derniers mois, a pour effet d’éclipser d’autres logiciels de surveillance qui se déploient plus discrètement dans l’espace public. D’autre part, l’infrastructure physique et ses nombreux capteurs qui composent désormais les villes connectées permettent aux éditeurs de logiciels de venir enrichir une offre sécuritaire devenue stratégique pour l’économie française (34 milliards de CA en 2016 soit 1,5 % du PIB ). Or des millions de touristes et de spectateurs du monde entier afflueront en France, en l’espace de quelques semaines, pour assister à la coupe du monde de rugby 2023 et aux JO 2024. Un nouveau défi pour le ministère de l’Intérieur. Une fabuleuse opportunité pour l’industrie sécuritaire.

Si des lois (1) sont venues très récemment et partiellement encadrer l’usage des technologies dites « d’aide à la décision », elles ne doivent pas faire oublier qu’elles sont utilisées depuis des années par les forces de l’ordre. Les dernières améliorations techniques et industrielles dans le domaine de l’intelligence artificielle ont non seulement permis de voir émerger de nouveaux logiciels de surveillance, d’améliorer l’efficience de ceux déjà existants, mais surtout de créer une complémentarité technique entres elles.

Petit tour d’horizon d’un écosystème technologique et sécuritaire censé resserrer le quadrillage policier au travers de trois logiciels qui analysent nos comportements...

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Interview d'Antoine Glaser

Alors que les changements de régimes se multiplient sur le continent, Antoine Glaser, journaliste et Rédacteur en chef pendant trente ans de la revue « la Lettre du Continent », revient avec nous sur la situation au Gabon et au Niger. Deux pays qui ne laissent pas l'Élysée de marbre...

Le journaliste Antoine Glaser lors d'une table ronde à la Médiathèque d'Orléans le 27 février 2016 pendant le festival "Les Médiatiques" - O. Morand - Wikipedia - CC BY-SA 4.0

Reflets : L’Afrique a été secouée par des coups d’État à répétition : Mali, Niger, Gabon... Comment analysez-vous cela ?

Antoine Glaser : Ces putschs ont une résonance et des motivations différentes. Au Gabon, c’est une révolution de palais, au Niger, c’est le renversement d’un président légitimement élu. Les situations n’ont rien à voir et n’ont aucun lien entre elles.

Comment décryptez-vous ce qui s’est passé au Gabon ?

Fondamentalement, c’est un problème avec le chef de la garde présidentielle et au sein de la famille Bongo. Ce coup d’état ne signe pas forcément la fin du clan Bongo. Pour comprendre ce qui se passe, il faut remonter à 2018 et l’accident vasculaire cérébral d’Ali Bongo. La conséquence a été que sa femme Sylvia et son fils Noureddin ont pris une place très importante dans la gestion des affaires. Le général Brice Oligui Nguema, chef de la garde républicaine, savait que ces deux membres du clan Bongo voulaient se séparer de lui, et il a pris les devants.

Officiellement, Ali Bongo venait d’être réélu…

Tout le monde sait que les élections ont été truquées. Comme après la dernière élection de Bongo en 2016, la période post-électorale allait être compliquée. Ali Bongo avait fait tirer sur l’opposition. Cela allait recommencer. Oligui Nguema a voulu éviter cela. Mais la famille Bongo n’est toujours pas loin. Le général Brice Oligui Nguema est lié à la sœur du président, Pascaline Bongo. Ce coup d’état signe en fait le retour au pouvoir des proches d’Omar Bongo...

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Interview d'Antoine Glaser

Alors que les changements de régimes se multiplient sur le continent, Antoine Glaser, journaliste et Rédacteur en chef pendant trente ans de la revue « la Lettre du Continent », revient avec nous sur la situation au Gabon et au Niger. Deux pays qui ne laissent pas l'Élysée de marbre...

Le journaliste Antoine Glaser lors d'une table ronde à la Médiathèque d'Orléans le 27 février 2016 pendant le festival "Les Médiatiques" - O. Morand - Wikipedia - CC BY-SA 4.0

Reflets : L’Afrique a été secouée par des coups d’État à répétition : Mali, Niger, Gabon... Comment analysez-vous cela ?

Antoine Glaser : Ces putschs ont une résonance et des motivations différentes. Au Gabon, c’est une révolution de palais, au Niger, c’est le renversement d’un président légitimement élu. Les situations n’ont rien à voir et n’ont aucun lien entre elles.

Comment décryptez-vous ce qui s’est passé au Gabon ?

Fondamentalement, c’est un problème avec le chef de la garde présidentielle et au sein de la famille Bongo. Ce coup d’état ne signe pas forcément la fin du clan Bongo. Pour comprendre ce qui se passe, il faut remonter à 2018 et l’accident vasculaire cérébral d’Ali Bongo. La conséquence a été que sa femme Sylvia et son fils Noureddin ont pris une place très importante dans la gestion des affaires. Le général Brice Oligui Nguema, chef de la garde républicaine, savait que ces deux membres du clan Bongo voulaient se séparer de lui, et il a pris les devants.

Officiellement, Ali Bongo venait d’être réélu…

Tout le monde sait que les élections ont été truquées. Comme après la dernière élection de Bongo en 2016, la période post-électorale allait être compliquée. Ali Bongo avait fait tirer sur l’opposition. Cela allait recommencer. Oligui Nguema a voulu éviter cela. Mais la famille Bongo n’est toujours pas loin. Le général Brice Oligui Nguema est lié à la sœur du président, Pascaline Bongo. Ce coup d’état signe en fait le retour au pouvoir des proches d’Omar Bongo...

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Reflets organise une enquête (anonyme) sur son lectorat

Nous vous invitons à répondre à une enquête qui nous permettra de connaître un peu mieux nos lecteurs, leurs besoins, leurs valeurs et leurs préférences. Elle est totalement anonyme et n'a pas été conçue pour recueillir des données personnelles.

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Reflets.info est actif depuis 2011. Certains parmi vous nous suivent depuis cette date. D’autres sont arrivés plus récemment. Nous ne savons rien de vous. C’était volontaire… Nous sommes sans doute le seul journal à ne rien collecter en matière de données personnelles sur nos lecteurs. C’est un positionnement éthique : nous ne monétisons pas nos abonnés et leurs données. Mais cela a des conséquences : nous ne savons pas ce qui vous intéresse ou ce qui ne vous plaît pas. C’est donc un frein pour nous car nous ne pouvons pas adapter nos contenus à vos envies. Nous allons continuer à ne pas accaparer vos données personnelles, mais nous aimerions, ponctuellement, apprendre à vous connaître et mieux comprendre ce qui vous plaît dans votre relation avec nous, ou pas.

Nous avons donc lancé la réalisation d’une enquête de lectorat qui respecte votre vie privée. Elle est hébergée par notre prestataire, l’agence Médianes et non pas par une plateforme.

Reflets.info, c’est avant tout un journal que nous avons voulu au service de ses lecteurs. Nous voulons vous apporter des informations qui vous permettront de faire des choix éclairés dans l’exercice de vos droits démocratiques. Nous ne sommes pas un 4ème pouvoir vengeur, nous sommes l'un des outils de la démocratie. Pour cela, nous réalisons de l’investigation et des articles de décryptage qui remettent en perspective les faits. Nous ne surfons sur aucun buzz, nous choisissons le temps long.

Vous êtes à peu près 1.300 à nous faire...

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Reflets organise une enquête (anonyme) sur son lectorat

Nous vous invitons à répondre à une enquête qui nous permettra de connaître un peu mieux nos lecteurs, leurs besoins, leurs valeurs et leurs préférences. Elle est totalement anonyme et n'a pas été conçue pour recueillir des données personnelles.

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Plongée dans le procès d'un marchand de sommeil à Montpellier, second volet.

Le procès des 5 et 6 septembre a mis en lumière les ficelles d'une exploitation ordinaire de la misère. La mise en accusation des marchands de sommeil de la tour Font del Rey, à Montpellier est un « aboutissement » pour les associations et certains habitants.

Répartition des lots dans la résidence Font del Rey dans le quartier de la Mosson à Montpellier

Côté accusation, on se bouscule : deux associations, la ville, l'ARS et douze familles. Pour tous les représenter, cinq avocats, tout ce beau monde mené par le procureur de la république. En face, sur le banc des accusés, sont poursuivis cinq individus et trois sociétés, défendus par huit avocats. Dès l'entame le ton est donné par la défense : l'accusation est « mal ficelée » obligeant la défense à « faire de la prospective ». « Tout cela pue l'instrumentalisation » assènera l'avocat de Dider Raymond, remonté. L'affaire est complexe et il y a tant de fils à démêler qu'il faut remonter dans le temps pour mieux l'appréhender.

Le SCI Foncière de Rénovation acquiert 82 appartements de l'immeuble « Font Del Rey » en août 2005. Elle s'est constituée pour l'occasion, un mois plus tôt, en juillet. Et dès cette époque, sont déjà présents les principaux personnages de l'histoire. Les trois quarts des actions vont à la SARL ALCINVEST, la société d'investissement des Bouruet-Aubertot, une famille parisienne connue (un aïeul a créé les premiers grands magasins). Un quart des parts sont attribuées à un certain Didier Raymond, présent sur le banc des accusés. La gestion de la SCI est confiée en novembre à Patrick Bolzer, connaissance de longue date d'André Bouruet-Aubertot qui prend au passage 25% des parts. Lui aussi est présent sur le banc des accusés.

Un duo à tout faire

Le procureur a...

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Plongée dans le procès d'un marchand de sommeil à Montpellier, second volet.

Le procès des 5 et 6 septembre a mis en lumière les ficelles d'une exploitation ordinaire de la misère. La mise en accusation des marchands de sommeil de la tour Font del Rey, à Montpellier est un « aboutissement » pour les associations et certains habitants.

Répartition des lots dans la résidence Font del Rey dans le quartier de la Mosson à Montpellier

Côté accusation, on se bouscule : deux associations, la ville, l'ARS et douze familles. Pour tous les représenter, cinq avocats, tout ce beau monde mené par le procureur de la république. En face, sur le banc des accusés, sont poursuivis cinq individus et trois sociétés, défendus par huit avocats. Dès l'entame le ton est donné par la défense : l'accusation est « mal ficelée » obligeant la défense à « faire de la prospective ». « Tout cela pue l'instrumentalisation » assènera l'avocat de Dider Raymond, remonté. L'affaire est complexe et il y a tant de fils à démêler qu'il faut remonter dans le temps pour mieux l'appréhender.

Le SCI Foncière de Rénovation acquiert 82 appartements de l'immeuble « Font Del Rey » en août 2005. Elle s'est constituée pour l'occasion, un mois plus tôt, en juillet. Et dès cette époque, sont déjà présents les principaux personnages de l'histoire. Les trois quarts des actions vont à la SARL ALCINVEST, la société d'investissement des Bouruet-Aubertot, une famille parisienne connue (un aïeul a créé les premiers grands magasins). Un quart des parts sont attribuées à un certain Didier Raymond, présent sur le banc des accusés. La gestion de la SCI est confiée en novembre à Patrick Bolzer, connaissance de longue date d'André Bouruet-Aubertot qui prend au passage 25% des parts. Lui aussi est présent sur le banc des accusés.

Un duo à tout faire

Le procureur a...

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Plongée dans le procès d'un marchand de sommeil à Montpellier, premier volet.

Aujourd'hui, 5 septembre 2023 s'ouvre au Tribunal judiciaire de Montpellier un procès au caractère exceptionnel. Il ouvre une fenêtre sur les magouilles autour du logement insalubre, sur l'exploitation des discriminations et de la misère. En toile de fond, le quartier populaire de la Paillade à Montpellier. Entre deux arrêts de tramway, l'immeuble Font del Rey.

La résidence Font del Rey dans le quartier de la Mosson à Montpellier - © Reflets

En 2015, l'association HabiterEnfin ouvre une permanence dans le centre social de la CAF dans le quartier de la Mosson, à Montpellier. L'association existe depuis 1998 et s'est donné pour mission de lutter contre les discriminations en matière de logement. Elle travaille sur le terrain, accompagnant chaque année des centaines de ménages dans leurs démarches et maintient un parc d'appartement en bail glissant, se portant ainsi garant pour des personnes ayant des difficultés financières. Elle a par ailleurs une approche plus systémique de la problématique et produit des guides ou effectue des séances de formation auprès des acteurs sociaux.

Peu de temps après l'ouverture de la permanence de la Mosson, une association de femmes du quartier, Tin Hinan, s'y présente pour demander de l'aide à la constitution de dossiers DALO. Plusieurs habitants de la résidence Font del Rey se sont plaint de l'état des logements. Marion Persil, qui travaille dans l'association depuis 2011 et s'occupe de la permanence, est étonnée par la similarité des profils : marocains souvent récemment arrivés en France, sur-occupation des appartements, loyers conséquents pour les surfaces habitées. Une première famille est accompagnée pour une médiation avec Didier Raymond, propriétaire et syndic de l'immeuble. À la demande d'HabiterEnfin d'effectuer les réparations sur une fuite d'eau qui traverse tout l'appartement, celui-ci rejette la faute sur...

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Plongée dans le procès d'un marchand de sommeil à Montpellier, premier volet.

Aujourd'hui, 5 septembre 2023 s'ouvre au Tribunal judiciaire de Montpellier un procès au caractère exceptionnel. Il ouvre une fenêtre sur les magouilles autour du logement insalubre, sur l'exploitation des discriminations et de la misère. En toile de fond, le quartier populaire de la Paillade à Montpellier. Entre deux arrêts de tramway, l'immeuble Font del Rey.

La résidence Font del Rey dans le quartier de la Mosson à Montpellier - © Reflets

En 2015, l'association HabiterEnfin ouvre une permanence dans le centre social de la CAF dans le quartier de la Mosson, à Montpellier. L'association existe depuis 1998 et s'est donné pour mission de lutter contre les discriminations en matière de logement. Elle travaille sur le terrain, accompagnant chaque année des centaines de ménages dans leurs démarches et maintient un parc d'appartement en bail glissant, se portant ainsi garant pour des personnes ayant des difficultés financières. Elle a par ailleurs une approche plus systémique de la problématique et produit des guides ou effectue des séances de formation auprès des acteurs sociaux.

Peu de temps après l'ouverture de la permanence de la Mosson, une association de femmes du quartier, Tin Hinan, s'y présente pour demander de l'aide à la constitution de dossiers DALO. Plusieurs habitants de la résidence Font del Rey se sont plaint de l'état des logements. Marion Persil, qui travaille dans l'association depuis 2011 et s'occupe de la permanence, est étonnée par la similarité des profils : marocains souvent récemment arrivés en France, sur-occupation des appartements, loyers conséquents pour les surfaces habitées. Une première famille est accompagnée pour une médiation avec Didier Raymond, propriétaire et syndic de l'immeuble. À la demande d'HabiterEnfin d'effectuer les réparations sur une fuite d'eau qui traverse tout l'appartement, celui-ci rejette la faute sur...

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Quand l'extrême-droite infiltre le réseau

Organiser des ratonnades, recruter de nouveaux militants, ou simplement propager du racisme. Les boucles Telegram sont devenues un outil incontournable pour les groupuscules et influenceurs d'extrême-droite, qui utilisent cette plateforme pour entretenir des liens au sein de la fachosphère, mais aussi avec des acteurs internationaux.

parfois sous couvert d'humour, parfois de manière très claire, la haine se diffuse sans filtres - © Reflets

Reflets a identifié plus d’une soixantaine de boucles Telegram actives qui partagent des liens directs ou indirects avec la majorité des formations d'extrême-droite françaises. Des groupes comme le GUD, Les Nationalistes, Tenesoun, Auctorum, Luminis, dont les medias on relaté ces derniers mois les actions violentes lors des manifestations contre la réforme des retraites, ou leurs actions anti-migrants et anti-LGBT. Ces boucles d’extrême-droite sont accessibles au public, factuellement fascistes, axées sur la protection de la culture européenne, le suprémacisme blanc et pour une partie le néonazisme.

Dans ce nuage numérique, une trentaine de ces boucles, sous couvert d’ironie, de blagues, ou de la banalité du mal, cherchent à polariser la société en alimentant les pires sentiments islamophobes, négrophobes et antisémites. Ces canaux Telegram, actifs parfois pendant des années, produisent un flux de messages colossal, sans censure, consolidant ainsi un réseau de centaines de milliers d'abonnés, où le fruit de leur haine finit par prendre forme avant de se matérialiser dans le monde réel.

Telegram, le paradis de l'extrémisme

Telegram est une application de messagerie instantanée qui suscite autant d'éloges que de controverses. Lancée en 2013 par les frères Nikolai et Pavel Durov, elle s'est rapidement imposée comme une alternative aux autres plateformes de messagerie comme Messenger ou Whatsapp.

Sur le papier, grâce au chiffrement de bout en bout, les...

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Quand l'extrême-droite infiltre le réseau

Organiser des ratonnades, recruter de nouveaux militants, ou simplement propager du racisme. Les boucles Telegram sont devenues un outil incontournable pour les groupuscules et influenceurs d'extrême-droite, qui utilisent cette plateforme pour entretenir des liens au sein de la fachosphère, mais aussi avec des acteurs internationaux.

parfois sous couvert d'humour, parfois de manière très claire, la haine se diffuse sans filtres - © Reflets

Reflets a identifié plus d’une soixantaine de boucles Telegram actives qui partagent des liens directs ou indirects avec la majorité des formations d'extrême-droite françaises. Des groupes comme le GUD, Les Nationalistes, Tenesoun, Auctorum, Luminis, dont les medias on relaté ces derniers mois les actions violentes lors des manifestations contre la réforme des retraites, ou leurs actions anti-migrants et anti-LGBT. Ces boucles d’extrême-droite sont accessibles au public, factuellement fascistes, axées sur la protection de la culture européenne, le suprémacisme blanc et pour une partie le néonazisme.

Dans ce nuage numérique, une trentaine de ces boucles, sous couvert d’ironie, de blagues, ou de la banalité du mal, cherchent à polariser la société en alimentant les pires sentiments islamophobes, négrophobes et antisémites. Ces canaux Telegram, actifs parfois pendant des années, produisent un flux de messages colossal, sans censure, consolidant ainsi un réseau de centaines de milliers d'abonnés, où le fruit de leur haine finit par prendre forme avant de se matérialiser dans le monde réel.

Telegram, le paradis de l'extrémisme

Telegram est une application de messagerie instantanée qui suscite autant d'éloges que de controverses. Lancée en 2013 par les frères Nikolai et Pavel Durov, elle s'est rapidement imposée comme une alternative aux autres plateformes de messagerie comme Messenger ou Whatsapp.

Sur le papier, grâce au chiffrement de bout en bout, les...

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Le coup de maître de Justine Triet

Dans son dernier film, Palme d'or 2023 au festival de Cannes, la réalisatrice confirme son absolue maîtrise de l'art du scénario et de la direction d'acteurs.

Affiche du film - D.R.

Au commencement était un cadavre. Il gît sur le sol neigeux auréolé de rouge. La victime a-t-elle chuté d'un des étages de son chalet ou bien a-t-elle été assassinée ? C'est la question posée tout au long de ce dernier opus de Justine Triet magistralement mené, « anatomie d’une chute ». La réalisatrice parvient en effet à maintenir le suspense sur l'issue d'une affaire qui dévoile peu à peu ses zones d'ombre dans un procès d'assise qui occupe les trois quarts du film.

Pour autant l'ennui ne guette pas le spectateur grâce au jeu subtil des acteurs tout en finesse et en ambiguïté, à commencer par une Sandra Hüller hiératique, dont on ne sait si on doit la plaindre ou l'accabler tant elle parvient à instiller le doute sur sa responsabilité dans ce drame. Doute que semble partager son conseil à la crinière poivre et sel : un formidable Swann Arlaud, dont la pugnacité dans la défense de son amie cliente n'est pas étrangère à cet amour mêlé de fascination qu'il lui porte.

Dans la catégorie des acteurs virtuoses, mention spéciale aussi à Antoine Reinartz dans le rôle d'un avocat général intraitable qui exécute son accusation telle une danse de la mort qui n'attend - sans mauvais jeu de mots - que son coup de grâce !

Enfin, le film ne serait pas ce qu'il est sans la prestation remarquable du fils, le jeune Milo Machado Graner, premier témoin de la scène initiale. Sa cécité partielle, cause d'une grande partie des tourments...

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Le coup de maître de Justine Triet

Dans son dernier film, Palme d'or 2023 au festival de Cannes, la réalisatrice confirme son absolue maîtrise de l'art du scénario et de la direction d'acteurs.

Affiche du film - D.R.

Au commencement était un cadavre. Il gît sur le sol neigeux auréolé de rouge. La victime a-t-elle chuté d'un des étages de son chalet ou bien a-t-elle été assassinée ? C'est la question posée tout au long de ce dernier opus de Justine Triet magistralement mené, « anatomie d’une chute ». La réalisatrice parvient en effet à maintenir le suspense sur l'issue d'une affaire qui dévoile peu à peu ses zones d'ombre dans un procès d'assise qui occupe les trois quarts du film.

Pour autant l'ennui ne guette pas le spectateur grâce au jeu subtil des acteurs tout en finesse et en ambiguïté, à commencer par une Sandra Hüller hiératique, dont on ne sait si on doit la plaindre ou l'accabler tant elle parvient à instiller le doute sur sa responsabilité dans ce drame. Doute que semble partager son conseil à la crinière poivre et sel : un formidable Swann Arlaud, dont la pugnacité dans la défense de son amie cliente n'est pas étrangère à cet amour mêlé de fascination qu'il lui porte.

Dans la catégorie des acteurs virtuoses, mention spéciale aussi à Antoine Reinartz dans le rôle d'un avocat général intraitable qui exécute son accusation telle une danse de la mort qui n'attend - sans mauvais jeu de mots - que son coup de grâce !

Enfin, le film ne serait pas ce qu'il est sans la prestation remarquable du fils, le jeune Milo Machado Graner, premier témoin de la scène initiale. Sa cécité partielle, cause d'une grande partie des tourments...

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De la bombe bébé ?

Difficile de passer à côté de ces deux blockbusters des vacances – toujours à l’affiche – qui n’ont a priori pas beaucoup de points communs. A priori seulement…

Le match du siècle ? De la décennie ? de l'année ? Euh... Du mois ?

C’était la bataille de cet été ! Qui de Barbie ou d’Oppenheimer remporterait la victoire ? Ne nous y trompons pas, cette joute est aussi crédible que l’hypothétique combat de MMA entre Zuckerberg et Musk…

Cela fait bien longtemps que les apôtres du capitalisme surjouent le conflit pour en faire un argument marketing. Et cela n’a pas loupé avec les deux films les plus visionnés du moment. Ils cartonnent car ils répondent à la promesse de savant dosage d’émotions, de suspense et de rebondissements.

Certes, les deux derniers items sont relativement limités dans l’opus de Greta Gerwig sur la poupée préférée des petites filles. Mais tout de même, ne soyons pas chiens ! Nous sommes tenus a minima en haleine.

Pensez-vous donc : Barbie, pourra-t-elle survivre à sa crise existentielle consécutive à sa confrontation au « monde réel » ?

Confrontation qui engendre, du côté de Ken, de curieuses prétentions patriarcales que la bimbo plastifiée devra par-là même combattre…

Le monde merveilleux de Mattel est soumis à d’énormes secousses qui pourraient bientôt avoir raison de ce rêve aseptisé. Quand les idéaux, même illusoires, sont menacés, tout doit être mis en œuvre pour les préserver.

Les agents du projet Manhattan, J. Robert Oppenheimer en tête, le savent parfaitement. L'arme nucléaire ne peut pas être du côté de l’ennemi, mais bien de celui des chantres du monde libre.

Mais on ne joue pas impunément avec le feu… Nolan parvient parfaitement à rendre compte des ambiguïtés de...

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De la bombe bébé ?

Difficile de passer à côté de ces deux blockbusters des vacances – toujours à l’affiche – qui n’ont a priori pas beaucoup de points communs. A priori seulement…

Le match du siècle ? De la décennie ? de l'année ? Euh... Du mois ?

C’était la bataille de cet été ! Qui de Barbie ou d’Oppenheimer remporterait la victoire ? Ne nous y trompons pas, cette joute est aussi crédible que l’hypothétique combat de MMA entre Zuckerberg et Musk…

Cela fait bien longtemps que les apôtres du capitalisme surjouent le conflit pour en faire un argument marketing. Et cela n’a pas loupé avec les deux films les plus visionnés du moment. Ils cartonnent car ils répondent à la promesse de savant dosage d’émotions, de suspense et de rebondissements.

Certes, les deux derniers items sont relativement limités dans l’opus de Greta Gerwig sur la poupée préférée des petites filles. Mais tout de même, ne soyons pas chiens ! Nous sommes tenus a minima en haleine.

Pensez-vous donc : Barbie, pourra-t-elle survivre à sa crise existentielle consécutive à sa confrontation au « monde réel » ?

Confrontation qui engendre, du côté de Ken, de curieuses prétentions patriarcales que la bimbo plastifiée devra par-là même combattre…

Le monde merveilleux de Mattel est soumis à d’énormes secousses qui pourraient bientôt avoir raison de ce rêve aseptisé. Quand les idéaux, même illusoires, sont menacés, tout doit être mis en œuvre pour les préserver.

Les agents du projet Manhattan, J. Robert Oppenheimer en tête, le savent parfaitement. L'arme nucléaire ne peut pas être du côté de l’ennemi, mais bien de celui des chantres du monde libre.

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Le collectif « Sauvons le vrai camping » monte au créneau

Depuis février 2023, le collectif « Sauvons le vrai camping » alerte l’opinion publique face à la diminution des emplacements nus destinés aux tentes, camping-cars et caravanes. Selon lui, il est primordial d’instaurer une part raisonnable de ces emplacements pour que les campings ne se transforment pas uniquement en parcs de mobilhomes.

Photographie du camping de l’Iscle De Prelles dans les Hautes Alpes - Olivier Lemercier/Collectif Sauvons le vrai camping

Depuis deux ans et demi, Olivier Lemercier et sa femme gèrent le camping de l’Iscle de Prelles dans les Hautes Alpes. En dialoguant avec des campeurs et en étudiant les chiffres de la FNHPA (fédération nationale de l’hôtellerie de plein air), Olivier a constaté une diminution des emplacements pour tentes, campings-car et caravanes. «En 2011, on était à 29% des emplacements de camping occupés par des mobilhomes. Dix ans plus tard, on est passé à 46%. Si on ne fait rien, il n’y aura bientôt plus d’emplacements nus» explique-t-il. En février 2023, lui et quatre autres gérants fondent le collectif «Sauvons le vrai camping». Aujourd’hui, il rassemble 50 représentants de 150 campings.

Le cœur de leur lutte, c’est l’appellation. Pour eux, un établissement qui ne propose que des séjours en mobilhomes n’est pas un camping mais un village de plein air. Si le collectif ne se positionne pas contre le locatif – ces réservations font vivre les propriétaires – il défend un taux raisonnable de 25 à 35% d’emplacements nus par établissement. Soutenu par la fédération française de randonnée, de camping-car et de cyclotourisme, Sauvons le vrai camping ne rencontre pas l’appui de la FNHPA.

Photographie du camping de l’Iscle De Prelles dans les Hautes Alpes. - Olivier Lemercier / collectif Sauvons le vrai camping
Photographie du camping de l’Iscle De Prelles dans les Hautes Alpes. - Olivier Lemercier / collectif Sauvons le vrai camping

En effet, Nicolas Dayot, le président de la fédération, considère l’établissement d’un quotas comme «une fausse bonne idée». «On s’est battu pendant 25 ans pour créer une...

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Le collectif « Sauvons le vrai camping » monte au créneau

Depuis février 2023, le collectif « Sauvons le vrai camping » alerte l’opinion publique face à la diminution des emplacements nus destinés aux tentes, camping-cars et caravanes. Selon lui, il est primordial d’instaurer une part raisonnable de ces emplacements pour que les campings ne se transforment pas uniquement en parcs de mobilhomes.

Photographie du camping de l’Iscle De Prelles dans les Hautes Alpes - Olivier Lemercier/Collectif Sauvons le vrai camping

Depuis deux ans et demi, Olivier Lemercier et sa femme gèrent le camping de l’Iscle de Prelles dans les Hautes Alpes. En dialoguant avec des campeurs et en étudiant les chiffres de la FNHPA (fédération nationale de l’hôtellerie de plein air), Olivier a constaté une diminution des emplacements pour tentes, campings-car et caravanes. «En 2011, on était à 29% des emplacements de camping occupés par des mobilhomes. Dix ans plus tard, on est passé à 46%. Si on ne fait rien, il n’y aura bientôt plus d’emplacements nus» explique-t-il. En février 2023, lui et quatre autres gérants fondent le collectif «Sauvons le vrai camping». Aujourd’hui, il rassemble 50 représentants de 150 campings.

Le cœur de leur lutte, c’est l’appellation. Pour eux, un établissement qui ne propose que des séjours en mobilhomes n’est pas un camping mais un village de plein air. Si le collectif ne se positionne pas contre le locatif – ces réservations font vivre les propriétaires – il défend un taux raisonnable de 25 à 35% d’emplacements nus par établissement. Soutenu par la fédération française de randonnée, de camping-car et de cyclotourisme, Sauvons le vrai camping ne rencontre pas l’appui de la FNHPA.

Photographie du camping de l’Iscle De Prelles dans les Hautes Alpes. - Olivier Lemercier / collectif Sauvons le vrai camping
Photographie du camping de l’Iscle De Prelles dans les Hautes Alpes. - Olivier Lemercier / collectif Sauvons le vrai camping

En effet, Nicolas Dayot, le président de la fédération, considère l’établissement d’un quotas comme «une fausse bonne idée». «On s’est battu pendant 25 ans pour créer une...

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Quand Patrick Drahi décrivait avec ses mots la chute possible de son groupe

Lors d'une émission de dette en 2021, le groupe listait les risques auxquels les futurs investisseurs allaient faire face. Etrangement, c'est exactement ce qui se profile aujourd'hui.

Extrait d'un des documents du projet "Bogosian" - © Reflets

Le groupe Altice a listé lui-même les conditions qui pourraient déclencher le feu nucléaire de la finance. En août 2021 Altice International émettait de la dette remboursable en 2029. Quelque 2,625 milliards en euros et en dollars. Au sein du groupe, ce projet est baptisé « Bogosian ». Dans un « Offering Memorandum » - un document de 662 pages - Altice décrit son offre aux investisseurs.

C'est barbant comme un document légal financier, mais intéressant pour comprendre comment le groupe qualifie lui-même le risque d'un investissement dans ses titres.

Nous vous parlions il y a quelques jours du « Système » et le la possibilité que Patrick Drahi soit lâché par ses créanciers, en période de hausse des taux, ce qui augmente considérablement les remboursements attendus de la part d'Altice, mais aussi au regard de l'enquête portugaise qui menace de s'étendre à d'autres pays.

Les investisseurs pourraient en venir à préférer un capitaine d'industrie ayant un vrai plan entrepreneurial.

La politique de prédation totale mise en lumière par l'enquête portugaise n'est en effet pas très engageante.

Bien qu'il s'agisse d'une précaution légale, la façon dont Patrick Drahi et ses troupes décrivent les risques liés à l'investissement dans la dette émise, conforte cette idée d'un débarquement du timonier. Il y a là comme une sorte de prescience.

C'est à la page 30 que démarre le descriptif des « ...

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Quand Patrick Drahi décrivait avec ses mots la chute possible de son groupe

Lors d'une émission de dette en 2021, le groupe listait les risques auxquels les futurs investisseurs allaient faire face. Etrangement, c'est exactement ce qui se profile aujourd'hui.

Extrait d'un des documents du projet "Bogosian" - © Reflets

Le groupe Altice a listé lui-même les conditions qui pourraient déclencher le feu nucléaire de la finance. En août 2021 Altice International émettait de la dette remboursable en 2029. Quelque 2,625 milliards en euros et en dollars. Au sein du groupe, ce projet est baptisé « Bogosian ». Dans un « Offering Memorandum » - un document de 662 pages - Altice décrit son offre aux investisseurs.

C'est barbant comme un document légal financier, mais intéressant pour comprendre comment le groupe qualifie lui-même le risque d'un investissement dans ses titres.

Nous vous parlions il y a quelques jours du « Système » et le la possibilité que Patrick Drahi soit lâché par ses créanciers, en période de hausse des taux, ce qui augmente considérablement les remboursements attendus de la part d'Altice, mais aussi au regard de l'enquête portugaise qui menace de s'étendre à d'autres pays.

Les investisseurs pourraient en venir à préférer un capitaine d'industrie ayant un vrai plan entrepreneurial.

La politique de prédation totale mise en lumière par l'enquête portugaise n'est en effet pas très engageante.

Bien qu'il s'agisse d'une précaution légale, la façon dont Patrick Drahi et ses troupes décrivent les risques liés à l'investissement dans la dette émise, conforte cette idée d'un débarquement du timonier. Il y a là comme une sorte de prescience.

C'est à la page 30 que démarre le descriptif des « ...

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Il y a des précédents, même pour des hommes d'un tel pouvoir

Patrick Drahi, comme d'autres hommes d'affaires, est un rouage nécessaire du capitalisme. Ils font « circuler » les liquidités. Mais en période difficile, de remontée des taux, la tempête probable qui se profile peut pousser les créanciers à vouloir imposer d'autres timoniers.

Comment payer moins d'impôts en faisant son marché sur la planète ? Atoz a la réponse... - © Reflets

Le bel empire que voilà : Altice, un méga-groupe, présent partout dans le monde et dans des secteurs économiques très variés, de la téléphonie à la presse en passant par la télévision et même une compagnie d'aviation pour jets privés. Mais cet empire a des pieds d'argile. Il s'est construit sur de la dette. Près de 70 milliards. Une paille. Si Patrick Drahi a beau être propriétaire du groupe, cette propriété ne repose que sur la capacité de ses entreprises à rembourser la dette. Tant que les taux sont bas, c'est facile. Il suffit de se « refinancer ». En clair, de réemprunter. En période de remontée des taux, comme c'est nettement le cas actuellement, c'est beaucoup plus compliqué. La « charge » de la dette, c'est à dire ce qu'elle vous coûte chaque année explose. La nouvelle donne économique signe-t-elle la fin de l'empire Drahi ? Les réponses sont multiples. Mais la question qui se pose surtout, c'est de savoir si les pouvoirs, notamment financiers, qui se cachent derrière cette dette monumentale sont prêts à laisser les rênes du groupe à un homme dont tout le monde sait (depuis le début) qu'il a bien plus une politique de prédation vis-à-vis des entreprises entrant dans son groupe, plutôt qu'une attitude entrepreneuriale. Le début de dénouement de l'enquête au Portugal marque-t-il une forme de prélude à la chute du milliardaire ? Il y a des précédents.

Flash-back : en 1994, Mario Conde, un banquier...

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Il y a des précédents, même pour des hommes d'un tel pouvoir

Patrick Drahi, comme d'autres hommes d'affaires, est un rouage nécessaire du capitalisme. Ils font « circuler » les liquidités. Mais en période difficile, de remontée des taux, la tempête probable qui se profile peut pousser les créanciers à vouloir imposer d'autres timoniers.

Comment payer moins d'impôts en faisant son marché sur la planète ? Atoz a la réponse... - © Reflets

Le bel empire que voilà : Altice, un méga-groupe, présent partout dans le monde et dans des secteurs économiques très variés, de la téléphonie à la presse en passant par la télévision et même une compagnie d'aviation pour jets privés. Mais cet empire a des pieds d'argile. Il s'est construit sur de la dette. Près de 70 milliards. Une paille. Si Patrick Drahi a beau être propriétaire du groupe, cette propriété ne repose que sur la capacité de ses entreprises à rembourser la dette. Tant que les taux sont bas, c'est facile. Il suffit de se « refinancer ». En clair, de réemprunter. En période de remontée des taux, comme c'est nettement le cas actuellement, c'est beaucoup plus compliqué. La « charge » de la dette, c'est à dire ce qu'elle vous coûte chaque année explose. La nouvelle donne économique signe-t-elle la fin de l'empire Drahi ? Les réponses sont multiples. Mais la question qui se pose surtout, c'est de savoir si les pouvoirs, notamment financiers, qui se cachent derrière cette dette monumentale sont prêts à laisser les rênes du groupe à un homme dont tout le monde sait (depuis le début) qu'il a bien plus une politique de prédation vis-à-vis des entreprises entrant dans son groupe, plutôt qu'une attitude entrepreneuriale. Le début de dénouement de l'enquête au Portugal marque-t-il une forme de prélude à la chute du milliardaire ? Il y a des précédents.

Flash-back : en 1994, Mario Conde, un banquier...

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La justice portugaise met son nez dans les affaires du milliardaire

Portugal : la justice a arrêté le bras droit de Patrick Drahi, Armando Pereira. Elle le soupçonne de multiples délits financiers. Altice se dit victime des mauvais comportements de son numéro 2, mais Patrick Drahi ignorait-il vraiment tout ?

Armando Pereira, l'ami de toujours - © Caroline Varon

Après plusieurs années d’enquête sur le groupe Altice, la justice portugaise a déclenché le 13 juillet dernier l’opération « Picoas ». Dès le premier jour, le Portugal frappe un grand coup en plaçant en détention provisoire le bras droit de Patrick Drahi, Armando Pereira. L’homme est une star du monde des affaires qui a minutieusement construit sa légende : à peine adolescent, il aurait quitté le Portugal et la misère, avec en tout et pour tout deux pantalons, deux chemises et l’équivalent de 600 euros. C’est en France, aux côtés de Patrick Drahi, qu’il a bâti sa fortune. Il pèserait aujourd’hui près de deux milliards d’euros.

Mais le voilà mis en examen et assigné à résidence dans le cadre d’une affaire portant sur onze délits de corruption et de blanchiment d’argent. Panique au sein du groupe Altice, propriétaire notamment de SFR et BFM qui craint, évidemment, une propagation de l’affaire dans d’autres pays. Car la justice, française notamment, pourrait bien être tentée de passer au peigne fin les méthodes internes. Contacté par Reflets, StreetPress et Blast, le Parquet National Financier a indiqué qu’il ne souhaitait « pas communiquer à ce stade ». Une procédure pourrait-elle être bientôt déclenchée en France ? Patrick Drahi peut-il être touché par l’onde de choc ? Avait-il connaissance des méthodes que la justice portugaise reproche à son ami et bras droit ? Ou plutôt pouvait-il vraiment les ignorer ? Armando Pereira est l’homme avec qui Patrick Drahi a créé Altice en...

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La justice portugaise met son nez dans les affaires du milliardaire

Portugal : la justice a arrêté le bras droit de Patrick Drahi, Armando Pereira. Elle le soupçonne de multiples délits financiers. Altice se dit victime des mauvais comportements de son numéro 2, mais Patrick Drahi ignorait-il vraiment tout ?

Armando Pereira, l'ami de toujours - © Caroline Varon

Après plusieurs années d’enquête sur le groupe Altice, la justice portugaise a déclenché le 13 juillet dernier l’opération « Picoas ». Dès le premier jour, le Portugal frappe un grand coup en plaçant en détention provisoire le bras droit de Patrick Drahi, Armando Pereira. L’homme est une star du monde des affaires qui a minutieusement construit sa légende : à peine adolescent, il aurait quitté le Portugal et la misère, avec en tout et pour tout deux pantalons, deux chemises et l’équivalent de 600 euros. C’est en France, aux côtés de Patrick Drahi, qu’il a bâti sa fortune. Il pèserait aujourd’hui près de deux milliards d’euros.

Mais le voilà mis en examen et assigné à résidence dans le cadre d’une affaire portant sur onze délits de corruption et de blanchiment d’argent. Panique au sein du groupe Altice, propriétaire notamment de SFR et BFM qui craint, évidemment, une propagation de l’affaire dans d’autres pays. Car la justice, française notamment, pourrait bien être tentée de passer au peigne fin les méthodes internes. Contacté par Reflets, StreetPress et Blast, le Parquet National Financier a indiqué qu’il ne souhaitait « pas communiquer à ce stade ». Une procédure pourrait-elle être bientôt déclenchée en France ? Patrick Drahi peut-il être touché par l’onde de choc ? Avait-il connaissance des méthodes que la justice portugaise reproche à son ami et bras droit ? Ou plutôt pouvait-il vraiment les ignorer ? Armando Pereira est l’homme avec qui Patrick Drahi a créé Altice en...

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Dessous Choc #13

Mikael Corre évoque au micro d’Antoine Bellier son immersion au commissariat de Roubaix. Au plus près du quotidien des policiers, il évite, à travers la description de faits et de situations concrètes, le double écueil de l’idéalisation ou de la stigmatisation d’une profession actuellement en plein questionnement, tant de la part des citoyens que des policiers eux-mêmes.

Le Central, publié chez Bayard - D.R.
Le Central, publié chez Bayard - D.R.
Le sujet des violences policières qui s’invite à nouveau en ce moment dans le débat public intéresse depuis des années le journaliste Mikael Corre. Il y avait consacré un article paru en 2019 dans l’hebdomadaire pour lequel il travaille, La Croix L’Hebdo, sous le titre : « Violences, bavures, des policiers racontent ». Il avait alors longuement interviewé des policiers de Mulhouse sur les situations limites auxquelles ils étaient confrontés pour tenter de comprendre ­- non pas de minimiser encore moins d’excuser -, les raisons pour lesquelles un agent des forces de l’ordre peut un jour basculer dans la violence.

L’article n’avait pas été bien reçu par les policiers qui ont regretté que le journaliste n’évoque pas davantage leur quotidien. Au-delà des fantasmes et des clichés agités par les extrêmes sur le monde de la police, Mikael Corre a donc décidé de rendre compte, au plus près du terrain, ce qu’elle vit. Cela a donné lieu à un long reportage « Au commissariat : un an au cœur de la police », puis au récit Le Central, publié dernièrement aux éditions Bayard. Le journaliste décrit la vie du commissariat de Roubaix, où il a passé de longs mois en immersion : « Je veux comprendre ce que c’est qu’être flic. Entrer dans leur tête. Raconter ce qui se passe, surtout quand il ne se passe rien, ou pas grand-chose. »

Le récit de Mikael Corre n’a pas pour objectif de se positionner pour ou contre la police ou de livrer de grandes théories sur cette dernière, mais de nous faire entr’apercevoir la complexité et les limites d’une institution, qui, qu’on le veuille ou non, est constitutive de notre État de droit. Entre gardes à vues, paperasses et contrôles, dans un quotidien, peut-être plus banal qu’on aurait imaginé, le journaliste, sans biais idéologique, prend le pouls du rapport aujourd’hui fortement questionné entre la police et les citoyens.

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Dessous Choc #13

Mikael Corre évoque au micro d’Antoine Bellier son immersion au commissariat de Roubaix. Au plus près du quotidien des policiers, il évite, à travers la description de faits et de situations concrètes, le double écueil de l’idéalisation ou de la stigmatisation d’une profession actuellement en plein questionnement, tant de la part des citoyens que des policiers eux-mêmes.

Le Central, publié chez Bayard - D.R.
Le Central, publié chez Bayard - D.R.
Le sujet des violences policières qui s’invite à nouveau en ce moment dans le débat public intéresse depuis des années le journaliste Mikael Corre. Il y avait consacré un article paru en 2019 dans l’hebdomadaire pour lequel il travaille, La Croix L’Hebdo, sous le titre : « Violences, bavures, des policiers racontent ». Il avait alors longuement interviewé des policiers de Mulhouse sur les situations limites auxquelles ils étaient confrontés pour tenter de comprendre ­- non pas de minimiser encore moins d’excuser -, les raisons pour lesquelles un agent des forces de l’ordre peut un jour basculer dans la violence.

L’article n’avait pas été bien reçu par les policiers qui ont regretté que le journaliste n’évoque pas davantage leur quotidien. Au-delà des fantasmes et des clichés agités par les extrêmes sur le monde de la police, Mikael Corre a donc décidé de rendre compte, au plus près du terrain, ce qu’elle vit. Cela a donné lieu à un long reportage « Au commissariat : un an au cœur de la police », puis au récit Le Central, publié dernièrement aux éditions Bayard. Le journaliste décrit la vie du commissariat de Roubaix, où il a passé de longs mois en immersion : « Je veux comprendre ce que c’est qu’être flic. Entrer dans leur tête. Raconter ce qui se passe, surtout quand il ne se passe rien, ou pas grand-chose. »

Le récit de Mikael Corre n’a pas pour objectif de se positionner pour ou contre la police ou de livrer de grandes théories sur cette dernière, mais de nous faire entr’apercevoir la complexité et les limites d’une institution, qui, qu’on le veuille ou non, est constitutive de notre État de droit. Entre gardes à vues, paperasses et contrôles, dans un quotidien, peut-être plus banal qu’on aurait imaginé, le journaliste, sans biais idéologique, prend le pouls du rapport aujourd’hui fortement questionné entre la police et les citoyens.

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On ne dit pas merci au patron...

L'ancien propriétaire d’un appartement de l'avenue Montaigne, acheté par Dior, a déposé plainte pour «entrave à la liberté des enchères ». Il dénonce des conditions de vente truquées et de l’intimidation de la part de la marque de luxe.

Un clin d'oeil que doit apprécier le patron de LVMH... - D.R.

Il y a des remous derrière les belles façades de l’avenue Montaigne, dans la capitale. Cédric L., ancien propriétaire d’un appartement du coin acheté aux enchères par Dior, dénonce des conditions de vente truquées et de l’intimidation de la part de la marque de luxe. Il a déposé une plainte pour « entrave à la liberté des enchères » qui a été rejetée. Décision dont il a fait appel, en avril dernier.

L’histoire commence en 2013, lorsque Cédric L. achète un appartement de 64 mètres carrés, au 28 avenue Montaigne. Le logement, situé au premier étage, est en plein cœur du territoire Dior. A droite, une boutique « Dior enfant », à gauche le siège social de la marque et juste en-dessous, une boutique « Dior maison ». En 2014, Cédric L. décide de rendre son bien commercialisable. Pour cela, il achète une compensation au bailleur social Elogie Siemp. En échange de quoi, celui-ci transforme des locaux commerciaux d’une surface équivalente, quelque part dans Paris, en habitations. Le changement d’usage est validé par la mairie.

Cependant, Cédric L. peine à rembourser son prêt immobilier et à régler l’achat de la compensation. En 2017, il se tourne vers Dior pour lui proposer de louer ou acheter l’appartement. C’est là qu’il est contacté par Bernard Squarcini, ancien directeur central du renseignement intérieur, aujourd’hui consultant pour le groupe LVMH dont Dior fait partie. Après avoir annoncé que « la réflexion [était] toujours en cours pour l’achat [du] local » , Squarcini ne...

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On ne dit pas merci au patron...

L'ancien propriétaire d’un appartement de l'avenue Montaigne, acheté par Dior, a déposé plainte pour «entrave à la liberté des enchères ». Il dénonce des conditions de vente truquées et de l’intimidation de la part de la marque de luxe.

Un clin d'oeil que doit apprécier le patron de LVMH... - D.R.

Il y a des remous derrière les belles façades de l’avenue Montaigne, dans la capitale. Cédric L., ancien propriétaire d’un appartement du coin acheté aux enchères par Dior, dénonce des conditions de vente truquées et de l’intimidation de la part de la marque de luxe. Il a déposé une plainte pour « entrave à la liberté des enchères » qui a été rejetée. Décision dont il a fait appel, en avril dernier.

L’histoire commence en 2013, lorsque Cédric L. achète un appartement de 64 mètres carrés, au 28 avenue Montaigne. Le logement, situé au premier étage, est en plein cœur du territoire Dior. A droite, une boutique « Dior enfant », à gauche le siège social de la marque et juste en-dessous, une boutique « Dior maison ». En 2014, Cédric L. décide de rendre son bien commercialisable. Pour cela, il achète une compensation au bailleur social Elogie Siemp. En échange de quoi, celui-ci transforme des locaux commerciaux d’une surface équivalente, quelque part dans Paris, en habitations. Le changement d’usage est validé par la mairie.

Cependant, Cédric L. peine à rembourser son prêt immobilier et à régler l’achat de la compensation. En 2017, il se tourne vers Dior pour lui proposer de louer ou acheter l’appartement. C’est là qu’il est contacté par Bernard Squarcini, ancien directeur central du renseignement intérieur, aujourd’hui consultant pour le groupe LVMH dont Dior fait partie. Après avoir annoncé que « la réflexion [était] toujours en cours pour l’achat [du] local » , Squarcini ne...

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L'exécutif français : créateur de numéros verts et de flyers

Toujours plus loin dans la dystopie : alors que la France a fait face à des émeutes ultra-violentes qui montrent le dysfonctionnement de notre société, le ministre de la Justice fabrique des flyers. Les voici.

le flyer pour la teuf - © Reflets - CC BY-SA 4.0

C'était annoncé... le garde des Sceaux a diffusé une nouvelle circulaire pour les procureurs et fini ses flyers à destination des parents. Devant les sénateurs, il avait promis de fournir des tracts rappelant « en termes simples » leurs responsabilités légales aux parents de mineurs présentés à la justice. C'était condescendant à souhait, limite un peu mépris de classe. Cela ressemblait à une mauvaise blague du cirque Zavaglione, ce cirque qu'organisent les politiques devant les caméras pour prouver qu'ils existent, pour faire croire qu'ils servent à quelque chose. Cela ressemblait à une sorte de société figée, d'il y a deux siècles, articulée autour du paternalisme et des patronnages. Il y avait quand même une certaine innovation, on sortait de la liste interminable des numéros verts. C'est la tendance actuelle qui fait fureur, comme le rappelait Cristina Córdula il y a quelques jours : « faites des flyers mes chéris ». En mai dernier, Gérald Darmanin aussi, avait distribué plus de 5 millions de flyers dans le cadre de sa campagne de prévention sur la sécurité des femmes dans l’espace public.

En créant un flyer, Éric Dupond-Moretti aura donc eu cette réponse politique profonde et novatrice, cette réflexion sociétale poussée pour sortir du cercle de la violence et du sentiment d'abandon et d'exaspération de toute une partie de la population...

Vous en rêviez ? Reflets vous le révèle :

Le flyer d'Éric Dupond-Moretti - © Reflets - CC BY-NC 4.0
Le flyer d'Éric...

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L'exécutif français : créateur de numéros verts et de flyers

Toujours plus loin dans la dystopie : alors que la France a fait face à des émeutes ultra-violentes qui montrent le dysfonctionnement de notre société, le ministre de la Justice fabrique des flyers. Les voici.

le flyer pour la teuf - © Reflets - CC BY-SA 4.0

C'était annoncé... le garde des Sceaux a diffusé une nouvelle circulaire pour les procureurs et fini ses flyers à destination des parents. Devant les sénateurs, il avait promis de fournir des tracts rappelant « en termes simples » leurs responsabilités légales aux parents de mineurs présentés à la justice. C'était condescendant à souhait, limite un peu mépris de classe. Cela ressemblait à une mauvaise blague du cirque Zavaglione, ce cirque qu'organisent les politiques devant les caméras pour prouver qu'ils existent, pour faire croire qu'ils servent à quelque chose. Cela ressemblait à une sorte de société figée, d'il y a deux siècles, articulée autour du paternalisme et des patronnages. Il y avait quand même une certaine innovation, on sortait de la liste interminable des numéros verts. C'est la tendance actuelle qui fait fureur, comme le rappelait Cristina Córdula il y a quelques jours : « faites des flyers mes chéris ». En mai dernier, Gérald Darmanin aussi, avait distribué plus de 5 millions de flyers dans le cadre de sa campagne de prévention sur la sécurité des femmes dans l’espace public.

En créant un flyer, Éric Dupond-Moretti aura donc eu cette réponse politique profonde et novatrice, cette réflexion sociétale poussée pour sortir du cercle de la violence et du sentiment d'abandon et d'exaspération de toute une partie de la population...

Vous en rêviez ? Reflets vous le révèle :

Le flyer d'Éric Dupond-Moretti - © Reflets - CC BY-NC 4.0
Le flyer d'Éric...

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Ils ont allumé un feu et n’ont aucune solution pour l’éteindre

Qu’est -ce qui a changé depuis… toujours ? Rien. La société est incapable de proposer un cadre équitable, un vivre ensemble, une répartition des richesses acceptable. Les politiques qui se succèdent s’évertuent à ne rien changer. Et quand la marmite explose, ils accusent ceux qui mijotaient dedans.

Scène de violences urbaines consécutives à l’homicide de Nahel Merzouk, ici dans la nuit du 29 au 30 juin 2023 sur le quartier de Planoise à Besançon - Toufik-de-Planoise - Wikipedia - CC BY-SA 4.0

Les générations se succèdent et malheureusement se ressemblent. Il y a eu la génération Charonne, la génération 68 , la génération Malik Oussekine, la génération La Haine, il a eu la génération ZyedBenna etBounaTraoré. Il y aura indéniablement une génération Nahel. Pour chacune, des jeunes sont nés à la politique par le truchement d’un événement tragique, d’une confrontation violente entre la jeunesse, - ou une communauté - et le pouvoir, ce dernier s’accrochant comme une bernique au rocher de ses certitudes. Comment les politiques, si prompts à nous demander de nous adapter à un «changement» présenté comme incontournable, à réclamer une «souplesse», une «adaptabilité» forcément «nécessaires» peuvent-ils être aussi rétifs à l’évolution des sociétés qu’ils prétendent «diriger»? Au-delà de cette incongruité, comment peuvent-ils être aussi inaptes à proposer des solutions pérennes autres que la matraque, les grenades lacrymogènes ou de désencerclement et les tirs de LBD? Seraient-ils finalement des incapables?

Il y a une inquiétante continuité dans le discours politique. Les «jeunes» sont toujours des inconscients qui ne comprennent pas la nécessité d’un ordre social établi. Le général De Gaulle parlait de «chienlit» à propos de mai 68 sans s’interroger sur ce qui avait mené toute une génération à demander un changement profond de société. Quel était le rôle des «dirigeants» dans la perpétuation d’une société anachroniqueet oppressante, favorisant déjà une partie seulement de...

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Ils ont allumé un feu et n’ont aucune solution pour l’éteindre

Qu’est -ce qui a changé depuis… toujours ? Rien. La société est incapable de proposer un cadre équitable, un vivre ensemble, une répartition des richesses acceptable. Les politiques qui se succèdent s’évertuent à ne rien changer. Et quand la marmite explose, ils accusent ceux qui mijotaient dedans.

Scène de violences urbaines consécutives à l’homicide de Nahel Merzouk, ici dans la nuit du 29 au 30 juin 2023 sur le quartier de Planoise à Besançon - Toufik-de-Planoise - Wikipedia - CC BY-SA 4.0

Les générations se succèdent et malheureusement se ressemblent. Il y a eu la génération Charonne, la génération 68 , la génération Malik Oussekine, la génération La Haine, il a eu la génération ZyedBenna etBounaTraoré. Il y aura indéniablement une génération Nahel. Pour chacune, des jeunes sont nés à la politique par le truchement d’un événement tragique, d’une confrontation violente entre la jeunesse, - ou une communauté - et le pouvoir, ce dernier s’accrochant comme une bernique au rocher de ses certitudes. Comment les politiques, si prompts à nous demander de nous adapter à un «changement» présenté comme incontournable, à réclamer une «souplesse», une «adaptabilité» forcément «nécessaires» peuvent-ils être aussi rétifs à l’évolution des sociétés qu’ils prétendent «diriger»? Au-delà de cette incongruité, comment peuvent-ils être aussi inaptes à proposer des solutions pérennes autres que la matraque, les grenades lacrymogènes ou de désencerclement et les tirs de LBD? Seraient-ils finalement des incapables?

Il y a une inquiétante continuité dans le discours politique. Les «jeunes» sont toujours des inconscients qui ne comprennent pas la nécessité d’un ordre social établi. Le général De Gaulle parlait de «chienlit» à propos de mai 68 sans s’interroger sur ce qui avait mené toute une génération à demander un changement profond de société. Quel était le rôle des «dirigeants» dans la perpétuation d’une société anachroniqueet oppressante, favorisant déjà une partie seulement de...

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Quand le passé numérique laisse des traces dans une carrière politique…

Nous avons interrogé la présidente du groupe Renaissance sur un vieux compte Twitter ouvert avec une de ses anciennes adresses mail. Pas de réponse. Ou presque.

Aurore Bergé - Lionel Barbe - Wikipedia - CC BY-SA 4.0

Les membres du secteur de la communication peuvent-ils faire de bons politiques et tirer un trait définitif sur leur passé pour se mettre complètement au service du bien commun ? La question s'est posée mille fois et encore plus depuis l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron qui a tendance à penser que la politique, c'est surtout des effets de com'.

Aurore Bergé, présidente du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale a travaillé pour trois agences de communication et de lobbying : Spintank, Agence Publics et Hopscotch Groupe. Internet n'oubliant rien, nous avons retrouvé des traces, par hasard, de l'un des jobs d'Aurore Bergé. Nous faisions des recherches sur le concept d'extrême-droite de « décivilisation » poussé récemment par le président Emmanuel Macron, quand nous sommes tombés, de fil en aiguille et en cliquant de lien en lien, sur un compte Twitter créé en 2011.

À cette époque, le compte @qatar4unaoc fait la promo du quatrième colloque annuel de la « United Nations Alliance of Civilizations ».

Ce compte a été créé avec cette adresse mail : aurore.berge@agencepublics.com

Le client est-il le Qatar ou les Nations-Unies ? Mystère, Aurore Bergé n'ayant pas souhaité répondre à nos questions.

Quoi qu'il en soit, le compte faisait l'article (en 2011) pour ce forum et a tout de même réussi à réunir 744 abonnés à l'échelle de la planète. Ce n'est pas rien. Car les tweets sont de pâles copies de...

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Quand le passé numérique laisse des traces dans une carrière politique…

Nous avons interrogé la présidente du groupe Renaissance sur un vieux compte Twitter ouvert avec une de ses anciennes adresses mail. Pas de réponse. Ou presque.

Aurore Bergé - Lionel Barbe - Wikipedia - CC BY-SA 4.0

Les membres du secteur de la communication peuvent-ils faire de bons politiques et tirer un trait définitif sur leur passé pour se mettre complètement au service du bien commun ? La question s'est posée mille fois et encore plus depuis l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron qui a tendance à penser que la politique, c'est surtout des effets de com'.

Aurore Bergé, présidente du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale a travaillé pour trois agences de communication et de lobbying : Spintank, Agence Publics et Hopscotch Groupe. Internet n'oubliant rien, nous avons retrouvé des traces, par hasard, de l'un des jobs d'Aurore Bergé. Nous faisions des recherches sur le concept d'extrême-droite de « décivilisation » poussé récemment par le président Emmanuel Macron, quand nous sommes tombés, de fil en aiguille et en cliquant de lien en lien, sur un compte Twitter créé en 2011.

À cette époque, le compte @qatar4unaoc fait la promo du quatrième colloque annuel de la « United Nations Alliance of Civilizations ».

Ce compte a été créé avec cette adresse mail : aurore.berge@agencepublics.com

Le client est-il le Qatar ou les Nations-Unies ? Mystère, Aurore Bergé n'ayant pas souhaité répondre à nos questions.

Quoi qu'il en soit, le compte faisait l'article (en 2011) pour ce forum et a tout de même réussi à réunir 744 abonnés à l'échelle de la planète. Ce n'est pas rien. Car les tweets sont de pâles copies de...

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Selon le dernier guide pratique de la ville, cette plage naturelle est idéale pour les familles…

Un rivage pollué en profondeur durant les précédentes décennies, une contamination fécale de l’eau de mer actée depuis 2013, une interdiction de baignade ferme et définitive déclarée en 2018, telle est l’envers de la carte postale de la plage d’Aytré. Mais quand le tourisme va, tout baigne.

Un extrait du guide pratique de la ville, distribué en ville - @ Reflets

La baignade est ici officiellement interdite pour raison sanitaire depuis des lustres. Le taux d’Escherichia coli et d’entérocoque s’est régulièrement avéré supérieur aux normes admises. Plusieurs articles relatant les faits ont déjà été publiés par la rédaction (toute notre enquête ici #1, #2 , #3 ). Aux premiers beaux jours de juin, nous nous sommes rendus sur place pour apprécier la situation à l’ouverture de la saison estivale.

Surprise : l’arrêté d’interdiction de baignade n’apparait pas aux différentes entrées de plage et le drapeau rouge/violet (baignade non autorisée/pollution) n’est même plus hissé en haut de son mât. Des usages légaux et un dispositif d’alerte pourtant obligatoires. Disparu également l’arrêté municipal du 3 mai 2022 qui interdisait la présence des chevaux et des animaux domestiques sur la plage. Cette mesure considérée comme essentielle fut initialement prise « de manière à poursuivre les investigations sur les sources de contamination ».

Tout va bien, la saison 2023 est ouverte à Aytré… - @ Reflets
Tout va bien, la saison 2023 est ouverte à Aytré… - @ Reflets

3 km de plage : un seul et unique mât sans drapeaux… - @ Reflets
3 km de plage : un seul et unique mât sans drapeaux… - @ Reflets

Certains accès à la plage sans aucun dispositif d’affichage - @ Reflets
Certains accès à la plage sans aucun dispositif d’affichage - @ Reflets

Pourtant les touristes sont déjà là, et en bordure de mer, là où le taux de bactéries est le plus élevé, un bébé s’égaille sous l’œil protecteur de ses parents en faisant des bulles dans une eau potentiellement contaminée par des bactéries fécales.

Pas d’interdiction ? Tous à l’eau, bébé compris ! - @ Reflets
Pas d’interdiction? Tous à l’eau, bébé compris! - @...

";s:7:"content";s:3785:"

Selon le dernier guide pratique de la ville, cette plage naturelle est idéale pour les familles…

Un rivage pollué en profondeur durant les précédentes décennies, une contamination fécale de l’eau de mer actée depuis 2013, une interdiction de baignade ferme et définitive déclarée en 2018, telle est l’envers de la carte postale de la plage d’Aytré. Mais quand le tourisme va, tout baigne.

Un extrait du guide pratique de la ville, distribué en ville - @ Reflets

La baignade est ici officiellement interdite pour raison sanitaire depuis des lustres. Le taux d’Escherichia coli et d’entérocoque s’est régulièrement avéré supérieur aux normes admises. Plusieurs articles relatant les faits ont déjà été publiés par la rédaction (toute notre enquête ici #1, #2 , #3 ). Aux premiers beaux jours de juin, nous nous sommes rendus sur place pour apprécier la situation à l’ouverture de la saison estivale.

Surprise : l’arrêté d’interdiction de baignade n’apparait pas aux différentes entrées de plage et le drapeau rouge/violet (baignade non autorisée/pollution) n’est même plus hissé en haut de son mât. Des usages légaux et un dispositif d’alerte pourtant obligatoires. Disparu également l’arrêté municipal du 3 mai 2022 qui interdisait la présence des chevaux et des animaux domestiques sur la plage. Cette mesure considérée comme essentielle fut initialement prise « de manière à poursuivre les investigations sur les sources de contamination ».

Tout va bien, la saison 2023 est ouverte à Aytré… - @ Reflets
Tout va bien, la saison 2023 est ouverte à Aytré… - @ Reflets

3 km de plage : un seul et unique mât sans drapeaux… - @ Reflets
3 km de plage : un seul et unique mât sans drapeaux… - @ Reflets

Certains accès à la plage sans aucun dispositif d’affichage - @ Reflets
Certains accès à la plage sans aucun dispositif d’affichage - @ Reflets

Pourtant les touristes sont déjà là, et en bordure de mer, là où le taux de bactéries est le plus élevé, un bébé s’égaille sous l’œil protecteur de ses parents en faisant des bulles dans une eau potentiellement contaminée par des bactéries fécales.

Pas d’interdiction ? Tous à l’eau, bébé compris ! - @ Reflets
Pas d’interdiction? Tous à l’eau, bébé compris! - @...

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Le courtier en prêts immobilier victime d'un ransomware : de très gros dégâts

Impossible d'entrer en contact avec la direction de CAFPI qui refuse de répondre à nos questions sous prétexte que des contre-mesures parfaites ont été menées. Selon l'attachée de presse il s’agit d’une histoire ancienne maîtrisée au mieux par la société. Ce n'est pas tout à fait ce que nous avons découvert.

Une FAQ qui ne règle pas grand chose - Copie d'écran

Depuis plusieurs semaines, Reflets se penche sur la société CAFPI. Il faut généralement être propriétaire foncier pour connaître ce gros courtier en prêts immobilier qui propose à ses clients de trouver la meilleure offre bancaire pour financer l'achat d'un appartement ou d'une maison. Il se trouve que CAFPI s'est fait attaquer par un groupe de ransomware et que les données piratées se sont retrouvées publiées sur Internet.

Si « la presse spécialisée » a commenté cette attaque, peu de détails ont filtré. Le 24 mai, Damien Bancal expliquait sur le site Zataz que des tonnes de données personnelles avaient fuité et se trouvaient éparpillées dans la nature. De son côté la société se sent très à l'aise et explique qu’elle a parfaitement maîtrisé la situation dans une page de type foire aux questions (FAQ).

Prenez le temps de lire les déclarations de la société reproduites ci-dessous et reprenez ensuite la lecture de l'article pour percevoir la différence entre un discours corporate de communication et la réalité. Vous allez voir, c'est un exercice qui ne peut être entrepris que par des professionnels et même dans ce cas, des accidents sont possibles. La preuve.

Sur la page de la FAQ, on trouve donc ce type de choses :

Malgré le niveau élevé de sécurité de ses systèmes informatiques CAFPI a détecté une cyber-attaque sur une partie de son réseau informatique.

Dès détection de cette attaque, le service informatique de CAFPI s’est...

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Le courtier en prêts immobilier victime d'un ransomware : de très gros dégâts

Impossible d'entrer en contact avec la direction de CAFPI qui refuse de répondre à nos questions sous prétexte que des contre-mesures parfaites ont été menées. Selon l'attachée de presse il s’agit d’une histoire ancienne maîtrisée au mieux par la société. Ce n'est pas tout à fait ce que nous avons découvert.

Une FAQ qui ne règle pas grand chose - Copie d'écran

Depuis plusieurs semaines, Reflets se penche sur la société CAFPI. Il faut généralement être propriétaire foncier pour connaître ce gros courtier en prêts immobilier qui propose à ses clients de trouver la meilleure offre bancaire pour financer l'achat d'un appartement ou d'une maison. Il se trouve que CAFPI s'est fait attaquer par un groupe de ransomware et que les données piratées se sont retrouvées publiées sur Internet.

Si « la presse spécialisée » a commenté cette attaque, peu de détails ont filtré. Le 24 mai, Damien Bancal expliquait sur le site Zataz que des tonnes de données personnelles avaient fuité et se trouvaient éparpillées dans la nature. De son côté la société se sent très à l'aise et explique qu’elle a parfaitement maîtrisé la situation dans une page de type foire aux questions (FAQ).

Prenez le temps de lire les déclarations de la société reproduites ci-dessous et reprenez ensuite la lecture de l'article pour percevoir la différence entre un discours corporate de communication et la réalité. Vous allez voir, c'est un exercice qui ne peut être entrepris que par des professionnels et même dans ce cas, des accidents sont possibles. La preuve.

Sur la page de la FAQ, on trouve donc ce type de choses :

Malgré le niveau élevé de sécurité de ses systèmes informatiques CAFPI a détecté une cyber-attaque sur une partie de son réseau informatique.

Dès détection de cette attaque, le service informatique de CAFPI s’est...

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Et ça marche. La presse relaie son opération de communication sans sourciller

Deux articles, l'un dans Libération, l'autre dans Les Echos ont relayé en fin de semaine une opération de com' d'Avisa Partners qui rappelle étrangement celle menée par Bull et Amesys il y a quelques années.

Page du site Avisa Partners le 12 juin 2023 - Copie d'écran

Avisa, après avoir informé l'État, annonce se « séparer » des activités critiquées par la presse indépendante et changer de nom. Tout cela, pour faire, en quelque sorte, table rase du passé. On peut voir les annonces de Matthieu Creux de deux manières. Il y a la vision des Echos. C'est une sorte de publi-reportage qui aurait toute sa place sur Linkedin. Dans le monde imaginaire des Echos, il ya une pépite qui va se transformer en licorne avec un nom fabuleux : « Forward ». C'est toujours bien d'aller de l'avant, et ça colle parfaitement avec les posts Linkedin. Il y a la manière Libé qui répercute les efforts de communication d'Avisa Partners mais en rappelant tout de même que la boite a quelques casseroles à son actif. Cependant, la remise en perspective et très limitée. C'est, au mieux, la moitié de l'article qu'il aurait fallu écrire.

Et puis il y a la façon journaliste énervé par les réalités alternatives déployées par les entreprises. Les mauvais coucheurs, évidemment... Ceux qui dans les petits journaux indépendants, ont encore la marge de manoeuvre nécessaire pour exercer leur travail dans des conditions normales.

Encore une fois, le choix est libre. On peut voir le monde au travers des yeux de la communication. Tout est beau, tout est rose, tout baigne dans l'huile de noix de coco et les entreprises sont vertueuses. Elle veulent notre plus grand bien, que nous soyons clients ou salariés. Et sans elles,...

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Et ça marche. La presse relaie son opération de communication sans sourciller

Deux articles, l'un dans Libération, l'autre dans Les Echos ont relayé en fin de semaine une opération de com' d'Avisa Partners qui rappelle étrangement celle menée par Bull et Amesys il y a quelques années.

Page du site Avisa Partners le 12 juin 2023 - Copie d'écran

Avisa, après avoir informé l'État, annonce se « séparer » des activités critiquées par la presse indépendante et changer de nom. Tout cela, pour faire, en quelque sorte, table rase du passé. On peut voir les annonces de Matthieu Creux de deux manières. Il y a la vision des Echos. C'est une sorte de publi-reportage qui aurait toute sa place sur Linkedin. Dans le monde imaginaire des Echos, il ya une pépite qui va se transformer en licorne avec un nom fabuleux : « Forward ». C'est toujours bien d'aller de l'avant, et ça colle parfaitement avec les posts Linkedin. Il y a la manière Libé qui répercute les efforts de communication d'Avisa Partners mais en rappelant tout de même que la boite a quelques casseroles à son actif. Cependant, la remise en perspective et très limitée. C'est, au mieux, la moitié de l'article qu'il aurait fallu écrire.

Et puis il y a la façon journaliste énervé par les réalités alternatives déployées par les entreprises. Les mauvais coucheurs, évidemment... Ceux qui dans les petits journaux indépendants, ont encore la marge de manoeuvre nécessaire pour exercer leur travail dans des conditions normales.

Encore une fois, le choix est libre. On peut voir le monde au travers des yeux de la communication. Tout est beau, tout est rose, tout baigne dans l'huile de noix de coco et les entreprises sont vertueuses. Elle veulent notre plus grand bien, que nous soyons clients ou salariés. Et sans elles,...

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Un exposition contre l'expropriation

À Champigny-sur-Marne, le Grand Paris Express poursuit son avancée, déployant sa nouvelle gare « Champigny Centre ». Son appétit est grand, c'est tout le quartier de la gare qui a été exproprié. À la limite de la zone concernée, rue Gabriel Péri, un pavillon semble résister, bariolé de couleurs, des gens entrant et sortant les bras chargés de matériel. L'exposition « Permis de détruire » se prépare. Interview.

Artiste : à gauche, caché Anna Conda. puis Hervé Alexandre - © Reflets

Aujourd'hui, samedi 10 juin 2023, s'ouvre à l'exposition « Permis de détruire ». Cette journée de vernissage lance l'exposition qui durera un mois. Le 24 juin se tiendra une soirée menée par plusieurs performers. Le 8 juillet aura lieu la journée de clôture. Durant celle-ci, Haim Adri, artiste et propriétaire, créera sa dernière œuvre en ces lieux. L'exposition, au titre évocateur de « Permis de détruire », entend en effet porter un message : bientôt toutes les œuvres que vous pourriez y voir auront disparu. Suite de l'enquête sur les politiques publiques en région parisienne et sur celle du Grand Paris en particulier. Direction Champigny-sur-Marne au 114 boulevard Gabriel Péri, adresse ou se tiendra pendant l'expo, ouverte du mercredi au dimanche de 14h à 19h. Candice, artiste et compagne de Haim, nous avait accueilli sur les lieux alors que l'évènement était en pleine préparation. Entretien...

Artistes : à gauche Demoisellem, à droite Têtart Street - © Reflets
Artistes : à gauche Demoisellem, à droite Têtart Street - Reflets

Artiste : Raf Urban - © Reflets
Artiste : Raf Urban - Reflets

Artistes : Marie Désert et quelques œuvres éparses de wallforfreedom - © Reflets
Artistes : Marie Désert et quelques œuvres éparses de wallforfreedom - Reflets

Candice, quel est ce lieu atypique ?

« On est ici chez Haim Adri, il est propriétaire de cette maison depuis vingt-cinq ans. Et il a créé, ici, un contexte assez atypique qui mélange l'intime au professionnel. Nous avons notre maison d'habitation et un lieu plus professionnel qui pendant vingt ans a été dédié majoritairement au spectacle...

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Un exposition contre l'expropriation

À Champigny-sur-Marne, le Grand Paris Express poursuit son avancée, déployant sa nouvelle gare « Champigny Centre ». Son appétit est grand, c'est tout le quartier de la gare qui a été exproprié. À la limite de la zone concernée, rue Gabriel Péri, un pavillon semble résister, bariolé de couleurs, des gens entrant et sortant les bras chargés de matériel. L'exposition « Permis de détruire » se prépare. Interview.

Artiste : à gauche, caché Anna Conda. puis Hervé Alexandre - © Reflets

Aujourd'hui, samedi 10 juin 2023, s'ouvre à l'exposition « Permis de détruire ». Cette journée de vernissage lance l'exposition qui durera un mois. Le 24 juin se tiendra une soirée menée par plusieurs performers. Le 8 juillet aura lieu la journée de clôture. Durant celle-ci, Haim Adri, artiste et propriétaire, créera sa dernière œuvre en ces lieux. L'exposition, au titre évocateur de « Permis de détruire », entend en effet porter un message : bientôt toutes les œuvres que vous pourriez y voir auront disparu. Suite de l'enquête sur les politiques publiques en région parisienne et sur celle du Grand Paris en particulier. Direction Champigny-sur-Marne au 114 boulevard Gabriel Péri, adresse ou se tiendra pendant l'expo, ouverte du mercredi au dimanche de 14h à 19h. Candice, artiste et compagne de Haim, nous avait accueilli sur les lieux alors que l'évènement était en pleine préparation. Entretien...

Artistes : à gauche Demoisellem, à droite Têtart Street - © Reflets
Artistes : à gauche Demoisellem, à droite Têtart Street - Reflets

Artiste : Raf Urban - © Reflets
Artiste : Raf Urban - Reflets

Artistes : Marie Désert et quelques œuvres éparses de wallforfreedom - © Reflets
Artistes : Marie Désert et quelques œuvres éparses de wallforfreedom - Reflets

Candice, quel est ce lieu atypique ?

« On est ici chez Haim Adri, il est propriétaire de cette maison depuis vingt-cinq ans. Et il a créé, ici, un contexte assez atypique qui mélange l'intime au professionnel. Nous avons notre maison d'habitation et un lieu plus professionnel qui pendant vingt ans a été dédié majoritairement au spectacle...

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La manif du 6 juin n'a pas fait le plein. Le zbeul va-t-il se poursuivre ?

Pour cette manifestation, les syndicats n'ont pas réuni la foule des grands jours. Le défilé s'est déroulé plutôt calmement dans une ambiance d'été naissant. Déjà quelques appels demandent aux opposants à la réforme des retraites de se retrouver tous les soirs place des invalides.

Alors ? Qui ? - © Reflets

La CGT a compté 900.000 personnes en France dont 300.000 à Paris. Le ministère de l'intérieur annonce lui, 281.000 manifestants dans le pays et 31.000 dans la capitale. Combien étaient-ils réellement ? Mystère. En tout cas pas 300.000 à Paris. La manifestation unitaire venait, il faut le dire, très tard par rapport à la précédente et avait donné suffisamment de temps pour faire retomber la motivation. Même si de nombreux français ont continué à participer à l'Interville du zbeul. Peut-être même continueront-ils à se mobilier. Déjà des appels sont lancés à se rassembler pour des « apéros anti-Macron, jusqu'au retrait » tous les jour sur l'esplanade des invalides à 19h. La violence de la répression policière commence par ailleurs a faire son effet, comme pendant la période des gilets jaunes.

Au départ, à Invalides - © Reflets
Au départ, à Invalides - Reflets

Attention aux LBD - © Reflets
Attention aux LBD - Reflets

La manif n'est pas encore partie, les premières arrestations... - © Reflets
La manif n'est pas encore partie, les premières arrestations... - Reflets

Et les premiers gaz lacrymogènes - © Reflets
Et les premiers gaz lacrymogènes - Reflets

Et sauf forces de l'ordre - © Reflets
Et sauf forces de l'ordre - Reflets

Il n'y a pas d'âge pour porter le drapeau noir - © Reflets
Il n'y a pas d'âge pour porter le drapeau noir - Reflets

Suivre la voie. Toujours. - © Reflets
Suivre la voie. Toujours. - Reflets

Certains prônent l'amour, d'autres cassent des vitrines - © Reflets
Certains prônent l'amour, d'autres cassent des vitrines - Reflets

Il y a un moment où il faut faire simple et direct. - © Reflets
Il y a un moment où il faut faire simple et direct. - Reflets

En tête de cortège. - © Reflets
En tête de cortège. - Reflets

Tous morts en sursis, mais présents dans la manifestation. - © Reflets
Tous morts en sursis, mais présents dans la manifestation. - Reflets

Ambiance estivale ce 6 juin. Musique et soleil. - © Reflets
Ambiance estivale ce 6 juin. Musique et soleil. - Reflets

Ça rassure de savoir qu'il y a des tireurs d'élite pas loin. On ne sait jamais. - © Reflets
Ça rassure de savoir...

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La manif du 6 juin n'a pas fait le plein. Le zbeul va-t-il se poursuivre ?

Pour cette manifestation, les syndicats n'ont pas réuni la foule des grands jours. Le défilé s'est déroulé plutôt calmement dans une ambiance d'été naissant. Déjà quelques appels demandent aux opposants à la réforme des retraites de se retrouver tous les soirs place des invalides.

Alors ? Qui ? - © Reflets

La CGT a compté 900.000 personnes en France dont 300.000 à Paris. Le ministère de l'intérieur annonce lui, 281.000 manifestants dans le pays et 31.000 dans la capitale. Combien étaient-ils réellement ? Mystère. En tout cas pas 300.000 à Paris. La manifestation unitaire venait, il faut le dire, très tard par rapport à la précédente et avait donné suffisamment de temps pour faire retomber la motivation. Même si de nombreux français ont continué à participer à l'Interville du zbeul. Peut-être même continueront-ils à se mobilier. Déjà des appels sont lancés à se rassembler pour des « apéros anti-Macron, jusqu'au retrait » tous les jour sur l'esplanade des invalides à 19h. La violence de la répression policière commence par ailleurs a faire son effet, comme pendant la période des gilets jaunes.

Au départ, à Invalides - © Reflets
Au départ, à Invalides - Reflets

Attention aux LBD - © Reflets
Attention aux LBD - Reflets

La manif n'est pas encore partie, les premières arrestations... - © Reflets
La manif n'est pas encore partie, les premières arrestations... - Reflets

Et les premiers gaz lacrymogènes - © Reflets
Et les premiers gaz lacrymogènes - Reflets

Et sauf forces de l'ordre - © Reflets
Et sauf forces de l'ordre - Reflets

Il n'y a pas d'âge pour porter le drapeau noir - © Reflets
Il n'y a pas d'âge pour porter le drapeau noir - Reflets

Suivre la voie. Toujours. - © Reflets
Suivre la voie. Toujours. - Reflets

Certains prônent l'amour, d'autres cassent des vitrines - © Reflets
Certains prônent l'amour, d'autres cassent des vitrines - Reflets

Il y a un moment où il faut faire simple et direct. - © Reflets
Il y a un moment où il faut faire simple et direct. - Reflets

En tête de cortège. - © Reflets
En tête de cortège. - Reflets

Tous morts en sursis, mais présents dans la manifestation. - © Reflets
Tous morts en sursis, mais présents dans la manifestation. - Reflets

Ambiance estivale ce 6 juin. Musique et soleil. - © Reflets
Ambiance estivale ce 6 juin. Musique et soleil. - Reflets

Ça rassure de savoir qu'il y a des tireurs d'élite pas loin. On ne sait jamais. - © Reflets
Ça rassure de savoir...

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Interview collectif avec des membres de la ZAD du Saclay

Les autorités avaient donné un ultimatum au 5 juin à la ZAD du Saclay pour plier bagages. Hier, après avoir récupéré ce qu'ils pouvaient pendant la semaine, les habitants ont quitté le camp. Nous nous étions rendus sur place, il y a quelques semaines, pour échanger avec eux à ce moment charnière de leur lutte. Entretien collectif.

Bienvenus à la ZAD de Saclay - © Reflets

Installée dans un champ, quelques dizaines de mètres après l'arrêt de bus CEA Nord près de Massy-Palaiseau, la ZAD du Saclay fait face au chantier de la ligne 18 qui avance jour après jour vers les terres agricoles. Un chantier pensé à autre âge, dépensier à outrance, prêt à sacrifier les dernières terres de la ceinture céréalière parisienne sur l'autel de la spéculation. Un projet sur lequel le pouvoir s'arcboute prêt à criminaliser toute contestation. Après être apparue sur une carte fuitée dans le Journal du Dimanche comme un des 42 lieux en France à surveiller comme potentiel « Point chaud », la nouvelle est tombée début mai. La ZAD doit déménager au 5 juin, au plus tard, sous peine d'intervention policière et de lourdes amendes pour les propriétaires du terrain.

Le week-end du 13 et 14 mai, la ZAD est effectivement devenue un « point chaud ». Les habitants ont organisé un rassemblement festif et déterminé pour ouvrir leurs portes et faire mieux connaitre leur lutte. Une grange paysanne, assemblée pour l'occasion, a été déposée sur le trajet de la ligne 18, puis instantanément détruite par les engins de chantier. La semaine qui suivait était consacrée à des ateliers et des discussions sur l'avenir de l'agriculture paysanne sur le plateau.

Dans le cadre de notre enquête sur les politiques publiques en général et sur celles du « Grand Paris » en particulier, la ZAD nous avait accueilli sur place pour parler du...

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Interview collectif avec des membres de la ZAD du Saclay

Les autorités avaient donné un ultimatum au 5 juin à la ZAD du Saclay pour plier bagages. Hier, après avoir récupéré ce qu'ils pouvaient pendant la semaine, les habitants ont quitté le camp. Nous nous étions rendus sur place, il y a quelques semaines, pour échanger avec eux à ce moment charnière de leur lutte. Entretien collectif.

Bienvenus à la ZAD de Saclay - © Reflets

Installée dans un champ, quelques dizaines de mètres après l'arrêt de bus CEA Nord près de Massy-Palaiseau, la ZAD du Saclay fait face au chantier de la ligne 18 qui avance jour après jour vers les terres agricoles. Un chantier pensé à autre âge, dépensier à outrance, prêt à sacrifier les dernières terres de la ceinture céréalière parisienne sur l'autel de la spéculation. Un projet sur lequel le pouvoir s'arcboute prêt à criminaliser toute contestation. Après être apparue sur une carte fuitée dans le Journal du Dimanche comme un des 42 lieux en France à surveiller comme potentiel « Point chaud », la nouvelle est tombée début mai. La ZAD doit déménager au 5 juin, au plus tard, sous peine d'intervention policière et de lourdes amendes pour les propriétaires du terrain.

Le week-end du 13 et 14 mai, la ZAD est effectivement devenue un « point chaud ». Les habitants ont organisé un rassemblement festif et déterminé pour ouvrir leurs portes et faire mieux connaitre leur lutte. Une grange paysanne, assemblée pour l'occasion, a été déposée sur le trajet de la ligne 18, puis instantanément détruite par les engins de chantier. La semaine qui suivait était consacrée à des ateliers et des discussions sur l'avenir de l'agriculture paysanne sur le plateau.

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Missiles - DiceME - Pixabay

Missiles - DiceME - Pixabay
Missiles - DiceME - Pixabay
« Le total des dépenses militaires mondiales a augmenté de 3,7 % en termes réels en 2022, pour atteindre un niveau record de 2.240 milliards de dollars », annonce le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI). « Les dépenses militaires en Europe ont connu leur plus forte augmentation annuelle depuis au moins 30 ans ». On retrouve évidement les mêmes usual suspects parmi les plus gros dépensiers : les Etats-Unis, la Chine et la Russie- représentaient 56 % du total mondial. Le niveau des dépenses en Europe centrale et occidentale atteint ses niveaux les plus importants depuis la fin de la guerre froide. La guerre en Ukraine expliquant évidemment la situation. A titre de comparaison, « au prix d’un investissement de 267 milliards de dollars (239 milliards d’euros) par an pendant les quinze prochaines années, il est possible d’éliminer la faim dans le monde d’ici à 2030, estime l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) », rappelait Le Monde en 2015.

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Missiles - DiceME - Pixabay

Missiles - DiceME - Pixabay
Missiles - DiceME - Pixabay
« Le total des dépenses militaires mondiales a augmenté de 3,7 % en termes réels en 2022, pour atteindre un niveau record de 2.240 milliards de dollars », annonce le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI). « Les dépenses militaires en Europe ont connu leur plus forte augmentation annuelle depuis au moins 30 ans ». On retrouve évidement les mêmes usual suspects parmi les plus gros dépensiers : les Etats-Unis, la Chine et la Russie- représentaient 56 % du total mondial. Le niveau des dépenses en Europe centrale et occidentale atteint ses niveaux les plus importants depuis la fin de la guerre froide. La guerre en Ukraine expliquant évidemment la situation. A titre de comparaison, « au prix d’un investissement de 267 milliards de dollars (239 milliards d’euros) par an pendant les quinze prochaines années, il est possible d’éliminer la faim dans le monde d’ici à 2030, estime l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) », rappelait Le Monde en 2015.

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Restés enfermés et ne pas grandir ou s’ouvrir et mourir

Les experts de la blockchain, avant d’être ceux du Metavers puis des NFT et désormais de l’IA, ont un message pour vous : l’intelligence artificielle va renverser la table. Surtout ChatGPT ou Bard. Rien n’est moins sûr, voici pourquoi.

Midjourney imagine... une conversation entre Midjourney et ChatGPT - Midjourney - CC

Les annonces se multiplient. Open AI a lancé ChatGPT 4, bien plus «puissant» que ChatGPT 3.5, accessible gratuitement pour le grand public. Google a ouvert la porte (pas pour les Européens) de Bard. Microsoft n’est pas en reste et en dépit de ses plantages répétés dans le domaine, a remis en selle Bing Chat. Et puis il y a ceux dont on parle moins mais qui sont peut-être plus inquiétants, les outils de création de visuels. Les Pythies de cyber-Delphes n’ont plus assez de mots. Ces «intelligences artificielles» vont tout chambouler. C’est la mort de centaines de milliers, de millions, de postes de travail. Adieu aux créatifs, au revoir les créateurs de contenus au premier rang desquels, les journalistes. Hasta la vista les photographes, les codeurs informatiques, les créateurs de sites Web! Finito ! Remplacés par l’IA. Super-ChatGPT aura votre peau et si ce n’est lui, ce sera son cousin Bard. Minute papillon. Ce n’est pas aussi simple. De fait, les modèles de langage de type ChatGPT sont confrontés à un paradoxe et pour l’instant, personne ne va le résoudre. Explications.

La première grosse tentative de lancement en orbite d’un tel outil avait défrayé la chronique. En 2016, «Tay», précurseur de ChatGPT, avait mis moins de 24 heures pour devenir nazi, complotiste, pro-inceste et misogyne. Tout le monde a beaucoup appris de ce fail. Sauf les nouveaux experts en intelligence artificielle.

Les modèles de langage, sorte de chatbots améliorés, sont conçus pour donner l’impression...

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Restés enfermés et ne pas grandir ou s’ouvrir et mourir

Les experts de la blockchain, avant d’être ceux du Metavers puis des NFT et désormais de l’IA, ont un message pour vous : l’intelligence artificielle va renverser la table. Surtout ChatGPT ou Bard. Rien n’est moins sûr, voici pourquoi.

Midjourney imagine... une conversation entre Midjourney et ChatGPT - Midjourney - CC

Les annonces se multiplient. Open AI a lancé ChatGPT 4, bien plus «puissant» que ChatGPT 3.5, accessible gratuitement pour le grand public. Google a ouvert la porte (pas pour les Européens) de Bard. Microsoft n’est pas en reste et en dépit de ses plantages répétés dans le domaine, a remis en selle Bing Chat. Et puis il y a ceux dont on parle moins mais qui sont peut-être plus inquiétants, les outils de création de visuels. Les Pythies de cyber-Delphes n’ont plus assez de mots. Ces «intelligences artificielles» vont tout chambouler. C’est la mort de centaines de milliers, de millions, de postes de travail. Adieu aux créatifs, au revoir les créateurs de contenus au premier rang desquels, les journalistes. Hasta la vista les photographes, les codeurs informatiques, les créateurs de sites Web! Finito ! Remplacés par l’IA. Super-ChatGPT aura votre peau et si ce n’est lui, ce sera son cousin Bard. Minute papillon. Ce n’est pas aussi simple. De fait, les modèles de langage de type ChatGPT sont confrontés à un paradoxe et pour l’instant, personne ne va le résoudre. Explications.

La première grosse tentative de lancement en orbite d’un tel outil avait défrayé la chronique. En 2016, «Tay», précurseur de ChatGPT, avait mis moins de 24 heures pour devenir nazi, complotiste, pro-inceste et misogyne. Tout le monde a beaucoup appris de ce fail. Sauf les nouveaux experts en intelligence artificielle.

Les modèles de langage, sorte de chatbots améliorés, sont conçus pour donner l’impression...

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Ils se sont enchaînés sur la passerelle Léopold-Sédar Senghor pour dénoncer un méga projet d’oléoduc du pétrolier

Le plus grand oléoduc chauffé du monde, long de 1.443 kilomètres et qui traversera la Tanzanie et l’Ouganda, provoquera des ravages humains et environnementaux. A l’initiative de GreenFaith, deux rabbins, deux pasteurs, un maître et une nonne bouddhistes, un jésuite, un évêque émérite et un penseur musulman se sont enchaînés ensemble d’un bord à l’autre de la passerelle parisienne jeudi 25 mai.

Les participants enchaînés sur la passerelle Léopold-Sédar-Senghor - © Reflets

Le rendez-vous a été donné au dernier moment dans un édifice religieux parisien. «Ils nous accueillent en sous-marin, vous n’êtes jamais venus ici», déclare une des organisatrice à la soixantaine de militants réunis pour l’action contre Total Energies. Ce blocage, organisé par GreenFaith qui rassemble des croyants de toutes religions unis pour la défense de la planète. Proche d’Extinction Rébellion, le mouvement n’hésite pas à prôner des actions de désobéissance civile. Cette fois, ils entendent protester à la veille de l’assemblée générale du groupe pétrolier contre les projets AECOP et Tilenga.

L’action qui doit symboliquement durer 1.443 secondes, un peu plus de 24 minutes, pour les 1.443 kilomètres de longueur pipeline de Total est minutée à la seconde près. L’organisatrice se tourne vers un rabbin: «Vous lisez jusqu’à 240 secondes. Puis c’est la team chrétienne jusqu’à 660 seconde. Je n’ai pas découpé entre vous… (rires) puis les bouddhistes et les Juifs. Sinon vous avez bien le numéro à appeler en cas d’arrestation? On n’y croit pas trop mais on ne sait jamais. Maintenant, on va converger par des chemins différents en petits groupes vers la cible.»

La cible, c’est la passerelle Léopold-Sédar-Senghor située en plein cœur de Paris, près du musée d’Orsay.

Six des participants sont impliqués dans le Ceras, le centre d’étude et d’action sociale, animé par les jésuites. «Cette action est importante pour nous car c’est un point de rencontre et de dialogue avec les autres...

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Ils se sont enchaînés sur la passerelle Léopold-Sédar Senghor pour dénoncer un méga projet d’oléoduc du pétrolier

Le plus grand oléoduc chauffé du monde, long de 1.443 kilomètres et qui traversera la Tanzanie et l’Ouganda, provoquera des ravages humains et environnementaux. A l’initiative de GreenFaith, deux rabbins, deux pasteurs, un maître et une nonne bouddhistes, un jésuite, un évêque émérite et un penseur musulman se sont enchaînés ensemble d’un bord à l’autre de la passerelle parisienne jeudi 25 mai.

Les participants enchaînés sur la passerelle Léopold-Sédar-Senghor - © Reflets

Le rendez-vous a été donné au dernier moment dans un édifice religieux parisien. «Ils nous accueillent en sous-marin, vous n’êtes jamais venus ici», déclare une des organisatrice à la soixantaine de militants réunis pour l’action contre Total Energies. Ce blocage, organisé par GreenFaith qui rassemble des croyants de toutes religions unis pour la défense de la planète. Proche d’Extinction Rébellion, le mouvement n’hésite pas à prôner des actions de désobéissance civile. Cette fois, ils entendent protester à la veille de l’assemblée générale du groupe pétrolier contre les projets AECOP et Tilenga.

L’action qui doit symboliquement durer 1.443 secondes, un peu plus de 24 minutes, pour les 1.443 kilomètres de longueur pipeline de Total est minutée à la seconde près. L’organisatrice se tourne vers un rabbin: «Vous lisez jusqu’à 240 secondes. Puis c’est la team chrétienne jusqu’à 660 seconde. Je n’ai pas découpé entre vous… (rires) puis les bouddhistes et les Juifs. Sinon vous avez bien le numéro à appeler en cas d’arrestation? On n’y croit pas trop mais on ne sait jamais. Maintenant, on va converger par des chemins différents en petits groupes vers la cible.»

La cible, c’est la passerelle Léopold-Sédar-Senghor située en plein cœur de Paris, près du musée d’Orsay.

Six des participants sont impliqués dans le Ceras, le centre d’étude et d’action sociale, animé par les jésuites. «Cette action est importante pour nous car c’est un point de rencontre et de dialogue avec les autres...

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Dans tout le pays, des citoyens aident l’armée en fournissant de l’équipement, des drones et des véhicules.

Création de véhicules tout-terrain, drones kamikaze, réparation de blindés, les Ukrainiens se sont mis au service de leur armée. Reportage au coeur du système D.

Un buggy fabriqué de toutes pièces pour l'armée - © Reflets

Dans un bâtiment industriel anonyme de la ville de Zaporizhia, dans l’est de l’Ukraine, Volodymyr et trois autres volontaires soudent des tubes métalliques qui esquissent la carcasse d’un véhicule étrange. Bientôt sortira un nouveau buggy, un véhicule tout-terrain léger qui sera offert à un groupe d’assaut ou aux forces spéciales. Ici, le front n’est qu’à une soixantaine de kilomètres. Derrière le bâtiment, un autre doit être livré dans quelques jours. « Il a 3 places, celle à l’arrière est surélevée et il est prévu une accroche pour fixer une mitrailleuse, explique Volodymyr, un mécanicien qui a perdu son emploi à cause de la guerre. C’est vraiment adapté pour les raids éclairs. » Lui et son équipe en ont déjà livré trois et trois autres sont en cours de fabrication. Avec de nouveaux outils plus performants qu’ils veulent acheter, ils espèrent bientôt en sortir un par semaine. Chaque buggy coûte environ 6.500 . « Ce ne sont quasiment que des dons privés collectés en Ukraine, par des amis et sur les réseaux sociaux. Nous n’avons obtenu que 5.000 en Lituanie. Nous sommes tous conscients qu’aider notre armée, c’est vraiment important. »

En pleine création... - © Reflets
En pleine création... - Reflets

Si les annonces et les images de livraisons d’armement occidental se succèdent, les soldats ukrainiens comptent encore sur le soutien des volontaires pour améliorer l’ordinaire ou se procurer ce qui leur manque. Car avec une ligne de front de 1.200 km de long, les besoins en véhicules et en armement sont...

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Dans tout le pays, des citoyens aident l’armée en fournissant de l’équipement, des drones et des véhicules.

Création de véhicules tout-terrain, drones kamikaze, réparation de blindés, les Ukrainiens se sont mis au service de leur armée. Reportage au coeur du système D.

Un buggy fabriqué de toutes pièces pour l'armée - © Reflets

Dans un bâtiment industriel anonyme de la ville de Zaporizhia, dans l’est de l’Ukraine, Volodymyr et trois autres volontaires soudent des tubes métalliques qui esquissent la carcasse d’un véhicule étrange. Bientôt sortira un nouveau buggy, un véhicule tout-terrain léger qui sera offert à un groupe d’assaut ou aux forces spéciales. Ici, le front n’est qu’à une soixantaine de kilomètres. Derrière le bâtiment, un autre doit être livré dans quelques jours. « Il a 3 places, celle à l’arrière est surélevée et il est prévu une accroche pour fixer une mitrailleuse, explique Volodymyr, un mécanicien qui a perdu son emploi à cause de la guerre. C’est vraiment adapté pour les raids éclairs. » Lui et son équipe en ont déjà livré trois et trois autres sont en cours de fabrication. Avec de nouveaux outils plus performants qu’ils veulent acheter, ils espèrent bientôt en sortir un par semaine. Chaque buggy coûte environ 6.500 . « Ce ne sont quasiment que des dons privés collectés en Ukraine, par des amis et sur les réseaux sociaux. Nous n’avons obtenu que 5.000 en Lituanie. Nous sommes tous conscients qu’aider notre armée, c’est vraiment important. »

En pleine création... - © Reflets
En pleine création... - Reflets

Si les annonces et les images de livraisons d’armement occidental se succèdent, les soldats ukrainiens comptent encore sur le soutien des volontaires pour améliorer l’ordinaire ou se procurer ce qui leur manque. Car avec une ligne de front de 1.200 km de long, les besoins en véhicules et en armement sont...

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Naissance d'un collectif contre les violences policières face au virage sécuritaire du maire, Mathieu Hanotin

La répression violente du mouvement social contre les retraites a refait surgir le spectre des violences policières. Une fois n'est pas coutume, le sujet a été rapidement repris sur les grandes chaines de télévision. Mais il est bon de se rappeler que ces violences existent au quotidien, moins visibles. Troisième volet de cette série sur les politiques publiques, avec les politiques sécuritaires en ligne de mire.

Le 4 février 2023, première action symbolique du collectif "Stop violences policières Saint-Denis" - © Reflets

La réunion a lieu dans la salle du Pont Commun. Devant la porte, un homme garde un œil sur les alentours, on n'est jamais trop prudent. Les journalistes patientent quelques minutes le temps que les débats touchent à leur fin. Puis la réunion bascule sur l'organisation de l'action d'aujourd'hui. Téléphones portables non conseillés, point éventuels de repli en cas de charge, présentation des observateurs et des médias... la tension monte d'un cran. Dernier café et le groupe se dirige vers le commissariat tout proche. Quelques minutes d'attentes sur le trottoir d'en face puis tout le monde traverse la rue pour se positionner devant les portes du bâtiment. Une prise de parole a lieu, puis tout le monde brandit des affichettes distribuées un peu plus tôt. Sur celles-ci, des photos, chacune faisant référence à un cas de violence policière survenu récemment. Puis le groupe décide que cela suffit et quitte les lieux sans avoir vu l'ombre d'un képi. Une action symbolique, la première du nouveau collectif « Stop violences policières Saint-Denis », en cours de création.

Le problème de violences policières en Seine-Saint-Denis n'est pas nouveau. Déjà, en mai 2019, une affaire défraie la chronique. Sur une vidéo qui émerge, la CSI 93 (« Compagnie de Sécurisation et d'Intervention ») est filmée déposant un sac de cannabis près d'un jeune avant de l'interpeller. Devant ses protestations, les coups pleuvent. Un...

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Naissance d'un collectif contre les violences policières face au virage sécuritaire du maire, Mathieu Hanotin

La répression violente du mouvement social contre les retraites a refait surgir le spectre des violences policières. Une fois n'est pas coutume, le sujet a été rapidement repris sur les grandes chaines de télévision. Mais il est bon de se rappeler que ces violences existent au quotidien, moins visibles. Troisième volet de cette série sur les politiques publiques, avec les politiques sécuritaires en ligne de mire.

Le 4 février 2023, première action symbolique du collectif "Stop violences policières Saint-Denis" - © Reflets

La réunion a lieu dans la salle du Pont Commun. Devant la porte, un homme garde un œil sur les alentours, on n'est jamais trop prudent. Les journalistes patientent quelques minutes le temps que les débats touchent à leur fin. Puis la réunion bascule sur l'organisation de l'action d'aujourd'hui. Téléphones portables non conseillés, point éventuels de repli en cas de charge, présentation des observateurs et des médias... la tension monte d'un cran. Dernier café et le groupe se dirige vers le commissariat tout proche. Quelques minutes d'attentes sur le trottoir d'en face puis tout le monde traverse la rue pour se positionner devant les portes du bâtiment. Une prise de parole a lieu, puis tout le monde brandit des affichettes distribuées un peu plus tôt. Sur celles-ci, des photos, chacune faisant référence à un cas de violence policière survenu récemment. Puis le groupe décide que cela suffit et quitte les lieux sans avoir vu l'ombre d'un képi. Une action symbolique, la première du nouveau collectif « Stop violences policières Saint-Denis », en cours de création.

Le problème de violences policières en Seine-Saint-Denis n'est pas nouveau. Déjà, en mai 2019, une affaire défraie la chronique. Sur une vidéo qui émerge, la CSI 93 (« Compagnie de Sécurisation et d'Intervention ») est filmée déposant un sac de cannabis près d'un jeune avant de l'interpeller. Devant ses protestations, les coups pleuvent. Un...

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Pour Dominique Voynet, l'opération n’est pas acceptable sur le plan éthique et ne peut pas fonctionner

Alors que l'opération Wambushu démarre vraiment avec la destruction du bidonville de Talus 2, interview croisée de Fahad Idaroussi Tsimanda, enseignant et docteur en géographie des risques et vulnérabilités et de Dominique Voynet, ancienne ministre, qui a créé et dirigé l’ARS de Mayotte pour décrypter une crise très complexe.

Yanine dans le quartier de Talus II à Mayotte le 29 avril 2023 - © Louis Witter

Comment expliquez-vous la situation très préoccupante à Mayotte?

Fahad Idaroussi Tsimanda : Il faut faire un peu d’histoire pour comprendre comment on en est arrivé à cette cocotte-minute qu’est l’île. Avant la présence française, chaque île de l’archipel des Comores était indépendante. Anjouan a souhaité à plusieurs reprise dominer Mayotte. Le sultan de Mayotte finit par vendre son île à la France pour une bouchée de pain pour garantir sa protection en 1841. Puis la France colonisera les quatre îles des Comores. En 1975, les 3 îles proclament leur indépendance, sauf Mayotte. En 1976, les Mahorais confirment leur souhait de rester Français. Mayotte devient un département d’outre-mer en 2011. Alors que les Comores basculent dans l’instabilité, Mayotte augmente sa qualité de vie. Elle devient donc attractive. Il est urgent de faire quelque chose car la population atteint 600.000 habitants.

Dominique Voynet: Il est démagogique de dire qu’il y a 600.000 personnes sur l’île. Le recensement officiel donne 270.000 habitants, le chiffre réel estimé à partir de la consommation d’eau, de riz, des services de santé est de 350.000 personnes, ce qui est déjà énorme. Le fait est qu’on manque de place à Mayotte, la bande littorale est étroite pour vivre. Les équipements publics ont été conçus pour 150.000 habitants. Cette situation extrêmement difficile a des causes multifactorielles. On constate une société à deux vitesse: d’un côté une population éduquée, avec un niveau de vie élevé,...

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Pour Dominique Voynet, l'opération n’est pas acceptable sur le plan éthique et ne peut pas fonctionner

Alors que l'opération Wambushu démarre vraiment avec la destruction du bidonville de Talus 2, interview croisée de Fahad Idaroussi Tsimanda, enseignant et docteur en géographie des risques et vulnérabilités et de Dominique Voynet, ancienne ministre, qui a créé et dirigé l’ARS de Mayotte pour décrypter une crise très complexe.

Yanine dans le quartier de Talus II à Mayotte le 29 avril 2023 - © Louis Witter

Comment expliquez-vous la situation très préoccupante à Mayotte?

Fahad Idaroussi Tsimanda : Il faut faire un peu d’histoire pour comprendre comment on en est arrivé à cette cocotte-minute qu’est l’île. Avant la présence française, chaque île de l’archipel des Comores était indépendante. Anjouan a souhaité à plusieurs reprise dominer Mayotte. Le sultan de Mayotte finit par vendre son île à la France pour une bouchée de pain pour garantir sa protection en 1841. Puis la France colonisera les quatre îles des Comores. En 1975, les 3 îles proclament leur indépendance, sauf Mayotte. En 1976, les Mahorais confirment leur souhait de rester Français. Mayotte devient un département d’outre-mer en 2011. Alors que les Comores basculent dans l’instabilité, Mayotte augmente sa qualité de vie. Elle devient donc attractive. Il est urgent de faire quelque chose car la population atteint 600.000 habitants.

Dominique Voynet: Il est démagogique de dire qu’il y a 600.000 personnes sur l’île. Le recensement officiel donne 270.000 habitants, le chiffre réel estimé à partir de la consommation d’eau, de riz, des services de santé est de 350.000 personnes, ce qui est déjà énorme. Le fait est qu’on manque de place à Mayotte, la bande littorale est étroite pour vivre. Les équipements publics ont été conçus pour 150.000 habitants. Cette situation extrêmement difficile a des causes multifactorielles. On constate une société à deux vitesse: d’un côté une population éduquée, avec un niveau de vie élevé,...

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Les défenseurs des libertés ont toujours un train de retard

Lorsqu'un projet de loi vous semble être la manifestation d'une dystopie, si vous pensez que des libertés individuelles sont attaquées par ce texte, partez du principe qu'il vient simplement légaliser une situation préexistante. Et inquiétez-vous de ce qui est déjà en cours, forcément pire.

Interceptons, il en restera toujours quelque chose - Midjourney - CC

La thématique de la vie privée revient sur le devant de la scène médiatique épisodiquement. Parfois à l'occasion d'un scandale comme celui de « Pegasus », parfois lorsque le législateur se penche sur un projet de loi. En ce moment, Pegasus revient à la Une avec un documentaire diffusé sur Arte et le barreau de Paris fustige dans un communiqué de presse la loi d’orientation et de programmation du ministère de la justice 2023-2027 qui prévoit, entre autres choses, la possibilité d'activer le micro et la caméra des appareils électroniques sans le consentement de leurs propriétaires. Le combo... Il n'en fallait pas plus pour que tous les défenseurs des libertés individuelles s'offusquent et que les papiers inspirés, écrits par les meilleurs journalistes spécialisés, fusent.

Avec Pegasus, le logiciel de la société NSO, les services de renseignement d'ici ou d'ailleurs pouvaient prendre possession d'un téléphone portable sans que la cible n'en ait conscience. La liste des cibles s'allonge toujours aujourd'hui. Bien malin qui pourrait savoir où elle se terminera. Les armes numériques ont un défaut : elles se retournent toujours contre leur créateur et on ne sait jamais où elles atterrissent. Nous avons longuement disserté chez Reflets au fil des années sur les migrations fantômes de ces armes. Elles sont achetées dans des pays développés, finissent dans les pays les plus fâchés avec les droits de l'homme. Soit parce que...

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Les défenseurs des libertés ont toujours un train de retard

Lorsqu'un projet de loi vous semble être la manifestation d'une dystopie, si vous pensez que des libertés individuelles sont attaquées par ce texte, partez du principe qu'il vient simplement légaliser une situation préexistante. Et inquiétez-vous de ce qui est déjà en cours, forcément pire.

Interceptons, il en restera toujours quelque chose - Midjourney - CC

La thématique de la vie privée revient sur le devant de la scène médiatique épisodiquement. Parfois à l'occasion d'un scandale comme celui de « Pegasus », parfois lorsque le législateur se penche sur un projet de loi. En ce moment, Pegasus revient à la Une avec un documentaire diffusé sur Arte et le barreau de Paris fustige dans un communiqué de presse la loi d’orientation et de programmation du ministère de la justice 2023-2027 qui prévoit, entre autres choses, la possibilité d'activer le micro et la caméra des appareils électroniques sans le consentement de leurs propriétaires. Le combo... Il n'en fallait pas plus pour que tous les défenseurs des libertés individuelles s'offusquent et que les papiers inspirés, écrits par les meilleurs journalistes spécialisés, fusent.

Avec Pegasus, le logiciel de la société NSO, les services de renseignement d'ici ou d'ailleurs pouvaient prendre possession d'un téléphone portable sans que la cible n'en ait conscience. La liste des cibles s'allonge toujours aujourd'hui. Bien malin qui pourrait savoir où elle se terminera. Les armes numériques ont un défaut : elles se retournent toujours contre leur créateur et on ne sait jamais où elles atterrissent. Nous avons longuement disserté chez Reflets au fil des années sur les migrations fantômes de ces armes. Elles sont achetées dans des pays développés, finissent dans les pays les plus fâchés avec les droits de l'homme. Soit parce que...

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Reportage dans la région de Dnipropetrovsk

Combien de soldats ont-ils été gravement blessés au front ? Le secret est bien gardé. Sans doute bien plus que ce qui est annoncé par le commandement ukrainien. Nous avons visité un hôpital à Novomoskovsk qui accueille des centaines de militaires blessés.

Bloc opératoire de l'hôpital de Novomoskovsk dans la région de Dnipro, qui accueille des blessés arrivant directement du front - © Reflets

A l’hôpital de Novomoskovsk, une ville industrielle d’environ 70.000 habitants située à 25 km de la capitale régionale Dnipro, Youri, un des deux chirurgiens, nous reçoit entre deux opérations. Son visage traduit un grand épuisement. « Cela fait un an que j’opère chaque jour, sans congé. Et nous ne savons pas combien de temps cela va durer. Nous faisons ici de la chirurgie générale : osseuse, abdominale, thoracique… Bref, tout ce qui se présente. En un an, nous avons beaucoup appris... » Son service comporte au minimum 80 lits, mais il peut monter jusqu’à 100 si besoin.

Cette région d’Ukraine est en première ligne pour recevoir les blessés civils et militaires des zones proches du front. Et il y en a beaucoup. « C’est un flux quasi continu, raconte un personnel soignant. Les mauvais jours, nous avons une queue de 200 mètres d’ambulances... » Mais le chiffre exact est un secret bien gardé.

Les malades s’entassent jusqu’à six par chambre. « Nous ne pouvons pas mettre partout des lits médicalisés car ils prennent trop de place dans la pièce, soupire une infirmière. Alors nous utilisons des petits lits moins confortables et moins pratiques pour les soins. »

Ici les blessés sont stabilisés, opérés si besoin, puis transférés vers d’autres structures plus à l’ouest du pays pour leur convalescence et la rééducation. « En moyenne, nos patients restent trois à sept jour avant de partir ailleurs. Nous ne gardons que ceux qui doivent être réopéré ou ceux qui sont originaire de la...

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Reportage dans la région de Dnipropetrovsk

Combien de soldats ont-ils été gravement blessés au front ? Le secret est bien gardé. Sans doute bien plus que ce qui est annoncé par le commandement ukrainien. Nous avons visité un hôpital à Novomoskovsk qui accueille des centaines de militaires blessés.

Bloc opératoire de l'hôpital de Novomoskovsk dans la région de Dnipro, qui accueille des blessés arrivant directement du front - © Reflets

A l’hôpital de Novomoskovsk, une ville industrielle d’environ 70.000 habitants située à 25 km de la capitale régionale Dnipro, Youri, un des deux chirurgiens, nous reçoit entre deux opérations. Son visage traduit un grand épuisement. « Cela fait un an que j’opère chaque jour, sans congé. Et nous ne savons pas combien de temps cela va durer. Nous faisons ici de la chirurgie générale : osseuse, abdominale, thoracique… Bref, tout ce qui se présente. En un an, nous avons beaucoup appris... » Son service comporte au minimum 80 lits, mais il peut monter jusqu’à 100 si besoin.

Cette région d’Ukraine est en première ligne pour recevoir les blessés civils et militaires des zones proches du front. Et il y en a beaucoup. « C’est un flux quasi continu, raconte un personnel soignant. Les mauvais jours, nous avons une queue de 200 mètres d’ambulances... » Mais le chiffre exact est un secret bien gardé.

Les malades s’entassent jusqu’à six par chambre. « Nous ne pouvons pas mettre partout des lits médicalisés car ils prennent trop de place dans la pièce, soupire une infirmière. Alors nous utilisons des petits lits moins confortables et moins pratiques pour les soins. »

Ici les blessés sont stabilisés, opérés si besoin, puis transférés vers d’autres structures plus à l’ouest du pays pour leur convalescence et la rééducation. « En moyenne, nos patients restent trois à sept jour avant de partir ailleurs. Nous ne gardons que ceux qui doivent être réopéré ou ceux qui sont originaire de la...

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Dont six adolescents mineurs à l'époque

Huit adultes seront renvoyés devant une cour d'assise spéciale pour complicité d'assassinat terroriste ou association de malfaiteurs terroristes. Six mineurs pour des délits devant un tribunal pour enfants.

Abdoullakh Anzorov devant la porte du collège le jour de l'assassinat

Samuel Paty, professeur d'histoire-géographie avait été poignardé et décapité le 16 octobre 2020 aux abords de son collège à Conflans-Sainte-Honorine. Le meurtrier, Abdoullakh Anzorov, réfugié russe d'origine tchétchène, voulait « venger le prophète » et reprochait au professeur d'avoir montré des caricatures de Mahomet durant un cours sur la liberté d'expression. Une cascade de responsabilités entremêlées les unes aux autres avait été mise à jour au cours de l'instruction. Sont alors mis en cause les amis de Abdoullakh Anzorov qui l'aident en le véhiculant, les adolescents, élèves au lycée qui désignent le professeur contre 300 euros. Mais surtout, une élève qui a menti sur les caricatures (elle n'était pas présente durant le cours), son père qui fait monter la haine avec des vidéos sur les réseaux sociaux, un prédicateur salafiste qui saute sur l'occasion et finalement, un tueur qui trouve sa cible.

Car cette hystérisation d'un événement banal (un cours sur la liberté d’expression), sur la base de mensonges d’une adolescente, attire l’attention d'un tueur qui cherche une cible depuis plusieurs mois.

Les cinq adolescents, âgés de 14 et 15 ans au moment des faits, devront comparaître pour le délit « d'association de malfaiteurs en vue de préparer des violences aggravées ». Ils étaient auparavant visés par l’infraction de « complicité d’assassinat terroriste ». Les magistrats ordonnent également que la fille de Brahim...

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Dont six adolescents mineurs à l'époque

Huit adultes seront renvoyés devant une cour d'assise spéciale pour complicité d'assassinat terroriste ou association de malfaiteurs terroristes. Six mineurs pour des délits devant un tribunal pour enfants.

Abdoullakh Anzorov devant la porte du collège le jour de l'assassinat

Samuel Paty, professeur d'histoire-géographie avait été poignardé et décapité le 16 octobre 2020 aux abords de son collège à Conflans-Sainte-Honorine. Le meurtrier, Abdoullakh Anzorov, réfugié russe d'origine tchétchène, voulait « venger le prophète » et reprochait au professeur d'avoir montré des caricatures de Mahomet durant un cours sur la liberté d'expression. Une cascade de responsabilités entremêlées les unes aux autres avait été mise à jour au cours de l'instruction. Sont alors mis en cause les amis de Abdoullakh Anzorov qui l'aident en le véhiculant, les adolescents, élèves au lycée qui désignent le professeur contre 300 euros. Mais surtout, une élève qui a menti sur les caricatures (elle n'était pas présente durant le cours), son père qui fait monter la haine avec des vidéos sur les réseaux sociaux, un prédicateur salafiste qui saute sur l'occasion et finalement, un tueur qui trouve sa cible.

Car cette hystérisation d'un événement banal (un cours sur la liberté d’expression), sur la base de mensonges d’une adolescente, attire l’attention d'un tueur qui cherche une cible depuis plusieurs mois.

Les cinq adolescents, âgés de 14 et 15 ans au moment des faits, devront comparaître pour le délit « d'association de malfaiteurs en vue de préparer des violences aggravées ». Ils étaient auparavant visés par l’infraction de « complicité d’assassinat terroriste ». Les magistrats ordonnent également que la fille de Brahim...

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Les frappes et les attaques locales se multiplie pour déstabiliser l’armée russe.

La contre-attaque est imminente. L'armée ukrainienne prépare le terrain par des bombardement ciblées et des coups de sonde pour évaluer le dispositif adverse. Où l'attaque principale aura-t-elle lieu ? Quelles sont les forces et faiblesses des forces en présences ? On fait le point.

L'armée ukrainienne à l'offensive - D.R.

Annoncée depuis plusieurs mois, la contre-offensive de Kyiv pour continuer la libération des territoires occupés ne devrait plus tarder. Pour certains analystes, elle a même déjà commencé, si on inclut toute ces actions préparatoires. Depuis plusieurs jours, on assiste a une multiplication des frappes en profondeur (attaques de dépôts de carburants, de raffineries, de postes de commandement, de dépôts de munitions) mais aussi à des sabotages de voies de chemin de fer. L’objectif est de désorganiser l’armée russe et de perturber son ravitaillement.

Dans le même temps, l’armée ukrainienne multiplie les attaques locales et les coups de sonde pour évaluer le dispositif russe et repérer les points faibles. Il s’agit là de conquérir des petites positions permettant de faciliter l’offensive. Et en multipliant ces attaques le long de la ligne de front, le but est aussi d’entretenir le brouillard de la guerre pour que l’armée russe découvre la zone de l’offensive le plus tard possible. L’armée ukrainienne a lancé une série d’attaques sur les flancs de la ville de Bakhmut (qui n’est toujours pas contrôlée entièrement par les Russes) et a conquis environ 20 km² en quelques jours. Difficile de savoir si une offensive plus large sera lancée depuis cette région ou s’il s’agit de fixer des troupes russes pour faciliter une offensive d’envergure ailleurs. Mais ces petites victoires ukrainiennes affolent les réseaux sociaux prorusses. Ce qui est aussi intéressant pour casser le moral de l’...

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Les frappes et les attaques locales se multiplie pour déstabiliser l’armée russe.

La contre-attaque est imminente. L'armée ukrainienne prépare le terrain par des bombardement ciblées et des coups de sonde pour évaluer le dispositif adverse. Où l'attaque principale aura-t-elle lieu ? Quelles sont les forces et faiblesses des forces en présences ? On fait le point.

L'armée ukrainienne à l'offensive - D.R.

Annoncée depuis plusieurs mois, la contre-offensive de Kyiv pour continuer la libération des territoires occupés ne devrait plus tarder. Pour certains analystes, elle a même déjà commencé, si on inclut toute ces actions préparatoires. Depuis plusieurs jours, on assiste a une multiplication des frappes en profondeur (attaques de dépôts de carburants, de raffineries, de postes de commandement, de dépôts de munitions) mais aussi à des sabotages de voies de chemin de fer. L’objectif est de désorganiser l’armée russe et de perturber son ravitaillement.

Dans le même temps, l’armée ukrainienne multiplie les attaques locales et les coups de sonde pour évaluer le dispositif russe et repérer les points faibles. Il s’agit là de conquérir des petites positions permettant de faciliter l’offensive. Et en multipliant ces attaques le long de la ligne de front, le but est aussi d’entretenir le brouillard de la guerre pour que l’armée russe découvre la zone de l’offensive le plus tard possible. L’armée ukrainienne a lancé une série d’attaques sur les flancs de la ville de Bakhmut (qui n’est toujours pas contrôlée entièrement par les Russes) et a conquis environ 20 km² en quelques jours. Difficile de savoir si une offensive plus large sera lancée depuis cette région ou s’il s’agit de fixer des troupes russes pour faciliter une offensive d’envergure ailleurs. Mais ces petites victoires ukrainiennes affolent les réseaux sociaux prorusses. Ce qui est aussi intéressant pour casser le moral de l’...

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Le président et ses invités ont dû entendre les explosions

Les syndicats avaient organisé ce lundi une petite casserolade impromptue à Versailles où Emmanuel Macron recevait quelques centaines de patrons de grandes entreprises pour leur demander d'investir dans le pays. Les manifestants ont fait exploser des dizaines de pétards particulièrement bruyants qui ont très certainement été entendus au chateau...

Sire, on en a gros ! - © Reflets

Il faut l'avouer, même si la manifestation n'a pas réuni plus de 2 ou 300 personnes, les syndicats qui l'organisaient avaient le sens de la mise en scène ! Outre les classiques torches rouges, ils avaient apporté des systèmes permettant de faire exploser des pétards particulièrement bruyants. Les explosions, qui valaient largement celles des grenades assourdissantes habituelles des forces de l'ordre, ont probablement été entendues au Château de Versailles où le président recevait quelques centaines de grands patrons d'entreprises pour leur vendre son « choose France ».

Une pure opération de communication puisque les investisseurs étrangers choisissent la France depuis des dizaines d'années. Les régulières pleurnicheries des politiques de tous bords sur le mode « il faut réformer sinon les investisseurs ne viendront pas en France » (comprenez « il faut renoncer à des acquis sociaux ») sont des mensonges. La France est championne année après années des investissements étrangers en Europe.

Mais qui se soucie de la réalité en ces temps de « post-vérité » érigée en mode de communication ? Ni Emmanuel Macron, ni Bruno Le Maire. Les deux hommes ont d'ailleurs avancé que si la réforme des retraites n'était pas votée, les agences de notation abaisseraient la note de la dette française, rendant de ce fait le coût de cette dette plus important. Résultat ? Deux agences sur trois ont abaissé la note du pays en...

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Le président et ses invités ont dû entendre les explosions

Les syndicats avaient organisé ce lundi une petite casserolade impromptue à Versailles où Emmanuel Macron recevait quelques centaines de patrons de grandes entreprises pour leur demander d'investir dans le pays. Les manifestants ont fait exploser des dizaines de pétards particulièrement bruyants qui ont très certainement été entendus au chateau...

Sire, on en a gros ! - © Reflets

Il faut l'avouer, même si la manifestation n'a pas réuni plus de 2 ou 300 personnes, les syndicats qui l'organisaient avaient le sens de la mise en scène ! Outre les classiques torches rouges, ils avaient apporté des systèmes permettant de faire exploser des pétards particulièrement bruyants. Les explosions, qui valaient largement celles des grenades assourdissantes habituelles des forces de l'ordre, ont probablement été entendues au Château de Versailles où le président recevait quelques centaines de grands patrons d'entreprises pour leur vendre son « choose France ».

Une pure opération de communication puisque les investisseurs étrangers choisissent la France depuis des dizaines d'années. Les régulières pleurnicheries des politiques de tous bords sur le mode « il faut réformer sinon les investisseurs ne viendront pas en France » (comprenez « il faut renoncer à des acquis sociaux ») sont des mensonges. La France est championne année après années des investissements étrangers en Europe.

Mais qui se soucie de la réalité en ces temps de « post-vérité » érigée en mode de communication ? Ni Emmanuel Macron, ni Bruno Le Maire. Les deux hommes ont d'ailleurs avancé que si la réforme des retraites n'était pas votée, les agences de notation abaisseraient la note de la dette française, rendant de ce fait le coût de cette dette plus important. Résultat ? Deux agences sur trois ont abaissé la note du pays en...

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De l’importance de nommer les choses

En restant coi face à la haine des néofascistes, l’exécutif participe à la banalisation du mal. Ce n’est que lorsque les télés d’info en continu abordent le sujet qu’il prend la parole. Pour tenter de noyer le poisson, en évitant de nommer le poison...

Manifestation du 6 mai à Paris - © Reflets

Les observateurs des courants néofascistes le savent. Depuis quelques mois, les groupes les plus actifs et les plus réactionnaires, adeptes de la violence, défilent dans les rues du pays, revendiquent des ratonnades sur les réseaux sociaux et lèvent allègrement le bras. Samedi 6 mai, ils défilaient à Paris, cagoulés, avec des gants renforcés, arborant des drapeaux à croix celtiques, emblème du néofascisme. Plusieurs «actions» ont frappé les esprits et ont été cataloguées comme des victoires par ces groupes, mais aussi par leurs vitrines politiques «légales», le RN et le parti d’Éric Zemmour. Ainsi Callac où les manifs et les menaces de mort se sont succédé jusqu’à l’abandon d’un projet d’accueil de réfugiés dans un silence glaçant de l’exécutif. Et à Saint-Brevin, où le maire Yannick Morez a fini par démissionner après des mois de harcèlement, culminant avec l’incendie de sa voiture qui a gagné ensuite son domicile.

Texte du communiqué du maire de St Brevin - Copie d'écran
Texte du communiqué du maire de St Brevin - Copie d'écran

Que fait l’exécutif face à cette expression de haine, de violence et d’une idéologie raciste à la fois mortifère et illégale? Pas grand-chose.

Seule la démission du maire de Saint-Brevin, en boucle sur les télés d’info continue, a forcé Emmanuel Macron à sortir de son silence. L’incendie qui a ravagé la maison où il dormait avec sa famille date du 22 mars. Nous sommes le 11 mai. Soit quasiment deux mois plus tard. Il n’avait fallu que quelques heures à Emmanuel Macron pour appeler Éric Zemmour sur...

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De l’importance de nommer les choses

En restant coi face à la haine des néofascistes, l’exécutif participe à la banalisation du mal. Ce n’est que lorsque les télés d’info en continu abordent le sujet qu’il prend la parole. Pour tenter de noyer le poisson, en évitant de nommer le poison...

Manifestation du 6 mai à Paris - © Reflets

Les observateurs des courants néofascistes le savent. Depuis quelques mois, les groupes les plus actifs et les plus réactionnaires, adeptes de la violence, défilent dans les rues du pays, revendiquent des ratonnades sur les réseaux sociaux et lèvent allègrement le bras. Samedi 6 mai, ils défilaient à Paris, cagoulés, avec des gants renforcés, arborant des drapeaux à croix celtiques, emblème du néofascisme. Plusieurs «actions» ont frappé les esprits et ont été cataloguées comme des victoires par ces groupes, mais aussi par leurs vitrines politiques «légales», le RN et le parti d’Éric Zemmour. Ainsi Callac où les manifs et les menaces de mort se sont succédé jusqu’à l’abandon d’un projet d’accueil de réfugiés dans un silence glaçant de l’exécutif. Et à Saint-Brevin, où le maire Yannick Morez a fini par démissionner après des mois de harcèlement, culminant avec l’incendie de sa voiture qui a gagné ensuite son domicile.

Texte du communiqué du maire de St Brevin - Copie d'écran
Texte du communiqué du maire de St Brevin - Copie d'écran

Que fait l’exécutif face à cette expression de haine, de violence et d’une idéologie raciste à la fois mortifère et illégale? Pas grand-chose.

Seule la démission du maire de Saint-Brevin, en boucle sur les télés d’info continue, a forcé Emmanuel Macron à sortir de son silence. L’incendie qui a ravagé la maison où il dormait avec sa famille date du 22 mars. Nous sommes le 11 mai. Soit quasiment deux mois plus tard. Il n’avait fallu que quelques heures à Emmanuel Macron pour appeler Éric Zemmour sur...

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Parfois les attachés de presse racontent des salades...

La beauté et la finesse d'un oeuvre ne dépendent pas du budget qui lui est alloué. C'est ce que l'on peut retirer comme enseignement de cette liste de films et de séries que nous avons visionnés pour vous.

Harry & Max - Copie d'écran

The Diplomat

Elle est nommée ambassadeur des USA à Londres alors qu'un porte-avions de la marine britannique est attaqué (des dizaines de morts) en mer par des terroristes. Elle ne voulait pas être là. Qui sont ces terroristes ? Les apparences sont trompeuses. Arrières-cuisines des négociations entre les tout-puissants États-Unis, leurs alliés et leurs ennemis. C'est parfois drôle, parfois long. Mais ça se laisse regarder avec plaisir.

Rabbit Hole

Ce John Weir est un véritable mozart de la mystification et il évolue dans un monde trouble de l'espionnage entre entreprises et gros poissons. Certains parlent d'intelligence économique. Mais voilà, il va être plongé dans une histoire folle, pleine de rebondissements et de faux-semblants. Kiefer Sutherland semble parfois dépassé ou fragile. Méfions-nous de l'eau qui dort car il est plein de ressources.Une série totalement irréaliste mais ancrée dans ce qui fait les Unes de la presse (on n'est pas dépaysés) c'est détendant pour un week-end pluvieux.

Mary & Max...imum poésie

La poésie en pâte à modeler? C’est possible. Mary est une petite fille australienne enfermée dans une vie pas facile. Max est un homme new-yorkais ayant quelques difficultés relationnelles. Elle décide de lui écrire. Une longue relation démarre. C’est parfois rude, parfois triste, parfois gai, parfois dingo. A voir d’urgence parce qu’une relation apparemment dingue entre deux «inadaptés» à la société de dingues qui nous entoure...

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Parfois les attachés de presse racontent des salades...

La beauté et la finesse d'un oeuvre ne dépendent pas du budget qui lui est alloué. C'est ce que l'on peut retirer comme enseignement de cette liste de films et de séries que nous avons visionnés pour vous.

Harry & Max - Copie d'écran

The Diplomat

Elle est nommée ambassadeur des USA à Londres alors qu'un porte-avions de la marine britannique est attaqué (des dizaines de morts) en mer par des terroristes. Elle ne voulait pas être là. Qui sont ces terroristes ? Les apparences sont trompeuses. Arrières-cuisines des négociations entre les tout-puissants États-Unis, leurs alliés et leurs ennemis. C'est parfois drôle, parfois long. Mais ça se laisse regarder avec plaisir.

Rabbit Hole

Ce John Weir est un véritable mozart de la mystification et il évolue dans un monde trouble de l'espionnage entre entreprises et gros poissons. Certains parlent d'intelligence économique. Mais voilà, il va être plongé dans une histoire folle, pleine de rebondissements et de faux-semblants. Kiefer Sutherland semble parfois dépassé ou fragile. Méfions-nous de l'eau qui dort car il est plein de ressources.Une série totalement irréaliste mais ancrée dans ce qui fait les Unes de la presse (on n'est pas dépaysés) c'est détendant pour un week-end pluvieux.

Mary & Max...imum poésie

La poésie en pâte à modeler? C’est possible. Mary est une petite fille australienne enfermée dans une vie pas facile. Max est un homme new-yorkais ayant quelques difficultés relationnelles. Elle décide de lui écrire. Une longue relation démarre. C’est parfois rude, parfois triste, parfois gai, parfois dingo. A voir d’urgence parce qu’une relation apparemment dingue entre deux «inadaptés» à la société de dingues qui nous entoure...

";s:7:"dateiso";s:15:"20230511_162905";}s:15:"20230510_171624";a:7:{s:5:"title";s:75:"Le patron d’Avisa Partners modifiait-il lui-même des fiches Wikipedia ?";s:4:"link";s:99:"https://reflets.info/articles/le-patron-d-avisa-partners-modifiait-il-lui-meme-des-fiches-wikipedia";s:4:"guid";s:36:"d70e78bf-526c-41d7-bbf3-e2f58df177d1";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 10 May 2023 17:16:24 +0200";s:11:"description";s:2959:"

Reflets a découvert un compte créé par Matthieu Creux lui-même

Le créateur d’Avisa Partners, société d’intelligence économique dont l’image est malmenée depuis des mois par la publication d’enquêtes, a mis en place un compte qui modifiait des pages Wikipedia de manière favorable à l’entreprise et à ses clients

Matthieu Creux sur Liknedin - Copie d'écran

«Wikipedia, ce n’est pas nous, à 100% et je peux le prouver», expliquait Matthieu Creux à Reflets lors d’une conversation de près de deux heures sur le salon du FIC. En dépit de plusieurs demandes, les documents nous permettant de vérifier cette affirmation ne nous sont jamais parvenus. En revanche, le compte d’un utilisateur de Wikipedia a retenu notre attention. Repéré par Mediapart au cours de son enquête sur la société d’intelligence économique Avisa Partners, il serait, selon nos informations, géré par Matthieu Creux lui-même. Un comble. Le président d’Avisa Partners, le même qui répète à loisir que jamais sa société n’a géré en direct des modifications de l’encyclopédie en ligne, aurait lui-même procédé à des changements mettant en valeur sa société, minimisé ses liens avec Arnaud Dassier ou les liens de ce dernier avec Eric Zemmour… C’est en effet avec le numéro de portable personnel de Matthieu Creux qu’est ouvert le mail chez Google au nom de l’utilisateur «TocrahcWiki », comme a pu le vérifier Reflets après enquête.

En juillet 2022, Mediapart publie un volet de son enquête sur Avisa Partners. Le journal évoque une plainte déposée par l’ADIT, concurrent d’Avisa Partners:

«Le principal concurrent d’Avisa sur le marché de l’intelligence économique français, l’ADIT, une société codétenue par des investisseurs privés mais aussi par l’Agence des participations de l’État (APE) et la Banque publique d’investissement (BPI), a connu d’étranges mésaventures sur sa page...

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Reflets a découvert un compte créé par Matthieu Creux lui-même

Le créateur d’Avisa Partners, société d’intelligence économique dont l’image est malmenée depuis des mois par la publication d’enquêtes, a mis en place un compte qui modifiait des pages Wikipedia de manière favorable à l’entreprise et à ses clients

Matthieu Creux sur Liknedin - Copie d'écran

«Wikipedia, ce n’est pas nous, à 100% et je peux le prouver», expliquait Matthieu Creux à Reflets lors d’une conversation de près de deux heures sur le salon du FIC. En dépit de plusieurs demandes, les documents nous permettant de vérifier cette affirmation ne nous sont jamais parvenus. En revanche, le compte d’un utilisateur de Wikipedia a retenu notre attention. Repéré par Mediapart au cours de son enquête sur la société d’intelligence économique Avisa Partners, il serait, selon nos informations, géré par Matthieu Creux lui-même. Un comble. Le président d’Avisa Partners, le même qui répète à loisir que jamais sa société n’a géré en direct des modifications de l’encyclopédie en ligne, aurait lui-même procédé à des changements mettant en valeur sa société, minimisé ses liens avec Arnaud Dassier ou les liens de ce dernier avec Eric Zemmour… C’est en effet avec le numéro de portable personnel de Matthieu Creux qu’est ouvert le mail chez Google au nom de l’utilisateur «TocrahcWiki », comme a pu le vérifier Reflets après enquête.

En juillet 2022, Mediapart publie un volet de son enquête sur Avisa Partners. Le journal évoque une plainte déposée par l’ADIT, concurrent d’Avisa Partners:

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Berline haut de gamme à hydrogène : pile à combustible ou pompe à fric ?

Un chiffre d’affaires égal à zéro, un résultat net qui accuse un déficit de 23,8 millions d’euros, et des charges d’exploitation avoisinant les 25 millions : à l’heure du bilan, la magie n’opère plus du tout autour de la belle Māchina d’Hopium.

Le magicien d'Oz, un bien joli conte - Capture d'écran

Hopium plonge inexorablement dans le rouge depuis plusieurs mois. En dépit d’un risque majeur de dépôt du bilan, le conseil régional de la Région Normandie vient pourtant de lui porter secours via une bouffée d’argent frais de 2 millions . Ce prêt providentiel, consenti à taux zéro, remboursable sous les 18 prochains mois, est intervenu après l’annonce faite par la société d’implanter une usine d’assemblage à Douains, près de Vernon (27). Hervé Morin, président de la Région Normandie, assure de son côté qu’à travers « de cette aide exceptionnelle qui doit permettre à l’entreprise de poursuivre sa croissance dans un marché mondial très concurrentiel, la Région réaffirme sa volonté de soutenir le développement industriel de son territoire et de porter une véritable ambition pour le rayonnement de la filière hydrogène normande  ».

Une aide exceptionnelle, vraiment, de 2 millions €. - @ Reflets
Une aide exceptionnelle, vraiment, de 2 millions . - @ Reflets

Des observateurs locaux s’inquiètent toutefois de cette échéance, voire s’étonnent de la générosité Normande. Certes, cette décision resterait parfaitement louable vis-à-vis d’une entreprise locale en difficulté, mais ne s’agirait-il pas ici d'un étrange jeu de dupe… Qui aurait intérêt à quoi dans cette affaire? La question peut se poser au regard de certaines réserves émises par le commissaire aux comptes, chargé de superviser le dernier bilan d’activité d’Hopium : « Compte tenu de l’incertitude significative relative à la continuité d’exploitation, nous ne sommes...

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Berline haut de gamme à hydrogène : pile à combustible ou pompe à fric ?

Un chiffre d’affaires égal à zéro, un résultat net qui accuse un déficit de 23,8 millions d’euros, et des charges d’exploitation avoisinant les 25 millions : à l’heure du bilan, la magie n’opère plus du tout autour de la belle Māchina d’Hopium.

Le magicien d'Oz, un bien joli conte - Capture d'écran

Hopium plonge inexorablement dans le rouge depuis plusieurs mois. En dépit d’un risque majeur de dépôt du bilan, le conseil régional de la Région Normandie vient pourtant de lui porter secours via une bouffée d’argent frais de 2 millions . Ce prêt providentiel, consenti à taux zéro, remboursable sous les 18 prochains mois, est intervenu après l’annonce faite par la société d’implanter une usine d’assemblage à Douains, près de Vernon (27). Hervé Morin, président de la Région Normandie, assure de son côté qu’à travers « de cette aide exceptionnelle qui doit permettre à l’entreprise de poursuivre sa croissance dans un marché mondial très concurrentiel, la Région réaffirme sa volonté de soutenir le développement industriel de son territoire et de porter une véritable ambition pour le rayonnement de la filière hydrogène normande  ».

Une aide exceptionnelle, vraiment, de 2 millions €. - @ Reflets
Une aide exceptionnelle, vraiment, de 2 millions . - @ Reflets

Des observateurs locaux s’inquiètent toutefois de cette échéance, voire s’étonnent de la générosité Normande. Certes, cette décision resterait parfaitement louable vis-à-vis d’une entreprise locale en difficulté, mais ne s’agirait-il pas ici d'un étrange jeu de dupe… Qui aurait intérêt à quoi dans cette affaire? La question peut se poser au regard de certaines réserves émises par le commissaire aux comptes, chargé de superviser le dernier bilan d’activité d’Hopium : « Compte tenu de l’incertitude significative relative à la continuité d’exploitation, nous ne sommes...

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Plusieurs centaines de néofascistes défilaient à Paris ce samedi avec une présence policière minimaliste

Cinq ou six policiers à vélo pour « faire la circulation » ont encadré une marche du Comité du 9-Mai (C9M) qui regroupe les plus radicaux des membres de groupuscules d'extrême-droite. Un dispositif qui contraste terriblement avec ceux mis en place lors des manifestations de gilets jaunes ou de personnes opposées à la réforme du régime des retraites.

Depuis des semaines, les affiches appelant au rassemblement sont collées à Paris et dans plusieurs villes de province.

C'est aux cris de « Europe jeunesse Révolution » et en brandissant des croix celtiques qu'ont défilé dans les rues de Paris environ 300 néofascistes samedi 6 mai 2023, à l'appel du Comité du 9-Mai (C9M). Ils entendaient commémorer la mort en 1994 de Sebastien Deyzieu, un militant pétainiste de l’Oeuvre française, tombé d'un toit en fuyant la police. Libération avait publié samedi matin un « avant-papier » qui décrit ce qu'est ce groupuscule rassemblant des militants d'extrême-droite radicale. Initialement, le Comité du 9-Mai a été fondé par le Front National de la Jeunesse (Rassemblement national période Jean-Marie Le Pen).

La préfecture de police de Paris avait précisé à Libération qu’un « dispositif de sécurité adapté sera mis en place. ».

Elle avait également publié un communiqué de presse annonçant l'utilisation de drones pour surveiller les manifestants.

En fait de dispositif adapté, la préfecture avait délégué cinq ou six policiers à vélo. « Nous sommes là pour faire la circulation, pas le maintient de l'ordre », indiquait l'un d'entre eux. Mais il y a des policiers quelque part pour faire du maintien de l'ordre, demande-t-on ? « Oui, plus loin sur le boulevard ». C'est un peu différent des manifestations contre la réforme des retraites comme démarche de maintien de l'ordre fait remarquer l'un des rares journalistes présents. « C'est comme ça, ce sont...

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Plusieurs centaines de néofascistes défilaient à Paris ce samedi avec une présence policière minimaliste

Cinq ou six policiers à vélo pour « faire la circulation » ont encadré une marche du Comité du 9-Mai (C9M) qui regroupe les plus radicaux des membres de groupuscules d'extrême-droite. Un dispositif qui contraste terriblement avec ceux mis en place lors des manifestations de gilets jaunes ou de personnes opposées à la réforme du régime des retraites.

Depuis des semaines, les affiches appelant au rassemblement sont collées à Paris et dans plusieurs villes de province.

C'est aux cris de « Europe jeunesse Révolution » et en brandissant des croix celtiques qu'ont défilé dans les rues de Paris environ 300 néofascistes samedi 6 mai 2023, à l'appel du Comité du 9-Mai (C9M). Ils entendaient commémorer la mort en 1994 de Sebastien Deyzieu, un militant pétainiste de l’Oeuvre française, tombé d'un toit en fuyant la police. Libération avait publié samedi matin un « avant-papier » qui décrit ce qu'est ce groupuscule rassemblant des militants d'extrême-droite radicale. Initialement, le Comité du 9-Mai a été fondé par le Front National de la Jeunesse (Rassemblement national période Jean-Marie Le Pen).

La préfecture de police de Paris avait précisé à Libération qu’un « dispositif de sécurité adapté sera mis en place. ».

Elle avait également publié un communiqué de presse annonçant l'utilisation de drones pour surveiller les manifestants.

En fait de dispositif adapté, la préfecture avait délégué cinq ou six policiers à vélo. « Nous sommes là pour faire la circulation, pas le maintient de l'ordre », indiquait l'un d'entre eux. Mais il y a des policiers quelque part pour faire du maintien de l'ordre, demande-t-on ? « Oui, plus loin sur le boulevard ». C'est un peu différent des manifestations contre la réforme des retraites comme démarche de maintien de l'ordre fait remarquer l'un des rares journalistes présents. « C'est comme ça, ce sont...

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Rétrospective en images sur quatre mois de luttes contre la réforme des retraites

Ce 1er mai 2023, le mouvement social connaissait sa treizième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, battant un record de durée de plus de trente ans. Mais face à lui se dresse un mur de surdité gouvernementale et de violence institutionnelle qui semble difficile à dépasser. Alors, tout cela pour rien ?

Place de la Nation, la statue “Le triomphe de la république” du sculpteur Aimé Jules Dalou rendue à la vie. - © Reflets

Une pluie de manifestantss’est abattue le 19 janvier dans les rues de La Rochellepour l’acte 1 contre la réforme des retraites. Les conditions climatiques plutôt maussades n’ont pas arrêté le mouvement de contestation: selon les syndicats, près de 12 000 parapluies ont défilé du parvis de la gare jusqu’à l’Hôtel de ville. La mobilisation aura été très forte sur l’ensemble de la Charente-Maritime, où une intersyndicale naissante (CGT, CFDT, CFTC, FSU, Solidaire, UNSA, FO…) donnera le ton à Saintes, Rochefort et Royan.

Reflets avait laissé trainé son micro-trottoir en ce premier jour de mobilisation, à Paris et à La Rochelle..

La Rochelle 19/01 © Reflets
La Rochelle 19/01 Reflets

Dès le 31 janvier, à Paris, on peut ressentir la détermination du mouvement. Alors que le cortège syndical piétine, les manifestants débordent par les trottoirs et s'assemblent dans un cortège de tête bigarré et imposant qui rappelle les grandes manifestations gilets jaunes. Le rythme est soutenu, avec des reflux lorsqu'un nuage de lacrymo s'élève à l'avant.

 Paris 31/01 © Reflets
Paris 31/01 Reflets

Le parcours est prévu de Place d'Italie jusqu'aux Invalides, rive gauche, près des lieux de pouvoir. À l'arrivée aux Invalides, la situation se tend et la police réagit lourdement aux quelques dégradations. La place finit noyée sous le gaz alors que le cortège s'étend encore sur plus d'un kilomètre.

Paris 31/01 © Reflets
Paris 31/01 Reflets

Ce même 31 janvier en Charente-Maritime, les dockers du port de La Pallice ont arboré leur...

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Rétrospective en images sur quatre mois de luttes contre la réforme des retraites

Ce 1er mai 2023, le mouvement social connaissait sa treizième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, battant un record de durée de plus de trente ans. Mais face à lui se dresse un mur de surdité gouvernementale et de violence institutionnelle qui semble difficile à dépasser. Alors, tout cela pour rien ?

Place de la Nation, la statue “Le triomphe de la république” du sculpteur Aimé Jules Dalou rendue à la vie. - © Reflets

Une pluie de manifestantss’est abattue le 19 janvier dans les rues de La Rochellepour l’acte 1 contre la réforme des retraites. Les conditions climatiques plutôt maussades n’ont pas arrêté le mouvement de contestation: selon les syndicats, près de 12 000 parapluies ont défilé du parvis de la gare jusqu’à l’Hôtel de ville. La mobilisation aura été très forte sur l’ensemble de la Charente-Maritime, où une intersyndicale naissante (CGT, CFDT, CFTC, FSU, Solidaire, UNSA, FO…) donnera le ton à Saintes, Rochefort et Royan.

Reflets avait laissé trainé son micro-trottoir en ce premier jour de mobilisation, à Paris et à La Rochelle..

La Rochelle 19/01 © Reflets
La Rochelle 19/01 Reflets

Dès le 31 janvier, à Paris, on peut ressentir la détermination du mouvement. Alors que le cortège syndical piétine, les manifestants débordent par les trottoirs et s'assemblent dans un cortège de tête bigarré et imposant qui rappelle les grandes manifestations gilets jaunes. Le rythme est soutenu, avec des reflux lorsqu'un nuage de lacrymo s'élève à l'avant.

 Paris 31/01 © Reflets
Paris 31/01 Reflets

Le parcours est prévu de Place d'Italie jusqu'aux Invalides, rive gauche, près des lieux de pouvoir. À l'arrivée aux Invalides, la situation se tend et la police réagit lourdement aux quelques dégradations. La place finit noyée sous le gaz alors que le cortège s'étend encore sur plus d'un kilomètre.

Paris 31/01 © Reflets
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Plongée dans les prisons de l'île

Dans l'un des pays où l'on condamne encore à des travaux forcés, la situation des personnes détenues peine à émouvoir une population durement affectée par l'envolée du prix des produits de première nécessité et à mobiliser une classe politique entièrement tournée vers l'échéance présidentielle à venir. « L'enfer carcéral » malgache ne cesse pourtant de s'aggraver. Et la faim, une des souffrances les plus insidieuses infligées aux prisonniers, de s'amplifier.

Cour du quartier hommes de la maison centrale de Fianarantsoa - février 2023 - © Samuel Gautier

À Antsirabe en ce mois de janvier, l'air du soir est frais. Il fait bon flâner le long des larges ruelles de cette ville moyenne de Madagascar, la troisième en taille, située à 170 kilomètres au sud de la capitale Antananarivo. Ici, le temps semble s'être arrêté. L’hôtel des Thermes ne propose plus de cures depuis longtemps. De l'autre côté de la large Avenue de l'indépendance, la gare n'accueille plus de voyageurs depuis des décennies. Un ensemble de bâtiments datant de l'époque coloniale n'a en revanche jamais fermé ses portes. A lui seul, il illustre tristement le système concentrationnaire dans lequel sont plongés des milliers de personnes incarcérées à Madagascar.

Construite pour accueillir 248 détenus, la prison de la ville, délabrée et insalubre, en accueille près de 1.300. Les conditions de vie y sont effroyables, la détresse partout perceptible. Les prisonniers occupent chacun des mètres carrés disponibles. Dans les cellules sombres et crasseuses de quelques dizaines de mètres carrés s'entassent plusieurs centaines de personnes, enfermées pendant plus de douze heures par jour. Pour faire ses besoins, un seul WC par cellule. On dort serrés les uns aux autres à même le bois, ou pour les derniers arrivés et les miséreux, ceux-là même qui sont parfois contraints de fournir des prestations sexuelles pour survivre, le ciment à même le sol. A l'extérieur, pendant que certains s’affairent à cuisiner du manioc sec, d'autres détenus «...

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Plongée dans les prisons de l'île

Dans l'un des pays où l'on condamne encore à des travaux forcés, la situation des personnes détenues peine à émouvoir une population durement affectée par l'envolée du prix des produits de première nécessité et à mobiliser une classe politique entièrement tournée vers l'échéance présidentielle à venir. « L'enfer carcéral » malgache ne cesse pourtant de s'aggraver. Et la faim, une des souffrances les plus insidieuses infligées aux prisonniers, de s'amplifier.

Cour du quartier hommes de la maison centrale de Fianarantsoa - février 2023 - © Samuel Gautier

À Antsirabe en ce mois de janvier, l'air du soir est frais. Il fait bon flâner le long des larges ruelles de cette ville moyenne de Madagascar, la troisième en taille, située à 170 kilomètres au sud de la capitale Antananarivo. Ici, le temps semble s'être arrêté. L’hôtel des Thermes ne propose plus de cures depuis longtemps. De l'autre côté de la large Avenue de l'indépendance, la gare n'accueille plus de voyageurs depuis des décennies. Un ensemble de bâtiments datant de l'époque coloniale n'a en revanche jamais fermé ses portes. A lui seul, il illustre tristement le système concentrationnaire dans lequel sont plongés des milliers de personnes incarcérées à Madagascar.

Construite pour accueillir 248 détenus, la prison de la ville, délabrée et insalubre, en accueille près de 1.300. Les conditions de vie y sont effroyables, la détresse partout perceptible. Les prisonniers occupent chacun des mètres carrés disponibles. Dans les cellules sombres et crasseuses de quelques dizaines de mètres carrés s'entassent plusieurs centaines de personnes, enfermées pendant plus de douze heures par jour. Pour faire ses besoins, un seul WC par cellule. On dort serrés les uns aux autres à même le bois, ou pour les derniers arrivés et les miséreux, ceux-là même qui sont parfois contraints de fournir des prestations sexuelles pour survivre, le ciment à même le sol. A l'extérieur, pendant que certains s’affairent à cuisiner du manioc sec, d'autres détenus «...

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Et si l'on allait au-delà de ce constat ?

Pluie de cailloux et autres projectiles sur les forces de l'ordre, pluie de lacrymogènes, de grenades et tirs de LBD sur les manifestants. La manifestation parisienne a été le théâtre de violents affrontements ce premier mai 2023. Mais peut-on se contenter de compter les points en chiffrant le nombre de blessés de part et d'autre ? Peut-on se contenter d'opposer deux « camps » ?

Ou pas... - © Reflets

Reflets.info à couvert à peu près toutes les manifestations des gilets jaunes et un constat s'impose : la tension monte. Pas toujours de la même manière, selon le côté de la barricade où l'on se place, d'ailleurs. Côté policiers, ce sont les violences à l'encontre de la presse et le fait de l'empêcher de faire son travail qui ressort dans ce mouvement contre les retraites. Les forces de l'ordre (FDO) ont également une tendance à davantage matraquer et utiliser des grenades lacrymogènes et de désencerclement. Mais l'usage du LBD reste moindre qu'aux pires moments des gilets jaunes. Côté manifestants, on voit se déployer de manière plus systématique des personnes qui n'hésitent pas à aller à l'affrontement. Jets de pierres ou tout autre projectile (sacs poubelles par exemple) semblent révéler une colère profonde, un sentiment d'injustice et celui de ne pas pouvoir faire bouger autrement les lignes politiques. Une fois ce constat dressé, que faire ? Peut-on se contenter, comme Gérald Darmanin d'afficher un nombre de blessés (qui n'a aucun sens), 250 côté forces de l'ordre à Paris hier et 31 côté manifestants. Ou de se vanter d'un nombre d'arrestations (qui ne veulent rien dire), quelque 540 dans tout le pays ?

Pour ce qui est du nombre de blessés, il est évident que l'on ne peut mettre sur le même plan une entorse et une plaie ouverte. A dresser des listes, il faut être exhaustif (compliqué car tous les...

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Et si l'on allait au-delà de ce constat ?

Pluie de cailloux et autres projectiles sur les forces de l'ordre, pluie de lacrymogènes, de grenades et tirs de LBD sur les manifestants. La manifestation parisienne a été le théâtre de violents affrontements ce premier mai 2023. Mais peut-on se contenter de compter les points en chiffrant le nombre de blessés de part et d'autre ? Peut-on se contenter d'opposer deux « camps » ?

Ou pas... - © Reflets

Reflets.info à couvert à peu près toutes les manifestations des gilets jaunes et un constat s'impose : la tension monte. Pas toujours de la même manière, selon le côté de la barricade où l'on se place, d'ailleurs. Côté policiers, ce sont les violences à l'encontre de la presse et le fait de l'empêcher de faire son travail qui ressort dans ce mouvement contre les retraites. Les forces de l'ordre (FDO) ont également une tendance à davantage matraquer et utiliser des grenades lacrymogènes et de désencerclement. Mais l'usage du LBD reste moindre qu'aux pires moments des gilets jaunes. Côté manifestants, on voit se déployer de manière plus systématique des personnes qui n'hésitent pas à aller à l'affrontement. Jets de pierres ou tout autre projectile (sacs poubelles par exemple) semblent révéler une colère profonde, un sentiment d'injustice et celui de ne pas pouvoir faire bouger autrement les lignes politiques. Une fois ce constat dressé, que faire ? Peut-on se contenter, comme Gérald Darmanin d'afficher un nombre de blessés (qui n'a aucun sens), 250 côté forces de l'ordre à Paris hier et 31 côté manifestants. Ou de se vanter d'un nombre d'arrestations (qui ne veulent rien dire), quelque 540 dans tout le pays ?

Pour ce qui est du nombre de blessés, il est évident que l'on ne peut mettre sur le même plan une entorse et une plaie ouverte. A dresser des listes, il faut être exhaustif (compliqué car tous les...

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L’ANSSI absente-présente au forum de la cybersécurité d’Avisa Partners

Le fameux salon/forum de la sécurité informatique organisé à Lille par Avisa Partners bruissait cette année de rumeurs. L’État s’est en effet désengagé dans la toute dernière ligne droite. Après l’armée et la gendarmerie, c’est au tour de l’ANSSI de déserter les lieux quelques jours avant l’ouverture. Pas de stand cette année. Le patron de l’agence aura malgré tout tenu à venir y faire une apparition, et un discours d’ouverture…

La CNIL présente au FIC cette année encore - © Reflets

«C’est un signe!» La phrase est partout mercredi 5 avril, jour de l’ouverture du FIC 2023. Sur les stands, il y a deux types de profils. Ceux qui ne veulent surtout pas se mêler de la «polémique» en cours et qui bottent en touche, comme la CNIL ou les Douanes, et puis les autres, qui sont perplexes, dans l’expectative, ou que l’annonce du retrait – de façade – de l’ANSSI inquiète. Prise dans une affaire de manipulation de l’opinion pour le compte de ses clients, parfois dans des pays un peu fâchés avec les droits de l’Homme, la société Avisa Partners a en effet été lâchée ces dernières semaines par l’armée, la gendarmerie et l’ANSSI (l’agence de sécurisation des réseaux informatiques essentiels). Avisa et la gendarmerie co-organisaient le FIC, un salon très couru de la cybersécurité. Après des mois de tergiversation, quasiment toutes les agences gouvernementales ont décidé de se retirer de l’événement.

Poursuivi en diffamation par Avisa Partners, Reflets qui n’avait jamais mis les pieds au FIC en dépit d’une connaissance poussée de l’écosystème que forme le monde de la sécurité informatique, a décidé cette année d’aller voir sur place comment les exposants s’accommodaient de leur présence sur un salon qui vit une période de crise.

Sur le stand de la CNIL, les deux personnes présentes sont visiblement un peu mal à l’aise. La personne qui semble être responsable s’approche. «Oui on a lu des choses dans la presse. On ne sait pas si c’est vrai ou si c’est faux». OK. Mais sur...

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L’ANSSI absente-présente au forum de la cybersécurité d’Avisa Partners

Le fameux salon/forum de la sécurité informatique organisé à Lille par Avisa Partners bruissait cette année de rumeurs. L’État s’est en effet désengagé dans la toute dernière ligne droite. Après l’armée et la gendarmerie, c’est au tour de l’ANSSI de déserter les lieux quelques jours avant l’ouverture. Pas de stand cette année. Le patron de l’agence aura malgré tout tenu à venir y faire une apparition, et un discours d’ouverture…

La CNIL présente au FIC cette année encore - © Reflets

«C’est un signe!» La phrase est partout mercredi 5 avril, jour de l’ouverture du FIC 2023. Sur les stands, il y a deux types de profils. Ceux qui ne veulent surtout pas se mêler de la «polémique» en cours et qui bottent en touche, comme la CNIL ou les Douanes, et puis les autres, qui sont perplexes, dans l’expectative, ou que l’annonce du retrait – de façade – de l’ANSSI inquiète. Prise dans une affaire de manipulation de l’opinion pour le compte de ses clients, parfois dans des pays un peu fâchés avec les droits de l’Homme, la société Avisa Partners a en effet été lâchée ces dernières semaines par l’armée, la gendarmerie et l’ANSSI (l’agence de sécurisation des réseaux informatiques essentiels). Avisa et la gendarmerie co-organisaient le FIC, un salon très couru de la cybersécurité. Après des mois de tergiversation, quasiment toutes les agences gouvernementales ont décidé de se retirer de l’événement.

Poursuivi en diffamation par Avisa Partners, Reflets qui n’avait jamais mis les pieds au FIC en dépit d’une connaissance poussée de l’écosystème que forme le monde de la sécurité informatique, a décidé cette année d’aller voir sur place comment les exposants s’accommodaient de leur présence sur un salon qui vit une période de crise.

Sur le stand de la CNIL, les deux personnes présentes sont visiblement un peu mal à l’aise. La personne qui semble être responsable s’approche. «Oui on a lu des choses dans la presse. On ne sait pas si c’est vrai ou si c’est faux». OK. Mais sur...

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À chaque déplacement, c'est désormais un concert de casseroles...

En six ans, Emmanuel Macron et ses obligés sont passés du statut de jeunes premiers qui allaient révolutionner la manière de faire de la politique à celui de « barrage » avant de finalement se transformer en tremplins pour le Front National. Plus un seul de leurs déplacements ne se passe dans le calme. Le rejet est massif et inquiétant.

Les Unes de la presse avant 2017... - Copie d'écran

Nous avons souvent la mémoire courte. Soit parce que cela nous arrange, soit parce que dans un monde où les informations se succèdent avant que nous ayons le temps de les interpréter, dans un monde où le Net a lui-même rendu inaudibles les chaînes de télé en continu, nous n'avons pas assez de place de cerveau disponible pour stocker tout ce qui nous est présenté. En 2016, alors en pleine ascension, Emmanuel Macron faisait la couverture de toute la presse. C'était « l'homme pressé », celui qui allait « faire table rase du passé », inventer une nouvelle façon de faire de la politique. Toute la presse ou presque vendait l'histoire d'un jeune homme extrêmement intelligent. Enfin une alternative à de vieux politiques venu d'un autre siècle... Las... L'homme est plus doué pour les discours creux sortis tout droit du Littératron de Robert Escarpit ou d'un prompt pour ChatGPT que pour gouverner. Rapidement (dès le deuxième tour) agité comme un simple épouvantail pouvant faire barrage à Marine Le Pen, il finit par verser dans des discours que celle-ci n'aurait pas reniés. Vient ensuite le temps des gilets jaunes. Le jeune et fringuant président est désormais « empêché ». La peur commence à s'immiscer. Au point de pré-positionner un hélicoptère pour exfiltrer le président en cas d'envahissement de l'Élysée par les gilets jaunes... Le fameux « barrage » et l'absence de tout candidat sérieux,...

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À chaque déplacement, c'est désormais un concert de casseroles...

En six ans, Emmanuel Macron et ses obligés sont passés du statut de jeunes premiers qui allaient révolutionner la manière de faire de la politique à celui de « barrage » avant de finalement se transformer en tremplins pour le Front National. Plus un seul de leurs déplacements ne se passe dans le calme. Le rejet est massif et inquiétant.

Les Unes de la presse avant 2017... - Copie d'écran

Nous avons souvent la mémoire courte. Soit parce que cela nous arrange, soit parce que dans un monde où les informations se succèdent avant que nous ayons le temps de les interpréter, dans un monde où le Net a lui-même rendu inaudibles les chaînes de télé en continu, nous n'avons pas assez de place de cerveau disponible pour stocker tout ce qui nous est présenté. En 2016, alors en pleine ascension, Emmanuel Macron faisait la couverture de toute la presse. C'était « l'homme pressé », celui qui allait « faire table rase du passé », inventer une nouvelle façon de faire de la politique. Toute la presse ou presque vendait l'histoire d'un jeune homme extrêmement intelligent. Enfin une alternative à de vieux politiques venu d'un autre siècle... Las... L'homme est plus doué pour les discours creux sortis tout droit du Littératron de Robert Escarpit ou d'un prompt pour ChatGPT que pour gouverner. Rapidement (dès le deuxième tour) agité comme un simple épouvantail pouvant faire barrage à Marine Le Pen, il finit par verser dans des discours que celle-ci n'aurait pas reniés. Vient ensuite le temps des gilets jaunes. Le jeune et fringuant président est désormais « empêché ». La peur commence à s'immiscer. Au point de pré-positionner un hélicoptère pour exfiltrer le président en cas d'envahissement de l'Élysée par les gilets jaunes... Le fameux « barrage » et l'absence de tout candidat sérieux,...

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Fin du procès des Intouchables

Les deux entreprises de l’aérien ont été relaxées par la juge Sylvie Daunis, qui a pourtant démontré au cours des débats sa très grande expertise technique

Airbus A330 - Air France

Dans le procès du crash de Rio (survenu en 2009), la montagne a accouché d’une souris. Comme pour les procès des crashs d’Habsheim et du Mont Sainte Odile, en 1988 en 1992, qui mettaient déjà en cause Air France et Airbus. C’était pourtant une décision très attendue, quatorze ans après la catastrophe aérienne. Elle provoque l’écœurement des familles de victimes. « Notre combat s’arrête aujourd’hui. Notre engagement a été vain mais reste légitime. », a estimé Denis Linguet, vice-président de l’association Entraide AF 447, qui a perdu son frère dans l'accident.

Nous avons suivi le procès et dès le mois d’octobre, nous avions fait le triste pronostic qu’il s’agissait du « procès des intouchables », en dépit du caractère accablant du dossier.

Puis, lors de son réquisitoire, étrangement, le parquet n'avait demandé aucune peine pour les deux groupes, après cette procédure judiciaire de plus d'une décennie, marquée par un non-lieu en 2019 et un procès finalement ordonné par la cour d'appel de Paris en 2021.

Faut-il en tirer une loi ? Par exemple, de celle la raison économique supérieure : Airbus est le principal atout de la France à l’étranger pour les exportations. Et Air France en est sa vitrine.

En guise de réponse, proposons une image à nos lecteurs, car elle vaut mieux que tous les discours, elle est tirée du film que nous avions réalisé pour Canal Plus en 2012 : « Air France la chute libre » à la suite du crash de Rio. Le juge d’instruction Germain...

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Fin du procès des Intouchables

Les deux entreprises de l’aérien ont été relaxées par la juge Sylvie Daunis, qui a pourtant démontré au cours des débats sa très grande expertise technique

Airbus A330 - Air France

Dans le procès du crash de Rio (survenu en 2009), la montagne a accouché d’une souris. Comme pour les procès des crashs d’Habsheim et du Mont Sainte Odile, en 1988 en 1992, qui mettaient déjà en cause Air France et Airbus. C’était pourtant une décision très attendue, quatorze ans après la catastrophe aérienne. Elle provoque l’écœurement des familles de victimes. « Notre combat s’arrête aujourd’hui. Notre engagement a été vain mais reste légitime. », a estimé Denis Linguet, vice-président de l’association Entraide AF 447, qui a perdu son frère dans l'accident.

Nous avons suivi le procès et dès le mois d’octobre, nous avions fait le triste pronostic qu’il s’agissait du « procès des intouchables », en dépit du caractère accablant du dossier.

Puis, lors de son réquisitoire, étrangement, le parquet n'avait demandé aucune peine pour les deux groupes, après cette procédure judiciaire de plus d'une décennie, marquée par un non-lieu en 2019 et un procès finalement ordonné par la cour d'appel de Paris en 2021.

Faut-il en tirer une loi ? Par exemple, de celle la raison économique supérieure : Airbus est le principal atout de la France à l’étranger pour les exportations. Et Air France en est sa vitrine.

En guise de réponse, proposons une image à nos lecteurs, car elle vaut mieux que tous les discours, elle est tirée du film que nous avions réalisé pour Canal Plus en 2012 : « Air France la chute libre » à la suite du crash de Rio. Le juge d’instruction Germain...

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État des lieux d'une contestation écologiste et citoyenne contre les futures lignes 17 et 18

Résultat probable de la nouvelle cellule « anti-ZAD », jeudi dernier, le couperet est tombé. La ZAD de Saclay, dans le sud de Paris, est menacée d'expulsion début-juin. Mais contre quoi Darmanin s'oppose-t-il vraiment ? Dans la suite de l'enquête sur le logement, nouveau volet de cette série sur les politiques publiques en région parisienne.

Face au chantier de construction de la ligne 18, une barricade et une revendication claire. - Reflets

Le camp s'est installé dans un champ au bord de la route. Une zone entre deux parcelles a été définie, autour poussent des fèves et du blé. On la rejoint en marchant sur des planches. Tous les chemins entre les diverses constructions sont ainsi balisés. La terre y est riche et fertile. Avec la pluie, la zone doit devenir un vrai bourbier. La ZAD de Saclay est installée sur ce terrain depuis janvier 2021 avec l'accord du propriétaire. Presque en face du camp, une équipe d'ouvriers travaillent à construire des poteaux de bétons. Un peu plus loin, peut-être un kilomètre avant, une machine géante, monstre de métal jaune est en train de poser le tablier du métro contesté. Autour, c'est la rase campagne.

Cette nouvelle ligne, la numéro 18, fait partie intégrante du « Grand Paris Express ». Le tronçon Sud est destiné à relier l'aéroport d'Orly à Versailles. Elle doit desservir trois arrêts dans le campus urbain « Paris Saclay », destiné à devenir un pôle scientifique et technique de niveau mondial. Au-delà de l'arrêt CEA - Nord et juste en face de la ZAD, le chantier s'apprête à s'élancer dans la plaine fertile. Les opposants parlent d'un « métro en plein champ qui roulera pratiquement à vide ».

Prévue pour une capacité de 20.000 passagers par heure en heures de pointes, des modélisations récentes montrent que la fréquentation à l'horizon 2035 ne devrait pas dépasser 6.000 passagers. Après le dernier...

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État des lieux d'une contestation écologiste et citoyenne contre les futures lignes 17 et 18

Résultat probable de la nouvelle cellule « anti-ZAD », jeudi dernier, le couperet est tombé. La ZAD de Saclay, dans le sud de Paris, est menacée d'expulsion début-juin. Mais contre quoi Darmanin s'oppose-t-il vraiment ? Dans la suite de l'enquête sur le logement, nouveau volet de cette série sur les politiques publiques en région parisienne.

Face au chantier de construction de la ligne 18, une barricade et une revendication claire. - Reflets

Le camp s'est installé dans un champ au bord de la route. Une zone entre deux parcelles a été définie, autour poussent des fèves et du blé. On la rejoint en marchant sur des planches. Tous les chemins entre les diverses constructions sont ainsi balisés. La terre y est riche et fertile. Avec la pluie, la zone doit devenir un vrai bourbier. La ZAD de Saclay est installée sur ce terrain depuis janvier 2021 avec l'accord du propriétaire. Presque en face du camp, une équipe d'ouvriers travaillent à construire des poteaux de bétons. Un peu plus loin, peut-être un kilomètre avant, une machine géante, monstre de métal jaune est en train de poser le tablier du métro contesté. Autour, c'est la rase campagne.

Cette nouvelle ligne, la numéro 18, fait partie intégrante du « Grand Paris Express ». Le tronçon Sud est destiné à relier l'aéroport d'Orly à Versailles. Elle doit desservir trois arrêts dans le campus urbain « Paris Saclay », destiné à devenir un pôle scientifique et technique de niveau mondial. Au-delà de l'arrêt CEA - Nord et juste en face de la ZAD, le chantier s'apprête à s'élancer dans la plaine fertile. Les opposants parlent d'un « métro en plein champ qui roulera pratiquement à vide ».

Prévue pour une capacité de 20.000 passagers par heure en heures de pointes, des modélisations récentes montrent que la fréquentation à l'horizon 2035 ne devrait pas dépasser 6.000 passagers. Après le dernier...

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Un an après le début de la guerre, notre reporter raconte le quotidien

Notre journaliste, Jacques Duplessy, est retourné en Ukraine après un an de conflit. Il partage ici son quotidien, ses rencontres et ce qu'il perçoit de la société ukrainienne.

Le début d'un long parcours. Retour en Ukraine pour Jacques Duplessy. - © Reflets

Comment se rendre en Ukraine ? La question m'est souvent posée. Il n'y a plus de vols pour l'Ukraine. Il faut donc passer par un pays limitrophe : la Pologne, la Slovaquie, la Hongrie, la Roumanie ou la Moldavie. Tout dépend où l'on se rend ensuite.

Commençant mon périple par Uzhgorod, le plus simple est de passer par la Hongrie. Et vu le prix des billets d'avion pour Budapest, j'ai chois d'expérimenter le train de nuit. Et puis c'est bon pour la planète.

C’était aussi l’occasion d’emprunter le train de nuit que je prenais régulièrement pour aller en Pologne dans les années 80-90. Le Paris-Vienne reprend le parcours de l’Orient Express et a été rebaptisée NightJet. Plus moderne mais moins mythique. Départ à 19h, arrivée le lendemain matin vers 10h. C’est parti! Côté nostalgie, je ne vais pas être déçu: mon wagon est à peine plus confortable que celui avec lequel je passais le «rideau de fer». Deux prises de courant pour six, couchettes dures, chauffage à la régulation sommaire… Peut mieux faire. Mais c’est un peu la loterie comme je le découvre en remontant rapidement le train. D’autres wagons ont été réellement modernisés et semblent plus confortables. Certains ont une douche partagée. Il existe même une première classe avec un vrai lit deux personnes et une douche privée!

Mais la joie du train de nuit, c’est la rencontre. La vraie surprise est que la rame affiche presque complet. Je me retrouve avec un jeune Français et quatre étrangers....

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Un an après le début de la guerre, notre reporter raconte le quotidien

Notre journaliste, Jacques Duplessy, est retourné en Ukraine après un an de conflit. Il partage ici son quotidien, ses rencontres et ce qu'il perçoit de la société ukrainienne.

Le début d'un long parcours. Retour en Ukraine pour Jacques Duplessy. - © Reflets

Comment se rendre en Ukraine ? La question m'est souvent posée. Il n'y a plus de vols pour l'Ukraine. Il faut donc passer par un pays limitrophe : la Pologne, la Slovaquie, la Hongrie, la Roumanie ou la Moldavie. Tout dépend où l'on se rend ensuite.

Commençant mon périple par Uzhgorod, le plus simple est de passer par la Hongrie. Et vu le prix des billets d'avion pour Budapest, j'ai chois d'expérimenter le train de nuit. Et puis c'est bon pour la planète.

C’était aussi l’occasion d’emprunter le train de nuit que je prenais régulièrement pour aller en Pologne dans les années 80-90. Le Paris-Vienne reprend le parcours de l’Orient Express et a été rebaptisée NightJet. Plus moderne mais moins mythique. Départ à 19h, arrivée le lendemain matin vers 10h. C’est parti! Côté nostalgie, je ne vais pas être déçu: mon wagon est à peine plus confortable que celui avec lequel je passais le «rideau de fer». Deux prises de courant pour six, couchettes dures, chauffage à la régulation sommaire… Peut mieux faire. Mais c’est un peu la loterie comme je le découvre en remontant rapidement le train. D’autres wagons ont été réellement modernisés et semblent plus confortables. Certains ont une douche partagée. Il existe même une première classe avec un vrai lit deux personnes et une douche privée!

Mais la joie du train de nuit, c’est la rencontre. La vraie surprise est que la rame affiche presque complet. Je me retrouve avec un jeune Français et quatre étrangers....

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La bascule est effective

Quand la population a peur de sa police, peut-on encore parler de Démocratie ? Ou a-t-on basculé dans un État policier. Si nous y sommes, quelle est l'étape d'après ? Il faut bien se résoudre à nommer les choses et à prévoir l'avenir pour conjurer l'inacceptable.

Gendarmes et CRS devant le Conseil Constitutionnel, lors d'une manifestation contre la réforme des retraites le 13 avril 2023 - © Stephane Mahe - Reuters

Cela fait un petit moment que des Français se posent la question : vit-on désormais dans un État policier ? Depuis la violente répression des manifestations contre la Loi travail , la brutalité à laquelle se confronte toute forme d'opposition aux décisions gouvernementales n'a fait que s'aggraver. Cette violence a culminé avec la mort de Rémi Fraisse et avec les tués, blessés et mutilés parmi les Gilets Jaunes. Alors que l'assassinat de Malik Oussekine, un jeune étudiant par la police était tout simplement inacceptable pour la population il y a encore 37 ans, la mort et la mutilation sont devenu notre quotidien sans que cela ne provoque grande réaction. Il y a comme une sorte d'accoutumance qui s'est déployée dans ce pays.

Toute manifestation peut désormais être accompagnée d'une répression violente, souvent aveugle, ne faisant plus le tri entre manifestants pacifiques, simple passants et groupes violents. Comme une sorte d'évidence. A tel point que lorsque Zineb Redouane, une octogénaire, est tuée par l'explosion d'une grenade lancée par les forces de l'ordre... Il ne se passe... Rien. Même pas une démission symbolique d'un ministre. Au contraire, ceux-ci apportent régulièrement et inlassablement leur « soutien indéfectible aux forces de l'ordre  », de Christophe Castaner à Gérald Darmanin.

Les sites répertoriant les violences policières se multiplient. Après Allo Place Beauvau du journaliste David Dufresne,...

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La bascule est effective

Quand la population a peur de sa police, peut-on encore parler de Démocratie ? Ou a-t-on basculé dans un État policier. Si nous y sommes, quelle est l'étape d'après ? Il faut bien se résoudre à nommer les choses et à prévoir l'avenir pour conjurer l'inacceptable.

Gendarmes et CRS devant le Conseil Constitutionnel, lors d'une manifestation contre la réforme des retraites le 13 avril 2023 - © Stephane Mahe - Reuters

Cela fait un petit moment que des Français se posent la question : vit-on désormais dans un État policier ? Depuis la violente répression des manifestations contre la Loi travail , la brutalité à laquelle se confronte toute forme d'opposition aux décisions gouvernementales n'a fait que s'aggraver. Cette violence a culminé avec la mort de Rémi Fraisse et avec les tués, blessés et mutilés parmi les Gilets Jaunes. Alors que l'assassinat de Malik Oussekine, un jeune étudiant par la police était tout simplement inacceptable pour la population il y a encore 37 ans, la mort et la mutilation sont devenu notre quotidien sans que cela ne provoque grande réaction. Il y a comme une sorte d'accoutumance qui s'est déployée dans ce pays.

Toute manifestation peut désormais être accompagnée d'une répression violente, souvent aveugle, ne faisant plus le tri entre manifestants pacifiques, simple passants et groupes violents. Comme une sorte d'évidence. A tel point que lorsque Zineb Redouane, une octogénaire, est tuée par l'explosion d'une grenade lancée par les forces de l'ordre... Il ne se passe... Rien. Même pas une démission symbolique d'un ministre. Au contraire, ceux-ci apportent régulièrement et inlassablement leur « soutien indéfectible aux forces de l'ordre  », de Christophe Castaner à Gérald Darmanin.

Les sites répertoriant les violences policières se multiplient. Après Allo Place Beauvau du journaliste David Dufresne,...

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Chez Altice on surnomme son directeur financier « I need the money ! »

Directeur financier méprisé, factures impayées et schémas financiers complexes, les DrahiLeaks dévoilent les astuces et difficultés d’Altice pour financer la chaîne d’information en continu franco-israélienne.

Des problèmes en continu - © Caroline Varon

Nous sommes en novembre 2017 et les journalistes d’i24news sont nerveux. Depuis plusieurs mois, les paies sont irrégulières. Le 8, le PDG Franck Melloul interpelle les comptables d’Altice, maison-mère de la chaîne d’information en continu franco-israélienne : « De nombreux salaires ne sont toujours pas payés à cause de ce retard qui devient récurant [sic]....» Le 23 novembre, une productrice française appuie cette alerte : « Nous souhaiterions vivement, pour la sérénité du bureau parisien, que ces virements ne soient plus aussi tardifs que ce mois-ci. (…) Les JRI (Journalistes reporter d’images, NDLR) étaient anxieux et assez nerveux aujourd'hui. »

Appels à l’aide

Reflets, StreetPress et Blast ont découvert parmi les DrahiLeaks des dizaines d’e-mails qui font écho à ces problèmes comptables et témoignent de la gestion imaginative des comptes d’i24News. « Nous sommes déjà le 2 novembre 2017 et nous n’avons pas reçu votre règlement, indique l’un d’eux. De plus à la lecture de votre compte vous devez également nous payer la facture de septembre 2017 restant impayée à ce jour. Nous vous serions reconnaissants de bien vouloir organiser le paiement en urgence. » « Les pigistes n’ont toujours pas reçu leur virement de paie, pouvez-vous m’indiquer s’il y a un problème, nous sommes le 23/11/2017 et ils auraient dû avoir leur virement le 15/11/2017 », interroge un autre message à la direction. « Cela devient urgent je dois payer les salaires du mois de juillet 2017 », s’inquiète...

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Chez Altice on surnomme son directeur financier « I need the money ! »

Directeur financier méprisé, factures impayées et schémas financiers complexes, les DrahiLeaks dévoilent les astuces et difficultés d’Altice pour financer la chaîne d’information en continu franco-israélienne.

Des problèmes en continu - © Caroline Varon

Nous sommes en novembre 2017 et les journalistes d’i24news sont nerveux. Depuis plusieurs mois, les paies sont irrégulières. Le 8, le PDG Franck Melloul interpelle les comptables d’Altice, maison-mère de la chaîne d’information en continu franco-israélienne : « De nombreux salaires ne sont toujours pas payés à cause de ce retard qui devient récurant [sic]....» Le 23 novembre, une productrice française appuie cette alerte : « Nous souhaiterions vivement, pour la sérénité du bureau parisien, que ces virements ne soient plus aussi tardifs que ce mois-ci. (…) Les JRI (Journalistes reporter d’images, NDLR) étaient anxieux et assez nerveux aujourd'hui. »

Appels à l’aide

Reflets, StreetPress et Blast ont découvert parmi les DrahiLeaks des dizaines d’e-mails qui font écho à ces problèmes comptables et témoignent de la gestion imaginative des comptes d’i24News. « Nous sommes déjà le 2 novembre 2017 et nous n’avons pas reçu votre règlement, indique l’un d’eux. De plus à la lecture de votre compte vous devez également nous payer la facture de septembre 2017 restant impayée à ce jour. Nous vous serions reconnaissants de bien vouloir organiser le paiement en urgence. » « Les pigistes n’ont toujours pas reçu leur virement de paie, pouvez-vous m’indiquer s’il y a un problème, nous sommes le 23/11/2017 et ils auraient dû avoir leur virement le 15/11/2017 », interroge un autre message à la direction. « Cela devient urgent je dois payer les salaires du mois de juillet 2017 », s’inquiète...

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Patrick Drahi y planque un tiers de ses œuvres

On le surnomme « le plus grand musée du monde ». Près de Genève, un immense entrepôt permet de stocker des œuvres d’art sans payer de droits de douanes. Un système opaque régulièrement dénoncé. Patrick Drahi y stocke des tableaux, parfois depuis des années.

Une méga-giga coffre fort sans imposition - © Caroline Varon

Au Sud-Ouest de Genève, dans la zone industrielle de la Praille, un grand bâtiment se dresse entre une voie ferrée et une large route. De l’extérieur, personne ne peut se douter que ce hangar de 150.000 m2 aux façades gris clair et blanc cassé cache des trésors estimés à 92 milliards d’euros : des œuvres d’art, des lingots d’or, des bouteilles de vin et même des voitures de luxe.

Cet entrepôt géant installé en zone franche permet aux ultra-riches de stocker leurs biens inestimables en bénéficiant d’avantages fiscaux. Il en existe plusieurs dans le monde. Le port franc de Genève est spécialisé dans la conservation des œuvres d’art. D’après les documents issus d’une fuite de données que les médias indépendants Reflets, StreetPress et Blast ont pu consulter, le milliardaire Patrick Drahi y laisse dormir dans des boîtes en bois environ un tiers de ses tableaux et sculptures (1). Certaines de ces œuvres (des trésors signés Picasso, Chagall, Giacometti ou Bacon) y sont depuis plusieurs années. Bienvenue au port franc de Genève.

Des trésors dans des boîtes en bois

De l’intérieur, le lieu ressemble plus à une prison - chaque porte est fermée à clé - qu’à une galerie d’art. Pourtant ce serait « le plus grand musée du monde ». Environ un tiers de la collection Drahi, estimée à 750 millions d’euros selon le média suisse HeidiNews, serait déposée dans des ports francs, principalement dans celui de Genève. En avril 2021, plus de 60 œuvres y étaient stockées, sur un peu plus de 200...

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Patrick Drahi y planque un tiers de ses œuvres

On le surnomme « le plus grand musée du monde ». Près de Genève, un immense entrepôt permet de stocker des œuvres d’art sans payer de droits de douanes. Un système opaque régulièrement dénoncé. Patrick Drahi y stocke des tableaux, parfois depuis des années.

Une méga-giga coffre fort sans imposition - © Caroline Varon

Au Sud-Ouest de Genève, dans la zone industrielle de la Praille, un grand bâtiment se dresse entre une voie ferrée et une large route. De l’extérieur, personne ne peut se douter que ce hangar de 150.000 m2 aux façades gris clair et blanc cassé cache des trésors estimés à 92 milliards d’euros : des œuvres d’art, des lingots d’or, des bouteilles de vin et même des voitures de luxe.

Cet entrepôt géant installé en zone franche permet aux ultra-riches de stocker leurs biens inestimables en bénéficiant d’avantages fiscaux. Il en existe plusieurs dans le monde. Le port franc de Genève est spécialisé dans la conservation des œuvres d’art. D’après les documents issus d’une fuite de données que les médias indépendants Reflets, StreetPress et Blast ont pu consulter, le milliardaire Patrick Drahi y laisse dormir dans des boîtes en bois environ un tiers de ses tableaux et sculptures (1). Certaines de ces œuvres (des trésors signés Picasso, Chagall, Giacometti ou Bacon) y sont depuis plusieurs années. Bienvenue au port franc de Genève.

Des trésors dans des boîtes en bois

De l’intérieur, le lieu ressemble plus à une prison - chaque porte est fermée à clé - qu’à une galerie d’art. Pourtant ce serait « le plus grand musée du monde ». Environ un tiers de la collection Drahi, estimée à 750 millions d’euros selon le média suisse HeidiNews, serait déposée dans des ports francs, principalement dans celui de Genève. En avril 2021, plus de 60 œuvres y étaient stockées, sur un peu plus de 200...

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Pour l’amour de l’art, et de l’optimisation fiscale

Patrick Drahi possède une collection de plus de 200 œuvres estimées à 750 millions d’euros. De l’achat au stockage, jusqu’aux déplacements de sa collection, tout est pensé et analysé avec un seul et même objectif : que cela lui coûte le moins possible. C’est ce qui ressort de plusieurs documents confidentiels issus des DrahiLeaks.

Patrick Drahi et ses oeuvres - © Caroline Varon

Pablo Picasso, Marc Chagall, Eugène Delacroix, Jean Dubuffet, Alberto Giacometti… Une partie des créations de ces artistes mondialement connus n’est pas exposée dans les plus grands musées du monde mais détenue par un milliardaire français : Patrick Drahi. C’est ce que révèlent les documents issus d’une fuite de données que les médias indépendants Reflets, StreetPress et Blast ont pu consulter.

Comme d’autres milliardaires, Patrick Drahi, à la tête du groupe Altice (SFR, BFM…) et 11ème fortune de France, est devenu un grand collectionneur. Une passion très rentable : l’achat d'œuvres d’art permet de défiscaliser et les tableaux prennent souvent de la valeur au fil des années. C’est donc double gain. Ce système bien huilé, le milliardaire obsédé par les profits l’a poussé à son paroxysme. De l’achat d’œuvres d’art à leur stockage, en passant par leur transport, il a ses recettes pour payer toujours moins et gagner toujours plus. Instructif, s’il vous prenait l’envie de démarrer une collection...

Chagall, Giacometti et Picasso…

Patrick Drahi semble aimer l’art encore plus que... les fraises Tagada qui l’accompagnent dans chacun de ses voyages en avion - une petite curiosité relevée dans un précédent volet de notre série des DrahiLeaks (relire notre article sur Patrick Drahi, le milliardaire radin qui aime les robes tyroliennes). Il possède des chefs-d'œuvre en quantité. Comme le décomptait le média en ligne suisse HeidiNews, une vingtaine de tableaux sont accrochés...

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Pour l’amour de l’art, et de l’optimisation fiscale

Patrick Drahi possède une collection de plus de 200 œuvres estimées à 750 millions d’euros. De l’achat au stockage, jusqu’aux déplacements de sa collection, tout est pensé et analysé avec un seul et même objectif : que cela lui coûte le moins possible. C’est ce qui ressort de plusieurs documents confidentiels issus des DrahiLeaks.

Patrick Drahi et ses oeuvres - © Caroline Varon

Pablo Picasso, Marc Chagall, Eugène Delacroix, Jean Dubuffet, Alberto Giacometti… Une partie des créations de ces artistes mondialement connus n’est pas exposée dans les plus grands musées du monde mais détenue par un milliardaire français : Patrick Drahi. C’est ce que révèlent les documents issus d’une fuite de données que les médias indépendants Reflets, StreetPress et Blast ont pu consulter.

Comme d’autres milliardaires, Patrick Drahi, à la tête du groupe Altice (SFR, BFM…) et 11ème fortune de France, est devenu un grand collectionneur. Une passion très rentable : l’achat d'œuvres d’art permet de défiscaliser et les tableaux prennent souvent de la valeur au fil des années. C’est donc double gain. Ce système bien huilé, le milliardaire obsédé par les profits l’a poussé à son paroxysme. De l’achat d’œuvres d’art à leur stockage, en passant par leur transport, il a ses recettes pour payer toujours moins et gagner toujours plus. Instructif, s’il vous prenait l’envie de démarrer une collection...

Chagall, Giacometti et Picasso…

Patrick Drahi semble aimer l’art encore plus que... les fraises Tagada qui l’accompagnent dans chacun de ses voyages en avion - une petite curiosité relevée dans un précédent volet de notre série des DrahiLeaks (relire notre article sur Patrick Drahi, le milliardaire radin qui aime les robes tyroliennes). Il possède des chefs-d'œuvre en quantité. Comme le décomptait le média en ligne suisse HeidiNews, une vingtaine de tableaux sont accrochés...

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La santé financière d’Altice ? C’est l’agence de notation qui en parle le mieux

Selon un rapport de l’agence de notation Moody’s que nous nous sommes procurés, les analystes voient beaucoup de nuages gris au-dessus de la tête du groupe Altice, propriétaire notamment de SFR. Explications.

L'agence n'est pas tendre avec le groupe de Patrick Drahi - © Caroline Varon

Les marchés financiers génèrent leur propre folie. Les bulles financières à répétition (immobilière, de l’Internet, de la dette souveraine, des subprimes…) font exploser l’économie réelle et plongent les ménages dans la précarité financière. Depuis des années, le chômage naît sur les marchés financiers. Ceux-ci ont été « dérégulés » depuis le début des années 1980 à un point qui ferait frémir, pour peu que nous soyons informés sur ce point. Le « jargon » du monde de la finance est fait pour tenir à distance le commun des mortels. Il est tellement abscons qu’il décourage même les plus motivés d’essayer de comprendre ce que les entreprises financières fabriquent dans leur arrière-cuisine. C’est cette mixture, pourtant, qui va à un moment ou un autre se transformer en crise financière.

Mais « les marchés », cette entité éthérée, ont un point positif. Ils permettent de se faire une idée à peu près précise de la santé des entreprises qui y sont cotées. En effet, celles-ci sont tenues de publier des rapports annuels très détaillés sur leur stratégie, leurs comptes et les rémunérations de leurs dirigeants. Or, Altice n’est plus cotée, à l’exception de sa filiale américaine. Pour savoir comment le groupe est géré, il faut se tourner vers certains analystes peu connus, ceux des agences de notation. Explications.

Altice n’est pas en bourse

Être coté sur un marché financier, c’est pour une entreprise la possibilité de lever des fonds de manière colossale. Exemple : une société qui...

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La santé financière d’Altice ? C’est l’agence de notation qui en parle le mieux

Selon un rapport de l’agence de notation Moody’s que nous nous sommes procurés, les analystes voient beaucoup de nuages gris au-dessus de la tête du groupe Altice, propriétaire notamment de SFR. Explications.

L'agence n'est pas tendre avec le groupe de Patrick Drahi - © Caroline Varon

Les marchés financiers génèrent leur propre folie. Les bulles financières à répétition (immobilière, de l’Internet, de la dette souveraine, des subprimes…) font exploser l’économie réelle et plongent les ménages dans la précarité financière. Depuis des années, le chômage naît sur les marchés financiers. Ceux-ci ont été « dérégulés » depuis le début des années 1980 à un point qui ferait frémir, pour peu que nous soyons informés sur ce point. Le « jargon » du monde de la finance est fait pour tenir à distance le commun des mortels. Il est tellement abscons qu’il décourage même les plus motivés d’essayer de comprendre ce que les entreprises financières fabriquent dans leur arrière-cuisine. C’est cette mixture, pourtant, qui va à un moment ou un autre se transformer en crise financière.

Mais « les marchés », cette entité éthérée, ont un point positif. Ils permettent de se faire une idée à peu près précise de la santé des entreprises qui y sont cotées. En effet, celles-ci sont tenues de publier des rapports annuels très détaillés sur leur stratégie, leurs comptes et les rémunérations de leurs dirigeants. Or, Altice n’est plus cotée, à l’exception de sa filiale américaine. Pour savoir comment le groupe est géré, il faut se tourner vers certains analystes peu connus, ceux des agences de notation. Explications.

Altice n’est pas en bourse

Être coté sur un marché financier, c’est pour une entreprise la possibilité de lever des fonds de manière colossale. Exemple : une société qui...

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Un empire acheté avec l’argent des autres : 67 milliards de dette

Au fil du temps, un modus operandi récurrent se dessine : acheter bas en empruntant, couper les coûts, drainer les ressources financières des entreprises, avant de laisser plonger les cours pour… racheter à bas prix. Jackpot assuré.

Comment devenir le big boss ? - © Caroline Varon

À la lecture des milliers de documents des DrahiLeaks, une constante ressort : une sorte de « méthodologie Drahi » qui se met en place au fil des différents achats d’entreprises. L’homme d’affaires a recours au financement bancaire et obligataire. Il procède ensuite à des coupes drastiques dans les frais, éventuellement cote l’entreprise sur un marché et dégage de grosses liquidités. Puis, vient le temps des vaches maigres. À force de couper dans les coûts, les entreprises sont moins efficaces, leurs résultats sont à la peine, souvent par manque de stratégie entrepreneuriale. Leurs ressources financières sont par ailleurs massivement aspirées par le groupe… Bref, lorsqu’elles ne valent plus grand-chose, c’est le moment de les racheter à bas prix et de noyer les éventuels anciens investisseurs, trop contents de récupérer une partie au moins de leur mise.

Règle 1 : Acheter avec l’argent des autres

Patrick Drahi aime le rappeler, il n’a pas reçu sa fortune en héritage. Pour constituer son empire, il a dû s’appuyer sur l’argent des autres. Pour investir, il a massivement recours au « leveraged buy out » (LBO), un type de montage financier permettant le rachat d’une entreprise en ayant recours à de l’endettement. Ainsi quand il rachète SFR en 2014 pour 13,34 milliards, il contracte pour au moins 9 milliards d’euros de dette. Une méthode qu’il a reproduite à plusieurs reprises, au point de cumuler sur son groupe près de 70 milliards d’euros de dettes bancaire et obligataire.

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Un empire acheté avec l’argent des autres : 67 milliards de dette

Au fil du temps, un modus operandi récurrent se dessine : acheter bas en empruntant, couper les coûts, drainer les ressources financières des entreprises, avant de laisser plonger les cours pour… racheter à bas prix. Jackpot assuré.

Comment devenir le big boss ? - © Caroline Varon

À la lecture des milliers de documents des DrahiLeaks, une constante ressort : une sorte de « méthodologie Drahi » qui se met en place au fil des différents achats d’entreprises. L’homme d’affaires a recours au financement bancaire et obligataire. Il procède ensuite à des coupes drastiques dans les frais, éventuellement cote l’entreprise sur un marché et dégage de grosses liquidités. Puis, vient le temps des vaches maigres. À force de couper dans les coûts, les entreprises sont moins efficaces, leurs résultats sont à la peine, souvent par manque de stratégie entrepreneuriale. Leurs ressources financières sont par ailleurs massivement aspirées par le groupe… Bref, lorsqu’elles ne valent plus grand-chose, c’est le moment de les racheter à bas prix et de noyer les éventuels anciens investisseurs, trop contents de récupérer une partie au moins de leur mise.

Règle 1 : Acheter avec l’argent des autres

Patrick Drahi aime le rappeler, il n’a pas reçu sa fortune en héritage. Pour constituer son empire, il a dû s’appuyer sur l’argent des autres. Pour investir, il a massivement recours au « leveraged buy out » (LBO), un type de montage financier permettant le rachat d’une entreprise en ayant recours à de l’endettement. Ainsi quand il rachète SFR en 2014 pour 13,34 milliards, il contracte pour au moins 9 milliards d’euros de dette. Une méthode qu’il a reproduite à plusieurs reprises, au point de cumuler sur son groupe près de 70 milliards d’euros de dettes bancaire et obligataire.

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Un investissement qui rapporte gros, grâce à des locataires très sympas

A Paris, avec son bras droit Armando Pereira et Alain Weill, Patrick Drahi est propriétaire d’un ensemble de quatre bâtiments dans le 15ème arrondissement. L’investissement initial (907 millions d’euros) est valorisé à 1,15 milliard grâce à des locataires en or : SFR, NextRadio TV et Altice France. Un coup de maître immobilier exemplaire de la méthode Drahi.

La pierre, un investissement sûr - © Caroline Varon

C’est acté, France Télévisions est désormais locataire de Patrick Drahi. La télévision publique va installer une partie de ses activités dans le quartier de Balard à deux pas du ministère des Armées, dans un bâtiment de la SCI Holding Quadrans, une société détenue par le milliardaire. La télévision publique occupera 17.000 des 91.000 m2 de cet ensemble de quatre bâtiments désignés par leur orientation (Est, Ouest, Nord et Sud), pour un loyer annuel de 9,4 millions d’euros (soit 553 euros/m2).

Les DrahiLeaks que nous explorons depuis des mois laissent une trace de l’opération. Un document daté de juin 2022 fait état de l’arrivée « envisagée » du nouveau locataire. L’affaire est désormais réglée et le bail signé (1). « Le bâtiment nord est déjà complètement vidé, prêts à accueillir les collaborateurs de France Télévisions », confirme une source sur place. Ils remplaceront des salariés qui ont été répartis dans les autres bâtiments.

Patrick Drahi n’a pas eu trop de difficultés pour trouver les occupants de ce programme dans lequel il a investi avec son fidèle bras doit Armando Pereira et Alain Weill, l’ex-PDG de SFR et de NextRadio TV. Ils se sont engagés pour plusieurs années. Cette adresse, qualifiée de « nouveau Pentagone des médias » par Les Echos, est aussi le siège social d’Altice France (SFR) et de NextRadio TV (le groupe de médias qui chapeaute RMC et BFM TV) depuis 2018. C’est avant tout une belle opération immobilière, exemplaire de la « méthode Drahi ».

Achetés...

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Un investissement qui rapporte gros, grâce à des locataires très sympas

A Paris, avec son bras droit Armando Pereira et Alain Weill, Patrick Drahi est propriétaire d’un ensemble de quatre bâtiments dans le 15ème arrondissement. L’investissement initial (907 millions d’euros) est valorisé à 1,15 milliard grâce à des locataires en or : SFR, NextRadio TV et Altice France. Un coup de maître immobilier exemplaire de la méthode Drahi.

La pierre, un investissement sûr - © Caroline Varon

C’est acté, France Télévisions est désormais locataire de Patrick Drahi. La télévision publique va installer une partie de ses activités dans le quartier de Balard à deux pas du ministère des Armées, dans un bâtiment de la SCI Holding Quadrans, une société détenue par le milliardaire. La télévision publique occupera 17.000 des 91.000 m2 de cet ensemble de quatre bâtiments désignés par leur orientation (Est, Ouest, Nord et Sud), pour un loyer annuel de 9,4 millions d’euros (soit 553 euros/m2).

Les DrahiLeaks que nous explorons depuis des mois laissent une trace de l’opération. Un document daté de juin 2022 fait état de l’arrivée « envisagée » du nouveau locataire. L’affaire est désormais réglée et le bail signé (1). « Le bâtiment nord est déjà complètement vidé, prêts à accueillir les collaborateurs de France Télévisions », confirme une source sur place. Ils remplaceront des salariés qui ont été répartis dans les autres bâtiments.

Patrick Drahi n’a pas eu trop de difficultés pour trouver les occupants de ce programme dans lequel il a investi avec son fidèle bras doit Armando Pereira et Alain Weill, l’ex-PDG de SFR et de NextRadio TV. Ils se sont engagés pour plusieurs années. Cette adresse, qualifiée de « nouveau Pentagone des médias » par Les Echos, est aussi le siège social d’Altice France (SFR) et de NextRadio TV (le groupe de médias qui chapeaute RMC et BFM TV) depuis 2018. C’est avant tout une belle opération immobilière, exemplaire de la « méthode Drahi ».

Achetés...

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Les salariés, premières victimes de la méthode Drahi

Masse salariale divisée par deux et demi, délocalisation, conditions de travail dégradées, primes rabotées, les collaborateurs de l’opérateur de téléphonie paient au prix fort le rachat de l’entreprise par Patrick Drahi en 2014. En moins de dix ans, l’homme d’affaires a mis les salariés « au pas » et « restructuré » la société pour en tirer un profit personnel maximum. Grâce à des documents inédits, nous avons reconstitué l’histoire.

Régime sec pour les salariés... - © Caroline Varon

« Le nombre de démissions n'a jamais atteint un tel niveau ». Cette alarme porte la signature de l’une des deux organisations syndicales majoritaires de SFR. L’UNSA l’a diffusée dans un communiqué interne, intitulé « Hémorragie de démissions – Que fait la direction ? ». Nous nous le sommes procuré (1). La question-titre du communiqué est posée en réponse au dernier bilan de l’emploi pour l’année 2022 chez SFR. L’organisation syndicale le juge « sans appel » : 299 salariés ont en effet démissionné en 2022, contre 164 en 2021. Entre 2019 et 2022, c’est au total 824 collaborateurs qui ont ainsi claqué la porte.

Une hécatombe

Le texte de l’UNSA fait état de près de 5% des CDI démissionnaires, et ce n’est pas un hasard si les profils techniques et expérimentés sont majoritaires parmi eux. Ils profitent en effet d’un contexte de tension dans les secteurs des télécom et de l’informatique pour aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs. Et manifestement, elle l’est.

« Effectivement il y a des profils très pointus qui se barrent parce que l’ambiance est dégueulasse, on a de plus en plus de pression avec les objectifs qui grimpent sans cesse et aucune reconnaissance », explique Alex (2), avec qui nous nous sommes entretenus. Un salarié qui, comme tous ceux que nous avons interviewés tant à Paris qu’en province, souhaite rester anonyme. L’hémorragie décrite ici s’est également accompagnée de 362 licenciements. « Comment se fait-il qu’une société comme SFR n’attire plus ? », s’...

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Les salariés, premières victimes de la méthode Drahi

Masse salariale divisée par deux et demi, délocalisation, conditions de travail dégradées, primes rabotées, les collaborateurs de l’opérateur de téléphonie paient au prix fort le rachat de l’entreprise par Patrick Drahi en 2014. En moins de dix ans, l’homme d’affaires a mis les salariés « au pas » et « restructuré » la société pour en tirer un profit personnel maximum. Grâce à des documents inédits, nous avons reconstitué l’histoire.

Régime sec pour les salariés... - © Caroline Varon

« Le nombre de démissions n'a jamais atteint un tel niveau ». Cette alarme porte la signature de l’une des deux organisations syndicales majoritaires de SFR. L’UNSA l’a diffusée dans un communiqué interne, intitulé « Hémorragie de démissions – Que fait la direction ? ». Nous nous le sommes procuré (1). La question-titre du communiqué est posée en réponse au dernier bilan de l’emploi pour l’année 2022 chez SFR. L’organisation syndicale le juge « sans appel » : 299 salariés ont en effet démissionné en 2022, contre 164 en 2021. Entre 2019 et 2022, c’est au total 824 collaborateurs qui ont ainsi claqué la porte.

Une hécatombe

Le texte de l’UNSA fait état de près de 5% des CDI démissionnaires, et ce n’est pas un hasard si les profils techniques et expérimentés sont majoritaires parmi eux. Ils profitent en effet d’un contexte de tension dans les secteurs des télécom et de l’informatique pour aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs. Et manifestement, elle l’est.

« Effectivement il y a des profils très pointus qui se barrent parce que l’ambiance est dégueulasse, on a de plus en plus de pression avec les objectifs qui grimpent sans cesse et aucune reconnaissance », explique Alex (2), avec qui nous nous sommes entretenus. Un salarié qui, comme tous ceux que nous avons interviewés tant à Paris qu’en province, souhaite rester anonyme. L’hémorragie décrite ici s’est également accompagnée de 362 licenciements. « Comment se fait-il qu’une société comme SFR n’attire plus ? », s’...

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Les milliards partis au Luxembourg

Depuis le rachat de SFR en 2014, Patrick Drahi siphonne méthodiquement les caisses de l’entreprise. Selon nos calculs, en six ans, 5,8 milliards d’euros sont sortis des comptes. Sur la même période, il a supprimé presque 7.000 emplois.

Le ruissellement vers le haut - © Caroline Varon

L’été 2017, au Paris Saint Germain, est celui de la démesure : le club de la capitale dopé aux pétrodollars qataris s’offre coup sur coup Kylian Mbappé et Neymar Junior, contre respectivement 150 et 222 millions d’euros. Un record sur le marché des transferts.

Le « projet Neymar » devient le symbole de la démesure et de l’argent roi. Patrick Drahi et ses conseils, apôtres d’un capitalisme débridé, apprécient. Au point de baptiser ainsi, deux ans plus tard, l’une de leurs opérations financières. Ce « Projet Neymar » à la sauce Drahi est officialisé le 6 mai 2019 quand le conseil d’administration d’Altice France, le groupe qui détient notamment SFR et BFM, vote « la distribution d’une prime exceptionnelle aux actionnaires de la Société à hauteur de 820 millions d’euros », soit plus de 3,5 fois la valeur d’achat de Neymar, le joueur de foot.

Une petite prime par ci, une petite prime par là... - Copie d'écran - © Reflets
Une petite prime par ci, une petite prime par là... - Copie d'écran - Reflets

Opération Neymar...

Un maxi-bonus qui vient couronner une année exceptionnelle ? Pas vraiment : SFR, sa filiale principale, clôture l’exercice en léger déficit. Pire encore, l’opérateur téléphonique a liquidé 5.000 emplois en 2017, sur les 15.000 employés que comptait la boîte. Une saignée racontée à l’époque par nos confrères des Jours. Fin 2020, rebelote : 1.700 postes de plus seront fermés. Cette même année, BFM lance également un plan social pour se séparer de 245 salariés.

Pourtant l’argent pour sauver les emplois était là. Ou plutôt il aurait dû être...

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Les milliards partis au Luxembourg

Depuis le rachat de SFR en 2014, Patrick Drahi siphonne méthodiquement les caisses de l’entreprise. Selon nos calculs, en six ans, 5,8 milliards d’euros sont sortis des comptes. Sur la même période, il a supprimé presque 7.000 emplois.

Le ruissellement vers le haut - © Caroline Varon

L’été 2017, au Paris Saint Germain, est celui de la démesure : le club de la capitale dopé aux pétrodollars qataris s’offre coup sur coup Kylian Mbappé et Neymar Junior, contre respectivement 150 et 222 millions d’euros. Un record sur le marché des transferts.

Le « projet Neymar » devient le symbole de la démesure et de l’argent roi. Patrick Drahi et ses conseils, apôtres d’un capitalisme débridé, apprécient. Au point de baptiser ainsi, deux ans plus tard, l’une de leurs opérations financières. Ce « Projet Neymar » à la sauce Drahi est officialisé le 6 mai 2019 quand le conseil d’administration d’Altice France, le groupe qui détient notamment SFR et BFM, vote « la distribution d’une prime exceptionnelle aux actionnaires de la Société à hauteur de 820 millions d’euros », soit plus de 3,5 fois la valeur d’achat de Neymar, le joueur de foot.

Une petite prime par ci, une petite prime par là... - Copie d'écran - © Reflets
Une petite prime par ci, une petite prime par là... - Copie d'écran - Reflets

Opération Neymar...

Un maxi-bonus qui vient couronner une année exceptionnelle ? Pas vraiment : SFR, sa filiale principale, clôture l’exercice en léger déficit. Pire encore, l’opérateur téléphonique a liquidé 5.000 emplois en 2017, sur les 15.000 employés que comptait la boîte. Une saignée racontée à l’époque par nos confrères des Jours. Fin 2020, rebelote : 1.700 postes de plus seront fermés. Cette même année, BFM lance également un plan social pour se séparer de 245 salariés.

Pourtant l’argent pour sauver les emplois était là. Ou plutôt il aurait dû être...

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Le fisc suisse lui réclame 7,5 milliard d’euros

En 2005, les Drahi annoncent aux services fiscaux leur rupture. Depuis, chacun a son domicile et sa fiche d'impôt. Mais le fisc genevois flaire l’arnaque et leur réclame 7,5 milliards d'impôts et autres pénalités. La procédure est toujours en cours. Enquête sur une histoire d’amour et de gros sous.

Patrick et Lina Drahi en 2015 - © Caroline Varon

Patrick Drahi est un cœur à prendre. Il s’est séparé de son épouse Lina en 2005, sans pour autant divorcer. Un arrangement qui ne regarderait qu’eux s’il n’avait aucune incidence sur le montant des impôts que le couple doit à la Suisse, où il réside officiellement.

Retour en arrière : au mitan des années 2000, le couple bat de l'aile au point de se séparer. C’est en tout cas ce qu’il affirme aux services fiscaux helvètes. Le 16 septembre 2005, les Drahi officialisent l’affaire par la signature d’un « contrat de séparation de biens (...) en vue de la procédure de divorce qui sera prochainement introduite ». Madame conserve la maison de Cologny, une banlieue huppée de Genève où leurs enfants sont scolarisés. Monsieur, lui, déménage à Rolle, riante bourgade située dans le canton voisin de Vaud, où il vient justement - quel hasard - d’obtenir un arrangement fiscal des plus intéressants.

En Suisse, le taux d’imposition n’est pas le même sur tout le territoire. À Rolle, Patrick Drahi va bénéficier d’un « forfait fiscal » calculé sur la base de son train de vie, et non de ses revenus ou de son capital. Ses dépenses sont à l’époque estimées par l’administration helvète à 2 millions de francs par an. Ce qui lui vaudrait, selon une excellente enquête de nos confrères du média Heidi news, une taxation annuelle de 800.000 francs suisses, à la seule condition qu’il n’exerce aucune activité lucrative dans le pays. Une paille pour Patrick Drahi.

En 2011, l’homme d’affaires...

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Le fisc suisse lui réclame 7,5 milliard d’euros

En 2005, les Drahi annoncent aux services fiscaux leur rupture. Depuis, chacun a son domicile et sa fiche d'impôt. Mais le fisc genevois flaire l’arnaque et leur réclame 7,5 milliards d'impôts et autres pénalités. La procédure est toujours en cours. Enquête sur une histoire d’amour et de gros sous.

Patrick et Lina Drahi en 2015 - © Caroline Varon

Patrick Drahi est un cœur à prendre. Il s’est séparé de son épouse Lina en 2005, sans pour autant divorcer. Un arrangement qui ne regarderait qu’eux s’il n’avait aucune incidence sur le montant des impôts que le couple doit à la Suisse, où il réside officiellement.

Retour en arrière : au mitan des années 2000, le couple bat de l'aile au point de se séparer. C’est en tout cas ce qu’il affirme aux services fiscaux helvètes. Le 16 septembre 2005, les Drahi officialisent l’affaire par la signature d’un « contrat de séparation de biens (...) en vue de la procédure de divorce qui sera prochainement introduite ». Madame conserve la maison de Cologny, une banlieue huppée de Genève où leurs enfants sont scolarisés. Monsieur, lui, déménage à Rolle, riante bourgade située dans le canton voisin de Vaud, où il vient justement - quel hasard - d’obtenir un arrangement fiscal des plus intéressants.

En Suisse, le taux d’imposition n’est pas le même sur tout le territoire. À Rolle, Patrick Drahi va bénéficier d’un « forfait fiscal » calculé sur la base de son train de vie, et non de ses revenus ou de son capital. Ses dépenses sont à l’époque estimées par l’administration helvète à 2 millions de francs par an. Ce qui lui vaudrait, selon une excellente enquête de nos confrères du média Heidi news, une taxation annuelle de 800.000 francs suisses, à la seule condition qu’il n’exerce aucune activité lucrative dans le pays. Une paille pour Patrick Drahi.

En 2011, l’homme d’affaires...

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Le média qui a vu l’homme, qui a vu la femme, qui à vu la bassine

Sitôt la manifestation de Sainte-Soline terminée, aussitôt les titres et les images ont envahi les écrans. Maitrisant les réformes, les manifs et le secret de dieux, certains pros de l’information se sont empressés de redessiner les contours d’une bassine…

Simple comme une bassine - @ Reflets

Les chaines d’information en continu ont cet avantage de diffuser l’actualité au jour le jour, voire de minute en minute pour les plus inquiets des téléspectateurs. Le poids des mots et le choc des images en live et 7 jours sur 7. Une merveille médiatique en termes d’efficacité, un cauchemar en matière d’idéal journalistique. Car lorsque l’info manque, il faut bien trouver du contenu pour remplir les grilles. Et pour soutenir ce rythme les mégamédias font appel à des consultants et des experts d’un jour qui n’hésitent pas à rapporter avoir vu l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours, ou quelque chose de ressemblant.

Hélas, cette instantanéité de l’info se conjugue souvent avec la fulgurance des déclarations hâtives d’une politique en continu. Une petite phrase d’un haut dirigeant, un gros titre, et hop le tour est joué. Le jeu du tac au tac s’avère suffisant pour alimenter la machine à news. Une manifestation difficile en vue : interdisons-là ! Des blessés graves en nombres : la manifestation était interdite. Des secours qui n’arrivent pas : la manifestation était interdite. Une association appelle à manifester : qu’on la dissolve! La ligue des droits de l’homme s’offusque : coupons-lui les vivres. Des armes de guerre, ont-elles été employées : non! Des armes de guerre ont-elles été employées : oui, mais non. Des violences policières sont-elles à déplorer : non! Des violences policières ont-elles été signalées : oui, mais non…

Il est toutefois possible d’obtenir un...

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Le média qui a vu l’homme, qui a vu la femme, qui à vu la bassine

Sitôt la manifestation de Sainte-Soline terminée, aussitôt les titres et les images ont envahi les écrans. Maitrisant les réformes, les manifs et le secret de dieux, certains pros de l’information se sont empressés de redessiner les contours d’une bassine…

Simple comme une bassine - @ Reflets

Les chaines d’information en continu ont cet avantage de diffuser l’actualité au jour le jour, voire de minute en minute pour les plus inquiets des téléspectateurs. Le poids des mots et le choc des images en live et 7 jours sur 7. Une merveille médiatique en termes d’efficacité, un cauchemar en matière d’idéal journalistique. Car lorsque l’info manque, il faut bien trouver du contenu pour remplir les grilles. Et pour soutenir ce rythme les mégamédias font appel à des consultants et des experts d’un jour qui n’hésitent pas à rapporter avoir vu l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours, ou quelque chose de ressemblant.

Hélas, cette instantanéité de l’info se conjugue souvent avec la fulgurance des déclarations hâtives d’une politique en continu. Une petite phrase d’un haut dirigeant, un gros titre, et hop le tour est joué. Le jeu du tac au tac s’avère suffisant pour alimenter la machine à news. Une manifestation difficile en vue : interdisons-là ! Des blessés graves en nombres : la manifestation était interdite. Des secours qui n’arrivent pas : la manifestation était interdite. Une association appelle à manifester : qu’on la dissolve! La ligue des droits de l’homme s’offusque : coupons-lui les vivres. Des armes de guerre, ont-elles été employées : non! Des armes de guerre ont-elles été employées : oui, mais non. Des violences policières sont-elles à déplorer : non! Des violences policières ont-elles été signalées : oui, mais non…

Il est toutefois possible d’obtenir un...

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Diaporama d'un marché du logement en plein bouleversement et des questions politiques qui s'ensuivent

Deux visions s'opposent quant au logement. Celle d'un droit humain, lieu essentiel servant de fondement aux autres droits, et celle, d'un produit d'investissement, promesse de beaux taux de rentabilité. Promenade européenne pour observer in-situ comment ces deux visions s'affrontent et tenter de dénouer quelques fils d'une problématique qui nous touche tous, se loger.

En Bretagne, gauchistes et droiteux détournent les panneaux publicitaires immobiliers pour débattre de la crise du logement. - Reflets

Douarnenez, Bretagne

24 août 2022. Le festival du film de Douarnenez bat son plein. L'association de création audiovisuelle et d'éducation populaire « Canal Ti Zef » diffuse en fin de journée son journal du festival. Armé de son micro, l'intervieweur arpente les rues du bourg à la recherche d'un « sur-touriste ». Un des passants ne prend pas le sujet à la légère :« Je vais vous répondre moi parce que ça m'énerve. Je trouve que depuis la campagne de Monsieur Cadic l'ancien maire, qui avait payé très cher l'affiche "Douar Venez", c'est monté en flèche et ça ne cesse d'empirer. [...] Madame Poitevin est contente avec ça, mais les habitants, je ne pense pas. [...] Airbnb, c'est monté en flèche à Douarnenez et ça pèse sur le logement des gens qui vivent ici ». Jocelyne Poitevin, nouvelle maire de Douarnenez, assume la continuité de cette politique : « Il ne faut pas tirer à boulets rouges sur les gens qui ont un peu d'argent. On a besoin du tourisme »

La question du logement est épineuse en Bretagne. Un rapport de l'agence d'urbanisme « Quimber Cornouaille Développement » datant de janvier 2023 souligne une augmentation de 140% des logements saisonniers depuis fin 2019, et même, de 30% dans la région de Cornouaille. La Bretagne est passée devant l'Île-de-France en 2020 avec 7,5 millions de nuitées recensées. S'y ajoute la problématique des résidences secondaires, 17,3% du parc en 2021, en...

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Diaporama d'un marché du logement en plein bouleversement et des questions politiques qui s'ensuivent

Deux visions s'opposent quant au logement. Celle d'un droit humain, lieu essentiel servant de fondement aux autres droits, et celle, d'un produit d'investissement, promesse de beaux taux de rentabilité. Promenade européenne pour observer in-situ comment ces deux visions s'affrontent et tenter de dénouer quelques fils d'une problématique qui nous touche tous, se loger.

En Bretagne, gauchistes et droiteux détournent les panneaux publicitaires immobiliers pour débattre de la crise du logement. - Reflets

Douarnenez, Bretagne

24 août 2022. Le festival du film de Douarnenez bat son plein. L'association de création audiovisuelle et d'éducation populaire « Canal Ti Zef » diffuse en fin de journée son journal du festival. Armé de son micro, l'intervieweur arpente les rues du bourg à la recherche d'un « sur-touriste ». Un des passants ne prend pas le sujet à la légère :« Je vais vous répondre moi parce que ça m'énerve. Je trouve que depuis la campagne de Monsieur Cadic l'ancien maire, qui avait payé très cher l'affiche "Douar Venez", c'est monté en flèche et ça ne cesse d'empirer. [...] Madame Poitevin est contente avec ça, mais les habitants, je ne pense pas. [...] Airbnb, c'est monté en flèche à Douarnenez et ça pèse sur le logement des gens qui vivent ici ». Jocelyne Poitevin, nouvelle maire de Douarnenez, assume la continuité de cette politique : « Il ne faut pas tirer à boulets rouges sur les gens qui ont un peu d'argent. On a besoin du tourisme »

La question du logement est épineuse en Bretagne. Un rapport de l'agence d'urbanisme « Quimber Cornouaille Développement » datant de janvier 2023 souligne une augmentation de 140% des logements saisonniers depuis fin 2019, et même, de 30% dans la région de Cornouaille. La Bretagne est passée devant l'Île-de-France en 2020 avec 7,5 millions de nuitées recensées. S'y ajoute la problématique des résidences secondaires, 17,3% du parc en 2021, en...

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Ecrire le scénario du pire et s’émouvoir de la fin de l’histoire…

Énorme, par le nombre de participants. Terrible, en regard de celui des blessés. La manifestation du 25 mars s’est déroulée comme prévu, très mal. Pouvait-il en être autrement alors que les plaies des précédents affrontements sont restées béantes.

Le 25 mars 2023, surtout ne rien lâcher. - Reflets

Flash-back dans les Deux-Sèvres. Nous sommes en octobre 2022, plusieurs milliers d’opposants dénoncent le projet de construction d’une réserve de substitution à Sainte-Soline. 1.700 policiers et gendarmes sont dépêchés sur place pour défendre le pourtour de quelques hectares de plein champ. Le Bilan de la rencontre est catastrophique : de nombreux blessés de part et d’autre et la promesse des manifestants d’y revenir, plus nombreux encore. Les leaders du mouvement s’insurgent et appellent à la désobéissance civile, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin s’offusque et parle-lui d’écoterrorisme. La mèche vient d’être allumée.

Cinq mois plus tard, entre réforme des retraites et plan sécheresse, le sujet de la bassine de Sainte-Soline s’invite brutalement à l’Élysée. Pourtant depuis des années le dossier était posé sur un coin table, ou plus précisément sur un coin de territoire, comme laissé aux bons soins et à l’appréciation d’autorités locales. De sorte que Paris ne soit pas obligé de trop se prononcer dans ces affaires de partage de l’eau. Alors en régions, les bassines c’est parfois oui, ou parfois non.

Les choix des uns contredisent les décisions des autres et les autorisations de construire une réserve s’opposent aux interdictions de stockage de l’eau. Présent sur place lors des affrontements, le député européen Benoit Biteau dénonce une non-prise en compte des problèmes par le gouvernement : « J’ai commencé à m’exprimer sur le côté inopérant des bassines en...

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Ecrire le scénario du pire et s’émouvoir de la fin de l’histoire…

Énorme, par le nombre de participants. Terrible, en regard de celui des blessés. La manifestation du 25 mars s’est déroulée comme prévu, très mal. Pouvait-il en être autrement alors que les plaies des précédents affrontements sont restées béantes.

Le 25 mars 2023, surtout ne rien lâcher. - Reflets

Flash-back dans les Deux-Sèvres. Nous sommes en octobre 2022, plusieurs milliers d’opposants dénoncent le projet de construction d’une réserve de substitution à Sainte-Soline. 1.700 policiers et gendarmes sont dépêchés sur place pour défendre le pourtour de quelques hectares de plein champ. Le Bilan de la rencontre est catastrophique : de nombreux blessés de part et d’autre et la promesse des manifestants d’y revenir, plus nombreux encore. Les leaders du mouvement s’insurgent et appellent à la désobéissance civile, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin s’offusque et parle-lui d’écoterrorisme. La mèche vient d’être allumée.

Cinq mois plus tard, entre réforme des retraites et plan sécheresse, le sujet de la bassine de Sainte-Soline s’invite brutalement à l’Élysée. Pourtant depuis des années le dossier était posé sur un coin table, ou plus précisément sur un coin de territoire, comme laissé aux bons soins et à l’appréciation d’autorités locales. De sorte que Paris ne soit pas obligé de trop se prononcer dans ces affaires de partage de l’eau. Alors en régions, les bassines c’est parfois oui, ou parfois non.

Les choix des uns contredisent les décisions des autres et les autorisations de construire une réserve s’opposent aux interdictions de stockage de l’eau. Présent sur place lors des affrontements, le député européen Benoit Biteau dénonce une non-prise en compte des problèmes par le gouvernement : « J’ai commencé à m’exprimer sur le côté inopérant des bassines en...

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Mais pourquoi ?

Une digue a clairement sauté durant ce mouvement social. La répression de la contestation du mouvement opposé à la réforme des retraites voit naitre une forme de violence à l'encontre de la presse. Hurlements, bousculades, méthodes pour empêcher la captation d'image, une vraie panoplie se déploie.

Si seulement certains policiers violents savaient lire ce qui est écrit sur ce brassard et comprendre le sens et l'intérêt de ce mot... - © Reflets

Les violences policières ne sont pas une nouveauté. Les journalistes ne sont pas toujours passés au travers de la violence que peuvent déployer les forces de l'ordre sur le terrain. Lors des manifestations des Gilets Jaunes, nombreux ont été blessés par des tirs de LBD alors même qu'ils arborent des casques siglés « presse » ou des brassards très spécifiques. Pourtant, un cap est franchi ces derniers jours. Comme une sorte de « libération » d'une grande partie des policiers. Un dernier verrou qui saute ? On peut désormais traiter toute personne présente sur une manifestation comme un « ennemi » : manifestants, casseurs, journalistes, service d'ordre, syndicalistes... Tous dans le même panier : matraque pour tout le monde, hurlements, invectives, coups de bouclier... Mais surtout, les policiers font maintenant tout pour empêcher les journalistes de fixer des images de leurs dérapages.

Pour cela, ils vont tenter de tenir les journalistes à l'écart, élargir au maximum le « périmètre » de leur intervention. Ils forment par exemple un mur humain autour de la personne interpellée qui empêche de voir ce qui se passe. Et si ce n'est pas suffisant, des policiers vont repousser physiquement les journalistes en leur hurlant dessus. Les moins expérimentés sont alors découragés et reculent.

La nuit, des lampes surpuissantes sont utilisées pour aveugler les caméras. Elles succèdent aux lasers qui avaient été employés durant les manifestations des...

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Mais pourquoi ?

Une digue a clairement sauté durant ce mouvement social. La répression de la contestation du mouvement opposé à la réforme des retraites voit naitre une forme de violence à l'encontre de la presse. Hurlements, bousculades, méthodes pour empêcher la captation d'image, une vraie panoplie se déploie.

Si seulement certains policiers violents savaient lire ce qui est écrit sur ce brassard et comprendre le sens et l'intérêt de ce mot... - © Reflets

Les violences policières ne sont pas une nouveauté. Les journalistes ne sont pas toujours passés au travers de la violence que peuvent déployer les forces de l'ordre sur le terrain. Lors des manifestations des Gilets Jaunes, nombreux ont été blessés par des tirs de LBD alors même qu'ils arborent des casques siglés « presse » ou des brassards très spécifiques. Pourtant, un cap est franchi ces derniers jours. Comme une sorte de « libération » d'une grande partie des policiers. Un dernier verrou qui saute ? On peut désormais traiter toute personne présente sur une manifestation comme un « ennemi » : manifestants, casseurs, journalistes, service d'ordre, syndicalistes... Tous dans le même panier : matraque pour tout le monde, hurlements, invectives, coups de bouclier... Mais surtout, les policiers font maintenant tout pour empêcher les journalistes de fixer des images de leurs dérapages.

Pour cela, ils vont tenter de tenir les journalistes à l'écart, élargir au maximum le « périmètre » de leur intervention. Ils forment par exemple un mur humain autour de la personne interpellée qui empêche de voir ce qui se passe. Et si ce n'est pas suffisant, des policiers vont repousser physiquement les journalistes en leur hurlant dessus. Les moins expérimentés sont alors découragés et reculent.

La nuit, des lampes surpuissantes sont utilisées pour aveugler les caméras. Elles succèdent aux lasers qui avaient été employés durant les manifestations des...

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800.000 personnes à Paris selon les syndicats, 119.000 selon la police

Bastille-Opéra : le parcours était long. Des manifestants continuaient d'arriver deux heures après les premiers, donnant une idée de l'ampleur de la mobilisation. Des affrontements ont eu lieu à Opéra. La police a utilisé des gaz lacrymogènes sur la tête du cortège pourtant nassée et très compacte. Le soir, Paris s'est à nouveau enflammée.

La-La-Lère ! - © Reflets

Le « spectacle » donné par les forces de l'ordre est de plus en plus mauvais. Les critiques les éreintent... Au delà de la plaisanterie, les policiers sont de plus en plus tendus, mais aussi, de plus en plus violents. Les anciennes barrières sautent allègrement. Les services d'ordre et la presse sont désormais traités comme les autres manifestants dont le sort est quant à lui de plus en plus dur.

Les vidéos de violences policières se multiplient sur les réseaux sociaux, dans la droite ligne de la répression du mouvement contre la Loi Travail ou contre les Gilets Jaunes.

Le gouvernement et le président de la république s'enferment dans le déni, soutiennent publiquement les forces de l'ordre alors que chacun peut constater les violences illégitimes chaque jour. Le chaos souhaité et généré par l'exécutif commence à prendre forme et il ne fait plus de doute que l'objectif est de pouvoir à terme se poser en seul recours contre « la chienlit » chère au Général de Gaulle. C'est la stratégie du pire qui ne peut tenir que si un drame n'intervient pas avant.

En attendant le bus qui ne passera pas - © Reflets
En attendant le bus qui ne passera pas - Reflets

La colère s'installe. Elle s'empile même depuis des années. - © Reflets
La colère s'installe. Elle s'empile même depuis des années. - Reflets

Un cortège très fourni à Paris entre Bastille et Opéra - © Reflets
Un cortège très fourni à Paris entre Bastille et Opéra - Reflets

Où est Charlie ? - © Reflets
Où est Charlie ? - Reflets

Ce n'est pas ce que dit le peuple... - Copie d'écran
Ce n'est pas ce que dit le peuple... - Copie d'écran

Le choc des cultures - © Reflets
Le choc des cultures - Reflets

Partout dans Paris, de petits feux de poubelles. Les policiers arrivent systématiquement trop tard. - © Reflets
Partout dans Paris, de petits feux de poubelles. Les policiers...

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800.000 personnes à Paris selon les syndicats, 119.000 selon la police

Bastille-Opéra : le parcours était long. Des manifestants continuaient d'arriver deux heures après les premiers, donnant une idée de l'ampleur de la mobilisation. Des affrontements ont eu lieu à Opéra. La police a utilisé des gaz lacrymogènes sur la tête du cortège pourtant nassée et très compacte. Le soir, Paris s'est à nouveau enflammée.

La-La-Lère ! - © Reflets

Le « spectacle » donné par les forces de l'ordre est de plus en plus mauvais. Les critiques les éreintent... Au delà de la plaisanterie, les policiers sont de plus en plus tendus, mais aussi, de plus en plus violents. Les anciennes barrières sautent allègrement. Les services d'ordre et la presse sont désormais traités comme les autres manifestants dont le sort est quant à lui de plus en plus dur.

Les vidéos de violences policières se multiplient sur les réseaux sociaux, dans la droite ligne de la répression du mouvement contre la Loi Travail ou contre les Gilets Jaunes.

Le gouvernement et le président de la république s'enferment dans le déni, soutiennent publiquement les forces de l'ordre alors que chacun peut constater les violences illégitimes chaque jour. Le chaos souhaité et généré par l'exécutif commence à prendre forme et il ne fait plus de doute que l'objectif est de pouvoir à terme se poser en seul recours contre « la chienlit » chère au Général de Gaulle. C'est la stratégie du pire qui ne peut tenir que si un drame n'intervient pas avant.

En attendant le bus qui ne passera pas - © Reflets
En attendant le bus qui ne passera pas - Reflets

La colère s'installe. Elle s'empile même depuis des années. - © Reflets
La colère s'installe. Elle s'empile même depuis des années. - Reflets

Un cortège très fourni à Paris entre Bastille et Opéra - © Reflets
Un cortège très fourni à Paris entre Bastille et Opéra - Reflets

Où est Charlie ? - © Reflets
Où est Charlie ? - Reflets

Ce n'est pas ce que dit le peuple... - Copie d'écran
Ce n'est pas ce que dit le peuple... - Copie d'écran

Le choc des cultures - © Reflets
Le choc des cultures - Reflets

Partout dans Paris, de petits feux de poubelles. Les policiers arrivent systématiquement trop tard. - © Reflets
Partout dans Paris, de petits feux de poubelles. Les policiers...

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Le porte-parole du collectif Bassine non merci placé en garde à vue

Venues s’intercaler entre deux journées de grève contre la réforme des retraites, les manifestations annoncées pour les 25 et 26 mars par les opposants aux bassines semblent irriter tout autant les instances dirigeantes. Mais qui va se charger d’éteindre ce départ de feu là : l’Élysée, l’intérieur, la justice, les préfectures, ou les quatre à la fois ?

Une convocation officielle ou un jeu de rôle ministériel ? - Reflets

Julien Le Guet, le porte-parole de collectif ne retient plus ses mots : « Une fois de plus la préfète, en accord et en collusion avec le procureur, monte des opérations qui visent à nous intimider; les faits qui me sont reprochés datent de six mois et on me convoque une semaine avant la grande manifestation…  ». Retour sur cette journée du 17 mars durant laquelle l’ordre judiciaire s’est passablement paré des attributs d’une justice de maintien de l’ordre.

9 h : J. Le Guet est attendu à la gendarmerie de Niort - Reflets
9 h : J. Le Guet est attendu à la gendarmerie de Niort - Reflets

Tout à débuté à 9HOO, devant les bâtiments de la gendarmerie de Niort où J. Le Guet était convoqué pour répondre des accusations de : « Participation à un groupement formé en vue de la préparation de violence contre les personnes ou de destructions ou dégradations de biens - Dégradation ou détérioration du bien d’autrui commise en réunion  ». Les faits qui lui sont reprochés remontent au mois d’octobre 2022, soit environ cinq mois auparavant. Cette convocation posée à quelques jours seulement de trois manifestations internationales frôle le coup de théâtre, sinon le coup de com’ à peine dissimulé. Autant dire que cette procédure semble davantage tenir de la mise au pas des réfractaires que d’un simple hasard du calendrier.

Un comité de soutien s’organise devant la gendarmerie. - Reflets
Un comité de soutien s’organise devant la gendarmerie. - Reflets

Et les grandes manœuvres commencent! Julien le Guet est tout de suite placé en garde à vue dans le cadre de l’enquête en cours, il s’est ensuite vu...

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Le porte-parole du collectif Bassine non merci placé en garde à vue

Venues s’intercaler entre deux journées de grève contre la réforme des retraites, les manifestations annoncées pour les 25 et 26 mars par les opposants aux bassines semblent irriter tout autant les instances dirigeantes. Mais qui va se charger d’éteindre ce départ de feu là : l’Élysée, l’intérieur, la justice, les préfectures, ou les quatre à la fois ?

Une convocation officielle ou un jeu de rôle ministériel ? - Reflets

Julien Le Guet, le porte-parole de collectif ne retient plus ses mots : « Une fois de plus la préfète, en accord et en collusion avec le procureur, monte des opérations qui visent à nous intimider; les faits qui me sont reprochés datent de six mois et on me convoque une semaine avant la grande manifestation…  ». Retour sur cette journée du 17 mars durant laquelle l’ordre judiciaire s’est passablement paré des attributs d’une justice de maintien de l’ordre.

9 h : J. Le Guet est attendu à la gendarmerie de Niort - Reflets
9 h : J. Le Guet est attendu à la gendarmerie de Niort - Reflets

Tout à débuté à 9HOO, devant les bâtiments de la gendarmerie de Niort où J. Le Guet était convoqué pour répondre des accusations de : « Participation à un groupement formé en vue de la préparation de violence contre les personnes ou de destructions ou dégradations de biens - Dégradation ou détérioration du bien d’autrui commise en réunion  ». Les faits qui lui sont reprochés remontent au mois d’octobre 2022, soit environ cinq mois auparavant. Cette convocation posée à quelques jours seulement de trois manifestations internationales frôle le coup de théâtre, sinon le coup de com’ à peine dissimulé. Autant dire que cette procédure semble davantage tenir de la mise au pas des réfractaires que d’un simple hasard du calendrier.

Un comité de soutien s’organise devant la gendarmerie. - Reflets
Un comité de soutien s’organise devant la gendarmerie. - Reflets

Et les grandes manœuvres commencent! Julien le Guet est tout de suite placé en garde à vue dans le cadre de l’enquête en cours, il s’est ensuite vu...

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Gaz lacrymogène, matraque et garde à vue arbitraire, une méthode de gouvernement

C'est une véritable plongée dans une dystopie qu'Emmanuel Macron impose aux Français, année après année. La violence physique via un maintien de l'ordre désormais sans limites n'est que l'aboutissement d'une violence psychologique bien plus pernicieuse.

Invalides, le 16 février 2019 - © Reflets

Il faut se souvenir de l'émission de Mediapart dans laquelle Emmanuel Macron était invité en 2016 pour expliquer son programme. Un vrai ChatGPT avant l'heure. Des tombereaux de bla-bla et au sortir de plusieurs heures d'interview : un vide sidéral. Emmanuel Macron a énormément parlé pour, au final, ne rien dire du tout. Cela aurait dû alerter les observateurs et les électeurs. Le personnage s'est révélé dans cette entrevue. On pouvait entendre là, au pire, un vendeur de snake oil, et au mieux, un startupper pitchant son projet creux devant la BPI.

A peine élu, je me revois discutant de ses choix de ministres avec un journaliste du Canard Enchaîné. J'étais effaré du niveau et des déclarations de l'époque. « Ils sont tout simplement incompétents, je n'ai jamais vu ça », lance mon interlocuteur qui a une longue expérience en ce domaine. Il n'avait pas tort. Emmanuel Macron s'est entouré d'incompétents durant tout son premier et son second quinquennat. La technique est connue de tous les jupitériens en herbe : cela trahit une volonté de tout contrôler sans que personne ne puisse devenir un potentiel challenger.

L'homme est un fin connaisseur, il a éjecté François Hollande de la course à l'Elysée avant même qu'elle ne commence. L'enfant-roi, incapable d'entendre la moindre critique, persuadé de tout savoir et de tout faire mieux que les autres va laisser libre cours à ses élucubrations ultra-libérales...

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Gaz lacrymogène, matraque et garde à vue arbitraire, une méthode de gouvernement

C'est une véritable plongée dans une dystopie qu'Emmanuel Macron impose aux Français, année après année. La violence physique via un maintien de l'ordre désormais sans limites n'est que l'aboutissement d'une violence psychologique bien plus pernicieuse.

Invalides, le 16 février 2019 - © Reflets

Il faut se souvenir de l'émission de Mediapart dans laquelle Emmanuel Macron était invité en 2016 pour expliquer son programme. Un vrai ChatGPT avant l'heure. Des tombereaux de bla-bla et au sortir de plusieurs heures d'interview : un vide sidéral. Emmanuel Macron a énormément parlé pour, au final, ne rien dire du tout. Cela aurait dû alerter les observateurs et les électeurs. Le personnage s'est révélé dans cette entrevue. On pouvait entendre là, au pire, un vendeur de snake oil, et au mieux, un startupper pitchant son projet creux devant la BPI.

A peine élu, je me revois discutant de ses choix de ministres avec un journaliste du Canard Enchaîné. J'étais effaré du niveau et des déclarations de l'époque. « Ils sont tout simplement incompétents, je n'ai jamais vu ça », lance mon interlocuteur qui a une longue expérience en ce domaine. Il n'avait pas tort. Emmanuel Macron s'est entouré d'incompétents durant tout son premier et son second quinquennat. La technique est connue de tous les jupitériens en herbe : cela trahit une volonté de tout contrôler sans que personne ne puisse devenir un potentiel challenger.

L'homme est un fin connaisseur, il a éjecté François Hollande de la course à l'Elysée avant même qu'elle ne commence. L'enfant-roi, incapable d'entendre la moindre critique, persuadé de tout savoir et de tout faire mieux que les autres va laisser libre cours à ses élucubrations ultra-libérales...

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Dessous Choc #12

Dans ce nouveau numéro de "Dessous chocs" nous laissons la parole à Jacques Trentesaux. Ce natif d'Armentières, cité ouvrière du Nord, évoque, au micro d'Antoine Bellier, sa vocation de journaliste qui n'est pas étrangère à sa passion de la transmission, héritée de ses parents instituteurs.

Après être passé par différents titres de presse régionaux et nationaux dont La Voix du Nord, La Croix ou encore La Tribune, il est devenu rédacteur en chef des numéros « régions » de L'Express. Farouchement attaché à la liberté de la presse, il a un beau jour décidé de quitter le navire quand l'hebdomadaire a été racheté par la patron de SFR, notre Patoche national, bien connu des lecteurs de Reflets, je veux bien sûr parler de Patrick Drahi.

Agé de 50 ans, Jacques Trentesaux eut alors l'idée un peu folle de fonder, avec certains de ses confrères, Mediacités, un pure player dont le credo résonne à la fois comme un avertissement adressé aux barons de tous bords et comme une promesse pour les citoyens attachés à une information digne de ce nom : « l'investigation sans concessions ».

Ce média qui a pour spécificité d'être enraciné localement, est à l'origine de plusieurs affaires retentissantes dont celle mettant en cause le président de la métropole lilloise. Pour autant, ce n'est pas le scoop à tout prix que recherche Mediacités. Son objectif est d'abord de remplir une mission d'intérêt général en informant au sens plein du terme, c'est-à-dire en déjouant les pièges du story telling, contribuant ainsi à renouer la confiance entre les citoyens et les médias.

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Dessous Choc #12

Dans ce nouveau numéro de "Dessous chocs" nous laissons la parole à Jacques Trentesaux. Ce natif d'Armentières, cité ouvrière du Nord, évoque, au micro d'Antoine Bellier, sa vocation de journaliste qui n'est pas étrangère à sa passion de la transmission, héritée de ses parents instituteurs.

Après être passé par différents titres de presse régionaux et nationaux dont La Voix du Nord, La Croix ou encore La Tribune, il est devenu rédacteur en chef des numéros « régions » de L'Express. Farouchement attaché à la liberté de la presse, il a un beau jour décidé de quitter le navire quand l'hebdomadaire a été racheté par la patron de SFR, notre Patoche national, bien connu des lecteurs de Reflets, je veux bien sûr parler de Patrick Drahi.

Agé de 50 ans, Jacques Trentesaux eut alors l'idée un peu folle de fonder, avec certains de ses confrères, Mediacités, un pure player dont le credo résonne à la fois comme un avertissement adressé aux barons de tous bords et comme une promesse pour les citoyens attachés à une information digne de ce nom : « l'investigation sans concessions ».

Ce média qui a pour spécificité d'être enraciné localement, est à l'origine de plusieurs affaires retentissantes dont celle mettant en cause le président de la métropole lilloise. Pour autant, ce n'est pas le scoop à tout prix que recherche Mediacités. Son objectif est d'abord de remplir une mission d'intérêt général en informant au sens plein du terme, c'est-à-dire en déjouant les pièges du story telling, contribuant ainsi à renouer la confiance entre les citoyens et les médias.

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Миграция в качестве красной команды

L’hiver est rude en Russie, même pour les hackers, pourtant privilégiés car exemptés de conscription, certains de ne pas finir les tripes à l’air au fond d’une tranchée dans le Donbass. Mais face à un avenir de plus en plus incertain, ils sont de plus en plus nombreux à choisir le chemin de l’exil. Un flux migratoire dont on parle peu, mais qui devrait pourtant nous alarmer.

Vol Moscou-Dubaï, plusieurs départs chaque jour de la semaine à partir de 200$ en classe éco - Copie d'écran

Si de nombreux russes choisissent avec plus ou moins d'enthousiasme la voie du mercenariat proposée par Prigozhin, il en est de même, plus discrètement, chez les hackers, mais dans une version bien plus confortable que celle offerte par Wagner : au soleil à Dubaï, au sein de la cyber armée émiratie.

This is cyber Sparta

Our arrows will blot out the sun - Then we will fight in the shade.
Our arrows will blot out the sun - Then we will fight in the shade.

L’histoire de la cyber armée émiratie remonte a 2005, quand Richard Clarke, qui avait initié au lendemain du 11 septembre 2001 le renouveau cyber aux Etats-Unis, rejoint les Emirats pour se mettre au service de Mohammed ben Zayed, une vieille connaissance.

Beacon Red, Dread, Darkmatter ou encore Project Raven sont autant de divisions - mythiques chez les blackhats - de cette cyber armée assemblée par les Emirats Arabes Unis depuis bientôt vingt ans.

La cyber Sparte qu’est devenue Dubaï entrera dans l’Histoire pour avoir embauché dès 2008 des bataillons de mercenaires issus des rangs de la NSA, et pour avoir, sous couvert d’anti-terrorisme, lutté dès les débuts du Printemps Arabe contre toute velléité de démocratie ou de droits de l’Homme dans le monde arabe, et ce partout dans le monde.

Consultez un mini-docu sur la naissance de la cyber armée émiratie sur Youtube :

Installés depuis longtemps à Dubaï, ces cyber mercenaires dont les revenus sont très conséquents, profitent d’un univers fait de luxe, de soleil et de sable fin, popularisé sur Instagram par nos influenceurs nationaux....

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Миграция в качестве красной команды

L’hiver est rude en Russie, même pour les hackers, pourtant privilégiés car exemptés de conscription, certains de ne pas finir les tripes à l’air au fond d’une tranchée dans le Donbass. Mais face à un avenir de plus en plus incertain, ils sont de plus en plus nombreux à choisir le chemin de l’exil. Un flux migratoire dont on parle peu, mais qui devrait pourtant nous alarmer.

Vol Moscou-Dubaï, plusieurs départs chaque jour de la semaine à partir de 200$ en classe éco - Copie d'écran

Si de nombreux russes choisissent avec plus ou moins d'enthousiasme la voie du mercenariat proposée par Prigozhin, il en est de même, plus discrètement, chez les hackers, mais dans une version bien plus confortable que celle offerte par Wagner : au soleil à Dubaï, au sein de la cyber armée émiratie.

This is cyber Sparta

Our arrows will blot out the sun - Then we will fight in the shade.
Our arrows will blot out the sun - Then we will fight in the shade.

L’histoire de la cyber armée émiratie remonte a 2005, quand Richard Clarke, qui avait initié au lendemain du 11 septembre 2001 le renouveau cyber aux Etats-Unis, rejoint les Emirats pour se mettre au service de Mohammed ben Zayed, une vieille connaissance.

Beacon Red, Dread, Darkmatter ou encore Project Raven sont autant de divisions - mythiques chez les blackhats - de cette cyber armée assemblée par les Emirats Arabes Unis depuis bientôt vingt ans.

La cyber Sparte qu’est devenue Dubaï entrera dans l’Histoire pour avoir embauché dès 2008 des bataillons de mercenaires issus des rangs de la NSA, et pour avoir, sous couvert d’anti-terrorisme, lutté dès les débuts du Printemps Arabe contre toute velléité de démocratie ou de droits de l’Homme dans le monde arabe, et ce partout dans le monde.

Consultez un mini-docu sur la naissance de la cyber armée émiratie sur Youtube :

Installés depuis longtemps à Dubaï, ces cyber mercenaires dont les revenus sont très conséquents, profitent d’un univers fait de luxe, de soleil et de sable fin, popularisé sur Instagram par nos influenceurs nationaux....

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St. Kitts & Nevis, le petit paradis du milliardaire, victime d’un ransomware

Payera ? Payera pas ? Le gouvernement de St. Kitts & Nevis a été piraté par le groupe de ransomware « Ransom House ». Celui-ci menace de publier des téraoctets de données confidentielles. Patrick Drahi va-t-il se retrouver dans un nouveau leak ?

Annonce du piratage de St. Kitts & Nevis - Copie d'écran

C’est quand même pas de chance… Comme disait Jacques Chirac, «Les emmerdes, ça vole toujours en escadrille». Flash-back: les données confidentielles du groupe Altice et de son propriétaire, le milliardaire Patrick Drahi, s’étaient retrouvées sur Internet en août 2022. Nous en avions tiré une série d’articles dont une partie en collaboration avec Street Press et Blast. Patrick Drahi avait tout fait, y compris plusieurs procédures judiciaires pour nous interdire de rendre compte de cette fuite de données. Alors qu’il devait imaginer que la tempête était passée, voici qu’un autre groupe de ransomware annonce avoir piraté cette fois les données confidentielles d’une petite île des caraïbes: St. Kitts & Nevis. Or, il se trouve que St. Kitts & Nevis est le petit paradis du milliardaire. Il y a investi une petite fortune. Tout d’abord en achetant des terrains sur lesquels il possède désormais de très belles villas. Mais aussi en faisant une drôle de proposition au gouvernement: allonger la piste d’atterrissage de Nevis, comme nous l’avions révélé dans cet article, en échange de revenus sonnants et trébuchants, ce qui lui permettra accessoirement d’y faire enfin atterrir son (gros) jet privé. Que va-t-on trouver dans ce futur leak, si St. Kitts & Nevis ne paye pas la rançon? Patrick Drahi sera-t-il présent dans les documents internes du gouvernement de l’île?

Les pirates laissent entendre que de nombreuses informations confidentielles figurent dans les documents qu’ils...

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St. Kitts & Nevis, le petit paradis du milliardaire, victime d’un ransomware

Payera ? Payera pas ? Le gouvernement de St. Kitts & Nevis a été piraté par le groupe de ransomware « Ransom House ». Celui-ci menace de publier des téraoctets de données confidentielles. Patrick Drahi va-t-il se retrouver dans un nouveau leak ?

Annonce du piratage de St. Kitts & Nevis - Copie d'écran

C’est quand même pas de chance… Comme disait Jacques Chirac, «Les emmerdes, ça vole toujours en escadrille». Flash-back: les données confidentielles du groupe Altice et de son propriétaire, le milliardaire Patrick Drahi, s’étaient retrouvées sur Internet en août 2022. Nous en avions tiré une série d’articles dont une partie en collaboration avec Street Press et Blast. Patrick Drahi avait tout fait, y compris plusieurs procédures judiciaires pour nous interdire de rendre compte de cette fuite de données. Alors qu’il devait imaginer que la tempête était passée, voici qu’un autre groupe de ransomware annonce avoir piraté cette fois les données confidentielles d’une petite île des caraïbes: St. Kitts & Nevis. Or, il se trouve que St. Kitts & Nevis est le petit paradis du milliardaire. Il y a investi une petite fortune. Tout d’abord en achetant des terrains sur lesquels il possède désormais de très belles villas. Mais aussi en faisant une drôle de proposition au gouvernement: allonger la piste d’atterrissage de Nevis, comme nous l’avions révélé dans cet article, en échange de revenus sonnants et trébuchants, ce qui lui permettra accessoirement d’y faire enfin atterrir son (gros) jet privé. Que va-t-on trouver dans ce futur leak, si St. Kitts & Nevis ne paye pas la rançon? Patrick Drahi sera-t-il présent dans les documents internes du gouvernement de l’île?

Les pirates laissent entendre que de nombreuses informations confidentielles figurent dans les documents qu’ils...

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La conférence interdite de l’université rochelaise

Le photo-reporter Gilles Caron rappelait en 1968 combien il était inutile et vain de tenter d’interdire la parole dans les amphis de Nanterre. L’université de La Rochelle belle-belle aurait-elle oublié que la vitalité sort de la bouche des étudiants diants-diants…

Gilles Caron, une mémoire photographique - Capture d'écran

Est-il utile de rappeler que les manifestations estudiantines ont toujours inquiété les politiques lors des grands mouvements sociaux. Cette réforme des retraites, suivie de l’annonce d’une grève généralisée, vient peut-être de réactiver de vieux réflexes autoritaires dans le milieu universitaire. Ainsi à Paris on a préféré fermer Tolbiac pour éviter d’éventuels débordements, sinon pour se protéger d’une indéracinable occupation des lieux ; idem à Montpellier où la direction annonce clairement : « Si nous ouvrons, l’université va être bloquée. Le plus simple c’est de fermer ».

Nous avons pris la température de l’université rochelaise dont la première pierre fut symboliquement posée en 1992 par François Mitterrand, Helmut Kohl, et Michel Crépeau, le député-maire d’une ville qualifiée de belle et de rebelle à travers l’histoire. Direction la fac de lettres pour juger d’éventuelles traces de rébellion...

La Rochelle le 7 mars : la fac de lettres se déclare - Reflets
La Rochelle le 7 mars : la fac de lettres se déclare - Reflets

Sur place un groupe d’étudiants s’est rassemblé dans un amphi pour décider des actions collégiales à mener. Leurs revendications sont affichées, larges et sans retenues. La réforme, bien sûr, mais quitte à s’engager davantage autant que le message soit à hauteur de leur colère multiple : oui aux méga-retraites, non aux méga-bassines! Croisé sur le parvis de l’université un étudiant perdu dans ses pensées nous fera part de toutes ses inquiétudes : « C’est un vrai ras-le-bol de plein de choses, j’ai...

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La conférence interdite de l’université rochelaise

Le photo-reporter Gilles Caron rappelait en 1968 combien il était inutile et vain de tenter d’interdire la parole dans les amphis de Nanterre. L’université de La Rochelle belle-belle aurait-elle oublié que la vitalité sort de la bouche des étudiants diants-diants…

Gilles Caron, une mémoire photographique - Capture d'écran

Est-il utile de rappeler que les manifestations estudiantines ont toujours inquiété les politiques lors des grands mouvements sociaux. Cette réforme des retraites, suivie de l’annonce d’une grève généralisée, vient peut-être de réactiver de vieux réflexes autoritaires dans le milieu universitaire. Ainsi à Paris on a préféré fermer Tolbiac pour éviter d’éventuels débordements, sinon pour se protéger d’une indéracinable occupation des lieux ; idem à Montpellier où la direction annonce clairement : « Si nous ouvrons, l’université va être bloquée. Le plus simple c’est de fermer ».

Nous avons pris la température de l’université rochelaise dont la première pierre fut symboliquement posée en 1992 par François Mitterrand, Helmut Kohl, et Michel Crépeau, le député-maire d’une ville qualifiée de belle et de rebelle à travers l’histoire. Direction la fac de lettres pour juger d’éventuelles traces de rébellion...

La Rochelle le 7 mars : la fac de lettres se déclare - Reflets
La Rochelle le 7 mars : la fac de lettres se déclare - Reflets

Sur place un groupe d’étudiants s’est rassemblé dans un amphi pour décider des actions collégiales à mener. Leurs revendications sont affichées, larges et sans retenues. La réforme, bien sûr, mais quitte à s’engager davantage autant que le message soit à hauteur de leur colère multiple : oui aux méga-retraites, non aux méga-bassines! Croisé sur le parvis de l’université un étudiant perdu dans ses pensées nous fera part de toutes ses inquiétudes : « C’est un vrai ras-le-bol de plein de choses, j’ai...

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Un an après le début de la guerre, notre reporter raconte le quotidien

Notre journaliste, Jacques Duplessy, est retourné en Ukraine après un an de conflit. Il partage ici son quotidien, ses rencontres et ce qu'il perçoit de la société ukrainienne.

Le début d'un long parcours. Retour en Ukraine pour Jacques Duplessy. - © Reflets

Comment se rendre en Ukraine ? La question m'est souvent posée. Il n'y a plus de vols pour l'Ukraine. Il faut donc passer par un pays limitrophe : la Pologne, la Slovaquie, la Hongrie, la Roumanie ou la Moldavie. Tout dépend où l'on se rend ensuite.

Commençant mon périple par Uzhgorod, le plus simple est de passer par la Hongrie. Et vu le prix des billets d'avion pour Budapest, j'ai chois d'expérimenter le train de nuit. Et puis c'est bon pour la planète.

C’était aussi l’occasion d’emprunter le train de nuit que je prenais régulièrement pour aller en Pologne dans les années 80-90. Le Paris-Vienne reprend le parcours de l’Orient Express et a été rebaptisée NightJet. Plus moderne mais moins mythique. Départ à 19h, arrivée le lendemain matin vers 10h. C’est parti! Côté nostalgie, je ne vais pas être déçu: mon wagon est à peine plus confortable que celui avec lequel je passais le «rideau de fer». Deux prises de courant pour six, couchettes dures, chauffage à la régulation sommaire… Peut mieux faire. Mais c’est un peu la loterie comme je le découvre en remontant rapidement le train. D’autres wagons ont été réellement modernisés et semblent plus confortables. Certains ont une douche partagée. Il existe même une première classe avec un vrai lit deux personnes et une douche privée!

Mais la joie du train de nuit, c’est la rencontre. La vraie surprise est que la rame affiche presque complet. Je me retrouve avec un jeune Français et quatre étrangers....

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Un an après le début de la guerre, notre reporter raconte le quotidien

Notre journaliste, Jacques Duplessy, est retourné en Ukraine après un an de conflit. Il partage ici son quotidien, ses rencontres et ce qu'il perçoit de la société ukrainienne.

Le début d'un long parcours. Retour en Ukraine pour Jacques Duplessy. - © Reflets

Comment se rendre en Ukraine ? La question m'est souvent posée. Il n'y a plus de vols pour l'Ukraine. Il faut donc passer par un pays limitrophe : la Pologne, la Slovaquie, la Hongrie, la Roumanie ou la Moldavie. Tout dépend où l'on se rend ensuite.

Commençant mon périple par Uzhgorod, le plus simple est de passer par la Hongrie. Et vu le prix des billets d'avion pour Budapest, j'ai chois d'expérimenter le train de nuit. Et puis c'est bon pour la planète.

C’était aussi l’occasion d’emprunter le train de nuit que je prenais régulièrement pour aller en Pologne dans les années 80-90. Le Paris-Vienne reprend le parcours de l’Orient Express et a été rebaptisée NightJet. Plus moderne mais moins mythique. Départ à 19h, arrivée le lendemain matin vers 10h. C’est parti! Côté nostalgie, je ne vais pas être déçu: mon wagon est à peine plus confortable que celui avec lequel je passais le «rideau de fer». Deux prises de courant pour six, couchettes dures, chauffage à la régulation sommaire… Peut mieux faire. Mais c’est un peu la loterie comme je le découvre en remontant rapidement le train. D’autres wagons ont été réellement modernisés et semblent plus confortables. Certains ont une douche partagée. Il existe même une première classe avec un vrai lit deux personnes et une douche privée!

Mais la joie du train de nuit, c’est la rencontre. La vraie surprise est que la rame affiche presque complet. Je me retrouve avec un jeune Français et quatre étrangers....

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Quand sonnent les alarmes de la compagnie Air France

Le site de référence AirlineRatings.com a livré son Top 20 des compagnies les plus sûres : Air France n’en fait pas partie. Des incidents stupéfiants, une sécurité des vols défaillante, le Bureau Enquêtes Analyses, avait déjà pointé dans un rapport une culture irresponsable de certains pilotes.

Pilotes d'Air France - Photothèque Air France

A l’instar du Guide Michelin, le site AirlineRatings.com distribue les bonnes étoiles en matière de sécurité des vols. Qantas a détrôné Air New Zealand, sur la plus haute marche du podium en 2022. Air France est, elle, absente du top 20. Plus étrange, la compagnie avec qui elle est commercialement « mariée » au sein du même groupe, la hollandaise KLM, fait partie du palmarès et n’a connu qu’un crash. Que penser du taux d’accident anormalement élevé d’Air France ? Selon la base de données spécialisée ASN , la compagnie a connu 158 incidents graves et accidents (hors Air Inter) depuis 1946, soit 5 tous les deux ans. Cette statistique exclue les crashs des filiales d’Air France : Britair, Regional Airlines (intégrées depuis dans Hop).

Au-delà des statistiques que l’on peut contester à loisir, la nature de certains incidents laisse pantois. C’est ce qui a poussé le Bureau d’Enquêtes et d’Analyses pour la sécurité de l’aviation civile (BEA), le 23 aout dernier, à tirer la sonnette d’alarme dans un rapport accablant. Il décrit un incident géré de façon hallucinante sur le vol AF 735V Brazzaville-Paris CDG le 31 décembre 2020 et qui aurait pu donner lieu, pour cette Saint-Sylvestre d’un genre particulier, à un beau feu d’artifice.

Une fuite de kérosène est détectée alors que l’avion est en croisière et l’équipage décide de se dérouter sur N’Djamena. Un enfant comprendrait le bien-fondé de la procédure de fuite de carburant : il est impératif de couper le réacteur concerné afin...

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Quand sonnent les alarmes de la compagnie Air France

Le site de référence AirlineRatings.com a livré son Top 20 des compagnies les plus sûres : Air France n’en fait pas partie. Des incidents stupéfiants, une sécurité des vols défaillante, le Bureau Enquêtes Analyses, avait déjà pointé dans un rapport une culture irresponsable de certains pilotes.

Pilotes d'Air France - Photothèque Air France

A l’instar du Guide Michelin, le site AirlineRatings.com distribue les bonnes étoiles en matière de sécurité des vols. Qantas a détrôné Air New Zealand, sur la plus haute marche du podium en 2022. Air France est, elle, absente du top 20. Plus étrange, la compagnie avec qui elle est commercialement « mariée » au sein du même groupe, la hollandaise KLM, fait partie du palmarès et n’a connu qu’un crash. Que penser du taux d’accident anormalement élevé d’Air France ? Selon la base de données spécialisée ASN , la compagnie a connu 158 incidents graves et accidents (hors Air Inter) depuis 1946, soit 5 tous les deux ans. Cette statistique exclue les crashs des filiales d’Air France : Britair, Regional Airlines (intégrées depuis dans Hop).

Au-delà des statistiques que l’on peut contester à loisir, la nature de certains incidents laisse pantois. C’est ce qui a poussé le Bureau d’Enquêtes et d’Analyses pour la sécurité de l’aviation civile (BEA), le 23 aout dernier, à tirer la sonnette d’alarme dans un rapport accablant. Il décrit un incident géré de façon hallucinante sur le vol AF 735V Brazzaville-Paris CDG le 31 décembre 2020 et qui aurait pu donner lieu, pour cette Saint-Sylvestre d’un genre particulier, à un beau feu d’artifice.

Une fuite de kérosène est détectée alors que l’avion est en croisière et l’équipage décide de se dérouter sur N’Djamena. Un enfant comprendrait le bien-fondé de la procédure de fuite de carburant : il est impératif de couper le réacteur concerné afin...

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Un discours puissant qui dénote

« Il n'y a jamais eu un mouvement basé sur la haine qui ait prospéré ». L'acteur et ancien gouverneur de Californie a tenté dans une vidéo de ramener à la raison les extrémistes et complotistes qui se perdent dans des délires chaque jour plus déments et fondent leurs actions sur la violence, le rejet des autres, l'antisémitisme et la haine.

Arnold Schwarzenegger, seul, face caméra, contre la haine - Copie d'écran

Parviendra-t-il à ramener à la raison un seul Qanon ? Convaincra-t-il un seul nazi et autre militant d'extrême-droite ? Rien n'est certain. Mais au moins aura-t-il eu le mérite d'essayer. Arnold Schwarzenegger est une figure publique mondialement connue. Sa parole porte. Ne rien faire, c'est laisser une partie de la population s'enfoncer chaque jour un peu plus dans un complotisme surréaliste, dans la haine des autres et la violence. Sauf à désespérer de l'humanité, se taire, c'est être complice.

On peut par ailleurs regretter qu'il y ait si peu de personnalités pour s'exprimer sur ces sujets alors que les voix de la haine et de l'exclusion sont elles, très fortes. Les récentes déclarations d'Elon Musk laissent par exemple pantois.

« Les nazis ? Des perdants. les Confédérés ? Des perdants. Le mouvement d'apartheid ? Des perdants. Je ne veux pas que tu sois un perdant. Je ne veux pas que tu sois faible... malgré tous mes amis qui disent : "Arnold, ne parle pas à ces gens-là. Cela n'en vaut pas la peine", je me fiche de ce qu'ils disent. Je me soucie de toi. Je pense que tu en vaux la peine. Je sais que personne n'est parfait... Je peux comprendre comment les gens peuvent tomber dans le piège des préjugés et de la haine". », explique face caméra celui qui a incarné Terminator.

« Il est plus facile de se trouver des excuses en disant que le peuple juif a conspiré pour t'empêcher...

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Un discours puissant qui dénote

« Il n'y a jamais eu un mouvement basé sur la haine qui ait prospéré ». L'acteur et ancien gouverneur de Californie a tenté dans une vidéo de ramener à la raison les extrémistes et complotistes qui se perdent dans des délires chaque jour plus déments et fondent leurs actions sur la violence, le rejet des autres, l'antisémitisme et la haine.

Arnold Schwarzenegger, seul, face caméra, contre la haine - Copie d'écran

Parviendra-t-il à ramener à la raison un seul Qanon ? Convaincra-t-il un seul nazi et autre militant d'extrême-droite ? Rien n'est certain. Mais au moins aura-t-il eu le mérite d'essayer. Arnold Schwarzenegger est une figure publique mondialement connue. Sa parole porte. Ne rien faire, c'est laisser une partie de la population s'enfoncer chaque jour un peu plus dans un complotisme surréaliste, dans la haine des autres et la violence. Sauf à désespérer de l'humanité, se taire, c'est être complice.

On peut par ailleurs regretter qu'il y ait si peu de personnalités pour s'exprimer sur ces sujets alors que les voix de la haine et de l'exclusion sont elles, très fortes. Les récentes déclarations d'Elon Musk laissent par exemple pantois.

« Les nazis ? Des perdants. les Confédérés ? Des perdants. Le mouvement d'apartheid ? Des perdants. Je ne veux pas que tu sois un perdant. Je ne veux pas que tu sois faible... malgré tous mes amis qui disent : "Arnold, ne parle pas à ces gens-là. Cela n'en vaut pas la peine", je me fiche de ce qu'ils disent. Je me soucie de toi. Je pense que tu en vaux la peine. Je sais que personne n'est parfait... Je peux comprendre comment les gens peuvent tomber dans le piège des préjugés et de la haine". », explique face caméra celui qui a incarné Terminator.

« Il est plus facile de se trouver des excuses en disant que le peuple juif a conspiré pour t'empêcher...

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Immersion dans quatre jours d'échange, de discussion et de bidouille organisés par une coordination de hackerspaces français.

Du 23 au 26 février se tenaient les « Université des Quatre Saisons » d'Interhack au BIB à Montpellier pour une édition d'hiver dans une version à remise à jour. Des rencontres qui furent l'occasion pour les participants de partager des savoirs, d'échanger sur les relations entre technologie et politique et de penser organisation.

Un hackerspace, lieu ouvert au public destiné au partage, à la bidouille et aux réflexions

Depuis début octobre, l'idée tourne sur le réseau. Le BIB, hackerspace de Montpellier, devrait accueillir les « Universités d'Hiver de Interhack ». Depuis la dernière édition du THSF en 2019, les hackerspaces français n'avaient pas eu l'occasion de se rencontrer. D'abord à cause de la pandémie de covid en 2020 puis, suite à la fermeture administrative, début 2021 de Mix'Arts Myrys, un lieu alternatif emblématique de Toulouse qui accueillait l'évènement. Une friche artistique de 6.000 m2 où le Tetalab, hackerspace toulousain, avait établi ses quartiers. Avec le retour aux commandes de Jean-Luc Moudenc, maire UMP historique, la mairie avait rechigné à mettre la main au portefeuille pour la nécessaire remise aux normes du bâtiment. Et la fermeture était tombée, tuant tout l'écosystème alternatif qui s'épanouissait sur les lieux.

D'une maling-list interhack informelle en passant par des discussions lors d'évènements de l'été, l'idée émerge de relancer les « Universités des Quatres Saisons », anciennement organisées par le Tetalab. À Montpellier, le BIB a posé son ancre dans les sous-sols de la coopérative culturelle de la Tendresse. La relation symbiotique avec le lieu ouvre une possibilité pour accueillir l'évènement. La date du 23 au 26 février est arrêtée, des canaux de discussions sont ouverts et des réunions organisées à intervalles irréguliers. Au BIB, un grand chantier électrique de remise aux...

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Immersion dans quatre jours d'échange, de discussion et de bidouille organisés par une coordination de hackerspaces français.

Du 23 au 26 février se tenaient les « Université des Quatre Saisons » d'Interhack au BIB à Montpellier pour une édition d'hiver dans une version à remise à jour. Des rencontres qui furent l'occasion pour les participants de partager des savoirs, d'échanger sur les relations entre technologie et politique et de penser organisation.

Un hackerspace, lieu ouvert au public destiné au partage, à la bidouille et aux réflexions

Depuis début octobre, l'idée tourne sur le réseau. Le BIB, hackerspace de Montpellier, devrait accueillir les « Universités d'Hiver de Interhack ». Depuis la dernière édition du THSF en 2019, les hackerspaces français n'avaient pas eu l'occasion de se rencontrer. D'abord à cause de la pandémie de covid en 2020 puis, suite à la fermeture administrative, début 2021 de Mix'Arts Myrys, un lieu alternatif emblématique de Toulouse qui accueillait l'évènement. Une friche artistique de 6.000 m2 où le Tetalab, hackerspace toulousain, avait établi ses quartiers. Avec le retour aux commandes de Jean-Luc Moudenc, maire UMP historique, la mairie avait rechigné à mettre la main au portefeuille pour la nécessaire remise aux normes du bâtiment. Et la fermeture était tombée, tuant tout l'écosystème alternatif qui s'épanouissait sur les lieux.

D'une maling-list interhack informelle en passant par des discussions lors d'évènements de l'été, l'idée émerge de relancer les « Universités des Quatres Saisons », anciennement organisées par le Tetalab. À Montpellier, le BIB a posé son ancre dans les sous-sols de la coopérative culturelle de la Tendresse. La relation symbiotique avec le lieu ouvre une possibilité pour accueillir l'évènement. La date du 23 au 26 février est arrêtée, des canaux de discussions sont ouverts et des réunions organisées à intervalles irréguliers. Au BIB, un grand chantier électrique de remise aux...

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Le climat c’est comme les vérités scientifiques, ça va, ça vient…

En juin 2022 le Bureau de Recherches Géologiques et Minières statuait de la quasi-innocuité des réserves de substitution sur le cycle naturel de l’eau dans le marais Poitevin. Un pas en avant, deux pas en arrière, le bureau précise aujourd’hui que les vérités de son étude ne seraient pas à prendre au pied de la lettre.

Le BRGM s’explique par voie de presse - capture écran

Ce rapport du BRGM est passé de main en main pour rapidement atterrir sur le bureau de Christophe Béchu. Le ministre de la transition s’était aussitôt réjoui d'une étude « venue dire à quel point le projet n’avait pas de conséquences négatives pour les nappes ». Heureux de pouvoir s’appuyer sur des conclusions aussi tangibles il ne voyait donc pas les raisons pour lesquelles il serait « contre un projet légal, soutenu par les élus, et pour lequel les scientifiques disent qu’il va dans le bon sens ».

Un rapport très favorable à l’arrivée des bassines. - Capture d'écran
Un rapport très favorable à l’arrivée des bassines. - Capture d'écran

Ce constat très scientifique fût accueilli comme un blanc seing en faveur du projet de construction de seize réserves d’eau. Telle une étude d’impact, ce rapport attestait noir sur blanc des avantages et du bien fondé des prélèvements hivernaux pour remplir les bassines. Thierry Boudaud, président de la Coop-79, commanditaire de cette étude et porteur du projet, en sera lui aussi convaincu : « Ces résultats sont sans appel ». Minute ! Le BRGM n’avait peut-être pas tout dit…

En effet le bureau d'études vient de se fendre d’un communiqué après qu’une scientifique indépendante soit venue disséquer le rapport par le menu. Comme nous l’avions précédemment écrit, Anne Morwenn Pastier, docteur en science de la terre, s’est étranglée en se penchant sur ces travaux. Selon elle tout est à revoir, tant sur le fond, l’essentiel bien sûr, que sur la forme. Il est vrai que la...

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Le climat c’est comme les vérités scientifiques, ça va, ça vient…

En juin 2022 le Bureau de Recherches Géologiques et Minières statuait de la quasi-innocuité des réserves de substitution sur le cycle naturel de l’eau dans le marais Poitevin. Un pas en avant, deux pas en arrière, le bureau précise aujourd’hui que les vérités de son étude ne seraient pas à prendre au pied de la lettre.

Le BRGM s’explique par voie de presse - capture écran

Ce rapport du BRGM est passé de main en main pour rapidement atterrir sur le bureau de Christophe Béchu. Le ministre de la transition s’était aussitôt réjoui d'une étude « venue dire à quel point le projet n’avait pas de conséquences négatives pour les nappes ». Heureux de pouvoir s’appuyer sur des conclusions aussi tangibles il ne voyait donc pas les raisons pour lesquelles il serait « contre un projet légal, soutenu par les élus, et pour lequel les scientifiques disent qu’il va dans le bon sens ».

Un rapport très favorable à l’arrivée des bassines. - Capture d'écran
Un rapport très favorable à l’arrivée des bassines. - Capture d'écran

Ce constat très scientifique fût accueilli comme un blanc seing en faveur du projet de construction de seize réserves d’eau. Telle une étude d’impact, ce rapport attestait noir sur blanc des avantages et du bien fondé des prélèvements hivernaux pour remplir les bassines. Thierry Boudaud, président de la Coop-79, commanditaire de cette étude et porteur du projet, en sera lui aussi convaincu : « Ces résultats sont sans appel ». Minute ! Le BRGM n’avait peut-être pas tout dit…

En effet le bureau d'études vient de se fendre d’un communiqué après qu’une scientifique indépendante soit venue disséquer le rapport par le menu. Comme nous l’avions précédemment écrit, Anne Morwenn Pastier, docteur en science de la terre, s’est étranglée en se penchant sur ces travaux. Selon elle tout est à revoir, tant sur le fond, l’essentiel bien sûr, que sur la forme. Il est vrai que la...

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La réponse des élus est-elle à la hauteur du réchauffement climatique ?

Certaines visées très écologiques s’assortissent parfois d’une destinée très politicienne. En ce qui concerne le partage de l’eau, les élus de terrain ne sont pas tous en phase avec les hautes instances. Chers collègues ouvrons la séance : qui est pour, qui est contre les bassines ?

L’État, la région et le département face aux bassines… - capture écran

Au regard d’enjeux économiques considérables et face aux déclarations officielles d’un ministre ou d’un président de région, il semble difficile de formuler son opposition aux réserves de substitution sans prendre le risque de passer pour un pénible contestataire. Si une politique globale se conçoit volontiers autour de la bien-pensance des Pour-Contre et des Contre-Pour, les convictions marquées semblent a priori moins bien acceptées. En conséquence de quoi certains élus de terrain préfèrent se retrancher derrière un élan mou et informel plutôt que de se faire cataloguer tel un verdoyant forcené…

On reproche en effet souvent aux écologistes de toutes confessions de ne rien comprendre au fond du problème du stockage de l’eau. Ceux-là sont même parfois assimilés à des « escrologistes » prêts à tout pour se faire entendre. De leur point de vue les réserves de substitutions ne seraient qu’un pis-aller face aux problèmes rencontrés par les agriculteurs. Ont-ils tort, ont-ils raison? L’histoire et le climat jugeront, mais force est de reconnaître que le parti des verts est dans son rôle et sa fonction naturelle.

Pour mieux juger des avis et de la connaissance des dossiers liés aux réserves d’eau, Reflets s’est rapproché de plusieurs édiles concernés par cette affaire. Toutes couleurs politiques confondues, ils arborent l’écharpe tricolore et portent un mandat électif, tous ont un rapport direct avec l’eau, la santé ou l’environnement en général, mais tous n’ont apparemment...

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La réponse des élus est-elle à la hauteur du réchauffement climatique ?

Certaines visées très écologiques s’assortissent parfois d’une destinée très politicienne. En ce qui concerne le partage de l’eau, les élus de terrain ne sont pas tous en phase avec les hautes instances. Chers collègues ouvrons la séance : qui est pour, qui est contre les bassines ?

L’État, la région et le département face aux bassines… - capture écran

Au regard d’enjeux économiques considérables et face aux déclarations officielles d’un ministre ou d’un président de région, il semble difficile de formuler son opposition aux réserves de substitution sans prendre le risque de passer pour un pénible contestataire. Si une politique globale se conçoit volontiers autour de la bien-pensance des Pour-Contre et des Contre-Pour, les convictions marquées semblent a priori moins bien acceptées. En conséquence de quoi certains élus de terrain préfèrent se retrancher derrière un élan mou et informel plutôt que de se faire cataloguer tel un verdoyant forcené…

On reproche en effet souvent aux écologistes de toutes confessions de ne rien comprendre au fond du problème du stockage de l’eau. Ceux-là sont même parfois assimilés à des « escrologistes » prêts à tout pour se faire entendre. De leur point de vue les réserves de substitutions ne seraient qu’un pis-aller face aux problèmes rencontrés par les agriculteurs. Ont-ils tort, ont-ils raison? L’histoire et le climat jugeront, mais force est de reconnaître que le parti des verts est dans son rôle et sa fonction naturelle.

Pour mieux juger des avis et de la connaissance des dossiers liés aux réserves d’eau, Reflets s’est rapproché de plusieurs édiles concernés par cette affaire. Toutes couleurs politiques confondues, ils arborent l’écharpe tricolore et portent un mandat électif, tous ont un rapport direct avec l’eau, la santé ou l’environnement en général, mais tous n’ont apparemment...

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Dans intelligence artificielle, il y a surtout « artificielle »

Merci de ne pas engager de conversations trop longues ou ésotériques avec les agents conversationnels issus de ChatGPT et insérés dans les moteurs de recherche sous peine de se faire des nœuds au cyber-cerveaux. Nos échanges avec ChatGPT, You.com et autres Bing Search ont complètement vrillé...

ChatGPT s'en fout de tout...

Nourris que nous sommes de films de science-fiction, l'apparition d'un « agent conversationnel » comme ChatGPT ne pouvait que nous pousser à le percevoir comme une sorte d'intelligence autonome, semi vivante, capable d'auto-détermination, de mener une conversation sensée et durable. Las... Intelligence artificielle est un mot valise. Nous le prenons comme un tout alors qu'il faudrait surtout retenir le mot « artificielle ». Les algorithmes de ce type sont tout sauf intelligents. Ils sont, au mieux, capables de mener une conversation qui ressemble à une conversation humaine. Il n'y a pas de pensée, de réflexion, qui sous-tende ces conversations. Et cela peut mener à un grand n'importe quoi. Ces outils ne sont pas finis, loin de là. Les mettre à la portée du public à ce stade est une démarche purement commerciale qui voudrait faire pleuvoir des dollars supplémentaires sur le secteur de la Tech. Au risque de faire naître des monstres.

Toute personne qui a échangé avec ChatGPT s'est prise au jeu. On a très vite tendance à oublier que l'on discute avec un algorithme stupide et l'on a vite fait de faire des projections anthropomorphiques. Inutile de dire s'il vous plaît ou au revoir, d'ailleurs, l'algorithme est souvent codé pour ne pas ré-enclencher une discussion sur ce type d'input... Et pourtant... on aimerait voir les logs des conversations de ChatGPT pour voir combien de personnes disent bonjour et...

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Dans intelligence artificielle, il y a surtout « artificielle »

Merci de ne pas engager de conversations trop longues ou ésotériques avec les agents conversationnels issus de ChatGPT et insérés dans les moteurs de recherche sous peine de se faire des nœuds au cyber-cerveaux. Nos échanges avec ChatGPT, You.com et autres Bing Search ont complètement vrillé...

ChatGPT s'en fout de tout...

Nourris que nous sommes de films de science-fiction, l'apparition d'un « agent conversationnel » comme ChatGPT ne pouvait que nous pousser à le percevoir comme une sorte d'intelligence autonome, semi vivante, capable d'auto-détermination, de mener une conversation sensée et durable. Las... Intelligence artificielle est un mot valise. Nous le prenons comme un tout alors qu'il faudrait surtout retenir le mot « artificielle ». Les algorithmes de ce type sont tout sauf intelligents. Ils sont, au mieux, capables de mener une conversation qui ressemble à une conversation humaine. Il n'y a pas de pensée, de réflexion, qui sous-tende ces conversations. Et cela peut mener à un grand n'importe quoi. Ces outils ne sont pas finis, loin de là. Les mettre à la portée du public à ce stade est une démarche purement commerciale qui voudrait faire pleuvoir des dollars supplémentaires sur le secteur de la Tech. Au risque de faire naître des monstres.

Toute personne qui a échangé avec ChatGPT s'est prise au jeu. On a très vite tendance à oublier que l'on discute avec un algorithme stupide et l'on a vite fait de faire des projections anthropomorphiques. Inutile de dire s'il vous plaît ou au revoir, d'ailleurs, l'algorithme est souvent codé pour ne pas ré-enclencher une discussion sur ce type d'input... Et pourtant... on aimerait voir les logs des conversations de ChatGPT pour voir combien de personnes disent bonjour et...

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Dessous Choc #11

Dans son livre « La battue » qui vient de paraître aux éditions du Seuil, le photojournaliste Louis Witter documente et analyse la stratégie anti migrants mise en place dès le quinquennat de François Hollande, en 2016 sur la côte entre Calais et Dunkerque dite « zéro point de fixation ».

Couverture du livre La Battue de Louis Witter - Copie d'écran
Couverture du livre La Battue de Louis Witter - Copie d'écran
Derrière cette expression sibylline fièrement brandie par l'État, symptôme d’une novlangue euphémisante, se cache une triste réalité. Celle du harcèlement d'hommes et de femmes qui voient régulièrement leurs abris de fortune détruits, les empêchant de trouver un répit avant de traverser la Manche pour rejoindre l'Angleterre et reconstruire leur vie.

Cet état de survie dans lequel sont maintenues ces personnes migrantes est dénoncé par les associations de solidarité qui leur viennent en aide mais aussi par un récent rapport parlementaire qui démontre le peu d'efficacité de la stratégie de l'État.

Sans pathos inutile, ni militantisme partial, Louis Witter a fait simplement avec sérieux son travail de journaliste en racontant le quotidien des exilés de Calais, mis au ban de la société non pas pour ce qu'ils auraient fait mais en raison de ce qu'ils sont : « Aux yeux de l’État, c'est leur existence même sur le territoire qui devient l'illégalité. »

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Dessous Choc #11

Dans son livre « La battue » qui vient de paraître aux éditions du Seuil, le photojournaliste Louis Witter documente et analyse la stratégie anti migrants mise en place dès le quinquennat de François Hollande, en 2016 sur la côte entre Calais et Dunkerque dite « zéro point de fixation ».

Couverture du livre La Battue de Louis Witter - Copie d'écran
Couverture du livre La Battue de Louis Witter - Copie d'écran
Derrière cette expression sibylline fièrement brandie par l'État, symptôme d’une novlangue euphémisante, se cache une triste réalité. Celle du harcèlement d'hommes et de femmes qui voient régulièrement leurs abris de fortune détruits, les empêchant de trouver un répit avant de traverser la Manche pour rejoindre l'Angleterre et reconstruire leur vie.

Cet état de survie dans lequel sont maintenues ces personnes migrantes est dénoncé par les associations de solidarité qui leur viennent en aide mais aussi par un récent rapport parlementaire qui démontre le peu d'efficacité de la stratégie de l'État.

Sans pathos inutile, ni militantisme partial, Louis Witter a fait simplement avec sérieux son travail de journaliste en racontant le quotidien des exilés de Calais, mis au ban de la société non pas pour ce qu'ils auraient fait mais en raison de ce qu'ils sont : « Aux yeux de l’État, c'est leur existence même sur le territoire qui devient l'illégalité. »

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L’interview croisée de deux figures du milieu

Ces deux hommes sont intarissables sur le sujet des bassines. Ils ont toutefois un avis aussi contraire que l’eau et le feu. Nous leur avons posé les mêmes questions pour mieux entendre leurs divergences : deux mondes, pour un seul réchauffement climatique…

A gauche Luc Servant, à droite Julien Le Guet, deux meneurs de débats - Reflets

L’un et l’autre sont des personnages connus et reconnus sur le territoire du Sud-Ouest. Lorsqu’ils apparaissent, les micros se tendent pour cueillir une phrase, un avis, un bilan. Mais ces deux voix là portent un discours qui ne s’adresse pas tout à fait au même auditoire.

Ils défendent leurs idées avec conviction et force de persuasion. Comment écouter l’un sans froisser l’autre, sinon de les faire parler par ordre alphabétique. Ce sera donc au tour de M. Le Guet d’ouvrir l’interview avant de laisser M. Servant s’exprimer ensuite. Avant d’entendre les arguments de l'un et de l'autre, une petite présentation rapide s’impose afin de mieux cerner le profil des débatteurs.

Les cartes de visite express

Luc Servant, un pro bassine très actif - Capture d'écran
Luc Servant, un pro bassine très actif - Capture d'écran

Selon les informations disponibles Luc Servant est installé en agriculture depuis 1991 à Benon (17), il est à la tête d’une exploitation de 183 hectares plantés en céréales et protéagineux. Il est adhérent à la FNSEA. Au rang de ses mandats professionnels il aura occupé les fonctions de :

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L’interview croisée de deux figures du milieu

Ces deux hommes sont intarissables sur le sujet des bassines. Ils ont toutefois un avis aussi contraire que l’eau et le feu. Nous leur avons posé les mêmes questions pour mieux entendre leurs divergences : deux mondes, pour un seul réchauffement climatique…

A gauche Luc Servant, à droite Julien Le Guet, deux meneurs de débats - Reflets

L’un et l’autre sont des personnages connus et reconnus sur le territoire du Sud-Ouest. Lorsqu’ils apparaissent, les micros se tendent pour cueillir une phrase, un avis, un bilan. Mais ces deux voix là portent un discours qui ne s’adresse pas tout à fait au même auditoire.

Ils défendent leurs idées avec conviction et force de persuasion. Comment écouter l’un sans froisser l’autre, sinon de les faire parler par ordre alphabétique. Ce sera donc au tour de M. Le Guet d’ouvrir l’interview avant de laisser M. Servant s’exprimer ensuite. Avant d’entendre les arguments de l'un et de l'autre, une petite présentation rapide s’impose afin de mieux cerner le profil des débatteurs.

Les cartes de visite express

Luc Servant, un pro bassine très actif - Capture d'écran
Luc Servant, un pro bassine très actif - Capture d'écran

Selon les informations disponibles Luc Servant est installé en agriculture depuis 1991 à Benon (17), il est à la tête d’une exploitation de 183 hectares plantés en céréales et protéagineux. Il est adhérent à la FNSEA. Au rang de ses mandats professionnels il aura occupé les fonctions de :

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Le rapport du BRGM sur l’impact des bassines questionne…

Bassines des riches et eau des pauvres…comme en médecine ? C’est un peu le sentiment qui se profile en arrière plan des révélations d’Anne-Morwenn Pastier, une scientifique qui pointe les incohérences d’une étude menée par le Bureau de Recherches Géologiques et Minières.

Un rapport favorable aux bassines mais durement contesté - capture écran

Selon les termes officiels, le BRGM est à considérer comme le service géologique national. Cet établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) fait référence « dans les applications des sciences de la Terre pour gérer les ressources et les risques du sol et du sous-sol dans une perspective de développement durable ». Créé en 1959, il est placé sous la tutelle des ministères en charge de la Recherche, de l'Écologie et de l'Économie.

Un décret du 23 octobre 1959 relatif à l'organisation administrative et financière du Bureau stipule qu'il est habilité « à procéder à toutes opérations commerciales, industrielles et financières compatibles avec son objet. A créer des filiales et prendre des participations dans des organismes et sociétés dont l'activité est directement liée à ses propres développements et à leur accorder, le cas échéant, des aides, en particulier sous forme de prêts ou d'avances ».

Un rapport commandé par les pro-bassines - Capture d'écran
Un rapport commandé par les pro-bassines - Capture d'écran

En juillet 2022, le BRGM rend ses conclusions dans un rapport aux termes très favorables aux réserves de substitution. La Synthèse des impacts se voit ainsi présentée : « Le scénario 2021 de mise en place de retenues de substitution par la coopérative des eaux des Deux-Sèvres permettrait une amélioration globale des nappes du Jurassique supérieur et moyen, en printemps été ». Ces précisions rapportent que « d’une manière générale » le respect des futures limites de prélèvements en...

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Le rapport du BRGM sur l’impact des bassines questionne…

Bassines des riches et eau des pauvres…comme en médecine ? C’est un peu le sentiment qui se profile en arrière plan des révélations d’Anne-Morwenn Pastier, une scientifique qui pointe les incohérences d’une étude menée par le Bureau de Recherches Géologiques et Minières.

Un rapport favorable aux bassines mais durement contesté - capture écran

Selon les termes officiels, le BRGM est à considérer comme le service géologique national. Cet établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) fait référence « dans les applications des sciences de la Terre pour gérer les ressources et les risques du sol et du sous-sol dans une perspective de développement durable ». Créé en 1959, il est placé sous la tutelle des ministères en charge de la Recherche, de l'Écologie et de l'Économie.

Un décret du 23 octobre 1959 relatif à l'organisation administrative et financière du Bureau stipule qu'il est habilité « à procéder à toutes opérations commerciales, industrielles et financières compatibles avec son objet. A créer des filiales et prendre des participations dans des organismes et sociétés dont l'activité est directement liée à ses propres développements et à leur accorder, le cas échéant, des aides, en particulier sous forme de prêts ou d'avances ».

Un rapport commandé par les pro-bassines - Capture d'écran
Un rapport commandé par les pro-bassines - Capture d'écran

En juillet 2022, le BRGM rend ses conclusions dans un rapport aux termes très favorables aux réserves de substitution. La Synthèse des impacts se voit ainsi présentée : « Le scénario 2021 de mise en place de retenues de substitution par la coopérative des eaux des Deux-Sèvres permettrait une amélioration globale des nappes du Jurassique supérieur et moyen, en printemps été ». Ces précisions rapportent que « d’une manière générale » le respect des futures limites de prélèvements en...

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L’interview croisée de deux figures du milieu

Ces deux hommes sont intarissables sur le sujet des bassines. Ils ont toutefois un avis aussi contraire que l’eau et le feu. Nous leur avons posé les mêmes questions pour mieux entendre leurs divergences : deux mondes, pour un seul réchauffement climatique…

A gauche Luc Servant, à droite Julien Le Guet, deux meneurs de débats - Reflets

L’un et l’autre sont des personnages connus et reconnus sur le territoire du Sud-Ouest. Lorsqu’ils apparaissent, les micros se tendent pour cueillir une phrase, un avis, un bilan. Mais ces deux voix là portent un discours qui ne s’adresse pas tout à fait au même auditoire.

Ils défendent leurs idées avec conviction et force de persuasion. Comment écouter l’un sans froisser l’autre, sinon de les faire parler par ordre alphabétique. Ce sera donc au tour de M. Le Guet d’ouvrir l’interview avant de laisser M. Servant s’exprimer ensuite. Avant d’entendre les arguments de l'un et de l'autre, une petite présentation rapide s’impose afin de mieux cerner le profil des débatteurs.

Les cartes de visite express

Luc Servant, un pro bassine très actif - Capture d'écran
Luc Servant, un pro bassine très actif - Capture d'écran

Selon les informations disponibles Luc Servant est installé en agriculture depuis 1991 à Benon (17), il est à la tête d’une exploitation de 183 hectares plantés en céréales et protéagineux. Il est adhérent à la FNSEA. Au rang de ses mandats professionnels il aura occupé les fonctions de :

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L’interview croisée de deux figures du milieu

Ces deux hommes sont intarissables sur le sujet des bassines. Ils ont toutefois un avis aussi contraire que l’eau et le feu. Nous leur avons posé les mêmes questions pour mieux entendre leurs divergences : deux mondes, pour un seul réchauffement climatique…

A gauche Luc Servant, à droite Julien Le Guet, deux meneurs de débats - Reflets

L’un et l’autre sont des personnages connus et reconnus sur le territoire du Sud-Ouest. Lorsqu’ils apparaissent, les micros se tendent pour cueillir une phrase, un avis, un bilan. Mais ces deux voix là portent un discours qui ne s’adresse pas tout à fait au même auditoire.

Ils défendent leurs idées avec conviction et force de persuasion. Comment écouter l’un sans froisser l’autre, sinon de les faire parler par ordre alphabétique. Ce sera donc au tour de M. Le Guet d’ouvrir l’interview avant de laisser M. Servant s’exprimer ensuite. Avant d’entendre les arguments de l'un et de l'autre, une petite présentation rapide s’impose afin de mieux cerner le profil des débatteurs.

Les cartes de visite express

Luc Servant, un pro bassine très actif - Capture d'écran
Luc Servant, un pro bassine très actif - Capture d'écran

Selon les informations disponibles Luc Servant est installé en agriculture depuis 1991 à Benon (17), il est à la tête d’une exploitation de 183 hectares plantés en céréales et protéagineux. Il est adhérent à la FNSEA. Au rang de ses mandats professionnels il aura occupé les fonctions de :

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Un abécédaire pour mieux comprendre les maux de l’eau

Les opposants aux réserves d’eau parlent de cratères à ciel ouvert. L’image pourrait paraître excessive à qui n’a jamais approché une bassine. Mesurés de plus près, les surfaces et les volumes donnent pourtant le vertige.

Un rapport d’échelle qui donne la mesure… - capture écran

A comme agriculture

Le discours de Christophe Béchu, l’actuel ministre de la transition écologique, ne surprendra personne : « Il n’y a pas d’agriculture sans eau… ». Bien sûr, mais le bon sens paysan d’autrefois doit désormais composer avec d’autres évidences : « La question n’est plus de savoir s’il y aura des sécheresses, mais quand… ». Ce constat plus étayé émane du président du Comité national de l’eau (CNE) dont la charge consiste à alimenter la réflexion du gouvernement sur la politique de l’eau.

Panne sèche : où se trouve la station d’eau SVP ? - Capture d'écran
Panne sèche : où se trouve la station d’eau SVP ? - Capture d'écran

Du côté du Sénat on préfère se montrer rassurant : « Le tableau n’est en rien apocalyptique, la France reste un pays bien doté en eau et devrait pouvoir la gérer en bonne intelligence, mais à la condition de porter un regard lucide sur les changements qui nous attendent ». Cette commission sénatoriale s’est accompagnée d’un rapport ouvrant sur une curieuse question : « Les utilisateurs de l’eau vont-ils pouvoir apprendre à s’en passer? ». Ou comment traiter du manque en s’occupant de la gestion du manque…

Mais qui sont ces utilisateurs dont parlent les sénateurs et à qui il conviendrait d’apprendre à se passer de l’indispensable? Le rapport d’information précise « l’effort de sobriété pèsera principalement sur l’agriculture, qui représente les deux tiers de la consommation d’eau ». L’avenir et les enjeux y sont clairement exposés : « Des actions de perfectionnement technique peuvent encore être menées...

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Un abécédaire pour mieux comprendre les maux de l’eau

Les opposants aux réserves d’eau parlent de cratères à ciel ouvert. L’image pourrait paraître excessive à qui n’a jamais approché une bassine. Mesurés de plus près, les surfaces et les volumes donnent pourtant le vertige.

Un rapport d’échelle qui donne la mesure… - capture écran

A comme agriculture

Le discours de Christophe Béchu, l’actuel ministre de la transition écologique, ne surprendra personne : « Il n’y a pas d’agriculture sans eau… ». Bien sûr, mais le bon sens paysan d’autrefois doit désormais composer avec d’autres évidences : « La question n’est plus de savoir s’il y aura des sécheresses, mais quand… ». Ce constat plus étayé émane du président du Comité national de l’eau (CNE) dont la charge consiste à alimenter la réflexion du gouvernement sur la politique de l’eau.

Panne sèche : où se trouve la station d’eau SVP ? - Capture d'écran
Panne sèche : où se trouve la station d’eau SVP ? - Capture d'écran

Du côté du Sénat on préfère se montrer rassurant : « Le tableau n’est en rien apocalyptique, la France reste un pays bien doté en eau et devrait pouvoir la gérer en bonne intelligence, mais à la condition de porter un regard lucide sur les changements qui nous attendent ». Cette commission sénatoriale s’est accompagnée d’un rapport ouvrant sur une curieuse question : « Les utilisateurs de l’eau vont-ils pouvoir apprendre à s’en passer? ». Ou comment traiter du manque en s’occupant de la gestion du manque…

Mais qui sont ces utilisateurs dont parlent les sénateurs et à qui il conviendrait d’apprendre à se passer de l’indispensable? Le rapport d’information précise « l’effort de sobriété pèsera principalement sur l’agriculture, qui représente les deux tiers de la consommation d’eau ». L’avenir et les enjeux y sont clairement exposés : « Des actions de perfectionnement technique peuvent encore être menées...

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Du droit, du devoir, et du pouvoir désobéir

Sept prévenus et deux procès. Deux audiences aux termes desquelles une loi sûre et écrite s’est appliquée sans trembler ni faillir. De celle qui se prononce code pénal en tête et sagesse sociétale sous le bras, Récit de quelques contrariants instants de justice…

Tribunal judiciaire de La Rochelle, le 5 janvier 2023 - © Reflets

Le premier procès s’est tenu le 5 janvier, au tribunal de La Rochelle en Charente-Maritime, le second a eu lieu le lendemain, à Niort dans les Deux-Sèvres. Deux prévenus à la barre d’un côté, cinq de l’autre, tous défendus par un même cabinet d’avocat. Les faits se sont déroulés dans un proche périmètre géographique, mais sur deux territoires juridictionnels distincts.

La justice des hommes pose des frontières, là où la nature n’en connaît pas. Le Marais poitevin, là où ont été commis les actes délictueux, se tient à cheval sur trois départements (Vendée, Charente-Maritime, Deux-Sèvres) et deux grandes régions de France (Nouvelle-Aquitaine, Pays de Loire).

La députée Clémence Guetté venue soutenir la cause des anti-bassines - Reflets
La députée Clémence Guetté venue soutenir la cause des anti-bassines - Reflets

Bien au-delà des chefs d’accusation principaux, c’est de la désobéissance citoyenne face à une nécessité écologique dont il aura été question au tribunal de La Rochelle. A chacun ses arguments, pour la partie civile : « Nous ne sommes pas là pour rentrer dans un débat politique et sociétal ».

Un argument partagé par le parquet : «L’état de nécessité ne peut pas faire litière de l’État de droit. C’est le rôle du législateur de décider de l’état de nécessité écologique ».

Du côté de la défense on souligne que « L’État ne fait pas grand-chose pour faire respecter ses propres règles ». Ses avocats rappellent que d’autres contestations plus lointaines se sont vues retoquées par les tribunaux « avant d’aboutir à l’Assemblée nationale, et parfois...

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Du droit, du devoir, et du pouvoir désobéir

Sept prévenus et deux procès. Deux audiences aux termes desquelles une loi sûre et écrite s’est appliquée sans trembler ni faillir. De celle qui se prononce code pénal en tête et sagesse sociétale sous le bras, Récit de quelques contrariants instants de justice…

Tribunal judiciaire de La Rochelle, le 5 janvier 2023 - © Reflets

Le premier procès s’est tenu le 5 janvier, au tribunal de La Rochelle en Charente-Maritime, le second a eu lieu le lendemain, à Niort dans les Deux-Sèvres. Deux prévenus à la barre d’un côté, cinq de l’autre, tous défendus par un même cabinet d’avocat. Les faits se sont déroulés dans un proche périmètre géographique, mais sur deux territoires juridictionnels distincts.

La justice des hommes pose des frontières, là où la nature n’en connaît pas. Le Marais poitevin, là où ont été commis les actes délictueux, se tient à cheval sur trois départements (Vendée, Charente-Maritime, Deux-Sèvres) et deux grandes régions de France (Nouvelle-Aquitaine, Pays de Loire).

La députée Clémence Guetté venue soutenir la cause des anti-bassines - Reflets
La députée Clémence Guetté venue soutenir la cause des anti-bassines - Reflets

Bien au-delà des chefs d’accusation principaux, c’est de la désobéissance citoyenne face à une nécessité écologique dont il aura été question au tribunal de La Rochelle. A chacun ses arguments, pour la partie civile : « Nous ne sommes pas là pour rentrer dans un débat politique et sociétal ».

Un argument partagé par le parquet : «L’état de nécessité ne peut pas faire litière de l’État de droit. C’est le rôle du législateur de décider de l’état de nécessité écologique ».

Du côté de la défense on souligne que « L’État ne fait pas grand-chose pour faire respecter ses propres règles ». Ses avocats rappellent que d’autres contestations plus lointaines se sont vues retoquées par les tribunaux « avant d’aboutir à l’Assemblée nationale, et parfois...

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Un abécédaire pour mieux comprendre les maux de l’eau

Les opposants aux réserves d’eau parlent de cratères à ciel ouvert. L’image pourrait paraître excessive à qui n’a jamais approché une bassine. Mesurés de plus près, les surfaces et les volumes donnent pourtant le vertige.

Un rapport d’échelle qui donne la mesure… - capture écran

A comme agriculture

Le discours de Christophe Béchu, l’actuel ministre de la transition écologique, ne surprendra personne : « Il n’y a pas d’agriculture sans eau… ». Bien sûr, mais le bon sens paysan d’autrefois doit désormais composer avec d’autres évidences : « La question n’est plus de savoir s’il y aura des sécheresses, mais quand… ». Ce constat plus étayé émane du président du Comité national de l’eau (CNE) dont la charge consiste à alimenter la réflexion du gouvernement sur la politique de l’eau.

Panne sèche : où se trouve la station d’eau SVP ? - Capture d'écran
Panne sèche : où se trouve la station d’eau SVP ? - Capture d'écran

Du côté du Sénat on préfère se montrer rassurant : « Le tableau n’est en rien apocalyptique, la France reste un pays bien doté en eau et devrait pouvoir la gérer en bonne intelligence, mais à la condition de porter un regard lucide sur les changements qui nous attendent ». Cette commission sénatoriale s’est accompagnée d’un rapport ouvrant sur une curieuse question : « Les utilisateurs de l’eau vont-ils pouvoir apprendre à s’en passer? ». Ou comment traiter du manque en s’occupant de la gestion du manque…

Mais qui sont ces utilisateurs dont parlent les sénateurs et à qui il conviendrait d’apprendre à se passer de l’indispensable? Le rapport d’information précise « l’effort de sobriété pèsera principalement sur l’agriculture, qui représente les deux tiers de la consommation d’eau ». L’avenir et les enjeux y sont clairement exposés : « Des actions de perfectionnement technique peuvent encore être menées...

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Un abécédaire pour mieux comprendre les maux de l’eau

Les opposants aux réserves d’eau parlent de cratères à ciel ouvert. L’image pourrait paraître excessive à qui n’a jamais approché une bassine. Mesurés de plus près, les surfaces et les volumes donnent pourtant le vertige.

Un rapport d’échelle qui donne la mesure… - capture écran

A comme agriculture

Le discours de Christophe Béchu, l’actuel ministre de la transition écologique, ne surprendra personne : « Il n’y a pas d’agriculture sans eau… ». Bien sûr, mais le bon sens paysan d’autrefois doit désormais composer avec d’autres évidences : « La question n’est plus de savoir s’il y aura des sécheresses, mais quand… ». Ce constat plus étayé émane du président du Comité national de l’eau (CNE) dont la charge consiste à alimenter la réflexion du gouvernement sur la politique de l’eau.

Panne sèche : où se trouve la station d’eau SVP ? - Capture d'écran
Panne sèche : où se trouve la station d’eau SVP ? - Capture d'écran

Du côté du Sénat on préfère se montrer rassurant : « Le tableau n’est en rien apocalyptique, la France reste un pays bien doté en eau et devrait pouvoir la gérer en bonne intelligence, mais à la condition de porter un regard lucide sur les changements qui nous attendent ». Cette commission sénatoriale s’est accompagnée d’un rapport ouvrant sur une curieuse question : « Les utilisateurs de l’eau vont-ils pouvoir apprendre à s’en passer? ». Ou comment traiter du manque en s’occupant de la gestion du manque…

Mais qui sont ces utilisateurs dont parlent les sénateurs et à qui il conviendrait d’apprendre à se passer de l’indispensable? Le rapport d’information précise « l’effort de sobriété pèsera principalement sur l’agriculture, qui représente les deux tiers de la consommation d’eau ». L’avenir et les enjeux y sont clairement exposés : « Des actions de perfectionnement technique peuvent encore être menées...

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Deuxième journée de manifestation, second départ en fanfare ?

Mesdames et messieurs les ministres faites passer le mot, cette réforme sera non négociable. Il semblerait que les éléments de langage soient ainsi définis. Les enfants de la république sont prévenus : il devient inutile de descendre dans la rue, et pour la récrée à 64 ans on leur répète à l'envi que rien n'est né-go-ci-able !

Mais que font-ils là ces gens mal négociables? - Reflets

On a eu beau leur dire que cela ne servirait à rien, on a eu beau les stygmatiser en leur disant qu'ils allaient « bordéliser le pays », sorte de vieille référence hors d'âge au général de Gaulle et sa « chienlit » de 1968, ils sont venus en masse avec 2,8 millions de personnes dans les rue du pays contre 2 millions le 19 janvier, selon les chiffres de la CGT. De son côté, le ministère de l’intérieur a, lui, estimé ce chiffre à 1,272 million contre 1,12 million le 19 janvier, soit la plus grande mobilisation depuis des années. Côté exécutif, en coulisse, on continue de dire que tout cela ne compromet pas la réforme...

À La Rochelle, les rangs s'étaient étoffés. Ce mardi 31 janvier, environ 12.000 personnes se sont de nouveau mobilisées autour du vieux port. Visiblement, ici comme ailleurs, et notamment à Paris, le peuple n'a semble-t-il pas entendu cette inébranlable consigne gouvernementale : « c'est non négociable »

Au gré d’un long cortège, Reflet s’est approché de quelques irréductibles contestataires, jeunes ou retraités, syndicalisés ou non, mais apparemment tous sourds et déterminés. Nous leur avons posé cette simple et courte question : cela vous fait quoi de vous entendre dire que cette réforme n’est pas négociable ?

Alinoë et Julia 16 et 17 ans

« C’est pas possible ça… dans une démocratie tout doit forcément rester négociable. Il faut écouter ce que pense le peuple, sinon ce n’est plus une démocratie »

Franck 39...

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Deuxième journée de manifestation, second départ en fanfare ?

Mesdames et messieurs les ministres faites passer le mot, cette réforme sera non négociable. Il semblerait que les éléments de langage soient ainsi définis. Les enfants de la république sont prévenus : il devient inutile de descendre dans la rue, et pour la récrée à 64 ans on leur répète à l'envi que rien n'est né-go-ci-able !

Mais que font-ils là ces gens mal négociables? - Reflets

On a eu beau leur dire que cela ne servirait à rien, on a eu beau les stygmatiser en leur disant qu'ils allaient « bordéliser le pays », sorte de vieille référence hors d'âge au général de Gaulle et sa « chienlit » de 1968, ils sont venus en masse avec 2,8 millions de personnes dans les rue du pays contre 2 millions le 19 janvier, selon les chiffres de la CGT. De son côté, le ministère de l’intérieur a, lui, estimé ce chiffre à 1,272 million contre 1,12 million le 19 janvier, soit la plus grande mobilisation depuis des années. Côté exécutif, en coulisse, on continue de dire que tout cela ne compromet pas la réforme...

À La Rochelle, les rangs s'étaient étoffés. Ce mardi 31 janvier, environ 12.000 personnes se sont de nouveau mobilisées autour du vieux port. Visiblement, ici comme ailleurs, et notamment à Paris, le peuple n'a semble-t-il pas entendu cette inébranlable consigne gouvernementale : « c'est non négociable »

Au gré d’un long cortège, Reflet s’est approché de quelques irréductibles contestataires, jeunes ou retraités, syndicalisés ou non, mais apparemment tous sourds et déterminés. Nous leur avons posé cette simple et courte question : cela vous fait quoi de vous entendre dire que cette réforme n’est pas négociable ?

Alinoë et Julia 16 et 17 ans

« C’est pas possible ça… dans une démocratie tout doit forcément rester négociable. Il faut écouter ce que pense le peuple, sinon ce n’est plus une démocratie »

Franck 39...

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L'ONG Special Advisory Council for Myanmar publie un rapport accablant sur le rôle d'entreprises occidentales

Des sociétés d'au moins 13 pays, notamment d'Europe, d'Asie et d'Amérique du Nord, ont permis à l'armée du Myanmar de fabriquer des armes utilisées pour commettre des violations des droits de l'homme, estime le SAC-M.

Dassault s'est lancé 10 défis pour un avenir meilleur. Et si on regardait de plus près qui utilise les logiciels de la société ? - Copie d'écran

Un million et demi de déplacés dans le pays depuis février 2021 selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), 70.000 réfugiés au moins dans les pays voisins, un accès à la nourriture et à l'éducation difficile, un travail des ONG et des Nations Unies compliqué, la situation s'avère catastrophique au Myanmar.

La répression de la part des militaires qui ont repris la main après les élections de 2020 est féroce. C'est dans ce contexte que le Special Advisory Council for Myanmar a publié un rapport sur la participation directe ou indirecte d'autres pays à la fabrication d'armes par le complexe militaro-industriel du Myanmar. Dans le lot des sociétés étrangères figure Dassault.

Le rapport, intitulé Fatal Business : Supplying the Myanmar Military's Weapon Production, pointe des entreprises domiciliées en Autriche, en France, en Chine, à Singapour, en Inde, en Israël, en Ukraine, en Allemagne, à Taiwan, au Japon, en Russie, en Corée du Sud et aux États-Unis. Elles sont soupçonnées d'avoir fourni des produits essentiels à la fabrication d'armes au Myanmar par la Direction des industries de la défense (DDI) de l'armée du Myanmar dans des usines de fabrication d'armes communément appelées KaPaSa.

« Des entreprises étrangères permettent à l'armée du Myanmar - l'une des pires au monde en termes de violations des droits de l'homme - de produire un grand nombre des armes qu'elle utilise pour...

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L'ONG Special Advisory Council for Myanmar publie un rapport accablant sur le rôle d'entreprises occidentales

Des sociétés d'au moins 13 pays, notamment d'Europe, d'Asie et d'Amérique du Nord, ont permis à l'armée du Myanmar de fabriquer des armes utilisées pour commettre des violations des droits de l'homme, estime le SAC-M.

Dassault s'est lancé 10 défis pour un avenir meilleur. Et si on regardait de plus près qui utilise les logiciels de la société ? - Copie d'écran

Un million et demi de déplacés dans le pays depuis février 2021 selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), 70.000 réfugiés au moins dans les pays voisins, un accès à la nourriture et à l'éducation difficile, un travail des ONG et des Nations Unies compliqué, la situation s'avère catastrophique au Myanmar.

La répression de la part des militaires qui ont repris la main après les élections de 2020 est féroce. C'est dans ce contexte que le Special Advisory Council for Myanmar a publié un rapport sur la participation directe ou indirecte d'autres pays à la fabrication d'armes par le complexe militaro-industriel du Myanmar. Dans le lot des sociétés étrangères figure Dassault.

Le rapport, intitulé Fatal Business : Supplying the Myanmar Military's Weapon Production, pointe des entreprises domiciliées en Autriche, en France, en Chine, à Singapour, en Inde, en Israël, en Ukraine, en Allemagne, à Taiwan, au Japon, en Russie, en Corée du Sud et aux États-Unis. Elles sont soupçonnées d'avoir fourni des produits essentiels à la fabrication d'armes au Myanmar par la Direction des industries de la défense (DDI) de l'armée du Myanmar dans des usines de fabrication d'armes communément appelées KaPaSa.

« Des entreprises étrangères permettent à l'armée du Myanmar - l'une des pires au monde en termes de violations des droits de l'homme - de produire un grand nombre des armes qu'elle utilise pour...

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Mais visiblement, il n'a pas fait le bilan des quinquennats Macron...

Après les faits alternatifs de Bruno Le Maire, voici la liste des abominations qui s'abattront sur le peuple de France s'il n'accepte pas la réforme des retraites concoctée par Emmanuel Macron. Ce que ne dit pas Olivier Véran, c'est que ces plaies se sont déjà manifestées en dépit du déploiement des fantastiques politiques économiques d'Emmanuel Macron évoquées par Bruno Le Maire...

Monsieur Olivier te promet les dix plaies d'Égypte si tu n'écoutes pas les conseils du marabout Macron

Bruno Le Maire nous vendait il y a quelques jours Emmanuel Macron comme un gourou économique capable d'envisager des « politiques économiques » dignes d'un magicien. Bien mal lui en prenait car les chiffres démontraient l'inanité de ses propos. Alors qu'il vantait l'intérêt des investisseurs étrangers pour la France, l'Insee relève que les investissements ont nettement baissé sous Macron. Aujourd'hui, c'est au tour d'Olivier Véran, porte-parole de la secte du gouvernement de nous vanter les mérites du gourou d'Emmanuel Macron dans le domaine financier. Sans lui et sa réforme des retraites, ce sont les dix plaies d'Égypte qui vont s'abattre sur les Français : « Déficit record, hausse des impôts, baisse des pensions de nos retraités : pour éviter les scénarios catastrophes dans 10 ans, nous devons agir maintenant pour préserver notre système de retraite  »... Dans ce cas, que dire des résultats économiques d'Emmanuel Macron dans ce domaine ? Raffraichissons la mémoire d'Olivier Véran...

Olivier Véran te lit l'avenir dans le marc de café - Copie d'écran
Olivier Véran te lit l'avenir dans le marc de café - Copie d'écran

tout d'abord, le déficit public. Où en est cet indicateur économique avant la réforme magique qui va nous sauver ?

En points de PIB, le déficit public français décroit constamment de 1993 à 2001. Il passe de -6,4 à -1,4. Il reste ensuite à peu près stable jusqu'en 2009, année post crise économique (-7,2) puis décroit à nouveau...

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Mais visiblement, il n'a pas fait le bilan des quinquennats Macron...

Après les faits alternatifs de Bruno Le Maire, voici la liste des abominations qui s'abattront sur le peuple de France s'il n'accepte pas la réforme des retraites concoctée par Emmanuel Macron. Ce que ne dit pas Olivier Véran, c'est que ces plaies se sont déjà manifestées en dépit du déploiement des fantastiques politiques économiques d'Emmanuel Macron évoquées par Bruno Le Maire...

Monsieur Olivier te promet les dix plaies d'Égypte si tu n'écoutes pas les conseils du marabout Macron

Bruno Le Maire nous vendait il y a quelques jours Emmanuel Macron comme un gourou économique capable d'envisager des « politiques économiques » dignes d'un magicien. Bien mal lui en prenait car les chiffres démontraient l'inanité de ses propos. Alors qu'il vantait l'intérêt des investisseurs étrangers pour la France, l'Insee relève que les investissements ont nettement baissé sous Macron. Aujourd'hui, c'est au tour d'Olivier Véran, porte-parole de la secte du gouvernement de nous vanter les mérites du gourou d'Emmanuel Macron dans le domaine financier. Sans lui et sa réforme des retraites, ce sont les dix plaies d'Égypte qui vont s'abattre sur les Français : « Déficit record, hausse des impôts, baisse des pensions de nos retraités : pour éviter les scénarios catastrophes dans 10 ans, nous devons agir maintenant pour préserver notre système de retraite  »... Dans ce cas, que dire des résultats économiques d'Emmanuel Macron dans ce domaine ? Raffraichissons la mémoire d'Olivier Véran...

Olivier Véran te lit l'avenir dans le marc de café - Copie d'écran
Olivier Véran te lit l'avenir dans le marc de café - Copie d'écran

tout d'abord, le déficit public. Où en est cet indicateur économique avant la réforme magique qui va nous sauver ?

En points de PIB, le déficit public français décroit constamment de 1993 à 2001. Il passe de -6,4 à -1,4. Il reste ensuite à peu près stable jusqu'en 2009, année post crise économique (-7,2) puis décroit à nouveau...

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Le groupe de ransomware était à l'origine du piratage d'Altice

Les enquêteurs américains ont remplacé la page d'accueil du site de ransomware par une page annonçant la saisie du site. Pas d'arrestation pour l'instant, mais quelques informations sur l'infiltration de l'infrastructure des pirates.

Elle a bien changé, la page du groupe de ransomware Hive... - Copie d'écran

Le FBI a largement communiqué ce jeudi 26 janvier 2023 sur une opération menée depuis plusieurs mois et ayant abouti à la mise hors-ligne du site du groupe de ransomware Hive. Ce groupe particulièrement actif (le FBI parle de 1.500 victimes dans 80 pays) était l'auteur du piratage du groupe Altice et de la publication des données sur Internet en août dernier. Il s'agit d'une opération menée avec Europol et 13 pays, principalement l'Allemagne.

En juillet 2022, le FBI aurait obtenu un accès au réseau de Hive et pu obtenir des clefs de déchiffrement qui auraient ensuite été fournies à plus de 300 victimes afin qu'elles puissent récupérer leurs données sans avoir à payer la rançon demandée par les pirates. Quelques 1000 anciennes victimes auraient également reçu une clef de déchiffrement.

« Dans le cadre d'une surveillance cybernétique du 21e siècle, notre équipe d'enquêteurs a pris le dessus sur Hive, en s'emparant de ses clés de déchiffrement, en les transmettant aux victimes et en évitant finalement le paiement de plus de 130 millions de dollars de rançon. Nous continuerons à riposter à la cybercriminalité par tous les moyens possibles et à placer les victimes au centre de nos efforts pour atténuer la cybermenace. », a indiqué Lisa Monaco, vice-Attorney General. Europol parle de 120 millions de rançon évités avec cette opération. Seuls des serveurs ont été saisis, aucune arrestation n'a été faite à ce stade.

Le FBI estime que...

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Le groupe de ransomware était à l'origine du piratage d'Altice

Les enquêteurs américains ont remplacé la page d'accueil du site de ransomware par une page annonçant la saisie du site. Pas d'arrestation pour l'instant, mais quelques informations sur l'infiltration de l'infrastructure des pirates.

Elle a bien changé, la page du groupe de ransomware Hive... - Copie d'écran

Le FBI a largement communiqué ce jeudi 26 janvier 2023 sur une opération menée depuis plusieurs mois et ayant abouti à la mise hors-ligne du site du groupe de ransomware Hive. Ce groupe particulièrement actif (le FBI parle de 1.500 victimes dans 80 pays) était l'auteur du piratage du groupe Altice et de la publication des données sur Internet en août dernier. Il s'agit d'une opération menée avec Europol et 13 pays, principalement l'Allemagne.

En juillet 2022, le FBI aurait obtenu un accès au réseau de Hive et pu obtenir des clefs de déchiffrement qui auraient ensuite été fournies à plus de 300 victimes afin qu'elles puissent récupérer leurs données sans avoir à payer la rançon demandée par les pirates. Quelques 1000 anciennes victimes auraient également reçu une clef de déchiffrement.

« Dans le cadre d'une surveillance cybernétique du 21e siècle, notre équipe d'enquêteurs a pris le dessus sur Hive, en s'emparant de ses clés de déchiffrement, en les transmettant aux victimes et en évitant finalement le paiement de plus de 130 millions de dollars de rançon. Nous continuerons à riposter à la cybercriminalité par tous les moyens possibles et à placer les victimes au centre de nos efforts pour atténuer la cybermenace. », a indiqué Lisa Monaco, vice-Attorney General. Europol parle de 120 millions de rançon évités avec cette opération. Seuls des serveurs ont été saisis, aucune arrestation n'a été faite à ce stade.

Le FBI estime que...

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Puis les corrige en douce

Nous avions signalé au quotidien un nombre certain d'inexactitudes dans l'un de ses articles. Nous n'avons jamais reçu de réponse mais le papier a été modifié en catimini, sans aucune mention des erreurs initiales.

Haaretz n'a visiblement pas très bien lu nos articles - Copie d'écran

Haaretz est le journal de référence de gauche en Israël. La voix de la paix et de la raison dans un pays où les esprits peuvent vite s'enflammer. Il prend régulièrement position contre l'occupation israélienne des territoires palestiniens, anticlérical, il dénote. Les #DrahiLeaks ne sont pas passés sous son radar, Patrick Drahi étant le plus riche habitant du pays. Mais surprise, l'article de Haaretz, écrit par Eytan Avriel, était truffé d'inexactitudes. Cela peut arriver... Nul n'est infaillible, mais cela questionne sur la façon dont l'enquête a été menée Nous avons tenté de signaler ces erreurs pour qu'ils puissent corriger. Aucune réponse ne nous est parvenue, ni de la part de l'auteur, interpellé sur Twitter, ni du journal, contacté via son formulaire. Le papier a été modifié en douce, en profondeur, mais sans aucunement faire mention des erreurs initiales. Ni vu, ni connu mais surtout bien regrettable. Parce que lorsqu'un journal ne corrige pas ses erreurs ou le fait sans en avertir ses lecteurs, c'est toute la profession qui en pâtit sur le mode : « les journalistes racontent n'importe quoi... ».

Petite liste des erreurs :

Tout cela était vrai jusqu'à récemment, lorsqu'un groupe de pirates russes a pénétré dans les serveurs du groupe Altice, dont Drahi est propriétaire et qu'il utilise pour mener la plupart de ses activités, et a extrait des millions de documents le concernant, lui et ses...

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Puis les corrige en douce

Nous avions signalé au quotidien un nombre certain d'inexactitudes dans l'un de ses articles. Nous n'avons jamais reçu de réponse mais le papier a été modifié en catimini, sans aucune mention des erreurs initiales.

Haaretz n'a visiblement pas très bien lu nos articles - Copie d'écran

Haaretz est le journal de référence de gauche en Israël. La voix de la paix et de la raison dans un pays où les esprits peuvent vite s'enflammer. Il prend régulièrement position contre l'occupation israélienne des territoires palestiniens, anticlérical, il dénote. Les #DrahiLeaks ne sont pas passés sous son radar, Patrick Drahi étant le plus riche habitant du pays. Mais surprise, l'article de Haaretz, écrit par Eytan Avriel, était truffé d'inexactitudes. Cela peut arriver... Nul n'est infaillible, mais cela questionne sur la façon dont l'enquête a été menée Nous avons tenté de signaler ces erreurs pour qu'ils puissent corriger. Aucune réponse ne nous est parvenue, ni de la part de l'auteur, interpellé sur Twitter, ni du journal, contacté via son formulaire. Le papier a été modifié en douce, en profondeur, mais sans aucunement faire mention des erreurs initiales. Ni vu, ni connu mais surtout bien regrettable. Parce que lorsqu'un journal ne corrige pas ses erreurs ou le fait sans en avertir ses lecteurs, c'est toute la profession qui en pâtit sur le mode : « les journalistes racontent n'importe quoi... ».

Petite liste des erreurs :

Tout cela était vrai jusqu'à récemment, lorsqu'un groupe de pirates russes a pénétré dans les serveurs du groupe Altice, dont Drahi est propriétaire et qu'il utilise pour mener la plupart de ses activités, et a extrait des millions de documents le concernant, lui et ses...

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Le ministre de l'économie assène une incongruité sur Twitter

C'est finalement un peu comme une secte... Bruno Le Maire pense que l'économie française n'a jamais aussi bien fonctionné et ce, grâce à Emmanuel Macron, sorte de gourou omnipotent. Au risque de se laisser aller et de servir aux Français des faits alternatifs.

Quand Bruno Le Maire raconte des carabistouilles - Copie d'écran

Selon le ministre de l'économie, Bruno Le Maire, « les investisseurs étrangers sont unanimes : s'il y a un pays en Europe où il faut être et où il faut investir, c'est la France. Et tout cela, c'est grâce aux politiques économiques mises en place depuis près de 6 ans par Emmanuel Macron ».

Sous-entendu, sans les fantastiques politiques économiques imaginées par Emmanuel Macron, les investisseurs étrangers se seraient détournés de la France depuis des lustres. Nous serions un paria en Europe et personne ne viendrait investir quoi que ce soit dans ce pays de grognons. Ne parlons même pas d'un pays où la protection sociale serait excessive... Sous-entendu, il faut « réformer » les allocations chômage, les retraites et tout ce qui bénéficie aux salariés pour rendre le pays « attractif ». A l'inverse, il est bénéfique, dans l'esprit de Bruno Le Maire et de son gourou Emmanuel Macron, de supprimer l'ISF, l'exit tax, on en passe.

Ce que ne dit pas Bruno Le Maire, c'est que la France a toujours été dans le peloton de tête pour ce qui est des investissements étrangers au sein de l'Europe. Nous avons TOUJOURS attiré les investissements étrangers. Réformes ou pas réformes. Étonnament, alors que l'on nous expliquait qu'il fallait supprimer l'ISF au risque devoir partir les milliardaires (créateurs de richesse, d'emplois et de ruissellement, évidemment), les investisseurs étrangers n'étaient,...

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Le ministre de l'économie assène une incongruité sur Twitter

C'est finalement un peu comme une secte... Bruno Le Maire pense que l'économie française n'a jamais aussi bien fonctionné et ce, grâce à Emmanuel Macron, sorte de gourou omnipotent. Au risque de se laisser aller et de servir aux Français des faits alternatifs.

Quand Bruno Le Maire raconte des carabistouilles - Copie d'écran

Selon le ministre de l'économie, Bruno Le Maire, « les investisseurs étrangers sont unanimes : s'il y a un pays en Europe où il faut être et où il faut investir, c'est la France. Et tout cela, c'est grâce aux politiques économiques mises en place depuis près de 6 ans par Emmanuel Macron ».

Sous-entendu, sans les fantastiques politiques économiques imaginées par Emmanuel Macron, les investisseurs étrangers se seraient détournés de la France depuis des lustres. Nous serions un paria en Europe et personne ne viendrait investir quoi que ce soit dans ce pays de grognons. Ne parlons même pas d'un pays où la protection sociale serait excessive... Sous-entendu, il faut « réformer » les allocations chômage, les retraites et tout ce qui bénéficie aux salariés pour rendre le pays « attractif ». A l'inverse, il est bénéfique, dans l'esprit de Bruno Le Maire et de son gourou Emmanuel Macron, de supprimer l'ISF, l'exit tax, on en passe.

Ce que ne dit pas Bruno Le Maire, c'est que la France a toujours été dans le peloton de tête pour ce qui est des investissements étrangers au sein de l'Europe. Nous avons TOUJOURS attiré les investissements étrangers. Réformes ou pas réformes. Étonnament, alors que l'on nous expliquait qu'il fallait supprimer l'ISF au risque devoir partir les milliardaires (créateurs de richesse, d'emplois et de ruissellement, évidemment), les investisseurs étrangers n'étaient,...

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Dessous Choc #10

Envoyer un email est-il énergivore ? Les études sur ces sujets sont généralement contradictoires. Certains nous demandent d'abandonner la vidéo et autres usages qui consommeraient trop d'énergie, d'autres, plus proches de la technique et des usages mettent en doute les conclusions alarmistes.

Fruit de près de deux années d'enquête, Guillaume Pitron s'intéresse dans son dernier ouvrage publié en 2021 aux éditions Les liens qui libèrent, l'enfer numérique, à l'empreinte écologique d’Internet et de ses outils. Le journaliste d'investigation affirme que le monde numérique, absorberait 10 % de l'électricité mondiale et représenterait pas moins de 4 % des émissions de CO2 de notre planète, sans compter les autres formes de pollution indirectes générées, entre autres, par la fabrication de nos smartphones.

Couverture du livre de Guillaume Pitron - Copie d'écran
Couverture du livre de Guillaume Pitron - Copie d'écran

Guillaume Pitron tente de démonter l'idée selon laquelle Internet serait sans impact environnemental. Pour cela, il s'est rendu dans différents endroits du monde pour déconstruire l’image d’un numérique neutre écologiquement. Internet n’est ni invisible, sans odeur ou sans goût, affirme l’auteur qui rappelle qu'il prend la forme, bien concrète, de datacenters, situés au cœur de nos villes ou dans des terres reculées, bien souvent à l’abri des regards…

L’auteur de l'enfer numérique analyse dans son ouvrage différentes études, parfois contradictoires, sur le sujet de l'impact environnemental. Tout en reconnaissant que les GAFAM consentent à faire de réels efforts sur le plan écologique, il tente aussi démasquer les stratégies de greenwashing souvent bien orchestrées.

En définitive, sans prétendre résoudre une question débattue et complexe, Guillaume Pitron ne plaide pas pour le retour à l'âge de pierre et récuse toute technophobie. Il veut plutôt inviter ses interlocuteurs à réfléchir aux nouveaux usages du numérique et à notre manière de les consommer, au risque de remettre en cause des principes qui paraissent aujourd’hui indépassables, comme l’Internet libre. Comme il le rappelle en conclusion de son ouvrage et qu'il développe en d’autres termes dans ce podcast : « Aux démiurges que nous sommes devenus, largement inconscients des incommensurables pouvoirs dont nous avons désormais la responsabilité, le numérique nous invite, finalement, à mûrir cette puissante injonction du mahatma Gandhi : “Soyez le changement que vous désirez voir en ce monde”. »

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Dessous Choc #10

Envoyer un email est-il énergivore ? Les études sur ces sujets sont généralement contradictoires. Certains nous demandent d'abandonner la vidéo et autres usages qui consommeraient trop d'énergie, d'autres, plus proches de la technique et des usages mettent en doute les conclusions alarmistes.

Fruit de près de deux années d'enquête, Guillaume Pitron s'intéresse dans son dernier ouvrage publié en 2021 aux éditions Les liens qui libèrent, l'enfer numérique, à l'empreinte écologique d’Internet et de ses outils. Le journaliste d'investigation affirme que le monde numérique, absorberait 10 % de l'électricité mondiale et représenterait pas moins de 4 % des émissions de CO2 de notre planète, sans compter les autres formes de pollution indirectes générées, entre autres, par la fabrication de nos smartphones.

Couverture du livre de Guillaume Pitron - Copie d'écran
Couverture du livre de Guillaume Pitron - Copie d'écran

Guillaume Pitron tente de démonter l'idée selon laquelle Internet serait sans impact environnemental. Pour cela, il s'est rendu dans différents endroits du monde pour déconstruire l’image d’un numérique neutre écologiquement. Internet n’est ni invisible, sans odeur ou sans goût, affirme l’auteur qui rappelle qu'il prend la forme, bien concrète, de datacenters, situés au cœur de nos villes ou dans des terres reculées, bien souvent à l’abri des regards…

L’auteur de l'enfer numérique analyse dans son ouvrage différentes études, parfois contradictoires, sur le sujet de l'impact environnemental. Tout en reconnaissant que les GAFAM consentent à faire de réels efforts sur le plan écologique, il tente aussi démasquer les stratégies de greenwashing souvent bien orchestrées.

En définitive, sans prétendre résoudre une question débattue et complexe, Guillaume Pitron ne plaide pas pour le retour à l'âge de pierre et récuse toute technophobie. Il veut plutôt inviter ses interlocuteurs à réfléchir aux nouveaux usages du numérique et à notre manière de les consommer, au risque de remettre en cause des principes qui paraissent aujourd’hui indépassables, comme l’Internet libre. Comme il le rappelle en conclusion de son ouvrage et qu'il développe en d’autres termes dans ce podcast : « Aux démiurges que nous sommes devenus, largement inconscients des incommensurables pouvoirs dont nous avons désormais la responsabilité, le numérique nous invite, finalement, à mûrir cette puissante injonction du mahatma Gandhi : “Soyez le changement que vous désirez voir en ce monde”. »

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Les manifestations en France ont mobilisé entre 1 et 2 millions de personnes

Le ministère de l'Intérieur a lui-même reconnu que les manifestants étaient 1,12 million dans la rue hier. Pour les organisateurs, ce serait 2,5 millions. Quoi qu'il en soit, c'est bien plus que lors des précédents combats contre la réforme des retraites. Un signe encourageant qui montre la détermination des Français et l'ampleur de l'opposition au projet.

Le message des Français, résumé en deux mots - © Reflets

Le mouvement de contestation du projet de réforme des retraites a montré son ampleur jeudi 19 janvier. Ce tour de chauffe est nettement plus important que ceux de 1995, 2003 et 2009, selon les chiffres compilés par France Info. De quoi faire réfléchir le gouvernement ? Probablement pas à ce stade, Emmanuel Macron, comme toujours, seul aux manettes pour prendre les décisions, étant persuadé que les Français lui ont donné mandat pour faire cette réforme en votant pour lui. L'époque est à l'adoption des « faits alternatifs »... Chacun sait, à part le parti au pouvoir et le président, que les Français ont voté pour faire barrage au Rassemblement national. Reculera ? Reculera pas ? Il faudra attendre la suite des événements pour le savoir. La SNCF, le secteur de l'énergie, qui ont un fort pouvoir sur l'évolution de l'économie nationale, vont-ils se lancer dans des actions de longue durée ? Le prochain rendez-vous national est fixé au 31 janvier. Une autre manifestation, à l'initiative de L’Alternative étudiante, VoixLycéenne, FIDL, Jeune Garde, Jeunes Insoumis, Jeunes écologistes, Jeunes Génération·s, Place Publique Jeunes, RED Jeunes, POI, NPA Jeunes et soutenue par LFI est prévue le 21 janvier à Paris. Le départ de la manifestation est prévue à 14h à la Bastille.

Trois journalistes de Reflets ont pris la température de la rue hier.

À Paris, la place de la République était rapidement pleine à craquer. Les manifestants débordaient dans les...

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Les manifestations en France ont mobilisé entre 1 et 2 millions de personnes

Le ministère de l'Intérieur a lui-même reconnu que les manifestants étaient 1,12 million dans la rue hier. Pour les organisateurs, ce serait 2,5 millions. Quoi qu'il en soit, c'est bien plus que lors des précédents combats contre la réforme des retraites. Un signe encourageant qui montre la détermination des Français et l'ampleur de l'opposition au projet.

Le message des Français, résumé en deux mots - © Reflets

Le mouvement de contestation du projet de réforme des retraites a montré son ampleur jeudi 19 janvier. Ce tour de chauffe est nettement plus important que ceux de 1995, 2003 et 2009, selon les chiffres compilés par France Info. De quoi faire réfléchir le gouvernement ? Probablement pas à ce stade, Emmanuel Macron, comme toujours, seul aux manettes pour prendre les décisions, étant persuadé que les Français lui ont donné mandat pour faire cette réforme en votant pour lui. L'époque est à l'adoption des « faits alternatifs »... Chacun sait, à part le parti au pouvoir et le président, que les Français ont voté pour faire barrage au Rassemblement national. Reculera ? Reculera pas ? Il faudra attendre la suite des événements pour le savoir. La SNCF, le secteur de l'énergie, qui ont un fort pouvoir sur l'évolution de l'économie nationale, vont-ils se lancer dans des actions de longue durée ? Le prochain rendez-vous national est fixé au 31 janvier. Une autre manifestation, à l'initiative de L’Alternative étudiante, VoixLycéenne, FIDL, Jeune Garde, Jeunes Insoumis, Jeunes écologistes, Jeunes Génération·s, Place Publique Jeunes, RED Jeunes, POI, NPA Jeunes et soutenue par LFI est prévue le 21 janvier à Paris. Le départ de la manifestation est prévue à 14h à la Bastille.

Trois journalistes de Reflets ont pris la température de la rue hier.

À Paris, la place de la République était rapidement pleine à craquer. Les manifestants débordaient dans les...

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Altice est déboutée de toutes ses demandes en appel

Tout ça pour ça... Les manoeuvres d'Altice et de son conseil Maître Ingrain pour nous censurer en référé ont échoué, se fracassant sur le mur du droit. Le jour où la cour d'appel rendait sa décision, nous déposions nos conclusions pour l'affaire portée cette fois au fond par Altice. D'autres rendez-vous judiciaires sont à prévoir.

cour d'appel de Versailles, façade Nord - Tiraden - Wikipedia - CC BY-SA 4.0

Ce jeudi 19 janvier, la cour d’appel de Versailles a rendu son arrêt dans l’affaire qui opposait Reflets à Altice. La cour a estimé qu'il n'y avait pas lieu à référé au titre du dommage imminent. Elle infirme par ailleurs l'ordonnance du tribunal de commerce rendue le 6 octobre 2022 ordonnant de ne pas publier sur le site Reflets.info de nouvelles informations concernant Altice. La cour a très longuement motivé sa décision.

En d'autres termes, Reflets remporte une victoire sur toute la ligne contre Altice et Patrick Drahi, mais aussi contre leur conseil Maître Ingrain et sa tentative de contourner le droit de la presse, comme il l'avait fait à l'encontre de Mediapart. Vous pouvez relire nos articles sur ce sujet précis ici, et encore ici.

Flash-back: le 6 octobre 2022, une ordonnance d’un juge du tribunal de commerce de Nanterre déboutait Altice de sa demande de retrait d’articles concernant Patrick Drahi et son groupe mais interdisait à Reflets d’en publier de nouveaux. Ce n’était pas une censure à posteriori, comme cela arrive parfois (très rarement), mais une censure à priori, comme cela… n’arrive plus depuis la loi sur la presse de 1881. Pour parvenir à ce résultat incongru, Altice avait poursuivi Reflets non pas pour des délits de presse classiques (diffamation, injure,…) mais pour violation du secret des affaires, devant un tribunal plus habitué à régler des problèmes entre clients et fournisseurs ou des liquidations judiciaires. Le secret...

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Altice est déboutée de toutes ses demandes en appel

Tout ça pour ça... Les manoeuvres d'Altice et de son conseil Maître Ingrain pour nous censurer en référé ont échoué, se fracassant sur le mur du droit. Le jour où la cour d'appel rendait sa décision, nous déposions nos conclusions pour l'affaire portée cette fois au fond par Altice. D'autres rendez-vous judiciaires sont à prévoir.

cour d'appel de Versailles, façade Nord - Tiraden - Wikipedia - CC BY-SA 4.0

Ce jeudi 19 janvier, la cour d’appel de Versailles a rendu son arrêt dans l’affaire qui opposait Reflets à Altice. La cour a estimé qu'il n'y avait pas lieu à référé au titre du dommage imminent. Elle infirme par ailleurs l'ordonnance du tribunal de commerce rendue le 6 octobre 2022 ordonnant de ne pas publier sur le site Reflets.info de nouvelles informations concernant Altice. La cour a très longuement motivé sa décision.

En d'autres termes, Reflets remporte une victoire sur toute la ligne contre Altice et Patrick Drahi, mais aussi contre leur conseil Maître Ingrain et sa tentative de contourner le droit de la presse, comme il l'avait fait à l'encontre de Mediapart. Vous pouvez relire nos articles sur ce sujet précis ici, et encore ici.

Flash-back: le 6 octobre 2022, une ordonnance d’un juge du tribunal de commerce de Nanterre déboutait Altice de sa demande de retrait d’articles concernant Patrick Drahi et son groupe mais interdisait à Reflets d’en publier de nouveaux. Ce n’était pas une censure à posteriori, comme cela arrive parfois (très rarement), mais une censure à priori, comme cela… n’arrive plus depuis la loi sur la presse de 1881. Pour parvenir à ce résultat incongru, Altice avait poursuivi Reflets non pas pour des délits de presse classiques (diffamation, injure,…) mais pour violation du secret des affaires, devant un tribunal plus habitué à régler des problèmes entre clients et fournisseurs ou des liquidations judiciaires. Le secret...

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Facho un jour, facho toujours...

Les pressions inacceptables de l'extrême droite sur les responsables du village de Callac ont débouché sur l'abandon d'un projet de centre d'accueil pour des réfugiés qui visait à re-dynamiser l'économie locale. L'extrême-droite des plateaux télé est sur la même longueur d'ondes que celle qui organise des ratonnades dans les rues.

Images tournées par un groupe d'extrême-droite violent lors des manifestations à Callac - Copie d'écran

La litanie d'articles évoquant une «dédiabolisation» du Rassemblement national aura été un poison. Accepter l'idée d'entrer dans cette opération de communication est une faute qui aura permis de laisser planer l'idée que l'extrême-droite française pourrait désormais être en quelque sorte, respectable, un parti politique comme un autre. Il n'en est rien. Le parti, fondé entre autres par un ancien SS reste fidèle à lui même. Ses avatars, comme celui fondé par Zemmour n'est pas différent. Comme leurs homologues américains ou brésiliens, ils veulent conquérir le pouvoir à tout prix, y compris hors des urnes et le conserver hors des règles de la démocratie. Ils se nourrissent des pires travers humains et notamment de la haine.

La violence des actions menées pour faire échouer le projet d'installation d'un centre d'accueil pour réfugiés à Callac sont une illustration claire des méthodes de l'extrême-droite. Menaces, intimidations, manifestations violentes... Mais pas seulement. L'affaire de Callac montre une parfaite communauté de pensée entre l'extrême-droite la plus violente et celle qui parade, supposément «dédiabolisée» sur tous les plateaux de télévision.

Voici quelques cris de victoire de l'extrême-droite des plateaux télévisés :

Samuel Lafont, proche d'Eric Zemmour - Copie d'écran
Samuel Lafont, proche d'Eric Zemmour - Copie d'écran

Gilles william Goldnadel ardent promoteur du RN - Copie d'écran
Gilles william Goldnadel ardent promoteur du RN - Copie d'écran

Gilbert collard ancien RN, désormais pro Zemmour - Copie d'écran
Gilbert collard ancien RN, désormais pro Zemmour - Copie...

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Facho un jour, facho toujours...

Les pressions inacceptables de l'extrême droite sur les responsables du village de Callac ont débouché sur l'abandon d'un projet de centre d'accueil pour des réfugiés qui visait à re-dynamiser l'économie locale. L'extrême-droite des plateaux télé est sur la même longueur d'ondes que celle qui organise des ratonnades dans les rues.

Images tournées par un groupe d'extrême-droite violent lors des manifestations à Callac - Copie d'écran

La litanie d'articles évoquant une «dédiabolisation» du Rassemblement national aura été un poison. Accepter l'idée d'entrer dans cette opération de communication est une faute qui aura permis de laisser planer l'idée que l'extrême-droite française pourrait désormais être en quelque sorte, respectable, un parti politique comme un autre. Il n'en est rien. Le parti, fondé entre autres par un ancien SS reste fidèle à lui même. Ses avatars, comme celui fondé par Zemmour n'est pas différent. Comme leurs homologues américains ou brésiliens, ils veulent conquérir le pouvoir à tout prix, y compris hors des urnes et le conserver hors des règles de la démocratie. Ils se nourrissent des pires travers humains et notamment de la haine.

La violence des actions menées pour faire échouer le projet d'installation d'un centre d'accueil pour réfugiés à Callac sont une illustration claire des méthodes de l'extrême-droite. Menaces, intimidations, manifestations violentes... Mais pas seulement. L'affaire de Callac montre une parfaite communauté de pensée entre l'extrême-droite la plus violente et celle qui parade, supposément «dédiabolisée» sur tous les plateaux de télévision.

Voici quelques cris de victoire de l'extrême-droite des plateaux télévisés :

Samuel Lafont, proche d'Eric Zemmour - Copie d'écran
Samuel Lafont, proche d'Eric Zemmour - Copie d'écran

Gilles william Goldnadel ardent promoteur du RN - Copie d'écran
Gilles william Goldnadel ardent promoteur du RN - Copie d'écran

Gilbert collard ancien RN, désormais pro Zemmour - Copie d'écran
Gilbert collard ancien RN, désormais pro Zemmour - Copie...

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Retour sur les attaques contre l'infrastructure internet de l'extrême droite au début 2021 et sur les liens entre Anonymous et anti-fascistes

Le monde virtuel d'internet est un miroir du réel où se dessinent aussi les tendances de notre société et ses lignes de faille. Un nouveau terrain de lutte qui voit s'affronter des acteurs jusque dans la rue. La lutte antifasciste n'y est pas en reste.

Anonymous

Dans le cyber-conte précédent, les liens entre mouvement hacktiviste et révoltes populaires ont été explorés. Vivifié par les mobilisations dans la rue au Chili en fin 2019, puis par le mouvement #BlackLiveMatter du printemps 2020, l’hacktivisme a su ressurgir, surprendre de nouveau et s’imposer dans le débat public en s’appuyant sur des groupes et des structures en gestation depuis lors. On pense à l’équipe de “DDOSecrets” ou “Distributed Denial of Secrets” réinventant le concept “Wikileaks” sur des bases plus solides. Ou à Phineas Phisher, ayant porté le flambeau pendant les années de vide depuis 2014, adoubant les hackers chiliens auteurs des #PacoLeaks et des #MilicoLeaks en leur accordant une prime pirate pour leur hack politique. Ou enfin au compte twitter #YourAnonCentral renforcé de ses armées d’adolescents sud-coréens venant chatouiller les pieds de Donald Trump au point de le faire trébucher durant sa campagne électorale.

Ce nouveau cyber-conte permettra d’aborder une autre facette du mouvement hacktiviste : son importante tendance anti-fasciste. Une valeur du mouvement revendiquée par le compte #YourAnonCentral dans un article publié dès 2018 :

« Anonymous ne soutient pas seulement l’anti-fascisme, c’est une valeur fondamentale de ses légions qui ont été souvent engagée dans des actions anti-fasciste. […] Anonymous collabore avec les anti-fascistes sur le terrain et nos buts sont les mêmes : éradiquer l’oppression et combattre le fascisme où qu’il puisse...

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Retour sur les attaques contre l'infrastructure internet de l'extrême droite au début 2021 et sur les liens entre Anonymous et anti-fascistes

Le monde virtuel d'internet est un miroir du réel où se dessinent aussi les tendances de notre société et ses lignes de faille. Un nouveau terrain de lutte qui voit s'affronter des acteurs jusque dans la rue. La lutte antifasciste n'y est pas en reste.

Anonymous

Dans le cyber-conte précédent, les liens entre mouvement hacktiviste et révoltes populaires ont été explorés. Vivifié par les mobilisations dans la rue au Chili en fin 2019, puis par le mouvement #BlackLiveMatter du printemps 2020, l’hacktivisme a su ressurgir, surprendre de nouveau et s’imposer dans le débat public en s’appuyant sur des groupes et des structures en gestation depuis lors. On pense à l’équipe de “DDOSecrets” ou “Distributed Denial of Secrets” réinventant le concept “Wikileaks” sur des bases plus solides. Ou à Phineas Phisher, ayant porté le flambeau pendant les années de vide depuis 2014, adoubant les hackers chiliens auteurs des #PacoLeaks et des #MilicoLeaks en leur accordant une prime pirate pour leur hack politique. Ou enfin au compte twitter #YourAnonCentral renforcé de ses armées d’adolescents sud-coréens venant chatouiller les pieds de Donald Trump au point de le faire trébucher durant sa campagne électorale.

Ce nouveau cyber-conte permettra d’aborder une autre facette du mouvement hacktiviste : son importante tendance anti-fasciste. Une valeur du mouvement revendiquée par le compte #YourAnonCentral dans un article publié dès 2018 :

« Anonymous ne soutient pas seulement l’anti-fascisme, c’est une valeur fondamentale de ses légions qui ont été souvent engagée dans des actions anti-fasciste. […] Anonymous collabore avec les anti-fascistes sur le terrain et nos buts sont les mêmes : éradiquer l’oppression et combattre le fascisme où qu’il puisse...

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Quand on lit ce qu’on lit et quand on sait ce qu’on sait…

Au sortir du dernier salon parisien, une presse peu regardante s’était mise à envisager un avenir radieux pour la planète automobile sur la bonne mine d’un prototype. Face à cette Mãchina d’Hopium les yeux s’embuaient, les esprits s’emballaient, et le cours de la bourse grimpait. Quatre mois plus tard, la belle histoire sent un peu le soufre…

Et soudain l'orage. Imprévisble, vraiment? - capture écran

À peine les portes du salon refermées, Reflets s’était penché sur le cas de cette voiture équipée d’une pile à combustible. Nous avions alors noté l’étrangeté structurelle d’une start-up pré-naissante que certains présentaient déjà comme un constructeur à part entière. Peu touchés par la grâce de sa carrosserie nous en étions restés à nous intéresser à la technique d’un véhicule qui, certes, roulait à l’hydrogène, mais aussi, et surtout sur la réserve financière du Crédit agricole.

Fallait-il être grincheux pour ne pas saluer la jeunesse d’une marque qui n’arrivait pourtant pas les mains vides au Mondial. Sous les sunlights du stand, on pouvait admirer un unique proto de près de deux tonnes, un jeune directeur-pilote ayant couru les 24 Heures du Mans, un ex-ministre des transports reconvertis dans les affaires, un banquier agitant un gros chèque virtuel d’1,2 milliard…

Le beau paquet se voyait même ficelé d’un bolduc d’avenir radieux comme la construction d’usines, dont l’une de 35 hectares basée en Normandie, l’embauche de milliers de salariés, et la promesse de livraison de véhicules précommandés à l’horizon 2025. Somme toute, la situation était aussi bien assurée que l’équilibre d’un aveugle au bord d’un précipice.

Oui, mais patatras, la -Presse bouton- vient encore de gagner ses galons. Car les choses ne se déroulent pas aussi idéalement qu’annoncé dans le dossier de presse. On ne compte plus les titres cinglants et affolés qui viennent de s’abattre comme une pluie...

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Quand on lit ce qu’on lit et quand on sait ce qu’on sait…

Au sortir du dernier salon parisien, une presse peu regardante s’était mise à envisager un avenir radieux pour la planète automobile sur la bonne mine d’un prototype. Face à cette Mãchina d’Hopium les yeux s’embuaient, les esprits s’emballaient, et le cours de la bourse grimpait. Quatre mois plus tard, la belle histoire sent un peu le soufre…

Et soudain l'orage. Imprévisble, vraiment? - capture écran

À peine les portes du salon refermées, Reflets s’était penché sur le cas de cette voiture équipée d’une pile à combustible. Nous avions alors noté l’étrangeté structurelle d’une start-up pré-naissante que certains présentaient déjà comme un constructeur à part entière. Peu touchés par la grâce de sa carrosserie nous en étions restés à nous intéresser à la technique d’un véhicule qui, certes, roulait à l’hydrogène, mais aussi, et surtout sur la réserve financière du Crédit agricole.

Fallait-il être grincheux pour ne pas saluer la jeunesse d’une marque qui n’arrivait pourtant pas les mains vides au Mondial. Sous les sunlights du stand, on pouvait admirer un unique proto de près de deux tonnes, un jeune directeur-pilote ayant couru les 24 Heures du Mans, un ex-ministre des transports reconvertis dans les affaires, un banquier agitant un gros chèque virtuel d’1,2 milliard…

Le beau paquet se voyait même ficelé d’un bolduc d’avenir radieux comme la construction d’usines, dont l’une de 35 hectares basée en Normandie, l’embauche de milliers de salariés, et la promesse de livraison de véhicules précommandés à l’horizon 2025. Somme toute, la situation était aussi bien assurée que l’équilibre d’un aveugle au bord d’un précipice.

Oui, mais patatras, la -Presse bouton- vient encore de gagner ses galons. Car les choses ne se déroulent pas aussi idéalement qu’annoncé dans le dossier de presse. On ne compte plus les titres cinglants et affolés qui viennent de s’abattre comme une pluie...

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Des outils d’aide à l’enquête adaptés

Faire un journal, c'est faire des choix. Quel positionnement éditorial ? Quel sujet à quel moment et à destination de qui ? Mais au-delà des choix journalistiques, d'autres, moins visibles, sont tout aussi structurants.

Exemple de visualisation d'une entreprise avec un outil d'OSINT - Copie d'écran

Chacun comprend, par exemple, que La structure juridique d'un journal peut avoir des conséquences, directes ou indirectes, sur la façon de produire de l'information. Association ? SCOP ? SCIC ? Fondation ? Société ? Avec quels actionnaires ? Certains organes de presse, propriétés de milliardaires, peuvent difficilement aborder des sujets qui mettent en cause ceux qui les financent. C'est regrettable, mais quasiment inévitable.

Chez Reflets, comme chez les autres, ces questions se posent, et elles ne sont pas anodines. Nous avons fait le choix d'une société gouvernée par ceux qui la font vivre au quotidien. Nos journalistes, pigistes, sont actionnaires du journal. Tous ceux qui participent, d'une façon ou d'une autre, ont leur mot à dire sur la gouvernance, aussi bien au niveau éditorial que structurel. C'est une richesse, et une garantie d'indépendance.

Mais Reflets n'est pas un journal comme les autres. La conscience aigüe que le numérique est un objet politique à part entière anime l'équipe. L'organisation technique du journal, les outils utilisés et le choix de leur emplacement ne sont pas neutres. Respect des données personnelles et souveraineté numérique ne sont pas que des mots. Ils nous engagent. Et nous tenons à ce que nos actes, et nos choix technologiques, soient en adéquation avec ce que nous défendons dans nos articles.

Le pool « Altice »

À la suite des premières révélations sur les documents contenus dans le « leak »...

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Des outils d’aide à l’enquête adaptés

Faire un journal, c'est faire des choix. Quel positionnement éditorial ? Quel sujet à quel moment et à destination de qui ? Mais au-delà des choix journalistiques, d'autres, moins visibles, sont tout aussi structurants.

Exemple de visualisation d'une entreprise avec un outil d'OSINT - Copie d'écran

Chacun comprend, par exemple, que La structure juridique d'un journal peut avoir des conséquences, directes ou indirectes, sur la façon de produire de l'information. Association ? SCOP ? SCIC ? Fondation ? Société ? Avec quels actionnaires ? Certains organes de presse, propriétés de milliardaires, peuvent difficilement aborder des sujets qui mettent en cause ceux qui les financent. C'est regrettable, mais quasiment inévitable.

Chez Reflets, comme chez les autres, ces questions se posent, et elles ne sont pas anodines. Nous avons fait le choix d'une société gouvernée par ceux qui la font vivre au quotidien. Nos journalistes, pigistes, sont actionnaires du journal. Tous ceux qui participent, d'une façon ou d'une autre, ont leur mot à dire sur la gouvernance, aussi bien au niveau éditorial que structurel. C'est une richesse, et une garantie d'indépendance.

Mais Reflets n'est pas un journal comme les autres. La conscience aigüe que le numérique est un objet politique à part entière anime l'équipe. L'organisation technique du journal, les outils utilisés et le choix de leur emplacement ne sont pas neutres. Respect des données personnelles et souveraineté numérique ne sont pas que des mots. Ils nous engagent. Et nous tenons à ce que nos actes, et nos choix technologiques, soient en adéquation avec ce que nous défendons dans nos articles.

Le pool « Altice »

À la suite des premières révélations sur les documents contenus dans le « leak »...

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Etats-Unis et Europe s'organisent pour aider le pays à tenir dans la durée

Une guerre se gagne sur le temps long. Alors que Vladimir Poutine espère un épuisement du soutien occidental, les alliés de l'Ukraine tentent de trouver des ressources pour aider militairement et économiquement le pays. Sans compter le volet humanitaire, toujours aussi essentiel alors que l'hiver est utilisé par la Russie comme arme de guerre.

Départ d'un bateau pour l'Ukraine - MAE

Les grandes manœuvres continuent pour soutenir l’Ukraine dans la durée. Les présidents Macron et Zelensky ont présidé le 13 décembre dernier une «une conférence bilatérale pour la résilience et la reconstruction de l’Ukraine». L’évènement a réuni 46 États et 24 organisations internationales. La journée s’est soldée avec un milliard d’euros récolté pour aider le peuple ukrainien à passer l’hiver. Les dons sont partagés selon les besoins les plus urgents: 415 millions d’euros pour le secteur de l'énergie, 25 millions pour l'eau, 38 millions pour l'alimentation, 22 millions pour les transports et enfin 17 millions pour la santé, le reste étant encore à répartir. Pour acheminer cette aide le plus rapidement possible sur le terrain, un nouveau mécanisme européen de coordination de l’aide d’urgence va être mis en place, appelé «mécanisme de Paris» par le président Zelensky. L’après-midi était plus business: près de 700 entreprises réunies ont promis de participer à la reconstruction du pays, selon l’Elysée. L’objectif était de mettre en lien les besoins critiques des Ukrainiens et les savoir-faire des acteurs français.

«On ne peut pas exclure un black out dans tout le pays»

La semaine précédente, c’est le ministère des Affaires étrangères qui réunissait les acteurs de la société civile. Une trentaine d’ONG et de fondations d’entreprises ont exprimé leurs visions de la situation et de ce qu’elle attendait pour continuer l’aide humanitaire dont dépendent plus de 7...

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Etats-Unis et Europe s'organisent pour aider le pays à tenir dans la durée

Une guerre se gagne sur le temps long. Alors que Vladimir Poutine espère un épuisement du soutien occidental, les alliés de l'Ukraine tentent de trouver des ressources pour aider militairement et économiquement le pays. Sans compter le volet humanitaire, toujours aussi essentiel alors que l'hiver est utilisé par la Russie comme arme de guerre.

Départ d'un bateau pour l'Ukraine - MAE

Les grandes manœuvres continuent pour soutenir l’Ukraine dans la durée. Les présidents Macron et Zelensky ont présidé le 13 décembre dernier une «une conférence bilatérale pour la résilience et la reconstruction de l’Ukraine». L’évènement a réuni 46 États et 24 organisations internationales. La journée s’est soldée avec un milliard d’euros récolté pour aider le peuple ukrainien à passer l’hiver. Les dons sont partagés selon les besoins les plus urgents: 415 millions d’euros pour le secteur de l'énergie, 25 millions pour l'eau, 38 millions pour l'alimentation, 22 millions pour les transports et enfin 17 millions pour la santé, le reste étant encore à répartir. Pour acheminer cette aide le plus rapidement possible sur le terrain, un nouveau mécanisme européen de coordination de l’aide d’urgence va être mis en place, appelé «mécanisme de Paris» par le président Zelensky. L’après-midi était plus business: près de 700 entreprises réunies ont promis de participer à la reconstruction du pays, selon l’Elysée. L’objectif était de mettre en lien les besoins critiques des Ukrainiens et les savoir-faire des acteurs français.

«On ne peut pas exclure un black out dans tout le pays»

La semaine précédente, c’est le ministère des Affaires étrangères qui réunissait les acteurs de la société civile. Une trentaine d’ONG et de fondations d’entreprises ont exprimé leurs visions de la situation et de ce qu’elle attendait pour continuer l’aide humanitaire dont dépendent plus de 7...

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Financement : le nerf de la guerre

Le journalisme indépendant ne peut le rester que si un modèle économique est trouvé. Toutes sortes de choses existent. La monétisation des visiteurs, des contenus, les campagnes de dons, le bénévolat... In fine, ce sont les lecteurs qui peuvent créer et soutenir une presse qui leur ressemble.

Presse typographique rotative de Marinoni - Frédéric Bisson - Flickr - CC BY 2.0

Nous étions nombreux lundi 5 décembre 2022 à la Bourse du travail pour discuter du climat très pesant dans lequel évolue la presse. Reporterre avait réuni quelques noms de la presse indépendante, Reflets, Mediapart, Politis, Arrêt sur Images (ASI)… Tous ont une histoire à raconter. Les journalistes de Reporterre ont été assimilés à des militants dont ils couvraient les actions et sont poursuivis comme tels. Mediapart a été censuré pendant une dizaine de jours après un tour de passe-passe juridique mené par Maître Ingrain pour le compte du maire de Saint-Étienne. Politis et ASI sont attaqués sur le plan judiciaire dans le but de les affaiblir. « Le procès, c’est la punition », a lancé Dominique Pradalié, membre du Syndicat national des journalistes (SNJ) et présidente de la Fédération internationale des journalistes (FIJ). Reflets est toujours sous le coup d’une interdiction d’écrire sur Altice après un procès en référé mené également par Maître Ingrain, mais pour le compte de Patrick Drahi cette fois. Les lois liberticides s’accumulent années après années, a par ailleurs rappelé Dominique Pradalié. Il y a un climat malsain qui s’installe. Et dans ce contexte, quelques milliardaires détiennent une majorité des journaux, radios et télévisions. La télé en continu et les médias du groupe Bolloré distillent la haine et la division en permanence. Comment sortir de ce cycle infernal ? Comment faire notre métier, qui consiste à donner aux citoyens les moyens de faire des choix...

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Financement : le nerf de la guerre

Le journalisme indépendant ne peut le rester que si un modèle économique est trouvé. Toutes sortes de choses existent. La monétisation des visiteurs, des contenus, les campagnes de dons, le bénévolat... In fine, ce sont les lecteurs qui peuvent créer et soutenir une presse qui leur ressemble.

Presse typographique rotative de Marinoni - Frédéric Bisson - Flickr - CC BY 2.0

Nous étions nombreux lundi 5 décembre 2022 à la Bourse du travail pour discuter du climat très pesant dans lequel évolue la presse. Reporterre avait réuni quelques noms de la presse indépendante, Reflets, Mediapart, Politis, Arrêt sur Images (ASI)… Tous ont une histoire à raconter. Les journalistes de Reporterre ont été assimilés à des militants dont ils couvraient les actions et sont poursuivis comme tels. Mediapart a été censuré pendant une dizaine de jours après un tour de passe-passe juridique mené par Maître Ingrain pour le compte du maire de Saint-Étienne. Politis et ASI sont attaqués sur le plan judiciaire dans le but de les affaiblir. « Le procès, c’est la punition », a lancé Dominique Pradalié, membre du Syndicat national des journalistes (SNJ) et présidente de la Fédération internationale des journalistes (FIJ). Reflets est toujours sous le coup d’une interdiction d’écrire sur Altice après un procès en référé mené également par Maître Ingrain, mais pour le compte de Patrick Drahi cette fois. Les lois liberticides s’accumulent années après années, a par ailleurs rappelé Dominique Pradalié. Il y a un climat malsain qui s’installe. Et dans ce contexte, quelques milliardaires détiennent une majorité des journaux, radios et télévisions. La télé en continu et les médias du groupe Bolloré distillent la haine et la division en permanence. Comment sortir de ce cycle infernal ? Comment faire notre métier, qui consiste à donner aux citoyens les moyens de faire des choix...

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Ils ne parviennent pas à atteindre les objectifs fixés

Au gouvernement, si l'on y appliquait les règles du marché du travail, le président de la République et ses ministres seraient virés depuis un bon moment. Ils accumulent les échecs sur un plan macro-économique, à un point franchement inquiétant. En matière sociétale, ce n'est pas franchement mieux.

Perspectives économiques du FMI - Copie d'écran

C’est un un peu un objet de fascination : les libéraux et les ultra-libéraux ne perdent pas une occasion de fustiger les salariés ou les fonctionnaires inefficaces, surpayés, de vouer aux gémonies les services publics qui « dysfonctionnent » ce qui justifierait leur privatisation à venir… mais rares sont ceux qui appliquent ces principes à eux-mêmes. Prenons Emmanuel Macron et ses ministres. Ont-ils atteint les objectifs attendus par la copropriété (la France) ? S’ils avaient échoué, faudrait-il les licencier ?

Sur le plan macro-économique, les principaux indicateurs sont au rouge vif. On peut le tourner dans tous les sens, Emmanuel Macron est un piètre gestionnaire et ses ministres ne font pas mieux.

En 2017, la campagne bat sont plein. Le futur président se déclare pour un maintien du critère de convergence d’un déficit public inférieur à 3% du Produit intérieur brut (PIB). Las… s’il maintient ce déficit à 2,3% du PIB en 2018 on passe à 3,1% en 2019 avant d’exploser à 8,9% en 2020 et 6,5% en 2021. Pour 2022, les prévisions gouvernementales font état d’un déficit à 5% du PIB. Emmanuel Macron fait bien pire que ses prédécesseurs. Pour un ancien banquier, même d’affaires, cela fait un peu désordre.

Si les recettes de l’État font parfois des bonds (+8,4% en 2021), l’endettement de la France explose sous Macron, comme il avait explosé sous Nicolas Sarkozy et sous François Hollande. De droite ou de gauche, les politiques ne savent pas gérer le porte-monnaie du pays qu’ils...

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Ils ne parviennent pas à atteindre les objectifs fixés

Au gouvernement, si l'on y appliquait les règles du marché du travail, le président de la République et ses ministres seraient virés depuis un bon moment. Ils accumulent les échecs sur un plan macro-économique, à un point franchement inquiétant. En matière sociétale, ce n'est pas franchement mieux.

Perspectives économiques du FMI - Copie d'écran

C’est un un peu un objet de fascination : les libéraux et les ultra-libéraux ne perdent pas une occasion de fustiger les salariés ou les fonctionnaires inefficaces, surpayés, de vouer aux gémonies les services publics qui « dysfonctionnent » ce qui justifierait leur privatisation à venir… mais rares sont ceux qui appliquent ces principes à eux-mêmes. Prenons Emmanuel Macron et ses ministres. Ont-ils atteint les objectifs attendus par la copropriété (la France) ? S’ils avaient échoué, faudrait-il les licencier ?

Sur le plan macro-économique, les principaux indicateurs sont au rouge vif. On peut le tourner dans tous les sens, Emmanuel Macron est un piètre gestionnaire et ses ministres ne font pas mieux.

En 2017, la campagne bat sont plein. Le futur président se déclare pour un maintien du critère de convergence d’un déficit public inférieur à 3% du Produit intérieur brut (PIB). Las… s’il maintient ce déficit à 2,3% du PIB en 2018 on passe à 3,1% en 2019 avant d’exploser à 8,9% en 2020 et 6,5% en 2021. Pour 2022, les prévisions gouvernementales font état d’un déficit à 5% du PIB. Emmanuel Macron fait bien pire que ses prédécesseurs. Pour un ancien banquier, même d’affaires, cela fait un peu désordre.

Si les recettes de l’État font parfois des bonds (+8,4% en 2021), l’endettement de la France explose sous Macron, comme il avait explosé sous Nicolas Sarkozy et sous François Hollande. De droite ou de gauche, les politiques ne savent pas gérer le porte-monnaie du pays qu’ils...

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Mon top 6 de jeux vidéo

Amis gameurs et amies gameuses, si par hasard vous ne les connaissez pas, dépêchez-vous d'y jouer avant le black-out.

Elden Ring - DocMartine - Capture d'écran

Fallout 4 & Fallout : New Vegas

Jeux de rôle post apocalyptique, vous ferez évoluer vos personnages dans un univers impitoyable peuplé de mutants, de mystiques et de voyous ayant comme vous survécu à l'explosion d'une super-méga-énorme bombe atomique, il va falloir improviser et reconstruire un lieu où habiter, parcourir un monde dévasté et éviter de périr irradié ou bouffé par les mutants.

ATOM RPG et ATOM RPG Trudograd

Également un jeu de rôle post apocalyptique mais avec ambiance post soviétique en prime (les développeurs ont inséré des éléments visuels ukrainiens en 2022). De l'humour, mordant. Chaque choix dans les dialogues peut impacter la suite du jeu voire le bloquer. La traduction française est truffée de fautes et d'erreurs, mais quand on aime on ne s'arrête pas à ce genre de détails.

Borderlands 1, Borderlands 2 et Borderlands : The Pre-Sequel

Jeux de rôle et de tir. Beaucoup d'humour (du plus potache au plus subtil), des armes de tous calibres comme s'il en pleuvait, un scénario en béton, un univers graphique exceptionnel et des méchants vraiment mais alors vraiment très méchants. De personnages attachants et des quêtes parfois hilarantes dans un monde ouvert. Hélas, après l'épisode The Pre-Sequel, le scénariste Antony Burch ainsi que le lead designer Paul Hellquist ont quitté Gearbox, l'entreprise qui développe les jeux Borderlands et ça change tout pour moi.

Borderlands 2 - DocMartine
Borderlands 2 - DocMartine

The Witcher 3 : Wild Hunt

Les...

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Mon top 6 de jeux vidéo

Amis gameurs et amies gameuses, si par hasard vous ne les connaissez pas, dépêchez-vous d'y jouer avant le black-out.

Elden Ring - DocMartine - Capture d'écran

Fallout 4 & Fallout : New Vegas

Jeux de rôle post apocalyptique, vous ferez évoluer vos personnages dans un univers impitoyable peuplé de mutants, de mystiques et de voyous ayant comme vous survécu à l'explosion d'une super-méga-énorme bombe atomique, il va falloir improviser et reconstruire un lieu où habiter, parcourir un monde dévasté et éviter de périr irradié ou bouffé par les mutants.

ATOM RPG et ATOM RPG Trudograd

Également un jeu de rôle post apocalyptique mais avec ambiance post soviétique en prime (les développeurs ont inséré des éléments visuels ukrainiens en 2022). De l'humour, mordant. Chaque choix dans les dialogues peut impacter la suite du jeu voire le bloquer. La traduction française est truffée de fautes et d'erreurs, mais quand on aime on ne s'arrête pas à ce genre de détails.

Borderlands 1, Borderlands 2 et Borderlands : The Pre-Sequel

Jeux de rôle et de tir. Beaucoup d'humour (du plus potache au plus subtil), des armes de tous calibres comme s'il en pleuvait, un scénario en béton, un univers graphique exceptionnel et des méchants vraiment mais alors vraiment très méchants. De personnages attachants et des quêtes parfois hilarantes dans un monde ouvert. Hélas, après l'épisode The Pre-Sequel, le scénariste Antony Burch ainsi que le lead designer Paul Hellquist ont quitté Gearbox, l'entreprise qui développe les jeux Borderlands et ça change tout pour moi.

Borderlands 2 - DocMartine
Borderlands 2 - DocMartine

The Witcher 3 : Wild Hunt

Les...

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Quelques idées de séries, livres, film, spectacle en toute subjectivité…

Les vacances de Noël approchent ! Entre le foie gras, la dinde, le fromage et les bonnes blagues de tonton Dédé, voici quelques suggestions culturelles qui vous permettront d'affronter les excès des fêtes en toute bonne conscience.

Affiche du film "Jambon, jambon" de Bigas Luna - D.R.

Une lecture à coup de marteau !

L’inénarrable Fabrice Luchini fait en ce moment salle comble au théâtre de l'atelier à Paris dans un exercice auquel il est désormais habitué : la lecture de textes de grands penseurs. C’est à un géant de la philosophie auquel l'acteur s'affronte : Nietzsche. Dans un décor minimaliste, derrière un simple bureau, notre Fabrice national partage quelques morceaux les plus saillants du philosophe allemand. Il ponctue sa lecture de quelques observations sur le génie nietzschéen en glissant aussi des extraits d'un autre de ses auteurs fétiches, Baudelaire et son célèbre poème sur l'ivresse extrait des « Fleurs du mal » dont il nous fait goûter la beauté : « Il faut être toujours ivre. Tout est là : c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve. Mais de quoi ? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous. » Quelques bémols cependant. Tout d’abord sur la forme. Je ne sais pas s'il en a complètement conscience mais Lulu devient à certains moments la caricature de lui-même quand il déclame exagérément certains aphorismes de Nietzsche : on croirait assister à un sketch d’un humoriste imitant Lucchini ! Sur le fond ensuite. Si on passe globalement un bon moment en l'écoutant lire le philosophe allemand – bien qu'un peu court : à quarante euros la place, la minute...

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Quelques idées de séries, livres, film, spectacle en toute subjectivité…

Les vacances de Noël approchent ! Entre le foie gras, la dinde, le fromage et les bonnes blagues de tonton Dédé, voici quelques suggestions culturelles qui vous permettront d'affronter les excès des fêtes en toute bonne conscience.

Affiche du film "Jambon, jambon" de Bigas Luna - D.R.

Une lecture à coup de marteau !

L’inénarrable Fabrice Luchini fait en ce moment salle comble au théâtre de l'atelier à Paris dans un exercice auquel il est désormais habitué : la lecture de textes de grands penseurs. C’est à un géant de la philosophie auquel l'acteur s'affronte : Nietzsche. Dans un décor minimaliste, derrière un simple bureau, notre Fabrice national partage quelques morceaux les plus saillants du philosophe allemand. Il ponctue sa lecture de quelques observations sur le génie nietzschéen en glissant aussi des extraits d'un autre de ses auteurs fétiches, Baudelaire et son célèbre poème sur l'ivresse extrait des « Fleurs du mal » dont il nous fait goûter la beauté : « Il faut être toujours ivre. Tout est là : c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve. Mais de quoi ? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous. » Quelques bémols cependant. Tout d’abord sur la forme. Je ne sais pas s'il en a complètement conscience mais Lulu devient à certains moments la caricature de lui-même quand il déclame exagérément certains aphorismes de Nietzsche : on croirait assister à un sketch d’un humoriste imitant Lucchini ! Sur le fond ensuite. Si on passe globalement un bon moment en l'écoutant lire le philosophe allemand – bien qu'un peu court : à quarante euros la place, la minute...

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Les DrahiLeaks décryptés par des fiscalistes de la confédération...

Si Reflets fût le premier à soulever le rideau, d’autres n’hésitent plus à se plonger dans les petits papiers d’Altice. Et notamment en Suisse, où journalistes et fiscalistes se sont rejoints pour éplucher les comptes et les moeurs financières de Patrick Drahi. Pourtant, le milliardaire n'a pas porté plainte... Deux poids deux mesures ?

Le citoyen Drahi, un étrange résident Suisse... - Caroline Varon / Reflets

Sur le papier Patrick Drahi est officiellement domicilié en Suisse, où il possède plusieurs résidences. Toutefois l’administration genevoise s’interroge sur le bien-fondé de la citoyenneté de son épouse sur la foi d’une simple déclaration de résidence principale dans le Canton de Genève. Selon les mêmes principes, les impôts genevois se demandent si Patrick Drahi vit bien, comme il l'affirme, à Zermatt dans le Valais. De ce côté-ci des Alpes on ne badine pas avec l’exactitude d’une adresse postale car les lois et les règles varient d’un canton à l’autre : l’enjeu n’est plus géographique, il est fiscal.

Ainsi pour l’administration du canton du Valais, le patron d’Altice habiterait à Zermatt, une station alpine des plus chics située au Sud-ouest du pays. Mais du côté de Genève on le verrait plutôt domicilié à Cologny, une proche commune prisée des grosses fortunes locales et internationales. Et du Léman aux pistes enneigées du Valais on se dispute à qui mieux-mieux la domiciliation réelle et effective des milliardaires à grands coups d’avantages fiscaux. Le message est fort et clair : viens chez moi tu payeras moins d’impôts !

Pour autant on ne s’improvise pas citoyen ou résident fiscal en Suisse sans respecter quelques règles de bonne conduite : l’essentiel étant bien sûr de résider -vraiment- sur le territoire. Mais comment parvenir à « loger » avec certitude cet insaisissable homme d’affaire qui passe le plus clair de son temps aux quatre coins de la planète ? La...

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Les DrahiLeaks décryptés par des fiscalistes de la confédération...

Si Reflets fût le premier à soulever le rideau, d’autres n’hésitent plus à se plonger dans les petits papiers d’Altice. Et notamment en Suisse, où journalistes et fiscalistes se sont rejoints pour éplucher les comptes et les moeurs financières de Patrick Drahi. Pourtant, le milliardaire n'a pas porté plainte... Deux poids deux mesures ?

Le citoyen Drahi, un étrange résident Suisse... - Caroline Varon / Reflets

Sur le papier Patrick Drahi est officiellement domicilié en Suisse, où il possède plusieurs résidences. Toutefois l’administration genevoise s’interroge sur le bien-fondé de la citoyenneté de son épouse sur la foi d’une simple déclaration de résidence principale dans le Canton de Genève. Selon les mêmes principes, les impôts genevois se demandent si Patrick Drahi vit bien, comme il l'affirme, à Zermatt dans le Valais. De ce côté-ci des Alpes on ne badine pas avec l’exactitude d’une adresse postale car les lois et les règles varient d’un canton à l’autre : l’enjeu n’est plus géographique, il est fiscal.

Ainsi pour l’administration du canton du Valais, le patron d’Altice habiterait à Zermatt, une station alpine des plus chics située au Sud-ouest du pays. Mais du côté de Genève on le verrait plutôt domicilié à Cologny, une proche commune prisée des grosses fortunes locales et internationales. Et du Léman aux pistes enneigées du Valais on se dispute à qui mieux-mieux la domiciliation réelle et effective des milliardaires à grands coups d’avantages fiscaux. Le message est fort et clair : viens chez moi tu payeras moins d’impôts !

Pour autant on ne s’improvise pas citoyen ou résident fiscal en Suisse sans respecter quelques règles de bonne conduite : l’essentiel étant bien sûr de résider -vraiment- sur le territoire. Mais comment parvenir à « loger » avec certitude cet insaisissable homme d’affaire qui passe le plus clair de son temps aux quatre coins de la planète ? La...

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Après la lecture de dernier roman de Nathan Devers vous ne verrez plus jamais le métavers de la même façon !

Vous n’avez plus rien à lire lors de vos longues – et froides – soirées d’hiver ? Voici un conseil de lecture : « les liens artificiels », une dystopie critique voire acerbe sur les limites du métavers.

Couverture du livre "Les liens artificiels" - Albin Michel

De Julien à Vangel

Rien ne réussit à Julien Libérat, le personnage principal du dernier roman de Nathan Devers. Son job de prof de piano est un pis-aller, sa copine vient de le quitter. Bref, sa vie est aussi terne que le piteux appartement de Rungis qui abrite sa carcasse de jeune dépressif.

Mais à tous ceux dont l'existence se résume par l'acronyme VDM, une échappatoire existe : les mondes parallèles de l'univers numérique ! Et plus précisément un jeu immersif au dernier degré : Heaven, sorte de version améliorée de Second life, créé par un certain Adrien Sterner : un inventeur tyrannique, mégalo et il faut bien l’avouer, assez inquiétant.

Muni de son casque de réalité virtuelle et bientôt de sa combinaison connectée, notre raté va complètement se révéler dans le métavers. Il se transforme assez rapidement en un redoutable winner, accumulant conquêtes, devises virtuelles – le cleargold – et les plus somptueux appartements de l’anti-monde chic. Julien devenu Vangel semble avoir trouvé son véritable écosystème dans cet univers numérique, exact revers de sa morne existence, jusqu’à ce que cette machine si bien huilée ne s’enraye…

Le média est le message

La critique du numérique n’est pas nouvelle en littérature. Quelques romans proposent déjà ce genre d’approche, mais ils sont, le plus souvent, tellement mâtinés de science-fiction que le lecteur reste, la plupart du temps, à distance du récit. Ce n'est pas le cas avec « les liens artificiels ».

Mais ne nous...

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Après la lecture de dernier roman de Nathan Devers vous ne verrez plus jamais le métavers de la même façon !

Vous n’avez plus rien à lire lors de vos longues – et froides – soirées d’hiver ? Voici un conseil de lecture : « les liens artificiels », une dystopie critique voire acerbe sur les limites du métavers.

Couverture du livre "Les liens artificiels" - Albin Michel

De Julien à Vangel

Rien ne réussit à Julien Libérat, le personnage principal du dernier roman de Nathan Devers. Son job de prof de piano est un pis-aller, sa copine vient de le quitter. Bref, sa vie est aussi terne que le piteux appartement de Rungis qui abrite sa carcasse de jeune dépressif.

Mais à tous ceux dont l'existence se résume par l'acronyme VDM, une échappatoire existe : les mondes parallèles de l'univers numérique ! Et plus précisément un jeu immersif au dernier degré : Heaven, sorte de version améliorée de Second life, créé par un certain Adrien Sterner : un inventeur tyrannique, mégalo et il faut bien l’avouer, assez inquiétant.

Muni de son casque de réalité virtuelle et bientôt de sa combinaison connectée, notre raté va complètement se révéler dans le métavers. Il se transforme assez rapidement en un redoutable winner, accumulant conquêtes, devises virtuelles – le cleargold – et les plus somptueux appartements de l’anti-monde chic. Julien devenu Vangel semble avoir trouvé son véritable écosystème dans cet univers numérique, exact revers de sa morne existence, jusqu’à ce que cette machine si bien huilée ne s’enraye…

Le média est le message

La critique du numérique n’est pas nouvelle en littérature. Quelques romans proposent déjà ce genre d’approche, mais ils sont, le plus souvent, tellement mâtinés de science-fiction que le lecteur reste, la plupart du temps, à distance du récit. Ce n'est pas le cas avec « les liens artificiels ».

Mais ne nous...

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Un véritable citoyen du monde

Multiples nationalités, des entreprises sur tous les continents, une maison dans chaque port, décidément, avec la famille Drahi, on voyage beaucoup et les frontières sont un concept ridicule qui n’existe pas. Les choix géographiques paraissent souvent motivés par la fiscalité du pays choisi.

En accord avec les "no borders" - © Caroline Varon

Patrick Drahi est né au Maroc. Il est citoyen français. Il est aussi résident en Suisse où il paye ses impôts. Ses entreprises sont réparties sur toute la planète, des États-Unis à l’Europe en passant par l’Asie. Il a lui-même cinq nationalités (Maroc, France, Israël, Kitts & Nevis, Portugal). Il peut ainsi se rendre comme il le souhaite, avec un jet privé, dans des résidences situées à Londres, New-York, aux Caraïbes, à Genève, à Zermatt, en Israël… Bref, Patrick est un véritable citoyen du monde. Un hippie des temps modernes : nous vivons sur une toute petite planète et les frontières sont abolies.

Comme les nomades qui ne se sont jamais sentis concernés par les lignes que des dirigeants politiques ont tracées sur des cartes, Patrick Drahi sait parfaitement que les frontières existent et que les législations changent d’un pays à l’autre. Mais cela ne le concerne pas vraiment. Il choisit, comme dans une pioche de Monoply géant, ce qui l’arrange. Avec semble-t-il la même obsession : où paye-t-on le moins d’impôts et quelles conditions doivent être réunies pour y parvenir ? En cela, il est aidé par deux principaux cabinets de fiscalistes : Atoz et Luther. Le premier lui fournit d’ailleurs un document annuel permettant de « faire son marché » parmi tous les pays de la planète, étudiés et présentés selon leur « offre » fiscale.

Des pays très accueillants

Le Portugal présente des avantages fiscaux ? Pour Patrick Drahi qui y investit avec son ami Armando Pereira, voilà...

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Un véritable citoyen du monde

Multiples nationalités, des entreprises sur tous les continents, une maison dans chaque port, décidément, avec la famille Drahi, on voyage beaucoup et les frontières sont un concept ridicule qui n’existe pas. Les choix géographiques paraissent souvent motivés par la fiscalité du pays choisi.

En accord avec les "no borders" - © Caroline Varon

Patrick Drahi est né au Maroc. Il est citoyen français. Il est aussi résident en Suisse où il paye ses impôts. Ses entreprises sont réparties sur toute la planète, des États-Unis à l’Europe en passant par l’Asie. Il a lui-même cinq nationalités (Maroc, France, Israël, Kitts & Nevis, Portugal). Il peut ainsi se rendre comme il le souhaite, avec un jet privé, dans des résidences situées à Londres, New-York, aux Caraïbes, à Genève, à Zermatt, en Israël… Bref, Patrick est un véritable citoyen du monde. Un hippie des temps modernes : nous vivons sur une toute petite planète et les frontières sont abolies.

Comme les nomades qui ne se sont jamais sentis concernés par les lignes que des dirigeants politiques ont tracées sur des cartes, Patrick Drahi sait parfaitement que les frontières existent et que les législations changent d’un pays à l’autre. Mais cela ne le concerne pas vraiment. Il choisit, comme dans une pioche de Monoply géant, ce qui l’arrange. Avec semble-t-il la même obsession : où paye-t-on le moins d’impôts et quelles conditions doivent être réunies pour y parvenir ? En cela, il est aidé par deux principaux cabinets de fiscalistes : Atoz et Luther. Le premier lui fournit d’ailleurs un document annuel permettant de « faire son marché » parmi tous les pays de la planète, étudiés et présentés selon leur « offre » fiscale.

Des pays très accueillants

Le Portugal présente des avantages fiscaux ? Pour Patrick Drahi qui y investit avec son ami Armando Pereira, voilà...

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L’argent ruisselle vers le haut

L’action d’Altice USA, la filiale américaine de l’empire de , s’effondre sur les marchés financiers. Ça n’empêche pas son patron Dexter Goei d’encaisser des dizaines de millions d’euros.

Un paradoxe économique ? - © Caroline Varon

Le groupe Altice est-il bien géré? En 2021, Patrick Drahi a achevé le retrait de son groupe du marché boursier d’Amsterdam. L’empire lui appartient désormais, presque en totalité. Les investissements sont-ils au rendez-vous? Les revenus sont-ils suffisants? Son endettement suffisamment réduit - Patrick Drahi parle de 50 milliards? Qui pour juger de cela à part Patrick Drahi? Qui pour «sanctionner» une gestion qui ne serait pas optimale? «Le marché», avec tous ses défauts, permet parfois de remettre l’église au milieu du village. Dans son grand plan de 2020-2021, Patrick Drahi a séparé Altice USA du groupe Altice et l’a laissé coté sur le marché de New York. Que pensent les investisseurs de ce titre? Pas forcément du bien, vu l’évolution de l’action qui a perdu près de 90% de sa valeur depuis 2017. Cela n’empêche pas le patron de la boîte d’encaisser des millions...

Altice USA est dirigé par Dexter Goei : entré chez Altice en 2009 après une quinzaine d’années passées chez JP Morgan et Morgan Stanley, il a été propulsé à la tête de l’entreprise américaine par Patrick Drahi, en juin 2016. Il avait supervisé l’entrée d’Altice sur le marché outre-Atlantique avec l’acquisition de Cablevision Systems Cormporation et de Suddenlink Communications.

La méthode Drahi, consistant à acquérir des entreprises via des achats à effet de levier (LBO), n’est pas forcément une réussite de l’autre côté de l’océan. Le LBO consiste à reprendre des sociétés, de préférence en difficulté, via un...

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L’argent ruisselle vers le haut

L’action d’Altice USA, la filiale américaine de l’empire de , s’effondre sur les marchés financiers. Ça n’empêche pas son patron Dexter Goei d’encaisser des dizaines de millions d’euros.

Un paradoxe économique ? - © Caroline Varon

Le groupe Altice est-il bien géré? En 2021, Patrick Drahi a achevé le retrait de son groupe du marché boursier d’Amsterdam. L’empire lui appartient désormais, presque en totalité. Les investissements sont-ils au rendez-vous? Les revenus sont-ils suffisants? Son endettement suffisamment réduit - Patrick Drahi parle de 50 milliards? Qui pour juger de cela à part Patrick Drahi? Qui pour «sanctionner» une gestion qui ne serait pas optimale? «Le marché», avec tous ses défauts, permet parfois de remettre l’église au milieu du village. Dans son grand plan de 2020-2021, Patrick Drahi a séparé Altice USA du groupe Altice et l’a laissé coté sur le marché de New York. Que pensent les investisseurs de ce titre? Pas forcément du bien, vu l’évolution de l’action qui a perdu près de 90% de sa valeur depuis 2017. Cela n’empêche pas le patron de la boîte d’encaisser des millions...

Altice USA est dirigé par Dexter Goei : entré chez Altice en 2009 après une quinzaine d’années passées chez JP Morgan et Morgan Stanley, il a été propulsé à la tête de l’entreprise américaine par Patrick Drahi, en juin 2016. Il avait supervisé l’entrée d’Altice sur le marché outre-Atlantique avec l’acquisition de Cablevision Systems Cormporation et de Suddenlink Communications.

La méthode Drahi, consistant à acquérir des entreprises via des achats à effet de levier (LBO), n’est pas forcément une réussite de l’autre côté de l’océan. Le LBO consiste à reprendre des sociétés, de préférence en difficulté, via un...

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BHL soutenu par Arte et cinq milliardaires

Les films de Bernard-Henri Levy cumulent de nombreux financements publics ; en a-t-il besoin puisqu’il est aussi soutenu par des mécènes milliardaires ?

Le philosophe est l'une des victime préférée de l'entarteur Noël Godin - © Caroline Varon

Bernard-Henri Lévy aime voir de ses propres yeux les territoires en guerre : Kurdistan, Afghanistan, Libye, Ukraine… Et surtout y être vu. Dans chacun de ses déplacements, le Tintin philosophe se met en scène : héros d’un reportage (publié par Paris Match) et en général d’un film. Depuis 2012, pas moins de six documentaires, tous diffusés et donc financés par les chaînes publiques du groupe France télévision et Arte, accompagnés en général d’un soutien du CNC. En clair, ce sont nos impôts qui financent ses films et plutôt généreusement. Une enquête du magazine Capital révèle un niveau de financement très au-dessus des montants habituels pour des audiences très en dessous des résultats habituels.

Hasard sans doute, BHL est, depuis 1993, président du conseil de surveillance d’Arte France. Un « organe collégial » chargé de contrôler la gestion stratégique et économique de la chaîne. C’est aussi lui qui nomme les membres du directoire et notamment son patron Bruno Patino. Un mélange des genres des plus étonnants ? Au téléphone, la direction de la communication est un peu gênée aux entournures par nos questions. Elle finit par renvoyer la patate chaude à Bruno Patino. Interrogé par e-mail, le président de la chaîne n’a pas répondu à nos questions. C’est donc en toute indépendance qu’en 2022, Arte a décidé de financer le dernier documentaire du président du conseil de surveillance d’Arte « Pourquoi l’Ukraine ». Un film dans lequel BHL raconte la résistance du pays face à l’...

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BHL soutenu par Arte et cinq milliardaires

Les films de Bernard-Henri Levy cumulent de nombreux financements publics ; en a-t-il besoin puisqu’il est aussi soutenu par des mécènes milliardaires ?

Le philosophe est l'une des victime préférée de l'entarteur Noël Godin - © Caroline Varon

Bernard-Henri Lévy aime voir de ses propres yeux les territoires en guerre : Kurdistan, Afghanistan, Libye, Ukraine… Et surtout y être vu. Dans chacun de ses déplacements, le Tintin philosophe se met en scène : héros d’un reportage (publié par Paris Match) et en général d’un film. Depuis 2012, pas moins de six documentaires, tous diffusés et donc financés par les chaînes publiques du groupe France télévision et Arte, accompagnés en général d’un soutien du CNC. En clair, ce sont nos impôts qui financent ses films et plutôt généreusement. Une enquête du magazine Capital révèle un niveau de financement très au-dessus des montants habituels pour des audiences très en dessous des résultats habituels.

Hasard sans doute, BHL est, depuis 1993, président du conseil de surveillance d’Arte France. Un « organe collégial » chargé de contrôler la gestion stratégique et économique de la chaîne. C’est aussi lui qui nomme les membres du directoire et notamment son patron Bruno Patino. Un mélange des genres des plus étonnants ? Au téléphone, la direction de la communication est un peu gênée aux entournures par nos questions. Elle finit par renvoyer la patate chaude à Bruno Patino. Interrogé par e-mail, le président de la chaîne n’a pas répondu à nos questions. C’est donc en toute indépendance qu’en 2022, Arte a décidé de financer le dernier documentaire du président du conseil de surveillance d’Arte « Pourquoi l’Ukraine ». Un film dans lequel BHL raconte la résistance du pays face à l’...

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Même les enfants de dix ans savent que les licornes n’existent pas

Devant les sénateurs, le patron d’Altice s’emporte : « je détiens la licorne la plus performante du marché ». Ce qu’il ne leur dit pas, c’est qu’il n’en veut plus depuis un bon moment…

Chevaucher des animaux imaginaires - © Caroline Varon

2 février 2022, Patrick Drahi répond à une commission d’enquête sénatoriale sur la concentration dans les médias. Il n’est pas trop bousculé par les parlementaires et en profite pour présenter son groupe :

« Je détiens aujourd’hui la licorne la plus performante du marché français qui s’appelle Teads (…) et qui est le numéro un mondial de la vidéo publicitaire en ligne. »

Dans le monde fabuleux des start-ups, le terme licorne désigne une entreprise dont la valorisation est supérieure à un milliard de dollars. Mais, tous les enfants le savent, les licornes sont des animaux imaginaires. Il en va de même de la valorisation des startups qui est calculée, notamment, en fonction de la plus-value potentielle qu’espère un investisseur. Tout ça peut s’effondrer du jour au lendemain. C’est justement ce qui est arrivé à Patrick Drahi lorsqu’il a acheté Teads, même s’il masque cela aux sénateurs. Plongée dans cette acquisition d’animal imaginaire où l’argent n’est pas pour autant perdu pour tout le monde...

Une licorne magique

Le 21 mars 2017, Altice annonce le rachat de Teads, start-up spécialisée dans la vidéo publicitaire en ligne. La société française a été fondée à Montpellier en 2005 par Pierre Chappaz, un vieux routier de l’Internet français. Ce dernier avait par exemple cofondé Kelkoo, un comparateur de prix, Wikio, initialement un moteur de recherche d’informations dans les médias et les blogs. Teads, de son côté, insère des vidéos publicitaires dans les articles de...

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Même les enfants de dix ans savent que les licornes n’existent pas

Devant les sénateurs, le patron d’Altice s’emporte : « je détiens la licorne la plus performante du marché ». Ce qu’il ne leur dit pas, c’est qu’il n’en veut plus depuis un bon moment…

Chevaucher des animaux imaginaires - © Caroline Varon

2 février 2022, Patrick Drahi répond à une commission d’enquête sénatoriale sur la concentration dans les médias. Il n’est pas trop bousculé par les parlementaires et en profite pour présenter son groupe :

« Je détiens aujourd’hui la licorne la plus performante du marché français qui s’appelle Teads (…) et qui est le numéro un mondial de la vidéo publicitaire en ligne. »

Dans le monde fabuleux des start-ups, le terme licorne désigne une entreprise dont la valorisation est supérieure à un milliard de dollars. Mais, tous les enfants le savent, les licornes sont des animaux imaginaires. Il en va de même de la valorisation des startups qui est calculée, notamment, en fonction de la plus-value potentielle qu’espère un investisseur. Tout ça peut s’effondrer du jour au lendemain. C’est justement ce qui est arrivé à Patrick Drahi lorsqu’il a acheté Teads, même s’il masque cela aux sénateurs. Plongée dans cette acquisition d’animal imaginaire où l’argent n’est pas pour autant perdu pour tout le monde...

Une licorne magique

Le 21 mars 2017, Altice annonce le rachat de Teads, start-up spécialisée dans la vidéo publicitaire en ligne. La société française a été fondée à Montpellier en 2005 par Pierre Chappaz, un vieux routier de l’Internet français. Ce dernier avait par exemple cofondé Kelkoo, un comparateur de prix, Wikio, initialement un moteur de recherche d’informations dans les médias et les blogs. Teads, de son côté, insère des vidéos publicitaires dans les articles de...

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« Il voit tout et remarque tout », note un collaborateur

n’aime pas payer cher. Il exige des réductions sur chaque chose, même son barbecue. C’est aussi un obsédé du contrôle qui aime que son papier toilette soit plié d’une certaine manière ou que son beurre soit à une certaine température. Plongée dans le quotidien d’un ultra-riche.

N'oubliez pas le petit cadeau... - © Caroline Varon

« La boîte de mouchoirs doit être pliée en un point » ; «le dessus de la mousse de rasage de Monsieur D. doit être nettoyée chaque jour »... Des manuels de bonnes pratiques à destination du personnel recensent dans le moindre détail les habitudes et exigences de Patrick Drahi. Une plongée inédite au cœur de la vie d’un ultra-riche où tout est anticipé : du pliage du papier toilette, jusqu’à la température du beurre ou la manière dont doit être disposée la sauce dans les plats de « Monsieur ». En creux, se dessine aussi la personnalité du magnat des télécoms et des médias : contrôle freaks, radin, frôlant parfois le sexisme avec son personnel féminin. « Monsieur Drahi est très simple, peut-on lire, mais il aime quand même avoir des choses d’une certaine manière. » Ainsi, lorsqu’il voyage en avion, Patrick Drahi aime, une fois installé dans son jet privé, se voir offrir un « oshibori » - une serviette chaude issue de la tradition japonaise. Et s’il fait plus de 30 degrés, il faut lui proposer en complément un linge froid. « Monsieur » pourra ainsi faire son choix. Si c’est le matin, il faut que cela s’accompagne d’un jus de carotte.

Tout est sous contrôle

Patrick Drahi est la 11e fortune de fortune de France. L’homme d’affaires mène le train de vie qui va avec : villas aux quatre coins du monde, jet privé et yacht. Des dizaines de personnes se pressent pour anticiper ses moindres désirs. Des tableaux dressent ses préférences. Petit déjeuner, fromages, musiques… Monsieur doit...

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« Il voit tout et remarque tout », note un collaborateur

n’aime pas payer cher. Il exige des réductions sur chaque chose, même son barbecue. C’est aussi un obsédé du contrôle qui aime que son papier toilette soit plié d’une certaine manière ou que son beurre soit à une certaine température. Plongée dans le quotidien d’un ultra-riche.

N'oubliez pas le petit cadeau... - © Caroline Varon

« La boîte de mouchoirs doit être pliée en un point » ; «le dessus de la mousse de rasage de Monsieur D. doit être nettoyée chaque jour »... Des manuels de bonnes pratiques à destination du personnel recensent dans le moindre détail les habitudes et exigences de Patrick Drahi. Une plongée inédite au cœur de la vie d’un ultra-riche où tout est anticipé : du pliage du papier toilette, jusqu’à la température du beurre ou la manière dont doit être disposée la sauce dans les plats de « Monsieur ». En creux, se dessine aussi la personnalité du magnat des télécoms et des médias : contrôle freaks, radin, frôlant parfois le sexisme avec son personnel féminin. « Monsieur Drahi est très simple, peut-on lire, mais il aime quand même avoir des choses d’une certaine manière. » Ainsi, lorsqu’il voyage en avion, Patrick Drahi aime, une fois installé dans son jet privé, se voir offrir un « oshibori » - une serviette chaude issue de la tradition japonaise. Et s’il fait plus de 30 degrés, il faut lui proposer en complément un linge froid. « Monsieur » pourra ainsi faire son choix. Si c’est le matin, il faut que cela s’accompagne d’un jus de carotte.

Tout est sous contrôle

Patrick Drahi est la 11e fortune de fortune de France. L’homme d’affaires mène le train de vie qui va avec : villas aux quatre coins du monde, jet privé et yacht. Des dizaines de personnes se pressent pour anticiper ses moindres désirs. Des tableaux dressent ses préférences. Petit déjeuner, fromages, musiques… Monsieur doit...

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Les bons comptes font les bons amis

Dans la famille Attali, il y a Jacques, ex-conseiller de Mitterrand. Mais aussi Bernard, son frère jumeau, directeur financier et consultant. Les deux frères, au carnet d’adresses bien garni, partagent un même et riche client.

Les frères Attali ont tous deux de beaux carnets d'adresses - © Caroline Varon

« Avoir un bon copain, voilà c’qu’il y a d’meilleur au monde », chantait Henri Garat en 1930. Un refrain que donnent envie de chanter certains des documents issus des DrahiLeaks. Ce n’est un secret pour personne que les milieux financiers et politiques entretiennent d’étroites relations, dans un système de « renvois d’ascenseurs » plus ou moins opaques. Patrick Drahi n’échappe pas à cette règle, les #DrahiLeaks nous permettent de découvrir certaines de ces « connivences » à l’œuvre. À combien se négocie un bon carnet d’adresses et qu’y a-t-il dans les ascenseurs ? Exemple avec deux « copains » de Patrick Drahi que Reflets, StreetPress et Blast ont trouvé dans les #DrahiLeaks : Jacques Attali et son frère jumeau, Bernard Attali.

La carrière très médiatique du premier est bien connue. Hier conseiller de François Mitterrand, aujourd’hui proche d’Emmanuel Macron. Une carrière sans faute au cours de laquelle « l’écrivain, chef d’entreprise, économiste et haut fonctionnaire » a eu de quoi remplir un épais carnet d’adresses de « premiers de cordée », parmi lesquels figure Patrick Drahi. Des amis qu’il lui arrive d’inviter à déjeuner, comme en avril 2014 lorsque Jacques Attali a convenu d’un déjeuner avec Patrick Drahi et Jean-Charles Naouri. Ce dernier, après avoir été associé-gérant de la banque Rothschild et Cie est aujourd’hui PDG du groupe Casino.

L’autre Attali

D’un frère Attali à l’autre... Le 20 mai 2014, Bernard est nommé administrateur indépendant de Numericable Group,...

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Les bons comptes font les bons amis

Dans la famille Attali, il y a Jacques, ex-conseiller de Mitterrand. Mais aussi Bernard, son frère jumeau, directeur financier et consultant. Les deux frères, au carnet d’adresses bien garni, partagent un même et riche client.

Les frères Attali ont tous deux de beaux carnets d'adresses - © Caroline Varon

« Avoir un bon copain, voilà c’qu’il y a d’meilleur au monde », chantait Henri Garat en 1930. Un refrain que donnent envie de chanter certains des documents issus des DrahiLeaks. Ce n’est un secret pour personne que les milieux financiers et politiques entretiennent d’étroites relations, dans un système de « renvois d’ascenseurs » plus ou moins opaques. Patrick Drahi n’échappe pas à cette règle, les #DrahiLeaks nous permettent de découvrir certaines de ces « connivences » à l’œuvre. À combien se négocie un bon carnet d’adresses et qu’y a-t-il dans les ascenseurs ? Exemple avec deux « copains » de Patrick Drahi que Reflets, StreetPress et Blast ont trouvé dans les #DrahiLeaks : Jacques Attali et son frère jumeau, Bernard Attali.

La carrière très médiatique du premier est bien connue. Hier conseiller de François Mitterrand, aujourd’hui proche d’Emmanuel Macron. Une carrière sans faute au cours de laquelle « l’écrivain, chef d’entreprise, économiste et haut fonctionnaire » a eu de quoi remplir un épais carnet d’adresses de « premiers de cordée », parmi lesquels figure Patrick Drahi. Des amis qu’il lui arrive d’inviter à déjeuner, comme en avril 2014 lorsque Jacques Attali a convenu d’un déjeuner avec Patrick Drahi et Jean-Charles Naouri. Ce dernier, après avoir été associé-gérant de la banque Rothschild et Cie est aujourd’hui PDG du groupe Casino.

L’autre Attali

D’un frère Attali à l’autre... Le 20 mai 2014, Bernard est nommé administrateur indépendant de Numericable Group,...

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Opérations immobilières et optimisation fiscale

Depuis le rachat de Libé en 2014, il explique avoir perdu des dizaines de millions d’euros. Faux ! Grâce à des opérations immobilières juteuses et de l’optimisation fiscale, il a largement compensé ses pertes. Tout ça intéresserait la justice…

Un renflouement de Libé relativement profitable pour Patrick Drahi - © Caroline Varon

Auditionné par les sénateurs en février 2022, Patrick Drahi fanfaronne. « J’ai sauvé Libération », assène-t-il. Les près de 75 millions d’euros investis entre 2014 et 2020, l’ont été à perte. Du mécénat ou presque, sans la moindre arrière-pensée, assure l’homme d’affaires :

« Sincèrement, honnêtement, quand j’ai racheté Libération, je ne savais pas ce j’allais en faire. Je savais que j’allais faire plaisir à mes parents… »

Pas seulement… Grâce aux #DrahiLeaks, Reflets, StreetPress et Blast sont en mesure de révéler la face cachée du rachat du quotidien : une opération immobilière ultra-rentable. En mai 2022, Patrick Drahi a revendu « le garage », siège emblématique de Libération entre 1987 et 2015, situé au cœur du troisième arrondissement de Paris, pour 78,7 millions d’euros hors taxes. Le montage financier qui entoure le rachat et la cession du journal à un fonds prétendument indépendant aurait aussi permis à l’empire Drahi de réduire ses impôts. Bilan des opérations : le milliardaire n’a pas perdu d’argent. Il se serait en réalité enrichi sur le dos du journal en difficulté financière. Un dossier qui pourrait lui causer quelques tracas, puisqu’il intéresserait la justice.

L’achat du journal

Retour en arrière. À l’été 2014, la presse titre sur le « sauveur de Libération ». Patrick Drahi vient de renflouer les caisses du quotidien au bord de la faillite, d’abord par un prêt de 4 millions d’euros - comme l’avait révélé Mediapart - puis par un apport de 10 millions d’euros....

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Opérations immobilières et optimisation fiscale

Depuis le rachat de Libé en 2014, il explique avoir perdu des dizaines de millions d’euros. Faux ! Grâce à des opérations immobilières juteuses et de l’optimisation fiscale, il a largement compensé ses pertes. Tout ça intéresserait la justice…

Un renflouement de Libé relativement profitable pour Patrick Drahi - © Caroline Varon

Auditionné par les sénateurs en février 2022, Patrick Drahi fanfaronne. « J’ai sauvé Libération », assène-t-il. Les près de 75 millions d’euros investis entre 2014 et 2020, l’ont été à perte. Du mécénat ou presque, sans la moindre arrière-pensée, assure l’homme d’affaires :

« Sincèrement, honnêtement, quand j’ai racheté Libération, je ne savais pas ce j’allais en faire. Je savais que j’allais faire plaisir à mes parents… »

Pas seulement… Grâce aux #DrahiLeaks, Reflets, StreetPress et Blast sont en mesure de révéler la face cachée du rachat du quotidien : une opération immobilière ultra-rentable. En mai 2022, Patrick Drahi a revendu « le garage », siège emblématique de Libération entre 1987 et 2015, situé au cœur du troisième arrondissement de Paris, pour 78,7 millions d’euros hors taxes. Le montage financier qui entoure le rachat et la cession du journal à un fonds prétendument indépendant aurait aussi permis à l’empire Drahi de réduire ses impôts. Bilan des opérations : le milliardaire n’a pas perdu d’argent. Il se serait en réalité enrichi sur le dos du journal en difficulté financière. Un dossier qui pourrait lui causer quelques tracas, puisqu’il intéresserait la justice.

L’achat du journal

Retour en arrière. À l’été 2014, la presse titre sur le « sauveur de Libération ». Patrick Drahi vient de renflouer les caisses du quotidien au bord de la faillite, d’abord par un prêt de 4 millions d’euros - comme l’avait révélé Mediapart - puis par un apport de 10 millions d’euros....

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Il était « consultant » pour la maison mère de BFM

L’ancienne vedette de BFM et RMC, Jean-Jacques Bourdin, avait signé un accord de consulting avec Altice. Il empochait 1,4 million d’euros pour une note par an et quelques réunions.

Jean-JAcques Bourdin a été la vedette de RMC et de BFMTV pendant des années - © Caroline Varon

« Jean-Jacques est quelqu'un qui n'aime pas l'autorité. J'ai donc décidé de ne plus être son patron, on est devenus amis. C'est beaucoup plus simple » expliquait Alain Weill au Monde. Le directeur général de RMC était encore plus explicite : « Je ne me suis jamais engueulé avec lui. Mon métier, c'est qu'il se sente bien. ». Et il ajoutait : « Jean-Jacques est quelqu'un de sympathique. Il est exigeant, comme le sont tous les grands pros. Après, son défaut est sa qualité : c'est une présence, un ogre, qui a tendance à manger tout ce qui est à côté ». Ce n’est pas faux. En plus de son salaire de journaliste, l’animateur aurait, selon nos informations, engrangé 1,4 million d’euros pour une prestation de conseil signée en 2018. Elle ne semble pas trop épuisante…

Un montant qui cogne avec les demandes des salariés de BFMTV, en grève pour des augmentations. En 2019, les syndicats avaient obtenu 1,2 millions pour tous, soit moins que Bourdin à lui seul avec son contrat sur 4 ans. En 2022, ils espèrent une enveloppe de 3 millions bruts. Ils demandaient au départ une augmentation de 10 % sur deux ans et n’obtiendraient aux dernières nouvelles que 5%. Les pigistes se contenteront de 1,5 %. Et si les salariés de BFM prennent les transports en commun pendant que Patrick Drahi boulotte des fraises Tagada dans ses jets, la chaîne n’est pas mesquine : elle accepterait désormais de prendre à sa charge 75 % du Pass Navigo (contre 50 % précédemment). Les...

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Il était « consultant » pour la maison mère de BFM

L’ancienne vedette de BFM et RMC, Jean-Jacques Bourdin, avait signé un accord de consulting avec Altice. Il empochait 1,4 million d’euros pour une note par an et quelques réunions.

Jean-JAcques Bourdin a été la vedette de RMC et de BFMTV pendant des années - © Caroline Varon

« Jean-Jacques est quelqu'un qui n'aime pas l'autorité. J'ai donc décidé de ne plus être son patron, on est devenus amis. C'est beaucoup plus simple » expliquait Alain Weill au Monde. Le directeur général de RMC était encore plus explicite : « Je ne me suis jamais engueulé avec lui. Mon métier, c'est qu'il se sente bien. ». Et il ajoutait : « Jean-Jacques est quelqu'un de sympathique. Il est exigeant, comme le sont tous les grands pros. Après, son défaut est sa qualité : c'est une présence, un ogre, qui a tendance à manger tout ce qui est à côté ». Ce n’est pas faux. En plus de son salaire de journaliste, l’animateur aurait, selon nos informations, engrangé 1,4 million d’euros pour une prestation de conseil signée en 2018. Elle ne semble pas trop épuisante…

Un montant qui cogne avec les demandes des salariés de BFMTV, en grève pour des augmentations. En 2019, les syndicats avaient obtenu 1,2 millions pour tous, soit moins que Bourdin à lui seul avec son contrat sur 4 ans. En 2022, ils espèrent une enveloppe de 3 millions bruts. Ils demandaient au départ une augmentation de 10 % sur deux ans et n’obtiendraient aux dernières nouvelles que 5%. Les pigistes se contenteront de 1,5 %. Et si les salariés de BFM prennent les transports en commun pendant que Patrick Drahi boulotte des fraises Tagada dans ses jets, la chaîne n’est pas mesquine : elle accepterait désormais de prendre à sa charge 75 % du Pass Navigo (contre 50 % précédemment). Les...

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Reflets.info, StreetPress et Blast enquêtent conjointement sur les #DrahiLeaks

Ce mardi à partir de neuf heures, les trois médias publieront un article par heure. Suivez-nous sur les réseaux sociaux pour être tenus au courant.

Trois médias indépendants pour creuser les DrahiLeaks - © Caroline Varon

Patrick Drahi est un homme puissant. Il est le propriétaire de plusieurs compagnies de télécommunications à travers le monde : SFR en France, Hot en Israël, Portugal Telecom, Altice USA… C’est aussi un magnat des médias, actionnaire majoritaire de BFM, RMC (télé et radio), I24News et, un temps, de L’Express et Libé auxquels il est toujours rattaché. C’est le genre d’homme auquel il est déconseillé de se frotter. Reflets.info en a fait l’amère expérience.

Courant août, le groupe de hackers russes Hive a mis en ligne sur Internet des centaines de milliers de documents piratés à Altice, l’empire tentaculaire de Patrick Drahi, après avoir échoué à faire chanter l’homme d'affaires. Reflets.info s’est, le premier, plongé dans cette mine d’informations. Début septembre il publiait, à partir des ces #DrahiLeaks une série d’enquêtes. La réponse de l’homme d’affaires a été immédiate et brutale.

Ses avocats attaquent le média au titre du secret des affaires afin de contourner le droit de la presse. Une loi mise en place sous Emmanuel Macron pour protéger les petits secrets des ultra-riches et des multinationales. C’est sur la base de ce texte que le tribunal de commerce, saisi par Altice, va censurer de manière préventive Reflets.info. Nous n'avons, en théorie, plus le droit d’enquêter sur la 11e fortune française.

Mais Reflets refuse de céder à la censure. Nous avons fait appel de la décision, nous lançant dans une bataille qui pourrait durer des années. Et désormais ...

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Reflets.info, StreetPress et Blast enquêtent conjointement sur les #DrahiLeaks

Ce mardi à partir de neuf heures, les trois médias publieront un article par heure. Suivez-nous sur les réseaux sociaux pour être tenus au courant.

Trois médias indépendants pour creuser les DrahiLeaks - © Caroline Varon

Patrick Drahi est un homme puissant. Il est le propriétaire de plusieurs compagnies de télécommunications à travers le monde : SFR en France, Hot en Israël, Portugal Telecom, Altice USA… C’est aussi un magnat des médias, actionnaire majoritaire de BFM, RMC (télé et radio), I24News et, un temps, de L’Express et Libé auxquels il est toujours rattaché. C’est le genre d’homme auquel il est déconseillé de se frotter. Reflets.info en a fait l’amère expérience.

Courant août, le groupe de hackers russes Hive a mis en ligne sur Internet des centaines de milliers de documents piratés à Altice, l’empire tentaculaire de Patrick Drahi, après avoir échoué à faire chanter l’homme d'affaires. Reflets.info s’est, le premier, plongé dans cette mine d’informations. Début septembre il publiait, à partir des ces #DrahiLeaks une série d’enquêtes. La réponse de l’homme d’affaires a été immédiate et brutale.

Ses avocats attaquent le média au titre du secret des affaires afin de contourner le droit de la presse. Une loi mise en place sous Emmanuel Macron pour protéger les petits secrets des ultra-riches et des multinationales. C’est sur la base de ce texte que le tribunal de commerce, saisi par Altice, va censurer de manière préventive Reflets.info. Nous n'avons, en théorie, plus le droit d’enquêter sur la 11e fortune française.

Mais Reflets refuse de céder à la censure. Nous avons fait appel de la décision, nous lançant dans une bataille qui pourrait durer des années. Et désormais ...

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Utilisations de banques suisses et émiraties, approvisionnements en Turquie, en Géorgie ou au Kazakhstan, les Russes s'adaptent

La Russie est très inventive pour contourner les sanctions internationales. De nouveaux circuits se sont mis en place pour continuer l'approvisionnement et limiter les effets de l'embargo. Certaines entreprises internationales font aussi le choix de continuer leurs activités. Mais les sanctions ont un impact réel, notamment dans la production de matériel militaire.

L'immeuble du magasin Tsoum à Moscou - NVO - Wikipedia - CC BY-SA 2.5

« Aujourd'hui, à Moscou, on trouve tous les biens grand public étrangers », raconte un expatrié français resté en Russie. « Au début de la guerre, au mois de mars, les rayons étaient vides mais ça n'a pas duré. » Appelons le Martin. Il travaille dans une entreprise de finance et discute avec ses amis et collègues russes des combines qui lui permettent de moins ressentir l'effet des sanctions. Au grand magasin Tsoum, l'équivalent des Galeries Lafayette de la capitale, les étals ont retrouvé les produits de luxe. Dior ou Gucci sont officiellement partis mais des réseaux parallèles d'approvisionnement se sont mis en place. Pourtant, officiellement, les sanctions interdisent l'exportation de produits de luxe d'une valeur de plus de 300 . Alors comment les Russes procèdent-ils ?

« C'est la Turquie qui est devenue la plaque tournante pour contourner les sanctions. Des importateurs locaux revendent à la Russie, et le tour est joué », assure Martin. Il raconte aussi le cas de la marque de produits de cosmétique l'Occitane. Dans un communiqué du 19 mai 2022, le groupe déclarait : « L’Occitane s'oppose fermement à l'invasion injustifiée de l'Ukraine et a décidé de quitter complètement la Russie. Le Groupe l’Occitane cède ses activités dans le pays à l’équipe de direction locale. Une fois cette procédure achevée, ce qui devrait avoir lieu d'ici la fin du mois de mai, le Groupe l’Occitane n'aura...

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Utilisations de banques suisses et émiraties, approvisionnements en Turquie, en Géorgie ou au Kazakhstan, les Russes s'adaptent

La Russie est très inventive pour contourner les sanctions internationales. De nouveaux circuits se sont mis en place pour continuer l'approvisionnement et limiter les effets de l'embargo. Certaines entreprises internationales font aussi le choix de continuer leurs activités. Mais les sanctions ont un impact réel, notamment dans la production de matériel militaire.

L'immeuble du magasin Tsoum à Moscou - NVO - Wikipedia - CC BY-SA 2.5

« Aujourd'hui, à Moscou, on trouve tous les biens grand public étrangers », raconte un expatrié français resté en Russie. « Au début de la guerre, au mois de mars, les rayons étaient vides mais ça n'a pas duré. » Appelons le Martin. Il travaille dans une entreprise de finance et discute avec ses amis et collègues russes des combines qui lui permettent de moins ressentir l'effet des sanctions. Au grand magasin Tsoum, l'équivalent des Galeries Lafayette de la capitale, les étals ont retrouvé les produits de luxe. Dior ou Gucci sont officiellement partis mais des réseaux parallèles d'approvisionnement se sont mis en place. Pourtant, officiellement, les sanctions interdisent l'exportation de produits de luxe d'une valeur de plus de 300 . Alors comment les Russes procèdent-ils ?

« C'est la Turquie qui est devenue la plaque tournante pour contourner les sanctions. Des importateurs locaux revendent à la Russie, et le tour est joué », assure Martin. Il raconte aussi le cas de la marque de produits de cosmétique l'Occitane. Dans un communiqué du 19 mai 2022, le groupe déclarait : « L’Occitane s'oppose fermement à l'invasion injustifiée de l'Ukraine et a décidé de quitter complètement la Russie. Le Groupe l’Occitane cède ses activités dans le pays à l’équipe de direction locale. Une fois cette procédure achevée, ce qui devrait avoir lieu d'ici la fin du mois de mai, le Groupe l’Occitane n'aura...

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Dessous Choc #9

Dans ce nouvel épisode de Dessous Choc, Timothée de Rauglaudre nous parle de sa nouvelle enquête : « Les moissonneurs » (éditions de l’escargot) qui lève le voile sur la théologie de la libération. Ce mouvement, peu connu du grand public, a pourtant accompagné de nombreuses luttes sociales, en particulier en Amérique latine, le berceau de sa fondation.

 moissonneurs - Copie d'écran
moissonneurs - Copie d'écran
Pour mieux comprendre les subtilités mais aussi l'héritage de ce que certains de ses détracteurs ont qualifié de « théologie rouge » – elle a longtemps senti le soufre ! –, le journaliste d'investigation , Timothée de Rauglaudre membre du collectif de presse « Extra muros », journaliste et actionnaire de Reflets, s'est rendu de l'autre côté de l'Atlantique, au Brésil et au Mexique.

Il y a rencontré des religieux, prêtres ou laïcs qui continuent de s’inspirer d’une théologie qui dérange l'ordre établi et les puissants – autant dans l'institution ecclésiale que parmi des États conservateurs – car elle fait prendre conscience aux pauvres qu’ils sont les acteurs de leur propre libération et qu’ils peuvent le revendiquer au nom de l’Évangile.

De Sao Paulo jusqu’aux hauteurs de Petrópolis, en passant par les montagnes du Chiapas, il nous embarque dans un road trip passionnant à la rencontre d’une théologie qui croise de manière étonnante l’engagement en faveur de la justice sociale et la foi en un libérateur divin.

Auditeurs de tous pays, bolcho-cathos ou non, écoutez et partagez !

« En tant que chrétien soucieux de la justice sociale et de l’écologie, il me semblait incontournable d’aller puiser chez ceux qui avaient su entendre les “clameurs des moissonneurs”. Si la théologie de la libération, née dans un contexte historique, social et culturel particulier, est difficilement transposable dans une Europe “développée” et en voie de déchristianisation avancée, ses enseignements n'en demeurent pas moins pertinents. », explique Timothée de Rauglaudre.

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Dessous Choc #9

Dans ce nouvel épisode de Dessous Choc, Timothée de Rauglaudre nous parle de sa nouvelle enquête : « Les moissonneurs » (éditions de l’escargot) qui lève le voile sur la théologie de la libération. Ce mouvement, peu connu du grand public, a pourtant accompagné de nombreuses luttes sociales, en particulier en Amérique latine, le berceau de sa fondation.

 moissonneurs - Copie d'écran
moissonneurs - Copie d'écran
Pour mieux comprendre les subtilités mais aussi l'héritage de ce que certains de ses détracteurs ont qualifié de « théologie rouge » – elle a longtemps senti le soufre ! –, le journaliste d'investigation , Timothée de Rauglaudre membre du collectif de presse « Extra muros », journaliste et actionnaire de Reflets, s'est rendu de l'autre côté de l'Atlantique, au Brésil et au Mexique.

Il y a rencontré des religieux, prêtres ou laïcs qui continuent de s’inspirer d’une théologie qui dérange l'ordre établi et les puissants – autant dans l'institution ecclésiale que parmi des États conservateurs – car elle fait prendre conscience aux pauvres qu’ils sont les acteurs de leur propre libération et qu’ils peuvent le revendiquer au nom de l’Évangile.

De Sao Paulo jusqu’aux hauteurs de Petrópolis, en passant par les montagnes du Chiapas, il nous embarque dans un road trip passionnant à la rencontre d’une théologie qui croise de manière étonnante l’engagement en faveur de la justice sociale et la foi en un libérateur divin.

Auditeurs de tous pays, bolcho-cathos ou non, écoutez et partagez !

« En tant que chrétien soucieux de la justice sociale et de l’écologie, il me semblait incontournable d’aller puiser chez ceux qui avaient su entendre les “clameurs des moissonneurs”. Si la théologie de la libération, née dans un contexte historique, social et culturel particulier, est difficilement transposable dans une Europe “développée” et en voie de déchristianisation avancée, ses enseignements n'en demeurent pas moins pertinents. », explique Timothée de Rauglaudre.

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Le CINES, fleuron de la recherche française en informatique, a connu de sérieux bugs de management, demain RENATER ?

Les laboratoires de recherche sont des administrations à part avec leurs règles propres. Si l'on entend parler d’eux, c’est souvent pour l’annonce de percées scientifiques exceptionnelles ou de titres décernés à l’un de ses chercheurs. Pour le citoyen lambda cela ne fait pas de doute, la recherche française est à la pointe et elle avance. Les problèmes et les vices sont réservés aux autres services publics moins élitistes

Le supercalculateur Jade installé au CINES (2010) - Penalva - Wikipedia - CC BY-SA 3.0

Sous l’apparence scintillante de ces vitrines du savoir français, la réalité est parfois beaucoup plus terne. Pour ce premier volet d’une enquête sur le service public de la recherche, direction le sud de la France, l’Occitanie et plus précisément Montpellier. Sur scène, le CINES, le Centre Informatique National de l’Enseignement Supérieur. Et pour thème de cette pièce, le choc entre management façon « start-up nation » et les acteurs de cet établissement public. Alors, conte de fée ou tragédie grecque à la sauce française ?

Parmi les établissements placés sous la tutelle du Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (ou MESRI), le CINES a un rôle un peu particulier. Il n’est pas un laboratoire de recherche à proprement parler, mais un moyen informatique mis à disposition par l’État pour l’enseignement et la recherche. La soixantaine d’agents qui y travaillent, composés d’experts, d’ingénieurs et de techniciens, s’occupent à y remplir ses trois missions statutaires et stratégiques. Tout d’abord l’hébergement de plateformes informatiques nationales, avec des salles informatiques à la pointe, accueillant, entre autre, des matériels de RENATER (le réseau haute performance de la recherche et de l’enseignement français), ou de l’INSERM (un institut de recherche sur la santé, la biologie et la médecine). Le CINES a aussi une mission d’archivage pérenne pour les données scientifiques, administratives et pédagogiques. Enfin, il est un...

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Le CINES, fleuron de la recherche française en informatique, a connu de sérieux bugs de management, demain RENATER ?

Les laboratoires de recherche sont des administrations à part avec leurs règles propres. Si l'on entend parler d’eux, c’est souvent pour l’annonce de percées scientifiques exceptionnelles ou de titres décernés à l’un de ses chercheurs. Pour le citoyen lambda cela ne fait pas de doute, la recherche française est à la pointe et elle avance. Les problèmes et les vices sont réservés aux autres services publics moins élitistes

Le supercalculateur Jade installé au CINES (2010) - Penalva - Wikipedia - CC BY-SA 3.0

Sous l’apparence scintillante de ces vitrines du savoir français, la réalité est parfois beaucoup plus terne. Pour ce premier volet d’une enquête sur le service public de la recherche, direction le sud de la France, l’Occitanie et plus précisément Montpellier. Sur scène, le CINES, le Centre Informatique National de l’Enseignement Supérieur. Et pour thème de cette pièce, le choc entre management façon « start-up nation » et les acteurs de cet établissement public. Alors, conte de fée ou tragédie grecque à la sauce française ?

Parmi les établissements placés sous la tutelle du Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (ou MESRI), le CINES a un rôle un peu particulier. Il n’est pas un laboratoire de recherche à proprement parler, mais un moyen informatique mis à disposition par l’État pour l’enseignement et la recherche. La soixantaine d’agents qui y travaillent, composés d’experts, d’ingénieurs et de techniciens, s’occupent à y remplir ses trois missions statutaires et stratégiques. Tout d’abord l’hébergement de plateformes informatiques nationales, avec des salles informatiques à la pointe, accueillant, entre autre, des matériels de RENATER (le réseau haute performance de la recherche et de l’enseignement français), ou de l’INSERM (un institut de recherche sur la santé, la biologie et la médecine). Le CINES a aussi une mission d’archivage pérenne pour les données scientifiques, administratives et pédagogiques. Enfin, il est un...

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Un milliardaire peut-il modifier la réalité pour qu'elle colle à ses envies ?

En s'attaquant judiciairement à tout (ou presque) ce qui évoque la fuite de données dont a été vitime Altice, Patrick Drahi tente de construire une réalité alternative où ce piratage n'a pas eu lieu. Spoiler : ça ne va pas marcher.

Kellyanne Conway en 2016 - Gage Skidmore - Wikipedia - CC BY-SA 3.0

Les offensives judiciaires de Patrick Drahi et de ses sociétés contre Reflets ou Radio-France commencent à dresser le portrait d'un homme qui utilise tous les arguments possibles et imaginables pour tenter d'écraser la liberté d'expression. D'une part ses avocats assénaient devant la cour d'appel de Versailles mercredi 30 novembre que Reflets évoquait des informations sans intérêt de manière sensationnaliste, de l'autre, il tente par tous les moyens de faire censurer nos écrits. Que peut-il craindre de la publication d'informations n'ayant « aucun intérêt » et qui ne seraient « pas d'intérêt général » ? Et pourquoi demander la censure de tout (ou presque) ce qui parle de ces informations ? Mais au delà de ces contradictions, se pose la question des faits alternatifs qui plombent la démocratie depuis leur « invention » par une conseillère de Donald Trump.

En janvier 2017, Kellyanne Conway, conseillère du président Donald Trump tente d'expliquer à la presse le gros mensonge de Sean Spicer, porte-parole de la présidence américaine. Selon lui, la presse a sous-estimé l'importance de la foule lors de la cérémonie d'investiture du président Trump, il prétend qu'elle a attiré « la plus grande audience à avoir assisté à une investiture, point final. » De fait, c'est totalement faux. Kellyanne Conway vient en renfort quelques jours plus tard et explique à un journaliste : « vous dites que c'est un mensonge […], notre...

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Un milliardaire peut-il modifier la réalité pour qu'elle colle à ses envies ?

En s'attaquant judiciairement à tout (ou presque) ce qui évoque la fuite de données dont a été vitime Altice, Patrick Drahi tente de construire une réalité alternative où ce piratage n'a pas eu lieu. Spoiler : ça ne va pas marcher.

Kellyanne Conway en 2016 - Gage Skidmore - Wikipedia - CC BY-SA 3.0

Les offensives judiciaires de Patrick Drahi et de ses sociétés contre Reflets ou Radio-France commencent à dresser le portrait d'un homme qui utilise tous les arguments possibles et imaginables pour tenter d'écraser la liberté d'expression. D'une part ses avocats assénaient devant la cour d'appel de Versailles mercredi 30 novembre que Reflets évoquait des informations sans intérêt de manière sensationnaliste, de l'autre, il tente par tous les moyens de faire censurer nos écrits. Que peut-il craindre de la publication d'informations n'ayant « aucun intérêt » et qui ne seraient « pas d'intérêt général » ? Et pourquoi demander la censure de tout (ou presque) ce qui parle de ces informations ? Mais au delà de ces contradictions, se pose la question des faits alternatifs qui plombent la démocratie depuis leur « invention » par une conseillère de Donald Trump.

En janvier 2017, Kellyanne Conway, conseillère du président Donald Trump tente d'expliquer à la presse le gros mensonge de Sean Spicer, porte-parole de la présidence américaine. Selon lui, la presse a sous-estimé l'importance de la foule lors de la cérémonie d'investiture du président Trump, il prétend qu'elle a attiré « la plus grande audience à avoir assisté à une investiture, point final. » De fait, c'est totalement faux. Kellyanne Conway vient en renfort quelques jours plus tard et explique à un journaliste : « vous dites que c'est un mensonge […], notre...

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Reflets et Mediapart dans le viseur de Maître Ingrain et de Patrick Drahi

Demain mercredi, Reflets sera devant le tribunal de Versailles tandis que Mediapart sera fixé sur son sort. Dans les deux cas, une censure préalable appliquée par des juges à la demande du même avocat.

Quand le patron d'Altice vous invite... - Copie d'écran

Le 5 septembre dernier, nous commencions la publication d'une enquête sur l'empire de Patrick Drahi. Notre investigation part de la publication sur Internet de documents internes du groupe Altice et du Family Office de Patrick Drahi (l'entreprise qui gère ses investissements personnels). Le groupe de ransomware Hive a en effet diffusé ces informations après l'échec des négociations sur la rançon demandée après l'attaque. Très rapidement, Altice nous assignait devant le tribunal de commerce de Nanterre en invoquant une violation du secret des affaires. Dans son ordonnance, le juge écartait les demandes d'Altice, comme la censure a posteriori de nos articles. Il ne constatait aucune violation du secret des affaires. En revanche, il nous interdisait d'écrire à l'avenir sur Altice en nous basant sur ces documents pourtant désormais publics. Une censure préalable indiscriminée. C'est pour cette raison que nous avons fait appel. L'affaire sera jugée demain à 15 heures à la cour d'appel de Versailles. A la même heure exactement, le délibéré sera rendu dans l'affaire qui interdit à Mediapart de publier le moindre extrait d'enregistrements dévoilant les méthodes inssuportables de kompromat utilisées par le maire de Saint-Étienne, Gaël Perdiau. Trois points communs entre les deux affaires : la censure préalable d'enquêtes journalistiques, une instrumentalisation de la justice (éviter les chambres spécialisées en droit de la...

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Reflets et Mediapart dans le viseur de Maître Ingrain et de Patrick Drahi

Demain mercredi, Reflets sera devant le tribunal de Versailles tandis que Mediapart sera fixé sur son sort. Dans les deux cas, une censure préalable appliquée par des juges à la demande du même avocat.

Quand le patron d'Altice vous invite... - Copie d'écran

Le 5 septembre dernier, nous commencions la publication d'une enquête sur l'empire de Patrick Drahi. Notre investigation part de la publication sur Internet de documents internes du groupe Altice et du Family Office de Patrick Drahi (l'entreprise qui gère ses investissements personnels). Le groupe de ransomware Hive a en effet diffusé ces informations après l'échec des négociations sur la rançon demandée après l'attaque. Très rapidement, Altice nous assignait devant le tribunal de commerce de Nanterre en invoquant une violation du secret des affaires. Dans son ordonnance, le juge écartait les demandes d'Altice, comme la censure a posteriori de nos articles. Il ne constatait aucune violation du secret des affaires. En revanche, il nous interdisait d'écrire à l'avenir sur Altice en nous basant sur ces documents pourtant désormais publics. Une censure préalable indiscriminée. C'est pour cette raison que nous avons fait appel. L'affaire sera jugée demain à 15 heures à la cour d'appel de Versailles. A la même heure exactement, le délibéré sera rendu dans l'affaire qui interdit à Mediapart de publier le moindre extrait d'enregistrements dévoilant les méthodes inssuportables de kompromat utilisées par le maire de Saint-Étienne, Gaël Perdiau. Trois points communs entre les deux affaires : la censure préalable d'enquêtes journalistiques, une instrumentalisation de la justice (éviter les chambres spécialisées en droit de la...

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C'est bon...

Cinéma, séries, expos, musique, littérature : l’offre est tellement abondante qu'il est parfois difficile de s’y retrouver et de faire des choix. Voici quelques conseils totalement subjectifs – Eh oui on assume !

miam... - Bicanski - Pixnio

Cinéma : il est comment le nouveau Bedos ?

On avait été déçu par sa reprise d’OSS 117 – difficile de passer après Hazanavicius – et « La Belle époque » avec Daniel Auteuil et Fanny Ardant ne nous avait pas emballés. Quid de « Mascarade » ? L’idée du scénario est plutôt habile : deux gigolos homme et femme vont s'associer pour piéger des quinquas friqués (joués par Isabelle Adjani et François Cluzet). Les acteurs sont globalement bons avec notamment une Marina Vacth au mieux de sa forme dans son rôle de manipulatrice sans scrupules. Le film souffre toutefois de quelques longueurs : une demi-heure de moins n'aurait pas été de refus, et d’une once de lourdeur : la thèse féministe est un peu trop attendue. Ces réserves mises à part, le nouvel opus de Bedos reste virevoltant et prometteur pour la suite de sa filmographie.

Série : un petit bijou pas en TOC !

Oui, je sais ! Dès qu’on parle d’Arte, ça sonne un peu élitiste mais que nenni ! La chaîne franco-allemande est de plus en plus en pointe dans les offres de séries et n’a rien à envier à celle des grandes plateformes. En témoigne cette pépite : « Pure », une série britannique adaptée de l'ouvrage de Rose Cartwright. Elle raconte l'histoire d’une provinciale, Marnie, qui décide de sortir de sa campagne et de débarquer à Londres pour fuir une pathologie qui la handicape : son obsession sexuelle. On suit l’évolution d’une jeune femme aux prises avec des tocs qu’elle va devoir assumer et dépasser pour entrer de...

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C'est bon...

Cinéma, séries, expos, musique, littérature : l’offre est tellement abondante qu'il est parfois difficile de s’y retrouver et de faire des choix. Voici quelques conseils totalement subjectifs – Eh oui on assume !

miam... - Bicanski - Pixnio

Cinéma : il est comment le nouveau Bedos ?

On avait été déçu par sa reprise d’OSS 117 – difficile de passer après Hazanavicius – et « La Belle époque » avec Daniel Auteuil et Fanny Ardant ne nous avait pas emballés. Quid de « Mascarade » ? L’idée du scénario est plutôt habile : deux gigolos homme et femme vont s'associer pour piéger des quinquas friqués (joués par Isabelle Adjani et François Cluzet). Les acteurs sont globalement bons avec notamment une Marina Vacth au mieux de sa forme dans son rôle de manipulatrice sans scrupules. Le film souffre toutefois de quelques longueurs : une demi-heure de moins n'aurait pas été de refus, et d’une once de lourdeur : la thèse féministe est un peu trop attendue. Ces réserves mises à part, le nouvel opus de Bedos reste virevoltant et prometteur pour la suite de sa filmographie.

Série : un petit bijou pas en TOC !

Oui, je sais ! Dès qu’on parle d’Arte, ça sonne un peu élitiste mais que nenni ! La chaîne franco-allemande est de plus en plus en pointe dans les offres de séries et n’a rien à envier à celle des grandes plateformes. En témoigne cette pépite : « Pure », une série britannique adaptée de l'ouvrage de Rose Cartwright. Elle raconte l'histoire d’une provinciale, Marnie, qui décide de sortir de sa campagne et de débarquer à Londres pour fuir une pathologie qui la handicape : son obsession sexuelle. On suit l’évolution d’une jeune femme aux prises avec des tocs qu’elle va devoir assumer et dépasser pour entrer de...

";s:7:"dateiso";s:15:"20221128_092916";}s:15:"20221122_114731";a:7:{s:5:"title";s:62:"Ukraine : la paix, arme de capitulation massive de la Russie ?";s:4:"link";s:87:"https://reflets.info/articles/ukraine-la-paix-arme-de-capitulation-massive-de-la-russie";s:4:"guid";s:36:"38166de2-c401-486b-a400-6e4441b206f2";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 22 Nov 2022 11:47:31 +0100";s:11:"description";s:2601:"

Les pressions russes pour une paix rapide sont un moyen d'obtenir ce qu'elle n'a pu gagner militairement

Alors que l'armée russe est en difficulté, Vladimir Poutine cherche à gagner du temps et, éventuellement, à geler la situation par une paix, sans doute temporaire, aux conditions russes. Pour tenter de mettre à genoux ce peuple qui ose lui résister et diviser les soutiens de l'Ukraine, la Russie bombarde les infrastructures électriques tout en fustigeant une position « irréaliste » du président Zelensky. La Russie cherche en fait une capitulation déguisée de l'Ukraine et de l'Occident.

Libération de Kherson - Copie d'écran - Twitter

Pour déclencher une guerre, il suffit d’être seul. Pour faire la paix, il faut être deux. Kyiv a posé ses conditions pour entamer des discussions de paix avec Moscou: la souveraineté retrouvée de l'Ukraine sur l'ensemble des territoires situés dans ses frontières de 1991, donc y compris la Crimée, annexée par les Russes après un référendum illégal en 2014.

En Europe et aux États-Unis, des dirigeants et des politiques appellent à envisager la paix. Selon le quotidien américain, le Washington Post, l'administration de Joe Biden tente discrètement d'encourager le président ukrainien Zelensky à négocier avec son homologue russe, pour garantir le soutien des puissances occidentales dans la durée. Une demande, non pas pour ramener Kyiv à la table des négociations, mais plutôt pour montrer une volonté de négocier et ne pas apparaître comme un facteur de blocage. Quelques jours auparavant, le conseiller du président ukrainien, Mykhailo Podoliak, avait écrit sur Twitter que seule une discussion «avec le prochain dirigeant de la Russie» serait efficace. Ambiance...

Dans les actes, le soutien américain est total. L’administration Biden vient de demander au Congrès de valider une aide d’urgence économique et militaire de plus de 37 milliards de dollars pour 2023. Le total de l’aide américaine accordée à l’Ukraine dépasse les 100 milliards, dont 70% pour l’aide militaire.

En France, des voix s’élèvent aussi pour appeler à la paix. Il y a bien sûr la galaxie de l’...

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Les pressions russes pour une paix rapide sont un moyen d'obtenir ce qu'elle n'a pu gagner militairement

Alors que l'armée russe est en difficulté, Vladimir Poutine cherche à gagner du temps et, éventuellement, à geler la situation par une paix, sans doute temporaire, aux conditions russes. Pour tenter de mettre à genoux ce peuple qui ose lui résister et diviser les soutiens de l'Ukraine, la Russie bombarde les infrastructures électriques tout en fustigeant une position « irréaliste » du président Zelensky. La Russie cherche en fait une capitulation déguisée de l'Ukraine et de l'Occident.

Libération de Kherson - Copie d'écran - Twitter

Pour déclencher une guerre, il suffit d’être seul. Pour faire la paix, il faut être deux. Kyiv a posé ses conditions pour entamer des discussions de paix avec Moscou: la souveraineté retrouvée de l'Ukraine sur l'ensemble des territoires situés dans ses frontières de 1991, donc y compris la Crimée, annexée par les Russes après un référendum illégal en 2014.

En Europe et aux États-Unis, des dirigeants et des politiques appellent à envisager la paix. Selon le quotidien américain, le Washington Post, l'administration de Joe Biden tente discrètement d'encourager le président ukrainien Zelensky à négocier avec son homologue russe, pour garantir le soutien des puissances occidentales dans la durée. Une demande, non pas pour ramener Kyiv à la table des négociations, mais plutôt pour montrer une volonté de négocier et ne pas apparaître comme un facteur de blocage. Quelques jours auparavant, le conseiller du président ukrainien, Mykhailo Podoliak, avait écrit sur Twitter que seule une discussion «avec le prochain dirigeant de la Russie» serait efficace. Ambiance...

Dans les actes, le soutien américain est total. L’administration Biden vient de demander au Congrès de valider une aide d’urgence économique et militaire de plus de 37 milliards de dollars pour 2023. Le total de l’aide américaine accordée à l’Ukraine dépasse les 100 milliards, dont 70% pour l’aide militaire.

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L'audience en appel de Reflets contre Altice se tiendra ce mercredi 23 novembre

Peut-on censurer des articles qui ne sont pas encore écrits ? En première instance, le Tribunal de commerce de Nanterre a répondu oui. Mercredi, la cour d'appel de Versailles doit statuer à son tour. Et le 15 décembre, Reflets retourne au tribunal de commerce de Nanterre pour une audience au fond. Le Syndicat National des Journalistes s'est joint à l'affaire pour contrer cette attaque contre toute la profession.

cour d'appel de Versailles, façade Nord - Tiraden - Wikipedia - CC BY-SA 4.0

Rappel des faits : le 6 octobre, le tribunal de commerce de Nanterre statuait en référé sur la demande de trois entreprises du groupe Altice. Au nom de la protection du secret des affaires, elles demandaient le retrait de plusieurs articles publiés par Reflets sur la base de documents diffusés sur Internet par le groupe de ransomware Hive. Altice souhaitait également que nous ne puissions plus écrire d'articles à son sujet. Dans son ordonnance, rendue en référé, le tribunal a considéré que nous n'avions pas violé le secret des affaires, que nous ne devions pas retirer les articles déjà publiés, mais nous interdit toute nouvelle publication, sans précision de temps et de champ d'application.

Devant cette décision de justice, l'ensemble de la profession s'est mobilisée à l'appel du Fonds pour une presse libre. Plus de 100 médias indépendants et organisations de journalistes s’indignaient de la décision de justice obtenue par le milliardaire Patrick Drahi et son groupe Altice.

Cette attaque de Patrick Drahi est en effet un terrible révélateur de l'idée du journalisme que se font les milliardaires propriétaires de groupes de presse. Le buzz, le clash, l'enquête, pourquoi pas, tant que cela rapporte, mais surtout, que l'on ne parle pas de moi et de mes affaires. Cela donne à voir ce que devient la presse et les limites imposées aux journalistes. Les propriétaires de journaux n'ont même plus besoin de « faire pression » sur leurs...

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L'audience en appel de Reflets contre Altice se tiendra ce mercredi 23 novembre

Peut-on censurer des articles qui ne sont pas encore écrits ? En première instance, le Tribunal de commerce de Nanterre a répondu oui. Mercredi, la cour d'appel de Versailles doit statuer à son tour. Et le 15 décembre, Reflets retourne au tribunal de commerce de Nanterre pour une audience au fond. Le Syndicat National des Journalistes s'est joint à l'affaire pour contrer cette attaque contre toute la profession.

cour d'appel de Versailles, façade Nord - Tiraden - Wikipedia - CC BY-SA 4.0

Rappel des faits : le 6 octobre, le tribunal de commerce de Nanterre statuait en référé sur la demande de trois entreprises du groupe Altice. Au nom de la protection du secret des affaires, elles demandaient le retrait de plusieurs articles publiés par Reflets sur la base de documents diffusés sur Internet par le groupe de ransomware Hive. Altice souhaitait également que nous ne puissions plus écrire d'articles à son sujet. Dans son ordonnance, rendue en référé, le tribunal a considéré que nous n'avions pas violé le secret des affaires, que nous ne devions pas retirer les articles déjà publiés, mais nous interdit toute nouvelle publication, sans précision de temps et de champ d'application.

Devant cette décision de justice, l'ensemble de la profession s'est mobilisée à l'appel du Fonds pour une presse libre. Plus de 100 médias indépendants et organisations de journalistes s’indignaient de la décision de justice obtenue par le milliardaire Patrick Drahi et son groupe Altice.

Cette attaque de Patrick Drahi est en effet un terrible révélateur de l'idée du journalisme que se font les milliardaires propriétaires de groupes de presse. Le buzz, le clash, l'enquête, pourquoi pas, tant que cela rapporte, mais surtout, que l'on ne parle pas de moi et de mes affaires. Cela donne à voir ce que devient la presse et les limites imposées aux journalistes. Les propriétaires de journaux n'ont même plus besoin de « faire pression » sur leurs...

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Pour la politologue Nicole Bacharan, le président Biden sort renforcé de ces élections.

Si la Chambre des représentants a basculé du côté des Républicains, les Démocrates sont assurés de conserver le Sénat avant même le second tour des élections en Géorgie. Si le Président Biden a limité la casse et en sort personnellement grandi, la seconde partie de son mandat s’annonce très difficile.

Donald Trump (2016) - Gage Skidmore - Wikipedia - CC BY-SA 2.0

Nicole Bacharan, politologue spécialiste des États-Unis, analyse les résultats des élections de mi-mandat et l'avenir des deux principaux partis politiques du pays.

Dans quel état sort l’Amérique après ses élections de mi-mandat?

Nicole Bacharan : Ce scrutin a montré la vitalité de la démocratie et c’est encourageant. Les Américains ont davantage voté qu’habituellement. La participation est estimée à 51%, alors qu’elle est largement inférieure dans les élections similaires précédentes. Cela s’explique par plusieurs raisons: Trump mobilise le camp républicain mais aussi les Démocrates, les Américains se sentent concernés par la question de l’avortement et enfin, beaucoup désiraient voter pour affirmer leur attachement à la démocratie. Globalement, tout s’est déroulé paisiblement, les citoyens ont foi dans leur démocratie et il veulent la garder vivante. Même s’il peut y avoir des contestations dans les jours ou les semaines qui viennent, c’est réconfortant. Autre signe d’espoir, parmi les candidats soutenus par Donald Trump, la moitié ont été élus, mais les autres ont été écartés car trop irrationnels et inquiétants. Le pays reste très divisé et deux visions irréconciliable s’affrontent.

Peut-on dire que la victoire des Républicains serait celle de l’extrême-droite?

La victoire des Républicains serait celle de l’extrême droite, même s’ils sont plus divisés qu’on pourrait le croire. Il ne fait aucun doute que les trumpistes sont d’extrême droite: certains contestent...

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Pour la politologue Nicole Bacharan, le président Biden sort renforcé de ces élections.

Si la Chambre des représentants a basculé du côté des Républicains, les Démocrates sont assurés de conserver le Sénat avant même le second tour des élections en Géorgie. Si le Président Biden a limité la casse et en sort personnellement grandi, la seconde partie de son mandat s’annonce très difficile.

Donald Trump (2016) - Gage Skidmore - Wikipedia - CC BY-SA 2.0

Nicole Bacharan, politologue spécialiste des États-Unis, analyse les résultats des élections de mi-mandat et l'avenir des deux principaux partis politiques du pays.

Dans quel état sort l’Amérique après ses élections de mi-mandat?

Nicole Bacharan : Ce scrutin a montré la vitalité de la démocratie et c’est encourageant. Les Américains ont davantage voté qu’habituellement. La participation est estimée à 51%, alors qu’elle est largement inférieure dans les élections similaires précédentes. Cela s’explique par plusieurs raisons: Trump mobilise le camp républicain mais aussi les Démocrates, les Américains se sentent concernés par la question de l’avortement et enfin, beaucoup désiraient voter pour affirmer leur attachement à la démocratie. Globalement, tout s’est déroulé paisiblement, les citoyens ont foi dans leur démocratie et il veulent la garder vivante. Même s’il peut y avoir des contestations dans les jours ou les semaines qui viennent, c’est réconfortant. Autre signe d’espoir, parmi les candidats soutenus par Donald Trump, la moitié ont été élus, mais les autres ont été écartés car trop irrationnels et inquiétants. Le pays reste très divisé et deux visions irréconciliable s’affrontent.

Peut-on dire que la victoire des Républicains serait celle de l’extrême-droite?

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Omerta généralisée, complaisance institutionnelle, manque de réactivité… le crash était-il écrit d’avance ?

La loi de Murphy communément appelée « loi de l’emmerdement maximum » est en réalité une théorie élaborée par un ingénieur aérospatial, Edward Murphy, à la fin des années 40. Dans la conception des avions et des fusées on part du principe que « le pire est certain ».

13 longues années d'attente pour les familles des victimes - reflet

Ce précepte établi peut se traduire par « tout ce qui est susceptible d’aller mal, ira mal, tôt ou tard ». Or, dans l’affaire des sondes Pitot qui ont occasionné le crash du vol AF 447, l’administration française et européenne, Airbus, et Air France, ont réagi comme si la loi de Murphy ne s’appliquerait pas. Là n’est apparemment pas la seule entorse faite au respect des procédures et à la logique des choses, dans un milieu où l’erreur et le laisser-aller ne pardonnent pas.

Au procès du crash de Rio, on se croirait parfois dans une unité Alzheimer tant les témoins ont la mémoire qui flanche sur ce qui demeure le plus grand drame d’Air France, survenu avec un Airbus A 330 en 2009. Il faut dire qu’au regard des manœuvres dilatoires orchestrées par Air France et Airbus (13 ans d’instruction), certains appelés à la barre ont avancé en âge ; d’autres sont décédés en emportant au ciel leur savoir et leurs secrets. Cela rend la tâche de la juge Sylvie Daunis et des avocats des parties civiles encore plus ardue.

Alors qu’Air France accuse Airbus d’avoir manipulé une expertise, on pressent que l’entente cordiale entre ces deux prévenus se fissure au gré des audiences. Mais l’heure est venue d’entendre l'ancien pilote d’essai d'Airbus, Armand Jacob, qui comparait en tant que témoin mais semble subir les affres d’une mémoire en pointillé. Notamment quand il s’est agi de se souvenir des circonstances d’un incident arrivé dans une autre compagnie, Air Caraïbes, en septembre...

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Omerta généralisée, complaisance institutionnelle, manque de réactivité… le crash était-il écrit d’avance ?

La loi de Murphy communément appelée « loi de l’emmerdement maximum » est en réalité une théorie élaborée par un ingénieur aérospatial, Edward Murphy, à la fin des années 40. Dans la conception des avions et des fusées on part du principe que « le pire est certain ».

13 longues années d'attente pour les familles des victimes - reflet

Ce précepte établi peut se traduire par « tout ce qui est susceptible d’aller mal, ira mal, tôt ou tard ». Or, dans l’affaire des sondes Pitot qui ont occasionné le crash du vol AF 447, l’administration française et européenne, Airbus, et Air France, ont réagi comme si la loi de Murphy ne s’appliquerait pas. Là n’est apparemment pas la seule entorse faite au respect des procédures et à la logique des choses, dans un milieu où l’erreur et le laisser-aller ne pardonnent pas.

Au procès du crash de Rio, on se croirait parfois dans une unité Alzheimer tant les témoins ont la mémoire qui flanche sur ce qui demeure le plus grand drame d’Air France, survenu avec un Airbus A 330 en 2009. Il faut dire qu’au regard des manœuvres dilatoires orchestrées par Air France et Airbus (13 ans d’instruction), certains appelés à la barre ont avancé en âge ; d’autres sont décédés en emportant au ciel leur savoir et leurs secrets. Cela rend la tâche de la juge Sylvie Daunis et des avocats des parties civiles encore plus ardue.

Alors qu’Air France accuse Airbus d’avoir manipulé une expertise, on pressent que l’entente cordiale entre ces deux prévenus se fissure au gré des audiences. Mais l’heure est venue d’entendre l'ancien pilote d’essai d'Airbus, Armand Jacob, qui comparait en tant que témoin mais semble subir les affres d’une mémoire en pointillé. Notamment quand il s’est agi de se souvenir des circonstances d’un incident arrivé dans une autre compagnie, Air Caraïbes, en septembre...

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Dessous Choc #8

Dans ce nouvel épisode de Dessous Choc nous ne sommes pas allés au camping rencontrer Franck Dubosc en Patrick Chirac. Nous allons parler d'un autre Patrick. Nous avons tendu le micro à Antoine Champagne, le cofondateur et rédacteur en chef de reflets.info. Il nous explique les enjeux de la procédure judiciaire qui oppose Reflets au groupe Altice, à la suite des révélations sur son propriétaire, le milliardaire Patrick Drahi.

Depuis maintenant quelques semaines Reflets fait l’objet d’une procédure judiciaire lancée par le groupe Altice de Patrick Drahi. En cause, quatre articles issus des données des hackers de Hive qui révèlent le train de vie plus que confortable du milliardaire entre déplacements réguliers en jets privés, commerce dispendieux d’œuvres d’art et optimisation fiscale.

Ces révélations, on l’imagine, n’ont pas été, du goût de l’intéressé qui n’a pas hésité à attaquer Reflets en référé au tribunal de commerce de Nanterre, estimant qu’une « menace » pouvait peser « sur les sociétés du groupe Altice face à l’incertitude du contenu des parutions à venir qui pourraient révéler des informations relevant du secret des affaires ».

Si ce dernier argument n’a pas été retenu dans l’ordonnance rendue début octobre et que les articles mises en cause peuvent être laissés sur le site, Reflets n’a en revanche pas le droit d’en écrire de nouveaux sur le groupe Altice sur la base des documents récupérés par les pirates de Hive.

Cette décision problématique, dénoncée par Antoine Champagne ainsi que par de nombreux autres médias, est une censure par anticipation qui a toutes les caractéristiques d’un procès-bâillon. Elle constitue, pour le coup, une véritable menace pour le journalisme d’investigation et l'indépendance de la presse. Reflets a fait appel, l'audience se tiendra le 23 novembre.

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Dessous Choc #8

Dans ce nouvel épisode de Dessous Choc nous ne sommes pas allés au camping rencontrer Franck Dubosc en Patrick Chirac. Nous allons parler d'un autre Patrick. Nous avons tendu le micro à Antoine Champagne, le cofondateur et rédacteur en chef de reflets.info. Il nous explique les enjeux de la procédure judiciaire qui oppose Reflets au groupe Altice, à la suite des révélations sur son propriétaire, le milliardaire Patrick Drahi.

Depuis maintenant quelques semaines Reflets fait l’objet d’une procédure judiciaire lancée par le groupe Altice de Patrick Drahi. En cause, quatre articles issus des données des hackers de Hive qui révèlent le train de vie plus que confortable du milliardaire entre déplacements réguliers en jets privés, commerce dispendieux d’œuvres d’art et optimisation fiscale.

Ces révélations, on l’imagine, n’ont pas été, du goût de l’intéressé qui n’a pas hésité à attaquer Reflets en référé au tribunal de commerce de Nanterre, estimant qu’une « menace » pouvait peser « sur les sociétés du groupe Altice face à l’incertitude du contenu des parutions à venir qui pourraient révéler des informations relevant du secret des affaires ».

Si ce dernier argument n’a pas été retenu dans l’ordonnance rendue début octobre et que les articles mises en cause peuvent être laissés sur le site, Reflets n’a en revanche pas le droit d’en écrire de nouveaux sur le groupe Altice sur la base des documents récupérés par les pirates de Hive.

Cette décision problématique, dénoncée par Antoine Champagne ainsi que par de nombreux autres médias, est une censure par anticipation qui a toutes les caractéristiques d’un procès-bâillon. Elle constitue, pour le coup, une véritable menace pour le journalisme d’investigation et l'indépendance de la presse. Reflets a fait appel, l'audience se tiendra le 23 novembre.

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La nouvelle marque qui roule à l’hydrogène... et au Crédit Agricole

Le Mondial de Paris vient de fermer ses portes. Aux dires des spécialistes de l’automobile le salon parisien ne fait plus vraiment rêver les visiteurs, mais pour un investisseur l’euphorie était à rechercher sur le Stand Hopium. Respirez à fond, l’hydrogène n’a pas d’odeur.

La Māchina d’Hopium présentée au salon de l’auto de Paris. - Reflets

Ni BMW, ni Ford, ni Citroën, ni Fiat, ni Mercedes, ni Toyota, ni Volkswagen… les plus grands ne se sont pas présentés au rendez-vous historique de la porte de Versailles. Charge est revenue à Renault, Dacia, Peugeot et jeep de faire acte de présence. A croire que les constructeurs eux même ne savent plus par quel bout prendre le dossier de la « bagnole » qui pollue …

Pourtant un spectacle feutré s’est joué entre initiés sur le stand d’une marque inconnue du grand public : Hopium, une dénomination provoc’ qui fleure bon le marketing étincelant. Sous les feux de la rampe, la Māchina faisait le show. Première surprise, en dépit de ces appellations aux consonances lointaines le nouveau constructeur se déclare plus Français qu’un camembert.

A vous de jouer avec la membrane : pile à combustible, ou face le marketing ? - Capture d'écran
A vous de jouer avec la membrane : pile à combustible, ou face le marketing ? - Capture d'écran

Pour l’heure la starlette du salon n’est qu’un concept-car, une vitrine technologique destinée à ouvrir les précommandes : 1000 Māchina, virtuelles, auraient été achetées sur internet au prix, virtuel, de 120.000 . Utile précision qui cette fois-ci tient du réel, le processus de réservation ne garantit ni les spécifications du véhicule, ni sa disponibilité, ni son prix, ni sa date de livraison. La marque évoque de probables livraisons pour 2025.

Cocorico, ce bruissement financier aura eu pour effet de susciter l’intérêt de la branche -Consumer finance- du Crédit agricole. Un protocole d’accord pour une commande prévisionnelle de 10.000...

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La nouvelle marque qui roule à l’hydrogène... et au Crédit Agricole

Le Mondial de Paris vient de fermer ses portes. Aux dires des spécialistes de l’automobile le salon parisien ne fait plus vraiment rêver les visiteurs, mais pour un investisseur l’euphorie était à rechercher sur le Stand Hopium. Respirez à fond, l’hydrogène n’a pas d’odeur.

La Māchina d’Hopium présentée au salon de l’auto de Paris. - Reflets

Ni BMW, ni Ford, ni Citroën, ni Fiat, ni Mercedes, ni Toyota, ni Volkswagen… les plus grands ne se sont pas présentés au rendez-vous historique de la porte de Versailles. Charge est revenue à Renault, Dacia, Peugeot et jeep de faire acte de présence. A croire que les constructeurs eux même ne savent plus par quel bout prendre le dossier de la « bagnole » qui pollue …

Pourtant un spectacle feutré s’est joué entre initiés sur le stand d’une marque inconnue du grand public : Hopium, une dénomination provoc’ qui fleure bon le marketing étincelant. Sous les feux de la rampe, la Māchina faisait le show. Première surprise, en dépit de ces appellations aux consonances lointaines le nouveau constructeur se déclare plus Français qu’un camembert.

A vous de jouer avec la membrane : pile à combustible, ou face le marketing ? - Capture d'écran
A vous de jouer avec la membrane : pile à combustible, ou face le marketing ? - Capture d'écran

Pour l’heure la starlette du salon n’est qu’un concept-car, une vitrine technologique destinée à ouvrir les précommandes : 1000 Māchina, virtuelles, auraient été achetées sur internet au prix, virtuel, de 120.000 . Utile précision qui cette fois-ci tient du réel, le processus de réservation ne garantit ni les spécifications du véhicule, ni sa disponibilité, ni son prix, ni sa date de livraison. La marque évoque de probables livraisons pour 2025.

Cocorico, ce bruissement financier aura eu pour effet de susciter l’intérêt de la branche -Consumer finance- du Crédit agricole. Un protocole d’accord pour une commande prévisionnelle de 10.000...

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Attiser la colère et la haine ne mène qu'à une seule chose...

Que cherchent Emmanuel Macron et ses proches en caressant dans le sens du poil le Rassemblement national et en flattant les pires instincts de certains citoyens ? Est-ce là le projet d'une société souhaitée ?

L'étranger, d'Albert Camus - nrf

Quelle démission intellectuelle et personnelle peut amener un président de la république en poste à désigner à la foule des «étrangers» alors même que ladite foule a été conditionnée depuis des années à chercher dans «l’étranger» le responsable de tous ses maux ? N’est-ce pas une faute terrible alors que les hordes de fascistes défilent désormais dans les rues européennes et françaises, s’adonnant même à des ratonnades sans que la police n’intervienne ? Le président, celui-là même dont le rôle est d’unir la nation contribue à la fracturer un peu plus, dans le sillage des plateaux télé ou toutologues et extrémistes politiques viennent exister au dépens du vivre ensemble. Invité sur France 2 où il a pu dérouler son discours marketing autosatisfait sans contradiction, Emmanuel Macron a lâché: «Aujourd’hui, quand on regarde la délinquance par exemple à Paris, où on a une forte concentration (...) de cetteimmigrationillégale, oui, elle est très présente dans les faits de délinquance(...) on ne peut pas ne pas voir que la moitié au moins des délinquants, des faits de délinquance qu’on observe, viennent de personnes qui sont des étrangers, soit en situation irrégulière, soit en attente de titres (...) et qui viennent souvent de ces filières». De quoi réjouir toute l’extrême-droite qui martèle cette idée depuis des lustres. Le site Fdesouche, caisse de résonance des idées rances a d’ailleurs immédiatement salué la tirade du chef de l’État. Et pendant que le président de la...

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Attiser la colère et la haine ne mène qu'à une seule chose...

Que cherchent Emmanuel Macron et ses proches en caressant dans le sens du poil le Rassemblement national et en flattant les pires instincts de certains citoyens ? Est-ce là le projet d'une société souhaitée ?

L'étranger, d'Albert Camus - nrf

Quelle démission intellectuelle et personnelle peut amener un président de la république en poste à désigner à la foule des «étrangers» alors même que ladite foule a été conditionnée depuis des années à chercher dans «l’étranger» le responsable de tous ses maux ? N’est-ce pas une faute terrible alors que les hordes de fascistes défilent désormais dans les rues européennes et françaises, s’adonnant même à des ratonnades sans que la police n’intervienne ? Le président, celui-là même dont le rôle est d’unir la nation contribue à la fracturer un peu plus, dans le sillage des plateaux télé ou toutologues et extrémistes politiques viennent exister au dépens du vivre ensemble. Invité sur France 2 où il a pu dérouler son discours marketing autosatisfait sans contradiction, Emmanuel Macron a lâché: «Aujourd’hui, quand on regarde la délinquance par exemple à Paris, où on a une forte concentration (...) de cetteimmigrationillégale, oui, elle est très présente dans les faits de délinquance(...) on ne peut pas ne pas voir que la moitié au moins des délinquants, des faits de délinquance qu’on observe, viennent de personnes qui sont des étrangers, soit en situation irrégulière, soit en attente de titres (...) et qui viennent souvent de ces filières». De quoi réjouir toute l’extrême-droite qui martèle cette idée depuis des lustres. Le site Fdesouche, caisse de résonance des idées rances a d’ailleurs immédiatement salué la tirade du chef de l’État. Et pendant que le président de la...

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Alors Oncle Bob, raconte..., ça vaut le coup ou pas ?

La production de séries est devenue astronomique. Comment faire le tri dans cette offre pléthorique ? Nous en avons regardé quelques une et vous aidons ainsi à faire un choix rapide.

Malik Oussekine - D.R.

Cyberpunk Edgerunners : désarticulé

Dessin animé futuristico-puko-haker de l'espace. Les humains font corps avec les machines et les programmes informatiques. Pour le meilleur et pour le pire. Intéressant.

Messiah pas de lézard

Vrai ou faux Messie ? Un homme semble parler pour Dieu. Mais lequel ? Est-il un charlatan, une véritable interface avec le vieux monsieur barbu assis sur un nuage ? En tout cas, il sait marcher sur l'eau, comme un célèbre prédécesseur. Et ça fait flipper pas mal de monde. Exercice de style : comment réagirait le monde ultra-connecté d'aujourd'hui à la venue d'un Messie ? A voir.

Shining Girls ça fout (pas) la trouille

Quand on vit sa vie et que du jour au lendemain, tout change, ses parents, son lieu d'habitation, son boulot, ses collègues, que l'on se retrouve mariée alors que l'on était célibataire la minute d'avant, il y a quand même un gros risque de sombrer dans la folie. Elisabeth Moss, connue pour son rôle dans Handmaid's tale, campe un personnage déboussolé mais résilient. A mi-chemin entre le thriller et le fantastique, cette série de remplit les promesses ni de l'un ni de l'autre. A voir à moitié, donc.

The Sandman va passer

Ce n'est pas que l'on s'endort en regardant The Sandman, mais pas loin. Ce sosie (en jeune) du chanteur de The Cure Robert Smith (pour la coiffure principalement) nous embarque dans un monde fantasmagorique où ce seigneur tout puissant des rêves décide de...

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Alors Oncle Bob, raconte..., ça vaut le coup ou pas ?

La production de séries est devenue astronomique. Comment faire le tri dans cette offre pléthorique ? Nous en avons regardé quelques une et vous aidons ainsi à faire un choix rapide.

Malik Oussekine - D.R.

Cyberpunk Edgerunners : désarticulé

Dessin animé futuristico-puko-haker de l'espace. Les humains font corps avec les machines et les programmes informatiques. Pour le meilleur et pour le pire. Intéressant.

Messiah pas de lézard

Vrai ou faux Messie ? Un homme semble parler pour Dieu. Mais lequel ? Est-il un charlatan, une véritable interface avec le vieux monsieur barbu assis sur un nuage ? En tout cas, il sait marcher sur l'eau, comme un célèbre prédécesseur. Et ça fait flipper pas mal de monde. Exercice de style : comment réagirait le monde ultra-connecté d'aujourd'hui à la venue d'un Messie ? A voir.

Shining Girls ça fout (pas) la trouille

Quand on vit sa vie et que du jour au lendemain, tout change, ses parents, son lieu d'habitation, son boulot, ses collègues, que l'on se retrouve mariée alors que l'on était célibataire la minute d'avant, il y a quand même un gros risque de sombrer dans la folie. Elisabeth Moss, connue pour son rôle dans Handmaid's tale, campe un personnage déboussolé mais résilient. A mi-chemin entre le thriller et le fantastique, cette série de remplit les promesses ni de l'un ni de l'autre. A voir à moitié, donc.

The Sandman va passer

Ce n'est pas que l'on s'endort en regardant The Sandman, mais pas loin. Ce sosie (en jeune) du chanteur de The Cure Robert Smith (pour la coiffure principalement) nous embarque dans un monde fantasmagorique où ce seigneur tout puissant des rêves décide de...

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La réponse nous est cette fois-ci apparue claire et limpide lors d'un conseil communautaire très révélateur

Comment votent-ils ? Très simple, ils lèvent la main. Mais avant de se déclarer pour ou contre une délibération, ils fondent leur conviction sur la raison des choses, sur le factuel d’incontestables données. Comment pourrait-il en être autrement lorsqu’il s’agit de légitimer une dépense de 14.5 millions d’euros...

LA délibération du jour, l’aide financière allouée au stade local - © Reflets

Notre réflexion sur l’utilisation des deniers du contribuable a débuté le 3 octobre dernier. A cette date, le Conseil municipal de la Rochelle était amené à s’exprimer sur un projet d’agrandissement du stade local. Pas de n’importe quel stade : la pelouse de Marcel Deflandre, le jardin des jaune et noir portant maillots et coupe de champions d’Europe. L’ opération présentée ce jour consistait à accroitre la capacité d’accueil des tribunes en ajoutant 700 fauteuils aux 16.000 places existantes. Quatre mois plus tôt, aux dires des autorités, il n'était pourtant question que de « 500 places environ » . Le montant initial des travaux était alors évalué à 12 M.

Début octobre le conseil Rochelais est donc venu approuver cette opération. Les élus de la ville apprenaient à cette occasion que l'enveloppe prévisionnelle des travaux portait désormais sur 14.5 M HT. La société -SAS le stade Rochelais- posant 6 M sur la table, restait une ardoise de 8.5 M à répartir entre la région Aquitaine, le département, la communauté d’agglomération et la ville de La Rochelle.

Mais surprise, le jeudi 20 octobre, soit 17 jours plus tard, la note vient d'être présentée aux 82 élus de la communauté de communes de l’agglomération, agrémentée de nouvelles conditions. Entre temps le nombre de sièges a encore évolué, passant de 700 à 750, et la répartition des frais s'y trouve modifiée à raison de 500.000 portés sur le compte de la SAS. Si proche de la ligne d’en-but, personne...

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La réponse nous est cette fois-ci apparue claire et limpide lors d'un conseil communautaire très révélateur

Comment votent-ils ? Très simple, ils lèvent la main. Mais avant de se déclarer pour ou contre une délibération, ils fondent leur conviction sur la raison des choses, sur le factuel d’incontestables données. Comment pourrait-il en être autrement lorsqu’il s’agit de légitimer une dépense de 14.5 millions d’euros...

LA délibération du jour, l’aide financière allouée au stade local - © Reflets

Notre réflexion sur l’utilisation des deniers du contribuable a débuté le 3 octobre dernier. A cette date, le Conseil municipal de la Rochelle était amené à s’exprimer sur un projet d’agrandissement du stade local. Pas de n’importe quel stade : la pelouse de Marcel Deflandre, le jardin des jaune et noir portant maillots et coupe de champions d’Europe. L’ opération présentée ce jour consistait à accroitre la capacité d’accueil des tribunes en ajoutant 700 fauteuils aux 16.000 places existantes. Quatre mois plus tôt, aux dires des autorités, il n'était pourtant question que de « 500 places environ » . Le montant initial des travaux était alors évalué à 12 M.

Début octobre le conseil Rochelais est donc venu approuver cette opération. Les élus de la ville apprenaient à cette occasion que l'enveloppe prévisionnelle des travaux portait désormais sur 14.5 M HT. La société -SAS le stade Rochelais- posant 6 M sur la table, restait une ardoise de 8.5 M à répartir entre la région Aquitaine, le département, la communauté d’agglomération et la ville de La Rochelle.

Mais surprise, le jeudi 20 octobre, soit 17 jours plus tard, la note vient d'être présentée aux 82 élus de la communauté de communes de l’agglomération, agrémentée de nouvelles conditions. Entre temps le nombre de sièges a encore évolué, passant de 700 à 750, et la répartition des frais s'y trouve modifiée à raison de 500.000 portés sur le compte de la SAS. Si proche de la ligne d’en-but, personne...

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Peut- on lutter contre les procédures visant à museler la presse, lancées par des sociétés qui ne lésinent pas sur les moyens ?

Un patron qui attaque un journal pour faire cesser une enquête sur lui -comme Patrick Drahi avec Reflets – c’est une procédure devenue monnaie courante. L’Europe et la France tentent de se mobiliser contre ces SLAPP (Strategic Lawsuits Against Public Participations) qui se multiplient, malgré les lourdeurs institutionnelles et les réticences de certains états membres.

Les procès-bâillons : allégorie - Movetheclouds - Flicker - CC BY-NC-SA 2.0

En dictature on fait parfois disparaitre les journalistes gênants. En démocratie, on essaie plutôt de les faire taire sans violence, en utilisant des voies légales. Des sociétés milliardaires, bardées d’un staff impressionnant d’avocats spécialisés, lancent des procédures en diffamation, ou des poursuites pénales, ou encore des actions devant le tribunal de commerce au nom du droit des affaires comme Altice l’a fait pour Reflets. Des procédures destinées à censurer, harceler et intimider, avec comme unique objectif de faire taire enquêteurs et lanceurs d’alerte.

En général, c’est plutôt efficace : les « petits » journaux – a fortiori les journalistes indépendants - n’ayant pas les épaules suffisantes pour assumer des frais de justice élevés et des années de procédure. Et d’ailleurs il ne s’agit pas tant pour les plaignants de gagner ni même de prouver une diffamation, par exemple, que de décourager les enquêtes en faisant perdre de l’argent et surtout beaucoup de temps et d’énergie à leurs auteurs. Pour preuve le nombre de plaintes qui ne vont pas jusqu’au procès : certaines actions sont tellement abusives que leurs initiateurs mêmes sont sûrs de perdre. Ils se désistent donc quelques jours avant la tenue du procès, il n’y a alors ni gagnant ni perdant, mais l’attaquant gagne tout de même le fait de ne pas avoir à payer d’éventuels dommages et intérêts, et surtout d’avoir consciencieusement épuisé – en énergie, en temps et en frais d’avocat – la partie mise en cause, qui...

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Peut- on lutter contre les procédures visant à museler la presse, lancées par des sociétés qui ne lésinent pas sur les moyens ?

Un patron qui attaque un journal pour faire cesser une enquête sur lui -comme Patrick Drahi avec Reflets – c’est une procédure devenue monnaie courante. L’Europe et la France tentent de se mobiliser contre ces SLAPP (Strategic Lawsuits Against Public Participations) qui se multiplient, malgré les lourdeurs institutionnelles et les réticences de certains états membres.

Les procès-bâillons : allégorie - Movetheclouds - Flicker - CC BY-NC-SA 2.0

En dictature on fait parfois disparaitre les journalistes gênants. En démocratie, on essaie plutôt de les faire taire sans violence, en utilisant des voies légales. Des sociétés milliardaires, bardées d’un staff impressionnant d’avocats spécialisés, lancent des procédures en diffamation, ou des poursuites pénales, ou encore des actions devant le tribunal de commerce au nom du droit des affaires comme Altice l’a fait pour Reflets. Des procédures destinées à censurer, harceler et intimider, avec comme unique objectif de faire taire enquêteurs et lanceurs d’alerte.

En général, c’est plutôt efficace : les « petits » journaux – a fortiori les journalistes indépendants - n’ayant pas les épaules suffisantes pour assumer des frais de justice élevés et des années de procédure. Et d’ailleurs il ne s’agit pas tant pour les plaignants de gagner ni même de prouver une diffamation, par exemple, que de décourager les enquêtes en faisant perdre de l’argent et surtout beaucoup de temps et d’énergie à leurs auteurs. Pour preuve le nombre de plaintes qui ne vont pas jusqu’au procès : certaines actions sont tellement abusives que leurs initiateurs mêmes sont sûrs de perdre. Ils se désistent donc quelques jours avant la tenue du procès, il n’y a alors ni gagnant ni perdant, mais l’attaquant gagne tout de même le fait de ne pas avoir à payer d’éventuels dommages et intérêts, et surtout d’avoir consciencieusement épuisé – en énergie, en temps et en frais d’avocat – la partie mise en cause, qui...

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Les centrales électriques sont systématiquement visées par des missiles et des drones iraniens

Vladimir Poutine a nommé début octobre un nouveau commandant des forces russes en Ukraine, Sergei Surovikin. Ce général reprend la stratégie qu'il avait mise en oeuvre en Syrie : détruire les infrastructures civiles pour briser la résistance de la population. Après une première campagne de bombardements quotidiens, plus d'un million d'Ukrainiens sont privés d'électricité, alors que l'hiver approche.

Les pompiers luttent pour éteindre l'incendie après le bombardement d'une infrastructure électrique à Rivne - @SICKOBOY_UA

Sur le terrain militaire, l’échec est patent : après la libération de la région de Kharkiv, l’armée ukrainienne progresse désormais à nouveau dans la région de Kherson sur la rive droite du Dniepr. Selon les premières informations qui commencent à émerger, le front aurait été enfoncé sur 15 à 20 kilomètres de profondeur. La perspective de la libération de la ville de Kherson, la seule capitale régionale conquise par les Russes depuis le 24 février, se rapproche, même si la bataille est loin d’être gagnée. La population civile a été contrainte de quitter la ville et aurait été déportée dans d’autres régions occupée et en Russie. Dans le même temps, les soldats russes fortifieraient la ville pour mener un combat urbain meurtrier. Mais certaines troupes seraient évacuées sur la rive gauche du Dniepr dans les conditions très difficiles puisque les ponts ont été détruits et que l’artillerie ukrainienne cible aussi les ponts provisoires installés par le génie russe. La situation de l’armée russe est très difficile et l’état-major tente d’éviter une catastrophe militaire majeure dans le réduit de Kherson où plus de 15.000 militaires seraient positionnés.

L'armée ukrainienne aurait aussi repris des positions aux abord de Bakhmut, dans l'oblast de Donetsk, une ville que l'armée russe et ses supplétifs de Wagner cherchent à conquérir en vain depuis plusieurs mois.

Le front de Kherson au 24 octobre - Twitter @war_mapper
Le front de Kherson au 24 octobre - Twitter @war_mapper

Une stratégie qui s'inspire de la Syrie

Dans sa...

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Les centrales électriques sont systématiquement visées par des missiles et des drones iraniens

Vladimir Poutine a nommé début octobre un nouveau commandant des forces russes en Ukraine, Sergei Surovikin. Ce général reprend la stratégie qu'il avait mise en oeuvre en Syrie : détruire les infrastructures civiles pour briser la résistance de la population. Après une première campagne de bombardements quotidiens, plus d'un million d'Ukrainiens sont privés d'électricité, alors que l'hiver approche.

Les pompiers luttent pour éteindre l'incendie après le bombardement d'une infrastructure électrique à Rivne - @SICKOBOY_UA

Sur le terrain militaire, l’échec est patent : après la libération de la région de Kharkiv, l’armée ukrainienne progresse désormais à nouveau dans la région de Kherson sur la rive droite du Dniepr. Selon les premières informations qui commencent à émerger, le front aurait été enfoncé sur 15 à 20 kilomètres de profondeur. La perspective de la libération de la ville de Kherson, la seule capitale régionale conquise par les Russes depuis le 24 février, se rapproche, même si la bataille est loin d’être gagnée. La population civile a été contrainte de quitter la ville et aurait été déportée dans d’autres régions occupée et en Russie. Dans le même temps, les soldats russes fortifieraient la ville pour mener un combat urbain meurtrier. Mais certaines troupes seraient évacuées sur la rive gauche du Dniepr dans les conditions très difficiles puisque les ponts ont été détruits et que l’artillerie ukrainienne cible aussi les ponts provisoires installés par le génie russe. La situation de l’armée russe est très difficile et l’état-major tente d’éviter une catastrophe militaire majeure dans le réduit de Kherson où plus de 15.000 militaires seraient positionnés.

L'armée ukrainienne aurait aussi repris des positions aux abord de Bakhmut, dans l'oblast de Donetsk, une ville que l'armée russe et ses supplétifs de Wagner cherchent à conquérir en vain depuis plusieurs mois.

Le front de Kherson au 24 octobre - Twitter @war_mapper
Le front de Kherson au 24 octobre - Twitter @war_mapper

Une stratégie qui s'inspire de la Syrie

Dans sa...

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Patron de presse ou homme pressé ..?

Le mercredi 2 février 2022 à 16h45, M. Drahi était convié par le Sénat à participer à une commission d'enquête sur la concentration dans les médias en France. A 18h45 tout était dit de la place, de l'usage, et de la liberté de la presse

Trois mois d'enquête pour débattre de l'information libre - capture écran

La presse, on l'achète au kiosque ou sur une plateforme numérique, ont la lit assis dans le métro ou allongé sur son canapé, on la regarde sur l'écran de son téléviseur ou celui de son Smartphone. Autant dire qu'aujourd'hui -les Presses- sont multiples.

Et quand l'une va très mal lorsque les rotatives s'arrêtent, l'autre va très bien quand la bourse s'emballe. L'affirmation acide de ce célèbre présentateur Grolandais semble plus que jamais prendre de sa valeur: « L'information c'est vous qui la vivez, c'est nous qui en vivons ».

Ils s'appellent Arnault, Bolloré, Bouygues, Drahi, Lagardère, Niel, Pigasse. Selon l'expression consacrée, ce sont les grands capitaines d'industries du moment. Au fil de leurs fulgurantes ascensions entrepreneuriales ils sont aussi devenus les maîtres de l'information et dirigent d'une poigne de fer la presse papier, digitale, radiophonique ou télévisuelle. Ce qui familièrement s'apparentait autrefois à la jolie « danseuse » du patron est aujourd'hui considéré comme le beau placement du Big Boss.

Les milliards tombent ici ou là en pesant de tout leur poids sur le discours sociétal. Ces fortunes s'avèrent à ce point si inquiétantes que le Sénat se sent régulièrement obligé d'y regarder de plus près, de lire entre les lignes écrites par ces patrons de presse qui chevauchent d’indomptables licornes sur tous les marchés boursiers.

Tous ces hauts décideurs se sont...

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Patron de presse ou homme pressé ..?

Le mercredi 2 février 2022 à 16h45, M. Drahi était convié par le Sénat à participer à une commission d'enquête sur la concentration dans les médias en France. A 18h45 tout était dit de la place, de l'usage, et de la liberté de la presse

Trois mois d'enquête pour débattre de l'information libre - capture écran

La presse, on l'achète au kiosque ou sur une plateforme numérique, ont la lit assis dans le métro ou allongé sur son canapé, on la regarde sur l'écran de son téléviseur ou celui de son Smartphone. Autant dire qu'aujourd'hui -les Presses- sont multiples.

Et quand l'une va très mal lorsque les rotatives s'arrêtent, l'autre va très bien quand la bourse s'emballe. L'affirmation acide de ce célèbre présentateur Grolandais semble plus que jamais prendre de sa valeur: « L'information c'est vous qui la vivez, c'est nous qui en vivons ».

Ils s'appellent Arnault, Bolloré, Bouygues, Drahi, Lagardère, Niel, Pigasse. Selon l'expression consacrée, ce sont les grands capitaines d'industries du moment. Au fil de leurs fulgurantes ascensions entrepreneuriales ils sont aussi devenus les maîtres de l'information et dirigent d'une poigne de fer la presse papier, digitale, radiophonique ou télévisuelle. Ce qui familièrement s'apparentait autrefois à la jolie « danseuse » du patron est aujourd'hui considéré comme le beau placement du Big Boss.

Les milliards tombent ici ou là en pesant de tout leur poids sur le discours sociétal. Ces fortunes s'avèrent à ce point si inquiétantes que le Sénat se sent régulièrement obligé d'y regarder de plus près, de lire entre les lignes écrites par ces patrons de presse qui chevauchent d’indomptables licornes sur tous les marchés boursiers.

Tous ces hauts décideurs se sont...

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Le crash de l’Airbus d’Air France avait fait 228 morts

Alors que les premiers juges d’instruction avaient d’abord ordonné un non-lieu en faveur d’Air France et d’Airbus, les deux géants de l’aéronautique sont finalement renvoyés en correctionnelle. Revoici donc le crash du 1er juin 2009 sous le feu de la justice... mais treize ans plus tard. Explications.

Un procès qui s'annonce difficile et douloureux - © Reflets

« Putain, on va taper, c’est pas vrai ! » : même avec les sons de la boite noire transcrivant la terreur glacée des pilotes, les alarmes, les reconstitutions sur écran et en dépit de nombreuses expertises, pourra-t-on un jour mesurer ce qui s’est réellement passé dans la nuit du 31 mai au 1er juin 2009 ?

Rappel des faits : Vers 2 heures du matin l’Airbus A 330 d’Air France qui relie Rio à Paris s’échoue dans la mer après 4 minutes d’une lente descente à plat. Aux dires des spécialistes, les passagers n’auraient pas même senti venir l’inéluctable. Les sondes Pitot, ces petits instruments fixés sur l’appareil et censés renvoyer un précieux paramètre de vol (la vitesse), viennent de geler en haute altitude. La réalité de la situation échappe aux pilotes qui assistent sans comprendre à la chute inexorable de l’avion vers l’Océan. Paniqués, ils n’identifient même pas l’alarme dite « Stall », celle qui annonce l’approche du décrochage. 228 personnes vont périr dans l’accident.

Le procès qui doit durer deux mois a démarré sous une très vive tension : il faut dire que les familles de victimes sont en quête de vérité depuis treize ans. Après un non-lieu jugé inacceptable en 2019, puis un renvoi en correctionnelle d’Air France, c’est aujourd’hui de l’implication conjointe de la compagnie et du constructeur Airbus qui va-t-être examinée par la justice.

Palais de Justice de Paris - © Reflets
Palais de Justice de Paris - Reflets

Une amende dérisoire

Le temps semble si long que certains proches des victimes...

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Le crash de l’Airbus d’Air France avait fait 228 morts

Alors que les premiers juges d’instruction avaient d’abord ordonné un non-lieu en faveur d’Air France et d’Airbus, les deux géants de l’aéronautique sont finalement renvoyés en correctionnelle. Revoici donc le crash du 1er juin 2009 sous le feu de la justice... mais treize ans plus tard. Explications.

Un procès qui s'annonce difficile et douloureux - © Reflets

« Putain, on va taper, c’est pas vrai ! » : même avec les sons de la boite noire transcrivant la terreur glacée des pilotes, les alarmes, les reconstitutions sur écran et en dépit de nombreuses expertises, pourra-t-on un jour mesurer ce qui s’est réellement passé dans la nuit du 31 mai au 1er juin 2009 ?

Rappel des faits : Vers 2 heures du matin l’Airbus A 330 d’Air France qui relie Rio à Paris s’échoue dans la mer après 4 minutes d’une lente descente à plat. Aux dires des spécialistes, les passagers n’auraient pas même senti venir l’inéluctable. Les sondes Pitot, ces petits instruments fixés sur l’appareil et censés renvoyer un précieux paramètre de vol (la vitesse), viennent de geler en haute altitude. La réalité de la situation échappe aux pilotes qui assistent sans comprendre à la chute inexorable de l’avion vers l’Océan. Paniqués, ils n’identifient même pas l’alarme dite « Stall », celle qui annonce l’approche du décrochage. 228 personnes vont périr dans l’accident.

Le procès qui doit durer deux mois a démarré sous une très vive tension : il faut dire que les familles de victimes sont en quête de vérité depuis treize ans. Après un non-lieu jugé inacceptable en 2019, puis un renvoi en correctionnelle d’Air France, c’est aujourd’hui de l’implication conjointe de la compagnie et du constructeur Airbus qui va-t-être examinée par la justice.

Palais de Justice de Paris - © Reflets
Palais de Justice de Paris - Reflets

Une amende dérisoire

Le temps semble si long que certains proches des victimes...

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La communication du groupe durant le mois de la cybersécurité est assez osée

Généralement, lorsque l'on a fait une grosse bêtise, on se fait discret. Pas chez Altice. Le mois de la cybersécurité est l'occasion pour le groupe de communiquer sur ses capacités à déjouer les cyber-attaques. Un comble après la publication par le groupe de ransomware Hive de centaines de milliers de documents internes...

Le groupe Hive aux portes d'Altice - Copie d'écran

Le mois d'octobre est le « mois de la cyber-sécurité ». Un peu comme la « Fête des mères » vient à point pour booster les ventes de paquets de pâtes pour faire des colliers, cet évènement permet aux vendeurs de « snake oil » de remplir leurs poches. C’est aussi l’occasion de placer tout le secteur de la Cyber sous les feux de l’actualité.

En août dernier, Altice a été victime d'un gang de ransomware. Le groupe Hive a extrait des centaines de milliers de documents des ordinateurs de plusieurs proches de Patrick Drahi. Les négociations avec le groupe Hive ayant échoué (ils demandaient un peu plus de 5 millions de dollars), tout a été publié sur Internet. Les petits secrets du groupe et des Family offices de Patrick Drahi se sont ainsi retrouvés mis à nu, et surtout exposés au vu et au su de tous. En septembre, Reflets se faisait l'écho de cette mésaventure et détaillait une partie des contenus publiés. Ce qui nous a valu en retour un procès devant le tribunal de commerce pour violation du secret des affaires. Voilà qui ne donne pas une image très positive en termes de cyber-sécurité pour Altice. Mais qu'importe. En octobre, le groupe multiplie les publications en mode « Yes ! On est les meilleurs ! » On dirait un post sur Linkedin qui se voudrait autoréalisateur.

Alors que nous apprenions que nous sommes poursuivis par Altice pour avoir informé sur le piratage dont le groupe a été victime, une photo prise dans le Campus d'Altice parvenait à la rédaction....

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La communication du groupe durant le mois de la cybersécurité est assez osée

Généralement, lorsque l'on a fait une grosse bêtise, on se fait discret. Pas chez Altice. Le mois de la cybersécurité est l'occasion pour le groupe de communiquer sur ses capacités à déjouer les cyber-attaques. Un comble après la publication par le groupe de ransomware Hive de centaines de milliers de documents internes...

Le groupe Hive aux portes d'Altice - Copie d'écran

Le mois d'octobre est le « mois de la cyber-sécurité ». Un peu comme la « Fête des mères » vient à point pour booster les ventes de paquets de pâtes pour faire des colliers, cet évènement permet aux vendeurs de « snake oil » de remplir leurs poches. C’est aussi l’occasion de placer tout le secteur de la Cyber sous les feux de l’actualité.

En août dernier, Altice a été victime d'un gang de ransomware. Le groupe Hive a extrait des centaines de milliers de documents des ordinateurs de plusieurs proches de Patrick Drahi. Les négociations avec le groupe Hive ayant échoué (ils demandaient un peu plus de 5 millions de dollars), tout a été publié sur Internet. Les petits secrets du groupe et des Family offices de Patrick Drahi se sont ainsi retrouvés mis à nu, et surtout exposés au vu et au su de tous. En septembre, Reflets se faisait l'écho de cette mésaventure et détaillait une partie des contenus publiés. Ce qui nous a valu en retour un procès devant le tribunal de commerce pour violation du secret des affaires. Voilà qui ne donne pas une image très positive en termes de cyber-sécurité pour Altice. Mais qu'importe. En octobre, le groupe multiplie les publications en mode « Yes ! On est les meilleurs ! » On dirait un post sur Linkedin qui se voudrait autoréalisateur.

Alors que nous apprenions que nous sommes poursuivis par Altice pour avoir informé sur le piratage dont le groupe a été victime, une photo prise dans le Campus d'Altice parvenait à la rédaction....

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Reflets change tout en restant fidèle à sa vision du journalisme

Après douze ans d’existence, Reflets a apporté des modifications à son capital, notamment par l'entrée de nouveaux journalistes et d'un fonds de soutien à la presse, maintient ses engagements et met en musique de nouveaux projets.

ServiceComDigne - CC BY-SA 3.0

Nos plus fidèles lecteurs le savent: Reflets est un organe de presse unique, fruit de l’alliance de journalistes professionnels et d’experts en sécurité informatique. Cette double compétence, qui fait son ton et son originalité, se renforce avec l’intégration de celles et ceux qui font vivre le journal au quotidien.

Initialement détenu par Antoine Champagne et Olivier Laurelli, Reflets est désormais piloté par douze journalistes, experts en informatique ou en vidéo, qui sont devenus actionnaires. Le Fonds Héliée (Fonds de dotation pour la liberté d’informer) entre également au capital. Nous souhaitons rester un journal indépendant, appartenant aux personnes qui le fabriquent, et fédérer au sein de la rédaction des savoir-faire uniques.

L’actionnariat est désormais réparti de la manière suivante:

Notre but reste inchangé: offrir une information de qualité à nos lecteurs afin qu’ils puissent faire des choix éclairés, privilégier l’investigation, des informations que vous ne lirez pas ailleurs.

Notre seule source de revenus reste les abonnements à notre journal, ainsi que les dons des personnes qui souhaitent nous soutenir au-delà de l’abonnement. Nous n’utilisons pas de régies publicitaires, nous n’avons jamais écrit, ni n’écrirons jamais aucun contenu sponsorisé (même pour un million de dollars et un Monster Truck). Notre site ne contient aucun tracker et nous ne ne monétisons pas le peu...

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Reflets change tout en restant fidèle à sa vision du journalisme

Après douze ans d’existence, Reflets a apporté des modifications à son capital, notamment par l'entrée de nouveaux journalistes et d'un fonds de soutien à la presse, maintient ses engagements et met en musique de nouveaux projets.

ServiceComDigne - CC BY-SA 3.0

Nos plus fidèles lecteurs le savent: Reflets est un organe de presse unique, fruit de l’alliance de journalistes professionnels et d’experts en sécurité informatique. Cette double compétence, qui fait son ton et son originalité, se renforce avec l’intégration de celles et ceux qui font vivre le journal au quotidien.

Initialement détenu par Antoine Champagne et Olivier Laurelli, Reflets est désormais piloté par douze journalistes, experts en informatique ou en vidéo, qui sont devenus actionnaires. Le Fonds Héliée (Fonds de dotation pour la liberté d’informer) entre également au capital. Nous souhaitons rester un journal indépendant, appartenant aux personnes qui le fabriquent, et fédérer au sein de la rédaction des savoir-faire uniques.

L’actionnariat est désormais réparti de la manière suivante:

Notre but reste inchangé: offrir une information de qualité à nos lecteurs afin qu’ils puissent faire des choix éclairés, privilégier l’investigation, des informations que vous ne lirez pas ailleurs.

Notre seule source de revenus reste les abonnements à notre journal, ainsi que les dons des personnes qui souhaitent nous soutenir au-delà de l’abonnement. Nous n’utilisons pas de régies publicitaires, nous n’avons jamais écrit, ni n’écrirons jamais aucun contenu sponsorisé (même pour un million de dollars et un Monster Truck). Notre site ne contient aucun tracker et nous ne ne monétisons pas le peu...

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Retour sur la 44ème édition du festival du film de Douarnenez qui s’est déroulée du 20 au 27 août.

À ceux qui n'écoutent la Bretagne qu'au seul son du biniou et aux autres qui ne considèrent la Suisse qu'au droit de ses banquiers, un détour par Douarnenez aurait été vivement conseillé. Arpenter les rues pendant son festival et visionner un film ou deux aurait pu les faire changer d'idée.

L'affiche de "Helvètes Underground", 44 ième édition du festival

Douarnenez, petit port du Finistère, niché au fond de la baie entre la presqu’ile de Crozon et la pointe du Raz. Au détour d’une rue, une boutique, « Au cul du voilier », propose des écoproduits transportés à la voile. S’affichant comme un « Concept store » rappelant les anciens comptoirs de marchandises, l’entreprise TOWT y affiche ses routes commerciales. La route transatlantique convoie des marchandises provenant des Antilles, la route de cabotage européen relie les Açores à la Scandinavie, et enfin la route anglaise, la plus empruntée, convoie bières anglaises contre vins français. Un projet, soutenu par la région, qui fait écho aux heures de gloire de Port-Rhu.

Port-Rhu ou « Port rouge » se tient le long de la rivière de Poulavid dans l’anse de l’Enfer. Les avis et les croyances divergent sur l’origine de cette appellation. Pour certains, ses eaux rouges font écho à la présence d'abattoirs qui se situaient en amont. Pour d'autres, elles font hommage aux massacres perpétrés lors d’une révolte passée. Au 19ᵉ siècle, le « Port-Rhu » se développe grâce au commerce de la sardine pressée. D'ici prennent le large les sloops, goélettes, dundee ou autre galéasse, toutes cales chargées de milliers de barils. En retour on y débarque sur les quais le fameux Rogue importé de Norvège. Ce précieux appât composé d’œufs de morues ou de harengs est sujet à d'intenses spéculations, au grand dam des patrons pêcheurs. Sur place on construit et entretient une flottille de...

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Retour sur la 44ème édition du festival du film de Douarnenez qui s’est déroulée du 20 au 27 août.

À ceux qui n'écoutent la Bretagne qu'au seul son du biniou et aux autres qui ne considèrent la Suisse qu'au droit de ses banquiers, un détour par Douarnenez aurait été vivement conseillé. Arpenter les rues pendant son festival et visionner un film ou deux aurait pu les faire changer d'idée.

L'affiche de "Helvètes Underground", 44 ième édition du festival

Douarnenez, petit port du Finistère, niché au fond de la baie entre la presqu’ile de Crozon et la pointe du Raz. Au détour d’une rue, une boutique, « Au cul du voilier », propose des écoproduits transportés à la voile. S’affichant comme un « Concept store » rappelant les anciens comptoirs de marchandises, l’entreprise TOWT y affiche ses routes commerciales. La route transatlantique convoie des marchandises provenant des Antilles, la route de cabotage européen relie les Açores à la Scandinavie, et enfin la route anglaise, la plus empruntée, convoie bières anglaises contre vins français. Un projet, soutenu par la région, qui fait écho aux heures de gloire de Port-Rhu.

Port-Rhu ou « Port rouge » se tient le long de la rivière de Poulavid dans l’anse de l’Enfer. Les avis et les croyances divergent sur l’origine de cette appellation. Pour certains, ses eaux rouges font écho à la présence d'abattoirs qui se situaient en amont. Pour d'autres, elles font hommage aux massacres perpétrés lors d’une révolte passée. Au 19ᵉ siècle, le « Port-Rhu » se développe grâce au commerce de la sardine pressée. D'ici prennent le large les sloops, goélettes, dundee ou autre galéasse, toutes cales chargées de milliers de barils. En retour on y débarque sur les quais le fameux Rogue importé de Norvège. Ce précieux appât composé d’œufs de morues ou de harengs est sujet à d'intenses spéculations, au grand dam des patrons pêcheurs. Sur place on construit et entretient une flottille de...

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Des policiers, mais aussi des magistrats, contestent une reforme de la police judiciaire.

En perdant son indépendance et en passant sous l'autorité du directeur départemental de la sécurité publique, la police judiciaire pourrait voir son action limitée et entravée.Beaucoup craignent aussi l'immixtion du préfet dans les enquêtes visant des personnalités locales. Plusieurs directeurs de PJ ont démissionné, celui de Marseille a été sanctionné. Une nouvelle journée d'action est prévue aujourd'hui dans toute la France.

Table ronde du Beauvau de la sécurité

Le torchon brûle entre le gouvernement et la police judiciaire. La réforme, qui assujettie la PJ à un patron unique et in fine au préfet, a du mal à passer. Les enquêteurs craignent de boucher les trous dans les commissariats au détriment des enquêtes complexes et de voir aussi le représentant de l'Etat s'ingérer dans les dossiers sensibles. Après une première manifestation d'une ampleur inédite le 7 octobre, une nouvelle mobilisation est prévue ce lundi 17 octobre devant les tribunaux dans toute la France. Les policiers recevront le renfort des magistrats qui s'associent a cette grogne.

La mobilisation couvait depuis deux ans, quand la réforme avait été envisagée. Plusieurs directeurs de police judiciaire ont fait le choix de partir dans d'autres services du fait de leur désaccord. « Le premier a avoir pris la tangente est celui de Montpellier parti 2020 au Niger comme attaché de sécurité, raconte un patron de PJ sous couvert d'anonymat à Reflets. Les DZPJ de Lille et de Rennes sont partis respectivement dans les ambassades d'Irak et du Togo. »

Eric Arella, l'emblématique patron de la PJ de Marseille, a été sanctionné par une mutation à l'IGPN, la police des polices, après avoir diffusé une vidéo sur les réseaux sociaux. Lors de sa visite le 7 octobre, le directeur général de la police avait été accueilli par une haie de déshonneur... Il va être remplacé par l'attaché de police qui arrive d'Alger

« Darmanin veut nous faire...

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Des policiers, mais aussi des magistrats, contestent une reforme de la police judiciaire.

En perdant son indépendance et en passant sous l'autorité du directeur départemental de la sécurité publique, la police judiciaire pourrait voir son action limitée et entravée.Beaucoup craignent aussi l'immixtion du préfet dans les enquêtes visant des personnalités locales. Plusieurs directeurs de PJ ont démissionné, celui de Marseille a été sanctionné. Une nouvelle journée d'action est prévue aujourd'hui dans toute la France.

Table ronde du Beauvau de la sécurité

Le torchon brûle entre le gouvernement et la police judiciaire. La réforme, qui assujettie la PJ à un patron unique et in fine au préfet, a du mal à passer. Les enquêteurs craignent de boucher les trous dans les commissariats au détriment des enquêtes complexes et de voir aussi le représentant de l'Etat s'ingérer dans les dossiers sensibles. Après une première manifestation d'une ampleur inédite le 7 octobre, une nouvelle mobilisation est prévue ce lundi 17 octobre devant les tribunaux dans toute la France. Les policiers recevront le renfort des magistrats qui s'associent a cette grogne.

La mobilisation couvait depuis deux ans, quand la réforme avait été envisagée. Plusieurs directeurs de police judiciaire ont fait le choix de partir dans d'autres services du fait de leur désaccord. « Le premier a avoir pris la tangente est celui de Montpellier parti 2020 au Niger comme attaché de sécurité, raconte un patron de PJ sous couvert d'anonymat à Reflets. Les DZPJ de Lille et de Rennes sont partis respectivement dans les ambassades d'Irak et du Togo. »

Eric Arella, l'emblématique patron de la PJ de Marseille, a été sanctionné par une mutation à l'IGPN, la police des polices, après avoir diffusé une vidéo sur les réseaux sociaux. Lors de sa visite le 7 octobre, le directeur général de la police avait été accueilli par une haie de déshonneur... Il va être remplacé par l'attaché de police qui arrive d'Alger

« Darmanin veut nous faire...

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Retour sur un festival du spectacle vivant qui s’est tenu à Grenoble entre le 13 et le 17 septembre.

Le spectacle vivant plonge dans les racines de l’histoire humaine. Depuis des temps immémoriaux, l'homme cherche à transmettre son savoir, son histoire et ses expériences pour éveiller l’imagination de ses semblables. Aujourd'hui, tout cela conserve un sens profond…

Dans les grottes primitives ont dû d'abord naître le conte et le mime. Durant l’antiquité, les théâtres grecs ou romains transmettaient déjà les fondamentaux du vivre ensemble, qu’ils soient historiques ou sociétaux, alors que bardes et ménestrels parcouraient les établissements humains pour transmettre nouvelles et sagesse populaire. Avec la solidification des hiérarchies sociétales, les arts de la rue se sont voulus espace de liberté. L’image de la troupe de théâtre itinérante, vivant hors de la société, prompte à faire rire la populace et à critiquer les puissants, vient aisément à l'esprit.

Aujourd'hui encore, les arts de la rue et le spectacle vivant restent pertinents. En témoignent les chiffres d'affluence aux grands festivals du genre. Ainsi, le « Festival de théâtre de rue d'Aurillac » aura vu passer cette année 120.000 spectateurs sur la semaine pour un total de 2.625 représentations. Le deuxième grand évènement du genre, « Chalon dans la rue », malgré une fréquentation en baisse depuis plusieurs années, avait vu passer le nombre de ses visiteurs de 65.000 à 70.000 personnes durant la précédente édition. Mais le spectacle vivant et les arts de la rue ne sont pas définis par des scores de fréquentation. Une myriade de plus petits festivals font vivre la discipline tout au long de l'année. Et ces arts sont avant tout définis par les messages qu'ils véhiculent.

Pour mieux comprendre tout cela, Reflets était présent au festival « Merci,...

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Retour sur un festival du spectacle vivant qui s’est tenu à Grenoble entre le 13 et le 17 septembre.

Le spectacle vivant plonge dans les racines de l’histoire humaine. Depuis des temps immémoriaux, l'homme cherche à transmettre son savoir, son histoire et ses expériences pour éveiller l’imagination de ses semblables. Aujourd'hui, tout cela conserve un sens profond…

Dans les grottes primitives ont dû d'abord naître le conte et le mime. Durant l’antiquité, les théâtres grecs ou romains transmettaient déjà les fondamentaux du vivre ensemble, qu’ils soient historiques ou sociétaux, alors que bardes et ménestrels parcouraient les établissements humains pour transmettre nouvelles et sagesse populaire. Avec la solidification des hiérarchies sociétales, les arts de la rue se sont voulus espace de liberté. L’image de la troupe de théâtre itinérante, vivant hors de la société, prompte à faire rire la populace et à critiquer les puissants, vient aisément à l'esprit.

Aujourd'hui encore, les arts de la rue et le spectacle vivant restent pertinents. En témoignent les chiffres d'affluence aux grands festivals du genre. Ainsi, le « Festival de théâtre de rue d'Aurillac » aura vu passer cette année 120.000 spectateurs sur la semaine pour un total de 2.625 représentations. Le deuxième grand évènement du genre, « Chalon dans la rue », malgré une fréquentation en baisse depuis plusieurs années, avait vu passer le nombre de ses visiteurs de 65.000 à 70.000 personnes durant la précédente édition. Mais le spectacle vivant et les arts de la rue ne sont pas définis par des scores de fréquentation. Une myriade de plus petits festivals font vivre la discipline tout au long de l'année. Et ces arts sont avant tout définis par les messages qu'ils véhiculent.

Pour mieux comprendre tout cela, Reflets était présent au festival « Merci,...

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Personne ne semble voir de problème à ce que Avisa Partners continue de coorganiser le Forum International de la Cybersécurité.

Interrogés, les exposants et autres « partenaires » du FIC n’ont même pas daigné répondre à nos sollicitations. Seule la CNIL et le Crédit du Nord ont pris la peine de rédiger un petit mail avec une réponse claire : circulez…

Avisa Partners, l'influence pas très éthique

La fin de l’année calendaire a été un peu agitée pour la société Avisa Partners. Cette boite, spécialisée dans l’influence et « l’intelligence » a été épinglée par Fakir, Mediapart, Marianne, Reflets et quelques autres pour ses pratiques éthiquement très discutables. Avisa a été prise la main dans le sac pour une pratique très répandue : la fabrication de faux articles publiés sur de vrais faux sites de presse ou dans les zones de publication libre des journaux officiels, comme les blogs de Mediapart. Outre cette pratique contestable, la société a été surprise par Wikipédia… Elle modifiait subrepticement l’encyclopédie pour le compte de ses clients. Wikipédia a donc décidé de bannir définitivement Avisa et tous ses faux-nez. Une décision rare et cette fois largement médiatisée par Wikipédia qui n’a pas du tout apprécié la blague. En outre, Reflets avait pu établir que les fondateurs d’Avisa évoluaient dans une galaxie de sites et de représentants de l’extrême-droite catholique tradi. Arnaud Dassier, l’un des premiers actionnaires, s’était d’ailleurs engagé aux côtés d’Éric Zemmour pendant la campagne présidentielle. Les pratiques mises au jour par le JDN, puis Fakir et Mediapart, ne sont pas illégales, elles pourraient être en revanche considérées éthiquement et moralement très discutables. Maintenant que tout cela est public, qu’en pensent les exposants du Forum international de la cybersécurité (FIC) ? Se sentent-ils à l’aise dans leur position d’exposants, de «...

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Personne ne semble voir de problème à ce que Avisa Partners continue de coorganiser le Forum International de la Cybersécurité.

Interrogés, les exposants et autres « partenaires » du FIC n’ont même pas daigné répondre à nos sollicitations. Seule la CNIL et le Crédit du Nord ont pris la peine de rédiger un petit mail avec une réponse claire : circulez…

Avisa Partners, l'influence pas très éthique

La fin de l’année calendaire a été un peu agitée pour la société Avisa Partners. Cette boite, spécialisée dans l’influence et « l’intelligence » a été épinglée par Fakir, Mediapart, Marianne, Reflets et quelques autres pour ses pratiques éthiquement très discutables. Avisa a été prise la main dans le sac pour une pratique très répandue : la fabrication de faux articles publiés sur de vrais faux sites de presse ou dans les zones de publication libre des journaux officiels, comme les blogs de Mediapart. Outre cette pratique contestable, la société a été surprise par Wikipédia… Elle modifiait subrepticement l’encyclopédie pour le compte de ses clients. Wikipédia a donc décidé de bannir définitivement Avisa et tous ses faux-nez. Une décision rare et cette fois largement médiatisée par Wikipédia qui n’a pas du tout apprécié la blague. En outre, Reflets avait pu établir que les fondateurs d’Avisa évoluaient dans une galaxie de sites et de représentants de l’extrême-droite catholique tradi. Arnaud Dassier, l’un des premiers actionnaires, s’était d’ailleurs engagé aux côtés d’Éric Zemmour pendant la campagne présidentielle. Les pratiques mises au jour par le JDN, puis Fakir et Mediapart, ne sont pas illégales, elles pourraient être en revanche considérées éthiquement et moralement très discutables. Maintenant que tout cela est public, qu’en pensent les exposants du Forum international de la cybersécurité (FIC) ? Se sentent-ils à l’aise dans leur position d’exposants, de «...

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Patrick Drahi ne nous fera pas taire

Le 6 octobre 2022, la rédaction de Reflets a été condamnée à se taire au motif que nous pourrions à l'avenir menacer le secret des affaires. La liberté de l'information est sérieusement remise en cause par la justice. Face à ce jugement incroyable, notre journal est entré en résistance en continuant de publier notre enquête d'intérêt général.

L'information ne doit pas être soumise aux puissances de l'argent

Reflets ne transige pas avec la liberté d'expression. Informer ne peut pas être un délit. C'est pourquoi, après un court débat interne et un vote à l'unanimité, notre journal a fait le choix de continuer de publier son enquête, qui est d'intérêt général.

La décision du tribunal de commerce de Nanterre est du jamais vu : au nom du secret des affaires, il est décidé d’une censure préalable de toutes informations susceptibles d’être publiées sur cette entreprise au nom d'une putative violation du secret des affaires. En somme, nous sommes condamnés avant même d'avoir commis le moindre délit.

Le tribunal exigeait dans son ordonnance que Reflets ne publie plus d'informations, sans même préciser lesquelles.

Nous avons fait appel.

Des juges professionnels (ce que ne sont pas ceux du tribunal de commerce) vont donc se pencher sur ce dossier dans des délais que nous espérons assez raisonnables.

Entre temps, les médias et les journalistes ont vivement réagi face à cette menace qui concerne toute la profession. A ce jour plus de 100 journaux, syndicats, journalistes, ont signé une tribune initiée par le Fonds pour une Presse Libre : « Drahi ne nous fera pas taire ».

Les procès-bâillons visant à épuiser financièrement la presse, initiés par des milliardaires ou des entreprises aux moyens financiers colossaux posent réellement question. Quelle démocratie peut exister sans une presse libre, comment le citoyen peut-il faire des choix sans avoir accès à une...

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Patrick Drahi ne nous fera pas taire

Le 6 octobre 2022, la rédaction de Reflets a été condamnée à se taire au motif que nous pourrions à l'avenir menacer le secret des affaires. La liberté de l'information est sérieusement remise en cause par la justice. Face à ce jugement incroyable, notre journal est entré en résistance en continuant de publier notre enquête d'intérêt général.

L'information ne doit pas être soumise aux puissances de l'argent

Reflets ne transige pas avec la liberté d'expression. Informer ne peut pas être un délit. C'est pourquoi, après un court débat interne et un vote à l'unanimité, notre journal a fait le choix de continuer de publier son enquête, qui est d'intérêt général.

La décision du tribunal de commerce de Nanterre est du jamais vu : au nom du secret des affaires, il est décidé d’une censure préalable de toutes informations susceptibles d’être publiées sur cette entreprise au nom d'une putative violation du secret des affaires. En somme, nous sommes condamnés avant même d'avoir commis le moindre délit.

Le tribunal exigeait dans son ordonnance que Reflets ne publie plus d'informations, sans même préciser lesquelles.

Nous avons fait appel.

Des juges professionnels (ce que ne sont pas ceux du tribunal de commerce) vont donc se pencher sur ce dossier dans des délais que nous espérons assez raisonnables.

Entre temps, les médias et les journalistes ont vivement réagi face à cette menace qui concerne toute la profession. A ce jour plus de 100 journaux, syndicats, journalistes, ont signé une tribune initiée par le Fonds pour une Presse Libre : « Drahi ne nous fera pas taire ».

Les procès-bâillons visant à épuiser financièrement la presse, initiés par des milliardaires ou des entreprises aux moyens financiers colossaux posent réellement question. Quelle démocratie peut exister sans une presse libre, comment le citoyen peut-il faire des choix sans avoir accès à une...

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Analyse du succès du parti d'extrême droite Fratelli d'Italia arrivé en tête aux élections législatives italiennes

Ce parti populiste, anti-establishment et méfiant envers l’Europe et qui assume une continuité avec l'héritage de Mussolini est devenu la première formation politique avec 26% des voix. Marc Lazar, spécialiste de l’Italie et professeur émérite d'histoire et de sociologie politique à Sciences Po et Président de la School of government de l'université LUISS à Rome, décrypte sa fulgurante ascension.

Page Facebook de Giorgia Meloni - Copie d'écran

Décrivez nous Fratelli d'Italia. Comment le qualifiez-vous sur l'échiquier politique ?

Marc Lazar : C’est difficile de trouver un qualificatif unique d’autant que ce parti ne cesse d’évoluer. Il n’est pas fasciste comme l’était celui de Mussolini qui comportait des éléments armés, quand bien même le symbole de la flamme qu’arbore Fratelli d'Italia marque une continuité. C’est un parti populiste, anti-establishment et méfiant envers l’Europe. Giorgia Meloni défend par ailleurs des positions souverainistes nationalistes, identitaires et conservatrices sur les questions sociétales. Elle considère ainsi que le droit national doit primer sur le droit européen, qu’être italien c’est avant tout être chrétien. Qu’il faut promouvoir la famille traditionnelle et la natalité, le droit du sang, combattre l’avortement et le lobby LGBT qui menacerait ces valeurs. Ce qui ne l’empêche pas de changer d’avis sur des points essentiels : par exemple, elle a cessé de prôner la sortie de l’Union européenne et de l’euro quand elle a réalisé que l’opinion italienne, quoique critique, y était attachée.

Comment Fratelli d'Italia est-t-il parvenu à marginaliser la Ligue de Salvini ? Et qu’est-ce qui les différencie ?

La ligue de Salvini s’est effondrée du fait des positions incohérentes de son leader lors de la crise sanitaire et pour avoir participé au gouvernement de Mario Draghi, ce qui la fait apparaître comme un parti de l‘establishment. Conséquence, aux élections législatives,...

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Analyse du succès du parti d'extrême droite Fratelli d'Italia arrivé en tête aux élections législatives italiennes

Ce parti populiste, anti-establishment et méfiant envers l’Europe et qui assume une continuité avec l'héritage de Mussolini est devenu la première formation politique avec 26% des voix. Marc Lazar, spécialiste de l’Italie et professeur émérite d'histoire et de sociologie politique à Sciences Po et Président de la School of government de l'université LUISS à Rome, décrypte sa fulgurante ascension.

Page Facebook de Giorgia Meloni - Copie d'écran

Décrivez nous Fratelli d'Italia. Comment le qualifiez-vous sur l'échiquier politique ?

Marc Lazar : C’est difficile de trouver un qualificatif unique d’autant que ce parti ne cesse d’évoluer. Il n’est pas fasciste comme l’était celui de Mussolini qui comportait des éléments armés, quand bien même le symbole de la flamme qu’arbore Fratelli d'Italia marque une continuité. C’est un parti populiste, anti-establishment et méfiant envers l’Europe. Giorgia Meloni défend par ailleurs des positions souverainistes nationalistes, identitaires et conservatrices sur les questions sociétales. Elle considère ainsi que le droit national doit primer sur le droit européen, qu’être italien c’est avant tout être chrétien. Qu’il faut promouvoir la famille traditionnelle et la natalité, le droit du sang, combattre l’avortement et le lobby LGBT qui menacerait ces valeurs. Ce qui ne l’empêche pas de changer d’avis sur des points essentiels : par exemple, elle a cessé de prôner la sortie de l’Union européenne et de l’euro quand elle a réalisé que l’opinion italienne, quoique critique, y était attachée.

Comment Fratelli d'Italia est-t-il parvenu à marginaliser la Ligue de Salvini ? Et qu’est-ce qui les différencie ?

La ligue de Salvini s’est effondrée du fait des positions incohérentes de son leader lors de la crise sanitaire et pour avoir participé au gouvernement de Mario Draghi, ce qui la fait apparaître comme un parti de l‘establishment. Conséquence, aux élections législatives,...

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Il a affirmé ne jamais avoir eu de société au Panama mais il joue sur les mots

Patrick Drahi est le propriétaire d’Altice. La société n’est pas cotée en bourse. Si des contrats de fiducie ont été conclus par des sociétés de son groupe dans ce pays, peut-on dire alors qu’il s’est arrangé avec les faits ?

Patrick Drahi devant la commission d'enquête des sénateurs sur la concentration des médias - Copie d'écran

Le 2 février 2022, Patrick Drahi, président d’Altice, était auditionné par la commission d’enquête sur la concentration des médias du Sénat. Le sénateur de Paris, David Assouline s'appuie sur un schéma fonctionnel du groupe pour évoquer les participations d’Altice dans toute une série de pays. Une entreprise basée au Panama apparaît dans cet organigramme.

Patrick Drahi prend la parole : « Je n’ai jamais eu de société au Panama. Je sais que je suis en déclaration sous serment. J’ai intenté une démarche que j’ai arrêtée parce que ça ne sert à rien de perdre son temps auprès de France Televisions parce que j’étais l’ennemi public numéro un sur les Panama Papers. Je n’ai jamais eu de société au Panama. On a beau expliquer cela aux journalistes, une fois que le mal est fait, c’est trop tard, c’est publié, tout le monde croit ce qui est publié même si c’est faux... ».

Lorsqu’éclate l’affaire des Panama Papers, plusieurs journaux pointent la société Jenville S.A., située au Panama et qui serait liée à Patrick Drahi. Mais en 2016, Le Monde avait publié un article pour remettre les choses à plat. Jenville S.A. qui figurait dans les Panama Papers était à la tête des activités médias du groupe Altice. Le Monde temporise dans son article : « aucun document n’associe directement Jenville S.A. à Patrick Drahi ». De son côté, en 2015, Le Canard Enchaîné notait toutefois :

« Que l’on se rassure : joints par Le Canard, ses financiers ne contestent pas le schéma élaboré par Benoît...

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Il a affirmé ne jamais avoir eu de société au Panama mais il joue sur les mots

Patrick Drahi est le propriétaire d’Altice. La société n’est pas cotée en bourse. Si des contrats de fiducie ont été conclus par des sociétés de son groupe dans ce pays, peut-on dire alors qu’il s’est arrangé avec les faits ?

Patrick Drahi devant la commission d'enquête des sénateurs sur la concentration des médias - Copie d'écran

Le 2 février 2022, Patrick Drahi, président d’Altice, était auditionné par la commission d’enquête sur la concentration des médias du Sénat. Le sénateur de Paris, David Assouline s'appuie sur un schéma fonctionnel du groupe pour évoquer les participations d’Altice dans toute une série de pays. Une entreprise basée au Panama apparaît dans cet organigramme.

Patrick Drahi prend la parole : « Je n’ai jamais eu de société au Panama. Je sais que je suis en déclaration sous serment. J’ai intenté une démarche que j’ai arrêtée parce que ça ne sert à rien de perdre son temps auprès de France Televisions parce que j’étais l’ennemi public numéro un sur les Panama Papers. Je n’ai jamais eu de société au Panama. On a beau expliquer cela aux journalistes, une fois que le mal est fait, c’est trop tard, c’est publié, tout le monde croit ce qui est publié même si c’est faux... ».

Lorsqu’éclate l’affaire des Panama Papers, plusieurs journaux pointent la société Jenville S.A., située au Panama et qui serait liée à Patrick Drahi. Mais en 2016, Le Monde avait publié un article pour remettre les choses à plat. Jenville S.A. qui figurait dans les Panama Papers était à la tête des activités médias du groupe Altice. Le Monde temporise dans son article : « aucun document n’associe directement Jenville S.A. à Patrick Drahi ». De son côté, en 2015, Le Canard Enchaîné notait toutefois :

« Que l’on se rassure : joints par Le Canard, ses financiers ne contestent pas le schéma élaboré par Benoît...

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Le Fonds pour une Presse Libre initie un appel des médias et organisations de presse en soutien à Reflets

Plus de 100 médias indépendants et organisations de journalistes s’indignent de la décision de justice obtenue par le milliardaire et son groupe Altice contre nous. Au nom du secret des affaires, il est décidé par le tribunal de commerce de Nanterre d’une censure préalable de toute information susceptible d’être publiée sur cette entreprise. Du jamais vu.

Un appel du FPL

Alors que nous faisons face à une attaque du groupe Altice qui a abouti à une décision du tribunal de commerce nous interdisant de publier de nouveaux articles, le Fonds pour une Presse Libre (FPL) a initié un appel des médias. Déjà 7plus de 100 journaux indépendants ont signé ce texte ainsi que plusieurs syndicats de journalistes (SNJ, SNJ-CGT) et organisations de presse, dont la Fédération européenne des journalistes (EFJ). Reflets et le FPL invitent les journalistes, à titre personnel, les sociétés de journalistes et les médias qui ne seraient pas encore signataires à nous rejoindre en envoyant un mail à cette adresse. Nous faisons appel de l'ordonnance rendue par le tribunal de commerce pour nous-mêmes, mais plus largement, toute la profession. Car c'est tout le travail d'investigation journalistique à venir qui est frappé de plein fouet par cette décision. Il nous semble essentiel que toute la presse s'associe à l'idée que ni les grands groupes, ni quelques milliardaires pourront faire taire les journalistes via la loi sur le secret des affaires.

Nous publions ci-dessous cette tribune.


Pilier de la République, la loi de 1881 sur la liberté de la presse proclame en son article 1 : « L’imprimerie et la librairie sont libres ». C’est ce principe fondamental que le tribunal de commerce de Nanterre vient de violer, saisi en référé par le groupe Altice, basé au Luxembourg et propriété du milliardaire Patrick Drahi.

Dans une décision rendue le 6 octobre...

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Le Fonds pour une Presse Libre initie un appel des médias et organisations de presse en soutien à Reflets

Plus de 100 médias indépendants et organisations de journalistes s’indignent de la décision de justice obtenue par le milliardaire et son groupe Altice contre nous. Au nom du secret des affaires, il est décidé par le tribunal de commerce de Nanterre d’une censure préalable de toute information susceptible d’être publiée sur cette entreprise. Du jamais vu.

Un appel du FPL

Alors que nous faisons face à une attaque du groupe Altice qui a abouti à une décision du tribunal de commerce nous interdisant de publier de nouveaux articles, le Fonds pour une Presse Libre (FPL) a initié un appel des médias. Déjà 7plus de 100 journaux indépendants ont signé ce texte ainsi que plusieurs syndicats de journalistes (SNJ, SNJ-CGT) et organisations de presse, dont la Fédération européenne des journalistes (EFJ). Reflets et le FPL invitent les journalistes, à titre personnel, les sociétés de journalistes et les médias qui ne seraient pas encore signataires à nous rejoindre en envoyant un mail à cette adresse. Nous faisons appel de l'ordonnance rendue par le tribunal de commerce pour nous-mêmes, mais plus largement, toute la profession. Car c'est tout le travail d'investigation journalistique à venir qui est frappé de plein fouet par cette décision. Il nous semble essentiel que toute la presse s'associe à l'idée que ni les grands groupes, ni quelques milliardaires pourront faire taire les journalistes via la loi sur le secret des affaires.

Nous publions ci-dessous cette tribune.


Pilier de la République, la loi de 1881 sur la liberté de la presse proclame en son article 1 : « L’imprimerie et la librairie sont libres ». C’est ce principe fondamental que le tribunal de commerce de Nanterre vient de violer, saisi en référé par le groupe Altice, basé au Luxembourg et propriété du milliardaire Patrick Drahi.

Dans une décision rendue le 6 octobre...

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Une fois par mois, dans toutes les communes de France, se tiennent de grands conseils…

Tout en haut l’État gère la pénurie : chauffez-vous d’amour et portez des cols roulés ! Mais en région, la crise, l’économie ou la transition énergique, qui s’en occupe ? Nous avons suivi les débats en Charente-Maritime pour savoir si les élus locaux gardent bien les pieds sur le terrain.

Des opposants aux projets d’éoliennes s’invitent au conseil - Reflets

Ces discussions d’élus offrent l’occasion de se forger une opinion sur la pertinence des politiques qui sont menées localement. Les séances sont ouvertes au public et les débats peuvent être retransmis en direct ou en différé sur le site Internet des mairies. Plateau repas sur les genoux, le sympathique et simple citoyen peut ainsi assister à des échanges ayant valeur de bons conseils. Et certains soirs, lorsque que le rideau tombe, ces causeries au coin du feu des élus surclassent n’importe quelle fiction. Mieux vaut alors s’installer confortablement car les pourparlers d’édiles s’éternisent parfois jusqu’à pas d’heure. Attention, on n'est pas loin de Gustave Labarbe, le Maire de Champignac, et de ses discours alambiqués.

Ces conseils débutent en soirée et se clôturent plus tard encore, souvent même à l’heure où une bonne partie de l’assemblée s’est à demi-assoupie, ou bien a subrepticement quitté la salle. Comme au grand soir du palais Bourbon, fatigue aidant, nombre d’élus se sentent moins concernés par les dernières et ultimes votations qui engagent sinon l’avenir du monde, au minimum celui de la ville. Voici résumé en deux grands Conseils et trois délibérations ce qui a dernièrement préoccupé la communauté d’agglomération de la Rochelle.

Délibération n1 : Brasser le vent

Ce conseil de la Communauté d’agglomération (CDA) du 29 septembre (28 communes et 82 conseillers) démarre sous la colère des opposants anti-éoliennes. Slogan et trompettes hurlantes ils se sont...

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Une fois par mois, dans toutes les communes de France, se tiennent de grands conseils…

Tout en haut l’État gère la pénurie : chauffez-vous d’amour et portez des cols roulés ! Mais en région, la crise, l’économie ou la transition énergique, qui s’en occupe ? Nous avons suivi les débats en Charente-Maritime pour savoir si les élus locaux gardent bien les pieds sur le terrain.

Des opposants aux projets d’éoliennes s’invitent au conseil - Reflets

Ces discussions d’élus offrent l’occasion de se forger une opinion sur la pertinence des politiques qui sont menées localement. Les séances sont ouvertes au public et les débats peuvent être retransmis en direct ou en différé sur le site Internet des mairies. Plateau repas sur les genoux, le sympathique et simple citoyen peut ainsi assister à des échanges ayant valeur de bons conseils. Et certains soirs, lorsque que le rideau tombe, ces causeries au coin du feu des élus surclassent n’importe quelle fiction. Mieux vaut alors s’installer confortablement car les pourparlers d’édiles s’éternisent parfois jusqu’à pas d’heure. Attention, on n'est pas loin de Gustave Labarbe, le Maire de Champignac, et de ses discours alambiqués.

Ces conseils débutent en soirée et se clôturent plus tard encore, souvent même à l’heure où une bonne partie de l’assemblée s’est à demi-assoupie, ou bien a subrepticement quitté la salle. Comme au grand soir du palais Bourbon, fatigue aidant, nombre d’élus se sentent moins concernés par les dernières et ultimes votations qui engagent sinon l’avenir du monde, au minimum celui de la ville. Voici résumé en deux grands Conseils et trois délibérations ce qui a dernièrement préoccupé la communauté d’agglomération de la Rochelle.

Délibération n1 : Brasser le vent

Ce conseil de la Communauté d’agglomération (CDA) du 29 septembre (28 communes et 82 conseillers) démarre sous la colère des opposants anti-éoliennes. Slogan et trompettes hurlantes ils se sont...

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L’effet procès-bâillon a fonctionné mais pas de censure a postériori

Le juge déboute Altice sur une partie de ses demandes, mais nous interdit de publier de nouvelles informations et nous condamne à verser 4.500 euros au groupe de Patrick Drahi

Ce que toute la presse craignait lors de la transposition en droit français de la directive européenne sur le secret des affaires s’est concrétisé ce jeudi 6 octobre 2022.C’est Reflets.info qui ouvre le bal avec une décision du Juge des référés du Tribunal de commerce de Nanterre. Altice et son président Patrick Drahi étaient passablement énervés par nos articles qui détaillent les montages financiers, les dépenses colossales, l’optimisation fiscale à outrance, révélés dans des documents publiés sur Internet par le groupe de ransomware Hive. Aux motifs de la violation du secret des affaires, une société pourrait obtenir une décision de justice interdisant à un journal de traiter un sujet d’intérêt général.

C’est désormais chose faite: à compter de ce jour, il nous est interdit de publier de nouvelles informations.

Si l’on s’en tient à la rédaction de la décision, nous ne pouvons d’ailleurs plus exercer notre métier du tout: «ordonnons à la société Rebuild.sh de ne pas publier sur le site de son journal en ligne «reflets.info» de nouvelles informations. »

D’informations sur quoi? Mystère? Gageons qu’il ne s’agit pas d'une interdiction totale, sur tous les sujets et que cela se cantonne aux informations contenues dans les documents publiés par le groupe Hive. Mais rien n'est moins sûr. Et si nous trouvions une autre source? Cette décision au très intense parfum de censure légale est plus qu’étrange…

Le juge estime par ailleurs qu’il n’y a pas lieu à référé sur les...

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L’effet procès-bâillon a fonctionné mais pas de censure a postériori

Le juge déboute Altice sur une partie de ses demandes, mais nous interdit de publier de nouvelles informations et nous condamne à verser 4.500 euros au groupe de Patrick Drahi

Ce que toute la presse craignait lors de la transposition en droit français de la directive européenne sur le secret des affaires s’est concrétisé ce jeudi 6 octobre 2022.C’est Reflets.info qui ouvre le bal avec une décision du Juge des référés du Tribunal de commerce de Nanterre. Altice et son président Patrick Drahi étaient passablement énervés par nos articles qui détaillent les montages financiers, les dépenses colossales, l’optimisation fiscale à outrance, révélés dans des documents publiés sur Internet par le groupe de ransomware Hive. Aux motifs de la violation du secret des affaires, une société pourrait obtenir une décision de justice interdisant à un journal de traiter un sujet d’intérêt général.

C’est désormais chose faite: à compter de ce jour, il nous est interdit de publier de nouvelles informations.

Si l’on s’en tient à la rédaction de la décision, nous ne pouvons d’ailleurs plus exercer notre métier du tout: «ordonnons à la société Rebuild.sh de ne pas publier sur le site de son journal en ligne «reflets.info» de nouvelles informations. »

D’informations sur quoi? Mystère? Gageons qu’il ne s’agit pas d'une interdiction totale, sur tous les sujets et que cela se cantonne aux informations contenues dans les documents publiés par le groupe Hive. Mais rien n'est moins sûr. Et si nous trouvions une autre source? Cette décision au très intense parfum de censure légale est plus qu’étrange…

Le juge estime par ailleurs qu’il n’y a pas lieu à référé sur les...

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Retour sur la séquence électorale du printemps 2022, un pied dans l’analyse électorale de ses résultats et l’autre dans la rue militante, à Montpellier.

Les élections passent et puis s’oublient. À peine actées, on s’empresse vite de tourner la page et de reprendre une activité normale. Pourtant, on aurait tort de trop vite les laisser de côté. Véritables photographies de l’opinion, révélatrices de tensions dormantes dans la société, elles méritent quand même qu’on y fasse un petit retour. Morceaux choisis.

Plan de bataille

Les militants sont posés à profiter d'une canette de bière sous le pont de Corum. Montpellier est connue pour sa « shlague attitude » et ici, ce petit plaisir n'est pas réservé aux punks à chien. Cela saute aux yeux : les panneaux d'affichage, libres, de ce carrefour stratégique du centre-ville ont été pris par les Zemmouriens. La colle semble encore fraiche... ceux-là ne vont pas rester longtemps ! En ce mardi soir de mars, à minuit, le carrefour est désert.

Et puis arrive un groupe qui passe de l'autre côté du carrefour. Ils sont une dizaine et au moins deux d'entre eux ont un drapeau français sur les épaules. Ils chantent à tue-tête « L'Algérie française », peut-être les colleurs de l'équipe d'en face ? Ils paraissent jeunes, certains semblent passablement éméchés. Ils rejoignent leurs voitures garées un peu plus loin et repartent, non sans avoir cogné à plusieurs reprises sur des « bittes » anti-stationnement. Le temps du ménage est venu et les militants commencent à nettoyer le panneau « Libre Affichage » avec soin.

Ils sont à l'œuvre quand l'un d'entre eux souffle : « Il y a une voiture bizarre là-bas». Une voiture noire rutilante avance au pas de l'autre côté du pont. Ils ramassent alors les débris d'affiches qu'ils ont réussi à décoller. Elle est maintenant en face, de l'autre côté de la route. Une lampe se braque : « Eh, vous ! Vous ne laissez pas ces déchets ici, sur le muret ». Alors que l'un des...

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Retour sur la séquence électorale du printemps 2022, un pied dans l’analyse électorale de ses résultats et l’autre dans la rue militante, à Montpellier.

Les élections passent et puis s’oublient. À peine actées, on s’empresse vite de tourner la page et de reprendre une activité normale. Pourtant, on aurait tort de trop vite les laisser de côté. Véritables photographies de l’opinion, révélatrices de tensions dormantes dans la société, elles méritent quand même qu’on y fasse un petit retour. Morceaux choisis.

Plan de bataille

Les militants sont posés à profiter d'une canette de bière sous le pont de Corum. Montpellier est connue pour sa « shlague attitude » et ici, ce petit plaisir n'est pas réservé aux punks à chien. Cela saute aux yeux : les panneaux d'affichage, libres, de ce carrefour stratégique du centre-ville ont été pris par les Zemmouriens. La colle semble encore fraiche... ceux-là ne vont pas rester longtemps ! En ce mardi soir de mars, à minuit, le carrefour est désert.

Et puis arrive un groupe qui passe de l'autre côté du carrefour. Ils sont une dizaine et au moins deux d'entre eux ont un drapeau français sur les épaules. Ils chantent à tue-tête « L'Algérie française », peut-être les colleurs de l'équipe d'en face ? Ils paraissent jeunes, certains semblent passablement éméchés. Ils rejoignent leurs voitures garées un peu plus loin et repartent, non sans avoir cogné à plusieurs reprises sur des « bittes » anti-stationnement. Le temps du ménage est venu et les militants commencent à nettoyer le panneau « Libre Affichage » avec soin.

Ils sont à l'œuvre quand l'un d'entre eux souffle : « Il y a une voiture bizarre là-bas». Une voiture noire rutilante avance au pas de l'autre côté du pont. Ils ramassent alors les débris d'affiches qu'ils ont réussi à décoller. Elle est maintenant en face, de l'autre côté de la route. Une lampe se braque : « Eh, vous ! Vous ne laissez pas ces déchets ici, sur le muret ». Alors que l'un des...

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Le patron d’Altice a massivement investi dans cette île des Caraïbes

Son dernier projet ? Allonger la piste de l’aéroport… Trop courte pour faire atterrir ses jets ? Peut-être. Peut-être pas. Mais quoi qu’il en soit, le milliardaire y voit un bon moyen de faire un business rentable de cette histoire. Ses talents de grand homme d'affaires ne sont pas une légende.

Four Season Resort, Nevis - Copie d'écran - Site du domaine

Patrick Drahi s’en était amusé le 2 février dernier au Sénat, lors d’une audience sur la concentration de la propriété des médias en France: «Je dors mieux avec mes 50 milliards de dette, qu'avec les 50.000 que j'avais à mes débuts!». Selon ses propres mots, son groupe serait donc endetté aujourd'hui à hauteur de 50 milliards. Selon le Figaro, SFR ferait face à «une montagne de dette de 23,3 milliards». Tout cela dans un contexte de remontée des taux d’intérêts, ce qui n'aide pas… Mais si son groupe croule sous une «montagne de dette», Patrick Drahi parvient à investir des sommes importantes dans des projets personnels. Nous l’avions raconté, via sa structure Forever, il a acquis pour près d’un milliard d’oeuvres d’art. Selon nos informations, il a aussi investi pour au moins 30 millions de dollars dans la construction d’une villa au sein du luxueux resort Four Seasons de Nevis. Cette petite île de 93 km² considérée (selon Wikipedia) comme un paradis fiscal est située dans les petites Antilles et constitue avec une autre île, l’État de Saint-Christophe-et-Niévès (en français, Nevis se dit Niévès). «L’Eden Estate», la résidence de la famille Drahi, est très en retrait de la plage mais c’est la plus grande du Four Seasons Resort. La famille Drahi est désormais très implantée sur Nevis. À tel point qu’elle a obtenu la nationalité de ce micro-État. Mieux, Patrick Drahi s’est engagé dans un vaste projet: allonger la piste de l’aéroport… Et par un pur hasard,...

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Le patron d’Altice a massivement investi dans cette île des Caraïbes

Son dernier projet ? Allonger la piste de l’aéroport… Trop courte pour faire atterrir ses jets ? Peut-être. Peut-être pas. Mais quoi qu’il en soit, le milliardaire y voit un bon moyen de faire un business rentable de cette histoire. Ses talents de grand homme d'affaires ne sont pas une légende.

Four Season Resort, Nevis - Copie d'écran - Site du domaine

Patrick Drahi s’en était amusé le 2 février dernier au Sénat, lors d’une audience sur la concentration de la propriété des médias en France: «Je dors mieux avec mes 50 milliards de dette, qu'avec les 50.000 que j'avais à mes débuts!». Selon ses propres mots, son groupe serait donc endetté aujourd'hui à hauteur de 50 milliards. Selon le Figaro, SFR ferait face à «une montagne de dette de 23,3 milliards». Tout cela dans un contexte de remontée des taux d’intérêts, ce qui n'aide pas… Mais si son groupe croule sous une «montagne de dette», Patrick Drahi parvient à investir des sommes importantes dans des projets personnels. Nous l’avions raconté, via sa structure Forever, il a acquis pour près d’un milliard d’oeuvres d’art. Selon nos informations, il a aussi investi pour au moins 30 millions de dollars dans la construction d’une villa au sein du luxueux resort Four Seasons de Nevis. Cette petite île de 93 km² considérée (selon Wikipedia) comme un paradis fiscal est située dans les petites Antilles et constitue avec une autre île, l’État de Saint-Christophe-et-Niévès (en français, Nevis se dit Niévès). «L’Eden Estate», la résidence de la famille Drahi, est très en retrait de la plage mais c’est la plus grande du Four Seasons Resort. La famille Drahi est désormais très implantée sur Nevis. À tel point qu’elle a obtenu la nationalité de ce micro-État. Mieux, Patrick Drahi s’est engagé dans un vaste projet: allonger la piste de l’aéroport… Et par un pur hasard,...

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Vladimir Poutine choisit la fuite en avant

Le revers est militaire. Plus de 8.000 km2 ont été libérés et une nouvelle ville stratégique, Lyman, a été reprise aujourd'hui par l'armée ukrainienne. Mais l'affront est aussi politique. Poutine a été obligé de décréter une mobilisation partielle et d'annoncer l'annexion des régions occupées après un simulacre de référendum.

Célébration de l'annexion de territoires ukrainiens sur la place rouge le 30 septembre - Kremlin

C'est en grande pompe ce 30 septembre que Vladimir Poutine a célébré l'annexion de quatre régions d'Ukraine partiellement occupées par l'armée russe : les oblasts de Donetsk, Lukansk, Kherson et Zaporizhzhia, soit près de 100.000 km2. « La victoire sera à nous », a crié le président russe. « Bienvenue à la maison », a-t-il aussi lancé à l'adresse des habitants des territoires ukrainiens annexés, affirmant que la Russie leur ouvrait « son cœur ».

Mais ces festivités n'étaient là que pour masquer l'échec militaire sur le terrain. Un peu comme un joueur de poker sur le point de tout perdre qui augmenterait la mise en espérant que ses adversaires se couchent. Alors que l'armée russe était chassée de la région de Kharkiv et reste en mauvaise posture, des simulacres de référendums dans les région occupées ont été lancés dans l'urgence. En quelques jours, sans même un habillage démocratique, ces votes organisés à la va-vite ont donné des résultats staliniens. La commission électorale centrale de la République populaire de Donetsk (DNR) a affirmé que 99,23 % des électeurs ont soutenu le rattachement de cette région à la Russie, à l'issue du dépouillement des 100 % des bulletins de vote, selon les agences de presse russes. Les résultats des autres régions sont à l'avenant.

8.000 km2 libérés

Revenons sur les événements de ces dernières semaines.

Situation du front en Ukraine au 1er octobre - @War_Mapper
Situation du front en Ukraine au 1er octobre - @War_Mapper

L’armée ukrainienne est passée à l’...

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Vladimir Poutine choisit la fuite en avant

Le revers est militaire. Plus de 8.000 km2 ont été libérés et une nouvelle ville stratégique, Lyman, a été reprise aujourd'hui par l'armée ukrainienne. Mais l'affront est aussi politique. Poutine a été obligé de décréter une mobilisation partielle et d'annoncer l'annexion des régions occupées après un simulacre de référendum.

Célébration de l'annexion de territoires ukrainiens sur la place rouge le 30 septembre - Kremlin

C'est en grande pompe ce 30 septembre que Vladimir Poutine a célébré l'annexion de quatre régions d'Ukraine partiellement occupées par l'armée russe : les oblasts de Donetsk, Lukansk, Kherson et Zaporizhzhia, soit près de 100.000 km2. « La victoire sera à nous », a crié le président russe. « Bienvenue à la maison », a-t-il aussi lancé à l'adresse des habitants des territoires ukrainiens annexés, affirmant que la Russie leur ouvrait « son cœur ».

Mais ces festivités n'étaient là que pour masquer l'échec militaire sur le terrain. Un peu comme un joueur de poker sur le point de tout perdre qui augmenterait la mise en espérant que ses adversaires se couchent. Alors que l'armée russe était chassée de la région de Kharkiv et reste en mauvaise posture, des simulacres de référendums dans les région occupées ont été lancés dans l'urgence. En quelques jours, sans même un habillage démocratique, ces votes organisés à la va-vite ont donné des résultats staliniens. La commission électorale centrale de la République populaire de Donetsk (DNR) a affirmé que 99,23 % des électeurs ont soutenu le rattachement de cette région à la Russie, à l'issue du dépouillement des 100 % des bulletins de vote, selon les agences de presse russes. Les résultats des autres régions sont à l'avenant.

8.000 km2 libérés

Revenons sur les événements de ces dernières semaines.

Situation du front en Ukraine au 1er octobre - @War_Mapper
Situation du front en Ukraine au 1er octobre - @War_Mapper

L’armée ukrainienne est passée à l’...

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A société nouvelle, grévistes nouveaux ? Le mécontentement dans le travail devient mobile et revendique ses multi compétences…

Rémunération et moral en berne, ils sont facteurs, professeurs, agents techniques, psychologues, retraités de la fonction publique... Nous leur avons posé une seule et même question : pourquoi cette journée de grève ? Les réponses tenaient invariablement d’un malaise commun. Écoutons "ILS", écoutons nous…

Une journée de grève à La Rochelle - Reflets

Bien avant la fin du mois ils comptent déjà. ILS, se sont bien sûr ces salariés qui se sont mobilisés ce 29 septembre partout en France. Nous avons suivi l’une des manifestations. Au-delà du problème des salaires, certains ont souhaité nous exposer les contraintes qui rendent leur quotidien professionnel insupportable.

Alain, facteur

Facteur, un métier comme on n'en fait plus? - Reflets
Facteur, un métier comme on n'en fait plus? - Reflets

« Je fais grève pour les salaires, les pensions de retraites et pour défendre le service public ! Aujourd’hui les plus gros sites de tri fonctionnent avec 30 à 40% de personnels intérimaires. Notre direction appelle çà de la force de travail variable : on en a besoin on prend, on en a plus besoin on jette. En 2006 il existait 153 bureaux de poste sur le département, il en reste 58. La Poste se félicite de ce qu’on appelle les -points de contact-, là où vous pouvez acheter des timbres et réceptionner un colis, mais les vrais bureaux, là où les clients reçoivent des mandats, font des versements d’argent, ouvrent des comptes, eux, ils disparaissent continuellement. Les services que je rendais autrefois, gratuitement, comme prendre soin des personnes âgées durant la tournée, sont devenus des prestations payantes pour d’autres sociétés. La direction ne souhaite plus que les facteurs fassent du lien social, tout est minuté, mais vraiment minuté : trois secondes par boîte aux lettres, une minute trente par recommandé, qu’il soit livré au rez-de-chaussée ou au 15ème étage, avec un ascenseur ou...

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A société nouvelle, grévistes nouveaux ? Le mécontentement dans le travail devient mobile et revendique ses multi compétences…

Rémunération et moral en berne, ils sont facteurs, professeurs, agents techniques, psychologues, retraités de la fonction publique... Nous leur avons posé une seule et même question : pourquoi cette journée de grève ? Les réponses tenaient invariablement d’un malaise commun. Écoutons "ILS", écoutons nous…

Une journée de grève à La Rochelle - Reflets

Bien avant la fin du mois ils comptent déjà. ILS, se sont bien sûr ces salariés qui se sont mobilisés ce 29 septembre partout en France. Nous avons suivi l’une des manifestations. Au-delà du problème des salaires, certains ont souhaité nous exposer les contraintes qui rendent leur quotidien professionnel insupportable.

Alain, facteur

Facteur, un métier comme on n'en fait plus? - Reflets
Facteur, un métier comme on n'en fait plus? - Reflets

« Je fais grève pour les salaires, les pensions de retraites et pour défendre le service public ! Aujourd’hui les plus gros sites de tri fonctionnent avec 30 à 40% de personnels intérimaires. Notre direction appelle çà de la force de travail variable : on en a besoin on prend, on en a plus besoin on jette. En 2006 il existait 153 bureaux de poste sur le département, il en reste 58. La Poste se félicite de ce qu’on appelle les -points de contact-, là où vous pouvez acheter des timbres et réceptionner un colis, mais les vrais bureaux, là où les clients reçoivent des mandats, font des versements d’argent, ouvrent des comptes, eux, ils disparaissent continuellement. Les services que je rendais autrefois, gratuitement, comme prendre soin des personnes âgées durant la tournée, sont devenus des prestations payantes pour d’autres sociétés. La direction ne souhaite plus que les facteurs fassent du lien social, tout est minuté, mais vraiment minuté : trois secondes par boîte aux lettres, une minute trente par recommandé, qu’il soit livré au rez-de-chaussée ou au 15ème étage, avec un ascenseur ou...

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Un sabotage a touché les pipelines Nord Stream 1 et 2 dans la mer Baltique

Qui a saboté les deux pipelines transportant le gaz russe vers l'Allemagne ? Peu de pays ont les capacité pour réaliser une telle opération. Tous les regards se tournent vers Moscou qui dément son implication.

Fuite de gaz sous-marine après le sabotage du pipeline Nord Stream 1 au large du Danemark le 27 septembre 2022 - Ministère de la défense du Danemark

Le bouillonnement à la surface de la mer est impressionnant. Des millions de mètres cubes de gaz se répandent dans l'atmosphère. Ils proviennent des deux pipelines Nord Strean 1 et 2 qui ont été sabotés.

Deux explosions suspectes ont eu lieu lundi 26 septembre, le matin et soir. Elles visaient les conduites sous-marines, dans les eaux internationales au large de l’île danoise de Bornholm mais dans les zones économiques exclusives respectives du Danemark amis également de la Suède. La première explosion « correspond à plusieurs centaines de kilos équivalent TNT », a déclaré l'institut norvégien de sismologie NORSAR, spécialisé dans la détection de tremblements de terre et d'explosions nucléaires, et la deuxième détonation à 700 kilos.

Ce jeudi, une nouvelle fuite a été découverte. « Il y a deux fuites côté suédois et deux fuites côté danois », a déclaré à l’AFP un responsable de l’autorité suédoise, précisant que les deux côté suédois se trouvent « à proximité l’une de l’autre ». Jusqu’ici les autorités des deux pays avaient fait état d’une fuite côté suédois et de deux côté danois.

Un sabotage perpétré par un acteur gouvernemental

« Nous sommes extrêmement préoccupés par ces nouvelles », a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Interrogé sur la possibilité d’un acte de sabotage, il a répondu : « Aucune option ne peut être écartée ».

Pour l'Union Européenne, il est clair qu'il s'agit d'un « acte délibéré », selon le chef...

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Un sabotage a touché les pipelines Nord Stream 1 et 2 dans la mer Baltique

Qui a saboté les deux pipelines transportant le gaz russe vers l'Allemagne ? Peu de pays ont les capacité pour réaliser une telle opération. Tous les regards se tournent vers Moscou qui dément son implication.

Fuite de gaz sous-marine après le sabotage du pipeline Nord Stream 1 au large du Danemark le 27 septembre 2022 - Ministère de la défense du Danemark

Le bouillonnement à la surface de la mer est impressionnant. Des millions de mètres cubes de gaz se répandent dans l'atmosphère. Ils proviennent des deux pipelines Nord Strean 1 et 2 qui ont été sabotés.

Deux explosions suspectes ont eu lieu lundi 26 septembre, le matin et soir. Elles visaient les conduites sous-marines, dans les eaux internationales au large de l’île danoise de Bornholm mais dans les zones économiques exclusives respectives du Danemark amis également de la Suède. La première explosion « correspond à plusieurs centaines de kilos équivalent TNT », a déclaré l'institut norvégien de sismologie NORSAR, spécialisé dans la détection de tremblements de terre et d'explosions nucléaires, et la deuxième détonation à 700 kilos.

Ce jeudi, une nouvelle fuite a été découverte. « Il y a deux fuites côté suédois et deux fuites côté danois », a déclaré à l’AFP un responsable de l’autorité suédoise, précisant que les deux côté suédois se trouvent « à proximité l’une de l’autre ». Jusqu’ici les autorités des deux pays avaient fait état d’une fuite côté suédois et de deux côté danois.

Un sabotage perpétré par un acteur gouvernemental

« Nous sommes extrêmement préoccupés par ces nouvelles », a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Interrogé sur la possibilité d’un acte de sabotage, il a répondu : « Aucune option ne peut être écartée ».

Pour l'Union Européenne, il est clair qu'il s'agit d'un « acte délibéré », selon le chef...

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Les avocats d’Altice s’embourbent dans leurs contradictions

Le procès du groupe de Patrick Drahi entend interdire aux médias d’utiliser les documents diffusés par le groupe de pirates HIVE en invoquant le secret des affaires et un trouble à l’ordre public. Si leur demande était suivie par le tribunal, elle pourrait remettre en cause la possibilité pour les journalistes d’investigation d’utiliser des leaks à l’avenir. Compte-rendu d’audience.

Tribunal de commerce de Nanterre - Copie d'écran Street View

Mardi 27 septembre, le tribunal de commerce de Nanterre se penchait sur le référé lancé par Altice Group Lux S.à r.l., Altice France et Valais Management Services (le Family Office de la famille Drahi). Les trois sociétés, par la voix de leur avocat demandent le retrait de quatre articles de notre site sous astreinte de 500 euros par jour de retard, la suppression des données issues du piratage par le groupe de ransomware HIVE dont nous aurions éventuellement copie. Les trois sociétés souhaitent également «interdire à Rebuild.sh la publication ou la diffusion de tout contenus se rapportant aux données piratées, interdire à Rebuild.sh d’accéder aux données piratées par le groupe HIVE ou de les télécharger ». On ne saurait mieux définir la censure des journalistes d’investigation. Un comble pour une entreprise qui détient autant d’organes de presse. Le juge, accompagné de sa greffière, semble un peu ennuyé. «C’est mon premier référé et c’est une grosse affaire», glisse-t-il aux avocats.Dans la salle, l’AFP, Mediapart, la Lettre A… et Reflets, ont fait le déplacement. Pourtant c’est tout un pan des méthodes de travail des journalistes d’investigation qui est menacé dans cette affaire. Celle-ci concerne in fine tous les médias.

«La presse peut-elle écrire des articles basés sur des documents volés par des pirates informatiques? Cette question est au cœur d'une procédure en justice intentée par Altice, le groupe du milliardaire Patrick Drahi, contre le journal en ligne...

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Les avocats d’Altice s’embourbent dans leurs contradictions

Le procès du groupe de Patrick Drahi entend interdire aux médias d’utiliser les documents diffusés par le groupe de pirates HIVE en invoquant le secret des affaires et un trouble à l’ordre public. Si leur demande était suivie par le tribunal, elle pourrait remettre en cause la possibilité pour les journalistes d’investigation d’utiliser des leaks à l’avenir. Compte-rendu d’audience.

Tribunal de commerce de Nanterre - Copie d'écran Street View

Mardi 27 septembre, le tribunal de commerce de Nanterre se penchait sur le référé lancé par Altice Group Lux S.à r.l., Altice France et Valais Management Services (le Family Office de la famille Drahi). Les trois sociétés, par la voix de leur avocat demandent le retrait de quatre articles de notre site sous astreinte de 500 euros par jour de retard, la suppression des données issues du piratage par le groupe de ransomware HIVE dont nous aurions éventuellement copie. Les trois sociétés souhaitent également «interdire à Rebuild.sh la publication ou la diffusion de tout contenus se rapportant aux données piratées, interdire à Rebuild.sh d’accéder aux données piratées par le groupe HIVE ou de les télécharger ». On ne saurait mieux définir la censure des journalistes d’investigation. Un comble pour une entreprise qui détient autant d’organes de presse. Le juge, accompagné de sa greffière, semble un peu ennuyé. «C’est mon premier référé et c’est une grosse affaire», glisse-t-il aux avocats.Dans la salle, l’AFP, Mediapart, la Lettre A… et Reflets, ont fait le déplacement. Pourtant c’est tout un pan des méthodes de travail des journalistes d’investigation qui est menacé dans cette affaire. Celle-ci concerne in fine tous les médias.

«La presse peut-elle écrire des articles basés sur des documents volés par des pirates informatiques? Cette question est au cœur d'une procédure en justice intentée par Altice, le groupe du milliardaire Patrick Drahi, contre le journal en ligne...

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Ministres, députés, préfets, maires, auriez-vous vraiment si peur de vous mouiller ?

La Bretagne a sa pollution au lisier, les côtes atlantiques ses soucis avec les algues vertes, à Aytré, c'est une pollution bactériologique qui stagne depuis plus de vingt ans. Cette année encore, privés d'informations, des milliers de vacanciers se sont jetés à l’eau. En cette fin de saison balnéaire, la direction de l’ARS sort enfin de sa réserve...

Baignade interdite pour raison sanitaire... - Reflets

Depuis bientôt deux ans Reflets alerte les autorités locales sur la contamination de la plage d’Aytré cette seconde ville de la communauté d’agglomération, voisine immédiate de La Rochelle et berceau historique de l’industrie ferroviaire d’Alstom. Très sévèrement polluée depuis des années, la plage du Platin d'Aytré se voit aussi officiellement fermée à la baignade depuis 2018. En plein cœur de l’été, les autorités locales ont pourtant fait preuve d’un étrange laxisme vis-à-vis de ce désastre sanitaire annoncé. (toute l'enquête ici et ici)

Durant toute la saison estivale des centaines de vacanciers sont ainsi venus faire trempette sans s’inquiéter de la qualité de l’eau d’un aussi joli rivage. Hélas, c’est bien de dangereuses bactéries fécales dont il s’agit, et deux fois hélas c’est aussi d'une invisible interdiction de baignade dont il faudrait s'occuper.

Sur place, la signalisation spécifique à une telle situation fait gravement défaut. Aucun affichage réglementaire pour avertir du risque aux entrées de plage, et un seul et unique mat de drapeaux de baignade pour une étendue sableuse de près de trois kilomètres. Il serait bien temps de s‘enquérir sérieusement du qui-fait-quoi-comment-et-quand…

Et puisque rien ne bouge vraiment, nous avons cherché à définir les responsabilités en matière de bonne et pleine application de la loi. Quelles autorités, quels services, quels élus doivent alerter le public pour une interdiction de baignade ? Est-il possible de...

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Ministres, députés, préfets, maires, auriez-vous vraiment si peur de vous mouiller ?

La Bretagne a sa pollution au lisier, les côtes atlantiques ses soucis avec les algues vertes, à Aytré, c'est une pollution bactériologique qui stagne depuis plus de vingt ans. Cette année encore, privés d'informations, des milliers de vacanciers se sont jetés à l’eau. En cette fin de saison balnéaire, la direction de l’ARS sort enfin de sa réserve...

Baignade interdite pour raison sanitaire... - Reflets

Depuis bientôt deux ans Reflets alerte les autorités locales sur la contamination de la plage d’Aytré cette seconde ville de la communauté d’agglomération, voisine immédiate de La Rochelle et berceau historique de l’industrie ferroviaire d’Alstom. Très sévèrement polluée depuis des années, la plage du Platin d'Aytré se voit aussi officiellement fermée à la baignade depuis 2018. En plein cœur de l’été, les autorités locales ont pourtant fait preuve d’un étrange laxisme vis-à-vis de ce désastre sanitaire annoncé. (toute l'enquête ici et ici)

Durant toute la saison estivale des centaines de vacanciers sont ainsi venus faire trempette sans s’inquiéter de la qualité de l’eau d’un aussi joli rivage. Hélas, c’est bien de dangereuses bactéries fécales dont il s’agit, et deux fois hélas c’est aussi d'une invisible interdiction de baignade dont il faudrait s'occuper.

Sur place, la signalisation spécifique à une telle situation fait gravement défaut. Aucun affichage réglementaire pour avertir du risque aux entrées de plage, et un seul et unique mat de drapeaux de baignade pour une étendue sableuse de près de trois kilomètres. Il serait bien temps de s‘enquérir sérieusement du qui-fait-quoi-comment-et-quand…

Et puisque rien ne bouge vraiment, nous avons cherché à définir les responsabilités en matière de bonne et pleine application de la loi. Quelles autorités, quels services, quels élus doivent alerter le public pour une interdiction de baignade ? Est-il possible de...

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La plainte contre Reflets contient de nouvelles informations sur le déroulé du hack

Le groupe de ransomware s'est emparé de près de 140 GB de données et a demandé plus de 5 millions d’euros de rançon. Visiblement, Altice a proposé moins…

Altice a déposé plainte le 13 septembre pour le piratage de ses serveurs - Copie d'écran

L’assignation de Reflets en référé devant le Tribunal de commerce ce mardi comporte son lot de surprises. Altice et le Family office de la famille Drahi livrent à l’appui de leurs demandes une série de documents qui révèlent les dessous du piratage par le groupe de hackers. Altice joint ainsi un rapport de la société Code Blue sur l’attaque par ransomware dont elle a été victime. Selon les experts informatiques, l’attaque a eu lieu le 9 août 2022. Le groupe HIVE a mis la main sur 141 GB de données et menacé de les publier si une rançon n’était pas versée. «les documents volés incluaient des informations sur les propriétaires d'Altice, la famille Drahi : Patrick, Lina, Nathan, David, Graziella et Angelina », précise Code Blue. Il s’agit là sans doute des données de deux Family offices, Yafit et Valais Management services. Code Blue indique que le système informatique a pu être remis en fonction sans paiement de la rançon. Mais l'histoire ne s'arrête pas là...

L’attaque a visé des machines hébergées par Azure, le cloud de Microsoft. L’assaut, souligne Code Blue commence par du social engineering, un grand classique. Étonnamment, les mesures de protection de Microsoft ont failli. Si elles ont bien alerté d'une attaque en cours, elles ont été désactivées... par les pirates.

Dans son rapport, Code Blue liste toute une série de poncifs sur les groupes de ransomware, et sur Hive en particulier : leurs méthodes, qui ils sont, d'où ils opèrent... toutes sortes...

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La plainte contre Reflets contient de nouvelles informations sur le déroulé du hack

Le groupe de ransomware s'est emparé de près de 140 GB de données et a demandé plus de 5 millions d’euros de rançon. Visiblement, Altice a proposé moins…

Altice a déposé plainte le 13 septembre pour le piratage de ses serveurs - Copie d'écran

L’assignation de Reflets en référé devant le Tribunal de commerce ce mardi comporte son lot de surprises. Altice et le Family office de la famille Drahi livrent à l’appui de leurs demandes une série de documents qui révèlent les dessous du piratage par le groupe de hackers. Altice joint ainsi un rapport de la société Code Blue sur l’attaque par ransomware dont elle a été victime. Selon les experts informatiques, l’attaque a eu lieu le 9 août 2022. Le groupe HIVE a mis la main sur 141 GB de données et menacé de les publier si une rançon n’était pas versée. «les documents volés incluaient des informations sur les propriétaires d'Altice, la famille Drahi : Patrick, Lina, Nathan, David, Graziella et Angelina », précise Code Blue. Il s’agit là sans doute des données de deux Family offices, Yafit et Valais Management services. Code Blue indique que le système informatique a pu être remis en fonction sans paiement de la rançon. Mais l'histoire ne s'arrête pas là...

L’attaque a visé des machines hébergées par Azure, le cloud de Microsoft. L’assaut, souligne Code Blue commence par du social engineering, un grand classique. Étonnamment, les mesures de protection de Microsoft ont failli. Si elles ont bien alerté d'une attaque en cours, elles ont été désactivées... par les pirates.

Dans son rapport, Code Blue liste toute une série de poncifs sur les groupes de ransomware, et sur Hive en particulier : leurs méthodes, qui ils sont, d'où ils opèrent... toutes sortes...

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La Commission d’enquête de l'ONU sur l’Ukraine a conclu que des crimes de guerre ont été commis dans le pays

La terreur est l'une des armes utilisées par la Russie contre l'Ukraine. Les populations civiles sont quotidiennement bombardées en représailles de la résistance de l'armée de Kyiv. Dans les zones libérées, les enquêteurs découvrent l'étendue des exactions.

Quartier de Saltivka à Kharkiv, Ukraine, le 26 septembre 2022 - Ministère de la Défense ukrainien

Le monde a découvert les crimes de guerre russes en Ukraine début avril, lorsque l’armée de Vladimir Poutine s’est retirée des environs de Kyiv après avoir échoué à conquérir la capitale. Rien que pour la commune de Butcha, les autorités déplorent plus de 450 morts. Dans l’ensemble de la région de Kyiv (dont la ville d’Irpin), le total est supérieur à 1.300 victimes. Le retentissement mondial a été important, mais l’étendue des crimes commis n’a rien de surprenant quand on connaît le comportement de l’armée russe en Syrie ou en Tchétchénie.

Les autorités estiment que près d’un habitant sur quatre de Marioupol a été tué à cause de la guerre. Évidemment, ces chiffres terribles semblent incroyables et peuvent relever de la propagande en temps de guerre. Au fond ce qui importe, est que les bombardements indiscriminés sur les civils sont quotidiens: comme en Tchétchénie, l’armée russe pilonne massivement pour conquérir des villes, sans tenir compte de la présence de civils.

Mais il y a aussi chaque jour les frappes aveugles pour terroriser les civils loin de lignes de front. Des statistiques des cibles des missiles russes montrent qu’elles touchent davantage des zones civiles sans valeur militaire que des infrastructures critiques ou des cibles militaires… L’objectif est de punir l’Ukraine pour sa résistance. Ces bombardement ont augmenté, par exemple, après la libération de la région de Kharkiv. Une violence gratuite, signe de l’échec russe.

Quartier de Saltivka à Kharkiv, Ukraine, le 26 septembre 2022 - Ministère de la Défense ukrainien
Quartier de Saltivka à Kharkiv,...

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La Commission d’enquête de l'ONU sur l’Ukraine a conclu que des crimes de guerre ont été commis dans le pays

La terreur est l'une des armes utilisées par la Russie contre l'Ukraine. Les populations civiles sont quotidiennement bombardées en représailles de la résistance de l'armée de Kyiv. Dans les zones libérées, les enquêteurs découvrent l'étendue des exactions.

Quartier de Saltivka à Kharkiv, Ukraine, le 26 septembre 2022 - Ministère de la Défense ukrainien

Le monde a découvert les crimes de guerre russes en Ukraine début avril, lorsque l’armée de Vladimir Poutine s’est retirée des environs de Kyiv après avoir échoué à conquérir la capitale. Rien que pour la commune de Butcha, les autorités déplorent plus de 450 morts. Dans l’ensemble de la région de Kyiv (dont la ville d’Irpin), le total est supérieur à 1.300 victimes. Le retentissement mondial a été important, mais l’étendue des crimes commis n’a rien de surprenant quand on connaît le comportement de l’armée russe en Syrie ou en Tchétchénie.

Les autorités estiment que près d’un habitant sur quatre de Marioupol a été tué à cause de la guerre. Évidemment, ces chiffres terribles semblent incroyables et peuvent relever de la propagande en temps de guerre. Au fond ce qui importe, est que les bombardements indiscriminés sur les civils sont quotidiens: comme en Tchétchénie, l’armée russe pilonne massivement pour conquérir des villes, sans tenir compte de la présence de civils.

Mais il y a aussi chaque jour les frappes aveugles pour terroriser les civils loin de lignes de front. Des statistiques des cibles des missiles russes montrent qu’elles touchent davantage des zones civiles sans valeur militaire que des infrastructures critiques ou des cibles militaires… L’objectif est de punir l’Ukraine pour sa résistance. Ces bombardement ont augmenté, par exemple, après la libération de la région de Kharkiv. Une violence gratuite, signe de l’échec russe.

Quartier de Saltivka à Kharkiv, Ukraine, le 26 septembre 2022 - Ministère de la Défense ukrainien
Quartier de Saltivka à Kharkiv,...

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Une recherche frénétique d'optimisation fiscale

Picasso, Magritte, Francis Bacon, Marc Chagall, Christo, Dubuffet, Giacometti, Kandinsky : la liste des œuvres achetées par la famille Drahi via la société Forever est impressionnante. Au fil des ans, près d'un milliard d'euros ont été investis, principalement dans des tableaux.

Triptych Inspired by the Oresteia of Aeschylus de Francis Bacon, acquis pour 84,7 millions d'euros - D.R.

La liste des œuvres détenues par la famille est impressionnante, mais sur le fond, assez classique, sans grandes excentricités. La société Forever, détenue par Nathan Drahi, le fils de Patrick, a ainsi acquis des œuvres de Picasso, Magritte, Francis Bacon, Marc Chagall, Christo, Dubuffet, Giacometti, Kandinsky, Paul Klee, Fernand Léger, Majorelle, Dali, Delacroix, Max Ernst, Joan Miró, Renoir, Rodin, Vasarely... Au fil des années, via les structures mises en place et selon un décompte effectué sur la base des documents publiés par le groupe de ransomware Hive, la famille Drahi a acheté pour 924,50 millions de dollars en œuvres d'art. Certaines ont pu être revendues entre temps. D'autres ont pu perdre ou prendre de la valeur. Ce chiffre est donc un ordre de grandeur basé sur les factures d'achat.

Ce qui différencie Patrick Drahi de Bernard Arnault ou François Pinault, c'est que l'art est accumulé non pas pour être accroché dans un lieu ouvert au public comme la fondation Arnault ou la Pinault Collection. Ici, les œuvres sont conservées (souvent) dans les résidences privées du milliardaire.

Initialement, la famille Drahi achète des œuvres via une structure : Before. Ce sont plusieurs sociétés entremêlées, chacune d’elles jouant un rôle bien particulier (financement, management, achat des œuvres,...). Une construction juridique somme toute assez classique au Luxembourg. Soudain, changement de système, Before devient Forever.

Forever correspond mieux que...

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Une recherche frénétique d'optimisation fiscale

Picasso, Magritte, Francis Bacon, Marc Chagall, Christo, Dubuffet, Giacometti, Kandinsky : la liste des œuvres achetées par la famille Drahi via la société Forever est impressionnante. Au fil des ans, près d'un milliard d'euros ont été investis, principalement dans des tableaux.

Triptych Inspired by the Oresteia of Aeschylus de Francis Bacon, acquis pour 84,7 millions d'euros - D.R.

La liste des œuvres détenues par la famille est impressionnante, mais sur le fond, assez classique, sans grandes excentricités. La société Forever, détenue par Nathan Drahi, le fils de Patrick, a ainsi acquis des œuvres de Picasso, Magritte, Francis Bacon, Marc Chagall, Christo, Dubuffet, Giacometti, Kandinsky, Paul Klee, Fernand Léger, Majorelle, Dali, Delacroix, Max Ernst, Joan Miró, Renoir, Rodin, Vasarely... Au fil des années, via les structures mises en place et selon un décompte effectué sur la base des documents publiés par le groupe de ransomware Hive, la famille Drahi a acheté pour 924,50 millions de dollars en œuvres d'art. Certaines ont pu être revendues entre temps. D'autres ont pu perdre ou prendre de la valeur. Ce chiffre est donc un ordre de grandeur basé sur les factures d'achat.

Ce qui différencie Patrick Drahi de Bernard Arnault ou François Pinault, c'est que l'art est accumulé non pas pour être accroché dans un lieu ouvert au public comme la fondation Arnault ou la Pinault Collection. Ici, les œuvres sont conservées (souvent) dans les résidences privées du milliardaire.

Initialement, la famille Drahi achète des œuvres via une structure : Before. Ce sont plusieurs sociétés entremêlées, chacune d’elles jouant un rôle bien particulier (financement, management, achat des œuvres,...). Une construction juridique somme toute assez classique au Luxembourg. Soudain, changement de système, Before devient Forever.

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Le groupe de Patrick Drahi tente de contourner le droit de la presse

Notre journal est assigné devant le tribunal de commerce en référé. Altice souhaite le retrait des articles déjà publiés et l’interdiction pour Reflets, et donc pour toute la presse, de pouvoir consulter les documents publiés sur Internet par le groupe de ransomware HIVE.

Aidez-nous à contrer les procès bâillon

Altice Group Lux S.à r.l., Altice France et Valais Management Services (le Family Office de la famille Drahi) ont assigné Rebuild.sh (la société qui édite Reflets.info) en référé devant le tribunal de commerce de Nanterre. L’audience est fixée au mardi 27 septembre. Les sociétés du groupe Altice souhaitent que le tribunal de commerce ordonne à Rebuild.sh de supprimer, sous astreinte de 500 euros par jour de retard, trois articles de Reflets.

Le groupe réclame que nous supprimions les données issues du piratage par le groupe de ransomware HIVE dont nous aurions éventuellement copie, et souhaite également « interdire à Rebuild.sh la publication ou la diffusion de tout contenus se rapportant aux données piratées, interdire à Rebuild.sh d’accéder aux données piratées par le groupe HIVE ou de les télécharger».

En nous assignant devant le tribunal de commerce, Altice tente de contourner le droit de la presse et nous attaque sur la base de la nouvelle loi sur le secret des affaires qui avait fait couler beaucoup d’encre à l’époque de son vote. En outre, Altice a évidemment porté plainte contre X pour pour atteinte à un système de traitement automatisé des données et tentative d'extorsion. Ce qui est plus étonnant, c’est que même si la plainte est contre X, Altice nous vise directement dans son courrier au procureur de la république près le tribunal judiciaire de Paris afin que notre responsabilité soit recherchée, au même titre que celle du groupe de pirates HIVE… La...

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Le groupe de Patrick Drahi tente de contourner le droit de la presse

Notre journal est assigné devant le tribunal de commerce en référé. Altice souhaite le retrait des articles déjà publiés et l’interdiction pour Reflets, et donc pour toute la presse, de pouvoir consulter les documents publiés sur Internet par le groupe de ransomware HIVE.

Aidez-nous à contrer les procès bâillon

Altice Group Lux S.à r.l., Altice France et Valais Management Services (le Family Office de la famille Drahi) ont assigné Rebuild.sh (la société qui édite Reflets.info) en référé devant le tribunal de commerce de Nanterre. L’audience est fixée au mardi 27 septembre. Les sociétés du groupe Altice souhaitent que le tribunal de commerce ordonne à Rebuild.sh de supprimer, sous astreinte de 500 euros par jour de retard, trois articles de Reflets.

Le groupe réclame que nous supprimions les données issues du piratage par le groupe de ransomware HIVE dont nous aurions éventuellement copie, et souhaite également « interdire à Rebuild.sh la publication ou la diffusion de tout contenus se rapportant aux données piratées, interdire à Rebuild.sh d’accéder aux données piratées par le groupe HIVE ou de les télécharger».

En nous assignant devant le tribunal de commerce, Altice tente de contourner le droit de la presse et nous attaque sur la base de la nouvelle loi sur le secret des affaires qui avait fait couler beaucoup d’encre à l’époque de son vote. En outre, Altice a évidemment porté plainte contre X pour pour atteinte à un système de traitement automatisé des données et tentative d'extorsion. Ce qui est plus étonnant, c’est que même si la plainte est contre X, Altice nous vise directement dans son courrier au procureur de la république près le tribunal judiciaire de Paris afin que notre responsabilité soit recherchée, au même titre que celle du groupe de pirates HIVE… La...

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Ils m’appelaient tous « Ruffin » là-bas

Le grand débat national est passé par là... La méthode de gestion des grandes problématiques sociétales par Emmanuel Macron ne fait pas l'unanimité, loin de là. À l’heure où il tente de mettre en place une sorte de parlement-bis avec le « Conseil national de la refondation », Reflets est allé interroger Yolande Bouin qui avait été sélectionnée pour participer à la « Convention citoyenne pour le climat ».

Yolande Bouin, écoutant une réponse de Macron - Copie d'écran - Youtube

Alors qu’Emmanuel Macron lance le CNR, ou « Conseil National de la Refondation », il peut être utile de se remettre en mémoire les fondamentaux de la méthode présidentielle, comme elle fut appliquée lors du « Grand débat » Le sigle, CNR interpelle immédiatement. Il fait étrangement écho au « Conseil National de la Résistance », l’organisme de coordination qui, grâce à son programme, avait inspiré la rénovation sociale après-guerre et abouti à la mise en place d’une grande partie des acquis sociaux que nous connaissons aujourd’hui.

Pour creuser plus avant sur les façons et les moyens d’écouter les populations, instituée lors du « Grand débat », Reflets est allé rencontrer Yolande Bouin, une citoyenne de Douarnenez, choisie pour participer à la Convention citoyenne pour le climat.

Pouvez-vous nous parler de votre parcours militant ? Comment vous-êtes vous retrouvée dans cette convention climat, une sorte de réponse de Macron à la problématique du climat ?

J'ai débarqué là-bas par hasard. On a été tirés au sort. Vraiment tirés au sort. Moi, j'étais au courant que cette convention allait se faire. Mes premières années militantes, j’avais 18–20 ans et je suis venue la première fois en Bretagne pour militer contre la centrale nucléaire de Plogoff. Je m'implique depuis longtemps sur les questions écologiques, sur les questions de justice sociale, sur la démocratie citoyenne… sur plein de sujets qui sont importants. Je suis notamment élue dans l’opposition à...

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Ils m’appelaient tous « Ruffin » là-bas

Le grand débat national est passé par là... La méthode de gestion des grandes problématiques sociétales par Emmanuel Macron ne fait pas l'unanimité, loin de là. À l’heure où il tente de mettre en place une sorte de parlement-bis avec le « Conseil national de la refondation », Reflets est allé interroger Yolande Bouin qui avait été sélectionnée pour participer à la « Convention citoyenne pour le climat ».

Yolande Bouin, écoutant une réponse de Macron - Copie d'écran - Youtube

Alors qu’Emmanuel Macron lance le CNR, ou « Conseil National de la Refondation », il peut être utile de se remettre en mémoire les fondamentaux de la méthode présidentielle, comme elle fut appliquée lors du « Grand débat » Le sigle, CNR interpelle immédiatement. Il fait étrangement écho au « Conseil National de la Résistance », l’organisme de coordination qui, grâce à son programme, avait inspiré la rénovation sociale après-guerre et abouti à la mise en place d’une grande partie des acquis sociaux que nous connaissons aujourd’hui.

Pour creuser plus avant sur les façons et les moyens d’écouter les populations, instituée lors du « Grand débat », Reflets est allé rencontrer Yolande Bouin, une citoyenne de Douarnenez, choisie pour participer à la Convention citoyenne pour le climat.

Pouvez-vous nous parler de votre parcours militant ? Comment vous-êtes vous retrouvée dans cette convention climat, une sorte de réponse de Macron à la problématique du climat ?

J'ai débarqué là-bas par hasard. On a été tirés au sort. Vraiment tirés au sort. Moi, j'étais au courant que cette convention allait se faire. Mes premières années militantes, j’avais 18–20 ans et je suis venue la première fois en Bretagne pour militer contre la centrale nucléaire de Plogoff. Je m'implique depuis longtemps sur les questions écologiques, sur les questions de justice sociale, sur la démocratie citoyenne… sur plein de sujets qui sont importants. Je suis notamment élue dans l’opposition à...

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L’ancien fondateur des « Jeunes avec Macron » évoque la situation fiscale acrobatique d’un ami

Pierre Person a participé activement à une mission parlementaire d’information sur les « monnaies virtuelles ». Comment devient-on un député expert des crypto-monnaies, au point de produire en 2019 un rapport contenant 27 propositions ? Il suffit de demander à un ami de vous expliquer les cryptomonnaies...

Lorsque la question elle peut pas être vite répondue, on peut "appeler un ami" - Copie d'écran

Alors qu'il a semble-t-il quitté la scène politique, l'ancien fondateur des «Jeunes avec Macron», l'un des premiers outils de soutien à la candidature de 2012 d'Emmanuel Macron, continue les apparitions publiques sur le thème des cryptomonnaies. Il n'a pas toujours été un expert du sujet.

C'est un enregistrement audio, passé inaperçu au milieu des milliers de mails et de fichiers des MaconLeaks. On y entend Pierre Person, qui recherche des informations sur les cryptomonnaies qu'il connait mal. Un ami va le briefer. Cette conversation s’est tenue en juin 2015 entre Person et l’un de ses amis, Alain*, qui lui explique, pendant près de deux heures, les subtilités de ces actifs financiers. La conversation porte aussi sur leur passion commune pour le poker en ligne et sur la situation fiscale d'Alain. Elle permet d’entrevoir le rapport à l’argent de celui qui aura été l’une des chevilles ouvrières de l’ascension d’Emmanuel Macron. À cette époque, les crypto-monnaies semblent surtout intéresser Pierre Person pour l’usage qui pourrait en être fait par les principaux sites de paris et de poker en ligne. Il tente à cette époque de se rendre indispensable auprès des gros investisseurs dans ce domaine.

«Là je travaille un peu pour les opérateurs, dans leur développement, notamment Winamax, je connais les deux gros actionnaires de Winamax, avec eux, je me suis un peu mis une race jeudi soir, il y avait tous les gros de l’industrie du poker. C’est...

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L’ancien fondateur des « Jeunes avec Macron » évoque la situation fiscale acrobatique d’un ami

Pierre Person a participé activement à une mission parlementaire d’information sur les « monnaies virtuelles ». Comment devient-on un député expert des crypto-monnaies, au point de produire en 2019 un rapport contenant 27 propositions ? Il suffit de demander à un ami de vous expliquer les cryptomonnaies...

Lorsque la question elle peut pas être vite répondue, on peut "appeler un ami" - Copie d'écran

Alors qu'il a semble-t-il quitté la scène politique, l'ancien fondateur des «Jeunes avec Macron», l'un des premiers outils de soutien à la candidature de 2012 d'Emmanuel Macron, continue les apparitions publiques sur le thème des cryptomonnaies. Il n'a pas toujours été un expert du sujet.

C'est un enregistrement audio, passé inaperçu au milieu des milliers de mails et de fichiers des MaconLeaks. On y entend Pierre Person, qui recherche des informations sur les cryptomonnaies qu'il connait mal. Un ami va le briefer. Cette conversation s’est tenue en juin 2015 entre Person et l’un de ses amis, Alain*, qui lui explique, pendant près de deux heures, les subtilités de ces actifs financiers. La conversation porte aussi sur leur passion commune pour le poker en ligne et sur la situation fiscale d'Alain. Elle permet d’entrevoir le rapport à l’argent de celui qui aura été l’une des chevilles ouvrières de l’ascension d’Emmanuel Macron. À cette époque, les crypto-monnaies semblent surtout intéresser Pierre Person pour l’usage qui pourrait en être fait par les principaux sites de paris et de poker en ligne. Il tente à cette époque de se rendre indispensable auprès des gros investisseurs dans ce domaine.

«Là je travaille un peu pour les opérateurs, dans leur développement, notamment Winamax, je connais les deux gros actionnaires de Winamax, avec eux, je me suis un peu mis une race jeudi soir, il y avait tous les gros de l’industrie du poker. C’est...

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Deux courriers alarmants ont été envoyés ces derniers jours aux salariés

Tandis que l'entreprise continue d'observer un silence quasi total sur le terrible piratage dont elle a été victime, le service informatique a alerté en deux temps les employés. De vilains pirates seraient en train d'essayer de récupérer des mots de passe. On frise le mauvais sketch.

Copie d'écran d'un mail reçu par les salariés d'Altice

Signé « La direction sécurité Altice France », un premier mail est arrivé dans les boites des salariés d'Altice Media le 13 septembre au soir. « Depuis ce matin, plusieurs collaborateurs ont reçu des emails suspects usurpant l’adresse email de personnes internes à l’entreprise et dont l’objet est en anglais. Ils contiennent une pièce jointe .html menant vers une fausse mire de connexion Microsoft », expliquent les experts en sécurité d'Altice. Dans le contexte actuel de l'entreprise, cet email semble relativement surréaliste et décalé après la fuite massive de données dont elle a été victime.

« Ces emails sont malveillants et visent à collecter votre mot de passe. Nous vous invitons à ne pas ouvrir ces emails, leur pièce jointe et à ne pas suivre de lien web qui y serait indiqué. Dans l’hypothèse où vous auriez cliqué sur ces liens ou transmis votre mot de passe, merci de vous signaler auprès de cyberalerte@altice-media.net. Afin d’assurer la sécurité de tous, une campagne de changement de vos mots de passe va être initiée pour l’ensemble des collaborateurs. Vous pouvez effectuer dès à présent ce changement de mot de passe depuis votre ordinateur professionnel en faisant un CTRL-ALT-SUPPR sur votre session puis « modifier votre mot de passe » ou depuis le lien suivant si vous n’avez pas accès à un ordinateur Altice média changement de mot de passe. », poursuit la « direction sécurité Altice France ».

Le 7 septembre nous écrivions que sur la base de ce que les...

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Deux courriers alarmants ont été envoyés ces derniers jours aux salariés

Tandis que l'entreprise continue d'observer un silence quasi total sur le terrible piratage dont elle a été victime, le service informatique a alerté en deux temps les employés. De vilains pirates seraient en train d'essayer de récupérer des mots de passe. On frise le mauvais sketch.

Copie d'écran d'un mail reçu par les salariés d'Altice

Signé « La direction sécurité Altice France », un premier mail est arrivé dans les boites des salariés d'Altice Media le 13 septembre au soir. « Depuis ce matin, plusieurs collaborateurs ont reçu des emails suspects usurpant l’adresse email de personnes internes à l’entreprise et dont l’objet est en anglais. Ils contiennent une pièce jointe .html menant vers une fausse mire de connexion Microsoft », expliquent les experts en sécurité d'Altice. Dans le contexte actuel de l'entreprise, cet email semble relativement surréaliste et décalé après la fuite massive de données dont elle a été victime.

« Ces emails sont malveillants et visent à collecter votre mot de passe. Nous vous invitons à ne pas ouvrir ces emails, leur pièce jointe et à ne pas suivre de lien web qui y serait indiqué. Dans l’hypothèse où vous auriez cliqué sur ces liens ou transmis votre mot de passe, merci de vous signaler auprès de cyberalerte@altice-media.net. Afin d’assurer la sécurité de tous, une campagne de changement de vos mots de passe va être initiée pour l’ensemble des collaborateurs. Vous pouvez effectuer dès à présent ce changement de mot de passe depuis votre ordinateur professionnel en faisant un CTRL-ALT-SUPPR sur votre session puis « modifier votre mot de passe » ou depuis le lien suivant si vous n’avez pas accès à un ordinateur Altice média changement de mot de passe. », poursuit la « direction sécurité Altice France ».

Le 7 septembre nous écrivions que sur la base de ce que les...

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Selon une étude l'université d'Oxford, la démocratie recule…

La démocratie est en déclin dans le monde et de plus en plus de personnes vivent dans des pays qui ne sont pas ou plus des démocraties. Tout aussi inquiétant, les droits des citoyens se restreignent dans les pays démocratiques. Cette spirale n'est pas une fatalité, estiment les chercheurs : l'inversion de cette tendance est possible et dépend de la mobilisation citoyenne. Les combats des années 30 puis des années 60 et 70 ont porté leurs fruits.

Ouïghours persécutés dans la province chinoise du Xinjiang - Capture d'écran Youtube du comte anonyme "War of Fear" postée en 2019

Les récents travaux menés par _Our World in Data", propulsé par l’Université d’Oxford n’ont peut-être pas reçu l’écoute méritée. L’étude révèle pourtant un phénomène très inquiétant de plus en plus de pays se sont «autocratisés» et de plus en plus de personnes vivent dans des pays qui ne sont pas ou plus des démocraties. Pour en arriver à de telles conclusions, les chercheurs ont analysé l’évolution de la gouvernance dans le monde depuis 1900. A cette fin un outil de mesure a été créé à partir des données du projet Episodes of Regime Transformation (ERT).

La démocratie est en déclin, constatent les chercheurs, quelle que soit la façon dont on la mesure, qu'il s'agisse de grands changements dans le nombre de démocraties et de personnes qui y vivent, de petits changements dans l'étendue des droits démocratiques ou de changements de taille moyenne dans le nombre de pays qui «s'autocratisent» et de personnes qui y vivent

La façon la plus cartésienne d’observer cette transformation est de comptabiliser les pays connus et répertoriés en tant que démocratie officielle. En utilisant la « classification des régimes du monde », le constat est sans appel. Car si le nombre de démocraties atteignait un sommet historique en 2012 (avec 97 démocraties électorales), ce chiffre est tombé à 89 pays en à peine une décennie. Il en va de même pour les démocraties libérales: 42 pays en 2012 contre 34 en 2021. Parmi les pays qui « s’autocratisent », les chercheurs classent...

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Selon une étude l'université d'Oxford, la démocratie recule…

La démocratie est en déclin dans le monde et de plus en plus de personnes vivent dans des pays qui ne sont pas ou plus des démocraties. Tout aussi inquiétant, les droits des citoyens se restreignent dans les pays démocratiques. Cette spirale n'est pas une fatalité, estiment les chercheurs : l'inversion de cette tendance est possible et dépend de la mobilisation citoyenne. Les combats des années 30 puis des années 60 et 70 ont porté leurs fruits.

Ouïghours persécutés dans la province chinoise du Xinjiang - Capture d'écran Youtube du comte anonyme "War of Fear" postée en 2019

Les récents travaux menés par _Our World in Data", propulsé par l’Université d’Oxford n’ont peut-être pas reçu l’écoute méritée. L’étude révèle pourtant un phénomène très inquiétant de plus en plus de pays se sont «autocratisés» et de plus en plus de personnes vivent dans des pays qui ne sont pas ou plus des démocraties. Pour en arriver à de telles conclusions, les chercheurs ont analysé l’évolution de la gouvernance dans le monde depuis 1900. A cette fin un outil de mesure a été créé à partir des données du projet Episodes of Regime Transformation (ERT).

La démocratie est en déclin, constatent les chercheurs, quelle que soit la façon dont on la mesure, qu'il s'agisse de grands changements dans le nombre de démocraties et de personnes qui y vivent, de petits changements dans l'étendue des droits démocratiques ou de changements de taille moyenne dans le nombre de pays qui «s'autocratisent» et de personnes qui y vivent

La façon la plus cartésienne d’observer cette transformation est de comptabiliser les pays connus et répertoriés en tant que démocratie officielle. En utilisant la « classification des régimes du monde », le constat est sans appel. Car si le nombre de démocraties atteignait un sommet historique en 2012 (avec 97 démocraties électorales), ce chiffre est tombé à 89 pays en à peine une décennie. Il en va de même pour les démocraties libérales: 42 pays en 2012 contre 34 en 2021. Parmi les pays qui « s’autocratisent », les chercheurs classent...

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Incidents de sécurité bidons mais gros problèmes pour Altice

Tandis que les personnes qui veillent sur la famille Drahi enquêtaient sur un incident de sécurité (une tache sur un canapé), le groupe Hive piratait le groupe Altice. Les risques aujourd’hui pour l’entreprise sont massifs et bien plus réels que les problèmes de canapés.

Sticker demandant la libération de Kevin Mitnick (il a passé 5 ans derrière les barreaux), l'un des meilleurs experts en social engineering - Wikipedia

C’est un document «confidentiel» publié par le groupe de rançongiciels Hive et qui vaut son pesant de cacahouètesqui nous l’apprend: un événement terrible s’est produit dans l’une des demeures de Patrick Drahi.

Peter* a 25 ans. Il a servi dans une unité de combat de l’armée israélienne. À l’époque des faits, il travaille depuis 6 mois dans l’entreprise de sécurité en charge de la propriété de Patrick Drahi. Sa spécialité: la protection des VIP. Le 5 septembre 2021, il constate l’impensable: dans une des résidences de la famille Drahi, une «tache sur un canapé» est repérée. Les enregistrements des caméras de surveillance permettent à Peter d’avancer rapidement dans son enquête: le 2 septembre à 10 heures, une minute et 46 secondes Robert* le plombier s’est assis sur le canapé et a placé son coude sur l’accoudoir. Il s’est relevé à 10 heures deux minutes et 19 secondes. Conscient, sans doute d'avoir fait une grosse bêtise, Robert a fait une photo du canapé à 10 heures deux minutes et vingt-quatre secondes.

L' affaire est sérieuse, l’agent rédige un rapport d’incident de sécurité. Du bon boulot. Merci à toi, Peter.

Aspirateur coincé dans la piscine, fissure sur le carrelage, fuite d'eau… le moindre incident de ce type fait l’objet d’un rapport écrit. Quelques événements, bien sûr, ont un rapport direct avec la sécurité.

Viens, on va se baigner dans la piscine de Patrick...

Ainsi, en octobre 2021, un groupe de 4 personnes s’approche de l’une des nombreuses...

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Incidents de sécurité bidons mais gros problèmes pour Altice

Tandis que les personnes qui veillent sur la famille Drahi enquêtaient sur un incident de sécurité (une tache sur un canapé), le groupe Hive piratait le groupe Altice. Les risques aujourd’hui pour l’entreprise sont massifs et bien plus réels que les problèmes de canapés.

Sticker demandant la libération de Kevin Mitnick (il a passé 5 ans derrière les barreaux), l'un des meilleurs experts en social engineering - Wikipedia

C’est un document «confidentiel» publié par le groupe de rançongiciels Hive et qui vaut son pesant de cacahouètesqui nous l’apprend: un événement terrible s’est produit dans l’une des demeures de Patrick Drahi.

Peter* a 25 ans. Il a servi dans une unité de combat de l’armée israélienne. À l’époque des faits, il travaille depuis 6 mois dans l’entreprise de sécurité en charge de la propriété de Patrick Drahi. Sa spécialité: la protection des VIP. Le 5 septembre 2021, il constate l’impensable: dans une des résidences de la famille Drahi, une «tache sur un canapé» est repérée. Les enregistrements des caméras de surveillance permettent à Peter d’avancer rapidement dans son enquête: le 2 septembre à 10 heures, une minute et 46 secondes Robert* le plombier s’est assis sur le canapé et a placé son coude sur l’accoudoir. Il s’est relevé à 10 heures deux minutes et 19 secondes. Conscient, sans doute d'avoir fait une grosse bêtise, Robert a fait une photo du canapé à 10 heures deux minutes et vingt-quatre secondes.

L' affaire est sérieuse, l’agent rédige un rapport d’incident de sécurité. Du bon boulot. Merci à toi, Peter.

Aspirateur coincé dans la piscine, fissure sur le carrelage, fuite d'eau… le moindre incident de ce type fait l’objet d’un rapport écrit. Quelques événements, bien sûr, ont un rapport direct avec la sécurité.

Viens, on va se baigner dans la piscine de Patrick...

Ainsi, en octobre 2021, un groupe de 4 personnes s’approche de l’une des nombreuses...

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Un système qui permet la naissance de monstres

Les commentaires dans notre fil Twitter le montrent : les sommes d’argent évoquées choquent. Or Patrick Drahi n’est qu’un milliardaire parmi d’autres. Ce qu’il faut interroger, ce n’est pas cet homme mais ce qui a permis la naissance de monstres tels qu’Altice.

La corne d'abondance... Une vieille histoire

Patrick Drahi est milliardaire et vit sur un très grand pied. Grand bien lui fasse. Reflets.info n’a évidemment rien contre lui ou son groupe industriel. Nous aurions aussi bien pu écrire sur le groupe Bolloré, celui d’Elon Musk, sur Total, Google ou Facebook… La liste des méga corporations produisant des méga profits qui permettent à des hommes et des femmes de vivre comme des rois de l’Antiquité est très longue. Parfois ce sont des sociétés dont le grand public n’a même jamais entendu parler. Patrick Drahi n’est qu’un exemple parmi d’autres et les documents publiés par le groupe Hive sont justement d’intérêt général en ce qu’ils donnent à voir, avec une précision chirurgicale jamais dévoilée auparavant, comment ces dirigeants de conglomérats vivent et comment ils parviennent à ce niveau de richesse. Ce que l’on doit interroger, ce n’est pas tant cette richesse (et encore, à partir de combien de milliards le surplus devient- il inutile et obscène au regard de la misère du monde) mais bien: quels mécanismes l’ont permis et qui les a mis en place?

L’accélération a commencé dans les années 80 avec le processus mondial de libéralisation financière et notamment celle des marchés financiers. Il existe donc des lois qui ont permis, au fil des dernières décennies, le développement de telles sociétés, très endettées sur les marchés financiers, jonglant avec la législation fiscale, aidées par des cabinets d’avocats spécialisés. Il s'agit d'un jeu à somme nulle. L’argent ne...

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Un système qui permet la naissance de monstres

Les commentaires dans notre fil Twitter le montrent : les sommes d’argent évoquées choquent. Or Patrick Drahi n’est qu’un milliardaire parmi d’autres. Ce qu’il faut interroger, ce n’est pas cet homme mais ce qui a permis la naissance de monstres tels qu’Altice.

La corne d'abondance... Une vieille histoire

Patrick Drahi est milliardaire et vit sur un très grand pied. Grand bien lui fasse. Reflets.info n’a évidemment rien contre lui ou son groupe industriel. Nous aurions aussi bien pu écrire sur le groupe Bolloré, celui d’Elon Musk, sur Total, Google ou Facebook… La liste des méga corporations produisant des méga profits qui permettent à des hommes et des femmes de vivre comme des rois de l’Antiquité est très longue. Parfois ce sont des sociétés dont le grand public n’a même jamais entendu parler. Patrick Drahi n’est qu’un exemple parmi d’autres et les documents publiés par le groupe Hive sont justement d’intérêt général en ce qu’ils donnent à voir, avec une précision chirurgicale jamais dévoilée auparavant, comment ces dirigeants de conglomérats vivent et comment ils parviennent à ce niveau de richesse. Ce que l’on doit interroger, ce n’est pas tant cette richesse (et encore, à partir de combien de milliards le surplus devient- il inutile et obscène au regard de la misère du monde) mais bien: quels mécanismes l’ont permis et qui les a mis en place?

L’accélération a commencé dans les années 80 avec le processus mondial de libéralisation financière et notamment celle des marchés financiers. Il existe donc des lois qui ont permis, au fil des dernières décennies, le développement de telles sociétés, très endettées sur les marchés financiers, jonglant avec la législation fiscale, aidées par des cabinets d’avocats spécialisés. Il s'agit d'un jeu à somme nulle. L’argent ne...

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Elle semble enregistrer des premiers succès dans le Sud, mais aussi dans l'Est du pays

Assiste-t-on à un tournant dans la guerre en Ukraine ? L'armée russe a ralenti ses offensives et semble disposer de moins de ressources. Dans le même temps, les forces de Kyiv sont montées en puissance grâce à l'aide occidentale. Elles semblent désormais avoir l'initiative, mais beaucoup d'inconnues demeurent sur la capacité de l'armée ukrainienne à soutenir son effort pour libérer le pays.

L'un des nombreux memes ukrainiens - Copie d'écran

Après des semaines d’annonces d’une contre-offensive ukrainienne dans le sud du pays, celle-ci a finalement été lancée fin août. Mais impossible d’y voir très clair : le commandement militaire ukrainien a imposé un embargo très strict sur le déroulement des combats. Difficile même de savoir le but de cette offensive. Est-il seulement d’affaiblir le dispositif russe dans cette bande de 20 à 50 km de large sur 150 km ? De reprendre Kherson, voire de franchir le Dniepr pour libérer le sud du pays? Après avoir claironné que l’opération est un fiasco, les propagandistes pro-russes commencent à reconnaître des avancées ukrainiennes. Car les progrès de l’armée de Kyiv sont incontestables: les cartes satellites montrant les points chauds provoqués par les bombardement révèlent que la ligne de front a bougé. L’armée ukrainienne semble s’être approchée de la ville de Kherson, placée en état de défense par les Russes. Le brouillard de la guerre commence tout juste à se dissiper. Le président Zelensky a annoncé dimanche soir la reprise de localités dans le sud du pays mais aussi dans l’est, dans la région de Donetsk, sans toutefois donner les noms des villages. Une avance confirmée par les premières vidéos qui émergent sur les réseaux sociaux.

Carte de la situation en Ukraine au 5 septembre

Carte de la situation en Ukraine au 5 septembre - Ukraine war map - Twitter @War_Mapper
Carte de la situation en Ukraine au 5 septembre - Ukraine war map - Twitter @War_Mapper

Estimation de la situation sur le front sud de l'Ukraine au 5 septembre

Le front sud de l'Ukraine au 5 septembre 2022 - Twitter @ChuckPfarrer
Le front sud de l'Ukraine au...

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Elle semble enregistrer des premiers succès dans le Sud, mais aussi dans l'Est du pays

Assiste-t-on à un tournant dans la guerre en Ukraine ? L'armée russe a ralenti ses offensives et semble disposer de moins de ressources. Dans le même temps, les forces de Kyiv sont montées en puissance grâce à l'aide occidentale. Elles semblent désormais avoir l'initiative, mais beaucoup d'inconnues demeurent sur la capacité de l'armée ukrainienne à soutenir son effort pour libérer le pays.

L'un des nombreux memes ukrainiens - Copie d'écran

Après des semaines d’annonces d’une contre-offensive ukrainienne dans le sud du pays, celle-ci a finalement été lancée fin août. Mais impossible d’y voir très clair : le commandement militaire ukrainien a imposé un embargo très strict sur le déroulement des combats. Difficile même de savoir le but de cette offensive. Est-il seulement d’affaiblir le dispositif russe dans cette bande de 20 à 50 km de large sur 150 km ? De reprendre Kherson, voire de franchir le Dniepr pour libérer le sud du pays? Après avoir claironné que l’opération est un fiasco, les propagandistes pro-russes commencent à reconnaître des avancées ukrainiennes. Car les progrès de l’armée de Kyiv sont incontestables: les cartes satellites montrant les points chauds provoqués par les bombardement révèlent que la ligne de front a bougé. L’armée ukrainienne semble s’être approchée de la ville de Kherson, placée en état de défense par les Russes. Le brouillard de la guerre commence tout juste à se dissiper. Le président Zelensky a annoncé dimanche soir la reprise de localités dans le sud du pays mais aussi dans l’est, dans la région de Donetsk, sans toutefois donner les noms des villages. Une avance confirmée par les premières vidéos qui émergent sur les réseaux sociaux.

Carte de la situation en Ukraine au 5 septembre

Carte de la situation en Ukraine au 5 septembre - Ukraine war map - Twitter @War_Mapper
Carte de la situation en Ukraine au 5 septembre - Ukraine war map - Twitter @War_Mapper

Estimation de la situation sur le front sud de l'Ukraine au 5 septembre

Le front sud de l'Ukraine au 5 septembre 2022 - Twitter @ChuckPfarrer
Le front sud de l'Ukraine au...

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Des dizaines de milliers de documents dévoilent le fonctionnement de la société de Patrick Drahi

Les données révélées par le groupe de hackers Hive permettent d’entrevoir le fonctionnement d’Altice, un empire tentaculaire à l'architecture opaque. Elles comportent des informations sur des sociétés basées dans des pays particulièrement souples en matière fiscale, en Suisse, au Luxembourg ou encore à Guernesey. Par incidence, ces révélations mettent en lumière le train de vie faramineux d’une famille aussi discrète que milliardaire. Bien loin de la fin de l'abondance annoncée…

Site de diffusion des documents du groupe Hive - Copie d'écran

Ce sont des dizaines de milliers de documents ultra-confidentiels qui ont été dévoilés fin juillet après une attaque informatique par ransomware d’un groupe de hackers bien connu, Hive. Sociétés off-shore dans des pays fiscalement arrangeants, montages financiers pour tenter de toujours payer moins d’impôt, gestion du jet privé, du yacht, les documents permettent d’appréhender la gestion de l’empire Drahi sur plusieurs années.

Qui est le groupe Hive à l’origine de l’attaque ? Selon un billet de blog de décembre 2021 de la société de cybersécurité Group-IB, repris par LeMagIT, ces pirates auraient déjà fait à cette époque des centaines de victimes. Impossible d’en connaître le nombre exact. Hive s’est spécialisé dans les attaques contre les grandes sociétés mondiales du secteur de la finance ou les hôpitaux, à tel point qu’il a suscité une note d’alerte du FBI.

Le mode opératoire de ce groupe de hackers est habituel dans ce domaine : une fois les données chiffrées, les pirates remettent à leur victime un lien vers le site Web de Hive avec des identifiants de connexion. Un service dit « commercial » se charge même des transactions. Si la victime paye la rançon , elle reçoit un moyen permettant de déchiffrer les données. Quand ça marche… Car certaines sociétés ont eu du mal à déchiffrer leurs données après avoir payé. Lorsque l’argent n’est pas versé, les données sont alors rendues publiques. C’est probablement ce qui s'est passé pour Altice. Les pirates ayant une éthique...

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Des dizaines de milliers de documents dévoilent le fonctionnement de la société de Patrick Drahi

Les données révélées par le groupe de hackers Hive permettent d’entrevoir le fonctionnement d’Altice, un empire tentaculaire à l'architecture opaque. Elles comportent des informations sur des sociétés basées dans des pays particulièrement souples en matière fiscale, en Suisse, au Luxembourg ou encore à Guernesey. Par incidence, ces révélations mettent en lumière le train de vie faramineux d’une famille aussi discrète que milliardaire. Bien loin de la fin de l'abondance annoncée…

Site de diffusion des documents du groupe Hive - Copie d'écran

Ce sont des dizaines de milliers de documents ultra-confidentiels qui ont été dévoilés fin juillet après une attaque informatique par ransomware d’un groupe de hackers bien connu, Hive. Sociétés off-shore dans des pays fiscalement arrangeants, montages financiers pour tenter de toujours payer moins d’impôt, gestion du jet privé, du yacht, les documents permettent d’appréhender la gestion de l’empire Drahi sur plusieurs années.

Qui est le groupe Hive à l’origine de l’attaque ? Selon un billet de blog de décembre 2021 de la société de cybersécurité Group-IB, repris par LeMagIT, ces pirates auraient déjà fait à cette époque des centaines de victimes. Impossible d’en connaître le nombre exact. Hive s’est spécialisé dans les attaques contre les grandes sociétés mondiales du secteur de la finance ou les hôpitaux, à tel point qu’il a suscité une note d’alerte du FBI.

Le mode opératoire de ce groupe de hackers est habituel dans ce domaine : une fois les données chiffrées, les pirates remettent à leur victime un lien vers le site Web de Hive avec des identifiants de connexion. Un service dit « commercial » se charge même des transactions. Si la victime paye la rançon , elle reçoit un moyen permettant de déchiffrer les données. Quand ça marche… Car certaines sociétés ont eu du mal à déchiffrer leurs données après avoir payé. Lorsque l’argent n’est pas versé, les données sont alors rendues publiques. C’est probablement ce qui s'est passé pour Altice. Les pirates ayant une éthique...

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Les données les plus secrètes du milliardaire diffusées sur Internet

Le groupe Hive a piraté et publié des milliers de documents appartenant au groupe Altice. Les secrets du Family Office qui gère la fortune personnelle de la famille Drahi s’y trouvent révélés par la même occasion. Appartements de luxe, super yacht, jets privés, caprices de milliardaires: la fin de l'abondance annoncée par Emmanuel Macron ne concerne pas tout le monde…

Le groupe Hive publie les documents d'Altice - Copie d'écran

Le 9 août dernier, à 22 heures et trente six minutes, quelques personnes haut placées chez Altice ont probablement dû avoir quelques sueurs froides. Le groupe de ransomware Hive a chiffré des fichiers sur plusieurs ordinateurs de l'entreprise. Le 25 août, Hive a commencé à publier les documents qu’il avait précédemment exfiltrés d’Altice. Le groupe de Patrick Drahi est frappé violemment car la liste des documents publiés (pour l’instant 25% selon les pirates) est très longue et porte sur des sujets parfois ultra-confidentiels. Mais ce n’est pas tout, le milliardaire qui fuit les mondanités et souhaite rester discret sur ses avoirs personnels se retrouve dans les phares de la curiosité publique. En effet, parmi les documents qui ont été diffusés sur Internet, se trouvent ceux de son Family Office, la société Yafit, qui gère l'ensemble de son patrimoine familial.

Le cordonnier de la Cybersécurité?

Au delà des problèmes liés à la divulgation de documents confidentiels, l'attaque est un coup dur en termes d'image pour Altice. Pas plus tard que le 8 juin dernier, l'entreprise (une spécialiste des réseaux informatiques) annonçait l'arrivée d'un nouvel outil de lutte contre les ransomwares. Sa filiale SFR prédisait monts et merveilles dans un communiqué de presse au style propre aux entreprises de sécurité informatique: « à l’occasion du Forum International de la Cybersécurité – FIC 2022 – à Lille du 7 au 9 juin, SFR Business annonce le lancement d’un...

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Les données les plus secrètes du milliardaire diffusées sur Internet

Le groupe Hive a piraté et publié des milliers de documents appartenant au groupe Altice. Les secrets du Family Office qui gère la fortune personnelle de la famille Drahi s’y trouvent révélés par la même occasion. Appartements de luxe, super yacht, jets privés, caprices de milliardaires: la fin de l'abondance annoncée par Emmanuel Macron ne concerne pas tout le monde…

Le groupe Hive publie les documents d'Altice - Copie d'écran

Le 9 août dernier, à 22 heures et trente six minutes, quelques personnes haut placées chez Altice ont probablement dû avoir quelques sueurs froides. Le groupe de ransomware Hive a chiffré des fichiers sur plusieurs ordinateurs de l'entreprise. Le 25 août, Hive a commencé à publier les documents qu’il avait précédemment exfiltrés d’Altice. Le groupe de Patrick Drahi est frappé violemment car la liste des documents publiés (pour l’instant 25% selon les pirates) est très longue et porte sur des sujets parfois ultra-confidentiels. Mais ce n’est pas tout, le milliardaire qui fuit les mondanités et souhaite rester discret sur ses avoirs personnels se retrouve dans les phares de la curiosité publique. En effet, parmi les documents qui ont été diffusés sur Internet, se trouvent ceux de son Family Office, la société Yafit, qui gère l'ensemble de son patrimoine familial.

Le cordonnier de la Cybersécurité?

Au delà des problèmes liés à la divulgation de documents confidentiels, l'attaque est un coup dur en termes d'image pour Altice. Pas plus tard que le 8 juin dernier, l'entreprise (une spécialiste des réseaux informatiques) annonçait l'arrivée d'un nouvel outil de lutte contre les ransomwares. Sa filiale SFR prédisait monts et merveilles dans un communiqué de presse au style propre aux entreprises de sécurité informatique: « à l’occasion du Forum International de la Cybersécurité – FIC 2022 – à Lille du 7 au 9 juin, SFR Business annonce le lancement d’un...

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Serait-il touristiquement incorrect de fermer une plage polluée durant la saison balnéaire ?

La baie d’Aytré en Charente-Maritime souffre d’une pollution multifactorielle depuis des décennies. En 2018 la municipalité s’est résolue, contrainte et forcée, à interdire la baignade de façon permanente. Mais à l’heure où les touristes affluent, le bain de mer y semble curieusement toléré par les autorités…

L'interdiction date de 2018, la pollution est hors d'âge... - Reflets

Le premier volet de cette enquête date de quelques mois déjà. Reflets s’était penché sur le cas de la plage du Platin d’Aytré bien avant l’arrivée des estivants (Tout le dossier ici). A cette époque le maire de la commune se déclarait plutôt confiant pour la suite : « Les analyses de 2021 étaient plutôt bonnes, pour 2022 on va renforcer les analyses tout l’été, du mois de juin au mois de septembre, et si ces analyses sont bonnes avec les arrêtés qui ont été pris on sera forcément gagnant pour 2023 et on parie sur cette réouverture, on va mettre tous les moyens en œuvre ! ». Depuis, la saison d’été bat son plein et les vacanciers viennent par centaines se rafraîchir dans une eau impropre à la baignade. L’alerte a-t-elle seulement été signifiée à hauteur des risques encourus ? Et qu’en est-il concrètement de l’action des autorités sanitaires à moins d’un mois de la clôture officielle de la saison balnéaire ? Le point sur la situation...

L'effet carte postale: tous à l'eau! - Reflets
L'effet carte postale: tous à l'eau! - Reflets
Masquée par la beauté du décor l'invisible contamination est là, toujours et encore. Les opérations de dénombrement des bactéries fécales font état de chiffres bien supérieurs aux normes admises par le ministère de la santé depuis 2013. L'évaluation de la qualité sanitaire des eaux de baignade repose sur la recherche de deux indicateurs témoins: Escherichia coli et entérocoques intestinaux. Et quand bien même on chercherait à minimiser l’ampleur ou la toxicité de cette pollution,...

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Serait-il touristiquement incorrect de fermer une plage polluée durant la saison balnéaire ?

La baie d’Aytré en Charente-Maritime souffre d’une pollution multifactorielle depuis des décennies. En 2018 la municipalité s’est résolue, contrainte et forcée, à interdire la baignade de façon permanente. Mais à l’heure où les touristes affluent, le bain de mer y semble curieusement toléré par les autorités…

L'interdiction date de 2018, la pollution est hors d'âge... - Reflets

Le premier volet de cette enquête date de quelques mois déjà. Reflets s’était penché sur le cas de la plage du Platin d’Aytré bien avant l’arrivée des estivants (Tout le dossier ici). A cette époque le maire de la commune se déclarait plutôt confiant pour la suite : « Les analyses de 2021 étaient plutôt bonnes, pour 2022 on va renforcer les analyses tout l’été, du mois de juin au mois de septembre, et si ces analyses sont bonnes avec les arrêtés qui ont été pris on sera forcément gagnant pour 2023 et on parie sur cette réouverture, on va mettre tous les moyens en œuvre ! ». Depuis, la saison d’été bat son plein et les vacanciers viennent par centaines se rafraîchir dans une eau impropre à la baignade. L’alerte a-t-elle seulement été signifiée à hauteur des risques encourus ? Et qu’en est-il concrètement de l’action des autorités sanitaires à moins d’un mois de la clôture officielle de la saison balnéaire ? Le point sur la situation...

L'effet carte postale: tous à l'eau! - Reflets
L'effet carte postale: tous à l'eau! - Reflets
Masquée par la beauté du décor l'invisible contamination est là, toujours et encore. Les opérations de dénombrement des bactéries fécales font état de chiffres bien supérieurs aux normes admises par le ministère de la santé depuis 2013. L'évaluation de la qualité sanitaire des eaux de baignade repose sur la recherche de deux indicateurs témoins: Escherichia coli et entérocoques intestinaux. Et quand bien même on chercherait à minimiser l’ampleur ou la toxicité de cette pollution,...

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Sont-ils partis à Saint-Tropez pour préparer le Forum international de la cybersécurité ?

La gendarmerie nationale n'a toujours pas trouvé quelqu'un qui puisse s'exprimer sur ses liaisons avec Avisa Partners pour l'organisation du FIC. Tout le monde est en vacances, et en plus, c'est la période des mutations. Merci de rappeler en septembre, nous explique-t-on.

Louis de Funès dans le rôle du gendarme Ludovic Cruchot, près de la gendarmerie de Saint-Tropez, en 1978. - Rolf Gebhardt - Wikipedia - CC BY-SA 4.0

Les révélation s’enchaînent sur Avisa Partners. Fakir, Mediapart, Reflets, Marianne, Arrêt sur Images, la presse aligne les informations qui dressent un tableau très noir de cette entreprise « d’intelligence économique ». Arrêt sur Images en vient même à décrire ses activités comme l’une « des plus grandes opérations de désinformation contre rémunération du 21e siècle ». Reflets, de son côté, mettait à jour une communauté de pensée entre Avisa, ses dirigeants et ce que l’extrême droite produit de pire en France depuis des décennies. L’image de l’entreprise est très sérieusement écornée. Depuis 2013, elle co-organise avec la gendarmerie nationale le Forum international de la cybersécurité. Personne n’a rien vu venir ? Qui a pris la décision chez les pandores, de s’associer avec une entreprise de ce type ? Personne n’a pensé à faire un peu de « due dilligence » ? Vous le saurez, peut-être, à la rentrée, parce que là… Il n’y a personne pour répondre à nos questions.

En 2007, à l'instigation du général Marc Watin-Augouard, la gendarmerie lance le Forum international de la cybersécurité avec l’aide financière de la région Hauts-de-France. Cette réunion d’experts en sécurité informatique se tiendra dès lors chaque année à Lille. En 2013, la Compagnie Européenne d’Intelligence Stratégique (CEIS), qui sera par la suite absorbée par Avisa Partners, commence à co-organiser l’événement. Alors que les premiers articles décrivant les méthodes d’Arnaud Dassier, l’un des actionnaires...

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Sont-ils partis à Saint-Tropez pour préparer le Forum international de la cybersécurité ?

La gendarmerie nationale n'a toujours pas trouvé quelqu'un qui puisse s'exprimer sur ses liaisons avec Avisa Partners pour l'organisation du FIC. Tout le monde est en vacances, et en plus, c'est la période des mutations. Merci de rappeler en septembre, nous explique-t-on.

Louis de Funès dans le rôle du gendarme Ludovic Cruchot, près de la gendarmerie de Saint-Tropez, en 1978. - Rolf Gebhardt - Wikipedia - CC BY-SA 4.0

Les révélation s’enchaînent sur Avisa Partners. Fakir, Mediapart, Reflets, Marianne, Arrêt sur Images, la presse aligne les informations qui dressent un tableau très noir de cette entreprise « d’intelligence économique ». Arrêt sur Images en vient même à décrire ses activités comme l’une « des plus grandes opérations de désinformation contre rémunération du 21e siècle ». Reflets, de son côté, mettait à jour une communauté de pensée entre Avisa, ses dirigeants et ce que l’extrême droite produit de pire en France depuis des décennies. L’image de l’entreprise est très sérieusement écornée. Depuis 2013, elle co-organise avec la gendarmerie nationale le Forum international de la cybersécurité. Personne n’a rien vu venir ? Qui a pris la décision chez les pandores, de s’associer avec une entreprise de ce type ? Personne n’a pensé à faire un peu de « due dilligence » ? Vous le saurez, peut-être, à la rentrée, parce que là… Il n’y a personne pour répondre à nos questions.

En 2007, à l'instigation du général Marc Watin-Augouard, la gendarmerie lance le Forum international de la cybersécurité avec l’aide financière de la région Hauts-de-France. Cette réunion d’experts en sécurité informatique se tiendra dès lors chaque année à Lille. En 2013, la Compagnie Européenne d’Intelligence Stratégique (CEIS), qui sera par la suite absorbée par Avisa Partners, commence à co-organiser l’événement. Alors que les premiers articles décrivant les méthodes d’Arnaud Dassier, l’un des actionnaires...

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Les dirigeants de l'entreprise fricotent avec l’extrême-droite catho intégriste

La société n’a pas simplement publié des milliers d'articles avec des faux-nez, sur des centaines de sites. Elle et ses dirigeants sont partie prenante dans la galaxie des sites de « presse » d’extrême-droite, aux côtés de vieux routiers ultra-réactionnaires et racistes.

Avisa Partners, c’est une entreprise qui flirte avec les pratiques les plus douteuses de SEO, Complément d’enquête, le Journal du Net, Fakir et Mediapart, Arrêt sur Images mais aussi Reflets, ont démontré tout cela. L’entreprise a usé et abusé des faux profils publiant des articles qui semblent écrits par des journalistes, sur des sites ressemblant plus ou moins à ceux de journaux. Elle a sévi, en outre,dans les parties collaboratives (où les lecteurs peuvent publier des articles), de journaux ayant pignon sur rue, comme Mediapart et son «Club» des lecteurs. Mais Avisa Partners, c’est aussi autre chose : une communauté de pensée avec l’extrême-droite catho intégriste. Cette communauté de pensée se traduit par des investissements dans des journaux soutenant sa cause, soit via l’entreprise elle-même, soit via ses dirigeants. Et lorsque l’on commence à tirer le fil… c’est une pelote sans fin qui se déroule. On retrouve des financiers idéologues des pires errements de l’extrême-droite française, bien au-delà du Rassemblement National. Même s'ils nient à la fois leurs activités de «black SEO» et leurs amitiés très extrême-droitières, les dirigeants d’Avisa sont confondus par les faits. Au-delà de choix politiques qui les regardent, il n’est pas incongru de s’interroger sur la proximité entre Avisa Partners et tout l’écosystème de la sécurité informatique au premier rang duquel, la gendarmerie nationale qui organise avec cette entreprise le Forum international de la sécurité...

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Les dirigeants de l'entreprise fricotent avec l’extrême-droite catho intégriste

La société n’a pas simplement publié des milliers d'articles avec des faux-nez, sur des centaines de sites. Elle et ses dirigeants sont partie prenante dans la galaxie des sites de « presse » d’extrême-droite, aux côtés de vieux routiers ultra-réactionnaires et racistes.

Avisa Partners, c’est une entreprise qui flirte avec les pratiques les plus douteuses de SEO, Complément d’enquête, le Journal du Net, Fakir et Mediapart, Arrêt sur Images mais aussi Reflets, ont démontré tout cela. L’entreprise a usé et abusé des faux profils publiant des articles qui semblent écrits par des journalistes, sur des sites ressemblant plus ou moins à ceux de journaux. Elle a sévi, en outre,dans les parties collaboratives (où les lecteurs peuvent publier des articles), de journaux ayant pignon sur rue, comme Mediapart et son «Club» des lecteurs. Mais Avisa Partners, c’est aussi autre chose : une communauté de pensée avec l’extrême-droite catho intégriste. Cette communauté de pensée se traduit par des investissements dans des journaux soutenant sa cause, soit via l’entreprise elle-même, soit via ses dirigeants. Et lorsque l’on commence à tirer le fil… c’est une pelote sans fin qui se déroule. On retrouve des financiers idéologues des pires errements de l’extrême-droite française, bien au-delà du Rassemblement National. Même s'ils nient à la fois leurs activités de «black SEO» et leurs amitiés très extrême-droitières, les dirigeants d’Avisa sont confondus par les faits. Au-delà de choix politiques qui les regardent, il n’est pas incongru de s’interroger sur la proximité entre Avisa Partners et tout l’écosystème de la sécurité informatique au premier rang duquel, la gendarmerie nationale qui organise avec cette entreprise le Forum international de la sécurité...

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Une backdoor pour quoi faire ?

La DGSE se serait aménagé une backdoor dans les systèmes déployés par Nexa/Amesys pour surveiller ce que les clients faisaient de ces systèmes d’interceptions massives. Drôle de découverte pour qui lit Reflets depuis 2012...

Amesys : une histoire sans fin

Tempête dans Landernau il y a quelques jours. Intelligence Online évoque la « backdoor » (la porte dérobée) que se serait réservée la DGSE, les services extérieurs français, dans le système d’interception massif d’Amesys vendu à Kadhafi. Voici le paragraphe d'Intelligence Online qui a mis le feu aux poudres quand NextInpact a repris l’information : « Ils [trois agents de la DGSE, NDLR]devaient répondre devant la justice, qui apparaît en difficulté sur certains aspects des techniques d'interception : l'un des ingénieurs de Nexa a avoué que le système vendu - tout du moins celui à la Libye - comportait une porte dérobée (backdoor) permettant au service français de suivre ce que les services de Tripoli surveillaient via le système. Les trois se sont retranchés derrière le secret- défense pour ne pas répondre, même si ce point fait figure de secret de Polichinelle. ». Nous sommes en 2022, un petit retour dans le passé s’impose.

Plus de onze ans se sont écoulés depuis février 2011 et notre premier article sur ce qui va devenir le « scandale Amesys ». Des années d’enquête de la Justice plus tard, des centaines d’articles sur Reflets, des centaines d’articles sur d’autres supports de presse, une internationalisation de l’affaire n’y font rien… Tout le monde continue de voir petit dans ce dossier.

Ah bon, la DGSE avait une backdoor ?

Il était temps, mais le dossier est brûlant car cette enquête se voit menée par des gendarmes, historiquement « rattachés » à...

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Une backdoor pour quoi faire ?

La DGSE se serait aménagé une backdoor dans les systèmes déployés par Nexa/Amesys pour surveiller ce que les clients faisaient de ces systèmes d’interceptions massives. Drôle de découverte pour qui lit Reflets depuis 2012...

Amesys : une histoire sans fin

Tempête dans Landernau il y a quelques jours. Intelligence Online évoque la « backdoor » (la porte dérobée) que se serait réservée la DGSE, les services extérieurs français, dans le système d’interception massif d’Amesys vendu à Kadhafi. Voici le paragraphe d'Intelligence Online qui a mis le feu aux poudres quand NextInpact a repris l’information : « Ils [trois agents de la DGSE, NDLR]devaient répondre devant la justice, qui apparaît en difficulté sur certains aspects des techniques d'interception : l'un des ingénieurs de Nexa a avoué que le système vendu - tout du moins celui à la Libye - comportait une porte dérobée (backdoor) permettant au service français de suivre ce que les services de Tripoli surveillaient via le système. Les trois se sont retranchés derrière le secret- défense pour ne pas répondre, même si ce point fait figure de secret de Polichinelle. ». Nous sommes en 2022, un petit retour dans le passé s’impose.

Plus de onze ans se sont écoulés depuis février 2011 et notre premier article sur ce qui va devenir le « scandale Amesys ». Des années d’enquête de la Justice plus tard, des centaines d’articles sur Reflets, des centaines d’articles sur d’autres supports de presse, une internationalisation de l’affaire n’y font rien… Tout le monde continue de voir petit dans ce dossier.

Ah bon, la DGSE avait une backdoor ?

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Doit-on consulter pour savoir si l'on consulte trop ?

La Cour des comptes de la Commission a rendu un rapport sur l’importance croissante des conseillers extérieurs dans les politiques européennes. Les conclusions sonnent comme celles de l’enquête sénatoriale, en France, sur l’omniprésence des cabinets de conseils dans la gestion de l’État.

Commission Européenne - Pixabay / Wikipedia - CC BY-SA 4.0

La Cour des comptes de la Commission européenne s’inquièterait-elle d’un sur-usage des intervenants tiers dans la politique de la Commission européenne ? C’est en tout cas le sens du rapport spécial sur le recours aux consultants externes, publié le 30 juin dernier.

Ce rapport fait doucement écho au travail de la commission d’enquête sénatoriale sur les cabinets de conseils privés en France. L’importance grandissante de ces entreprises dans les méthodes de gestion des États questionne au sein même des institutions démocratique nationale et continentale.

Le rapport de la Cour des comptes de la Commission européenne se concentre sur la période 2017-2020. La Commission européenne, et ses directions générales ont sollicité des consultants externes pour près de 3.7 milliards d’euros sur cette période. Et chaque année, le buget pour les missions de conseils ne fait qu’augmenter. Le plus inquiétant reste le poids de certains de ces acteurs. Entre 2017et 2019, les dix plus gros fournisseurs représentaient moins de 0.4% du total des consultants, mais cumulaient 22% du montant total des contrats, soit 600.1 millions .

Les prestataires extérieurs ne sont pas que les cabinets de conseil. Ils peuvent être aussi des experts indépendants, des universités, des sociétés de gestion, des auditeurs, des sociétés d’informatiques et d’ingénierie et des ONG. Mais en consultant le Système de transparence financière de la Commission européenne, on peut observer l’importance singulière des...

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Doit-on consulter pour savoir si l'on consulte trop ?

La Cour des comptes de la Commission a rendu un rapport sur l’importance croissante des conseillers extérieurs dans les politiques européennes. Les conclusions sonnent comme celles de l’enquête sénatoriale, en France, sur l’omniprésence des cabinets de conseils dans la gestion de l’État.

Commission Européenne - Pixabay / Wikipedia - CC BY-SA 4.0

La Cour des comptes de la Commission européenne s’inquièterait-elle d’un sur-usage des intervenants tiers dans la politique de la Commission européenne ? C’est en tout cas le sens du rapport spécial sur le recours aux consultants externes, publié le 30 juin dernier.

Ce rapport fait doucement écho au travail de la commission d’enquête sénatoriale sur les cabinets de conseils privés en France. L’importance grandissante de ces entreprises dans les méthodes de gestion des États questionne au sein même des institutions démocratique nationale et continentale.

Le rapport de la Cour des comptes de la Commission européenne se concentre sur la période 2017-2020. La Commission européenne, et ses directions générales ont sollicité des consultants externes pour près de 3.7 milliards d’euros sur cette période. Et chaque année, le buget pour les missions de conseils ne fait qu’augmenter. Le plus inquiétant reste le poids de certains de ces acteurs. Entre 2017et 2019, les dix plus gros fournisseurs représentaient moins de 0.4% du total des consultants, mais cumulaient 22% du montant total des contrats, soit 600.1 millions .

Les prestataires extérieurs ne sont pas que les cabinets de conseil. Ils peuvent être aussi des experts indépendants, des universités, des sociétés de gestion, des auditeurs, des sociétés d’informatiques et d’ingénierie et des ONG. Mais en consultant le Système de transparence financière de la Commission européenne, on peut observer l’importance singulière des...

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Victime d'un ransomware, l'entreprise a visiblement laissé fuiter sa base clients

C'est le dernier épisode d'une longue série : un ransomware qui plombe une entreprise, les données exfiltrée sont publiées sur Internet et in fine, ce sont les clients qui sont victimes car leurs données personnelles fuitent. En masse, cette fois, puisque les deux fichiers clients publiés contiennent plus de 900.000 lignes...

Publication des données d eLa Poste Mobile sur le site de LockBit - Copie d'écran

Depuis quelques jours, le site du groupe de ransomware LockBit annonce la diffusion de données de l'opérateur de téléphonie et d'accès à Internet La Poste Mobile. L'entreprise avait pris les devants le 8 juillet en fermant son site Internet et en affichant un message pour ses clients : « Les services administratifs et de gestion de La Poste Mobile ont été victimes, ce lundi 4 juillet, d’un virus malveillant de type rançongiciel. Dès que nous avons eu connaissance de cet incident, nous avons pris les mesures de protection nécessaires en suspendant immédiatement les systèmes informatiques concernés. Cette action de protection nous a conduit à fermer momentanément notre site internet et notre espace client. Nous sommes bien évidemment désolés que cela puisse entraîner pendant quelques jours une gêne dans votre relation avec La Poste Mobile. Nos équipes informatiques procèdent actuellement au diagnostic de la situation. Nos premières analyses établissent que nos serveurs essentiels au fonctionnement de votre ligne mobile ont bien été protégés. En revanche, il est possible que des fichiers présents dans des ordinateurs de salariés de La Poste Mobile aient été affectés. Certains d’entre eux pourraient contenir des données à caractère personnel. La Poste Mobile invite ses clients à être vigilants, notamment en surveillant toute tentative de phishing et/ou d’usurpation d’identité, et les tiendra bien évidemment informés des enseignements apportés par les expertises en...

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Victime d'un ransomware, l'entreprise a visiblement laissé fuiter sa base clients

C'est le dernier épisode d'une longue série : un ransomware qui plombe une entreprise, les données exfiltrée sont publiées sur Internet et in fine, ce sont les clients qui sont victimes car leurs données personnelles fuitent. En masse, cette fois, puisque les deux fichiers clients publiés contiennent plus de 900.000 lignes...

Publication des données d eLa Poste Mobile sur le site de LockBit - Copie d'écran

Depuis quelques jours, le site du groupe de ransomware LockBit annonce la diffusion de données de l'opérateur de téléphonie et d'accès à Internet La Poste Mobile. L'entreprise avait pris les devants le 8 juillet en fermant son site Internet et en affichant un message pour ses clients : « Les services administratifs et de gestion de La Poste Mobile ont été victimes, ce lundi 4 juillet, d’un virus malveillant de type rançongiciel. Dès que nous avons eu connaissance de cet incident, nous avons pris les mesures de protection nécessaires en suspendant immédiatement les systèmes informatiques concernés. Cette action de protection nous a conduit à fermer momentanément notre site internet et notre espace client. Nous sommes bien évidemment désolés que cela puisse entraîner pendant quelques jours une gêne dans votre relation avec La Poste Mobile. Nos équipes informatiques procèdent actuellement au diagnostic de la situation. Nos premières analyses établissent que nos serveurs essentiels au fonctionnement de votre ligne mobile ont bien été protégés. En revanche, il est possible que des fichiers présents dans des ordinateurs de salariés de La Poste Mobile aient été affectés. Certains d’entre eux pourraient contenir des données à caractère personnel. La Poste Mobile invite ses clients à être vigilants, notamment en surveillant toute tentative de phishing et/ou d’usurpation d’identité, et les tiendra bien évidemment informés des enseignements apportés par les expertises en...

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Dessous Choc #7

Sophie Bonnet nous plonge dans le résultat de cinq années d'enquête sur deux personnages, le célèbre pénaliste Olivier Metzner, retrouvé mort noyé et un gigolo afabulateur : Alexandre Despallières

Couverture du livre de Sophie Bonnet
Couverture du livre de Sophie Bonnet
Dans son dernier livre, Le maître et l'assassin (Robert Laffont, 2022) la journaliste d’investigation Sophie Bonnet démêle les itinéraires de deux hommes aux âmes troubles, assoiffés de pouvoir et d’argent : celui du brillant pénaliste Olivier Metzner et d’un gigolo affabulateur, Alexandre Despallières.

Quand ce dernier commence à avoir des ennuis judiciaires – et pas des moindres puisqu’il est accusé de meurtres par empoisonnement –, entre en scène l’avocat. Sous le charme du jeune homme à la beauté envoûtante, Olivier Metzner, habitué des excès en tout genre, commence à perdre une bonne partie de son discernement.

C’est que Despallières sait y faire. Rien ne semble arrêter l’ambition de cet expert ès-manipulation qui ne pense qu’à être riche et célèbre… quoi qu’il en coûte, quitte à laisser derrière lui plusieurs cadavres. Celui d’Olivier Metzner est retrouvé au large de son île privée dans le Golfe du Morbihan. Suicide ou assassinat ?

Sophie Bonnet a mené l’enquête pendant près de cinq ans. Elle nous entraîne dans les coulisses des nuits parisiennes, dans les méandres du monde politico-médiatico-judiciaire où l’argent et le pouvoir semblent primer sur tout. Un récit haletant et rythmé dont elle explore les grandes lignes au micro d’Antoine Bellier.

« Un gigolo serial killer et un avocat aux portes du pouvoir. Durant cinq ans, j’ai enquêté sur ces deux destins inextricablement mêlés. Tandis que l’un accédait à la pleine lumière et à l’opulence, l’autre sévissait dans les bas-fonds des nuits parisiennes. Un labyrinthe de crimes, de sexes, de pouvoir et de secrets. »

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Dessous Choc #7

Sophie Bonnet nous plonge dans le résultat de cinq années d'enquête sur deux personnages, le célèbre pénaliste Olivier Metzner, retrouvé mort noyé et un gigolo afabulateur : Alexandre Despallières

Couverture du livre de Sophie Bonnet
Couverture du livre de Sophie Bonnet
Dans son dernier livre, Le maître et l'assassin (Robert Laffont, 2022) la journaliste d’investigation Sophie Bonnet démêle les itinéraires de deux hommes aux âmes troubles, assoiffés de pouvoir et d’argent : celui du brillant pénaliste Olivier Metzner et d’un gigolo affabulateur, Alexandre Despallières.

Quand ce dernier commence à avoir des ennuis judiciaires – et pas des moindres puisqu’il est accusé de meurtres par empoisonnement –, entre en scène l’avocat. Sous le charme du jeune homme à la beauté envoûtante, Olivier Metzner, habitué des excès en tout genre, commence à perdre une bonne partie de son discernement.

C’est que Despallières sait y faire. Rien ne semble arrêter l’ambition de cet expert ès-manipulation qui ne pense qu’à être riche et célèbre… quoi qu’il en coûte, quitte à laisser derrière lui plusieurs cadavres. Celui d’Olivier Metzner est retrouvé au large de son île privée dans le Golfe du Morbihan. Suicide ou assassinat ?

Sophie Bonnet a mené l’enquête pendant près de cinq ans. Elle nous entraîne dans les coulisses des nuits parisiennes, dans les méandres du monde politico-médiatico-judiciaire où l’argent et le pouvoir semblent primer sur tout. Un récit haletant et rythmé dont elle explore les grandes lignes au micro d’Antoine Bellier.

« Un gigolo serial killer et un avocat aux portes du pouvoir. Durant cinq ans, j’ai enquêté sur ces deux destins inextricablement mêlés. Tandis que l’un accédait à la pleine lumière et à l’opulence, l’autre sévissait dans les bas-fonds des nuits parisiennes. Un labyrinthe de crimes, de sexes, de pouvoir et de secrets. »

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Cinq mécènes suisses expliquent pourquoi ils ont choisi d'aider l'Ukraine et leur philosophie

D’origines suisse, ukrainienne, polonaise, autrichienne et russe, ces cinq amis ont décidé de financer l’achat de 11 ambulances neuves et d’équipement médical pour une valeur de près de 900.000 € pour l'ONG ukrainienne Comité d'aide médicale. Ils témoignent en espérant que leur geste soit contagieux.

Sur la route de Kharkiv, deux ambulances offertes par le Comité d'aide médicale passe dans la banlieue de Kyiv - D.R.

C'est l'histoire de cinq riches amis qui ont décidé de financer l’achat de 11 ambulances neuves et d’équipement médical pour une valeur de près de 900.000 pour l'Ukraine.

Après avoir évalué différentes ONG de terrain, les généreux donateurs ont découvert une association ukrainienne, le Comité d’aide médicale, qui œuvre depuis plus de 20 ans dans le secteur du handicap et la protection des migrants.

Depuis le début de la guerre, cette ONG reçoit et coordonne des demandes d’aide médicale et alimentaire de tout le pays, notamment avec le soutien de l’association suisse Parasolka, des ONG françaises Fondemos et Safe. Plus de 13.000 m³ de produits de première nécessité ont été distribués dans toute l’Ukraine. « Cette opération pour livrer ces 11 ambulances a été une aventure, raconte Natalia Kabatsiy, la directrice du Comité d’aide médicale. La logistique a été complexe. Notamment, nous avons du faire sortir 11 femmes pour chercher les véhicules en Slovaquie, car les hommes n’ont pas le droit de quitter le pays. Certaines ambulances ont été livrées dans le Donbass et dans des zones où les bombardements sont quotidien. C’était émouvant de voir les sourires des équipes médicales. »

Des membres du Comité d'aide médicale à la frontière entre la Slovaquie et l'Ukraine, 3 juin 2022 - D.R.
Des membres du Comité d'aide médicale à la frontière entre la Slovaquie et l'Ukraine, 3 juin 2022 - D.R.

« Au départ, nous ne pensions pas parler du tout, raconte l'un des donateurs. _Mais en voyant cette chaîne de solidarité, ces sourires, nous nous sommes dits que cette...

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Cinq mécènes suisses expliquent pourquoi ils ont choisi d'aider l'Ukraine et leur philosophie

D’origines suisse, ukrainienne, polonaise, autrichienne et russe, ces cinq amis ont décidé de financer l’achat de 11 ambulances neuves et d’équipement médical pour une valeur de près de 900.000 € pour l'ONG ukrainienne Comité d'aide médicale. Ils témoignent en espérant que leur geste soit contagieux.

Sur la route de Kharkiv, deux ambulances offertes par le Comité d'aide médicale passe dans la banlieue de Kyiv - D.R.

C'est l'histoire de cinq riches amis qui ont décidé de financer l’achat de 11 ambulances neuves et d’équipement médical pour une valeur de près de 900.000 pour l'Ukraine.

Après avoir évalué différentes ONG de terrain, les généreux donateurs ont découvert une association ukrainienne, le Comité d’aide médicale, qui œuvre depuis plus de 20 ans dans le secteur du handicap et la protection des migrants.

Depuis le début de la guerre, cette ONG reçoit et coordonne des demandes d’aide médicale et alimentaire de tout le pays, notamment avec le soutien de l’association suisse Parasolka, des ONG françaises Fondemos et Safe. Plus de 13.000 m³ de produits de première nécessité ont été distribués dans toute l’Ukraine. « Cette opération pour livrer ces 11 ambulances a été une aventure, raconte Natalia Kabatsiy, la directrice du Comité d’aide médicale. La logistique a été complexe. Notamment, nous avons du faire sortir 11 femmes pour chercher les véhicules en Slovaquie, car les hommes n’ont pas le droit de quitter le pays. Certaines ambulances ont été livrées dans le Donbass et dans des zones où les bombardements sont quotidien. C’était émouvant de voir les sourires des équipes médicales. »

Des membres du Comité d'aide médicale à la frontière entre la Slovaquie et l'Ukraine, 3 juin 2022 - D.R.
Des membres du Comité d'aide médicale à la frontière entre la Slovaquie et l'Ukraine, 3 juin 2022 - D.R.

« Au départ, nous ne pensions pas parler du tout, raconte l'un des donateurs. _Mais en voyant cette chaîne de solidarité, ces sourires, nous nous sommes dits que cette...

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Les grandes organisations peinent à apporter un soutien efficace

Un rapport du think-tank Humanitarian Outcomes montre les difficultés de la mise en place de l'aide d'urgence aux populations civiles. Il montre que durant les trois premiers mois de la guerre, l'aide humanitaire a reposé sur la mobilisation des associations ukrainiennes et de citoyens volontaires. Il pointe aussi la bureaucratie des grandes organisations internationales incapables d'appuyer efficacement les ONG locales.

Le think-tank Humanitarian Outcomes dresse un bilan inquiétant - Copie d'écran

L’aide humanitaire peine à arriver en Ukraine et à être efficace. Dans une note datée de juin, Humanitarian outcomes, un think-tank anglais spécialisé dans la recherche et l’analyse sur les questions humanitaires en dresse le constat et tente d'analyser les freins. Pourtant, l'urgence est là : 16 millions d'Ukrainiens sont réfugiés ou déplacés à l'intérieur du pays. Beaucoup de civils dépendent donc de l'aide humanitaire.

«Bien qu'elles aient collecté d'importantes sommes d'argent dans les premiers jours et les premières semaines de la crise, les organisations internationales n'ont pas été en mesure d'injecter rapidement des ressources pour renforcer et étendre les efforts de réponse locaux existants pendant qu'elles intensifiaient leurs propres programmes. Au lieu de cela, trois mois plus tard, la majeure partie de l'argent n'a pas été utilisée et est restée entre les mains d'organisations internationales qui sont limitées dans leur financement par des exigences de conformité trop lourdes et trop longues à respecter pour les petits groupes de volontaires. Même les objectifs ambitieux et les critères de référence en matière de "localisation" (privilégier les ONG du pays, NDLR) ont été absents des plans d'intervention internationaux, tout comme les outils de base convenus précédemment pour les organisations nationales, tels que des formulaires uniques et unifiés pour simplifier les demandes de...

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Les grandes organisations peinent à apporter un soutien efficace

Un rapport du think-tank Humanitarian Outcomes montre les difficultés de la mise en place de l'aide d'urgence aux populations civiles. Il montre que durant les trois premiers mois de la guerre, l'aide humanitaire a reposé sur la mobilisation des associations ukrainiennes et de citoyens volontaires. Il pointe aussi la bureaucratie des grandes organisations internationales incapables d'appuyer efficacement les ONG locales.

Le think-tank Humanitarian Outcomes dresse un bilan inquiétant - Copie d'écran

L’aide humanitaire peine à arriver en Ukraine et à être efficace. Dans une note datée de juin, Humanitarian outcomes, un think-tank anglais spécialisé dans la recherche et l’analyse sur les questions humanitaires en dresse le constat et tente d'analyser les freins. Pourtant, l'urgence est là : 16 millions d'Ukrainiens sont réfugiés ou déplacés à l'intérieur du pays. Beaucoup de civils dépendent donc de l'aide humanitaire.

«Bien qu'elles aient collecté d'importantes sommes d'argent dans les premiers jours et les premières semaines de la crise, les organisations internationales n'ont pas été en mesure d'injecter rapidement des ressources pour renforcer et étendre les efforts de réponse locaux existants pendant qu'elles intensifiaient leurs propres programmes. Au lieu de cela, trois mois plus tard, la majeure partie de l'argent n'a pas été utilisée et est restée entre les mains d'organisations internationales qui sont limitées dans leur financement par des exigences de conformité trop lourdes et trop longues à respecter pour les petits groupes de volontaires. Même les objectifs ambitieux et les critères de référence en matière de "localisation" (privilégier les ONG du pays, NDLR) ont été absents des plans d'intervention internationaux, tout comme les outils de base convenus précédemment pour les organisations nationales, tels que des formulaires uniques et unifiés pour simplifier les demandes de...

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Le conflit pourrait durer encore de longs mois.

L'armée russe a obtenu une victoire tactique dans le Donbass en occupant les villes de Sievierodonetsk et de Lysychansk, et elle poursuit son offensive dans cette région de l'Est. Mais d'autres fronts sont aussi actifs. L'armée ukrainienne a réussi à obtenir le départ des troupes russes de l'île du Serpent. Et surtout, elle se renforce dans des secteurs clefs : artillerie et défense antiaérienne. Les soutiens de l'Ukraine, États-Unis en tête, s'organisent pour aider le pays dans la durée.

Le drapeau ukrainien flotte à nouveau sur l'Ile du Serpent - D.R.

Sivierodonetsk, une des villes clefs du Donbass, est tombée aux mains de l’armée russe et des séparatiste après plusieurs semaine de combat ainsi que des villages alentour. Mais les russes n’occupent qu’un champ de ruines. Samedi 2 juillet, c’est la ville de Lysychansk qui a été à son tour occupée. Si le revers pour Kyiv est certain, en un mois de guerre totale dans le Donbass, les séparatistes n’ont, dans les faits, occupé en juin que 1500 km², soit 0,3% du territoire ukrainien. Ce qui montre que la résistance ukrainienne tient bon, alors que le rapport de force est largement en faveur de l’armée russe pour ce qui est de l’artillerie et de l’aviation.

Mais beaucoup d’autres fronts sont actifs. Du côté de Kharkiv, Russes et Ukrainiens alternent attaques et contre-attaques. Il semble que Moscou n’a pas renoncé à tenter de prendre, à terme, la deuxième ville du pays. Dans le sud de l’Ukraine, les informations sont difficiles à obtenir, mais il semble que l’armée ukrainienne a progressé en direction de Kherson. Dans cette zone, les partisans ukrainiens harcèlent aussi les convois russes et plusieurs collaborateurs de l'occupant ont été assassinés ou victimes de tentative de meurtre.

L’armée russe semble incapable de disposer de suffisamment de troupes le long de cette ligne de front qui mesure environ 2.500 km, dont 1.000 km où le front est effectivement actif. Selon des documents qui ont fuité, l’armée russe peine à recruter des conscrits: le nombre de recrues serait...

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Le conflit pourrait durer encore de longs mois.

L'armée russe a obtenu une victoire tactique dans le Donbass en occupant les villes de Sievierodonetsk et de Lysychansk, et elle poursuit son offensive dans cette région de l'Est. Mais d'autres fronts sont aussi actifs. L'armée ukrainienne a réussi à obtenir le départ des troupes russes de l'île du Serpent. Et surtout, elle se renforce dans des secteurs clefs : artillerie et défense antiaérienne. Les soutiens de l'Ukraine, États-Unis en tête, s'organisent pour aider le pays dans la durée.

Le drapeau ukrainien flotte à nouveau sur l'Ile du Serpent - D.R.

Sivierodonetsk, une des villes clefs du Donbass, est tombée aux mains de l’armée russe et des séparatiste après plusieurs semaine de combat ainsi que des villages alentour. Mais les russes n’occupent qu’un champ de ruines. Samedi 2 juillet, c’est la ville de Lysychansk qui a été à son tour occupée. Si le revers pour Kyiv est certain, en un mois de guerre totale dans le Donbass, les séparatistes n’ont, dans les faits, occupé en juin que 1500 km², soit 0,3% du territoire ukrainien. Ce qui montre que la résistance ukrainienne tient bon, alors que le rapport de force est largement en faveur de l’armée russe pour ce qui est de l’artillerie et de l’aviation.

Mais beaucoup d’autres fronts sont actifs. Du côté de Kharkiv, Russes et Ukrainiens alternent attaques et contre-attaques. Il semble que Moscou n’a pas renoncé à tenter de prendre, à terme, la deuxième ville du pays. Dans le sud de l’Ukraine, les informations sont difficiles à obtenir, mais il semble que l’armée ukrainienne a progressé en direction de Kherson. Dans cette zone, les partisans ukrainiens harcèlent aussi les convois russes et plusieurs collaborateurs de l'occupant ont été assassinés ou victimes de tentative de meurtre.

L’armée russe semble incapable de disposer de suffisamment de troupes le long de cette ligne de front qui mesure environ 2.500 km, dont 1.000 km où le front est effectivement actif. Selon des documents qui ont fuité, l’armée russe peine à recruter des conscrits: le nombre de recrues serait...

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Les réponses d’Arthus-Bertrand aux paradoxes environnementaux

Le plus médiatique des photo-écolo-graphes a filmé la terre à hauteur d’hélicoptère pendant des décennies. Décarbonation oblige, Yann Arthus-Bertrand affirme désormais que le seul carburant capable de sauver le monde, c’est l’amour ! Désespérance, grande sagesse ou pieuse abnégation ?

L’exposition -La Mer- au musée maritime de La Rochelle - Reflets

Home en 2009, Planète océan en 2012, Terra en 2015, Legacy en 2021, les documentaires réalisés par Arthur-Bertrand sont à considérer comme des repères patrimoniaux d’une dérive sociétale qui affecte ou affectera la planète de façon irréversible. Toutes ces images sont à la fois magnifiques et insoutenables, captivantes et désolantes. Désolantes, car film après film la société de consommation dont l’éclatante réussite s’avère contraire au bien être de l’humanité s’y retrouve invariablement placée au banc des accusés.

Et là réside sans doute le plus terrible paradoxe des hommes de n’être parvenus à satisfaire leurs besoins sans tenir compte des exigences écologiques planétaires. Arthus-Bertrand considère que cette croissance effrénée mène toujours le bal alors que « Tout le monde dit qu’il faut réduire les énergies fossiles de 5% par an ! Ce ne serait pas difficile d’en importer 5% de moins, mais qui aurait le courage de faire ça ? Qui aurait le courage de mettre son économie en danger pour faire ça ? En fin de compte c’est l’économie qu’on met en danger, ce sont les emplois, le pouvoir d’achat, c’est une civilisation qui s’écroule, il serait temps de s’y préparer, de toute façon la décroissance on va y aller forcément ».

Les paradoxes, Arthus-Bertrand en a lui-même créé quelques uns au fil de sa carrière. Pour mémoire et parmi les antagonismes les plus confondants, rappelons que sa fondation GoodPlanet, reconnue d’utilité publique et sise dans le magnifique domaine de...

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Les réponses d’Arthus-Bertrand aux paradoxes environnementaux

Le plus médiatique des photo-écolo-graphes a filmé la terre à hauteur d’hélicoptère pendant des décennies. Décarbonation oblige, Yann Arthus-Bertrand affirme désormais que le seul carburant capable de sauver le monde, c’est l’amour ! Désespérance, grande sagesse ou pieuse abnégation ?

L’exposition -La Mer- au musée maritime de La Rochelle - Reflets

Home en 2009, Planète océan en 2012, Terra en 2015, Legacy en 2021, les documentaires réalisés par Arthur-Bertrand sont à considérer comme des repères patrimoniaux d’une dérive sociétale qui affecte ou affectera la planète de façon irréversible. Toutes ces images sont à la fois magnifiques et insoutenables, captivantes et désolantes. Désolantes, car film après film la société de consommation dont l’éclatante réussite s’avère contraire au bien être de l’humanité s’y retrouve invariablement placée au banc des accusés.

Et là réside sans doute le plus terrible paradoxe des hommes de n’être parvenus à satisfaire leurs besoins sans tenir compte des exigences écologiques planétaires. Arthus-Bertrand considère que cette croissance effrénée mène toujours le bal alors que « Tout le monde dit qu’il faut réduire les énergies fossiles de 5% par an ! Ce ne serait pas difficile d’en importer 5% de moins, mais qui aurait le courage de faire ça ? Qui aurait le courage de mettre son économie en danger pour faire ça ? En fin de compte c’est l’économie qu’on met en danger, ce sont les emplois, le pouvoir d’achat, c’est une civilisation qui s’écroule, il serait temps de s’y préparer, de toute façon la décroissance on va y aller forcément ».

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Elle nie auprès de Mediapart, mais ses dirigeants se vantent ailleurs de pouvoir le faire

Nous avons mis la main sur deux documents démontrant qu'Avisa Partners a bien les capacités nécessaires pour créer et publier des milliers d'articles de lobbying. Contrairement à ce qu'elle a répondu à Mediapart. Dans cette offre commerciale, l'entreprise détaille sa force de frappe de plusieurs centaines d'experts capables de produire plus de 1000 articles par mois dans des centaines de médias.

Extrait d'un powerpoint d'Avisa Partner pour son offre de service à un think tank - Copie d'écran

Questionnée par Mediapart sur leur opération d’«intox», Avisa Partners a tenté de minimiser cette activité. «Les activites d’influence digitale, qui sont l’objet de vos questions, representent moins de 2% de notre activite (5 salaries sur les 250 que compte le groupe)», promet Avisa Partners à Mediapart. Un équivalent de « on le fait, mais pas beaucoup» qui sent bon l’euphémisation.

Avisa Partners tente de faire croire à Mediapart que l’entreprise est au mieux un modeste joueur amateur mais se vante pourtant par ailleurs auprès de potentiels clients, de pouvoir publier des centaines, des milliers d’articles en quelques semaines et dans toutes les langues.

Dans un document confidentiel reçu par le think-tank «The Institute for Statecraft» et que Reflets.info a pu consulter, Avisa Partners écrit : «Rien que le mois dernier, nous avons publié plus de 1.000 articles, des mémoires ou des articles d'opinion en ligne».

Ce document de prospection, pour obtenir un contrat, n’est pas directement signé par Avisa Partners mais on y retrouve quelques noms familiers dans « l’équipe». Matthieu Creux, président d’Avisa Partners; Arnaud Dassier,; Samuel Dralet, président de Lexfo, la filiale en cybersécurité d’Avisa; Jacques Lafitte, fondateur du bureau bruxellois de l’entreprise; Antoine Violet-Surcouf, Directeur exécutif et associé d’Avisa; François-Charles Timmerman, chef d’unité diplomatie d’affaires et associé... d’Avisa Partners.

Six, c’est déjà plus que les «cinq salariés sur...

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Elle nie auprès de Mediapart, mais ses dirigeants se vantent ailleurs de pouvoir le faire

Nous avons mis la main sur deux documents démontrant qu'Avisa Partners a bien les capacités nécessaires pour créer et publier des milliers d'articles de lobbying. Contrairement à ce qu'elle a répondu à Mediapart. Dans cette offre commerciale, l'entreprise détaille sa force de frappe de plusieurs centaines d'experts capables de produire plus de 1000 articles par mois dans des centaines de médias.

Extrait d'un powerpoint d'Avisa Partner pour son offre de service à un think tank - Copie d'écran

Questionnée par Mediapart sur leur opération d’«intox», Avisa Partners a tenté de minimiser cette activité. «Les activites d’influence digitale, qui sont l’objet de vos questions, representent moins de 2% de notre activite (5 salaries sur les 250 que compte le groupe)», promet Avisa Partners à Mediapart. Un équivalent de « on le fait, mais pas beaucoup» qui sent bon l’euphémisation.

Avisa Partners tente de faire croire à Mediapart que l’entreprise est au mieux un modeste joueur amateur mais se vante pourtant par ailleurs auprès de potentiels clients, de pouvoir publier des centaines, des milliers d’articles en quelques semaines et dans toutes les langues.

Dans un document confidentiel reçu par le think-tank «The Institute for Statecraft» et que Reflets.info a pu consulter, Avisa Partners écrit : «Rien que le mois dernier, nous avons publié plus de 1.000 articles, des mémoires ou des articles d'opinion en ligne».

Ce document de prospection, pour obtenir un contrat, n’est pas directement signé par Avisa Partners mais on y retrouve quelques noms familiers dans « l’équipe». Matthieu Creux, président d’Avisa Partners; Arnaud Dassier,; Samuel Dralet, président de Lexfo, la filiale en cybersécurité d’Avisa; Jacques Lafitte, fondateur du bureau bruxellois de l’entreprise; Antoine Violet-Surcouf, Directeur exécutif et associé d’Avisa; François-Charles Timmerman, chef d’unité diplomatie d’affaires et associé... d’Avisa Partners.

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Le très droitier fils de son papa a participé à plusieurs opérations discutables

Les aventures sur les Internets d’Arnaud Dassier commencent au début des années 2000. Porte-flingue numérique de l’UMP, il organise quelques actions contre la gauche. Car Arnaud est très politisé. Episode 2.

Transfert.net, la (vraie) mémoire du Net français... - Copie d'écran

Flashback: nous sommes en mai 2003. Le journal en ligne Transfert.net (voir «Making of» en bas de page)raconte comment un courant de l’UMP (droite) a lancé un appel public à bombarder les boites mail des syndicats. Pour «La Droite Libre», il «s’agissait de protester contre les journées d’action des syndicats contre les projets gouvernementaux de réforme de la fonction publique et du régime de retraite.» À l’époque, la Droite Libre menée par Rachid Kaci a pour secrétaire général un certain Arnaud Dassier, également associé de la société L’Enchanteur des nouveaux médias (tout un programme dans le nom...), une sorte de «Web agency». Selon Force Ouvrière, le message est bien reçu par les sympathisants de droite puisque la boite mail de Marc Blondel croule sous 220.000 mails non sollicités… Plusieurs syndicats portent plainte et La Droite Libre est condamnée en référé. La Droite libre est un courant très à droite de l’UMP, point d’entrée pour une passerelle éventuelle avec l’extrême-droite. «Il s’agissait pour nous de répondre à la frustration des gens que l’on empêchait d’aller travailler. Nous avons donné un moyen d’action à une majorité silencieuse prise en otage. Nous avons aussi voulu dénoncer l’espèce d’impunité dont bénéficient ces responsables syndicaux pleins de morgue en leur montrant qu’ils n’étaient pas les seuls à pouvoir avoir une action militante», explique à cette époque Arnaud Dassier à Transfert. La fameuse «prise en otage»... «Ce sont des méthodes à manier...

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Le très droitier fils de son papa a participé à plusieurs opérations discutables

Les aventures sur les Internets d’Arnaud Dassier commencent au début des années 2000. Porte-flingue numérique de l’UMP, il organise quelques actions contre la gauche. Car Arnaud est très politisé. Episode 2.

Transfert.net, la (vraie) mémoire du Net français... - Copie d'écran

Flashback: nous sommes en mai 2003. Le journal en ligne Transfert.net (voir «Making of» en bas de page)raconte comment un courant de l’UMP (droite) a lancé un appel public à bombarder les boites mail des syndicats. Pour «La Droite Libre», il «s’agissait de protester contre les journées d’action des syndicats contre les projets gouvernementaux de réforme de la fonction publique et du régime de retraite.» À l’époque, la Droite Libre menée par Rachid Kaci a pour secrétaire général un certain Arnaud Dassier, également associé de la société L’Enchanteur des nouveaux médias (tout un programme dans le nom...), une sorte de «Web agency». Selon Force Ouvrière, le message est bien reçu par les sympathisants de droite puisque la boite mail de Marc Blondel croule sous 220.000 mails non sollicités… Plusieurs syndicats portent plainte et La Droite Libre est condamnée en référé. La Droite libre est un courant très à droite de l’UMP, point d’entrée pour une passerelle éventuelle avec l’extrême-droite. «Il s’agissait pour nous de répondre à la frustration des gens que l’on empêchait d’aller travailler. Nous avons donné un moyen d’action à une majorité silencieuse prise en otage. Nous avons aussi voulu dénoncer l’espèce d’impunité dont bénéficient ces responsables syndicaux pleins de morgue en leur montrant qu’ils n’étaient pas les seuls à pouvoir avoir une action militante», explique à cette époque Arnaud Dassier à Transfert. La fameuse «prise en otage»... «Ce sont des méthodes à manier...

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Derrière les faux articles, la boite de com déglingue le vivre ensemble

Avisa Partners, une société qui vend de la cybersécurité et de l'influence médiatique, est responsable de la publication de centaines d'articles de lobbying qu'elle a tenté de faire passer pour de vrais contenus journalistiques. L'affaire mérite que l'on s'y attarde. Au delà de l'intox, il y a des acteurs, des gens qui les cautionnent, eux et leurs actes, qui sont coupables d'une désagrégation de la confiance nécessaire au vivre ensemble et à la démocratie.

Présentation d'Avisa PArtners à un think tank - Copie d'écran

L’article paru dans Fakir, relatant les aventures d’un journaliste dans la com, écrivant plus de 600 articles à la commande sur toutes sortes de sujets, principalement pour faire du lobbying, a retenu l’attention de la presse. Mediapart a produit un long article sur le sujet. Avant cela, Complément d'enquête, en se penchant sur EDF, avait révélé les arrangements d'Avisa Partners avec l'éthique. Mais cette affaire est bien plus complexe qu’il ne semble et met en lumière des activités, des amitiés et des relations qui méritent d’être questionnées.

L’article de Fakir raconte par le menu comment un jeune journaliste s’est laissé happer par une «agence» produisant des contenus à la chaîne. Ces papiers réalisés à la va-vite étaient ensuite diffusés par divers sites afin de noyer d’autres informations dans les revues de presse proposées par les algorithmes, comme Google News. Et à la fin du papier, un petit ajout post publication «On s’est rendu compte, peu après la parution de l’article dans notre édition papier (Fakir n 103) que iStrat, l’agence de lobbying numérique, a été codirigée de juin 2013 à 2014 par… Olivia Grégoire, l’actuelle porte-parole du gouvernement !». Zut et re-zut, il y avait là une belle info qui méritait d’être creusée. Ce que fera rapidement Mediapart. Car avec l’aide de «Julien Fomenta», auteur des articles cités par Fakir, Mediapart va pouvoir faire le ménage dans sa zone de blogs des lecteurs, «le Club de Mediapart». La société qui se cache...

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Derrière les faux articles, la boite de com déglingue le vivre ensemble

Avisa Partners, une société qui vend de la cybersécurité et de l'influence médiatique, est responsable de la publication de centaines d'articles de lobbying qu'elle a tenté de faire passer pour de vrais contenus journalistiques. L'affaire mérite que l'on s'y attarde. Au delà de l'intox, il y a des acteurs, des gens qui les cautionnent, eux et leurs actes, qui sont coupables d'une désagrégation de la confiance nécessaire au vivre ensemble et à la démocratie.

Présentation d'Avisa PArtners à un think tank - Copie d'écran

L’article paru dans Fakir, relatant les aventures d’un journaliste dans la com, écrivant plus de 600 articles à la commande sur toutes sortes de sujets, principalement pour faire du lobbying, a retenu l’attention de la presse. Mediapart a produit un long article sur le sujet. Avant cela, Complément d'enquête, en se penchant sur EDF, avait révélé les arrangements d'Avisa Partners avec l'éthique. Mais cette affaire est bien plus complexe qu’il ne semble et met en lumière des activités, des amitiés et des relations qui méritent d’être questionnées.

L’article de Fakir raconte par le menu comment un jeune journaliste s’est laissé happer par une «agence» produisant des contenus à la chaîne. Ces papiers réalisés à la va-vite étaient ensuite diffusés par divers sites afin de noyer d’autres informations dans les revues de presse proposées par les algorithmes, comme Google News. Et à la fin du papier, un petit ajout post publication «On s’est rendu compte, peu après la parution de l’article dans notre édition papier (Fakir n 103) que iStrat, l’agence de lobbying numérique, a été codirigée de juin 2013 à 2014 par… Olivia Grégoire, l’actuelle porte-parole du gouvernement !». Zut et re-zut, il y avait là une belle info qui méritait d’être creusée. Ce que fera rapidement Mediapart. Car avec l’aide de «Julien Fomenta», auteur des articles cités par Fakir, Mediapart va pouvoir faire le ménage dans sa zone de blogs des lecteurs, «le Club de Mediapart». La société qui se cache...

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Battu au 1er tour des législatives, l‘ex-ministre de l’éducation se chercherait-il un nouveau job ?

Face au souhait de M. Blanquer de venir trouver refuge dans les amphis de Paris2 Panthéon-Assas, le syndicat national de l’enseignement supérieur a pris soin de lui rappeler quelques principes élémentaires : « les créations de postes ne peuvent relever du seul fait du prince, ni donner lieu à des profils à moustache ».

Fini l'Elysée, adieu l'Assemblée, vive l'Université! - capture écran

Comme certains ont une tête à chapeau, d’autres se targuent de présenter un profil à moustache : de celle, taillée à la demande et sur mesure, qui permet de célébrer l’audace du porteur de si belles bacchantes. En matière d’offre d’emploi, la stratégie du –poste à moustache- offre l’avantage de pouvoir éliminer d’office tous les candidats ne correspondant pas au profil recherché. Très pratique lorsqu’il s’agit précisément d’offrir une situation à celui-ci et non celui-là. Au diable les règles démocratiques ou la réalité des compétences, la place lui sera donc acquise par définition…

Poste Ad hoc, prestige en toc ?

Tout juste déchu de son mandat ministériel et sitôt défait de ses ambitions législatives, Jean Michel Blanquer fut pressenti comme le nouveau messie d’Assas. L’affaire n’est pas passée inaperçue puisque Médiapart s’est étonné de la création soudaine d’un poste jugé ad hoc. Dans un courrier interne le président de l’université, Stéphane Braconnier, semblait pourtant déjà présager des bénéfices à tirer de cette éventuelle nomination : « l’arrivée d’un ancien ministre dans nos effectifs contribue, de manière générale, au prestige et donc à l’attractivité de notre établissement ».

Faut il que l’attractivité d’Assas soit tombée si bas que l’on soit obligé de se féliciter de l’arrivée d’un ex-ministre, tout en négligeant le prestige du travail quotidien et silencieux de tous les professeurs en poste...

Laissons les partis politiques juger du bilan mais n’oublions pas...

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Battu au 1er tour des législatives, l‘ex-ministre de l’éducation se chercherait-il un nouveau job ?

Face au souhait de M. Blanquer de venir trouver refuge dans les amphis de Paris2 Panthéon-Assas, le syndicat national de l’enseignement supérieur a pris soin de lui rappeler quelques principes élémentaires : « les créations de postes ne peuvent relever du seul fait du prince, ni donner lieu à des profils à moustache ».

Fini l'Elysée, adieu l'Assemblée, vive l'Université! - capture écran

Comme certains ont une tête à chapeau, d’autres se targuent de présenter un profil à moustache : de celle, taillée à la demande et sur mesure, qui permet de célébrer l’audace du porteur de si belles bacchantes. En matière d’offre d’emploi, la stratégie du –poste à moustache- offre l’avantage de pouvoir éliminer d’office tous les candidats ne correspondant pas au profil recherché. Très pratique lorsqu’il s’agit précisément d’offrir une situation à celui-ci et non celui-là. Au diable les règles démocratiques ou la réalité des compétences, la place lui sera donc acquise par définition…

Poste Ad hoc, prestige en toc ?

Tout juste déchu de son mandat ministériel et sitôt défait de ses ambitions législatives, Jean Michel Blanquer fut pressenti comme le nouveau messie d’Assas. L’affaire n’est pas passée inaperçue puisque Médiapart s’est étonné de la création soudaine d’un poste jugé ad hoc. Dans un courrier interne le président de l’université, Stéphane Braconnier, semblait pourtant déjà présager des bénéfices à tirer de cette éventuelle nomination : « l’arrivée d’un ancien ministre dans nos effectifs contribue, de manière générale, au prestige et donc à l’attractivité de notre établissement ».

Faut il que l’attractivité d’Assas soit tombée si bas que l’on soit obligé de se féliciter de l’arrivée d’un ex-ministre, tout en négligeant le prestige du travail quotidien et silencieux de tous les professeurs en poste...

Laissons les partis politiques juger du bilan mais n’oublions pas...

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Dernier épisode, le Premier ministre britannique Boris Johnson a tenté de déporter 130 demandeurs d'asile vers le Rwanda

L'externalisation de la politique migratoire en Europe s'intensifie. Quitte à collaborer avec des pays peu regardants sur les droits de l'homme, comme la Libye ou la Turquie ou à ne pas respecter la Convention sur les réfugiés de l'ONU.

Femmes retenues dans un camp de migrants près de Tripoli, Libye, juillet 2015 - Cyril Marcilhacy, Extra Muros

Le charter pour le Rwanda décidé par le Premier ministre Boris Johnson a remis en lumière cette pratique d'externalisation de la politique migratoire par l'Europe. Quelque 130 migrants illégaux de toutes nationalités devaient être déportés vers le pays d’Afrique de l’Est le 14 juin. L’avion a finalement été annulé au dernier moment faute de passagers, tous ayant obtenus des décisions judiciaires pour les protéger de ce transfert non choisi, notamment grâce à des recours urgents auprès de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). La Cour avait en outre statué de manière générale qu'il fallait attendre que la Haute Cour de justice pour l’Angleterre et le Pays de Galles ait confirmé la légalité de l’accord avec le Rwanda – une décision qui doit intervenir en juillet.

En avril dernier, le gouvernement britannique et le Rwanda avaient annoncé un accord de 120millions de livres sterling qui permettra à un nombre encore indéfini de demandeurs d’asile, quelle que soit leur nationalité, de recevoir un aller simple pour le Rwanda où leurs demandes d'asile seront traitées. Si leur demande est rejetée, les demandeurs d’asile auront le droit de rester au Rwanda. Les britanniques envisagent aussi des centres de détentions off-shore pour les migrants entrés illégalement sur leur territoire: ils pourraient être détenu sur les îles ou sur de vieux ferries.

Depuis 2015 et le pic d’arrivée de migrants en raison du conflit syrien, le flux des arrivées de personnes en...

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Dernier épisode, le Premier ministre britannique Boris Johnson a tenté de déporter 130 demandeurs d'asile vers le Rwanda

L'externalisation de la politique migratoire en Europe s'intensifie. Quitte à collaborer avec des pays peu regardants sur les droits de l'homme, comme la Libye ou la Turquie ou à ne pas respecter la Convention sur les réfugiés de l'ONU.

Femmes retenues dans un camp de migrants près de Tripoli, Libye, juillet 2015 - Cyril Marcilhacy, Extra Muros

Le charter pour le Rwanda décidé par le Premier ministre Boris Johnson a remis en lumière cette pratique d'externalisation de la politique migratoire par l'Europe. Quelque 130 migrants illégaux de toutes nationalités devaient être déportés vers le pays d’Afrique de l’Est le 14 juin. L’avion a finalement été annulé au dernier moment faute de passagers, tous ayant obtenus des décisions judiciaires pour les protéger de ce transfert non choisi, notamment grâce à des recours urgents auprès de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). La Cour avait en outre statué de manière générale qu'il fallait attendre que la Haute Cour de justice pour l’Angleterre et le Pays de Galles ait confirmé la légalité de l’accord avec le Rwanda – une décision qui doit intervenir en juillet.

En avril dernier, le gouvernement britannique et le Rwanda avaient annoncé un accord de 120millions de livres sterling qui permettra à un nombre encore indéfini de demandeurs d’asile, quelle que soit leur nationalité, de recevoir un aller simple pour le Rwanda où leurs demandes d'asile seront traitées. Si leur demande est rejetée, les demandeurs d’asile auront le droit de rester au Rwanda. Les britanniques envisagent aussi des centres de détentions off-shore pour les migrants entrés illégalement sur leur territoire: ils pourraient être détenu sur les îles ou sur de vieux ferries.

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Et qui n’ont aucune idée de ce qu’ils font

Le programme économique de Jean-Luc Mélenchon conduirait la France à la faillite, selon le ministre de l’économie, Bruno Le Maire. C’est un programme de « ruine économique », renchérit Gabriel Attal. Mais ces politiques qui sont aux manettes savent-ils seulement ce qu’ils font ? Être de de droite ou de gauche ne donne aucune garantie de pertinence en matière économique...

Protections de croissance du FMI

L’économie est un plateau à balances multiples. Appuyer sur l’un pour corriger le déséquilibre de l’autre, va forcément créer des problèmes ailleurs. Tenter de régler ces nouveaux soucis, en génèrera encore d’autres. Et ainsi de suite. Penser que l’on peut équilibrer tous ces plateaux est une utopie, notamment parce que l’économie n’est pas une science exacte. Une théorie économique qui marche pendant trente ans, ne marchera peut-être plus par la suite. Que l'on soit de droite, comme le gouvernement actuel, ne donne aucune garantie de réussite dans ce domaine. La droite a eu le pouvoir pendant des dizaines d'années et ses réussites économiques et sociales ne sont pas flagrantes. La gauche a paradoxalement pas trop mal réussi par périodes sur le plan macro-économique tandis qu'elle échouait sur le plan social... Le programme de Jean-Luc Mélenchon fonctionnerait-il ? Mystère et boule de gomme. En tout cas, les qualités d'économistes de ceux qui sont aux manettes ne sont pas frappantes.

Bruno Le Maire se veut le garant de l’économie du pays. Le seul qui pourrait nous sauver de la ruine qu’engendrerait le programme de la NUPES. Il est pourtant impossible, l’économie n’étant pas une science exacte, de prédire avec certitude ce que deviendrait l’économie française si le programme de la NUPES était appliqué. En termes de prédictions, Bruno Le Maire devrait d'ailleurs être un peu prudent. Il estimait en mars que l’inflation était un problème temporaire : « Je...

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Et qui n’ont aucune idée de ce qu’ils font

Le programme économique de Jean-Luc Mélenchon conduirait la France à la faillite, selon le ministre de l’économie, Bruno Le Maire. C’est un programme de « ruine économique », renchérit Gabriel Attal. Mais ces politiques qui sont aux manettes savent-ils seulement ce qu’ils font ? Être de de droite ou de gauche ne donne aucune garantie de pertinence en matière économique...

Protections de croissance du FMI

L’économie est un plateau à balances multiples. Appuyer sur l’un pour corriger le déséquilibre de l’autre, va forcément créer des problèmes ailleurs. Tenter de régler ces nouveaux soucis, en génèrera encore d’autres. Et ainsi de suite. Penser que l’on peut équilibrer tous ces plateaux est une utopie, notamment parce que l’économie n’est pas une science exacte. Une théorie économique qui marche pendant trente ans, ne marchera peut-être plus par la suite. Que l'on soit de droite, comme le gouvernement actuel, ne donne aucune garantie de réussite dans ce domaine. La droite a eu le pouvoir pendant des dizaines d'années et ses réussites économiques et sociales ne sont pas flagrantes. La gauche a paradoxalement pas trop mal réussi par périodes sur le plan macro-économique tandis qu'elle échouait sur le plan social... Le programme de Jean-Luc Mélenchon fonctionnerait-il ? Mystère et boule de gomme. En tout cas, les qualités d'économistes de ceux qui sont aux manettes ne sont pas frappantes.

Bruno Le Maire se veut le garant de l’économie du pays. Le seul qui pourrait nous sauver de la ruine qu’engendrerait le programme de la NUPES. Il est pourtant impossible, l’économie n’étant pas une science exacte, de prédire avec certitude ce que deviendrait l’économie française si le programme de la NUPES était appliqué. En termes de prédictions, Bruno Le Maire devrait d'ailleurs être un peu prudent. Il estimait en mars que l’inflation était un problème temporaire : « Je...

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Comment construire un avenir dans une société fracturée à ce point ?

Et c’est reparti, comme une valse sans fin… Les campagnes aidant, revoici les fans de Mélenchon, de Macron, de LR, de Marine, des sans étiquettes, qui s’étripent en promettant chacun un avenir radieux si leurs champions sont élus.

Le cirque Zavaglione en tournée près de chez vous... - CC

Mais où vont-ils chercher cette foi du charbonnier ? Tous ces déçus du [Insérer ici le nom de n’importe quel parti politique] s’enflamment à nouveau. Cette fois-ci, c’est la bonne, cette fois leur champion va régler les problèmes économiques, le réchauffement climatique, l’égalité hommes-femmes, la corruption, laver et repasser les chemises de tous les Français deux fois par semaine et préparer le café de tout le monde tous les matins.

On pourrait presque penser qu’il y a de nouveaux visages, enfin un espoir de remplacer tous ces politiques qui ont fait de la gestion du bien commun un boulot comme un autre, mais mieux payé et avec des passe-droits. Cela expliquerait le bruit sur les réseaux, à la télé et dans les journaux. Mais non. Emmanuel Macron grenouille dans la politique (et apparemment peu lui importe le parti) depuis plus de vingt ans. Il a été président de la République ces cinq dernières années avec une Assemblée nationale aux ordres. On imagine qu'il aurait donc pu régler tous les problèmes du pays pendant cette période au lieu de promettre de le faire durant les cinq prochaines années... Jean-Luc Mélenchon, lui, est un pro de la politique depuis quarante-six ans… Marine Le Pen a repris la PME familiale et vit de ses rentes politiciennes depuis trente-trois ans. Côté LR, Christian Jacob a été élu pour la première fois en 1994, il y a vingt-huit ans de cela...

Pendant toutes ces années, ils ont tout oublié de la vie d’un citoyen normal. Les président, les...

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Comment construire un avenir dans une société fracturée à ce point ?

Et c’est reparti, comme une valse sans fin… Les campagnes aidant, revoici les fans de Mélenchon, de Macron, de LR, de Marine, des sans étiquettes, qui s’étripent en promettant chacun un avenir radieux si leurs champions sont élus.

Le cirque Zavaglione en tournée près de chez vous... - CC

Mais où vont-ils chercher cette foi du charbonnier ? Tous ces déçus du [Insérer ici le nom de n’importe quel parti politique] s’enflamment à nouveau. Cette fois-ci, c’est la bonne, cette fois leur champion va régler les problèmes économiques, le réchauffement climatique, l’égalité hommes-femmes, la corruption, laver et repasser les chemises de tous les Français deux fois par semaine et préparer le café de tout le monde tous les matins.

On pourrait presque penser qu’il y a de nouveaux visages, enfin un espoir de remplacer tous ces politiques qui ont fait de la gestion du bien commun un boulot comme un autre, mais mieux payé et avec des passe-droits. Cela expliquerait le bruit sur les réseaux, à la télé et dans les journaux. Mais non. Emmanuel Macron grenouille dans la politique (et apparemment peu lui importe le parti) depuis plus de vingt ans. Il a été président de la République ces cinq dernières années avec une Assemblée nationale aux ordres. On imagine qu'il aurait donc pu régler tous les problèmes du pays pendant cette période au lieu de promettre de le faire durant les cinq prochaines années... Jean-Luc Mélenchon, lui, est un pro de la politique depuis quarante-six ans… Marine Le Pen a repris la PME familiale et vit de ses rentes politiciennes depuis trente-trois ans. Côté LR, Christian Jacob a été élu pour la première fois en 1994, il y a vingt-huit ans de cela...

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Quand des associations de journalistes voient des plateformes sécurisées partout

Penser en 2022 qu’une base permettant de mettre en relation des sources et des journalistes sur un terrain de guerre avec des formulaires Google est une « base de données sécurisée » pose quelques soucis.

Page d'accueil du site UABRAVE - Copie d'écran

Le Réseau international des journalistes (Ijnet) a publié un long papier mettant en avant une « plateforme » permettant de mettre en relation des journalistes avec des sources « validées » sur les terrains de guerre. Pour l’instant UABRAVE (c’est le nom du site) concerne des interlocuteurs en Ukraine, mais le développeur voudrait l’étendre.

Ce outil, à en croire l’Ijnet, « pourrait révolutionner la manière dont les reporters entrent en lien avec leurs sources en temps de guerre. UABRAVE relie les journalistes aux personnes sur le terrain à l'aide d'une base de données sécurisée, ce qui permet aux journalistes de trouver des sources tout en réduisant les risques pour la sécurité de ces dernières ». Le traitement est humain. Les sources et les journalistes sont ajoutés et validés à la main.

Sur le papier, pourquoi pas ? Un tel outil peut en effet simplifier la vie des journalistes à la recherche de fixeurs ou d’interlocuteurs sur un terrain de guerre. Mais dans les faits, l’utilisation d’outils informatiques pour stocker des noms, des « CV » de personnes engagées d’un côté ou d’un autre dans un conflit, pose problème. Même si les numéros de téléphones des personnes ou leurs noms ne sont pas accessibles via la plateforme (cela reste à démontrer), la corrélation et le renseignement en source ouverte permettent souvent de se faire une idée très précise de la personne cachée derrière un pseudonyme.

Par ailleurs, UABRAVE communique toutes les informations récoltées à...

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Quand des associations de journalistes voient des plateformes sécurisées partout

Penser en 2022 qu’une base permettant de mettre en relation des sources et des journalistes sur un terrain de guerre avec des formulaires Google est une « base de données sécurisée » pose quelques soucis.

Page d'accueil du site UABRAVE - Copie d'écran

Le Réseau international des journalistes (Ijnet) a publié un long papier mettant en avant une « plateforme » permettant de mettre en relation des journalistes avec des sources « validées » sur les terrains de guerre. Pour l’instant UABRAVE (c’est le nom du site) concerne des interlocuteurs en Ukraine, mais le développeur voudrait l’étendre.

Ce outil, à en croire l’Ijnet, « pourrait révolutionner la manière dont les reporters entrent en lien avec leurs sources en temps de guerre. UABRAVE relie les journalistes aux personnes sur le terrain à l'aide d'une base de données sécurisée, ce qui permet aux journalistes de trouver des sources tout en réduisant les risques pour la sécurité de ces dernières ». Le traitement est humain. Les sources et les journalistes sont ajoutés et validés à la main.

Sur le papier, pourquoi pas ? Un tel outil peut en effet simplifier la vie des journalistes à la recherche de fixeurs ou d’interlocuteurs sur un terrain de guerre. Mais dans les faits, l’utilisation d’outils informatiques pour stocker des noms, des « CV » de personnes engagées d’un côté ou d’un autre dans un conflit, pose problème. Même si les numéros de téléphones des personnes ou leurs noms ne sont pas accessibles via la plateforme (cela reste à démontrer), la corrélation et le renseignement en source ouverte permettent souvent de se faire une idée très précise de la personne cachée derrière un pseudonyme.

Par ailleurs, UABRAVE communique toutes les informations récoltées à...

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Les combats sont très violents et les deux armées subissent des pertes importantes.

L'armée russe avance dans le Donbass mais ne parvient pas à une rupture décisive de la résistance acharnée ukrainienne. Après plus de 100 jours de guerre, la situation semble bloquée, aucun des deux camps ne parvenant à prendre l'ascendant sur l'autre. Il est loin d'être certain que les nouvelles livraisons d'armes sophistiquées à l'Ukraine changent réellement la donne. La guerre semble partie pour durer.

Une position ukrainienne abandonnée dans Sievierodonetsk - mil-inr.info

Les troupes Russes marquent des points dans le Donbass. Le président Zelensky a reconnu que « l’armée ukrainienne avait 50 à 100 tués par jour» dans l’est du pays (auquel il faut statistiquement ajouter 150 à 400 blessés) et que «la situation est très très difficile». Un chiffre énorme difficilement soutenable dans la durée. Une brigade ukrainienne rassemble 300 à 400 hommes, comme le rappelle Michel Goya sur son blog La voix de l’épée dans un article titré L’infanterie, les chars et la guerre en Ukraine (en accès libre).

L’oblast de Luhansk pourrait tomber aux mains des occupants dans les prochaines semaines. Les soldats russes, qui avaient conquis 80% de la ville Sievierodonetsk, n’en contrôlent plus que la moitié après une contre-attaque ukrainienne. La ville détruite à 80% ne présente pourtant pas un intérêt militaire ou économique majeur. Mais cela aurait été concéder une petite victoire à la Russie, ce qui est politiquement difficile. Pourtant, avec une ville adossée à la rivière Donetsk qui constitue une ligne de défense naturelle, il aurait été plus aisé à l’armée ukrainienne de se replier au-delà de la rivière, ce qu’ils ont d’ailleurs fait non loin de là, près de la ville de Sloviansk. Mais pour le moment, les ukrainiens s’accrochent à Sievierodonetsk et se sont engagés dans un combat urbain très meurtrier. L’état-major a même fait le choix d’envoyer des renforts dans la ville alors qu’un encerclement n’est pas à exclure. Le pari pourrait s’avérer très risqué.

Un...

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Les combats sont très violents et les deux armées subissent des pertes importantes.

L'armée russe avance dans le Donbass mais ne parvient pas à une rupture décisive de la résistance acharnée ukrainienne. Après plus de 100 jours de guerre, la situation semble bloquée, aucun des deux camps ne parvenant à prendre l'ascendant sur l'autre. Il est loin d'être certain que les nouvelles livraisons d'armes sophistiquées à l'Ukraine changent réellement la donne. La guerre semble partie pour durer.

Une position ukrainienne abandonnée dans Sievierodonetsk - mil-inr.info

Les troupes Russes marquent des points dans le Donbass. Le président Zelensky a reconnu que « l’armée ukrainienne avait 50 à 100 tués par jour» dans l’est du pays (auquel il faut statistiquement ajouter 150 à 400 blessés) et que «la situation est très très difficile». Un chiffre énorme difficilement soutenable dans la durée. Une brigade ukrainienne rassemble 300 à 400 hommes, comme le rappelle Michel Goya sur son blog La voix de l’épée dans un article titré L’infanterie, les chars et la guerre en Ukraine (en accès libre).

L’oblast de Luhansk pourrait tomber aux mains des occupants dans les prochaines semaines. Les soldats russes, qui avaient conquis 80% de la ville Sievierodonetsk, n’en contrôlent plus que la moitié après une contre-attaque ukrainienne. La ville détruite à 80% ne présente pourtant pas un intérêt militaire ou économique majeur. Mais cela aurait été concéder une petite victoire à la Russie, ce qui est politiquement difficile. Pourtant, avec une ville adossée à la rivière Donetsk qui constitue une ligne de défense naturelle, il aurait été plus aisé à l’armée ukrainienne de se replier au-delà de la rivière, ce qu’ils ont d’ailleurs fait non loin de là, près de la ville de Sloviansk. Mais pour le moment, les ukrainiens s’accrochent à Sievierodonetsk et se sont engagés dans un combat urbain très meurtrier. L’état-major a même fait le choix d’envoyer des renforts dans la ville alors qu’un encerclement n’est pas à exclure. Le pari pourrait s’avérer très risqué.

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Aux législatives, votez pour qui vous voulez, mais votez ! C'est mathématique

Pour se maintenir, la loi dit que le candidat en troisième position doit avoir recueilli un nombre de voix au moins égal à 12,5 % des inscrits sur les listes électoral. Le taux d’abstention est donc un facteur clé pour le nombre de triangulaires.

Nombre d'or - Triangle d'or - HB;Jean-Luc W - Wikipedia - CC BY-SA 3.0

Emmanuel Macron est le président le plus mal élu après Georges Pompidou, et encore, c’était en 1969 dans une situation bien particulière. Avec une abstention très forte (28%) et 6,2%de votes blancs et nuls, Emmanuel Macron a été réélu avec seulement 38,52% des inscrits. S’il est légitime, c’est un président très majoritairement rejeté qui est élu. Notre démocratie s’affaisse.

Les réformes qui s’annoncent continueront de détricoter le modèle social français. La situation à l’hôpital, à l’école sont le résultat de la politique d'Emmanuel Macron, même si ses prédécesseurs, reconnaissons-le, y sont aussi pour quelque chose. La réforme de retraites s’annonce dramatique pour ceux qui ont commencé à travailler jeune ou qui exercent des métiers pénibles. L’urgence climatique restera sans doute dans les paroles: Amélie de Montchalin, la ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, a voté toutes les mesures contre l’écologie du précédent quinquennat et est une libérale pur sucre; Agnès Pannier-Runacher, à la tête d’un inédit ministère de la Transition énergétique, a travaillé dans le secteur de l’automobile, puis du pétrole et du gaz. Très écolo-friendly tout ça! Ajoutons pour faire bon poids le scandale McKinsey, dont Le Canard enchaîné vient de révéler qu’ils n’ont pas payé d’impôts depuis plusieurs années avec la bénédiction de Bercy, et la République des consultants, le laissez-aller dans le contrôle des Ehpad aboutissant aux scandales Orpéa et...

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Aux législatives, votez pour qui vous voulez, mais votez ! C'est mathématique

Pour se maintenir, la loi dit que le candidat en troisième position doit avoir recueilli un nombre de voix au moins égal à 12,5 % des inscrits sur les listes électoral. Le taux d’abstention est donc un facteur clé pour le nombre de triangulaires.

Nombre d'or - Triangle d'or - HB;Jean-Luc W - Wikipedia - CC BY-SA 3.0

Emmanuel Macron est le président le plus mal élu après Georges Pompidou, et encore, c’était en 1969 dans une situation bien particulière. Avec une abstention très forte (28%) et 6,2%de votes blancs et nuls, Emmanuel Macron a été réélu avec seulement 38,52% des inscrits. S’il est légitime, c’est un président très majoritairement rejeté qui est élu. Notre démocratie s’affaisse.

Les réformes qui s’annoncent continueront de détricoter le modèle social français. La situation à l’hôpital, à l’école sont le résultat de la politique d'Emmanuel Macron, même si ses prédécesseurs, reconnaissons-le, y sont aussi pour quelque chose. La réforme de retraites s’annonce dramatique pour ceux qui ont commencé à travailler jeune ou qui exercent des métiers pénibles. L’urgence climatique restera sans doute dans les paroles: Amélie de Montchalin, la ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, a voté toutes les mesures contre l’écologie du précédent quinquennat et est une libérale pur sucre; Agnès Pannier-Runacher, à la tête d’un inédit ministère de la Transition énergétique, a travaillé dans le secteur de l’automobile, puis du pétrole et du gaz. Très écolo-friendly tout ça! Ajoutons pour faire bon poids le scandale McKinsey, dont Le Canard enchaîné vient de révéler qu’ils n’ont pas payé d’impôts depuis plusieurs années avec la bénédiction de Bercy, et la République des consultants, le laissez-aller dans le contrôle des Ehpad aboutissant aux scandales Orpéa et...

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Le collectif "Nos services publics" s'est penché sur la plateforme

Le constat du collectif sur Parcoursup est édifiant : le système contribue a augmenter le stress des élèves, désorganise l’année scolaire, le travail des enseignants et ne permet pas de mesurer de véritable amélioration par rapport à son prédécesseur. "Peut mieux faire" !

Logo du site Paroursup.fr - Copie d'écran

La plateforme Parcoursup d’admission des élèves dans l’enseignement supérieur, qui a remplacé Admission Post-Bac (APB), continue de susciter des critiques. Comme la précédente d’ailleurs, lorsqu’elle réalisait un tirage au sort pour l’affectation de 0,5% des candidats. Le Collectif Nos services publics que nous avions déjà évoqué dans nos colonnes a voulu faire le point sur Parcoursup, dans une note d’une trentaine de pages édifiantes. Tout d’abord, le changement de perspective. Parcoursup met en place une logique de classement des élève alors qu’APB privilégiait une logique d’affectation des élèves selon leurs préférences. Les experts planchent ensuite sur les effets de ce changement sur les élèves et sur le coût pour l’enseignement secondaire, largement mis à contribution pour le «classement» des élèves. Enfin, le collectif note une forte progression du nombre d’étudiants intégrant des formations privées qui bénéficient de la mise en avant dans Parcoursup, sur le même plan que l’enseignement public.

«La mise en place de Parcoursup en 2018 a conduit au remplacement d’un dispositif dans lequel l’affectation des lycéens dans l’enseignement supérieur était réalisée sur le fondement d’une hiérarchisation de leurs choix, par un système de classement des élèves par les formations, y compris non-sélectives. Cette évolution de l’algorithme est loin de se cantonner à une question technique. D’une part, elle a pour conséquence directe de laisser un postulant sur deux sans réponse...

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Le collectif "Nos services publics" s'est penché sur la plateforme

Le constat du collectif sur Parcoursup est édifiant : le système contribue a augmenter le stress des élèves, désorganise l’année scolaire, le travail des enseignants et ne permet pas de mesurer de véritable amélioration par rapport à son prédécesseur. "Peut mieux faire" !

Logo du site Paroursup.fr - Copie d'écran

La plateforme Parcoursup d’admission des élèves dans l’enseignement supérieur, qui a remplacé Admission Post-Bac (APB), continue de susciter des critiques. Comme la précédente d’ailleurs, lorsqu’elle réalisait un tirage au sort pour l’affectation de 0,5% des candidats. Le Collectif Nos services publics que nous avions déjà évoqué dans nos colonnes a voulu faire le point sur Parcoursup, dans une note d’une trentaine de pages édifiantes. Tout d’abord, le changement de perspective. Parcoursup met en place une logique de classement des élève alors qu’APB privilégiait une logique d’affectation des élèves selon leurs préférences. Les experts planchent ensuite sur les effets de ce changement sur les élèves et sur le coût pour l’enseignement secondaire, largement mis à contribution pour le «classement» des élèves. Enfin, le collectif note une forte progression du nombre d’étudiants intégrant des formations privées qui bénéficient de la mise en avant dans Parcoursup, sur le même plan que l’enseignement public.

«La mise en place de Parcoursup en 2018 a conduit au remplacement d’un dispositif dans lequel l’affectation des lycéens dans l’enseignement supérieur était réalisée sur le fondement d’une hiérarchisation de leurs choix, par un système de classement des élèves par les formations, y compris non-sélectives. Cette évolution de l’algorithme est loin de se cantonner à une question technique. D’une part, elle a pour conséquence directe de laisser un postulant sur deux sans réponse...

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Reflets met en place un outil technique d'aide à l'enquête

Le renseignement en sources ouvertes (OSINT) est un terme à la mode. Nous avons commencé à mettre en place un outil apportant une aide à l'enquête pour nos journalistes. Des développements techniques supplémentaires sont prévus. Ce projet a été retenu par le Fonds pour la presse libre (FPL).

Un graphique réalisé avec Maltego sur la présence d'Eric Zemmour sur Internet

Né en 2011, Reflets.info est un journal indépendant détenu par ses journalistes. Le journal ne vit que grâce à ses abonnés. Il n’y a ni publicité, ni tracking des visiteurs, encore moins de revente de données personnelles à qui que ce soit. Reflets.info produit des enquêtes au long cours et des analyses visant à mettre les faits en perspective. Le journal a été créé par un expert en sécurité informatique et un journaliste spécialisé dans ce domaine. Aujourd'hui, une grosse dizaine de journaliste et plusieurs experts techniques ont rejoint le projet. Il était donc naturel que nous poursuivions notre mise en commun d'outils techniques, de techniques d'investigation et journalistiques. En 2022, nous avons décidé de mettre en place un vaste outil d’aide à l’investigation pour nos journalistes.

Basé pour l'instant sur Datashare (l’outil de l’ICIJ), il regroupe toutes les données que nous avons pu récolter au fil de nos enquêtes précédentes depuis 2010. Nous y intégrons également des données issues d'Internet et de sites situés sur le réseau Tor.

Nous souhaitons par ailleurs relier cette base de connaissances à un autre outil d’OSINT (renseignement en sources ouvertes) que nous utilisons régulièrement : Maltego. Ces développements seront rendus possible par le soutien du Fonds pour une presse libre. Par la suite, nous envisageons de mettre ces développements à disposition d’autres médias indépendants s'ils le souhaitent.

A titre d'exemple, notre...

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Reflets met en place un outil technique d'aide à l'enquête

Le renseignement en sources ouvertes (OSINT) est un terme à la mode. Nous avons commencé à mettre en place un outil apportant une aide à l'enquête pour nos journalistes. Des développements techniques supplémentaires sont prévus. Ce projet a été retenu par le Fonds pour la presse libre (FPL).

Un graphique réalisé avec Maltego sur la présence d'Eric Zemmour sur Internet

Né en 2011, Reflets.info est un journal indépendant détenu par ses journalistes. Le journal ne vit que grâce à ses abonnés. Il n’y a ni publicité, ni tracking des visiteurs, encore moins de revente de données personnelles à qui que ce soit. Reflets.info produit des enquêtes au long cours et des analyses visant à mettre les faits en perspective. Le journal a été créé par un expert en sécurité informatique et un journaliste spécialisé dans ce domaine. Aujourd'hui, une grosse dizaine de journaliste et plusieurs experts techniques ont rejoint le projet. Il était donc naturel que nous poursuivions notre mise en commun d'outils techniques, de techniques d'investigation et journalistiques. En 2022, nous avons décidé de mettre en place un vaste outil d’aide à l’investigation pour nos journalistes.

Basé pour l'instant sur Datashare (l’outil de l’ICIJ), il regroupe toutes les données que nous avons pu récolter au fil de nos enquêtes précédentes depuis 2010. Nous y intégrons également des données issues d'Internet et de sites situés sur le réseau Tor.

Nous souhaitons par ailleurs relier cette base de connaissances à un autre outil d’OSINT (renseignement en sources ouvertes) que nous utilisons régulièrement : Maltego. Ces développements seront rendus possible par le soutien du Fonds pour une presse libre. Par la suite, nous envisageons de mettre ces développements à disposition d’autres médias indépendants s'ils le souhaitent.

A titre d'exemple, notre...

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Météo des plages : Pavillon Bleu à la Rochelle mais contamination fécale à Aytré !

Aux lendemains de la parution de notre enquête sur l’interdiction de baignade en baie d’Aytré, plusieurs articles de presse locale ont suivi. L’information se souhaitant plurielle, la qualité des plages Rochelaises y fut traitée sous l’angle du palmarès Pavillon Bleu 2022. Rien de tel qu’une sympathique actualité pour voir le fond de l’eau en rose…

Deux façons de voir les choses : plage bleue ou colère rouge ? - Reflets

Le 16 mai dernier, Reflets s’est interrogé sur la contamination bactérienne frappant l’une des plus longues plages de la côte Rochelaise. Rappelons que les autorités ne sont parvenues à déterminer ni les sources, ni la cause d’une pollution qui dure depuis des décennies. Un détail cependant, cette plage se situe dans l’environnement immédiat de la zone portuaire de La Rochelle, et donc, à quelques encablures de la plage des Minimes labellisée Pavillon Bleu. De quoi applaudir cet exploit non ? C’est bien de cela dont s’est chargée la presse quotidienne et régionale dans ses échos en date du 17, 18 et 27 mai : il s’agissait donc là de célébrer les plages ayant obtenu le label Pavillon Bleu pour la saison 2022 (Infos et Palmarès ici)

Encore faut-il entendre que cette labellisation ne semble pas faire l’unanimité. Ainsi sur la cote basque, à Anglet, on y voit « l’occasion dune visibilité nationale et internationale, pour faire d’Anglet une destination de choix pour les touristes et vacanciers » ; mais à contrario le syndicat mixte de gestion des baignades landaises refuse d’adhérer au pavillon « parce qu'il n’est pas un label spécifique à la gestion de la qualité des eaux de baignade, que les exigences du syndicat vont bien au-delà des garanties du Pavillon bleu, qu’il ne garantit pas un système de gestion quotidien spécifique, ni une information rapide et transparente ». Au final, selon les cas et les circonstances, certains élus participent à l’opération quand d’autres...

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Météo des plages : Pavillon Bleu à la Rochelle mais contamination fécale à Aytré !

Aux lendemains de la parution de notre enquête sur l’interdiction de baignade en baie d’Aytré, plusieurs articles de presse locale ont suivi. L’information se souhaitant plurielle, la qualité des plages Rochelaises y fut traitée sous l’angle du palmarès Pavillon Bleu 2022. Rien de tel qu’une sympathique actualité pour voir le fond de l’eau en rose…

Deux façons de voir les choses : plage bleue ou colère rouge ? - Reflets

Le 16 mai dernier, Reflets s’est interrogé sur la contamination bactérienne frappant l’une des plus longues plages de la côte Rochelaise. Rappelons que les autorités ne sont parvenues à déterminer ni les sources, ni la cause d’une pollution qui dure depuis des décennies. Un détail cependant, cette plage se situe dans l’environnement immédiat de la zone portuaire de La Rochelle, et donc, à quelques encablures de la plage des Minimes labellisée Pavillon Bleu. De quoi applaudir cet exploit non ? C’est bien de cela dont s’est chargée la presse quotidienne et régionale dans ses échos en date du 17, 18 et 27 mai : il s’agissait donc là de célébrer les plages ayant obtenu le label Pavillon Bleu pour la saison 2022 (Infos et Palmarès ici)

Encore faut-il entendre que cette labellisation ne semble pas faire l’unanimité. Ainsi sur la cote basque, à Anglet, on y voit « l’occasion dune visibilité nationale et internationale, pour faire d’Anglet une destination de choix pour les touristes et vacanciers » ; mais à contrario le syndicat mixte de gestion des baignades landaises refuse d’adhérer au pavillon « parce qu'il n’est pas un label spécifique à la gestion de la qualité des eaux de baignade, que les exigences du syndicat vont bien au-delà des garanties du Pavillon bleu, qu’il ne garantit pas un système de gestion quotidien spécifique, ni une information rapide et transparente ». Au final, selon les cas et les circonstances, certains élus participent à l’opération quand d’autres...

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Pourquoi la société dans son ensemble a été en capacité de répondre à l'aggression russe

Rare sont ceux qui imaginait l'Ukraine capable de tenir dans cette guerre. Or c'est toute la société qui s'est mobilisée et qui a montré une résilience qui force l'admiration. Comment l'expliquer ? L'histoire récente du pays a préparé la société civile à se mobiliser et à être créative pour faire face à l'impensable. Décryptage.

Les Ukrainiens sont entrés en résistance. Fabrication de cocktails Molotov à Uzhgorod, mars 2022. - Denis Meyer

Faible sentiment national, armée modeste, Vladimir Poutine était persuadé au 24 février, date de déclenchement de l’offensive, que «l’opération spéciale» allait aller vite. En quelques jours, l’armée russe devait pénétrer dans Kyiv, déposer le président Zelinsky et installer un fantoche à la tête du pays. Et les Ukrainiens capituleraient. Sur le papier, le rapport de force était écrasant en sa faveur, tant en quantité que sur le plan qualitatif. Dans les premiers blindés détruits, les soldats ukrainiens ont retrouvé des uniformes de parade. L’ours russe a vendu la peau de l’Ukraine avant de l’avoir tué.

Mais tout ne s’est pas passé comme prévu pour le Kremlin. Si les images de fuite de la population donnaient l’impression - en partie exacte - d’un sauve-qui-peut, au même moment le désormais célèbre «Allez-vous faire foutre!» des défenseurs de l’île au Serpent adressé par radio au commandant de feu le croiseur Moskva donnait une autre tonalité. Et l’armée ukrainienne a tenu. Les soldats ukrainiens se sont battus vigoureusement. «Après une guerre de mouvements, les deux camps sont désormais presque à l’arrêt, car les armées sont usées des deux côtés, analyse Michel Goya, ancien colonel de l’armée de terre et analyste des conflits. Aucune des deux parties n’arrive à rompre l’équilibre et reprendre significativement l’initiative.»

Comment expliquer cette résistance que peu d’analystes (voir aucun) avaient vu venir? Le premier maillon a été militaire. L’armée ukrainienne, très...

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Pourquoi la société dans son ensemble a été en capacité de répondre à l'aggression russe

Rare sont ceux qui imaginait l'Ukraine capable de tenir dans cette guerre. Or c'est toute la société qui s'est mobilisée et qui a montré une résilience qui force l'admiration. Comment l'expliquer ? L'histoire récente du pays a préparé la société civile à se mobiliser et à être créative pour faire face à l'impensable. Décryptage.

Les Ukrainiens sont entrés en résistance. Fabrication de cocktails Molotov à Uzhgorod, mars 2022. - Denis Meyer

Faible sentiment national, armée modeste, Vladimir Poutine était persuadé au 24 février, date de déclenchement de l’offensive, que «l’opération spéciale» allait aller vite. En quelques jours, l’armée russe devait pénétrer dans Kyiv, déposer le président Zelinsky et installer un fantoche à la tête du pays. Et les Ukrainiens capituleraient. Sur le papier, le rapport de force était écrasant en sa faveur, tant en quantité que sur le plan qualitatif. Dans les premiers blindés détruits, les soldats ukrainiens ont retrouvé des uniformes de parade. L’ours russe a vendu la peau de l’Ukraine avant de l’avoir tué.

Mais tout ne s’est pas passé comme prévu pour le Kremlin. Si les images de fuite de la population donnaient l’impression - en partie exacte - d’un sauve-qui-peut, au même moment le désormais célèbre «Allez-vous faire foutre!» des défenseurs de l’île au Serpent adressé par radio au commandant de feu le croiseur Moskva donnait une autre tonalité. Et l’armée ukrainienne a tenu. Les soldats ukrainiens se sont battus vigoureusement. «Après une guerre de mouvements, les deux camps sont désormais presque à l’arrêt, car les armées sont usées des deux côtés, analyse Michel Goya, ancien colonel de l’armée de terre et analyste des conflits. Aucune des deux parties n’arrive à rompre l’équilibre et reprendre significativement l’initiative.»

Comment expliquer cette résistance que peu d’analystes (voir aucun) avaient vu venir? Le premier maillon a été militaire. L’armée ukrainienne, très...

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Dessous Choc #6

C’est un modèle de santé inédit, l’un des piliers de la révolution cubaine que nous fait découvrir la journaliste Maïlys Khider dans un livre paru récemment aux éditions LGM : Médecins cubains, les armées de la paix.

Fondé entre autres sur la gratuité des soins et la prévention, ce modèle s’exporte depuis plus de soixante ans par l’envoi de brigades de médecins dans différents pays. En Amérique latine mais aussi de l’autre côté de l’Atlantique, jusqu'en Afrique et chez nous en Europe, notamment quand l’épidémie de Covid nous frappait le plus durement en 2020.

Même si la motivation financière n’est pas absente, la majorité de ces hommes et femmes, experts des situations d’urgence, agissent d'abord au nom d’un certain idéal de solidarité. Issus d’un petit pays asphyxié par l’embargo américain, ils viennent révéler aux pays riches les insuffisances de leurs systèmes de santé bien souvent sacrifiés sur l’autel du capitalisme.

Ces médecins sont-ils donc des héros ou bien, comme le disent leurs détracteurs, les esclaves modernes d’un régime autoritaire ? La vérité est, comme toujours, sans doute entre les deux. L’enquête journalistique de Maïlys Khider permet, témoignages à l’appui, de se faire une idée plus précise de l’action souvent méconnue de ces « brigades de la paix ». Elle en dévoile les grandes lignes au micro d’Antoine Bellier.

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Dessous Choc #6

C’est un modèle de santé inédit, l’un des piliers de la révolution cubaine que nous fait découvrir la journaliste Maïlys Khider dans un livre paru récemment aux éditions LGM : Médecins cubains, les armées de la paix.

Fondé entre autres sur la gratuité des soins et la prévention, ce modèle s’exporte depuis plus de soixante ans par l’envoi de brigades de médecins dans différents pays. En Amérique latine mais aussi de l’autre côté de l’Atlantique, jusqu'en Afrique et chez nous en Europe, notamment quand l’épidémie de Covid nous frappait le plus durement en 2020.

Même si la motivation financière n’est pas absente, la majorité de ces hommes et femmes, experts des situations d’urgence, agissent d'abord au nom d’un certain idéal de solidarité. Issus d’un petit pays asphyxié par l’embargo américain, ils viennent révéler aux pays riches les insuffisances de leurs systèmes de santé bien souvent sacrifiés sur l’autel du capitalisme.

Ces médecins sont-ils donc des héros ou bien, comme le disent leurs détracteurs, les esclaves modernes d’un régime autoritaire ? La vérité est, comme toujours, sans doute entre les deux. L’enquête journalistique de Maïlys Khider permet, témoignages à l’appui, de se faire une idée plus précise de l’action souvent méconnue de ces « brigades de la paix ». Elle en dévoile les grandes lignes au micro d’Antoine Bellier.

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Soupçons de viol, de prise illégale d'intérêts, de corruption, la liste est très longue

Toute la presse s’interroge sur la parité dans le nouveau gouvernement, sur le fait qu’il contient des ouvertures à gauche ou au contraire, qu’il accentue le virage à droite, sur le nombre de reconduits et le nombre d’entrants. Reflets s’est plutôt penché sur les personnalités, sur ce qu’elles disent des choix qui ont été arbitrés par Emmanuel Macron, sur ce que ces choix impliquent comme renoncements et enfin, sur qu’ils disent de l’avenir.

Emmanuel Macron : ce que disent ses choix... - D.R.

Comme Nicolas Sarkozy ou François Hollande, Emmanuel Macron avait promis en 2017 une république exemplaire. «Dans le principe, un ministre doit quitter le gouvernement s'il est mis en examen», expliquait le président à la télévision.

Le temps à passé, le réel s’est imposé. La liste des ministres démissionnaires, car pris dans la tourmente judiciaire, a été particulièrement longue pendant le quinquennat précédent.

Premier touché, Richard Ferrand, ministre de la Cohésion des territoires, démissionne après des soupçons de prise illégale d’intérêts. Pas grave, il se recase à la présidence de l’Assemblée Nationale. La Justice estime qu’il y a prescription mais l’affaire est toujours en cassation.

Suivent François Bayrou, Marielle de Sarnez et Sylvie Goulard soupçonnés d’abus de confiance pour des emplois fictifs présumés au Parlement européen. François Bayrou, ministre de la Justice devait porter une grande loi sur la moralisation de la vie publique. L’homme de la situation. Il démissionne mais Emmanuel Macron le recase au Plan, un outil pourtant tombé en désuétude.

Pas ministre, mais parfait exemple de la République exemplaire, Alexandre Benalla, sorte de garde du corps d’Emmanuel Macron, frappe des manifestants déguisé en policier, avec l’aval des plus hautes autorités. Le scandale est énorme mais le président définit à cet instant sa politique non écrite en matière d’actes répréhensibles de la part de ses proches: «S'ils veulent un responsable, il est devant vous....

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Soupçons de viol, de prise illégale d'intérêts, de corruption, la liste est très longue

Toute la presse s’interroge sur la parité dans le nouveau gouvernement, sur le fait qu’il contient des ouvertures à gauche ou au contraire, qu’il accentue le virage à droite, sur le nombre de reconduits et le nombre d’entrants. Reflets s’est plutôt penché sur les personnalités, sur ce qu’elles disent des choix qui ont été arbitrés par Emmanuel Macron, sur ce que ces choix impliquent comme renoncements et enfin, sur qu’ils disent de l’avenir.

Emmanuel Macron : ce que disent ses choix... - D.R.

Comme Nicolas Sarkozy ou François Hollande, Emmanuel Macron avait promis en 2017 une république exemplaire. «Dans le principe, un ministre doit quitter le gouvernement s'il est mis en examen», expliquait le président à la télévision.

Le temps à passé, le réel s’est imposé. La liste des ministres démissionnaires, car pris dans la tourmente judiciaire, a été particulièrement longue pendant le quinquennat précédent.

Premier touché, Richard Ferrand, ministre de la Cohésion des territoires, démissionne après des soupçons de prise illégale d’intérêts. Pas grave, il se recase à la présidence de l’Assemblée Nationale. La Justice estime qu’il y a prescription mais l’affaire est toujours en cassation.

Suivent François Bayrou, Marielle de Sarnez et Sylvie Goulard soupçonnés d’abus de confiance pour des emplois fictifs présumés au Parlement européen. François Bayrou, ministre de la Justice devait porter une grande loi sur la moralisation de la vie publique. L’homme de la situation. Il démissionne mais Emmanuel Macron le recase au Plan, un outil pourtant tombé en désuétude.

Pas ministre, mais parfait exemple de la République exemplaire, Alexandre Benalla, sorte de garde du corps d’Emmanuel Macron, frappe des manifestants déguisé en policier, avec l’aval des plus hautes autorités. Le scandale est énorme mais le président définit à cet instant sa politique non écrite en matière d’actes répréhensibles de la part de ses proches: «S'ils veulent un responsable, il est devant vous....

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Le Parti Pirate avait rationalisé la procédure…

Pour simplifier la déclaration de candidature de ses futurs députés, le Parti pirate avait créé une application permettant de produire les documents nécessaires. Comme le CERFA original… et en mieux. Ça n’a pas plu à tout le monde.

Quand le PP fabrique ses CERFA... - Parti Pirate

Pour éviter une situation de type Astérix recherchant son laisser-passer A38 dans la maison qui rend fou, les membres du Parti pirate https://fr.wikipedia.org/wiki/Parti_pirate_(France) avaient prévu le coup. Composé en partie de geeks, le PP avait créé une application qui produit les documents nécessaires à la déclaration de candidature pour les législatives, avec toutes les informations sur les candidats, des documents imprimables. Cela devait faciliter le travail des candidats, pas toujours familiers du CERFA 16110 mais aussi celui des employés des préfectures qui n’auraient pas à déchiffrer les éventuelles pattes de mouches écrites à la main. Las… si le ministère de l’intérieur a une interprétation compréhensive des textes et autres directives et souhaite faciliter le processus de dépôt de candidatures, certains fonctionnaires ont parfois donné dans l’arbitraire alors que la fenêtre de tir pour se déclarer candidat était d’une semaine seulement . Les portes seront définitivement closes ce soir à 18h.

[%youtube:c45FtDhdDoY %]

« On aimerait avoir un peu plus de 100 candidats mais cela va être dur. Donc on visait plus de 75, notamment pour bénéficier de la campagne audiovisuelle. On en est à 77. La plupart du temps, ça se passe bien et on est très bien reçus. Mais c’est vrai que dans certains cas, peut-être 10%, les employés des préfectures ont fait du zèle et on sombre parfois dans l’arbitraire, chacun voulant interpréter les directives du ministère à sa manière »,...

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Le Parti Pirate avait rationalisé la procédure…

Pour simplifier la déclaration de candidature de ses futurs députés, le Parti pirate avait créé une application permettant de produire les documents nécessaires. Comme le CERFA original… et en mieux. Ça n’a pas plu à tout le monde.

Quand le PP fabrique ses CERFA... - Parti Pirate

Pour éviter une situation de type Astérix recherchant son laisser-passer A38 dans la maison qui rend fou, les membres du Parti pirate https://fr.wikipedia.org/wiki/Parti_pirate_(France) avaient prévu le coup. Composé en partie de geeks, le PP avait créé une application qui produit les documents nécessaires à la déclaration de candidature pour les législatives, avec toutes les informations sur les candidats, des documents imprimables. Cela devait faciliter le travail des candidats, pas toujours familiers du CERFA 16110 mais aussi celui des employés des préfectures qui n’auraient pas à déchiffrer les éventuelles pattes de mouches écrites à la main. Las… si le ministère de l’intérieur a une interprétation compréhensive des textes et autres directives et souhaite faciliter le processus de dépôt de candidatures, certains fonctionnaires ont parfois donné dans l’arbitraire alors que la fenêtre de tir pour se déclarer candidat était d’une semaine seulement . Les portes seront définitivement closes ce soir à 18h.

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« On aimerait avoir un peu plus de 100 candidats mais cela va être dur. Donc on visait plus de 75, notamment pour bénéficier de la campagne audiovisuelle. On en est à 77. La plupart du temps, ça se passe bien et on est très bien reçus. Mais c’est vrai que dans certains cas, peut-être 10%, les employés des préfectures ont fait du zèle et on sombre parfois dans l’arbitraire, chacun voulant interpréter les directives du ministère à sa manière »,...

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Les combats se concentrent actuellement dans le Donbass

La situation militaire s’est plutôt figée ces dernières semaines, même si l’armée russe a engrangé quelques gains dans le Donbass. L’armée ukrainienne a pour sa part progressé dans la région de Kharkiv. On semble s’inscrire dans la perspective d’une guerre longue, même si des surprises ne sont pas à exclure. Retour sur près de 90 jours de guerre et perspectives.

Un soldat ukrainien retranché dans l'usine Azovstal à Mariupol le 16 mai. - D.R.

Quand le 24 février l’armée russe passe à l’offensive, certains soldats transportent déjà leur uniforme de parade. Vladimir Poutine, comme la plupart des analystes occidentaux, pensait que Kiyv tomberait en quelques jours. Mais, dès les premières heures, l’opération ne se passe pas comme prévu. Les Russes ne parviennent pas à tenir l’aéroport d’Hostomel qu’ils ont capturé grâce à une audacieuse opération aéroportée. L’aéroport change plusieurs fois de mains et est rendu inutilisable. Il est pourtant une pièce maîtresse pour l’approvisionnement des troupes qui doivent capturer la capitale.

«L’armée russe a échoué dans sa première phase de guerre éclair visant à décapiter le pouvoir ukrainien, analyse Cédric Mas, historien militaire et président de l’Institut Action résilience. Ils avaient parié sur un pouvoir fragile, un faible sentiment national et une armée qui s’effondrerait. Ils ont perdu. Et ensuite, ils ont mis plusieurs semaines à se sortir de ce bourbier et annoncer se recentrer sur le Donbass. Le revers initial enregistré s’explique aussi par la surestimation du nombre de soldats engagés initialement le 24 février. On parlait de 190-200.000 hommes, mais ils n’étaient peut-être que 120-150.000. Ils ont peut-être manqué de troupes et la logistique a aussi été défaillante.»

L'Osint change le suivi d'une guerre

Il n’est pas toujours simple dévaluer l’évolution des combats entre les armées russe et Ukrainienne, car ce qu’on appelle le brouillard de la guerre est...

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Les combats se concentrent actuellement dans le Donbass

La situation militaire s’est plutôt figée ces dernières semaines, même si l’armée russe a engrangé quelques gains dans le Donbass. L’armée ukrainienne a pour sa part progressé dans la région de Kharkiv. On semble s’inscrire dans la perspective d’une guerre longue, même si des surprises ne sont pas à exclure. Retour sur près de 90 jours de guerre et perspectives.

Un soldat ukrainien retranché dans l'usine Azovstal à Mariupol le 16 mai. - D.R.

Quand le 24 février l’armée russe passe à l’offensive, certains soldats transportent déjà leur uniforme de parade. Vladimir Poutine, comme la plupart des analystes occidentaux, pensait que Kiyv tomberait en quelques jours. Mais, dès les premières heures, l’opération ne se passe pas comme prévu. Les Russes ne parviennent pas à tenir l’aéroport d’Hostomel qu’ils ont capturé grâce à une audacieuse opération aéroportée. L’aéroport change plusieurs fois de mains et est rendu inutilisable. Il est pourtant une pièce maîtresse pour l’approvisionnement des troupes qui doivent capturer la capitale.

«L’armée russe a échoué dans sa première phase de guerre éclair visant à décapiter le pouvoir ukrainien, analyse Cédric Mas, historien militaire et président de l’Institut Action résilience. Ils avaient parié sur un pouvoir fragile, un faible sentiment national et une armée qui s’effondrerait. Ils ont perdu. Et ensuite, ils ont mis plusieurs semaines à se sortir de ce bourbier et annoncer se recentrer sur le Donbass. Le revers initial enregistré s’explique aussi par la surestimation du nombre de soldats engagés initialement le 24 février. On parlait de 190-200.000 hommes, mais ils n’étaient peut-être que 120-150.000. Ils ont peut-être manqué de troupes et la logistique a aussi été défaillante.»

L'Osint change le suivi d'une guerre

Il n’est pas toujours simple dévaluer l’évolution des combats entre les armées russe et Ukrainienne, car ce qu’on appelle le brouillard de la guerre est...

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La cour d'appel confirme

La mise en examen d’une entreprise pour complicité de crimes contre l'humanité est une première mondiale. Nous republions aujourd'hui notre enquête de novembre 2017 qui racontait tous les détails des arrangements de Lafarge avec l'État islamique et la mise en danger de ses salariés.

Lafarge, en pleine activité à l'Assemblée Nationale fin 2017 - D.R.

La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris a confirmé aujourd’hui la mise en examen de Lafarge pour complicité de crimes contre l'humanité. La multinationale, par le biais de sa filiale syrienne, aurait versé jusqu’à 13 millions d’euros à divers groupes armés, dont l’État islamique, afin de maintenir en activité sa cimenterie en Syrie. ECCHR et Sherpa, les associations à l’origine de la plainte, se félicitent de cet arrêt qui confirme qu'une entreprise suspectée d'avoir sciemment versé plusieurs millions de d’euros à une organisation criminelle peut être mise en examen pour complicité de crimes contre l’humanité.

Les juges ont également maintenu la mise en examen de Lafarge pour mise en danger de la vie des employés syriens.

A cette occasion, Reflets republie son enquête du 20 novembre 2017 qui vous aidera à mieux comprendre les enjeux de ce procès de longue haleine, visant à rechercher la responsabilité des entreprises lorsqu'elles placeraient leurs profits au dessus de la sécurité de leurs employés ou qu'elles contribueraient à des crimes sur des terrains de guerre par leur activité commerciale ou par leurs interactions avec les auteurs de ces crimes.


L’affaire remonte loin dans le temps et les documents auxquels Reflets.info a pu avoir accès montrent une entreprise complètement déconnectée des préoccupations éthiques et morales. La peur de perdre l’investissement réalisé dans l’usine de Jalabiya dans le Nord de la Syrie (650...

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La cour d'appel confirme

La mise en examen d’une entreprise pour complicité de crimes contre l'humanité est une première mondiale. Nous republions aujourd'hui notre enquête de novembre 2017 qui racontait tous les détails des arrangements de Lafarge avec l'État islamique et la mise en danger de ses salariés.

Lafarge, en pleine activité à l'Assemblée Nationale fin 2017 - D.R.

La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris a confirmé aujourd’hui la mise en examen de Lafarge pour complicité de crimes contre l'humanité. La multinationale, par le biais de sa filiale syrienne, aurait versé jusqu’à 13 millions d’euros à divers groupes armés, dont l’État islamique, afin de maintenir en activité sa cimenterie en Syrie. ECCHR et Sherpa, les associations à l’origine de la plainte, se félicitent de cet arrêt qui confirme qu'une entreprise suspectée d'avoir sciemment versé plusieurs millions de d’euros à une organisation criminelle peut être mise en examen pour complicité de crimes contre l’humanité.

Les juges ont également maintenu la mise en examen de Lafarge pour mise en danger de la vie des employés syriens.

A cette occasion, Reflets republie son enquête du 20 novembre 2017 qui vous aidera à mieux comprendre les enjeux de ce procès de longue haleine, visant à rechercher la responsabilité des entreprises lorsqu'elles placeraient leurs profits au dessus de la sécurité de leurs employés ou qu'elles contribueraient à des crimes sur des terrains de guerre par leur activité commerciale ou par leurs interactions avec les auteurs de ces crimes.


L’affaire remonte loin dans le temps et les documents auxquels Reflets.info a pu avoir accès montrent une entreprise complètement déconnectée des préoccupations éthiques et morales. La peur de perdre l’investissement réalisé dans l’usine de Jalabiya dans le Nord de la Syrie (650...

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Les habitants racontent la surveillance et les exactions. Mais certains osent résister.

Du sud de l'Ukraine jusqu'aux banlieues occupées de Kyiv, les témoignages se ressemblent : les soldats de l'armée russe font vivre un enfer aux habitants. Ils subissent arrestations, assassinats et pillages. Toutes les personnes ayant une autorité politique ou morale sont dans le collimateur. Malgré cela, une résistance multiforme émerge et s'organise.

Sur le visage des déplacés se lit parfois l'horreur de ce qu'ils ont vécu. - Denis Meyer

Les zones occupées par l’armée Russe en Ukraine sont devenues un trou noir : il est difficile d’avoir des informations sur ce qui s’y passe. Reflets a pu recueillir des témoignages exceptionnels sur la vie sous le joug de l’occupant.

Une vie faite de privations, de pillages, d'arbitraire et d'exactions.

L’accès à la nourriture et aux médicaments est particulièrement difficile. Les prix des produits de première nécessité ont été multipliés par trois ou quatre. «Il est difficile de faire passer de l’aide humanitaire à cause du danger, explique Roman Rakhuba, directeur de l’association des églises mennonites d’Ukraine. Les soldats russes peuvent vous arrêter ou voler ce que vous transportez. Les combats sur la ligne de front sont fréquents.» Une menace plane tout spécialement sur les hommes : ils peuvent aussi être raflés à tout moment, car l’armée russe entend les mobiliser de force pour combattre l’armée ukrainienne.

Certains prennent tous les risques pour faire parvenir de l’aide humanitaire et évacuer des civils, quitte parfois à conclure un accord sordide avec l’occupant. «Un pasteur avait passé un marché avec les Russes: ils acceptaient qu’il amène de l’aide humanitaire et transporte des femmes et des enfants vers les zones tenues par l’armée ukrainienne en échange qu’il ramène des cadavre de soldats russes, raconte Roman Rakhuba. Il a pu ainsi faire sortir une centaine de personnes. Mais fin avril, quelque chose s’est mal passé, il a été arrêté à un barrage et...

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Les habitants racontent la surveillance et les exactions. Mais certains osent résister.

Du sud de l'Ukraine jusqu'aux banlieues occupées de Kyiv, les témoignages se ressemblent : les soldats de l'armée russe font vivre un enfer aux habitants. Ils subissent arrestations, assassinats et pillages. Toutes les personnes ayant une autorité politique ou morale sont dans le collimateur. Malgré cela, une résistance multiforme émerge et s'organise.

Sur le visage des déplacés se lit parfois l'horreur de ce qu'ils ont vécu. - Denis Meyer

Les zones occupées par l’armée Russe en Ukraine sont devenues un trou noir : il est difficile d’avoir des informations sur ce qui s’y passe. Reflets a pu recueillir des témoignages exceptionnels sur la vie sous le joug de l’occupant.

Une vie faite de privations, de pillages, d'arbitraire et d'exactions.

L’accès à la nourriture et aux médicaments est particulièrement difficile. Les prix des produits de première nécessité ont été multipliés par trois ou quatre. «Il est difficile de faire passer de l’aide humanitaire à cause du danger, explique Roman Rakhuba, directeur de l’association des églises mennonites d’Ukraine. Les soldats russes peuvent vous arrêter ou voler ce que vous transportez. Les combats sur la ligne de front sont fréquents.» Une menace plane tout spécialement sur les hommes : ils peuvent aussi être raflés à tout moment, car l’armée russe entend les mobiliser de force pour combattre l’armée ukrainienne.

Certains prennent tous les risques pour faire parvenir de l’aide humanitaire et évacuer des civils, quitte parfois à conclure un accord sordide avec l’occupant. «Un pasteur avait passé un marché avec les Russes: ils acceptaient qu’il amène de l’aide humanitaire et transporte des femmes et des enfants vers les zones tenues par l’armée ukrainienne en échange qu’il ramène des cadavre de soldats russes, raconte Roman Rakhuba. Il a pu ainsi faire sortir une centaine de personnes. Mais fin avril, quelque chose s’est mal passé, il a été arrêté à un barrage et...

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Escherichia coli : bactérie qui réside dans le tube digestif de l’homme et des animaux à sang chaud (institut Pasteur)

L’une des plus agréables plages de la côte Rochelaise subit une contamination fécale depuis plusieurs décennies. Sur place, le problème se résume volontiers à une interdiction de baignade signifiée en 2018. Aux dernières nouvelles, tout devrait pouvoir rentrer dans l’ordre pour la saison 2023. Et si tout cela se jouait à pile ou face ?

Soleil couchant sur la baie d’Aytré - © Reflets

Ce pronostic bienveillant émane du maire d’Aytré lui même: « les analyses de 2021 étaient plutôt bonnes, en 2022 nous allons renforcer les analyses tout l’été, du mois de juin au mois de septembre. Si ces analyses sont bonnes avec les arrêtés qui ont été pris on sera forcément gagnant pour 2023, on parie sur cette réouverture, on va mettre tous les moyens en œuvre ! ».

Ce bel élan d’optimisme surprend alors qu’aucun résultat tangible ne prédispose vraiment à se réjouir de la situation actuelle.

Le maire Tony Loisel, prend la parole. Confiant, vraiment..? - © Reflets
Le maire Tony Loisel, prend la parole. Confiant, vraiment..? - Reflets

La fonction aura sans doute obligé le discours tant ce dossier pèse lourd dans les tiroirs de la municipalité. Au fil des mandatures les élus se sont suivis à Aytré, tous concernés par ce même mal chronique, et tous contraints d’admettre qu’une carte postale s’avère plus attractive qu’un résultat d’analyse pour attirer le touriste.

Les couvertures d’été du magazine d’Aytré de 2017 à 2021 - © Reflets
Les couvertures d’été du magazine d’Aytré de 2017 à 2021 - Reflets

Le sujet brûlant se voit périodiquement évoqué, mais du bout des lèvres. Comme pour justifier d’une prise en compte des problèmes ou du bien fondé des actions qui sont, vont être, ou auraient déjà été menées. En 2018, le responsable du pôle public et santé environnementale de l'Agence régionale de santé à La Rochelle, Frédéric Le Rallier, le rappelait à la presse : « La qualité des eaux de baignade est suivie depuis les années 1980, à Aytré comme ailleurs, mais Aytré est la seule commune de Charente-Maritime à...

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Escherichia coli : bactérie qui réside dans le tube digestif de l’homme et des animaux à sang chaud (institut Pasteur)

L’une des plus agréables plages de la côte Rochelaise subit une contamination fécale depuis plusieurs décennies. Sur place, le problème se résume volontiers à une interdiction de baignade signifiée en 2018. Aux dernières nouvelles, tout devrait pouvoir rentrer dans l’ordre pour la saison 2023. Et si tout cela se jouait à pile ou face ?

Soleil couchant sur la baie d’Aytré - © Reflets

Ce pronostic bienveillant émane du maire d’Aytré lui même: « les analyses de 2021 étaient plutôt bonnes, en 2022 nous allons renforcer les analyses tout l’été, du mois de juin au mois de septembre. Si ces analyses sont bonnes avec les arrêtés qui ont été pris on sera forcément gagnant pour 2023, on parie sur cette réouverture, on va mettre tous les moyens en œuvre ! ».

Ce bel élan d’optimisme surprend alors qu’aucun résultat tangible ne prédispose vraiment à se réjouir de la situation actuelle.

Le maire Tony Loisel, prend la parole. Confiant, vraiment..? - © Reflets
Le maire Tony Loisel, prend la parole. Confiant, vraiment..? - Reflets

La fonction aura sans doute obligé le discours tant ce dossier pèse lourd dans les tiroirs de la municipalité. Au fil des mandatures les élus se sont suivis à Aytré, tous concernés par ce même mal chronique, et tous contraints d’admettre qu’une carte postale s’avère plus attractive qu’un résultat d’analyse pour attirer le touriste.

Les couvertures d’été du magazine d’Aytré de 2017 à 2021 - © Reflets
Les couvertures d’été du magazine d’Aytré de 2017 à 2021 - Reflets

Le sujet brûlant se voit périodiquement évoqué, mais du bout des lèvres. Comme pour justifier d’une prise en compte des problèmes ou du bien fondé des actions qui sont, vont être, ou auraient déjà été menées. En 2018, le responsable du pôle public et santé environnementale de l'Agence régionale de santé à La Rochelle, Frédéric Le Rallier, le rappelait à la presse : « La qualité des eaux de baignade est suivie depuis les années 1980, à Aytré comme ailleurs, mais Aytré est la seule commune de Charente-Maritime à...

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La politique, ce n'est plus ce que c'était ma bonne dame...

Emmanuel Macron a donc remporté l'élection présidentielle. Son camp se réjouit. Une majorité de votants souffle en constatant que Marine Le Pen n'est pas aux commandes. Mais quelles leçons tirer de ce scrutin ? Tout a été ravagé. Perspectives d'un avenir qui s'annonce plutôt sombre...

La "foule" au Champ de Mars le soir de la présidentielle - © Reflets

Il fallait le voir pour le croire, ce dimanche 24 avril... Au Champ de Mars, quelques fanatiques agitaient frénétiquement des drapeaux français, hurlaient « Et un, et deux, et cinq ans de plus ». Ils étaient probablement un gros millier à répondre au chauffeur de salle, le patron des « jeunes avec Macron ».

Le Champ de Mars avait été privatisé et n'entraient que des personnes triées sur le volet. On était bien loin de la liesse habituelle d'après élection. Les rues de Paris étaient désespérément vides. Comme un dimanche soir de vacances scolaires. Pas de voitures klaxonnant, pas de macronistes hurlant leur joie sur les Champs Élysées, pas de liesse populaire sur l'une des places emblématiques de la capitale. Rien. Morne plaine. Ce vide sidéral traduit le désintérêt des Français pour la politique. Et ça, c'est un véritable problème pour les années à venir.

Ni les vainqueurs, ni les vaincus ne se sont rassemblés. À République, quelques centaines de personnes, principalement des jeunes, ont manifesté calmement contre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, deux candidats dont ils ne voulaient pas. Ils ont sans doute été les premiers matraqués par la police du second mandat d'Emmanuel Macron. Ils ne seront pas les derniers...

Emmanuel Macron a atteint son but. Il a laminé le Parti Socialiste qui n'existe plus, il a ravagé Les Républicains qui sont en voie d'extinction. Il se pose en seule alternative à l'extrême-droite et rafle donc la mise sans...

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La politique, ce n'est plus ce que c'était ma bonne dame...

Emmanuel Macron a donc remporté l'élection présidentielle. Son camp se réjouit. Une majorité de votants souffle en constatant que Marine Le Pen n'est pas aux commandes. Mais quelles leçons tirer de ce scrutin ? Tout a été ravagé. Perspectives d'un avenir qui s'annonce plutôt sombre...

La "foule" au Champ de Mars le soir de la présidentielle - © Reflets

Il fallait le voir pour le croire, ce dimanche 24 avril... Au Champ de Mars, quelques fanatiques agitaient frénétiquement des drapeaux français, hurlaient « Et un, et deux, et cinq ans de plus ». Ils étaient probablement un gros millier à répondre au chauffeur de salle, le patron des « jeunes avec Macron ».

Le Champ de Mars avait été privatisé et n'entraient que des personnes triées sur le volet. On était bien loin de la liesse habituelle d'après élection. Les rues de Paris étaient désespérément vides. Comme un dimanche soir de vacances scolaires. Pas de voitures klaxonnant, pas de macronistes hurlant leur joie sur les Champs Élysées, pas de liesse populaire sur l'une des places emblématiques de la capitale. Rien. Morne plaine. Ce vide sidéral traduit le désintérêt des Français pour la politique. Et ça, c'est un véritable problème pour les années à venir.

Ni les vainqueurs, ni les vaincus ne se sont rassemblés. À République, quelques centaines de personnes, principalement des jeunes, ont manifesté calmement contre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, deux candidats dont ils ne voulaient pas. Ils ont sans doute été les premiers matraqués par la police du second mandat d'Emmanuel Macron. Ils ne seront pas les derniers...

Emmanuel Macron a atteint son but. Il a laminé le Parti Socialiste qui n'existe plus, il a ravagé Les Républicains qui sont en voie d'extinction. Il se pose en seule alternative à l'extrême-droite et rafle donc la mise sans...

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Des algorithmes conçus par des hommes selon les consignes d'un milliardaire fantasque réencodent l'humanité

La question n'est pas tant de savoir si Elon Musk va rendre son compte à Donald Trump, appliquer une liberté d'expression à l'américaine ou lutter efficacement contre la désinformation que de savoir ce qu'il va vouloir que... les algorithmes décident. Car ceux-ci façonnent la réalité des utilisateur du réseau social.

Elon Musk, l'argent au service des caprices ?

Elon Musk, l’homme le plus riche de la planète, vient de s’offrir -sur une sorte de caprice-, le réseau social Twitter pour la modique somme de 44 milliards de dollars. Le fantasque patron de Tesla, qui produit des voitures électriques, et de SpaceX, qui envoie des astronautes dans la station spatiale ISS pour à terme coloniser Mars, a beaucoup de projets pour Twitter. Ceux-ci font passer au second plan médiatique la réalité des réseaux sociaux : leurs algorithmes façonnent notre réalité, nos comportements, le tout sans aucun contrôle démocratique.

« La liberté d'expression est le fondement d'une démocratie qui fonctionne, et Twitter est la place publique numérique où sont débattues les questions vitales pour l'avenir de l'humanité. Je veux aussi rendre Twitter meilleur que jamais en améliorant le produit avec de nouvelles fonctionnalités, en rendant les algorithmes open source pour augmenter la confiance, en battant les robots spammeurs et en authentifiant tous les humains. Twitter a un potentiel énorme. Je suis impatient de travailler avec l'entreprise et les utilisateurs pour le libérer », a expliqué Elon Musk après l’annonce du rachat de Twitter.

Tout un programme. Dans la foulée de l’annonce, les commentateurs ont commencé à grimper aux rideaux. Elon Musk va-t-il rendre son compte à Donald Trump ? La liberté d’expression y sera-t-elle totale, laissant libre cours aux nazis, complotistes et autres trolls ou harceleurs ? En fait il ne s’agit là que...

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Des algorithmes conçus par des hommes selon les consignes d'un milliardaire fantasque réencodent l'humanité

La question n'est pas tant de savoir si Elon Musk va rendre son compte à Donald Trump, appliquer une liberté d'expression à l'américaine ou lutter efficacement contre la désinformation que de savoir ce qu'il va vouloir que... les algorithmes décident. Car ceux-ci façonnent la réalité des utilisateur du réseau social.

Elon Musk, l'argent au service des caprices ?

Elon Musk, l’homme le plus riche de la planète, vient de s’offrir -sur une sorte de caprice-, le réseau social Twitter pour la modique somme de 44 milliards de dollars. Le fantasque patron de Tesla, qui produit des voitures électriques, et de SpaceX, qui envoie des astronautes dans la station spatiale ISS pour à terme coloniser Mars, a beaucoup de projets pour Twitter. Ceux-ci font passer au second plan médiatique la réalité des réseaux sociaux : leurs algorithmes façonnent notre réalité, nos comportements, le tout sans aucun contrôle démocratique.

« La liberté d'expression est le fondement d'une démocratie qui fonctionne, et Twitter est la place publique numérique où sont débattues les questions vitales pour l'avenir de l'humanité. Je veux aussi rendre Twitter meilleur que jamais en améliorant le produit avec de nouvelles fonctionnalités, en rendant les algorithmes open source pour augmenter la confiance, en battant les robots spammeurs et en authentifiant tous les humains. Twitter a un potentiel énorme. Je suis impatient de travailler avec l'entreprise et les utilisateurs pour le libérer », a expliqué Elon Musk après l’annonce du rachat de Twitter.

Tout un programme. Dans la foulée de l’annonce, les commentateurs ont commencé à grimper aux rideaux. Elon Musk va-t-il rendre son compte à Donald Trump ? La liberté d’expression y sera-t-elle totale, laissant libre cours aux nazis, complotistes et autres trolls ou harceleurs ? En fait il ne s’agit là que...

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Devons-nous nous entre-déchirer pour des bulletins de papier ?

Bien entendu, il est sain de se « battre » intellectuellement pour ses idées politiques et l'on peut aisément convenir que certaines d'entre elles sont une abomination. Mais le choix de voter, pour X, Y, blanc, ou de ne pas voter du tout ne devrait pas déclencher de flame wars.

Isoloirs - Frédérique Voisin-Demery - CC

Les réseaux sociaux sont truffés d'anathèmes. Comment osent-ils voter blanc ? S'abstenir c'est voter Marine Le Pen... La bataille fait rage à l'approche du deuxième tour. Revoici les flame wars des débuts du Net.

Lutter pour des idées politiques rejoint souvent une lutte philosophique. On se bat pour faire triompher plus d'humanisme, plus de partage, plus d'empathie, de libertés individuelles. D'autres se battent pour plus de « liberté d'entreprendre », et moins d'État dans la vie de la nation...

Et puis il y a les combats pour des idées rances. Des combats pour faire triompher la haine et la violence, le rejet des « autres » êtres humains. Ces idées sont une abomination. Elles ont partout, tout au long des siècles, retiré aux êtres humains ce qui fait leur humanité. Ceux qui se fourvoient dans les pas des politiques faisant la promotion de ces idées s'enfoncent dans la haine. Nous avions publié les mails adressés au Front National pendant l'entre-deux tours en 2002. C'était très clair. Un peuple qui a de telles idées peut rapidement verser dans l'horreur. L'Histoire devrait être un outil pour nous améliorer, pas nous pousser à revivre l'abomination.

Lutter contre un vote ou un autre devrait cependant pouvoir se faire par l'échange apaisé. C'est dans le débat que l'on peut convaincre, pas dans l'anathème. Les réseaux sociaux sont actuellement le théâtre d'échanges très violents sur les choix...

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Devons-nous nous entre-déchirer pour des bulletins de papier ?

Bien entendu, il est sain de se « battre » intellectuellement pour ses idées politiques et l'on peut aisément convenir que certaines d'entre elles sont une abomination. Mais le choix de voter, pour X, Y, blanc, ou de ne pas voter du tout ne devrait pas déclencher de flame wars.

Isoloirs - Frédérique Voisin-Demery - CC

Les réseaux sociaux sont truffés d'anathèmes. Comment osent-ils voter blanc ? S'abstenir c'est voter Marine Le Pen... La bataille fait rage à l'approche du deuxième tour. Revoici les flame wars des débuts du Net.

Lutter pour des idées politiques rejoint souvent une lutte philosophique. On se bat pour faire triompher plus d'humanisme, plus de partage, plus d'empathie, de libertés individuelles. D'autres se battent pour plus de « liberté d'entreprendre », et moins d'État dans la vie de la nation...

Et puis il y a les combats pour des idées rances. Des combats pour faire triompher la haine et la violence, le rejet des « autres » êtres humains. Ces idées sont une abomination. Elles ont partout, tout au long des siècles, retiré aux êtres humains ce qui fait leur humanité. Ceux qui se fourvoient dans les pas des politiques faisant la promotion de ces idées s'enfoncent dans la haine. Nous avions publié les mails adressés au Front National pendant l'entre-deux tours en 2002. C'était très clair. Un peuple qui a de telles idées peut rapidement verser dans l'horreur. L'Histoire devrait être un outil pour nous améliorer, pas nous pousser à revivre l'abomination.

Lutter contre un vote ou un autre devrait cependant pouvoir se faire par l'échange apaisé. C'est dans le débat que l'on peut convaincre, pas dans l'anathème. Les réseaux sociaux sont actuellement le théâtre d'échanges très violents sur les choix...

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Contrairement à ce que l'on peut lire, la cyberguerre, personne ne l'a vue et c'est tant mieux.

Elle va, elle vient, au gré des événements géopolitiques, surnage ici dans un article de presse, s’étale dans un autre, universitaire : la cyberguerre est partout. Mais d’où vient-elle ? Qui est-elle ? Le sujet est bien plus complexe qu’il n’y paraît. Tentons une définition… (spoiler, on n’y arrivera pas)

Rare photo du fameux Keyser Söze des Internets - Geek Meme Industries, Inc

Science-fiction ? Réalité ? Nous avions posé la question à Fabrice Epelboin : la cyberguerre existe-t-elle ? . En fait, qui désire retracer les origines de la cyberguerre doit remonter le temps et revisiter la grande époque de l’espionnage, en pleine guerre froide. Novembre 1989, l’année se termine avec l’impensable: le mur de Berlin tombe. Avec lui, s’écroule un système sociétal qui a marqué le siècle: le communisme. Le bloc de l’Est qui s’est opposé violemment avec le camp occidental pendant près de soixante-douze ans va peu à peu s’effriter et se transformer. On connaît la suite de l’histoire qui culmine étrangement ces jours-ci avec la guerre déclenchée par la Russie en Ukraine.

Nous revoici donc à l’époque où les États-Unis et l’URSS s’échangeaient des espions sur des ponts, en Allemagne, au petit matin, dans la brume… Pour contrer l’URSS, les États-Unis disposent alors d’une foultitude d’agences, d’espions en tous genres. C’est ce que l’on appelle là-bas «la communauté du renseignement». Comme l’indiquait en septembre 2009, le directeur du renseignement nationalDennis Blair, les seize agences de l'«Intelligence Community» profitent d'un budget annuel de 75 milliards de dollars et emploient quelque 200.000 personnes dans le monde, y compris des entreprises privées. Si l’on considère le secteur privé qui travaille d’une manière ou d’une autre pour lesdites agences, les chiffres explosent littéralement : en 2010 le nombre de personnes disposant d’une...

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Contrairement à ce que l'on peut lire, la cyberguerre, personne ne l'a vue et c'est tant mieux.

Elle va, elle vient, au gré des événements géopolitiques, surnage ici dans un article de presse, s’étale dans un autre, universitaire : la cyberguerre est partout. Mais d’où vient-elle ? Qui est-elle ? Le sujet est bien plus complexe qu’il n’y paraît. Tentons une définition… (spoiler, on n’y arrivera pas)

Rare photo du fameux Keyser Söze des Internets - Geek Meme Industries, Inc

Science-fiction ? Réalité ? Nous avions posé la question à Fabrice Epelboin : la cyberguerre existe-t-elle ? . En fait, qui désire retracer les origines de la cyberguerre doit remonter le temps et revisiter la grande époque de l’espionnage, en pleine guerre froide. Novembre 1989, l’année se termine avec l’impensable: le mur de Berlin tombe. Avec lui, s’écroule un système sociétal qui a marqué le siècle: le communisme. Le bloc de l’Est qui s’est opposé violemment avec le camp occidental pendant près de soixante-douze ans va peu à peu s’effriter et se transformer. On connaît la suite de l’histoire qui culmine étrangement ces jours-ci avec la guerre déclenchée par la Russie en Ukraine.

Nous revoici donc à l’époque où les États-Unis et l’URSS s’échangeaient des espions sur des ponts, en Allemagne, au petit matin, dans la brume… Pour contrer l’URSS, les États-Unis disposent alors d’une foultitude d’agences, d’espions en tous genres. C’est ce que l’on appelle là-bas «la communauté du renseignement». Comme l’indiquait en septembre 2009, le directeur du renseignement nationalDennis Blair, les seize agences de l'«Intelligence Community» profitent d'un budget annuel de 75 milliards de dollars et emploient quelque 200.000 personnes dans le monde, y compris des entreprises privées. Si l’on considère le secteur privé qui travaille d’une manière ou d’une autre pour lesdites agences, les chiffres explosent littéralement : en 2010 le nombre de personnes disposant d’une...

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Ces images que vous ne verrez pas avant longtemps...

Rapprocher techniques de hacking et déontologie journalistique avec, pour unique objectif, la production d’une information de qualité, ne va pas de soi : rares sont les personnes qui peuvent allier expertise technique, qualité d’écriture, travail d’équipe et rigueur méthodologique.

Distribution d'armes, quelque part en Ukraine, mars 2022 - © Reflets

À l'occasion de notre article sur les caméras mal protégées des voitures des forces de sécurité de la ville de Kyiv, nous avons été plusieurs fois interrogés sur le concept d'info-hacking.

Le travail entamé par la rédaction depuis plusieurs semaines sur le conflit ukrainien éclaire au quotidien les avantages et les écueils inhérents à notre façon de procéder.

Prodiges de l’info-hacking

Nos caméras nous permettent d’accéder à l’information sans risquer la vie de nos journalistes. Elles nous fournissent par ailleurs une façon originale d’informer que l'on ne retrouve pas ailleurs. Et pour cause.

Précisons tout de suite une chose: nous ne nous appuyons pas sur des données existantes. Nous n’utilisons pas Shodan, et encore moins Censys. Les données de ces sites sont trop peu nombreuses, et pas suffisamment souvent mises à jour pour être fiables. Nous disposons de nos propres outils, recherchons nous-mêmes les caméras et les moyens d’y accéder. Nous procédons, de façon autonome, à leur géolocalisation, à l’analyse des flux et à la mise à disposition de ces données dans une base de données privée et partagée au sein de la rédaction. Deux serveurs de vidéosurveillance nous permettent de faire de l’enregistrement en temps réel, de la détection de mouvement, et nous donnent accès à d’autres fonctionnalités intéressantes. Les outils existant en ligne ne permettent pas de maintenir efficacement une infrastructure de cette nature.

Les caméras de Reflets : 2500 flux dans...

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Ces images que vous ne verrez pas avant longtemps...

Rapprocher techniques de hacking et déontologie journalistique avec, pour unique objectif, la production d’une information de qualité, ne va pas de soi : rares sont les personnes qui peuvent allier expertise technique, qualité d’écriture, travail d’équipe et rigueur méthodologique.

Distribution d'armes, quelque part en Ukraine, mars 2022 - © Reflets

À l'occasion de notre article sur les caméras mal protégées des voitures des forces de sécurité de la ville de Kyiv, nous avons été plusieurs fois interrogés sur le concept d'info-hacking.

Le travail entamé par la rédaction depuis plusieurs semaines sur le conflit ukrainien éclaire au quotidien les avantages et les écueils inhérents à notre façon de procéder.

Prodiges de l’info-hacking

Nos caméras nous permettent d’accéder à l’information sans risquer la vie de nos journalistes. Elles nous fournissent par ailleurs une façon originale d’informer que l'on ne retrouve pas ailleurs. Et pour cause.

Précisons tout de suite une chose: nous ne nous appuyons pas sur des données existantes. Nous n’utilisons pas Shodan, et encore moins Censys. Les données de ces sites sont trop peu nombreuses, et pas suffisamment souvent mises à jour pour être fiables. Nous disposons de nos propres outils, recherchons nous-mêmes les caméras et les moyens d’y accéder. Nous procédons, de façon autonome, à leur géolocalisation, à l’analyse des flux et à la mise à disposition de ces données dans une base de données privée et partagée au sein de la rédaction. Deux serveurs de vidéosurveillance nous permettent de faire de l’enregistrement en temps réel, de la détection de mouvement, et nous donnent accès à d’autres fonctionnalités intéressantes. Les outils existant en ligne ne permettent pas de maintenir efficacement une infrastructure de cette nature.

Les caméras de Reflets : 2500 flux dans...

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Quand l'intelligence informatique se transforme en arme nucléaire

Soudain une entreprise devient aveugle et sourde : plus de radars, plus de communications, plus d'économie, plus de savoir. Les cyberattaques constituent-elles les prémices d'une cyberguerre ultime à venir, et allons-nous bientôt devoir compter les cybermorts sur des champs de bataille 2.0 ?

Un grand cyber-boum ?

Bonne conscience et sales guerres aidant, l'humanité à cru pouvoir éviter le pire sous couvert de l'arbitrage du bouton rouge. Cette apparence de paix sur toile de fond d'apocalypse vient une nouvelle fois de perdre de son sens avec le conflit Russo-Ukrainien. Alliances d'autrefois, accords de demain, certitudes d'aujourd'hui, convictions d'avenir, origine des attaques, bien-fondé de la défense, tout vient de voler en éclat dans ce déferlement de haine aux relents de guerre froide. Et si sur le terrain on se bat toujours à l'ancienne, cocktails Molotov contre obus des blindés, en hauts lieux, l'ombre d'une cyberguerre totale semble prendre valeur de feu nucléaire. Reste à définir de la réalité d'une cyberguerre...

La fission nucléo-Swift

Ainsi le monde s'est brusquement figé, de peur de ne pas faire assez, ou à contrario par crainte de trop s'engager. Passablement perdue dans son histoire et ses frontières, l'Europe a dégainé une arme qualifiée de létale, Swift, comme pour appuyer sur le terrible bouton mais pour de faux seulement.

A l'évidence, les retombées mondiales de ce champignon-là ne semblent pas parfaitement maîtrisées. Tout comme ne le sont pas certaines déclarations brutes de forme, notamment celle de Bruno Le Maire qui affirmera vouloir: « livrer une guerre économique et financière totale à la Russie _» afin de provoquer « _l'effondrement de l'économie russe ». Le retour de com' du...

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Quand l'intelligence informatique se transforme en arme nucléaire

Soudain une entreprise devient aveugle et sourde : plus de radars, plus de communications, plus d'économie, plus de savoir. Les cyberattaques constituent-elles les prémices d'une cyberguerre ultime à venir, et allons-nous bientôt devoir compter les cybermorts sur des champs de bataille 2.0 ?

Un grand cyber-boum ?

Bonne conscience et sales guerres aidant, l'humanité à cru pouvoir éviter le pire sous couvert de l'arbitrage du bouton rouge. Cette apparence de paix sur toile de fond d'apocalypse vient une nouvelle fois de perdre de son sens avec le conflit Russo-Ukrainien. Alliances d'autrefois, accords de demain, certitudes d'aujourd'hui, convictions d'avenir, origine des attaques, bien-fondé de la défense, tout vient de voler en éclat dans ce déferlement de haine aux relents de guerre froide. Et si sur le terrain on se bat toujours à l'ancienne, cocktails Molotov contre obus des blindés, en hauts lieux, l'ombre d'une cyberguerre totale semble prendre valeur de feu nucléaire. Reste à définir de la réalité d'une cyberguerre...

La fission nucléo-Swift

Ainsi le monde s'est brusquement figé, de peur de ne pas faire assez, ou à contrario par crainte de trop s'engager. Passablement perdue dans son histoire et ses frontières, l'Europe a dégainé une arme qualifiée de létale, Swift, comme pour appuyer sur le terrible bouton mais pour de faux seulement.

A l'évidence, les retombées mondiales de ce champignon-là ne semblent pas parfaitement maîtrisées. Tout comme ne le sont pas certaines déclarations brutes de forme, notamment celle de Bruno Le Maire qui affirmera vouloir: « livrer une guerre économique et financière totale à la Russie _» afin de provoquer « _l'effondrement de l'économie russe ». Le retour de com' du...

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Episode 3 : les secrétariats d'Etat

En se basant sur la « photographie » faite en février 2021, de laquelle sont tirées toutes ces statistiques, nous avons dressé un panorama de chaque ministère : tendance générale, spécificités, postes ou entreprises fréquentées avant d’intégrer le cabinet… tous les faits marquants sont recensés. Cette série expose le cas des secrétariats d'Etat.

Ministères - Images Wikipedia

Des profils plus variés, plus ouverts à des personnes issues des bancs de l'université, et aussi plus de membres issus du privé. Les Secrétariats d'Etat ne sont pas prisés par ceux qui envisagent un passage en cabinet ministériel comme un "booster" de carrière dans la haute fonction publique.

Vous souhaitez consulter le...

Secrétariat d’État aux personnes handicapées Secrétariat d’État porte parole du gouvernement Secrétariat d’État au Tourisme, des Français de l’étranger et de la francophonie Secrétariat d’État aux Affaires européennes Secrétariat d’État à la Biodiversité Secrétariat d’État à l’éducation prioritaire Secrétariat d’État chargé de la jeunesse et de l’engagement Secrétariat d’État chargé de la transition numérique et des communications électroniques Secrétariat d’État chargé des retraites et de la santé au travail Secrétariat d’État à l’Économie sociale et solidaire Secrétariat d’État à l’enfance et aux familles Secrétariat d’État à la ruralité

Quelles organisations sont référencées?

Toutes les entreprises de consulting et de lobbying ont été recensées, quelle que soit leur taille. Il en a été fait de même avec tous les think tanks, syndicats et groupes professionnels. Lorsque les membres de cabinets avaient une position en lien avec le lobbying dans une entreprise, leur nom a aussi été noté. En revanche, seuls les noms d’entreprises où le membre de cabinet a eu un poste stratégique ont été listés. Parmi les entreprises fréquentées, bien...

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Episode 3 : les secrétariats d'Etat

En se basant sur la « photographie » faite en février 2021, de laquelle sont tirées toutes ces statistiques, nous avons dressé un panorama de chaque ministère : tendance générale, spécificités, postes ou entreprises fréquentées avant d’intégrer le cabinet… tous les faits marquants sont recensés. Cette série expose le cas des secrétariats d'Etat.

Ministères - Images Wikipedia

Des profils plus variés, plus ouverts à des personnes issues des bancs de l'université, et aussi plus de membres issus du privé. Les Secrétariats d'Etat ne sont pas prisés par ceux qui envisagent un passage en cabinet ministériel comme un "booster" de carrière dans la haute fonction publique.

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Secrétariat d’État aux personnes handicapées Secrétariat d’État porte parole du gouvernement Secrétariat d’État au Tourisme, des Français de l’étranger et de la francophonie Secrétariat d’État aux Affaires européennes Secrétariat d’État à la Biodiversité Secrétariat d’État à l’éducation prioritaire Secrétariat d’État chargé de la jeunesse et de l’engagement Secrétariat d’État chargé de la transition numérique et des communications électroniques Secrétariat d’État chargé des retraites et de la santé au travail Secrétariat d’État à l’Économie sociale et solidaire Secrétariat d’État à l’enfance et aux familles Secrétariat d’État à la ruralité

Quelles organisations sont référencées?

Toutes les entreprises de consulting et de lobbying ont été recensées, quelle que soit leur taille. Il en a été fait de même avec tous les think tanks, syndicats et groupes professionnels. Lorsque les membres de cabinets avaient une position en lien avec le lobbying dans une entreprise, leur nom a aussi été noté. En revanche, seuls les noms d’entreprises où le membre de cabinet a eu un poste stratégique ont été listés. Parmi les entreprises fréquentées, bien...

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Episode 2 : les ministères délégués

En se basant sur la « photographie » faite en février 2021, de laquelle sont tirées toutes ces statistiques, nous avons dressé un panorama de chaque ministère : tendance générale, spécificités, postes ou entreprises fréquentées avant d’intégrer le cabinet… tous les faits marquants sont recensés. Ce deuxième volet est consacré aux ministères délégués, disposant de moyens intermédiaires entre le ministère de plein exercice et le secrétariat d'Etat.

Ministères - Images Wikipedia

Les ministères délégués sont dans un entre-deux : plus importants en volume et dans leur mission que les Secrétariats d'Etat, ils varient sur le plan de leur portée politique. Un bon indicateur réside dans ses recrutements : plus il y a de profils de hauts fonctionnaires, passés par les cursus dits traditionnels, comme l'IEP et l'ENA, plus le ministère a du poids.

Vous souhaitez consulter le...

Ministère délégué aux relations avec le parlement et de la participation citoyenne Ministère délégué à l’égalité femmes hommes Ministère délégué chargé du commerce extérieur et de l’attractivité Ministère délégué chargé des transports Ministère délégué des Sports Ministère délégué chargé des comptes publics Ministère délégué chargé du logement Ministère délégué chargé de l’industrie Ministère délégué aux PME Ministère délégué chargé de la mémoire et des anciens combattants Ministère délégué à la citoyenneté Ministère délégué chargé de l’insertion Ministère délégué chargé de la ville Ministère délégué chargé de l’Autonomie

Quelles organisations sont référencées?

Toutes les entreprises de consulting et de lobbying ont été recensées, quelle que soit leur taille. Il en a été fait de même avec tous les think tanks, syndicats et groupes professionnels. Lorsque les membres de cabinets avaient une position en lien avec le lobbying dans une entreprise, leur nom a aussi été noté. En revanche, seuls les noms d’entreprises où le membre de cabinet a eu un poste stratégique ont été...

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Episode 2 : les ministères délégués

En se basant sur la « photographie » faite en février 2021, de laquelle sont tirées toutes ces statistiques, nous avons dressé un panorama de chaque ministère : tendance générale, spécificités, postes ou entreprises fréquentées avant d’intégrer le cabinet… tous les faits marquants sont recensés. Ce deuxième volet est consacré aux ministères délégués, disposant de moyens intermédiaires entre le ministère de plein exercice et le secrétariat d'Etat.

Ministères - Images Wikipedia

Les ministères délégués sont dans un entre-deux : plus importants en volume et dans leur mission que les Secrétariats d'Etat, ils varient sur le plan de leur portée politique. Un bon indicateur réside dans ses recrutements : plus il y a de profils de hauts fonctionnaires, passés par les cursus dits traditionnels, comme l'IEP et l'ENA, plus le ministère a du poids.

Vous souhaitez consulter le...

Ministère délégué aux relations avec le parlement et de la participation citoyenne Ministère délégué à l’égalité femmes hommes Ministère délégué chargé du commerce extérieur et de l’attractivité Ministère délégué chargé des transports Ministère délégué des Sports Ministère délégué chargé des comptes publics Ministère délégué chargé du logement Ministère délégué chargé de l’industrie Ministère délégué aux PME Ministère délégué chargé de la mémoire et des anciens combattants Ministère délégué à la citoyenneté Ministère délégué chargé de l’insertion Ministère délégué chargé de la ville Ministère délégué chargé de l’Autonomie

Quelles organisations sont référencées?

Toutes les entreprises de consulting et de lobbying ont été recensées, quelle que soit leur taille. Il en a été fait de même avec tous les think tanks, syndicats et groupes professionnels. Lorsque les membres de cabinets avaient une position en lien avec le lobbying dans une entreprise, leur nom a aussi été noté. En revanche, seuls les noms d’entreprises où le membre de cabinet a eu un poste stratégique ont été...

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Episode 1 : les ministères de plein exercice

En se basant sur la « photographie » faite en février 2021, de laquelle sont tirées toutes ces statistiques, nous avons dressé un panorama de chaque ministère : tendance générale, spécificités, postes ou entreprises fréquentées avant d’intégrer le cabinet… tous les faits marquants sont recensés. Premier volet consacré aux ministères de plein exercice, qui chapeautent parfois jusqu'à 3 ministères délégués et secrétariats d'Etat.

Ministères - Images Wikipedia

Découpée en trois volets, cette dernière série d'articles vous propose une plongée dans les CV des membres des cabinets ministériels, pour comprendre leur composition, les spécificités lorsqu'il y en a, et pour parcourir, ministère après ministère, la liste de leurs précédents employeurs lorsqu'ils s'agit de sociétés privées.

Aux précédentes statistiques s'en ajoute une nouvelle, du fait de l'actualité : en procédant à la rédaction de ces listes, le décompte a permis de relever 73 membres de cabinets ministériels qui ont, un jour ou l'autre de leur carrière professionnelle, pratiqué le métier de consultant. Ils ont pu être consultants en communication de crise, en stratégie de développement, en fiscalité, en informatique... certains ont travaillé pour de gros cabinets type BCG, EY ou McKinsey, mais la majorité se trouvait dans des structures de taille bien moins importante, ou même, avaient créé leur propre cabinet. Ce recensement ne permet pas de dire combien exerçaient auprès de clients privés ou bien publics.

Vous souhaitez consulter le...

Premier Ministre Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères Ministère de la Transition écologique Ministère de l'Éducation nationale, de la jeunesse et des sports Ministère de l'Economie, des finances et de la relance Ministère des Armées Ministère de l'Intérieur Ministère du Travail, de l’emploi et de l’insertion Ministère de l’outre-mer

Quelles organisations sont référencées?

Toutes...

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Episode 1 : les ministères de plein exercice

En se basant sur la « photographie » faite en février 2021, de laquelle sont tirées toutes ces statistiques, nous avons dressé un panorama de chaque ministère : tendance générale, spécificités, postes ou entreprises fréquentées avant d’intégrer le cabinet… tous les faits marquants sont recensés. Premier volet consacré aux ministères de plein exercice, qui chapeautent parfois jusqu'à 3 ministères délégués et secrétariats d'Etat.

Ministères - Images Wikipedia

Découpée en trois volets, cette dernière série d'articles vous propose une plongée dans les CV des membres des cabinets ministériels, pour comprendre leur composition, les spécificités lorsqu'il y en a, et pour parcourir, ministère après ministère, la liste de leurs précédents employeurs lorsqu'ils s'agit de sociétés privées.

Aux précédentes statistiques s'en ajoute une nouvelle, du fait de l'actualité : en procédant à la rédaction de ces listes, le décompte a permis de relever 73 membres de cabinets ministériels qui ont, un jour ou l'autre de leur carrière professionnelle, pratiqué le métier de consultant. Ils ont pu être consultants en communication de crise, en stratégie de développement, en fiscalité, en informatique... certains ont travaillé pour de gros cabinets type BCG, EY ou McKinsey, mais la majorité se trouvait dans des structures de taille bien moins importante, ou même, avaient créé leur propre cabinet. Ce recensement ne permet pas de dire combien exerçaient auprès de clients privés ou bien publics.

Vous souhaitez consulter le...

Premier Ministre Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères Ministère de la Transition écologique Ministère de l'Éducation nationale, de la jeunesse et des sports Ministère de l'Economie, des finances et de la relance Ministère des Armées Ministère de l'Intérieur Ministère du Travail, de l’emploi et de l’insertion Ministère de l’outre-mer

Quelles organisations sont référencées?

Toutes...

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Quelles que soient les tentatives, le versant technocratique sort toujours vainqueur (VII)

Jean-Michel Eymeri-Douzans, Professeur des universités, directeur adjoint de Sciences Po Toulouse, président du Groupe européen pour l’Administration publique à Bruxelles et auteur du livre Le règne des entourages, paru aux Presses de Sciences Po, travaille sur le décryptage des us et coutumes en cabinet ministériel. Il partage le résultat de ses travaux, pour mieux comprendre les rouages de ces cabinets où sont fabriquées 80% des lois.

Ministères - images : Wikipedia

Reflets : Pour commencer, pouvez-vous décrire le fonctionnement d’un cabinet ministériel? Les fonctions clés, la hiérarchie…

Jean-Michel Eymeri-Douzans Les cabinets ministériels français sont une émanation d’un système qui remonte à la fin du 18e siècle, selon lequel tout homme important dispose de secrétaires particuliers. Les cabinets ont connu un développement hypertrophié basé sur cette habitude. Dans la langue de Colbert, les secrétaires particuliers étaient des «créatures», en général de jeunes hommes éduqués mais sans fortune, qui servaient de plume au sens le plus littéral du terme à leurs maîtres. Les «plumes» de nos politiques actuels, ces conseillers aux discours, sont un clin d’œil à cette époque.

Les pays britanniques ont gardé cette tradition de secrétariat privé assez restreint, composé de quelques membres autour du chef, alors que la France et beaucoup de pays latins ont adopté un autre système de cabinet reposant sur cette idée que j’ai avancée: le ministre n’est plus une personne physique. Le ministre, et en réalité tout chef de l’exécutif, ne peut tenir valablement son rôle, c’est-à-dire «faire de la politique» tout en faisant des politiques publiques, que grâce à cet entourage «taillable et corvéable à merci», tenu dans l’ombre, dont l’influence est minorée et dont les membres ne peuvent jouer en retour leur rôle de collaborateurs qu’en se réclamant de la personne du ministre. C’est pour cela qu’il ne me semble pas exagéré d’affirmer qu’un ministre est...

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Quelles que soient les tentatives, le versant technocratique sort toujours vainqueur (VII)

Jean-Michel Eymeri-Douzans, Professeur des universités, directeur adjoint de Sciences Po Toulouse, président du Groupe européen pour l’Administration publique à Bruxelles et auteur du livre Le règne des entourages, paru aux Presses de Sciences Po, travaille sur le décryptage des us et coutumes en cabinet ministériel. Il partage le résultat de ses travaux, pour mieux comprendre les rouages de ces cabinets où sont fabriquées 80% des lois.

Ministères - images : Wikipedia

Reflets : Pour commencer, pouvez-vous décrire le fonctionnement d’un cabinet ministériel? Les fonctions clés, la hiérarchie…

Jean-Michel Eymeri-Douzans Les cabinets ministériels français sont une émanation d’un système qui remonte à la fin du 18e siècle, selon lequel tout homme important dispose de secrétaires particuliers. Les cabinets ont connu un développement hypertrophié basé sur cette habitude. Dans la langue de Colbert, les secrétaires particuliers étaient des «créatures», en général de jeunes hommes éduqués mais sans fortune, qui servaient de plume au sens le plus littéral du terme à leurs maîtres. Les «plumes» de nos politiques actuels, ces conseillers aux discours, sont un clin d’œil à cette époque.

Les pays britanniques ont gardé cette tradition de secrétariat privé assez restreint, composé de quelques membres autour du chef, alors que la France et beaucoup de pays latins ont adopté un autre système de cabinet reposant sur cette idée que j’ai avancée: le ministre n’est plus une personne physique. Le ministre, et en réalité tout chef de l’exécutif, ne peut tenir valablement son rôle, c’est-à-dire «faire de la politique» tout en faisant des politiques publiques, que grâce à cet entourage «taillable et corvéable à merci», tenu dans l’ombre, dont l’influence est minorée et dont les membres ne peuvent jouer en retour leur rôle de collaborateurs qu’en se réclamant de la personne du ministre. C’est pour cela qu’il ne me semble pas exagéré d’affirmer qu’un ministre est...

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Le secrétaire d’État chargé de la transition numérique minimise les chiffres.

Le budget officiel prévu avoisine les 30 millions d’euros; 19 millions ont d’ores et déjà été versés. Face à la commission d’enquête du sénat Cédric O vient d’en déclarer 15 seulement. Intérêt ou omission…

Pour fabriquer et héberger TousAntiCovid, la facture est salée... - © Reflets

Le 2 février dernier, le secrétaire d'État chargé de la transition numérique était cuisiné par la commission d’enquête du Sénat sur le rôle des cabinets de conseils dans la gestion des affaires publiques. En d’autres termes, les sénateurs cherchent à comprendre comment l’État peut dépenser autant d’argent en déléguant à des entreprises privées de conseil des tâches normalement dévolues aux hauts fonctionnaires. Cédric O s’est ainsi vu interpellé par les sénateurs sur le bien fondé des dépenses engagées pour les deux applications proposées au plus fort de la pandémie: StopCovid et TousAntiCovid. La première a été réalisée par des entreprises ayant décidé de travailler pro bono, c’est à dire sans être rémunérées. Reflets s’était à l’époque penché sur l’équipe de choc mise en place pour sortir la France du confinement avec StopCovid. Ensuite, l’État décide de passer en mode contractuel. Il va faire travailler des sociétés, sous la direction de l’INRIA, pour produire, espère-t-il, une application qui donne des résultats. Pas certain qu’il y soit parvenu, mais c’est là une question à laquelle devront répondre les spécialistes de santé publique dans quelques années.

En attendant, cette application miracle a coûté une somme rondelette. Interrogé sur ce montant, le secrétaire d’État semblait un peu perdu. Au point de se tourner vers son jeune voisin de table pour lui glisser, juste après avoir activé son micro: «t’as les montants ou pas? Bon...». Après un grand moment de...

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Le secrétaire d’État chargé de la transition numérique minimise les chiffres.

Le budget officiel prévu avoisine les 30 millions d’euros; 19 millions ont d’ores et déjà été versés. Face à la commission d’enquête du sénat Cédric O vient d’en déclarer 15 seulement. Intérêt ou omission…

Pour fabriquer et héberger TousAntiCovid, la facture est salée... - © Reflets

Le 2 février dernier, le secrétaire d'État chargé de la transition numérique était cuisiné par la commission d’enquête du Sénat sur le rôle des cabinets de conseils dans la gestion des affaires publiques. En d’autres termes, les sénateurs cherchent à comprendre comment l’État peut dépenser autant d’argent en déléguant à des entreprises privées de conseil des tâches normalement dévolues aux hauts fonctionnaires. Cédric O s’est ainsi vu interpellé par les sénateurs sur le bien fondé des dépenses engagées pour les deux applications proposées au plus fort de la pandémie: StopCovid et TousAntiCovid. La première a été réalisée par des entreprises ayant décidé de travailler pro bono, c’est à dire sans être rémunérées. Reflets s’était à l’époque penché sur l’équipe de choc mise en place pour sortir la France du confinement avec StopCovid. Ensuite, l’État décide de passer en mode contractuel. Il va faire travailler des sociétés, sous la direction de l’INRIA, pour produire, espère-t-il, une application qui donne des résultats. Pas certain qu’il y soit parvenu, mais c’est là une question à laquelle devront répondre les spécialistes de santé publique dans quelques années.

En attendant, cette application miracle a coûté une somme rondelette. Interrogé sur ce montant, le secrétaire d’État semblait un peu perdu. Au point de se tourner vers son jeune voisin de table pour lui glisser, juste après avoir activé son micro: «t’as les montants ou pas? Bon...». Après un grand moment de...

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Quelles que soient les tentatives, le versant technocratique sort toujours vainqueur (VII)

Jean-Michel Eymeri-Douzans, Professeur des universités, directeur adjoint de Sciences Po Toulouse, président du Groupe européen pour l’Administration publique à Bruxelles et auteur du livre Le règne des entourages, paru aux Presses de Sciences Po, travaille sur le décryptage des us et coutumes en cabinet ministériel. Il partage le résultat de ses travaux, pour mieux comprendre les rouages de ces cabinets où sont fabriquées 80% des lois.

Ministères - images : Wikipedia

Reflets : Pour commencer, pouvez-vous décrire le fonctionnement d’un cabinet ministériel? Les fonctions clés, la hiérarchie…

Jean-Michel Eymeri-Douzans Les cabinets ministériels français sont une émanation d’un système qui remonte à la fin du 18e siècle, selon lequel tout homme important dispose de secrétaires particuliers. Les cabinets ont connu un développement hypertrophié basé sur cette habitude. Dans la langue de Colbert, les secrétaires particuliers étaient des «créatures», en général de jeunes hommes éduqués mais sans fortune, qui servaient de plume au sens le plus littéral du terme à leurs maîtres. Les «plumes» de nos politiques actuels, ces conseillers aux discours, sont un clin d’œil à cette époque.

Les pays britanniques ont gardé cette tradition de secrétariat privé assez restreint, composé de quelques membres autour du chef, alors que la France et beaucoup de pays latins ont adopté un autre système de cabinet reposant sur cette idée que j’ai avancée: le ministre n’est plus une personne physique. Le ministre, et en réalité tout chef de l’exécutif, ne peut tenir valablement son rôle, c’est-à-dire «faire de la politique» tout en faisant des politiques publiques, que grâce à cet entourage «taillable et corvéable à merci», tenu dans l’ombre, dont l’influence est minorée et dont les membres ne peuvent jouer en retour leur rôle de collaborateurs qu’en se réclamant de la personne du ministre. C’est pour cela qu’il ne me semble pas exagéré d’affirmer qu’un ministre est...

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Quelles que soient les tentatives, le versant technocratique sort toujours vainqueur (VII)

Jean-Michel Eymeri-Douzans, Professeur des universités, directeur adjoint de Sciences Po Toulouse, président du Groupe européen pour l’Administration publique à Bruxelles et auteur du livre Le règne des entourages, paru aux Presses de Sciences Po, travaille sur le décryptage des us et coutumes en cabinet ministériel. Il partage le résultat de ses travaux, pour mieux comprendre les rouages de ces cabinets où sont fabriquées 80% des lois.

Ministères - images : Wikipedia

Reflets : Pour commencer, pouvez-vous décrire le fonctionnement d’un cabinet ministériel? Les fonctions clés, la hiérarchie…

Jean-Michel Eymeri-Douzans Les cabinets ministériels français sont une émanation d’un système qui remonte à la fin du 18e siècle, selon lequel tout homme important dispose de secrétaires particuliers. Les cabinets ont connu un développement hypertrophié basé sur cette habitude. Dans la langue de Colbert, les secrétaires particuliers étaient des «créatures», en général de jeunes hommes éduqués mais sans fortune, qui servaient de plume au sens le plus littéral du terme à leurs maîtres. Les «plumes» de nos politiques actuels, ces conseillers aux discours, sont un clin d’œil à cette époque.

Les pays britanniques ont gardé cette tradition de secrétariat privé assez restreint, composé de quelques membres autour du chef, alors que la France et beaucoup de pays latins ont adopté un autre système de cabinet reposant sur cette idée que j’ai avancée: le ministre n’est plus une personne physique. Le ministre, et en réalité tout chef de l’exécutif, ne peut tenir valablement son rôle, c’est-à-dire «faire de la politique» tout en faisant des politiques publiques, que grâce à cet entourage «taillable et corvéable à merci», tenu dans l’ombre, dont l’influence est minorée et dont les membres ne peuvent jouer en retour leur rôle de collaborateurs qu’en se réclamant de la personne du ministre. C’est pour cela qu’il ne me semble pas exagéré d’affirmer qu’un ministre est...

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Dessous Choc #5

Dernier symbole prestigieux de la presse indépendante en Russie, Novaïa Gazeta a décidé de suspendre sa publication le 28 mars dernier jusqu’à la fin de l’intervention russe en Ukraine.

Cette annonce de Novaïa Gazeta est le symptôme d’une liberté d’information fortement, si ce n'est complètement muselée en Russie à cause de cette guerre.

Le harcèlement, les vexations de toutes sortes, voire plus encore la traque et le meurtre de journalistes, n’est malheureusement pas chose nouvelle sous l'ère poutinienne, en témoigne l’assassinat il y a quinze ans de la journaliste d’investigation Anne Politikovskaïa, l’une des figures de proue de Novaïa Gazetta dont les enquêtes sur les exactions russes en Tchétchénie et la corruption l’avaient rendue extrêmement gênante pour le pouvoir.

A sa suite, malgré les menaces et les pressions, des journalistes dans toutes la Russie et sur différents supports tentent de résister, de plus en plus dans l’ombre et à distance en raison de la situation actuelle, pour faire valoir la liberté d’enquêter et d'informer.

Écrit en octobre dernier, donc avant l'invasion de l’Ukraine par les Russes, un petit livre évoque cette résistance créative et vivante du journalisme indépendant : Ils font vivre les journalismes en Russie (éditions Les petits matins). Johann Bihr, journaliste et consultant, ancien responsable du bureau Europe de l’Est et Asie centrale de Reporters sans frontières (RSF) en a dirigé la publication. Il répond aux questions d’Antoine Bellier.

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Dessous Choc #5

Dernier symbole prestigieux de la presse indépendante en Russie, Novaïa Gazeta a décidé de suspendre sa publication le 28 mars dernier jusqu’à la fin de l’intervention russe en Ukraine.

Cette annonce de Novaïa Gazeta est le symptôme d’une liberté d’information fortement, si ce n'est complètement muselée en Russie à cause de cette guerre.

Le harcèlement, les vexations de toutes sortes, voire plus encore la traque et le meurtre de journalistes, n’est malheureusement pas chose nouvelle sous l'ère poutinienne, en témoigne l’assassinat il y a quinze ans de la journaliste d’investigation Anne Politikovskaïa, l’une des figures de proue de Novaïa Gazetta dont les enquêtes sur les exactions russes en Tchétchénie et la corruption l’avaient rendue extrêmement gênante pour le pouvoir.

A sa suite, malgré les menaces et les pressions, des journalistes dans toutes la Russie et sur différents supports tentent de résister, de plus en plus dans l’ombre et à distance en raison de la situation actuelle, pour faire valoir la liberté d’enquêter et d'informer.

Écrit en octobre dernier, donc avant l'invasion de l’Ukraine par les Russes, un petit livre évoque cette résistance créative et vivante du journalisme indépendant : Ils font vivre les journalismes en Russie (éditions Les petits matins). Johann Bihr, journaliste et consultant, ancien responsable du bureau Europe de l’Est et Asie centrale de Reporters sans frontières (RSF) en a dirigé la publication. Il répond aux questions d’Antoine Bellier.

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Petit rappel de la structure du Gouvernement actuel (VI)

On y perdrait ses petits... pour mieux cerner de quoi on vous parle, on vous a concocté une petite infographie qui permet d'identifier quels ministères sont rattachés à quoi, et qui sont les ministères régaliens. La page à laisser ouverte dans l'onglet d'à côté, pendant que vous lirez ce dossier !

Ministères - images : Wikipedia

Le Gouvernement Castex compte 44 ministères.

17 sont des ministères dits "de plein exercice", desquels peuvent dépendre des ministères délégués ou bien des secrétariats d'Etat, que l'on compte respectivement au nombre de 14 pour les premiers et de 13 pour les seconds.

Dans chaque article vous retrouverez ce petit encadré, qui rappelle le code employé dans les graphiques :

Lecture des graphiques :

Le Gouvernement est constitué de ministères de plein exercice, sous lesquels se trouvent des ministères délégués et des secrétariats d’État. Retrouvez la liste des ministères à ce lien. Dans chaque graphique présenté vous repérerez les catégories suivantes: • Ministères de plein exercice en gras (blanc et bleu) • Ministères régaliens en bleu • MD = Ministère délégué • SE = Secrétariat d’État

Composition du Gouvernement - Création Nostromo Production pour Reflets
Composition du Gouvernement - Création Nostromo Production pour Reflets

Chaque ministère doit respecter un quota de personnes embauchées. Sous Edouard Philippe, ces quotas étaient très resserrés, ce qui a du provoquer quelques burn-outs dans les rangs. Sous Castex, l'étau s'est desserré. Voici les règles édictées par les décrets...

...de 2017, sous Edouard Philippe

Le décret n 2017-1063 du 18 mai 2017 relatif aux cabinets ministériels a limité à dix membres la composition du cabinet d’un ministre, à huit membres celle d’un ministre délégué ou d’un secrétaire d’Etat disposant d’une délégation du Premier ministre ou d’un ministre de tutelle et à cinq membres celle...

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Petit rappel de la structure du Gouvernement actuel (VI)

On y perdrait ses petits... pour mieux cerner de quoi on vous parle, on vous a concocté une petite infographie qui permet d'identifier quels ministères sont rattachés à quoi, et qui sont les ministères régaliens. La page à laisser ouverte dans l'onglet d'à côté, pendant que vous lirez ce dossier !

Ministères - images : Wikipedia

Le Gouvernement Castex compte 44 ministères.

17 sont des ministères dits "de plein exercice", desquels peuvent dépendre des ministères délégués ou bien des secrétariats d'Etat, que l'on compte respectivement au nombre de 14 pour les premiers et de 13 pour les seconds.

Dans chaque article vous retrouverez ce petit encadré, qui rappelle le code employé dans les graphiques :

Lecture des graphiques :

Le Gouvernement est constitué de ministères de plein exercice, sous lesquels se trouvent des ministères délégués et des secrétariats d’État. Retrouvez la liste des ministères à ce lien. Dans chaque graphique présenté vous repérerez les catégories suivantes: • Ministères de plein exercice en gras (blanc et bleu) • Ministères régaliens en bleu • MD = Ministère délégué • SE = Secrétariat d’État

Composition du Gouvernement - Création Nostromo Production pour Reflets
Composition du Gouvernement - Création Nostromo Production pour Reflets

Chaque ministère doit respecter un quota de personnes embauchées. Sous Edouard Philippe, ces quotas étaient très resserrés, ce qui a du provoquer quelques burn-outs dans les rangs. Sous Castex, l'étau s'est desserré. Voici les règles édictées par les décrets...

...de 2017, sous Edouard Philippe

Le décret n 2017-1063 du 18 mai 2017 relatif aux cabinets ministériels a limité à dix membres la composition du cabinet d’un ministre, à huit membres celle d’un ministre délégué ou d’un secrétaire d’Etat disposant d’une délégation du Premier ministre ou d’un ministre de tutelle et à cinq membres celle...

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Quelque 29,41% de lobbyistes à l'Intérieur... (V)

Peu de militants, plus de lobbyistes et de conseillers passés par des think tanks : la cuvée 2017-2022 des cabinets ministériels a ses particularités. Passage en revue.

Ministères - images Wikipedia

Où sont les militants? Plus dans les cabinets ministériels, a priori. Et d’ailleurs, sous cette majorité, on ne parle même plus de militants, mais d’adhérents à la République en Marche. Une nuance qui se traduit par seulement 5,81% de membres des cabinets qui se sont effectivement investis, à un moment ou un autre, au sein de LREM. Quelque 24 des 44 ministères n’ont même aucun membre passé par le mouvement LREM. Avec un parti créé de toutes pièces pour soutenir la candidature d’Emmanuel Macron, c’est finalement assez logique. La politologue Delphine Dulong note une évolution depuis les débuts de la Ve République: « la plupart des ministres arrivaient avec leurs militants. Mais on a assisté à une évolution progressive, le milieu devenant plus professionnel que militant. Aujourd’hui, on reste en moyenne trois ans dans un cabinet ministériel, d’une part parce que c’est usant, d’autre part pour l’utilité que ce passage confère dans une carrière professionnelle

Seulement 5,81% de membres des cabinets qui se sont effectivement investis, à un moment ou un autre, au sein de LREM

Lecture des graphiques :

Le Gouvernement est constitué de ministères de plein exercice, sous lesquels se trouvent des ministères délégués et des secrétariats d’État. Retrouvez la liste des ministères à ce lien. Dans chaque graphique présenté vous repérerez les catégories suivantes: • Ministères de plein exercice en gras (blanc et bleu) • Ministères régaliens en bleu • MD = Ministère délégué • SE =...

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Quelque 29,41% de lobbyistes à l'Intérieur... (V)

Peu de militants, plus de lobbyistes et de conseillers passés par des think tanks : la cuvée 2017-2022 des cabinets ministériels a ses particularités. Passage en revue.

Ministères - images Wikipedia

Où sont les militants? Plus dans les cabinets ministériels, a priori. Et d’ailleurs, sous cette majorité, on ne parle même plus de militants, mais d’adhérents à la République en Marche. Une nuance qui se traduit par seulement 5,81% de membres des cabinets qui se sont effectivement investis, à un moment ou un autre, au sein de LREM. Quelque 24 des 44 ministères n’ont même aucun membre passé par le mouvement LREM. Avec un parti créé de toutes pièces pour soutenir la candidature d’Emmanuel Macron, c’est finalement assez logique. La politologue Delphine Dulong note une évolution depuis les débuts de la Ve République: « la plupart des ministres arrivaient avec leurs militants. Mais on a assisté à une évolution progressive, le milieu devenant plus professionnel que militant. Aujourd’hui, on reste en moyenne trois ans dans un cabinet ministériel, d’une part parce que c’est usant, d’autre part pour l’utilité que ce passage confère dans une carrière professionnelle

Seulement 5,81% de membres des cabinets qui se sont effectivement investis, à un moment ou un autre, au sein de LREM

Lecture des graphiques :

Le Gouvernement est constitué de ministères de plein exercice, sous lesquels se trouvent des ministères délégués et des secrétariats d’État. Retrouvez la liste des ministères à ce lien. Dans chaque graphique présenté vous repérerez les catégories suivantes: • Ministères de plein exercice en gras (blanc et bleu) • Ministères régaliens en bleu • MD = Ministère délégué • SE =...

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Les parcours sont de plus en plus « hybrides » (IV)

Depuis un peu plus d’une décennie, on dénombre de plus en plus de membres des cabinets ministériels issus du monde du privé. Cette évolution raconte la mue d’un État plus ouvert aux profils variés, mais aussi peut-être moins fin connaisseur de ses propres rouages.

Ministères - images Wikipedia

Les membres des cabinets ministériels sont issus de trois types de parcours professionnels: soit ils ont travaillé dans le privé, soit auprès de politiques, en tant que collaborateurs ou bien au sein de partis, soit ils ont rejoint une administration. Parfois, ils ont navigué d’un secteur à l’autre, voire touché aux trois. Pour cet exercice, il a été décidé de les séparer en deux catégories: ceux qui ont travaillé dans le privé versus ceux qui ont choisi de se tourner uniquement vers la chose publique. Et dans cette «chose publique» se trouvent à la fois les parcours administratifs et les parcours politiques.

Lecture des graphiques :

Le Gouvernement est constitué de ministères de plein exercice, sous lesquels se trouvent des ministères délégués et des secrétariats d’État. Retrouvez la liste des ministères à ce lien. Dans chaque graphique présenté vous repérerez les catégories suivantes: • Ministères de plein exercice en gras (blanc et bleu) • Ministères régaliens en bleu • MD = Ministère délégué • SE = Secrétariat d’État

Proportion des membres uniquement tournés vers la "chose publique" - Création Nostromo Production pour Reflets
Proportion des membres uniquement tournés vers la "chose publique" - Création Nostromo Production pour Reflets

Proportion des membres uniquement tournés vers la "chose publique" - Création Nostromo Production pour Reflets
Proportion des membres uniquement tournés vers la "chose publique" - Création Nostromo Production pour Reflets

Proportion des membres uniquement tournés vers la "chose publique" - Création Nostromo Production pour Reflets
Proportion des membres uniquement tournés vers la "chose publique" - Création Nostromo Production pour Reflets

Les ministères qui comptent plus de 50% de membres issus du privé, sur la dernière page du...

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Les parcours sont de plus en plus « hybrides » (IV)

Depuis un peu plus d’une décennie, on dénombre de plus en plus de membres des cabinets ministériels issus du monde du privé. Cette évolution raconte la mue d’un État plus ouvert aux profils variés, mais aussi peut-être moins fin connaisseur de ses propres rouages.

Ministères - images Wikipedia

Les membres des cabinets ministériels sont issus de trois types de parcours professionnels: soit ils ont travaillé dans le privé, soit auprès de politiques, en tant que collaborateurs ou bien au sein de partis, soit ils ont rejoint une administration. Parfois, ils ont navigué d’un secteur à l’autre, voire touché aux trois. Pour cet exercice, il a été décidé de les séparer en deux catégories: ceux qui ont travaillé dans le privé versus ceux qui ont choisi de se tourner uniquement vers la chose publique. Et dans cette «chose publique» se trouvent à la fois les parcours administratifs et les parcours politiques.

Lecture des graphiques :

Le Gouvernement est constitué de ministères de plein exercice, sous lesquels se trouvent des ministères délégués et des secrétariats d’État. Retrouvez la liste des ministères à ce lien. Dans chaque graphique présenté vous repérerez les catégories suivantes: • Ministères de plein exercice en gras (blanc et bleu) • Ministères régaliens en bleu • MD = Ministère délégué • SE = Secrétariat d’État

Proportion des membres uniquement tournés vers la "chose publique" - Création Nostromo Production pour Reflets
Proportion des membres uniquement tournés vers la "chose publique" - Création Nostromo Production pour Reflets

Proportion des membres uniquement tournés vers la "chose publique" - Création Nostromo Production pour Reflets
Proportion des membres uniquement tournés vers la "chose publique" - Création Nostromo Production pour Reflets

Proportion des membres uniquement tournés vers la "chose publique" - Création Nostromo Production pour Reflets
Proportion des membres uniquement tournés vers la "chose publique" - Création Nostromo Production pour Reflets

Les ministères qui comptent plus de 50% de membres issus du privé, sur la dernière page du...

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Est-ce une solution pour recréer du lien entre population et politiques ?

Philosophes, politologues, journalistes, politiques, tout le monde ou presque constate que le lien entre a population et les politiques est en train de se casser. Comment faire pour contrer cela ?

Dirty Politics

Quel est le rôle des émissions de Magalie Berdah ou de Cyril Hanouna dans la campagne ? Dans cet épisode de Dirty Politics, Philippe Moreau s'interroge sur la pertinence de ces "outils" pour recréer du lien entre citoyens et politiques.

Ce n'est pas un simple exercice de réflexion un peu hors-sol ou se science-fiction d'un spin doctor. Car comme le souligne Philippe Moreau, dans l’émission Par Jupiter, sur France Inter, la scénariste de la série Dix pour cent, Fanny Herrero, confie avoir été contactée par un ministère “pour scénariser des séquences politiques”. Ce qu'elle a refusé. TV Mag a une expression magnifique pour résumer cet épisode. Il s'agissait “d'écrire un scénario, non de fiction mais de… réalité.” Nous sommes en 2022, à quelques jours de l'élection présidentielle...

Dirty Politics en français

Dirty Politics in english

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Est-ce une solution pour recréer du lien entre population et politiques ?

Philosophes, politologues, journalistes, politiques, tout le monde ou presque constate que le lien entre a population et les politiques est en train de se casser. Comment faire pour contrer cela ?

Dirty Politics

Quel est le rôle des émissions de Magalie Berdah ou de Cyril Hanouna dans la campagne ? Dans cet épisode de Dirty Politics, Philippe Moreau s'interroge sur la pertinence de ces "outils" pour recréer du lien entre citoyens et politiques.

Ce n'est pas un simple exercice de réflexion un peu hors-sol ou se science-fiction d'un spin doctor. Car comme le souligne Philippe Moreau, dans l’émission Par Jupiter, sur France Inter, la scénariste de la série Dix pour cent, Fanny Herrero, confie avoir été contactée par un ministère “pour scénariser des séquences politiques”. Ce qu'elle a refusé. TV Mag a une expression magnifique pour résumer cet épisode. Il s'agissait “d'écrire un scénario, non de fiction mais de… réalité.” Nous sommes en 2022, à quelques jours de l'élection présidentielle...

Dirty Politics en français

Dirty Politics in english

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Une progression mécanique ?

Est-ce plus facile d’être une femme en cabinet ministériel qu’en politique ? Pas sûr. Si leur proportion tend bien à monter, le plafond de verre semble persister dès lors qu’il s’agit d’atteindre la fonction suprême de directrice de cabinet.

Ministères - Images Wikipedia

Comme sous les précédentes mandatures, la progression se poursuit: 40,51% des membres des cabinets ministériels sont des femmes. Elles n’étaient que 5% sous Pompidou et Giscard, puis 25% sous Mitterrand; 27% sous Chirac et Sarkozy, avant de progresser à nouveau sous Hollande, pour atteindre 35%. La progression est donc notable.

Parité, données transversales - Création Nostromo Production pour Reflets
Parité, données transversales - Création Nostromo Production pour Reflets

Passer en cabinet ministériel est pour ces femmes souvent un moyen de contourner la nécessité de passer par la mobilité géographique pour faire évoluer leur carrière

Lecture des graphiques :

Le Gouvernement est constitué de ministères de plein exercice, sous lesquels se trouvent des ministères délégués et des secrétariats d’État. Retrouvez la liste des ministères à ce lien. Dans chaque graphique présenté vous repérerez les catégories suivantes: • Ministères de plein exercice en gras (blanc et bleu) • Ministères régaliens en bleu • MD = Ministère délégué • SE = Secrétariat d’État

Parité dans les ministères - Création Nostromo Production pour Reflets
Parité dans les ministères - Création Nostromo Production pour Reflets

Parité dans les ministères - Création Nostromo Production pour Reflets
Parité dans les ministères - Création Nostromo Production pour Reflets

Parité dans les ministères - Création Nostromo Production pour Reflets
Parité dans les ministères - Création Nostromo Production pour Reflets

Parité dans les ministères - Création Nostromo Production pour Reflets
Parité dans les ministères - Création Nostromo Production pour Reflets

Plus de femmes dans les grandes écoles = plus de femmes dans les cabinets

Rejoindre un cabinet, c’est travailler sur des plages horaires hyperlaxes, avoir de très fortes incertitudes sur son agenda et être corvéable...

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Une progression mécanique ?

Est-ce plus facile d’être une femme en cabinet ministériel qu’en politique ? Pas sûr. Si leur proportion tend bien à monter, le plafond de verre semble persister dès lors qu’il s’agit d’atteindre la fonction suprême de directrice de cabinet.

Ministères - Images Wikipedia

Comme sous les précédentes mandatures, la progression se poursuit: 40,51% des membres des cabinets ministériels sont des femmes. Elles n’étaient que 5% sous Pompidou et Giscard, puis 25% sous Mitterrand; 27% sous Chirac et Sarkozy, avant de progresser à nouveau sous Hollande, pour atteindre 35%. La progression est donc notable.

Parité, données transversales - Création Nostromo Production pour Reflets
Parité, données transversales - Création Nostromo Production pour Reflets

Passer en cabinet ministériel est pour ces femmes souvent un moyen de contourner la nécessité de passer par la mobilité géographique pour faire évoluer leur carrière

Lecture des graphiques :

Le Gouvernement est constitué de ministères de plein exercice, sous lesquels se trouvent des ministères délégués et des secrétariats d’État. Retrouvez la liste des ministères à ce lien. Dans chaque graphique présenté vous repérerez les catégories suivantes: • Ministères de plein exercice en gras (blanc et bleu) • Ministères régaliens en bleu • MD = Ministère délégué • SE = Secrétariat d’État

Parité dans les ministères - Création Nostromo Production pour Reflets
Parité dans les ministères - Création Nostromo Production pour Reflets

Parité dans les ministères - Création Nostromo Production pour Reflets
Parité dans les ministères - Création Nostromo Production pour Reflets

Parité dans les ministères - Création Nostromo Production pour Reflets
Parité dans les ministères - Création Nostromo Production pour Reflets

Parité dans les ministères - Création Nostromo Production pour Reflets
Parité dans les ministères - Création Nostromo Production pour Reflets

Plus de femmes dans les grandes écoles = plus de femmes dans les cabinets

Rejoindre un cabinet, c’est travailler sur des plages horaires hyperlaxes, avoir de très fortes incertitudes sur son agenda et être corvéable...

";s:7:"dateiso";s:15:"20220401_150755";}s:15:"20220401_150728";a:7:{s:5:"title";s:90:"Formation : Sciences-po en force, l’ENA moins présente… sauf chez les dir’cab (II)";s:4:"link";s:103:"https://reflets.info/articles/formation-sciences-po-en-force-l-ena-moins-presente-sauf-chez-les-dir-cab";s:4:"guid";s:36:"0576963f-ac28-4742-9258-bca9743e5e9a";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 01 Apr 2022 15:07:28 +0200";s:11:"description";s:2544:"

Plus de provinciaux, moins de docteurs

Sous Macron, la révolution n’a pas eu lieu : le cursus des membres des cabinets ministériels reste classique. Beaucoup d’IEP, même un peu plus que lors des législatures précédentes, mais moins d’énarques.

Ministères - Images Wikipedia

En parlant avec un membre de cabinet ministériel, vous avez une chance sur deux de tomber sur un ancien de Sciences-Po. 52,31% des membres ont suivi soit un IEP de province, soit Sciences-Po Paris, qui représente 28,89% des cursus empruntés. Un vrai bond, pour le politologue Jean-Michel Eymeri-Douzans, qui y voit surtout une hausse des IEP de province, comparativement aux données qu’il a lui-même cumulées sur de précédentes mandatures: de 5,2% sous Nicolas Sarkozy, puis 15% sous Hollande, on passe à 23% sous Macron. «C’est intéressant, puisque la macronie a une image très parisienne», décrypte-t-il. «Finalement, vous avez dans les cabinets des personnes qui ont circulé dans l’espace national.» Cependant, étant lui-même directeur adjoint de l’IEP de Toulouse, il remarque que ceux de ses élèves qui rejoignent les cabinets ministériels «sont les moins provinciaux de nos étudiants.» Reste que Sciences-po, encore aujourd’hui et plus qu’hier, est toujours la «filière royale pour intégrer le système de cour qui entoure nos princes», comme aime à le décrire Jean-Michel Eymeri-Douzans.

Cursus toutes hiérarchies confondues - Création Nostromo Production pour Reflets
Cursus toutes hiérarchies confondues - Création Nostromo Production pour Reflets

Lecture des graphiques :

Le Gouvernement est constitué de ministères de plein exercice, sous lesquels se trouvent des ministères délégués et des secrétariats d’État. Retrouvez la liste des ministères à ce lien. Dans chaque graphique présenté vous repérerez les catégories suivantes: • Ministères de plein exercice en...

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Plus de provinciaux, moins de docteurs

Sous Macron, la révolution n’a pas eu lieu : le cursus des membres des cabinets ministériels reste classique. Beaucoup d’IEP, même un peu plus que lors des législatures précédentes, mais moins d’énarques.

Ministères - Images Wikipedia

En parlant avec un membre de cabinet ministériel, vous avez une chance sur deux de tomber sur un ancien de Sciences-Po. 52,31% des membres ont suivi soit un IEP de province, soit Sciences-Po Paris, qui représente 28,89% des cursus empruntés. Un vrai bond, pour le politologue Jean-Michel Eymeri-Douzans, qui y voit surtout une hausse des IEP de province, comparativement aux données qu’il a lui-même cumulées sur de précédentes mandatures: de 5,2% sous Nicolas Sarkozy, puis 15% sous Hollande, on passe à 23% sous Macron. «C’est intéressant, puisque la macronie a une image très parisienne», décrypte-t-il. «Finalement, vous avez dans les cabinets des personnes qui ont circulé dans l’espace national.» Cependant, étant lui-même directeur adjoint de l’IEP de Toulouse, il remarque que ceux de ses élèves qui rejoignent les cabinets ministériels «sont les moins provinciaux de nos étudiants.» Reste que Sciences-po, encore aujourd’hui et plus qu’hier, est toujours la «filière royale pour intégrer le système de cour qui entoure nos princes», comme aime à le décrire Jean-Michel Eymeri-Douzans.

Cursus toutes hiérarchies confondues - Création Nostromo Production pour Reflets
Cursus toutes hiérarchies confondues - Création Nostromo Production pour Reflets

Lecture des graphiques :

Le Gouvernement est constitué de ministères de plein exercice, sous lesquels se trouvent des ministères délégués et des secrétariats d’État. Retrouvez la liste des ministères à ce lien. Dans chaque graphique présenté vous repérerez les catégories suivantes: • Ministères de plein exercice en...

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Réseaux, place des femmes, lobbys : les conseillers des ministres passés au crible

Entrez avec nous dans les coulisses des ministères. Découvrez le profil-type d’un collaborateur ministériel, les spécificités de ces équipes sout le mandat d'Emmanuel Macron – plus de parcours issus d’IEP, plus de femmes aussi et moins de militants, et plongez dans les rouages pour comprendre qui sont ceux qui fabriquent la loi, au sommet de l’État.

Ministères - Images Wikipedia - CC

Une occasion s’est présentée à nous: éplucher tous les CV des membres des cabinets ministériels, et dresser une «sociographie» de ces membres: qui sont-ils? Quel a été leur parcours universitaire? Sont-ils passés par le privé? Par le lobbying ou des think tanks? Sont-ils de purs produits «En Marche»? Après avoir noirci des pages de tableur Excel pour recenser les parcours de chacun, nous avons tiré une série de graphiques destinée à vous éclairer sur le fonctionnement des cabinets ministériels. Pas de révélations fracassantes ici, mais un décryptage pour comprendre comment fonctionne un gouvernement. Avec quelques spécificités, entre ceux qui, comme Bruno Le Maire, débarquent accompagnés de leur garde rapprochée, et ceux qui récupèrent les administrations des précédents ministres, comme à la Culture. Et tout ceci permet de comprendre lesquels ont du poids.

Pas de révolution sous Macron

Les temps changent. De profils purement technocratiques, nous sommes passés à des profils plus généralistes, des ministères plus ouverts sur des itinéraires professionnels un peu plus variés au fil des gouvernements de la Ve République. Mais tout cela reste très relatif: la voie royale pour accéder à un cabinet ministériel est et restera, peut-être même encore plus sous ce mandat, de passer par Sciences-Po. Et si vous visez de hautes fonctions, l’ENA est aussi une valeur sûre pour y parvenir.

Pas de grosse révolution sous Macron, donc, mais ce recensement permet de distinguer deux mondes qui...

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Réseaux, place des femmes, lobbys : les conseillers des ministres passés au crible

Entrez avec nous dans les coulisses des ministères. Découvrez le profil-type d’un collaborateur ministériel, les spécificités de ces équipes sout le mandat d'Emmanuel Macron – plus de parcours issus d’IEP, plus de femmes aussi et moins de militants, et plongez dans les rouages pour comprendre qui sont ceux qui fabriquent la loi, au sommet de l’État.

Ministères - Images Wikipedia - CC

Une occasion s’est présentée à nous: éplucher tous les CV des membres des cabinets ministériels, et dresser une «sociographie» de ces membres: qui sont-ils? Quel a été leur parcours universitaire? Sont-ils passés par le privé? Par le lobbying ou des think tanks? Sont-ils de purs produits «En Marche»? Après avoir noirci des pages de tableur Excel pour recenser les parcours de chacun, nous avons tiré une série de graphiques destinée à vous éclairer sur le fonctionnement des cabinets ministériels. Pas de révélations fracassantes ici, mais un décryptage pour comprendre comment fonctionne un gouvernement. Avec quelques spécificités, entre ceux qui, comme Bruno Le Maire, débarquent accompagnés de leur garde rapprochée, et ceux qui récupèrent les administrations des précédents ministres, comme à la Culture. Et tout ceci permet de comprendre lesquels ont du poids.

Pas de révolution sous Macron

Les temps changent. De profils purement technocratiques, nous sommes passés à des profils plus généralistes, des ministères plus ouverts sur des itinéraires professionnels un peu plus variés au fil des gouvernements de la Ve République. Mais tout cela reste très relatif: la voie royale pour accéder à un cabinet ministériel est et restera, peut-être même encore plus sous ce mandat, de passer par Sciences-Po. Et si vous visez de hautes fonctions, l’ENA est aussi une valeur sûre pour y parvenir.

Pas de grosse révolution sous Macron, donc, mais ce recensement permet de distinguer deux mondes qui...

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Certains faits comme le bombardement de la maternité de Mariupol sont évidents, d'autres prendront plus de temps

Benjamin Moreau, n°2 de la mission en Ukraine du Haut commissariat aux droits de l'Homme, répond aux questions de Reflets sur les violations des droits de l'Homme constatées dans le pays depuis le début du conflit.

Benjamin Moreau, de la mission en Ukraine du Haut commissariat des droits de l'Homme de l'ONU - © Reflets

Le Haut commissariat aux droits de l'Homme de l'ONU reçoit de très nombreuses informations sur des violations des droits de l'Homme en Ukraine depuis 2014, et particulièrement depuis le 24 février. Le travail de vérification est très long. De nombreux experts passent au crible les témoignages et les images qui parviennent. C'est un long processus. Leur objectif : vérifier s'il s'agit de violations des droits de l'Homme ou du droit international.

Le Haut commissariat mettra à disposition de la Cour pénale internationale le fruit de son travail, si elle le souhaite. Un premier rapport a été mis en ligne (en anglais) sur ce qui a été constaté depuis le début de l'attaque Russe.

Benjamin Moreau, n2 de la mission en Ukraine du Haut commissariat aux droits de l'Homme répond aux questions de Jacques Duplessy pour Reflets, notamment sur la situation à Mariupol et les allégations de déplacements forcés de populations vers la Russie ou les territoires contrôlés par les séparatistes.

Écouter l'interview :

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Certains faits comme le bombardement de la maternité de Mariupol sont évidents, d'autres prendront plus de temps

Benjamin Moreau, n°2 de la mission en Ukraine du Haut commissariat aux droits de l'Homme, répond aux questions de Reflets sur les violations des droits de l'Homme constatées dans le pays depuis le début du conflit.

Benjamin Moreau, de la mission en Ukraine du Haut commissariat des droits de l'Homme de l'ONU - © Reflets

Le Haut commissariat aux droits de l'Homme de l'ONU reçoit de très nombreuses informations sur des violations des droits de l'Homme en Ukraine depuis 2014, et particulièrement depuis le 24 février. Le travail de vérification est très long. De nombreux experts passent au crible les témoignages et les images qui parviennent. C'est un long processus. Leur objectif : vérifier s'il s'agit de violations des droits de l'Homme ou du droit international.

Le Haut commissariat mettra à disposition de la Cour pénale internationale le fruit de son travail, si elle le souhaite. Un premier rapport a été mis en ligne (en anglais) sur ce qui a été constaté depuis le début de l'attaque Russe.

Benjamin Moreau, n2 de la mission en Ukraine du Haut commissariat aux droits de l'Homme répond aux questions de Jacques Duplessy pour Reflets, notamment sur la situation à Mariupol et les allégations de déplacements forcés de populations vers la Russie ou les territoires contrôlés par les séparatistes.

Écouter l'interview :

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Depuis 2014, les déclarations de patrimoine et d’intérêt d’Emmanuel Macron suscitent beaucoup de questions

Alors qu'il avait mené des deals monumentaux pour le compte de la Banque Rotschild and co et qu'il avait donc obtenu des rémunérations conséquentes, l'actuel président était moins riche que Benoit Hamon ou Nathalie Arthaud en 2017. Dans l'épisode 8 de leur enquête sur Emmanuel Macron, les journalistes de OFF Investigation enquêtent sur le patrimoine du président.

Episode 8 de l'enquête de OFF Investigation sur le président Emmanuel Macron.

Redressement suite à non paiement de l’impôt sur la fortune, non déclaration d’une créance de 350 000 euros sur son épouse Brigitte, « claquage » de près de 1,5 millions d’euros en trois ans (un Smic par jour), déclaration peu crédible sur les honoraires perçus chez Rothschild and co lors d’un « deal » de 9 milliards d’euros conclu en 2012, depuis 2014, les déclarations de patrimoine et d’intérêt d’Emmanuel Macron suscitent beaucoup de questions. Etait-il réellement plus pauvre que Benoit Hamon et Nathalie Arthaud lors de la présidentielle de 2017 alors qu’il avait fait fortune au sein de la banque Rothschild and co? A-t-il toujours dit la vérité sur son patrimoine ? Enquête…

Depuis qu’il est devenu ministre de l’économie, en aout 2014, les déclarations de patrimoine et d’intérêts d’Emmanuel Macron font polémique. Cette année là, il déclarait un modeste patrimoine de 156 000 euros, moins que Nathalie Arthaud ou Benoit Hamon ! Sans Philippe Poutou et ses 31 000 euros de patrimoine, Macron aurait été le plus pauvre des candidats à la présidentielle de 2017. Autre invraisemblance : bien que propriétaires d’un appartement à Paris acheté 890 000 euros en 2007 et d’une maison au Touquet qui sera évaluée à 1 453 000 euros en 2015, le couple Macron parvint à ne jamais payer l’impôt sur la fortune entre 2008 et 2014.

Mais en se penchant sur le patrimoine du couple, le fisc estima en 2015 que la maison du Touquet, appartenant à Brigitte Macron, avait été sous-évaluée de 253 000...

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Depuis 2014, les déclarations de patrimoine et d’intérêt d’Emmanuel Macron suscitent beaucoup de questions

Alors qu'il avait mené des deals monumentaux pour le compte de la Banque Rotschild and co et qu'il avait donc obtenu des rémunérations conséquentes, l'actuel président était moins riche que Benoit Hamon ou Nathalie Arthaud en 2017. Dans l'épisode 8 de leur enquête sur Emmanuel Macron, les journalistes de OFF Investigation enquêtent sur le patrimoine du président.

Episode 8 de l'enquête de OFF Investigation sur le président Emmanuel Macron.

Redressement suite à non paiement de l’impôt sur la fortune, non déclaration d’une créance de 350 000 euros sur son épouse Brigitte, « claquage » de près de 1,5 millions d’euros en trois ans (un Smic par jour), déclaration peu crédible sur les honoraires perçus chez Rothschild and co lors d’un « deal » de 9 milliards d’euros conclu en 2012, depuis 2014, les déclarations de patrimoine et d’intérêt d’Emmanuel Macron suscitent beaucoup de questions. Etait-il réellement plus pauvre que Benoit Hamon et Nathalie Arthaud lors de la présidentielle de 2017 alors qu’il avait fait fortune au sein de la banque Rothschild and co? A-t-il toujours dit la vérité sur son patrimoine ? Enquête…

Depuis qu’il est devenu ministre de l’économie, en aout 2014, les déclarations de patrimoine et d’intérêts d’Emmanuel Macron font polémique. Cette année là, il déclarait un modeste patrimoine de 156 000 euros, moins que Nathalie Arthaud ou Benoit Hamon ! Sans Philippe Poutou et ses 31 000 euros de patrimoine, Macron aurait été le plus pauvre des candidats à la présidentielle de 2017. Autre invraisemblance : bien que propriétaires d’un appartement à Paris acheté 890 000 euros en 2007 et d’une maison au Touquet qui sera évaluée à 1 453 000 euros en 2015, le couple Macron parvint à ne jamais payer l’impôt sur la fortune entre 2008 et 2014.

Mais en se penchant sur le patrimoine du couple, le fisc estima en 2015 que la maison du Touquet, appartenant à Brigitte Macron, avait été sous-évaluée de 253 000...

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Le raisonnement paralogique est désormais pratiqué en masse à toute occasion

Le whataboutisme et la pensée paralogique ont pris le pas dans les débats. Plus question de réfléchir à une voie du milieu, tout est polarisé et illogique. Les fautes des uns excusent celles des autres et le grand n'importe quoi règne en maître. Bienvenue en 2022.

Poutine et Trump, débordants de testostérone, idoles des complotistes.

La succession de catastrophes (pandémie du covid 19, guerre entre la Russie et l'Ukraine menaçant à tout instant de dégénérer en troisième guerre mondiale) s'accompagne d'une dégradation terrible des capacités d'abstraction et de réflexion. Le délire des QAnons (vous pouvez relire nos articles ici, ou encore ici) avait de quoi inquiéter lorsqu'à son apogée, en janvier 2021, il culminait avec l'attaque du Capitole à Washington. Il montrait avec son expansion dans le monde (alors que le cœur du complot dénoncé est complètement américano-centré) que des millions de personnes pouvaient, sans ciller, être convaincues qu'une « guerre secrète a lieu entre Donald Trump et des élites implantées dans le gouvernement (l'État profond ou Deep State), les milieux financiers et les médias, qui commettraient des crimes pédophiles, cannibales et sataniques, (...) que les élites, en particulier des vedettes d'Hollywood et des personnalités du Parti démocrate, sont coupables d'abus sur des enfants et en prennent du sang pour en extraire une substance qu'elles considéreraient comme une cure de jouvence, l’adrénochrome. »

Exemple complètement fictif de délire paralogique - Made in Reflets - CC
Exemple complètement fictif de délire paralogique - Made in Reflets - CC

Mais Q ayant un peu quitté la scène pour des raisons évidentes (défaite de Donald Trump, identité révélée, majorité des prédictions tombées à l'eau...) il fallait bien que se meure le délire collectif... Ou qu'il se recentre sur autre chose. Voilà...

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Le raisonnement paralogique est désormais pratiqué en masse à toute occasion

Le whataboutisme et la pensée paralogique ont pris le pas dans les débats. Plus question de réfléchir à une voie du milieu, tout est polarisé et illogique. Les fautes des uns excusent celles des autres et le grand n'importe quoi règne en maître. Bienvenue en 2022.

Poutine et Trump, débordants de testostérone, idoles des complotistes.

La succession de catastrophes (pandémie du covid 19, guerre entre la Russie et l'Ukraine menaçant à tout instant de dégénérer en troisième guerre mondiale) s'accompagne d'une dégradation terrible des capacités d'abstraction et de réflexion. Le délire des QAnons (vous pouvez relire nos articles ici, ou encore ici) avait de quoi inquiéter lorsqu'à son apogée, en janvier 2021, il culminait avec l'attaque du Capitole à Washington. Il montrait avec son expansion dans le monde (alors que le cœur du complot dénoncé est complètement américano-centré) que des millions de personnes pouvaient, sans ciller, être convaincues qu'une « guerre secrète a lieu entre Donald Trump et des élites implantées dans le gouvernement (l'État profond ou Deep State), les milieux financiers et les médias, qui commettraient des crimes pédophiles, cannibales et sataniques, (...) que les élites, en particulier des vedettes d'Hollywood et des personnalités du Parti démocrate, sont coupables d'abus sur des enfants et en prennent du sang pour en extraire une substance qu'elles considéreraient comme une cure de jouvence, l’adrénochrome. »

Exemple complètement fictif de délire paralogique - Made in Reflets - CC
Exemple complètement fictif de délire paralogique - Made in Reflets - CC

Mais Q ayant un peu quitté la scène pour des raisons évidentes (défaite de Donald Trump, identité révélée, majorité des prédictions tombées à l'eau...) il fallait bien que se meure le délire collectif... Ou qu'il se recentre sur autre chose. Voilà...

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Les étranges relations de l'exécutif avec ce laboratoire qui accumule les scandales et les échecs

L'épisode 7 de OFF Investigation sur le président français s'interroge sur le lien étrange qui unit l'exécutif au labo Sanofi. En dépit du fiasco pour son vaccin, en dépit du scandale de la Dépakine, il continue à être abreuvé de subventions publiques depuis des années, et a droit à des réductions fiscales.

Episode 7 de OFF Investigation

Bénéficiaire de millions d’euros de subventions et de crédits d’impôts, Sanofi ne cesse pourtant de licencier ses chercheurs depuis une douzaine d’années et a récemment échoué sur les vaccins contre le Covid-19. Le groupe pharmaceutique est également embourbé dans le scandale sanitaire de la Dépakine, qui a causé des dommages physiques et cognitifs à des dizaines de milliers d’enfants, mais il refuse depuis 5 ans de verser le moindre euro au fonds d’indemnisation amiable des victimes. Enfin dans les Pyrénées Atlantiques, les autorités ont découvert en 2018 que l’usine Sanofi fabricant la Dépakine rejetait dans l’atmosphère des gaz polluants et potentiellement dangereux pour la santé et l’environnement, à des taux qui dépassaient plusieurs milliers de fois les seuils autorisés. Emmanuel Macron et son gouvernement ont-ils tapé du poing sur la table, demandé des comptes, exigé des excuses publiques, poussé le laboratoire à indemniser les victimes ? Pas vraiment…

Avec 100.000 salariés dans le monde dont un quart en France, Sanofi est l’un des 10 plus gros laboratoires pharmaceutiques de la planète. Il engrange des milliards de bénéfices annuels et verse des dividendes toujours plus grands à ses actionnaires depuis quinze ans. Mais face à la pandémie du covid-19, le labo français n’a pas été à la hauteur. Il est pourtant abreuvé de subventions publiques depuis des années, et a droit à des réductions fiscales via le Crédit impôt recherche (CIR) et le Crédit Impôt compétitivité...

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Les étranges relations de l'exécutif avec ce laboratoire qui accumule les scandales et les échecs

L'épisode 7 de OFF Investigation sur le président français s'interroge sur le lien étrange qui unit l'exécutif au labo Sanofi. En dépit du fiasco pour son vaccin, en dépit du scandale de la Dépakine, il continue à être abreuvé de subventions publiques depuis des années, et a droit à des réductions fiscales.

Episode 7 de OFF Investigation

Bénéficiaire de millions d’euros de subventions et de crédits d’impôts, Sanofi ne cesse pourtant de licencier ses chercheurs depuis une douzaine d’années et a récemment échoué sur les vaccins contre le Covid-19. Le groupe pharmaceutique est également embourbé dans le scandale sanitaire de la Dépakine, qui a causé des dommages physiques et cognitifs à des dizaines de milliers d’enfants, mais il refuse depuis 5 ans de verser le moindre euro au fonds d’indemnisation amiable des victimes. Enfin dans les Pyrénées Atlantiques, les autorités ont découvert en 2018 que l’usine Sanofi fabricant la Dépakine rejetait dans l’atmosphère des gaz polluants et potentiellement dangereux pour la santé et l’environnement, à des taux qui dépassaient plusieurs milliers de fois les seuils autorisés. Emmanuel Macron et son gouvernement ont-ils tapé du poing sur la table, demandé des comptes, exigé des excuses publiques, poussé le laboratoire à indemniser les victimes ? Pas vraiment…

Avec 100.000 salariés dans le monde dont un quart en France, Sanofi est l’un des 10 plus gros laboratoires pharmaceutiques de la planète. Il engrange des milliards de bénéfices annuels et verse des dividendes toujours plus grands à ses actionnaires depuis quinze ans. Mais face à la pandémie du covid-19, le labo français n’a pas été à la hauteur. Il est pourtant abreuvé de subventions publiques depuis des années, et a droit à des réductions fiscales via le Crédit impôt recherche (CIR) et le Crédit Impôt compétitivité...

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Notre journaliste raconte son quotidien dans l'ouest du pays

Jacques Duplessy vient de retourner en Ukraine. Il tiendra ici une sorte de carnet de voyage. C'est une sorte de « retour aux sources » puisque ce reportage s'est monté à la fois avec une optique journalistique et une approche humanitaire, son ancien métier.

"On ne peut se mettre à genoux devant l’ennemi que comme cela" - © Reflets

Je ne pensais pas revenir en Ukraine à Oujgorod. Je m’y étais rendu régulièrement pour des missions humanitaires entre 1993 et 2002 alors que je m’occupais d’une ONG, le Comité d’aide médicale. Il avait fallu la guerre et Facebook. C’est par ce moyen que Nathalia, la directrice du Comité d’aide médicale Ukraine que nous avions fondé en 2000 a repris contact avec ma sœur pour demander si nous pouvions les aider.

Ce n’était pas gagné d’avance: le Comité d’aide médicale France n’existe plus, nous n’avons pas de réseau pour organiser une aide structurée. Je suis devenu journaliste, l’humanitaire est derrière moi. Quelques coups de téléphone: deux associations acceptent d'être utilisées pour collecter des fonds, plusieurs médias relaient l’appel aux dons. La mairie du 15e arrondissement de Paris devient chef de file de plusieurs autres mairies pour collecter et envoyer de l’aide humanitaire. Déjà quatre camions sont arrivés en Ukraine, douze autres sont prévus dans les jours à venir, dont dix de la Fédération nationale de la protection civile!

Envie de raconter ce qui se passe comme journaliste, envie de soutenir le Comité d’aide médicale Ukraine, je décide de partir à Oujgorod et peut-être dans d’autres villes de l’ouest du pays pour des reportages.

Je fais le tour des rédactions et je case quelques piges avant de partir à Europe 1, Blast, Témoignage Chrétien, Réformes, Reflets. Je conviens aussi de faire un petit documentaire pour Spicee.

Trouver un gilet pare-balle, un...

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Notre journaliste raconte son quotidien dans l'ouest du pays

Jacques Duplessy vient de retourner en Ukraine. Il tiendra ici une sorte de carnet de voyage. C'est une sorte de « retour aux sources » puisque ce reportage s'est monté à la fois avec une optique journalistique et une approche humanitaire, son ancien métier.

"On ne peut se mettre à genoux devant l’ennemi que comme cela" - © Reflets

Je ne pensais pas revenir en Ukraine à Oujgorod. Je m’y étais rendu régulièrement pour des missions humanitaires entre 1993 et 2002 alors que je m’occupais d’une ONG, le Comité d’aide médicale. Il avait fallu la guerre et Facebook. C’est par ce moyen que Nathalia, la directrice du Comité d’aide médicale Ukraine que nous avions fondé en 2000 a repris contact avec ma sœur pour demander si nous pouvions les aider.

Ce n’était pas gagné d’avance: le Comité d’aide médicale France n’existe plus, nous n’avons pas de réseau pour organiser une aide structurée. Je suis devenu journaliste, l’humanitaire est derrière moi. Quelques coups de téléphone: deux associations acceptent d'être utilisées pour collecter des fonds, plusieurs médias relaient l’appel aux dons. La mairie du 15e arrondissement de Paris devient chef de file de plusieurs autres mairies pour collecter et envoyer de l’aide humanitaire. Déjà quatre camions sont arrivés en Ukraine, douze autres sont prévus dans les jours à venir, dont dix de la Fédération nationale de la protection civile!

Envie de raconter ce qui se passe comme journaliste, envie de soutenir le Comité d’aide médicale Ukraine, je décide de partir à Oujgorod et peut-être dans d’autres villes de l’ouest du pays pour des reportages.

Je fais le tour des rédactions et je case quelques piges avant de partir à Europe 1, Blast, Témoignage Chrétien, Réformes, Reflets. Je conviens aussi de faire un petit documentaire pour Spicee.

Trouver un gilet pare-balle, un...

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Absence de débat politique et mise en scène des échanges avec Vladimir Poutine

Alors qu'il met en avant son dialogue avec le président russe, Emmanuel Macron se refuse à débattre avec les autres candidats avant le premier tour. Mais Le président n'est pas le seul à refuser le débat. Quelle étrange campagne alors que justement, on n'a jamais eu autant besoin de débat pour ne pas mener à nouveau à un vote « contre ».

Dirty Politics & Reflets.info

Dans cet épisode 3 de Dirty Politics, Philippe Moreau se penche sur la non-campagne en cours. Étrangement, alors que le débat politique est totalement absent de ce moment de la démocratie française, le débat d'Emmanuel Macron avec Vladimir Poutine est très largement mis en scène par l'Elysée. Au point de servir la propagande du maître du Kremlin ? Le président français n'est pas le seul à refuser le débat. Marine Le Pen a également annoncé qu'elle ne voulait pas échanger avec d'autres candidats. Et puis, en effet, comme il l'a rappelé, les présidents sortants n'ont pas pour habitude de débattre avec les autres candidats. Soit. Mais est-ce que justement, le pays n'a pas, plus que jamais, besoin de débat ?

Ce manque de débat et de démocratie risque en effet de se traduire par une élection par défaut, une élection « contre » ne donnant pas de dynamique au président élu, celui se contentant dès-lors de gouverner seul, sans parti, sans assise locale et de manière verticale...

Dirty Politics en français

Dirty Politics in english

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Absence de débat politique et mise en scène des échanges avec Vladimir Poutine

Alors qu'il met en avant son dialogue avec le président russe, Emmanuel Macron se refuse à débattre avec les autres candidats avant le premier tour. Mais Le président n'est pas le seul à refuser le débat. Quelle étrange campagne alors que justement, on n'a jamais eu autant besoin de débat pour ne pas mener à nouveau à un vote « contre ».

Dirty Politics & Reflets.info

Dans cet épisode 3 de Dirty Politics, Philippe Moreau se penche sur la non-campagne en cours. Étrangement, alors que le débat politique est totalement absent de ce moment de la démocratie française, le débat d'Emmanuel Macron avec Vladimir Poutine est très largement mis en scène par l'Elysée. Au point de servir la propagande du maître du Kremlin ? Le président français n'est pas le seul à refuser le débat. Marine Le Pen a également annoncé qu'elle ne voulait pas échanger avec d'autres candidats. Et puis, en effet, comme il l'a rappelé, les présidents sortants n'ont pas pour habitude de débattre avec les autres candidats. Soit. Mais est-ce que justement, le pays n'a pas, plus que jamais, besoin de débat ?

Ce manque de débat et de démocratie risque en effet de se traduire par une élection par défaut, une élection « contre » ne donnant pas de dynamique au président élu, celui se contentant dès-lors de gouverner seul, sans parti, sans assise locale et de manière verticale...

Dirty Politics en français

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Pas de débat, pas de combat, juste un plébiscite par une minorité

Pas de débat, pas de combat, juste un plébiscite par une minorité. Sauf surprise de dernière heure, Emmanuel Macron sera reconduit à son poste pour cinq ans. C'est désolant à dire, mais la guerre aura probablement servi ses projets et il n'hésite pas à l'instrumentaliser en ce sens. Chef de, ou « profiteur de guerre » notre futur président?

Emmanuel Macrenedy : beau, romantique, efficace, pugnace, impliqué... - Instagram @soazigdelamoissonniere

Le terme avait été particulièrement remis au goût du jour pendant la guerre américaine en Irak : « war profeeters ». Le plus emblématique des profiteurs de guerre de cette époque était la société Halliburton. Dans le cas qui nous occupe, il ne s'agit pas d'engranger des milliards de dollars sur le dos de la guerre russe en Ukraine, mais simplement d'assurer sa réélection. La guerre occupe tout l'espace médiatique et aucune place n'est laissée au débat qui intéresse généralement les Français à ce moment précis de leur vie démocratique. Sur le fond, cela ne change rien. Débat ou pas, la démocratie est généralement confisquée par des égos qui s'affrontent pour le poste suprême et les Français sont la plupart du temps la dernière des préoccupations des candidats. Mais tout de même... La configuration de 2022 est encore plus iconoclaste que celle de 2017.

Souvenirs : en 2017, le PS a épuisé les Français par ses renoncements et son lent mais sûr glissement à droite. Les électeurs sont tétanisés par les révélations concernant les emplois fictifs de la famille Fillon (candidat de droite). Les deux camps sont ravagés et plus personne ne sait en quel gourou candidat croire. Emmanuel Macron s'impose dans ce chaos avec l'aide de la presse qui dresse de lui un portrait d'homme providentiel n'ayant pas de « passé politique », ce qui est complètement faux. Il est élu par une minorité, l'abstention étant très importante et l'alternative,...

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Pas de débat, pas de combat, juste un plébiscite par une minorité

Pas de débat, pas de combat, juste un plébiscite par une minorité. Sauf surprise de dernière heure, Emmanuel Macron sera reconduit à son poste pour cinq ans. C'est désolant à dire, mais la guerre aura probablement servi ses projets et il n'hésite pas à l'instrumentaliser en ce sens. Chef de, ou « profiteur de guerre » notre futur président?

Emmanuel Macrenedy : beau, romantique, efficace, pugnace, impliqué... - Instagram @soazigdelamoissonniere

Le terme avait été particulièrement remis au goût du jour pendant la guerre américaine en Irak : « war profeeters ». Le plus emblématique des profiteurs de guerre de cette époque était la société Halliburton. Dans le cas qui nous occupe, il ne s'agit pas d'engranger des milliards de dollars sur le dos de la guerre russe en Ukraine, mais simplement d'assurer sa réélection. La guerre occupe tout l'espace médiatique et aucune place n'est laissée au débat qui intéresse généralement les Français à ce moment précis de leur vie démocratique. Sur le fond, cela ne change rien. Débat ou pas, la démocratie est généralement confisquée par des égos qui s'affrontent pour le poste suprême et les Français sont la plupart du temps la dernière des préoccupations des candidats. Mais tout de même... La configuration de 2022 est encore plus iconoclaste que celle de 2017.

Souvenirs : en 2017, le PS a épuisé les Français par ses renoncements et son lent mais sûr glissement à droite. Les électeurs sont tétanisés par les révélations concernant les emplois fictifs de la famille Fillon (candidat de droite). Les deux camps sont ravagés et plus personne ne sait en quel gourou candidat croire. Emmanuel Macron s'impose dans ce chaos avec l'aide de la presse qui dresse de lui un portrait d'homme providentiel n'ayant pas de « passé politique », ce qui est complètement faux. Il est élu par une minorité, l'abstention étant très importante et l'alternative,...

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Sixième épisode de la série "Emmanuel, un homme d'affaires à l'Elysée"

L'épisode 6 de la série de OFF Investigation sur le président français pose la question suivante : Emmanuel Macron a-t-il offert sa protection à un régime militaire corrompu et discrédité, en échange de soutien politique, voire financier ?

Episode 6 - OFF Investigation

En février 2017, en pleine campagne présidentielle, Emmanuel Macron se rend à Alger. Mais au lieu de rencontrer des représentants de la société civile, il se contente de voir des officiels et, plus discrètement, des affairistes proches du pouvoir. Dès lors, il va constamment soutenir le régime, même au plus fort du “Hirak”, quand treize millions d’algériens défilaient dans toute l’Algérie contre un cinquième mandat du vieux président Abdelaziz Bouteflika. Emmanuel Macron a-t-il offert sa protection à un régime militaire corrompu et discrédité, en échange de soutien politique, voire financier ?

A en croire le témoignage de l’ancien vendeur d’armes français Bernard Cheynel, recoupé par celui d’un responsable algérien proche des services de renseignement, le voyage d’Alger en février 2017 a permis au candidat d’en Marche de s’attacher le soutien de puissants oligarques algériens. En marge des rencontres avec les officiels, Emmanuel Macron aurait en effet discrètement diné avec Issab Rebrab, première fortune d’Algérie. Il aurait également pris le temps de rencontrer secrètement Redha Kouninef, troisième fortune du pays et “bébé” du clan Bouteflika. Quand à Ali Hadad, patron du Forum des chefs d’entreprises (équivalent algérien du MEDEF), il l’a rencontré officiellement le 14 février, mais il l’aurait également vu plus discrètement quelques heures plus tôt. Selon le journaliste Marc Endeweld, le sulfureux intermédiaire franco-algérien Alexandre Djouhri, soupçonné par la...

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Sixième épisode de la série "Emmanuel, un homme d'affaires à l'Elysée"

L'épisode 6 de la série de OFF Investigation sur le président français pose la question suivante : Emmanuel Macron a-t-il offert sa protection à un régime militaire corrompu et discrédité, en échange de soutien politique, voire financier ?

Episode 6 - OFF Investigation

En février 2017, en pleine campagne présidentielle, Emmanuel Macron se rend à Alger. Mais au lieu de rencontrer des représentants de la société civile, il se contente de voir des officiels et, plus discrètement, des affairistes proches du pouvoir. Dès lors, il va constamment soutenir le régime, même au plus fort du “Hirak”, quand treize millions d’algériens défilaient dans toute l’Algérie contre un cinquième mandat du vieux président Abdelaziz Bouteflika. Emmanuel Macron a-t-il offert sa protection à un régime militaire corrompu et discrédité, en échange de soutien politique, voire financier ?

A en croire le témoignage de l’ancien vendeur d’armes français Bernard Cheynel, recoupé par celui d’un responsable algérien proche des services de renseignement, le voyage d’Alger en février 2017 a permis au candidat d’en Marche de s’attacher le soutien de puissants oligarques algériens. En marge des rencontres avec les officiels, Emmanuel Macron aurait en effet discrètement diné avec Issab Rebrab, première fortune d’Algérie. Il aurait également pris le temps de rencontrer secrètement Redha Kouninef, troisième fortune du pays et “bébé” du clan Bouteflika. Quand à Ali Hadad, patron du Forum des chefs d’entreprises (équivalent algérien du MEDEF), il l’a rencontré officiellement le 14 février, mais il l’aurait également vu plus discrètement quelques heures plus tôt. Selon le journaliste Marc Endeweld, le sulfureux intermédiaire franco-algérien Alexandre Djouhri, soupçonné par la...

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Ce que nous avons retiré de deux semaines d'observation de caméras connectées

Si les combats et les bombardements ne sont pas visibles au travers des caméras de surveillance connectées à Internet, c'est peut-être aussi parce que lorsqu'ils s'intensifient, lorsque l'électricité est coupée, les caméras disparaissent.

Carte de l'Ukraine - Google Maps

Comme vous avez pu le lire dans nos précédents articles ici et , Reflets a cartographié les caméras connectées en Ukraine. Depuis le début de la guerre, nous auscultons ces flux vidéo en provenance de ce pays. Ce qui frappe, ce ne sont pas les combats, mais une impression d'être plongé dans un film post apocalyptique. Non pas parce que les bâtiments que nous observons seraient détruits, ils ne le sont pas, mais parce qu'il y a bien peu de monde sur ces images. Parfois, une chambre d'enfant est « figée » depuis le début du conflit. Rien n'a bougé, aucun humain ne vient jamais croiser l’œil de la caméra. Les gens ont fui, se terrent.

Tout a commencé au début du conflit. Nous nous interrogions sur la méthode à suivre pour obtenir des images en provenance d'Ukraine. Comment valider que les images proviennent bien du pays et ne datent pas de plusieurs années ? Il est bien entendu possible d'envoyer un journaliste, mais il ne couvrira pas tout le territoire. Nous avons donc demandé au réseau de nous envoyer un flux en temps réel. Et comme le réseau est poli, il a répondu à nos demandes. En deux jours, nous avons cartographié les caméras de vidéosurveillance diffusant un flux. À peu près 70.000 objets connectés de ce type ont répondu présent. Aujourd'hui, nous disposons d'une base de 2.300 caméras, géo-localisées en Ukraine, dans toutes les régions, diffusant un flux vidéo sans que nous ayons besoin de les pirater.

Pour chaque pays, il existe...

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Ce que nous avons retiré de deux semaines d'observation de caméras connectées

Si les combats et les bombardements ne sont pas visibles au travers des caméras de surveillance connectées à Internet, c'est peut-être aussi parce que lorsqu'ils s'intensifient, lorsque l'électricité est coupée, les caméras disparaissent.

Carte de l'Ukraine - Google Maps

Comme vous avez pu le lire dans nos précédents articles ici et , Reflets a cartographié les caméras connectées en Ukraine. Depuis le début de la guerre, nous auscultons ces flux vidéo en provenance de ce pays. Ce qui frappe, ce ne sont pas les combats, mais une impression d'être plongé dans un film post apocalyptique. Non pas parce que les bâtiments que nous observons seraient détruits, ils ne le sont pas, mais parce qu'il y a bien peu de monde sur ces images. Parfois, une chambre d'enfant est « figée » depuis le début du conflit. Rien n'a bougé, aucun humain ne vient jamais croiser l’œil de la caméra. Les gens ont fui, se terrent.

Tout a commencé au début du conflit. Nous nous interrogions sur la méthode à suivre pour obtenir des images en provenance d'Ukraine. Comment valider que les images proviennent bien du pays et ne datent pas de plusieurs années ? Il est bien entendu possible d'envoyer un journaliste, mais il ne couvrira pas tout le territoire. Nous avons donc demandé au réseau de nous envoyer un flux en temps réel. Et comme le réseau est poli, il a répondu à nos demandes. En deux jours, nous avons cartographié les caméras de vidéosurveillance diffusant un flux. À peu près 70.000 objets connectés de ce type ont répondu présent. Aujourd'hui, nous disposons d'une base de 2.300 caméras, géo-localisées en Ukraine, dans toutes les régions, diffusant un flux vidéo sans que nous ayons besoin de les pirater.

Pour chaque pays, il existe...

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Dessous Choc #4

Marié à une Ukrainienne, David a été militaire français. Le voilà la tête d'un « bureau du lobbying » pour soutenir la résistance de l'armée et de l'État ukrainiens. Évidemment de parti pris, il apporte toutefois un regard intéressant sur le conflit en cours.

Dans ce nouveau numéro de « Dessous Chocs », nous partons en Ukraine, y rejoindre un militaire expérimenté, le commandant David, un Saint-Cyrien qui a exercé de nombreuses responsabilités dans les domaines de la sécurité, la défense et dans la gestion des risques et la médiation sur divers théâtres d'opérations au plan international.

Fin connaisseur des enjeux géopolitiques, David s’est installé pour des motifs familiaux en Ukraine depuis 2017. C’est sans hésiter qu’il a répondu tout récemment à l’appel du président Zelensky, en s’engageant auprès du peuple ukrainien.

Après avoir participé à la réflexion pour la création de la Légion des volontaires étrangers, il crée actuellement un bureau de lobbying afin de soutenir l’effort de résistance de l’armée et de l'État ukrainien. Il répond aux questions d’Antoine Bellier.

A lire sur ce sujet

S'engager dans une guerre n'est pas un acte anodin. D'autant que comme nous l'avons écrit ici, la communication « glamour » du gouvernement ukrainien pour l'occident n'est pas la même à destination de sa propre population et des Russes. D'un côté on vante les mérites d'une légion internationale qui ressemblerait aux Brigades internationales espagnoles de la guerre d'Espagne, de l'autre on diffuse les vraies images de la guerre, des cadavres éventrés, décapités, brûlés.

The Economist a publié un article à lire avant de s'engager.

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Dessous Choc #4

Marié à une Ukrainienne, David a été militaire français. Le voilà la tête d'un « bureau du lobbying » pour soutenir la résistance de l'armée et de l'État ukrainiens. Évidemment de parti pris, il apporte toutefois un regard intéressant sur le conflit en cours.

Dans ce nouveau numéro de « Dessous Chocs », nous partons en Ukraine, y rejoindre un militaire expérimenté, le commandant David, un Saint-Cyrien qui a exercé de nombreuses responsabilités dans les domaines de la sécurité, la défense et dans la gestion des risques et la médiation sur divers théâtres d'opérations au plan international.

Fin connaisseur des enjeux géopolitiques, David s’est installé pour des motifs familiaux en Ukraine depuis 2017. C’est sans hésiter qu’il a répondu tout récemment à l’appel du président Zelensky, en s’engageant auprès du peuple ukrainien.

Après avoir participé à la réflexion pour la création de la Légion des volontaires étrangers, il crée actuellement un bureau de lobbying afin de soutenir l’effort de résistance de l’armée et de l'État ukrainien. Il répond aux questions d’Antoine Bellier.

A lire sur ce sujet

S'engager dans une guerre n'est pas un acte anodin. D'autant que comme nous l'avons écrit ici, la communication « glamour » du gouvernement ukrainien pour l'occident n'est pas la même à destination de sa propre population et des Russes. D'un côté on vante les mérites d'une légion internationale qui ressemblerait aux Brigades internationales espagnoles de la guerre d'Espagne, de l'autre on diffuse les vraies images de la guerre, des cadavres éventrés, décapités, brûlés.

The Economist a publié un article à lire avant de s'engager.

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Le président Zelensky assure que 20.000 étrangers se sont déjà engagés aux côtés de l'armée ukrainienne.

Anciens militaires, jeunes plus ou moins désœuvrés, ils sont nombreux devant l'ambassade d'Ukraine et sur les réseaux sociaux à affirmer vouloir combattre en Ukraine. Si certains profils sont très sérieux, d'autres paraissent bien farfelus. Rencontres...

Devant l'ambassade d'Ukraine, des Français cherchent à partir combattre - © Reflets

Devant l’ambassade d’Ukraine à Paris, des bouquets de fleurs jaunes et bleues, une icône de la Vierge et des bougies. Sur l’allée centrale de cette avenue chic, un groupe d’une quinzaine d’hommes attire mon attention. Ils sont en discussion animée avec le chauffeur d’un minibus ukrainien qui ne parle ni le Français, ni l’Anglais. Une jeune femme ukrainienne assure la traduction. Ils tentent de convaincre le chauffeur de les déposer en Pologne où l’un d’entre eux à un contact. Les volontaires présents sont en majorité très jeunes. Ils portent des petits sacs à dos et aucun ne semble être habillé chaudement.

Théo, 22 ans, arrive de Saône-et-Loire. Ce boucher au chômage a entendu l’appel du président Zelensky et dit vouloir «faire quelque chose d’utile». Il n’a aucune expérience militaire, juste un diplôme de secouriste. Autour de lui d’autres jeunes hommes, paraissant un peu paumés, insistent également pour partir.

Pierre, un ancien militaire, réserviste au 27e bataillon de chasseurs alpins, contemple cette petite troupe avec effroi : «Ça fait peur, me glisse t-il. Ils ne sont absolument pas préparés, ils n’ont aucune idée de ce qui les attend là-bas...»

Franck, un ancien légionnaire parle au groupe: «On n’est pas dans un jeu vidéo, vous comprenez? Sachez que là où vous allez, ça peut être un aller simple!» Pourtant, tous assurent qu’ils veulent se battre.

Joe, un second ex-légionnaire, souhaite également reprendre du service : «Cette guerre est à nos portes, après l’...

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Le président Zelensky assure que 20.000 étrangers se sont déjà engagés aux côtés de l'armée ukrainienne.

Anciens militaires, jeunes plus ou moins désœuvrés, ils sont nombreux devant l'ambassade d'Ukraine et sur les réseaux sociaux à affirmer vouloir combattre en Ukraine. Si certains profils sont très sérieux, d'autres paraissent bien farfelus. Rencontres...

Devant l'ambassade d'Ukraine, des Français cherchent à partir combattre - © Reflets

Devant l’ambassade d’Ukraine à Paris, des bouquets de fleurs jaunes et bleues, une icône de la Vierge et des bougies. Sur l’allée centrale de cette avenue chic, un groupe d’une quinzaine d’hommes attire mon attention. Ils sont en discussion animée avec le chauffeur d’un minibus ukrainien qui ne parle ni le Français, ni l’Anglais. Une jeune femme ukrainienne assure la traduction. Ils tentent de convaincre le chauffeur de les déposer en Pologne où l’un d’entre eux à un contact. Les volontaires présents sont en majorité très jeunes. Ils portent des petits sacs à dos et aucun ne semble être habillé chaudement.

Théo, 22 ans, arrive de Saône-et-Loire. Ce boucher au chômage a entendu l’appel du président Zelensky et dit vouloir «faire quelque chose d’utile». Il n’a aucune expérience militaire, juste un diplôme de secouriste. Autour de lui d’autres jeunes hommes, paraissant un peu paumés, insistent également pour partir.

Pierre, un ancien militaire, réserviste au 27e bataillon de chasseurs alpins, contemple cette petite troupe avec effroi : «Ça fait peur, me glisse t-il. Ils ne sont absolument pas préparés, ils n’ont aucune idée de ce qui les attend là-bas...»

Franck, un ancien légionnaire parle au groupe: «On n’est pas dans un jeu vidéo, vous comprenez? Sachez que là où vous allez, ça peut être un aller simple!» Pourtant, tous assurent qu’ils veulent se battre.

Joe, un second ex-légionnaire, souhaite également reprendre du service : «Cette guerre est à nos portes, après l’...

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Derrière la communication, les morts

Le président Ukrainien Zelensky est passé maître dans l'art de scénariser cette guerre que Vladimir Poutine lui impose. Sur les réseaux sociaux, il a gagné la guerre de la communication. Mais dans les faits, celle-ci reste une abomination avec son cortège de malheurs quotidiens.

Un soldat russe, prisonnier en Ukraine

Attention images pouvant choquer

Cet article contient des images issues d'un site, de sa chaîne Youtube et de son compte Telegram, qui diffusent des vidéos et des photos de militaires russes. Certaines images peuvent choquer.

Dans une guerre il n'y a pas d'un côté des gentils-gentils et de l'autre des méchants-méchants. Il y a des humains plongés dans l'horreur par leurs dirigeants. Et cette horreur peut rapidement transformer des gentils-gentils en gentils-méchants. Depuis une dizaine de jour, la Russie a envahi l'Ukraine. Il n'y a aucun doute, dans ce conflit, la Russie est l'agresseur et l'Ukraine, le pays agressé. Il ne s'agit donc pas ici de défendre ou de minimiser les crimes russes. Simplement, de rappeler que dans une guerre, il n'y a pas de blanche colombe, pour des raisons très humaines. Une fois enclenché, le cercle de la violence a tendance à s'étendre.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a remporté une guerre d'image haut la main. Prenant le monde à témoin via Internet et plus particulièrement les réseaux sociaux, il a conquis les cœurs et les esprits. Le voilà transformé en président-courage. C'est l'homme qui ne plie pas face au rouleau compresseur de Vladimir Poutine. C'est l'homme qui défend une cause juste.

Mais dans la rue, la guerre fait rage et une guerre charrie toujours son cortège d'horreurs. On parle de plusieurs milliers de morts côté russe. A destination de la...

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Derrière la communication, les morts

Le président Ukrainien Zelensky est passé maître dans l'art de scénariser cette guerre que Vladimir Poutine lui impose. Sur les réseaux sociaux, il a gagné la guerre de la communication. Mais dans les faits, celle-ci reste une abomination avec son cortège de malheurs quotidiens.

Un soldat russe, prisonnier en Ukraine

Attention images pouvant choquer

Cet article contient des images issues d'un site, de sa chaîne Youtube et de son compte Telegram, qui diffusent des vidéos et des photos de militaires russes. Certaines images peuvent choquer.

Dans une guerre il n'y a pas d'un côté des gentils-gentils et de l'autre des méchants-méchants. Il y a des humains plongés dans l'horreur par leurs dirigeants. Et cette horreur peut rapidement transformer des gentils-gentils en gentils-méchants. Depuis une dizaine de jour, la Russie a envahi l'Ukraine. Il n'y a aucun doute, dans ce conflit, la Russie est l'agresseur et l'Ukraine, le pays agressé. Il ne s'agit donc pas ici de défendre ou de minimiser les crimes russes. Simplement, de rappeler que dans une guerre, il n'y a pas de blanche colombe, pour des raisons très humaines. Une fois enclenché, le cercle de la violence a tendance à s'étendre.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a remporté une guerre d'image haut la main. Prenant le monde à témoin via Internet et plus particulièrement les réseaux sociaux, il a conquis les cœurs et les esprits. Le voilà transformé en président-courage. C'est l'homme qui ne plie pas face au rouleau compresseur de Vladimir Poutine. C'est l'homme qui défend une cause juste.

Mais dans la rue, la guerre fait rage et une guerre charrie toujours son cortège d'horreurs. On parle de plusieurs milliers de morts côté russe. A destination de la...

";s:7:"dateiso";s:15:"20220310_181554";}s:15:"20220308_181530";a:7:{s:5:"title";s:72:"Le dernier documentaire de OFF Investigation en accès libre sur Reflets";s:4:"link";s:101:"https://reflets.info/articles/le-dernier-documentaire-de-off-investigation-en-acces-libre-sur-reflets";s:4:"guid";s:36:"eed07145-bcc6-433c-bb95-baba11c2f433";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 08 Mar 2022 18:15:30 +0100";s:11:"description";s:2826:"

Emmanuel Macron, un homme d'affaires à l'Élysée - ALSTOM - La France à vendre ?

Gabegie, copinage, échanges de bons procédés, oubli complet de l'intérêt public, l'affaire Alstom est un caillou dans la chaussure du candidat Emmanuel Macron. OFF Investigation a enquêté. Visionnez le documentaire en accès libre.

Alstom - La France à vendre ? - OFF Investigation

L'un des épisodes de cette série passionnante sur Emmanuel Macron a subi une forme de censure de la part de Youtube. La plateforme a estimé qu'il devait être réservé aux plus de 18 ans. Cette modification a joué sur les résultats de l'algorithme de Youtube. La plateforme a cessé de recommander les autres épisodes (voir les explications ici). Nous avons immédiatement pris contact avec OFF Investigation pour leur proposer un partenariat en vue de la diffusion de leur prochain épisode via le serveur de Reflets.info.

Vous allez donc découvrir l'épisode ALSTOM - La France à vendre ? réalisé par Lucile Berland.

Le 10 février 2022, Emmanuel Macron annonce le rachat par EDF (dont l’Etat est actionnaire à 84%) des turbines “Arabelle”, dont il avait lui-même signé l’accord de vente aux Américains de General Electric sept ans plus tôt. Pourquoi ce rétropédalage ? Entre abandon de souveraineté industrielle, gâchis d’argent public, casse sociale et conflits d’intérêt… Enquête sur un scandale d'Etat devenu l’un des talons d’Achille d’Emmanuel Macron.

Le Canard Enchaîné du 16 février 2022
Le Canard Enchaîné du 16 février 2022

Pour un média libre et indépendant, en accès libre sur le web !

Aujourd’hui, la plupart des chaînes de télés se méfient de l’investigation. Dans les groupes privés « l’info en continu » chasse « l’info en continu » au détriment d'enquêtes journalistiques menées sur le long terme. Et du côté de l’audiovisuel public, dès lors qu'un sujet est jugé trop « politique », ou trop «...

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Emmanuel Macron, un homme d'affaires à l'Élysée - ALSTOM - La France à vendre ?

Gabegie, copinage, échanges de bons procédés, oubli complet de l'intérêt public, l'affaire Alstom est un caillou dans la chaussure du candidat Emmanuel Macron. OFF Investigation a enquêté. Visionnez le documentaire en accès libre.

Alstom - La France à vendre ? - OFF Investigation

L'un des épisodes de cette série passionnante sur Emmanuel Macron a subi une forme de censure de la part de Youtube. La plateforme a estimé qu'il devait être réservé aux plus de 18 ans. Cette modification a joué sur les résultats de l'algorithme de Youtube. La plateforme a cessé de recommander les autres épisodes (voir les explications ici). Nous avons immédiatement pris contact avec OFF Investigation pour leur proposer un partenariat en vue de la diffusion de leur prochain épisode via le serveur de Reflets.info.

Vous allez donc découvrir l'épisode ALSTOM - La France à vendre ? réalisé par Lucile Berland.

Le 10 février 2022, Emmanuel Macron annonce le rachat par EDF (dont l’Etat est actionnaire à 84%) des turbines “Arabelle”, dont il avait lui-même signé l’accord de vente aux Américains de General Electric sept ans plus tôt. Pourquoi ce rétropédalage ? Entre abandon de souveraineté industrielle, gâchis d’argent public, casse sociale et conflits d’intérêt… Enquête sur un scandale d'Etat devenu l’un des talons d’Achille d’Emmanuel Macron.

Le Canard Enchaîné du 16 février 2022
Le Canard Enchaîné du 16 février 2022

Pour un média libre et indépendant, en accès libre sur le web !

Aujourd’hui, la plupart des chaînes de télés se méfient de l’investigation. Dans les groupes privés « l’info en continu » chasse « l’info en continu » au détriment d'enquêtes journalistiques menées sur le long terme. Et du côté de l’audiovisuel public, dès lors qu'un sujet est jugé trop « politique », ou trop «...

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La traduction abracadabrantesque du discours propagandiste de Poutine à la sauce BFM

Vladimir Poutine s'est adressé au peuple Russe pour faire le point sur ce qu'il désigne comme une « opération spéciale ». Face caméra, durant dix minutes environ, il aura tenu un discours propagandiste pour tenter de s'exonérer des conséquences et des horreurs de sa guerre. Voici comment la rédaction de BFM TV a entendu, et surtout traduit, cette intervention…

Reflets

A l'heure où les grandes chaines classiques du PAF avaient d'autres feuilletons à fouetter, BFM TV a aussitôt stoppé sa programmation pour diffuser l'intervention de Vladimir Poutine. Si l'exercice de la traduction en direct est un art extrêmement difficile, certains médias y souscrivent avec plus ou moins d'aisance, plus ou moins de compétence, et tout simplement plus ou moins de professionnalisme. Reflets a comparé la traduction offerte par France 24 à celle retransmise en direct par BFM TV. Autant de différences de forme et de fond...

De l'Afghanistan ou du Daghestan, des roubles ou des euros, des phrases sans queue ni tête, et totalement sorties de leur contexte, voilà ce qui ressort du travail de traduction proposé par BFM TV. Vous trouverez reproduites ci-dessous les deux versions. La première séquence est celle de BFM TV, la seconde celle de France 24. Cette dernière, assurément plus conforme aux propos tenus, débute par un hommage rendu par Poutine à l'un de ses capitaines militaires (Nurmagomed Gadzhimagomedov) qui s'est donné la mort en se faisant « exploser » avec une grenade. Cet épisode terrible ne semble pas avoir été pris en compte par la traductrice de BFM TV qui s'empêtre dans d'incompréhensibles commentaires au tout début de la vidéo.

En fin de cette retransmission, Ulysse Gosset, l'éditorialiste politique de BFM, viendra à son tour commenter le discours de Poutine en plateau: " Il y a eu cette phrase très...

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La traduction abracadabrantesque du discours propagandiste de Poutine à la sauce BFM

Vladimir Poutine s'est adressé au peuple Russe pour faire le point sur ce qu'il désigne comme une « opération spéciale ». Face caméra, durant dix minutes environ, il aura tenu un discours propagandiste pour tenter de s'exonérer des conséquences et des horreurs de sa guerre. Voici comment la rédaction de BFM TV a entendu, et surtout traduit, cette intervention…

Reflets

A l'heure où les grandes chaines classiques du PAF avaient d'autres feuilletons à fouetter, BFM TV a aussitôt stoppé sa programmation pour diffuser l'intervention de Vladimir Poutine. Si l'exercice de la traduction en direct est un art extrêmement difficile, certains médias y souscrivent avec plus ou moins d'aisance, plus ou moins de compétence, et tout simplement plus ou moins de professionnalisme. Reflets a comparé la traduction offerte par France 24 à celle retransmise en direct par BFM TV. Autant de différences de forme et de fond...

De l'Afghanistan ou du Daghestan, des roubles ou des euros, des phrases sans queue ni tête, et totalement sorties de leur contexte, voilà ce qui ressort du travail de traduction proposé par BFM TV. Vous trouverez reproduites ci-dessous les deux versions. La première séquence est celle de BFM TV, la seconde celle de France 24. Cette dernière, assurément plus conforme aux propos tenus, débute par un hommage rendu par Poutine à l'un de ses capitaines militaires (Nurmagomed Gadzhimagomedov) qui s'est donné la mort en se faisant « exploser » avec une grenade. Cet épisode terrible ne semble pas avoir été pris en compte par la traductrice de BFM TV qui s'empêtre dans d'incompréhensibles commentaires au tout début de la vidéo.

En fin de cette retransmission, Ulysse Gosset, l'éditorialiste politique de BFM, viendra à son tour commenter le discours de Poutine en plateau: " Il y a eu cette phrase très...

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Analyse de la mise en scène de l'entrée en guerre contre l'Ukraine

Le choix des images mises en avant lors de l'entrée en guerre est celui d'une humiliation. Celle des proches collaborateurs de Vladimir Poutine. Ces images traduisent le fait qu'il s'agit de la guerre d'un seul homme. Ou d'un homme seul ?

Dirty Politics & Reflets.info

Actualité oblige, dans Dirty Politics, Philippe Moreau analyse l'entrée en guerre de la Russie contre l'Ukraine. Le choix des images diffusées, avec des collaborateurs placés à plusieurs mètres de lui, traduit une forme de violence. Mais aussi, le côté populiste de Vladimir Poutine. Les démocraties sont d'ailleurs désarmées face à un homme qui ne joue pas avec les mêmes règles, comme Trump avant lui. Parmi les images qui ont frappé les esprits, il y a aussi celles de son chef des services de renseignement qui est forcé d'adhérer à cette guerre par une pression psychologique et une forme de violence verbale froide et étonnante. On comprend alors que c'est un homme seul qui décide d'une entrée en guerre.

Dirty Politics en français

Dirty Politics in english

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Analyse de la mise en scène de l'entrée en guerre contre l'Ukraine

Le choix des images mises en avant lors de l'entrée en guerre est celui d'une humiliation. Celle des proches collaborateurs de Vladimir Poutine. Ces images traduisent le fait qu'il s'agit de la guerre d'un seul homme. Ou d'un homme seul ?

Dirty Politics & Reflets.info

Actualité oblige, dans Dirty Politics, Philippe Moreau analyse l'entrée en guerre de la Russie contre l'Ukraine. Le choix des images diffusées, avec des collaborateurs placés à plusieurs mètres de lui, traduit une forme de violence. Mais aussi, le côté populiste de Vladimir Poutine. Les démocraties sont d'ailleurs désarmées face à un homme qui ne joue pas avec les mêmes règles, comme Trump avant lui. Parmi les images qui ont frappé les esprits, il y a aussi celles de son chef des services de renseignement qui est forcé d'adhérer à cette guerre par une pression psychologique et une forme de violence verbale froide et étonnante. On comprend alors que c'est un homme seul qui décide d'une entrée en guerre.

Dirty Politics en français

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Cette fois, Reflets s'invite à la porte d'un immeuble qui semble abriter des militaires

La caméra embarquée par ce visiophone pointe sur un blindé à Kyiv. On peut observer les militaires aller et venir, faire des contrôles d'identité... Évidemment, un micro permet d'écouter à distance ce qui se dit devant cette porte.

Ce visiophone pointe sur un blindé à Kyiv - © Reflets

Les caméras des voitures de police de Kyiv, mal sécurisées, permettaient de recueillir des renseignements critiques pour le gouvernement ukrainien, et nous avons alerté les autorités en espérant écarter le danger. Malheureusement, d'autres objets connectés peuvent mettre en danger la sécurité de la ville.

De plus en plus souvent, les visiophones sont connectés à internet. Grâce à ces équipements, les habitants peuvent voir qui se présente à la porte et autoriser l'accès au bâtiment depuis leur smartphone. Pratique.

Mais quand on se penche sur ces machines pour tenter de comprendre leur fonctionnement, on réalise qu'il s'agit de PC sous Linux auxquels un micro et une webcam ont été associés, le tout reposant généralement sur du code opensource.

Comme tout objet connecté, les visiophones sont très rarement mis à jour, et il n'est pas rare qu'ils soient mal configurés, ou que des failles de sécurité permettent à tout un chacun, via internet, d'accéder au son, à l'image, ou au déclenchement de l'ouverture.

En temps de paix, nombreux sont ceux qui, quand on met en évidence une vulnérabilité de ce type, se réfugient derrière les habituels « je n'ai rien à cacher », « il y a des problèmes plus graves », etc. Dans un article précédent, nous avons montré en quoi ces objets pouvaient être problématiques dans bien des contextes.

En période de conflit, les objets connectés peuvent devenir de véritables sources de renseignement et mettre en...

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Cette fois, Reflets s'invite à la porte d'un immeuble qui semble abriter des militaires

La caméra embarquée par ce visiophone pointe sur un blindé à Kyiv. On peut observer les militaires aller et venir, faire des contrôles d'identité... Évidemment, un micro permet d'écouter à distance ce qui se dit devant cette porte.

Ce visiophone pointe sur un blindé à Kyiv - © Reflets

Les caméras des voitures de police de Kyiv, mal sécurisées, permettaient de recueillir des renseignements critiques pour le gouvernement ukrainien, et nous avons alerté les autorités en espérant écarter le danger. Malheureusement, d'autres objets connectés peuvent mettre en danger la sécurité de la ville.

De plus en plus souvent, les visiophones sont connectés à internet. Grâce à ces équipements, les habitants peuvent voir qui se présente à la porte et autoriser l'accès au bâtiment depuis leur smartphone. Pratique.

Mais quand on se penche sur ces machines pour tenter de comprendre leur fonctionnement, on réalise qu'il s'agit de PC sous Linux auxquels un micro et une webcam ont été associés, le tout reposant généralement sur du code opensource.

Comme tout objet connecté, les visiophones sont très rarement mis à jour, et il n'est pas rare qu'ils soient mal configurés, ou que des failles de sécurité permettent à tout un chacun, via internet, d'accéder au son, à l'image, ou au déclenchement de l'ouverture.

En temps de paix, nombreux sont ceux qui, quand on met en évidence une vulnérabilité de ce type, se réfugient derrière les habituels « je n'ai rien à cacher », « il y a des problèmes plus graves », etc. Dans un article précédent, nous avons montré en quoi ces objets pouvaient être problématiques dans bien des contextes.

En période de conflit, les objets connectés peuvent devenir de véritables sources de renseignement et mettre en...

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Reflets s'était associé à l'appel du Comité d'aide médicale Ukraine, une ONG basée dans l'ouest du pays à Uszhgorod, près de la frontière Slovaque. L'élan de solidarité a été immense suite à cet appel.

Quatre mairies, Paris15e, 17e et 7e et la mairie de Clamart (92) collectent des dons financiers et en nature aux travers des associations françaises Safe et Fondemos. Plus de 16.000 ont été récolté. Un premier virement de 10.000 a été fait au Comité d'aide médicale par un généreux donateur le 1er mars, selon la directrice de l'association Safe.

Collecte de dons pour l'Ukraine à la mairie du 15e arrondissement de Paris le 1er mars - Reflets - Jacques Duplessy
Collecte de dons pour l'Ukraine à la mairie du 15e arrondissement de Paris le 1er mars - Reflets - Jacques Duplessy

Un premier camion de 90m3 partira samedi 5 mars de la mairie du 15e. D'autres vont suivre selon les militants associatifs et la mairie du 15e. Un fabriquant de nourriture bébé va livrer directement 20m3 de produit à la frontière slovaque à un partenaire du Comité d'aide médicale dans le pays.

Jointe par téléphone jeudi, Nathalia Kabatsiy, la directrice de l'ONG ukrainienne raconte : "L'élan de solidarité est formidable, mais les besoins sont immenses. Il y a désormais entre 80.000 et 100.000 déplacés dans notre région. Nous avons reçu jeudi trois camions et une dizaine d'autres sont prévus. Nous commençons aussi à envoyer de la marchandise à l'intérieur du pays, plus près de la ligne de front. Nous avons besoin de plus en plus de médicaments et de petit...

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Reflets s'était associé à l'appel du Comité d'aide médicale Ukraine, une ONG basée dans l'ouest du pays à Uszhgorod, près de la frontière Slovaque. L'élan de solidarité a été immense suite à cet appel.

Quatre mairies, Paris15e, 17e et 7e et la mairie de Clamart (92) collectent des dons financiers et en nature aux travers des associations françaises Safe et Fondemos. Plus de 16.000 ont été récolté. Un premier virement de 10.000 a été fait au Comité d'aide médicale par un généreux donateur le 1er mars, selon la directrice de l'association Safe.

Collecte de dons pour l'Ukraine à la mairie du 15e arrondissement de Paris le 1er mars - Reflets - Jacques Duplessy
Collecte de dons pour l'Ukraine à la mairie du 15e arrondissement de Paris le 1er mars - Reflets - Jacques Duplessy

Un premier camion de 90m3 partira samedi 5 mars de la mairie du 15e. D'autres vont suivre selon les militants associatifs et la mairie du 15e. Un fabriquant de nourriture bébé va livrer directement 20m3 de produit à la frontière slovaque à un partenaire du Comité d'aide médicale dans le pays.

Jointe par téléphone jeudi, Nathalia Kabatsiy, la directrice de l'ONG ukrainienne raconte : "L'élan de solidarité est formidable, mais les besoins sont immenses. Il y a désormais entre 80.000 et 100.000 déplacés dans notre région. Nous avons reçu jeudi trois camions et une dizaine d'autres sont prévus. Nous commençons aussi à envoyer de la marchandise à l'intérieur du pays, plus près de la ligne de front. Nous avons besoin de plus en plus de médicaments et de petit...

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Pas de prime exceptionnelle pour les (petits) salariés

En dépit de bénéfices mirobolants, vaccin contre le Covid oblige, Pfizer France ne semble pas disposé à offrir une prime aux employés et la participation risque de s'envoler... vers d'autres cieux.

Vaccin Pfizer - Ministère de la défense US - CC BY 2.0

Avec un chiffre d'affaires France qui affichait le 31 novembre 2021 une augmentation de +134% à 2,7 milliards d'euros sur 12 mois grâce au vaccin contre le Covid, les 929 salariés de Pfizer France espéraient en être récompensés dès Noël.

Las! Malgré ces résultats époustouflants, la direction rechigne de réunion en réunion à s'engager sur le principe même d’une prime exceptionnelle réclamée par le CSE pour tout le monde. « Pour l’heure, aucune décision n’a encore été prise » répondait la direction du laboratoire dans le dernier compte-rendu du CSE. Certes, le personnel de cette société qui emploie essentiellement des cadres n'est pas à plaindre dans l'absolu (on est dans la pharmacie, pas dans le nettoyage) mais tout de même.

Ainsi Pfizer France avait déjà refusé de verser la prime Macron défiscalisée conçue pour préserver le pouvoir d’achat des salariés gagnant moins de trois SMiCs. Reste la participation assise sur les bénéfices mais il ne faudra pas trop compter dessus pour se rattraper: cette année encore, une bonne partie des profits générés par un vaccin remboursé par la sécurité sociale devrait partir en toute légalité se domicilier en Irlande, optimisation fiscale oblige.

Selon un expert du CSE, Pfizer France s’était ainsi débrouillé sur l’exercice 2020-2021 pour payer seulement 36 millions d’euros d’impôt sur les sociétés pour un chiffre d’affaires France de 1,06 milliards, alors même que sa marge opérationnelle (résultat d’exploitation...

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Pas de prime exceptionnelle pour les (petits) salariés

En dépit de bénéfices mirobolants, vaccin contre le Covid oblige, Pfizer France ne semble pas disposé à offrir une prime aux employés et la participation risque de s'envoler... vers d'autres cieux.

Vaccin Pfizer - Ministère de la défense US - CC BY 2.0

Avec un chiffre d'affaires France qui affichait le 31 novembre 2021 une augmentation de +134% à 2,7 milliards d'euros sur 12 mois grâce au vaccin contre le Covid, les 929 salariés de Pfizer France espéraient en être récompensés dès Noël.

Las! Malgré ces résultats époustouflants, la direction rechigne de réunion en réunion à s'engager sur le principe même d’une prime exceptionnelle réclamée par le CSE pour tout le monde. « Pour l’heure, aucune décision n’a encore été prise » répondait la direction du laboratoire dans le dernier compte-rendu du CSE. Certes, le personnel de cette société qui emploie essentiellement des cadres n'est pas à plaindre dans l'absolu (on est dans la pharmacie, pas dans le nettoyage) mais tout de même.

Ainsi Pfizer France avait déjà refusé de verser la prime Macron défiscalisée conçue pour préserver le pouvoir d’achat des salariés gagnant moins de trois SMiCs. Reste la participation assise sur les bénéfices mais il ne faudra pas trop compter dessus pour se rattraper: cette année encore, une bonne partie des profits générés par un vaccin remboursé par la sécurité sociale devrait partir en toute légalité se domicilier en Irlande, optimisation fiscale oblige.

Selon un expert du CSE, Pfizer France s’était ainsi débrouillé sur l’exercice 2020-2021 pour payer seulement 36 millions d’euros d’impôt sur les sociétés pour un chiffre d’affaires France de 1,06 milliards, alors même que sa marge opérationnelle (résultat d’exploitation...

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Les caméras de vidéosurveillance n'étaient pas protégées

À la recherche de caméras accessibles via Internet pour suivre le conflit, Reflets s'est retrouvé dans les voitures de la police de Kyiv, avec son et image en temps réel. Les risques présentés par ces défauts de configuration nous ont poussé à prévenir les autorités. En moins de quatre heures, les flux ont été coupés.

Reflets, embeded dans une voiture de la police de Kyiv. - © Reflets

Tout commence par un travail de Reflets sur les caméras de vidéosurveillance ukrainiennes. Peut-on documenter la guerre au travers de ces caméras ? Sont-elles suffisamment protégées ? Est-ce qu'une vulnérabilité éventuelle ou une mauvaise configuration pourraient permettre à un pays tiers d'accumuler du renseignement ?

Un travail de recueil systématique des caméras disponibles dans le pays a débuté le 27 février 2022. Tester l'ensemble des 55 007 équipements joignables par internet et les géolocaliser aura pris 48 heures à une petite équipe de trois personnes.

Sans grande originalité, et comme dans la plupart des pays, au moins 5% d'entre elles sont accessibles en utilisant les noms d'utilisateurs et mots de passe par défaut. Ces identifiants doivent impérativement être changés à l'installation, mais les installateurs ne s'en inquiètent pas toujours. Vous pouvez relire notre précédent article sur ce sujet ici.

C'est en effectuant ces vérifications que nous avons la surprise d'accéder à un flux vidéo particulier : celui d'une caméra située dans une voiture en mouvement. Les avenues de Kyiv, les ponts, les checkpoints militaires se succèdent malgré le couvre-feu et à peine avons-nous réalisé ce qui se passe qu'une deuxième caméra tombe dans nos filets. Cette fois, le conducteur et le passager sont visibles à l'image :

Une voiture de police. En Ukraine. À Kyiv.

L'adresse de la troisième caméra découverte semble indiquer que...

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Les caméras de vidéosurveillance n'étaient pas protégées

À la recherche de caméras accessibles via Internet pour suivre le conflit, Reflets s'est retrouvé dans les voitures de la police de Kyiv, avec son et image en temps réel. Les risques présentés par ces défauts de configuration nous ont poussé à prévenir les autorités. En moins de quatre heures, les flux ont été coupés.

Reflets, embeded dans une voiture de la police de Kyiv. - © Reflets

Tout commence par un travail de Reflets sur les caméras de vidéosurveillance ukrainiennes. Peut-on documenter la guerre au travers de ces caméras ? Sont-elles suffisamment protégées ? Est-ce qu'une vulnérabilité éventuelle ou une mauvaise configuration pourraient permettre à un pays tiers d'accumuler du renseignement ?

Un travail de recueil systématique des caméras disponibles dans le pays a débuté le 27 février 2022. Tester l'ensemble des 55 007 équipements joignables par internet et les géolocaliser aura pris 48 heures à une petite équipe de trois personnes.

Sans grande originalité, et comme dans la plupart des pays, au moins 5% d'entre elles sont accessibles en utilisant les noms d'utilisateurs et mots de passe par défaut. Ces identifiants doivent impérativement être changés à l'installation, mais les installateurs ne s'en inquiètent pas toujours. Vous pouvez relire notre précédent article sur ce sujet ici.

C'est en effectuant ces vérifications que nous avons la surprise d'accéder à un flux vidéo particulier : celui d'une caméra située dans une voiture en mouvement. Les avenues de Kyiv, les ponts, les checkpoints militaires se succèdent malgré le couvre-feu et à peine avons-nous réalisé ce qui se passe qu'une deuxième caméra tombe dans nos filets. Cette fois, le conducteur et le passager sont visibles à l'image :

Une voiture de police. En Ukraine. À Kyiv.

L'adresse de la troisième caméra découverte semble indiquer que...

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The video surveillance cameras were not protected

Looking for cameras accessible via the Internet to follow the conflict, Reflets found itself in the cars of the Kyiv police, with sound and image in real time. The risks presented by these misconfigurations prompted us to warn the authorities. In less than four hours, the feeds were cut off.

Reflets, embeded in a police car in Kyiv. - © Reflets

It all starts with a work of Reflets on Ukrainian video surveillance cameras. Can we document the war through these cameras? Are they sufficiently protected? Could a possible vulnerability or a bad configuration allow a third country to collect intelligence?

A systematic collection of the cameras available in the country began on February 27, 2022. Testing all of the 55,007 pieces of equipment that can be reached via the Internet will have taken 48 hours.

Without much originality, and as in most countries, at least 5% of them are accessible using default usernames and passwords. These usernames and passwords must be changed during installation, but installers do not always worry about this. You can read our previous article on this subject here.

It is while performing these checks that we were surprised to watch a particular video stream: that of a camera located in a moving car. Kyiv's avenues, bridges, military checkpoints follow one another despite the curfew and no sooner have we realized what is happening than a second camera falls into our net. This time, the driver and the passenger are visible in the picture:

A police car. In Ukraine. In Kyiv.

The address of the third camera discovered seems to indicate that all the equipment is connected to a single network. A thorough analysis finally allows us to access more than thirty police vehicles in the city.

Views from inside the cars, views from outside, radio messages, telephone conversations, everything is freely...

";s:7:"content";s:2608:"

The video surveillance cameras were not protected

Looking for cameras accessible via the Internet to follow the conflict, Reflets found itself in the cars of the Kyiv police, with sound and image in real time. The risks presented by these misconfigurations prompted us to warn the authorities. In less than four hours, the feeds were cut off.

Reflets, embeded in a police car in Kyiv. - © Reflets

It all starts with a work of Reflets on Ukrainian video surveillance cameras. Can we document the war through these cameras? Are they sufficiently protected? Could a possible vulnerability or a bad configuration allow a third country to collect intelligence?

A systematic collection of the cameras available in the country began on February 27, 2022. Testing all of the 55,007 pieces of equipment that can be reached via the Internet will have taken 48 hours.

Without much originality, and as in most countries, at least 5% of them are accessible using default usernames and passwords. These usernames and passwords must be changed during installation, but installers do not always worry about this. You can read our previous article on this subject here.

It is while performing these checks that we were surprised to watch a particular video stream: that of a camera located in a moving car. Kyiv's avenues, bridges, military checkpoints follow one another despite the curfew and no sooner have we realized what is happening than a second camera falls into our net. This time, the driver and the passenger are visible in the picture:

A police car. In Ukraine. In Kyiv.

The address of the third camera discovered seems to indicate that all the equipment is connected to a single network. A thorough analysis finally allows us to access more than thirty police vehicles in the city.

Views from inside the cars, views from outside, radio messages, telephone conversations, everything is freely...

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Site non sécurisé, mauvaise utilisation des dons des adhérents, protection des données personnelles non garantie, management brutal…

Faire et défaire, c'est toujours travailler... Cela pourrait être la devise du responsable de l'infrastructure de l'association L214. Depuis 2016, un projet de mise à niveau du site est régulièrement arrêté puis relancé et rien n'avance. En attendant, la sécurité des sites est mise en danger. Analyse de la situation…

Page d'accueil de L214

L214. Le nom fait frémir les éleveurs. L’association de défense des animaux, connue pour ses films en caméra cachée révélant les mauvais traitements infligés aux animaux s’est faite connaître par la diffusion d’images crues sur les souffrances animales, notamment dans les abattoirs. Son travail utile et très largement médiatisé lui a permis de fédérer pratiquement 50.000 membres et d’engranger environ 5,9 millions d’euros de dons en 2020. Elle emploie quelque 75 personnes et annonce une égalité salariale pour tous. Un vrai parangon de vertu. Il y a tout de même quelques ombres au tableau. Mediapart, Causette ou Loopsider ont enquêté par le passé sur des accusations de violences morales ou sexuelles. Il y a quelques jours, Arrêt sur Image mettait en lumière dans deux articles (ici et ) les liens très (trop ?) étroits entre certains journalistes et l’association. Des journalistes se faisant écrire leurs textes par l’association, d’autres relisant avant publication les communiqués de presse de L214… Certains médias comme Brut ou Kombini fabriquant même des sujets sur la base d’images sélectionnées par L214, l’association demandant une supervision de la vidéo avant diffusion… Reflets s’est intéressé aux sites Web de L214. Un détail purement technique peut, comme dans toute entité, association ou entreprise, devenir un sujet de bon ou mauvais emploi des ressources et révéler des pratiques managériales discutables.

Si les revenus de L214 reposent à 90% sur les dons et...

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Site non sécurisé, mauvaise utilisation des dons des adhérents, protection des données personnelles non garantie, management brutal…

Faire et défaire, c'est toujours travailler... Cela pourrait être la devise du responsable de l'infrastructure de l'association L214. Depuis 2016, un projet de mise à niveau du site est régulièrement arrêté puis relancé et rien n'avance. En attendant, la sécurité des sites est mise en danger. Analyse de la situation…

Page d'accueil de L214

L214. Le nom fait frémir les éleveurs. L’association de défense des animaux, connue pour ses films en caméra cachée révélant les mauvais traitements infligés aux animaux s’est faite connaître par la diffusion d’images crues sur les souffrances animales, notamment dans les abattoirs. Son travail utile et très largement médiatisé lui a permis de fédérer pratiquement 50.000 membres et d’engranger environ 5,9 millions d’euros de dons en 2020. Elle emploie quelque 75 personnes et annonce une égalité salariale pour tous. Un vrai parangon de vertu. Il y a tout de même quelques ombres au tableau. Mediapart, Causette ou Loopsider ont enquêté par le passé sur des accusations de violences morales ou sexuelles. Il y a quelques jours, Arrêt sur Image mettait en lumière dans deux articles (ici et ) les liens très (trop ?) étroits entre certains journalistes et l’association. Des journalistes se faisant écrire leurs textes par l’association, d’autres relisant avant publication les communiqués de presse de L214… Certains médias comme Brut ou Kombini fabriquant même des sujets sur la base d’images sélectionnées par L214, l’association demandant une supervision de la vidéo avant diffusion… Reflets s’est intéressé aux sites Web de L214. Un détail purement technique peut, comme dans toute entité, association ou entreprise, devenir un sujet de bon ou mauvais emploi des ressources et révéler des pratiques managériales discutables.

Si les revenus de L214 reposent à 90% sur les dons et...

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Le réseau interbancaire au coeur des débats

Les discussions vont bon train : doit-on exclure la Russie du réseau SWIFT ? Cela aurait-il un effet ? A quoi sert ce réseau interbancaire et surtout, que pourrait-on en faire si l'on voulait vraiment s'en servir comme d'une arme ?

Swift, ce n'est pas qu'un réseau interbancaire - Open Food Facts - CC

Les pays occidentaux vont-ils utiliser « l'arme nucléaire » en matière financière : déconnecter les banques et autres institutions financières russes du réseau SWIFT (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication) ? Ce réseau qui regroupe près de 11.000 institutions dans le monde permet de procéder à des échanges financiers électroniques. Lorsqu'une banque veut débiter un compte dans une autre banque, elle n'envoie plus un pigeon voyageur et il n'y a plus un employé de banque gris qui note les débits et les crédits dans les colonnes correspondantes sur un grand livre des comptes... SWIFT a remplacé un système plus archaïque, mais déjà « dématérialisée » de Télex, à la fin des années 70. L'idée d'exclure la Russie du réseau, déjà évoquée en 2014, refait surface et les dernières oppositions semblent sauter ces dernières heures. Quelques pays comme l'Allemagne ou la Hongrie, qui ont un commerce important, notamment énergétique avec la Russie, s'y opposaient. La Russie s'effondrera-t-elle en cas d'exclusion ? Les choses sont compliquées. Et surtout, ce n'est peut-être pas de cette manière qu'il faut utiliser cette arme ultime.

L'exclusion d'un pays du réseau n'est pas une nouveauté. L'Iran par exemple a déjà fait l'objet d'une telle sanction. Son commerce extérieur s'est effectivement effondré, mais l'État existe toujours. SWIFT est un réseau électronique qui permet aux acteurs...

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Le réseau interbancaire au coeur des débats

Les discussions vont bon train : doit-on exclure la Russie du réseau SWIFT ? Cela aurait-il un effet ? A quoi sert ce réseau interbancaire et surtout, que pourrait-on en faire si l'on voulait vraiment s'en servir comme d'une arme ?

Swift, ce n'est pas qu'un réseau interbancaire - Open Food Facts - CC

Les pays occidentaux vont-ils utiliser « l'arme nucléaire » en matière financière : déconnecter les banques et autres institutions financières russes du réseau SWIFT (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication) ? Ce réseau qui regroupe près de 11.000 institutions dans le monde permet de procéder à des échanges financiers électroniques. Lorsqu'une banque veut débiter un compte dans une autre banque, elle n'envoie plus un pigeon voyageur et il n'y a plus un employé de banque gris qui note les débits et les crédits dans les colonnes correspondantes sur un grand livre des comptes... SWIFT a remplacé un système plus archaïque, mais déjà « dématérialisée » de Télex, à la fin des années 70. L'idée d'exclure la Russie du réseau, déjà évoquée en 2014, refait surface et les dernières oppositions semblent sauter ces dernières heures. Quelques pays comme l'Allemagne ou la Hongrie, qui ont un commerce important, notamment énergétique avec la Russie, s'y opposaient. La Russie s'effondrera-t-elle en cas d'exclusion ? Les choses sont compliquées. Et surtout, ce n'est peut-être pas de cette manière qu'il faut utiliser cette arme ultime.

L'exclusion d'un pays du réseau n'est pas une nouveauté. L'Iran par exemple a déjà fait l'objet d'une telle sanction. Son commerce extérieur s'est effectivement effondré, mais l'État existe toujours. SWIFT est un réseau électronique qui permet aux acteurs...

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Page d'accueil de l'association

Page d'accueil de l'association
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La guerre touche aujourd'hui l’Europe et tout particulièrement l’Ukraine. La rédaction de Reflets, fidèle à ses valeurs de liberté et d’humanisme ne peut rester insensible à la souffrance du peuple ukrainien.

Reflets est en contact avec une ONG ukrainienne fondée en 2000, le Comité d’Aide Médicale, qui prend en charge des déplacés dans la partie occidentale du pays : ce sont des familles qui fuient l’Est de l’Ukraine et les zones de combat, et n’ont pu emporter que le strict minimum. Actuellement, l'association a au moins 60.000 déplacé sur sa zone. Une interview de la directrice du Comité d'aide médicale a été publiée par le journal La Vie (accès libre)

Cette association a besoin d’acheter de toute urgence des produits essentiels : matelas, duvets, nourriture pour bébé, produits d’hygiène, médicaments de première nécessité, équipements de chauffage… La mairie du 15eme arrondissement de Paris a lancé une collecte de produits de première nécessité pour le Comité d'aide médicale.

Si vous souhaitez aider efficacement et rapidement le peuple ukrainien, nous vous invitons à soutenir cette ONG.

Les dons sont collectés par l’association française de santé publique SAFE (www.safe.asso.fr) qui a des liens historiques avec le Comité d’aide médicale Ukraine, et les reverse intégralement à cette association. Elle pourra établir un reçu fiscal sur simple demande.

Pour envoyer vos dons :

Par chèque : SAFE – Urgence Ukraine 11 av....

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La guerre touche aujourd'hui l’Europe et tout particulièrement l’Ukraine. La rédaction de Reflets, fidèle à ses valeurs de liberté et d’humanisme ne peut rester insensible à la souffrance du peuple ukrainien.

Reflets est en contact avec une ONG ukrainienne fondée en 2000, le Comité d’Aide Médicale, qui prend en charge des déplacés dans la partie occidentale du pays : ce sont des familles qui fuient l’Est de l’Ukraine et les zones de combat, et n’ont pu emporter que le strict minimum. Actuellement, l'association a au moins 60.000 déplacé sur sa zone. Une interview de la directrice du Comité d'aide médicale a été publiée par le journal La Vie (accès libre)

Cette association a besoin d’acheter de toute urgence des produits essentiels : matelas, duvets, nourriture pour bébé, produits d’hygiène, médicaments de première nécessité, équipements de chauffage… La mairie du 15eme arrondissement de Paris a lancé une collecte de produits de première nécessité pour le Comité d'aide médicale.

Si vous souhaitez aider efficacement et rapidement le peuple ukrainien, nous vous invitons à soutenir cette ONG.

Les dons sont collectés par l’association française de santé publique SAFE (www.safe.asso.fr) qui a des liens historiques avec le Comité d’aide médicale Ukraine, et les reverse intégralement à cette association. Elle pourra établir un reçu fiscal sur simple demande.

Pour envoyer vos dons :

Par chèque : SAFE – Urgence Ukraine 11 av....

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Voici l'intégralité de l'allocution du président russe.

Jeudi 24 février, 4h du matin. En pleine nuit, Vladimir Poutine prend la parole pour annoncer le lancement « d’une opération militaire spéciale dans le Donbass » avec pour objectifs la « démilitarisation et la dénazification » du pays. Le Kremlin invoque «l'article 51 de la partie 7 de la Charte des Nations unies» qui concerne le droit à la légitime défense. Une heure plus tard, l'invasion de l'Ukraine commençait.

Vladimir Poutine le 24 février 2022 - Kremlin

Président de la Russie Vladimir Poutine :

Citoyens de Russie, amis,

Je considère qu'il est nécessaire aujourd'hui de parler à nouveau des événements tragiques dans le Donbass et des aspects essentiels pour assurer la sécurité de la Russie.

Je commencerai par ce que j'ai dit dans mon discours du 21 février 2022. J'ai parlé de nos plus grandes préoccupations et inquiétudes, et des menaces fondamentales que les politiciens occidentaux irresponsables ont créées pour la Russie de manière constante, grossière et sans ménagement d'année en année. Je fais référence à l'expansion vers l'est de l'OTAN, qui rapproche de plus en plus ses infrastructures militaires de la frontière russe.

C'est un fait que, au cours des trente dernières années, nous avons patiemment essayé de parvenir à un accord avec les principaux pays de l'OTAN concernant les principes d'une sécurité égale et indivisible en Europe. En réponse à nos propositions, nous nous sommes invariablement heurtés soit à des tromperies et des mensonges cyniques, soit à des tentatives de pression et de chantage, tandis que l'alliance de l'Atlantique Nord continuait à s'étendre en dépit de nos protestations et de nos préoccupations. Sa machine militaire est en marche et, comme je l'ai dit, elle s'approche de notre frontière.

Pourquoi cela se produit-il ? D'où vient cette manière insolente de parler du haut de leur exceptionnalisme, de leur infaillibilité et de leur...

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Voici l'intégralité de l'allocution du président russe.

Jeudi 24 février, 4h du matin. En pleine nuit, Vladimir Poutine prend la parole pour annoncer le lancement « d’une opération militaire spéciale dans le Donbass » avec pour objectifs la « démilitarisation et la dénazification » du pays. Le Kremlin invoque «l'article 51 de la partie 7 de la Charte des Nations unies» qui concerne le droit à la légitime défense. Une heure plus tard, l'invasion de l'Ukraine commençait.

Vladimir Poutine le 24 février 2022 - Kremlin

Président de la Russie Vladimir Poutine :

Citoyens de Russie, amis,

Je considère qu'il est nécessaire aujourd'hui de parler à nouveau des événements tragiques dans le Donbass et des aspects essentiels pour assurer la sécurité de la Russie.

Je commencerai par ce que j'ai dit dans mon discours du 21 février 2022. J'ai parlé de nos plus grandes préoccupations et inquiétudes, et des menaces fondamentales que les politiciens occidentaux irresponsables ont créées pour la Russie de manière constante, grossière et sans ménagement d'année en année. Je fais référence à l'expansion vers l'est de l'OTAN, qui rapproche de plus en plus ses infrastructures militaires de la frontière russe.

C'est un fait que, au cours des trente dernières années, nous avons patiemment essayé de parvenir à un accord avec les principaux pays de l'OTAN concernant les principes d'une sécurité égale et indivisible en Europe. En réponse à nos propositions, nous nous sommes invariablement heurtés soit à des tromperies et des mensonges cyniques, soit à des tentatives de pression et de chantage, tandis que l'alliance de l'Atlantique Nord continuait à s'étendre en dépit de nos protestations et de nos préoccupations. Sa machine militaire est en marche et, comme je l'ai dit, elle s'approche de notre frontière.

Pourquoi cela se produit-il ? D'où vient cette manière insolente de parler du haut de leur exceptionnalisme, de leur infaillibilité et de leur...

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Analyse des ressorts qui pourraient propulser le candidat populiste d'extrême-droite

Comment traiter de manière originale la présidentielle ? Reflets a fait le choix de décrypter les dessous de la campagne et de créer une émission hebdomadaire avec Philippe Moreau-Chevrolet, créateur de Dirty Politics, une newsletter politique.

Dirty Politics & Reflets.info

Nicolas Sarkozy disait : "Je suis une Ferrari et on m'ouvre avec des gants blancs." Dirty Politics ne prendra pas de gants pour regarder sous le capot des politiques et décrypter cette présidentielle.

Nous avons choisi d'accueillir sur Reflets, Philippe Moreau-Chevrolet qui a lancé il y a quelques mois une newsletter politique : Dirty Politics. Professeur de communication politique à Sciences Po, président de la société MCBG Conseil, il commente régulièrement les événements politiques sur plusieurs médias.

Reflets est heureux de partager avec vous ces réflexions sur les dessous de la campagne en cours. Alors que les partis traditionnels sont affaiblis ou rayés de la carte, que l'extrême-droite monte en flèche, que ses discours jusqu'ici inacceptables s'étalent sur quasiment toutes les chaînes d'information en continu, que la galaxie Bolloré propulse pour ses propres besoins l'insupportable élément du chaos Zemmour, un peu d'analyse posée et réfléchie ne fera pas de mal...

Dans ce premier opus, Philippe Moreau-Chevrolet analyse les chances que pourrait avoir Éric Zemmour de passer le premier tour et même, pourquoi pas, de remporter la présidentielle.

Impossible ? Souvenez-vous de Beppe Grillo en Italie, de Donald Trump aux États-Unis, ce ne serait pas la première fois qu'un populiste d'extrême-droite parviendrait à renverser la table alors que cela semblait impossible quelques mois plus tôt...

Ne pas analyser cette...

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Analyse des ressorts qui pourraient propulser le candidat populiste d'extrême-droite

Comment traiter de manière originale la présidentielle ? Reflets a fait le choix de décrypter les dessous de la campagne et de créer une émission hebdomadaire avec Philippe Moreau-Chevrolet, créateur de Dirty Politics, une newsletter politique.

Dirty Politics & Reflets.info

Nicolas Sarkozy disait : "Je suis une Ferrari et on m'ouvre avec des gants blancs." Dirty Politics ne prendra pas de gants pour regarder sous le capot des politiques et décrypter cette présidentielle.

Nous avons choisi d'accueillir sur Reflets, Philippe Moreau-Chevrolet qui a lancé il y a quelques mois une newsletter politique : Dirty Politics. Professeur de communication politique à Sciences Po, président de la société MCBG Conseil, il commente régulièrement les événements politiques sur plusieurs médias.

Reflets est heureux de partager avec vous ces réflexions sur les dessous de la campagne en cours. Alors que les partis traditionnels sont affaiblis ou rayés de la carte, que l'extrême-droite monte en flèche, que ses discours jusqu'ici inacceptables s'étalent sur quasiment toutes les chaînes d'information en continu, que la galaxie Bolloré propulse pour ses propres besoins l'insupportable élément du chaos Zemmour, un peu d'analyse posée et réfléchie ne fera pas de mal...

Dans ce premier opus, Philippe Moreau-Chevrolet analyse les chances que pourrait avoir Éric Zemmour de passer le premier tour et même, pourquoi pas, de remporter la présidentielle.

Impossible ? Souvenez-vous de Beppe Grillo en Italie, de Donald Trump aux États-Unis, ce ne serait pas la première fois qu'un populiste d'extrême-droite parviendrait à renverser la table alors que cela semblait impossible quelques mois plus tôt...

Ne pas analyser cette...

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Nous rendons accessible l'intégralité du discours du président russe du 21 février.

Les commentaires succèdent aux commentaires. Il nous semble important de rendre disponible l'intégralité du discours de Vladimir Poutine. Son discours truffé de mots comme, "russophobie agressive", "attitude parasitaire" ou "génocide", de révisionnisme historique et de fake news nous fait entrer dans une autre dimension. L'existence même de l'Ukraine qui "n'a jamais eu de tradition stable de véritable État" semble remise en cause. Le spectre de la guerre réapparaît en Europe.

Vladimir Poutine s'adresse à la nation le 21 février 2022 - Kremlin

Ce texte est une traduction depuis la version anglaise du discours du 21 février mise en ligne sur le site du Kremlin. Nous avons ajouté quelques liens vers Wikipedia. D'un point de vue "occidental", le discours de Vladimir Poutine est choquant, il valide une volonté du Président Russe de peser lourdement dans a région, comme un retour à la guerre froide. D'un point de vue russophone, les choses sont différentes, Poutine ne fait que protéger la Russie contre l'expansionnisme de l'OTAN à l'Est. Vous pouvez lire ce thread sur Twitter pour mieux comprendre le conflit que se livrent les deux super-puissances depuis des années dans la région.

Le président de la Russie Vladimir Poutine :

Citoyens de Russie, amis,

Mon discours concerne les événements en Ukraine et pourquoi ils sont si importants pour nous, pour la Russie. Bien sûr, mon message s'adresse également à nos compatriotes en Ukraine.

La question est très sérieuse et doit être discutée en profondeur.

La situation dans le Donbass a atteint un stade critique, aigu. Je m'adresse à vous directement aujourd'hui non seulement pour vous expliquer ce qui se passe, mais aussi pour vous informer des décisions prises et des étapes ultérieures potentielles.

Je tiens à souligner à nouveau que l'Ukraine n'est pas seulement un pays voisin pour nous. C'est une partie inaliénable de notre propre histoire, de notre culture et de notre espace spirituel. Ce sont nos camarades, ceux qui...

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Nous rendons accessible l'intégralité du discours du président russe du 21 février.

Les commentaires succèdent aux commentaires. Il nous semble important de rendre disponible l'intégralité du discours de Vladimir Poutine. Son discours truffé de mots comme, "russophobie agressive", "attitude parasitaire" ou "génocide", de révisionnisme historique et de fake news nous fait entrer dans une autre dimension. L'existence même de l'Ukraine qui "n'a jamais eu de tradition stable de véritable État" semble remise en cause. Le spectre de la guerre réapparaît en Europe.

Vladimir Poutine s'adresse à la nation le 21 février 2022 - Kremlin

Ce texte est une traduction depuis la version anglaise du discours du 21 février mise en ligne sur le site du Kremlin. Nous avons ajouté quelques liens vers Wikipedia. D'un point de vue "occidental", le discours de Vladimir Poutine est choquant, il valide une volonté du Président Russe de peser lourdement dans a région, comme un retour à la guerre froide. D'un point de vue russophone, les choses sont différentes, Poutine ne fait que protéger la Russie contre l'expansionnisme de l'OTAN à l'Est. Vous pouvez lire ce thread sur Twitter pour mieux comprendre le conflit que se livrent les deux super-puissances depuis des années dans la région.

Le président de la Russie Vladimir Poutine :

Citoyens de Russie, amis,

Mon discours concerne les événements en Ukraine et pourquoi ils sont si importants pour nous, pour la Russie. Bien sûr, mon message s'adresse également à nos compatriotes en Ukraine.

La question est très sérieuse et doit être discutée en profondeur.

La situation dans le Donbass a atteint un stade critique, aigu. Je m'adresse à vous directement aujourd'hui non seulement pour vous expliquer ce qui se passe, mais aussi pour vous informer des décisions prises et des étapes ultérieures potentielles.

Je tiens à souligner à nouveau que l'Ukraine n'est pas seulement un pays voisin pour nous. C'est une partie inaliénable de notre propre histoire, de notre culture et de notre espace spirituel. Ce sont nos camarades, ceux qui...

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Conte de fées ou mauvais western ?

La société Solarezo avait pour ambition, il y a dix ans, de devenir un acteur majeur du « solaire made in France » en reprenant une usine du géant Sony dans les Landes. Placée en liquidation judiciaire au bout de trois exercices, sa déconfiture n'a pourtant pas fait que des malheureux.

Cables électriques en pleine forêt des Landes, janvier 2021 - Joel Auster

L’histoire avait tout d’un beau conte de fées industriel qui fleurait bon les « énergies vertes ». En décembre 2009, la société lyonnaise Solarezo est accueillie à bras ouverts à Pontonx-sur-l’Adour, près de Dax (Landes), lorsqu’elle est choisie comme repreneur d’une usine de cassettes vidéo que le géant japonais Sony a décidé de fermer après vingt-cinq ans d’exploitation. L’arrêt des machines laisse 320 salariés sur le carreau. Solarezo bénéficie du soutien de l’industriel local DRT (qui en contrôlera près de 48%), champion des produits chimiques dérivés de la résine de pin, grande richesse de ce territoire. Sur le site de Pontonx, Sony avait déjà débuté une reconversion dans la production de panneaux solaires. Solarezo promet de maintenir des emplois et de mettre le paquet sur le photovoltaïque, un filon d’avenir en région Aquitaine, de quoi être présent sur toute la filière : des panneaux aux centrales, pour faire du « solaire made in France ».

En réalité, le conte de fées va vite tourner au mauvais western. La société sera finalement placée en liquidation judiciaire trois ans plus tard, le 28 août 2013. Et un conflit larvé oppose depuis 2014 deux anciens dirigeants de Solarezo (dont l’ex-PDG) à la Sepanso, la principale fédération de protection de la nature en Nouvelle Aquitaine. Les défenseurs de l'environnement sont parvenus à faire annuler par le conseil d’État des transferts de permis de construire qui laissent penser que certains ont profité plus que d’autres...

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Conte de fées ou mauvais western ?

La société Solarezo avait pour ambition, il y a dix ans, de devenir un acteur majeur du « solaire made in France » en reprenant une usine du géant Sony dans les Landes. Placée en liquidation judiciaire au bout de trois exercices, sa déconfiture n'a pourtant pas fait que des malheureux.

Cables électriques en pleine forêt des Landes, janvier 2021 - Joel Auster

L’histoire avait tout d’un beau conte de fées industriel qui fleurait bon les « énergies vertes ». En décembre 2009, la société lyonnaise Solarezo est accueillie à bras ouverts à Pontonx-sur-l’Adour, près de Dax (Landes), lorsqu’elle est choisie comme repreneur d’une usine de cassettes vidéo que le géant japonais Sony a décidé de fermer après vingt-cinq ans d’exploitation. L’arrêt des machines laisse 320 salariés sur le carreau. Solarezo bénéficie du soutien de l’industriel local DRT (qui en contrôlera près de 48%), champion des produits chimiques dérivés de la résine de pin, grande richesse de ce territoire. Sur le site de Pontonx, Sony avait déjà débuté une reconversion dans la production de panneaux solaires. Solarezo promet de maintenir des emplois et de mettre le paquet sur le photovoltaïque, un filon d’avenir en région Aquitaine, de quoi être présent sur toute la filière : des panneaux aux centrales, pour faire du « solaire made in France ».

En réalité, le conte de fées va vite tourner au mauvais western. La société sera finalement placée en liquidation judiciaire trois ans plus tard, le 28 août 2013. Et un conflit larvé oppose depuis 2014 deux anciens dirigeants de Solarezo (dont l’ex-PDG) à la Sepanso, la principale fédération de protection de la nature en Nouvelle Aquitaine. Les défenseurs de l'environnement sont parvenus à faire annuler par le conseil d’État des transferts de permis de construire qui laissent penser que certains ont profité plus que d’autres...

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Dessous Choc #3

Qui sont ces mouvements sectaires newlook qui surfent sur la révolution numérique, les discours complotistes et les nouvelles modes thérapeutiques ? Timothée de Rauglaudre a mené l’enquête avec Jean-Loup Adénor dans un livre récemment publié aux éditions Robert Laffont (Le nouveau péril sectaire). Il en dévoile quelques-uns des éléments les plus marquants à Antoine Bellier.

Les mouvements sectaires ne se résument pas à ces groupes d’illuminés au crâne rasé chantant dans le métro une langue inconnue ou invoquant au moyen de rituels alambiqués telle ou telle divinité aussi complexe qu’improbable. Ces caricatures qui collent à la peau de ces groupes empêchent d’en approcher le vrai visage. Celui-ci est en réalité beaucoup plus banal que ces clichés mais aussi beaucoup moins inoffensif.

Profitant de la baisse de vigilance des pouvoirs publics et de l’affaiblissement des moyens de prévention qui existaient jusqu’à récemment, les mouvements à tendance sectaire sont de plus en plus difficilement détectables. Ils pullulent sous diverses formes dans des domaines du quotidien tels que l’éducation ou le secteur du bien-être et de la santé. Dotés de ressources considérables, ils profitent de la fragilité de certains individus pour étendre leur emprise, provoquant des ravages – notamment psychologiques – aux conséquences parfois irréparables.

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Dessous Choc #3

Qui sont ces mouvements sectaires newlook qui surfent sur la révolution numérique, les discours complotistes et les nouvelles modes thérapeutiques ? Timothée de Rauglaudre a mené l’enquête avec Jean-Loup Adénor dans un livre récemment publié aux éditions Robert Laffont (Le nouveau péril sectaire). Il en dévoile quelques-uns des éléments les plus marquants à Antoine Bellier.

Les mouvements sectaires ne se résument pas à ces groupes d’illuminés au crâne rasé chantant dans le métro une langue inconnue ou invoquant au moyen de rituels alambiqués telle ou telle divinité aussi complexe qu’improbable. Ces caricatures qui collent à la peau de ces groupes empêchent d’en approcher le vrai visage. Celui-ci est en réalité beaucoup plus banal que ces clichés mais aussi beaucoup moins inoffensif.

Profitant de la baisse de vigilance des pouvoirs publics et de l’affaiblissement des moyens de prévention qui existaient jusqu’à récemment, les mouvements à tendance sectaire sont de plus en plus difficilement détectables. Ils pullulent sous diverses formes dans des domaines du quotidien tels que l’éducation ou le secteur du bien-être et de la santé. Dotés de ressources considérables, ils profitent de la fragilité de certains individus pour étendre leur emprise, provoquant des ravages – notamment psychologiques – aux conséquences parfois irréparables.

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Et si c'était la mauvaise question ?

Dans un monde digne d'Alice au pays des merveilles, les commentateurs redoublent d'inventivité pour imaginer un cyber-espace sans le système de mesure d'audience de Google. Mais aussi, pour tenter de décrire ce que cela signifie pour la protection des données personnelles. En fait... Rien.

Google Analytics

Il n'est pas content, le gendarme des données personnelles... La CNIL a publié un avis qui a mis dans tous leurs états à peu près tous les gestionnaires de sites Web français. Imaginez... L'autorité administrative indépendante chargée de faire respecter le droit à la vie privée, vient de dire de manière alambiquée qu'utiliser cet outil de mesure d'audience, si celui-ci transfère des données vers les États-Unis, c'est un peu contraire au RGPD. Google Analytics, c'est une part de marché estimée à 70 ou 80% dans le domaine de la mesure d'audience. Les gens du marketing ont probablement sauté par les fenêtres des buildings à la publication de cet avis, comme des traders en mode crise de 29. C'est comme si d'un coup, la lumière s'éteignait et que l'univers était plongé dans le noir. Que faire ?

« La CNIL constate que les données des internautes sont transférées vers les Etats-Unis en violation des articles 44 et suivants du RGPD. Elle met donc en demeure le gestionnaire de site de mettre en conformité ces traitements avec le RGPD, si nécessaire en cessant d’avoir recours à la fonctionnalité Google Analytics (dans les conditions actuelles) ou en ayant recours à un outil n’entraînant pas de transfert hors UE. Le gestionnaire de site en cause dispose d’un délai d’un mois pour se mettre en conformité. »

Avec ce petit commentaire, la CNIL démontre que des données personnelles fuitent vers les États-Unis lorsque Google Analytics est...

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Et si c'était la mauvaise question ?

Dans un monde digne d'Alice au pays des merveilles, les commentateurs redoublent d'inventivité pour imaginer un cyber-espace sans le système de mesure d'audience de Google. Mais aussi, pour tenter de décrire ce que cela signifie pour la protection des données personnelles. En fait... Rien.

Google Analytics

Il n'est pas content, le gendarme des données personnelles... La CNIL a publié un avis qui a mis dans tous leurs états à peu près tous les gestionnaires de sites Web français. Imaginez... L'autorité administrative indépendante chargée de faire respecter le droit à la vie privée, vient de dire de manière alambiquée qu'utiliser cet outil de mesure d'audience, si celui-ci transfère des données vers les États-Unis, c'est un peu contraire au RGPD. Google Analytics, c'est une part de marché estimée à 70 ou 80% dans le domaine de la mesure d'audience. Les gens du marketing ont probablement sauté par les fenêtres des buildings à la publication de cet avis, comme des traders en mode crise de 29. C'est comme si d'un coup, la lumière s'éteignait et que l'univers était plongé dans le noir. Que faire ?

« La CNIL constate que les données des internautes sont transférées vers les Etats-Unis en violation des articles 44 et suivants du RGPD. Elle met donc en demeure le gestionnaire de site de mettre en conformité ces traitements avec le RGPD, si nécessaire en cessant d’avoir recours à la fonctionnalité Google Analytics (dans les conditions actuelles) ou en ayant recours à un outil n’entraînant pas de transfert hors UE. Le gestionnaire de site en cause dispose d’un délai d’un mois pour se mettre en conformité. »

Avec ce petit commentaire, la CNIL démontre que des données personnelles fuitent vers les États-Unis lorsque Google Analytics est...

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Antoine Glaser décrypte la position de la France en Afrique

Le président Macron a annoncé aujourd'hui le départ de Barkhane du Mali et le redéploiement des forces françaises vers le Niger. Le fondateur de La lettre du continent et spécialiste de la « Françafrique » explique pourquoi la France a perdu pied au Sahel.

Opération Barkhane au Mali - État-major des armées - EMA

Emmanuel Macron a confirmé ce jeudi 17 février que les troupes françaises de l’opération Barkhane et de leurs alliés de l’opération Takuba allaient se retirer du Mali. Mais pour le président français, ce n'est pas un échec, juste un « retrait coordonné » des forces militaires. « En raison des multiples obstructions des autorités de transition maliennes, le Canada et les États européens opérant aux côtés de l’opération Barkhane et au sein de la Task Force Takuba estiment que les conditions politiques, opérationnelles et juridiques ne sont plus réunies pour poursuivre efficacement leur engagement militaire actuel dans la lutte contre le terrorisme au Mali et ont donc décidé d’entamer le retrait coordonné du territoire malien de leurs moyens militaires respectifs dédiés à ces opérations », indique la déclaration commune signée par la France, ses alliés européens et le Canada

Des militaires seront toutefois redéployés au Niger voisin. « Le cœur de cette action ne sera plus au Mali, mais sera au Niger », a déclaré le président français qui affirme délivrer « un message de continuité à notre engagement dans la lutte contre le terrorisme au Sahel ».

Actuellement, 4.600 militaires français sont déployés dans la bande saharo-sahélienne dont 2.400 au Mali, a indiqué le porte-parole de l’état-major. Ce nombre devrait tomber à entre 2.500 et 3.000 hommes à terme (pour une région qui fait 10 fois la France en taille). Barkhane devrait avoir quitté le Mali d'ici 4 à 6 mois. 53...

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Antoine Glaser décrypte la position de la France en Afrique

Le président Macron a annoncé aujourd'hui le départ de Barkhane du Mali et le redéploiement des forces françaises vers le Niger. Le fondateur de La lettre du continent et spécialiste de la « Françafrique » explique pourquoi la France a perdu pied au Sahel.

Opération Barkhane au Mali - État-major des armées - EMA

Emmanuel Macron a confirmé ce jeudi 17 février que les troupes françaises de l’opération Barkhane et de leurs alliés de l’opération Takuba allaient se retirer du Mali. Mais pour le président français, ce n'est pas un échec, juste un « retrait coordonné » des forces militaires. « En raison des multiples obstructions des autorités de transition maliennes, le Canada et les États européens opérant aux côtés de l’opération Barkhane et au sein de la Task Force Takuba estiment que les conditions politiques, opérationnelles et juridiques ne sont plus réunies pour poursuivre efficacement leur engagement militaire actuel dans la lutte contre le terrorisme au Mali et ont donc décidé d’entamer le retrait coordonné du territoire malien de leurs moyens militaires respectifs dédiés à ces opérations », indique la déclaration commune signée par la France, ses alliés européens et le Canada

Des militaires seront toutefois redéployés au Niger voisin. « Le cœur de cette action ne sera plus au Mali, mais sera au Niger », a déclaré le président français qui affirme délivrer « un message de continuité à notre engagement dans la lutte contre le terrorisme au Sahel ».

Actuellement, 4.600 militaires français sont déployés dans la bande saharo-sahélienne dont 2.400 au Mali, a indiqué le porte-parole de l’état-major. Ce nombre devrait tomber à entre 2.500 et 3.000 hommes à terme (pour une région qui fait 10 fois la France en taille). Barkhane devrait avoir quitté le Mali d'ici 4 à 6 mois. 53...

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Réunion du Fonds pour la Presse Libre
Réunion du Fonds pour la Presse Libre
Le Fonds pour la Presse Libre organise ce jeudi 17 février de 19h à 21h, à la Bourse du Travail (annexe Varlin), à Paris, 29 boulevard du Temple (métro République), un réunion intitulée « Changer les médias, l’urgence d’agir ». Comme d'autres, le Fonds pour la Presse Libre s'inquiète de la concentration des médias dans les mains de milliardaires : « la prise de contrôle de l’essentiel des médias privés par une petite dizaine d’hommes d’affaires détruit la qualité de l’information et son pluralisme. La transformation de médias, CNews en tête, en vecteurs de propagande de l’extrême droite et au service d’un candidat multi-condamné pour incitation à la haine raciale menace notre débat démocratique. Face à cela, il y a urgence à se mobiliser et à défendre une presse indépendante, intègre, diverse, d’abord au service des concitoyennes et concitoyens. »

Vous pouvez assister à la réunion en vous inscrivant ici ou la suivre en direct sur Youtube, en cliquant sur ce lien.

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Réunion du Fonds pour la Presse Libre
Réunion du Fonds pour la Presse Libre
Le Fonds pour la Presse Libre organise ce jeudi 17 février de 19h à 21h, à la Bourse du Travail (annexe Varlin), à Paris, 29 boulevard du Temple (métro République), un réunion intitulée « Changer les médias, l’urgence d’agir ». Comme d'autres, le Fonds pour la Presse Libre s'inquiète de la concentration des médias dans les mains de milliardaires : « la prise de contrôle de l’essentiel des médias privés par une petite dizaine d’hommes d’affaires détruit la qualité de l’information et son pluralisme. La transformation de médias, CNews en tête, en vecteurs de propagande de l’extrême droite et au service d’un candidat multi-condamné pour incitation à la haine raciale menace notre débat démocratique. Face à cela, il y a urgence à se mobiliser et à défendre une presse indépendante, intègre, diverse, d’abord au service des concitoyennes et concitoyens. »

Vous pouvez assister à la réunion en vous inscrivant ici ou la suivre en direct sur Youtube, en cliquant sur ce lien.

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La présidente du comité d'éthique de France Télévisions a rendu un avis sur un documentaire qui mettait en cause le groupe d'Ehpad

Saisi par Korian, le comité d'éthique de France Télévisions a jugé que « la présentation de la situation d’établissements du groupe Korian peut apparaître particulièrement à charge » dans un film diffusé dans l'émission Pièces à conviction. Une zone d'ombre interroge : Christine Albanel et Sophie Boissard, la directrice générale de Korian, sont de vieilles connaissances... Mais pour l'ancienne ministre, il n'y a aucun problème : ce n'est que du « parisianisme ».

Christine Albanel - Siren-Com - Wikipedia - CC BY-SA 2.5

La découverte de la maltraitance dans les Ehpad de date pas de l’excellent livreLes fossoyeurs. D’autres fins limiers de l’investigation s’étaient déjà penchés sur le sujet. Dans notre podcast Dessous choc, nous avons donné la parole à François Nénin coauteur de L’or gris publié il y a 10 ans. Reflets avait aussi raconté en mai 2020 une histoire tragique survenue dans un établissement Korian : « Ma mère a été victime de négligence, voire de maltraitance ».

En novembre 2020, c'est au tour du magazine de France 3 Pièces à conviction de diffuser l'enquête de Julie Pichot et Xavier Deleu, intitulée « Que se passe-t-il dans les Ehpad ?» Le groupe Korian était notamment mis en cause. Les journalistes montraient que le nombre de morts avait été particulièrement élevé dans leurs établissements pendant la crise du Covid. Ils révélaient aussi l’opacité de la communication en direction des familles. De quoi faire pousser de hauts cris à Korian qui jugeait ce documentaire diffamatoire. L’entreprise déposait alors une plainte en diffamation et saisissait également le comité d’éthique de France Télévisions. Si la plainte est toujours en attente, le comité d’éthique présidé par l’ancienne ministre de la Culture, Christine Albanel, s’est lui tenu le 9 juin 2021 pour examiner la demande de Korian. Dans son avis rendu public le 30 septembre, il estime que «ce qui s'est vraiment passé dans les Ehpad n'était pas traité de la même façon selon que les faits se déroulaient dans...

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La présidente du comité d'éthique de France Télévisions a rendu un avis sur un documentaire qui mettait en cause le groupe d'Ehpad

Saisi par Korian, le comité d'éthique de France Télévisions a jugé que « la présentation de la situation d’établissements du groupe Korian peut apparaître particulièrement à charge » dans un film diffusé dans l'émission Pièces à conviction. Une zone d'ombre interroge : Christine Albanel et Sophie Boissard, la directrice générale de Korian, sont de vieilles connaissances... Mais pour l'ancienne ministre, il n'y a aucun problème : ce n'est que du « parisianisme ».

Christine Albanel - Siren-Com - Wikipedia - CC BY-SA 2.5

La découverte de la maltraitance dans les Ehpad de date pas de l’excellent livreLes fossoyeurs. D’autres fins limiers de l’investigation s’étaient déjà penchés sur le sujet. Dans notre podcast Dessous choc, nous avons donné la parole à François Nénin coauteur de L’or gris publié il y a 10 ans. Reflets avait aussi raconté en mai 2020 une histoire tragique survenue dans un établissement Korian : « Ma mère a été victime de négligence, voire de maltraitance ».

En novembre 2020, c'est au tour du magazine de France 3 Pièces à conviction de diffuser l'enquête de Julie Pichot et Xavier Deleu, intitulée « Que se passe-t-il dans les Ehpad ?» Le groupe Korian était notamment mis en cause. Les journalistes montraient que le nombre de morts avait été particulièrement élevé dans leurs établissements pendant la crise du Covid. Ils révélaient aussi l’opacité de la communication en direction des familles. De quoi faire pousser de hauts cris à Korian qui jugeait ce documentaire diffamatoire. L’entreprise déposait alors une plainte en diffamation et saisissait également le comité d’éthique de France Télévisions. Si la plainte est toujours en attente, le comité d’éthique présidé par l’ancienne ministre de la Culture, Christine Albanel, s’est lui tenu le 9 juin 2021 pour examiner la demande de Korian. Dans son avis rendu public le 30 septembre, il estime que «ce qui s'est vraiment passé dans les Ehpad n'était pas traité de la même façon selon que les faits se déroulaient dans...

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Le collectif StopBolloré, dont fait partie Reflets.info, appelle à se mobiliser pour le droit à l’information. L’empire médiatique du milliardaire et l’idéologie réactionnaire qu’il diffuse sont une menace sur la liberté de la presse et la démocratie.

Presse écrite, radios, chaînes de télévision, maisons d’édition de livres, agences de communication, jeux vidéo, instituts de sondage, salles de spectacle... en quelques années, Vincent Bolloré a constitué un empire médiatique tentaculaire au service de ses ambitions idéologiques réactionnaires.

Rien que dans le monde de l’édition, il possèdera bientôt plus de 70% des livres scolaires, la moitié des livres de poche, une centaine de maisons d’édition, avec un quasi-monopole sur la distribution des livres.

Cette concentration de médias est sans précédent dans notre histoire. Elle renverse les principes démocratiques garantis depuis la Seconde Guerre mondiale, et tous les progrès de la liberté de la presse, du droit d’informer et des médias. Sous nos yeux incrédules se déroule une révolution rétrograde qu’il est urgent d’empêcher.

Depuis la Libération, il est pourtant acquis que l’information n'est pas un objet commercial mais un instrument de culture. Il est entendu qu’elle ne peut remplir sa mission que « dans la liberté et par la liberté ». Il est clair qu’elle est libre quand elle ne dépend « ni de la puissance gouvernementale ni des puissances d’argent mais de la seule conscience des journalistes et des lecteurs »...

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Le collectif StopBolloré, dont fait partie Reflets.info, appelle à se mobiliser pour le droit à l’information. L’empire médiatique du milliardaire et l’idéologie réactionnaire qu’il diffuse sont une menace sur la liberté de la presse et la démocratie.

Presse écrite, radios, chaînes de télévision, maisons d’édition de livres, agences de communication, jeux vidéo, instituts de sondage, salles de spectacle... en quelques années, Vincent Bolloré a constitué un empire médiatique tentaculaire au service de ses ambitions idéologiques réactionnaires.

Rien que dans le monde de l’édition, il possèdera bientôt plus de 70% des livres scolaires, la moitié des livres de poche, une centaine de maisons d’édition, avec un quasi-monopole sur la distribution des livres.

Cette concentration de médias est sans précédent dans notre histoire. Elle renverse les principes démocratiques garantis depuis la Seconde Guerre mondiale, et tous les progrès de la liberté de la presse, du droit d’informer et des médias. Sous nos yeux incrédules se déroule une révolution rétrograde qu’il est urgent d’empêcher.

Depuis la Libération, il est pourtant acquis que l’information n'est pas un objet commercial mais un instrument de culture. Il est entendu qu’elle ne peut remplir sa mission que « dans la liberté et par la liberté ». Il est clair qu’elle est libre quand elle ne dépend « ni de la puissance gouvernementale ni des puissances d’argent mais de la seule conscience des journalistes et des lecteurs »...

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Allo Redmond ?

La conférence sur la souveraineté numérique de l'Europe organisée par Paris est décidément une source inépuisable de blagues. Le patron de Microsoft n'est pas apparu. Selon Cédric O, en raison d'un contretemps. La vérité est moins glorieuse.

Standard téléphonique - D.R.

« Brad, can you hear me ? » C’est avec ce touchant appel que Jacques Crémer, modérateur de la table ronde sur comment « rétablir des règles du jeu équitables sur les marchés numériques » [Lire nos deux précédents articles ici et ], a essayé - en vain - de passer la parole à Brad Smith, le taulier de Microsoft. Las ! Ce fan des règlements européens n’a finalement pas pu dire tout le bien qu’il pense (sûrement) des futures contraintes de Bruxelles sur le cloud et autres services numériques.

Officiellement, le cabinet de Cedric O assure que Brad Smith a eu « un contretemps de dernière minute ». Interrogé par Reflets.Info, Jacques Crémer, le professeur d’économie de la Toulouse School of Economics (TSE) chargé d’animer cette table ronde a une explication… un peu moins glorieuse : « Nous lui avions promis de le faire intervenir à 17h30 heure de Paris, car nous savions que son emploi du temps était très serré… et puis il y a eu un problème de connexion. » En direct de Bercy, c’est ballot… On espère au moins qu’aucun logiciel Microsoft n’est impliqué dans ce couac !

Pas de nuage à l’horizon

D’autant que l’exercice ne s’annonçait pas vraiment périlleux pour l’américain : la firme de Redmond a financé pendant 15 ans (2005-2020) des recherches sur l’industrie du logiciel, le développement d’internet et la propriété intellectuelle dans une unité de la Toulouse School of Economics coordonnée par un certain… Crémer Jacques. Avec, parmi les sujets de recherche, « les politiques...

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Allo Redmond ?

La conférence sur la souveraineté numérique de l'Europe organisée par Paris est décidément une source inépuisable de blagues. Le patron de Microsoft n'est pas apparu. Selon Cédric O, en raison d'un contretemps. La vérité est moins glorieuse.

Standard téléphonique - D.R.

« Brad, can you hear me ? » C’est avec ce touchant appel que Jacques Crémer, modérateur de la table ronde sur comment « rétablir des règles du jeu équitables sur les marchés numériques » [Lire nos deux précédents articles ici et ], a essayé - en vain - de passer la parole à Brad Smith, le taulier de Microsoft. Las ! Ce fan des règlements européens n’a finalement pas pu dire tout le bien qu’il pense (sûrement) des futures contraintes de Bruxelles sur le cloud et autres services numériques.

Officiellement, le cabinet de Cedric O assure que Brad Smith a eu « un contretemps de dernière minute ». Interrogé par Reflets.Info, Jacques Crémer, le professeur d’économie de la Toulouse School of Economics (TSE) chargé d’animer cette table ronde a une explication… un peu moins glorieuse : « Nous lui avions promis de le faire intervenir à 17h30 heure de Paris, car nous savions que son emploi du temps était très serré… et puis il y a eu un problème de connexion. » En direct de Bercy, c’est ballot… On espère au moins qu’aucun logiciel Microsoft n’est impliqué dans ce couac !

Pas de nuage à l’horizon

D’autant que l’exercice ne s’annonçait pas vraiment périlleux pour l’américain : la firme de Redmond a financé pendant 15 ans (2005-2020) des recherches sur l’industrie du logiciel, le développement d’internet et la propriété intellectuelle dans une unité de la Toulouse School of Economics coordonnée par un certain… Crémer Jacques. Avec, parmi les sujets de recherche, « les politiques...

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Projet Godet à La Rochelle, un dossier marqué au coin du bon sens économique.

Les élus locaux ont voté et leur verdict est sans appel : vive le cognac ! Dans un dernier prononcé, la préfecture persiste, signe, et avalise la construction d'une usine d'embouteillage sur une parcelle de nature vierge.

Le coup d'envoi préfectoral pour une avancée des travaux.... - Reflets

Cette affaire débute en 2019 sur une modification du plan local d'urbanisme de la communauté d'agglomération rochelaise. Une zone naturelle protégée s'y voit alors déclassée en zone constructible afin d'accueillir des activités commerciales. Il s'agissait en l'occurrence de permettre aux établissements Godet, une entreprise familiale ayant pignon et commerce d'alcool sur rue, de venir installer ses entrepôts de stockage d'alcool sur les anciennes terres du château de La Sauzaie (Toute l'enquête ici : Acte 1, Acte 2).

Après avoir circulé de mains en mains, le dossier vient d'atterrir sur le bureau du préfet, via le Conseil Départemental de l'Environnement et des Risques Sanitaires et Technologiques. Derrière ce titre ronflant de bonnes intentions, le CODERST est chargé d'émettre un avis consultatif sur la pertinence des actes réglementaires et individuels en matière d'installations classées, de déchets, de protection de la qualité de l'air, de l'atmosphère, de l'eau et des milieux aquatiques.

Cette commission placée sous l'autorité du Préfet de Charente-Maritime se compose de 25 personnalités choisies : 7 représentants de l'État, 5 membres issus des collectivités territoriales, 9 acteurs d'associations ayant qualité d'expert, et 4 personnes - dites - qualifiées (médecin, architecte, hydrogéologue…). Sur le papier, tout laissait donc penser que Dame Nature pourrait ici défendre ses droits et...

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Projet Godet à La Rochelle, un dossier marqué au coin du bon sens économique.

Les élus locaux ont voté et leur verdict est sans appel : vive le cognac ! Dans un dernier prononcé, la préfecture persiste, signe, et avalise la construction d'une usine d'embouteillage sur une parcelle de nature vierge.

Le coup d'envoi préfectoral pour une avancée des travaux.... - Reflets

Cette affaire débute en 2019 sur une modification du plan local d'urbanisme de la communauté d'agglomération rochelaise. Une zone naturelle protégée s'y voit alors déclassée en zone constructible afin d'accueillir des activités commerciales. Il s'agissait en l'occurrence de permettre aux établissements Godet, une entreprise familiale ayant pignon et commerce d'alcool sur rue, de venir installer ses entrepôts de stockage d'alcool sur les anciennes terres du château de La Sauzaie (Toute l'enquête ici : Acte 1, Acte 2).

Après avoir circulé de mains en mains, le dossier vient d'atterrir sur le bureau du préfet, via le Conseil Départemental de l'Environnement et des Risques Sanitaires et Technologiques. Derrière ce titre ronflant de bonnes intentions, le CODERST est chargé d'émettre un avis consultatif sur la pertinence des actes réglementaires et individuels en matière d'installations classées, de déchets, de protection de la qualité de l'air, de l'atmosphère, de l'eau et des milieux aquatiques.

Cette commission placée sous l'autorité du Préfet de Charente-Maritime se compose de 25 personnalités choisies : 7 représentants de l'État, 5 membres issus des collectivités territoriales, 9 acteurs d'associations ayant qualité d'expert, et 4 personnes - dites - qualifiées (médecin, architecte, hydrogéologue…). Sur le papier, tout laissait donc penser que Dame Nature pourrait ici défendre ses droits et...

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Dessous Choc #2

Depuis plusieurs semaines, le livre-enquête de Victor Castanet : Les fossoyeurs, publié chez Fayard jette une lumière crue sur la manière indigne dont nos aînés sont traités dans certains EPHAD devenus bien souvent plus des pompes à fric que des lieux sûrs où ils peuvent finir leurs vieux jours sereinement.

2022 serait-elle enfin l’année de la prise de conscience ? L'opinion et les politiques se bougeront-ils enfin en prenant les mesures qui s’imposent pour arrêter de faire passer la spéculation financière avant le bien être des personnes âgées ? Les semaines et les mois qui viennent nous le diront, même si les déclarations d’intention en cette période de campagne présidentielle peuvent nous faire douter d’une inflexion véritable.

Pourtant ce n’est pas faute d’avoir alerté. Parmi ceux qui ont crié dans le désert sur le sujet, le journaliste d’investigation François Nénin. Il y a dix ans, il a mené l’enquête (L’or gris, Flammarion, 2011) pour comprendre les rouages de ce business qui repose écrit-il, sur une équation d’un cynisme absolu (expliquant en grande partie la maltraitance systémique de ces établissements) : « moins on s’occupe des personnes âgées que l’on a sous sa responsabilité, plus cela rapporte. »

François Nénin répond aux questions d’Antoine Bellier.

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Dessous Choc #2

Depuis plusieurs semaines, le livre-enquête de Victor Castanet : Les fossoyeurs, publié chez Fayard jette une lumière crue sur la manière indigne dont nos aînés sont traités dans certains EPHAD devenus bien souvent plus des pompes à fric que des lieux sûrs où ils peuvent finir leurs vieux jours sereinement.

2022 serait-elle enfin l’année de la prise de conscience ? L'opinion et les politiques se bougeront-ils enfin en prenant les mesures qui s’imposent pour arrêter de faire passer la spéculation financière avant le bien être des personnes âgées ? Les semaines et les mois qui viennent nous le diront, même si les déclarations d’intention en cette période de campagne présidentielle peuvent nous faire douter d’une inflexion véritable.

Pourtant ce n’est pas faute d’avoir alerté. Parmi ceux qui ont crié dans le désert sur le sujet, le journaliste d’investigation François Nénin. Il y a dix ans, il a mené l’enquête (L’or gris, Flammarion, 2011) pour comprendre les rouages de ce business qui repose écrit-il, sur une équation d’un cynisme absolu (expliquant en grande partie la maltraitance systémique de ces établissements) : « moins on s’occupe des personnes âgées que l’on a sous sa responsabilité, plus cela rapporte. »

François Nénin répond aux questions d’Antoine Bellier.

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Inflation, pénuries, société fracturée, la prochaine risque d’être sévère

L'inflation galopante force les banques centrales à revoir leur politique : c'est la fin des taux proches de 0%. Avec une planète plus endettée que jamais, quels seront les effets de ce revirement ?

Christine Lagarde, présidente de la BCE - Site de la BCE

Les grosses crises financières qui laminent les petites économies des citoyens de base, comme celle des subprimes, de l’immobilier, de la dette souveraine, des valeurs Internet, ne surgissent pas de nulle part. Si les citoyens, qui sont souvent in fine les payeurs en dernier ressort, semblent découvrir l’étendue des dégâts lorsqu’elles éclatent, ces bulles grossissaient généralement depuis un bon moment. Et tous ceux qui gravitent dans l’écosystème économique et financier savaient. Ils en ont généralement largement profité. Une nouvelle crise très profonde est potentiellement en approche rapide. Tous les financiers le savent depuis plusieurs années. Qu’elle intervienne cette année, la prochaine ou la suivante, peu importe. Elle arrive. Cette fois, les répercussions pourraient être bien pires encore que les précédentes.

Depuis les deux dernières grandes crises, celle des subprimes et celle de la dette souveraine, les banques centrales, aux États-Unis et en Europe, ont décidé d’inonder de liquidités les institutions financières. L’idée est de proposer de l’argent à taux extrêmement faible (proche de 0%) pour que, par magie vertueuse, les institutions financières prêtent à leur tour et entretiennent l’économie. Cette politique qui consiste à faire marcher la planche à billets s’appelle le quantitative easing, ou QE. En suivant cette logique, les entreprises pourraient se financer à moindre coût, investir et embaucher. Sur le papier, c’est beau comme un Rembrandt, mais en...

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Inflation, pénuries, société fracturée, la prochaine risque d’être sévère

L'inflation galopante force les banques centrales à revoir leur politique : c'est la fin des taux proches de 0%. Avec une planète plus endettée que jamais, quels seront les effets de ce revirement ?

Christine Lagarde, présidente de la BCE - Site de la BCE

Les grosses crises financières qui laminent les petites économies des citoyens de base, comme celle des subprimes, de l’immobilier, de la dette souveraine, des valeurs Internet, ne surgissent pas de nulle part. Si les citoyens, qui sont souvent in fine les payeurs en dernier ressort, semblent découvrir l’étendue des dégâts lorsqu’elles éclatent, ces bulles grossissaient généralement depuis un bon moment. Et tous ceux qui gravitent dans l’écosystème économique et financier savaient. Ils en ont généralement largement profité. Une nouvelle crise très profonde est potentiellement en approche rapide. Tous les financiers le savent depuis plusieurs années. Qu’elle intervienne cette année, la prochaine ou la suivante, peu importe. Elle arrive. Cette fois, les répercussions pourraient être bien pires encore que les précédentes.

Depuis les deux dernières grandes crises, celle des subprimes et celle de la dette souveraine, les banques centrales, aux États-Unis et en Europe, ont décidé d’inonder de liquidités les institutions financières. L’idée est de proposer de l’argent à taux extrêmement faible (proche de 0%) pour que, par magie vertueuse, les institutions financières prêtent à leur tour et entretiennent l’économie. Cette politique qui consiste à faire marcher la planche à billets s’appelle le quantitative easing, ou QE. En suivant cette logique, les entreprises pourraient se financer à moindre coût, investir et embaucher. Sur le papier, c’est beau comme un Rembrandt, mais en...

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Camille François, une étonnante invitée de la conférence sur la souveraineté numérique de l'Europe

La jeune femme, présentée comme associée à l'université d'Harvard, est aussi responsable de l'innovation chez Graphika, une société américaine proche de la communauté du renseignement et qui a réalisé un rapport débusquant les trolls français dans la guerre informationnelle au Mali. Mais c'est aussi une habituée de l'Elysée, alors...

Camille François sur le site de Graphika - D.R.

« Une souveraineté qui respecte nos valeurs : mieux protéger les institutions démocratiques à l'ère numérique ». Tout un programme que cette table-ronde organisée ce lundi après-midi dans le cadre de la conférence « Construire la souveraineté numérique de l'Europe ». Le gouvernement Français n'a pas mégoté. Nous l'avions évoqué dans un premier article, la conférence sur la souveraineté numérique de l'Europe devait accueillir la bonne parole de Google, YouTube et Microsoft avant que nous ne commencions à nous intéresser de près au programme. A force de poser des questions, les responsables de Google et de YouTube ont eu « des problèmes de décalage horaire » et ont disparu du programme. Mais il reste bien le patron de Microsoft, dont la présence au sein du ministère de la Défense ou de l'Éducation Nationale est depuis des années un vaste sujet de discussion pour les spécialistes. On trouve aussi Camille François parmi les intervenants. Son nom ne vous dit sans doute rien. Là, c'est un tantinet compliqué, mais cela montre au moins que le gouvernement français n'est pas rancunier. Explications.

Dans le programme de la conférence, Camille François apparaît comme Fellow au Berkman Klein Center, de l'université d'Harvard. C'est donc à titre d'universitaire qu'elle participera à la table ronde « Une souveraineté qui respecte nos valeurs : mieux protéger les institutions démocratiques à l'ère du numérique ». Il faut savoir...

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Camille François, une étonnante invitée de la conférence sur la souveraineté numérique de l'Europe

La jeune femme, présentée comme associée à l'université d'Harvard, est aussi responsable de l'innovation chez Graphika, une société américaine proche de la communauté du renseignement et qui a réalisé un rapport débusquant les trolls français dans la guerre informationnelle au Mali. Mais c'est aussi une habituée de l'Elysée, alors...

Camille François sur le site de Graphika - D.R.

« Une souveraineté qui respecte nos valeurs : mieux protéger les institutions démocratiques à l'ère numérique ». Tout un programme que cette table-ronde organisée ce lundi après-midi dans le cadre de la conférence « Construire la souveraineté numérique de l'Europe ». Le gouvernement Français n'a pas mégoté. Nous l'avions évoqué dans un premier article, la conférence sur la souveraineté numérique de l'Europe devait accueillir la bonne parole de Google, YouTube et Microsoft avant que nous ne commencions à nous intéresser de près au programme. A force de poser des questions, les responsables de Google et de YouTube ont eu « des problèmes de décalage horaire » et ont disparu du programme. Mais il reste bien le patron de Microsoft, dont la présence au sein du ministère de la Défense ou de l'Éducation Nationale est depuis des années un vaste sujet de discussion pour les spécialistes. On trouve aussi Camille François parmi les intervenants. Son nom ne vous dit sans doute rien. Là, c'est un tantinet compliqué, mais cela montre au moins que le gouvernement français n'est pas rancunier. Explications.

Dans le programme de la conférence, Camille François apparaît comme Fellow au Berkman Klein Center, de l'université d'Harvard. C'est donc à titre d'universitaire qu'elle participera à la table ronde « Une souveraineté qui respecte nos valeurs : mieux protéger les institutions démocratiques à l'ère du numérique ». Il faut savoir...

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Des indicateurs montrent que l'armée russe est prête à l'offensive

Le déploiement d'unités spécialisées dans l'approvisionnement en carburant et d'hôpitaux de campagne, la livraison de poches de sang sont autant de signaux inquiétants qui laissent penser que l'option militaire est sérieusement envisagée par Vladimir Poutine. Des officiels américains avancent même une date : à partir du 15 février.

Photo satellite montrant le déploiement russe à la frontière ukrainienne - Rochan Consulting

Tous les grands de ce monde se pressent autour de la Russie et de l’Ukraine pour tenter d’éviter la guerre. Pas un jour sans des échanges téléphoniques à haut-niveau. Boris Johnson, le premier ministre anglais s’est rendu en Ukraine et à échangé avec le président Russe.

Jeudi 3 février c’est le président turc Erdogan qui était à Kiev, la capitale ukrainienne pour tenter d’apporter sa pierre à la médiation. La Turquie occupe une place particulière dans ce dossier. Erdogan entretien des relations complexes avec Moscou. Le pays a acheté des missiles sol-air S400 allant contre la doctrine de l’Otan, alors qu’il est membre de l’alliance Atlantique. Mais dans le même temps, il était contre les protégés de Moscou en Libye, en Syrie ou dans le conflit opposant Arméniens et Azerbaïdjanais. Et son pays a livré des drones armés Bayraktar TB2 à l’armée ukrainienne, renforçant ainsi son potentiel. [Lire aussi : Que pèse l'armée ukrainienne ?]

Pas de désescalade en vue

Ce lundi 7 février, c’est Emmanuel Macron qui rencontrera Vladimir Poutine à Moscou puis demain le président ukrainien Volodymyr Zelensky à Kiev. Dans le même temps, l’Europe et les États-Unis préparent une série de sanctions économiques et diplomatiques en cas d’intervention de la Russie. Les États-Unis ont décidé d’envoyer 3.000 hommes supplémentaires en Europe et les pays de l’Otan s’emploient à la « réassurance » des pays de l’Est de l’Europe inquiets des menaces russes.

Et difficile de savoir ce qui se passe dans...

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Des indicateurs montrent que l'armée russe est prête à l'offensive

Le déploiement d'unités spécialisées dans l'approvisionnement en carburant et d'hôpitaux de campagne, la livraison de poches de sang sont autant de signaux inquiétants qui laissent penser que l'option militaire est sérieusement envisagée par Vladimir Poutine. Des officiels américains avancent même une date : à partir du 15 février.

Photo satellite montrant le déploiement russe à la frontière ukrainienne - Rochan Consulting

Tous les grands de ce monde se pressent autour de la Russie et de l’Ukraine pour tenter d’éviter la guerre. Pas un jour sans des échanges téléphoniques à haut-niveau. Boris Johnson, le premier ministre anglais s’est rendu en Ukraine et à échangé avec le président Russe.

Jeudi 3 février c’est le président turc Erdogan qui était à Kiev, la capitale ukrainienne pour tenter d’apporter sa pierre à la médiation. La Turquie occupe une place particulière dans ce dossier. Erdogan entretien des relations complexes avec Moscou. Le pays a acheté des missiles sol-air S400 allant contre la doctrine de l’Otan, alors qu’il est membre de l’alliance Atlantique. Mais dans le même temps, il était contre les protégés de Moscou en Libye, en Syrie ou dans le conflit opposant Arméniens et Azerbaïdjanais. Et son pays a livré des drones armés Bayraktar TB2 à l’armée ukrainienne, renforçant ainsi son potentiel. [Lire aussi : Que pèse l'armée ukrainienne ?]

Pas de désescalade en vue

Ce lundi 7 février, c’est Emmanuel Macron qui rencontrera Vladimir Poutine à Moscou puis demain le président ukrainien Volodymyr Zelensky à Kiev. Dans le même temps, l’Europe et les États-Unis préparent une série de sanctions économiques et diplomatiques en cas d’intervention de la Russie. Les États-Unis ont décidé d’envoyer 3.000 hommes supplémentaires en Europe et les pays de l’Otan s’emploient à la « réassurance » des pays de l’Est de l’Europe inquiets des menaces russes.

Et difficile de savoir ce qui se passe dans...

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A l'heure des grandes négociations sur le numérique, la France n'oublie pas les Américains

Dans le cadre de la présidence française de l'UE, quatre ministres et pas des moindres, vont participer à partir de lundi à une conférence sur « la souveraineté numérique de l’Europe ». Quelques invités (Google, Youtube, Microsoft, ...) intriguant un peu, les organisateurs ont revu leur copie et le programme n'a été finalisé que 72h avant le début des festivités. Google et Youtube ont disparu des listes. Une intervention cyber-divine ?

Un programme décoiffant

Pas moins de 4 ministres, - Bruno Le Maire, Jean-Yves Le Drian, Clément Beaune (Affaires Européennes) et l’indispensable Cédric O -, sont mobilisés, les 7 et 8 février à Bercy, pour débattre de «la souveraineté numérique de l’Europe». Cette conférence, organisée dans le cadre de la présidence française de l’UE, entend promouvoir les «quatre piliers de la souveraineté numérique européenne» : la sécurité, l’innovation, les régulations et les valeurs, et enfin, l’ouverture.

Question ouverture, justement, la liste des invités n’a été finalisée et rendue publique que moins de 72h avant le lancement des festivités. Avec son lot de disparitions et d’apparitions dans un casting qui ne manque pas de piquant…

Parmi les huiles prévues initialement pour la table ronde intitulée «Une souveraineté qui respecte nos valeurs : Mieux réguler et mieux responsabiliser les services numériques en Europe», étaient annoncés Kent Walker, le président et directeur des affaires juridiques de Google, et Susan Wojcicki, la pédégère de YouTube. Deux amoureux notoires de la régulation, surtout lorsqu’elle vient de Bruxelles… Las ! D’après le cabinet de Cédric O, des « soucis de décalage horaire» ont eu raison de leur participation. Une tuile… imprévisible !

Le programme le 30 janvier 2022
Le programme le 30 janvier 2022

Autre aficionado de la régulation à la sauce européenne, Mark Buse, VP des affaires publiques de Match Group (le géant du flirt en ligne, avec notamment, Tinder, Meetic, etc…) est également passé à la trappe quelques...

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A l'heure des grandes négociations sur le numérique, la France n'oublie pas les Américains

Dans le cadre de la présidence française de l'UE, quatre ministres et pas des moindres, vont participer à partir de lundi à une conférence sur « la souveraineté numérique de l’Europe ». Quelques invités (Google, Youtube, Microsoft, ...) intriguant un peu, les organisateurs ont revu leur copie et le programme n'a été finalisé que 72h avant le début des festivités. Google et Youtube ont disparu des listes. Une intervention cyber-divine ?

Un programme décoiffant

Pas moins de 4 ministres, - Bruno Le Maire, Jean-Yves Le Drian, Clément Beaune (Affaires Européennes) et l’indispensable Cédric O -, sont mobilisés, les 7 et 8 février à Bercy, pour débattre de «la souveraineté numérique de l’Europe». Cette conférence, organisée dans le cadre de la présidence française de l’UE, entend promouvoir les «quatre piliers de la souveraineté numérique européenne» : la sécurité, l’innovation, les régulations et les valeurs, et enfin, l’ouverture.

Question ouverture, justement, la liste des invités n’a été finalisée et rendue publique que moins de 72h avant le lancement des festivités. Avec son lot de disparitions et d’apparitions dans un casting qui ne manque pas de piquant…

Parmi les huiles prévues initialement pour la table ronde intitulée «Une souveraineté qui respecte nos valeurs : Mieux réguler et mieux responsabiliser les services numériques en Europe», étaient annoncés Kent Walker, le président et directeur des affaires juridiques de Google, et Susan Wojcicki, la pédégère de YouTube. Deux amoureux notoires de la régulation, surtout lorsqu’elle vient de Bruxelles… Las ! D’après le cabinet de Cédric O, des « soucis de décalage horaire» ont eu raison de leur participation. Une tuile… imprévisible !

Le programme le 30 janvier 2022
Le programme le 30 janvier 2022

Autre aficionado de la régulation à la sauce européenne, Mark Buse, VP des affaires publiques de Match Group (le géant du flirt en ligne, avec notamment, Tinder, Meetic, etc…) est également passé à la trappe quelques...

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Conversation avec l’historien Pierre-Antoine Fabre

Une société religieuse cachée parmi nous, complotant contre les nations pour servir ses objectifs politiques : le mythe du complot jésuite, apparu dès le XVIe siècle, est une des matrices du complotisme contemporain. Entretien avec l’historien des religions Pierre-Antoine Fabre, coauteur de l’ouvrage “Les antijésuites : discours, figures et lieux de l’antijésuitisme à l’époque moderne” (Presses universitaires de Rennes, 2010).

Christogramme - Esejotas - Wikipedia - Domaine public

À travers l’histoire, l’antijésuitisme prend-il souvent la forme de ce qu’on appelle de nos jours des “théories du complot” ?

Pierre-Antoine Fabre : Si l’on considère que le fondement de l’antijésuitisme, c’est le principe d’une association internationale visant à corrompre les États et diffuser son influence au-delà des frontières, le complot jésuite est aussi ancien que l’antijésuitisme. Tous les discours antijésuites, dès l’époque moderne, sont fondés sur l’hypothèse d’une volonté d’emprise et de destruction des États. Aujourd’hui, j’ai le sentiment que c’est un phénomène très marginal. Mais on peut dire qu’il reste influent jusqu’à la moitié du XXe siècle. L'argumentation antijésuite est quasiment consubstantielle à la Compagnie de Jésus. C’est quelque chose qui est très puissant jusqu’au XVIIIe siècle, sous la forme de l’accusation de tyrannicide et plus généralement de régicide. Au XIXe siècle, l’antijésuitisme prend plutôt la forme d’une accusation d’opposition à la République, définie par l’autonomie de sa légitimité nationale.

Peut-on voir l’antijésuitisme comme l’une des matrices du complotisme contemporain ?

Oui, on peut tout à fait le voir ainsi. Ce qui définit les jésuites par rapport aux autres ordres religieux, c’est leur caractère peu identifiable, puisqu’ils ne sont ni clercs ni laïcs, ne vivent pas dans des espaces séparés, ne portent pas d’habit aussi spécifique que les moines des ordres fondés dans des période antérieures. D’une certaine façon, ils...

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Conversation avec l’historien Pierre-Antoine Fabre

Une société religieuse cachée parmi nous, complotant contre les nations pour servir ses objectifs politiques : le mythe du complot jésuite, apparu dès le XVIe siècle, est une des matrices du complotisme contemporain. Entretien avec l’historien des religions Pierre-Antoine Fabre, coauteur de l’ouvrage “Les antijésuites : discours, figures et lieux de l’antijésuitisme à l’époque moderne” (Presses universitaires de Rennes, 2010).

Christogramme - Esejotas - Wikipedia - Domaine public

À travers l’histoire, l’antijésuitisme prend-il souvent la forme de ce qu’on appelle de nos jours des “théories du complot” ?

Pierre-Antoine Fabre : Si l’on considère que le fondement de l’antijésuitisme, c’est le principe d’une association internationale visant à corrompre les États et diffuser son influence au-delà des frontières, le complot jésuite est aussi ancien que l’antijésuitisme. Tous les discours antijésuites, dès l’époque moderne, sont fondés sur l’hypothèse d’une volonté d’emprise et de destruction des États. Aujourd’hui, j’ai le sentiment que c’est un phénomène très marginal. Mais on peut dire qu’il reste influent jusqu’à la moitié du XXe siècle. L'argumentation antijésuite est quasiment consubstantielle à la Compagnie de Jésus. C’est quelque chose qui est très puissant jusqu’au XVIIIe siècle, sous la forme de l’accusation de tyrannicide et plus généralement de régicide. Au XIXe siècle, l’antijésuitisme prend plutôt la forme d’une accusation d’opposition à la République, définie par l’autonomie de sa légitimité nationale.

Peut-on voir l’antijésuitisme comme l’une des matrices du complotisme contemporain ?

Oui, on peut tout à fait le voir ainsi. Ce qui définit les jésuites par rapport aux autres ordres religieux, c’est leur caractère peu identifiable, puisqu’ils ne sont ni clercs ni laïcs, ne vivent pas dans des espaces séparés, ne portent pas d’habit aussi spécifique que les moines des ordres fondés dans des période antérieures. D’une certaine façon, ils...

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Visite en temps de COVID du #r3c

Du 27 au 30 décembre se tenait, comme chaque année le "Chaos Computer Congress", 38ème du nom. Et pandémie oblige, celui-ci se tenait pour la deuxième année en virtuel. L'occasion pour le plus ancien club de hacker allemand de faire un clin d'œil à l'actualité technologique en déployant un métavers open-source, un véritable camp temporaire déployé dans le cyberspace

Une petite formalité pour être accepté dans le métaverse 2D

Le hackerspace de Montpellier, le BIB, avait décidé de participer au "Chaos Computer Congress", pendant les quatre jours de la manifestation. Et à force de quelques invocations et de cybermanipulations, voici le hackerspace transféré dans le métavers 2D et la tente plantée, pour quelques jours, sur le camp du congrès.

Départ de Montpellier et de son hackerspace, le BIB. Direction la sortie, on a pas fait tout ce chemin pour rester devant nos ordis.
Départ de Montpellier et de son hackerspace, le BIB. Direction la sortie, on a pas fait tout ce chemin pour rester devant nos ordis.

Nous émergeons de notre cave et arrivons à l'entrée du camp. Des ferrys conduisent aux différentes îles sur lesquelles se sont installées les communautés présentes. Des panneaux d'orientations nous indiquent la zone lounge, le point information.

Nous tombons sur une conversation pour augmenter les possibilités de l'univers 2D.
Nous tombons sur une conversation pour augmenter les possibilités de l'univers 2D.

Quand on se plonge dans une conférence de hackers comme le CCC, il faut s'attendre à être un peu perdu. Ces zones d'occupation temporaire foisonnent de projets étranges tous plus incompréhensibles les uns que les autres. Et tous entourés d'une aura de mystère. Alors pour trouver nos marques, commençons par les zones d'expositions où les principaux consortium du logiciel libre ont posé leurs stands.

Le camp des éditeurs open-source a l'air d'être ici, rentrons voir les installations
Le camp des éditeurs open-source a l'air d'être ici, rentrons voir les installations

Le projet collaboratif bien perdu dans ce monde sans géographie
Le projet collaboratif bien perdu dans ce monde sans géographie

Quant à l'éditeur "Framasoft", son installation a l'air rudimentaire. Il manque quelques crêtes et des chiens ici
Quant à l'éditeur "Framasoft", son installation a l'air rudimentaire. Il manque quelques...

";s:7:"content";s:3874:"

Visite en temps de COVID du #r3c

Du 27 au 30 décembre se tenait, comme chaque année le "Chaos Computer Congress", 38ème du nom. Et pandémie oblige, celui-ci se tenait pour la deuxième année en virtuel. L'occasion pour le plus ancien club de hacker allemand de faire un clin d'œil à l'actualité technologique en déployant un métavers open-source, un véritable camp temporaire déployé dans le cyberspace

Une petite formalité pour être accepté dans le métaverse 2D

Le hackerspace de Montpellier, le BIB, avait décidé de participer au "Chaos Computer Congress", pendant les quatre jours de la manifestation. Et à force de quelques invocations et de cybermanipulations, voici le hackerspace transféré dans le métavers 2D et la tente plantée, pour quelques jours, sur le camp du congrès.

Départ de Montpellier et de son hackerspace, le BIB. Direction la sortie, on a pas fait tout ce chemin pour rester devant nos ordis.
Départ de Montpellier et de son hackerspace, le BIB. Direction la sortie, on a pas fait tout ce chemin pour rester devant nos ordis.

Nous émergeons de notre cave et arrivons à l'entrée du camp. Des ferrys conduisent aux différentes îles sur lesquelles se sont installées les communautés présentes. Des panneaux d'orientations nous indiquent la zone lounge, le point information.

Nous tombons sur une conversation pour augmenter les possibilités de l'univers 2D.
Nous tombons sur une conversation pour augmenter les possibilités de l'univers 2D.

Quand on se plonge dans une conférence de hackers comme le CCC, il faut s'attendre à être un peu perdu. Ces zones d'occupation temporaire foisonnent de projets étranges tous plus incompréhensibles les uns que les autres. Et tous entourés d'une aura de mystère. Alors pour trouver nos marques, commençons par les zones d'expositions où les principaux consortium du logiciel libre ont posé leurs stands.

Le camp des éditeurs open-source a l'air d'être ici, rentrons voir les installations
Le camp des éditeurs open-source a l'air d'être ici, rentrons voir les installations

Le projet collaboratif bien perdu dans ce monde sans géographie
Le projet collaboratif bien perdu dans ce monde sans géographie

Quant à l'éditeur "Framasoft", son installation a l'air rudimentaire. Il manque quelques crêtes et des chiens ici
Quant à l'éditeur "Framasoft", son installation a l'air rudimentaire. Il manque quelques...

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Dessous Choc #1

Après une trop longue absence, on a ressorti les micros pour vous proposer des entretiens avec des journalistes, essayistes, acteurs de la société civile ou politiques qui ont des choses à dire (intelligentes et intéressantes dans la mesure du possible !). Ils ont tous un point commun : l’investigation. Pour cette nouvelle saison, c’est un habitué de Reflets, un de ses collaborateurs réguliers, qui s’y colle : Jacques Duplessy.

Membre du collectif « Extra Muros » et de Reflets.info, il a mené une enquête passionnante pendant plus d’un an avec Anna Erelle sur les écoles situées en dehors des radars de l’État : L’école hors de la République (éd. Robert Laffont, 2021).

On découvre les matrices idéologiques de certains de ces établissements privés qui prônent plus ou moins ouvertement l’islam radical, défendent certaines thèses d’extrême-droite ou appliquent une pédagogie douteuse aux résultats plus qu’incertains, parfois sectaires. Les deux journalistes d’investigation font la lumière sur un phénomène multiforme qui suscite à la fois gêne et vigilance du côté de l’Education nationale, risque de séparatisme oblige... Le livre et l'entretien sont d'actualité : 16 arrestations ont eu lieu lundi 31 janvier 2022 en Seine-et-Marne dans une école juive orthodoxe (La Yeshiva Beth Yossef), comme l'a révélé Le Parisien.

Jacques Duplessy dévoile quelques-uns des éléments les plus saillants de cette enquête au micro d’Antoine Bellier.

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Dessous Choc #1

Après une trop longue absence, on a ressorti les micros pour vous proposer des entretiens avec des journalistes, essayistes, acteurs de la société civile ou politiques qui ont des choses à dire (intelligentes et intéressantes dans la mesure du possible !). Ils ont tous un point commun : l’investigation. Pour cette nouvelle saison, c’est un habitué de Reflets, un de ses collaborateurs réguliers, qui s’y colle : Jacques Duplessy.

Membre du collectif « Extra Muros » et de Reflets.info, il a mené une enquête passionnante pendant plus d’un an avec Anna Erelle sur les écoles situées en dehors des radars de l’État : L’école hors de la République (éd. Robert Laffont, 2021).

On découvre les matrices idéologiques de certains de ces établissements privés qui prônent plus ou moins ouvertement l’islam radical, défendent certaines thèses d’extrême-droite ou appliquent une pédagogie douteuse aux résultats plus qu’incertains, parfois sectaires. Les deux journalistes d’investigation font la lumière sur un phénomène multiforme qui suscite à la fois gêne et vigilance du côté de l’Education nationale, risque de séparatisme oblige... Le livre et l'entretien sont d'actualité : 16 arrestations ont eu lieu lundi 31 janvier 2022 en Seine-et-Marne dans une école juive orthodoxe (La Yeshiva Beth Yossef), comme l'a révélé Le Parisien.

Jacques Duplessy dévoile quelques-uns des éléments les plus saillants de cette enquête au micro d’Antoine Bellier.

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Quels documents vont se retrouver sur Internet dans quelques jours ?

Le ministère verrouille sa com. La ville de Saint-Cloud a également été visée ainsi que le centre interdépartemental de gestion de la grande couronne de la région d'Ile-de-France. La semaine dernière, des documents de Thales s'étalaient sur la toile.

La semaine dernière, Thales Group découvrait une liste de documents mis en ligne par le groupe Lockbit. Étonnamment, avant la diffusion d'une flopée de code informatique concernant des projets internes du groupe, Thales minimisait :

La ligne d'activité Thales Digital Identity and Security (DIS) / Cloud Protection and Licensing (CPL) a pris connaissance de l'attaque par ransomware "Lockbit" visant des données appartenant au groupe Thales. Il n'y a actuellement aucune preuve matérielle d'un impact sur les offres de services ou l'infrastructure CPL, et nous sommes convaincus qu'il n'y a pas d'impact sur les données des clients dans les services CPL, ou les lignes de produits CPL associées. Bien qu'il n'y ait pas eu de notification directe de rançon, une équipe dédiée d'experts en sécurité examine actuellement la situation dans l'ensemble du groupe Thales. D'autres mises à jour de Thales seront fournies au fur et à mesure de l'avancement de l'enquête.

Réponse de Thales lorsque le groupe Lockbit a annoncé avoir piraté le groupe
Réponse de Thales lorsque le groupe Lockbit a annoncé avoir piraté le groupe

Sans surprise, Lockbit a mis en ligne des documents quelques jours après avoir annoncé le piratage du groupe :

Documents Thales mis en ligne par Lockbit
Documents Thales mis en ligne par Lockbit

En effet, comme le soulignait le communiqué de Thales, il n'y avait pas de données clients. Mais beaucoup de code informatique interne, probablement propriétaire.

Bout de code Thales
Bout de code Thales

La démarche consistant à minimiser...

";s:7:"content";s:2944:"

Quels documents vont se retrouver sur Internet dans quelques jours ?

Le ministère verrouille sa com. La ville de Saint-Cloud a également été visée ainsi que le centre interdépartemental de gestion de la grande couronne de la région d'Ile-de-France. La semaine dernière, des documents de Thales s'étalaient sur la toile.

La semaine dernière, Thales Group découvrait une liste de documents mis en ligne par le groupe Lockbit. Étonnamment, avant la diffusion d'une flopée de code informatique concernant des projets internes du groupe, Thales minimisait :

La ligne d'activité Thales Digital Identity and Security (DIS) / Cloud Protection and Licensing (CPL) a pris connaissance de l'attaque par ransomware "Lockbit" visant des données appartenant au groupe Thales. Il n'y a actuellement aucune preuve matérielle d'un impact sur les offres de services ou l'infrastructure CPL, et nous sommes convaincus qu'il n'y a pas d'impact sur les données des clients dans les services CPL, ou les lignes de produits CPL associées. Bien qu'il n'y ait pas eu de notification directe de rançon, une équipe dédiée d'experts en sécurité examine actuellement la situation dans l'ensemble du groupe Thales. D'autres mises à jour de Thales seront fournies au fur et à mesure de l'avancement de l'enquête.

Réponse de Thales lorsque le groupe Lockbit a annoncé avoir piraté le groupe
Réponse de Thales lorsque le groupe Lockbit a annoncé avoir piraté le groupe

Sans surprise, Lockbit a mis en ligne des documents quelques jours après avoir annoncé le piratage du groupe :

Documents Thales mis en ligne par Lockbit
Documents Thales mis en ligne par Lockbit

En effet, comme le soulignait le communiqué de Thales, il n'y avait pas de données clients. Mais beaucoup de code informatique interne, probablement propriétaire.

Bout de code Thales
Bout de code Thales

La démarche consistant à minimiser...

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Etat des lieux alors que la menace d'attaque russe se renforce

Depuis le choc de l'annexion de la Crimée en 2014, le pays a renforcé sa défense. Sur le papier, la force militaire d'Ukraine est la 22e au monde. Mais malgré des réformes menées au pas de charge, l'armée souffre de problèmes structurels et de nombreux équipements sont obsolètes. Revue des forces et des faiblesses.

Un char ukrainien T64 défile à Jiev pour la journée de l'indépendance - Віталій - Creative Commons

Les bruits de bottes sont de plus en plus assourdissants à la frontière de l'Ukraine. Que peut-faire son armée si Vladimir Poutine décide d'une action militaire ?

L'invasion de la Crimée par la Russie et l'insurrection dans le Donbass téléguidée par Moscou en 2014 ont été un choc pour le pouvoir ukrainien. Le ministre ukrainien de la Défense a reconnu que le pays ne comptait alors que 6.000 soldats prêts au combat !

Depuis le gouvernement a tenté de reprendre les choses en main Entre 2010 et 2020, le budget consacré à la défense a été multiplié par trois, passant de 1,43 milliards de dollars à 4,32 milliards.

Aujourd'hui, l'armée ukrainienne compterait environ 150.000 soldats opérationnels. Depuis 2014, les forces armées ukrainiennes ont fait des progrès considérable, affirme une synthèse du service de recherche du Congrès américain (note en anglais) réalisée en juin 2021. Elle ont entrepris des efforts pour adopter les standards de l'OTAN, et ont reçu une assistance de l'OTAN et des Etats-Unis. Elle a entrepris des réformes du niveau tactique au niveau stratégique, ainsi que des mesures politiques, comme par exemple, une plus grande transparence, la lutte contre la corruption et le contrôle des militaires par le civils. L'armée ukrainienne a aussi modernisé son équipement, réformé le commandement et accru la professionnalisation, comme sa préparation.

Des améliorations sensibles

L'armée ukrainienne a reçu notamment des missiles...

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Etat des lieux alors que la menace d'attaque russe se renforce

Depuis le choc de l'annexion de la Crimée en 2014, le pays a renforcé sa défense. Sur le papier, la force militaire d'Ukraine est la 22e au monde. Mais malgré des réformes menées au pas de charge, l'armée souffre de problèmes structurels et de nombreux équipements sont obsolètes. Revue des forces et des faiblesses.

Un char ukrainien T64 défile à Jiev pour la journée de l'indépendance - Віталій - Creative Commons

Les bruits de bottes sont de plus en plus assourdissants à la frontière de l'Ukraine. Que peut-faire son armée si Vladimir Poutine décide d'une action militaire ?

L'invasion de la Crimée par la Russie et l'insurrection dans le Donbass téléguidée par Moscou en 2014 ont été un choc pour le pouvoir ukrainien. Le ministre ukrainien de la Défense a reconnu que le pays ne comptait alors que 6.000 soldats prêts au combat !

Depuis le gouvernement a tenté de reprendre les choses en main Entre 2010 et 2020, le budget consacré à la défense a été multiplié par trois, passant de 1,43 milliards de dollars à 4,32 milliards.

Aujourd'hui, l'armée ukrainienne compterait environ 150.000 soldats opérationnels. Depuis 2014, les forces armées ukrainiennes ont fait des progrès considérable, affirme une synthèse du service de recherche du Congrès américain (note en anglais) réalisée en juin 2021. Elle ont entrepris des efforts pour adopter les standards de l'OTAN, et ont reçu une assistance de l'OTAN et des Etats-Unis. Elle a entrepris des réformes du niveau tactique au niveau stratégique, ainsi que des mesures politiques, comme par exemple, une plus grande transparence, la lutte contre la corruption et le contrôle des militaires par le civils. L'armée ukrainienne a aussi modernisé son équipement, réformé le commandement et accru la professionnalisation, comme sa préparation.

Des améliorations sensibles

L'armée ukrainienne a reçu notamment des missiles...

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Les migrants sont toujours « emmerdés  » quotidiennement par les forces de l'ordre

Arbre de noël décoré avec des grenades lacrymogène, peinture d'un passage piéton pour les migrants, les bénévoles moquent la répression qui s'abat sur les demandeurs d'asile.

Un sapin de Noël à la décoration très particulière - DR

Alors que les policiers et leurs auxiliaires découpent les tentes au cutter des migrants ou les détruisent au bulldozer, confisquent quasi-quotidiennement leurs effets personnels, donnent des coups de couteau dans les réservoirs d’eau ou perturbent les distributions alimentaires, des bénévoles de nombreuses ONG tentent de mettre un peu d'humanité dans cette folie sécuritaire.

Et la lutte passe aussi par l'humour, comme en témoigne deux actions entreprises par des bénévoles du Secours Catholique.

Françoise, une religieuse catholique, manie la dérision dans son action pour soutenir les migrants. Pour Noël, des bénévoles et des réfugiés ont décoré un arbre avec des grenades lacrymogènes qui pleuvent quasi-quotidiennement sur eux.

Il y a quelques temps, elle avait aussi peint, avec le jésuite Philippe Demeestère (celui qui a mené une grève de la faim pour exiger de l'Etat une prise en charge digne de ces personnes) un passage clouté au beau milieu d’une route nationale à Calais. A quoi ça sert? A rien. Mais cela permet de rappeler dans l'espace public l'existence de ces personnes.

Imaginez la scène. A trois heures du matin, la fringante octogénaire et le prêtre partent seau de peinture blanche et pochoirs en cartons à la main pour badigeonner une signalisation pour faciliter la traversée des migrants. «De nombreuses personnes traversaient cette route très passante à cet endroit pour aller prendre une douche dans le local du Secours Catholique, raconte sœur...

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Les migrants sont toujours « emmerdés  » quotidiennement par les forces de l'ordre

Arbre de noël décoré avec des grenades lacrymogène, peinture d'un passage piéton pour les migrants, les bénévoles moquent la répression qui s'abat sur les demandeurs d'asile.

Un sapin de Noël à la décoration très particulière - DR

Alors que les policiers et leurs auxiliaires découpent les tentes au cutter des migrants ou les détruisent au bulldozer, confisquent quasi-quotidiennement leurs effets personnels, donnent des coups de couteau dans les réservoirs d’eau ou perturbent les distributions alimentaires, des bénévoles de nombreuses ONG tentent de mettre un peu d'humanité dans cette folie sécuritaire.

Et la lutte passe aussi par l'humour, comme en témoigne deux actions entreprises par des bénévoles du Secours Catholique.

Françoise, une religieuse catholique, manie la dérision dans son action pour soutenir les migrants. Pour Noël, des bénévoles et des réfugiés ont décoré un arbre avec des grenades lacrymogènes qui pleuvent quasi-quotidiennement sur eux.

Il y a quelques temps, elle avait aussi peint, avec le jésuite Philippe Demeestère (celui qui a mené une grève de la faim pour exiger de l'Etat une prise en charge digne de ces personnes) un passage clouté au beau milieu d’une route nationale à Calais. A quoi ça sert? A rien. Mais cela permet de rappeler dans l'espace public l'existence de ces personnes.

Imaginez la scène. A trois heures du matin, la fringante octogénaire et le prêtre partent seau de peinture blanche et pochoirs en cartons à la main pour badigeonner une signalisation pour faciliter la traversée des migrants. «De nombreuses personnes traversaient cette route très passante à cet endroit pour aller prendre une douche dans le local du Secours Catholique, raconte sœur...

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Nicolas Tenzer, spécialiste de la Russie, tente de décrypter l'idéologie du leader russe.

Que cherche Vladimir Poutine ? Alors que l'armée russe masse des troupes à la frontière ukrainienne, c'est à cette question complexe que tente de répondre le président du Centre d’étude et de réflexion pour l’action politique et éditeur de la publication "Desk Russie". Selon lui, la recherche permanente de l’instabilité voulue par le chef du Kremlin révèle sa véritable idéologie : un nihilisme.

Nicolas Tenzer, président du Centre d’étude et de réflexion pour l’action politique - D.R. - C.C

Les bruits de bottes s'amplifient entre la Russie et l'Ukraine. Cette dernière a été victime ces derniers jour d'une attaque informatique possible. Une guerre entre les deux pays est-elle possible ?

Nicolas Tenzer : Il y a quelque mois, j'aurais dit que Poutine montrait simplement ses muscles pour obtenir des concessions, que c'était du bluff. Mais aujourd'hui, je n'en suis plus certain... Il n’existe pas que de la rationalité dans l’attitude de Poutine, ce qu’une analyse de son idéologie peut contribuer à montrer.

Que cherche Vladimir Poutine ?

Assez curieusement, il existe peu de travaux en profondeur sur ce que veut Vladimir Poutine, autrement dit ses buts ultimes. Plus précisément, beaucoup en restent à l’écume des choses ou aux manifestations momentanées de cette présumée volonté. Il sera aisé, en effet, d’établir que le régime russe entend sinon reconquérir, du moins dominer l’Ukraine, en l’empêchant si possible d’être un régime démocratique et libre, en tout cas en la neutralisant.

Il en va ainsi aussi du Bélarus et de la Géorgie ainsi que du Caucase où il contrôle de fait l’Arménie et a pris pied en Azerbaïdjan, et bien sûr du Kazakhstan. On pourra aussi considérer qu’il entend déstabiliser l’Afrique, affaiblir les démocraties occidentales et l’Union européenne et pousser autant que possible l’ensemble des mouvements opposés au libéralisme politique. Enfin, il entend corroder et, finalement, mettre à bas les règles de droit international...

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Nicolas Tenzer, spécialiste de la Russie, tente de décrypter l'idéologie du leader russe.

Que cherche Vladimir Poutine ? Alors que l'armée russe masse des troupes à la frontière ukrainienne, c'est à cette question complexe que tente de répondre le président du Centre d’étude et de réflexion pour l’action politique et éditeur de la publication "Desk Russie". Selon lui, la recherche permanente de l’instabilité voulue par le chef du Kremlin révèle sa véritable idéologie : un nihilisme.

Nicolas Tenzer, président du Centre d’étude et de réflexion pour l’action politique - D.R. - C.C

Les bruits de bottes s'amplifient entre la Russie et l'Ukraine. Cette dernière a été victime ces derniers jour d'une attaque informatique possible. Une guerre entre les deux pays est-elle possible ?

Nicolas Tenzer : Il y a quelque mois, j'aurais dit que Poutine montrait simplement ses muscles pour obtenir des concessions, que c'était du bluff. Mais aujourd'hui, je n'en suis plus certain... Il n’existe pas que de la rationalité dans l’attitude de Poutine, ce qu’une analyse de son idéologie peut contribuer à montrer.

Que cherche Vladimir Poutine ?

Assez curieusement, il existe peu de travaux en profondeur sur ce que veut Vladimir Poutine, autrement dit ses buts ultimes. Plus précisément, beaucoup en restent à l’écume des choses ou aux manifestations momentanées de cette présumée volonté. Il sera aisé, en effet, d’établir que le régime russe entend sinon reconquérir, du moins dominer l’Ukraine, en l’empêchant si possible d’être un régime démocratique et libre, en tout cas en la neutralisant.

Il en va ainsi aussi du Bélarus et de la Géorgie ainsi que du Caucase où il contrôle de fait l’Arménie et a pris pied en Azerbaïdjan, et bien sûr du Kazakhstan. On pourra aussi considérer qu’il entend déstabiliser l’Afrique, affaiblir les démocraties occidentales et l’Union européenne et pousser autant que possible l’ensemble des mouvements opposés au libéralisme politique. Enfin, il entend corroder et, finalement, mettre à bas les règles de droit international...

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L'épidémiologiste Antoine Flahault décrypte les dernières évolutions de la pandémie.

L'envolée des cas de Covid au Danemark est dû à un nouveau variant Omicron encore plus contagieux. Le conseiller scientifique du directeur de l'OMS pour l'Europe invite la France à rechercher ce virus qui pourrait expliquer la flambée constatée dans notre pays. Il revient aussi sur la politique de test et de vaccination.

Covid 19 - © Reflets

Boris Johnson, le premier ministre britannique, a annoncé la fin à compter du jeudi 27 janvier, de l’essentiel des restrictions imposées pour lutter contre le variant Omicron en Angleterre. Le port du masque ne sera plus obligatoire, le télétravail ne sera plus recommandé officiellement et un passe sanitaire ne sera plus imposé. Comment jugez-vous l'annonce de ces mesures ?

Antoine Flahault : Le Royaume-Uni accompagne la décrue épidémique actuelle qui est rapide. Le R actuel est de 0,7 (c'est-à-dire qu'une personne contamine 0,7 autre, NDLR). Croire que l'immunité collective permettra d'empêcher toute nouvelle vague de revenir serait présomptueux, mais libérer les restrictions lors des accalmies peut être une preuve d'agilité et d'adaptation à une crise qui s'étire en longueur. Mais les décideurs et la population doivent être clairement informés qu'ils auront à rétablir rapidement ces restrictions en cas de détérioration de la situation, ce qui peut survenir à tout moment. Ces choix, c'est le problème des politiques.

A l'inverse, en France, le passe vaccinal doit être instauré très prochainement. A-t-il encore un intérêt ?

Ce n'est pas aux scientifiques de décider de la mise en œuvre d'une recommandation qu'ils font. Ce qui est certain, c'est qu'il faut le plus de gens vaccinés possibles. Le partage des rôles entre scientifiques et politiques est utile : les premiers essaient d'éclairer la décision...

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L'épidémiologiste Antoine Flahault décrypte les dernières évolutions de la pandémie.

L'envolée des cas de Covid au Danemark est dû à un nouveau variant Omicron encore plus contagieux. Le conseiller scientifique du directeur de l'OMS pour l'Europe invite la France à rechercher ce virus qui pourrait expliquer la flambée constatée dans notre pays. Il revient aussi sur la politique de test et de vaccination.

Covid 19 - © Reflets

Boris Johnson, le premier ministre britannique, a annoncé la fin à compter du jeudi 27 janvier, de l’essentiel des restrictions imposées pour lutter contre le variant Omicron en Angleterre. Le port du masque ne sera plus obligatoire, le télétravail ne sera plus recommandé officiellement et un passe sanitaire ne sera plus imposé. Comment jugez-vous l'annonce de ces mesures ?

Antoine Flahault : Le Royaume-Uni accompagne la décrue épidémique actuelle qui est rapide. Le R actuel est de 0,7 (c'est-à-dire qu'une personne contamine 0,7 autre, NDLR). Croire que l'immunité collective permettra d'empêcher toute nouvelle vague de revenir serait présomptueux, mais libérer les restrictions lors des accalmies peut être une preuve d'agilité et d'adaptation à une crise qui s'étire en longueur. Mais les décideurs et la population doivent être clairement informés qu'ils auront à rétablir rapidement ces restrictions en cas de détérioration de la situation, ce qui peut survenir à tout moment. Ces choix, c'est le problème des politiques.

A l'inverse, en France, le passe vaccinal doit être instauré très prochainement. A-t-il encore un intérêt ?

Ce n'est pas aux scientifiques de décider de la mise en œuvre d'une recommandation qu'ils font. Ce qui est certain, c'est qu'il faut le plus de gens vaccinés possibles. Le partage des rôles entre scientifiques et politiques est utile : les premiers essaient d'éclairer la décision...

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Elle est déposée alors que le général émirati Al-Raisi se trouve actuellement sur le sol français.

Le président d’Interpol est accusé par l'ONG Gulf Centre for Human rights (GCHR) d'être complice des tortures que subit l'opposant émirati emprisonné Ahmed Mansoor. William Bourdon, l'avocat de l'association de défense des droits de l'Homme, demande l'arrestation immédiate du général Al-Raisi par la France.

Le général Ahmed Naser Al-Raisi, nouveau patron d'Interpol - Ipixelpro - CC BY-SA 4.0

Une nouvelle plainte pour « torture » et « actes de barbarie » a été déposée mardi à Paris au pôle crimes contre l'humanité du parquet antiterroriste (PNAT) contre Ahmed Nasser Al-Raisi, le nouveau président d'Interpol, élu le 25 novembre 2021.

Selon Me William Bourdon qui est à l'origine de cette plainte pour le compte de l'ONG de défense des droits de l'Homme Gulf Centre for Human rights (GCHR), le général Al-Raisi se trouverait actuellement en France. « Nous avons constaté que le Secrétaire général d'Interpol, Jürgen Stock avait twitté qu'il accueillait le nouveau président pour sa première visite au siège de l'organisation à Lyon, donc j'ai immédiatement déposé la plainte, raconte l'avocat joint par Reflets. Les services de la procureure la République du pôle Crime contre l'humanité, m'ont assuré qu'ils procédaient à un examen de la plainte sans délai._ » Pour de tels faits, le PNAT peut de saisir de l'affaire sur la base de la compétence universelle.

Le général Al-Raisi, président d'Interpol, et son secrétaire général, Jürgen Stock, dans les locaux de l'organisation à Lyon, le 17 janvier 2022
Le général Al-Raisi, président d'Interpol, et son secrétaire général, Jürgen Stock, dans les locaux de l'organisation à Lyon, le 17 janvier 2022

Le patron d'Interpol avait déjà été visé par deux plaintes mais celles-ci avaient été classées par le Parquet pour absence de compétence, car l'Emirati ne résidait pas en France et ne se trouvait pas non plus sur le sol français. « Cette visite en France relance l'affaire et j'estime que la France...

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Elle est déposée alors que le général émirati Al-Raisi se trouve actuellement sur le sol français.

Le président d’Interpol est accusé par l'ONG Gulf Centre for Human rights (GCHR) d'être complice des tortures que subit l'opposant émirati emprisonné Ahmed Mansoor. William Bourdon, l'avocat de l'association de défense des droits de l'Homme, demande l'arrestation immédiate du général Al-Raisi par la France.

Le général Ahmed Naser Al-Raisi, nouveau patron d'Interpol - Ipixelpro - CC BY-SA 4.0

Une nouvelle plainte pour « torture » et « actes de barbarie » a été déposée mardi à Paris au pôle crimes contre l'humanité du parquet antiterroriste (PNAT) contre Ahmed Nasser Al-Raisi, le nouveau président d'Interpol, élu le 25 novembre 2021.

Selon Me William Bourdon qui est à l'origine de cette plainte pour le compte de l'ONG de défense des droits de l'Homme Gulf Centre for Human rights (GCHR), le général Al-Raisi se trouverait actuellement en France. « Nous avons constaté que le Secrétaire général d'Interpol, Jürgen Stock avait twitté qu'il accueillait le nouveau président pour sa première visite au siège de l'organisation à Lyon, donc j'ai immédiatement déposé la plainte, raconte l'avocat joint par Reflets. Les services de la procureure la République du pôle Crime contre l'humanité, m'ont assuré qu'ils procédaient à un examen de la plainte sans délai._ » Pour de tels faits, le PNAT peut de saisir de l'affaire sur la base de la compétence universelle.

Le général Al-Raisi, président d'Interpol, et son secrétaire général, Jürgen Stock, dans les locaux de l'organisation à Lyon, le 17 janvier 2022
Le général Al-Raisi, président d'Interpol, et son secrétaire général, Jürgen Stock, dans les locaux de l'organisation à Lyon, le 17 janvier 2022

Le patron d'Interpol avait déjà été visé par deux plaintes mais celles-ci avaient été classées par le Parquet pour absence de compétence, car l'Emirati ne résidait pas en France et ne se trouvait pas non plus sur le sol français. « Cette visite en France relance l'affaire et j'estime que la France...

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Entretien avec Ali Maizam Nazary, responsable des relations extérieures du Front de résistance nationale d’Afghanistan

A l'occasion de son passage en France, Reflets a pu participer à une visioconférence avec le porte-parole des insurgés organisée par l’Institut Prospective et Sécurité en Europe. Ali Maizam Nazary fait un tour d'horizon de sa vision de l'Afghanistan sous le joug des Talibans et des perspectives de la résistance dirigée par Ahmad Massoud.

Ali Maisam Nazary, porte-parole du Front de résistance nationale d'Afghanistant, le 14 janvier 2022 - DR

Le Front de résistance nationale est apparu en 2019 après l'ouverture des négociations entre les Etats-Unis et les Talibans. Il est dirigé par Ahmad Massoud, fils du commandant Ahmed Shah Massoud, assassiné le 9 septembre 2001 par Al-Quaïda. Le mouvement est structuré autour de divers comités, en particulier le comité Militaire, le comité Politique, le comité aux Relations internationales – dirigée par Ali Maizam Nazary – ou encore les comités pour les Femmes, la Jeunesse, les Arts ou le Sport.

Quelle est l'évolution de la situation depuis l'arrivée des Talibans au pouvoir ?

Ali Maizam Nazary : Les Talibans ont été incapables de mettre en place un État. Les institutions ne fonctionnent pas, des commandants locaux ont le pouvoir. C'est une sorte d'anarchie qui règne. On constate aussi une augmentation des activités criminelles comme le trafic de drogue ou la traite d'êtres humains. La vente de femmes et d'enfants est aujourd'hui bien documentée.

Au départ, les Talibans ont lancé le djihad contre des forces étrangères présentes dans le pays. Mais cette période est finie. Désormais ils ont une responsabilité : prendre soin de la population. Et ils en sont incapables. Ils répètent que Dieu va fournir ce dont les gens ont besoin... Il y a un manque de leadership de leurs responsables.

Dans les faits, nous déplorons une grave crise humanitaire. Mais la racine de cette crise est que des groupes terroristes ont pris le pouvoir. La plupart des ONG...

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Entretien avec Ali Maizam Nazary, responsable des relations extérieures du Front de résistance nationale d’Afghanistan

A l'occasion de son passage en France, Reflets a pu participer à une visioconférence avec le porte-parole des insurgés organisée par l’Institut Prospective et Sécurité en Europe. Ali Maizam Nazary fait un tour d'horizon de sa vision de l'Afghanistan sous le joug des Talibans et des perspectives de la résistance dirigée par Ahmad Massoud.

Ali Maisam Nazary, porte-parole du Front de résistance nationale d'Afghanistant, le 14 janvier 2022 - DR

Le Front de résistance nationale est apparu en 2019 après l'ouverture des négociations entre les Etats-Unis et les Talibans. Il est dirigé par Ahmad Massoud, fils du commandant Ahmed Shah Massoud, assassiné le 9 septembre 2001 par Al-Quaïda. Le mouvement est structuré autour de divers comités, en particulier le comité Militaire, le comité Politique, le comité aux Relations internationales – dirigée par Ali Maizam Nazary – ou encore les comités pour les Femmes, la Jeunesse, les Arts ou le Sport.

Quelle est l'évolution de la situation depuis l'arrivée des Talibans au pouvoir ?

Ali Maizam Nazary : Les Talibans ont été incapables de mettre en place un État. Les institutions ne fonctionnent pas, des commandants locaux ont le pouvoir. C'est une sorte d'anarchie qui règne. On constate aussi une augmentation des activités criminelles comme le trafic de drogue ou la traite d'êtres humains. La vente de femmes et d'enfants est aujourd'hui bien documentée.

Au départ, les Talibans ont lancé le djihad contre des forces étrangères présentes dans le pays. Mais cette période est finie. Désormais ils ont une responsabilité : prendre soin de la population. Et ils en sont incapables. Ils répètent que Dieu va fournir ce dont les gens ont besoin... Il y a un manque de leadership de leurs responsables.

Dans les faits, nous déplorons une grave crise humanitaire. Mais la racine de cette crise est que des groupes terroristes ont pris le pouvoir. La plupart des ONG...

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L'épidémiologiste Antoine Flahault fait un point sur le développement et la gestion de la pandémie.

Gestions des non-vaccinés, submersion des hôpitaux, professeurs retraités dans les classes, masques à l'extérieur, généralisation du masque FFP2, hypothèse de la dernière vague, immunité collective, nouveaux variants, le conseiller scientifique du directeur de l'OMS pour l'Europe répond aux questions de Reflets.

Coronavirus - © Reflets

Le Président Macron veut «emmerder les non-vaccinés», qu’en pensez-vous d’un point de vue médical?

Antoine Flahault : Les non-vaccinés ne sont pas un groupe homogène. Les 10% de non-vaccinés en France ne sont pas tous antivax, seulement 1 à 2% de la population l’est réellement. Et ceux là, on ne les fera pas changer d’avis.

Beaucoup sont ce qu’on appelle des hésitants vaccinaux. Il y a eu de nombreuses études d’anthropologues à ce sujet. Ces hésitants vaccinaux sont de plusieurs types. Aux Etats-Unis, ce sont les Noirs américains, en Europe, ce sont les personnes natives de La Réunion ou des Antilles, ou des personnes de l’ex-bloc soviétique, dont l’ex-RDA. Toutes ces personnes ont en commun de ne pas avoir confiance dans les autorités. Ils sont méfiants vis-à-vis de toute autorité, qu’elle soit policière, judiciaire, et aussi sanitaire.

Un autre type pas très éloigné concerne les banlieues françaises qui ne sont pas forcément méfiantes vis-à-vis de l’État, mais sont précaires ou assez bas dans l’échelle sociale. Ils ont peur de manquer deux ou trois jours au travail s’ils réagissent fortement à la vaccination. Et ces personnes-là ne peuvent pas se permettre de perdre deux ou trois jours de salaire. On trouve aussi dans ce groupe des personnes qui ont des difficultés d’accès à la vaccination, d'autres qui ont des troubles cognitifs ou physiques, dont des personnes âgées. Il faut leur proposer la vaccination à domicile.

Le troisième type d’hésitants vaccinaux est plus...

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L'épidémiologiste Antoine Flahault fait un point sur le développement et la gestion de la pandémie.

Gestions des non-vaccinés, submersion des hôpitaux, professeurs retraités dans les classes, masques à l'extérieur, généralisation du masque FFP2, hypothèse de la dernière vague, immunité collective, nouveaux variants, le conseiller scientifique du directeur de l'OMS pour l'Europe répond aux questions de Reflets.

Coronavirus - © Reflets

Le Président Macron veut «emmerder les non-vaccinés», qu’en pensez-vous d’un point de vue médical?

Antoine Flahault : Les non-vaccinés ne sont pas un groupe homogène. Les 10% de non-vaccinés en France ne sont pas tous antivax, seulement 1 à 2% de la population l’est réellement. Et ceux là, on ne les fera pas changer d’avis.

Beaucoup sont ce qu’on appelle des hésitants vaccinaux. Il y a eu de nombreuses études d’anthropologues à ce sujet. Ces hésitants vaccinaux sont de plusieurs types. Aux Etats-Unis, ce sont les Noirs américains, en Europe, ce sont les personnes natives de La Réunion ou des Antilles, ou des personnes de l’ex-bloc soviétique, dont l’ex-RDA. Toutes ces personnes ont en commun de ne pas avoir confiance dans les autorités. Ils sont méfiants vis-à-vis de toute autorité, qu’elle soit policière, judiciaire, et aussi sanitaire.

Un autre type pas très éloigné concerne les banlieues françaises qui ne sont pas forcément méfiantes vis-à-vis de l’État, mais sont précaires ou assez bas dans l’échelle sociale. Ils ont peur de manquer deux ou trois jours au travail s’ils réagissent fortement à la vaccination. Et ces personnes-là ne peuvent pas se permettre de perdre deux ou trois jours de salaire. On trouve aussi dans ce groupe des personnes qui ont des difficultés d’accès à la vaccination, d'autres qui ont des troubles cognitifs ou physiques, dont des personnes âgées. Il faut leur proposer la vaccination à domicile.

Le troisième type d’hésitants vaccinaux est plus...

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Ses propos illustrent un quinquennat de mépris et de condescendance

Le chef de l'État a fait le choix de cliver un peu plus notre société alors que la crise sanitaire continue. Ses mots sont non seulement une erreur, ils sont contre-productifs : aucun non-vacciné ne sera convaincu par ses propos. Mais l'attitude de Macron remet en lumière tous les bras d'honneur qu'il a fait aux Français.

Emmanuel Macron dans la cour de l'Elysée. - Vlad (République de la Macédoine du Nord) - Creative Commons Public

« Les non-vaccinés, j'ai très envie de les emmerder. Et donc on va continuer de le faire, jusqu'au bout. C'est ça la stratégie. » La phrase d'Emmanuel Macron tourne en boucle. Elle choque. À raison. Oui, la vaccination sauve des vies et elle est absolument souhaitable. Nous l'avons rappelé dans ces colonnes en donnant la parole à des professionnels de santé à de multiples reprises. Mais ce choix du président de provoquer, de cliver encore un peu plus la société, d'hystériser le débat est contre-productif : aucun non-vacciné ne sera convaincu par ses propos. Pour un coup politique, Macron va contre l'intérêt général dans la lutte contre cette épidémie. Ajoutons cette tournure de phrase un peu infantile, « J'ai très envie », comme si gouverner c'était céder à ses envies. Demain ça sera quoi la liste de ses envies ?

Une phrase est encore plus inquiétante : « Quand ma liberté vient menacer celle des autres, je deviens un irresponsable. Un irresponsable n'est plus un citoyen. » De fait, Emmanuel Macron décrète une classe de sous-citoyens. On n'est pas loin de la déchéance de nationalité.

Une autre manière de penser serait de voir les non-vaccinés en partie comme des victimes de la désinformation. Les théories complotistes sont un rouleau compresseur qui peuvent enfermer des gens dans des schémas irrationnels. Alors s'il faut emmerder quelqu'un, ne serait-ce pas ceux qui distillent ce poison des fake news ?

Dans les faits, il...

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Ses propos illustrent un quinquennat de mépris et de condescendance

Le chef de l'État a fait le choix de cliver un peu plus notre société alors que la crise sanitaire continue. Ses mots sont non seulement une erreur, ils sont contre-productifs : aucun non-vacciné ne sera convaincu par ses propos. Mais l'attitude de Macron remet en lumière tous les bras d'honneur qu'il a fait aux Français.

Emmanuel Macron dans la cour de l'Elysée. - Vlad (République de la Macédoine du Nord) - Creative Commons Public

« Les non-vaccinés, j'ai très envie de les emmerder. Et donc on va continuer de le faire, jusqu'au bout. C'est ça la stratégie. » La phrase d'Emmanuel Macron tourne en boucle. Elle choque. À raison. Oui, la vaccination sauve des vies et elle est absolument souhaitable. Nous l'avons rappelé dans ces colonnes en donnant la parole à des professionnels de santé à de multiples reprises. Mais ce choix du président de provoquer, de cliver encore un peu plus la société, d'hystériser le débat est contre-productif : aucun non-vacciné ne sera convaincu par ses propos. Pour un coup politique, Macron va contre l'intérêt général dans la lutte contre cette épidémie. Ajoutons cette tournure de phrase un peu infantile, « J'ai très envie », comme si gouverner c'était céder à ses envies. Demain ça sera quoi la liste de ses envies ?

Une phrase est encore plus inquiétante : « Quand ma liberté vient menacer celle des autres, je deviens un irresponsable. Un irresponsable n'est plus un citoyen. » De fait, Emmanuel Macron décrète une classe de sous-citoyens. On n'est pas loin de la déchéance de nationalité.

Une autre manière de penser serait de voir les non-vaccinés en partie comme des victimes de la désinformation. Les théories complotistes sont un rouleau compresseur qui peuvent enfermer des gens dans des schémas irrationnels. Alors s'il faut emmerder quelqu'un, ne serait-ce pas ceux qui distillent ce poison des fake news ?

Dans les faits, il...

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À Disneyland, impossible d’être cas contact au travail

La direction du parc d'attraction l'assure : si vous avez été au contact d'un collègue malade, vous devez venir au travail. Mais pas si c'est dans la sphère privée. Disneyland a également trouvé un moyen infaillible pour que tous les visiteurs soient masqués sur les photos souvenir qu'il leur vend : les masques sont rajoutés avec une sorte de Photoshop maison ! C'est Oncle Picsou qui doit être content.

La parade des personnages de Disney - Aline Dassel - Pixabay - CC

Au pays de Mickey, le Covid a du mal à percer. Il existe en effet chez Disneyland des « bulles sanitaires » infranchissables. La preuve : la direction a expliqué sans rire aux salariés que s’ils ont été en contact avec une personne positive au Covid sur leur lieu de travail, ils ne sont pas considérés comme cas contact et peuvent venir travailler. En revanche, poursuit la direction, si le contact a eu lieu en dehors du parc d'attractions, il ne faut surtout pas revenir travailler. La magie Disney, c’est encore plus puissant que la magie vaudou. Mais étonnamment, ce discours de la direction ne convainc pas du tout les salariés qui, déguisés en personnages de Mickey réalisent la « parade » dans les « rues » de Disneyland Paris. Ils pensent, eux, que la promiscuité avec les visiteurs et dans les bus qui les véhiculent vers le lieu des festivités et au retour, a entraîné la contamination d’environ 90 des 500 salariés de la parade.

Informations internes Disney
Informations internes Disney

Oncle Picsou, visiblement très actif au sein de Disney, a quant à lui décidé de tirer coûte que coûte profit des photos faites automatiquement dans les attractions comme Space Moutain. Souvent, les visiteurs veulent repartir avec une photo les montrant au sein de l’attraction. Mais un problème est apparu. Sur le papier, tout le monde doit porter un masque au sein de Disneyland. Impossible donc de vendre une photo à quelqu’un qui n’en porterait pas, ça ne ferait pas bon genre. C'est pourtant souvent le cas....

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À Disneyland, impossible d’être cas contact au travail

La direction du parc d'attraction l'assure : si vous avez été au contact d'un collègue malade, vous devez venir au travail. Mais pas si c'est dans la sphère privée. Disneyland a également trouvé un moyen infaillible pour que tous les visiteurs soient masqués sur les photos souvenir qu'il leur vend : les masques sont rajoutés avec une sorte de Photoshop maison ! C'est Oncle Picsou qui doit être content.

La parade des personnages de Disney - Aline Dassel - Pixabay - CC

Au pays de Mickey, le Covid a du mal à percer. Il existe en effet chez Disneyland des « bulles sanitaires » infranchissables. La preuve : la direction a expliqué sans rire aux salariés que s’ils ont été en contact avec une personne positive au Covid sur leur lieu de travail, ils ne sont pas considérés comme cas contact et peuvent venir travailler. En revanche, poursuit la direction, si le contact a eu lieu en dehors du parc d'attractions, il ne faut surtout pas revenir travailler. La magie Disney, c’est encore plus puissant que la magie vaudou. Mais étonnamment, ce discours de la direction ne convainc pas du tout les salariés qui, déguisés en personnages de Mickey réalisent la « parade » dans les « rues » de Disneyland Paris. Ils pensent, eux, que la promiscuité avec les visiteurs et dans les bus qui les véhiculent vers le lieu des festivités et au retour, a entraîné la contamination d’environ 90 des 500 salariés de la parade.

Informations internes Disney
Informations internes Disney

Oncle Picsou, visiblement très actif au sein de Disney, a quant à lui décidé de tirer coûte que coûte profit des photos faites automatiquement dans les attractions comme Space Moutain. Souvent, les visiteurs veulent repartir avec une photo les montrant au sein de l’attraction. Mais un problème est apparu. Sur le papier, tout le monde doit porter un masque au sein de Disneyland. Impossible donc de vendre une photo à quelqu’un qui n’en porterait pas, ça ne ferait pas bon genre. C'est pourtant souvent le cas....

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Les dérives sont le fait des humains, pas des réseaux sociaux ou le fruit de l'anonymat

Au moindre fait divers auquel Internet est mêlé, les politiques et toutes les pseudo-autorités morales s'insurgent : ils blâment le réseau, les réseaux sociaux et un supposé « anonymat ». Pourtant, derrière la haine, il y a des humains, pas des machines...

Identification de l'adresse de terroriste

Depuis la tête de l'État jusqu'aux plus obscurs politiques, en passant par tous ceux qui s'érigent en autorité morale, tous réclament depuis des lustres « la fin de l'anonymat sur Internet ». Jean Castex avait qualifié le 15 juillet 2020 l’anonymat des réseaux sociaux de « choquant ». Pire, le premier ministre s'enflammait : « Les réseaux sociaux c’est le régime de Vichy : personne ne sait qui c’est ! (...) On peut vous traiter de tous les noms, de tous les vices, en se cachant derrière des pseudonymes. ». En 2019, Emmanuel Macron expliquait quant à lui, être favorable à « une levée progressive de toute forme d’anonymat » sur Internet. Il faut « réguler les torrents de boue qui se déversent sur les réseaux sociaux », avait expliqué le président LR du Sénat, Gérard Larcher. Pour le député LREM du Rhône Bruno Bonnell, il faudrait lutter contre les « déviances que l’anonymat cautionne, comme la calomnie ou la diffamation ». L'assassinat de Samuel Paty a été une occasion pour tous les politiques de remettre une pièce dans ce juke-box (Xavier Bertrand, Valérie Pécresse, Jean-Michel Blanquer, ...). Bien sûr, le rôle des plateformes ne peut être écarté. L'hystérisation sur les réseaux sociaux et particulièrement Youtube, du cours sur la liberté d'expression de Samuel Paty a contribué à désigner ce professeur comme une cible pour le terroriste. Mais l'enquête a largement démontré que personne n'était anonyme. Ni le tueur dont les policiers...

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Les dérives sont le fait des humains, pas des réseaux sociaux ou le fruit de l'anonymat

Au moindre fait divers auquel Internet est mêlé, les politiques et toutes les pseudo-autorités morales s'insurgent : ils blâment le réseau, les réseaux sociaux et un supposé « anonymat ». Pourtant, derrière la haine, il y a des humains, pas des machines...

Identification de l'adresse de terroriste

Depuis la tête de l'État jusqu'aux plus obscurs politiques, en passant par tous ceux qui s'érigent en autorité morale, tous réclament depuis des lustres « la fin de l'anonymat sur Internet ». Jean Castex avait qualifié le 15 juillet 2020 l’anonymat des réseaux sociaux de « choquant ». Pire, le premier ministre s'enflammait : « Les réseaux sociaux c’est le régime de Vichy : personne ne sait qui c’est ! (...) On peut vous traiter de tous les noms, de tous les vices, en se cachant derrière des pseudonymes. ». En 2019, Emmanuel Macron expliquait quant à lui, être favorable à « une levée progressive de toute forme d’anonymat » sur Internet. Il faut « réguler les torrents de boue qui se déversent sur les réseaux sociaux », avait expliqué le président LR du Sénat, Gérard Larcher. Pour le député LREM du Rhône Bruno Bonnell, il faudrait lutter contre les « déviances que l’anonymat cautionne, comme la calomnie ou la diffamation ». L'assassinat de Samuel Paty a été une occasion pour tous les politiques de remettre une pièce dans ce juke-box (Xavier Bertrand, Valérie Pécresse, Jean-Michel Blanquer, ...). Bien sûr, le rôle des plateformes ne peut être écarté. L'hystérisation sur les réseaux sociaux et particulièrement Youtube, du cours sur la liberté d'expression de Samuel Paty a contribué à désigner ce professeur comme une cible pour le terroriste. Mais l'enquête a largement démontré que personne n'était anonyme. Ni le tueur dont les policiers...

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La barre des 100.000 cas par jours de Covid 19 pourrait être franchie après Noël

L'explosion du nombre de cas pourrait provoquer une désorganisation du pays. Et la question de la virulence du virus qui entraînerait une nouvelle vague d'hospitalisations reste en suspens. Les épidémiologistes Catherine Hill et Antoine Flahaut livrent leur analyse.

Le coronavirus - © Reflets

Une chose est certaine, le nouveau variant Omicron est beaucoup plus transmissible, selon les épidémiologistes que Reflets a interrogé. Le R0, le taux de reproduction du virus initial, est «supérieur à 10», selon le Pr Antoine Flahaut, épidémiologiste et professeur de santé publique à l'université de Genève, contre 6 pour le variant Delta. L’explosion des contaminations est telle qu’il n’est «pas impossible» que nous soyons tous positifs dans les semaines qui viennent, selon lui.

«La France reçoit la vague Omicron avec quinze jours de décalage par rapport au Royaume-Uni et au Danemark, avec une force qui semble tout à fait similaire», analyse Antoine Flahaut. Les 100.000 cas sur une journée devraient être atteint la semaine prochaine et en cas moyennés sur la semaine juste après le nouvel an, selon ses projections.

Un avis partagé par sa consœur Catherine Hill qui reproche une mauvaise évaluation de la circulation du virus. «Le taux d’incidence qu’on nous annonce ne veut pas dire grand chose, car il dépend de qui vient se faire dépister, ce qui n'est pas un échantillon représentatif de la population. Je ne comprends pas pourquoi on ne fait pas comme les Anglais qui réalisent régulièrement des sondages pour mesurer la proportion de positifs à l'instant t. C’est un mystère...»

Le résultat de la dernière étude React-1 en Angleterre sur la période 23 novembre – 13 décembre publiée ce 24 décembre montre un taux de prévalence dans la population générale de 1,41%,...

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La barre des 100.000 cas par jours de Covid 19 pourrait être franchie après Noël

L'explosion du nombre de cas pourrait provoquer une désorganisation du pays. Et la question de la virulence du virus qui entraînerait une nouvelle vague d'hospitalisations reste en suspens. Les épidémiologistes Catherine Hill et Antoine Flahaut livrent leur analyse.

Le coronavirus - © Reflets

Une chose est certaine, le nouveau variant Omicron est beaucoup plus transmissible, selon les épidémiologistes que Reflets a interrogé. Le R0, le taux de reproduction du virus initial, est «supérieur à 10», selon le Pr Antoine Flahaut, épidémiologiste et professeur de santé publique à l'université de Genève, contre 6 pour le variant Delta. L’explosion des contaminations est telle qu’il n’est «pas impossible» que nous soyons tous positifs dans les semaines qui viennent, selon lui.

«La France reçoit la vague Omicron avec quinze jours de décalage par rapport au Royaume-Uni et au Danemark, avec une force qui semble tout à fait similaire», analyse Antoine Flahaut. Les 100.000 cas sur une journée devraient être atteint la semaine prochaine et en cas moyennés sur la semaine juste après le nouvel an, selon ses projections.

Un avis partagé par sa consœur Catherine Hill qui reproche une mauvaise évaluation de la circulation du virus. «Le taux d’incidence qu’on nous annonce ne veut pas dire grand chose, car il dépend de qui vient se faire dépister, ce qui n'est pas un échantillon représentatif de la population. Je ne comprends pas pourquoi on ne fait pas comme les Anglais qui réalisent régulièrement des sondages pour mesurer la proportion de positifs à l'instant t. C’est un mystère...»

Le résultat de la dernière étude React-1 en Angleterre sur la période 23 novembre – 13 décembre publiée ce 24 décembre montre un taux de prévalence dans la population générale de 1,41%,...

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Here is a movie that left no one unmoved, especially in the infosec...

As the latest Matrix movie hits theaters and the Internet, we asked some legendary hackers what they felt when they saw the first episode.

Matrix Resurection

There are a few people in the world of computer security who have made history and whose contribution is little known to the general public. They have made history, either because they have discovered important flaws, or because they have contributed to awareness, or because they are, often in the shadows, at the origin of essential companies in this field. They were also behind legendary hacker groups in the mid-90s, such as the Cult of the Dead Cow, L0pht, ADM, w00w00, etc. We had told part of their story in several articles. As the last Matrix opus arrives in theaters and in the videoclubs peer to peer networks, it seemed nice to ask them what was their memory of the first episode of the saga. When did they see it, what was their reaction? In Matrix Resurrections, the characters are propelled 20 years later (actually more). For the world of hackers, twenty-two years have passed since the release of Matrix in 1999, a real eternity in Internet time. In this time frame, members of these groups have created Napster, Veracode, Qualys, Whatsapp, you name it...

Personally, I saw Matrix on video-on-demand at the Alexis Park hotel during Defcon in 1999. I remember thinking that the Matrix movie was a kind of allegory. I saw a kind of similarity between the Matrix where what you see is different from what is really there and the emerging world of the internet. A world that would connect all computers and in which some journalists or blissful "experts" saw something like...

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Here is a movie that left no one unmoved, especially in the infosec...

As the latest Matrix movie hits theaters and the Internet, we asked some legendary hackers what they felt when they saw the first episode.

Matrix Resurection

There are a few people in the world of computer security who have made history and whose contribution is little known to the general public. They have made history, either because they have discovered important flaws, or because they have contributed to awareness, or because they are, often in the shadows, at the origin of essential companies in this field. They were also behind legendary hacker groups in the mid-90s, such as the Cult of the Dead Cow, L0pht, ADM, w00w00, etc. We had told part of their story in several articles. As the last Matrix opus arrives in theaters and in the videoclubs peer to peer networks, it seemed nice to ask them what was their memory of the first episode of the saga. When did they see it, what was their reaction? In Matrix Resurrections, the characters are propelled 20 years later (actually more). For the world of hackers, twenty-two years have passed since the release of Matrix in 1999, a real eternity in Internet time. In this time frame, members of these groups have created Napster, Veracode, Qualys, Whatsapp, you name it...

Personally, I saw Matrix on video-on-demand at the Alexis Park hotel during Defcon in 1999. I remember thinking that the Matrix movie was a kind of allegory. I saw a kind of similarity between the Matrix where what you see is different from what is really there and the emerging world of the internet. A world that would connect all computers and in which some journalists or blissful "experts" saw something like...

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Voilà un film qui n'a laissé personne de marbre, surtout dans ce milieu...

Alors que le dernier opus de Matrix déboule dans les salles et dans tous les vidéoclubs des Internet, nous avons demandé à quelques hackers de légende ce qu'ils avaient ressenti lorsqu'ils avaient vu le premier épisode.

Matrix Resurection

Il y a dans le monde de la sécurité informatique quelques personnes qui ont marqué l'histoire et dont le grand public soupçonne peu l'apport. Ils ont marqué l'histoire, soit parce qu'ils ont découvert des failles importantes, soit parce qu'ils ont contribué à la sensibilisation, soit parce qu'ils sont, souvent dans l'ombre, à l'origine d'entreprises essentielles dans ce domaine. Ils étaient également à l'origine de groupes de hackers légendaires au mitan des années 90, comme le Cult of the Dead Cow, L0pht, ADM, w00w00, etc. Nous avions raconté une partie de leur histoire dans plusieurs articles. Alors que le dernier opus de Matrix arrive sur les écrans de cinéma et dans les vidéoclubs réseaux de peer to peer, il nous a semblé amusant d'aller leur demander quel était leur souvenir du premier épisode de la saga. Quand l'avaient-ils vu, quelle avait été leur réaction ? Dans Matrix Resurrections, les personnages sont propulsés 20 ans plus tard (en fait plus). Pour le monde des hackers, vingt-deux ans se sont écoulés depuis la sortie de Matrix en 1999, une véritable éternité en temps Internet. Dans ce laps de temps, des membres de ces groupes ont créé Napster, Veracode, Qualys, Whatsapp, on en passe...

Personnellement, j'ai vu Matrix en vidéo à la demande à l'hôtel Alexis Park pendant Defcon en 1999. Je me souviens avoir pensé que le film Matrix était une sorte d'allégorie. Je relevais une sorte de similitude entre la...

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Voilà un film qui n'a laissé personne de marbre, surtout dans ce milieu...

Alors que le dernier opus de Matrix déboule dans les salles et dans tous les vidéoclubs des Internet, nous avons demandé à quelques hackers de légende ce qu'ils avaient ressenti lorsqu'ils avaient vu le premier épisode.

Matrix Resurection

Il y a dans le monde de la sécurité informatique quelques personnes qui ont marqué l'histoire et dont le grand public soupçonne peu l'apport. Ils ont marqué l'histoire, soit parce qu'ils ont découvert des failles importantes, soit parce qu'ils ont contribué à la sensibilisation, soit parce qu'ils sont, souvent dans l'ombre, à l'origine d'entreprises essentielles dans ce domaine. Ils étaient également à l'origine de groupes de hackers légendaires au mitan des années 90, comme le Cult of the Dead Cow, L0pht, ADM, w00w00, etc. Nous avions raconté une partie de leur histoire dans plusieurs articles. Alors que le dernier opus de Matrix arrive sur les écrans de cinéma et dans les vidéoclubs réseaux de peer to peer, il nous a semblé amusant d'aller leur demander quel était leur souvenir du premier épisode de la saga. Quand l'avaient-ils vu, quelle avait été leur réaction ? Dans Matrix Resurrections, les personnages sont propulsés 20 ans plus tard (en fait plus). Pour le monde des hackers, vingt-deux ans se sont écoulés depuis la sortie de Matrix en 1999, une véritable éternité en temps Internet. Dans ce laps de temps, des membres de ces groupes ont créé Napster, Veracode, Qualys, Whatsapp, on en passe...

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Reflets dévoile une note de la DGSI réalisée après l’assassinat de Samuel Paty

Les policiers expliquent comment la communauté nord-caucasienne s’est radicalisée après les deux guerres en Tchétchénie et la création de l’Émirat islamique du Caucase. Ils montrent comment le conflit irako-syrien et la création de l’État Islamique va être l’occasion de cette internationalisation du djihad caucasien. Depuis 2018, sept attentats ou projets terroristes ont impliqué des personnes d’origine tchétchène sur notre territoire.

Abdoullakh Abouyezidovitch Anzorov, l'assassin de Samuel Paty

Abdoullakh Abouyezidovitch Anzorov, le terroriste qui a assassiné Samuel Paty, était d’origine Tchétchène. Né le 12 mars 2002 à Moscou, il avait la nationalité russe et vivait en France depuis douze ans. Il bénéficiait du statut de réfugié. Dans le cadre de l’enquête, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) est amenée à éclairer les magistrats sur la radicalisation au sein de la communauté tchétchène. Elle produit une note datée du 18 octobre 2020 intitulée «Éléments issus de notre documentation opérationnelle relatifs à la mouvance islamiste nord-caucasienne et la menace terroriste qu'elle véhicule en France».

La diaspora nord-caucasienne en France est constituée de 20.000 à 40.000 personnes, majoritairement originaires de Tchétchénie et, dans une moindre mesure, du Daghestan. Ce sont les deux conflits de Tchétchénie (1994-1996 et 1999-2009) qui ont engendré une forte vague d'immigration nord-caucasienne vers l'Europe occidentale, notamment en direction de la France. Les autres États les plus concernés par cette vague migratoire sont l'Autriche, la Belgique et l'Allemagne.

De la cause indépendantiste au djihad international

C’est le premier conflit en Tchétchénie qui a entraîné un phénomène de radicalisation islamiste au sein des séparatistes demandant l’indépendance de leur pays. La proportion d'islamistes radicaux au sein de la rébellion s’est accrue notamment sous l'influence du prestige de l'émir Khattab, un vétéran du...

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Reflets dévoile une note de la DGSI réalisée après l’assassinat de Samuel Paty

Les policiers expliquent comment la communauté nord-caucasienne s’est radicalisée après les deux guerres en Tchétchénie et la création de l’Émirat islamique du Caucase. Ils montrent comment le conflit irako-syrien et la création de l’État Islamique va être l’occasion de cette internationalisation du djihad caucasien. Depuis 2018, sept attentats ou projets terroristes ont impliqué des personnes d’origine tchétchène sur notre territoire.

Abdoullakh Abouyezidovitch Anzorov, l'assassin de Samuel Paty

Abdoullakh Abouyezidovitch Anzorov, le terroriste qui a assassiné Samuel Paty, était d’origine Tchétchène. Né le 12 mars 2002 à Moscou, il avait la nationalité russe et vivait en France depuis douze ans. Il bénéficiait du statut de réfugié. Dans le cadre de l’enquête, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) est amenée à éclairer les magistrats sur la radicalisation au sein de la communauté tchétchène. Elle produit une note datée du 18 octobre 2020 intitulée «Éléments issus de notre documentation opérationnelle relatifs à la mouvance islamiste nord-caucasienne et la menace terroriste qu'elle véhicule en France».

La diaspora nord-caucasienne en France est constituée de 20.000 à 40.000 personnes, majoritairement originaires de Tchétchénie et, dans une moindre mesure, du Daghestan. Ce sont les deux conflits de Tchétchénie (1994-1996 et 1999-2009) qui ont engendré une forte vague d'immigration nord-caucasienne vers l'Europe occidentale, notamment en direction de la France. Les autres États les plus concernés par cette vague migratoire sont l'Autriche, la Belgique et l'Allemagne.

De la cause indépendantiste au djihad international

C’est le premier conflit en Tchétchénie qui a entraîné un phénomène de radicalisation islamiste au sein des séparatistes demandant l’indépendance de leur pays. La proportion d'islamistes radicaux au sein de la rébellion s’est accrue notamment sous l'influence du prestige de l'émir Khattab, un vétéran du...

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Le parti présidentiel veut récupérer le nom de domaine enmarche2022.fr.

En Marche n'a pas apprécié que cette adresse soit utilisée par une maison d'édition publiant les albums du dessinateur Allan Barte, dédiés au quinquennat d'Emmanuel Macron. Le parti a lancé une procédure pour récupérer ce qu'il estime lui appartenir de droit. Pas très Charlie tout cela…

Dessin de Allan Barte - © Ant Éditions - Allan Barte

« Le fait de ne pas être en campagne, aujourd'hui pour nous, ce n'est pas un avantage, c'est un inconvénient », expliquait pas plus tard que le 16 décembre Gabriel Attal, l'inénarrable porte-parole du gouvernement. Et pourtant... Côté En Marche, le parti présidentiel, on s'énerve, justement, de ne pas être propriétaire d'un nom de domaine qui fait très « campagne ». Ant Éditions vient de recevoir une demande très formelle de sa part, via l'AFNIC, visant à récupérer (quoi qu'il en coûte ?) un nom de domaine enregistré il y a deux ans : enmarche2022.fr. « On avait acheté le nom de domaine en juin 2019. Il y a un côté humoristique, c'est un site parodique, c'était tout à fait dans la thématique des bouquins, explique à Reflets Anthony Roux, le responsable de la maison d'édition. Ils nous auraient appelés pour demander gentiment, ça aurait été vite. On le leur aurait rendu », poursuit-il.

Mais le parti d'Emmanuel Macron a préféré passer par la très officielle plateforme Syreli de l'AFNIC qui permet de régler les différents sur les noms de domaines. Il a fait rédiger un argumentaire de 9 pages par un avocat, il fallait bien cela...

Antony Roux s'étonne d'un branle-bas de combat lancé à l'approche de la présidentielle : « On avait pris ce nom de domaine parce que la question, pour cette collection de bouquins d'Allan Barte qui dépeignent chaque année du quinquennat, c'était : qu'est-ce qu'on fait en...

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Le parti présidentiel veut récupérer le nom de domaine enmarche2022.fr.

En Marche n'a pas apprécié que cette adresse soit utilisée par une maison d'édition publiant les albums du dessinateur Allan Barte, dédiés au quinquennat d'Emmanuel Macron. Le parti a lancé une procédure pour récupérer ce qu'il estime lui appartenir de droit. Pas très Charlie tout cela…

Dessin de Allan Barte - © Ant Éditions - Allan Barte

« Le fait de ne pas être en campagne, aujourd'hui pour nous, ce n'est pas un avantage, c'est un inconvénient », expliquait pas plus tard que le 16 décembre Gabriel Attal, l'inénarrable porte-parole du gouvernement. Et pourtant... Côté En Marche, le parti présidentiel, on s'énerve, justement, de ne pas être propriétaire d'un nom de domaine qui fait très « campagne ». Ant Éditions vient de recevoir une demande très formelle de sa part, via l'AFNIC, visant à récupérer (quoi qu'il en coûte ?) un nom de domaine enregistré il y a deux ans : enmarche2022.fr. « On avait acheté le nom de domaine en juin 2019. Il y a un côté humoristique, c'est un site parodique, c'était tout à fait dans la thématique des bouquins, explique à Reflets Anthony Roux, le responsable de la maison d'édition. Ils nous auraient appelés pour demander gentiment, ça aurait été vite. On le leur aurait rendu », poursuit-il.

Mais le parti d'Emmanuel Macron a préféré passer par la très officielle plateforme Syreli de l'AFNIC qui permet de régler les différents sur les noms de domaines. Il a fait rédiger un argumentaire de 9 pages par un avocat, il fallait bien cela...

Antony Roux s'étonne d'un branle-bas de combat lancé à l'approche de la présidentielle : « On avait pris ce nom de domaine parce que la question, pour cette collection de bouquins d'Allan Barte qui dépeignent chaque année du quinquennat, c'était : qu'est-ce qu'on fait en...

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La ville d'Aubervilliers vient d'exiger le démontage d'un distributeur de pipes à crack

Karine Franclet, la maire UDI de cette commune de Seine-Saint-Denis, a fait enlever le 15 décembre un distributeur de matériel de l'association Safe. Elle envisage de demander également le retrait de deux autres automates d’échanges de seringues. Ce coup politique illustre les menaces permanentes contre la prévention en direction des consommateurs de stupéfiants. La Région Ile-de-France a également diminué drastiquement les subventions pour ces associations.

Distributeur de pipes à crack d'Aubervilliers avant démontage - Association Safe

La politique de santé de réduction des risques en direction des usagers de drogues est toujours sur un fil. Elle est une variable d’ajustement facile de politiques en mal de coups d’éclat. Les consommateurs de stupéfiant sont une cible de choix et défendue par peu de monde, essentiellement les acteurs associatifs en charge de les accompagner. Pourtant, les études ont montré l’importance des politiques de prévention et son efficience, y compris sur le plan budgétaire. Une personne atteinte du Sida ou d’hépatite C revient beaucoup plus cher au système de santé que ne coûte la prévention, sans compter le coût social, les arrêts de travail par exemple.

Dernière attaque en date contre la réduction des risques, la manœuvre de la ville d’Aubervilliers et de sa maire, Karine Franclet (UDI), qui a fait démonter le 15 décembre un distributeur de matériel pour les usagers de crack. Et la menace pèse toujours sur deux automates d’échanges de seringues. Tout commence le 24 septembre. La préfecture de police de Paris lance à la demande du ministre de l'Intérieur une évacuation des consommateurs de crack installés dans les secteurs des Jardins d'Eole et de Stalingrad. Ils sont de fait déplacés vers le département voisin, la Seine-Saint-Denis.

Immédiatement, Karine Franclet, maire UDI d'Aubervilliers, monte au créneau. Elle se dit «très en colère qu'Anne Hidalgo et le gouvernement prennent la Seine-Saint-Denis pour une poubelle».

Un mur, rebaptisé «le mur de la honte par...

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La ville d'Aubervilliers vient d'exiger le démontage d'un distributeur de pipes à crack

Karine Franclet, la maire UDI de cette commune de Seine-Saint-Denis, a fait enlever le 15 décembre un distributeur de matériel de l'association Safe. Elle envisage de demander également le retrait de deux autres automates d’échanges de seringues. Ce coup politique illustre les menaces permanentes contre la prévention en direction des consommateurs de stupéfiants. La Région Ile-de-France a également diminué drastiquement les subventions pour ces associations.

Distributeur de pipes à crack d'Aubervilliers avant démontage - Association Safe

La politique de santé de réduction des risques en direction des usagers de drogues est toujours sur un fil. Elle est une variable d’ajustement facile de politiques en mal de coups d’éclat. Les consommateurs de stupéfiant sont une cible de choix et défendue par peu de monde, essentiellement les acteurs associatifs en charge de les accompagner. Pourtant, les études ont montré l’importance des politiques de prévention et son efficience, y compris sur le plan budgétaire. Une personne atteinte du Sida ou d’hépatite C revient beaucoup plus cher au système de santé que ne coûte la prévention, sans compter le coût social, les arrêts de travail par exemple.

Dernière attaque en date contre la réduction des risques, la manœuvre de la ville d’Aubervilliers et de sa maire, Karine Franclet (UDI), qui a fait démonter le 15 décembre un distributeur de matériel pour les usagers de crack. Et la menace pèse toujours sur deux automates d’échanges de seringues. Tout commence le 24 septembre. La préfecture de police de Paris lance à la demande du ministre de l'Intérieur une évacuation des consommateurs de crack installés dans les secteurs des Jardins d'Eole et de Stalingrad. Ils sont de fait déplacés vers le département voisin, la Seine-Saint-Denis.

Immédiatement, Karine Franclet, maire UDI d'Aubervilliers, monte au créneau. Elle se dit «très en colère qu'Anne Hidalgo et le gouvernement prennent la Seine-Saint-Denis pour une poubelle».

Un mur, rebaptisé «le mur de la honte par...

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Covid 19 - © Reflets

Les analyses du Dr Eric Feigl-Ding, épidémiologiste à l’université d’Harvard qui travaille sur la pandémie de Covid 19 depuis janvier 2020, publiées sur les réseaux sociaux sont particulièrement inquiétantes.

Le temps de doublement des cas de variant Omicron à Londres, ville épicentre de l’épidémie de variant Omicron en Angleterre, est de 1,5 jour, au 15 décembre. «Nous pensons que le variant Omicron est 4 à 6 fois plus contagieux que le Delta», alerte l’épidémiologiste.

Le temps de doublement des cas de variant Omicron en Angleterre - @DrEricDing
Le temps de doublement des cas de variant Omicron en Angleterre - @DrEricDing

Il montre, à partir des données d’hospitalisation dans la capitale du Royaume Uni, que le nouveau variant envoie les patients à l’hôpital en moyenne au bout de 6 jours contre 9 à 10 jours pour le Delta. Il constate des données similaires au Danemark.

Les malades du variant Omicron sont admis à l'hôpital en 6 jours - @DrEricDing
Les malades du variant Omicron sont admis à l'hôpital en 6 jours - @DrEricDing

Selon une étude de l’Imperial College de Londres menée par le Professeur Neil Ferguson, le variant Omicron provoquerait une maladie aussi sévère que le variant Delta. «Il n’y a aucun signe qui montrerait que le variant Omicron serait moins sévère que le variant Delta», écrivent les scientifiques qui observent un même pourcentage d’hospitalisation et d’admission en soins critiques pour les deux variants. Mais le variant Deltra provoque une maladie 4 fois plus grave que le variant initial de Wuhan, souligne Dr Eric Feigl-Ding.

La seule bonne nouvelle est que la troisième injection de vaccin Pfizer ou...

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Covid 19 - © Reflets

Les analyses du Dr Eric Feigl-Ding, épidémiologiste à l’université d’Harvard qui travaille sur la pandémie de Covid 19 depuis janvier 2020, publiées sur les réseaux sociaux sont particulièrement inquiétantes.

Le temps de doublement des cas de variant Omicron à Londres, ville épicentre de l’épidémie de variant Omicron en Angleterre, est de 1,5 jour, au 15 décembre. «Nous pensons que le variant Omicron est 4 à 6 fois plus contagieux que le Delta», alerte l’épidémiologiste.

Le temps de doublement des cas de variant Omicron en Angleterre - @DrEricDing
Le temps de doublement des cas de variant Omicron en Angleterre - @DrEricDing

Il montre, à partir des données d’hospitalisation dans la capitale du Royaume Uni, que le nouveau variant envoie les patients à l’hôpital en moyenne au bout de 6 jours contre 9 à 10 jours pour le Delta. Il constate des données similaires au Danemark.

Les malades du variant Omicron sont admis à l'hôpital en 6 jours - @DrEricDing
Les malades du variant Omicron sont admis à l'hôpital en 6 jours - @DrEricDing

Selon une étude de l’Imperial College de Londres menée par le Professeur Neil Ferguson, le variant Omicron provoquerait une maladie aussi sévère que le variant Delta. «Il n’y a aucun signe qui montrerait que le variant Omicron serait moins sévère que le variant Delta», écrivent les scientifiques qui observent un même pourcentage d’hospitalisation et d’admission en soins critiques pour les deux variants. Mais le variant Deltra provoque une maladie 4 fois plus grave que le variant initial de Wuhan, souligne Dr Eric Feigl-Ding.

La seule bonne nouvelle est que la troisième injection de vaccin Pfizer ou...

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Récit de l'emballement infernal qui a conduit à l'assassinat de l'enseignant

Reflets a eu accès au dossier d'instruction. Notre analyse : comment passe-t-on d'un cours sur la liberté d'expression comme il y en a des centaines chaque année partout en France à un meurtre barbare ? Ils sont nombreux à avoir participé à l'hystérisation de ce non-événement et à avoir ainsi « désigné » le professeur comme une cible pour le tueur. La Justice dira si cela fait d'eux des complices.

Cérémonie d'hommage au professeur d'histoire géographie Samuel Paty, le 21 octobre 2020, devant l'Hôtel de Ville de Belfort. - Thomas Bresson - Wikipedia - CC BY 4.0

Le 16 octobre 2020, une automobiliste arrête une patrouille de la police municipale de Conflans Sainte-Honorine en faisant des appels de phares. « Il est en train de lui couper la tête », lance-t-elle. L’équipage se dirige dans la direction indiquée. « J’ai vu un corps sans tête. Cette tête était juste à côté et les yeux nous regardaient. C’était horrible », indique aux enquêteurs l’une des policières municipales. Abdoullakh Abouyezidovitch Anzorov vient de tuer et de décapiter Samuel Paty, un professeur d’histoire-géographie. Ce jeune russe d’origine tchétchène de 18 ans, radicalisé et aiguillonné par de nombreuses personnes, a voulu « punir » Samuel Paty pour avoir montré à ses élèves les caricatures du prophète dans le cadre de cours sur la liberté d’expression.

L’assassinat de Samuel Paty est bien le fait d’un radicalisé isolé. Il ne s’agit pas d’un projet fomenté en Syrie ou en Afghanistan et mené par une équipe de terroristes. Il est le résultat d’un engrenage comprenant une multitude d’acteurs dont la responsabilité juridique sera bien sûr recherchée mais dont la responsabilité morale est assez claire.

Le 8 octobre 2020, Z. Chnina, accompagnée de son père Brahim, se présente au commissariat de Conflans-Sainte-Honorine pour déposer plainte contre Samuel Paty. Elle évoque la projection aux élèves trois jours plus tôt, de caricatures de Mahomet. Elle reproche également au professeur d’avoir demandé aux élèves de confession musulmane de sortir pour ne pas être choqués....

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Récit de l'emballement infernal qui a conduit à l'assassinat de l'enseignant

Reflets a eu accès au dossier d'instruction. Notre analyse : comment passe-t-on d'un cours sur la liberté d'expression comme il y en a des centaines chaque année partout en France à un meurtre barbare ? Ils sont nombreux à avoir participé à l'hystérisation de ce non-événement et à avoir ainsi « désigné » le professeur comme une cible pour le tueur. La Justice dira si cela fait d'eux des complices.

Cérémonie d'hommage au professeur d'histoire géographie Samuel Paty, le 21 octobre 2020, devant l'Hôtel de Ville de Belfort. - Thomas Bresson - Wikipedia - CC BY 4.0

Le 16 octobre 2020, une automobiliste arrête une patrouille de la police municipale de Conflans Sainte-Honorine en faisant des appels de phares. « Il est en train de lui couper la tête », lance-t-elle. L’équipage se dirige dans la direction indiquée. « J’ai vu un corps sans tête. Cette tête était juste à côté et les yeux nous regardaient. C’était horrible », indique aux enquêteurs l’une des policières municipales. Abdoullakh Abouyezidovitch Anzorov vient de tuer et de décapiter Samuel Paty, un professeur d’histoire-géographie. Ce jeune russe d’origine tchétchène de 18 ans, radicalisé et aiguillonné par de nombreuses personnes, a voulu « punir » Samuel Paty pour avoir montré à ses élèves les caricatures du prophète dans le cadre de cours sur la liberté d’expression.

L’assassinat de Samuel Paty est bien le fait d’un radicalisé isolé. Il ne s’agit pas d’un projet fomenté en Syrie ou en Afghanistan et mené par une équipe de terroristes. Il est le résultat d’un engrenage comprenant une multitude d’acteurs dont la responsabilité juridique sera bien sûr recherchée mais dont la responsabilité morale est assez claire.

Le 8 octobre 2020, Z. Chnina, accompagnée de son père Brahim, se présente au commissariat de Conflans-Sainte-Honorine pour déposer plainte contre Samuel Paty. Elle évoque la projection aux élèves trois jours plus tôt, de caricatures de Mahomet. Elle reproche également au professeur d’avoir demandé aux élèves de confession musulmane de sortir pour ne pas être choqués....

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Les ados racontent l’engrenage qui a conduit à la mort du professeur d’histoire.

Sans mesurer les conséquences de leur geste, cinq collégiens ont désigné l’enseignant au terroriste Abdoulakh Anzorov. Reflets dévoile leurs auditions devant les enquêteurs et les psychiatres. Ni radicalisés, ni délinquants, ils menaient une vie banale. Ils ont été « tous excités d'avoir vu la liasse de billets ».

Vidéo d'une caméra de surveillance pointant sur la sortie utilisée par les professeurs

Cinq collégiens âgés de 14 à 15 ans au moment des faits sont poursuivis pour complicité d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste. C’est eux qui ont désigné collégialement le professeur d’histoire-géographie à Abdoulakh Anzorov.

M. est le premier a être entré en contact avec le terroriste devant le collège. Dans une de ses auditions, il raconte: «Quand je suis sorti, un individu m'a abordé en me disant qu'il me proposait un truc : « tu me montres monsieur Paty, et je te donne une somme d'argent ». J'ai fait style je réfléchis et j'ai dit « ok ». Il m'a alors sorti une liasse de billets pliés en deux. Il m'a dit qu'il avait 300 ou 350 euros avec lui. Je ne me souviens plus exactement.» Le jeune homme reçoit la moitié de l’argent, le reste il le recevra une fois sa mission accomplie. M. confiera à un psychiatre qu’il espérait s’acheter des jeux pour sa PlayStation, ce qu’il ne pouvait pas faire en temps normal car il ne recevait pas d’argent de poche. Les psychiatres qui l’ont examiné noteront qu’il n’y a eu chez lui «aucun débat éthique» et qu’il se situait dans une perspective uniquement vénale.

M. attend des copains devant la porte. Un premier copain, H., est mis dans la confidence. Il hésite puis entre dans le truc. «Je suis parti voir E., je lui ai dit la même chose, il m’a dit qu’il était chaud pour le faire», raconte-t-il aux policiers. À l’arrêt de bus, M. exhibe sa liasse de billet. «Je n'ai pensé qu'à me...

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Les ados racontent l’engrenage qui a conduit à la mort du professeur d’histoire.

Sans mesurer les conséquences de leur geste, cinq collégiens ont désigné l’enseignant au terroriste Abdoulakh Anzorov. Reflets dévoile leurs auditions devant les enquêteurs et les psychiatres. Ni radicalisés, ni délinquants, ils menaient une vie banale. Ils ont été « tous excités d'avoir vu la liasse de billets ».

Vidéo d'une caméra de surveillance pointant sur la sortie utilisée par les professeurs

Cinq collégiens âgés de 14 à 15 ans au moment des faits sont poursuivis pour complicité d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste. C’est eux qui ont désigné collégialement le professeur d’histoire-géographie à Abdoulakh Anzorov.

M. est le premier a être entré en contact avec le terroriste devant le collège. Dans une de ses auditions, il raconte: «Quand je suis sorti, un individu m'a abordé en me disant qu'il me proposait un truc : « tu me montres monsieur Paty, et je te donne une somme d'argent ». J'ai fait style je réfléchis et j'ai dit « ok ». Il m'a alors sorti une liasse de billets pliés en deux. Il m'a dit qu'il avait 300 ou 350 euros avec lui. Je ne me souviens plus exactement.» Le jeune homme reçoit la moitié de l’argent, le reste il le recevra une fois sa mission accomplie. M. confiera à un psychiatre qu’il espérait s’acheter des jeux pour sa PlayStation, ce qu’il ne pouvait pas faire en temps normal car il ne recevait pas d’argent de poche. Les psychiatres qui l’ont examiné noteront qu’il n’y a eu chez lui «aucun débat éthique» et qu’il se situait dans une perspective uniquement vénale.

M. attend des copains devant la porte. Un premier copain, H., est mis dans la confidence. Il hésite puis entre dans le truc. «Je suis parti voir E., je lui ai dit la même chose, il m’a dit qu’il était chaud pour le faire», raconte-t-il aux policiers. À l’arrêt de bus, M. exhibe sa liasse de billet. «Je n'ai pensé qu'à me...

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L'extrême-droite continue impunément ses appels au meurtre et au viol sur les réseaux sociaux

Les groupuscules d'extrême-droite se déchaînent dans le sillage de la candidature d'Éric Zemmour. Appels au meurtre ou au viol de journalistes, de politiques, mises en scènes macabres, tout cela ressemble à s'y méprendre à l'hystérisation constatée avant l'assassinat de Samuel Paty. Le gouvernement reste placide.

Extrait de la vidéo "Le gauchisme est-il pare-balles ?" de Papacito - Copie d'écran Youtube

Voilà un exercice périlleux. Comment comparer l'attentat barbare contre Samuel Paty à des mots, certes condamnables, mais qui restent des mots ? Rien ne dit qu'un illuminé passera à l'acte sur la base d'appels au meurtre ou au viol sur les réseaux sociaux. Mais rien ne dit non plus que cela n'arrivera pas. Nous devrions, en tant que société, avoir tiré les leçons de l'assassinat barbare du professeur d'histoire-géographie. Sans l'hystérisation d'un non-événement sur les réseaux sociaux par des gens qui transforment ce qui pourrait à la rigueur être considéré comme un débat ou une controverse, en appels à la violence à peine masqués. Il y a toujours un crétin dur plus crétin dur que les autres pour entendre ces appels. Ces dernières semaines, dans le sillage de la candidature d'Éric Zemmour, la fachosphère s'est illustrée par des appels au meurtre, au viol de journalistes, par des tirs sur des effigies de journalistes ou de politiques.

Chaîne Telegram des "Vilains Fachos"
Chaîne Telegram des "Vilains Fachos"

Ce n'est pas une nouveauté, la journaliste Julie Hainaut avait fait l'objet il y a quelques années de menaces et d'insultes après un article sur un bar où se réunissaient des membres de l'extrême-droite. Si l'un des auteurs avait été condamné en première instance, il avait été par la suite relaxé en appel sur un point de droit.

Comment ne pas voir dans les délires de "Papacito" et de ses semblables sur les réseaux, la...

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L'extrême-droite continue impunément ses appels au meurtre et au viol sur les réseaux sociaux

Les groupuscules d'extrême-droite se déchaînent dans le sillage de la candidature d'Éric Zemmour. Appels au meurtre ou au viol de journalistes, de politiques, mises en scènes macabres, tout cela ressemble à s'y méprendre à l'hystérisation constatée avant l'assassinat de Samuel Paty. Le gouvernement reste placide.

Extrait de la vidéo "Le gauchisme est-il pare-balles ?" de Papacito - Copie d'écran Youtube

Voilà un exercice périlleux. Comment comparer l'attentat barbare contre Samuel Paty à des mots, certes condamnables, mais qui restent des mots ? Rien ne dit qu'un illuminé passera à l'acte sur la base d'appels au meurtre ou au viol sur les réseaux sociaux. Mais rien ne dit non plus que cela n'arrivera pas. Nous devrions, en tant que société, avoir tiré les leçons de l'assassinat barbare du professeur d'histoire-géographie. Sans l'hystérisation d'un non-événement sur les réseaux sociaux par des gens qui transforment ce qui pourrait à la rigueur être considéré comme un débat ou une controverse, en appels à la violence à peine masqués. Il y a toujours un crétin dur plus crétin dur que les autres pour entendre ces appels. Ces dernières semaines, dans le sillage de la candidature d'Éric Zemmour, la fachosphère s'est illustrée par des appels au meurtre, au viol de journalistes, par des tirs sur des effigies de journalistes ou de politiques.

Chaîne Telegram des "Vilains Fachos"
Chaîne Telegram des "Vilains Fachos"

Ce n'est pas une nouveauté, la journaliste Julie Hainaut avait fait l'objet il y a quelques années de menaces et d'insultes après un article sur un bar où se réunissaient des membres de l'extrême-droite. Si l'un des auteurs avait été condamné en première instance, il avait été par la suite relaxé en appel sur un point de droit.

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#JusticeMalade, un hashtag pour des manifestations le 15 décembre 2021

Fatigués, dépités, les magistrats, rejoints par les greffiers et les avocats, ont dit leur colère ce 15 décembre. Colère de voir la Justice manquer de moyens, colère d'anticiper un effondrement contre lequel l'exécutif ne fait rien, comme pour l'hôpital public ou l'éducation...

Les magistrats, greffiers et avocats à Bercy le 15 décembre 2021 - © Reflets

Ce n'est plus ta cité va craquer, c'est ton État va craquer. Après l'hôpital public, après les profs, c'est au tour des magistrats de crier leur colère. Ils sont un peu plus de 8.000 en France à gérer des millions d'affaires. Le manque de moyens humains, les palais de justice délabrés, les imprimantes sans encre, tout fait défaut. Pas simplement pour travailler plus sereinement, mais pour rendre la « justice dignement », selon les mots de Lucille Rouet, juge aux enfants et secrétaire nationale du Syndicat de la magistrature, croisée devant Bercy ce mercredi. Il y a chez tous les magistrats interrogés un sens du devoir et du rôle sociétal de leur fonction. Chacun insiste sur l'importance de mettre en place des moyens qui permettent aux usagers de la Justice d'être correctement pris en charge.

« On ne roule pour personne, on roule pour les justiciables », expliquait dans un mégaphone un juge, devant Bercy. Certains slogans sur les pancartes traduisaient cette volonté de fournir un service digne de ce nom aux Français. Comment juger et être jugé correctement à une heure avancée de la nuit, interrogeait l'un des panneaux.

« C'est un mouvement historique, explique Lucille Rouet, il y a un consensus entre magistrats, greffiers, avocats, tout le monde se retrouve sur un constat, une souffrance au travail qui s'est manifestée par la tribune publiée dans Le Monde : ce n'est plus tenable. Si l'on ajoutait 50 magistrats par an, il...

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#JusticeMalade, un hashtag pour des manifestations le 15 décembre 2021

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Les magistrats, greffiers et avocats à Bercy le 15 décembre 2021 - © Reflets

Ce n'est plus ta cité va craquer, c'est ton État va craquer. Après l'hôpital public, après les profs, c'est au tour des magistrats de crier leur colère. Ils sont un peu plus de 8.000 en France à gérer des millions d'affaires. Le manque de moyens humains, les palais de justice délabrés, les imprimantes sans encre, tout fait défaut. Pas simplement pour travailler plus sereinement, mais pour rendre la « justice dignement », selon les mots de Lucille Rouet, juge aux enfants et secrétaire nationale du Syndicat de la magistrature, croisée devant Bercy ce mercredi. Il y a chez tous les magistrats interrogés un sens du devoir et du rôle sociétal de leur fonction. Chacun insiste sur l'importance de mettre en place des moyens qui permettent aux usagers de la Justice d'être correctement pris en charge.

« On ne roule pour personne, on roule pour les justiciables », expliquait dans un mégaphone un juge, devant Bercy. Certains slogans sur les pancartes traduisaient cette volonté de fournir un service digne de ce nom aux Français. Comment juger et être jugé correctement à une heure avancée de la nuit, interrogeait l'un des panneaux.

« C'est un mouvement historique, explique Lucille Rouet, il y a un consensus entre magistrats, greffiers, avocats, tout le monde se retrouve sur un constat, une souffrance au travail qui s'est manifestée par la tribune publiée dans Le Monde : ce n'est plus tenable. Si l'on ajoutait 50 magistrats par an, il...

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Une poignée d'académiciens a cherché à discréditer le rapport Sauvé sur les abus sexuels dans l'Eglise.

Plusieurs membres de l'Académie catholique ont rédigé une note critique sur le rapport de la Ciase, provoquant un vif mécontentement de nombre de leurs collègues qui les accusent d'avoir utilisé le nom de leur institution pour un combat personnel. Dix d'entre eux ont claqué la porte. Reflets révèle les échanges houleux entre les académiciens et la liste des démissionnaires.

Façade du Collège des Bernardins qui héberge l'Académie - Benchaum - Wikipedia

Une note signée par huit membres de l’Académie catholique critiquant le rapport Sauvé sur les abus sexuels dans l’Église a mis le feu aux poudres de cette institution fondée en 2008 par des intellectuels catholiques français pour favoriser la rencontre, l'échange et la recherche des universitaires attachés au catholicisme. Parmi les signataires se trouvent entre autres Hugues Portelli, son président, deux vice-présidents, Jean-Dominique Duranont et Yvonne Flour, et son secrétaire général Jean-Luc Chartier.

Reflets dévoile l’intégralité de ce rapport confidentiel de 15 pages adressé au pape et aux évêques de France et les échanges houleux entre les membres. Depuis que cette note a été rendue publique, dix démissions ont été enregistrées au sein de l'Académie catholique sur une centaine de membres.

Dans un courriel daté du 25 novembre, Hugues Portelli, le président de l'Académie catholique de France, adresse le rapport aux membres avec ce mot:

«Le rapport de la commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise mandaté par la Conférence des évêques de France pose une série de questions d'ordre éthique et méthodologique. Un groupe pluridisciplinaire de membres de l'Académie catholique de France a souhaité analyser ce rapport sous tous ses aspects pour en évaluer le contenu et les conséquences. Veuillez trouver ci-joint le fruit de leur réflexion. Ce texte n'engage pas l'Académie mais simplement ses auteurs, qui l'ont adressé au...

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Une poignée d'académiciens a cherché à discréditer le rapport Sauvé sur les abus sexuels dans l'Eglise.

Plusieurs membres de l'Académie catholique ont rédigé une note critique sur le rapport de la Ciase, provoquant un vif mécontentement de nombre de leurs collègues qui les accusent d'avoir utilisé le nom de leur institution pour un combat personnel. Dix d'entre eux ont claqué la porte. Reflets révèle les échanges houleux entre les académiciens et la liste des démissionnaires.

Façade du Collège des Bernardins qui héberge l'Académie - Benchaum - Wikipedia

Une note signée par huit membres de l’Académie catholique critiquant le rapport Sauvé sur les abus sexuels dans l’Église a mis le feu aux poudres de cette institution fondée en 2008 par des intellectuels catholiques français pour favoriser la rencontre, l'échange et la recherche des universitaires attachés au catholicisme. Parmi les signataires se trouvent entre autres Hugues Portelli, son président, deux vice-présidents, Jean-Dominique Duranont et Yvonne Flour, et son secrétaire général Jean-Luc Chartier.

Reflets dévoile l’intégralité de ce rapport confidentiel de 15 pages adressé au pape et aux évêques de France et les échanges houleux entre les membres. Depuis que cette note a été rendue publique, dix démissions ont été enregistrées au sein de l'Académie catholique sur une centaine de membres.

Dans un courriel daté du 25 novembre, Hugues Portelli, le président de l'Académie catholique de France, adresse le rapport aux membres avec ce mot:

«Le rapport de la commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise mandaté par la Conférence des évêques de France pose une série de questions d'ordre éthique et méthodologique. Un groupe pluridisciplinaire de membres de l'Académie catholique de France a souhaité analyser ce rapport sous tous ses aspects pour en évaluer le contenu et les conséquences. Veuillez trouver ci-joint le fruit de leur réflexion. Ce texte n'engage pas l'Académie mais simplement ses auteurs, qui l'ont adressé au...

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Allez voir Debout les femmes et La fracture !

Dans des genres très différents, un documentaire et une fiction, ces deux films invitent à la réflexion sur la fracture sociale française. Ils interrogent profondément sur la dignité des travailleurs pauvres et des oubliés de notre société. Ces fresques cinématographiques rappellent cruellement le double discours du gouvernement sur « le monde d’après » ne donnant que des miettes aux premiers de corvée ou continuant en pleine pandémie le démantèlement de l’hôpital public.

Affiche de Debout les femmes

Le documentaire de François Ruffin Merci Patron racontant le combat d’ex-employés des filatures du Nord contre Bernard Arnault et LVMH avait marqué les esprits. Cette satyre sociale joyeuse et burlesque, jubilatoire, aux dialogues qu’on croirait sortis d’un film d’Audiard avait attiré 518.000 spectateurs. En avril 2019, le député récidive avec_ J’veux du soleil_, un tour de France des ronds-points tenus par les Gilets Jaunes qui fera plus de 185.000 entrées.

Cette fois, il revient avec Debout les femmes, un «road-movie parlementaire» à la rencontre des femmes qui s’occupent de nos enfants, nos malades ou de nos personnesâgées. Histoire dans l’histoire, il y a la rencontre du député En Marche Bruno Bonnell, un chef d’entreprise dans les nouvelles technologies qui avait incarné un patron sans pitié dans l’émission de télé-réalité The Apprentice: qui décrochera le job? Bref, a priori, pas la tasse de thé du député Insoumis. « Mais qui m’a mis cette tête de con ? » s’interroge François Ruffin quand il apprend que Bonnell sera le co-rapporteur de cette mission d’information sur les «métiers du lien».

Ensemble, avec ces invisibles du soin et du lien, ils vont traverser confinement et couvre-feu, partager rires et larmes, colère et espoir avec ces femmes. Ils vont arriver à un consensus au-delà des idéologies partisanes pour que ces travailleuses soient enfin reconnues, dansleur statut, dans leurs revenus. Ils déposeront d'ailleurs une proposition de loi le 29 septembre...

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Allez voir Debout les femmes et La fracture !

Dans des genres très différents, un documentaire et une fiction, ces deux films invitent à la réflexion sur la fracture sociale française. Ils interrogent profondément sur la dignité des travailleurs pauvres et des oubliés de notre société. Ces fresques cinématographiques rappellent cruellement le double discours du gouvernement sur « le monde d’après » ne donnant que des miettes aux premiers de corvée ou continuant en pleine pandémie le démantèlement de l’hôpital public.

Affiche de Debout les femmes

Le documentaire de François Ruffin Merci Patron racontant le combat d’ex-employés des filatures du Nord contre Bernard Arnault et LVMH avait marqué les esprits. Cette satyre sociale joyeuse et burlesque, jubilatoire, aux dialogues qu’on croirait sortis d’un film d’Audiard avait attiré 518.000 spectateurs. En avril 2019, le député récidive avec_ J’veux du soleil_, un tour de France des ronds-points tenus par les Gilets Jaunes qui fera plus de 185.000 entrées.

Cette fois, il revient avec Debout les femmes, un «road-movie parlementaire» à la rencontre des femmes qui s’occupent de nos enfants, nos malades ou de nos personnesâgées. Histoire dans l’histoire, il y a la rencontre du député En Marche Bruno Bonnell, un chef d’entreprise dans les nouvelles technologies qui avait incarné un patron sans pitié dans l’émission de télé-réalité The Apprentice: qui décrochera le job? Bref, a priori, pas la tasse de thé du député Insoumis. « Mais qui m’a mis cette tête de con ? » s’interroge François Ruffin quand il apprend que Bonnell sera le co-rapporteur de cette mission d’information sur les «métiers du lien».

Ensemble, avec ces invisibles du soin et du lien, ils vont traverser confinement et couvre-feu, partager rires et larmes, colère et espoir avec ces femmes. Ils vont arriver à un consensus au-delà des idéologies partisanes pour que ces travailleuses soient enfin reconnues, dansleur statut, dans leurs revenus. Ils déposeront d'ailleurs une proposition de loi le 29 septembre...

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Le virus mute et circule - © Reflets

Le virus mute et circule - © Reflets
Le virus mute et circule - Reflets
Une étude du London School of Hygiene and Tropical Medicine (LSHTM) au Royaume-Uni alerte sur la menace que constitue le variant Omicron. Il pourrait être dominant d'ici la fin de l'année en Angleterre et une vague majeure pourrait submerger le pays en janvier, selon des scientifiques interrogés par la BBC.

Les données épidémiologiques révèlent que le nombre de cas du variant Omicron double en 2,4 jour, alors que le pays a un taux élevé de vaccination. Ce taux de reproduction effectif, le R, est supérieur à celui de la forme initiale du coronavirus alors que que personne n'était encore vacciné. Pour réviser les bons indicateurs permettant de suivre la pandémie, c'est ici.

Les études des scientifiques anglais montrent aussi une réduction importante de la réponse vaccinale. Après deux injections du vaccin Pfizer, la probabilité d'être asymptomatique est de 34 à 36%. Après deux injections du vaccin Astra Zeneca, les première études partielles laissent penser qu'elle n'est que de 5,9%. Seule bonne nouvelle dans ce tableau très sombre, après une troisième injection de Pfizer, la probabilité d'être asymptomatique en cas de contamination est comprise entre 71 et 76%.

Si le port du masque, la distanciation sociale et la troisième dose de vaccin sont absolument nécessaires, ces mesures pourraient ne pas être suffisantes, prévient le Dr Rosanna Barnard qui évoque la perspective d'un nouveau confinement. Un...

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Le virus mute et circule - © Reflets

Le virus mute et circule - © Reflets
Le virus mute et circule - Reflets
Une étude du London School of Hygiene and Tropical Medicine (LSHTM) au Royaume-Uni alerte sur la menace que constitue le variant Omicron. Il pourrait être dominant d'ici la fin de l'année en Angleterre et une vague majeure pourrait submerger le pays en janvier, selon des scientifiques interrogés par la BBC.

Les données épidémiologiques révèlent que le nombre de cas du variant Omicron double en 2,4 jour, alors que le pays a un taux élevé de vaccination. Ce taux de reproduction effectif, le R, est supérieur à celui de la forme initiale du coronavirus alors que que personne n'était encore vacciné. Pour réviser les bons indicateurs permettant de suivre la pandémie, c'est ici.

Les études des scientifiques anglais montrent aussi une réduction importante de la réponse vaccinale. Après deux injections du vaccin Pfizer, la probabilité d'être asymptomatique est de 34 à 36%. Après deux injections du vaccin Astra Zeneca, les première études partielles laissent penser qu'elle n'est que de 5,9%. Seule bonne nouvelle dans ce tableau très sombre, après une troisième injection de Pfizer, la probabilité d'être asymptomatique en cas de contamination est comprise entre 71 et 76%.

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Plusieurs dossiers d'instruction en libre accès sur Internet

Les avocats sont-ils le maillon faible de la chaîne judiciaire en matière de secret de l'instruction ? Que faire pour qu'ils arrêtent de stocker des données confidentielles sur des postes de travail sous Window Vista ? A priori, personne ne semble très concerné...

820 GB de données en danger

Mi-septembre, nous écrivions que plusieurs cabinets d'avocats français avaient été victimes d'attaques par ransomwares. Dont le cabinet Le Bonnois. Depuis, le groupe Everest qui se cache derrière cette attaque a publié sur Internet des tonnes de documents confidentiels du cabinet pour l'inciter à payer la rançon. Parmi ces documents, figurent plusieurs dossiers d'instruction. L'un d'entre eux est emblématique puisqu'il s'agit du dossier Samuel Paty, le professeur d'histoire-géographie décapité par un jeune russe d'origine tchétchène, Abdoullakh Abouyezidovitch Anzorov en octobre 2020. Cette affaire n'est pas jugée et le contenu du dossier d'instruction ne devrait être consultable que par les parties. Comment en est-on arrivés là et que peut-on faire ?

L'une des spécialités du cabinet Le Bonnois est de défendre les forces de l'ordre. L'une des policières municipales arrivée en premier sur les lieux de l'attentat, Cécile H. s'est rapprochée de ce cabinet pour qu'il la représente. Ses avocats ont donc obtenu une copie du dossier d'instruction pour représenter ses intérêts. Jusqu'ici rien de problématique, c'est une démarche courante.

Mais lorsque les pirates accèdent aux données du cabinet, ils vont trouver sur les postes de travail, probablement sous Windows, des tonnes de documents : comptabilité, déclarations fiscales des avocats (nous avions évoqué cela dans notre précédent article), mais...

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Plusieurs dossiers d'instruction en libre accès sur Internet

Les avocats sont-ils le maillon faible de la chaîne judiciaire en matière de secret de l'instruction ? Que faire pour qu'ils arrêtent de stocker des données confidentielles sur des postes de travail sous Window Vista ? A priori, personne ne semble très concerné...

820 GB de données en danger

Mi-septembre, nous écrivions que plusieurs cabinets d'avocats français avaient été victimes d'attaques par ransomwares. Dont le cabinet Le Bonnois. Depuis, le groupe Everest qui se cache derrière cette attaque a publié sur Internet des tonnes de documents confidentiels du cabinet pour l'inciter à payer la rançon. Parmi ces documents, figurent plusieurs dossiers d'instruction. L'un d'entre eux est emblématique puisqu'il s'agit du dossier Samuel Paty, le professeur d'histoire-géographie décapité par un jeune russe d'origine tchétchène, Abdoullakh Abouyezidovitch Anzorov en octobre 2020. Cette affaire n'est pas jugée et le contenu du dossier d'instruction ne devrait être consultable que par les parties. Comment en est-on arrivés là et que peut-on faire ?

L'une des spécialités du cabinet Le Bonnois est de défendre les forces de l'ordre. L'une des policières municipales arrivée en premier sur les lieux de l'attentat, Cécile H. s'est rapprochée de ce cabinet pour qu'il la représente. Ses avocats ont donc obtenu une copie du dossier d'instruction pour représenter ses intérêts. Jusqu'ici rien de problématique, c'est une démarche courante.

Mais lorsque les pirates accèdent aux données du cabinet, ils vont trouver sur les postes de travail, probablement sous Windows, des tonnes de documents : comptabilité, déclarations fiscales des avocats (nous avions évoqué cela dans notre précédent article), mais...

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Mais il y a toujours des gens pour nous dire que tout va bien se passer

Alice au pays des merveilles... Tout va bien sur le front de la sécurité informatique. Surtout si vous utilisez notre produit "PluFortKeTout". Tout va bien également sur le plan des données personnelles. Les parlementaires français veulent même mettre en place un cyberscore, comme un nutriscore, mais pour nos données.

Tchernobyl - CC

En 1998, j'ai commencé à dresser une liste des entreprises, gouvernements, ministères et autres banques qui annonçaient être des pros d'Internet et qui dans le même temps laissaient un accès complet, avec un simple navigateur, à toutes sortes de données personnelles et confidentielles. Cela a duré jusqu'en 2011, date à laquelle j'ai co-fondé Reflets.info. À chaque découverte, je pensais que j'avais atteint un seuil. Que je ne trouverais rien de pire. Et pourtant.

Depuis ces années lointaines, en temps Internet, le niveau de sécurité a certes augmenté, mais la complexité des systèmes aussi, élargissant le périmètre faillible. In fine, même s'il est compliqué d'évaluer avec précision la situation, il semble bien que nous avons largement dépassé le stade de l'accident nucléaire.

Prenons quelques exemples simples. Ils ne surprendront pas les experts mais peut-être ouvriront-ils des perspectives aux utilisateurs classiques du réseau...

Les plateformes en savent plus sur vous que votre maman, votre femme ou votre mari. Beaucoup plus. Elles savent par exemple si vous êtes zoophile à tendance teckel mort ou pas.

Les États ont passé toutes les bornes depuis des lustres et sont tapis dans vos outils les plus intimes pour surveiller ce que vous faites.

Vos utilisez de plus en plus d'applications Web et toutes les données que vous leurs confiez vont, un jour, se retrouver dans la nature : il doit probablement y avoir maintenant plus de données...

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Mais il y a toujours des gens pour nous dire que tout va bien se passer

Alice au pays des merveilles... Tout va bien sur le front de la sécurité informatique. Surtout si vous utilisez notre produit "PluFortKeTout". Tout va bien également sur le plan des données personnelles. Les parlementaires français veulent même mettre en place un cyberscore, comme un nutriscore, mais pour nos données.

Tchernobyl - CC

En 1998, j'ai commencé à dresser une liste des entreprises, gouvernements, ministères et autres banques qui annonçaient être des pros d'Internet et qui dans le même temps laissaient un accès complet, avec un simple navigateur, à toutes sortes de données personnelles et confidentielles. Cela a duré jusqu'en 2011, date à laquelle j'ai co-fondé Reflets.info. À chaque découverte, je pensais que j'avais atteint un seuil. Que je ne trouverais rien de pire. Et pourtant.

Depuis ces années lointaines, en temps Internet, le niveau de sécurité a certes augmenté, mais la complexité des systèmes aussi, élargissant le périmètre faillible. In fine, même s'il est compliqué d'évaluer avec précision la situation, il semble bien que nous avons largement dépassé le stade de l'accident nucléaire.

Prenons quelques exemples simples. Ils ne surprendront pas les experts mais peut-être ouvriront-ils des perspectives aux utilisateurs classiques du réseau...

Les plateformes en savent plus sur vous que votre maman, votre femme ou votre mari. Beaucoup plus. Elles savent par exemple si vous êtes zoophile à tendance teckel mort ou pas.

Les États ont passé toutes les bornes depuis des lustres et sont tapis dans vos outils les plus intimes pour surveiller ce que vous faites.

Vos utilisez de plus en plus d'applications Web et toutes les données que vous leurs confiez vont, un jour, se retrouver dans la nature : il doit probablement y avoir maintenant plus de données...

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Milipol 2021 - © Reflets
Milipol 2021 - Reflets
Ni le covid, ni les confinements, ni la récession n'ont affecté les ventes d'armes en 2020. Vous pensiez que toutes les ressources avaient été affectées à la lutte contre la pandémie, à la mise en place d'amortisseurs sociaux ? Pas du tout. Les ventes d’armes et de services à caractère militaire par les 100 plus grandes entreprises du secteur ont représenté 531 milliards de dollars en 2020, soit une augmentation de 1,3 % en termes réels par rapport à l'année précédente, selon le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI).

En 2020, les ventes d'armes des 100 plus grandes entreprises d'armement ont été supérieures de 17 % à celles de 2015, première année pour laquelle le SIPRI a inclus des données sur les entreprises chinoises. Il s'agit de la sixième année consécutive d’augmentation des ventes d'armes par le Top 100.

Soyons rassurés, la crise n'a pas touché tout le monde...

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Milipol 2021 - © Reflets
Milipol 2021 - Reflets
Ni le covid, ni les confinements, ni la récession n'ont affecté les ventes d'armes en 2020. Vous pensiez que toutes les ressources avaient été affectées à la lutte contre la pandémie, à la mise en place d'amortisseurs sociaux ? Pas du tout. Les ventes d’armes et de services à caractère militaire par les 100 plus grandes entreprises du secteur ont représenté 531 milliards de dollars en 2020, soit une augmentation de 1,3 % en termes réels par rapport à l'année précédente, selon le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI).

En 2020, les ventes d'armes des 100 plus grandes entreprises d'armement ont été supérieures de 17 % à celles de 2015, première année pour laquelle le SIPRI a inclus des données sur les entreprises chinoises. Il s'agit de la sixième année consécutive d’augmentation des ventes d'armes par le Top 100.

Soyons rassurés, la crise n'a pas touché tout le monde...

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Séparation des Églises et de l'État : quand la loi de 1905 tourne au Vaudeville.

La comédie se joue à guichet fermé sur la scène Rochelaise ; une affaire de cœur et d'argent où le cours de la vertu s'effondre face à la hausse du bel écu. Du pur Feydeau. Genre et tradition obligent, les portes claquent de cathédrale en mairie pour finalement se gausser du cocu : ciel mon église !

Mgr l'évêque et M le maire à l'affiche des Feydeau-folies de La Rochelle - © reflets

Les trois coups ont été frappés au mois de juin 2021 par un audacieux promoteur immobilier : « Nous prévoyons une nouvelle construction, nous souhaitons vous la présenter ». Pour rappel, il s'agissait de démolir une église de quartier au profit de la construction de logements d'habitation. Refusant cette virile invitation un collectif citoyen s'était instantanément formé en retour afin de protéger le site.

Reflets s'était intéressé du sujet lors d'une précédente enquête réalisée début juillet (rappel des faits ici). Depuis, cette association composée d'une armée de bonne volonté (dont des artistes chorégraphes, un architecte, un ingénieur en BTP, un juriste, un professeur d'université…) s'est employée à mettre sur pied un projet culturel basé sur la réhabilitation de l'église Saint-Joseph. Restait à convaincre la municipalité d'user de son droit de préemption pour emporter la vente et offrir un nouveau lieu de vie à ce secteur déclaré zone prioritaire. Rien n'était vraiment acté à cet instant, mais dans le feutré des alcôves on se donnait déjà la réplique.

Ainsi le ministère épiscopal se flagellait en coulisse d'un « Faut bien vivre mon pov'paroissien». L'édile républicain se défaussait d'un : « Faut bien vivre mon pov'électeur ». Quant au promoteur, caution comique de la scène des lamentations, concluait à dessein : « Faut bien construire pov'concitoyens…».

L'église Saint-Joseph en proie des flammes de la bourse ? - Reflets
L'église Saint-Joseph en proie des flammes...

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Séparation des Églises et de l'État : quand la loi de 1905 tourne au Vaudeville.

La comédie se joue à guichet fermé sur la scène Rochelaise ; une affaire de cœur et d'argent où le cours de la vertu s'effondre face à la hausse du bel écu. Du pur Feydeau. Genre et tradition obligent, les portes claquent de cathédrale en mairie pour finalement se gausser du cocu : ciel mon église !

Mgr l'évêque et M le maire à l'affiche des Feydeau-folies de La Rochelle - © reflets

Les trois coups ont été frappés au mois de juin 2021 par un audacieux promoteur immobilier : « Nous prévoyons une nouvelle construction, nous souhaitons vous la présenter ». Pour rappel, il s'agissait de démolir une église de quartier au profit de la construction de logements d'habitation. Refusant cette virile invitation un collectif citoyen s'était instantanément formé en retour afin de protéger le site.

Reflets s'était intéressé du sujet lors d'une précédente enquête réalisée début juillet (rappel des faits ici). Depuis, cette association composée d'une armée de bonne volonté (dont des artistes chorégraphes, un architecte, un ingénieur en BTP, un juriste, un professeur d'université…) s'est employée à mettre sur pied un projet culturel basé sur la réhabilitation de l'église Saint-Joseph. Restait à convaincre la municipalité d'user de son droit de préemption pour emporter la vente et offrir un nouveau lieu de vie à ce secteur déclaré zone prioritaire. Rien n'était vraiment acté à cet instant, mais dans le feutré des alcôves on se donnait déjà la réplique.

Ainsi le ministère épiscopal se flagellait en coulisse d'un « Faut bien vivre mon pov'paroissien». L'édile républicain se défaussait d'un : « Faut bien vivre mon pov'électeur ». Quant au promoteur, caution comique de la scène des lamentations, concluait à dessein : « Faut bien construire pov'concitoyens…».

L'église Saint-Joseph en proie des flammes de la bourse ? - Reflets
L'église Saint-Joseph en proie des flammes...

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Éric Dupond-Moretti adepte des Alternative facts, Marlène Schiappa égale à elle même...

On a beau répéter "pas en notre nom", les membres du gouvernement, dans le sillage d'Emmanuel Macron font honte. Par leurs actes, par leurs paroles. Plus grave, ces actes et ces paroles abîment la démocratie, comme Trump, avant eux, a contribué aux États-Unis à détruire ce qui fait société.

Un salarié de la fameuse "entreprise privée" lacère une tente de migrant à l'aide d'un Opinel à Grande-Synthe, le 29 décembre 2020 - © Louis Witter

C’est une expression inventée aux États-Unis pour justifier des mensonges de la période Trump. Au lieu de concéder que l’on ment lorsque les faits le prouvent, on parle d’alternative facts. Des faits alternatifs. Un peu comme les écoutes « alégales » inventées par les services de renseignement et ressorties ensuite par les politiques, qui pourtant ont fait du droit et savent que quelque chose est légal ou illégal. Il n’y pas pas de milieu. Après le décès de 27 réfugiés qui tentaient de rejoindre la Grande-Bretagne, le garde des Sceaux était interviewé par France5 et s’est offusqué : « Je veux vous dire que le gouvernement, naturellement, n’a aucune posture hostile en ce sens que l’on permettrait impunément -rendez-vous compte!- de lacérer des tentes, et même qu’on l’encouragerait et qu’on ne distribuerait pas de vivres à ces migrants… (…) Je ne veux pas qu’il y ait un seul téléspectateur qui ce soir puisse penser une chose pareille ».

Cela fait pourtant des mois que les associations documentent, photos et vidéos à l’appui, les lacérations de tentes, de réservoirs à eau, la disposition de rochers pour empêcher les associations de déposer des containers d’eau… Louis Witter, photojournaliste a rendu compte de ces exactions permanentes au fil des mois. Checknews avait d'ailleurs rédigé un article sur cette pratique honteuse en décembre dernier. Cela fait des années que cette pratique existe en France.

Et pourtant... Pour le garde des Sceaux, l'affaire est entendue : «...

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Éric Dupond-Moretti adepte des Alternative facts, Marlène Schiappa égale à elle même...

On a beau répéter "pas en notre nom", les membres du gouvernement, dans le sillage d'Emmanuel Macron font honte. Par leurs actes, par leurs paroles. Plus grave, ces actes et ces paroles abîment la démocratie, comme Trump, avant eux, a contribué aux États-Unis à détruire ce qui fait société.

Un salarié de la fameuse "entreprise privée" lacère une tente de migrant à l'aide d'un Opinel à Grande-Synthe, le 29 décembre 2020 - © Louis Witter

C’est une expression inventée aux États-Unis pour justifier des mensonges de la période Trump. Au lieu de concéder que l’on ment lorsque les faits le prouvent, on parle d’alternative facts. Des faits alternatifs. Un peu comme les écoutes « alégales » inventées par les services de renseignement et ressorties ensuite par les politiques, qui pourtant ont fait du droit et savent que quelque chose est légal ou illégal. Il n’y pas pas de milieu. Après le décès de 27 réfugiés qui tentaient de rejoindre la Grande-Bretagne, le garde des Sceaux était interviewé par France5 et s’est offusqué : « Je veux vous dire que le gouvernement, naturellement, n’a aucune posture hostile en ce sens que l’on permettrait impunément -rendez-vous compte!- de lacérer des tentes, et même qu’on l’encouragerait et qu’on ne distribuerait pas de vivres à ces migrants… (…) Je ne veux pas qu’il y ait un seul téléspectateur qui ce soir puisse penser une chose pareille ».

Cela fait pourtant des mois que les associations documentent, photos et vidéos à l’appui, les lacérations de tentes, de réservoirs à eau, la disposition de rochers pour empêcher les associations de déposer des containers d’eau… Louis Witter, photojournaliste a rendu compte de ces exactions permanentes au fil des mois. Checknews avait d'ailleurs rédigé un article sur cette pratique honteuse en décembre dernier. Cela fait des années que cette pratique existe en France.

Et pourtant... Pour le garde des Sceaux, l'affaire est entendue : «...

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“Les médecins cubains interviennent peu importe la couleur politique du pays”

Ils sont envoyés en mission dans le monde entier pour aider les populations à faire face à des catastrophes ou des épidémies. Depuis les lendemains de la révolution, dans les années 1960, Cuba forme des brigades médicales, vitrine d’un système de santé unique au monde. La journaliste indépendante Maïlys Khider leur consacre un livre, Médecins cubains : les armées de la paix, publié le 25 novembre chez LGM éditions. Entretien.

Médecins cubains : les armées de la paix

Reflets : Pour la première fois en 2020, des médecins cubains sont intervenus en France et en Italie, afin de pallier la pénurie de médecins face au Covid-19. Est-ce ce qui vous a motivée à enquêter sur ces "armées de la paix" ?

Maïlys Khider : Oui, entre autres. Lorsque des médecins cubains arrivent en Italie, j’apprends que c’est la première fois qu’ils interviennent en Europe. En France, la loi "Ma santé 2022" a autorisé des médecins ne provenant pas de l’Union européenne à intervenir dans les territoires ultra-marins français, mais les médecins cubains ne bénéficiaient pas de cette autorisation. Pendant le Covid-19, le problème des déserts médicaux en outre-mer s’aggrave, on manque de respirateurs, de spécialistes, de places de lits d’hôpitaux. Deux sénateurs demandent au gouvernement français d’autoriser les Cubains à intervenir, ce qu'ils obtiennent. Depuis, les élus locaux d’outre mer discutent avec l'ambassadeur cubain pour faire venir de façon pérenne les médecins cubains.

Lors de mes précédents voyages à Cuba, des médecins m’avaient raconté leurs missions à l’étranger. J’avais compris à ce moment-là que Cuba envoyait des médecins un peu partout dans le monde. J’avais l’idée d’écrire ce livre et j’ai commencé à le faire avec le Covid-19, parce qu’ils sont intervenus non seulement en Europe mais dans une trentaine de pays qui n’avaient pas assez de médecins ou ne savaient pas comment faire face à cette pandémie.

Comment fonctionnent...

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“Les médecins cubains interviennent peu importe la couleur politique du pays”

Ils sont envoyés en mission dans le monde entier pour aider les populations à faire face à des catastrophes ou des épidémies. Depuis les lendemains de la révolution, dans les années 1960, Cuba forme des brigades médicales, vitrine d’un système de santé unique au monde. La journaliste indépendante Maïlys Khider leur consacre un livre, Médecins cubains : les armées de la paix, publié le 25 novembre chez LGM éditions. Entretien.

Médecins cubains : les armées de la paix

Reflets : Pour la première fois en 2020, des médecins cubains sont intervenus en France et en Italie, afin de pallier la pénurie de médecins face au Covid-19. Est-ce ce qui vous a motivée à enquêter sur ces "armées de la paix" ?

Maïlys Khider : Oui, entre autres. Lorsque des médecins cubains arrivent en Italie, j’apprends que c’est la première fois qu’ils interviennent en Europe. En France, la loi "Ma santé 2022" a autorisé des médecins ne provenant pas de l’Union européenne à intervenir dans les territoires ultra-marins français, mais les médecins cubains ne bénéficiaient pas de cette autorisation. Pendant le Covid-19, le problème des déserts médicaux en outre-mer s’aggrave, on manque de respirateurs, de spécialistes, de places de lits d’hôpitaux. Deux sénateurs demandent au gouvernement français d’autoriser les Cubains à intervenir, ce qu'ils obtiennent. Depuis, les élus locaux d’outre mer discutent avec l'ambassadeur cubain pour faire venir de façon pérenne les médecins cubains.

Lors de mes précédents voyages à Cuba, des médecins m’avaient raconté leurs missions à l’étranger. J’avais compris à ce moment-là que Cuba envoyait des médecins un peu partout dans le monde. J’avais l’idée d’écrire ce livre et j’ai commencé à le faire avec le Covid-19, parce qu’ils sont intervenus non seulement en Europe mais dans une trentaine de pays qui n’avaient pas assez de médecins ou ne savaient pas comment faire face à cette pandémie.

Comment fonctionnent...

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Un an après la guerre du Karabakh, un "accrochage" fait 15 morts

A l’automne 2020 il avait suffi de six semaines pour que l’armée azerbaïdjanaise, suréquipée, écrase les forces arméniennes. A la fin des hostilités, les Russes ont installé checkpoints et force d’interposition. Aujourd’hui, les Arméniens reconstituent leur stocks d’armes, et les Azéris continuent de parader. Et d’un coté comme de l’autre, les déplacés, les « réfugiés de l’intérieur », continuent de payer l’habituel tribut des civils à la guerre. Reportage.

Safiqa Rustamova et son fils Arzu avec le portrait de l'ainé, disparu pendant la première guerre du Karabakh © Isabelle Souquet - © Reflets

Pour se rendre dans le Haut Karabakh, mieux vaut passer par l’Arménie. Venant de France, - terre d’accueil d’une grande partie de la diaspora - et en tant que journaliste, on y est plutôt bien accueilli. Coté azerbaïdjanais, l’hospitalité est sensiblement différente. Il faut accepter d’être pieds et poings liés, cornaqués en permanence par des agents du gouvernement. Mais parfois, pour pouvoir faire un reportage il faut accepter d’être « embedded » littéralement « au lit » avec la puissance invitante. Des confrères l’ont fait avec l’armée américaine en Irak, d’autres pour pouvoir aller passer une tête en Corée du Nord. L’Azerbaïdjan n’est pas inaccessible, mais il reste impossible d’y travailler ouvertement comme journaliste sans être dûment accrédité, et à Bakou, accréditation égale « embeddment ».

J’ai tenté l’expérience. Après tout, je suis une journaliste indépendante, je n’ai de compte à rendre à personne si je ne « ramène » rien comme reportage, j’en serai alors juste un peu de ma poche. Et puis, aller voir ce qui se passe – même sur invitation - permet de raconter éventuellement que l’on ne vous laisse rien voir, quand c’est le cas. Ou de dire que l’on n’est jamais forcé d’accepter la relecture d’un papier avant publication. Et, finalement, qu’il y a toujours quelque chose à sentir, quelque chose qui filtre, même en dictature.

La toute première image qui frappe en arrivant à l’aéroport Heydar Aliyev de Bakou – du nom de feu le président azerbaïdjanais - c’est la...

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Un an après la guerre du Karabakh, un "accrochage" fait 15 morts

A l’automne 2020 il avait suffi de six semaines pour que l’armée azerbaïdjanaise, suréquipée, écrase les forces arméniennes. A la fin des hostilités, les Russes ont installé checkpoints et force d’interposition. Aujourd’hui, les Arméniens reconstituent leur stocks d’armes, et les Azéris continuent de parader. Et d’un coté comme de l’autre, les déplacés, les « réfugiés de l’intérieur », continuent de payer l’habituel tribut des civils à la guerre. Reportage.

Safiqa Rustamova et son fils Arzu avec le portrait de l'ainé, disparu pendant la première guerre du Karabakh © Isabelle Souquet - © Reflets

Pour se rendre dans le Haut Karabakh, mieux vaut passer par l’Arménie. Venant de France, - terre d’accueil d’une grande partie de la diaspora - et en tant que journaliste, on y est plutôt bien accueilli. Coté azerbaïdjanais, l’hospitalité est sensiblement différente. Il faut accepter d’être pieds et poings liés, cornaqués en permanence par des agents du gouvernement. Mais parfois, pour pouvoir faire un reportage il faut accepter d’être « embedded » littéralement « au lit » avec la puissance invitante. Des confrères l’ont fait avec l’armée américaine en Irak, d’autres pour pouvoir aller passer une tête en Corée du Nord. L’Azerbaïdjan n’est pas inaccessible, mais il reste impossible d’y travailler ouvertement comme journaliste sans être dûment accrédité, et à Bakou, accréditation égale « embeddment ».

J’ai tenté l’expérience. Après tout, je suis une journaliste indépendante, je n’ai de compte à rendre à personne si je ne « ramène » rien comme reportage, j’en serai alors juste un peu de ma poche. Et puis, aller voir ce qui se passe – même sur invitation - permet de raconter éventuellement que l’on ne vous laisse rien voir, quand c’est le cas. Ou de dire que l’on n’est jamais forcé d’accepter la relecture d’un papier avant publication. Et, finalement, qu’il y a toujours quelque chose à sentir, quelque chose qui filtre, même en dictature.

La toute première image qui frappe en arrivant à l’aéroport Heydar Aliyev de Bakou – du nom de feu le président azerbaïdjanais - c’est la...

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Après le bilan décevant de la Cop 26, il faut inventer un nouveau mot

Le cynisme politique atteint des sommets tels, que les mots existants ne suffisent plus pour le décrire

6 novembre 2021 - COP26 Global Day of Action - Photo Roo Pitt - Wikipedia - CC BY 2.0

Du «bla bla bla», c’est ainsi que Greta Thunberg qualifiait le bilan de la Cop 26. Clairement, la bouteille du «Pacte de Glasgow» adopté le 13 novembre est plus vide que pleine. Alok Sharma, le président britannique de la conférence mondiale pour le climat, avait les larmes aux yeux en commentant l’accord et il s’est dit «profondément désolé».

Limiter le réchauffement climatique à 1,5C prévu dans les accords de Paris: pas garanti.

Aider les pays pauvres déjà victimes du réchauffement climatique: refusé. Les pays riches s’étaient déjà engagés à soutenir les pays pauvres au travers d’une aide climat de 100 milliards par an à compter de 2020. Ils n’ont pas tenu leurs promesses et parlent désormais d’une aide à partir de 2023.

«Élimination progressive» du charbon: refusé. L’Inde a exigé que l’on parle d’une «réduction progressive». Il faut dire aussi que 503 lobbyistes du charbon, du pétrole ou du gaz hantaient les couloirs et représentaient en taille la première délégation internationale!

Relever les engagements de réductions des émissions de gaz à effet de serre plus régulièrement que prévu dans l'accord de Paris: oui, mais il peut y avoir des aménagements pour «circonstances nationales particulières». Autant dire que les États ne vont pas manquer d’inventivité pour ne pas remplir leurs obligations.

Le terme «greenwashing» a été inventé pour désigner cette technique abondamment utilisées par les entreprises et les gouvernements qui consiste à parler en utilisant...

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Après le bilan décevant de la Cop 26, il faut inventer un nouveau mot

Le cynisme politique atteint des sommets tels, que les mots existants ne suffisent plus pour le décrire

6 novembre 2021 - COP26 Global Day of Action - Photo Roo Pitt - Wikipedia - CC BY 2.0

Du «bla bla bla», c’est ainsi que Greta Thunberg qualifiait le bilan de la Cop 26. Clairement, la bouteille du «Pacte de Glasgow» adopté le 13 novembre est plus vide que pleine. Alok Sharma, le président britannique de la conférence mondiale pour le climat, avait les larmes aux yeux en commentant l’accord et il s’est dit «profondément désolé».

Limiter le réchauffement climatique à 1,5C prévu dans les accords de Paris: pas garanti.

Aider les pays pauvres déjà victimes du réchauffement climatique: refusé. Les pays riches s’étaient déjà engagés à soutenir les pays pauvres au travers d’une aide climat de 100 milliards par an à compter de 2020. Ils n’ont pas tenu leurs promesses et parlent désormais d’une aide à partir de 2023.

«Élimination progressive» du charbon: refusé. L’Inde a exigé que l’on parle d’une «réduction progressive». Il faut dire aussi que 503 lobbyistes du charbon, du pétrole ou du gaz hantaient les couloirs et représentaient en taille la première délégation internationale!

Relever les engagements de réductions des émissions de gaz à effet de serre plus régulièrement que prévu dans l'accord de Paris: oui, mais il peut y avoir des aménagements pour «circonstances nationales particulières». Autant dire que les États ne vont pas manquer d’inventivité pour ne pas remplir leurs obligations.

Le terme «greenwashing» a été inventé pour désigner cette technique abondamment utilisées par les entreprises et les gouvernements qui consiste à parler en utilisant...

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Son pouvoir augmente à mesure qu'il engrange vos données personnelles.

Si la pandémie a freiné l’économie, elle a révélé des opportunités dans le domaine de la biométrie. Au fil des contrats que l’entreprise Idemia décroche partout sur la planète, parfois de manière douteuse, son pouvoir se concentre inexorablement. Mais, au-delà de cette réussite commerciale, l'industrie du contrôle et de la surveillance pose la légitime question de la sécurité du dispositif, et donc de la protection des données personnelles collectées... au nom de la sécurité.

La biométrie est à la mode... - Image Pixabay

Une nouvelle société du tout-numérique se dessine chaque jour plus distinctement. Au sein du marché de la biométrie, le leader autoproclamé de « l'identité augmentée » Idemia, enchaîne les contrats parmi une multitude d’autres acteurs. Derniers en date: la carte eSIM nouvelle génération compatible avec les réseaux 5G pour l’automobile connectée; des cartes SIM 5G pour le principal opérateur de télécommunications de Singapour, M1 Limited, ou sa technologie de reconnaissance faciale MFACE pour contrôler l’identité des voyageurs en partance depuis l’aéroport d’Oakland en Californie. Mais ces récents contrats ne sont qu’une infime partie de l’œuvre tentaculaire du géant de la biométrie. D’après Mathieu Rigouste, chercheur indépendant auprès de la plateforme enquetecritique.org, «Idemia profite du développement continu du business des frontières, des catastrophes et des grands événements.» Son pouvoir se concentre à mesure qu’il tisse sa toile sur la planète et que ses baies de stockage engrangent vos données personnelles.

Les solutions numériques sont là pour nous protéger. Idemia ne cesse de le marteler. Son vice-président chargé de l’Afrique, Olivier Charlanes ne déclarait-il pas lors d’un entretien accordé à Jeune Afrique en 2018: «Notre société vend de la sécurité, donc de la confiance». Mathieu Rigouste rappelle qu’«Idemia était l'un des principaux sponsors du Milipol 2021, salon mondial des industries militaro-sécuritaires françaises organisé par le ministère de...

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Son pouvoir augmente à mesure qu'il engrange vos données personnelles.

Si la pandémie a freiné l’économie, elle a révélé des opportunités dans le domaine de la biométrie. Au fil des contrats que l’entreprise Idemia décroche partout sur la planète, parfois de manière douteuse, son pouvoir se concentre inexorablement. Mais, au-delà de cette réussite commerciale, l'industrie du contrôle et de la surveillance pose la légitime question de la sécurité du dispositif, et donc de la protection des données personnelles collectées... au nom de la sécurité.

La biométrie est à la mode... - Image Pixabay

Une nouvelle société du tout-numérique se dessine chaque jour plus distinctement. Au sein du marché de la biométrie, le leader autoproclamé de « l'identité augmentée » Idemia, enchaîne les contrats parmi une multitude d’autres acteurs. Derniers en date: la carte eSIM nouvelle génération compatible avec les réseaux 5G pour l’automobile connectée; des cartes SIM 5G pour le principal opérateur de télécommunications de Singapour, M1 Limited, ou sa technologie de reconnaissance faciale MFACE pour contrôler l’identité des voyageurs en partance depuis l’aéroport d’Oakland en Californie. Mais ces récents contrats ne sont qu’une infime partie de l’œuvre tentaculaire du géant de la biométrie. D’après Mathieu Rigouste, chercheur indépendant auprès de la plateforme enquetecritique.org, «Idemia profite du développement continu du business des frontières, des catastrophes et des grands événements.» Son pouvoir se concentre à mesure qu’il tisse sa toile sur la planète et que ses baies de stockage engrangent vos données personnelles.

Les solutions numériques sont là pour nous protéger. Idemia ne cesse de le marteler. Son vice-président chargé de l’Afrique, Olivier Charlanes ne déclarait-il pas lors d’un entretien accordé à Jeune Afrique en 2018: «Notre société vend de la sécurité, donc de la confiance». Mathieu Rigouste rappelle qu’«Idemia était l'un des principaux sponsors du Milipol 2021, salon mondial des industries militaro-sécuritaires françaises organisé par le ministère de...

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Une émission de télévision pourrait relancer l’enquête sur cette affaire datant de 1995

À l'époque du meurtre l'enquête s'était complètement enlisée et finalement, personne n'avait été inquiété. De nouveaux éléments redonnent espoir au frère de la victime dont la vie a été totalement bouleversée.

Olivier Doire, dans le documentaire Cold Case, à la recherche du coupable.

Une émission de fait-divers contribuera-t-elle mettre fin à un énigme vieille de vingt-six ans? L’unique émission de Cold case, à la recherche du coupable diffusée sur C8 le 9 mars pourrait avoir fourni des éléments permettant d’élucider le meurtre de Christophe Doire, un jeune homme de 28 ans, marié et père de famille, sauvagement tué près de Vichy. Selon nos informations, les gendarmes sont venus saisir l’intégralité des images tournées pour l’émission. Contacté en juillet, Christophe Neveu, le procureur de Cusset, confirmait que «de nouvelles investigations sont en cours» et qu’il réservera ses premières déclarations à l’avocate de la famille Doire. Mais depuis, Olivier Doire, frère de la victime, n'a toujours pas eu la moindre nouvelle.

L’affaire remonte au 16 décembre 1995. Ce soir-là, Christophe est venu regarder un match de football chez son frère cadet, Olivier. Il repart chez lui vers 23H30 au volant de sa voiture. Personne ne le reverra vivant. L’enquête révélera qu’il est repassé chez lui.

Le 17 décembre au petit matin, Françoise, la mère de Christophe découvre son véhicule abandonné sur un parking de Cusset, à trois kilomètres de son appartement. La Renault 18 est ouverte. Mais aucune trace de son fils. Et puis, étrangement, la façade de son autoradio est présente alors que Christophe ne s’en sépare jamais de peur qu’il ne soit volé. On retrouve aussi son fusil de chasse dans l’habitacle. Prise d’un mauvais pressentiment, la famille signale sa disparition...

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Une émission de télévision pourrait relancer l’enquête sur cette affaire datant de 1995

À l'époque du meurtre l'enquête s'était complètement enlisée et finalement, personne n'avait été inquiété. De nouveaux éléments redonnent espoir au frère de la victime dont la vie a été totalement bouleversée.

Olivier Doire, dans le documentaire Cold Case, à la recherche du coupable.

Une émission de fait-divers contribuera-t-elle mettre fin à un énigme vieille de vingt-six ans? L’unique émission de Cold case, à la recherche du coupable diffusée sur C8 le 9 mars pourrait avoir fourni des éléments permettant d’élucider le meurtre de Christophe Doire, un jeune homme de 28 ans, marié et père de famille, sauvagement tué près de Vichy. Selon nos informations, les gendarmes sont venus saisir l’intégralité des images tournées pour l’émission. Contacté en juillet, Christophe Neveu, le procureur de Cusset, confirmait que «de nouvelles investigations sont en cours» et qu’il réservera ses premières déclarations à l’avocate de la famille Doire. Mais depuis, Olivier Doire, frère de la victime, n'a toujours pas eu la moindre nouvelle.

L’affaire remonte au 16 décembre 1995. Ce soir-là, Christophe est venu regarder un match de football chez son frère cadet, Olivier. Il repart chez lui vers 23H30 au volant de sa voiture. Personne ne le reverra vivant. L’enquête révélera qu’il est repassé chez lui.

Le 17 décembre au petit matin, Françoise, la mère de Christophe découvre son véhicule abandonné sur un parking de Cusset, à trois kilomètres de son appartement. La Renault 18 est ouverte. Mais aucune trace de son fils. Et puis, étrangement, la façade de son autoradio est présente alors que Christophe ne s’en sépare jamais de peur qu’il ne soit volé. On retrouve aussi son fusil de chasse dans l’habitacle. Prise d’un mauvais pressentiment, la famille signale sa disparition...

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Un livre brosse le portrait de vingt « maîtres de la manipulation »

David Colon enseigne l’histoire de la propagande et des techniques de la communication persuasive à Sciences-Po Paris. Son dernier livre nous fait entrer dans le laboratoire de la « fabrique du consentement ». Il montre que plus la technicité des moyens de communication est grande, plus fort sera l’impact des messages délivrés.

Les maîtres de la manipulation, un siècle de persuasion de masse, Tallandier, 2021

Ils sont publicitaires, cinéastes, lobbyistes, ingénieurs, – américains pour la plupart d’entre eux, les États-Unis étant dans ce domaine, souligne David Colon, « l’atelier du monde » – , tous ont pour point commun d’avoir forgé ou utilisé des outils pour influencer l'opinion, voire même pour modifier ses décisions, en fonctions d’intérêts économiques ou politiques. Ces personnalités n’ont pas été choisies au hasard. Elles réunissent plusieurs – au moins trois – des quatre critères qui définissent selon l’auteur un maître de la manipulation : « L’intention de manipuler les masses dans un but précis », « La capacité de le faire à grande échelle, La volonté d'entreprendre une démarche de science appliquée », « produire un effet mesurable ». Pour que la persuasion puisse produire ses effets, il faut que ces critères puissent s’articuler les uns aux autres, sous l’action combinée des « principes tirés de la psychologie » et « des nouveaux médias ». Et quand s'invitent des événements historiques tels que deux guerres mondiales censées combattre différents périls, dont celui du spectre totalitaire, tous les moyens d'influence semblent alors permis.

Que s’agit-il de défendre ? Relevons, comme le fait remarquer avec pertinence David Colon dans chacun de ses portraits, que ce n’est pas la promotion des grands idéaux – démocratique en particulier – qui justifie dans l’histoire récente l’interventionnisme des magnats de la communication. Certes, c’est ce qui est bien...

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Un livre brosse le portrait de vingt « maîtres de la manipulation »

David Colon enseigne l’histoire de la propagande et des techniques de la communication persuasive à Sciences-Po Paris. Son dernier livre nous fait entrer dans le laboratoire de la « fabrique du consentement ». Il montre que plus la technicité des moyens de communication est grande, plus fort sera l’impact des messages délivrés.

Les maîtres de la manipulation, un siècle de persuasion de masse, Tallandier, 2021

Ils sont publicitaires, cinéastes, lobbyistes, ingénieurs, – américains pour la plupart d’entre eux, les États-Unis étant dans ce domaine, souligne David Colon, « l’atelier du monde » – , tous ont pour point commun d’avoir forgé ou utilisé des outils pour influencer l'opinion, voire même pour modifier ses décisions, en fonctions d’intérêts économiques ou politiques. Ces personnalités n’ont pas été choisies au hasard. Elles réunissent plusieurs – au moins trois – des quatre critères qui définissent selon l’auteur un maître de la manipulation : « L’intention de manipuler les masses dans un but précis », « La capacité de le faire à grande échelle, La volonté d'entreprendre une démarche de science appliquée », « produire un effet mesurable ». Pour que la persuasion puisse produire ses effets, il faut que ces critères puissent s’articuler les uns aux autres, sous l’action combinée des « principes tirés de la psychologie » et « des nouveaux médias ». Et quand s'invitent des événements historiques tels que deux guerres mondiales censées combattre différents périls, dont celui du spectre totalitaire, tous les moyens d'influence semblent alors permis.

Que s’agit-il de défendre ? Relevons, comme le fait remarquer avec pertinence David Colon dans chacun de ses portraits, que ce n’est pas la promotion des grands idéaux – démocratique en particulier – qui justifie dans l’histoire récente l’interventionnisme des magnats de la communication. Certes, c’est ce qui est bien...

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Leur mésusage du droit pose question

Les tenants d'une idéologie rance, prônant la haine et l'exclusion se retranchent souvent derrière le droit pour se protéger lors de leurs sorties de route. Se laisseraient-ils autant aller s'ils risquaient à tout moment de prendre une droite dans le nez ?

2017 : un homme reçoit un coup de poing après avoir fait un salut nazi à Charlottesville (USA) - D.R.

Que l'on se comprenne bien, il ne s'agit pas ici d'appeler à la violence, l'extrême-droite le fait suffisamment chaque jour. Non, il s'agit plutôt d'une réflexion philosophique sur l'usage que certains peuvent faire du droit, ce contrat social qui nous éloigne de l'ère des hommes des cavernes. Ce contrat est-il une bonne réponse et, question éternelle pour les étudiants de droit : « jusqu'où la démocratie doit-elle accepter que ses ennemis l'utilisent pour la détruire » ?

L'injonction « punch a nazi in the face » (frappez un nazi à la figure) fait son chemin aux États-Unis où la liberté d'expression érigée en droit constitutionnel sans véritable contrepoids pousse bon nombre d'Américains à aller très loin dans l'abomination. En France la question se pose de manière moins radicale. Il y a d'autres manières de faire taire les discours d'extrême-droite. Le droit permet de faire condamner des personnes qui se laisseraient aller à des propos racistes, homophobes, qui nieraient l'existence de la Shoah, etc. Éric Zemmour en a fait les frais. Mais à quel prix et à quel horizon ? Le processus judiciaire est souvent très long et très coûteux. Et le résultat est aléatoire.

Le portrait d'Éric Zemmour « Veni, vidi, Vichy » diffusé jeudi 4 novembre sur France 2 aura dévoilé la face non cachée d'un vilain petit bonhomme, sûr de son fait, agressif, violent, ne respectant absolument pas ses adversaires politiques....

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Leur mésusage du droit pose question

Les tenants d'une idéologie rance, prônant la haine et l'exclusion se retranchent souvent derrière le droit pour se protéger lors de leurs sorties de route. Se laisseraient-ils autant aller s'ils risquaient à tout moment de prendre une droite dans le nez ?

2017 : un homme reçoit un coup de poing après avoir fait un salut nazi à Charlottesville (USA) - D.R.

Que l'on se comprenne bien, il ne s'agit pas ici d'appeler à la violence, l'extrême-droite le fait suffisamment chaque jour. Non, il s'agit plutôt d'une réflexion philosophique sur l'usage que certains peuvent faire du droit, ce contrat social qui nous éloigne de l'ère des hommes des cavernes. Ce contrat est-il une bonne réponse et, question éternelle pour les étudiants de droit : « jusqu'où la démocratie doit-elle accepter que ses ennemis l'utilisent pour la détruire » ?

L'injonction « punch a nazi in the face » (frappez un nazi à la figure) fait son chemin aux États-Unis où la liberté d'expression érigée en droit constitutionnel sans véritable contrepoids pousse bon nombre d'Américains à aller très loin dans l'abomination. En France la question se pose de manière moins radicale. Il y a d'autres manières de faire taire les discours d'extrême-droite. Le droit permet de faire condamner des personnes qui se laisseraient aller à des propos racistes, homophobes, qui nieraient l'existence de la Shoah, etc. Éric Zemmour en a fait les frais. Mais à quel prix et à quel horizon ? Le processus judiciaire est souvent très long et très coûteux. Et le résultat est aléatoire.

Le portrait d'Éric Zemmour « Veni, vidi, Vichy » diffusé jeudi 4 novembre sur France 2 aura dévoilé la face non cachée d'un vilain petit bonhomme, sûr de son fait, agressif, violent, ne respectant absolument pas ses adversaires politiques....

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Les deux mastodontes aspirateurs de données personnelles n'ont aucune éthique

Il faudrait être complètement aveugle et sourd pour ne pas avoir compris depuis des lustres que ces sociétés ne travaillent pas pour le bien commun et que leur business est un danger pour la démocratie et la vie privée...

Surprise, surprise...

Si en 2021, vous découvrez, comme de nombreux journalistes et autres experts des Intertubes que Google ne produit pas que du bien, contrairement à son ancien mantra "Don't be evil" qui figurait jusqu'en 2018 dans le code de conduite de l'entreprise avant de devenir "Do the right thing"; si vous découvrez que Facebook ne vise pas à relier les humains, c'est que vous n'avez rien compris à ce qui s'est passé sur Internet ces 27 dernières années. Google n'est plus un moteur de recherche depuis des lustres, mais l'un des plus monumentaux aspirateurs à données personnelles de l'univers connu. Facebook n'a jamais voulu relier les "putain d'abrutis", comme Mark Zuckerbeg appelait ses tous premiers utilisateurs, assez débiles, selon lui, pour lui communiquer leurs informations très personnelles.

Surprise, Google veut tout manger
Surprise, Google veut tout manger

1998 : cela fait à peu près quatre ans que les premiers utilisateurs du World Wide Web "surfent". Pour trouver leur chemin dans ce petit dédale de 2,4 millions de sites, les 188 millions d'internautes utilisent des moteurs de recherche. Yahoo, né en 1994, bien sûr, mais aussi Altavista (1995) ou HotBot (1996). Mais en 1998, un nouvel entrant va ravager le marché des moteurs de recherche et autres annuaires. Il ne restera que des cendres. Il s'agit de Google. Mais gagner de l'argent avec un moteur de recherche, c'est un projet improbable. Les quelques...

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Les deux mastodontes aspirateurs de données personnelles n'ont aucune éthique

Il faudrait être complètement aveugle et sourd pour ne pas avoir compris depuis des lustres que ces sociétés ne travaillent pas pour le bien commun et que leur business est un danger pour la démocratie et la vie privée...

Surprise, surprise...

Si en 2021, vous découvrez, comme de nombreux journalistes et autres experts des Intertubes que Google ne produit pas que du bien, contrairement à son ancien mantra "Don't be evil" qui figurait jusqu'en 2018 dans le code de conduite de l'entreprise avant de devenir "Do the right thing"; si vous découvrez que Facebook ne vise pas à relier les humains, c'est que vous n'avez rien compris à ce qui s'est passé sur Internet ces 27 dernières années. Google n'est plus un moteur de recherche depuis des lustres, mais l'un des plus monumentaux aspirateurs à données personnelles de l'univers connu. Facebook n'a jamais voulu relier les "putain d'abrutis", comme Mark Zuckerbeg appelait ses tous premiers utilisateurs, assez débiles, selon lui, pour lui communiquer leurs informations très personnelles.

Surprise, Google veut tout manger
Surprise, Google veut tout manger

1998 : cela fait à peu près quatre ans que les premiers utilisateurs du World Wide Web "surfent". Pour trouver leur chemin dans ce petit dédale de 2,4 millions de sites, les 188 millions d'internautes utilisent des moteurs de recherche. Yahoo, né en 1994, bien sûr, mais aussi Altavista (1995) ou HotBot (1996). Mais en 1998, un nouvel entrant va ravager le marché des moteurs de recherche et autres annuaires. Il ne restera que des cendres. Il s'agit de Google. Mais gagner de l'argent avec un moteur de recherche, c'est un projet improbable. Les quelques...

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Echanges entre les collectifs montpelliérains en lutte et une des délégations zapatistes

La diplomatie n'est pas l'apanage des grandes puissances et pour cette première étape de leur "voyage de la vie" en Europe, les zapatistes ont fait les choses en grand. Le 14 septembre, a atterri à Vienne, l'entièreté de la force aérienne zapatiste, 180 membres des délégations qui se sont réparties en 28 équipes d'"écoute et de parole" composées de quatre à six compas, souvent des femmes. Des équipes capables de couvrir ainsi simultanément "28 recoins de la géographie européenne."

Rencontres entre des révolutionnaires mexicains et un hackerspace - Le BIB

En France, les collectifs en luttes attendaient huit équipes de "compas" (compañeros-as : compagnons) entre le 12 octobre et le 5 novembre. Des rencontres qui avaient été plusieurs fois reportées en raisons des problèmes sanitaires et de la mauvaise volonté des états. À Montpellier, c'est finalement le week-end du 22 octobre que la délégation de cinq compas est arrivée avec un planning de diplomate. Le vendredi, elles rencontraient le collectif "Oxygène", en lutte depuis sept ans contre le projet Oxylane visant à la bétonisation d'une zone naturelle. Plus tard dans la journée, elles échangeaient avec des collectifs locaux en lutte sur le rond-point de Paulette à l'initiative des gilets jaunes.

Le lendemain, samedi, elles étaient accueillies dans la coopérative culturelle "La tendresse". En début d'après midi, elles écoutaient la parole des collectifs féministes et échangeaient sur les problématiques de la lutte contre le patriarcat au cours de plusieurs ateliers ensoleillés. Puis elles visitaient "Le BIB" et s'entendaient raconter l'histoire de ce hackerspace, passé par les squats avant d'intégrer cette coopérative culturelle et d'ouvrir son espace à "LABASE", un Bio-hacklab. Plusieurs ateliers étaient alors organisés, en petits groupes, pour entrer dans le détail des différentes occupations et moyens d'action de ce lieu dédié à l'émancipation technologique et au soutien aux luttes....

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Echanges entre les collectifs montpelliérains en lutte et une des délégations zapatistes

La diplomatie n'est pas l'apanage des grandes puissances et pour cette première étape de leur "voyage de la vie" en Europe, les zapatistes ont fait les choses en grand. Le 14 septembre, a atterri à Vienne, l'entièreté de la force aérienne zapatiste, 180 membres des délégations qui se sont réparties en 28 équipes d'"écoute et de parole" composées de quatre à six compas, souvent des femmes. Des équipes capables de couvrir ainsi simultanément "28 recoins de la géographie européenne."

Rencontres entre des révolutionnaires mexicains et un hackerspace - Le BIB

En France, les collectifs en luttes attendaient huit équipes de "compas" (compañeros-as : compagnons) entre le 12 octobre et le 5 novembre. Des rencontres qui avaient été plusieurs fois reportées en raisons des problèmes sanitaires et de la mauvaise volonté des états. À Montpellier, c'est finalement le week-end du 22 octobre que la délégation de cinq compas est arrivée avec un planning de diplomate. Le vendredi, elles rencontraient le collectif "Oxygène", en lutte depuis sept ans contre le projet Oxylane visant à la bétonisation d'une zone naturelle. Plus tard dans la journée, elles échangeaient avec des collectifs locaux en lutte sur le rond-point de Paulette à l'initiative des gilets jaunes.

Le lendemain, samedi, elles étaient accueillies dans la coopérative culturelle "La tendresse". En début d'après midi, elles écoutaient la parole des collectifs féministes et échangeaient sur les problématiques de la lutte contre le patriarcat au cours de plusieurs ateliers ensoleillés. Puis elles visitaient "Le BIB" et s'entendaient raconter l'histoire de ce hackerspace, passé par les squats avant d'intégrer cette coopérative culturelle et d'ouvrir son espace à "LABASE", un Bio-hacklab. Plusieurs ateliers étaient alors organisés, en petits groupes, pour entrer dans le détail des différentes occupations et moyens d'action de ce lieu dédié à l'émancipation technologique et au soutien aux luttes....

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L’appel commun de 45 médias indépendants

Des nuages se pressent au dessus de la Démocratie, au dessus de la presse dont le rôle sociétal est essentiel pour que les citoyens puissent faire des choix éclairés. Reflets.info, avec le reste de la presse indépendante, tire la sonnette d'alarme.

Carte de la presse indépendante réalisée par le journal L'âge de faire

Nous sommes des médias indépendants, lus, écoutés, regardés chaque jour par des millions de citoyennes et citoyens. Au-delà de nos différences éditoriales, nous nous retrouvons sur l’essentiel : la passion d’un journalisme libre, honnête, au service de nos publics et à l’écoute de la société.

Une information libre et pluraliste est la condition de la démocratie. Elle est aujourd’hui menacée par un système médiatique dominant qui vient de nous infliger deux mois de « zemmourisation » du débat public et un agenda informatif médiocre, pour ne pas dire plus.

Elle est menacée avec la mise à genoux du journalisme par Vincent Bolloré. L’homme d’affaires a décidé de mettre son immense groupe de presse au service d’un polémiste xénophobe et misogyne, condamné à deux reprises pour provocation à la haine raciale.

Elle est menacée par une concentration sans précédent des grands médias aux mains d’une petite dizaine de grandes fortunes qui recherchent ainsi protection et influence et, trop souvent, imposent leur agenda idéologique.

Cette information libre et pluraliste est aussi mise en danger par un système d’aides publiques aux médias dénoncé depuis des années comme inefficace et inégalitaire. Pourquoi ? Parce que dix grands groupes en sont les principaux bénéficiaires et cette distorsion de concurrence menace directement le pluralisme.

A la Libération, Hubert-Beuve Méry, fondateur du journal Le Monde, dénonçait la « presse d’industrie », cette presse de l’entre-deux-guerres tenue...

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L’appel commun de 45 médias indépendants

Des nuages se pressent au dessus de la Démocratie, au dessus de la presse dont le rôle sociétal est essentiel pour que les citoyens puissent faire des choix éclairés. Reflets.info, avec le reste de la presse indépendante, tire la sonnette d'alarme.

Carte de la presse indépendante réalisée par le journal L'âge de faire

Nous sommes des médias indépendants, lus, écoutés, regardés chaque jour par des millions de citoyennes et citoyens. Au-delà de nos différences éditoriales, nous nous retrouvons sur l’essentiel : la passion d’un journalisme libre, honnête, au service de nos publics et à l’écoute de la société.

Une information libre et pluraliste est la condition de la démocratie. Elle est aujourd’hui menacée par un système médiatique dominant qui vient de nous infliger deux mois de « zemmourisation » du débat public et un agenda informatif médiocre, pour ne pas dire plus.

Elle est menacée avec la mise à genoux du journalisme par Vincent Bolloré. L’homme d’affaires a décidé de mettre son immense groupe de presse au service d’un polémiste xénophobe et misogyne, condamné à deux reprises pour provocation à la haine raciale.

Elle est menacée par une concentration sans précédent des grands médias aux mains d’une petite dizaine de grandes fortunes qui recherchent ainsi protection et influence et, trop souvent, imposent leur agenda idéologique.

Cette information libre et pluraliste est aussi mise en danger par un système d’aides publiques aux médias dénoncé depuis des années comme inefficace et inégalitaire. Pourquoi ? Parce que dix grands groupes en sont les principaux bénéficiaires et cette distorsion de concurrence menace directement le pluralisme.

A la Libération, Hubert-Beuve Méry, fondateur du journal Le Monde, dénonçait la « presse d’industrie », cette presse de l’entre-deux-guerres tenue...

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Au vu et au su des conclusions de la commissaire enquêtrice, la réponse est non.

Dans le précédent volet de cette affaire nous nous sommes interrogés sur l'urgence climatique à convertir une zone naturelle en terrain constructible en Charente-Maritime. Une consultation publique était alors en cours. Le rapport d'enquête vient de tomber sur le bureau du préfet.

Rien n'est encore fait, mais cela y ressemble de plus en plus... - Reflets

Inutile de chercher à se plonger dans les suites de notre dossier sans avoir pris connaissance du projet Godet (Acte 1 à suivre ici). Compte tenu de la portée écologico-nomique de l'histoire, du lieu où elle se déroule (un territoire zéro carbone), et des valses hésitations procédurales qui l'entoure, l'affaire mérite bien que l'on s'y attarde un peu. Pour rappel, il s'agit d'implanter un complexe industriel de stockage d'alcool de bouche sur une ex-zone naturelle protégée. Sous couvert d'une modification du PLUi (plan local d'urbanisme intercommunal), et aux seules fins de cette installation, les terres en questions avaient été re-classifiées -site constructible- en 2019.

L'enquête publique évoquée aujourd'hui fait partie des procédures réglementaires à suivre avant de se diriger vers la délivrance d'une autorisation environnementale définitive. C'est dire l'importance de cette étape, quand bien même ce rapport ne possède qu'une simple valeur consultative. Pour les porteurs du projet l'arrivée à bon port se précise, mais quitte à ramer encore un peu autant le faire dans le sens du courant.

Un dossier qui pèse dans la balance des élus Maritimes : écologique ou économique ? - Reflets
Un dossier qui pèse dans la balance des élus Maritimes : écologique ou économique ? - Reflets

La commissaire enquêtrice vient donc de signer les conclusions du rapport de ces mots: avis favorable. La forme est légale, le fond repose sur des considérations réglementaires, mais le sens et l'utilité de la démarche...

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Au vu et au su des conclusions de la commissaire enquêtrice, la réponse est non.

Dans le précédent volet de cette affaire nous nous sommes interrogés sur l'urgence climatique à convertir une zone naturelle en terrain constructible en Charente-Maritime. Une consultation publique était alors en cours. Le rapport d'enquête vient de tomber sur le bureau du préfet.

Rien n'est encore fait, mais cela y ressemble de plus en plus... - Reflets

Inutile de chercher à se plonger dans les suites de notre dossier sans avoir pris connaissance du projet Godet (Acte 1 à suivre ici). Compte tenu de la portée écologico-nomique de l'histoire, du lieu où elle se déroule (un territoire zéro carbone), et des valses hésitations procédurales qui l'entoure, l'affaire mérite bien que l'on s'y attarde un peu. Pour rappel, il s'agit d'implanter un complexe industriel de stockage d'alcool de bouche sur une ex-zone naturelle protégée. Sous couvert d'une modification du PLUi (plan local d'urbanisme intercommunal), et aux seules fins de cette installation, les terres en questions avaient été re-classifiées -site constructible- en 2019.

L'enquête publique évoquée aujourd'hui fait partie des procédures réglementaires à suivre avant de se diriger vers la délivrance d'une autorisation environnementale définitive. C'est dire l'importance de cette étape, quand bien même ce rapport ne possède qu'une simple valeur consultative. Pour les porteurs du projet l'arrivée à bon port se précise, mais quitte à ramer encore un peu autant le faire dans le sens du courant.

Un dossier qui pèse dans la balance des élus Maritimes : écologique ou économique ? - Reflets
Un dossier qui pèse dans la balance des élus Maritimes : écologique ou économique ? - Reflets

La commissaire enquêtrice vient donc de signer les conclusions du rapport de ces mots: avis favorable. La forme est légale, le fond repose sur des considérations réglementaires, mais le sens et l'utilité de la démarche...

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Le salon de l'équipement des policiers, militaires et espions ne connaît pas la crise

Flingues de toutes tailles, drones, systèmes d'interception, gaz lacrymogènes, LBD, gants électriques, tout est bon pour faire face à « la menace ». Des menaces, justement, il y en a de toutes sortes et c'est bien pratique pour alimenter un marché de la peur très prospère. Surtout à l'approche des JO qui seront prétexte à toutes sortes d'expérimentations jusque là refusées.

On se demande bien ce que Sigmund Freud percevrait dans cette image - © Reflets

Années après années, les déambulations dans les allées du salon Milipol, où viennent se fournir États, policiers, militaires et espions en tous genres, restent aussi déprimantes. On y comprend que si l'on est « contre », on va se retrouver face à des armes innovantes, des instruments de répression toujours plus inquiétants, des outils de surveillance toujours plus intrusifs.

Même si l'on voit apparaître comme « argument de vente » l'aspect non létal de certaines armes, il est aisé de percevoir que celles-ci seront utilisées beaucoup librement que celles qui sont létales. Le risque de tuer est moindre, donnons-nous en à coeur joie... Comme dans un jeu vidéo. On tire, en misant sur le fait qu'avec ces armes, la victime aura plusieurs points de vie et pourra continuer à vivre. Mais avec quelles séquelles... Nous avions largement documenté dès janvier 2019 les ravages du LBD en France pendant la crise des gilets jaunes et le choix très contesté des munitions de la société Alsetex par les autorités françaises. Dans un climat social tendu, l'exécutif est de plus en plus tenté, depuis Nuit Debout, de désigner les opposants comme des ennemis. Non plus des adversaires politiques avec lesquels un dialogue peut s'enclencher, mais des ennemis à soumettre. Par la force. La traduction sur le terrain de cette vision des rapports sociaux par les politiques et les forces de l'ordre est désastreuse la plupart du temps. Surtout à Paris avec un préfet qui pense...

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Le salon de l'équipement des policiers, militaires et espions ne connaît pas la crise

Flingues de toutes tailles, drones, systèmes d'interception, gaz lacrymogènes, LBD, gants électriques, tout est bon pour faire face à « la menace ». Des menaces, justement, il y en a de toutes sortes et c'est bien pratique pour alimenter un marché de la peur très prospère. Surtout à l'approche des JO qui seront prétexte à toutes sortes d'expérimentations jusque là refusées.

On se demande bien ce que Sigmund Freud percevrait dans cette image - © Reflets

Années après années, les déambulations dans les allées du salon Milipol, où viennent se fournir États, policiers, militaires et espions en tous genres, restent aussi déprimantes. On y comprend que si l'on est « contre », on va se retrouver face à des armes innovantes, des instruments de répression toujours plus inquiétants, des outils de surveillance toujours plus intrusifs.

Même si l'on voit apparaître comme « argument de vente » l'aspect non létal de certaines armes, il est aisé de percevoir que celles-ci seront utilisées beaucoup librement que celles qui sont létales. Le risque de tuer est moindre, donnons-nous en à coeur joie... Comme dans un jeu vidéo. On tire, en misant sur le fait qu'avec ces armes, la victime aura plusieurs points de vie et pourra continuer à vivre. Mais avec quelles séquelles... Nous avions largement documenté dès janvier 2019 les ravages du LBD en France pendant la crise des gilets jaunes et le choix très contesté des munitions de la société Alsetex par les autorités françaises. Dans un climat social tendu, l'exécutif est de plus en plus tenté, depuis Nuit Debout, de désigner les opposants comme des ennemis. Non plus des adversaires politiques avec lesquels un dialogue peut s'enclencher, mais des ennemis à soumettre. Par la force. La traduction sur le terrain de cette vision des rapports sociaux par les politiques et les forces de l'ordre est désastreuse la plupart du temps. Surtout à Paris avec un préfet qui pense...

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Inflation, chaînes d'approvisionnement bloquées, ça ne va pas très bien...

Le ministre de l'économie, Bruno Lemaire annonçait il y a quelques jours, pas peu fier, que la croissance française atteindrait 6,25% au lieu de 6% en 2021. Mais l'économie est une balance à plateaux multiples, et on constate de multiples signes inquiétants. Alors, on peut voir le verre à moitié plein ou à moitié vide...

Jacob van Ruisdael (1628-1682) - Vue depuis les dunes jusqu'à la mer - Jean-Louis Mazieres - Flickr - CC BY-NC-SA 2.0

« La croissance est forte, solide, dynamique : nous réviserons donc la prévision de croissance pour 2021 de 6 à 6,25 % », a indiqué Bruno Lemaire il y a une semaine. Pas peu fier, sans doute. A lire entre les lignes des déclaration du ministre : le gouvernement Castex est efficace, il fait renouer le pays avec une croissance très forte après la crise du Covid. Votez pour nous ! Petit bémol : l'économie n'est pas une balance normale, avec deux plateaux. Il ne suffit pas de poser un petit poids sur l'un d'entre eux pour que tout s'équilibre et que tout baigne dans l'huile de noix de coco. L'économie, qui plus est mondialisée, c'est une balance à plateaux multiples, infinis. Lorsque l'on joue sur l'un d'entre eux, un autre bouge, parfois tout près, parfois très loin. Les répercussions d'un événement ou d'une décision peuvent être immédiates ou différées. Une chose est certaine dans cet océan d'incertitude : la modestie est de mise et prudence est mère de toutes les vertus.

Depuis quelques temps, les acteurs de la chaîne d'approvisionnement s'époumonent : la situation est grave. Tout est bloqué. Il y a donc tout de même quelques quelques soucis avec cette reprise...

On peut choisir de voir la reprise qui apparaît, plutôt logique d'ailleurs après une mise à l'arrêt de l'économie mondiale pendant plusieurs mois. Mais on peut aussi observer quelques nuages noirs qui s'amoncèlent.

Le premier...

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Inflation, chaînes d'approvisionnement bloquées, ça ne va pas très bien...

Le ministre de l'économie, Bruno Lemaire annonçait il y a quelques jours, pas peu fier, que la croissance française atteindrait 6,25% au lieu de 6% en 2021. Mais l'économie est une balance à plateaux multiples, et on constate de multiples signes inquiétants. Alors, on peut voir le verre à moitié plein ou à moitié vide...

Jacob van Ruisdael (1628-1682) - Vue depuis les dunes jusqu'à la mer - Jean-Louis Mazieres - Flickr - CC BY-NC-SA 2.0

« La croissance est forte, solide, dynamique : nous réviserons donc la prévision de croissance pour 2021 de 6 à 6,25 % », a indiqué Bruno Lemaire il y a une semaine. Pas peu fier, sans doute. A lire entre les lignes des déclaration du ministre : le gouvernement Castex est efficace, il fait renouer le pays avec une croissance très forte après la crise du Covid. Votez pour nous ! Petit bémol : l'économie n'est pas une balance normale, avec deux plateaux. Il ne suffit pas de poser un petit poids sur l'un d'entre eux pour que tout s'équilibre et que tout baigne dans l'huile de noix de coco. L'économie, qui plus est mondialisée, c'est une balance à plateaux multiples, infinis. Lorsque l'on joue sur l'un d'entre eux, un autre bouge, parfois tout près, parfois très loin. Les répercussions d'un événement ou d'une décision peuvent être immédiates ou différées. Une chose est certaine dans cet océan d'incertitude : la modestie est de mise et prudence est mère de toutes les vertus.

Depuis quelques temps, les acteurs de la chaîne d'approvisionnement s'époumonent : la situation est grave. Tout est bloqué. Il y a donc tout de même quelques quelques soucis avec cette reprise...

On peut choisir de voir la reprise qui apparaît, plutôt logique d'ailleurs après une mise à l'arrêt de l'économie mondiale pendant plusieurs mois. Mais on peut aussi observer quelques nuages noirs qui s'amoncèlent.

Le premier...

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Mais ses équipes ont déployé une infrastructure de candidat

L'homme, pas encore officiellement candidat, déroule ses idées rances sur tous les écrans tout en criant pourtant sans cesse à la censure. Conscients que désormais, une élection ne se gagne pas uniquement via la télévision, mais aussi grâce à Internet, ses « amis » ont déployé une présence sur le réseau, digne d'un candidat. Étonnamment, les technologies déployées ne sont pas très françaises.

Son nom, il le signe à la pointe de l'épée. D'un Z qui veut dire...

Pas encore candidat, mais invité partout, objet de toutes les conjectures sur les plateaux des chaînes de télévision peuplés de toutologues, Éric Zemmour est au coeur du brouhaha médiatique. Bien que condamné pour incitation à la haine raciale, il déroule ses idées seul lorsqu'il est invité, mais elles se déploient également sans lui dans tous les journaux et toutes les chaînes de radio et de télé, qui ne manquent pas de servir de caisse de résonance à ses polémiques stériles et mortifères. On rejoue l'ascension de Trump ou d'Emmanuel Macron. Le système médiatique crée ex nihilo un homme providentiel. Sa profondeur est évidement inversement proportionnelle au bruit généré. En parallèle de cette campagne déguisée, l'entourage d'Éric Zemmour déploie sur Internet, depuis juin, les outils d'un campagne numérique semblable à celle d'un vrai candidat. Le Monde a publié un panorama de cette infrastructure.

Depuis juin, l'association « Les amis de Zemmour » a enregistré quelque 33 noms de domaines.

Il y a bien sûr les évidents ericzemmourpresident.fr, pourzemmour.fr, zemmour2022.fr ou zemmour-officiel.fr, mais il y a aussi des noms de domaines plus incongrus comme jeunes-lr-avec-zemmour.fr, fdo-aveczemmour.fr, ou gilets-jaunes-avec-zemmour.fr...

Liste des noms de domaines enregistrés par l'association Les amis d'Éric Zemmour
Liste des noms de domaines enregistrés par l'association Les amis d'Éric Zemmour

Il y a également, évidemment, des comptes Instagram, Twitter, Facebook, Telegram, liés à la galaxie de sites.

Mais...

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Mais ses équipes ont déployé une infrastructure de candidat

L'homme, pas encore officiellement candidat, déroule ses idées rances sur tous les écrans tout en criant pourtant sans cesse à la censure. Conscients que désormais, une élection ne se gagne pas uniquement via la télévision, mais aussi grâce à Internet, ses « amis » ont déployé une présence sur le réseau, digne d'un candidat. Étonnamment, les technologies déployées ne sont pas très françaises.

Son nom, il le signe à la pointe de l'épée. D'un Z qui veut dire...

Pas encore candidat, mais invité partout, objet de toutes les conjectures sur les plateaux des chaînes de télévision peuplés de toutologues, Éric Zemmour est au coeur du brouhaha médiatique. Bien que condamné pour incitation à la haine raciale, il déroule ses idées seul lorsqu'il est invité, mais elles se déploient également sans lui dans tous les journaux et toutes les chaînes de radio et de télé, qui ne manquent pas de servir de caisse de résonance à ses polémiques stériles et mortifères. On rejoue l'ascension de Trump ou d'Emmanuel Macron. Le système médiatique crée ex nihilo un homme providentiel. Sa profondeur est évidement inversement proportionnelle au bruit généré. En parallèle de cette campagne déguisée, l'entourage d'Éric Zemmour déploie sur Internet, depuis juin, les outils d'un campagne numérique semblable à celle d'un vrai candidat. Le Monde a publié un panorama de cette infrastructure.

Depuis juin, l'association « Les amis de Zemmour » a enregistré quelque 33 noms de domaines.

Il y a bien sûr les évidents ericzemmourpresident.fr, pourzemmour.fr, zemmour2022.fr ou zemmour-officiel.fr, mais il y a aussi des noms de domaines plus incongrus comme jeunes-lr-avec-zemmour.fr, fdo-aveczemmour.fr, ou gilets-jaunes-avec-zemmour.fr...

Liste des noms de domaines enregistrés par l'association Les amis d'Éric Zemmour
Liste des noms de domaines enregistrés par l'association Les amis d'Éric Zemmour

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Extraits du livre « Le nouveau péril sectaire »

Jean-Loup Adénor, journaliste chez « Marianne », et Timothée de Rauglaudre, contributeur à « Reflets », publient ce jeudi 14 octobre « Le nouveau péril sectaire » chez Robert Laffont. « Reflets » en publie des extraits, qui montrent comment Marlène Schiappa a verrouillé la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes).

Marlène Schiappa, ministre déléguée à la Citoyenneté - Compte Twitter du ministère de l'Intérieur

Quels que soient ses moyens humains et financiers, la « nouvelle Miviludes » dévoilée par Marlène Schiappa au printemps 2021 est bien différente de celle qui était en place il y a dix ans. S’il n’a finalement pas été victime de la placardisation annoncée, l’organisme interministériel, du fait de son rattachement à un service du ministère de l’Intérieur, a considérablement perdu en autonomie politique. Georges Fenech avait pourtant voulu le « sanctuariser » dans la loi en faisant de lui une Haute Autorité, pleinement indépendante. Sans succès. Le Centre contre les manipulations mentales (CCMM), de son côté, défendait l’attribution d’un « pouvoir d’enquête » à la Miviludes, nous indique Annie Guibert. À rebours de ces propositions, qui auraient pu constituer un véritable renforcement, le poste de président a été supprimé. (...)

C’est (...) une magistrate inconnue, Hanène Romdhane, qui a en définitive pris les rênes de la Miviludes. Elle n’en est pas la présidente mais la cheffe de service. « C’est toute la différence, de mon point de vue, analyse Georges Fenech. Moi, j’étais président, ancien parlementaire. Quand je décidais d’une action, je n’allais pas demander au préfet une autorisation de le faire. Il n’y aura plus cette même autonomie, même par rapport à l’administration. Il m’arrivait de dénoncer ce qui se passait dans tel ou tel ministère. Il y avait un statut. Là, ça devient plus hiérarchisé dans les échelons administratifs. Il y a la cheffe de service de la...

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Extraits du livre « Le nouveau péril sectaire »

Jean-Loup Adénor, journaliste chez « Marianne », et Timothée de Rauglaudre, contributeur à « Reflets », publient ce jeudi 14 octobre « Le nouveau péril sectaire » chez Robert Laffont. « Reflets » en publie des extraits, qui montrent comment Marlène Schiappa a verrouillé la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes).

Marlène Schiappa, ministre déléguée à la Citoyenneté - Compte Twitter du ministère de l'Intérieur

Quels que soient ses moyens humains et financiers, la « nouvelle Miviludes » dévoilée par Marlène Schiappa au printemps 2021 est bien différente de celle qui était en place il y a dix ans. S’il n’a finalement pas été victime de la placardisation annoncée, l’organisme interministériel, du fait de son rattachement à un service du ministère de l’Intérieur, a considérablement perdu en autonomie politique. Georges Fenech avait pourtant voulu le « sanctuariser » dans la loi en faisant de lui une Haute Autorité, pleinement indépendante. Sans succès. Le Centre contre les manipulations mentales (CCMM), de son côté, défendait l’attribution d’un « pouvoir d’enquête » à la Miviludes, nous indique Annie Guibert. À rebours de ces propositions, qui auraient pu constituer un véritable renforcement, le poste de président a été supprimé. (...)

C’est (...) une magistrate inconnue, Hanène Romdhane, qui a en définitive pris les rênes de la Miviludes. Elle n’en est pas la présidente mais la cheffe de service. « C’est toute la différence, de mon point de vue, analyse Georges Fenech. Moi, j’étais président, ancien parlementaire. Quand je décidais d’une action, je n’allais pas demander au préfet une autorisation de le faire. Il n’y aura plus cette même autonomie, même par rapport à l’administration. Il m’arrivait de dénoncer ce qui se passait dans tel ou tel ministère. Il y avait un statut. Là, ça devient plus hiérarchisé dans les échelons administratifs. Il y a la cheffe de service de la...

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D’anciens enseignants témoignent

En 2015, la directrice des éditions Actes Sud Françoise Nyssen, ministre de la Culture de mai 2017 à octobre 2018, a fondé une école privée inspirée de la pédagogie Steiner-Waldorf. Trois enseignants racontent l’envers du décor, entre ésotérisme et rapport discutable au handicap, à la médecine et aux règles de sécurité. Pour contourner le système, l’éditrice aurait utilisé ses réseaux politiques pour décrocher un contrat d’association avec l’État.

Françoise Nyssen avec le sociologue et philosophe Edgar Morin. - Mathieu Delmestre - CC BY-NC-ND 2.0

Octobre 2016. L’école de Françoise Nyssen, alors directrice des éditions Actes Sud, et pas encore ministre de la Culture d’Emmanuel Macron, vient d’entamer sa deuxième rentrée, et le journal Le Monde lui déroule le tapis rouge. Le storytelling joue sur l’émotion : le fils que l’éditrice a eu avec Jean-Paul Capitani, Antoine, s’est suicidé à l’âge de 18 ans, en 2012. Nyssen blâme « l’idéologie de l’école en France » :

« Antoine fut un laissé-pour-compte, raconte-t-elle. Il n’y avait pas de chemin pour lui [au sein de l’Éducation nationale]. »

Pourtant, avant son geste fatal, Antoine avait intégré durant un an l’école Steiner-Waldorf de Sorgues, près d’Avignon. C’est là que le couple Nyssen-Capitani a fait la rencontre de Henri Dahan, figure française de cette pédagogie directement inspirée de Rudolf Steiner, un occultiste autrichien qui a bâti un mouvement ésotérique, l’anthroposophie, au début du XXe siècle. Dahan deviendra le directeur pédagogique de l’école du Domaine du possible, fondée par François Nyssen et située à La Volpelière, une ferme en lisière d’Arles donnée par la famille de Jean-Paul Capitani. Une école pour « faire bouger les lignes », explique le couple d’éditeurs au Monde.

Mécènes de renom

Leur projet pédagogique rencontre rapidement un vif succès. La structure qui sert à alimenter les finances de leur école, baptisée Fonds de dotation Antoine Capitani en l’honneur de leur fils, peut compter sur le soutien de mécènes de renom comme la Fondation de...

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D’anciens enseignants témoignent

En 2015, la directrice des éditions Actes Sud Françoise Nyssen, ministre de la Culture de mai 2017 à octobre 2018, a fondé une école privée inspirée de la pédagogie Steiner-Waldorf. Trois enseignants racontent l’envers du décor, entre ésotérisme et rapport discutable au handicap, à la médecine et aux règles de sécurité. Pour contourner le système, l’éditrice aurait utilisé ses réseaux politiques pour décrocher un contrat d’association avec l’État.

Françoise Nyssen avec le sociologue et philosophe Edgar Morin. - Mathieu Delmestre - CC BY-NC-ND 2.0

Octobre 2016. L’école de Françoise Nyssen, alors directrice des éditions Actes Sud, et pas encore ministre de la Culture d’Emmanuel Macron, vient d’entamer sa deuxième rentrée, et le journal Le Monde lui déroule le tapis rouge. Le storytelling joue sur l’émotion : le fils que l’éditrice a eu avec Jean-Paul Capitani, Antoine, s’est suicidé à l’âge de 18 ans, en 2012. Nyssen blâme « l’idéologie de l’école en France » :

« Antoine fut un laissé-pour-compte, raconte-t-elle. Il n’y avait pas de chemin pour lui [au sein de l’Éducation nationale]. »

Pourtant, avant son geste fatal, Antoine avait intégré durant un an l’école Steiner-Waldorf de Sorgues, près d’Avignon. C’est là que le couple Nyssen-Capitani a fait la rencontre de Henri Dahan, figure française de cette pédagogie directement inspirée de Rudolf Steiner, un occultiste autrichien qui a bâti un mouvement ésotérique, l’anthroposophie, au début du XXe siècle. Dahan deviendra le directeur pédagogique de l’école du Domaine du possible, fondée par François Nyssen et située à La Volpelière, une ferme en lisière d’Arles donnée par la famille de Jean-Paul Capitani. Une école pour « faire bouger les lignes », explique le couple d’éditeurs au Monde.

Mécènes de renom

Leur projet pédagogique rencontre rapidement un vif succès. La structure qui sert à alimenter les finances de leur école, baptisée Fonds de dotation Antoine Capitani en l’honneur de leur fils, peut compter sur le soutien de mécènes de renom comme la Fondation de...

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Russie, États-Unis, Chine, tout le monde s'affronte discrètement

Si les piques sont peu visibles, elles ne sont pas sans conséquences. Humaines bien sûr mais aussi financières. La Pékin s'en prend au Bitcoin, Washington et Moscou aux entreprises et aux humains...

Le hacker, ce boxeur méconnu... - https://thehappyhoodedhacker.tumblr.com/

Il y a des cyber-affaires qui ne font pas la Une des journaux. Les passes d'armes entre grandes puissances via le cybermonde ne sont pas toutes visibles. À la surface, on observe et lit dans la presse celles qui concernent ransomware. Chacun sait la part importante de groupes originaires des pays de l'Est dans ce domaine. En dessous, c'est plus flou.

L'affaire du ransomware chez Colonial Pipeline, un fournisseur d'énergie, a remis en 2021 les ransomwares sur le devant de la scène et poussé le gouvernement américain à réagir. Si les rançons (400 millions de dollars en 2020 selon des estimations) restent un montant dérisoire, on évoque volontiers les risques d'une paralysie de l'appareil productif d'un pays. Ce scénario noir est improbable et les backups sauvent souvent les entreprises. Mais tout le monde aime jouer à se faire peur et c'est bon pour l'écosystème qui ne manquera pas de vendre ses solutions miracle à base d'extrait de serpent. Côté gouvernement, les services de renseignement américains ne sont pas mécontents de s'être trouvés de nouveaux ennemis, c'est bon pour les budgets annuels. C'est sans doute d'ailleurs pour cela que côté Ouest, on pointe du doigt les pirates russes, chinois, nord-coréen, on en passe, et côté Est, la méchante NSA. A chacun son méchant, sachant qu'en matière cyber, l'attribution des attaques se fait au doigt mouillé avec de très grosses chances de se planter.

Joe Biden a...

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Russie, États-Unis, Chine, tout le monde s'affronte discrètement

Si les piques sont peu visibles, elles ne sont pas sans conséquences. Humaines bien sûr mais aussi financières. La Pékin s'en prend au Bitcoin, Washington et Moscou aux entreprises et aux humains...

Le hacker, ce boxeur méconnu... - https://thehappyhoodedhacker.tumblr.com/

Il y a des cyber-affaires qui ne font pas la Une des journaux. Les passes d'armes entre grandes puissances via le cybermonde ne sont pas toutes visibles. À la surface, on observe et lit dans la presse celles qui concernent ransomware. Chacun sait la part importante de groupes originaires des pays de l'Est dans ce domaine. En dessous, c'est plus flou.

L'affaire du ransomware chez Colonial Pipeline, un fournisseur d'énergie, a remis en 2021 les ransomwares sur le devant de la scène et poussé le gouvernement américain à réagir. Si les rançons (400 millions de dollars en 2020 selon des estimations) restent un montant dérisoire, on évoque volontiers les risques d'une paralysie de l'appareil productif d'un pays. Ce scénario noir est improbable et les backups sauvent souvent les entreprises. Mais tout le monde aime jouer à se faire peur et c'est bon pour l'écosystème qui ne manquera pas de vendre ses solutions miracle à base d'extrait de serpent. Côté gouvernement, les services de renseignement américains ne sont pas mécontents de s'être trouvés de nouveaux ennemis, c'est bon pour les budgets annuels. C'est sans doute d'ailleurs pour cela que côté Ouest, on pointe du doigt les pirates russes, chinois, nord-coréen, on en passe, et côté Est, la méchante NSA. A chacun son méchant, sachant qu'en matière cyber, l'attribution des attaques se fait au doigt mouillé avec de très grosses chances de se planter.

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De l'urgence climatique à convertir des zones naturelles en terrains constructibles

Des maires, des élus, une grande maison de cognac, un beau château, quelques oiseaux, des procédures, des enquêtes, des intérêts… Agitez le tout pour obtenir un cocktail explosif à base d'un étonnant assemblage de raisins et de raisons.

La campagne anti-boisson qui aura marqué les années 80... - Reflets

Dater précisément chaque épisode de cette épopée s'avère essentiel tant la chronologie des faits prend ici une réelle importance. Mais avant cela, quelques précisions s'imposent pour bien cerner de quoi il retourne. Cette affaire se déroule à Saint-Xandre (17138), une adorable petite commune voisine de La Rochelle. Cernée de plaines agricoles, elle connait actuellement une urbanisation galopante. Ce qui relève de l'aubaine financière pour certains alimente le désespoir écologique chez les autres.

Saint-Xandre (17), la petite commune qui monte, qui monte… - Reflets
Saint-Xandre (17), la petite commune qui monte, qui monte… - Reflets

Parmi les différents travaux en cours de réalisation sur la commune, le chantier du Parc d’activités de l’Aubreçay a généré de sévères tensions entre les "pour" et les "contre". Cette opération fut initialement présentée aux élus locaux en termes choisis: "L’enjeu principal est de répondre au besoin de foncier économique pour une mixité d’activités, dont, des activités artisanales et de petite production".

Habitat, zones d'activités, infrastructure, Saint-Xandre change - Reflets
Habitat, zones d'activités, infrastructure, Saint-Xandre change - Reflets

Par la suite les riverains concernés ont découvert les contours exacts de l'artisanat local: une super-déchetterie intercommunale, un poste source de 12 transformateurs Enedis, des entrepôts et des hangars.

Oublions ce chantier de l’Aubreçay pour nous concentrer sur une toute autre opération appelée à s'implanter sur le sol communal. Il s’agit de la présentation du projet du domaine...

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De l'urgence climatique à convertir des zones naturelles en terrains constructibles

Des maires, des élus, une grande maison de cognac, un beau château, quelques oiseaux, des procédures, des enquêtes, des intérêts… Agitez le tout pour obtenir un cocktail explosif à base d'un étonnant assemblage de raisins et de raisons.

La campagne anti-boisson qui aura marqué les années 80... - Reflets

Dater précisément chaque épisode de cette épopée s'avère essentiel tant la chronologie des faits prend ici une réelle importance. Mais avant cela, quelques précisions s'imposent pour bien cerner de quoi il retourne. Cette affaire se déroule à Saint-Xandre (17138), une adorable petite commune voisine de La Rochelle. Cernée de plaines agricoles, elle connait actuellement une urbanisation galopante. Ce qui relève de l'aubaine financière pour certains alimente le désespoir écologique chez les autres.

Saint-Xandre (17), la petite commune qui monte, qui monte… - Reflets
Saint-Xandre (17), la petite commune qui monte, qui monte… - Reflets

Parmi les différents travaux en cours de réalisation sur la commune, le chantier du Parc d’activités de l’Aubreçay a généré de sévères tensions entre les "pour" et les "contre". Cette opération fut initialement présentée aux élus locaux en termes choisis: "L’enjeu principal est de répondre au besoin de foncier économique pour une mixité d’activités, dont, des activités artisanales et de petite production".

Habitat, zones d'activités, infrastructure, Saint-Xandre change - Reflets
Habitat, zones d'activités, infrastructure, Saint-Xandre change - Reflets

Par la suite les riverains concernés ont découvert les contours exacts de l'artisanat local: une super-déchetterie intercommunale, un poste source de 12 transformateurs Enedis, des entrepôts et des hangars.

Oublions ce chantier de l’Aubreçay pour nous concentrer sur une toute autre opération appelée à s'implanter sur le sol communal. Il s’agit de la présentation du projet du domaine...

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Visiblement il reste des électeurs pour croire à l'homme ou la femme providentiel

Le mouvement des gilets jaunes et la désaffection des jeunes générations pour la politique pouvaient laisser croire que les "fans" des politiques étaient une espèce en voie de disparition. Pas du tout. Ou alors, les réseaux sociaux et la presse amplifient leurs voix ?

Veut-on vraiment de cette potion amère que l'on nous prépare ? - Stephan Burlot - Wikipedia - CC BY-SA 3.0

Et c'est reparti pour un tour... A l'approche de l'échéance présidentielle, une espèce d'odeur putride se répand dans l'espace médiatique. Nous l'avions déjà repérée en septembre 2016. Il semble bien que les acteurs de ce rendez-vous institutionnel, politiques, militants, presse, population... aient décidé de remettre le couvert.

L'espace politique et par extension médiatique, est envahi par des polémiques puantes. Le débat politique qui devrait se concentrer sur les moyens à mettre en place pour améliorer le "vivre ensemble", ce qui fait société, les communs, est quasiment inexistant. N'est relayé que le bruit généré par les tenants de positions radicales, clivantes. Le juste milieu, la réflexion, l'analyse semblent ne plus intéresser grand monde, en tout cas pas la presse mainstream. Et dans ce grand brouhaha, surgissent comme pour chaque élection présidentielle depuis le début de la Vème République, une cohorte de militants énamourés vantant les mérites supposés de leurs champions.

Pour les uns, c'est Sandrine Rousseau qui révolutionnera -évidemment- l'offre politique, pour d'autres c'est Jean-Luc Mélenchon, le seul -bien sûr- à avoir un programme digne de ce nom, mais pour d'autres encore, c'est -forcément- Éric Zemmour avec ses idées rances. Tous sont l'homme ou la femme providentiel(le). Ce sont ceux qui vont changer le monde. Vraiment ?

Emmanuel Macron, l'actuel locataire de...

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Visiblement il reste des électeurs pour croire à l'homme ou la femme providentiel

Le mouvement des gilets jaunes et la désaffection des jeunes générations pour la politique pouvaient laisser croire que les "fans" des politiques étaient une espèce en voie de disparition. Pas du tout. Ou alors, les réseaux sociaux et la presse amplifient leurs voix ?

Veut-on vraiment de cette potion amère que l'on nous prépare ? - Stephan Burlot - Wikipedia - CC BY-SA 3.0

Et c'est reparti pour un tour... A l'approche de l'échéance présidentielle, une espèce d'odeur putride se répand dans l'espace médiatique. Nous l'avions déjà repérée en septembre 2016. Il semble bien que les acteurs de ce rendez-vous institutionnel, politiques, militants, presse, population... aient décidé de remettre le couvert.

L'espace politique et par extension médiatique, est envahi par des polémiques puantes. Le débat politique qui devrait se concentrer sur les moyens à mettre en place pour améliorer le "vivre ensemble", ce qui fait société, les communs, est quasiment inexistant. N'est relayé que le bruit généré par les tenants de positions radicales, clivantes. Le juste milieu, la réflexion, l'analyse semblent ne plus intéresser grand monde, en tout cas pas la presse mainstream. Et dans ce grand brouhaha, surgissent comme pour chaque élection présidentielle depuis le début de la Vème République, une cohorte de militants énamourés vantant les mérites supposés de leurs champions.

Pour les uns, c'est Sandrine Rousseau qui révolutionnera -évidemment- l'offre politique, pour d'autres c'est Jean-Luc Mélenchon, le seul -bien sûr- à avoir un programme digne de ce nom, mais pour d'autres encore, c'est -forcément- Éric Zemmour avec ses idées rances. Tous sont l'homme ou la femme providentiel(le). Ce sont ceux qui vont changer le monde. Vraiment ?

Emmanuel Macron, l'actuel locataire de...

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La commission Sauvé a remis son rapport aux évêques : 330 000 victimes mineures depuis 1950

La commission indépendante chargée il y a deux ans et demi de faire la lumière sur les violences sexuelles dans l’Église catholique présentait mardi 5 octobre son rapport, très attendu. Un moment marqué par l’émotion et la sidération devant l’ampleur du phénomène : pas moins de 330 000 victimes mineures depuis 1950.

Une parole enfin entendue

Déflagration (n.f.) : « Combustion vive d'un corps » (Robert en ligne). Le terme, souvent revenu dans les médias et sur les réseaux sociaux, décrit assez bien l’état de sidération dans lequel se sont trouvés les catholiques de France, et au-delà, en assistant ce mardi 5 octobre au matin à la présentation du rapport de la commission Sauvé que nous évoquions vendredi dernier. Baptisée plus précisément Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église (CIASE), cette instance composée de 22 membres bénévoles - des experts reconnus dans leur domaine, de l’histoire à la psychologie en passant par la théologie - a travaillé pendant deux ans et demi, à la demande de l’institution catholique, après les révélations successives sur les violences pédocriminelles couvertes par l’Église. Son président, un fidèle catholique, n’est autre que le vice-président du Conseil d’État, Jean-Marc Sauvé. La conférence de presse, retransmise en direct sur la chaîne de télévision KTO, a été ouverte par Alice Casagrande, spécialiste de la maltraitance des enfants, qui a raconté des bouts d’échanges entre les membres de la commission de certaines victimes auditionnées.

Mais l’intervention la plus marquante restera sans doute celle de François Devaux, toute première victime interrogée par la CIASE. « Rares sont les moments de vérité si traumatisants et si prégnants », a souligné le cofondateur de l’association La Parole libérée (dissoute depuis mars dernier), agressé à l’âge de dix ans...

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La commission Sauvé a remis son rapport aux évêques : 330 000 victimes mineures depuis 1950

La commission indépendante chargée il y a deux ans et demi de faire la lumière sur les violences sexuelles dans l’Église catholique présentait mardi 5 octobre son rapport, très attendu. Un moment marqué par l’émotion et la sidération devant l’ampleur du phénomène : pas moins de 330 000 victimes mineures depuis 1950.

Une parole enfin entendue

Déflagration (n.f.) : « Combustion vive d'un corps » (Robert en ligne). Le terme, souvent revenu dans les médias et sur les réseaux sociaux, décrit assez bien l’état de sidération dans lequel se sont trouvés les catholiques de France, et au-delà, en assistant ce mardi 5 octobre au matin à la présentation du rapport de la commission Sauvé que nous évoquions vendredi dernier. Baptisée plus précisément Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église (CIASE), cette instance composée de 22 membres bénévoles - des experts reconnus dans leur domaine, de l’histoire à la psychologie en passant par la théologie - a travaillé pendant deux ans et demi, à la demande de l’institution catholique, après les révélations successives sur les violences pédocriminelles couvertes par l’Église. Son président, un fidèle catholique, n’est autre que le vice-président du Conseil d’État, Jean-Marc Sauvé. La conférence de presse, retransmise en direct sur la chaîne de télévision KTO, a été ouverte par Alice Casagrande, spécialiste de la maltraitance des enfants, qui a raconté des bouts d’échanges entre les membres de la commission de certaines victimes auditionnées.

Mais l’intervention la plus marquante restera sans doute celle de François Devaux, toute première victime interrogée par la CIASE. « Rares sont les moments de vérité si traumatisants et si prégnants », a souligné le cofondateur de l’association La Parole libérée (dissoute depuis mars dernier), agressé à l’âge de dix ans...

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Le rapport de la commission indépendante qui sera rendu public mardi va provoquer un séisme

La commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église a recueilli 10.000 signalements de victimes sur les 70 dernières années. Mais il y en aurait en fait beaucoup plus. L'étude qu'elle a mené en parallèle sur la population générale montre qu'il faut multiplier le nombre de victimes par dix. Révélations.

La Conférence des évêques dans l'attente du rapport... - © Reflets

L’Église retient son souffle dans l'attente de la publication du rapport de la commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase) présidée par l'ancien vice-président du Conseil d’État, Jean-Marie-Sauvé.

Commandée par la Conférence des évêque de France et la Conférence des religieuses et religieux de France, cette enquête démarrée en 2019, porte sur les abus sexuels commis sur des mineurs et des personnes vulnérables depuis 1950. Elle doit aussi regarder comment ont été traitées ces affaires par l’Église, et principalement les évêques qui ont la responsabilité de suivre les prêtres. On sait déjà que des évêques ont cherché à étouffer des scandales sexuels dans leur diocèse et n'ont pas dénoncé le auteurs à la Justice. La commission Sauvé a réalisé un travail considérable qui représente plus de 25.000 heures de travail, selon un de ses membres. Elle a non seulement écouté les victimes, mais aussi réalisé une plongée dans les archives des diocèses de France et conduit une étude sur les violences sexuelles en population générale.

L’Église catholique prépare depuis quelques jours ses fidèles à des chiffres qui s'annoncent cataclysmiques. Le président de la conférence de France, Eric de Moulins-Beaufort a reconnu que l'ampleur du phénomène était « plus grand que ce qu'on pouvait craindre » et il a invité les prêtres et les évêques à accueillir les faits sans se braquer ou les contester.

Le contenu de ce rapport est un secret bien gardé....

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Le rapport de la commission indépendante qui sera rendu public mardi va provoquer un séisme

La commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église a recueilli 10.000 signalements de victimes sur les 70 dernières années. Mais il y en aurait en fait beaucoup plus. L'étude qu'elle a mené en parallèle sur la population générale montre qu'il faut multiplier le nombre de victimes par dix. Révélations.

La Conférence des évêques dans l'attente du rapport... - © Reflets

L’Église retient son souffle dans l'attente de la publication du rapport de la commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase) présidée par l'ancien vice-président du Conseil d’État, Jean-Marie-Sauvé.

Commandée par la Conférence des évêque de France et la Conférence des religieuses et religieux de France, cette enquête démarrée en 2019, porte sur les abus sexuels commis sur des mineurs et des personnes vulnérables depuis 1950. Elle doit aussi regarder comment ont été traitées ces affaires par l’Église, et principalement les évêques qui ont la responsabilité de suivre les prêtres. On sait déjà que des évêques ont cherché à étouffer des scandales sexuels dans leur diocèse et n'ont pas dénoncé le auteurs à la Justice. La commission Sauvé a réalisé un travail considérable qui représente plus de 25.000 heures de travail, selon un de ses membres. Elle a non seulement écouté les victimes, mais aussi réalisé une plongée dans les archives des diocèses de France et conduit une étude sur les violences sexuelles en population générale.

L’Église catholique prépare depuis quelques jours ses fidèles à des chiffres qui s'annoncent cataclysmiques. Le président de la conférence de France, Eric de Moulins-Beaufort a reconnu que l'ampleur du phénomène était « plus grand que ce qu'on pouvait craindre » et il a invité les prêtres et les évêques à accueillir les faits sans se braquer ou les contester.

Le contenu de ce rapport est un secret bien gardé....

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L’étude annuelle du Conseil d’État fait une relecture critique de ce régime d’exception de plus en plus utilisé

Depuis 2015, la France a passé la moitié du temps sous le régime de l’état d’urgence, donc avec des libertés restreintes. Le juge administratif suprême livre une analyse fouillée sur ce régime qui déstabilise le fonctionnement normal des institutions et fragilise la société. Il pointe un risque de résignation des Français et l’habitude de perte de liberté.

Le Conseil d'État - © Reflets

Ces six dernière années, les Français ont vécu trois années sous le régime d’état d’urgence. Le premier a été décrété après les attentats de novembre 2015, le second face à la pandémie de Covid. Ceci a suscité de nombreux contestations sur le plan judiciaire et a mis en lumière une institution jusqu’alors assez méconnue du grand public, le Conseil d’État.

Jamais autant de contentieux n’ont été soumis aux juges administratif suprême. D’abord sur le volet sécuritaire. «Nous avons été fermes et audacieux dans la garantie des libertés à l’égard des mesures qui ont été prises sous l’empire de l’état d’urgence sécuritaire anti-terroriste, déclare Bruno Lasserre, son vice-président. Je pense par exemple aux perquisitions administratives ou aux assignations à résidence. Nous avons demandé que soit apportée la preuve que toutes ces mesures sont à la fois nécessaires, adaptées et proportionnées, avec un contrôle sur chacune de ces mesures.» Mais c’est l’état d’urgence sanitaire qui a fait exploser le contentieux. Les juges ont délibéré en urgence, en référé liberté ou suspension, sur plus de 1.200 contestations.

Avec ces deux états d’urgence successifs, le régime d’exception est devenu la normalité, s’inquiète le Conseil d’État, même s’il réfute de faire le procès des états d’urgence. «Nous ne disons pas que les états d’urgence n’ont pas lieu d’être, nous ne disons pas qu’ils n’auraient pas dû exister, souligne t-il. Ce que nous disons, c’est que compte-tenu des risques qu’ils...

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L’étude annuelle du Conseil d’État fait une relecture critique de ce régime d’exception de plus en plus utilisé

Depuis 2015, la France a passé la moitié du temps sous le régime de l’état d’urgence, donc avec des libertés restreintes. Le juge administratif suprême livre une analyse fouillée sur ce régime qui déstabilise le fonctionnement normal des institutions et fragilise la société. Il pointe un risque de résignation des Français et l’habitude de perte de liberté.

Le Conseil d'État - © Reflets

Ces six dernière années, les Français ont vécu trois années sous le régime d’état d’urgence. Le premier a été décrété après les attentats de novembre 2015, le second face à la pandémie de Covid. Ceci a suscité de nombreux contestations sur le plan judiciaire et a mis en lumière une institution jusqu’alors assez méconnue du grand public, le Conseil d’État.

Jamais autant de contentieux n’ont été soumis aux juges administratif suprême. D’abord sur le volet sécuritaire. «Nous avons été fermes et audacieux dans la garantie des libertés à l’égard des mesures qui ont été prises sous l’empire de l’état d’urgence sécuritaire anti-terroriste, déclare Bruno Lasserre, son vice-président. Je pense par exemple aux perquisitions administratives ou aux assignations à résidence. Nous avons demandé que soit apportée la preuve que toutes ces mesures sont à la fois nécessaires, adaptées et proportionnées, avec un contrôle sur chacune de ces mesures.» Mais c’est l’état d’urgence sanitaire qui a fait exploser le contentieux. Les juges ont délibéré en urgence, en référé liberté ou suspension, sur plus de 1.200 contestations.

Avec ces deux états d’urgence successifs, le régime d’exception est devenu la normalité, s’inquiète le Conseil d’État, même s’il réfute de faire le procès des états d’urgence. «Nous ne disons pas que les états d’urgence n’ont pas lieu d’être, nous ne disons pas qu’ils n’auraient pas dû exister, souligne t-il. Ce que nous disons, c’est que compte-tenu des risques qu’ils...

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Dans le Bataclan, le 13 novembre 2015 : récits

Le procès des attentats du 13 novembre a commencé. Des milliers d'articles racontent les attentats, détaillent les personnalités, la vie et les motivations des terroristes. Mais qu'ont vécu exactement les victimes au Bataclan ?

Le concert des Eagle of Death Metal va se transformer en cauchemar

Le 15 novembre 2015, le groupe Eagles of Death Metal donne un concert au Bataclan. Le public est varié. Tous se font une joie d'aller les écouter, des amis se sont donné rendez-vous, d'autres sont venus seuls. Ils vont plonger dans l'enfer. Les séquelles physiques et psychologiques seront profondes. Juste après les attentats, les victimes ont été auditionnées. Leur récit, bien que condensé et factuel, comme cela est le cas dans une déposition face à un enquêteur, glace le sang.

A 21h45, le Volkswagen Polo noire utilisée par les terroristes qui vont frapper la salle de concert, se gare devant le café du Bataclan. Deux minutes plus tard, trois hommes en descendent et 15 secondes plus tard, à 21h47 et 18 secondes, ils pénètrent dans la salle se mêlant au flot des passants et en faisant usage d'une arme.

Les Eagles of Death Metal ont à peine entamé leur chanson Kiss the devil. Des tirs retentissent, entrecoupés de cris d'affolement et de panique. « Planquez-vous ! », crie un homme. Tous ne comprennent pourtant pas aussi vite qu'il s'agit d'un attentat. Certains imaginent que cela fait partie du spectacle et ne prendront conscience de l'horreur dans laquelle ils viennent de basculer qu'après avoir vu les flots de sang. « Tout à coup, nous avons entendu des détonations, dans un premier temps je n'ai pas réalisé. J'ai cru que c'était la batterie, une mise en seine du groupe. J'ai pensé à des pétards. Puis rapidement j'ai...

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Dans le Bataclan, le 13 novembre 2015 : récits

Le procès des attentats du 13 novembre a commencé. Des milliers d'articles racontent les attentats, détaillent les personnalités, la vie et les motivations des terroristes. Mais qu'ont vécu exactement les victimes au Bataclan ?

Le concert des Eagle of Death Metal va se transformer en cauchemar

Le 15 novembre 2015, le groupe Eagles of Death Metal donne un concert au Bataclan. Le public est varié. Tous se font une joie d'aller les écouter, des amis se sont donné rendez-vous, d'autres sont venus seuls. Ils vont plonger dans l'enfer. Les séquelles physiques et psychologiques seront profondes. Juste après les attentats, les victimes ont été auditionnées. Leur récit, bien que condensé et factuel, comme cela est le cas dans une déposition face à un enquêteur, glace le sang.

A 21h45, le Volkswagen Polo noire utilisée par les terroristes qui vont frapper la salle de concert, se gare devant le café du Bataclan. Deux minutes plus tard, trois hommes en descendent et 15 secondes plus tard, à 21h47 et 18 secondes, ils pénètrent dans la salle se mêlant au flot des passants et en faisant usage d'une arme.

Les Eagles of Death Metal ont à peine entamé leur chanson Kiss the devil. Des tirs retentissent, entrecoupés de cris d'affolement et de panique. « Planquez-vous ! », crie un homme. Tous ne comprennent pourtant pas aussi vite qu'il s'agit d'un attentat. Certains imaginent que cela fait partie du spectacle et ne prendront conscience de l'horreur dans laquelle ils viennent de basculer qu'après avoir vu les flots de sang. « Tout à coup, nous avons entendu des détonations, dans un premier temps je n'ai pas réalisé. J'ai cru que c'était la batterie, une mise en seine du groupe. J'ai pensé à des pétards. Puis rapidement j'ai...

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Les fonctionnaires s'expriment sur la perte de sens de leur travail

Le collectif "Nos services publics" publie une enquête choc : 80% des fonctionnaires ayant répondu sont touchés par un sentiment d'absurdité...

C'est pas gagné... - D.R.

Quelque 4.500 fonctionnaires ont répondu au questionnaire présenté entre mai et août par le collectif « Nos services publics » (voir aussi cet article). Le résultat est pour le moins inquiétant. Il révèle un mal-être profond puisque 80 % des répondants s'estiment touchés par un sentiment d’absurdité alors que la grande majorité déclare avoir rejoint le service public pour servir l’intérêt général (68 % des sondés). Les agents du service public mettent en avant le manque de moyens, un défaut de vision, l’impression de servir un intérêt particulier plus que l'intérêt général, le poids de la structure ou de la hiérarchie ainsi que le manque de reconnaissance.

Le collectif, qui est né pour prendre la parole face à une perte de sens dans le secteur public, met à disposition le témoignage de 2.590 agents sur son site ainsi que les données brutes et anonymisées de son enquête, accompagnés de graphiques de datavisualisation interactifs.

Il ressort de l'enquête que 68,2% citent le service de l'intérêt général comme premier motif pour travailler dans le service public et pour y rester. Quelque 50% évoquent un attrait pour un métier en particulier. Ce dernier chiffre augmente au sein des personnels de l'éducation nationale avec 65%). Seuls 39,8% parlent de la stabilité de l'emploi. Tous ont conscience que les opportunités de carrière seront faibles : 12% seulement citent cela comme motivation. Surprise ? La rémunération n’est un facteur d’attractivité du...

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Les fonctionnaires s'expriment sur la perte de sens de leur travail

Le collectif "Nos services publics" publie une enquête choc : 80% des fonctionnaires ayant répondu sont touchés par un sentiment d'absurdité...

C'est pas gagné... - D.R.

Quelque 4.500 fonctionnaires ont répondu au questionnaire présenté entre mai et août par le collectif « Nos services publics » (voir aussi cet article). Le résultat est pour le moins inquiétant. Il révèle un mal-être profond puisque 80 % des répondants s'estiment touchés par un sentiment d’absurdité alors que la grande majorité déclare avoir rejoint le service public pour servir l’intérêt général (68 % des sondés). Les agents du service public mettent en avant le manque de moyens, un défaut de vision, l’impression de servir un intérêt particulier plus que l'intérêt général, le poids de la structure ou de la hiérarchie ainsi que le manque de reconnaissance.

Le collectif, qui est né pour prendre la parole face à une perte de sens dans le secteur public, met à disposition le témoignage de 2.590 agents sur son site ainsi que les données brutes et anonymisées de son enquête, accompagnés de graphiques de datavisualisation interactifs.

Il ressort de l'enquête que 68,2% citent le service de l'intérêt général comme premier motif pour travailler dans le service public et pour y rester. Quelque 50% évoquent un attrait pour un métier en particulier. Ce dernier chiffre augmente au sein des personnels de l'éducation nationale avec 65%). Seuls 39,8% parlent de la stabilité de l'emploi. Tous ont conscience que les opportunités de carrière seront faibles : 12% seulement citent cela comme motivation. Surprise ? La rémunération n’est un facteur d’attractivité du...

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Les données clients fuitent et tout le monde a l'air de s'en désintéresser

Contactés, les avocats refusent de parler, la CNIL est comme toujours aux abonnés absents, l'ANSSI n'a pas répondu à notre demande d'interview... Dans la presse, on parle beaucoup de montants de rançons, moins des millions de données personnelles qui sont publiées.

La page d'accueil du site du groupe Conti

Les ransomwares, « rançongiciels » sont une sévère nuisance et les attaques se multiplient. À tel point que la presse généraliste en parle désormais, pas toujours très bien d'ailleurs. Derrière ces groupes qui chiffrent les données des entreprises et des services publics, il y a bien entendu l'appât du gain. Les rançons demandées pour déchiffrer les informations qui permettent à l'entreprise de fonctionner sont souvent conséquentes. Mais au regard du reste de la criminalité (trafic de drogue, traite humaine, racket, etc.), cela reste pour l'instant assez modeste, comme nous l'avions évoqué dans cet article. À ce jour, le site Ransomwhe.re estime à 97,41 millions de dollars le volume des rançons versées. Ce qui augmente terriblement, en revanche, et qui atteint un niveau très inquiétant, c'est le volume des données que les groupes de pirates publient sur Internet. Ces derniers temps, plusieurs cabinets d'avocats, mais aussi des sociétés comme Dassault Falcon Jet Corp, ont fait l'objet d'attaques par ransomwares et des données sensibles, dont énormément de données personnelles de salariés et de clients ont été dispersées sur le Net. Finalement, le problème n'est sans doute pas le montant des rançons, mais la diffusion des données personnelles piratées et le manque -habituel- d'intérêt des entreprises victimes en faveur de la protection de la vie privée de leurs clients.

Dans un processus désormais classique, les groupes de pirates...

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Les données clients fuitent et tout le monde a l'air de s'en désintéresser

Contactés, les avocats refusent de parler, la CNIL est comme toujours aux abonnés absents, l'ANSSI n'a pas répondu à notre demande d'interview... Dans la presse, on parle beaucoup de montants de rançons, moins des millions de données personnelles qui sont publiées.

La page d'accueil du site du groupe Conti

Les ransomwares, « rançongiciels » sont une sévère nuisance et les attaques se multiplient. À tel point que la presse généraliste en parle désormais, pas toujours très bien d'ailleurs. Derrière ces groupes qui chiffrent les données des entreprises et des services publics, il y a bien entendu l'appât du gain. Les rançons demandées pour déchiffrer les informations qui permettent à l'entreprise de fonctionner sont souvent conséquentes. Mais au regard du reste de la criminalité (trafic de drogue, traite humaine, racket, etc.), cela reste pour l'instant assez modeste, comme nous l'avions évoqué dans cet article. À ce jour, le site Ransomwhe.re estime à 97,41 millions de dollars le volume des rançons versées. Ce qui augmente terriblement, en revanche, et qui atteint un niveau très inquiétant, c'est le volume des données que les groupes de pirates publient sur Internet. Ces derniers temps, plusieurs cabinets d'avocats, mais aussi des sociétés comme Dassault Falcon Jet Corp, ont fait l'objet d'attaques par ransomwares et des données sensibles, dont énormément de données personnelles de salariés et de clients ont été dispersées sur le Net. Finalement, le problème n'est sans doute pas le montant des rançons, mais la diffusion des données personnelles piratées et le manque -habituel- d'intérêt des entreprises victimes en faveur de la protection de la vie privée de leurs clients.

Dans un processus désormais classique, les groupes de pirates...

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L'interview sans fard d'un médecin de ville

Ici comme ailleurs la contestation s'est installée dans la rue depuis de nombreuses semaines. Ce samedi 11 septembre, une pile de tracts à la main, un certain docteur Lagrange marchait en tête de cortège et en dehors des clous gouvernementaux. Généraliste la semaine, spécialiste en manif le weekend…

Les manisfestations ant-pass sanitaire s'ancrent durablement dans la cité Rochelaise - Reflets

Des milliers de personnes se sont rassemblées durant tout l'été pour récuser les modalités d'application du pass sanitaire. Les banderoles ont fleuri sur le vieux port Rochelais et des revendications s'y sont exprimées, libres, nombreuses et multiples: anti-masque, anti-vax, anti-pass, anti Macron, anti-gouvernement, pro-libertaire, pro-Chloroquine ou pro-Ivermectine… Si toutes ces attentes et toutes ces déclarations avouaient leur raison d'être, toutes les raisons n'étaient pas communément partagées. Vouloir qualifier la réalité du moment en évitant les constats d'à-peu-près revient à affirmer très "scientifiquement", que la gronde s'avère tenace et générale !

Manif du 4 sept: un diagnostic qui laissait libre cours à toute interprétation médicale - Reflets
Manif du 4 sept: un diagnostic qui laissait libre cours à toute interprétation médicale - Reflets

Mais au fil des rassemblements, et neuf week-end plus tard, le discours et les messages semblent clairement s'unifier autour de points cruciaux: non au pass sanitaire, et donc par incidence non à la vaccination obligatoire. Les slogans les plus virulents ont laissés place à des revendications plus ciblées. Comme si l'urgence du moment imposait à la Vox populi de manifester plus factuel, de revendiquer synthétique. Rappelons que nous sommes à quelques jours seulement de l'obligation vaccinale imposée aux soignants.

Manif du 11 septembre: d'accord ou pas d'accord, ici le message devient clair et limpide - Reflets
Manif du 11 septembre: d'accord ou pas d'accord, ici le message devient clair et limpide - Reflets

Deux slogans l'emportent au principal : outrepasser le pass et refuser la vaccination des enfants - Reflets
Deux slogans l'emportent au principal :...

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L'interview sans fard d'un médecin de ville

Ici comme ailleurs la contestation s'est installée dans la rue depuis de nombreuses semaines. Ce samedi 11 septembre, une pile de tracts à la main, un certain docteur Lagrange marchait en tête de cortège et en dehors des clous gouvernementaux. Généraliste la semaine, spécialiste en manif le weekend…

Les manisfestations ant-pass sanitaire s'ancrent durablement dans la cité Rochelaise - Reflets

Des milliers de personnes se sont rassemblées durant tout l'été pour récuser les modalités d'application du pass sanitaire. Les banderoles ont fleuri sur le vieux port Rochelais et des revendications s'y sont exprimées, libres, nombreuses et multiples: anti-masque, anti-vax, anti-pass, anti Macron, anti-gouvernement, pro-libertaire, pro-Chloroquine ou pro-Ivermectine… Si toutes ces attentes et toutes ces déclarations avouaient leur raison d'être, toutes les raisons n'étaient pas communément partagées. Vouloir qualifier la réalité du moment en évitant les constats d'à-peu-près revient à affirmer très "scientifiquement", que la gronde s'avère tenace et générale !

Manif du 4 sept: un diagnostic qui laissait libre cours à toute interprétation médicale - Reflets
Manif du 4 sept: un diagnostic qui laissait libre cours à toute interprétation médicale - Reflets

Mais au fil des rassemblements, et neuf week-end plus tard, le discours et les messages semblent clairement s'unifier autour de points cruciaux: non au pass sanitaire, et donc par incidence non à la vaccination obligatoire. Les slogans les plus virulents ont laissés place à des revendications plus ciblées. Comme si l'urgence du moment imposait à la Vox populi de manifester plus factuel, de revendiquer synthétique. Rappelons que nous sommes à quelques jours seulement de l'obligation vaccinale imposée aux soignants.

Manif du 11 septembre: d'accord ou pas d'accord, ici le message devient clair et limpide - Reflets
Manif du 11 septembre: d'accord ou pas d'accord, ici le message devient clair et limpide - Reflets

Deux slogans l'emportent au principal : outrepasser le pass et refuser la vaccination des enfants - Reflets
Deux slogans l'emportent au principal :...

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Les promesses d'anonymat n'engagent que ceux qui les écoutent

Cataclysme dans le monde de ceux qui pensaient que leur privacy était protégée avec ProtonMail : le fournisseur de services de mails chiffrés a répondu à une réquisition judiciaire et transmis quelques métadonnées à la police française. Visiblement, en 2021, il y a encore des gens qui n'ont pas compris l'intérêt d'une analyse du risque informationnel pour établir un modèle de menace pertinent...

Le tweet de onestla.tch

Mise à jour du 8 septembre 2021

L'affaire de la divulgation d'une adresse IP par Protomail est apparue sur le site Paris-Luttes.info dans un article titré "Récit policier de Sainte Marthe" et publié le 1er septembre.

Coup de tonnerre : le compte Twitter onestla.tech relève que Protonmail a livré à la police française des informations sur des utilisateurs de son service. C'est la douche froide. ProtonMail est très largement utilisé par tous les militants (de tous bords politiques d'ailleurs) qui souhaitent obtenir un niveau de confidentialité acceptable pour leurs échanges par mail. ProtonMail, c'est le chiffrement des emails pour M. Jourdain. On fait de la prose sans même s'en rendre compte. Ou plutôt du chiffrement sans avoir besoin de savoir comment ça marche ou sans avoir à installer des outils de chiffrement. Magique non ? Et ProtonMail a beaucoup surfé sur ce discours pour attirer des utilisateurs désabusés après les révélations d'Edward Snowden. Au delà de la confidentialité des échanges apportée par le chiffrement, ProtonMail a notamment écrit (le site a été modifié depuis) que la société ne conservait pas de traces des utilisateurs permettant de les identifier, comme l'adresse IP utilisée pour accéder à la boite mail.

Avant la polémique
Avant la polémique

Après la polémique
Après la polémique

Une façon d'invoquer le fameux « no logs » promis par de trop très nombreux vendeurs de VPN. Las... la loi, c'est plus fort que toi. En tout cas, plus fort...

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Les promesses d'anonymat n'engagent que ceux qui les écoutent

Cataclysme dans le monde de ceux qui pensaient que leur privacy était protégée avec ProtonMail : le fournisseur de services de mails chiffrés a répondu à une réquisition judiciaire et transmis quelques métadonnées à la police française. Visiblement, en 2021, il y a encore des gens qui n'ont pas compris l'intérêt d'une analyse du risque informationnel pour établir un modèle de menace pertinent...

Le tweet de onestla.tch

Mise à jour du 8 septembre 2021

L'affaire de la divulgation d'une adresse IP par Protomail est apparue sur le site Paris-Luttes.info dans un article titré "Récit policier de Sainte Marthe" et publié le 1er septembre.

Coup de tonnerre : le compte Twitter onestla.tech relève que Protonmail a livré à la police française des informations sur des utilisateurs de son service. C'est la douche froide. ProtonMail est très largement utilisé par tous les militants (de tous bords politiques d'ailleurs) qui souhaitent obtenir un niveau de confidentialité acceptable pour leurs échanges par mail. ProtonMail, c'est le chiffrement des emails pour M. Jourdain. On fait de la prose sans même s'en rendre compte. Ou plutôt du chiffrement sans avoir besoin de savoir comment ça marche ou sans avoir à installer des outils de chiffrement. Magique non ? Et ProtonMail a beaucoup surfé sur ce discours pour attirer des utilisateurs désabusés après les révélations d'Edward Snowden. Au delà de la confidentialité des échanges apportée par le chiffrement, ProtonMail a notamment écrit (le site a été modifié depuis) que la société ne conservait pas de traces des utilisateurs permettant de les identifier, comme l'adresse IP utilisée pour accéder à la boite mail.

Avant la polémique
Avant la polémique

Après la polémique
Après la polémique

Une façon d'invoquer le fameux « no logs » promis par de trop très nombreux vendeurs de VPN. Las... la loi, c'est plus fort que toi. En tout cas, plus fort...

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Dix ans après le début des Printemps arabes, ce documentaire explore la BD arabe et féminine

Les deux réalisatrices ont rencontré à domicile Lena Merhej à Beyrouth, Deena Mohamed au Caire, Zainab Fasiki à Casablanca et Nadia Khiari, alias Willis from Tuni, dont les dessins et les mots portent haut les revendications de liberté et de justice des Printemps arabes. Avec chacune leur style, ces quatre femmes donnent à voir le quotidien de leur pays.

Une géante surveille la ville et lutte contre les violences faites aux femmes - dessin de Zainab Fasiki - D.R.

C’est un documentaire fort et original que signent les deux réalisatrices indépendantes, Lizzie Treu et Eloïse Fagard. La première avait co-réalisé le documentaire d’investigation Radar, la machine à cash, une coproduction Reflets et du collectif Extra Muros, dont elles sont membres toutes les deux.

Dix ans après le début des Printemps arabes, les deux journalistes ont mené une exploration de la BD arabe et féminine à travers les rencontres croisées de quatre autrices engagées. Venant du Liban, de la Tunisie, du Maroc, ou encore d’Égypte, elles ont toutes choisi la BD comme moyen d’expression pour se faire entendre. « Nous avons voulu montrer la nouvelle scène de la BD arabe, raconte Eloïse Fagard. Et nous nous sommes rendu compte qu’il y avait beaucoup de femme dans cette nouvelle vague née un peu avant les révolutions. Donc nous avons voulu nous intéresser à elles. »

Les deux réalisatrices ont rencontré Lena Merhej à Beyrouth, Deena Mohamed au Caire, Zainab Fasiki à Casablanca et Nadia Khiari, alias Willis from Tuni, dont les dessins et les mots portent haut les revendications de liberté et de justice des Printemps arabes.

La révolution fut une naissance

« Un moyen de s'exprimer à portée de main », dit Lena Merhej pour expliquer pourquoi, dans la jeune BD arabe, les femmes sont si présentes. « Moi, je suis très enragée », ajoute avec douceur cette Beyrouthine de mère allemande et de père libanais, qui avait 13 ans quand la guerre civile a pris fin, et qui retrouve...

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Dix ans après le début des Printemps arabes, ce documentaire explore la BD arabe et féminine

Les deux réalisatrices ont rencontré à domicile Lena Merhej à Beyrouth, Deena Mohamed au Caire, Zainab Fasiki à Casablanca et Nadia Khiari, alias Willis from Tuni, dont les dessins et les mots portent haut les revendications de liberté et de justice des Printemps arabes. Avec chacune leur style, ces quatre femmes donnent à voir le quotidien de leur pays.

Une géante surveille la ville et lutte contre les violences faites aux femmes - dessin de Zainab Fasiki - D.R.

C’est un documentaire fort et original que signent les deux réalisatrices indépendantes, Lizzie Treu et Eloïse Fagard. La première avait co-réalisé le documentaire d’investigation Radar, la machine à cash, une coproduction Reflets et du collectif Extra Muros, dont elles sont membres toutes les deux.

Dix ans après le début des Printemps arabes, les deux journalistes ont mené une exploration de la BD arabe et féminine à travers les rencontres croisées de quatre autrices engagées. Venant du Liban, de la Tunisie, du Maroc, ou encore d’Égypte, elles ont toutes choisi la BD comme moyen d’expression pour se faire entendre. « Nous avons voulu montrer la nouvelle scène de la BD arabe, raconte Eloïse Fagard. Et nous nous sommes rendu compte qu’il y avait beaucoup de femme dans cette nouvelle vague née un peu avant les révolutions. Donc nous avons voulu nous intéresser à elles. »

Les deux réalisatrices ont rencontré Lena Merhej à Beyrouth, Deena Mohamed au Caire, Zainab Fasiki à Casablanca et Nadia Khiari, alias Willis from Tuni, dont les dessins et les mots portent haut les revendications de liberté et de justice des Printemps arabes.

La révolution fut une naissance

« Un moyen de s'exprimer à portée de main », dit Lena Merhej pour expliquer pourquoi, dans la jeune BD arabe, les femmes sont si présentes. « Moi, je suis très enragée », ajoute avec douceur cette Beyrouthine de mère allemande et de père libanais, qui avait 13 ans quand la guerre civile a pris fin, et qui retrouve...

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Comptabilité épiscopale, économie municipale et démolition radicale

Qui veut noyer son chien l'accuse d'avoir la rage. Les choses se compliquent lorsqu'il s'agit de se débarrasser d'une encombrante église. Mais rien d'impossible pour qui sait trouver les mots pour le dire et les moyens pour le faire…

Une vision d'un potentiel futur qui ne saurait tarder à arriver... - Reflets

Tout semblait bien calé, l'affaire était entendue et la mise en chantier paraissait convenue. L'église Saint-Joseph allait simplement être démolie pour laisser place à un chouette petit projet de construction d'appartements. Emporté par l'euphorie le manager de Bouygues immobilier avait localement pris soin de lancer une cordiale invitation pour fêter ça. Une pré-pendaison de pré-crémaillère avant l'heure en quelque sorte. Mais patatras, les choses ne se sont pas déroulées ainsi ! Le champagne n'aura pas coulé à flot autour de la piscine et à ce jour l'église est encore debout alors qu'une résistance s'organise pour tenter de sauver ce qui peut l'être.

Une première crémaillère censée annoncer une dernière messe… - Reflets
Une première crémaillère censée annoncer une dernière messe… - Reflets

Voyant le temps virer à l'orage le porteur du projet préféra annuler cette réunion dans l'urgence. L'un des organisateurs de la rencontre nous confiera à mots couverts: « Cette affaire a fait boule neige, il y aurait eu des fuites entre les personnes qui devaient participer à la réunion, on a dû différer, ce sont de choses qui arrivent dès qu'on touche à des bâtiments symboliques, ça dérange quelque part... ». Il est certain qu'entre une église et une Renault Twingo les symboles et les procédures ne sont sûrement pas les mêmes en matière de changement de propriétaire.

La fronde des Castors

Il faut retenir que cette opération immobilière se déroule dans le quartier de Port-Neuf, en...

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Comptabilité épiscopale, économie municipale et démolition radicale

Qui veut noyer son chien l'accuse d'avoir la rage. Les choses se compliquent lorsqu'il s'agit de se débarrasser d'une encombrante église. Mais rien d'impossible pour qui sait trouver les mots pour le dire et les moyens pour le faire…

Une vision d'un potentiel futur qui ne saurait tarder à arriver... - Reflets

Tout semblait bien calé, l'affaire était entendue et la mise en chantier paraissait convenue. L'église Saint-Joseph allait simplement être démolie pour laisser place à un chouette petit projet de construction d'appartements. Emporté par l'euphorie le manager de Bouygues immobilier avait localement pris soin de lancer une cordiale invitation pour fêter ça. Une pré-pendaison de pré-crémaillère avant l'heure en quelque sorte. Mais patatras, les choses ne se sont pas déroulées ainsi ! Le champagne n'aura pas coulé à flot autour de la piscine et à ce jour l'église est encore debout alors qu'une résistance s'organise pour tenter de sauver ce qui peut l'être.

Une première crémaillère censée annoncer une dernière messe… - Reflets
Une première crémaillère censée annoncer une dernière messe… - Reflets

Voyant le temps virer à l'orage le porteur du projet préféra annuler cette réunion dans l'urgence. L'un des organisateurs de la rencontre nous confiera à mots couverts: « Cette affaire a fait boule neige, il y aurait eu des fuites entre les personnes qui devaient participer à la réunion, on a dû différer, ce sont de choses qui arrivent dès qu'on touche à des bâtiments symboliques, ça dérange quelque part... ». Il est certain qu'entre une église et une Renault Twingo les symboles et les procédures ne sont sûrement pas les mêmes en matière de changement de propriétaire.

La fronde des Castors

Il faut retenir que cette opération immobilière se déroule dans le quartier de Port-Neuf, en...

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Des familles de victimes ont été tabassées, un incident qui illustre les tensions autour de l'enquête sur la catastrophe

Un an après la double explosion du port de Beyrouth, les formations confessionnelles libanaises multiplient les menaces. Juges et familles des victimes sont sous pression, menacés par des responsables politiques accusés par la Justice et prêts à tout pour lui échapper. Dans le même temps, la déliquescence de l’État libanais s'accélère.

Manifestation des familles de victimes - © Reflets

Dans la nuit du 11 août dernier, les familles des victimes de l’explosion du port de Beyrouth s’étaient réunies une fois de plus pour protester. Habits de deuil, portraits de leurs défunts en mains, depuis un an elles multiplient les actions afin de réclamer justice et s’assurer qu’aucun n’oublie le drame du 4 aout 2020. Cette nuit-là, elles se sont retrouvées a Ain El Tineh, près du palais de l’Unesco, ou doit se tenir le lendemain matin ce qu’elles ont déjà baptise « La séance de la honte ». Une séance du Parlement libanais qui pourrait réduire a néant leurs espoirs d’entrevoir la justice.

Prêtes a lancer l'alerte, elles sont suivies par une poignée de journalistes venus couvrir l’évènement. Sur les réseaux sociaux, les premières images de leur rassemblement circulent. Mais dans les minutes suivantes, ce sont des scènes beaucoup plus violentes qui vont être relayées. On y voit des hommes en civils armés de bâtons et de barres de fer attaquant violemment les familles.

« Je me suis fait battre par deux ou trois personnes pendant que ma femme en menaçait un avec une grosse pierre pour qu’ils partent » déclare Ibrahim qui ayant fui, commence a évoquer l’attaque sur les réseaux sociaux.

Devant le palais de l’Unesco, trois journalistes sont blessés. L’un, inerte sur le sol, est transporté a l’hôpital. Les familles ont pris la fuite. Des personnes ont le visage en sang, d’autres s'en tirent avec des côtes fêlées.

« Notre manifestation était pacifiste, raconte...

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Des familles de victimes ont été tabassées, un incident qui illustre les tensions autour de l'enquête sur la catastrophe

Un an après la double explosion du port de Beyrouth, les formations confessionnelles libanaises multiplient les menaces. Juges et familles des victimes sont sous pression, menacés par des responsables politiques accusés par la Justice et prêts à tout pour lui échapper. Dans le même temps, la déliquescence de l’État libanais s'accélère.

Manifestation des familles de victimes - © Reflets

Dans la nuit du 11 août dernier, les familles des victimes de l’explosion du port de Beyrouth s’étaient réunies une fois de plus pour protester. Habits de deuil, portraits de leurs défunts en mains, depuis un an elles multiplient les actions afin de réclamer justice et s’assurer qu’aucun n’oublie le drame du 4 aout 2020. Cette nuit-là, elles se sont retrouvées a Ain El Tineh, près du palais de l’Unesco, ou doit se tenir le lendemain matin ce qu’elles ont déjà baptise « La séance de la honte ». Une séance du Parlement libanais qui pourrait réduire a néant leurs espoirs d’entrevoir la justice.

Prêtes a lancer l'alerte, elles sont suivies par une poignée de journalistes venus couvrir l’évènement. Sur les réseaux sociaux, les premières images de leur rassemblement circulent. Mais dans les minutes suivantes, ce sont des scènes beaucoup plus violentes qui vont être relayées. On y voit des hommes en civils armés de bâtons et de barres de fer attaquant violemment les familles.

« Je me suis fait battre par deux ou trois personnes pendant que ma femme en menaçait un avec une grosse pierre pour qu’ils partent » déclare Ibrahim qui ayant fui, commence a évoquer l’attaque sur les réseaux sociaux.

Devant le palais de l’Unesco, trois journalistes sont blessés. L’un, inerte sur le sol, est transporté a l’hôpital. Les familles ont pris la fuite. Des personnes ont le visage en sang, d’autres s'en tirent avec des côtes fêlées.

« Notre manifestation était pacifiste, raconte...

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La Cour des comptes tape à nouveau sur les doigts de l’Union…

Lobbying minant l'action de l'UE, risque pour l'intégrité du marché financier et pour la confiance du public... Les conseillers ne sont pas tendres...

Le blanchiment représenterait 1,3 % du PIB de l'UE

Le langage reste « diplomatique » mais le message est clair : l’Union Européenne ne fait pas ce qu’il faut et en tout cas pas ce qu’elle pourrait faire pour lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Le constat de la Cour des comptes est accablant. « D'une manière générale, nous avons constaté une fragmentation institutionnelle et une coordination insuffisante au niveau de l'UE lorsqu'il s'agit de prévenir le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme et de prendre des mesures là où des risques ont été détectés. Dans la pratique, la surveillance en matière de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme s'exerce encore au niveau national, avec un cadre de supervision de l'UE insuffisant pour garantir une égalité de traitement », estiment les membres de la Cour.

Sans grande surprise, les conseillers fustigent la liste des pays à risque établie par l’Union : « Nous avons relevé des insuffisances sur le plan de la communication avec les pays tiers de la liste, ainsi qu'un manque de coopération de la part du Service européen pour l'action extérieure. En outre, a ce jour, l'UE n'a pas adopté de liste autonome de pays tiers a haut risque. Tous les deux ans, la Commission procède également a une évaluation des risques pour le marché intérieur. Cette analyse n'indique pas les changements intervenus au fil du temps, est dépourvue de dimension géographique et n'établit pas de...

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La Cour des comptes tape à nouveau sur les doigts de l’Union…

Lobbying minant l'action de l'UE, risque pour l'intégrité du marché financier et pour la confiance du public... Les conseillers ne sont pas tendres...

Le blanchiment représenterait 1,3 % du PIB de l'UE

Le langage reste « diplomatique » mais le message est clair : l’Union Européenne ne fait pas ce qu’il faut et en tout cas pas ce qu’elle pourrait faire pour lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Le constat de la Cour des comptes est accablant. « D'une manière générale, nous avons constaté une fragmentation institutionnelle et une coordination insuffisante au niveau de l'UE lorsqu'il s'agit de prévenir le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme et de prendre des mesures là où des risques ont été détectés. Dans la pratique, la surveillance en matière de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme s'exerce encore au niveau national, avec un cadre de supervision de l'UE insuffisant pour garantir une égalité de traitement », estiment les membres de la Cour.

Sans grande surprise, les conseillers fustigent la liste des pays à risque établie par l’Union : « Nous avons relevé des insuffisances sur le plan de la communication avec les pays tiers de la liste, ainsi qu'un manque de coopération de la part du Service européen pour l'action extérieure. En outre, a ce jour, l'UE n'a pas adopté de liste autonome de pays tiers a haut risque. Tous les deux ans, la Commission procède également a une évaluation des risques pour le marché intérieur. Cette analyse n'indique pas les changements intervenus au fil du temps, est dépourvue de dimension géographique et n'établit pas de...

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Pour l'Etat, six minutes suffisent pour parler d'un viol

L'exécutif est devenu un champion du « numéro vert » supposé régler toutes les problématiques en un coup de fil. Sauf que pour les victimes d'un viol, de harcèlement ou d'un attentat, le gouvernement voulait qu'une personne ait 6 minutes chrono pour raconter son histoire et être orientée. Sous peine de pénalité financière pour l'association qui gère le numéro. Quant aux demandeurs d'asile, il doivent payer pour prendre rendez-vous en préfecture.

Téléphone vert pour numéros verts

Tenir les comptes du nombre de numéros verts mis à disposition par le gouvernement devient une gageure. Selon le dernier pointage d’un internaute facétieux (@Velivreures), on serait proche de 47. Il existe donc bien entendu un numéro vert pour les « victimes d’une agression, d’un vol, d’un cambriolage, de violences physiques, sexuelles, de harcèlements, de cybermalveillances, d’attentats, d’un accident de la circulation ou de catastrophe naturelle », etc.. Il s’agit du 116 006. La fédération France Victimes gère ce numéro en France et reçoit environ 47.000 appels par an. En colère, elle a adressé un courrier aux députés et au président Emmanuel Macron dans lequel elle reprochait au gouvernement de vouloir limiter le temps d’écoute des victimes à 6 minutes. La médiatisation de ce choix a permis de faire reculer de gouvernement qui annonce ne plus imposer de pénalités et de relancer le marché.

S’il est vrai que six minutes peuvent probablement suffire pour décrire une souffrance liée à un accident de la circulation, pour des violences sexuelles, c’était un peu court. D’ailleurs, le temps d’écoute maximum en Allemagne est de 60 minutes. En Suède, il n’y a aucune limitation.

En fait c'est un peu plus compliqué que cela, mais tout de même...

Numéros verts listés par @Vélivreur.e.s
Numéros verts listés par @Vélivreur.e.s

Dans son appel d’offres du 31 mai 2021, le ministère de la justice voulait imposer une durée moyenne des appels inférieure a 6 minutes pour 80% des appels et a 9 minutes pour les 20% restants....

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Pour l'Etat, six minutes suffisent pour parler d'un viol

L'exécutif est devenu un champion du « numéro vert » supposé régler toutes les problématiques en un coup de fil. Sauf que pour les victimes d'un viol, de harcèlement ou d'un attentat, le gouvernement voulait qu'une personne ait 6 minutes chrono pour raconter son histoire et être orientée. Sous peine de pénalité financière pour l'association qui gère le numéro. Quant aux demandeurs d'asile, il doivent payer pour prendre rendez-vous en préfecture.

Téléphone vert pour numéros verts

Tenir les comptes du nombre de numéros verts mis à disposition par le gouvernement devient une gageure. Selon le dernier pointage d’un internaute facétieux (@Velivreures), on serait proche de 47. Il existe donc bien entendu un numéro vert pour les « victimes d’une agression, d’un vol, d’un cambriolage, de violences physiques, sexuelles, de harcèlements, de cybermalveillances, d’attentats, d’un accident de la circulation ou de catastrophe naturelle », etc.. Il s’agit du 116 006. La fédération France Victimes gère ce numéro en France et reçoit environ 47.000 appels par an. En colère, elle a adressé un courrier aux députés et au président Emmanuel Macron dans lequel elle reprochait au gouvernement de vouloir limiter le temps d’écoute des victimes à 6 minutes. La médiatisation de ce choix a permis de faire reculer de gouvernement qui annonce ne plus imposer de pénalités et de relancer le marché.

S’il est vrai que six minutes peuvent probablement suffire pour décrire une souffrance liée à un accident de la circulation, pour des violences sexuelles, c’était un peu court. D’ailleurs, le temps d’écoute maximum en Allemagne est de 60 minutes. En Suède, il n’y a aucune limitation.

En fait c'est un peu plus compliqué que cela, mais tout de même...

Numéros verts listés par @Vélivreur.e.s
Numéros verts listés par @Vélivreur.e.s

Dans son appel d’offres du 31 mai 2021, le ministère de la justice voulait imposer une durée moyenne des appels inférieure a 6 minutes pour 80% des appels et a 9 minutes pour les 20% restants....

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Petit coup dans le tibia de la politique répressive gouvernementale et interview du "leader des casseurs" des Gilets Jaunes montpellierains

23 mars 2019, Montpellier. Le mouvement des Gilets Jaunes est encore vigoureux. La semaine précédente, durant l'acte 18, les Gilets Jaunes ont challengé l'idée qu'ils sont anti-écologie en rejoignant les marcheurs pour le climat partout en France. Le nombre jaune, le compteur mis en place par les Gilets Jaunes a pu recenser 269.000 MANUfestants, trois fois plus que le week-end précédent.

Affrontements tardifs durant l'acte 10 des gilets jaunes à Montpellier. - Reflets

La convergence ne s'est pas faite sans cahots. À Montpellier, les deux cortèges prendront deux directions différentes avant de se retrouver face à face, au niveau du boulevard du Jeu de Paume. Ils échangeront quelques mots, avant de continuer une partie de leur route ensemble. À Paris, trois marches (solidarité, climat et gilets jaunes) doivent converger. Mais très vite, des affrontements éclatent rendant la rencontre difficile. Des agences bancaires sont prises à partie et la police gaze le cortège pour le climat.

Le porte-parole de ANV COP 21 déclare alors : « Les manifestants ont dû faire marche arrière, ils sont stupéfaits, sous le choc », en dénonçant « une réaction complètement disproportionnée des forces de l’ordre ». « Quarante-cinq minutes après le départ, les forces de l’ordre ont lancé sans sommation plusieurs grenades de désencerclement dans le cortège »

Greenpeace, de son côté, tweete : « Ne prenez aucun risque et quittez la “marche pour le climat"» dénonçant « l’envoi de lacrymogènes sur des manifestants non violents et des familles »

Une semaine passe et un nouveau samedi de mobilisation se présente. Les Gilets Jaunes se préparent pour l'acte 19 et Montpellier devrait y prendre toute sa place. Cette ville de taille moyenne a vu une mobilisation constante et bruyante depuis le début du mouvement, au point de rentrer dans le top cinq des villes les plus actives. Et pour cet Acte 19, un appel régional a été déclaré. Du grabuge à prévoir même si...

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Petit coup dans le tibia de la politique répressive gouvernementale et interview du "leader des casseurs" des Gilets Jaunes montpellierains

23 mars 2019, Montpellier. Le mouvement des Gilets Jaunes est encore vigoureux. La semaine précédente, durant l'acte 18, les Gilets Jaunes ont challengé l'idée qu'ils sont anti-écologie en rejoignant les marcheurs pour le climat partout en France. Le nombre jaune, le compteur mis en place par les Gilets Jaunes a pu recenser 269.000 MANUfestants, trois fois plus que le week-end précédent.

Affrontements tardifs durant l'acte 10 des gilets jaunes à Montpellier. - Reflets

La convergence ne s'est pas faite sans cahots. À Montpellier, les deux cortèges prendront deux directions différentes avant de se retrouver face à face, au niveau du boulevard du Jeu de Paume. Ils échangeront quelques mots, avant de continuer une partie de leur route ensemble. À Paris, trois marches (solidarité, climat et gilets jaunes) doivent converger. Mais très vite, des affrontements éclatent rendant la rencontre difficile. Des agences bancaires sont prises à partie et la police gaze le cortège pour le climat.

Le porte-parole de ANV COP 21 déclare alors : « Les manifestants ont dû faire marche arrière, ils sont stupéfaits, sous le choc », en dénonçant « une réaction complètement disproportionnée des forces de l’ordre ». « Quarante-cinq minutes après le départ, les forces de l’ordre ont lancé sans sommation plusieurs grenades de désencerclement dans le cortège »

Greenpeace, de son côté, tweete : « Ne prenez aucun risque et quittez la “marche pour le climat"» dénonçant « l’envoi de lacrymogènes sur des manifestants non violents et des familles »

Une semaine passe et un nouveau samedi de mobilisation se présente. Les Gilets Jaunes se préparent pour l'acte 19 et Montpellier devrait y prendre toute sa place. Cette ville de taille moyenne a vu une mobilisation constante et bruyante depuis le début du mouvement, au point de rentrer dans le top cinq des villes les plus actives. Et pour cet Acte 19, un appel régional a été déclaré. Du grabuge à prévoir même si...

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Un symptôme du grand n'importe quoi où personne ne maîtrise plus rien

« De mon temps, mon bon monsieur »... Dans ce temps-là, chacun fabriquait son bout d'Internet et cela formait un tout utile à tous. On en est loin. Tout le monde fait reposer son bout d'Internet sur d'autres. Parfois, ça pique...

Supervision Akamai - D.R.

C'est passé un peu inaperçu mais Lefigaro.fr a été condamné par la CNIL à 50.000 euros d'amende dans une affaire qui l'opposait à une lectrice. Celle-ci se plaignait du dépôt de cookies avant même qu'elle ait pu exprimer son consentement. Pas de notre faute a répondu le journal, ces cookies sont déposés par des « partenaires ». Cela n'a pas convaincu la CNIL. Cette affaire est la microscopique pointe d'un iceberg auquel la CNIL ne s'attaque évidemment pas.

L'évolution du Web ces dernières années a profondément modifié l'usage que nous en faisons mais aussi la manière dont sont construits les serveurs qui nous livrent les informations que nous réclamons.

D'une part ces sites monétisent nos visites de manière éhontée, d'autre part, ils fonctionnent en se reposant sur des services externes, non contrôlés. Ainsi, lorsque l'un ce ces services tombe en panne comme cela est encore arrivé deux fois ces dernières semaines, des milliers de sites sont affectés et la presse parle d'une « panne d'Internet » alors qu'en fait, il s'agit d'un panne d'un prestataire de services.

Revenons au Figaro et à ses cookies. En se faisant passer pour un iPhone X, nous allons rechercher les données qui fuitent vers des sites tiers. C'est à dire la monétisation de nos données par Le Figaro. Évidemment, Le Figaro est ici un exemple. Cela vaut pour quasiment tous les sites que vous visitez (mais pas pour Reflets.info qui ne...

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Un symptôme du grand n'importe quoi où personne ne maîtrise plus rien

« De mon temps, mon bon monsieur »... Dans ce temps-là, chacun fabriquait son bout d'Internet et cela formait un tout utile à tous. On en est loin. Tout le monde fait reposer son bout d'Internet sur d'autres. Parfois, ça pique...

Supervision Akamai - D.R.

C'est passé un peu inaperçu mais Lefigaro.fr a été condamné par la CNIL à 50.000 euros d'amende dans une affaire qui l'opposait à une lectrice. Celle-ci se plaignait du dépôt de cookies avant même qu'elle ait pu exprimer son consentement. Pas de notre faute a répondu le journal, ces cookies sont déposés par des « partenaires ». Cela n'a pas convaincu la CNIL. Cette affaire est la microscopique pointe d'un iceberg auquel la CNIL ne s'attaque évidemment pas.

L'évolution du Web ces dernières années a profondément modifié l'usage que nous en faisons mais aussi la manière dont sont construits les serveurs qui nous livrent les informations que nous réclamons.

D'une part ces sites monétisent nos visites de manière éhontée, d'autre part, ils fonctionnent en se reposant sur des services externes, non contrôlés. Ainsi, lorsque l'un ce ces services tombe en panne comme cela est encore arrivé deux fois ces dernières semaines, des milliers de sites sont affectés et la presse parle d'une « panne d'Internet » alors qu'en fait, il s'agit d'un panne d'un prestataire de services.

Revenons au Figaro et à ses cookies. En se faisant passer pour un iPhone X, nous allons rechercher les données qui fuitent vers des sites tiers. C'est à dire la monétisation de nos données par Le Figaro. Évidemment, Le Figaro est ici un exemple. Cela vaut pour quasiment tous les sites que vous visitez (mais pas pour Reflets.info qui ne...

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Donné pour mort en 2013, en fermentation depuis, l'hacktivisme est réapparu en soutien aux révoltes populaires du printemps dernier.

Le rideau s'ouvre à l'aube de l'année 2020. Depuis octobre 2019, les révoltes au Chili ont pris le relai sur la ligne de front Hong-Kongaise. Le "Be water" fait partie de la résistance dans la rue et l'Amérique Latine a décidé d'entrer dans la danse.

L'union des luttes, c'est aussi des concessions à la culture de l'autre

Comme pour les Gilets Jaunes, c'est un tout petit rien qui a mis le feu aux poudres, ici l'augmentation de 30 centimes des tickets de transports. Expression du creusement des inégalités, ce cycle de résistance amènera jusqu'à 1,2 million de Chiliens dans la rue et déclenchera des émeutes dans les principales villes du pays. Il faudra une pandémie mondiale pour refermer le couvercle de la marmite.

Dès le début des émeutes au Chili, les hackers sont de la partie. Fin octobre, deux hackers chiliens, RebelSide et MentalMalicia publient les données de 21 000 personnelles de carabiniers chiliens, l'équivalent de notre gendarmerie. Cette fuite de donnée est associée à des documents sensibles. Des sources internes aux carabiniers confirmeront aux médias l'existence d'une attaque informatique les ayant visés. La fuite sera nommée "PacoLeaks" ("la fuite de données des flics"). Le compte Twitter "Anonymous Chile" confirmera à CheckNews que les deux hackers sont proches du mouvement : «MenteMalicia et RebelSide ont participé à plusieurs actions organisées par Anonymous, en plus de partager avec nous différents idéaux. Ainsi, on peut dire qu'ils font partie d'Anonymous, bien qu'il ne s'agit pas d'un groupe fermé, plutôt d'un ensemble de personnes qui partagent des idéaux et des objectifs communs».

Le 14 décembre, c'est au tour de l'armée chilienne de concéder dans un tweet avoir été hackée. Cette...

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Donné pour mort en 2013, en fermentation depuis, l'hacktivisme est réapparu en soutien aux révoltes populaires du printemps dernier.

Le rideau s'ouvre à l'aube de l'année 2020. Depuis octobre 2019, les révoltes au Chili ont pris le relai sur la ligne de front Hong-Kongaise. Le "Be water" fait partie de la résistance dans la rue et l'Amérique Latine a décidé d'entrer dans la danse.

L'union des luttes, c'est aussi des concessions à la culture de l'autre

Comme pour les Gilets Jaunes, c'est un tout petit rien qui a mis le feu aux poudres, ici l'augmentation de 30 centimes des tickets de transports. Expression du creusement des inégalités, ce cycle de résistance amènera jusqu'à 1,2 million de Chiliens dans la rue et déclenchera des émeutes dans les principales villes du pays. Il faudra une pandémie mondiale pour refermer le couvercle de la marmite.

Dès le début des émeutes au Chili, les hackers sont de la partie. Fin octobre, deux hackers chiliens, RebelSide et MentalMalicia publient les données de 21 000 personnelles de carabiniers chiliens, l'équivalent de notre gendarmerie. Cette fuite de donnée est associée à des documents sensibles. Des sources internes aux carabiniers confirmeront aux médias l'existence d'une attaque informatique les ayant visés. La fuite sera nommée "PacoLeaks" ("la fuite de données des flics"). Le compte Twitter "Anonymous Chile" confirmera à CheckNews que les deux hackers sont proches du mouvement : «MenteMalicia et RebelSide ont participé à plusieurs actions organisées par Anonymous, en plus de partager avec nous différents idéaux. Ainsi, on peut dire qu'ils font partie d'Anonymous, bien qu'il ne s'agit pas d'un groupe fermé, plutôt d'un ensemble de personnes qui partagent des idéaux et des objectifs communs».

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Eric Fottorino confie ses impressions sur la situation

Vitamines ou morphine, quel avenir pour les aides à la presse écrite… Telle est l'ultime réflexion portée au Sénat par la commission des finances. Un titre et un discours qui gagneraient en pertinence à user d'un style plus en phase avec réalité du jour: quel avenir pour la presse?

Les aides à la presse: un petit cercle entre financiers de bonne compagnie - Reflets

Enquête sur la franc-maçonnerie, palmarès des grandes écoles ou classement des meilleurs hôpitaux, la saison des marronniers en fleurs s'inscrit toujours en rouge au calendrier des rédactions. Battu et rebattu de la première virgule jusqu'au dernier centime, ce genre de papier s'affiche périodiquement en couverture de tous les journaux. Il en va un peu différemment pour cette récurrente affaire d'aides financières allouées à la presse. Certes le sujet est tout aussi vendeur, mais ce serpent de mer-là ondule plus volontiers en eaux profondes. Le milieu de l'information semble toujours étrangement gêné d'aborder cette histoire. On ne serait pas davantage précautionneux s'il s'agissait d'enfouir un lourd secret de famille dans le placard. A contrario, on ouvre largement le tiroir à souvenirs du côté des organisations syndicales alors que la classe politique en profite également pour crier haro sur le baudet. Qui de se fendre d'une petite mission d'information, et qui de diligenter la rédaction d'un volumineux rapport parlementaire. Chacun analyse la forme et le fond, les uns comptabilisent, les autres abondent de recommandations, et tous finissent par avouer, pour des raisons très opposées, que rien ne va plus, mais plus du tout-du tout dans le bon sens. L'info de première, et la bonne nouvelle, c'est qu'à ce moment-là tout le monde est d'accord. Le véritable scoop, et le scandale aussi, c'est que cette belle...

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Eric Fottorino confie ses impressions sur la situation

Vitamines ou morphine, quel avenir pour les aides à la presse écrite… Telle est l'ultime réflexion portée au Sénat par la commission des finances. Un titre et un discours qui gagneraient en pertinence à user d'un style plus en phase avec réalité du jour: quel avenir pour la presse?

Les aides à la presse: un petit cercle entre financiers de bonne compagnie - Reflets

Enquête sur la franc-maçonnerie, palmarès des grandes écoles ou classement des meilleurs hôpitaux, la saison des marronniers en fleurs s'inscrit toujours en rouge au calendrier des rédactions. Battu et rebattu de la première virgule jusqu'au dernier centime, ce genre de papier s'affiche périodiquement en couverture de tous les journaux. Il en va un peu différemment pour cette récurrente affaire d'aides financières allouées à la presse. Certes le sujet est tout aussi vendeur, mais ce serpent de mer-là ondule plus volontiers en eaux profondes. Le milieu de l'information semble toujours étrangement gêné d'aborder cette histoire. On ne serait pas davantage précautionneux s'il s'agissait d'enfouir un lourd secret de famille dans le placard. A contrario, on ouvre largement le tiroir à souvenirs du côté des organisations syndicales alors que la classe politique en profite également pour crier haro sur le baudet. Qui de se fendre d'une petite mission d'information, et qui de diligenter la rédaction d'un volumineux rapport parlementaire. Chacun analyse la forme et le fond, les uns comptabilisent, les autres abondent de recommandations, et tous finissent par avouer, pour des raisons très opposées, que rien ne va plus, mais plus du tout-du tout dans le bon sens. L'info de première, et la bonne nouvelle, c'est qu'à ce moment-là tout le monde est d'accord. Le véritable scoop, et le scandale aussi, c'est que cette belle...

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Le long combat des victimes du vaccin H1N1 préfigure celui des victimes des vaccins contre le Covid

Pour se vacciner en confiance, il faudrait que les Français soient sûrs qu’ils seront bien indemnisés en cas d’effets secondaires. Notre enquête sur la prise en charge des victimes des effets secondaires du vaccin H1N1 montre que l’Oniam, l'Office en charge d'évaluer les préjudices, traîne les pieds et impose un parcours du combattant aux familles. Dix ans après, plus d'une centaines de familles ne sont toujours pas indemnisées.

Centre de vaccination devant l'Hôtel de Ville de Paris, juillet 2021 - © Reflets - CC

« Pour que les Français se vaccinent en confiance, il serait important qu’ils sachent qu’ils seront facilement et bien indemnisés, assène Me Charles Joseph-Oudin, avocat spécialiste en droit de la santé. Car il aura forcément des effets secondaires parmi les vaccinés contre le Covid-19. Il y en a déjà eu. Or, il y a eu un précédent avec le vaccin contre la grippe H1N1, et on voit comment l’indemnisation est un véritable parcours du combattant. La confiance sera plus grande si les personnes savent que les autorités publiques vont aider rapidement. »

C’est l’Etat via l’Oniam, l’Office national d’indemnisation des accidents médicaux, qui est chargé des indemnisations. Théoriquement, c’est simple et rapide. Mais dans la réalité, pour être correctement indemnisé, c’est un véritable combat qui peut durer des années. Contacté, l'Oniam a répondu par un mail vide accompagné de deux pièces-jointe (voir en fin d'article).

Que sait-on des effets secondaires des vaccins contre le Covid ?

Les effets secondaires des différents vaccins contre le Covid existent, mais ils sont extrêmement rares. Mais rapportés au nombre très élevé de vaccinations, ce chiffre sera loin d’être anodin. Surtout que derrière chaque cas, il y a des souffrances et des vies brisées.

Depuis le début de la vaccination, les effets indésirables sont suivis et ont été analysés par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Au 24 juin, selon l’agence, il y aurait eu :

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Le long combat des victimes du vaccin H1N1 préfigure celui des victimes des vaccins contre le Covid

Pour se vacciner en confiance, il faudrait que les Français soient sûrs qu’ils seront bien indemnisés en cas d’effets secondaires. Notre enquête sur la prise en charge des victimes des effets secondaires du vaccin H1N1 montre que l’Oniam, l'Office en charge d'évaluer les préjudices, traîne les pieds et impose un parcours du combattant aux familles. Dix ans après, plus d'une centaines de familles ne sont toujours pas indemnisées.

Centre de vaccination devant l'Hôtel de Ville de Paris, juillet 2021 - © Reflets - CC

« Pour que les Français se vaccinent en confiance, il serait important qu’ils sachent qu’ils seront facilement et bien indemnisés, assène Me Charles Joseph-Oudin, avocat spécialiste en droit de la santé. Car il aura forcément des effets secondaires parmi les vaccinés contre le Covid-19. Il y en a déjà eu. Or, il y a eu un précédent avec le vaccin contre la grippe H1N1, et on voit comment l’indemnisation est un véritable parcours du combattant. La confiance sera plus grande si les personnes savent que les autorités publiques vont aider rapidement. »

C’est l’Etat via l’Oniam, l’Office national d’indemnisation des accidents médicaux, qui est chargé des indemnisations. Théoriquement, c’est simple et rapide. Mais dans la réalité, pour être correctement indemnisé, c’est un véritable combat qui peut durer des années. Contacté, l'Oniam a répondu par un mail vide accompagné de deux pièces-jointe (voir en fin d'article).

Que sait-on des effets secondaires des vaccins contre le Covid ?

Les effets secondaires des différents vaccins contre le Covid existent, mais ils sont extrêmement rares. Mais rapportés au nombre très élevé de vaccinations, ce chiffre sera loin d’être anodin. Surtout que derrière chaque cas, il y a des souffrances et des vies brisées.

Depuis le début de la vaccination, les effets indésirables sont suivis et ont été analysés par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Au 24 juin, selon l’agence, il y aurait eu :

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Pas de révélation fracassante, mais une utile mise en lumière d'un vendeur d'armes numériques

Le consortium Forbidden Stories et Amnesty International ont eu accès à 50.000 numéros de téléphone sélectionnés comme cibles pour être espionnés. Des journalistes, des opposants, bref, le lot habituel lorsque l'on parle des armes vendues par ce type d'entreprise.

NSO fait de la cyber-intelligence et... des armes numériques

Lorsque 17 médias internationaux publient en même temps sur un sujet aussi spécifique, la médiatisation est énorme. Dimanche 18 juillet, le consortium Forbidden Stories et Amnesty International ont annoncé avoir eu accès à une liste de 50.000 cibles du logiciel Pegasus de NSO, une boite israélienne fabriquant des armes numériques. Bilan des premiers articles ? NSO vend à des gouvernements des outils de surveillance terriblement intrusifs qui permettent de prendre le contrôle total d'un téléphone sans que l'utilisateur ait à faire la moindre manipulation. Pire, ce ne sont pas uniquement des terroristes et des criminels qui sont visés mais des journalistes, des opposants politiques et des militants pour les droits fondamentaux. Surprise ? Non.

Ce travail essentiel du consortium ouvre surtout une liste de questions : comment en est-on arrivés là ? Peut-on sortir de ce cercle infernal ? Les cibles françaises étaient-elles réellement visées par le Maroc ou ce dernier rendait-il service à un service ami ?...

Porter à la connaissance du grand public des affaires de ce type est une gageure. Les journaux sont rarement preneurs de ce type se sujets. Trop techniques, trop compliqués, pas assez « concernants », on en passe. Les directions de la rédaction et les chefs de services sont souvent trop âgés et/ou pas assez pointus sur le plan technique pour comprendre la portée sociétale de tels sujets. Ce qu'a fait ici le consortium est donc très important. D'autant que...

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Pas de révélation fracassante, mais une utile mise en lumière d'un vendeur d'armes numériques

Le consortium Forbidden Stories et Amnesty International ont eu accès à 50.000 numéros de téléphone sélectionnés comme cibles pour être espionnés. Des journalistes, des opposants, bref, le lot habituel lorsque l'on parle des armes vendues par ce type d'entreprise.

NSO fait de la cyber-intelligence et... des armes numériques

Lorsque 17 médias internationaux publient en même temps sur un sujet aussi spécifique, la médiatisation est énorme. Dimanche 18 juillet, le consortium Forbidden Stories et Amnesty International ont annoncé avoir eu accès à une liste de 50.000 cibles du logiciel Pegasus de NSO, une boite israélienne fabriquant des armes numériques. Bilan des premiers articles ? NSO vend à des gouvernements des outils de surveillance terriblement intrusifs qui permettent de prendre le contrôle total d'un téléphone sans que l'utilisateur ait à faire la moindre manipulation. Pire, ce ne sont pas uniquement des terroristes et des criminels qui sont visés mais des journalistes, des opposants politiques et des militants pour les droits fondamentaux. Surprise ? Non.

Ce travail essentiel du consortium ouvre surtout une liste de questions : comment en est-on arrivés là ? Peut-on sortir de ce cercle infernal ? Les cibles françaises étaient-elles réellement visées par le Maroc ou ce dernier rendait-il service à un service ami ?...

Porter à la connaissance du grand public des affaires de ce type est une gageure. Les journaux sont rarement preneurs de ce type se sujets. Trop techniques, trop compliqués, pas assez « concernants », on en passe. Les directions de la rédaction et les chefs de services sont souvent trop âgés et/ou pas assez pointus sur le plan technique pour comprendre la portée sociétale de tels sujets. Ce qu'a fait ici le consortium est donc très important. D'autant que...

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Mais il faut dire que beaucoup étaient consentants...

Les Gilets jaunes ont réuni environ un millier de personnes tandis que Florian Philippot a organisé et réussi un véritable rapt. Ils étaient 18.000, selon un policier, à défiler derrière lui. Y compris des gens qui ont tout à perdre s'il arrivait au pouvoir. On atteint le pic de l'Everest du confusionnisme.

Improbable danse black-blancs-nationalistes-beurs en fin de manif de l'extrême-droite... - Reflets - CC BY-NC-ND 4.0

Ce n'est pas une nouveauté, l'extrême-droite courtise de longue date l'électorat « populaire », traditionnellement de gauche, en tout cas au siècle dernier. C'est ce que certains ont appelé le « confusionnisme ». Il faut dire que l'extrême-droite utilise désormais des termes propres à la gauche et à la gauche de la gauche. On parle de « social », du « peuple », on fustige les banques, les milliardaires qui grâce aux « médias » zombifient les masses. C'est un rapt des mots, des idées. Désormais, après la manifestation du 17 juillet 2021, on pourra parler de rapt des manifestants. Car si les Gilets jaunes ont bien attiré environ un millier de personnes dans le 14ème arrondissement, Florian Philippot a lui, attiré dans son sillage environ 18.000 personnes jusqu'au ministère de la Santé, selon des policiers croisés autour de la manifestation. Le représentant de l'extrême-droite a bien entendu mobilisé ses troupes habituelles, mais il a aussi agrégé des gens de gauche, des Gilets jaunes, des antivax et des anti pass sanitaire. Ces derniers sont sans doute motivés par des idées parfaitement défendables. Bien entendu, l'exécutif profite de la pandémie pour mettre la contestation sous cloche, bien entendu le pass sanitaire pose des questions de liberté individuelle et de surveillance qui l'on ne peut occulter. Mais cela justifie-t-il d'aller grossir les rangs de l'extrême-droite ?

#LesMédias, ces méchants... - Reflets - CC
#LesMédias, ces méchants... - Reflets - CC

Dans la...

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Mais il faut dire que beaucoup étaient consentants...

Les Gilets jaunes ont réuni environ un millier de personnes tandis que Florian Philippot a organisé et réussi un véritable rapt. Ils étaient 18.000, selon un policier, à défiler derrière lui. Y compris des gens qui ont tout à perdre s'il arrivait au pouvoir. On atteint le pic de l'Everest du confusionnisme.

Improbable danse black-blancs-nationalistes-beurs en fin de manif de l'extrême-droite... - Reflets - CC BY-NC-ND 4.0

Ce n'est pas une nouveauté, l'extrême-droite courtise de longue date l'électorat « populaire », traditionnellement de gauche, en tout cas au siècle dernier. C'est ce que certains ont appelé le « confusionnisme ». Il faut dire que l'extrême-droite utilise désormais des termes propres à la gauche et à la gauche de la gauche. On parle de « social », du « peuple », on fustige les banques, les milliardaires qui grâce aux « médias » zombifient les masses. C'est un rapt des mots, des idées. Désormais, après la manifestation du 17 juillet 2021, on pourra parler de rapt des manifestants. Car si les Gilets jaunes ont bien attiré environ un millier de personnes dans le 14ème arrondissement, Florian Philippot a lui, attiré dans son sillage environ 18.000 personnes jusqu'au ministère de la Santé, selon des policiers croisés autour de la manifestation. Le représentant de l'extrême-droite a bien entendu mobilisé ses troupes habituelles, mais il a aussi agrégé des gens de gauche, des Gilets jaunes, des antivax et des anti pass sanitaire. Ces derniers sont sans doute motivés par des idées parfaitement défendables. Bien entendu, l'exécutif profite de la pandémie pour mettre la contestation sous cloche, bien entendu le pass sanitaire pose des questions de liberté individuelle et de surveillance qui l'on ne peut occulter. Mais cela justifie-t-il d'aller grossir les rangs de l'extrême-droite ?

#LesMédias, ces méchants... - Reflets - CC
#LesMédias, ces méchants... - Reflets - CC

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Des annonces inapplicables, une seule, essentielle, fait défaut

Les Antivax appellent à entrer en résistance et manient le point Godwin comme on échange des banalités au Bar des Amis. Le président annonce les énièmes « mesures fortes » qui ne serviront pas à grand chose et tout le monde évite le sujet évident : la vaccination devrait être obligatoire.

Emmanuel Macron dans les tribunes du stade Loujniki de Moscou, le 15 juillet 2018 - Kremlin.ru - CC BY 4.0

Le président de la Startoupe Nation a fait son apparition dans les étranges lucarnes hier soir. La huitième depuis le début de la pandémie. Il a égrené sa liste de mesures pour enrayer l'explosion du covid version « variant Delta ». Des mesures souvent inapplicables qui vont en partie échouer. Tout est dans le « en partie ». Ce « en partie » se mesurera en nombre de morts, d'hospitalisés en réanimation, de victimes de Covid long. Par son incapacité à prendre la seule mesure qui permettrait d'éviter ce volume de « en partie », la vaccination obligatoire généralisée, le président continue de faire des paris qui se comptent en souffrance. Tout bénef, car, qu'il gagne ou qu'il perde, il ne paye rien.

Il faut remonter en arrière pour bien mesurer l'inanité des déclarations de mardi 12 juillet.

Le 31 mars dernier, Emmanuel Macron, dans l'une des ses apparitions expliquait : « Là où beaucoup de nos voisins ont décidé de confiner, il y a maintenant quatre mois, nos voisins Allemands par exemple, là où nous amis italiens en sont à leur quatrième confinement, nous avons, aussi par ces choix collectifs que nous avons fait, gagné des jours précieux de liberté, des semaines d’apprentissage pour nos enfants, nous avons permis à des centaines de milliers de travailleurs de garder la tête hors de l’eau sans jamais perdre le contrôle de l’épidémie. Nous avons donc je le crois bien fait. Croire en la responsabilité des Français, ce n’est jamais un pari. »

Une...

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Des annonces inapplicables, une seule, essentielle, fait défaut

Les Antivax appellent à entrer en résistance et manient le point Godwin comme on échange des banalités au Bar des Amis. Le président annonce les énièmes « mesures fortes » qui ne serviront pas à grand chose et tout le monde évite le sujet évident : la vaccination devrait être obligatoire.

Emmanuel Macron dans les tribunes du stade Loujniki de Moscou, le 15 juillet 2018 - Kremlin.ru - CC BY 4.0

Le président de la Startoupe Nation a fait son apparition dans les étranges lucarnes hier soir. La huitième depuis le début de la pandémie. Il a égrené sa liste de mesures pour enrayer l'explosion du covid version « variant Delta ». Des mesures souvent inapplicables qui vont en partie échouer. Tout est dans le « en partie ». Ce « en partie » se mesurera en nombre de morts, d'hospitalisés en réanimation, de victimes de Covid long. Par son incapacité à prendre la seule mesure qui permettrait d'éviter ce volume de « en partie », la vaccination obligatoire généralisée, le président continue de faire des paris qui se comptent en souffrance. Tout bénef, car, qu'il gagne ou qu'il perde, il ne paye rien.

Il faut remonter en arrière pour bien mesurer l'inanité des déclarations de mardi 12 juillet.

Le 31 mars dernier, Emmanuel Macron, dans l'une des ses apparitions expliquait : « Là où beaucoup de nos voisins ont décidé de confiner, il y a maintenant quatre mois, nos voisins Allemands par exemple, là où nous amis italiens en sont à leur quatrième confinement, nous avons, aussi par ces choix collectifs que nous avons fait, gagné des jours précieux de liberté, des semaines d’apprentissage pour nos enfants, nous avons permis à des centaines de milliers de travailleurs de garder la tête hors de l’eau sans jamais perdre le contrôle de l’épidémie. Nous avons donc je le crois bien fait. Croire en la responsabilité des Français, ce n’est jamais un pari. »

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Les écoles constituent à l’horizon de la rentrée scolaire 2021 la principale menace en termes de foyers de contamination

Une étude de l'Institut Pasteur reprise dans un rapport du Sénat alerte sur la place importante de l'école dans la transmission du Covid 19. Les sénateurs insistent pour que l'exécutif prépare la rentrée dès maintenant et anticipe le dépistage dans les écoles. De son côté, l’Académie de médecine vient de préconiser une vaccination obligatoire des 12-17 ans.

École d'hier, école d'aujourd'hui... - © Reflets - CC

Comment préparer la rentrée et éviter que les écoles ne deviennent des clusters conduisant à des fermetures de classes et au pire à l’ensemble des écoles ?

Le rapport de la mission d’information chargée d’évaluer les effets des mesures de restriction du Sénat intitulé « Recommandations relatives à la stratégie vaccinale » (déjà évoqué par Reflets ici) demande que des mesures énergiques soient anticipées.

« Le Covid a toujours été traité de manière désinvolte par le ministre de l’Education, tacle un sénateur. Le dépistage a été retardé puis s’est avéré un fiasco. Il faut désormais que la crise soit anticipée et qu’on prépare dès maintenant la rentrée. »

L’étude conjointe de l’Agence Nationale de Santé, l’Inserm et de l’Institut Pasteur s’alarme : « La situation des enfants et adolescents, qui devraient être peu vaccinés cet automne, est une source d’inquiétude. En cas de reprise de l’épidémie, le contrôle de la circulation virale dans les écoles, collèges, lycées pourrait être nécessaire pour diminuer la pression sur le système de santé. Cela expose les enfants et adolescents au risque d’être soumis à de nouvelles mesures de contrôle en milieu scolaire, qui ont un impact délétère pour leur éducation et santé mentale. La vaccination de cette population les protégerait contre ce risque. »

S’appuyant sur cette étude, la commission sénatoriale constate : « Maintenir les admissions à l’hôpital à un niveau substantiellement inférieur à celui de la deuxième vague sans prendre de...

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Les écoles constituent à l’horizon de la rentrée scolaire 2021 la principale menace en termes de foyers de contamination

Une étude de l'Institut Pasteur reprise dans un rapport du Sénat alerte sur la place importante de l'école dans la transmission du Covid 19. Les sénateurs insistent pour que l'exécutif prépare la rentrée dès maintenant et anticipe le dépistage dans les écoles. De son côté, l’Académie de médecine vient de préconiser une vaccination obligatoire des 12-17 ans.

École d'hier, école d'aujourd'hui... - © Reflets - CC

Comment préparer la rentrée et éviter que les écoles ne deviennent des clusters conduisant à des fermetures de classes et au pire à l’ensemble des écoles ?

Le rapport de la mission d’information chargée d’évaluer les effets des mesures de restriction du Sénat intitulé « Recommandations relatives à la stratégie vaccinale » (déjà évoqué par Reflets ici) demande que des mesures énergiques soient anticipées.

« Le Covid a toujours été traité de manière désinvolte par le ministre de l’Education, tacle un sénateur. Le dépistage a été retardé puis s’est avéré un fiasco. Il faut désormais que la crise soit anticipée et qu’on prépare dès maintenant la rentrée. »

L’étude conjointe de l’Agence Nationale de Santé, l’Inserm et de l’Institut Pasteur s’alarme : « La situation des enfants et adolescents, qui devraient être peu vaccinés cet automne, est une source d’inquiétude. En cas de reprise de l’épidémie, le contrôle de la circulation virale dans les écoles, collèges, lycées pourrait être nécessaire pour diminuer la pression sur le système de santé. Cela expose les enfants et adolescents au risque d’être soumis à de nouvelles mesures de contrôle en milieu scolaire, qui ont un impact délétère pour leur éducation et santé mentale. La vaccination de cette population les protégerait contre ce risque. »

S’appuyant sur cette étude, la commission sénatoriale constate : « Maintenir les admissions à l’hôpital à un niveau substantiellement inférieur à celui de la deuxième vague sans prendre de...

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Ils nous permettent d'être riches

Les dessous des efforts de communication gouvernementale, confiés aux agences de com' sur le RSA dans les années 2000...

Bienvenue dans la com'

Ils n’ont pas honte ces crève-la-faim qui battent régulièrement le pavé ? Ne feraient-ils pas mieux de se « relever les manches » comme le suggérait Eric Woerth, lorsqu'il était ministre du budget ? Se relever les manches pour les plus pauvres, c’est justement ce que faisait le gouvernement sous Sarkozy ! Et au cas où personne ne s’en serait rendu compte, Paul Bismuth et ses amis avaient décidé de le faire savoir à coup de campagnes de pub. C’est ainsi que les agences de com’ ont été chargées de « vendre » le revenu de solidarité active (RSA) de Martin Hirsh. Et ce n’est pas triste. Une compétition entre agences a été organisée.

L’idée était de « rendre populaire la réforme et valoriser le gouvernement », selon ce que l'on pouvait lire dans le brief. Les équipes de fils de pub qui planchaient sur le sujet n'étaient pas à court d’idées : « le RSA, seulement trois lettres et tellement plus de bénéfices concrets »… Sans doute beaucoup plus que ceux des trois autres lettres -RMI- que leurs trouvailles étaient sensées faire « oublier ». Pour ce faire, les créatifs de l’Agence voulaient développer une campagne « real life », même si la « vie réelle » des bénéficiaires du RSA est probablement éloignée de la « real life » des pubards.

Quelques petits films courts (des « testimoniaux scénarisés » - mais où vont-ils chercher tout ça ?) de 30 secondes présenteront des bénéficiaires « pour de vrai » du RSA ponctués par une voix-off : « il est temps que vos efforts soient...

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Ils nous permettent d'être riches

Les dessous des efforts de communication gouvernementale, confiés aux agences de com' sur le RSA dans les années 2000...

Bienvenue dans la com'

Ils n’ont pas honte ces crève-la-faim qui battent régulièrement le pavé ? Ne feraient-ils pas mieux de se « relever les manches » comme le suggérait Eric Woerth, lorsqu'il était ministre du budget ? Se relever les manches pour les plus pauvres, c’est justement ce que faisait le gouvernement sous Sarkozy ! Et au cas où personne ne s’en serait rendu compte, Paul Bismuth et ses amis avaient décidé de le faire savoir à coup de campagnes de pub. C’est ainsi que les agences de com’ ont été chargées de « vendre » le revenu de solidarité active (RSA) de Martin Hirsh. Et ce n’est pas triste. Une compétition entre agences a été organisée.

L’idée était de « rendre populaire la réforme et valoriser le gouvernement », selon ce que l'on pouvait lire dans le brief. Les équipes de fils de pub qui planchaient sur le sujet n'étaient pas à court d’idées : « le RSA, seulement trois lettres et tellement plus de bénéfices concrets »… Sans doute beaucoup plus que ceux des trois autres lettres -RMI- que leurs trouvailles étaient sensées faire « oublier ». Pour ce faire, les créatifs de l’Agence voulaient développer une campagne « real life », même si la « vie réelle » des bénéficiaires du RSA est probablement éloignée de la « real life » des pubards.

Quelques petits films courts (des « testimoniaux scénarisés » - mais où vont-ils chercher tout ça ?) de 30 secondes présenteront des bénéficiaires « pour de vrai » du RSA ponctués par une voix-off : « il est temps que vos efforts soient...

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L'hypothèse de reprise de l'épidémie de Covid 19 provoque de vifs débats.

La pression monte pour une vaccination obligatoire. Et peut-être pas que pour les soignants. Elle pourrait être débattue au parlement avant la fin juillet. Les sénateurs agitent aussi l’idée de restrictions qui ne concerneraient que les non-vaccinés, au travers d’une extension du pass sanitaire.

Le variant Delta du covid commence à inquiéter les politiques de tous bords - © Reflets

L’épidémiologiste Catherine Hill s’étonne du regain d’inquiétude avec le spectre d'une quatrième vague. « Oui, le variant Delta est plus contagieux que le Alpha, c’est la vie des virus qui mutent, et un variant plus contagieux en remplace un autre. Donc le variant Delta va remplacer l’autre d’ici la rentrée. Mais cela ne change pas fondamentalement le problème, car les vaccins réagissent avec à peu près la même efficacité. » Pourtant, Catherine Hill est connue pour ses interventions vigoureuses souvent alarmistes – et vérifiées par les faits.

Cette fois, elle estime que la 4ème vague attendue à la rentrée sera « une vaguelette ». « La plupart des personnes à risques sont déjà vaccinées, donc il ne devrait pas y avoir d’engorgement des hôpitaux et des services de réanimation, explique-t-elle. Et un quart de la population aura déjà eu le Covid en septembre. Il y aura des gens malades mais peu de formes graves. Regardez, on ne meurt quasiment plus du Covid en Ehpad, car la plupart des résidents sont vaccinés. Quand aux complotistes, ils verront bien la réalité du virus…»

Évolution de la couverture vaccinale (complète) en France - Au 28 juin, 84% des 75 ans et plus ont eu une dose de vaccin et 78% deux doses. - Covidtracker
Évolution de la couverture vaccinale (complète) en France - Au 28 juin, 84% des 75 ans et plus ont eu une dose de vaccin et 78% deux doses. - Covidtracker

Mais pour Catherine Hill, il est absolument nécessaire de poursuivre très activement la vaccination, notamment parmi la population la plus âgée. Quelque « 80% des 80 ans et plus ont reçu une dose de vaccin. Il est fondamental d’aller chercher ceux qui...

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L'hypothèse de reprise de l'épidémie de Covid 19 provoque de vifs débats.

La pression monte pour une vaccination obligatoire. Et peut-être pas que pour les soignants. Elle pourrait être débattue au parlement avant la fin juillet. Les sénateurs agitent aussi l’idée de restrictions qui ne concerneraient que les non-vaccinés, au travers d’une extension du pass sanitaire.

Le variant Delta du covid commence à inquiéter les politiques de tous bords - © Reflets

L’épidémiologiste Catherine Hill s’étonne du regain d’inquiétude avec le spectre d'une quatrième vague. « Oui, le variant Delta est plus contagieux que le Alpha, c’est la vie des virus qui mutent, et un variant plus contagieux en remplace un autre. Donc le variant Delta va remplacer l’autre d’ici la rentrée. Mais cela ne change pas fondamentalement le problème, car les vaccins réagissent avec à peu près la même efficacité. » Pourtant, Catherine Hill est connue pour ses interventions vigoureuses souvent alarmistes – et vérifiées par les faits.

Cette fois, elle estime que la 4ème vague attendue à la rentrée sera « une vaguelette ». « La plupart des personnes à risques sont déjà vaccinées, donc il ne devrait pas y avoir d’engorgement des hôpitaux et des services de réanimation, explique-t-elle. Et un quart de la population aura déjà eu le Covid en septembre. Il y aura des gens malades mais peu de formes graves. Regardez, on ne meurt quasiment plus du Covid en Ehpad, car la plupart des résidents sont vaccinés. Quand aux complotistes, ils verront bien la réalité du virus…»

Évolution de la couverture vaccinale (complète) en France - Au 28 juin, 84% des 75 ans et plus ont eu une dose de vaccin et 78% deux doses. - Covidtracker
Évolution de la couverture vaccinale (complète) en France - Au 28 juin, 84% des 75 ans et plus ont eu une dose de vaccin et 78% deux doses. - Covidtracker

Mais pour Catherine Hill, il est absolument nécessaire de poursuivre très activement la vaccination, notamment parmi la population la plus âgée. Quelque « 80% des 80 ans et plus ont reçu une dose de vaccin. Il est fondamental d’aller chercher ceux qui...

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L'agence de garde-frontières européenne ne "s'acquitte pas efficacement" de son rôle

Régulièrement mise en cause, Frontex est devenue un monstre budgétaire et la Cour des comptes européenne ne mâche pas ses mots : inefficacité, incapacité à assumer ses nouveaux rôles...

Document de présentation de Frontex

« _Frontex a été créée en 2004 pour faire face, en coopération avec les autorités nationales, aux problèmes aux frontières de l'UE (terrorisme, traite des êtres humains, trafic de migrants, etc.). Son mandat a progressivement été élargi, comme son budget, passé de 19 millions d'euros en 2006 à 460 millions d'euros l'an dernier._ » Le décor est posé. Les rapporteurs de la Cour des comptes décrivent une agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes très largement financée par l'UE et les pays membres. Trop ?

Évolution du budget annuel de Frontex
Évolution du budget annuel de Frontex

L'audit porte sur la manière dont Frontex mène à bien les activités définies dans le règlement de 2016. La Cour constate « que le soutien apporté par Frontex aux États membres de l'UE/pays associés à l'espace Schengen dans la lutte contre l'immigration illégale et la criminalité transfrontalière n'était pas suffisamment efficace. » Pour les auditeurs, « Frontex n'a pas pris les mesures nécessaires pour adapter son organisation de manière à pouvoir mener à bien le mandat qui lui a été confié en 2016. Nous avons relevé des lacunes au niveau, d'une part, de la planification des ressources humaines dans les unités chargées de l'analyse des risques et de l'évaluation de la vulnérabilité, ainsi que, d'autre part, de la communication entre les unités couvertes par l'audit. Ces lacunes représentent un risque majeur pour l'efficacité du nouveau rôle opérationnel...

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L'agence de garde-frontières européenne ne "s'acquitte pas efficacement" de son rôle

Régulièrement mise en cause, Frontex est devenue un monstre budgétaire et la Cour des comptes européenne ne mâche pas ses mots : inefficacité, incapacité à assumer ses nouveaux rôles...

Document de présentation de Frontex

« _Frontex a été créée en 2004 pour faire face, en coopération avec les autorités nationales, aux problèmes aux frontières de l'UE (terrorisme, traite des êtres humains, trafic de migrants, etc.). Son mandat a progressivement été élargi, comme son budget, passé de 19 millions d'euros en 2006 à 460 millions d'euros l'an dernier._ » Le décor est posé. Les rapporteurs de la Cour des comptes décrivent une agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes très largement financée par l'UE et les pays membres. Trop ?

Évolution du budget annuel de Frontex
Évolution du budget annuel de Frontex

L'audit porte sur la manière dont Frontex mène à bien les activités définies dans le règlement de 2016. La Cour constate « que le soutien apporté par Frontex aux États membres de l'UE/pays associés à l'espace Schengen dans la lutte contre l'immigration illégale et la criminalité transfrontalière n'était pas suffisamment efficace. » Pour les auditeurs, « Frontex n'a pas pris les mesures nécessaires pour adapter son organisation de manière à pouvoir mener à bien le mandat qui lui a été confié en 2016. Nous avons relevé des lacunes au niveau, d'une part, de la planification des ressources humaines dans les unités chargées de l'analyse des risques et de l'évaluation de la vulnérabilité, ainsi que, d'autre part, de la communication entre les unités couvertes par l'audit. Ces lacunes représentent un risque majeur pour l'efficacité du nouveau rôle opérationnel...

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La solution d'Amesys, devenue Nexa Technologies a bien été vendue au Maroc

En mai 2015, nos révélations sur le projet Popcorn au Maroc avait déclenché une enquête de la part du ministère de l'Intérieur qui niait la relation commerciale avec Amesys/Nexa. Le document que nous publions aujourd'hui devrait définitivement lever les doutes.

Nexa et Advanced Middle East Systems, producteurs de popcorn - © Reflets

Le Maroc, ses riads prisés de certains « people » parisiens comme BHL ou Dominique Strauss-Kahn, La place Jemaa el-Fna et ses charmeurs de serpents… Mais aussi… Le Maroc régulièrement pointé du doigt par les ONG pour son piètre respect des droits de l’Homme. Tout cela bien entendu n’est qu’une question de point de vue. Il est fort probable que les « people » parisiens ne voient rien à redire dans ce domaine, tandis que les journalistes locaux comme Omar Radi ou les opposants politiques trouveront que les prisons du Roi sont très inconfortables. On parle même de torture. Amnesty International et Human Rights Watch, ont dénoncé une « campagne de répression » des autorités marocaines contre les opinions critiques exprimées sur les réseaux sociaux. Plusieurs opposants ou journalistes ont évoqué publiquement le fait d’avoir été l’objet de surveillance numérique. Le Maroc était le troisième client de Hacking Team, une société vendant des produits permettant de pirater ordinateurs et téléphones. Ses produits étaient très prisés des pires dictatures où ils étaient utilisés pour s'introduire dans les téléphones d'opposants et de journalistes.

Il y a donc matière à s’alarmer gravement lorsque l’on sait que le Maroc s’est doté d’une bombe atomique en matière de surveillance desdits réseaux sociaux et d’Internet en général. Dès 2010, le Maroc achetait un système d’interception du trafic Internet à l’échelle du pays à Amesys. Le même que celui qui avait été déployé en Libye....

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La solution d'Amesys, devenue Nexa Technologies a bien été vendue au Maroc

En mai 2015, nos révélations sur le projet Popcorn au Maroc avait déclenché une enquête de la part du ministère de l'Intérieur qui niait la relation commerciale avec Amesys/Nexa. Le document que nous publions aujourd'hui devrait définitivement lever les doutes.

Nexa et Advanced Middle East Systems, producteurs de popcorn - © Reflets

Le Maroc, ses riads prisés de certains « people » parisiens comme BHL ou Dominique Strauss-Kahn, La place Jemaa el-Fna et ses charmeurs de serpents… Mais aussi… Le Maroc régulièrement pointé du doigt par les ONG pour son piètre respect des droits de l’Homme. Tout cela bien entendu n’est qu’une question de point de vue. Il est fort probable que les « people » parisiens ne voient rien à redire dans ce domaine, tandis que les journalistes locaux comme Omar Radi ou les opposants politiques trouveront que les prisons du Roi sont très inconfortables. On parle même de torture. Amnesty International et Human Rights Watch, ont dénoncé une « campagne de répression » des autorités marocaines contre les opinions critiques exprimées sur les réseaux sociaux. Plusieurs opposants ou journalistes ont évoqué publiquement le fait d’avoir été l’objet de surveillance numérique. Le Maroc était le troisième client de Hacking Team, une société vendant des produits permettant de pirater ordinateurs et téléphones. Ses produits étaient très prisés des pires dictatures où ils étaient utilisés pour s'introduire dans les téléphones d'opposants et de journalistes.

Il y a donc matière à s’alarmer gravement lorsque l’on sait que le Maroc s’est doté d’une bombe atomique en matière de surveillance desdits réseaux sociaux et d’Internet en général. Dès 2010, le Maroc achetait un système d’interception du trafic Internet à l’échelle du pays à Amesys. Le même que celui qui avait été déployé en Libye....

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L'entreprise (ex-Amesys) était pourtant déjà visée par une enquête pour complicité de torture

La Commission européenne, qui prônait plus de démocratie en réaction au Printemps arabe, a retenu Nexa Technologies sur un appel d'offres en 2015. Date à laquelle la société faisait déjà l'objet d'une information judiciaire devant le pôle spécialisé dans les crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide au tribunal à Paris.

Amesys version 1... - CC

Personne après le 30 août 2011 ne pouvait dire « je ne savais pas ». L'histoire avait fait le tour du monde, en particulier celui de toutes les chancelleries, de tout l'écosystème de la sécurité informatique, fournisseurs et acheteurs compris. L'affaire Amesys révélée par Reflets et par Owni avait en effet été portée à la connaissance de la planète entière après la visite d'une journaliste du Wall Street Journal dans l'un des centres d'interception déployés par Amesys à Tripoli.

Il est important de se souvenir qu'Amesys et Nexa Technologie sont en fait la même entité, dont le nom a changé au fil des années pour tenter d'effacer l'image désastreuse de l'affaire libyenne. En 2015, six victimes syriennes, qui s’étaient constituées parties civiles dans cette affaire Amesys, avaient été entendues (entre 2013 et 2015) par les juges français. C'est ainsi qu'en toute connaissance de cause la Commission européenne a retenu, cette même année, la société Nexa Technologies sur un simple appel d'offres.

En 2017, Reflets qui a déjà révélé de nombreux clients d'Amesys - notamment le Maroc - au fil des ans depuis 2011, publie une série d'articles basés sur des documents internes de Nexa Technologies. La liste des clients s'allonge, écrivions-nous.

Nous publions alors une copie d'écran de la liste des clients.

Au milieu de noms déjà connus et largement documentés sur Reflets, apparaît la Commission européenne (CE). A...

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L'entreprise (ex-Amesys) était pourtant déjà visée par une enquête pour complicité de torture

La Commission européenne, qui prônait plus de démocratie en réaction au Printemps arabe, a retenu Nexa Technologies sur un appel d'offres en 2015. Date à laquelle la société faisait déjà l'objet d'une information judiciaire devant le pôle spécialisé dans les crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide au tribunal à Paris.

Amesys version 1... - CC

Personne après le 30 août 2011 ne pouvait dire « je ne savais pas ». L'histoire avait fait le tour du monde, en particulier celui de toutes les chancelleries, de tout l'écosystème de la sécurité informatique, fournisseurs et acheteurs compris. L'affaire Amesys révélée par Reflets et par Owni avait en effet été portée à la connaissance de la planète entière après la visite d'une journaliste du Wall Street Journal dans l'un des centres d'interception déployés par Amesys à Tripoli.

Il est important de se souvenir qu'Amesys et Nexa Technologie sont en fait la même entité, dont le nom a changé au fil des années pour tenter d'effacer l'image désastreuse de l'affaire libyenne. En 2015, six victimes syriennes, qui s’étaient constituées parties civiles dans cette affaire Amesys, avaient été entendues (entre 2013 et 2015) par les juges français. C'est ainsi qu'en toute connaissance de cause la Commission européenne a retenu, cette même année, la société Nexa Technologies sur un simple appel d'offres.

En 2017, Reflets qui a déjà révélé de nombreux clients d'Amesys - notamment le Maroc - au fil des ans depuis 2011, publie une série d'articles basés sur des documents internes de Nexa Technologies. La liste des clients s'allonge, écrivions-nous.

Nous publions alors une copie d'écran de la liste des clients.

Au milieu de noms déjà connus et largement documentés sur Reflets, apparaît la Commission européenne (CE). A...

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Ces régionales ont ouvert la course aux présidentielles. La campagne devrait être particulièrement éprouvante pour les Français.

Cette échéance a permis de donner une idée du paysage politique de la France en cette dernière année du mandat d'Emmanuel Macron. Le parti présidentiel a pris une baffe mémorable avec une moyenne nationale de 10,6%. La grande gagnante est l'abstention qui représente 66,1% des votants, du jamais vu sous la 5ᵉ République. Et le second tour, sans grands défis, ne devrait pas apporter un surcroit de mobilisation.

Image initialement twittée par Julien Bayou, très vite reprise par les détracteurs de l'alliance de gauche en Île-de-France

Une région néanmoins semble attire les regards. En Île-de-France, les candidats de gauche, Clémentine Autain soutenue par la France Insoumise (10,23%) et Audrey Pulvar soutenue par le PS (11,07%) se sont ralliés derrière la candidature de Julien Bayou (12,97%). Cette alliance pourrait devenir un modèle pour une gauche déboussolée en quête d'une voie pour 2022. Une alliance très à gauche, avec une Audrey Pulvar en froid avec son parti, notamment pour ses positions sur les réunions non mixtes et une Clémentine Autain plébiscitée par une bonne partie de l'électorat insoumis et plus généralement de gauche. Pour EELV, un retour au réel avec l'absence de ces voix que le résultat des élections européennes semblait leur promettre.

Et à en croire les réactions de leurs adversaires politiques, cette alliance est le mal à abattre.

Sur France Inter, Valerie Pécresse a dénoncé une "gauche sectaire et radicale" et a appelé à : "tout faire pour faire barrage à cette alliance qui a perdu sa boussole républicaine".

"La FI a dépassé le pacte républicain" "Ils défendent les réunions racisées, n'ont pas voté la charte de la laïcité, refusent l’interdiction du burkini, défendent une écologie punitive" "Ils provoqueraient une faillite économique et républicaine dans la région."

Jean Paul Huchon, ancien ministre socialiste et ancien président de la région a appelé à combattre cette alliance et annoncé qu'il votera "...

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Ces régionales ont ouvert la course aux présidentielles. La campagne devrait être particulièrement éprouvante pour les Français.

Cette échéance a permis de donner une idée du paysage politique de la France en cette dernière année du mandat d'Emmanuel Macron. Le parti présidentiel a pris une baffe mémorable avec une moyenne nationale de 10,6%. La grande gagnante est l'abstention qui représente 66,1% des votants, du jamais vu sous la 5ᵉ République. Et le second tour, sans grands défis, ne devrait pas apporter un surcroit de mobilisation.

Image initialement twittée par Julien Bayou, très vite reprise par les détracteurs de l'alliance de gauche en Île-de-France

Une région néanmoins semble attire les regards. En Île-de-France, les candidats de gauche, Clémentine Autain soutenue par la France Insoumise (10,23%) et Audrey Pulvar soutenue par le PS (11,07%) se sont ralliés derrière la candidature de Julien Bayou (12,97%). Cette alliance pourrait devenir un modèle pour une gauche déboussolée en quête d'une voie pour 2022. Une alliance très à gauche, avec une Audrey Pulvar en froid avec son parti, notamment pour ses positions sur les réunions non mixtes et une Clémentine Autain plébiscitée par une bonne partie de l'électorat insoumis et plus généralement de gauche. Pour EELV, un retour au réel avec l'absence de ces voix que le résultat des élections européennes semblait leur promettre.

Et à en croire les réactions de leurs adversaires politiques, cette alliance est le mal à abattre.

Sur France Inter, Valerie Pécresse a dénoncé une "gauche sectaire et radicale" et a appelé à : "tout faire pour faire barrage à cette alliance qui a perdu sa boussole républicaine".

"La FI a dépassé le pacte républicain" "Ils défendent les réunions racisées, n'ont pas voté la charte de la laïcité, refusent l’interdiction du burkini, défendent une écologie punitive" "Ils provoqueraient une faillite économique et républicaine dans la région."

Jean Paul Huchon, ancien ministre socialiste et ancien président de la région a appelé à combattre cette alliance et annoncé qu'il votera "...

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La rédaction du Journal du Dimanche aurait-elle de l'humour ou voudrait-elle coacher son patron Hervé Gattegno ? Alors que le directeur des rédactions de Paris-Match et du Journal du Dimanche est englué dans l'affaire Sarkozy - Takieddine - Mimi Marchand, dans sa newsletter quotidienne Le Journal de Demain datée du 17 juin, la rubrique "L'antisèche" est titrée : "Au fait, qu'est-ce qu'une garde-à-vue ?"

Hervé Gattegno ferait effectivement bien de réviser... Cet ardent défenseur de Sarkozy avait envoyé un journaliste de Paris-Match recueillir le revirement de Takieddine concernant le versement d'argent par Kadhafi à Nicolas Sarkozy. Mais la Justice soupçonne que ce changement de version aurait été obtenu contre argent sonnant et trébuchant et que tout cela serait une opération de com. En langage judiciaire, on parle de subornation de témoin.

Ce coup fourré présumé vaut à cinq personnes d'être mises en examen et à Mimi Marchand de dormir en prison pour avoir enfreint son contrôle judiciaire. Un contrôle judiciaire qui leur interdit entre autres de rencontrer... Hervé Gattegno. Pour l'instant, ce dernier n'a pas été inquiété. Mais une antisèche sur la garde à vue semble effectivement bienvenue.

Une antisèche bien pratique qui tombe à point
Une antisèche bien pratique qui tombe à point

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La rédaction du Journal du Dimanche aurait-elle de l'humour ou voudrait-elle coacher son patron Hervé Gattegno ? Alors que le directeur des rédactions de Paris-Match et du Journal du Dimanche est englué dans l'affaire Sarkozy - Takieddine - Mimi Marchand, dans sa newsletter quotidienne Le Journal de Demain datée du 17 juin, la rubrique "L'antisèche" est titrée : "Au fait, qu'est-ce qu'une garde-à-vue ?"

Hervé Gattegno ferait effectivement bien de réviser... Cet ardent défenseur de Sarkozy avait envoyé un journaliste de Paris-Match recueillir le revirement de Takieddine concernant le versement d'argent par Kadhafi à Nicolas Sarkozy. Mais la Justice soupçonne que ce changement de version aurait été obtenu contre argent sonnant et trébuchant et que tout cela serait une opération de com. En langage judiciaire, on parle de subornation de témoin.

Ce coup fourré présumé vaut à cinq personnes d'être mises en examen et à Mimi Marchand de dormir en prison pour avoir enfreint son contrôle judiciaire. Un contrôle judiciaire qui leur interdit entre autres de rencontrer... Hervé Gattegno. Pour l'instant, ce dernier n'a pas été inquiété. Mais une antisèche sur la garde à vue semble effectivement bienvenue.

Une antisèche bien pratique qui tombe à point
Une antisèche bien pratique qui tombe à point

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Un rapport qui manie très bien la désinformation et le solutionnisme technologique

La délégation sénatoriale à la prospective a pour mission d'éclairer les consciences sur les transformations de la société et de l'économie. L'un des derniers rapports présenté vient d'élever le numérique au rang de solution vaccinale. Décryptage d'une vision très décomplexée de la pandémie…

Les spécialistes en apprennent tous les jours sur la maladie, mais là, c'est gonflé ! - © Reflets

Recours aux outils numériques dans la prévention et la gestion des pandémies, le titre de l'étude initiale ne laissait planer aucun doute sur l'angle choisi ou la teneur du débat. Un singulier avant-propos en précisait même les contours: « Le recours à des techniques plus intrusives (…) serait la contrepartie d'une liberté retrouvée plus vite ».

V1: une première version sans fard pour la conférence de presse - Capture écran
V1: une première version sans fard pour la conférence de presse - Capture écran

Sitôt présentée à la presse, sitôt revue et corrigée, cette version V1 fut remplacée par une V2 grand public, à peine moins agressive. Les sénateurs ayant sans doute jugé utile d'ajouter un peu d'eau dans leur vin pour éviter d'enflammer les réseaux sociaux. L'intitulé du rapport s'est adouci de vertus libertaires : Crises sanitaires et outils numériques, répondre avec efficacité pour retrouver nos libertés. Et chacun s'empressa de rappeler que si la délégation à la prospective prospectait, les prospectives n'avaient aucune portée législative.

V2: la seconde version un tantinet moins agressive - Capture écran
V2: la seconde version un tantinet moins agressive - Capture écran

Conscients des limites de l'exercice, les trois rapporteurs, Véronique Guillotin, Christine Lavarde et René-Paul Savary, ont malgré tout souhaité frapper haut et fort: « Nous avons fait le choix d’une proposition volontairement provocatrice ». Reste que quelques esprits chagrins de la presse n'ont pas compris de quoi il retournait vraiment. Mais enfin, comment fallait-il leur expliquer à tous ces...

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Un rapport qui manie très bien la désinformation et le solutionnisme technologique

La délégation sénatoriale à la prospective a pour mission d'éclairer les consciences sur les transformations de la société et de l'économie. L'un des derniers rapports présenté vient d'élever le numérique au rang de solution vaccinale. Décryptage d'une vision très décomplexée de la pandémie…

Les spécialistes en apprennent tous les jours sur la maladie, mais là, c'est gonflé ! - © Reflets

Recours aux outils numériques dans la prévention et la gestion des pandémies, le titre de l'étude initiale ne laissait planer aucun doute sur l'angle choisi ou la teneur du débat. Un singulier avant-propos en précisait même les contours: « Le recours à des techniques plus intrusives (…) serait la contrepartie d'une liberté retrouvée plus vite ».

V1: une première version sans fard pour la conférence de presse - Capture écran
V1: une première version sans fard pour la conférence de presse - Capture écran

Sitôt présentée à la presse, sitôt revue et corrigée, cette version V1 fut remplacée par une V2 grand public, à peine moins agressive. Les sénateurs ayant sans doute jugé utile d'ajouter un peu d'eau dans leur vin pour éviter d'enflammer les réseaux sociaux. L'intitulé du rapport s'est adouci de vertus libertaires : Crises sanitaires et outils numériques, répondre avec efficacité pour retrouver nos libertés. Et chacun s'empressa de rappeler que si la délégation à la prospective prospectait, les prospectives n'avaient aucune portée législative.

V2: la seconde version un tantinet moins agressive - Capture écran
V2: la seconde version un tantinet moins agressive - Capture écran

Conscients des limites de l'exercice, les trois rapporteurs, Véronique Guillotin, Christine Lavarde et René-Paul Savary, ont malgré tout souhaité frapper haut et fort: « Nous avons fait le choix d’une proposition volontairement provocatrice ». Reste que quelques esprits chagrins de la presse n'ont pas compris de quoi il retournait vraiment. Mais enfin, comment fallait-il leur expliquer à tous ces...

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L'une se meurt doucement, l'autre mute dangereusement

Que conclure quand un quotidien national comme Libération ne tire plus qu'à 41.245 exemplaires ? Que penser d'un régime qui envoie des grenades sur des jeunes souhaitant organiser une rave party, mutilant à vie l'un d'entre eux ? La presse et la démocratie ont besoin l'une de l'autre.

Emmanuel Berthier, préfet de Bretagne, pour qui une intervention avec une main arrachée s'est déroulée "sans anicroche" - © Préfecture de Bretagne

Quel est le rôle de la presse dans une dictature ou un état policier ? Celui d'un outil de propagande. Que serait une démocratie sans presse indépendante ? Un régime qui se transformerait beaucoup plus vite en oligarchie, ou pire. On parle beaucoup, et à juste titre, d'effondrement pour évoquer une forme de fin du monde telle que nous la connaissons en raison des problématiques climatiques et économiques. Le capitalisme courant vers sa fin tout en dévorant aveuglément tout ce que la planète peut produire, jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien. Mais une démocratie sans presse ou une presse sans démocratie, conduiraient aussi assurément vers l'effondrement. Or, clairement, on assiste lentement mais très sûrement à l'effondrement des deux et nous restons pétrifiés, inactifs.

Les chiffres de la presse papier sont franchement pathétiques. Libération, par exemple a tiré en moyenne à 41.245 numéros au mois d'avril 2021 selon l'ACPM. En 2020, Libé avait 34.464 abonnés numériques. Dans les kiosques le journal se vendait à 10.937 exemplaires. Quelque 6.610 personnes étaient des abonnés individuels auxquels il faut ajouter 8.390 en portage. Le Monde, quotidien de référence ne va pas beaucoup mieux. En avril, le tirage quotidien moyen était de 135.871 exemplaires. Sur l'année 2020, la diffusion totale, y compris en accès numérique atteignait 393.109. Sur 67 millions de personnes en France...

Il faut dire que la presse a tout fait pour se saborder....

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L'une se meurt doucement, l'autre mute dangereusement

Que conclure quand un quotidien national comme Libération ne tire plus qu'à 41.245 exemplaires ? Que penser d'un régime qui envoie des grenades sur des jeunes souhaitant organiser une rave party, mutilant à vie l'un d'entre eux ? La presse et la démocratie ont besoin l'une de l'autre.

Emmanuel Berthier, préfet de Bretagne, pour qui une intervention avec une main arrachée s'est déroulée "sans anicroche" - © Préfecture de Bretagne

Quel est le rôle de la presse dans une dictature ou un état policier ? Celui d'un outil de propagande. Que serait une démocratie sans presse indépendante ? Un régime qui se transformerait beaucoup plus vite en oligarchie, ou pire. On parle beaucoup, et à juste titre, d'effondrement pour évoquer une forme de fin du monde telle que nous la connaissons en raison des problématiques climatiques et économiques. Le capitalisme courant vers sa fin tout en dévorant aveuglément tout ce que la planète peut produire, jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien. Mais une démocratie sans presse ou une presse sans démocratie, conduiraient aussi assurément vers l'effondrement. Or, clairement, on assiste lentement mais très sûrement à l'effondrement des deux et nous restons pétrifiés, inactifs.

Les chiffres de la presse papier sont franchement pathétiques. Libération, par exemple a tiré en moyenne à 41.245 numéros au mois d'avril 2021 selon l'ACPM. En 2020, Libé avait 34.464 abonnés numériques. Dans les kiosques le journal se vendait à 10.937 exemplaires. Quelque 6.610 personnes étaient des abonnés individuels auxquels il faut ajouter 8.390 en portage. Le Monde, quotidien de référence ne va pas beaucoup mieux. En avril, le tirage quotidien moyen était de 135.871 exemplaires. Sur l'année 2020, la diffusion totale, y compris en accès numérique atteignait 393.109. Sur 67 millions de personnes en France...

Il faut dire que la presse a tout fait pour se saborder....

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Le sociologue Damien Deville montre leur rôle social et politique

« Jardiner la ville en crise, penser une écologie de la précarité ». Dans son travail, le sociologue montre que les jardins familiaux sont des lieux permettant de renouveler les manières de créer du lien. Ils sont des espaces structurant de nouvelles opportunités et de nouveaux réseaux de relations.

Jardin familial - © Cyril Marcilhacy

Chercheur diplômé en développement territorial, en géographie et en anthropologie de la nature, Damien Deville a conduit une thèse qui lie jardins et précarité. Il est aussi engagé à Europe Écologie où il participe à l’animation de la «Mission territoire» auprès du Bureau exécutif du parti.

Vous avez conduit une thèse «Jardiner une ville en crise, penser une écologie de la précarité» en prenant pour exemple la ville d’Alès dans le Gard, pourquoi cette étude?

Damien Deville : Je me suis intéressé à la manière dont les jardins familiaux ont été produits au fil du temps, les liens qu’ils entretiennent avec la crise urbaine à Alès, et les différentes fonctions des jardins familiaux pour des familles en situation de précarité. Cette ancienne cité minière est confrontée à des difficultés sociales et économiques. Premières victimes de la désindustrialisation de la commune, les classes ouvrières sont soumises à différents niveaux de précarité. Certaines familles ont alors choisi de porter des projets de jardin dans la ville. Ma recherche a eu pour objectif de répondre à la question de recherche suivante: les jardins sont-ils des espaces permettant aux familles de s’adapter ou non à la précarité? J’avais pour hypothèse de départ que les personnes désirait un jardin familial pour des questions économiques, pour contribuer à l’autonomie alimentaire de leur famille.

Comment se positionne la ville d’Alès ?

A Alès, il y a deux types de jardins. Des jardins associatifs dont la surface...

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Le sociologue Damien Deville montre leur rôle social et politique

« Jardiner la ville en crise, penser une écologie de la précarité ». Dans son travail, le sociologue montre que les jardins familiaux sont des lieux permettant de renouveler les manières de créer du lien. Ils sont des espaces structurant de nouvelles opportunités et de nouveaux réseaux de relations.

Jardin familial - © Cyril Marcilhacy

Chercheur diplômé en développement territorial, en géographie et en anthropologie de la nature, Damien Deville a conduit une thèse qui lie jardins et précarité. Il est aussi engagé à Europe Écologie où il participe à l’animation de la «Mission territoire» auprès du Bureau exécutif du parti.

Vous avez conduit une thèse «Jardiner une ville en crise, penser une écologie de la précarité» en prenant pour exemple la ville d’Alès dans le Gard, pourquoi cette étude?

Damien Deville : Je me suis intéressé à la manière dont les jardins familiaux ont été produits au fil du temps, les liens qu’ils entretiennent avec la crise urbaine à Alès, et les différentes fonctions des jardins familiaux pour des familles en situation de précarité. Cette ancienne cité minière est confrontée à des difficultés sociales et économiques. Premières victimes de la désindustrialisation de la commune, les classes ouvrières sont soumises à différents niveaux de précarité. Certaines familles ont alors choisi de porter des projets de jardin dans la ville. Ma recherche a eu pour objectif de répondre à la question de recherche suivante: les jardins sont-ils des espaces permettant aux familles de s’adapter ou non à la précarité? J’avais pour hypothèse de départ que les personnes désirait un jardin familial pour des questions économiques, pour contribuer à l’autonomie alimentaire de leur famille.

Comment se positionne la ville d’Alès ?

A Alès, il y a deux types de jardins. Des jardins associatifs dont la surface...

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Difficile de démêler les fils après les révélations du FBI...

Selon un document rendu public par le FBI des trafiquants auraient mis en place un système pour exporter 2 kilos de cocaïne par semaine via la valise diplomatique en Colombie. La France dément, les États-Unis se murent dans le silence.

Les photos échangées par les trafiquants - Document du FBI

Au détour d'un document rendu public la semaine dernière dans le cadre de l'enquête internationale Trojan Shield, un agent du FBI expliquait que des trafiquants avaient la possibilité d'exporter deux kilos de cocaïne chaque semaine (probablement vers l'Australie) via des enveloppes scellées de la valise diplomatique de l'ambassade de France à Bogota. Trojan shield a consisté à distribuer près de 12.000 téléphones à des groupes criminels, permettant des échanges chiffrés. De nombreux exemples d'utilisation de ces téléphones pour organiser des trafics étaient fournis dans ce document. Un seul évoquait la complicité possible de personnels d'une ambassade, c'est à dire, par rebond, d'un pays.

Voici le passage en question :

Le 23 mars 2020, l'utilisateur du JID 58f4a9, qui a été identifié par des messages An0m comme étant Baris Tukel, a demandé à l'utilisateur du JID cfdf8a, qui a été identifié comme étant Shane Geoffrey May, quel était le prix de la cocaïne en ce moment. Tukel a également demandé si May avait "cette adresse de building block" [Définition de building block]. May a répondu que la cocaïne se situait autour de 200.000 et a demandé à Tukel s'il avait des nouvelles. Tukel a écrit : "Ok, j'ai un petit boulot qui est apparu pour le building block", "Il y a 2 kg placés dans des enveloppes diplomatiques françaises scellées en provenance de Bogotta [sic]" et "Ils ont déjà reçu...

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Difficile de démêler les fils après les révélations du FBI...

Selon un document rendu public par le FBI des trafiquants auraient mis en place un système pour exporter 2 kilos de cocaïne par semaine via la valise diplomatique en Colombie. La France dément, les États-Unis se murent dans le silence.

Les photos échangées par les trafiquants - Document du FBI

Au détour d'un document rendu public la semaine dernière dans le cadre de l'enquête internationale Trojan Shield, un agent du FBI expliquait que des trafiquants avaient la possibilité d'exporter deux kilos de cocaïne chaque semaine (probablement vers l'Australie) via des enveloppes scellées de la valise diplomatique de l'ambassade de France à Bogota. Trojan shield a consisté à distribuer près de 12.000 téléphones à des groupes criminels, permettant des échanges chiffrés. De nombreux exemples d'utilisation de ces téléphones pour organiser des trafics étaient fournis dans ce document. Un seul évoquait la complicité possible de personnels d'une ambassade, c'est à dire, par rebond, d'un pays.

Voici le passage en question :

Le 23 mars 2020, l'utilisateur du JID 58f4a9, qui a été identifié par des messages An0m comme étant Baris Tukel, a demandé à l'utilisateur du JID cfdf8a, qui a été identifié comme étant Shane Geoffrey May, quel était le prix de la cocaïne en ce moment. Tukel a également demandé si May avait "cette adresse de building block" [Définition de building block]. May a répondu que la cocaïne se situait autour de 200.000 et a demandé à Tukel s'il avait des nouvelles. Tukel a écrit : "Ok, j'ai un petit boulot qui est apparu pour le building block", "Il y a 2 kg placés dans des enveloppes diplomatiques françaises scellées en provenance de Bogotta [sic]" et "Ils ont déjà reçu...

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Pas d'incidents et peu de monde

Ambiance bon enfant pour la manifestation contre l'extrême-droite à Paris ce samedi 12 juin. On était sans doute loin des 70.000 manifestants annoncés par les organisateurs mais bien au dessus des 9.000, selon la police.

Un peu de douceur dans un monde envahi par des brutes d'extrême-droite... - © Reflets

La place de la République n'était pas pleine en fin de manifestation samedi 12 juin. L'appel massif à marcher pour s'opposer aux idées d'extrême-droite qui s'affichent désormais sur toutes les ondes et dans la bouche d'à peu près tous les politiques, n'a pas été un véritable succès. Les organisateurs annonçaient 70.000 personnes, la police 9.000.

Il y avait plus de monde que pour la manifestation des policiers devant l'Assemblée Nationale et beaucoup moins de forces de l'ordre que lors de la manifestation en soutien aux Palestiniens. La décision du conseil d'État interdisant les nasses at-t-elle été entendue par le préfet ? Cette manifestation s'est déroulée dans le calme, sous le soleil, les forces de l'ordre restant, à Paris, très en retrait.

Fin de manifestation : le boulevard Magenta avec des manifestants épars de République à Gare de l'Est - © Reflets
Fin de manifestation : le boulevard Magenta avec des manifestants épars de République à Gare de l'Est - Reflets

L'éternel guitariste de l'extrême... - © Reflets
L'éternel guitariste de l'extrême... - Reflets

Logique... - © Reflets
Logique... - Reflets

Pas sûr que tout le monde ait un fasciste en lui... - © Reflets
Pas sûr que tout le monde ait un fasciste en lui... - Reflets

Douceur du mois de juin, contre l'extrême-droite, même les petites filles marchent. - © Reflets
Douceur du mois de juin, contre l'extrême-droite, même les petites filles marchent. - Reflets

Hasta la victoria, siempre. - © Reflets
Hasta la victoria, siempre. - Reflets

Fin de manifestation place de la République. - © Reflets
Fin de manifestation place de la République. - Reflets

En route pour le grand soir. - © Reflets
En route pour le grand soir. - Reflets

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Pas d'incidents et peu de monde

Ambiance bon enfant pour la manifestation contre l'extrême-droite à Paris ce samedi 12 juin. On était sans doute loin des 70.000 manifestants annoncés par les organisateurs mais bien au dessus des 9.000, selon la police.

Un peu de douceur dans un monde envahi par des brutes d'extrême-droite... - © Reflets

La place de la République n'était pas pleine en fin de manifestation samedi 12 juin. L'appel massif à marcher pour s'opposer aux idées d'extrême-droite qui s'affichent désormais sur toutes les ondes et dans la bouche d'à peu près tous les politiques, n'a pas été un véritable succès. Les organisateurs annonçaient 70.000 personnes, la police 9.000.

Il y avait plus de monde que pour la manifestation des policiers devant l'Assemblée Nationale et beaucoup moins de forces de l'ordre que lors de la manifestation en soutien aux Palestiniens. La décision du conseil d'État interdisant les nasses at-t-elle été entendue par le préfet ? Cette manifestation s'est déroulée dans le calme, sous le soleil, les forces de l'ordre restant, à Paris, très en retrait.

Fin de manifestation : le boulevard Magenta avec des manifestants épars de République à Gare de l'Est - © Reflets
Fin de manifestation : le boulevard Magenta avec des manifestants épars de République à Gare de l'Est - Reflets

L'éternel guitariste de l'extrême... - © Reflets
L'éternel guitariste de l'extrême... - Reflets

Logique... - © Reflets
Logique... - Reflets

Pas sûr que tout le monde ait un fasciste en lui... - © Reflets
Pas sûr que tout le monde ait un fasciste en lui... - Reflets

Douceur du mois de juin, contre l'extrême-droite, même les petites filles marchent. - © Reflets
Douceur du mois de juin, contre l'extrême-droite, même les petites filles marchent. - Reflets

Hasta la victoria, siempre. - © Reflets
Hasta la victoria, siempre. - Reflets

Fin de manifestation place de la République. - © Reflets
Fin de manifestation place de la République. - Reflets

En route pour le grand soir. - © Reflets
En route pour le grand soir. - Reflets

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L'enquête GENESE va-t-elle remplacer une précédente qui ne « donnait pas satisfaction » ?

Le rapport d’enquête « Cadre de vie et sécurité » 2019 qui abordait les questions de "ressenti" de sécurité jusqu'ici, ne place pas la sécurité comme un problème important pour les Français. Est-ce pourquoi l'enquête GENESE est lancée ? Darmanin ordonne par ailleurs un audit en quelques jours sur « la situation du pays en matière de faits violents ». Une obsession ?

Gerald Darmanin - D.R.

Comme nous le faisait remarquer en commentaire un lecteur après notre article sur l'enquête GENESE, le rapport d’enquête « Cadre de vie et sécurité » 2019 abordait la question du ressenti des problèmes de sécurité et il ne s'agit pas d'une priorité pour les Français, loin de là. En 2019, lorsque le ministère de l'Intérieur interroge les Français sur ce sujet, la délinquance arrive en sixième position sur huit comme « problème le plus préoccupant dans la société française ». Loin derrière le terrorisme bien entendu, la pauvreté, le chômage, l'environnement ou la santé.

« La "préoccupation sécuritaire" hors attentats – mesurée comme la proportion de personnes ayant désigné la délinquance comme le problème le plus préoccupant de la société – est très peu influencée par les caractéristiques personnelles des répondants. Hommes ou femmes, quel que soit l’âge, le statut d’activité, le niveau de vie ou le lien à la migration, la proportion de personnes considérant la délinquance comme le problème le plus préoccupant de la société française est dans la moyenne, sauf parmi les étudiants et élèves où elle est plus faible (7% en 2019). Le lieu d’habitation en revanche impacte légèrement les réponses : les personnes vivant en Île-de-France, Centre-Val-de-Loire et Provence-Alpes-Côte-d’Azur ainsi que celles vivant dans les quartiers prioritaires de la ville placent plus souvent que la moyenne la délinquance en tête des problèmes les plus préoccupants. L’...

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L'enquête GENESE va-t-elle remplacer une précédente qui ne « donnait pas satisfaction » ?

Le rapport d’enquête « Cadre de vie et sécurité » 2019 qui abordait les questions de "ressenti" de sécurité jusqu'ici, ne place pas la sécurité comme un problème important pour les Français. Est-ce pourquoi l'enquête GENESE est lancée ? Darmanin ordonne par ailleurs un audit en quelques jours sur « la situation du pays en matière de faits violents ». Une obsession ?

Gerald Darmanin - D.R.

Comme nous le faisait remarquer en commentaire un lecteur après notre article sur l'enquête GENESE, le rapport d’enquête « Cadre de vie et sécurité » 2019 abordait la question du ressenti des problèmes de sécurité et il ne s'agit pas d'une priorité pour les Français, loin de là. En 2019, lorsque le ministère de l'Intérieur interroge les Français sur ce sujet, la délinquance arrive en sixième position sur huit comme « problème le plus préoccupant dans la société française ». Loin derrière le terrorisme bien entendu, la pauvreté, le chômage, l'environnement ou la santé.

« La "préoccupation sécuritaire" hors attentats – mesurée comme la proportion de personnes ayant désigné la délinquance comme le problème le plus préoccupant de la société – est très peu influencée par les caractéristiques personnelles des répondants. Hommes ou femmes, quel que soit l’âge, le statut d’activité, le niveau de vie ou le lien à la migration, la proportion de personnes considérant la délinquance comme le problème le plus préoccupant de la société française est dans la moyenne, sauf parmi les étudiants et élèves où elle est plus faible (7% en 2019). Le lieu d’habitation en revanche impacte légèrement les réponses : les personnes vivant en Île-de-France, Centre-Val-de-Loire et Provence-Alpes-Côte-d’Azur ainsi que celles vivant dans les quartiers prioritaires de la ville placent plus souvent que la moyenne la délinquance en tête des problèmes les plus préoccupants. L’...

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La sortie du déconfinement, c'est aussi le déconfinement des luttes

Sur un terrain privé niché au cœur de la garrigue du nord de Montpellier, les collectifs "SOS Oulala" et "Gare aux garrigues" ont organisé un week-end de rencontres nommé "Confluence des luttes du sud". Les gens recherchent les moindres coins d'ombres et récupèrent des soirées du samedi. L'assemblée prévue à 15 h ne s'est étrangement pas tenue. Mais des groupes, de-ci, de-là, semblent s'assembler à l'arrière-plan. Reportage.

Les ruines de la M.E.R, la première occupation réalisée dans le cadre de la ZAD du L.I.E.N

Dimanche 6 juin. Le rappeur sur scène vient de finir son chant en Occitan. Il laisse passer les applaudissements et enchaine sur un autre texte.

Je bosse avec les mots avec ou sans dents

Poisson barbare ascendant

Les pieds dans l'eau de l'Hérault, la gueule de barbe

Ne tarde pas à perdre le nord et à me mettre à parler dans ma barbe

Garde le Sud pour me rappeler qu'il n'y a pas d'identité sans massacres

Pas d'histoires sans guerres ni débâcles

Depuis quelques mois, la ZAD du L.I.E.N est en sous-marin. Sa première forme était la M.É.R, "Maison de l'écologie et des résistances", une petite bâtisse expropriée et vouée à la destruction puis réoccupée le 6 octobre 2020 par le collectif "SOS Oulala". Une initiative qui n'avait pas dû plaire au préfet malgré les appels à l'union nationale de Macron face au nouveau confinement.

Un occupant d'alors témoigne :

Le matin du 22 octobre vers 6 heures, des forces commando, équipées de béliers et de fusils mitrailleurs, ont encerclé la M.É.R et lancé un assaut violent, sans sommations, en défonçant les portes, contre dix militant·es écologistes non-violent·es, encore endormi·es en sous-vêtements dans leurs sacs de couchage.

Cathy, membre du collectif ajoute dans un témoignage à La Mule Du Pape :

Face à cette non-violence, quelle a été la réponse apportée ? Des hommes armés qui au petit matin, défoncent les portes, défoncent les barres de bois. […] Je me suis rendue dans...

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La sortie du déconfinement, c'est aussi le déconfinement des luttes

Sur un terrain privé niché au cœur de la garrigue du nord de Montpellier, les collectifs "SOS Oulala" et "Gare aux garrigues" ont organisé un week-end de rencontres nommé "Confluence des luttes du sud". Les gens recherchent les moindres coins d'ombres et récupèrent des soirées du samedi. L'assemblée prévue à 15 h ne s'est étrangement pas tenue. Mais des groupes, de-ci, de-là, semblent s'assembler à l'arrière-plan. Reportage.

Les ruines de la M.E.R, la première occupation réalisée dans le cadre de la ZAD du L.I.E.N

Dimanche 6 juin. Le rappeur sur scène vient de finir son chant en Occitan. Il laisse passer les applaudissements et enchaine sur un autre texte.

Je bosse avec les mots avec ou sans dents

Poisson barbare ascendant

Les pieds dans l'eau de l'Hérault, la gueule de barbe

Ne tarde pas à perdre le nord et à me mettre à parler dans ma barbe

Garde le Sud pour me rappeler qu'il n'y a pas d'identité sans massacres

Pas d'histoires sans guerres ni débâcles

Depuis quelques mois, la ZAD du L.I.E.N est en sous-marin. Sa première forme était la M.É.R, "Maison de l'écologie et des résistances", une petite bâtisse expropriée et vouée à la destruction puis réoccupée le 6 octobre 2020 par le collectif "SOS Oulala". Une initiative qui n'avait pas dû plaire au préfet malgré les appels à l'union nationale de Macron face au nouveau confinement.

Un occupant d'alors témoigne :

Le matin du 22 octobre vers 6 heures, des forces commando, équipées de béliers et de fusils mitrailleurs, ont encerclé la M.É.R et lancé un assaut violent, sans sommations, en défonçant les portes, contre dix militant·es écologistes non-violent·es, encore endormi·es en sous-vêtements dans leurs sacs de couchage.

Cathy, membre du collectif ajoute dans un témoignage à La Mule Du Pape :

Face à cette non-violence, quelle a été la réponse apportée ? Des hommes armés qui au petit matin, défoncent les portes, défoncent les barres de bois. […] Je me suis rendue dans...

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Le FBI et une coalition internationale ont offert aux malfaiteurs une app chiffrée

Bilan des courses : 800 arrestations dont six policiers corrompus, 32 tonnes de drogue saisies, des armes, des millions de dollars... Et on apprend au passage que la valise diplomatique de l'ambassade de France en Colombie a servi à envoyer de la cocaïne. C'est définitivement une semaine d'annonces chargée pour le ministère de la Justice américain.

An0m avant que le site ne soit "saisi" par le FBI

Après avoir médiatisé lundi la saisie d'un portefeuille de bitcoins du groupe DarkSide, qui avait paralysé Colonial Pipeline, le ministère de la justice américain a refait un « live » mardi. Cette fois, le ministère et le FBI ont annoncé avoir fourni à des milliers de criminels un système leur permettant -pensaient-ils- de communiquer de manière sécurisée. En quelque sorte, le FBI et des dizaines d'autres pays, ont choisi, non pas de casser la cryptographie utilisée par les criminels, mais de leur construire un système supposément sûr alors qu'en fait, les autorités lisaient tout en clair en temps réel.

L'Australie, mais aussi de nombreux pays européens étaient associés à ce projet et Europol a publié un communiqué de presse sur le sujet :

« Le FBI, la police nationale néerlandaise (Politie) et l'autorité policière suédoise (Polisen), en coopération avec la Drug Enforcement Administration (DEA) américaine et 16 autres pays, ont mené avec le soutien d'Europol l'une des opérations répressives les plus importantes et les plus sophistiquées à ce jour dans la lutte contre les activités criminelles chiffrées.

Depuis 2019, le Federal Bureau of Investigation, en étroite coordination avec la police fédérale australienne, a développé et exploité secrètement une entreprise de dispositifs chiffrés, appelée An0m. Celle-ci s'est développée jusqu'à fournir un service à plus de 12.000 téléphones théoriquement inviolables pour plus de 300 groupes...

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Le FBI et une coalition internationale ont offert aux malfaiteurs une app chiffrée

Bilan des courses : 800 arrestations dont six policiers corrompus, 32 tonnes de drogue saisies, des armes, des millions de dollars... Et on apprend au passage que la valise diplomatique de l'ambassade de France en Colombie a servi à envoyer de la cocaïne. C'est définitivement une semaine d'annonces chargée pour le ministère de la Justice américain.

An0m avant que le site ne soit "saisi" par le FBI

Après avoir médiatisé lundi la saisie d'un portefeuille de bitcoins du groupe DarkSide, qui avait paralysé Colonial Pipeline, le ministère de la justice américain a refait un « live » mardi. Cette fois, le ministère et le FBI ont annoncé avoir fourni à des milliers de criminels un système leur permettant -pensaient-ils- de communiquer de manière sécurisée. En quelque sorte, le FBI et des dizaines d'autres pays, ont choisi, non pas de casser la cryptographie utilisée par les criminels, mais de leur construire un système supposément sûr alors qu'en fait, les autorités lisaient tout en clair en temps réel.

L'Australie, mais aussi de nombreux pays européens étaient associés à ce projet et Europol a publié un communiqué de presse sur le sujet :

« Le FBI, la police nationale néerlandaise (Politie) et l'autorité policière suédoise (Polisen), en coopération avec la Drug Enforcement Administration (DEA) américaine et 16 autres pays, ont mené avec le soutien d'Europol l'une des opérations répressives les plus importantes et les plus sophistiquées à ce jour dans la lutte contre les activités criminelles chiffrées.

Depuis 2019, le Federal Bureau of Investigation, en étroite coordination avec la police fédérale australienne, a développé et exploité secrètement une entreprise de dispositifs chiffrés, appelée An0m. Celle-ci s'est développée jusqu'à fournir un service à plus de 12.000 téléphones théoriquement inviolables pour plus de 300 groupes...

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L'agitation médiatique masque des chiffres ridicules

Le département de la justice aux USA vient d'annoncer avoir récupéré une partie de la rançon en Bitcoin demandée lors de l'attaque contre Colonial Pipeline. Les chiffres montrent que les cyber malfaiteurs sont encore des petits joueurs.

Le site de leaks du groupe Clop

Au cours d'une conférence de presse en « live », lundi 7 juin, le département de la justice a annoncé avoir saisi un portefeuille en Bitcoin pour un montant de 63,7 Bitcoins. Au cours du jour, cela représente à peu près 1,8 million d'euros. Le groupe DarkSide, avait, début mai, paralysé une partie des activité de Colonial Pipeline, une entreprise exploitant un important oléoduc transportant des hydrocarbures depuis Houston au Texas jusqu'au port de New York aux États-Unis. Le ransomware a même causé une légère pénurie d'essence sur la côte Est des États-Unis. De quoi relancer dans la presse et au sein du gouvernement le discours sur la nécessaire « protection des infrastructures essentielles du pays ». Impossible de ne pas réagir...

« Il n'existe aucun endroit hors de portée du FBI pour dissimuler des fonds illicites qui nous empêchera d'imposer des risques et des conséquences aux cyberacteurs malveillants. » a indiqué le vice-directeur du FBI, Paul Abbate. Une menace précise : nous n'avons pas de limites lorsque l'on touche à nos infrastructures essentielles. Le FBI a par ailleurs précisé être en possession de la clef privée permettant d'avoir accès aux fonds contenus dans ce portefeuille. Les experts se perdent cependant en conjectures sur la manière dont cette clef a été récupérée par les agents. Le FBI se retranche derrière un secret nécessaires pour protéger ses futures enquêtes pour éviter de répondre à cette question qui fâche. Ce...

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L'agitation médiatique masque des chiffres ridicules

Le département de la justice aux USA vient d'annoncer avoir récupéré une partie de la rançon en Bitcoin demandée lors de l'attaque contre Colonial Pipeline. Les chiffres montrent que les cyber malfaiteurs sont encore des petits joueurs.

Le site de leaks du groupe Clop

Au cours d'une conférence de presse en « live », lundi 7 juin, le département de la justice a annoncé avoir saisi un portefeuille en Bitcoin pour un montant de 63,7 Bitcoins. Au cours du jour, cela représente à peu près 1,8 million d'euros. Le groupe DarkSide, avait, début mai, paralysé une partie des activité de Colonial Pipeline, une entreprise exploitant un important oléoduc transportant des hydrocarbures depuis Houston au Texas jusqu'au port de New York aux États-Unis. Le ransomware a même causé une légère pénurie d'essence sur la côte Est des États-Unis. De quoi relancer dans la presse et au sein du gouvernement le discours sur la nécessaire « protection des infrastructures essentielles du pays ». Impossible de ne pas réagir...

« Il n'existe aucun endroit hors de portée du FBI pour dissimuler des fonds illicites qui nous empêchera d'imposer des risques et des conséquences aux cyberacteurs malveillants. » a indiqué le vice-directeur du FBI, Paul Abbate. Une menace précise : nous n'avons pas de limites lorsque l'on touche à nos infrastructures essentielles. Le FBI a par ailleurs précisé être en possession de la clef privée permettant d'avoir accès aux fonds contenus dans ce portefeuille. Les experts se perdent cependant en conjectures sur la manière dont cette clef a été récupérée par les agents. Le FBI se retranche derrière un secret nécessaires pour protéger ses futures enquêtes pour éviter de répondre à cette question qui fâche. Ce...

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La France, elle, s'en rendra compte dans quelques années

La Cour des comptes européenne tire le bilan de l'action de l'UE en matière de lutte contre la désinformation. Pour l'instant, ce n'est pas très efficace. La France, elle, annonce la création d'une agence nationale de lutte contre les manipulations de l'information en provenance de l'étranger. Elle fera sans doute le même constat dans deux ans...

Rare photo de la cyber-armée nord-coréenne - D.R.

Qu'on se le dise, c'est grave. La désinformation prend des proportions dantesques. Le Secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), Stéphane Bouillon, a annoncé la création d'une agence nationale de lutte contre les manipulations de l'information en provenance de l'étranger qui sera dotée d'une soixantaine d'experts. C'est une volonté présidentielle qui se concrétisera en septembre. Il faudra sans doute quelques années à la France pour comprendre que la lutte contre la désinformation... c'est compliqué. Un constat que vient de tirer la Cour des comptes européenne. Si l'UE a bien publié un plan d'action contre la désinformation en 2018, puis, en décembre 2020, un plan d'action pour la démocratie européenne, qui prévoit lui aussi des mesures de lutte contre la désinformation, « sans préciser clairement comment il s'articule avec le plan d'action de 2018 », la Cour des comptes estime que tout cela n'a pas été bien efficace et surtout est resté bien flou.

« S'il a été bien conçu au départ, ce plan s'avère incomplet. Sa mise en œuvre est globalement en bonne voie, mais il ne suffit pas à contrer les menaces émergentes », estiment le rapport de la Cour des comptes. En termes d'amélioration, les experts estiment que « les États membres doivent s'impliquer davantage, par exemple dans le système d'alerte rapide. Il faut aussi améliorer le suivi des plateformes en ligne, renforcer...

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La France, elle, s'en rendra compte dans quelques années

La Cour des comptes européenne tire le bilan de l'action de l'UE en matière de lutte contre la désinformation. Pour l'instant, ce n'est pas très efficace. La France, elle, annonce la création d'une agence nationale de lutte contre les manipulations de l'information en provenance de l'étranger. Elle fera sans doute le même constat dans deux ans...

Rare photo de la cyber-armée nord-coréenne - D.R.

Qu'on se le dise, c'est grave. La désinformation prend des proportions dantesques. Le Secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), Stéphane Bouillon, a annoncé la création d'une agence nationale de lutte contre les manipulations de l'information en provenance de l'étranger qui sera dotée d'une soixantaine d'experts. C'est une volonté présidentielle qui se concrétisera en septembre. Il faudra sans doute quelques années à la France pour comprendre que la lutte contre la désinformation... c'est compliqué. Un constat que vient de tirer la Cour des comptes européenne. Si l'UE a bien publié un plan d'action contre la désinformation en 2018, puis, en décembre 2020, un plan d'action pour la démocratie européenne, qui prévoit lui aussi des mesures de lutte contre la désinformation, « sans préciser clairement comment il s'articule avec le plan d'action de 2018 », la Cour des comptes estime que tout cela n'a pas été bien efficace et surtout est resté bien flou.

« S'il a été bien conçu au départ, ce plan s'avère incomplet. Sa mise en œuvre est globalement en bonne voie, mais il ne suffit pas à contrer les menaces émergentes », estiment le rapport de la Cour des comptes. En termes d'amélioration, les experts estiment que « les États membres doivent s'impliquer davantage, par exemple dans le système d'alerte rapide. Il faut aussi améliorer le suivi des plateformes en ligne, renforcer...

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Comme une grosse tache sur la photo…

Bienvenue à La Rochelle! Les îles, le vieux port, les tours, les couleurs du ciel ou de l'eau, voyez comme ici tout est propre et beau. Puis il y a Aytré. Une petite commune voisine, tout aussi charmante, mais dont les meurtrissures du trait de côte cadrent moins avec la carte postale.

Beau comme le vieux port de la Rochelle. - Reflets

Élections pièges à cons, préfaçait Jean-Paul Sartre dans les années 70. Simple coïncidence chronologique, c'est à cette même époque que le port de plaisance des Minimes émergeait à La Rochelle. Compte tenu de l'actualité on pourrait presque y entrevoir un singulier rapport. D'un coté un isoloir à rideau fermé que l'écrivain considérait comme une chambre noire où tout serait permis: «Personne ne te voit, tu ne dépends que de toi-même, tu vas décider dans l’isolement et, par la suite, tu pourras cacher ta décision ou mentir». De l'autre, un trou bleu à ciel ouvert considéré par certains comme un dépotoir où tout serait, là aussi, permis. Ce fameux trou bleu c'est justement l'ancienne carrière d'où furent prélevés les blocs de calcaire nécessaires à l'édification du port. Jamais rebouchée la cavité se trouve aujourd'hui au centre de toutes les discussions, de toutes les attentions, de toutes les pollutions également. Pour en arriver là, combien de bonnes consciences politiques se sont cachées derrière le rideau en jurant de s'occuper de l'affaire -par la suite-. La suite vient probablement de s'écrire à l'approche des régionales et des départementales: élections, piège à pollution? Ce n'est peut-être pas si con, car le fond des urnes s'est déjà tapissée de réactions outrées et d'engagements plus ou moins solennels.

De la carrière de la pointe de Roux au port des minimes - Reflets
De la carrière de la pointe de Roux au port des minimes - Reflets

Loin des yeux mais près du...

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Comme une grosse tache sur la photo…

Bienvenue à La Rochelle! Les îles, le vieux port, les tours, les couleurs du ciel ou de l'eau, voyez comme ici tout est propre et beau. Puis il y a Aytré. Une petite commune voisine, tout aussi charmante, mais dont les meurtrissures du trait de côte cadrent moins avec la carte postale.

Beau comme le vieux port de la Rochelle. - Reflets

Élections pièges à cons, préfaçait Jean-Paul Sartre dans les années 70. Simple coïncidence chronologique, c'est à cette même époque que le port de plaisance des Minimes émergeait à La Rochelle. Compte tenu de l'actualité on pourrait presque y entrevoir un singulier rapport. D'un coté un isoloir à rideau fermé que l'écrivain considérait comme une chambre noire où tout serait permis: «Personne ne te voit, tu ne dépends que de toi-même, tu vas décider dans l’isolement et, par la suite, tu pourras cacher ta décision ou mentir». De l'autre, un trou bleu à ciel ouvert considéré par certains comme un dépotoir où tout serait, là aussi, permis. Ce fameux trou bleu c'est justement l'ancienne carrière d'où furent prélevés les blocs de calcaire nécessaires à l'édification du port. Jamais rebouchée la cavité se trouve aujourd'hui au centre de toutes les discussions, de toutes les attentions, de toutes les pollutions également. Pour en arriver là, combien de bonnes consciences politiques se sont cachées derrière le rideau en jurant de s'occuper de l'affaire -par la suite-. La suite vient probablement de s'écrire à l'approche des régionales et des départementales: élections, piège à pollution? Ce n'est peut-être pas si con, car le fond des urnes s'est déjà tapissée de réactions outrées et d'engagements plus ou moins solennels.

De la carrière de la pointe de Roux au port des minimes - Reflets
De la carrière de la pointe de Roux au port des minimes - Reflets

Loin des yeux mais près du...

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100.000 dollars de récompense pour des fuites de données à caractère politique

Les lecteurs historiques de Reflets s'en souviennent, l'hacktivisme est apparu sur le devant de la scène en 2011. La vague des révolutions populaires dans les pays arabes battait son plein. Cette lame de fond donnait alors des idées aux révolutionnaires de tout poil, provoquant le mouvement des indignés en Espagne ou encore le mouvement "Occupy Wall Street" aux États-Unis. Malgré la répression, l'hacktivisme n'est pas mort.

"Depuis les montagnes du Sud Est Cybernétiques" - Phineas Fisher

Les vagues du "Printemps Arabe" ont aussi touché le monde des Internets, réveillant les geeks, un milieu pourtant peu connu pour sa politisation. Cette dynamique donnera naissance au mouvement Anonymous et au groupe LulzSec dont les attaques informatiques défraieront les chroniques mondiales. En 2012, le retournement du leader du groupe par le FBI conduit finalement à l'arrestation de huit de ses principaux co-conspirateurs dont Jeremy Hammond, le cyber-ennemi public numéro 1 aux États-Unis. Celui-ci écopera de 10 ans de prison; et le mouvement hacktiviste, sonné par cette infiltration en son cœur, se dispersera. Depuis, le monde du hacking est accaparé par les cyber-guéguerre entre grandes puissances. L'hacktivisme semble mort. Mais l'est-il vraiment ?

Il aura fallu attendre 2020 pour que le cyberespace se remette enfin à bouger. Et renaîtra de ses cendres, un mouvement hacktiviste moins tape à l'œil, héritier de la mouvance de 2011, et qui n'aura pas à rougir de la tâche accomplie. Mais pour débuter la narration de cette nouvelle cyber chronique, il faudra d'abord remonter dans le temps et aborder l'histoire d'un ancien, un hacker qui fera le lien entre plusieurs époques : Phineas Fisher.

Phineas Fisher (aussi connu sous le nom de Phineas Phisher) apparait en 2014 alors que les observateurs du mouvement Anonymous conviennent que celui-ci s'est éteint. Les arrestations au cœur du mouvement de 2012 ont achevé le travail de...

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100.000 dollars de récompense pour des fuites de données à caractère politique

Les lecteurs historiques de Reflets s'en souviennent, l'hacktivisme est apparu sur le devant de la scène en 2011. La vague des révolutions populaires dans les pays arabes battait son plein. Cette lame de fond donnait alors des idées aux révolutionnaires de tout poil, provoquant le mouvement des indignés en Espagne ou encore le mouvement "Occupy Wall Street" aux États-Unis. Malgré la répression, l'hacktivisme n'est pas mort.

"Depuis les montagnes du Sud Est Cybernétiques" - Phineas Fisher

Les vagues du "Printemps Arabe" ont aussi touché le monde des Internets, réveillant les geeks, un milieu pourtant peu connu pour sa politisation. Cette dynamique donnera naissance au mouvement Anonymous et au groupe LulzSec dont les attaques informatiques défraieront les chroniques mondiales. En 2012, le retournement du leader du groupe par le FBI conduit finalement à l'arrestation de huit de ses principaux co-conspirateurs dont Jeremy Hammond, le cyber-ennemi public numéro 1 aux États-Unis. Celui-ci écopera de 10 ans de prison; et le mouvement hacktiviste, sonné par cette infiltration en son cœur, se dispersera. Depuis, le monde du hacking est accaparé par les cyber-guéguerre entre grandes puissances. L'hacktivisme semble mort. Mais l'est-il vraiment ?

Il aura fallu attendre 2020 pour que le cyberespace se remette enfin à bouger. Et renaîtra de ses cendres, un mouvement hacktiviste moins tape à l'œil, héritier de la mouvance de 2011, et qui n'aura pas à rougir de la tâche accomplie. Mais pour débuter la narration de cette nouvelle cyber chronique, il faudra d'abord remonter dans le temps et aborder l'histoire d'un ancien, un hacker qui fera le lien entre plusieurs époques : Phineas Fisher.

Phineas Fisher (aussi connu sous le nom de Phineas Phisher) apparait en 2014 alors que les observateurs du mouvement Anonymous conviennent que celui-ci s'est éteint. Les arrestations au cœur du mouvement de 2012 ont achevé le travail de...

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Pour connaître votre sentiment sur l'insécurité...

Comme si la sécurité était une question de "sentiment" ou de "ressenti"... En tout cas, le résultat tombera à point nommé, un mois avant le premier tour de la présidentielle.

Quelle peur va-t-on agiter aujourd'hui ? - © Reflets - CC

Mais quel heureux hasard ! Figurez-vous que le ministère de l'intérieur, le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), pour être précis, conduit actuellement une enquête auprès de 170.000 personnes tirées au sort par l'INSEE sur « le vécu et les opinions en matière de sécurité ». Coup de bol, cette enquête commencée en mars 2021 produira des résultats exploitables en... mars 2022. Pile-poil à la veille du premier tour de l'élection présidentielle d'avril. Une personne un peu simple d'esprit pourrait s'imaginer que l'insécurité est une affaire de statistiques pures (combien d'infractions, de crimes, etc.), le « le vécu », « les opinions » ou le « ressenti » n'ont donc rien à voir. Pourtant, le ministère, avec un financement de l'Union Européenne, a mandaté Ipsos pour conduire ce questionnaire. Mieux, répondre à cette enquête lorsque l'on est sélectionné est obligatoire...

« L’enquête statistique sur le vécu et les opinions en matière de sécurité est une enquête à caractère obligatoire reconnue d’intérêt général et de qualité statistique par le Conseil National de l’Information Statistique (CNIS). Elle répond au besoin de connaissance sur l’insécurité ressentie et les faits de délinquance subis par la population. La réalisation de cette enquête est une nécessité pour la mise en place de politiques publiques et leur évaluation. Ses résultats permettront notamment d’adapter l’action des pouvoirs publics pour...

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Pour connaître votre sentiment sur l'insécurité...

Comme si la sécurité était une question de "sentiment" ou de "ressenti"... En tout cas, le résultat tombera à point nommé, un mois avant le premier tour de la présidentielle.

Quelle peur va-t-on agiter aujourd'hui ? - © Reflets - CC

Mais quel heureux hasard ! Figurez-vous que le ministère de l'intérieur, le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), pour être précis, conduit actuellement une enquête auprès de 170.000 personnes tirées au sort par l'INSEE sur « le vécu et les opinions en matière de sécurité ». Coup de bol, cette enquête commencée en mars 2021 produira des résultats exploitables en... mars 2022. Pile-poil à la veille du premier tour de l'élection présidentielle d'avril. Une personne un peu simple d'esprit pourrait s'imaginer que l'insécurité est une affaire de statistiques pures (combien d'infractions, de crimes, etc.), le « le vécu », « les opinions » ou le « ressenti » n'ont donc rien à voir. Pourtant, le ministère, avec un financement de l'Union Européenne, a mandaté Ipsos pour conduire ce questionnaire. Mieux, répondre à cette enquête lorsque l'on est sélectionné est obligatoire...

« L’enquête statistique sur le vécu et les opinions en matière de sécurité est une enquête à caractère obligatoire reconnue d’intérêt général et de qualité statistique par le Conseil National de l’Information Statistique (CNIS). Elle répond au besoin de connaissance sur l’insécurité ressentie et les faits de délinquance subis par la population. La réalisation de cette enquête est une nécessité pour la mise en place de politiques publiques et leur évaluation. Ses résultats permettront notamment d’adapter l’action des pouvoirs publics pour...

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Les élections approchent, il va falloir choisir...

C'est une course à l'échalote. Qui d'Emmanuel Macron, de Gérald Darmanin, d'Olivier Faure ou du fantôme Manuel Valls, parviendra à flatter au mieux l'électorat d'extrême-droite. L'urgence électorale de 2022 va-t-elle précipiter la construction d'un État policier ?

Des hordes de sauvages fondent sur la Démocratie. Sont-ils ceux que l'on croit ? - D.R.

Les plus anciens se souviennent de Papy Voise. La droitisation des discours, la « sécurité » imposée par les politiques et les médias, dans une danse infernale, comme nouveau paradigme, ce n'est pas nouveau. Combien de temps a duré, depuis la dernière guerre mondiale, la période pendant laquelle les politiques ont privilégié l'amélioration des conditions de vie, le rêve d'une société plus juste, plus égalitaire, l'espoir d'un système économique qui ne privilégie pas 1% de la population et les entreprises ? En étant réalistes, on devrait pouvoir tabler sur deux années. Rien ne change, donc mais l'on assiste à une accélération du délire sécuritaire, au détriment de la démocratie qui n'en est plus tout à fait une.

Plus de bleu. L'essentiel est que ce ne soit pas du noir...
Plus de bleu. L'essentiel est que ce ne soit pas du noir...

D'Éric Ciotti, hystérique de la « sécurité » à Didier Lallemant, heureux papa d'une nouvelle équipe de voltigeurs en passant par François Rebsamen à gauche qui a armé sa police municipale à Dijon, tout le spectre politique rivalise de propositions pour militariser, pour étendre les capacités de la police, comme si du jour au lendemain, nous avions été plongés dans un univers à la Mad Max. Comme si la démocratie était en péril, livrée à une horde de sauvages faisant fi de toutes les lois.

La militarisation des forces de l'ordre est ancienne également. Entre un CRS en combinaison bleue, sans autres protection que son bouclier et son casque dans les années 90 et...

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Les élections approchent, il va falloir choisir...

C'est une course à l'échalote. Qui d'Emmanuel Macron, de Gérald Darmanin, d'Olivier Faure ou du fantôme Manuel Valls, parviendra à flatter au mieux l'électorat d'extrême-droite. L'urgence électorale de 2022 va-t-elle précipiter la construction d'un État policier ?

Des hordes de sauvages fondent sur la Démocratie. Sont-ils ceux que l'on croit ? - D.R.

Les plus anciens se souviennent de Papy Voise. La droitisation des discours, la « sécurité » imposée par les politiques et les médias, dans une danse infernale, comme nouveau paradigme, ce n'est pas nouveau. Combien de temps a duré, depuis la dernière guerre mondiale, la période pendant laquelle les politiques ont privilégié l'amélioration des conditions de vie, le rêve d'une société plus juste, plus égalitaire, l'espoir d'un système économique qui ne privilégie pas 1% de la population et les entreprises ? En étant réalistes, on devrait pouvoir tabler sur deux années. Rien ne change, donc mais l'on assiste à une accélération du délire sécuritaire, au détriment de la démocratie qui n'en est plus tout à fait une.

Plus de bleu. L'essentiel est que ce ne soit pas du noir...
Plus de bleu. L'essentiel est que ce ne soit pas du noir...

D'Éric Ciotti, hystérique de la « sécurité » à Didier Lallemant, heureux papa d'une nouvelle équipe de voltigeurs en passant par François Rebsamen à gauche qui a armé sa police municipale à Dijon, tout le spectre politique rivalise de propositions pour militariser, pour étendre les capacités de la police, comme si du jour au lendemain, nous avions été plongés dans un univers à la Mad Max. Comme si la démocratie était en péril, livrée à une horde de sauvages faisant fi de toutes les lois.

La militarisation des forces de l'ordre est ancienne également. Entre un CRS en combinaison bleue, sans autres protection que son bouclier et son casque dans les années 90 et...

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Le collectif Nos services publics décrypte une politique vaccinale créatrice d'inégalités

Une note du collectif Nos services publics montre que nombre des plus fragiles ont été oubliés, en raison de la faiblesse de notre système de santé publique et de la politique de vaccination mise en place.

Message dans le centre de vaccination de l'Hôtel dieu en mars 2021 - © Reflets - CC

Après Médiapart qui a analysé les données de l'Assurance Maladie sur la vaccination contre le Covid, c'est au tour du collectif Nos services publics d'enfoncer le clou... ou plutôt l'aiguille.

Les données de l'Assurance Maladie montrent entre autres que la Seine-Saint-Denis a peu vacciné les plus de 75 ans. Plus encore, ce département urbain, jeune et pauvre est en retard sur la vaccination dans toutes les classes d’âge. Les acteurs et les politiques de Seine-Saint-Denis avaient déjà noté que les créneaux de vaccination dans le 93 avait été pris d'assaut par les Parisiens ou des habitants des départements voisins plus agiles sur Internet pour réserver leur place.

Dans une note d'une vingtaine de pages, les membres du collectif reviennent sur la stratégie mise en place jusqu'ici et énoncent des recommandations pour mieux toucher les personnes prioritaires qui ont échappé à la vaccination.

L'aplatissement des priorités pour la vaccination a conduit à laisser une partie de la population de côté, énonce le collectif. «Dans un contexte de limitation du nombre de doses, la stratégie vaccinale déployée en France a conduit à prioriser les publics les plus fragiles, en particulier les personnes âgées, et ce afin de limiter la mortalité induite par le virus. La vaccination large de l'ensemble de la population était un objectif annoncé pour le 2e temps de la campagne vaccinale : elle vise à endiguer la circulation virale pour limiter...

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Le collectif Nos services publics décrypte une politique vaccinale créatrice d'inégalités

Une note du collectif Nos services publics montre que nombre des plus fragiles ont été oubliés, en raison de la faiblesse de notre système de santé publique et de la politique de vaccination mise en place.

Message dans le centre de vaccination de l'Hôtel dieu en mars 2021 - © Reflets - CC

Après Médiapart qui a analysé les données de l'Assurance Maladie sur la vaccination contre le Covid, c'est au tour du collectif Nos services publics d'enfoncer le clou... ou plutôt l'aiguille.

Les données de l'Assurance Maladie montrent entre autres que la Seine-Saint-Denis a peu vacciné les plus de 75 ans. Plus encore, ce département urbain, jeune et pauvre est en retard sur la vaccination dans toutes les classes d’âge. Les acteurs et les politiques de Seine-Saint-Denis avaient déjà noté que les créneaux de vaccination dans le 93 avait été pris d'assaut par les Parisiens ou des habitants des départements voisins plus agiles sur Internet pour réserver leur place.

Dans une note d'une vingtaine de pages, les membres du collectif reviennent sur la stratégie mise en place jusqu'ici et énoncent des recommandations pour mieux toucher les personnes prioritaires qui ont échappé à la vaccination.

L'aplatissement des priorités pour la vaccination a conduit à laisser une partie de la population de côté, énonce le collectif. «Dans un contexte de limitation du nombre de doses, la stratégie vaccinale déployée en France a conduit à prioriser les publics les plus fragiles, en particulier les personnes âgées, et ce afin de limiter la mortalité induite par le virus. La vaccination large de l'ensemble de la population était un objectif annoncé pour le 2e temps de la campagne vaccinale : elle vise à endiguer la circulation virale pour limiter...

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La répression est féroce

Cet article nous parvient de Colombie, d'un voyageur, photographe et observateur. L'occasion de prendre la température de la rue Colombienne au moment ou ce pays vit une mobilisation massive d'un type nouveau et où la répression est sanglante.

Conseil de rue à Arménia - https://www.instagram.com/neotravelling

Inspirée par les révoltes de 2019 au Chili, la jeunesse, alliée aux classes défavorisées, a lancé une grève nationale qui dure depuis plusieurs semaines maintenant. Avec autoroutes et ports bloqués, la capitale Bogota assiégée par des blocages sur ses 36 entrées et manifestations massives et pacifiques se succédant, jours après jour dans tous le pays. Ce mouvement a été réprimé dans le sang avec plus de 41 morts civils (officiels) et de nombreux disparus.

L'auteur écrit d'Arménia, la capitale de l'État de Quinido, une ville de 300.000 habitants située dans le cœur de la région prospère de "Cafetero", la région du café. Témoignage.


Écrire sur la Colombie n'est pas une tâche aisée. Cela fait deux ans que j'habite ici, je suis Argentin et j'ai dû m'habituer aux coutumes, aux dictons, à l'argot. Cela n'a pas été trop compliqué, mon épouse est colombienne et en quatre ans de voyage ensemble, j'ai beaucoup appris, je pourrais même dire que je connais mieux le pays qu'un Colombien moyen.

Nous avons traversé le pays depuis le centre jusqu'au Nord, arrivant jusqu'à la frontière avec le Panama. En chemin, nous avons vécu dans des "zones chaudes" mal connues. Zones dans lesquelles, à certains moments, la guérilla, les forces paramilitaires et les cartels de la drogue ont maintenu la population dans un calvaire permanent.

On nous a dit que cette époque était révolue et qu'il n'y avait plus de danger. Mais...

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La répression est féroce

Cet article nous parvient de Colombie, d'un voyageur, photographe et observateur. L'occasion de prendre la température de la rue Colombienne au moment ou ce pays vit une mobilisation massive d'un type nouveau et où la répression est sanglante.

Conseil de rue à Arménia - https://www.instagram.com/neotravelling

Inspirée par les révoltes de 2019 au Chili, la jeunesse, alliée aux classes défavorisées, a lancé une grève nationale qui dure depuis plusieurs semaines maintenant. Avec autoroutes et ports bloqués, la capitale Bogota assiégée par des blocages sur ses 36 entrées et manifestations massives et pacifiques se succédant, jours après jour dans tous le pays. Ce mouvement a été réprimé dans le sang avec plus de 41 morts civils (officiels) et de nombreux disparus.

L'auteur écrit d'Arménia, la capitale de l'État de Quinido, une ville de 300.000 habitants située dans le cœur de la région prospère de "Cafetero", la région du café. Témoignage.


Écrire sur la Colombie n'est pas une tâche aisée. Cela fait deux ans que j'habite ici, je suis Argentin et j'ai dû m'habituer aux coutumes, aux dictons, à l'argot. Cela n'a pas été trop compliqué, mon épouse est colombienne et en quatre ans de voyage ensemble, j'ai beaucoup appris, je pourrais même dire que je connais mieux le pays qu'un Colombien moyen.

Nous avons traversé le pays depuis le centre jusqu'au Nord, arrivant jusqu'à la frontière avec le Panama. En chemin, nous avons vécu dans des "zones chaudes" mal connues. Zones dans lesquelles, à certains moments, la guérilla, les forces paramilitaires et les cartels de la drogue ont maintenu la population dans un calvaire permanent.

On nous a dit que cette époque était révolue et qu'il n'y avait plus de danger. Mais...

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La députée Émilie Cariou , ex-LREM témoigne

Macroniste repentie, la députée Émilie Cariou a voulu en 2019 réformer la niche fiscale pour l’emploi à domicile, coûteuse et inégalitaire. Elle raconte à Reflets comment elle s’est retrouvée confrontée au lobbying patronal et aux intérêts personnels de députés de la majorité, conduisant Bercy à enterrer sa proposition.

Émilie Cariou - Didier Plowy/Ministère de la Culture et de la Communication - Wikipedia - CC BY-SA 3.0 FR

Les niches fiscales sont « de plus en plus coûteuses ». Ce constat, c’est une institution peu soupçonnable de bolchévisme, la Cour des comptes, qui le tirait dans son rapport sur le budget de l’État en 2019 : cette année-là, les 474 « dépenses fiscales » existantes, selon l’expression consacrée par l’administration, représentaient 99,4 milliards d’euros, contre 72,1 milliards en 2013. Troisième niche la plus coûteuse, le crédit d’impôt pour l’emploi d’un salarié à domicile représentait à lui seul une dépense de 5 milliards d’euros en 2020.

Concrètement, ce dispositif unique au monde permet à toute personne employant un salarié à domicile de se voir reverser 50 % des salaires et charges de son employé, dans la limite de 12 000 euros par an, avec des majorations possibles dans certains cas. Ce crédit d’impôt peut s’appliquer à des types de services très divers, de la garde des enfants au ménage en passant par l’assistance aux personnes âgées ou handicapées mais aussi le jardinage, le soutien scolaire, l’assistance informatique ou administrative ou même le coaching sportif.

« C’est l’État qui paie des domestiques à des gens fortunés »

La députée ex-LREM de la Meuse Émilie Cariou, qui a passé l’essentiel de sa carrière au ministère de l'Économie et des Finances, découvre l’existence de cette niche à l’été 2019. En plein mouvement des gilets jaunes, qui réclament une plus grande justice fiscale et sociale, elle cherche des moyens de financer des baisses de l’impôt sur le...

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La députée Émilie Cariou , ex-LREM témoigne

Macroniste repentie, la députée Émilie Cariou a voulu en 2019 réformer la niche fiscale pour l’emploi à domicile, coûteuse et inégalitaire. Elle raconte à Reflets comment elle s’est retrouvée confrontée au lobbying patronal et aux intérêts personnels de députés de la majorité, conduisant Bercy à enterrer sa proposition.

Émilie Cariou - Didier Plowy/Ministère de la Culture et de la Communication - Wikipedia - CC BY-SA 3.0 FR

Les niches fiscales sont « de plus en plus coûteuses ». Ce constat, c’est une institution peu soupçonnable de bolchévisme, la Cour des comptes, qui le tirait dans son rapport sur le budget de l’État en 2019 : cette année-là, les 474 « dépenses fiscales » existantes, selon l’expression consacrée par l’administration, représentaient 99,4 milliards d’euros, contre 72,1 milliards en 2013. Troisième niche la plus coûteuse, le crédit d’impôt pour l’emploi d’un salarié à domicile représentait à lui seul une dépense de 5 milliards d’euros en 2020.

Concrètement, ce dispositif unique au monde permet à toute personne employant un salarié à domicile de se voir reverser 50 % des salaires et charges de son employé, dans la limite de 12 000 euros par an, avec des majorations possibles dans certains cas. Ce crédit d’impôt peut s’appliquer à des types de services très divers, de la garde des enfants au ménage en passant par l’assistance aux personnes âgées ou handicapées mais aussi le jardinage, le soutien scolaire, l’assistance informatique ou administrative ou même le coaching sportif.

« C’est l’État qui paie des domestiques à des gens fortunés »

La députée ex-LREM de la Meuse Émilie Cariou, qui a passé l’essentiel de sa carrière au ministère de l'Économie et des Finances, découvre l’existence de cette niche à l’été 2019. En plein mouvement des gilets jaunes, qui réclament une plus grande justice fiscale et sociale, elle cherche des moyens de financer des baisses de l’impôt sur le...

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Après les tribunes des militaires dans Valeurs actuelles

L'armée française, une armée de putschistes ? Plutôt l'agitation d'un quarteron de généraux en charentaises et d'une poignée de courageux militaires d'active anonymes. Mais comme le coup de pression de policiers devant l'Assemblée Nationale, ces tribunes traduisent surtout le climat nauséabond du moment avant les présidentielles.

Pa-pattes en rond... - CC

Rien de moins qu'un appel voilé à un putsch de leurs « camarades d'active » pour la défense « de nos valeurs civilisationnelles » et « la sauvegarde de nos compatriotes ». Cette tribune d'une vingtaine de généraux et de militaires essentiellement de seconde section (retraités) le 21 avril publiée dans Valeurs Actuelles a fait couler beaucoup d’encre et de salive. D'autant plus qu'elle a été suivie d'une seconde le 11 mai, cette fois de miliaires courageusement anonymes. Eh oui, il n'y a pas que Mediapart qui sait feuilletonner, il y a aussi l'extrême droite. Surtout qu'ils ont porte-ouvertes sur CNews.

«Si rien n’est entrepris, le laxisme continuera à se répandre inexorablement dans la société, provoquant au final une explosion et l’intervention de nos camarades d’active dans une mission périlleuse de protection de nos valeurs civilisationnelles et de sauvegarde de nos compatriotes sur le territoire national», écrivaient mes militaires en charentaises. Immédiatement, comme dans une pièce de théâtre, Marine Le Pen les appelait à les rejoindre pour «pour prendre part à la bataille qui s’ouvre, certes politique et pacifique, mais avant tout la bataille de la France». Le général François Lecointre, chef d’état-major des Armées s’est dit «révulsé» par l’appel à l’armée d’active et a promis des sanctions.

Rebelote cette fois avec des militaires en service actif anonyme. «Afghanistan, Mali, Centrafrique ou ailleurs, un certain nombre d’entre...

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Après les tribunes des militaires dans Valeurs actuelles

L'armée française, une armée de putschistes ? Plutôt l'agitation d'un quarteron de généraux en charentaises et d'une poignée de courageux militaires d'active anonymes. Mais comme le coup de pression de policiers devant l'Assemblée Nationale, ces tribunes traduisent surtout le climat nauséabond du moment avant les présidentielles.

Pa-pattes en rond... - CC

Rien de moins qu'un appel voilé à un putsch de leurs « camarades d'active » pour la défense « de nos valeurs civilisationnelles » et « la sauvegarde de nos compatriotes ». Cette tribune d'une vingtaine de généraux et de militaires essentiellement de seconde section (retraités) le 21 avril publiée dans Valeurs Actuelles a fait couler beaucoup d’encre et de salive. D'autant plus qu'elle a été suivie d'une seconde le 11 mai, cette fois de miliaires courageusement anonymes. Eh oui, il n'y a pas que Mediapart qui sait feuilletonner, il y a aussi l'extrême droite. Surtout qu'ils ont porte-ouvertes sur CNews.

«Si rien n’est entrepris, le laxisme continuera à se répandre inexorablement dans la société, provoquant au final une explosion et l’intervention de nos camarades d’active dans une mission périlleuse de protection de nos valeurs civilisationnelles et de sauvegarde de nos compatriotes sur le territoire national», écrivaient mes militaires en charentaises. Immédiatement, comme dans une pièce de théâtre, Marine Le Pen les appelait à les rejoindre pour «pour prendre part à la bataille qui s’ouvre, certes politique et pacifique, mais avant tout la bataille de la France». Le général François Lecointre, chef d’état-major des Armées s’est dit «révulsé» par l’appel à l’armée d’active et a promis des sanctions.

Rebelote cette fois avec des militaires en service actif anonyme. «Afghanistan, Mali, Centrafrique ou ailleurs, un certain nombre d’entre...

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Après onze jours de conflit, chaque camp revendique la victoire

Dans la bande de Gaza, les Palestiniens ont célébré dans la liesse la fin des combats, mais aussi mis en terre les derniers morts. Le bilan humain est de 260 morts, dont 12 Israéliens. Les diplomates se pressent pour éviter une reprise des affrontements. Reportage.

La foule a envahi les rues après l'annonce du cessez-le-feu - © Islam Idhair

C’est une explosion de joie dans toute la bande de Gaza qui a salué l’entrée en vigueur du cessez-le-feu vendredi à 2h00 du matin (1h00 heure française). Rafah, la grande ville proche de la frontière Égyptienne, n’a pas fait exception. Concert de klaxons, musique, chants patriotiques, des milliers de personnes ont défilé aux cris de: «Vive la Résistance!», «Vive le peuple palestinien!». Certaines portaient en triomphe une réplique en plastique de la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem.

«Nous fêtons une grande victoire de la Résistance», s’exclame un manifestant. Quand nous lui rétorquons que les Palestiniens n’ont rien obtenu, il répond: «La Résistance a gagné car Israël n’a rien obtenu! Elle n’a pas assassiné de personnes importantes, toutes les roquettes n’ont pas été arrêtées, et pour la première fois l’ennemi n’a pas cherché à envahir notre territoire, car il a eu peur. Nous espérons que le cessez-le-feu va tenir, mais si nous sommes agressés, nous sommes prêts à reprendre le combat.» Un autre s’approche pour dire: «Nous sommes victorieux, malgré les morts et les destructions. On reconstruira pierre après pierre, on a l’habitude.»

Les manifestants ont créé une réplique de la mosquée al-Aqsa - © Islam Idhair
Les manifestants ont créé une réplique de la mosquée al-Aqsa - Islam Idhair

La journée avait commencé par des rumeurs de succès de la médiation égyptienne. Puis un porte-parole israélien a annoncé la prochaine cessation des hostilités avant que le chef du Hamas en exil au Qatar, Ismaïl Haniyeh, confirme la trêve vingt minutes plus tard. Des...

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Après onze jours de conflit, chaque camp revendique la victoire

Dans la bande de Gaza, les Palestiniens ont célébré dans la liesse la fin des combats, mais aussi mis en terre les derniers morts. Le bilan humain est de 260 morts, dont 12 Israéliens. Les diplomates se pressent pour éviter une reprise des affrontements. Reportage.

La foule a envahi les rues après l'annonce du cessez-le-feu - © Islam Idhair

C’est une explosion de joie dans toute la bande de Gaza qui a salué l’entrée en vigueur du cessez-le-feu vendredi à 2h00 du matin (1h00 heure française). Rafah, la grande ville proche de la frontière Égyptienne, n’a pas fait exception. Concert de klaxons, musique, chants patriotiques, des milliers de personnes ont défilé aux cris de: «Vive la Résistance!», «Vive le peuple palestinien!». Certaines portaient en triomphe une réplique en plastique de la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem.

«Nous fêtons une grande victoire de la Résistance», s’exclame un manifestant. Quand nous lui rétorquons que les Palestiniens n’ont rien obtenu, il répond: «La Résistance a gagné car Israël n’a rien obtenu! Elle n’a pas assassiné de personnes importantes, toutes les roquettes n’ont pas été arrêtées, et pour la première fois l’ennemi n’a pas cherché à envahir notre territoire, car il a eu peur. Nous espérons que le cessez-le-feu va tenir, mais si nous sommes agressés, nous sommes prêts à reprendre le combat.» Un autre s’approche pour dire: «Nous sommes victorieux, malgré les morts et les destructions. On reconstruira pierre après pierre, on a l’habitude.»

Les manifestants ont créé une réplique de la mosquée al-Aqsa - © Islam Idhair
Les manifestants ont créé une réplique de la mosquée al-Aqsa - Islam Idhair

La journée avait commencé par des rumeurs de succès de la médiation égyptienne. Puis un porte-parole israélien a annoncé la prochaine cessation des hostilités avant que le chef du Hamas en exil au Qatar, Ismaïl Haniyeh, confirme la trêve vingt minutes plus tard. Des...

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L'épidémiologiste Catherine Hill fait un point sur l'épidémie

Le niveau de circulation du virus reste élevé, même si les indicateurs sont à la baisse. Catherine Hill s'inquiète que les leçons du fiasco de la stratégie de dépistage n'aient pas été tirées.

Terrasse parisienne, vendredi 21 mai 2021 - © Reflets

Alors, ce déconfinement, vous êtes allée en terrasse ?

Catherine Hill (rire) Non, la météo n'était pas très favorable... J'ai vu les images de ces regroupement. Les indicateurs continuent de descendre, mais le niveau de circulation du virus reste élevé. La question est : est ce que ça va tenir ou est-ce que la tendance va repartir à la hausse ?

Et votre avis pour cet été ?

On a actuellement 38 millions de personnes protégées sur 67 millions de Français : 12 millions ont eu le Covid, à la date du 18 mai 9,9 millions sont complètement vaccinés et 16,5 millions ont reçu leur première dose depuis 14 jours, donc sont partiellement immunisés.

Il reste donc 29 millions de personnes à risque, ce qui n'est pas rien. Sachant qu'on à toujours 24% des plus de 80 ans environ 20 % des plus de 75 ans et 48 % des 50-64 ans qui ne sont pas vaccinés, ça laisse pas mal de personnes non protégées.

Le nombre de personnes en réanimation reste aussi très élevé, avec 3844 personne au 19 mai. Mais il est difficile de savoir ce qui va se passer. Je me méfie des modèles qui proposent des prédictions car il y a de très nombreuses hypothèses à prendre en compte. La philosophie des modèles est utile, mais ça s'arrête là.

Ce qui est clair est qu'on continue de prendre les mauvais indicateurs pour gérer l'épidémie, en premier lieu le nombre de malades qu'on trouve. Ce n'est pas sérieux car le chiffre dépend de combien on teste de personnes.

Période où l'on peut contaminer - Catherine Hill
Période où l'on peut...

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L'épidémiologiste Catherine Hill fait un point sur l'épidémie

Le niveau de circulation du virus reste élevé, même si les indicateurs sont à la baisse. Catherine Hill s'inquiète que les leçons du fiasco de la stratégie de dépistage n'aient pas été tirées.

Terrasse parisienne, vendredi 21 mai 2021 - © Reflets

Alors, ce déconfinement, vous êtes allée en terrasse ?

Catherine Hill (rire) Non, la météo n'était pas très favorable... J'ai vu les images de ces regroupement. Les indicateurs continuent de descendre, mais le niveau de circulation du virus reste élevé. La question est : est ce que ça va tenir ou est-ce que la tendance va repartir à la hausse ?

Et votre avis pour cet été ?

On a actuellement 38 millions de personnes protégées sur 67 millions de Français : 12 millions ont eu le Covid, à la date du 18 mai 9,9 millions sont complètement vaccinés et 16,5 millions ont reçu leur première dose depuis 14 jours, donc sont partiellement immunisés.

Il reste donc 29 millions de personnes à risque, ce qui n'est pas rien. Sachant qu'on à toujours 24% des plus de 80 ans environ 20 % des plus de 75 ans et 48 % des 50-64 ans qui ne sont pas vaccinés, ça laisse pas mal de personnes non protégées.

Le nombre de personnes en réanimation reste aussi très élevé, avec 3844 personne au 19 mai. Mais il est difficile de savoir ce qui va se passer. Je me méfie des modèles qui proposent des prédictions car il y a de très nombreuses hypothèses à prendre en compte. La philosophie des modèles est utile, mais ça s'arrête là.

Ce qui est clair est qu'on continue de prendre les mauvais indicateurs pour gérer l'épidémie, en premier lieu le nombre de malades qu'on trouve. Ce n'est pas sérieux car le chiffre dépend de combien on teste de personnes.

Période où l'on peut contaminer - Catherine Hill
Période où l'on peut...

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L'aide de l'organisation internationale et des ONG se fait attendre

Des milliers de personnes sont en quête d'une sécurité toute relative dans les écoles de l'UNRWA. La vie s'organise tant bien de mal, entre crainte des bombes et du Covid. Reportage.

École de l'UNRWA à Gaza City

Une petite heure est normalement nécessaire pour se rendre de Rafah, la grande ville du Sud de Gaza, ma ville de résidence, à Gaza city. Mais là, très peu de trafic et encore moins d'embouteillages ; en moins d'une demi-heure la destination est atteinte. Depuis le début du conflits les habitants s'éloignent peu de chez eux.

Les bombardements ont poussé 52.000 Palestiniens hors de chez eux, selon les Nations Unies : des habitants de maisons toutes proches de la frontière et à portée de canon des chars israéliens, d'autres dont l'habitation a été endommagée ou détruite, et enfin certains simplement saisi par la peur. Beaucoup ont trouvé refuge dans les écoles de d'UNRWA, la mission des Nations Unies pour la Palestine, qui a ouvert ses établissements dès début des frappes aériennes. Comme à chaque guerre.

L'école primaire A du quartier El Mansar de Gaza est un grand bâtiment où prédominent le bleu et le blanc, couleurs du drapeau des Nations Unies. En quelques jours, 230 familles s'y sont précipitées, souvent en catastrophe. quelque 1250 personnes espérant échapper aux bombes. Mais le bleu de l'organisation internationale est une protection illusoire. En juillet 2014, une école similaire avait été frappée par les obus d'un char israélien provoquant la mort de 16 personnes.

Parmi eux, Qassem Brahim venu avec sa femme et ses quatre enfants du nord de la bande de Gaza. « Des combats non loin de chez moi ont éclaté, alors nous sommes...

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L'aide de l'organisation internationale et des ONG se fait attendre

Des milliers de personnes sont en quête d'une sécurité toute relative dans les écoles de l'UNRWA. La vie s'organise tant bien de mal, entre crainte des bombes et du Covid. Reportage.

École de l'UNRWA à Gaza City

Une petite heure est normalement nécessaire pour se rendre de Rafah, la grande ville du Sud de Gaza, ma ville de résidence, à Gaza city. Mais là, très peu de trafic et encore moins d'embouteillages ; en moins d'une demi-heure la destination est atteinte. Depuis le début du conflits les habitants s'éloignent peu de chez eux.

Les bombardements ont poussé 52.000 Palestiniens hors de chez eux, selon les Nations Unies : des habitants de maisons toutes proches de la frontière et à portée de canon des chars israéliens, d'autres dont l'habitation a été endommagée ou détruite, et enfin certains simplement saisi par la peur. Beaucoup ont trouvé refuge dans les écoles de d'UNRWA, la mission des Nations Unies pour la Palestine, qui a ouvert ses établissements dès début des frappes aériennes. Comme à chaque guerre.

L'école primaire A du quartier El Mansar de Gaza est un grand bâtiment où prédominent le bleu et le blanc, couleurs du drapeau des Nations Unies. En quelques jours, 230 familles s'y sont précipitées, souvent en catastrophe. quelque 1250 personnes espérant échapper aux bombes. Mais le bleu de l'organisation internationale est une protection illusoire. En juillet 2014, une école similaire avait été frappée par les obus d'un char israélien provoquant la mort de 16 personnes.

Parmi eux, Qassem Brahim venu avec sa femme et ses quatre enfants du nord de la bande de Gaza. « Des combats non loin de chez moi ont éclaté, alors nous sommes...

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Tout avait été organisé pour bien accueillir les politiques

Venus en masse, les politiques de tous bords n'ont pas été déçus. Les manifestants avaient tout fait pour bien recevoir leurs nouveaux amis. Écrans géants, hauts parleurs dans les arbres, quai privatisé...

L'un des écrans géants, côté Assemblée. - © Reflets

On était loin des merguez de la CGT et du camion rose des gilets jaunes à Répu. La manifestation des policiers ce mercredi 19 mai 2021 en jetait. Les manifestants avaient privatisé le quai d'Orsay entre le pont de la concorde et le pont Alexandre III. Pas dégueu. Pour que tous les politiques venus apporter leur soutien à la police puissent entendre les discours et les chants, des hauts-parleurs avaient été accrochés dans les arbres tout le long du quai. Deux écrans géants retransmettaient les images de cette manifestation monstre d'environ 3000 personnes, 35.000 selon les syndicats... et la police, constituée principalement de policiers. Ils étaient venus de partout. Les bus s'étaient garés avenue du Maréchal Gallieni, aux Invalides où ils étaient sous surveillance de quelques camionnettes de gendarmes. Aucun risque de prendre une prune.

Non, franchement, c'était très bien organisé. A croire que tout le monde y avait mis du sien pour que tout soit au mieux : les syndicats policiers tout d'abord qui ont dû dépenser une véritable fortune en location de matériel. Deux écrans géants et les camions qui vont avec, les hauts-parleurs sur les arbres, la privatisation d'un quai illustre de Paris, face à l'Hôtel de Lassay et à l'Assemblée Nationale, l'électrification de tout le quai, des parapluies pour tous aux couleurs d'Alliance, le syndicat policier... On a les moyens dans la police. Mais la préfecture aussi avait filé un coup de pouce en...

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Tout avait été organisé pour bien accueillir les politiques

Venus en masse, les politiques de tous bords n'ont pas été déçus. Les manifestants avaient tout fait pour bien recevoir leurs nouveaux amis. Écrans géants, hauts parleurs dans les arbres, quai privatisé...

L'un des écrans géants, côté Assemblée. - © Reflets

On était loin des merguez de la CGT et du camion rose des gilets jaunes à Répu. La manifestation des policiers ce mercredi 19 mai 2021 en jetait. Les manifestants avaient privatisé le quai d'Orsay entre le pont de la concorde et le pont Alexandre III. Pas dégueu. Pour que tous les politiques venus apporter leur soutien à la police puissent entendre les discours et les chants, des hauts-parleurs avaient été accrochés dans les arbres tout le long du quai. Deux écrans géants retransmettaient les images de cette manifestation monstre d'environ 3000 personnes, 35.000 selon les syndicats... et la police, constituée principalement de policiers. Ils étaient venus de partout. Les bus s'étaient garés avenue du Maréchal Gallieni, aux Invalides où ils étaient sous surveillance de quelques camionnettes de gendarmes. Aucun risque de prendre une prune.

Non, franchement, c'était très bien organisé. A croire que tout le monde y avait mis du sien pour que tout soit au mieux : les syndicats policiers tout d'abord qui ont dû dépenser une véritable fortune en location de matériel. Deux écrans géants et les camions qui vont avec, les hauts-parleurs sur les arbres, la privatisation d'un quai illustre de Paris, face à l'Hôtel de Lassay et à l'Assemblée Nationale, l'électrification de tout le quai, des parapluies pour tous aux couleurs d'Alliance, le syndicat policier... On a les moyens dans la police. Mais la préfecture aussi avait filé un coup de pouce en...

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Entretien avec Alain Rozenkier, président de La Paix Maintenant

La tension actuelle en Israël et dans la bande de Gaza sert le Hamas et le Likoud. L'Histoire bégaye mais il reste toujours de l'espoir, les populations veulent la paix.

Alain Rozenkier - Copie d'écran

Alors que le bruit médiatique ne fait plus ressortir que ceux qui sont « pour Israël » ou « pour les Palestiniens », alors que la situation dégénère à nouveau dans la région, que les discours sont clivants et polarisés, nous avons souhaité recueillir une parole plus apaisée.

L'association La Paix Maintenant a pour vocation de soutenir et de faire connaître les actions du mouvement israélien Shalom Akhshav (La Paix maintenant). Shalom Akhshav, fondé en 1978 par 348 officiers de réserve et soldats, est devenu le plus important mouvement politique extra-parlementaire en Israël, militant pour la réconciliation avec le monde arabe. Il recherche pour un compromis équitable fondé sur les principes suivants : reconnaissance de l’État palestinien à côté de l’État juif, partage de la terre entre les deux États selon le tracé de la Ligne verte, partage de souveraineté sur Jérusalem, démantèlement des colonies juives de Cisjordanie et de Gaza, retour des réfugiés palestiniens sur le territoire de l’État palestinien. Une voix dissonante dans le chaos actuel. Nous avons longuement échangé avec Alain Rozenkier, sociologue, président de La Paix Maintenant en France et membre fondateur de JCall.

« Il y a des années, une expression avait vu le jour : "Sharafat", un mélange de Sharon et d'Arafat. A nouveau les extrêmes se rejoignent et profitent l'un de l'autre. Cette fois c'est le Hamas et Benyamin Netanyahou », explique Alain Rozenkier.

Les heurts actuels...

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Entretien avec Alain Rozenkier, président de La Paix Maintenant

La tension actuelle en Israël et dans la bande de Gaza sert le Hamas et le Likoud. L'Histoire bégaye mais il reste toujours de l'espoir, les populations veulent la paix.

Alain Rozenkier - Copie d'écran

Alors que le bruit médiatique ne fait plus ressortir que ceux qui sont « pour Israël » ou « pour les Palestiniens », alors que la situation dégénère à nouveau dans la région, que les discours sont clivants et polarisés, nous avons souhaité recueillir une parole plus apaisée.

L'association La Paix Maintenant a pour vocation de soutenir et de faire connaître les actions du mouvement israélien Shalom Akhshav (La Paix maintenant). Shalom Akhshav, fondé en 1978 par 348 officiers de réserve et soldats, est devenu le plus important mouvement politique extra-parlementaire en Israël, militant pour la réconciliation avec le monde arabe. Il recherche pour un compromis équitable fondé sur les principes suivants : reconnaissance de l’État palestinien à côté de l’État juif, partage de la terre entre les deux États selon le tracé de la Ligne verte, partage de souveraineté sur Jérusalem, démantèlement des colonies juives de Cisjordanie et de Gaza, retour des réfugiés palestiniens sur le territoire de l’État palestinien. Une voix dissonante dans le chaos actuel. Nous avons longuement échangé avec Alain Rozenkier, sociologue, président de La Paix Maintenant en France et membre fondateur de JCall.

« Il y a des années, une expression avait vu le jour : "Sharafat", un mélange de Sharon et d'Arafat. A nouveau les extrêmes se rejoignent et profitent l'un de l'autre. Cette fois c'est le Hamas et Benyamin Netanyahou », explique Alain Rozenkier.

Les heurts actuels...

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Reportage dans la plus grande structure de santé du sud de la bande de Gaza

L'hôpital Al-Nasser a déjà accueilli plus de 200 blessés des bombardements depuis le début du conflit, dont de nombreux enfants. Mais la zone a jusqu'à présent été plutôt épargnée. Tous craignent une escalade militaire et se préparent au pire.

L'hôpital Al-Nasser de Khan Younes - © Islam Idhair

Devant l'hôpital Al-Nasser de Khan Younes, la grande ville du sud de la bande de Gaza, la nervosité est palpable. Les policiers en faction et les soignants en blouse blanche qui font leur pause sur le perron du bâtiment tout juste réhabilité scrutent le ciel. Une tente blanche vient d'être montée devant l'hôpital. Un pré-centre de tri en cas d'afflux de blessés. Mais pour le moment, les bombardements ont frappé durement surtout le nord de la bande de Gaza.

Au service des urgences, un tas de fiches de couleur est posé sur un bureau : vert pour les blessés légers, rouge pour les plus graves, noir pour ceux en urgence absolue. Mais pour le moment les urgences sont calmes. Le nombre de brancard a été doublé ainsi que celui du personnel soignant.

La tente dressée en cas d'afflux de victimes - © Islam Idhair
La tente dressée en cas d'afflux de victimes - Islam Idhair

«Nous sommes dans une zone de conflit permanent, soupire, Farès Weam, le directeur des relations publiques de l'hôpital,_ donc nous avons l'habitude des plans d'urgence. Actuellement, nous faisons face à deux fronts : celui du Covid et la guerre avec Israël.» Dans son malheur, Gaza a eu de la chance ; l'augmentation du nombre de cas avait conduit les autorités à imposer un couvre-feu et interdire les grands rassemblements des dernières semaines. Le nombre de cas de Covid est donc bas. « Et avec la guerre, les gens sortent moins de chez eux, donc ça va freiner la reprise de l'épidémie_ », espère Farès Weam.

Depuis le débuts des frappes...

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Reportage dans la plus grande structure de santé du sud de la bande de Gaza

L'hôpital Al-Nasser a déjà accueilli plus de 200 blessés des bombardements depuis le début du conflit, dont de nombreux enfants. Mais la zone a jusqu'à présent été plutôt épargnée. Tous craignent une escalade militaire et se préparent au pire.

L'hôpital Al-Nasser de Khan Younes - © Islam Idhair

Devant l'hôpital Al-Nasser de Khan Younes, la grande ville du sud de la bande de Gaza, la nervosité est palpable. Les policiers en faction et les soignants en blouse blanche qui font leur pause sur le perron du bâtiment tout juste réhabilité scrutent le ciel. Une tente blanche vient d'être montée devant l'hôpital. Un pré-centre de tri en cas d'afflux de blessés. Mais pour le moment, les bombardements ont frappé durement surtout le nord de la bande de Gaza.

Au service des urgences, un tas de fiches de couleur est posé sur un bureau : vert pour les blessés légers, rouge pour les plus graves, noir pour ceux en urgence absolue. Mais pour le moment les urgences sont calmes. Le nombre de brancard a été doublé ainsi que celui du personnel soignant.

La tente dressée en cas d'afflux de victimes - © Islam Idhair
La tente dressée en cas d'afflux de victimes - Islam Idhair

«Nous sommes dans une zone de conflit permanent, soupire, Farès Weam, le directeur des relations publiques de l'hôpital,_ donc nous avons l'habitude des plans d'urgence. Actuellement, nous faisons face à deux fronts : celui du Covid et la guerre avec Israël.» Dans son malheur, Gaza a eu de la chance ; l'augmentation du nombre de cas avait conduit les autorités à imposer un couvre-feu et interdire les grands rassemblements des dernières semaines. Le nombre de cas de Covid est donc bas. « Et avec la guerre, les gens sortent moins de chez eux, donc ça va freiner la reprise de l'épidémie_ », espère Farès Weam.

Depuis le débuts des frappes...

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Les bombardements israéliens ont fait jusqu'à présent 144 morts et 1200 blessés.

Dans cette nouvelle guerre entre Israël et les Palestiniens, nul ne sait quel sera le dénouement. Islam Idhair, un Palestinien de la bande de Gaza qui a travaillé pour de nombreux médias, témoigne pour Reflets de la situation dans l'enclave palestinienne sous les bombes.

L'immeuble qui accueillait la presse à Gaza, bombardé par l'armée - © Islam Idhair

«C'est fou ce qui se passe ici en ce moment, raconte Islam Idhair. C'est la cinquième tour de Gaza qui a été détruite hier. J'étais près de cet immeuble qui abrite les bureaux de l'agence Associated Press et de la télé Al-JAzira. Le propriétaire a reçu un coup de téléphone de l'armée israélienne : vous avez une heure pour évacuer avant que nous le bombardions. Au bout d'une heure, il y a eu une première frappe de drone contre l'immeuble pour faire fuir les gens. Et puis 10 minutes après trois bombes ont touché le bâtiment. Il n'y a pas eu de morts, juste quelques blessés plus loin blessé par des éclats.»

Al Jazeera a publié sur son compte twitter une vidéo de ses journalistes récupérant du matériel juste avant le bombardement, après avoir été prévenus :

Islam Idhair qui a travaillé pour plusieurs médias comme « fixeur », une personne chargée dans le jargon journalistique de préparer les reportages et de traduire les conversations, dénonce une volonté d'Israël de menacer les médias. « Les Israéliens interdisent aux journalistes étrangers d'entrer dans la bande de Gaza. Ils cherchent à aveugler la vérité, à ce que les images ne sortent pas d'ici. »

L'immeuble des médias après le bombardement - © Islam Idhair
L'immeuble des médias après le bombardement - Islam Idhair

Autre vue de l'immeuble après le bombardement - © Islam Idhair
Autre vue de l'immeuble après le bombardement - Islam Idhair

Guerre de l'information sur Twitter
Guerre de l'information sur Twitter

Islam Idhair décrit la tension qui règne dans l'enclave : « Souvent les bombardements commencent après minuit....

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Les bombardements israéliens ont fait jusqu'à présent 144 morts et 1200 blessés.

Dans cette nouvelle guerre entre Israël et les Palestiniens, nul ne sait quel sera le dénouement. Islam Idhair, un Palestinien de la bande de Gaza qui a travaillé pour de nombreux médias, témoigne pour Reflets de la situation dans l'enclave palestinienne sous les bombes.

L'immeuble qui accueillait la presse à Gaza, bombardé par l'armée - © Islam Idhair

«C'est fou ce qui se passe ici en ce moment, raconte Islam Idhair. C'est la cinquième tour de Gaza qui a été détruite hier. J'étais près de cet immeuble qui abrite les bureaux de l'agence Associated Press et de la télé Al-JAzira. Le propriétaire a reçu un coup de téléphone de l'armée israélienne : vous avez une heure pour évacuer avant que nous le bombardions. Au bout d'une heure, il y a eu une première frappe de drone contre l'immeuble pour faire fuir les gens. Et puis 10 minutes après trois bombes ont touché le bâtiment. Il n'y a pas eu de morts, juste quelques blessés plus loin blessé par des éclats.»

Al Jazeera a publié sur son compte twitter une vidéo de ses journalistes récupérant du matériel juste avant le bombardement, après avoir été prévenus :

Islam Idhair qui a travaillé pour plusieurs médias comme « fixeur », une personne chargée dans le jargon journalistique de préparer les reportages et de traduire les conversations, dénonce une volonté d'Israël de menacer les médias. « Les Israéliens interdisent aux journalistes étrangers d'entrer dans la bande de Gaza. Ils cherchent à aveugler la vérité, à ce que les images ne sortent pas d'ici. »

L'immeuble des médias après le bombardement - © Islam Idhair
L'immeuble des médias après le bombardement - Islam Idhair

Autre vue de l'immeuble après le bombardement - © Islam Idhair
Autre vue de l'immeuble après le bombardement - Islam Idhair

Guerre de l'information sur Twitter
Guerre de l'information sur Twitter

Islam Idhair décrit la tension qui règne dans l'enclave : « Souvent les bombardements commencent après minuit....

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Quelques centaines de manifestants, des milliers de policiers...

Le dispositif était totalement surdimensionné. Quel but recherchait l'exécutif ?

Métro Barbès, le lieu de rendez-vous où rien ne se passera faute de pouvoir créer un cortège - © Reflets

Sans doute moins de 1000 personnes ont défilé dans les rues de Paris, en dépit de l'interdiction décidée par le préfet, pour soutenir les Palestiniens. Un nombre démesuré de forces de l'ordre (4.200 selon Gerald Darmanin) a scindé les manifestants avant même qu'un cortège ne se forme. Quelques groupes de 10 à un peu plus d'une centaine de personnes se sont déplacés dans le quartier de Barbès sans pouvoir à aucun moment former une manifestation. Les gaz et les canons à eau ont dispersé tout le monde pendant quelques heures, les BRAV-M venues en renfort ont soudain "interpelé" des gamins alors qu'il n'y avait pas de troubles particuliers. Ces interpellations seront sans doute mises sur le compte de l'interdiction de manifester.

Il n'y avait probablement pas eu autant de forces de l'ordre dans les rues de Paris depuis la manifestation qui avait suivi les dégradations de l'Arc de triomphe pendant la période gilets jaunes. Il ne manquait que les blindés de la gendarmeries sortis à l'époque pour impressionner les foules.

L'exécutif a visiblement souhaité instrumentaliser la peur. Valeurs Actuelles qui tweetait depuis Barbès, a vu des "pro-palestiniens" qui défilaient "dans les rues de #Paris aux cris de "Allah akbar"". Daesh à nos portes en quelque sorte ? Gerald Darmanin avait donné le ton la veille en annonçant qu'il refusait - avant que quoi que soit se soit passé façon Minotity...

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Quelques centaines de manifestants, des milliers de policiers...

Le dispositif était totalement surdimensionné. Quel but recherchait l'exécutif ?

Métro Barbès, le lieu de rendez-vous où rien ne se passera faute de pouvoir créer un cortège - © Reflets

Sans doute moins de 1000 personnes ont défilé dans les rues de Paris, en dépit de l'interdiction décidée par le préfet, pour soutenir les Palestiniens. Un nombre démesuré de forces de l'ordre (4.200 selon Gerald Darmanin) a scindé les manifestants avant même qu'un cortège ne se forme. Quelques groupes de 10 à un peu plus d'une centaine de personnes se sont déplacés dans le quartier de Barbès sans pouvoir à aucun moment former une manifestation. Les gaz et les canons à eau ont dispersé tout le monde pendant quelques heures, les BRAV-M venues en renfort ont soudain "interpelé" des gamins alors qu'il n'y avait pas de troubles particuliers. Ces interpellations seront sans doute mises sur le compte de l'interdiction de manifester.

Il n'y avait probablement pas eu autant de forces de l'ordre dans les rues de Paris depuis la manifestation qui avait suivi les dégradations de l'Arc de triomphe pendant la période gilets jaunes. Il ne manquait que les blindés de la gendarmeries sortis à l'époque pour impressionner les foules.

L'exécutif a visiblement souhaité instrumentaliser la peur. Valeurs Actuelles qui tweetait depuis Barbès, a vu des "pro-palestiniens" qui défilaient "dans les rues de #Paris aux cris de "Allah akbar"". Daesh à nos portes en quelque sorte ? Gerald Darmanin avait donné le ton la veille en annonçant qu'il refusait - avant que quoi que soit se soit passé façon Minotity...

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Les déchets du BTP donnent trop souvent lieu à un trafic très lucratif

Dépôts sauvages, démarchages des exploitations viticoles, livraisons de gravats au lieu de terre à des propriétaires, paiements en liquide pour recevoir des déchets, tous les moyens sont bons pour s'en débarrasser. Avec à la clef des profits substantiels. Les associations qui luttent contre ce fléau sont parfois victimes d'intimidations.

Décharge illégale au Castellet, dont le propriétaire du terrain et l'exploitant ont été mis en examen pour "gestion irrégulière de déchets, valorisation de déchets sans justificatif et infractions au code de l'urbanisme". - © Cyril Marcilhacy

A Puget-sur-Argens, une jolie commune du Var, les habitants ont baptisé la décharge «La montagne des déchets». Cette étendue de 7000 m² -plus grande qu’un terrain de football – et d’une hauteur de 15 mètres, soit un immeuble de 4 étages, représente 150.000 tonnes de déchets du BTP en provenance de chantiers de la région. Le 20 avril, une vingtaine de gendarmes sont intervenus au terme d'une longue enquête pour contrôler le site, accompagnés par des représentants du service des impôts et des agents de la DREAL, la direction régionale de l'environnement. Selon la gendarmerie du Var, l’entreprise aurait bien obtenu, à l’origine, une autorisation d'exploitation préfectorale, mais la «montagne de déchets» se serait étendue bien au-delà des limites prévues. Selon une source proche de l’enquête, l’entreprise a 18 mois pour remettre le terrain en état.

En 2020, onze personnes et quatre sociétés ont été mises en examen dans le Var, tous soupçonnées d'un trafic de déblais de chantier qui durait depuis plusieurs années. Ces entreprises répondaient à des appels d’offre de récupération de gravats en facturant leur prestation au prix fort, puis ils s’en débarrassaient soit sur des terrains vagues, soit chez des particuliers. Ce sont des plaintes de propriétaires privés menacés après avoir reçu des gravats au lieu de terre végétale, qui ont dénoncé un système quasi-mafieux. Une vingtaine de sites ont été défigurés parmi lesquels des propriétés agricoles ou viticoles....

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Les déchets du BTP donnent trop souvent lieu à un trafic très lucratif

Dépôts sauvages, démarchages des exploitations viticoles, livraisons de gravats au lieu de terre à des propriétaires, paiements en liquide pour recevoir des déchets, tous les moyens sont bons pour s'en débarrasser. Avec à la clef des profits substantiels. Les associations qui luttent contre ce fléau sont parfois victimes d'intimidations.

Décharge illégale au Castellet, dont le propriétaire du terrain et l'exploitant ont été mis en examen pour "gestion irrégulière de déchets, valorisation de déchets sans justificatif et infractions au code de l'urbanisme". - © Cyril Marcilhacy

A Puget-sur-Argens, une jolie commune du Var, les habitants ont baptisé la décharge «La montagne des déchets». Cette étendue de 7000 m² -plus grande qu’un terrain de football – et d’une hauteur de 15 mètres, soit un immeuble de 4 étages, représente 150.000 tonnes de déchets du BTP en provenance de chantiers de la région. Le 20 avril, une vingtaine de gendarmes sont intervenus au terme d'une longue enquête pour contrôler le site, accompagnés par des représentants du service des impôts et des agents de la DREAL, la direction régionale de l'environnement. Selon la gendarmerie du Var, l’entreprise aurait bien obtenu, à l’origine, une autorisation d'exploitation préfectorale, mais la «montagne de déchets» se serait étendue bien au-delà des limites prévues. Selon une source proche de l’enquête, l’entreprise a 18 mois pour remettre le terrain en état.

En 2020, onze personnes et quatre sociétés ont été mises en examen dans le Var, tous soupçonnées d'un trafic de déblais de chantier qui durait depuis plusieurs années. Ces entreprises répondaient à des appels d’offre de récupération de gravats en facturant leur prestation au prix fort, puis ils s’en débarrassaient soit sur des terrains vagues, soit chez des particuliers. Ce sont des plaintes de propriétaires privés menacés après avoir reçu des gravats au lieu de terre végétale, qui ont dénoncé un système quasi-mafieux. Une vingtaine de sites ont été défigurés parmi lesquels des propriétés agricoles ou viticoles....

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On sait aujourd'hui recycler 98% des déchets du batiment !

La loi économie circulaire du 10 février 2020 prévoit des nouvelles avancées pour prévenir les décharges illégales et éviter le gaspillage. C'est la naissance d'une nouvelle filière qui se dessine. Elle pourrait créer de nombreux emplois. Décryptage et reportage auprès des pionniers du recyclage.

Site de valorisation des déchets de Eurovia - © Cyril Marcilhacy

Dans un fracas d’enfer, le concasseur avale le mélange de terre, plastique, béton et plâtre venus des chantiers. De ce concassage et de ce criblage, les déchets sortent en fonction de la taille et de leur densité. Les résidus ultimes arrivent dans des bennes, les autres passent sur des tapis roulant, avant d’être pour certains lavés. In fine, le gravier et le sable obtenu servent pour le béton ou pour des sous-couche pour la construction de route, la terre est transformée en briques, les limons, après ajout de chaux, sont revendus pour les remblais et les tranchées de travaux publics. Le groupe Estérel à Fréjus a été un pionnier du recyclage depuis 25 ans. «Nous atteignons aujourd’hui 98% de revalorisation, explique Gérard Ferro. Aujourd’hui on peut revendre les produits de valorisation 10 à 12 la tonne. Les déchets sont une ressources, mais il faut qu’on s’en occupe. C’est une décision politique. Les dépôts sauvages ne devraient pas exister. Le problème est que le dépôt en décharge est trop cher, alors on pousse les entrepreneurs à chercher des solutions alternatives, on encourage l’illégal.» Le prix de la mise en décharge est actuellement deux fois supérieur à celui du terrassement. Autre frein, les entreprises doivent parfois parcourir 80 kilomètres pour trouver un lieu de dépôt. L’État estime qu’il y a 2,2 millions de tonnes de déchets du BTP abandonnées illégalement chaque année en PACA, sur les 14 millions de tonnes produites annuellement. Au niveau national, le...

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On sait aujourd'hui recycler 98% des déchets du batiment !

La loi économie circulaire du 10 février 2020 prévoit des nouvelles avancées pour prévenir les décharges illégales et éviter le gaspillage. C'est la naissance d'une nouvelle filière qui se dessine. Elle pourrait créer de nombreux emplois. Décryptage et reportage auprès des pionniers du recyclage.

Site de valorisation des déchets de Eurovia - © Cyril Marcilhacy

Dans un fracas d’enfer, le concasseur avale le mélange de terre, plastique, béton et plâtre venus des chantiers. De ce concassage et de ce criblage, les déchets sortent en fonction de la taille et de leur densité. Les résidus ultimes arrivent dans des bennes, les autres passent sur des tapis roulant, avant d’être pour certains lavés. In fine, le gravier et le sable obtenu servent pour le béton ou pour des sous-couche pour la construction de route, la terre est transformée en briques, les limons, après ajout de chaux, sont revendus pour les remblais et les tranchées de travaux publics. Le groupe Estérel à Fréjus a été un pionnier du recyclage depuis 25 ans. «Nous atteignons aujourd’hui 98% de revalorisation, explique Gérard Ferro. Aujourd’hui on peut revendre les produits de valorisation 10 à 12 la tonne. Les déchets sont une ressources, mais il faut qu’on s’en occupe. C’est une décision politique. Les dépôts sauvages ne devraient pas exister. Le problème est que le dépôt en décharge est trop cher, alors on pousse les entrepreneurs à chercher des solutions alternatives, on encourage l’illégal.» Le prix de la mise en décharge est actuellement deux fois supérieur à celui du terrassement. Autre frein, les entreprises doivent parfois parcourir 80 kilomètres pour trouver un lieu de dépôt. L’État estime qu’il y a 2,2 millions de tonnes de déchets du BTP abandonnées illégalement chaque année en PACA, sur les 14 millions de tonnes produites annuellement. Au niveau national, le...

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Mobilisations sur les éseaux sociaux, manifestations et dialogue ont permis aux militants d'atteindre leur but.

Ce qui était la troisième décharge illégale de France est en cours de nettoyage par une entreprise payée par les collectivités locales. Récit d'un combat réussi.

Décharge sauvage du plateau de l'Arbois, à proximité immédiate de la gare d'Aix TGV. - © Cyril Marcilhacy

C’est désormais une entreprise qui s’occupe de nettoyer ce qui était la troisième décharge illégale de France. Un travail titanesque. Sur 15 hectares, les gravats en provenance d’entreprises de la région, poussaient comme des champignons. Et ce n’est pas faute d’une décharge légale à proximité: elle est située au bout de la route, à moins d’un kilomètre! Mais les entreprises doivent payer. Alors pourquoi se gêner quand il y a des terrains vagues? Ce succès, on le doit à une association, « Déchargeons le plateau d'Aix ».

Nous étions allés à leur rencontre. Ce jour-là, une cinquantaine de personnes s’activaient à l’entrée de l’immense dépotoir, à quelques centaines de mètre de la gare d’Aix TGV, aidés par les mairies d’Aix et de Vitrolles. Nous avions rencontré Geneviève, une aide soignante. Elle avait terminé son travail quelques heures plus tôt et s’apprêtait à retravailler la nuit suivante. Mais elle se disait «heureuse d’être là pour montrer qu’on peut se mobiliser». Nous avions aussi croisé Stéphane, un graphiste d’une cinquantaine d’années, écologiste convaincu et déjà engagé dans un combat similaire. Et également Elodie Savoyat, un des piliers de l’association pour qui cette action symbolique était «un moyen de garder la pression sur les élus locaux ».

Geneviève, aide-soignante et citoyenne engagée - Cyril Marcilhacy
Geneviève, aide-soignante et citoyenne engagée - Cyril Marcilhacy

Un combat né des réseaux sociaux

L’histoire a commencé il y a plus de deux ans. «Je voyais tous ces gravats s’accumuler de la route en passant en...

";s:7:"content";s:2640:"

Mobilisations sur les éseaux sociaux, manifestations et dialogue ont permis aux militants d'atteindre leur but.

Ce qui était la troisième décharge illégale de France est en cours de nettoyage par une entreprise payée par les collectivités locales. Récit d'un combat réussi.

Décharge sauvage du plateau de l'Arbois, à proximité immédiate de la gare d'Aix TGV. - © Cyril Marcilhacy

C’est désormais une entreprise qui s’occupe de nettoyer ce qui était la troisième décharge illégale de France. Un travail titanesque. Sur 15 hectares, les gravats en provenance d’entreprises de la région, poussaient comme des champignons. Et ce n’est pas faute d’une décharge légale à proximité: elle est située au bout de la route, à moins d’un kilomètre! Mais les entreprises doivent payer. Alors pourquoi se gêner quand il y a des terrains vagues? Ce succès, on le doit à une association, « Déchargeons le plateau d'Aix ».

Nous étions allés à leur rencontre. Ce jour-là, une cinquantaine de personnes s’activaient à l’entrée de l’immense dépotoir, à quelques centaines de mètre de la gare d’Aix TGV, aidés par les mairies d’Aix et de Vitrolles. Nous avions rencontré Geneviève, une aide soignante. Elle avait terminé son travail quelques heures plus tôt et s’apprêtait à retravailler la nuit suivante. Mais elle se disait «heureuse d’être là pour montrer qu’on peut se mobiliser». Nous avions aussi croisé Stéphane, un graphiste d’une cinquantaine d’années, écologiste convaincu et déjà engagé dans un combat similaire. Et également Elodie Savoyat, un des piliers de l’association pour qui cette action symbolique était «un moyen de garder la pression sur les élus locaux ».

Geneviève, aide-soignante et citoyenne engagée - Cyril Marcilhacy
Geneviève, aide-soignante et citoyenne engagée - Cyril Marcilhacy

Un combat né des réseaux sociaux

L’histoire a commencé il y a plus de deux ans. «Je voyais tous ces gravats s’accumuler de la route en passant en...

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La société française est très présente à l'international - Révélations

Selon des documents internes que Reflets a pu consulter, le producteur de matériel de maintien de l'ordre est présent dans de nombreux pays un peu fâchés avec les droits de l'Homme.

Le stand Alsetex à Milipol - © Reflets

Voilà une société française qui réussit bien à l'international. Alsetex, spécialiste de la fabrication d'outils de maintien de l'ordre, déteste cependant la lumière. A tel point que lors du dernier salon de l'armement policier et des services de renseignement, Milipol, son stand était équipé de multiples panneaux interdisant les photos et les caméras. Aucun salarié n'acceptait, évidemment, de parler à la presse. Et pourtant, l'entreprise fait régulièrement l'objet d'articles. Ses munitions (balles pour les LBD, grenades) font l'objet de vives et anciennes controverses.

Reflets s'est plusieurs fois fait l'écho des blessés et de la mort de Rémi Fraisse liés à l'usage des armes pourtant dites non-létales, de cette entreprise : à Sivens où Rémi Fraisse a été tué par l'explosion d'une grenade Alsetex, pendant les manifestations contre la Loi Travail, à Bure, mais surtout pendant les manifestations des gilets jaunes.

Reflets avait enquêté dès janvier 2019 sur l'usage du LBD par les forces de l'ordre et avait longuement expliqué que les munitions utilisées, celles d'Alsetex et non celles du fabriquant suisse du LBD, pouvaient être à l'origine de la violence des blessures constatées. Outre le fait que les forces de l'ordre visaient bien la tête, le fabriquant du LBD lui-même expliquait que ses munitions ne pouvaient pas provoquer de telles blessures.

Balle de LBD de la marque Alsetex - © Reflets
Balle de LBD de la marque Alsetex - Reflets

Toutes...

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La société française est très présente à l'international - Révélations

Selon des documents internes que Reflets a pu consulter, le producteur de matériel de maintien de l'ordre est présent dans de nombreux pays un peu fâchés avec les droits de l'Homme.

Le stand Alsetex à Milipol - © Reflets

Voilà une société française qui réussit bien à l'international. Alsetex, spécialiste de la fabrication d'outils de maintien de l'ordre, déteste cependant la lumière. A tel point que lors du dernier salon de l'armement policier et des services de renseignement, Milipol, son stand était équipé de multiples panneaux interdisant les photos et les caméras. Aucun salarié n'acceptait, évidemment, de parler à la presse. Et pourtant, l'entreprise fait régulièrement l'objet d'articles. Ses munitions (balles pour les LBD, grenades) font l'objet de vives et anciennes controverses.

Reflets s'est plusieurs fois fait l'écho des blessés et de la mort de Rémi Fraisse liés à l'usage des armes pourtant dites non-létales, de cette entreprise : à Sivens où Rémi Fraisse a été tué par l'explosion d'une grenade Alsetex, pendant les manifestations contre la Loi Travail, à Bure, mais surtout pendant les manifestations des gilets jaunes.

Reflets avait enquêté dès janvier 2019 sur l'usage du LBD par les forces de l'ordre et avait longuement expliqué que les munitions utilisées, celles d'Alsetex et non celles du fabriquant suisse du LBD, pouvaient être à l'origine de la violence des blessures constatées. Outre le fait que les forces de l'ordre visaient bien la tête, le fabriquant du LBD lui-même expliquait que ses munitions ne pouvaient pas provoquer de telles blessures.

Balle de LBD de la marque Alsetex - © Reflets
Balle de LBD de la marque Alsetex - Reflets

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Des plages méditerranéennes aux terres glacées du Grand Nord…

Au choix, direction le sud avec Grégory Salle pour une plongée littéraire et sociologique dans l'univers des palaces flottants, ou bien cap au nord en compagnie de Sophie Simonin et Tobias Carter à bord d'un voilier d'expédition polaire. Deux routes, mais Unu Mondo seulement.

Superyachs, ou les très très grandes richesses de la mer... - © Reflets

Unu Mondo : à traduire par -un seul monde- en Espéranto. C'est de l'esprit de cette langue à visée internationale que se recommande l'association éponyme créée par deux trentenaires. Sophie et Tobias ont décidé de juger par eux même de l'impact de l'élévation des températures aux confins du Groenland. L'an passé, à la barre du Northabout, ils se sont approchés du cercle arctique, là où précisément l'urgence climatique s'avère irréfutable.

Sophie et Tobias: partir pour voir et revenir pour témoigner - Capture écran
Sophie et Tobias: partir pour voir et revenir pour témoigner - Capture écran

Tobias n'hésite plus à souligner qu'à l'approche du 66e parallèle nord, les climato-sceptiques ne font guère recette: "Là-bas les populations vivent et subissent les effets du réchauffement au jour le jour". Au terme d'un périple de plusieurs mois, l'équipage s'est chargé de rendre compte de ces lointaines évidences; ils ont écumé les écoles et les collèges afin de sensibiliser les jeunes générations. Près d'une centaine d'établissements scolaires suivent désormais leur parcours.

Dans les classes des petits, des explorateurs pour de vrai! - Capture d'écran
Dans les classes des petits, des explorateurs pour de vrai! - Capture d'écran

Ce dimanche 2 mai au matin, sur les quais de La Rochelle, le Northabout a repris la mer en pointant son étrave vers l'Islande. Alors que Tobias s'affairait autour des ultimes préparatifs, Sophie s'est prêtée au jeu d'un rapide question-réponse avant de mettre les voiles.

Ultime séance d'essayage avant le départ... - © Reflets
Ultime séance d'essayage avant le...

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Des plages méditerranéennes aux terres glacées du Grand Nord…

Au choix, direction le sud avec Grégory Salle pour une plongée littéraire et sociologique dans l'univers des palaces flottants, ou bien cap au nord en compagnie de Sophie Simonin et Tobias Carter à bord d'un voilier d'expédition polaire. Deux routes, mais Unu Mondo seulement.

Superyachs, ou les très très grandes richesses de la mer... - © Reflets

Unu Mondo : à traduire par -un seul monde- en Espéranto. C'est de l'esprit de cette langue à visée internationale que se recommande l'association éponyme créée par deux trentenaires. Sophie et Tobias ont décidé de juger par eux même de l'impact de l'élévation des températures aux confins du Groenland. L'an passé, à la barre du Northabout, ils se sont approchés du cercle arctique, là où précisément l'urgence climatique s'avère irréfutable.

Sophie et Tobias: partir pour voir et revenir pour témoigner - Capture écran
Sophie et Tobias: partir pour voir et revenir pour témoigner - Capture écran

Tobias n'hésite plus à souligner qu'à l'approche du 66e parallèle nord, les climato-sceptiques ne font guère recette: "Là-bas les populations vivent et subissent les effets du réchauffement au jour le jour". Au terme d'un périple de plusieurs mois, l'équipage s'est chargé de rendre compte de ces lointaines évidences; ils ont écumé les écoles et les collèges afin de sensibiliser les jeunes générations. Près d'une centaine d'établissements scolaires suivent désormais leur parcours.

Dans les classes des petits, des explorateurs pour de vrai! - Capture d'écran
Dans les classes des petits, des explorateurs pour de vrai! - Capture d'écran

Ce dimanche 2 mai au matin, sur les quais de La Rochelle, le Northabout a repris la mer en pointant son étrave vers l'Islande. Alors que Tobias s'affairait autour des ultimes préparatifs, Sophie s'est prêtée au jeu d'un rapide question-réponse avant de mettre les voiles.

Ultime séance d'essayage avant le départ... - © Reflets
Ultime séance d'essayage avant le...

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Décryptage d'une technologie liberticide

La liberté d'expression est, parait-il, un danger pour l'harmonie sociale et la sécurité nationale. Il convient donc de pouvoir déchiffrer le trafic vers les réseaux sociaux. Pour ce faire, l'île Maurice veut déployer une infrastructure digne de la plus belle dictature.

Coconut Rock au large de l'île Maurice dans l'océan Indien - Daniel Dorfer - Wikipedia - CC BY-SA 4.0

On se croirait replongés dans l'OpSyria de Telecomix (et Reflets). Nous avions puiblié ici même les logs des proxies qui organisaient la censure du Web en Syrie. L'analyse de ces traces informatiques avait permis de mieux comprendre le système de surveillance et de censure du Web à l'échelle d'un pays. Certains en avaient même fait des études universitaires. Pour notre part, nous avions mis au jour un système d'attaque de type Man In The Middle (l'homme au milieu ou MITM) permettant aux services de renseignement d'intercepter identifiants et mots de passe des opposants. C'est exactement la même chose que ce que l'île Maurice souhaite mettre en place. C'est digne d'une vraie dictature, c'est inefficace, un cercueil pour la liberté d'expression et une attaque en règle contre les droits fondamentaux et notamment le droit au respect de la vie privée.

Si pour vous la manière dont fonctionnent les Internets est un peu vague, il faut lire la série d'articles sur Michel et sa tablette que nous avions publiés. C'est un préalable pour bien comprendre de quoi il retourne.

Le 14 avril dernier, l'Information & Communication Technologies Authority (ICTA), l'autorité de régulation des télécoms et autres réseaux de l'île Maurice lançait une consultation publique sur les « amendements proposés à la loi sur les TIC pour réglementer l'utilisation des médias sociaux et lutter contre leur abus et leur mauvaise...

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Décryptage d'une technologie liberticide

La liberté d'expression est, parait-il, un danger pour l'harmonie sociale et la sécurité nationale. Il convient donc de pouvoir déchiffrer le trafic vers les réseaux sociaux. Pour ce faire, l'île Maurice veut déployer une infrastructure digne de la plus belle dictature.

Coconut Rock au large de l'île Maurice dans l'océan Indien - Daniel Dorfer - Wikipedia - CC BY-SA 4.0

On se croirait replongés dans l'OpSyria de Telecomix (et Reflets). Nous avions puiblié ici même les logs des proxies qui organisaient la censure du Web en Syrie. L'analyse de ces traces informatiques avait permis de mieux comprendre le système de surveillance et de censure du Web à l'échelle d'un pays. Certains en avaient même fait des études universitaires. Pour notre part, nous avions mis au jour un système d'attaque de type Man In The Middle (l'homme au milieu ou MITM) permettant aux services de renseignement d'intercepter identifiants et mots de passe des opposants. C'est exactement la même chose que ce que l'île Maurice souhaite mettre en place. C'est digne d'une vraie dictature, c'est inefficace, un cercueil pour la liberté d'expression et une attaque en règle contre les droits fondamentaux et notamment le droit au respect de la vie privée.

Si pour vous la manière dont fonctionnent les Internets est un peu vague, il faut lire la série d'articles sur Michel et sa tablette que nous avions publiés. C'est un préalable pour bien comprendre de quoi il retourne.

Le 14 avril dernier, l'Information & Communication Technologies Authority (ICTA), l'autorité de régulation des télécoms et autres réseaux de l'île Maurice lançait une consultation publique sur les « amendements proposés à la loi sur les TIC pour réglementer l'utilisation des médias sociaux et lutter contre leur abus et leur mauvaise...

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Vortimo aide à organiser et exploiter nos recherches sur le Web

Quand Roelof Temmingh, le créateur de Maltego se lance dans un nouveau projet, tous ceux qui sont concernés par le renseignement en source ouverte, et au premier chef les journalistes, devraient regarder de près ce qui se prépare...

www.vortimo.com

Il faut bien commencer par une opération de full disclosure... Roelof Temmingh et moi, c'est une vieille histoire. Le 24 août 1999, c'est-à-dire au siècle dernier, je lis avec un très grand intérêt un texte décrivant le pire des cauchemars, un virus du futur. Le texte me plaît tellement, que je décide de le traduire et de le publier sur mon site Kitetoa.com. Je contacte évidemment l'auteur pour obtenir sa permission. Il s'agit d'un certain Roelof Temmingh qui n'a, évidemment, pas encore créé le logiciel Maltego, une des références en matière de renseignement en source ouverte (OSINT). Des années plus tard, en tripatouillant Maltego pour les besoins d'une enquête, je lis la documentation et je vois dans une copie d'écran un mail : roelof@paterva.com. La probabilité pour qu'il s'agisse d'un autre Roelof est faible. Un échange de mails confirme qu'il s'agit bien de la même personne.

Initialement, Maltego est un outil destiné aux informaticiens, et plus particulièrement aux pentesteurs (ceux qui tentent de briser les défenses d'un réseau infromatique). Mais il est également très intéressant pour les journalistes. Ce logiciel permet de reconstituer une scène de crime, mais aussi de poser sur un tableau blanc tous les acteurs d'un dossier d'instruction. C'est très pratique pour les dossiers volumineux (terrorisme, par exemple).

L'attentat du musée du Bardo à Tunis retranscrit dans Maltego
L'attentat du musée du Bardo à Tunis retranscrit dans Maltego

C'est aussi...

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Vortimo aide à organiser et exploiter nos recherches sur le Web

Quand Roelof Temmingh, le créateur de Maltego se lance dans un nouveau projet, tous ceux qui sont concernés par le renseignement en source ouverte, et au premier chef les journalistes, devraient regarder de près ce qui se prépare...

www.vortimo.com

Il faut bien commencer par une opération de full disclosure... Roelof Temmingh et moi, c'est une vieille histoire. Le 24 août 1999, c'est-à-dire au siècle dernier, je lis avec un très grand intérêt un texte décrivant le pire des cauchemars, un virus du futur. Le texte me plaît tellement, que je décide de le traduire et de le publier sur mon site Kitetoa.com. Je contacte évidemment l'auteur pour obtenir sa permission. Il s'agit d'un certain Roelof Temmingh qui n'a, évidemment, pas encore créé le logiciel Maltego, une des références en matière de renseignement en source ouverte (OSINT). Des années plus tard, en tripatouillant Maltego pour les besoins d'une enquête, je lis la documentation et je vois dans une copie d'écran un mail : roelof@paterva.com. La probabilité pour qu'il s'agisse d'un autre Roelof est faible. Un échange de mails confirme qu'il s'agit bien de la même personne.

Initialement, Maltego est un outil destiné aux informaticiens, et plus particulièrement aux pentesteurs (ceux qui tentent de briser les défenses d'un réseau infromatique). Mais il est également très intéressant pour les journalistes. Ce logiciel permet de reconstituer une scène de crime, mais aussi de poser sur un tableau blanc tous les acteurs d'un dossier d'instruction. C'est très pratique pour les dossiers volumineux (terrorisme, par exemple).

L'attentat du musée du Bardo à Tunis retranscrit dans Maltego
L'attentat du musée du Bardo à Tunis retranscrit dans Maltego

C'est aussi...

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Plus de 100.000 personnes dans la rue à Paris

A l'image de la société et de ses tensions actuelles, la manifestation du 1er mai était bigarrée. La présence policière reflétait la volonté gouvernementale de contenir toute revendication sociale, y compris au moyen de la violence.

Manifestation du 1er mai 2021 à paris - © Reflets

Il y avait beaucoup de monde dans la rue à Paris pour cette première manifestation importante en période de pandémie. Quelque 170.000 personnes selon les syndicats, 106.000, selon les autorités. La manifestation à l'occasion de la fête du travail n'a pas rassemblé que des "travailleurs", vieux briscards de la CGT, communistes de toujours. Il y avait beaucoup d'anarchistes, mais aussi, une masse de jeunes, visiblement pas encore entrés dans le monde du travail.

A l'image de cette jeune fille à peine majeure brandissant un carton avec inscrit "chauffe mon clitoris, pas le climat". Le rapport avec les préoccupations habituelles des travailleurs exploités par le patronat est ténu.

On a pu croiser de nombreux gilets jaunes, toujours là "même si Macron ne veut pas". Mais aussi des antivax, quelques complotistes et autres allumés raéliens, sourires béats, à la pêche au gogo.

Reflétant la polarisation croissante dans la société, un graffiti retenait l'oeil boulevard Voltaire après la manifestation : "On vous hait". Mais qui ? Pourquoi ? Quel est le combat politique ou d'idées qui mènent à ce texte ? Mystère.

Les libertaires ont marché de la Place des fêtes dans le 19ème jusqu'à République d'où s'élançait la manifestation unitaire vers Nation.

Boulevard Voltaire, à hauteur du métro Saint-Ambroise, des heurts ont éclaté entre manifestants et forces de l'ordre. La violence gratuite s'est déployée...

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Plus de 100.000 personnes dans la rue à Paris

A l'image de la société et de ses tensions actuelles, la manifestation du 1er mai était bigarrée. La présence policière reflétait la volonté gouvernementale de contenir toute revendication sociale, y compris au moyen de la violence.

Manifestation du 1er mai 2021 à paris - © Reflets

Il y avait beaucoup de monde dans la rue à Paris pour cette première manifestation importante en période de pandémie. Quelque 170.000 personnes selon les syndicats, 106.000, selon les autorités. La manifestation à l'occasion de la fête du travail n'a pas rassemblé que des "travailleurs", vieux briscards de la CGT, communistes de toujours. Il y avait beaucoup d'anarchistes, mais aussi, une masse de jeunes, visiblement pas encore entrés dans le monde du travail.

A l'image de cette jeune fille à peine majeure brandissant un carton avec inscrit "chauffe mon clitoris, pas le climat". Le rapport avec les préoccupations habituelles des travailleurs exploités par le patronat est ténu.

On a pu croiser de nombreux gilets jaunes, toujours là "même si Macron ne veut pas". Mais aussi des antivax, quelques complotistes et autres allumés raéliens, sourires béats, à la pêche au gogo.

Reflétant la polarisation croissante dans la société, un graffiti retenait l'oeil boulevard Voltaire après la manifestation : "On vous hait". Mais qui ? Pourquoi ? Quel est le combat politique ou d'idées qui mènent à ce texte ? Mystère.

Les libertaires ont marché de la Place des fêtes dans le 19ème jusqu'à République d'où s'élançait la manifestation unitaire vers Nation.

Boulevard Voltaire, à hauteur du métro Saint-Ambroise, des heurts ont éclaté entre manifestants et forces de l'ordre. La violence gratuite s'est déployée...

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Cette manne représente 160 milliards selon le Collectif Nos services publics

Alors que l'Etat se serre la ceinture, il reverse en fait plus de 160 milliards d'euros par an aux entreprises privées. Cette pratique qui ne cesse de s'amplifier nuit souvent à la qualité des services publics. Et en plus, les économies ne sont pas toujours au rendez-vous. Reflets a eu accès en exclusivité à cette analyse.

Ministère de l'Économie et des Finances - Fred Romero - Flickr - CC BY 2.0

De la plateforme de données de santé au plan de vaccination, il ne se passe plus un mois sans que le grand public ne découvre un nouveau service public dont la conception ou la gestion opérationnelle n’ait été externalisée à une entreprise privée. Mais il est loin d’imaginer que c’est entre 160 et 190 milliards d’euros par an, soit l’équivalent d’un quart du budget de l’État, qui est externalisé aux entreprises privées! Parfois à bon escient, parfois en dépit dépit du bon sens. C’est la première alerte que lancent les agents du service public d’un tout nouveau collectif baptisé Nos services publics (voir ci-dessous). Reflets à pu avoir accès à cette note en exclusivité. Extraits...

L’externalisation d’un service public est le fait de confier à un acteur privé la réalisation de tout ou partie de l’action publique, en autonomie ou en soutien des collectivités publiques. Les politiques le présentent souvent comme une manière d’adapter les services publics aux besoins et contraintes du XXIe siècle. Cela s’inscrit en réalité dans des siècles de recours par la puissance publique à des entreprises privées pour assurer l’exécution de certaines de ses missions.

Accéléré depuis le milieu des années 1990, l’externalisation prend des formes juridiques de plus en plus variées et représente aujourd’hui un total d’au moins 160 Md. Les délégations de services publiques (par exemple, la gestion des eaux de Marseille) représente 120 Md, les prestations de l’Etat et des hôpitaux publics,...

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Cette manne représente 160 milliards selon le Collectif Nos services publics

Alors que l'Etat se serre la ceinture, il reverse en fait plus de 160 milliards d'euros par an aux entreprises privées. Cette pratique qui ne cesse de s'amplifier nuit souvent à la qualité des services publics. Et en plus, les économies ne sont pas toujours au rendez-vous. Reflets a eu accès en exclusivité à cette analyse.

Ministère de l'Économie et des Finances - Fred Romero - Flickr - CC BY 2.0

De la plateforme de données de santé au plan de vaccination, il ne se passe plus un mois sans que le grand public ne découvre un nouveau service public dont la conception ou la gestion opérationnelle n’ait été externalisée à une entreprise privée. Mais il est loin d’imaginer que c’est entre 160 et 190 milliards d’euros par an, soit l’équivalent d’un quart du budget de l’État, qui est externalisé aux entreprises privées! Parfois à bon escient, parfois en dépit dépit du bon sens. C’est la première alerte que lancent les agents du service public d’un tout nouveau collectif baptisé Nos services publics (voir ci-dessous). Reflets à pu avoir accès à cette note en exclusivité. Extraits...

L’externalisation d’un service public est le fait de confier à un acteur privé la réalisation de tout ou partie de l’action publique, en autonomie ou en soutien des collectivités publiques. Les politiques le présentent souvent comme une manière d’adapter les services publics aux besoins et contraintes du XXIe siècle. Cela s’inscrit en réalité dans des siècles de recours par la puissance publique à des entreprises privées pour assurer l’exécution de certaines de ses missions.

Accéléré depuis le milieu des années 1990, l’externalisation prend des formes juridiques de plus en plus variées et représente aujourd’hui un total d’au moins 160 Md. Les délégations de services publiques (par exemple, la gestion des eaux de Marseille) représente 120 Md, les prestations de l’Etat et des hôpitaux publics,...

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Ce prédicateur, Béchir Ben Hassen, a un profil particulièrement inquiétant.

Le terroriste auteur de l'attaque de Rambouillet n'était peut-être pas totalement un « loup solitaire ». Selon une source en Tunisie, Jamel Gorchane échangeait de puis plusieurs mois avec Béchir Ben Hassen, un imam déjà apparu dans les radars des services de renseignement français. Révélations.

Photo de profil Facebook de Jamel Gorchene, le terroriste de Rambouillet

Le 23 avril, Jamel Gorchane, un Tunisien de 36ans, chauffeur-livreur, sans antécédent judiciaire, assassine à coup de couteau une adjointe administrative du commissariat de Rambouillet dans les Yvelines. Stéphanie Monfermé était mère de deux adolescentes. Jamel Gorchane s'apparente aux profils des auteurs d'attentats survenus en France depuis 2020: peu liés à l'Etat Islamique, utilisant des couteaux, des armes facilement accessibles, parfois mentalement instables, peu ou pas connus des services de renseignement.

Sur son profil Facebook, Jamel Gorchane reposte de nombreux messages démontrant son intérêt pour l'islam politique et au fil du temps, revendique le fait qu’il est interdit de s'en prendre au prophète. Mais on est loin des profils de radicalisés à l'époque où l’État Islamique triomphait.

Toutefois, sur sa page Facebook, le terroriste de Rambouillet, un de ses «amis» attire l’attention: il s’agit du cheikh Béchir Ben Hassen, un imam salafiste tunisien au parcours assez inquiétant. Et selon une source interrogée en Tunisie, Gorchane et Ben Hassen échangeaient depuis plusieurs mois.

Les amis de Jamel Gorchene sur Facebook
Les amis de Jamel Gorchene sur Facebook

Béchir Ben Hassen est l’une des principales figures du salafisme dit « scientifique » (salafia îlmia). Né en 1973 à M'saken, il a étudié à l’Institut d’Oum Al Qura à la Mecque, ainsi qu’à l’Université américaine internationale de théologie islamique et a suivi des cycles de formation au Centre islamique et culturel de...

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Ce prédicateur, Béchir Ben Hassen, a un profil particulièrement inquiétant.

Le terroriste auteur de l'attaque de Rambouillet n'était peut-être pas totalement un « loup solitaire ». Selon une source en Tunisie, Jamel Gorchane échangeait de puis plusieurs mois avec Béchir Ben Hassen, un imam déjà apparu dans les radars des services de renseignement français. Révélations.

Photo de profil Facebook de Jamel Gorchene, le terroriste de Rambouillet

Le 23 avril, Jamel Gorchane, un Tunisien de 36ans, chauffeur-livreur, sans antécédent judiciaire, assassine à coup de couteau une adjointe administrative du commissariat de Rambouillet dans les Yvelines. Stéphanie Monfermé était mère de deux adolescentes. Jamel Gorchane s'apparente aux profils des auteurs d'attentats survenus en France depuis 2020: peu liés à l'Etat Islamique, utilisant des couteaux, des armes facilement accessibles, parfois mentalement instables, peu ou pas connus des services de renseignement.

Sur son profil Facebook, Jamel Gorchane reposte de nombreux messages démontrant son intérêt pour l'islam politique et au fil du temps, revendique le fait qu’il est interdit de s'en prendre au prophète. Mais on est loin des profils de radicalisés à l'époque où l’État Islamique triomphait.

Toutefois, sur sa page Facebook, le terroriste de Rambouillet, un de ses «amis» attire l’attention: il s’agit du cheikh Béchir Ben Hassen, un imam salafiste tunisien au parcours assez inquiétant. Et selon une source interrogée en Tunisie, Gorchane et Ben Hassen échangeaient depuis plusieurs mois.

Les amis de Jamel Gorchene sur Facebook
Les amis de Jamel Gorchene sur Facebook

Béchir Ben Hassen est l’une des principales figures du salafisme dit « scientifique » (salafia îlmia). Né en 1973 à M'saken, il a étudié à l’Institut d’Oum Al Qura à la Mecque, ainsi qu’à l’Université américaine internationale de théologie islamique et a suivi des cycles de formation au Centre islamique et culturel de...

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Emmanuel Dupuy, président de l'Institut prospective et sécurité en Europe, analyse la situation au Tchad

Une période d'incertitude s'ouvre pour le Tchad après la mort du président Déby et la prise de pouvoir par un Comité militaire de transition présidé par son fils. Emmanuel Macron réaffirme son soutien au système Déby, alors que son accession à la présidence s'apparente à un coup d’État en ne respectant pas la Constitution tchadienne.

Idriss Déby en visite sur le front fin mars - D.R.

Dans quel contexte a eu lieu la mort du président Idriss Déby?

Emmanuel Dupuy : Sa mort est survenue alors que les rebelles du Front pour l'alternance et la concorde au Tchad (Fact) ont lancé une offensive depuis la Libye pour renverser le président tchadien. C’est une attaque sérieuse qui mobiliserait environ 800 pick-ups. Le Fact a obtenu beaucoup de matériel et de munitions de la part du maréchal Haftar à partir de 2017, pour les remercier de leur soutien dans la guerre civile libyenne. Ils ont probablement aussi reçu du matériel des Émirats Arabes Unis, grand soutien de Haftar.

Idriss Déby a décidé de partir sur le front, voir la situation et galvaniser ses troupes avec plusieurs généraux. Il était coutumier de cette attitude, il était un chef de guerre. D’après mes informations, certains généraux l’avaient dissuadé. Ensuite les versions divergent sur les circonstances de sa mort. Le communiqué de l’État tchadien déclare: «Le président de la république, chef de l’État, chef suprême des armées, Idriss Déby Itno, vient de connaître son dernier souffle en défendant l’intégrité territoriale sur le champ de bataille. C’est avec une profonde amertume que nous annonçons au peuple tchadien le décès ce mardi 20 avril 2021 du maréchal du Tchad. »

Les Fact racontent que c’est une tentative de négociation qui a mal tourné. Ils font d’ailleurs circuler une image du corps du président tué d’une balle dans le tête. Il y a aussi une autre version qui est relayée, à laquelle je ne...

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Emmanuel Dupuy, président de l'Institut prospective et sécurité en Europe, analyse la situation au Tchad

Une période d'incertitude s'ouvre pour le Tchad après la mort du président Déby et la prise de pouvoir par un Comité militaire de transition présidé par son fils. Emmanuel Macron réaffirme son soutien au système Déby, alors que son accession à la présidence s'apparente à un coup d’État en ne respectant pas la Constitution tchadienne.

Idriss Déby en visite sur le front fin mars - D.R.

Dans quel contexte a eu lieu la mort du président Idriss Déby?

Emmanuel Dupuy : Sa mort est survenue alors que les rebelles du Front pour l'alternance et la concorde au Tchad (Fact) ont lancé une offensive depuis la Libye pour renverser le président tchadien. C’est une attaque sérieuse qui mobiliserait environ 800 pick-ups. Le Fact a obtenu beaucoup de matériel et de munitions de la part du maréchal Haftar à partir de 2017, pour les remercier de leur soutien dans la guerre civile libyenne. Ils ont probablement aussi reçu du matériel des Émirats Arabes Unis, grand soutien de Haftar.

Idriss Déby a décidé de partir sur le front, voir la situation et galvaniser ses troupes avec plusieurs généraux. Il était coutumier de cette attitude, il était un chef de guerre. D’après mes informations, certains généraux l’avaient dissuadé. Ensuite les versions divergent sur les circonstances de sa mort. Le communiqué de l’État tchadien déclare: «Le président de la république, chef de l’État, chef suprême des armées, Idriss Déby Itno, vient de connaître son dernier souffle en défendant l’intégrité territoriale sur le champ de bataille. C’est avec une profonde amertume que nous annonçons au peuple tchadien le décès ce mardi 20 avril 2021 du maréchal du Tchad. »

Les Fact racontent que c’est une tentative de négociation qui a mal tourné. Ils font d’ailleurs circuler une image du corps du président tué d’une balle dans le tête. Il y a aussi une autre version qui est relayée, à laquelle je ne...

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Comment, en une fuite, la CNIL, BVA et l'EN ont tué l'essence du RGPD

En toute discrétion, le ministère a prévenu des parents qui figuraient sur un de ses listings, d'une possible fuite de données personnelles après une attaque au ransomware chez l'institut de sondages BVA. Mais lorsque l'on demande des précisions, il n'y a plus personne. Et des données provenant d'autres ministères sont concernés par cette attaque informatique.

BVA annonce l'attaque contre son système d'information - Copie d'écran

« Bienvenue sur le serveur vocal de la CNIL (...) si vous voulez joindre le standard, tapez 1... (...) Désolés, la messagerie Orange du 06.07.... que vous tentez de joindre est pleine. Au revoir ». L'affaire est bien engagée. Tenter de joindre la Commission nationale de l'Informatique et des libertés (CNIL) en ces temps de pandémie relève du défi impossible. Le disque du standard renvoie sur un numéro de portable dont la messagerie est pleine. Joints via Twitter en messages privés, les gardiens français du RGPD nous invitent à remplir un formulaire de contact sur le site de la CNIL... Une démarche qui restera elle aussi sans suite. La CNIL ne nous a jamais rappelés. C'est dommage car nous souhaitions interroger la Commission sur une éventuelle fuite de données de parents d'élèves de l'Éducation nationale, cette dernière ayant sous-traité une enquête à BVA, un groupe spécialisé dans les études et le conseil. Or BVA a fait l'objet en février dernier d'une attaque par ransomware.

Dans ce type d'attaque, désormais très fréquente, les données de l'entreprises sont chiffrées et deviennent inaccessibles. L'attaquant demande une rançon en échange d'une clef permettant de déchiffrer. Il arrive que l'attaquant publie une partie des données (Lien vers un serveur sur Tor) pour montrer qu'il les a récupérées et qu'il menace, en plus du blocage de l'activité, de publier des données confidentielles sur Internet. Histoire...

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Comment, en une fuite, la CNIL, BVA et l'EN ont tué l'essence du RGPD

En toute discrétion, le ministère a prévenu des parents qui figuraient sur un de ses listings, d'une possible fuite de données personnelles après une attaque au ransomware chez l'institut de sondages BVA. Mais lorsque l'on demande des précisions, il n'y a plus personne. Et des données provenant d'autres ministères sont concernés par cette attaque informatique.

BVA annonce l'attaque contre son système d'information - Copie d'écran

« Bienvenue sur le serveur vocal de la CNIL (...) si vous voulez joindre le standard, tapez 1... (...) Désolés, la messagerie Orange du 06.07.... que vous tentez de joindre est pleine. Au revoir ». L'affaire est bien engagée. Tenter de joindre la Commission nationale de l'Informatique et des libertés (CNIL) en ces temps de pandémie relève du défi impossible. Le disque du standard renvoie sur un numéro de portable dont la messagerie est pleine. Joints via Twitter en messages privés, les gardiens français du RGPD nous invitent à remplir un formulaire de contact sur le site de la CNIL... Une démarche qui restera elle aussi sans suite. La CNIL ne nous a jamais rappelés. C'est dommage car nous souhaitions interroger la Commission sur une éventuelle fuite de données de parents d'élèves de l'Éducation nationale, cette dernière ayant sous-traité une enquête à BVA, un groupe spécialisé dans les études et le conseil. Or BVA a fait l'objet en février dernier d'une attaque par ransomware.

Dans ce type d'attaque, désormais très fréquente, les données de l'entreprises sont chiffrées et deviennent inaccessibles. L'attaquant demande une rançon en échange d'une clef permettant de déchiffrer. Il arrive que l'attaquant publie une partie des données (Lien vers un serveur sur Tor) pour montrer qu'il les a récupérées et qu'il menace, en plus du blocage de l'activité, de publier des données confidentielles sur Internet. Histoire...

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Réflexions croisées de Stéphane Gatignon, Pierre Eyben et Maurice Bellet

Alors que les gauches esquissent un dialogue en vue des prochaines présidentielles et que le Parti communiste français a eu 100 ans, le marxisme peut-il encore aider à penser notre situation ? Certains veulent le croire et esquissent des pistes.

Vestiges - Wikipedia - CC BY-SA 3.0

Le communisme a-t-il encore quelque chose à nous dire? Question provocante quand on connaît le bilan de l’ère soviétique ou du modèle chinois, et autres dictatures se revendiquant de l’idéologie communiste. En 2012, Maurice Bellet, prêtre, psychologue et philosophe, qui prend souvent ses lecteurs à rebrousse-poil, publiait ce livre «L’avenir du communisme». Sans point d’interrogation. Car il incarnait «une espérance, où dans la crise où nous sommes, est plus nécessaire que jamais». Une provocation à changer de monde afin de faire apparaître «ce qu’il faut absolument sauver». Vraiment ?

Certains le pensent, comme Stéphane Gatignon, l’ancien maire de Sevran qui a démissionné en 2018, lassé mépris du gouvernement envers les banlieues, et Pierre Eyben, un élu local belge, cofondateur du mouvement Demain. Un point commun entre ces deux personnalités politiques: elle allient idées communistes et combat pour l’environnement. L’avenir du communisme passerait-il par se mettre au vert?

«C’est certain que nous devons avoir une rupture claire avec le productivisme, affirme Pierre Eyben. Le communisme était productiviste. On a pris conscience aujourd’hui de la finitude des ressources de notre Terre. Le marxisme est anachronique sur cette question, même si dans ses écrits tardifs, Marx distingue la valeur d’usage et la valeur d’échange. La valeur d'usage est l’utilité concrète du bien. Elle est donnée par la nature et la quantité de la marchandise. La valeur d'échange est une...

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Réflexions croisées de Stéphane Gatignon, Pierre Eyben et Maurice Bellet

Alors que les gauches esquissent un dialogue en vue des prochaines présidentielles et que le Parti communiste français a eu 100 ans, le marxisme peut-il encore aider à penser notre situation ? Certains veulent le croire et esquissent des pistes.

Vestiges - Wikipedia - CC BY-SA 3.0

Le communisme a-t-il encore quelque chose à nous dire? Question provocante quand on connaît le bilan de l’ère soviétique ou du modèle chinois, et autres dictatures se revendiquant de l’idéologie communiste. En 2012, Maurice Bellet, prêtre, psychologue et philosophe, qui prend souvent ses lecteurs à rebrousse-poil, publiait ce livre «L’avenir du communisme». Sans point d’interrogation. Car il incarnait «une espérance, où dans la crise où nous sommes, est plus nécessaire que jamais». Une provocation à changer de monde afin de faire apparaître «ce qu’il faut absolument sauver». Vraiment ?

Certains le pensent, comme Stéphane Gatignon, l’ancien maire de Sevran qui a démissionné en 2018, lassé mépris du gouvernement envers les banlieues, et Pierre Eyben, un élu local belge, cofondateur du mouvement Demain. Un point commun entre ces deux personnalités politiques: elle allient idées communistes et combat pour l’environnement. L’avenir du communisme passerait-il par se mettre au vert?

«C’est certain que nous devons avoir une rupture claire avec le productivisme, affirme Pierre Eyben. Le communisme était productiviste. On a pris conscience aujourd’hui de la finitude des ressources de notre Terre. Le marxisme est anachronique sur cette question, même si dans ses écrits tardifs, Marx distingue la valeur d’usage et la valeur d’échange. La valeur d'usage est l’utilité concrète du bien. Elle est donnée par la nature et la quantité de la marchandise. La valeur d'échange est une...

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Il faut parfois savoir lire entre les lignes...

Isabel Schnabel, membre du directoire de la Banque centrale européenne, verbalise certaines choses sur le Bitcoin. Ce n'est pas anodin. Au contraire, cela devrait retenir toute notre attention.

Isabel Schnabel - Gregor Fischer - Wikipedia - CC BY 2.0

Il y a quelques années, Reflets avait provoqué une cascade de commentaires outrés ou amusés mais tous assez dubitatifs avec un article dont le titre particulièrement putaclic visait à alerter sur un point particulier : quelle que soit la hype qui l'entoure, son cours super élevé, le Bitcoin n'a de valeur que parce qu'il est convertible. En d'autres termes, si quelques grandes banques centrales décidaient du jour au lendemain que le Bitcoin n''est plus convertible, son cours serait réduit à pratiquement zéro.

Bien entendu, il serait toujours possible de jouer à la marchande avec, mais qui voudrait d'un truc non transformable en euros ou en dollars ? Dire cela, c'est aussi se replacer dans une perspective historique. Il ne s'agit pas de la première tentative de monnaie électronique utilisable comme moyen de paiement via Internet. D'autres étaient déjà apparues au début du réseau et s'étaient heurtées à l'hostilité des banques et des banques centrales. Elles n'avaient pas survécu.

L'exemple le plus connu est Digicash (les cyber-bucks) de David Chaum.

Le Bitcoin est une forme de monnaie électronique (pas que) mais elle n'en a pas tous les attributs. Par exemple, ce n'est pas du liquide. Ce dernier ne laisse pas de traces lorsqu'il est utilisé pour une transaction. Si une banque sait que vous avez retiré du liquide depuis votre compte, elle n'a aucune idée de ce à quoi vous l'utilisez par la suite.

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Il faut parfois savoir lire entre les lignes...

Isabel Schnabel, membre du directoire de la Banque centrale européenne, verbalise certaines choses sur le Bitcoin. Ce n'est pas anodin. Au contraire, cela devrait retenir toute notre attention.

Isabel Schnabel - Gregor Fischer - Wikipedia - CC BY 2.0

Il y a quelques années, Reflets avait provoqué une cascade de commentaires outrés ou amusés mais tous assez dubitatifs avec un article dont le titre particulièrement putaclic visait à alerter sur un point particulier : quelle que soit la hype qui l'entoure, son cours super élevé, le Bitcoin n'a de valeur que parce qu'il est convertible. En d'autres termes, si quelques grandes banques centrales décidaient du jour au lendemain que le Bitcoin n''est plus convertible, son cours serait réduit à pratiquement zéro.

Bien entendu, il serait toujours possible de jouer à la marchande avec, mais qui voudrait d'un truc non transformable en euros ou en dollars ? Dire cela, c'est aussi se replacer dans une perspective historique. Il ne s'agit pas de la première tentative de monnaie électronique utilisable comme moyen de paiement via Internet. D'autres étaient déjà apparues au début du réseau et s'étaient heurtées à l'hostilité des banques et des banques centrales. Elles n'avaient pas survécu.

L'exemple le plus connu est Digicash (les cyber-bucks) de David Chaum.

Le Bitcoin est une forme de monnaie électronique (pas que) mais elle n'en a pas tous les attributs. Par exemple, ce n'est pas du liquide. Ce dernier ne laisse pas de traces lorsqu'il est utilisé pour une transaction. Si une banque sait que vous avez retiré du liquide depuis votre compte, elle n'a aucune idée de ce à quoi vous l'utilisez par la suite.

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Le député socialiste Guillaume Garot raconte la réunion de la gauche

A un an des présidentielles, la gauche tente de s'unir. Divisée, elle sait qu'elle n'a aucune chance d'être au second tour. Cette première rencontre qui s'est tenue samedi 16 avril est un point de départ. La route est droite, mais la pente est raide...

Guillaume Garot, le 17 Juin 2012, à la préfecture de la Mayenne - Aubin Laratte - Wikipedia - CC BY-SA 3.0

Quelle était l'ambiance de cette réunion des dirigeants de la gauche ?

Guillaume Garot : J'ai été marqué par le fait qu'il y avait à la fois une grande gravité et beaucoup de sérénité, de respect et d'écoute. Une gravité parce que nous partagions tous le sentiment que nous étions à un moment politique difficile et dangereux pour notre pays. Partout, on nous annonce ce duel Macron - Le Pen qui risque de démobiliser de nombreux électeurs. Et il y a un danger que l'extrême droite gagne. Nous étions tous d'accord pour dire que nous voulons apporter une vraie perspective d'espoir. Nous voulons une gauche de responsabilité qui soit sociale et écologique. Nous avons aussi beaucoup évoqué les questions démocratiques, car nous sommes inquiets des dérives du Président et du gouvernement.

Et concrètement ?

La réunion n'a duré que trois heures. C'est difficile de tout aborder en un temps aussi limité. Tout les participants jouaient franc-jeu. Nous ne sommes pas tous d'accord sur l'issue du chemin. Certains veulent un projet commun et une candidature commune, d'autres veulent un projet commun et plusieurs candidatures. Le PS et les écologistes souhaitent un candidat commun, la France insoumise et le le Parti communiste ont annoncé qu'ils auraient chacun un candidat. Mais l'important est que, depuis ce matin, la discussion est engagée. Et il y a un grand sentiment de responsabilité. Personnellement, je pense qu'une candidature...

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Le député socialiste Guillaume Garot raconte la réunion de la gauche

A un an des présidentielles, la gauche tente de s'unir. Divisée, elle sait qu'elle n'a aucune chance d'être au second tour. Cette première rencontre qui s'est tenue samedi 16 avril est un point de départ. La route est droite, mais la pente est raide...

Guillaume Garot, le 17 Juin 2012, à la préfecture de la Mayenne - Aubin Laratte - Wikipedia - CC BY-SA 3.0

Quelle était l'ambiance de cette réunion des dirigeants de la gauche ?

Guillaume Garot : J'ai été marqué par le fait qu'il y avait à la fois une grande gravité et beaucoup de sérénité, de respect et d'écoute. Une gravité parce que nous partagions tous le sentiment que nous étions à un moment politique difficile et dangereux pour notre pays. Partout, on nous annonce ce duel Macron - Le Pen qui risque de démobiliser de nombreux électeurs. Et il y a un danger que l'extrême droite gagne. Nous étions tous d'accord pour dire que nous voulons apporter une vraie perspective d'espoir. Nous voulons une gauche de responsabilité qui soit sociale et écologique. Nous avons aussi beaucoup évoqué les questions démocratiques, car nous sommes inquiets des dérives du Président et du gouvernement.

Et concrètement ?

La réunion n'a duré que trois heures. C'est difficile de tout aborder en un temps aussi limité. Tout les participants jouaient franc-jeu. Nous ne sommes pas tous d'accord sur l'issue du chemin. Certains veulent un projet commun et une candidature commune, d'autres veulent un projet commun et plusieurs candidatures. Le PS et les écologistes souhaitent un candidat commun, la France insoumise et le le Parti communiste ont annoncé qu'ils auraient chacun un candidat. Mais l'important est que, depuis ce matin, la discussion est engagée. Et il y a un grand sentiment de responsabilité. Personnellement, je pense qu'une candidature...

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Un rapport de l’Institut Montaigne interroge sur la politique de défense que nous souhaitons adopter

Alors que les tensions augmentent dans le monde, la question d'assurer notre sécurité nationale et collective se repose. Ce rapport riche et interpellant intervient à un moment ou l’armée française est priée de se préparer à « un conflit de haute intensité ».

Le site de l'Institut Montaigne

Alors que la Loi de Programmation Militaire (LPM) 2019-2025 doit être actualisée en 2021, l’Institut Montaigne, un think tank français qui défend des idées libérales et qui a soutenu Emmanuel Macron, s’interroge dans un récent rapport sur la politique de défense à adopter pour assurer notre sécurité nationale.

Les auteurs commencent par faire un point sur les menaces et constatent une forte dégradation du contexte international. Expansion du djihadisme dans certaines régions du monde, impérialisme de la Russie (menace sur l’Ukraine, annexion de la Crimée, intervention en Syrie) et de la Turquie (intervention en Syrie et en Libye, menaces en direction de la Grèce), confrontation globale entre la Chine et les États-Unis. Tout cela sur fond de pandémie depuis un peu plus d’un an. «La pandémie de Covid-19 a jeté une lumière crue sur la montée des périls planétaires et sur la vulnérabilité de notre pays et de l’Union. Elle sert de banc d’essai pour la résilience des nations et redessine la hiérarchie des puissances. Elle a aussi remis la question de la sécurité au premier rang des préoccupations des citoyens, au plan sanitaire mais aussi au plan économique, technologique et stratégique», notent les auteurs. Et de conclure: «La France et l’Europe sont confrontées à une dégradation rapide et durable de leur environnement stratégique» et «il importe de se préparer à nouveau et d’être crédible dans l’hypothèse d’une confrontation de plus haute intensité».

Le rapport pointe aussi...

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Un rapport de l’Institut Montaigne interroge sur la politique de défense que nous souhaitons adopter

Alors que les tensions augmentent dans le monde, la question d'assurer notre sécurité nationale et collective se repose. Ce rapport riche et interpellant intervient à un moment ou l’armée française est priée de se préparer à « un conflit de haute intensité ».

Le site de l'Institut Montaigne

Alors que la Loi de Programmation Militaire (LPM) 2019-2025 doit être actualisée en 2021, l’Institut Montaigne, un think tank français qui défend des idées libérales et qui a soutenu Emmanuel Macron, s’interroge dans un récent rapport sur la politique de défense à adopter pour assurer notre sécurité nationale.

Les auteurs commencent par faire un point sur les menaces et constatent une forte dégradation du contexte international. Expansion du djihadisme dans certaines régions du monde, impérialisme de la Russie (menace sur l’Ukraine, annexion de la Crimée, intervention en Syrie) et de la Turquie (intervention en Syrie et en Libye, menaces en direction de la Grèce), confrontation globale entre la Chine et les États-Unis. Tout cela sur fond de pandémie depuis un peu plus d’un an. «La pandémie de Covid-19 a jeté une lumière crue sur la montée des périls planétaires et sur la vulnérabilité de notre pays et de l’Union. Elle sert de banc d’essai pour la résilience des nations et redessine la hiérarchie des puissances. Elle a aussi remis la question de la sécurité au premier rang des préoccupations des citoyens, au plan sanitaire mais aussi au plan économique, technologique et stratégique», notent les auteurs. Et de conclure: «La France et l’Europe sont confrontées à une dégradation rapide et durable de leur environnement stratégique» et «il importe de se préparer à nouveau et d’être crédible dans l’hypothèse d’une confrontation de plus haute intensité».

Le rapport pointe aussi...

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Ce n'est pas tant une affaire de classes qu'une question d'éthique

Pendant que la majeure partie de la société est privée de bars ou de restaurants, certains s'affranchissent des règles. Une forme de séparatisme, un mot à la mode en Macronie. Que nous disent ces dîners et déjeuners clandestins ?

Post Linkedin de Michel Soyer

Il est tentant de tirer à boulets rouges sur « les riches » qui s'affranchissent des règles communes. Ou, plus largement sur « les privilégiés », une sorte de caste mêlant personnes fortunées, journalistes, politiques, qui, comme sous l'Ancien régime, bénéficieraient de passe-droits. Que l'on ressorte les guillotines ! « Mangez les riches », ce slogan que l'on a vu sur les murs parisiens, atterrit sur les réseaux sociaux. Il y a du vrai dans tout cela. Mais il n'y a pas que cela.

Bien entendu, les Leroy, Soyer et Chalençon, leurs invités journalistes, politiques, fortunés et consorts, à des repas clandestins organisés au Leroy's business club et au Palais Vivienne ont provoqué un légitime émoi.

Ces révélation de M6, Reflets, Mediapart, ont particulièrement choqué dans le contexte actuel. La qualité des participants (monde de la culture, journalistes, politiques, jetset...) met en lumière, une partie de la population, à part, pour qui les règles communes s'appliquent... aux autres. Surtout qu'au même moment, des soignants exténués prennent en charge plus de 5.700 malades du Covid en soins critiques.

Le malaise au sein de BFMTV est révélateur. Le 5 avril, une journaliste termine son intervention pas un laconique L'affaire est close. Il n'en sera rien. Lance-t-elle cette phrase pour conjurer le sort ? Mystère. Le Canard Enchaîné avait épinglé la chaîne en expliquant que son directeur général, Marc-Olivier Fogiel et quelques journalistes...

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Ce n'est pas tant une affaire de classes qu'une question d'éthique

Pendant que la majeure partie de la société est privée de bars ou de restaurants, certains s'affranchissent des règles. Une forme de séparatisme, un mot à la mode en Macronie. Que nous disent ces dîners et déjeuners clandestins ?

Post Linkedin de Michel Soyer

Il est tentant de tirer à boulets rouges sur « les riches » qui s'affranchissent des règles communes. Ou, plus largement sur « les privilégiés », une sorte de caste mêlant personnes fortunées, journalistes, politiques, qui, comme sous l'Ancien régime, bénéficieraient de passe-droits. Que l'on ressorte les guillotines ! « Mangez les riches », ce slogan que l'on a vu sur les murs parisiens, atterrit sur les réseaux sociaux. Il y a du vrai dans tout cela. Mais il n'y a pas que cela.

Bien entendu, les Leroy, Soyer et Chalençon, leurs invités journalistes, politiques, fortunés et consorts, à des repas clandestins organisés au Leroy's business club et au Palais Vivienne ont provoqué un légitime émoi.

Ces révélation de M6, Reflets, Mediapart, ont particulièrement choqué dans le contexte actuel. La qualité des participants (monde de la culture, journalistes, politiques, jetset...) met en lumière, une partie de la population, à part, pour qui les règles communes s'appliquent... aux autres. Surtout qu'au même moment, des soignants exténués prennent en charge plus de 5.700 malades du Covid en soins critiques.

Le malaise au sein de BFMTV est révélateur. Le 5 avril, une journaliste termine son intervention pas un laconique L'affaire est close. Il n'en sera rien. Lance-t-elle cette phrase pour conjurer le sort ? Mystère. Le Canard Enchaîné avait épinglé la chaîne en expliquant que son directeur général, Marc-Olivier Fogiel et quelques journalistes...

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Des commissaires craignent l'intervention des préfets dans leurs enquêtes

Le ministre de l'Intérieur prépare une départementalisation de la police. Une organisation qui menace l'efficacité et l'autonomie de la police judiciaire. Des commissaires s'inquiètent de l'ingérence de l’État dans des affaires politico-financières.

Table ronde du Beauvau de la sécurité

Ce sont quelques mots, passés inaperçus dans une table ronde consacrée au management dans la police du Beauvau de la sécurité, qui ont réveillé les craintes d’officiers de la Police Judiciaire. Dans cet échange sans grand intérêt entre Claude Onesta, l’entraîneur de l’équipe de France de Handball venu en guest star, le directeur général de la police nationale, Frédéric Beau, et le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, ce dernier lâche l’air de rien: «S’il y a un patron par département de la police, les élus savent à qui ils parlent, les préfets savent à qui ils parlent.(…) Il faut que l’expérience, après le Pas-de-Calais, la Savoie et les Pyrénées-Orientales, puisse être généralisé à l’été, qu’il y ait des DDPN (Directeur départemental de la police nationale, NDLR) partout, pour éviter ces tuyaux d’orgue sur le terrain. Après, qu’il y ait nationalement des filières métiers, du moment que ça reste sous l’autorité du DGPN (Directeur général de la police nationale, NDLR), je n’y vois pas beaucoup d’inconvénients.» (vidéo intégrale ici)

Les conséquences sont pourtant importantes. L’objectif est d’arriver à un schéma de la sécurité intérieure : préfet, directeur départemental de la police, maire, comme le présente le Livre Blanc 2020 de la sécurité intérieure. Un des objectifs affichés est de «mener à bien la réforme profonde et nécessaire de la gouvernance de la Police nationale».

«L’application des principes de décloisonnement et de déconcentration prend tout son sens...

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Des commissaires craignent l'intervention des préfets dans leurs enquêtes

Le ministre de l'Intérieur prépare une départementalisation de la police. Une organisation qui menace l'efficacité et l'autonomie de la police judiciaire. Des commissaires s'inquiètent de l'ingérence de l’État dans des affaires politico-financières.

Table ronde du Beauvau de la sécurité

Ce sont quelques mots, passés inaperçus dans une table ronde consacrée au management dans la police du Beauvau de la sécurité, qui ont réveillé les craintes d’officiers de la Police Judiciaire. Dans cet échange sans grand intérêt entre Claude Onesta, l’entraîneur de l’équipe de France de Handball venu en guest star, le directeur général de la police nationale, Frédéric Beau, et le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, ce dernier lâche l’air de rien: «S’il y a un patron par département de la police, les élus savent à qui ils parlent, les préfets savent à qui ils parlent.(…) Il faut que l’expérience, après le Pas-de-Calais, la Savoie et les Pyrénées-Orientales, puisse être généralisé à l’été, qu’il y ait des DDPN (Directeur départemental de la police nationale, NDLR) partout, pour éviter ces tuyaux d’orgue sur le terrain. Après, qu’il y ait nationalement des filières métiers, du moment que ça reste sous l’autorité du DGPN (Directeur général de la police nationale, NDLR), je n’y vois pas beaucoup d’inconvénients.» (vidéo intégrale ici)

Les conséquences sont pourtant importantes. L’objectif est d’arriver à un schéma de la sécurité intérieure : préfet, directeur départemental de la police, maire, comme le présente le Livre Blanc 2020 de la sécurité intérieure. Un des objectifs affichés est de «mener à bien la réforme profonde et nécessaire de la gouvernance de la Police nationale».

«L’application des principes de décloisonnement et de déconcentration prend tout son sens...

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On a tous entendu parler hier des bugs de l'espace numérique de travail (ENT). Et de l'idée de génie de Blanquer pour justifier que les élèves n'arrivaient pas à se connecter : une attaque informatique ! russe, iranienne, nord-coréenne ? Faites vos jeux, rien ne va plus.

Mais il y a aussi les petites perles envoyées par les directeurs, comme ce mail adressés aux parents, transmis par un de nos lecteurs, dont un enfant est scolarisé au collège Charles Péguy à Palaiseau (Essonne).

La principale écrit : "Nous avions prévu la semaine prochaine une journée de la persévérance scolaire. Nous en avons avancé un peu la date, et nous avons dans le contexte distribué à chaque élève ce matin un bracelet d'encouragement, petit signe que le collège n'est jamais loin..."

Le collège is watching you... Un bracelet en plastique avec une inscription super cool : "continue tes efforts", "tu peux réussir" ou "aies confiance en toi". Hilares, les gamins se sont empressés de les déchirer ou de les mettre à la poubelle. On attend la journée de la persévérance écologique...

Mais c'est la suite du courriel qui a dû encore plus rassurer les parents... Dans le point intitulé "Continuité pédagogique, au sujet des visio-conférences", voilà ce que la principale écrit :

"_Le débat a animé la salle des professeurs toute la journée. Beaucoup de familles nous ont remonté leur souhait de voir se multiplier ce mode pédagogique....

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On a tous entendu parler hier des bugs de l'espace numérique de travail (ENT). Et de l'idée de génie de Blanquer pour justifier que les élèves n'arrivaient pas à se connecter : une attaque informatique ! russe, iranienne, nord-coréenne ? Faites vos jeux, rien ne va plus.

Mais il y a aussi les petites perles envoyées par les directeurs, comme ce mail adressés aux parents, transmis par un de nos lecteurs, dont un enfant est scolarisé au collège Charles Péguy à Palaiseau (Essonne).

La principale écrit : "Nous avions prévu la semaine prochaine une journée de la persévérance scolaire. Nous en avons avancé un peu la date, et nous avons dans le contexte distribué à chaque élève ce matin un bracelet d'encouragement, petit signe que le collège n'est jamais loin..."

Le collège is watching you... Un bracelet en plastique avec une inscription super cool : "continue tes efforts", "tu peux réussir" ou "aies confiance en toi". Hilares, les gamins se sont empressés de les déchirer ou de les mettre à la poubelle. On attend la journée de la persévérance écologique...

Mais c'est la suite du courriel qui a dû encore plus rassurer les parents... Dans le point intitulé "Continuité pédagogique, au sujet des visio-conférences", voilà ce que la principale écrit :

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Bonnes feuilles

Les journalistes Anna Erelle et Jacques Duplessy signent un livre qui raconte les dessous de l'école à la maison et d'écoles privées hors contrat. Reflets publie en exclusivité les bonnes feuilles de cet ouvrage.

Couverture du livre "Enquête sur l'école hors de la République"

C'est une enquête passionnante qu'ont réalisé Anna Erelle, le pseudo de la journaliste auteure de Dans la peau d'une djihadiste (Robert Laffont 2015), et Jacques Duplessy - que nos lecteurs connaissent bien - dans leur livre L'école hors de la République qui sort demain 8 avril aux éditions Robert Laffont. L'instruction en famille, qui fait tant débat en ce moment alors qu'est examinée la loi Séparatisme, est abordée avec finesse. Les auteurs donnent la parole à des familles mais aussi à des inspecteurs de l’Éducation nationale qui témoignent quasiment tous sous couvert d'anonymat. Ils dévoilent aussi comment les salafistes ont profité de l'école à la maison pour s'infiltrer dans l'éducation des enfants.

Leur enquête révèlent aussi de curieuses pratiques dans des écoles hors contrat, qu'elle soit musulmanes, d’inspiration Steiner ou catholiques intégristes pour ne citer que celles-ci. Ils exposent aussi les modalités du contrôle de l’Éducation nationale. Là encore, leur travail s'appuie sur des documents internes de l'Education nationale, comme les manuels d'inspection et des rapports d'inspection de certaines écoles.

Morceaux choisis.

Même aux députés, on ne répond pas

Un inspecteur général de l’Éducation nationale nous avait prévenus : « Si le ministère bloque tout, c’est bien que votre sujet fait peur. » Un autre éclate de rire à l’évocation des difficultés rencontrées : « C’était évident qu’ils ne vous...

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Bonnes feuilles

Les journalistes Anna Erelle et Jacques Duplessy signent un livre qui raconte les dessous de l'école à la maison et d'écoles privées hors contrat. Reflets publie en exclusivité les bonnes feuilles de cet ouvrage.

Couverture du livre "Enquête sur l'école hors de la République"

C'est une enquête passionnante qu'ont réalisé Anna Erelle, le pseudo de la journaliste auteure de Dans la peau d'une djihadiste (Robert Laffont 2015), et Jacques Duplessy - que nos lecteurs connaissent bien - dans leur livre L'école hors de la République qui sort demain 8 avril aux éditions Robert Laffont. L'instruction en famille, qui fait tant débat en ce moment alors qu'est examinée la loi Séparatisme, est abordée avec finesse. Les auteurs donnent la parole à des familles mais aussi à des inspecteurs de l’Éducation nationale qui témoignent quasiment tous sous couvert d'anonymat. Ils dévoilent aussi comment les salafistes ont profité de l'école à la maison pour s'infiltrer dans l'éducation des enfants.

Leur enquête révèlent aussi de curieuses pratiques dans des écoles hors contrat, qu'elle soit musulmanes, d’inspiration Steiner ou catholiques intégristes pour ne citer que celles-ci. Ils exposent aussi les modalités du contrôle de l’Éducation nationale. Là encore, leur travail s'appuie sur des documents internes de l'Education nationale, comme les manuels d'inspection et des rapports d'inspection de certaines écoles.

Morceaux choisis.

Même aux députés, on ne répond pas

Un inspecteur général de l’Éducation nationale nous avait prévenus : « Si le ministère bloque tout, c’est bien que votre sujet fait peur. » Un autre éclate de rire à l’évocation des difficultés rencontrées : « C’était évident qu’ils ne vous...

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Certains étaient animés par des invités connus

Ministres ou pas ministres ? M6 a révélé que des repas étaient organisés dans plusieurs salles chics parisiennes. L'un des organisateurs affirme que des ministres dînent dans des restaurants clandestins. En attendant des « conférenciers » vendaient leur sauce pendant des repas au Leroy's Business Club. Révélations.

Alors que la France se reconfine, un diner spécial est organisé au Leroy's Business Club - D.R.

Le « chef » Christophe Leroy a donc visiblement fait la tambouille pour des salles parisiennes chic et chères. L'une des salles est le palais Vivienne, propriété de Pierre-Jean Chalençon. L'autre, le Leroy's Business Club. Avant de se dédire, Pierre-Jean Chalençon expliquait, comme le rappelle CheckNews : « J’ai dîné cette semaine dans deux ou trois restaurants qui sont soi-disant des restaurants clandestins, avec un certain nombre de ministres. Alors ça me fait doucement rigoler… ». Du coup, le hashtag #OnVeutDesNoms a envahi les réseaux sociaux. Des ministres dînent-ils dans des restaurants clandestins ? L'enquête le dira peut-être puisque la Justice est saisie. Au fil des heures, les sites Web pouvant montrer des traces de tous ces repas disparaissent, des flopées de tweets également. Reste des posts Facebook et le site Archive.org pour retrouver les sites débranchés à la va-vite.

En attendant que la Justice se penche sur ces agapes et démêle le fil de cette affaire picrocholine qui n'est que le reflet d'une époque, Reflets s'est penché sur les repas organisés par Christophe Leroy.

Le cuisinier exploitait pour sa part le Leroy's Business Club, « un appartement privé dans un immeuble haussmannien, derrière le George V et le Prince de Galles », selon les termes d'un critique gastronomique. Et au Leroy's Business Club, on organisait depuis plusieurs mois des conférences durant lesquelles des invités s'exprimaient face aux...

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Certains étaient animés par des invités connus

Ministres ou pas ministres ? M6 a révélé que des repas étaient organisés dans plusieurs salles chics parisiennes. L'un des organisateurs affirme que des ministres dînent dans des restaurants clandestins. En attendant des « conférenciers » vendaient leur sauce pendant des repas au Leroy's Business Club. Révélations.

Alors que la France se reconfine, un diner spécial est organisé au Leroy's Business Club - D.R.

Le « chef » Christophe Leroy a donc visiblement fait la tambouille pour des salles parisiennes chic et chères. L'une des salles est le palais Vivienne, propriété de Pierre-Jean Chalençon. L'autre, le Leroy's Business Club. Avant de se dédire, Pierre-Jean Chalençon expliquait, comme le rappelle CheckNews : « J’ai dîné cette semaine dans deux ou trois restaurants qui sont soi-disant des restaurants clandestins, avec un certain nombre de ministres. Alors ça me fait doucement rigoler… ». Du coup, le hashtag #OnVeutDesNoms a envahi les réseaux sociaux. Des ministres dînent-ils dans des restaurants clandestins ? L'enquête le dira peut-être puisque la Justice est saisie. Au fil des heures, les sites Web pouvant montrer des traces de tous ces repas disparaissent, des flopées de tweets également. Reste des posts Facebook et le site Archive.org pour retrouver les sites débranchés à la va-vite.

En attendant que la Justice se penche sur ces agapes et démêle le fil de cette affaire picrocholine qui n'est que le reflet d'une époque, Reflets s'est penché sur les repas organisés par Christophe Leroy.

Le cuisinier exploitait pour sa part le Leroy's Business Club, « un appartement privé dans un immeuble haussmannien, derrière le George V et le Prince de Galles », selon les termes d'un critique gastronomique. Et au Leroy's Business Club, on organisait depuis plusieurs mois des conférences durant lesquelles des invités s'exprimaient face aux...

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Absurdité administrative et opacité comptable...

Partout en France les vaccins manquent, mais vaille que vaille on jette encore des doses par paquet de dix. Ce terrible gâchis se déroule en sourdine et derrière un épais rideau de fumée. Une effarante plongée dans la réalité d'un centre de vaccination...

Il serait temps d'en parler...

Les clefs du problème…

1) Les laboratoires livrent leurs vaccins en fiole multidose. Le nombre de doses unitaires contenues dans un flacon est défini par le fabricant. L'agence européenne du médicament valide le protocole d'usage et délivre à dessein une autorisation de mise sur le marché (AMM).

2) Selon les prescriptions actuelles le flacon Pfizer contient 7 doses. A ce jour Moderna et Astrazenca annoncent officiellement 10 vaccins par flacons. Mais officieusement il s'avère possible d'en extraire davantage. On parle alors respectivement de 11 et 12 doses; soit jusqu'à 20% de vaccins en plus.

3) Ces doses surnuméraires sont déclarées illicites car contraires aux recommandations spécifiées par l'AMM. Certaines agences régionales de santé (ARS) ont invité les soignants à ne pas utiliser ces vaccins dont personne ne veut entendre parler. Faut-il pour autant les jeter…?

Depuis l'affaire Pfizer où le nombre de doses exploitables est passé de 5 à 7 (rappel), les autorités sanitaires ont préféré jeter un voile pudique sur cette embarrassante histoire de vaccins fantômes. Un peu comme si le sujet n'existait plus, ou bien s'il convenait de ne pas en débattre en place publique. Cette discrétion administrative serait, nous dit-on, propre à servir la cause tant elle consiste à se protéger envers et contre tout des effets du virus. Un mutisme obscur en guise de cataplasme anti-Covid… Pourtant, selon nos calculs, plus d'un million de doses...

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Absurdité administrative et opacité comptable...

Partout en France les vaccins manquent, mais vaille que vaille on jette encore des doses par paquet de dix. Ce terrible gâchis se déroule en sourdine et derrière un épais rideau de fumée. Une effarante plongée dans la réalité d'un centre de vaccination...

Il serait temps d'en parler...

Les clefs du problème…

1) Les laboratoires livrent leurs vaccins en fiole multidose. Le nombre de doses unitaires contenues dans un flacon est défini par le fabricant. L'agence européenne du médicament valide le protocole d'usage et délivre à dessein une autorisation de mise sur le marché (AMM).

2) Selon les prescriptions actuelles le flacon Pfizer contient 7 doses. A ce jour Moderna et Astrazenca annoncent officiellement 10 vaccins par flacons. Mais officieusement il s'avère possible d'en extraire davantage. On parle alors respectivement de 11 et 12 doses; soit jusqu'à 20% de vaccins en plus.

3) Ces doses surnuméraires sont déclarées illicites car contraires aux recommandations spécifiées par l'AMM. Certaines agences régionales de santé (ARS) ont invité les soignants à ne pas utiliser ces vaccins dont personne ne veut entendre parler. Faut-il pour autant les jeter…?

Depuis l'affaire Pfizer où le nombre de doses exploitables est passé de 5 à 7 (rappel), les autorités sanitaires ont préféré jeter un voile pudique sur cette embarrassante histoire de vaccins fantômes. Un peu comme si le sujet n'existait plus, ou bien s'il convenait de ne pas en débattre en place publique. Cette discrétion administrative serait, nous dit-on, propre à servir la cause tant elle consiste à se protéger envers et contre tout des effets du virus. Un mutisme obscur en guise de cataplasme anti-Covid… Pourtant, selon nos calculs, plus d'un million de doses...

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Vers un retour en arrière des libertés sur les archives du pays

Les archives de plus de 50 ans sont communicables sans restriction, même portant un tampon Secret Défense. Mais depuis 2020, Matignon bloque les recherches des historiens invoquant une "instruction générale interministérielle". Un collectif de chercheurs a déposé un recours devant le Conseil d'État. En mars, Emmanuel Macron qui est à la manœuvre a répondu par son exercice favori du "en même temps".

Le secret... - D.R.

Ils ne sont pas contents les historiens et leur bronca contre l'application trop stricte du Secret Défense commence à faire du bruit. Il faut dire que ces chercheurs d'habitude plutôt discrets râlent à coup de pétitions (18.000 signataires), de tribunes publiées dans Le Monde, d'interviews et de divers articles dans la presse. Tout ça parce que le mouvement de va et vient sur l'ouverture des archives, notamment de la guerre d'Algérie, commence à bien faire : un coup, c'est oui, un coup c'est non ! Depuis la loi de 2008, et plus spécialement depuis 2012, les dernières archives militaires de l'Algérie datant de 1962 ayant fêté leur 50e anniversaire, ces documents sont devenus librement accessibles. Tout chercheur et même le grand public peut demander à les consulter. Et il y en a des choses intéressantes à découvrir dans ces dossiers… Certains montrent par exemple comment l'autorité militaire a ordonné la torture des activistes du FLN, comme s'en vantait feu le général Aussaresses, de sinistre mémoire.

Mais depuis le début 2020, ce qui était librement accessible ne l'est soudainement plus. Dans tous les services d'archives qui conservent des documents tamponnés Secret Défense, aux Archives nationales, aux Archives des Affaires Étrangères, au Service Historique de la Défense à Vincennes, des historiens se sont vus subitement opposer "un délai technique" sur ces archives, parfois pour des dossiers qui étaient restés...

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Vers un retour en arrière des libertés sur les archives du pays

Les archives de plus de 50 ans sont communicables sans restriction, même portant un tampon Secret Défense. Mais depuis 2020, Matignon bloque les recherches des historiens invoquant une "instruction générale interministérielle". Un collectif de chercheurs a déposé un recours devant le Conseil d'État. En mars, Emmanuel Macron qui est à la manœuvre a répondu par son exercice favori du "en même temps".

Le secret... - D.R.

Ils ne sont pas contents les historiens et leur bronca contre l'application trop stricte du Secret Défense commence à faire du bruit. Il faut dire que ces chercheurs d'habitude plutôt discrets râlent à coup de pétitions (18.000 signataires), de tribunes publiées dans Le Monde, d'interviews et de divers articles dans la presse. Tout ça parce que le mouvement de va et vient sur l'ouverture des archives, notamment de la guerre d'Algérie, commence à bien faire : un coup, c'est oui, un coup c'est non ! Depuis la loi de 2008, et plus spécialement depuis 2012, les dernières archives militaires de l'Algérie datant de 1962 ayant fêté leur 50e anniversaire, ces documents sont devenus librement accessibles. Tout chercheur et même le grand public peut demander à les consulter. Et il y en a des choses intéressantes à découvrir dans ces dossiers… Certains montrent par exemple comment l'autorité militaire a ordonné la torture des activistes du FLN, comme s'en vantait feu le général Aussaresses, de sinistre mémoire.

Mais depuis le début 2020, ce qui était librement accessible ne l'est soudainement plus. Dans tous les services d'archives qui conservent des documents tamponnés Secret Défense, aux Archives nationales, aux Archives des Affaires Étrangères, au Service Historique de la Défense à Vincennes, des historiens se sont vus subitement opposer "un délai technique" sur ces archives, parfois pour des dossiers qui étaient restés...

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Notre impuissance laissera des traces

Existe-t-il une limite au grand n'importe quoi imposé par le président et le gouvernement durant cette crise sanitaire inédite ? Quelles répercussions psychologiques sur la population qui assiste impuissante ?

Emmanuel Macron - Arno Mikkor - CC BY 2.0

Il arrive parfois qu’un politique ou un autre dévoile les petits dessous de ce secteur, au détour d’un livre, ses mémoires, ou d’une petite phrase dans une interview. Et l’on découvre alors les luttes fratricides, les chausse-trappes, les compromis… Et puis il y a la presse. Elle révèle sans cesse les travers des politiques, leur bassesse intellectuelle, leurs arrangements avec l’argent et le pouvoir… La liste est sans fin. Comme celle des retournements de veste, des reniements. Alors cela pousse à s’interroger… Qui peut encore, après quelques années, continuer de faire de la politique sans avoir décidé de fermer les yeux sur tout cela, sans avoir décidé de faire sien tout cela ? Ils en ont fait un métier. L’intérêt de ce métier, ce qu’il apporte, est visiblement plus important que la morale, ce système de valeurs éthiques communément adopté.

Nous votons donc, années après années, pour des gens qui ne sont pas là pour régler nos problèmes, pour administrer au mieux un pays, pour rechercher l’harmonie collective d’une société. Non. Ils sont là pour régler leurs problèmes. Pour les générations qui n’ont pas connu la guerre dans leurs pays, jusqu’ici, le pire que les politiques pouvaient produire était une interminable série de scandales politico-financiers. Parfois un scandale sanitaire.

Cette fois, nous assistons impuissants, à une série de décisions qui mènent à un véritable désastre sanitaire ayant bientôt fait 100.000 morts. Les décisions, toutes plus absurdes les unes...

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Notre impuissance laissera des traces

Existe-t-il une limite au grand n'importe quoi imposé par le président et le gouvernement durant cette crise sanitaire inédite ? Quelles répercussions psychologiques sur la population qui assiste impuissante ?

Emmanuel Macron - Arno Mikkor - CC BY 2.0

Il arrive parfois qu’un politique ou un autre dévoile les petits dessous de ce secteur, au détour d’un livre, ses mémoires, ou d’une petite phrase dans une interview. Et l’on découvre alors les luttes fratricides, les chausse-trappes, les compromis… Et puis il y a la presse. Elle révèle sans cesse les travers des politiques, leur bassesse intellectuelle, leurs arrangements avec l’argent et le pouvoir… La liste est sans fin. Comme celle des retournements de veste, des reniements. Alors cela pousse à s’interroger… Qui peut encore, après quelques années, continuer de faire de la politique sans avoir décidé de fermer les yeux sur tout cela, sans avoir décidé de faire sien tout cela ? Ils en ont fait un métier. L’intérêt de ce métier, ce qu’il apporte, est visiblement plus important que la morale, ce système de valeurs éthiques communément adopté.

Nous votons donc, années après années, pour des gens qui ne sont pas là pour régler nos problèmes, pour administrer au mieux un pays, pour rechercher l’harmonie collective d’une société. Non. Ils sont là pour régler leurs problèmes. Pour les générations qui n’ont pas connu la guerre dans leurs pays, jusqu’ici, le pire que les politiques pouvaient produire était une interminable série de scandales politico-financiers. Parfois un scandale sanitaire.

Cette fois, nous assistons impuissants, à une série de décisions qui mènent à un véritable désastre sanitaire ayant bientôt fait 100.000 morts. Les décisions, toutes plus absurdes les unes...

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Un choix délibéré

Il devait, nous disait-on être meilleur que les scientifiques et les médecins. Ses décisions nous rapprochent des 100.000 morts, l'épidémie est en roue libre. Des choix délibérés, sinon très réfléchis.

Le mur - Jordan Johnson (Unsplash)

«On est dans le mur.» Voilà ce que déclarait Jean-François Timsit, chef du service de réanimation sur France Inter le 24 mars. Ce n’était pas faute d’avoir tiré la sonnette d’alarme depuis des semaines.

Mais pour Emmanuel Macron, autoproclamé épidémiologiste en chef, il fallait dire non à la «dictature sanitaire». Ses proches faisaient fuiter qu’il avait tout lu sur l’épidémie et qu’il était capable de «challenger» les épidémiologistes en les déstabilisant par ses questions ou encore qu’il s’offusquait des pressions des soignants et des épidémiologistes qui demandaient un confinement. Le mot d’ordre de l’exécutif est: «Tout jour sans confinement est un jour de gagné».

Qu’importe les morts et les malades qui terminent en réanimation. Il y a eu le «quoi qu’il en coûte» pour aider les entreprises, il y a maintenant le «quoi qu’ils en crèvent».

Quitte à mentir, comme Jean-Michel Blanquer. Mentir en affirmant qu’ «on ne se contamine peu à l’école», mentir sur le nombre de tests salivaires pratiqués dans les établissements. Même sans y voir clair, on sait que, sur les quinze derniers jours en Île-de-France, l'incidence a doublé chez les moins de 10 ans, passant de 129 à 275 cas positifs pour 100.000 habitants, un taux jamais atteint jusqu'ici. Et alors que les chiffres explosent, Blanquer ose: «Assumer ce risque me paraît peu de chose par rapport à l’importance qu’un enfant ne se déscolarise pas.» Les parents, notamment ceux qui ont des comorbidités et qui n’arrivent...

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Un choix délibéré

Il devait, nous disait-on être meilleur que les scientifiques et les médecins. Ses décisions nous rapprochent des 100.000 morts, l'épidémie est en roue libre. Des choix délibérés, sinon très réfléchis.

Le mur - Jordan Johnson (Unsplash)

«On est dans le mur.» Voilà ce que déclarait Jean-François Timsit, chef du service de réanimation sur France Inter le 24 mars. Ce n’était pas faute d’avoir tiré la sonnette d’alarme depuis des semaines.

Mais pour Emmanuel Macron, autoproclamé épidémiologiste en chef, il fallait dire non à la «dictature sanitaire». Ses proches faisaient fuiter qu’il avait tout lu sur l’épidémie et qu’il était capable de «challenger» les épidémiologistes en les déstabilisant par ses questions ou encore qu’il s’offusquait des pressions des soignants et des épidémiologistes qui demandaient un confinement. Le mot d’ordre de l’exécutif est: «Tout jour sans confinement est un jour de gagné».

Qu’importe les morts et les malades qui terminent en réanimation. Il y a eu le «quoi qu’il en coûte» pour aider les entreprises, il y a maintenant le «quoi qu’ils en crèvent».

Quitte à mentir, comme Jean-Michel Blanquer. Mentir en affirmant qu’ «on ne se contamine peu à l’école», mentir sur le nombre de tests salivaires pratiqués dans les établissements. Même sans y voir clair, on sait que, sur les quinze derniers jours en Île-de-France, l'incidence a doublé chez les moins de 10 ans, passant de 129 à 275 cas positifs pour 100.000 habitants, un taux jamais atteint jusqu'ici. Et alors que les chiffres explosent, Blanquer ose: «Assumer ce risque me paraît peu de chose par rapport à l’importance qu’un enfant ne se déscolarise pas.» Les parents, notamment ceux qui ont des comorbidités et qui n’arrivent...

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Les équipes médicales ne tiendront pas longtemps sur ce rythme

Alors qu'Emmanuel Macron promettait le 1er mars dernier un assouplissement dans 4 à 6 semaines, les services de réanimation de l'Ile-de-France sont déjà occupés largement au delà de leur capacités normales. La marge de manœuvre est extrêmement étroite. L'échec de la stratégie gouvernementale est patent.

Bagnolet, le 7 Avril 2020. Des soignants de la Clinique Floréal dispensent des soins à un patient atteint du COVID - Cyril Marcilhacy

En déplacement en Seine-Saint-Denis le 1er mars, le président Emmanuel Macron avait expliqué à un jeune qui lui demandait de reculer l'heure du couvre-feu à 19 heures, qu'il fallait encore tenir 4 à 6 semaines. « C’est un moment où la stratégie vaccinale sera développée. Dans quatre à six semaines, on aura vacciné plus de Français, ce qui aura un impact sur l’évolution de l’épidémie [...] La stratégie ne change pas. On continue de prendre les mesures nécessaires avec, toujours, du cas par cas », justifiait ensuite l’Élysée au Parisien. De fait, les « mesures nécessaires » qui sont prises par l'exécutif et plus précisément par Emmanuel Macron, semblent parfois se fracasser sur le mur de la réalité. Jean-Michel Blanquer continue de s'accrocher comme une bernique à son rocher et refuse obstinément l'idée d'une fermeture des écoles. A tel point qu'il en arrive désormais à estimer qu'« assumer ce risque [d'une contagion à l'école] quand on est parent me paraît peu de choses par rapport à l'importance qu'un enfant ne se déscolarise pas ». En janvier, le chef de l'État faisait le « pari » de ne pas reconfiner. Il voulait ainsi sauver l'économie et misait sur le développement de la vaccination. Il choisissait ainsi la stratégie attentiste qui consiste à réagir à l'aggravation de la situation par de nouvelles mesures et refusait la stratégie de l'intervention précoce visant à éviter l'engorgement des hôpitaux et à...

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Les équipes médicales ne tiendront pas longtemps sur ce rythme

Alors qu'Emmanuel Macron promettait le 1er mars dernier un assouplissement dans 4 à 6 semaines, les services de réanimation de l'Ile-de-France sont déjà occupés largement au delà de leur capacités normales. La marge de manœuvre est extrêmement étroite. L'échec de la stratégie gouvernementale est patent.

Bagnolet, le 7 Avril 2020. Des soignants de la Clinique Floréal dispensent des soins à un patient atteint du COVID - Cyril Marcilhacy

En déplacement en Seine-Saint-Denis le 1er mars, le président Emmanuel Macron avait expliqué à un jeune qui lui demandait de reculer l'heure du couvre-feu à 19 heures, qu'il fallait encore tenir 4 à 6 semaines. « C’est un moment où la stratégie vaccinale sera développée. Dans quatre à six semaines, on aura vacciné plus de Français, ce qui aura un impact sur l’évolution de l’épidémie [...] La stratégie ne change pas. On continue de prendre les mesures nécessaires avec, toujours, du cas par cas », justifiait ensuite l’Élysée au Parisien. De fait, les « mesures nécessaires » qui sont prises par l'exécutif et plus précisément par Emmanuel Macron, semblent parfois se fracasser sur le mur de la réalité. Jean-Michel Blanquer continue de s'accrocher comme une bernique à son rocher et refuse obstinément l'idée d'une fermeture des écoles. A tel point qu'il en arrive désormais à estimer qu'« assumer ce risque [d'une contagion à l'école] quand on est parent me paraît peu de choses par rapport à l'importance qu'un enfant ne se déscolarise pas ». En janvier, le chef de l'État faisait le « pari » de ne pas reconfiner. Il voulait ainsi sauver l'économie et misait sur le développement de la vaccination. Il choisissait ainsi la stratégie attentiste qui consiste à réagir à l'aggravation de la situation par de nouvelles mesures et refusait la stratégie de l'intervention précoce visant à éviter l'engorgement des hôpitaux et à...

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L'épidémiologiste Catherine Hill dénonce une gestion déplorable de l'épidémie de Covid.

Alors que la situation est critique à l'hôpital, notamment en Ile-de-France, Catherine Hill déplore le fiasco de la politique de dépistage, seule à même, avec la vaccination, de juguler la propagation du virus.

Catherine Hill - Laszlo - Wikipedia - CC BY-SA 4.0

Reflets: Comment évolue la situation de l’épidémie?

Catherine Hill : La situation se dégrade rapidement. Les admissions en réanimation sont chaque jour plus nombreuses et les services de réanimation sont déjà saturés en Ile-de-France et ailleurs. La situation sera vraiment critique d’ici 10 jours. Et nous sommes très loin de l’immunité collective, donc l’épidémie va continuer.

Les mesures récentes du gouvernement sont-elles de nature à changer la donne?

Non. C’est un pseudo-confinement qui se résume à la fermeture de magasins et à une interdiction de se déplacer à plus de 30 km. Ces mesurettes gouvernementales sont largement insuffisantes. Il est pourtant urgent de réduire la pression dans les services hospitaliers. La gestion globale de l’épidémie est déplorable: on prend le problème par la fin au lieu de le prendre par le début. On cherche à augmenter les capacités de réanimation au lieu de chercher à empêcher que le virus ne se propage en identifiant les personnes contagieuses avant les symptômes pour les isoler et contrôler ainsi la circulation du virus.

Le gouvernement joue-t-il sans le dire la carte de l’immunité collective?

Non, c’est injouable. Au début de l’épidémie, chaque cas contaminait en moyenne 3 cas. Ce nombre de personnes contaminées directement par une personne infectieuse quand le virus arrive dans une population dans laquelle personne n’est immunisé, s’appelle R0. Il détermine la proportion de la population qui doit être immunisée pour que le virus s’...

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L'épidémiologiste Catherine Hill dénonce une gestion déplorable de l'épidémie de Covid.

Alors que la situation est critique à l'hôpital, notamment en Ile-de-France, Catherine Hill déplore le fiasco de la politique de dépistage, seule à même, avec la vaccination, de juguler la propagation du virus.

Catherine Hill - Laszlo - Wikipedia - CC BY-SA 4.0

Reflets: Comment évolue la situation de l’épidémie?

Catherine Hill : La situation se dégrade rapidement. Les admissions en réanimation sont chaque jour plus nombreuses et les services de réanimation sont déjà saturés en Ile-de-France et ailleurs. La situation sera vraiment critique d’ici 10 jours. Et nous sommes très loin de l’immunité collective, donc l’épidémie va continuer.

Les mesures récentes du gouvernement sont-elles de nature à changer la donne?

Non. C’est un pseudo-confinement qui se résume à la fermeture de magasins et à une interdiction de se déplacer à plus de 30 km. Ces mesurettes gouvernementales sont largement insuffisantes. Il est pourtant urgent de réduire la pression dans les services hospitaliers. La gestion globale de l’épidémie est déplorable: on prend le problème par la fin au lieu de le prendre par le début. On cherche à augmenter les capacités de réanimation au lieu de chercher à empêcher que le virus ne se propage en identifiant les personnes contagieuses avant les symptômes pour les isoler et contrôler ainsi la circulation du virus.

Le gouvernement joue-t-il sans le dire la carte de l’immunité collective?

Non, c’est injouable. Au début de l’épidémie, chaque cas contaminait en moyenne 3 cas. Ce nombre de personnes contaminées directement par une personne infectieuse quand le virus arrive dans une population dans laquelle personne n’est immunisé, s’appelle R0. Il détermine la proportion de la population qui doit être immunisée pour que le virus s’...

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Dans un rapport, son comité des sciences de l'environnement pousse un cri d'alarme

Peut mieux faire ! C'est la conclusion d'un rapport qui sera publié la semaine prochaine. Les efforts actuels « sont insuffisants pour empêcher une accumulation massive de ces déchets dans les écosystèmes continentaux et océaniques au cours des prochaines décennies », notent les scientifiques.

Décharge sauvage du plateau de l'Arbois, à proximité immédiate de la gare d'Aix TGV. - © Cyril Marcilhacy

C'est un sujet connu, le plastique pollue. L'Académie des sciences est sur le point de publier un rapport qui dresse le bilan de la nocivité de cette matière autrefois vantée dans une chanson comme « fantastique » et propose quelques recommandations pour ralentir la catastrophe annoncée par une production toujours en hausse et des rejets sur terre, sur mer et dans les rivières. Reflets vous les dévoile en avant première.

« Difficiles à recycler et difficilement digérables par les micro-organismes, ils sont une source de pollution pour l’environnement dès lors qu’ils sont produits massivement pour des utilisations à durée brève, souvent inférieure à l’année, ou à usage unique. Considérés alors comme déchets, ils sont jetés dans des décharges, souvent mal contrôlées, ou transportés dans des centres de tri où seule une faible fraction sera effectivement recyclée. Une grande part des plastiques utilisés est rejetée dans l’environnement où ils se dégradent et polluent continents, eaux douces et océans », prévient l'Académie. Dans son rapport, l'Académie renvoie à nombreuses études sur les impacts de la prolifération du plastique et de sa dissémination dans les milieux naturels, notamment les océans. Mais aussi sur l'impact toxicologique

On pourrait recouvrir l'Europe d'un film plastique

Le plastique, né il y a environ un siècle, est désormais partout. La production est passée de 1,5 million de tonnes en 1950 à plus de 350 millions de tonnes aujourd’...

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Dans un rapport, son comité des sciences de l'environnement pousse un cri d'alarme

Peut mieux faire ! C'est la conclusion d'un rapport qui sera publié la semaine prochaine. Les efforts actuels « sont insuffisants pour empêcher une accumulation massive de ces déchets dans les écosystèmes continentaux et océaniques au cours des prochaines décennies », notent les scientifiques.

Décharge sauvage du plateau de l'Arbois, à proximité immédiate de la gare d'Aix TGV. - © Cyril Marcilhacy

C'est un sujet connu, le plastique pollue. L'Académie des sciences est sur le point de publier un rapport qui dresse le bilan de la nocivité de cette matière autrefois vantée dans une chanson comme « fantastique » et propose quelques recommandations pour ralentir la catastrophe annoncée par une production toujours en hausse et des rejets sur terre, sur mer et dans les rivières. Reflets vous les dévoile en avant première.

« Difficiles à recycler et difficilement digérables par les micro-organismes, ils sont une source de pollution pour l’environnement dès lors qu’ils sont produits massivement pour des utilisations à durée brève, souvent inférieure à l’année, ou à usage unique. Considérés alors comme déchets, ils sont jetés dans des décharges, souvent mal contrôlées, ou transportés dans des centres de tri où seule une faible fraction sera effectivement recyclée. Une grande part des plastiques utilisés est rejetée dans l’environnement où ils se dégradent et polluent continents, eaux douces et océans », prévient l'Académie. Dans son rapport, l'Académie renvoie à nombreuses études sur les impacts de la prolifération du plastique et de sa dissémination dans les milieux naturels, notamment les océans. Mais aussi sur l'impact toxicologique

On pourrait recouvrir l'Europe d'un film plastique

Le plastique, né il y a environ un siècle, est désormais partout. La production est passée de 1,5 million de tonnes en 1950 à plus de 350 millions de tonnes aujourd’...

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De si précieuses doses qui ne seront jamais utilisées…

A l'heure où les vaccins manquent, la consigne gouvernementale demeure formelle: on vaccine, on vaccine, et surtout on accélère ! Farce scandaleuse ou sinistre gâchis, les autorités sanitaires ont-elles seulement conscience d'avoir potentiellement fichu en l'air plus d'un million de doses?

Et si nous faisions le bon tri .. - © Reflets

1.281.151 doses… juste de quoi vacciner la moitié des Parisiens ou la presque totalité des habitants de la métropole Aix-Marseille-Provence. Grâce à ce million de seringues supplémentaires, l'ensemble des Lyonnais auraient également pu bénéficier d'une double vaccination. Mais non, poubelle. Explications…

L'affaire n'est pas nouvelle et Reflets s'est déjà longuement penché sur le sujet de la contenance des flacons. Rappelons que les solutions vaccinales anti-covid nous parviennent en conditionnement multidoses et que chaque laboratoire fixe un nombre de doses maxi à extraire d'un seul flacon. Sur le terrain, les infirmiers chargés de cette manipulation se sont vite aperçus qu'on pouvait en soutirer davantage. Certains parviennent même à faire mieux encore à la condition d'utiliser des seringues spécifiques et dédiées à cet usage: jusqu'à 7 doses possibles chez Pfizer (contre 6 autorisées), 11 voire 12 doses pour Moderna et AstraZeneca (contre10 autorisées).

Quand c'est flou, c'est fou…

Ce flou procédural et ces différences d'extraction des vaccins génèrent pourtant de considérables écarts comptables. Face à cette diversité de résultats, nous nous sommes résolus à projeter le nombre potentiel de doses disponibles depuis l'arrivée des vaccins sur le marché Français. Le calcul est simple et rapide. Exemple avec le cas Pfizer: il suffit de soustraire les vaccinations réalisées jusqu'à présent avec des flacons à 6 doses...

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De si précieuses doses qui ne seront jamais utilisées…

A l'heure où les vaccins manquent, la consigne gouvernementale demeure formelle: on vaccine, on vaccine, et surtout on accélère ! Farce scandaleuse ou sinistre gâchis, les autorités sanitaires ont-elles seulement conscience d'avoir potentiellement fichu en l'air plus d'un million de doses?

Et si nous faisions le bon tri .. - © Reflets

1.281.151 doses… juste de quoi vacciner la moitié des Parisiens ou la presque totalité des habitants de la métropole Aix-Marseille-Provence. Grâce à ce million de seringues supplémentaires, l'ensemble des Lyonnais auraient également pu bénéficier d'une double vaccination. Mais non, poubelle. Explications…

L'affaire n'est pas nouvelle et Reflets s'est déjà longuement penché sur le sujet de la contenance des flacons. Rappelons que les solutions vaccinales anti-covid nous parviennent en conditionnement multidoses et que chaque laboratoire fixe un nombre de doses maxi à extraire d'un seul flacon. Sur le terrain, les infirmiers chargés de cette manipulation se sont vite aperçus qu'on pouvait en soutirer davantage. Certains parviennent même à faire mieux encore à la condition d'utiliser des seringues spécifiques et dédiées à cet usage: jusqu'à 7 doses possibles chez Pfizer (contre 6 autorisées), 11 voire 12 doses pour Moderna et AstraZeneca (contre10 autorisées).

Quand c'est flou, c'est fou…

Ce flou procédural et ces différences d'extraction des vaccins génèrent pourtant de considérables écarts comptables. Face à cette diversité de résultats, nous nous sommes résolus à projeter le nombre potentiel de doses disponibles depuis l'arrivée des vaccins sur le marché Français. Le calcul est simple et rapide. Exemple avec le cas Pfizer: il suffit de soustraire les vaccinations réalisées jusqu'à présent avec des flacons à 6 doses...

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Solarwinds ? Exchange ? Les néo-nazis dans ses rangs ? Même réponse

Reflets s’est invité à une conférence de presse du ministère de la Défense. Visiblement, nos questions détonnaient et cassaient l’ambiance

Le logo du comcyber - copie d'écran

L’annonce du ministère vendait du rêve. On allait tout savoir sur la stratégie cyber des armées françaises. Le général de division aérienne Didier Tisseyre, commandant de la cyberdéfense, allait répondre aux questions des journalistes. Un sujet que Reflets maîtrise plutôt bien et nous étions impatients d’entendre enfin ce que les spécialistes de la DGA et le patron du cyber français allait bien pouvoir nous raconter sur ce que nous faisons dans le domaine. On parle beaucoup des Russes, des Chinois et des Nord-coréens, mais très peu du pays des mille fromages. Il était temps que cette injustice soit réparée.

Il est 14h15, nous trépignons devant la porte fermée du ministère. Soudain, un policier armé d’un énorme fusil mitrailleur ouvre la porte. Après un instinctif mouvement de recul, nous pénétrons dans le bâtiment. Il faut encore passer le portique de sécurité, enlever sa ceinture et tout ce qui pourrait être métallique, montrer sa carte d’identité à une militaire. Nous voici dans une belle salle de conférence sous le regard protecteur du président Emmanuel Macron et de la ministre de la défense Florence Parly, tous deux accrochés sur un mur.

Under his eye - © Reflets - CC
Under his eye - Reflets - CC

Les uniformes emplissent rapidement la salle et rivalisent de galons et de breloques. Soudain, un jeune homme au costume (civil) coupé selon les canons de la mode actuelle fend la foule et se dirige vers le pupitre en saluant la plupart des journalistes dont il connaît les prénoms. C’est Hervé...

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Solarwinds ? Exchange ? Les néo-nazis dans ses rangs ? Même réponse

Reflets s’est invité à une conférence de presse du ministère de la Défense. Visiblement, nos questions détonnaient et cassaient l’ambiance

Le logo du comcyber - copie d'écran

L’annonce du ministère vendait du rêve. On allait tout savoir sur la stratégie cyber des armées françaises. Le général de division aérienne Didier Tisseyre, commandant de la cyberdéfense, allait répondre aux questions des journalistes. Un sujet que Reflets maîtrise plutôt bien et nous étions impatients d’entendre enfin ce que les spécialistes de la DGA et le patron du cyber français allait bien pouvoir nous raconter sur ce que nous faisons dans le domaine. On parle beaucoup des Russes, des Chinois et des Nord-coréens, mais très peu du pays des mille fromages. Il était temps que cette injustice soit réparée.

Il est 14h15, nous trépignons devant la porte fermée du ministère. Soudain, un policier armé d’un énorme fusil mitrailleur ouvre la porte. Après un instinctif mouvement de recul, nous pénétrons dans le bâtiment. Il faut encore passer le portique de sécurité, enlever sa ceinture et tout ce qui pourrait être métallique, montrer sa carte d’identité à une militaire. Nous voici dans une belle salle de conférence sous le regard protecteur du président Emmanuel Macron et de la ministre de la défense Florence Parly, tous deux accrochés sur un mur.

Under his eye - © Reflets - CC
Under his eye - Reflets - CC

Les uniformes emplissent rapidement la salle et rivalisent de galons et de breloques. Soudain, un jeune homme au costume (civil) coupé selon les canons de la mode actuelle fend la foule et se dirige vers le pupitre en saluant la plupart des journalistes dont il connaît les prénoms. C’est Hervé...

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L'Etat hésite à renouveler l'agrément à l'association de lutte contre la corruption

Anticor traverse une importante crise interne alors que son agrément pour agir en justice arrive à échéance le 2 avril. Un bras de fer est engagé avec l’État pour qu'elle puisse conserver son précieux sésame.

Page d'accueil d'Anticor

L’association de lutte contre la corruption Anticor traverse une crise sans précédent. Premier problème, le gouvernement traîne les pieds pour lui renouveler son agrément pour agir en justice. Arrivé à échéance, le gouvernement l’a prorogé le temps de réaliser une enquête complémentaire. « L’État s’est lancé dans une vérifiable inquisition, raconte Élise Van Beneden, la présidente d’Anticor. J’en suis à 75 pages d’échanges avec la direction des affaires criminelles et des grâces (DACG) qui instruit le dossier. L’État hésite à se débarrasser de nous, car nous avons agi en justice dans plusieurs affaires visant des membres du pouvoir et leurs proches, comme Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale, Alexis Kohler, le secrétaire général de l’Elysée, Alexandre Benalla ou l’affaire Alsthom. » « Le fait que ça soit la DACG, qui dépend du ministère de la Justice est un vrai problème, affirme Eric Alt, vice-président d'Anticor et magistrat. Le ministre de la Justice, Eric Dupont-Moretti, mis en cause par Anticor, a dit dans les médias tout le mal qu'il pense de notre association. Vous voyez le conflit d'intérêt ? »

L’État a demandé par ailleurs à l’association de dévoiler l’identité d’un gros donateur qui a versé entre 5.000 et 20.000 par an depuis plusieurs années. La CNIL, la commission nationale informatique et liberté, a donné raison à l’association qui refuse de communiquer son nom aux autorités : « Le texte semble insuffisamment précis pour imposer...

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L'Etat hésite à renouveler l'agrément à l'association de lutte contre la corruption

Anticor traverse une importante crise interne alors que son agrément pour agir en justice arrive à échéance le 2 avril. Un bras de fer est engagé avec l’État pour qu'elle puisse conserver son précieux sésame.

Page d'accueil d'Anticor

L’association de lutte contre la corruption Anticor traverse une crise sans précédent. Premier problème, le gouvernement traîne les pieds pour lui renouveler son agrément pour agir en justice. Arrivé à échéance, le gouvernement l’a prorogé le temps de réaliser une enquête complémentaire. « L’État s’est lancé dans une vérifiable inquisition, raconte Élise Van Beneden, la présidente d’Anticor. J’en suis à 75 pages d’échanges avec la direction des affaires criminelles et des grâces (DACG) qui instruit le dossier. L’État hésite à se débarrasser de nous, car nous avons agi en justice dans plusieurs affaires visant des membres du pouvoir et leurs proches, comme Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale, Alexis Kohler, le secrétaire général de l’Elysée, Alexandre Benalla ou l’affaire Alsthom. » « Le fait que ça soit la DACG, qui dépend du ministère de la Justice est un vrai problème, affirme Eric Alt, vice-président d'Anticor et magistrat. Le ministre de la Justice, Eric Dupont-Moretti, mis en cause par Anticor, a dit dans les médias tout le mal qu'il pense de notre association. Vous voyez le conflit d'intérêt ? »

L’État a demandé par ailleurs à l’association de dévoiler l’identité d’un gros donateur qui a versé entre 5.000 et 20.000 par an depuis plusieurs années. La CNIL, la commission nationale informatique et liberté, a donné raison à l’association qui refuse de communiquer son nom aux autorités : « Le texte semble insuffisamment précis pour imposer...

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Il avait piraté la boite mail et envoyé des photos de nu de sa victime : deux ans avec sursis

Ne supportant pas la rupture avec sa maîtresse, il avait envoyé près de 3000 mails à l'entourage et au futur employeur de la jeune femme.

Le moment où Dan Bloch subtilise le téléphone de sa victime - D.R.

C’est une histoire de «revenge porn» hors norme qui vient d’être jugée en première instance devant le tribunal de Paris le 8 mars. Christine (le prénom a été changé), une cadre du groupe Abylsen, un groupe de conseil en ingénierie international, a entretenu une liaison avec le PDG groupe, Dan Bloch. Jusqu’à ce qu’elle décide de mettre fin à cette relation et de prendre de la distance en quittant son emploi. Un enfer s’ouvre alors pour elle. «Ça a été insupportable pour cet homme tout puissant d'avoir une femme qui a lui dit "non". C'est d'ailleurs quand j'ai dit "non, c'est fini" que tout a commencé.», raconte la victime à l’AFP.

Au cours de la soirée de départ de Christine organisée par l’entreprise, le patron subtilise son téléphone portable et change le mot de passe de sa messagerie personnelle. Puis, entre le 1er juin et le 30 septembre 2019, il adresse dans une trentaine d’envois, quelque 3000 courriels à plus de 2000 destinataires. Une entreprise de déconstruction systématique, selon son avocat. Dan Bloch est poursuivi pour usurpation d'identité, pour avoir porté à la connaissance d'un tiers des images à caractère sexuel, pour avoir soustrait le téléphone portable de sa victime et pour avoir accédé frauduleusement à sa boite mail et diffusé des documents privés.

Après avoir pris le téléphone de sa victime, il le glisse dans sa poche. - D.R.
Après avoir pris le téléphone de sa victime, il le glisse dans sa poche. - D.R.

A 2000 collaborateurs de sa nouvelle entreprise, alors que Christine n’a pas...

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Il avait piraté la boite mail et envoyé des photos de nu de sa victime : deux ans avec sursis

Ne supportant pas la rupture avec sa maîtresse, il avait envoyé près de 3000 mails à l'entourage et au futur employeur de la jeune femme.

Le moment où Dan Bloch subtilise le téléphone de sa victime - D.R.

C’est une histoire de «revenge porn» hors norme qui vient d’être jugée en première instance devant le tribunal de Paris le 8 mars. Christine (le prénom a été changé), une cadre du groupe Abylsen, un groupe de conseil en ingénierie international, a entretenu une liaison avec le PDG groupe, Dan Bloch. Jusqu’à ce qu’elle décide de mettre fin à cette relation et de prendre de la distance en quittant son emploi. Un enfer s’ouvre alors pour elle. «Ça a été insupportable pour cet homme tout puissant d'avoir une femme qui a lui dit "non". C'est d'ailleurs quand j'ai dit "non, c'est fini" que tout a commencé.», raconte la victime à l’AFP.

Au cours de la soirée de départ de Christine organisée par l’entreprise, le patron subtilise son téléphone portable et change le mot de passe de sa messagerie personnelle. Puis, entre le 1er juin et le 30 septembre 2019, il adresse dans une trentaine d’envois, quelque 3000 courriels à plus de 2000 destinataires. Une entreprise de déconstruction systématique, selon son avocat. Dan Bloch est poursuivi pour usurpation d'identité, pour avoir porté à la connaissance d'un tiers des images à caractère sexuel, pour avoir soustrait le téléphone portable de sa victime et pour avoir accédé frauduleusement à sa boite mail et diffusé des documents privés.

Après avoir pris le téléphone de sa victime, il le glisse dans sa poche. - D.R.
Après avoir pris le téléphone de sa victime, il le glisse dans sa poche. - D.R.

A 2000 collaborateurs de sa nouvelle entreprise, alors que Christine n’a pas...

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Ou comment gérer le vaccin comme le Nutella

Entre le 4 et le 7 mars, le gouvernement a voulu gonfler les chiffres de vaccination, quitte à permettre, sans le dire, la vaccination de public non prioritaire. Et pour motiver les soignants à venir travailler le dimanche, au moins une agence régionale de santé a menti sur les dates de péremption en agitant le spectre de doses jetées à la poubelle.

À Paris, l'hôpital de l'Hôtel-Dieu - © Reflets

A la fin de la première semaine de mars, un peu partout en France, c’était promo flash sur l’AstraZeneca. Venez vite, tout doit disparaître ! Dès jeudi 4 mars, dans certains centres de vaccination, toutes les personnes qui se présentaient avec leur carte Vitale, sans rendez-vous, qu’elles fassent partie ou non des publics prioritaires, repartaient avec leur précieuse piqûre. «J’ai appris par des connaissances que l’Hôtel-Dieu distribuait le vaccin AstraZeneca à tout le monde. J’ai reçu ma première dose et obtenu un RV dans la foulée pour la deuxième», raconte, ravie, une fringante quinquagénaire en pleine santé. L’espace d’un week-end dans le centre de Paris, on voyait enfin le bout du tunnel.

La bonne nouvelle a commencé à se répandre sur les réseaux sociaux et de nouveaux candidats, ni spécialement fragiles ou âgés se sont pointés dès le lundi 8 mars à l’Hôtel-Dieu. Trop tard, il n’y avait plus rien pour le commun des mortels qui s’est fait refouler… «L’opération spéciale de ce week-end est terminée, expliquait une employée de l’hôpital tout sourire à l’un des postulants déçus. Et figurez-vous qu’aujourd’hui, je n’ai même pas les doses pour les personnes inscrites…»

Mensonge sur les dates de péremption

Comment s’explique cette opération? Mardi 2 mars, le Ministère de la Santé reconnaissait que seulement 25 % des stocks disponibles d’AstraZeneca reçues en France avaient été utilisés. Parce qu’il jouit d’une moins bonne réputation que ses concurrents et ne convient pas...

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Ou comment gérer le vaccin comme le Nutella

Entre le 4 et le 7 mars, le gouvernement a voulu gonfler les chiffres de vaccination, quitte à permettre, sans le dire, la vaccination de public non prioritaire. Et pour motiver les soignants à venir travailler le dimanche, au moins une agence régionale de santé a menti sur les dates de péremption en agitant le spectre de doses jetées à la poubelle.

À Paris, l'hôpital de l'Hôtel-Dieu - © Reflets

A la fin de la première semaine de mars, un peu partout en France, c’était promo flash sur l’AstraZeneca. Venez vite, tout doit disparaître ! Dès jeudi 4 mars, dans certains centres de vaccination, toutes les personnes qui se présentaient avec leur carte Vitale, sans rendez-vous, qu’elles fassent partie ou non des publics prioritaires, repartaient avec leur précieuse piqûre. «J’ai appris par des connaissances que l’Hôtel-Dieu distribuait le vaccin AstraZeneca à tout le monde. J’ai reçu ma première dose et obtenu un RV dans la foulée pour la deuxième», raconte, ravie, une fringante quinquagénaire en pleine santé. L’espace d’un week-end dans le centre de Paris, on voyait enfin le bout du tunnel.

La bonne nouvelle a commencé à se répandre sur les réseaux sociaux et de nouveaux candidats, ni spécialement fragiles ou âgés se sont pointés dès le lundi 8 mars à l’Hôtel-Dieu. Trop tard, il n’y avait plus rien pour le commun des mortels qui s’est fait refouler… «L’opération spéciale de ce week-end est terminée, expliquait une employée de l’hôpital tout sourire à l’un des postulants déçus. Et figurez-vous qu’aujourd’hui, je n’ai même pas les doses pour les personnes inscrites…»

Mensonge sur les dates de péremption

Comment s’explique cette opération? Mardi 2 mars, le Ministère de la Santé reconnaissait que seulement 25 % des stocks disponibles d’AstraZeneca reçues en France avaient été utilisés. Parce qu’il jouit d’une moins bonne réputation que ses concurrents et ne convient pas...

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Quand un médecin ne joue pas le jeu de la com'...

L'actualité du dernier week-end était double et majeure : Meghan et Harry à Los Angeles ou bien Olivier et Gérald à Boulogne-sur-Mer. Entre ces deux infos capitales, les déclarations du Dr Hamon pouvaient sembler insignifiantes. Et pourtant…

Une réalité de terrain qui amène à s'interroger... - Capture d'écran

A peine le problème venait-il d'être évoqué au Sénat (voir ici) que la question du nombre de doses de vaccin à récupérer dans un seul flacon éclatait dans plusieurs centres de vaccination. Notamment dans celui de Clamart (92), là où justement exerce le président de la fédération des médecins de France. N'ayant que faire des assemblées feutrées, c'est avec son habituelle liberté de ton que le Dr Hamon est venu livrer sa colère sur le plateau de la chaîne LCI: « j'ai envie d'aller dézinguer le ministère ! Qui sont ces gens incapables de s'adapter et de prendre des décisions responsables ! ». On comprend mieux sa colère quand il nous explique avoir dû se résoudre à « balancer 50 vaccins Pfizer » sur ordre de l'agence régionale de santé (ARS).

A Boulogne, les micros remplaçaient les seringues... - Capture écran
A Boulogne, les micros remplaçaient les seringues... - Capture écran

Rappelons que les vaccins anti-covid sont livrés en conditionnement multidoses par les fabricants. L'intervention d'un manipulateur s'impose donc avant qu'un médecin puisse procéder aux injections sur les patients. Pour chaque flacon, le personnel infirmier s'emploie ainsi à remplir un nombre X de seringues après avoir soutiré un volume Y de solution vaccinale. L'ensemble de ces opérations est réglementé et soumis à une autorisation de mise sur le marché européenne (AMM). Toutefois en fonction du soin avec lequel la manipulation s’opère, mais surtout et avant tout du type de seringue utilisée, il s'avère possible...

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Quand un médecin ne joue pas le jeu de la com'...

L'actualité du dernier week-end était double et majeure : Meghan et Harry à Los Angeles ou bien Olivier et Gérald à Boulogne-sur-Mer. Entre ces deux infos capitales, les déclarations du Dr Hamon pouvaient sembler insignifiantes. Et pourtant…

Une réalité de terrain qui amène à s'interroger... - Capture d'écran

A peine le problème venait-il d'être évoqué au Sénat (voir ici) que la question du nombre de doses de vaccin à récupérer dans un seul flacon éclatait dans plusieurs centres de vaccination. Notamment dans celui de Clamart (92), là où justement exerce le président de la fédération des médecins de France. N'ayant que faire des assemblées feutrées, c'est avec son habituelle liberté de ton que le Dr Hamon est venu livrer sa colère sur le plateau de la chaîne LCI: « j'ai envie d'aller dézinguer le ministère ! Qui sont ces gens incapables de s'adapter et de prendre des décisions responsables ! ». On comprend mieux sa colère quand il nous explique avoir dû se résoudre à « balancer 50 vaccins Pfizer » sur ordre de l'agence régionale de santé (ARS).

A Boulogne, les micros remplaçaient les seringues... - Capture écran
A Boulogne, les micros remplaçaient les seringues... - Capture écran

Rappelons que les vaccins anti-covid sont livrés en conditionnement multidoses par les fabricants. L'intervention d'un manipulateur s'impose donc avant qu'un médecin puisse procéder aux injections sur les patients. Pour chaque flacon, le personnel infirmier s'emploie ainsi à remplir un nombre X de seringues après avoir soutiré un volume Y de solution vaccinale. L'ensemble de ces opérations est réglementé et soumis à une autorisation de mise sur le marché européenne (AMM). Toutefois en fonction du soin avec lequel la manipulation s’opère, mais surtout et avant tout du type de seringue utilisée, il s'avère possible...

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Comment en quelques semaines les cyber-cartes ont été rebattues.

Le "cyber", personne n'y comprend rien ! Sauf les experts, et encore. Pourtant, assorti d'un petit effort de vulgarisation, ces nouvelles cryptiques peuvent devenir des chroniques palpitantes qui amèneront leurs lots d'enseignements. Ce premier volet des "cyber-contes" s'attaquera aux deux grands hacks aux conséquences encore floue, mais qui promettent de donner le cyber-tempo en 2021.

Ces capture d'écran seront les seuls éléments techniques de cet article. Ce cyber-conte est accessible aux non initiés.

L'année 2020 a été haute en couleur. Nos sociétés ont tremblé sous les coups du connard de virus. Mais nous avons tenu et cette maudite année prenait -enfin- fin. Pourtant, dès les premiers jours, 2021, a clairement annoncé son envie de se démarquer, elle aussi. Des lames de fonds continuent à balayer l'ancien monde et si certaines dynamiques s'annoncent hautes et claires, d'autres plus discrètes ne sont accessibles qu'aux experts et autres crypto-aficionados. C'est traditionnellement le cas du milieu élusif de l'espionnage étatique et de la cyber-gué-guerre. Depuis quelques semaines deux affaires ont fait surface, deux affaires qui provoquent déjà des vagues dont les Internets pourraient ressentir les remous pendant bien des années. Alors quitte à être sur la touche de ces jeux de puissants, autant profiter du spectacle confortablement.

Cette histoire commence il y a un an et demi, le 04 septembre 2019, dans une obscure salle serveur d'un data-center à Austin, Texas, États-unis.

Dans le noir, au fond d'une salle réfrigérée et sécurisée, sur une machine semblable à toutes les autres machines qui ronronnent sur les armoires, une diode s'allume. Cette diode ne s'allume pas comme cela habituellement. Sur la machine, des processus s'activent, la soufflerie se fait imperceptiblement plus forte. Un nouveau visiteur vient de se connecter. Ce visiteur ne respecte pas les horaires ni les codes habituels. Il parle à la machine à...

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Comment en quelques semaines les cyber-cartes ont été rebattues.

Le "cyber", personne n'y comprend rien ! Sauf les experts, et encore. Pourtant, assorti d'un petit effort de vulgarisation, ces nouvelles cryptiques peuvent devenir des chroniques palpitantes qui amèneront leurs lots d'enseignements. Ce premier volet des "cyber-contes" s'attaquera aux deux grands hacks aux conséquences encore floue, mais qui promettent de donner le cyber-tempo en 2021.

Ces capture d'écran seront les seuls éléments techniques de cet article. Ce cyber-conte est accessible aux non initiés.

L'année 2020 a été haute en couleur. Nos sociétés ont tremblé sous les coups du connard de virus. Mais nous avons tenu et cette maudite année prenait -enfin- fin. Pourtant, dès les premiers jours, 2021, a clairement annoncé son envie de se démarquer, elle aussi. Des lames de fonds continuent à balayer l'ancien monde et si certaines dynamiques s'annoncent hautes et claires, d'autres plus discrètes ne sont accessibles qu'aux experts et autres crypto-aficionados. C'est traditionnellement le cas du milieu élusif de l'espionnage étatique et de la cyber-gué-guerre. Depuis quelques semaines deux affaires ont fait surface, deux affaires qui provoquent déjà des vagues dont les Internets pourraient ressentir les remous pendant bien des années. Alors quitte à être sur la touche de ces jeux de puissants, autant profiter du spectacle confortablement.

Cette histoire commence il y a un an et demi, le 04 septembre 2019, dans une obscure salle serveur d'un data-center à Austin, Texas, États-unis.

Dans le noir, au fond d'une salle réfrigérée et sécurisée, sur une machine semblable à toutes les autres machines qui ronronnent sur les armoires, une diode s'allume. Cette diode ne s'allume pas comme cela habituellement. Sur la machine, des processus s'activent, la soufflerie se fait imperceptiblement plus forte. Un nouveau visiteur vient de se connecter. Ce visiteur ne respecte pas les horaires ni les codes habituels. Il parle à la machine à...

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Revoici les cabinets de consultants...

Attaqué devant le conseil d’État par la commune de Grande-Synthe et les associations de l'Affaire du siècle pour « inaction climatique », l’État offre une bien piètre défense !

Pochoir utilisé lors de l'action contre la "République des pollueurs" menée à La Défense en avril 2019 - © Tristan Saramon

Malgré une communication volontiers outrancière sur le climat, le «Champion de la terre» et ses équipes ont de plus en plus de mal à masquer la pusillanimité de leurs actions; en particulier lorsque c'est le juge qui arbitre. Un premier coup de marteau est tombé le 3 février dernier lorsque le tribunal administratif de Paris a condamné l’État français pour «carences fautives» dans sa lutte contre le changement climatique. Les quatre associations qui portent cette «Affaire du siècle»(Notre affaire à tous, Greenpeace, Oxfam et la Fondation Nicolas Hulot) sont désormais suspendues à la volonté des juges qui se sont laissés deux mois supplémentaires pour déterminer les mesures à imposer à l’État afin de réparer ce préjudice ou prévenir son aggravation.

Parallèlement, le Conseil d'Etat travaille lui aussi sur une affaire sœur, engagée par la commune de Grande-Synthe, les villes de Paris et de Grenoble, ainsi que les associations de l'Affaire du siècle. Le 19 novembre dernier, la plus haute juridiction administrative a jugé la requête recevable et laissé trois mois au Gouvernement pour démontrer que son objectif de réduction des gaz à effets de serre pour 2030 (-40 % par rapport à 1990) pourra être respecté. Si tel n'est pas le cas, le Conseil d’État a déjà prévenu qu'il ordonnerait des mesures et que leur non-application entraînerait des astreintes financières.

L’État dans l'impasse

La réponse de l’État, communiquée aux juges le 22 février dernier, est...

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Revoici les cabinets de consultants...

Attaqué devant le conseil d’État par la commune de Grande-Synthe et les associations de l'Affaire du siècle pour « inaction climatique », l’État offre une bien piètre défense !

Pochoir utilisé lors de l'action contre la "République des pollueurs" menée à La Défense en avril 2019 - © Tristan Saramon

Malgré une communication volontiers outrancière sur le climat, le «Champion de la terre» et ses équipes ont de plus en plus de mal à masquer la pusillanimité de leurs actions; en particulier lorsque c'est le juge qui arbitre. Un premier coup de marteau est tombé le 3 février dernier lorsque le tribunal administratif de Paris a condamné l’État français pour «carences fautives» dans sa lutte contre le changement climatique. Les quatre associations qui portent cette «Affaire du siècle»(Notre affaire à tous, Greenpeace, Oxfam et la Fondation Nicolas Hulot) sont désormais suspendues à la volonté des juges qui se sont laissés deux mois supplémentaires pour déterminer les mesures à imposer à l’État afin de réparer ce préjudice ou prévenir son aggravation.

Parallèlement, le Conseil d'Etat travaille lui aussi sur une affaire sœur, engagée par la commune de Grande-Synthe, les villes de Paris et de Grenoble, ainsi que les associations de l'Affaire du siècle. Le 19 novembre dernier, la plus haute juridiction administrative a jugé la requête recevable et laissé trois mois au Gouvernement pour démontrer que son objectif de réduction des gaz à effets de serre pour 2030 (-40 % par rapport à 1990) pourra être respecté. Si tel n'est pas le cas, le Conseil d’État a déjà prévenu qu'il ordonnerait des mesures et que leur non-application entraînerait des astreintes financières.

L’État dans l'impasse

La réponse de l’État, communiquée aux juges le 22 février dernier, est...

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Panique à bord en prévision de 2022

En voilà une Une qui aura fait du bruit... Libé évoquant des électeurs qui ne feront pas barrage au FN en 2022 et c'est tout le landerneau LREM qui s'affole. Tous s'affirment désormais de gauche après avoir courtisé pendant des années les électeurs FN avec un discours toujours plus à droite.

Libé : la Une du 27 février 2021 - Copie d'écran

Il aura donc fallu qu'un quotidien national mette les pieds dans le plat pour que tout le monde se penche sur une réalité évidente depuis plusieurs années : le hold-up électoral d'Emmanuel Macron ne marchera pas deux fois... Jacques Chirac s'était comporté exactement de la même manière. Appelant à faire barrage contre Jean-Marie Le Pen, il avait, une fois élu avec les voix de gauche, pratiqué une politique de droite ultra-libérale. Emmanuel Macron n'a pas fait autre chose. Élu lui aussi avec les voix de gauche, il a également pratiqué une politique ultra-libérale, là n'est pas la surprise. La surprise, c'est d'avoir adopté un discours d'extrême-droite, une répression hors du commun des mouvements sociaux, d'avoir laissé libre-cours aux franges les plus radicales de la police, aboutissant à des violences policières sans précédent. Le tout, culminant avec un ministre de l'Intérieur, accusé de viol, mais restant en place, qui explique à Marine Le Pen qu'elle est « un peu molle », se plaçant donc de facto à droite de la présidente du Rassemblement national (RN).

En donnant la parole à des électeurs qui affirment ne pas vouloir faire barrage en cas de duel Macron-Le Pen en 2022, le journal a mis en panique la macronie qui n'a pas manqué de dérouler moult éléments de langage pendant tout le week-end qui a suivi la publication de la fameuse Une. C'était à qui était plus de gauche. Elisabeth Borne a explosé les compteurs avec un...

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Panique à bord en prévision de 2022

En voilà une Une qui aura fait du bruit... Libé évoquant des électeurs qui ne feront pas barrage au FN en 2022 et c'est tout le landerneau LREM qui s'affole. Tous s'affirment désormais de gauche après avoir courtisé pendant des années les électeurs FN avec un discours toujours plus à droite.

Libé : la Une du 27 février 2021 - Copie d'écran

Il aura donc fallu qu'un quotidien national mette les pieds dans le plat pour que tout le monde se penche sur une réalité évidente depuis plusieurs années : le hold-up électoral d'Emmanuel Macron ne marchera pas deux fois... Jacques Chirac s'était comporté exactement de la même manière. Appelant à faire barrage contre Jean-Marie Le Pen, il avait, une fois élu avec les voix de gauche, pratiqué une politique de droite ultra-libérale. Emmanuel Macron n'a pas fait autre chose. Élu lui aussi avec les voix de gauche, il a également pratiqué une politique ultra-libérale, là n'est pas la surprise. La surprise, c'est d'avoir adopté un discours d'extrême-droite, une répression hors du commun des mouvements sociaux, d'avoir laissé libre-cours aux franges les plus radicales de la police, aboutissant à des violences policières sans précédent. Le tout, culminant avec un ministre de l'Intérieur, accusé de viol, mais restant en place, qui explique à Marine Le Pen qu'elle est « un peu molle », se plaçant donc de facto à droite de la présidente du Rassemblement national (RN).

En donnant la parole à des électeurs qui affirment ne pas vouloir faire barrage en cas de duel Macron-Le Pen en 2022, le journal a mis en panique la macronie qui n'a pas manqué de dérouler moult éléments de langage pendant tout le week-end qui a suivi la publication de la fameuse Une. C'était à qui était plus de gauche. Elisabeth Borne a explosé les compteurs avec un...

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Le vaccin Moderna face au boulier des sénateurs…

5, 6... telle semblait-être la règle avec le vaccin Comirnaty du laboratoire Pfizer-BioNtech. Les jeux continuent avec l'arrivée de la proposition de Moderna: 10, 11... et pourquoi pas 15? Allez banco, 7 pour Pfizer et restons bons amis!

La grande loterie pour de précieuses fioles... - Reflets

Cette affaire de mathématique appliquée passerait presque pour une insignifiante détresse en comparaison du grand malheur que représente le Covid. On peut toutefois y accorder quelque importance au regard des effets induits. Car si à l'heure de grandes manœuvres vaccinatoires nos dirigeants ont le million triomphant en bouche, le millilitre est l'unité qui pose actuellement problème sur le terrain. Au point qu'on s'interroge au Sénat sur ce que contient réellement ce petit bout de flacon estampillé Moderna. Mais le remue-ministre ne s'arrête pas là: branle-bas de combat à la Santé puisqu'une septième dose vient de faire son apparition dans les flacons de chez Pfizer...

En Haute-Saône, on compte Monsieur! - Reflets
En Haute-Saône, on compte Monsieur! - Reflets

En Bourgogne-Franche-Comté, c'est le Sénateur Olivier Rietmann qui a piqué le premier dans le vif du sujet. Alerté par des professionnels de santé Haut-Saônois, il s'interroge aujourd'hui sur l'interdiction formulée par l'agence du médicament d'injecter une potentielle 11e dose alors qu'un flacon de vaccin Moderna en contient officiellement 10. Après s'être tourné vers la Préfète, selon laquelle les instructions de l'ARS doivent en toute logique être suivies, M. Rietmann a saisi le cabinet du ministre de la Santé pour savoir si cette particularité était bien identifiée en haut lieu et si une révision de doctrine était à l'étude. Le 9 février, le cabinet du ministre lui répondait -être lié à la...

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Le vaccin Moderna face au boulier des sénateurs…

5, 6... telle semblait-être la règle avec le vaccin Comirnaty du laboratoire Pfizer-BioNtech. Les jeux continuent avec l'arrivée de la proposition de Moderna: 10, 11... et pourquoi pas 15? Allez banco, 7 pour Pfizer et restons bons amis!

La grande loterie pour de précieuses fioles... - Reflets

Cette affaire de mathématique appliquée passerait presque pour une insignifiante détresse en comparaison du grand malheur que représente le Covid. On peut toutefois y accorder quelque importance au regard des effets induits. Car si à l'heure de grandes manœuvres vaccinatoires nos dirigeants ont le million triomphant en bouche, le millilitre est l'unité qui pose actuellement problème sur le terrain. Au point qu'on s'interroge au Sénat sur ce que contient réellement ce petit bout de flacon estampillé Moderna. Mais le remue-ministre ne s'arrête pas là: branle-bas de combat à la Santé puisqu'une septième dose vient de faire son apparition dans les flacons de chez Pfizer...

En Haute-Saône, on compte Monsieur! - Reflets
En Haute-Saône, on compte Monsieur! - Reflets

En Bourgogne-Franche-Comté, c'est le Sénateur Olivier Rietmann qui a piqué le premier dans le vif du sujet. Alerté par des professionnels de santé Haut-Saônois, il s'interroge aujourd'hui sur l'interdiction formulée par l'agence du médicament d'injecter une potentielle 11e dose alors qu'un flacon de vaccin Moderna en contient officiellement 10. Après s'être tourné vers la Préfète, selon laquelle les instructions de l'ARS doivent en toute logique être suivies, M. Rietmann a saisi le cabinet du ministre de la Santé pour savoir si cette particularité était bien identifiée en haut lieu et si une révision de doctrine était à l'étude. Le 9 février, le cabinet du ministre lui répondait -être lié à la...

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Voici le reportage qui devrait tourner en boucle sur toutes les chaînes de télévision, sur tous les réseaux sociaux et sur les écrans de tous les décideurs politiques (une fois par semaine pour éviter l'effet poisson rouge).

Le reportage
Le reportage

Publié sur le New York Times, ce reportage de Alexander Stockton et Lucy King est présenté comme "Un court métrage offrant une perspective de première main sur la brutalité de la pandémie au sein d'une unité de soins intensifs Covid-19". Regardez-le bien, du début jusqu'à la fin.

Il se termine sur ces mots :

"I’d never before seen someone die. And even though I didn’t know these people, witnessing their deaths left me sleepless, exhausted, and depressed. It’s unfathomable to me that these nurses have gone through that every single week, sometimes every single day for an entire year. I assumed the nurses must block out all the deaths to be able to keep going, but they don’t. They grieve every single one. “I’ve always loved being a nurse. It’s what I’ve always wanted to do. And these last couple months, it’s definitely made me question my career choice.” And what makes their situation so tragic is that many of these nurses hide their trauma, leaving them feeling isolated and alone. “We’re the only ones that know what we’re going through. I don’t really want to tell my family about everything because I don’t want them to feel the same emotions that I feel. I don’t want them to know that I carry that burden when it...

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Voici le reportage qui devrait tourner en boucle sur toutes les chaînes de télévision, sur tous les réseaux sociaux et sur les écrans de tous les décideurs politiques (une fois par semaine pour éviter l'effet poisson rouge).

Le reportage
Le reportage

Publié sur le New York Times, ce reportage de Alexander Stockton et Lucy King est présenté comme "Un court métrage offrant une perspective de première main sur la brutalité de la pandémie au sein d'une unité de soins intensifs Covid-19". Regardez-le bien, du début jusqu'à la fin.

Il se termine sur ces mots :

"I’d never before seen someone die. And even though I didn’t know these people, witnessing their deaths left me sleepless, exhausted, and depressed. It’s unfathomable to me that these nurses have gone through that every single week, sometimes every single day for an entire year. I assumed the nurses must block out all the deaths to be able to keep going, but they don’t. They grieve every single one. “I’ve always loved being a nurse. It’s what I’ve always wanted to do. And these last couple months, it’s definitely made me question my career choice.” And what makes their situation so tragic is that many of these nurses hide their trauma, leaving them feeling isolated and alone. “We’re the only ones that know what we’re going through. I don’t really want to tell my family about everything because I don’t want them to feel the same emotions that I feel. I don’t want them to know that I carry that burden when it...

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A Chimay, le monastère brasse des millions

Il se boit 1,8 Chimay par seconde dans le monde. Cinquante six millions de bouteilles sont exportés dans 74 pays. Les business moines de l'abbaye de Sourmont soutiennent des dizaines de projets de solidarité et de développement local. Reportage.

Une cuve à l'entrée de la brasserie - © Cyril Marcilhacy

«Quand j’avais un projet pour la ville et qu’il me fallait de l’argent, je montais au monastère», raconte Françoise Fassiaux, la bourgmestre de Chimay, tout juste battue aux élections. La phrase en dit long sur l’influence de l’abbaye qui brasse non seulement une bière qui s’exporte dans plus de 70 pays mais aussi des dizaines de millions d’euros. Ici, la théorie du ruissellement n’est pas un vœux pieu: les moines financent chaque année des projets localement et dans le monde entier. Une manne inespérée dans une région particulièrement touchée par le chômage.

La manne, à Chimay, est dorée, rouge, bleue ou triple; elle est pétillante, d’une magnifique complexité avec un arôme puissant. Un véritable bouquet d'épices explose au nez, accompagné de superbes arômes fruités. En bouche, l'amertume est très longue et les saveurs sont multiples avec du sucre roux, du caramel et des fruits noirs. La torréfaction du malt est très présente jusque sur la finale.

Différentes versions de la bière de Chimay - © Cyril Marcilhacy
Différentes versions de la bière de Chimay - Cyril Marcilhacy

Si la bière fait des miracles, Frère Damien, le prieur, tient d’abord à insister sur l’essentielde la vie monastique: la prière communautaire avec les offices, la contemplation, les deux heures quotidienne de lectio divina, cette méditation savoureuse de la parole de Dieu. La communauté se compose actuellement de 15 moines de sept nationalités: belge, française, rwandaise, congolaise, argentine, irlandaise et québécoise. «Cette diversité d’origine est...

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A Chimay, le monastère brasse des millions

Il se boit 1,8 Chimay par seconde dans le monde. Cinquante six millions de bouteilles sont exportés dans 74 pays. Les business moines de l'abbaye de Sourmont soutiennent des dizaines de projets de solidarité et de développement local. Reportage.

Une cuve à l'entrée de la brasserie - © Cyril Marcilhacy

«Quand j’avais un projet pour la ville et qu’il me fallait de l’argent, je montais au monastère», raconte Françoise Fassiaux, la bourgmestre de Chimay, tout juste battue aux élections. La phrase en dit long sur l’influence de l’abbaye qui brasse non seulement une bière qui s’exporte dans plus de 70 pays mais aussi des dizaines de millions d’euros. Ici, la théorie du ruissellement n’est pas un vœux pieu: les moines financent chaque année des projets localement et dans le monde entier. Une manne inespérée dans une région particulièrement touchée par le chômage.

La manne, à Chimay, est dorée, rouge, bleue ou triple; elle est pétillante, d’une magnifique complexité avec un arôme puissant. Un véritable bouquet d'épices explose au nez, accompagné de superbes arômes fruités. En bouche, l'amertume est très longue et les saveurs sont multiples avec du sucre roux, du caramel et des fruits noirs. La torréfaction du malt est très présente jusque sur la finale.

Différentes versions de la bière de Chimay - © Cyril Marcilhacy
Différentes versions de la bière de Chimay - Cyril Marcilhacy

Si la bière fait des miracles, Frère Damien, le prieur, tient d’abord à insister sur l’essentielde la vie monastique: la prière communautaire avec les offices, la contemplation, les deux heures quotidienne de lectio divina, cette méditation savoureuse de la parole de Dieu. La communauté se compose actuellement de 15 moines de sept nationalités: belge, française, rwandaise, congolaise, argentine, irlandaise et québécoise. «Cette diversité d’origine est...

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Crises économique, politique, sociale, sanitaire… Le pays pourra-t-il un jour s’en sortir ?

Entre la pandémie, l'explosion du port de Beyrouth, la crise économique ou encore politique, le Liban sombre chaque jour un peu plus. Et tout peut encore empirer. Pour Jihane Sfeir, historienne, professeure à l’Université Libre de Bruxelles et spécialiste de l’histoire du monde arabe contemporain, aucune alternative ou amélioration ne semble se profiler. Interview.

Manifestations au Liban - © Denis Meyer

Reflets : Le Liban est sorti début février d’un confinement très strict, qui avait entrainé d’importantes manifestations dites de la faim. Mais ce n’est que l’une des nombreuses crises auxquelles fait face le pays : faillite, pauvreté, crise sociale… Quel est votre sentiment vis-vis de la situation libanaise ?

Jihane Sfeir : Je suis très pessimiste pour l’avenir du Liban. La révolution du 17 octobre 2019 a amené quelques espoirs quant à un changement probable et même des démissions. Mais, finalement les seigneurs de la guerre [civile] sont toujours là et se partagent le pouvoir. Ils ont établi leur économie de guerre, le partage du territoire et gèrent le Liban comme si c’était leur boutique. Tant que cette classe politique formée par les chefs de guerre civile sera là, rien ne changera. Michel Aoun, le président libanais, en fait partie, mais c’est le Hezbollah, avec qui il est allié, qui gère réellement le pays. Il n’y a qu’à voir l’assassinat de Lokman Slim [intellectuel libanais, défenseur de la démocratie, opposant virulent et notoire du Hezbollah, retrouvé mort par balles le 4 février 2021]. L’enquête, comme souvent, ne mènera à rien. Et je ne vois pas comment on pourrait sortir de cette impasse politique, liée à une crise économique sans précédent. Même pendant la guerre civile, les Libanais n’ont pas connu ça. Le pays est dans un état de déliquescence complet ! L’état est en faillite, la corruption généralisée, et les services publics essentiels, tels que l’...

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Crises économique, politique, sociale, sanitaire… Le pays pourra-t-il un jour s’en sortir ?

Entre la pandémie, l'explosion du port de Beyrouth, la crise économique ou encore politique, le Liban sombre chaque jour un peu plus. Et tout peut encore empirer. Pour Jihane Sfeir, historienne, professeure à l’Université Libre de Bruxelles et spécialiste de l’histoire du monde arabe contemporain, aucune alternative ou amélioration ne semble se profiler. Interview.

Manifestations au Liban - © Denis Meyer

Reflets : Le Liban est sorti début février d’un confinement très strict, qui avait entrainé d’importantes manifestations dites de la faim. Mais ce n’est que l’une des nombreuses crises auxquelles fait face le pays : faillite, pauvreté, crise sociale… Quel est votre sentiment vis-vis de la situation libanaise ?

Jihane Sfeir : Je suis très pessimiste pour l’avenir du Liban. La révolution du 17 octobre 2019 a amené quelques espoirs quant à un changement probable et même des démissions. Mais, finalement les seigneurs de la guerre [civile] sont toujours là et se partagent le pouvoir. Ils ont établi leur économie de guerre, le partage du territoire et gèrent le Liban comme si c’était leur boutique. Tant que cette classe politique formée par les chefs de guerre civile sera là, rien ne changera. Michel Aoun, le président libanais, en fait partie, mais c’est le Hezbollah, avec qui il est allié, qui gère réellement le pays. Il n’y a qu’à voir l’assassinat de Lokman Slim [intellectuel libanais, défenseur de la démocratie, opposant virulent et notoire du Hezbollah, retrouvé mort par balles le 4 février 2021]. L’enquête, comme souvent, ne mènera à rien. Et je ne vois pas comment on pourrait sortir de cette impasse politique, liée à une crise économique sans précédent. Même pendant la guerre civile, les Libanais n’ont pas connu ça. Le pays est dans un état de déliquescence complet ! L’état est en faillite, la corruption généralisée, et les services publics essentiels, tels que l’...

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Stéphane Gatignon, l'ancien maire de Sevran appelle à un sursaut de la gauche

Alors que la ministre de l'Enseignement supérieur veut faire la guerre à « l'islamo-gauchisme » à l'université, nous avons demandé à l'ancien maire de Sevran qui avait démissionné de son mandat pour protester contre l’insuffisance des politiques publiques en banlieue, comment il analysait les crispations et la crise que nous traversons.

File:Stéphane Gatignon (2013) - Claude Truong-Ngoc - Wikipedia - CC BY-SA 3.0

La ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, s'obstine à vouloir demander une «enquête du CNRS» sur l’islamo-gauchisme dans l’université «afin de distinguer ce qui relève de la recherche académique et ce qui relève du militantisme». Comment réagissez-vous?

Stéphane Gatignon : C’est un anathème qui empêche les chercheurs de travailler sereinement. Elle choisit de cliver pour empêcher les analyse de la crise que nous traversons. Le but des recherches en sciences-sociales est d’analyser la société telle qu’elle est. Point. Ceux qui tiennent l’appareil d’État aujourd’hui ont peu de formation politique. Mais ils ont le pouvoir...

Comment analysez-vous la crise que nous traversons?

Entre Paris et les banlieues, on est dans des mondes différents.

Géographiquement très proches, mais en fait très éloignés. J’ai habité à Sevran, maintenant je loge à Paris. Vu de Paris, c’est flagrant. Les déclassés sont aujourd’hui dans les banlieues et ils n’ont pas voix au chapitre dans la société. Le périphérique marque cette rupture.

Concernant la province, les habitants ne se sentent pas appartenir au même groupe social que les parisiens. Il y a un centre unique aujourd’hui: Paris. Le mouvement des Gilets Jaunes est parti d’une simple augmentation du prix du carburant. En province, pour les plus pauvres, l’essence représente une part importante du budget. Sans voiture, on ne peut rien faire.

Le monde du travail se reconstitue. Comme le statut des jeunes et des moins jeunes...

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Stéphane Gatignon, l'ancien maire de Sevran appelle à un sursaut de la gauche

Alors que la ministre de l'Enseignement supérieur veut faire la guerre à « l'islamo-gauchisme » à l'université, nous avons demandé à l'ancien maire de Sevran qui avait démissionné de son mandat pour protester contre l’insuffisance des politiques publiques en banlieue, comment il analysait les crispations et la crise que nous traversons.

File:Stéphane Gatignon (2013) - Claude Truong-Ngoc - Wikipedia - CC BY-SA 3.0

La ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, s'obstine à vouloir demander une «enquête du CNRS» sur l’islamo-gauchisme dans l’université «afin de distinguer ce qui relève de la recherche académique et ce qui relève du militantisme». Comment réagissez-vous?

Stéphane Gatignon : C’est un anathème qui empêche les chercheurs de travailler sereinement. Elle choisit de cliver pour empêcher les analyse de la crise que nous traversons. Le but des recherches en sciences-sociales est d’analyser la société telle qu’elle est. Point. Ceux qui tiennent l’appareil d’État aujourd’hui ont peu de formation politique. Mais ils ont le pouvoir...

Comment analysez-vous la crise que nous traversons?

Entre Paris et les banlieues, on est dans des mondes différents.

Géographiquement très proches, mais en fait très éloignés. J’ai habité à Sevran, maintenant je loge à Paris. Vu de Paris, c’est flagrant. Les déclassés sont aujourd’hui dans les banlieues et ils n’ont pas voix au chapitre dans la société. Le périphérique marque cette rupture.

Concernant la province, les habitants ne se sentent pas appartenir au même groupe social que les parisiens. Il y a un centre unique aujourd’hui: Paris. Le mouvement des Gilets Jaunes est parti d’une simple augmentation du prix du carburant. En province, pour les plus pauvres, l’essence représente une part importante du budget. Sans voiture, on ne peut rien faire.

Le monde du travail se reconstitue. Comme le statut des jeunes et des moins jeunes...

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Les conditions d'accès aux aides publiques à la presse sur la sellette…

C'est l'histoire d'une ministre de la Culture très inquiète, une fille de journaliste indignée, une Roselyne Bachelot sans le sourire, qui, le 24 décembre dernier, est venue rappeler que le Père Noël n'existait pas. La fin des étrennes pour certains?

Sur les contours de la fonction journalistique... - Capture d'écran

Rappel des faits. Interpellée par plusieurs députés sur le sort de la rédaction de Sciences & Vie, madame la Ministre s'est récemment fendue d'un libre réquisitoire à l'encontre de Reworld Media (vidéo à 1.38'30''). Reworld, propriétaire du titre, est justement ce fameux groupe de…??? Problème, c'est bien de ce flou lexical dont il est aujourd'hui question. Car ce nouvel acteur multitâche semble de moins en moins enclin à tenir compte de la réalité du monde de la presse. Nombreux sont ceux qui s'en étonnent depuis plusieurs mois, voire quelques années déjà, puisque Reworld s'est porté acquéreur de tous les titres magazines de l'éditeur italien Mondadori en juillet 2019.

Depuis ce rachat, une centaine de salariés issus de la régie publicitaire se sont vus expressément délocalisés dans une commune voisine alors qu'environ 200 journalistes titulaires de la carte de presse ainsi qu'une trentaine de pigistes ont quitté le navire. En cause, la stratégie commerciale d'une équipe dirigeante pour qui la valeur des beaux chiffres l'emporte sur la richesse des belles lettres. Très vite, le cours de la bourse à pris le pas sur la course aux infos au sein de toutes les rédactions concernées, et notamment chez Science & Vie, revue scientifique par excellence, connue et reconnue pour le sérieux de ses dossiers depuis 1913. Rien n'y fait, l'âge des artères ou l'expérience d'un titre n'auront suffit à...

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Les conditions d'accès aux aides publiques à la presse sur la sellette…

C'est l'histoire d'une ministre de la Culture très inquiète, une fille de journaliste indignée, une Roselyne Bachelot sans le sourire, qui, le 24 décembre dernier, est venue rappeler que le Père Noël n'existait pas. La fin des étrennes pour certains?

Sur les contours de la fonction journalistique... - Capture d'écran

Rappel des faits. Interpellée par plusieurs députés sur le sort de la rédaction de Sciences & Vie, madame la Ministre s'est récemment fendue d'un libre réquisitoire à l'encontre de Reworld Media (vidéo à 1.38'30''). Reworld, propriétaire du titre, est justement ce fameux groupe de…??? Problème, c'est bien de ce flou lexical dont il est aujourd'hui question. Car ce nouvel acteur multitâche semble de moins en moins enclin à tenir compte de la réalité du monde de la presse. Nombreux sont ceux qui s'en étonnent depuis plusieurs mois, voire quelques années déjà, puisque Reworld s'est porté acquéreur de tous les titres magazines de l'éditeur italien Mondadori en juillet 2019.

Depuis ce rachat, une centaine de salariés issus de la régie publicitaire se sont vus expressément délocalisés dans une commune voisine alors qu'environ 200 journalistes titulaires de la carte de presse ainsi qu'une trentaine de pigistes ont quitté le navire. En cause, la stratégie commerciale d'une équipe dirigeante pour qui la valeur des beaux chiffres l'emporte sur la richesse des belles lettres. Très vite, le cours de la bourse à pris le pas sur la course aux infos au sein de toutes les rédactions concernées, et notamment chez Science & Vie, revue scientifique par excellence, connue et reconnue pour le sérieux de ses dossiers depuis 1913. Rien n'y fait, l'âge des artères ou l'expérience d'un titre n'auront suffit à...

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Le nombre de décès du Covid depuis septembre est supérieur à celui de la première vague

Pendant que ministres et courtisans se gargarisent de la clairvoyance du Président, la maison Borniol se porte bien. Mais ces morts sont comme transparents. Pas d'image, pas de problème. L’œil était dans la tombe et regardait Macron.

Nombre de nouveaux décès sur 7 jours - Financial Times

Les Macronistes béats louent sa clairvoyance. «Il va finir épidémiologiste, plaisante un ministre. Les chiffres lui donnent raison. Le confinement, ç’eut été la solution de facilité, la mesure de confort.» «Si on avait écouté tous les "Cassandre", on serait en train de travailler avec nos enfants sur les genoux depuis trois semaines», ajoute un participant du conseil de défense sanitaire. «Macron s’est tellement intéressé au Covid, ajoute un conseiller du pouvoir, qu’il peut challenger les scientifiques, poser la question qui les déstabilise». Mais il y a les chiffres dont on parle très peu: ceux de nos morts quotidiens. Nous en sommes à 300 décès quotidiens en moyenne sur 7 jours entre le 10 et le 16 février. Plus que l’équivalent du crash d’un avion de ligne par jour. Mais ces morts-là, Macron s’en fiche. Ils sont sacrifiés sur l’autel de l’économie et de son génie qui n’entend pas suivre l’avis des scientifiques pour prévenir les contaminations. Si encore, on avait des vaccins en quantité...

Tout est dans la com. Ce que Macron ne veut absolument pas voir, comme on l’a vu dans certains pays, ce sont les images de personnes agonisants dans les couloirs d’hôpitaux ou de files de voitures devant ces même structures transportant des malades en manque d’oxygène. Trop mauvais pour sa réélection en 2022. Mais les morts qu’importe!

Pourtant, depuis septembre, le nombre de morts est supérieur à celui de la première vague. Mais les décès sont plus étalés dans le temps....

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Le nombre de décès du Covid depuis septembre est supérieur à celui de la première vague

Pendant que ministres et courtisans se gargarisent de la clairvoyance du Président, la maison Borniol se porte bien. Mais ces morts sont comme transparents. Pas d'image, pas de problème. L’œil était dans la tombe et regardait Macron.

Nombre de nouveaux décès sur 7 jours - Financial Times

Les Macronistes béats louent sa clairvoyance. «Il va finir épidémiologiste, plaisante un ministre. Les chiffres lui donnent raison. Le confinement, ç’eut été la solution de facilité, la mesure de confort.» «Si on avait écouté tous les "Cassandre", on serait en train de travailler avec nos enfants sur les genoux depuis trois semaines», ajoute un participant du conseil de défense sanitaire. «Macron s’est tellement intéressé au Covid, ajoute un conseiller du pouvoir, qu’il peut challenger les scientifiques, poser la question qui les déstabilise». Mais il y a les chiffres dont on parle très peu: ceux de nos morts quotidiens. Nous en sommes à 300 décès quotidiens en moyenne sur 7 jours entre le 10 et le 16 février. Plus que l’équivalent du crash d’un avion de ligne par jour. Mais ces morts-là, Macron s’en fiche. Ils sont sacrifiés sur l’autel de l’économie et de son génie qui n’entend pas suivre l’avis des scientifiques pour prévenir les contaminations. Si encore, on avait des vaccins en quantité...

Tout est dans la com. Ce que Macron ne veut absolument pas voir, comme on l’a vu dans certains pays, ce sont les images de personnes agonisants dans les couloirs d’hôpitaux ou de files de voitures devant ces même structures transportant des malades en manque d’oxygène. Trop mauvais pour sa réélection en 2022. Mais les morts qu’importe!

Pourtant, depuis septembre, le nombre de morts est supérieur à celui de la première vague. Mais les décès sont plus étalés dans le temps....

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Amusons-nous un peu avec un marin qui ne manque pas de sérieux

C'est pas l'homme qui prend la mer, c'est la mer qui prend l'homme, ta-ta-tin… Mais pas toujours. Car la haute mer, Yannick Bestaven l'a prise pendant 80 jours, 3 heures, 44 minutes et 46 secondes. Petit retour d'un grand Vendée Globe.

L'arrivée au port de La Rochelle - © Reflets

Derrière un sourire de gamin ébloui, Yannick Bestaven dissimule une sagesse de vieux briscard. Cela fait plus de 25 ans qu'il pratique la voile à haut niveau. A la barre du bien nommé Maître CoQ, Yannick était de retour ce week-end dans son port d'attache. Une arrivée qui s'est quelque peu effectuée en catimini pour cause de rassemblement interdit sur les pontons Rochelais. Mais qu'importe le covid, l'enthousiasme était bel et bien là pour accueillir comme il se doit le vainqueur de la plus prestigieuse course autour du monde en solitaire.

Une petite foule pour raison sanitaire mais l'ambiance y était. - © Reflets
Une petite foule pour raison sanitaire mais l'ambiance y était. - Reflets

On ne rencontre pas tous les jours un voileux Cap-hornier, un vrai, un dur, un tatoué des mers du Sud. Et si ce besoin qu'ont les marins de faire des phrases s'avère toujours aussi curieux au cinéma, Bestaven, lui, n'est pas du genre à parler pour ne rien dire dans la vraie vie. Raison de plus pour l'écouter. Encore faut-il l'approcher. Pas facile de lui voler quelques instants au milieu d'une palanquée de journalistes et d'une foultitude de notables locaux. Sa journée de retour au bercail fut en effet ponctuée de conférences de presse, de séances photo, et d'interviews en cascade. Pire, la chargée de com du Skipper vedette veillait au respect d'une feuille de route hyper-minutée. Patient, j'ai profité d'une pétole médiatique pour réussir à l'accoster avant qu'il ne mette les voiles par...

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Amusons-nous un peu avec un marin qui ne manque pas de sérieux

C'est pas l'homme qui prend la mer, c'est la mer qui prend l'homme, ta-ta-tin… Mais pas toujours. Car la haute mer, Yannick Bestaven l'a prise pendant 80 jours, 3 heures, 44 minutes et 46 secondes. Petit retour d'un grand Vendée Globe.

L'arrivée au port de La Rochelle - © Reflets

Derrière un sourire de gamin ébloui, Yannick Bestaven dissimule une sagesse de vieux briscard. Cela fait plus de 25 ans qu'il pratique la voile à haut niveau. A la barre du bien nommé Maître CoQ, Yannick était de retour ce week-end dans son port d'attache. Une arrivée qui s'est quelque peu effectuée en catimini pour cause de rassemblement interdit sur les pontons Rochelais. Mais qu'importe le covid, l'enthousiasme était bel et bien là pour accueillir comme il se doit le vainqueur de la plus prestigieuse course autour du monde en solitaire.

Une petite foule pour raison sanitaire mais l'ambiance y était. - © Reflets
Une petite foule pour raison sanitaire mais l'ambiance y était. - Reflets

On ne rencontre pas tous les jours un voileux Cap-hornier, un vrai, un dur, un tatoué des mers du Sud. Et si ce besoin qu'ont les marins de faire des phrases s'avère toujours aussi curieux au cinéma, Bestaven, lui, n'est pas du genre à parler pour ne rien dire dans la vraie vie. Raison de plus pour l'écouter. Encore faut-il l'approcher. Pas facile de lui voler quelques instants au milieu d'une palanquée de journalistes et d'une foultitude de notables locaux. Sa journée de retour au bercail fut en effet ponctuée de conférences de presse, de séances photo, et d'interviews en cascade. Pire, la chargée de com du Skipper vedette veillait au respect d'une feuille de route hyper-minutée. Patient, j'ai profité d'une pétole médiatique pour réussir à l'accoster avant qu'il ne mette les voiles par...

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À la Rochelle : de la peur, de la colère, de l'indignation, du syndicalisme, et des soignants…

Quelques chiffres: 350 cas en cinq mois, 159 durant le mois de janvier et 13 sur les trois premiers jours de février. Vous êtes en Nouvelle-Aquitaine, à l'hôpital Saint-Louis de La Rochelle. Il ne s'agit pas du décompte des patients, mais du nombre de soignants déclarés positifs au covid.

Quand l'inquiétude gagne les rangs des hospitaliers... - © Reflets

Sur une allocution de près d'une heure trente, dix huit minutes auront suffi pour que l'hommage leur soit à nouveau rendu. Le premier ministre Jean Castex a donc jugé utile de nous rappeler leur rôle, d'en souligner l'importance: « et bien sûr nos soignants, auxquels nous devons une attention particulière, parce qu'ils sont plus que les autres exposés au risque, et que nous avons plus que jamais besoin d'eux pour assurer la prise en charge des malades»

Bien sûr nos soignants, c'est d'eux dont il s'agit depuis près d'un an. Ceux que nous avons applaudi quand la mode était aux balcons, ceux que l'on félicite encore face caméra, ceux qui nous tiennent la main quand vraiment ça craint, mais ceux qui dérangent aussi, comme aujourd'hui dans la cour de l'hôpital rochelais. Ceux-là n'avaient ni le vaccin salutaire, ni le discours policé ; ils avaient le verbe anxiogène, la rage à la blouse et la colère en banderole.

L'honnête homme pouvait se laisser surprendre car en principe c'est gentil et bien élevé un infirmier en temps de crise. Pourquoi ces soignants-là, ouvertement syndiqués, voire trop syndiqués selon les avis, en viennent-ils aujourd'hui à vociférer de la sorte? Cette manifestation de mauvaise humeur pouvait s'écouter d'une oreille inattentive, car après tout, elle n'était qu'une parmi d'autres. Car oui, l'irritabilité du personnel médical ne date pas d'hier. Déjà en juillet...

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À la Rochelle : de la peur, de la colère, de l'indignation, du syndicalisme, et des soignants…

Quelques chiffres: 350 cas en cinq mois, 159 durant le mois de janvier et 13 sur les trois premiers jours de février. Vous êtes en Nouvelle-Aquitaine, à l'hôpital Saint-Louis de La Rochelle. Il ne s'agit pas du décompte des patients, mais du nombre de soignants déclarés positifs au covid.

Quand l'inquiétude gagne les rangs des hospitaliers... - © Reflets

Sur une allocution de près d'une heure trente, dix huit minutes auront suffi pour que l'hommage leur soit à nouveau rendu. Le premier ministre Jean Castex a donc jugé utile de nous rappeler leur rôle, d'en souligner l'importance: « et bien sûr nos soignants, auxquels nous devons une attention particulière, parce qu'ils sont plus que les autres exposés au risque, et que nous avons plus que jamais besoin d'eux pour assurer la prise en charge des malades»

Bien sûr nos soignants, c'est d'eux dont il s'agit depuis près d'un an. Ceux que nous avons applaudi quand la mode était aux balcons, ceux que l'on félicite encore face caméra, ceux qui nous tiennent la main quand vraiment ça craint, mais ceux qui dérangent aussi, comme aujourd'hui dans la cour de l'hôpital rochelais. Ceux-là n'avaient ni le vaccin salutaire, ni le discours policé ; ils avaient le verbe anxiogène, la rage à la blouse et la colère en banderole.

L'honnête homme pouvait se laisser surprendre car en principe c'est gentil et bien élevé un infirmier en temps de crise. Pourquoi ces soignants-là, ouvertement syndiqués, voire trop syndiqués selon les avis, en viennent-ils aujourd'hui à vociférer de la sorte? Cette manifestation de mauvaise humeur pouvait s'écouter d'une oreille inattentive, car après tout, elle n'était qu'une parmi d'autres. Car oui, l'irritabilité du personnel médical ne date pas d'hier. Déjà en juillet...

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Que sont devenues les grandes déclarations sur la vite privée ?

A grand renfort de déclarations enflammées, Libé annonçait en 2019 être le premier journal à retirer les trackers publicitaires. A l'occasion du lancement d'une nouvelle version du site, les voici revenus en force...

A gauche un article pour des lecteurs, à droite une liste de sites qui bénéficient de la monétisation des lecteurs

Caramba ! Que s'est il passé ? Paroles et paroles et paroles et paroles et paroles. Et encore des paroles que tu sèmes au vent ? Où sont passées les promesses de Clément Delpirou, directeur général de SFR Presse, et Paul Quinio, directeur délégué de la rédaction de Libération ? Le 10 octobre 2019, chez France-Inter qui buvait leurs paroles parce que la contradiction, c'est un option (trop cher ?), les deux représentants de Libé annonçaient la fin des trackers publicitaires sur le site de Libération. Mieux, Libé était le premier site de presse à le faire. Patatras, il s'agissait d'une annonce marketing pas très bien préparée et les trackers étaient toujours là. Qui plus est, de nombreux journaux, dont celui-ci, n'on pas de trackers publicitaires. Nos lecteurs ne sont pas une marchandise. Lorsque l'on faisait remarquer à Libé que les trackers étaient toujours en place, Checknews, le traqueur de fake news se penchait sur la question (deux fois). Pas avec beaucoup de précision, il faut l'avouer. Mais il faut dire que les trucs techniques, c'est compliqué. A tel point que Libé décidait ensuite de planquer ses trackers avec une moche redirection. Mais revenons à aujourd'hui. Libé ne va pas très bien. Patrick Drahi, propriétaire du groupe Altice, lui-même propriétaire de Libération, a décidé l'année dernière de sortir le quotidien du périmètre. Voilà le quotidien cédé à un « fonds de dotation pour une presse indépendante » doté de 15...

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Que sont devenues les grandes déclarations sur la vite privée ?

A grand renfort de déclarations enflammées, Libé annonçait en 2019 être le premier journal à retirer les trackers publicitaires. A l'occasion du lancement d'une nouvelle version du site, les voici revenus en force...

A gauche un article pour des lecteurs, à droite une liste de sites qui bénéficient de la monétisation des lecteurs

Caramba ! Que s'est il passé ? Paroles et paroles et paroles et paroles et paroles. Et encore des paroles que tu sèmes au vent ? Où sont passées les promesses de Clément Delpirou, directeur général de SFR Presse, et Paul Quinio, directeur délégué de la rédaction de Libération ? Le 10 octobre 2019, chez France-Inter qui buvait leurs paroles parce que la contradiction, c'est un option (trop cher ?), les deux représentants de Libé annonçaient la fin des trackers publicitaires sur le site de Libération. Mieux, Libé était le premier site de presse à le faire. Patatras, il s'agissait d'une annonce marketing pas très bien préparée et les trackers étaient toujours là. Qui plus est, de nombreux journaux, dont celui-ci, n'on pas de trackers publicitaires. Nos lecteurs ne sont pas une marchandise. Lorsque l'on faisait remarquer à Libé que les trackers étaient toujours en place, Checknews, le traqueur de fake news se penchait sur la question (deux fois). Pas avec beaucoup de précision, il faut l'avouer. Mais il faut dire que les trucs techniques, c'est compliqué. A tel point que Libé décidait ensuite de planquer ses trackers avec une moche redirection. Mais revenons à aujourd'hui. Libé ne va pas très bien. Patrick Drahi, propriétaire du groupe Altice, lui-même propriétaire de Libération, a décidé l'année dernière de sortir le quotidien du périmètre. Voilà le quotidien cédé à un « fonds de dotation pour une presse indépendante » doté de 15...

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Il a reçu un courrier à son adresse personnelle !

Au secrétariat d'État à la protection de l'enfance, les citoyens n'ont pas le droit d'écrire au secrétaire d'État chez lui et les journalistes n'ont pas le droit de parler à sa cheffe de cabinet sans passer par une chargée de presse. Manants...

Adrien Taquet - G. Garitan - Wikipedia - CC BY-SA 4.0

Branle-bas de combat soudain au secrétariat d'État à la protection de l'enfance. Adrien Taquet a reçu un courrier de la part d'un ancien enfant placé. Alors que ses précédentes démarches auprès des collaborateurs étaient restés... lettre morte, celui-ci a décidé de mandater un huissier pour remettre un courrier au domicile d'Adrien Taquet. Coup de téléphone immédiat de la cheffe de cabinet, Madame Baltis Méjanès. Conjonction de planètes ? Reflets était justement en train d'interviewer l'auteur du courrier et d'évoquer son procès en cassation contre l'État. Nous assistons médusés à l'entretien téléphonique. Le ministre est très surpris par la démarche et c'est un problème de sécurité. Les menaces à peine voilées laissent entendre qu'un service va être saisi. Dans un souci de bonne administration des deniers publics, Reflets.info souhaite résoudre cette enquête avant même qu'elle ait commencé. Inutile de mandater la DGSI, inutile de mettre juges et experts variés sur le coup. Nous allons, au passage, ré-expliquer que l'anonymat sur Internet dont parlent tant les politiques, c'est impossible. Y compris pour eux-mêmes, y compris si des équipes de nettoyage et de e-réputation ont été mandatées pour remettre les compteurs à zéro. Y compris aussi, si la cheffe de cabinet, Baltis Méjanès, par ailleurs conseillère en charge des questions numériques d'Adrien Taquet et précédemment de Nathalie Kosciusko-Morizet s'est...

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Il a reçu un courrier à son adresse personnelle !

Au secrétariat d'État à la protection de l'enfance, les citoyens n'ont pas le droit d'écrire au secrétaire d'État chez lui et les journalistes n'ont pas le droit de parler à sa cheffe de cabinet sans passer par une chargée de presse. Manants...

Adrien Taquet - G. Garitan - Wikipedia - CC BY-SA 4.0

Branle-bas de combat soudain au secrétariat d'État à la protection de l'enfance. Adrien Taquet a reçu un courrier de la part d'un ancien enfant placé. Alors que ses précédentes démarches auprès des collaborateurs étaient restés... lettre morte, celui-ci a décidé de mandater un huissier pour remettre un courrier au domicile d'Adrien Taquet. Coup de téléphone immédiat de la cheffe de cabinet, Madame Baltis Méjanès. Conjonction de planètes ? Reflets était justement en train d'interviewer l'auteur du courrier et d'évoquer son procès en cassation contre l'État. Nous assistons médusés à l'entretien téléphonique. Le ministre est très surpris par la démarche et c'est un problème de sécurité. Les menaces à peine voilées laissent entendre qu'un service va être saisi. Dans un souci de bonne administration des deniers publics, Reflets.info souhaite résoudre cette enquête avant même qu'elle ait commencé. Inutile de mandater la DGSI, inutile de mettre juges et experts variés sur le coup. Nous allons, au passage, ré-expliquer que l'anonymat sur Internet dont parlent tant les politiques, c'est impossible. Y compris pour eux-mêmes, y compris si des équipes de nettoyage et de e-réputation ont été mandatées pour remettre les compteurs à zéro. Y compris aussi, si la cheffe de cabinet, Baltis Méjanès, par ailleurs conseillère en charge des questions numériques d'Adrien Taquet et précédemment de Nathalie Kosciusko-Morizet s'est...

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Quand la presse n'est plus la bienvenue…

Désormais, la Covid serait donc moins une maladie qu'une crise sanitaire. Et en temps de crise, on gère les choses comme elles arrivent, nous dit-on. Mais à force de valses-hésitations et de secrets d’État, le virus du mensonge semble devenir le variant français le plus à craindre.

Vue panoramique d'une logistique médicale top secrète - © Reflets

Vous avez parcouru l'épisode 1 du périple vaccinatoire des plus de 75 ans et vous avez suivi l'acte 2 à l'Espace Encan, voici le troisième volet de la série. Le dernier peut-être, car officiellement il n'y aurait plus rien à voir ou à savoir ici.

Officieusement, pourtant, il reste tant encore à apprendre sur le sujet. Il reste aussi à s'adresser à celles et ceux qui savent pour leur poser les bonnes questions. Ou plus précisément, encore faudrait-il –pouvoir- s'adresser à eux, dès lors que ces personnes accepteraient de nous répondre libres et en conscience. Pas sûr...

Voyez comme on s'écarte vite du quotidien et de la réalité du virus sitôt que le discours se voit compassé d'une prudence imposée. Alors bien sûr la raison d’État fait loi, mais l'omerta venue d'en haut semble avoir contaminé jusqu'aux responsables locaux d'en bas. Au détour de cette épidémie, la ville historiquement belle et rebelle de La Rochelle aura nettement perdu de son caractère séditieux. Après Martine et Mauricette vont chez le médecin, voici le pont des espions sur le vieux port.

Des vaccins congelés, décongelés, cuits à point? Allez savoir...
Des vaccins congelés, décongelés, cuits à point? Allez savoir...

Lors de l'inauguration du vaccinodrome rochelais, on m'avait dit de revenir en milieu de semaine pour faire un point presse sur la situation. Oui, mais…

Entre-temps, la campagne de vaccination s'est transformée en une opération spéciale classée secret-défense. Raison pour laquelle on opposa une fin...

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Quand la presse n'est plus la bienvenue…

Désormais, la Covid serait donc moins une maladie qu'une crise sanitaire. Et en temps de crise, on gère les choses comme elles arrivent, nous dit-on. Mais à force de valses-hésitations et de secrets d’État, le virus du mensonge semble devenir le variant français le plus à craindre.

Vue panoramique d'une logistique médicale top secrète - © Reflets

Vous avez parcouru l'épisode 1 du périple vaccinatoire des plus de 75 ans et vous avez suivi l'acte 2 à l'Espace Encan, voici le troisième volet de la série. Le dernier peut-être, car officiellement il n'y aurait plus rien à voir ou à savoir ici.

Officieusement, pourtant, il reste tant encore à apprendre sur le sujet. Il reste aussi à s'adresser à celles et ceux qui savent pour leur poser les bonnes questions. Ou plus précisément, encore faudrait-il –pouvoir- s'adresser à eux, dès lors que ces personnes accepteraient de nous répondre libres et en conscience. Pas sûr...

Voyez comme on s'écarte vite du quotidien et de la réalité du virus sitôt que le discours se voit compassé d'une prudence imposée. Alors bien sûr la raison d’État fait loi, mais l'omerta venue d'en haut semble avoir contaminé jusqu'aux responsables locaux d'en bas. Au détour de cette épidémie, la ville historiquement belle et rebelle de La Rochelle aura nettement perdu de son caractère séditieux. Après Martine et Mauricette vont chez le médecin, voici le pont des espions sur le vieux port.

Des vaccins congelés, décongelés, cuits à point? Allez savoir...
Des vaccins congelés, décongelés, cuits à point? Allez savoir...

Lors de l'inauguration du vaccinodrome rochelais, on m'avait dit de revenir en milieu de semaine pour faire un point presse sur la situation. Oui, mais…

Entre-temps, la campagne de vaccination s'est transformée en une opération spéciale classée secret-défense. Raison pour laquelle on opposa une fin...

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Qui ne résiste ni à l'analyse technique, ni à la réalité judiciaire

Au moindre incident sur les Internets les politiques fustigent « l'anonymat » qui permettrait tous les abus. Un discours qui ne tient pas la route une seconde. Enième explication...

Damien Abad (LR), dernier politique en date à se rendre ridicule

Chers hommes et femmes politiques, vous êtes des menteurs. Et récidivistes qui plus est. Le moindre dérapage sur un réseau social, la moindre publication discutable sur les Internets et c'est le drame, le moindre article qui en rend compte, vous voici vent debout, crachant dans chaque micro complaisant qui vous est tendu, qu'il faut légiférer contre « cet anonymat sur Internet et les réseaux sociaux, ouvrant la porte à toutes les dérives qui foulent au pied notre démocratie et font planer une ombre ténébreuse sur la lumière dont nos libertés nous inondent. Serrons-nous les coudes pour rester debout face à la violence des réseaux sociaux et opposons-leur notre regard muet de mépris ! » (Merci au Maire de Champignac pour l'inspiration).

Ces arguments, votre volonté de tordre le cou à un anonymat supposé dont serait mystérieusement dotés les internautes, ne résistent ni aux aspects techniques qui sous-tendent ce réseau, ni à la réalité judiciaire. A tel point que dans 18 paragraphes, vous allez être ridicules.

Et pour que chaque internaute puisse vous opposer des arguments lorsque vous déclamerez à nouveau cette antienne, nous allons vous expliquer ici pourquoi tout ça ne tient pas la route une seconde. Cela vos permettra aussi, si vous lisez ces lignes d'éviter, à l'avenir, de vous ridiculiser.

Vazy, je peux pas te joindre, j'ai pas ton 06 !

Amis politiques, avez-vous déjà essayé de joindre un correspondant par téléphone dont vous n'auriez pas le...

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Qui ne résiste ni à l'analyse technique, ni à la réalité judiciaire

Au moindre incident sur les Internets les politiques fustigent « l'anonymat » qui permettrait tous les abus. Un discours qui ne tient pas la route une seconde. Enième explication...

Damien Abad (LR), dernier politique en date à se rendre ridicule

Chers hommes et femmes politiques, vous êtes des menteurs. Et récidivistes qui plus est. Le moindre dérapage sur un réseau social, la moindre publication discutable sur les Internets et c'est le drame, le moindre article qui en rend compte, vous voici vent debout, crachant dans chaque micro complaisant qui vous est tendu, qu'il faut légiférer contre « cet anonymat sur Internet et les réseaux sociaux, ouvrant la porte à toutes les dérives qui foulent au pied notre démocratie et font planer une ombre ténébreuse sur la lumière dont nos libertés nous inondent. Serrons-nous les coudes pour rester debout face à la violence des réseaux sociaux et opposons-leur notre regard muet de mépris ! » (Merci au Maire de Champignac pour l'inspiration).

Ces arguments, votre volonté de tordre le cou à un anonymat supposé dont serait mystérieusement dotés les internautes, ne résistent ni aux aspects techniques qui sous-tendent ce réseau, ni à la réalité judiciaire. A tel point que dans 18 paragraphes, vous allez être ridicules.

Et pour que chaque internaute puisse vous opposer des arguments lorsque vous déclamerez à nouveau cette antienne, nous allons vous expliquer ici pourquoi tout ça ne tient pas la route une seconde. Cela vos permettra aussi, si vous lisez ces lignes d'éviter, à l'avenir, de vous ridiculiser.

Vazy, je peux pas te joindre, j'ai pas ton 06 !

Amis politiques, avez-vous déjà essayé de joindre un correspondant par téléphone dont vous n'auriez pas le...

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Société Générale, BPVF, même combat : des trackers partout

Quelle mouche peut bien piquer les banquiers lorsqu'ils installent des mouchards sur les pages des sites de banque à distance, communiquant ainsi à des sociétés externes des informations personnelles sur leurs clients ?

Données personnelles : un combat permanent - Image par Gerd Altmann de Pixabay

Nous avions déjà abordé cette problématique avec la page de connexion à l'espace client de l'assureur MAIF. Cette fois, nous avons observé ce qui se passait lorsque l'on charge la page de connexion à un espace de gestion des comptes bancaires en ligne. Mais surtout, ce qui se passe lorsque l'on est connectés. La Société Générale par exemple, a inséré des trackers qui font fuiter vers une dizaine de sites tiers des données des utilisateurs. Nous avons initialement interpelé la SocGen sur Twitter. Mais les community managers ont crû utile de nous renvoyer vers le CERT de la banque. Un peu comme s'il s'agissait d'une faille informatique. Un moyen simple de se laver les mains d'un défaut de privacy sur le site de banque en ligne. Comme si cela était de la responsabilité des « informaticiens ». Bien au contraire. Il est fort probable que les ingénieurs préfèreraient ne pas voir trainer ce genre de code dans leurs pages.

Echanges avec les CM de la SocGen...
Echanges avec les CM de la SocGen...

Ce sont plutôt les services marketing qui imposent ces outils visant à obtenir des KPI pour mesurer « l'expérience utilisateur grâce à un data hub qui pioche dans un data lake. Car de nos jours, il faut offrir des expériences personnalisées aux segments cibles et provoquer des conversions pour booster le chiffre d'affaire. »

Tout ce charabia sans sens ni la moindre justification scientifique -n'oublions pas que "sur Internet personne ne sait que tu es un chien" - mène à...

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Société Générale, BPVF, même combat : des trackers partout

Quelle mouche peut bien piquer les banquiers lorsqu'ils installent des mouchards sur les pages des sites de banque à distance, communiquant ainsi à des sociétés externes des informations personnelles sur leurs clients ?

Données personnelles : un combat permanent - Image par Gerd Altmann de Pixabay

Nous avions déjà abordé cette problématique avec la page de connexion à l'espace client de l'assureur MAIF. Cette fois, nous avons observé ce qui se passait lorsque l'on charge la page de connexion à un espace de gestion des comptes bancaires en ligne. Mais surtout, ce qui se passe lorsque l'on est connectés. La Société Générale par exemple, a inséré des trackers qui font fuiter vers une dizaine de sites tiers des données des utilisateurs. Nous avons initialement interpelé la SocGen sur Twitter. Mais les community managers ont crû utile de nous renvoyer vers le CERT de la banque. Un peu comme s'il s'agissait d'une faille informatique. Un moyen simple de se laver les mains d'un défaut de privacy sur le site de banque en ligne. Comme si cela était de la responsabilité des « informaticiens ». Bien au contraire. Il est fort probable que les ingénieurs préfèreraient ne pas voir trainer ce genre de code dans leurs pages.

Echanges avec les CM de la SocGen...
Echanges avec les CM de la SocGen...

Ce sont plutôt les services marketing qui imposent ces outils visant à obtenir des KPI pour mesurer « l'expérience utilisateur grâce à un data hub qui pioche dans un data lake. Car de nos jours, il faut offrir des expériences personnalisées aux segments cibles et provoquer des conversions pour booster le chiffre d'affaire. »

Tout ce charabia sans sens ni la moindre justification scientifique -n'oublions pas que "sur Internet personne ne sait que tu es un chien" - mène à...

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Doomsday Clock - © Bulletin of the Atomic Scientists
Doomsday Clock - Bulletin of the Atomic Scientists
Vous l'avez vue dans la bande dessinées Watchmen, l'horloge de l'apocalypse (Doomsday Clock) est une sorte de compteur mis en place en 1947. Le Bulletin of the Atomic Scientists qui met l'horloge à l'heure chaque année a été fondé par des scientifiques américains de l'université de Chicago et Albert Einstein. Cette horloge indique le rapprochement d'une éventuelle fin du monde, en mesure le risque. En 2021, comme en 2020, l'horloge affiche minuit moins cent secondes (23 h 58 min 20 s) en raison de l'« incapacité des dirigeants mondiaux à faire face aux menaces imminentes d'une guerre nucléaire et du changement climatique ». Ce niveau est le plus mauvais depuis 1947.

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Doomsday Clock - © Bulletin of the Atomic Scientists
Doomsday Clock - Bulletin of the Atomic Scientists
Vous l'avez vue dans la bande dessinées Watchmen, l'horloge de l'apocalypse (Doomsday Clock) est une sorte de compteur mis en place en 1947. Le Bulletin of the Atomic Scientists qui met l'horloge à l'heure chaque année a été fondé par des scientifiques américains de l'université de Chicago et Albert Einstein. Cette horloge indique le rapprochement d'une éventuelle fin du monde, en mesure le risque. En 2021, comme en 2020, l'horloge affiche minuit moins cent secondes (23 h 58 min 20 s) en raison de l'« incapacité des dirigeants mondiaux à faire face aux menaces imminentes d'une guerre nucléaire et du changement climatique ». Ce niveau est le plus mauvais depuis 1947.

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Seringue
Seringue
Même quand on a péniblement réussi à obtenir un créneau pour être vacciné contre le covid, on peut encore voir son rendez-vous annulé la veille de la piqûre salvatrice. Voici le courriel qu'ont reçu une femme inscrite dans la commune de Gif-sur-Yvette dans l'Essonne. Même punition que ce que nous avions décrit ici.

Sujet : annulation vaccination

Madame, Monsieur, Vous avez pris rendez-vous au centre de vaccination de Gif-sur-Yvette pour une première vaccination le 29 janvier 2021 ainsi qu’un deuxième rendez-vous pour la seconde injection. Nous vous informons que, faute d’approvisionnement suffisant en vaccins, l’Etat demande aux centres de vaccination de déprogrammer des rendez-vous. Compte tenu de l’absence de visibilité sur les semaines à venir, nous sommes dans l’incapacité de refixer de nouveaux rendez-vous. En conséquence vos deux rendez-vous sont annulés Nous vous invitons à vous rendre sur santé.fr. Sachez que la ville de Gif a tout mis en œuvre pour l’ouverture d’un centre de vaccination sur son territoire, mais hélas son volontarisme est freiné par l’incapacité des services sanitaires de l’état à fournir les vaccins. Nous vous souhaitons bon courage dans vos démarches.

«Ce qui m'a fait voir rouge c'est cette formule : "Nous vous souhaitons bon courage dans vos démarches", fulmine la septuagénaire. Pourquoi on ne nous met pas sur liste d'attente ? Là on doit tout reprendre à zéro et passer des heures sur Internet en espérant...

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Seringue
Seringue
Même quand on a péniblement réussi à obtenir un créneau pour être vacciné contre le covid, on peut encore voir son rendez-vous annulé la veille de la piqûre salvatrice. Voici le courriel qu'ont reçu une femme inscrite dans la commune de Gif-sur-Yvette dans l'Essonne. Même punition que ce que nous avions décrit ici.

Sujet : annulation vaccination

Madame, Monsieur, Vous avez pris rendez-vous au centre de vaccination de Gif-sur-Yvette pour une première vaccination le 29 janvier 2021 ainsi qu’un deuxième rendez-vous pour la seconde injection. Nous vous informons que, faute d’approvisionnement suffisant en vaccins, l’Etat demande aux centres de vaccination de déprogrammer des rendez-vous. Compte tenu de l’absence de visibilité sur les semaines à venir, nous sommes dans l’incapacité de refixer de nouveaux rendez-vous. En conséquence vos deux rendez-vous sont annulés Nous vous invitons à vous rendre sur santé.fr. Sachez que la ville de Gif a tout mis en œuvre pour l’ouverture d’un centre de vaccination sur son territoire, mais hélas son volontarisme est freiné par l’incapacité des services sanitaires de l’état à fournir les vaccins. Nous vous souhaitons bon courage dans vos démarches.

«Ce qui m'a fait voir rouge c'est cette formule : "Nous vous souhaitons bon courage dans vos démarches", fulmine la septuagénaire. Pourquoi on ne nous met pas sur liste d'attente ? Là on doit tout reprendre à zéro et passer des heures sur Internet en espérant...

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Il suffit de ne pas regarder

Les profs s'époumonent depuis des lustres sur les réseaux sociaux : il est impossible de protéger des enfants et des ados à l'école, les protocoles du ministère sont inapplicables. Des clusters commencent à apparaître.

Point presse du ministère le 29 janvier sur la situation dans les établissements scolaires

A chacun son analyse, le virus tranchera. Pour l'Allemagne, l'Autriche, la Grèce, l'Écosse, le Danemark, la Thaïlande, la Grande-Bretagne, la fermeture des écoles a été décidée. En France, Dominique Le Guludec, présidente du collège de la Haute autorité de santé a indiqué sur France-Inter que « les écoles, c'est ce qu'il faut fermer en dernier » dans l'hypothèse d'un troisième confinement. Le premier ministre est sur la même longueur d'ondes : il faut « vraiment que la situation sanitaire soit gravissime pour fermer des écoles » car les conséquences sont « absolument dramatiques ».

En dépit des certitudes des autorités françaises qui sont à rebours de celle d'autres pays, l'Éducation nationale a indiqué le 29 janvier que 96 établissements scolaires font actuellement l'objet d'une fermeture en raison du Covid-19, soit une augmentation de 50% en l'espace de 8 jours. Par ailleurs, la présence en France de la variante britannique du virus qui est nettement plus contagieux pour les enfants devrait peut-être alerter le ministre ?

« Il y a un vrai problème de mesure de l'impact de l'épidémie dans les écoles, nous explique un cadre du SGEN. Un moyen de dire que tout va bien est de limiter le nombre de cas contacts. J'ai eu connaissance d'un cas où un élève était malade dans un ensemble scolaire à Paris, eh bien l'ARS a décidé que personne n'était cas contact et ne devait s'isoler. Pas ses voisins de...

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Il suffit de ne pas regarder

Les profs s'époumonent depuis des lustres sur les réseaux sociaux : il est impossible de protéger des enfants et des ados à l'école, les protocoles du ministère sont inapplicables. Des clusters commencent à apparaître.

Point presse du ministère le 29 janvier sur la situation dans les établissements scolaires

A chacun son analyse, le virus tranchera. Pour l'Allemagne, l'Autriche, la Grèce, l'Écosse, le Danemark, la Thaïlande, la Grande-Bretagne, la fermeture des écoles a été décidée. En France, Dominique Le Guludec, présidente du collège de la Haute autorité de santé a indiqué sur France-Inter que « les écoles, c'est ce qu'il faut fermer en dernier » dans l'hypothèse d'un troisième confinement. Le premier ministre est sur la même longueur d'ondes : il faut « vraiment que la situation sanitaire soit gravissime pour fermer des écoles » car les conséquences sont « absolument dramatiques ».

En dépit des certitudes des autorités françaises qui sont à rebours de celle d'autres pays, l'Éducation nationale a indiqué le 29 janvier que 96 établissements scolaires font actuellement l'objet d'une fermeture en raison du Covid-19, soit une augmentation de 50% en l'espace de 8 jours. Par ailleurs, la présence en France de la variante britannique du virus qui est nettement plus contagieux pour les enfants devrait peut-être alerter le ministre ?

« Il y a un vrai problème de mesure de l'impact de l'épidémie dans les écoles, nous explique un cadre du SGEN. Un moyen de dire que tout va bien est de limiter le nombre de cas contacts. J'ai eu connaissance d'un cas où un élève était malade dans un ensemble scolaire à Paris, eh bien l'ARS a décidé que personne n'était cas contact et ne devait s'isoler. Pas ses voisins de...

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D'autres procédures sont toujours en cours

Comme en première instance, le promoteur au coeur du projet Emblème, a gagné deux procès. L'un portait sur la décision permettant à la ville de céder un terrain, l'autre sur la validité du permis de construire. Un revers pour les opposants au projet.

Le projet d'immeuble Emblème - Copie d'écran

La société Nouvel Habitat, qui porte le projet controversé de projet Emblème, a remporté deux procès devant la cour administrative d'appel. Le premier portait sur une décision en conseil municipal permettant de céder un terrain nécessaire à la construction et d'en fixer le prix. Le second, concernait la validité du permis de construire attribué à Nouvel Habitat par les équipes de l'ancien maire Laurent Hénart. Dans les deux cas, Nouvel Habitat avait remporté le procès en première instance. Dans les deux cas, les décisions de première instance sont confirmées.

Dans un e-mail auquel étaient jointes les deux décisions, Alexis Merlin, président de Nouvel Habitat indique qu'« avec ces deux décisions, la Cour Administrative d’Appel de NANCY rappelle le droit applicable et sécurise ainsi les autorisations rendues par l’ancienne municipalité sur le dossier Emblème. Après le séisme médiatique de ces derniers mois, elle se prononce indirectement sur les conditions du retrait du permis de construire modificatif délivré le 29 juin 2020 par l’ancienne municipalité en invalidant implicitement la décision prise le 29 septembre 2020 par M. le maire, M. Mathieu Klein. Pour mémoire, M. Mathieu Klein, alors candidat, avait déclaré en plein second tour des élections municipales que "tout ce qui sera en son pouvoir en tant que maire sera mis en œuvre pour empêcher ce projet de voir le jour" (Lorraine Actu 5/06/2020). Le "fait du prince" politique est...

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D'autres procédures sont toujours en cours

Comme en première instance, le promoteur au coeur du projet Emblème, a gagné deux procès. L'un portait sur la décision permettant à la ville de céder un terrain, l'autre sur la validité du permis de construire. Un revers pour les opposants au projet.

Le projet d'immeuble Emblème - Copie d'écran

La société Nouvel Habitat, qui porte le projet controversé de projet Emblème, a remporté deux procès devant la cour administrative d'appel. Le premier portait sur une décision en conseil municipal permettant de céder un terrain nécessaire à la construction et d'en fixer le prix. Le second, concernait la validité du permis de construire attribué à Nouvel Habitat par les équipes de l'ancien maire Laurent Hénart. Dans les deux cas, Nouvel Habitat avait remporté le procès en première instance. Dans les deux cas, les décisions de première instance sont confirmées.

Dans un e-mail auquel étaient jointes les deux décisions, Alexis Merlin, président de Nouvel Habitat indique qu'« avec ces deux décisions, la Cour Administrative d’Appel de NANCY rappelle le droit applicable et sécurise ainsi les autorisations rendues par l’ancienne municipalité sur le dossier Emblème. Après le séisme médiatique de ces derniers mois, elle se prononce indirectement sur les conditions du retrait du permis de construire modificatif délivré le 29 juin 2020 par l’ancienne municipalité en invalidant implicitement la décision prise le 29 septembre 2020 par M. le maire, M. Mathieu Klein. Pour mémoire, M. Mathieu Klein, alors candidat, avait déclaré en plein second tour des élections municipales que "tout ce qui sera en son pouvoir en tant que maire sera mis en œuvre pour empêcher ce projet de voir le jour" (Lorraine Actu 5/06/2020). Le "fait du prince" politique est...

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Impossible de leur parler pour confirmer la pénurie actuelle

Nos sources sont unanimes : il y a pénurie de matériel. C'est un problème pour de nombreux soins qui requièrent des seringues et des aiguilles. Nous avons tenté de confirmer cela auprès des fabricants et autres distributeurs : impossible de parler à une seule personne. Petit tour dans un monde ubuesque...

Seringue - Wikipedia

Cela fait quelques jours que plusieurs sources nous remontent l'information. Il devient impossible de commander des seringues et des aiguilles de certains types. Plusieurs marques sont concernées, comme Terumo, BD, Nipro, PIC. Selon nos informations, il est impossible de se réapprovisionner avant fin janvier au plus tôt. Au delà de la problématique que cela pourrait éventuellement poser pour la campagne de vaccination en cours contre le covid, ce sont tous les autres usages qui sont pénalisés. Car selon l'une de nos sources, le gouvernement a réquisitionné certaines références de seringues et d'aiguilles. Comme un air de déjà vu (mais avec les masques).

« Les stocks des différents types d'aiguilles nécessaires en France sont adéquats et doivent permettre de vacciner tout le monde », a indiqué mi-janvier sur France Inter le Pr Alain Fischer, le « Monsieur vaccin » du gouvernement. Et la méthode Coué, c'est sa came : « J'ai entendu le ministre répéter qu'il y avait le matériel et donc il ne doit pas y avoir, dans les jours ou les semaines qui viennent, de difficultés à ce niveau ». Si le ministre l'a dit...

Checknews indique de son côté que pour la Direction générale de la Santé (DGS), le gouvernement a suffisamment anticipé les besoins pour ne pas se retrouver pris de court. Elle affirme avoir acquis, pour le compte de l’Etat, des aiguilles et des seringues, en plus des doses de vaccin. Ces stocks viennent en complément de ceux déjà détenus...

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Impossible de leur parler pour confirmer la pénurie actuelle

Nos sources sont unanimes : il y a pénurie de matériel. C'est un problème pour de nombreux soins qui requièrent des seringues et des aiguilles. Nous avons tenté de confirmer cela auprès des fabricants et autres distributeurs : impossible de parler à une seule personne. Petit tour dans un monde ubuesque...

Seringue - Wikipedia

Cela fait quelques jours que plusieurs sources nous remontent l'information. Il devient impossible de commander des seringues et des aiguilles de certains types. Plusieurs marques sont concernées, comme Terumo, BD, Nipro, PIC. Selon nos informations, il est impossible de se réapprovisionner avant fin janvier au plus tôt. Au delà de la problématique que cela pourrait éventuellement poser pour la campagne de vaccination en cours contre le covid, ce sont tous les autres usages qui sont pénalisés. Car selon l'une de nos sources, le gouvernement a réquisitionné certaines références de seringues et d'aiguilles. Comme un air de déjà vu (mais avec les masques).

« Les stocks des différents types d'aiguilles nécessaires en France sont adéquats et doivent permettre de vacciner tout le monde », a indiqué mi-janvier sur France Inter le Pr Alain Fischer, le « Monsieur vaccin » du gouvernement. Et la méthode Coué, c'est sa came : « J'ai entendu le ministre répéter qu'il y avait le matériel et donc il ne doit pas y avoir, dans les jours ou les semaines qui viennent, de difficultés à ce niveau ». Si le ministre l'a dit...

Checknews indique de son côté que pour la Direction générale de la Santé (DGS), le gouvernement a suffisamment anticipé les besoins pour ne pas se retrouver pris de court. Elle affirme avoir acquis, pour le compte de l’Etat, des aiguilles et des seringues, en plus des doses de vaccin. Ces stocks viennent en complément de ceux déjà détenus...

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Inauguration en grande pompe du vaccinodrome de La Rochelle

Des infirmières, des médecins, le maire et ses adjoints, le directeur départemental de l'ARS, le représentant du préfet de Charente-Maritime, il y avait une grosse agitation ce soir-là sur la scène du nouveau théâtre vaccinal Rochelais. Résumé de cette avant-première…

Centre de vaccination

Le lundi 18 janvier débutait la campagne de vaccination des plus de 75 ans. Sur place, nous avions constaté que le petit centre municipal dédié à cet effet avait été pris d'assaut par une partie des 18.000 personnes concernées. Les trois coups viennent d'être frappés ce vendredi soir à la Rochelle: le lundi 25 janvier débutera la -grande- campagne de vaccination! La nuance est de taille en ce qui concerne les locaux, la différence sera d'importance en termes de nombre de personnes vaccinées. On y prévoit d'effectuer 142 vaccinations au premier jour, pour en compter 668 en fin de semaine (contre une cinquantaine/jour sur l'ex-site). Et afin d'accueillir au mieux cette large population, la municipalité s'est équipée d'un vaccinodrome de luxe. Il s'agit ni plus ni moins de la grande salle d'exposition et de conférence de l'Espace Encan. Un hall d'entrée somptueux, de larges allées végétalisées, de confortables box d'accueil du public, un téléviseur grand écran pour patienter, tout parait prévu pour piquer chic, vite et bien.

Grand, beau, et vide: il ne manque que les vaccinés pour donner de la vie à l'image
Grand, beau, et vide: il ne manque que les vaccinés pour donner de la vie à l'image

Comment ne pas se réjouir de la tenue d'une aussi belle soirée où tant de hauts responsables allaient enfin pouvoir répondre aux si nombreuses questions que tout le monde se pose. Mais avant d'entrer dans le vif du sujet, une visite guidée des lieux s'imposait. Conviés à l'événement, quelques...

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Inauguration en grande pompe du vaccinodrome de La Rochelle

Des infirmières, des médecins, le maire et ses adjoints, le directeur départemental de l'ARS, le représentant du préfet de Charente-Maritime, il y avait une grosse agitation ce soir-là sur la scène du nouveau théâtre vaccinal Rochelais. Résumé de cette avant-première…

Centre de vaccination

Le lundi 18 janvier débutait la campagne de vaccination des plus de 75 ans. Sur place, nous avions constaté que le petit centre municipal dédié à cet effet avait été pris d'assaut par une partie des 18.000 personnes concernées. Les trois coups viennent d'être frappés ce vendredi soir à la Rochelle: le lundi 25 janvier débutera la -grande- campagne de vaccination! La nuance est de taille en ce qui concerne les locaux, la différence sera d'importance en termes de nombre de personnes vaccinées. On y prévoit d'effectuer 142 vaccinations au premier jour, pour en compter 668 en fin de semaine (contre une cinquantaine/jour sur l'ex-site). Et afin d'accueillir au mieux cette large population, la municipalité s'est équipée d'un vaccinodrome de luxe. Il s'agit ni plus ni moins de la grande salle d'exposition et de conférence de l'Espace Encan. Un hall d'entrée somptueux, de larges allées végétalisées, de confortables box d'accueil du public, un téléviseur grand écran pour patienter, tout parait prévu pour piquer chic, vite et bien.

Grand, beau, et vide: il ne manque que les vaccinés pour donner de la vie à l'image
Grand, beau, et vide: il ne manque que les vaccinés pour donner de la vie à l'image

Comment ne pas se réjouir de la tenue d'une aussi belle soirée où tant de hauts responsables allaient enfin pouvoir répondre aux si nombreuses questions que tout le monde se pose. Mais avant d'entrer dans le vif du sujet, une visite guidée des lieux s'imposait. Conviés à l'événement, quelques...

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Cité Castellane - Wikipedia - CC BY-SA 3.0
Cité Castellane - Wikipedia - CC BY-SA 3.0
Un procès verbal vaut mieux parfois qu'un long discours. Voici le compte-rendu de policiers venus procéder à une audition dans la citée de la Castellanne à Marseille qui est parvenu à Reflets.

Nous le reproduisons :

"--- Précisons nous trouver toutefois en milieu hostile à notre présence, la citée de la Castellanne étant particulièrement dangereuse pour les effectifs de police, car hébergeant 3 points principaux du trafic de stupéfiants à Marseille.---

--- Constatons que le nom du dénommé X n'est pas présent sur les boîtes aux lettres en partie arrachées et dégradées.---

--- Mentionnons qu'aucun habitant acceptant de nous ouvrir ne déclare connaître cet individu.---

--- Nos recherches vaines, décidons de quitter les lieux avant "l'ouverture" du point de trafic situé juste à proximité afin d'éviter des dégradations sur notre véhicule par jets de projectiles.---

--- Retournons à notre service pour rédaction du présent.---"

"La situation est vraiment grave dans certains quartiers, rapporte une source judiciaire. Cet exemple témoigne de la difficulté du travail des policiers et plus largement de la présence de ceux qui représentent l’État." Mais n'est-ce pas justement ce que les enquêteurs ont voulu faire passer ? Un message ? Il n'y a aucun intérêt pour des policiers de remonter à un magistrat ce type de précisions, si ce n'est propager une idée, fausse, que la police ne...

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Cité Castellane - Wikipedia - CC BY-SA 3.0
Cité Castellane - Wikipedia - CC BY-SA 3.0
Un procès verbal vaut mieux parfois qu'un long discours. Voici le compte-rendu de policiers venus procéder à une audition dans la citée de la Castellanne à Marseille qui est parvenu à Reflets.

Nous le reproduisons :

"--- Précisons nous trouver toutefois en milieu hostile à notre présence, la citée de la Castellanne étant particulièrement dangereuse pour les effectifs de police, car hébergeant 3 points principaux du trafic de stupéfiants à Marseille.---

--- Constatons que le nom du dénommé X n'est pas présent sur les boîtes aux lettres en partie arrachées et dégradées.---

--- Mentionnons qu'aucun habitant acceptant de nous ouvrir ne déclare connaître cet individu.---

--- Nos recherches vaines, décidons de quitter les lieux avant "l'ouverture" du point de trafic situé juste à proximité afin d'éviter des dégradations sur notre véhicule par jets de projectiles.---

--- Retournons à notre service pour rédaction du présent.---"

"La situation est vraiment grave dans certains quartiers, rapporte une source judiciaire. Cet exemple témoigne de la difficulté du travail des policiers et plus largement de la présence de ceux qui représentent l’État." Mais n'est-ce pas justement ce que les enquêteurs ont voulu faire passer ? Un message ? Il n'y a aucun intérêt pour des policiers de remonter à un magistrat ce type de précisions, si ce n'est propager une idée, fausse, que la police ne...

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Derrière l'info en continu et les effets d'annonces, la réalité du Covid

La première dame de France à s'être fait vacciner va bien ! La rumeur n'était qu'une sinistre fake news. En voici une autre qui aura fait long feu : le lundi 18 janvier, les plus de 75 ans pourront se faire vacciner…

Quand la com' prend le dessus sur l'évènement

Quittons la grosse agitation de l'Île-de-France pour la douce quiétude des régions. Rapprochons nous de la Charente-Maritime pour arriver jusqu'à La Rochelle, ville phare d'une communauté d'agglomération de quelque 170.000 âmes. Ici comme ailleurs les seringues devront piquer à plein régime sachant que le gouvernement a annoncé son souhait de traiter un million de personnes âgées d'ici février. En conséquence l'ouverture de la campagne anti-Covid pour les personnes de plus de 75 ans fut ici annoncée le 15 janvier dernier, lors d'une conférence de presse présidée par Monsieur le Maire. Jean-François Fountaine s'y déclarait alors prêt à affronter la dure réalité du moment. Le ton était constructif, volontaire, voire familier, et le discours faisait plaisir à entendre. On se serait presque cru Chez Mauricette à pouvoir se faire si facilement vacciner au bar entre amis. Pourtant à l'énoncé de certains chiffres, il y a lieu de s'étrangler sous son masque: 18.000 personnes de plus de 75 ans sur l'agglomération pour 40 doses de vaccin/jour actuellement disponibles au centre municipal de vaccination. Le compte n'y est pas vraiment, et même vraiment pas.

Le match: Mauricette VS Monique

Sonnez trompettes et clairons, envoyez les majorettes, à l'aube du 18 janvier la presse locale fut toute conviée à assister à la première séance de vaccination. Ici la patronne s'appelle Monique. D'un clic-clac Kodak une photo d'elle fut...

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Derrière l'info en continu et les effets d'annonces, la réalité du Covid

La première dame de France à s'être fait vacciner va bien ! La rumeur n'était qu'une sinistre fake news. En voici une autre qui aura fait long feu : le lundi 18 janvier, les plus de 75 ans pourront se faire vacciner…

Quand la com' prend le dessus sur l'évènement

Quittons la grosse agitation de l'Île-de-France pour la douce quiétude des régions. Rapprochons nous de la Charente-Maritime pour arriver jusqu'à La Rochelle, ville phare d'une communauté d'agglomération de quelque 170.000 âmes. Ici comme ailleurs les seringues devront piquer à plein régime sachant que le gouvernement a annoncé son souhait de traiter un million de personnes âgées d'ici février. En conséquence l'ouverture de la campagne anti-Covid pour les personnes de plus de 75 ans fut ici annoncée le 15 janvier dernier, lors d'une conférence de presse présidée par Monsieur le Maire. Jean-François Fountaine s'y déclarait alors prêt à affronter la dure réalité du moment. Le ton était constructif, volontaire, voire familier, et le discours faisait plaisir à entendre. On se serait presque cru Chez Mauricette à pouvoir se faire si facilement vacciner au bar entre amis. Pourtant à l'énoncé de certains chiffres, il y a lieu de s'étrangler sous son masque: 18.000 personnes de plus de 75 ans sur l'agglomération pour 40 doses de vaccin/jour actuellement disponibles au centre municipal de vaccination. Le compte n'y est pas vraiment, et même vraiment pas.

Le match: Mauricette VS Monique

Sonnez trompettes et clairons, envoyez les majorettes, à l'aube du 18 janvier la presse locale fut toute conviée à assister à la première séance de vaccination. Ici la patronne s'appelle Monique. D'un clic-clac Kodak une photo d'elle fut...

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Les hôpitaux parisiens ont frôlé la rupture

Le gouvernement a répété qu'on disposait déjà de 1,15 million de doses, sur lesquelles seules quelque 300 000 ont été utilisées. Pourtant, il arrive que certains hôpitaux, comme à Paris, soient déjà en tension en termes d'approvisionnements. En outre, de 10 millions de doses de vaccin, on n'en espèrerait plus que 4 millions à la fin février. Décryptage.

Conférence de presse

En manque déjà le week-end dernier, l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP), le groupe hospitalier dit pivot en charge de fournir les doses de vaccin contre la Covid aux hostos et certains Ehpads des départements 75 (Paris) et 92 (Hauts-de-Seine), a bien cru se retrouver de nouveau en rupture, avec cette fois une vraie menace sur « les rendez-vous déjà pris », fulmine un pharmacien du groupe. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que la direction a pris la décision, relayée par France Inter le jeudi 14 janvier, de réduire la vaccination des soignants pour sécuriser les doses pour les plus de 75 ans... Avant de rétropédaler.

Grâce à l’arrivée de « 5 000 doses supplémentaires d’ici le week-end », il n’y aura pas de « freinage sur la vaccination de celles et ceux qui sont dans les catégories autorisées à se faire vacciner », a rassuré Martin Hirsch, le directeur général de l'Assistance publique, quelques heures plus tard. Mais en coulisses, c'est toujours l'angoisse : « On est au courant de rien, on n'a aucune visibilité sur les livraisons, c’est le bordel partout, tout le temps, et c'est parti pour durer ! », nous explique le pharmacien. « Et là, sur ordre, parait-il, du Premier ministre, on nous a demandé de réserver les quelques doses restantes pour l’ouverture des centres vaccinaux et faire plaisir aux maires qui s’en occupent ! Mais bien sûr ça nous tombe dessus au dernier moment, et c’est la panique pour nos plannings. Je n’ose même pas penser...

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Les hôpitaux parisiens ont frôlé la rupture

Le gouvernement a répété qu'on disposait déjà de 1,15 million de doses, sur lesquelles seules quelque 300 000 ont été utilisées. Pourtant, il arrive que certains hôpitaux, comme à Paris, soient déjà en tension en termes d'approvisionnements. En outre, de 10 millions de doses de vaccin, on n'en espèrerait plus que 4 millions à la fin février. Décryptage.

Conférence de presse

En manque déjà le week-end dernier, l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP), le groupe hospitalier dit pivot en charge de fournir les doses de vaccin contre la Covid aux hostos et certains Ehpads des départements 75 (Paris) et 92 (Hauts-de-Seine), a bien cru se retrouver de nouveau en rupture, avec cette fois une vraie menace sur « les rendez-vous déjà pris », fulmine un pharmacien du groupe. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que la direction a pris la décision, relayée par France Inter le jeudi 14 janvier, de réduire la vaccination des soignants pour sécuriser les doses pour les plus de 75 ans... Avant de rétropédaler.

Grâce à l’arrivée de « 5 000 doses supplémentaires d’ici le week-end », il n’y aura pas de « freinage sur la vaccination de celles et ceux qui sont dans les catégories autorisées à se faire vacciner », a rassuré Martin Hirsch, le directeur général de l'Assistance publique, quelques heures plus tard. Mais en coulisses, c'est toujours l'angoisse : « On est au courant de rien, on n'a aucune visibilité sur les livraisons, c’est le bordel partout, tout le temps, et c'est parti pour durer ! », nous explique le pharmacien. « Et là, sur ordre, parait-il, du Premier ministre, on nous a demandé de réserver les quelques doses restantes pour l’ouverture des centres vaccinaux et faire plaisir aux maires qui s’en occupent ! Mais bien sûr ça nous tombe dessus au dernier moment, et c’est la panique pour nos plannings. Je n’ose même pas penser...

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A l'attention des générations futures...

« Il n'y a personne de plus documenté que moi sur ce sujet ! » Evidemment puisqu'il y a des millions de documents accessibles via Internet sur tous les sujets et qu'Internet est accessible à tous. Oui, mais... Et si la technologie qui sous-tend le réseau participait à nous rendre plus idiots ?

Le film Idiocracy dépeint une humanité abêtie

A ma gauche, les jeunes. Ils sont super au point sur tous les sujets de société. Ils ont réponse à tout, à tel point que l'on pourrait presque discerner dans leurs discours des « éléments de langage » s'il y avait un leader quelque part. A ma droite, les complotistes de tous poils, QAnons, Trumpistes ou membres de la fachosphère franchouillarde. #NousSachons ! #SayUnComplot... Au milieu, les militants de tous poils. Ils ont tous tout lu et son incollables. Internet est une source de savoir sans fin pour qui a soif de connaissance et c'est accessible sans filtre. Enfin ! Nous allons tous être éveillés. Enfin, nous prendrons des décisions en conscience, nous nous auto-déterminerons ! Gutenberg et son imprimerie n'ont qu'à bien se tenir : nous avons les Internets.

Certains jeunes, certains militants et certains complotistes sont déjà en train de cataloguer l'auteur de ces lignes dans la catégorie « vieux con ». Con, je ne sais pas, mais vieux, chaque jour un peu plus, oui. Il n'y a pas que de mauvais côtés à être vieux. Cela donne une perspective historique. Cela permet de replacer les événements dans un contexte large. De prendre du recul. D'interroger les faits au regard de l'expérience. Et comme certains me désignent comme un dinosaure du Net, je vais essayer de regarder les choses avec un peu de recul historique et technique. Car à bien y regarder, avec une vision un peu technologique et non pas simplement sociétale, il n'est pas...

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A l'attention des générations futures...

« Il n'y a personne de plus documenté que moi sur ce sujet ! » Evidemment puisqu'il y a des millions de documents accessibles via Internet sur tous les sujets et qu'Internet est accessible à tous. Oui, mais... Et si la technologie qui sous-tend le réseau participait à nous rendre plus idiots ?

Le film Idiocracy dépeint une humanité abêtie

A ma gauche, les jeunes. Ils sont super au point sur tous les sujets de société. Ils ont réponse à tout, à tel point que l'on pourrait presque discerner dans leurs discours des « éléments de langage » s'il y avait un leader quelque part. A ma droite, les complotistes de tous poils, QAnons, Trumpistes ou membres de la fachosphère franchouillarde. #NousSachons ! #SayUnComplot... Au milieu, les militants de tous poils. Ils ont tous tout lu et son incollables. Internet est une source de savoir sans fin pour qui a soif de connaissance et c'est accessible sans filtre. Enfin ! Nous allons tous être éveillés. Enfin, nous prendrons des décisions en conscience, nous nous auto-déterminerons ! Gutenberg et son imprimerie n'ont qu'à bien se tenir : nous avons les Internets.

Certains jeunes, certains militants et certains complotistes sont déjà en train de cataloguer l'auteur de ces lignes dans la catégorie « vieux con ». Con, je ne sais pas, mais vieux, chaque jour un peu plus, oui. Il n'y a pas que de mauvais côtés à être vieux. Cela donne une perspective historique. Cela permet de replacer les événements dans un contexte large. De prendre du recul. D'interroger les faits au regard de l'expérience. Et comme certains me désignent comme un dinosaure du Net, je vais essayer de regarder les choses avec un peu de recul historique et technique. Car à bien y regarder, avec une vision un peu technologique et non pas simplement sociétale, il n'est pas...

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Le garde des sceaux dans une situation de plus en plus intenable

Anticor, le Syndicat de la magistrature et l’Union syndicale des magistrats avaient porté plainte contre le ministre de la justice. La commission des requêtes de la Cour de Justice de la République ordonne l'ouverture d'une information judiciaire.

Éric Dupond-Moretti, avocat français, en 2018 - Librairie Mollat - Wikipedia - CC BY 3.0

Pour les plus vieux, c'est un peu comme un retour en Chiraquie... Un chef de l'État qui se veut à la tête du parti de l'ordre, de la morale et qui se retrouve chef, ou gourou, d'un clan dans lequel le nombre de brebis galeuses va dangereusement croissant. Alexis Kohler, le secrétaire général de l'Elysée, l'un des plus proches d'Emmanuel Macron est l'objet d'une enquête sur un éventuel conflit d'intérêts professionnel avec l'armateur MSC. Son rôle dans l'affaire Benalla a également été questionné. Alexandre Benalla... L'ancien garde du corps du président et sa propension à se faire passer pour un policier pour taper sur les manifestants, cristallise à lui tout seul toute la relation de la présidence Macron à la Justice et à la séparation des pouvoirs : « qu'ils viennent me chercher », avait-il lancé bravache à ses troupes. La liste est longue. Jean-Paul Delevoye, Laura Flessel, François de Rugy, Richard Ferrand, Muriel Pénicaud, Françoise Nyssen, Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur soupçonné de viol... Cette fois, c'est le ministre de la justice lui-même qui est visé. Et la Justice, justement, a décidé de se pencher sur le cas de son propre ministre, ce qui finalement, en dit long sur l'état du pouvoir exécutif. Il y a là un message qui est envoyé.

Le parquet général de la Cour de cassation a annoncé vendredi 8 janvier que la commission des requêtes de la Cour de Justice de la République avait ordonné...

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Le garde des sceaux dans une situation de plus en plus intenable

Anticor, le Syndicat de la magistrature et l’Union syndicale des magistrats avaient porté plainte contre le ministre de la justice. La commission des requêtes de la Cour de Justice de la République ordonne l'ouverture d'une information judiciaire.

Éric Dupond-Moretti, avocat français, en 2018 - Librairie Mollat - Wikipedia - CC BY 3.0

Pour les plus vieux, c'est un peu comme un retour en Chiraquie... Un chef de l'État qui se veut à la tête du parti de l'ordre, de la morale et qui se retrouve chef, ou gourou, d'un clan dans lequel le nombre de brebis galeuses va dangereusement croissant. Alexis Kohler, le secrétaire général de l'Elysée, l'un des plus proches d'Emmanuel Macron est l'objet d'une enquête sur un éventuel conflit d'intérêts professionnel avec l'armateur MSC. Son rôle dans l'affaire Benalla a également été questionné. Alexandre Benalla... L'ancien garde du corps du président et sa propension à se faire passer pour un policier pour taper sur les manifestants, cristallise à lui tout seul toute la relation de la présidence Macron à la Justice et à la séparation des pouvoirs : « qu'ils viennent me chercher », avait-il lancé bravache à ses troupes. La liste est longue. Jean-Paul Delevoye, Laura Flessel, François de Rugy, Richard Ferrand, Muriel Pénicaud, Françoise Nyssen, Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur soupçonné de viol... Cette fois, c'est le ministre de la justice lui-même qui est visé. Et la Justice, justement, a décidé de se pencher sur le cas de son propre ministre, ce qui finalement, en dit long sur l'état du pouvoir exécutif. Il y a là un message qui est envoyé.

Le parquet général de la Cour de cassation a annoncé vendredi 8 janvier que la commission des requêtes de la Cour de Justice de la République avait ordonné...

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Le code permettant une authentification certifiée restera secret

Notre demande CADA pour accéder au code source de l'application Alicem a été rejetée. L'État souhaite jouer la sécurité par l'obscurité sur un produit essentiel permettant l'authentification certifiée de l'identité des français via leur smartphone.

Installation interactive Assemblée redondante à Montréal (2015) - Rafael Lozano-Hemmer - Wikipedia - CC BY 2.0

Si l'on en croit le ministère de l'intérieur, Alicem est « la première solution d’identité numérique régalienne sécurisée (...) développée par le ministère de l’Intérieur et l’Agence nationale des titres sécurisés (ANTS) [elle] permet à tout particulier, qui décide de l'utiliser, de prouver son identité sur Internet de manière sécurisée, à l’aide de son smartphone et de son passeport ou de son titre de séjour. » Pour attester de l'identité d'une personne, Alicem repose notamment sur la reconnaissance faciale, une technologie qui fait débat en matière de sécurité informatique. Sachant que le code produit par l'État est communicable, nous avions demandé au ministère de l'Intérieur de nous fournir le code source d'Alicem. Notre demande était restée sans réponse.

Nous nous étions tournés en janvier 2020 vers la La Commission d’accès aux documents administratifs (CADA).

De manière plutôt inhabituelle, la CADA ne nous a jamais répondu directement. C'est un avocat qui a repéré la publication de l'avis rendu sur le site de la CADA.

La commission relève que, comme nous le soulevions, elle avait déjà statué en faveur de la communication du code source produit par l'administration, l'assimilant à un document administratif.

Secret défense

Mais après avoir rappelé que Alicem permet de s'authentifier de manière sécurisée sur plus de 500 services via notamment FranceConnect, la CADA explique que le ministère lui a fait une réponse...

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Le code permettant une authentification certifiée restera secret

Notre demande CADA pour accéder au code source de l'application Alicem a été rejetée. L'État souhaite jouer la sécurité par l'obscurité sur un produit essentiel permettant l'authentification certifiée de l'identité des français via leur smartphone.

Installation interactive Assemblée redondante à Montréal (2015) - Rafael Lozano-Hemmer - Wikipedia - CC BY 2.0

Si l'on en croit le ministère de l'intérieur, Alicem est « la première solution d’identité numérique régalienne sécurisée (...) développée par le ministère de l’Intérieur et l’Agence nationale des titres sécurisés (ANTS) [elle] permet à tout particulier, qui décide de l'utiliser, de prouver son identité sur Internet de manière sécurisée, à l’aide de son smartphone et de son passeport ou de son titre de séjour. » Pour attester de l'identité d'une personne, Alicem repose notamment sur la reconnaissance faciale, une technologie qui fait débat en matière de sécurité informatique. Sachant que le code produit par l'État est communicable, nous avions demandé au ministère de l'Intérieur de nous fournir le code source d'Alicem. Notre demande était restée sans réponse.

Nous nous étions tournés en janvier 2020 vers la La Commission d’accès aux documents administratifs (CADA).

De manière plutôt inhabituelle, la CADA ne nous a jamais répondu directement. C'est un avocat qui a repéré la publication de l'avis rendu sur le site de la CADA.

La commission relève que, comme nous le soulevions, elle avait déjà statué en faveur de la communication du code source produit par l'administration, l'assimilant à un document administratif.

Secret défense

Mais après avoir rappelé que Alicem permet de s'authentifier de manière sécurisée sur plus de 500 services via notamment FranceConnect, la CADA explique que le ministère lui a fait une réponse...

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Méfions-nous des armes que nous fournissons à nos adversaires

Les mots sont des armes. Lorsque nous en créons de nouveaux, souvent pour une bonne cause, il est important de s'interroger sur qui ramassera in fine cette arme et ce qui en sera fait.

Article de Philippe Marlière sur son blog

On le voit désormais partout. Le mot « racisé » est utilisé pour désigner les personnes victimes de racisme. Ce mot, je ne l'utiliserai que dans un seul de mes articles : celui-ci. Peut-on être antiraciste et refuser d'utiliser ce mot ? Il y a quelques années sortait le film « V pour Vendetta ». Basé sur une bande dessinée bien plus intéressante, le film frappait notamment part la force du « discours de Londres ». Dans cette intervention, le héros, V, un anarchiste (au sens premier du terme) expliquait : « while the truncheon may be used in lieu of conversation, words will always retain their power. Words offer the means to meaning, and for those who will listen, the enunciation of truth. And the truth is, there is something terribly wrong with this country, isn’t there? Cruelty and injustice, intolerance and oppression. And where once you had the freedom to object, to think and speak as you saw fit, you now have censors and systems of surveillance coercing your conformity and soliciting your submission. »

« Les mots offrent les moyens de donner un sens et, pour ceux qui les écouteront, l'énonciation de la vérité. Et la vérité, c'est qu'il y a quelque chose qui ne va vraiment pas dans ce pays, n'est-ce pas ? La cruauté et l'injustice, l'intolérance et l'oppression. Et là où vous aviez autrefois la liberté d'objecter, de penser et de parler comme bon vous semble, vous disposez maintenant de censeurs et de systèmes de surveillance qui...

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Méfions-nous des armes que nous fournissons à nos adversaires

Les mots sont des armes. Lorsque nous en créons de nouveaux, souvent pour une bonne cause, il est important de s'interroger sur qui ramassera in fine cette arme et ce qui en sera fait.

Article de Philippe Marlière sur son blog

On le voit désormais partout. Le mot « racisé » est utilisé pour désigner les personnes victimes de racisme. Ce mot, je ne l'utiliserai que dans un seul de mes articles : celui-ci. Peut-on être antiraciste et refuser d'utiliser ce mot ? Il y a quelques années sortait le film « V pour Vendetta ». Basé sur une bande dessinée bien plus intéressante, le film frappait notamment part la force du « discours de Londres ». Dans cette intervention, le héros, V, un anarchiste (au sens premier du terme) expliquait : « while the truncheon may be used in lieu of conversation, words will always retain their power. Words offer the means to meaning, and for those who will listen, the enunciation of truth. And the truth is, there is something terribly wrong with this country, isn’t there? Cruelty and injustice, intolerance and oppression. And where once you had the freedom to object, to think and speak as you saw fit, you now have censors and systems of surveillance coercing your conformity and soliciting your submission. »

« Les mots offrent les moyens de donner un sens et, pour ceux qui les écouteront, l'énonciation de la vérité. Et la vérité, c'est qu'il y a quelque chose qui ne va vraiment pas dans ce pays, n'est-ce pas ? La cruauté et l'injustice, l'intolérance et l'oppression. Et là où vous aviez autrefois la liberté d'objecter, de penser et de parler comme bon vous semble, vous disposez maintenant de censeurs et de systèmes de surveillance qui...

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Quand la presse se tire une balle dans le pied (encore une fois)

Mais qu'allait-il faire (Le Monde) dans cette galère ? C'est un peu la question que l'on se pose à la lecture d'une tribune publiée le 4 janvier par « le quotidien de référence ». Pourquoi donc avoir publié ce texte ?

Les experts en cybermachins sont à la manoeuvre...

A la lecture d'un tel raté, on en vient à se demander quel est le process de décision dans le journal du soir pour approuver la publication d'une tribune. Est-elle relue par les journalistes experts du domaine ou simplement par la rédaction en chef ? S'agit-il d'un choix délibéré de publier n'importe quoi pourvu que cela fasse le buzz. Où suffit-il que les auteurs se soient vu accrocher à un moment de leur vie quelques breloques sur le plastron pour que l'on estime au sein du journal que le contenu ne peut être que de qualité ?

Mystère et boule de gomme.

Quoi qu'il en soit, Le Monde a publié ce 4 janvier une tribune titrée « Qu’elles soient étatiques ou criminelles, les intrusions informatiques doivent être combattues par une stratégie nationale et globale ». Elle est signé de « Bernard Barbier, ancien directeur technique de la DGSE, de Jean-Louis Gergorin, ancien chef du Centre d’analyse et de prévision du Quai d’Orsay et de l'amiral Edouard Guillaud, ancien chef d’état-major des armées ».

Sur le papier, ça claque. Sauf qu'en fait, rien ne va dans cette tribune. Ni le contenu, ni les signataires. Et cela ne va tellement pas, qu'en la publiant, Le Monde se décrédibilise.

Commençons par les signatures. Il faut réécrire les bios pour bien comprendre ce qui se joue ici. Trois personnes vont nous parler de cybersécurité, d'intrusions informatiques, de piratage. Elles vont nous expliquer que tout cela, c'est très mal. Soit. Mais...

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Quand la presse se tire une balle dans le pied (encore une fois)

Mais qu'allait-il faire (Le Monde) dans cette galère ? C'est un peu la question que l'on se pose à la lecture d'une tribune publiée le 4 janvier par « le quotidien de référence ». Pourquoi donc avoir publié ce texte ?

Les experts en cybermachins sont à la manoeuvre...

A la lecture d'un tel raté, on en vient à se demander quel est le process de décision dans le journal du soir pour approuver la publication d'une tribune. Est-elle relue par les journalistes experts du domaine ou simplement par la rédaction en chef ? S'agit-il d'un choix délibéré de publier n'importe quoi pourvu que cela fasse le buzz. Où suffit-il que les auteurs se soient vu accrocher à un moment de leur vie quelques breloques sur le plastron pour que l'on estime au sein du journal que le contenu ne peut être que de qualité ?

Mystère et boule de gomme.

Quoi qu'il en soit, Le Monde a publié ce 4 janvier une tribune titrée « Qu’elles soient étatiques ou criminelles, les intrusions informatiques doivent être combattues par une stratégie nationale et globale ». Elle est signé de « Bernard Barbier, ancien directeur technique de la DGSE, de Jean-Louis Gergorin, ancien chef du Centre d’analyse et de prévision du Quai d’Orsay et de l'amiral Edouard Guillaud, ancien chef d’état-major des armées ».

Sur le papier, ça claque. Sauf qu'en fait, rien ne va dans cette tribune. Ni le contenu, ni les signataires. Et cela ne va tellement pas, qu'en la publiant, Le Monde se décrédibilise.

Commençons par les signatures. Il faut réécrire les bios pour bien comprendre ce qui se joue ici. Trois personnes vont nous parler de cybersécurité, d'intrusions informatiques, de piratage. Elles vont nous expliquer que tout cela, c'est très mal. Soit. Mais...

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La presse magazine sous idéologie comptable d'une mirifique Start-up Nation.

Question: comment faire de l'argent avec un groupe de presse. Réponse: réduire la masse salariale et accueillir de jeunes recrues formées en alternance. C'est fou comme tout devient limpide dans le monde éclairé des businessmen de la French-Tech…

Une revue créée en 1913 malmenée par la science de 2021

Les hostilités sont ouvertes. D’un côté un magazine de renom créé en 1913, Science & Vie, et de l’autre Reworld Média, un Leading Media Group se reconnaissant comme éditeur de contenus de qualité résolument ancré dans l’ère des nouvelles technologies (sic). Deux mondes. Le premier s’honore de sa vérité scientifique, le second se félicite de ses cotations boursières.

Rappelons que Reworld s’est porté acquéreur de tous les journaux de l’éditeur italien Mondadori en 2019 (30 titres, dont S&V). La nouvelle direction vise un chiffre d’affaires d’un milliard d’euros pour 2021. Le big boss, Pascal Chevalier, n’hésite plus à se présenter comme «un geek reconverti dans le business». Quant à Jérémy Parola, le jeune directeur des activités numériques, lui, préfère se coiffer d’une réussite acquise au sein du journal économique La Tribune: «Quand je suis arrivé on était 300, je suis reparti, on était une vingtaine. On ne peut pas dire que ce soit un modèle d’hyper croissance, même si les choses faites étaient hyper belles, et j’en ressens encore aujourd’hui une grande fierté». À cette époque, le directeur de La Tribune n’est autre que Gautier Normand, l’actuel associé co-fondateur de Reworld Média.

Le choc du chiffre vaut mieux que le poids des mots
Le choc du chiffre vaut mieux que le poids des mots

Pas de quoi rassurer les journalistes de Science & Vie qui dénoncent de grossières erreurs éditoriales et déplorent « un nombre inimaginable d’informations erronées et publiées sur un site internet qui est désormais placé...

";s:7:"content";s:2637:"

La presse magazine sous idéologie comptable d'une mirifique Start-up Nation.

Question: comment faire de l'argent avec un groupe de presse. Réponse: réduire la masse salariale et accueillir de jeunes recrues formées en alternance. C'est fou comme tout devient limpide dans le monde éclairé des businessmen de la French-Tech…

Une revue créée en 1913 malmenée par la science de 2021

Les hostilités sont ouvertes. D’un côté un magazine de renom créé en 1913, Science & Vie, et de l’autre Reworld Média, un Leading Media Group se reconnaissant comme éditeur de contenus de qualité résolument ancré dans l’ère des nouvelles technologies (sic). Deux mondes. Le premier s’honore de sa vérité scientifique, le second se félicite de ses cotations boursières.

Rappelons que Reworld s’est porté acquéreur de tous les journaux de l’éditeur italien Mondadori en 2019 (30 titres, dont S&V). La nouvelle direction vise un chiffre d’affaires d’un milliard d’euros pour 2021. Le big boss, Pascal Chevalier, n’hésite plus à se présenter comme «un geek reconverti dans le business». Quant à Jérémy Parola, le jeune directeur des activités numériques, lui, préfère se coiffer d’une réussite acquise au sein du journal économique La Tribune: «Quand je suis arrivé on était 300, je suis reparti, on était une vingtaine. On ne peut pas dire que ce soit un modèle d’hyper croissance, même si les choses faites étaient hyper belles, et j’en ressens encore aujourd’hui une grande fierté». À cette époque, le directeur de La Tribune n’est autre que Gautier Normand, l’actuel associé co-fondateur de Reworld Média.

Le choc du chiffre vaut mieux que le poids des mots
Le choc du chiffre vaut mieux que le poids des mots

Pas de quoi rassurer les journalistes de Science & Vie qui dénoncent de grossières erreurs éditoriales et déplorent « un nombre inimaginable d’informations erronées et publiées sur un site internet qui est désormais placé...

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Le délire venu des États-Unis prend racine en France

Bienvenue dans le grand bazar des complotistes QAnon. De ce côté de l'Atlantique, se côtoient antisémites, extrême-droite, anti-illuminati, anti-vaccins. Tous contre tous et tous pour Donald Trump. Dur à suivre...

Ça ressemble à une blague, mais ce n'en est pas une - Blog Infocculte sur Wordpress

Qu'on se le dise, le sapin de Noël symbolise la pyramide illuminati. Mais comment a-t-on pu passer à côté de cette évidence pendant si longtemps ? Fort heureusement, une plongée dans les groupes Telegram des QAnon Français permet de voir ce que les oppresseurs voulant notre perte tentent de nous cacher par tous les moyens.

On pourrait croire à une blague mais c'est très sérieusement que ce site découvert au détour d'un groupe fédérant la communauté QAnon française nous explique la triste symbolique du sapin de Noël. Pour mémoire, la communauté QAnon, née aux Etats-Unis dans 4Chan est persuadée que des élites mondiales pratiquent un culte sataniste pédophile, s’attaquent à nos enfants et boivent leur sang. Fort heureusement, Donald Trump serait engagé dans une lutte secrète contre ces monstres et serait en passe de la gagner. C'est d'ailleurs pourquoi il est si abominable de constater que les pédophiles en question ont volé l'élection du sauveur. Pour bien comprendre l'étendue du délire, nous vous recommandons la lecture de ce long article.

On aurait pu penser que ces théories, reposant à la fois sur des événements, des personnages et des argumentations très américano-centrées resteraient confinées aux Etats-Unis. Pas du tout. Si le groupe Telegram « QAnon France » ne regroupe que 2.034 membres, « Le Grand Réveil » compte 6.500 abonnés. « Revue de Presse Internationale » approche des 2.900 membres.

On y croise à peu près tous les publics allant...

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Le délire venu des États-Unis prend racine en France

Bienvenue dans le grand bazar des complotistes QAnon. De ce côté de l'Atlantique, se côtoient antisémites, extrême-droite, anti-illuminati, anti-vaccins. Tous contre tous et tous pour Donald Trump. Dur à suivre...

Ça ressemble à une blague, mais ce n'en est pas une - Blog Infocculte sur Wordpress

Qu'on se le dise, le sapin de Noël symbolise la pyramide illuminati. Mais comment a-t-on pu passer à côté de cette évidence pendant si longtemps ? Fort heureusement, une plongée dans les groupes Telegram des QAnon Français permet de voir ce que les oppresseurs voulant notre perte tentent de nous cacher par tous les moyens.

On pourrait croire à une blague mais c'est très sérieusement que ce site découvert au détour d'un groupe fédérant la communauté QAnon française nous explique la triste symbolique du sapin de Noël. Pour mémoire, la communauté QAnon, née aux Etats-Unis dans 4Chan est persuadée que des élites mondiales pratiquent un culte sataniste pédophile, s’attaquent à nos enfants et boivent leur sang. Fort heureusement, Donald Trump serait engagé dans une lutte secrète contre ces monstres et serait en passe de la gagner. C'est d'ailleurs pourquoi il est si abominable de constater que les pédophiles en question ont volé l'élection du sauveur. Pour bien comprendre l'étendue du délire, nous vous recommandons la lecture de ce long article.

On aurait pu penser que ces théories, reposant à la fois sur des événements, des personnages et des argumentations très américano-centrées resteraient confinées aux Etats-Unis. Pas du tout. Si le groupe Telegram « QAnon France » ne regroupe que 2.034 membres, « Le Grand Réveil » compte 6.500 abonnés. « Revue de Presse Internationale » approche des 2.900 membres.

On y croise à peu près tous les publics allant...

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Spoiler : personne

Il y a une similarité entre la gestion des crises financières mondiales et celle du Covid-19 : personne ne tient le compte précis des milliards déployés pour éviter la catastrophe. Personne n'évalue la pertinence de leur attribution. Pas plus que leur efficacité.

Walibi Belgium - Loup Garou - Jérémy-Günther-Heinz Jähnick - Wikimedia Commons - CC-BY-SA 3.0

En matière de crise financière, on l'a vu avec les subprimes et la crise de la dette souveraine, lorsque le système menace de s'écrouler complètement, les États trouvent de l'argent magique. Alors que la veille, tous les dirigeants d'entreprises, tous les dirigeants de pays ne juraient que par "TINA" et l'austérité ou le chaos, les voilà qui, pour les uns réclamaient des milliards pour ne pas mourir, pour les autres, faisaient pleuvoir les milliards. Après la reproduction des pains, l'inattendue reproduction des dollars et des euros...

Ceux qui ne juraient que par le libéralisme et ses bienfaits, le libéralisme par opposition à l'interventionnisme de l'État dans l'économie, deviennent des chantres de l'injection massive d'argent public, bref, d'une nationalisation des marchés financiers, d'un rétablissement du communisme !

Les discours, la doxa économique et la réalité divergent désormais complètement. Les ultra-libéraux réclament une politique interventionniste de l'État. Il faut dire que sans les interventions massives des gouvernements et des banques centrales ces dernières années, le système aurait implosé depuis longtemps. L'économie mondiale n'a pas attendu le covid, elle est sous respirateur artificiel depuis 2008. Quelqu'un devra payer pour tout l'oxygène, mais c'est une autre histoire...

Avec la crise du covid, pour la première fois, une triple crise se présente : sanitaire,...

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Spoiler : personne

Il y a une similarité entre la gestion des crises financières mondiales et celle du Covid-19 : personne ne tient le compte précis des milliards déployés pour éviter la catastrophe. Personne n'évalue la pertinence de leur attribution. Pas plus que leur efficacité.

Walibi Belgium - Loup Garou - Jérémy-Günther-Heinz Jähnick - Wikimedia Commons - CC-BY-SA 3.0

En matière de crise financière, on l'a vu avec les subprimes et la crise de la dette souveraine, lorsque le système menace de s'écrouler complètement, les États trouvent de l'argent magique. Alors que la veille, tous les dirigeants d'entreprises, tous les dirigeants de pays ne juraient que par "TINA" et l'austérité ou le chaos, les voilà qui, pour les uns réclamaient des milliards pour ne pas mourir, pour les autres, faisaient pleuvoir les milliards. Après la reproduction des pains, l'inattendue reproduction des dollars et des euros...

Ceux qui ne juraient que par le libéralisme et ses bienfaits, le libéralisme par opposition à l'interventionnisme de l'État dans l'économie, deviennent des chantres de l'injection massive d'argent public, bref, d'une nationalisation des marchés financiers, d'un rétablissement du communisme !

Les discours, la doxa économique et la réalité divergent désormais complètement. Les ultra-libéraux réclament une politique interventionniste de l'État. Il faut dire que sans les interventions massives des gouvernements et des banques centrales ces dernières années, le système aurait implosé depuis longtemps. L'économie mondiale n'a pas attendu le covid, elle est sous respirateur artificiel depuis 2008. Quelqu'un devra payer pour tout l'oxygène, mais c'est une autre histoire...

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Le politologue Maxime Gaborit analyse les mutations du mouvement climat

Maxime Gaborit est doctorant du Centre de recherche en science politique (Crespo) de l'Université Saint-Louis de Bruxelles où il rédige une thèse consacrée aux mouvements sociaux écologistes. Alors que le mouvement se massifie, il en décortique les tiraillements existentiels : rapport à la violence et rapports de classes, catastrophisme et Convention citoyenne.

Cérémonie d'Ouverture de la Rébellion Internationale d'Octobre 2019 d'Extinction Rebellion à Paris - Bastian Greshake Tzovaras / Flickr - CC BY-SA 2.0

La préoccupation climatique est aujourd'hui largement partagée au sein de la société, en témoignent les marches pour le climat de plus en plus suivies. Comment les organisations accueillent-elles cette arrivée massive de nouveaux partisans ?

Maxime Gaborit
Maxime Gaborit
En effet, le mouvement climat en France est marqué par une massification récente qui date de la rentrée 2018. A ce moment-là, une vague verte a déferlé dans les rues, galvanisée d'abord par la démission de Nicolas Hulot puis par l'importante médiatisation du cinquième rapport du GIEC. Aux côtés d'organisations déjà en place, ont alors émergé de nouvelles mouvances pas toujours stabilisées, identifiées par l'étiquette « citoyenne ». La dimension générationnelle est apparue ensuite avec les grèves pour le climat et la naissance de Youth for Climate en janvier 2019.

Assez rapidement, les organisations ont profité de cette nouvelle base sociale capable de faire masse pour organiser des actions de grande ampleur. Jusqu'à présent, des organisations comme Greenpeace s'appuyaient surtout sur du lobbyisme institutionnalisé et des actions spectaculaires menées par quelques activistes sur-entraînés. En avril 2019, ils ont pu compter, avec ANV-COP21 et les Amis de la Terre, sur plus de 2 000 citoyens pour bloquer « la République des pollueurs » dans le quartier de la Défense.

Le mouvement climat joue désormais sur un ensemble de tableaux extrêmement varié, allant de la désobéissance civile de masse aux...

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Le politologue Maxime Gaborit analyse les mutations du mouvement climat

Maxime Gaborit est doctorant du Centre de recherche en science politique (Crespo) de l'Université Saint-Louis de Bruxelles où il rédige une thèse consacrée aux mouvements sociaux écologistes. Alors que le mouvement se massifie, il en décortique les tiraillements existentiels : rapport à la violence et rapports de classes, catastrophisme et Convention citoyenne.

Cérémonie d'Ouverture de la Rébellion Internationale d'Octobre 2019 d'Extinction Rebellion à Paris - Bastian Greshake Tzovaras / Flickr - CC BY-SA 2.0

La préoccupation climatique est aujourd'hui largement partagée au sein de la société, en témoignent les marches pour le climat de plus en plus suivies. Comment les organisations accueillent-elles cette arrivée massive de nouveaux partisans ?

Maxime Gaborit
Maxime Gaborit
En effet, le mouvement climat en France est marqué par une massification récente qui date de la rentrée 2018. A ce moment-là, une vague verte a déferlé dans les rues, galvanisée d'abord par la démission de Nicolas Hulot puis par l'importante médiatisation du cinquième rapport du GIEC. Aux côtés d'organisations déjà en place, ont alors émergé de nouvelles mouvances pas toujours stabilisées, identifiées par l'étiquette « citoyenne ». La dimension générationnelle est apparue ensuite avec les grèves pour le climat et la naissance de Youth for Climate en janvier 2019.

Assez rapidement, les organisations ont profité de cette nouvelle base sociale capable de faire masse pour organiser des actions de grande ampleur. Jusqu'à présent, des organisations comme Greenpeace s'appuyaient surtout sur du lobbyisme institutionnalisé et des actions spectaculaires menées par quelques activistes sur-entraînés. En avril 2019, ils ont pu compter, avec ANV-COP21 et les Amis de la Terre, sur plus de 2 000 citoyens pour bloquer « la République des pollueurs » dans le quartier de la Défense.

Le mouvement climat joue désormais sur un ensemble de tableaux extrêmement varié, allant de la désobéissance civile de masse aux...

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Un briefing "off" pour les journalistes

Reflets publie le verbatin d'un briefing "off" du conseiller intérieur et sécurité du Président de la République à destination des journalistes sur le projet de loi "confortant les principes républicain".

Façade de l'Élysée - Remi Mathis - Wikipedia - CC BY-SA 3.0

C'est reparti pour un tour. Qui se souvient du nauséabond débat sur l'identité nationale de Nicolas Sarkozy ? Déjà, à l'époque les responsables politiques, sous couvert de créer un « rempart contre le communautarisme », chassaient sur les terres du Front National en quête d'électeurs. Aujourd'hui, Emmanuel Macron tente de siphonner le vote Rassemblement National en poussant un projet de loi sur les « principes républicains ». Cette fois, l'excuse est de lutter contre le « séparatisme ». Dans les deux cas, plus ou moins officieusement, ces projets visent à surfer sur le racisme latent visant les français musulmans. Ils contribuent à l'exacerber.

Dans son discours des Mureaux en octobre, le président de la République avait tracé les grandes lignes de son projet en la matière. Il avait expliqué à des journalistes qu'il visait le séparatisme islamiste. Aujourd'hui, l'exécutif slalome dans un champ de mines. Il tente de rassurer en expliquant qu'aucune religion n'est visée par ce texte tout en martelant que l'islamisme radical est un danger. Étrangement, le texte présenté ne fait pas mention de ce séparatisme islamiste qui serait la cible. Peut-être parce qu'il est compliqué de définir ce qu'est l'islamisme. Où se termine la foi et commence l'islamisme politique ? Difficile aussi de caractériser le « séparatisme ». Et comment faire la différence entre le « séparatisme » islamiste et celui de groupes comme...

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Un briefing "off" pour les journalistes

Reflets publie le verbatin d'un briefing "off" du conseiller intérieur et sécurité du Président de la République à destination des journalistes sur le projet de loi "confortant les principes républicain".

Façade de l'Élysée - Remi Mathis - Wikipedia - CC BY-SA 3.0

C'est reparti pour un tour. Qui se souvient du nauséabond débat sur l'identité nationale de Nicolas Sarkozy ? Déjà, à l'époque les responsables politiques, sous couvert de créer un « rempart contre le communautarisme », chassaient sur les terres du Front National en quête d'électeurs. Aujourd'hui, Emmanuel Macron tente de siphonner le vote Rassemblement National en poussant un projet de loi sur les « principes républicains ». Cette fois, l'excuse est de lutter contre le « séparatisme ». Dans les deux cas, plus ou moins officieusement, ces projets visent à surfer sur le racisme latent visant les français musulmans. Ils contribuent à l'exacerber.

Dans son discours des Mureaux en octobre, le président de la République avait tracé les grandes lignes de son projet en la matière. Il avait expliqué à des journalistes qu'il visait le séparatisme islamiste. Aujourd'hui, l'exécutif slalome dans un champ de mines. Il tente de rassurer en expliquant qu'aucune religion n'est visée par ce texte tout en martelant que l'islamisme radical est un danger. Étrangement, le texte présenté ne fait pas mention de ce séparatisme islamiste qui serait la cible. Peut-être parce qu'il est compliqué de définir ce qu'est l'islamisme. Où se termine la foi et commence l'islamisme politique ? Difficile aussi de caractériser le « séparatisme ». Et comment faire la différence entre le « séparatisme » islamiste et celui de groupes comme...

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Punir vite et fort : le choix de la répression plutôt que de la protection

Réforme controversée, l’Assemblée nationale a pourtant voté la création d’un code de la justice pénale des mineurs. Si pour le gouvernement, il s’agit de clarifier l’ordonnance de 1945 et accélérer les procédures, pour les professionnels du secteur, ce texte fait le choix de la répression sur l’éducation.

Dossier du code de la justice pénale des mineurs sur le site de l'Assemblée Nationale

Ce projet est dans le carton du Ministère de la Justice depuis deux ans. Objectif ? «Une justice pénale des mineurs plus réactive pour une réponse éducative plus efficace» promet-on. Pour montrer l’exemple, la chancellerie a d’ailleurs choisi de légiférer par ordonnance avec une procédure d’urgence, et donc sans débats parlementaires. Ce nouveau code de la justice pénale des mineurs doit entrer en vigueur dès le 31 mars 2021. Mais la préparation s’est faite en concertation avec les professionnels du secteur de la justice des mineurs, se justifie-t-on du côté du Ministère. Sauf que l’ensemble des acteurs du secteur ont dénoncé le simulacre de consultation et un choix du timing bien étrange de la garde des Sceaux Nicole Belloubet. La réforme a en effet été annoncée en 2018 avant la fin d’une mission parlementaire d’information sur la justice des mineurs. «Une consultation dématérialisée d’à peine trois semaines est loin d’être une concertation» avait réagi l’UNIOPSS, une fédération d’associations de solidarité. Les résultats de cette concertation préalable ne sont d’ailleurs pas disponibles sur le site du Ministère… Rien que sur la forme et la façon de faire, la réforme ne passe pas chez les professionnels de l’enfance, associations et syndicats.

Punir vite

Et le contenu n’a rien pour les satisfaire. D'ailleurs, plus de 200 personnalités, professionnels de l’enfance, membres d'organisations syndicales de magistrats, travailleurs sociaux et avocats ont appelé «les...

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Punir vite et fort : le choix de la répression plutôt que de la protection

Réforme controversée, l’Assemblée nationale a pourtant voté la création d’un code de la justice pénale des mineurs. Si pour le gouvernement, il s’agit de clarifier l’ordonnance de 1945 et accélérer les procédures, pour les professionnels du secteur, ce texte fait le choix de la répression sur l’éducation.

Dossier du code de la justice pénale des mineurs sur le site de l'Assemblée Nationale

Ce projet est dans le carton du Ministère de la Justice depuis deux ans. Objectif ? «Une justice pénale des mineurs plus réactive pour une réponse éducative plus efficace» promet-on. Pour montrer l’exemple, la chancellerie a d’ailleurs choisi de légiférer par ordonnance avec une procédure d’urgence, et donc sans débats parlementaires. Ce nouveau code de la justice pénale des mineurs doit entrer en vigueur dès le 31 mars 2021. Mais la préparation s’est faite en concertation avec les professionnels du secteur de la justice des mineurs, se justifie-t-on du côté du Ministère. Sauf que l’ensemble des acteurs du secteur ont dénoncé le simulacre de consultation et un choix du timing bien étrange de la garde des Sceaux Nicole Belloubet. La réforme a en effet été annoncée en 2018 avant la fin d’une mission parlementaire d’information sur la justice des mineurs. «Une consultation dématérialisée d’à peine trois semaines est loin d’être une concertation» avait réagi l’UNIOPSS, une fédération d’associations de solidarité. Les résultats de cette concertation préalable ne sont d’ailleurs pas disponibles sur le site du Ministère… Rien que sur la forme et la façon de faire, la réforme ne passe pas chez les professionnels de l’enfance, associations et syndicats.

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Roche dite de la "poule couveuse", Hienghène, Zone côtière Nord et Est classée à l'UNESCO, Nouvelle-Calédonie - Kévin Thenaisie - CC BY-SA 4.0
Roche dite de la "poule couveuse", Hienghène, Zone côtière Nord et Est classée à l'UNESCO, Nouvelle-Calédonie - Kévin Thenaisie - CC BY-SA 4.0
De nombreux affrontements violents ont éclaté cette semaine en Nouvelle Calédonie. La vente de l'usine Vale, également appelée l'usine du Sud, à un consortium international comprenant la société de triste réputation Trafigura a mis le feu aux poudres. Alors que le dernier référendum sur l'indépendance de l'île a eu lieu il y a 2 mois, avec un vote contre, le FLNKS et les indépendantistes ont organisé des marches, des manifestations contre ce projet de vente par le groupe brésilien qui détenait l'usine. De violents affrontements ont eu lieu. Des manifestants ont mis en place des barrages, certains se sont introduits dans l'usine qui abrite des produits chimiques dangereux. Un incendie a été déclenché. Les gendarmes ont fini par prendre le contrôle de l'usine. Sur Facebook, des salariés expriment leur colère après les dégradations et craignaient une pollution. Du côté "loyaliste", des contre-barrages ont été dressés avec tous les risques de dérapage évidents. La situation était très tendue cette semaine sur l'île.

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Roche dite de la "poule couveuse", Hienghène, Zone côtière Nord et Est classée à l'UNESCO, Nouvelle-Calédonie - Kévin Thenaisie - CC BY-SA 4.0
Roche dite de la "poule couveuse", Hienghène, Zone côtière Nord et Est classée à l'UNESCO, Nouvelle-Calédonie - Kévin Thenaisie - CC BY-SA 4.0
De nombreux affrontements violents ont éclaté cette semaine en Nouvelle Calédonie. La vente de l'usine Vale, également appelée l'usine du Sud, à un consortium international comprenant la société de triste réputation Trafigura a mis le feu aux poudres. Alors que le dernier référendum sur l'indépendance de l'île a eu lieu il y a 2 mois, avec un vote contre, le FLNKS et les indépendantistes ont organisé des marches, des manifestations contre ce projet de vente par le groupe brésilien qui détenait l'usine. De violents affrontements ont eu lieu. Des manifestants ont mis en place des barrages, certains se sont introduits dans l'usine qui abrite des produits chimiques dangereux. Un incendie a été déclenché. Les gendarmes ont fini par prendre le contrôle de l'usine. Sur Facebook, des salariés expriment leur colère après les dégradations et craignaient une pollution. Du côté "loyaliste", des contre-barrages ont été dressés avec tous les risques de dérapage évidents. La situation était très tendue cette semaine sur l'île.

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Participer à la création d'armes numériques n'est pas un acte anodin

Peu ou pas abordée durant les cursus scolaires, l'éthique est une forme personnelle de morale. Elle est pourtant le seul rempart pour éviter la case « Justice » lorsque les employeurs ont demandé « l'impossible »...

Jacky Delville - Wikipedia - CC BY-SA 4.0

Cet article est une suite à ce papier sur les auditions des patrons d'Amesys


«Code is Law». Le code, c'est la loi, écrivait le juriste américain Lawrence Lessig en 2000. «Le logiciel et le matériel (…) font du cyberespace ce qu’il est. Ce code, ou cette architecture, définit la manière dont nous vivons le cyberespace. Il détermine s’il est facile ou non de protéger sa vie privée, ou de censurer la parole. Il détermine si l’accès à l’information est global ou sectorisé. Il a un impact sur qui peut voir quoi, ou sur ce qui est surveillé. Lorsqu’on commence à comprendre la nature de ce code, on se rend compte que, d’une myriade de manières, le code du cyberespace régule». Le poids qui repose sur les épaules de ceux qui produisent le code est donc énorme. Le codeur ouvre des fenêtres sur le futur. Il détermine, façonne, ce que sera le réseau des réseaux dans l'avenir. Souhaite-t-on un outil au service de la répression sanglante, un outil de diffusion du savoir? Un système d'interceptions massives? Une place de marché géante? Comment concilier la morale, l'éthique personnelle et celle des entreprises qui emploient ceux qui codent? Les choix sont parfois cornéliens et d'ailleurs, certains salariés d'entreprises américaines protestent contre la volonté de leurs employeurs de travailler pour le Pentagone même si rien, bien entendu, dans la loi ne l'interdit à ces sociétés. Drones militaires, intelligence artificielle, reconnaissance faciale, robots...

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Participer à la création d'armes numériques n'est pas un acte anodin

Peu ou pas abordée durant les cursus scolaires, l'éthique est une forme personnelle de morale. Elle est pourtant le seul rempart pour éviter la case « Justice » lorsque les employeurs ont demandé « l'impossible »...

Jacky Delville - Wikipedia - CC BY-SA 4.0

Cet article est une suite à ce papier sur les auditions des patrons d'Amesys


«Code is Law». Le code, c'est la loi, écrivait le juriste américain Lawrence Lessig en 2000. «Le logiciel et le matériel (…) font du cyberespace ce qu’il est. Ce code, ou cette architecture, définit la manière dont nous vivons le cyberespace. Il détermine s’il est facile ou non de protéger sa vie privée, ou de censurer la parole. Il détermine si l’accès à l’information est global ou sectorisé. Il a un impact sur qui peut voir quoi, ou sur ce qui est surveillé. Lorsqu’on commence à comprendre la nature de ce code, on se rend compte que, d’une myriade de manières, le code du cyberespace régule». Le poids qui repose sur les épaules de ceux qui produisent le code est donc énorme. Le codeur ouvre des fenêtres sur le futur. Il détermine, façonne, ce que sera le réseau des réseaux dans l'avenir. Souhaite-t-on un outil au service de la répression sanglante, un outil de diffusion du savoir? Un système d'interceptions massives? Une place de marché géante? Comment concilier la morale, l'éthique personnelle et celle des entreprises qui emploient ceux qui codent? Les choix sont parfois cornéliens et d'ailleurs, certains salariés d'entreprises américaines protestent contre la volonté de leurs employeurs de travailler pour le Pentagone même si rien, bien entendu, dans la loi ne l'interdit à ces sociétés. Drones militaires, intelligence artificielle, reconnaissance faciale, robots...

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Quand les anciens patrons racontaient aux enquêteurs leur version des faits...

Les auditions de Philippe Vannier et de Stéphane Salies en 2017 confirment ce que nous écrivions au fil des ans sur Amesys et nous apprennent quelques détails. La justice se hâte très lentement, dans cette affaire d'écoute massive d'Internet ayant amenée à la torture d'opposants au colonel Kadhafi.

L'ancien logo d'Amesys - CC

Février-mars 2017 : dans le cadre d’une enquête sur la société Amesys et son rôle dans la vente à la Libye de Kadhafi d’un outil d’interception des communications via Internet, les gendarmes entendent le patron, Philippe Vannier et le responsable commercial, Stéphane Salies. Depuis 2013, les juges du pôle contre les crimes contre l'humanité, crimes et délits de guerre du tribunal de grande instance de Paris enquêtent à tout petits pas sur la possible complicité d’Amesys dans la torture de Libyens. Plusieurs d’entre eux ont été entendu et ont témoigné de la torture qu'ils ont subi sur la base d’interceptions réalisées avec Eagle, l’outil vendu par Amesys au colonel Kadhafi.

Les deux hommes vont s’efforcer de minimiser leur rôle dans cette affaire et les gendarmes ne vont pas les cuisiner trop violemment. A titre d’exemple, lorsque l’enquêteur demande à Philippe Vannier si Eagle a été vendu à d’autres pays étrangers, celui-ci répond qu’il n’en sait rien et n’est pas relancé sur ce point. Pourtant, à l’époque de son audition, toutes les preuves de la vente du produit à l’étranger, au Maroc par exemple, sont publiques.

Devant l’enquêteur, Philippe Vannier retrace son parcours et celui d’Amesys. Selon l’ancien patron d’Amesys, puis de Bull, puis de la division big data et cybersécurité d’Atos, c’est la société Ipricot, au mitan des années 2000, qui apporte les compétences en Internet Protocol. Philippe Vannier révèle qu’il n’avait pas le financement pour racheter la...

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Quand les anciens patrons racontaient aux enquêteurs leur version des faits...

Les auditions de Philippe Vannier et de Stéphane Salies en 2017 confirment ce que nous écrivions au fil des ans sur Amesys et nous apprennent quelques détails. La justice se hâte très lentement, dans cette affaire d'écoute massive d'Internet ayant amenée à la torture d'opposants au colonel Kadhafi.

L'ancien logo d'Amesys - CC

Février-mars 2017 : dans le cadre d’une enquête sur la société Amesys et son rôle dans la vente à la Libye de Kadhafi d’un outil d’interception des communications via Internet, les gendarmes entendent le patron, Philippe Vannier et le responsable commercial, Stéphane Salies. Depuis 2013, les juges du pôle contre les crimes contre l'humanité, crimes et délits de guerre du tribunal de grande instance de Paris enquêtent à tout petits pas sur la possible complicité d’Amesys dans la torture de Libyens. Plusieurs d’entre eux ont été entendu et ont témoigné de la torture qu'ils ont subi sur la base d’interceptions réalisées avec Eagle, l’outil vendu par Amesys au colonel Kadhafi.

Les deux hommes vont s’efforcer de minimiser leur rôle dans cette affaire et les gendarmes ne vont pas les cuisiner trop violemment. A titre d’exemple, lorsque l’enquêteur demande à Philippe Vannier si Eagle a été vendu à d’autres pays étrangers, celui-ci répond qu’il n’en sait rien et n’est pas relancé sur ce point. Pourtant, à l’époque de son audition, toutes les preuves de la vente du produit à l’étranger, au Maroc par exemple, sont publiques.

Devant l’enquêteur, Philippe Vannier retrace son parcours et celui d’Amesys. Selon l’ancien patron d’Amesys, puis de Bull, puis de la division big data et cybersécurité d’Atos, c’est la société Ipricot, au mitan des années 2000, qui apporte les compétences en Internet Protocol. Philippe Vannier révèle qu’il n’avait pas le financement pour racheter la...

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La préfecture choisit la stratégie de la tension

La manifestation du 5 décembre a été encadrée pendant tout son parcours par une nasse mobile. A de très nombreuses reprises, le cordon de gendarmes qui barrait la route du cortège l'a stoppée, provoquant d'inutiles tensions. Une stratégie déjà éprouvée avec les Gilets jaunes.

La tête du cortège, entravée tout au long de la manifestation par un cordon de gendarme - © Reflets

Pour une grande partie des Français, la manifestation de samedi 5 décembre a été « la chienlit » (Bruno Retailleau, LR), une succession de violences, de dégradations, bref, le libre champ laissé aux casseurs qui, à en croire les chaînes de télévision d'information en continu, ont composé la majeure partie de la manifestation. A nouveau, il semble que les journalistes des chaînes d'information en continu et nous, ne fassions pas le même métier, pire, nous n'avons pas le même cerveau et les mêmes yeux. Car ayant rejoint le point de départ de la manifestation à 13h30 et l'ayant suivie en tête de cortège jusqu'à République le soir, nous n'avons vu aucun casseur.

Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas eu de casseurs et de dégradations. Cela veut dire que ces actes ont eu lieu en périphérie de la manifestation, que c'est un épiphénomène dans une manifestation qui a duré 14h à 18h, soit quatre heures, pour un parcours qui prend 45 minutes à pieds. Cela veut dire que la majorité des manifestants, était pacifique. Cela veut aussi dire que le chiffre de 400 à 500 casseurs avancé par la préfecture est probablement surévalué. Il n'y avait pas ce nombre lors de manifestations autrement plus violentes pendant la période très active des Gilets jaunes. La préfecture avait à nouveau prémédiqué la presse en annonçant la venue de très nombreux Black bloc.

Bref, les images ont trompé l'opinion. Dans leur immense majorité, les manifestants (5.000...

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La préfecture choisit la stratégie de la tension

La manifestation du 5 décembre a été encadrée pendant tout son parcours par une nasse mobile. A de très nombreuses reprises, le cordon de gendarmes qui barrait la route du cortège l'a stoppée, provoquant d'inutiles tensions. Une stratégie déjà éprouvée avec les Gilets jaunes.

La tête du cortège, entravée tout au long de la manifestation par un cordon de gendarme - © Reflets

Pour une grande partie des Français, la manifestation de samedi 5 décembre a été « la chienlit » (Bruno Retailleau, LR), une succession de violences, de dégradations, bref, le libre champ laissé aux casseurs qui, à en croire les chaînes de télévision d'information en continu, ont composé la majeure partie de la manifestation. A nouveau, il semble que les journalistes des chaînes d'information en continu et nous, ne fassions pas le même métier, pire, nous n'avons pas le même cerveau et les mêmes yeux. Car ayant rejoint le point de départ de la manifestation à 13h30 et l'ayant suivie en tête de cortège jusqu'à République le soir, nous n'avons vu aucun casseur.

Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas eu de casseurs et de dégradations. Cela veut dire que ces actes ont eu lieu en périphérie de la manifestation, que c'est un épiphénomène dans une manifestation qui a duré 14h à 18h, soit quatre heures, pour un parcours qui prend 45 minutes à pieds. Cela veut dire que la majorité des manifestants, était pacifique. Cela veut aussi dire que le chiffre de 400 à 500 casseurs avancé par la préfecture est probablement surévalué. Il n'y avait pas ce nombre lors de manifestations autrement plus violentes pendant la période très active des Gilets jaunes. La préfecture avait à nouveau prémédiqué la presse en annonçant la venue de très nombreux Black bloc.

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« Les policiers qui ont tabassé Michel se sont sacrifiés pour la protection de nos valeurs républicaines »

Lundi 2 décembre, deux heures du matin, le ministre de l'intérieur nous reçoit (presque) dans le donjon du ministère. Le fuseau d'un rouet brille dans la pénombre. La Belle au Bois Dormant dort dans le coin droit de la pièce. Gérald Darmanin est épuisé par son audition devant la commission des lois mais il porte un regarde acéré sur la séquence qui vient de s'écouler.

Darmalaser, le super-héros des temps modernes - © Memes

Bonjour Gérald. Vous êtes très en colère contre les islamo-gaucho-féministes...

Je fulmine, parce qu'ils répandent des fake news à longueur de journée ! Et la presse, complaisante, je me comprends, relaye ces mensonges.

Mais de quoi parlez-vous ?

Mais de ceux qui disent que la police ne veut pas être filmée ! C'est faux, c'est archi faux : les islamo-gaucho-féministes n'ont pas le monopole de la défense de notre belle démocratie, des policiers se sont mobilisés pour le retrait de cet article 24, policiers faisant preuve d'une abnégation qui force le respect et ils ont été plus efficaces que ces hordes de manifestants qui n'ont réussi qu'à pourrir la grande fête que devait être la ré-ouverture des commerces dits non-essentiels.

Auriez-vous des exemples?

Ah oui alors ! Dernièrement des policiers se sachant filmés ont secoué la tente d'un SDF jusqu'à ce qu'il en tombe comme un fruit mûr (petit rire) et d'autres ont sillonné les rues de Paris pendant des heures avant de trouver le profil idéal, celui de la personne dont le tabassage enflammerait les médias : un producteur de musique noir délinquant : il ne portait pas de masque. Penser que ces policiers ne se savaient pas filmés tant à l'extérieur qu'à l'intérieur, c'est faire insulte à leur intelligence.

Expliquez-nous ça...

Sachez d'abord que les policiers sont des gens comme les autres : ils aiment vivre des quarts-d'heure de gloire, même masqués, et au vu...

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« Les policiers qui ont tabassé Michel se sont sacrifiés pour la protection de nos valeurs républicaines »

Lundi 2 décembre, deux heures du matin, le ministre de l'intérieur nous reçoit (presque) dans le donjon du ministère. Le fuseau d'un rouet brille dans la pénombre. La Belle au Bois Dormant dort dans le coin droit de la pièce. Gérald Darmanin est épuisé par son audition devant la commission des lois mais il porte un regarde acéré sur la séquence qui vient de s'écouler.

Darmalaser, le super-héros des temps modernes - © Memes

Bonjour Gérald. Vous êtes très en colère contre les islamo-gaucho-féministes...

Je fulmine, parce qu'ils répandent des fake news à longueur de journée ! Et la presse, complaisante, je me comprends, relaye ces mensonges.

Mais de quoi parlez-vous ?

Mais de ceux qui disent que la police ne veut pas être filmée ! C'est faux, c'est archi faux : les islamo-gaucho-féministes n'ont pas le monopole de la défense de notre belle démocratie, des policiers se sont mobilisés pour le retrait de cet article 24, policiers faisant preuve d'une abnégation qui force le respect et ils ont été plus efficaces que ces hordes de manifestants qui n'ont réussi qu'à pourrir la grande fête que devait être la ré-ouverture des commerces dits non-essentiels.

Auriez-vous des exemples?

Ah oui alors ! Dernièrement des policiers se sachant filmés ont secoué la tente d'un SDF jusqu'à ce qu'il en tombe comme un fruit mûr (petit rire) et d'autres ont sillonné les rues de Paris pendant des heures avant de trouver le profil idéal, celui de la personne dont le tabassage enflammerait les médias : un producteur de musique noir délinquant : il ne portait pas de masque. Penser que ces policiers ne se savaient pas filmés tant à l'extérieur qu'à l'intérieur, c'est faire insulte à leur intelligence.

Expliquez-nous ça...

Sachez d'abord que les policiers sont des gens comme les autres : ils aiment vivre des quarts-d'heure de gloire, même masqués, et au vu...

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Bienvenue dans le monde de l'argent fou

Argent déconnecté de la production de valeur, argent produit par des algorithmes, argent du foot, fortune assises sur le cirque des réseaux sociaux. Petit panorama du pognon de dingue...

Ryan Kaji - Copie d'écran - Youtube

Les réseaux sociaux font recettes

YouTube, Instagram et téléréalité… les réseaux sociaux ont amené leur cortège d’influenceurs avec leur millions de «followers» qui placent des produits à longueur de photo et vidéo. Ils profitent aussi de la bêtise de leurs fans pour vendre un tas de chose à un prix exorbitant.

Le numéro 1 mondial des recettes est un Américain âgé de huit ans. Ryan Kaji, de son vrai nom Ryan Guan, a gagné 26 millions de dollars en 2019. L’année précédente, il avait gagné seulement 22 millions, selon la revue Forbes qui tient le palmarès annuel des Youtubeurs les plus friqués. Dans la plupart des vidéos, on le voit simplement déballer des cadeaux et s’amuser avec avec ses nouveaux jouets. Le tout, bien sûr, sponsorisé par des fabricants de joujoux. La chaîne a été lancée par ses parents, alors que Ryan n’avait que trois ans… Depuis sa création, elle approche les 35 milliards de vues. La chaîne de supermarché Walmart a lancé mi-2019 une brosse à dent et un dentifrice a son nom. Pour adoucir le côté pub critiqué par des associations de protection des consommateurs, ses parents produisent désormais aussi des vidéos éducatives dont la qualité est parfaitement discutable. LA récente vidéo sur la manière dont se forment les tsunamis à grands coups de hurlements de la maman de Ryan est particulièrement épuisante.

A la deuxième place du podium, on trouve la chaîne Dude perfect. Les jeunes qui la produisent réalisent «des vidéos truquées de tous vos sports préférés»...

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Bienvenue dans le monde de l'argent fou

Argent déconnecté de la production de valeur, argent produit par des algorithmes, argent du foot, fortune assises sur le cirque des réseaux sociaux. Petit panorama du pognon de dingue...

Ryan Kaji - Copie d'écran - Youtube

Les réseaux sociaux font recettes

YouTube, Instagram et téléréalité… les réseaux sociaux ont amené leur cortège d’influenceurs avec leur millions de «followers» qui placent des produits à longueur de photo et vidéo. Ils profitent aussi de la bêtise de leurs fans pour vendre un tas de chose à un prix exorbitant.

Le numéro 1 mondial des recettes est un Américain âgé de huit ans. Ryan Kaji, de son vrai nom Ryan Guan, a gagné 26 millions de dollars en 2019. L’année précédente, il avait gagné seulement 22 millions, selon la revue Forbes qui tient le palmarès annuel des Youtubeurs les plus friqués. Dans la plupart des vidéos, on le voit simplement déballer des cadeaux et s’amuser avec avec ses nouveaux jouets. Le tout, bien sûr, sponsorisé par des fabricants de joujoux. La chaîne a été lancée par ses parents, alors que Ryan n’avait que trois ans… Depuis sa création, elle approche les 35 milliards de vues. La chaîne de supermarché Walmart a lancé mi-2019 une brosse à dent et un dentifrice a son nom. Pour adoucir le côté pub critiqué par des associations de protection des consommateurs, ses parents produisent désormais aussi des vidéos éducatives dont la qualité est parfaitement discutable. LA récente vidéo sur la manière dont se forment les tsunamis à grands coups de hurlements de la maman de Ryan est particulièrement épuisante.

A la deuxième place du podium, on trouve la chaîne Dude perfect. Les jeunes qui la produisent réalisent «des vidéos truquées de tous vos sports préférés»...

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L'abandon de l'article 24 ne doit pas être un objectif

Quel jeu joue la presse consciemment ou inconsciemment ? En adoptant une posture corporatiste et en s'arc-boutant sur l'article 24, elle perd de vue les nombreux articles liberticides de ce texte. Il ne faut pas se contenter d'un retrait de l'article 24, déjà prévu dans le projet de loi suivant sur les « principes républicains » !

José García Moreno, dit Garcimore, illusionniste et humoriste. - D.R.

Après deux années d'ultra-violence de la part des forces de l'ordre, après deux années de mutilations, la presse monte au créneau. Pas seulement avec ses armes habituelles, des mots. Non, avec des pétitions, des textes affirmant des principes, une opposition au journalisme de préfecture ou encore dénonçant une pratique ancienne, l'obligation de faire valider par le ministère de l'Intérieur les reportages sur les forces de l'ordre. Et voici même qu'elle descend dans la rue. Dans les manifestations fleurissent des pancartes revendicatives avec le logo de rédactions généralement peu opposées aux pouvoirs en place. Tous contre l'article 24 qui nous empêcherait de filmer les forces de l'ordre ! Combien dans le lot de ces journaux revendicatifs envoient régulièrement leurs salariés se poser entre manifestants et forces de l'ordre pour ramener des images ? Combien s'affolent de l'usage disproportionné de la violence par les forces de l'ordre depuis au moins la répression des manifestation contre la Loi Travail et Nuit Debout ? Mais ne boudons pas notre plaisir. Voir la profession unie pour quelque chose est suffisamment rare pour s'en féliciter. Il y a toutefois un danger important à trop focaliser sur l'article 24 par corporatisme. A trop observer cet article, on pourrait rapidement perdre de vue que l'ensemble de cette proposition de loi est une hérésie de plus dans la litanie des textes liberticides décidés dans...

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L'abandon de l'article 24 ne doit pas être un objectif

Quel jeu joue la presse consciemment ou inconsciemment ? En adoptant une posture corporatiste et en s'arc-boutant sur l'article 24, elle perd de vue les nombreux articles liberticides de ce texte. Il ne faut pas se contenter d'un retrait de l'article 24, déjà prévu dans le projet de loi suivant sur les « principes républicains » !

José García Moreno, dit Garcimore, illusionniste et humoriste. - D.R.

Après deux années d'ultra-violence de la part des forces de l'ordre, après deux années de mutilations, la presse monte au créneau. Pas seulement avec ses armes habituelles, des mots. Non, avec des pétitions, des textes affirmant des principes, une opposition au journalisme de préfecture ou encore dénonçant une pratique ancienne, l'obligation de faire valider par le ministère de l'Intérieur les reportages sur les forces de l'ordre. Et voici même qu'elle descend dans la rue. Dans les manifestations fleurissent des pancartes revendicatives avec le logo de rédactions généralement peu opposées aux pouvoirs en place. Tous contre l'article 24 qui nous empêcherait de filmer les forces de l'ordre ! Combien dans le lot de ces journaux revendicatifs envoient régulièrement leurs salariés se poser entre manifestants et forces de l'ordre pour ramener des images ? Combien s'affolent de l'usage disproportionné de la violence par les forces de l'ordre depuis au moins la répression des manifestation contre la Loi Travail et Nuit Debout ? Mais ne boudons pas notre plaisir. Voir la profession unie pour quelque chose est suffisamment rare pour s'en féliciter. Il y a toutefois un danger important à trop focaliser sur l'article 24 par corporatisme. A trop observer cet article, on pourrait rapidement perdre de vue que l'ensemble de cette proposition de loi est une hérésie de plus dans la litanie des textes liberticides décidés dans...

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Le sénateur quitte les fauteuils rouges pour les alcôves du pouvoir

A 73 ans, le désormais ex-sénateur entame une nouvelle carrière en rejoignant le cabinet de lobbying APCO. Rares sont les parlementaires qui choisissent de quitter leur mandat en cours de route pour rejoindre aussi ouvertement le lobbying. Surtout après 25 ans de carrière au Sénat.

Jean Bizet - ActuaLitté - Wikipedia - CC BY-SA 2.0

Élu de la Manche depuis bientôt quarante ans, Jean Bizet se retire de la vie politique pour rejoindre le cabinet de lobbying APCO. Cette annonce, intervenue ce matin, n’a pas manqué de soulever des questions sur les raisons qui ont poussé APCO, grande compagnie américaine implantée à Paris et Bruxelles, à renforcer ses rangs (et son carnet d’adresse) avec Jean Bizet.

L’ex-sénateur Républicain, lui-même fils de député, a tenu le rôle de président de la commission européenne au Sénat près de huit ans (au lieu des six établis par le règlement intérieur). Après l’annonce de la fin du cumul des mandats et après avoir épuisé son quota d’années à la présidence d’une commission, il avait fait savoir que si une opportunité se présentait, il se pourrait qu’il la saisisse. C’est donc APCO qui lui a fait un appel du pied. A Bruxelles, APCO figure à la 11e place sur 848 sociétés de lobbying recensées par l’ONG Lobbyfact, et fait partie des cabinets de lobbying de taille intermédiaire depuis quelques années, après avoir compté parmi les plus gros en termes de dépenses de lobbying. Aujourd’hui, ils affirment dépenser entre 2,5 et 2,7 millions d'euros en frais de lobbying à Bruxelles.

Dans son communiqué annonçant l’arrivée de Jean Bizet, APCO explique l’avoir choisi pour sa «vaste connaissance des institutions et de l’écosystème parlementaire français.» Et même si l’ex-sénateur rectifie pudiquement lorsqu’on lui parle d’un cabinet de lobbying, car il préfère l’appellation «cabinet de...

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Le sénateur quitte les fauteuils rouges pour les alcôves du pouvoir

A 73 ans, le désormais ex-sénateur entame une nouvelle carrière en rejoignant le cabinet de lobbying APCO. Rares sont les parlementaires qui choisissent de quitter leur mandat en cours de route pour rejoindre aussi ouvertement le lobbying. Surtout après 25 ans de carrière au Sénat.

Jean Bizet - ActuaLitté - Wikipedia - CC BY-SA 2.0

Élu de la Manche depuis bientôt quarante ans, Jean Bizet se retire de la vie politique pour rejoindre le cabinet de lobbying APCO. Cette annonce, intervenue ce matin, n’a pas manqué de soulever des questions sur les raisons qui ont poussé APCO, grande compagnie américaine implantée à Paris et Bruxelles, à renforcer ses rangs (et son carnet d’adresse) avec Jean Bizet.

L’ex-sénateur Républicain, lui-même fils de député, a tenu le rôle de président de la commission européenne au Sénat près de huit ans (au lieu des six établis par le règlement intérieur). Après l’annonce de la fin du cumul des mandats et après avoir épuisé son quota d’années à la présidence d’une commission, il avait fait savoir que si une opportunité se présentait, il se pourrait qu’il la saisisse. C’est donc APCO qui lui a fait un appel du pied. A Bruxelles, APCO figure à la 11e place sur 848 sociétés de lobbying recensées par l’ONG Lobbyfact, et fait partie des cabinets de lobbying de taille intermédiaire depuis quelques années, après avoir compté parmi les plus gros en termes de dépenses de lobbying. Aujourd’hui, ils affirment dépenser entre 2,5 et 2,7 millions d'euros en frais de lobbying à Bruxelles.

Dans son communiqué annonçant l’arrivée de Jean Bizet, APCO explique l’avoir choisi pour sa «vaste connaissance des institutions et de l’écosystème parlementaire français.» Et même si l’ex-sénateur rectifie pudiquement lorsqu’on lui parle d’un cabinet de lobbying, car il préfère l’appellation «cabinet de...

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Le monde caché des "jeunes entrepreneurs"

Ils sont à peine majeurs et affichent une réussite insolente sur les réseaux sociaux. Des jeunes vantent le pouvoir du trading, outil idéal disent-ils, pour « prendre en main sa réussite ». Mais le but est d’attirer des acheteurs dans un système de vente pyramidal. Le trading, en réalité, n’est qu’un appât.

Salut à toi jeune entrepreneur !

Ils s’appellent Samba, Maxime, Aurélie, Adnane, Mohamed, Delroy ou Serey et ils ont la vingtaine clinquante. Ils roulent en Mercedes ou Lamborghini, portent de beaux costumes, s’achètent des Rolex tout diamant et surtout, ils affichent ostensiblement leur réussite sur les réseaux sociaux. Lecteur, est-ce que tu préfères faire pitié et prendre le bus tous les jours, ou commencer très rapidement à faire de l’argent avec eux grâce à ton téléphone, et peut-être pouvoir acquérir ce genre de véhicule haut de gamme? Moi je pense, la question elle est vite répondue. Vous avez peut-être reconnu les paroles d’une vidéo devenue virale cet été: un jeune garçon en costume moulant qui promet la réussite à ceux qui le rejoignent. Son secret? Le trading. Tous ces jeunes sont à la tête de groupes pyramidaux qui vendent de la formation en ligne, pour apprendre à jouer en bourse.

Dubaï et Jet ski, la belle vie des jeunes "traders" - Story instagram - MK
Dubaï et Jet ski, la belle vie des jeunes "traders" - Story instagram - MK

La promesse: se former pour savoir ce qu’est un pips, une chandelle ou un stop loss, maîtriser tous les codes pour pouvoir placer son argent sur des marchés comme le Forex, marché des devises, ou les cryptomonnaies. En réalité, si l'on vous apprend bien le vocabulaire du trading, vous ne saurez pas manier les algorithmes, réaliser des projections ou formuler des hypothèses pour savoir réagir en fonction de la tournure que prendra le cours de la bourse. Et d’ailleurs, on vous assure que ce n’est pas utile, car vous recevrez du «...

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Le monde caché des "jeunes entrepreneurs"

Ils sont à peine majeurs et affichent une réussite insolente sur les réseaux sociaux. Des jeunes vantent le pouvoir du trading, outil idéal disent-ils, pour « prendre en main sa réussite ». Mais le but est d’attirer des acheteurs dans un système de vente pyramidal. Le trading, en réalité, n’est qu’un appât.

Salut à toi jeune entrepreneur !

Ils s’appellent Samba, Maxime, Aurélie, Adnane, Mohamed, Delroy ou Serey et ils ont la vingtaine clinquante. Ils roulent en Mercedes ou Lamborghini, portent de beaux costumes, s’achètent des Rolex tout diamant et surtout, ils affichent ostensiblement leur réussite sur les réseaux sociaux. Lecteur, est-ce que tu préfères faire pitié et prendre le bus tous les jours, ou commencer très rapidement à faire de l’argent avec eux grâce à ton téléphone, et peut-être pouvoir acquérir ce genre de véhicule haut de gamme? Moi je pense, la question elle est vite répondue. Vous avez peut-être reconnu les paroles d’une vidéo devenue virale cet été: un jeune garçon en costume moulant qui promet la réussite à ceux qui le rejoignent. Son secret? Le trading. Tous ces jeunes sont à la tête de groupes pyramidaux qui vendent de la formation en ligne, pour apprendre à jouer en bourse.

Dubaï et Jet ski, la belle vie des jeunes "traders" - Story instagram - MK
Dubaï et Jet ski, la belle vie des jeunes "traders" - Story instagram - MK

La promesse: se former pour savoir ce qu’est un pips, une chandelle ou un stop loss, maîtriser tous les codes pour pouvoir placer son argent sur des marchés comme le Forex, marché des devises, ou les cryptomonnaies. En réalité, si l'on vous apprend bien le vocabulaire du trading, vous ne saurez pas manier les algorithmes, réaliser des projections ou formuler des hypothèses pour savoir réagir en fonction de la tournure que prendra le cours de la bourse. Et d’ailleurs, on vous assure que ce n’est pas utile, car vous recevrez du «...

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Vis ma vie de prof contractuelle - Episode 3

Marie-Gabrielle est professeure contractuelle en lycée dans l'académie de Versailles. Elle raconte son quotidien et les méandres du Mammouth de l’Éducation Nationale... jusqu'à sa démission ce mois-ci.

Mammouth au Royal BC Museum, Victoria, British Columbia - Rob Pongsajapan - CC BY 2.0

Nous retrouvons Marie-Gabrielle. Elle est prof contractuelle, enseignant le médico-social en lycée. Pour protéger son anonymat, les établissement ne seront pas cités. Elle raconte son quotidien.

«J’ai été très touchée par l’assassinat de Samuel Paty. Pendant les vacances, j’en discute avec plusieurs amis profs, nous étions tous sous le choc. Je me suis rendue au rassemblement d’hommage avec des collègues devant la mairie de Versailles.

Le ministre nous annonce qu’on lui rendra hommage dans toutes les écoles le 2 novembre. Je reçois sept courriels dans le week-end précédent la rentrée. Les consignes changent tout le temps: arrivée à huit heures pour discuter entre enseignants, puis arrivée à huit heures avec les élèves, puis on nous annonce qu’on sera en binôme pour échanger avec les élèves. Enfin le rectorat me dit qu’on n’est plus obligé de faire un échange, mais qu’on doit au moins observer une minute de silence et lire la lettre de Jean Jaurès. Le proviseur m’adresse un courriel expliquant que nous pouvons garder la porte ouverte pour que l’administration puisse intervenir en cas de chahut ou de non respect de la minute de silence.

Je décide de bien préparer un échange. Cela me paraît important pour mes élèves. Je lis la lettre de Jaurès ainsi que d’autres documents que nous envoient l’Éducation Nationale, plus des articles de presse sur la liberté d’expression. En tant qu’enseignante, je dois être à la hauteur sur cette question importante. Dans le même temps j’écris...

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Vis ma vie de prof contractuelle - Episode 3

Marie-Gabrielle est professeure contractuelle en lycée dans l'académie de Versailles. Elle raconte son quotidien et les méandres du Mammouth de l’Éducation Nationale... jusqu'à sa démission ce mois-ci.

Mammouth au Royal BC Museum, Victoria, British Columbia - Rob Pongsajapan - CC BY 2.0

Nous retrouvons Marie-Gabrielle. Elle est prof contractuelle, enseignant le médico-social en lycée. Pour protéger son anonymat, les établissement ne seront pas cités. Elle raconte son quotidien.

«J’ai été très touchée par l’assassinat de Samuel Paty. Pendant les vacances, j’en discute avec plusieurs amis profs, nous étions tous sous le choc. Je me suis rendue au rassemblement d’hommage avec des collègues devant la mairie de Versailles.

Le ministre nous annonce qu’on lui rendra hommage dans toutes les écoles le 2 novembre. Je reçois sept courriels dans le week-end précédent la rentrée. Les consignes changent tout le temps: arrivée à huit heures pour discuter entre enseignants, puis arrivée à huit heures avec les élèves, puis on nous annonce qu’on sera en binôme pour échanger avec les élèves. Enfin le rectorat me dit qu’on n’est plus obligé de faire un échange, mais qu’on doit au moins observer une minute de silence et lire la lettre de Jean Jaurès. Le proviseur m’adresse un courriel expliquant que nous pouvons garder la porte ouverte pour que l’administration puisse intervenir en cas de chahut ou de non respect de la minute de silence.

Je décide de bien préparer un échange. Cela me paraît important pour mes élèves. Je lis la lettre de Jaurès ainsi que d’autres documents que nous envoient l’Éducation Nationale, plus des articles de presse sur la liberté d’expression. En tant qu’enseignante, je dois être à la hauteur sur cette question importante. Dans le même temps j’écris...

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Rencontre avec des commerces "non-essentiels"

A force de Covid et de confinement notre vision du quotidien s'embrume inexorablement. On en viendrait à souscrire aux mesures les plus incompréhensibles qui soient. Au risque d'oublier que le superflu des uns s'avère parfois si crucial pour les autres.

En Charente-Maritime, les non-essentiels se rebellent - © Reflets

Dans le texte, on nous avait parlé de commerces non-essentiels, mais l'aviez-vous remarqué, sur le terrain il s'agissait de femmes et d'hommes indispensables. Alors ce vendredi 20 novembre le petit parvis de la préfecture de Charente-Maritime s'est noirci de quelques 250 manifestants. Un seul véritable message, une unique revendication: « Laissez-nous travailler ! » A la tête de cette fronde de bonne volonté, un collectif né de la désespérance d'une poignée de dirigeants d'entreprise. Dans leur sillage se sont rassemblés des retraités solidaires, des salariés placés au chômage partiel, des gilets jaunes de la première heure, bref autant de profils représentatifs de la saison 2 du Covid. Selon la porte-parole du mouvement, la bronca vient de la capitale et s'élève dans toute la France: « Actuellement on ne peut pas se déplacer à Paris, alors nous avons décidé de nous manifester dans toutes les régions. »

C'est donc devant la préfecture de Charente-Maritime que tous ont piétiné avant qu'une petite délégation soit reçue par la directrice de cabinet du préfet Basselier. Le préfet en titre, absent excusé, avait en effet chargé la sous-préfète de s'occuper de cette affaire. Fallait-il y voir un signe? Car si tout se déroulait pour le mieux dans la meilleure des manifestations, n'était-il pas déjà trop tard pour interpeller les hautes autorités. Au regard de l'actualité en cours on pouvait s'interroger sur l'utilité de la...

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Rencontre avec des commerces "non-essentiels"

A force de Covid et de confinement notre vision du quotidien s'embrume inexorablement. On en viendrait à souscrire aux mesures les plus incompréhensibles qui soient. Au risque d'oublier que le superflu des uns s'avère parfois si crucial pour les autres.

En Charente-Maritime, les non-essentiels se rebellent - © Reflets

Dans le texte, on nous avait parlé de commerces non-essentiels, mais l'aviez-vous remarqué, sur le terrain il s'agissait de femmes et d'hommes indispensables. Alors ce vendredi 20 novembre le petit parvis de la préfecture de Charente-Maritime s'est noirci de quelques 250 manifestants. Un seul véritable message, une unique revendication: « Laissez-nous travailler ! » A la tête de cette fronde de bonne volonté, un collectif né de la désespérance d'une poignée de dirigeants d'entreprise. Dans leur sillage se sont rassemblés des retraités solidaires, des salariés placés au chômage partiel, des gilets jaunes de la première heure, bref autant de profils représentatifs de la saison 2 du Covid. Selon la porte-parole du mouvement, la bronca vient de la capitale et s'élève dans toute la France: « Actuellement on ne peut pas se déplacer à Paris, alors nous avons décidé de nous manifester dans toutes les régions. »

C'est donc devant la préfecture de Charente-Maritime que tous ont piétiné avant qu'une petite délégation soit reçue par la directrice de cabinet du préfet Basselier. Le préfet en titre, absent excusé, avait en effet chargé la sous-préfète de s'occuper de cette affaire. Fallait-il y voir un signe? Car si tout se déroulait pour le mieux dans la meilleure des manifestations, n'était-il pas déjà trop tard pour interpeller les hautes autorités. Au regard de l'actualité en cours on pouvait s'interroger sur l'utilité de la...

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« J'aime me faire peur »

Lundi 23 novembre au soir, le président nous reçoit dans la "war room" alors que des islamo-gauchistes sèment le désordre dans Paris. La nuit appartient aux apatrides et aux journalopes mais force devant rester à la loi, le terrain sera repris à l'ennemi.

Le président français - © Meme

Monsieur le Président, vous ne trouvez pas que vous allez un peu loin avec les journalistes et les sans-abri ? Ce ne sont pas des délinquants...

J'aime me faire peur. Ne suis-je pas à la tête de la start-up nation ? Il nous faut prendre des risques en permanence pour réussir. Tout le monde aime ceux qui prennent des risques. J'ai tremblé, et tout mon gouvernement avec, surtout Benjamin Griveaux, avec les gilets jaunes. On a cru qu'ils allaient venir nous chercher chez nous ! Alors comme ça s'était calmé, j'ai imaginé un truc qui puisse mettre cette fois à peu près tout le monde dans la rue. C'est un challenge, je sais. Avec le Covid-19, les gens ont peur d'y aller. Le challenge est vraiment énorme : il faudrait que je m'aliène mon électorat de base mais aussi les gens d'extrême-droite. Si on veut vraiment se faire peur, il faut frapper fort. Bref, du coup je me suis dit, je vais exploser les journalistes. Se taper la liberté de la presse au pays de la révolution qui avait mis dans Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi », c'était un beau projet. C'est mon projet. Ça fait un moment d'ailleurs [il rit]. Souvenez-vous quand je vous avais virés de la salle de...

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« J'aime me faire peur »

Lundi 23 novembre au soir, le président nous reçoit dans la "war room" alors que des islamo-gauchistes sèment le désordre dans Paris. La nuit appartient aux apatrides et aux journalopes mais force devant rester à la loi, le terrain sera repris à l'ennemi.

Le président français - © Meme

Monsieur le Président, vous ne trouvez pas que vous allez un peu loin avec les journalistes et les sans-abri ? Ce ne sont pas des délinquants...

J'aime me faire peur. Ne suis-je pas à la tête de la start-up nation ? Il nous faut prendre des risques en permanence pour réussir. Tout le monde aime ceux qui prennent des risques. J'ai tremblé, et tout mon gouvernement avec, surtout Benjamin Griveaux, avec les gilets jaunes. On a cru qu'ils allaient venir nous chercher chez nous ! Alors comme ça s'était calmé, j'ai imaginé un truc qui puisse mettre cette fois à peu près tout le monde dans la rue. C'est un challenge, je sais. Avec le Covid-19, les gens ont peur d'y aller. Le challenge est vraiment énorme : il faudrait que je m'aliène mon électorat de base mais aussi les gens d'extrême-droite. Si on veut vraiment se faire peur, il faut frapper fort. Bref, du coup je me suis dit, je vais exploser les journalistes. Se taper la liberté de la presse au pays de la révolution qui avait mis dans Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi », c'était un beau projet. C'est mon projet. Ça fait un moment d'ailleurs [il rit]. Souvenez-vous quand je vous avais virés de la salle de...

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Le nombre de cas signalés a augmenté de 26% en un an

Chaque année, 700 000 jeunes sont victimes de harcèlement scolaire selon le ministère de l'Éducation nationale. Pendant le confinement du printemps, et encore aujourd'hui, le cyber-harcèlement a pris le relais. En cause : un bouleversement des pratiques numériques et une méconnaissance des violences en ligne de nombreux parents.

Jean-Michel Blanquer

Quelque 30% de cas de cyberharcèlement en plus pendant le confinement du printemps 2020. C’est le constat fait par l’association E-enfance, qui gère la plate-forme netecoute.fr. Et si les cas de harcèlement scolaire ont mécaniquement baissé, ils se sont déportés sur le cyberharcèlement. Rumeurs, insultes, photos volées ou truquées, la viralité des réseaux sociaux démultiplie le phénomène de harcèlement. Mais le déconfinement et la rentrée en présentiel n’ont pas changé la donne. Toujours d’après l’étude de l’association E-enfance, les cas de cyberharcèlement ont augmenté de 26% en septembre 2020 par rapport à septembre 2019, malgré une rentrée en présentiel. En cause : la forte hausse du temps passé sur les écrans, et donc les réseaux sociaux, chez les adolescents. Les cours à distance et l’absence de contacts avec les ami.e.s ont fait exploser le nombre de groupe WhatsApp, Snachpat, Instagram ou Tik Tok. Avec le confinement, les usages du numérique se sont également, et durablement, transformés. Les adolescents, de plus en plus jeunes, ont accès à leurs propres équipements. Et beaucoup de parents méconnaissent les pratiques de leurs enfants sur Internet. Ils n’ont ainsi qu’une vague idée des dangers. Seuls 9% pensent que leur enfant est concerné. Un jeune sur 10 déclare avoir déjà été victime de violences en ligne, d’après un rapport parlementaire publié en octobre 2020.

Les élèves de troisième seraient les plus exposés aux risques de cyberharcèlement, en raison de leur...

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Le nombre de cas signalés a augmenté de 26% en un an

Chaque année, 700 000 jeunes sont victimes de harcèlement scolaire selon le ministère de l'Éducation nationale. Pendant le confinement du printemps, et encore aujourd'hui, le cyber-harcèlement a pris le relais. En cause : un bouleversement des pratiques numériques et une méconnaissance des violences en ligne de nombreux parents.

Jean-Michel Blanquer

Quelque 30% de cas de cyberharcèlement en plus pendant le confinement du printemps 2020. C’est le constat fait par l’association E-enfance, qui gère la plate-forme netecoute.fr. Et si les cas de harcèlement scolaire ont mécaniquement baissé, ils se sont déportés sur le cyberharcèlement. Rumeurs, insultes, photos volées ou truquées, la viralité des réseaux sociaux démultiplie le phénomène de harcèlement. Mais le déconfinement et la rentrée en présentiel n’ont pas changé la donne. Toujours d’après l’étude de l’association E-enfance, les cas de cyberharcèlement ont augmenté de 26% en septembre 2020 par rapport à septembre 2019, malgré une rentrée en présentiel. En cause : la forte hausse du temps passé sur les écrans, et donc les réseaux sociaux, chez les adolescents. Les cours à distance et l’absence de contacts avec les ami.e.s ont fait exploser le nombre de groupe WhatsApp, Snachpat, Instagram ou Tik Tok. Avec le confinement, les usages du numérique se sont également, et durablement, transformés. Les adolescents, de plus en plus jeunes, ont accès à leurs propres équipements. Et beaucoup de parents méconnaissent les pratiques de leurs enfants sur Internet. Ils n’ont ainsi qu’une vague idée des dangers. Seuls 9% pensent que leur enfant est concerné. Un jeune sur 10 déclare avoir déjà été victime de violences en ligne, d’après un rapport parlementaire publié en octobre 2020.

Les élèves de troisième seraient les plus exposés aux risques de cyberharcèlement, en raison de leur...

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Faible mobilisation

Décidément, le gouvernement est à la ramasse côté communication : fermer au public le "parvis des droits de l'Homme" du Trocadéro par des grilles, des chaîne et des policiers armés... Mais peut-être s'en moque-t-il. D'ailleurs la mobilisation était relativement faible.

Le parvis des droits de l’homme fermé au public par des chaînes et des policiers : l'image ne peut pas être pire pour le gouvernement. - © Reflets

A l'appel des syndicats de journalistes, des rédactions, des sociétés de journalistes, de la profession, quelques milliers de personnes se sont réunies sur la place du Trocadéro à Paris ce samedi 21 novembre 2020. Ils protestaient contre l'article 24 qui, dans les faits empêchera les journalistes de filmer et de diffuser les images de membres de forces de l'ordre dans le cadre de leurs opérations. C'est un peu observer le monde par un prisme car la proposition de loi sécurité globale comporte bien d'autres articles tout aussi dangereux pour les libertés individuelles. Nous avions détaillé toutes les parties du texte dans un article début novembre. Renforcement du rôle de la sécurité privée, usage des drones, transmission des images filmées par les caméras piéton en temps réel, la liste est longue.

Le faible nombre de personnes mobilisées, deux ou trois mille environ [Update du 22 novembre : Mediapart estime pour sa part à 10.000 le nombre de manifestants], laisse un goût amer. Et une impression de fin de révolution avortée. Les manifestations massives de gilets jaunes, et plus globalement de Français en colère ces deux dernières années sont un lointain souvenir. Ils étaient peut-être 200 aujourd'hui dispersés dans une manifestation statique, nassée avant d'avoir commencé. Le gouvernement en place explose littéralement toutes les digues, embarque le pays vers un État policier et moins de 3.000 personnes s'en offusquent suffisamment pour...

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Faible mobilisation

Décidément, le gouvernement est à la ramasse côté communication : fermer au public le "parvis des droits de l'Homme" du Trocadéro par des grilles, des chaîne et des policiers armés... Mais peut-être s'en moque-t-il. D'ailleurs la mobilisation était relativement faible.

Le parvis des droits de l’homme fermé au public par des chaînes et des policiers : l'image ne peut pas être pire pour le gouvernement. - © Reflets

A l'appel des syndicats de journalistes, des rédactions, des sociétés de journalistes, de la profession, quelques milliers de personnes se sont réunies sur la place du Trocadéro à Paris ce samedi 21 novembre 2020. Ils protestaient contre l'article 24 qui, dans les faits empêchera les journalistes de filmer et de diffuser les images de membres de forces de l'ordre dans le cadre de leurs opérations. C'est un peu observer le monde par un prisme car la proposition de loi sécurité globale comporte bien d'autres articles tout aussi dangereux pour les libertés individuelles. Nous avions détaillé toutes les parties du texte dans un article début novembre. Renforcement du rôle de la sécurité privée, usage des drones, transmission des images filmées par les caméras piéton en temps réel, la liste est longue.

Le faible nombre de personnes mobilisées, deux ou trois mille environ [Update du 22 novembre : Mediapart estime pour sa part à 10.000 le nombre de manifestants], laisse un goût amer. Et une impression de fin de révolution avortée. Les manifestations massives de gilets jaunes, et plus globalement de Français en colère ces deux dernières années sont un lointain souvenir. Ils étaient peut-être 200 aujourd'hui dispersés dans une manifestation statique, nassée avant d'avoir commencé. Le gouvernement en place explose littéralement toutes les digues, embarque le pays vers un État policier et moins de 3.000 personnes s'en offusquent suffisamment pour...

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Mohammed ben Salmane continue de s’acheter une bonne image

Ce week-end, l’Arabie Saoudite préside le sommet du G20. Alors que le pays poursuit son opération séduction sur la scène internationale, les appels se multiplient pour demander la libération des défenseurs des droits humains emprisonnés par le royaume wahhabite.

Mohammed bin Salman net Nicolas Sarkozy en 2018 - Kremlin - Wikipedia - CC

La répression est impitoyable contre les défenseurs des droits humains en Arabie Saoudite. «Ils sont soit en prison, soit en exil» confirme Katia Roux, chargée de plaidoyer Libertés àAmnestyInternational France. «Aucune liberté d’expression ou d’action pacifique n’est tolérée. Les militants subissent des arrestations arbitraires, des tortures, des mauvais traitements et sont maintenus en détention avec des simulacres de procès». Les coulisses du royaume wahhabite contrastent avec l’image que le pays donne sur la scène internationale. Ces dernières années, le prince héritier Mohammed ben Salmane a adopté une série de réformes, fortement médiatisées, en faveur des droits humains.«Ces réformes vont dans le bon sens, mais elles sont très insuffisantes» réagit Katia Roux. «Le système de tutelle très répressif est toujours en place. Les femmes sont toujours victimes en droit et en pratique en Arabie Saoudite». Amnesty International et d’autres ONG souhaitent ainsi que ce G20, sous présidence saoudienne, soit l’occasion pour les Etats d’appeler à la libération de ces défenseurs et militants des droits humains. «Les femmes ont accès à des petits droits, mais les vrais sujets comme le mariage, l’accès au travail ou aux voyages à l’étranger ne sont pas abordés» réagit Albane Gaillot, députée Ecologie Démocratie Solidarité. «Dès lors que vous êtes une citoyenne saoudienne, et que vous militez pour vos droits, pour ne plus subir de violences, vous êtes emprisonnées. Les hommes et les...

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Mohammed ben Salmane continue de s’acheter une bonne image

Ce week-end, l’Arabie Saoudite préside le sommet du G20. Alors que le pays poursuit son opération séduction sur la scène internationale, les appels se multiplient pour demander la libération des défenseurs des droits humains emprisonnés par le royaume wahhabite.

Mohammed bin Salman net Nicolas Sarkozy en 2018 - Kremlin - Wikipedia - CC

La répression est impitoyable contre les défenseurs des droits humains en Arabie Saoudite. «Ils sont soit en prison, soit en exil» confirme Katia Roux, chargée de plaidoyer Libertés àAmnestyInternational France. «Aucune liberté d’expression ou d’action pacifique n’est tolérée. Les militants subissent des arrestations arbitraires, des tortures, des mauvais traitements et sont maintenus en détention avec des simulacres de procès». Les coulisses du royaume wahhabite contrastent avec l’image que le pays donne sur la scène internationale. Ces dernières années, le prince héritier Mohammed ben Salmane a adopté une série de réformes, fortement médiatisées, en faveur des droits humains.«Ces réformes vont dans le bon sens, mais elles sont très insuffisantes» réagit Katia Roux. «Le système de tutelle très répressif est toujours en place. Les femmes sont toujours victimes en droit et en pratique en Arabie Saoudite». Amnesty International et d’autres ONG souhaitent ainsi que ce G20, sous présidence saoudienne, soit l’occasion pour les Etats d’appeler à la libération de ces défenseurs et militants des droits humains. «Les femmes ont accès à des petits droits, mais les vrais sujets comme le mariage, l’accès au travail ou aux voyages à l’étranger ne sont pas abordés» réagit Albane Gaillot, députée Ecologie Démocratie Solidarité. «Dès lors que vous êtes une citoyenne saoudienne, et que vous militez pour vos droits, pour ne plus subir de violences, vous êtes emprisonnées. Les hommes et les...

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Reportage dans l'association Essonne Mobilités

Ventes et locations de véhicules d'occasion, de scooters ou de vélos, garage solidaire, aide à l'obtention du permis de conduite, l'association Essonne Mobilités aide les plus précaires à se déplacer. Une condition nécessaire pour être mieux inséré et accéder à un emploi ou le garder. En France, sept millions de personnes en âge de travailler sont touchées par des problèmes de mobilité.

Cours de conduite - © Reflets

Mohammed passe avec application un coup de Karcher sur une Renault Scénic de couleur sombre. La cliente ne va pas tarder à venir récupérer la voiture qu’elle a achetée il y a quelques semaines. Mais il ne s’agit pas d’une transaction comme une autre. Ici, au garage d’Essonne Mobilités situé dans les locaux de l’université Paris-Sud à Orsay, les bénéficiaires sont des personnes en recherche d’emploi ou ayant de faibles revenus. Et Mohammed qui travaille au garage de l’association est lui-même en insertion. Ce Soudanais est arrivé en France en 2015, après quatre années passées en Libye. «J’ai fait des études d’économie à Khartoum, mais étais dans l’opposition au président El Béchir, raconte-t-il dans un français un peu hésitant. J’ai été arrêté trois fois. Alors il a fallu que je quitte le pays. J’ai passé quatre années en Libye où j’ai un oncle qui y travaille. Mais j’ai toujours voulu venir en France. Alors un jour j’ai tenté la traversée.» Avec une carte de séjour de 10 ans, il peut envisager l’avenir. Depuis un an, il travaille comme garagiste au sein d’Essonne Mobilité. «Mon idée est de faire de la mécanique trois ou quatre ans, puis de reprendre un Master d’économie.» Son collègue, Salah, 41 ans, est déjà titulaire d’un diplôme d’électromécanicien de l’Afpa. «J’étais préparateur de commandes, mais j’ai voulu changer de métier. J’ai fait cette formation, mais je ne trouvais pas de travail. Alors ce contrat à Essonne Mobilités me donne de l’expérience pour travailler...

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Reportage dans l'association Essonne Mobilités

Ventes et locations de véhicules d'occasion, de scooters ou de vélos, garage solidaire, aide à l'obtention du permis de conduite, l'association Essonne Mobilités aide les plus précaires à se déplacer. Une condition nécessaire pour être mieux inséré et accéder à un emploi ou le garder. En France, sept millions de personnes en âge de travailler sont touchées par des problèmes de mobilité.

Cours de conduite - © Reflets

Mohammed passe avec application un coup de Karcher sur une Renault Scénic de couleur sombre. La cliente ne va pas tarder à venir récupérer la voiture qu’elle a achetée il y a quelques semaines. Mais il ne s’agit pas d’une transaction comme une autre. Ici, au garage d’Essonne Mobilités situé dans les locaux de l’université Paris-Sud à Orsay, les bénéficiaires sont des personnes en recherche d’emploi ou ayant de faibles revenus. Et Mohammed qui travaille au garage de l’association est lui-même en insertion. Ce Soudanais est arrivé en France en 2015, après quatre années passées en Libye. «J’ai fait des études d’économie à Khartoum, mais étais dans l’opposition au président El Béchir, raconte-t-il dans un français un peu hésitant. J’ai été arrêté trois fois. Alors il a fallu que je quitte le pays. J’ai passé quatre années en Libye où j’ai un oncle qui y travaille. Mais j’ai toujours voulu venir en France. Alors un jour j’ai tenté la traversée.» Avec une carte de séjour de 10 ans, il peut envisager l’avenir. Depuis un an, il travaille comme garagiste au sein d’Essonne Mobilité. «Mon idée est de faire de la mécanique trois ou quatre ans, puis de reprendre un Master d’économie.» Son collègue, Salah, 41 ans, est déjà titulaire d’un diplôme d’électromécanicien de l’Afpa. «J’étais préparateur de commandes, mais j’ai voulu changer de métier. J’ai fait cette formation, mais je ne trouvais pas de travail. Alors ce contrat à Essonne Mobilités me donne de l’expérience pour travailler...

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Et il n'a peut-être pas tort ?

Le virage droitier entamé très vite après le début du quinquennat est désormais un virage à l'extrême-droite. Pour la deuxième fois, l'ONU met en garde contre la dérive en cours. Mais finalement, en l'absence de réponse, pourquoi se gêner ?

Les voltigeurs d'Emmanuel Macron - © Reflets

Depuis le début du mouvement des gilets jaunes que nous avons suivi, samedis après samedis en en rendant compte ici, nous martelons que l'extrême violence organisée par l'exécutif contre les manifestant est totalement disproportionnée. Nous avons documenté dès janvier 2019, dans deux articles, ici et , le fait que les blessés par LBD ne l'étaient pas par accident. Depuis le début du mouvement, nous documentons également les violences contre les journalistes. En vain, il faut bien l'avouer. Car à quelques exceptions près, la presse n'a que mollement relayé ces dérives. Il ne tient qu'à elle pourtant de harceler le gouvernement jusqu'à obtenir une réponse satisfaisante. La presse italienne l'avait fait pour Berlusconi : lui poser en permanence dix questions d'intérêt public. Plutôt que de servir la soupe aux politiques en les invitant sans les cuisiner, peut-être vaudrait-il mieux leur poser les questions qui fâchent, surtout lorsque ceux-ci déclarent une guerre ouverte à la presse, la liberté d'informer et à son rôle sociétal : celui de permettre aux citoyens de faire des choix éclairés.

Ces attaques, ce n'est pas spécifiquement un journal Reflets, ou un autre, par nature pas tout à fait neutre en la matière (juge et partie), qui les observe et les dénonce. C'est par exemple la Défenseur des droits, Claire Hédon, nommé par Emmanuel Macron, qui par deux fois a estimé que « cette proposition de loi soulève des risques...

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Et il n'a peut-être pas tort ?

Le virage droitier entamé très vite après le début du quinquennat est désormais un virage à l'extrême-droite. Pour la deuxième fois, l'ONU met en garde contre la dérive en cours. Mais finalement, en l'absence de réponse, pourquoi se gêner ?

Les voltigeurs d'Emmanuel Macron - © Reflets

Depuis le début du mouvement des gilets jaunes que nous avons suivi, samedis après samedis en en rendant compte ici, nous martelons que l'extrême violence organisée par l'exécutif contre les manifestant est totalement disproportionnée. Nous avons documenté dès janvier 2019, dans deux articles, ici et , le fait que les blessés par LBD ne l'étaient pas par accident. Depuis le début du mouvement, nous documentons également les violences contre les journalistes. En vain, il faut bien l'avouer. Car à quelques exceptions près, la presse n'a que mollement relayé ces dérives. Il ne tient qu'à elle pourtant de harceler le gouvernement jusqu'à obtenir une réponse satisfaisante. La presse italienne l'avait fait pour Berlusconi : lui poser en permanence dix questions d'intérêt public. Plutôt que de servir la soupe aux politiques en les invitant sans les cuisiner, peut-être vaudrait-il mieux leur poser les questions qui fâchent, surtout lorsque ceux-ci déclarent une guerre ouverte à la presse, la liberté d'informer et à son rôle sociétal : celui de permettre aux citoyens de faire des choix éclairés.

Ces attaques, ce n'est pas spécifiquement un journal Reflets, ou un autre, par nature pas tout à fait neutre en la matière (juge et partie), qui les observe et les dénonce. C'est par exemple la Défenseur des droits, Claire Hédon, nommé par Emmanuel Macron, qui par deux fois a estimé que « cette proposition de loi soulève des risques...

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Olivier Véran parle de 5.800 lits "durables", les réanimateurs répondent que c'est faux

C'est parce que les capacités viennent à manquer, que les malades graves seraient susceptibles de ne plus pouvoir être soignés, que les confinements sont adoptés. C'est dire les enjeux. En dix ans en France, le nombre de lits de réa a baissé de plus de 1.000 lits.

Statistiques du syndicat des réanimateurs

Alors qu'on vient de comprendre que lorsque nos autorités nous parlent de « patients en "réanimation" », il faut en fait entendre qu'ils occupent non pas seulement des lits de réanimation à proprement parler, mais aussi des lits d'unités de soins intensifs (SI) et des lits d'unités de surveillance continue (SC), c’est pourquoi elles nous parlent de plus en plus de « patients "en soins critiques" », ce qui bien évidemment ajoute de la confusion à la confusion déjà bien réelle dans la gestion de cette pandémie, puisqu’il ne s’agit pas du tout du même nombre de lits (voir les statistiques officielles), on vient nous dire que les capacités de réanimation ne sont pas non plus celles qu’on nous dit qu’elles sont… Vous suivez ? Ce n'est pas simple en effet.

Le syndicat des médecins réanimateurs appelle le gouvernement à augmenter les capacités de réanimation, et à revenir aux 6 200 lits que comptait la France en 2009 au moment de la grippe H1N1, et alerte sur le sujet. Depuis juin, a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse mercredi 18 novembre, il le réclame au gouvernement. Sans succès. D'ailleurs, il lui a fait parvenir toute une série de propositions, après avoir tiré les premiers enseignements de la première vague de Coronavirus du printemps. Sans plus de succès.

L’objectif était pourtant de se préparer au mieux à la deuxième vague, et maintenant à la troisième, car il y a tout lieu de considérer qu’elle arrivera avant qu’...

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Olivier Véran parle de 5.800 lits "durables", les réanimateurs répondent que c'est faux

C'est parce que les capacités viennent à manquer, que les malades graves seraient susceptibles de ne plus pouvoir être soignés, que les confinements sont adoptés. C'est dire les enjeux. En dix ans en France, le nombre de lits de réa a baissé de plus de 1.000 lits.

Statistiques du syndicat des réanimateurs

Alors qu'on vient de comprendre que lorsque nos autorités nous parlent de « patients en "réanimation" », il faut en fait entendre qu'ils occupent non pas seulement des lits de réanimation à proprement parler, mais aussi des lits d'unités de soins intensifs (SI) et des lits d'unités de surveillance continue (SC), c’est pourquoi elles nous parlent de plus en plus de « patients "en soins critiques" », ce qui bien évidemment ajoute de la confusion à la confusion déjà bien réelle dans la gestion de cette pandémie, puisqu’il ne s’agit pas du tout du même nombre de lits (voir les statistiques officielles), on vient nous dire que les capacités de réanimation ne sont pas non plus celles qu’on nous dit qu’elles sont… Vous suivez ? Ce n'est pas simple en effet.

Le syndicat des médecins réanimateurs appelle le gouvernement à augmenter les capacités de réanimation, et à revenir aux 6 200 lits que comptait la France en 2009 au moment de la grippe H1N1, et alerte sur le sujet. Depuis juin, a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse mercredi 18 novembre, il le réclame au gouvernement. Sans succès. D'ailleurs, il lui a fait parvenir toute une série de propositions, après avoir tiré les premiers enseignements de la première vague de Coronavirus du printemps. Sans plus de succès.

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Le Qatar a été victime d'une opération barbouzarde

Quatre-vingts dix articles ont été publiés par des journalistes qui n'existaient pas. Des médias, principalement américains, sont tombés dans le panneau. L'ombre des Émirats Arabes Unis plane sur cette intox.

Les fausses dents montrent l'utilisation d'un programme informatique pour créer la photo d'un des "experts"

Quatre-vingt-dix articles publiés et signés par dix-neuf faux journalistes. Quarante-six journaux bernés aux Etats-Unis, en Asie, au Moyen-Orient… L’opération a été rondement menée. La plupart des articles ont un point commun: ils encensent les Émirats Arabes Unis et s'en prennent au Qatar, comme dans cet article subtilement titré «Le Qatar déstabilise le Moyen-Orient». Mais certains s'attaquent aussi à la Turquie, à l’Iran, à la Chine ou encore la politique de Facebook.

Quelqu’un a mis le paquet pour monter cette intox. Les profils des dix-neuf faux journalistes ou spécialistes de géopolitique revendiquent des parcours brillants. De faux CV sur Linkedin avaient été créés pour donner de l’importance aux «auteurs». Leurs photos avaient, pour certaines, été générées par des programmes informatiques. Deux sites web alimentés essentiellement par ces confrères fantômes ont été créés pour l’occasion, The Arab Eye et Persia Now.

Page d'accueil de Arab Eye - Copie d'écran
Page d'accueil de Arab Eye - Copie d'écran

Page d'accueil de Persia Now - Copie d'écran
Page d'accueil de Persia Now - Copie d'écran

Surtout, quarante-six authentiques médias ont été trompés. Des sites web et des magazines conservateurs américains comme The Washington Examiner, The Post Millennial, American Thinker ou The National Interest, mais aussi The Jerusalem Post, Asia Times ou le South China Morning Post ont publié ces articles. Aucun média français toutefois dans cette liste.

Ces articles ont été lus par des centaines de milliers de personnes et largement...

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Le Qatar a été victime d'une opération barbouzarde

Quatre-vingts dix articles ont été publiés par des journalistes qui n'existaient pas. Des médias, principalement américains, sont tombés dans le panneau. L'ombre des Émirats Arabes Unis plane sur cette intox.

Les fausses dents montrent l'utilisation d'un programme informatique pour créer la photo d'un des "experts"

Quatre-vingt-dix articles publiés et signés par dix-neuf faux journalistes. Quarante-six journaux bernés aux Etats-Unis, en Asie, au Moyen-Orient… L’opération a été rondement menée. La plupart des articles ont un point commun: ils encensent les Émirats Arabes Unis et s'en prennent au Qatar, comme dans cet article subtilement titré «Le Qatar déstabilise le Moyen-Orient». Mais certains s'attaquent aussi à la Turquie, à l’Iran, à la Chine ou encore la politique de Facebook.

Quelqu’un a mis le paquet pour monter cette intox. Les profils des dix-neuf faux journalistes ou spécialistes de géopolitique revendiquent des parcours brillants. De faux CV sur Linkedin avaient été créés pour donner de l’importance aux «auteurs». Leurs photos avaient, pour certaines, été générées par des programmes informatiques. Deux sites web alimentés essentiellement par ces confrères fantômes ont été créés pour l’occasion, The Arab Eye et Persia Now.

Page d'accueil de Arab Eye - Copie d'écran
Page d'accueil de Arab Eye - Copie d'écran

Page d'accueil de Persia Now - Copie d'écran
Page d'accueil de Persia Now - Copie d'écran

Surtout, quarante-six authentiques médias ont été trompés. Des sites web et des magazines conservateurs américains comme The Washington Examiner, The Post Millennial, American Thinker ou The National Interest, mais aussi The Jerusalem Post, Asia Times ou le South China Morning Post ont publié ces articles. Aucun média français toutefois dans cette liste.

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Le retour des syndicats et des politiques

Balayés par le mouvement des gilets jaunes pendant deux ans, les syndicats (de la presse principalement) ont repris du poil de la bête à l'occasion de cette manifestation. Les politiques ont fait des apparitions. C'est bon pour l'image.

La question mérite d'être posée au regard de ce projet de loi - © Reflets

C'est à l'appel de nombreuses organisations, syndicats et organisations professionnelles de la presse que la manifestation contre la loi sécurité globale s'est tenue mardi 17 novembre 2020 devant les locaux de l'Assemblée nationale, place du Président Edouard Herriot.

Les syndicats de journalistes ont tous pris la parole pour exprimer leur rejet de ce énième projet de loi liberticide. Une nouveauté en termes de manifestations. Les gilets jaunes avaient jusqu'ici occupé le devant de la scène depuis deux ans, reléguant les manifestations organisées par des syndicats au deuxième plan. De même, les politiques, largement déconsidérés et peu appréciés des gilets jaunes, ont fait des apparitions dans la manifestation. Certain ont pris le micro, comme Jean-Luc Mélenchon, d'autres pas, comme un député des Landes ou François Ruffin. Les lois liberticides ne sont pas l'apanage de la majorité LREM, elles ont été votées par la droite depuis Pasqua comme par la gauche, jusqu'à Valls...

Le choix du lieu était particulièrement peu prudent, encore pire que la place de la République. Une véritable nasse naturelle. Fort heureusement, aucun incident n'est intervenu jusqu'à la fin de la manifestation, qui aurait pu servir de prétexte aux forces de l'ordre pur lancer une charge. Les BRAV du préfet Didier Lallement attendaient d'ailleurs leur moment sur le boulevard Saint-Germain pendant la manifestation. Des heurts sont intervenus après la...

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Le retour des syndicats et des politiques

Balayés par le mouvement des gilets jaunes pendant deux ans, les syndicats (de la presse principalement) ont repris du poil de la bête à l'occasion de cette manifestation. Les politiques ont fait des apparitions. C'est bon pour l'image.

La question mérite d'être posée au regard de ce projet de loi - © Reflets

C'est à l'appel de nombreuses organisations, syndicats et organisations professionnelles de la presse que la manifestation contre la loi sécurité globale s'est tenue mardi 17 novembre 2020 devant les locaux de l'Assemblée nationale, place du Président Edouard Herriot.

Les syndicats de journalistes ont tous pris la parole pour exprimer leur rejet de ce énième projet de loi liberticide. Une nouveauté en termes de manifestations. Les gilets jaunes avaient jusqu'ici occupé le devant de la scène depuis deux ans, reléguant les manifestations organisées par des syndicats au deuxième plan. De même, les politiques, largement déconsidérés et peu appréciés des gilets jaunes, ont fait des apparitions dans la manifestation. Certain ont pris le micro, comme Jean-Luc Mélenchon, d'autres pas, comme un député des Landes ou François Ruffin. Les lois liberticides ne sont pas l'apanage de la majorité LREM, elles ont été votées par la droite depuis Pasqua comme par la gauche, jusqu'à Valls...

Le choix du lieu était particulièrement peu prudent, encore pire que la place de la République. Une véritable nasse naturelle. Fort heureusement, aucun incident n'est intervenu jusqu'à la fin de la manifestation, qui aurait pu servir de prétexte aux forces de l'ordre pur lancer une charge. Les BRAV du préfet Didier Lallement attendaient d'ailleurs leur moment sur le boulevard Saint-Germain pendant la manifestation. Des heurts sont intervenus après la...

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Première partie d'un documentaire sur les luttes féministes au Chili

Leur chorégraphie a été reprise partout dans le monde. Les membres du groupe Las Tesis ont inspiré les femmes de la planète entière. Plongées dans les racines du machisme chilien.

Une jeune femme pendant une manifestation - D.R.

Il y a quelques jours, les Chiliens ont voté pour mettre fin à la Constitution de Pinochet et écrire une nouvelle page de leur histoire. Pour la première fois, une Constitution sera rédigée par autant de femmes que d'hommes.

Pour les Chiliennes, c’est une occasion unique d'accélérer la transition vers une société plus égalitaire. Discriminées dans tous les domaines, éducation, santé, politique et salaires, elles sont combattantes et ne cessent de se battre pour un pays plus juste.

Du droit à l’avortement au phénomène Las Tesis, les mouvements féministes se sont renforcés ces dernières années. Le 8 mars dernier, près de 2 millions de femmes, un quart des Chiliennes ont défilé dans tout le pays.

Découvrez cette histoire riche en révoltes, découvrez ces Chiliennes qui se battent.

Le premier épisode de cette série, Aux origines du patriarcat, se penche sur les causes qui font du Chili un pays machiste et revient sur les premiers combats des féministes.

Le reportage s'intéresse bien sûr au groupe Las Tesis, mais aussi aux femmes inconnues qui ont investi les rues, les places pour dire leur ras-le-bol du machisme, des inégalités hommes-femmes sur tous les plans, comme le rappelle une chilienne : "Existe-t-il un domaine où les femmes et les hommes sont égaux au Chili ? Je dirais qu'il n'y en a aucun". Le 8 mars 2020, journée mondiale du droit des femmes, quelque deux millions de femmes ont marché dans le pays.

Elles mettent également en cause la...

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Première partie d'un documentaire sur les luttes féministes au Chili

Leur chorégraphie a été reprise partout dans le monde. Les membres du groupe Las Tesis ont inspiré les femmes de la planète entière. Plongées dans les racines du machisme chilien.

Une jeune femme pendant une manifestation - D.R.

Il y a quelques jours, les Chiliens ont voté pour mettre fin à la Constitution de Pinochet et écrire une nouvelle page de leur histoire. Pour la première fois, une Constitution sera rédigée par autant de femmes que d'hommes.

Pour les Chiliennes, c’est une occasion unique d'accélérer la transition vers une société plus égalitaire. Discriminées dans tous les domaines, éducation, santé, politique et salaires, elles sont combattantes et ne cessent de se battre pour un pays plus juste.

Du droit à l’avortement au phénomène Las Tesis, les mouvements féministes se sont renforcés ces dernières années. Le 8 mars dernier, près de 2 millions de femmes, un quart des Chiliennes ont défilé dans tout le pays.

Découvrez cette histoire riche en révoltes, découvrez ces Chiliennes qui se battent.

Le premier épisode de cette série, Aux origines du patriarcat, se penche sur les causes qui font du Chili un pays machiste et revient sur les premiers combats des féministes.

Le reportage s'intéresse bien sûr au groupe Las Tesis, mais aussi aux femmes inconnues qui ont investi les rues, les places pour dire leur ras-le-bol du machisme, des inégalités hommes-femmes sur tous les plans, comme le rappelle une chilienne : "Existe-t-il un domaine où les femmes et les hommes sont égaux au Chili ? Je dirais qu'il n'y en a aucun". Le 8 mars 2020, journée mondiale du droit des femmes, quelque deux millions de femmes ont marché dans le pays.

Elles mettent également en cause la...

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L'épidémiologiste Catherine Hill nous explique

Nombre de cas connus, taux d’incidence, admissions à l’hôpital, admissions en réanimation... Difficile de s'y retrouver pour suivre l'évolution du Covid-19. Tous les indicateurs ne se valent pas.

Covid-19 - Nostromo

Nous croulons sous les chiffres et les indicateurs pour suivre l'évolution du Covid-19: le nombre de cas connus, le taux d’incidence (cas connus divisés par effectif de la population) et le nombre de reproduction effectif (le fameux R du moment),les admissions à l’hôpital, les admissions en réanimation et en soins intensifs (les deux sont mélangés) et les décès.

«Les indicateurs de l’évolution de l’épidémie sont très nombreux, trop nombreux, explique Catherine Hill. Et tous n’ont pas la même pertinence.»

L'épidémiologiste fait le point pour Reflets :

1. Le nombre de cas testés positifs

Ce nombre dépend du nombre de tests fait et de la sélection des personnes testées. Il ne permet pas d’estimer la fréquence du virus dans la population. En France, Pullano et coll. ont estimé que le nombre de personnes symptomatiques identifiées par un test virologique entre le 13 mai et le 28 juin correspondait à 10% des cas symptomatiques pendant cette période. Le dénombrement des cas à partir des cas connus était donc alors sous-estimé d’un facteur 10.

En Espagne, une étude sérologique sur un échantillon représentatif de population (Pollan et al. Lancet, 6 juillet) du 27 avril au 11 mai rapporte que seulement 20% des participants séropositifs ont déclarés un test PCR antérieur, donc le dénombrement des cas à partir des cas connus est sous-estimé d’un facteur 5.

J’estime aujourd’hui en France qu’il faut multiplier le nombre de cas positifs par 4 ou 5 pour connaître le nombre de...

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L'épidémiologiste Catherine Hill nous explique

Nombre de cas connus, taux d’incidence, admissions à l’hôpital, admissions en réanimation... Difficile de s'y retrouver pour suivre l'évolution du Covid-19. Tous les indicateurs ne se valent pas.

Covid-19 - Nostromo

Nous croulons sous les chiffres et les indicateurs pour suivre l'évolution du Covid-19: le nombre de cas connus, le taux d’incidence (cas connus divisés par effectif de la population) et le nombre de reproduction effectif (le fameux R du moment),les admissions à l’hôpital, les admissions en réanimation et en soins intensifs (les deux sont mélangés) et les décès.

«Les indicateurs de l’évolution de l’épidémie sont très nombreux, trop nombreux, explique Catherine Hill. Et tous n’ont pas la même pertinence.»

L'épidémiologiste fait le point pour Reflets :

1. Le nombre de cas testés positifs

Ce nombre dépend du nombre de tests fait et de la sélection des personnes testées. Il ne permet pas d’estimer la fréquence du virus dans la population. En France, Pullano et coll. ont estimé que le nombre de personnes symptomatiques identifiées par un test virologique entre le 13 mai et le 28 juin correspondait à 10% des cas symptomatiques pendant cette période. Le dénombrement des cas à partir des cas connus était donc alors sous-estimé d’un facteur 10.

En Espagne, une étude sérologique sur un échantillon représentatif de population (Pollan et al. Lancet, 6 juillet) du 27 avril au 11 mai rapporte que seulement 20% des participants séropositifs ont déclarés un test PCR antérieur, donc le dénombrement des cas à partir des cas connus est sous-estimé d’un facteur 5.

J’estime aujourd’hui en France qu’il faut multiplier le nombre de cas positifs par 4 ou 5 pour connaître le nombre de...

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Après les élections municipales

Les temps changent, le maire de Nancy qui soutenait le projet de tour Emblème a été battu. Le nouveau s'y oppose. L'Est Républicain qui avait parlé de "rumeurs" à propos de nos articles finit par convenir qu'une enquête préliminaire est ouverte.

Le projet d'immeuble Emblème - Copie d'écran

Il n'est jamais trop tard pour faire du journalisme et gommer une image de journal local trop "proche" des potentats régionaux. Dans un article du 25 juillet dernier, Pierre Roeder, directeur départemental de l'Est Républicain, parlait de « rumeurs » à propos de nos articles sur le projet de tour Emblème : « Des rumeurs d’enquête préliminaire, nourries par Reflets, site d’information en ligne, ont bruissé lors de la campagne électorale. Mais le procureur de la République de Nancy est formel : aucune enquête préliminaire n’est ouverte sur ce dossier et, de fait, la section financière du SRPJ de Nancy n’a, à ce jour, pas été saisie ». Un choix des mots très particulier qui, selon nos informations, avait donné des idées de procès en diffamation à l'ancien maire Laurent Hénart et à Alexis Merlin, président de Nouvel Habitat, le groupe en charge du projet Emblème via l’entreprise City Zen. Patatras, dans le même journal, le 11 novembre 2020, Eric Nicolas annonce une information « exclusive » de l'Est Républicain : « Projet de l’Immeuble Emblème : le parquet de Nancy ouvre une enquête préliminaire ».

C'est tellement « exclusif » comme information... Peut-être l'Est Républicain aurait-il dû ajouter un bandeau rouge pour le préciser.

C'est vendeur, ça coco, « exclusif ». Et puis ça fait « journalisme d'investigation ».

Après le Whisky 10 ans d'âge, l'exclusif six mois d'âge
Après le Whisky 10 ans d'âge, l'exclusif six mois d'âge

Un peu moins quand on regarde le titre de notre...

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Après les élections municipales

Les temps changent, le maire de Nancy qui soutenait le projet de tour Emblème a été battu. Le nouveau s'y oppose. L'Est Républicain qui avait parlé de "rumeurs" à propos de nos articles finit par convenir qu'une enquête préliminaire est ouverte.

Le projet d'immeuble Emblème - Copie d'écran

Il n'est jamais trop tard pour faire du journalisme et gommer une image de journal local trop "proche" des potentats régionaux. Dans un article du 25 juillet dernier, Pierre Roeder, directeur départemental de l'Est Républicain, parlait de « rumeurs » à propos de nos articles sur le projet de tour Emblème : « Des rumeurs d’enquête préliminaire, nourries par Reflets, site d’information en ligne, ont bruissé lors de la campagne électorale. Mais le procureur de la République de Nancy est formel : aucune enquête préliminaire n’est ouverte sur ce dossier et, de fait, la section financière du SRPJ de Nancy n’a, à ce jour, pas été saisie ». Un choix des mots très particulier qui, selon nos informations, avait donné des idées de procès en diffamation à l'ancien maire Laurent Hénart et à Alexis Merlin, président de Nouvel Habitat, le groupe en charge du projet Emblème via l’entreprise City Zen. Patatras, dans le même journal, le 11 novembre 2020, Eric Nicolas annonce une information « exclusive » de l'Est Républicain : « Projet de l’Immeuble Emblème : le parquet de Nancy ouvre une enquête préliminaire ».

C'est tellement « exclusif » comme information... Peut-être l'Est Républicain aurait-il dû ajouter un bandeau rouge pour le préciser.

C'est vendeur, ça coco, « exclusif ». Et puis ça fait « journalisme d'investigation ».

Après le Whisky 10 ans d'âge, l'exclusif six mois d'âge
Après le Whisky 10 ans d'âge, l'exclusif six mois d'âge

Un peu moins quand on regarde le titre de notre...

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Obtenir des informations sur l'usage des fonds publics est un pensum

Nous avions tenté en juillet dernier d'en savoir un peu plus sur un marché passé en totale opacité par le ministère de l'Intérieur : l'achat de 260 000 visières de protection dans le cadre du 2e tour des élections municipales en pleine pandémie. Une demande CADA plus tard, on n'en sait pas beaucoup plus sous le faux prétexte du merveilleux "secret des affaires" appliqué à l'usage des fonds publics.

Tweet du député de l'Yonne, le Républicain Guillaume Larrivé - Copie d'écran Twitter

Souvenez-vous... En juillet dernier, Reflets pointait un marché un peu étrange entre le ministère de l'Intérieur et l'entreprise JPJ Mousse. Dans la presse ou sur les fils twitter des députés concernés, il s'agissait d'une très belle histoire. JPJ Mousse, qui fabrique des mousses de protection avait adapté son outil de production pour fournir des visières de protection contre le Covid-19. Et le ministère de l'Intérieur en avait commandé pas loin de 300.000 pour les bureaux de vote lors du deuxième tour des élections municipales. Derrière la belle histoire, il y avait un marché opaque. On ne savait ni sous quel régime il avait été passé, ni pour quel montant. Impossible d'obtenir la moindre réponse claire, ni de la part de JPJ Mousse, ni de celle de Beauvau.

La réponse du ministère avait été très claire : on ne vous répondra pas. C'est un plaisir d'être journaliste de nos jours avec le gouvernement en place. Les hordes de membres des services de presse ne servent à rien.

Nous avions demandé à Frédéric Allaire, professeur de droit public que nous avions consulté pour notre documentaire Radar, la machine à cash comment il était possible que nous ne retrouvions aucune trace de ce marché dans la mesure ou pour le montant estimé, il devait faire l'objet d'un marché public et le résultat de ce marché devait être lui aussi public. Cet achat pouvait avoir fait l'objet d'un contrat de gré à gré dans le cadre de la pandémie, nous avait...

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Obtenir des informations sur l'usage des fonds publics est un pensum

Nous avions tenté en juillet dernier d'en savoir un peu plus sur un marché passé en totale opacité par le ministère de l'Intérieur : l'achat de 260 000 visières de protection dans le cadre du 2e tour des élections municipales en pleine pandémie. Une demande CADA plus tard, on n'en sait pas beaucoup plus sous le faux prétexte du merveilleux "secret des affaires" appliqué à l'usage des fonds publics.

Tweet du député de l'Yonne, le Républicain Guillaume Larrivé - Copie d'écran Twitter

Souvenez-vous... En juillet dernier, Reflets pointait un marché un peu étrange entre le ministère de l'Intérieur et l'entreprise JPJ Mousse. Dans la presse ou sur les fils twitter des députés concernés, il s'agissait d'une très belle histoire. JPJ Mousse, qui fabrique des mousses de protection avait adapté son outil de production pour fournir des visières de protection contre le Covid-19. Et le ministère de l'Intérieur en avait commandé pas loin de 300.000 pour les bureaux de vote lors du deuxième tour des élections municipales. Derrière la belle histoire, il y avait un marché opaque. On ne savait ni sous quel régime il avait été passé, ni pour quel montant. Impossible d'obtenir la moindre réponse claire, ni de la part de JPJ Mousse, ni de celle de Beauvau.

La réponse du ministère avait été très claire : on ne vous répondra pas. C'est un plaisir d'être journaliste de nos jours avec le gouvernement en place. Les hordes de membres des services de presse ne servent à rien.

Nous avions demandé à Frédéric Allaire, professeur de droit public que nous avions consulté pour notre documentaire Radar, la machine à cash comment il était possible que nous ne retrouvions aucune trace de ce marché dans la mesure ou pour le montant estimé, il devait faire l'objet d'un marché public et le résultat de ce marché devait être lui aussi public. Cet achat pouvait avoir fait l'objet d'un contrat de gré à gré dans le cadre de la pandémie, nous avait...

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On oscille entre Idiocracy et Mad Max

Il est de plus en plus compliqué de tirer des conclusions des scrutins importants comme celui qui se déroule aux États-Unis. Fake news, théories du complot, candidats hystériques et hystérisants, populations au bord de la crise de nerf, plus rien n'a de sens.

Affiche du documentaire Idiocracy, ,disponible dans tous les bons vidéo-clubs - D.R.

C'est un peu comme une copropriété... Il faut bien élire quelques énergumènes pour gérer le tout-venant. Mais finalement, aucun ne fera mieux que les autres, les choses avancent quasiment seules. Au passage, quelques-uns en profitent. C'est comme une taxe, un prix à payer lorsque l'on décide de ne pas s'occuper de la copropriété. Il faut être fataliste. Dans la copro américaine, on a eu Trump pendant quatre ans. Un dingue complotiste pour qui la seule vérité qui vaille, est la sienne. Ceci ouvre bien sûr des perspectives délirantes, ce n'est rien de le dire. Asséner pendant quatre ans à des gens normalement cortiqués que les vérités objectives, factuelles, sont des mensonges, peut avoir des effets très violents. Inversement, imposer aux mêmes personnes de considérer des mensonges éhontés comme étant des vérités, peut rendre fou. Donald Trump, comme l'a révélé Bob Woodward dans son livre Fear, Trump in the White House, c'est un homme politique qui a une mémoire de poisson rouge. Il a une lubie, demande un texte à signer dans les deux jours sur son nouveau sujet de prédilection. Mais comme ses conseillers sont moins dingues, ils soustraient le document du parapheur des documents à faire signer et Trump, simplement, oublie son sujet et passe à autre chose. Que dire ? On pouvait difficilement avoir pire et plus dangereux pour la planète qu'un Trump, piètre homme d'affaire ayant mené le groupe hérité de son père à la faillite, adepte des...

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On oscille entre Idiocracy et Mad Max

Il est de plus en plus compliqué de tirer des conclusions des scrutins importants comme celui qui se déroule aux États-Unis. Fake news, théories du complot, candidats hystériques et hystérisants, populations au bord de la crise de nerf, plus rien n'a de sens.

Affiche du documentaire Idiocracy, ,disponible dans tous les bons vidéo-clubs - D.R.

C'est un peu comme une copropriété... Il faut bien élire quelques énergumènes pour gérer le tout-venant. Mais finalement, aucun ne fera mieux que les autres, les choses avancent quasiment seules. Au passage, quelques-uns en profitent. C'est comme une taxe, un prix à payer lorsque l'on décide de ne pas s'occuper de la copropriété. Il faut être fataliste. Dans la copro américaine, on a eu Trump pendant quatre ans. Un dingue complotiste pour qui la seule vérité qui vaille, est la sienne. Ceci ouvre bien sûr des perspectives délirantes, ce n'est rien de le dire. Asséner pendant quatre ans à des gens normalement cortiqués que les vérités objectives, factuelles, sont des mensonges, peut avoir des effets très violents. Inversement, imposer aux mêmes personnes de considérer des mensonges éhontés comme étant des vérités, peut rendre fou. Donald Trump, comme l'a révélé Bob Woodward dans son livre Fear, Trump in the White House, c'est un homme politique qui a une mémoire de poisson rouge. Il a une lubie, demande un texte à signer dans les deux jours sur son nouveau sujet de prédilection. Mais comme ses conseillers sont moins dingues, ils soustraient le document du parapheur des documents à faire signer et Trump, simplement, oublie son sujet et passe à autre chose. Que dire ? On pouvait difficilement avoir pire et plus dangereux pour la planète qu'un Trump, piètre homme d'affaire ayant mené le groupe hérité de son père à la faillite, adepte des...

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Pour Catherine Hill, les autorités n'ont plus d'autre choix que de durcir le confinement

Tel Jean-Baptiste criant dans le désert, l'épidémiologiste continue d'appeler à un dépistage de l'ensemble de la population via des tests groupés et l'analyse des eaux usées. Pour elle, le reconfinement signe l'échec de la politique du gouvernement.

Catherine Hill - Laszlo - Wikipedia - CC BY-SA 4.0

«La situation est mauvaise, les mesures prises sont insuffisantes, nous sommes mal partis car les autorités n’ont toujours pas compris la méthode pour juguler l’épidémie.». Ainsi s’exprime l’épidémiologiste Catherine Hill. Nous l’avions interviewée sur la seconde vague dès le mois de mai et le 27 septembre où elle prédisait exactement la situation que nous connaissons aujourd’hui.

«Nous allons monter plus haut que la première vague car nous avons confiné plus tard cette fois-ci. Le 27 octobre, nous étions déjà à la situation du 17 mars. La situation était plus dégradée qu’elle ne l’était au 17 mars. Et en plus, nous avons confiné moins strictement, déplore Catherine Hill. Déjà les hôpitaux sont en train de craquer. Dans huit jours, ça sera dramatique. Je pense que le gouvernement n’a pas d’autre choix que de confiner plus sévèrement. Le maintien de l’ouverture des écoles ne va plus être possible. Les enfants contaminent autant que les adultes et ont la même charge virale. Plusieurs études le prouvent. Mais il faut confiner pour tester. C’est une erreur tragique d’attendre pour confiner plus durement. On va droit dans le mur. Actuellement, nous avons déjà 421 admissions en réanimation par jour en moyenne sur les 7 derniers jours et cela ne cesse de croître

Admissions en réanimation - moyenne glissante sur 7 jours au 27/10/20 - © Catherine Hill
Admissions en réanimation - moyenne glissante sur 7 jours au 27/10/20 - Catherine Hill

Projection d'admissions en réanimation si le confinement "en même temps" est aussi efficace que le premier - @ Catherine Hill
Projection d'admissions en réanimation si le confinement "en même temps" est aussi efficace que le premier - @...

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Pour Catherine Hill, les autorités n'ont plus d'autre choix que de durcir le confinement

Tel Jean-Baptiste criant dans le désert, l'épidémiologiste continue d'appeler à un dépistage de l'ensemble de la population via des tests groupés et l'analyse des eaux usées. Pour elle, le reconfinement signe l'échec de la politique du gouvernement.

Catherine Hill - Laszlo - Wikipedia - CC BY-SA 4.0

«La situation est mauvaise, les mesures prises sont insuffisantes, nous sommes mal partis car les autorités n’ont toujours pas compris la méthode pour juguler l’épidémie.». Ainsi s’exprime l’épidémiologiste Catherine Hill. Nous l’avions interviewée sur la seconde vague dès le mois de mai et le 27 septembre où elle prédisait exactement la situation que nous connaissons aujourd’hui.

«Nous allons monter plus haut que la première vague car nous avons confiné plus tard cette fois-ci. Le 27 octobre, nous étions déjà à la situation du 17 mars. La situation était plus dégradée qu’elle ne l’était au 17 mars. Et en plus, nous avons confiné moins strictement, déplore Catherine Hill. Déjà les hôpitaux sont en train de craquer. Dans huit jours, ça sera dramatique. Je pense que le gouvernement n’a pas d’autre choix que de confiner plus sévèrement. Le maintien de l’ouverture des écoles ne va plus être possible. Les enfants contaminent autant que les adultes et ont la même charge virale. Plusieurs études le prouvent. Mais il faut confiner pour tester. C’est une erreur tragique d’attendre pour confiner plus durement. On va droit dans le mur. Actuellement, nous avons déjà 421 admissions en réanimation par jour en moyenne sur les 7 derniers jours et cela ne cesse de croître

Admissions en réanimation - moyenne glissante sur 7 jours au 27/10/20 - © Catherine Hill
Admissions en réanimation - moyenne glissante sur 7 jours au 27/10/20 - Catherine Hill

Projection d'admissions en réanimation si le confinement "en même temps" est aussi efficace que le premier - @ Catherine Hill
Projection d'admissions en réanimation si le confinement "en même temps" est aussi efficace que le premier - @...

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Pour le président russe, l’information est la continuation de la guerre par d’autres moyens

La crise des Gilets Jaunes a permis à RT de s’installer dans le paysage français. Avec plusieurs millions de pages vues chaque mois et quelques recrutements emblématiques, RT semble avoir réussi sa stratégie de banalisation. Pourtant ce n'est pas une chaîne comme une autre.

Logo de la chaîne RT France - D.R.

Il plane sur RT, la branche française de la chaîne russe d'information, comme une odeur de soufre. Régulièrement mise en cause pour des articles et des reportages de propagande, elle est aussi accusée de colporter des rumeurs ou des informations douteuses, non recoupées ou vérifiées. Lancée fin 2017 avec le budget non négligeable de 27 millions d’euros, elle a pour punch line, «Oser questionner». Une audace de questionnement à géométrie variable… Présente en masse sur les réseaux sociaux, elle est aussi diffusée via la box de l’opérateur Free et le bouquet de Canal+.

Aux origines de RT, il y a la prise de conscience par Vladimir Poutine de l’importance de disposer d’une chaîne de propagande dans la guerre de l’information en 2005. Il déplore que l’image de son pays soit sans cesse écornée dans les médias occidentaux: crise économique, crise politique, déficit démocratique... Un pays fragile, toujours en déclin, peu soucieux des droits de l’Homme et de la démocratie. Poutine confie à Mikhaïl Lessine, un de ses fidèles surnommé «le bulldozer», la tâche de fonder une chaîne d’information internationale. Margarita Simonian lui succède en devenant la patronne du réseau Russia Today et de l’agence gouvernementale d’informations Rossia Segodnia qui comprend aussi le site Sputnik. Avec huit chaînes et six langues, dont l’anglais, l’arabe et l’espagnol, RT fait partie des chaînes d’information internationales qui comptent.

«Le Kremlin dit que RT est le point de vue russe sur le...

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Pour le président russe, l’information est la continuation de la guerre par d’autres moyens

La crise des Gilets Jaunes a permis à RT de s’installer dans le paysage français. Avec plusieurs millions de pages vues chaque mois et quelques recrutements emblématiques, RT semble avoir réussi sa stratégie de banalisation. Pourtant ce n'est pas une chaîne comme une autre.

Logo de la chaîne RT France - D.R.

Il plane sur RT, la branche française de la chaîne russe d'information, comme une odeur de soufre. Régulièrement mise en cause pour des articles et des reportages de propagande, elle est aussi accusée de colporter des rumeurs ou des informations douteuses, non recoupées ou vérifiées. Lancée fin 2017 avec le budget non négligeable de 27 millions d’euros, elle a pour punch line, «Oser questionner». Une audace de questionnement à géométrie variable… Présente en masse sur les réseaux sociaux, elle est aussi diffusée via la box de l’opérateur Free et le bouquet de Canal+.

Aux origines de RT, il y a la prise de conscience par Vladimir Poutine de l’importance de disposer d’une chaîne de propagande dans la guerre de l’information en 2005. Il déplore que l’image de son pays soit sans cesse écornée dans les médias occidentaux: crise économique, crise politique, déficit démocratique... Un pays fragile, toujours en déclin, peu soucieux des droits de l’Homme et de la démocratie. Poutine confie à Mikhaïl Lessine, un de ses fidèles surnommé «le bulldozer», la tâche de fonder une chaîne d’information internationale. Margarita Simonian lui succède en devenant la patronne du réseau Russia Today et de l’agence gouvernementale d’informations Rossia Segodnia qui comprend aussi le site Sputnik. Avec huit chaînes et six langues, dont l’anglais, l’arabe et l’espagnol, RT fait partie des chaînes d’information internationales qui comptent.

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Ce nouveau tour de vis est évoqué par plusieurs services de l'Etat

Les projections sur le nombre de morts du ministère de la Santé sont catastrophiques. Pour l'exécutif, un confinement strict s'impose et devrait intervenir prochainement. Révélations.

Paris lors du confinement de mars 2020 - ©Reflets

Emmanuel Macron et le gouvernement avaient surpris avec son confinement « en même temps ». Un confinement où l'on doit rester chez soi pour télétravailler, mais aller travailler quand même si l'entreprise le requiert tout en mettant les enfants à l'école. Les mêmes enfants, entassés dans les classes, les couloirs ou la cantine rentrent le soir à la maison et... L'ambiance de ce confinement de Schrödinger est d'ailleurs très différente du premier. Les rues sont toujours remplies de personnes qui vaquent à leurs occupations, ce qui n'était pas le cas en mars. Plusieurs comptes de médecins, sur Twitter avaient alerté sur l'énorme vague qu'ils voyaient poindre à l'horizon.

Tweet de @Le__Doc - Copie d'écran
Tweet de @Le__Doc - Copie d'écran

Le ministre de la Santé s'est énervé violemment à l'Assemblée Nationale mardi 3 novembre lorsque l'opposition a profité d'un surnombre pour voter un amendement restreignant le prolongement de l'état d'urgence sanitaire au 14 décembre, alors que le gouvernement souhaitait le faire durer jusqu'à février 2021. Olivier Véran a alors raconté sa visite à l'Hôpital Sud Francilien et laissé éclater sa colère.

Tweet du SAMU de Lille - Copie d'écran
Tweet du SAMU de Lille - Copie d'écran

« Je suis rentré dans deux chambres dans ce service de réanimation de Corbeil-Essonnes. Dans la première chambre, il y avait un jeune homme de 28 ans, de 28 ans ! En coma, intubé, ventilé, avec pas loin de 10 pousse-seringues pour pouvoir, à la fois,...

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Ce nouveau tour de vis est évoqué par plusieurs services de l'Etat

Les projections sur le nombre de morts du ministère de la Santé sont catastrophiques. Pour l'exécutif, un confinement strict s'impose et devrait intervenir prochainement. Révélations.

Paris lors du confinement de mars 2020 - ©Reflets

Emmanuel Macron et le gouvernement avaient surpris avec son confinement « en même temps ». Un confinement où l'on doit rester chez soi pour télétravailler, mais aller travailler quand même si l'entreprise le requiert tout en mettant les enfants à l'école. Les mêmes enfants, entassés dans les classes, les couloirs ou la cantine rentrent le soir à la maison et... L'ambiance de ce confinement de Schrödinger est d'ailleurs très différente du premier. Les rues sont toujours remplies de personnes qui vaquent à leurs occupations, ce qui n'était pas le cas en mars. Plusieurs comptes de médecins, sur Twitter avaient alerté sur l'énorme vague qu'ils voyaient poindre à l'horizon.

Tweet de @Le__Doc - Copie d'écran
Tweet de @Le__Doc - Copie d'écran

Le ministre de la Santé s'est énervé violemment à l'Assemblée Nationale mardi 3 novembre lorsque l'opposition a profité d'un surnombre pour voter un amendement restreignant le prolongement de l'état d'urgence sanitaire au 14 décembre, alors que le gouvernement souhaitait le faire durer jusqu'à février 2021. Olivier Véran a alors raconté sa visite à l'Hôpital Sud Francilien et laissé éclater sa colère.

Tweet du SAMU de Lille - Copie d'écran
Tweet du SAMU de Lille - Copie d'écran

« Je suis rentré dans deux chambres dans ce service de réanimation de Corbeil-Essonnes. Dans la première chambre, il y avait un jeune homme de 28 ans, de 28 ans ! En coma, intubé, ventilé, avec pas loin de 10 pousse-seringues pour pouvoir, à la fois,...

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Une société clivée par un populiste sans foi ni loi

Il l'avait annoncé, Donald Trump s'est auto-déclaré vainqueur de la présidentielle. Cette annonce risque de polariser encore plus une société déjà au bord du gouffre après quatre année de délires et de politique clivante.

Donald Trump - D.R.

Les votes ne sont pas encore tous dépouillés, mais qu'importe ? Donald Trump a annoncé, comme il l'avait dit auparavant, qu'il était le vainqueur de la présidentielle américaine. Il évoque une « fraude majeure » pour la nation américaine, comme si le camp de Joe Biden tentait de lui voler sa victoire. Donald Trump est un homme acculé. Les affaires judiciaires l'entourent, comme Nicolas Sarkozy en France. Il pourrait même, selon certains observateurs, être le premier ancien président à intégrer une prison. Tente-t-il le tout pour le tout avec ces déclarations qui ne manqueront pas d'inciter quelques fans illuminés à défendre leur idole au prix de quelques vies ? De nombreux Américains prennent acte, dans chaque camp, de la fracture profonde qui est née dans le pays. Une nouvelle guerre civile n'a jamais été aussi proche, préviennent les plus inquiets. D'ailleurs, au delà des milices d'extrême-droites, toujours très armées et qui n'hésitent pas à verser dans la violence, les électeurs de « gauche » ont dévalisé les magasins d'armes en prévision d'un contexte post-scrutin dangereux.

Tweet de Donald Trump - Copie d'écran
Tweet de Donald Trump - Copie d'écran

En annonçant sa victoire avant l'heure, Donald Trump ouvre la voie à une bataille juridique - les deux camps ont engagé une armée d'avocats - et dans ce laps de temps, les deux camps hystérisés pourraient être menés à l'affrontement violent. Les États-Unis où les armes circulent massivement dans la...

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Une société clivée par un populiste sans foi ni loi

Il l'avait annoncé, Donald Trump s'est auto-déclaré vainqueur de la présidentielle. Cette annonce risque de polariser encore plus une société déjà au bord du gouffre après quatre année de délires et de politique clivante.

Donald Trump - D.R.

Les votes ne sont pas encore tous dépouillés, mais qu'importe ? Donald Trump a annoncé, comme il l'avait dit auparavant, qu'il était le vainqueur de la présidentielle américaine. Il évoque une « fraude majeure » pour la nation américaine, comme si le camp de Joe Biden tentait de lui voler sa victoire. Donald Trump est un homme acculé. Les affaires judiciaires l'entourent, comme Nicolas Sarkozy en France. Il pourrait même, selon certains observateurs, être le premier ancien président à intégrer une prison. Tente-t-il le tout pour le tout avec ces déclarations qui ne manqueront pas d'inciter quelques fans illuminés à défendre leur idole au prix de quelques vies ? De nombreux Américains prennent acte, dans chaque camp, de la fracture profonde qui est née dans le pays. Une nouvelle guerre civile n'a jamais été aussi proche, préviennent les plus inquiets. D'ailleurs, au delà des milices d'extrême-droites, toujours très armées et qui n'hésitent pas à verser dans la violence, les électeurs de « gauche » ont dévalisé les magasins d'armes en prévision d'un contexte post-scrutin dangereux.

Tweet de Donald Trump - Copie d'écran
Tweet de Donald Trump - Copie d'écran

En annonçant sa victoire avant l'heure, Donald Trump ouvre la voie à une bataille juridique - les deux camps ont engagé une armée d'avocats - et dans ce laps de temps, les deux camps hystérisés pourraient être menés à l'affrontement violent. Les États-Unis où les armes circulent massivement dans la...

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T'es confiné mais t'es pas confiné

Paniqué à l'idée que l'économie s'effondre alors que l'élection présidentielle pointe le bout de son nez, Emmanuel Macron et le gouvernement se refusent encore à prendre des mesures drastiques. A quel prix ?

Porte Saint-Martin lors du premier confinement - © Reflets

En même temps t'es confiné, en même temps tu travailles, en même temps t'es confiné, en même temps tu vas à l'école. Comme disait une publicité célèbre: ça ressemble au confinement, ça a le goût du confinement mais ça n’est pas un confinement. Dans la rue, la circulation reste importante. Une impression confirmée par les données diffusées par Apple et Google à partir de la géolocalisation de nos portables. Elles montrent que, si la circulation a bien baissé, cela n’a rien à voir avec le premier confinement. Seuls la moitié des trajets ont été suspendus.

Pourtant il y a le télétravail, direz-vous. Il « n’est pas une option » et il doit être appliqué « cinq jours sur cinq » quand c’est possible, martèle le gouvernement. Mais voici ce qui est écrit dans le protocole sanitaire national : «Le télétravail est une solution à privilégier, lorsque cela est possible : il doit être favorisé par les employeurs, sur demande des intéressés et si besoin après échange entre le médecin traitant et le médecin du travail, dans le respect du secret médical. Il doit être favorisé aussi, autant que possible, pour les travailleurs qui, sans être eux-mêmes à risque de formes graves, vivent au domicile d’une personne qui l’est.» Qui apprécie le «lorsque cela est possible» ?

Télétravail : même l’État ne joue pas le jeu

Entre le discours et les actes, il y a un gouffre. Sur les réseaux sociaux, la grogne monte. Des salariés racontent que leur entreprise les oblige à venir dans les...

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T'es confiné mais t'es pas confiné

Paniqué à l'idée que l'économie s'effondre alors que l'élection présidentielle pointe le bout de son nez, Emmanuel Macron et le gouvernement se refusent encore à prendre des mesures drastiques. A quel prix ?

Porte Saint-Martin lors du premier confinement - © Reflets

En même temps t'es confiné, en même temps tu travailles, en même temps t'es confiné, en même temps tu vas à l'école. Comme disait une publicité célèbre: ça ressemble au confinement, ça a le goût du confinement mais ça n’est pas un confinement. Dans la rue, la circulation reste importante. Une impression confirmée par les données diffusées par Apple et Google à partir de la géolocalisation de nos portables. Elles montrent que, si la circulation a bien baissé, cela n’a rien à voir avec le premier confinement. Seuls la moitié des trajets ont été suspendus.

Pourtant il y a le télétravail, direz-vous. Il « n’est pas une option » et il doit être appliqué « cinq jours sur cinq » quand c’est possible, martèle le gouvernement. Mais voici ce qui est écrit dans le protocole sanitaire national : «Le télétravail est une solution à privilégier, lorsque cela est possible : il doit être favorisé par les employeurs, sur demande des intéressés et si besoin après échange entre le médecin traitant et le médecin du travail, dans le respect du secret médical. Il doit être favorisé aussi, autant que possible, pour les travailleurs qui, sans être eux-mêmes à risque de formes graves, vivent au domicile d’une personne qui l’est.» Qui apprécie le «lorsque cela est possible» ?

Télétravail : même l’État ne joue pas le jeu

Entre le discours et les actes, il y a un gouffre. Sur les réseaux sociaux, la grogne monte. Des salariés racontent que leur entreprise les oblige à venir dans les...

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Une proposition de loi sur "la sécurité globale"

C'est sans doute parce qu'un projet de loi sur la "sécurité partielle" aurait paru peu pertinent que LREM a choisi ce titre... Et aussi parce que le concours de celui qui sera le plus tapedur est ouvert depuis très longtemps. Au menu, à nouveau, surveillance par drone, interdiction de publier des visages des policiers...

Un gendarme pilotant son drone le 16 novembre 2019 près de la place d'Italie, lors de l'acte 53 des gilets jaunes - © Reflets

Selon les mots mêmes des auteur du projet de loi, « le budget de la sécurité a augmenté de plus d’un milliard d’euros depuis cette date [le début du quinquennat - NDLR] et le recrutement, sans précédent, de 10 000 policiers et gendarmes a été lancé sur cinq ans". Alors que le pays s'enfonce dans une pandémie que l'exécutif a bien du mal à simplement contenir, que le nombre de lits d'hôpitaux continue d'être réduit, les députés LREM n'ont rien trouvé de mieux que de remettre sur le tapis de vieilles lunes, comme l'interdiction de filmer et de diffuser des images des policiers en opération, ou la légalisation des images de surveillance par drones, déglinguées par le conseil d'État. Si l'on ne peut pas passer par la porte, on passera pas la fenêtre... A chacun ses priorités.

Ils sont une flopée à avoir présenté ce projet le 20 octobre dernier, mais sont mis en avant Jean‑Michel Fauvergue, Alice Thourot, Christophe Castaner, Olivier Becht, Yaël Braun‑Pivet et Pacôme Rupin.

Toutes les vieilles lunes du camp tapedur ultra-libéral se retrouvent dans ce projet et l'exposé des motifs. Les mots-clef sont bien là : « continuum de sécurité, sécurité globale, partenariat des sécurités du quotidien, montée en compétences, nouveaux moyens technologiques, élargissement de leur domaine d’intervention, recours à la sous‑traitance ».

Le chapitre premier du projet de loi porte sur les polices municipales. Les auteurs du texte veulent permettre « à...

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Une proposition de loi sur "la sécurité globale"

C'est sans doute parce qu'un projet de loi sur la "sécurité partielle" aurait paru peu pertinent que LREM a choisi ce titre... Et aussi parce que le concours de celui qui sera le plus tapedur est ouvert depuis très longtemps. Au menu, à nouveau, surveillance par drone, interdiction de publier des visages des policiers...

Un gendarme pilotant son drone le 16 novembre 2019 près de la place d'Italie, lors de l'acte 53 des gilets jaunes - © Reflets

Selon les mots mêmes des auteur du projet de loi, « le budget de la sécurité a augmenté de plus d’un milliard d’euros depuis cette date [le début du quinquennat - NDLR] et le recrutement, sans précédent, de 10 000 policiers et gendarmes a été lancé sur cinq ans". Alors que le pays s'enfonce dans une pandémie que l'exécutif a bien du mal à simplement contenir, que le nombre de lits d'hôpitaux continue d'être réduit, les députés LREM n'ont rien trouvé de mieux que de remettre sur le tapis de vieilles lunes, comme l'interdiction de filmer et de diffuser des images des policiers en opération, ou la légalisation des images de surveillance par drones, déglinguées par le conseil d'État. Si l'on ne peut pas passer par la porte, on passera pas la fenêtre... A chacun ses priorités.

Ils sont une flopée à avoir présenté ce projet le 20 octobre dernier, mais sont mis en avant Jean‑Michel Fauvergue, Alice Thourot, Christophe Castaner, Olivier Becht, Yaël Braun‑Pivet et Pacôme Rupin.

Toutes les vieilles lunes du camp tapedur ultra-libéral se retrouvent dans ce projet et l'exposé des motifs. Les mots-clef sont bien là : « continuum de sécurité, sécurité globale, partenariat des sécurités du quotidien, montée en compétences, nouveaux moyens technologiques, élargissement de leur domaine d’intervention, recours à la sous‑traitance ».

Le chapitre premier du projet de loi porte sur les polices municipales. Les auteurs du texte veulent permettre « à...

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Le ministre a expurgé un passage gênant

Pensait-il vraiment que personne ne lirait l'originale ? Toujours est-il que le ministre a opéré une coupe sauvage dans le texte. On comprend vite pourquoi...

Jean Jaurès en 1914 - Albert Harlingue/Roger-Viollet

Jean-Michel Blanquer, le minstre de l’Éducation Nationale a pris soin d'expurger un passage de la Lettre aux instituteurs de Jean Jaurès. Voilà ce que les élèves n'entendront pas demain :

"J’en veux mortellement à ce certificat d’études primaires qui exagère encore ce vice secret des programmes. Quel système déplorable nous avons en France avec ces examens à tous les degrés qui suppriment l’initiative du maître et aussi la bonne foi de l’enseignement, en sacrifiant la réalité à l’apparence ! Mon inspection serait bientôt faite dans une école. Je ferais lire les écoliers, et c’est là-dessus seulement que je jugerais le maître."

" C'est sûr que les épreuves communes de contrôle continu, les E3C, prévus dans la réforme du bac de Blanquer correspondent bien à la critique de Jaurès, il ne fallait pas que les élèves et les profs entendent ça, s'amuse une professeure d'histoire géographie qui nous a alerté sur cette censure. On a décidé d'en parler en salle des profs entre nous. Ils ne sont vraiment pas malin aux ministère."

Lettre aux instituteurs et institutrices (selon Blanquer)

Vous tenez en vos mains l’intelligence et l’âme des enfants; vous êtes responsables de la patrie. Les enfants qui vous sont confiés n’auront pas seulement à écrire et à déchiffrer une lettre, à lire une enseigne au coin d’une rue, à faire une addition et une multiplication. Ils sont Français et ils doivent connaître la France, sa géographie et son histoire:...

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Le ministre a expurgé un passage gênant

Pensait-il vraiment que personne ne lirait l'originale ? Toujours est-il que le ministre a opéré une coupe sauvage dans le texte. On comprend vite pourquoi...

Jean Jaurès en 1914 - Albert Harlingue/Roger-Viollet

Jean-Michel Blanquer, le minstre de l’Éducation Nationale a pris soin d'expurger un passage de la Lettre aux instituteurs de Jean Jaurès. Voilà ce que les élèves n'entendront pas demain :

"J’en veux mortellement à ce certificat d’études primaires qui exagère encore ce vice secret des programmes. Quel système déplorable nous avons en France avec ces examens à tous les degrés qui suppriment l’initiative du maître et aussi la bonne foi de l’enseignement, en sacrifiant la réalité à l’apparence ! Mon inspection serait bientôt faite dans une école. Je ferais lire les écoliers, et c’est là-dessus seulement que je jugerais le maître."

" C'est sûr que les épreuves communes de contrôle continu, les E3C, prévus dans la réforme du bac de Blanquer correspondent bien à la critique de Jaurès, il ne fallait pas que les élèves et les profs entendent ça, s'amuse une professeure d'histoire géographie qui nous a alerté sur cette censure. On a décidé d'en parler en salle des profs entre nous. Ils ne sont vraiment pas malin aux ministère."

Lettre aux instituteurs et institutrices (selon Blanquer)

Vous tenez en vos mains l’intelligence et l’âme des enfants; vous êtes responsables de la patrie. Les enfants qui vous sont confiés n’auront pas seulement à écrire et à déchiffrer une lettre, à lire une enseigne au coin d’une rue, à faire une addition et une multiplication. Ils sont Français et ils doivent connaître la France, sa géographie et son histoire:...

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Pour certains, l'Etat de droit, c'est dépassé

La droite et l'extrême droite se rejoignent dans la surenchère verbale après les attentats. Le concours Lépine des idées sécuritaires est ouvert. Eux ne sont pas au pouvoir. Mais La République en marche dans son projet de loi sur la "sécurité globale" veut rogner un peu plus sur nos libertés et sur l'Etat de droit.

Frontière entre les provinces de Guantanamo et Santiago à Cuba - Paul Keller - Wikipedia - CC BY 2.0

Après les tragiques attentats de Conflans-Sainte-Honorine et de Nice, la droite et l'extrême droite manipulent la surenchère. Jusqu'à l'outrance. Le concours Lépine des idées sécuritaires est ouvert.

Marine Le Pen vitupère, comme à son habitude, : « Puisque le terrorisme est un acte de guerre, il exige une législation de guerre. »

Mais les Républicains sont aujourd'hui quasiment sur la même ligne. Le maire de Nice Christian Estrosi veut que « la France s'exonère des lois de la paix pour anéantir définitivement l'islamo-facisme ». Pour lui, « on ne peut pas régler « _En tant que maire, je veux avoir la liste des fichés S; et partout où des centres de supervision urbains sont munis de logiciels, pouvoir mettre en place la reconnaissance faciale. Par souci de clarté, j'évite d'être aux côtés de la clique islamo-gauchiste qui fait semblant d'adorer la République le jour, et la nuit encourage ses pires ennemis.Ces gens sont les complices intellectuels des islamo-fascistes! »

Eric Ciotti, toujours dans la mesure, embraye en réclamant un « Guantánamo à la française » pour les terroristes islamistes qui vont sortir, pour les détenus de droit commun qui se sont radicalisés en prison et pour les fichés S, qui seraient 20.000 selon lui, les plus dangereux. Avec combinaison orange et torture au menu ? Et d'ajouter : « Il faut arrêter avec la défense de ces pseudos libertés individuelles. » C'est sûr, la liberté d'expression, la liberté...

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Pour certains, l'Etat de droit, c'est dépassé

La droite et l'extrême droite se rejoignent dans la surenchère verbale après les attentats. Le concours Lépine des idées sécuritaires est ouvert. Eux ne sont pas au pouvoir. Mais La République en marche dans son projet de loi sur la "sécurité globale" veut rogner un peu plus sur nos libertés et sur l'Etat de droit.

Frontière entre les provinces de Guantanamo et Santiago à Cuba - Paul Keller - Wikipedia - CC BY 2.0

Après les tragiques attentats de Conflans-Sainte-Honorine et de Nice, la droite et l'extrême droite manipulent la surenchère. Jusqu'à l'outrance. Le concours Lépine des idées sécuritaires est ouvert.

Marine Le Pen vitupère, comme à son habitude, : « Puisque le terrorisme est un acte de guerre, il exige une législation de guerre. »

Mais les Républicains sont aujourd'hui quasiment sur la même ligne. Le maire de Nice Christian Estrosi veut que « la France s'exonère des lois de la paix pour anéantir définitivement l'islamo-facisme ». Pour lui, « on ne peut pas régler « _En tant que maire, je veux avoir la liste des fichés S; et partout où des centres de supervision urbains sont munis de logiciels, pouvoir mettre en place la reconnaissance faciale. Par souci de clarté, j'évite d'être aux côtés de la clique islamo-gauchiste qui fait semblant d'adorer la République le jour, et la nuit encourage ses pires ennemis.Ces gens sont les complices intellectuels des islamo-fascistes! »

Eric Ciotti, toujours dans la mesure, embraye en réclamant un « Guantánamo à la française » pour les terroristes islamistes qui vont sortir, pour les détenus de droit commun qui se sont radicalisés en prison et pour les fichés S, qui seraient 20.000 selon lui, les plus dangereux. Avec combinaison orange et torture au menu ? Et d'ajouter : « Il faut arrêter avec la défense de ces pseudos libertés individuelles. » C'est sûr, la liberté d'expression, la liberté...

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telephone - D.R.
telephone - D.R.

L’appel ne durera que quelques secondes. “Bonjour, vous êtes en relation avec la plateforme de soutien psychologique aux soignants. Ce service est désormais fermé”.

Alors que les professionnels de santé sont en première ligne pour faire à nouveau face à la forte recrudescence d’admissions patients Covid-19, la cellule d’écoute du ministère de la Santé a arrêté de fonctionner au début de l’été. Lancé début avril, ce numéro gratuit 0800 73 09 58, initialement accessible de 8h à minuit tous les jours, devait “pallier les situations d’isolement professionnel et proposer une assistance psychologique face à la sur-mobilisation actuelle” grâce à la mobilisation de psychologues hospitaliers bénévoles.

Cette cellule d’écoute, dont nous ignorons le nombre d’appels recueillis en trois mois, se superposait déjà à d’autres lignes de consultation qui continuent de fonctionner comme le numéro vert de l’association SPS (Soins aux professionnels de la santé), le numéro d’assistance de l’Ordre des médecins, le réseau des cellules d’urgence médico-psychologiques (CUMP) dans chaque département ou les initiatives particulières d'hôpitaux et dans le privé.

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telephone - D.R.
telephone - D.R.

L’appel ne durera que quelques secondes. “Bonjour, vous êtes en relation avec la plateforme de soutien psychologique aux soignants. Ce service est désormais fermé”.

Alors que les professionnels de santé sont en première ligne pour faire à nouveau face à la forte recrudescence d’admissions patients Covid-19, la cellule d’écoute du ministère de la Santé a arrêté de fonctionner au début de l’été. Lancé début avril, ce numéro gratuit 0800 73 09 58, initialement accessible de 8h à minuit tous les jours, devait “pallier les situations d’isolement professionnel et proposer une assistance psychologique face à la sur-mobilisation actuelle” grâce à la mobilisation de psychologues hospitaliers bénévoles.

Cette cellule d’écoute, dont nous ignorons le nombre d’appels recueillis en trois mois, se superposait déjà à d’autres lignes de consultation qui continuent de fonctionner comme le numéro vert de l’association SPS (Soins aux professionnels de la santé), le numéro d’assistance de l’Ordre des médecins, le réseau des cellules d’urgence médico-psychologiques (CUMP) dans chaque département ou les initiatives particulières d'hôpitaux et dans le privé.

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A force de donner des chiffres faux, les politiques se prennent les pieds dans le tapis

Le président a évoqué mercredi 28 octobre 2020 le nombre de lits de réanimation disponibles en France. Des chiffres qui ne cessent d'évoluer au gré des éléments de langage à faire passer aux Français. Mais qui se préoccupe encore de la réalité ?

Quand le gouvernement pensait que les masques étaient inutiles pour la population - Copie d'écran Twitter

A force de mentir ou de construire une réalité rassurante, on finit par se perdre dans les chiffres qu'on annonce. Les chiffres sur le nombre de lits de réanimation font l'objet d'un yoyo permanent depuis le début de la pandémie. Nous avions déjà abordé ce sujet dans un article début avril. Le président de la république, Emmanuel Macron, vient de remettre le couvert...

L'air grave, le président s'est adressé aux Français mercredi 28 octobre 2020 pour leur expliquer que... contre toute attente... le virus avait contaminé à nouveau la population, qu'il était quasiment incontrôlable. Quelle surprise. Sans doute la faute au mauvais temps, comme l'ont évoqué certains ministres. En tout cas pas à l'incurie du gouvernement qui depuis le début de la pandémie, prend à peu près toutes les décisions qu'il ne faut pas prendre et change d'avis au fil de ses échecs. Ne portez pas de masques, partez en vacances, consommez, travaillez, envoyez vos enfants à l'école, toutes sortes de choses qui n'ont bien entendu rien à voir avec la propagation de ce virus. Passons. D'autres avaient bien prévu ce qui semble imprévisible pour les décideurs au pouvoir (voir l'interview d'épidémiologistes par Reflets en mai et fin septembre ici et )... Évoquant le nombre de lits de réanimation disponibles, le président a lâché quelques chiffres. Visiblement, il ne se souvenait plus de ce que le gouvernement ou lui-même avaient dit quelques mois...

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A force de donner des chiffres faux, les politiques se prennent les pieds dans le tapis

Le président a évoqué mercredi 28 octobre 2020 le nombre de lits de réanimation disponibles en France. Des chiffres qui ne cessent d'évoluer au gré des éléments de langage à faire passer aux Français. Mais qui se préoccupe encore de la réalité ?

Quand le gouvernement pensait que les masques étaient inutiles pour la population - Copie d'écran Twitter

A force de mentir ou de construire une réalité rassurante, on finit par se perdre dans les chiffres qu'on annonce. Les chiffres sur le nombre de lits de réanimation font l'objet d'un yoyo permanent depuis le début de la pandémie. Nous avions déjà abordé ce sujet dans un article début avril. Le président de la république, Emmanuel Macron, vient de remettre le couvert...

L'air grave, le président s'est adressé aux Français mercredi 28 octobre 2020 pour leur expliquer que... contre toute attente... le virus avait contaminé à nouveau la population, qu'il était quasiment incontrôlable. Quelle surprise. Sans doute la faute au mauvais temps, comme l'ont évoqué certains ministres. En tout cas pas à l'incurie du gouvernement qui depuis le début de la pandémie, prend à peu près toutes les décisions qu'il ne faut pas prendre et change d'avis au fil de ses échecs. Ne portez pas de masques, partez en vacances, consommez, travaillez, envoyez vos enfants à l'école, toutes sortes de choses qui n'ont bien entendu rien à voir avec la propagation de ce virus. Passons. D'autres avaient bien prévu ce qui semble imprévisible pour les décideurs au pouvoir (voir l'interview d'épidémiologistes par Reflets en mai et fin septembre ici et )... Évoquant le nombre de lits de réanimation disponibles, le président a lâché quelques chiffres. Visiblement, il ne se souvenait plus de ce que le gouvernement ou lui-même avaient dit quelques mois...

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La reporter Liseron Boudoul est victime d'une cabale sur les réseaux sociaux

Difficile de couvrir le conflit du Haut-Karabagh entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Après deux reportages sur le front côté arménien, une reporter a été envoyée sur la ligne de front dans le camp azerbaïdjanais. Depuis la journaliste est harcelée et la chaîne a supprimé le reportage de son site Web.

Stepanakert, est la capitale de la république du Haut-Karabagh - Copie d'écran - Google

Liseron Boudoul, grand reporter à TF1, n'avait jamais vécu un tel déchaînement de violence sur les réseaux sociaux. "Je couvre les conflits depuis une dizaine d'années, je sais bien que c'est toujours sensible, mais là c'est une première, témoigne la journaliste. Je ne pensais jamais être traitée de "pute des génocidaires" ou d'agent de la Turquie. C'est d'ailleurs assez cocasse, car j'ai été interdite deux fois d'entrée sur le territoire turc à cause de mes reportages en Syrie et pour avoir raconté des liens entre la Turquie et Daesh." Un tweet de Valérie T. ose même : "Possible qu’avec quelques décapitations du personnel haut placé du personnel de TF1, ils penseront mieux et plus évident_" (sic).

Partie une semaine en Azerbaïdjan, son reportage a été diffusé jeudi 22 octobre au journal de 20 heures. "Dans les minutes qui ont suivi, j'ai eu une avalanche de tweets injurieux, raconte Liseron Boudoul. La communauté arménienne s'est mobilisée et TF1 a reçu de très nombreux courriels. Des personnes ont même réussi à obtenir mon téléphone et j'ai reçu des critiques par WhatsApp. Je n'ai pourtant fait que mon travail. La chaîne avait envoyé auparavant mon collègue Michel Scott côté arménien.

Le reportage de Liseron Boudoul est toujours visible sur Youtube... Mais pas depuis la France - Copie d'écran - Youtube
Le reportage de Liseron Boudoul est toujours visible sur Youtube... Mais pas depuis la France - Copie d'écran - Youtube

Nous avions diffusé deux reportages, également au 20 heures. Le traitement du...

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La reporter Liseron Boudoul est victime d'une cabale sur les réseaux sociaux

Difficile de couvrir le conflit du Haut-Karabagh entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Après deux reportages sur le front côté arménien, une reporter a été envoyée sur la ligne de front dans le camp azerbaïdjanais. Depuis la journaliste est harcelée et la chaîne a supprimé le reportage de son site Web.

Stepanakert, est la capitale de la république du Haut-Karabagh - Copie d'écran - Google

Liseron Boudoul, grand reporter à TF1, n'avait jamais vécu un tel déchaînement de violence sur les réseaux sociaux. "Je couvre les conflits depuis une dizaine d'années, je sais bien que c'est toujours sensible, mais là c'est une première, témoigne la journaliste. Je ne pensais jamais être traitée de "pute des génocidaires" ou d'agent de la Turquie. C'est d'ailleurs assez cocasse, car j'ai été interdite deux fois d'entrée sur le territoire turc à cause de mes reportages en Syrie et pour avoir raconté des liens entre la Turquie et Daesh." Un tweet de Valérie T. ose même : "Possible qu’avec quelques décapitations du personnel haut placé du personnel de TF1, ils penseront mieux et plus évident_" (sic).

Partie une semaine en Azerbaïdjan, son reportage a été diffusé jeudi 22 octobre au journal de 20 heures. "Dans les minutes qui ont suivi, j'ai eu une avalanche de tweets injurieux, raconte Liseron Boudoul. La communauté arménienne s'est mobilisée et TF1 a reçu de très nombreux courriels. Des personnes ont même réussi à obtenir mon téléphone et j'ai reçu des critiques par WhatsApp. Je n'ai pourtant fait que mon travail. La chaîne avait envoyé auparavant mon collègue Michel Scott côté arménien.

Le reportage de Liseron Boudoul est toujours visible sur Youtube... Mais pas depuis la France - Copie d'écran - Youtube
Le reportage de Liseron Boudoul est toujours visible sur Youtube... Mais pas depuis la France - Copie d'écran - Youtube

Nous avions diffusé deux reportages, également au 20 heures. Le traitement du...

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Ceci, bien sûr, n’est pas un titre. Mais là, franchement, les mots me manquent.

Du grand confinement de mars au petit couvre-feu d’octobre, huit mois se sont écoulés. La Covid est toujours là…

Le grand conseil : un quoi, pour qui? Vous êtes certain...

Les plus hautes autorités de l’État se sont concertées, elles ont réfléchi, légiféré, décidé de verbaliser, conseillé, préconisé, et puis, de nouveau, choisi de re-verbaliser. Que dire…

Les soignants, eux, ont moins réfléchi, ils ont alerté, soigné, sont tombés malades, ils vont re-soigner, bien sûr. Que dire…

La sphère médicale s’est faite surprendre, les chercheurs ont cherché, se sont cherchés, la médecine s’est médiatisée, dispersée, et puis elle s’est soudainement tue. Que dire…

Les commerçants et autres travailleurs obligés ont adhéré, contraints et forcés, ils ont fermé boutique, puis ouvert, puis re-fermé, puis ré-ouvert, aujourd’hui, ils s’exaspèrent… Que dire.

Mais heureusement il y a La Rochelle! Ici, tout va bien, la ville demeure belle, belle, belle, et re-belle. Ici, les mots et les phrases me reviennent tant il reste deux ou trois choses à dire, à voir ou à entendre pour faire avancer les choses du Covid. Ce n'est pas la première fois que je vous parle de ce lieu où le bon vivre et le bien portant luttent de concert contre le virus. La preuve, regardez la carte ministérielle, le gros rouge semble s'être arrêté sur les frontières des vignobles de la Gironde. Là bas, oui, il y a bien eu de quoi s'inquiéter, mais pas en Charente Maritime, enfin surtout pas à La Rochelle. Tenez, ici, même un cas Covid mortel s'avère moins grave qu'ailleurs! C'est pour le moins l'avis de Mme Carlier Mishari (11e adjointe de la ville en charge de...

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Ceci, bien sûr, n’est pas un titre. Mais là, franchement, les mots me manquent.

Du grand confinement de mars au petit couvre-feu d’octobre, huit mois se sont écoulés. La Covid est toujours là…

Le grand conseil : un quoi, pour qui? Vous êtes certain...

Les plus hautes autorités de l’État se sont concertées, elles ont réfléchi, légiféré, décidé de verbaliser, conseillé, préconisé, et puis, de nouveau, choisi de re-verbaliser. Que dire…

Les soignants, eux, ont moins réfléchi, ils ont alerté, soigné, sont tombés malades, ils vont re-soigner, bien sûr. Que dire…

La sphère médicale s’est faite surprendre, les chercheurs ont cherché, se sont cherchés, la médecine s’est médiatisée, dispersée, et puis elle s’est soudainement tue. Que dire…

Les commerçants et autres travailleurs obligés ont adhéré, contraints et forcés, ils ont fermé boutique, puis ouvert, puis re-fermé, puis ré-ouvert, aujourd’hui, ils s’exaspèrent… Que dire.

Mais heureusement il y a La Rochelle! Ici, tout va bien, la ville demeure belle, belle, belle, et re-belle. Ici, les mots et les phrases me reviennent tant il reste deux ou trois choses à dire, à voir ou à entendre pour faire avancer les choses du Covid. Ce n'est pas la première fois que je vous parle de ce lieu où le bon vivre et le bien portant luttent de concert contre le virus. La preuve, regardez la carte ministérielle, le gros rouge semble s'être arrêté sur les frontières des vignobles de la Gironde. Là bas, oui, il y a bien eu de quoi s'inquiéter, mais pas en Charente Maritime, enfin surtout pas à La Rochelle. Tenez, ici, même un cas Covid mortel s'avère moins grave qu'ailleurs! C'est pour le moins l'avis de Mme Carlier Mishari (11e adjointe de la ville en charge de...

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L'extrême-droite souffle sur des braises

Un enseignant d'histoire-géographie du collège du Bois-d’Aulne à Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines, a été tué et décapité par un homme de 18 ans. Sur les réseaux sociaux, la haine des "musulmans" et des "étrangers" s'étale. Le cercle de la violence et de la haine prospère.

Couverture d'un livre d'illustrations de Seth Tobocman

Le terrorisme a fait une nouvelle victime vendredi 16 octobre 2020. Samuel Paty, professeur d'histoire-géographie du collège du Bois-d’Aulne à Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines a été sauvagement tué puis décapité dans la rue par un jeune homme de 18 ans. L'enquête le précisera, mais tout porte à croire que l'auteur de cet acte barbare a commis un attentat terroriste au nom d'une vision intégriste de sa religion. Selon les informations qui ont filtré au fil des heures, l'enseignant avait fait un cours sur la liberté d'expression durant lequel il aurait montré une ou des caricatures du prophète, ce qui aurait déclenché une chasse à l'homme sur les réseaux sociaux de la part de certains parents d'élèves. Les coordonnées du professeur auraient été diffusées sur les réseaux. Outre l'évidente condamnation de cet acte, l'annonce de ce nouvel assassinat a déclenché une marée de messages hostiles sur les réseaux sociaux. Le cercle de la haine, du rejet et de la violence se nourrit sans fin. Les messages contre les "musulmans" et les "étrangers" se sont multipliés. La fachosphère et de nombreux internautes appellent à "affréter des charters", à expulser du pays "les musulmans" ou les "étrangers".

Si la lutte contre le terrorisme était, pour être efficace, aussi simple que la mise en place de d'avions remplis de personnes "expulsées", cela se saurait. Le temps passe, les...

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L'extrême-droite souffle sur des braises

Un enseignant d'histoire-géographie du collège du Bois-d’Aulne à Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines, a été tué et décapité par un homme de 18 ans. Sur les réseaux sociaux, la haine des "musulmans" et des "étrangers" s'étale. Le cercle de la violence et de la haine prospère.

Couverture d'un livre d'illustrations de Seth Tobocman

Le terrorisme a fait une nouvelle victime vendredi 16 octobre 2020. Samuel Paty, professeur d'histoire-géographie du collège du Bois-d’Aulne à Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines a été sauvagement tué puis décapité dans la rue par un jeune homme de 18 ans. L'enquête le précisera, mais tout porte à croire que l'auteur de cet acte barbare a commis un attentat terroriste au nom d'une vision intégriste de sa religion. Selon les informations qui ont filtré au fil des heures, l'enseignant avait fait un cours sur la liberté d'expression durant lequel il aurait montré une ou des caricatures du prophète, ce qui aurait déclenché une chasse à l'homme sur les réseaux sociaux de la part de certains parents d'élèves. Les coordonnées du professeur auraient été diffusées sur les réseaux. Outre l'évidente condamnation de cet acte, l'annonce de ce nouvel assassinat a déclenché une marée de messages hostiles sur les réseaux sociaux. Le cercle de la haine, du rejet et de la violence se nourrit sans fin. Les messages contre les "musulmans" et les "étrangers" se sont multipliés. La fachosphère et de nombreux internautes appellent à "affréter des charters", à expulser du pays "les musulmans" ou les "étrangers".

Si la lutte contre le terrorisme était, pour être efficace, aussi simple que la mise en place de d'avions remplis de personnes "expulsées", cela se saurait. Le temps passe, les...

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Vis ma vie de prof contractuel - Episode 2

Marie-Gabrielle est professeure contractuelle en lycée dans l'académie de Versailles. Elle raconte son quotidien et les méandres du Mammouth de l’Éducation Nationale.

Mammouth au Royal BC Museum, Victoria, British Columbia - Rob Pongsajapan - CC BY 2.0

Nous retrouvons Marie-Gabrielle. Elle est prof contractuelle, enseignant le médico-social en lycée. Soumise au devoir de réserve, elle ne peut pas s'exprimer dans les médias. Pour protéger son anonymat, les établissement ne seront pas cités. Elle raconte son quotidien.

Semaine du 28 septembre

Mardi j'envoie une une lettre recommandée au rectorat pour demander une démission du lycée 2 et une mobilité dans un autre lycée ou une réduction de mon temps de travail pour n'enseigner que dans le lycée 1. J'en dépose une copie au rectorat. Le même jour dans l'après midi j'ai un courriel de réponse du rectorat : je n'ai pas le droit de démissionner d'un seul poste. Je dois rompre mon contrat.

Le lendemain j'envoie un mail proposant ma candidature pour un poste en Ulis, les unités localisées pour l'inclusion scolaire qui accueillent des élèves en situation de handicap. Je demande à voir un inspecteur ou un responsable du recrutement.

Le jeudi, elle me répond que je dois démissionner et repasser un entretien pour un poste en Ulis. Je demande un entretien avec la DRH. Le vendredi on me donne un nom à contacter.

Côté cours, c'est toujours pareil. Dans le premier lycée, aucun souci. Dans le second, les élèves sont toujours intenables et m'envoient toujours quelques objets. Comme personne ne veut se dénoncer, je leur dit qu'ils seront solidaires dans la punition. Mais la conseillère d'éducation annule la sanction : "Vous savez,...

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Vis ma vie de prof contractuel - Episode 2

Marie-Gabrielle est professeure contractuelle en lycée dans l'académie de Versailles. Elle raconte son quotidien et les méandres du Mammouth de l’Éducation Nationale.

Mammouth au Royal BC Museum, Victoria, British Columbia - Rob Pongsajapan - CC BY 2.0

Nous retrouvons Marie-Gabrielle. Elle est prof contractuelle, enseignant le médico-social en lycée. Soumise au devoir de réserve, elle ne peut pas s'exprimer dans les médias. Pour protéger son anonymat, les établissement ne seront pas cités. Elle raconte son quotidien.

Semaine du 28 septembre

Mardi j'envoie une une lettre recommandée au rectorat pour demander une démission du lycée 2 et une mobilité dans un autre lycée ou une réduction de mon temps de travail pour n'enseigner que dans le lycée 1. J'en dépose une copie au rectorat. Le même jour dans l'après midi j'ai un courriel de réponse du rectorat : je n'ai pas le droit de démissionner d'un seul poste. Je dois rompre mon contrat.

Le lendemain j'envoie un mail proposant ma candidature pour un poste en Ulis, les unités localisées pour l'inclusion scolaire qui accueillent des élèves en situation de handicap. Je demande à voir un inspecteur ou un responsable du recrutement.

Le jeudi, elle me répond que je dois démissionner et repasser un entretien pour un poste en Ulis. Je demande un entretien avec la DRH. Le vendredi on me donne un nom à contacter.

Côté cours, c'est toujours pareil. Dans le premier lycée, aucun souci. Dans le second, les élèves sont toujours intenables et m'envoient toujours quelques objets. Comme personne ne veut se dénoncer, je leur dit qu'ils seront solidaires dans la punition. Mais la conseillère d'éducation annule la sanction : "Vous savez,...

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Scoop: l'ex-ministre de la Culture nous parle de son fonds d'investissement

Quitter une fonction ministérielle pour réintégrer le privé n'est pas en soi un exercice illégal. La reconversion professionnelle de celle qui fut ministre de la Culture et de la Communication tient malgré tout de la méchante farce. Interview (presque) imaginaire...

Fleur Pellerin en ses voeux... - ActuaLitté - https://www.flickr.com/people/actualitte/ - CC BY-SA 2.0

Après avoir été nommée ministre déléguée en charge des PME et de l'Economie numérique, puis secrétaire d'état attachée au Commerce extérieur, Fleur Pellerin fut l'ambassadrice de la culture de 2014 à 2016. A ce titre elle a présidé au sort et à la destinée des médias et de la presse. De toute la presse, l'indépendante, la spécialisée, la quotidienne ou l'hebdomadaire, la régionale ou la nationale, en ligne ou en kiosques, bref de tous les canaux d'information qu'elle aura noblement défendus à l'assemblée. Ses discours, volontaires et plaisants, fleuraient bon la liberté lorsqu'elle menait combat "pour l’exigence, la qualité et l’éthique, qui suppose, pour reprendre le célèbre reproche d’Armand Carrel à Emile Girardin, de ne pas résumer la noble mission du journalisme en la simple fonction de marchand de nouvelles".

Ses interrogations sur l'avenir de la presse comme sa désespérance face aux problèmes de rentabilité de certains médias apparaissaient légitimes: "Je regrette comme vous de voir certains titres de presse en difficultés, et le Gouvernement est mobilisé pour accompagner ces évolutions. Je regrette aussi de voir un certain appauvrissement de l’information, accentué par les réseaux sociaux et les chaînes d’information en continu".

Enfin ses déclarations lors du dîner de presse de l’Humanité du 11 septembre 2014 laissaient entrevoir l'éclaircie: "Les lecteurs continueront de lire la presse, pourvu...

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Scoop: l'ex-ministre de la Culture nous parle de son fonds d'investissement

Quitter une fonction ministérielle pour réintégrer le privé n'est pas en soi un exercice illégal. La reconversion professionnelle de celle qui fut ministre de la Culture et de la Communication tient malgré tout de la méchante farce. Interview (presque) imaginaire...

Fleur Pellerin en ses voeux... - ActuaLitté - https://www.flickr.com/people/actualitte/ - CC BY-SA 2.0

Après avoir été nommée ministre déléguée en charge des PME et de l'Economie numérique, puis secrétaire d'état attachée au Commerce extérieur, Fleur Pellerin fut l'ambassadrice de la culture de 2014 à 2016. A ce titre elle a présidé au sort et à la destinée des médias et de la presse. De toute la presse, l'indépendante, la spécialisée, la quotidienne ou l'hebdomadaire, la régionale ou la nationale, en ligne ou en kiosques, bref de tous les canaux d'information qu'elle aura noblement défendus à l'assemblée. Ses discours, volontaires et plaisants, fleuraient bon la liberté lorsqu'elle menait combat "pour l’exigence, la qualité et l’éthique, qui suppose, pour reprendre le célèbre reproche d’Armand Carrel à Emile Girardin, de ne pas résumer la noble mission du journalisme en la simple fonction de marchand de nouvelles".

Ses interrogations sur l'avenir de la presse comme sa désespérance face aux problèmes de rentabilité de certains médias apparaissaient légitimes: "Je regrette comme vous de voir certains titres de presse en difficultés, et le Gouvernement est mobilisé pour accompagner ces évolutions. Je regrette aussi de voir un certain appauvrissement de l’information, accentué par les réseaux sociaux et les chaînes d’information en continu".

Enfin ses déclarations lors du dîner de presse de l’Humanité du 11 septembre 2014 laissaient entrevoir l'éclaircie: "Les lecteurs continueront de lire la presse, pourvu...

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L'inquiétant programme spatial de l'Empire du Milieu

Alors que Space X annonce vouloir mettre à disposition du Pentagone une fusée permettant de "livrer" des armes partout sur la planète en moins de 60 minutes, la Chine, elle, déploie armes et missions scientifiques...

Timbre chinois - D.R.

Quand le sage montre la Lune, l’idiot regarde le doigt, dit le proverbe chinois. La Chine ne cesse de nous montrer la Lune… et Mars aussi. La China National Space Administration (CNSA) a annoncé en mai 2019 que des taïkonautes se poseraient sur la lune d’ici « environ dix ans ». Quelques mois avant, la sonde Chang’e 4 avait réussi un atterrissage historique sur la face cachée de la Lune pour faire de nouvelles analyses d’échantillons de notre satellite.

Pour atteindre ses ambitions, l’Empire du milieu a injecté des milliards de dollars dans son programme spatial. Il a déjà mis au point un lanceur lourd, la fusée Longue-Marche 5B qui peut envoyer en orbite des charges jusqu’à 25 tonnes, un des éléments clefs pour la poursuite de ses ambitions. Et au cours de la China Space Conference 2020 qui a eu lieu à Fuzhou le 18 septembre dernier, la Chine a dévoilé un nouveau lanceur qui pourrait être celui qui va envoyer les astronautes chinois sur la Lune. Elle mesure 87 m de long et pèsera près de 2.200 tonnes au décollage, ce qui est presque le triple de la fusée Long March 5.

Le pays entend faire seul ce que les autres font en coopération. Exclue de l’ISS sur pression des Américains, elle s’est décidée à construire sa propre station spatiale, Tiangong ("Palais céleste" en mandarin). Si le calendrier est respecté, d’ici la fin de l’année, le module central de la station devrait être lancé. Les modules scientifiques devraient eux être placés en orbite et assemblés à la...

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L'inquiétant programme spatial de l'Empire du Milieu

Alors que Space X annonce vouloir mettre à disposition du Pentagone une fusée permettant de "livrer" des armes partout sur la planète en moins de 60 minutes, la Chine, elle, déploie armes et missions scientifiques...

Timbre chinois - D.R.

Quand le sage montre la Lune, l’idiot regarde le doigt, dit le proverbe chinois. La Chine ne cesse de nous montrer la Lune… et Mars aussi. La China National Space Administration (CNSA) a annoncé en mai 2019 que des taïkonautes se poseraient sur la lune d’ici « environ dix ans ». Quelques mois avant, la sonde Chang’e 4 avait réussi un atterrissage historique sur la face cachée de la Lune pour faire de nouvelles analyses d’échantillons de notre satellite.

Pour atteindre ses ambitions, l’Empire du milieu a injecté des milliards de dollars dans son programme spatial. Il a déjà mis au point un lanceur lourd, la fusée Longue-Marche 5B qui peut envoyer en orbite des charges jusqu’à 25 tonnes, un des éléments clefs pour la poursuite de ses ambitions. Et au cours de la China Space Conference 2020 qui a eu lieu à Fuzhou le 18 septembre dernier, la Chine a dévoilé un nouveau lanceur qui pourrait être celui qui va envoyer les astronautes chinois sur la Lune. Elle mesure 87 m de long et pèsera près de 2.200 tonnes au décollage, ce qui est presque le triple de la fusée Long March 5.

Le pays entend faire seul ce que les autres font en coopération. Exclue de l’ISS sur pression des Américains, elle s’est décidée à construire sa propre station spatiale, Tiangong ("Palais céleste" en mandarin). Si le calendrier est respecté, d’ici la fin de l’année, le module central de la station devrait être lancé. Les modules scientifiques devraient eux être placés en orbite et assemblés à la...

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Atterré - D.R. Memes & Co, Inc.
Atterré - D.R. Memes & Co, Inc.
Dans un long texte publié sur Change.org, « les Numéristes Atterrés », un collectif de professionnels du numérique et des télécommunications, ingénieurs pour la plupart, comme ils se définissent, lancent un appel pour une véritable stratégie numérique pour la France et contre un « entre-soi » pour la nomination du patron de l'ARCEP. Les auteurs de ce texte déplorent le manque d'experts techniques, de professionnels des réseaux dans les processus de décision concernant l'aménagement numérique du territoire : « nous, techniciens, ingénieurs, chercheurs, enseignants, tous professionnels du numérique, souhaitons que des sujets aussi cruciaux pour l'emploi, la santé, l'éducation, etc. que l'aménagement numérique du territoire ne soient plus laissés entre les seules mains de hauts fonctionnaires issus des Grands Corps de l'État. Leurs formations sont certes prestigieuses, mais ils n'ont ni expérience concrète des réseaux, ni expérience de l'entreprise, ni empathie pour les territoires ruraux, ni vision sur la place de la France et de l'Europe dans un univers numérique pourtant en expansion ».

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Atterré - D.R. Memes & Co, Inc.
Atterré - D.R. Memes & Co, Inc.
Dans un long texte publié sur Change.org, « les Numéristes Atterrés », un collectif de professionnels du numérique et des télécommunications, ingénieurs pour la plupart, comme ils se définissent, lancent un appel pour une véritable stratégie numérique pour la France et contre un « entre-soi » pour la nomination du patron de l'ARCEP. Les auteurs de ce texte déplorent le manque d'experts techniques, de professionnels des réseaux dans les processus de décision concernant l'aménagement numérique du territoire : « nous, techniciens, ingénieurs, chercheurs, enseignants, tous professionnels du numérique, souhaitons que des sujets aussi cruciaux pour l'emploi, la santé, l'éducation, etc. que l'aménagement numérique du territoire ne soient plus laissés entre les seules mains de hauts fonctionnaires issus des Grands Corps de l'État. Leurs formations sont certes prestigieuses, mais ils n'ont ni expérience concrète des réseaux, ni expérience de l'entreprise, ni empathie pour les territoires ruraux, ni vision sur la place de la France et de l'Europe dans un univers numérique pourtant en expansion ».

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Madame, est-ce que notre copain va mourir ?

Marie-Gabrielle est professeure contractuelle en lycée dans l'académie de Versailles. Elle raconte son quotidien et les méandres du Mammouth de l’Éducation Nationale.

File:École Saint-Sigisbert à Nancy, vers 1900 - Wikipedia - Cliché Laroppe - CC0 1.0

Nous l’appellerons Marie-Gabrielle. Elle est prof contractuelle, enseignant le médico-social en lycée. Soumise au devoir de réserve, elle ne peut pas s'exprimer dans les médias. Pour protéger son anonymat, les établissement ne seront pas cités. Elle raconte son quotidien.

Semaine du 24 août

La rentrée approche, j'essaie de contacter le rectorat pour connaître mon ou mes lieux d'affectation. Le téléphone ne décroche pas. Aucune réponse à mes courriels non plus.

Vendredi, j'ai enfin eu quelqu'un au téléphone. Je lui demande ce que je dois faire. Elle me donne les coordonnées de mon responsable administratif. Je suis officiellement rattachée à un lycée, ce qui ne veut pas dire que j'y enseignerai. En tout cas, c'est là que je dois faire la rencontre de pré-rentrée. Je contacte le proviseur qui me dit de venir le lundi à 9h00.

Semaine du 31 août

Je découvre le lycée. On a le droit à un accueil sympa : café, croissant, présentation de tous les profs. Je suis la seule à ne pas avoir de planning. Le proviseur présente les emplois du temps. Soudain, au milieu de la réunion, le proviseur constate un manque de prof dans ma matière. Il se tourne vers moi et me dit : "ça sera vous pour les 8 heures". J'ai un contrat de 18 heures. Pour la Covid, on nous dit juste qu'il faut garder les masques et les distances. Point. Aucune info sur les procédures en cas de suspicion ou de malades avérés dans la classe.

Un collègue me glisse à la fin de la...

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Madame, est-ce que notre copain va mourir ?

Marie-Gabrielle est professeure contractuelle en lycée dans l'académie de Versailles. Elle raconte son quotidien et les méandres du Mammouth de l’Éducation Nationale.

File:École Saint-Sigisbert à Nancy, vers 1900 - Wikipedia - Cliché Laroppe - CC0 1.0

Nous l’appellerons Marie-Gabrielle. Elle est prof contractuelle, enseignant le médico-social en lycée. Soumise au devoir de réserve, elle ne peut pas s'exprimer dans les médias. Pour protéger son anonymat, les établissement ne seront pas cités. Elle raconte son quotidien.

Semaine du 24 août

La rentrée approche, j'essaie de contacter le rectorat pour connaître mon ou mes lieux d'affectation. Le téléphone ne décroche pas. Aucune réponse à mes courriels non plus.

Vendredi, j'ai enfin eu quelqu'un au téléphone. Je lui demande ce que je dois faire. Elle me donne les coordonnées de mon responsable administratif. Je suis officiellement rattachée à un lycée, ce qui ne veut pas dire que j'y enseignerai. En tout cas, c'est là que je dois faire la rencontre de pré-rentrée. Je contacte le proviseur qui me dit de venir le lundi à 9h00.

Semaine du 31 août

Je découvre le lycée. On a le droit à un accueil sympa : café, croissant, présentation de tous les profs. Je suis la seule à ne pas avoir de planning. Le proviseur présente les emplois du temps. Soudain, au milieu de la réunion, le proviseur constate un manque de prof dans ma matière. Il se tourne vers moi et me dit : "ça sera vous pour les 8 heures". J'ai un contrat de 18 heures. Pour la Covid, on nous dit juste qu'il faut garder les masques et les distances. Point. Aucune info sur les procédures en cas de suspicion ou de malades avérés dans la classe.

Un collègue me glisse à la fin de la...

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Ou presque...

Poser des questions aux ministères est devenu un pensum pour les journalistes. Les services de communication ne répondent plus, ou à côté. Et pourtant, nous sommes obligés de le faire.

Florence Parly - Reflets - CC

A quoi cela sert-il d'interroger une personne faisant l'objet d'un article lorsque l'enquête démontre par A plus B ce que le journaliste écrit ? En d'autres termes, pourquoi donner, par exemple, la parole à Jérôme Cahuzac lorsque les articles prouvent qu'il a bien un compte en banque caché à l'étranger ? Simplement, à ne pas perdre un procès. Car le juge ne manquera pas de demander : « avez-vous donné la parole à toutes les parties ? »

Ainsi, même lorsque nous sommes sûrs à 100% de ce que nous écrivons, nous devons donner la parole à tout le monde. C'est souvent totalement inutile. Pourquoi ? Parce que les entreprises, ministres, particuliers, mis en cause dans une enquête journalistiques vont soit refuser de répondre, soit faire trainer, soit répondre à côté de la plaque, soit répondre par des mensonges évidents. Illustration avec deux questions posées au ministère des armées et les réponses apportées par la Délégation à l’Information et à la Communication de la Défense (DICoD).

Depuis quelques années, il est devenu quasiment impossible pour un journaliste n'ayant pas ses entrées (dans le jargon on dit « un carnet d'adresse » dans le secteur concerné) d'avoir quelqu'un au téléphone dans un ministère pour discuter d'un sujet. Le service de la communication se placera en « intermédiaire». Dans le cas improbable où l'on obtiendrait une réponse, relancer sur une réponse devient improbable puisqu'il faudra attendre...

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Ou presque...

Poser des questions aux ministères est devenu un pensum pour les journalistes. Les services de communication ne répondent plus, ou à côté. Et pourtant, nous sommes obligés de le faire.

Florence Parly - Reflets - CC

A quoi cela sert-il d'interroger une personne faisant l'objet d'un article lorsque l'enquête démontre par A plus B ce que le journaliste écrit ? En d'autres termes, pourquoi donner, par exemple, la parole à Jérôme Cahuzac lorsque les articles prouvent qu'il a bien un compte en banque caché à l'étranger ? Simplement, à ne pas perdre un procès. Car le juge ne manquera pas de demander : « avez-vous donné la parole à toutes les parties ? »

Ainsi, même lorsque nous sommes sûrs à 100% de ce que nous écrivons, nous devons donner la parole à tout le monde. C'est souvent totalement inutile. Pourquoi ? Parce que les entreprises, ministres, particuliers, mis en cause dans une enquête journalistiques vont soit refuser de répondre, soit faire trainer, soit répondre à côté de la plaque, soit répondre par des mensonges évidents. Illustration avec deux questions posées au ministère des armées et les réponses apportées par la Délégation à l’Information et à la Communication de la Défense (DICoD).

Depuis quelques années, il est devenu quasiment impossible pour un journaliste n'ayant pas ses entrées (dans le jargon on dit « un carnet d'adresse » dans le secteur concerné) d'avoir quelqu'un au téléphone dans un ministère pour discuter d'un sujet. Le service de la communication se placera en « intermédiaire». Dans le cas improbable où l'on obtiendrait une réponse, relancer sur une réponse devient improbable puisqu'il faudra attendre...

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L'épidémiologiste Catherine Hill dénonce les défaillances dans la lutte contre l'épidémie

Le virus circule aujourd'hui dans toute la France. L'épidémiologiste alerte : début novembre, il devrait y avoir le même nombre d'admissions en réanimation qu'en avril, au pic de l'épidémie. Les mesures prises par les autorités et la stratégie de test de la population ne sont pas adaptées. Pourtant des solutions existent.

Coronavirus - Nostromo

Peut-on parler de seconde vague de Covid ?

Oui, mais il faut préciser sur quels indicateurs on se base. Le nombre de cas connus et ses dérivés : le taux d'incidence (nombre de cas connus divisé par la population française), et le R effectif (le nombre de personnes qu'un cas va contaminer au temps t ou nombre de reproduction effectif), dépendent tous les trois de qui on a testé. Comme on ne sait pas qui vient se faire tester, ces indicateurs-là ne sont pas bons. Il faut faire des heures de queue pour être testé, donc on teste plus de jeunes en bonne santé que de vieux en mauvaise santé. Finalement le nombre de cas connus n'a rien à voir avec le nombre de cas réels, car beaucoup de cas ne sont pas testés. Une étude de l'Inserm a estimé le nombre de personnes devenues symptomatiques entre le 13 mai et le 28 juin et a comparé ce nombre aux nombre de cas détectés par les tests virologiques ; la conclusion a été qu'il fallait multiplier le nombre de cas trouvés par dix pour avoir le nombre de cas réels. Tout ce que l'on nous raconte est donc largement sous-dimensionné, c'est la partie émergée d'un iceberg. Mais on voit tout de même augmenter le taux de positivité des tests à tous les âges, y compris chez les personnes âgées. Ce n’est pas bon du tout.

Alors il faut se baser sur quels indicateurs pour suivre l'épidémie ?

Je regarde le nombre de personnes arrivant à l'hôpital chaque jour et le nombre de personnes admises en réanimation chaque...

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L'épidémiologiste Catherine Hill dénonce les défaillances dans la lutte contre l'épidémie

Le virus circule aujourd'hui dans toute la France. L'épidémiologiste alerte : début novembre, il devrait y avoir le même nombre d'admissions en réanimation qu'en avril, au pic de l'épidémie. Les mesures prises par les autorités et la stratégie de test de la population ne sont pas adaptées. Pourtant des solutions existent.

Coronavirus - Nostromo

Peut-on parler de seconde vague de Covid ?

Oui, mais il faut préciser sur quels indicateurs on se base. Le nombre de cas connus et ses dérivés : le taux d'incidence (nombre de cas connus divisé par la population française), et le R effectif (le nombre de personnes qu'un cas va contaminer au temps t ou nombre de reproduction effectif), dépendent tous les trois de qui on a testé. Comme on ne sait pas qui vient se faire tester, ces indicateurs-là ne sont pas bons. Il faut faire des heures de queue pour être testé, donc on teste plus de jeunes en bonne santé que de vieux en mauvaise santé. Finalement le nombre de cas connus n'a rien à voir avec le nombre de cas réels, car beaucoup de cas ne sont pas testés. Une étude de l'Inserm a estimé le nombre de personnes devenues symptomatiques entre le 13 mai et le 28 juin et a comparé ce nombre aux nombre de cas détectés par les tests virologiques ; la conclusion a été qu'il fallait multiplier le nombre de cas trouvés par dix pour avoir le nombre de cas réels. Tout ce que l'on nous raconte est donc largement sous-dimensionné, c'est la partie émergée d'un iceberg. Mais on voit tout de même augmenter le taux de positivité des tests à tous les âges, y compris chez les personnes âgées. Ce n’est pas bon du tout.

Alors il faut se baser sur quels indicateurs pour suivre l'épidémie ?

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L'actuel directeur de cabinet de Cédric O serait pressenti

Selon nos informations, l'actuel directeur de cabinet du secrétaire d'Etat chargé de la transition numérique et des communications électroniques, Cédric O, se serait vu proposer de succéder à Sébastien Soriano en janvier prochain lorsque le mandat de ce dernier arrivera a échéance.

Antoine Darodes - D.R.

Sur le papier, Antoine Darodes coche les cases : ancien de l’Ecole normale supérieure (ENS) de Cachan, professeur agrégé d’économie-gestion, titulaire d'un DEA de droit, c'est un ancien de l'Arcep où il a occupé plusieurs postes. De juillet 2015 à octobre 2018, il a assuré la direction de l’Agence du numérique. Auparavant, il avait piloté le Plan France Très Haut Débit au sein de la Mission Très Haut Débit du gouvernement. Tout cela fait-il de lui l'homme de la situation pour ce poste ? Certains, même parmi ses plus proches, en doutent.

Le poste de président de l'Arcep aurait été proposé à Antoine Darodes par Alexis Kohler, le secrétaire général de l'Elysée, qui lui aurait demandé de lui faire connaître sa décision très rapidement.

Contacté à ce sujet, Antoine Darodes explique qu'il est concentré à 100% sur son travail actuel au ministère et que ce poste n'est pas « proposé » en tant que tel, c'est un choix qui est fait par le président de la République. De fait, « _le Président de l'Autorité est nommé par le Président de la République, sur proposition du Premier ministre. Depuis la loi du 5 mars 2007 relative à la télévision du futur, cette nomination intervient après avis des commissions parlementaires compétentes : Commission des affaires économiques, de l’environnement et du territoire pour l'Assemblée nationale et Commission des affaires économiques pour le Sénat », peut-on lire sur le site de l'Arcep.

Mais Antoine...

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L'actuel directeur de cabinet de Cédric O serait pressenti

Selon nos informations, l'actuel directeur de cabinet du secrétaire d'Etat chargé de la transition numérique et des communications électroniques, Cédric O, se serait vu proposer de succéder à Sébastien Soriano en janvier prochain lorsque le mandat de ce dernier arrivera a échéance.

Antoine Darodes - D.R.

Sur le papier, Antoine Darodes coche les cases : ancien de l’Ecole normale supérieure (ENS) de Cachan, professeur agrégé d’économie-gestion, titulaire d'un DEA de droit, c'est un ancien de l'Arcep où il a occupé plusieurs postes. De juillet 2015 à octobre 2018, il a assuré la direction de l’Agence du numérique. Auparavant, il avait piloté le Plan France Très Haut Débit au sein de la Mission Très Haut Débit du gouvernement. Tout cela fait-il de lui l'homme de la situation pour ce poste ? Certains, même parmi ses plus proches, en doutent.

Le poste de président de l'Arcep aurait été proposé à Antoine Darodes par Alexis Kohler, le secrétaire général de l'Elysée, qui lui aurait demandé de lui faire connaître sa décision très rapidement.

Contacté à ce sujet, Antoine Darodes explique qu'il est concentré à 100% sur son travail actuel au ministère et que ce poste n'est pas « proposé » en tant que tel, c'est un choix qui est fait par le président de la République. De fait, « _le Président de l'Autorité est nommé par le Président de la République, sur proposition du Premier ministre. Depuis la loi du 5 mars 2007 relative à la télévision du futur, cette nomination intervient après avis des commissions parlementaires compétentes : Commission des affaires économiques, de l’environnement et du territoire pour l'Assemblée nationale et Commission des affaires économiques pour le Sénat », peut-on lire sur le site de l'Arcep.

Mais Antoine...

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On a testé le degré zéro de la nourriture...

Peut-on survivre en mangeant des poudres à diluer qui contiendraient tous les éléments nécessaires ? La fin des courses, de la cuisine, de la vaisselle, des emballages superflus ?

Repas... - www.freeimageslive.co.uk - CC BY 3.0

« Il faut manger pour vivre et non vivre pour manger » recommandait le philosophe Socrate. De cette maxime, des entrepreneurs des deux côtés de l’Atlantique tentent de faire un business en réduisant l’alimentation à sa stricte fonction utilitaire. Leur idée ? Vendre une poudre à diluer dans l’eau qui contient tous les nutriments dont le corps a besoin pour demeurer en bonne santé. Ainsi pourra t-on disposer de repas sains, complets, pas cher qui se consomment en dix minutes et dispensent de faire les courses, la cuisine et la vaisselle. Le décollage fulgurant du Californien Soylent qui a créé ce marché fait des émules de ce côté-ci de l’Atlantique, essentiellement aux Pays-Bas et au Royaume-Uni. Comme par hasard, deux pays dont le fast-food, la junk-food et le snacking ont mis à mal les traditions culinaires nationales. Pour Reflets, j’ai testé ce degré zéro de la nourriture.

J-8

Je surfe sur le site de la marque néerlandaise Jimmy Joy pour y passer commande. Dans la catégorie des poudres à diluer, six arômes me sont proposés: chocolat, fraise, vanille, fraise, mangue et café. Le choix est tout de même plus large que dans le film Soleil Vert (Soylent Green), dont le titre inspire clairement la marque américaine Soylent. Dans ce récit d’anticipation, Charlton Heston enquête sur la composition des tablettes Soylent Blue, Soylent Yellow et Soylent Green, devenues en 2024 la nourriture exclusive des New-Yorkais ordinaires. A la fin du film, il découvre qu’elles sont...

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On a testé le degré zéro de la nourriture...

Peut-on survivre en mangeant des poudres à diluer qui contiendraient tous les éléments nécessaires ? La fin des courses, de la cuisine, de la vaisselle, des emballages superflus ?

Repas... - www.freeimageslive.co.uk - CC BY 3.0

« Il faut manger pour vivre et non vivre pour manger » recommandait le philosophe Socrate. De cette maxime, des entrepreneurs des deux côtés de l’Atlantique tentent de faire un business en réduisant l’alimentation à sa stricte fonction utilitaire. Leur idée ? Vendre une poudre à diluer dans l’eau qui contient tous les nutriments dont le corps a besoin pour demeurer en bonne santé. Ainsi pourra t-on disposer de repas sains, complets, pas cher qui se consomment en dix minutes et dispensent de faire les courses, la cuisine et la vaisselle. Le décollage fulgurant du Californien Soylent qui a créé ce marché fait des émules de ce côté-ci de l’Atlantique, essentiellement aux Pays-Bas et au Royaume-Uni. Comme par hasard, deux pays dont le fast-food, la junk-food et le snacking ont mis à mal les traditions culinaires nationales. Pour Reflets, j’ai testé ce degré zéro de la nourriture.

J-8

Je surfe sur le site de la marque néerlandaise Jimmy Joy pour y passer commande. Dans la catégorie des poudres à diluer, six arômes me sont proposés: chocolat, fraise, vanille, fraise, mangue et café. Le choix est tout de même plus large que dans le film Soleil Vert (Soylent Green), dont le titre inspire clairement la marque américaine Soylent. Dans ce récit d’anticipation, Charlton Heston enquête sur la composition des tablettes Soylent Blue, Soylent Yellow et Soylent Green, devenues en 2024 la nourriture exclusive des New-Yorkais ordinaires. A la fin du film, il découvre qu’elles sont...

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Plus de 10 sites tiers pour la connexion à l'espace personnel

La tendance est à la commercialisation des données personnelles, au recours aux sociétés de marketing permettant de transformer des "leads". Le perlimpinpin du "digital" a des conséquences réelles pour les clients dont les données marketing sont malmenés.

Données personnelles : un combat permanent - Image par Gerd Altmann de Pixabay

Qu'est-ce qui peut bien se passer dans la tête des gens du marketing d'une mutuelle comme la Maif pour qu'ils décident de placer 12 appels à des sites tiers dans la page de connexion à l'espace personnel de ses clients ? Ces appels, ces « tags », ces « trackers » sont du code informatique qui va à la fois demander du contenu à des sites extérieurs à celui de la Maif et leur fournir des données personnelles sur les visiteurs du site Maif. Et pour la très grande majorité des utilisateurs des sites, celui de la Maif ou des sites de presse (les pires), il n'y a aucun moyen de s'opposer à cette fuite de leurs données. Les utilisateurs ne s'en rendent même pas compte. Sur les pop-ups qui nous demandent de régler le niveau de "privacy" souhaité, on accepte en fait, ou non, des cookies. Pas le fait que des prestataires extérieurs vont récolter des tonnes de données nous concernant et les traiter avec plus ou moins de délicatesse...

Sur le site de la Maif, la charger la page de connexion à l'espace personnel, c'est adresser l'information suivante : « mon adresse IP qui est la suivante a l'intention de se connecter à l'espace personnel de la Maif » à 12 entreprises qui n'ont rien à voir avec la Maif.

Page de connexion à l'espace personnel de la Maif - Copie d'écran
Page de connexion à l'espace personnel de la Maif - Copie d'écran

Ainsi, le client Maif envoie de l'information à Realytics, une société qui, sur le papier, permet de lier les passages TV de la marque à la...

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Plus de 10 sites tiers pour la connexion à l'espace personnel

La tendance est à la commercialisation des données personnelles, au recours aux sociétés de marketing permettant de transformer des "leads". Le perlimpinpin du "digital" a des conséquences réelles pour les clients dont les données marketing sont malmenés.

Données personnelles : un combat permanent - Image par Gerd Altmann de Pixabay

Qu'est-ce qui peut bien se passer dans la tête des gens du marketing d'une mutuelle comme la Maif pour qu'ils décident de placer 12 appels à des sites tiers dans la page de connexion à l'espace personnel de ses clients ? Ces appels, ces « tags », ces « trackers » sont du code informatique qui va à la fois demander du contenu à des sites extérieurs à celui de la Maif et leur fournir des données personnelles sur les visiteurs du site Maif. Et pour la très grande majorité des utilisateurs des sites, celui de la Maif ou des sites de presse (les pires), il n'y a aucun moyen de s'opposer à cette fuite de leurs données. Les utilisateurs ne s'en rendent même pas compte. Sur les pop-ups qui nous demandent de régler le niveau de "privacy" souhaité, on accepte en fait, ou non, des cookies. Pas le fait que des prestataires extérieurs vont récolter des tonnes de données nous concernant et les traiter avec plus ou moins de délicatesse...

Sur le site de la Maif, la charger la page de connexion à l'espace personnel, c'est adresser l'information suivante : « mon adresse IP qui est la suivante a l'intention de se connecter à l'espace personnel de la Maif » à 12 entreprises qui n'ont rien à voir avec la Maif.

Page de connexion à l'espace personnel de la Maif - Copie d'écran
Page de connexion à l'espace personnel de la Maif - Copie d'écran

Ainsi, le client Maif envoie de l'information à Realytics, une société qui, sur le papier, permet de lier les passages TV de la marque à la...

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Attaquée de toutes parts, elle doit être défendue par tous

Près de 100 médias s'associent pour publier simultanément une tribune sur la liberté d'expression. Dans le même temps une autre tribune s'insurge contre les projets du ministère de l'intérieur pour "réguler" les journalistes en manifestation. Reflets s'associe à ces textes.

Censure & liberté d’expression - Côté (Canada) - Cartooning for Peace - D.R.

Ensemble défendons la liberté

Il n’est jamais arrivé que des médias, qui défendent souvent des points de vue divergents et dont le manifeste n’est pas la forme usuelle d’expression, décident ensemble de s’adresser à leurs publics et à leurs concitoyens d’une manière aussi solennelle.

Si nous le faisons, c’est parce qu’il nous a paru crucial de vous alerter au sujet d’une des valeurs les plus fondamentales de notre démocratie : votre liberté d’expression.

Aujourd’hui, en 2020, certains d’entre vous sont menacés de mort sur les réseaux sociaux quand ils exposent des opinions singulières. Des médias sont ouvertement désignés comme cibles par des organisations terroristes internationales. Des États exercent des pressions sur des journalistes français "coupables" d'avoir publié des articles critiques.

La violence des mots s’est peu à peu transformée en violence physique.

Ces cinq dernières années, des femmes et des hommes de notre pays ont été assassinés par des fanatiques, en raison de leurs origines ou de leurs opinions. Des journalistes et des dessinateurs ont été exécutés pour qu’ils cessent à tout jamais d’écrire et de dessiner librement.

"Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi", proclame l’article 10 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, intégrée à notre Constitution. Cet article est immédiatement complété par le suivant :...

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Attaquée de toutes parts, elle doit être défendue par tous

Près de 100 médias s'associent pour publier simultanément une tribune sur la liberté d'expression. Dans le même temps une autre tribune s'insurge contre les projets du ministère de l'intérieur pour "réguler" les journalistes en manifestation. Reflets s'associe à ces textes.

Censure & liberté d’expression - Côté (Canada) - Cartooning for Peace - D.R.

Ensemble défendons la liberté

Il n’est jamais arrivé que des médias, qui défendent souvent des points de vue divergents et dont le manifeste n’est pas la forme usuelle d’expression, décident ensemble de s’adresser à leurs publics et à leurs concitoyens d’une manière aussi solennelle.

Si nous le faisons, c’est parce qu’il nous a paru crucial de vous alerter au sujet d’une des valeurs les plus fondamentales de notre démocratie : votre liberté d’expression.

Aujourd’hui, en 2020, certains d’entre vous sont menacés de mort sur les réseaux sociaux quand ils exposent des opinions singulières. Des médias sont ouvertement désignés comme cibles par des organisations terroristes internationales. Des États exercent des pressions sur des journalistes français "coupables" d'avoir publié des articles critiques.

La violence des mots s’est peu à peu transformée en violence physique.

Ces cinq dernières années, des femmes et des hommes de notre pays ont été assassinés par des fanatiques, en raison de leurs origines ou de leurs opinions. Des journalistes et des dessinateurs ont été exécutés pour qu’ils cessent à tout jamais d’écrire et de dessiner librement.

"Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi", proclame l’article 10 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, intégrée à notre Constitution. Cet article est immédiatement complété par le suivant :...

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Les provocations d'Eric Dupond-Moretti passent mal

Éric Dupond-Moretti ne manque visiblement pas une occasion de mettre en action une forme de vengeance contre les magistrats. Après l'enquête sur les magistrats du PNF, voici une avocate à la tête de l'Ecole nationale de la magistrature.

L'ENM à Bordeaux - Pablohn6 - CCO

Vendredi dernier, le garde des sceaux, Éric Dupond-Moretti, annonçait l’ouverture d’une enquête disciplinaire contre trois magistrats du Parquet national financier (PNF) qui avaient mené des investigations en 2014 contre l'avocat Dupond-Moretti, Éric.

Á l'époque, cet avocat était soupçonné, comme bien d'autres acteurs du monde judiciaire, de renseigner Nicolas Sarkozy et son avocat Thierry Herzog sur les écoutes menées sur leurs téléphones (Affaire Bismuth). Avant d'être nommé ministre de la justice, l'avocat Éric Dupond-Moretti estimait que ces magistrats étaient des « dingues » aux « méthodes de barbouzes ».

Cette annonce d'une enquête disciplinaire avait provoqué un tollé dans le petit monde de la magistrature, d'autant qu'un rapport de l’Inspection générale de la justice (IGJ) avait conclu quelques jours avant à une absence d’illégalité ou d’irrégularité au sein du PNF... Ce ne sont pas des « méthodes de barbouzes », mais ça ressemble fort à une vengeance, à l'utilisation personnelle d'un pouvoir qui lui est délégué. En outre, comme l'a révélé Paris-Match, le garde des sceaux a passé une partie de ses vacances avec Maître Thierry Herzog, qui sera jugé en novembre et décembre prochain pour corruption avec son client Nicolas Sarkozy, dans l'affaire Bismuth.

Les conflits d'intérêts se succèdent et les petites vengeances personnelles basées sur des ressentiments personnels ne grandissent pas le garde des sceaux. On frôle...

";s:7:"content";s:2557:"

Les provocations d'Eric Dupond-Moretti passent mal

Éric Dupond-Moretti ne manque visiblement pas une occasion de mettre en action une forme de vengeance contre les magistrats. Après l'enquête sur les magistrats du PNF, voici une avocate à la tête de l'Ecole nationale de la magistrature.

L'ENM à Bordeaux - Pablohn6 - CCO

Vendredi dernier, le garde des sceaux, Éric Dupond-Moretti, annonçait l’ouverture d’une enquête disciplinaire contre trois magistrats du Parquet national financier (PNF) qui avaient mené des investigations en 2014 contre l'avocat Dupond-Moretti, Éric.

Á l'époque, cet avocat était soupçonné, comme bien d'autres acteurs du monde judiciaire, de renseigner Nicolas Sarkozy et son avocat Thierry Herzog sur les écoutes menées sur leurs téléphones (Affaire Bismuth). Avant d'être nommé ministre de la justice, l'avocat Éric Dupond-Moretti estimait que ces magistrats étaient des « dingues » aux « méthodes de barbouzes ».

Cette annonce d'une enquête disciplinaire avait provoqué un tollé dans le petit monde de la magistrature, d'autant qu'un rapport de l’Inspection générale de la justice (IGJ) avait conclu quelques jours avant à une absence d’illégalité ou d’irrégularité au sein du PNF... Ce ne sont pas des « méthodes de barbouzes », mais ça ressemble fort à une vengeance, à l'utilisation personnelle d'un pouvoir qui lui est délégué. En outre, comme l'a révélé Paris-Match, le garde des sceaux a passé une partie de ses vacances avec Maître Thierry Herzog, qui sera jugé en novembre et décembre prochain pour corruption avec son client Nicolas Sarkozy, dans l'affaire Bismuth.

Les conflits d'intérêts se succèdent et les petites vengeances personnelles basées sur des ressentiments personnels ne grandissent pas le garde des sceaux. On frôle...

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Mathieu Klein porte un coup au promoteur immobilier Nouvel Habitat

Nouveau rebondissement dans l'affaire du projet Emblème autour de la tour Thiers, la mairie retire un permis de construire modificatif validé par l'ancienne équipe municipale le lendemain des élections...

Projet de tour Emblème - D.R.

A peine battue la veille aux dernières municipales, l'ancienne équipe avait signé le 29 juin un permis de construire modificatif pour le projet Emblème mené par Nouvel Habitat. Il s'agit du énième rebondissement pour ce projet immobilier controversé. Nous avons par le passé publié deux articles sur le projet Emblème qui prévoit la construction d'un immeuble de huit étages sur l'emprise d'une galerie marchande. Le premier était titré « Étranges affaires immobilières à Nancy et Pont-à-Mousson ». Le deuxième : « Tour Emblème à Nancy : le parquet a ouvert une enquête préliminaire ». Enfin, nous avions signalé le 8 juillet la signature du permis de construire modificatif le lendemain des élections perdues. L'Est Républicain avait pour sa part très confraternellement parlé de « rumeurs » à propos de l'un de nos articles.

« J’avais eu la désagréable surprise de constater la signature par l’ancienne équipe municipale d’une modification du permis de construire initial le 29 juin, au lendemain du 2e tour des élections » a indiqué le nouveau maire de Nancy, Mathieu Klein au cours d'une conférence de presse. « _Les services juridiques de la ville, dans l’attente des résultats du rapport commandé à un organisme indépendant et dont les conclusions sont attendues fin septembre, ont identifié "un vice de forme", suffisamment caractérisé pour procéder à ce retrait _ », rapporte l'Est Républicain.

Certains points du permis modificatif attirent...

";s:7:"content";s:2652:"

Mathieu Klein porte un coup au promoteur immobilier Nouvel Habitat

Nouveau rebondissement dans l'affaire du projet Emblème autour de la tour Thiers, la mairie retire un permis de construire modificatif validé par l'ancienne équipe municipale le lendemain des élections...

Projet de tour Emblème - D.R.

A peine battue la veille aux dernières municipales, l'ancienne équipe avait signé le 29 juin un permis de construire modificatif pour le projet Emblème mené par Nouvel Habitat. Il s'agit du énième rebondissement pour ce projet immobilier controversé. Nous avons par le passé publié deux articles sur le projet Emblème qui prévoit la construction d'un immeuble de huit étages sur l'emprise d'une galerie marchande. Le premier était titré « Étranges affaires immobilières à Nancy et Pont-à-Mousson ». Le deuxième : « Tour Emblème à Nancy : le parquet a ouvert une enquête préliminaire ». Enfin, nous avions signalé le 8 juillet la signature du permis de construire modificatif le lendemain des élections perdues. L'Est Républicain avait pour sa part très confraternellement parlé de « rumeurs » à propos de l'un de nos articles.

« J’avais eu la désagréable surprise de constater la signature par l’ancienne équipe municipale d’une modification du permis de construire initial le 29 juin, au lendemain du 2e tour des élections » a indiqué le nouveau maire de Nancy, Mathieu Klein au cours d'une conférence de presse. « _Les services juridiques de la ville, dans l’attente des résultats du rapport commandé à un organisme indépendant et dont les conclusions sont attendues fin septembre, ont identifié "un vice de forme", suffisamment caractérisé pour procéder à ce retrait _ », rapporte l'Est Républicain.

Certains points du permis modificatif attirent...

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Un job à quelques dizaines de milliers d'euros

Les allers-retours entre public et privé, et vice-versa, sont désormais une habitude pour les politiques français. On parle de pantouflage. En quoi consiste ce travail d'administrateur ?

El Barbudo - Jacques Paquier - CC BY 2.0

Le Monde nous apprend la prochaine nomination de l'ancien premier ministre Edouard Philippe comme administrateur indépendant de la société Atos, bien connue des lecteurs de Reflets et, auparavant, de Kitetoa.com. En quoi consiste ce travail d'administrateur indépendant ? En se penchant sur le "Document d'enregistrement universel 2019" publié par Atos, on trouve de nombreuses informations sur les administrateurs.

Les administrateurs indépendants composent à 70% le conseil d'administration d'Atos.

La mission du Conseil d’Administration est de déterminer la stratégie et les orientations de l’activité de la Société, et de veiller à leur mise en œuvre. De plus, le Conseil d’Administration nomme les dirigeants mandataires sociaux et statue chaque année sur l’indépendance des administrateurs, fixe les éventuelles limitations aux pouvoirs du Directeur Général, émet le rapport sur la gouvernance d’entreprise, convoque et fixe l’ordre du jour des Assemblées, procède aux contrôles et vérifications qu’il juge opportuns, au contrôle de gestion et de la sincérité des comptes, à l’examen et à l’arrêté des comptes, à la communication aux actionnaires et examine les communications aux marchés d’une information de qualité.

Les administrateurs ont un vrai travail :

En acceptant le mandat qui lui est confié, l’administrateur s’engage à consacrer à ses fonctions le temps et l’attention nécessaires. Il doit participer, sauf empêchement, à toutes les réunions du...

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Un job à quelques dizaines de milliers d'euros

Les allers-retours entre public et privé, et vice-versa, sont désormais une habitude pour les politiques français. On parle de pantouflage. En quoi consiste ce travail d'administrateur ?

El Barbudo - Jacques Paquier - CC BY 2.0

Le Monde nous apprend la prochaine nomination de l'ancien premier ministre Edouard Philippe comme administrateur indépendant de la société Atos, bien connue des lecteurs de Reflets et, auparavant, de Kitetoa.com. En quoi consiste ce travail d'administrateur indépendant ? En se penchant sur le "Document d'enregistrement universel 2019" publié par Atos, on trouve de nombreuses informations sur les administrateurs.

Les administrateurs indépendants composent à 70% le conseil d'administration d'Atos.

La mission du Conseil d’Administration est de déterminer la stratégie et les orientations de l’activité de la Société, et de veiller à leur mise en œuvre. De plus, le Conseil d’Administration nomme les dirigeants mandataires sociaux et statue chaque année sur l’indépendance des administrateurs, fixe les éventuelles limitations aux pouvoirs du Directeur Général, émet le rapport sur la gouvernance d’entreprise, convoque et fixe l’ordre du jour des Assemblées, procède aux contrôles et vérifications qu’il juge opportuns, au contrôle de gestion et de la sincérité des comptes, à l’examen et à l’arrêté des comptes, à la communication aux actionnaires et examine les communications aux marchés d’une information de qualité.

Les administrateurs ont un vrai travail :

En acceptant le mandat qui lui est confié, l’administrateur s’engage à consacrer à ses fonctions le temps et l’attention nécessaires. Il doit participer, sauf empêchement, à toutes les réunions du...

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Le jeune homme est atteint d'endormissements et de pertes de tonus musculaire

Alors que l'Office national d'indemnisation des accidents médicaux proposait la somme de 166.000 €, le tribunal lui a accordé 1,3 million d'euros en réparation des préjudices.

Un vaccin contre la grippe A (H1N1) utilisé pendant la campagne de vaccination 2009 - Grook Da Oger - CC BY-SA 3.0

Marc*, 10 ans, a été vacciné contre la grippe H1N1 en décembre 2009. Tout de suite après, il se sent fatigué, il s'endort dans la journée. Un mois plus tard, il consulte son médecin généraliste. Mais il faudra attendre un an pour que soit posé le diagnostic de "narcolepsie avec cataplexie", un syndrome qui provoque unendormissement rapide àn’importe quel moment de la journée et une perte brutale de tonus musculaire, qui entraîne la chute de la personne.

Débute alors un long marathon pour être indemnisé. En novembre 2014, la famille dépose une demande d'indemnisation auprès de l'Oniam, l'Office national d'indemnisation des accidents médicaux. Cinq mois plus tard, l'expert médical indique dans son rapport, que les symptômes sont apparus juste après la vaccination, que "le lien de causalité est hautement vraisemblable puisqu'il n'y a pas d'autre facteur qui puisse interférer".

"Le problème est que l'Oniam a revu à la baisse les préjudices de Marc, s'indigne Me Charles Joseph-Oudin, l'avocat de la famille. Elle n'a finalement proposé qu'une indemnisation 166.976,84 euros, alors qu'il va être handicapé toute sa vie."

Dans l'offre d'indemnisation que Reflets a pu consulter, le "préjudice esthétique permanent" pour la prise de poids et le ressenti par rapport à son entourage lors des cataplexies et des endormissements était évalué à 2600 . Pour la vie entière... Le "...

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Le jeune homme est atteint d'endormissements et de pertes de tonus musculaire

Alors que l'Office national d'indemnisation des accidents médicaux proposait la somme de 166.000 €, le tribunal lui a accordé 1,3 million d'euros en réparation des préjudices.

Un vaccin contre la grippe A (H1N1) utilisé pendant la campagne de vaccination 2009 - Grook Da Oger - CC BY-SA 3.0

Marc*, 10 ans, a été vacciné contre la grippe H1N1 en décembre 2009. Tout de suite après, il se sent fatigué, il s'endort dans la journée. Un mois plus tard, il consulte son médecin généraliste. Mais il faudra attendre un an pour que soit posé le diagnostic de "narcolepsie avec cataplexie", un syndrome qui provoque unendormissement rapide àn’importe quel moment de la journée et une perte brutale de tonus musculaire, qui entraîne la chute de la personne.

Débute alors un long marathon pour être indemnisé. En novembre 2014, la famille dépose une demande d'indemnisation auprès de l'Oniam, l'Office national d'indemnisation des accidents médicaux. Cinq mois plus tard, l'expert médical indique dans son rapport, que les symptômes sont apparus juste après la vaccination, que "le lien de causalité est hautement vraisemblable puisqu'il n'y a pas d'autre facteur qui puisse interférer".

"Le problème est que l'Oniam a revu à la baisse les préjudices de Marc, s'indigne Me Charles Joseph-Oudin, l'avocat de la famille. Elle n'a finalement proposé qu'une indemnisation 166.976,84 euros, alors qu'il va être handicapé toute sa vie."

Dans l'offre d'indemnisation que Reflets a pu consulter, le "préjudice esthétique permanent" pour la prise de poids et le ressenti par rapport à son entourage lors des cataplexies et des endormissements était évalué à 2600 . Pour la vie entière... Le "...

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Compter, ce n'est pas toujours simple...

Depuis le mois de mai, le ministère de la Santé a mis en place un système de recensement des personnes dépistées positives au virus. Contact Covid, Si-Dep, Contact Tracing, portail e-Sin, toutes ces nouvelles plateformes numériques traquent la maladie pour mieux contrôler l’épidémie. Décryptage concret du dispositif avec les alertes de La Rochelle.

Chiche ! On se fait tester pour être sûr… - © Reflets

Alors, ça fait mal ? C’est la première question que l’on m’a posée au sortir de l’épreuve d’un test RT-PCR. Fier comme un vainqueur de Koh-Lanta côté Ouest, j’ai répondu "non, même pas mal". Mais pour obtenir des infos sur la façon dont on comptabilise les cas positifs, alors là, oui, l’opération m’a semblé longue et pénible. Rappel des faits: nous sommes le 30 juillet à La Rochelle, les portes du centre de loisirs de Port-Neuf restent closes après qu’un animateur a été révélé porteur du virus. Le 3 août, un communiqué émanant de l’ARS (Agence régionale de santé) de la Nouvelle-Aquitaine signale cette situation de cas groupés et en précise les circonstances.

La presse locale relaie aussitôt l’information : trois animateurs et trois enfants, soit six cas au total, sont déclarés positifs à la Covid-19. L’urgence absolue est déclarée puisque, selon les termes officiels, un cluster est "le fait d’identifier au moins trois cas confirmés ou probables, dans une période de sept jours, et qui appartiennent à une même communauté ou ont participé à un même rassemblement". Tout l’arsenal dédié à la surveillance d’une contagion locale se voit déployé et chaque intervenant est prié d’utiliser les moyens techniques mis à sa disposition. Les médecins de ville signalent les cas isolés via la plateforme Contact Covid sur leurs comptes Ameli-pro, la Caisse primaire d’assurance maladie se charge d’étendre la recherche de cas contact selon le protocole établi par les...

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Compter, ce n'est pas toujours simple...

Depuis le mois de mai, le ministère de la Santé a mis en place un système de recensement des personnes dépistées positives au virus. Contact Covid, Si-Dep, Contact Tracing, portail e-Sin, toutes ces nouvelles plateformes numériques traquent la maladie pour mieux contrôler l’épidémie. Décryptage concret du dispositif avec les alertes de La Rochelle.

Chiche ! On se fait tester pour être sûr… - © Reflets

Alors, ça fait mal ? C’est la première question que l’on m’a posée au sortir de l’épreuve d’un test RT-PCR. Fier comme un vainqueur de Koh-Lanta côté Ouest, j’ai répondu "non, même pas mal". Mais pour obtenir des infos sur la façon dont on comptabilise les cas positifs, alors là, oui, l’opération m’a semblé longue et pénible. Rappel des faits: nous sommes le 30 juillet à La Rochelle, les portes du centre de loisirs de Port-Neuf restent closes après qu’un animateur a été révélé porteur du virus. Le 3 août, un communiqué émanant de l’ARS (Agence régionale de santé) de la Nouvelle-Aquitaine signale cette situation de cas groupés et en précise les circonstances.

La presse locale relaie aussitôt l’information : trois animateurs et trois enfants, soit six cas au total, sont déclarés positifs à la Covid-19. L’urgence absolue est déclarée puisque, selon les termes officiels, un cluster est "le fait d’identifier au moins trois cas confirmés ou probables, dans une période de sept jours, et qui appartiennent à une même communauté ou ont participé à un même rassemblement". Tout l’arsenal dédié à la surveillance d’une contagion locale se voit déployé et chaque intervenant est prié d’utiliser les moyens techniques mis à sa disposition. Les médecins de ville signalent les cas isolés via la plateforme Contact Covid sur leurs comptes Ameli-pro, la Caisse primaire d’assurance maladie se charge d’étendre la recherche de cas contact selon le protocole établi par les...

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Opération Bernard Arnault au Bon Marché

Les gilets jaunes faisaient leur rentrée ce 12 septembre. Certains ont déambulé dans le magasin Le Bon Marché avec des masques de Bernard Arnault pour demander une justice fiscale tandis que d'autres battaient le pavé. Les lacrymos ont plu place Wagram.

"Bernard Arnault" en Gilet Jaune pour une opération spéciale au Bon Marché - © Reflets

Les Gilets Jaunes entendent relancer leur mouvement après le confinement et les vacances, à Paris comme en province. « Ce n’est pas “la rentrée” ou “le retour” des “gilets jaunes”, ça, c’est une construction médiatique ! On nous a mis au placard, fracassés, déglingués. Mais la colère est là, dans les foyers, dans les entreprises autour des machines à café. Elle n’est peut-être pas jaune, mais elle est là. Ceux qui ont tenu à bout de bras la France pendant les deux mois de confinement, ce sont des aides-soignants, des caissiers, des éboueurs, ce sont des “gilets jaunes” ! » a déclaré Jérôme Rodrigues, une des figures du mouvement.

Opération Bernard Arnault au Bon Marché

Un des animateurs du groupe Gilets Jaunes opérations spéciale nous a donné rendez-vous dans un square discret du 7ème arrondissement de Paris pour une action, sans plus de détails. A notre arrivée, nous apprenons qu'un groupe de Gilets Jaunes veut s'infiltrer dans la grande surface de luxe "Le bon marché" propriété de LVMH, le groupe de Bernard Arnault.

Gilets jaunes au Bon Marché - © Reflets
Gilets jaunes au Bon Marché - Reflets

A 11h, coup de sifflet. Les manifestants revêtent leur gilet et un masque de Bernard Arnault. Il sont une bonne trentaine à arpenter les rayons en silence. La sécurité, particulièrement nerveuse, se précipite et tente de les nasser. La police est appelée. Après avoir joué au chat et à la souris avec les agents de sécurité du magasin, les Gilets Jaunes se laissent raccompagner vers la sortie aux cris de...

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Opération Bernard Arnault au Bon Marché

Les gilets jaunes faisaient leur rentrée ce 12 septembre. Certains ont déambulé dans le magasin Le Bon Marché avec des masques de Bernard Arnault pour demander une justice fiscale tandis que d'autres battaient le pavé. Les lacrymos ont plu place Wagram.

"Bernard Arnault" en Gilet Jaune pour une opération spéciale au Bon Marché - © Reflets

Les Gilets Jaunes entendent relancer leur mouvement après le confinement et les vacances, à Paris comme en province. « Ce n’est pas “la rentrée” ou “le retour” des “gilets jaunes”, ça, c’est une construction médiatique ! On nous a mis au placard, fracassés, déglingués. Mais la colère est là, dans les foyers, dans les entreprises autour des machines à café. Elle n’est peut-être pas jaune, mais elle est là. Ceux qui ont tenu à bout de bras la France pendant les deux mois de confinement, ce sont des aides-soignants, des caissiers, des éboueurs, ce sont des “gilets jaunes” ! » a déclaré Jérôme Rodrigues, une des figures du mouvement.

Opération Bernard Arnault au Bon Marché

Un des animateurs du groupe Gilets Jaunes opérations spéciale nous a donné rendez-vous dans un square discret du 7ème arrondissement de Paris pour une action, sans plus de détails. A notre arrivée, nous apprenons qu'un groupe de Gilets Jaunes veut s'infiltrer dans la grande surface de luxe "Le bon marché" propriété de LVMH, le groupe de Bernard Arnault.

Gilets jaunes au Bon Marché - © Reflets
Gilets jaunes au Bon Marché - Reflets

A 11h, coup de sifflet. Les manifestants revêtent leur gilet et un masque de Bernard Arnault. Il sont une bonne trentaine à arpenter les rayons en silence. La sécurité, particulièrement nerveuse, se précipite et tente de les nasser. La police est appelée. Après avoir joué au chat et à la souris avec les agents de sécurité du magasin, les Gilets Jaunes se laissent raccompagner vers la sortie aux cris de...

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Cette solution de dépistage du coronavirus serait un gain de temps et ferait faire des économies.

Les tests PCR groupés pourraient être la solution pour faire face à la saturation des laboratoires d'analyses médicales et aux tensions dans l'approvisionnement en réactif pour dépister la Covid 19. Ils permettraient de tester plus et de de gagner un temps précieux pour isoler les porteurs du virus.

La France réalise actuellement un million de test PCR de détection de la covid 19. Mais la stratégie de dépistage mise en place semble montrer ses limites : délai d'attente de plusieurs jours pour avoir ses résultats (sauf si on s'appelle Jean Castex), fortes tensions pour les réactifs au niveau mondial, machines utilisées pour les PCR saturées.

Reflets avait interrogé Catherine Hill, épidémiologiste à l'Institut Gustave Roussy.

Elle nous avait expliqué l'importance d'un dépistage massif, notamment pour trouver les asymptomatiques qui peuvent contaminer d'autres personnes.

Des chercheur californiens ont compilé une douzaine d’études françaises et étrangères qui ont testé systématiquement des populations définies et la proportion de personnes asymptomatiques parmi l’ensemble des personnes testées Covid-19 positives. « En moyenne, on arrive à 52 % d’asymptomatiques mais qui peuvent contaminer d’autres personnes, analyse Catherine Hill. On peut discuter ces études, c’est peut-être un peu moins. En tout cas, c’est certainement beaucoup plus que les 20 % estimés au départ. »

Une étude sur les 100 premiers cas de Covid-19 à Taïwan révèle qu’une personne atteinte par le virus est contaminante avant de présenter des symptômes. Ces 100 personnes ont contaminé 22 autres personnes.

« Les études montrent ainsi que le risque de contamination est maximum entre 5 jours avant l’apparition des symptômes et 5 jours après les premier symptômes. Cela confirme une fois...

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Cette solution de dépistage du coronavirus serait un gain de temps et ferait faire des économies.

Les tests PCR groupés pourraient être la solution pour faire face à la saturation des laboratoires d'analyses médicales et aux tensions dans l'approvisionnement en réactif pour dépister la Covid 19. Ils permettraient de tester plus et de de gagner un temps précieux pour isoler les porteurs du virus.

La France réalise actuellement un million de test PCR de détection de la covid 19. Mais la stratégie de dépistage mise en place semble montrer ses limites : délai d'attente de plusieurs jours pour avoir ses résultats (sauf si on s'appelle Jean Castex), fortes tensions pour les réactifs au niveau mondial, machines utilisées pour les PCR saturées.

Reflets avait interrogé Catherine Hill, épidémiologiste à l'Institut Gustave Roussy.

Elle nous avait expliqué l'importance d'un dépistage massif, notamment pour trouver les asymptomatiques qui peuvent contaminer d'autres personnes.

Des chercheur californiens ont compilé une douzaine d’études françaises et étrangères qui ont testé systématiquement des populations définies et la proportion de personnes asymptomatiques parmi l’ensemble des personnes testées Covid-19 positives. « En moyenne, on arrive à 52 % d’asymptomatiques mais qui peuvent contaminer d’autres personnes, analyse Catherine Hill. On peut discuter ces études, c’est peut-être un peu moins. En tout cas, c’est certainement beaucoup plus que les 20 % estimés au départ. »

Une étude sur les 100 premiers cas de Covid-19 à Taïwan révèle qu’une personne atteinte par le virus est contaminante avant de présenter des symptômes. Ces 100 personnes ont contaminé 22 autres personnes.

« Les études montrent ainsi que le risque de contamination est maximum entre 5 jours avant l’apparition des symptômes et 5 jours après les premier symptômes. Cela confirme une fois...

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Un pari risqué de La République en marche

Si les startups sont passées maîtres dans l'art d'enfumer les investisseurs à base de concepts aussi opaques que creux, les politiques peuvent-ils appliquer ces méthodes à la gestion d'un État pour attirer les électeurs ?

LREM en pitch permanent

Il n'y a plus un sujet qui ne déclenche la mise en place d'un numéro vert : comprenez « le support client ». Dernier en date, le ministre de l'agriculture, Julien Denormandie vient de mettre en place un numéro gratuit pour les propriétaire de chevaux mutilés. Le « care »... C'est essentiel pour une startup politique qui allait « disrupter son écosystème » comme jamais aucun parti ne l'avait fait. C'était bien parti, avec un beau crowdfunding à Londres auprès de personnes fortunées. L'Elysée devait être un incubateur de première bourre. Mais les choses se sont compliquées. De Benalla aux gilets jaunes, en passant par la covid, les écueils se sont succédé. Pas faute d'avoir pitché comme un dératé dans tous les supports de presse possibles.

Interview d'Emmanuel Macron au journal d'extrême-droite Valeurs actuelles et quelques-unes de ses couvertures - D.R.
Interview d'Emmanuel Macron au journal d'extrême-droite Valeurs actuelles et quelques-unes de ses couvertures - D.R.

La startup, par principe, vend une promesse qui peut s'avérer du vent. Le produit, comme l'entreprise, est en construction permanente, peut, et doit, évoluer au fil des besoins des utilisateurs, des demandes des investisseurs. Dans la startup LREM, on est « agiles », « scalables ». Exemple, quand on sort à peine d'un confinement inédit, que l'on décide de renvoyer tous les gamins à l'école pour que les parents puissent travailler à nouveau, on a des « solutions ».

Prenez le ministre de l'éducation nationale, Jean-Michel Blanquer... Le 30 août, alors que...

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Un pari risqué de La République en marche

Si les startups sont passées maîtres dans l'art d'enfumer les investisseurs à base de concepts aussi opaques que creux, les politiques peuvent-ils appliquer ces méthodes à la gestion d'un État pour attirer les électeurs ?

LREM en pitch permanent

Il n'y a plus un sujet qui ne déclenche la mise en place d'un numéro vert : comprenez « le support client ». Dernier en date, le ministre de l'agriculture, Julien Denormandie vient de mettre en place un numéro gratuit pour les propriétaire de chevaux mutilés. Le « care »... C'est essentiel pour une startup politique qui allait « disrupter son écosystème » comme jamais aucun parti ne l'avait fait. C'était bien parti, avec un beau crowdfunding à Londres auprès de personnes fortunées. L'Elysée devait être un incubateur de première bourre. Mais les choses se sont compliquées. De Benalla aux gilets jaunes, en passant par la covid, les écueils se sont succédé. Pas faute d'avoir pitché comme un dératé dans tous les supports de presse possibles.

Interview d'Emmanuel Macron au journal d'extrême-droite Valeurs actuelles et quelques-unes de ses couvertures - D.R.
Interview d'Emmanuel Macron au journal d'extrême-droite Valeurs actuelles et quelques-unes de ses couvertures - D.R.

La startup, par principe, vend une promesse qui peut s'avérer du vent. Le produit, comme l'entreprise, est en construction permanente, peut, et doit, évoluer au fil des besoins des utilisateurs, des demandes des investisseurs. Dans la startup LREM, on est « agiles », « scalables ». Exemple, quand on sort à peine d'un confinement inédit, que l'on décide de renvoyer tous les gamins à l'école pour que les parents puissent travailler à nouveau, on a des « solutions ».

Prenez le ministre de l'éducation nationale, Jean-Michel Blanquer... Le 30 août, alors que...

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Depuis 1993, militants et dirigeants du parti se réunissent traditionnellement en fin de l’été

Cette année, l’université d’été du PS s’est tenue à Blois. Adieu donc La Rochelle qui fut pendant plus de vingt ans la ville d’accueil du traditionnel grand meeting de la gauche.

Trouble... - D.R.

Et pourtant les convaincus étaient nombreux à souhaiter discourir de l’avenir du parti en respirant l’air iodé de l’Atlantique, à La Rochelle. A commencer par Lionel Jospin en personne, qui, d’un coup de pédalo entre sa maison de l’Ile de Ré et le vieux port de la cité, est venu activement supporter le maire Rochelais durant la dernière campagne municipale.

Stupeur ; après plus de 18 ans de silence et d’absence sur la scène politique, Lionel Jospin réapparaissait, rose à la boutonnière et sourire en coin. Nous subodorions presque que cette visite surprise ne tenait en rien au hasard mais qu’elle pouvait préfacer la sortie imminente d’un livre écrit en grand secret. L’idée d’une auto-promo réalisée en avant première de l’université d’été nous avait même traversé l’esprit. Faut-il être médisant pour oser imaginer un truc pareil ?

Changement de cap donc, ce sera Blois ou rien. A croire qu’Olivier Faure, l’actuel secrétaire du PS, n’apprécie définitivement plus les terres de ses ancêtres. Il est bon de se remémorer certaines de ses déclarations passées: « jusqu’ici La Rochelle était beaucoup le IN, encore plus le OFF, et c’était un échange qui au fil du temps s’était transformé en concours d’éloquence au mieux, et en bal des égos au pire… ».

Bref, la navigation à l’estime, ce n’est apparemment pas son truc à lui. Puis Il faut aussi convenir que ces dernières élections municipales n’ont pas manqué d’exacerber les passions et les frictions entre les écologistes du mouvement...

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Depuis 1993, militants et dirigeants du parti se réunissent traditionnellement en fin de l’été

Cette année, l’université d’été du PS s’est tenue à Blois. Adieu donc La Rochelle qui fut pendant plus de vingt ans la ville d’accueil du traditionnel grand meeting de la gauche.

Trouble... - D.R.

Et pourtant les convaincus étaient nombreux à souhaiter discourir de l’avenir du parti en respirant l’air iodé de l’Atlantique, à La Rochelle. A commencer par Lionel Jospin en personne, qui, d’un coup de pédalo entre sa maison de l’Ile de Ré et le vieux port de la cité, est venu activement supporter le maire Rochelais durant la dernière campagne municipale.

Stupeur ; après plus de 18 ans de silence et d’absence sur la scène politique, Lionel Jospin réapparaissait, rose à la boutonnière et sourire en coin. Nous subodorions presque que cette visite surprise ne tenait en rien au hasard mais qu’elle pouvait préfacer la sortie imminente d’un livre écrit en grand secret. L’idée d’une auto-promo réalisée en avant première de l’université d’été nous avait même traversé l’esprit. Faut-il être médisant pour oser imaginer un truc pareil ?

Changement de cap donc, ce sera Blois ou rien. A croire qu’Olivier Faure, l’actuel secrétaire du PS, n’apprécie définitivement plus les terres de ses ancêtres. Il est bon de se remémorer certaines de ses déclarations passées: « jusqu’ici La Rochelle était beaucoup le IN, encore plus le OFF, et c’était un échange qui au fil du temps s’était transformé en concours d’éloquence au mieux, et en bal des égos au pire… ».

Bref, la navigation à l’estime, ce n’est apparemment pas son truc à lui. Puis Il faut aussi convenir que ces dernières élections municipales n’ont pas manqué d’exacerber les passions et les frictions entre les écologistes du mouvement...

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Logo RT France - Copie d'écran
Logo RT France - Copie d'écran

Jean-Luc Hees a annoncé qu'il allait quitter le comité d'éthique de la chaîne russe RT France au mois de décembre, après trois années de mandat pour « se consacrer à d'autres projets ». Edit du 4 septembre 2020 - 15h30 : le mandat de Jean-Luc Hees avait une durée de trois ans.

« C'était un devoir de le faire en tant que journaliste. Je voulais juste que les gens s'interrogent. Quand on m'a fait cette proposition, je voulais juste regarder ce qu'il se passe pour cette chaîne pendant trois ans. Je n'ai aucun intérêt là-dedans, ça a été plus de problèmes que de gratifications. J'ai accepté d'un point de vue strictement journalistique, le b-a-ba du journalisme c'est de ne pas accuser son chien d'avoir a rage si on veut le noyer, on attend de savoir. Comme la chaîne avait une licence du CSA, je ne voulais pas qu'on leur fasse un procès d'intention. C'est bénévole, je savais qu'il n'y avait que des coups à prendre, mais c'était un point de vue : attendez de voir avant de juger. Je regarde très peu la chaîne mais on m'alerte quand il y a l'amorce d'un problème. On ne m'a jamais rien caché en cas de problème. La ligne éditoriale, c'est la leur, ce n'est pas forcément mon point de vue. S'il y avait eu un problème éthique, je serais parti immédiatement et j'aurais claqué la porte bruyamment. Maintenant d'autres prendront le relais ».

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Logo RT France - Copie d'écran
Logo RT France - Copie d'écran

Jean-Luc Hees a annoncé qu'il allait quitter le comité d'éthique de la chaîne russe RT France au mois de décembre, après trois années de mandat pour « se consacrer à d'autres projets ». Edit du 4 septembre 2020 - 15h30 : le mandat de Jean-Luc Hees avait une durée de trois ans.

« C'était un devoir de le faire en tant que journaliste. Je voulais juste que les gens s'interrogent. Quand on m'a fait cette proposition, je voulais juste regarder ce qu'il se passe pour cette chaîne pendant trois ans. Je n'ai aucun intérêt là-dedans, ça a été plus de problèmes que de gratifications. J'ai accepté d'un point de vue strictement journalistique, le b-a-ba du journalisme c'est de ne pas accuser son chien d'avoir a rage si on veut le noyer, on attend de savoir. Comme la chaîne avait une licence du CSA, je ne voulais pas qu'on leur fasse un procès d'intention. C'est bénévole, je savais qu'il n'y avait que des coups à prendre, mais c'était un point de vue : attendez de voir avant de juger. Je regarde très peu la chaîne mais on m'alerte quand il y a l'amorce d'un problème. On ne m'a jamais rien caché en cas de problème. La ligne éditoriale, c'est la leur, ce n'est pas forcément mon point de vue. S'il y avait eu un problème éthique, je serais parti immédiatement et j'aurais claqué la porte bruyamment. Maintenant d'autres prendront le relais ».

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Perseverare diabolicum

Quelques mois seulement après le confinement et le cafouillage généralisé, le gouvernement français semble répéter les mêmes erreurs. Plongeon dans l'inconnu...

Coronavirus - © Nostromo

« Nous n'avons quasiment eu aucune consignes. Le flou absolu. Deux petites consignes en fin de parcours : faites-ci, ne faites pas ça. On s'est débrouillés comme on a pu », explique la directrice d'une école primaire. Il n'y a pas de quoi être surpris. Cela fait des semaines que les parents se plaignent sur les réseaux sociaux de n'avoir reçu aucune nouvelle de l'école de leurs enfants avant la rentrée. Le ministre lui-même, Jean-Michel Blanquer est resté parfaitement muet jusqu'au tout dernier moment. Savait-il lui-même ce qu'il fallait faire pour préparer au mieux cette rentrée et cela était-il même possible ?

Jean-Michel Blanquer - The Meme Maker - CC
Jean-Michel Blanquer - The Meme Maker - CC

Le gouvernement est affolé par les fondamentaux économiques qui commencent à s'imposer. Chômage, faillites, écroulement du PIB, tout ce que nous annoncions dès le 9 mars, puis mi-mars, le 27 mars, le 15 avril et enfin le 20 avril, commence à prendre forme. Il faut un certain temps pour que les agences de statistiques publiques comme l'INSEE (en France) prenne en compte les évolutions profondes de l'économie. Avec cette trouille au corps, le gouvernement et le président anticipent un effet sur l'élection présidentielle. A juste titre, une faillite lente mais généralisée du pays ne peut pas être favorable au parti au pouvoir lors du prochain scrutin.

Au boulot !

Cette panique, on l'a déjà vu avec le déconfinement, pousse le gouvernement à vouloir renvoyer les Français au...

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Perseverare diabolicum

Quelques mois seulement après le confinement et le cafouillage généralisé, le gouvernement français semble répéter les mêmes erreurs. Plongeon dans l'inconnu...

Coronavirus - © Nostromo

« Nous n'avons quasiment eu aucune consignes. Le flou absolu. Deux petites consignes en fin de parcours : faites-ci, ne faites pas ça. On s'est débrouillés comme on a pu », explique la directrice d'une école primaire. Il n'y a pas de quoi être surpris. Cela fait des semaines que les parents se plaignent sur les réseaux sociaux de n'avoir reçu aucune nouvelle de l'école de leurs enfants avant la rentrée. Le ministre lui-même, Jean-Michel Blanquer est resté parfaitement muet jusqu'au tout dernier moment. Savait-il lui-même ce qu'il fallait faire pour préparer au mieux cette rentrée et cela était-il même possible ?

Jean-Michel Blanquer - The Meme Maker - CC
Jean-Michel Blanquer - The Meme Maker - CC

Le gouvernement est affolé par les fondamentaux économiques qui commencent à s'imposer. Chômage, faillites, écroulement du PIB, tout ce que nous annoncions dès le 9 mars, puis mi-mars, le 27 mars, le 15 avril et enfin le 20 avril, commence à prendre forme. Il faut un certain temps pour que les agences de statistiques publiques comme l'INSEE (en France) prenne en compte les évolutions profondes de l'économie. Avec cette trouille au corps, le gouvernement et le président anticipent un effet sur l'élection présidentielle. A juste titre, une faillite lente mais généralisée du pays ne peut pas être favorable au parti au pouvoir lors du prochain scrutin.

Au boulot !

Cette panique, on l'a déjà vu avec le déconfinement, pousse le gouvernement à vouloir renvoyer les Français au...

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Helicopter Money - D.R.
Helicopter Money - D.R.
Tout était prêt à Matignon et à Bercy pour annoncer un plan de relance à 100 milliards d'euros le 25 août. Mais Emmanuel Macron en a décidé autrement pour montrer que l'urgence sanitaire primait encore.

Dans la foulée, la Caisse des Dépôts devait annoncer son propre plan de relance, un plan de près de 300 milliards, sans compter l'argent que doit injecter de la Banque Publique d'Investissement (BPI), banque détenue à parts égales par l’État et la Caisse des Dépôts. Ces 300 milliards proviennent en partie des fonds propre de la Caisse, de l'argent du livret A, et d'emprunts auprès de banques. Ils doivent servir à soutenir les entreprises, l'agriculture et des grands travaux. Mais la Caisse a été priée de différer ses annonces après celles du gouvernement. "Les 100 milliards de l’État pouvaient paraître petit bras après les annonces de la Caisse, raconte un proche du dossier sous couvert de l'anonymat. L'Elysée et Matignon étaient d'accord que la Caisse fasse ses annonces immédiatement, mais c'est Bercy qui a mis son véto. Pour Bruno Lemaire, ce plan est l'occasion de se mettre en avant et de préparer l'avenir."

Entendez les présidentielles... Le ministre de l’Économie a d'ailleurs commencé à distiller des infos dans les médias. Jean Castex aussi, histoire d'exister un peu. Macron est prévenu : il a un ministre aux dents longues à Bercy. Ça lui rappelle des souvenirs...

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Helicopter Money - D.R.
Helicopter Money - D.R.
Tout était prêt à Matignon et à Bercy pour annoncer un plan de relance à 100 milliards d'euros le 25 août. Mais Emmanuel Macron en a décidé autrement pour montrer que l'urgence sanitaire primait encore.

Dans la foulée, la Caisse des Dépôts devait annoncer son propre plan de relance, un plan de près de 300 milliards, sans compter l'argent que doit injecter de la Banque Publique d'Investissement (BPI), banque détenue à parts égales par l’État et la Caisse des Dépôts. Ces 300 milliards proviennent en partie des fonds propre de la Caisse, de l'argent du livret A, et d'emprunts auprès de banques. Ils doivent servir à soutenir les entreprises, l'agriculture et des grands travaux. Mais la Caisse a été priée de différer ses annonces après celles du gouvernement. "Les 100 milliards de l’État pouvaient paraître petit bras après les annonces de la Caisse, raconte un proche du dossier sous couvert de l'anonymat. L'Elysée et Matignon étaient d'accord que la Caisse fasse ses annonces immédiatement, mais c'est Bercy qui a mis son véto. Pour Bruno Lemaire, ce plan est l'occasion de se mettre en avant et de préparer l'avenir."

Entendez les présidentielles... Le ministre de l’Économie a d'ailleurs commencé à distiller des infos dans les médias. Jean Castex aussi, histoire d'exister un peu. Macron est prévenu : il a un ministre aux dents longues à Bercy. Ça lui rappelle des souvenirs...

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Carambolage d’histoires

Deux livres, l'un sur les groupes de hackers cDc et L0pht, l'autre, écrit par Edward Snowden, se recoupent sur certains points. Compte rendu...

Publication du cDc - Copie d'écran

C’est totalement fortuit. J’ai commandé et reçu quelques jours avant mes vacances le livre de Joseph Menn « Cult of the Dead Cow, How The Orginal Hacking Supergroup Might Just Save the World ». Au moment d’embarquer, dans un triste magasin de journaux, je suis tombé sur « Mémoires vives », écrit par Edward Snowden. Deux époques essentielles de la courte Histoire contemporaine du réseau des réseaux, des similitudes, des différences, les deux livres se télescopent.

J’avoue avoir commencé par le livre de Joseph Menn. Journaliste spécialisé en cyber sécurité chez Reuters, il décrit une époque que j’ai vécue. Il me semblait intéressant de confronter ce que j’ai perçu de cette époque épique des débuts de l’internet grand public, vers 1995, à ce qu’un journaliste américain pouvait retracer après de très nombreux entretiens avec les acteurs. C’est un livre que je conseille à tous les journalistes qui traitent des hackers et de la sécurité informatique. Il retrace l’envol d’une génération de hackers nés avec les Bulletin Board Systems, puis le Web. Est-ce dû à la nationalité de Joseph Menn ? Où simplement au thème de ce livre (le cDc) ? Le cDc et L0pht deux groupes de hackers, bien entendu mythiques, semblent être au cœur de tout ce qui s’est fait à cette époque. On perçoit, par petites touches, la perméabilité des groupes à cette époque. w00w00, LoU, MoD, une partie du mouvement Antisec sont vaguement évoqués (voir ici aussi). On retrouve aussi des personnages comme Bronc Buster,...

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Carambolage d’histoires

Deux livres, l'un sur les groupes de hackers cDc et L0pht, l'autre, écrit par Edward Snowden, se recoupent sur certains points. Compte rendu...

Publication du cDc - Copie d'écran

C’est totalement fortuit. J’ai commandé et reçu quelques jours avant mes vacances le livre de Joseph Menn « Cult of the Dead Cow, How The Orginal Hacking Supergroup Might Just Save the World ». Au moment d’embarquer, dans un triste magasin de journaux, je suis tombé sur « Mémoires vives », écrit par Edward Snowden. Deux époques essentielles de la courte Histoire contemporaine du réseau des réseaux, des similitudes, des différences, les deux livres se télescopent.

J’avoue avoir commencé par le livre de Joseph Menn. Journaliste spécialisé en cyber sécurité chez Reuters, il décrit une époque que j’ai vécue. Il me semblait intéressant de confronter ce que j’ai perçu de cette époque épique des débuts de l’internet grand public, vers 1995, à ce qu’un journaliste américain pouvait retracer après de très nombreux entretiens avec les acteurs. C’est un livre que je conseille à tous les journalistes qui traitent des hackers et de la sécurité informatique. Il retrace l’envol d’une génération de hackers nés avec les Bulletin Board Systems, puis le Web. Est-ce dû à la nationalité de Joseph Menn ? Où simplement au thème de ce livre (le cDc) ? Le cDc et L0pht deux groupes de hackers, bien entendu mythiques, semblent être au cœur de tout ce qui s’est fait à cette époque. On perçoit, par petites touches, la perméabilité des groupes à cette époque. w00w00, LoU, MoD, une partie du mouvement Antisec sont vaguement évoqués (voir ici aussi). On retrouve aussi des personnages comme Bronc Buster,...

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La Poste fermée et un centre de loisirs infecté : cluster ou pas cluster ?

Le 16 juillet dernier, le 4ème vice-président de la communauté d’agglo se fendait d’une prophétie très assurée avant de nous fixer un rendez-vous informel pour corroborer ses dires sous quinzaine. Nous y sommes…

Au bureau de poste de l’hôtel de ville, on informe de la fermeture sans trop s’appesantir sur les raisons - D.R.

De l’Acte 1 de cet épisode Rochelais nous ne retiendrons que l’inconsciente prédiction de M. Gérard Blanchard, fraîchement élu à la Communauté d'agglomération (CdA) et responsable du projet territoire zéro carbone. Ce scientifique de formation déclarait alors : « vous cherchez la petite bête monsieur, il n’y aura pas de cluster, donnons nous rendez-vous dans 14 jours ! ». Pourtant ce vendredi 31 juillet, les portes des deux plus grandes agences postales de la ville sont restées closes : au bureau de l’Hôtel de ville un postier venait en effet de se déclarer positif au Covid-19. A l’agence de Cap Ouest l’inquiétude est également de mise car plusieurs cas y ont été suspectés. Branle-bas de combat, la désinfection des locaux fut prescrite dès le lendemain matin.

A la réouverture des agences, nous nous sommes rendus sur place pour s’enquérir des mesures de protection du public et du personnel mises en place. Peine perdue, à défaut d’utiles précisions, nous avons joué au -c’est pas moi c’est l’autre- : l’agent d’accueil nous adressant au postier en chef, lui-même tenu d’en référer à sa responsable d’agence, elle-même nous renvoyant vers l’e-mail de la directrice de communication qui, flûte quel manque de chance, venait justement de partir en congé. Un petit tour dans les deux bureaux incriminés nous confirmera la difficulté à faire respecter les si magiques mesures barrières « pour de vrai ». Mais nous aurons toutefois l’occasion de comprendre qu’un conseil extraordinaire...

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La Poste fermée et un centre de loisirs infecté : cluster ou pas cluster ?

Le 16 juillet dernier, le 4ème vice-président de la communauté d’agglo se fendait d’une prophétie très assurée avant de nous fixer un rendez-vous informel pour corroborer ses dires sous quinzaine. Nous y sommes…

Au bureau de poste de l’hôtel de ville, on informe de la fermeture sans trop s’appesantir sur les raisons - D.R.

De l’Acte 1 de cet épisode Rochelais nous ne retiendrons que l’inconsciente prédiction de M. Gérard Blanchard, fraîchement élu à la Communauté d'agglomération (CdA) et responsable du projet territoire zéro carbone. Ce scientifique de formation déclarait alors : « vous cherchez la petite bête monsieur, il n’y aura pas de cluster, donnons nous rendez-vous dans 14 jours ! ». Pourtant ce vendredi 31 juillet, les portes des deux plus grandes agences postales de la ville sont restées closes : au bureau de l’Hôtel de ville un postier venait en effet de se déclarer positif au Covid-19. A l’agence de Cap Ouest l’inquiétude est également de mise car plusieurs cas y ont été suspectés. Branle-bas de combat, la désinfection des locaux fut prescrite dès le lendemain matin.

A la réouverture des agences, nous nous sommes rendus sur place pour s’enquérir des mesures de protection du public et du personnel mises en place. Peine perdue, à défaut d’utiles précisions, nous avons joué au -c’est pas moi c’est l’autre- : l’agent d’accueil nous adressant au postier en chef, lui-même tenu d’en référer à sa responsable d’agence, elle-même nous renvoyant vers l’e-mail de la directrice de communication qui, flûte quel manque de chance, venait justement de partir en congé. Un petit tour dans les deux bureaux incriminés nous confirmera la difficulté à faire respecter les si magiques mesures barrières « pour de vrai ». Mais nous aurons toutefois l’occasion de comprendre qu’un conseil extraordinaire...

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Darmanin en quête de clivages permanents

Sur les traces de Nicolas Sarkozy, le ministre de l'Intérieur multiplie les sorties qui ne peuvent que mettre en rage les défenseurs des Droits de l'Homme et les victimes de violences policières. C'est sans doute la manière la plus simple et la plus inutile de faire de la politique : exister par la polémique permanente...

Une du magazine hebdomadaire du Monde - Copie d'écran

Entendu mardi 28 juillet 2020 par la Commission des lois de l'Assemblée nationale, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a affirmé s'étouffer lorsqu'il entend l'expression "violence policière". Les mots ont un sens. De deux choses l'une, soit le ministre est un peu limité et n'a pas mesuré le message qu'il faisait passer, soit il l'a fait en toute conscience, comme son prédécesseur Nicolas Sarkozy le faisait régulièrement pour déclencher une polémique. Dire que « personnellement, je m'étouffe » en entendant « l'expression "violence policière" » alors que Cédric Chouviat, ce livreur mort lors d'une arrestation violente par la police en janvier dernier, a justement prononcé ce cri d'agonie sept fois avant de mourir - « J’étouffe ! » -, est tout simplement honteux.

Tentant d'afficher une forme de culture générale, le ministre a ajouté : « la police exerce une violence, certes, mais une violence légitime, c'est vieux comme Max Weber ». Mais, comme le fait fort bien remarquer Mathieu Rigouste, « Max Weber, dans son livre 'Le savant et le politique', explique que l'État revendique le monopole de la violence légitime justement parce qu'il ne l'a pas. Il cherche donc à l''imposer' », ajoute Weber.

Les experts en science politique ne sont pas tendres avec le ministre. Sebastian Roché indique pour sa part que : « Max Weber n’a jamais parlé de violence légitime pour...

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Darmanin en quête de clivages permanents

Sur les traces de Nicolas Sarkozy, le ministre de l'Intérieur multiplie les sorties qui ne peuvent que mettre en rage les défenseurs des Droits de l'Homme et les victimes de violences policières. C'est sans doute la manière la plus simple et la plus inutile de faire de la politique : exister par la polémique permanente...

Une du magazine hebdomadaire du Monde - Copie d'écran

Entendu mardi 28 juillet 2020 par la Commission des lois de l'Assemblée nationale, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a affirmé s'étouffer lorsqu'il entend l'expression "violence policière". Les mots ont un sens. De deux choses l'une, soit le ministre est un peu limité et n'a pas mesuré le message qu'il faisait passer, soit il l'a fait en toute conscience, comme son prédécesseur Nicolas Sarkozy le faisait régulièrement pour déclencher une polémique. Dire que « personnellement, je m'étouffe » en entendant « l'expression "violence policière" » alors que Cédric Chouviat, ce livreur mort lors d'une arrestation violente par la police en janvier dernier, a justement prononcé ce cri d'agonie sept fois avant de mourir - « J’étouffe ! » -, est tout simplement honteux.

Tentant d'afficher une forme de culture générale, le ministre a ajouté : « la police exerce une violence, certes, mais une violence légitime, c'est vieux comme Max Weber ». Mais, comme le fait fort bien remarquer Mathieu Rigouste, « Max Weber, dans son livre 'Le savant et le politique', explique que l'État revendique le monopole de la violence légitime justement parce qu'il ne l'a pas. Il cherche donc à l''imposer' », ajoute Weber.

Les experts en science politique ne sont pas tendres avec le ministre. Sebastian Roché indique pour sa part que : « Max Weber n’a jamais parlé de violence légitime pour...

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L'ancien maire de Nancy et le promoteur immobilier du projet Emblème y réfléchissent

Selon nos informations, l'ancien maire de Nancy et le promoteur immobilier du projet Emblème seraient sur le point de déposer plainte en diffamation contre Reflets sur la base d'un article de l'Est Républicain. Reflets maintient ses informations.

Le projet d'immeuble Emblème - Copie d'écran

Dans un article publié le 25 juillet et titré « "Emblème", ce projet d’immeuble qui fait polémique à l’ombre de la tour Thiers », le journal local affirme, c'est même l'un de ses intertitres, qu'il n'y a pas d'enquête préliminaire ouverte. Le journaliste de l'Est Républicain, Pierre Roeder, parle de « rumeurs » : « Des rumeurs d’enquête préliminaire, nourries par Reflets, site d’information en ligne, ont bruissé lors de la campagne électorale. Mais le procureur de la République de Nancy est formel : aucune enquête préliminaire n’est ouverte sur ce dossier et, de fait, la section financière du SRPJ de Nancy n’a, à ce jour, pas été saisie ».

Nous avions publié deux articles sur le projet Emblème qui prévoit la construction d'un immeuble de 8 étages sur l'emprise d'une galerie marchande. Le premier était titré « Étranges affaires immobilières à Nancy et Pont-à-Mousson ». Le deuxième : « Tour Emblème à Nancy : le parquet a ouvert une enquête préliminaire ». En écrivant que l'ouverture d'une enquête préliminaire serait une rumeur, donc une fausse information, l'Est Républicain donne des idées à l'ancien maire qui s'était empressé de signer le 29 juin, le lendemain du deuxième tour des élections municipales qu'il a perdues, un permis de construire modificatif du controversé projet Emblème. Selon nos information, Laurent Hénart et Alexis Merlin, président de Nouvel Habitat, le groupe en charge du projet...

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L'ancien maire de Nancy et le promoteur immobilier du projet Emblème y réfléchissent

Selon nos informations, l'ancien maire de Nancy et le promoteur immobilier du projet Emblème seraient sur le point de déposer plainte en diffamation contre Reflets sur la base d'un article de l'Est Républicain. Reflets maintient ses informations.

Le projet d'immeuble Emblème - Copie d'écran

Dans un article publié le 25 juillet et titré « "Emblème", ce projet d’immeuble qui fait polémique à l’ombre de la tour Thiers », le journal local affirme, c'est même l'un de ses intertitres, qu'il n'y a pas d'enquête préliminaire ouverte. Le journaliste de l'Est Républicain, Pierre Roeder, parle de « rumeurs » : « Des rumeurs d’enquête préliminaire, nourries par Reflets, site d’information en ligne, ont bruissé lors de la campagne électorale. Mais le procureur de la République de Nancy est formel : aucune enquête préliminaire n’est ouverte sur ce dossier et, de fait, la section financière du SRPJ de Nancy n’a, à ce jour, pas été saisie ».

Nous avions publié deux articles sur le projet Emblème qui prévoit la construction d'un immeuble de 8 étages sur l'emprise d'une galerie marchande. Le premier était titré « Étranges affaires immobilières à Nancy et Pont-à-Mousson ». Le deuxième : « Tour Emblème à Nancy : le parquet a ouvert une enquête préliminaire ». En écrivant que l'ouverture d'une enquête préliminaire serait une rumeur, donc une fausse information, l'Est Républicain donne des idées à l'ancien maire qui s'était empressé de signer le 29 juin, le lendemain du deuxième tour des élections municipales qu'il a perdues, un permis de construire modificatif du controversé projet Emblème. Selon nos information, Laurent Hénart et Alexis Merlin, président de Nouvel Habitat, le groupe en charge du projet...

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Ça va être long ces 600 jours jusqu'à la fin du mandat...

Il y a encore des personnes pour qui la nomination des secrétaires d'Etat représente quelque chose. Elles attendaient la fumée blanche. Celle-ci est arrivée hier soir. On n'est pas déçus...

Photo Roger Schultz - Wikipedia - CC BY 2.0

La politique est une science aussi inexacte que complexe. Sur le papier, l'expérience Macron, ce "barrage" à Marine Le Pen, est un échec total et Emmanuel Macron devrait, en toute logique, subir un cuisant échec aux prochaines élections. Le jeune homme fringuant, au verbe aussi facile que creux, celui qui pensait pouvoir tout changer, réussir là où tous ses prédécesseurs avaient échoué, se retrouve à la tête d'un pays exsangue, fracturé comme jamais, où chacun voit dans l'autre un irréconciliable ennemi. La crise économique qui arrive est inédite. Bien pire que les deux dernières. La réponse qui lui sera apportée est celle d'un Alain Madelin. Les plus jeunes ne comprendront pas ce que cela veut dire mais les plus vieux savent combien elle sera mortifère. Dans la liste des sous-ministres on trouve quelques spécimens qui ne dépareront pas au coeur du grand cirque Zavaglione.

Entrez, entrez, Mesdames et Messieurs, Entrez et admirez l'homme le plus fort du monde, celui qui peut plier toute la planète à sa volonté, celui que tous vénèrent pour sa pensée complexe, celui qui peut changer votre quotidien d'un coup de crayon ou de LBD ! Entrez, c'est pas cher. 20 cents d'euros le ticket pour l'immense, l'intriguant, le mystérieux cirque Zavaglione !

Entrez et admirez l'homme à la vision hypertrophiée, celui qui peut déceler dans les airs des avions militaires et non des avions commerciaux. Celui qui sait, sa vision lui...

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Ça va être long ces 600 jours jusqu'à la fin du mandat...

Il y a encore des personnes pour qui la nomination des secrétaires d'Etat représente quelque chose. Elles attendaient la fumée blanche. Celle-ci est arrivée hier soir. On n'est pas déçus...

Photo Roger Schultz - Wikipedia - CC BY 2.0

La politique est une science aussi inexacte que complexe. Sur le papier, l'expérience Macron, ce "barrage" à Marine Le Pen, est un échec total et Emmanuel Macron devrait, en toute logique, subir un cuisant échec aux prochaines élections. Le jeune homme fringuant, au verbe aussi facile que creux, celui qui pensait pouvoir tout changer, réussir là où tous ses prédécesseurs avaient échoué, se retrouve à la tête d'un pays exsangue, fracturé comme jamais, où chacun voit dans l'autre un irréconciliable ennemi. La crise économique qui arrive est inédite. Bien pire que les deux dernières. La réponse qui lui sera apportée est celle d'un Alain Madelin. Les plus jeunes ne comprendront pas ce que cela veut dire mais les plus vieux savent combien elle sera mortifère. Dans la liste des sous-ministres on trouve quelques spécimens qui ne dépareront pas au coeur du grand cirque Zavaglione.

Entrez, entrez, Mesdames et Messieurs, Entrez et admirez l'homme le plus fort du monde, celui qui peut plier toute la planète à sa volonté, celui que tous vénèrent pour sa pensée complexe, celui qui peut changer votre quotidien d'un coup de crayon ou de LBD ! Entrez, c'est pas cher. 20 cents d'euros le ticket pour l'immense, l'intriguant, le mystérieux cirque Zavaglione !

Entrez et admirez l'homme à la vision hypertrophiée, celui qui peut déceler dans les airs des avions militaires et non des avions commerciaux. Celui qui sait, sa vision lui...

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L'avocat - Paul Cézanne - Domaine public
L'avocat - Paul Cézanne - Domaine public
Lors de la mise en place du projet de conseil de déontologie des journalistes, Reflets avait publié un article contre l'idée que les journalistes soient jugés par leurs pairs. L'un des socles de notre contrat social est l'existence d'une justice indépendante qui rend des décisions que tous doivent considérer comme une vérité judiciaire. C'est donc avec une grande circonspection que nous apprenons la sanction imposée par le conseil régional de discipline de la cour d’appel d’Aix-en-Provence à l’encontre d’un avocat qui avait rédigé de fausses décisions de justice... Le conseil, en première instance puis en appel a confirmé une interdiction d'exercer pour trois et non pas une radiation, qui était une autre alternative. On attend avec intérêt une éventuelle décision de justice. Une vraie, cette fois...

Edit du 28 juillet 00:00h : Comme nous le signale @evematringe nous avons écrit des sottises par méconnaissance du fonctionnement du conseil de discipline des avocats et en raison d'une lecture trop rapide de l'article mentionné en lien. Pour ce dernier point, l'auteur de l'article a une excuse mais il sera tout de même condamné à le relire 10 fois. Comme le mentionne l'article cité, la décision en appel a été rendue par la cour d'appel d'Aix et donc par des magistrats professionnels.

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L'avocat - Paul Cézanne - Domaine public
L'avocat - Paul Cézanne - Domaine public
Lors de la mise en place du projet de conseil de déontologie des journalistes, Reflets avait publié un article contre l'idée que les journalistes soient jugés par leurs pairs. L'un des socles de notre contrat social est l'existence d'une justice indépendante qui rend des décisions que tous doivent considérer comme une vérité judiciaire. C'est donc avec une grande circonspection que nous apprenons la sanction imposée par le conseil régional de discipline de la cour d’appel d’Aix-en-Provence à l’encontre d’un avocat qui avait rédigé de fausses décisions de justice... Le conseil, en première instance puis en appel a confirmé une interdiction d'exercer pour trois et non pas une radiation, qui était une autre alternative. On attend avec intérêt une éventuelle décision de justice. Une vraie, cette fois...

Edit du 28 juillet 00:00h : Comme nous le signale @evematringe nous avons écrit des sottises par méconnaissance du fonctionnement du conseil de discipline des avocats et en raison d'une lecture trop rapide de l'article mentionné en lien. Pour ce dernier point, l'auteur de l'article a une excuse mais il sera tout de même condamné à le relire 10 fois. Comme le mentionne l'article cité, la décision en appel a été rendue par la cour d'appel d'Aix et donc par des magistrats professionnels.

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La mauvaise foi ne serait-elle pas plus contagieuse que le virus ?

L’affaire s’est déroulée le 16 juillet dernier, en pleine chaleur estivale, dans les locaux dits de L’Encan, une ancienne criée aux poissons reconvertie en salle de réunion à La Rochelle. Un grand conseil s’y tenait afin d’élire le président et les vice-présidents de la Communauté d’agglomération rochelaise.

Un panneau virtuel pour mieux coller à la réalité du conseil de la CdA… - EB

Ni les honneurs d’un Grand Paris, ni le faste d’un Grand Lyon, nous sommes ici sur le quais Louis Prunier longeant le bassin de chalutiers de la belle cité Rochelaise. Anecdotique ? Pas tant que cela, car c’est bien du sort de 28 communes et de quelques 170 000 habitants dont il s’agissait de s’occuper. Pas négligeable.

Dans cette enceinte close de murs se sont ainsi regroupées environ 150 personnes : du public, des élus locaux, des journalistes, bref un rassemblement hétéroclite de citoyens, tous plus soucieux les uns que les autres de l’avenir de leur région. Il régnait là une ambiance détendue digne d’une chaude après-midi d’été. Chacun de se saluer, d’échanger, de se sourire de près ou de loin, tout en s’efforçant d’oublier les heurts et douleurs des dernières élections municipales.

Tout allait donc pour le mieux, et presque enfin, ça sentait bon les vacances ! Pourtant, une ombre portée sur les côtes de Nouvelle-Aquitaine assombrissait le tableau: ce satané virus du Covid-19 rôdait encore dans tous les esprits. Mais croix de bois, croix de fer, Monsieur le Maire de La Rochelle avait juré la veille au soir qu’il ne s’en laisserait pas compter par une seconde vague.

Lors du tout premier conseil municipal de la ville, il annonçait en effet la prochaine promulgation d’un arrêté imposant formellement le port du masque sur le port de la ville. Pour cause, cette foultitude de vacanciers venus respirer à plein poumon le bon air de la mer. Au lendemain d’une déclaration si...

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La mauvaise foi ne serait-elle pas plus contagieuse que le virus ?

L’affaire s’est déroulée le 16 juillet dernier, en pleine chaleur estivale, dans les locaux dits de L’Encan, une ancienne criée aux poissons reconvertie en salle de réunion à La Rochelle. Un grand conseil s’y tenait afin d’élire le président et les vice-présidents de la Communauté d’agglomération rochelaise.

Un panneau virtuel pour mieux coller à la réalité du conseil de la CdA… - EB

Ni les honneurs d’un Grand Paris, ni le faste d’un Grand Lyon, nous sommes ici sur le quais Louis Prunier longeant le bassin de chalutiers de la belle cité Rochelaise. Anecdotique ? Pas tant que cela, car c’est bien du sort de 28 communes et de quelques 170 000 habitants dont il s’agissait de s’occuper. Pas négligeable.

Dans cette enceinte close de murs se sont ainsi regroupées environ 150 personnes : du public, des élus locaux, des journalistes, bref un rassemblement hétéroclite de citoyens, tous plus soucieux les uns que les autres de l’avenir de leur région. Il régnait là une ambiance détendue digne d’une chaude après-midi d’été. Chacun de se saluer, d’échanger, de se sourire de près ou de loin, tout en s’efforçant d’oublier les heurts et douleurs des dernières élections municipales.

Tout allait donc pour le mieux, et presque enfin, ça sentait bon les vacances ! Pourtant, une ombre portée sur les côtes de Nouvelle-Aquitaine assombrissait le tableau: ce satané virus du Covid-19 rôdait encore dans tous les esprits. Mais croix de bois, croix de fer, Monsieur le Maire de La Rochelle avait juré la veille au soir qu’il ne s’en laisserait pas compter par une seconde vague.

Lors du tout premier conseil municipal de la ville, il annonçait en effet la prochaine promulgation d’un arrêté imposant formellement le port du masque sur le port de la ville. Pour cause, cette foultitude de vacanciers venus respirer à plein poumon le bon air de la mer. Au lendemain d’une déclaration si...

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A chaque catastrophe son mantra

Face à un phénomène de grande ampleur, comme le coronavirus, la préconisation n’est pas toujours le confinement. Lors d'une catastrophe nucléaire, par exemple, la contamination intense dans les alentours de la centrale pousse au contraire les autorités à délimiter une zone dite d’exclusion.

Vue du parc d'attraction à Pripiat, non loin de Tchernobyl - pxhere.com - CC0

Il faut espérer que cet impératif incrusté au coin de l’écran de notre télévision pendant de longues semaines ne se soit pas incrusté dans un coin de notre tête. Car alors, si c’était le cas, nous changerions de références en matière de conduites sociales, et peut-être plus précisément en ce qui concerne nos systèmes de valeurs, notre morale, nos pratiques quotidiennes. On a tous bien compris les bienfaits pour la santé qu’apportait le confinement pendant une pandémie. On reste chez soi, la pandémie est stoppée. Enfin, partiellement peut-être. Certains esprits chagrins nous prédisent une « deuxième vague », tout en reconnaissant, bien qu’il s’agisse de scientifiques de haut niveau que rien n’est sûr, on peut s’attendre aussi à son contraire, peut-être bien que la deuxième vague est derrière nous. Depuis la pandémie nous avons l’habitude de positionner toutes ces informations dans un « cloud » régi par une relation d’indétermination, qui remet en question jusqu’à nos assises psychologiques les plus profondes.

Pour ce qui est du #RestezChezVous, il nous a permis avec plus ou moins de confort de traverser une période inédite, nous laissant ébahis par une telle situation, par cet in-pensé. Alors nous sommes restés chez nous, chacun chez soi, sans sortir sauf en s’autorisant soi-même à sortir, pour un court moment, rarement. Pour ceux qui avaient la chance de ne disposer que d’une seule pièce, ils pouvaient se remémorer et mettre en situation cette proposition faite par Pascal...

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A chaque catastrophe son mantra

Face à un phénomène de grande ampleur, comme le coronavirus, la préconisation n’est pas toujours le confinement. Lors d'une catastrophe nucléaire, par exemple, la contamination intense dans les alentours de la centrale pousse au contraire les autorités à délimiter une zone dite d’exclusion.

Vue du parc d'attraction à Pripiat, non loin de Tchernobyl - pxhere.com - CC0

Il faut espérer que cet impératif incrusté au coin de l’écran de notre télévision pendant de longues semaines ne se soit pas incrusté dans un coin de notre tête. Car alors, si c’était le cas, nous changerions de références en matière de conduites sociales, et peut-être plus précisément en ce qui concerne nos systèmes de valeurs, notre morale, nos pratiques quotidiennes. On a tous bien compris les bienfaits pour la santé qu’apportait le confinement pendant une pandémie. On reste chez soi, la pandémie est stoppée. Enfin, partiellement peut-être. Certains esprits chagrins nous prédisent une « deuxième vague », tout en reconnaissant, bien qu’il s’agisse de scientifiques de haut niveau que rien n’est sûr, on peut s’attendre aussi à son contraire, peut-être bien que la deuxième vague est derrière nous. Depuis la pandémie nous avons l’habitude de positionner toutes ces informations dans un « cloud » régi par une relation d’indétermination, qui remet en question jusqu’à nos assises psychologiques les plus profondes.

Pour ce qui est du #RestezChezVous, il nous a permis avec plus ou moins de confort de traverser une période inédite, nous laissant ébahis par une telle situation, par cet in-pensé. Alors nous sommes restés chez nous, chacun chez soi, sans sortir sauf en s’autorisant soi-même à sortir, pour un court moment, rarement. Pour ceux qui avaient la chance de ne disposer que d’une seule pièce, ils pouvaient se remémorer et mettre en situation cette proposition faite par Pascal...

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Un feu d'artifice pour un enterrement de première classe de la santé publique à la française !

Airbus et Renault qui cèdent aux sirènes de Google, c'est bien dommage, mais ce ne sont, après tout, que des entreprises privées (comment ça, l’Etat est actionnaire ?), et nous ne pouvons qu’assister impuissants à cette colonisation numérique qui absorbe petit à petit l'économie du pays, mais que va-t-il se passer quand cela touchera au cœur de ce qui fait notre nation ?

Microsoft everywhere - D.R.

Imaginez qu’on soit en train de GAFAMiser ce qui fait (encore) la fierté de notre modèle républicain et de notre contrat social : notre système de santé publique.

C’est pourtant bien ce qui est en train de se passer avec Microsoft. Sous nos yeux, perdu dans la cacophonie ambiante provoquée par une crise économico-sanitaire sans précédent, toutes les données médicales des français vont passer sous pavillon américain.

Petit résumé pour ceux qui prennent la série en cours de route, afin de pouvoir participer à la fête nationale, vous aussi, et remercier les GAFAM de leur bienveillance.

s01e01 - Microsoft récupère les données de santé de toute la population française

(All your base are belong to us - titre US) - première diffusion le 17/05/2020

spoilers : Microsoft contourne l’appel d’offre et fait des spécifications qui font que seul Microsoft peut répondre au besoins fonctionnels exprimés par Microsoft. Malin. Les clés de chiffrement sont confiées à Microsoft. Pas con. Le traitement avancé de la data se fera aux USA. Pratique. Profitant de la crise du covid qui mobilise toute l’attention, le coup d’envoi du projet Health Data Hub est lancé. Yalla. Cerise sur le gâteau, tout l’écosystème “HealthTech” de notre brave startup nation, appelé à éclore en utilisant ces datas, sera “microsoftisé”. Assimilate. La CNIL panique un peu et même le conseil constitutionnel finira par s’en mêler tellement ça pue la magouille à plein nez.

#StarTrek #Borg #Democracy #Assimilate...

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Un feu d'artifice pour un enterrement de première classe de la santé publique à la française !

Airbus et Renault qui cèdent aux sirènes de Google, c'est bien dommage, mais ce ne sont, après tout, que des entreprises privées (comment ça, l’Etat est actionnaire ?), et nous ne pouvons qu’assister impuissants à cette colonisation numérique qui absorbe petit à petit l'économie du pays, mais que va-t-il se passer quand cela touchera au cœur de ce qui fait notre nation ?

Microsoft everywhere - D.R.

Imaginez qu’on soit en train de GAFAMiser ce qui fait (encore) la fierté de notre modèle républicain et de notre contrat social : notre système de santé publique.

C’est pourtant bien ce qui est en train de se passer avec Microsoft. Sous nos yeux, perdu dans la cacophonie ambiante provoquée par une crise économico-sanitaire sans précédent, toutes les données médicales des français vont passer sous pavillon américain.

Petit résumé pour ceux qui prennent la série en cours de route, afin de pouvoir participer à la fête nationale, vous aussi, et remercier les GAFAM de leur bienveillance.

s01e01 - Microsoft récupère les données de santé de toute la population française

(All your base are belong to us - titre US) - première diffusion le 17/05/2020

spoilers : Microsoft contourne l’appel d’offre et fait des spécifications qui font que seul Microsoft peut répondre au besoins fonctionnels exprimés par Microsoft. Malin. Les clés de chiffrement sont confiées à Microsoft. Pas con. Le traitement avancé de la data se fera aux USA. Pratique. Profitant de la crise du covid qui mobilise toute l’attention, le coup d’envoi du projet Health Data Hub est lancé. Yalla. Cerise sur le gâteau, tout l’écosystème “HealthTech” de notre brave startup nation, appelé à éclore en utilisant ces datas, sera “microsoftisé”. Assimilate. La CNIL panique un peu et même le conseil constitutionnel finira par s’en mêler tellement ça pue la magouille à plein nez.

#StarTrek #Borg #Democracy #Assimilate...

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Emmanuel Macron dans le sillage de Bush, Sarkozy et Trump

Le message que le président de la république a voulu faire passer est clair : je fais ce que je veux, même n'importe quoi, et si cela vous déplait ou vous choque, peu importe.

Colin Powell à l'ONU - D.R.

Le mensonge, une fois révélé, est porteur d'une perte de confiance. Impossible d'être cru par la suite, lorsque l'on a ouvertement menti. Qui porterait le moindre crédit aux déclarations de Collin Powell ou de George Bush s'ils venaient expliquer, preuves à l'appui, qu'Emmanuel Macron détient des armes de destruction massive et menace la sécurité des Etats-Unis ou du reste de l'Europe ? C'est sur un énorme mensonge de ce type que les USA sont partis en guerre contre l'Irak avec la Grande-Bretagne, de manière illégale. A l'époque, Colin Powell, secrétaire d'Etat de l'administration Bush (ministre des affaires étrangères) brandit à l'ONU une fiole contenant une poudre blanche en expliquant que Saddam Hussein détient des armes chimiques de destruction massive. Après cette guerre illégale, et présentée comme préventive (une justification utilisée avant cela par l'Allemagne nazie), les militaires Américains et les inspecteurs des Nations-Unis, vont chercher en vain ces armes (*). Elles n'ont jamais existé.

En France, Nicolas Sarkozy avait entamé la mutation du rôle de président. On lui doit d'ailleurs le terme d'hyper-président. Celui qui a tous les pouvoirs, certes, mais pas seulement. Nicolas Sarkozy, c'est un président qui qualifie son premier ministre de "collaborateur", qui prend ses décisions sans se soucier de l'opinion publique. Au contraire, plus c'est clivant, mieux c'est. Il...

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Emmanuel Macron dans le sillage de Bush, Sarkozy et Trump

Le message que le président de la république a voulu faire passer est clair : je fais ce que je veux, même n'importe quoi, et si cela vous déplait ou vous choque, peu importe.

Colin Powell à l'ONU - D.R.

Le mensonge, une fois révélé, est porteur d'une perte de confiance. Impossible d'être cru par la suite, lorsque l'on a ouvertement menti. Qui porterait le moindre crédit aux déclarations de Collin Powell ou de George Bush s'ils venaient expliquer, preuves à l'appui, qu'Emmanuel Macron détient des armes de destruction massive et menace la sécurité des Etats-Unis ou du reste de l'Europe ? C'est sur un énorme mensonge de ce type que les USA sont partis en guerre contre l'Irak avec la Grande-Bretagne, de manière illégale. A l'époque, Colin Powell, secrétaire d'Etat de l'administration Bush (ministre des affaires étrangères) brandit à l'ONU une fiole contenant une poudre blanche en expliquant que Saddam Hussein détient des armes chimiques de destruction massive. Après cette guerre illégale, et présentée comme préventive (une justification utilisée avant cela par l'Allemagne nazie), les militaires Américains et les inspecteurs des Nations-Unis, vont chercher en vain ces armes (*). Elles n'ont jamais existé.

En France, Nicolas Sarkozy avait entamé la mutation du rôle de président. On lui doit d'ailleurs le terme d'hyper-président. Celui qui a tous les pouvoirs, certes, mais pas seulement. Nicolas Sarkozy, c'est un président qui qualifie son premier ministre de "collaborateur", qui prend ses décisions sans se soucier de l'opinion publique. Au contraire, plus c'est clivant, mieux c'est. Il...

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Le lendemain du deuxième tour des élections municipales qui s'est tenu le 28 juin 2020, le maire de Nancy, Laurent Hénart, battu par le candidat de gauche Mathieu Klein, a signé le permis de construire modificatif du controversé projet Emblème dont nous vous avions longuement parlé ici, puis . Le parquet a ouvert une enquête préliminaire sur ce projet immobilier. A peine battu, le maire a jugé utile de signer en catastrophe le permis de construire modificatif...

Permis de construire modificatif - D.R.
Permis de construire modificatif - D.R.

";s:7:"content";s:1061:"

Le lendemain du deuxième tour des élections municipales qui s'est tenu le 28 juin 2020, le maire de Nancy, Laurent Hénart, battu par le candidat de gauche Mathieu Klein, a signé le permis de construire modificatif du controversé projet Emblème dont nous vous avions longuement parlé ici, puis . Le parquet a ouvert une enquête préliminaire sur ce projet immobilier. A peine battu, le maire a jugé utile de signer en catastrophe le permis de construire modificatif...

Permis de construire modificatif - D.R.
Permis de construire modificatif - D.R.

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Nous vous avions parlé de Martine Landry en octobre 2018 à l'occasion d'un long reportage sur la vallée de la Roya et de ses passeurs d'humanité.

Martine Landry était devenue malgré elle un symbole de l’absurdité des poursuites judiciaires à l’encontre de ceux qui aident les migrants. « L’affaire » pourrait prêter à sourire : la justice lui reprochait d’avoir convoyé deux mineurs depuis le poste frontière italien jusqu’au poste frontière français à Menton, bref d’avoir emmené des mineurs de la police italienne à la police française. Il faut se représenter le lieu pour comprendre l’absurdité de la chose : une route sur les hauteurs de la ville, d’un côté le poste frontière italien, de l’autre les douanes françaises. Une centaine de mètres séparent les deux bâtiments. Au milieu, un panneau France. C’est dans cet espace que plusieurs associations, dont Amnesty International à laquelle appartient Martine Landry, effectuent des observations sur la légalité des reconduites vers l’Italie.

Martine Landry devant le panneau de la frontière - Photo : Reflets
Martine Landry devant le panneau de la frontière - Photo : Reflets

A la veille de son procès en appel prévu aujourd'hui, le parquet général a annoncé son retrait, confirmant ainsi de fait la relaxe prononcée par le tribunal correctionnel de Nice en juillet 2018.

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Nous vous avions parlé de Martine Landry en octobre 2018 à l'occasion d'un long reportage sur la vallée de la Roya et de ses passeurs d'humanité.

Martine Landry était devenue malgré elle un symbole de l’absurdité des poursuites judiciaires à l’encontre de ceux qui aident les migrants. « L’affaire » pourrait prêter à sourire : la justice lui reprochait d’avoir convoyé deux mineurs depuis le poste frontière italien jusqu’au poste frontière français à Menton, bref d’avoir emmené des mineurs de la police italienne à la police française. Il faut se représenter le lieu pour comprendre l’absurdité de la chose : une route sur les hauteurs de la ville, d’un côté le poste frontière italien, de l’autre les douanes françaises. Une centaine de mètres séparent les deux bâtiments. Au milieu, un panneau France. C’est dans cet espace que plusieurs associations, dont Amnesty International à laquelle appartient Martine Landry, effectuent des observations sur la légalité des reconduites vers l’Italie.

Martine Landry devant le panneau de la frontière - Photo : Reflets
Martine Landry devant le panneau de la frontière - Photo : Reflets

A la veille de son procès en appel prévu aujourd'hui, le parquet général a annoncé son retrait, confirmant ainsi de fait la relaxe prononcée par le tribunal correctionnel de Nice en juillet 2018.

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Le ministère refuse de communiquer les conditions d'un marché pour des visières

Si ce n'est pas pour relayer la communication gouvernementale, inutile d'interroger la plupart des ministères. Les services de presse ne répondent pas.

Site du ministère de l'Intérieur - Copie d'écran

C’est l’histoire d’une entreprise française qui a reçu une couverture médiatique conséquente. JPJ Mousse. Articles dans la presse locale, nationale, la télévision s’intéresse même à elle, visite du député, tweet du député… Tout le monde célèbre ce fabriquant de mousse de protection qui pendant la pandémie, a fabriqué des visières et en a notamment vendu au ministère de l’intérieur pour protéger les assesseurs pendant le second tour des élections municipales.

Tweet du député de l'Yonne - Copie d'écran
Tweet du député de l'Yonne - Copie d'écran

Mais lorsque l’on demande dans quel cadre s’est faite cette vente, tout le monde se mure dans le silence. Secret-défense ? Le montant impose un marché public et la publicité du résultat. Mais dans le cadre de la pandémie il est possible que cet achat ait fait l'objet d'un contrat de gré à gré, souligne Frédéric Allaire, professeur de droit public que nous avions consulté pour notre documentaire Radar, la machine à cash. Mais pourquoi le ministère de l'intérieur refuse-t-il de l'indiquer ? Mystère. Cela devient une habitude, les services de presse des ministère sont devenu des machines à relayer une communication gouvernementale et ne répondent plus aux questions qui ne la servent pas. « Envoyez un mail, on vous répondra »... Mais « on » ne répond quasiment jamais...

Le site de JPJ Mousse et les articles racontant sa belle histoire mentionnent un appel d’offres du ministère de l’Intérieur. De fait, à un peu plus de 5 euros la visière ou, au prix le...

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Le ministère refuse de communiquer les conditions d'un marché pour des visières

Si ce n'est pas pour relayer la communication gouvernementale, inutile d'interroger la plupart des ministères. Les services de presse ne répondent pas.

Site du ministère de l'Intérieur - Copie d'écran

C’est l’histoire d’une entreprise française qui a reçu une couverture médiatique conséquente. JPJ Mousse. Articles dans la presse locale, nationale, la télévision s’intéresse même à elle, visite du député, tweet du député… Tout le monde célèbre ce fabriquant de mousse de protection qui pendant la pandémie, a fabriqué des visières et en a notamment vendu au ministère de l’intérieur pour protéger les assesseurs pendant le second tour des élections municipales.

Tweet du député de l'Yonne - Copie d'écran
Tweet du député de l'Yonne - Copie d'écran

Mais lorsque l’on demande dans quel cadre s’est faite cette vente, tout le monde se mure dans le silence. Secret-défense ? Le montant impose un marché public et la publicité du résultat. Mais dans le cadre de la pandémie il est possible que cet achat ait fait l'objet d'un contrat de gré à gré, souligne Frédéric Allaire, professeur de droit public que nous avions consulté pour notre documentaire Radar, la machine à cash. Mais pourquoi le ministère de l'intérieur refuse-t-il de l'indiquer ? Mystère. Cela devient une habitude, les services de presse des ministère sont devenu des machines à relayer une communication gouvernementale et ne répondent plus aux questions qui ne la servent pas. « Envoyez un mail, on vous répondra »... Mais « on » ne répond quasiment jamais...

Le site de JPJ Mousse et les articles racontant sa belle histoire mentionnent un appel d’offres du ministère de l’Intérieur. De fait, à un peu plus de 5 euros la visière ou, au prix le...

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Une société de sécurité informatique a analysé la campagne de surveillance conduite par le gouvernement chinois

Ils ont pour nom SilkBean, DoubleAgent, CarbonSteal ou GoldenEagle. Ces outils de surveillance ont été intégrés dans près de 1600 applications destinées aux smartphones. Ils ciblent principalement les Ouïghours mais aussi les arabophones.

L'infrastructure

On peut toujours s’interroger sur les motivations profondes d’une entreprise de sécurité informatique qui pointe l’utilisation de logiciels espions par des Etats. Mais l’information n’en reste pas moins intéressante. Lookout, une entreprise spécialisée dans la sécurité des mobiles pour les entreprises et les particuliers, vient de révéler les outils de surveillance utilisés par le gouvernement chinois pour surveiller la minorité musulmane Ouïghour. Lookout s’était déjà fait remarquer pour avoir affirmé en août 2016 en partenariat avec Citizen Lab que le virus nommé Pegasus concocté par la firme israéliene NSO Group Technologies avait été utilisé pour attaquer le militant des droits de l'homme émirien Ahmed Mansoor.

Lookout a cette fois découvert quatre outils de surveillance utilisés par le gouvernement chinois depuis 2013. La surveillance de masse des Ouïghours a démarré en 2012. Si elle vise d’abord la population en Chine, Lookout a détecté des outils dans des téléphones en Turquie, en Egypte, en Allemagne, en Suède, mais aussi en France. Si la campagne vise massivement les téléphones sous Android, les outils peuvent aussi infecter des systèmes sous Mac OSX et Windows.

Malwares cachés dans des applications légitimes

La méthode pour infecter les téléphones mobiles est toujours la même: les malware sont cachés dans des applis que l’utilisateur va télécharger sur des stores parallèles. Quatre familles de malware (SilkBean, DoubleAgent, CarbonSteal et GoldenEagle) ont...

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Une société de sécurité informatique a analysé la campagne de surveillance conduite par le gouvernement chinois

Ils ont pour nom SilkBean, DoubleAgent, CarbonSteal ou GoldenEagle. Ces outils de surveillance ont été intégrés dans près de 1600 applications destinées aux smartphones. Ils ciblent principalement les Ouïghours mais aussi les arabophones.

L'infrastructure

On peut toujours s’interroger sur les motivations profondes d’une entreprise de sécurité informatique qui pointe l’utilisation de logiciels espions par des Etats. Mais l’information n’en reste pas moins intéressante. Lookout, une entreprise spécialisée dans la sécurité des mobiles pour les entreprises et les particuliers, vient de révéler les outils de surveillance utilisés par le gouvernement chinois pour surveiller la minorité musulmane Ouïghour. Lookout s’était déjà fait remarquer pour avoir affirmé en août 2016 en partenariat avec Citizen Lab que le virus nommé Pegasus concocté par la firme israéliene NSO Group Technologies avait été utilisé pour attaquer le militant des droits de l'homme émirien Ahmed Mansoor.

Lookout a cette fois découvert quatre outils de surveillance utilisés par le gouvernement chinois depuis 2013. La surveillance de masse des Ouïghours a démarré en 2012. Si elle vise d’abord la population en Chine, Lookout a détecté des outils dans des téléphones en Turquie, en Egypte, en Allemagne, en Suède, mais aussi en France. Si la campagne vise massivement les téléphones sous Android, les outils peuvent aussi infecter des systèmes sous Mac OSX et Windows.

Malwares cachés dans des applications légitimes

La méthode pour infecter les téléphones mobiles est toujours la même: les malware sont cachés dans des applis que l’utilisateur va télécharger sur des stores parallèles. Quatre familles de malware (SilkBean, DoubleAgent, CarbonSteal et GoldenEagle) ont...

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Pékin effraye beaucoup plus que Washington

Le méchant Huawei pourrait bien placer des backdoors dans ses équipements 5G et mettre en danger la souveraineté nationale, s'inquiètent des responsables français. Mais l'inquiétude n'est pas si forte lorsque c'est la NSA qui produit des outils de cryptographie pour nos militaires...

Huawei - Copie d'écran

Thierry Breton, le commissaire européen qui n'aime pas les situations de monopole l'a clairement indiqué au Monde en janvier dernier : Huawei peut venir proposer ses équipements 5G en Europe, mais nous serons très attentifs parce que le gouvernement Chinois pourrait bien être en embuscade et accéder à toutes nos précieuses données.

Dans cette interview, Thierry Breton commence par dresser l'habituel tableau inquiétant de la cyber-guerre et des invasion précédées par des cyber-attaques. Le F.U.D. classique, cuvée 1996. Rien de neuf sous le cyber-soleil :

« Dans ce contexte, vous comprenez que les opérateurs télécoms ne doivent pas sélectionner des fournisseurs à risques, qui pourraient permettre à un Etat, par exemple, de prendre la main sur les sites stratégiques que sont les capitales, les endroits abritant une activité militaire intense ou une centrale nucléaire. Dans ces zones, on peut avoir des règles plus strictes qu’ailleurs».

OK... Les chars chinois pourraient donc être précédé de dangereux paquets UDP tout rouges. Mais, demande Le Monde, qu’est-ce qu’un fournisseur à risque ?

« Cette notion a été définie par les Vingt-Sept. Il s’agit, par exemple, d’une société qui dépend fortement d’un Etat, ou qu’un Etat peut obliger à divulguer les données de ses clients. Aux Etats-Unis, le Cloud Act de 2018 permet à la justice d’accéder aux données que détient une entreprise partout dans le monde dès lors que celle-ci a des activités américaines. La Chine va bien...

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Pékin effraye beaucoup plus que Washington

Le méchant Huawei pourrait bien placer des backdoors dans ses équipements 5G et mettre en danger la souveraineté nationale, s'inquiètent des responsables français. Mais l'inquiétude n'est pas si forte lorsque c'est la NSA qui produit des outils de cryptographie pour nos militaires...

Huawei - Copie d'écran

Thierry Breton, le commissaire européen qui n'aime pas les situations de monopole l'a clairement indiqué au Monde en janvier dernier : Huawei peut venir proposer ses équipements 5G en Europe, mais nous serons très attentifs parce que le gouvernement Chinois pourrait bien être en embuscade et accéder à toutes nos précieuses données.

Dans cette interview, Thierry Breton commence par dresser l'habituel tableau inquiétant de la cyber-guerre et des invasion précédées par des cyber-attaques. Le F.U.D. classique, cuvée 1996. Rien de neuf sous le cyber-soleil :

« Dans ce contexte, vous comprenez que les opérateurs télécoms ne doivent pas sélectionner des fournisseurs à risques, qui pourraient permettre à un Etat, par exemple, de prendre la main sur les sites stratégiques que sont les capitales, les endroits abritant une activité militaire intense ou une centrale nucléaire. Dans ces zones, on peut avoir des règles plus strictes qu’ailleurs».

OK... Les chars chinois pourraient donc être précédé de dangereux paquets UDP tout rouges. Mais, demande Le Monde, qu’est-ce qu’un fournisseur à risque ?

« Cette notion a été définie par les Vingt-Sept. Il s’agit, par exemple, d’une société qui dépend fortement d’un Etat, ou qu’un Etat peut obliger à divulguer les données de ses clients. Aux Etats-Unis, le Cloud Act de 2018 permet à la justice d’accéder aux données que détient une entreprise partout dans le monde dès lors que celle-ci a des activités américaines. La Chine va bien...

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Lionel Jospin à Paris et à La Rochelle, partout et en même temps…

Si loin des yeux, mais tellement près des urnes, Monsieur Lionel Jospin est sorti de son long silence pour épauler deux de ses anciens camarades de parti. Pour un peu, ça nous réchaufferait notre petit cœur d’électeur toutes ces histoires de vieux potes…

Lionel Jospin au service du Maire de la Rochelle - Copie d'écran

Un texto bien senti pour la Capitale, et une interview rondement menée à La Rochelle : cela faisait bien longtemps que M. Jospin n’avait pas été aussi disponible pour exprimer ses sentiments personnels face caméra. Ces deux « cartes postales » teintées de franche cordialité furent envoyées simultanément, l’une à Paris à l’adresse de Madame Hidalgo, l’autre à La Rochelle à l’intention de M. Fountaine. Tous deux maires sortants de leur ville respective et également soumis au verdict des prochaines triangulaires.

C’est donc via son compte Twitter que Madame Hidalgo s’est chargée de faire publiquement connaitre les intentions de vote de M. Jospin. Le texte est langoureux dans la forme et sans équivoque sur le fond:

« Chère Anne, je serai absent de la capitale le dimanche 28 juin. J'ai naturellement donné procuration pour voter en faveur de la liste que tu présentes dans mon arrondissement. Tu as mon plein soutien pour cette élection municipale. Amicalement à toi, Lionel Jospin ».

Touchée par l’émotion, la chère Anne a aussitôt répondu au cher Lionel :

« Merci cher Lionel Jospin pour ton soutien fidèle et précieux que tu viens de m'adresser. C'est pour moi un grand honneur »

Alors bien sûr le soutien d’un parti, d’une tête de liste, ou d’un programme fait partie du jeu politique depuis la nuit des temps, mais ces deux bons amis ont-ils vraiment bien perçu l’impact que peuvent avoir les réseaux sociaux sur les mentalités ? Et en avouant aujourd’hui si publiquement...

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Lionel Jospin à Paris et à La Rochelle, partout et en même temps…

Si loin des yeux, mais tellement près des urnes, Monsieur Lionel Jospin est sorti de son long silence pour épauler deux de ses anciens camarades de parti. Pour un peu, ça nous réchaufferait notre petit cœur d’électeur toutes ces histoires de vieux potes…

Lionel Jospin au service du Maire de la Rochelle - Copie d'écran

Un texto bien senti pour la Capitale, et une interview rondement menée à La Rochelle : cela faisait bien longtemps que M. Jospin n’avait pas été aussi disponible pour exprimer ses sentiments personnels face caméra. Ces deux « cartes postales » teintées de franche cordialité furent envoyées simultanément, l’une à Paris à l’adresse de Madame Hidalgo, l’autre à La Rochelle à l’intention de M. Fountaine. Tous deux maires sortants de leur ville respective et également soumis au verdict des prochaines triangulaires.

C’est donc via son compte Twitter que Madame Hidalgo s’est chargée de faire publiquement connaitre les intentions de vote de M. Jospin. Le texte est langoureux dans la forme et sans équivoque sur le fond:

« Chère Anne, je serai absent de la capitale le dimanche 28 juin. J'ai naturellement donné procuration pour voter en faveur de la liste que tu présentes dans mon arrondissement. Tu as mon plein soutien pour cette élection municipale. Amicalement à toi, Lionel Jospin ».

Touchée par l’émotion, la chère Anne a aussitôt répondu au cher Lionel :

« Merci cher Lionel Jospin pour ton soutien fidèle et précieux que tu viens de m'adresser. C'est pour moi un grand honneur »

Alors bien sûr le soutien d’un parti, d’une tête de liste, ou d’un programme fait partie du jeu politique depuis la nuit des temps, mais ces deux bons amis ont-ils vraiment bien perçu l’impact que peuvent avoir les réseaux sociaux sur les mentalités ? Et en avouant aujourd’hui si publiquement...

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Il n'y a jamais eu une telle crise économique

Dans son rapport "Perspectives de l'économie mondiale", le Fonds monétaire international revoit ses prévisions d'avril et s'alarme un peu plus. La crise est terrible et ce sont les ménages les plus pauvres qui en souffriront le plus.

Prévisions économiques du FMI pour le monde (Juin 2020) - Copie d'écran

L'introduction du rapport publié le 24 juin par le Fonds est aussi clair que désespérant : « Selon les projections, le PIB mondial devrait se contracter de 4,9 % en 2020, c’est-à-dire de 1,9 points de pourcentage de plus que ce qui était prévu dans les Perspectives de l’économie mondiale (PEM) d’avril 2020. La pandémie de COVID-19 a eu un impact négatif plus important que prévu sur l’activité au cours du premier semestre 2020, et la reprise devrait être plus progressive que ce à quoi on s’attendait. En 2021, la croissance mondiale devrait atteindre 5,4 %. Globalement, le PIB de 2021 devrait donc se retrouver quelque 6 points de pourcentage au-dessous du niveau envisagé par les projections établies en janvier 2020, avant la pandémie de COVID-19. L’impact négatif sur les ménages à bas revenus est particulièrement sévère, et pourrait compromettre les progrès considérables qui ont été accomplis en matière de réduction de l’extrême pauvreté dans le monde depuis les années 90 ».

Ce qui frappe dans le document de l'institution, c'est que, comme tous les discours politico-économiques liés à cette crise de la part des exécutifs, l'accent est mis sur les solutions budgétaires, sur l'argent magique injecté par les banques centrales. Le FMI rappelle que les pays ont globalement mis en place des aides budgétaires d'un montant de 11.000 milliards de dollars. Une paille. Les ménages font cependant office de grands oubliés. Pour eux, rien. Si. L'habituel...

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Il n'y a jamais eu une telle crise économique

Dans son rapport "Perspectives de l'économie mondiale", le Fonds monétaire international revoit ses prévisions d'avril et s'alarme un peu plus. La crise est terrible et ce sont les ménages les plus pauvres qui en souffriront le plus.

Prévisions économiques du FMI pour le monde (Juin 2020) - Copie d'écran

L'introduction du rapport publié le 24 juin par le Fonds est aussi clair que désespérant : « Selon les projections, le PIB mondial devrait se contracter de 4,9 % en 2020, c’est-à-dire de 1,9 points de pourcentage de plus que ce qui était prévu dans les Perspectives de l’économie mondiale (PEM) d’avril 2020. La pandémie de COVID-19 a eu un impact négatif plus important que prévu sur l’activité au cours du premier semestre 2020, et la reprise devrait être plus progressive que ce à quoi on s’attendait. En 2021, la croissance mondiale devrait atteindre 5,4 %. Globalement, le PIB de 2021 devrait donc se retrouver quelque 6 points de pourcentage au-dessous du niveau envisagé par les projections établies en janvier 2020, avant la pandémie de COVID-19. L’impact négatif sur les ménages à bas revenus est particulièrement sévère, et pourrait compromettre les progrès considérables qui ont été accomplis en matière de réduction de l’extrême pauvreté dans le monde depuis les années 90 ».

Ce qui frappe dans le document de l'institution, c'est que, comme tous les discours politico-économiques liés à cette crise de la part des exécutifs, l'accent est mis sur les solutions budgétaires, sur l'argent magique injecté par les banques centrales. Le FMI rappelle que les pays ont globalement mis en place des aides budgétaires d'un montant de 11.000 milliards de dollars. Une paille. Les ménages font cependant office de grands oubliés. Pour eux, rien. Si. L'habituel...

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Et le peuple, de celui de la colère légitime ?

Les images de Farida, une infirmière arrêtée violemment le 16 juin à Paris ont déclenché des discussions sans fin sur les réseaux sociaux. Certains y défendent l'action des forces de l'ordre. C'est pourtant impossible, sauf à vouloir cliver encore plus cette société dont le pacte social est déjà en morceaux.

Arrestation de Farida le 16 juin 2020 - © Antoine Guibert

Derrière la guerre d'image, derrière les affrontements politiques que véhiculent cette photo de Farida, une infirmière arrêtée violemment par une horde de policiers armés jusqu'aux dents et protégé comme des Robocops, il y a un débat philosophico-politique qu'il serait dommage d'occulter. L'État bénéficie du monopole de la violence physique légitime. C'est à dire qu'il peut, lui, user de la violence physique pour maintenir la stabilité de la société, c'est à dire, celle du pacte social qui nous unit. Si nous acceptons de renoncer à une partie de notre liberté (celle de défoncer la tête de quelqu'un qui nous dérange ou d'aller se servir dans la caisse des boutiques LVMH, par exemple), c'est parce que nous attendons en retour un certain nombre de choses de l'État, et ces droits et devoirs sont inscrits dans notre contrat social. Quand l'État fait un mésusage de ce monopole de la violence physique légitime, il achève de détruire ce pacte social, menant doucement mais surement à des révoltes chaque fois plus violentes et radicales. Et au fond, si l'État est détenteur du monopole de la violence physique légitime, le peuple, lui, n'est-il pas détenteur du monopole de la colère légitime, et partant, de la révolte légitime ? C'est d'ailleurs ce qu'avaient voulu consacrer les révolutionnaires en 1793 lorsqu'ils avaient inscrit dans l'article 35 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen : « ...

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Et le peuple, de celui de la colère légitime ?

Les images de Farida, une infirmière arrêtée violemment le 16 juin à Paris ont déclenché des discussions sans fin sur les réseaux sociaux. Certains y défendent l'action des forces de l'ordre. C'est pourtant impossible, sauf à vouloir cliver encore plus cette société dont le pacte social est déjà en morceaux.

Arrestation de Farida le 16 juin 2020 - © Antoine Guibert

Derrière la guerre d'image, derrière les affrontements politiques que véhiculent cette photo de Farida, une infirmière arrêtée violemment par une horde de policiers armés jusqu'aux dents et protégé comme des Robocops, il y a un débat philosophico-politique qu'il serait dommage d'occulter. L'État bénéficie du monopole de la violence physique légitime. C'est à dire qu'il peut, lui, user de la violence physique pour maintenir la stabilité de la société, c'est à dire, celle du pacte social qui nous unit. Si nous acceptons de renoncer à une partie de notre liberté (celle de défoncer la tête de quelqu'un qui nous dérange ou d'aller se servir dans la caisse des boutiques LVMH, par exemple), c'est parce que nous attendons en retour un certain nombre de choses de l'État, et ces droits et devoirs sont inscrits dans notre contrat social. Quand l'État fait un mésusage de ce monopole de la violence physique légitime, il achève de détruire ce pacte social, menant doucement mais surement à des révoltes chaque fois plus violentes et radicales. Et au fond, si l'État est détenteur du monopole de la violence physique légitime, le peuple, lui, n'est-il pas détenteur du monopole de la colère légitime, et partant, de la révolte légitime ? C'est d'ailleurs ce qu'avaient voulu consacrer les révolutionnaires en 1793 lorsqu'ils avaient inscrit dans l'article 35 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen : « ...

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Mais se trompe sur les mesures de contrôle judiciaire

Condamné dans l'affaire Karachi, l'intermédiaire Ziad Takieddine aurait fui, selon le Journal du Dimanche. Au delà de l'affaire Karachi, Takieddine était au centre du volet du financement libyen de la présidence Sarkozy.

Jean-François Copé, Ziad Takieddine et Brice Hortefeux - D.R.

Selon Hervé Gattegno, directeur de la rédaction du Journal du Dimanche, Ziad Takieddine se serait évanoui dans la nature.

Loupé ou faveur? Condamné lundi à cinq ans de prison dans l'affaire dite de Karachi, sombre histoire de pots-de-vin sur la vente de sous-marins liée au financement de la campagne d'Édouard Balladur en 1995, Ziad Takieddine ne s'est pas présenté au tribunal. Selon ses proches, l'intermédiaire aurait quitté la France et ne se trouverait plus au Liban, pays dont il a la nationalité mais qui a signé un traité d'extradition avec la France. Le parquet ayant requis son arrestation à la barre, sa disparition était plus que probable. Pourtant, rien n'a été fait pour l'empêcher, ce qui provoque l'irritation d'une partie de la haute magistrature.

De fait, il n'était l'objet d'aucun contrôle judiciaire, en dépit des charges retenues contre lui et de sa mise en examen dans l'enquête sur le prétendu financement libyen de Nicolas Sarkozy. Accusateur principal de l'ancien président, Takieddine pouvait voyager sans entraves, bien qu'il ait tenté à deux reprises en 2013 de fuir les juges de l'affaire de Karachi. Il est en outre le seul protagoniste convaincu d'avoir perçu de l'argent libyen (6millions d'euros), mais n'a dû payer aucune caution dans ce dossier.

Les prises de positions d'Hervé Gattegno pour ce qui concerne l'affaire du financement libyen de la présidence Sarkozy ont...

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Mais se trompe sur les mesures de contrôle judiciaire

Condamné dans l'affaire Karachi, l'intermédiaire Ziad Takieddine aurait fui, selon le Journal du Dimanche. Au delà de l'affaire Karachi, Takieddine était au centre du volet du financement libyen de la présidence Sarkozy.

Jean-François Copé, Ziad Takieddine et Brice Hortefeux - D.R.

Selon Hervé Gattegno, directeur de la rédaction du Journal du Dimanche, Ziad Takieddine se serait évanoui dans la nature.

Loupé ou faveur? Condamné lundi à cinq ans de prison dans l'affaire dite de Karachi, sombre histoire de pots-de-vin sur la vente de sous-marins liée au financement de la campagne d'Édouard Balladur en 1995, Ziad Takieddine ne s'est pas présenté au tribunal. Selon ses proches, l'intermédiaire aurait quitté la France et ne se trouverait plus au Liban, pays dont il a la nationalité mais qui a signé un traité d'extradition avec la France. Le parquet ayant requis son arrestation à la barre, sa disparition était plus que probable. Pourtant, rien n'a été fait pour l'empêcher, ce qui provoque l'irritation d'une partie de la haute magistrature.

De fait, il n'était l'objet d'aucun contrôle judiciaire, en dépit des charges retenues contre lui et de sa mise en examen dans l'enquête sur le prétendu financement libyen de Nicolas Sarkozy. Accusateur principal de l'ancien président, Takieddine pouvait voyager sans entraves, bien qu'il ait tenté à deux reprises en 2013 de fuir les juges de l'affaire de Karachi. Il est en outre le seul protagoniste convaincu d'avoir perçu de l'argent libyen (6millions d'euros), mais n'a dû payer aucune caution dans ce dossier.

Les prises de positions d'Hervé Gattegno pour ce qui concerne l'affaire du financement libyen de la présidence Sarkozy ont...

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Le jugement dans l'affaire Karachi évoque Philippe Vannier et Amesys

Pour Reflets, c'est une porte qui se ferme. Nous avions les premiers évoqué la vente d'un système d'interception des flux Internet à la Libye de Kadhafi en février 2011. La société Amesys avait nié, initialement. Désormais, son rôle est détaillé dans une vérité judiciaire : le jugement dans l'affaire Karachi.

Amesys

Amesys, c'est un peu le dossier fondateur de Reflets.info. En février puis en mai 2011, Reflets.info dévoilait que la France avait vendu un outil de surveillance permettant d'intercepter les communications Internet, cellulaires, satellites, des Libyens. Notre premier article posait une série de questions. L'entreprise commençait par nier, faisait le ménage de tous ses prospectus commerciaux sur ses sites. Mais le 30 août 2011, les soupçons d'une vente du produit "Eagle" à Kadhafi, avec comme intermédiaire Zyad Takieddine, étaient confirmés par une journaliste du Wall Street Journal qui visitait un centre d'interceptions Amesys au cœur de Tripoli après la chute de Kadhafi. Depuis, une instruction est ouverte au TGI de Paris. Elle patine. Amesys a fait du chemin, son patron également. Initialement, il s'agissait d'une SSII bien introduite dans le milieu militaro-industriel. Mais après le contrat libyen, elle va prendre une autre ampleur. Présenté comme un rachat d'Amesys par le géant Bull, c'est l'inverse qui se produit : Amesys s'empare de Bull. Philippe Vannier devient logiquement le patron de Bull. Puis il revend Bull à Atos. L'actuel commissaire européen chargé de la politique industrielle, du marché intérieur, du numérique, de la défense et de l'espace, Thierry Breton est alors le flamboyant patron d'Atos. Pas du tout embarrassé par les affaires libyennes, l'ouverture d'une procédure par le TGI de...

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Le jugement dans l'affaire Karachi évoque Philippe Vannier et Amesys

Pour Reflets, c'est une porte qui se ferme. Nous avions les premiers évoqué la vente d'un système d'interception des flux Internet à la Libye de Kadhafi en février 2011. La société Amesys avait nié, initialement. Désormais, son rôle est détaillé dans une vérité judiciaire : le jugement dans l'affaire Karachi.

Amesys

Amesys, c'est un peu le dossier fondateur de Reflets.info. En février puis en mai 2011, Reflets.info dévoilait que la France avait vendu un outil de surveillance permettant d'intercepter les communications Internet, cellulaires, satellites, des Libyens. Notre premier article posait une série de questions. L'entreprise commençait par nier, faisait le ménage de tous ses prospectus commerciaux sur ses sites. Mais le 30 août 2011, les soupçons d'une vente du produit "Eagle" à Kadhafi, avec comme intermédiaire Zyad Takieddine, étaient confirmés par une journaliste du Wall Street Journal qui visitait un centre d'interceptions Amesys au cœur de Tripoli après la chute de Kadhafi. Depuis, une instruction est ouverte au TGI de Paris. Elle patine. Amesys a fait du chemin, son patron également. Initialement, il s'agissait d'une SSII bien introduite dans le milieu militaro-industriel. Mais après le contrat libyen, elle va prendre une autre ampleur. Présenté comme un rachat d'Amesys par le géant Bull, c'est l'inverse qui se produit : Amesys s'empare de Bull. Philippe Vannier devient logiquement le patron de Bull. Puis il revend Bull à Atos. L'actuel commissaire européen chargé de la politique industrielle, du marché intérieur, du numérique, de la défense et de l'espace, Thierry Breton est alors le flamboyant patron d'Atos. Pas du tout embarrassé par les affaires libyennes, l'ouverture d'une procédure par le TGI de...

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Après les grands bravos, les soignants récoltent des petites prunes…

C’est une histoire navrante qui s’est déroulée lors du dernier weekend de Pentecôte, un fait divers ordinaire où le réflexe régalien l’a emporté sur l’esprit chrétien, la désolante mésaventure vécue par des infirmiers trop syndiqués et pas assez verbalisés au goût de certains. Mais que s’est t-il donc passé entre les deux tours ?

Banderole tendue entre les tours de la Chaine et St Nicolas - D.R.

Le temps n’est plus au confinement pour les trois candidats briguant la mairie de la Capitale de Charente Maritime. Après la trêve imposée par la situation sanitaire du pays, la reprise de l’entre-deux-tours ne s’effectue pas sans heurts. Le maire sortant, Jean François Fountaine, découvre ainsi qu’il va devoir s’affranchir d’une délicate triangulaire pour conserver son siège. Les choses se présentaient pourtant plutôt bien pour lui puisque sa liste avait obtenu 32.6% des voix au premier tour. Et cela malgré le score d’Olivier Falorni, le député divers gauche de Charente maritime revenu sur ses terres et bien décidé à s’emparer des affaires de la ville avec 33.2%. Sur le papier cette différence de 0.6% passait pour quotité négligeable compte tenu du réservoir potentiel de 62% d’abstentionnistes ayant refusé l’épreuve des urnes hydroalcoolisées.

D’aucuns y voyant même là une simple goutte d’eau comparée à la déferlante verte soulevée par la liste EELV de Mr Jean Marie Soubeste. Quatrième adjoint de l’actuelle majorité, cet élu en charge de la mobilité urbaine et du stationnement s’était en effet émancipé en déposant une liste autonome en fin de mandat. Empochant 16,7% des voix au soir du 15 mars, Mr Soubeste devint par la même occasion un collaborateur très apprécié et fort recommandable. Raison pour laquelle, alors que les urnes étaient encore tièdes, Mr Fountaine lui adressa illico un appel du pied très volontaire par presse interposée: « J'ai bon espoir que l'on...

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Après les grands bravos, les soignants récoltent des petites prunes…

C’est une histoire navrante qui s’est déroulée lors du dernier weekend de Pentecôte, un fait divers ordinaire où le réflexe régalien l’a emporté sur l’esprit chrétien, la désolante mésaventure vécue par des infirmiers trop syndiqués et pas assez verbalisés au goût de certains. Mais que s’est t-il donc passé entre les deux tours ?

Banderole tendue entre les tours de la Chaine et St Nicolas - D.R.

Le temps n’est plus au confinement pour les trois candidats briguant la mairie de la Capitale de Charente Maritime. Après la trêve imposée par la situation sanitaire du pays, la reprise de l’entre-deux-tours ne s’effectue pas sans heurts. Le maire sortant, Jean François Fountaine, découvre ainsi qu’il va devoir s’affranchir d’une délicate triangulaire pour conserver son siège. Les choses se présentaient pourtant plutôt bien pour lui puisque sa liste avait obtenu 32.6% des voix au premier tour. Et cela malgré le score d’Olivier Falorni, le député divers gauche de Charente maritime revenu sur ses terres et bien décidé à s’emparer des affaires de la ville avec 33.2%. Sur le papier cette différence de 0.6% passait pour quotité négligeable compte tenu du réservoir potentiel de 62% d’abstentionnistes ayant refusé l’épreuve des urnes hydroalcoolisées.

D’aucuns y voyant même là une simple goutte d’eau comparée à la déferlante verte soulevée par la liste EELV de Mr Jean Marie Soubeste. Quatrième adjoint de l’actuelle majorité, cet élu en charge de la mobilité urbaine et du stationnement s’était en effet émancipé en déposant une liste autonome en fin de mandat. Empochant 16,7% des voix au soir du 15 mars, Mr Soubeste devint par la même occasion un collaborateur très apprécié et fort recommandable. Raison pour laquelle, alors que les urnes étaient encore tièdes, Mr Fountaine lui adressa illico un appel du pied très volontaire par presse interposée: « J'ai bon espoir que l'on...

";s:7:"dateiso";s:15:"20200617_103146";}s:15:"20200616_123842";a:7:{s:5:"title";s:24:"Une si grande colère...";s:4:"link";s:50:"https://reflets.info/articles/une-si-grande-colere";s:4:"guid";s:36:"e56924b6-2c8a-4127-b717-305ed3d76ba0";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 16 Jun 2020 12:38:42 +0200";s:11:"description";s:2119:"

Le déconfinement pourrait aussi s'appliquer

Peut-on raisonnablement contenir les colères qui se sont faites jour pendant le confinement en faisant donner la troupe ?

Sur un banc au soleil... - Pxhere - CC0

Quand on est fermé chez soi, avec comme consigne de ne pas en bouger, après un moment de saisissement, on s’assoit et tout se repositionne différemment. Avant on avait de nombreuses contrariétés, des griefs envers ses collègues, des stress pour arriver à l’heure à l’école. Là dans ce temps immobile s’opère une nouvelle conscientisation. A l’extérieur le monde est devenu encore plus menaçant, on s’enferme pour s’en protéger. Se laver sans cesse les mains, avant et après avoir fait quelques courses, se fabriquer un masque après être parti en quête d’une seule de ces protections parmi ces millions qui étaient soit-disant régulièrement livrées. Sentir l’angoisse monter après chaque discours, car « leurs paroles » essaient de dissimuler une incapacité à gérer une situation qui oscille entre danger et absurdité. Perdre la confiance, obéir à tout et son contraire. Et la colère, à l’intérieur, a ruminé toutes ces frustrations.

Et puis les nouvelles qui viennent de l’extérieur sont de plus en plus mauvaises, on se croyait riche et on n’a pas assez de respirateurs, nos hôpitaux ne sont pas en mesure de répondre à nos besoins en cas de pandémie, certains médecins emploient mal à propos un vocabulaire de guerre – on fait du tri, on doit choisir ceux qui ont le plus de chances de survie… On se demande s’ils ont une idée des fonctionnements et des financements de l’hôpital public et de qui leur garantit un salaire. Une petite remise à niveau serait nécessaire, pour rappeler les règles...

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Le déconfinement pourrait aussi s'appliquer

Peut-on raisonnablement contenir les colères qui se sont faites jour pendant le confinement en faisant donner la troupe ?

Sur un banc au soleil... - Pxhere - CC0

Quand on est fermé chez soi, avec comme consigne de ne pas en bouger, après un moment de saisissement, on s’assoit et tout se repositionne différemment. Avant on avait de nombreuses contrariétés, des griefs envers ses collègues, des stress pour arriver à l’heure à l’école. Là dans ce temps immobile s’opère une nouvelle conscientisation. A l’extérieur le monde est devenu encore plus menaçant, on s’enferme pour s’en protéger. Se laver sans cesse les mains, avant et après avoir fait quelques courses, se fabriquer un masque après être parti en quête d’une seule de ces protections parmi ces millions qui étaient soit-disant régulièrement livrées. Sentir l’angoisse monter après chaque discours, car « leurs paroles » essaient de dissimuler une incapacité à gérer une situation qui oscille entre danger et absurdité. Perdre la confiance, obéir à tout et son contraire. Et la colère, à l’intérieur, a ruminé toutes ces frustrations.

Et puis les nouvelles qui viennent de l’extérieur sont de plus en plus mauvaises, on se croyait riche et on n’a pas assez de respirateurs, nos hôpitaux ne sont pas en mesure de répondre à nos besoins en cas de pandémie, certains médecins emploient mal à propos un vocabulaire de guerre – on fait du tri, on doit choisir ceux qui ont le plus de chances de survie… On se demande s’ils ont une idée des fonctionnements et des financements de l’hôpital public et de qui leur garantit un salaire. Une petite remise à niveau serait nécessaire, pour rappeler les règles...

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L'équipe de l'Ehpad - D.R.
L'équipe de l'Ehpad - D.R.
Comme l'a relevé le compte Twitter @InfirmiereI, la lecture du journal officiel du 10 juin 2020 révèle que le gouvernement Philippe conserve les mêmes priorités dans le monde d'après que dans le monde d'avant. Il suffit de voir les nuées de forces de l'ordre déployées à la moindre micro-manifestation pour comprendre quelles sont ces priorités. Mais il y a mieux. Dans le JO, donc, on apprend que la liste des policiers bénéficiaires d'une prime pour "poste difficile" est interminable. Dans le même journal officiel, un décret vient modifier celui "relatif au versement d'une prime exceptionnelle aux agents des établissements publics de santé et à certains agents civils et militaires du ministère des armées et de l'Institution nationale des invalides dans le cadre de l'épidémie de covid-19". Pas forcément en bien... On apprend que "la définition des bénéficiaires de la prime exceptionnelle est complétée par les agents publics exerçant dans les comités de protection des personnes, les groupements de coopération sanitaire, les groupements d'intérêt public, ainsi que ceux qui ont participé aux évacuations sanitaires. Les étudiants en 2e cycle de pharmacie, odontologie et maïeutique et les étudiants en 3e cycle des études de pharmacie et d'odontologie ayant accompli un stage hors établissement public de santé sont également ajoutés à la liste des bénéficiaires de la prime...

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L'équipe de l'Ehpad - D.R.
L'équipe de l'Ehpad - D.R.
Comme l'a relevé le compte Twitter @InfirmiereI, la lecture du journal officiel du 10 juin 2020 révèle que le gouvernement Philippe conserve les mêmes priorités dans le monde d'après que dans le monde d'avant. Il suffit de voir les nuées de forces de l'ordre déployées à la moindre micro-manifestation pour comprendre quelles sont ces priorités. Mais il y a mieux. Dans le JO, donc, on apprend que la liste des policiers bénéficiaires d'une prime pour "poste difficile" est interminable. Dans le même journal officiel, un décret vient modifier celui "relatif au versement d'une prime exceptionnelle aux agents des établissements publics de santé et à certains agents civils et militaires du ministère des armées et de l'Institution nationale des invalides dans le cadre de l'épidémie de covid-19". Pas forcément en bien... On apprend que "la définition des bénéficiaires de la prime exceptionnelle est complétée par les agents publics exerçant dans les comités de protection des personnes, les groupements de coopération sanitaire, les groupements d'intérêt public, ainsi que ceux qui ont participé aux évacuations sanitaires. Les étudiants en 2e cycle de pharmacie, odontologie et maïeutique et les étudiants en 3e cycle des études de pharmacie et d'odontologie ayant accompli un stage hors établissement public de santé sont également ajoutés à la liste des bénéficiaires de la prime...

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Le débat autour de ce projet prend également une tournure politique

L’association anticorruption Anticor vient de déposer un nouveau signalement. Elle soupçonne le promoteur d’avoir profité de l’argent public pour acheter une parcelle qui n’entre pas dans le projet immobilier. Elle pointe aussi une mauvaise gestion de l’argent de la ville de Nancy dans cette affaire.

Le projet d'immeuble Emblème - Copie d'écran

Les étranges affaires immobilières de la société City Zen et de la mairie de Nancy ont visiblement intéressé la justice. Lors de la publication de notre premier article en février dernier, Alexis Merlin, président de Nouvel Habitat, le groupe en charge du projet Emblème via l’entreprise City Zen, nous indiquait réfléchir à une plainte en diffamation. De son côté, le procureur a jugé qu'il y avait matière à enquêter sur le projet Emblème.

Le vice-procureur du Parquet de Nancy, Vincent Légaut, indique à Reflets avoir ouvert une enquête préliminaire après le premier signalement déposé par l'antenne départementale d'Anticor : « C'est un dossier complexe. Nous en sommes aux examens techniques. Nous avons sollicité un certain nombre d'avis juridiques auprès des différentes administrations compétentes par rapport aux différents volets du dossier. On a également signalé aux administrations de tutelle les éventuelles difficultés. »

Le groupe local Anticor vient de déposer un second signalement au Parquet de Nancy. « Nous avons voulu compléter notre premier signalement car nous estimons que les nouveaux éléments fournis par des lanceurs d’alerte à notre association pourraient démontrer des faits graves qui, s’ils sont avérés, constitueraient un détournement d’argent public au préjudice de la ville de Nancy et de son agglomération. », déclare Roland Gatti, co-référent d’Anticor 54.

L’association Anticor relève le non respect du protocole foncier signé entre la...

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Le débat autour de ce projet prend également une tournure politique

L’association anticorruption Anticor vient de déposer un nouveau signalement. Elle soupçonne le promoteur d’avoir profité de l’argent public pour acheter une parcelle qui n’entre pas dans le projet immobilier. Elle pointe aussi une mauvaise gestion de l’argent de la ville de Nancy dans cette affaire.

Le projet d'immeuble Emblème - Copie d'écran

Les étranges affaires immobilières de la société City Zen et de la mairie de Nancy ont visiblement intéressé la justice. Lors de la publication de notre premier article en février dernier, Alexis Merlin, président de Nouvel Habitat, le groupe en charge du projet Emblème via l’entreprise City Zen, nous indiquait réfléchir à une plainte en diffamation. De son côté, le procureur a jugé qu'il y avait matière à enquêter sur le projet Emblème.

Le vice-procureur du Parquet de Nancy, Vincent Légaut, indique à Reflets avoir ouvert une enquête préliminaire après le premier signalement déposé par l'antenne départementale d'Anticor : « C'est un dossier complexe. Nous en sommes aux examens techniques. Nous avons sollicité un certain nombre d'avis juridiques auprès des différentes administrations compétentes par rapport aux différents volets du dossier. On a également signalé aux administrations de tutelle les éventuelles difficultés. »

Le groupe local Anticor vient de déposer un second signalement au Parquet de Nancy. « Nous avons voulu compléter notre premier signalement car nous estimons que les nouveaux éléments fournis par des lanceurs d’alerte à notre association pourraient démontrer des faits graves qui, s’ils sont avérés, constitueraient un détournement d’argent public au préjudice de la ville de Nancy et de son agglomération. », déclare Roland Gatti, co-référent d’Anticor 54.

L’association Anticor relève le non respect du protocole foncier signé entre la...

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Que vont devenir les pauvres policiers s'interrogent les syndicats

Le ministre de l'intérieur, Christophe Castaner a annoncé la fin de la technique dite de l'étranglement, pour immobiliser une personne. Les syndicats des forces de l'ordre sont immédiatement montées au créneau. Mais comment faire pour interpeler quelqu'un qui s'oppose ? Bilan de ces déclarations ? Il n'y a pas de limite à la fausse naïveté.

Bas Rutten en connaît un rayon, sur l'étrangelement - Copie d'écran

Le Monde rapporte ce soir les propos des syndicats de policiers après l'annonce faite par Christophe Castaner de l'abandon de la technique de l'étranglement :

Du côté du syndicat des gardiens de la paix Alliance, on se dit « dubitatif » face à ces annonces, « notamment sur la suppression de la technique d’étranglement », a déclaré Frédéric Lagache, délégué national. « Dès lors qu’elle est faite dans un court instant, c’est la seule technique qui permette aux agents de maîtriser un individu dont le poids est supérieur », observe-t-il. « Sinon, on en sera réduit au combat de rue ou à l’utilisation du taser », estime-t-il. Yves Lefebvre, secrétaire général du syndicat Unité-SGP-Police, s’interroge également : « si quelqu’un refuse de se faire interpeller et si on n’a plus la clé d’étranglement, qu’est-ce qu’on fait ?».

Ces déclarations appellent quelques commentaires. Tout d'abord, quelques digressions sur le combat pour ceux qui ne pratiquent pas. Et on espère qu'ils sont nombreux.

Il existe toutes sortes de combats. La majorité de ce à quoi on peut assister dans la rue relève du combat de coqs. Chacun parade et tente d'impressionner l'adversaire mais au fond, personne ne souhaite la mort de l'autre et le combat s'arrête vite, il suffit d'un peu de sang. Un accident (blessure grave) est rare.

Il existe aussi des combats de survie. Ce que l'on peut aisément imaginer en temps de guerre. Dès le début de la confrontation, chaque...

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Que vont devenir les pauvres policiers s'interrogent les syndicats

Le ministre de l'intérieur, Christophe Castaner a annoncé la fin de la technique dite de l'étranglement, pour immobiliser une personne. Les syndicats des forces de l'ordre sont immédiatement montées au créneau. Mais comment faire pour interpeler quelqu'un qui s'oppose ? Bilan de ces déclarations ? Il n'y a pas de limite à la fausse naïveté.

Bas Rutten en connaît un rayon, sur l'étrangelement - Copie d'écran

Le Monde rapporte ce soir les propos des syndicats de policiers après l'annonce faite par Christophe Castaner de l'abandon de la technique de l'étranglement :

Du côté du syndicat des gardiens de la paix Alliance, on se dit « dubitatif » face à ces annonces, « notamment sur la suppression de la technique d’étranglement », a déclaré Frédéric Lagache, délégué national. « Dès lors qu’elle est faite dans un court instant, c’est la seule technique qui permette aux agents de maîtriser un individu dont le poids est supérieur », observe-t-il. « Sinon, on en sera réduit au combat de rue ou à l’utilisation du taser », estime-t-il. Yves Lefebvre, secrétaire général du syndicat Unité-SGP-Police, s’interroge également : « si quelqu’un refuse de se faire interpeller et si on n’a plus la clé d’étranglement, qu’est-ce qu’on fait ?».

Ces déclarations appellent quelques commentaires. Tout d'abord, quelques digressions sur le combat pour ceux qui ne pratiquent pas. Et on espère qu'ils sont nombreux.

Il existe toutes sortes de combats. La majorité de ce à quoi on peut assister dans la rue relève du combat de coqs. Chacun parade et tente d'impressionner l'adversaire mais au fond, personne ne souhaite la mort de l'autre et le combat s'arrête vite, il suffit d'un peu de sang. Un accident (blessure grave) est rare.

Il existe aussi des combats de survie. Ce que l'on peut aisément imaginer en temps de guerre. Dès le début de la confrontation, chaque...

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Circulez, il n'y a rien à voir...

Refuser de prendre acte de la catastrophe, de lister les morts, c'est refuser de voir ces morts, dans la lignée d'une société aseptisée qui est de moins en moins confrontée à cette mort qui nous attend pourtant.

Hommage aux soignants - © Reflets

Tout rentre dans l’ordre, on a enterré les morts, donné des primes, on établit des listings pour la distribution des médailles. La fin du confinement est marquée par la demande de fête, c’est la rupture de jeûne, et pour d’autres le cinquantième jour d’après Pâques, et pour d’autres etc… Cependant on peut aussi remarquer qu’il manque quelque chose en France, on n’a pas mis à l’ordre du jour un reconnaissance collective de la douleur de la catastrophe sanitaire, comme l’ont fait certains autres pays. Et puis on a du mal à compter le nombre de victimes du virus.

Dans un article du KHN , le Kaiser Health News, du 19 mai 2020, Michelle Andrews s’interroge sur ce que la pratique extensive des tests COVID post-mortem pour ce qui est des personnes dont les décès restent inexpliqués va apporter. Ce sont les médecins légistes et les coroners qui vont examiner les cadavres et rechercher la cause du décès. Ces derniers intervenants appelés à enquêter et à déterminer la cause des décès inattendus ou de mort non naturelle prendront ici en particulier les décès survenus à domicile. Pendant la pandémie, de nombreux malades sont restés à la maison et y sont morts plutôt que de chercher de l'aide dans des hôpitaux débordés de patients atteints de coronavirus, tant en Espagne qu’aux Etats Unis, et en France il était déconseillé de se rendre aux urgences. Ils pourront aussi effectuer des recherches sur les corps de suicidés ou d’accidentés de la route, la question étant de savoir si ces...

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Circulez, il n'y a rien à voir...

Refuser de prendre acte de la catastrophe, de lister les morts, c'est refuser de voir ces morts, dans la lignée d'une société aseptisée qui est de moins en moins confrontée à cette mort qui nous attend pourtant.

Hommage aux soignants - © Reflets

Tout rentre dans l’ordre, on a enterré les morts, donné des primes, on établit des listings pour la distribution des médailles. La fin du confinement est marquée par la demande de fête, c’est la rupture de jeûne, et pour d’autres le cinquantième jour d’après Pâques, et pour d’autres etc… Cependant on peut aussi remarquer qu’il manque quelque chose en France, on n’a pas mis à l’ordre du jour un reconnaissance collective de la douleur de la catastrophe sanitaire, comme l’ont fait certains autres pays. Et puis on a du mal à compter le nombre de victimes du virus.

Dans un article du KHN , le Kaiser Health News, du 19 mai 2020, Michelle Andrews s’interroge sur ce que la pratique extensive des tests COVID post-mortem pour ce qui est des personnes dont les décès restent inexpliqués va apporter. Ce sont les médecins légistes et les coroners qui vont examiner les cadavres et rechercher la cause du décès. Ces derniers intervenants appelés à enquêter et à déterminer la cause des décès inattendus ou de mort non naturelle prendront ici en particulier les décès survenus à domicile. Pendant la pandémie, de nombreux malades sont restés à la maison et y sont morts plutôt que de chercher de l'aide dans des hôpitaux débordés de patients atteints de coronavirus, tant en Espagne qu’aux Etats Unis, et en France il était déconseillé de se rendre aux urgences. Ils pourront aussi effectuer des recherches sur les corps de suicidés ou d’accidentés de la route, la question étant de savoir si ces...

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Pas forcément en bien...

Après Casa de papel, on misait beaucoup sur White Lines, réalisé également par Álex Pina. Mais la série qui est censée se passer à Ibiza est filmée un peu partout, sauf sur cette île. Déstabilisant pour qui la connaît. Seul véritable point commun, le personnage d'Andreu Calafat qui représente l'ancien ministre espagnol Abel Matutes.

Arrivée de l'héroïne à Ibiza - Copie d'écran

C'est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup. Imaginez que vous ayez vécu toute votre vie à Paris et que l'on vous annonce un film dont Paris est un justement une sorte de personnage important. Et là, paf ! Tous les paysages sont tournés à Marseille. Tout au long du film, on vous parle de Paris, ce lieu magique où tout est possible, patatati et patata... Sauf que vous continuez à focaliser sur la Bonne Mère et sur le Vieux-Port qui représentent Notre-Dame et la Seine... Il y a forcément un truc qui vous dérange tout au long du film. C'est un peu ce que nous a fait Álex Pina avec White Lines.

Il s'agit de la nouvelle série qui devrait cartonner, auréolée avant de commencer par la gloire de son auteur : le même que celui de la désormais iconique Casa de Papel. L'histoire : le corps du frère de Zoe Walker apparaît, vingt ans après sa disparition. Axel Collins était un DJ ultra connu et vénéré à Ibiza où il avait débarqué au début des années 90 après avoir fui un père aussi austère que sa ville : Manchester. Zoe décide de se rendre à Ibiza et d'enquêter pour découvrir l'assassin de son frère. C'est le début d'une sorte de voyage initiatique, où elle va se découvrir, au rythme d'Ibiza, un île un peu spéciale ou tout est possible, ou presque.

L'île est au cœur du récit. Ce n'est pas, dans l'esprit d'Álex Pina un détail. Zoe ne cesse de répéter "I'm in Ibiza" comme une sorte de...

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Pas forcément en bien...

Après Casa de papel, on misait beaucoup sur White Lines, réalisé également par Álex Pina. Mais la série qui est censée se passer à Ibiza est filmée un peu partout, sauf sur cette île. Déstabilisant pour qui la connaît. Seul véritable point commun, le personnage d'Andreu Calafat qui représente l'ancien ministre espagnol Abel Matutes.

Arrivée de l'héroïne à Ibiza - Copie d'écran

C'est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup. Imaginez que vous ayez vécu toute votre vie à Paris et que l'on vous annonce un film dont Paris est un justement une sorte de personnage important. Et là, paf ! Tous les paysages sont tournés à Marseille. Tout au long du film, on vous parle de Paris, ce lieu magique où tout est possible, patatati et patata... Sauf que vous continuez à focaliser sur la Bonne Mère et sur le Vieux-Port qui représentent Notre-Dame et la Seine... Il y a forcément un truc qui vous dérange tout au long du film. C'est un peu ce que nous a fait Álex Pina avec White Lines.

Il s'agit de la nouvelle série qui devrait cartonner, auréolée avant de commencer par la gloire de son auteur : le même que celui de la désormais iconique Casa de Papel. L'histoire : le corps du frère de Zoe Walker apparaît, vingt ans après sa disparition. Axel Collins était un DJ ultra connu et vénéré à Ibiza où il avait débarqué au début des années 90 après avoir fui un père aussi austère que sa ville : Manchester. Zoe décide de se rendre à Ibiza et d'enquêter pour découvrir l'assassin de son frère. C'est le début d'une sorte de voyage initiatique, où elle va se découvrir, au rythme d'Ibiza, un île un peu spéciale ou tout est possible, ou presque.

L'île est au cœur du récit. Ce n'est pas, dans l'esprit d'Álex Pina un détail. Zoe ne cesse de répéter "I'm in Ibiza" comme une sorte de...

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L'Inria, SIA Partners ou le secrétariat d'Etat du numérique refusent de nous répondre

Le cabinet de consultants SIA Partners doit-il son entrée dans le groupe de travail StopCovid à la grande proximité entre un de ses cadres dirigeants et En Marche où il a milité ? Impossible en tout cas de savoir quel est le rôle de cette entreprise.

Covid - Nostromo

Voilà une app qui aura fait couler beaucoup d’encre. StopCovid… Rien que le nom… Comme si une application, c’est à dire un bête programme informatique, pouvait stopper le covid… Peut-on raisonnablement penser que le virus va être endigué parce que quelques personnes utilisent une application mal faite, dans l’urgence, avec des technologies inadaptées et alors que ceux qui ont tenté l’aventure disent clairement que cela ne marche pas? Passons.

Le génie français, qui s’est déjà illustré à de nombreuses reprises a encore frappé. Après le cloud souverain, le plan calcul, les Bull et autres champions de la tech comme France Telecom qui a tant oeuvré pour qu’Internet ne prenne pas en France, voici STOPCovid, l’appli franchouillarde qui fait la nique à tout le monde et qui va nous stopper la propagation du virus d’un coup de bit magique. On va encore être les seuls à réussir là où tous les autres ont échoué.

Ou pas.

En se penchant (à nouveau) sur «l’équipe pojet» STOPCovid, nous nous sommes intéressés à SIA Partners. Une boite de consultants que nous ne connaissions pas.

Selon les promoteurs du projet, les entreprises qui participent, le font à titre gracieux. Nous avons cherché à savoir, auprès de l’INRIA qui drive tout ce beau monde, quel a été le processus menant à la sélection de telle ou telle entreprise dans le projet STOPCovid. Sur quelles bases les entreprises ont-elles été retenues? Combien ont postulé? Mais surtout, Si la participation au groupe est volontaire et non...

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L'Inria, SIA Partners ou le secrétariat d'Etat du numérique refusent de nous répondre

Le cabinet de consultants SIA Partners doit-il son entrée dans le groupe de travail StopCovid à la grande proximité entre un de ses cadres dirigeants et En Marche où il a milité ? Impossible en tout cas de savoir quel est le rôle de cette entreprise.

Covid - Nostromo

Voilà une app qui aura fait couler beaucoup d’encre. StopCovid… Rien que le nom… Comme si une application, c’est à dire un bête programme informatique, pouvait stopper le covid… Peut-on raisonnablement penser que le virus va être endigué parce que quelques personnes utilisent une application mal faite, dans l’urgence, avec des technologies inadaptées et alors que ceux qui ont tenté l’aventure disent clairement que cela ne marche pas? Passons.

Le génie français, qui s’est déjà illustré à de nombreuses reprises a encore frappé. Après le cloud souverain, le plan calcul, les Bull et autres champions de la tech comme France Telecom qui a tant oeuvré pour qu’Internet ne prenne pas en France, voici STOPCovid, l’appli franchouillarde qui fait la nique à tout le monde et qui va nous stopper la propagation du virus d’un coup de bit magique. On va encore être les seuls à réussir là où tous les autres ont échoué.

Ou pas.

En se penchant (à nouveau) sur «l’équipe pojet» STOPCovid, nous nous sommes intéressés à SIA Partners. Une boite de consultants que nous ne connaissions pas.

Selon les promoteurs du projet, les entreprises qui participent, le font à titre gracieux. Nous avons cherché à savoir, auprès de l’INRIA qui drive tout ce beau monde, quel a été le processus menant à la sélection de telle ou telle entreprise dans le projet STOPCovid. Sur quelles bases les entreprises ont-elles été retenues? Combien ont postulé? Mais surtout, Si la participation au groupe est volontaire et non...

";s:7:"dateiso";s:15:"20200529_183336";}s:15:"20200528_173054";a:7:{s:5:"title";s:68:"« Ma mère a été victime de négligence, voire de maltraitance »";s:4:"link";s:87:"https://reflets.info/articles/ma-mere-a-ete-victime-de-negligence-voire-de-maltraitance";s:4:"guid";s:36:"70a7f85b-9668-479b-aa0a-f673a69331c4";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 28 May 2020 17:30:54 +0200";s:11:"description";s:2395:"

Une infirmière dénonce la prise en charge de sa mère dans un Ehpad Korian

Pas de protections adéquates, portes de résidents malades du Covid ouvertes, mauvaise prise en charge de la douleur, la gestion de la crise dans l'Ehpad Korian de Neuilly-Plaisance est mise en cause par la fille d'une résidente décédée du coronavirus. Ces accusations sont réfutées par la direction. Une plainte sera déposée prochainement.

Covid - Reflets

Catherine Caille en est persuadée : « Ma mère a été victime d'un défaut de soin à l’Ehpad Korian de Neuilly-Plaisance. Si je n’étais pas intervenue et si je ne m’étais pas occupée moi-même de la faire transférer à l’hôpital Cochin, elle serait décédée à la maison de retraite dans d’atroces souffrances. » Catherine Caille sait de quoi elle parle : elle est elle-même cadre infirmier à l’hôpital Cochin.

Le 27 mars, les familles ont été prévenues par téléphone par le médecin coordonnateur que deux premiers cas de Covid avaient été confirmés à l’Ehpad Korian Les Lauriers. Le 31 mars, nouveau coup de fil, Catherine Caille est informée que Marcelle, sa maman âgée de 77 ans, est à son tour atteinte du Covid. Elle obtient l’autorisation de venir la voir le lendemain.

« Là, c'est un choc. J’ai découvert une situation hallucinante. Le personnel ne portait pas les protections adéquates, la porte de la chambre d’un résident sur laquelle était inscrite "Précaution gouttelettes", ce qui laissait supposer qu'il était atteint du Covid, était ouverte. Pour un autre résident tombé, le personnel est entré sans protection pour le remettre dans son lit. L’aide-soignant ne portait même pas de masque ! Comme les résidents ne recevaient plus de visite depuis le 7 mars, forcément, on peut se douter que la contamination s’est faite en interne. J’ai pu constater que les règles d’hygiène les plus élémentaires n’étaient pas respectées. Le personnel manquait de tout : pas de...

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Une infirmière dénonce la prise en charge de sa mère dans un Ehpad Korian

Pas de protections adéquates, portes de résidents malades du Covid ouvertes, mauvaise prise en charge de la douleur, la gestion de la crise dans l'Ehpad Korian de Neuilly-Plaisance est mise en cause par la fille d'une résidente décédée du coronavirus. Ces accusations sont réfutées par la direction. Une plainte sera déposée prochainement.

Covid - Reflets

Catherine Caille en est persuadée : « Ma mère a été victime d'un défaut de soin à l’Ehpad Korian de Neuilly-Plaisance. Si je n’étais pas intervenue et si je ne m’étais pas occupée moi-même de la faire transférer à l’hôpital Cochin, elle serait décédée à la maison de retraite dans d’atroces souffrances. » Catherine Caille sait de quoi elle parle : elle est elle-même cadre infirmier à l’hôpital Cochin.

Le 27 mars, les familles ont été prévenues par téléphone par le médecin coordonnateur que deux premiers cas de Covid avaient été confirmés à l’Ehpad Korian Les Lauriers. Le 31 mars, nouveau coup de fil, Catherine Caille est informée que Marcelle, sa maman âgée de 77 ans, est à son tour atteinte du Covid. Elle obtient l’autorisation de venir la voir le lendemain.

« Là, c'est un choc. J’ai découvert une situation hallucinante. Le personnel ne portait pas les protections adéquates, la porte de la chambre d’un résident sur laquelle était inscrite "Précaution gouttelettes", ce qui laissait supposer qu'il était atteint du Covid, était ouverte. Pour un autre résident tombé, le personnel est entré sans protection pour le remettre dans son lit. L’aide-soignant ne portait même pas de masque ! Comme les résidents ne recevaient plus de visite depuis le 7 mars, forcément, on peut se douter que la contamination s’est faite en interne. J’ai pu constater que les règles d’hygiène les plus élémentaires n’étaient pas respectées. Le personnel manquait de tout : pas de...

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Alors que le pays s'enfonce dans la crise, le pouvoir choisit la manière forte

Menace islamiste, corruption, pauvreté galopante, des spécialistes parlent d'un possible effondrement du pays. Clément Dembélé, l'emblématique fondateur de la Plateforme de lutte contre la corruption et le chômage, tout juste libéré après une quinzaine de jours de détention, dénonce un système gangrené par la corruption et le mensonge.

Signalisation bilingue à l'entrée de Kidal. Sur le côté gauche du rocher, Kidal est transcrit en caractères tifinagh. - Alicroche _ Wikipedia - CC BY-SA 2.0

Le Mali s’enfonce dans la crise alors que le pays a tenu des élections législatives les 29 mars et 19 avril dans un contexte particulièrement tendu. Ces élections auraient du se tenir fin 2018, mais elles avaient été repoussées à plusieurs reprises pour des motifs politiques et sécuritaires. Les élections de 2013 avaient octroyé une majorité confortable au président Ibrahim Boubacar Keïta. Quelques jours avant le scrutin, le 25 mars, le leader de l'opposition, Soumaïla Cissé, a été enlevé par des inconnus armés alors qu'il faisait campagne dans son fief électoral de Niafounké, près de Tombouctou (nord). Il serait aux mains d’un groupe affilié à Al-Qaïda. Le 9 mai, Clément Dembélé, fondateur de la Plateforme de lutte contre la corruption et le chômage, a été arrêté par les services de sécurité maliens, avant d’être libéré le 23 mai. Inculpé pour incitation à la violence, mais laissé libre par le procureur, il sera jugé le 1er juillet prochain.

La tentation de l'offre djihadiste

«Le pays est très fragile, analyse Pascal Peyrou, secrétaire général du think tank Groupe Initiative Afrique. Le Mali pourrait même s’effondrer et impacter toute la sous-région.» Le pays a été secoué il y a quelques mois par une campagne anti-française. «Elle était un peu orchestrée par le pouvoir malien qui voulait se dédouaner de certaines critiques, notamment une défaillance de la gouvernance et des revers militaires, explique Pascal Peyrou. Dans beaucoup de régions, la population a l’...

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Alors que le pays s'enfonce dans la crise, le pouvoir choisit la manière forte

Menace islamiste, corruption, pauvreté galopante, des spécialistes parlent d'un possible effondrement du pays. Clément Dembélé, l'emblématique fondateur de la Plateforme de lutte contre la corruption et le chômage, tout juste libéré après une quinzaine de jours de détention, dénonce un système gangrené par la corruption et le mensonge.

Signalisation bilingue à l'entrée de Kidal. Sur le côté gauche du rocher, Kidal est transcrit en caractères tifinagh. - Alicroche _ Wikipedia - CC BY-SA 2.0

Le Mali s’enfonce dans la crise alors que le pays a tenu des élections législatives les 29 mars et 19 avril dans un contexte particulièrement tendu. Ces élections auraient du se tenir fin 2018, mais elles avaient été repoussées à plusieurs reprises pour des motifs politiques et sécuritaires. Les élections de 2013 avaient octroyé une majorité confortable au président Ibrahim Boubacar Keïta. Quelques jours avant le scrutin, le 25 mars, le leader de l'opposition, Soumaïla Cissé, a été enlevé par des inconnus armés alors qu'il faisait campagne dans son fief électoral de Niafounké, près de Tombouctou (nord). Il serait aux mains d’un groupe affilié à Al-Qaïda. Le 9 mai, Clément Dembélé, fondateur de la Plateforme de lutte contre la corruption et le chômage, a été arrêté par les services de sécurité maliens, avant d’être libéré le 23 mai. Inculpé pour incitation à la violence, mais laissé libre par le procureur, il sera jugé le 1er juillet prochain.

La tentation de l'offre djihadiste

«Le pays est très fragile, analyse Pascal Peyrou, secrétaire général du think tank Groupe Initiative Afrique. Le Mali pourrait même s’effondrer et impacter toute la sous-région.» Le pays a été secoué il y a quelques mois par une campagne anti-française. «Elle était un peu orchestrée par le pouvoir malien qui voulait se dédouaner de certaines critiques, notamment une défaillance de la gouvernance et des revers militaires, explique Pascal Peyrou. Dans beaucoup de régions, la population a l’...

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Le Coronavirus nous interroge collectivement sur la place des personnes âgées.

Marie-Thérèse Neuilly, psychosociologue, pose un regard inquiet sur ces établissements, devenus des lieux de relégation, mais aussi symptomatiques des maux de notre temps. A la suite de Michel Foucault, ce questionnement sur la place réservée aux personnes en marge nous rappelle qu'il est au cœur du projet de société et de la politique.

En lute contre le virus - D.R.

L’EHPAD se donne à vivre comme fait de société, et comme lieu de relégation. Souvent les bienveillants de la personne âgée – on fera une petite incursion vers les malveillants – l’ont « aidée » à vider sa maison et à la vendre : en effet c’est quand même plus rationnel, dans un EHPAD on a « le droit » d’avoir quelques meubles, une commode sur laquelle on pourra poser les photos des aimés, une petite table de nuit et peut-être un bibus pour disposer quelques rangées de livres, à 80 ans on n’a pas besoin de ces grandes étagères pleines d’ouvrages, tu n’auras pas le temps de les relire. Et d’ailleurs, pourquoi relire ? Et puis nous on n’aura pas besoin de ça, on a Internet. Et puis il n’y aura pas grand-chose de tes affaires dont on aura besoin, le genre armoire normande ça ne peut tenir nulle part, et c’est assez moche. Ce serait du Boulle encore. Pour en revenir au propos des bienveillants, c’est la sécurité qu’ils visent en premier, ils ne veulent pas se faire de soucis en imaginent les chutes nocturnes et jusqu'aux agressions. Car ils sont fragiles les vieux. Mais il y a aussi un retour de l’histoire, de leur histoire à eux les adultes. Quand ils étaient ados et qu’ils voulaient prendre leur liberté et qu’au nom de la sécurité ils n’avaient le droit que de ne rien faire. Ce n’est peut- être pas la peine de convoquer Freud et la mort du père, mais …

Sous l’arbre des palabres on apporte le thé, le murmure de l’ancêtre est commenté.

L’acronyme EHPAD - établissement...

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Le Coronavirus nous interroge collectivement sur la place des personnes âgées.

Marie-Thérèse Neuilly, psychosociologue, pose un regard inquiet sur ces établissements, devenus des lieux de relégation, mais aussi symptomatiques des maux de notre temps. A la suite de Michel Foucault, ce questionnement sur la place réservée aux personnes en marge nous rappelle qu'il est au cœur du projet de société et de la politique.

En lute contre le virus - D.R.

L’EHPAD se donne à vivre comme fait de société, et comme lieu de relégation. Souvent les bienveillants de la personne âgée – on fera une petite incursion vers les malveillants – l’ont « aidée » à vider sa maison et à la vendre : en effet c’est quand même plus rationnel, dans un EHPAD on a « le droit » d’avoir quelques meubles, une commode sur laquelle on pourra poser les photos des aimés, une petite table de nuit et peut-être un bibus pour disposer quelques rangées de livres, à 80 ans on n’a pas besoin de ces grandes étagères pleines d’ouvrages, tu n’auras pas le temps de les relire. Et d’ailleurs, pourquoi relire ? Et puis nous on n’aura pas besoin de ça, on a Internet. Et puis il n’y aura pas grand-chose de tes affaires dont on aura besoin, le genre armoire normande ça ne peut tenir nulle part, et c’est assez moche. Ce serait du Boulle encore. Pour en revenir au propos des bienveillants, c’est la sécurité qu’ils visent en premier, ils ne veulent pas se faire de soucis en imaginent les chutes nocturnes et jusqu'aux agressions. Car ils sont fragiles les vieux. Mais il y a aussi un retour de l’histoire, de leur histoire à eux les adultes. Quand ils étaient ados et qu’ils voulaient prendre leur liberté et qu’au nom de la sécurité ils n’avaient le droit que de ne rien faire. Ce n’est peut- être pas la peine de convoquer Freud et la mort du père, mais …

Sous l’arbre des palabres on apporte le thé, le murmure de l’ancêtre est commenté.

L’acronyme EHPAD - établissement...

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L'URSS a disparue ? Faites place à l'UESA

Encore 123.000 milliards de dollars (à peu près) et la Réserve Fédérale aura acheté tout ce qui est achetable sur les marchés aux Etats-Unis. Une nationalisation de l'économie américaine qui ne dit pas son nom ? Les USA deviendraient-ils communistes ? Pas à une contradiction près, pendant se temps, les marchés s'envolent alors que tous les indicateurs macros sont au rouge.

We rule your Babylon - © Reflets

Mais que se passe-t-il chez l'Oncle Sam ? Le chantre du libéralisme, celui d'où est venu, avec l'école de Chicago, avec les délires des équipes Reagan, le pire du capitalisme, une vision ultra-libérale, le chacun pour soi, la démission de l'État, le marché roi, la marchandisation de tout, la dérégulation... Ce berceau du pire capitalisme est en train de devenir une économie soviétique qui ne dit pas son nom. C'est cocasse...

Comme nous l'avions expliqué dans plusieurs articles publiés dans le dossier Coronavirus, la crise qui secoue la planète est triple. Elle est d'abord sanitaire. C'est l'apparition du virus. Elle est ensuite financière : les marchés ont dévissé lorsque tout le monde a pris la mesure du danger et que le confinement est devenu la solution. Enfin, elle est économique : la mise quasi à l'arrêt de l'économie va avoir des répercussions inconnues. Pour l'instant, tous les indicateurs macro-économiques sont au rouge vif. Paradoxalement, les marchés sont aux anges, les indices sont repartis à la hausse et tout baigne dans l'huile de noix de coco.

Sauf... Sauf que oui, mais non.

Les acteurs sur les marchés sont dopés. Attention à la descente... La Réserve Fédérale, sorte de banque centrale américaine, a annoncé qu'elle rachèterait tout. Y compris de la dette pourrie (junk bonds). Le message était, et reste clair : « amis investisseurs, ne paniquez plus, ne vendez plus frénétiquement pour limiter vos pertes,...

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L'URSS a disparue ? Faites place à l'UESA

Encore 123.000 milliards de dollars (à peu près) et la Réserve Fédérale aura acheté tout ce qui est achetable sur les marchés aux Etats-Unis. Une nationalisation de l'économie américaine qui ne dit pas son nom ? Les USA deviendraient-ils communistes ? Pas à une contradiction près, pendant se temps, les marchés s'envolent alors que tous les indicateurs macros sont au rouge.

We rule your Babylon - © Reflets

Mais que se passe-t-il chez l'Oncle Sam ? Le chantre du libéralisme, celui d'où est venu, avec l'école de Chicago, avec les délires des équipes Reagan, le pire du capitalisme, une vision ultra-libérale, le chacun pour soi, la démission de l'État, le marché roi, la marchandisation de tout, la dérégulation... Ce berceau du pire capitalisme est en train de devenir une économie soviétique qui ne dit pas son nom. C'est cocasse...

Comme nous l'avions expliqué dans plusieurs articles publiés dans le dossier Coronavirus, la crise qui secoue la planète est triple. Elle est d'abord sanitaire. C'est l'apparition du virus. Elle est ensuite financière : les marchés ont dévissé lorsque tout le monde a pris la mesure du danger et que le confinement est devenu la solution. Enfin, elle est économique : la mise quasi à l'arrêt de l'économie va avoir des répercussions inconnues. Pour l'instant, tous les indicateurs macro-économiques sont au rouge vif. Paradoxalement, les marchés sont aux anges, les indices sont repartis à la hausse et tout baigne dans l'huile de noix de coco.

Sauf... Sauf que oui, mais non.

Les acteurs sur les marchés sont dopés. Attention à la descente... La Réserve Fédérale, sorte de banque centrale américaine, a annoncé qu'elle rachèterait tout. Y compris de la dette pourrie (junk bonds). Le message était, et reste clair : « amis investisseurs, ne paniquez plus, ne vendez plus frénétiquement pour limiter vos pertes,...

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Un spécialiste des contre-mesures biologiques parle du risque bioterroriste.

Le coronavirus a désorganisé toute la société et mis en lumière notre vulnérabilité à une menace biologique. Patrice Binder, ancien médecin militaire et membre du Conseil national consultatif sur la biosécurité, analyse la crise.

Tenues militaires NRBC - D.R.

Le coronavirus a mis la France et de de nombreux pays quasiment à l’arrêt pendant plusieurs semaines, et ses conséquences continuent de se faire sentir. De quoi faire réfléchir sur l’intérêt des armes biologiques. L’effet du Covid-19 peut-il donner des idées à des États ou à des groupes terroristes ?

Les Etats, comme les groupes terroristes, n’ont pas attendu cet épisode pandémique pour savoir le potentiel des armes biologiques. Plusieurs épisodes qu’ils soient d’origine humaine ou naturelle l’ont déjà largement montré. En 1984, une secte américaine dans l’Oregon a organisé la contamination délibérée de dix restaurants locaux, des bars à salades, avec une bactérie responsable de la salmonellose. Plus de 750 personnes ont été touchées, provoquant une psychose locale très importante. En 2001, la fièvre aphteuse en Grande-Bretagne a entraîné l’abattage préventif de troupeaux. Ça a coûté plusieurs milliards. Toujours en 2001, juste après les attentats du 11 septembre, des enveloppes contaminées au bacille de charbon, le bacillus anthracis, entraînant la maladie du charbon sont envoyées aux Etats-Unis. Une vingtaine de personnes développent des symptômes infectieux et cinq perdront la vie. Ces lettres vont entraîner des perturbations incroyables, avec des lettres suspectes un peu partout qui vont paralyser des administrations, etc. Donc on connaît bien les effets de la menace biologique. Alors dire que cet épisode va donner des idées pour des systèmes d’arme, je n’y crois pas...

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Un spécialiste des contre-mesures biologiques parle du risque bioterroriste.

Le coronavirus a désorganisé toute la société et mis en lumière notre vulnérabilité à une menace biologique. Patrice Binder, ancien médecin militaire et membre du Conseil national consultatif sur la biosécurité, analyse la crise.

Tenues militaires NRBC - D.R.

Le coronavirus a mis la France et de de nombreux pays quasiment à l’arrêt pendant plusieurs semaines, et ses conséquences continuent de se faire sentir. De quoi faire réfléchir sur l’intérêt des armes biologiques. L’effet du Covid-19 peut-il donner des idées à des États ou à des groupes terroristes ?

Les Etats, comme les groupes terroristes, n’ont pas attendu cet épisode pandémique pour savoir le potentiel des armes biologiques. Plusieurs épisodes qu’ils soient d’origine humaine ou naturelle l’ont déjà largement montré. En 1984, une secte américaine dans l’Oregon a organisé la contamination délibérée de dix restaurants locaux, des bars à salades, avec une bactérie responsable de la salmonellose. Plus de 750 personnes ont été touchées, provoquant une psychose locale très importante. En 2001, la fièvre aphteuse en Grande-Bretagne a entraîné l’abattage préventif de troupeaux. Ça a coûté plusieurs milliards. Toujours en 2001, juste après les attentats du 11 septembre, des enveloppes contaminées au bacille de charbon, le bacillus anthracis, entraînant la maladie du charbon sont envoyées aux Etats-Unis. Une vingtaine de personnes développent des symptômes infectieux et cinq perdront la vie. Ces lettres vont entraîner des perturbations incroyables, avec des lettres suspectes un peu partout qui vont paralyser des administrations, etc. Donc on connaît bien les effets de la menace biologique. Alors dire que cet épisode va donner des idées pour des systèmes d’arme, je n’y crois pas...

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Les parents racontent leur quotidien, entre galères techniques et découverte du métier de prof.

Dans cette enquête réalisée par une association de parents d’élève de l’Essonne, les parent félicitent souvent les enseignants pour leur engagement. Et ils racontent aussi leurs galères.

Ecole - Peng - Wikipedia - CC BY-SA 3.0

«Bien mais eu mieux faire», c’est un peu l’appréciation des parents sur le résultat de l’école à la maison dans cette enquête lancée dans l’Essonne par une fédération de parents d’élèves auquel Reflets a pu avoir accès. Cette enquête montre, sans surprise, que les cours à distance accroissent les inégalités sociales. Ça fonctionne beaucoup mieux quand les parents peuvent aider leurs enfants et sont disponibles.

Beaucoup sont plutôt satisfaits et félicitent l’investissement des professeurs. «C’était parfois assez difficile au quotidien, mais ça nous a permis de mieux savoir ce que faisaient nos enfants chaque jour et de les accompagner, dit cette mère. Mais nous avions la chance de pouvoir tous les deux travailler depuis la maison. Après une mise en place un peu chaotique, l’école à la maison école semble bien fonctionner. Bravo aux enseignants pour tout leur travail!»

«Les enseignants ont fait d’énormes efforts. Bien sûr, c’est compliqué et c’est loin de valoir le travail en classe, mais bravo et merci à l’ensemble des équipes pédagogiques

Les devoirs, c'était « Attrape-moi si tu peux»

Au début du confinement, les outils informatiques ont eu du mal à absorber la masse de connexions. Et certains profs, voulant bien faire, bombardaient leurs élèves de travail, avec des devoirs à rendre dans un délai assez court.

Mur collaboratif, espace documents, logiciel Pronote, forum et blog, Espace Numérique de Travail ENT, Néo Pocket… la multiplication des outils informatiques a...

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Les parents racontent leur quotidien, entre galères techniques et découverte du métier de prof.

Dans cette enquête réalisée par une association de parents d’élève de l’Essonne, les parent félicitent souvent les enseignants pour leur engagement. Et ils racontent aussi leurs galères.

Ecole - Peng - Wikipedia - CC BY-SA 3.0

«Bien mais eu mieux faire», c’est un peu l’appréciation des parents sur le résultat de l’école à la maison dans cette enquête lancée dans l’Essonne par une fédération de parents d’élèves auquel Reflets a pu avoir accès. Cette enquête montre, sans surprise, que les cours à distance accroissent les inégalités sociales. Ça fonctionne beaucoup mieux quand les parents peuvent aider leurs enfants et sont disponibles.

Beaucoup sont plutôt satisfaits et félicitent l’investissement des professeurs. «C’était parfois assez difficile au quotidien, mais ça nous a permis de mieux savoir ce que faisaient nos enfants chaque jour et de les accompagner, dit cette mère. Mais nous avions la chance de pouvoir tous les deux travailler depuis la maison. Après une mise en place un peu chaotique, l’école à la maison école semble bien fonctionner. Bravo aux enseignants pour tout leur travail!»

«Les enseignants ont fait d’énormes efforts. Bien sûr, c’est compliqué et c’est loin de valoir le travail en classe, mais bravo et merci à l’ensemble des équipes pédagogiques

Les devoirs, c'était « Attrape-moi si tu peux»

Au début du confinement, les outils informatiques ont eu du mal à absorber la masse de connexions. Et certains profs, voulant bien faire, bombardaient leurs élèves de travail, avec des devoirs à rendre dans un délai assez court.

Mur collaboratif, espace documents, logiciel Pronote, forum et blog, Espace Numérique de Travail ENT, Néo Pocket… la multiplication des outils informatiques a...

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C'est en tout cas l'avis du ministère de l'Éducation

Dans une note publiée sur Educsol, à destination des professeurs, le ministère demande à ce que soient signalé des élèves qui pourraient tenir des propos "manifestement inacceptables". Lesquels a-t-on demandé ? Surprise...

Note sur Educsol - Copie d'écran

« Inattendue, de nature inedite, la propagation du COVID-19 a ete a l’origine d’emotions fortes et de reactions parfois irrationnelles. La question de la maladie et de la mort peut reactiver des questionnements cruciaux sur le cycle de la vie et des traumatismes que des eleves ont pu deja connaitre. Dans ce contexte, la reprise de la vie scolaire et des cours, de maniere apaisee, necessite une attention particuliere portee a l’accueil de la parole des eleves », indique le ministère de l'Éducation nationale dans une note publiée sur Educsol. L'idée est d'accompagner les enseignants pour qu'ils puissent faire face aux interrogations des enfants. On peut imaginer que la note servira aussi pour les jeunes ados des collèges qui doivent, eux, commencer à rouvrir à partir du 18 mai dans les zones, où le virus circule peu.

Au détour d'un paragraphe, on trouve la partie suivante qui a fait bondir Twitter. Ceci dit, qu'est-ce qui ne fait pas bondir Twitter de nos jours ?

Quelle(s) attitude(s) de l’enseignant face a l’emotion d’un eleve ou d’une partie de la classe ? Reconnaitre les emotions et les nommer permet de soutenir les enfants et les adolescents dans la gestion de leurs emotions. Selon les emotions exprimees par les eleves, ne pas hesiter a leur dire qu’avoir peur, se sentir triste ou en colere est tout a fait normal quand la vie des etres humains ou la perte des liens avec des proches est mise en jeu. Des enfants peuvent tenir des propos...

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C'est en tout cas l'avis du ministère de l'Éducation

Dans une note publiée sur Educsol, à destination des professeurs, le ministère demande à ce que soient signalé des élèves qui pourraient tenir des propos "manifestement inacceptables". Lesquels a-t-on demandé ? Surprise...

Note sur Educsol - Copie d'écran

« Inattendue, de nature inedite, la propagation du COVID-19 a ete a l’origine d’emotions fortes et de reactions parfois irrationnelles. La question de la maladie et de la mort peut reactiver des questionnements cruciaux sur le cycle de la vie et des traumatismes que des eleves ont pu deja connaitre. Dans ce contexte, la reprise de la vie scolaire et des cours, de maniere apaisee, necessite une attention particuliere portee a l’accueil de la parole des eleves », indique le ministère de l'Éducation nationale dans une note publiée sur Educsol. L'idée est d'accompagner les enseignants pour qu'ils puissent faire face aux interrogations des enfants. On peut imaginer que la note servira aussi pour les jeunes ados des collèges qui doivent, eux, commencer à rouvrir à partir du 18 mai dans les zones, où le virus circule peu.

Au détour d'un paragraphe, on trouve la partie suivante qui a fait bondir Twitter. Ceci dit, qu'est-ce qui ne fait pas bondir Twitter de nos jours ?

Quelle(s) attitude(s) de l’enseignant face a l’emotion d’un eleve ou d’une partie de la classe ? Reconnaitre les emotions et les nommer permet de soutenir les enfants et les adolescents dans la gestion de leurs emotions. Selon les emotions exprimees par les eleves, ne pas hesiter a leur dire qu’avoir peur, se sentir triste ou en colere est tout a fait normal quand la vie des etres humains ou la perte des liens avec des proches est mise en jeu. Des enfants peuvent tenir des propos...

";s:7:"dateiso";s:15:"20200514_123731";}s:15:"20200513_105103";a:7:{s:5:"title";s:51:"Quelle ampleur pour la seconde vague du Covid-19 ?";s:4:"link";s:78:"https://reflets.info/articles/quelle-ampleur-pour-la-seconde-vague-du-covid-19";s:4:"guid";s:36:"8b541486-a574-4df3-b1bc-655233c380a8";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 13 May 2020 10:51:03 +0200";s:11:"description";s:2359:"

Deux épidémiologistes analysent la situation et les moyens de la prévenir

Le retour au travail ou à l'école va entrainer une multiplication des contacts, donc faciliter la contamination par le virus qui continue de circuler. Pour Catherine Hill, déconfiner maintenant est risqué, car nous sommes encore très en retard pour le dépistage du coronavirus.

Coronavirus, en tête de la course ? - D.R.

«Comme citoyen, je me réjouie plutôt du déconfinement, comme épidémiologiste, je suis plus interrogatif», déclare le Pr Christian Rabaud, chef de service des Maladies Infectieuses et Tropicales au CHRU de Nancy. Avec une trentaine de patients en réanimation à Nancy et une quarantaine dans les Vosges, il n’est «pas serein». «Nous sommes montés au maximum en poussant les murs à 122 malades Covid-19 en réa à Nancy, on part avec plus d’un sixième des lits déjà occupés, ce n’est pas négligeable...Le virus circule encore dans la grand Est. L’Institut Pasteur estimait au 11 mai le nombre de nouvelles contaminations par jour à 500 dans notre région. Je pense, au vu de ce que je vis à l’hôpital, que c’est au moins trois fois plus. Mon angoisse est: est ce qu’on est capable de maintenir des mesures barrières pour que la différence de circulation du virus entre la période du confinement et celle qui s’ouvre maintenant soit faible?»

On ne connaît toujours pas la prévalence du virus en France !

Catherine Hill, épidémiologiste à l’Institut Gustave Roussy, est aussi inquiète. «Il y avait 2776 malade du Covid-19 en réanimation le 10 mai, et donc encore plus de 5000 personnes en tout en réanimation. En conséquence, le système hospitalier est toujours très tendu, notamment en Ile-de-France. Déconfiner si tôt est vraiment risqué.» L'Institut Pasteur avait prédit entre 1300 et 1800 malades du Covid-19 en réanimation au 11 mai, il y en a beaucoup plus.

«Quand les médias parlent de...

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Deux épidémiologistes analysent la situation et les moyens de la prévenir

Le retour au travail ou à l'école va entrainer une multiplication des contacts, donc faciliter la contamination par le virus qui continue de circuler. Pour Catherine Hill, déconfiner maintenant est risqué, car nous sommes encore très en retard pour le dépistage du coronavirus.

Coronavirus, en tête de la course ? - D.R.

«Comme citoyen, je me réjouie plutôt du déconfinement, comme épidémiologiste, je suis plus interrogatif», déclare le Pr Christian Rabaud, chef de service des Maladies Infectieuses et Tropicales au CHRU de Nancy. Avec une trentaine de patients en réanimation à Nancy et une quarantaine dans les Vosges, il n’est «pas serein». «Nous sommes montés au maximum en poussant les murs à 122 malades Covid-19 en réa à Nancy, on part avec plus d’un sixième des lits déjà occupés, ce n’est pas négligeable...Le virus circule encore dans la grand Est. L’Institut Pasteur estimait au 11 mai le nombre de nouvelles contaminations par jour à 500 dans notre région. Je pense, au vu de ce que je vis à l’hôpital, que c’est au moins trois fois plus. Mon angoisse est: est ce qu’on est capable de maintenir des mesures barrières pour que la différence de circulation du virus entre la période du confinement et celle qui s’ouvre maintenant soit faible?»

On ne connaît toujours pas la prévalence du virus en France !

Catherine Hill, épidémiologiste à l’Institut Gustave Roussy, est aussi inquiète. «Il y avait 2776 malade du Covid-19 en réanimation le 10 mai, et donc encore plus de 5000 personnes en tout en réanimation. En conséquence, le système hospitalier est toujours très tendu, notamment en Ile-de-France. Déconfiner si tôt est vraiment risqué.» L'Institut Pasteur avait prédit entre 1300 et 1800 malades du Covid-19 en réanimation au 11 mai, il y en a beaucoup plus.

«Quand les médias parlent de...

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L'armée a lancé une opération dans le cadre de la lutte contre le coronavirus

Nous sommes en guerre, nous dit le président. L'armée a elle-même lancé une opération dite "Résilience". Bientôt le retour de la Médaille d’honneur des épidémies ?

OpRésilience - Copie d'écran defense.gouv.fr

Pour parler de la pandémie qui affecte le monde depuis la fin de l’année 2019, on emploie des registres de vocabulaires de natures différentes : il s’agit du médical bien sûr, on ausculte les chiffres, on se demande si tel fléchissement de la courbe nous fait rentrer en rémission, s’il faut craindre une rechute, on espère la guérison. Le mal dans le secteur économique va s’appeler récession, et voilà qu’arrive le 20 mars 2020 le vocable militaire : nous sommes en guerre (cela avait été déclaré à la veille du confinement), le Président de la république, chef des armées, déclenche « L’opération résilience ».

De la migration d’un terme issu de la marine, emprunté par les organisations internationales chargées de faire repartir l’économie après une catastrophe, capté par les écologistes qui voient dans le processus de résilience une possibilité pour Gaïa de se régénérer. La résilience permet à la Terre de reprendre des forces, et puis voilà que ce mot porteur de régénérescence est saisi par le pouvoir, intégré dans une séquence guerrière. Le Président dit : « Nous sommes en guerre ».

Le terme résilience va avoir des acceptions diverses en fonction de ces divers champs. Pour ce qui est de la psychologie, de l’économie, de la sociologie, de l’écologie, des sciences humaines en général, la résilience concerne la capacité qu’aura un système donné de surmonter les altérations provoquées par des chocs qui l’ont perturbé, pour retrouver ses possibilités de fonctionner.

La résilience...

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L'armée a lancé une opération dans le cadre de la lutte contre le coronavirus

Nous sommes en guerre, nous dit le président. L'armée a elle-même lancé une opération dite "Résilience". Bientôt le retour de la Médaille d’honneur des épidémies ?

OpRésilience - Copie d'écran defense.gouv.fr

Pour parler de la pandémie qui affecte le monde depuis la fin de l’année 2019, on emploie des registres de vocabulaires de natures différentes : il s’agit du médical bien sûr, on ausculte les chiffres, on se demande si tel fléchissement de la courbe nous fait rentrer en rémission, s’il faut craindre une rechute, on espère la guérison. Le mal dans le secteur économique va s’appeler récession, et voilà qu’arrive le 20 mars 2020 le vocable militaire : nous sommes en guerre (cela avait été déclaré à la veille du confinement), le Président de la république, chef des armées, déclenche « L’opération résilience ».

De la migration d’un terme issu de la marine, emprunté par les organisations internationales chargées de faire repartir l’économie après une catastrophe, capté par les écologistes qui voient dans le processus de résilience une possibilité pour Gaïa de se régénérer. La résilience permet à la Terre de reprendre des forces, et puis voilà que ce mot porteur de régénérescence est saisi par le pouvoir, intégré dans une séquence guerrière. Le Président dit : « Nous sommes en guerre ».

Le terme résilience va avoir des acceptions diverses en fonction de ces divers champs. Pour ce qui est de la psychologie, de l’économie, de la sociologie, de l’écologie, des sciences humaines en général, la résilience concerne la capacité qu’aura un système donné de surmonter les altérations provoquées par des chocs qui l’ont perturbé, pour retrouver ses possibilités de fonctionner.

La résilience...

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Nous avions enlevé le paywall pendant la période de confinement

Il nous semblait normal que dans cette période de pandémie et d'incertitude, tous nos articles soient accessibles à tous sans entraves. Le confinement prend fin. Nous remettons le paywall en place, parce que sans financement, votre journal ne peut exister.

Rotatives - Wikipedia

En 2011, Reflets est né avec une envie : diffuser au plus grand nombre une information de qualité, des enquêtes, une lecture du monde, notamment d'Internet, que l'on ne voyait pas ailleurs. Nous avions choisi un financement reposant sur le don. Ce que vous lisez vous plaît ? Faites un don. Cela ne suffisait pas à faire vivre le journal et à maintenir en vie la société qui l'édite. Nous avons alors décidé à contrecœur de mettre en place un paywall qui réserve la majeure partie de nos articles à nos abonnés. Mais la période du confinement nous a semblé particulière et nous avons décidé de mettre à disposition de tous la totalité des articles de Reflets depuis sa création. Le paywall a donc sauté. Il ne s'agissait pas de faire une offre spécifique, moins chère pour la période donnée, mais de libérer l'information pour qu'elle circule librement. Car au delà de la maladie qui a pu toucher nombre d'entre vous, il y avait ce confinement, cet emprisonnement volontaire, l'isolement. Nous voulions participer à créer du lien et permettre à tous d'accéder à une information de qualité en mobilisant encore plus nos journalistes.

Le pari est visiblement réussi puisque la fréquentation du site à explosé. Une de nos enquêtes sur les mensonges du gouvernement sur les ventes de masques par les pharmaciens a fait plus de 500.000 vues. Elle a même été reprise, en citant Reflets, par l'Oeil du 20 heures sur France 2.

Mais dans le même temps, nous avons...

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Nous avions enlevé le paywall pendant la période de confinement

Il nous semblait normal que dans cette période de pandémie et d'incertitude, tous nos articles soient accessibles à tous sans entraves. Le confinement prend fin. Nous remettons le paywall en place, parce que sans financement, votre journal ne peut exister.

Rotatives - Wikipedia

En 2011, Reflets est né avec une envie : diffuser au plus grand nombre une information de qualité, des enquêtes, une lecture du monde, notamment d'Internet, que l'on ne voyait pas ailleurs. Nous avions choisi un financement reposant sur le don. Ce que vous lisez vous plaît ? Faites un don. Cela ne suffisait pas à faire vivre le journal et à maintenir en vie la société qui l'édite. Nous avons alors décidé à contrecœur de mettre en place un paywall qui réserve la majeure partie de nos articles à nos abonnés. Mais la période du confinement nous a semblé particulière et nous avons décidé de mettre à disposition de tous la totalité des articles de Reflets depuis sa création. Le paywall a donc sauté. Il ne s'agissait pas de faire une offre spécifique, moins chère pour la période donnée, mais de libérer l'information pour qu'elle circule librement. Car au delà de la maladie qui a pu toucher nombre d'entre vous, il y avait ce confinement, cet emprisonnement volontaire, l'isolement. Nous voulions participer à créer du lien et permettre à tous d'accéder à une information de qualité en mobilisant encore plus nos journalistes.

Le pari est visiblement réussi puisque la fréquentation du site à explosé. Une de nos enquêtes sur les mensonges du gouvernement sur les ventes de masques par les pharmaciens a fait plus de 500.000 vues. Elle a même été reprise, en citant Reflets, par l'Oeil du 20 heures sur France 2.

Mais dans le même temps, nous avons...

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On ne voudrait pas vous déprimer, Nouriel Roubini le fait très bien

Nouriel Roubini, c'est l'oracle. Il avait prévu la crise des Subprime, c'est dire... Bref, même si l'économie est très loin d'être une science exacte, lorsque Nouriel raconte un truc, ça vaut le coup de tendre une oreille pas trop distraite...

Nouriel Roubini - Kjetil Ree - Wikipedia - CC BY-SA 3.0

« Après la crise financière de 2007-2009, les déséquilibres et les risques qui pèsent sur l'économie mondiale ont été exacerbés par des erreurs politiques. Ainsi, plutôt que de s'attaquer aux problèmes structurels révélés par l'effondrement financier et la récession qui s'en est suivie, les gouvernements ont pour la plupart aggravé la situation, créant ainsi des risques majeurs qui ont rendu une autre crise inévitable. Et maintenant qu'elle est arrivée, les risques sont encore plus grands. Malheureusement, même si la Grande Récession conduit à une reprise en forme de U sans éclat cette année, une "Grande Dépression" en forme de L suivra plus tard dans cette décennie, en raison de dix tendances inquiétantes et risquées »... L'homme qui parle ainsi, laissant présager un avenir bien sombre, n'est pas un illuminé. Il s'agit de Nouriel Roubini. L'économie n'est pas une science exacte, loin de là et en dépit de tous les artifices mathématiques dont on l'habille. Nouriel Roubini pourrait tout à fait faire des prédictions façon boule de cristal et se planter lamentablement. Le hic, c'est que Nouriel Roubini doit une bonne partie de sa notoriété au fait d'avoir prédit la crise des Subprime en 2005... Il était bien seul à évoquer l'apocalypse financière à cette époque-là.

Alors, que voit Dr. Doom (son surnom) pour les années à venir, post-coronavirus ? Des choses pas rassurantes.

1) Il anticipe des déficits publics...

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On ne voudrait pas vous déprimer, Nouriel Roubini le fait très bien

Nouriel Roubini, c'est l'oracle. Il avait prévu la crise des Subprime, c'est dire... Bref, même si l'économie est très loin d'être une science exacte, lorsque Nouriel raconte un truc, ça vaut le coup de tendre une oreille pas trop distraite...

Nouriel Roubini - Kjetil Ree - Wikipedia - CC BY-SA 3.0

« Après la crise financière de 2007-2009, les déséquilibres et les risques qui pèsent sur l'économie mondiale ont été exacerbés par des erreurs politiques. Ainsi, plutôt que de s'attaquer aux problèmes structurels révélés par l'effondrement financier et la récession qui s'en est suivie, les gouvernements ont pour la plupart aggravé la situation, créant ainsi des risques majeurs qui ont rendu une autre crise inévitable. Et maintenant qu'elle est arrivée, les risques sont encore plus grands. Malheureusement, même si la Grande Récession conduit à une reprise en forme de U sans éclat cette année, une "Grande Dépression" en forme de L suivra plus tard dans cette décennie, en raison de dix tendances inquiétantes et risquées »... L'homme qui parle ainsi, laissant présager un avenir bien sombre, n'est pas un illuminé. Il s'agit de Nouriel Roubini. L'économie n'est pas une science exacte, loin de là et en dépit de tous les artifices mathématiques dont on l'habille. Nouriel Roubini pourrait tout à fait faire des prédictions façon boule de cristal et se planter lamentablement. Le hic, c'est que Nouriel Roubini doit une bonne partie de sa notoriété au fait d'avoir prédit la crise des Subprime en 2005... Il était bien seul à évoquer l'apocalypse financière à cette époque-là.

Alors, que voit Dr. Doom (son surnom) pour les années à venir, post-coronavirus ? Des choses pas rassurantes.

1) Il anticipe des déficits publics...

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Les modalités du processus en avant-première

Le premier ministre annonce cet après-midi à 16h la stratégie de déconfinement du gouvernement. Nous dévoilons les instructions transmises aux préfets et aux directeurs des agences régionales de santé.

Edouard Philippe - Jacques Paquier - Wikipedia - CC BY 2.0

Le premier ministre a adressé hier une circulaire aux préfets et aux directeurs généraux des agences régionales de santé (ARS) précisant les modalités du déconfinement. Vous pouvez télécharger ce document en cliquant sur ce lien et nous vous le résumons ci-dessous.

D'emblée, le premier ministre annonce la couleur : « ce processus sera progressif, territorialisé et réversible ». Les préfets et les directeurs généraux des ARS devront mettre en oeuvre la stratégie de déconfinement en :

Le premier ministre annonce par ailleurs que les préfets et les directeurs généraux des ARS recevront deux instructions complémentaires « portant d'une part sur la mise en oeuvre de la politique de dépistage, d'investigation des cas contacts et d'isolement et, d'autre part, sur la distribution des masques en direction des agents de l'État et des personnes en situation de précarité ».

Sur l'aspect « territorialité »,...

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Les modalités du processus en avant-première

Le premier ministre annonce cet après-midi à 16h la stratégie de déconfinement du gouvernement. Nous dévoilons les instructions transmises aux préfets et aux directeurs des agences régionales de santé.

Edouard Philippe - Jacques Paquier - Wikipedia - CC BY 2.0

Le premier ministre a adressé hier une circulaire aux préfets et aux directeurs généraux des agences régionales de santé (ARS) précisant les modalités du déconfinement. Vous pouvez télécharger ce document en cliquant sur ce lien et nous vous le résumons ci-dessous.

D'emblée, le premier ministre annonce la couleur : « ce processus sera progressif, territorialisé et réversible ». Les préfets et les directeurs généraux des ARS devront mettre en oeuvre la stratégie de déconfinement en :

Le premier ministre annonce par ailleurs que les préfets et les directeurs généraux des ARS recevront deux instructions complémentaires « portant d'une part sur la mise en oeuvre de la politique de dépistage, d'investigation des cas contacts et d'isolement et, d'autre part, sur la distribution des masques en direction des agents de l'État et des personnes en situation de précarité ».

Sur l'aspect « territorialité »,...

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La présidente de l'ordre des pharmaciens confirme

Pendant ce temps-là Bercy et la grande distribution préparaient la vente de millions de masques dans l'optique du déconfinement. Masques qui n'ont pas été réquisitionnés alors que le secteur médical libéral en manque toujours.

Les masques de la discorde - D.R.

« Nous n'avons pas vendu de masques alors qu’on en avait bien le droit parce que nous souhaitions respecter la doctrine d’Olivier Veran même si ce n’était pas un texte juridique, assume Carine Wolf, la présidente nationale de l'Ordre des pharmaciens. Le ministre de la Santé nous disait qu’on devait réserver ce marché à pour les professionnels de santé, et aux soignants en priorité ». Elle confirme ainsi nos informations, les pharmaciens avaient bien le droit de vendre des masques depuis le 23 mars. « On s’est dit que c’était indécent de vendre des masques alors que nos confrères soignants en manquaient toujours, que l'on allait être en compétition avec le stock d'État et qu'il fallait mieux laisser l’État approvisionner. J’ai eu un échange avec le ministre de la Santé à ce propos là, en lui disant : qu’est-ce qu’on fait ? Est-ce qu’on peut se mettre à vendre ? Et il m’a clairement dit : "Non, non, pour le moment on réserve pour les soignants." C’était il y a quinze jours, trois semaines. On a été bons soldats. On a donné notre accord pour ne pas se mettre sur ce marché-là et continuer à alimenter les professionnels de santé en priorité avec le stock de l'Etat. ». La présidente de l'ordre est très claire : « J’ai prévenu le ministre de la Santé qu’on avait des pharmaciens qui voulaient vendre des masques car ils avaient réussi à en faire venir 3 ou 5 millions, il m’a dit : "Ne faites pas ça, vous allez créer la ruée dans les...

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La présidente de l'ordre des pharmaciens confirme

Pendant ce temps-là Bercy et la grande distribution préparaient la vente de millions de masques dans l'optique du déconfinement. Masques qui n'ont pas été réquisitionnés alors que le secteur médical libéral en manque toujours.

Les masques de la discorde - D.R.

« Nous n'avons pas vendu de masques alors qu’on en avait bien le droit parce que nous souhaitions respecter la doctrine d’Olivier Veran même si ce n’était pas un texte juridique, assume Carine Wolf, la présidente nationale de l'Ordre des pharmaciens. Le ministre de la Santé nous disait qu’on devait réserver ce marché à pour les professionnels de santé, et aux soignants en priorité ». Elle confirme ainsi nos informations, les pharmaciens avaient bien le droit de vendre des masques depuis le 23 mars. « On s’est dit que c’était indécent de vendre des masques alors que nos confrères soignants en manquaient toujours, que l'on allait être en compétition avec le stock d'État et qu'il fallait mieux laisser l’État approvisionner. J’ai eu un échange avec le ministre de la Santé à ce propos là, en lui disant : qu’est-ce qu’on fait ? Est-ce qu’on peut se mettre à vendre ? Et il m’a clairement dit : "Non, non, pour le moment on réserve pour les soignants." C’était il y a quinze jours, trois semaines. On a été bons soldats. On a donné notre accord pour ne pas se mettre sur ce marché-là et continuer à alimenter les professionnels de santé en priorité avec le stock de l'Etat. ». La présidente de l'ordre est très claire : « J’ai prévenu le ministre de la Santé qu’on avait des pharmaciens qui voulaient vendre des masques car ils avaient réussi à en faire venir 3 ou 5 millions, il m’a dit : "Ne faites pas ça, vous allez créer la ruée dans les...

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Edwy Plenel invite à sortir du présidentialisme.

Pour le cofondateur de Mediapart, cette crise révèle la nécessité de changer de logiciel. Pour sortir de ce système présidentiel qui nous fragilise et nous met en danger, la solution ne peut être qu'une dynamique collective.

Edwy Plenel - Thesupermat - Wikipedia - CC BY-SA 3.0

On parle beaucoup d’un besoin de réformes après le Covid. Qu’est-ce qui vous semble important pour ce monde d’après?

Comme journaliste, je pense qu’on doit être interdit de futur. Prédire, c’est éviter l’inattendu qui va surgir et dont nous devrons rendre compte. Dix-huit associations et organisations syndicale ont écrit une tribune pour appeler à préparer le jour d’après. On voit bien qu’il y a nécessité de changer de logiciel, et que la réponse ne doit pas venir d’en haut mais de la société. C’est la question démocratique qui me paraît prioritaire. Cette pandémie a révélé que des sociétés européennes avaient mieux su faire face que nous à ce défi et a mis en lumière notre fragilité. On voit bien que la confiscation de la démocratie par le pouvoir d’un seul, le Président, est non seulement insupportable par son côté infantilisant, mais inefficace.

Elle a amené une situation où nous n’avons pas été protégés, où il y avait une pénurie générale de masques, de tests de dépistage, etc, où les décisions qui devaient être prise en temps et en heure n’ont pas été prises, où la confusion règne jusqu’à aujourd’hui au sommet de l’État, où les administrations étaient entravées. Leur lourdeur bureaucratique était aggravée. La bulle de pouvoir personnel a amené Emmanuel Macron et les siens à maintenir un agenda d’obsessions économiques, un agenda d’obsessions électorales – les municipales-, un agenda d’obsessions idéologiques - la réforme des retraites -, alors que la menace du virus...

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Edwy Plenel invite à sortir du présidentialisme.

Pour le cofondateur de Mediapart, cette crise révèle la nécessité de changer de logiciel. Pour sortir de ce système présidentiel qui nous fragilise et nous met en danger, la solution ne peut être qu'une dynamique collective.

Edwy Plenel - Thesupermat - Wikipedia - CC BY-SA 3.0

On parle beaucoup d’un besoin de réformes après le Covid. Qu’est-ce qui vous semble important pour ce monde d’après?

Comme journaliste, je pense qu’on doit être interdit de futur. Prédire, c’est éviter l’inattendu qui va surgir et dont nous devrons rendre compte. Dix-huit associations et organisations syndicale ont écrit une tribune pour appeler à préparer le jour d’après. On voit bien qu’il y a nécessité de changer de logiciel, et que la réponse ne doit pas venir d’en haut mais de la société. C’est la question démocratique qui me paraît prioritaire. Cette pandémie a révélé que des sociétés européennes avaient mieux su faire face que nous à ce défi et a mis en lumière notre fragilité. On voit bien que la confiscation de la démocratie par le pouvoir d’un seul, le Président, est non seulement insupportable par son côté infantilisant, mais inefficace.

Elle a amené une situation où nous n’avons pas été protégés, où il y avait une pénurie générale de masques, de tests de dépistage, etc, où les décisions qui devaient être prise en temps et en heure n’ont pas été prises, où la confusion règne jusqu’à aujourd’hui au sommet de l’État, où les administrations étaient entravées. Leur lourdeur bureaucratique était aggravée. La bulle de pouvoir personnel a amené Emmanuel Macron et les siens à maintenir un agenda d’obsessions économiques, un agenda d’obsessions électorales – les municipales-, un agenda d’obsessions idéologiques - la réforme des retraites -, alors que la menace du virus...

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Elles étaient légalement possibles depuis le 23 mars

Les autorités ont martelé que les pharmaciens ne pouvaient pas vendre de masques chirurgicaux ou FFP2 au grand public. C'était faux depuis le décret du 23 mars. Et c'est même le ministre de la Santé qui le dit. Une politique qui a pu favoriser des contaminations. Explication.

Masque chirurgical

Cela peut paraître incroyable, mais les pharmaciens et la grande distribution, entre autres, pouvaient vendre des masques chirurgicaux depuis le 23 mars. Et pourtant le discours était tout autre. Les autorités sanitaires le martelaient dans les médias : interdiction de vendre des masques chirurgicaux et FFP2 au grand public. Syndicats de pharmaciens et Ordre national ne disaient pas autre chose. De toute façon, jusqu’à une date très récente, ces masques n'étaient, paraît-il, pas nécessaires. Ces éléments de langage servaient surtout à masquer l’imprévoyance organisée par les gouvernements successifs, déjà sous Nicolas Sarkozy, après le départ de Roselyne Bachelot, sous François Hollande puis sous Emmanuel Macron, comme l'a démontré entre autres Libération.

Revenons sur le discours officiel:

Le 10 mars, Olivier Véran, ministre de la Santé indiquait à Franceinfo : « Nous avons été le seul pays au monde à avoir fait une réquisition complète de tous les stocks de masques, de tous les sites de production de masques, et nous sommes capables d'avoir une gestion et un pilotage par l'Etat de tous ces masques dans la durée (...) on s'est rendu compte que lorsqu'on déstockait massivement des millions de masques, il y a des gens qui allaient chercher des masques qui n'en avaient pas besoin. J'ai donc pris un arrêté qui interdit la vente de masques pour toute personne qui ne relève pas d'une prescription ou qui n'est pas un professionnel de santé...

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Elles étaient légalement possibles depuis le 23 mars

Les autorités ont martelé que les pharmaciens ne pouvaient pas vendre de masques chirurgicaux ou FFP2 au grand public. C'était faux depuis le décret du 23 mars. Et c'est même le ministre de la Santé qui le dit. Une politique qui a pu favoriser des contaminations. Explication.

Masque chirurgical

Cela peut paraître incroyable, mais les pharmaciens et la grande distribution, entre autres, pouvaient vendre des masques chirurgicaux depuis le 23 mars. Et pourtant le discours était tout autre. Les autorités sanitaires le martelaient dans les médias : interdiction de vendre des masques chirurgicaux et FFP2 au grand public. Syndicats de pharmaciens et Ordre national ne disaient pas autre chose. De toute façon, jusqu’à une date très récente, ces masques n'étaient, paraît-il, pas nécessaires. Ces éléments de langage servaient surtout à masquer l’imprévoyance organisée par les gouvernements successifs, déjà sous Nicolas Sarkozy, après le départ de Roselyne Bachelot, sous François Hollande puis sous Emmanuel Macron, comme l'a démontré entre autres Libération.

Revenons sur le discours officiel:

Le 10 mars, Olivier Véran, ministre de la Santé indiquait à Franceinfo : « Nous avons été le seul pays au monde à avoir fait une réquisition complète de tous les stocks de masques, de tous les sites de production de masques, et nous sommes capables d'avoir une gestion et un pilotage par l'Etat de tous ces masques dans la durée (...) on s'est rendu compte que lorsqu'on déstockait massivement des millions de masques, il y a des gens qui allaient chercher des masques qui n'en avaient pas besoin. J'ai donc pris un arrêté qui interdit la vente de masques pour toute personne qui ne relève pas d'une prescription ou qui n'est pas un professionnel de santé...

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Le collectif « Laissons les médecins prescrire » a rendu public le 30 avril une étude utilisant l'hydroxychloroquine qui montrerait son intérêt à un stade précoce de la maladie. Ce collectif a été créé suite à la parution du décret n2020-293 du 23 mars 2020 modifié par les décrets 2020-314 du 25 mars et 2020-337 du 26 mars 2020. Ces textes qui limitent la liberté de prescription, pour les médecins libéraux, de l’hydroxychloroquine (PLAQUENIL) ont été émis par les autorités françaises sur la base de l’avis relatif aux recommandations thérapeutiques du Haut Conseil de la Santé Publique rendu le 23 mars 2020. Cette interdiction est intervenue après publication par le Professeur Didier Raoult (IHU Méditerranée, Marseille) d’une étude proposant un traitement précoce de l’infection COVID-19 par l’association hydroxychloroquine / azithromycine.

Les 88 patients - des soignants ou des membres de leur famille - ont été classés en 3 groupes selon le traitement administré : - 20 patients traités par l’association hydroxychloroquine (400 à 600 mg/j pendant une période pouvant aller jusqu’à dix jours) et azithromycine (500 mg le premier jour et 250 mg les 4 jours suivants) ; - 34 patients traités par azithromycine seule à la posologie indiquée ci-dessus ; - 34 patient recevant un autre traitement, le plus souvent paracétamol à la demande, associé ou non à d’autres traitements à visée symptomatique (groupe témoin).

Dans les jours qui ont suivi le traitement, les patients ont à...

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Le collectif « Laissons les médecins prescrire » a rendu public le 30 avril une étude utilisant l'hydroxychloroquine qui montrerait son intérêt à un stade précoce de la maladie. Ce collectif a été créé suite à la parution du décret n2020-293 du 23 mars 2020 modifié par les décrets 2020-314 du 25 mars et 2020-337 du 26 mars 2020. Ces textes qui limitent la liberté de prescription, pour les médecins libéraux, de l’hydroxychloroquine (PLAQUENIL) ont été émis par les autorités françaises sur la base de l’avis relatif aux recommandations thérapeutiques du Haut Conseil de la Santé Publique rendu le 23 mars 2020. Cette interdiction est intervenue après publication par le Professeur Didier Raoult (IHU Méditerranée, Marseille) d’une étude proposant un traitement précoce de l’infection COVID-19 par l’association hydroxychloroquine / azithromycine.

Les 88 patients - des soignants ou des membres de leur famille - ont été classés en 3 groupes selon le traitement administré : - 20 patients traités par l’association hydroxychloroquine (400 à 600 mg/j pendant une période pouvant aller jusqu’à dix jours) et azithromycine (500 mg le premier jour et 250 mg les 4 jours suivants) ; - 34 patients traités par azithromycine seule à la posologie indiquée ci-dessus ; - 34 patient recevant un autre traitement, le plus souvent paracétamol à la demande, associé ou non à d’autres traitements à visée symptomatique (groupe témoin).

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Le collectif « Laissons les médecins prescrire » a rendu public le 30 avril une étude utilisant l'hydroxychloroquine qui montrerait son intérêt à un stade précoce de la maladie. Ce collectif a été créé suite à la parution du décret n2020-293 du 23 mars 2020 modifié par les décrets 2020-314 du 25 mars et 2020-337 du 26 mars 2020. Ces textes qui limitent la liberté de prescription, pour les médecins libéraux, de l’hydroxychloroquine (PLAQUENIL) ont été émis par les autorités françaises sur la base de l’avis relatif aux recommandations thérapeutiques du Haut Conseil de la Santé Publique rendu le 23 mars 2020. Cette interdiction est intervenue après publication par le Professeur Didier Raoult (IHU Méditerranée, Marseille) d’une étude proposant un traitement précoce de l’infection COVID-19 par l’association hydroxychloroquine / azithromycine.

Les 88 patients - des soignants ou des membres de leur famille - ont été classés en 3 groupes selon le traitement administré : - 20 patients traités par l’association hydroxychloroquine (400 à 600 mg/j pendant une période pouvant aller jusqu’à dix jours) et azithromycine (500 mg le premier jour et 250 mg les 4 jours suivants) ; - 34 patients traités par azithromycine seule à la posologie indiquée ci-dessus ; - 34 patient recevant un autre traitement, le plus souvent paracétamol à la demande, associé ou non à d’autres traitements à visée symptomatique (groupe témoin).

Dans les jours qui ont suivi le traitement, les patients ont à...

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Le collectif « Laissons les médecins prescrire » a rendu public le 30 avril une étude utilisant l'hydroxychloroquine qui montrerait son intérêt à un stade précoce de la maladie. Ce collectif a été créé suite à la parution du décret n2020-293 du 23 mars 2020 modifié par les décrets 2020-314 du 25 mars et 2020-337 du 26 mars 2020. Ces textes qui limitent la liberté de prescription, pour les médecins libéraux, de l’hydroxychloroquine (PLAQUENIL) ont été émis par les autorités françaises sur la base de l’avis relatif aux recommandations thérapeutiques du Haut Conseil de la Santé Publique rendu le 23 mars 2020. Cette interdiction est intervenue après publication par le Professeur Didier Raoult (IHU Méditerranée, Marseille) d’une étude proposant un traitement précoce de l’infection COVID-19 par l’association hydroxychloroquine / azithromycine.

Les 88 patients - des soignants ou des membres de leur famille - ont été classés en 3 groupes selon le traitement administré : - 20 patients traités par l’association hydroxychloroquine (400 à 600 mg/j pendant une période pouvant aller jusqu’à dix jours) et azithromycine (500 mg le premier jour et 250 mg les 4 jours suivants) ; - 34 patients traités par azithromycine seule à la posologie indiquée ci-dessus ; - 34 patient recevant un autre traitement, le plus souvent paracétamol à la demande, associé ou non à d’autres traitements à visée symptomatique (groupe témoin).

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Une société suffocante se dessine à petits traits

Lorsque la confiance dans notre système d'organisation sociale disparaît, une sorte de société de la paranoïa se met en place, tout devient incertain et l'instinct de survie reprend du service...

Le titre de cet article est et détournement du titre d’un essai de Natalie Sarraute paru en 1956 chez Gallimard - Copie d'écran

Entre la vie d’avant et celle d’après il y a une différence de tonalité importante : avant c’était l’époque de la « transparence », compatible avec ces grands immeubles de verre érigés dans les quartiers périphériques des activités tertiaires, quartiers en pleine expansion, lieux d’expression de la « positive attitude », avec un grand sourire, un regard franc, une poignée de main affirmée. Bien sûr il n’y avait pas que des managers positifs, des résultats positifs au CAC 40, des familles qui savaient être bienveillantes, des mouvements caritatifs efficaces etc…

C’était aussi l’époque où des Black Blocs avançaient visages masqués, attaquant à la fin les cortèges revendicatifs organisés pour descendre des vitrines et afficher leur mépris pour la société capitalistique. De la lointaine Asie on avait bien des images de visages énigmatiques masqués, mais c’était loin. Un visage en occident se doit d’être visible, lisible, ouvert.

Et voilà que nous sommes dans le « Après », qu’il est question de généraliser le port de masques dans l’espace public, dans la rue, dans les magasins, dans les transports publics, et aussi pour tous les âges, et aussi dans les écoles, dans les cours de récréation, dans les classes. On peut penser que pour les enfants de maternelle (laissons les crèches de côté) et de primaire, une fois passé le temps de la découverte et du jeu il sera difficile de leur faire garder un morceau de tissu, ou de tout autre chose, sur le bas du visage. Pas facile pour...

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Une société suffocante se dessine à petits traits

Lorsque la confiance dans notre système d'organisation sociale disparaît, une sorte de société de la paranoïa se met en place, tout devient incertain et l'instinct de survie reprend du service...

Le titre de cet article est et détournement du titre d’un essai de Natalie Sarraute paru en 1956 chez Gallimard - Copie d'écran

Entre la vie d’avant et celle d’après il y a une différence de tonalité importante : avant c’était l’époque de la « transparence », compatible avec ces grands immeubles de verre érigés dans les quartiers périphériques des activités tertiaires, quartiers en pleine expansion, lieux d’expression de la « positive attitude », avec un grand sourire, un regard franc, une poignée de main affirmée. Bien sûr il n’y avait pas que des managers positifs, des résultats positifs au CAC 40, des familles qui savaient être bienveillantes, des mouvements caritatifs efficaces etc…

C’était aussi l’époque où des Black Blocs avançaient visages masqués, attaquant à la fin les cortèges revendicatifs organisés pour descendre des vitrines et afficher leur mépris pour la société capitalistique. De la lointaine Asie on avait bien des images de visages énigmatiques masqués, mais c’était loin. Un visage en occident se doit d’être visible, lisible, ouvert.

Et voilà que nous sommes dans le « Après », qu’il est question de généraliser le port de masques dans l’espace public, dans la rue, dans les magasins, dans les transports publics, et aussi pour tous les âges, et aussi dans les écoles, dans les cours de récréation, dans les classes. On peut penser que pour les enfants de maternelle (laissons les crèches de côté) et de primaire, une fois passé le temps de la découverte et du jeu il sera difficile de leur faire garder un morceau de tissu, ou de tout autre chose, sur le bas du visage. Pas facile pour...

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La sécurité informatique, la protection des données au coeur des préoccupations - Ou pas...

Voici une compilation en article de quelques tweets amusés, postés par l'auteur, sur le choix des entreprises qui vont travailler sur l'application StopCovid. Niveau notions de base en sécurité informatique, ce n'est pas exactement ce qui se fait de mieux...

Dessin de maternelle (voir la chute de l'article) - D.R.

L'INRIA a publié il y a quelques jours une liste de sociétés qui vont participer au projet d'application StopCovid de contact tracing. Pour ceux qui ont la mémoire des projets pharaoniques (Pensez Louvois le logiciel de paie des arméees ou SAIP l'applicartion d'alerte en cas d'attentat, ou encore, le "cloud souverain") se transformant peu à peu en échecs catastrophiques, toutes les conditions sont réunies. D'énormes SSII alliées à des dizaines d'autres intervenants qu'il va falloir ménager, des réunions sans fin en perspective, des sommes colossales engagées sur un projet franco-français qui ne tient compte de rien sur son environnement (on se contrefout des limitations techniques côté Apple et Google par exemple), application de la méthode La RACHE, bref, on court à la cata.

On ne s'attardera pas trop longtemps, mais tout de même, sur le fait que plusieurs chercheurs de l'INRIA ont signé une tribune contre le développement d'applications comme StopCovid, connaissant trop bien les risques... On trouve dans les signataires des chercheurs de l'INRIA Grand Nancy où se trouve le groupe de recherche Orpailleurs, dont nous parlions dans cet article. On ne se gaussera pas non plus du fait que Dassault, retenu pour son savoir faire en matière de Cloud super souverain hyper sécurisé n'est pas listé par l'ANSSI dans les prestataires qualifié pour le Cloud. On ne rigolera pas en voyant dans le groupe Withings, énorme...

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La sécurité informatique, la protection des données au coeur des préoccupations - Ou pas...

Voici une compilation en article de quelques tweets amusés, postés par l'auteur, sur le choix des entreprises qui vont travailler sur l'application StopCovid. Niveau notions de base en sécurité informatique, ce n'est pas exactement ce qui se fait de mieux...

Dessin de maternelle (voir la chute de l'article) - D.R.

L'INRIA a publié il y a quelques jours une liste de sociétés qui vont participer au projet d'application StopCovid de contact tracing. Pour ceux qui ont la mémoire des projets pharaoniques (Pensez Louvois le logiciel de paie des arméees ou SAIP l'applicartion d'alerte en cas d'attentat, ou encore, le "cloud souverain") se transformant peu à peu en échecs catastrophiques, toutes les conditions sont réunies. D'énormes SSII alliées à des dizaines d'autres intervenants qu'il va falloir ménager, des réunions sans fin en perspective, des sommes colossales engagées sur un projet franco-français qui ne tient compte de rien sur son environnement (on se contrefout des limitations techniques côté Apple et Google par exemple), application de la méthode La RACHE, bref, on court à la cata.

On ne s'attardera pas trop longtemps, mais tout de même, sur le fait que plusieurs chercheurs de l'INRIA ont signé une tribune contre le développement d'applications comme StopCovid, connaissant trop bien les risques... On trouve dans les signataires des chercheurs de l'INRIA Grand Nancy où se trouve le groupe de recherche Orpailleurs, dont nous parlions dans cet article. On ne se gaussera pas non plus du fait que Dassault, retenu pour son savoir faire en matière de Cloud super souverain hyper sécurisé n'est pas listé par l'ANSSI dans les prestataires qualifié pour le Cloud. On ne rigolera pas en voyant dans le groupe Withings, énorme...

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Mais qui , spoiler, ne fonctionnera pas

Le solutionnisme technologique comme réponse à un problème complexe, humain, ne fonctionne pas. Ou alors trop bien : il évince du débat public les vrais enjeux, les vraies problématiques.

Coronavirus - © Nostromo

Trouver le titre d’une chanson qui passe à la radio, jouer, travailler, s’organiser, faire du sport… « Il y a une application pour tout » est sans aucun doute la phrase qui est la mieux entrée dans le vocabulaire ces dernières années. Il devrait bien y avoir une application pour lutter contre le coronavirus ? Alors que c’était hors de question initialement, l’idée a fait son chemin au sein du gouvernement et c’est désormais une quasi-certitude, il y a aura bien une application « StopCovid » permettant de signaler lorsque l’on est malade, de prévenir toutes les personnes ayant été en contact avec la personne contaminée et de ne confiner ainsi que les populations à risque. C’est le « contact tracing ». Sur le papier, tout est parfait. Mais l’enfer est pavé de bonnes intentions…

L’application qui nous permettrait de savoir qui est malade et si l’on a été en contact, attise toutes les convoitises. Une nouvelle vague de fournisseurs de solutionnisme technologique déferle. Pas moins de cinq protocoles qui seront à la base des développements et des applications se disputent le haut du podium. En frontal, il y a une course à l’échalote pour savoir qui sera le plus respectueux de la vie privée. Sachant que l’idée est à la base de savoir qui a rencontré qui, c’est un peu mal parti pour le respect des informations personnelles. « Ce sera anonymisé ! » s ‘écrient en cœur les thuriféraires de l’application magique. Oui, sauf que tous les experts de l’anonymisation des données massives...

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Mais qui , spoiler, ne fonctionnera pas

Le solutionnisme technologique comme réponse à un problème complexe, humain, ne fonctionne pas. Ou alors trop bien : il évince du débat public les vrais enjeux, les vraies problématiques.

Coronavirus - © Nostromo

Trouver le titre d’une chanson qui passe à la radio, jouer, travailler, s’organiser, faire du sport… « Il y a une application pour tout » est sans aucun doute la phrase qui est la mieux entrée dans le vocabulaire ces dernières années. Il devrait bien y avoir une application pour lutter contre le coronavirus ? Alors que c’était hors de question initialement, l’idée a fait son chemin au sein du gouvernement et c’est désormais une quasi-certitude, il y a aura bien une application « StopCovid » permettant de signaler lorsque l’on est malade, de prévenir toutes les personnes ayant été en contact avec la personne contaminée et de ne confiner ainsi que les populations à risque. C’est le « contact tracing ». Sur le papier, tout est parfait. Mais l’enfer est pavé de bonnes intentions…

L’application qui nous permettrait de savoir qui est malade et si l’on a été en contact, attise toutes les convoitises. Une nouvelle vague de fournisseurs de solutionnisme technologique déferle. Pas moins de cinq protocoles qui seront à la base des développements et des applications se disputent le haut du podium. En frontal, il y a une course à l’échalote pour savoir qui sera le plus respectueux de la vie privée. Sachant que l’idée est à la base de savoir qui a rencontré qui, c’est un peu mal parti pour le respect des informations personnelles. « Ce sera anonymisé ! » s ‘écrient en cœur les thuriféraires de l’application magique. Oui, sauf que tous les experts de l’anonymisation des données massives...

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Ou l’exemple parfait de l’anti « start-up Nation »

Partout dans le monde, des villes ont aménagé des pistes cyclables temporaires pour que les habitants puissent se déplacer en évitant les transports en commun. La France, elle, a vaillamment résisté, offrant une superbe démonstration que le chef des « Gaulois réfractaires » ne valait peut-être pas mieux qu’eux.

Le chemin tortueux vers le vélo - Meme & Co - WTF 2.0

Comme souvent, c’est en se penchant sur des exemples un peu annexes que l’on peut révéler les travers d’une société. C’est particulièrement vrai avec ce que vit la France durant cette période de confinement, vis-à-vis du vélo. Remontons le temps : le 16 mars 2020, Jupiter nous annonce que « nous sommes en guerre » contre un virus, que l’on gagnera peut-être en restant confiné. En respectant les fameux « gestes barrière », en évitant toute sortie inutile, bref, en menant une vie sobre. La règle est stricte : on se déplace utile. Et évidemment, pour se déplacer utile, tous les moyens de locomotion ne se valent pas. La voiture pour aller au travail ou faire ses courses, à pied en respectant la distanciation physique désormais en vigueur, ou bien en transports en commun, et là on a parfois des surprises quant aux règles de distanciation… mais de tous les moyens cités, un grand absent : le vélo.

Au contraire, il sera même stigmatisé par certains membres du Gouvernement, notamment le ministère de la jeunesse et des sports, qui semble n’avoir toujours pas compris que le vélo n’est pas juste un truc qu’on sort pour les compétitions. Scoop : il peut aussi servir pour se déplacer d’un point A à un point B. Comme on n’est pas trop bête, on évitera d’imiter cet Italien qui le 15 avril dernier, a été secouru en hélicoptère par la brigade de Trévise après une chute en VTT dans la montagne. Il faudrait voir à éviter d’encombrer les lits d’hôpitaux inutilement, nous sommes bien d’accord....

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Ou l’exemple parfait de l’anti « start-up Nation »

Partout dans le monde, des villes ont aménagé des pistes cyclables temporaires pour que les habitants puissent se déplacer en évitant les transports en commun. La France, elle, a vaillamment résisté, offrant une superbe démonstration que le chef des « Gaulois réfractaires » ne valait peut-être pas mieux qu’eux.

Le chemin tortueux vers le vélo - Meme & Co - WTF 2.0

Comme souvent, c’est en se penchant sur des exemples un peu annexes que l’on peut révéler les travers d’une société. C’est particulièrement vrai avec ce que vit la France durant cette période de confinement, vis-à-vis du vélo. Remontons le temps : le 16 mars 2020, Jupiter nous annonce que « nous sommes en guerre » contre un virus, que l’on gagnera peut-être en restant confiné. En respectant les fameux « gestes barrière », en évitant toute sortie inutile, bref, en menant une vie sobre. La règle est stricte : on se déplace utile. Et évidemment, pour se déplacer utile, tous les moyens de locomotion ne se valent pas. La voiture pour aller au travail ou faire ses courses, à pied en respectant la distanciation physique désormais en vigueur, ou bien en transports en commun, et là on a parfois des surprises quant aux règles de distanciation… mais de tous les moyens cités, un grand absent : le vélo.

Au contraire, il sera même stigmatisé par certains membres du Gouvernement, notamment le ministère de la jeunesse et des sports, qui semble n’avoir toujours pas compris que le vélo n’est pas juste un truc qu’on sort pour les compétitions. Scoop : il peut aussi servir pour se déplacer d’un point A à un point B. Comme on n’est pas trop bête, on évitera d’imiter cet Italien qui le 15 avril dernier, a été secouru en hélicoptère par la brigade de Trévise après une chute en VTT dans la montagne. Il faudrait voir à éviter d’encombrer les lits d’hôpitaux inutilement, nous sommes bien d’accord....

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Un cadre du centre spatial en Guyane témoigne

Si la Guyane semble peu touchée par le Covid-19, les conséquences de l'épidémie se font sentir sur le ravitaillement de ce territoire lointain. Au centre spatial où trois lancements ont été annulés, on s’inquiète du départ de certains clients.

Décollage d'une Ariane 5 depuis Kourou. - Spotting973 - Wikipedia - CC BY-SA 2.0

En Guyane, à 7500 km de la métropole, dans ce territoire de moins de 300.000 habitants, comment vit-on à l’heure du Coronavirus? Un cadre du centre spatial de Kourou a accepté de parler à Reflets sous couvert d’anonymat. Nous l’appellerons Paul.

«Ici, une personne sur deux à moins de 25 ans, un tiers de la population est étrangère, originaire du Surinam, du Brésil, d’Haïti ou de la République Dominicaine explique Paul. On a beaucoup d’habitats précaires, exigus. Alors ici le confinement est relatif… Pour certains, la loi française est même très relative.» Le préfet a instauré un couvre-feu entre 21 h et 5 h du matin qui peine à être respecté dans certains quartiers.

En Guyane, c’est surtout l’approvisionnement qui inquiète. Ici, tout est importé de métropole ou de l’étranger en dehors de quelques produits alimentaires. «Avec la pandémie, les livraisons sont perturbés. Les bateaux sont plus rares. On a un avion par semaine qui assure les livraisons urgentes, le transport de personnes essentielles avec un accord du préfet et les évacuations sanitaires. Des produits manquent régulièrement, comme les médicaments ou les bouteilles de gaz. Ici, beaucoup de gens cuisinent au gaz, et comme ils n’ont pas beaucoup d’argent, ils n’ont qu’une seule bouteille. Le 20 avril, un bateau est arrivé avec un chargement. Il y a eu une répartition de 900 bouteilles par municipalité. Alors il y avait des queues immenses qui duraient la journée. Et parfois, les derniers n’en avaient plus. Alors...

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Un cadre du centre spatial en Guyane témoigne

Si la Guyane semble peu touchée par le Covid-19, les conséquences de l'épidémie se font sentir sur le ravitaillement de ce territoire lointain. Au centre spatial où trois lancements ont été annulés, on s’inquiète du départ de certains clients.

Décollage d'une Ariane 5 depuis Kourou. - Spotting973 - Wikipedia - CC BY-SA 2.0

En Guyane, à 7500 km de la métropole, dans ce territoire de moins de 300.000 habitants, comment vit-on à l’heure du Coronavirus? Un cadre du centre spatial de Kourou a accepté de parler à Reflets sous couvert d’anonymat. Nous l’appellerons Paul.

«Ici, une personne sur deux à moins de 25 ans, un tiers de la population est étrangère, originaire du Surinam, du Brésil, d’Haïti ou de la République Dominicaine explique Paul. On a beaucoup d’habitats précaires, exigus. Alors ici le confinement est relatif… Pour certains, la loi française est même très relative.» Le préfet a instauré un couvre-feu entre 21 h et 5 h du matin qui peine à être respecté dans certains quartiers.

En Guyane, c’est surtout l’approvisionnement qui inquiète. Ici, tout est importé de métropole ou de l’étranger en dehors de quelques produits alimentaires. «Avec la pandémie, les livraisons sont perturbés. Les bateaux sont plus rares. On a un avion par semaine qui assure les livraisons urgentes, le transport de personnes essentielles avec un accord du préfet et les évacuations sanitaires. Des produits manquent régulièrement, comme les médicaments ou les bouteilles de gaz. Ici, beaucoup de gens cuisinent au gaz, et comme ils n’ont pas beaucoup d’argent, ils n’ont qu’une seule bouteille. Le 20 avril, un bateau est arrivé avec un chargement. Il y a eu une répartition de 900 bouteilles par municipalité. Alors il y avait des queues immenses qui duraient la journée. Et parfois, les derniers n’en avaient plus. Alors...

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Optimisation fiscale et coronavirus font-ils bon ménage ?

Tout en pratiquant une optimisation fiscale agressive aux Pays-Bas, Jacobs Douwe Egberts, qui détient plusieurs marques de café, avait décidé à faire bénéficier ses salariés du chômage technique. Avant de se raviser...

L'Or, une marque de Jacobs Douwe Egberts - Copie d'écran

Comme la plupart des multinationales, le groupe JDE (Jacobs Douwe Egberts) qui possède des marques comme L'Or, Jacques Vabre, Grand'Mère, Velours Noir, Maison du Café…) fait passer la création de valeur pour les actionnaires et ses dirigeants avant toute autre considération. JDE pratique donc l’optimisation fiscale agressive en localisant artificiellement l’essentiel de ses profits aux Pays-Bas qui était jusqu’à tout récemment l’un des premiers paradis fiscaux d’Europe selon le Parlement européen, même si ce membre de l’UE n’apparaissait pas dans la liste officielle. Certes, la nouvelle réglementation risque de rétrograder le pays des polders au rang de purgatoire fiscal mais JDE en a largement profité: En 2019, le groupe a réalisé en France un chiffre d’affaires net d’un milliard d’euros et un bénéfice avant impôts d’environ 250 millions dans la grande distribution apprend t-on de très bonne source. Ces quelque 250 millions s’évaporant dans la magie des prix de transfert, JDE affiche à l’issue d’un joli tour de passe-passe un résultat net France de 23,3 millions en 2019. Qui plus est, JDE réalise en pleine crise du Covid-19 comme ses concurrents d’excellentes affaires dans les grandes surfaces : selon l'institut IRI, les achats de café toutes marques et entreprises confondues y ont augmenté de +37% du 23 février au 15 mars, les Français ayant commencé à stocker avant même l’entrée en vigueur du confinement. Depuis, le maintien à domicile n'a pu que...

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Optimisation fiscale et coronavirus font-ils bon ménage ?

Tout en pratiquant une optimisation fiscale agressive aux Pays-Bas, Jacobs Douwe Egberts, qui détient plusieurs marques de café, avait décidé à faire bénéficier ses salariés du chômage technique. Avant de se raviser...

L'Or, une marque de Jacobs Douwe Egberts - Copie d'écran

Comme la plupart des multinationales, le groupe JDE (Jacobs Douwe Egberts) qui possède des marques comme L'Or, Jacques Vabre, Grand'Mère, Velours Noir, Maison du Café…) fait passer la création de valeur pour les actionnaires et ses dirigeants avant toute autre considération. JDE pratique donc l’optimisation fiscale agressive en localisant artificiellement l’essentiel de ses profits aux Pays-Bas qui était jusqu’à tout récemment l’un des premiers paradis fiscaux d’Europe selon le Parlement européen, même si ce membre de l’UE n’apparaissait pas dans la liste officielle. Certes, la nouvelle réglementation risque de rétrograder le pays des polders au rang de purgatoire fiscal mais JDE en a largement profité: En 2019, le groupe a réalisé en France un chiffre d’affaires net d’un milliard d’euros et un bénéfice avant impôts d’environ 250 millions dans la grande distribution apprend t-on de très bonne source. Ces quelque 250 millions s’évaporant dans la magie des prix de transfert, JDE affiche à l’issue d’un joli tour de passe-passe un résultat net France de 23,3 millions en 2019. Qui plus est, JDE réalise en pleine crise du Covid-19 comme ses concurrents d’excellentes affaires dans les grandes surfaces : selon l'institut IRI, les achats de café toutes marques et entreprises confondues y ont augmenté de +37% du 23 février au 15 mars, les Français ayant commencé à stocker avant même l’entrée en vigueur du confinement. Depuis, le maintien à domicile n'a pu que...

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Le Grand Palais a mis des ressources en ligne sur son exposition prévue en mars

Marre du confinement ? On vous propose aujourd'hui la plongée dans un récit de catastrophe pour rester dans le thème, celui de Pompéi. Une visite virtuelle qui peut être partagée avec vos enfants.

Site du Grand Palais

L'exposition évènement Pompéi qui devait être officiellement inaugurée le 25 mars au Grand Palais a évidemment dû être reportée en raison de l’épidémie de coronavirus. En attendant de découvrir sur place l'exposition qui a été conçue comme une expérience immersive grâce au déploiement de nombreux moyens numériques, on peut bénéficier de quelques ressources en ligne grâce à l’opération «Pompéi chez vous». On peut ainsi explorer la cité romaine avant et après la catastrophe.

Cette catastrophe, c’est celle de l’éruption du Vésuve qui a eu lieu en l’an 79 de notre ère. Elle a surpris les habitants, car même si la terre, avait tremblé quelques années auparavant, le volcan ne s’était pas réveille durant les 8 siècles précédents. L’exposition du Grand Palais, tout au long du parcours proposé, nous fait revivre ce réveil du Vésuve dont on peut avoir un aperçu impressionnant dans la bande annonce de présentation de l’exposition. Sur l’application du Grand Palais que vous pouvez télécharger sur votre smartphone, un audio-guide vous donne aussi d’utiles précisions sur cette éruption qui a duré deux jours et a été fatale à plus de 1000 habitants de la ville qui n’avaient pas réussi à fuir. L’audio guide nous fait entendre, entre autres, ce commentaire, d’un des auteurs de l’époque, Pline le Jeune à propos de cette catastrophe: «Le sommet du mont Vésuve brillait sur plusieurs points de large flammes et de grandes colonnes de feu dont la rougeur et l’éclat étaient avivés par l’...

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Le Grand Palais a mis des ressources en ligne sur son exposition prévue en mars

Marre du confinement ? On vous propose aujourd'hui la plongée dans un récit de catastrophe pour rester dans le thème, celui de Pompéi. Une visite virtuelle qui peut être partagée avec vos enfants.

Site du Grand Palais

L'exposition évènement Pompéi qui devait être officiellement inaugurée le 25 mars au Grand Palais a évidemment dû être reportée en raison de l’épidémie de coronavirus. En attendant de découvrir sur place l'exposition qui a été conçue comme une expérience immersive grâce au déploiement de nombreux moyens numériques, on peut bénéficier de quelques ressources en ligne grâce à l’opération «Pompéi chez vous». On peut ainsi explorer la cité romaine avant et après la catastrophe.

Cette catastrophe, c’est celle de l’éruption du Vésuve qui a eu lieu en l’an 79 de notre ère. Elle a surpris les habitants, car même si la terre, avait tremblé quelques années auparavant, le volcan ne s’était pas réveille durant les 8 siècles précédents. L’exposition du Grand Palais, tout au long du parcours proposé, nous fait revivre ce réveil du Vésuve dont on peut avoir un aperçu impressionnant dans la bande annonce de présentation de l’exposition. Sur l’application du Grand Palais que vous pouvez télécharger sur votre smartphone, un audio-guide vous donne aussi d’utiles précisions sur cette éruption qui a duré deux jours et a été fatale à plus de 1000 habitants de la ville qui n’avaient pas réussi à fuir. L’audio guide nous fait entendre, entre autres, ce commentaire, d’un des auteurs de l’époque, Pline le Jeune à propos de cette catastrophe: «Le sommet du mont Vésuve brillait sur plusieurs points de large flammes et de grandes colonnes de feu dont la rougeur et l’éclat étaient avivés par l’...

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C'est 15 jours après le 11 mai que l'on mesurera le niveau de la seconde vague de l'épidémie

Deux épidémiologistes donnent des clefs pour comprendre la situation et analysent la stratégie du gouvernement. Catherine Hill dénonce « un tragique retard dans la prise de décision » concernant le port du masque et la stratégie de dépistage envisagée.

Prévision des infections cumulées le 11 mai - Pasteur

Aujourd’hui moins de 6% des Français ont été en contact avec le Coronavirus, selon une estimation de l’institut Pasteur. Le taux de Français ayant développé des anticorps atteindrait entre 12% et 15% dans l’Est et en région parisienne, régions les plus touchées par le Covid-19.

«Le terrain de jeu du virus n’a pas radicalement changé, si on repart comme avant la fin février où il n’y avait aucune mesure barrière, ça repartira comme avant. Et ça, ce n’est pas possible, explique le Pr Christian Rabaud, chef de service des Maladies Infectieuses et Tropicales au CHRU de Nancy. Le déconfinement est donc une opération à haut risque. Il faut que la société vive, et en même temps, éviter l’explosion du nombre de malades

«Le confinement a fait ses preuves, estime le Pr Christian Rabaud. On constate que le nombre de malades hospitalisés et dans les services de réanimation décroît. Mais c’est très lent. Donc le R0, le nombre de contamination de personnes saines par un malade, ne doit pas être si bas que ça. Avant le confinement, au 17 mars, le R0 était égal à 3. Avec un R0 égal à 3, le nombre de cas était multiplié par trois tous les six jours. Aujourd’hui, je dirais qu’il est de 0,8, c’est-à-dire que 100 malades contaminent 80 personnes. Donc la décrue est très lente.» L’estimation du nombre de Français atteints par le Covid-19 au 11 mai est de 5 millions. Le nombre de morts à cette date devrait tourner à environ 17.000 à l’hôpital auquel il faudra ajouter environ un tiers de ce...

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C'est 15 jours après le 11 mai que l'on mesurera le niveau de la seconde vague de l'épidémie

Deux épidémiologistes donnent des clefs pour comprendre la situation et analysent la stratégie du gouvernement. Catherine Hill dénonce « un tragique retard dans la prise de décision » concernant le port du masque et la stratégie de dépistage envisagée.

Prévision des infections cumulées le 11 mai - Pasteur

Aujourd’hui moins de 6% des Français ont été en contact avec le Coronavirus, selon une estimation de l’institut Pasteur. Le taux de Français ayant développé des anticorps atteindrait entre 12% et 15% dans l’Est et en région parisienne, régions les plus touchées par le Covid-19.

«Le terrain de jeu du virus n’a pas radicalement changé, si on repart comme avant la fin février où il n’y avait aucune mesure barrière, ça repartira comme avant. Et ça, ce n’est pas possible, explique le Pr Christian Rabaud, chef de service des Maladies Infectieuses et Tropicales au CHRU de Nancy. Le déconfinement est donc une opération à haut risque. Il faut que la société vive, et en même temps, éviter l’explosion du nombre de malades

«Le confinement a fait ses preuves, estime le Pr Christian Rabaud. On constate que le nombre de malades hospitalisés et dans les services de réanimation décroît. Mais c’est très lent. Donc le R0, le nombre de contamination de personnes saines par un malade, ne doit pas être si bas que ça. Avant le confinement, au 17 mars, le R0 était égal à 3. Avec un R0 égal à 3, le nombre de cas était multiplié par trois tous les six jours. Aujourd’hui, je dirais qu’il est de 0,8, c’est-à-dire que 100 malades contaminent 80 personnes. Donc la décrue est très lente.» L’estimation du nombre de Français atteints par le Covid-19 au 11 mai est de 5 millions. Le nombre de morts à cette date devrait tourner à environ 17.000 à l’hôpital auquel il faudra ajouter environ un tiers de ce...

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François-Xavier Albouy plaide pour un prix minimum de la vie humaine

Un million d'euro, le prix d'une vie humaine ? L'économiste François-Xavier Albouy invite à penser un prix de la vie minimum qui obligerait les acteurs économiques à se préoccuper de la santé et de l'éducation de ceux avec qui ils font du commerce. Il appel à un "Bretton Woods" de la santé au sortir de la crise du Covid-19.

François-Xavier Albouy - D.R.

Qu’est-ce qui vous frappe dans la crise actuelle?

L’événement lui-même, le virus est hors de proportion par rapport aux conséquences générées. Ce tout petit virus a réussi à bloquer l’économie de tout l’hémisphère Nord. C’est une performance assez exceptionnelle. Il apparaît des épidémies avec nouveaux virus tous les cinq ans. Mais celui-ci à la particularité d’être très contagieux, pervers avec de nombreux cas asymptomatiques et avec une létalité suffisamment importante pour pouvoir faire exploser notre système de santé.

Cette pandémie révèle aussi que les sociétés asiatiques sont mieux préparées que nos sociétés modernes occidentales européennes et américaines. Même s’il faut distinguer le cas de l’Allemagne qui a plus de cas confirmés que la France et quatre fois moins de morts que nous. Dans les différentes organisations sociales et politiques, certaines sont plus performantes que d’autres… Autre point saillant que je voudrais relever, c’est la crise financière majeure qui menace le monde d’après. L’économie mondiale était déjà malade avant la pandémie. Enfin, cette crise met en lumière ce qui a manqué à la mondialisation: la mondialisation de la protection sociale. Le mal originel de la mondialisation est l’indifférence à la santé et à l’éducation.

Vous avez à ce sujet une approche originale. Vous proposez de fixer un prix minimum à la vie humaine…

Lorsque l’on parle du prix de la vie, la majorité des gens répondent que, justement, elle n’en a pas. Bien sûr, mais le...

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François-Xavier Albouy plaide pour un prix minimum de la vie humaine

Un million d'euro, le prix d'une vie humaine ? L'économiste François-Xavier Albouy invite à penser un prix de la vie minimum qui obligerait les acteurs économiques à se préoccuper de la santé et de l'éducation de ceux avec qui ils font du commerce. Il appel à un "Bretton Woods" de la santé au sortir de la crise du Covid-19.

François-Xavier Albouy - D.R.

Qu’est-ce qui vous frappe dans la crise actuelle?

L’événement lui-même, le virus est hors de proportion par rapport aux conséquences générées. Ce tout petit virus a réussi à bloquer l’économie de tout l’hémisphère Nord. C’est une performance assez exceptionnelle. Il apparaît des épidémies avec nouveaux virus tous les cinq ans. Mais celui-ci à la particularité d’être très contagieux, pervers avec de nombreux cas asymptomatiques et avec une létalité suffisamment importante pour pouvoir faire exploser notre système de santé.

Cette pandémie révèle aussi que les sociétés asiatiques sont mieux préparées que nos sociétés modernes occidentales européennes et américaines. Même s’il faut distinguer le cas de l’Allemagne qui a plus de cas confirmés que la France et quatre fois moins de morts que nous. Dans les différentes organisations sociales et politiques, certaines sont plus performantes que d’autres… Autre point saillant que je voudrais relever, c’est la crise financière majeure qui menace le monde d’après. L’économie mondiale était déjà malade avant la pandémie. Enfin, cette crise met en lumière ce qui a manqué à la mondialisation: la mondialisation de la protection sociale. Le mal originel de la mondialisation est l’indifférence à la santé et à l’éducation.

Vous avez à ce sujet une approche originale. Vous proposez de fixer un prix minimum à la vie humaine…

Lorsque l’on parle du prix de la vie, la majorité des gens répondent que, justement, elle n’en a pas. Bien sûr, mais le...

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Les produits financiers n'ont plus aucun rapport avec l'économie réelle

Depuis des années, nous écrivons qu'il faut désarmer les marchés par la régulation, dernière arme des États. La cotation à -40 dollars du baril hier est une illustration du grand n'importe quoi...

Image du film "There Will Be Blood" - © Paramount Pictures

Mais comment passe-t-on d'un cours de 27 dollars le baril de pétrole vendredi dernier à -40 dollars le lundi suivant ? Comment expliquer cela ? C'est tout simple... Il s'agit de la meilleure illustration de la déconnexion totale entre les marchés financiers et l'économie réelle. Le retour d'un optimisme déraisonné des opérateurs sur les marchés actions alors que tout indique qu'une catastrophe arrive montrait déjà combien le secteur de la finance est aux fraises. Mais la cotation négative du baril est encore plus frappante. Décortiquons ce mouvement...

Depuis des lustres, les financiers ont créé des instruments financiers opaques, complexes, très éloignés du but initial d'un marché financier : financer l'économie réelle. Les entreprises découpent leur capital en actions et les mettent à la vente sur un marché. Elles se financent par ce biais. Enfin ça, c'était avant. Au début. Depuis, les financiers ont inventé des produits qui n'ont plus rien à voir avec l'économie réelle mais qui ressemblent à s'y méprendre à ce que fait la Française des jeux avec ses jeux de grattage. Un nouveau truc tous les six mois pour satisfaire l'appétit des joueurs.

Dans le cas qui nous occupe, les investisseurs n'achètent ou ne vendent pas du pétrole. Il échangent un jeu de grattage, un bout de papier qui dit : dans un mois ce papier se transformera en un baril de pétrole. Entre temps, le cours de ce bout de papier peut varier en fonction...

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Les produits financiers n'ont plus aucun rapport avec l'économie réelle

Depuis des années, nous écrivons qu'il faut désarmer les marchés par la régulation, dernière arme des États. La cotation à -40 dollars du baril hier est une illustration du grand n'importe quoi...

Image du film "There Will Be Blood" - © Paramount Pictures

Mais comment passe-t-on d'un cours de 27 dollars le baril de pétrole vendredi dernier à -40 dollars le lundi suivant ? Comment expliquer cela ? C'est tout simple... Il s'agit de la meilleure illustration de la déconnexion totale entre les marchés financiers et l'économie réelle. Le retour d'un optimisme déraisonné des opérateurs sur les marchés actions alors que tout indique qu'une catastrophe arrive montrait déjà combien le secteur de la finance est aux fraises. Mais la cotation négative du baril est encore plus frappante. Décortiquons ce mouvement...

Depuis des lustres, les financiers ont créé des instruments financiers opaques, complexes, très éloignés du but initial d'un marché financier : financer l'économie réelle. Les entreprises découpent leur capital en actions et les mettent à la vente sur un marché. Elles se financent par ce biais. Enfin ça, c'était avant. Au début. Depuis, les financiers ont inventé des produits qui n'ont plus rien à voir avec l'économie réelle mais qui ressemblent à s'y méprendre à ce que fait la Française des jeux avec ses jeux de grattage. Un nouveau truc tous les six mois pour satisfaire l'appétit des joueurs.

Dans le cas qui nous occupe, les investisseurs n'achètent ou ne vendent pas du pétrole. Il échangent un jeu de grattage, un bout de papier qui dit : dans un mois ce papier se transformera en un baril de pétrole. Entre temps, le cours de ce bout de papier peut varier en fonction...

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La directrice s'inquiète des conditions de reprise des visites des familles

Décès d'un patient suspecté d'être atteint du Covid, annonce surprise de parloirs pour les familles des résidents, système D pour trouver les équipements de protection : récit d'une semaine épuisante à l'Ehpad de Saint-Paulien (Haute-Loire) par sa directrice, Nathalie Cottier. Episode 5.

La directrice avec un résident - D.R.

Comment allez-vous?

J’étais en colère depuis vendredi car on ne parle que des soignants dans les hôpitaux qu’on applaudit à 20 heures. J’ai l’impression que le personnel des Ehpad est oublié. Alors j’ai écrit un article pour la presse locale (voir encadré), ça m'a calmée. Et puis ma colère a repris écoutant le Premier ministre ce dimanche. J’en ai marre de ces effets d’annonce qui nous épuisent ! Personne n’était prévenu, on n’avait pas le temps de se préparer. L’ARS a été prise de court, on n’a pour le moment aucune consigne.

Sinon on compte toujours nos masques. Maintenant c’est l’armée qui les distribue quand on va à l’hôpital pour prendre nos dotations. On passe au milieu de soldats avec leur mitraillette. Dès fois qu’on voudrait les voler… Je fatigue, nous sommes comme les poissons rouges du bocal: on s’asphyxie.

Comment allez-vous vous organiser pour accueillir les familles?

Le chapiteau - D.R.
Le chapiteau - D.R.
J’en ai mal dormi la nuit. Je suis venu à 7h00 lundi matin pour gérer ça. Il y avait déjà des familles devant l’établissement! Il y a eu la queue toute la matinée. Et on a du les renvoyer, car nous n’étions pas prêts pour les accueillir. Certains l’ont mal pris, je les comprends. Je n’ai pas de salle dédiée à ces parloirs, nous sommes un petit établissement. J’ai cherché un chapiteau tout le lundi matin pour l’installer sur le terrain de l’Ehpad. S’il fait beau, c’est la meilleure solution pour éviter les contaminations. Quelqu’un d’un village voisin nous le prête.

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La directrice s'inquiète des conditions de reprise des visites des familles

Décès d'un patient suspecté d'être atteint du Covid, annonce surprise de parloirs pour les familles des résidents, système D pour trouver les équipements de protection : récit d'une semaine épuisante à l'Ehpad de Saint-Paulien (Haute-Loire) par sa directrice, Nathalie Cottier. Episode 5.

La directrice avec un résident - D.R.

Comment allez-vous?

J’étais en colère depuis vendredi car on ne parle que des soignants dans les hôpitaux qu’on applaudit à 20 heures. J’ai l’impression que le personnel des Ehpad est oublié. Alors j’ai écrit un article pour la presse locale (voir encadré), ça m'a calmée. Et puis ma colère a repris écoutant le Premier ministre ce dimanche. J’en ai marre de ces effets d’annonce qui nous épuisent ! Personne n’était prévenu, on n’avait pas le temps de se préparer. L’ARS a été prise de court, on n’a pour le moment aucune consigne.

Sinon on compte toujours nos masques. Maintenant c’est l’armée qui les distribue quand on va à l’hôpital pour prendre nos dotations. On passe au milieu de soldats avec leur mitraillette. Dès fois qu’on voudrait les voler… Je fatigue, nous sommes comme les poissons rouges du bocal: on s’asphyxie.

Comment allez-vous vous organiser pour accueillir les familles?

Le chapiteau - D.R.
Le chapiteau - D.R.
J’en ai mal dormi la nuit. Je suis venu à 7h00 lundi matin pour gérer ça. Il y avait déjà des familles devant l’établissement! Il y a eu la queue toute la matinée. Et on a du les renvoyer, car nous n’étions pas prêts pour les accueillir. Certains l’ont mal pris, je les comprends. Je n’ai pas de salle dédiée à ces parloirs, nous sommes un petit établissement. J’ai cherché un chapiteau tout le lundi matin pour l’installer sur le terrain de l’Ehpad. S’il fait beau, c’est la meilleure solution pour éviter les contaminations. Quelqu’un d’un village voisin nous le prête.

...

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Coronavirus et Presstalis pèsent dangereusement sur le secteur

Pendant que certains cogitent sur la batrachomyomachie entre Google et les éditeurs de presse français, le secteur s'enfonce dans une crise violente dont il ne parle bien entendu pas trop... Combien de titres émergeront après la crise ? Mystère.

La presse papier en difficulté - D.R.

Tout le monde avait l'air d'y voir une victoire énorme. C'était il y a un siècle de confinement. Début avril, l'Autorité de la concurrence enjoignait Google de négocier d'ici juillet 2020 «avec les éditeurs et agences de presse la rémunération qui leur est due pour la reprise de leurs contenus protégés» par la loi sur les droits voisins. Enfin, notre belle presse nationale allait être rémunérée par le méchant Google qui reproduit de courts extraits ou simpelment les titres de leurs articles sur Google News. Mieux, ça allait être rétroactif et les discussions devraient « couvrir, de façon rétroactive, les droits dus à compter de l’entrée en vigueur de la loi le 24 octobre 2019 ». Par ici la pluie de droits... En fait, ce qui risque de se passer, si Google peut attendre quelques mois, c'est que l'entreprise américaine sera en mesure de racheter la quasi totalité de la presse française pour une bouchée de pain (au regard de son chiffre d'affaires).

On pourrait discuter sans fin sur la mauvaise foi de la presse française qui voudrait le beurre et l'argent du beurre, sur sa façon de tout faire pour laisser Google indexer ses contenus, sur sa monétisation de ses lecteurs qui sont vendus et revendus à Google, et à d'autres, sur le bénéfice en termes de visites (et de ventes de pub et de revente profils de visiteurs) que représente l'activité du moteur de recherche et ses nombreuses filiales... Mais là n'est pas le sujet.

La presse...

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Coronavirus et Presstalis pèsent dangereusement sur le secteur

Pendant que certains cogitent sur la batrachomyomachie entre Google et les éditeurs de presse français, le secteur s'enfonce dans une crise violente dont il ne parle bien entendu pas trop... Combien de titres émergeront après la crise ? Mystère.

La presse papier en difficulté - D.R.

Tout le monde avait l'air d'y voir une victoire énorme. C'était il y a un siècle de confinement. Début avril, l'Autorité de la concurrence enjoignait Google de négocier d'ici juillet 2020 «avec les éditeurs et agences de presse la rémunération qui leur est due pour la reprise de leurs contenus protégés» par la loi sur les droits voisins. Enfin, notre belle presse nationale allait être rémunérée par le méchant Google qui reproduit de courts extraits ou simpelment les titres de leurs articles sur Google News. Mieux, ça allait être rétroactif et les discussions devraient « couvrir, de façon rétroactive, les droits dus à compter de l’entrée en vigueur de la loi le 24 octobre 2019 ». Par ici la pluie de droits... En fait, ce qui risque de se passer, si Google peut attendre quelques mois, c'est que l'entreprise américaine sera en mesure de racheter la quasi totalité de la presse française pour une bouchée de pain (au regard de son chiffre d'affaires).

On pourrait discuter sans fin sur la mauvaise foi de la presse française qui voudrait le beurre et l'argent du beurre, sur sa façon de tout faire pour laisser Google indexer ses contenus, sur sa monétisation de ses lecteurs qui sont vendus et revendus à Google, et à d'autres, sur le bénéfice en termes de visites (et de ventes de pub et de revente profils de visiteurs) que représente l'activité du moteur de recherche et ses nombreuses filiales... Mais là n'est pas le sujet.

La presse...

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« In Fed We Trust »

Le monde d'avant s'est également écroulé pour ce qui est de la finance et de l'économie. Mais la Réserve fédérale a placé les patients en réanimation au risque de préparer la prochaine crise et de remettre en selle le fameux monde d'avant, dont tant de citoyens ne veulent plus.

Jerome Powell, le patron de la Fed - @ Fed

Peut-on raisonnablement penser l’avenir avec des logiciels du passé qui, il faut bien en convenir, ne peuvent plus être applicables à la situation actuelle ? En d’autres termes, peut-on penser le capitalisme de demain avec des méthodes, des écoles de pensée qui ont été appliquées avant la crise actuelle ? Prenons un seul des aspects de la situation : les marchés financiers. Sont-ils toujours là ? Oui, assurément. Mais ne sont-ils pas des marchés de Schrödinger ? Ils existent toujours, mais comme le confie un ancien du FMI et ex-banquier, « il n’y a plus de marchés ». De fait, sans la réserve fédérale américaine, il n’y aurait véritablement plus de marchés financiers…

Il est peut-être temps de changer la devise inscrite sur le dollars. De « In God We Trust » et de passer à « In Fed We Trust », comme l’a joliment formulé Jeffrey Gundlach. De fait, la banque centrale américaine est intervenue comme jamais auparavant pour freiner la chute vertigineuse des indices boursiers. A titre de comparaison, pour la crise de 2008 (Subprimes), la Fed avait mis en place ses actions sur une période d’environ dix-huit mois. Cette fois, la Fed a déployé des stimuli sans équivalent historique en seulement huit jours.

Une telle implication de la banque centrale traduit une peur panique d’un écroulement du secteur de la finance et de l’économie. Pour bien comprendre l’ampleur du chambardement en cours, la muraille de Chine entre les prérogatives de la banque centrale et du gouvernement est...

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« In Fed We Trust »

Le monde d'avant s'est également écroulé pour ce qui est de la finance et de l'économie. Mais la Réserve fédérale a placé les patients en réanimation au risque de préparer la prochaine crise et de remettre en selle le fameux monde d'avant, dont tant de citoyens ne veulent plus.

Jerome Powell, le patron de la Fed - @ Fed

Peut-on raisonnablement penser l’avenir avec des logiciels du passé qui, il faut bien en convenir, ne peuvent plus être applicables à la situation actuelle ? En d’autres termes, peut-on penser le capitalisme de demain avec des méthodes, des écoles de pensée qui ont été appliquées avant la crise actuelle ? Prenons un seul des aspects de la situation : les marchés financiers. Sont-ils toujours là ? Oui, assurément. Mais ne sont-ils pas des marchés de Schrödinger ? Ils existent toujours, mais comme le confie un ancien du FMI et ex-banquier, « il n’y a plus de marchés ». De fait, sans la réserve fédérale américaine, il n’y aurait véritablement plus de marchés financiers…

Il est peut-être temps de changer la devise inscrite sur le dollars. De « In God We Trust » et de passer à « In Fed We Trust », comme l’a joliment formulé Jeffrey Gundlach. De fait, la banque centrale américaine est intervenue comme jamais auparavant pour freiner la chute vertigineuse des indices boursiers. A titre de comparaison, pour la crise de 2008 (Subprimes), la Fed avait mis en place ses actions sur une période d’environ dix-huit mois. Cette fois, la Fed a déployé des stimuli sans équivalent historique en seulement huit jours.

Une telle implication de la banque centrale traduit une peur panique d’un écroulement du secteur de la finance et de l’économie. Pour bien comprendre l’ampleur du chambardement en cours, la muraille de Chine entre les prérogatives de la banque centrale et du gouvernement est...

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« il faut qu’une enquête soit ouverte »

Le chef de la pharmacie du l'hôpital Henri-Mondor raconte les dessous du manque de médicaments. Il dénonce le comportement des laboratoires pharmaceutiques et des gouvernements successifs à l'origine de cette situation. Il demande que les responsables soient retrouvés.

Alain Astier, chef du service de pharmacie à l'hôpital Henri-Mondor à Créteil. - Copie d'écran

Dans l’Est de la France, le Pr Jean-Philippe Mazzucotelli à Strasbourg et le Dr Marc Noizet à Mulhouse racontaient à Reflets les problèmes de disponibilité de médicament et de matériel médical. Mais la pénurie ne date pas d'aujourd'hui. «Le manque de médicaments en quantité suffisante est très fréquent, assure Alain Astier, chef du service de pharmacie à l'hôpital Henri-Mondor à Créteil. Souvent j’ai un médicament pour deux patients alors que j’en ai quatre à soigner. Alors on choisit à qui on le donne… Parfois on réduit les doses. Avec la crise du Covid-19, on en parle plus et c’est plus aigu. Oui, on peut parler de pénurie de certains produits. Dans ma pharmacie, deux à trois jours de manque d’un médicament, c’est malheureusement banal. Et parfois, la durée est indéterminée. On ne sait pas quand le produit reviendra et ça peut durer longtemps».

Alors pharmaciens et médecins jonglent en substituant certaines molécules par d’autres. «On emploie un médicament un peu moins bon, un peu moins efficace, poursuit le pharmacien. C’est rare qu’un patient meure si un produit manque. C’est heureusement plus subtil que ça. Mais parfois, il y a une perte de chance à cause du manque d’un médicament». En ce moment, le professeur Astier n’a aucune visibilité sur les disponibilités de médicaments. Quand la pharmacie du CHU fait une commande à la pharmacie centrale des Hôpitaux de Paris, elle ne sait jamais ce qu’elle recevra. «Parfois on a la moitié, parfois rien… Être...

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« il faut qu’une enquête soit ouverte »

Le chef de la pharmacie du l'hôpital Henri-Mondor raconte les dessous du manque de médicaments. Il dénonce le comportement des laboratoires pharmaceutiques et des gouvernements successifs à l'origine de cette situation. Il demande que les responsables soient retrouvés.

Alain Astier, chef du service de pharmacie à l'hôpital Henri-Mondor à Créteil. - Copie d'écran

Dans l’Est de la France, le Pr Jean-Philippe Mazzucotelli à Strasbourg et le Dr Marc Noizet à Mulhouse racontaient à Reflets les problèmes de disponibilité de médicament et de matériel médical. Mais la pénurie ne date pas d'aujourd'hui. «Le manque de médicaments en quantité suffisante est très fréquent, assure Alain Astier, chef du service de pharmacie à l'hôpital Henri-Mondor à Créteil. Souvent j’ai un médicament pour deux patients alors que j’en ai quatre à soigner. Alors on choisit à qui on le donne… Parfois on réduit les doses. Avec la crise du Covid-19, on en parle plus et c’est plus aigu. Oui, on peut parler de pénurie de certains produits. Dans ma pharmacie, deux à trois jours de manque d’un médicament, c’est malheureusement banal. Et parfois, la durée est indéterminée. On ne sait pas quand le produit reviendra et ça peut durer longtemps».

Alors pharmaciens et médecins jonglent en substituant certaines molécules par d’autres. «On emploie un médicament un peu moins bon, un peu moins efficace, poursuit le pharmacien. C’est rare qu’un patient meure si un produit manque. C’est heureusement plus subtil que ça. Mais parfois, il y a une perte de chance à cause du manque d’un médicament». En ce moment, le professeur Astier n’a aucune visibilité sur les disponibilités de médicaments. Quand la pharmacie du CHU fait une commande à la pharmacie centrale des Hôpitaux de Paris, elle ne sait jamais ce qu’elle recevra. «Parfois on a la moitié, parfois rien… Être...

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Madelen, le site de streaming de l'INA est accessible gratuitement

On a repris pour un mois de confinement... Pour lutter contre le blues, 13.000 émissions et documentaires sont en accès libre sur le site de l’Institut national de l’audiovisuel.

INA - Copie d'écran

Pas moins de 13 000 programmes parmi lesquels des documentaires, des émissions cultes de télé et de radio, des séries mais aussi des spectacles et des concerts, c'est ce que propose Madelen, le nouveau site de streaming de l’INA, l’Institut national de l’audiovisuel. Il est ouvert gratuitement pendant trois mois. C'est une véritable caverne d’Ali Baba audiovisuelle et sonore qui nous est accessible. Pour bénéficier de ces contenus, la seule condition est de vous créer un compte sur le site. Ensuite, à vous une plongée insolite, passionnante voire addictive, dans la mémoire télévisuelle et radiophonique hexagonale de ces dernières décennies.

Je me suis donc promené au grès de mes goûts, du hasard et des suggestions du site. Dans la catégorie émission culte, Madelen, me recommandait «droit de réponse» de Michel Polac une émission qui fit sensation en son temps par sa liberté de ton et son éclectisme. Celle du 2 janvier 1982 portait sur la disparition du journal satirique Charlie Hebdo. Dans un décor sommaire et enfumé, le programme commence par une chansonde variété: télé-foot: une critique acerbe des élites politiques et médiatiques de l’époque. Son interprète n’est autre qu’un Renaud, au faîte de sa jeunesse, tout en verve et en insolence. L’émission se poursuit ensuite autour d’une table réunissant des journalistes de Charlie dont son patron de l’époque: le fantasque professeur Choron visiblement éméché. Lui et ses collègues dont Cabu ou encore Cavanna s’...

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Madelen, le site de streaming de l'INA est accessible gratuitement

On a repris pour un mois de confinement... Pour lutter contre le blues, 13.000 émissions et documentaires sont en accès libre sur le site de l’Institut national de l’audiovisuel.

INA - Copie d'écran

Pas moins de 13 000 programmes parmi lesquels des documentaires, des émissions cultes de télé et de radio, des séries mais aussi des spectacles et des concerts, c'est ce que propose Madelen, le nouveau site de streaming de l’INA, l’Institut national de l’audiovisuel. Il est ouvert gratuitement pendant trois mois. C'est une véritable caverne d’Ali Baba audiovisuelle et sonore qui nous est accessible. Pour bénéficier de ces contenus, la seule condition est de vous créer un compte sur le site. Ensuite, à vous une plongée insolite, passionnante voire addictive, dans la mémoire télévisuelle et radiophonique hexagonale de ces dernières décennies.

Je me suis donc promené au grès de mes goûts, du hasard et des suggestions du site. Dans la catégorie émission culte, Madelen, me recommandait «droit de réponse» de Michel Polac une émission qui fit sensation en son temps par sa liberté de ton et son éclectisme. Celle du 2 janvier 1982 portait sur la disparition du journal satirique Charlie Hebdo. Dans un décor sommaire et enfumé, le programme commence par une chansonde variété: télé-foot: une critique acerbe des élites politiques et médiatiques de l’époque. Son interprète n’est autre qu’un Renaud, au faîte de sa jeunesse, tout en verve et en insolence. L’émission se poursuit ensuite autour d’une table réunissant des journalistes de Charlie dont son patron de l’époque: le fantasque professeur Choron visiblement éméché. Lui et ses collègues dont Cabu ou encore Cavanna s’...

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pour imaginer avec vous le monde de demain

Le 11 mai étant finalement assez proche, il est temps de faire des projets concrets pour l'après. Qu'est-ce que nous ne voulons pas revoir ? Qu'est-ce que nous souhaitons pour l'avenir, pour construire autre chose ? Reflets.info vous donne la parole.

Le Monde d'après - Reflets

Le journal en ligne Reflets.info lance une plateforme pour collecter les souhaits des citoyens pour élaborer « le monde d’après ».

Le président Emmanuel Macron a eu ces mots : « Le jour d’après ne sera pas un retour au jour d’avant. » Nous avons décidé de prendre au mot la parole présidentielle. La dernière fois que le Président avait proposé aux Français de s’exprimer, lors du « grand débat », les idées recueillies n’ont jamais été suivies d’effets. Elles ont été enterrées et l’on est passé à autre chose.

Aujourd’hui, abasourdis par la crise sanitaire, par le manque de moyens, politiques, intellectuels et citoyens affirment dans tous les médias que le monde d’après doit être différent.

A Reflets.info, nous pensons que nous avons un rôle à jouer pour donner la parole. Donner la parole dans notre travail de journaliste, mais aussi dans ce moment exceptionnel, donner la parole « sans filtre » aux citoyens. Nous croyons que le changement viendra d’en-bas, si les citoyens échangent, débattent et proposent. Il ne suffit pas de déposer un bulletin dans l’urne tous les cinq ans, notre démocratie est à réinventer.

C’est pourquoi, nous avons voulu mettre un outil simple à la disposition des citoyens pour qu’ils puissent exprimer leurs réflexions et leurs attentes. Ce formulaire anonyme comprend 19 champs possible que chacun pourra remplir librement. Pourront ainsi être abordés, notamment, les sujets sujets suivants : politique, économie, écologie et environnement, éducation...

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pour imaginer avec vous le monde de demain

Le 11 mai étant finalement assez proche, il est temps de faire des projets concrets pour l'après. Qu'est-ce que nous ne voulons pas revoir ? Qu'est-ce que nous souhaitons pour l'avenir, pour construire autre chose ? Reflets.info vous donne la parole.

Le Monde d'après - Reflets

Le journal en ligne Reflets.info lance une plateforme pour collecter les souhaits des citoyens pour élaborer « le monde d’après ».

Le président Emmanuel Macron a eu ces mots : « Le jour d’après ne sera pas un retour au jour d’avant. » Nous avons décidé de prendre au mot la parole présidentielle. La dernière fois que le Président avait proposé aux Français de s’exprimer, lors du « grand débat », les idées recueillies n’ont jamais été suivies d’effets. Elles ont été enterrées et l’on est passé à autre chose.

Aujourd’hui, abasourdis par la crise sanitaire, par le manque de moyens, politiques, intellectuels et citoyens affirment dans tous les médias que le monde d’après doit être différent.

A Reflets.info, nous pensons que nous avons un rôle à jouer pour donner la parole. Donner la parole dans notre travail de journaliste, mais aussi dans ce moment exceptionnel, donner la parole « sans filtre » aux citoyens. Nous croyons que le changement viendra d’en-bas, si les citoyens échangent, débattent et proposent. Il ne suffit pas de déposer un bulletin dans l’urne tous les cinq ans, notre démocratie est à réinventer.

C’est pourquoi, nous avons voulu mettre un outil simple à la disposition des citoyens pour qu’ils puissent exprimer leurs réflexions et leurs attentes. Ce formulaire anonyme comprend 19 champs possible que chacun pourra remplir librement. Pourront ainsi être abordés, notamment, les sujets sujets suivants : politique, économie, écologie et environnement, éducation...

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Anthony Smith - D.R.
Anthony Smith - D.R.
Notre enquête du 1er avril Le droit du travail malmené révélait notamment les pressions sur les inspecteurs du travail priés de ne pas faire de zèle. Quinze jours après, la situation est loin de s'être améliorée. Les pressions du ministère du Travail sont très nombreuses. La direction du travail interdit désormais les contrôles inopinés dans les entreprises, et les subordonne à l'autorisation de la hiérarchie, officiellement pour protéger les agents du coronavirus. Et les masques sont toujours disponibles en nombre très limité voir absents dans de nombreux départements.

Dans le Nord, une inspectrice du travail a été dissuadée d'exercer un référé à l'encontre d'une association d'aide à domicile pour défaut de protection de ses salariés. Le Tribunal lui a donné raison la semaine dernière, « contre l'avis de sa hiérarchie » qui est allée jusqu'à intervenir directement auprès du tribunal, relèvent les syndicats.

Anthony Smith, inspecteur du travail du département de la Marne, ancien secrétaire général de la CGT TEFP, membre de son bureau national et représentant des inspecteurs du travail au Conseil national de l’inspection du travail, vient de se voir notifier la suspension immédiate de ses fonctions « dans l’intérêt du service », à titre conservatoire, dans l’attente de la mise en œuvre d’une possible sanction disciplinaire. Il lui est ainsi notamment reproché d’avoir adressé des lettres de rappel de la réglementation aux...

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Anthony Smith - D.R.
Anthony Smith - D.R.
Notre enquête du 1er avril Le droit du travail malmené révélait notamment les pressions sur les inspecteurs du travail priés de ne pas faire de zèle. Quinze jours après, la situation est loin de s'être améliorée. Les pressions du ministère du Travail sont très nombreuses. La direction du travail interdit désormais les contrôles inopinés dans les entreprises, et les subordonne à l'autorisation de la hiérarchie, officiellement pour protéger les agents du coronavirus. Et les masques sont toujours disponibles en nombre très limité voir absents dans de nombreux départements.

Dans le Nord, une inspectrice du travail a été dissuadée d'exercer un référé à l'encontre d'une association d'aide à domicile pour défaut de protection de ses salariés. Le Tribunal lui a donné raison la semaine dernière, « contre l'avis de sa hiérarchie » qui est allée jusqu'à intervenir directement auprès du tribunal, relèvent les syndicats.

Anthony Smith, inspecteur du travail du département de la Marne, ancien secrétaire général de la CGT TEFP, membre de son bureau national et représentant des inspecteurs du travail au Conseil national de l’inspection du travail, vient de se voir notifier la suspension immédiate de ses fonctions « dans l’intérêt du service », à titre conservatoire, dans l’attente de la mise en œuvre d’une possible sanction disciplinaire. Il lui est ainsi notamment reproché d’avoir adressé des lettres de rappel de la réglementation aux...

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Dans le monde entier, de très nombreux essais sont réalisés.

Différentes molécules sont en cours d'essai pour soigner les malades du Coronavirus. Mais aucun retour significatif n’est encore disponible.

Au front, sans armes... - © Reflets

Sur le site clinicaltrial.gov, environ 300 essais autour du Covid sont déclarés dans le monde entier. « Même si certains sont des tests de nouveaux matériels, des respirateurs par exemple, ça fait beaucoup d’essais de médicaments, explique le Dr Jean-Louis Thomas. Et ce ne sont que ceux qui sont déclarés. Après quand on regarde la méthodologie, certains essais ont des méthodes un peu folklorique, tous ne sont pas forcément réalisés dans les règles de l’art. Mais l'effort de recherche est très important.»

«La seule façon efficace de se sortir de l’épidémie est d’avoir un vaccin, affirme le Pr Alain Astier, chef du service de pharmacie à l'hôpital Henri-Mondor à Créteil. La prévention est toujours mieux que le traitement.»

«Il y a beaucoup d’essais, mais il faut savoir qu’on ne traite pas de la même manière, suivant les stades de la maladie, poursuit le professeur Astier. Au début, on peut chercher à détruire le virus, à empêcher sa réplication avec des anti-viraux. Quand les malades sont en réanimation, on traite l’état inflammatoire qui est très violent, la pneumonie et les insuffisances provoquées par la maladie, comme des insuffisances rénales ou hépatiques. Le virus n’est plus le premier problème. Concernant les recherches de traitement en cours, il y a deux stratégies complémentaires: trouver un nouveau médicament ou repositionner une molécule existante pour voir si elle agit sur le virus. Évidemment, beaucoup de laboratoires pharmaceutiques poussent vers la...

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Dans le monde entier, de très nombreux essais sont réalisés.

Différentes molécules sont en cours d'essai pour soigner les malades du Coronavirus. Mais aucun retour significatif n’est encore disponible.

Au front, sans armes... - © Reflets

Sur le site clinicaltrial.gov, environ 300 essais autour du Covid sont déclarés dans le monde entier. « Même si certains sont des tests de nouveaux matériels, des respirateurs par exemple, ça fait beaucoup d’essais de médicaments, explique le Dr Jean-Louis Thomas. Et ce ne sont que ceux qui sont déclarés. Après quand on regarde la méthodologie, certains essais ont des méthodes un peu folklorique, tous ne sont pas forcément réalisés dans les règles de l’art. Mais l'effort de recherche est très important.»

«La seule façon efficace de se sortir de l’épidémie est d’avoir un vaccin, affirme le Pr Alain Astier, chef du service de pharmacie à l'hôpital Henri-Mondor à Créteil. La prévention est toujours mieux que le traitement.»

«Il y a beaucoup d’essais, mais il faut savoir qu’on ne traite pas de la même manière, suivant les stades de la maladie, poursuit le professeur Astier. Au début, on peut chercher à détruire le virus, à empêcher sa réplication avec des anti-viraux. Quand les malades sont en réanimation, on traite l’état inflammatoire qui est très violent, la pneumonie et les insuffisances provoquées par la maladie, comme des insuffisances rénales ou hépatiques. Le virus n’est plus le premier problème. Concernant les recherches de traitement en cours, il y a deux stratégies complémentaires: trouver un nouveau médicament ou repositionner une molécule existante pour voir si elle agit sur le virus. Évidemment, beaucoup de laboratoires pharmaceutiques poussent vers la...

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Entre pénuries et annonces, pas facile de s'y retrouver

Avec l'appel de l'OMS mi-mars, on a compris que pour mieux lutter contre la pandémie, il fallait tester massivement. Mais comment faire quand on manque de l'essentiel pour prélever comme on voudrait ? Font défaut les masques toujours, mais aussi les réactifs pour détecter le virus, et les écouvillons pour aller le chercher dans le nez. Malgré tous les efforts de la filière, les objectifs pour la fin du mois restent moitié moindres qu'en Allemagne...

Un centre de dépistage "drive" - INOVIE

"Nous avons un message simple à tous les pays : testez, testez, testez les gens !", a appelé le directeur général de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) à la mi-mars pour faire face à la pandémie du coronavirus. Mais encore faut-il en avoir les moyens, ce qui ne semble pas forcément être le cas de la France. "De 5.000 tests par jour (…), nous sommes passés à 12.000 tests sur une journée comme aujourd'hui. Nous serons à (…) 30.000 tests d'ici à une grosse semaine. Et enfin, nous atteindrons les 50.000 tests par jour par PCR [tests permettant de détecter le virus, NDLR] d'ici la fin du mois d'avril", a donné comme direction Olivier Véran, le ministre de la Santé, deux semaines plus tard. Est-ce bien suffisant ?

A titre simple de comparaison : 50.000 tests par jour, cela correspond à 350.000 tests par semaine, quand l'Allemagne revendique pouvoir déjà en réaliser jusqu'à plus de 700.000 par semaine. Non seulement les dépistages sont plus nombreux, mais ils ont commencé bien plus tôt, dès la mi-janvier, outre-Rhin. C'est d'ailleurs l'un des éléments qui pourrait expliquer que le pays soit si peu affecté aujourd'hui. Officiellement, les décès liés au covid-19 s'élèvent à quelque 3.000 en Allemagne, contre 15.000 en France.

Les chiffres de l'OMS pour l'Europe au 15 avril 2020
Les chiffres de l'OMS pour l'Europe au 15 avril 2020

Pour être précis, où en sommes-nous exactement de nos capacités de tests en ce moment ? "En toute transparence",...

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Entre pénuries et annonces, pas facile de s'y retrouver

Avec l'appel de l'OMS mi-mars, on a compris que pour mieux lutter contre la pandémie, il fallait tester massivement. Mais comment faire quand on manque de l'essentiel pour prélever comme on voudrait ? Font défaut les masques toujours, mais aussi les réactifs pour détecter le virus, et les écouvillons pour aller le chercher dans le nez. Malgré tous les efforts de la filière, les objectifs pour la fin du mois restent moitié moindres qu'en Allemagne...

Un centre de dépistage "drive" - INOVIE

"Nous avons un message simple à tous les pays : testez, testez, testez les gens !", a appelé le directeur général de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) à la mi-mars pour faire face à la pandémie du coronavirus. Mais encore faut-il en avoir les moyens, ce qui ne semble pas forcément être le cas de la France. "De 5.000 tests par jour (…), nous sommes passés à 12.000 tests sur une journée comme aujourd'hui. Nous serons à (…) 30.000 tests d'ici à une grosse semaine. Et enfin, nous atteindrons les 50.000 tests par jour par PCR [tests permettant de détecter le virus, NDLR] d'ici la fin du mois d'avril", a donné comme direction Olivier Véran, le ministre de la Santé, deux semaines plus tard. Est-ce bien suffisant ?

A titre simple de comparaison : 50.000 tests par jour, cela correspond à 350.000 tests par semaine, quand l'Allemagne revendique pouvoir déjà en réaliser jusqu'à plus de 700.000 par semaine. Non seulement les dépistages sont plus nombreux, mais ils ont commencé bien plus tôt, dès la mi-janvier, outre-Rhin. C'est d'ailleurs l'un des éléments qui pourrait expliquer que le pays soit si peu affecté aujourd'hui. Officiellement, les décès liés au covid-19 s'élèvent à quelque 3.000 en Allemagne, contre 15.000 en France.

Les chiffres de l'OMS pour l'Europe au 15 avril 2020
Les chiffres de l'OMS pour l'Europe au 15 avril 2020

Pour être précis, où en sommes-nous exactement de nos capacités de tests en ce moment ? "En toute transparence",...

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Un ralentissement de l'économie de 3% en 2020

Dans son rapport World Economic Outlook d'avril, le Fonds monétaire international prend acte du "grand confinement" et dépeint une crise économique profonde. Il prévoit toutefois un beau rebond en 2021. Mais dans le cas d'un scénario qui est optimiste.

Le rapport (partiel) du FMI

C'est un rendez-vous habituel. Tous les trois mois, le Fonds monétaire international (FMI) publie un rapport dans lequel ses analystes tentent de prédire l'avenir économique de la planète. Cette fois, les experts du Fonds ont été surpris. La pandémie du coronavirus est venue secouer leurs travaux assez violemment. Et cette fois, l'exercice qui tient déjà de la boule de cristal, l'économie n'étant pas une science, encore moins exacte, semble encore plus improbable...

"Un scénario de pandémie avait été évoqué comme une possibilité lors de précédents débats de politique économique, mais aucun d'entre nous n'avait une idée précise de la forme concrète qu'il prendrait et de ses conséquences pour l'économie. Nous faisons maintenant face à une sinistre réalité", indiquent d'emblée les économistes. Si les politiques n'étaient pas prêts à faire face à une pandémie, en dépit de plusieurs alertes des services de renseignement, comme l'indiquait le Canard Enchainé la semaine dernière, les économistes n'avaient visiblement jamais pris la peine de faire tourner des modèles dans lesquels l'activité économique mondiale est mise à l'arrêt...

Ce qui ressort de la lecture du rapport des experts du FMI, c'est qu'ils n'ont aucune certitude sur ce qu'ils avancent, ni sur l'avenir. "Cette crise ne ressemble à aucune autre. Premièrement, le choc est violent. Les pertes de production liées à cette...

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Un ralentissement de l'économie de 3% en 2020

Dans son rapport World Economic Outlook d'avril, le Fonds monétaire international prend acte du "grand confinement" et dépeint une crise économique profonde. Il prévoit toutefois un beau rebond en 2021. Mais dans le cas d'un scénario qui est optimiste.

Le rapport (partiel) du FMI

C'est un rendez-vous habituel. Tous les trois mois, le Fonds monétaire international (FMI) publie un rapport dans lequel ses analystes tentent de prédire l'avenir économique de la planète. Cette fois, les experts du Fonds ont été surpris. La pandémie du coronavirus est venue secouer leurs travaux assez violemment. Et cette fois, l'exercice qui tient déjà de la boule de cristal, l'économie n'étant pas une science, encore moins exacte, semble encore plus improbable...

"Un scénario de pandémie avait été évoqué comme une possibilité lors de précédents débats de politique économique, mais aucun d'entre nous n'avait une idée précise de la forme concrète qu'il prendrait et de ses conséquences pour l'économie. Nous faisons maintenant face à une sinistre réalité", indiquent d'emblée les économistes. Si les politiques n'étaient pas prêts à faire face à une pandémie, en dépit de plusieurs alertes des services de renseignement, comme l'indiquait le Canard Enchainé la semaine dernière, les économistes n'avaient visiblement jamais pris la peine de faire tourner des modèles dans lesquels l'activité économique mondiale est mise à l'arrêt...

Ce qui ressort de la lecture du rapport des experts du FMI, c'est qu'ils n'ont aucune certitude sur ce qu'ils avancent, ni sur l'avenir. "Cette crise ne ressemble à aucune autre. Premièrement, le choc est violent. Les pertes de production liées à cette...

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Tracking GSM, GPS ou Bluetooth? Aucun système ne pourra répondre à l'urgence sanitaire

L'urgence de santé publique, ce n'est pas la surveillance massive mais le dépistage de masse !

L'intérieur de la prison Presidio Modelo, à Cuba, construite sur le modèle du panoptique - I, Friman - CC BY-SA 3.0

La pandémie mondiale de coronavirus colporte une idée presque aussi tenace que la prolifération d’agents pathogènes: le miracle technologique. L’état de sidération est tel que le traçage informatique des individus est présenté comme une partie du remède, une solution d’aide à la décision qu’il serait inconcevable de rejeter alors que l’on nage en plein désastre. L’urgence sanitaire nous impose, «pour la bonne cause», de baisser la garde sur l’exploitation de nos données personnelles par le truchement de nos téléphones mobiles.

De nombreux pays ont d’ores et déjà contraint leur population à accepter la géolocalisation de façon nominative ou anonyme, le plus souvent sans accord préalable. En France, le débat s’est orienté d’emblée sur le terrain éthique et juridique: peut-on l’appliquer sans le consentement des intéressés? Doit-on légiférer? Cela est-il prévu par le RGPD, le règlement européen qui remplace la loi informatique et libertés?

D’ordinaire, lorsque les autorités d’un pays dit «démocratique» cherchent à faire adopter de nouvelles techniques de contrôle des populations «pour leur propre sécurité», leur première préoccupation consiste précisément à faire en sorte que rien ne soit imposé de manière autoritaire… C’est ainsi que l’on parle d’acceptabilité ou d’acceptation sociale. L’enjeu est d’influencer la perception du public pour faciliter son adhésion. Les sociologues de l’innovation ont plusieurs décennies d’expérience en la matière, et chaque brique de la...

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Tracking GSM, GPS ou Bluetooth? Aucun système ne pourra répondre à l'urgence sanitaire

L'urgence de santé publique, ce n'est pas la surveillance massive mais le dépistage de masse !

L'intérieur de la prison Presidio Modelo, à Cuba, construite sur le modèle du panoptique - I, Friman - CC BY-SA 3.0

La pandémie mondiale de coronavirus colporte une idée presque aussi tenace que la prolifération d’agents pathogènes: le miracle technologique. L’état de sidération est tel que le traçage informatique des individus est présenté comme une partie du remède, une solution d’aide à la décision qu’il serait inconcevable de rejeter alors que l’on nage en plein désastre. L’urgence sanitaire nous impose, «pour la bonne cause», de baisser la garde sur l’exploitation de nos données personnelles par le truchement de nos téléphones mobiles.

De nombreux pays ont d’ores et déjà contraint leur population à accepter la géolocalisation de façon nominative ou anonyme, le plus souvent sans accord préalable. En France, le débat s’est orienté d’emblée sur le terrain éthique et juridique: peut-on l’appliquer sans le consentement des intéressés? Doit-on légiférer? Cela est-il prévu par le RGPD, le règlement européen qui remplace la loi informatique et libertés?

D’ordinaire, lorsque les autorités d’un pays dit «démocratique» cherchent à faire adopter de nouvelles techniques de contrôle des populations «pour leur propre sécurité», leur première préoccupation consiste précisément à faire en sorte que rien ne soit imposé de manière autoritaire… C’est ainsi que l’on parle d’acceptabilité ou d’acceptation sociale. L’enjeu est d’influencer la perception du public pour faciliter son adhésion. Les sociologues de l’innovation ont plusieurs décennies d’expérience en la matière, et chaque brique de la...

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Le monde carcéral face à la pandémie

Dès le début du confinement, les prisons ont tenté de réduire les risques de contamination, notamment la suspension de tous les parloirs. Mais, à l’intérieur, la surpopulation carcérale et l’absence de mesures sanitaires strictes mettent en danger les détenus et le personnel pénitentiaire. Les prisons françaises se préparent à une crise sanitaire sans précédent.

Promenade dans une prison - OIP

« Rien n’est fait pour protéger les détenus » témoigne Maud*. Son compagnon est incarcéré à la prison de Toulouse pour une longue peine. « Il n’y a pas de masques, pas de gants, pas de gel hydro-alcoolique, les détenus continuent de se voir en promenade, dans les couloirs, et les douches sont toujours collectives » liste-t-elle. « Aucune mesure n’a été prise pour les protéger. Le virus en prison, c’est comme jeter une allumette dans une botte de foin, il se propagera à toute vitesse ».

Et le Covid-19 est déjà entré dans les prisons françaises. D’après les chiffres officiels, 63 détenus ont été testés positifs, ainsi que 145 membres du personnel pénitentiaire. Deux prisonniers et un surveillant en sont déjà décédés. Mais, comme ailleurs, l’absence de tests ne permet pas de prendre la mesure de la contamination. A l’heure actuelle, les gardiens n’ont aucun équipement pour se protéger et protéger les détenus. Dans des cellules de 9 mètres carrés, à deux ou trois, le respect des gestes barrières et la distanciation sociale sont impossibles. Dès l’annonce du confinement, les établissements pénitentiaires ont tenté de prendre des mesures, comme la suppression des parloirs et l’interdiction de tout intervenant extérieur. Désormais, seuls les surveillants entrent dans les prisons. « C’est la grande peur des détenus, que les gardiens fassent entrer le virus en prison » explique Charline Becker, coordinatrice pour la région Sud-Est à l’OIP, l’Observatoire International des prisons....

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Le monde carcéral face à la pandémie

Dès le début du confinement, les prisons ont tenté de réduire les risques de contamination, notamment la suspension de tous les parloirs. Mais, à l’intérieur, la surpopulation carcérale et l’absence de mesures sanitaires strictes mettent en danger les détenus et le personnel pénitentiaire. Les prisons françaises se préparent à une crise sanitaire sans précédent.

Promenade dans une prison - OIP

« Rien n’est fait pour protéger les détenus » témoigne Maud*. Son compagnon est incarcéré à la prison de Toulouse pour une longue peine. « Il n’y a pas de masques, pas de gants, pas de gel hydro-alcoolique, les détenus continuent de se voir en promenade, dans les couloirs, et les douches sont toujours collectives » liste-t-elle. « Aucune mesure n’a été prise pour les protéger. Le virus en prison, c’est comme jeter une allumette dans une botte de foin, il se propagera à toute vitesse ».

Et le Covid-19 est déjà entré dans les prisons françaises. D’après les chiffres officiels, 63 détenus ont été testés positifs, ainsi que 145 membres du personnel pénitentiaire. Deux prisonniers et un surveillant en sont déjà décédés. Mais, comme ailleurs, l’absence de tests ne permet pas de prendre la mesure de la contamination. A l’heure actuelle, les gardiens n’ont aucun équipement pour se protéger et protéger les détenus. Dans des cellules de 9 mètres carrés, à deux ou trois, le respect des gestes barrières et la distanciation sociale sont impossibles. Dès l’annonce du confinement, les établissements pénitentiaires ont tenté de prendre des mesures, comme la suppression des parloirs et l’interdiction de tout intervenant extérieur. Désormais, seuls les surveillants entrent dans les prisons. « C’est la grande peur des détenus, que les gardiens fassent entrer le virus en prison » explique Charline Becker, coordinatrice pour la région Sud-Est à l’OIP, l’Observatoire International des prisons....

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Jean-Louis Thiériot, député LR et conseiller départemental de Seine-et-Marne, raconte son quotidien

Livrer des masques, répondre aux inquiétudes des petites entreprises et des indépendants, contacter des banques pour faciliter des prêts, tenter d'y voir clair sur la situation dans son département, voilà son quotidien. Le député dénonce aussi le manque de transparence de l'Agence régionale de santé et son incapacité à gérer efficacement la crise.

Jean-Louis Thiériot, député chauffeur-livreur - D.R.

Comment se passe la vie d’un député en ce moment? Quel est votre état d’esprit?

Je suis en colère, je suis dégoûté. Et pourtant je suis un modéré. Il y a des gens qui meurent, des tragédies humaines… Les soignants ont trop peu de masques pour se protéger, le FFP2 seuls à même de filtrer l’air surtout. Les surblouses manquent cruellement, de même que les surchaussures et les charlottes. C’est lamentable. Je sais que tout n’est pas de la responsabilité du gouvernement. On s’est plantés dans l’anticipation de la crise: ça a commencé sur Sarkozy, ça s’est poursuivi sous Hollande et ça a continué avec Macron. A la clinique Saint-Jean près de chez moi, on demande aux soignants de mettre les masques dans des sacs poubelles pour les réutiliser dans 10 jours en espérant que le virus sera mort. Parce que la direction n’est pas sûre d’être réapprovisionnée. Et quelqu’un m’a dit que c’était la même chose à l’hôpital de Melun, mais je n’ai pas pu le vérifier. En ce moment, c’est surtout ma casquette de conseiller départemental qui est utile. Là, on a des moyens, des services. Le député, il ne peut pas faire grand-chose… Notre département avait commandé des masques FFP2 et 700.000 masques chirurgicaux. Les FFP2 ont été réquisitionnés par l’État. C’est un scandale! 500.000 masques ont été donnés à l’ARS, l’Agence régionale de santé, et 200.000 ont été mis à disposition des conseillers départementaux pour les donner directement aux professionnels qui en manquent.

Donc vous avez distribué...

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Jean-Louis Thiériot, député LR et conseiller départemental de Seine-et-Marne, raconte son quotidien

Livrer des masques, répondre aux inquiétudes des petites entreprises et des indépendants, contacter des banques pour faciliter des prêts, tenter d'y voir clair sur la situation dans son département, voilà son quotidien. Le député dénonce aussi le manque de transparence de l'Agence régionale de santé et son incapacité à gérer efficacement la crise.

Jean-Louis Thiériot, député chauffeur-livreur - D.R.

Comment se passe la vie d’un député en ce moment? Quel est votre état d’esprit?

Je suis en colère, je suis dégoûté. Et pourtant je suis un modéré. Il y a des gens qui meurent, des tragédies humaines… Les soignants ont trop peu de masques pour se protéger, le FFP2 seuls à même de filtrer l’air surtout. Les surblouses manquent cruellement, de même que les surchaussures et les charlottes. C’est lamentable. Je sais que tout n’est pas de la responsabilité du gouvernement. On s’est plantés dans l’anticipation de la crise: ça a commencé sur Sarkozy, ça s’est poursuivi sous Hollande et ça a continué avec Macron. A la clinique Saint-Jean près de chez moi, on demande aux soignants de mettre les masques dans des sacs poubelles pour les réutiliser dans 10 jours en espérant que le virus sera mort. Parce que la direction n’est pas sûre d’être réapprovisionnée. Et quelqu’un m’a dit que c’était la même chose à l’hôpital de Melun, mais je n’ai pas pu le vérifier. En ce moment, c’est surtout ma casquette de conseiller départemental qui est utile. Là, on a des moyens, des services. Le député, il ne peut pas faire grand-chose… Notre département avait commandé des masques FFP2 et 700.000 masques chirurgicaux. Les FFP2 ont été réquisitionnés par l’État. C’est un scandale! 500.000 masques ont été donnés à l’ARS, l’Agence régionale de santé, et 200.000 ont été mis à disposition des conseillers départementaux pour les donner directement aux professionnels qui en manquent.

Donc vous avez distribué...

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Alors que chez les privilégiés...

L'absence de respect des règles, c'est toujours chez les autres et il y a toujours un parangon de vertu pour accabler le voisin.

Banlieue - D.R.

Ça cogite ferme chez les éditocrates, les toutologues, les nouveaux experts en médecine et en virologie, et même chez les élus. Que faire des « quartiers sensibles » où, c'est une évidence, les gens sont rétifs à toute autorité, à toute règle... Dans ces terrains perdus de la république, où celle-ci a été grand-remplacée par la délinquance, comment faire respecter les règles du confinement ? Certains ont des idées, comme ces élus relayés par le Figaro qui s'adressent au premier ministre : « Afin que ce confinement puisse être pleinement respecté et face aux violences qui ont lieu lors des contrôles, nous souhaiterions connaître votre opinion sur le déploiement d’unités adaptées de l’armée dans un certain nombre de quartiers sensibles pour lesquels les forces de l’ordre ne sont plus assez nombreuses pour permettre à l’ordre républicain d’opérer. L’armée pourrait venir en appui de ces dernières, avec les règles d’engagement qui sont les siennes, tout en prévoyant une présomption de légitime défense pour les militaires, puisque les forces de l’ordre sont manifestement hors d’état de faire appliquer la loi ». Et voilà. C'était simple. Leur balancer l'armée, les chars, l'aviation s'ils résistent. Et s'ils résistent trop, leur tirer dessus en légitime défense...

Bien sûr il y a bien quelques journalopes islamo-gauchiasses pour rappeler que les quartiers pauvres, quelle que soit la ville et le pays, sont toujours les plus touchés par l'épidémie....

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Alors que chez les privilégiés...

L'absence de respect des règles, c'est toujours chez les autres et il y a toujours un parangon de vertu pour accabler le voisin.

Banlieue - D.R.

Ça cogite ferme chez les éditocrates, les toutologues, les nouveaux experts en médecine et en virologie, et même chez les élus. Que faire des « quartiers sensibles » où, c'est une évidence, les gens sont rétifs à toute autorité, à toute règle... Dans ces terrains perdus de la république, où celle-ci a été grand-remplacée par la délinquance, comment faire respecter les règles du confinement ? Certains ont des idées, comme ces élus relayés par le Figaro qui s'adressent au premier ministre : « Afin que ce confinement puisse être pleinement respecté et face aux violences qui ont lieu lors des contrôles, nous souhaiterions connaître votre opinion sur le déploiement d’unités adaptées de l’armée dans un certain nombre de quartiers sensibles pour lesquels les forces de l’ordre ne sont plus assez nombreuses pour permettre à l’ordre républicain d’opérer. L’armée pourrait venir en appui de ces dernières, avec les règles d’engagement qui sont les siennes, tout en prévoyant une présomption de légitime défense pour les militaires, puisque les forces de l’ordre sont manifestement hors d’état de faire appliquer la loi ». Et voilà. C'était simple. Leur balancer l'armée, les chars, l'aviation s'ils résistent. Et s'ils résistent trop, leur tirer dessus en légitime défense...

Bien sûr il y a bien quelques journalopes islamo-gauchiasses pour rappeler que les quartiers pauvres, quelle que soit la ville et le pays, sont toujours les plus touchés par l'épidémie....

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Des joyaux du patrimoine mondial sont accessibles en visite virtuelle 360°

Marre du confinement ? Notre balade virtuelle du jour vous propose d'aller à la rencontre de l'architecture de de l'art chrétien.

Chapelle Sixtine - Wikipedia - domaine public

En ce jour de Pâques, pourquoi ne pas aller se balader dans des églises ? Que l'on soit croyant ou pas, l'architecture et l'art sont souvent remarquables et font partie de notre patrimoine culturel. Les ressources disponibles sont nombreuses et pour la plupart d’entre elles, de qualité. J’aimerais commencer en vous conseillant un site Internet qui se décline aussi en une application pour Smartphones: www.belleseglises.com. C’est un retraité passionné de patrimoine Louis-Bertrand Raffour qui l'a créé. Lui et les internautes qui veulent s’associer à ce travail mettent à jour ces pages très bien documentées qui recensent des centaines de magnifiques églises de France quelles que soient leur taille ou leur style: ça va par exemple de l’église en pur style roman auvergnat de sainte Marie de Nasbinals sur la route de saint Jacques de Compostelle, jusqu’à l’immense cathédrale gothique sainte Croix d’Orléans, en passant par la chapelle Notre Dame de Clarté de Perros Guirrec, un écrin de granit de style flamboyant breton qui mêle tradition et modernité. En témoigne son chemin de croix réalisé par l’immense peintre Maurice Denis dans les années 30. Ce site est vraiment une mine d’or. Chacune des fiches proposées s’organise autour de l’histoire de l’édifice, des détails sur son architecture, sur les œuvres ou mobilier remarquable qu’il abrite, le tout associé à de nombreuses photos.

Tombeau de Christophe Colomb

J’aimerais aussi vous recommander une déambulation...

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Des joyaux du patrimoine mondial sont accessibles en visite virtuelle 360°

Marre du confinement ? Notre balade virtuelle du jour vous propose d'aller à la rencontre de l'architecture de de l'art chrétien.

Chapelle Sixtine - Wikipedia - domaine public

En ce jour de Pâques, pourquoi ne pas aller se balader dans des églises ? Que l'on soit croyant ou pas, l'architecture et l'art sont souvent remarquables et font partie de notre patrimoine culturel. Les ressources disponibles sont nombreuses et pour la plupart d’entre elles, de qualité. J’aimerais commencer en vous conseillant un site Internet qui se décline aussi en une application pour Smartphones: www.belleseglises.com. C’est un retraité passionné de patrimoine Louis-Bertrand Raffour qui l'a créé. Lui et les internautes qui veulent s’associer à ce travail mettent à jour ces pages très bien documentées qui recensent des centaines de magnifiques églises de France quelles que soient leur taille ou leur style: ça va par exemple de l’église en pur style roman auvergnat de sainte Marie de Nasbinals sur la route de saint Jacques de Compostelle, jusqu’à l’immense cathédrale gothique sainte Croix d’Orléans, en passant par la chapelle Notre Dame de Clarté de Perros Guirrec, un écrin de granit de style flamboyant breton qui mêle tradition et modernité. En témoigne son chemin de croix réalisé par l’immense peintre Maurice Denis dans les années 30. Ce site est vraiment une mine d’or. Chacune des fiches proposées s’organise autour de l’histoire de l’édifice, des détails sur son architecture, sur les œuvres ou mobilier remarquable qu’il abrite, le tout associé à de nombreuses photos.

Tombeau de Christophe Colomb

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Équipes Mobiles de Sécurité à Mayotte - D.R.
Équipes Mobiles de Sécurité à Mayotte - D.R.
Voilà un intriguant décret passé inaperçu en période de coronavirus. Le 7 avril 2020, un décret publié au journal officiel précise l'autorisation de détention et de port d'armes pour les agents des équipes mobiles de sécurité du ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse dans le Département de Mayotte. "Le ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse peut acquérir et détenir des matraques de type bâton de défense ou tonfa, matraques téléscopiques et tonfas téléscopiques, relevant de la catégorie D, en vue de leur remise aux agents des équipes mobiles de sécurité, qui exercent leurs missions dans le Département de Mayotte".

Premier point, qui sont ces équipes mobiles de sécurité du ministère de l'éducation nationale ? L'académie de Limoges nous donne un aperçu.

Les équipes mobiles de sécurité académiques ont principalement pour missions :

d'accompagner et aider les établissements en cas de fortes tensions ou en temps de crise liée à l'insécurité ; d'assurer la protection et la sécurité des personnes et des biens au sein des établissements et à leurs abords ; d'améliorer la prise en charge des élèves aux conduites problématiques. L'équipe de l'académie de Limoges comprend des personnes, aux profils et compétences complémentaires :

des personnels appartenant à l'Éducation nationale ; des spécialistes de la sécurité recrutés avec l'aide du ministère...

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Équipes Mobiles de Sécurité à Mayotte - D.R.
Équipes Mobiles de Sécurité à Mayotte - D.R.
Voilà un intriguant décret passé inaperçu en période de coronavirus. Le 7 avril 2020, un décret publié au journal officiel précise l'autorisation de détention et de port d'armes pour les agents des équipes mobiles de sécurité du ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse dans le Département de Mayotte. "Le ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse peut acquérir et détenir des matraques de type bâton de défense ou tonfa, matraques téléscopiques et tonfas téléscopiques, relevant de la catégorie D, en vue de leur remise aux agents des équipes mobiles de sécurité, qui exercent leurs missions dans le Département de Mayotte".

Premier point, qui sont ces équipes mobiles de sécurité du ministère de l'éducation nationale ? L'académie de Limoges nous donne un aperçu.

Les équipes mobiles de sécurité académiques ont principalement pour missions :

d'accompagner et aider les établissements en cas de fortes tensions ou en temps de crise liée à l'insécurité ; d'assurer la protection et la sécurité des personnes et des biens au sein des établissements et à leurs abords ; d'améliorer la prise en charge des élèves aux conduites problématiques. L'équipe de l'académie de Limoges comprend des personnes, aux profils et compétences complémentaires :

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Face au défi du Covid-19, le problème est de tenir dans la durée

A l'Ephad de Saint-Paulien en Haute-Loire, les résidents souffrent de l'isolement. Et le personnel commence à s'épuiser. L'hôpital du Puy-en-Velay leur parle d'un déconfinement en décembre pour les structures d'accueil des personnes âgées. Une douche froide pour sa directrice, Nathalie Cottier. Épisode 4.

Visioconférence avec la famille - D.R.

Comment se passe la vie dans l’établissement?

Ça va toujours, mais c’est dur. Il est 19h et là je reprends à 20h pour des visioconférences par Skype. Tous les résidents veulent parler à leurs familles, mais je ne peux pas me couper en 62. Ce sont des semaines de dingue… Je suis sur les rotules. Je n’ai pas une minute pour m’assoir. Il y a beaucoup de choses à faire en même temps. Pour les visioconférences, on n’a qu’un ordinateur. Donc j’utilise aussi mon téléphone personnel. J’ai explosé le forfait. (rires) Le problème est que les résidents ne vont pas bien. La famille leur manque. Certains ne comprennent pas le confinement, ils pensent que leur famille les a abandonnés. Quand je tiens le téléphone avec la famille, je suis au milieu des pleurs des uns et des autres. Il faut que je gère avec le résident. C’est lourd émotionnellement. Notre psychologue continue de venir une fois par semaine. C’est précieux. Certains Ehpad leur refusent l’entrée. Je trouve ça absurde. Les résidents en ont besoin. Surtout que c’est parti pour durer…

Que vous disent les autorités à ce sujet?

L’équipe d’hygiène hospitalière est venue pour voir comment ça allait et donner des conseils. Ils nous ont dit que le confinement dans les Ehpad pourrait durer jusqu’en décembre! Je ne sais pas comment on va tenir dans la durée. On sait qu’un moment ou à un autre l’épidémie va arriver chez nous.

Et sur le plan sanitaire?

Nous nous sommes préparés au mieux. J’ai équipé une salle Covid. J’ai acheté un lit,...

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Face au défi du Covid-19, le problème est de tenir dans la durée

A l'Ephad de Saint-Paulien en Haute-Loire, les résidents souffrent de l'isolement. Et le personnel commence à s'épuiser. L'hôpital du Puy-en-Velay leur parle d'un déconfinement en décembre pour les structures d'accueil des personnes âgées. Une douche froide pour sa directrice, Nathalie Cottier. Épisode 4.

Visioconférence avec la famille - D.R.

Comment se passe la vie dans l’établissement?

Ça va toujours, mais c’est dur. Il est 19h et là je reprends à 20h pour des visioconférences par Skype. Tous les résidents veulent parler à leurs familles, mais je ne peux pas me couper en 62. Ce sont des semaines de dingue… Je suis sur les rotules. Je n’ai pas une minute pour m’assoir. Il y a beaucoup de choses à faire en même temps. Pour les visioconférences, on n’a qu’un ordinateur. Donc j’utilise aussi mon téléphone personnel. J’ai explosé le forfait. (rires) Le problème est que les résidents ne vont pas bien. La famille leur manque. Certains ne comprennent pas le confinement, ils pensent que leur famille les a abandonnés. Quand je tiens le téléphone avec la famille, je suis au milieu des pleurs des uns et des autres. Il faut que je gère avec le résident. C’est lourd émotionnellement. Notre psychologue continue de venir une fois par semaine. C’est précieux. Certains Ehpad leur refusent l’entrée. Je trouve ça absurde. Les résidents en ont besoin. Surtout que c’est parti pour durer…

Que vous disent les autorités à ce sujet?

L’équipe d’hygiène hospitalière est venue pour voir comment ça allait et donner des conseils. Ils nous ont dit que le confinement dans les Ehpad pourrait durer jusqu’en décembre! Je ne sais pas comment on va tenir dans la durée. On sait qu’un moment ou à un autre l’épidémie va arriver chez nous.

Et sur le plan sanitaire?

Nous nous sommes préparés au mieux. J’ai équipé une salle Covid. J’ai acheté un lit,...

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Le gouvernement de Pékin est fortement suspecté d'avoir menti sur le nombre de morts.

Le nombre de morts à Wuhan pourrait tourner autour de 50.000 au premier trimestre contre 14.000 en temps ordinaire. Des témoignages, fragments de vérité face au rouleau compresseur de la propagande du parti communiste, apparaissent.

Distribution d'urnes funéraires à Wuhan - Copie d'écran

«Trouver la réalité des chiffres des morts du Covid-19 en Chine est quasi impossible, déclare Marie Holzman, sinologue et spécialiste de la Chine contemporaine. Il faudra beaucoup de temps. Pour les morts de la famine du "Grand bon en avant", on estime le nombre de morts entre 30 et 40 millions, c’est à dire une fourchette de 10 millions de morts! Et il a fallu 50 ans pour que ça sorte»

Le gouvernement chinois a-t-il menti? «On peut être certain, déclare Marie Holzman. Le gouvernement chinois ne va pas confiner 40 millions de personnes à Wuhan pour 2600 morts! Ce mensonge me révulse, c’est un crime contre l’Humanité. En tardant à parler, il a contribué à l’ampleur de la pandémie que l’on connaît. Si le gouvernement avait reconnu l’épidémie à Wuhan plus tôt, nous nous serions mieux protégés. Sa seule préoccupation a été et reste la vie du Parti.»

D’après le quotidien hongkongais South China Morning Post, qui cite des informations classifiées du gouvernement chinois, le nombre de patients positifs mais exclus des statistiques chinoises s’élève à 43.000, alors que la Chine a déclaré 81.966 cas au 31 mars. Mais il pourrait y en avoir beaucoup plus. Selon la presse britannique, des scientifiques auraient informé Boris Johnson que la Chine pourrait avoir minimisé le nombre de cas confirmés «dans un facteur de quinze à quarante». On voit la difficulté d’avoir des chiffres fiables.

Peut-on évaluer néanmoins le nombre de morts à Wuhan? La fête des morts le 5 avril a donné...

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Le gouvernement de Pékin est fortement suspecté d'avoir menti sur le nombre de morts.

Le nombre de morts à Wuhan pourrait tourner autour de 50.000 au premier trimestre contre 14.000 en temps ordinaire. Des témoignages, fragments de vérité face au rouleau compresseur de la propagande du parti communiste, apparaissent.

Distribution d'urnes funéraires à Wuhan - Copie d'écran

«Trouver la réalité des chiffres des morts du Covid-19 en Chine est quasi impossible, déclare Marie Holzman, sinologue et spécialiste de la Chine contemporaine. Il faudra beaucoup de temps. Pour les morts de la famine du "Grand bon en avant", on estime le nombre de morts entre 30 et 40 millions, c’est à dire une fourchette de 10 millions de morts! Et il a fallu 50 ans pour que ça sorte»

Le gouvernement chinois a-t-il menti? «On peut être certain, déclare Marie Holzman. Le gouvernement chinois ne va pas confiner 40 millions de personnes à Wuhan pour 2600 morts! Ce mensonge me révulse, c’est un crime contre l’Humanité. En tardant à parler, il a contribué à l’ampleur de la pandémie que l’on connaît. Si le gouvernement avait reconnu l’épidémie à Wuhan plus tôt, nous nous serions mieux protégés. Sa seule préoccupation a été et reste la vie du Parti.»

D’après le quotidien hongkongais South China Morning Post, qui cite des informations classifiées du gouvernement chinois, le nombre de patients positifs mais exclus des statistiques chinoises s’élève à 43.000, alors que la Chine a déclaré 81.966 cas au 31 mars. Mais il pourrait y en avoir beaucoup plus. Selon la presse britannique, des scientifiques auraient informé Boris Johnson que la Chine pourrait avoir minimisé le nombre de cas confirmés «dans un facteur de quinze à quarante». On voit la difficulté d’avoir des chiffres fiables.

Peut-on évaluer néanmoins le nombre de morts à Wuhan? La fête des morts le 5 avril a donné...

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Logo Oxfam - D.R.
Logo Oxfam - D.R.

L'ONG Oxfam alerte sur le fait qu’un demi-milliard d’individus pourrait sombrer dans la pauvreté si rien n’est fait pour limiter l’impact économique du Coronavirus. Elle craint "un potentiel recul de 10 ans dans le combat contre la pauvreté, voir de 30 ans dans certaines régions du monde comme l’Afrique ou le Moyen-Orient". En quelques jours, 83 milliards de dollars d’investissements étrangers se sont retirés des pays émergents. Le prix des matières premières s’est effondré (-61% pour le pétrole, -15% pour le café, -21% pour le cuivre) alors que bon nombre de pays africains dépendent largement de leurs exportations. L’industrie touristique est à l’arrêt et les taux d’intérêt sur les emprunts publics des pays en voie de développement ont déjà augmenté de 3,5%.

Oxfam appelle à un « plan de sauvetage » qui repose sur 6 mesures prioritaires pour lutter contre les ravages économiques de la crise du coronavirus et rebâtir un monde plus égalitaire :

1- Accorder des subventions en espèces à tous ceux et toutes celles qui en ont besoin, notamment dans les pays pauvres et pour les personnes qui ont perdu leur revenu.

2- Soutenir en priorité les petites entreprises et conditionner les aides aux grandes entreprises à des mesures visant à protéger les plus vulnérables et à investir dans la transition écologique.

3- L’annulation immédiate du remboursement de la dette des pays en développement due en 2020 à hauteur de 1 000 milliards de dollars. Par...

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Logo Oxfam - D.R.
Logo Oxfam - D.R.

L'ONG Oxfam alerte sur le fait qu’un demi-milliard d’individus pourrait sombrer dans la pauvreté si rien n’est fait pour limiter l’impact économique du Coronavirus. Elle craint "un potentiel recul de 10 ans dans le combat contre la pauvreté, voir de 30 ans dans certaines régions du monde comme l’Afrique ou le Moyen-Orient". En quelques jours, 83 milliards de dollars d’investissements étrangers se sont retirés des pays émergents. Le prix des matières premières s’est effondré (-61% pour le pétrole, -15% pour le café, -21% pour le cuivre) alors que bon nombre de pays africains dépendent largement de leurs exportations. L’industrie touristique est à l’arrêt et les taux d’intérêt sur les emprunts publics des pays en voie de développement ont déjà augmenté de 3,5%.

Oxfam appelle à un « plan de sauvetage » qui repose sur 6 mesures prioritaires pour lutter contre les ravages économiques de la crise du coronavirus et rebâtir un monde plus égalitaire :

1- Accorder des subventions en espèces à tous ceux et toutes celles qui en ont besoin, notamment dans les pays pauvres et pour les personnes qui ont perdu leur revenu.

2- Soutenir en priorité les petites entreprises et conditionner les aides aux grandes entreprises à des mesures visant à protéger les plus vulnérables et à investir dans la transition écologique.

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Les crises passent, les outils restent

Dans des circonstances exceptionnelles, l'exécutif est souvent prompt à imposer des outils de surveillance qui ne font pas bon ménage avec les libertés individuelles. Tous les prétextes sont bons : lutte contre le terrorisme, crise sanitaire... L'exceptionnel demeure après la crise. L'état d'urgence devient la norme.

Mais qu'est-ce que l'on a de si intéressant ? - D.R.

Surtout ne vous inquiétez pas, nous ne sommes pas une dictature et, les données collectées sont anonymisées. Une fois que ces deux arguments sont lâchés, tout le monde est rassuré. N'importe quel outil de surveillance, aussi attentatoire aux libertés individuelles soit-il, peut être déployé. Les arguments visant à détourner l'attention du citoyen un tantinet méfiant auront fait leur effet. En France, par exemple, l'idée d'une surveillance des personnes via les mouvements de leurs téléphones portables, afin de lutter contre le coronavirus, fait son chemin lentement depuis quelques jours. On est passé de "ce n'est pas dans la culture française" (Christophe Castaner) ou on n'est pas comme la Chine (comprendre une dictature) à : nous avons récolté ces données, mais elles sont anonymes (Stéphane Richard, PDG d'Orange). Pour finir avec cette déclaration de Christophe Castaner : on pourrait peut-être utiliser certaines données des téléphones, pour tracer les contaminations éventuelles au Covid-19 et d'ailleurs les Français seraient surement d'accord... Ne vous inquiétez pas, on ne regardera pas les données GPS, ça reposera sur le bluetooth, tout est fait pour rassurer le chaland. Sauf peut-être cette petite phrase d'Olivier Véran et Cédric O dans Le Monde : « Nous en sommes à une phase exploratoire, mais nous ne voulons fermer aucune porte ». C'est bien le problème en matière de surveillance. Les autorités ne se sont jamais...

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Les crises passent, les outils restent

Dans des circonstances exceptionnelles, l'exécutif est souvent prompt à imposer des outils de surveillance qui ne font pas bon ménage avec les libertés individuelles. Tous les prétextes sont bons : lutte contre le terrorisme, crise sanitaire... L'exceptionnel demeure après la crise. L'état d'urgence devient la norme.

Mais qu'est-ce que l'on a de si intéressant ? - D.R.

Surtout ne vous inquiétez pas, nous ne sommes pas une dictature et, les données collectées sont anonymisées. Une fois que ces deux arguments sont lâchés, tout le monde est rassuré. N'importe quel outil de surveillance, aussi attentatoire aux libertés individuelles soit-il, peut être déployé. Les arguments visant à détourner l'attention du citoyen un tantinet méfiant auront fait leur effet. En France, par exemple, l'idée d'une surveillance des personnes via les mouvements de leurs téléphones portables, afin de lutter contre le coronavirus, fait son chemin lentement depuis quelques jours. On est passé de "ce n'est pas dans la culture française" (Christophe Castaner) ou on n'est pas comme la Chine (comprendre une dictature) à : nous avons récolté ces données, mais elles sont anonymes (Stéphane Richard, PDG d'Orange). Pour finir avec cette déclaration de Christophe Castaner : on pourrait peut-être utiliser certaines données des téléphones, pour tracer les contaminations éventuelles au Covid-19 et d'ailleurs les Français seraient surement d'accord... Ne vous inquiétez pas, on ne regardera pas les données GPS, ça reposera sur le bluetooth, tout est fait pour rassurer le chaland. Sauf peut-être cette petite phrase d'Olivier Véran et Cédric O dans Le Monde : « Nous en sommes à une phase exploratoire, mais nous ne voulons fermer aucune porte ». C'est bien le problème en matière de surveillance. Les autorités ne se sont jamais...

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« In landa Desolata »(1)

Contaminations, menaces invisibles, confinements, les territoires de l’interdit... Peut-on faire un parallèle avec la catastrophe de Tchernobyl ? Psycho-sociologue spécialiste des catastrophes, Marie-Thérèse Neuilly a été consultante pour le programme Unesco - Tchernobyl.

Pripjat, Tchernobyl, zone urbaine - https://pxhere.com/fr/photo/126636 - CC BY 2.0

Qu’ont-ils de commun ces lieux désertés, décrétés inhumains, quadrillages urbains vides de sens ? Lieux stigmatisés, porteurs de mort, où rode une menace invisible. Qu’il s’agisse de Prypiat(2) , en Ukraine, ville abandonnée, ou de celles que le coronavirus hante. Un chemin inattendu relie ces espaces, dans un étrange silence qui tombe sur ces territoires de l’interdit.

Les laboratoires, le virus, la science, la centrale, ont en commun les notions de mystère, de secret, renforcés par le caractère impalpable de l'atome, ou celui invisible du virus. La centrale atomique appartient ainsi au fabuleux, au mystérieux et à l'incontrôlable. Le virus a droit à une représentation simplifiée, et une personnalisation qui fait de lui un guerrier qui cherche à détruire l’humanité.

Il y aura 34 ans que la catastrophe a eu lieu. Le 26 avril 1986. Mais nous-mêmes ne sommes- nous pas en état de catastrophe ? Alors que la pandémie touche la moitié du monde. En 1986 c’était un nuage toxique qui faisait le tour de la terre, menace invisible pour la santé des populations. A Tchernobyl ce fut la désespérance, la peur de la contamination, la fin d’un monde. Il a fallu fuir, monter dans les bus, les camions militaires, tout laisser derrière soi. La vie s’est arrêtée à Prypiat et dans les villages ukrainiens et biélorusses de la « zone interdite ». Quelques années après dans le cadre de l’aide internationale, l’Unesco a mis en place des programmes de sauvegarde du patrimoine et de soutien...

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« In landa Desolata »(1)

Contaminations, menaces invisibles, confinements, les territoires de l’interdit... Peut-on faire un parallèle avec la catastrophe de Tchernobyl ? Psycho-sociologue spécialiste des catastrophes, Marie-Thérèse Neuilly a été consultante pour le programme Unesco - Tchernobyl.

Pripjat, Tchernobyl, zone urbaine - https://pxhere.com/fr/photo/126636 - CC BY 2.0

Qu’ont-ils de commun ces lieux désertés, décrétés inhumains, quadrillages urbains vides de sens ? Lieux stigmatisés, porteurs de mort, où rode une menace invisible. Qu’il s’agisse de Prypiat(2) , en Ukraine, ville abandonnée, ou de celles que le coronavirus hante. Un chemin inattendu relie ces espaces, dans un étrange silence qui tombe sur ces territoires de l’interdit.

Les laboratoires, le virus, la science, la centrale, ont en commun les notions de mystère, de secret, renforcés par le caractère impalpable de l'atome, ou celui invisible du virus. La centrale atomique appartient ainsi au fabuleux, au mystérieux et à l'incontrôlable. Le virus a droit à une représentation simplifiée, et une personnalisation qui fait de lui un guerrier qui cherche à détruire l’humanité.

Il y aura 34 ans que la catastrophe a eu lieu. Le 26 avril 1986. Mais nous-mêmes ne sommes- nous pas en état de catastrophe ? Alors que la pandémie touche la moitié du monde. En 1986 c’était un nuage toxique qui faisait le tour de la terre, menace invisible pour la santé des populations. A Tchernobyl ce fut la désespérance, la peur de la contamination, la fin d’un monde. Il a fallu fuir, monter dans les bus, les camions militaires, tout laisser derrière soi. La vie s’est arrêtée à Prypiat et dans les villages ukrainiens et biélorusses de la « zone interdite ». Quelques années après dans le cadre de l’aide internationale, l’Unesco a mis en place des programmes de sauvegarde du patrimoine et de soutien...

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Elle avait interpellé la direction sur le manque de matériel de protection suite à une suspicion de Covid-19

Difficile d'être syndicaliste et de défendre ses collègues par les temps qui courent. Pourtant les manquements au droit du travail sont de plus en plus fréquents. Le cas de Laetitia P. illustre plus largement les pressions de plus en plus fréquentes pour que les soignants se taisent face au manque de moyens.

L'Ehpad d'Haumont - D.R.

Laetitia P., aide-soignante au Centre hospitalier d'Hautmont (Nord), s'est vue notifier samedi 4 avril une mise à pied pour une durée de quatre mois maximum. La direction lui reproche des faits de «menaces» et d'entretenir un «climat de crainte» dans l’établissement, selon les termes de la lettre qui lui a été remise et que Reflets a pu lire. Représentante syndicale de Sud Santé, Laetitia P. siège au CHSCT de l’établissement qui comprend un Ehpad et un service de soin de suite et de réadaptation.

L’affaire débute il y a trois semaines quand un patient présente des symptômes grippaux. «Le 1er avril, raconte Gilles Fagot, du syndicat SUD, la direction annonce au personnel qu’il est suspecté d’être atteint du Covid-19.» Un cas pour l’heure toujours pas confirmé, selon l’hôpital.

«Légitimement, en tant que déléguée au CHSCT, la déléguée syndicale a envoyé jeudi un mail pour demander du matériel de protection individuel et que les patients et le personnel soit testé, raconte Gilles Fagot. Laetitia a ajouté aussi qu’ "en cas de deuxième vague de contamination, les salariés pourraient faire usage de leur droit de retrait et qu’ils sauraient trouver les responsables de la situation." Avant ce mail, les équipes n’avaient que deux masques pour 5 à 6 personnes. Les cadres leur disaient que c’était réservé à certains soignants.» Suite à ce courriel, la direction a distribué aux salariés dans l'après-midi des masques FFP2, périmés, selon le syndicaliste.

Dans...

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Elle avait interpellé la direction sur le manque de matériel de protection suite à une suspicion de Covid-19

Difficile d'être syndicaliste et de défendre ses collègues par les temps qui courent. Pourtant les manquements au droit du travail sont de plus en plus fréquents. Le cas de Laetitia P. illustre plus largement les pressions de plus en plus fréquentes pour que les soignants se taisent face au manque de moyens.

L'Ehpad d'Haumont - D.R.

Laetitia P., aide-soignante au Centre hospitalier d'Hautmont (Nord), s'est vue notifier samedi 4 avril une mise à pied pour une durée de quatre mois maximum. La direction lui reproche des faits de «menaces» et d'entretenir un «climat de crainte» dans l’établissement, selon les termes de la lettre qui lui a été remise et que Reflets a pu lire. Représentante syndicale de Sud Santé, Laetitia P. siège au CHSCT de l’établissement qui comprend un Ehpad et un service de soin de suite et de réadaptation.

L’affaire débute il y a trois semaines quand un patient présente des symptômes grippaux. «Le 1er avril, raconte Gilles Fagot, du syndicat SUD, la direction annonce au personnel qu’il est suspecté d’être atteint du Covid-19.» Un cas pour l’heure toujours pas confirmé, selon l’hôpital.

«Légitimement, en tant que déléguée au CHSCT, la déléguée syndicale a envoyé jeudi un mail pour demander du matériel de protection individuel et que les patients et le personnel soit testé, raconte Gilles Fagot. Laetitia a ajouté aussi qu’ "en cas de deuxième vague de contamination, les salariés pourraient faire usage de leur droit de retrait et qu’ils sauraient trouver les responsables de la situation." Avant ce mail, les équipes n’avaient que deux masques pour 5 à 6 personnes. Les cadres leur disaient que c’était réservé à certains soignants.» Suite à ce courriel, la direction a distribué aux salariés dans l'après-midi des masques FFP2, périmés, selon le syndicaliste.

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Virus
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Les résultats intermédiaires du protocole Dicovery lancé par l'Union européenne (couvrant sept pays ) et qui teste depuis le 22 mars une série de médicaments pour lutter contre le coronavirus devraient être disponibles en fin de semaine ou au début de la semaine prochaine, au moins en interne, selon des indiscrétions. Le volet français du protocole est coordonné par l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale). Les médicaments testés sont le Remdesivir, le Lopinavir combiné avec le Ritonavir, le Lopinavir associé au Ritonavir et l'interféron bêta. Le dernier médicament testé est l'hydroxychloroquine, un antipaludéen.

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Les résultats intermédiaires du protocole Dicovery lancé par l'Union européenne (couvrant sept pays ) et qui teste depuis le 22 mars une série de médicaments pour lutter contre le coronavirus devraient être disponibles en fin de semaine ou au début de la semaine prochaine, au moins en interne, selon des indiscrétions. Le volet français du protocole est coordonné par l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale). Les médicaments testés sont le Remdesivir, le Lopinavir combiné avec le Ritonavir, le Lopinavir associé au Ritonavir et l'interféron bêta. Le dernier médicament testé est l'hydroxychloroquine, un antipaludéen.

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Le ministre de l'action et des comptes publics a-t-il entendu les critiques ?

L'annonce d'une collecte de dons façon "Notre-Dame" pour lutter contre le coronavirus par le ministre avait soulevé une vague d'indignation. Le projet de plateforme sur le site Internet du ministère aurait été placé dans les oubliettes.

Gérald Darmanin - Jacques Paquier - Wikipedia - CC-BY-2.0

Le 30 mars, dans une interview au Figaro, le ministre de l'action et des comptes publics, Gérald Darmanin, avait annoncé la mise en place d'une plateforme de dons, un peu comme après l'incendie de Notre-Dame, mais cette fois, pour lutter contre le coronavirus. Il s'agissait de « permettre à tous ceux qui le peuvent, particuliers ou entreprises, d’apporter leur contribution à l’effort de solidarité de la nation envers les plus touchés ». A croire que désormais, le gouvernement français lève l'impôt via des plateformes de dons sur Internet... Evidemment, cela n'a pas loupé, l'opposition a tiré à boulets rouges sur celui qui symbolise la fin de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), la mise en place d'un forfait de 30% sur les revenus du capital (flat tax), privant en cela l'Etat de 2 à 3 milliards de recettes.

Que s'est-il passé ? La saison est-elle à la contrition chez LREM ? Après le préfet Lallement contraint de s'excuser en raison d'un énième dérapage, le ministre Gérald Darmanin a-t-il été sommé de mettre un terme à son projet d'impôt 2.0 ? C'est un peu la tendance aussi, ces jours-ci de prêcher quelque chose pour revenir dessus le lendemain. Restez-chez vous, mais allez voter, ne portez pas de masques mais portez des masques...

Selon nos informations, les personnes en charge de la mise en place d'un système de collecte de dons ont été prévenues aujourd'hui de l'arrêt brutal du projet.

Extrait de mail - © Reflets
Extrait...

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Le ministre de l'action et des comptes publics a-t-il entendu les critiques ?

L'annonce d'une collecte de dons façon "Notre-Dame" pour lutter contre le coronavirus par le ministre avait soulevé une vague d'indignation. Le projet de plateforme sur le site Internet du ministère aurait été placé dans les oubliettes.

Gérald Darmanin - Jacques Paquier - Wikipedia - CC-BY-2.0

Le 30 mars, dans une interview au Figaro, le ministre de l'action et des comptes publics, Gérald Darmanin, avait annoncé la mise en place d'une plateforme de dons, un peu comme après l'incendie de Notre-Dame, mais cette fois, pour lutter contre le coronavirus. Il s'agissait de « permettre à tous ceux qui le peuvent, particuliers ou entreprises, d’apporter leur contribution à l’effort de solidarité de la nation envers les plus touchés ». A croire que désormais, le gouvernement français lève l'impôt via des plateformes de dons sur Internet... Evidemment, cela n'a pas loupé, l'opposition a tiré à boulets rouges sur celui qui symbolise la fin de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), la mise en place d'un forfait de 30% sur les revenus du capital (flat tax), privant en cela l'Etat de 2 à 3 milliards de recettes.

Que s'est-il passé ? La saison est-elle à la contrition chez LREM ? Après le préfet Lallement contraint de s'excuser en raison d'un énième dérapage, le ministre Gérald Darmanin a-t-il été sommé de mettre un terme à son projet d'impôt 2.0 ? C'est un peu la tendance aussi, ces jours-ci de prêcher quelque chose pour revenir dessus le lendemain. Restez-chez vous, mais allez voter, ne portez pas de masques mais portez des masques...

Selon nos informations, les personnes en charge de la mise en place d'un système de collecte de dons ont été prévenues aujourd'hui de l'arrêt brutal du projet.

Extrait de mail - © Reflets
Extrait...

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Le confinement est une bonne ocasion

Marre de votre confinement ? Et si, au fond, c'était un moment favorable pour oser écrire. Mettre des mots sur ce qui nous traverse, mettre des mots sur nos désirs et nos rêves, oser penser aussi le monde d'après.

Ecrire... - D.R.

Vous avez été peut-être agacé par le journal de confinement de Leïla Slimani pour Le Monde ou par celui de Marie Darrieussecq dans Le Point _ où "depuis le Pays basque, l'écrivaine partage son quotidien, entre ados capricieux et séniors en danger_." Ces écrivaines partagent le loisir du confinement, un temps pour la flânerie, les loisirs. Tout cela dans un cadre champêtre, bien entendu. Loin du quotidien de ceux qui font tourner le pays, parfois au risque de leur vie.

Mais les journaux de confinement fleurissent un peu partout. Et si, au fond, c'était un moment favorable pour oser écrire. Mettre des mots sur ce qui nous traverse, mettre des mots sur nos désirs et nos rêves, oser penser aussi le monde d'après.

Pas besoin d’être un auteur à succès, d’avoir le talent de Chateaubriand, de Zola ou d’être lauréat du Prix Goncourt pour se donner la permission de coucher quelques lignes sur une feuille blanche ou de taper sur son clavier d’ordinateur. Vous pouvez simplement avec vos mots à vous, pendant quelques minutes que vous programmez chaque jour, raconter ce que vous vivez actuellement en cette période inédite. Vos états d’âmes, ce que votre imagination vous suggère de joyeux ou de triste, les petits détails parmi les objets ou les bruits qui sourdent de votre maison ou de votre appartement, auxquels vous ne prêtez pas attention d’habitude : le plancher qui craque, l’eau qui coule, les voix plus ou moins étouffées de vos voisins, mais aussi, si vous...

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Le confinement est une bonne ocasion

Marre de votre confinement ? Et si, au fond, c'était un moment favorable pour oser écrire. Mettre des mots sur ce qui nous traverse, mettre des mots sur nos désirs et nos rêves, oser penser aussi le monde d'après.

Ecrire... - D.R.

Vous avez été peut-être agacé par le journal de confinement de Leïla Slimani pour Le Monde ou par celui de Marie Darrieussecq dans Le Point _ où "depuis le Pays basque, l'écrivaine partage son quotidien, entre ados capricieux et séniors en danger_." Ces écrivaines partagent le loisir du confinement, un temps pour la flânerie, les loisirs. Tout cela dans un cadre champêtre, bien entendu. Loin du quotidien de ceux qui font tourner le pays, parfois au risque de leur vie.

Mais les journaux de confinement fleurissent un peu partout. Et si, au fond, c'était un moment favorable pour oser écrire. Mettre des mots sur ce qui nous traverse, mettre des mots sur nos désirs et nos rêves, oser penser aussi le monde d'après.

Pas besoin d’être un auteur à succès, d’avoir le talent de Chateaubriand, de Zola ou d’être lauréat du Prix Goncourt pour se donner la permission de coucher quelques lignes sur une feuille blanche ou de taper sur son clavier d’ordinateur. Vous pouvez simplement avec vos mots à vous, pendant quelques minutes que vous programmez chaque jour, raconter ce que vous vivez actuellement en cette période inédite. Vos états d’âmes, ce que votre imagination vous suggère de joyeux ou de triste, les petits détails parmi les objets ou les bruits qui sourdent de votre maison ou de votre appartement, auxquels vous ne prêtez pas attention d’habitude : le plancher qui craque, l’eau qui coule, les voix plus ou moins étouffées de vos voisins, mais aussi, si vous...

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Mais les hôpitaux pensent avoir atteint le pic de l'épidémie

Les hôpitaux de Strasbourg et de Mulhouse restent sous tension même si le nombre de nouveaux cas de Covid-19 diminue. Les tensions en matériel et en médicaments aggravent le stress des soignants. Une nouvelle inquiétude pointe : les transfert de malades en réanimation vers d'autres zones plus épargnées sont de plus en plus difficiles.

Le CHU de Strasbourg - D.R.

«Si on n’arrive à s’en sortir, c’est grâce aux transferts de malades graves vers d’autres régions ou dans les pays voisins, témoigne le Pr Jean-Philippe Mazzucotelli du CHU de Strasbourg. La situation est toujours critique. Ces transports sont indispensables pour qu’on puisse accueillir les nouveaux malades en réa». Actuellement 350 malades de la région Est sont en réanimation, dont 200 au CHU. «Nous avons doublé les lits de réanimation en créant une dizaine d’unités de réa. Environ 120 lits sont équipés de respirateurs lourds, les autres sont des petits ventilateurs qui permettent des soins plus simples… Mais c’est mieux que rien», soupire le médecin. Le pic de l’épidémie à Strasbourg est espéré pour ce week-end. «On peut difficilement le prévoir, dit le professeur. Les Italiens ont attendu longtemps...»

A Mulhouse, le docteur Marc Noizet, chef des urgences et du Samu du groupe hospitalier de la région de Mulhouse et du Sud Alsace, commence à voir le bout du tunnel. «La situation était vraiment engorgée jusqu’en début de semaine. On tenait parce que depuis 15 jours, on transférait 15 patients par jour en moyenne vers d’autres zones. Mais depuis le 30 mars, on a une inversion de tendance: diminution d’appel vers le 15 pour Covid, diminution des passages aux urgences, diminution des nouveaux patients intubés. Avant c’était 20 par jour, aujourd'hui on en a intubé six

Marc Noizet - D.R.
Marc Noizet - D.R.

Le personnel est une autre source d’inquiétude. Tous les anesthésistes de blocs...

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Mais les hôpitaux pensent avoir atteint le pic de l'épidémie

Les hôpitaux de Strasbourg et de Mulhouse restent sous tension même si le nombre de nouveaux cas de Covid-19 diminue. Les tensions en matériel et en médicaments aggravent le stress des soignants. Une nouvelle inquiétude pointe : les transfert de malades en réanimation vers d'autres zones plus épargnées sont de plus en plus difficiles.

Le CHU de Strasbourg - D.R.

«Si on n’arrive à s’en sortir, c’est grâce aux transferts de malades graves vers d’autres régions ou dans les pays voisins, témoigne le Pr Jean-Philippe Mazzucotelli du CHU de Strasbourg. La situation est toujours critique. Ces transports sont indispensables pour qu’on puisse accueillir les nouveaux malades en réa». Actuellement 350 malades de la région Est sont en réanimation, dont 200 au CHU. «Nous avons doublé les lits de réanimation en créant une dizaine d’unités de réa. Environ 120 lits sont équipés de respirateurs lourds, les autres sont des petits ventilateurs qui permettent des soins plus simples… Mais c’est mieux que rien», soupire le médecin. Le pic de l’épidémie à Strasbourg est espéré pour ce week-end. «On peut difficilement le prévoir, dit le professeur. Les Italiens ont attendu longtemps...»

A Mulhouse, le docteur Marc Noizet, chef des urgences et du Samu du groupe hospitalier de la région de Mulhouse et du Sud Alsace, commence à voir le bout du tunnel. «La situation était vraiment engorgée jusqu’en début de semaine. On tenait parce que depuis 15 jours, on transférait 15 patients par jour en moyenne vers d’autres zones. Mais depuis le 30 mars, on a une inversion de tendance: diminution d’appel vers le 15 pour Covid, diminution des passages aux urgences, diminution des nouveaux patients intubés. Avant c’était 20 par jour, aujourd'hui on en a intubé six

Marc Noizet - D.R.
Marc Noizet - D.R.

Le personnel est une autre source d’inquiétude. Tous les anesthésistes de blocs...

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A l'Ehpad, maintenir la vie quand la mort rôde

Aucun cas de Covid dans l'Ephad de Saint-Paulien en Haute-Loire. Les mesures barrière semblent fonctionner. Mais le personnel se prépare à accompagner des fins de vie difficiles, alors que les médicaments risquent de manquer. Sa directrice, Nathalie Cottier, nous partage son quotidien. Épisode 3.

Une résidente avec un Snoezelen, un "chat" artificiel qui mime les vrais chats - D.R.

Comment se passe la vie dans l’établissement?

On n’a toujours pas de cas de Covid, heureusement. On est monté en charge. J’ai recruté une infirmière et deux aide-soignantes pour remplacer le personnel absent. Tous le personnel administratif aide pour le ménage et les repas. Personnellement, je fais la désinfection de 14h avec une autre personne du service administratif. Je suis fatiguée, mais ça va. En ce moment, je suis présente 14 heures par jour dans l’établissement; la cadre-infirmière aussi. Tout le monde fait des efforts, on sait que c’est la situation qui veut ça. Je suis noyée sous les mails qui viennent de partout: Agence régionale de la santé (ARS), hôpital, famille… Sinon, je deviens parano: dès que quelqu’un tousse, je demande si ça va...

Il y a eu la décision de confiner les résidents en chambre…

Oui, j’ai réuni lundi le conseil des résidents pour leur dire et expliquer. Ils restent dans leur chambre en journée et pour les repas. Mais on organise une sortie seule pour des animations individuelle pour chaque résident qui le peut. On a un vélo d’appartement.

Le vélo d'appartement - D.R.
Le vélo d'appartement - D.R.
Il a beaucoup de succès! La seule exception est le cantou, l’unité qui héberge les malades d’Alzheimer. Eux déambulent, on ne les a pas attachés ou mis sous calmants. Je sais que certains établissements le font, mais humainement, c’est difficile. Je ne le ferait que si c’est absolument nécessaire s’il y a un cas de covid. On essaie d’avoir une fermeté pratique pour leur...

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A l'Ehpad, maintenir la vie quand la mort rôde

Aucun cas de Covid dans l'Ephad de Saint-Paulien en Haute-Loire. Les mesures barrière semblent fonctionner. Mais le personnel se prépare à accompagner des fins de vie difficiles, alors que les médicaments risquent de manquer. Sa directrice, Nathalie Cottier, nous partage son quotidien. Épisode 3.

Une résidente avec un Snoezelen, un "chat" artificiel qui mime les vrais chats - D.R.

Comment se passe la vie dans l’établissement?

On n’a toujours pas de cas de Covid, heureusement. On est monté en charge. J’ai recruté une infirmière et deux aide-soignantes pour remplacer le personnel absent. Tous le personnel administratif aide pour le ménage et les repas. Personnellement, je fais la désinfection de 14h avec une autre personne du service administratif. Je suis fatiguée, mais ça va. En ce moment, je suis présente 14 heures par jour dans l’établissement; la cadre-infirmière aussi. Tout le monde fait des efforts, on sait que c’est la situation qui veut ça. Je suis noyée sous les mails qui viennent de partout: Agence régionale de la santé (ARS), hôpital, famille… Sinon, je deviens parano: dès que quelqu’un tousse, je demande si ça va...

Il y a eu la décision de confiner les résidents en chambre…

Oui, j’ai réuni lundi le conseil des résidents pour leur dire et expliquer. Ils restent dans leur chambre en journée et pour les repas. Mais on organise une sortie seule pour des animations individuelle pour chaque résident qui le peut. On a un vélo d’appartement.

Le vélo d'appartement - D.R.
Le vélo d'appartement - D.R.
Il a beaucoup de succès! La seule exception est le cantou, l’unité qui héberge les malades d’Alzheimer. Eux déambulent, on ne les a pas attachés ou mis sous calmants. Je sais que certains établissements le font, mais humainement, c’est difficile. Je ne le ferait que si c’est absolument nécessaire s’il y a un cas de covid. On essaie d’avoir une fermeté pratique pour leur...

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Malgré la crise, "la Comédie continue"

Ras-le-bol de votre confinement ? Une nouvelle idée de sortie virtuelle, cette fois au théâtre.

La Comédie Française - Par Dottore Gianni, Wikipedia - CC BY-SA 4.0

C’est une bonne nouvelle pour les amateurs de théâtre : la Comédie Français a choisi d’ouvrir virtuellement ses portes à tous au travers d'une web-télé "La Comédie continue". Pas besoin d’être un amateur éclairé de théâtre pour se rendre sur la chaine créé pour l’occasion via [le site internet de la comédie française](www.comedie-francaise.fr) ou via sa page Facebook. Eric Ruf, l’administrateur général et acteur du « Français » comme on désigne aussi cette célèbre troupe, a une ambition forte : « s’adresser à tous les publics ». Quoi de plus universel que les pièces de Molière, de Feydeau ou d’Edmond Rostand. Dans ces pièces, malgré la distance de la langue ou de l’époque, il est bien question de thèmes qui nous concernent tous, qui décrivent avec beaucoup de finesse, rehaussé par les corps en mouvements qui portent ces textes, les fulgurances et méandres de l’âme humaine : amour et trahison, courage et lâcheté, honnêteté et hypocrisie.

Avant d’assister à deux levers de rideaux l’un à 18h30, l’autre à 20h30, vous pourrez bénéficier de plusieurs heures de programmes. Il s’agit selon les propres termes d’Eric Ruf de « contextualiser, éditorialiser et embellir ces diffusions ». Ça commencera à l’heure du goûter à 16h par quelques vers en compagnie de Rageuneau, le pâtissier poète de la pièce de Rostand, Cyrano de Bergerac. Ensuite, jusqu’à 18h30, heure à laquelle un acteur partagera sa passion et sa manière de concevoir son métier, les élèves de première...

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Malgré la crise, "la Comédie continue"

Ras-le-bol de votre confinement ? Une nouvelle idée de sortie virtuelle, cette fois au théâtre.

La Comédie Française - Par Dottore Gianni, Wikipedia - CC BY-SA 4.0

C’est une bonne nouvelle pour les amateurs de théâtre : la Comédie Français a choisi d’ouvrir virtuellement ses portes à tous au travers d'une web-télé "La Comédie continue". Pas besoin d’être un amateur éclairé de théâtre pour se rendre sur la chaine créé pour l’occasion via [le site internet de la comédie française](www.comedie-francaise.fr) ou via sa page Facebook. Eric Ruf, l’administrateur général et acteur du « Français » comme on désigne aussi cette célèbre troupe, a une ambition forte : « s’adresser à tous les publics ». Quoi de plus universel que les pièces de Molière, de Feydeau ou d’Edmond Rostand. Dans ces pièces, malgré la distance de la langue ou de l’époque, il est bien question de thèmes qui nous concernent tous, qui décrivent avec beaucoup de finesse, rehaussé par les corps en mouvements qui portent ces textes, les fulgurances et méandres de l’âme humaine : amour et trahison, courage et lâcheté, honnêteté et hypocrisie.

Avant d’assister à deux levers de rideaux l’un à 18h30, l’autre à 20h30, vous pourrez bénéficier de plusieurs heures de programmes. Il s’agit selon les propres termes d’Eric Ruf de « contextualiser, éditorialiser et embellir ces diffusions ». Ça commencera à l’heure du goûter à 16h par quelques vers en compagnie de Rageuneau, le pâtissier poète de la pièce de Rostand, Cyrano de Bergerac. Ensuite, jusqu’à 18h30, heure à laquelle un acteur partagera sa passion et sa manière de concevoir son métier, les élèves de première...

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Logo Maif
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La mutuelle tire les conséquences du confinement : moins d'accidents de voiture veut dire : économies. Elle estime le montant économisé à environ 100 millions d'euros. Que faire de cette somme ? En imaginant le monde d'après dès aujourd'hui, la mutuelle propose de rembourser ses sociétaires. Ces derniers auront la possibilité de recevoir cette somme ou de la reverser :

Bien entendu la MAIF est une mutuelle qui n'a pas de but lucratif et pas de dividendes à verser, mais si cela pouvait donner des idées à d'autres entreprises...

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Logo Maif
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La mutuelle tire les conséquences du confinement : moins d'accidents de voiture veut dire : économies. Elle estime le montant économisé à environ 100 millions d'euros. Que faire de cette somme ? En imaginant le monde d'après dès aujourd'hui, la mutuelle propose de rembourser ses sociétaires. Ces derniers auront la possibilité de recevoir cette somme ou de la reverser :

Bien entendu la MAIF est une mutuelle qui n'a pas de but lucratif et pas de dividendes à verser, mais si cela pouvait donner des idées à d'autres entreprises...

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De moins de 5 000, la France passerait à 20 000 lits à la mi-mai

Effet d'annonce ou réalité ? Il n'y a pas que la quantité et la capacité réelle des services de réanimation qui soulèvent des interrogations. Qui pour les faire fonctionner ? Avec quels matériels ? Quels médicaments ? Pour l'heure, tout cela reste flou.

Gel et masques : des denrées rares - AP-HP

En l'absence de traitement, ce sont les services de réanimation qui se retrouvent en première ligne pour gérer les malades graves du Covid-19 qui ne cessent d'augmenter. Selon les tout derniers relevés, ils sont 6.017 à être entrés "en réa", en hausse de 8% en 24 heures, de 113% en une semaine. Or, selon un recensement (cf. le tableau ci-dessous) effectué par la Direction générale de l'offre de soins (DGOS) que Reflets s'est procuré, la France ne comptait que 4.597 lits de réanimation à la mi-janvier. Soit encore moins que le chiffre de base avancé sans cesse ces derniers jours par les autorités.

Capacités des unités de réanimation en France en janvier 2020
Capacités des unités de réanimation en France en janvier 2020

"Les capacités initiales de la France étaient de 5.000 lits de réanimation", a par exemple déclaré le ministre de la Santé lors de la longue conférence de presse du samedi 28 mars. Et il a donc fallu, comme on l'entend souvent, "pousser les murs" dans les services hospitaliers pour faire de la place et accroître ces capacités. "Elles ont été augmentées (…) à 10.000 lits. Désormais, nous souhaitons atteindre un objectif de 14.000 à 14.500 lits de réanimation sur tout le territoire national", a également précisé Olivier Véran samedi. A titre de comparaison, l'Allemagne en compte déjà 25.000… Ramené à la population, c'est presque 40% de mieux, si l'on part de ces 14.500 escomptés.

Sauf qu'en réalité, nous serions bien loin du compte. "...

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De moins de 5 000, la France passerait à 20 000 lits à la mi-mai

Effet d'annonce ou réalité ? Il n'y a pas que la quantité et la capacité réelle des services de réanimation qui soulèvent des interrogations. Qui pour les faire fonctionner ? Avec quels matériels ? Quels médicaments ? Pour l'heure, tout cela reste flou.

Gel et masques : des denrées rares - AP-HP

En l'absence de traitement, ce sont les services de réanimation qui se retrouvent en première ligne pour gérer les malades graves du Covid-19 qui ne cessent d'augmenter. Selon les tout derniers relevés, ils sont 6.017 à être entrés "en réa", en hausse de 8% en 24 heures, de 113% en une semaine. Or, selon un recensement (cf. le tableau ci-dessous) effectué par la Direction générale de l'offre de soins (DGOS) que Reflets s'est procuré, la France ne comptait que 4.597 lits de réanimation à la mi-janvier. Soit encore moins que le chiffre de base avancé sans cesse ces derniers jours par les autorités.

Capacités des unités de réanimation en France en janvier 2020
Capacités des unités de réanimation en France en janvier 2020

"Les capacités initiales de la France étaient de 5.000 lits de réanimation", a par exemple déclaré le ministre de la Santé lors de la longue conférence de presse du samedi 28 mars. Et il a donc fallu, comme on l'entend souvent, "pousser les murs" dans les services hospitaliers pour faire de la place et accroître ces capacités. "Elles ont été augmentées (…) à 10.000 lits. Désormais, nous souhaitons atteindre un objectif de 14.000 à 14.500 lits de réanimation sur tout le territoire national", a également précisé Olivier Véran samedi. A titre de comparaison, l'Allemagne en compte déjà 25.000… Ramené à la population, c'est presque 40% de mieux, si l'on part de ces 14.500 escomptés.

Sauf qu'en réalité, nous serions bien loin du compte. "...

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Le gouvernement privilégie la reprise

Partout en France, syndicats et salariés se battent pour obtenir des entreprises les protections nécessaires lorsque le le télétravail n'est pas possible. Un bras de fer difficile alors même que les inspecteurs du travail sont mis sous pression par le gouvernement. Deux plaintes ont été déposées par la CGT du commerces et des services contre la ministre du Travail et contre le groupe Carrefour.

Queue devant un centre commercial à Ivry - Denis Meyer

La protection des salariés contraints encore de travailler est-elle vraiment une priorité du gouvernement? On peut en douter en entendant le discours de Muriel Pénicaud. La ministre du Travail a demandé aux directions régionales du travail de « challenger » les entreprises qui souhaitent fermer leurs portes sous la pression de salariés inquiets pour leur santé. « Trop d’entreprises ferment parce qu’elles se croient obligées de le faire », écrit la ministre dans un document adressé à ses services en région révélé Mediapart. Cela « alors que le gouvernement cherche autant que possible à préserver l’activité ». Depuis, le discours du gouvernement a un peu évolué, au moins en façade. «Les service de Muriel Penicaud lui ont dit qu’elle risquait personnellement des poursuites pénales, explique Pierre Mériaux, représentant au CHSCT du ministère du Travail pour le syndicat FSU-SNU-TEFE. Mais dans les faits, le double discours demeure, comme les injonctions contradictoires: «restez chez vous et allez travailler.» Un directeur régional du travail a écrit à ses agents: «L’activité économique doit reprendre. C’est le message à faire passer.» «Pourtant notre mission, c’est le respect du droit du travail, s’inquiète Sophie Poulet, membre du conseil national de Sud Travail. C’est quoi le véritable objectif du gouvernement? Limiter la propagation du virus ou maintenir l’activité coûte que coûte? On devrait fermer les entreprises non essentielles

Face à cette crise inédite, le droit du...

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Le gouvernement privilégie la reprise

Partout en France, syndicats et salariés se battent pour obtenir des entreprises les protections nécessaires lorsque le le télétravail n'est pas possible. Un bras de fer difficile alors même que les inspecteurs du travail sont mis sous pression par le gouvernement. Deux plaintes ont été déposées par la CGT du commerces et des services contre la ministre du Travail et contre le groupe Carrefour.

Queue devant un centre commercial à Ivry - Denis Meyer

La protection des salariés contraints encore de travailler est-elle vraiment une priorité du gouvernement? On peut en douter en entendant le discours de Muriel Pénicaud. La ministre du Travail a demandé aux directions régionales du travail de « challenger » les entreprises qui souhaitent fermer leurs portes sous la pression de salariés inquiets pour leur santé. « Trop d’entreprises ferment parce qu’elles se croient obligées de le faire », écrit la ministre dans un document adressé à ses services en région révélé Mediapart. Cela « alors que le gouvernement cherche autant que possible à préserver l’activité ». Depuis, le discours du gouvernement a un peu évolué, au moins en façade. «Les service de Muriel Penicaud lui ont dit qu’elle risquait personnellement des poursuites pénales, explique Pierre Mériaux, représentant au CHSCT du ministère du Travail pour le syndicat FSU-SNU-TEFE. Mais dans les faits, le double discours demeure, comme les injonctions contradictoires: «restez chez vous et allez travailler.» Un directeur régional du travail a écrit à ses agents: «L’activité économique doit reprendre. C’est le message à faire passer.» «Pourtant notre mission, c’est le respect du droit du travail, s’inquiète Sophie Poulet, membre du conseil national de Sud Travail. C’est quoi le véritable objectif du gouvernement? Limiter la propagation du virus ou maintenir l’activité coûte que coûte? On devrait fermer les entreprises non essentielles

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Des cas importés d'Europe...

Le coronavirus a fait son apparition en Afrique. Pour l’instant, les chiffres de contamination et celui du décompte des morts sont comparativement peu élevés, mais l’insuffisance d’infrastructures de santé fait craindre le pire si la maladie embrase, de façon prévisible, les pays susbsahariens d’Afrique de l’Ouest.

le Dr Richard Kojan, médecin réanimateur et président d’ALIMA dans le « Cube », une structure mobile de réa que son ONG a inventée au moment de l’épidémie d’Ebola. - Isabelle Souquet

La flambée de l’épidémie après la réunion évangélique de Mulhouse s’est ressentie jusqu’en Afrique noire. Les « patients zéro » du Burkina Faso – qui compte maintenant au moins 12 morts- sont un couple de pasteurs qui ont participé au rassemblement en Alsace, et ont tenu ensuite, eux mêmes, deux assemblées à leur retour dans leur pays, avant de tomber malades et d’être reconnus positifs au Covid 19. Au Sénégal, au Cameroun comme au Nigeria et ailleurs, le virus a aussi été amené par des français ou des italiens expatriés.

Mais dans ces pays, comme dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne, les structures sanitaires et hospitalières ne sont pas dimensionnées pour faire face à une explosion épidémique comme celle qu’expérimentent aujourd’hui l’Europe ou les Etats Unis. Le directeur général de l’OMS Thedros Adhanom Ghebreyesous a déjà, début mars, alerté sur la capacité à faire face d’un continent au système de santé « précaire ». Pour Gilles Yabi, coordinateur du think tank Wathi basé à Dakar, « les deux prochaines semaines seront cruciales. Ou on aura stoppé - ou freiné - la propagation du virus en Afrique, ou on aura échoué et le nombre de cas explosera. Est ce que l’Afrique est préparée ? Les autorités sanitaires sont conscientes de l’ampleur de la menace, de l‘impératif de la prévention et du suivi des cas déclarés. Mais si on entend par être préparé le fait d’avoir des systèmes de santé capables de faire face à une explosion du nombre de contaminations, la...

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Des cas importés d'Europe...

Le coronavirus a fait son apparition en Afrique. Pour l’instant, les chiffres de contamination et celui du décompte des morts sont comparativement peu élevés, mais l’insuffisance d’infrastructures de santé fait craindre le pire si la maladie embrase, de façon prévisible, les pays susbsahariens d’Afrique de l’Ouest.

le Dr Richard Kojan, médecin réanimateur et président d’ALIMA dans le « Cube », une structure mobile de réa que son ONG a inventée au moment de l’épidémie d’Ebola. - Isabelle Souquet

La flambée de l’épidémie après la réunion évangélique de Mulhouse s’est ressentie jusqu’en Afrique noire. Les « patients zéro » du Burkina Faso – qui compte maintenant au moins 12 morts- sont un couple de pasteurs qui ont participé au rassemblement en Alsace, et ont tenu ensuite, eux mêmes, deux assemblées à leur retour dans leur pays, avant de tomber malades et d’être reconnus positifs au Covid 19. Au Sénégal, au Cameroun comme au Nigeria et ailleurs, le virus a aussi été amené par des français ou des italiens expatriés.

Mais dans ces pays, comme dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne, les structures sanitaires et hospitalières ne sont pas dimensionnées pour faire face à une explosion épidémique comme celle qu’expérimentent aujourd’hui l’Europe ou les Etats Unis. Le directeur général de l’OMS Thedros Adhanom Ghebreyesous a déjà, début mars, alerté sur la capacité à faire face d’un continent au système de santé « précaire ». Pour Gilles Yabi, coordinateur du think tank Wathi basé à Dakar, « les deux prochaines semaines seront cruciales. Ou on aura stoppé - ou freiné - la propagation du virus en Afrique, ou on aura échoué et le nombre de cas explosera. Est ce que l’Afrique est préparée ? Les autorités sanitaires sont conscientes de l’ampleur de la menace, de l‘impératif de la prévention et du suivi des cas déclarés. Mais si on entend par être préparé le fait d’avoir des systèmes de santé capables de faire face à une explosion du nombre de contaminations, la...

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Évadez-vous en visitant le chateau de Versailles

Ras-le-bol de votre confinement ? Vous ne savez plus comment occuper les enfants ? Voici une idée de balade virtuelle.

Vue aérienne du domaine de Versailles - Par ToucanWings — Travail personnel, CC BY-SA 3.0 - Wikipedia

Depuis chez soi, derrière son écran, via le site : [www.chateauversailles.fr](www.chateauversailles.fr), il possible de visiter gratuitement cette ancienne demeure des rois et reines qui fait partie des sites patrimoniaux les plus visités de France. Si vous êtes en possession d’un casque de réalité virtuelle, vous pouvez vous immerger, comme si vous y étiez, dans quelques uns des lieux les plus emblématiques du château dont certains sont uniquement accessibles, en temps normal, aux visites guidées tels que les grands appartements du roi et de la reine ou encore la chapelle royale.

Au grès de votre promenade virtuelle, vous pourrez vous arrêter sur les menus détails qui échappent parfois aux visiteurs pressés : motifs des tapisseries, éléments des décors des plafonds ou des lustres…. Les extérieurs du château ne sont pas non plus oubliés. A vous, quelques instants de quiétude dans les recoins des jardins dessinés par Le Nôtre ou du côté du refuge qu’affectionnait tout particulièrement Marie-Antoinette : le hameau de la reine. Un autre programme de réalité virtuelle encore plus inédit vous permettra si vous le souhaitez, d’en savoir plus sur le Versailles des 17e et 18e siècles.

Membre de la cour royale, vous ferez partie des convives privilégiés d’une réception d’ambassades, celle des visiteurs de Siam, une délégation venue de l’actuelle Thaïlande, présidée par le roi Soleil Louis XIV en 1686. Si vous n'avez pas la chance de posséder un casque de réalité virtuelle,...

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Évadez-vous en visitant le chateau de Versailles

Ras-le-bol de votre confinement ? Vous ne savez plus comment occuper les enfants ? Voici une idée de balade virtuelle.

Vue aérienne du domaine de Versailles - Par ToucanWings — Travail personnel, CC BY-SA 3.0 - Wikipedia

Depuis chez soi, derrière son écran, via le site : [www.chateauversailles.fr](www.chateauversailles.fr), il possible de visiter gratuitement cette ancienne demeure des rois et reines qui fait partie des sites patrimoniaux les plus visités de France. Si vous êtes en possession d’un casque de réalité virtuelle, vous pouvez vous immerger, comme si vous y étiez, dans quelques uns des lieux les plus emblématiques du château dont certains sont uniquement accessibles, en temps normal, aux visites guidées tels que les grands appartements du roi et de la reine ou encore la chapelle royale.

Au grès de votre promenade virtuelle, vous pourrez vous arrêter sur les menus détails qui échappent parfois aux visiteurs pressés : motifs des tapisseries, éléments des décors des plafonds ou des lustres…. Les extérieurs du château ne sont pas non plus oubliés. A vous, quelques instants de quiétude dans les recoins des jardins dessinés par Le Nôtre ou du côté du refuge qu’affectionnait tout particulièrement Marie-Antoinette : le hameau de la reine. Un autre programme de réalité virtuelle encore plus inédit vous permettra si vous le souhaitez, d’en savoir plus sur le Versailles des 17e et 18e siècles.

Membre de la cour royale, vous ferez partie des convives privilégiés d’une réception d’ambassades, celle des visiteurs de Siam, une délégation venue de l’actuelle Thaïlande, présidée par le roi Soleil Louis XIV en 1686. Si vous n'avez pas la chance de posséder un casque de réalité virtuelle,...

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Tous les soirs, avec le soutien de restaurateurs, ils livrent des repas

Les jeunes de Sartrouville font preuve de solidarité avec le personnel médical. D'autres nettoient aussi les halls d'immeuble pour éviter la propagation du virus. Leur initiative commence à faire boule de neige dans d'autres quartiers.

Les équipes médicales livrées en burgers... - Image du compte Facebook

Sur leur page Facebook «Les grands frères et sœurs de Sartrouville», les membres du collectif partagent les photos et vidéos de leur mobilisation. Leur élan de solidarité a commencé le 19 mars. Ce jour-là, ils lancent un appel à la mobilisation des commerçants de la ville: «Fournissez des paniers-repas pour le personnel hospitalier qui est en ce moment-même occupé à nous soigner! Et nous, nous irons leur livrer».

Les commerces de restauration répondent présent. Certains ajoutent même des petits mots d’encouragement, comme ce restaurant indien: «Cher personnel hospitalier, nous vous souhaitons bon courage. Ayant conscience de votre travail acharné, nous voudrions vous offrir ces plats chauds pour vous apporter notre soutien. Votre travail et dévouement sera marqué dans l’histoire, à nous ne vous montrer votre soutien en vous aidant à garder l’appétit. L’équipe de Jodhaa’s».

Depuis ce jour, des repas sont livrés quotidiennement le soir à l’hôpital d’Argenteuil: pizzas, sandwichs kebab, sushi, burger, cuisine chinoise…. «Les commerçants offrent et les jeunes livrent, si ce n’est pas une leçon de solidarité, comment appelez-vous ça? C’est juste magnifique, se réjouie Piroo, un des fondateurs du collectif. Au début, on avait une dizaine de restaurants engagés, maintenant ça explose

Les restaurateurs ne sont pas les seuls à se mobiliser. Bilel, un des volontaires raconte dans une vidéo au média Brut: «Maintenant on a aussi les parents dans nos quartiers qui font des gâteaux...

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Tous les soirs, avec le soutien de restaurateurs, ils livrent des repas

Les jeunes de Sartrouville font preuve de solidarité avec le personnel médical. D'autres nettoient aussi les halls d'immeuble pour éviter la propagation du virus. Leur initiative commence à faire boule de neige dans d'autres quartiers.

Les équipes médicales livrées en burgers... - Image du compte Facebook

Sur leur page Facebook «Les grands frères et sœurs de Sartrouville», les membres du collectif partagent les photos et vidéos de leur mobilisation. Leur élan de solidarité a commencé le 19 mars. Ce jour-là, ils lancent un appel à la mobilisation des commerçants de la ville: «Fournissez des paniers-repas pour le personnel hospitalier qui est en ce moment-même occupé à nous soigner! Et nous, nous irons leur livrer».

Les commerces de restauration répondent présent. Certains ajoutent même des petits mots d’encouragement, comme ce restaurant indien: «Cher personnel hospitalier, nous vous souhaitons bon courage. Ayant conscience de votre travail acharné, nous voudrions vous offrir ces plats chauds pour vous apporter notre soutien. Votre travail et dévouement sera marqué dans l’histoire, à nous ne vous montrer votre soutien en vous aidant à garder l’appétit. L’équipe de Jodhaa’s».

Depuis ce jour, des repas sont livrés quotidiennement le soir à l’hôpital d’Argenteuil: pizzas, sandwichs kebab, sushi, burger, cuisine chinoise…. «Les commerçants offrent et les jeunes livrent, si ce n’est pas une leçon de solidarité, comment appelez-vous ça? C’est juste magnifique, se réjouie Piroo, un des fondateurs du collectif. Au début, on avait une dizaine de restaurants engagés, maintenant ça explose

Les restaurateurs ne sont pas les seuls à se mobiliser. Bilel, un des volontaires raconte dans une vidéo au média Brut: «Maintenant on a aussi les parents dans nos quartiers qui font des gâteaux...

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Le préfet des Alpes Maritimes taclé par la Justice

Nice est avec Menton un symbole de la criminalisation des associations qui viennent en aide aux migrants. Le renvoi de mineurs isolés se poursuit mais la Justice sanctionne ces décisions.

Contrôle policier systématique dans le train en gare de Menton-Gravan - © Reflets

Nous vous avions longuement parlé des passeurs d'humanité de la vallée de la Roya en octobre 2018. La situation ne s'améliore pas beaucoup puisque début février, le tribunal administratif de Nice a constaté le caractère illégal du refoulement vers l'Italie de deux mineurs isolés et d'un demandeur d'asile depuis Menton, une pratique que nous avions documentée lors de notre reportage dans la Roya.

Le Tribunal a donc à nouveau sanctionné les décisions du préfet des Alpes-Maritimes.

Les associations pratiquent régulièrement des missions d'observation pour vérifier les pratiques des autorités françaises. La dernière en date a eu lieu du vendredi 31 janvier à 5h du matin jusqu’au samedi 1er février à 20h et a regroupé membres de plusieurs associations telles qu’Amnesty International, l’Anafé, le Secours Catholique-Caritas France, la Cimade, Roya Citoyenne, la LDH, Univ’ migrations, l’AdN, WeWorld, Diaconia Valdese, ou le MRAP, sous la coordination de la CAFI (Coordination des Actions aux Frontières Intérieures) et de l’Anafé. Durant 39 heures, 40 personnes se sont relayées devant les locaux de la police aux frontières de Menton et à la gare de Menton-Garavan. Elles ont pu constater que :

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Le préfet des Alpes Maritimes taclé par la Justice

Nice est avec Menton un symbole de la criminalisation des associations qui viennent en aide aux migrants. Le renvoi de mineurs isolés se poursuit mais la Justice sanctionne ces décisions.

Contrôle policier systématique dans le train en gare de Menton-Gravan - © Reflets

Nous vous avions longuement parlé des passeurs d'humanité de la vallée de la Roya en octobre 2018. La situation ne s'améliore pas beaucoup puisque début février, le tribunal administratif de Nice a constaté le caractère illégal du refoulement vers l'Italie de deux mineurs isolés et d'un demandeur d'asile depuis Menton, une pratique que nous avions documentée lors de notre reportage dans la Roya.

Le Tribunal a donc à nouveau sanctionné les décisions du préfet des Alpes-Maritimes.

Les associations pratiquent régulièrement des missions d'observation pour vérifier les pratiques des autorités françaises. La dernière en date a eu lieu du vendredi 31 janvier à 5h du matin jusqu’au samedi 1er février à 20h et a regroupé membres de plusieurs associations telles qu’Amnesty International, l’Anafé, le Secours Catholique-Caritas France, la Cimade, Roya Citoyenne, la LDH, Univ’ migrations, l’AdN, WeWorld, Diaconia Valdese, ou le MRAP, sous la coordination de la CAFI (Coordination des Actions aux Frontières Intérieures) et de l’Anafé. Durant 39 heures, 40 personnes se sont relayées devant les locaux de la police aux frontières de Menton et à la gare de Menton-Garavan. Elles ont pu constater que :

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Astérix et Obélix sont orphelins

Toujours pour nous évader de notre état de confinés d'urgence, nous vous proposons deux émissions pour mieux découvrir Uderzo. Une archive de l'INA, la célèbre émission "Le tribunal des flagrants délires", et un documentaire sur sa vie.

Exemple de case qui circule sur les réseaux sociaux pour dire adieu à Uderzo - Copie d'écran Twitter

Albert Uderzo, l’un des papas, avec René Goscinny, d’Astérix est décédé à son domicile de Neuilly-sur-Seine d’une crise cardiaque, à l’âge de 92 ans. Pas besoin de vous présenter le personnage qui a fait sa notoriété: ce petit gaulois moustachu qui, avec ses compagnons d’un village perdu d’Armorique, résiste avec brio, à grand renforts de potion magique, à l’envahisseur romain. Les hommages rendus au co-créateur d’un des plus célèbres personnages de BD se multiplient, notamment sur les réseaux sociaux comme celle qui illustre cet article.

Parmi d’autres images, vues sur Facebook, on retrouve Astérix et Obélix assis l’un à côté de l’autre, la paume de leurs mains droites soutenant leurs têtes, les yeux dans le vague. Même le petit chien Idéfix les rejoint dans leur déprime….

De la même manière que l’un de ses personnages fétiches: Obélix, était tombé dans une marmite de potion magique quand il était petit, Uderzo eut très tôt le gout pour la bande dessinée qu’il découvrit grâce aux histoires de Mickey, la célèbre souris de Walt Disney dont il dévorait les aventures dans le Petit Parisien. L’autre personnage qui marqua son enfance et inspira ses personnages futurs, ce fut Popeye, le marin mangeur d’épinards créé par Ezlie Crisler Segar.

C’est par l’intermédiaire de son frère Bruno qui le voyait dessiner avec entrain que le jeune Albert se fit embaucher comme apprenti dans la maison d’édition des frères Offenstad. Et peu à peu, de rencontres en concours, de coups de chances...

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Astérix et Obélix sont orphelins

Toujours pour nous évader de notre état de confinés d'urgence, nous vous proposons deux émissions pour mieux découvrir Uderzo. Une archive de l'INA, la célèbre émission "Le tribunal des flagrants délires", et un documentaire sur sa vie.

Exemple de case qui circule sur les réseaux sociaux pour dire adieu à Uderzo - Copie d'écran Twitter

Albert Uderzo, l’un des papas, avec René Goscinny, d’Astérix est décédé à son domicile de Neuilly-sur-Seine d’une crise cardiaque, à l’âge de 92 ans. Pas besoin de vous présenter le personnage qui a fait sa notoriété: ce petit gaulois moustachu qui, avec ses compagnons d’un village perdu d’Armorique, résiste avec brio, à grand renforts de potion magique, à l’envahisseur romain. Les hommages rendus au co-créateur d’un des plus célèbres personnages de BD se multiplient, notamment sur les réseaux sociaux comme celle qui illustre cet article.

Parmi d’autres images, vues sur Facebook, on retrouve Astérix et Obélix assis l’un à côté de l’autre, la paume de leurs mains droites soutenant leurs têtes, les yeux dans le vague. Même le petit chien Idéfix les rejoint dans leur déprime….

De la même manière que l’un de ses personnages fétiches: Obélix, était tombé dans une marmite de potion magique quand il était petit, Uderzo eut très tôt le gout pour la bande dessinée qu’il découvrit grâce aux histoires de Mickey, la célèbre souris de Walt Disney dont il dévorait les aventures dans le Petit Parisien. L’autre personnage qui marqua son enfance et inspira ses personnages futurs, ce fut Popeye, le marin mangeur d’épinards créé par Ezlie Crisler Segar.

C’est par l’intermédiaire de son frère Bruno qui le voyait dessiner avec entrain que le jeune Albert se fit embaucher comme apprenti dans la maison d’édition des frères Offenstad. Et peu à peu, de rencontres en concours, de coups de chances...

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Le Dr Jean-Louis Thomas analyse cet essai clinique

Nouvel épisode du feuilleton de l'hydroxychloroquine. L'équipe de l'IHU - Méditerranée infection a rendu public vendredi 27 mars un nouvel essai clinique sur 80 patients. Elle confirmerait l'efficacité de l’association hydroxychloroquine - Azithomycine. Mais des doutes subsistent, sur l'efficacité du traitement et sur le fait qu'elle empêcherait l'aggravation de la maladie.

Le Plaquénil - Copie d'écran

Quelle est votre analyse du nouvel essai clinique du Pr Raoult?

C’est un essai mené dans l’urgence sur 80 patients entre le 3 et le 21 mars. Cette fois, le protocole comprend l’association hydroxychloroquine - Azithomycine (un antibiotique). Certains patients atteints de pneumonie ont aussi reçu un second antibiotique, le Ceftriaxone. En fait il y a 74 nouveaux patients ajoutés aux 6 malades de l’étude précédente qui recevaient déjà cette association thérapeutique. La durée du traitement a été allongée par rapport à l’étude précédente et a été portée à 10 jours.

La tranche d’âge est large: de 18 à 88 ans. L’âge moyen est de 52 ans. 57,5% avaient des facteurs de fragilité, c’est-à-dire au moins une maladie chronique. Mais quand on regarde le score NEWS utilisé pour estimer le degré de fragilité des patients, on s’aperçoit qu’il est faible dans 92% des cas et élevé chez 8% des patients. Donc on a 8% de grands fragiles.

Il a pris les précautions standards pour éviter les accidents cardiaques. Avant d’entrer dans l’étude, chaque malade subit un électrocardiogramme (ECG), puis un second ECG est fait 48h après. Seul un patient est sorti de l’étude à J4 en raison d’une potentielle interaction avec une autre molécule.

Le point faible de l’étude est qu’il n’y a pas de groupe témoin, ce n’est pas une étude en double aveugle où un groupe reçoit un placebo. Mais cel se comprend dans le contexte d’urgence.

Je vois un autre biais qui n’est pas très problématique: on sait que des faux...

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Le Dr Jean-Louis Thomas analyse cet essai clinique

Nouvel épisode du feuilleton de l'hydroxychloroquine. L'équipe de l'IHU - Méditerranée infection a rendu public vendredi 27 mars un nouvel essai clinique sur 80 patients. Elle confirmerait l'efficacité de l’association hydroxychloroquine - Azithomycine. Mais des doutes subsistent, sur l'efficacité du traitement et sur le fait qu'elle empêcherait l'aggravation de la maladie.

Le Plaquénil - Copie d'écran

Quelle est votre analyse du nouvel essai clinique du Pr Raoult?

C’est un essai mené dans l’urgence sur 80 patients entre le 3 et le 21 mars. Cette fois, le protocole comprend l’association hydroxychloroquine - Azithomycine (un antibiotique). Certains patients atteints de pneumonie ont aussi reçu un second antibiotique, le Ceftriaxone. En fait il y a 74 nouveaux patients ajoutés aux 6 malades de l’étude précédente qui recevaient déjà cette association thérapeutique. La durée du traitement a été allongée par rapport à l’étude précédente et a été portée à 10 jours.

La tranche d’âge est large: de 18 à 88 ans. L’âge moyen est de 52 ans. 57,5% avaient des facteurs de fragilité, c’est-à-dire au moins une maladie chronique. Mais quand on regarde le score NEWS utilisé pour estimer le degré de fragilité des patients, on s’aperçoit qu’il est faible dans 92% des cas et élevé chez 8% des patients. Donc on a 8% de grands fragiles.

Il a pris les précautions standards pour éviter les accidents cardiaques. Avant d’entrer dans l’étude, chaque malade subit un électrocardiogramme (ECG), puis un second ECG est fait 48h après. Seul un patient est sorti de l’étude à J4 en raison d’une potentielle interaction avec une autre molécule.

Le point faible de l’étude est qu’il n’y a pas de groupe témoin, ce n’est pas une étude en double aveugle où un groupe reçoit un placebo. Mais cel se comprend dans le contexte d’urgence.

Je vois un autre biais qui n’est pas très problématique: on sait que des faux...

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Ma « Nessum dorma »

La ville, c'est un peu l'homme et anonyme seul parmi la foule. Mais quand une ville se vide sur une injonction (restez chez vous), les interactions que l'on avait tendance à oublier nous manquent soudain.

La ville - D.R.

Une ville ce sont des pierres, du béton, du ciment, des tuiles et des ardoises et plein d’autres choses mais aussi de l’asphalte, des trottoirs, des pavés, des promenades sous les arbres et dans les parcs, le long du fleuve, du mouvement et du bruit.

L’homme urbain développe une grande ingéniosité pour se déplacer d’un point à un autre en changeant de mode de locomotion, en terminant éventuellement son périple par une ascension qui peut emprunter par exemple un escalier roulant, ayant enfin atteint son but dans la complexité des transports, et le labyrinthe des cheminements. Ses modes d’habiter en fonction des différentes cultures répartissent le temps entre le diurne et le nocturne – mais le nocturne est éclairé, on dira qu’il est éclairé a giorno, au grand dam des contemplateurs d’étoiles – entre le dedans et le dehors, entre le loisir et le travail, entre l’arrêt et le mouvement etc…

Les sociologues de l’Ecole de Chicago , pris dans ce maelström nous brosserons les traits saillants de cette « écologie urbaine », en nous montrant la richesse de ces échanges, de ces multiples interactions dans la société de l’abondance, mais aussi de la pauvreté et de la marginalisation, de la solitude, de la « foule solitaire » .

La ville industrielle décryptée par leurs enquêtes a été remplacée par des ensembles résidentiels ou de bureaux, les activités tertiaires se sont installées dans les centres villes, les banlieues se sont étalées jusqu’à une troisième couronne, renforçant les...

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Ma « Nessum dorma »

La ville, c'est un peu l'homme et anonyme seul parmi la foule. Mais quand une ville se vide sur une injonction (restez chez vous), les interactions que l'on avait tendance à oublier nous manquent soudain.

La ville - D.R.

Une ville ce sont des pierres, du béton, du ciment, des tuiles et des ardoises et plein d’autres choses mais aussi de l’asphalte, des trottoirs, des pavés, des promenades sous les arbres et dans les parcs, le long du fleuve, du mouvement et du bruit.

L’homme urbain développe une grande ingéniosité pour se déplacer d’un point à un autre en changeant de mode de locomotion, en terminant éventuellement son périple par une ascension qui peut emprunter par exemple un escalier roulant, ayant enfin atteint son but dans la complexité des transports, et le labyrinthe des cheminements. Ses modes d’habiter en fonction des différentes cultures répartissent le temps entre le diurne et le nocturne – mais le nocturne est éclairé, on dira qu’il est éclairé a giorno, au grand dam des contemplateurs d’étoiles – entre le dedans et le dehors, entre le loisir et le travail, entre l’arrêt et le mouvement etc…

Les sociologues de l’Ecole de Chicago , pris dans ce maelström nous brosserons les traits saillants de cette « écologie urbaine », en nous montrant la richesse de ces échanges, de ces multiples interactions dans la société de l’abondance, mais aussi de la pauvreté et de la marginalisation, de la solitude, de la « foule solitaire » .

La ville industrielle décryptée par leurs enquêtes a été remplacée par des ensembles résidentiels ou de bureaux, les activités tertiaires se sont installées dans les centres villes, les banlieues se sont étalées jusqu’à une troisième couronne, renforçant les...

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Pas le votre et pourtant, tout le monde est content

Sous nos yeux se construit une nouvelle bulle, des nationalisations qui n'en sont pas, un sauvetage des grandes entreprises. Les particuliers en revanche... Ils auront le droit... de financer ces plans...

Faillites en cascades à prévoir...

Tout le monde ne l'avait pas vu venir, ce méta plan de sauvetage du secteur de la finance, lors des deux dernières crises. Mais avec le recul, tout le monde a compris que l'argent gratuit injecté en masse a servi aux financiers pour se sortir de la course vers précipice dans laquelle ils s'étaient engagés. Mieux, par la suite, cela a permis d'engranger bonus exceptionnels et bénéfices sonnants et trébuchants pendant que la bulle créée par cet afflux d'endettement grossissait. Le coronavirus est un élément qui a participé à la correction d'une tendance haussière indue mais celle-ci serait intervenue un jour ou l'autre, les arbres ne montant pas au ciel. Cette fois, c'est presque pire. Ce n'est plus un secteur de l'économie qui est sauvé du gouffre par les États et les banques centrales, c'est toute l'économie. Enfin presque... Les grandes entreprises, déjà endettées au delà du raisonnable après cette période exceptionnelle de taux bas, vont bénéficier de flots d'argent tandis que les petites entreprises vont se partager des miettes et les particuliers... Rien (ou presque). Ce qui revient à dire qu'une économie peut survivre avec la consommation des entreprises et sans la consommation des ménages. Bon courage les amis...

"It is a panicked and reckless legislative response", Sarah Miller, executive director of the American Economic Liberties Project

Aux États-Unis, le Sénat a voté un plan de relance pour les...

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Pas le votre et pourtant, tout le monde est content

Sous nos yeux se construit une nouvelle bulle, des nationalisations qui n'en sont pas, un sauvetage des grandes entreprises. Les particuliers en revanche... Ils auront le droit... de financer ces plans...

Faillites en cascades à prévoir...

Tout le monde ne l'avait pas vu venir, ce méta plan de sauvetage du secteur de la finance, lors des deux dernières crises. Mais avec le recul, tout le monde a compris que l'argent gratuit injecté en masse a servi aux financiers pour se sortir de la course vers précipice dans laquelle ils s'étaient engagés. Mieux, par la suite, cela a permis d'engranger bonus exceptionnels et bénéfices sonnants et trébuchants pendant que la bulle créée par cet afflux d'endettement grossissait. Le coronavirus est un élément qui a participé à la correction d'une tendance haussière indue mais celle-ci serait intervenue un jour ou l'autre, les arbres ne montant pas au ciel. Cette fois, c'est presque pire. Ce n'est plus un secteur de l'économie qui est sauvé du gouffre par les États et les banques centrales, c'est toute l'économie. Enfin presque... Les grandes entreprises, déjà endettées au delà du raisonnable après cette période exceptionnelle de taux bas, vont bénéficier de flots d'argent tandis que les petites entreprises vont se partager des miettes et les particuliers... Rien (ou presque). Ce qui revient à dire qu'une économie peut survivre avec la consommation des entreprises et sans la consommation des ménages. Bon courage les amis...

"It is a panicked and reckless legislative response", Sarah Miller, executive director of the American Economic Liberties Project

Aux États-Unis, le Sénat a voté un plan de relance pour les...

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L'Ehpad de Saint-Paulien espère pouvoir faire face

Nous continuons de suivre la vie de l'établissement public de Saint-Paulien en Haute-Loire à travers les yeux de sa directrice, Nathalie Cottier. Épisode 2.

Les séances de visioconférence se poursuivent - D.R.

Quelle est la situation dans votre établissement actuellement?

Nous n’avons pas de cas de Covid déclaré. Mais nous nous préparons, nous avons créé un espace dédié. Nous attendons la vague, si elle doit arriver... Depuis samedi, le personnel met des masques en permanence quand on est au contact des résidents. Au niveau ressources humaines, c’est un peu tendu. J’ai quatre personnes qui se sont fait arrêter - logiquement - par leur médecin: deux femmes enceintes, une jeune fille handicapée et une personne atteinte de maladie chronique. J’ai aussi deux arrêts pour état fébrile, mais comme il n’y a pas de test, on ne sait pas si c’est le coronavirus… On a reçu mercredi 45 jours de stocks de nourriture. On sent que ça se tend pour les approvisionnements, donc je n’ai pas voulu être prise au dépourvu.

Samedi, l’hôpital du Puy-en-Velay nous a annoncé qu’on recevrait chaque vendredi un stock de masques pour la semaine. J’espère que c’est vrai. Nous avons aussi 50 masques FFP2 en cas de début d’épidémie. On espère que l’hôpital nous réapprovisionnera si besoin. C’est la présidente du conseil d’administration, une bénévole, qui fera les aller-retours avec l’hôpital pour prendre notre matériel. C’est un peu le système D.

Comment réagissent les résidents et le personnel?

Il y a une sorte de sidération qui frappe les résidents, comme nous sommes un peu tous touchés. Cela se traduit par le fait que les personnes âgées sont encore plus lentes que d’habitude. Nous n’imaginions pas cela....

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L'Ehpad de Saint-Paulien espère pouvoir faire face

Nous continuons de suivre la vie de l'établissement public de Saint-Paulien en Haute-Loire à travers les yeux de sa directrice, Nathalie Cottier. Épisode 2.

Les séances de visioconférence se poursuivent - D.R.

Quelle est la situation dans votre établissement actuellement?

Nous n’avons pas de cas de Covid déclaré. Mais nous nous préparons, nous avons créé un espace dédié. Nous attendons la vague, si elle doit arriver... Depuis samedi, le personnel met des masques en permanence quand on est au contact des résidents. Au niveau ressources humaines, c’est un peu tendu. J’ai quatre personnes qui se sont fait arrêter - logiquement - par leur médecin: deux femmes enceintes, une jeune fille handicapée et une personne atteinte de maladie chronique. J’ai aussi deux arrêts pour état fébrile, mais comme il n’y a pas de test, on ne sait pas si c’est le coronavirus… On a reçu mercredi 45 jours de stocks de nourriture. On sent que ça se tend pour les approvisionnements, donc je n’ai pas voulu être prise au dépourvu.

Samedi, l’hôpital du Puy-en-Velay nous a annoncé qu’on recevrait chaque vendredi un stock de masques pour la semaine. J’espère que c’est vrai. Nous avons aussi 50 masques FFP2 en cas de début d’épidémie. On espère que l’hôpital nous réapprovisionnera si besoin. C’est la présidente du conseil d’administration, une bénévole, qui fera les aller-retours avec l’hôpital pour prendre notre matériel. C’est un peu le système D.

Comment réagissent les résidents et le personnel?

Il y a une sorte de sidération qui frappe les résidents, comme nous sommes un peu tous touchés. Cela se traduit par le fait que les personnes âgées sont encore plus lentes que d’habitude. Nous n’imaginions pas cela....

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Des médecins plaident pour un traitement à titre compassionnel

La chloroquine est-elle efficace contre le Covid19 ? Le Pr Raoult se fait le chantre de ce traitement. Deux médecins décryptent et critiquent l'étude du scientifique. Mais ils pensent que les chiffres son encourageants et poussent à une utilisation immédiate du médicament. En attendant des essais à plus grande échelle.

Didier Raoult - Photo publiée sur son site Web mal configuré

La chloroquine et son dérivé l’hydroxychloroquine (le Plaquenil) font couler beaucoup d’encre. Efficace ou pas ? L’hypothèse d’un traitement suscite de nombreux espoirs partout dans le monde. Espoirs démesurés ? De nombreuses études ont été lancées en urgence et permettront de répondre à cette question dans les prochaines semaines.

Mais revenons sur le fil cette tempête médiatique. Le 25 février, le Pr Didier Raoult met en ligne cette vidéo :

Il affirme que les Chinois ont fait un essai de repositionnement de cette molécule bien connue qu’est la chloroquine et qu’elle est active contre le coronavirus. Il parle de « résultats spectaculaires », ajoute sous les rires des personnes dans la salle que « c’est l’infection pulmonaire la plus facile à soigner de toutes et que ce n’est pas la peine de s’exciter. »

Le 16 mars, il met cette fois en ligne une vidéo de 18 minutes « Diagnostiquons et traitons ! »

Le lendemain, il rend publique les résultats d’une étude clinique « Hydroxychloroquine and azithromycin as a treatment of COVID-19: results of an openlabel non-randomized clinical trial ». Il affirme que 70 % des personnes qui ont reçu le traitement n’ont plus de charges virales au bout du 6ème jour. L’intégralité de cette étude peut être lue en anglais ici. L’annonce fait l’effet d’une bombe. Et une polémique éclate.

Car plusieurs choses interrogent, tant dans la manière de faire, peu académique, du professeur Raoult, que dans la conduite de cette étude clinique. Didier...

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Des médecins plaident pour un traitement à titre compassionnel

La chloroquine est-elle efficace contre le Covid19 ? Le Pr Raoult se fait le chantre de ce traitement. Deux médecins décryptent et critiquent l'étude du scientifique. Mais ils pensent que les chiffres son encourageants et poussent à une utilisation immédiate du médicament. En attendant des essais à plus grande échelle.

Didier Raoult - Photo publiée sur son site Web mal configuré

La chloroquine et son dérivé l’hydroxychloroquine (le Plaquenil) font couler beaucoup d’encre. Efficace ou pas ? L’hypothèse d’un traitement suscite de nombreux espoirs partout dans le monde. Espoirs démesurés ? De nombreuses études ont été lancées en urgence et permettront de répondre à cette question dans les prochaines semaines.

Mais revenons sur le fil cette tempête médiatique. Le 25 février, le Pr Didier Raoult met en ligne cette vidéo :

Il affirme que les Chinois ont fait un essai de repositionnement de cette molécule bien connue qu’est la chloroquine et qu’elle est active contre le coronavirus. Il parle de « résultats spectaculaires », ajoute sous les rires des personnes dans la salle que « c’est l’infection pulmonaire la plus facile à soigner de toutes et que ce n’est pas la peine de s’exciter. »

Le 16 mars, il met cette fois en ligne une vidéo de 18 minutes « Diagnostiquons et traitons ! »

Le lendemain, il rend publique les résultats d’une étude clinique « Hydroxychloroquine and azithromycin as a treatment of COVID-19: results of an openlabel non-randomized clinical trial ». Il affirme que 70 % des personnes qui ont reçu le traitement n’ont plus de charges virales au bout du 6ème jour. L’intégralité de cette étude peut être lue en anglais ici. L’annonce fait l’effet d’une bombe. Et une polémique éclate.

Car plusieurs choses interrogent, tant dans la manière de faire, peu académique, du professeur Raoult, que dans la conduite de cette étude clinique. Didier...

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Analyse des mutations de la démocratie américaine

John Kiriakou est un lanceur d'alerte qui a révélé le programme de torture mis en oeuvre par la CIA. Jonathan Landay a écrit inlassablement, à l'époque, que l'Administration Bush créait un récit (faux) pour justifier l'invasion de l'Irak. Que pensent-ils de l'évolution de leur pays ?

John Kiriakou et Jonathan Landay

John Kiriakou est un ancien agent de la CIA. Il a été le premier à confirmer l'usage de la torture (waterboarding) par l'agence dans sa lutte contre le terrorisme. Jonathan Landay, avec son collègue Warren Strobel, ont été les seuls journalistes à écrire que le récit de l'Administration Bush pour justifier l'invasion de l'Irak était une fabrication. Un film a été réalisé sur leur histoire : Shock and Awe.

Jonathan, vous avez révélé avant tous vos collègues que certaines personnes dans l'Administration Bush créaient un récit pour que le pays entre en guerre contre l'Irak. John, vous avez divulgué des informations sur le fait que la CIA utilisait la torture pour obtenir des informations dans le cadre de la guerre contre les terroristes. Y a-t-il quelque chose qui ne va pas avec la démocratie ? Comment en est-on arrivé là ?

John Kiriakou : Dans le contexte américain, cela est dû à l'obsession nixonienne de Barack Obama pour les fuites de sécurité nationale. C'est à l'instigation de John Brennan, alors conseiller adjoint à la sécurité nationale (et plus tard directeur de la CIA), que l'administration Obama a poursuivi les lanceurs d'alerte qui dénonçaient des problèmes liés à la sécurité nationale, y compris moi. Et ces poursuites étaient conformes à l'idéologie néolibérale et pro-guerre d'Obama.

Jonathan Landay : Dans un pays démocratique, l'une des valeurs clés est la liberté d'expression. Cette liberté...

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Analyse des mutations de la démocratie américaine

John Kiriakou est un lanceur d'alerte qui a révélé le programme de torture mis en oeuvre par la CIA. Jonathan Landay a écrit inlassablement, à l'époque, que l'Administration Bush créait un récit (faux) pour justifier l'invasion de l'Irak. Que pensent-ils de l'évolution de leur pays ?

John Kiriakou et Jonathan Landay

John Kiriakou est un ancien agent de la CIA. Il a été le premier à confirmer l'usage de la torture (waterboarding) par l'agence dans sa lutte contre le terrorisme. Jonathan Landay, avec son collègue Warren Strobel, ont été les seuls journalistes à écrire que le récit de l'Administration Bush pour justifier l'invasion de l'Irak était une fabrication. Un film a été réalisé sur leur histoire : Shock and Awe.

Jonathan, vous avez révélé avant tous vos collègues que certaines personnes dans l'Administration Bush créaient un récit pour que le pays entre en guerre contre l'Irak. John, vous avez divulgué des informations sur le fait que la CIA utilisait la torture pour obtenir des informations dans le cadre de la guerre contre les terroristes. Y a-t-il quelque chose qui ne va pas avec la démocratie ? Comment en est-on arrivé là ?

John Kiriakou : Dans le contexte américain, cela est dû à l'obsession nixonienne de Barack Obama pour les fuites de sécurité nationale. C'est à l'instigation de John Brennan, alors conseiller adjoint à la sécurité nationale (et plus tard directeur de la CIA), que l'administration Obama a poursuivi les lanceurs d'alerte qui dénonçaient des problèmes liés à la sécurité nationale, y compris moi. Et ces poursuites étaient conformes à l'idéologie néolibérale et pro-guerre d'Obama.

Jonathan Landay : Dans un pays démocratique, l'une des valeurs clés est la liberté d'expression. Cette liberté...

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An analysis of changes in American democracy

John Kiriakou is a whistleblower who revealed the torture program used by the CIA. Jonathan Landay wrote tirelessly, then, that the Bush Administration was creating a (false) narrative to justify the invasion of Iraq. What do they think about the evolution of their country?

John Kiriakou and Jonathan Landay

John Kiriakou is a former CIA agent. He was the first to confirm the use of torture (waterboarding) by the agency in its fight against terrorism. Jonathan Landay and his colleague Warren Strobel were the only journalists to write that the Bush administration's story justifying the invasion of Iraq was a fabrication. A film was made about their story: Shock and Awe.

Jonathan, you disclosed before all your colleagues that some people in the Bush Administration were creating a narrative so the country could go to war against Iraq. John, you disclosed information about the CIA using torture to get information for the war against terror. Is there something wrong with democracy ? How did it come to this?

John Kiriakou : In the US context, this came about because of Barack Obama's nixonian obsession with national security leaks. It was at the urging of then-Deputy National Security Advisor (and later CIA Director) John Brennan that the Obama Administration prosecuted national security whistleblowers, including me. And these prosecutions were in keeping with Obama's neoliberal, pro-war ideology.

Jonathan Landay : In a democratic country, one of the key values is the freedom of speech. This freedom of speech can be used in a variety of ways. Positively or negatively. They were able to do it because we have freedom of speech here. It's a risk you accept when you embrace democracy, the misuse of this freedom. Also we had for the most part a media that did not look...

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An analysis of changes in American democracy

John Kiriakou is a whistleblower who revealed the torture program used by the CIA. Jonathan Landay wrote tirelessly, then, that the Bush Administration was creating a (false) narrative to justify the invasion of Iraq. What do they think about the evolution of their country?

John Kiriakou and Jonathan Landay

John Kiriakou is a former CIA agent. He was the first to confirm the use of torture (waterboarding) by the agency in its fight against terrorism. Jonathan Landay and his colleague Warren Strobel were the only journalists to write that the Bush administration's story justifying the invasion of Iraq was a fabrication. A film was made about their story: Shock and Awe.

Jonathan, you disclosed before all your colleagues that some people in the Bush Administration were creating a narrative so the country could go to war against Iraq. John, you disclosed information about the CIA using torture to get information for the war against terror. Is there something wrong with democracy ? How did it come to this?

John Kiriakou : In the US context, this came about because of Barack Obama's nixonian obsession with national security leaks. It was at the urging of then-Deputy National Security Advisor (and later CIA Director) John Brennan that the Obama Administration prosecuted national security whistleblowers, including me. And these prosecutions were in keeping with Obama's neoliberal, pro-war ideology.

Jonathan Landay : In a democratic country, one of the key values is the freedom of speech. This freedom of speech can be used in a variety of ways. Positively or negatively. They were able to do it because we have freedom of speech here. It's a risk you accept when you embrace democracy, the misuse of this freedom. Also we had for the most part a media that did not look...

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Les salariés d'Air France inquiets...

Alors que Donald Trump a annoncé l'arrêt des vols en provenance d'Europe, Air France continue des rotations vers New-York confinée. Les personnels navigants volent la boule au ventre, sans masque FFP2, sans gants, sans gel hydroalcoolique.

Vol Air France vers New York ce 25 mars

« Je pars à 13h40 pour New York sur le vol AF0006. Sans gants, sans gel, sans masques ». Alors que le président américain a annoncé le 11 mars la fin des vols entre l'Europe et les Etats-Unis, Air France continue ses rotations. Mais comme nous le raconte un pilote, le voyage se fait sans protection. Un autre personnel navigant raconte un autre vol : « tous les passagers sont les uns à côté des autres, on pille les trousses de secours pour les masques, mais ce ne sont pas des FFP2 ».

Les personnels du vol qui part ce 25 mars pour New-York doivent revenir par un vol vendredi. Ils seront donc logés à l'hôtel à New York, ville désormais confinée.

« Il reviennent vendredi, s'il y a un vol, bien entendu. C'est complètement dingue, si tu lis la presse, il n'y a plus de vols. En fait il y en a. Mais personne ne sait si ça va durer, chaque gouvernement prend des décisions à l'emporte pièce, dans l'urgence. Donc nos conjoints partent sans que l'on ait la certitude qu'ils puissent revenir, et dans des conditions aberrantes » explique cette personne mariée avec un salarié.

Vols vers les USA suspendus ? Pas tous... - Copie d'écran
Vols vers les USA suspendus ? Pas tous... - Copie d'écran

Les vols d'Air France visent à rapatrier des expatriés vers les Etats-Unis, ou des touristes américains. Dans l'autre sens, ce sont des Français qui rejoignent le territoire. Les personnels qui volent sont volontaires.

Chez Air France, on se veut très rassurant : « Nous avons des mesures de protection....

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Les salariés d'Air France inquiets...

Alors que Donald Trump a annoncé l'arrêt des vols en provenance d'Europe, Air France continue des rotations vers New-York confinée. Les personnels navigants volent la boule au ventre, sans masque FFP2, sans gants, sans gel hydroalcoolique.

Vol Air France vers New York ce 25 mars

« Je pars à 13h40 pour New York sur le vol AF0006. Sans gants, sans gel, sans masques ». Alors que le président américain a annoncé le 11 mars la fin des vols entre l'Europe et les Etats-Unis, Air France continue ses rotations. Mais comme nous le raconte un pilote, le voyage se fait sans protection. Un autre personnel navigant raconte un autre vol : « tous les passagers sont les uns à côté des autres, on pille les trousses de secours pour les masques, mais ce ne sont pas des FFP2 ».

Les personnels du vol qui part ce 25 mars pour New-York doivent revenir par un vol vendredi. Ils seront donc logés à l'hôtel à New York, ville désormais confinée.

« Il reviennent vendredi, s'il y a un vol, bien entendu. C'est complètement dingue, si tu lis la presse, il n'y a plus de vols. En fait il y en a. Mais personne ne sait si ça va durer, chaque gouvernement prend des décisions à l'emporte pièce, dans l'urgence. Donc nos conjoints partent sans que l'on ait la certitude qu'ils puissent revenir, et dans des conditions aberrantes » explique cette personne mariée avec un salarié.

Vols vers les USA suspendus ? Pas tous... - Copie d'écran
Vols vers les USA suspendus ? Pas tous... - Copie d'écran

Les vols d'Air France visent à rapatrier des expatriés vers les Etats-Unis, ou des touristes américains. Dans l'autre sens, ce sont des Français qui rejoignent le territoire. Les personnels qui volent sont volontaires.

Chez Air France, on se veut très rassurant : « Nous avons des mesures de protection....

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Face à l'épidémie, radios, télés et journaux s'organisent

Rédactions éclatées, partage des antennes et réduction de pagination, les médias font face comme ils peuvent. Quant aux pigistes et intermittents, déjà précarisés avant la crise, ils vivent une situation particulièrement difficile.

La presse à l'heure du Covid-19

Pour la première fois de son histoire, Radio France a activé son plan de continuité d’activité. En clair, les trois radios classées «opérateur d’importance vitale», France Inter, France Info et le réseau France Bleu ont réorganisé leurs antennes pour garantir la continuité de l’information. L’objectif est de préserver des équipes pour garantir qu’il y aura toujours un journal. France Culture diffuse désormais la matinale de France Inter. Certains journaliste de Culture sont venus renforcer la rédaction d’Info.

A TF1, c’est aussi le branle-bas de combat. «Tout doit être fait pour préserver absolument l’antenne, dit un journaliste sous couvert d'anonymat. Les mesures s’ajoutent aux mesures chaque jour». Prise de température à l’entrée, port du masque obligatoire, une seule personne en régie, fermeture de la cantine qui ne fournit que des plateau froid à emporter… tout est fait pour éviter les contaminations. Depuis quelques jours, les binômes journaliste – cameraman ne rentrent plus dans la rédaction, ils envoient leurs sujets comme s’ils étaient en déplacement. Jean-Pierre Pernaut, l’emblématique présentateur du JT de 13h a décidé de jeter l’éponge. «Il s’estimait trop à risque, raconte un journaliste. Les stars font un peu ce qu’elles veulent...» Alors c’est sa doublure, Jacques Legros – qui n’a pourtant qu’un an de moins - qui a pris le relais et JPP fait des apparitions en fin de journal avec un mini-studio que lui a installé la chaîne. Il pourrait bientôt lancer...

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Face à l'épidémie, radios, télés et journaux s'organisent

Rédactions éclatées, partage des antennes et réduction de pagination, les médias font face comme ils peuvent. Quant aux pigistes et intermittents, déjà précarisés avant la crise, ils vivent une situation particulièrement difficile.

La presse à l'heure du Covid-19

Pour la première fois de son histoire, Radio France a activé son plan de continuité d’activité. En clair, les trois radios classées «opérateur d’importance vitale», France Inter, France Info et le réseau France Bleu ont réorganisé leurs antennes pour garantir la continuité de l’information. L’objectif est de préserver des équipes pour garantir qu’il y aura toujours un journal. France Culture diffuse désormais la matinale de France Inter. Certains journaliste de Culture sont venus renforcer la rédaction d’Info.

A TF1, c’est aussi le branle-bas de combat. «Tout doit être fait pour préserver absolument l’antenne, dit un journaliste sous couvert d'anonymat. Les mesures s’ajoutent aux mesures chaque jour». Prise de température à l’entrée, port du masque obligatoire, une seule personne en régie, fermeture de la cantine qui ne fournit que des plateau froid à emporter… tout est fait pour éviter les contaminations. Depuis quelques jours, les binômes journaliste – cameraman ne rentrent plus dans la rédaction, ils envoient leurs sujets comme s’ils étaient en déplacement. Jean-Pierre Pernaut, l’emblématique présentateur du JT de 13h a décidé de jeter l’éponge. «Il s’estimait trop à risque, raconte un journaliste. Les stars font un peu ce qu’elles veulent...» Alors c’est sa doublure, Jacques Legros – qui n’a pourtant qu’un an de moins - qui a pris le relais et JPP fait des apparitions en fin de journal avec un mini-studio que lui a installé la chaîne. Il pourrait bientôt lancer...

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Trois soignants ont porté plainte contre Edouard Philippe et Agnès Buzyn.

Fabrice di Vizio, l’avocat des trois médecins à l’origine de la procédure judiciaire, dénonce un mensonge d’État et des défaillances multiples. Il explique pourquoi une enquête indépendante est absolument nécessaire.

Fabrice di Vizio - D.R.

Pourquoi des médecins ont-ils porté plainte contre des ministres du gouvernement?

Il y a des éléments qui montrent qu’Agnès Buzyn, l’ex-ministre de la Santé, et le Premier ministre Édouard Philippe n’ont pas pris les mesures nécessaires pour endiguer le fléau du Covid-19, alors même qu'ils connaissaient les dangers de cette épidémie. C’est pour cela que trois médecins ont porté plainte sur le fondement de l’article 223-7 du code pénal et ont saisi la Cour de justice de la République (CJR), seule habilitée à juger des actes commis par les ministres dans l’exercice de leurs fonctions. Cet article du code pénal dit: « Quiconque s'abstient volontairement de prendre ou de provoquer les mesures permettant, sans risque pour lui ou pour les tiers, de combattre un sinistre de nature à créer un danger pour la sécurité des personnes est puni de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende ». Nous allons montrer le caractère volontaire qui caractérise ce délit.

La vérité doit être faite tranquillement, à l’abri des polémiques. Un juge d’instruction doit être désigné dès que possible pour rechercher les responsabilités. L’élément déclencheur de la plainte de mes clients, c’est l’interview d’Agnès Buzyn au Monde le 17 mars. Elle explique qu'elle savait tout et n'a rien fait. Elle dit également avoir averti le gouvernement de l'imminence et de la gravité du péril. Ce qui jusque-là pouvait encore passer pour de l'incompétence relève, si l'on en...

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Trois soignants ont porté plainte contre Edouard Philippe et Agnès Buzyn.

Fabrice di Vizio, l’avocat des trois médecins à l’origine de la procédure judiciaire, dénonce un mensonge d’État et des défaillances multiples. Il explique pourquoi une enquête indépendante est absolument nécessaire.

Fabrice di Vizio - D.R.

Pourquoi des médecins ont-ils porté plainte contre des ministres du gouvernement?

Il y a des éléments qui montrent qu’Agnès Buzyn, l’ex-ministre de la Santé, et le Premier ministre Édouard Philippe n’ont pas pris les mesures nécessaires pour endiguer le fléau du Covid-19, alors même qu'ils connaissaient les dangers de cette épidémie. C’est pour cela que trois médecins ont porté plainte sur le fondement de l’article 223-7 du code pénal et ont saisi la Cour de justice de la République (CJR), seule habilitée à juger des actes commis par les ministres dans l’exercice de leurs fonctions. Cet article du code pénal dit: « Quiconque s'abstient volontairement de prendre ou de provoquer les mesures permettant, sans risque pour lui ou pour les tiers, de combattre un sinistre de nature à créer un danger pour la sécurité des personnes est puni de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende ». Nous allons montrer le caractère volontaire qui caractérise ce délit.

La vérité doit être faite tranquillement, à l’abri des polémiques. Un juge d’instruction doit être désigné dès que possible pour rechercher les responsabilités. L’élément déclencheur de la plainte de mes clients, c’est l’interview d’Agnès Buzyn au Monde le 17 mars. Elle explique qu'elle savait tout et n'a rien fait. Elle dit également avoir averti le gouvernement de l'imminence et de la gravité du péril. Ce qui jusque-là pouvait encore passer pour de l'incompétence relève, si l'on en...

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Privatisation des profits, socialisation des pertes

Vous pensez vraiment que demain sera différent ? Accrochez vos ceintures, ce sera sans doute pire.

la Super Halle d’Oullins fait du local - D.R.

Une grosse crise, c'est toujours un moment intéressant pour observer comment fonctionne le système. Alors que tous les esprits normalement constitués lancent des appels aujourd'hui pour que demain, après la crise du Coronavirus, les choses changent en profondeur, rien ne va changer. Ce sera sans doute même pire. Et les solutions financières pour passer le cap vont préparer la prochaine crise, qui, comme d'habitude sera pire que la précédente.

Ne devrait-on pas tirer les leçons de la crise économique, financière et sanitaire qui secoue la planète ? Produire et consommer local ? Mettre un terme à la financiarisation de l'économie ? Repenser l'écologie comme moyen de soulager une planète exsangue ? Repenser qui on élit pour nous préparer à ce genre de crise ? Ils sont nombreux ceux qui espèrent un avenir meilleur. Votre serviteur le premier. Mais...

Les crises du capitalisme, quand il tousse, c'est souvent. Et à chaque fois, le processus est le même. Les institutions sauvent le secteur financier qui nous a poussé au bord du précipice par son incurie et son appétit féroce pour des profits indus. L'argent gratuit qui tombe du ciel, il faut bien le sortir de quelque part ou, dit autrement le (re)prendre dans les poches de quelqu'un après l'avoir distribué. Ce que viennent de faire - encore une fois - les banques centrales (cette fois elles ont probablement sauvé des hedge funds qui menaçaient de s'écrouler, on le saura dans quelques mois),...

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Privatisation des profits, socialisation des pertes

Vous pensez vraiment que demain sera différent ? Accrochez vos ceintures, ce sera sans doute pire.

la Super Halle d’Oullins fait du local - D.R.

Une grosse crise, c'est toujours un moment intéressant pour observer comment fonctionne le système. Alors que tous les esprits normalement constitués lancent des appels aujourd'hui pour que demain, après la crise du Coronavirus, les choses changent en profondeur, rien ne va changer. Ce sera sans doute même pire. Et les solutions financières pour passer le cap vont préparer la prochaine crise, qui, comme d'habitude sera pire que la précédente.

Ne devrait-on pas tirer les leçons de la crise économique, financière et sanitaire qui secoue la planète ? Produire et consommer local ? Mettre un terme à la financiarisation de l'économie ? Repenser l'écologie comme moyen de soulager une planète exsangue ? Repenser qui on élit pour nous préparer à ce genre de crise ? Ils sont nombreux ceux qui espèrent un avenir meilleur. Votre serviteur le premier. Mais...

Les crises du capitalisme, quand il tousse, c'est souvent. Et à chaque fois, le processus est le même. Les institutions sauvent le secteur financier qui nous a poussé au bord du précipice par son incurie et son appétit féroce pour des profits indus. L'argent gratuit qui tombe du ciel, il faut bien le sortir de quelque part ou, dit autrement le (re)prendre dans les poches de quelqu'un après l'avoir distribué. Ce que viennent de faire - encore une fois - les banques centrales (cette fois elles ont probablement sauvé des hedge funds qui menaçaient de s'écrouler, on le saura dans quelques mois),...

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Un samedi soir pas très animé...

Paris un samedi soir à onze heures et demie en période de confinement, cela ressemble furieusement à Paris à 4 heures du matin. En pire.

Châtelet, le 21 mars à 23h30 - © Reflets

S'il y a encore pas mal de monde qui, en journée, applique le confinement de manière très personnelle, c'est à dire n'importe comment, le soir, dans Paris, il n'y a pas âme qui vive. On se croirait dans un film de science-fiction. Les images qui suivent ressemblent à Paris en pleine nuit. Elles ont pourtant été tournées un samedi soir à 11h30.

Le parcours, cette fois, était : Avenue de la grande armée, Arc de Triomphe, Champs-Elysées, Concorde, Boulevard Saint-Germain, Châtelet, Rue de Rivoli, Concorde, Champs-Elysées, Arc de Triomphe.

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Un samedi soir pas très animé...

Paris un samedi soir à onze heures et demie en période de confinement, cela ressemble furieusement à Paris à 4 heures du matin. En pire.

Châtelet, le 21 mars à 23h30 - © Reflets

S'il y a encore pas mal de monde qui, en journée, applique le confinement de manière très personnelle, c'est à dire n'importe comment, le soir, dans Paris, il n'y a pas âme qui vive. On se croirait dans un film de science-fiction. Les images qui suivent ressemblent à Paris en pleine nuit. Elles ont pourtant été tournées un samedi soir à 11h30.

Le parcours, cette fois, était : Avenue de la grande armée, Arc de Triomphe, Champs-Elysées, Concorde, Boulevard Saint-Germain, Châtelet, Rue de Rivoli, Concorde, Champs-Elysées, Arc de Triomphe.

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C'est la panique chez les politiques et dans les banques centrales

L'incertitude est toujours la même : personne ne sait comment va évoluer la situation. Mais la panique gagne. Les banques centrales ont arrosé comme jamais avec de l'argent magique gratuit et les politiques entrent dans la danse hystérique. Tous aux abris.

Imprimons, imprimons... - Copie d'écran https://brrr.money/

Soyons clairs, personne n'a la moindre idée de ce qui va se passer dans les mois à venir. L'épidémie va-t-elle s'évanouir ? Vivra-t-on une situation à la chinoise ? Ou au contraire, cela va-t-il durer ? Pour l'instant, les marchés financiers sur-réagissent à la moindre nouvelle. L'annonce par le gouverneur de New York demandant aujourd'hui aux travailleurs new-yorkais de cesser le travail a fait plonger le Dow Jones... Dans tous les cas, la plupart des financiers tablent désormais sur une récession profonde au deuxième trimestre. Quand bien même l'activité reprendrait dans quelques semaines, il faudrait reconstituer les stocks, et de nombreuses entreprises ne survivront pas à un arrêt complet de leur activité de plusieurs semaines, ou de plusieurs mois. Les analystes rivalisent en ce moment de prédictions plus ou moins alarmistes sur la profondeur de la récession à venir. Certains tablent sur une reprise au troisième et quatrième trimestre tandis que d'autres annoncent déjà une dépression plus importante que celle qui a suivi la crise de 1929. Explosion du taux de chômage en vue, chute drastique et durable du PIB...

Si l'on admet que l'on ne sait rien et que toute prédiction relève désormais de la boule de cristal, on peut s'aventurer un peu plus loin. Emmanuel Macron, ultra-libéral pur sucre a martelé que l'après crise sanitaire allait marquer un changement de politique. Mais si l'on va encore plus loin, on peut même se...

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C'est la panique chez les politiques et dans les banques centrales

L'incertitude est toujours la même : personne ne sait comment va évoluer la situation. Mais la panique gagne. Les banques centrales ont arrosé comme jamais avec de l'argent magique gratuit et les politiques entrent dans la danse hystérique. Tous aux abris.

Imprimons, imprimons... - Copie d'écran https://brrr.money/

Soyons clairs, personne n'a la moindre idée de ce qui va se passer dans les mois à venir. L'épidémie va-t-elle s'évanouir ? Vivra-t-on une situation à la chinoise ? Ou au contraire, cela va-t-il durer ? Pour l'instant, les marchés financiers sur-réagissent à la moindre nouvelle. L'annonce par le gouverneur de New York demandant aujourd'hui aux travailleurs new-yorkais de cesser le travail a fait plonger le Dow Jones... Dans tous les cas, la plupart des financiers tablent désormais sur une récession profonde au deuxième trimestre. Quand bien même l'activité reprendrait dans quelques semaines, il faudrait reconstituer les stocks, et de nombreuses entreprises ne survivront pas à un arrêt complet de leur activité de plusieurs semaines, ou de plusieurs mois. Les analystes rivalisent en ce moment de prédictions plus ou moins alarmistes sur la profondeur de la récession à venir. Certains tablent sur une reprise au troisième et quatrième trimestre tandis que d'autres annoncent déjà une dépression plus importante que celle qui a suivi la crise de 1929. Explosion du taux de chômage en vue, chute drastique et durable du PIB...

Si l'on admet que l'on ne sait rien et que toute prédiction relève désormais de la boule de cristal, on peut s'aventurer un peu plus loin. Emmanuel Macron, ultra-libéral pur sucre a martelé que l'après crise sanitaire allait marquer un changement de politique. Mais si l'on va encore plus loin, on peut même se...

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Une psycho-sociologue analyse la crise du Covid19

Marie-Thérèse Neuilly est psycho-sociologue, spécialiste des catastrophes, enseignante-chercheur et consultante. Gestion de crise, résilience, soins en situation de catastrophe, traumatisme psychologique, elle répond à nos questions.

Marie-Thérèse Neuilly, psycho-sociologue - D.R.

Comment définissez-vous la crise?

C’est la déstabilisation d’un système qui avait trouvé son équilibre par une série d’aléas. Si on n’arrive pas rapidement à retrouver un équilibre, c’est la crise. Elle dure tant qu’il n’y a pas d’équilibre. Il y a différents stades et différents niveaux de gravité dans une crise. Cela peut aussi être un système en train de mourir. La crise peut se lire à un niveau personnel et à un niveau collectif. Des individus peuvent se sentir affectés collectivement, mais les répercutions individuelles sont variables. Les individus peuvent se sentir en crise, ou pas. Cela dépend de nos conditions de vie.

Le confinement touche tout le monde…

Oui et non. Certains travaillent. Et pour ceux qui sont bloqués, cela dépend de leurs conditions de vie. Si on est à la campagne, dans un grand appartement confortable ou dans un 20m2, c’est différent. Il y aura toujours des inégalités sociales.

La crise a aussi des conséquences psychologiques. Le retentissement varie en fonction du fonds psychique de l’individu. Par exemple, sa tendance à adhérer à la règle ou à être rebelle. Un individu soumis se soumettra à la règle sociale. C’est un trait psychologique qui s’est construit sur des années. Ce n’est pas d’abord la rationalité qui s’exprime. Évidemment, en fonction de ce trait, il vivra plus ou moins bien le confinement. Ensuite, chacun habille rationnellement ce comportement, mais il est lié d’abord à la trajectoire psychique. Dans la crise que nous traversons,...

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Une psycho-sociologue analyse la crise du Covid19

Marie-Thérèse Neuilly est psycho-sociologue, spécialiste des catastrophes, enseignante-chercheur et consultante. Gestion de crise, résilience, soins en situation de catastrophe, traumatisme psychologique, elle répond à nos questions.

Marie-Thérèse Neuilly, psycho-sociologue - D.R.

Comment définissez-vous la crise?

C’est la déstabilisation d’un système qui avait trouvé son équilibre par une série d’aléas. Si on n’arrive pas rapidement à retrouver un équilibre, c’est la crise. Elle dure tant qu’il n’y a pas d’équilibre. Il y a différents stades et différents niveaux de gravité dans une crise. Cela peut aussi être un système en train de mourir. La crise peut se lire à un niveau personnel et à un niveau collectif. Des individus peuvent se sentir affectés collectivement, mais les répercutions individuelles sont variables. Les individus peuvent se sentir en crise, ou pas. Cela dépend de nos conditions de vie.

Le confinement touche tout le monde…

Oui et non. Certains travaillent. Et pour ceux qui sont bloqués, cela dépend de leurs conditions de vie. Si on est à la campagne, dans un grand appartement confortable ou dans un 20m2, c’est différent. Il y aura toujours des inégalités sociales.

La crise a aussi des conséquences psychologiques. Le retentissement varie en fonction du fonds psychique de l’individu. Par exemple, sa tendance à adhérer à la règle ou à être rebelle. Un individu soumis se soumettra à la règle sociale. C’est un trait psychologique qui s’est construit sur des années. Ce n’est pas d’abord la rationalité qui s’exprime. Évidemment, en fonction de ce trait, il vivra plus ou moins bien le confinement. Ensuite, chacun habille rationnellement ce comportement, mais il est lié d’abord à la trajectoire psychique. Dans la crise que nous traversons,...

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Revue de presse

L'Espagne est "en avance" dans le déroulé de l'infection, par rapport à la France. La situation y est tendue et l'exécutif prend des décisions drastiques.

Copie d'écran de la Une du site El Pais le 19 mars 2020

Nos voisins sont particulièrement touchés par le virus. En termes de déroulé de l'infection, l'Espagne est en avance est en avance sur la France. A ce jour (19/03/2020) selon El Pais, 17.147 cas ont été recensés et 767 personnes sont mortes. En France, le 18/03/2020, on comptait 9.134 malades confirmés et 244 morts.

Bien que l'épidémie touche tout le monde, elle particulièrement dévastatrice chez les personnes âgées, déjà affaiblies. En Espagne, plusieurs Ephad ont été contaminés et le nombre de morts est impressionnant. El Pais rapporte que 20 personnes sont mortes dans une résidence de personnes âgées à Madrid sur 130 résidents. Quelque 75 personnes, y compris les salariés, ont été infectées, indiquent les autorités. Une enquête est ouverte. Il y a 500 maisons de retraite autour de Madrid. Le cas n'est pas isolé. A Tomelloso, 14 personnes âgées sont décédées en raison du virus. Quelque 34 personnes ont été infectées dans l'institution. A Albacete, ce sont sept personnes qui sont mortes.Jusqu'ici, tout le monde se renvoie la faute de la contagion (direction et autorités). Dans la région de Castilla-La-Mancha où se trouvent 400 centres avec 27.000 pensionnaires, 25 institutions ont déclaré des cas de Coronavirus.

Les autorités espagnoles sont déterminées et ont pris des mesures fortes. Contrairement à ce qui a été écrit ici où là, l'Espagne n'a pas "nationalisé" tout le secteur médical. En revanche, le gouvernement a fait passer le...

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Revue de presse

L'Espagne est "en avance" dans le déroulé de l'infection, par rapport à la France. La situation y est tendue et l'exécutif prend des décisions drastiques.

Copie d'écran de la Une du site El Pais le 19 mars 2020

Nos voisins sont particulièrement touchés par le virus. En termes de déroulé de l'infection, l'Espagne est en avance est en avance sur la France. A ce jour (19/03/2020) selon El Pais, 17.147 cas ont été recensés et 767 personnes sont mortes. En France, le 18/03/2020, on comptait 9.134 malades confirmés et 244 morts.

Bien que l'épidémie touche tout le monde, elle particulièrement dévastatrice chez les personnes âgées, déjà affaiblies. En Espagne, plusieurs Ephad ont été contaminés et le nombre de morts est impressionnant. El Pais rapporte que 20 personnes sont mortes dans une résidence de personnes âgées à Madrid sur 130 résidents. Quelque 75 personnes, y compris les salariés, ont été infectées, indiquent les autorités. Une enquête est ouverte. Il y a 500 maisons de retraite autour de Madrid. Le cas n'est pas isolé. A Tomelloso, 14 personnes âgées sont décédées en raison du virus. Quelque 34 personnes ont été infectées dans l'institution. A Albacete, ce sont sept personnes qui sont mortes.Jusqu'ici, tout le monde se renvoie la faute de la contagion (direction et autorités). Dans la région de Castilla-La-Mancha où se trouvent 400 centres avec 27.000 pensionnaires, 25 institutions ont déclaré des cas de Coronavirus.

Les autorités espagnoles sont déterminées et ont pris des mesures fortes. Contrairement à ce qui a été écrit ici où là, l'Espagne n'a pas "nationalisé" tout le secteur médical. En revanche, le gouvernement a fait passer le...

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Confinement, mobilisation générale et solidarité

Comment allons-nous prendre en charge les plus fragiles, les personnes âgées dépendantes ? C'est un marqueur fort de société. Nous avons décidé de suivre la vie d'un Ehpad, l'établissement public de Saint-Paulien en Haute-Loire, à travers les yeux de sa directrice, Nathalie Cottier. Épisode 1.

Comment vivez vous la situation?

Je suis un peu fatiguée, stressée, comme l’ensemble du personnel. Mais ça va. On n'a jamais autant donné. Avec l’isolement imposé, on a tous pris conscience de l’importance du lien social. On se rend tous compte que la personne âgée, elle a vraiment besoin de sa famille. Spontanément, chaque personne est sortie un peu de sa fonction. Il y a une solidarité qui s’est mise en place. L’ASH aide l’aide soignant, l’infirmière aide l’ASH. C’est incroyable mais ça se passe bien. On est 50 salariés pour 62 résidents. On est bien doté en personnel. Je sais qu’il y a eu de la panique dans certains établissements. Certains directeurs ont interdit l’entrée aux médecins traitants, aux kinés ou ils ont refusé de reprendre des résidents qui revenaient d’hospitalisation. C’est de la folie! Le directeur a toute sa place dans des situations comme ça pour garder la tête froide et organiser. Il faut que ça soit organisé sans panique. Si je me mets à paniquer, tout mon personnel va paniquer. Je fais des réunions régulières avec l’ensemble du personnel pour écouter, organiser et adapter. Ce que je fais aujourd’hui, ce n’est peut-être pas ce que je ferai demain.

L'Ehpad de Saint-Paulien en Haute-Loire - Ehpad
L'Ehpad de Saint-Paulien en Haute-Loire - Ehpad

Comment s’organise le lien avec les familles?

On a mis en place tout un système de communication avec elles. On lit les mails aux résidents, on leur passe le téléphone, on fait du WhatsApp, du Skype… enfin, tout ce qui est possible. On en a fait tout...

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Confinement, mobilisation générale et solidarité

Comment allons-nous prendre en charge les plus fragiles, les personnes âgées dépendantes ? C'est un marqueur fort de société. Nous avons décidé de suivre la vie d'un Ehpad, l'établissement public de Saint-Paulien en Haute-Loire, à travers les yeux de sa directrice, Nathalie Cottier. Épisode 1.

Comment vivez vous la situation?

Je suis un peu fatiguée, stressée, comme l’ensemble du personnel. Mais ça va. On n'a jamais autant donné. Avec l’isolement imposé, on a tous pris conscience de l’importance du lien social. On se rend tous compte que la personne âgée, elle a vraiment besoin de sa famille. Spontanément, chaque personne est sortie un peu de sa fonction. Il y a une solidarité qui s’est mise en place. L’ASH aide l’aide soignant, l’infirmière aide l’ASH. C’est incroyable mais ça se passe bien. On est 50 salariés pour 62 résidents. On est bien doté en personnel. Je sais qu’il y a eu de la panique dans certains établissements. Certains directeurs ont interdit l’entrée aux médecins traitants, aux kinés ou ils ont refusé de reprendre des résidents qui revenaient d’hospitalisation. C’est de la folie! Le directeur a toute sa place dans des situations comme ça pour garder la tête froide et organiser. Il faut que ça soit organisé sans panique. Si je me mets à paniquer, tout mon personnel va paniquer. Je fais des réunions régulières avec l’ensemble du personnel pour écouter, organiser et adapter. Ce que je fais aujourd’hui, ce n’est peut-être pas ce que je ferai demain.

L'Ehpad de Saint-Paulien en Haute-Loire - Ehpad
L'Ehpad de Saint-Paulien en Haute-Loire - Ehpad

Comment s’organise le lien avec les familles?

On a mis en place tout un système de communication avec elles. On lit les mails aux résidents, on leur passe le téléphone, on fait du WhatsApp, du Skype… enfin, tout ce qui est possible. On en a fait tout...

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Comme un dimanche de mois d'août, en pire...

Petite balade dans un Paris confiné depuis quelques heures ce mardi 17 mars. Quasiment tous les commerces ont baissé le rideau. Quelques rares passants. Et quelques policiers.

Contrôle de police en bas des champs. Le seul. - © Reflets

Le ministre des boites de nuit de l'intérieur l'avait annoncé la veille au soir, quelque 100.000 policiers allaient contrôler les Français qui s'aventureraient à l'extérieur. En fait, sur un parcours Champs-Elysées, Gare Saint-Lazare, Boulevard Magenta, République, Arts-et-Métiers, Beaubourg, Rivoli, Concorde, Étoile, seul un barrage de police faisait des contrôles, en bas des Champs. Ce qui était bien pratique pour que les journalistes puissent faire les images attendues.

Les rues étaient quasiment désertes. Quelques personnes promenaient leur chien, ou eux-mêmes, rarement en groupe. Un vrai dimanche de mois d'août, sans les touristes, sans les parisiens. Dans l'ensemble la population s'est enfin pliée aux demandes de l'exécutif. Les consignes continuent pourtant d'être troublantes. Alors que l'on demande un confinement complet 24h/24h, telle ville de banlieue annonce que le marché se tiendra toujours les jeudi et dimanche, mais que le cimetière est fermé. Comprenne qui pourra.

Marchés ouverts, cimetière fermé... - Copie d'écran
Marchés ouverts, cimetière fermé... - Copie d'écran

Au cours de la traversée de la capitale, on remarque les sans domicile fixe sont toujours dans la rue, personne à la préfecture ne semble avoir eu l'idée de les mettre à l'abri. Ils errent en groupe, comme quelques migrants. Mais dans les quartiers plus populaires de Paris, on ne croise plus de policiers.

Petite halte sur le parcours chez un médecin qui continue de recevoir ses rares patients. «...

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Comme un dimanche de mois d'août, en pire...

Petite balade dans un Paris confiné depuis quelques heures ce mardi 17 mars. Quasiment tous les commerces ont baissé le rideau. Quelques rares passants. Et quelques policiers.

Contrôle de police en bas des champs. Le seul. - © Reflets

Le ministre des boites de nuit de l'intérieur l'avait annoncé la veille au soir, quelque 100.000 policiers allaient contrôler les Français qui s'aventureraient à l'extérieur. En fait, sur un parcours Champs-Elysées, Gare Saint-Lazare, Boulevard Magenta, République, Arts-et-Métiers, Beaubourg, Rivoli, Concorde, Étoile, seul un barrage de police faisait des contrôles, en bas des Champs. Ce qui était bien pratique pour que les journalistes puissent faire les images attendues.

Les rues étaient quasiment désertes. Quelques personnes promenaient leur chien, ou eux-mêmes, rarement en groupe. Un vrai dimanche de mois d'août, sans les touristes, sans les parisiens. Dans l'ensemble la population s'est enfin pliée aux demandes de l'exécutif. Les consignes continuent pourtant d'être troublantes. Alors que l'on demande un confinement complet 24h/24h, telle ville de banlieue annonce que le marché se tiendra toujours les jeudi et dimanche, mais que le cimetière est fermé. Comprenne qui pourra.

Marchés ouverts, cimetière fermé... - Copie d'écran
Marchés ouverts, cimetière fermé... - Copie d'écran

Au cours de la traversée de la capitale, on remarque les sans domicile fixe sont toujours dans la rue, personne à la préfecture ne semble avoir eu l'idée de les mettre à l'abri. Ils errent en groupe, comme quelques migrants. Mais dans les quartiers plus populaires de Paris, on ne croise plus de policiers.

Petite halte sur le parcours chez un médecin qui continue de recevoir ses rares patients. «...

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« J’ai été infecté par le Covid19 »

Yves habite l’Essonne en région parisienne. Il a été très probablement atteint par le virus, même s’il n’a pu être testé. Tout juste remis, il raconte la traversé de cette maladie, et les débuts de sa nouvelle vie de confiné en famille.

Le 17 mars 2020, dans Paris confiné, un passant porte un masque - © Reflets

«Mes symptômes ont vraiment commencé le jeudi 5 mars. En fait, j’étais déjà enrhumé le week-end avant. J’ai eu de la température, je ne me sentais pas bien. J’ai pensé à la grippe, pas au Covid. Le lendemain, ça s’est encore dégradé. Là j’ai commencé à penser au coronavirus et j’ai appelé le 15. Un médecin m’a dit: «C’est la grippe saisonnière, prenez du paracétamol et rappelez si ça persiste après le week-end.» J’ai du aller voir mon médecin pour avoir un arrêt de travail. Il m’a examiné et il a diagnostiqué le Covid, car mes bronches étaient très prises. Là, j’ai eu un épisode de 4 ou 5 jours avec 40C de température, puis c’est redescendu. Depuis dimanche, je n’ai plus de fièvre, mais j’ai toujours une toux grasse et mal à la gorge. Je me remets doucement. Au départ, personne n’a dit à ma compagne de se confiner. Finalement, le ministère qui l’emploie lui a demandé de faire du télétravail à partir du 12 mars. Donc elle est en quatorzaine. Elle n’a pas été vraiment malade, juste un peu de toux, pas de fièvre. On ne sait pas si elle a été touchée. Mes deux enfants n’ont eu aucun symptôme. J’ai rappelé le 15 vendredi 13 mars pour savoir quoi faire pour la suite. Le médecin m’a dit: «Vous êtes guéri, pas besoin de quatorzaine. Lavez-vous les mains régulièrement.» De toute façon, nous sommes maintenant tous en télétravail, donc la question ne se pose plus…

J’aurais bien voulu être testé pour savoir si j’ai été contaminé par ce virus avec certitude. Ce qui m’énerve est de voir...

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« J’ai été infecté par le Covid19 »

Yves habite l’Essonne en région parisienne. Il a été très probablement atteint par le virus, même s’il n’a pu être testé. Tout juste remis, il raconte la traversé de cette maladie, et les débuts de sa nouvelle vie de confiné en famille.

Le 17 mars 2020, dans Paris confiné, un passant porte un masque - © Reflets

«Mes symptômes ont vraiment commencé le jeudi 5 mars. En fait, j’étais déjà enrhumé le week-end avant. J’ai eu de la température, je ne me sentais pas bien. J’ai pensé à la grippe, pas au Covid. Le lendemain, ça s’est encore dégradé. Là j’ai commencé à penser au coronavirus et j’ai appelé le 15. Un médecin m’a dit: «C’est la grippe saisonnière, prenez du paracétamol et rappelez si ça persiste après le week-end.» J’ai du aller voir mon médecin pour avoir un arrêt de travail. Il m’a examiné et il a diagnostiqué le Covid, car mes bronches étaient très prises. Là, j’ai eu un épisode de 4 ou 5 jours avec 40C de température, puis c’est redescendu. Depuis dimanche, je n’ai plus de fièvre, mais j’ai toujours une toux grasse et mal à la gorge. Je me remets doucement. Au départ, personne n’a dit à ma compagne de se confiner. Finalement, le ministère qui l’emploie lui a demandé de faire du télétravail à partir du 12 mars. Donc elle est en quatorzaine. Elle n’a pas été vraiment malade, juste un peu de toux, pas de fièvre. On ne sait pas si elle a été touchée. Mes deux enfants n’ont eu aucun symptôme. J’ai rappelé le 15 vendredi 13 mars pour savoir quoi faire pour la suite. Le médecin m’a dit: «Vous êtes guéri, pas besoin de quatorzaine. Lavez-vous les mains régulièrement.» De toute façon, nous sommes maintenant tous en télétravail, donc la question ne se pose plus…

J’aurais bien voulu être testé pour savoir si j’ai été contaminé par ce virus avec certitude. Ce qui m’énerve est de voir...

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Le professeur de médecine Jean-Philippe Mazzucotelli alerte

Chirurgien à l'hôpital de Strasbourg, il témoigne des conséquences de l'épidémie et alerte sur le manque de moyens en matériel. Il demande aux personnels de santé de profiter du temps qui reste avant l'explosion des cas pour se préparer. Il s'emporte contre la mauvaise communication gouvernementale qui n'a pas permis de prendre la menace au sérieux.

Jean-Philippe+Mazzucotelli

"On va vers une catastrophe sanitaire, alerte le Pr Jean-Philippe Mazzucotelli, chirurgien cardiaque au CHRU de Strasbourg. Notre courbe épidémique suit celle de l’Italie avec quelques jours de retard. L’Italie qui a 5000 lits de réanimation est dépassée. Ca risque d’être pareil chez nous."

La situation la plus grave est à Mulhouse et à Colmar. Dans ces hôpitaux, les services de réanimation sont saturés. «Des cas très graves sont envoyés dans les hôpitaux voisins. A Strasbourg, on a reçu 10 malades de ces hôpitaux dimanche. On a 150 malades Covid19, dont 50 en réanimation. Il nous reste 10 lits de réa de libre.», raconte-t-il.

Le professeur déplore vivement que le matériel manque. «C’est de la folie, on n’a pas la base. Les masques FFP2 (NDLR avec un filtre) sont en nombre très limité et réservés aux personnels au contact direct des patients. On économise les masques au maximum. A Colmar, c’est pire. Dans 48 heures, ils n’ont plus de masques du tout, plus de gel hydroalcoolique. Et aux dernières nouvelles, il n’était pas prévu que l’hôpital soit ravitaillé, mais j’espère que ça va être fait. Et ils manquent de respirateurs pour la réanimation

Parmi ses craintes le manque de personnel et l’épuisement de ceux qui sont en première ligne.

Pour le moment, les internes et les étudiants en médecine ou en soins infirmiers ont été appelés en renfort. «Certains appuient les services de réanimation d’autres le dépistage du virus. Des anesthésistes-réanimateurs et...

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Le professeur de médecine Jean-Philippe Mazzucotelli alerte

Chirurgien à l'hôpital de Strasbourg, il témoigne des conséquences de l'épidémie et alerte sur le manque de moyens en matériel. Il demande aux personnels de santé de profiter du temps qui reste avant l'explosion des cas pour se préparer. Il s'emporte contre la mauvaise communication gouvernementale qui n'a pas permis de prendre la menace au sérieux.

Jean-Philippe+Mazzucotelli

"On va vers une catastrophe sanitaire, alerte le Pr Jean-Philippe Mazzucotelli, chirurgien cardiaque au CHRU de Strasbourg. Notre courbe épidémique suit celle de l’Italie avec quelques jours de retard. L’Italie qui a 5000 lits de réanimation est dépassée. Ca risque d’être pareil chez nous."

La situation la plus grave est à Mulhouse et à Colmar. Dans ces hôpitaux, les services de réanimation sont saturés. «Des cas très graves sont envoyés dans les hôpitaux voisins. A Strasbourg, on a reçu 10 malades de ces hôpitaux dimanche. On a 150 malades Covid19, dont 50 en réanimation. Il nous reste 10 lits de réa de libre.», raconte-t-il.

Le professeur déplore vivement que le matériel manque. «C’est de la folie, on n’a pas la base. Les masques FFP2 (NDLR avec un filtre) sont en nombre très limité et réservés aux personnels au contact direct des patients. On économise les masques au maximum. A Colmar, c’est pire. Dans 48 heures, ils n’ont plus de masques du tout, plus de gel hydroalcoolique. Et aux dernières nouvelles, il n’était pas prévu que l’hôpital soit ravitaillé, mais j’espère que ça va être fait. Et ils manquent de respirateurs pour la réanimation

Parmi ses craintes le manque de personnel et l’épuisement de ceux qui sont en première ligne.

Pour le moment, les internes et les étudiants en médecine ou en soins infirmiers ont été appelés en renfort. «Certains appuient les services de réanimation d’autres le dépistage du virus. Des anesthésistes-réanimateurs et...

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Pour combien de temps ?

La soudaine prise de conscience de la nécessité d'activités non rentables, des répercussions de la délocalisation à outrance, sera-t-elle oubliée sitôt le virus sorti de notre quotidien ?

L'homme qui a eu une révélation - D.R.

Même Emmanuel Macron, champion de la mondialisation heureuse, de la casse du service public et des acquis sociaux s'y est mis dans son premier discours sur l'impact en France du Coronavirus. « Ce que révèle d'ores et déjà cette pandémie, c'est que la santé gratuite sans condition de revenus, de parcours ou de profession, notre État providence, ne sont pas des coûts ou des charges, mais des biens précieux, des atouts indispensables quand le destin frappe ». Il y a là comme un aveu ou sorte de prise de conscience, la santé n'est pas un coût.

Un coût... Le mot est important. Depuis le mitan des années 80, tout est considéré, par principe comme un coût. Dans tous les domaines d'activités, tout est regardé comme un coût... à réduire bien entendu.

De ce changement de paradigme, est née une horde de cost-killers, des gens chargés de réduire les coûts. Les coûts humains, les coûts de production, tous les coûts. Armés de fichiers Excel, ils ont contribué à détruire allègrement des savoir-faire, des vies, une infrastructure. N'est-il pas plus « rationnel » de remplacer les correcteurs dans la presse par le correcteur orthographique de Word ? Plus « rationnel » d'envoyer les journalistes chercher de la doc sur Internet plutôt que de conserver un service de documentation ? Plus « rationnel » de délocaliser la production de tous les biens possibles et imaginables dans des pays où le droit du travail est tellement plus coulant que le coût de la main...

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Pour combien de temps ?

La soudaine prise de conscience de la nécessité d'activités non rentables, des répercussions de la délocalisation à outrance, sera-t-elle oubliée sitôt le virus sorti de notre quotidien ?

L'homme qui a eu une révélation - D.R.

Même Emmanuel Macron, champion de la mondialisation heureuse, de la casse du service public et des acquis sociaux s'y est mis dans son premier discours sur l'impact en France du Coronavirus. « Ce que révèle d'ores et déjà cette pandémie, c'est que la santé gratuite sans condition de revenus, de parcours ou de profession, notre État providence, ne sont pas des coûts ou des charges, mais des biens précieux, des atouts indispensables quand le destin frappe ». Il y a là comme un aveu ou sorte de prise de conscience, la santé n'est pas un coût.

Un coût... Le mot est important. Depuis le mitan des années 80, tout est considéré, par principe comme un coût. Dans tous les domaines d'activités, tout est regardé comme un coût... à réduire bien entendu.

De ce changement de paradigme, est née une horde de cost-killers, des gens chargés de réduire les coûts. Les coûts humains, les coûts de production, tous les coûts. Armés de fichiers Excel, ils ont contribué à détruire allègrement des savoir-faire, des vies, une infrastructure. N'est-il pas plus « rationnel » de remplacer les correcteurs dans la presse par le correcteur orthographique de Word ? Plus « rationnel » d'envoyer les journalistes chercher de la doc sur Internet plutôt que de conserver un service de documentation ? Plus « rationnel » de délocaliser la production de tous les biens possibles et imaginables dans des pays où le droit du travail est tellement plus coulant que le coût de la main...

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Sanitaire, puis financière...

C'est logique, tous les regards sont actuellement tournés vers la crise sanitaire à laquelle le monde doit faire face. Mais lorsque celle-ci sera derrière nous, il faudra faire face aux effets de la crise financière qui s'annonce.

Le Dow Jones sur 5 jours. - Copie d'écran

Seule certitude à ce stade, les marchés financiers dans leur ensemble se sont écroulés. Pas un peu. Beaucoup. Vont-ils repartir à la hausse dès que le nombre de malades baissera ? Peut-être. Rattraperont-ils leurs pertes ? Qui sait ? L'incertitude est la seule certitude. Vous pouvez aligner toutes les intelligences artificielles, tous les réseaux de neurones, faire tourner tous les modèles que vous voulez, il va être très difficile, et sans doute impossible de prévoir la profondeur de la crise qui s'annonce. Bien malin qui pourrait savoir quelle sera la baisse de chiffre d'affaires des entreprises à l'échelle de la planète alors que les économies de plusieurs pays à fort PIB se mettent à l'arrêt un domino après l'autre. Combien d'entreprises passeront le cap ? Combien de particuliers seront encore plus précarisés ? Cesseront de consommer pour une période plus ou moins longue après la remise en route du système, par manque de ressources ? Bref, une récession est quasi certaine. De quelle ampleur ? Mystère.

Et tout ça à cause d'un virus ? Pas uniquement. Les marchés actions et obligataires sont surévalués depuis des années. En inondant le secteur de la finance d'argent gratuit pour le sauver d'une catastrophe qu'il avait lui-même produite, les banques centrales ont créé une nouvelle bulle. Et les bulles finissent toujours par exploser. Souvent parce qu'un acteur verbalise ce que tout le monde sait mais garde pour soi : "la...

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Sanitaire, puis financière...

C'est logique, tous les regards sont actuellement tournés vers la crise sanitaire à laquelle le monde doit faire face. Mais lorsque celle-ci sera derrière nous, il faudra faire face aux effets de la crise financière qui s'annonce.

Le Dow Jones sur 5 jours. - Copie d'écran

Seule certitude à ce stade, les marchés financiers dans leur ensemble se sont écroulés. Pas un peu. Beaucoup. Vont-ils repartir à la hausse dès que le nombre de malades baissera ? Peut-être. Rattraperont-ils leurs pertes ? Qui sait ? L'incertitude est la seule certitude. Vous pouvez aligner toutes les intelligences artificielles, tous les réseaux de neurones, faire tourner tous les modèles que vous voulez, il va être très difficile, et sans doute impossible de prévoir la profondeur de la crise qui s'annonce. Bien malin qui pourrait savoir quelle sera la baisse de chiffre d'affaires des entreprises à l'échelle de la planète alors que les économies de plusieurs pays à fort PIB se mettent à l'arrêt un domino après l'autre. Combien d'entreprises passeront le cap ? Combien de particuliers seront encore plus précarisés ? Cesseront de consommer pour une période plus ou moins longue après la remise en route du système, par manque de ressources ? Bref, une récession est quasi certaine. De quelle ampleur ? Mystère.

Et tout ça à cause d'un virus ? Pas uniquement. Les marchés actions et obligataires sont surévalués depuis des années. En inondant le secteur de la finance d'argent gratuit pour le sauver d'une catastrophe qu'il avait lui-même produite, les banques centrales ont créé une nouvelle bulle. Et les bulles finissent toujours par exploser. Souvent parce qu'un acteur verbalise ce que tout le monde sait mais garde pour soi : "la...

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Dans le numérique, tout est possible

Mais où vont-ils chercher tout ça ? La rafale d'inepties débitées dans la foulée du zizigate laisse rêveur. C'est donc à ces ignares en technologies que l'on confie la préparation de l'avenir technologique du pays ou de l'Europe. Il y a de quoi avoir peur.

Le monde est une start-up

Consolons-nous, ce n'est pas nouveau. Les politiques sont rarement des spécialistes du sujet concernant le poste auquel ils sont élus. Et en matière de numérique, la liste des plantages des politiques au fil des ans est quasiment infinie. La BPI qui finance Amesys et Qosmos, le Minitel que France Telecom voulait protéger en empêchant Internet de se déployer en France, le Bibop lancé en même temps que les GSM...L'inventivité de nos politiques et de nos grands patrons dans le secteur du numérique est sidérantes. Mais on comprend mieux ces erreurs stratégiques lorsqu'on ausculte leur analyse d'un problème touchant de près ou de très loin à Internet. Le zizigate en est une illustration frappante.

Le point le plus atterrant est sans doute l'attaque en règle et en meute contre "l'anonymat" qui permettrait toutes les horreurs.

Il faut « réguler les torrents de boue qui se déversent sur les réseaux sociaux », a expliqué pépère le président LR du Sénat, Gérard Larcher. Pour le député LREM du Rhône Bruno Bonnell, il faut lutter contre les « déviances que l’anonymat cautionne, comme la calomnie ou la diffamation ». « On doit aller vers une levée progressive de toute forme d’anonymat », avait pour sa part expliqué Emmanuel Macron en 2019.

Passons sur le mélange des genres entre anonymat et pseudonymat... Si l'on reprend l'histoire du piratage informatique depuis l'arrivée du Net, on se rend vite compte, sans même avoir de notions...

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Dans le numérique, tout est possible

Mais où vont-ils chercher tout ça ? La rafale d'inepties débitées dans la foulée du zizigate laisse rêveur. C'est donc à ces ignares en technologies que l'on confie la préparation de l'avenir technologique du pays ou de l'Europe. Il y a de quoi avoir peur.

Le monde est une start-up

Consolons-nous, ce n'est pas nouveau. Les politiques sont rarement des spécialistes du sujet concernant le poste auquel ils sont élus. Et en matière de numérique, la liste des plantages des politiques au fil des ans est quasiment infinie. La BPI qui finance Amesys et Qosmos, le Minitel que France Telecom voulait protéger en empêchant Internet de se déployer en France, le Bibop lancé en même temps que les GSM...L'inventivité de nos politiques et de nos grands patrons dans le secteur du numérique est sidérantes. Mais on comprend mieux ces erreurs stratégiques lorsqu'on ausculte leur analyse d'un problème touchant de près ou de très loin à Internet. Le zizigate en est une illustration frappante.

Le point le plus atterrant est sans doute l'attaque en règle et en meute contre "l'anonymat" qui permettrait toutes les horreurs.

Il faut « réguler les torrents de boue qui se déversent sur les réseaux sociaux », a expliqué pépère le président LR du Sénat, Gérard Larcher. Pour le député LREM du Rhône Bruno Bonnell, il faut lutter contre les « déviances que l’anonymat cautionne, comme la calomnie ou la diffamation ». « On doit aller vers une levée progressive de toute forme d’anonymat », avait pour sa part expliqué Emmanuel Macron en 2019.

Passons sur le mélange des genres entre anonymat et pseudonymat... Si l'on reprend l'histoire du piratage informatique depuis l'arrivée du Net, on se rend vite compte, sans même avoir de notions...

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Loos en Gohelle : pyramide noire et énergie verte

Jean-François Caron, le maire de Loos-en-Gohelle, en est persuadé : notre modèle de développement est mort. Il estime que la reconstruction passe par les territoires, car le local permet des désobéissances. Mais il prévient : il y a deux voies possibles, des réponses autoritaires avec le modèle du Rassemblement National, et des réponses démocratiques avec la recherche d’une transition apaisée et l’implication des habitants dans la recherche des solutions.

Le café associatif Ménadel et Saint Hubert propose de multiples activités - © Reflets

«Au Nord, c'étaient les corons, la terre c'était le charbon, le ciel c'était l'horizon, les hommes des mineurs de fond» chantait Pierre Bachelet. Loos-en-Gohelle, une commune de 6800 habitants, jouxtant la ville de Lens, garde les traces de cette période industrielle. Quand on arrive, impossible rater les terrils les plus hauts d’Europe… sauf par temps de brouillard. Ces pyramides noires témoignent du passé minier de la ville. Le maire, Jean-François Caron, en a fait une fierté, prenant la tête du combat pour faire classer l’ancien bassin minier du Nord-Pas-de-Calais au patrimoine mondial de l’Unesco. Quelque 150.000 visiteurs viennent chaque année visiter les terrils et découvrir l’histoire de la mine. «La réappropriation culturelle de notre histoire est fondamentale. J’ai fait en sorte qu’on travaille dans la ville notre mémoire collective et notre système de valeur. On ne peut pas construire si on n’a pas d’estime de soi, si on se renie, si on ne sait plus où l’on habite

C’est dans les pas de son père Marcel (PS) que Jean-François Caron a pris la mairie en mars 2001. Mais avec une étiquette verte, cette fois. Avec 20% de la population à Loos avec un revenu inférieur au seuil de pauvreté et 15% de chômeurs, l’élection d’un maire écologiste pouvait sembler assez improbable. Mais ses convictions chevillées au corps ont séduit. «Il faut reconstruire l’action collective et redonner du sens, alors que le politique a démontré son impuissance depuis 30 ans,...

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Loos en Gohelle : pyramide noire et énergie verte

Jean-François Caron, le maire de Loos-en-Gohelle, en est persuadé : notre modèle de développement est mort. Il estime que la reconstruction passe par les territoires, car le local permet des désobéissances. Mais il prévient : il y a deux voies possibles, des réponses autoritaires avec le modèle du Rassemblement National, et des réponses démocratiques avec la recherche d’une transition apaisée et l’implication des habitants dans la recherche des solutions.

Le café associatif Ménadel et Saint Hubert propose de multiples activités - © Reflets

«Au Nord, c'étaient les corons, la terre c'était le charbon, le ciel c'était l'horizon, les hommes des mineurs de fond» chantait Pierre Bachelet. Loos-en-Gohelle, une commune de 6800 habitants, jouxtant la ville de Lens, garde les traces de cette période industrielle. Quand on arrive, impossible rater les terrils les plus hauts d’Europe… sauf par temps de brouillard. Ces pyramides noires témoignent du passé minier de la ville. Le maire, Jean-François Caron, en a fait une fierté, prenant la tête du combat pour faire classer l’ancien bassin minier du Nord-Pas-de-Calais au patrimoine mondial de l’Unesco. Quelque 150.000 visiteurs viennent chaque année visiter les terrils et découvrir l’histoire de la mine. «La réappropriation culturelle de notre histoire est fondamentale. J’ai fait en sorte qu’on travaille dans la ville notre mémoire collective et notre système de valeur. On ne peut pas construire si on n’a pas d’estime de soi, si on se renie, si on ne sait plus où l’on habite

C’est dans les pas de son père Marcel (PS) que Jean-François Caron a pris la mairie en mars 2001. Mais avec une étiquette verte, cette fois. Avec 20% de la population à Loos avec un revenu inférieur au seuil de pauvreté et 15% de chômeurs, l’élection d’un maire écologiste pouvait sembler assez improbable. Mais ses convictions chevillées au corps ont séduit. «Il faut reconstruire l’action collective et redonner du sens, alors que le politique a démontré son impuissance depuis 30 ans,...

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Les municipales verront-elles la naissance d'une offre politique réellement alternative ?

Les municipales, des élections importantes après deux ans et demi d'un mandat Macron remis en cause par les crises des Gilets Jaunes. Après aussi, des élections européennes, anachroniques, semblant consacrer le duel LREM / RN. Et après la violence démocratique que fut cette réforme des retraites. Beaucoup espèrent une raclée pour LREM, mais pour aller vers quelles alternatives ?

La liste de #NousSommes mise en avant sur les murs du "Quartier Généreux", en plein centre ville

Cet ancrage local qui caractérise les municipales va être une occasion de prendre une photo de la donne politique de notre pays. Et si on la mesure à l'aune de #Montpellier, alors autant dire que c'est un sacré bordel.

Nous avons d'abord eu droit à l'explosion des écologistes. Leur candidate, Clothilde Ollier, donnée gagnante à 19% dans un sondage du 17 Janvier, a été démise par les instances du parti avec ces mots doux d'un cadre de EELV : "C’est une menteuse, une dingue, et donc, de notre part, une erreur de casting" "Si elle avait gagné, les Insoumis auraient pris le pouvoir, elle aurait fait n’importe quoi". Le parti "Ni de gauche, ni de gauche" se retrouve aujourd'hui avec 3 candidats rassemblant respectivement 9%, 7% et 5% des voix. Et voici les écologistes s'éloigner du podium.

Un boulevard pour Phillipe Saurel, maire sortant "convalescent" et candidat de dernière minute qui semble vouloir esquiver tout débat sur son triste bilan. Cet ancien transfuge du parti socialistes, macron compatible, semble suivre la même voie que le pouvoir central avec l'intégration dans sa liste de son ancien opposant de droite Jacques Doumergue. Nous avions déjà eu l'occasion d'évoquer ses turpitudes et son mépris pour le mouvement social dans nos colonnes.

Mais l'offre pour le second tour semble encore très ouverte. Aurons nous Altrad, le milliardaire aux méthodes managériales autoritaires, qui...

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Les municipales verront-elles la naissance d'une offre politique réellement alternative ?

Les municipales, des élections importantes après deux ans et demi d'un mandat Macron remis en cause par les crises des Gilets Jaunes. Après aussi, des élections européennes, anachroniques, semblant consacrer le duel LREM / RN. Et après la violence démocratique que fut cette réforme des retraites. Beaucoup espèrent une raclée pour LREM, mais pour aller vers quelles alternatives ?

La liste de #NousSommes mise en avant sur les murs du "Quartier Généreux", en plein centre ville

Cet ancrage local qui caractérise les municipales va être une occasion de prendre une photo de la donne politique de notre pays. Et si on la mesure à l'aune de #Montpellier, alors autant dire que c'est un sacré bordel.

Nous avons d'abord eu droit à l'explosion des écologistes. Leur candidate, Clothilde Ollier, donnée gagnante à 19% dans un sondage du 17 Janvier, a été démise par les instances du parti avec ces mots doux d'un cadre de EELV : "C’est une menteuse, une dingue, et donc, de notre part, une erreur de casting" "Si elle avait gagné, les Insoumis auraient pris le pouvoir, elle aurait fait n’importe quoi". Le parti "Ni de gauche, ni de gauche" se retrouve aujourd'hui avec 3 candidats rassemblant respectivement 9%, 7% et 5% des voix. Et voici les écologistes s'éloigner du podium.

Un boulevard pour Phillipe Saurel, maire sortant "convalescent" et candidat de dernière minute qui semble vouloir esquiver tout débat sur son triste bilan. Cet ancien transfuge du parti socialistes, macron compatible, semble suivre la même voie que le pouvoir central avec l'intégration dans sa liste de son ancien opposant de droite Jacques Doumergue. Nous avions déjà eu l'occasion d'évoquer ses turpitudes et son mépris pour le mouvement social dans nos colonnes.

Mais l'offre pour le second tour semble encore très ouverte. Aurons nous Altrad, le milliardaire aux méthodes managériales autoritaires, qui...

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On va tous mourir. Ou pas.

Coronavirus oblige, la bourse de Paris a perdu en séance plus que lors du 11 septembre. C'est dire si la chute est importante... Mais au fait, si on tombe de haut, c'est que l'on était haut. Trop ? Et pourquoi donc ? Et après ?

Helicopter money - D.R.

Regardez bien, l'hélico n'est pas loin. En approche... Mais qu'est-ce qu'il raconte ? Allez, on rembobine. Souvenez-vous, 2008, c'est la crise, la cata totale, tout part en fumée. Enfin pas tout, mais quand on écrit des trucs anxiogènes, on fait du clic. Sans vouloir digresser, on aimerait bien comprendre l'économie du clic dans le secteur de la presse parce que bon, nous on a pas compris. Passons. Donc en 2008 tout s'effondre et le secteur financier qui a, à nouveau, provoqué une méga-crise avec ses conneries que seul un financier sous coke du matin au soir peut inventer ,en croyant vraiment que sa martingale à la con n'aura aucune conséquence, appelle au secours. A sa manière bien sûr. Le secteur financier n'appelle pas vraiment au secours. C'est même le seul secteur économique qui est sûr de ne jamais s'écrouler. Le concept du cygne noir est un épouvantail. Il n'existe pas. La finance est le seul secteur qui s'en sort toujours. Pourquoi ? Parce qu'il possède l'incantation magique : "risque systémique". Même lorsqu'il se met en position de faire faillite avec ses conneries, il invoque le risque systémique auprès des gouvernements et ça passe crème.

Le risque systémique, c'est la possibilité d'une faillite en dominos de toutes les banques. Elles se prêtent entre elles et si quelques grosses font faillite, il y a ce "risque" (notez que risque cela veut dire peut-être, ce n'est...

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On va tous mourir. Ou pas.

Coronavirus oblige, la bourse de Paris a perdu en séance plus que lors du 11 septembre. C'est dire si la chute est importante... Mais au fait, si on tombe de haut, c'est que l'on était haut. Trop ? Et pourquoi donc ? Et après ?

Helicopter money - D.R.

Regardez bien, l'hélico n'est pas loin. En approche... Mais qu'est-ce qu'il raconte ? Allez, on rembobine. Souvenez-vous, 2008, c'est la crise, la cata totale, tout part en fumée. Enfin pas tout, mais quand on écrit des trucs anxiogènes, on fait du clic. Sans vouloir digresser, on aimerait bien comprendre l'économie du clic dans le secteur de la presse parce que bon, nous on a pas compris. Passons. Donc en 2008 tout s'effondre et le secteur financier qui a, à nouveau, provoqué une méga-crise avec ses conneries que seul un financier sous coke du matin au soir peut inventer ,en croyant vraiment que sa martingale à la con n'aura aucune conséquence, appelle au secours. A sa manière bien sûr. Le secteur financier n'appelle pas vraiment au secours. C'est même le seul secteur économique qui est sûr de ne jamais s'écrouler. Le concept du cygne noir est un épouvantail. Il n'existe pas. La finance est le seul secteur qui s'en sort toujours. Pourquoi ? Parce qu'il possède l'incantation magique : "risque systémique". Même lorsqu'il se met en position de faire faillite avec ses conneries, il invoque le risque systémique auprès des gouvernements et ça passe crème.

Le risque systémique, c'est la possibilité d'une faillite en dominos de toutes les banques. Elles se prêtent entre elles et si quelques grosses font faillite, il y a ce "risque" (notez que risque cela veut dire peut-être, ce n'est...

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Cannone nel castello di Haut-Koenigsbourg - Alfo23 - cc-by-sa-2.0
Cannone nel castello di Haut-Koenigsbourg - Alfo23 - cc-by-sa-2.0
C'est beau... Le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI) vient de publier ses chiffres sur les ventes d'armes entre 2015 et 2019 et la France fait partie du peloton de tête avec les USA, la Russie, l'Allemagne et la Chine. L'Arabie Saoudite est le premier importateur. Visiblement, ils n'importent pas que des scies circulaires pour découper les journalistes. Les exportations d'armes par le pays des Droits de l'Homme, le pays des Lumières, ont atteint leur plus haut niveau depuis 1990 et ont progressé de 72% par rapport à 2010-2014. L'Egypte, le Qatar et l'Inde sont les pays principalement responsables de cette progression.

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Cannone nel castello di Haut-Koenigsbourg - Alfo23 - cc-by-sa-2.0
Cannone nel castello di Haut-Koenigsbourg - Alfo23 - cc-by-sa-2.0
C'est beau... Le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI) vient de publier ses chiffres sur les ventes d'armes entre 2015 et 2019 et la France fait partie du peloton de tête avec les USA, la Russie, l'Allemagne et la Chine. L'Arabie Saoudite est le premier importateur. Visiblement, ils n'importent pas que des scies circulaires pour découper les journalistes. Les exportations d'armes par le pays des Droits de l'Homme, le pays des Lumières, ont atteint leur plus haut niveau depuis 1990 et ont progressé de 72% par rapport à 2010-2014. L'Egypte, le Qatar et l'Inde sont les pays principalement responsables de cette progression.

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John Shipton, le père de Julian Assange, appelle à la mobilisation

De passage à Paris, le père de Julian Assange a évoqué avec nous la situation de son fils alors qu'à Londres, les auditions se poursuivent pour décider s'il sera extradé ou non vers les Etats-Unis. Poursuivi pour espionnage outre-Atlantique, Julian Assange risque près de 200 ans de prison.

John Shipton, père de Julian Assange à Paris le 4 mars 2020 - © Reflets

La personnalité de Julian Assange est un sujet de discussion pour nombre de personnes. On peut regretter certaines de ses actions, une partie du caractère qui fait l'homme, ou le voir comme un héros des temps modernes. Au delà de ces opinions, il reste un homme affaibli, persécuté par l'État le plus puissant de la planète pour avoir publié avec les plus grands journaux du monde, des documents essentiels pour la bonne information du public. Publier des informations et porter à la connaissance du public des fait d’intérêt général n'est pas un crime, encore moins de l'espionnage, ce dont l'accusent les États-Unis. C'est du journalisme.

Comment est-ce que Julian supporte la situation ?

Il est très déprimé, sous médicaments. Mais il y a des points positifs. Après trois pétitions des codétenus, il a été transféré dans un lieu moins dur.

Dans quel état d’esprit est-il ? Il y a peut-être la satisfaction d’être sorti de l’ambassade après tant de temps mais sans doute aussi la peur d’être extradé aux États-Unis ?

Il y a une anxiété constante. La détermination des États-Unis à mépriser les droits humains est inquiétante. Les États-Unis font leur propre loi. Je vais vous donner un exemple, Julian est dans une cage de verre. C’est un choix vindicatif. Nous avons demandé à ce qu’il puisse suivre le procès sans être dans cette cage, qu’il puisse communiquer librement avec ses avocats. La juge Vanessa Baraitser (1) a refusé sans donner de motif… Craig Murray a...

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John Shipton, le père de Julian Assange, appelle à la mobilisation

De passage à Paris, le père de Julian Assange a évoqué avec nous la situation de son fils alors qu'à Londres, les auditions se poursuivent pour décider s'il sera extradé ou non vers les Etats-Unis. Poursuivi pour espionnage outre-Atlantique, Julian Assange risque près de 200 ans de prison.

John Shipton, père de Julian Assange à Paris le 4 mars 2020 - © Reflets

La personnalité de Julian Assange est un sujet de discussion pour nombre de personnes. On peut regretter certaines de ses actions, une partie du caractère qui fait l'homme, ou le voir comme un héros des temps modernes. Au delà de ces opinions, il reste un homme affaibli, persécuté par l'État le plus puissant de la planète pour avoir publié avec les plus grands journaux du monde, des documents essentiels pour la bonne information du public. Publier des informations et porter à la connaissance du public des fait d’intérêt général n'est pas un crime, encore moins de l'espionnage, ce dont l'accusent les États-Unis. C'est du journalisme.

Comment est-ce que Julian supporte la situation ?

Il est très déprimé, sous médicaments. Mais il y a des points positifs. Après trois pétitions des codétenus, il a été transféré dans un lieu moins dur.

Dans quel état d’esprit est-il ? Il y a peut-être la satisfaction d’être sorti de l’ambassade après tant de temps mais sans doute aussi la peur d’être extradé aux États-Unis ?

Il y a une anxiété constante. La détermination des États-Unis à mépriser les droits humains est inquiétante. Les États-Unis font leur propre loi. Je vais vous donner un exemple, Julian est dans une cage de verre. C’est un choix vindicatif. Nous avons demandé à ce qu’il puisse suivre le procès sans être dans cette cage, qu’il puisse communiquer librement avec ses avocats. La juge Vanessa Baraitser (1) a refusé sans donner de motif… Craig Murray a...

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Le bingo de la Ligue du LOL (LOL...)
Le bingo de la Ligue du LOL (LOL...)
Cela fait des mois que touche par touche, les anciens de la ligue du LOL ou des anonymes publient ici ou là, au détour d'un compte twitter, d'un post sur Medium ou d'un autre, des bouts de textes pour revisiter cette histoire. Changer l'opinion publique est un travail ardu. Il faut être patient. Mais au delà de l'opinion publique, ce que les membres de la ligue du lol qui souhaitent se défaire d'une image désormais très dégradée et d'un référencement mortifère espèrent, c'est changer la vision que la presse a d'eux. Le 23 février, c'est Vincent Glad qui s'y colle avec un article fleuve sur Medium.

Ce qui ressort de toute cette contre-offensive, c'est que les membres de la ligue n'ont rien compris.

Ils se plaignent d'avoir été balayés par un tribunal populaire. Selon eux, la presse, en s'emparant du sujet de la Ligue aurait dramatisé. Parce que, selon eux, à l'époque, tout le monde faisait comme eux, c'était la culture du clash et du bashing. Si tout le monde se comporte comme une merde ou comme un con, c'est normal de faire pareil et cela excuse tout, on a bon ? Déjà il y a un an, nous notions que les membres de la ligue étaient surtout "un petit groupe d'imbéciles sans aucune empathie ni éthique personnelle, qui détruit, pourrit un réseau pour se marrer à son compte et au détriment de leurs semblables".

A grand pouvoir, grandes responsabilités,...

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Le bingo de la Ligue du LOL (LOL...)
Le bingo de la Ligue du LOL (LOL...)
Cela fait des mois que touche par touche, les anciens de la ligue du LOL ou des anonymes publient ici ou là, au détour d'un compte twitter, d'un post sur Medium ou d'un autre, des bouts de textes pour revisiter cette histoire. Changer l'opinion publique est un travail ardu. Il faut être patient. Mais au delà de l'opinion publique, ce que les membres de la ligue du lol qui souhaitent se défaire d'une image désormais très dégradée et d'un référencement mortifère espèrent, c'est changer la vision que la presse a d'eux. Le 23 février, c'est Vincent Glad qui s'y colle avec un article fleuve sur Medium.

Ce qui ressort de toute cette contre-offensive, c'est que les membres de la ligue n'ont rien compris.

Ils se plaignent d'avoir été balayés par un tribunal populaire. Selon eux, la presse, en s'emparant du sujet de la Ligue aurait dramatisé. Parce que, selon eux, à l'époque, tout le monde faisait comme eux, c'était la culture du clash et du bashing. Si tout le monde se comporte comme une merde ou comme un con, c'est normal de faire pareil et cela excuse tout, on a bon ? Déjà il y a un an, nous notions que les membres de la ligue étaient surtout "un petit groupe d'imbéciles sans aucune empathie ni éthique personnelle, qui détruit, pourrit un réseau pour se marrer à son compte et au détriment de leurs semblables".

A grand pouvoir, grandes responsabilités,...

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« Il faut reconnaître que les violences sexuelles sont une épidémie. »

Violaine Guérin, présidente de l’association Stop aux violences sexuelles, médecin, revient pour Reflets sur le thème des violences sexuelles dans le monde du sport. Une récente enquête de l'Equipe et le livre de Sarah Abitbol ont mis en lumière des pratiques intolérables.

Violaine Guérin - Louise Bertrand

Les accusations de violences sexuelles de la patineuse Sarah Abitbol ont provoqué un nouveau séisme. Est-ce une surprise pour vous ?

Absolument pas. D’ailleurs le milieu sportif n’a pas attendu cette nouvelle affaire pour agir. En 2005, l’ancienne joueuse de tennis Isabelle Demongeot avait révélé des agressions sexuelles de la part de son entraîneur. En 2007, Roselyne Bachelot, qui était ministre des Sports, a lancé la première étude sur les violences sexuelles sur les jeunes mineurs sportifs en interrogeant les jeunes. Un tiers ont répondu qu’ils avaient été victimes de violences sexuelles avec ou sans contact du corps (viol, attouchements ou exhibition). Et l’étude a montré que cela touchait autant les filles que les garçons. Les premières mesures dans le sport décidées par la ministre datent de 2008. C’est donc une erreur de taper sur le monde sportif qui a déjà beaucoup travaillé sur cette question. En fait, il faut reconnaître que les violences sexuelles sont une épidémie. Et prendre les moyens de lutter partout contre cette épidémie. Une enquête du Conseil de l’Europe révèle qu’un enfant sur cinq serait victime de violences sexuelles. Ramené à l’échelle de la France, c’est une estimation de 13 millions de mineurs.

Les agressions sexuelles dans le milieu sportif présentent-elles des spécificités ?

Oui, tout d’abord le monde du sport fonctionne en olympiades. Des élections ont lieu tous les quatre ans. Il y a donc une déperdition d’informations quand il y a un...

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« Il faut reconnaître que les violences sexuelles sont une épidémie. »

Violaine Guérin, présidente de l’association Stop aux violences sexuelles, médecin, revient pour Reflets sur le thème des violences sexuelles dans le monde du sport. Une récente enquête de l'Equipe et le livre de Sarah Abitbol ont mis en lumière des pratiques intolérables.

Violaine Guérin - Louise Bertrand

Les accusations de violences sexuelles de la patineuse Sarah Abitbol ont provoqué un nouveau séisme. Est-ce une surprise pour vous ?

Absolument pas. D’ailleurs le milieu sportif n’a pas attendu cette nouvelle affaire pour agir. En 2005, l’ancienne joueuse de tennis Isabelle Demongeot avait révélé des agressions sexuelles de la part de son entraîneur. En 2007, Roselyne Bachelot, qui était ministre des Sports, a lancé la première étude sur les violences sexuelles sur les jeunes mineurs sportifs en interrogeant les jeunes. Un tiers ont répondu qu’ils avaient été victimes de violences sexuelles avec ou sans contact du corps (viol, attouchements ou exhibition). Et l’étude a montré que cela touchait autant les filles que les garçons. Les premières mesures dans le sport décidées par la ministre datent de 2008. C’est donc une erreur de taper sur le monde sportif qui a déjà beaucoup travaillé sur cette question. En fait, il faut reconnaître que les violences sexuelles sont une épidémie. Et prendre les moyens de lutter partout contre cette épidémie. Une enquête du Conseil de l’Europe révèle qu’un enfant sur cinq serait victime de violences sexuelles. Ramené à l’échelle de la France, c’est une estimation de 13 millions de mineurs.

Les agressions sexuelles dans le milieu sportif présentent-elles des spécificités ?

Oui, tout d’abord le monde du sport fonctionne en olympiades. Des élections ont lieu tous les quatre ans. Il y a donc une déperdition d’informations quand il y a un...

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Cartographie des abus

Les professionnels de santé fraudent. Un moyen parfois de se rattraper, une volonté de se remplir les poches pour d'autres, au détriment de tous les assurés qui payent en final les augmentations des tarifs de mutuelles.

Les dépenses de santé en France frôlent les 200 milliards d’euros, soit 3.000 euros par habitant. Un secteur énorme dont le montant ne cesse d’augmenter du fait du vieillissement de la population. La France fait partie des pays de l'Union européenne où la dépense courante de santé est la plus élevée en part de PIB. Avec 11,8%, la France se situe à 1,1 point de plus de son PIB consacré à la santé que la moyenne de l'Union européenne des Quinze. Les abus et les fraudes sont à la hauteur des dépenses. La complexité de tout ce qui est lié à la santé facilite les abus par les industriels ou les professionnels du secteur. Pas facile d’avoir des chiffres consolidés, mais les exemples de comportements abusifs ou de fraudes sont légion.

Le montant de la fraude à l’assurance maladie s'est élevé à 277 millions d’euros en 2017, selon le ministère des Finances. Les professionnels de santé seraient responsables pour 101,4 millions d’euros dans cette fraude. A cette fraude à la CNAM s’ajoute celle aux mutuelles et assurance santé. Elle est estimée entre 5 et 7 % du montant global des remboursements.

Les dentistes requins

Le revenu annuel moyen d’un dentiste en 2017 avant impôts s’élève à un peu plus de 106.000 avant impôt, selon une étude de la caisse de retraite CARCDSF. Mais la profession se plaint toujours d’une prise en charge trop faible des soins conservateurs par la sécurité sociale. D’où la tentation de multiplier les couronnes et les implants plus rentables, mais...

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Cartographie des abus

Les professionnels de santé fraudent. Un moyen parfois de se rattraper, une volonté de se remplir les poches pour d'autres, au détriment de tous les assurés qui payent en final les augmentations des tarifs de mutuelles.

Les dépenses de santé en France frôlent les 200 milliards d’euros, soit 3.000 euros par habitant. Un secteur énorme dont le montant ne cesse d’augmenter du fait du vieillissement de la population. La France fait partie des pays de l'Union européenne où la dépense courante de santé est la plus élevée en part de PIB. Avec 11,8%, la France se situe à 1,1 point de plus de son PIB consacré à la santé que la moyenne de l'Union européenne des Quinze. Les abus et les fraudes sont à la hauteur des dépenses. La complexité de tout ce qui est lié à la santé facilite les abus par les industriels ou les professionnels du secteur. Pas facile d’avoir des chiffres consolidés, mais les exemples de comportements abusifs ou de fraudes sont légion.

Le montant de la fraude à l’assurance maladie s'est élevé à 277 millions d’euros en 2017, selon le ministère des Finances. Les professionnels de santé seraient responsables pour 101,4 millions d’euros dans cette fraude. A cette fraude à la CNAM s’ajoute celle aux mutuelles et assurance santé. Elle est estimée entre 5 et 7 % du montant global des remboursements.

Les dentistes requins

Le revenu annuel moyen d’un dentiste en 2017 avant impôts s’élève à un peu plus de 106.000 avant impôt, selon une étude de la caisse de retraite CARCDSF. Mais la profession se plaint toujours d’une prise en charge trop faible des soins conservateurs par la sécurité sociale. D’où la tentation de multiplier les couronnes et les implants plus rentables, mais...

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Anticor scrute le projet Emblème et l’Abbaye des Prémontrés

Les autorités sont particulièrement accommodantes avec des sociétés immobilières dans la région du Grand Est, en Lorraine. De quoi intriguer l’association Anticor

Le projet d'immeuble Emblème - Copie d'écran

En décembre 2016, le conseil municipal de Nancy donnait son feu vert à l’édification d’un immeuble de 8 étages étages sur la place et le parvis de la Gare ferroviaire, en plein centre ville : ce sera « le projet Emblème ». Depuis, les revers s’accumulent pour City Zen, l’entreprise bénéficiaire du projet et pour les autorités. Le premier permis de construire a été contesté par une association et City Zen, a été contrainte d’en déposer un deuxième. Mais cela ne suffira pas, il va falloir un permis modificatif car City Zen a vendu plus du double des mètres carrés de bureaux prévus dans le permis à la Région… Mais l’affaire ne s’arrête pas là. Cette fois, c’est le groupe local 54 de l’association Anticor qui monte au créneau avec un signalement au procureur. C’est désormais à la justice de vérifier ce qui pose problème à l’association anticorruption.

La région du Grand Est a acheté 1.390 mètres carrés de bureaux dans la tour Emblème – dont la première pierre n’a pas encore été posée – alors que le permis de construire ne mentionne que 652 m2 de bureaux. Tout à fait classique pour Simon Hoeltgen directeur adjoint pôle économie, développement et urbanisme et directeur du développement urbain de la ville de Nancy : « il est classique que dans une opération immobilière de ce type les mètres carrés soient réaffectés. C’est le cas ici. Un permis modificatif sera déposé et instruit. Les travaux pourraient commencer dans les quinze jours ».

Cartographie des acteurs - © Reflets - (cliquez sur l'image pour l'agrandir)
Cartographie des acteurs - Reflets -...

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Anticor scrute le projet Emblème et l’Abbaye des Prémontrés

Les autorités sont particulièrement accommodantes avec des sociétés immobilières dans la région du Grand Est, en Lorraine. De quoi intriguer l’association Anticor

Le projet d'immeuble Emblème - Copie d'écran

En décembre 2016, le conseil municipal de Nancy donnait son feu vert à l’édification d’un immeuble de 8 étages étages sur la place et le parvis de la Gare ferroviaire, en plein centre ville : ce sera « le projet Emblème ». Depuis, les revers s’accumulent pour City Zen, l’entreprise bénéficiaire du projet et pour les autorités. Le premier permis de construire a été contesté par une association et City Zen, a été contrainte d’en déposer un deuxième. Mais cela ne suffira pas, il va falloir un permis modificatif car City Zen a vendu plus du double des mètres carrés de bureaux prévus dans le permis à la Région… Mais l’affaire ne s’arrête pas là. Cette fois, c’est le groupe local 54 de l’association Anticor qui monte au créneau avec un signalement au procureur. C’est désormais à la justice de vérifier ce qui pose problème à l’association anticorruption.

La région du Grand Est a acheté 1.390 mètres carrés de bureaux dans la tour Emblème – dont la première pierre n’a pas encore été posée – alors que le permis de construire ne mentionne que 652 m2 de bureaux. Tout à fait classique pour Simon Hoeltgen directeur adjoint pôle économie, développement et urbanisme et directeur du développement urbain de la ville de Nancy : « il est classique que dans une opération immobilière de ce type les mètres carrés soient réaffectés. C’est le cas ici. Un permis modificatif sera déposé et instruit. Les travaux pourraient commencer dans les quinze jours ».

Cartographie des acteurs - © Reflets - (cliquez sur l'image pour l'agrandir)
Cartographie des acteurs - Reflets -...

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Emmanuel Macron et son gouvernement recadrés

C'est rare. Suffisamment pour être remarqué. Les contre-pouvoirs ont signifié à l'exécutif qu'il faisait n'importe quoi, n'importe comment. Le Conseil d'Etat étrille le projet de réforme des retraites et la Cour de Cassation rappelle à Emmanuel Macron le concept de séparation des pouvoirs.

Le bonnet d'âne - D.R.

Sur le papier, c'est une véritable claque. Un peu comme si un prof vous obligeait à porter un bonnet d'âne pendant toute une journée. Dans la réalité, c'est comme si rien n'était arrivé car LAREM se contrefiche de ce que l'on pense d'elle. C'est sa marque de fabrique. Elle a la foi du charbonnier. Elle a raison envers et contre tout, elle disrupte et transforme la France en startup nation. Ce n'est pas rien.

Le 25 janvier, le Conseil d'Etat rendait public un avis, à la demande du gouvernement, sur le projet de loi du gouvernement. C'est une longue liste de reproches et de tapes sur les doigts des auteurs du projet.

Un peu plus tard, alors que la presse avait rendu public des réflexions du président de la république sur la nécessité d'un procès pour le meurtrier de Sarah Halimi, la Cour de Cassation, par la voix de sa première présidente et de son procureur général, rappelait à Emmanuel Macron un concept simple de droit, étudié dès la première année en fac : la séparation des pouvoir. Grosso modo, chacun se concentre sur ses attributions et ne donne pas d'ordres à l'autre. Ces deux événements sont le reflet d'un grave dysfonctionnement de la démocratie française. Si tout baignait dans l'huile de noix de coco sous les palmiers, ces rappels à l'ordre n'auraient pas lieu d'être. Paradoxalement, ils confortent une autre déclaration d'Emmanuel Macron : nous ne sommes pas en dictature. Si des...

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Emmanuel Macron et son gouvernement recadrés

C'est rare. Suffisamment pour être remarqué. Les contre-pouvoirs ont signifié à l'exécutif qu'il faisait n'importe quoi, n'importe comment. Le Conseil d'Etat étrille le projet de réforme des retraites et la Cour de Cassation rappelle à Emmanuel Macron le concept de séparation des pouvoirs.

Le bonnet d'âne - D.R.

Sur le papier, c'est une véritable claque. Un peu comme si un prof vous obligeait à porter un bonnet d'âne pendant toute une journée. Dans la réalité, c'est comme si rien n'était arrivé car LAREM se contrefiche de ce que l'on pense d'elle. C'est sa marque de fabrique. Elle a la foi du charbonnier. Elle a raison envers et contre tout, elle disrupte et transforme la France en startup nation. Ce n'est pas rien.

Le 25 janvier, le Conseil d'Etat rendait public un avis, à la demande du gouvernement, sur le projet de loi du gouvernement. C'est une longue liste de reproches et de tapes sur les doigts des auteurs du projet.

Un peu plus tard, alors que la presse avait rendu public des réflexions du président de la république sur la nécessité d'un procès pour le meurtrier de Sarah Halimi, la Cour de Cassation, par la voix de sa première présidente et de son procureur général, rappelait à Emmanuel Macron un concept simple de droit, étudié dès la première année en fac : la séparation des pouvoir. Grosso modo, chacun se concentre sur ses attributions et ne donne pas d'ordres à l'autre. Ces deux événements sont le reflet d'un grave dysfonctionnement de la démocratie française. Si tout baignait dans l'huile de noix de coco sous les palmiers, ces rappels à l'ordre n'auraient pas lieu d'être. Paradoxalement, ils confortent une autre déclaration d'Emmanuel Macron : nous ne sommes pas en dictature. Si des...

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Emmanuel Macron respectera-t-il ses engagements ?

Ses membres commencent à préparer les propositions concrètes qui seront mises au vote. Mais un flou s’instaure sur leur prise en compte réelle par le Président Macron.

Le site de la convention citoyenne - Copie d'écran

C’était une des mesures décidées par Emmanuel Macron pour tenter de désamorcer la crise des Gilets Jaunes après le grand débat national. Pour la première fois, 150 citoyens tirés au sort planchent pour définir une série de mesures permettant d’atteindre une baisse d’au moins 40 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 (par rapport à 1990) dans un esprit de justice sociale. Cette France en miniature a été établie en fonction de plusieurs critères : âge, sexe, lieu de résidence, catégorie socioprofessionnelle. Le groupe est par exemple constitué de 51 % de femmes, de 27 % de retraités, ou encore de 26 % de non-diplômés. Les participants sont organisés en cinq groupes de travail : travailler, se nourrir, se loger, se déplacer, produire et consommer.

L’organisation est assurée par le Conseil économique, social et environnemental (CESE), une institution constitutionnellement indépendante, pour garantir la neutralité et à la sincérité des débats.

Pour répondre aux questions factuelles des membres de la Convention, le Comité de Gouvernance a fait appel à plusieurs centres de recherche (Institut de la transition environnementale de la Sorbonne ou l’Institut des politiques publiques, par exemple) afin de constituer une équipe de personnes ressources, fact checkers. Tous universitaires, ils sont issus de disciplines différentes afin de pouvoir répondre à toutes les questions des membres de la Convention.

Débutées le 4 octobre 2019, les sept sessions de travail s’...

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Emmanuel Macron respectera-t-il ses engagements ?

Ses membres commencent à préparer les propositions concrètes qui seront mises au vote. Mais un flou s’instaure sur leur prise en compte réelle par le Président Macron.

Le site de la convention citoyenne - Copie d'écran

C’était une des mesures décidées par Emmanuel Macron pour tenter de désamorcer la crise des Gilets Jaunes après le grand débat national. Pour la première fois, 150 citoyens tirés au sort planchent pour définir une série de mesures permettant d’atteindre une baisse d’au moins 40 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 (par rapport à 1990) dans un esprit de justice sociale. Cette France en miniature a été établie en fonction de plusieurs critères : âge, sexe, lieu de résidence, catégorie socioprofessionnelle. Le groupe est par exemple constitué de 51 % de femmes, de 27 % de retraités, ou encore de 26 % de non-diplômés. Les participants sont organisés en cinq groupes de travail : travailler, se nourrir, se loger, se déplacer, produire et consommer.

L’organisation est assurée par le Conseil économique, social et environnemental (CESE), une institution constitutionnellement indépendante, pour garantir la neutralité et à la sincérité des débats.

Pour répondre aux questions factuelles des membres de la Convention, le Comité de Gouvernance a fait appel à plusieurs centres de recherche (Institut de la transition environnementale de la Sorbonne ou l’Institut des politiques publiques, par exemple) afin de constituer une équipe de personnes ressources, fact checkers. Tous universitaires, ils sont issus de disciplines différentes afin de pouvoir répondre à toutes les questions des membres de la Convention.

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Ou comment l’État a dépensé à la légère des millions d’euros.

Nous diffusons notre premier documentaire d'investigation qui porte sur les les marchés publics qui ont présidé et président à la mise en place de la sanction automatisée en matière de sécurité routière.

Radar - La machine à cash - CC

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Près d'un an d'enquête, de tournages, de montage, voici enfin notre documentaire sur les marchés publics qui ont présidé et président à la mise en place de la sanction automatisée en matière de sécurité routière. Un système gigantesque et unique au monde.

Les radars automatiques ont rapporté 860 millions d’euros à l’État en 2018. Cette machine à PV, c’est l’histoire d’une privatisation. Car ce sont surtout des entreprises privées qui font tourner le système grâce à des marchés publics. « Nous avons décidé d’enquêter sur ce sujet parce que c’est inédit, raconte Stéphanie Fontaine, l’une des réalisatrices. Aucun documentaire ne raconte les dessous de ces contrats qui ont représenté en dix ans plus de deux milliards et demi d’euros. »

Avec le collectif Extra Muros nous avons enquêté pendant près d’un an. Nous sommes remontés aux origines du système automatisé des infractions remis au cœur de l’actualité par les Gilets Jaunes.

Nous avons pu interroger les principaux acteurs de l’époque. Des politiques comme Claude Guéant ou Gilles de Robien mais aussi des hauts-fonctionnaires et des cadres des entreprises privées concernées. « Ce qui nous a surpris, c’est l’opacité organisée par le ministère de l’Intérieur alors qu’il est toujours prompt à communiquer sur la sécurité routière, raconte Antoine Champagne, rédacteur en chef de Reflets.info. Dès que l’on sort de la...

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Ou comment l’État a dépensé à la légère des millions d’euros.

Nous diffusons notre premier documentaire d'investigation qui porte sur les les marchés publics qui ont présidé et président à la mise en place de la sanction automatisée en matière de sécurité routière.

Radar - La machine à cash - CC

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Près d'un an d'enquête, de tournages, de montage, voici enfin notre documentaire sur les marchés publics qui ont présidé et président à la mise en place de la sanction automatisée en matière de sécurité routière. Un système gigantesque et unique au monde.

Les radars automatiques ont rapporté 860 millions d’euros à l’État en 2018. Cette machine à PV, c’est l’histoire d’une privatisation. Car ce sont surtout des entreprises privées qui font tourner le système grâce à des marchés publics. « Nous avons décidé d’enquêter sur ce sujet parce que c’est inédit, raconte Stéphanie Fontaine, l’une des réalisatrices. Aucun documentaire ne raconte les dessous de ces contrats qui ont représenté en dix ans plus de deux milliards et demi d’euros. »

Avec le collectif Extra Muros nous avons enquêté pendant près d’un an. Nous sommes remontés aux origines du système automatisé des infractions remis au cœur de l’actualité par les Gilets Jaunes.

Nous avons pu interroger les principaux acteurs de l’époque. Des politiques comme Claude Guéant ou Gilles de Robien mais aussi des hauts-fonctionnaires et des cadres des entreprises privées concernées. « Ce qui nous a surpris, c’est l’opacité organisée par le ministère de l’Intérieur alors qu’il est toujours prompt à communiquer sur la sécurité routière, raconte Antoine Champagne, rédacteur en chef de Reflets.info. Dès que l’on sort de la...

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Omissions et déformations...

Comment se dépatouiller des informations pas très reluisantes sur les marchés publics contenus dans notre documentaire « Radar La machine à cash - Scandales et gros profits » ? Simple, en faisant croire que tout est faux et que la justice l'a d'ailleurs déjà établi. Evidemment, c'est une fable...

Thierry Breton lors de son audition devant le Parlement européen - © Reflets

A quoi reconnaît-on un homme politique de haute volée ? A sa capacité à asséner « ses » vérités sans ciller. Thierry Breton est de cette trempe. Mis en cause dans notre documentaire « Radar La machine à cash - Scandales et gros profits », Thierry Breton contre-attaque. Non pas avec des documents, des preuves, des chiffres, du factuel. Non, il contre-attaque en tentant désespérément de discréditer l'un des auteurs du documentaire, Stéphanie Fontaine. Et il n'est pas le seul, son conseiller en communication, Terence Zakka, est sur la même longueur d'onde.

Dans une ultime question un peu inattendue, lundi 20 janvier sur France Inter, Léa Salamé interroge Thierry Breton : « Anticor vous soupçonne de favoritisme, vous qui voulez être radical sur ces questions-là, vous répondez quoi ce matin ? ». Et le nouveau commissaire européen de répondre : « J’ai du reste porté plainte en diffamation contre LA journaliste qui a diffusé cette fausse information et j’ai gagné à deux reprises, et de façon définitive. ». Ah bon ? L'association Anticor n'a pas déposé plainte ?

De fait, la première plainte d'Anticor sur le sujet remonte à 2015. L'avocat de l'association anticorruption, Jérôme Karsenti y explique que le groupe de services informatiques Atos a été bénéficiaire depuis 2003, au Centre national de traitement de Rennes, où sont traités tous les PV dressés en France, de « quatre marchés publics importants susceptibles de constituer des délits de...

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Omissions et déformations...

Comment se dépatouiller des informations pas très reluisantes sur les marchés publics contenus dans notre documentaire « Radar La machine à cash - Scandales et gros profits » ? Simple, en faisant croire que tout est faux et que la justice l'a d'ailleurs déjà établi. Evidemment, c'est une fable...

Thierry Breton lors de son audition devant le Parlement européen - © Reflets

A quoi reconnaît-on un homme politique de haute volée ? A sa capacité à asséner « ses » vérités sans ciller. Thierry Breton est de cette trempe. Mis en cause dans notre documentaire « Radar La machine à cash - Scandales et gros profits », Thierry Breton contre-attaque. Non pas avec des documents, des preuves, des chiffres, du factuel. Non, il contre-attaque en tentant désespérément de discréditer l'un des auteurs du documentaire, Stéphanie Fontaine. Et il n'est pas le seul, son conseiller en communication, Terence Zakka, est sur la même longueur d'onde.

Dans une ultime question un peu inattendue, lundi 20 janvier sur France Inter, Léa Salamé interroge Thierry Breton : « Anticor vous soupçonne de favoritisme, vous qui voulez être radical sur ces questions-là, vous répondez quoi ce matin ? ». Et le nouveau commissaire européen de répondre : « J’ai du reste porté plainte en diffamation contre LA journaliste qui a diffusé cette fausse information et j’ai gagné à deux reprises, et de façon définitive. ». Ah bon ? L'association Anticor n'a pas déposé plainte ?

De fait, la première plainte d'Anticor sur le sujet remonte à 2015. L'avocat de l'association anticorruption, Jérôme Karsenti y explique que le groupe de services informatiques Atos a été bénéficiaire depuis 2003, au Centre national de traitement de Rennes, où sont traités tous les PV dressés en France, de « quatre marchés publics importants susceptibles de constituer des délits de...

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De renoncements en abandons, ainsi vogue le syndicat

La base suivra-t-elle Laurent Berger ? De renoncement en empapaoutages du gouvernement, le patron de la CFDT se coupe-t-il des salariés ?

CFDT

La CFDT a imprimé un tract: «La CFDT a obtenu le retrait de l’âge pivot. Victoire!» Mais cette victoire est une humiliation. Le retrait de l’âge pivot est «provisoire» selon les mots mêmes du Premier ministre. Car le principe d’une réforme à but financier est acté. Une conférence sur le financement du système de retraite s’ouvrira fin janvier. Le Premier ministre a assorti sa «concession» d'une obligation de résultat pour les partenaires sociaux, faute de quoi l'âge pivot serait réintroduit et mis en place.

Dans sa lettre de mission, le Premier ministre indique que les moyens choisis ne pourront aboutir ni à une baisse des pensions, ni à une hausse du coût du travail. La CFDT devra donc aller à la négociation le couteau sous la gorge. La CFDT n’a rien obtenu. Il est écrit que la CFDT boira le calice jusqu'à la lie. Comme l’a écrit écrit une personne sur les réseaux sociaux jamais avares de méchanceté ou de lucidité, au choix, «Le jour où Macron réintroduira l’esclavage, Laurent Berger négociera le poids des chaînes ».

Dans une interview accordée à Reflets, Laurent Berger revendiquait pourtant une posture intéressante: «Nous avons toujours pensé que nous avions le droit d’intervenir sur d’autres sujets que ceux du travail, par exemple comme dans la tribune sur le Pacte du pouvoir vivre ou dans celle sur les migrants.» Le problème est que ce n’est qu’une posture.

Un cadre de la CFDT confiait en off il y a quelques jour: «La véritable question est: peut-on faire...

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De renoncements en abandons, ainsi vogue le syndicat

La base suivra-t-elle Laurent Berger ? De renoncement en empapaoutages du gouvernement, le patron de la CFDT se coupe-t-il des salariés ?

CFDT

La CFDT a imprimé un tract: «La CFDT a obtenu le retrait de l’âge pivot. Victoire!» Mais cette victoire est une humiliation. Le retrait de l’âge pivot est «provisoire» selon les mots mêmes du Premier ministre. Car le principe d’une réforme à but financier est acté. Une conférence sur le financement du système de retraite s’ouvrira fin janvier. Le Premier ministre a assorti sa «concession» d'une obligation de résultat pour les partenaires sociaux, faute de quoi l'âge pivot serait réintroduit et mis en place.

Dans sa lettre de mission, le Premier ministre indique que les moyens choisis ne pourront aboutir ni à une baisse des pensions, ni à une hausse du coût du travail. La CFDT devra donc aller à la négociation le couteau sous la gorge. La CFDT n’a rien obtenu. Il est écrit que la CFDT boira le calice jusqu'à la lie. Comme l’a écrit écrit une personne sur les réseaux sociaux jamais avares de méchanceté ou de lucidité, au choix, «Le jour où Macron réintroduira l’esclavage, Laurent Berger négociera le poids des chaînes ».

Dans une interview accordée à Reflets, Laurent Berger revendiquait pourtant une posture intéressante: «Nous avons toujours pensé que nous avions le droit d’intervenir sur d’autres sujets que ceux du travail, par exemple comme dans la tribune sur le Pacte du pouvoir vivre ou dans celle sur les migrants.» Le problème est que ce n’est qu’une posture.

Un cadre de la CFDT confiait en off il y a quelques jour: «La véritable question est: peut-on faire...

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Ils sont toujours là, l'arbitraire policier aussi

Christophe Castaner, Emmanuel Macron, la presse, et même Anne Sinclair avaient enfin vu quelque chose ressemblant vaguement à une sorte de violence illégitime policière. C'était donc fini, RIO obligatoire, cagoule interdite, tout aller rentrer dans l'ordre... Ou pas...

Ces quelques fleurs... - © Reflets

"Qu'est-ce que c'est ? C'est pour les retraites ?" Le brassard presse, ça vous pose un homme. Nous voilà "sachant", "expert en manifestations". Ce patron d'une supérette, voyant passer un défilé de trois ou quatre mille personnes devant son commerce s'interroge... "Non ce sont les gilets jaunes". Stupeur... "Ah ? Ils sont encore là ? Je pensais que c'était fini depuis longtemps les gilets jaunes".

Ce que l'on ne voit pas n'existe pas. Les chaînes de télévision ayant cessé depuis longtemps de montrer les manifestations hebdomadaires des gilets jaunes, si les manifestations ne passent pas au pied de votre immeuble, cela passe complètement sous votre radar...

Ce n'est pas pour rien que les pouvoirs politiques minimisent régulièrement les mouvement de grève, ils tentent de les invisibiliser lentement. La base, elle, sait ce qui se passe. Quelle est l'ampleur de la colère. De la mobilisation. L'importance des espoirs.

Les gilets jaunes sont dans la rue depuis 64 semaines. La presse parle d'un mouvement inédit par sa durée en parlant de la mobilisation contre le projet de loi sur les retraites. Quarante cinq jours. Que dire alors d'un mouvement qui dure depuis quarante-cinq semaines ? Et à discuter avec les gilets jaunes, la détermination n'a pas pris une ride.

"On vient de Senlis. J'étais syndiqué. Mais je n'avais jamais fait de manifs. Là, depuis le 1er...

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Ils sont toujours là, l'arbitraire policier aussi

Christophe Castaner, Emmanuel Macron, la presse, et même Anne Sinclair avaient enfin vu quelque chose ressemblant vaguement à une sorte de violence illégitime policière. C'était donc fini, RIO obligatoire, cagoule interdite, tout aller rentrer dans l'ordre... Ou pas...

Ces quelques fleurs... - © Reflets

"Qu'est-ce que c'est ? C'est pour les retraites ?" Le brassard presse, ça vous pose un homme. Nous voilà "sachant", "expert en manifestations". Ce patron d'une supérette, voyant passer un défilé de trois ou quatre mille personnes devant son commerce s'interroge... "Non ce sont les gilets jaunes". Stupeur... "Ah ? Ils sont encore là ? Je pensais que c'était fini depuis longtemps les gilets jaunes".

Ce que l'on ne voit pas n'existe pas. Les chaînes de télévision ayant cessé depuis longtemps de montrer les manifestations hebdomadaires des gilets jaunes, si les manifestations ne passent pas au pied de votre immeuble, cela passe complètement sous votre radar...

Ce n'est pas pour rien que les pouvoirs politiques minimisent régulièrement les mouvement de grève, ils tentent de les invisibiliser lentement. La base, elle, sait ce qui se passe. Quelle est l'ampleur de la colère. De la mobilisation. L'importance des espoirs.

Les gilets jaunes sont dans la rue depuis 64 semaines. La presse parle d'un mouvement inédit par sa durée en parlant de la mobilisation contre le projet de loi sur les retraites. Quarante cinq jours. Que dire alors d'un mouvement qui dure depuis quarante-cinq semaines ? Et à discuter avec les gilets jaunes, la détermination n'a pas pris une ride.

"On vient de Senlis. J'étais syndiqué. Mais je n'avais jamais fait de manifs. Là, depuis le 1er...

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Manifestation du 9 janvier à Paris

La base reste déterminée et dans la rue, dans les AG, les actions se poursuivent en dépit du message que le gouvernement souhaite imprimer dans les esprits : il n'y a plus de raison de faire grève, il est temps de reprendre le travail.

Manifestation du 9 janvier 2020 à Paris - © Reflets

Malgré "l'abandon provisoire" de l'âge pivot à 64 ans et les tentatives du gouvernement de siffler la fin des manifestation, le soutient à la grève ne faiblit pas. Quelque 60% des Français soutiennent toujours le mouvement, selon le sondage Harris Interactive publié le 14 janvier. Autre point évoqué dans l'étude, la perception des Français de cette réforme : 67% d'entre eux se disent inquiets lorsqu'ils pensent à la création d’un régime universel des retraites. C'est 1 point de plus par rapport à l'enquête publiée au début du mois de janvier. Comme quoi la "pédagogie" du gouvernement ne passe pas.

Commerçants solidaires... - © Reflets
Commerçants solidaires... - Reflets

Sébastien, conducteur à la RATP, en est à son 35ème jours de grève. "Ma prochaine fiche de paie, elle sera à zéro... Mais je suis prêt à continuer la lutte." Pourtant, il marche à côté d'un drapeau UNSA... un syndicat qui a appelé à la fin de la grève. "Je me fous de la position de notre secrétaire général, de ce qu'ils pensent là-haut ! La négociation n'a rien apportée. C'est sûr qu'il vont s'en prendre ensuite à la valeur du point... On va tous perdre. Je me bats aussi pour mes enfants."

Les cheminots CGT sont toujours très mobilisés. Pour cette manifestation parisienne, les conducteurs de Trappes ont rempli un bus complet pour la première fois depuis le début de la lutte. "Il y a plus de monde dans les AG, plus de monde dans les manifestations...

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Manifestation du 9 janvier à Paris

La base reste déterminée et dans la rue, dans les AG, les actions se poursuivent en dépit du message que le gouvernement souhaite imprimer dans les esprits : il n'y a plus de raison de faire grève, il est temps de reprendre le travail.

Manifestation du 9 janvier 2020 à Paris - © Reflets

Malgré "l'abandon provisoire" de l'âge pivot à 64 ans et les tentatives du gouvernement de siffler la fin des manifestation, le soutient à la grève ne faiblit pas. Quelque 60% des Français soutiennent toujours le mouvement, selon le sondage Harris Interactive publié le 14 janvier. Autre point évoqué dans l'étude, la perception des Français de cette réforme : 67% d'entre eux se disent inquiets lorsqu'ils pensent à la création d’un régime universel des retraites. C'est 1 point de plus par rapport à l'enquête publiée au début du mois de janvier. Comme quoi la "pédagogie" du gouvernement ne passe pas.

Commerçants solidaires... - © Reflets
Commerçants solidaires... - Reflets

Sébastien, conducteur à la RATP, en est à son 35ème jours de grève. "Ma prochaine fiche de paie, elle sera à zéro... Mais je suis prêt à continuer la lutte." Pourtant, il marche à côté d'un drapeau UNSA... un syndicat qui a appelé à la fin de la grève. "Je me fous de la position de notre secrétaire général, de ce qu'ils pensent là-haut ! La négociation n'a rien apportée. C'est sûr qu'il vont s'en prendre ensuite à la valeur du point... On va tous perdre. Je me bats aussi pour mes enfants."

Les cheminots CGT sont toujours très mobilisés. Pour cette manifestation parisienne, les conducteurs de Trappes ont rempli un bus complet pour la première fois depuis le début de la lutte. "Il y a plus de monde dans les AG, plus de monde dans les manifestations...

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Ou comment l’État a dépensé à la légère des millions d’euros.

Nous diffusons notre premier documentaire d'investigation qui porte sur les les marchés publics qui ont présidé et président à la mise en place de la sanction automatisée en matière de sécurité routière.

Radar - La machine à cash - CC

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Près d'un an d'enquête, de tournages, de montage, voici enfin notre documentaire sur les marchés publics qui ont présidé et président à la mise en place de la sanction automatisée en matière de sécurité routière. Un système gigantesque et unique au monde.

Les radars automatiques ont rapporté 860 millions d’euros à l’État en 2018. Cette machine à PV, c’est l’histoire d’une privatisation. Car ce sont surtout des entreprises privées qui font tourner le système grâce à des marchés publics. « Nous avons décidé d’enquêter sur ce sujet parce que c’est inédit, raconte Stéphanie Fontaine, l’une des réalisatrices. Aucun documentaire ne raconte les dessous de ces contrats qui ont représenté en dix ans plus de deux milliards et demi d’euros. »

Avec le collectif Extra Muros nous avons enquêté pendant près d’un an. Nous sommes remontés aux origines du système automatisé des infractions remis au cœur de l’actualité par les Gilets Jaunes.

Nous avons pu interroger les principaux acteurs de l’époque. Des politiques comme Claude Guéant ou Gilles de Robien mais aussi des hauts-fonctionnaires et des cadres des entreprises privées concernées. « Ce qui nous a surpris, c’est l’opacité organisée par le ministère de l’Intérieur alors qu’il est toujours prompt à communiquer sur la sécurité routière, raconte Antoine Champagne, rédacteur en chef de Reflets.info. Dès que l’on sort de la...

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Ou comment l’État a dépensé à la légère des millions d’euros.

Nous diffusons notre premier documentaire d'investigation qui porte sur les les marchés publics qui ont présidé et président à la mise en place de la sanction automatisée en matière de sécurité routière.

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Les radars automatiques ont rapporté 860 millions d’euros à l’État en 2018. Cette machine à PV, c’est l’histoire d’une privatisation. Car ce sont surtout des entreprises privées qui font tourner le système grâce à des marchés publics. « Nous avons décidé d’enquêter sur ce sujet parce que c’est inédit, raconte Stéphanie Fontaine, l’une des réalisatrices. Aucun documentaire ne raconte les dessous de ces contrats qui ont représenté en dix ans plus de deux milliards et demi d’euros. »

Avec le collectif Extra Muros nous avons enquêté pendant près d’un an. Nous sommes remontés aux origines du système automatisé des infractions remis au cœur de l’actualité par les Gilets Jaunes.

Nous avons pu interroger les principaux acteurs de l’époque. Des politiques comme Claude Guéant ou Gilles de Robien mais aussi des hauts-fonctionnaires et des cadres des entreprises privées concernées. « Ce qui nous a surpris, c’est l’opacité organisée par le ministère de l’Intérieur alors qu’il est toujours prompt à communiquer sur la sécurité routière, raconte Antoine Champagne, rédacteur en chef de Reflets.info. Dès que l’on sort de la...

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Ou comment l’État a dépensé à la légère des millions d’euros.

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Les radars automatiques ont rapporté 860 millions d’euros à l’État en 2018. Cette machine à PV, c’est l’histoire d’une privatisation. Car ce sont surtout des entreprises privées qui font tourner le système grâce à des marchés publics. « Nous avons décidé d’enquêter sur ce sujet parce que c’est inédit, raconte Stéphanie Fontaine, l’une des réalisatrices. Aucun documentaire ne raconte les dessous de ces contrats qui ont représenté en dix ans plus de deux milliards et demi d’euros. »

Avec le collectif Extra Muros nous avons enquêté pendant près d’un an. Nous sommes remontés aux origines du système automatisé des infractions remis au cœur de l’actualité par les Gilets Jaunes.

Nous avons pu interroger les principaux acteurs de l’époque. Des politiques comme Claude Guéant ou Gilles de Robien mais aussi des hauts-fonctionnaires et des cadres des entreprises privées concernées. « Ce qui nous a surpris, c’est l’opacité organisée par le ministère de l’Intérieur alors qu’il est toujours prompt à communiquer sur la sécurité routière, raconte Antoine Champagne, rédacteur en chef de Reflets.info. Dès que l’on sort de la communication officielle, c’est l’...

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Ou comment l’État a dépensé à la légère des millions d’euros.

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Près d'un an d'enquête, de tournages, de montage, voici enfin notre documentaire sur les marchés publics qui ont présidé et président à la mise en place de la sanction automatisée en matière de sécurité routière. Un système gigantesque et unique au monde.

Les radars automatiques ont rapporté 860 millions d’euros à l’État en 2018. Cette machine à PV, c’est l’histoire d’une privatisation. Car ce sont surtout des entreprises privées qui font tourner le système grâce à des marchés publics. « Nous avons décidé d’enquêter sur ce sujet parce que c’est inédit, raconte Stéphanie Fontaine, l’une des réalisatrices. Aucun documentaire ne raconte les dessous de ces contrats qui ont représenté en dix ans plus de deux milliards et demi d’euros. »

Avec le collectif Extra Muros nous avons enquêté pendant près d’un an. Nous sommes remontés aux origines du système automatisé des infractions remis au cœur de l’actualité par les Gilets Jaunes.

Nous avons pu interroger les principaux acteurs de l’époque. Des politiques comme Claude Guéant ou Gilles de Robien mais aussi des hauts-fonctionnaires et des cadres des entreprises privées concernées. « Ce qui nous a surpris, c’est l’opacité organisée par le ministère de l’Intérieur alors qu’il est toujours prompt à communiquer sur la sécurité routière, raconte Antoine Champagne, rédacteur en chef de Reflets.info. Dès que l’on sort de la communication officielle, c’est l’...

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L’opacité du ministère de l’Intérieur devant le tribunal administratif

Face à l'opacité du ministère de l'Intérieur, nous sommes allés devant le tribunal administratif. Décision dans quinze jours...

Tribunal administratif - Paris - D.R.

Jeudi 9 janvier, le tribunal administratif de Paris audiençait – enfin ! – notre requête déposée devant lui, à l'été 2017, à la suite d'un énième refus du ministère de l'Intérieur de nous communiquer des documents administratifs que nous jugeons parfaitement communicables. Et vu la jurisprudence constante en la matière, on n'est pas les seuls !

Il s'agit de pièces constitutives de plusieurs marchés publics, dont celui des voitures radars, étudié dans notre documentaire, passé sans appel à concurrence, et des statistiques des radars.

Ligne de défense présentée jeudi par Beauvau : les documents réclamés n'existent pas. La bonne blague ! Cela signifierait quand même que les PV qui résultent des flashs radars ne sont pas comptabilisés, que les chiffres de cette sanction automatisée ne sont pas établis, agglomérés ni pour finir examinés…

Qui pour le croire ? De même parmi les pièces des marchés publics, à l'entendre, "il n'existe pas de décision d'attribution".

La mauvaise foi opposée à la barre par la représentante du ministère de l'Intérieur était telle que le juge qui présidait l'audience en a été excédé. Chose peu habituelle devant cette juridiction policée, il est complètement sorti de ses gonds : "Cessez de jouer sur les mots, vous avez bien une décision d'attribution même si elle ne porte pas ce nom !"

Tout cela est-il de bon augure pour nous ? On aimerait le croire. Surtout que les conclusions du...

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L’opacité du ministère de l’Intérieur devant le tribunal administratif

Face à l'opacité du ministère de l'Intérieur, nous sommes allés devant le tribunal administratif. Décision dans quinze jours...

Tribunal administratif - Paris - D.R.

Jeudi 9 janvier, le tribunal administratif de Paris audiençait – enfin ! – notre requête déposée devant lui, à l'été 2017, à la suite d'un énième refus du ministère de l'Intérieur de nous communiquer des documents administratifs que nous jugeons parfaitement communicables. Et vu la jurisprudence constante en la matière, on n'est pas les seuls !

Il s'agit de pièces constitutives de plusieurs marchés publics, dont celui des voitures radars, étudié dans notre documentaire, passé sans appel à concurrence, et des statistiques des radars.

Ligne de défense présentée jeudi par Beauvau : les documents réclamés n'existent pas. La bonne blague ! Cela signifierait quand même que les PV qui résultent des flashs radars ne sont pas comptabilisés, que les chiffres de cette sanction automatisée ne sont pas établis, agglomérés ni pour finir examinés…

Qui pour le croire ? De même parmi les pièces des marchés publics, à l'entendre, "il n'existe pas de décision d'attribution".

La mauvaise foi opposée à la barre par la représentante du ministère de l'Intérieur était telle que le juge qui présidait l'audience en a été excédé. Chose peu habituelle devant cette juridiction policée, il est complètement sorti de ses gonds : "Cessez de jouer sur les mots, vous avez bien une décision d'attribution même si elle ne porte pas ce nom !"

Tout cela est-il de bon augure pour nous ? On aimerait le croire. Surtout que les conclusions du...

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Ou comment l’État a dépensé à la légère des millions d’euros.

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Les radars automatiques ont rapporté 860 millions d’euros à l’État en 2018. Cette machine à PV, c’est l’histoire d’une privatisation. Car ce sont surtout des entreprises privées qui font tourner le système grâce à des marchés publics. « Nous avons décidé d’enquêter sur ce sujet parce que c’est inédit, raconte Stéphanie Fontaine, l’une des réalisatrices. Aucun documentaire ne raconte les dessous de ces contrats qui ont représenté en dix ans plus de deux milliards et demi d’euros. »

Avec le collectif Extra Muros nous avons enquêté pendant près d’un an. Nous sommes remontés aux origines du système automatisé des infractions remis au cœur de l’actualité par les Gilets Jaunes.

Nous avons pu interroger les principaux acteurs de l’époque. Des politiques comme Claude Guéant ou Gilles de Robien mais aussi des hauts-fonctionnaires et des cadres des entreprises privées concernées. « Ce qui nous a surpris, c’est l’opacité organisée par le ministère de l’Intérieur alors qu’il est toujours prompt à communiquer sur la sécurité routière, raconte Antoine Champagne, rédacteur en chef de Reflets.info. Dès que l’on sort de la...

";s:7:"content";s:2814:"

Ou comment l’État a dépensé à la légère des millions d’euros.

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Les radars automatiques ont rapporté 860 millions d’euros à l’État en 2018. Cette machine à PV, c’est l’histoire d’une privatisation. Car ce sont surtout des entreprises privées qui font tourner le système grâce à des marchés publics. « Nous avons décidé d’enquêter sur ce sujet parce que c’est inédit, raconte Stéphanie Fontaine, l’une des réalisatrices. Aucun documentaire ne raconte les dessous de ces contrats qui ont représenté en dix ans plus de deux milliards et demi d’euros. »

Avec le collectif Extra Muros nous avons enquêté pendant près d’un an. Nous sommes remontés aux origines du système automatisé des infractions remis au cœur de l’actualité par les Gilets Jaunes.

Nous avons pu interroger les principaux acteurs de l’époque. Des politiques comme Claude Guéant ou Gilles de Robien mais aussi des hauts-fonctionnaires et des cadres des entreprises privées concernées. « Ce qui nous a surpris, c’est l’opacité organisée par le ministère de l’Intérieur alors qu’il est toujours prompt à communiquer sur la sécurité routière, raconte Antoine Champagne, rédacteur en chef de Reflets.info. Dès que l’on sort de la...

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Ou comment des dizaines de millions d'euros ont été dépensés à tort et à travers

Ce rapport qui a constitué un fil rouge pour notre enquête tant il est critique, a été difficile à obtenir. Aussitôt disponible, le ministère l'a enterré et en a refusé l'accès, y compris aux personnes travaillant sur le projet.

Page de garde du rapport de l'IGA - Copie d'écran

La sécurité routière... Un sujet qui intéresse tous les Français. Faire baisser le nombre de morts et de blessés sur les routes est un projet louable. Vu sous cet angle, il est facile pour la presse d'obtenir des informations, des chiffres, de faire des reportages. Vu sous l'angle qui nous intéresse, les marchés publics qui président à l'automatisation des amendes, c'est beaucoup moins simple...

A l'origine de notre intérêt : un rapport de l'Inspection générale de l'administration (IGA) relatif aux contrats passés pour faire tourner le Centre national de traitement (CNT) de Rennes. C'est là où sont traités tous les PV dressés en France. Quant à l'IGA, c'est l'organe de contrôle du ministère de l'Intérieur. Avec l'IGF et l'IGAS, elle est même l'une des trois inspections interministérielles de l'État, en charge ainsi de missions d'évaluation des politiques publiques, d'audit de service, en plus de son rôle d'inspection classique...

C'est dans ce cadre qu'à la fin 2013, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls lui donne pour mission "d'étudier les conditions de passation et d'exécution du marché" qui était en cours au CNT de Rennes et "d'étudier (...) tout élément relatif à la gestion de l'agence que vos investigations pourront mettre au jour".

En clair, d'enquêter sur la conformité des processus liés aux marchés de mise en place des radars...

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Ou comment des dizaines de millions d'euros ont été dépensés à tort et à travers

Ce rapport qui a constitué un fil rouge pour notre enquête tant il est critique, a été difficile à obtenir. Aussitôt disponible, le ministère l'a enterré et en a refusé l'accès, y compris aux personnes travaillant sur le projet.

Page de garde du rapport de l'IGA - Copie d'écran

La sécurité routière... Un sujet qui intéresse tous les Français. Faire baisser le nombre de morts et de blessés sur les routes est un projet louable. Vu sous cet angle, il est facile pour la presse d'obtenir des informations, des chiffres, de faire des reportages. Vu sous l'angle qui nous intéresse, les marchés publics qui président à l'automatisation des amendes, c'est beaucoup moins simple...

A l'origine de notre intérêt : un rapport de l'Inspection générale de l'administration (IGA) relatif aux contrats passés pour faire tourner le Centre national de traitement (CNT) de Rennes. C'est là où sont traités tous les PV dressés en France. Quant à l'IGA, c'est l'organe de contrôle du ministère de l'Intérieur. Avec l'IGF et l'IGAS, elle est même l'une des trois inspections interministérielles de l'État, en charge ainsi de missions d'évaluation des politiques publiques, d'audit de service, en plus de son rôle d'inspection classique...

C'est dans ce cadre qu'à la fin 2013, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls lui donne pour mission "d'étudier les conditions de passation et d'exécution du marché" qui était en cours au CNT de Rennes et "d'étudier (...) tout élément relatif à la gestion de l'agence que vos investigations pourront mettre au jour".

En clair, d'enquêter sur la conformité des processus liés aux marchés de mise en place des radars...

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Des acteurs le racontent. Mais l'Inspection générale de l'administration l'a "oublié" dans son rapport.

Plusieurs témoins nous ont affirmé qu'un marché avait été truqué : les notes attribuées aux entreprises ont été modifiées pour faire gagner l'une d'entre elles. Le préfet Debacq, mis en cause dément formellement.

Le site de BearingPoint - Copie d'écran

A l'été 2014, le commissaire divisionnaire Serge Blüge dépose un signalement auprès du Service central de prévention de la corruption (SCPC), qui recueille pour le ministère de la Justice les témoignages des "lanceurs d'alerte". Encore cadre pour quelques semaines de l'Agence nationale de traitement automatisé des infractions (Antai), il y fait état de soupçons de marché truqué, passé dans le cadre de la gestion des radars automatiques. Il s'étonne également dans ce signalement d'avoir dû insister pour "être auditionné", à ce sujet notamment, par les limiers de l'Inspection générale de l'administration (IGA), mandatée quelques mois plus tôt par Manuel Valls, alors à l'Intérieur, pour enquêter sur les dysfonctionnements de cette agence.

Il s'agit d'un marché de plus de 3 millions d'euros (hors taxes) passé en 2012 pour l'assistance à maîtrise d'ouvrage. L'objet de ce contrat est de renouveler le prestataire qui veille à la bonne exécution par la SSII Atos d'un autre marché, de beaucoup plus grande ampleur, sur la gestion informatique du traitement des procès-verbaux.

Depuis le début du système, l'entreprise chargée de ce travail était la société Steria. Mais à l'issue de ce nouveau marché, le choix se porte sur la société BearingPoint.

Selon Serge Blüge, lors du dépouillement des offres, le directeur de l'Antai de l'époque, Jean-Jacques Debacq, aurait modifié les notes attribuées...

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Des acteurs le racontent. Mais l'Inspection générale de l'administration l'a "oublié" dans son rapport.

Plusieurs témoins nous ont affirmé qu'un marché avait été truqué : les notes attribuées aux entreprises ont été modifiées pour faire gagner l'une d'entre elles. Le préfet Debacq, mis en cause dément formellement.

Le site de BearingPoint - Copie d'écran

A l'été 2014, le commissaire divisionnaire Serge Blüge dépose un signalement auprès du Service central de prévention de la corruption (SCPC), qui recueille pour le ministère de la Justice les témoignages des "lanceurs d'alerte". Encore cadre pour quelques semaines de l'Agence nationale de traitement automatisé des infractions (Antai), il y fait état de soupçons de marché truqué, passé dans le cadre de la gestion des radars automatiques. Il s'étonne également dans ce signalement d'avoir dû insister pour "être auditionné", à ce sujet notamment, par les limiers de l'Inspection générale de l'administration (IGA), mandatée quelques mois plus tôt par Manuel Valls, alors à l'Intérieur, pour enquêter sur les dysfonctionnements de cette agence.

Il s'agit d'un marché de plus de 3 millions d'euros (hors taxes) passé en 2012 pour l'assistance à maîtrise d'ouvrage. L'objet de ce contrat est de renouveler le prestataire qui veille à la bonne exécution par la SSII Atos d'un autre marché, de beaucoup plus grande ampleur, sur la gestion informatique du traitement des procès-verbaux.

Depuis le début du système, l'entreprise chargée de ce travail était la société Steria. Mais à l'issue de ce nouveau marché, le choix se porte sur la société BearingPoint.

Selon Serge Blüge, lors du dépouillement des offres, le directeur de l'Antai de l'époque, Jean-Jacques Debacq, aurait modifié les notes attribuées...

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Ou comment l'intérêt de l'administration n'était guère préservé

Il y a quelques pépites dans le rapport de l'IGA. Souvent cachées au sein des pages plutôt que dans les conclusions. Nous en avons relevé une dizaine pour vous.

10 points

Téléchargez le rapport de l'IGA ici

Payer le loyer du CNT : une marge d'au moins 300.000 euros pour Atos

Le Centre national de traitement (CNT) des infractions s'est installé à Rennes. Une occasion pour Atos de s'octroyer une marge confortable. Pourtant l'entreprise était déjà payée par l'Etat pour piloter le projet !

Le rapport mentionne : "Les locaux qui hébergent le CNT à Rennes n'avaient pas jusqu'ici été directement loués" par l'administration "à leur propriétaire, mais par l'intermédiaire d'Atos, qui prélevait au passage une marge non négligeable, la location directe du bâtiment par l'Antai (l'Agence nationale de traitement automatisé des infractions) ayant permis d'économiser près de 300 000 euros par an. On mesure ici à quel point la passation d'un seul contrat avec une seule société aura eu de néfastes conséquences financières".

Ce n'est qu'en 2012 que cette situation cesse.

Un système dans lequel la concurrence ne pouvait plus jouer

Les responsables interrogés dans le documentaire nous expliquent en long, en large et en travers combien il était indispensable d'avoir un interlocuteur unique en raison de la complexité du projet. Mais l'IGA n'est pas de cet avis.

"La recherche de cohérence et le souhait d'un interlocuteur unique avaient ainsi conduit à mettre en place, plus qu'une solution coordonnée, un dispositif monolithique: un seul marché, ne...

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Ou comment l'intérêt de l'administration n'était guère préservé

Il y a quelques pépites dans le rapport de l'IGA. Souvent cachées au sein des pages plutôt que dans les conclusions. Nous en avons relevé une dizaine pour vous.

10 points

Téléchargez le rapport de l'IGA ici

Payer le loyer du CNT : une marge d'au moins 300.000 euros pour Atos

Le Centre national de traitement (CNT) des infractions s'est installé à Rennes. Une occasion pour Atos de s'octroyer une marge confortable. Pourtant l'entreprise était déjà payée par l'Etat pour piloter le projet !

Le rapport mentionne : "Les locaux qui hébergent le CNT à Rennes n'avaient pas jusqu'ici été directement loués" par l'administration "à leur propriétaire, mais par l'intermédiaire d'Atos, qui prélevait au passage une marge non négligeable, la location directe du bâtiment par l'Antai (l'Agence nationale de traitement automatisé des infractions) ayant permis d'économiser près de 300 000 euros par an. On mesure ici à quel point la passation d'un seul contrat avec une seule société aura eu de néfastes conséquences financières".

Ce n'est qu'en 2012 que cette situation cesse.

Un système dans lequel la concurrence ne pouvait plus jouer

Les responsables interrogés dans le documentaire nous expliquent en long, en large et en travers combien il était indispensable d'avoir un interlocuteur unique en raison de la complexité du projet. Mais l'IGA n'est pas de cet avis.

"La recherche de cohérence et le souhait d'un interlocuteur unique avaient ainsi conduit à mettre en place, plus qu'une solution coordonnée, un dispositif monolithique: un seul marché, ne...

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C'est pas gagné... Il y a une syntax error goto 110

Confier la formation au numérique de demandeurs d'emploi à Facebook, cela interroge. Mais sous-traiter à une start-up qui combine bullshit bingo et mauvais paramétrage de son propre site...

En voilà une invitation qui fait envie... - Copie d'écran

Mais qui n'a pas rêvé d'assister à une "Masterclass #SheMeansBusiness" pour être formée au numérique, découvrir ou renforcer son leadership et ses capacités à entreprendre ? Ça tombe bien, Pôle-Emploi invitait les demandeuses d'emploi à s'inscrire pour une "journée INOUBLIABLE" le mois dernier au sein de l'école 42.

Mais c'est quoi donc ce truc ? La parôle est à Facebook :

En ouvrant le deuxième chapitre de son programme #SheMeansBusiness, Facebook renouvelle son engagement en faveur de la formation des femmes aux compétences numériques, au leadership et à l’entrepreneuriat. En partenariat avec la startup sociale Social Builder qui construit la mixité dans les métiers du numérique, Facebook formera gratuitement 100 Ambassadrices #SheMeansBusiness, qui formeront ensuite 10 000 femmes partout en France. Facebook et Social Builder ouvrent la seconde phase de #SheMeansBusiness. Objectif : recruter et former 100 ambassadrices, chargées de former à leur tour 10 000 femmes partout en France. Après avoir formé 15 000 femmes en 2018, le programme #SheMeansBusiness revient en 2019 avec un format novateur. Il permettra à des femmes sur tout le territoire de bénéficier d’un accompagnement unique pour développer leurs compétences numériques et leur donner envie d’entreprendre. (...) Les 100 femmes sélectionnées bénéficieront d’une formation intensive et inspirante de 3 jours chez Facebook France, pour développer leurs compétences digitales...

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C'est pas gagné... Il y a une syntax error goto 110

Confier la formation au numérique de demandeurs d'emploi à Facebook, cela interroge. Mais sous-traiter à une start-up qui combine bullshit bingo et mauvais paramétrage de son propre site...

En voilà une invitation qui fait envie... - Copie d'écran

Mais qui n'a pas rêvé d'assister à une "Masterclass #SheMeansBusiness" pour être formée au numérique, découvrir ou renforcer son leadership et ses capacités à entreprendre ? Ça tombe bien, Pôle-Emploi invitait les demandeuses d'emploi à s'inscrire pour une "journée INOUBLIABLE" le mois dernier au sein de l'école 42.

Mais c'est quoi donc ce truc ? La parôle est à Facebook :

En ouvrant le deuxième chapitre de son programme #SheMeansBusiness, Facebook renouvelle son engagement en faveur de la formation des femmes aux compétences numériques, au leadership et à l’entrepreneuriat. En partenariat avec la startup sociale Social Builder qui construit la mixité dans les métiers du numérique, Facebook formera gratuitement 100 Ambassadrices #SheMeansBusiness, qui formeront ensuite 10 000 femmes partout en France. Facebook et Social Builder ouvrent la seconde phase de #SheMeansBusiness. Objectif : recruter et former 100 ambassadrices, chargées de former à leur tour 10 000 femmes partout en France. Après avoir formé 15 000 femmes en 2018, le programme #SheMeansBusiness revient en 2019 avec un format novateur. Il permettra à des femmes sur tout le territoire de bénéficier d’un accompagnement unique pour développer leurs compétences numériques et leur donner envie d’entreprendre. (...) Les 100 femmes sélectionnées bénéficieront d’une formation intensive et inspirante de 3 jours chez Facebook France, pour développer leurs compétences digitales...

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La France fait bien n'importe quoi avec cette arme

Il faut bien l'avouer, nous étions un peu seuls en janvier 2019 lorsque nous avancions que les blessés à la tête par les forces de l'ordre ne l'étaient pas par hasard. Un an après nous revenons sur ce sujet avec un entretien qui confirme nos hypothèses.

Un journaliste de Reflets dans le viseur EOTech à 25 mètres - © Reflets

C'était le mardi 8 janvier dernier. Il y a pratiquement un an. Une photo de Franck, 20 ans, ouvrait notre premier article titré : Les blessés éborgnés par les forces de l'ordre ne le sont pas par accident : le LBD 40 doit être retiré de la liste des armes de maintien de l'ordre. Franck a perdu un oeil à l'Arc de triomphe le 1er décembre 2018 alors qu'il était en train de rassurer sa mère au téléphone. Le 25 janvier, nous allions plus loin avec un deuxième article titré Le fabriquant du LBD 40 sur un volcan : c'est pas moi c'est l'autre....

Dans ces deux articles, nous expliquions que contrairement aux premiers arguments des forces de l'ordre, le LBD est une arme très précise. L'excuse du mouvement de foule, des viseurs déréglés, des "tirs réflexe", ne tiennent pas. Il faut dire qu'à l'époque, il était presque "possible" d'avancer des "excuses" pour ces blessés. Selon le discours officiel, il s'agissait de "factieux", "d'extrémistes de droite", de personnes "haineuses", de "_ séditieux" fomentant une " insurrection". "Une foule haineuse_", selon les propres mots d'Emmanuel Macron lors de ses voeux de décembre 2018... Habillés pour l'hiver, les gilets jaunes, ces "révolutionnaires haineux", n'allaient pas venir se plaindre pour quelques blessés... On ne fait pas une révolution sans casser des oeufs......

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La France fait bien n'importe quoi avec cette arme

Il faut bien l'avouer, nous étions un peu seuls en janvier 2019 lorsque nous avancions que les blessés à la tête par les forces de l'ordre ne l'étaient pas par hasard. Un an après nous revenons sur ce sujet avec un entretien qui confirme nos hypothèses.

Un journaliste de Reflets dans le viseur EOTech à 25 mètres - © Reflets

C'était le mardi 8 janvier dernier. Il y a pratiquement un an. Une photo de Franck, 20 ans, ouvrait notre premier article titré : Les blessés éborgnés par les forces de l'ordre ne le sont pas par accident : le LBD 40 doit être retiré de la liste des armes de maintien de l'ordre. Franck a perdu un oeil à l'Arc de triomphe le 1er décembre 2018 alors qu'il était en train de rassurer sa mère au téléphone. Le 25 janvier, nous allions plus loin avec un deuxième article titré Le fabriquant du LBD 40 sur un volcan : c'est pas moi c'est l'autre....

Dans ces deux articles, nous expliquions que contrairement aux premiers arguments des forces de l'ordre, le LBD est une arme très précise. L'excuse du mouvement de foule, des viseurs déréglés, des "tirs réflexe", ne tiennent pas. Il faut dire qu'à l'époque, il était presque "possible" d'avancer des "excuses" pour ces blessés. Selon le discours officiel, il s'agissait de "factieux", "d'extrémistes de droite", de personnes "haineuses", de "_ séditieux" fomentant une " insurrection". "Une foule haineuse_", selon les propres mots d'Emmanuel Macron lors de ses voeux de décembre 2018... Habillés pour l'hiver, les gilets jaunes, ces "révolutionnaires haineux", n'allaient pas venir se plaindre pour quelques blessés... On ne fait pas une révolution sans casser des oeufs......

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La France fait bien n'importe quoi avec cette arme

Il faut bien l'avouer, nous étions un peu seuls en janvier 2019 lorsque nous avancions que les blessés à la tête par les forces de l'ordre ne l'étaient pas par hasard. Un an après nous revenons sur ce sujet avec un entretien qui confirme nos hypothèses.

Un journaliste de Reflets dans le viseur EOTech à 25 mètres - © Reflets

C'était le mardi 8 janvier dernier. Il y a pratiquement un an. Une photo de Franck, 20 ans, ouvrait notre premier article titré : Les blessés éborgnés par les forces de l'ordre ne le sont pas par accident : le LBD 40 doit être retiré de la liste des armes de maintien de l'ordre. Franck a perdu un oeil à l'Arc de triomphe le 1er décembre 2018 alors qu'il était en train de rassurer sa mère au téléphone. Le 25 janvier, nous allions plus loin avec un deuxième article titré Le fabriquant du LBD 40 sur un volcan : c'est pas moi c'est l'autre....

Dans ces deux articles, nous expliquions que contrairement aux premiers arguments des forces de l'ordre, le LBD est une arme très précise. L'excuse du mouvement de foule, des viseurs déréglés, des "tirs réflexe", ne tiennent pas. Il faut dire qu'à l'époque, il était presque "possible" d'avancer des "excuses" pour ces blessés. Selon le discours officiel, il s'agissait de "factieux", "d'extrémistes de droite", de personnes "haineuses", de "_ séditieux" fomentant une " insurrection". "Une foule haineuse_", selon les propres mots d'Emmanuel Macron lors de ses voeux de décembre 2018... Habillés pour l'hiver, les gilets jaunes, ces "révolutionnaires haineux", n'allaient pas venir se plaindre pour quelques blessés... On ne fait pas une révolution sans casser des oeufs......

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La France fait bien n'importe quoi avec cette arme

Il faut bien l'avouer, nous étions un peu seuls en janvier 2019 lorsque nous avancions que les blessés à la tête par les forces de l'ordre ne l'étaient pas par hasard. Un an après nous revenons sur ce sujet avec un entretien qui confirme nos hypothèses.

Un journaliste de Reflets dans le viseur EOTech à 25 mètres - © Reflets

C'était le mardi 8 janvier dernier. Il y a pratiquement un an. Une photo de Franck, 20 ans, ouvrait notre premier article titré : Les blessés éborgnés par les forces de l'ordre ne le sont pas par accident : le LBD 40 doit être retiré de la liste des armes de maintien de l'ordre. Franck a perdu un oeil à l'Arc de triomphe le 1er décembre 2018 alors qu'il était en train de rassurer sa mère au téléphone. Le 25 janvier, nous allions plus loin avec un deuxième article titré Le fabriquant du LBD 40 sur un volcan : c'est pas moi c'est l'autre....

Dans ces deux articles, nous expliquions que contrairement aux premiers arguments des forces de l'ordre, le LBD est une arme très précise. L'excuse du mouvement de foule, des viseurs déréglés, des "tirs réflexe", ne tiennent pas. Il faut dire qu'à l'époque, il était presque "possible" d'avancer des "excuses" pour ces blessés. Selon le discours officiel, il s'agissait de "factieux", "d'extrémistes de droite", de personnes "haineuses", de "_ séditieux" fomentant une " insurrection". "Une foule haineuse_", selon les propres mots d'Emmanuel Macron lors de ses voeux de décembre 2018... Habillés pour l'hiver, les gilets jaunes, ces "révolutionnaires haineux", n'allaient pas venir se plaindre pour quelques blessés... On ne fait pas une révolution sans casser des oeufs......

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Le sens des mots... et autre déontologie

On parle beaucoup de presse indépendante. Mais comment peut-on définir une presse indépendante ? Par opposition, sans doute à une presse dépendante (mais de quoi ou de qui) ? Et la déontologie dans tout ça ?

Tweet de David Dufresne

Cet article est né d'un tweet de David Dufresne. Celui-ci invitait ses followers à donner quelques sous à "la presse indépendante" qui en a bien besoin. Un petit abonnement pour rester propre indépendant... David nous a gentiment inclus dans cette liste. Deux points positifs ici : être classé dans la liste des journaux indépendants et bénéficier, peut-être, de quelques abonnements supplémentaires pour assurer... notre indépendance. Mais à peine découvert le tweet de David, nous voilà plongés dans un abîme de perplexité. Finalement, qu'est-ce donc qu'une presse indépendante ? De quoi ou de qui est-elle indépendante ? Du coup, si elle est indépendante, est-ce que cela signifie qu'elle est plus "éthique" qu'une presse dépendante ? Mal au crâne...

Evidemment, ce questionnement nous ramène à une réaction récente déclenchée après notre article sur le conseil de déontologie journalistique. Nous y exposions la théorie suivante :

Mais surtout, à qui servira ce machin ? A ceux qui souhaitent le plus la disparition de la presse indépendante. Explications... Ce Conseil de déontologie journalistique pourra distribuer tous les mauvais points qu'il souhaite aux mastodontes de la presse, détenus dans leur immense majorité par quelques milliardaires, cela ne représentera même pas une piqure de moustique sur un éléphant. En revanche, il y a fort à parier que le Conseil sera saisi à la moindre occasion par ceux qui seront au centre des enquêtes de...

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Le sens des mots... et autre déontologie

On parle beaucoup de presse indépendante. Mais comment peut-on définir une presse indépendante ? Par opposition, sans doute à une presse dépendante (mais de quoi ou de qui) ? Et la déontologie dans tout ça ?

Tweet de David Dufresne

Cet article est né d'un tweet de David Dufresne. Celui-ci invitait ses followers à donner quelques sous à "la presse indépendante" qui en a bien besoin. Un petit abonnement pour rester propre indépendant... David nous a gentiment inclus dans cette liste. Deux points positifs ici : être classé dans la liste des journaux indépendants et bénéficier, peut-être, de quelques abonnements supplémentaires pour assurer... notre indépendance. Mais à peine découvert le tweet de David, nous voilà plongés dans un abîme de perplexité. Finalement, qu'est-ce donc qu'une presse indépendante ? De quoi ou de qui est-elle indépendante ? Du coup, si elle est indépendante, est-ce que cela signifie qu'elle est plus "éthique" qu'une presse dépendante ? Mal au crâne...

Evidemment, ce questionnement nous ramène à une réaction récente déclenchée après notre article sur le conseil de déontologie journalistique. Nous y exposions la théorie suivante :

Mais surtout, à qui servira ce machin ? A ceux qui souhaitent le plus la disparition de la presse indépendante. Explications... Ce Conseil de déontologie journalistique pourra distribuer tous les mauvais points qu'il souhaite aux mastodontes de la presse, détenus dans leur immense majorité par quelques milliardaires, cela ne représentera même pas une piqure de moustique sur un éléphant. En revanche, il y a fort à parier que le Conseil sera saisi à la moindre occasion par ceux qui seront au centre des enquêtes de...

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Une gestion municipale contestée

Si pour le maire et ses équipes il n'y a rien à redire à une gestion "transparente", Anticor et quelques élus de l'opposition s'interrogent sur un certain nombre de décisions.

Site de la ville de Mont-Saint-Martin - Copie d'écran

Dans la petite commune de Mont Saint Martin, dans le département de Meurthe-et-Moselle, en région Grand Est, la gestion semble peu orthodoxe. A tel point que le groupe local Anticor 54 a fait un signalement au procureur de la République.

Pour une partie de l’équipe municipale, comme pour Anticor, le maire, Serge de Carli n’hésiterait pas à tordre les règles de bonne gestion d’une commune. Ainsi, un registre des délibérations du conseil municipal du 25 novembre 2016 comporte un point 28 qui n’aurait pas été abordé en conseil. Ce point vise la récupération de salaires pour des personnels municipaux mis à disposition de l’association Terres de Mercy. Pour 2016, le montant facturé à l’association est, selon le registre des délibérations, de 125.575,27 euros. Un rajout qui aurait été « approuvé à l’unanimité » selon le registre des délibérations obtenu difficilement par l’opposition. Pourtant, aucun élu de l’opposition ne se souvient de ce point 28 qui, au demeurant, n’apparaît sur aucun autre document officiel de convocation ou de délibération.

Registre des délibérations du conseil municipal du 25 novembre 2016 - © Reflets
Registre des délibérations du conseil municipal du 25 novembre 2016 - Reflets

Autre point qui suscite l’interrogation, le service jeunesse. Créé en 2006, celui-ci permet aux jeunes de la ville de pratiquer plusieurs activités. Mais le paiement des adhésions ou des participations à des activités ne ressort sur aucune ligne comptable de la mairie jusqu’en 2017, date de la création d’une régie.

Déjà épinglée dans deux rapports de la Cour...

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Une gestion municipale contestée

Si pour le maire et ses équipes il n'y a rien à redire à une gestion "transparente", Anticor et quelques élus de l'opposition s'interrogent sur un certain nombre de décisions.

Site de la ville de Mont-Saint-Martin - Copie d'écran

Dans la petite commune de Mont Saint Martin, dans le département de Meurthe-et-Moselle, en région Grand Est, la gestion semble peu orthodoxe. A tel point que le groupe local Anticor 54 a fait un signalement au procureur de la République.

Pour une partie de l’équipe municipale, comme pour Anticor, le maire, Serge de Carli n’hésiterait pas à tordre les règles de bonne gestion d’une commune. Ainsi, un registre des délibérations du conseil municipal du 25 novembre 2016 comporte un point 28 qui n’aurait pas été abordé en conseil. Ce point vise la récupération de salaires pour des personnels municipaux mis à disposition de l’association Terres de Mercy. Pour 2016, le montant facturé à l’association est, selon le registre des délibérations, de 125.575,27 euros. Un rajout qui aurait été « approuvé à l’unanimité » selon le registre des délibérations obtenu difficilement par l’opposition. Pourtant, aucun élu de l’opposition ne se souvient de ce point 28 qui, au demeurant, n’apparaît sur aucun autre document officiel de convocation ou de délibération.

Registre des délibérations du conseil municipal du 25 novembre 2016 - © Reflets
Registre des délibérations du conseil municipal du 25 novembre 2016 - Reflets

Autre point qui suscite l’interrogation, le service jeunesse. Créé en 2006, celui-ci permet aux jeunes de la ville de pratiquer plusieurs activités. Mais le paiement des adhésions ou des participations à des activités ne ressort sur aucune ligne comptable de la mairie jusqu’en 2017, date de la création d’une régie.

Déjà épinglée dans deux rapports de la Cour...

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Reportage

La troisième grande manifestation à l'appel des syndicats s'est déroulée dans le calme et a réuni énormément de monde à Paris. Le cortège s'est étendu de la République à la Bastille sans discontinuer. La présence policière était massive.

L'ambulance SUD - © Reflets

La détermination des manifestants n'a pas baissé d'intensité mais c'est dans une ambiance plutôt joyeuse que s'est déroulée la manifestation du 17 décembre à Paris. Dans le cortège UNSA, on croise des civils travaillant au ministère des Armées. "Si le gouvernement lâche l'âge pivot, on arrêtera sans doute la grève", dit l'un. "Mais nous, contrairement à la CFDT, on n'est pas pour la retraite à point, on ne souhaitait pas cette réforme. Pour nous une adaptation du système existants nous semble suffisant." Une manifestante ajoute : "Si la valeur du point est calculée annuellement, on risque de perdre." Un de ses camarades conclut : "A l'UNSA, chaque fédération est autonome et décide de sa position, donc on ne sait pas comment ça va évoluer."

La CFDT s'est mise en fin fin de cortège. Comme si elle manifestait un peu à regret. Quand on s'annonce comme journaliste, la gêne est palpable. "On ne parle pas aux journalistes, il faut qu'on trouve un responsable..." Mais vous vous pensez quoi de la position de votre syndicat ? "Il faut que je trouve un responsable..."

Un porte banderole dit : "On est sur la ligne Berger. Après je ne veux pas en dire plus... Personnellement je ne veux pas répondre à la question."

Un peu plus loin, plusieurs militants acceptent de parler. Ils travaillent dans le privé, dans la vente de produits multimédia. "Je vous le dis tout net, il...

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Reportage

La troisième grande manifestation à l'appel des syndicats s'est déroulée dans le calme et a réuni énormément de monde à Paris. Le cortège s'est étendu de la République à la Bastille sans discontinuer. La présence policière était massive.

L'ambulance SUD - © Reflets

La détermination des manifestants n'a pas baissé d'intensité mais c'est dans une ambiance plutôt joyeuse que s'est déroulée la manifestation du 17 décembre à Paris. Dans le cortège UNSA, on croise des civils travaillant au ministère des Armées. "Si le gouvernement lâche l'âge pivot, on arrêtera sans doute la grève", dit l'un. "Mais nous, contrairement à la CFDT, on n'est pas pour la retraite à point, on ne souhaitait pas cette réforme. Pour nous une adaptation du système existants nous semble suffisant." Une manifestante ajoute : "Si la valeur du point est calculée annuellement, on risque de perdre." Un de ses camarades conclut : "A l'UNSA, chaque fédération est autonome et décide de sa position, donc on ne sait pas comment ça va évoluer."

La CFDT s'est mise en fin fin de cortège. Comme si elle manifestait un peu à regret. Quand on s'annonce comme journaliste, la gêne est palpable. "On ne parle pas aux journalistes, il faut qu'on trouve un responsable..." Mais vous vous pensez quoi de la position de votre syndicat ? "Il faut que je trouve un responsable..."

Un porte banderole dit : "On est sur la ligne Berger. Après je ne veux pas en dire plus... Personnellement je ne veux pas répondre à la question."

Un peu plus loin, plusieurs militants acceptent de parler. Ils travaillent dans le privé, dans la vente de produits multimédia. "Je vous le dis tout net, il...

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Scandales et gros profits

Nous vous en parlons depuis quelques mois : nous réalisons un documentaire. Nous pouvons enfin vous dévoiler le sujet. Le documentaire sera diffusé début janvier. En attendant, quelques teasers.

Radars, la machine à cash - Scandales et gros profits - © Reflets

Ça y est ! Nous pouvons enfin vous dévoiler le sujet de notre documentaire d’investigation : les radars automatiques ! Mais les radars automatiques comme vous ne les avez jamais vus ! Dans ce documentaire « Radar, la machine à cash – Scandales et gros profits », nous allons vous révéler les dessous des marchés publics que l’État a passé pour mettre en place ce système, véritable usine à PV. Des marchés publics dont on ne parle jamais.

Ce sujet, vous pouvez le découvrir en vidéo :

Où va l’argent des radars ? Les radars sont devenus le synonyme de « pompes à fric », le symbole du ras-le-bol fiscal, d’une vie trop chère pour les Français. Un an après le début de la crise des Gilets Jaunes durant laquelle les radars automatiques ont cristallisé une partie du mécontentement, ce documentaire dévoile une facette jamais racontée du système : la gestion des marchés publics. Nous nous sommes intéressés à ces marchés du traitement automatisé des infractions. On en a répertorié plus d’une centaine depuis la naissance des radars en 2003. Grâce au député François Ruffin, nous avons pu pénétrer dans le centre de Rennes dont on nous refusait l'accès.

C’est un système très opaque, mais on a réussi à calculer que depuis 2009, ces contrats ont représenté une dépense de plus de 2,5 milliards d’euros. Documents confidentiels et inédits à l’appui, interviews d’acteurs politiques mais aussi de l’ombre – Claude Guéant, Nicolas Sarkozy, Thierry Breton, des préfets… – , c’est tout cela qui...

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Scandales et gros profits

Nous vous en parlons depuis quelques mois : nous réalisons un documentaire. Nous pouvons enfin vous dévoiler le sujet. Le documentaire sera diffusé début janvier. En attendant, quelques teasers.

Radars, la machine à cash - Scandales et gros profits - © Reflets

Ça y est ! Nous pouvons enfin vous dévoiler le sujet de notre documentaire d’investigation : les radars automatiques ! Mais les radars automatiques comme vous ne les avez jamais vus ! Dans ce documentaire « Radar, la machine à cash – Scandales et gros profits », nous allons vous révéler les dessous des marchés publics que l’État a passé pour mettre en place ce système, véritable usine à PV. Des marchés publics dont on ne parle jamais.

Ce sujet, vous pouvez le découvrir en vidéo :

Où va l’argent des radars ? Les radars sont devenus le synonyme de « pompes à fric », le symbole du ras-le-bol fiscal, d’une vie trop chère pour les Français. Un an après le début de la crise des Gilets Jaunes durant laquelle les radars automatiques ont cristallisé une partie du mécontentement, ce documentaire dévoile une facette jamais racontée du système : la gestion des marchés publics. Nous nous sommes intéressés à ces marchés du traitement automatisé des infractions. On en a répertorié plus d’une centaine depuis la naissance des radars en 2003. Grâce au député François Ruffin, nous avons pu pénétrer dans le centre de Rennes dont on nous refusait l'accès.

C’est un système très opaque, mais on a réussi à calculer que depuis 2009, ces contrats ont représenté une dépense de plus de 2,5 milliards d’euros. Documents confidentiels et inédits à l’appui, interviews d’acteurs politiques mais aussi de l’ombre – Claude Guéant, Nicolas Sarkozy, Thierry Breton, des préfets… – , c’est tout cela qui...

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Interview de Caroline Roussy, chercheuse à l’Iris

Alors que 13 militaires français ont trouvé la mort au Mali et que la situation est pour le moins confuse sur le terrain, notamment après l'attentat au Niger, nous avons interrogé Caroline Roussy, chercheuse à l’Iris et docteur en Histoire de l’Afrique contemporaine.

Carte du Sahel du Quai d'Orsay - Quai d'Orsay

Comment jugez-vous l’évolution de l’opération française au Mali ?

On a le sentiment d’un enlisement. L’opération Barkhane tarde à porter ses fruits. La situation est confuse. La menace n’a peut-être pas été mesurée à sa juste valeur. La zone couverte est immense et les groupes armés sont extrêmement mobiles. Aujourd’hui, ce sont les terroristes qui ont l’initiative. Ils se régénèrent malgré les pertes, et ils se sont même renforcés. La présence des soldats français fait de plus en plus débat dans les populations africaines. Certains les perçoivent comme une force d’occupation au relent néo-colonial, d’autres désirent une plus grande implication de la France. Barkhane cristallise des tensions : on est loin du temps où François Hollande était accueilli en sauveur. Récemment, le général Bruno Clément-Bollée (2S), ancien directeur de la coopération de sécurité et de défense au ministère des Affaires étrangères, a signé une tribune dans Le Monde où il évoque un scénario crédible où les soldats français pourraient être contraints au départ sous la pression populaire.

Comment expliquer cette dégradation de la situation ?

Elle s’explique par plusieurs facteurs. La menace est trans-territoriale, elle se moque des frontières. Les écosystèmes du Mali et du Burkina sont fragiles ; les institutions sont en train de vaciller. La pauvreté et l’absence de perspectives économiques renforcent l’attractivité des groupes armées. On parle de terroristes, mais c’est une catégorie trompeuse....

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Interview de Caroline Roussy, chercheuse à l’Iris

Alors que 13 militaires français ont trouvé la mort au Mali et que la situation est pour le moins confuse sur le terrain, notamment après l'attentat au Niger, nous avons interrogé Caroline Roussy, chercheuse à l’Iris et docteur en Histoire de l’Afrique contemporaine.

Carte du Sahel du Quai d'Orsay - Quai d'Orsay

Comment jugez-vous l’évolution de l’opération française au Mali ?

On a le sentiment d’un enlisement. L’opération Barkhane tarde à porter ses fruits. La situation est confuse. La menace n’a peut-être pas été mesurée à sa juste valeur. La zone couverte est immense et les groupes armés sont extrêmement mobiles. Aujourd’hui, ce sont les terroristes qui ont l’initiative. Ils se régénèrent malgré les pertes, et ils se sont même renforcés. La présence des soldats français fait de plus en plus débat dans les populations africaines. Certains les perçoivent comme une force d’occupation au relent néo-colonial, d’autres désirent une plus grande implication de la France. Barkhane cristallise des tensions : on est loin du temps où François Hollande était accueilli en sauveur. Récemment, le général Bruno Clément-Bollée (2S), ancien directeur de la coopération de sécurité et de défense au ministère des Affaires étrangères, a signé une tribune dans Le Monde où il évoque un scénario crédible où les soldats français pourraient être contraints au départ sous la pression populaire.

Comment expliquer cette dégradation de la situation ?

Elle s’explique par plusieurs facteurs. La menace est trans-territoriale, elle se moque des frontières. Les écosystèmes du Mali et du Burkina sont fragiles ; les institutions sont en train de vaciller. La pauvreté et l’absence de perspectives économiques renforcent l’attractivité des groupes armées. On parle de terroristes, mais c’est une catégorie trompeuse....

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Voici 9 raisons de (re)descendre dans la rue

Gilets jaunes, opposants à la réforme des retraites, les mécontents s'agrègent et se coordonnent. Les raisons de manifester ne manquent pas. Nous en avons compilé quelques unes.

Manifestation du 5 décembre 2019 - © Reflets

Après le discours d'Edouard Philippe présentant la réforme des retraites, les syndicats sont vent debout. Le pays est clairement à un tournant. Après un an de colère des gilets jaunes, voici que la réforme des retraites agrège les mécontentements. La base de la contestation est soudain très fortement élargie. Les deux journées de manifestations organisées les 5 et 10 décembre sont un succès. La première plus que la deuxième, mais bien malin celui qui pourra prédire ce que sera la troisième…

Le gouvernement ne peut maintenir le cours de ses réformes que pour une seule raison: la police lui est toujours fidèle et réprime avec une rare violence les manifestations qui se succèdent. Quelques craquements se font toutefois jour. Les policiers manifestaient le 11 décembre devant le Conseil économique et social où Edouard Philippe présente le projet de réforme des retraites. Le gouvernement avait auparavant annoncé que les policiers ne seraient pas concernés par ce projet. On se demande bien pourquoi puisqu’il est censé n’apporter que des choses positives aux Français… En réalité, le gouvernement fait tout depuis des mois pour ne pas voir basculer les forces de l’ordre dans le camp des mécontents.

En dépit de cette répression extrêmement violente, les Français sont descendus en masse dans la rue. Pourtant, en plus de cela, les manifestations étaient organisées en semaine et l’accès aux points de rendez-vous était extrêmement complexe en raison… des grèves des transports. Ces...

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Voici 9 raisons de (re)descendre dans la rue

Gilets jaunes, opposants à la réforme des retraites, les mécontents s'agrègent et se coordonnent. Les raisons de manifester ne manquent pas. Nous en avons compilé quelques unes.

Manifestation du 5 décembre 2019 - © Reflets

Après le discours d'Edouard Philippe présentant la réforme des retraites, les syndicats sont vent debout. Le pays est clairement à un tournant. Après un an de colère des gilets jaunes, voici que la réforme des retraites agrège les mécontentements. La base de la contestation est soudain très fortement élargie. Les deux journées de manifestations organisées les 5 et 10 décembre sont un succès. La première plus que la deuxième, mais bien malin celui qui pourra prédire ce que sera la troisième…

Le gouvernement ne peut maintenir le cours de ses réformes que pour une seule raison: la police lui est toujours fidèle et réprime avec une rare violence les manifestations qui se succèdent. Quelques craquements se font toutefois jour. Les policiers manifestaient le 11 décembre devant le Conseil économique et social où Edouard Philippe présente le projet de réforme des retraites. Le gouvernement avait auparavant annoncé que les policiers ne seraient pas concernés par ce projet. On se demande bien pourquoi puisqu’il est censé n’apporter que des choses positives aux Français… En réalité, le gouvernement fait tout depuis des mois pour ne pas voir basculer les forces de l’ordre dans le camp des mécontents.

En dépit de cette répression extrêmement violente, les Français sont descendus en masse dans la rue. Pourtant, en plus de cela, les manifestations étaient organisées en semaine et l’accès aux points de rendez-vous était extrêmement complexe en raison… des grèves des transports. Ces...

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Reportage photo

La deuxième journée de manifestations a réuni moins de monde que la première, le 5 décembre. Mais si l'on tient compte du fait que ces journées ont lieu en semaine et qu'il est très compliqué de s'y rendre en raison des grèves des transports... Le résultat est plus qu'honorable.

Avant le départ, aux Invalides - © Reflets

Les manifestants s'étaient donné rendez-vous derrière les invalides pour marcher jusqu'à la place Denfert-Rochereau. Les syndicats ont tout fait pour montrer leur présence, comme le 5 décembre. Des ballons, des tracts, des services d'ordre, des militants qui tractent, ils occupaient le terrain. Mais très vite, ils ont été noyés. Par les manifestants non syndiqués qui ont afflué depuis les avenues vers la tête du cortège syndical. Ce nouvel afflux de personnes a constitué de fait une nouvelle tête de cortège. Quelques jeunes, dont c'était le but annoncé, se sont placés en tête du cortège lorsque la manifestation s'est ébranlée. Mais ce sont surtout les gilets jaunes qui ont formé le gros des troupes. S'ils ne portent quasiment plus leurs gilets, leurs chants ont rythmé toute la manifestation.

Pour une fois, à Paris, les forces de l'ordre, qui encadraient de très près le cortège à l'approche de Denfer-Rochereau, n'ont pas utilisé de gaz pour briser le cortège. Les LBD sont restés en bandoulière.

Pas contente - © Reflets
Pas contente - Reflets

Avant le départ, tous les syndicats ont en ordre de bataille pour défiler en tête. Ils défileront finalement en queue... - © Reflets
Avant le départ, tous les syndicats ont en ordre de bataille pour défiler en tête. Ils défileront finalement en queue... - Reflets

Un banquier à vendre, pas cher, sur le parcours... - © Reflets
Un banquier à vendre, pas cher, sur le parcours... - Reflets

Une réforme géniale... Ça crève les yeux... - © Reflets
Une réforme géniale... Ça crève les yeux... - Reflets

Pendant un moment, les forces de l'ordre bloquent l'accès à la manifestation à des personnes arrivées par une rue adjacente. Le genre de situation qui met le feu aux poudres. In fine, elles laisseront passer. - © Reflets
Pendant un moment, les forces de l'ordre bloquent l'accès à la manifestation à des personnes arrivées par une rue adjacente. Le genre de situation qui met le feu aux...

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Reportage photo

La deuxième journée de manifestations a réuni moins de monde que la première, le 5 décembre. Mais si l'on tient compte du fait que ces journées ont lieu en semaine et qu'il est très compliqué de s'y rendre en raison des grèves des transports... Le résultat est plus qu'honorable.

Avant le départ, aux Invalides - © Reflets

Les manifestants s'étaient donné rendez-vous derrière les invalides pour marcher jusqu'à la place Denfert-Rochereau. Les syndicats ont tout fait pour montrer leur présence, comme le 5 décembre. Des ballons, des tracts, des services d'ordre, des militants qui tractent, ils occupaient le terrain. Mais très vite, ils ont été noyés. Par les manifestants non syndiqués qui ont afflué depuis les avenues vers la tête du cortège syndical. Ce nouvel afflux de personnes a constitué de fait une nouvelle tête de cortège. Quelques jeunes, dont c'était le but annoncé, se sont placés en tête du cortège lorsque la manifestation s'est ébranlée. Mais ce sont surtout les gilets jaunes qui ont formé le gros des troupes. S'ils ne portent quasiment plus leurs gilets, leurs chants ont rythmé toute la manifestation.

Pour une fois, à Paris, les forces de l'ordre, qui encadraient de très près le cortège à l'approche de Denfer-Rochereau, n'ont pas utilisé de gaz pour briser le cortège. Les LBD sont restés en bandoulière.

Pas contente - © Reflets
Pas contente - Reflets

Avant le départ, tous les syndicats ont en ordre de bataille pour défiler en tête. Ils défileront finalement en queue... - © Reflets
Avant le départ, tous les syndicats ont en ordre de bataille pour défiler en tête. Ils défileront finalement en queue... - Reflets

Un banquier à vendre, pas cher, sur le parcours... - © Reflets
Un banquier à vendre, pas cher, sur le parcours... - Reflets

Une réforme géniale... Ça crève les yeux... - © Reflets
Une réforme géniale... Ça crève les yeux... - Reflets

Pendant un moment, les forces de l'ordre bloquent l'accès à la manifestation à des personnes arrivées par une rue adjacente. Le genre de situation qui met le feu aux poudres. In fine, elles laisseront passer. - © Reflets
Pendant un moment, les forces de l'ordre bloquent l'accès à la manifestation à des personnes arrivées par une rue adjacente. Le genre de situation qui met le feu aux...

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Sa conception de la démocratie interroge

L'ancien président américain avait laissé son Administration légaliser la torture. Le président français, pour se maintenir au pouvoir, donne libre cours à une répression aveugle de la part des forces de l'ordre. Favoriser autant de blessés graves, ne vaut pas mieux que d'autoriser la torture. Explication...

Un message pour Manu et Kiki - © Reflets

Demos (le peuple) et Kratos (le pouvoir), mots d'origine grecque, forment le mot Démocratie. Un beau concept, selon lequel le peuple serait le détenteur du pouvoir et présiderait ainsi à la destinée du pays dans lequel ce type de contrat social est adopté. Dans les faits, c'est un peu plus compliqué. Le pouvoir du peuple est délégué à des personnes élues qui appliquent un programme annoncé à l'avance, ou ce qui leur passe par la tête. Et même parfois, ce qui passe par la tête de groupes de pression, les lobbies. Aujourd'hui, la démocratie française est dirigée par Emmanuel Macron. L'homme doit sa place à un concours de circonstance très particulier. Les électeurs de gauche n'en pouvaient plus des trahisons des principes de leur camp, les électeurs de droite on été déboussolés par les mensonges de leur candidat. Et in fine, il a fallu choisir entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Il faut faire barrage au Front National ont répété en cœur tous ceux qui croient encore que le jeu de la démocratie n'est pas pipé. Résultat, la France a à sa tête un homme qui encourage la répression la plus violente d'un mouvement social depuis des décennies.

Le nombre d'éborgnés, de mains arrachées, d'arrestations arbitraires a explosé. Sans que cela ne pose de souci particulier au président qui n'a jamais eu un mot pour les blessés. Emmanuel Macron représente-t-il vraiment le peuple qui est censé disposer du pouvoir ? Il est élu et doit donc aller...

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Sa conception de la démocratie interroge

L'ancien président américain avait laissé son Administration légaliser la torture. Le président français, pour se maintenir au pouvoir, donne libre cours à une répression aveugle de la part des forces de l'ordre. Favoriser autant de blessés graves, ne vaut pas mieux que d'autoriser la torture. Explication...

Un message pour Manu et Kiki - © Reflets

Demos (le peuple) et Kratos (le pouvoir), mots d'origine grecque, forment le mot Démocratie. Un beau concept, selon lequel le peuple serait le détenteur du pouvoir et présiderait ainsi à la destinée du pays dans lequel ce type de contrat social est adopté. Dans les faits, c'est un peu plus compliqué. Le pouvoir du peuple est délégué à des personnes élues qui appliquent un programme annoncé à l'avance, ou ce qui leur passe par la tête. Et même parfois, ce qui passe par la tête de groupes de pression, les lobbies. Aujourd'hui, la démocratie française est dirigée par Emmanuel Macron. L'homme doit sa place à un concours de circonstance très particulier. Les électeurs de gauche n'en pouvaient plus des trahisons des principes de leur camp, les électeurs de droite on été déboussolés par les mensonges de leur candidat. Et in fine, il a fallu choisir entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Il faut faire barrage au Front National ont répété en cœur tous ceux qui croient encore que le jeu de la démocratie n'est pas pipé. Résultat, la France a à sa tête un homme qui encourage la répression la plus violente d'un mouvement social depuis des décennies.

Le nombre d'éborgnés, de mains arrachées, d'arrestations arbitraires a explosé. Sans que cela ne pose de souci particulier au président qui n'a jamais eu un mot pour les blessés. Emmanuel Macron représente-t-il vraiment le peuple qui est censé disposer du pouvoir ? Il est élu et doit donc aller...

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Le projet de loi sur les retraites mobilise très fortement

Le cabinet Occurrence s'est planté, le ministère de l'intérieur a compté 65.000 personnes et les syndicats parlent de 250.000 manifestants à Paris. Quoi qu'il en soit, le nombre était massif.

Casseurs d'acquis sociaux... - © Reflets

Sans discontinuer ou presque, les manifestants s'étalaient de la gare de L'Est à la place de la Nation. Le boulevard Magenta, une bonne partie de la place de la République et le boulevard Voltaire ont été à un moment de l'après-midi, envahis par les manifestants. Selon notre décompte prudent, cela correspond à 135.000 personnes.

Selon le site Mapchecking, qui permet de compter le nombre de personnes sur une zone déterminée, avec 2 personnes au mètre carré sur le boulevard Magenta, une personne au m2 sur la moitié de la place de la République et 1 personne au m2 sur le boulevard Voltaire, on atteint 135.000 personnes, soit le double du chiffre du ministère de l'Intérieur.

Comptage des manifestants boulevard Magenta - Copie d'écran
Comptage des manifestants boulevard Magenta - Copie d'écran

Comptage de manifestants place de la République - Copie d'écran
Comptage de manifestants place de la République - Copie d'écran

Comptage des manifestants boulevard Voltaire - Copie d'écran
Comptage des manifestants boulevard Voltaire - Copie d'écran

La journée a été marquée par un nouveau concept : la manifestation statique. Le cortège ne démarrant pas, des heurts ont éclaté au coin du boulevard Magenta et de la place de la république entre casseurs et forces de l'ordre. Le Cabinet Occurrence avait placé sa caméra à cet endroit, ce qui expliquerait son décompte particulièrement bas.

Peu à peu, les manifestants, contournant ce point chaud sont parvenus à avancer vers Nation. In fine, de nuit, vers 17h30, les manifestants continuaient à arriver place de la Nation. Mais sur place, les attendaient des forces de l'ordre qui venaient au...

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Le projet de loi sur les retraites mobilise très fortement

Le cabinet Occurrence s'est planté, le ministère de l'intérieur a compté 65.000 personnes et les syndicats parlent de 250.000 manifestants à Paris. Quoi qu'il en soit, le nombre était massif.

Casseurs d'acquis sociaux... - © Reflets

Sans discontinuer ou presque, les manifestants s'étalaient de la gare de L'Est à la place de la Nation. Le boulevard Magenta, une bonne partie de la place de la République et le boulevard Voltaire ont été à un moment de l'après-midi, envahis par les manifestants. Selon notre décompte prudent, cela correspond à 135.000 personnes.

Selon le site Mapchecking, qui permet de compter le nombre de personnes sur une zone déterminée, avec 2 personnes au mètre carré sur le boulevard Magenta, une personne au m2 sur la moitié de la place de la République et 1 personne au m2 sur le boulevard Voltaire, on atteint 135.000 personnes, soit le double du chiffre du ministère de l'Intérieur.

Comptage des manifestants boulevard Magenta - Copie d'écran
Comptage des manifestants boulevard Magenta - Copie d'écran

Comptage de manifestants place de la République - Copie d'écran
Comptage de manifestants place de la République - Copie d'écran

Comptage des manifestants boulevard Voltaire - Copie d'écran
Comptage des manifestants boulevard Voltaire - Copie d'écran

La journée a été marquée par un nouveau concept : la manifestation statique. Le cortège ne démarrant pas, des heurts ont éclaté au coin du boulevard Magenta et de la place de la république entre casseurs et forces de l'ordre. Le Cabinet Occurrence avait placé sa caméra à cet endroit, ce qui expliquerait son décompte particulièrement bas.

Peu à peu, les manifestants, contournant ce point chaud sont parvenus à avancer vers Nation. In fine, de nuit, vers 17h30, les manifestants continuaient à arriver place de la Nation. Mais sur place, les attendaient des forces de l'ordre qui venaient au...

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la web-série pour que les règles ne soient plus taboues

Malgré leur présence dans les médias et surtout, sur les réseaux sociaux, en 2019, les règles sont toujours taboues. Elles restent un sujet de honte, de gêne et parfois un problème financier pour les femmes. La web-série Rougir Sang Honte s’attaque au sujet, avec en premier lieu, la question de la composition des protections hygiéniques.

Protections hygiéniques - © Juliette Loiseau

Les règles sont un phénomène naturel, elles ont concerné, concernent ou concerneront chaque mois la moitié de l’humanité. Aujourd’hui, les règles ne semblent plus, ou en tout cas de moins en moins, un sujet tabou. Sur les réseaux sociaux, de nombreuses initiatives pour libérer la parole existe, il y a eu la campagne #respecteznosregles, #stopprécaritémenstruelle, #periodsarecool, #changezlesrègles. Les protections hygiéniques, alternatives ou innovantes, sont de plus en plus nombreuses, chaque jour, une nouvelle marque propose une culotte menstruelle, une box de tampons, une nouvelle cup ou des serviettes lavables. Dans les médias également, le sujet des règles est régulièrement abordé, et plus seulement dans les magazines féminins ou féministes. Depuis quelques mois, il semble y avoir un vrai engouement pour cette thématique, chacune arguant briser le tabou qui l’entoure. Mais est-ce vraiment le cas ? Sous couvert de marketing, de nombreuses start-up et entreprises s’engouffrent dans la brèche. Il est vrai que, longtemps mis de côté, le marché des menstruations et protections hygiéniques est aujourd’hui prometteur. Pour autant, si vous cherchez à vous procurer des tampons ou serviettes en urgence, vous ne pourrez trouver des distributeurs que dans quelques hôtels et stations services, jamais dans un musée, une bibliothèque ou tout autre lieu public.

La gêne et la honte que peuvent ressentir les femmes vis-à-vis de leurs règles ont-elles pour autant disparu ? Le sujet...

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la web-série pour que les règles ne soient plus taboues

Malgré leur présence dans les médias et surtout, sur les réseaux sociaux, en 2019, les règles sont toujours taboues. Elles restent un sujet de honte, de gêne et parfois un problème financier pour les femmes. La web-série Rougir Sang Honte s’attaque au sujet, avec en premier lieu, la question de la composition des protections hygiéniques.

Protections hygiéniques - © Juliette Loiseau

Les règles sont un phénomène naturel, elles ont concerné, concernent ou concerneront chaque mois la moitié de l’humanité. Aujourd’hui, les règles ne semblent plus, ou en tout cas de moins en moins, un sujet tabou. Sur les réseaux sociaux, de nombreuses initiatives pour libérer la parole existe, il y a eu la campagne #respecteznosregles, #stopprécaritémenstruelle, #periodsarecool, #changezlesrègles. Les protections hygiéniques, alternatives ou innovantes, sont de plus en plus nombreuses, chaque jour, une nouvelle marque propose une culotte menstruelle, une box de tampons, une nouvelle cup ou des serviettes lavables. Dans les médias également, le sujet des règles est régulièrement abordé, et plus seulement dans les magazines féminins ou féministes. Depuis quelques mois, il semble y avoir un vrai engouement pour cette thématique, chacune arguant briser le tabou qui l’entoure. Mais est-ce vraiment le cas ? Sous couvert de marketing, de nombreuses start-up et entreprises s’engouffrent dans la brèche. Il est vrai que, longtemps mis de côté, le marché des menstruations et protections hygiéniques est aujourd’hui prometteur. Pour autant, si vous cherchez à vous procurer des tampons ou serviettes en urgence, vous ne pourrez trouver des distributeurs que dans quelques hôtels et stations services, jamais dans un musée, une bibliothèque ou tout autre lieu public.

La gêne et la honte que peuvent ressentir les femmes vis-à-vis de leurs règles ont-elles pour autant disparu ? Le sujet...

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Pourquoi #LaPresse se tire une balle dans le pied

Mais qu'allaient-ils faire dans cette galère, les journaux indépendants, les pigistes, syndicalistes et autres précaires de ce beau métier qu'est le journalisme ? En participant à la création de ce "machin", ils se sabordent...

Pétition pour un conseil de déontologie de la presse initiée par Jean-Luc Melenchon - Copie d'écran

C'est le 2 décembre que le Conseil de déontologie journalistique et de médiation (CDJM) verra le jour. Mis en place par des organisations syndicales, des représentants des médias et des membres du public, cet « organe professionnel d’autorégulation, indépendant de l’Etat » aura, selon ses initiateurs, pour vocation d’être une « instance de médiation et d’arbitrage entre les médias, les rédactions et leurs publics », et constituera en outre un espace « de réflexion et de concertation pour les professionnels et de pédagogie envers les publics », par exemple en matière de lutte contre les fausses informations. Il aura une gouvernance tripartite à travers un conseil d'administration composé de 3 collèges de 10 sièges (public, journalistes, éditeurs).

Le CDJM pourra être saisi par le public ou s’auto-saisir de cas problématiques, mais ne pourra pas prononcer de sanction et se contentera d’émettre des avis. Les saisines pourront être instruites quand elles porteront sur un « acte journalistique », quel que soit le média concerné, qu’il soit membre ou non du CDJM.

Voilà pour le communiqué de presse triomphant et gonflé d'espoirs. Espoirs, car les initiateurs, avec ce truc, espèrent renouer la confiance qui doit présider entre public et secteur de la presse. Rien n'est moins sûr.

Ce Conseil, qui sera une association sans autre autorité que celle que lui confèreront ses membres, ne pourra pas régler ce problème de perte de confiance qui naît de mille problématiques...

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Pourquoi #LaPresse se tire une balle dans le pied

Mais qu'allaient-ils faire dans cette galère, les journaux indépendants, les pigistes, syndicalistes et autres précaires de ce beau métier qu'est le journalisme ? En participant à la création de ce "machin", ils se sabordent...

Pétition pour un conseil de déontologie de la presse initiée par Jean-Luc Melenchon - Copie d'écran

C'est le 2 décembre que le Conseil de déontologie journalistique et de médiation (CDJM) verra le jour. Mis en place par des organisations syndicales, des représentants des médias et des membres du public, cet « organe professionnel d’autorégulation, indépendant de l’Etat » aura, selon ses initiateurs, pour vocation d’être une « instance de médiation et d’arbitrage entre les médias, les rédactions et leurs publics », et constituera en outre un espace « de réflexion et de concertation pour les professionnels et de pédagogie envers les publics », par exemple en matière de lutte contre les fausses informations. Il aura une gouvernance tripartite à travers un conseil d'administration composé de 3 collèges de 10 sièges (public, journalistes, éditeurs).

Le CDJM pourra être saisi par le public ou s’auto-saisir de cas problématiques, mais ne pourra pas prononcer de sanction et se contentera d’émettre des avis. Les saisines pourront être instruites quand elles porteront sur un « acte journalistique », quel que soit le média concerné, qu’il soit membre ou non du CDJM.

Voilà pour le communiqué de presse triomphant et gonflé d'espoirs. Espoirs, car les initiateurs, avec ce truc, espèrent renouer la confiance qui doit présider entre public et secteur de la presse. Rien n'est moins sûr.

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Le directeur général voudrait que l'on facture plus

Dans un courrier interne que nous nous sommes procuré, le patron du CHU tance un chef de service qui ne facture pas assez. Alors que la grogne se poursuit dans l'hôpital public à cause du manque de moyens, cette situation illustre les limites et les dérives de la tarification à l'activité.

Le CHU de Clermont-Ferrand - Google street view - copie d'écran

En janvier 2018, dans un courrier que Reflets s'est procuré, le directeur général de l'hôpital de Clermont-Ferrand, Didier Hoeltgen adresse une longue série de reproches au professeur de médecine qui dirige le service d'ORL. Cela ressemble à s'y méprendre à une liste de récriminations d'un responsable d'entreprise qui voudrait dégager des marges plus importantes. La phraséologie est similaire et le désintérêt pour les patients, qui ne sont plus que des machines à cash, interroge. Ce courrier illustre les dérives potentielles de la tarification à l'activité.

Didier Hoeltgen, le directeur général, commence par rappeler la situation générale de l’établissement. Globalement, tout va bien. S'il y a bien une baisse de 1% des hospitalisations complètes (avec au moins une nuit d’hospitalisation), celle-ci est fort heureusement compensée par une hausse de la tarification moyenne des actes réalisés (« une amélioration sensible du poids moyen du cas traité de 4244 à 4284 euros avant travaux d'optimisation du codage ») et surtout par une hausse des séjours en hospitalisation de jour (l'ambulatoire) de 4,1%. L’hôpital « bascule » les patients de l’hospitalisation complète vers l’ambulatoire, avec un ratio « favorable » : -1% d’un côté, mais +4,1% de l’autre.

L'allusion à « l'optimisation du codage » laisse perplexe. Cette pratique d'optimisation du codage est courante dans les groupes de cliniques privées qui ont créé des postes de «...

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Le directeur général voudrait que l'on facture plus

Dans un courrier interne que nous nous sommes procuré, le patron du CHU tance un chef de service qui ne facture pas assez. Alors que la grogne se poursuit dans l'hôpital public à cause du manque de moyens, cette situation illustre les limites et les dérives de la tarification à l'activité.

Le CHU de Clermont-Ferrand - Google street view - copie d'écran

En janvier 2018, dans un courrier que Reflets s'est procuré, le directeur général de l'hôpital de Clermont-Ferrand, Didier Hoeltgen adresse une longue série de reproches au professeur de médecine qui dirige le service d'ORL. Cela ressemble à s'y méprendre à une liste de récriminations d'un responsable d'entreprise qui voudrait dégager des marges plus importantes. La phraséologie est similaire et le désintérêt pour les patients, qui ne sont plus que des machines à cash, interroge. Ce courrier illustre les dérives potentielles de la tarification à l'activité.

Didier Hoeltgen, le directeur général, commence par rappeler la situation générale de l’établissement. Globalement, tout va bien. S'il y a bien une baisse de 1% des hospitalisations complètes (avec au moins une nuit d’hospitalisation), celle-ci est fort heureusement compensée par une hausse de la tarification moyenne des actes réalisés (« une amélioration sensible du poids moyen du cas traité de 4244 à 4284 euros avant travaux d'optimisation du codage ») et surtout par une hausse des séjours en hospitalisation de jour (l'ambulatoire) de 4,1%. L’hôpital « bascule » les patients de l’hospitalisation complète vers l’ambulatoire, avec un ratio « favorable » : -1% d’un côté, mais +4,1% de l’autre.

L'allusion à « l'optimisation du codage » laisse perplexe. Cette pratique d'optimisation du codage est courante dans les groupes de cliniques privées qui ont créé des postes de «...

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Le mouvement a un an

L'anniversaire du mouvement des gilets jaunes a été marqué par une répression frénétique et beaucoup de casse. Les manifestations n'ont même pas pu s'ébranler.

Porte Champerret le 16 novembre au matin - © Reflets

Deux manifestations étaient prévues ce samedi 16 novembre, pour marquer le premier anniversaire du mouvement des gilets jaunes. L'une partait le matin de la porte Champerret, l'autre de la place d'Italie à 14h. Aucune manifestation n'a pu démarrer. deux lieux, deux cas différents, un même résultat.

Porte de Champerret, quelques manifestants ont tenté de descendre sur le boulevard périphérique. Tentative de courte durée, la police y mettant fin rapidement. Mais ce mouvement a servi de prétexte pour déclencher des tirs de lacrymogènes sur le reste de la manifestation qui avait à peine eu le temps de commencer à se former. Les forces du désordre de l'ordre on ainsi pu briser le groupe en dizaines de petits groupes qui se sont éparpillés, noyés sous les lacrymogènes.

Il ne s'agissait pas ici de s'opposer à des mouvements de casse ou des désordres. L'usage de gaz était massif et totalement inexplicable dans la plupart des cas. C'est toujours mieux que le LBD, mais in fine, la manifestation n'a jamais pu démarrer. Elle est tout simplement morte avant d'avoir pu commencer.

Nous avons suivi un petit groupe jusqu'à la place d'Italie. Les gilets jaunes avec qui nous avons pris le métro pensaient s'intégrer à la deuxième manifestation à défaut d'avoir pu participer à la première. Peine perdue.

Sur la place d'Italie, à une heure, il y a déjà des traces d'affrontements. La police utilise aussi des masses de gaz...

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Le mouvement a un an

L'anniversaire du mouvement des gilets jaunes a été marqué par une répression frénétique et beaucoup de casse. Les manifestations n'ont même pas pu s'ébranler.

Porte Champerret le 16 novembre au matin - © Reflets

Deux manifestations étaient prévues ce samedi 16 novembre, pour marquer le premier anniversaire du mouvement des gilets jaunes. L'une partait le matin de la porte Champerret, l'autre de la place d'Italie à 14h. Aucune manifestation n'a pu démarrer. deux lieux, deux cas différents, un même résultat.

Porte de Champerret, quelques manifestants ont tenté de descendre sur le boulevard périphérique. Tentative de courte durée, la police y mettant fin rapidement. Mais ce mouvement a servi de prétexte pour déclencher des tirs de lacrymogènes sur le reste de la manifestation qui avait à peine eu le temps de commencer à se former. Les forces du désordre de l'ordre on ainsi pu briser le groupe en dizaines de petits groupes qui se sont éparpillés, noyés sous les lacrymogènes.

Il ne s'agissait pas ici de s'opposer à des mouvements de casse ou des désordres. L'usage de gaz était massif et totalement inexplicable dans la plupart des cas. C'est toujours mieux que le LBD, mais in fine, la manifestation n'a jamais pu démarrer. Elle est tout simplement morte avant d'avoir pu commencer.

Nous avons suivi un petit groupe jusqu'à la place d'Italie. Les gilets jaunes avec qui nous avons pris le métro pensaient s'intégrer à la deuxième manifestation à défaut d'avoir pu participer à la première. Peine perdue.

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Paroles de manifestants

Les Chiliens sont encore dans la rue, de deux semaines après le début du mouvement. Le président Piñera exclut de démissionner. Il se dit ouvert à la discussion et n'écarte pas une réforme de la Constitution. Nous donnons la parole aux manifestants.

Carlos a perdu un oeil pendant une manifestation. Il a reçu des plombs. - © Reflets

Après trois semaines de manifestations, 20 personnes ont perdu la vie au Chili. Nous sommes allés à la rencontre des manifestants.

Tel un homme sandwich, Mario, 70 ans, apostrophe les carabiniers retranchés derrière une barrière. Sur sa pancarte, on peut lire trois lettres au cœur du conflit social qui secoue actuellement le CHILI : AFP. Les Administrateurs de fonds de pension (AFP) sont des institutions privées chargées de gérer les fonds de pension. Ces fonds de pension procurent aux travailleurs des retraites minimalistes et des bénéfices importants aux six entreprises privées qui les gèrent. Ce système de retraite par capitalisation mis en place sous Pinochet promettait aux Chiliens un solde correspondant à 70% de leur salaire. A la place, ces derniers reçoivent en réalité 35%.

Lundi 28 Octobre, Avenue Vicuña Mackenna, Santiago Sur une des avenues qui mène à la plaza Italia, lieu phare des contestations, Augustin est déterminé,10 jours après le début de la contestation engendrée par la hausse du prix du ticket de métro mais révélatrice d'un mal bien plus profond. La commission d'enquête de ONU est arrivé ce jour-là à Santiago et va rester un mois dans le pays. Si le couvre feu a pris fin la veille, la ville est encore sous tension, rythmée par les affrontements entre manifestants et carabineros. L'annonce de remaniement du président Piñera n'a pas calmé les ardeurs du peuple chilien. Un centre commercial a brûlé ce jour-là.

Depuis le début des...

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Paroles de manifestants

Les Chiliens sont encore dans la rue, de deux semaines après le début du mouvement. Le président Piñera exclut de démissionner. Il se dit ouvert à la discussion et n'écarte pas une réforme de la Constitution. Nous donnons la parole aux manifestants.

Carlos a perdu un oeil pendant une manifestation. Il a reçu des plombs. - © Reflets

Après trois semaines de manifestations, 20 personnes ont perdu la vie au Chili. Nous sommes allés à la rencontre des manifestants.

Tel un homme sandwich, Mario, 70 ans, apostrophe les carabiniers retranchés derrière une barrière. Sur sa pancarte, on peut lire trois lettres au cœur du conflit social qui secoue actuellement le CHILI : AFP. Les Administrateurs de fonds de pension (AFP) sont des institutions privées chargées de gérer les fonds de pension. Ces fonds de pension procurent aux travailleurs des retraites minimalistes et des bénéfices importants aux six entreprises privées qui les gèrent. Ce système de retraite par capitalisation mis en place sous Pinochet promettait aux Chiliens un solde correspondant à 70% de leur salaire. A la place, ces derniers reçoivent en réalité 35%.

Lundi 28 Octobre, Avenue Vicuña Mackenna, Santiago Sur une des avenues qui mène à la plaza Italia, lieu phare des contestations, Augustin est déterminé,10 jours après le début de la contestation engendrée par la hausse du prix du ticket de métro mais révélatrice d'un mal bien plus profond. La commission d'enquête de ONU est arrivé ce jour-là à Santiago et va rester un mois dans le pays. Si le couvre feu a pris fin la veille, la ville est encore sous tension, rythmée par les affrontements entre manifestants et carabineros. L'annonce de remaniement du président Piñera n'a pas calmé les ardeurs du peuple chilien. Un centre commercial a brûlé ce jour-là.

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Anticor dépose une plainte contre le sénateur

A la veille des municipales pour lesquelles il se présente à Metz, le sénateur François Grosdidier est visé par une nouvelle plainte avec constitution de partie civile de l'association anti-corruption Anticor.

Le sénateur François Grosdidier - Copie d'écran

En se basant notamment sur un rapport au vitriol de la Cour des comptes sur la gestion de la ville de Woippy, l'association a déposé une plainte avec constitution de partie civile. A l'époque, François Grosdidier était maire de cette petite ville de 14.000 habitants. La Chambre régionale des comptes Grand Est avait relevé de nombreuses irrégularités concernant la gestion de la commune, pour un montant total de l’ordre de 1,4 millions d’euros. Alors que le sénateur François Grosdidier lorgne la Mairie de Metz, une commune de 150.000 habitants, cette fois, des questions se posent sur la gestion qui serait appliquée à cette commune disposant d'un budget bien plus important.

Dans sa plainte, Anticor relève que François Grosdidier a une vision très particulière de la justice. La Cour des comptes notait dans son rapport des violations des dispositions légales et réglementaires concernant la rémunération du directeur de cabinet du maire de Woippy pour l’exercice 2013. La Cour estimait alors que le comptable public, en n'ayant pas « exercé le contrôle de la validité de la dépense, lequel comprend notamment le contrôle de l’exactitude du calcul de liquidation ; qu’en n’ayant pas suspendu ces paiements, il a fait supporter une charge patrimoniale indue à la commune constitutive d’un préjudice financier. », devait régler à la commune une somme d'un peu plus de 80.000 euros. Pas de souci... François Grosdidier propose alors au cours d'un conseil municipal un...

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Anticor dépose une plainte contre le sénateur

A la veille des municipales pour lesquelles il se présente à Metz, le sénateur François Grosdidier est visé par une nouvelle plainte avec constitution de partie civile de l'association anti-corruption Anticor.

Le sénateur François Grosdidier - Copie d'écran

En se basant notamment sur un rapport au vitriol de la Cour des comptes sur la gestion de la ville de Woippy, l'association a déposé une plainte avec constitution de partie civile. A l'époque, François Grosdidier était maire de cette petite ville de 14.000 habitants. La Chambre régionale des comptes Grand Est avait relevé de nombreuses irrégularités concernant la gestion de la commune, pour un montant total de l’ordre de 1,4 millions d’euros. Alors que le sénateur François Grosdidier lorgne la Mairie de Metz, une commune de 150.000 habitants, cette fois, des questions se posent sur la gestion qui serait appliquée à cette commune disposant d'un budget bien plus important.

Dans sa plainte, Anticor relève que François Grosdidier a une vision très particulière de la justice. La Cour des comptes notait dans son rapport des violations des dispositions légales et réglementaires concernant la rémunération du directeur de cabinet du maire de Woippy pour l’exercice 2013. La Cour estimait alors que le comptable public, en n'ayant pas « exercé le contrôle de la validité de la dépense, lequel comprend notamment le contrôle de l’exactitude du calcul de liquidation ; qu’en n’ayant pas suspendu ces paiements, il a fait supporter une charge patrimoniale indue à la commune constitutive d’un préjudice financier. », devait régler à la commune une somme d'un peu plus de 80.000 euros. Pas de souci... François Grosdidier propose alors au cours d'un conseil municipal un...

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Les nouveaux trackers planqués de la e-économie

Soyons honnêtes, Libé n'est pas le seul à jongler avec le RGPD et les bloqueurs de trackers. Nous avons un peu exploré le Web commercial. C'est pas joli, joli. Ceci dit Libé est le seul à avoir annoncé un retrait des trackers sans le faire.

Inception - Copie d'écran

Nous avons beaucoup glosé sur Libération et sa façon très personnelle de faire "disparaître", façon Garcimore, les trackers de ses pages pour les abonnés. Comme nous l'avons raconté, les données personnelles des lecteurs abonnés continuent de partir vers un tiers, en l'occurence une Data Management Platform, Eulerian. Résumons : Libération a-t-il enlevé les trackers de ses pages ? Non. A tel point que le cookie de session qui identifie les abonnés et ouvre grand l'accès à leur compte et leurs informations personnelles à celui qui le détient, fuite chez Eulerian. Sur le papier, rien de grave puisque l'on imagine mal Eulerian aller hijacker (voler) la session d'un abonné. Mais dans l'absolu, on est à l'opposé de ce qui était annoncé par Clément Delpirou, directeur général de SFR Presse, et Paul Quinio, directeur délégué de la rédaction de Libération pendant l'émission de France-Inter, L'instant M.

Après avoir démontré que Libé avait un peu pipeauté, regardons ce qui se passe ailleurs. Nous expliquions hier que de nombreux prestataires, outre Eulerian, avaient choisi cette méthode d'offuscation pour "s'arranger" avec le RGPD et pour empêcher complètement les blockeurs de trackers de faire leur travail. Un problème pour Chrome ou Firefox qui en intègrent désormais un par défaut. Mais aussi pour les bloqueurs comme Ghostery, Ublock ou Privacy badger. Impossible de bloquer les Data Management Platform...

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Les nouveaux trackers planqués de la e-économie

Soyons honnêtes, Libé n'est pas le seul à jongler avec le RGPD et les bloqueurs de trackers. Nous avons un peu exploré le Web commercial. C'est pas joli, joli. Ceci dit Libé est le seul à avoir annoncé un retrait des trackers sans le faire.

Inception - Copie d'écran

Nous avons beaucoup glosé sur Libération et sa façon très personnelle de faire "disparaître", façon Garcimore, les trackers de ses pages pour les abonnés. Comme nous l'avons raconté, les données personnelles des lecteurs abonnés continuent de partir vers un tiers, en l'occurence une Data Management Platform, Eulerian. Résumons : Libération a-t-il enlevé les trackers de ses pages ? Non. A tel point que le cookie de session qui identifie les abonnés et ouvre grand l'accès à leur compte et leurs informations personnelles à celui qui le détient, fuite chez Eulerian. Sur le papier, rien de grave puisque l'on imagine mal Eulerian aller hijacker (voler) la session d'un abonné. Mais dans l'absolu, on est à l'opposé de ce qui était annoncé par Clément Delpirou, directeur général de SFR Presse, et Paul Quinio, directeur délégué de la rédaction de Libération pendant l'émission de France-Inter, L'instant M.

Après avoir démontré que Libé avait un peu pipeauté, regardons ce qui se passe ailleurs. Nous expliquions hier que de nombreux prestataires, outre Eulerian, avaient choisi cette méthode d'offuscation pour "s'arranger" avec le RGPD et pour empêcher complètement les blockeurs de trackers de faire leur travail. Un problème pour Chrome ou Firefox qui en intègrent désormais un par défaut. Mais aussi pour les bloqueurs comme Ghostery, Ublock ou Privacy badger. Impossible de bloquer les Data Management Platform...

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La fin des bloqueurs de pub ?

Notre plongée dans les méandres des trackers publicitaires de Libération nous a permis de faire des découvertes qui n'intéressent pas que les geeks. Il semble bien que les entreprises qui monétisent leurs visiteurs aient trouvé, avec l'aide de leurs DMPs (Data Management Platforms), un moyen de contourner le RGPD (assez grossièrement) et de leurrer les bloqueurs de pubs et autres trackers.

Notre plongée dans les méandres du premier journal de France à offrir une navigation sans trackers publicitaires à ses abonnés bordel que Libération a mis en place pour continuer à monétiser les données personnelles de ses lecteurs nous a permis de faire des découvertes intéressantes, qui n'intéressent pas que les geeks.

Souvenez-vous, dans notre dernier article, Aeris relevait que Libé a mis en place un lien fourre-tout pour les trackers. Lorsque l'on charge une page du site de Libé en étant abonné, l'un des scripts appelés provient de f7ds.liberation.fr. A priori, un nom de domaine propre sur lui, en tout cas pour un bloqueur de trackers. Celui-ci va en effet considérer qu'il s'agit d'un nom de domaine de Libération, c'est à dire, un site "de confiance" pour qui est en train de consulter liberation.fr. En tout cas pas marqué au fer rouge comme étant un diffuseur de pubs, un pompeur de données personnelles. Ce n'est ni Criteo, ni Facebook. Bref, le bloqueur de trackers va laisser le script se charger dans votre navigateur. Et pourtant, ce domaine masque, au travers de plusieurs redirections une machine de Eulerian, la Data Management Platforms du groupe Altis qui, elle, va collecter vos données personnelles. Et même plus, puisque cela va jusqu'au cookie de session.

Dis papa, c'est quoi cette redirection ? Pour nos lecteurs qui ne maitriseraient pas très bien le concept, voici ce que cache le terme redirection... Lorsque...

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La fin des bloqueurs de pub ?

Notre plongée dans les méandres des trackers publicitaires de Libération nous a permis de faire des découvertes qui n'intéressent pas que les geeks. Il semble bien que les entreprises qui monétisent leurs visiteurs aient trouvé, avec l'aide de leurs DMPs (Data Management Platforms), un moyen de contourner le RGPD (assez grossièrement) et de leurrer les bloqueurs de pubs et autres trackers.

Notre plongée dans les méandres du premier journal de France à offrir une navigation sans trackers publicitaires à ses abonnés bordel que Libération a mis en place pour continuer à monétiser les données personnelles de ses lecteurs nous a permis de faire des découvertes intéressantes, qui n'intéressent pas que les geeks.

Souvenez-vous, dans notre dernier article, Aeris relevait que Libé a mis en place un lien fourre-tout pour les trackers. Lorsque l'on charge une page du site de Libé en étant abonné, l'un des scripts appelés provient de f7ds.liberation.fr. A priori, un nom de domaine propre sur lui, en tout cas pour un bloqueur de trackers. Celui-ci va en effet considérer qu'il s'agit d'un nom de domaine de Libération, c'est à dire, un site "de confiance" pour qui est en train de consulter liberation.fr. En tout cas pas marqué au fer rouge comme étant un diffuseur de pubs, un pompeur de données personnelles. Ce n'est ni Criteo, ni Facebook. Bref, le bloqueur de trackers va laisser le script se charger dans votre navigateur. Et pourtant, ce domaine masque, au travers de plusieurs redirections une machine de Eulerian, la Data Management Platforms du groupe Altis qui, elle, va collecter vos données personnelles. Et même plus, puisque cela va jusqu'au cookie de session.

Dis papa, c'est quoi cette redirection ? Pour nos lecteurs qui ne maitriseraient pas très bien le concept, voici ce que cache le terme redirection... Lorsque...

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Encore un effort...

Reflets pensait naïvement que Libé avait "oublié" quelques trackers dans son grand ménage. En fait, c'est visiblement un peu plus compliqué que cela...

Le tweet annonçant la fin des trackers sur Libé - Copie d'écran

Après l'annonce tonitruante de Libération, la mise en route d'un journal en ligne sans trackers publicitaires a été laborieuse. Annoncée pour le 29 octobre, elle n'a été en apparence à peu près effective que le 5 novembre. Mais même après une sorte de nettoyage des dizaines de trackers qui permettent au site de Libération de monétiser son lectorat, au détriment de la vie privée, il restait de manière très visible 4 trackers. Jusqu'à ce que l'on découvre, surprise, qu'en fait, tout avait été caché sous le cyber-tapis.

L'annonce officielle... - Copie d'écran
L'annonce officielle... - Copie d'écran

Après le 5 novembre, donc, il restait :

Chartbeat - Copie d'écran
Chartbeat - Copie d'écran

Voilà pour le très visible. Evidemment, avec le mauvais esprit qui nous caractérise, nous avions interrogé régulièrement CheckNews sur cette dichotomie entre le discours marketing digne d'une startup devant la BPI et la réalité. Pourquoi ennuyer CheckNews avec ça ? Parce que le service de factchecking de Libé s'était saisi d'une question qui lui avait été posée : «Libé» est-il le premier média à supprimer ses trackers publicitaires pour ses abonnés ?

Déjà lors de la publication de cet article, nous avions, et nous n'étions pas les seuls, pointé que CheckNews avait bu les parole du patron sans trop se poser de questions puisque de nombreux journaux en ligne disposant d'un numéro de commission paritaire de type...

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Encore un effort...

Reflets pensait naïvement que Libé avait "oublié" quelques trackers dans son grand ménage. En fait, c'est visiblement un peu plus compliqué que cela...

Le tweet annonçant la fin des trackers sur Libé - Copie d'écran

Après l'annonce tonitruante de Libération, la mise en route d'un journal en ligne sans trackers publicitaires a été laborieuse. Annoncée pour le 29 octobre, elle n'a été en apparence à peu près effective que le 5 novembre. Mais même après une sorte de nettoyage des dizaines de trackers qui permettent au site de Libération de monétiser son lectorat, au détriment de la vie privée, il restait de manière très visible 4 trackers. Jusqu'à ce que l'on découvre, surprise, qu'en fait, tout avait été caché sous le cyber-tapis.

L'annonce officielle... - Copie d'écran
L'annonce officielle... - Copie d'écran

Après le 5 novembre, donc, il restait :

Chartbeat - Copie d'écran
Chartbeat - Copie d'écran

Voilà pour le très visible. Evidemment, avec le mauvais esprit qui nous caractérise, nous avions interrogé régulièrement CheckNews sur cette dichotomie entre le discours marketing digne d'une startup devant la BPI et la réalité. Pourquoi ennuyer CheckNews avec ça ? Parce que le service de factchecking de Libé s'était saisi d'une question qui lui avait été posée : «Libé» est-il le premier média à supprimer ses trackers publicitaires pour ses abonnés ?

Déjà lors de la publication de cet article, nous avions, et nous n'étions pas les seuls, pointé que CheckNews avait bu les parole du patron sans trop se poser de questions puisque de nombreux journaux en ligne disposant d'un numéro de commission paritaire de type...

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Arrêtez de crier à la censure et fermez vos comptes

Faire reposer son modèle de publication et de diffusion sur des plateformes privées est un risque. Celles-ci peuvent décider à tout moment de faire disparaître les contenus. Se placer dans une telle position est du masochisme.

Il faut chercher la définition de "social" dans le dictionnaire avant d'écrire "réseau social" - D.R.

Ils étaient en colère, après le G7, les collectifs de gauche qui œuvrent comme médias alternatifs. Facebook les a fait "disparaître" des fils d’actu des gens. Facebook, ses algorithmes, ou une petite main chargée de la modération… Qui sait ? A peu près tous avaient publié des informations sur une personne infiltrée par les forces de l’ordre dans les instances d’organisation du contre-sommet du G7 et chez les gilets jaunes. Ont-ils été censurés ? Quoi qu’il en soit leurs publications suivantes sur le réseau social n’ont touché que quelques personnes contre plusieurs dizaines ou même centaines de milliers auparavant. De quoi crier à la censure... Rebelote mercredi 23 octobre quand CGT cheminots et Sud Rail crient à la censure, leurs comptes Facebook ayant été limités ou bloqués. Même punition pour l'excellent JuiceMedia dont une vidéo a été retirée de Youtube à la demande de l'Indonésie pour les internautes de ce pays...

@TheJuiceMedia sur Twitter - Copie d'écran
@TheJuiceMedia sur Twitter - Copie d'écran

Mais la colère de ces collectifs et syndicats est infondée. Ils sont pleinement responsables de ce qui leur arrive et cela devrait d'ailleurs servir d’avertissement pour la presse classique qui se repose de plus en plus sur Facebook, Youtube ou Google pour toucher son public.

Tweet de Sud Rail - Copie d'écran
Tweet de Sud Rail - Copie d'écran

Passons rapidement sur le paradoxe qui consiste à lutter contre le grand capital tout en se rendant totalement dépendant de ce dernier pour véhiculer ses messages... Déléguer...

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Arrêtez de crier à la censure et fermez vos comptes

Faire reposer son modèle de publication et de diffusion sur des plateformes privées est un risque. Celles-ci peuvent décider à tout moment de faire disparaître les contenus. Se placer dans une telle position est du masochisme.

Il faut chercher la définition de "social" dans le dictionnaire avant d'écrire "réseau social" - D.R.

Ils étaient en colère, après le G7, les collectifs de gauche qui œuvrent comme médias alternatifs. Facebook les a fait "disparaître" des fils d’actu des gens. Facebook, ses algorithmes, ou une petite main chargée de la modération… Qui sait ? A peu près tous avaient publié des informations sur une personne infiltrée par les forces de l’ordre dans les instances d’organisation du contre-sommet du G7 et chez les gilets jaunes. Ont-ils été censurés ? Quoi qu’il en soit leurs publications suivantes sur le réseau social n’ont touché que quelques personnes contre plusieurs dizaines ou même centaines de milliers auparavant. De quoi crier à la censure... Rebelote mercredi 23 octobre quand CGT cheminots et Sud Rail crient à la censure, leurs comptes Facebook ayant été limités ou bloqués. Même punition pour l'excellent JuiceMedia dont une vidéo a été retirée de Youtube à la demande de l'Indonésie pour les internautes de ce pays...

@TheJuiceMedia sur Twitter - Copie d'écran
@TheJuiceMedia sur Twitter - Copie d'écran

Mais la colère de ces collectifs et syndicats est infondée. Ils sont pleinement responsables de ce qui leur arrive et cela devrait d'ailleurs servir d’avertissement pour la presse classique qui se repose de plus en plus sur Facebook, Youtube ou Google pour toucher son public.

Tweet de Sud Rail - Copie d'écran
Tweet de Sud Rail - Copie d'écran

Passons rapidement sur le paradoxe qui consiste à lutter contre le grand capital tout en se rendant totalement dépendant de ce dernier pour véhiculer ses messages... Déléguer...

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La révolution libanaise se poursuit

Depuis plus de deux semaines, les Libanais manifestent leur colère contre leur gouvernement. L’annonce d’une taxe sur les conversations WhatsApp et Facebook, le 17 octobre, a fait éclater la révolte. Les manifestations se sont propagées dans tout le pays, et la démission du premier ministre, Saad Hariri, au 13e jour de la révolution n’y a rien changé : le mal est bien plus profond.

Mosquée Mohammad Al Amine - © Reflets

« Selmiyeh ! Selmiyeh ! Selmiyeh ! ». Cet appel, qui signifie pacifique, les manifestants ne cessent de le hurler dans les rues de Beyrouth. Dès le début, les Libanais ont refusé que leur révolution soit violente, trop conscients des séquelles de la guerre civile et des armes omniprésentes dans le pays. Leur moyen d’action : le blocage des axes routiers. Dans ce pays d’à peine 5 millions d’habitants, il n’y a aucune usine à bloquer, la majorité de la production étant importée.

A Beyrouth, les manifestants se sont emparés de lieux emblématiques, comme la place Riad el Solh en face du Sérail ou la place des Martyrs, ou stratégiques, comme le Ring. Cette route qui relie la capitale de part en part est l’une des plus empruntées. Au milieu de la voie, habituellement impossible à traverser, sont installées des tentes, des canapés, des lits d’appoint. Le lieu ne désemplit pas, comptant essentiellement des jeunes Libanais entre 20 et 30 ans. Mahrer, 30 ans, et sa femme, Coraline, 33 ans, y viennent tous les jours. « Le gouvernement, le parlement, les lois, la corruption, je veux que tout change, tout simplement », confie Mahrer, ingénieur de 30 ans. « Deux millions de personnes sont descendues dans les rues, ils ne peuvent pas juste nous dire de partir ».

Ce jour-là, le 13e de la révolution, des rumeurs circulent sur l’annonce de la démission du premier ministre. Et l’idée ne plait pas à tout le monde. Toute la journée, les manifestants installés sur le Ring, la place des Martyrs...

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La révolution libanaise se poursuit

Depuis plus de deux semaines, les Libanais manifestent leur colère contre leur gouvernement. L’annonce d’une taxe sur les conversations WhatsApp et Facebook, le 17 octobre, a fait éclater la révolte. Les manifestations se sont propagées dans tout le pays, et la démission du premier ministre, Saad Hariri, au 13e jour de la révolution n’y a rien changé : le mal est bien plus profond.

Mosquée Mohammad Al Amine - © Reflets

« Selmiyeh ! Selmiyeh ! Selmiyeh ! ». Cet appel, qui signifie pacifique, les manifestants ne cessent de le hurler dans les rues de Beyrouth. Dès le début, les Libanais ont refusé que leur révolution soit violente, trop conscients des séquelles de la guerre civile et des armes omniprésentes dans le pays. Leur moyen d’action : le blocage des axes routiers. Dans ce pays d’à peine 5 millions d’habitants, il n’y a aucune usine à bloquer, la majorité de la production étant importée.

A Beyrouth, les manifestants se sont emparés de lieux emblématiques, comme la place Riad el Solh en face du Sérail ou la place des Martyrs, ou stratégiques, comme le Ring. Cette route qui relie la capitale de part en part est l’une des plus empruntées. Au milieu de la voie, habituellement impossible à traverser, sont installées des tentes, des canapés, des lits d’appoint. Le lieu ne désemplit pas, comptant essentiellement des jeunes Libanais entre 20 et 30 ans. Mahrer, 30 ans, et sa femme, Coraline, 33 ans, y viennent tous les jours. « Le gouvernement, le parlement, les lois, la corruption, je veux que tout change, tout simplement », confie Mahrer, ingénieur de 30 ans. « Deux millions de personnes sont descendues dans les rues, ils ne peuvent pas juste nous dire de partir ».

Ce jour-là, le 13e de la révolution, des rumeurs circulent sur l’annonce de la démission du premier ministre. Et l’idée ne plait pas à tout le monde. Toute la journée, les manifestants installés sur le Ring, la place des Martyrs...

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Les 17 novembre et 5 décembre seront deux dates cruciales

La date anniversaire des premières actions des Gilets Jaunes et la date retenue pour la grève générale sont des points pivots pour le mouvement qui compte bien se rappeler au bon souvenir du gouvernement.

#ADA4 à Montpellier - © Reflets

Les participants de l’Assemblée des assemblées des Gilets Jaunes qui vient de s’achever à Montpellier le savent: les prochaines semaines seront décisives pour l’avenir du mouvement. Ils viennent de lancer un appel à rejoindre l’appel à la grève générale reconductible du 5 décembre. «Macron nous offre deux énormes opportunités de redynamiser notre mouvement: la réforme des retraites et celle de l’assurance chômage, lance un participant. Sans compter toutes les mouvements sociaux en cours dans la santé et l’éducation nationale.» «Le premier anniversaire de notre mouvement le 16 novembre et l’appel à la grève générale lancé par plusieurs syndicats sont deux opportunités pour mobiliser massivement, estime Christelle, Gilet Jaune de la région nantaise. Les syndicats ont la logistique, nous on a les couilles (sic). Au départ, on s’est rejeté mutuellement avec les syndicats, mais on a dépassé ça. On les a épaté en tant le mouvement depuis un an.» Un projet d’appel a rejoindre la grève du 5 décembre circule. Il sera débattu et adopté en séance plénière peu après. «L’heure est à la convergence avec le monde du travail et son maillage de milliers de syndicalistes qui, comme nous, n’acceptent pas. L’Assemblée des assemblées de Montpellier appelle les Gilets jaunes à être au cœur de ce mouvement, avec leurs propres revendications et aspirations, sur leurs lieux de travail ou sur leurs ronds-points, avec leurs gilets bien visibles!», est-il écrit dans cet appel. «Nous devons en amont...

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Les 17 novembre et 5 décembre seront deux dates cruciales

La date anniversaire des premières actions des Gilets Jaunes et la date retenue pour la grève générale sont des points pivots pour le mouvement qui compte bien se rappeler au bon souvenir du gouvernement.

#ADA4 à Montpellier - © Reflets

Les participants de l’Assemblée des assemblées des Gilets Jaunes qui vient de s’achever à Montpellier le savent: les prochaines semaines seront décisives pour l’avenir du mouvement. Ils viennent de lancer un appel à rejoindre l’appel à la grève générale reconductible du 5 décembre. «Macron nous offre deux énormes opportunités de redynamiser notre mouvement: la réforme des retraites et celle de l’assurance chômage, lance un participant. Sans compter toutes les mouvements sociaux en cours dans la santé et l’éducation nationale.» «Le premier anniversaire de notre mouvement le 16 novembre et l’appel à la grève générale lancé par plusieurs syndicats sont deux opportunités pour mobiliser massivement, estime Christelle, Gilet Jaune de la région nantaise. Les syndicats ont la logistique, nous on a les couilles (sic). Au départ, on s’est rejeté mutuellement avec les syndicats, mais on a dépassé ça. On les a épaté en tant le mouvement depuis un an.» Un projet d’appel a rejoindre la grève du 5 décembre circule. Il sera débattu et adopté en séance plénière peu après. «L’heure est à la convergence avec le monde du travail et son maillage de milliers de syndicalistes qui, comme nous, n’acceptent pas. L’Assemblée des assemblées de Montpellier appelle les Gilets jaunes à être au cœur de ce mouvement, avec leurs propres revendications et aspirations, sur leurs lieux de travail ou sur leurs ronds-points, avec leurs gilets bien visibles!», est-il écrit dans cet appel. «Nous devons en amont...

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Ou comment fédérer la colère

Discussions soutenues à l'assemblée des assemblées à Montpellier : comment créer des liens avec les autres mouvements, les syndicats, le secteur privé, public ?

Assemblée plénière ADA4 - © Reflets

«Travailler avec d’autres mouvements» est une autre question centrale pour l’avenir du mouvement abordée lors de l’Assemblée des assemblées des Gilets Jaunes à Montpellier. Mais les approches sont parfois divergentes. « Je suis allé dans le groupe de travail «Identifier les amis et les ennemis des GJ», c’était n’importe quoi. On ne peut pas avancer comme ça, on ne crée que des clivages», témoigne une participante déçue. Mais la plupart des participants ont une vision ouverte du mouvement. «L’union fait la force, plaide Hélène, une institutrice originaire du Cantal. Je suis Gilet Jaune mais citoyenne avant tout. Nous devons rassembler pour un combat commun. Et il y a une colère que nous pouvons, que nous devons, fédérer.» Et les sondages semble lui donner raison. Selon le baromètre Odoxa d’octobre 2019, quelque 76% des Français estiment que le mouvement est loin d’être fini. Leur mouvement est même perçu à près de 60% comme ayant été bénéfique pour les plus modesteset à plus de 50% comme ayant été utile pour la démocratie, notamment grâce au «grand débat».

«La stratégie du gouvernement est de nous opposer, avertit Frédérique, une professeure des écoles. On oppose secteur public et secteur privé, les cheminots et les autres, les profs et les autres. Tout ça pour casser le service public… et on s’aperçoit maintenant que le remplacer par du privé coûte plus cher avec une qualité moindre

Muriel, venue de Saillans dans la Drôme, est secrétaire dans un hôpital psychiatrique....

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Ou comment fédérer la colère

Discussions soutenues à l'assemblée des assemblées à Montpellier : comment créer des liens avec les autres mouvements, les syndicats, le secteur privé, public ?

Assemblée plénière ADA4 - © Reflets

«Travailler avec d’autres mouvements» est une autre question centrale pour l’avenir du mouvement abordée lors de l’Assemblée des assemblées des Gilets Jaunes à Montpellier. Mais les approches sont parfois divergentes. « Je suis allé dans le groupe de travail «Identifier les amis et les ennemis des GJ», c’était n’importe quoi. On ne peut pas avancer comme ça, on ne crée que des clivages», témoigne une participante déçue. Mais la plupart des participants ont une vision ouverte du mouvement. «L’union fait la force, plaide Hélène, une institutrice originaire du Cantal. Je suis Gilet Jaune mais citoyenne avant tout. Nous devons rassembler pour un combat commun. Et il y a une colère que nous pouvons, que nous devons, fédérer.» Et les sondages semble lui donner raison. Selon le baromètre Odoxa d’octobre 2019, quelque 76% des Français estiment que le mouvement est loin d’être fini. Leur mouvement est même perçu à près de 60% comme ayant été bénéfique pour les plus modesteset à plus de 50% comme ayant été utile pour la démocratie, notamment grâce au «grand débat».

«La stratégie du gouvernement est de nous opposer, avertit Frédérique, une professeure des écoles. On oppose secteur public et secteur privé, les cheminots et les autres, les profs et les autres. Tout ça pour casser le service public… et on s’aperçoit maintenant que le remplacer par du privé coûte plus cher avec une qualité moindre

Muriel, venue de Saillans dans la Drôme, est secrétaire dans un hôpital psychiatrique....

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Ambiance studieuse à Montpellier

Réunis dans un ancien musée squatté pour l'occasion, les Gilets Jaunes qui sont "toujours là", planchent sur l'avenir du mouvement pendant tout le week-end. Compte rendu.

Manifestation parisienne (2 février 2019) - © Reflets

Plus de 450 Gilets Jaunes venus de toutes la France tiennent la 4ème Assemblée des assemblée ce week-end. Pendant trois jours, ils vont échanger sur l’avenir du mouvement, les prochaines étapes de la mobilisation et les revendications. Le lieu de la rencontre avait été tenu longtemps confidentiel. C’est finalement un squat, la Soucoupe, l’ancien musée de l’agriculture à Montpellier, qui abritera le rassemblement. «C’est un lieu suffisamment spacieux pour permettre le travail en plénière et aussi en petit groupe, tout en ayant un bon espace pour la restauration et la détente», se réjouit un des organisateurs.

Carte des GJ présents - © Reflets
Carte des GJ présents - Reflets

Gael s’occupe de l’hébergement. «C’était un défi d’accueillir tout ce monde. Nous avons réussi à loger 150 personnes chez d’autres Gilets Jaunes du coin, 50 vont dormir dans un espace transformé en dortoir et autant sous tente dans un terrain pas loin. Les autres se débrouillent.» Elle a rejoint le mouvement dès le début. Cette chargée de gestion financière au CNRS n’avait jamais milité dans un syndicat ou un parti politique. «J’ai senti qu’il se passait quelque chose, j’ai trouvé là un lieu de combat avec des actions concrètes, qui n’est récupéré par personne. J’avais envie d’agir car je vois que la situation de beaucoup se dégrade. Il y a de nombreux retraités pauvres, les lois pour l’indemnisation du chômage et pour les minima sociaux se durcissent, il y a de plus en plus de temps partiels subis. C’est le cas de mon fils qui a 29...

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Ambiance studieuse à Montpellier

Réunis dans un ancien musée squatté pour l'occasion, les Gilets Jaunes qui sont "toujours là", planchent sur l'avenir du mouvement pendant tout le week-end. Compte rendu.

Manifestation parisienne (2 février 2019) - © Reflets

Plus de 450 Gilets Jaunes venus de toutes la France tiennent la 4ème Assemblée des assemblée ce week-end. Pendant trois jours, ils vont échanger sur l’avenir du mouvement, les prochaines étapes de la mobilisation et les revendications. Le lieu de la rencontre avait été tenu longtemps confidentiel. C’est finalement un squat, la Soucoupe, l’ancien musée de l’agriculture à Montpellier, qui abritera le rassemblement. «C’est un lieu suffisamment spacieux pour permettre le travail en plénière et aussi en petit groupe, tout en ayant un bon espace pour la restauration et la détente», se réjouit un des organisateurs.

Carte des GJ présents - © Reflets
Carte des GJ présents - Reflets

Gael s’occupe de l’hébergement. «C’était un défi d’accueillir tout ce monde. Nous avons réussi à loger 150 personnes chez d’autres Gilets Jaunes du coin, 50 vont dormir dans un espace transformé en dortoir et autant sous tente dans un terrain pas loin. Les autres se débrouillent.» Elle a rejoint le mouvement dès le début. Cette chargée de gestion financière au CNRS n’avait jamais milité dans un syndicat ou un parti politique. «J’ai senti qu’il se passait quelque chose, j’ai trouvé là un lieu de combat avec des actions concrètes, qui n’est récupéré par personne. J’avais envie d’agir car je vois que la situation de beaucoup se dégrade. Il y a de nombreux retraités pauvres, les lois pour l’indemnisation du chômage et pour les minima sociaux se durcissent, il y a de plus en plus de temps partiels subis. C’est le cas de mon fils qui a 29...

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Ça va peut-être venir, mais c'est pas encore ça...

Checknews nous l'avait promis, Libération serait le premier média à supprimer ses trackers publicitaires pour ses abonnés dès le 29 octobre. On s'est abonnés. C'est pas encore gagné...

Merci Libé pour ce site sans trackers - Copie d'écran

"Caramba ! Encore raté". Le vendredi 10 octobre, Clément Delpirou, directeur général de SFR Presse, et Paul Quinio, directeur délégué de la rédaction de Libération avaient annoncé sur France Inter que, truc de dingue, l’ensemble des abonnés du journal (quelle que soit l’offre à laquelle ils ont souscrit) bénéficieraient, à partir du 29 octobre, sans démarche ou augmentation tarifaire, de l’abandon complet de tous les trackers publicitaires (sur le site comme sur les applications). Du coup, on s'est abonnés et on a regardé. Ce n'est pas gagné...

Vu de l'extérieur, ça ressemble à une situation que tous les développeurs ont connue. Un type du marketing, en accord avec un autre, du commercial, se sont mis d'accord pour fournir une fonctionnalité au client, sans demander avant aux développeurs ce que ça implique comme boulot. Ils y croient tellement à leur idée, qu'ils l'annoncent, même, avant d'avoir interrogé les techs. Et là c'est le drame. Parce que soit c'est infaisable, soit c'est faisable en faisant un truc bien dégueulasse.

Mais qui s'en soucie ?

Pour revenir à Libération, cette annonce était drôle pour plusieurs raisons.

1) Libé, comme la plupart des sites de presse, est un serveur truffé de trackers. C'est même indécent. La marchandisation à ce point des données personnelles de ses lecteurs, c'est de l'art. 2) Libé n'est évidemment pas le premier site de presse à proposer à ses lecteurs un serveur...

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Ça va peut-être venir, mais c'est pas encore ça...

Checknews nous l'avait promis, Libération serait le premier média à supprimer ses trackers publicitaires pour ses abonnés dès le 29 octobre. On s'est abonnés. C'est pas encore gagné...

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"Caramba ! Encore raté". Le vendredi 10 octobre, Clément Delpirou, directeur général de SFR Presse, et Paul Quinio, directeur délégué de la rédaction de Libération avaient annoncé sur France Inter que, truc de dingue, l’ensemble des abonnés du journal (quelle que soit l’offre à laquelle ils ont souscrit) bénéficieraient, à partir du 29 octobre, sans démarche ou augmentation tarifaire, de l’abandon complet de tous les trackers publicitaires (sur le site comme sur les applications). Du coup, on s'est abonnés et on a regardé. Ce n'est pas gagné...

Vu de l'extérieur, ça ressemble à une situation que tous les développeurs ont connue. Un type du marketing, en accord avec un autre, du commercial, se sont mis d'accord pour fournir une fonctionnalité au client, sans demander avant aux développeurs ce que ça implique comme boulot. Ils y croient tellement à leur idée, qu'ils l'annoncent, même, avant d'avoir interrogé les techs. Et là c'est le drame. Parce que soit c'est infaisable, soit c'est faisable en faisant un truc bien dégueulasse.

Mais qui s'en soucie ?

Pour revenir à Libération, cette annonce était drôle pour plusieurs raisons.

1) Libé, comme la plupart des sites de presse, est un serveur truffé de trackers. C'est même indécent. La marchandisation à ce point des données personnelles de ses lecteurs, c'est de l'art. 2) Libé n'est évidemment pas le premier site de presse à proposer à ses lecteurs un serveur...

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Ça va peut-être venir, mais c'est pas encore ça...

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"Caramba ! Encore raté". Le vendredi 10 octobre, Clément Delpirou, directeur général de SFR Presse, et Paul Quinio, directeur délégué de la rédaction de Libération avaient annoncé sur France Inter que, truc de dingue, l’ensemble des abonnés du journal (quelle que soit l’offre à laquelle ils ont souscrit) bénéficieraient, à partir du 29 octobre, sans démarche ou augmentation tarifaire, de l’abandon complet de tous les trackers publicitaires (sur le site comme sur les applications). Du coup, on s'est abonnés et on a regardé. Ce n'est pas gagné...

Vu de l'extérieur, ça ressemble à une situation que tous les développeurs ont connue. Un type du marketing, en accord avec un autre, du commercial, se sont mis d'accord pour fournir une fonctionnalité au client, sans demander avant aux développeurs ce que ça implique comme boulot. Ils y croient tellement à leur idée, qu'ils l'annoncent, même, avant d'avoir interrogé les techs. Et là c'est le drame. Parce que soit c'est infaisable, soit c'est faisable en faisant un truc bien dégueulasse.

Mais qui s'en soucie ?

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1) Libé, comme la plupart des sites de presse, est un serveur truffé de trackers. C'est même indécent. La marchandisation à ce point des données personnelles de ses lecteurs, c'est de l'art. 2) Libé n'est évidemment pas le premier site de presse à proposer à ses lecteurs un serveur...

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Ça va peut-être venir, mais c'est pas encore ça...

Checknews nous l'avait promis, Libération serait le premier média à supprimer ses trackers publicitaires pour ses abonnés dès le 29 octobre. On s'est abonnés. C'est pas encore gagné...

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"Caramba ! Encore raté". Le vendredi 10 octobre, Clément Delpirou, directeur général de SFR Presse, et Paul Quinio, directeur délégué de la rédaction de Libération avaient annoncé sur France Inter que, truc de dingue, l’ensemble des abonnés du journal (quelle que soit l’offre à laquelle ils ont souscrit) bénéficieraient, à partir du 29 octobre, sans démarche ou augmentation tarifaire, de l’abandon complet de tous les trackers publicitaires (sur le site comme sur les applications). Du coup, on s'est abonnés et on a regardé. Ce n'est pas gagné...

Vu de l'extérieur, ça ressemble à une situation que tous les développeurs ont connue. Un type du marketing, en accord avec un autre, du commercial, se sont mis d'accord pour fournir une fonctionnalité au client, sans demander avant aux développeurs ce que ça implique comme boulot. Ils y croient tellement à leur idée, qu'ils l'annoncent, même, avant d'avoir interrogé les techs. Et là c'est le drame. Parce que soit c'est infaisable, soit c'est faisable en faisant un truc bien dégueulasse.

Mais qui s'en soucie ?

Pour revenir à Libération, cette annonce était drôle pour plusieurs raisons.

1) Libé, comme la plupart des sites de presse, est un serveur truffé de trackers. C'est même indécent. La marchandisation à ce point des données personnelles de ses lecteurs, c'est de l'art. 2) Libé n'est évidemment pas le premier site de presse à proposer à ses lecteurs un serveur...

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Qui est visé par une plainte pour prise illégale d'intérêts

Le nom du patron d'Atos apparaît clairement dans une plainte contre X avec constitution de partie civile déposée par l'association Anticor le 27 septembre.

Thierry Breton - Marc Bertrand

En début de mois, le président de la République s'est fait renvoyer dans les cordes par le parlement européen, qui a sèchement rejeté la candidature de Sylvie Goulard pour être commissaire européen pour la France. Et ce, pour des considérations purement éthiques, celle-ci étant touchée par l'enquête judiciaire relative aux emplois fictifs du Modem. Emmanuel Macron a donc dû revoir sa copie. Chose faite ! Ce jeudi matin, on a appris qu'il avait proposé Thierry Breton, actuel patron d'Atos et ancien ministre de l'Economie et des Finances de février 2005 à mai 2007.

Pas dit cependant que la perle rare soit toute trouvée ! L'Elysée a beau soutenir à la presse que « M. Breton a toujours fait preuve de rigueur pour éviter tout conflit d’intérêt » lorsqu’il était ministre, en se déportant des dossiers qui pouvaient le concerner, les faits sont loin de lui donner totalement raison... Reflets est ainsi en mesure de révéler que, le 27 septembre, l'association Anticor a déposé une plainte contre X avec constitution de partie civile, pour délit de favoritisme et prise illégale d'intérêts, dans laquelle Thierry Breton est clairement visé... Ah ça, pour une surprise !

Dans cette plainte, Jérôme Karsenti, l'avocat d'Anticor y explique notamment que le ministère de l'Economie et des Finances a été « un acteur central » de quatre marchés « faramineux » passés entre l'Etat et des sociétés du groupe Atos. Or, son actuel PDG, Thierry Breton, et...

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Qui est visé par une plainte pour prise illégale d'intérêts

Le nom du patron d'Atos apparaît clairement dans une plainte contre X avec constitution de partie civile déposée par l'association Anticor le 27 septembre.

Thierry Breton - Marc Bertrand

En début de mois, le président de la République s'est fait renvoyer dans les cordes par le parlement européen, qui a sèchement rejeté la candidature de Sylvie Goulard pour être commissaire européen pour la France. Et ce, pour des considérations purement éthiques, celle-ci étant touchée par l'enquête judiciaire relative aux emplois fictifs du Modem. Emmanuel Macron a donc dû revoir sa copie. Chose faite ! Ce jeudi matin, on a appris qu'il avait proposé Thierry Breton, actuel patron d'Atos et ancien ministre de l'Economie et des Finances de février 2005 à mai 2007.

Pas dit cependant que la perle rare soit toute trouvée ! L'Elysée a beau soutenir à la presse que « M. Breton a toujours fait preuve de rigueur pour éviter tout conflit d’intérêt » lorsqu’il était ministre, en se déportant des dossiers qui pouvaient le concerner, les faits sont loin de lui donner totalement raison... Reflets est ainsi en mesure de révéler que, le 27 septembre, l'association Anticor a déposé une plainte contre X avec constitution de partie civile, pour délit de favoritisme et prise illégale d'intérêts, dans laquelle Thierry Breton est clairement visé... Ah ça, pour une surprise !

Dans cette plainte, Jérôme Karsenti, l'avocat d'Anticor y explique notamment que le ministère de l'Economie et des Finances a été « un acteur central » de quatre marchés « faramineux » passés entre l'Etat et des sociétés du groupe Atos. Or, son actuel PDG, Thierry Breton, et...

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Soutenez-nous

Nous vous en parlions en mars, Reflets et Extra-Muros sont en train de terminer un premier documentaire. Un travail d'investigation d'un an, sur un sujet qui nous coûte un "pognon de dingue".

Soutenez-nous - Copie d'écran

En mars dernier, nous vous annoncions que nous nous lancions dans la production d'un documentaire, en partenariat avec le collectif de pigistes Extra-Muros. Un travail d'investigation compliqué, sur un sujet complexe, mais qui nous concerne tous. Quelques mois plus tard, nous sommes dans la période de montage. Nos tournages sont quasiment terminés. Notre enquête est bouclée. Elle s'est étalée sur un an. Nous espérons pouvoir diffuser fin novembre.

Le documentaire sera diffusé en accès libre ici, bien entendu, mais aussi sur d'autres sites. Sur Reflets, il sera accompagné d'articles (pour les abonnés et ceux qui ont contribué aux crowdfundings) nous permettant de détailler certains points de l'enquête, de présenter des documents récoltés pendant notre enquête.

Lors d'un premier crowdfunding, nous avions pu récolter de quoi faire face aux frais de tournage, faire réaliser les animations nécessaires pour bien expliquer ce sujet compliqué et monter le film, compétences que nous n'avons pas.

Aujourd'hui, nous faisons à nouveau appel à vous pour boucler le budget du film. Il nous manque 30.000 euros.

Votre aide, financière ou en termes de communication (auprès de vos proches, de vos amis, sur les réseaux sociaux) est importante pour nous. Ensemble, nous sommes plus forts.

Plus forts que ceux qui prédisent la mort du journalisme d'investigation, plus forts que les sociétés de production ou des chaînes de télévision qui pensent (à votre...

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Soutenez-nous

Nous vous en parlions en mars, Reflets et Extra-Muros sont en train de terminer un premier documentaire. Un travail d'investigation d'un an, sur un sujet qui nous coûte un "pognon de dingue".

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En mars dernier, nous vous annoncions que nous nous lancions dans la production d'un documentaire, en partenariat avec le collectif de pigistes Extra-Muros. Un travail d'investigation compliqué, sur un sujet complexe, mais qui nous concerne tous. Quelques mois plus tard, nous sommes dans la période de montage. Nos tournages sont quasiment terminés. Notre enquête est bouclée. Elle s'est étalée sur un an. Nous espérons pouvoir diffuser fin novembre.

Le documentaire sera diffusé en accès libre ici, bien entendu, mais aussi sur d'autres sites. Sur Reflets, il sera accompagné d'articles (pour les abonnés et ceux qui ont contribué aux crowdfundings) nous permettant de détailler certains points de l'enquête, de présenter des documents récoltés pendant notre enquête.

Lors d'un premier crowdfunding, nous avions pu récolter de quoi faire face aux frais de tournage, faire réaliser les animations nécessaires pour bien expliquer ce sujet compliqué et monter le film, compétences que nous n'avons pas.

Aujourd'hui, nous faisons à nouveau appel à vous pour boucler le budget du film. Il nous manque 30.000 euros.

Votre aide, financière ou en termes de communication (auprès de vos proches, de vos amis, sur les réseaux sociaux) est importante pour nous. Ensemble, nous sommes plus forts.

Plus forts que ceux qui prédisent la mort du journalisme d'investigation, plus forts que les sociétés de production ou des chaînes de télévision qui pensent (à votre...

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Un an après...

La répression de la manifestation des pompiers à Paris et une enquête vidéo du Monde sur un blessé à Bordeaux ont permis à certains de prendre conscience des dérives de l'exécutif. Un an de violences qui sont passées sous le radar de tant de personnes...

Les balles de LBD 40 qui ont fait tant de dégâts. - © Reflets

"Ne parlez pas de répression ou de violences policières, ces mots sont inacceptables dans un Etat de droit" avait lancé, définitif, Emmanuel Macron le 7 mars. Cette incapacité à "voir" ce que tous les journalistes présents sur les manifestations constataient, à voir ce que toutes les vidéos donnaient à voir, Emmanuel Macron s'y est accroché. Tout comme le reste du gouvernement. Tous ont répété qu'il n'y avait pas de violences policières à l'occasion de gestion des manifestations des gilets jaunes. Ajouté à cela, l'apathie de l'IGPN, a fait son oeuvre : certains policiers ont continué de se laisser aller à la violence. Toutes ces non violences policières, cet usage "légitime" de la force, a culminé avec la mort de Steve Maia Caniço.

Les journalistes indépendants qui couvrent les manifestations depuis un an sont unanimes : les moyens utilisés pour le maintien de l'ordre sont disproportionnés. Pour autant, le reste de la population, la majorité qui ne manifestent pas, ne s'offusque pas plus que cela du bilan des non violences policières et de l'usage légitime de la force : 2 décès, 315 blessures à la tête, 24 personnes éborgnées et 5 mains arrachées. Le journaliste David Dufresne qui documente les cas de blessures affiche une litanie de chiffres plus désespérants les uns que les autres : 2.448 blessés, 561 signalements déposés à l'IGPN, 313 enquêtes judiciaires de l'IGPN, 8 enquêtes administratives, 15...

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Un an après...

La répression de la manifestation des pompiers à Paris et une enquête vidéo du Monde sur un blessé à Bordeaux ont permis à certains de prendre conscience des dérives de l'exécutif. Un an de violences qui sont passées sous le radar de tant de personnes...

Les balles de LBD 40 qui ont fait tant de dégâts. - © Reflets

"Ne parlez pas de répression ou de violences policières, ces mots sont inacceptables dans un Etat de droit" avait lancé, définitif, Emmanuel Macron le 7 mars. Cette incapacité à "voir" ce que tous les journalistes présents sur les manifestations constataient, à voir ce que toutes les vidéos donnaient à voir, Emmanuel Macron s'y est accroché. Tout comme le reste du gouvernement. Tous ont répété qu'il n'y avait pas de violences policières à l'occasion de gestion des manifestations des gilets jaunes. Ajouté à cela, l'apathie de l'IGPN, a fait son oeuvre : certains policiers ont continué de se laisser aller à la violence. Toutes ces non violences policières, cet usage "légitime" de la force, a culminé avec la mort de Steve Maia Caniço.

Les journalistes indépendants qui couvrent les manifestations depuis un an sont unanimes : les moyens utilisés pour le maintien de l'ordre sont disproportionnés. Pour autant, le reste de la population, la majorité qui ne manifestent pas, ne s'offusque pas plus que cela du bilan des non violences policières et de l'usage légitime de la force : 2 décès, 315 blessures à la tête, 24 personnes éborgnées et 5 mains arrachées. Le journaliste David Dufresne qui documente les cas de blessures affiche une litanie de chiffres plus désespérants les uns que les autres : 2.448 blessés, 561 signalements déposés à l'IGPN, 313 enquêtes judiciaires de l'IGPN, 8 enquêtes administratives, 15...

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Et les risques en termes de données personnelles

La prise de rendez-vous médicaux est désormais majoritairement entre les mains d'une entreprise privée. Quels risques cela fait-il courir aux patients en termes de protection de leurs données personnelles ? Nous avons eu du mal à obtenir des réponses à des questions précises.

Homepage de Doctolib - Copie d'écran

C’est incontestablement un fleuron de la nouvelle économie française, une « licorne » comme Emmanuel Macron voudrait en voir éclore dans tous les recoins de la halle Freyssinet. Une réussite comme Doctolib, ça s’affiche : à chaque changement de Secrétaire d’État, le nouveau préposé se fend d’une visite chez la seule compagnie à avoir réussi une levée de fonds aussi spectaculaire. Quelque 150 millions d’euros au printemps dernier, du jamais-vu alors en France.

Doctolib est le numéro un du marché de la prise de rendez-vous médical. Quel que soit le médecin, spécialiste, thérapeute en libéral ou en établissement, vous le trouverez sur Doctolib. Et s’il n’y est pas ? On vous recommandera d’autres praticiens dans la même zone géographique qui eux, sont clients de Doctolib.

Passée de 0 à 800 employés en cinq ans, la start-up n’en finit plus d’accumuler les bons résultats : De 76 000 médecins clients début 2019, ils sont passés à 150 000 à la rentrée. De 12 millions de visites par mois sur le site en janvier, ils en sont à 40 millions en septembre. Les 16 acteurs concurrents se partagent de plus en plus les miettes, l’écrémage a commencé.

Mais Doctolib, ce n’est pas que de la prise de rendez-vous. C’est aussi des téléconsultations, remboursées par la Sécurité sociale depuis janvier dernier si l’on respecte certaines règles relatives au parcours médical. Tous ces actes, plus ou moins anodins, sont autant de données qui transitent par l’intermédiaire privé qu’est Doctolib.

Sur la...

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Et les risques en termes de données personnelles

La prise de rendez-vous médicaux est désormais majoritairement entre les mains d'une entreprise privée. Quels risques cela fait-il courir aux patients en termes de protection de leurs données personnelles ? Nous avons eu du mal à obtenir des réponses à des questions précises.

Homepage de Doctolib - Copie d'écran

C’est incontestablement un fleuron de la nouvelle économie française, une « licorne » comme Emmanuel Macron voudrait en voir éclore dans tous les recoins de la halle Freyssinet. Une réussite comme Doctolib, ça s’affiche : à chaque changement de Secrétaire d’État, le nouveau préposé se fend d’une visite chez la seule compagnie à avoir réussi une levée de fonds aussi spectaculaire. Quelque 150 millions d’euros au printemps dernier, du jamais-vu alors en France.

Doctolib est le numéro un du marché de la prise de rendez-vous médical. Quel que soit le médecin, spécialiste, thérapeute en libéral ou en établissement, vous le trouverez sur Doctolib. Et s’il n’y est pas ? On vous recommandera d’autres praticiens dans la même zone géographique qui eux, sont clients de Doctolib.

Passée de 0 à 800 employés en cinq ans, la start-up n’en finit plus d’accumuler les bons résultats : De 76 000 médecins clients début 2019, ils sont passés à 150 000 à la rentrée. De 12 millions de visites par mois sur le site en janvier, ils en sont à 40 millions en septembre. Les 16 acteurs concurrents se partagent de plus en plus les miettes, l’écrémage a commencé.

Mais Doctolib, ce n’est pas que de la prise de rendez-vous. C’est aussi des téléconsultations, remboursées par la Sécurité sociale depuis janvier dernier si l’on respecte certaines règles relatives au parcours médical. Tous ces actes, plus ou moins anodins, sont autant de données qui transitent par l’intermédiaire privé qu’est Doctolib.

Sur la...

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Libé ou le triple saut périlleux arrière lifté

C'est l'histoire d'un boss de la rédaction de Libé qui sort une grosse bêtise marketing. CheckNews le factcheck et se prend les pieds dans le tapis, deux fois.

Quand Libé s'auto-factcheck...

Ils ont dû penser que ça allait faire le buzz, que c'était une annonce marketing de première bourre, un truc aspirationnel... Vendredi 10 octobre, journée mondiale contre la peine de mort, Clément Delpirou, directeur général de SFR Presse, et Paul Quinio, directeur délégué de la rédaction de Libération ont lâché en pleine émission sur France Inter (enfin, Instant M, le passe-plats) que, truc de dingue, l’ensemble des abonnés du journal (quelle que soit l’offre à laquelle ils ont souscrit) bénéficieront, à partir du 29 octobre, sans démarche ou augmentation tarifaire, de l’abandon complet de tous les trackers publicitaires (sur le site comme sur les applications).

On tombe de sa chaise virtuelle. Les abonnés de Libé, pourront, gratuitement, sans même une petite augmentation du prix de leur abonnement, ne pas être pistés, ne pas voir leurs données personnelles être pillées par Libé et revendues aux plus offrants. Et même aux moins offrants.

Mieux, les dirigeants de Libé annonçaient que leur journal allait être le premier à le faire.

Patatras... Nombreux sont les internautes et les journaux à faire remarquer que non, Libé ne sera pas le premier à ne pas piller les données personnelles de ses lecteurs.

Checknews en vient même à devoir fact-checker ses patrons. Re-patatras, le service se fait enfumer et valide la thèse. A tel point que l'article déclenche l'hilarité d'un certain nombre de twittos ainsi qu'une certaine inventivité blagueuse.

CheckNews...

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Libé ou le triple saut périlleux arrière lifté

C'est l'histoire d'un boss de la rédaction de Libé qui sort une grosse bêtise marketing. CheckNews le factcheck et se prend les pieds dans le tapis, deux fois.

Quand Libé s'auto-factcheck...

Ils ont dû penser que ça allait faire le buzz, que c'était une annonce marketing de première bourre, un truc aspirationnel... Vendredi 10 octobre, journée mondiale contre la peine de mort, Clément Delpirou, directeur général de SFR Presse, et Paul Quinio, directeur délégué de la rédaction de Libération ont lâché en pleine émission sur France Inter (enfin, Instant M, le passe-plats) que, truc de dingue, l’ensemble des abonnés du journal (quelle que soit l’offre à laquelle ils ont souscrit) bénéficieront, à partir du 29 octobre, sans démarche ou augmentation tarifaire, de l’abandon complet de tous les trackers publicitaires (sur le site comme sur les applications).

On tombe de sa chaise virtuelle. Les abonnés de Libé, pourront, gratuitement, sans même une petite augmentation du prix de leur abonnement, ne pas être pistés, ne pas voir leurs données personnelles être pillées par Libé et revendues aux plus offrants. Et même aux moins offrants.

Mieux, les dirigeants de Libé annonçaient que leur journal allait être le premier à le faire.

Patatras... Nombreux sont les internautes et les journaux à faire remarquer que non, Libé ne sera pas le premier à ne pas piller les données personnelles de ses lecteurs.

Checknews en vient même à devoir fact-checker ses patrons. Re-patatras, le service se fait enfumer et valide la thèse. A tel point que l'article déclenche l'hilarité d'un certain nombre de twittos ainsi qu'une certaine inventivité blagueuse.

CheckNews...

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Le cas des djihadistes français condamnés en Irak

Alors que l'on célébrait jeudi 10 octobre la dix-septième journée mondiale contre la peine de mort, plusieurs organisations françaises planchaient sur les condamnations à mort de français par l'Irak.

Campagne de Ensemble contre la peine de mort - ecpm.org - Copie d'écran

Pour cette journée contre la peine de mort, Ensemble contre la peine de mort, le Conseil national des barreaux et le Barreau de Paris, ont décidé de mettre un coup de projecteur sur les onze ressortissants français condamnés à mort par l'Irak fin mai et début juin dernier après des procès expéditifs.

Une matinée de débats a donc porté principalement sur l'aspect inéquitable de ces procès et sur le transfert par les Américains de ces Français de Syrie où ils étaient détenus par les Kurdes, vers l'Irak, sans doute avec la bénédiction de la France.

Car bien entendu toute la question est là. La France a renié ses valeurs mais s'est aussi assise sur tous les textes qui proscrivent le transfert d'une personne vers un pays où elle risque la peine de mort.

Wilson Fashe, journaliste qui a enquêté sur le transfert de ces prisonniers a expliqué que l'on « ne peut pas affirmer avec certitude que la France est directement impliquée dans ces transferts », mais de nombreux indices laissent penser qu'elle n'a pas été tenue dans l'ignorance de ce qui se préparait. Pour Wilson Fashe les gouvernements occidentaux ont fait un pari à court terme qu'ils ont visiblement perdu. Pour eux, ces transferts étaient un moyen pour ne pas rapatrier des djihadistes souvent endurcis : éviter le retour des « revenants ». Et puis, la prison à vie ou la mort, c'est un moyen simple pour éviter des condamnations plus légères en Europe, avec à la clef, une remise en...

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Le cas des djihadistes français condamnés en Irak

Alors que l'on célébrait jeudi 10 octobre la dix-septième journée mondiale contre la peine de mort, plusieurs organisations françaises planchaient sur les condamnations à mort de français par l'Irak.

Campagne de Ensemble contre la peine de mort - ecpm.org - Copie d'écran

Pour cette journée contre la peine de mort, Ensemble contre la peine de mort, le Conseil national des barreaux et le Barreau de Paris, ont décidé de mettre un coup de projecteur sur les onze ressortissants français condamnés à mort par l'Irak fin mai et début juin dernier après des procès expéditifs.

Une matinée de débats a donc porté principalement sur l'aspect inéquitable de ces procès et sur le transfert par les Américains de ces Français de Syrie où ils étaient détenus par les Kurdes, vers l'Irak, sans doute avec la bénédiction de la France.

Car bien entendu toute la question est là. La France a renié ses valeurs mais s'est aussi assise sur tous les textes qui proscrivent le transfert d'une personne vers un pays où elle risque la peine de mort.

Wilson Fashe, journaliste qui a enquêté sur le transfert de ces prisonniers a expliqué que l'on « ne peut pas affirmer avec certitude que la France est directement impliquée dans ces transferts », mais de nombreux indices laissent penser qu'elle n'a pas été tenue dans l'ignorance de ce qui se préparait. Pour Wilson Fashe les gouvernements occidentaux ont fait un pari à court terme qu'ils ont visiblement perdu. Pour eux, ces transferts étaient un moyen pour ne pas rapatrier des djihadistes souvent endurcis : éviter le retour des « revenants ». Et puis, la prison à vie ou la mort, c'est un moyen simple pour éviter des condamnations plus légères en Europe, avec à la clef, une remise en...

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... Et au détriment des peuples

Au-dessus des citoyens, et même des gouvernements, il existe des tribunaux d'arbitrage, privés, réservés aux multinationales. Au nom de leurs « droits » ou plutôt de leurs « profits », des entreprises attaquent les Etats et réclament des milliards d'euros.

L'ISDS expliquée par le département US du commerce - USTR.gov

Imaginez... Après la catastrophe de Fukushima, en 2011, l'Allemagne prend la décision de sortir du nucléaire et annonce l'arrêt de ses réacteurs en 2022. Pour l'entreprise suédoise Vattenfall, producteur et distributeur d'électricité présent dans le pays, ce choix annonce la fin de son activité et donc de profits. Vattenfall décide donc d'attaquer l'Etat allemand, et lui réclame 4,7 milliards d'euros en compensation. Vous trouveriez scandaleux qu'une loi nationale soit remise en cause au nom du profit ? Et pourtant, les multinationales ont ce droit grâce à des tribunaux d'arbitrages privés, prévus dans de nombreux traités de commerce et d'investissement. Et c'est ce qu'a fait l'entreprise suédoise. Dans cette juridiction spéciale, ce ne sont pas des juges mais des avocats d'affaires qui tranchent les affaires. Ce mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et Etats est très connu sous l'acronyme ISDS.

Ce système a été inventé par la Banque mondiale en 1965, avec l'objectif d'assurer aux entreprises des anciennes puissances coloniales que les nouveaux Etats indépendants ne remettent pas en cause leurs privilèges. Inconnu du grand public, les critiques ont émergé avec les négociations autour du CETA et du TAFTA: une clause d'arbitrage prévoyait de généraliser ces tribunaux. «Il faut se rendre compte que c'est un système qui a déjà coûté 88 milliards d'euros aux Etats ces 20...

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... Et au détriment des peuples

Au-dessus des citoyens, et même des gouvernements, il existe des tribunaux d'arbitrage, privés, réservés aux multinationales. Au nom de leurs « droits » ou plutôt de leurs « profits », des entreprises attaquent les Etats et réclament des milliards d'euros.

L'ISDS expliquée par le département US du commerce - USTR.gov

Imaginez... Après la catastrophe de Fukushima, en 2011, l'Allemagne prend la décision de sortir du nucléaire et annonce l'arrêt de ses réacteurs en 2022. Pour l'entreprise suédoise Vattenfall, producteur et distributeur d'électricité présent dans le pays, ce choix annonce la fin de son activité et donc de profits. Vattenfall décide donc d'attaquer l'Etat allemand, et lui réclame 4,7 milliards d'euros en compensation. Vous trouveriez scandaleux qu'une loi nationale soit remise en cause au nom du profit ? Et pourtant, les multinationales ont ce droit grâce à des tribunaux d'arbitrages privés, prévus dans de nombreux traités de commerce et d'investissement. Et c'est ce qu'a fait l'entreprise suédoise. Dans cette juridiction spéciale, ce ne sont pas des juges mais des avocats d'affaires qui tranchent les affaires. Ce mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et Etats est très connu sous l'acronyme ISDS.

Ce système a été inventé par la Banque mondiale en 1965, avec l'objectif d'assurer aux entreprises des anciennes puissances coloniales que les nouveaux Etats indépendants ne remettent pas en cause leurs privilèges. Inconnu du grand public, les critiques ont émergé avec les négociations autour du CETA et du TAFTA: une clause d'arbitrage prévoyait de généraliser ces tribunaux. «Il faut se rendre compte que c'est un système qui a déjà coûté 88 milliards d'euros aux Etats ces 20...

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Tentative d'explication par l'exemple

C'est fou ça, tous ces gens qui cassent tout, qui expriment un raz-le-bol déglingué. Se pourrait-il qu'il y ait une raison ?

Mai 68 - D.R.

Ce mouvement de bric et de broc, qui fédère des gens de tous les bords de l'échiquier politique, des complotistes les plus dingos aux verts qui veulent sauver la Pachamama, a un point commun. L'exaspération. Une colère noire qui monte depuis des années. Nourrie par les promesses qui n'engagent que ceux qui les écoutent, par les renoncements, les politiques inverses de celles pour lesquelles les politiciens ont été élus. Mais pas seulement. Sans doute également par une amorce d'éveil. Ce n'est sans doute pas parfait, les conclusions tirées ne sont peut-être pas toujours pertinentes, mais les gilets jaunes ou les "black bloc" qui hurlent leur anti-capitalisme en marge des manifs, ont accès à l'information. Les petits arrangements entre amis qui fonctionnaient depuis des lustres parce que peu de publicité leur était faite, sont désormais sur la place publique. Et ça énerve les gens.

Prenons deux exemples. L'un concerne la morale d'une fable de La Fontaine :

Selon que vous serez puissant ou misérable Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir

En 2017, Jean-Jacques Urvoas, ministre de la justice, envoie à Thierry Solère, élu LR, des documents couverts par le secret de l'enquête. Thierry Solère était visé par une enquête préliminaire ouverte en septembre 2016 par le parquet de Nanterre, portant sur des faits de fraude fiscale, blanchiment, corruption, trafic d’influence et recel d’abus de biens sociaux. Jean-Jacques Urvoas...

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Tentative d'explication par l'exemple

C'est fou ça, tous ces gens qui cassent tout, qui expriment un raz-le-bol déglingué. Se pourrait-il qu'il y ait une raison ?

Mai 68 - D.R.

Ce mouvement de bric et de broc, qui fédère des gens de tous les bords de l'échiquier politique, des complotistes les plus dingos aux verts qui veulent sauver la Pachamama, a un point commun. L'exaspération. Une colère noire qui monte depuis des années. Nourrie par les promesses qui n'engagent que ceux qui les écoutent, par les renoncements, les politiques inverses de celles pour lesquelles les politiciens ont été élus. Mais pas seulement. Sans doute également par une amorce d'éveil. Ce n'est sans doute pas parfait, les conclusions tirées ne sont peut-être pas toujours pertinentes, mais les gilets jaunes ou les "black bloc" qui hurlent leur anti-capitalisme en marge des manifs, ont accès à l'information. Les petits arrangements entre amis qui fonctionnaient depuis des lustres parce que peu de publicité leur était faite, sont désormais sur la place publique. Et ça énerve les gens.

Prenons deux exemples. L'un concerne la morale d'une fable de La Fontaine :

Selon que vous serez puissant ou misérable Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir

En 2017, Jean-Jacques Urvoas, ministre de la justice, envoie à Thierry Solère, élu LR, des documents couverts par le secret de l'enquête. Thierry Solère était visé par une enquête préliminaire ouverte en septembre 2016 par le parquet de Nanterre, portant sur des faits de fraude fiscale, blanchiment, corruption, trafic d’influence et recel d’abus de biens sociaux. Jean-Jacques Urvoas...

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Pas de bol... Deux incidents en quelques années

Ayez confiance, en dépit des apparences, l'explosion, puis l'incendie, qui ont secoué l'usine Lubrizol à Rouen sont sans danger pour la population, selon les autorités.

Incendie de l'usine Lubrizol à Rouen le 26 septembre 2019 - D.R.

La journée de jeudi aura été marquée par l'incapacité de la presse à faire abstraction de la mort de Jacques Chirac, au moins en partie, pour couvrir l'explosion d'une usine classée "Seveso seuil haut" et l'incendie qui a suivi. La population sonnait pourtant l'alarme sur les réseaux sociaux, montrant des retombées noirâtres, alertant sur des difficultés respiratoires... Les autorités, martèlent encore aujourd'hui que tout cela est sans danger. Il faudra les croire sur parole.

Mais avec circonspection quand même...

D'une part parce qu'il y a le pathétique précédent du "nuage de Tchernobyl". D'autre part, selon la fiche d'information du public Seveso concernant l'entreprise Lubrizol, le risque d'explosion ou d'incendie "sur les installations ont une probabilité d'apparition relativement faible (évaluée au maximum à une fois tous les 10.000 ans)".

Fiche d'information du public Seveso (ministère de la transition écologique et solidaire) - Copie d'écran
Fiche d'information du public Seveso (ministère de la transition écologique et solidaire) - Copie d'écran

Pas de bol quand même. Il a fallu que ça tombe en 2019.

Sur le site des "services de l'Etat en Seine-Maritime", vers lequel pointe le ministère de la transition écologique et solidaire, on cherche désespérément le "module seveso". Avec un peu de chance il sera retrouvé dans les jours à venir, ou le lien du ministère sera modifié, qui sait ?

Site de la préfecture de Seine-Maritime ce matin - Copie d'écran
Site de la préfecture de Seine-Maritime ce matin - Copie d'écran

...

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Pas de bol... Deux incidents en quelques années

Ayez confiance, en dépit des apparences, l'explosion, puis l'incendie, qui ont secoué l'usine Lubrizol à Rouen sont sans danger pour la population, selon les autorités.

Incendie de l'usine Lubrizol à Rouen le 26 septembre 2019 - D.R.

La journée de jeudi aura été marquée par l'incapacité de la presse à faire abstraction de la mort de Jacques Chirac, au moins en partie, pour couvrir l'explosion d'une usine classée "Seveso seuil haut" et l'incendie qui a suivi. La population sonnait pourtant l'alarme sur les réseaux sociaux, montrant des retombées noirâtres, alertant sur des difficultés respiratoires... Les autorités, martèlent encore aujourd'hui que tout cela est sans danger. Il faudra les croire sur parole.

Mais avec circonspection quand même...

D'une part parce qu'il y a le pathétique précédent du "nuage de Tchernobyl". D'autre part, selon la fiche d'information du public Seveso concernant l'entreprise Lubrizol, le risque d'explosion ou d'incendie "sur les installations ont une probabilité d'apparition relativement faible (évaluée au maximum à une fois tous les 10.000 ans)".

Fiche d'information du public Seveso (ministère de la transition écologique et solidaire) - Copie d'écran
Fiche d'information du public Seveso (ministère de la transition écologique et solidaire) - Copie d'écran

Pas de bol quand même. Il a fallu que ça tombe en 2019.

Sur le site des "services de l'Etat en Seine-Maritime", vers lequel pointe le ministère de la transition écologique et solidaire, on cherche désespérément le "module seveso". Avec un peu de chance il sera retrouvé dans les jours à venir, ou le lien du ministère sera modifié, qui sait ?

Site de la préfecture de Seine-Maritime ce matin - Copie d'écran
Site de la préfecture de Seine-Maritime ce matin - Copie d'écran

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Tempête dans un verre d'eau

Jean-Luc Mélenchon, plutôt spécialiste des coups de menton et des bravades, s'est montré très prudent face à l'appel du syndicat très droitier Alliance à manifester devant le siège du parti : il a décrété une journée portes closes. Des gilets jaunes sont tout de même venus.

Frédéric Lagache, délégué général d'Alliance, répond à la tévé. - © Reflets

Comme pour la manifestation des policiers du MPC et des gyros bleus en décembre dernier, les rapports entre manifestants et forces de l'ordre étaient tout à fait cordiaux. On se salue, sourires en coin, entre collègues. Le syndicat Alliance avait appelé ses troupes à faire entendre leur voix après les déclarations de Jean-Luc Mélenchon. Toujours dans l'outrance, celui-ci avait qualifié les forces de l'ordre, en globalisant, de "barbares" dans une discussion avec un manifestant. Le prétexte était trop beau pour que Alliance, toujours dans l'outrance également, mais sur l'autre bord de l'échiquier politique, ne le saisisse. A la différence de la manif du 20 décembre dernier, pas question cette fois de convergence entre les policiers et les gilets jaunes. Ce n'était pas les mêmes policiers. Chacun campait sur ses positions. Les policiers dans leur rôle d'oies blanches outragées, les gilets jaunes dans celui de ceux dont les camarades sont morts, ont été éborgnés, ont perdu une main, ont été matraqués, gazés...

De son côté, le patron de la France Insoumise a préféré se faire porter pâle. Dans un message à ses troupes la veille, il enjoignait les camarades à surtout ne pas venir devant le siège du parti où comptait manifester Alliance. Ces gens-là sont armés et cherchent la provocation, expliquait-il en substance et visiblement un peu inquiet dans une vidéo.

Ce sont donc quelques gilets jaunes qui sont venu tenir la dragée haute aux...

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Tempête dans un verre d'eau

Jean-Luc Mélenchon, plutôt spécialiste des coups de menton et des bravades, s'est montré très prudent face à l'appel du syndicat très droitier Alliance à manifester devant le siège du parti : il a décrété une journée portes closes. Des gilets jaunes sont tout de même venus.

Frédéric Lagache, délégué général d'Alliance, répond à la tévé. - © Reflets

Comme pour la manifestation des policiers du MPC et des gyros bleus en décembre dernier, les rapports entre manifestants et forces de l'ordre étaient tout à fait cordiaux. On se salue, sourires en coin, entre collègues. Le syndicat Alliance avait appelé ses troupes à faire entendre leur voix après les déclarations de Jean-Luc Mélenchon. Toujours dans l'outrance, celui-ci avait qualifié les forces de l'ordre, en globalisant, de "barbares" dans une discussion avec un manifestant. Le prétexte était trop beau pour que Alliance, toujours dans l'outrance également, mais sur l'autre bord de l'échiquier politique, ne le saisisse. A la différence de la manif du 20 décembre dernier, pas question cette fois de convergence entre les policiers et les gilets jaunes. Ce n'était pas les mêmes policiers. Chacun campait sur ses positions. Les policiers dans leur rôle d'oies blanches outragées, les gilets jaunes dans celui de ceux dont les camarades sont morts, ont été éborgnés, ont perdu une main, ont été matraqués, gazés...

De son côté, le patron de la France Insoumise a préféré se faire porter pâle. Dans un message à ses troupes la veille, il enjoignait les camarades à surtout ne pas venir devant le siège du parti où comptait manifester Alliance. Ces gens-là sont armés et cherchent la provocation, expliquait-il en substance et visiblement un peu inquiet dans une vidéo.

Ce sont donc quelques gilets jaunes qui sont venu tenir la dragée haute aux...

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Reportage photo et vidéo

Le préfet a mis les petits plats dans les grands pour cette "rentrée" de plusieurs mouvements (gilets jaunes, marche pour le climat). Tout a été fait pour éviter la mise en place d'une vraie manifestation. A quel prix ?

Pochoir croisé à plusieurs reprises, clin d'oeil à Hong-Kong - © Reflets

Tout avait commencé la veille au soir. Le groupe de gilets jaunes qui déclare les manifestations en préfecture depuis un bon moment a annoncé vendredi soir que toutes ses propositions de parcours avaient été refusés par la préfecture. Un signal. Le préfet à poigne, Didier Lallement, donnait ainsi le ton. Pas de manifs encadrées. Il ne laissait qu'un choix aux manifestants : renouer avec les manifs sauvages. C'est pratique parce que cela, aux yeux de l'exécutif et des chaînes d'info en continu, cela justifie les dispersions systématiques et pourquoi pas violentes, de tous les attroupements. Cela évite aussi de montrer dans la capitale, toujours visitée en cette fin septembre ensoleillée par bon nombre de touristes, un long cortège jaune, s'étalant sur des kilomètres. Pire, que ce cortège de gilets jaunes rejoigne celui de la marche pour le climat, ce que nombre d'organisations souhaitaient.

Plusieurs rassemblements étaient prévus ce 21 septembre 2019 - Copie d'écran
Plusieurs rassemblements étaient prévus ce 21 septembre 2019 - Copie d'écran

Eh bien la stratégie a fonctionné. Dès 7h30, la police était place de la Madeleine ou le premier rendez-vous avait été donné. Fouilles systématiques, filtrage, interdiction de rester sur la place... Quelques gilets jaunes s'étaient attablés au café. Contrôle d'identité... Peu après 9h, un premier attroupement se forme mais est rapidement dispersé.

Le cortège de quelques dizaines de personnes s'éparpille puis se reforme. Finalement, les forces de l'ordre poursuivent...

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Reportage photo et vidéo

Le préfet a mis les petits plats dans les grands pour cette "rentrée" de plusieurs mouvements (gilets jaunes, marche pour le climat). Tout a été fait pour éviter la mise en place d'une vraie manifestation. A quel prix ?

Pochoir croisé à plusieurs reprises, clin d'oeil à Hong-Kong - © Reflets

Tout avait commencé la veille au soir. Le groupe de gilets jaunes qui déclare les manifestations en préfecture depuis un bon moment a annoncé vendredi soir que toutes ses propositions de parcours avaient été refusés par la préfecture. Un signal. Le préfet à poigne, Didier Lallement, donnait ainsi le ton. Pas de manifs encadrées. Il ne laissait qu'un choix aux manifestants : renouer avec les manifs sauvages. C'est pratique parce que cela, aux yeux de l'exécutif et des chaînes d'info en continu, cela justifie les dispersions systématiques et pourquoi pas violentes, de tous les attroupements. Cela évite aussi de montrer dans la capitale, toujours visitée en cette fin septembre ensoleillée par bon nombre de touristes, un long cortège jaune, s'étalant sur des kilomètres. Pire, que ce cortège de gilets jaunes rejoigne celui de la marche pour le climat, ce que nombre d'organisations souhaitaient.

Plusieurs rassemblements étaient prévus ce 21 septembre 2019 - Copie d'écran
Plusieurs rassemblements étaient prévus ce 21 septembre 2019 - Copie d'écran

Eh bien la stratégie a fonctionné. Dès 7h30, la police était place de la Madeleine ou le premier rendez-vous avait été donné. Fouilles systématiques, filtrage, interdiction de rester sur la place... Quelques gilets jaunes s'étaient attablés au café. Contrôle d'identité... Peu après 9h, un premier attroupement se forme mais est rapidement dispersé.

Le cortège de quelques dizaines de personnes s'éparpille puis se reforme. Finalement, les forces de l'ordre poursuivent...

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Le 21 septembre devrait marquer la "rentrée" du mouvement

Samedi 21 septembre, dans les rues, il y aura des gens en lutte pour le climat, des syndicats contre la réforme des retraites et des gilets jaunes. Tous ont des raisons d'y être... Tout le monde évoque une possible convergence des luttes.

Manifestation en mars dernier - © Reflets

1) La mort de Zineb Redouane, de Steve Maia Caniço ne doit pas nous laisser indifférents.

L'IGPN a montré ses limites et ressemble plus à une machine à blanchir les membres des forces de l'ordre qu'à un service d'enquête indépendant. Le Canard Enchaîné a montré par exemple que la police judiciaire qui enquête désormais sur la mort de Steeve Maia Caniço met à mal la version de l'IGPN :

Au mieux, c’est une erreur ; au pire, un mensonge... Dans son « rapport de synthese », rendu public le 30 juillet par Edouard Philippe et Christophe Castaner, l’IGPN, la police des polices, ecrit, au sujet de Steve Maia Canico, disparu la nuit de la Fete de la musique et retrouve le 29 juillet noye dans la Loire : "Le telephone de la personne disparue declenchait un dernier relais telephonique a 3 h 16 le 22 juin 2019." Sous- entendu : soit le telephone n’avait plus de batterie, soit le jeune homme etait tombe a l’eau avec son mobile, qui avait alors cesse d’emettre. Dans cette hypothese, sa chute se serait donc produite plus d’une heure avant l’intervention musclee des forces de l’ordre sur le quai Wilson, a Nantes – manœuvre destinee a faire cesser la musique.

Pas de chance, la PJ a consulté toutes les données téléphoniques concernant Steeve et son portable a continue d’emettre jusqu’a 4 h 33... soit treize minutes apres le debut de l’intervention policiere... Il "bornait" encore à cette heure là. C'est à dire qu'il se révélait aux tours...

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Le 21 septembre devrait marquer la "rentrée" du mouvement

Samedi 21 septembre, dans les rues, il y aura des gens en lutte pour le climat, des syndicats contre la réforme des retraites et des gilets jaunes. Tous ont des raisons d'y être... Tout le monde évoque une possible convergence des luttes.

Manifestation en mars dernier - © Reflets

1) La mort de Zineb Redouane, de Steve Maia Caniço ne doit pas nous laisser indifférents.

L'IGPN a montré ses limites et ressemble plus à une machine à blanchir les membres des forces de l'ordre qu'à un service d'enquête indépendant. Le Canard Enchaîné a montré par exemple que la police judiciaire qui enquête désormais sur la mort de Steeve Maia Caniço met à mal la version de l'IGPN :

Au mieux, c’est une erreur ; au pire, un mensonge... Dans son « rapport de synthese », rendu public le 30 juillet par Edouard Philippe et Christophe Castaner, l’IGPN, la police des polices, ecrit, au sujet de Steve Maia Canico, disparu la nuit de la Fete de la musique et retrouve le 29 juillet noye dans la Loire : "Le telephone de la personne disparue declenchait un dernier relais telephonique a 3 h 16 le 22 juin 2019." Sous- entendu : soit le telephone n’avait plus de batterie, soit le jeune homme etait tombe a l’eau avec son mobile, qui avait alors cesse d’emettre. Dans cette hypothese, sa chute se serait donc produite plus d’une heure avant l’intervention musclee des forces de l’ordre sur le quai Wilson, a Nantes – manœuvre destinee a faire cesser la musique.

Pas de chance, la PJ a consulté toutes les données téléphoniques concernant Steeve et son portable a continue d’emettre jusqu’a 4 h 33... soit treize minutes apres le debut de l’intervention policiere... Il "bornait" encore à cette heure là. C'est à dire qu'il se révélait aux tours...

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Glacis policier, dissensions militantes et psyop au Pays Basque

Pour Macron, ce G7 était le test de rentrée. Une tribune internationale pour prouver que le mouvement social était bel et bien achevé. L'état "en marche" avait jeté toute ses ressources dans la bataille, pas question que se reproduisent les événements de Hambourg.

Voilà les choses telles qu'elles devaient se passer - G20 à Hambourg en 2017 - barfi.ch

Le dernier coup d’œil à Twitter avant de partir pose le décor. Le mouvement anarchiste Indar Beltza a annoncé sa sortie de la plateforme G7 EZ dénonçant un événement minutieusement organisé par l'Etat. Un compromis "pacifique", dont la plateforme se voit imposé la responsabilité par les autorités. Un compromis qui élude "les paramètres de dangerosité de l’événement dû au déploiement extraordinaire des forces de répressions de l’État sur le territoire basque". Une zone d’exclusion s’étend de Dax jusqu’aux Pyrénées. Tous les campings loués le sont par l'état du 15 août au 15 septembre. Bayonne mise sous cloche, des caméras haute définition récemment installées sur tout le territoire. Des bases militaires sur les hauteurs et des réseaux de téléphonie mise sous "étouffoir". Quelque 700 places dans le centre de rétention à Hendaye. Un lieu du contre-sommet complètement enclavé dans le dispositif. Sur Waze des képis apparaissent sur toutes les routes de la région. Le ton est donné. Mais curieusement, on ne nous mettra pas de bâtons dans les roues pour rejoindre le camp.

Se rendre du camping au lieu où se tiennent les conférences n'est pas chose aisée. D'abord 20 minutes de marche. Puis 20 longues minutes de bus jusqu'au centre ville. Et 15 minutes supplémentaires pour rejoindre Irun, coté espagnol. Les conférences sont pleines. A la tribune, Aurélie Trouvé d'ATTAC, qui se trouve aussi sur le camp. Philippe Martinez de la CGT,...

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Glacis policier, dissensions militantes et psyop au Pays Basque

Pour Macron, ce G7 était le test de rentrée. Une tribune internationale pour prouver que le mouvement social était bel et bien achevé. L'état "en marche" avait jeté toute ses ressources dans la bataille, pas question que se reproduisent les événements de Hambourg.

Voilà les choses telles qu'elles devaient se passer - G20 à Hambourg en 2017 - barfi.ch

Le dernier coup d’œil à Twitter avant de partir pose le décor. Le mouvement anarchiste Indar Beltza a annoncé sa sortie de la plateforme G7 EZ dénonçant un événement minutieusement organisé par l'Etat. Un compromis "pacifique", dont la plateforme se voit imposé la responsabilité par les autorités. Un compromis qui élude "les paramètres de dangerosité de l’événement dû au déploiement extraordinaire des forces de répressions de l’État sur le territoire basque". Une zone d’exclusion s’étend de Dax jusqu’aux Pyrénées. Tous les campings loués le sont par l'état du 15 août au 15 septembre. Bayonne mise sous cloche, des caméras haute définition récemment installées sur tout le territoire. Des bases militaires sur les hauteurs et des réseaux de téléphonie mise sous "étouffoir". Quelque 700 places dans le centre de rétention à Hendaye. Un lieu du contre-sommet complètement enclavé dans le dispositif. Sur Waze des képis apparaissent sur toutes les routes de la région. Le ton est donné. Mais curieusement, on ne nous mettra pas de bâtons dans les roues pour rejoindre le camp.

Se rendre du camping au lieu où se tiennent les conférences n'est pas chose aisée. D'abord 20 minutes de marche. Puis 20 longues minutes de bus jusqu'au centre ville. Et 15 minutes supplémentaires pour rejoindre Irun, coté espagnol. Les conférences sont pleines. A la tribune, Aurélie Trouvé d'ATTAC, qui se trouve aussi sur le camp. Philippe Martinez de la CGT,...

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Près de 17.000 milliards de dollars en obligations à rendements négatifs

La baisse des taux par les banques centrales, pour soutenir artificiellement les marchés actions et le secteur financier, après les crises de 2008 et 2010, ont des effets de bord. Les zinzins payent désormais pour mettre leurs liquidités à l'abri d'une nouvelle crise qu'ils anticipent.

Market Value of Negative-Yielding Bonds in the Bloomberg Barclays Global-Aggregate Index - Bloomberg / Barclays

Il y a des marqueurs... Par exemple, quand les investisseurs institutionnels (les zinzins dans le jargon) acceptent de payer pour que quelqu'un garde leurs liquidités, c'est qu'il y a un gros problème qui approche. Or, c'est ce qui se passe actuellement.

Le volume des obligations à rendement négatif atteint 17.000 milliards de dollars, selon l'indice Bloomberg Barclays Global-Aggregate. Le plus gros de cette dette est européenne.

Volume des obligations à rendement négatif au fil des ans - Bloomberg
Volume des obligations à rendement négatif au fil des ans - Bloomberg

En clair, les investisseurs ont parqué 17.000 milliards de dollars en sachant qu'ils allaient perdre de l'argent. Les zinzins n'attendent même pas un petit rendement, ils ont acté l'idée d'en perdre. C'est dire la confiance qu'ils ont dans la stabilité de l'économie en général et des autres instruments financiers en particulier...

Cela traduit une très grande inquiétude. Un effondrement possible des marchés actions, une nouvelle crise de grande ampleur. Dans la même veine, l'or explose depuis quelques mois.

Cours de l'or - stockcharts.com
Cours de l'or - stockcharts.com

Même si une correction naturelle intervient depuis le début du mois, le cours de l'or montre que cette valeur reste un refuge en cas de crise (à venir).

La plupart des banques centrales ont confirmé qu'elles allaient baisser à nouveau les taux et poursuivre la politique de quantitative easing. Ces mêmes politiques qui ont abouti à la situation actuelle. Plus de baisse des...

";s:7:"content";s:2876:"

Près de 17.000 milliards de dollars en obligations à rendements négatifs

La baisse des taux par les banques centrales, pour soutenir artificiellement les marchés actions et le secteur financier, après les crises de 2008 et 2010, ont des effets de bord. Les zinzins payent désormais pour mettre leurs liquidités à l'abri d'une nouvelle crise qu'ils anticipent.

Market Value of Negative-Yielding Bonds in the Bloomberg Barclays Global-Aggregate Index - Bloomberg / Barclays

Il y a des marqueurs... Par exemple, quand les investisseurs institutionnels (les zinzins dans le jargon) acceptent de payer pour que quelqu'un garde leurs liquidités, c'est qu'il y a un gros problème qui approche. Or, c'est ce qui se passe actuellement.

Le volume des obligations à rendement négatif atteint 17.000 milliards de dollars, selon l'indice Bloomberg Barclays Global-Aggregate. Le plus gros de cette dette est européenne.

Volume des obligations à rendement négatif au fil des ans - Bloomberg
Volume des obligations à rendement négatif au fil des ans - Bloomberg

En clair, les investisseurs ont parqué 17.000 milliards de dollars en sachant qu'ils allaient perdre de l'argent. Les zinzins n'attendent même pas un petit rendement, ils ont acté l'idée d'en perdre. C'est dire la confiance qu'ils ont dans la stabilité de l'économie en général et des autres instruments financiers en particulier...

Cela traduit une très grande inquiétude. Un effondrement possible des marchés actions, une nouvelle crise de grande ampleur. Dans la même veine, l'or explose depuis quelques mois.

Cours de l'or - stockcharts.com
Cours de l'or - stockcharts.com

Même si une correction naturelle intervient depuis le début du mois, le cours de l'or montre que cette valeur reste un refuge en cas de crise (à venir).

La plupart des banques centrales ont confirmé qu'elles allaient baisser à nouveau les taux et poursuivre la politique de quantitative easing. Ces mêmes politiques qui ont abouti à la situation actuelle. Plus de baisse des...

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LOL

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LOL

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Mais ce n’est pas vendeur…

Intelligence artificielle, deep learning, blockchain, il faut des buzzwords pour attirer l'investisseur. Ce n'est pas nouveau...

IA Flash - Copie d'écran

Il faut remonter à la fin des années 90 pour comprendre comment fonctionne le secteur économique des start-up. À l’époque, on appelait ça la nouvelle économie. Fini le brick and mortar (briques et ciment), vive le numérique. On allait voir ce qu’on allait voir et des boites n’ayant même pas atteint l’âge de la puberté étaient valorisées plus que Boeing. Vint l’éclatement de la bulle Internet et on remit à plat le délire. Il devenait difficile de vendre du rêve construit sur 15 lignes de code pourri, sous prétexte que personne ne comprenait rien aux technologies en question. Fort heureusement, la nature ayant horreur du vide, apparut le concept marketing de Web 2.0 (grâce à M. O’Reilly) et l’on put recommencer le cercle débile : un type a une idée liée à Internet, de près ou de loin, il la survend à des investisseurs qui n’y comprennent rien et qui vont injecter des fonds massivement. Ces fonds permettent de payer des salaires mirobolants et de valoriser l’entreprise une vraie petite fortune. Mais un concept, ça lasse. Le Web 2.0, ça ne pouvait pas durer. Sont donc arrivés deux ou trois concepts qui permettent à nouveau de payer des salaires mirobolants à ceux qui savent les manier avec doigté devant les parterres d’investisseurs. Par exemple, l’Intelligence artificielle (IA), le Deep Learning ou la Blockchain. Notons, pour la blague, que le perceptron, un algorithme d'apprentissage supervisé, considéré comme un réseau de neurones, a été inventé… en 1957.

Mais parfois,...

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Mais ce n’est pas vendeur…

Intelligence artificielle, deep learning, blockchain, il faut des buzzwords pour attirer l'investisseur. Ce n'est pas nouveau...

IA Flash - Copie d'écran

Il faut remonter à la fin des années 90 pour comprendre comment fonctionne le secteur économique des start-up. À l’époque, on appelait ça la nouvelle économie. Fini le brick and mortar (briques et ciment), vive le numérique. On allait voir ce qu’on allait voir et des boites n’ayant même pas atteint l’âge de la puberté étaient valorisées plus que Boeing. Vint l’éclatement de la bulle Internet et on remit à plat le délire. Il devenait difficile de vendre du rêve construit sur 15 lignes de code pourri, sous prétexte que personne ne comprenait rien aux technologies en question. Fort heureusement, la nature ayant horreur du vide, apparut le concept marketing de Web 2.0 (grâce à M. O’Reilly) et l’on put recommencer le cercle débile : un type a une idée liée à Internet, de près ou de loin, il la survend à des investisseurs qui n’y comprennent rien et qui vont injecter des fonds massivement. Ces fonds permettent de payer des salaires mirobolants et de valoriser l’entreprise une vraie petite fortune. Mais un concept, ça lasse. Le Web 2.0, ça ne pouvait pas durer. Sont donc arrivés deux ou trois concepts qui permettent à nouveau de payer des salaires mirobolants à ceux qui savent les manier avec doigté devant les parterres d’investisseurs. Par exemple, l’Intelligence artificielle (IA), le Deep Learning ou la Blockchain. Notons, pour la blague, que le perceptron, un algorithme d'apprentissage supervisé, considéré comme un réseau de neurones, a été inventé… en 1957.

Mais parfois,...

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Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT se confie avant la rentrée sociale

Pour le secrétaire général de la CGT, il n'y a eu aucune négociation depuis deux ans et demi. Très critique envers Emmanuel Macron et ses méthodes, il tente un rapprochement avec les mouvements sociaux comme les gilets jaunes ou les grèves pour le climat.

Philippe Martinez en 2017 - Ricani16 - CC BY-SA 4.0

Comment caractériseriez-vous les relations avec le Président Macron ?

Les relations avec Macron depuis son arrivée au pouvoir sont nulles. Il pense que les syndicats ne servent à rien et qu’il n’a besoin de personne pour avoir la température du pays. C’est idéologique. Il a une méconnaissance importante de la société française, il n’a jamais été confronté aux syndicats dans son travail et n’a pas jamais été élu avant d’être Président…

Est-ce qu’il n’y a pas un changement dans le dialogue avec les syndicats à la manière dont le pouvoir les appréhende ? C’est à dire dans leur capacité de mobilisation ?

Je pense que Macron connaît mal le syndicalisme. Pour lui, les syndicats doivent être des relais de communication de sa politique. C’est comme dans les grandes entreprises, on ne négocie plus, on nous explique ce qu’on va faire et on nous demande de relayer ces explications. Il est dans cette logique-là. Ça limite la notion de dialogue social… Donc dès qu’on ne veut pas jouer cette partition, on ne les intéresse pas. Soit l'on est d’accord avec lui, soit l'on ne sert à rien.

La crise des Gilets Jaunes a-t-elle changé les choses dans les relations avec les syndicats ?

Je ne pense pas non plus. Il y a une double responsabilité dans la crise des Gilets Jaunes. Partout où les syndicats ne sont pas là – et c’est dans la majorité des entreprises – les gens ont quand même des problèmes, et ils s’organisent d’une manière ou d’une autre. C’est une autocritique vis-à-vis de nos...

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Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT se confie avant la rentrée sociale

Pour le secrétaire général de la CGT, il n'y a eu aucune négociation depuis deux ans et demi. Très critique envers Emmanuel Macron et ses méthodes, il tente un rapprochement avec les mouvements sociaux comme les gilets jaunes ou les grèves pour le climat.

Philippe Martinez en 2017 - Ricani16 - CC BY-SA 4.0

Comment caractériseriez-vous les relations avec le Président Macron ?

Les relations avec Macron depuis son arrivée au pouvoir sont nulles. Il pense que les syndicats ne servent à rien et qu’il n’a besoin de personne pour avoir la température du pays. C’est idéologique. Il a une méconnaissance importante de la société française, il n’a jamais été confronté aux syndicats dans son travail et n’a pas jamais été élu avant d’être Président…

Est-ce qu’il n’y a pas un changement dans le dialogue avec les syndicats à la manière dont le pouvoir les appréhende ? C’est à dire dans leur capacité de mobilisation ?

Je pense que Macron connaît mal le syndicalisme. Pour lui, les syndicats doivent être des relais de communication de sa politique. C’est comme dans les grandes entreprises, on ne négocie plus, on nous explique ce qu’on va faire et on nous demande de relayer ces explications. Il est dans cette logique-là. Ça limite la notion de dialogue social… Donc dès qu’on ne veut pas jouer cette partition, on ne les intéresse pas. Soit l'on est d’accord avec lui, soit l'on ne sert à rien.

La crise des Gilets Jaunes a-t-elle changé les choses dans les relations avec les syndicats ?

Je ne pense pas non plus. Il y a une double responsabilité dans la crise des Gilets Jaunes. Partout où les syndicats ne sont pas là – et c’est dans la majorité des entreprises – les gens ont quand même des problèmes, et ils s’organisent d’une manière ou d’une autre. C’est une autocritique vis-à-vis de nos...

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L'éthique à géométrie variable

Il n’est aujourd’hui plus possible de développer des nouvelles technologies sans se demander au préalable si elles sont "souhaitables", selon le PDG d'Atos, Thierry Breton. Il fait mine d'oublier la bienveillance d'Atos vis-à-vis de Philippe Vannier, le patron d'Amesys

Atos : une entreprise responsable - Copie d'écran Novethic

Ce n'est pas du greenwashing, c'est de l'AmesysWashing. Le très médiatique patron d'Atos, Thierry Breton, s'est fendu d'un billet sur Linkedin dans lequel il explique que "nous devons aujourd’hui adjoindre, à la question « est-ce techniquement et juridiquement possible ? », la question « est-ce souhaitable ? » - pour nos collaborateurs, pour notre environnement, pour les sociétés dans lesquels nous évoluons. En matière de technologie, les possibilités créent les responsabilités.". C'est beau. Cela nous ferait presque verser une larme. Enfin un patron qui se pose des questions éthiques : est-ce que mon code va servir à tuer des gens ? A les abimer, leur causer du tort ? Mais au moment de sortir notre mouchoir, on y a vu un noeud. Celui que l'on avait fait pour ne jamais oublier que Thierry Breton avait offert une sorte d'asile politique à Philippe Vannier, l'architecte des technologies Amesys qui ont servi à arrêter, à torturer des opposants politiques dans les pires dictatures de la planète.

Thierry Breton a souhaité intégrer dans les statuts de sa société, Atos, une "raison d'être". Être ou ne pas être ? Et si être, comment et pourquoi ? Vous avez deux heures... Les actionnaires d'Atos, ont eux voté le texte suivant à 99,93% (made in North Korea) :

« Notre mission est de contribuer à façonner l'espace informationnel. Avec nos compétences et nos services, nous supportons [note pour le service de...

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L'éthique à géométrie variable

Il n’est aujourd’hui plus possible de développer des nouvelles technologies sans se demander au préalable si elles sont "souhaitables", selon le PDG d'Atos, Thierry Breton. Il fait mine d'oublier la bienveillance d'Atos vis-à-vis de Philippe Vannier, le patron d'Amesys

Atos : une entreprise responsable - Copie d'écran Novethic

Ce n'est pas du greenwashing, c'est de l'AmesysWashing. Le très médiatique patron d'Atos, Thierry Breton, s'est fendu d'un billet sur Linkedin dans lequel il explique que "nous devons aujourd’hui adjoindre, à la question « est-ce techniquement et juridiquement possible ? », la question « est-ce souhaitable ? » - pour nos collaborateurs, pour notre environnement, pour les sociétés dans lesquels nous évoluons. En matière de technologie, les possibilités créent les responsabilités.". C'est beau. Cela nous ferait presque verser une larme. Enfin un patron qui se pose des questions éthiques : est-ce que mon code va servir à tuer des gens ? A les abimer, leur causer du tort ? Mais au moment de sortir notre mouchoir, on y a vu un noeud. Celui que l'on avait fait pour ne jamais oublier que Thierry Breton avait offert une sorte d'asile politique à Philippe Vannier, l'architecte des technologies Amesys qui ont servi à arrêter, à torturer des opposants politiques dans les pires dictatures de la planète.

Thierry Breton a souhaité intégrer dans les statuts de sa société, Atos, une "raison d'être". Être ou ne pas être ? Et si être, comment et pourquoi ? Vous avez deux heures... Les actionnaires d'Atos, ont eux voté le texte suivant à 99,93% (made in North Korea) :

« Notre mission est de contribuer à façonner l'espace informationnel. Avec nos compétences et nos services, nous supportons [note pour le service de...

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Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT se confie avant la rentrée sociale

Alors que la rentrée sociale s’annonce tendue avec la réforme des retraites, Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT s’est confié avant la rencontre avec le Premier ministre à la fin de cette semaine.

Laurent Berger - Info-Com CFDT

Comment voyez-vous l’évolution des relations avec le président Macron et son entourage ? On a parlé de lune de miel au départ ?

Il n’y a jamais eu ni lune de miel, ni divorce d’ailleurs. Il y a des divergences. Ce n’est pas tant sur la relation interpersonnelle car il n’y a pas d’affect dans tout ça. C’est plutôt dans la logique des dossiers en cours. Nous avons senti une volonté de nier la place des corps intermédiaires, en tout cas de passer outre. Il y a dans l’entourage de Macron une forme de théorisation, il y a un point aveugle dans le macronisme sur le rôle de la société civile. Il voudrait cantonner le syndicalisme à l’entreprise, ce qui pour la CFDT est un problème. Nous avons toujours pensé que nous avions le droit d’intervenir sur d’autres sujets que ceux du travail, par exemple comme dans la tribune sur le Pacte du pouvoir vivre de mars dernier ou celle sur les migrants. Notre point d’accroche prioritaire c’est le travail, bien sûr. On concentre beaucoup de forces à être avec les travailleurs, et on doit toujours le faire davantage. C’est dans l’entreprise qu’on crée notre légitimité, mais cette légitimité nous renforce pour dire aussi des choses plus globalement. Les salariés ne sont pas que des salariés, ce sont aussi des citoyens. Ils sont intéressés par les questions démocratiques, sociétales.Le gouvernement doit nous écouter aussi sur d’autres sujets.

La CFDT est devenu le premier syndicat de France et pourtant on a l’impression que votre parole importe...

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Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT se confie avant la rentrée sociale

Alors que la rentrée sociale s’annonce tendue avec la réforme des retraites, Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT s’est confié avant la rencontre avec le Premier ministre à la fin de cette semaine.

Laurent Berger - Info-Com CFDT

Comment voyez-vous l’évolution des relations avec le président Macron et son entourage ? On a parlé de lune de miel au départ ?

Il n’y a jamais eu ni lune de miel, ni divorce d’ailleurs. Il y a des divergences. Ce n’est pas tant sur la relation interpersonnelle car il n’y a pas d’affect dans tout ça. C’est plutôt dans la logique des dossiers en cours. Nous avons senti une volonté de nier la place des corps intermédiaires, en tout cas de passer outre. Il y a dans l’entourage de Macron une forme de théorisation, il y a un point aveugle dans le macronisme sur le rôle de la société civile. Il voudrait cantonner le syndicalisme à l’entreprise, ce qui pour la CFDT est un problème. Nous avons toujours pensé que nous avions le droit d’intervenir sur d’autres sujets que ceux du travail, par exemple comme dans la tribune sur le Pacte du pouvoir vivre de mars dernier ou celle sur les migrants. Notre point d’accroche prioritaire c’est le travail, bien sûr. On concentre beaucoup de forces à être avec les travailleurs, et on doit toujours le faire davantage. C’est dans l’entreprise qu’on crée notre légitimité, mais cette légitimité nous renforce pour dire aussi des choses plus globalement. Les salariés ne sont pas que des salariés, ce sont aussi des citoyens. Ils sont intéressés par les questions démocratiques, sociétales.Le gouvernement doit nous écouter aussi sur d’autres sujets.

La CFDT est devenu le premier syndicat de France et pourtant on a l’impression que votre parole importe...

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Nous étions allés la voir à Milipol...

Q Cyber Technologies chapeaute NSO Group. Les deux entreprises ont été mises en accusation en mai après la découverte d'une faille dans WhatApp exploitée pour hacker les téléphones d'opposants politiques.

Article relatant la découverte de la faille exploitée par Q - Copie d'écran

La faille exploitée par le logiciel Pegasus développé par NSO Group permettait, selon un porte-parole de Facebook (propriétaire de WhatsApp) d’espionner l’ensemble de l’activité d’un téléphone portable, par un simple appel, même si la victime n’y avait pas répondu. NSO a nié farouchement être à la manoeuvre, mais le Financial Times qui a révélé l'affaire estimait que la faille avait été utilisée pour une tentative d'attaque contre le téléphone d'un avocat basé au Royaume-Uni. Le quotidien britannique indiquait qu'il était impliqué dans une action en justice intentée contre NSO Group par des journalistes mexicains, des critiques du gouvernement et un dissident saoudien.

NSO, une société du groupe Q - Copie d'écran
NSO, une société du groupe Q - Copie d'écran

Au cours de nos déambulations lors du dernier salon Milipol, nous avions demandé à un exposant sur le stand Cellebrite (société spécialisée dans le forensic des téléphones portables) s'il produisait des outils permettant de pirater des cellulaires. L'idée étant de pouvoir accéder à des messages localement avant qu'ils soient chiffrés par des applications comme Telegram ou WhatsApp. Réponse : non, mais je connais des gens qui le font.

Et notre exposant de se transformer en gentil organisateur... Il nous emmène sur le stand de Q et fait les présentations. Mais là, tout ne se passe pas comme prévu.

Le représentant de Q n'est pas content du tout de nous voir arriver, il en veut clairement à la personne de Cellebrite de nous avoir...

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Nous étions allés la voir à Milipol...

Q Cyber Technologies chapeaute NSO Group. Les deux entreprises ont été mises en accusation en mai après la découverte d'une faille dans WhatApp exploitée pour hacker les téléphones d'opposants politiques.

Article relatant la découverte de la faille exploitée par Q - Copie d'écran

La faille exploitée par le logiciel Pegasus développé par NSO Group permettait, selon un porte-parole de Facebook (propriétaire de WhatsApp) d’espionner l’ensemble de l’activité d’un téléphone portable, par un simple appel, même si la victime n’y avait pas répondu. NSO a nié farouchement être à la manoeuvre, mais le Financial Times qui a révélé l'affaire estimait que la faille avait été utilisée pour une tentative d'attaque contre le téléphone d'un avocat basé au Royaume-Uni. Le quotidien britannique indiquait qu'il était impliqué dans une action en justice intentée contre NSO Group par des journalistes mexicains, des critiques du gouvernement et un dissident saoudien.

NSO, une société du groupe Q - Copie d'écran
NSO, une société du groupe Q - Copie d'écran

Au cours de nos déambulations lors du dernier salon Milipol, nous avions demandé à un exposant sur le stand Cellebrite (société spécialisée dans le forensic des téléphones portables) s'il produisait des outils permettant de pirater des cellulaires. L'idée étant de pouvoir accéder à des messages localement avant qu'ils soient chiffrés par des applications comme Telegram ou WhatsApp. Réponse : non, mais je connais des gens qui le font.

Et notre exposant de se transformer en gentil organisateur... Il nous emmène sur le stand de Q et fait les présentations. Mais là, tout ne se passe pas comme prévu.

Le représentant de Q n'est pas content du tout de nous voir arriver, il en veut clairement à la personne de Cellebrite de nous avoir...

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Georges Ghosn - Copie d'écran
Georges Ghosn - Copie d'écran
Le magazine VSD a été placé en redressement judiciaire pour une période de six mois le 6 août. Cette procédure de sauvegarde du journal intervient à peine plus d'un an après la reprise du magazine du groupe Prisma par le Libanais, aventurier de la presse, Gorges Ghosn. En juin 2018, le SNJ-CGT avait reproché à Prisma « de céder le titre à un fossoyeur, bien connu du milieu des médias, afin de ne pas le fermer et de ne pas avoir à assumer les conséquences d'un plan de sauvegarde de l'emploi. » Selon le syndicat, l'hebdomadaire a été cédé pour un euro symbolique, Prisma ayant en outre versé « près de 2 millions au nouveau propriétaire » afin que ce dernier puisse, entre autres, financer les clauses de cession des journalistes. Plusieurs sources disent se réjouir qu'un administrateur indépendant se penche enfin sur les comptes, car les ventes (environ 90.000 exemplaires chaque mois) devraient normalement permettre à VSD d'être à l'équilibre, voir de gagner de l'argent.

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Georges Ghosn - Copie d'écran
Georges Ghosn - Copie d'écran
Le magazine VSD a été placé en redressement judiciaire pour une période de six mois le 6 août. Cette procédure de sauvegarde du journal intervient à peine plus d'un an après la reprise du magazine du groupe Prisma par le Libanais, aventurier de la presse, Gorges Ghosn. En juin 2018, le SNJ-CGT avait reproché à Prisma « de céder le titre à un fossoyeur, bien connu du milieu des médias, afin de ne pas le fermer et de ne pas avoir à assumer les conséquences d'un plan de sauvegarde de l'emploi. » Selon le syndicat, l'hebdomadaire a été cédé pour un euro symbolique, Prisma ayant en outre versé « près de 2 millions au nouveau propriétaire » afin que ce dernier puisse, entre autres, financer les clauses de cession des journalistes. Plusieurs sources disent se réjouir qu'un administrateur indépendant se penche enfin sur les comptes, car les ventes (environ 90.000 exemplaires chaque mois) devraient normalement permettre à VSD d'être à l'équilibre, voir de gagner de l'argent.

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Et les violences policières n’existent pas

Peut-on fixer un seuil acceptable, légitime, de l’usage de la force publique ? À partir de quel niveau de violence, les forces de l’ordre mandatées par l’exécutif, deviennent-elles une bande de simples voyous ?

Les photos prise depuis l'espace le prouvent... - D.R.

Une chose est certaine, pour répéter comme ils le font, qu’il n’y a pas de violences policières en France, Emmanuel Macron, Édouard Philippe et Christophe Castaner ont, eux, fixé un seuil. Et pour eux, ce seuil n’est pas dépassé. Point barre. Mais cela reste flou. Seule certitude, le chiffre qui permettrait au trio de choc de l’exécutif de dire qu’il y a peut-être quelques violences policière se situe au delà de deux morts, de 315 blessures à la tête, de 24 personnes éborgnées et de 5 mains arrachées.

« La guerre c’est la paix ». « La liberté c’est l’esclavage ». « L’ignorance c’est la force ». Autant de phrases du roman 1984 que l’exécutif pourrait faire siennes. Ainsi, la France, répondant à l’ONU, expliquait-elle sans s’étouffer que :

« les forces de l’ordre déployées lors d’une manifestation le sont avant tout pour protéger la sécurité des manifestants. A ce titre, il faut rappeler que le lanceur de balles de défense (LBD) n’est pas utilisé en cas de manifestation, mais uniquement en cas d’attroupement, c’est à dire en cas de manifestation ayant dégénéré (aux termes du premier alinéa de l’article 431-3 du code pénal : « constitue un attroupement tout rassemblement de personnes sur la voie publique ou dans un lieu public susceptible de troubler l’ordre public »). A aucun moment le LBD n’est utilisé à l’encontre de manifestants même véhéments, si ces derniers ne commettent pas de dégradations. Mais alors, il ne s’agit plus de manifestants, mais de participants à un...

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Et les violences policières n’existent pas

Peut-on fixer un seuil acceptable, légitime, de l’usage de la force publique ? À partir de quel niveau de violence, les forces de l’ordre mandatées par l’exécutif, deviennent-elles une bande de simples voyous ?

Les photos prise depuis l'espace le prouvent... - D.R.

Une chose est certaine, pour répéter comme ils le font, qu’il n’y a pas de violences policières en France, Emmanuel Macron, Édouard Philippe et Christophe Castaner ont, eux, fixé un seuil. Et pour eux, ce seuil n’est pas dépassé. Point barre. Mais cela reste flou. Seule certitude, le chiffre qui permettrait au trio de choc de l’exécutif de dire qu’il y a peut-être quelques violences policière se situe au delà de deux morts, de 315 blessures à la tête, de 24 personnes éborgnées et de 5 mains arrachées.

« La guerre c’est la paix ». « La liberté c’est l’esclavage ». « L’ignorance c’est la force ». Autant de phrases du roman 1984 que l’exécutif pourrait faire siennes. Ainsi, la France, répondant à l’ONU, expliquait-elle sans s’étouffer que :

« les forces de l’ordre déployées lors d’une manifestation le sont avant tout pour protéger la sécurité des manifestants. A ce titre, il faut rappeler que le lanceur de balles de défense (LBD) n’est pas utilisé en cas de manifestation, mais uniquement en cas d’attroupement, c’est à dire en cas de manifestation ayant dégénéré (aux termes du premier alinéa de l’article 431-3 du code pénal : « constitue un attroupement tout rassemblement de personnes sur la voie publique ou dans un lieu public susceptible de troubler l’ordre public »). A aucun moment le LBD n’est utilisé à l’encontre de manifestants même véhéments, si ces derniers ne commettent pas de dégradations. Mais alors, il ne s’agit plus de manifestants, mais de participants à un...

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Que sapelerio sexuel - D.R.

L’inénarrable Marlène Schiappa l’a confessé à un journal philosophique : elle est sapiosexuelle. C’est-à-dire qu’elle est attirée par les gens intelligents. C’est toujours mieux que d’être attiré par les débiles. Imaginez des types qui répèteraient toute la journée et contre toute logique « il n’y a pas de violences policières en France ! »… On aurait plus envie de leur dire « allez, Kiki, Manu, vos gueules, vous saoulez avec vos conneries » que de les coincer contre le mur, les retourner et les prendre en levrette. Non franchement, même au-delà de la culbute, juste pour discuter de tout et de rien… Vous préfèreriez tailler une bavette avec un prix Nobel de littérature ou avec un animateur télé qui passe son temps à dire que les tapettes gnagnagna et que caca-pipi ? Cela dit, tout est relatif et tout est question de point de vue.... On peut aussi être complètement débile et penser que Kiki, Manu et l’animateur sont super intelligents et être attiré par eux. Mais c’est rare.

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Que sapelerio sexuel - D.R.

L’inénarrable Marlène Schiappa l’a confessé à un journal philosophique : elle est sapiosexuelle. C’est-à-dire qu’elle est attirée par les gens intelligents. C’est toujours mieux que d’être attiré par les débiles. Imaginez des types qui répèteraient toute la journée et contre toute logique « il n’y a pas de violences policières en France ! »… On aurait plus envie de leur dire « allez, Kiki, Manu, vos gueules, vous saoulez avec vos conneries » que de les coincer contre le mur, les retourner et les prendre en levrette. Non franchement, même au-delà de la culbute, juste pour discuter de tout et de rien… Vous préfèreriez tailler une bavette avec un prix Nobel de littérature ou avec un animateur télé qui passe son temps à dire que les tapettes gnagnagna et que caca-pipi ? Cela dit, tout est relatif et tout est question de point de vue.... On peut aussi être complètement débile et penser que Kiki, Manu et l’animateur sont super intelligents et être attiré par eux. Mais c’est rare.

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De nombreux rassemblements ont eu lieu

En dépit du désormais traditionnel "circulez, il n'y à rien à voir" des autorités, de nombreux rassemblements ont eu lieu sur le territoire.

Des lumignons sont allumés en mémoire de Steve - © Reflets

A Palaiseau, la manifestation en mémoire de Steve Maia Caniço samedi matin avait une résonance toute particulière. Le 31 juillet, le Premier ministre Edouard Philippe et son ministre de l’Intérieur Christophe Castaner s’étaient rendu dans cette petite ville de l’Essonne inaugurer une «Maison de la tranquillité et de la sécurité publiques» où sont rassemblés des policiers municipaux, des policiers du commissariat et des agents du groupe de protection et de sécurisation des réseaux, la police de la RATP. Edouard Philippe a profité des caméras pour soutenir son ministre de l’Intérieur dans la tourmente.

«Nous avons lancé un appel sur les réseaux sociaux pour une manifestation hommage à Steve dans notre ville, raconte Claire Pinto, une militante d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV). Car cette inauguration d’une Maison de la tranquillité alors qu’on venait de découvrir le corps de Steve nous paraissait indécente et inhumaine.» Les manifestants sont une trentaine rassemblés devant la mairie. «Cette mort touche toute la France, pas qu’une seule famille, dit une manifestante. C’est dangereux de vivre sous Macron. Il y a un climat général de défiance. On va manifester, on ne sait pas ce qui va nous arriver. C’est ça la démocratie? Et puis l’IGPN qui ne constate aucune des violences policières...»

Annie et Chrystel expriment leur colère: «On parle plus des graffitis des permanences dans les médias que de la mort de Steve… On est cassé de partout sous Macron: les hôpitaux, l’éducation…...

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De nombreux rassemblements ont eu lieu

En dépit du désormais traditionnel "circulez, il n'y à rien à voir" des autorités, de nombreux rassemblements ont eu lieu sur le territoire.

Des lumignons sont allumés en mémoire de Steve - © Reflets

A Palaiseau, la manifestation en mémoire de Steve Maia Caniço samedi matin avait une résonance toute particulière. Le 31 juillet, le Premier ministre Edouard Philippe et son ministre de l’Intérieur Christophe Castaner s’étaient rendu dans cette petite ville de l’Essonne inaugurer une «Maison de la tranquillité et de la sécurité publiques» où sont rassemblés des policiers municipaux, des policiers du commissariat et des agents du groupe de protection et de sécurisation des réseaux, la police de la RATP. Edouard Philippe a profité des caméras pour soutenir son ministre de l’Intérieur dans la tourmente.

«Nous avons lancé un appel sur les réseaux sociaux pour une manifestation hommage à Steve dans notre ville, raconte Claire Pinto, une militante d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV). Car cette inauguration d’une Maison de la tranquillité alors qu’on venait de découvrir le corps de Steve nous paraissait indécente et inhumaine.» Les manifestants sont une trentaine rassemblés devant la mairie. «Cette mort touche toute la France, pas qu’une seule famille, dit une manifestante. C’est dangereux de vivre sous Macron. Il y a un climat général de défiance. On va manifester, on ne sait pas ce qui va nous arriver. C’est ça la démocratie? Et puis l’IGPN qui ne constate aucune des violences policières...»

Annie et Chrystel expriment leur colère: «On parle plus des graffitis des permanences dans les médias que de la mort de Steve… On est cassé de partout sous Macron: les hôpitaux, l’éducation…...

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Elle remplace les idées, tue les débats, déshumanise

La venue en France de Greta Thunberg a fait exploser en vol bon nombre de figures du landerneau médiatique. Ou peut-être a-t-elle seulement servi de révélateur.

Greta Thunberg au parlement européen - CC BY 2.0

La démocratie, en tout cas chez les Athéniens, c'était la prise de parole, le débat, la discussion. Les idées s'affrontent. L'éloquence fait ou défait les projets. Dans le nouveau monde, visiblement, on porte sa haine en bandoulière. On l'affiche, elle supplante la réflexion, évidemment, mais surtout, prenant la forme d'insulte et d'attaques, elle remplace la discussion, le débat d'idées. Les récentes manifestations d'encoprésie verbale sur les réseaux sociaux, à propos de la venue en France de Greta Thunberg traduisent l'esprit de l'époque.

Il ne s'agit pas de débattre pour savoir si Greta Thunberg apporte quelque chose ou pas au débat sur le réchauffement climatique. Si ce qu'elle dit est pertinent ou pas. Il s'agit de l'attaquer sur son physique, son âge, une supposée maladie mentale, on en passe tant les attaques sont basses et haineuses.

Comment en arrive-t-on a attaquer aussi violemment une enfant de seize ans ? Mystère.

Laurent Alexandre, le gourou auto-proclamé, puis proclamé par la presse, de l'intelligence artificielle, a ainsi osé :

Je suis pas jaloux de @GretaThunberg ! J’aimerais pas avoir des TOC graves, une dépression infantile, un mutisme sélectif, un Asperger avec monoideation et des troubles alimentaires graves me conduisant à être minuscule! Je respecte l’enfant malade mais regrette sa manipulation.

Et bien entendu, il ajoute une inversion des rôles pour se dédouaner de ses attaques haineuses...

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Elle remplace les idées, tue les débats, déshumanise

La venue en France de Greta Thunberg a fait exploser en vol bon nombre de figures du landerneau médiatique. Ou peut-être a-t-elle seulement servi de révélateur.

Greta Thunberg au parlement européen - CC BY 2.0

La démocratie, en tout cas chez les Athéniens, c'était la prise de parole, le débat, la discussion. Les idées s'affrontent. L'éloquence fait ou défait les projets. Dans le nouveau monde, visiblement, on porte sa haine en bandoulière. On l'affiche, elle supplante la réflexion, évidemment, mais surtout, prenant la forme d'insulte et d'attaques, elle remplace la discussion, le débat d'idées. Les récentes manifestations d'encoprésie verbale sur les réseaux sociaux, à propos de la venue en France de Greta Thunberg traduisent l'esprit de l'époque.

Il ne s'agit pas de débattre pour savoir si Greta Thunberg apporte quelque chose ou pas au débat sur le réchauffement climatique. Si ce qu'elle dit est pertinent ou pas. Il s'agit de l'attaquer sur son physique, son âge, une supposée maladie mentale, on en passe tant les attaques sont basses et haineuses.

Comment en arrive-t-on a attaquer aussi violemment une enfant de seize ans ? Mystère.

Laurent Alexandre, le gourou auto-proclamé, puis proclamé par la presse, de l'intelligence artificielle, a ainsi osé :

Je suis pas jaloux de @GretaThunberg ! J’aimerais pas avoir des TOC graves, une dépression infantile, un mutisme sélectif, un Asperger avec monoideation et des troubles alimentaires graves me conduisant à être minuscule! Je respecte l’enfant malade mais regrette sa manipulation.

Et bien entendu, il ajoute une inversion des rôles pour se dédouaner de ses attaques haineuses...

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Une blockchain privée c'est rien de plus qu'une base de données...

Le numéro un européen de la grande distribution a lancé en mars 2018 sa première blockchain afin d’apporter plus de renseignements sur ses produits. L'intérêt de ce projet, au delà du marketing, reste très limité.

La blockchain en images - D.R.

Les entreprises du secteur alimentaire se heurtent à des problèmes importants sur la chaine de logistique de leurs produits. Elles cherchent notamment à améliorer la transparence du système afin de faciliter la traçabilité des aliments, lutter contre la fraude, et réduire le gaspillage durant le transport des marchandises.

Avec la pluralité des producteurs, des intermédiaires, des transformateurs, des transporteurs, il est de plus en plus difficile d’identifier le chemin parcouru par les produits.

En 2013, le scandale de fraude à la viande de cheval a révélé les failles du système de traçabilité alimentaire. Plus de 4 millions de plats préparés censés contenir de la viande de boeuf contenaient en réalité de la viande de cheval. Actuellement, il faut environ deux semaines pour repérer l’erreur en cas d’intoxication alimentaire d’un consommateur.

Selon la grande distribution, la blockchain pourrait corriger ce problème.

En France, Carrefour à lancé en mars 2018 sa première blockchain afin d’apporter plus de renseignements sur ses marchandises. Selon Laurent Vallée, secrétaire général et responsable de la qualité et de la sécurité alimentaire pour le groupe Carrefour, « c’est une première européenne qui garantit aux consommateurs une transparence totale sur la traçabilité de nos produits.».

Concrètement, l’ensemble des acteurs d’une chaîne logistique inscrivent chaque étape du processus de fabrication d’un produit alimentaire, depuis sa production jusqu’à son lieu de vente,...

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Une blockchain privée c'est rien de plus qu'une base de données...

Le numéro un européen de la grande distribution a lancé en mars 2018 sa première blockchain afin d’apporter plus de renseignements sur ses produits. L'intérêt de ce projet, au delà du marketing, reste très limité.

La blockchain en images - D.R.

Les entreprises du secteur alimentaire se heurtent à des problèmes importants sur la chaine de logistique de leurs produits. Elles cherchent notamment à améliorer la transparence du système afin de faciliter la traçabilité des aliments, lutter contre la fraude, et réduire le gaspillage durant le transport des marchandises.

Avec la pluralité des producteurs, des intermédiaires, des transformateurs, des transporteurs, il est de plus en plus difficile d’identifier le chemin parcouru par les produits.

En 2013, le scandale de fraude à la viande de cheval a révélé les failles du système de traçabilité alimentaire. Plus de 4 millions de plats préparés censés contenir de la viande de boeuf contenaient en réalité de la viande de cheval. Actuellement, il faut environ deux semaines pour repérer l’erreur en cas d’intoxication alimentaire d’un consommateur.

Selon la grande distribution, la blockchain pourrait corriger ce problème.

En France, Carrefour à lancé en mars 2018 sa première blockchain afin d’apporter plus de renseignements sur ses marchandises. Selon Laurent Vallée, secrétaire général et responsable de la qualité et de la sécurité alimentaire pour le groupe Carrefour, « c’est une première européenne qui garantit aux consommateurs une transparence totale sur la traçabilité de nos produits.».

Concrètement, l’ensemble des acteurs d’une chaîne logistique inscrivent chaque étape du processus de fabrication d’un produit alimentaire, depuis sa production jusqu’à son lieu de vente,...

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D'un journaliste on ne fera pas un hacker

Former les journalistes à plus de sécurité informatique, c'est bien. Leur proposer les bons outils, aussi. Mais gare au faux sentiment de sécurité...

Les journalistes transformés en hackers peuvent devenir des fashion victims - https://thehappyhoodedhacker.tumblr.com

C'est une vieille discussion, qui, si ma mémoire est bonne, avait déjà donné lieu à des échanges entre Grégoire Pouget et moi. Les archivistes de Twitter devraient en retrouver trace. Un nouvel échange sur Twitter m'incite à reprendre la plume sur ce sujet. Les formations pour les journalistes se multiplient ces dernières années. Comment mieux protéger ses sources, comment communiquer à l'abri des oreilles indiscrètes sur Internet, comment chiffrer ses données, bref, comment éveiller les journalistes aux bonnes pratiques en ligne. Bien entendu, tout ce qui va dans ce sens, que cela concerne les journalistes ou M. et Mme Michu, est bon à prendre. Mais ces formations peuvent avoir des effets de bord négatifs.

Le plus important étant de créer un faux sentiment de sécurité. Les journalistes formés peuvent penser (pas forcément à cause du formateur) qu'ils sont désormais à l'abri. Je sais chiffrer, je sais utiliser un VPN, Tor, etc., donc, out est ok, je ne risque plus rien.

Le journaliste, même spécialisé, est généralement un bon vulgarisateur, mais pas un expert du sujet qu'il couvre. N'allez toutefois pas lui dire cela, il est persuadé qu'il est un expert... Même punition lorsqu'il aura installé son premier container Veracrypt.

Le voilà donc parti sur les Internets avec moult applications permettant de sécuriser ses usages du réseau. Sauf que... Sauf que le réseau, #saycompliqué. Il y a les applications que l'on utilise, le réseau,...

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D'un journaliste on ne fera pas un hacker

Former les journalistes à plus de sécurité informatique, c'est bien. Leur proposer les bons outils, aussi. Mais gare au faux sentiment de sécurité...

Les journalistes transformés en hackers peuvent devenir des fashion victims - https://thehappyhoodedhacker.tumblr.com

C'est une vieille discussion, qui, si ma mémoire est bonne, avait déjà donné lieu à des échanges entre Grégoire Pouget et moi. Les archivistes de Twitter devraient en retrouver trace. Un nouvel échange sur Twitter m'incite à reprendre la plume sur ce sujet. Les formations pour les journalistes se multiplient ces dernières années. Comment mieux protéger ses sources, comment communiquer à l'abri des oreilles indiscrètes sur Internet, comment chiffrer ses données, bref, comment éveiller les journalistes aux bonnes pratiques en ligne. Bien entendu, tout ce qui va dans ce sens, que cela concerne les journalistes ou M. et Mme Michu, est bon à prendre. Mais ces formations peuvent avoir des effets de bord négatifs.

Le plus important étant de créer un faux sentiment de sécurité. Les journalistes formés peuvent penser (pas forcément à cause du formateur) qu'ils sont désormais à l'abri. Je sais chiffrer, je sais utiliser un VPN, Tor, etc., donc, out est ok, je ne risque plus rien.

Le journaliste, même spécialisé, est généralement un bon vulgarisateur, mais pas un expert du sujet qu'il couvre. N'allez toutefois pas lui dire cela, il est persuadé qu'il est un expert... Même punition lorsqu'il aura installé son premier container Veracrypt.

Le voilà donc parti sur les Internets avec moult applications permettant de sécuriser ses usages du réseau. Sauf que... Sauf que le réseau, #saycompliqué. Il y a les applications que l'on utilise, le réseau,...

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Même pas vrai, nous répond Florian Phillipot

Quasiment aucune connexion au réseau informatique de la région, les 4 assistants de Forient Phillipot ont l'air de bien buller...

Florian Philippot à BFMTV - D.R.

On se la coule douce chez les assistants de Florian Philippot à la région Grand-Est. D’après les dernières dates de connexion au réseau informatique de la Région auquel Reflets a eu accès, les dernières connexions des quatre assistants du Président des Patriotes s’échelonnent entre le 17 et le 27 juillet 2018 ! Et encore, cela ne veut pas dire qu’ils étaient physiquement dans les locaux du Conseil régional, précise le service communication de la Région, puisqu’il est possible de se connecter à distance. On ne les sent pas très connectés sur le travail de la Région...

Florian Philippot dispose tout de même de quatre assistants, il faut bien cela tant la charge de travail doit être importante...

Franck De Lapersonne-Poinson fait un mi-temps à la Région pour un salaire de 2881 nets.

Eric Richermoz réalise également un mi-temps pour 1534 nets

Cyril Martinez ne travaille que 37,92 heures par mois (un quart-temps) pour 454 nets

Enfin, Igor Didelot, le frère d’Andréa Didelot, un des élus Les Patriotes Grand-Est. est payé à mi-temps pour un salaire de 908,54 nets.

Contacté, Florian Philippot éclate de rire et assure que ses assistants font bien leur travail. Il nous a envoyé des fichiers informatiques censés prouver leur implication. Beaucoup de copier-coller de rapports de session avec des indications sommaires pour le vote « Pour », « Abstention » ou « Contre », des visuels de promotion d’amendements du parti (un coup de com) sur « le soutien aux territoires ruraux » ou «...

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Même pas vrai, nous répond Florian Phillipot

Quasiment aucune connexion au réseau informatique de la région, les 4 assistants de Forient Phillipot ont l'air de bien buller...

Florian Philippot à BFMTV - D.R.

On se la coule douce chez les assistants de Florian Philippot à la région Grand-Est. D’après les dernières dates de connexion au réseau informatique de la Région auquel Reflets a eu accès, les dernières connexions des quatre assistants du Président des Patriotes s’échelonnent entre le 17 et le 27 juillet 2018 ! Et encore, cela ne veut pas dire qu’ils étaient physiquement dans les locaux du Conseil régional, précise le service communication de la Région, puisqu’il est possible de se connecter à distance. On ne les sent pas très connectés sur le travail de la Région...

Florian Philippot dispose tout de même de quatre assistants, il faut bien cela tant la charge de travail doit être importante...

Franck De Lapersonne-Poinson fait un mi-temps à la Région pour un salaire de 2881 nets.

Eric Richermoz réalise également un mi-temps pour 1534 nets

Cyril Martinez ne travaille que 37,92 heures par mois (un quart-temps) pour 454 nets

Enfin, Igor Didelot, le frère d’Andréa Didelot, un des élus Les Patriotes Grand-Est. est payé à mi-temps pour un salaire de 908,54 nets.

Contacté, Florian Philippot éclate de rire et assure que ses assistants font bien leur travail. Il nous a envoyé des fichiers informatiques censés prouver leur implication. Beaucoup de copier-coller de rapports de session avec des indications sommaires pour le vote « Pour », « Abstention » ou « Contre », des visuels de promotion d’amendements du parti (un coup de com) sur « le soutien aux territoires ruraux » ou «...

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Qui luttent désormais contre la fraude

En matière de fraude, les assureurs complémentaires santé se sont surtout intéressés à l’optique. Or il apparaît aujourd’hui que les abus et la fraude dans les soins dentaires sont loin d’être anecdotiques. Notre enquête montre que les escroqueries peuvent atteindre des sommes très importantes.

Les mutuelles entrent en lutte contre la fraude - D.R.

La Mutuelle Complémentaire d’Alsace (MCA) a pris conscience après avoir recruté une chargée de contrôle interne en provenance du secteur bancaire Christine Coléno. Après quelques semaines de présence, elle est venue voir sa directrice pour lui dire : « Je crois que nous avons des fraudes importantes ». Lorsqu’elle a lancé des contrôles approfondis mi-2017 la mutuelle s’est aperçue qu’un nombre conséquent de ses remboursements étaient indus ! « On ne veut pas dépenser moins mais dépenser juste, affirme Sabine Staehly, la directrice-générale de la MCA. Depuis qu’on a mis en place les contrôles, on a évité de dépenser indûment un montant d’environ deux millions. C’est énorme ! » « On a une culture du paiement dans les mutuelles, explique Eric Billet, le président de la MCA. On a trop longtemps fermé les yeux. Mais maintenant, c’est terminé ! On ne va pas laisser les pratiques abusives perdurer. » Olivier Nique, directeur des partenariats santé du groupe de protection sociale Pro BTP, explique que, pour leur part, ils ne se sont attaqués à la fraude en santé qu’à partir de 2014. Selon une étude du cabinet Optimind Winter de septembre 2017 auprès de 25 acteurs, la plupart des assurances et mutuelles sous-estiment la fraude en santé, voire n’en ont pas conscience. Un chiffre parle : seules cinq assurances sur les 25 interrogées ont une équipe de plus de cinq personnes pour lutter contre la fraude ! En recoupant des chiffres pour l’ensemble des assureurs, la fraude en dentaire se...

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Qui luttent désormais contre la fraude

En matière de fraude, les assureurs complémentaires santé se sont surtout intéressés à l’optique. Or il apparaît aujourd’hui que les abus et la fraude dans les soins dentaires sont loin d’être anecdotiques. Notre enquête montre que les escroqueries peuvent atteindre des sommes très importantes.

Les mutuelles entrent en lutte contre la fraude - D.R.

La Mutuelle Complémentaire d’Alsace (MCA) a pris conscience après avoir recruté une chargée de contrôle interne en provenance du secteur bancaire Christine Coléno. Après quelques semaines de présence, elle est venue voir sa directrice pour lui dire : « Je crois que nous avons des fraudes importantes ». Lorsqu’elle a lancé des contrôles approfondis mi-2017 la mutuelle s’est aperçue qu’un nombre conséquent de ses remboursements étaient indus ! « On ne veut pas dépenser moins mais dépenser juste, affirme Sabine Staehly, la directrice-générale de la MCA. Depuis qu’on a mis en place les contrôles, on a évité de dépenser indûment un montant d’environ deux millions. C’est énorme ! » « On a une culture du paiement dans les mutuelles, explique Eric Billet, le président de la MCA. On a trop longtemps fermé les yeux. Mais maintenant, c’est terminé ! On ne va pas laisser les pratiques abusives perdurer. » Olivier Nique, directeur des partenariats santé du groupe de protection sociale Pro BTP, explique que, pour leur part, ils ne se sont attaqués à la fraude en santé qu’à partir de 2014. Selon une étude du cabinet Optimind Winter de septembre 2017 auprès de 25 acteurs, la plupart des assurances et mutuelles sous-estiment la fraude en santé, voire n’en ont pas conscience. Un chiffre parle : seules cinq assurances sur les 25 interrogées ont une équipe de plus de cinq personnes pour lutter contre la fraude ! En recoupant des chiffres pour l’ensemble des assureurs, la fraude en dentaire se...

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Le mésusage de l'argent public plus fort que les éborgnements

Il aura donc suffi d'une semaine de révélations pour que le n°2 du gouvernement démissionne. A l'inverse, des mois de manifestations réprimées avec la plus grande violence n'auront pas ébranlé le ministre de l'intérieur, le premier ministre ou le président...

Manifestation des gilets jaunes le 26 janvier 2019 - © Reflets

Les révélations de Mediapart sur le rapport à l'argent public de François de Rugy ont eu raison du n2 du gouvernement Philippe. Il n'y a que l'armée de trolls macronistes sur les réseaux sociaux pour qui cette démission est injustifiée. Le peuple Français a de plus en plus de mal à tolérer un mésusage de l'argent public, l'affaire François Fillon et le mouvement des gilets jaunes l'ont largement démontré.

Cette intolérance a visiblement été intégrée par les politiques. Une fois la faute révélée, François de Rugy a préféré démissionner. Il y a bien sûr tout l'enrobage nécessaire. Je n'ai pas commis de faute, je démissionne pour mieux me défendre... La porte-parole du gouvernement, l'inénarrable Sibeth Ndiaye, a oscillé entre clous dans le cercueil et encouragements : "C'est un choix courageux qu'il fait, que je veux saluer, après un engagement de tous les instants au service du gouvernement, du président de la République et du Premier ministre." T'es le meilleur François, mais surtout prends plein de distance... Alors que le premier ministre Edouard Philippe demandait aux troupes quelles étaient les remontées du terrain après les articles de Mediapart, Sibeth Ndiaye a répondu : « J’etais en deplacement dans la Nievre samedi et j’ai eu droit a un comite d’accueil gilets jaunes plus homard », raconte le Canard Enchaîné de ce mercredi.

Indéboulonnable Castaner

Dans le temps, les ministres de l'intérieur avaient...

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Le mésusage de l'argent public plus fort que les éborgnements

Il aura donc suffi d'une semaine de révélations pour que le n°2 du gouvernement démissionne. A l'inverse, des mois de manifestations réprimées avec la plus grande violence n'auront pas ébranlé le ministre de l'intérieur, le premier ministre ou le président...

Manifestation des gilets jaunes le 26 janvier 2019 - © Reflets

Les révélations de Mediapart sur le rapport à l'argent public de François de Rugy ont eu raison du n2 du gouvernement Philippe. Il n'y a que l'armée de trolls macronistes sur les réseaux sociaux pour qui cette démission est injustifiée. Le peuple Français a de plus en plus de mal à tolérer un mésusage de l'argent public, l'affaire François Fillon et le mouvement des gilets jaunes l'ont largement démontré.

Cette intolérance a visiblement été intégrée par les politiques. Une fois la faute révélée, François de Rugy a préféré démissionner. Il y a bien sûr tout l'enrobage nécessaire. Je n'ai pas commis de faute, je démissionne pour mieux me défendre... La porte-parole du gouvernement, l'inénarrable Sibeth Ndiaye, a oscillé entre clous dans le cercueil et encouragements : "C'est un choix courageux qu'il fait, que je veux saluer, après un engagement de tous les instants au service du gouvernement, du président de la République et du Premier ministre." T'es le meilleur François, mais surtout prends plein de distance... Alors que le premier ministre Edouard Philippe demandait aux troupes quelles étaient les remontées du terrain après les articles de Mediapart, Sibeth Ndiaye a répondu : « J’etais en deplacement dans la Nievre samedi et j’ai eu droit a un comite d’accueil gilets jaunes plus homard », raconte le Canard Enchaîné de ce mercredi.

Indéboulonnable Castaner

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Accrochez vos ceintures, ça risque de secouer

Les conditions de la prochaine grosse crise financière se mettent en place. Endettement massif des entreprises, banques centrales qui sonnent l'alarme, Deutsche Bank au bord du gouffre... Tout est prêt pour une nouvelle crise majeure.

ça va tanguer...

Est-ce l'article qui marquera le début de la nouvelle grosse crise (après celle de la dette souveraine) ? Bloomberg vient d'exposer clairement ce que tout le monde pense tout bas sans jamais le verbaliser. Et sur #LesMarchés, c'est souvent comme cela que ça commence. Si le grand public découvre toujours une crise lorsqu'elle est là, les acteurs de la finance la voient venir des mois avant. Simplement ils font comme si cela n'existait pas. Jusqu'à ce que quelqu'un verbalise la situation avec un peu de précision. Bloomberg a donc publié un article qui mérite une lecture très attentive. Selon l'agence, les banquiers centraux en ont assez de "sauver l'économie mondiale seules" et appellent les États à entrer dans la danse avec des politiques fiscales incitatives pour soutenir une croissance atone et même, prévenir des risques sérieux de récession qui se profilent.

En clair, les banques centrales qui ont maintenu complètement artificiellement l'économie mondiale et les marchés financiers par des injections massives de liquidités à des taux proches de zéro, et parfois même négatifs, disent ce que personne n'osait verbaliser jusqu'ici : elles sont au bout de leurs capacités. En cas de gros problèmes, elles n'arriveront plus, seules, à maintenir en vie le patient...

La situation actuelle est la suivante : les dirigeants (notamment Donald Trump) attendent des banques centrales qu'elles baissent leurs taux dans les...

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Accrochez vos ceintures, ça risque de secouer

Les conditions de la prochaine grosse crise financière se mettent en place. Endettement massif des entreprises, banques centrales qui sonnent l'alarme, Deutsche Bank au bord du gouffre... Tout est prêt pour une nouvelle crise majeure.

ça va tanguer...

Est-ce l'article qui marquera le début de la nouvelle grosse crise (après celle de la dette souveraine) ? Bloomberg vient d'exposer clairement ce que tout le monde pense tout bas sans jamais le verbaliser. Et sur #LesMarchés, c'est souvent comme cela que ça commence. Si le grand public découvre toujours une crise lorsqu'elle est là, les acteurs de la finance la voient venir des mois avant. Simplement ils font comme si cela n'existait pas. Jusqu'à ce que quelqu'un verbalise la situation avec un peu de précision. Bloomberg a donc publié un article qui mérite une lecture très attentive. Selon l'agence, les banquiers centraux en ont assez de "sauver l'économie mondiale seules" et appellent les États à entrer dans la danse avec des politiques fiscales incitatives pour soutenir une croissance atone et même, prévenir des risques sérieux de récession qui se profilent.

En clair, les banques centrales qui ont maintenu complètement artificiellement l'économie mondiale et les marchés financiers par des injections massives de liquidités à des taux proches de zéro, et parfois même négatifs, disent ce que personne n'osait verbaliser jusqu'ici : elles sont au bout de leurs capacités. En cas de gros problèmes, elles n'arriveront plus, seules, à maintenir en vie le patient...

La situation actuelle est la suivante : les dirigeants (notamment Donald Trump) attendent des banques centrales qu'elles baissent leurs taux dans les...

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le Zoulou blanc a tiré sa révérence

Il était l'incarnation de la résistance à l'apartheid et passait un message à l'international en ce sens

Johnny Clegg en concert à Alençon en 2013 - Tilly antoine - CC BY-SA 4.0

De son premier album en 1978 sous le nom "Juluka" à sa dernière tournée (Final Journey) en 2018, bien que luttant contre un cancer, Johnny Clegg a diffusé son énergie, sa créativité, ses danses endiablées et a incarné pour toute une génération, la lutte contre une régime raciste. Il a éveillé les consciences.

Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur Johnny Clegg, sa biographie est sur son site. Pour le reste, sa musique et ses danses parlent pour lui :

Final Journey :

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le Zoulou blanc a tiré sa révérence

Il était l'incarnation de la résistance à l'apartheid et passait un message à l'international en ce sens

Johnny Clegg en concert à Alençon en 2013 - Tilly antoine - CC BY-SA 4.0

De son premier album en 1978 sous le nom "Juluka" à sa dernière tournée (Final Journey) en 2018, bien que luttant contre un cancer, Johnny Clegg a diffusé son énergie, sa créativité, ses danses endiablées et a incarné pour toute une génération, la lutte contre une régime raciste. Il a éveillé les consciences.

Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur Johnny Clegg, sa biographie est sur son site. Pour le reste, sa musique et ses danses parlent pour lui :

Final Journey :

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Comment en arrive-ton là ? Peut-être les humains qui composent l'entité "Education Nationale" ne savent-ils comment répondre et refusent-ils de se l'avouer ? Peut-être est-ce une forme de dilution des responsabilité dans une organisation aussi vaste ? Dans tous les cas, ces personnes laissent des enfants en première ligne et des parents désemparés. Mercredi, 10 juillet Le Parisien révélait qu'un enfant de 12 ans avait été harcelé et violé au sein de l'établissement. Prévenus, les responsables de l'établissement n'avaient pas donné suite puisque le calvaire de cet enfant s'était poursuivi jusqu'à ce qu'il tente de mettre fin à ses jours.

Jeudi 11 juillet, c'est l'Université de Lorraine qui refait parler d'elle. En avril, la presse relatait que des étudiants s'en prenaient aux étudiants de couleur en partageant insultes et propos racistes sur un groupe privé Facebook. Saisie, la section disciplinaire de l’Universite de Lorraine a finalement jugé... qu'elle était incompétente en la matière. "Elle n’a pas pris de sanction a l’endroit des deux etudiantes, au motif que les faits n’entrent pas dans son champ de competence puisqu’ils n’ont pas engendre directement une atteinte a l’ordre et au bon fonctionnement de l’etablissement.", déplore le président de l'Université de Lorraine.

Au delà de cette accumulation d'incompétence à prendre à bras le corps des problèmes ayant des répercussions humaines...

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Comment en arrive-ton là ? Peut-être les humains qui composent l'entité "Education Nationale" ne savent-ils comment répondre et refusent-ils de se l'avouer ? Peut-être est-ce une forme de dilution des responsabilité dans une organisation aussi vaste ? Dans tous les cas, ces personnes laissent des enfants en première ligne et des parents désemparés. Mercredi, 10 juillet Le Parisien révélait qu'un enfant de 12 ans avait été harcelé et violé au sein de l'établissement. Prévenus, les responsables de l'établissement n'avaient pas donné suite puisque le calvaire de cet enfant s'était poursuivi jusqu'à ce qu'il tente de mettre fin à ses jours.

Jeudi 11 juillet, c'est l'Université de Lorraine qui refait parler d'elle. En avril, la presse relatait que des étudiants s'en prenaient aux étudiants de couleur en partageant insultes et propos racistes sur un groupe privé Facebook. Saisie, la section disciplinaire de l’Universite de Lorraine a finalement jugé... qu'elle était incompétente en la matière. "Elle n’a pas pris de sanction a l’endroit des deux etudiantes, au motif que les faits n’entrent pas dans son champ de competence puisqu’ils n’ont pas engendre directement une atteinte a l’ordre et au bon fonctionnement de l’etablissement.", déplore le président de l'Université de Lorraine.

Au delà de cette accumulation d'incompétence à prendre à bras le corps des problèmes ayant des répercussions humaines...

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fiche technique d'une Twingo - D.R.
fiche technique d'une Twingo - D.R.
A ce stade, cela ne veut plus rien dire. Qui peut mesurer ce à quoi ressemblent 89,3 milliards d'euros ? C'est en tout cas la fortune de Bernard Arnault si l'on en croit le classement Billionaires Index de Bloomberg. Il entre dans la liste fermée des milliardaires disposant de plus de 100 milliards de dollars.

Prenons une unité de mesure : la Twingo. A environ 15.000 euros l'unité, cela nous ferait 5.953.333,3 Twingos. Si on les empilait, cela ferait une tour de Twingos de 9.287,19 mètres de haut. A peu près là où volent les avions de ligne...

Vous allez nous dire : "qui empilerait 5 millions de Twingos pour en faire une tour ?". C'est juste. Mais finalement, qui amasserait 101 milliards de dollars alors qu'il suffirait de 267 milliards de dollars pour éradiquer la faim dans le monde ? Pour faire quoi ?

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fiche technique d'une Twingo - D.R.
fiche technique d'une Twingo - D.R.
A ce stade, cela ne veut plus rien dire. Qui peut mesurer ce à quoi ressemblent 89,3 milliards d'euros ? C'est en tout cas la fortune de Bernard Arnault si l'on en croit le classement Billionaires Index de Bloomberg. Il entre dans la liste fermée des milliardaires disposant de plus de 100 milliards de dollars.

Prenons une unité de mesure : la Twingo. A environ 15.000 euros l'unité, cela nous ferait 5.953.333,3 Twingos. Si on les empilait, cela ferait une tour de Twingos de 9.287,19 mètres de haut. A peu près là où volent les avions de ligne...

Vous allez nous dire : "qui empilerait 5 millions de Twingos pour en faire une tour ?". C'est juste. Mais finalement, qui amasserait 101 milliards de dollars alors qu'il suffirait de 267 milliards de dollars pour éradiquer la faim dans le monde ? Pour faire quoi ?

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Cliché de la demande de politique en France et de son terreau contestataire

Macron avait prévenu dès le 17 mai, « Je crois que (pour) celles et ceux qui continuent aujourd’hui (à manifester), il n’y a plus de débouché politique », affirmant que l’exécutif avait déjà apporté les réponses nécessaires. Quelques jours plus tard la France allait voter et la démocratie des urnes a pu s'exprimer.

Le record du plus grand selfie du monde est français, remporté par un lycéen de 17 ans à Nice - Le télégramme

Le RN, arrivant en tête, clamait évidemment qu'il était le "premier parti de France". LREM concéda une petite défaite mais s'empressa d'annoncer que rien n'avait changé et que tout continuait comme avant. En somme tout le monde semblait satisfait. On affirma "Les Gilets Jaunes ont favorisé le Front National". Et l'Acte 29 ne rassembla que 29 500 personnes suivant le Nombre Jaune, deux fois moins que le samedi précédent. Et le silence médiatique de s'installer. Les européennes ont-elles bel et bien sifflé la fin de la récré ? Et achevé ce qui restait du mouvement ?

Ces élections ont surtout été l'occasion de prendre un superbe instantané de l'offre et de la demande de politique en France. Un très beau selfie. D'abord parce qu'elles ont eu lieu dans un contexte de forte politisation. Venant comme parachever un mouvement social qualifié par tout le monde d'inédit. Un mouvement qui six mois durant a secoué la société française brassant questions sociales, environnementales et démocratiques. Et puis cette élection "pour de rien", à la proportionnelle en un tour permet aux électeurs de s'exprimer plus librement, loin des questions bassement programmatiques, sans pression. Et quand on analyse ce selfie dans le détail, on se rend compte que les deux gagnants ne devraient peut-être pas fanfaronner.

Toi et moi dans le même bermuda

Macron estime avoir sauvé les meubles. Son parti arrive deuxième avec moins...

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Cliché de la demande de politique en France et de son terreau contestataire

Macron avait prévenu dès le 17 mai, « Je crois que (pour) celles et ceux qui continuent aujourd’hui (à manifester), il n’y a plus de débouché politique », affirmant que l’exécutif avait déjà apporté les réponses nécessaires. Quelques jours plus tard la France allait voter et la démocratie des urnes a pu s'exprimer.

Le record du plus grand selfie du monde est français, remporté par un lycéen de 17 ans à Nice - Le télégramme

Le RN, arrivant en tête, clamait évidemment qu'il était le "premier parti de France". LREM concéda une petite défaite mais s'empressa d'annoncer que rien n'avait changé et que tout continuait comme avant. En somme tout le monde semblait satisfait. On affirma "Les Gilets Jaunes ont favorisé le Front National". Et l'Acte 29 ne rassembla que 29 500 personnes suivant le Nombre Jaune, deux fois moins que le samedi précédent. Et le silence médiatique de s'installer. Les européennes ont-elles bel et bien sifflé la fin de la récré ? Et achevé ce qui restait du mouvement ?

Ces élections ont surtout été l'occasion de prendre un superbe instantané de l'offre et de la demande de politique en France. Un très beau selfie. D'abord parce qu'elles ont eu lieu dans un contexte de forte politisation. Venant comme parachever un mouvement social qualifié par tout le monde d'inédit. Un mouvement qui six mois durant a secoué la société française brassant questions sociales, environnementales et démocratiques. Et puis cette élection "pour de rien", à la proportionnelle en un tour permet aux électeurs de s'exprimer plus librement, loin des questions bassement programmatiques, sans pression. Et quand on analyse ce selfie dans le détail, on se rend compte que les deux gagnants ne devraient peut-être pas fanfaronner.

Toi et moi dans le même bermuda

Macron estime avoir sauvé les meubles. Son parti arrive deuxième avec moins...

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Indignez-vous avant qu'il ne soit trop tard

A force de laisser se construire un monde dystopique, nous finirons tous par être broyés.

Steve, disparu lors d'une charge de la police - Copie d'écran

Steve Maia Caniço, 24 ans n'a pas donné de nouvelles depuis le 21 juin. Il a disparu alors que la police a violemment dispersé une soirée festive sur un terrain vague en bordure de la Loire. Les forces de l'ordre ont fait usage des désormais habituelles grenades lacrymogène et de désencerclement ainsi que des lanceurs de balle de défense (LBD). Depuis cet dispersion violente par la police, Steve reste introuvable. Quelque 14 personnes étaient tombées à l'eau. Pour le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, "il y a une situation qui appelle à des questionnements". Autant de perspicacité laisse pantois. Bravo, inspecteur Clouseau.

A moins d'un miracle, Steve Maia Caniço va rejoindre la liste noire. Celle sur laquelle sont inscrits des noms de jeunes, morts sous les assauts ou les coups de la police. Malik Oussekine, Rémi Fraisse, Zyed et Bouna...

(Images tournées lors de la dispersion à Nantes le 22 juin au petit matin)

Que restera-t-il d'Emmanuel Macron dans l'inconscient collectif d'ici quelques années ? Monsieur Tapedur, Monsieur LBD ? L'homme qui, comme son ministre de l'Intérieur ne voit aucune violence policière depuis le début de son quinquennat, refuse même que l'on utilise ce terme.

Manifestation des gilets jaunes le 26 janvier 2019 - © Reflets
Manifestation des gilets jaunes le 26 janvier 2019 - Reflets

Et pourtant... Et pourtant, l'inlassable et déprimant recensement opéré par Davduf montre la violence. Souvent gratuite. Il suffit d'avoir mis les pieds sur...

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Indignez-vous avant qu'il ne soit trop tard

A force de laisser se construire un monde dystopique, nous finirons tous par être broyés.

Steve, disparu lors d'une charge de la police - Copie d'écran

Steve Maia Caniço, 24 ans n'a pas donné de nouvelles depuis le 21 juin. Il a disparu alors que la police a violemment dispersé une soirée festive sur un terrain vague en bordure de la Loire. Les forces de l'ordre ont fait usage des désormais habituelles grenades lacrymogène et de désencerclement ainsi que des lanceurs de balle de défense (LBD). Depuis cet dispersion violente par la police, Steve reste introuvable. Quelque 14 personnes étaient tombées à l'eau. Pour le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, "il y a une situation qui appelle à des questionnements". Autant de perspicacité laisse pantois. Bravo, inspecteur Clouseau.

A moins d'un miracle, Steve Maia Caniço va rejoindre la liste noire. Celle sur laquelle sont inscrits des noms de jeunes, morts sous les assauts ou les coups de la police. Malik Oussekine, Rémi Fraisse, Zyed et Bouna...

(Images tournées lors de la dispersion à Nantes le 22 juin au petit matin)

Que restera-t-il d'Emmanuel Macron dans l'inconscient collectif d'ici quelques années ? Monsieur Tapedur, Monsieur LBD ? L'homme qui, comme son ministre de l'Intérieur ne voit aucune violence policière depuis le début de son quinquennat, refuse même que l'on utilise ce terme.

Manifestation des gilets jaunes le 26 janvier 2019 - © Reflets
Manifestation des gilets jaunes le 26 janvier 2019 - Reflets

Et pourtant... Et pourtant, l'inlassable et déprimant recensement opéré par Davduf montre la violence. Souvent gratuite. Il suffit d'avoir mis les pieds sur...

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La vie sur la ZAD se poursuit et s’organise

L'État et le privé ont reculé. Le projet d'aéroport a été abandonné le 17 janvier 2018. Reportage sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes où la vie s'organise désormais avec des rêves et des espoirs, où la lutte prend de nouvelles formes.

Jean Marie est naturaliste et botaniste. Lors des journées portes ouvertes de la ZAD, il anime un atelier semis, avant d'organiser une promenade en forêt pour raconter la richesse de la biodiversité de la zone. Il se définit comme "baladeur professionnel", faisant venir des personnes extérieures à la ZAD pour communiquer sur les aspects positifs liés à la nature. - © Cyril Marcilhacy

Devant les bâtiments de la communauté de commune d’Erdre-et-Gesvres, une cinquantaine de zadistes et de sympathisants sont venus manifester pour réclamer un Plan local d’urbanisme (PLUI) qui tiennent compte du projet de vie des zadistes à Notre-Dame-des-Landes. Ils ont amené des crêpes, de la confiture, du café et l’ambiance est bon enfant, loin des tensions des dernières années. Deux voitures de gendarme se tiennent à bonne distance. « Le plan d’urbanisme n’est malheureusement pas clair, déplore Jael, co-président de l’association Notre Dame des Landes – Poursuivre ensemble. La communauté de commune ne prend pas position. Il y a juste une ligne très vague sur le respect de la zone environnementale, rien sur l’habitat léger. Nous voudrions entamer une discussion claire à ce sujet. Nous avons déposé un dossier avec des propositions d’habitats légers expérimentaux qui respectent l’environnement pour une centaine de personnes. » Actuellement la règle du PLUI est basé sur un principe : un espace – une fonction. « Mais ce n’est pas comme ça qu’on fait vivre un territoire, cela ne facilite pas les liens entre les gens, explique Joël. Des gens habitent mais font aussi de l’artisanat, de l’agriculture, des projets sociaux sur le même lieu. A l’intérieur de la Zad (zone à défendre), on a pu créer du lien social. On voudrait créer des habitats partagés avec des espaces communs, d’autres privés. Avec ça, on fait moins de bâti par personne. Et cela, pour le moment, nous est refusé. On...

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La vie sur la ZAD se poursuit et s’organise

L'État et le privé ont reculé. Le projet d'aéroport a été abandonné le 17 janvier 2018. Reportage sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes où la vie s'organise désormais avec des rêves et des espoirs, où la lutte prend de nouvelles formes.

Jean Marie est naturaliste et botaniste. Lors des journées portes ouvertes de la ZAD, il anime un atelier semis, avant d'organiser une promenade en forêt pour raconter la richesse de la biodiversité de la zone. Il se définit comme "baladeur professionnel", faisant venir des personnes extérieures à la ZAD pour communiquer sur les aspects positifs liés à la nature. - © Cyril Marcilhacy

Devant les bâtiments de la communauté de commune d’Erdre-et-Gesvres, une cinquantaine de zadistes et de sympathisants sont venus manifester pour réclamer un Plan local d’urbanisme (PLUI) qui tiennent compte du projet de vie des zadistes à Notre-Dame-des-Landes. Ils ont amené des crêpes, de la confiture, du café et l’ambiance est bon enfant, loin des tensions des dernières années. Deux voitures de gendarme se tiennent à bonne distance. « Le plan d’urbanisme n’est malheureusement pas clair, déplore Jael, co-président de l’association Notre Dame des Landes – Poursuivre ensemble. La communauté de commune ne prend pas position. Il y a juste une ligne très vague sur le respect de la zone environnementale, rien sur l’habitat léger. Nous voudrions entamer une discussion claire à ce sujet. Nous avons déposé un dossier avec des propositions d’habitats légers expérimentaux qui respectent l’environnement pour une centaine de personnes. » Actuellement la règle du PLUI est basé sur un principe : un espace – une fonction. « Mais ce n’est pas comme ça qu’on fait vivre un territoire, cela ne facilite pas les liens entre les gens, explique Joël. Des gens habitent mais font aussi de l’artisanat, de l’agriculture, des projets sociaux sur le même lieu. A l’intérieur de la Zad (zone à défendre), on a pu créer du lien social. On voudrait créer des habitats partagés avec des espaces communs, d’autres privés. Avec ça, on fait moins de bâti par personne. Et cela, pour le moment, nous est refusé. On...

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Tout va super bien et très mal

L'institution internationale commence par dresser la liste des réussites économiques des Etats-Unis, avant de dérouler tous les nuages noirs qui s'amoncèlent. Un gros pépin n'est pas à exclure...

FMI - D.R.

Corne d'abondance, festin des dieux, l'ambroisie semble couler à flots outre-Atlantique. « L'économie américaine connaît la plus longue expansion de son histoire. Le chômage se situe à des niveaux jamais vus depuis la fin des années 1960, et l'activité économique croît au-dessus de son potentiel, grâce à une relance budgétaire et à des conditions financières favorables. Les salaires réels augmentent, y compris pour ceux qui se situent au bas de l'échelle des revenus, et la croissance de la productivité semble se redresser. Dans ce contexte, les tensions inflationnistes restent remarquablement modérées », expliquent en préambule les experts du FMI.

Ces affirmations peuvent être discutées. Certains analystes mettent en avant la chute du rendement des bonds du Trésor américain à 10 ans, qui préfigure une crise. Le rendement du 10 ans est même passé sous le niveau de celui du 3 mois fin mai, démontrant une très forte inquiétude des zinzins (investisseurs institutionnels, en d'autres termes, les très gros investisseurs).

Bonds du Trésor US à 10 ans - CNBC
Bonds du Trésor US à 10 ans - CNBC

Par ailleurs, les analystes ne s'accordent pas sur la bonne santé de l'économie américaine. Ainsi, les cours des contrats sur le bois destiné à la construction ou sur le cuivre ont montré ces derniers temps, plutôt un ralentissement de l'économie qu'une croissance.

Autre signe d'inquiétude qui n'est pas abordé directement par le FMI : la pression extrême imposée par la...

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Tout va super bien et très mal

L'institution internationale commence par dresser la liste des réussites économiques des Etats-Unis, avant de dérouler tous les nuages noirs qui s'amoncèlent. Un gros pépin n'est pas à exclure...

FMI - D.R.

Corne d'abondance, festin des dieux, l'ambroisie semble couler à flots outre-Atlantique. « L'économie américaine connaît la plus longue expansion de son histoire. Le chômage se situe à des niveaux jamais vus depuis la fin des années 1960, et l'activité économique croît au-dessus de son potentiel, grâce à une relance budgétaire et à des conditions financières favorables. Les salaires réels augmentent, y compris pour ceux qui se situent au bas de l'échelle des revenus, et la croissance de la productivité semble se redresser. Dans ce contexte, les tensions inflationnistes restent remarquablement modérées », expliquent en préambule les experts du FMI.

Ces affirmations peuvent être discutées. Certains analystes mettent en avant la chute du rendement des bonds du Trésor américain à 10 ans, qui préfigure une crise. Le rendement du 10 ans est même passé sous le niveau de celui du 3 mois fin mai, démontrant une très forte inquiétude des zinzins (investisseurs institutionnels, en d'autres termes, les très gros investisseurs).

Bonds du Trésor US à 10 ans - CNBC
Bonds du Trésor US à 10 ans - CNBC

Par ailleurs, les analystes ne s'accordent pas sur la bonne santé de l'économie américaine. Ainsi, les cours des contrats sur le bois destiné à la construction ou sur le cuivre ont montré ces derniers temps, plutôt un ralentissement de l'économie qu'une croissance.

Autre signe d'inquiétude qui n'est pas abordé directement par le FMI : la pression extrême imposée par la...

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Signes, indices et conséquences...

Mais que se passe--t-il dans la majorité présidentielle ? Les déclarations se multiplient : "vous êtes avec nous ou contre nous", façon George Bush. Quelques signes annonciateurs inquiètent.

Emmanuel Macron en extase. - D.R.

Il n'est pas aisé de définir ce qu'est une secte et les multiples tentatives sont généralement incomplètes tant il en existe de formes. Si l'on en croit Wikipedia, les associations antisectes, les commissions parlementaires et les missions du gouvernement apprécient "divers critères tels que la manipulation mentale des adeptes, l'organisation pyramidale et la centralisation du pouvoir aux mains d'une personne avec autorité charismatique, comme un gourou, ou d'un collège restreint de dirigeants, l'extorsion de fonds ou encore le fait que la doctrine se présente comme exclusive". Oublions ici l'extorsion de fonds des adeptes par le gourou. Mais pour le reste...

La manipulation mentale des adeptes

Peut-on parler de résultat d'une manipulation mentale lorsque les soutiens politiques d'un président s'acharnent, tels des trolls que la fachosphère ne renierait pas, sur toute personne exprimant avec conviction une quelconque opposition politique au grand homme ? Les cas d'attaque en meute se multiplient tels les pains offerts par Jésus à la foule dans le désert...

« Ces gens sont malades » a fini par conclure Samuel Laurent, des Décodeurs du Monde après un déferlement de haine à son encontre sur Twitter. « Ce sont toujours des militants macronistes. Et ils sont d'une violence que je n'ai jamais vue en dehors de l'extrême droite [...] ces gens sont complètement radicalisés, violents, haineux, menaçants »,...

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Signes, indices et conséquences...

Mais que se passe--t-il dans la majorité présidentielle ? Les déclarations se multiplient : "vous êtes avec nous ou contre nous", façon George Bush. Quelques signes annonciateurs inquiètent.

Emmanuel Macron en extase. - D.R.

Il n'est pas aisé de définir ce qu'est une secte et les multiples tentatives sont généralement incomplètes tant il en existe de formes. Si l'on en croit Wikipedia, les associations antisectes, les commissions parlementaires et les missions du gouvernement apprécient "divers critères tels que la manipulation mentale des adeptes, l'organisation pyramidale et la centralisation du pouvoir aux mains d'une personne avec autorité charismatique, comme un gourou, ou d'un collège restreint de dirigeants, l'extorsion de fonds ou encore le fait que la doctrine se présente comme exclusive". Oublions ici l'extorsion de fonds des adeptes par le gourou. Mais pour le reste...

La manipulation mentale des adeptes

Peut-on parler de résultat d'une manipulation mentale lorsque les soutiens politiques d'un président s'acharnent, tels des trolls que la fachosphère ne renierait pas, sur toute personne exprimant avec conviction une quelconque opposition politique au grand homme ? Les cas d'attaque en meute se multiplient tels les pains offerts par Jésus à la foule dans le désert...

« Ces gens sont malades » a fini par conclure Samuel Laurent, des Décodeurs du Monde après un déferlement de haine à son encontre sur Twitter. « Ce sont toujours des militants macronistes. Et ils sont d'une violence que je n'ai jamais vue en dehors de l'extrême droite [...] ces gens sont complètement radicalisés, violents, haineux, menaçants »,...

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Eléments biographiques

Ils ont tous un lourd passé qui remonte, parfois, très loin.

Drapeau de l'Etat Islamique - D.R.

Douze djihadistes détenus à Bagdad, ont déjà été condamnés à la peine de mort. Capturés en Syrie, ils ont été expulsés par les Kurdes et les Américains qui les détenaient, vers l’Irak. Les procès ont duré entre 10 minutes et quelques heures. Le simple fait d’avoir rejoint une organisation terroriste est passible de la peine de mort. « Je voudrais vous dire, contrairement à ce que j'entends ici et là : le procès est équitable », a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Driant à l'Assemblée Nationale. Façon de faire oublier que la France n’a pas réclamé de juger ses ressortissants sur son sol.Et que c'est probablement en accord avec les Etats-Unis que l'exfiltration vers l'Irak a été organisée. Il s’agit de « terroristes, bien connus de nos services » a martelé le ministre. Certes. Mais le gouvernement n’a surtout pas envie de faire revenir des djihadistes endurcis, pour certains, membres des premiers groupes salafistes djihadistes en France dans les années 2000 et s'aliéner l'opinion publique qui y est opposée. Comme d’autres pays (La Grande-Bretagne, la Russie, la Belgique, par exemple), la France s’accommode assez facilement de cette « délocalisation » des procès de ses ressortissants et de leur condamnation à mort. En laissant faire, comme nous l'expliquions dans un éditorial, la France renie ses valeurs. Ces djihadistes devraient être jugés et condamnés en France.

Kevin Gonot - D.R.
Kevin Gonot - D.R.

Kévin Gonot, né en novembre 1986 à...

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Eléments biographiques

Ils ont tous un lourd passé qui remonte, parfois, très loin.

Drapeau de l'Etat Islamique - D.R.

Douze djihadistes détenus à Bagdad, ont déjà été condamnés à la peine de mort. Capturés en Syrie, ils ont été expulsés par les Kurdes et les Américains qui les détenaient, vers l’Irak. Les procès ont duré entre 10 minutes et quelques heures. Le simple fait d’avoir rejoint une organisation terroriste est passible de la peine de mort. « Je voudrais vous dire, contrairement à ce que j'entends ici et là : le procès est équitable », a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Driant à l'Assemblée Nationale. Façon de faire oublier que la France n’a pas réclamé de juger ses ressortissants sur son sol.Et que c'est probablement en accord avec les Etats-Unis que l'exfiltration vers l'Irak a été organisée. Il s’agit de « terroristes, bien connus de nos services » a martelé le ministre. Certes. Mais le gouvernement n’a surtout pas envie de faire revenir des djihadistes endurcis, pour certains, membres des premiers groupes salafistes djihadistes en France dans les années 2000 et s'aliéner l'opinion publique qui y est opposée. Comme d’autres pays (La Grande-Bretagne, la Russie, la Belgique, par exemple), la France s’accommode assez facilement de cette « délocalisation » des procès de ses ressortissants et de leur condamnation à mort. En laissant faire, comme nous l'expliquions dans un éditorial, la France renie ses valeurs. Ces djihadistes devraient être jugés et condamnés en France.

Kevin Gonot - D.R.
Kevin Gonot - D.R.

Kévin Gonot, né en novembre 1986 à...

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L'Irak chargé de la basse besogne avec la bénédiction de Paris

Le dossier des "revenants", les djihadistes français partis "sur zone" empoisonne la vie de l'exécutif. La condamnation à mort de 12 d'entre eux rappelle les pires heures des années Bush...

Quand l'Amérique torturait à Abu Ghraib au nom de la lutte conter le terrorisme - D.R.

Au fil des ans, depuis le 11 septembre 2001, la lutte contre le terrorisme a donné lieu à toutes les expérimentations, à tous les renoncements. L'exemple vient des Etats-Unis. On pouvait penser le pire derrière nous. Il y a eu les enlèvements partout dans le monde, hors de tout cadre judiciaire, les vols secrets de la CIA et les prisons secrètes, les éliminations ciblées (ou pas) par drones, la légalisation de la torture, il y a eu les emprisonnements sans perspective de procès ... A cette époque, les Etats-Unis trouvaient tout à fait normal de déposer dans un pays fâché avec les droits de l'homme un terroriste présumé pour qu'il y a soit interrogé avec des méthodes "musclées". En 2019, douze djihadistes (Un Tunisien résident en France et 11 Français) ont été expulsés de Syrie, où ils avaient été arrêtés puis détenus par les forces kurdes et les Etats-Unis, vers l'Irak. Ils y ont été jugés et y ont été condamnés à mort par pendaison. On peut penser ce que l'on veut de ces djihadistes, nombre d'entre eux ont un passé long comme un jour sans pain. Mais rien ne justifie que l'on délocalise leur jugement en Irak, que l'on délocalise leur condamnation à mort, qu'on l'accepte. On ne peut pas abandonner ses principes au nom de la lutte contre le terrorisme.

Les procès des potentiels "revenants" ont duré entre 10 minutes et quelques heures. Le simple fait d’avoir rejoint une organisation terroriste est passible de la...

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L'Irak chargé de la basse besogne avec la bénédiction de Paris

Le dossier des "revenants", les djihadistes français partis "sur zone" empoisonne la vie de l'exécutif. La condamnation à mort de 12 d'entre eux rappelle les pires heures des années Bush...

Quand l'Amérique torturait à Abu Ghraib au nom de la lutte conter le terrorisme - D.R.

Au fil des ans, depuis le 11 septembre 2001, la lutte contre le terrorisme a donné lieu à toutes les expérimentations, à tous les renoncements. L'exemple vient des Etats-Unis. On pouvait penser le pire derrière nous. Il y a eu les enlèvements partout dans le monde, hors de tout cadre judiciaire, les vols secrets de la CIA et les prisons secrètes, les éliminations ciblées (ou pas) par drones, la légalisation de la torture, il y a eu les emprisonnements sans perspective de procès ... A cette époque, les Etats-Unis trouvaient tout à fait normal de déposer dans un pays fâché avec les droits de l'homme un terroriste présumé pour qu'il y a soit interrogé avec des méthodes "musclées". En 2019, douze djihadistes (Un Tunisien résident en France et 11 Français) ont été expulsés de Syrie, où ils avaient été arrêtés puis détenus par les forces kurdes et les Etats-Unis, vers l'Irak. Ils y ont été jugés et y ont été condamnés à mort par pendaison. On peut penser ce que l'on veut de ces djihadistes, nombre d'entre eux ont un passé long comme un jour sans pain. Mais rien ne justifie que l'on délocalise leur jugement en Irak, que l'on délocalise leur condamnation à mort, qu'on l'accepte. On ne peut pas abandonner ses principes au nom de la lutte contre le terrorisme.

Les procès des potentiels "revenants" ont duré entre 10 minutes et quelques heures. Le simple fait d’avoir rejoint une organisation terroriste est passible de la...

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Elles protestaient contre la restriction du droit à l'avortement

Le vote de lois criminalisant l'avortement est pointé du doigt et les personnes ayant organisé ce happening devant l'ambassade américaine demandent à ce que le droit à l'avortement soit inscrit dans la constitution pour éviter des reculs.

Devant l'ambassade des Etats-Unis - © Reflets

Le débat sur l'avortement et la pression constante des conservateurs pour faire reculer ce droit des femmes à disposer de leur corps (notamment en Europe) est revenu sur le devant de la scène ces dernières semaines avec l'adoption de lois criminalisant le recours à l'avortement dans plusieurs États américains. Le Monde en a fait un éditorial dans lequel le journal rappelle que "le Missouri a adopté une loi qui punit jusqu’à quinze ans de prison une interruption volontaire de grossesse (IVG) au-delà de la huitième semaine (contre douze semaines en France). En Alabama, un médecin qui pratiquerait un tel acte sur une femme, même victime de viol ou d’inceste, encourt désormais quatre-vingt-dix-neuf ans d’emprisonnement, une peine supérieure à celle en vigueur pour le violeur lui-même. En Géorgie, dans l’Ohio ou le Tennessee, l’avortement est hors la loi dès la sixième semaine de grossesse, un stade où la plupart des femmes ignorent encore être enceintes"

C'est dans ce cadre que "les écarlates", un groupe spontané de personnes s'est réuni devant l'ambassade américaine ce mardi 4 juin. Habillées en servantes écarlates (voir le détail de la série télévisée ici), une référence au livre de Margaret Atwood, The Handmaid's Tale.

Elles ont déployé une banderole et ont lu un texte. Sans désemparer, la maréchaussée s'est projetée à leur rencontre et les a promptement encerclées. Après avoir décliné qualité et motif de...

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Elles protestaient contre la restriction du droit à l'avortement

Le vote de lois criminalisant l'avortement est pointé du doigt et les personnes ayant organisé ce happening devant l'ambassade américaine demandent à ce que le droit à l'avortement soit inscrit dans la constitution pour éviter des reculs.

Devant l'ambassade des Etats-Unis - © Reflets

Le débat sur l'avortement et la pression constante des conservateurs pour faire reculer ce droit des femmes à disposer de leur corps (notamment en Europe) est revenu sur le devant de la scène ces dernières semaines avec l'adoption de lois criminalisant le recours à l'avortement dans plusieurs États américains. Le Monde en a fait un éditorial dans lequel le journal rappelle que "le Missouri a adopté une loi qui punit jusqu’à quinze ans de prison une interruption volontaire de grossesse (IVG) au-delà de la huitième semaine (contre douze semaines en France). En Alabama, un médecin qui pratiquerait un tel acte sur une femme, même victime de viol ou d’inceste, encourt désormais quatre-vingt-dix-neuf ans d’emprisonnement, une peine supérieure à celle en vigueur pour le violeur lui-même. En Géorgie, dans l’Ohio ou le Tennessee, l’avortement est hors la loi dès la sixième semaine de grossesse, un stade où la plupart des femmes ignorent encore être enceintes"

C'est dans ce cadre que "les écarlates", un groupe spontané de personnes s'est réuni devant l'ambassade américaine ce mardi 4 juin. Habillées en servantes écarlates (voir le détail de la série télévisée ici), une référence au livre de Margaret Atwood, The Handmaid's Tale.

Elles ont déployé une banderole et ont lu un texte. Sans désemparer, la maréchaussée s'est projetée à leur rencontre et les a promptement encerclées. Après avoir décliné qualité et motif de...

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Notre Waldo (Charlie) à nous qu'on a...

Sur le modèle de "où est Waldo ?", un internaute a fabriqué un intéressant "Où est Macron ?"

Où est Waldo ? - Copie d'écran

Le principe de "Où est Macron ?" est le même, dans une vaste image très colorée, remplie de centaines de personnes, il faut retrouver "Macron". Cette image peut utilement être scrutée dans ses moindres détails. Si l'internaute qui l'a dessinée veut rester anonyme, il semble qu'il ait saisi de nombreux détails propres aux manifestations des gilets jaunes. On y trouve les forces de l'ordre qui balancent une grenade dans les pieds des manifestants pacifiques, les gilets jaunes qui donnent des pièces aux SDF sur le parcours de la manifestation, ceux qui ramassent les ordures déversées par les casseurs, les chaînes de TV qui ne s'intéressent qu'à ces derniers, les éborgnés, les violences policières non nécessaires, les LBD, les handicapés renversés de leur fauteuil...

Bref, à votre tour, essayez de retrouver Macron.

Où est Macron ? - Internaute anonyme - CC BY-NC-ND
Où est Macron ? - Internaute anonyme - CC BY-NC-ND

Pour télécharger l'image en haute définition, cliquez ici.

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Notre Waldo (Charlie) à nous qu'on a...

Sur le modèle de "où est Waldo ?", un internaute a fabriqué un intéressant "Où est Macron ?"

Où est Waldo ? - Copie d'écran

Le principe de "Où est Macron ?" est le même, dans une vaste image très colorée, remplie de centaines de personnes, il faut retrouver "Macron". Cette image peut utilement être scrutée dans ses moindres détails. Si l'internaute qui l'a dessinée veut rester anonyme, il semble qu'il ait saisi de nombreux détails propres aux manifestations des gilets jaunes. On y trouve les forces de l'ordre qui balancent une grenade dans les pieds des manifestants pacifiques, les gilets jaunes qui donnent des pièces aux SDF sur le parcours de la manifestation, ceux qui ramassent les ordures déversées par les casseurs, les chaînes de TV qui ne s'intéressent qu'à ces derniers, les éborgnés, les violences policières non nécessaires, les LBD, les handicapés renversés de leur fauteuil...

Bref, à votre tour, essayez de retrouver Macron.

Où est Macron ? - Internaute anonyme - CC BY-NC-ND
Où est Macron ? - Internaute anonyme - CC BY-NC-ND

Pour télécharger l'image en haute définition, cliquez ici.

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Moins de 10 personnes étaient présentes à la manif...

C'était couru d'avance, mais on a quand même voulu vérifier sur place : 7 personnes se sont déplacées mercredi 29 mai devant la DGSI en soutien à la palanquée de journalistes convoqués ces jours-ci...

La "manif" à son pic de fréquentation dont la moitié d'Extra Muros - © Reflets

Rendez-vous avait été donné par le SNJ-CGT à 11 heures "square de la Libération" à Levallois-Perret, à côté de la DGSI où devait être entendue Arianne Chemin du Monde. Premier couac, le square de la Libération n'existe pas, il s'agit de la place de la Libération. Cet obstacle surmonté, il a fallu se faire une place dans le cortège monstrueux de... 7 personnes. Au plus fort de la manif des journalistes et des lecteurs, en lutte contre l'exécutif qui cherche à identifier les sources des journalistes, il y avait à peu près 10 personnes, dont la moitié, membres du collectif de pigistes Extra Muros. Même France-Info avait parlé de cette manif. On aurait pu s'attendre à un peu plus de confrères présents...

L'appel du SNJ-CGT - Copie d'écran
L'appel du SNJ-CGT - Copie d'écran

Pour ceux qui vivaient au fond d'une grotte ces derniers jours, la profession s'est longuement indignée de convocations en cascade de journalistes dans les locaux de la DGSI (les renseignements intérieurs) ces derniers jours. Pour la plupart d'entre-eux, il s'agit d'identifier leurs sources. La ficelle est grosse : l'exécutif envoie un message via le parquet qui est sous contrôle du garde des sceaux et donc du gouvernement. Le parquet ouvre, probablement à la demande des politiques, il saisit la DGSI comme service enquêteur car il s'agit dans la plupart des cas de compromission du secret défense. Dans cette histoire, le parquet et la DGSI sont instrumentalisés. Les journalistes...

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Moins de 10 personnes étaient présentes à la manif...

C'était couru d'avance, mais on a quand même voulu vérifier sur place : 7 personnes se sont déplacées mercredi 29 mai devant la DGSI en soutien à la palanquée de journalistes convoqués ces jours-ci...

La "manif" à son pic de fréquentation dont la moitié d'Extra Muros - © Reflets

Rendez-vous avait été donné par le SNJ-CGT à 11 heures "square de la Libération" à Levallois-Perret, à côté de la DGSI où devait être entendue Arianne Chemin du Monde. Premier couac, le square de la Libération n'existe pas, il s'agit de la place de la Libération. Cet obstacle surmonté, il a fallu se faire une place dans le cortège monstrueux de... 7 personnes. Au plus fort de la manif des journalistes et des lecteurs, en lutte contre l'exécutif qui cherche à identifier les sources des journalistes, il y avait à peu près 10 personnes, dont la moitié, membres du collectif de pigistes Extra Muros. Même France-Info avait parlé de cette manif. On aurait pu s'attendre à un peu plus de confrères présents...

L'appel du SNJ-CGT - Copie d'écran
L'appel du SNJ-CGT - Copie d'écran

Pour ceux qui vivaient au fond d'une grotte ces derniers jours, la profession s'est longuement indignée de convocations en cascade de journalistes dans les locaux de la DGSI (les renseignements intérieurs) ces derniers jours. Pour la plupart d'entre-eux, il s'agit d'identifier leurs sources. La ficelle est grosse : l'exécutif envoie un message via le parquet qui est sous contrôle du garde des sceaux et donc du gouvernement. Le parquet ouvre, probablement à la demande des politiques, il saisit la DGSI comme service enquêteur car il s'agit dans la plupart des cas de compromission du secret défense. Dans cette histoire, le parquet et la DGSI sont instrumentalisés. Les journalistes...

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Emmanuel Macron frappé à son tour par le dégagisme ?

L'ovni politique a réussi son coup lors de la présidentielle et il en était tout fier : il a anéanti le clivage gauche-droite traditionnel et éparpillé façon puzzle les partis traditionnels. Résultat ? Le FN fait un score habituel élevé mais il n'y a plus personne d'autre.

Les Huns menés par Attila, déferlant sur l'Italie, vus par Ulpiano Checa y Sanz (1887) - Domaine public

Le Rassemblement National est arrivé en tête pour les élections européennes. Ce n'est pas une surprise, les sondages étaient explicites. Ce n'est pas non plus un cataclysme. Le FN avait fait 24,86% aux européennes de 2014 et surtout, ne brillant pas par sa présence dans les travaux des instances européennes, ce parti ne risque pas d'influer sur quoi que ce soit. Les scores élevés du FN/RN ne sont pas une nouveauté : 33% au deuxième tour de la dernière présidentielle, 27,73% aux régionales de 2015. Ce qui change, c'est le paysage politique dans lequel ces scores élevés sont réalisés.

L'élection d'Emmanuel Macron à la présidence de la république a été le théâtre d'un effondrement des partis politiques traditionnels. Le PS et l'UMP ont explosé en vol. La gauche avait fait une politique de droite avec Manuel Valls (faire clic-clic ici pour bien comprendre). La droite a été plombée par l'affaire Pénélope Fillon.

Le sotrytelling présentait Emmanuel Macron comme une sorte de recours, ni de droite, ni de gauche, ni politique chevronné, ni débutant. Celui qui n'avait pas encore été essayé, qui n'avait pas encore déçu. De toutes ces affirmations, seule la dernière était vraie.

Ce n'est plus la cas. Il lui reste environ 25% d'opinons favorables.

Le prochain test est évidemment la présidentielle de 2022. S'il faut désormais, en partie par l'effet de la magie vaudou d'Emmanuel Macron, ne plus compter sur le PS et LR, il...

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Emmanuel Macron frappé à son tour par le dégagisme ?

L'ovni politique a réussi son coup lors de la présidentielle et il en était tout fier : il a anéanti le clivage gauche-droite traditionnel et éparpillé façon puzzle les partis traditionnels. Résultat ? Le FN fait un score habituel élevé mais il n'y a plus personne d'autre.

Les Huns menés par Attila, déferlant sur l'Italie, vus par Ulpiano Checa y Sanz (1887) - Domaine public

Le Rassemblement National est arrivé en tête pour les élections européennes. Ce n'est pas une surprise, les sondages étaient explicites. Ce n'est pas non plus un cataclysme. Le FN avait fait 24,86% aux européennes de 2014 et surtout, ne brillant pas par sa présence dans les travaux des instances européennes, ce parti ne risque pas d'influer sur quoi que ce soit. Les scores élevés du FN/RN ne sont pas une nouveauté : 33% au deuxième tour de la dernière présidentielle, 27,73% aux régionales de 2015. Ce qui change, c'est le paysage politique dans lequel ces scores élevés sont réalisés.

L'élection d'Emmanuel Macron à la présidence de la république a été le théâtre d'un effondrement des partis politiques traditionnels. Le PS et l'UMP ont explosé en vol. La gauche avait fait une politique de droite avec Manuel Valls (faire clic-clic ici pour bien comprendre). La droite a été plombée par l'affaire Pénélope Fillon.

Le sotrytelling présentait Emmanuel Macron comme une sorte de recours, ni de droite, ni de gauche, ni politique chevronné, ni débutant. Celui qui n'avait pas encore été essayé, qui n'avait pas encore déçu. De toutes ces affirmations, seule la dernière était vraie.

Ce n'est plus la cas. Il lui reste environ 25% d'opinons favorables.

Le prochain test est évidemment la présidentielle de 2022. S'il faut désormais, en partie par l'effet de la magie vaudou d'Emmanuel Macron, ne plus compter sur le PS et LR, il...

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Europe, numérique, libertés, et plus si affinités

Entretien avec Florie Marie et Pierre Beyssac, deux candidats de la figure de proue des libertés numériques en Europe.

Painting of a pirate ship - Ambroise Louis Garneray - Scanné par Poecus - Domaine Public

RGPD, neutralité du Net, directive copyright, e-Privacy, etc., c'est aujourd'hui au niveau européen que se prend l'essentiel des décisions concernant le numérique, thématique sur laquelle s'est bâti le Parti Pirate. Comment résumeriez-vous votre vision à ce sujet ?

Pierre Beyssac : Non seulement les décisions se prennent au niveau européen, mais les enjeux doivent être pensés au niveau européen également. La politique française en UE est trop souvent pensée à travers notre prisme national, avec tous les défauts que cela implique : politique industrielle favorisant certains acteurs locaux au détriment d'autres, voire certains lobbies, etc. La Directive Copyright est une illustration de ces travers.

De son côté, le Parti Pirate, d'une part, entretient une réflexion permanente au niveau européen avec ses homologues, et d'autre part axe prioritairement cette réflexion autour des enjeux fondamentaux de la protection des libertés publiques, sans dogmatisme. Cela nous semble indispensable aujourd'hui.

Tout le monde ou presque s'accorde sur le fait que les libertés fondamentales ont été malmenées en France ces dernières années, notamment en ce qui concerne le numérique mais pas seulement. Partagez-vous ce constat ? Comment expliquez-vous ce phénomène ?

Pierre Beyssac : C'est une évidence. Les lois françaises se suivent et aucune ne va dans le sens de protéger nos libertés, au contraire, depuis plus de dix ans. Pire, la France use de son...

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Europe, numérique, libertés, et plus si affinités

Entretien avec Florie Marie et Pierre Beyssac, deux candidats de la figure de proue des libertés numériques en Europe.

Painting of a pirate ship - Ambroise Louis Garneray - Scanné par Poecus - Domaine Public

RGPD, neutralité du Net, directive copyright, e-Privacy, etc., c'est aujourd'hui au niveau européen que se prend l'essentiel des décisions concernant le numérique, thématique sur laquelle s'est bâti le Parti Pirate. Comment résumeriez-vous votre vision à ce sujet ?

Pierre Beyssac : Non seulement les décisions se prennent au niveau européen, mais les enjeux doivent être pensés au niveau européen également. La politique française en UE est trop souvent pensée à travers notre prisme national, avec tous les défauts que cela implique : politique industrielle favorisant certains acteurs locaux au détriment d'autres, voire certains lobbies, etc. La Directive Copyright est une illustration de ces travers.

De son côté, le Parti Pirate, d'une part, entretient une réflexion permanente au niveau européen avec ses homologues, et d'autre part axe prioritairement cette réflexion autour des enjeux fondamentaux de la protection des libertés publiques, sans dogmatisme. Cela nous semble indispensable aujourd'hui.

Tout le monde ou presque s'accorde sur le fait que les libertés fondamentales ont été malmenées en France ces dernières années, notamment en ce qui concerne le numérique mais pas seulement. Partagez-vous ce constat ? Comment expliquez-vous ce phénomène ?

Pierre Beyssac : C'est une évidence. Les lois françaises se suivent et aucune ne va dans le sens de protéger nos libertés, au contraire, depuis plus de dix ans. Pire, la France use de son...

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Marlène Schiappa avait prévenu !

Imbéciles que nous sommes, nous avions pris les déclarations de la secrétaire d'Etat pour des bourdes comme pourraient en faire des esprits un peu simples. Non, c'était pour de vrai : le journalisme, ce doit être de belles histoires, pas de l'investigation...

Siège de la DGSI à Levallois - NemesisIII - CC‑BY‑SA‑3.0

C'est tellement gros que cela ressemble à un film comique. Une sorte de mix improbable entre "Le grand blond avec une chaussure noire, OSS 117 et Idiocracy. Imaginez une France où les journalistes trop curieux seraient convoqués par le services de renseignement intérieur pour s'expliquer sur leurs enquêtes... On dirait la France du général de Gaulle, comme dirait l'agent OSS 117.

Fin mars 2019, Marlène Schiappa, la Secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, taclait dans Télé-Loisirs les émissions Cash Investigation et Envoyé Spécial d'Élise Lucet sur France 2 :

« Je suis en effet interpellée par ce que le format est devenu. Je trouve que quand on montre sans cesse, sur le service public de surcroît, aux gens des exemples de politiciens corrompus, d'hommes et de femmes politiques véreux, de gens qui détournent de l'argent, de gens haineux et magouilleurs, etc. Quand on ne leur montre que ça, je crois qu'on installe dans l'esprit des gens 'Waouh, ils sont tous comme ça'. Et je trouve que c'est un peu une forme de populisme de dire qu'ils sont tous pourris »

Le journalisme d'investigation serait donc une forme de populisme selon la pasionaria de la République en Marche. Au lieu de s'intéresser à ce qui dysfonctionne, les journalistes feraient mieux de raconter des belles histoires.

« J'aimerais que de temps en temps, il y a ait de...

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Marlène Schiappa avait prévenu !

Imbéciles que nous sommes, nous avions pris les déclarations de la secrétaire d'Etat pour des bourdes comme pourraient en faire des esprits un peu simples. Non, c'était pour de vrai : le journalisme, ce doit être de belles histoires, pas de l'investigation...

Siège de la DGSI à Levallois - NemesisIII - CC‑BY‑SA‑3.0

C'est tellement gros que cela ressemble à un film comique. Une sorte de mix improbable entre "Le grand blond avec une chaussure noire, OSS 117 et Idiocracy. Imaginez une France où les journalistes trop curieux seraient convoqués par le services de renseignement intérieur pour s'expliquer sur leurs enquêtes... On dirait la France du général de Gaulle, comme dirait l'agent OSS 117.

Fin mars 2019, Marlène Schiappa, la Secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, taclait dans Télé-Loisirs les émissions Cash Investigation et Envoyé Spécial d'Élise Lucet sur France 2 :

« Je suis en effet interpellée par ce que le format est devenu. Je trouve que quand on montre sans cesse, sur le service public de surcroît, aux gens des exemples de politiciens corrompus, d'hommes et de femmes politiques véreux, de gens qui détournent de l'argent, de gens haineux et magouilleurs, etc. Quand on ne leur montre que ça, je crois qu'on installe dans l'esprit des gens 'Waouh, ils sont tous comme ça'. Et je trouve que c'est un peu une forme de populisme de dire qu'ils sont tous pourris »

Le journalisme d'investigation serait donc une forme de populisme selon la pasionaria de la République en Marche. Au lieu de s'intéresser à ce qui dysfonctionne, les journalistes feraient mieux de raconter des belles histoires.

« J'aimerais que de temps en temps, il y a ait de...

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La lune, le doigt, toussa...

Deux "affaires" ont défrayé la chronique ces derniers jours. La presse fait mine de découvrir et de s'offenser.

Fête d'anniversaire de Carlos Ghosn à Versailles - Capture d'écran

L'ancien patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn, avait organisé une petite fête le soir de ses soixante-quatre ans. En mars 2014, la filiale néerlandaise du constructeur "privatise" le Château de Versailles pour la modique somme de 634 000 euros. L'Obs a mis la main sur une vidéo de la soirée. Surprise, cette fête est démesurée. Du luxe partout, des dépenses et une organisation qui laissent pantois tous les journalistes et M. et Madame Tout-le-monde. Dans le même temps, on apprenait qu'un "cabinet de lobbying mandaté par l’agrochimiste américain Monsanto avait fiché illégalement 200 personnes en fonction de leurs positions sur le glyphosate, entre « alliés », « alliés potentiels à recruter », « parties prenantes à éduquer », « parties prenantes à surveiller »", principalement des journalistes, indique Le Monde. Qui l'eut crû ?

Captain Obvious n'aurait pas fait mieux. L'eau ça mouille, la neige c'est froid, les super-riches vivent dans une autre dimension, les grosses boîtes ont transformé le business en guerre et font du renseignement.

Depuis des années, Reflets explique (ici, ici et ) que le commun des mortels n'a pas les moyens de conceptualiser la façon dont les couches les plus élevées de la société vivent. Pour expliquer cela, nous faisions le parallèle avec une sole complètement plate qui aurait du mal à imaginer qu'il existe une troisième dimension. Il y a bien de temps en temps des reportages sur les...

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La lune, le doigt, toussa...

Deux "affaires" ont défrayé la chronique ces derniers jours. La presse fait mine de découvrir et de s'offenser.

Fête d'anniversaire de Carlos Ghosn à Versailles - Capture d'écran

L'ancien patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn, avait organisé une petite fête le soir de ses soixante-quatre ans. En mars 2014, la filiale néerlandaise du constructeur "privatise" le Château de Versailles pour la modique somme de 634 000 euros. L'Obs a mis la main sur une vidéo de la soirée. Surprise, cette fête est démesurée. Du luxe partout, des dépenses et une organisation qui laissent pantois tous les journalistes et M. et Madame Tout-le-monde. Dans le même temps, on apprenait qu'un "cabinet de lobbying mandaté par l’agrochimiste américain Monsanto avait fiché illégalement 200 personnes en fonction de leurs positions sur le glyphosate, entre « alliés », « alliés potentiels à recruter », « parties prenantes à éduquer », « parties prenantes à surveiller »", principalement des journalistes, indique Le Monde. Qui l'eut crû ?

Captain Obvious n'aurait pas fait mieux. L'eau ça mouille, la neige c'est froid, les super-riches vivent dans une autre dimension, les grosses boîtes ont transformé le business en guerre et font du renseignement.

Depuis des années, Reflets explique (ici, ici et ) que le commun des mortels n'a pas les moyens de conceptualiser la façon dont les couches les plus élevées de la société vivent. Pour expliquer cela, nous faisions le parallèle avec une sole complètement plate qui aurait du mal à imaginer qu'il existe une troisième dimension. Il y a bien de temps en temps des reportages sur les...

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Doxxing d'Emanuel Macron, une exclusivité Reflets, à l'ancienne.

Notre président peut paraître à première vue quelque peu réfractaire au mouvement social que nous observons en France aujourd'hui. Il semble sourd aux demandes venant de son peuple, continue ses petites phrases hautaines mettant sans cesse de l'huile sur le feu. Il semble soutenir la repression sans pareille qui s'abat sur les manifestants qui osent encore sortir dans la rue.

Notre président aurait-il une double vie ? Et est-ce que cela commencerait à se voir ? - Secret News

Mais tout ceci ne pourrait être qu'illusion. Macron pourrait être le meilleur allié du mouvement de contestation que nous vivons aujourd'hui. L'infiltré au cœur de l'État profond français qui s'assure que le mouvement garde la rage requise pour renverser un système qu'il honnit. Il placerait ainsi, à l'image de Christophe Castaner, les pires personnes aux pires endroits pour s'assurer qu'ne réponse déplorable soit donnée à chaque aspiration populaire. Et il n'hésiterait pas à pousser ces personnes à la faute de manière très subtile. On imagine sans peine un SMS bien senti envoyé au Ministre de l’intérieur le jour du 1er mai : "Un peu mou ta répression ... Sinon t'a vu, ils ont attaqué un hôpital".

Pour ceux qui savent lire entre les lignes et qui suivent de près ces petits événements qui émaillent notre actualité, cette thèse pourrait bien être la bonne. Et nous allons vous le démontrer en quelques lignes.

Il faut d'abord savoir que notre président est un sacré fugueur. Il aurait ainsi déjoué la surveillance des ses gardiens à de multiples reprises, pas moins de 39 fois depuis le début de l'année. Et pour cela, il peut compter sur l'aide d'un groupe de résistants qu'il a rencontré en sous-marin lors de la dernière COP21. Certains disent qu'il serait le grand chef secret de cette organisation. Une organisation qui s'étendrait partout en France. Ainsi Macron s'est échappé de 39 mairies...

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Doxxing d'Emanuel Macron, une exclusivité Reflets, à l'ancienne.

Notre président peut paraître à première vue quelque peu réfractaire au mouvement social que nous observons en France aujourd'hui. Il semble sourd aux demandes venant de son peuple, continue ses petites phrases hautaines mettant sans cesse de l'huile sur le feu. Il semble soutenir la repression sans pareille qui s'abat sur les manifestants qui osent encore sortir dans la rue.

Notre président aurait-il une double vie ? Et est-ce que cela commencerait à se voir ? - Secret News

Mais tout ceci ne pourrait être qu'illusion. Macron pourrait être le meilleur allié du mouvement de contestation que nous vivons aujourd'hui. L'infiltré au cœur de l'État profond français qui s'assure que le mouvement garde la rage requise pour renverser un système qu'il honnit. Il placerait ainsi, à l'image de Christophe Castaner, les pires personnes aux pires endroits pour s'assurer qu'ne réponse déplorable soit donnée à chaque aspiration populaire. Et il n'hésiterait pas à pousser ces personnes à la faute de manière très subtile. On imagine sans peine un SMS bien senti envoyé au Ministre de l’intérieur le jour du 1er mai : "Un peu mou ta répression ... Sinon t'a vu, ils ont attaqué un hôpital".

Pour ceux qui savent lire entre les lignes et qui suivent de près ces petits événements qui émaillent notre actualité, cette thèse pourrait bien être la bonne. Et nous allons vous le démontrer en quelques lignes.

Il faut d'abord savoir que notre président est un sacré fugueur. Il aurait ainsi déjoué la surveillance des ses gardiens à de multiples reprises, pas moins de 39 fois depuis le début de l'année. Et pour cela, il peut compter sur l'aide d'un groupe de résistants qu'il a rencontré en sous-marin lors de la dernière COP21. Certains disent qu'il serait le grand chef secret de cette organisation. Une organisation qui s'étendrait partout en France. Ainsi Macron s'est échappé de 39 mairies...

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Reportage photo

Denis Meyer, photographe pour Hans Lucas et membre du collectif de pigistes Extra Muros nous a fait parvenir une série de photos de la journée du 1er mai.

Un activiste du mouvement Black Bloc se tient près d’un feu devant une devanture de magasin. - © Denis Meyer

Notre journaliste Jacques Duplessy vous a live-twitté la manifestation du 1er mai. Plongée post-manif dans les incidents qui ont émaillés la manifestation à travers l'œil du photographe Denis Meyer. Quelque 40 000 personnes ont manifesté à Paris à l’occasion du traditionnel défilé du 1er mai, de Montparnasse à Place d'Italie. La mobilisation a été marquée par des affrontements entre les black blocs et les forces de l'ordre. Au total, on dénombre 24 blessés légers côté manifestants et 14 autres chez les forces de l’ordre, selon la place Beauvau.

Le cortège était composé de gilets jaunes et de syndiqués. - © Reflets
Le cortège était composé de gilets jaunes et de syndiqués. - Reflets

Un manifestant devant du mobilier urbain en feu lors du traditionnel défilé pour la Fête du Travail. - © Denis Meyer
Un manifestant devant du mobilier urbain en feu lors du traditionnel défilé pour la Fête du Travail. - Denis Meyer

Défilé du 1er mai, des manifestants pris dans les gaz lacrymogènes. - © Denis Meyer
Défilé du 1er mai, des manifestants pris dans les gaz lacrymogènes. - Denis Meyer

Une équipe de Street Medics, lors du défilé du 1er mai. - © Denis Meyer
Une équipe de Street Medics, lors du défilé du 1er mai. - Denis Meyer

Des manifestants surpris par les gaz lacrymogènes tentent de fuir la manifestation nassée. - © Denis Meyer
Des manifestants surpris par les gaz lacrymogènes tentent de fuir la manifestation nassée. - Denis Meyer

La manifestation du 1er mai a été largement couverte pas les médias, de nombreux photographes et vidéastes étaient présents tout le long du cortège. - © Denis Meyer
La manifestation du 1er mai a été largement couverte pas les médias, de nombreux photographes et vidéastes étaient présents tout le long du cortège. - Denis Meyer

Les Pompiers s’attèlent à éteindre un incendie de mobilier urbain. - © Denis Meyer
Les Pompiers s’attèlent à éteindre un incendie de mobilier urbain. - Denis Meyer

Un CRS est pris en charge par ses collègues et une équipe de Street Medics, après avoir reçu un projectile. - © Denis Meyer
Un CRS est pris en charge par ses collègues et une équipe de Street Medics, après avoir reçu un projectile. - Denis Meyer

Les pompiers transportent en lieu sûr un crs qui a reçu un projectile. - © Denis Meyer
Les pompiers transportent en lieu sûr un crs qui a reçu un projectile. - Denis Meyer

Un manifestant brandit une pancarte « Policiers, CRS, gendarmes, rejoignez-nous ». - © Denis Meyer
Un manifestant brandit...

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Reportage photo

Denis Meyer, photographe pour Hans Lucas et membre du collectif de pigistes Extra Muros nous a fait parvenir une série de photos de la journée du 1er mai.

Un activiste du mouvement Black Bloc se tient près d’un feu devant une devanture de magasin. - © Denis Meyer

Notre journaliste Jacques Duplessy vous a live-twitté la manifestation du 1er mai. Plongée post-manif dans les incidents qui ont émaillés la manifestation à travers l'œil du photographe Denis Meyer. Quelque 40 000 personnes ont manifesté à Paris à l’occasion du traditionnel défilé du 1er mai, de Montparnasse à Place d'Italie. La mobilisation a été marquée par des affrontements entre les black blocs et les forces de l'ordre. Au total, on dénombre 24 blessés légers côté manifestants et 14 autres chez les forces de l’ordre, selon la place Beauvau.

Le cortège était composé de gilets jaunes et de syndiqués. - © Reflets
Le cortège était composé de gilets jaunes et de syndiqués. - Reflets

Un manifestant devant du mobilier urbain en feu lors du traditionnel défilé pour la Fête du Travail. - © Denis Meyer
Un manifestant devant du mobilier urbain en feu lors du traditionnel défilé pour la Fête du Travail. - Denis Meyer

Défilé du 1er mai, des manifestants pris dans les gaz lacrymogènes. - © Denis Meyer
Défilé du 1er mai, des manifestants pris dans les gaz lacrymogènes. - Denis Meyer

Une équipe de Street Medics, lors du défilé du 1er mai. - © Denis Meyer
Une équipe de Street Medics, lors du défilé du 1er mai. - Denis Meyer

Des manifestants surpris par les gaz lacrymogènes tentent de fuir la manifestation nassée. - © Denis Meyer
Des manifestants surpris par les gaz lacrymogènes tentent de fuir la manifestation nassée. - Denis Meyer

La manifestation du 1er mai a été largement couverte pas les médias, de nombreux photographes et vidéastes étaient présents tout le long du cortège. - © Denis Meyer
La manifestation du 1er mai a été largement couverte pas les médias, de nombreux photographes et vidéastes étaient présents tout le long du cortège. - Denis Meyer

Les Pompiers s’attèlent à éteindre un incendie de mobilier urbain. - © Denis Meyer
Les Pompiers s’attèlent à éteindre un incendie de mobilier urbain. - Denis Meyer

Un CRS est pris en charge par ses collègues et une équipe de Street Medics, après avoir reçu un projectile. - © Denis Meyer
Un CRS est pris en charge par ses collègues et une équipe de Street Medics, après avoir reçu un projectile. - Denis Meyer

Les pompiers transportent en lieu sûr un crs qui a reçu un projectile. - © Denis Meyer
Les pompiers transportent en lieu sûr un crs qui a reçu un projectile. - Denis Meyer

Un manifestant brandit une pancarte « Policiers, CRS, gendarmes, rejoignez-nous ». - © Denis Meyer
Un manifestant brandit...

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Paroles de flic

Deux cortèges se faisaient concurrence ce samedi. L'un annonçait la fusion des syndicats et des gilets jaunes et a terminé sa course place d'Italie, l'autre faisait le tour des médias. Entre deux averses, on a papoté avec un policier.

Comme une chanson de Michel Fugain - © Reflets

A force de suivre les cortèges de gilets jaunes, on finit par connaître pas mal de monde. On se salue entre journalistes, entre manifestants et journalistes, entre policiers et journalistes. C'est notamment le cas avec un groupe de policiers croisé il y a quelques mois en sortant d'une nasse à l'Étoile. Ils blaguaient en mangeant leur compote de pomme comprise dans leur ration et avaient l'air particulièrement détendus, en comparaison avec leurs collègues qui avaient la gâchette de LBD facile, quelques rues plus loin. Ils entamaient volontiers la conversation avec des manifestants et continuaient de rigoler. C'était une scène assez incongrue dans la mesure où tous leurs collègues étaient passablement énervés et n'avaient aucune envie de discuter avec des gilets jaunes, à part pour leur asséner des coups de matraque ou leur envoyer quelques kilos de gaz lacrymogènes. On a re-croisé ce groupe rigolard et détendu plusieurs fois au fil des actes. Aujourd'hui, entre deux averses, on a pu discuter. Paroles de flic...

"C'est dingue, commence-t-il, ce matin, pas de RER, problème de SNCF... Du coup j'ai dû venir en voiture. La préfecture ne nous rembourse pas nos trajets. Moi je pense qu'ils le font exprès pour empêcher les gens de venir sur les manifestations. C'est dégueulasse. Je me demande si le TGV de Marseille est arrivé".

La conversation se poursuit sur un ton décontracté : "Il a fait n'importe quoi Macron....

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Paroles de flic

Deux cortèges se faisaient concurrence ce samedi. L'un annonçait la fusion des syndicats et des gilets jaunes et a terminé sa course place d'Italie, l'autre faisait le tour des médias. Entre deux averses, on a papoté avec un policier.

Comme une chanson de Michel Fugain - © Reflets

A force de suivre les cortèges de gilets jaunes, on finit par connaître pas mal de monde. On se salue entre journalistes, entre manifestants et journalistes, entre policiers et journalistes. C'est notamment le cas avec un groupe de policiers croisé il y a quelques mois en sortant d'une nasse à l'Étoile. Ils blaguaient en mangeant leur compote de pomme comprise dans leur ration et avaient l'air particulièrement détendus, en comparaison avec leurs collègues qui avaient la gâchette de LBD facile, quelques rues plus loin. Ils entamaient volontiers la conversation avec des manifestants et continuaient de rigoler. C'était une scène assez incongrue dans la mesure où tous leurs collègues étaient passablement énervés et n'avaient aucune envie de discuter avec des gilets jaunes, à part pour leur asséner des coups de matraque ou leur envoyer quelques kilos de gaz lacrymogènes. On a re-croisé ce groupe rigolard et détendu plusieurs fois au fil des actes. Aujourd'hui, entre deux averses, on a pu discuter. Paroles de flic...

"C'est dingue, commence-t-il, ce matin, pas de RER, problème de SNCF... Du coup j'ai dû venir en voiture. La préfecture ne nous rembourse pas nos trajets. Moi je pense qu'ils le font exprès pour empêcher les gens de venir sur les manifestations. C'est dégueulasse. Je me demande si le TGV de Marseille est arrivé".

La conversation se poursuit sur un ton décontracté : "Il a fait n'importe quoi Macron....

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Troisième volet de notre enquête dans les lieux réquisitionnés à Montpellier

La mouvance squat est souvent présentée dans les médias comme une entité à part, inquiétante et autonome. Pourtant se pencher sur le sujet révèle un milieu d'une grande diversité, en lien avec les autres pans de la société. Et si celui-ci reste très inspiré par l'autonomie et l'anarchisme, il tire aujourd'hui beaucoup de son inspiration de la philosophie du "commun". De la reprise de lieux pour les mettre à la disposition de la société.

Le bureau dans lequel nous reçoit Gwen pour cet entretien

Le milieu squat est très vivace à Montpellier. Ces dernières années ont vu l'occupation de nombreux lieux et dans des buts bien différents. Notre premier volet avait mis en avant la ZAD de Las Rebes, initiée lors du mouvement Nuit Debout et première ZAD de France à destination des milieux populaires. Dans notre deuxième volet nous vous avions paré de l'"Hôpital éphémère", un lieu réquisitionné par une association de soutien au migrants et destiné à faire de l’accueil pour ces populations. Notre troisième volet se penche sur l'Utopia 003, un des plus gros lieu réquisitionné à Montpellier et un de ceux qui tient depuis le plus longtemps.

La coordination Lutopia est créé par 7 personnes en 2014 dans le but de mettre à l'abri les gens qui sont à la rue. Ils occupent un premier lieu appartenant à l'ordre des avocats. Utopia 001 tiendra cinq mois et sera violemment expulsé par les forces de l'ordre. Quelques mois plus tard, la coordination réquisitionne les locaux de l’ancienne direction départementale des affaires sanitaires et sociales. Utopia 002 tiendra onze mois avant d'être à nouveau expulsé. S'en suit une période de plusieurs mois sans lieu. Mais le besoin est toujours bien présent. L'Utopia 003 surnommé "le paquebot" est alors réquisitionné durant l'hiver 2016. Et il tient toujours aujourd'hui.

Partons pour un visite de ces anciennes archives transformées en lieu d’accueil et de mise à l'abri. Gwen,...

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Troisième volet de notre enquête dans les lieux réquisitionnés à Montpellier

La mouvance squat est souvent présentée dans les médias comme une entité à part, inquiétante et autonome. Pourtant se pencher sur le sujet révèle un milieu d'une grande diversité, en lien avec les autres pans de la société. Et si celui-ci reste très inspiré par l'autonomie et l'anarchisme, il tire aujourd'hui beaucoup de son inspiration de la philosophie du "commun". De la reprise de lieux pour les mettre à la disposition de la société.

Le bureau dans lequel nous reçoit Gwen pour cet entretien

Le milieu squat est très vivace à Montpellier. Ces dernières années ont vu l'occupation de nombreux lieux et dans des buts bien différents. Notre premier volet avait mis en avant la ZAD de Las Rebes, initiée lors du mouvement Nuit Debout et première ZAD de France à destination des milieux populaires. Dans notre deuxième volet nous vous avions paré de l'"Hôpital éphémère", un lieu réquisitionné par une association de soutien au migrants et destiné à faire de l’accueil pour ces populations. Notre troisième volet se penche sur l'Utopia 003, un des plus gros lieu réquisitionné à Montpellier et un de ceux qui tient depuis le plus longtemps.

La coordination Lutopia est créé par 7 personnes en 2014 dans le but de mettre à l'abri les gens qui sont à la rue. Ils occupent un premier lieu appartenant à l'ordre des avocats. Utopia 001 tiendra cinq mois et sera violemment expulsé par les forces de l'ordre. Quelques mois plus tard, la coordination réquisitionne les locaux de l’ancienne direction départementale des affaires sanitaires et sociales. Utopia 002 tiendra onze mois avant d'être à nouveau expulsé. S'en suit une période de plusieurs mois sans lieu. Mais le besoin est toujours bien présent. L'Utopia 003 surnommé "le paquebot" est alors réquisitionné durant l'hiver 2016. Et il tient toujours aujourd'hui.

Partons pour un visite de ces anciennes archives transformées en lieu d’accueil et de mise à l'abri. Gwen,...

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Il est interdit de manifestations

Un pas de plus vient d'être franchi. Le journaliste indépendant Gaspard Glanz a été libéré lundi soir mais il lui est interdit de paraître à Paris les samedis et le 1er mai, ce jusqu'à son procès en octobre.

Retrouvailles... - © Reflets

Longue journée lundi. Les soutiens de Gaspard Glanz s'étaient réunis dès 10 heures du matin devant le commissariat du 12ème arrondissement pour demander sa libération. Le journaliste avait été arrêté samedi place de la République. Touché par une grenade au genou (son pantalon résistant au feu et protégé porte les traces de l'explosion) il avait demandé à parler au commissaire avec lequel il avait discuté quelques minutes avant. Un policier l'avait alors violemment repoussé. Gaspard Glanz lui avait adressé un doigt d'honneur. Il a alors été arrêté sans ménagement (il portait encore lundi soir les traces au cou et sur les bras). Il est donc poursuivi pour outrage. Ce qui lui a valu 48 heures de garde à vue et une interdiction d'exercer son métier de journaliste pendant les manifestations et le 1er mai. C'est un nouveau pas qui est franchi par l'exécutif. La liberté de la presse sort très abîmée de ces 48 heures de garde-à-vue du journaliste.

Une centaine de personnes étaient présente dès 10h du matin devant le commissariat. - © Reflets
Une centaine de personnes étaient présente dès 10h du matin devant le commissariat. - Reflets

Les soutiens du journalistes ont tenu à lui souhaiter un bon anniversaire avec une banderole et des chants. A l'intérieur, Gaspard Glanz a entendu la chanson "bon anniversaire" mais les policiers ont rapidement fermé toutes les fenêtres et mis la radio.

Une banderole est déployée : Gaspard Glanz fête son anniversaire en garde à vue. - © Reflets
Une banderole est déployée : Gaspard Glanz fête son anniversaire en garde à vue. - Reflets

Banderole - © Reflets
Banderole - Reflets

En début d'après-midi Gaspard...

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Il est interdit de manifestations

Un pas de plus vient d'être franchi. Le journaliste indépendant Gaspard Glanz a été libéré lundi soir mais il lui est interdit de paraître à Paris les samedis et le 1er mai, ce jusqu'à son procès en octobre.

Retrouvailles... - © Reflets

Longue journée lundi. Les soutiens de Gaspard Glanz s'étaient réunis dès 10 heures du matin devant le commissariat du 12ème arrondissement pour demander sa libération. Le journaliste avait été arrêté samedi place de la République. Touché par une grenade au genou (son pantalon résistant au feu et protégé porte les traces de l'explosion) il avait demandé à parler au commissaire avec lequel il avait discuté quelques minutes avant. Un policier l'avait alors violemment repoussé. Gaspard Glanz lui avait adressé un doigt d'honneur. Il a alors été arrêté sans ménagement (il portait encore lundi soir les traces au cou et sur les bras). Il est donc poursuivi pour outrage. Ce qui lui a valu 48 heures de garde à vue et une interdiction d'exercer son métier de journaliste pendant les manifestations et le 1er mai. C'est un nouveau pas qui est franchi par l'exécutif. La liberté de la presse sort très abîmée de ces 48 heures de garde-à-vue du journaliste.

Une centaine de personnes étaient présente dès 10h du matin devant le commissariat. - © Reflets
Une centaine de personnes étaient présente dès 10h du matin devant le commissariat. - Reflets

Les soutiens du journalistes ont tenu à lui souhaiter un bon anniversaire avec une banderole et des chants. A l'intérieur, Gaspard Glanz a entendu la chanson "bon anniversaire" mais les policiers ont rapidement fermé toutes les fenêtres et mis la radio.

Une banderole est déployée : Gaspard Glanz fête son anniversaire en garde à vue. - © Reflets
Une banderole est déployée : Gaspard Glanz fête son anniversaire en garde à vue. - Reflets

Banderole - © Reflets
Banderole - Reflets

En début d'après-midi Gaspard...

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La France devient-elle un état policier ?

Répression policière démesurée, lois liberticides, condamnation des instances internationales, la France glisse vers une sorte d'état policier. A qui la faute ?

Reflets

Il faudrait être aveugle ou militant politique pour ne pas accepter la réalité. La France se transforme peu à peu en état policier. Pris séparément, les signes sont quasiment imperceptibles. Tout au moins, ils ne justifient pas une réaction forte de la population. Et c'est sans doute voulu. Mais mis bout à bout... Premier point, et non des moindres, la répression policière des manifestations. Déjà bien entamée pendant les manifestations contre la Loi travail, contre les soutiens sur la ZAD de Notre-Dame des Landes, elle explose littéralement lors des manifestations des gilets jaunes. Deuxième point, les lois liberticides. Elles s'enchaînent depuis des années. Troisième point, l'acceptation. Acceptation par la population. Un Etat ne peut glisser ainsi sans une acceptation de la population. Et si elle accepte, c'est sans doute qu'elle ne voit pas ce qui se passe ou qu'elle ne se sent pas concernée. Tant qu'on est du bon côté de la matraque...

Dire que la France se transforme dangereusement, ce n'est pas prendre parti ou faire preuve de militantisme. Car ceux qui sonnent l'alarme sont loin d'être une bande d'« anarcho-gauchistes », comme aiment à désigner leurs opposants les différents exécutifs qui se succèdent. Ce sont L'Europe et l'ONU qui condamnent la répression policière des mouvements sociaux en cours...

En février dernier, les députés européens ont voté une résolution par 438 voix pour, 78 contre et 87 abstentions,...

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La France devient-elle un état policier ?

Répression policière démesurée, lois liberticides, condamnation des instances internationales, la France glisse vers une sorte d'état policier. A qui la faute ?

Reflets

Il faudrait être aveugle ou militant politique pour ne pas accepter la réalité. La France se transforme peu à peu en état policier. Pris séparément, les signes sont quasiment imperceptibles. Tout au moins, ils ne justifient pas une réaction forte de la population. Et c'est sans doute voulu. Mais mis bout à bout... Premier point, et non des moindres, la répression policière des manifestations. Déjà bien entamée pendant les manifestations contre la Loi travail, contre les soutiens sur la ZAD de Notre-Dame des Landes, elle explose littéralement lors des manifestations des gilets jaunes. Deuxième point, les lois liberticides. Elles s'enchaînent depuis des années. Troisième point, l'acceptation. Acceptation par la population. Un Etat ne peut glisser ainsi sans une acceptation de la population. Et si elle accepte, c'est sans doute qu'elle ne voit pas ce qui se passe ou qu'elle ne se sent pas concernée. Tant qu'on est du bon côté de la matraque...

Dire que la France se transforme dangereusement, ce n'est pas prendre parti ou faire preuve de militantisme. Car ceux qui sonnent l'alarme sont loin d'être une bande d'« anarcho-gauchistes », comme aiment à désigner leurs opposants les différents exécutifs qui se succèdent. Ce sont L'Europe et l'ONU qui condamnent la répression policière des mouvements sociaux en cours...

En février dernier, les députés européens ont voté une résolution par 438 voix pour, 78 contre et 87 abstentions,...

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Reflets était présent à l'assemblée des assemblée de Saint Nazaire

Le mouvement des gilets jaunes est un objet sociologique unique. Quoi qu'on en pense, il mérite qu'on y accorde de l'attention. Cinq mois de mobilisations, une forme de contestation sociale jusqu'à là inédite et une convergence de gens qui jusqu'alors ne se côtoyaient même pas. Comment rester de marbre ? Reflets a donc fait le déplacement à Saint Nazaire pour la deuxième Assemblée des Assemblées des Gilets Jaunes.

Les mandatés des quatre coins de France en assemblée plénière

Les gilets ne sont qu'une tête d’épingle dans les 50% de la population française qui les soutiennent. Un soutien qui leur semble bel et bien acquis. Après plus de cinq mois de mobilisations et un pouvoir politique qui a tout tenté pour discréditer le mouvement, après les images violentes du 16 mars et cette ultime insulte, "terroristes", exprimée haut et fort avec l'appel aux soldats de la force sentinelle, une part très importante de la population continue de soutenir le mouvement. On se rappelle ce sondage Ifop pour Atlantico révélant que 39% des français pensent que pour changer la situation du pays, il faudrait une révolution. Le contexte de crise sociale et écologique aiguë, un pouvoir qui méprise et réprime durement, son intransigeance sur les mesures les plus impopulaires et le discrédit dans lequel baignent nos institutions, expliquent sans doute la grande radicalité qui traverse aujourd'hui le pays. Et on peut comprendre que pour beaucoup de gilets jaunes, ces 50% d'indéfectibles soutiens leur donne un mandat, une délégation pour faire bouger les lignes dans le pays.

Les gilets ne sont qu'une tête d'épingle mais ils sont une minorité agissante, les 1% qui s'opposent frontalement à l'autre 1%, aux commandes de ce qui fait notre société. Et cette minorité agissante a déjà prouvé son efficacité. En décembre elle a fait mettre un genou à terre au gouvernement. Elle a, d'après le témoignage de François Ruffin, réussi à...

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Reflets était présent à l'assemblée des assemblée de Saint Nazaire

Le mouvement des gilets jaunes est un objet sociologique unique. Quoi qu'on en pense, il mérite qu'on y accorde de l'attention. Cinq mois de mobilisations, une forme de contestation sociale jusqu'à là inédite et une convergence de gens qui jusqu'alors ne se côtoyaient même pas. Comment rester de marbre ? Reflets a donc fait le déplacement à Saint Nazaire pour la deuxième Assemblée des Assemblées des Gilets Jaunes.

Les mandatés des quatre coins de France en assemblée plénière

Les gilets ne sont qu'une tête d’épingle dans les 50% de la population française qui les soutiennent. Un soutien qui leur semble bel et bien acquis. Après plus de cinq mois de mobilisations et un pouvoir politique qui a tout tenté pour discréditer le mouvement, après les images violentes du 16 mars et cette ultime insulte, "terroristes", exprimée haut et fort avec l'appel aux soldats de la force sentinelle, une part très importante de la population continue de soutenir le mouvement. On se rappelle ce sondage Ifop pour Atlantico révélant que 39% des français pensent que pour changer la situation du pays, il faudrait une révolution. Le contexte de crise sociale et écologique aiguë, un pouvoir qui méprise et réprime durement, son intransigeance sur les mesures les plus impopulaires et le discrédit dans lequel baignent nos institutions, expliquent sans doute la grande radicalité qui traverse aujourd'hui le pays. Et on peut comprendre que pour beaucoup de gilets jaunes, ces 50% d'indéfectibles soutiens leur donne un mandat, une délégation pour faire bouger les lignes dans le pays.

Les gilets ne sont qu'une tête d'épingle mais ils sont une minorité agissante, les 1% qui s'opposent frontalement à l'autre 1%, aux commandes de ce qui fait notre société. Et cette minorité agissante a déjà prouvé son efficacité. En décembre elle a fait mettre un genou à terre au gouvernement. Elle a, d'après le témoignage de François Ruffin, réussi à...

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Le fils de l'ancien dictateur se pose en recours

La Libye est a nouveau secouée par un conflit armé entre les deux hommes forts du pays, al-Sarraj et le maréchal Haftar. Un homme fait entendre sa voix à cette occasion, Saïf al-Islam Kadhafi, le fils du dictateur Guide. Il dit ne soutenir aucune des parties et appelle à la réconciliation.

Sur les ruines du régime de Kadhafi, la Libye n'arrive pas à se reconstruire (Palais de Kadhafi de Bab al Ziziya, 2011) - © Cyril Marcilhacy

Alors qu’une conférence nationale sous l’égide des Nations Unies devait se tenir du 14 au 16 avril à Ghadamès, dans le sud-ouest du pays pour tenter de mettre fin à la crise politique qui paralyse le pays, le maréchal Haftar a lancé ses troupes à l’assaut de la capitale Tripoli. Les Nations-Unies ont annoncé le report sine die de la conférence, en attendant une hypothétique trêve.

Depuis 2014, la Libye est scindée en deux. A l’ouest, le pouvoir de Tripoli avec Fayez al-Sarraj, à la tête du gouvernement d’union nationale (GNA), et à l’est celui de Tobrouk, avec à sa tête le maréchal Khalifa Haftar, chef de la force paramilitaire Armée nationale libyenne (ANL). Le GNA a nommé un officier de Zentan, Oussama Juili, chef militaire de la région ouest. Il est à la tête de plusieurs milices armées dont celles de la ville de Misrata, bien entraînée, celle de la ville de Zintan, mais aussi de groupes salafistes locaux.

Les milices de Misrata joueront un rôle décisif dans le conflit (ici en 2011) - © Cyril Marcilhacy
Les milices de Misrata joueront un rôle décisif dans le conflit (ici en 2011) - Cyril Marcilhacy

De son côté, l’ANL est structurée par des anciens officier de l’armée Kadhafi, de combattants des tribus et également de groupes salafistes. D’un point de vue géopolitique, Sarraj peut plutôt s’appuyer sur le Soudan, le Qatar et la Turquie. Les soutiens d’Haftar sont l’Égypte, les Émirats Arabes Unis, le Tchad et, dans une moindre mesure, l’Arabie Saoudite. La Russie se situe aussi plutôt du côté des soutiens de Haftar. Les photos des combats en cours montrent que de l’...

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Le fils de l'ancien dictateur se pose en recours

La Libye est a nouveau secouée par un conflit armé entre les deux hommes forts du pays, al-Sarraj et le maréchal Haftar. Un homme fait entendre sa voix à cette occasion, Saïf al-Islam Kadhafi, le fils du dictateur Guide. Il dit ne soutenir aucune des parties et appelle à la réconciliation.

Sur les ruines du régime de Kadhafi, la Libye n'arrive pas à se reconstruire (Palais de Kadhafi de Bab al Ziziya, 2011) - © Cyril Marcilhacy

Alors qu’une conférence nationale sous l’égide des Nations Unies devait se tenir du 14 au 16 avril à Ghadamès, dans le sud-ouest du pays pour tenter de mettre fin à la crise politique qui paralyse le pays, le maréchal Haftar a lancé ses troupes à l’assaut de la capitale Tripoli. Les Nations-Unies ont annoncé le report sine die de la conférence, en attendant une hypothétique trêve.

Depuis 2014, la Libye est scindée en deux. A l’ouest, le pouvoir de Tripoli avec Fayez al-Sarraj, à la tête du gouvernement d’union nationale (GNA), et à l’est celui de Tobrouk, avec à sa tête le maréchal Khalifa Haftar, chef de la force paramilitaire Armée nationale libyenne (ANL). Le GNA a nommé un officier de Zentan, Oussama Juili, chef militaire de la région ouest. Il est à la tête de plusieurs milices armées dont celles de la ville de Misrata, bien entraînée, celle de la ville de Zintan, mais aussi de groupes salafistes locaux.

Les milices de Misrata joueront un rôle décisif dans le conflit (ici en 2011) - © Cyril Marcilhacy
Les milices de Misrata joueront un rôle décisif dans le conflit (ici en 2011) - Cyril Marcilhacy

De son côté, l’ANL est structurée par des anciens officier de l’armée Kadhafi, de combattants des tribus et également de groupes salafistes. D’un point de vue géopolitique, Sarraj peut plutôt s’appuyer sur le Soudan, le Qatar et la Turquie. Les soutiens d’Haftar sont l’Égypte, les Émirats Arabes Unis, le Tchad et, dans une moindre mesure, l’Arabie Saoudite. La Russie se situe aussi plutôt du côté des soutiens de Haftar. Les photos des combats en cours montrent que de l’...

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Nuances de gris

Depuis son arrestation avant-hier, le réseau s'agite. Les pro et anti arrestation s'écharpent, laissant souvent de côté l'essentiel.

Depuis qu'il a été arraché à l'ambassade d'Equateur hier par la police britannique, le réseau s'agite. Il y a ceux qui trouvent son arrestation logique, ceux qui pensent que c'est un chantre de liberté d'expression qui est injustement poursuivi. Le dialogue impossible reflète la polarisation des débats où tout doit être soit blanc, soit noir et nie toute possibilité d'un état des lieux gris. Au delà des polémiques, l'arrestation de Julian Assange, visiblement très diminué physiquement par ses sept ans d'enfermement, montre que Washington a la rancune tenace et que la capitale de la première démocratie de la planète est surtout très affairée pour faire taire tous ceux qui démontrent qu'elle s'est perdue dans des guerres injustifiables.

Les ennuis judiciaires de Julian Assange débutent en août 2010 quand deux femmes l'accusent d'agression sexuelle et de viol. Fin septembre de la même année, le fondateur de Wikileaks quitte la Suède avant que la justice n'ait pu finir son enquête. Il se réfugie à Londres, craignant dit-il d'être extradé vers les Etats-Unis depuis la Suède. Entendu à Londres sur l'affaire, il est placé en détention avant d'être libéré sous caution. La Cour suprême britannique finit par lever les derniers freins à une extradition vers la Suède et Assange se réfugie dans l'ambassade d'Equateur. Dès lors, Londres va déployer des moyens absolument colossaux (et disproportionnés) pour le...

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Nuances de gris

Depuis son arrestation avant-hier, le réseau s'agite. Les pro et anti arrestation s'écharpent, laissant souvent de côté l'essentiel.

Depuis qu'il a été arraché à l'ambassade d'Equateur hier par la police britannique, le réseau s'agite. Il y a ceux qui trouvent son arrestation logique, ceux qui pensent que c'est un chantre de liberté d'expression qui est injustement poursuivi. Le dialogue impossible reflète la polarisation des débats où tout doit être soit blanc, soit noir et nie toute possibilité d'un état des lieux gris. Au delà des polémiques, l'arrestation de Julian Assange, visiblement très diminué physiquement par ses sept ans d'enfermement, montre que Washington a la rancune tenace et que la capitale de la première démocratie de la planète est surtout très affairée pour faire taire tous ceux qui démontrent qu'elle s'est perdue dans des guerres injustifiables.

Les ennuis judiciaires de Julian Assange débutent en août 2010 quand deux femmes l'accusent d'agression sexuelle et de viol. Fin septembre de la même année, le fondateur de Wikileaks quitte la Suède avant que la justice n'ait pu finir son enquête. Il se réfugie à Londres, craignant dit-il d'être extradé vers les Etats-Unis depuis la Suède. Entendu à Londres sur l'affaire, il est placé en détention avant d'être libéré sous caution. La Cour suprême britannique finit par lever les derniers freins à une extradition vers la Suède et Assange se réfugie dans l'ambassade d'Equateur. Dès lors, Londres va déployer des moyens absolument colossaux (et disproportionnés) pour le...

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Une bourde, deux bourdes, trois bourdes...

Mais où vont-ils chercher tout ça ? Les ministres, dans la foulée d'Emmanuel Macron, accumulent les erreurs de communication.

Bozo le Clown et ses amis circa 1970

Les derniers jours ont été riches en bourdes. Alors que la situation sociale et politique restent très tendues, que les gilets jaunes s'apprêtent à faire passer un printemps coloré au gouvernement, les membres de ce dernier multiplient les sorties hors-sol.

C'est d'abord Marlène Schiappa qui s'y est collée. Première salve, la Secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, tacle dans Télé-Loisirs les émissions Cash Investigation et Envoyé Spécial d'Élise Lucet sur France 2 :

« Je suis en effet interpellée par ce que le format est devenu. Je trouve que quand on montre sans cesse, sur le service public de surcroît, aux gens des exemples de politiciens corrompus, d'hommes et de femmes politiques véreux, de gens qui détournent de l'argent, de gens haineux et magouilleurs, etc. Quand on ne leur montre que ça, je crois qu'on installe dans l'esprit des gens 'Waouh, ils sont tous comme ça'. Et je trouve que c'est un peu une forme de populisme de dire qu'ils sont tous pourris »

Le journalisme d'investigation serait donc une forme de populisme selon la pasionaria de la République en Marche. Au lieu de s'intéresser à ce qui dysfonctionne, les journalistes feraient mieux de raconter des belles histoires.

« J'aimerais que de temps en temps, il y a ait de belles histoires (...) Des personnes qui - souvent pour pas grand-chose - s'engagent au...

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Une bourde, deux bourdes, trois bourdes...

Mais où vont-ils chercher tout ça ? Les ministres, dans la foulée d'Emmanuel Macron, accumulent les erreurs de communication.

Bozo le Clown et ses amis circa 1970

Les derniers jours ont été riches en bourdes. Alors que la situation sociale et politique restent très tendues, que les gilets jaunes s'apprêtent à faire passer un printemps coloré au gouvernement, les membres de ce dernier multiplient les sorties hors-sol.

C'est d'abord Marlène Schiappa qui s'y est collée. Première salve, la Secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, tacle dans Télé-Loisirs les émissions Cash Investigation et Envoyé Spécial d'Élise Lucet sur France 2 :

« Je suis en effet interpellée par ce que le format est devenu. Je trouve que quand on montre sans cesse, sur le service public de surcroît, aux gens des exemples de politiciens corrompus, d'hommes et de femmes politiques véreux, de gens qui détournent de l'argent, de gens haineux et magouilleurs, etc. Quand on ne leur montre que ça, je crois qu'on installe dans l'esprit des gens 'Waouh, ils sont tous comme ça'. Et je trouve que c'est un peu une forme de populisme de dire qu'ils sont tous pourris »

Le journalisme d'investigation serait donc une forme de populisme selon la pasionaria de la République en Marche. Au lieu de s'intéresser à ce qui dysfonctionne, les journalistes feraient mieux de raconter des belles histoires.

« J'aimerais que de temps en temps, il y a ait de belles histoires (...) Des personnes qui - souvent pour pas grand-chose - s'engagent au...

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Vos caméras vous espionnent

Alarmes connectées, détection d'intrusion, et caméras de vidéosurveillance ont envahi notre quotidien. Problème : c'est vous, qui les avez installées, qui êtes surveillés.

Une sorte de bureau des légendes syrien à Damas...

Les systèmes de sécurité pullulent : alarmes connectées, détection d'intrusion, et caméras de vidéosurveillance ont envahi notre quotidien. Partout dans le monde, des caméras surveillent bébé, mémé, le salon, l'entrée, le parking, le garage, le commerce, les stocks... et sont accessibles au plus grand nombre pour un prix toujours plus bas.

Les solutions proposées permettent une mise en place rapide, l'accès direct depuis un smartphone et des fonctionnalités avancées : pilotage de l'appareil, détection de mouvement, alarmes diverses, etc. Pour l'utilisateur, elle représentent un élément de sécurité simple et rassurant.

Sauf que pas du tout.

La plupart de ces matériels sont livrés avec des identifiants et mots de passe par défaut, et ceux-ci sont rarement changés. Une analyse basée sur quelques milliers de caméras montre que plus de 80% sont installées sans que ces mots de passe soient changés. Le résultat : des flux vidéos accessibles directement depuis Internet, et des solutions qui vont à l'inverse du but recherché : n'importe qui peut surveiller bébé, mémé, le salon, l'entrée, le parking, le garage, le commerce ou les stocks.

Plongée dans le monde du PTZ (Pan, Tilt, Zoom), et des flux RTSP, RTMP ou MJPEG librement accessibles.

Un problème ancien... et ignoré

Le site « Insecam » a été parmi les premiers à donner l'alerte. Créé en 2014, il répertorie des caméras directement visibles en ligne. Plus de 1000 sont référencées pour la France,...

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Vos caméras vous espionnent

Alarmes connectées, détection d'intrusion, et caméras de vidéosurveillance ont envahi notre quotidien. Problème : c'est vous, qui les avez installées, qui êtes surveillés.

Une sorte de bureau des légendes syrien à Damas...

Les systèmes de sécurité pullulent : alarmes connectées, détection d'intrusion, et caméras de vidéosurveillance ont envahi notre quotidien. Partout dans le monde, des caméras surveillent bébé, mémé, le salon, l'entrée, le parking, le garage, le commerce, les stocks... et sont accessibles au plus grand nombre pour un prix toujours plus bas.

Les solutions proposées permettent une mise en place rapide, l'accès direct depuis un smartphone et des fonctionnalités avancées : pilotage de l'appareil, détection de mouvement, alarmes diverses, etc. Pour l'utilisateur, elle représentent un élément de sécurité simple et rassurant.

Sauf que pas du tout.

La plupart de ces matériels sont livrés avec des identifiants et mots de passe par défaut, et ceux-ci sont rarement changés. Une analyse basée sur quelques milliers de caméras montre que plus de 80% sont installées sans que ces mots de passe soient changés. Le résultat : des flux vidéos accessibles directement depuis Internet, et des solutions qui vont à l'inverse du but recherché : n'importe qui peut surveiller bébé, mémé, le salon, l'entrée, le parking, le garage, le commerce ou les stocks.

Plongée dans le monde du PTZ (Pan, Tilt, Zoom), et des flux RTSP, RTMP ou MJPEG librement accessibles.

Un problème ancien... et ignoré

Le site « Insecam » a été parmi les premiers à donner l'alerte. Créé en 2014, il répertorie des caméras directement visibles en ligne. Plus de 1000 sont référencées pour la France,...

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Quand il s'agit du pire

Les députés français se sont distingués au Parlement européen, en votant comme un seul homme — ou presque — la directive droit d'auteur.

Monster truck: BigFoot - Jot Powers - CC BY SA 2.0

Lors de la séance plénière du 26 mars, ce sont en fait deux votes qui ont eu lieu. Le premier, crucial, était un « vote d'amendements » qui aurait pu, en cas de majorité « pour » donner l'occasion aux députés de supprimer ou d'amender les deux articles faisant l'objet d'une large opposition citoyenne : l'article 13 concernant la mise en place de filtres automatiques sur les plateformes, et l'article 11 créant un droit voisin pour les éditeurs de presse (et non pour les journalistes, comme on a pu le lire ici ou là).

Nous rappelons à toutes fins utiles notre tarif à la direction financière de Google : un million de dollars et un Monster Truck.

Lors de ce premier vote, la France s'est particulièrement distinguée, contrairement à d'autres pays, comme l'Allemagne, le Royaume-Uni, ou même l'Italie adoptant quant à eux une position plus modérée. Les eurodéputés du pays des fromages qui puent ont en effet propulsé la France en tête, tant en pourcentage qu'en valeur absolue de votes « contre ». Ceux qui prendront la peine de consulter le détail du vote noteront que la plupart des élus Verts avait visiblement piscine, alors qu'il s'agissait de défendre la liberté d'expression et que ce vote a échoué de 5 voix à peine (317 contre, 312 pour).

Votes d'amendements de la Directive Copyright - Reflets - CC BY-SA 2.0
Votes d'amendements de la Directive Copyright - Reflets - CC BY-SA 2.0

Lors du second vote, celui autorisant l'adoption de la directive, les représentants des SPRD députés...

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Quand il s'agit du pire

Les députés français se sont distingués au Parlement européen, en votant comme un seul homme — ou presque — la directive droit d'auteur.

Monster truck: BigFoot - Jot Powers - CC BY SA 2.0

Lors de la séance plénière du 26 mars, ce sont en fait deux votes qui ont eu lieu. Le premier, crucial, était un « vote d'amendements » qui aurait pu, en cas de majorité « pour » donner l'occasion aux députés de supprimer ou d'amender les deux articles faisant l'objet d'une large opposition citoyenne : l'article 13 concernant la mise en place de filtres automatiques sur les plateformes, et l'article 11 créant un droit voisin pour les éditeurs de presse (et non pour les journalistes, comme on a pu le lire ici ou là).

Nous rappelons à toutes fins utiles notre tarif à la direction financière de Google : un million de dollars et un Monster Truck.

Lors de ce premier vote, la France s'est particulièrement distinguée, contrairement à d'autres pays, comme l'Allemagne, le Royaume-Uni, ou même l'Italie adoptant quant à eux une position plus modérée. Les eurodéputés du pays des fromages qui puent ont en effet propulsé la France en tête, tant en pourcentage qu'en valeur absolue de votes « contre ». Ceux qui prendront la peine de consulter le détail du vote noteront que la plupart des élus Verts avait visiblement piscine, alors qu'il s'agissait de défendre la liberté d'expression et que ce vote a échoué de 5 voix à peine (317 contre, 312 pour).

Votes d'amendements de la Directive Copyright - Reflets - CC BY-SA 2.0
Votes d'amendements de la Directive Copyright - Reflets - CC BY-SA 2.0

Lors du second vote, celui autorisant l'adoption de la directive, les représentants des SPRD députés...

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Reportage photo

L'exécutif avait prévenu : il ne laisserait rien passer. Après la casse dans le quartier des Champs-Élysées le samedi précédent, il lui fallait regagner une certaine image : celle du rétablissement de l'ordre.

Les gilets jaunes au Sacré-Coeur le 23 mars - © Reflets

Les Champs-Élysées et les rues alentours étaient une zone interdite. Un énorme déploiement de forces protégeait ce périmètre. La trouille des images de pillage et de casse qui avaient été exploitées ad nauseam par les chaînes d'information en continu était telle que l'exécutif était prêt à tout pour éviter qu'elles se renouvellent. Le Fouquet's avait même pris la peine de s'enfermer dans un sarcophage en acier. Plusieurs rendez-vous avaient été préparés par les gilets jaunes. l'Un au Trocadéro, mais qui semble avoir rassemblé peu de monde. L'autre était une manifestation déclarée et donc autorisée entre Denfer Rochereau et le Sacré-Coeur.

Arrivés en début d'après-midi dans le 18ème, les gilets jaunes ont passé quelques temps au pied du Sacré-Coeur. Puis le groupe de quelques milliers de personnes s'est remis en route pour une marche non déclarée. Elle a traversé le quartie de Barbès puis est redescendue vers Gare du Nord. Arrivée en bas du boulevard de Strasbourg, la manifestation s'est heurtée à un barrage de forces de l'ordre. Sans que personne n'entende de sommations, les policiers ont arrosé copieusement la manifestation de gaz lacrymogènes. Une nasse s'est formée très rapidement et le cortège a été explosé en plusieurs groupes, pourchassés par les forces de l'ordre jusqu'à République.

C'est une nouveauté. Jusqu'ici, les forces de l'Ordre se contentaient de repousser les assauts des manifestants...

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Reportage photo

L'exécutif avait prévenu : il ne laisserait rien passer. Après la casse dans le quartier des Champs-Élysées le samedi précédent, il lui fallait regagner une certaine image : celle du rétablissement de l'ordre.

Les gilets jaunes au Sacré-Coeur le 23 mars - © Reflets

Les Champs-Élysées et les rues alentours étaient une zone interdite. Un énorme déploiement de forces protégeait ce périmètre. La trouille des images de pillage et de casse qui avaient été exploitées ad nauseam par les chaînes d'information en continu était telle que l'exécutif était prêt à tout pour éviter qu'elles se renouvellent. Le Fouquet's avait même pris la peine de s'enfermer dans un sarcophage en acier. Plusieurs rendez-vous avaient été préparés par les gilets jaunes. l'Un au Trocadéro, mais qui semble avoir rassemblé peu de monde. L'autre était une manifestation déclarée et donc autorisée entre Denfer Rochereau et le Sacré-Coeur.

Arrivés en début d'après-midi dans le 18ème, les gilets jaunes ont passé quelques temps au pied du Sacré-Coeur. Puis le groupe de quelques milliers de personnes s'est remis en route pour une marche non déclarée. Elle a traversé le quartie de Barbès puis est redescendue vers Gare du Nord. Arrivée en bas du boulevard de Strasbourg, la manifestation s'est heurtée à un barrage de forces de l'ordre. Sans que personne n'entende de sommations, les policiers ont arrosé copieusement la manifestation de gaz lacrymogènes. Une nasse s'est formée très rapidement et le cortège a été explosé en plusieurs groupes, pourchassés par les forces de l'ordre jusqu'à République.

C'est une nouveauté. Jusqu'ici, les forces de l'Ordre se contentaient de repousser les assauts des manifestants...

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Un nouveau palier franchi par l'Elysée, dans l'indifférence

Le président de la république, Emmanuel Macron, a passé un cap. Il va utiliser l'armée dans le cadre du maintien de l'ordre, pour lutter contre un "ennemi intérieur" supposé : les gilets jaunes et les casseurs. On peut jouer sur les mots comme le fait l'exécutif, mais le fait est là : l'armée est appelée en renfort.

On ne vise pas la tête. Juste les appareils photo. - © Reflets

"L’apathie, synonyme d’impassible, est un état d'indifférence à l'émotion, la motivation ou la passion. Un individu apathique manque d'intérêt émotionnel, social, spirituel, philosophique, parfois accompagné de phénomènes physiques. L’individu apathique peut également se montrer insensible vis-à-vis d'autrui", nous dit Wikipedia. C'est bien ce qui caractérise nos sociétés depuis la fin des grandes oppositions politiques et philosophiques du siècle dernier. Depuis quelques décennies, les lois sécuritaires s'empilent sans discontinuer, quelque soit le bord politique aux commandes. Gauche, droite, peu importe, la tendance uniforme et quasi mondiale est au libéralisme, souvent même à l'ultra-libéralisme, accompagné de lois le plus souvent liberticides visant à encadrer, surveiller, prévenir (sur le papier) toute forme de contestation populaire que les politiques libérales pourraient susciter. Plus on avance, plus les textes passent des caps, le tout dans une indifférence de la majorité de la population qui dépasse l'entendement.

Il a fallu quelques jours pour que l'annonce du gouvernement soit analysée et que tout le monde comprenne ce qui se passait. Pris de court par les critiques sur sa gestion de la journée du 16 mars et la casse sur les Champs-Élysées, l'exécutif s'est lancé dans une surenchère sécuritaire, jusqu'à annoncer que l'armée, via l'opération Sentinelle, serait appelée en renfort samedi 23 mars....

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Un nouveau palier franchi par l'Elysée, dans l'indifférence

Le président de la république, Emmanuel Macron, a passé un cap. Il va utiliser l'armée dans le cadre du maintien de l'ordre, pour lutter contre un "ennemi intérieur" supposé : les gilets jaunes et les casseurs. On peut jouer sur les mots comme le fait l'exécutif, mais le fait est là : l'armée est appelée en renfort.

On ne vise pas la tête. Juste les appareils photo. - © Reflets

"L’apathie, synonyme d’impassible, est un état d'indifférence à l'émotion, la motivation ou la passion. Un individu apathique manque d'intérêt émotionnel, social, spirituel, philosophique, parfois accompagné de phénomènes physiques. L’individu apathique peut également se montrer insensible vis-à-vis d'autrui", nous dit Wikipedia. C'est bien ce qui caractérise nos sociétés depuis la fin des grandes oppositions politiques et philosophiques du siècle dernier. Depuis quelques décennies, les lois sécuritaires s'empilent sans discontinuer, quelque soit le bord politique aux commandes. Gauche, droite, peu importe, la tendance uniforme et quasi mondiale est au libéralisme, souvent même à l'ultra-libéralisme, accompagné de lois le plus souvent liberticides visant à encadrer, surveiller, prévenir (sur le papier) toute forme de contestation populaire que les politiques libérales pourraient susciter. Plus on avance, plus les textes passent des caps, le tout dans une indifférence de la majorité de la population qui dépasse l'entendement.

Il a fallu quelques jours pour que l'annonce du gouvernement soit analysée et que tout le monde comprenne ce qui se passait. Pris de court par les critiques sur sa gestion de la journée du 16 mars et la casse sur les Champs-Élysées, l'exécutif s'est lancé dans une surenchère sécuritaire, jusqu'à annoncer que l'armée, via l'opération Sentinelle, serait appelée en renfort samedi 23 mars....

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Reportage photo

Deux visages pour cette mobilisation du 16 mars : des dégradations très importantes ainsi que des affrontements violents autour des Champs-Elysées et des marches pacifiques vers Opéra et République

Sur la place de l'Étoile, entre deux affrontements - © Reflets

Le secteur des Champs-Élysées a été le théâtre de très vifs affrontements entre manifestants et forces de l'ordre. Comme une sorte de trophée à décrocher, des dizaines de personnes ont envoyés des pavés trouvés sur place sur les forces de l'ordre qui tenaient le monument. La journée s'est déroulée comme un jeu de chat et de la souris sans fin où les manifestants cassaient du mobilier urbain, brûlaient ce qui leur tombait sous la main, lançaient des pavés sur les forces de l'ordre. En retour, les pompiers tentaient d'éteindre les incendies et les forces de l'ordre envoyaient une pluie de gaz lacrymogènes et de grenades assourdissantes sur ceux qui tentaient d'approcher de trop près l'Arc de Triomphe.

La place de l'Étoile, les Champs-Élysées et quelques rues connexes ont été transformés en véritable champ de bataille où s'amoncelaient pavés descellés, restes de grenades, et flaques d'eau des canons à eau. Dans leur lutte contre le capitalisme, les manifestants se sont attaqués à des boutiques, des restaurants, dont le Fouquet's et... à des kiosques à journaux de l'avenue des Champs. Les kiosquiers voient leur métier disparaître. Leurs revenus sont misérables et leurs conditions de travail exécrables. Brûler leur kiosques va sans doute faire avancer la cause...

Mais si les chaînes de télévision en continu ont immédiatement braqué leurs projecteurs sur ces violences, le plus souvent injustifiables, le gros des manifestants de...

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Reportage photo

Deux visages pour cette mobilisation du 16 mars : des dégradations très importantes ainsi que des affrontements violents autour des Champs-Elysées et des marches pacifiques vers Opéra et République

Sur la place de l'Étoile, entre deux affrontements - © Reflets

Le secteur des Champs-Élysées a été le théâtre de très vifs affrontements entre manifestants et forces de l'ordre. Comme une sorte de trophée à décrocher, des dizaines de personnes ont envoyés des pavés trouvés sur place sur les forces de l'ordre qui tenaient le monument. La journée s'est déroulée comme un jeu de chat et de la souris sans fin où les manifestants cassaient du mobilier urbain, brûlaient ce qui leur tombait sous la main, lançaient des pavés sur les forces de l'ordre. En retour, les pompiers tentaient d'éteindre les incendies et les forces de l'ordre envoyaient une pluie de gaz lacrymogènes et de grenades assourdissantes sur ceux qui tentaient d'approcher de trop près l'Arc de Triomphe.

La place de l'Étoile, les Champs-Élysées et quelques rues connexes ont été transformés en véritable champ de bataille où s'amoncelaient pavés descellés, restes de grenades, et flaques d'eau des canons à eau. Dans leur lutte contre le capitalisme, les manifestants se sont attaqués à des boutiques, des restaurants, dont le Fouquet's et... à des kiosques à journaux de l'avenue des Champs. Les kiosquiers voient leur métier disparaître. Leurs revenus sont misérables et leurs conditions de travail exécrables. Brûler leur kiosques va sans doute faire avancer la cause...

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Le préfet Michel Cadot tente en vain de faire régner l’ordre

Les critiques d'Emmanuel Macron relayées par le Monde ont visiblement énervé le préfet Michel Cadot. Il y voit un manque de loyauté de ses collègues vis-à-vis du gouvernement.

Michel Cadot - D.R.

«Face à la crise du mouvement des «gilets jaunes», les préfets sonnent l’alerte politique» A la lecture de cet article du Monde du 3 décembre 2018, le sang de Michel Cadot, le préfet de la Région Ile-de-France et président de l’association du Corps Préfectoral (APC) ne fait qu’un tour.

Car plusieurs préfets témoignent anonymement et, visiblement désabusés, ils se lâchent: «Ce qui se passe est le fruit d’années de fragmentation de la société française, juge l’un d’eux. Pour l’heure, la réponse de l’exécutif est à côté de la plaque.» «Je suis très inquiet car le pouvoir est dans une bulle technocratique, renchérit un autre. Ils sont coupés de la France des braves gens qui n’arrivent pas à boucler leurs fins de mois. Ils n’ont aucun code et aucun capteur. Nous, les préfets, pourrions leur donner des éléments mais ils ne nous demandent rien. Quand ils viennent sur le terrain, c’est parés de leur arrogance parisienne

Plusieurs représentants de ce corps de hauts fonctionnaires parlent de situation «explosive et quasi insurrectionnelle», voire «pré-révolutionnaire». Comme en1789, lorsqu’une partie de la population s’est soulevée contre les impôts, confie un préfet: «Ce qui s’exprime le plus, c’est la haine du président de la République

Des propos inadmissibles pour le président de l’association du Corps Préfectoral. Selon nos informations, il écrit une lettre adressée personnellement à chacun des préfets territoriaux. Dans ce courrier, il leur rappelle leur devoir d’...

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Le préfet Michel Cadot tente en vain de faire régner l’ordre

Les critiques d'Emmanuel Macron relayées par le Monde ont visiblement énervé le préfet Michel Cadot. Il y voit un manque de loyauté de ses collègues vis-à-vis du gouvernement.

Michel Cadot - D.R.

«Face à la crise du mouvement des «gilets jaunes», les préfets sonnent l’alerte politique» A la lecture de cet article du Monde du 3 décembre 2018, le sang de Michel Cadot, le préfet de la Région Ile-de-France et président de l’association du Corps Préfectoral (APC) ne fait qu’un tour.

Car plusieurs préfets témoignent anonymement et, visiblement désabusés, ils se lâchent: «Ce qui se passe est le fruit d’années de fragmentation de la société française, juge l’un d’eux. Pour l’heure, la réponse de l’exécutif est à côté de la plaque.» «Je suis très inquiet car le pouvoir est dans une bulle technocratique, renchérit un autre. Ils sont coupés de la France des braves gens qui n’arrivent pas à boucler leurs fins de mois. Ils n’ont aucun code et aucun capteur. Nous, les préfets, pourrions leur donner des éléments mais ils ne nous demandent rien. Quand ils viennent sur le terrain, c’est parés de leur arrogance parisienne

Plusieurs représentants de ce corps de hauts fonctionnaires parlent de situation «explosive et quasi insurrectionnelle», voire «pré-révolutionnaire». Comme en1789, lorsqu’une partie de la population s’est soulevée contre les impôts, confie un préfet: «Ce qui s’exprime le plus, c’est la haine du président de la République

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Dans la lignée de notre reportage dans la vallée de la Roya, photo-reportage dans un lieu réquisitionné pour l’accueil des migrants.

Immigration illégale, coût de l’accueil des migrants ... ces mots sont aujourd'hui au cœur de l'agenda politique français. Cheval de bataille d'une droite extrême à la conquête du pouvoir, ces pauvres venus d'ailleurs seraient venus "voler l'argent destiné à nos enfants".

La première réquisition / squat de l'association "Solidarité partagée" : le château

Ces éléments de langage sont repris ostensiblement par la droite espérant ainsi siphonner un peu d’électorat à sa frontière droite avant l'extrême... Et ils transparaissent en filigrane des discours macroniens, car tout ce qui pourra renforcer l’extrême droite favorisera une réélection, la fameuse carte "barrage à l’extrême droite". Mais cette ultra présence du baratin médiatique occulte la réalité du terrain. Reflets était déjà allé à la rencontre des passeurs d'humanité de la vallée de la Roya pour vous montrer la réalité du contrôle aux frontières. Nous repartons aujourd'hui sur le terrain pour explorer un nouveau volet de la réalité vécue par les migrants : la problématique du logement. Cap sur Montpellier.

Il existe aujourd'hui plusieurs réquisitions à but social à Montpellier. Le plus ancien répond au nom du "Paquebot" ou "Utopia 003". Ce lieu a été ouvert à l'initiative du collectif Utopia qui n'en est pas à son coup d'essai. Dès 2014, le collectif réquisitionne un bâtiment appartenant à l'ordre des avocats pour organiser un lieu d’accueil inconditionnel des personnes à la rue. Utopia 001 va tenir cinq mois avant d'être expulsé par les forces de l'ordre. Un mois plus tard, le collectif remet le couvert et réquisitionne les locaux de l’ancienne direction départementale des affaires sanitaires et sociales : Utopia 002 est né. Cette fois-ci, le lieu tiendra onze mois. Il sera de nouveau expulsé....

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Dans la lignée de notre reportage dans la vallée de la Roya, photo-reportage dans un lieu réquisitionné pour l’accueil des migrants.

Immigration illégale, coût de l’accueil des migrants ... ces mots sont aujourd'hui au cœur de l'agenda politique français. Cheval de bataille d'une droite extrême à la conquête du pouvoir, ces pauvres venus d'ailleurs seraient venus "voler l'argent destiné à nos enfants".

La première réquisition / squat de l'association "Solidarité partagée" : le château

Ces éléments de langage sont repris ostensiblement par la droite espérant ainsi siphonner un peu d’électorat à sa frontière droite avant l'extrême... Et ils transparaissent en filigrane des discours macroniens, car tout ce qui pourra renforcer l’extrême droite favorisera une réélection, la fameuse carte "barrage à l’extrême droite". Mais cette ultra présence du baratin médiatique occulte la réalité du terrain. Reflets était déjà allé à la rencontre des passeurs d'humanité de la vallée de la Roya pour vous montrer la réalité du contrôle aux frontières. Nous repartons aujourd'hui sur le terrain pour explorer un nouveau volet de la réalité vécue par les migrants : la problématique du logement. Cap sur Montpellier.

Il existe aujourd'hui plusieurs réquisitions à but social à Montpellier. Le plus ancien répond au nom du "Paquebot" ou "Utopia 003". Ce lieu a été ouvert à l'initiative du collectif Utopia qui n'en est pas à son coup d'essai. Dès 2014, le collectif réquisitionne un bâtiment appartenant à l'ordre des avocats pour organiser un lieu d’accueil inconditionnel des personnes à la rue. Utopia 001 va tenir cinq mois avant d'être expulsé par les forces de l'ordre. Un mois plus tard, le collectif remet le couvert et réquisitionne les locaux de l’ancienne direction départementale des affaires sanitaires et sociales : Utopia 002 est né. Cette fois-ci, le lieu tiendra onze mois. Il sera de nouveau expulsé....

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Grand débat national (douteux) vs atteintes aux libertés (en marche)

Le grand débat national est il une sorte de Canada Dry de la démocratie, un outil d'enfumage ? Ce qui est certain, c'est que pendant que les citoyens débattent, les libertés reculent...

Alexis de Tocqueville

Le Grand Débat National se présente comme un exercice démocratique à même de trouver des solutions à la crise démocratique que nous traversons. Et il en a une certaine apparence: à mi-parcours, plus de 3900réunions publiques ont déjà organisées, environ 900000contributions en ligne ont été envoyées sur le site Internet dédié et plus de 9000cahiers de doléances ont été ouverts.

Et quand les Français se rassemblent, ils jouent le jeu, débattent, réfléchissent, comme le montrent les débats auquel Reflets a assisté ici et . Ces réunions montrent que les citoyens sont capables de réfléchir sur des questions complexes, que la politique n’est pas une affaire de spécialistes. Oui, les experts ont un rôle de conseil. Mais les citoyens ne sont pas des enfants qu’il faudrait éduquer, comme la condescendance du président ou de certains ministres le laisse trop souvent entendre.

Mais il y a aussi les faces sombres du grand débat. Deux questions majeures restent aujourd’hui encore sans réponsecomplète : le président a-t-il la volonté de jouer le jeu? Que vont devenir toutes les contributions?

L’affaire Chantal Jouanno jette un doute sur l’objectif réel du grand débat. N’est-il pas juste une opération de déminage pour affaiblir le mouvement des Gilets Jaunes? Le gouvernement a voulu, un temps, faire appel à Chantal Jouanno pour piloter le grand débat, mais seulement «à titre personnel». Celle-ci a répondu qu'il était inenvisageable d'intervenir indépendamment de la Commission...

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Grand débat national (douteux) vs atteintes aux libertés (en marche)

Le grand débat national est il une sorte de Canada Dry de la démocratie, un outil d'enfumage ? Ce qui est certain, c'est que pendant que les citoyens débattent, les libertés reculent...

Alexis de Tocqueville

Le Grand Débat National se présente comme un exercice démocratique à même de trouver des solutions à la crise démocratique que nous traversons. Et il en a une certaine apparence: à mi-parcours, plus de 3900réunions publiques ont déjà organisées, environ 900000contributions en ligne ont été envoyées sur le site Internet dédié et plus de 9000cahiers de doléances ont été ouverts.

Et quand les Français se rassemblent, ils jouent le jeu, débattent, réfléchissent, comme le montrent les débats auquel Reflets a assisté ici et . Ces réunions montrent que les citoyens sont capables de réfléchir sur des questions complexes, que la politique n’est pas une affaire de spécialistes. Oui, les experts ont un rôle de conseil. Mais les citoyens ne sont pas des enfants qu’il faudrait éduquer, comme la condescendance du président ou de certains ministres le laisse trop souvent entendre.

Mais il y a aussi les faces sombres du grand débat. Deux questions majeures restent aujourd’hui encore sans réponsecomplète : le président a-t-il la volonté de jouer le jeu? Que vont devenir toutes les contributions?

L’affaire Chantal Jouanno jette un doute sur l’objectif réel du grand débat. N’est-il pas juste une opération de déminage pour affaiblir le mouvement des Gilets Jaunes? Le gouvernement a voulu, un temps, faire appel à Chantal Jouanno pour piloter le grand débat, mais seulement «à titre personnel». Celle-ci a répondu qu'il était inenvisageable d'intervenir indépendamment de la Commission...

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Nous comptons sur votre soutien

Les cases pour l'investigation à la télévision disparaissent. Dans ce cas, pourquoi ne pas faire nous-mêmes et porter à l'écran des sujets qui nous tiennent à coeur ?

Campagne de crowdfunding Reflets - Extra Muros

Lorsque nous avons créé ce journal avec Bluetouff, nous avons fait de Reflets un terrain d'expérimentation. Partir de rien avec un budget de zéro euro et faire de Reflets un journal en ligne qui compte dans le paysage, c'était un pari un peu fou et nous savions que nous allions tâtonner, essayer des choses qui marcheraient, ou pas. Nous avons publié près de 3000 articles depuis 2011, diffusé plusieurs heures d'émissions de radio creusant des thématiques en profondeur. Nous avons mis des lolcats dans des papiers sérieux.

De la même manière que nous avions créé Reflets parce que nous n'étions pas satisfaits à titre personnel du paysage de la presse, nous avons constaté avec le collectif de pigistes Extra Muros [Full disclosure : Antoine Champagne est membre de ce collectif] qu'il y a de moins en moins de cases pour l'investigation en télévision. Tout comme nous avions conclu avec Bluetouff qu'il suffisait de faire un journal pour combler les manques, nous avons décidé avec Extra Muros de produire des documentaires d'investigation.

Ils seront diffusés en libre accès via Reflets.info et Thinkerview (et peut être d'autres sites, on en discute actuellement). Nous pensons qu’il y a une vraie demande, à laquelle la télé traditionnelle ne répond plus. Reste à voir si l'enthousiasme naîtra avec notre premier documentaire… Pour le financer, nous lançons une campagne de crowdfunding. Nous espérons que vous souhaiterez devenir des acteurs de...

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Nous comptons sur votre soutien

Les cases pour l'investigation à la télévision disparaissent. Dans ce cas, pourquoi ne pas faire nous-mêmes et porter à l'écran des sujets qui nous tiennent à coeur ?

Campagne de crowdfunding Reflets - Extra Muros

Lorsque nous avons créé ce journal avec Bluetouff, nous avons fait de Reflets un terrain d'expérimentation. Partir de rien avec un budget de zéro euro et faire de Reflets un journal en ligne qui compte dans le paysage, c'était un pari un peu fou et nous savions que nous allions tâtonner, essayer des choses qui marcheraient, ou pas. Nous avons publié près de 3000 articles depuis 2011, diffusé plusieurs heures d'émissions de radio creusant des thématiques en profondeur. Nous avons mis des lolcats dans des papiers sérieux.

De la même manière que nous avions créé Reflets parce que nous n'étions pas satisfaits à titre personnel du paysage de la presse, nous avons constaté avec le collectif de pigistes Extra Muros [Full disclosure : Antoine Champagne est membre de ce collectif] qu'il y a de moins en moins de cases pour l'investigation en télévision. Tout comme nous avions conclu avec Bluetouff qu'il suffisait de faire un journal pour combler les manques, nous avons décidé avec Extra Muros de produire des documentaires d'investigation.

Ils seront diffusés en libre accès via Reflets.info et Thinkerview (et peut être d'autres sites, on en discute actuellement). Nous pensons qu’il y a une vraie demande, à laquelle la télé traditionnelle ne répond plus. Reste à voir si l'enthousiasme naîtra avec notre premier documentaire… Pour le financer, nous lançons une campagne de crowdfunding. Nous espérons que vous souhaiterez devenir des acteurs de...

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Elles veulent rentrer en France

A Baghouz, sur un demi kilomètre carré, les combattants de Daesh sont encerclés. Ces deux derniers mois, environ 6000 personnes en sont sorties. Il y a dix jours, les FDS ont capté quelques mots de femmes de djihadistes français.

Femme française à Baghouz - Copie d'écran - D.R.

Il y a une petite dizaine de jours, les camions qui évacuent les civils et les combattants de Daesh de Baghouz, retranchés sur un demi-kilomètre carré, ont déposé quelques femmes françaises et leurs enfants.

Les Forces démocratiques syriennes, en l'occurence des Kurdes, ont capté quelques images de ces convois. Liseron Boudoul, reporter de guerre, nous a fait parvenir cette parole brute. Les femmes arrivent en camion, sont séparées des hommes et restent avec leurs enfants. Elles sont ensuite réparties dans des camps. Les conditions de vie sont très dures. Pas assez de tentes, le froid, la pluie.

Dans les deux dernières vidéos, vous découvrirez deux femmes. L'une dit avoir suivi son mari, l'autre dit être venue seule. Selon elles, les conditions sanitaires à Baghouz sont déplorables et elles n'aspirent qu'à rentrer en France pour vivre une vie normale avec leurs enfants.

Ceci étant, Baghouz étant considéré en ce moment comme le dernier bastion de Daesh, il s'agit probablement des femmes de combattants endurcis qui sont soit restés jusqu'à la fin (qui approche à grand pas), soit sont morts dans les combats. C'est à dire les jusqu'au-boutistes. "Nous on veut rien faire de mal, on ne veut pas faire d'attentats ou quoi, on veut juste retrouver une vie paisible". Comme si elles découvraient en 2019 que Daesh n'est pas un environnement paisible pour élever des enfants.

Le retour en France des "revenants" n'est...

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Elles veulent rentrer en France

A Baghouz, sur un demi kilomètre carré, les combattants de Daesh sont encerclés. Ces deux derniers mois, environ 6000 personnes en sont sorties. Il y a dix jours, les FDS ont capté quelques mots de femmes de djihadistes français.

Femme française à Baghouz - Copie d'écran - D.R.

Il y a une petite dizaine de jours, les camions qui évacuent les civils et les combattants de Daesh de Baghouz, retranchés sur un demi-kilomètre carré, ont déposé quelques femmes françaises et leurs enfants.

Les Forces démocratiques syriennes, en l'occurence des Kurdes, ont capté quelques images de ces convois. Liseron Boudoul, reporter de guerre, nous a fait parvenir cette parole brute. Les femmes arrivent en camion, sont séparées des hommes et restent avec leurs enfants. Elles sont ensuite réparties dans des camps. Les conditions de vie sont très dures. Pas assez de tentes, le froid, la pluie.

Dans les deux dernières vidéos, vous découvrirez deux femmes. L'une dit avoir suivi son mari, l'autre dit être venue seule. Selon elles, les conditions sanitaires à Baghouz sont déplorables et elles n'aspirent qu'à rentrer en France pour vivre une vie normale avec leurs enfants.

Ceci étant, Baghouz étant considéré en ce moment comme le dernier bastion de Daesh, il s'agit probablement des femmes de combattants endurcis qui sont soit restés jusqu'à la fin (qui approche à grand pas), soit sont morts dans les combats. C'est à dire les jusqu'au-boutistes. "Nous on veut rien faire de mal, on ne veut pas faire d'attentats ou quoi, on veut juste retrouver une vie paisible". Comme si elles découvraient en 2019 que Daesh n'est pas un environnement paisible pour élever des enfants.

Le retour en France des "revenants" n'est...

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Oyez, imbéciles, les experts vont vous expliquer…

Il n'y a pas d'alternative à la mondialisation effrénée et au néo-libéralisme. Estimez-vous heureux, vous avez la "démocratie" en échange...

Margaret Thatcher - D.R.

Le nouveau monde voulu par Emmanuel Macron a comme un air de déjà-vu. Celui défini au siècle dernier par Margaret Thatcher : « there is no alternative » (TINA). Il n’y a pas d’alternative à une économie de marché, au capitalisme, et par extension à la doxa néo-libérale. Il faudrait « réformer » pour « s’adapter » parce que « le monde change » avec « la mondialisation ». Faut-il réformer juste pour réformer ? Cette injonction à réformer, tous les politiques la font leur. Mais finalement, est-ce vraiment nécessaire ? Ne peut-on conserver ce qui fonctionne ? Est-il vrai que tout doive-t-être réformé ? Ne reste-t-il rien qui fonctionne ? Peut-on réformer « autrement » ? Vers plus de solidarité, d’économie locale ?

La démocratie semble finalement être devenue un outil de consentement des masses : vous avez la démocratie, maintenant, laissez-nous gouverner et réformer comme il nous plaît, semblent dire les hommes et les femmes politiques. C’est pour votre bien. Nous savons ce qui est bon pour vous.

L’exemple le plus frappant et le plus récent de ce sentiment d’omniscience a été donné par Gilles Le Gendre, le patron des députés La république en Marche le 17 décembre 2018 sur le plateau de Public Sénat. En pleine crise des gilets jaunes, Gilles Le Gendre a tranquillement expliqué que le gouvernement n'avait pas « suffisamment expliqué » et qu’il payait le fait « d'avoir probablement été trop intelligent, trop subtil, trop technique dans les mesures de pouvoir d'achat »...

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Oyez, imbéciles, les experts vont vous expliquer…

Il n'y a pas d'alternative à la mondialisation effrénée et au néo-libéralisme. Estimez-vous heureux, vous avez la "démocratie" en échange...

Margaret Thatcher - D.R.

Le nouveau monde voulu par Emmanuel Macron a comme un air de déjà-vu. Celui défini au siècle dernier par Margaret Thatcher : « there is no alternative » (TINA). Il n’y a pas d’alternative à une économie de marché, au capitalisme, et par extension à la doxa néo-libérale. Il faudrait « réformer » pour « s’adapter » parce que « le monde change » avec « la mondialisation ». Faut-il réformer juste pour réformer ? Cette injonction à réformer, tous les politiques la font leur. Mais finalement, est-ce vraiment nécessaire ? Ne peut-on conserver ce qui fonctionne ? Est-il vrai que tout doive-t-être réformé ? Ne reste-t-il rien qui fonctionne ? Peut-on réformer « autrement » ? Vers plus de solidarité, d’économie locale ?

La démocratie semble finalement être devenue un outil de consentement des masses : vous avez la démocratie, maintenant, laissez-nous gouverner et réformer comme il nous plaît, semblent dire les hommes et les femmes politiques. C’est pour votre bien. Nous savons ce qui est bon pour vous.

L’exemple le plus frappant et le plus récent de ce sentiment d’omniscience a été donné par Gilles Le Gendre, le patron des députés La république en Marche le 17 décembre 2018 sur le plateau de Public Sénat. En pleine crise des gilets jaunes, Gilles Le Gendre a tranquillement expliqué que le gouvernement n'avait pas « suffisamment expliqué » et qu’il payait le fait « d'avoir probablement été trop intelligent, trop subtil, trop technique dans les mesures de pouvoir d'achat »...

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Quand les "oubliés" s'expriment

Le Secours Catholique avait prévu de faire remonter la parole des plus démunis à l'occasion du mouvement des gilets jaunes. C'est finalement dans le cadre du grand débat national que cela a été organisé. Reportage.

Grand débat national à Selles-sur-Cher - Denis Meyer - Reproduction interdite

Le 22 janvier dernier, la neige n’a pas pas découragé les bénéficiaires et les bénévoles du Secours Catholique de Selles-sur-Cher, une petite commune de 4600 habitants du Loir-et-Cher. Il sont environ vingt-cinq à participer à l'une des multiplies propositions de l’association proposées dans toute la France.

Au siège de l’ONG, le mouvement des Gilets Jaunes n’est pas passé inaperçu, bien avant l’idée de grand débat national. « Nos délégations nous ont fait remonter que des bénéficiaires et des bénévoles de notre association étaient engagés ou soutenaient les Gilets Jaunes, raconte Claude Bobey, son directeur animation et engagement. Nous avons décidé de faire une proposition d’animation à toutes nos délégations pour que la parole des plus pauvres soient prise en compte. Et puis est venue cette idée de débat national. Donc on s’est greffé dessus. Car nous craignions que les plus démunis ne se rendent pas dans les rencontres en mairie. »

Eve Casanova, la déléguée départementale, a fait le déplacement pour animer le débat. Sur le paperboard, elle écrit au feutre bleu : « En quoi ce qui s’exprime dans le mouvement social actuel me concerne et me touche dans mon quotidien ? »

« On est des oubliés ici, lance Agnès. Pour le transport notamment. C’est un frein pour tout le reste de notre vie. » La question de l’égalité dans ce département rural est au centre des préoccupations.

Pour ce public plutôt âgé ou souffrant de handicap, l’accès aux soins est un vrai problème « Depuis...

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Quand les "oubliés" s'expriment

Le Secours Catholique avait prévu de faire remonter la parole des plus démunis à l'occasion du mouvement des gilets jaunes. C'est finalement dans le cadre du grand débat national que cela a été organisé. Reportage.

Grand débat national à Selles-sur-Cher - Denis Meyer - Reproduction interdite

Le 22 janvier dernier, la neige n’a pas pas découragé les bénéficiaires et les bénévoles du Secours Catholique de Selles-sur-Cher, une petite commune de 4600 habitants du Loir-et-Cher. Il sont environ vingt-cinq à participer à l'une des multiplies propositions de l’association proposées dans toute la France.

Au siège de l’ONG, le mouvement des Gilets Jaunes n’est pas passé inaperçu, bien avant l’idée de grand débat national. « Nos délégations nous ont fait remonter que des bénéficiaires et des bénévoles de notre association étaient engagés ou soutenaient les Gilets Jaunes, raconte Claude Bobey, son directeur animation et engagement. Nous avons décidé de faire une proposition d’animation à toutes nos délégations pour que la parole des plus pauvres soient prise en compte. Et puis est venue cette idée de débat national. Donc on s’est greffé dessus. Car nous craignions que les plus démunis ne se rendent pas dans les rencontres en mairie. »

Eve Casanova, la déléguée départementale, a fait le déplacement pour animer le débat. Sur le paperboard, elle écrit au feutre bleu : « En quoi ce qui s’exprime dans le mouvement social actuel me concerne et me touche dans mon quotidien ? »

« On est des oubliés ici, lance Agnès. Pour le transport notamment. C’est un frein pour tout le reste de notre vie. » La question de l’égalité dans ce département rural est au centre des préoccupations.

Pour ce public plutôt âgé ou souffrant de handicap, l’accès aux soins est un vrai problème « Depuis...

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Ce qui est une erreur politique majeure

Le président est persuadé que le mouvement va mourir et qu'il suffit de tenir. En refusant de trouver une solution politique, en jouant le pourrissement, Emmanuel Macron prépare simplement la prochaine crise qui sera pire que celle-ci.

Le guitariste de l'extrême - © Reflets

C'est plié. Si l'on en croit les indiscrétions publiées dans le Canard Enchaîné de ce mercredi 20 février, Emmanuel Macron et derrière lui tous ses soutiens, sont persuadés que le mouvement des gilets jaunes est sur sa fin. Le fin stratège de l'Elysée estime que les dérapages des figures visibles du mouvement, l'infiltration des manifestations par les extrêmes, de gauche, de droite et par les black blocs, les violences et les dérives antisémites prononcées de certains gilets jaunes, vont signer le mort du mouvement. Le tout étant de tenir le temps nécessaire.

Ce gros con, lui, a tort... - © Reflets
Ce gros con, lui, a tort... - Reflets

Macron ne veut plus faire la distinction entre les bons et les mauvais gilets jaunes. « Les gens qui continuent a manifester sont les plus radicalises, a-t-il dit a ses troupes. Ce sont des gens politises, conduits par des extremistes de droite et de gauche. Il ne faut pas mollir face a eux. » Meme reaction du president de lʼAssemblee, Richard Ferrand : « Il faut qu'on sorte de lʼidee qu'il y a les gentils gilets jaunes et les casseurs. Dans les manifestations du samedi, il ya des casseurs et leurs complices. »

Ces analyses subtiles vont se transformer en éléments de langage pour toute la macronie, selon le Canard Enchaîné.

C'est déjà un peu le cas. Cela fait plusieurs semaines que Christophe Castaner, Laurent Nuñez ou Benjamin Griveaux, instrumentalisent les violences ou les actes antisémites en tenant de réduire le mouvement des gilets jaunes à...

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Ce qui est une erreur politique majeure

Le président est persuadé que le mouvement va mourir et qu'il suffit de tenir. En refusant de trouver une solution politique, en jouant le pourrissement, Emmanuel Macron prépare simplement la prochaine crise qui sera pire que celle-ci.

Le guitariste de l'extrême - © Reflets

C'est plié. Si l'on en croit les indiscrétions publiées dans le Canard Enchaîné de ce mercredi 20 février, Emmanuel Macron et derrière lui tous ses soutiens, sont persuadés que le mouvement des gilets jaunes est sur sa fin. Le fin stratège de l'Elysée estime que les dérapages des figures visibles du mouvement, l'infiltration des manifestations par les extrêmes, de gauche, de droite et par les black blocs, les violences et les dérives antisémites prononcées de certains gilets jaunes, vont signer le mort du mouvement. Le tout étant de tenir le temps nécessaire.

Ce gros con, lui, a tort... - © Reflets
Ce gros con, lui, a tort... - Reflets

Macron ne veut plus faire la distinction entre les bons et les mauvais gilets jaunes. « Les gens qui continuent a manifester sont les plus radicalises, a-t-il dit a ses troupes. Ce sont des gens politises, conduits par des extremistes de droite et de gauche. Il ne faut pas mollir face a eux. » Meme reaction du president de lʼAssemblee, Richard Ferrand : « Il faut qu'on sorte de lʼidee qu'il y a les gentils gilets jaunes et les casseurs. Dans les manifestations du samedi, il ya des casseurs et leurs complices. »

Ces analyses subtiles vont se transformer en éléments de langage pour toute la macronie, selon le Canard Enchaîné.

C'est déjà un peu le cas. Cela fait plusieurs semaines que Christophe Castaner, Laurent Nuñez ou Benjamin Griveaux, instrumentalisent les violences ou les actes antisémites en tenant de réduire le mouvement des gilets jaunes à...

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Reportage photo

Pour la première fois depuis le 8 décembre, nous n'avons pu arriver sur les lieux de la manifestation que lorsqu'elle est arrivée à son terme, aux Invalides.

Pac-Man style... - © Reflets

N'ayant assisté qu'à la fin de la manifestation, nous ne parlerons que de cette période de temps. Comme la semaine précédente, il y avait à la périphérie du cortège des personnes qui avaient envie d'en découdre avec les forces de l'ordre. Si une majorité des personnes arrivées aux Invalides restaient paisiblement sur les pelouses, quelques individus sont allés au contact, jetant des cailloux et des bouteilles de verre sur les forces de l'ordre.

Celles-ci ont répondu avec des pluies de lacrymogènes, des canons à eau (un peu vieux et piteux) et des tirs de LBD.

Une nasse a été organisée autour des pelouses des Invalides et peu à peu, s'est resserrée sur les manifestants qui cherchaient sans grand succès une sortie.

Peu à peu, l'esplanade s'est vidée. Certains manifestants ont tenté de rejoindre les Champs-Elysées, mais sans grand succès, de nombreux cars de police faisant des allées et venues sur l'avenue pour bloquer tout attroupement trop important.

Des touristes Chinois et Sud-Coréens nous ont demandé quand et à quelle heure ils pouvaient assister aux manifestations. Les gilets jaunes, nouvelle attraction touristique ?

Sans doute vrai, mais par quels moyens ? - © Reflets
Sans doute vrai, mais par quels moyens ? - Reflets

Même en fin de manifestation et alors que les tensions avaient débuté, il y avait pas mal de monde sur l'esplanade des Invalides. - © Reflets
Même en fin de manifestation et alors que les tensions avaient débuté, il y avait pas mal de monde sur l'esplanade des Invalides. - Reflets

Assez rapidement, de" courageux" jeunes hommes se lancent à l'assaut des forces de l'ordre, en se cachant, comme ici, derrière un manifestant inoffensif portant un drapeau. Qui prendra le tir de LBD ? Le manifestant pacifiste avec le drapeau ou le débile qui a lancé le pavé ? - © Reflets
Assez rapidement, de" courageux" jeunes hommes se lancent à l'assaut des forces de l'ordre, en se...

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Reportage photo

Pour la première fois depuis le 8 décembre, nous n'avons pu arriver sur les lieux de la manifestation que lorsqu'elle est arrivée à son terme, aux Invalides.

Pac-Man style... - © Reflets

N'ayant assisté qu'à la fin de la manifestation, nous ne parlerons que de cette période de temps. Comme la semaine précédente, il y avait à la périphérie du cortège des personnes qui avaient envie d'en découdre avec les forces de l'ordre. Si une majorité des personnes arrivées aux Invalides restaient paisiblement sur les pelouses, quelques individus sont allés au contact, jetant des cailloux et des bouteilles de verre sur les forces de l'ordre.

Celles-ci ont répondu avec des pluies de lacrymogènes, des canons à eau (un peu vieux et piteux) et des tirs de LBD.

Une nasse a été organisée autour des pelouses des Invalides et peu à peu, s'est resserrée sur les manifestants qui cherchaient sans grand succès une sortie.

Peu à peu, l'esplanade s'est vidée. Certains manifestants ont tenté de rejoindre les Champs-Elysées, mais sans grand succès, de nombreux cars de police faisant des allées et venues sur l'avenue pour bloquer tout attroupement trop important.

Des touristes Chinois et Sud-Coréens nous ont demandé quand et à quelle heure ils pouvaient assister aux manifestations. Les gilets jaunes, nouvelle attraction touristique ?

Sans doute vrai, mais par quels moyens ? - © Reflets
Sans doute vrai, mais par quels moyens ? - Reflets

Même en fin de manifestation et alors que les tensions avaient débuté, il y avait pas mal de monde sur l'esplanade des Invalides. - © Reflets
Même en fin de manifestation et alors que les tensions avaient débuté, il y avait pas mal de monde sur l'esplanade des Invalides. - Reflets

Assez rapidement, de" courageux" jeunes hommes se lancent à l'assaut des forces de l'ordre, en se cachant, comme ici, derrière un manifestant inoffensif portant un drapeau. Qui prendra le tir de LBD ? Le manifestant pacifiste avec le drapeau ou le débile qui a lancé le pavé ? - © Reflets
Assez rapidement, de" courageux" jeunes hommes se lancent à l'assaut des forces de l'ordre, en se...

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Oups...

Se tromper, c'est mal. Ne pas le reconnaitre, serait pire

Désolés... - D.R.

Dans notre article "Clique du LOL : une éthique en toc" nous avons laissés entendre que plusieurs membres de la Ligue du LOL avaient débuté dans le métier de journaliste à OWNI.

Il y a tout de même un énorme point commun entre les membres de la « ligue du LOL », comme un éléphant au milieu de la pièce, qui peut se résumer, du point de vue journalistique, en ces quatre lettres : O. W. N .I.

Ce passage de l'article est une erreur. Seuls deux membres de la ligue du LOL, si l'on retient la liste citée des salariés d'OWNI.

Pourquoi nous sommes-nous fourvoyés de la sorte ?

Parce qu'OWNI avait une politique de re-publication des articles qui lui semblaient intéressants et trouvés ailleurs sur Internet. On trouve donc sur OWNI des articles de Vincent Glad, Guilhem Malissen, Sylvain Paley, Henry Michel ou David Doucet. D'autres membres de la ligue sont simplement cités au détour d'articles. Nous n'avons pas regardé d'assez près les articles "cross-postés", sans quoi nous aurions vu qu'il s'agissait de re-publications et nous n'aurions pas tourné ce paragraphe de la sorte. OWNI n'est donc pas un point commun des membres de la ligue du LOL à part les deux salariés, dont un, Olivier Tesquet qui a par ailleurs indiqué n'avoir jamais harcelé quiconque. Toutes nos excuses pour cette erreur.

Les auteurs sont unanimement condamnés par les membres de la rédaction à payer un coup à tous les anciens d'OWNI qui ont...

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Oups...

Se tromper, c'est mal. Ne pas le reconnaitre, serait pire

Désolés... - D.R.

Dans notre article "Clique du LOL : une éthique en toc" nous avons laissés entendre que plusieurs membres de la Ligue du LOL avaient débuté dans le métier de journaliste à OWNI.

Il y a tout de même un énorme point commun entre les membres de la « ligue du LOL », comme un éléphant au milieu de la pièce, qui peut se résumer, du point de vue journalistique, en ces quatre lettres : O. W. N .I.

Ce passage de l'article est une erreur. Seuls deux membres de la ligue du LOL, si l'on retient la liste citée des salariés d'OWNI.

Pourquoi nous sommes-nous fourvoyés de la sorte ?

Parce qu'OWNI avait une politique de re-publication des articles qui lui semblaient intéressants et trouvés ailleurs sur Internet. On trouve donc sur OWNI des articles de Vincent Glad, Guilhem Malissen, Sylvain Paley, Henry Michel ou David Doucet. D'autres membres de la ligue sont simplement cités au détour d'articles. Nous n'avons pas regardé d'assez près les articles "cross-postés", sans quoi nous aurions vu qu'il s'agissait de re-publications et nous n'aurions pas tourné ce paragraphe de la sorte. OWNI n'est donc pas un point commun des membres de la ligue du LOL à part les deux salariés, dont un, Olivier Tesquet qui a par ailleurs indiqué n'avoir jamais harcelé quiconque. Toutes nos excuses pour cette erreur.

Les auteurs sont unanimement condamnés par les membres de la rédaction à payer un coup à tous les anciens d'OWNI qui ont...

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Quand tu n'as pas les mêmes références que Mounir Mahjoubi

Discuter avec un ministre sur Twitter peut amener son lot de surprises et d'incompréhensions. Alors autant développer sur plus de 280 caractères.

Mounir Mahjoubi (2018) - © Reflets

Cher secrétaire d'État, vous m'avez interpelé sur Twitter après une réponse que je faisais à mon confrère Marc Rees. Je suis très flatté que vous ayez pris le temps de me parler sur ce réseau social. Je ne peux résister à l'envie de vous apporter quelques éléments de contexte afin que vous puissiez vous faire une idée définitive sur moi.

Marc Rees, qui est sans doute l'un des meilleurs journalistes pour tout ce qui a trait aux multiples lois qui régissent nos interactions (de près ou de très loin) avec Internet commentait dans un thread vos déclarations sur le futur énième texte de ce genre. J'ai provoqué une réaction de votre part en répondant à Marc avec le hashtag #AuPaysDeMounir.

Cher Secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie et des Finances et du ministre de l'Action et des Comptes publics, chargé du Numérique, vous deviez avoir 9 ou 10 ans lorsque j'ai vécu mes premières interactions avec Internet. Ceci pour vous dire que c'est un sujet que je maîtrise à peu près. Corollairement, je dois être une sorte de "vieux con".

Mon grand âge en années Internet m'a amené à voir défiler des kyrielles de gouvernements, tous persuadés d'avoir raison, tous certains de rendre les Intertubes plus sûrs, plus civilisés, plus... Et ils en ont empilé des textes. Souvent liberticides, la plupart du temps inutiles. Parfois, mais c'est plus rare, pas idiots.

Alors oui, lorsque je vois notre premier ministre annoncer une...

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Quand tu n'as pas les mêmes références que Mounir Mahjoubi

Discuter avec un ministre sur Twitter peut amener son lot de surprises et d'incompréhensions. Alors autant développer sur plus de 280 caractères.

Mounir Mahjoubi (2018) - © Reflets

Cher secrétaire d'État, vous m'avez interpelé sur Twitter après une réponse que je faisais à mon confrère Marc Rees. Je suis très flatté que vous ayez pris le temps de me parler sur ce réseau social. Je ne peux résister à l'envie de vous apporter quelques éléments de contexte afin que vous puissiez vous faire une idée définitive sur moi.

Marc Rees, qui est sans doute l'un des meilleurs journalistes pour tout ce qui a trait aux multiples lois qui régissent nos interactions (de près ou de très loin) avec Internet commentait dans un thread vos déclarations sur le futur énième texte de ce genre. J'ai provoqué une réaction de votre part en répondant à Marc avec le hashtag #AuPaysDeMounir.

Cher Secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie et des Finances et du ministre de l'Action et des Comptes publics, chargé du Numérique, vous deviez avoir 9 ou 10 ans lorsque j'ai vécu mes premières interactions avec Internet. Ceci pour vous dire que c'est un sujet que je maîtrise à peu près. Corollairement, je dois être une sorte de "vieux con".

Mon grand âge en années Internet m'a amené à voir défiler des kyrielles de gouvernements, tous persuadés d'avoir raison, tous certains de rendre les Intertubes plus sûrs, plus civilisés, plus... Et ils en ont empilé des textes. Souvent liberticides, la plupart du temps inutiles. Parfois, mais c'est plus rare, pas idiots.

Alors oui, lorsque je vois notre premier ministre annoncer une...

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Une vieille affaire

Chez Reflets, on aime bien suivre nos dossiers. Et il se trouve que la Justice a elle aussi de la suite dans les idées, car elle vient de réveiller une vieille affaire dormant sous une pile "en instance" à la Cour d'Appel.

François Grosdidier - D.R.

Elle concerne le sénateur Les Républicains de Moselle, François Grosdidier. Vous savez, Grosdidier est membre de la commission parlementaire sur l'affaire Benalla, c'est l'homme qui s'indigne sur les plateaux télé en dénonçant les mensonges de l'ex-garde du corps de Macron.

Pour l'affaire Grosdidier, il s'agit d'une vilaine histoire de gros sous tirés de sa réserve parlementaire, qu'on vous racontait ici même en septembre 2017. L'actualité, c'est qu'après avoir échappé par quatre fois aux poursuites, le sénateur mosellan va être mis en examen et devra répondre des faits de prise illégale d'intérêt et détournement de fonds publics. Interrogé par nos confrères de l'Est Républicain, François Grosdidier s'est déclaré "d'une totale bonne foi".

Mais examinons de plus près ce qui lui est reproché. François Grosdidier, lorsqu'il était député, s'est servi de sa réserve parlementaire, en 2009 et 2011, pour financer l'association Valeur Écologie, présidée par un certain Grosdidier François. Montant total : 160.000 euros, mais la Justice ne retient que 60.000 euros, le reste étant prescrit. L'importance de la somme a beaucoup étonné les électeurs de Moselle et a poussé l'association Anticor à porter plainte.

L'association anticorruption n'en démord pas, un député ne peut pas faire verser l'argent de sa réserve parlementaire à une association qu'il préside. Elle suspectait...

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Une vieille affaire

Chez Reflets, on aime bien suivre nos dossiers. Et il se trouve que la Justice a elle aussi de la suite dans les idées, car elle vient de réveiller une vieille affaire dormant sous une pile "en instance" à la Cour d'Appel.

François Grosdidier - D.R.

Elle concerne le sénateur Les Républicains de Moselle, François Grosdidier. Vous savez, Grosdidier est membre de la commission parlementaire sur l'affaire Benalla, c'est l'homme qui s'indigne sur les plateaux télé en dénonçant les mensonges de l'ex-garde du corps de Macron.

Pour l'affaire Grosdidier, il s'agit d'une vilaine histoire de gros sous tirés de sa réserve parlementaire, qu'on vous racontait ici même en septembre 2017. L'actualité, c'est qu'après avoir échappé par quatre fois aux poursuites, le sénateur mosellan va être mis en examen et devra répondre des faits de prise illégale d'intérêt et détournement de fonds publics. Interrogé par nos confrères de l'Est Républicain, François Grosdidier s'est déclaré "d'une totale bonne foi".

Mais examinons de plus près ce qui lui est reproché. François Grosdidier, lorsqu'il était député, s'est servi de sa réserve parlementaire, en 2009 et 2011, pour financer l'association Valeur Écologie, présidée par un certain Grosdidier François. Montant total : 160.000 euros, mais la Justice ne retient que 60.000 euros, le reste étant prescrit. L'importance de la somme a beaucoup étonné les électeurs de Moselle et a poussé l'association Anticor à porter plainte.

L'association anticorruption n'en démord pas, un député ne peut pas faire verser l'argent de sa réserve parlementaire à une association qu'il préside. Elle suspectait...

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Une vision crasseuse d'Internet et des relations humaines

Quel que soit le bout par lequel on prend cette histoire de « Ligue du LOL », il ne ressort que des comportements déplorables traduisant à la fois une vision terrible des relations humaines et une incompréhension totale de ce qu'est Internet, ou de ce qu'il aurait dû devenir.

Happy Old Man - Marg - CC-2.0

Depuis ce week-end, les explications alambiquées des membres de la "Ligue du LOL" se multiplient. Il ne faudrait y voir, selon l'un des membres, des éléments de langage partagés. Soit. Et pourtant, Il faut en convenir, ces explications plus ou moins sincères se ressemblent cruellement. Avant tout, des excuses présentées à ceux et celles qui se seraient « sentis » insultés ou harcelés. Ça ne mange pas de pain. Mais ça n'effacera pas les souffrances des personnes qui ont dû subir ce harcèlement. Puis viennent des tentatives bien maladroites de justification : l'idée que le « petit milieu » de Twitter, il y a dix ans, était propice au freeride, que sur les groupes Facebook c'était normal de « bitcher », que le « clash » était le mode d'expression privilégiée ou, pour reprendre l'euphémisme d'Alexandre Hervaud, que « l'esprit de moquerie et de cynisme » était plus ou moins la norme sur Internet. Vraiment ?

Les membres de la « ligue du LOL » sont devenus, à cette époque, des experts, franchement auto-proclamés, d'Internet en France dans la presse et dans la communication. Leur avis sur ce qu'est Internet, ce à quoi il sert ou doit servir, est donc « averti ». Sans ce soucier de ce qu'il avait été ou aurait pu devenir.

Internet, c'est avant tout, pour ceux qui l'ont découvert dès les années 90, bien avant la montée en puissance des abrutis sur Twitter ou ailleurs, un espace de partage, de mise en commun, « les communs...

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Une vision crasseuse d'Internet et des relations humaines

Quel que soit le bout par lequel on prend cette histoire de « Ligue du LOL », il ne ressort que des comportements déplorables traduisant à la fois une vision terrible des relations humaines et une incompréhension totale de ce qu'est Internet, ou de ce qu'il aurait dû devenir.

Happy Old Man - Marg - CC-2.0

Depuis ce week-end, les explications alambiquées des membres de la "Ligue du LOL" se multiplient. Il ne faudrait y voir, selon l'un des membres, des éléments de langage partagés. Soit. Et pourtant, Il faut en convenir, ces explications plus ou moins sincères se ressemblent cruellement. Avant tout, des excuses présentées à ceux et celles qui se seraient « sentis » insultés ou harcelés. Ça ne mange pas de pain. Mais ça n'effacera pas les souffrances des personnes qui ont dû subir ce harcèlement. Puis viennent des tentatives bien maladroites de justification : l'idée que le « petit milieu » de Twitter, il y a dix ans, était propice au freeride, que sur les groupes Facebook c'était normal de « bitcher », que le « clash » était le mode d'expression privilégiée ou, pour reprendre l'euphémisme d'Alexandre Hervaud, que « l'esprit de moquerie et de cynisme » était plus ou moins la norme sur Internet. Vraiment ?

Les membres de la « ligue du LOL » sont devenus, à cette époque, des experts, franchement auto-proclamés, d'Internet en France dans la presse et dans la communication. Leur avis sur ce qu'est Internet, ce à quoi il sert ou doit servir, est donc « averti ». Sans ce soucier de ce qu'il avait été ou aurait pu devenir.

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Reportage photo

L'Acte XIII a été marqué par de nombreuses dégradations, de la casse et un blessé grave en début de manifestation, devant l'Assemblée Nationale

Pour votre protection - LBD - © Reflets

Changement de tactique pour les forces de l'ordre ce samedi 9 février, pour l'Acte XIII. Alors que les précédentes manifestations se déroulaient sans présence policière visible, un cordon de forces de l'ordre s'est installé devant le début de manifestation quelques centaines de mètres après le départ, juste après le passage avenue Montaigne. Les forces de l'ordre marchaient à reculons pendant que la manifestation avançait. Cela n'a pas manqué, des affrontements ont démarré aussitôt et des lacrymos ont été envoyés. C'est dans ce contexte déjà tendu que la manifestation est arrivée devant l'Assemblée Nationale.

Les échanges de projectiles et de grenades lacrymogènes se sont poursuivis devant l'Assemblée. Un manifestant a semble-t-il ramassé une grenade et à été gravement blessé à la main et à l'oeil. Les pompiers de l'Assemblée l'ont pris en charge.

C'est en filmant les secours sur cette blessure que Florent Marcie, un journaliste qui a couvert tous les terrains de guerre possible et qui a lui-même été blessé pour la première fois de sa vie par un tir de LBD devant le musée d'Orsay, a perdu son robot. Ce robot intervient sur son film en cours. Il échange avec les humains. Il a par exemple discuté avec les habitants de Raqqa en Syrie. Plus récemment, avec des gilets jaunes ou des forces de l'ordre. Bref, si quelqu'un a ramassé un robot à l'Assemblée, merci de nous écrire, on vous mettra en contact avec son...

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Reportage photo

L'Acte XIII a été marqué par de nombreuses dégradations, de la casse et un blessé grave en début de manifestation, devant l'Assemblée Nationale

Pour votre protection - LBD - © Reflets

Changement de tactique pour les forces de l'ordre ce samedi 9 février, pour l'Acte XIII. Alors que les précédentes manifestations se déroulaient sans présence policière visible, un cordon de forces de l'ordre s'est installé devant le début de manifestation quelques centaines de mètres après le départ, juste après le passage avenue Montaigne. Les forces de l'ordre marchaient à reculons pendant que la manifestation avançait. Cela n'a pas manqué, des affrontements ont démarré aussitôt et des lacrymos ont été envoyés. C'est dans ce contexte déjà tendu que la manifestation est arrivée devant l'Assemblée Nationale.

Les échanges de projectiles et de grenades lacrymogènes se sont poursuivis devant l'Assemblée. Un manifestant a semble-t-il ramassé une grenade et à été gravement blessé à la main et à l'oeil. Les pompiers de l'Assemblée l'ont pris en charge.

C'est en filmant les secours sur cette blessure que Florent Marcie, un journaliste qui a couvert tous les terrains de guerre possible et qui a lui-même été blessé pour la première fois de sa vie par un tir de LBD devant le musée d'Orsay, a perdu son robot. Ce robot intervient sur son film en cours. Il échange avec les humains. Il a par exemple discuté avec les habitants de Raqqa en Syrie. Plus récemment, avec des gilets jaunes ou des forces de l'ordre. Bref, si quelqu'un a ramassé un robot à l'Assemblée, merci de nous écrire, on vous mettra en contact avec son...

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Analyse politique des gilets jaunes, au cœur du mouvement.

Le mouvement des gilets jaunes a pris tout le monde de cours. Analystes, partis politiques et réseaux militants, personne ne pariait sur sa réussite et sur l'ampleur qu'il prendrait. Les gilets jaunes ont d'abord été pris de haut. Puis ils sont sortis et ont investis les ronds-points. Et une grande partie de la société française s'est mise à les appuyer.

La nouvelle arène politique française - Floppy - D.R.

Prendre de court l'histoire est la marque de mouvements destinés à la marquer. Rappelons-nous le printemps arabe. Et si nous commençons à prendre la mesure des événements qui se déroulent sous notre nez, bien malin celui qui pourra dire sur quels rivages ils pourraient nous emmener.

Le mouvement a imposé de nouvelles règles du jeu. Une détermination sans faille, un soutien opiniâtre de l'opinion, un panel de revendications visant à refonder la société, une certaine acceptation de la violence matérialisée par les barricades, ... Mais c'est son coté non partisan qui le rend très dur à appréhender. Partons pour un tour d'horizon des courants qui l'agitent et d'un extrême à l'autre, essayons de décrypter ce qui est en train de se passer.

Les ultra : guerre souterraine pour le contrôle de la rue

Quitte à parler des extrêmes, autant commencer à parler de leurs extrémités, les ultra.

A droite ce sont les "patriotes", ceux qui appellent au putsch par les armes. Et sur ce coup, c'est Léon qui s'y colle. Crée en février 2018 par un ancien de "SOS racailles", "leonfrance.net" et son auteur peuvent prétendre à une certaine légitimité. Et les titres menaçant des articles confirment le caractère insurrectionnel et violent de sa ligne : "T’inquiète pas Griveaux, ça ne va plus être bien long !". Entre le 10 et le 13 Janvier, durant l'acte IX des gilets jaunes, Léon publie un sondage à destination de ses...

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Analyse politique des gilets jaunes, au cœur du mouvement.

Le mouvement des gilets jaunes a pris tout le monde de cours. Analystes, partis politiques et réseaux militants, personne ne pariait sur sa réussite et sur l'ampleur qu'il prendrait. Les gilets jaunes ont d'abord été pris de haut. Puis ils sont sortis et ont investis les ronds-points. Et une grande partie de la société française s'est mise à les appuyer.

La nouvelle arène politique française - Floppy - D.R.

Prendre de court l'histoire est la marque de mouvements destinés à la marquer. Rappelons-nous le printemps arabe. Et si nous commençons à prendre la mesure des événements qui se déroulent sous notre nez, bien malin celui qui pourra dire sur quels rivages ils pourraient nous emmener.

Le mouvement a imposé de nouvelles règles du jeu. Une détermination sans faille, un soutien opiniâtre de l'opinion, un panel de revendications visant à refonder la société, une certaine acceptation de la violence matérialisée par les barricades, ... Mais c'est son coté non partisan qui le rend très dur à appréhender. Partons pour un tour d'horizon des courants qui l'agitent et d'un extrême à l'autre, essayons de décrypter ce qui est en train de se passer.

Les ultra : guerre souterraine pour le contrôle de la rue

Quitte à parler des extrêmes, autant commencer à parler de leurs extrémités, les ultra.

A droite ce sont les "patriotes", ceux qui appellent au putsch par les armes. Et sur ce coup, c'est Léon qui s'y colle. Crée en février 2018 par un ancien de "SOS racailles", "leonfrance.net" et son auteur peuvent prétendre à une certaine légitimité. Et les titres menaçant des articles confirment le caractère insurrectionnel et violent de sa ligne : "T’inquiète pas Griveaux, ça ne va plus être bien long !". Entre le 10 et le 13 Janvier, durant l'acte IX des gilets jaunes, Léon publie un sondage à destination de ses...

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Ils ne sont pas comptabilisés

En marge de l'intrigante remise des prix du Trombinoscope aux politiques, Reflets à demandé à la ministre de la santé ce qu'elle pensait de la tribune publiée sur Mediapart et qui demande à ce que soit dévoilée la liste des blessés

Agnès Buzyn - © Reflets

Ce mercredi, à l'Hôtel de Lassay, où se trouve la présidence de l'Assemblée Nationale, se tenait la 27ème cérémonie des prix du Trombinoscope. En quelques mots, c'est une cérémonie durant laquelle les éditorialistes les plus en vue font remettre des prix de meilleur ministre ou de personnalité politique de l'année (par exemple) à des politiques, par des "partenaires" qui sont des entreprises publiques ou privées. Les politiques remercient chaleureusement leurs amis éditorialistes qui ont auparavant dressé un portrait élogieux de ces mêmes politiques qu'ils interrogent le reste de l'année ou dont ils commentent les déclarations. Une sorte d'entre-soi un peu hors sol. Seul François Ruffin a eu droit à un portrait au vitriol par Yves Thréard du Figaro. Mais il n'est pas venu chercher son prix. Un oubli confira-t-il après la cérémonie.

Croisée à la sortie de l'événement, nous avons demandé à Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, récompensée par le prix de la ministre de l'année, ce qu'elle pensait d'une tribune parue sur le blog des invités de Mediapart.

Les signataires demandent à "l’Etat, et en particulier au ministère de la santé, [...] de lever le voile, maintenant, sur le nombre de manifestants et de membres de forces de l’ordre:

- qui ont été hospitalisés depuis le 17 novembre 2018 et le type de blessures dont ils souffraient.

- qui ont subi des dommages irréversibles (éborgnement, diminution de l’acuité...

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Ils ne sont pas comptabilisés

En marge de l'intrigante remise des prix du Trombinoscope aux politiques, Reflets à demandé à la ministre de la santé ce qu'elle pensait de la tribune publiée sur Mediapart et qui demande à ce que soit dévoilée la liste des blessés

Agnès Buzyn - © Reflets

Ce mercredi, à l'Hôtel de Lassay, où se trouve la présidence de l'Assemblée Nationale, se tenait la 27ème cérémonie des prix du Trombinoscope. En quelques mots, c'est une cérémonie durant laquelle les éditorialistes les plus en vue font remettre des prix de meilleur ministre ou de personnalité politique de l'année (par exemple) à des politiques, par des "partenaires" qui sont des entreprises publiques ou privées. Les politiques remercient chaleureusement leurs amis éditorialistes qui ont auparavant dressé un portrait élogieux de ces mêmes politiques qu'ils interrogent le reste de l'année ou dont ils commentent les déclarations. Une sorte d'entre-soi un peu hors sol. Seul François Ruffin a eu droit à un portrait au vitriol par Yves Thréard du Figaro. Mais il n'est pas venu chercher son prix. Un oubli confira-t-il après la cérémonie.

Croisée à la sortie de l'événement, nous avons demandé à Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, récompensée par le prix de la ministre de l'année, ce qu'elle pensait d'une tribune parue sur le blog des invités de Mediapart.

Les signataires demandent à "l’Etat, et en particulier au ministère de la santé, [...] de lever le voile, maintenant, sur le nombre de manifestants et de membres de forces de l’ordre:

- qui ont été hospitalisés depuis le 17 novembre 2018 et le type de blessures dont ils souffraient.

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Reportage photo

Rebelote : la manifestation a fini avec des affrontements violents sur la place de la République. Alors qu'il s'agissait d'une marche pour les blessés, quelques excités ont fait basculer la fin de manif dans des violences (de toutes parts)

Jérôme Rodrigues et Franck juste avant le départ de la manifestation - © Reflets

Cela devait être une manifestation en soutien aux blessés. Ceux qui ont subi la violence des armes dites "intermédiaires" mais que le fabriquant, Brügger & Thomet, appelle lui, "moins létales". Au départ de la manifestation, Jérôme Rodrigues et Franck (que nous avions interviewé pour cet article) semblaient personnifier le mouvement. Calmes et déterminés. La manifestation s'est ébranlée de la place Felix Eboué pour se rendre à la Bastille, puis à République. Les forces de l'ordre se sont à nouveau montrées très discrètes pendant tout le trajet. Les mêmes policiers que les semaines précédentes étaient présents en tête de cortège, ce dernier étant précédé par des voitures de police qui, à distance, ouvraient la route.

C'est dans le calme, comme à chaque manifestation, que le cortège a traversé les rues de Paris. Aucun incident majeur n'est intervenu. Seuls quelques antifa un peu tendus se sont opposés à des supposés membres de l'extrême-droite.

Place de la Bastille, le cortège qui a compté 13.500 manifestants selon le cabinet Occurrence et 10.500 selon la préfecture, ont fait une pause festive. De nombreuses sonos diffusaient de la musique et les gens dansaient ou parlaient politique.

Le cortège est ensuite reparti pour la République où devait se tenir une "nuit jaune". Une fois arrivée place de la République vers 15h45, les manifestants se sont éparpillés sur la place. Les forces de police, pour une fois, ont parqué...

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Reportage photo

Rebelote : la manifestation a fini avec des affrontements violents sur la place de la République. Alors qu'il s'agissait d'une marche pour les blessés, quelques excités ont fait basculer la fin de manif dans des violences (de toutes parts)

Jérôme Rodrigues et Franck juste avant le départ de la manifestation - © Reflets

Cela devait être une manifestation en soutien aux blessés. Ceux qui ont subi la violence des armes dites "intermédiaires" mais que le fabriquant, Brügger & Thomet, appelle lui, "moins létales". Au départ de la manifestation, Jérôme Rodrigues et Franck (que nous avions interviewé pour cet article) semblaient personnifier le mouvement. Calmes et déterminés. La manifestation s'est ébranlée de la place Felix Eboué pour se rendre à la Bastille, puis à République. Les forces de l'ordre se sont à nouveau montrées très discrètes pendant tout le trajet. Les mêmes policiers que les semaines précédentes étaient présents en tête de cortège, ce dernier étant précédé par des voitures de police qui, à distance, ouvraient la route.

C'est dans le calme, comme à chaque manifestation, que le cortège a traversé les rues de Paris. Aucun incident majeur n'est intervenu. Seuls quelques antifa un peu tendus se sont opposés à des supposés membres de l'extrême-droite.

Place de la Bastille, le cortège qui a compté 13.500 manifestants selon le cabinet Occurrence et 10.500 selon la préfecture, ont fait une pause festive. De nombreuses sonos diffusaient de la musique et les gens dansaient ou parlaient politique.

Le cortège est ensuite reparti pour la République où devait se tenir une "nuit jaune". Une fois arrivée place de la République vers 15h45, les manifestants se sont éparpillés sur la place. Les forces de police, pour une fois, ont parqué...

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Selon nos informations, c'est son projet

Le président américain envisage d'annoncer que les pays dont le budget de la défense n'atteint pas 2% de leur PIB ne seront plus défendus automatiquement en cas d'attaque.

Donal Trump - D.R.

Trump va-t-il mettre fin à la solidarité automatique en cas d'agression d'un pays membre de l'Otan ? L'annonce pourrait faire l'objet d'une bombe. Selon deux sources concordantes, Donald Trump envisagerait d'annoncer que les pays dont le budget consacré à la défense n'atteint pas 2% de leur PIB ne seront plus protégés automatiquement par l'Alliance Atlantique. Les chancelleries occidentales sont en ébullition ces jours-ci dans l'attente de cette hypothétique annonce, selon nos sources à Paris.

Pourtant cet article 5 de la charte de l'OTAN qui le prévoit est le cœur du traité : « Les parties conviennent qu'une attaque armée contre l'une ou plusieurs d'entre elles survenant en Europe ou en Amérique du Nord sera considérée comme une attaque dirigée contre toutes les parties, et en conséquence elles conviennent que, si une telle attaque se produit, chacune d'elles, dans l'exercice du droit de légitime défense, individuelle ou collective, reconnu par l'article 51 de la Charte des Nations Unies, assistera la partie ou les parties ainsi attaquées en prenant aussitôt, individuellement et d'accord avec les autres parties, telle action qu'elle jugera nécessaire, y compris l'emploi de la force armée, pour rétablir et assurer la sécurité dans la région de l'Atlantique Nord. ».

Une telle annonce par le président américain affaiblirait considérablement l'organisation, car elle mettrait en doute la...

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Selon nos informations, c'est son projet

Le président américain envisage d'annoncer que les pays dont le budget de la défense n'atteint pas 2% de leur PIB ne seront plus défendus automatiquement en cas d'attaque.

Donal Trump - D.R.

Trump va-t-il mettre fin à la solidarité automatique en cas d'agression d'un pays membre de l'Otan ? L'annonce pourrait faire l'objet d'une bombe. Selon deux sources concordantes, Donald Trump envisagerait d'annoncer que les pays dont le budget consacré à la défense n'atteint pas 2% de leur PIB ne seront plus protégés automatiquement par l'Alliance Atlantique. Les chancelleries occidentales sont en ébullition ces jours-ci dans l'attente de cette hypothétique annonce, selon nos sources à Paris.

Pourtant cet article 5 de la charte de l'OTAN qui le prévoit est le cœur du traité : « Les parties conviennent qu'une attaque armée contre l'une ou plusieurs d'entre elles survenant en Europe ou en Amérique du Nord sera considérée comme une attaque dirigée contre toutes les parties, et en conséquence elles conviennent que, si une telle attaque se produit, chacune d'elles, dans l'exercice du droit de légitime défense, individuelle ou collective, reconnu par l'article 51 de la Charte des Nations Unies, assistera la partie ou les parties ainsi attaquées en prenant aussitôt, individuellement et d'accord avec les autres parties, telle action qu'elle jugera nécessaire, y compris l'emploi de la force armée, pour rétablir et assurer la sécurité dans la région de l'Atlantique Nord. ».

Une telle annonce par le président américain affaiblirait considérablement l'organisation, car elle mettrait en doute la...

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Ce gouvernement ni de droite ni de gauche est en fait aussi à droite que Charles Pasqua

En matière de "maintien de l'ordre", le gouvernement actuel n'a rien à envier à Charles Pasqua et à son factotum Robert Pandraud. Il a même réactivé les voltigeurs, dissous après la mort de Malik Oussekine.

Plaque commémorative rue Monsieur-le-Prince - https://commons.wikimedia.org/wiki/User:LPLT - CC BY-SA 3.0

Pour les plus vieux d'entre nous, la situation actuelle fait remonter des souvenirs. Le 6 décembre 1986, Malik Oussekine, étudiant franco-algérien de l’École supérieure des professions immobilières, qui sort d'une boite de jazz est pris en chasse par les "voltigeurs". Ce corps de police est constitué d'équipes de deux policiers. L'un conduit, l'autre est armé d'un "bidule", une longue matraque. Malik Oussekine, qui n'a rien a voir avec les événements de l'époque (occupation des facs et manifs contre la loi Devaquet), se réfugie dans un hall d'immeuble. Un fonctionnaire des finances le laisse entrer. Mais les policiers le suivent et le tabassent. Malik Oussekine souffrait d'une insuffisance rénale. Ce qui fait dire à l'époque à Robert Pandraud : « La mort d'un jeune homme est toujours regrettable, mais je suis père de famille, et si j'avais un fils sous dialyse je l'empêcherais de faire le con dans la nuit. […] Ce n'était pas le héros des étudiants français qu'on a dit ». A la suite de cette bavure policière, le bataillon des voltigeurs est démantelé. Pourtant, à l'occasion des manifestations des gilets jaunes, le gouvernement en place a réintroduit des voltigeurs dans Paris. Cette fois, les policiers ne sont plus armés du fameux "bidule", mais de tireurs de balles de défense, les LBD 40.

Charles Pasqua et Robert Pandraud ont longtemps incarné ce que la droite de gouvernement...

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Ce gouvernement ni de droite ni de gauche est en fait aussi à droite que Charles Pasqua

En matière de "maintien de l'ordre", le gouvernement actuel n'a rien à envier à Charles Pasqua et à son factotum Robert Pandraud. Il a même réactivé les voltigeurs, dissous après la mort de Malik Oussekine.

Plaque commémorative rue Monsieur-le-Prince - https://commons.wikimedia.org/wiki/User:LPLT - CC BY-SA 3.0

Pour les plus vieux d'entre nous, la situation actuelle fait remonter des souvenirs. Le 6 décembre 1986, Malik Oussekine, étudiant franco-algérien de l’École supérieure des professions immobilières, qui sort d'une boite de jazz est pris en chasse par les "voltigeurs". Ce corps de police est constitué d'équipes de deux policiers. L'un conduit, l'autre est armé d'un "bidule", une longue matraque. Malik Oussekine, qui n'a rien a voir avec les événements de l'époque (occupation des facs et manifs contre la loi Devaquet), se réfugie dans un hall d'immeuble. Un fonctionnaire des finances le laisse entrer. Mais les policiers le suivent et le tabassent. Malik Oussekine souffrait d'une insuffisance rénale. Ce qui fait dire à l'époque à Robert Pandraud : « La mort d'un jeune homme est toujours regrettable, mais je suis père de famille, et si j'avais un fils sous dialyse je l'empêcherais de faire le con dans la nuit. […] Ce n'était pas le héros des étudiants français qu'on a dit ». A la suite de cette bavure policière, le bataillon des voltigeurs est démantelé. Pourtant, à l'occasion des manifestations des gilets jaunes, le gouvernement en place a réintroduit des voltigeurs dans Paris. Cette fois, les policiers ne sont plus armés du fameux "bidule", mais de tireurs de balles de défense, les LBD 40.

Charles Pasqua et Robert Pandraud ont longtemps incarné ce que la droite de gouvernement...

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Reportage photo - Acte XI

Quatre cortèges ont défilé samedi dans les rues de la capitale. Le nombre de manifestants est resté très élevé. Quelques heurts ont opposé manifestants et forces de l'ordre qui ont continué à utiliser les LBD 40.

Le cortège, samedi 26 janvier - © Reflets

Comme le samedi précédent, les forces de l'ordre ont été très discrètes pendant les manifestations, se cachant dans les rues parallèles au défilé. En revanche, elles étaient positionnées à l'arrivée des cortèges, place de la Bastille et de la République notamment, initiant immédiatement après l'arrivée des gilets jaunes, une nasse. Toutes les rues donnant sur les places étaient bloquées par des cars de police, des canons à eau et des centaines de membres des forces de l'ordre.

A l'arrivée du cortège sur la Place de la Bastille des heurts ont éclaté à l'angle de la rue Saint-Antoine. Les forces de l'ordre ont répliqué avec un canon à eau. La place de la Bastille étant en travaux et n'ayant pas été dégagée avant la manifestation, quelques manifestants ont trouvé sur place des cailloux et des pavés qu'ils ont envoyé sur les policiers. La tension est rapidement montée et les forces de l'ordre ont fait des incursions sur la place en la noyant sus les gaz lacrymogènes et en utilisant les LBD.

Jérôme Rodrigues, une des figures du mouvement, a été blessé grièvement et a annoncé par la suite avoir perdu son œil. Il était en train de filmer les événements sur la Place de la Bastille et diffusait en direct lorsqu'il a été touché. Rapidement, les forces de l'ordre ont mis en place un cordon autour de lui. Mais pour disperser les manifestants qui conspuaient le cordon, des gaz lacrymogènes ont été utilisés. Le vent a alors ramené le nuage...

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Reportage photo - Acte XI

Quatre cortèges ont défilé samedi dans les rues de la capitale. Le nombre de manifestants est resté très élevé. Quelques heurts ont opposé manifestants et forces de l'ordre qui ont continué à utiliser les LBD 40.

Le cortège, samedi 26 janvier - © Reflets

Comme le samedi précédent, les forces de l'ordre ont été très discrètes pendant les manifestations, se cachant dans les rues parallèles au défilé. En revanche, elles étaient positionnées à l'arrivée des cortèges, place de la Bastille et de la République notamment, initiant immédiatement après l'arrivée des gilets jaunes, une nasse. Toutes les rues donnant sur les places étaient bloquées par des cars de police, des canons à eau et des centaines de membres des forces de l'ordre.

A l'arrivée du cortège sur la Place de la Bastille des heurts ont éclaté à l'angle de la rue Saint-Antoine. Les forces de l'ordre ont répliqué avec un canon à eau. La place de la Bastille étant en travaux et n'ayant pas été dégagée avant la manifestation, quelques manifestants ont trouvé sur place des cailloux et des pavés qu'ils ont envoyé sur les policiers. La tension est rapidement montée et les forces de l'ordre ont fait des incursions sur la place en la noyant sus les gaz lacrymogènes et en utilisant les LBD.

Jérôme Rodrigues, une des figures du mouvement, a été blessé grièvement et a annoncé par la suite avoir perdu son œil. Il était en train de filmer les événements sur la Place de la Bastille et diffusait en direct lorsqu'il a été touché. Rapidement, les forces de l'ordre ont mis en place un cordon autour de lui. Mais pour disperser les manifestants qui conspuaient le cordon, des gaz lacrymogènes ont été utilisés. Le vent a alors ramené le nuage...

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C'est pas moi c'est l'autre...

Le fabriquant du LBD 40 utilisé par les forces de l'ordre sort de son silence, confirmant plusieurs soupçons de Reflets...

Pan ! T'es "moins" mort... - © Reflets

C'est un exercice de haute voltige pour Brügger & Thomet, le fabriquant du lanceur de balles de défense utilisé par les forces de l'ordre françaises : expliquer que ce n'est pas de sa faute si les manifestants sont mutilés, sans se fâcher avec Paris, son très bon client. B & T a publié ce matin un communiqué de presse qui confirme un certain nombre de soupçons que Reflets pouvait avoir après avoir enquêté sur le LBD. Dans un précédent article, nous avions expliqué que contrairement à ce qui était souvent écrit pour "excuser" les tirs dans la tête, le LBD 40 de B & T est une arme très précise. D'autant plus que les LBD en usage au sein des forces de l'ordre en France sont tous équipés d'une viseur holographique de la marque EOTech. Point visé, point atteint... En fait, selon B & T, la faute reviendrait aux munitions utilisées par les forces de l'ordre françaises.

Mais revenons à la source. Le support de vente de B & T pour son LBD est affirmatif, son arme est très précise :

Argumentaire de vente B & T pour le GL06 - B & T
Argumentaire de vente B & T pour le GL06 - B & T

Selon le fabriquant, le LBD 40 GL06 touche sa cible avec une marge d'erreur de 10 centimètres à 50 mètres (sans le viseur EOTech). En outre, le fabriquant souligne que son arme, lorsque dotée d'un viseur laser en fait un outil utilisable par des tireurs peu expérimentés. En l'occurence, B & T fait référence à un pointeur laser. Un outil qui permet de dessiner un point rouge...

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C'est pas moi c'est l'autre...

Le fabriquant du LBD 40 utilisé par les forces de l'ordre sort de son silence, confirmant plusieurs soupçons de Reflets...

Pan ! T'es "moins" mort... - © Reflets

C'est un exercice de haute voltige pour Brügger & Thomet, le fabriquant du lanceur de balles de défense utilisé par les forces de l'ordre françaises : expliquer que ce n'est pas de sa faute si les manifestants sont mutilés, sans se fâcher avec Paris, son très bon client. B & T a publié ce matin un communiqué de presse qui confirme un certain nombre de soupçons que Reflets pouvait avoir après avoir enquêté sur le LBD. Dans un précédent article, nous avions expliqué que contrairement à ce qui était souvent écrit pour "excuser" les tirs dans la tête, le LBD 40 de B & T est une arme très précise. D'autant plus que les LBD en usage au sein des forces de l'ordre en France sont tous équipés d'une viseur holographique de la marque EOTech. Point visé, point atteint... En fait, selon B & T, la faute reviendrait aux munitions utilisées par les forces de l'ordre françaises.

Mais revenons à la source. Le support de vente de B & T pour son LBD est affirmatif, son arme est très précise :

Argumentaire de vente B & T pour le GL06 - B & T
Argumentaire de vente B & T pour le GL06 - B & T

Selon le fabriquant, le LBD 40 GL06 touche sa cible avec une marge d'erreur de 10 centimètres à 50 mètres (sans le viseur EOTech). En outre, le fabriquant souligne que son arme, lorsque dotée d'un viseur laser en fait un outil utilisable par des tireurs peu expérimentés. En l'occurence, B & T fait référence à un pointeur laser. Un outil qui permet de dessiner un point rouge...

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Reportage à Villiers-le-bel

Reflets s’est rendu vendredi soir dans cette ville du Val d’Oise. Beaucoup des participants disent jouer le jeu mais douter de la sincérité de Macron

Débat national à Villiers le Bel - © Reflets

Une dame âgée voilée monte péniblement les marches de la mairie de Villiers-le-bel, une commune du Val-d’Oise. Mais elle tenait absolument à participer au débat national. Dans la salle des fêtes, des tables de huit ont été disposées. Les participants s’installent. A 20h, la salle affiche complet avec environ 70 participants.

« J’ai décidé de jouer le jeu en organisant cinq débats dans ma ville, un par quartier, déclare Jean-Louis Marsac, le maire divers gauche. Et pourtant je ne suis pas du tout macroniste. Mais c’est important de donner la parole aux citoyens. Aucun élu ne prendra la parole ce soir. Nous ne voulons pas avoir l’impression de récupérer le débat. Je suis là pour observer, on laisse parler, on observe. » Dans un coin de la salle, un autre observe discrètement avec intérêt : c’est Youssef Elouargui, le responsable local et départemental de la République en marche.

« Nous enverrons toutes les contributions brutes, sans synthèse, au préfet, détaille le maire. Ensuite, je ne sais pas comment ça sera traité. J’espère que ça servira à quelque chose… »

Colette, une responsable d’un conseil de quartier, a été choisie pour lancer et animer le débat. « L’important, c’est de vous écouter. Chacun est libre de s’exprimer, quelques soient ses opinions. Je vous demande de choisir un rapporteur pour qu’il note sur la feuille tout ce qui est proposé pour les quatre thématiques du débat : la transition écologique, la fiscalité, la démocratie et la citoyenneté,...

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Reportage à Villiers-le-bel

Reflets s’est rendu vendredi soir dans cette ville du Val d’Oise. Beaucoup des participants disent jouer le jeu mais douter de la sincérité de Macron

Débat national à Villiers le Bel - © Reflets

Une dame âgée voilée monte péniblement les marches de la mairie de Villiers-le-bel, une commune du Val-d’Oise. Mais elle tenait absolument à participer au débat national. Dans la salle des fêtes, des tables de huit ont été disposées. Les participants s’installent. A 20h, la salle affiche complet avec environ 70 participants.

« J’ai décidé de jouer le jeu en organisant cinq débats dans ma ville, un par quartier, déclare Jean-Louis Marsac, le maire divers gauche. Et pourtant je ne suis pas du tout macroniste. Mais c’est important de donner la parole aux citoyens. Aucun élu ne prendra la parole ce soir. Nous ne voulons pas avoir l’impression de récupérer le débat. Je suis là pour observer, on laisse parler, on observe. » Dans un coin de la salle, un autre observe discrètement avec intérêt : c’est Youssef Elouargui, le responsable local et départemental de la République en marche.

« Nous enverrons toutes les contributions brutes, sans synthèse, au préfet, détaille le maire. Ensuite, je ne sais pas comment ça sera traité. J’espère que ça servira à quelque chose… »

Colette, une responsable d’un conseil de quartier, a été choisie pour lancer et animer le débat. « L’important, c’est de vous écouter. Chacun est libre de s’exprimer, quelques soient ses opinions. Je vous demande de choisir un rapporteur pour qu’il note sur la feuille tout ce qui est proposé pour les quatre thématiques du débat : la transition écologique, la fiscalité, la démocratie et la citoyenneté,...

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Reportage photo - Acte X

La présence policière réduite au strict minimum a permis à la manifestation de se dérouler dans le calme. A peu près 10.000 personnes ont parcouru 16 km dans la capitale.

Un casque punk fabriqué avec des projectiles de LBD 40 - © Reflets

Signe d'un changement ? La manifestation déclarée du 19 janvier a été précédée dans sa progression par des cars de police, elle comptait en début de cortège au moins trois policiers en civil, identifiés par un brassard. Le mouvement s'institutionnalise un peu. Dans le service d'ordre, apparu il y a quelques temps mais très présent ce samedi, pas mal de tenues militaires et de bérets de toutes les couleurs. Autre particularité de cet Acte X, la présence dans le début du cortège de membres de groupuscules d'extrême-droite. Les antifa ont d'ailleurs tenté de les éjecter du cortège, avec plus ou moins de succès. Quelques affrontements ont donc eu lieu au sein même du cortège. Tandis que des manifestants portant des banderoles favorables aux migrants se frittaient avec les militants d'extrême-droite, à quelques dizaines de mètres, d'autre manifestants tentaient d'arracher leurs drapeaux à quelques membres de la CGT.

En fin de manifestation, quelques heurts avec les forces de police ont eu lieu derrière les invalides, et même si certains blessés par LBD sont à déplorer, l'usage de ce dernier était en diminution dans une proportion monumentale.

La multiplication des articles sur les blessés par tirs de LBD et des reportages TV sur ce sujets, la timeline de David Dufresne, ont probablement poussé les autorités à demander à leurs troupes de mettre un peu le holà à l'usage de cette arme qui a éborgné tant de manifestants.

Avant le départ, aux Invalides, le message du jour est clair : protester contre les violences policières - © Reflets
Avant le départ, aux...

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Reportage photo - Acte X

La présence policière réduite au strict minimum a permis à la manifestation de se dérouler dans le calme. A peu près 10.000 personnes ont parcouru 16 km dans la capitale.

Un casque punk fabriqué avec des projectiles de LBD 40 - © Reflets

Signe d'un changement ? La manifestation déclarée du 19 janvier a été précédée dans sa progression par des cars de police, elle comptait en début de cortège au moins trois policiers en civil, identifiés par un brassard. Le mouvement s'institutionnalise un peu. Dans le service d'ordre, apparu il y a quelques temps mais très présent ce samedi, pas mal de tenues militaires et de bérets de toutes les couleurs. Autre particularité de cet Acte X, la présence dans le début du cortège de membres de groupuscules d'extrême-droite. Les antifa ont d'ailleurs tenté de les éjecter du cortège, avec plus ou moins de succès. Quelques affrontements ont donc eu lieu au sein même du cortège. Tandis que des manifestants portant des banderoles favorables aux migrants se frittaient avec les militants d'extrême-droite, à quelques dizaines de mètres, d'autre manifestants tentaient d'arracher leurs drapeaux à quelques membres de la CGT.

En fin de manifestation, quelques heurts avec les forces de police ont eu lieu derrière les invalides, et même si certains blessés par LBD sont à déplorer, l'usage de ce dernier était en diminution dans une proportion monumentale.

La multiplication des articles sur les blessés par tirs de LBD et des reportages TV sur ce sujets, la timeline de David Dufresne, ont probablement poussé les autorités à demander à leurs troupes de mettre un peu le holà à l'usage de cette arme qui a éborgné tant de manifestants.

Avant le départ, aux Invalides, le message du jour est clair : protester contre les violences policières - © Reflets
Avant le départ, aux...

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Libérer la moitié de l'humanité pour nous sauver tous.

Depuis début janvier, les femmes ont fait un pas en avant dans le mouvement des gilets jaunes. Après avoir participé à l'acte VIII, elles ont remis le couvert et sont descendues de nouveau dans la rue le lendemain pour mettre en avant une image "inédite" du mouvement. Une image plus pacifique pour contrer la sur-médiatisation de la violence. Pour ramener le débat sur le fond.

Le Witch Bloc : militantes, écoféministes, émeutières - Le Journal Des Femmes

Mais l'engagement des femmes dans cette révolte n'est pas nouveau. Les premières études sociologiques sérieuses du mouvement témoignent d'une proportion de 45% de femmes, une donnée relativement classique pour les mouvements sociaux. Mais certaines choses ont changé. Elles sont souvent à l'initiative et se retrouvent plus souvent aux postes de représentation, un fait relativement nouveau, surtout pour les campagnes. Elles peuvent être retraitées ou venir de milieux populaires. Ce sont celles qui ont souvent du mal à finir les fins de mois. Elle peuvent être célibataires ou soutiennent seule leur famille. Elles sont souvent employées et sont, pour nombre d'entre elles, dédiées au "care" ou "prendre soin des autres". Une catégorie socio-professionnelle appelée aussi "cols roses", et rassemblant les infirmières, les aides à domiciles, les femmes de ménages, les professeurs, les animatrices et bien d'autres.

C'est une très bonne nouvelle. Non pas parce qu'elles pourraient amener une image différente au mouvement. Non pas parce que les CRS auraient plus de mal à tirer sur des femmes. Mais parce que la véritable révolution viendra d'elles.

Voyages dans une vision alternative et radicale du féminisme et de la lutte contre le capitalisme mondialisé.

Sans commentaires - Hans Lucas
Sans commentaires - Hans Lucas

Le laboratoire islandais

Octobre 2008, l'Islande s'enfonce dans la crise financière.

En l'espace de trois jours, 85%...

";s:7:"content";s:3052:"

Libérer la moitié de l'humanité pour nous sauver tous.

Depuis début janvier, les femmes ont fait un pas en avant dans le mouvement des gilets jaunes. Après avoir participé à l'acte VIII, elles ont remis le couvert et sont descendues de nouveau dans la rue le lendemain pour mettre en avant une image "inédite" du mouvement. Une image plus pacifique pour contrer la sur-médiatisation de la violence. Pour ramener le débat sur le fond.

Le Witch Bloc : militantes, écoféministes, émeutières - Le Journal Des Femmes

Mais l'engagement des femmes dans cette révolte n'est pas nouveau. Les premières études sociologiques sérieuses du mouvement témoignent d'une proportion de 45% de femmes, une donnée relativement classique pour les mouvements sociaux. Mais certaines choses ont changé. Elles sont souvent à l'initiative et se retrouvent plus souvent aux postes de représentation, un fait relativement nouveau, surtout pour les campagnes. Elles peuvent être retraitées ou venir de milieux populaires. Ce sont celles qui ont souvent du mal à finir les fins de mois. Elle peuvent être célibataires ou soutiennent seule leur famille. Elles sont souvent employées et sont, pour nombre d'entre elles, dédiées au "care" ou "prendre soin des autres". Une catégorie socio-professionnelle appelée aussi "cols roses", et rassemblant les infirmières, les aides à domiciles, les femmes de ménages, les professeurs, les animatrices et bien d'autres.

C'est une très bonne nouvelle. Non pas parce qu'elles pourraient amener une image différente au mouvement. Non pas parce que les CRS auraient plus de mal à tirer sur des femmes. Mais parce que la véritable révolution viendra d'elles.

Voyages dans une vision alternative et radicale du féminisme et de la lutte contre le capitalisme mondialisé.

Sans commentaires - Hans Lucas
Sans commentaires - Hans Lucas

Le laboratoire islandais

Octobre 2008, l'Islande s'enfonce dans la crise financière.

En l'espace de trois jours, 85%...

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Reportage photo

La mobilisation ne faiblit pas en ce début d'année. Un long cortège s'est formé entre le boulevard Sébastopol et la place de l’Étoile ce samedi 12 janvier. Une fois arrivés à l’Étoile, les manifestants ont été encerclés par la police et les affrontements ont débuté. Les tirs de LBD 40 dans la tête ont été nombreux.

Sur le parcours - © Reflets

Les semaines passent et les manifestations se ressemblent. Un très long cortège s'est formé depuis le boulevard Sébastopol et s'est dirigé vers la place de l’Étoile. Difficile d'estimer avec précision le nombre de participants, mais il est probable que le chiffre de 8000 annoncé par le ministère de l'Intérieur soit à nouveau en deçà de la réalité.

Le défilé de gilets jaunes s'est déroulé sans incidents entre Bercy et la place de l’Étoile. Les forces de l'ordre restant hors de vue pendant tout le parcours.

En revanche, à peine arrivés sur la place, les manifestants ont été encerclés. Les camions de police, les canons à eau, les blindés sont sont immédiatement positionnés de manière à fermer toutes les avenues donnant sur l’Étoile.

Certains manifestants se sont, comme chaque samedi rapprochés des forces de l'ordre qui ont très rapidement fait usage de gaz lacrymogènes de manière assez massive. La tension est évidemment montée. Quelques projectiles ont volé en direction des forces de l'ordre. Au lieu de continuer de répondre avec les gaz lacrymogènes qui fonctionnent parfaitement pour disperser la foule, les policiers ont riposté avec des LBD 40. De nombreux manifestants ont été touchés à la tête. Selon un "medic" croisé en fin de manif, sans doute une dizaine.

Selon un policier, ce dispositif sert à enfermer pour ensuite laisser passer au compte goutte ceux qui veulent bien se disperser lorsque le moment de la fin de manif est...

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Reportage photo

La mobilisation ne faiblit pas en ce début d'année. Un long cortège s'est formé entre le boulevard Sébastopol et la place de l’Étoile ce samedi 12 janvier. Une fois arrivés à l’Étoile, les manifestants ont été encerclés par la police et les affrontements ont débuté. Les tirs de LBD 40 dans la tête ont été nombreux.

Sur le parcours - © Reflets

Les semaines passent et les manifestations se ressemblent. Un très long cortège s'est formé depuis le boulevard Sébastopol et s'est dirigé vers la place de l’Étoile. Difficile d'estimer avec précision le nombre de participants, mais il est probable que le chiffre de 8000 annoncé par le ministère de l'Intérieur soit à nouveau en deçà de la réalité.

Le défilé de gilets jaunes s'est déroulé sans incidents entre Bercy et la place de l’Étoile. Les forces de l'ordre restant hors de vue pendant tout le parcours.

En revanche, à peine arrivés sur la place, les manifestants ont été encerclés. Les camions de police, les canons à eau, les blindés sont sont immédiatement positionnés de manière à fermer toutes les avenues donnant sur l’Étoile.

Certains manifestants se sont, comme chaque samedi rapprochés des forces de l'ordre qui ont très rapidement fait usage de gaz lacrymogènes de manière assez massive. La tension est évidemment montée. Quelques projectiles ont volé en direction des forces de l'ordre. Au lieu de continuer de répondre avec les gaz lacrymogènes qui fonctionnent parfaitement pour disperser la foule, les policiers ont riposté avec des LBD 40. De nombreux manifestants ont été touchés à la tête. Selon un "medic" croisé en fin de manif, sans doute une dizaine.

Selon un policier, ce dispositif sert à enfermer pour ensuite laisser passer au compte goutte ceux qui veulent bien se disperser lorsque le moment de la fin de manif est...

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La réponse à une crise politique doit être politique

"Tu vas voir ta gueule à la récré" n'est sans doute pas la réponse qu'attendaient les Français. Si le mouvement actuel est historique (ce qui reste à prouver), alors, la réponse de l'exécutif, comme celle d'autres avant lui, devrait être politique.

Tract de Mai 68 - D.R.

Vivons-nous un moment historique ? L'avenir le dira et bien malin celui qui pourrait l'affirmer. Ce qui est certain, c'est qu'une large majorité des Français approuve le mouvement des gilets jaunes. Tous ne participent pas aux manifestations, mais ils approuvent. La crise en cours est éminemment politique. Il s'agit d'un rejet complet du contrat social qui nous unit comme peuple. Ce contrat social, nous y souscrivons en abandonnant une partie de notre liberté en tant qu'individus, pour en retirer d'autres avantages. Or il semble que pour une multitude de Français, les avantages ne sont plus suffisants pour accepter de renoncer à leur liberté. Bien entendu, le mouvement n'est pas uniforme. Bien entendu, on trouve dans le lot des gilets jaunes des gens d'extrême-droite, des complotistes. Peut-être même des "factieux", comme les désigne en bloc le gouvernement. Mais il va bien falloir faire avec. Car le peuple français, c'est aussi 10 638 475 personnes, soit près de 34% des inscrits, qui ont voté pour Marine Le Pen. On peut le déplorer, mais la démocratie c'est aussi de savoir faire avec. La crise est politique, globale, dure et longue. Il faut en sortir. Non pas parce que l'économie va en souffrir, elle souffre de bien d'autres choses et bien plus violemment, mais parce qu'il faut impérativement reconstruire un contrat social acceptable par la majorité. Si la seule réponse est une répression violente...

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La réponse à une crise politique doit être politique

"Tu vas voir ta gueule à la récré" n'est sans doute pas la réponse qu'attendaient les Français. Si le mouvement actuel est historique (ce qui reste à prouver), alors, la réponse de l'exécutif, comme celle d'autres avant lui, devrait être politique.

Tract de Mai 68 - D.R.

Vivons-nous un moment historique ? L'avenir le dira et bien malin celui qui pourrait l'affirmer. Ce qui est certain, c'est qu'une large majorité des Français approuve le mouvement des gilets jaunes. Tous ne participent pas aux manifestations, mais ils approuvent. La crise en cours est éminemment politique. Il s'agit d'un rejet complet du contrat social qui nous unit comme peuple. Ce contrat social, nous y souscrivons en abandonnant une partie de notre liberté en tant qu'individus, pour en retirer d'autres avantages. Or il semble que pour une multitude de Français, les avantages ne sont plus suffisants pour accepter de renoncer à leur liberté. Bien entendu, le mouvement n'est pas uniforme. Bien entendu, on trouve dans le lot des gilets jaunes des gens d'extrême-droite, des complotistes. Peut-être même des "factieux", comme les désigne en bloc le gouvernement. Mais il va bien falloir faire avec. Car le peuple français, c'est aussi 10 638 475 personnes, soit près de 34% des inscrits, qui ont voté pour Marine Le Pen. On peut le déplorer, mais la démocratie c'est aussi de savoir faire avec. La crise est politique, globale, dure et longue. Il faut en sortir. Non pas parce que l'économie va en souffrir, elle souffre de bien d'autres choses et bien plus violemment, mais parce qu'il faut impérativement reconstruire un contrat social acceptable par la majorité. Si la seule réponse est une répression violente...

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Le LBD 40 doit être retiré de la liste des armes de maintien de l'ordre

Selon le décompte partiel du collectif Désarmons-les, douze personnes ont perdu un œil dans la répression du mouvement des gilets jaunes. Quatre ont perdu une main. Les tirs de balles en caoutchouc avec les LBD 40 ne sont pas, contrairement à ce qu'affirme la police, imprécis. Enquête.

Franck, 20 ans, victime d'un tir de LBD 40. Il a perdu son oeil. - © Reflets

Derrière les chiffres froids des blessés, il y a des êtres humains, des souffrances, des séquelles qui resteront à vie. Franck, par exemple, a vingt ans. Le premier décembre 2018, il parlait avec sa mère au téléphone pour la rassurer alors que les manifestants étaient nassés autour de la place de l’Étoile. Il est soudain frappé au visage par un projectile tiré par un LBD 40 (lanceur de balles de calibre 40 mm), la nouvelle arme à la mode pour le maintien de l’ordre. Au cours des manifestations parisiennes couvertes par Reflets, nous avons pu constater la présence massive de cette arme dans les mains des forces de l'ordre engagées. Comme s'il était désormais impossible de contenir une manifestation sans cette arme. Qu'il s'agisse de policiers en civil ou de policiers en tenue, tous les groupes croisés disposent de ces lanceurs de balles en caoutchouc. Le LBD 40 a remplacé le "Flash Ball". Il est plus puissant (il porte plus loin) et il est plus précis.

Comparatif des différents lanceurs de balles en caoutchouc réalisé par la police - Document Taranis.
Comparatif des différents lanceurs de balles en caoutchouc réalisé par la police - Document Taranis.

«On voulait marcher symboliquement mais les lacrymogènes tombaient en pluie. On ne pouvait pas fuir, nous étions encerclés», explique Franck d'une voix posée. A terre, après avoir été percuté par un tir de LBD 40, un CRS lui appose une couverture de survie et, contrairement aux devoirs du fonctionnaire de police, celui-ci s’éloigne. Ce sont deux gilets jaunes qui vont le prendre en charge,...

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Le LBD 40 doit être retiré de la liste des armes de maintien de l'ordre

Selon le décompte partiel du collectif Désarmons-les, douze personnes ont perdu un œil dans la répression du mouvement des gilets jaunes. Quatre ont perdu une main. Les tirs de balles en caoutchouc avec les LBD 40 ne sont pas, contrairement à ce qu'affirme la police, imprécis. Enquête.

Franck, 20 ans, victime d'un tir de LBD 40. Il a perdu son oeil. - © Reflets

Derrière les chiffres froids des blessés, il y a des êtres humains, des souffrances, des séquelles qui resteront à vie. Franck, par exemple, a vingt ans. Le premier décembre 2018, il parlait avec sa mère au téléphone pour la rassurer alors que les manifestants étaient nassés autour de la place de l’Étoile. Il est soudain frappé au visage par un projectile tiré par un LBD 40 (lanceur de balles de calibre 40 mm), la nouvelle arme à la mode pour le maintien de l’ordre. Au cours des manifestations parisiennes couvertes par Reflets, nous avons pu constater la présence massive de cette arme dans les mains des forces de l'ordre engagées. Comme s'il était désormais impossible de contenir une manifestation sans cette arme. Qu'il s'agisse de policiers en civil ou de policiers en tenue, tous les groupes croisés disposent de ces lanceurs de balles en caoutchouc. Le LBD 40 a remplacé le "Flash Ball". Il est plus puissant (il porte plus loin) et il est plus précis.

Comparatif des différents lanceurs de balles en caoutchouc réalisé par la police - Document Taranis.
Comparatif des différents lanceurs de balles en caoutchouc réalisé par la police - Document Taranis.

«On voulait marcher symboliquement mais les lacrymogènes tombaient en pluie. On ne pouvait pas fuir, nous étions encerclés», explique Franck d'une voix posée. A terre, après avoir été percuté par un tir de LBD 40, un CRS lui appose une couverture de survie et, contrairement aux devoirs du fonctionnaire de police, celui-ci s’éloigne. Ce sont deux gilets jaunes qui vont le prendre en charge,...

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Reportage photo

On était prévenus par le gouvernement, ceux qui continueraient à manifester seraient des "factieux" et les débordements seraient réprimés "sans concession". Plusieurs milliers de "factieux" ont donc défilé samedi dans les rue de la capitale. Les gaz et les LDB étaient de sortie.

Au calme, sur les quais à Paris, le 5 janvier 2019 - © Reflets

Le ministère de l'Intérieur a encore brillé en annonçant samedi soir 3500 gilets jaunes dans la capitale. En fait, ils devaient être beaucoup plus proches de 6000. Si des heurts ont opposé quelques manifestants aux forces de l'ordre, la majorité des "factieux" étaient des gens tout à fait normaux. Souvent des papys et des mamies, des gens en chaise roulante... Leur tort ? S'accrocher à leurs revendications. Alors que deux manifestations étaient annoncées comme déclarées, l'une jusqu'à la Bourse et l'autre de l'Hôtel de Ville à l'Assemblée nationale, la police a soudain bloqué le cortège qui s'étendait de Notre-Dame au musée d'Orsay. Pas question d'aller devant l'assemblée, explique un CRS. Des heurts se sont déroulés devant le musée, à l'angle de la rue de Solférino.

Début de manif, l'ambiance est décontractée, peu à peu les groupes de gilets jaunes se retrouvent et marchent vers la Bourse depuis Saint-Lazare. - © Reflets
Début de manif, l'ambiance est décontractée, peu à peu les groupes de gilets jaunes se retrouvent et marchent vers la Bourse depuis Saint-Lazare. - Reflets

Cet ancien militaire était au Liban. Il explique qu'on lui a appris à défendre la France et le peuple. Et "le peuple est ici", ajoute-t-il. - © Reflets
Cet ancien militaire était au Liban. Il explique qu'on lui a appris à défendre la France et le peuple. Et "le peuple est ici", ajoute-t-il. - Reflets

La cible des manifestants reste Emmanuel Macron - © Reflets
La cible des manifestants reste Emmanuel Macron - Reflets

Si en début d'après-midi la police se fait discrète, elle est bien là, au cas où, et les grenades sont prêtes à être lancées... - © Reflets
Si en début d'après-midi la police se fait discrète, elle est bien là, au cas où, et les grenades sont prêtes à être lancées... - Reflets

On a croisé le roi des gilets jaunes - © Reflets
On a croisé le roi des gilets jaunes - Reflets

Et le gentil photographe qui est là chaque semaine aussi - © Reflets
Et le gentil photographe qui est là chaque semaine aussi - Reflets

Est-ce que résister c'est être factieux ? - © Reflets
Est-ce...

";s:7:"content";s:4391:"

Reportage photo

On était prévenus par le gouvernement, ceux qui continueraient à manifester seraient des "factieux" et les débordements seraient réprimés "sans concession". Plusieurs milliers de "factieux" ont donc défilé samedi dans les rue de la capitale. Les gaz et les LDB étaient de sortie.

Au calme, sur les quais à Paris, le 5 janvier 2019 - © Reflets

Le ministère de l'Intérieur a encore brillé en annonçant samedi soir 3500 gilets jaunes dans la capitale. En fait, ils devaient être beaucoup plus proches de 6000. Si des heurts ont opposé quelques manifestants aux forces de l'ordre, la majorité des "factieux" étaient des gens tout à fait normaux. Souvent des papys et des mamies, des gens en chaise roulante... Leur tort ? S'accrocher à leurs revendications. Alors que deux manifestations étaient annoncées comme déclarées, l'une jusqu'à la Bourse et l'autre de l'Hôtel de Ville à l'Assemblée nationale, la police a soudain bloqué le cortège qui s'étendait de Notre-Dame au musée d'Orsay. Pas question d'aller devant l'assemblée, explique un CRS. Des heurts se sont déroulés devant le musée, à l'angle de la rue de Solférino.

Début de manif, l'ambiance est décontractée, peu à peu les groupes de gilets jaunes se retrouvent et marchent vers la Bourse depuis Saint-Lazare. - © Reflets
Début de manif, l'ambiance est décontractée, peu à peu les groupes de gilets jaunes se retrouvent et marchent vers la Bourse depuis Saint-Lazare. - Reflets

Cet ancien militaire était au Liban. Il explique qu'on lui a appris à défendre la France et le peuple. Et "le peuple est ici", ajoute-t-il. - © Reflets
Cet ancien militaire était au Liban. Il explique qu'on lui a appris à défendre la France et le peuple. Et "le peuple est ici", ajoute-t-il. - Reflets

La cible des manifestants reste Emmanuel Macron - © Reflets
La cible des manifestants reste Emmanuel Macron - Reflets

Si en début d'après-midi la police se fait discrète, elle est bien là, au cas où, et les grenades sont prêtes à être lancées... - © Reflets
Si en début d'après-midi la police se fait discrète, elle est bien là, au cas où, et les grenades sont prêtes à être lancées... - Reflets

On a croisé le roi des gilets jaunes - © Reflets
On a croisé le roi des gilets jaunes - Reflets

Et le gentil photographe qui est là chaque semaine aussi - © Reflets
Et le gentil photographe qui est là chaque semaine aussi - Reflets

Est-ce que résister c'est être factieux ? - © Reflets
Est-ce...

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Reportage photo

Moins de monde à Paris que les semaines précédentes, mais bien plus que les 800 personnes annoncées en fin de journée par le ministère de l'Intérieur. Toute la journée, les forces de l'ordre ont tenté de briser les groupes de manifestants en les nassant, en utilisant des gaz lacrymogènes.

Arrestation au Trocadéro - © Reflets

Ce samedi 29 décembre, les gilets jaunes sont allés rendre visite aux médias. D'abord à BFMTV. Rapidement nassés, les manifestants ont reflué vers l'intérieur du quinzième tandis que les cars de police affluaient. Un groupe s'est reformé devant France Télévision. A nouveau, les forces de l'ordre ont bloqué les manifestants, leur interdisant de sortir du parvis du groupe de télé.

Exaspérée, la foule a fini par briser le cordon de CRS. Elle entame ensuite une marche le long des quais vers Beaugrenelle. Là encore, les policiers bloquent les accès, canalisent comme il le peuvent la foule et utilisent une grenade assourdissante. Quelques sommations et grenades lacrymogènes plus tard, tout le monde s'éparpille. Pour se retrouver sur le pont Bir-Hakeim.

Là, rapidement, les CRS bloquent la sortie et avancent tandis que les manifestants se retrouvent face à une ligne de CRS à la sortie du pont côté 16ème arrondissement. Visiblement, le CRS surnommé "Maladroit" a gazé ses camarades, les journalistes et quelques gilets jaunes. Scène amusante : un gilet jaune propose du sérum à un CRS qui ne voit plus rien. Ce dernier refuse. Peu de temps après, la police commence à arrêter des gens alors que 100 à 200 personnes tentent de se regrouper sur le parvis du Trocadéro. Les CRS arrivent en masse par la place du Trocadéro. La tension est visiblement montée. Les chiens sont de sortie et sautent sur tout le monde, photographes compris.

Au milieu de centaines de...

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Reportage photo

Moins de monde à Paris que les semaines précédentes, mais bien plus que les 800 personnes annoncées en fin de journée par le ministère de l'Intérieur. Toute la journée, les forces de l'ordre ont tenté de briser les groupes de manifestants en les nassant, en utilisant des gaz lacrymogènes.

Arrestation au Trocadéro - © Reflets

Ce samedi 29 décembre, les gilets jaunes sont allés rendre visite aux médias. D'abord à BFMTV. Rapidement nassés, les manifestants ont reflué vers l'intérieur du quinzième tandis que les cars de police affluaient. Un groupe s'est reformé devant France Télévision. A nouveau, les forces de l'ordre ont bloqué les manifestants, leur interdisant de sortir du parvis du groupe de télé.

Exaspérée, la foule a fini par briser le cordon de CRS. Elle entame ensuite une marche le long des quais vers Beaugrenelle. Là encore, les policiers bloquent les accès, canalisent comme il le peuvent la foule et utilisent une grenade assourdissante. Quelques sommations et grenades lacrymogènes plus tard, tout le monde s'éparpille. Pour se retrouver sur le pont Bir-Hakeim.

Là, rapidement, les CRS bloquent la sortie et avancent tandis que les manifestants se retrouvent face à une ligne de CRS à la sortie du pont côté 16ème arrondissement. Visiblement, le CRS surnommé "Maladroit" a gazé ses camarades, les journalistes et quelques gilets jaunes. Scène amusante : un gilet jaune propose du sérum à un CRS qui ne voit plus rien. Ce dernier refuse. Peu de temps après, la police commence à arrêter des gens alors que 100 à 200 personnes tentent de se regrouper sur le parvis du Trocadéro. Les CRS arrivent en masse par la place du Trocadéro. La tension est visiblement montée. Les chiens sont de sortie et sautent sur tout le monde, photographes compris.

Au milieu de centaines de...

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Tout le monde repeint la réalité

Juan Branco annonce une information exclusive sur Twitter : des mails des MacronLeaks révèlerait que le produit de la taxe carbone serait détournée au profit des allègements de charges des entreprises. Pas si simple... Tout le monde pipeaute, Emmanuel Macron, ses ministres et Juan Branco.

Le fameux joueur de pipeau - D.R.

Méchante presse qui ne reprend pas le scoop énorme de Juan Branco : "Des faits avérés, des sources béton, la révélation d'un mensonge d'État à l'origine d'une révolte majeure qui a fait trembler tout un pays, mourir dix personnes et blesser des centaines, explosé un régime, et 24h après, pas une reprise dans les média. Continuez comme ça les gars.". De quoi s'agit-il ? L'avocat Juan Branco a découvert dans des mails figurant dans les MacronLeaks que la taxe carbone ne finançait pas la transition énergétique, mais le CICE. En d'autres termes, les factotums du futur président (à l'époque des mails cités), expliquent que le produit de la hausse du diesel prévue (et en partie à l'origine de la colère des gilets jaunes), servira à réduire les charges sociales des entreprises.

Tweet de Juan Branco - Copie d'écran
Tweet de Juan Branco - Copie d'écran

Le fait que le produit de la taxe carbonne aille ailleurs qu'à la transition énergétique, et en particulier à la compensation du CICE n'est pas une nouveauté. Ceci est expliqué en détail par Libération ici. La fameuse "exclu" n'en est pas une. Pour autant, l'indignation de Juan Branco n'est pas déplacée. Tout le monde, à part quelques experts en fiscalité, comme les auteurs des mails, comprend qu'il serait logique que le produit de la taxe carbone aille au financement de la transition écologique.

Mais à trop mettre en scène sa trouvaille, Juan Branco se tire une balle dans le pied....

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Tout le monde repeint la réalité

Juan Branco annonce une information exclusive sur Twitter : des mails des MacronLeaks révèlerait que le produit de la taxe carbone serait détournée au profit des allègements de charges des entreprises. Pas si simple... Tout le monde pipeaute, Emmanuel Macron, ses ministres et Juan Branco.

Le fameux joueur de pipeau - D.R.

Méchante presse qui ne reprend pas le scoop énorme de Juan Branco : "Des faits avérés, des sources béton, la révélation d'un mensonge d'État à l'origine d'une révolte majeure qui a fait trembler tout un pays, mourir dix personnes et blesser des centaines, explosé un régime, et 24h après, pas une reprise dans les média. Continuez comme ça les gars.". De quoi s'agit-il ? L'avocat Juan Branco a découvert dans des mails figurant dans les MacronLeaks que la taxe carbone ne finançait pas la transition énergétique, mais le CICE. En d'autres termes, les factotums du futur président (à l'époque des mails cités), expliquent que le produit de la hausse du diesel prévue (et en partie à l'origine de la colère des gilets jaunes), servira à réduire les charges sociales des entreprises.

Tweet de Juan Branco - Copie d'écran
Tweet de Juan Branco - Copie d'écran

Le fait que le produit de la taxe carbonne aille ailleurs qu'à la transition énergétique, et en particulier à la compensation du CICE n'est pas une nouveauté. Ceci est expliqué en détail par Libération ici. La fameuse "exclu" n'en est pas une. Pour autant, l'indignation de Juan Branco n'est pas déplacée. Tout le monde, à part quelques experts en fiscalité, comme les auteurs des mails, comprend qu'il serait logique que le produit de la taxe carbone aille au financement de la transition écologique.

Mais à trop mettre en scène sa trouvaille, Juan Branco se tire une balle dans le pied....

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L'aveuglement politique s'exprime aussi dans ce conflit

Edouard Philippe ne sait plus quoi faire pour câliner les forces de l'ordre, restant aveugle aux débordements de ces dernières. Il tente par ailleurs de réduire un mouvement de colère populaire à ceux qui, d'extrême-droite, y participent. Ce n'est pas une solution pour sortir de la crise.

Manifestation du 22 décembre à Paris - © Reflets

C'est Noël, le premier ministre Edouard Philippe a tenu à se mettre en scène avec les motards pris à partie sur les Champs-Elysées le 22 décembre en début de soirée. Edouard Philippe a voulu "dire toute la détermination du gouvernement pour ramener l'ordre". Selon lui, "au fur et à mesure qu'il dure, ce mouvement des “gilets jaunes” se traduit par une radicalisation d'une grande violence".

Copie d'écran d'un tweet d'Edouard Philippe - Copie d'écran
Copie d'écran d'un tweet d'Edouard Philippe - Copie d'écran

Depuis le début du mouvement, le premier ministre est sur une ligne dure (est-il radicalisé lui aussi ?). Il a souffert des "reculades" décidées par Emmanuel Macron, souvent sans qu'il ne soit prévenu. Désormais convaincu que tout à été fait pour répondre aux demandes des gilets jaunes, Edouard Philippe multiplie les déclarations laissant entendre que le temps est désormais venu de rentrer chez soi, qu'il n'y a plus de raison à la colère et que ceux qui continuent de manifester ne sont que des factieux, désirant s'en prendre aux institutions, voulant casser du flic. Il n'a pas manqué de tenter de réduire le mouvement des gilets jaunes à ceux qui, à l'extrême-droite, tentent de récupérer le mouvement. Il a ainsi fustigé le 24 décembre "ces déclarations parfois empreintes d'antisémitisme, ces violences, cette volonté de casser, d'attaquer délibérément les forces de l'ordre".

Qui pourrait nier que le mouvement des gilets...

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L'aveuglement politique s'exprime aussi dans ce conflit

Edouard Philippe ne sait plus quoi faire pour câliner les forces de l'ordre, restant aveugle aux débordements de ces dernières. Il tente par ailleurs de réduire un mouvement de colère populaire à ceux qui, d'extrême-droite, y participent. Ce n'est pas une solution pour sortir de la crise.

Manifestation du 22 décembre à Paris - © Reflets

C'est Noël, le premier ministre Edouard Philippe a tenu à se mettre en scène avec les motards pris à partie sur les Champs-Elysées le 22 décembre en début de soirée. Edouard Philippe a voulu "dire toute la détermination du gouvernement pour ramener l'ordre". Selon lui, "au fur et à mesure qu'il dure, ce mouvement des “gilets jaunes” se traduit par une radicalisation d'une grande violence".

Copie d'écran d'un tweet d'Edouard Philippe - Copie d'écran
Copie d'écran d'un tweet d'Edouard Philippe - Copie d'écran

Depuis le début du mouvement, le premier ministre est sur une ligne dure (est-il radicalisé lui aussi ?). Il a souffert des "reculades" décidées par Emmanuel Macron, souvent sans qu'il ne soit prévenu. Désormais convaincu que tout à été fait pour répondre aux demandes des gilets jaunes, Edouard Philippe multiplie les déclarations laissant entendre que le temps est désormais venu de rentrer chez soi, qu'il n'y a plus de raison à la colère et que ceux qui continuent de manifester ne sont que des factieux, désirant s'en prendre aux institutions, voulant casser du flic. Il n'a pas manqué de tenter de réduire le mouvement des gilets jaunes à ceux qui, à l'extrême-droite, tentent de récupérer le mouvement. Il a ainsi fustigé le 24 décembre "ces déclarations parfois empreintes d'antisémitisme, ces violences, cette volonté de casser, d'attaquer délibérément les forces de l'ordre".

Qui pourrait nier que le mouvement des gilets...

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Pour l'Acte VI, les chiffres ont encore été sous-estimés

Quelque 800 personnes à Paris, entendait-on en milieu de journée. On était probablement plus près de 2000 (annoncés en fin de journée). La police a de nouveau nassé, dispersé, gazé des manifestants calmes. Reportage photo...

Un policier sur-armé près de la Bastille le 22 décembre 2018 - © Reflets

A Paris, le 22 décembre, la manifestation a commencé à Montmartre avant de redescendre vers Madeleine et les grands boulevards. A nouveau, la tactique des forces de l'ordre a consisté à séparer les groupes en les nassant, avant de les disperser à grand coups de gaz lacrymogènes, de tirs de grenades et de LDB 40. Cela a assez bien fonctionné. Après une charge assez violente autour de la mairie de Paris, les manifestants se sont peu à peu dispersés dans la ville. La plupart des manifestants étaient calmes et ne présentaient aucun danger pour les forces de l'ordre. A nouveau la force employée par la police ne correspondait pas à la menace.

En arrivant près de la Madeleine, les manifestants tombent sur un petit cordon de CRS qui les bloque. Sans doute inquiets, les policiers arrosent la foule de gaz lacrymogènes et de grenades. Les medics compteront au moins cinq blessés. - © Reflets
En arrivant près de la Madeleine, les manifestants tombent sur un petit cordon de CRS qui les bloque. Sans doute inquiets, les policiers arrosent la foule de gaz lacrymogènes et de grenades. Les medics compteront au moins cinq blessés. - Reflets

En quelques instants, après plusieurs explosions violentes, la manifestation reflue dans un nuage de gaz. - © Reflets
En quelques instants, après plusieurs explosions violentes, la manifestation reflue dans un nuage de gaz. - Reflets

Après dissipation des gaz, il reste deux chaussures, un vélo, une paire de lunettes, une casquette et une flaque de sang. Encore une fois, les manifestants ne présentaient aucun danger pour les forces de l'ordre. - © Reflets
Après dissipation des gaz, il reste deux chaussures, un vélo, une paire de lunettes, une casquette et une flaque de sang. Encore une fois, les manifestants ne présentaient aucun danger pour les forces de l'ordre. - Reflets

L'une des personnes blessées par les explosions près de la Madeleine. - © Reflets
L'une des personnes blessées par les explosions près de la Madeleine. - Reflets

Une jeune fille incommodée par les gaz lacrymogènes cherche son souffle. - © Reflets
Une jeune fille incommodée par les gaz lacrymogènes cherche son souffle. - Reflets

Une personne blessée aux jambes près de la Madeleine - © Reflets
Une personne blessée aux jambes près de la Madeleine - Reflets

Déjà à la mi-journée, le chiffre de 800 personnes annoncé semble fantaisiste. - © Reflets
Déjà à la...

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Pour l'Acte VI, les chiffres ont encore été sous-estimés

Quelque 800 personnes à Paris, entendait-on en milieu de journée. On était probablement plus près de 2000 (annoncés en fin de journée). La police a de nouveau nassé, dispersé, gazé des manifestants calmes. Reportage photo...

Un policier sur-armé près de la Bastille le 22 décembre 2018 - © Reflets

A Paris, le 22 décembre, la manifestation a commencé à Montmartre avant de redescendre vers Madeleine et les grands boulevards. A nouveau, la tactique des forces de l'ordre a consisté à séparer les groupes en les nassant, avant de les disperser à grand coups de gaz lacrymogènes, de tirs de grenades et de LDB 40. Cela a assez bien fonctionné. Après une charge assez violente autour de la mairie de Paris, les manifestants se sont peu à peu dispersés dans la ville. La plupart des manifestants étaient calmes et ne présentaient aucun danger pour les forces de l'ordre. A nouveau la force employée par la police ne correspondait pas à la menace.

En arrivant près de la Madeleine, les manifestants tombent sur un petit cordon de CRS qui les bloque. Sans doute inquiets, les policiers arrosent la foule de gaz lacrymogènes et de grenades. Les medics compteront au moins cinq blessés. - © Reflets
En arrivant près de la Madeleine, les manifestants tombent sur un petit cordon de CRS qui les bloque. Sans doute inquiets, les policiers arrosent la foule de gaz lacrymogènes et de grenades. Les medics compteront au moins cinq blessés. - Reflets

En quelques instants, après plusieurs explosions violentes, la manifestation reflue dans un nuage de gaz. - © Reflets
En quelques instants, après plusieurs explosions violentes, la manifestation reflue dans un nuage de gaz. - Reflets

Après dissipation des gaz, il reste deux chaussures, un vélo, une paire de lunettes, une casquette et une flaque de sang. Encore une fois, les manifestants ne présentaient aucun danger pour les forces de l'ordre. - © Reflets
Après dissipation des gaz, il reste deux chaussures, un vélo, une paire de lunettes, une casquette et une flaque de sang. Encore une fois, les manifestants ne présentaient aucun danger pour les forces de l'ordre. - Reflets

L'une des personnes blessées par les explosions près de la Madeleine. - © Reflets
L'une des personnes blessées par les explosions près de la Madeleine. - Reflets

Une jeune fille incommodée par les gaz lacrymogènes cherche son souffle. - © Reflets
Une jeune fille incommodée par les gaz lacrymogènes cherche son souffle. - Reflets

Une personne blessée aux jambes près de la Madeleine - © Reflets
Une personne blessée aux jambes près de la Madeleine - Reflets

Déjà à la mi-journée, le chiffre de 800 personnes annoncé semble fantaisiste. - © Reflets
Déjà à la...

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On Ghost Users and Messaging Backdoors

Matthew Green est cryptologue et enseignant à l'Université John Hopkins. Il est revenu, sur son blog, sur la récente « proposition » de deux membres du GCHQ pour rendre le chiffrement « responsable ».

Matthew Green nous a aimablement autorisé à traduire et à reproduire son article, dont la version originale (non sous-titrée) peut être consultée sur son blog.

Les dernières années ont été fantastiques pour le déploiement du chiffrement. En une décennie, les connexions Web sécurisées sont passées du statut de nouveautés à celui de prérequis pour le fonctionnement d'un site Web moderne. Les fabricants de smartphones ont déployé le chiffrement par défaut du stockage sur des milliards d'appareils. Les messageries et les appels téléphoniques chiffrés de bout en bout sont dorénavant accessibles pour des milliards d'utilisateurs.

Si ce progrès est perçu comme passionnant pour les cryptoloques et les défenseurs de la vie privée, tout le monde ne l'entend pas de cette oreille. Quelques pays, comme le Royaume-Uni ou l'Australie ont passé des lois visant à accéder à ces données, et au moins une proposition est arrivée devant le Congrès américain. Le Département de la Justice [américain, NdT] a récemment ajouté son propre marketing au mélange, en demandant aux entreprises de la tech de déployer du « chiffrement responsable ».

Qu'est ce qu'est, exactement, le « chiffrement responsable » ? Et bien, c'est un peu là le problème. Dans ce débat, personne du côté du gouvernement n'a véritablement semblé vouloir faire preuve de précision à ce propos. En fait, dans un récent discours, le Procureur général adjoint des États-Unis, Rod Rosenstein, a imploré...

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On Ghost Users and Messaging Backdoors

Matthew Green est cryptologue et enseignant à l'Université John Hopkins. Il est revenu, sur son blog, sur la récente « proposition » de deux membres du GCHQ pour rendre le chiffrement « responsable ».

Matthew Green nous a aimablement autorisé à traduire et à reproduire son article, dont la version originale (non sous-titrée) peut être consultée sur son blog.

Les dernières années ont été fantastiques pour le déploiement du chiffrement. En une décennie, les connexions Web sécurisées sont passées du statut de nouveautés à celui de prérequis pour le fonctionnement d'un site Web moderne. Les fabricants de smartphones ont déployé le chiffrement par défaut du stockage sur des milliards d'appareils. Les messageries et les appels téléphoniques chiffrés de bout en bout sont dorénavant accessibles pour des milliards d'utilisateurs.

Si ce progrès est perçu comme passionnant pour les cryptoloques et les défenseurs de la vie privée, tout le monde ne l'entend pas de cette oreille. Quelques pays, comme le Royaume-Uni ou l'Australie ont passé des lois visant à accéder à ces données, et au moins une proposition est arrivée devant le Congrès américain. Le Département de la Justice [américain, NdT] a récemment ajouté son propre marketing au mélange, en demandant aux entreprises de la tech de déployer du « chiffrement responsable ».

Qu'est ce qu'est, exactement, le « chiffrement responsable » ? Et bien, c'est un peu là le problème. Dans ce débat, personne du côté du gouvernement n'a véritablement semblé vouloir faire preuve de précision à ce propos. En fait, dans un récent discours, le Procureur général adjoint des États-Unis, Rod Rosenstein, a imploré...

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La manif que l'exécutif ne voulait pas

La gestion de la crise des gilets jaunes repose sur deux pieds : de fausses concessions et une répression violente par les forces de l'ordre. Le gouvernement redoute donc que la police se rebiffe. Jeudi 20 décembre, environ 200 policiers ont manifesté en bas des Champs-Élysées.

Rassemblement de policiers en colère jeudi 20 décembre - © Reflets

L'image est terrible pour l'exécutif : des policiers en civil, avec leurs brassards, rejoints par des gilets jaunes, manifestant ensemble en bas des Champs-Elysées. Alors qu'il ne tient les gilets jaunes éloignés de l'Elysée que par une répression massive du mouvement tous les samedis, cette sorte de convergence des luttes incongrue est sans aucun doute ce que redoute le plus le pouvoir.

Le mouvement vers la place Bauveau (le ministère de l'Intérieur, à deux pas du palais présidentiel) de cette foule a visiblement déclenché un envoi massif de CRS pour contenir les protestataires.

Dans la journée, le gouvernement avait annoncé une hausse des salaires de certains policiers, conditionnée à une énigmatique réforme de la police. Les syndicats eux-mêmes avaient été étonnés de cette soudaine annonce. Mais les "Gyros bleus" qui manifestaient ce jeudi 20 décembre, relayés par le Mobilisation des Policiers en Colère (MPC) n'a pas apprécié cette annonce. "C'est dramatique, les gens vont penser qu'on a obtenu en une journée plus qu'eux en deux mois, et ils auront raison. Nous on ne veut pas des hausses de salaires, on veut de meilleurs conditions de travail. Moins de rats, de cafards, des voitures qui n'ont pas 500.000 kilomètres au compteur et qui ne passeraient pas le contrôle technique", expliquait l'un d'eux.

"Nous avons dit depuis le début que nous étions solidaires des gilets jaunes", explique un...

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La manif que l'exécutif ne voulait pas

La gestion de la crise des gilets jaunes repose sur deux pieds : de fausses concessions et une répression violente par les forces de l'ordre. Le gouvernement redoute donc que la police se rebiffe. Jeudi 20 décembre, environ 200 policiers ont manifesté en bas des Champs-Élysées.

Rassemblement de policiers en colère jeudi 20 décembre - © Reflets

L'image est terrible pour l'exécutif : des policiers en civil, avec leurs brassards, rejoints par des gilets jaunes, manifestant ensemble en bas des Champs-Elysées. Alors qu'il ne tient les gilets jaunes éloignés de l'Elysée que par une répression massive du mouvement tous les samedis, cette sorte de convergence des luttes incongrue est sans aucun doute ce que redoute le plus le pouvoir.

Le mouvement vers la place Bauveau (le ministère de l'Intérieur, à deux pas du palais présidentiel) de cette foule a visiblement déclenché un envoi massif de CRS pour contenir les protestataires.

Dans la journée, le gouvernement avait annoncé une hausse des salaires de certains policiers, conditionnée à une énigmatique réforme de la police. Les syndicats eux-mêmes avaient été étonnés de cette soudaine annonce. Mais les "Gyros bleus" qui manifestaient ce jeudi 20 décembre, relayés par le Mobilisation des Policiers en Colère (MPC) n'a pas apprécié cette annonce. "C'est dramatique, les gens vont penser qu'on a obtenu en une journée plus qu'eux en deux mois, et ils auront raison. Nous on ne veut pas des hausses de salaires, on veut de meilleurs conditions de travail. Moins de rats, de cafards, des voitures qui n'ont pas 500.000 kilomètres au compteur et qui ne passeraient pas le contrôle technique", expliquait l'un d'eux.

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Offrir des miettes et réprimer violemment

Incapable de voir la colère qui vient, ou trop certain de pouvoir l'éteindre à coups de LBD 40, de grenades lacrymogènes, de poursuites judiciaires et de mesurettes, l'exécutif prépare un avenir pour le moins incertain

Il y a eu le temps des annonces visant à calmer les gilets jaunes. C'est la séquence "Macron prend la parole après un long silence". Les mesurettes présentées comme des concessions énormes n'ont convaincu personne. Il n'aura fallu que quelques heures aux médias les plus respectueux de l'ordre établi pour comprendre que ces concessions ne concerneraient qu'une infime partie de la population et qu'elles représenteraient un gain de pouvoir d'achat minime. C'est dire si les gilets jaunes les plus énervés ont été déçus... Puis est venu le temps que l'exécutif, tous bords politiques confondus, connait le mieux : celui de la force. Depuis le début de la semaine, les forces de l'ordre évacuent les ronds-points.

Christophe Castaner a été limpide : "Ça suffit pour la sécurité des gilets jaunes, de nos concitoyens, pour la sécurité de nos forces de l'ordre [...] On ne peut pas continuer à paralyser l'économie française, paralyser le commerce dans nos villages, dans nos villes en embolisant un rond-point [...] Nous avons commencé dès la semaine dernière, des ronds-points ont été évacués, nous allons poursuivre cela".

C'est donc une valse à trois temps que joue le gouvernement.

Premier temps : effrayer les manifestants. Il y a eu les arrestations, les garde-à-vues arbitraires, les rappels à la loi et les poursuites devant les tribunaux, les tirs de LDB 40 massifs avec son cortège de blessés graves, les tirs de...

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Offrir des miettes et réprimer violemment

Incapable de voir la colère qui vient, ou trop certain de pouvoir l'éteindre à coups de LBD 40, de grenades lacrymogènes, de poursuites judiciaires et de mesurettes, l'exécutif prépare un avenir pour le moins incertain

Il y a eu le temps des annonces visant à calmer les gilets jaunes. C'est la séquence "Macron prend la parole après un long silence". Les mesurettes présentées comme des concessions énormes n'ont convaincu personne. Il n'aura fallu que quelques heures aux médias les plus respectueux de l'ordre établi pour comprendre que ces concessions ne concerneraient qu'une infime partie de la population et qu'elles représenteraient un gain de pouvoir d'achat minime. C'est dire si les gilets jaunes les plus énervés ont été déçus... Puis est venu le temps que l'exécutif, tous bords politiques confondus, connait le mieux : celui de la force. Depuis le début de la semaine, les forces de l'ordre évacuent les ronds-points.

Christophe Castaner a été limpide : "Ça suffit pour la sécurité des gilets jaunes, de nos concitoyens, pour la sécurité de nos forces de l'ordre [...] On ne peut pas continuer à paralyser l'économie française, paralyser le commerce dans nos villages, dans nos villes en embolisant un rond-point [...] Nous avons commencé dès la semaine dernière, des ronds-points ont été évacués, nous allons poursuivre cela".

C'est donc une valse à trois temps que joue le gouvernement.

Premier temps : effrayer les manifestants. Il y a eu les arrestations, les garde-à-vues arbitraires, les rappels à la loi et les poursuites devant les tribunaux, les tirs de LDB 40 massifs avec son cortège de blessés graves, les tirs de...

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Reportage photo

Grâce à un "gros travail en amont", selon les mots d'un policier, il y avait beaucoup moins de monde ce 15 décembre. Ce qui n'a pas empêché les forces de l'ordre de nasser, d'inonder de gaz lacrymogène des manifestants ne présentant pour la plupart aucun danger.

Sur les Champs-Elysées le 15 décembre, le LDB 40 était encore en vedette - © Reflets

Les politiques, les syndicats, la presse, les éditorialistes, s'étaient relayé depuis les annonces d'Emmanuel Macron pour appeler les manifestants à rester chez eux. La police était paraît-il, "épuisée" par les casseurs et l'attentat de Strasbourg imposait, entendait-on, de ne pas manifester. Ils sont venus quand même. De province, de grande banlieue. Ils ont réussi à rejoindre le coeur de Paris en dépit de tous les bâtons dans les roues qu'on leur avait mis : nombre inédit de stations de métro fermées, gares fermées, contrôles en gare en province au départ... A l'arrivée...

Toute la journée, comme le 8 décembre, les forces de l'ordre ont nassé les manifestants, ce qui permettait de fractionner les groupes et éviter des images avec l'avenue des Champs-Elysées remplie. A ceux qui se massaient devant un des nombreux barrages dans les nasses, les policiers n'ont pas hésité à manier le gaz lacrymogène et les matraques. On a même vu fleurir dans la capitale des escadrons de motards de police, l'un conduisant, l'autre pointant le tristement célèbre LDB 40, comme un revival des voltigeurs qui avaient tué Malik Oussekine. L'exécutif maintient sa politique de répression gratuite face à des manifestants pour la plupart inoffensifs.

Sans violence, mais avec fermeté, les manifestants disent non. Le discours de la classe politique est totalement décrédibilisé. Les politiques pensent que le temps est venu de la "négociation" et de "l'apaisement". Le malaise est pourtant profond. Si l'apaisement vient, la prochaine crise qui ne manquera pas de survenir sera sans doute plus grave. - © Reflets
Sans violence, mais avec fermeté, les manifestants disent non. Le discours de la classe politique est totalement décrédibilisé. Les politiques pensent que le temps est venu de la...

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Reportage photo

Grâce à un "gros travail en amont", selon les mots d'un policier, il y avait beaucoup moins de monde ce 15 décembre. Ce qui n'a pas empêché les forces de l'ordre de nasser, d'inonder de gaz lacrymogène des manifestants ne présentant pour la plupart aucun danger.

Sur les Champs-Elysées le 15 décembre, le LDB 40 était encore en vedette - © Reflets

Les politiques, les syndicats, la presse, les éditorialistes, s'étaient relayé depuis les annonces d'Emmanuel Macron pour appeler les manifestants à rester chez eux. La police était paraît-il, "épuisée" par les casseurs et l'attentat de Strasbourg imposait, entendait-on, de ne pas manifester. Ils sont venus quand même. De province, de grande banlieue. Ils ont réussi à rejoindre le coeur de Paris en dépit de tous les bâtons dans les roues qu'on leur avait mis : nombre inédit de stations de métro fermées, gares fermées, contrôles en gare en province au départ... A l'arrivée...

Toute la journée, comme le 8 décembre, les forces de l'ordre ont nassé les manifestants, ce qui permettait de fractionner les groupes et éviter des images avec l'avenue des Champs-Elysées remplie. A ceux qui se massaient devant un des nombreux barrages dans les nasses, les policiers n'ont pas hésité à manier le gaz lacrymogène et les matraques. On a même vu fleurir dans la capitale des escadrons de motards de police, l'un conduisant, l'autre pointant le tristement célèbre LDB 40, comme un revival des voltigeurs qui avaient tué Malik Oussekine. L'exécutif maintient sa politique de répression gratuite face à des manifestants pour la plupart inoffensifs.

Sans violence, mais avec fermeté, les manifestants disent non. Le discours de la classe politique est totalement décrédibilisé. Les politiques pensent que le temps est venu de la "négociation" et de "l'apaisement". Le malaise est pourtant profond. Si l'apaisement vient, la prochaine crise qui ne manquera pas de survenir sera sans doute plus grave. - © Reflets
Sans violence, mais avec fermeté, les manifestants disent non. Le discours de la classe politique est totalement décrédibilisé. Les politiques pensent que le temps est venu de la...

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Gaz lacrymo, tirs tendus de LDB 40, la police a fabriqué des affrontements

En créant des confrontations, en blessant gravement des manifestants souvent pacifiques ou ne présentant aucun danger pour les policiers, les méthodes de maintien de l'ordre posent question. Il est temps de les repenser.

Policier faisant face à des enfants à Saint-Cloud pendant les blocages des lycées - Reflets

Si l'on écoute France-Info et BFMTV (pour ne parler que de ces médias), les gilets jaunes devraient s'abstenir de manifester samedi 15 décembre parce que les forces de l'ordre seraient "épuisées" par les affrontements avec les casseurs. Si personne ne peut nier la présence de casseurs et de personnes venues uniquement pour en découdre avec la police, le déroulé de la manifestation du 8 décembre montre surtout une volonté de répression de la part des forces de l'ordre, qui ne pouvait que créer des affrontements. De fait, la police a passé la journée à nasser des groupes de personnes parfaitement pacifiques, à les disperser ensuite à grand renfort de gaz lacrymogènes et de tirs tendus de LDB 40, (successeur des flashball) à les re-nasser, puis les re-disperser, et ainsi de suite.

Ce n'est pas une vue de l'esprit de la part de Reflets, puisque c'est également ce qu'ont constaté les journalistes du Monde. Tout cela est très éloigné du récit des événements qu'en font les journalistes qui commentent depuis leurs studios.

L'usage massif des lacrymogènes sur des populations pacifiques ou des tirs tendus de LDB 40 posent question.

Policiers avenue Marceau le 8 décembre - © Reflets
Policiers avenue Marceau le 8 décembre - Reflets

Lors des manifestations étudiantes de 1986 contre le projet de loi Devaquet, Malik Oussekine est tué par deux policiers d'une unité particulière rattachée au préfet de police : celles des voltigeurs. Ils circulent à moto. L'un conduit, l'autre...

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Gaz lacrymo, tirs tendus de LDB 40, la police a fabriqué des affrontements

En créant des confrontations, en blessant gravement des manifestants souvent pacifiques ou ne présentant aucun danger pour les policiers, les méthodes de maintien de l'ordre posent question. Il est temps de les repenser.

Policier faisant face à des enfants à Saint-Cloud pendant les blocages des lycées - Reflets

Si l'on écoute France-Info et BFMTV (pour ne parler que de ces médias), les gilets jaunes devraient s'abstenir de manifester samedi 15 décembre parce que les forces de l'ordre seraient "épuisées" par les affrontements avec les casseurs. Si personne ne peut nier la présence de casseurs et de personnes venues uniquement pour en découdre avec la police, le déroulé de la manifestation du 8 décembre montre surtout une volonté de répression de la part des forces de l'ordre, qui ne pouvait que créer des affrontements. De fait, la police a passé la journée à nasser des groupes de personnes parfaitement pacifiques, à les disperser ensuite à grand renfort de gaz lacrymogènes et de tirs tendus de LDB 40, (successeur des flashball) à les re-nasser, puis les re-disperser, et ainsi de suite.

Ce n'est pas une vue de l'esprit de la part de Reflets, puisque c'est également ce qu'ont constaté les journalistes du Monde. Tout cela est très éloigné du récit des événements qu'en font les journalistes qui commentent depuis leurs studios.

L'usage massif des lacrymogènes sur des populations pacifiques ou des tirs tendus de LDB 40 posent question.

Policiers avenue Marceau le 8 décembre - © Reflets
Policiers avenue Marceau le 8 décembre - Reflets

Lors des manifestations étudiantes de 1986 contre le projet de loi Devaquet, Malik Oussekine est tué par deux policiers d'une unité particulière rattachée au préfet de police : celles des voltigeurs. Ils circulent à moto. L'un conduit, l'autre...

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Suivons la piste du géant de la construction français pour voir jusqu'à quels marécages celle-ci pourrait nous emmener.

Ah les grands projets ! Quels meilleurs témoignages de la grandeur d'une civilisation. Le phare d'Alexandrie : un symbole mais aussi un outil qui permettra de guider le commerce en Méditerranée pendant plus de quinze siècles. La grande muraille de Chine : une construction défensive qui servira de moyen de communication et permettra l'émergence de la fameuse route de la soie.

Dessin de Leonard de Vinci

Des ouvrages permettant le développement. Des ouvrages fait pour marquer les esprits à travers les contrées et les siècles. Des ouvrages qui ont eu leur place dans des temps où les îlots de stabilité étaient rares. Un temps où nous avions besoin de faire rayonner les lumières de la civilisation face aux étendues sauvages.

Mais ce sauvage nous manque cruellement aujourd'hui.

Pour ce nouvel article de notre série sur l'impératif climatique, nous nous attelons aux grands projets. Et les grands projets, chez nous, c'est Vinci. La société est un symbole avec des ouvrages marquants comme le Tunnel sous la Manche, l'usine marémotrice de la Rance, le centre Pompidou ou le stade de France. Mais Vinci symbolise aussi le débat sur les grands projets inutiles son ombre planant sur les luttes de Notre Dame de Landes ou le contournement autoroutier de Strasbourg.

Partons en chasse sur la piste de ce géant de la construction. Passons au crible certaines de ses œuvres. Peut-être en tirerons nous assez d'enseignements pour mieux nous armer dans le débat face à l'internationale du béton.

Manifestation contre le projet d'Aéroport de Notre Dames des Landes - NPA 44
Manifestation contre le projet d'Aéroport de Notre Dames des Landes - NPA 44

"Il ne faut pas appeler richesses les choses que l'on peut perdre." -- Léonard de Vinci

De quand dater la naissance de Vinci ?

Se situerait-elle en 1817, année de naissance de la "Maison Jean et Chabrié", première née d'une myriade de 2100 entreprises qui composent...

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Suivons la piste du géant de la construction français pour voir jusqu'à quels marécages celle-ci pourrait nous emmener.

Ah les grands projets ! Quels meilleurs témoignages de la grandeur d'une civilisation. Le phare d'Alexandrie : un symbole mais aussi un outil qui permettra de guider le commerce en Méditerranée pendant plus de quinze siècles. La grande muraille de Chine : une construction défensive qui servira de moyen de communication et permettra l'émergence de la fameuse route de la soie.

Dessin de Leonard de Vinci

Des ouvrages permettant le développement. Des ouvrages fait pour marquer les esprits à travers les contrées et les siècles. Des ouvrages qui ont eu leur place dans des temps où les îlots de stabilité étaient rares. Un temps où nous avions besoin de faire rayonner les lumières de la civilisation face aux étendues sauvages.

Mais ce sauvage nous manque cruellement aujourd'hui.

Pour ce nouvel article de notre série sur l'impératif climatique, nous nous attelons aux grands projets. Et les grands projets, chez nous, c'est Vinci. La société est un symbole avec des ouvrages marquants comme le Tunnel sous la Manche, l'usine marémotrice de la Rance, le centre Pompidou ou le stade de France. Mais Vinci symbolise aussi le débat sur les grands projets inutiles son ombre planant sur les luttes de Notre Dame de Landes ou le contournement autoroutier de Strasbourg.

Partons en chasse sur la piste de ce géant de la construction. Passons au crible certaines de ses œuvres. Peut-être en tirerons nous assez d'enseignements pour mieux nous armer dans le débat face à l'internationale du béton.

Manifestation contre le projet d'Aéroport de Notre Dames des Landes - NPA 44
Manifestation contre le projet d'Aéroport de Notre Dames des Landes - NPA 44

"Il ne faut pas appeler richesses les choses que l'on peut perdre." -- Léonard de Vinci

De quand dater la naissance de Vinci ?

Se situerait-elle en 1817, année de naissance de la "Maison Jean et Chabrié", première née d'une myriade de 2100 entreprises qui composent...

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Son silence, puis sa prise de parole visent un arrêt du mouvement

Ça a dû cogiter dur chez les communicants du président. Le mot d'ordre au lendemain de son allocution télévisée : il faut savoir arrêter un mouvement". Et arrêter de se payer la tête des gens, c'est possible ?

Manu-je-traverse-la-rue va vous calmer - D.R.

C'est la question qui brûle toutes les lèvres, celles des commentateurs professionnels, celles des journalistes, et sans aucun doute celle de la fine équipe de l'Elysée qui a orchestré le théâtre de lundi soir 20 heures : "Est-ce que ça va marcher ?". Est-ce que les gens vont gober l'affaire et arrêter ce mouvement qui commence, il faut bien le dire, à faire paniquer l'exécutif. Mais visiblement pas encore assez pour proposer quelque chose de tangible aux gilets jaunes.

La trouille des équipes d'Emmanuel Macron est particulièrement bien dépeinte dans un article du Canard Enchaîné du 12 décembre. Extraits : "le Chateau s’est transforme, le 8 decembre, en un veritable chateau fort [...] _500 gardes republicains du premier regiment d’infanterie, plus une petite centaine de flics et de gendarmes du Groupe de securite de la presidence de la Republique ont rapplique. Avec tout l’arsenal necessaire, notamment des lances a eau, pour repousser d’eventuels assaillants, des drones, pour les voir arriver de loin, tandis qu’a l’exterieur un helico etait pret a exfiltrer le chef de l’Etat." Ne manquaient que l’huile bouillante et les archers... Le palais presidentiel etait isole au centre d’un immense no man’s land, baptise "bunker institutionnel", englobant le ministere de l’Interieur, la place de la Concorde et l’Assemblee nationale.

Dès les premières heures du jour, il était évident que personne ne briserait le périmètre de sécurité qui avait été dessiné autour de l'Elysée - Antoine Champagne - Reflets - © Reflets
Dès les premières heures du jour, il était évident que personne ne briserait le périmètre de sécurité...

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Son silence, puis sa prise de parole visent un arrêt du mouvement

Ça a dû cogiter dur chez les communicants du président. Le mot d'ordre au lendemain de son allocution télévisée : il faut savoir arrêter un mouvement". Et arrêter de se payer la tête des gens, c'est possible ?

Manu-je-traverse-la-rue va vous calmer - D.R.

C'est la question qui brûle toutes les lèvres, celles des commentateurs professionnels, celles des journalistes, et sans aucun doute celle de la fine équipe de l'Elysée qui a orchestré le théâtre de lundi soir 20 heures : "Est-ce que ça va marcher ?". Est-ce que les gens vont gober l'affaire et arrêter ce mouvement qui commence, il faut bien le dire, à faire paniquer l'exécutif. Mais visiblement pas encore assez pour proposer quelque chose de tangible aux gilets jaunes.

La trouille des équipes d'Emmanuel Macron est particulièrement bien dépeinte dans un article du Canard Enchaîné du 12 décembre. Extraits : "le Chateau s’est transforme, le 8 decembre, en un veritable chateau fort [...] _500 gardes republicains du premier regiment d’infanterie, plus une petite centaine de flics et de gendarmes du Groupe de securite de la presidence de la Republique ont rapplique. Avec tout l’arsenal necessaire, notamment des lances a eau, pour repousser d’eventuels assaillants, des drones, pour les voir arriver de loin, tandis qu’a l’exterieur un helico etait pret a exfiltrer le chef de l’Etat." Ne manquaient que l’huile bouillante et les archers... Le palais presidentiel etait isole au centre d’un immense no man’s land, baptise "bunker institutionnel", englobant le ministere de l’Interieur, la place de la Concorde et l’Assemblee nationale.

Dès les premières heures du jour, il était évident que personne ne briserait le périmètre de sécurité qui avait été dessiné autour de l'Elysée - Antoine Champagne - Reflets - © Reflets
Dès les premières heures du jour, il était évident que personne ne briserait le périmètre de sécurité...

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Brazil, c'est aujourd'hui

Avec le délit de "participation à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations", on peut désormais mettre en garde à vue une personne équipée de masque de protection contre les gaz lacrymogènes. Or, il n'y a plus de manifestations sans usage massif de ces gaz.

Pluie de gaz sur la place Saint-Augustin - Reflets

La manifestation de samedi 8 décembre qui devait voir débouler sur Paris des hordes de personnes ayant la volonté de "tuer", selon les mots de l'Elysée s'est finalement plutôt bien passée, si l'on tient compte du fait que lesdits meurtriers ne sont pas venus. Ceci dit, la manifestation a dégénéré. Pourquoi ?

Comme nous l'indiquions dans notre reportage sur la manifestation, le premier contact avec des gilets jaunes, en bas des Champs-Elysées, était jugé "pacifique" par les policiers qui étaient là pour empêcher les manifestants de s'approcher du palais de l'Elysée. Le périmètre de sécurité entourant le palais était très, très, large. Bref, les manifestants voulaient aller crier leur colère sous les fenêtres du monarque républicain. Cela leur était interdit. Au début, donc, tout allait bien. Les gilets jaunes demandaient aux policiers de les laisser passer. Refus poli mais ferme.

C'est un peu plus haut sur les Champs, un peu plus tard, que tout a commencé. Les policiers barraient l'accès aux Champs-Elysées par les rues perpendiculaires. Filtrage à l'entrée sur l'avenue, impossibilité d'en sortir. Quelques dizaines de gendarmes harnachés se sont retrouvés (comment, on se le demande bien) au milieu de l'avenue, sur un trottoir, coupés de leurs copains. Les manifestants se sont donc approchés et les ont conspués. Classique. La tension est logiquement montée. Les forces de l'ordre ne restant jamais isolées...

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Brazil, c'est aujourd'hui

Avec le délit de "participation à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations", on peut désormais mettre en garde à vue une personne équipée de masque de protection contre les gaz lacrymogènes. Or, il n'y a plus de manifestations sans usage massif de ces gaz.

Pluie de gaz sur la place Saint-Augustin - Reflets

La manifestation de samedi 8 décembre qui devait voir débouler sur Paris des hordes de personnes ayant la volonté de "tuer", selon les mots de l'Elysée s'est finalement plutôt bien passée, si l'on tient compte du fait que lesdits meurtriers ne sont pas venus. Ceci dit, la manifestation a dégénéré. Pourquoi ?

Comme nous l'indiquions dans notre reportage sur la manifestation, le premier contact avec des gilets jaunes, en bas des Champs-Elysées, était jugé "pacifique" par les policiers qui étaient là pour empêcher les manifestants de s'approcher du palais de l'Elysée. Le périmètre de sécurité entourant le palais était très, très, large. Bref, les manifestants voulaient aller crier leur colère sous les fenêtres du monarque républicain. Cela leur était interdit. Au début, donc, tout allait bien. Les gilets jaunes demandaient aux policiers de les laisser passer. Refus poli mais ferme.

C'est un peu plus haut sur les Champs, un peu plus tard, que tout a commencé. Les policiers barraient l'accès aux Champs-Elysées par les rues perpendiculaires. Filtrage à l'entrée sur l'avenue, impossibilité d'en sortir. Quelques dizaines de gendarmes harnachés se sont retrouvés (comment, on se le demande bien) au milieu de l'avenue, sur un trottoir, coupés de leurs copains. Les manifestants se sont donc approchés et les ont conspués. Classique. La tension est logiquement montée. Les forces de l'ordre ne restant jamais isolées...

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Qui malheureusement ne servira probablement à rien

La presse est suspendue au discours d'Emmanuel Macron. Le peuple, lui, c'est moins sûr... Les mots de Macron risquent bien de n'avoir aucun effet sur la colère qui se répand.

Policiers le 8 décembre 2018 sur les Champs-Elysées - Reflets

Le pays est désormais suspendu à la parole du Président. Attention, Jupiter va parler. Alors attendons. Et regardons ce qui se passe. Les violences à Paris ont été relativement faibles, et on ne peut que s’en réjouir. Mais elles se sont déplacées en province. Les chiffres de la mobilisation au niveau national sont les mêmes que ceux du samedi précédent. Pourtant le gouvernement a joué à fond sur la peur des violences et dramatisé à outrance pour dissuader les citoyens de manifester.

Il est donc très probable que le mouvement continue. D’autant que gilets jaunes et gilets verts commencent à se rencontrer avec ce slogan «Urgence climatique et urgence sociale, même combat!».Dans le même temps, les médias matraquent sur les pertes financières pour les commerces, sur la mauvaise image à l’étranger pour le tourisme, etc. Ce n’est pas faux, mais on ne change pas un système sans perturbations, avant d’arriver à un nouvel état de stabilité. Ces arguments - consciemment ou non – ont pour effet d’éviter un changement qui ne peut s’obtenir sans une mobilisation massive. Comme si, au fond, il n’y a avait aucune autre alternative (le fameux TINA de Margareth Thatcher), qu’il n’y a avait rien à inventer, sauf à la marge.

L’impression est que beaucoup voudraient siffler la fin de la récréation. Mais est-ce si juste?«Ceux qui ont pris tout le plat dans leur assiette, laissant les assiettes des autres vides disent avec une bonne figure, avec une bonne conscience, nous, nous qui avons tout,...

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Qui malheureusement ne servira probablement à rien

La presse est suspendue au discours d'Emmanuel Macron. Le peuple, lui, c'est moins sûr... Les mots de Macron risquent bien de n'avoir aucun effet sur la colère qui se répand.

Policiers le 8 décembre 2018 sur les Champs-Elysées - Reflets

Le pays est désormais suspendu à la parole du Président. Attention, Jupiter va parler. Alors attendons. Et regardons ce qui se passe. Les violences à Paris ont été relativement faibles, et on ne peut que s’en réjouir. Mais elles se sont déplacées en province. Les chiffres de la mobilisation au niveau national sont les mêmes que ceux du samedi précédent. Pourtant le gouvernement a joué à fond sur la peur des violences et dramatisé à outrance pour dissuader les citoyens de manifester.

Il est donc très probable que le mouvement continue. D’autant que gilets jaunes et gilets verts commencent à se rencontrer avec ce slogan «Urgence climatique et urgence sociale, même combat!».Dans le même temps, les médias matraquent sur les pertes financières pour les commerces, sur la mauvaise image à l’étranger pour le tourisme, etc. Ce n’est pas faux, mais on ne change pas un système sans perturbations, avant d’arriver à un nouvel état de stabilité. Ces arguments - consciemment ou non – ont pour effet d’éviter un changement qui ne peut s’obtenir sans une mobilisation massive. Comme si, au fond, il n’y a avait aucune autre alternative (le fameux TINA de Margareth Thatcher), qu’il n’y a avait rien à inventer, sauf à la marge.

L’impression est que beaucoup voudraient siffler la fin de la récréation. Mais est-ce si juste?«Ceux qui ont pris tout le plat dans leur assiette, laissant les assiettes des autres vides disent avec une bonne figure, avec une bonne conscience, nous, nous qui avons tout,...

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Reportage photo

Démarrée dans le calme, la manifestation s'est peu à peu tendue. Qui a jeté la première pierre ou la première lacrymo ? Peu importe, des deux côtés les débordements ont été nombreux.

Police sur les Champs-Elysées à la mi-journée - Antoine Champagne -Reflets - © Reflets

Tout a commencé tranquillement, sur les Champs-Elysées que les gilets jaunes ont rejoint à partir de huit heures. A ce moment-là, environ un 6ème des Champs était devenu la promenade du samedi. Les premiers gilets jaunes sont venus au contact des CRS en bas de l'avenue, c'est à dire dans la direction de l'Elysée et d'Emmanuel Macron. Désolé, on ne passe pas. Il faut dire que tout le bas du quartier était bouclé à double tour. Grilles bloquant les rues menant à l'Elysée, canons à eau, CRS en masse. Impossible de passer.

La suite est une série interminable de mouvements de nasse de la part des forces de l'ordre, de dispersion une fois que tout le monde est coincé, à grands coups de lacrymos et de grenades générant un bruit assourdissant. Une fois dispersés, les manifestants se replient sur un autre lieu, généralement tous au même endroit puisqu'il y a peu de voies de sortie. Re-nasse. Re-lacrymos. Vers l'heure du déjeuner, les premiers jets de cailloux volent avenue Marceau. Les flash-ball répondent. Puis les fameux véhicules blindés. C'est très efficace pour faire reculer tout le monde en faisant voler en éclat les frêles barricades, tout en arrosant de lacrymos.

En milieu d'après-midi, les heurts s'étaient multipliés, boulevard Haussmann, place Saint-Augustin, près de la gare Saint-Lazare où des boutiques étaient pillées, les barricades enflammées...

Dans les parties de manifestation qui parvenaient à échapper à l'action des...

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Reportage photo

Démarrée dans le calme, la manifestation s'est peu à peu tendue. Qui a jeté la première pierre ou la première lacrymo ? Peu importe, des deux côtés les débordements ont été nombreux.

Police sur les Champs-Elysées à la mi-journée - Antoine Champagne -Reflets - © Reflets

Tout a commencé tranquillement, sur les Champs-Elysées que les gilets jaunes ont rejoint à partir de huit heures. A ce moment-là, environ un 6ème des Champs était devenu la promenade du samedi. Les premiers gilets jaunes sont venus au contact des CRS en bas de l'avenue, c'est à dire dans la direction de l'Elysée et d'Emmanuel Macron. Désolé, on ne passe pas. Il faut dire que tout le bas du quartier était bouclé à double tour. Grilles bloquant les rues menant à l'Elysée, canons à eau, CRS en masse. Impossible de passer.

La suite est une série interminable de mouvements de nasse de la part des forces de l'ordre, de dispersion une fois que tout le monde est coincé, à grands coups de lacrymos et de grenades générant un bruit assourdissant. Une fois dispersés, les manifestants se replient sur un autre lieu, généralement tous au même endroit puisqu'il y a peu de voies de sortie. Re-nasse. Re-lacrymos. Vers l'heure du déjeuner, les premiers jets de cailloux volent avenue Marceau. Les flash-ball répondent. Puis les fameux véhicules blindés. C'est très efficace pour faire reculer tout le monde en faisant voler en éclat les frêles barricades, tout en arrosant de lacrymos.

En milieu d'après-midi, les heurts s'étaient multipliés, boulevard Haussmann, place Saint-Augustin, près de la gare Saint-Lazare où des boutiques étaient pillées, les barricades enflammées...

Dans les parties de manifestation qui parvenaient à échapper à l'action des...

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Les nouvelles technos au service d'une démocratie directe ?

On peut désormais régler ses impôts via Internet. Ce sera même bientôt la seule façon possible. Et si l'on votait les lois via Internet ?

Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen - D.R.

Le président de la République voulait une "startup nation". Inventive, agile, évolutive, flexible... Et pourquoi, finalement, ne pas aller dans son sens ? Les nouvelles technologies de l'information et de la communication, comme on disait dans les années 2000, ne permettent-elles pas aujourd'hui de disposer d'une véritable démocratie directe ? A moins, bien sûr, que l'on estime que les citoyens ne sont pas en mesure de voter les lois, nommer les dirigeants des grandes entreprises publiques, choisir les grandes orientations politiques ou diplomatiques ?

Si l'on peut aujourd'hui payer ses impôts via Internet, pourquoi ne pourrait-on pas voter les lois ? "La Loi est l'expression de la volonté générale. Tous les Citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par leurs Représentants, à sa formation", lit-on dans la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789... Cela permettrait « d'ubériser » les hommes politiques qui ont fait de leur charge au service des citoyens, un métier, avec toutes les dérives qui sont liées à cette évolution (corruption, clientélisme, suivisme politique, renvois d'ascenseurs) ? A-t-on toujours besoin de représentants (qui coûtent cher, sont peu flexibles, et réalisent des tâches que l'on pourrait déléguer aux citoyens sans surcoût) ?

Imaginons un pays où chacun pourrait se connecter à une belle interface Web, voter pour ou contre un projet de loi. Imaginons un pays où...

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Les nouvelles technos au service d'une démocratie directe ?

On peut désormais régler ses impôts via Internet. Ce sera même bientôt la seule façon possible. Et si l'on votait les lois via Internet ?

Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen - D.R.

Le président de la République voulait une "startup nation". Inventive, agile, évolutive, flexible... Et pourquoi, finalement, ne pas aller dans son sens ? Les nouvelles technologies de l'information et de la communication, comme on disait dans les années 2000, ne permettent-elles pas aujourd'hui de disposer d'une véritable démocratie directe ? A moins, bien sûr, que l'on estime que les citoyens ne sont pas en mesure de voter les lois, nommer les dirigeants des grandes entreprises publiques, choisir les grandes orientations politiques ou diplomatiques ?

Si l'on peut aujourd'hui payer ses impôts via Internet, pourquoi ne pourrait-on pas voter les lois ? "La Loi est l'expression de la volonté générale. Tous les Citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par leurs Représentants, à sa formation", lit-on dans la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789... Cela permettrait « d'ubériser » les hommes politiques qui ont fait de leur charge au service des citoyens, un métier, avec toutes les dérives qui sont liées à cette évolution (corruption, clientélisme, suivisme politique, renvois d'ascenseurs) ? A-t-on toujours besoin de représentants (qui coûtent cher, sont peu flexibles, et réalisent des tâches que l'on pourrait déléguer aux citoyens sans surcoût) ?

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Allez Manu, on ne sait jamais...

Au lieu de plonger la main, encore une fois, dans les deniers des Français, Bercy pourrait se tourner du côté des aides aux entreprises : nombreuses et généreuses, elles n’ont pas toujours l’effet escompté, et une meilleure gestion de ces dernières pourrait générer des économies substantielles.

pub gouvernementale pour le CICE - .gouv.fr

L’annonce de la hausse de taxe sur les carburants fut la goutte de trop, de celles qui déclenchent des raz-de-marée démunissant les élites. Alors que les plus aisés de ce pays venaient de se voir offrir la suppression de l’Impôt sur la fortune, alors que les entreprises bénéficient de cadeaux fiscaux emballés sous des acronymes techniques et flous comme le CICE, le CIR ou le CITS, souvent accompagnés de sommes exprimées en milliards d’euros, voilà que les citoyens lambda allaient encore une fois, eux, devoir mettre la main à la poche.

Est-ce vraiment la seule solution qui reste au Gouvernement pour parvenir à boucler son budget et surtout, pour financer la transition énergétique ? Selon la Cour des Comptes, dont les rapports sont une mine d’information sur le bon fonctionnement des outils fiscaux, il existerait pourtant quantité de « poches » desquelles pourraient être extraits des financements distribués, pour l’heure, inefficacement.

Tenter de dresser un inventaire des aides et soutiens aux entreprises relèverait de la gageure et serait forcément incomplet, tant ils sont nombreux et divers. Car outre les aides nationales, il faut aussi prendre en compte les coups de pouce accordés au niveau des territoires, les collectivités se livrant une guerre « d’attractivité » pour attirer les entreprises sur leur zone.

Zones franches, exonération de la taxe foncière, prise en charge de travaux d’aménagement… rien n’est impossible à qui veut attirer une entreprise sur son...

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Allez Manu, on ne sait jamais...

Au lieu de plonger la main, encore une fois, dans les deniers des Français, Bercy pourrait se tourner du côté des aides aux entreprises : nombreuses et généreuses, elles n’ont pas toujours l’effet escompté, et une meilleure gestion de ces dernières pourrait générer des économies substantielles.

pub gouvernementale pour le CICE - .gouv.fr

L’annonce de la hausse de taxe sur les carburants fut la goutte de trop, de celles qui déclenchent des raz-de-marée démunissant les élites. Alors que les plus aisés de ce pays venaient de se voir offrir la suppression de l’Impôt sur la fortune, alors que les entreprises bénéficient de cadeaux fiscaux emballés sous des acronymes techniques et flous comme le CICE, le CIR ou le CITS, souvent accompagnés de sommes exprimées en milliards d’euros, voilà que les citoyens lambda allaient encore une fois, eux, devoir mettre la main à la poche.

Est-ce vraiment la seule solution qui reste au Gouvernement pour parvenir à boucler son budget et surtout, pour financer la transition énergétique ? Selon la Cour des Comptes, dont les rapports sont une mine d’information sur le bon fonctionnement des outils fiscaux, il existerait pourtant quantité de « poches » desquelles pourraient être extraits des financements distribués, pour l’heure, inefficacement.

Tenter de dresser un inventaire des aides et soutiens aux entreprises relèverait de la gageure et serait forcément incomplet, tant ils sont nombreux et divers. Car outre les aides nationales, il faut aussi prendre en compte les coups de pouce accordés au niveau des territoires, les collectivités se livrant une guerre « d’attractivité » pour attirer les entreprises sur leur zone.

Zones franches, exonération de la taxe foncière, prise en charge de travaux d’aménagement… rien n’est impossible à qui veut attirer une entreprise sur son...

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L'exécutif dans une impasse

En dépit d'annonces visant à calmer les gilets jaunes, l'exécutif est dans une impasse, pris dans le cercle de la violence à laquelle il ne compte pas renoncer. C'est l'habituelle politique de la carotte et du bâton, si chère au vieux monde...

Domenjod - CC-BY-SA-4.0

Ce n'est pas la première fois que l'exécutif vacille et recule face à la pression de la rue. En 1984, la loi Savary sur la réforme de l'école est retirée. En 1986, après la mort de Malik Oussekine, la réforme Devaquet passe à la trappe. Même punition pour les réformes d'Alain Juppé en 1995, du CPE de De Villepin en 2006. Cette fois, c'est donc le projet de hausse des taxes sur les carburants qui a été retiré mercredi dans la soirée. Dans le même temps, le Premier ministre appelait journalistes, politiques, syndicats et autres corps intermédiaires à demander aux Français de ne pas manifester samedi 8 décembre. En d'autres termes, l'exécutif et une partie du pouvoir législatif -Gérard Larcher, président du Sénat a parlé de "sauver la République, aujourd'hui menacée" - espèrent sonner la fin de la récréation. Les gilets jaunes ont exprimé une colère, maintenant il faut rentrer à la maison, on vous a donné quelques carottes. Mais avec les carottes, il y les habituels coups de bâton.

Le nombre de blessés graves s'allonge dangereusement. Trois lycéens, c'est à dire des enfants, plus jeunes par exemple que Malik Oussekine, ont été blessés mercredi par des tirs de lanceur de balle de défense (LBD). Une lycéenne, touchée par un projectile, "présente des blessures graves au visage qui vont occasionner une incapacité de travail supérieure à trois mois", a indiqué Jean-Yves Coquillat, le procureur de la République de...

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L'exécutif dans une impasse

En dépit d'annonces visant à calmer les gilets jaunes, l'exécutif est dans une impasse, pris dans le cercle de la violence à laquelle il ne compte pas renoncer. C'est l'habituelle politique de la carotte et du bâton, si chère au vieux monde...

Domenjod - CC-BY-SA-4.0

Ce n'est pas la première fois que l'exécutif vacille et recule face à la pression de la rue. En 1984, la loi Savary sur la réforme de l'école est retirée. En 1986, après la mort de Malik Oussekine, la réforme Devaquet passe à la trappe. Même punition pour les réformes d'Alain Juppé en 1995, du CPE de De Villepin en 2006. Cette fois, c'est donc le projet de hausse des taxes sur les carburants qui a été retiré mercredi dans la soirée. Dans le même temps, le Premier ministre appelait journalistes, politiques, syndicats et autres corps intermédiaires à demander aux Français de ne pas manifester samedi 8 décembre. En d'autres termes, l'exécutif et une partie du pouvoir législatif -Gérard Larcher, président du Sénat a parlé de "sauver la République, aujourd'hui menacée" - espèrent sonner la fin de la récréation. Les gilets jaunes ont exprimé une colère, maintenant il faut rentrer à la maison, on vous a donné quelques carottes. Mais avec les carottes, il y les habituels coups de bâton.

Le nombre de blessés graves s'allonge dangereusement. Trois lycéens, c'est à dire des enfants, plus jeunes par exemple que Malik Oussekine, ont été blessés mercredi par des tirs de lanceur de balle de défense (LBD). Une lycéenne, touchée par un projectile, "présente des blessures graves au visage qui vont occasionner une incapacité de travail supérieure à trois mois", a indiqué Jean-Yves Coquillat, le procureur de la République de...

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Faute de changer la France par les urnes, ils tentent par les burnes

La question n'est plus de savoir s'il faut condamner les violences. Il est temps de tenter de comprendre, d'expliquer comment on en est arrivés là, n'en déplaise à Manuel Valls.

Gilets jaunes le 1er décembre - Copie d'écran BFMTV

"Les coupables de ces violences veulent le chaos", a tempêté Emmanuel Macron. Ce n'est pas impossible. Mais pourquoi veulent-ils le chaos ? Peut-être ont-ils abandonné l'idée de changer le monde par les urnes ? Peut-être n'y sont-ils pas parvenus et peut-être sont-ils arrivés au point où la violence leur semble le seul moyen de se faire entendre ? Dans le lot des casseurs qui ont à nouveau ravagé quelques quartiers parisiens samedi 1er décembre, il y a sans doute des extrémistes de gauche et de droite, des gamins venus pour en découdre, mais il y a aussi des gens tout à fait normaux, n'en déplaise au président.

Depuis plusieurs années, les gouvernements successifs font des provisions de grenades lacrymogènes, de grenades de désencerclement. Cela traduit une peur du peuple, que l'on retrouve aussi dans le déploiement de moyens de surveillance massive sur Internet et en matière de téléphonie, ou par l'intégration des mesures de l'état d'urgence dans le droit commun. Or cette peur, si le mouvement se poursuit, avec les mêmes événements violents, va se transformer. Placé dans un coin du ring, le gouvernement va avoir un réflexe classique de celui qui détient le pouvoir et ne veut pas le lâcher : il va réprimer violemment. La violence entraînant la violence, bien malin qui sait où cela finira.

Mais au fond, pourquoi cette paranoïa (surveillance massive), cette trouille (grenades) ? Peut-être parce que que tout le monde sait que la...

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Faute de changer la France par les urnes, ils tentent par les burnes

La question n'est plus de savoir s'il faut condamner les violences. Il est temps de tenter de comprendre, d'expliquer comment on en est arrivés là, n'en déplaise à Manuel Valls.

Gilets jaunes le 1er décembre - Copie d'écran BFMTV

"Les coupables de ces violences veulent le chaos", a tempêté Emmanuel Macron. Ce n'est pas impossible. Mais pourquoi veulent-ils le chaos ? Peut-être ont-ils abandonné l'idée de changer le monde par les urnes ? Peut-être n'y sont-ils pas parvenus et peut-être sont-ils arrivés au point où la violence leur semble le seul moyen de se faire entendre ? Dans le lot des casseurs qui ont à nouveau ravagé quelques quartiers parisiens samedi 1er décembre, il y a sans doute des extrémistes de gauche et de droite, des gamins venus pour en découdre, mais il y a aussi des gens tout à fait normaux, n'en déplaise au président.

Depuis plusieurs années, les gouvernements successifs font des provisions de grenades lacrymogènes, de grenades de désencerclement. Cela traduit une peur du peuple, que l'on retrouve aussi dans le déploiement de moyens de surveillance massive sur Internet et en matière de téléphonie, ou par l'intégration des mesures de l'état d'urgence dans le droit commun. Or cette peur, si le mouvement se poursuit, avec les mêmes événements violents, va se transformer. Placé dans un coin du ring, le gouvernement va avoir un réflexe classique de celui qui détient le pouvoir et ne veut pas le lâcher : il va réprimer violemment. La violence entraînant la violence, bien malin qui sait où cela finira.

Mais au fond, pourquoi cette paranoïa (surveillance massive), cette trouille (grenades) ? Peut-être parce que que tout le monde sait que la...

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Pourquoi sortir de la polarisation quand elle est si pratique ?

Christophe Castaner parle de "séditieux", les tévés en continu parlent de "casseurs" et tentent de maintenir une ligne selon laquelle il y aurait des bons gilets jaunes et des "infiltrés". Du noir et blanc. Le gris, lui, disparaît du paysage, comme toujours.

Gilets jaunes d'extrême droite - D.R.

"Les séditieux ont répondu à l'appel de Marine Le Pen et veulent s'en prendre aux institutions comme ils veulent s'en prendre aux parlementaires de la majorité", a lancé Christophe Castaner après les premiers incidents sur les Champs Elysées samedi 24 novembre. Il faut donc comprendre que des groupuscules d'extrême-droite ont infiltré le mouvement des gilets jaunes et qu'il serait bon que toute cette pagaille s'arrête. Laissez le gouvernement travailler, monter des barricades et mettre le feu, c'est faire partie de l'extrême-droite. Cela faisait une semaine que la presse prémédiquait tout le monde, la droite extrême tentait de récupérer un mouvement de ras-le-bol initié par l'annonce d'une hausse du prix du diesel à la pompe. La preuve que c'était vrai : les Champs-Elysées sont un champ de bataille, le ministre de l'intérieur parle de séditieux...

Les télévisions d'info en continu ont quant à elles passé la journée sur le sujet, pour une manif de 5000 personnes (selon les autorités). Il fallait bien ça... et des dizaines d'experts pour meubler... Alors que, le même jour, se tenait la manifestation contre les violences faites aux femmes — "Nous toutes" — qui réunissait quant à elle 30 000 personnes.

Le commentaire a été périlleux. D'un côté les télés voulaient parler des revendications (variées) des gilets jaunes, tenter de trier le bon grain de l'ivraie. Certains gilets jaunes manifestent...

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Pourquoi sortir de la polarisation quand elle est si pratique ?

Christophe Castaner parle de "séditieux", les tévés en continu parlent de "casseurs" et tentent de maintenir une ligne selon laquelle il y aurait des bons gilets jaunes et des "infiltrés". Du noir et blanc. Le gris, lui, disparaît du paysage, comme toujours.

Gilets jaunes d'extrême droite - D.R.

"Les séditieux ont répondu à l'appel de Marine Le Pen et veulent s'en prendre aux institutions comme ils veulent s'en prendre aux parlementaires de la majorité", a lancé Christophe Castaner après les premiers incidents sur les Champs Elysées samedi 24 novembre. Il faut donc comprendre que des groupuscules d'extrême-droite ont infiltré le mouvement des gilets jaunes et qu'il serait bon que toute cette pagaille s'arrête. Laissez le gouvernement travailler, monter des barricades et mettre le feu, c'est faire partie de l'extrême-droite. Cela faisait une semaine que la presse prémédiquait tout le monde, la droite extrême tentait de récupérer un mouvement de ras-le-bol initié par l'annonce d'une hausse du prix du diesel à la pompe. La preuve que c'était vrai : les Champs-Elysées sont un champ de bataille, le ministre de l'intérieur parle de séditieux...

Les télévisions d'info en continu ont quant à elles passé la journée sur le sujet, pour une manif de 5000 personnes (selon les autorités). Il fallait bien ça... et des dizaines d'experts pour meubler... Alors que, le même jour, se tenait la manifestation contre les violences faites aux femmes — "Nous toutes" — qui réunissait quant à elle 30 000 personnes.

Le commentaire a été périlleux. D'un côté les télés voulaient parler des revendications (variées) des gilets jaunes, tenter de trier le bon grain de l'ivraie. Certains gilets jaunes manifestent...

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Jupiter - D.R.
Jupiter - D.R.
Emmanuel Macron a créé la surprise en proposant la création d’une armée européenne. Une idée qui peut sembler pertinente au regard des menaces aux frontières de l’Union. Sauf que le Président français n’associe aucun contenu à ces mots «d’armée européenne»: pas d’objectifs pour cette force, pas de stratégie commune, pas de moyen, pas de budget. On reste dans l’idée. Un peu comme comme si on se disait: «Tiens, si on se faisait un week-end à la mer?». Surtout qu’après les déclarations du Président, les diplomates français ont rétropédalé dans les coulisses de Bruxelles. Un seul mot d’ordre: il faut s’en tenir à l’Initiative Européenne d’Intervention qui vient d’être lancée le 7 novembre. Un simple club de réflexion stratégique. Le mot d’armée européenne n’annonçait en fait rien de nouveau. Alors pourquoi cette sortie jupitérienne ? Peut-être juste pour griller la politesse à Angela Merkel. Car la chancelière allemande devait parler armée européenne devant le parlement européen quelques jours plus tard. Mais contrairement à la France, les Allemands sont beaucoup plus clairs. Le projet d’armée européenne est dans le contrat de coalition du gouvernement de Berlin. Mais cela permettait à Macron de claironner sur le porte-avion Charles-de-Gaulle: «J’ai été rejoint sur cette question par Angela Merkel.» De quoi se faire mousser à peu de frais.

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Jupiter - D.R.
Jupiter - D.R.
Emmanuel Macron a créé la surprise en proposant la création d’une armée européenne. Une idée qui peut sembler pertinente au regard des menaces aux frontières de l’Union. Sauf que le Président français n’associe aucun contenu à ces mots «d’armée européenne»: pas d’objectifs pour cette force, pas de stratégie commune, pas de moyen, pas de budget. On reste dans l’idée. Un peu comme comme si on se disait: «Tiens, si on se faisait un week-end à la mer?». Surtout qu’après les déclarations du Président, les diplomates français ont rétropédalé dans les coulisses de Bruxelles. Un seul mot d’ordre: il faut s’en tenir à l’Initiative Européenne d’Intervention qui vient d’être lancée le 7 novembre. Un simple club de réflexion stratégique. Le mot d’armée européenne n’annonçait en fait rien de nouveau. Alors pourquoi cette sortie jupitérienne ? Peut-être juste pour griller la politesse à Angela Merkel. Car la chancelière allemande devait parler armée européenne devant le parlement européen quelques jours plus tard. Mais contrairement à la France, les Allemands sont beaucoup plus clairs. Le projet d’armée européenne est dans le contrat de coalition du gouvernement de Berlin. Mais cela permettait à Macron de claironner sur le porte-avion Charles-de-Gaulle: «J’ai été rejoint sur cette question par Angela Merkel.» De quoi se faire mousser à peu de frais.

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Et le pire, c'est que c'est sans doute normal

Est-ce le journalisme en tant que tel qui disparaît ou une certaine forme de journalisme ? Quoi qu'il en soit, dans le monde qui vient, la presse du monde d'hier ne sera plus. Tout étant cyclique, évolutif, c'est sans doute assez logique.

Kodachrome 64 - Mailbox - Wikipedia - CC BY-SA 3.0

Il n'y a pas "une" presse, mais "des" presses. Peut-on raisonnablement dire que Voici et Le Canard Enchaîné sont le même produit ? Que Mediapart et Le Figaro sont interchangeables ? Pour fabriquer un journal, papier ou électronique, il faut des "ouvriers". Des journalistes, des maquettistes, des informaticiens, des pros de l'UX, on en passe. Ces ouvriers ne fabriquent pas le même produit selon qu'ils travaillent dans telle ou telle entreprise de presse. Le monde change et la presse avec. Désormais, il y a une majorité de titres qui tendent vers l'infotainment ou une forme de publicité déguisée, en réalité, des contenus adaptés aux besoins des annonceurs. Sur le Web, la plupart des journaux a pris le parti de monétiser les visiteurs et les données personnelles de ces derniers. On ne vend plus de l'information, on produit de l'information qui attire des visiteurs, dont on vend les données. Bref, la presse devient un vendeur de données personnelles.

Quand Le Monde envoie les données des visiteurs qui consultent sa page d'accueil à une trentaine de sites tiers, c'est à dire à d'autres entreprises, il ne le fait pas par bonté d'âme. Il le fait parce que cela lui rapporte de l'argent.

Sites tiers sur Lemonde.fr - Copie d'écran - CC
Sites tiers sur Lemonde.fr - Copie d'écran - CC

Quand Libération envoie les données de ses visiteurs à plus de 70 sites tiers, c'est aussi parce que c'est son business.

Sites tiers sur Liberation.fr - Copie d'écran - CC
Sites tiers sur Liberation.fr - Copie...

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Et le pire, c'est que c'est sans doute normal

Est-ce le journalisme en tant que tel qui disparaît ou une certaine forme de journalisme ? Quoi qu'il en soit, dans le monde qui vient, la presse du monde d'hier ne sera plus. Tout étant cyclique, évolutif, c'est sans doute assez logique.

Kodachrome 64 - Mailbox - Wikipedia - CC BY-SA 3.0

Il n'y a pas "une" presse, mais "des" presses. Peut-on raisonnablement dire que Voici et Le Canard Enchaîné sont le même produit ? Que Mediapart et Le Figaro sont interchangeables ? Pour fabriquer un journal, papier ou électronique, il faut des "ouvriers". Des journalistes, des maquettistes, des informaticiens, des pros de l'UX, on en passe. Ces ouvriers ne fabriquent pas le même produit selon qu'ils travaillent dans telle ou telle entreprise de presse. Le monde change et la presse avec. Désormais, il y a une majorité de titres qui tendent vers l'infotainment ou une forme de publicité déguisée, en réalité, des contenus adaptés aux besoins des annonceurs. Sur le Web, la plupart des journaux a pris le parti de monétiser les visiteurs et les données personnelles de ces derniers. On ne vend plus de l'information, on produit de l'information qui attire des visiteurs, dont on vend les données. Bref, la presse devient un vendeur de données personnelles.

Quand Le Monde envoie les données des visiteurs qui consultent sa page d'accueil à une trentaine de sites tiers, c'est à dire à d'autres entreprises, il ne le fait pas par bonté d'âme. Il le fait parce que cela lui rapporte de l'argent.

Sites tiers sur Lemonde.fr - Copie d'écran - CC
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Quand Libération envoie les données de ses visiteurs à plus de 70 sites tiers, c'est aussi parce que c'est son business.

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Après plusieurs mois à tenter de résister aux sirènes du Marketing Digital 2.0 , Reflets s'est finalement décidé à mettre en œuvre un outil de mesure d'audience.

Notre principale métrique depuis le passage à un système d'abonnements était, justement, le nombre d'abonnements. Vous avez été très nombreux à nous faire confiance et à soutenir notre travail et toute l'équipe — particulièrement notre comptable bahaméen — vous en remercie. Néanmoins, nous manquions de recul quand à la fréquentation de nos articles, aux thématiques qui vous intéressent le plus.

Message de service du comptable de Reflets - © Reflets
Message de service du comptable de Reflets - Reflets

Pour être un peu moins aveugle, nous avons donc lancé un serveur Matomo. Il s'agit d'une solution équivalente à Google Analytics, à ceci près qu'il s'agit d'un logiciel libre et que nous l'hébergeons sur notre propre infrastructure. Aucune donnée concernant nos lecteurs ne sort de chez nous et le directeur marketing (il n'y en a pas) ou le directeur commercial (il n'y en a pas) de Reflets n'ont pas accès à ces informations.

Comme le recommande la CNIL, la durée de vie du cookie déposé par notre serveur Matomo est limitée dans le temps. Le serveur est configuré de telle sorte que les adresses IP sont anonymisées, la géolocalisation volontairement imprécise. Enfin, nous respectons, le cas échéant, votre paramétrage Do Not Track et vous avez la possibilité de désactiver le dépôt du cookie de suivi depuis notre page...

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Après plusieurs mois à tenter de résister aux sirènes du Marketing Digital 2.0 , Reflets s'est finalement décidé à mettre en œuvre un outil de mesure d'audience.

Notre principale métrique depuis le passage à un système d'abonnements était, justement, le nombre d'abonnements. Vous avez été très nombreux à nous faire confiance et à soutenir notre travail et toute l'équipe — particulièrement notre comptable bahaméen — vous en remercie. Néanmoins, nous manquions de recul quand à la fréquentation de nos articles, aux thématiques qui vous intéressent le plus.

Message de service du comptable de Reflets - © Reflets
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Pour être un peu moins aveugle, nous avons donc lancé un serveur Matomo. Il s'agit d'une solution équivalente à Google Analytics, à ceci près qu'il s'agit d'un logiciel libre et que nous l'hébergeons sur notre propre infrastructure. Aucune donnée concernant nos lecteurs ne sort de chez nous et le directeur marketing (il n'y en a pas) ou le directeur commercial (il n'y en a pas) de Reflets n'ont pas accès à ces informations.

Comme le recommande la CNIL, la durée de vie du cookie déposé par notre serveur Matomo est limitée dans le temps. Le serveur est configuré de telle sorte que les adresses IP sont anonymisées, la géolocalisation volontairement imprécise. Enfin, nous respectons, le cas échéant, votre paramétrage Do Not Track et vous avez la possibilité de désactiver le dépôt du cookie de suivi depuis notre page...

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Le nouvel axe de la droite dure menace le plus grand réservoir de bio-diversité au monde

Ça y est, la sonnette d'alarme a enfin été tirée. Ban Ki-Moon l'a annoncé, le monde a "atteint un point de non retour climatique". La politique des petits pas, un petit pas en avant, deux petits pas en arrière, ne suffirait décidément plus.

Déforestation en Amazonie - WWF

Dans son dernier rapport, le GIEC a appelé à des transformations rapides et d'une ampleur "sans précédent". Et ceci pour espérer rester dans l'estimation la plus optimiste, celle d'un réchauffement de 1,5 C à l'horizon 2100, celle que nous pourrions nommer le dérapage contrôlé. Car à 2 C, le climat commence à s'emballer. Le "système Terre" oscille, condamnant au passage écosystèmes, banquises et modèles actuels de développement humain. Quand au scénario numéro trois, celui que visent les fameux accords de Paris, nous en savons peu. Tablant sur un réchauffement de 3 C mais plus probablement 5C, ce scénario prévoit la sortie du modèle de climat tel que nous le connaissons. C'est le grand saut dans l'inconnu. La planète étuve.

Serait-ce le scénario qui aurait effrayé notre ministre de l'écologie, et grossiste en shampooing, Nicolas Hulot, le poussant à démissionner en ces termes :

"Non, je ne comprends pas que nous assistions globalement les uns et les autres à la gestation d'une tragédie bien annoncée dans une forme d'indifférence. [...] Je ne comprends pas comment, après la conférence de Paris, après un diagnostic imparable qui ne cesse de se préciser et de s'aggraver de jour en jour, ce sujet est toujours relégué dans les dernières priorités."

Différents scenario de réchauffement par rapport aux émissions de gaz carbonique - United Nations - Carbon Offset Platform
Différents scenario de réchauffement par rapport aux émissions de gaz carbonique - United Nations - Carbon Offset Platform

Par cette démission choc, sous...

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Le nouvel axe de la droite dure menace le plus grand réservoir de bio-diversité au monde

Ça y est, la sonnette d'alarme a enfin été tirée. Ban Ki-Moon l'a annoncé, le monde a "atteint un point de non retour climatique". La politique des petits pas, un petit pas en avant, deux petits pas en arrière, ne suffirait décidément plus.

Déforestation en Amazonie - WWF

Dans son dernier rapport, le GIEC a appelé à des transformations rapides et d'une ampleur "sans précédent". Et ceci pour espérer rester dans l'estimation la plus optimiste, celle d'un réchauffement de 1,5 C à l'horizon 2100, celle que nous pourrions nommer le dérapage contrôlé. Car à 2 C, le climat commence à s'emballer. Le "système Terre" oscille, condamnant au passage écosystèmes, banquises et modèles actuels de développement humain. Quand au scénario numéro trois, celui que visent les fameux accords de Paris, nous en savons peu. Tablant sur un réchauffement de 3 C mais plus probablement 5C, ce scénario prévoit la sortie du modèle de climat tel que nous le connaissons. C'est le grand saut dans l'inconnu. La planète étuve.

Serait-ce le scénario qui aurait effrayé notre ministre de l'écologie, et grossiste en shampooing, Nicolas Hulot, le poussant à démissionner en ces termes :

"Non, je ne comprends pas que nous assistions globalement les uns et les autres à la gestation d'une tragédie bien annoncée dans une forme d'indifférence. [...] Je ne comprends pas comment, après la conférence de Paris, après un diagnostic imparable qui ne cesse de se préciser et de s'aggraver de jour en jour, ce sujet est toujours relégué dans les dernières priorités."

Différents scenario de réchauffement par rapport aux émissions de gaz carbonique - United Nations - Carbon Offset Platform
Différents scenario de réchauffement par rapport aux émissions de gaz carbonique - United Nations - Carbon Offset Platform

Par cette démission choc, sous...

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Emmanuel Macron répondant à une question idiote - Copie d'écran - D.R.

L'émission Quotidien a diffusé des images du président Emmanuel Macron s'adressant à des anciens combattants. Les micros tournaient, ce qui donne à voir un président tout à son affaire pour expulser les envahisseurs, ceux qui vont procéder au "Grand Remplacement". Un militaire lui demande : "Quand mettrez-vous les sans-papiers hors de chez nous ?". Réponse en mode funambule sur une corde entre deux pics à 2000 mètres d'altitude : "Haaaa, ceux qui n'ont pas de papiers et qui n'ont pas le droit d'asile, croyez-moi qu'on va les... On va continuer le travail". Les sans-papiers qui n'ont pas le droit d'asile...

Par principe, un sans-papiers n'a pas le droit d'asile. Au mieux, il tente de le demander. Imaginons qu'Emmanuel Macron ait voulu parler de ceux qui n'ont pas obtenu le droit d'asile. Parle-t-il de ceux qui l'ont demandé et ne l'ont pas obtenu, ou de la multitude qui est expulsée avant même de l'avoir demandé, comme nous l'avons démontré dans notre dossier sur la vallée de la Roya, parce que l'Etat français les empêche de le faire ?

Dans tous les cas de figure, Emmanuel Macron adopte la stratégie (qui a échoué) de Nicolas Sarkozy : parler leur langue aux électeurs potentiels du Front National RN. En celà, il participe à la polarisation des questions qui séparent les Français.

";s:7:"content";s:2074:"

Emmanuel Macron répondant à une question idiote - Copie d'écran - D.R.

L'émission Quotidien a diffusé des images du président Emmanuel Macron s'adressant à des anciens combattants. Les micros tournaient, ce qui donne à voir un président tout à son affaire pour expulser les envahisseurs, ceux qui vont procéder au "Grand Remplacement". Un militaire lui demande : "Quand mettrez-vous les sans-papiers hors de chez nous ?". Réponse en mode funambule sur une corde entre deux pics à 2000 mètres d'altitude : "Haaaa, ceux qui n'ont pas de papiers et qui n'ont pas le droit d'asile, croyez-moi qu'on va les... On va continuer le travail". Les sans-papiers qui n'ont pas le droit d'asile...

Par principe, un sans-papiers n'a pas le droit d'asile. Au mieux, il tente de le demander. Imaginons qu'Emmanuel Macron ait voulu parler de ceux qui n'ont pas obtenu le droit d'asile. Parle-t-il de ceux qui l'ont demandé et ne l'ont pas obtenu, ou de la multitude qui est expulsée avant même de l'avoir demandé, comme nous l'avons démontré dans notre dossier sur la vallée de la Roya, parce que l'Etat français les empêche de le faire ?

Dans tous les cas de figure, Emmanuel Macron adopte la stratégie (qui a échoué) de Nicolas Sarkozy : parler leur langue aux électeurs potentiels du Front National RN. En celà, il participe à la polarisation des questions qui séparent les Français.

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Bienvenue dans un avenir très incertain

Les petits signes se multiplient... Nous allons vers un monde de merde, comme disait George Abitbol. Espérons que nos enfants feront mieux que nous...

George Abitbol - D.R. - D.R.

Trump aux Etats-Unis, Salvini en Italie, Erdoğan en Turquie, Duterte aux Philippines, Orban en Hongrie, Duda en Pologne, Poutine en Russie, on pensait que l'extrême-droite, le populisme rance avaient fait le plein. Eh bien non... Voilà que le Brésil élit Bolsonaro. Un nostalgique de la dictature militaire qui a plombé le pays de 1964 à 1985. Selon Bolsonaro, «L'erreur de la dictature a été de torturer sans tuer. » On ne peut pas lui reprocher de ne pas être clair :«Oui, je suis favorable à une dictature! Nous ne réglerons jamais les problèmes de la nation avec cette démocratie irresponsable!»

Un truc à la mode visiblement, ce truc de l'homme « fort », « autoritaire ». Il y a quelques jours l'Ifop sondait les français avec cette question : « Certains pensent que la France doit se réformer en profondeur pour éviter le déclin mais qu’aucun homme politique élu au suffrage universel ne disposera plus du pouvoir nécessaire pour mener à bien ces réformes et que dans ce cadre, il faudrait que la direction du pays soit confiée à un pouvoir politique autoritaire, quitte à alléger les mécanismes de contrôle démocratique s’exerçant sur le gouvernement. Etes-vous tout à fait d’accord, plutôt d’accord, plutôt pas d’accord ou pas du tout d’accord avec cette opinion ? » Surprise, 40% des sondés répondent par l'affirmative...

A ce stade, on serait tenté de se résigner... Les électeurs ont les dirigeants qu'ils méritent...

La multiplication des « fascistes » à la...

";s:7:"content";s:2448:"

Bienvenue dans un avenir très incertain

Les petits signes se multiplient... Nous allons vers un monde de merde, comme disait George Abitbol. Espérons que nos enfants feront mieux que nous...

George Abitbol - D.R. - D.R.

Trump aux Etats-Unis, Salvini en Italie, Erdoğan en Turquie, Duterte aux Philippines, Orban en Hongrie, Duda en Pologne, Poutine en Russie, on pensait que l'extrême-droite, le populisme rance avaient fait le plein. Eh bien non... Voilà que le Brésil élit Bolsonaro. Un nostalgique de la dictature militaire qui a plombé le pays de 1964 à 1985. Selon Bolsonaro, «L'erreur de la dictature a été de torturer sans tuer. » On ne peut pas lui reprocher de ne pas être clair :«Oui, je suis favorable à une dictature! Nous ne réglerons jamais les problèmes de la nation avec cette démocratie irresponsable!»

Un truc à la mode visiblement, ce truc de l'homme « fort », « autoritaire ». Il y a quelques jours l'Ifop sondait les français avec cette question : « Certains pensent que la France doit se réformer en profondeur pour éviter le déclin mais qu’aucun homme politique élu au suffrage universel ne disposera plus du pouvoir nécessaire pour mener à bien ces réformes et que dans ce cadre, il faudrait que la direction du pays soit confiée à un pouvoir politique autoritaire, quitte à alléger les mécanismes de contrôle démocratique s’exerçant sur le gouvernement. Etes-vous tout à fait d’accord, plutôt d’accord, plutôt pas d’accord ou pas du tout d’accord avec cette opinion ? » Surprise, 40% des sondés répondent par l'affirmative...

A ce stade, on serait tenté de se résigner... Les électeurs ont les dirigeants qu'ils méritent...

La multiplication des « fascistes » à la...

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Une situation intenable

En Libye, les migrants sont torturés ou exploités. L'Europe regarde ailleurs quand elle ne met pas des bâtons dans les hélices des bateaux des ONG qui tentent de sauver les migrants en Méditerranée...

Tripoli, le 4 Juillet 2015. Centre de détention pour migrants illégaux à Garabouli, dans la région de Tripoli. - Cyril Marcilhacy - © Cyril Marcilhacy

Fin 2015, nous nous étions rendus à Tripoli en Libye. Profitant de la visite d’un député français, nous avions pu accéder à deux centres de rétention. Dans ces centres répartis dans tout le pays, certains officiels contrôlés par la polices, d’autres aux mains de milices, des milliers d’Érythréens, de Soudanais, de Maliens et de Nigériens sont détenus dans des conditions inhumaines. Les centres que nous avions pu visiter étaient évidemment les plus « présentables ». Mais les photos et les témoignages que nous avions pu en rapporter montraient la dureté des conditions de détention.

Dans l’un de ces centres officiels, adossé à un poste de police de Tripoli, Misron, un Erythréen de 13 ans, raconte son histoire. « Je suis parti il y a deux mois. Sans le dire à mes parents… J’en avais assez de la pauvreté et de la dictature. J’ai mis un mois pour me rendre à Karthoum au Soudan. Là, j’ai rencontré quatre autres jeunes Erythréens et nous avons décidé de poursuivre ensemble le voyage jusqu’en Europe. Nous avons mis un mois pour arriver jusqu’à la côte libyenne. Nous avons été arrêtés il y a dix jours. » Pour payer leur voyage, ils ont fait des petits boulots au gré de leur périple. Un policier tient à nous montrer que le migrants sont bien traités. « Nous avons même une infirmerie ici. » Il nous entraîne vers une porte métallique donnant dans la cour. Il cherche désespérément la clef, la demande a un collègue. En vain. Il a un petit rire un peu gêné. Visiblement, il ne vaut mieux...

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Une situation intenable

En Libye, les migrants sont torturés ou exploités. L'Europe regarde ailleurs quand elle ne met pas des bâtons dans les hélices des bateaux des ONG qui tentent de sauver les migrants en Méditerranée...

Tripoli, le 4 Juillet 2015. Centre de détention pour migrants illégaux à Garabouli, dans la région de Tripoli. - Cyril Marcilhacy - © Cyril Marcilhacy

Fin 2015, nous nous étions rendus à Tripoli en Libye. Profitant de la visite d’un député français, nous avions pu accéder à deux centres de rétention. Dans ces centres répartis dans tout le pays, certains officiels contrôlés par la polices, d’autres aux mains de milices, des milliers d’Érythréens, de Soudanais, de Maliens et de Nigériens sont détenus dans des conditions inhumaines. Les centres que nous avions pu visiter étaient évidemment les plus « présentables ». Mais les photos et les témoignages que nous avions pu en rapporter montraient la dureté des conditions de détention.

Dans l’un de ces centres officiels, adossé à un poste de police de Tripoli, Misron, un Erythréen de 13 ans, raconte son histoire. « Je suis parti il y a deux mois. Sans le dire à mes parents… J’en avais assez de la pauvreté et de la dictature. J’ai mis un mois pour me rendre à Karthoum au Soudan. Là, j’ai rencontré quatre autres jeunes Erythréens et nous avons décidé de poursuivre ensemble le voyage jusqu’en Europe. Nous avons mis un mois pour arriver jusqu’à la côte libyenne. Nous avons été arrêtés il y a dix jours. » Pour payer leur voyage, ils ont fait des petits boulots au gré de leur périple. Un policier tient à nous montrer que le migrants sont bien traités. « Nous avons même une infirmerie ici. » Il nous entraîne vers une porte métallique donnant dans la cour. Il cherche désespérément la clef, la demande a un collègue. En vain. Il a un petit rire un peu gêné. Visiblement, il ne vaut mieux...

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L'arrivée de l'extrême-droite n'est pas neutre

A Vintimille, de l'autre côté de la frontière les Italiens ne sont pas en reste pour venir en aide aux migrants. Mais les pressions d'un Etat passé aux mains de l'extrême-droite sont fortes.

Vintimille, Italie - Antoine Champagne - Reflets - Citation Reflets.info requise

Côté italien, à Vintimille, les associations continuent à se mobiliser, même si le flot des migrants s’est largement tari. Selon les estimations, il aurait baissé de 95% par rapport au pic de la crise migratoire en 2015. La situation politique italienne a profondément évolué. Le nouveau chef du gouvernement populiste et d’extrême droite, Giuseppe Conte, a verrouillé le pays. Les pays d'origine des migrants ont aussi récemment changé. Longtemps majoritairement en provenance d’Érythrée, du Soudan et du Nigéria, ils viennent désormais principalement d’Afghanistan et d’Irak. C'est dans cet environnement politique difficile et face à quelques centaines de migrants encore présents que les associations côté italien continuent, en coordination avec leurs homologues françaises, d'apporter un soutien matériel et psychologique aux migrants.

Caritas distribue des petits déjeuners et propose des consultations médicales.

La cuisine de l'association Caritas à Vintimille - Antoine Champagne - Reflets - Citation Reflets.info requise
La cuisine de l'association Caritas à Vintimille - Antoine Champagne - Reflets - Citation Reflets.info requise

"Nous avions 600 personnes qui bénéficiaient de notre aide il y a un an. Aujourd'hui, c'est une petite quarantaine", explique Manuela, bénévole de Caritas. L'arrivée de l'extrême droite au pouvoir s'est fait sentir dès la première semaine où les éloignements de migrants ont été multipliés par trois. Désormais, les rafles ont lieu le jeudi. Les migrants sont amenés en bus dans le sud de l'Italie. Ici aussi, les...

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L'arrivée de l'extrême-droite n'est pas neutre

A Vintimille, de l'autre côté de la frontière les Italiens ne sont pas en reste pour venir en aide aux migrants. Mais les pressions d'un Etat passé aux mains de l'extrême-droite sont fortes.

Vintimille, Italie - Antoine Champagne - Reflets - Citation Reflets.info requise

Côté italien, à Vintimille, les associations continuent à se mobiliser, même si le flot des migrants s’est largement tari. Selon les estimations, il aurait baissé de 95% par rapport au pic de la crise migratoire en 2015. La situation politique italienne a profondément évolué. Le nouveau chef du gouvernement populiste et d’extrême droite, Giuseppe Conte, a verrouillé le pays. Les pays d'origine des migrants ont aussi récemment changé. Longtemps majoritairement en provenance d’Érythrée, du Soudan et du Nigéria, ils viennent désormais principalement d’Afghanistan et d’Irak. C'est dans cet environnement politique difficile et face à quelques centaines de migrants encore présents que les associations côté italien continuent, en coordination avec leurs homologues françaises, d'apporter un soutien matériel et psychologique aux migrants.

Caritas distribue des petits déjeuners et propose des consultations médicales.

La cuisine de l'association Caritas à Vintimille - Antoine Champagne - Reflets - Citation Reflets.info requise
La cuisine de l'association Caritas à Vintimille - Antoine Champagne - Reflets - Citation Reflets.info requise

"Nous avions 600 personnes qui bénéficiaient de notre aide il y a un an. Aujourd'hui, c'est une petite quarantaine", explique Manuela, bénévole de Caritas. L'arrivée de l'extrême droite au pouvoir s'est fait sentir dès la première semaine où les éloignements de migrants ont été multipliés par trois. Désormais, les rafles ont lieu le jeudi. Les migrants sont amenés en bus dans le sud de l'Italie. Ici aussi, les...

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A l'écart des médias, de nombreux bénévoles aident les migrants

Grande gueule, Cédric Herrou a retenu l'attention des médias. Dans l'ombre, d'autres bénévoles apportent leur aide aux migrants, en silence. D'autres encore, sont "en accord avec Dieu et le Cosmos".

Hubert Jourdan - Jacques Duplessy - Reflets - Citation Reflets.info requise

Sur une route étroite et perdue qui serpente dans les environs de Nice, soudain, un petit chemin monte à pic. C'est là qu'il faut bifurquer pour atteindre la maison d'Hubert Jourdan. Dans le maquis environnant, on distingue des tentes, des cabanes, un chalet. Hubert y reçoit des migrants. L'association Habitat et Citoyenneté est un peu le dernier rempart pour bon nombre de personnes. Elle fournit un accès à une épicerie, au réseau Internet pour renouer ou conserver des liens avec ceux qui sont restés. Mais aussi et surtout un accès au droit, ce qui fait le plus défaut aux migrants. Hubert a un passé engagé dans des ONG. Au Bangladesh, en Inde, dans les Balkans. C'est assez naturellement qu'il s'est rapproché des associations locales lorsqu'il s'est posé dans le Sud de la France. Et depuis la fermeture des frontières en 2015, il n'a pas arrêté... « On n'a même plus le droit de leur donner à manger, explique-t-il, à Vintimille, le conseil municipal s'est même réuni pour savoir si on ne devait pas interdire de leur filer à boire». D'ailleurs, depuis longtemps, les fontaines sont fermées à Vintimille.

Les trois gardes à vue qu'il a subies n'ont en rien entamé son action. Ce soir, nous discutons autour d'une table devant sa maison et trois migrants se joignent à nous. « Aucun ne reste ici, c'est un lieu de passage, un endroit où se reposer et reprendre des forces. Ils veulent tous rejoindre quelqu'un de...

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A l'écart des médias, de nombreux bénévoles aident les migrants

Grande gueule, Cédric Herrou a retenu l'attention des médias. Dans l'ombre, d'autres bénévoles apportent leur aide aux migrants, en silence. D'autres encore, sont "en accord avec Dieu et le Cosmos".

Hubert Jourdan - Jacques Duplessy - Reflets - Citation Reflets.info requise

Sur une route étroite et perdue qui serpente dans les environs de Nice, soudain, un petit chemin monte à pic. C'est là qu'il faut bifurquer pour atteindre la maison d'Hubert Jourdan. Dans le maquis environnant, on distingue des tentes, des cabanes, un chalet. Hubert y reçoit des migrants. L'association Habitat et Citoyenneté est un peu le dernier rempart pour bon nombre de personnes. Elle fournit un accès à une épicerie, au réseau Internet pour renouer ou conserver des liens avec ceux qui sont restés. Mais aussi et surtout un accès au droit, ce qui fait le plus défaut aux migrants. Hubert a un passé engagé dans des ONG. Au Bangladesh, en Inde, dans les Balkans. C'est assez naturellement qu'il s'est rapproché des associations locales lorsqu'il s'est posé dans le Sud de la France. Et depuis la fermeture des frontières en 2015, il n'a pas arrêté... « On n'a même plus le droit de leur donner à manger, explique-t-il, à Vintimille, le conseil municipal s'est même réuni pour savoir si on ne devait pas interdire de leur filer à boire». D'ailleurs, depuis longtemps, les fontaines sont fermées à Vintimille.

Les trois gardes à vue qu'il a subies n'ont en rien entamé son action. Ce soir, nous discutons autour d'une table devant sa maison et trois migrants se joignent à nous. « Aucun ne reste ici, c'est un lieu de passage, un endroit où se reposer et reprendre des forces. Ils veulent tous rejoindre quelqu'un de...

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Poursuivie devant les tribunaux pour avoir accompagné des mineurs sur 100 mètres

Membre d'Amnesty International, Martine Landry a convoyé à pied des mineurs sur une centaine de mètres. La voilà renvoyée devant un tribunal. Le procureur s'acharne...

Martine Landry devant le panneau France à la frontière (haute) de Menton - Antoine Champagne - Reflets - Citation Reflets.info requise

Martine Landry est devenue malgré elle un symbole de l’absurdité des poursuites judiciaires à l’encontre de ceux qui aident les migrants. « L’affaire » pourrait prêter à sourire : la justice lui reproche d’avoir convoyé deux mineurs depuis le poste frontière italien jusqu’au poste frontière français à Menton, bref d’avoir emmené des mineurs de la police italienne à la police française. Il faut se représenter le lieu pour comprendre l’absurdité de la chose : une route sur les hauteurs de la ville, d’un côté le poste frontière italien, de l’autre les douanes françaises. Une centaine de mètres séparent les deux bâtiments. Au milieu, un panneau France. C’est dans cet espace que plusieurs associations, dont Amnesty International à laquelle appartient Martine Landry, effectuent des observations sur la légalité des reconduites vers l’Italie.

L’affaire commence le 25 juillet 2017. Postée à la frontière, Martine Landry constate que plusieurs mineurs sont renvoyés vers l’Italie, une reconduite illégale car les mineurs non accompagnés sont censés être pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance (ASE). « J’ai vu que les douaniers italiens ont renvoyé les mineurs vers la France car c’est le droit international, raconte Martine. Mais Je savais que les policiers français avaient un stratagème : les renvoyer en Italie par le train depuis la gare de Menton Garavan pour empêcher les douaniers italiens de les intercepter. Je suis donc allée attendre les mineurs dans le tunnel de la gare...

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Poursuivie devant les tribunaux pour avoir accompagné des mineurs sur 100 mètres

Membre d'Amnesty International, Martine Landry a convoyé à pied des mineurs sur une centaine de mètres. La voilà renvoyée devant un tribunal. Le procureur s'acharne...

Martine Landry devant le panneau France à la frontière (haute) de Menton - Antoine Champagne - Reflets - Citation Reflets.info requise

Martine Landry est devenue malgré elle un symbole de l’absurdité des poursuites judiciaires à l’encontre de ceux qui aident les migrants. « L’affaire » pourrait prêter à sourire : la justice lui reproche d’avoir convoyé deux mineurs depuis le poste frontière italien jusqu’au poste frontière français à Menton, bref d’avoir emmené des mineurs de la police italienne à la police française. Il faut se représenter le lieu pour comprendre l’absurdité de la chose : une route sur les hauteurs de la ville, d’un côté le poste frontière italien, de l’autre les douanes françaises. Une centaine de mètres séparent les deux bâtiments. Au milieu, un panneau France. C’est dans cet espace que plusieurs associations, dont Amnesty International à laquelle appartient Martine Landry, effectuent des observations sur la légalité des reconduites vers l’Italie.

L’affaire commence le 25 juillet 2017. Postée à la frontière, Martine Landry constate que plusieurs mineurs sont renvoyés vers l’Italie, une reconduite illégale car les mineurs non accompagnés sont censés être pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance (ASE). « J’ai vu que les douaniers italiens ont renvoyé les mineurs vers la France car c’est le droit international, raconte Martine. Mais Je savais que les policiers français avaient un stratagème : les renvoyer en Italie par le train depuis la gare de Menton Garavan pour empêcher les douaniers italiens de les intercepter. Je suis donc allée attendre les mineurs dans le tunnel de la gare...

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Quelques nuages noirs s'approchent

Le grand public découvre toujours une crise financière quand elle explose. Le secteur de la finance la voit arriver de loin. Quelques signes apparaissent depuis quelques mois pouvant annoncer une nouvelle crise majeure.

D.R. - D.R.

"Les arbres ne montent pas au ciel", ont coutume de dire les traders. Avant de l'oublier dans la seconde qui suit. En d'autres termes, une hausse ne dure pas toujours. Par ailleurs, chaque bulle est plus importante que la précédente et la crise qui suit leur explosion est plus grave. A chaque fois, ce sont les contribuables qui payent les pots cassés. On pourrait croire que la crise des subprimes et de la dette souveraine sont derrière nous. D'ailleurs de nombreux indicateurs sont au vert. L'économie américaine semble se porter comme un charme, le taux chômage semble contenu en France. Que du bon.

Oui, mais non.

La crise des subprimes et de la dette souveraine ont été réglées par une injection massive de liquidités dans le secteur financier. Les banques centrales ont prêté sans compter aux banques à des taux très bas, parfois même gratuitement (ZIRP). Cet argent, les banques, au lieu de le re-prêter massivement aux entreprises et aux particuliers, l'ont injecté sur les marchés financiers. Les algos s'en sont donné à coeur joie et les cours des actions se sont envolés. L'arbre semblait monter au ciel jusqu'il y a quelques jours quand Wall Street a commencé à monter des signes de faiblesse.

Lorsque l'on regarde le SP500, l'indice de référence de New-York, la hausse depuis 2009 est vertigineuse. Comme s'il ne s'était rien passé, comme si les perspectives économiques des entreprises étaient sublimes.

Evolution du SP 500 depuis 1996 - Copie d'écran indice SP 500 par Yahoo - CC
Evolution du SP...

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Quelques nuages noirs s'approchent

Le grand public découvre toujours une crise financière quand elle explose. Le secteur de la finance la voit arriver de loin. Quelques signes apparaissent depuis quelques mois pouvant annoncer une nouvelle crise majeure.

D.R. - D.R.

"Les arbres ne montent pas au ciel", ont coutume de dire les traders. Avant de l'oublier dans la seconde qui suit. En d'autres termes, une hausse ne dure pas toujours. Par ailleurs, chaque bulle est plus importante que la précédente et la crise qui suit leur explosion est plus grave. A chaque fois, ce sont les contribuables qui payent les pots cassés. On pourrait croire que la crise des subprimes et de la dette souveraine sont derrière nous. D'ailleurs de nombreux indicateurs sont au vert. L'économie américaine semble se porter comme un charme, le taux chômage semble contenu en France. Que du bon.

Oui, mais non.

La crise des subprimes et de la dette souveraine ont été réglées par une injection massive de liquidités dans le secteur financier. Les banques centrales ont prêté sans compter aux banques à des taux très bas, parfois même gratuitement (ZIRP). Cet argent, les banques, au lieu de le re-prêter massivement aux entreprises et aux particuliers, l'ont injecté sur les marchés financiers. Les algos s'en sont donné à coeur joie et les cours des actions se sont envolés. L'arbre semblait monter au ciel jusqu'il y a quelques jours quand Wall Street a commencé à monter des signes de faiblesse.

Lorsque l'on regarde le SP500, l'indice de référence de New-York, la hausse depuis 2009 est vertigineuse. Comme s'il ne s'était rien passé, comme si les perspectives économiques des entreprises étaient sublimes.

Evolution du SP 500 depuis 1996 - Copie d'écran indice SP 500 par Yahoo - CC
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Un coût non négligeable...

Plusieurs milliards d'euros dépensés pour rétablir les frontières intérieures, une menace fantasmée, la voie choisie par la France est clouée au pilori par le Parlement européen.

Frontière (basse) à Menton - Antoine Champagne - Reflets - Citation Reflets.info requise

La libre circulation des personnes et des biens prévues par la convention de Schengen, qui regroupe 26 pays de l'Union Européenne a pris un coup dans l'aile assez sérieux depuis 2015. L'afflux de migrants à la suite du "printemps arabe" en 2011, puis l'exode massif de Syriens en 2015 on conduit plusieurs Etats membres de l'Union à rétablir des frontières "intérieures". Jusque là, les frontières avaient été repoussées vers "l'extérieur" de l'Union. Cette situation a conduit certains Etats à devoir supporter un coût commun de la surveillance des frontières de l'Union. Sur les 7 700 kilomètres de frontière terrestre et 42 600 kilomètres de côtes formant les frontières extérieures, la Grèce doit surveiller 16 000 km de côtes et comporte 4 000 îles...

De manière tout à fait désordonnée, parfois de manière temporaire, plusieurs pays membres ont rétabli leurs frontières en 2015. C'est le cas de l'Allemagne, de la Hongrie, de l'Autriche, de la Slovénie, la Suède, la Norvège, du Danemark.

Le rétablissement des frontières en France a été décidé à l'occasion de la COP21 qui réunissait de nombreux chefs d'Etats à Paris en novembre 2015. Les attentats qui ont frappé le pays ont fourni une excuse supplémentaire permettant d'invoquer l'article 25 et 27 du code frontières Schengen, c'est à dire le rétablissement temporaire des frontières « en cas de menace grave pour l'ordre public ou la...

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Un coût non négligeable...

Plusieurs milliards d'euros dépensés pour rétablir les frontières intérieures, une menace fantasmée, la voie choisie par la France est clouée au pilori par le Parlement européen.

Frontière (basse) à Menton - Antoine Champagne - Reflets - Citation Reflets.info requise

La libre circulation des personnes et des biens prévues par la convention de Schengen, qui regroupe 26 pays de l'Union Européenne a pris un coup dans l'aile assez sérieux depuis 2015. L'afflux de migrants à la suite du "printemps arabe" en 2011, puis l'exode massif de Syriens en 2015 on conduit plusieurs Etats membres de l'Union à rétablir des frontières "intérieures". Jusque là, les frontières avaient été repoussées vers "l'extérieur" de l'Union. Cette situation a conduit certains Etats à devoir supporter un coût commun de la surveillance des frontières de l'Union. Sur les 7 700 kilomètres de frontière terrestre et 42 600 kilomètres de côtes formant les frontières extérieures, la Grèce doit surveiller 16 000 km de côtes et comporte 4 000 îles...

De manière tout à fait désordonnée, parfois de manière temporaire, plusieurs pays membres ont rétabli leurs frontières en 2015. C'est le cas de l'Allemagne, de la Hongrie, de l'Autriche, de la Slovénie, la Suède, la Norvège, du Danemark.

Le rétablissement des frontières en France a été décidé à l'occasion de la COP21 qui réunissait de nombreux chefs d'Etats à Paris en novembre 2015. Les attentats qui ont frappé le pays ont fourni une excuse supplémentaire permettant d'invoquer l'article 25 et 27 du code frontières Schengen, c'est à dire le rétablissement temporaire des frontières « en cas de menace grave pour l'ordre public ou la...

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Les méandres d’Internet sont vraiment impénétrables. https://www.youporn.com/watch/14183837/french-data-porn/ […]";s:7:"content";s:345:"C’est troublant, et pourtant c’est une information confirmée : une vidéo d’interview d’AMESys est en ligne… sur Youporn. A la rubrique « french data porn ». Ça ne s’invente pas. 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Monter des parties de la population les unes contre les autres a toujours été une technique politicienne fort usitée. Par l’extrême droite en particulier. Surtout par l’extrême droite. Depuis le référendum sur le traité constitutionnel de l’UE en 2005, jusqu’à la campagne présidentielle de 2007, les partis politiques et leurs représentants tentaient surtout de se faire élire en s’opposant sur deux terrains idéologiques bien définis : le libéralisme économique et « le moins d’État » accolé à un conservatisme des mœurs d’un côté, et la transformation de la société par une plus grande redistribution des richesses soutenue par un État providence assumé de l’autre.

Droite et gauche pouvaient ainsi facilement s’opposer sur des sujets tels que : le temps de travail, la sécurité, les services publics, le chômage, l’immigration ou encore la construction européenne. L’extrême droite, elle, venait juste rageusement expliquer que tous les débats de fond et leurs solutions politiques étaient sans issues puisque le cœur du problème n’était pas traité, selon eux : l’immigration. Chacun pouvait alors tranquillement s’écharper de manière établie et conforme à trois visions de la société : racisme et préférence nationale pour l’extrême droite, baisse des impôts, privatisations et performance individuelles pour la droite, renforcement des protections sociales, État providence et amélioration de la répartition des richesses pour la gauche.

Dans ce monde là, l’électeur choisissait en connaissance de cause une « voie » politique avec laquelle il adhérait. Mais depuis un peu plus de 10 ans, ce système de classement à tiroirs a lentement mais sûrement explosé. Jusqu’à créer une bouillie politique informe, incompréhensible, aux lignes tellement floues et en croisement permanent qu’il n’est quasiment plus possible pour l’électeur de s’y retrouver.

Le traité puis Sarkozy et son « ouverture »

Le débat et le vote de 2005 ont été un événement majeur pour expliquer le début de la fragmentation de l’espace politique français. Il a mené à la crise actuelle des repères et l’irresponsabilité caractérisée qui la définit. En 2005, un certain François Hollande se tient derrière un pupitre sur un plateau de télé juste à côté d’un certain Nicolas Sarkozy et défend avec un ténacité remarquable les idées de ce dernier. Un socialiste (de gauche) — secrétaire général du parti éponyme qui plus est — s’accorde pleinement avec l’étoile montante de la droite UMP, ministre de l’intérieur d’un certain Jacques Chirac, sur la signature d’un traité qui gravera dans le marbre une Union européenne anti-sociale, néolibérale, et technocratique.

Si la gauche socialiste plébiscite la même orientation économique et sociale pour l’Europe que l’UMP, comment va-t-il être possible de distinguer les deux camps ? Très difficilement. Au point que 2 ans plus tard, une fois Sarkozy élu, sa « politique d’ouverture » va lui permettre de commencer à souligner cette confusion. Accueillir des socialistes ou assimilés dans son gouvernement, et les voir se précipiter pour appliquer sa politique d’hyper-président réactionnaire (et ordolibérale) inaugure une nouvelle ère qui modifie grandement l’échiquier politique français.

Mais c’est à ce moment là, aussi, que la politique de clivage des populations et de confusions électorales se met en place : la France qui, se lève tôt, les racailles, l’identité nationale, travailler plus pour gagner plus, sont autant de moyens pour Sarkozy de déclarer qu’il existerait plusieurs « France ». D’entamer la guerre du tous contre tous. C’est un moyen de gagner une partie des voix du Front national, mais il s’agit aussi de diviser pour mieux régner. En face, chez les « progressistes » auto-proclamés, même si l’on hurle un peu au loup, la stupéfaction l’emporte sur la capacité à s’opposer. Certains socialistes commencent même à se positionner sur une nouvelle ligne du tout sécuritaire, doublée d’un libéralisme social assumé. Une sorte de sarkozisme « de gauche ». Manuel Valls écrit d’ailleurs un bouquin, et commence son travail de droitisation sociale et économique du PS. Visiblement, la méthode Sarkozy semble payante, alors pourquoi ne pas l’essayer au PS ?

2012 : l’irresponsabilité c’est maintenant !

5 ans d’idéologie de « droite forte », soufflée par Patrick Buisson, laissent des marques politiques, même si l’ouverture à gauche était censée jouer la carte de l’apaisement. Le sarkozisme, dans son volet social et sécuritaire se révèle être une copie politique des programmes du Front national. Il est à peine délimité, pour étouffer les accusations de plagiat ou de limites à ne pas franchir. Pour le reste, c’est la continuation des politiques libérales débutées par Thatcher et Reagan, plus de 25 ans auparavant.

Finalement, la présidentielle propulse François Hollande à l’Elysée, qu’on imagine stupéfait de sa propre victoire. Marine Le Pen fait un score de 18%, quand Hollande est à 28% et Sarkozy à 25%. Le Front national est toujours là, mais pas plus haut qu’en 2002. L’alternance a joué, et normalement, après cet essai du président pro-austérité et pro-europe libérale, tendance sociale d’extrême-droite, qui a augmenté la dette du pays de 600 milliards, il ne devrait pas être très compliqué pour un président socialiste de prendre tout cela à contrepied. Surtout que ce président du changement s’est opposé de toutes ses forces, petits poings levés durant la campagne électorale. Contre l’austérité, contre le traité européen de convergence, contre la finance, cet adversaire sans visage, contre toute la dérive autoritaire de Sarkozy. Hollande va changer les choses. « Le changement c’est maintenant ! » : on peut le lire partout sur ses affiches de campagne.

Et c’est là l’origine, ces 5 années de Hollande, que les 22% du premier tour de Marine Le Pen en 2017 vont se créer. Et les presque 34% de dimanche. Étranglement des classes moyennes avec des hausses d’impôts démesurées pour faire baisser le déficit budgétaire, cadeaux fiscaux aux entreprises de 40 milliards par an, fausse loi sur la séparation bancaire qui en réalité valide la capacité spéculative de ces dernières, attentisme social, aucune hausse du SMIC, application stricte des directives de Bruxelles, le tout dans une communication élyséenne digne d’une téléréalité, avec scandales sexuels et déplacements sur place à chaque fait divers. La marque de Sarkozy est restée gravée sur le front de Hollande qui reproduit, tel un élève, les agitations du maître. La dignité de la fonction n’existe plus et le mensonge prévaut sur la parole engagée.

Le couronnement de la politique ordolibérale de Hollande va survenir avec la nomination de Manuel Valls comme chef du gouvernement et de Bernard Cazeneuve à l’Intérieur : de la gauche revendiquée il n’y a plus que le mot, vidé de sa substance. Loi de programmation militaire, Loi renseignement, État d’urgence, projet sur la déchéance de nationalité, Hollande joue sur tous les tableaux. Il enfile tous les masques et se ridiculise jusqu’à devenir une figure politique honnie : 11% de bonnes opinions, le roi est nu. L’irresponsable « petit chef de l’État » finit par laisser un recueil de confidences être publié. Le mépris et la duplicité qui l’habitent transpirent au fil des pages. Il n’hésite pas à se vanter d’avoir commandité des assassinats d’État. Un cauchemar. « L’irresponsabilité c’est maintenant ! » pourrait être l’épitaphe du deuxième président socialiste de la Vème République.

Macron, Le Pen : le crépuscule de la République

Les deux candidats qui se sont affrontés pour la place en finale sont du même acabit. L’une est spécialiste de la division et de l’ostracisme, l’autre est un spécialiste de la communication et de la langue de bois qui méprise tout ce qui ne le soutient pas directement. Ni gauche ni droite chez Macron, et de droite et de gauche chez Le Pen, qui a entièrement assimilé une partie des programmes économiques de Mélenchon, tout en souhaitant rétablir l’autorité morale d’une droite conservatrice que l’on croyait oubliée (jusqu’à que Fillon ne tente de la ressusciter), et bien entendu soutenue par un nationalisme raciste qui balaye tout.

L’une vocifère contre les 10 ans de politique « UMPS » à la solde de Bruxelles, un message que de nombreux électeurs entendent très bien, et l’autre tente de faire croire qu’il incarne le renouveau, tout en ayant passé le dernier quinquennat auprès de Hollande. L’une veut plus d’État social tout en promettant une société ségrégationniste, raciste, autoritaire et repliée sur elle-même, l’autre appelle de ses voeux plus de libéralisme et moins d’État, dans une « Europe protectrice » accolée à une « mondialisation heureuse ». La confusion est totale, les repères sont explosés. Au point que plus personne ne semble savoir qui représente quelle idée, ou plutôt qui ne représente plus ce qui était autrefois consacré dans les urnes. Il n’y a plus de gauche, plus de droite, plus rien de connu, juste deux ego vociférant, se jetant l’opprobre, prêt à tout faire ou dire pour l’emporter.

Emmanuel Macron est le produit de la finance internationale détestée, des politiques européennes les plus anti-sociales, de l’ordolibéralisme de Hollande le plus socialement destructeur, quand Marine Le Pen est l’expression politique nationaliste, xénophobe et néo-fasciste la plus exécrable et anti-humaniste qui soit.

Ces candidats sont irresponsables. Tout comme les partis qui les soutiennent ou ceux qui ont exercé le pouvoir depuis plus d’une décennie. L’état de déliquescence politique qui règne dans le pays n’est pas dû à une quelconque et soudaine inconscience électorale, ou une lâcheté de la part de ceux qui n’ont pas voulu cautionner cette comédie du deuxième tour. Non, l’état politique, moral, électoral du pays est avant tout le produit de 5 années d’UMP et de Sarkozy auxquelles s’ajoutent 5 années de PS et de Hollande.

Normalement, quand on est élu et qu’on gouverne, on assume ses responsabilités. Malheureusement, ce n’est pas le cas. L’échec est déjà acté avec cette élection basée sur la peur et les menaces. Et ce n’est certainement pas avec la peur qu’on change une société, encore moins avec des menaces. Emmanuel Macron a été élu président grâce à ces phénomènes, et l’on peut se demander s’il va s’en souvenir. Quant aux électeurs, une fois utilisés, en général, ils sont oubliés. Il ne leur reste donc aujourd’hui qu’une dernière carte à jouer : les législatives. Après, viendra le temps des ordonnances (si majorité d’En Marche ! il y a) et le slogan « l’irresponsablité, c’est maintenant ! » pourrait bien redevenir à la mode. Et rebelote. Et dix de der.

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Alors que la presse française garde un silence prudent et nécessaire sur les 9 gigaoctets de documents diffusés à la veille du second tour, de nombreux sites d’extrême droite, notamment à l’étranger, publient ce qu’ils croient être des scoops. Ces textes démontrent comment on peut créer une réalité alternative à grands coups de pseudo révélations, basées sur un bout de document. Les auteurs vrillent des morceaux de documents pour valider ce qu’ils voudraient voir. Et qui n’existe pas.

Un article de gotnews permet de démonter le délire dans lequel vivent ces gens-là.

Première « révélation » de l’article, Emmanuel Macron aurait reçu un mail de « VestiaireGay » et serait donc homosexuel. Un raccourci intéressant. Vu le nombre de spams incroyables que chacun reçoit chaque jour, nous sommes tous probablement échangistes, drogués et très intéressés par le Viagra. Il convient par ailleurs de noter qu’il n’y a pas de contenus de mails d’Emmanuel Macron dans le leak qui agite les gens d’extrême-droite.

« For example, why is Emmanuel Macron on the mailing list of VestiareGay?
Mailing lists like this are opt-in only. This image was found in an e-mail addressed to Emmanuel Macron. »

L’email en question est un évidemment un SPAM, qui plus est envoyé à l’assistant parlementaire d’Alain Tourret, Françis Amorim Machado, pas à Emmanuel Macron lui-même.

« L’article » passe ensuite aux choses sérieuses. L’assistant parlementaire d’Alain Tourret aurait commandé, pour le compte de ce dernier (70 ans au compteur) ou pour son propre compte et à trois reprises, de la drogue sur un site, en payant en Bitcoins.

 

 

Si l’on cherche dans la chaînes de bloc Bitcoins, on trouve en effet trois transactions dont les dates et montants correspondent, ainsi que les adresses Bitcoin de destination des paiements indiqués dans les emails de Buckled. Mais contrairement à ce que prétend Gotnews, rien ne relie les adresses Bitcoin utilisées à Alain Tourret ou à son assistant. L’information ne se vérifie donc que si les emails sont authentiques. Or, on peut légitimement supposer que ces derniers peuvent avoir tout à fait été « forgés ». Il s’agit d’une opération pas très compliquée.

De manière assez amusante, si l’on remonte l’adresse Bitcoin utilisée sur certaines transactions, on tombe selon toutes les apparences sur un pool de minage Bitcoin, pas sur un site de change. L’idée d’un parlementaire français, septuagénaire qui plus est, en train de miner du Bitcoin en fera sans doute sourire plus d’un.

Une commande de « c.. » pour Emmanuel Macron ?

Et la drogue, c’est visiblement un truc qui plait chez Emmanuel Macron puisque nos experts en scoops découvrent, disent-ils, qu’un mail annonce la commande de cocaïne pour Emmanuel Macron lui-même…

« But the drug use comes even closer to the man who wants to be the next President of France in an e-mail from Raphael Colhoun, Director of Finances, to the Vial household shortly before an exclusive party that campaign executives were attending. The email consists of a single line: “don’t forget to buy c. for the boss” »

Dans une photo d’un écran on peut voir, à l’appui des allégations, que Raphael Coulhon, à la direction des affaires finances d’En Marche, écrire à son destinataire « VIAL Domicile » (que Gotnews se représente être la gouvernante ou la femme de ménage d’Emmanuel Macron) d’acheter de la « c.. » pour le « boss ».

Mince…

Seul petit ennui, aucune trace de ce mail dans le leak. Ni aucune « VIAL Domicile ».

On retrouve toutefois une certaine Domitille VIAL, responsable commerciale d’un hôtel Mercure à Lyon. Rien à voir avec la supposée femme de ménage qui pourrait acheter de la cocaïne pour Emmanuel Macron… Et bien entendu, aucune mention d’un achat de « c.. ».

";s:7:"dateiso";s:15:"20170507_200504";}s:15:"20170507_160323";a:7:{s:5:"title";s:57:"L’extrême-droite, la réalité et le Canard Enchaîné";s:4:"link";s:70:"https://reflets.info/lextreme-droite-la-realite-et-le-canard-enchaine/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=36776";s:7:"pubDate";s:31:"Sun, 07 May 2017 14:03:23 +0000";s:11:"description";s:311:"C’est toujours intriguant d’observer les gens d’extrême-droite. Sont-ils idiots, sont-ils dingues ? Vivent-ils dans une réalité alternative, l’ont-ils forgée eux-mêmes ? Se laissent-ils tous embarquer dans cette réalité alternative parce qu’elle colle au monde tel […]";s:7:"content";s:2119:"

C’est toujours intriguant d’observer les gens d’extrême-droite. Sont-ils idiots, sont-ils dingues ? Vivent-ils dans une réalité alternative, l’ont-ils forgée eux-mêmes ? Se laissent-ils tous embarquer dans cette réalité alternative parce qu’elle colle au monde tel qu’ils aimeraient qu’il soit ? Mystère. Toujours est-il que depuis quelques heures, circule un pseudo tweet du Canard Enchaîné que voici :

Votre serviteur est assez bien placé pour savoir que ce tweet n’existe pas. Voici une copie d’écran du fil du @canardenchaine :

 

";s:7:"dateiso";s:15:"20170507_160323";}s:15:"20170502_231528";a:7:{s:5:"title";s:31:"Salauds d’abstentionnistes…";s:4:"link";s:47:"https://reflets.info/salauds-dabstentionnistes/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=36760";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 02 May 2017 21:15:28 +0000";s:11:"description";s:237:"Il est aisé d’entendre les appels à voter Emmanuel Macron, tout comme ma génération avait été contrainte de voter Jacques Chirac, la mort dans l’âme. Bien entendu, personne de sensé ne veut de Marine Le Pen […]";s:7:"content";s:9141:"

Il est aisé d’entendre les appels à voter Emmanuel Macron, tout comme ma génération avait été contrainte de voter Jacques Chirac, la mort dans l’âme. Bien entendu, personne de sensé ne veut de Marine Le Pen à la présidence de la République. Où, comme le rappelle le Canard Enchaîné de demain, elle aurait parfaitement le pouvoir de changer tant de choses que nous serions tous une cible dans une dictature molle ou dure. Edwy Plenel a résumé dans un article très pertinent les raisons d’un vote pour Emmanuel Macron. Mais au delà, doit-on vouer aux gémonies ceux qui refuseront de glisser un bulletin Emmanuel Macron dans l’urne, au risque d’augmenter un peu les chances de Marine Le Pen ?

Il ne faudrait pas oublier que le vote n’est pas obligatoire. S’abstenir ou voter blanc est une option que la démocratie nous offre. La saisir n’est pas pour autant un acte anti-démocratique ou pro-Le Pen.

En outre, le vote pour une personne est une adhésion à un programme politique. Voter pour quelqu’un dont on ne soutient pas le programme est une démarche complexe, pour ne pas dire autre chose.

Les politiques et les éditorialistes nous abreuvent de discours culpabilisants, au cas où nombre d’entre nous refuseraient de soutenir le dernier rempart contre Marine Le Pen, c’est à dire Emmanuel Macron. Soit. Mais peut-on, l’espace d’un instant, poser la question : qui est responsable de cette percée de Marine Le Pen ? Les abstentionnistes ? Ceux qui votent blanc ? Ceux qui ont voté Jean Lassalle ?

Bien entendu, les premier responsables sont ceux qui ont été assez décérébrés pour lui donner leur voix. Ceux-là mêmes qui plébiscitent le nationalisme, le repli sur soi alors qu’ils se sont laissés entraîner dans une société où l’acte de consommation devient la seule perspective ayant un sens. Cette consommation d’objets inutiles et toujours provenant, justement, de l’étranger. Chez ces gens-là, Monsieur, on n’est pas à une contradiction près.

Mais ils ne sont sans doute pas seuls en cause. Et leur choix n’est probablement pas un choix défini sans aide extérieure.

On peut sans aucun doute blâmer les partis politiques qui se sont illustrés au fil des ans, en se mettant au centre d’affaires financières au point de devoir changer de nom régulièrement (RPR, UMP, Les Républicains), sans jamais parvenir pourtant à assainir leurs pratiques illégales et au détriment de l’intérêt général. Leurs leaders politiques se sont illustrés : Georges Pompidou, Valéry Giscard d’Estaing, François Mitterrand, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, François Hollande, François Fillon, Marine Le Pen, Jean-Marie Le Pen, on en passe.

Sur un plan purement politique, les choix de société proposés par un Nicolas Sarkozy peuvent également expliquer bien des choses : un monde du chacun pour soi et du moi d’abord, un monde où la loi du plus fort prime, un monde où les magistrats sont traités par le président de la république de « petits pois ». Un monde où le président décrète l’utilité d’un infâme débat puant sur l’identité nationalelibère de la parole raciste, tout cela a abouti à une fracturation de la société qui n’a plus de but commun, et sans doute même plus celui de faire barrage au Front National comme en 2002. La chasse aux électeurs de Marine Le Pen opérée par Nicolas Sarkozy sur les conseils de Patrick Buisson ont également contribué à banaliser les idées du Front National puisque diffusées par un membre de la frange « républicaine » du spectre politique français.

Plus récemment les renoncements, les promesses non tenues, le virage à droite ou à tout le moins vers une société à forte composante sécuritaire de François Hollande ont probablement contribué à essorer ceux qui avaient encore une once de sentiment d’appartenance à un groupe, ceux qui pensaient encore qu’un bulletin dans une urne pouvait contribuer à changer le monde.

« Le populisme, c’est aussi se foutre du « peuple » en prétendant parler en son nom« , conclut Eric Emptaz dans son éditorial du Canard Enchaîné de demain. En effet. Mais si l’on décidait d’examiner le degré de populisme de chaque homme politique Français, on aurait sans doute des surprises. Et l’on comprendrait sans doute mieux le résultat des élections récentes. Le nombre de personnes comprenant le sens du mot populisme de cette manière et désignant les politiques comme tels est sans doute en croissance permanente. Leur réponse à cette prise de conscience explique aussi, au moins sans doute en partie, les résultats de Marine Le Pen. Mauvaise réponse à une situation, mais réponse avec laquelle il faut compter.

La presse à le front bas…

Dans cette montée en puissance de Marine Le Pen, il ne faudrait pas oublier le rôle de la presse. Les multitudes de Unes des hebdos sur le « péril » que représenterait l’Islam n’a sans doute pas manqué de contribuer à ancrer cette peur d’un hypothétique envahisseur, cet « autre » qui trouble tant le français de souche, celui qui oublie que la République est un ensemble composé de branches qui poussent au fil du temps sur le même arbre. Mais la France a du mal à se défaire de son antisémitisme historique et de son islamophobie plus récente. La peur du « cosmopolitisme » supposé n’est pas nouvelle. Il suffit de souffler sur les braises pour que la flamme se ravive.

La presse encore qui a invité ces dernières années à demeure les tenants de ces délires hystériques qui travestissent la réalité pour instiller la peur, ce moteur de haine qui sert tellement bien Marine Le Pen. Eric Zemmour qui s’illustre depuis des années au Figaro, sur RTL, France 2, Paris Première, i-Télé, Canal +, la chaîne Histoire, M6… n’aurait jamais eu la visibilité qui est la sienne si les responsables de ces médias avaient décidé en conscience de lui couper le micro. Que dire de Yvan Rioufol (Le Figaro, i-Télé, RTL), Catherine Nay, Eric Brunet, Michel Onfray, Alain Finkielkraut, Bernard Henry-Levy, André Bercoff, on en passe… Tous invités, ré-invités, à demeure. Tout comme les nouvelles têtes du Front National qui sont les vedettes incontestées des chaînes d’information en continu, tel Florian Philippot. Aurait-il pu dérouler sa « dédiabolisation » supposée du Front National s’il n’avait pas été autant présent sur tous les plateaux télé ?

Et la Démocratie dans tout ça ?

Mais pourquoi ce parti dont des branches ont pourtant été dissoutes par l’État a-t-il toujours pignon sur rue ? Pourquoi la Démocratie tolère-t-elle un parti qui s’est juré de la mettre à bas ? Revoici donc la question de première année de philosophie du Droit (nous invoquons ici Maître Eolas) : jusqu’où la Démocratie peut-elle aller dans sa lutte contre ceux qui veulent sa mort ?

On peut faire un petit détour à ce stade vers les réponses que les démocraties ont apporté au terrorisme. En adoptant les méthodes de ses ennemis, la Démocratie se renie elle-même et bascule dans « autre chose ». Elle pave le chemin de ses contradicteurs comme le Front National. Ce dernier trouverait par exemple, s’il parvenait au pouvoir, tous les outils nécessaires et mis en place depuis que sévit Nicolas Sarkozy, puis François Hollande, pour écraser toute contestation.

Blâmer les abstentionnistes ou ceux qui voteront nul est une réaction épidermique. C’est planquer sous le tapis en urgence la poussière accumulée depuis des années dans les armoires. Par les partis politiques et leurs leaders, certes. Mais aussi par la presse.

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Bonjour, foule d’électeurs en délire, super militants de la dernière heure, zombis démocrates des tréfonds de Facebouc et de Touiteure ! Alors, aujourd’hui, le docteur Menkevick vous la fait courte, mais sans prendre de pincettes. L’heure est grave, il faut bien le dire, puisqu’une épidémie de macronite aigüe est en train de décimer le pays. Mais qu’est-ce au juste ? Et surtout : en se prémunissant de cette infection très contagieuse, ne risque-t-on pas d’attraper une lepénite chronique, comme certains médecins l’expliquent à la tévé ? Mais nan, allez, courage, tu vas voir, c’est pas si douloureux de se vacciner, et en plus ça aide la sécu. Enfin, presque. Parce que c’est pas gagné…

Ferme les yeux, bouche tes oreilles et pense à Brigitte

La macronite se traduit par plusieurs symptômes. Le premier est de rêver [presque] tout éveillé en se disant qu’il y a un « proooooojet » qui arrive et que la France va devenir un paradis économique et social grâce à… et là, paf tu te réveilles en sueur, tu cherches, mais en vain : c’est quoi le projet, bordayle ? Mais bon, tu te rendors, et la macronite te réveille une fois de plus, deux heures plus tard : « c’est notre proooooojet ». A force tu te dis qu’il faut aller voter. Pour que ça cesse, surtout. Mais est-ce que ça va marcher ? (Marcher -> En marche…)

Le deuxième symptôme de la macronite est une cascade de crises d’angoisses à base de défilés nazis et de bannières à la gloire de Florian Philippot qui surgissent à tout moment. Hallucinations ? Possible. Toujours est-il que ces crises te poussent à aller consulter. Les médecins sont connus : Dr Barbier, Dr Joffrin, Dr Salamé, Dr Seux, et même le bon Dr Valls.  Rien à faire, les crises ne passent pas. Prescription sur ordonnance : aller voter. Macron. Sinon, c’est la lepénisation cérébrale qui te guette, on te l’a expliqué, c’est clair. Et Brigitte dans tout ça ? Tu penses très fort à elle quand tu vas aller pousser ta petite enveloppe dans l’urne. Imagine là en petite tenue, c’est mieux. Ca aide. Si tu es une femme, pense à Emmanuel dans son petit costard, mais sans le bas, en caleçon avec la cravate un peu de travers et les yeux brillants.

La lepénite chronique c’est quoi ?

C’est assez simple. C’est une maladie qui sévit depuis en gros 1986, et qui contamine la population française par vagues. D’un seul coup les gens se disent : « Ouais y en a marre, tous des cons, des corrompus, si on essayait les autres jobards ?« . Et puis ça redescend, ça remonte. Mais à chaque fois, tout le truc c’est que personne n’y croit vraiment. Parce que ce sont vraiment des jobards. Le comptage des contaminés a été fait : ils sont aux alentours de 8 ou 9 millions, et en période de crise, ils peuvent monter à 12 ou 13 millions, grand maximum. De toute manière, les cerveaux sont déjà contaminés depuis belle lurette. Et en plus, certains disent même que la macronite est en réalité une résultante du virus de lepénisation cérébrale. En fait les deux sont liés. Donc, quand tu vas te soigner de tes peurs générées par la macronite, tu contamines plein de gens en les lepénisant du cerveau. C’est un truc de vases communiquants, et chronique en plus, la lepénisation cérébrale.

Mais que va-t-on devenir ?

On va devenir rien de plus ou de moins que ce qu’on est déjà : un pays remplis de gens bien contaminés qui se réveillent avec de la fièvre tous les 5 ans. Et que font-ils au lieu de se reposer, de prendre du repos pour essayer — peut-être — de tenter de se soigner ? Ils s’agitent encore plus et excitent les virus, accentuent l’état général déplorable du pays. Et alors la lepénisation cérébrale grandit, encore et encore. Et c’est là que c’est intéressant. Parce que quand la lepénisation cérébrale sera arrivée à son point culminant, plus rien ne pourra l’arrêter. Et ce sera une contamination massive. Les médecins les plus éminents (Barbier, Joffrin, etc…) pourront alors toujours prescrire des doses massives de vaccins à ceux qui auront résisté, ça ne servira plus à rien.

C’est ballot, hein ?

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Nous vous parlions ici de l’ambiance à l’hôtel de Vittel il y a quelques jours. Franck Perry, premier adjoint du maire, en charge notamment des finances et de l’économie, était convoqué le 26 avril pour une procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité. Selon nos informations, le magistrat qui a reçu Franck Perry n’a pas souhaité homologuer cette procédure et a renvoyé Franck Perry devant le tribunal correctionnel le 6 juin à 13h30. Peut-être le magistrat a-t-il jugé que les faits (usage de faux en écriture et escroquerie) relevaient plus du tribunal que d’une procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité ?

";s:7:"dateiso";s:15:"20170428_164232";}s:15:"20170426_180020";a:7:{s:5:"title";s:48:"La prière qui n’a pas sauvé François Fillon";s:4:"link";s:64:"https://reflets.info/la-priere-qui-na-pas-sauve-francois-fillon/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=36733";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 26 Apr 2017 16:00:20 +0000";s:11:"description";s:290:"Vendredi dernier, c’était veillée d’arme pour les cathos fillonistes. « Adorons le Seigneur. Quelle foi pour la France ? » A la basilique Notre-Dame-des-Victoires à Paris, ils étaient conviés à « une veillée à caractère exceptionnel pour la France ». […]";s:7:"content";s:4087:"

Vendredi dernier, c’était veillée d’arme pour les cathos fillonistes. « Adorons le Seigneur. Quelle foi pour la France ? » A la basilique Notre-Dame-des-Victoires à Paris, ils étaient conviés à « une veillée à caractère exceptionnel pour la France ». Rien que ça. Au menu : enseignement du père Nicolas Buttet, un Suisse fondateur d’une communauté tradi, messe, adoration. « Une démarche aussi patriotique que spirituelle, une rencontre à ne pas manquer », dixit le tract bardé de bleu-blanc-rouge. « Pas question de donner de consignes de vote, mais simplement de proposer des éléments de discernement », déclare l’organisateur Semeurs d’Espérance. Pendant la veillée, entre allusion aux manifs pour tous, accepter « l’imperfection de nos politiques », on est prié de lire entre les lignes. « C’est incroyable, nos candidats ne sont pas des saints », lance le prédicateur. L’assemblée rit au diapason. « Nous faisons l’acte le plus révolutionnaire qui existe, déclare le curé suisse. Nous sommes des insurgés de Dieu. Nous proclamons le primat de Dieu dans nos vies et dans la société civile et politique. » Mais pas un mot pour le policier tué. Adhérent de Flag, l’association LGBT de la police et pacsé, il n’entrait sans doute pas dans les critères de la Manif pour tous…

Mais c’est à la buvette après la prière que les participants se lâchent. « Dans la demande de justice dans la société actuellement, je vois l’Antéchrist à l’œuvre », déclare un homme, la cinquantaine, petit foulard en soie autour du cou. Plusieurs jeunes discutent. « Avec ses affaires, Fillon il est vraiment chrétien ? J’hésite à voter pour lui… », dit l’un. « Bien sûr, il faut voter pour lui. Avec Fillon, la famille sera au centre. » répond une jeune femme. « Et les juges l’ont innocenté. Je l’ai lu sur facebook, lance une autre. C’est bien un emploi fictif, mais c’est de la faute de son directeur de cabinet qui a fait une erreur. » Vive le royaume de la fake news ! Et de conclure : « Je vais prier pour vous pour que vous votiez pour lui. » Une obsession de nombre de participants : « Fillon, vous êtes sûrs qu’il n’est pas franc-maçon, au moins ? Et Macron ? » D’autres déclarent vouloir voter Dupont-Aignan ou Marine Le Pen « pour le redressement national ». KTO, la télé catho, était venue filmer la veillée pour la diffuser cette semaine. Histoire de chauffer les électeurs pour le second tour, sans doute. Raté ! La prière n’a pas sauvé le petit frère des riches.

";s:7:"dateiso";s:15:"20170426_180020";}s:15:"20170425_174838";a:7:{s:5:"title";s:55:"A votre bon coeur, une petite pièce pour papy Le Pen !";s:4:"link";s:73:"https://reflets.info/a-votre-bon-coeur-une-petite-piece-pour-papy-le-pen/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=36729";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 25 Apr 2017 15:48:38 +0000";s:11:"description";s:200:"Alors que Marine Le Pen a annoncé qu’elle ne sera pas de la partie pour le traditionnel pataquès du 1er mai devant la statue de Jeanne d’Arc, papa Le Pen, qui ne manque pas une […]";s:7:"content";s:2452:"

Alors que Marine Le Pen a annoncé qu’elle ne sera pas de la partie pour le traditionnel pataquès du 1er mai devant la statue de Jeanne d’Arc, papa Le Pen, qui ne manque pas une occasion de tacler sa gamine, a pour sa part décidé de conduire « le grand défilé en l’honneur de Jeanne d’Arc et du Travail« . Oui, mais bon, voilà, ça coûte cher d’organiser ce petit rassemblement des ultras de l’extrême droite, qui finit parfois par un lancer de personne ne ressemblant pas à Vercingétorix dans la seine, avec les conséquences que l’on sait : la mort. Alors, papy s’est lancé dans l’écriture d’une bafouille dans laquelle il demande l’obole.

Il lui faut 35.000 euros. Le millionaire de Montretout n’a visiblement plus un rond devant lui, à moins qu’il préfère ne rien débourser, étant désormais hors course (présidentielle) ?

";s:7:"dateiso";s:15:"20170425_174838";}s:15:"20170425_165531";a:7:{s:5:"title";s:47:"A Vittel, le bien commun ne coule pas de source";s:4:"link";s:68:"https://reflets.info/a-vittel-le-bien-commun-ne-coule-pas-de-source/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=36717";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 25 Apr 2017 14:55:31 +0000";s:11:"description";s:270:"Franck Perry, premier adjoint (Finances et économie) au maire de Vittel, comparaîtra ce mercredi 26 avril devant le tribunal de grande instance d’Épinal, dans une procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité. Il s’agit […]";s:7:"content";s:6154:"
Photo Harald Bischoff (CC)

Franck Perry, premier adjoint (Finances et économie) au maire de Vittel, comparaîtra ce mercredi 26 avril devant le tribunal de grande instance d’Épinal, dans une procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité. Il s’agit d’une affaire d’usage de faux en écriture et d’escroquerie dans le cadre de son activité professionnelle. Le maire LR, Jean-Jacques Gaultier souhaite se faire élire député. Ce serait donc son premier adjoint, Franck Perry, qui lui succéderait.

L’ambiance à Vittel est visiblement assez particulière. Selon les documents que Reflets a pu consulter, la mairie semble faire peu de cas du bien commun.

Premier point, le laboratoire d’analyses médicales dirigé par le maire, Jean-Jacques Gaultier, a acheté en 2003 une maison 630 000 euros, et réalisé des travaux pour environ 200 000 euros (passés en amortissements et venant en déduction du résultat fiscal de l’entreprise) avant de revendre la masure, treize ans plus tard, à un certain Gaultier Jean-Jacques, pour la somme de… 653 000 euros. La dépréciation des biens immobiliers à Vittel est terrible.  La maison avait été vendue au laboratoire de biologie médicale par la Société des eaux minérales de Vittel, elle-même appartenant au Groupe Nestlé Waters France, entreprise que l’on retrouvera un peu plus bas.

Second point, la deuxième adjointe au maire, Claudie Pruvost, fait l’objet du deuxième signalement au procureur par l’association Anticor.

Ca pompe sec

En 2015, l’élue dirigeait la Commission locale de l’eau (CLE), chargée de trouver une solution pour mettre un terme au déficit de la nappe d’eau Grès trias inférieur (GTI) exploitée principalement par le Groupe Nestlé Waters France – notamment pour sa marque d’eau minérale Bonne source – et par le groupe L’Ermitage. A elles seules, les deux entreprises consomment 47% de l’eau puisée dans cette nappe contre 22% pour les usages domestiques.

La nappe étant en déficit (« on » pompe trop) le Bureau des recherches géologiques et minières (BRGM) a été amené à produire un rapport mettant en garde les autorités. L’État a décidé en 2010 de mettre en place un Schéma d’aménagement et de gestion de l’eau (SAGE) dont l’élaboration est confiée à la fameuse CLE.

Celle-ci a décrété que la solution passait par des économies de la part des particuliers, les utilisateurs industriels n’étant visiblement pas au centre des préoccupations de la commission.

Ce qui a sans doute ravi un certain Bernard Pruvost, mari de Claudie Pruvost, mais surtout, directeur « Recherche et déve­loppement » chez Nestlé. Un léger conflit d’intérêts qui avait sans doute échappé aux deux époux. De nouvelles élections ont eu lieu et Claudine Pruvost n’est plus présidente de la CLE mais « seulement » membre du bureau…

Anticor est revenu à la charge car Claudie Pruvost, multi-casquette, est également représentante du Conseil départemental au Comité départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques (CODERST) où elle a participé à un vote sur une demande d’autorisation de forages sup­plémentaires pour Nestlé Waters. Pourtant, Le CODERST, qui avait été alerté de la situation d’éventuel conflit d’intérêt, n’a pourtant pas demandé à Claudie Pruvost de s’abstenir lors des débats ou du vote. Elle a bien sûr émis un vote favorable sur cette demande.

Reflets a tenté en vain de joindre Jean-Jacques Gaultier, Franck Perry et Claudine Pruvost, tous trois visiblement très occupés.

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Comme nous l’évoquions hier soir, la droite (LR) et la gauche (PS) traditionnelles sont écartées du second tour de la présidentielle. C’est une première. Tout le monde ou presque y voit un chamboulement, une première qui marque le début d’une grande recomposition du paysage politique français. Salutaire sans doute. Souhaitée par une grande part de la population, assurément. Mais il faut se garder de crier victoire trop vite. Emmanuel Macron, qui a émergé par la grâce des casseroles de François Fillon, et sans parti politique traditionnel, va probablement être élu président de la république. C’est toujours mieux que Marine Le Pen. Mais après…

S’il a annoncé vouloir commencer sa présidence sous le signe des ordonnances, il faudra bien qu’il compose, à un moment ou un autre, avec un Parlement. Et celui-ci pourrait bien être en juin le résultat d’un retour des partis traditionnels.

Déjà, depuis hier soir, les coulisses sont agitées des petites tractations habituelles et chacun prépare son avenir. A droite, tout le monde rêve d’un retrait de Fillon, qui ne l’entend pas de cette oreille et il va falloir s’attendre à des tirs de canons entre amis « ayant les mêmes valeurs » de droite, bien sûr, le tout, pour le bien commun, c’est évident. A gauche, Manuel Valls, Cambadelis, Hamon creusent déjà leurs tranchées.

Les Français voteront-ils en masse pour le nouveau parti déjà presque traditionnel En Marche aux législatives ? Pas certain. Les pro-Mélenchon espèrent prendre leur revanche, les pro-Le Pen rêvent d’une présence importante au sein de l’Assemblée. LR espère ne pas tout perdre… Bref, on retombe sur des partis, des arrangements, tout ce qu’il y a de plus habituels. La grande recomposition n’est peut-être pas pour demain.

En outre, le système (faites clici-clic), ne se limite pas à la sphère politique. Ce groupe de groupes qui compose la strate supérieure de l’organisation de notre société (pour résumer), comprend également les cercles financiers et industriels. Aucun de ces cercles ne veut disparaître ou être mis de côté. Le but principal du système étant de conserver ses positions. Et avec Emmanuel Macron, ledit système n’est pas près de perdre ses positions.

";s:7:"dateiso";s:15:"20170424_104201";}s:15:"20170423_225608";a:7:{s:5:"title";s:31:"Bienvenue dans un avenir sombre";s:4:"link";s:53:"https://reflets.info/bienvenue-dans-un-avenir-sombre/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=36712";s:7:"pubDate";s:31:"Sun, 23 Apr 2017 20:56:08 +0000";s:11:"description";s:221:"Tu t’es vu quand tu as voté ? Ce pourrait être le prochain slogan à la mode. Les Français ont voté dimanche pour le premier tour de l’élection présidentielle. A priori et sauf grosse surprise, […]";s:7:"content";s:6486:"
Photo MartinMarazek

Tu t’es vu quand tu as voté ? Ce pourrait être le prochain slogan à la mode. Les Français ont voté dimanche pour le premier tour de l’élection présidentielle. A priori et sauf grosse surprise, Emmanuel Macron sera opposé au second tour à Marine Le Pen. Les commentateurs sont en boucle : c’est un bouleversement dans la Vème république, les « dégagistes » ont gagné, les deux partis traditionnels ne sont pas représentés…

Ce n’est pas faux. La droite (LR) n’est pas au second tour. La gauche (PS) non plus. Les électeurs ont donc cessé de porter au pouvoir des gens qui sont, pour les premiers, empêtrés dans ce que les mêmes commentateurs appellent pudiquement « les affaires » et pour les seconds, des gens qui ont trahi leurs promesses de 2012. François Hollande a plombé le PS avec une efficacité redoutable. L’homme pour qui la finance était l’ennemi (au lendemain de la plus gave crise financière que la planète ait connu) a choisi à peine élu comme secrétaire général adjoint de la présidence un banquier d’affaires, puis comme ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique… le même banquier d’affaires… Un certain Emmanuel Macron.

François Hollande, portait tous les espoirs des gens de gauche qui avaient été essorés par Nicolas Sarkozy et ses troupes. Cinq ans de délire total, ponctué par la guerre illégale en Libye, l’infâme débat puant sur l’identité nationale, la libération de la parole raciste, on en passe. Il pouvait tout. Un peu comme Barack Obama qui sortait George Bush aux Etats-Unis.

Il a fait le choix très vite d’un premier ministre copie conforme de Nicolas Sarkozy, petit, excité, adepte de l’ordre imposé à coups de matraques et de 49,3. Il a choisi de poursuivre sur la ligne de son prédécesseur en matière de mise sur écoute de la population avec la Loi sur le renseignement et la Loi de programmation militaire. Des « boites noires » pour les écouter tous…

Bref, il a profondément déçu son électorat qui le lui rend bien en ne donnant à Benoît Hamon, représentant du PS dans cette élection, qu’un peu plus de 6% des voix.

Incohérence

Mais il faut également s’interroger sur les électeurs qui placent au second tour Emmanuel Macron… Qui sont-ils, d’où viennent-ils ? Quels sont leurs réseaux ? Car tout de même, s’il s’agissait de sortir François Hollande, honni, pourquoi voter Emmanuel Macron ? Etait-ce celui qui faisait le moins peur (pas de sortie de l’euro, par exemple) ? En tout état de cause, il a été le ministre de l’Economie et de l’Industrie de François Hollande, l’artisan des lois les plus contestées dans la rue, la Loi Travail et la Loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques (dite Loi Macron). Ce qui est contesté dans la rue ne le serait pas dans les urnes ? On vouerait aux gémonies François Hollande, pour porter au second tour celui qui lui a insufflé sa politique économique ?

Pour les électeurs : la peste ou le choléra

L’avenir est sombre… Il va falloir, pour ceux qui veulent toujours participer au grand jeu des élections, choisir entre un ultra-libéral qui ne satisfait pas les gens de gauche ni les gens de droite (qui le prennent pour le fils spirituel de François Hollande et donc un odieux gauchiste) et une néo-fasciste. Elle ne satisfait pas la tranche de gauche, ni une bonne partie de la droite LR, mais peut récolter quelques suffrages des déçus de tout. Et il y en a.

Si les Français étaient assez dingues pour choisir Marine Le Pen comme présidente, il n’y a aucun doute, le pays sombrerait plus vite qu’il ne le faut à un membre du Front National pour évoquer Führer et ses bienfaits supposés.

Si les Français se décidaient pour Emmanuel Macron… Là, ce serait un peu plus lent, mais le pire est à craindre également. Voilà un homme dont on nous dit qu’il veut faire de la France une « start-up nation »… Que ceux qui ont déjà travaillé dans une start-up se lèvent et viennent parler à la TéVé, s’il vous plaît. Une start-up, c’est avant tout des gens qui font du marketing, pour vendre une idée, qui n’ont pas d’argent, qui en cherchent, qui séduisent des investisseurs et qui une fois qu’ils ont 5 millions de users ou de visiteurs, dont 3 millions de bots et 1,5 million de comptes inactifs, revendent leur belle idée une fortune. Avant, si possible, d’aller placer le fruit de leur dur labeur dans un paradis fiscal. En voilà un beau projet : transformer la France en start-up. Avec 90% des employés qui sont des stagiaires ?

Ce soir, l’avenir ni rose, ni bleu. Il est sombre.

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On est quelle année sur cette photo ? En 2017. Ah oui, d’accord, en effet…

A quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle, les espoirs, malaises, inquiétudes, interrogations, emballements, énervements sont des sentiments visiblement partagés par une majorité de futurs électeurs. Cette campagne électorale, partie à l’origine pour être ennuyeuse — et encore une fois pliée d’avance entre deux champions PS et LR — s’est vite transformée en épisode de House of Cards, avec des rebondissements tels qu’il est aujourd’hui improbable de prédire avec certitude le résultat du premier tour.

Pourquoi — au delà de la mise en examen de Fillon, des sondages qui font le yoyo, du candidat Macron sans parti et sans mandat mais donné en tête, de l’extrême droite qualifiée depuis six mois (par les instituts de sondage) et de Mélenchon qui semble pouvoir faire la surprise — y a-t-il une tension et une demande populaire aussi forte sur cette élection ?

Le décalage français

Nous sommes en 2017, et la modernité s’est immiscée dans de nombreux fonctionnements socio-économiques français. Hyper connexion, nouveaux modes de travail, d’échanges, de management, de consommation, de prise de conscience : les Français, en grande majorité, ont basculé en très peu de temps dans une nouvelle société faite de nouvelles règles implicites, basée sur des comportements et des attitudes profondément différentes d’il y a quelques années. Cette mutation, puisque c’en est une, s’est effectuée sans que personne ne la décide ou ne la contrôle. Elle est le fruit — majoritairement — d’une « modernisation » du quotidien sous l’effet conjugué d’évolutions technologiques et de changements économiques, poussant de nombreux pans de population à « s’adapter ». Dans le même temps, les institutions, les pratiques politiques, bancaires et financières, n’ont elles, pas bougé d’un iota. C’est ce décalage, profond, entre une population, ses aspirations, son fonctionnement au jour le jour et celui des décideurs politiques et économiques qui est l’un des enjeux majeurs de cette élection, peut-être même son nerf de la guerre. C’est là que les électeurs attendent quelque chose.

Action et vitesse pour le peuple…

Il n’est pas possible, sans créer un fort ressentiment, de laisser la population d’un pays accéder à la modernité tout en verrouillant le fonctionnement politique, social et économique de celui-ci. La modernité dont il est question n’est pas purement française, elle se répand sur la planète entière. Que l’on plébiscite ou non cette modernité, ses principaux ressorts sont contenus dans quelques concepts que les candidats à la présidentielle ont vaguement compris et tentent plus moins adroitement de vendre aux électeurs.

Le premier concept qui caractérise la modernité vécue en 2017 est celui de la participation. Les Français, depuis quelque temps, participent à la discussion globale, s’engagent ou se documentent sur les engagements possibles, dans l’écologie, l’économie solidaire ou participative, l’innovation, etc., sont en perpétuelle effervescence sur des projets citoyens ou de nouvelles formes d’échanges. Ils s’informent. Beaucoup. Réfléchissent, analysent, observent et ont envie de « faire ». Tout est d’ailleurs fait pour les inciter à se pencher sur les « innovations » qui « doivent arriver », qu’elles soient sociales, économiques ou même… politiques.

Le deuxième concept qui caractérise la modernité est la vitesse, et l’espace du possible qui s’ouvre en permanence via les technologies connectées. Chacun peut comprendre la complexité du monde via le réseau. Rencontrer quelqu’un. Vendre, acheter, échanger, rejoindre, créer et partager, financer : les limites à l’activité humaine sont de plus en plus réduites, et la vitesse à laquelle elles peuvent s’effectuer est désormais très grande.

Freins et fermeture pour les dirigeants

La modernité est aussi un grand enfermement devant les écrans, que ce soient ceux qui permettent d’accéder aux « services » du réseau comme les plus anciens, ceux qui diffusent les flux des chaînes de télévision. Il y a comme une sorte de dichotomie entre le potentiel de possibilités offertes par ce nouveau monde connecté et martelé sur les écrans et les réalités de la société — figée — qui entoure chaque citoyen. Le président de la République vit dans un palais couvert de dorures d’où il fait parfois des discours, comme auparavant, les parlementaires continuent à mimer une parodie de débat politique, des lois sans intérêt, de circonstances, d’urgence sont votées, et les déclarations de faillite imminente — sociale, économique, politique — continuent de recouvrir les discours. Dans le même temps, les banques se gardent bien de prêter à l’économie réelle, aux créateurs d’activités, mais continuent à jouer en bourse allègrement avec des lignes de crédit de la BCE aux taux d’intérêts historiquement bas.

Plus la vitesse et les possibilités de faire s’accentuent, plus le politique et le bancaire freinent, verrouillent, et ferment les robinets. Plus la population est en mesure de comprendre et donner son avis, plus elle est mise par le politique et le financier devant des faits accomplis indiscutables et laissée à côté de toute prise de décision. C’est là le grand décalage français actuel.

Des propositions qui cherchent à surfer sur le décalage ?

Bien entendu les candidats à la présidentiel sont au courant de ce décalage, mais ce n’est pas sur ces purs constats qu’ils tentent de créer l’adhésion. Pour la plupart. Leur idée, majoritairement, est de laisser croire que ce qu’ils nomment le « blocage français » serait essentiellement dû à une rigidité du système économique, qui empêcherait les embauches. Puisque pour la quasi totalité des candidats, les problèmes majeurs seraient le chômage et le manque de dynamisme des entreprises.

Il y aurait, selon eux, un décalage entre le « potentiel de la France » et son activité réelle. Les politiques ne voient dans le décalage français qu’un problème de « pouvoir d’achat », de demande de « sécurité » ou de « flexibilité », de « trop d’Etat », ou de « pas assez d’Etat », alors qu’en réalité, c’est une véritable séparation qui s’est créée entre le fonctionnement politique et économique de haut niveau et les gens « normaux ». Ceux qui doivent travailler pour vivre, sans mandat électif ou protection de milieux financiers internationaux, sont en quête de sens mais aussi d’action. Et le monde politique ne propose rien d’autre que de continuer « presque comme avant », avec simplement des aménagements pour faire perdurer le fonctionnement actuel. L’optimiser. Des aménagements plus ou moins violents. C’est sur ces constats, d’un décalage de plus en plus intense que l’élection française se joue, en partie. Reste à voir ce que choisit la majorité, entre les différentes options proposées. Dans tous les cas, la potion risque d’être amère et le chemin difficile après le 7 mai prochain. A moins qu’une véritable alternative n’émerge et ne tente de résoudre — par obligation — ce décalage ? Allons savoir…

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La chasse aux fake news est un thème en vogue, qui travaille les sphères politiques, mais pas seulement. Ainsi, alors que le sujet « fausse information » n’a toujours pas été traité de façon intelligente, collégiale et réfléchie, Google et Facebook l’ont déjà plié à leurs propres intérêts.

Sans que personne n’y retrouve à redire ou ne vienne contester cette nouvelle hégémonie des deux plus importantes entreprises californiennes de portée planétaire sur — excusez du peu — la « vérité ». Observation de la « fabrique de l’opinion » par le moteur de recherche internet aux 90% de parts de marché et du réseau social aux 1 milliard 500 millions comptes [plus ou moins] actifs.

Google : sous traitance du fact checking aux médias [très dépendants]

Le système de « détection de fake news » de Google — testé depuis l’automne dans quelques pays — va se généraliser dans les mois qui viennent. Il est assez simple à comprendre, et terriblement inquiétant dans sa forme comme dans son fond (pour qui a une réflexion sur l’information et la construction de l’opinion) : certaines recherches vous donnent comme résultat un lien vers un article accompagné d’un « marqueur de vérité ». Ce marqueur (de « fact checking« , donc) s’affiche en noir et peut avoir plusieurs valeurs : True, False ou Mixture, voire Unproven. Vous cherchez une information sur un sujet, et si ce sujet a été fact checké par un média partenaire de Google dans cette opération-vérité, Google vous indique par avance le « label vérité » donné par le site de fact checking ainsi que le lien vers l’article qui a fact checké ce sujet. Si c’est « True« , l’article explique pourquoi, comme pour « False« , et le label « Mixture » expliquera pourquoi c’est partiellement vrai et faux à la fois, ainsi que Unproven, qui démontre pourquoi ce n’est « pas prouvé »…

Un exemple avec cette information au sujet de la présence de glyphosate dans les aliments, causée par l’utilisation massive de RoundUp, l’herbicide star de Monsanto. Un rapport d’organisations de défense de l’environnement est sorti à ce sujet et a fait beaucoup de bruit aux Etats-Unis en fin d’année dernière. Le rapport indique que Monsanto aurait fait pression pour qu’on ne puisse pas dire que le glyphosate est cancérigène, et donc dangereux.

Le citoyen américain, inquiet, peut donc chercher à en savoir plus sur cette affaire, en tapant sur son moteur de recherche préféré, Google. Et là, par « la magie du fact checking et de la chasse aux Fake news », l’internaute soucieux de vérification et de vérité peut enfin se rassurer : cette information a été fact checkée, et c’est un false qui apparaît.

Le média partenaire de Google, snopes.com a « fait le job » : un article très complet avec une grosse croix rouge explique pourquoi il ne peut pas y avoir de substance dangereuses comme le glyphosate dans les aliments qui ont poussé dans des champs traités au RoundUp. Que Monsanto est parfaitement innocent. Mais l’article ne se contente pas de dire que Monsanto n’a pas fait pression, non. Il explique aussi pourquoi le glyphosate est parfaitement sans danger.

Selon snopes, donc, le rapport « des activistes de l’environnement » ne repose pas sur grand chose, c’est une fake news qui est juste sortie pour salir Monsanto. Heureusement que des médias sérieux sont là pour rétablir la vérité et éviter que les internautes ne se laissent piéger par ce genre de théories du complot ! Et si le site snopes.com est financé par de la publicité, dont des encarts à la gloire de Monsanto, ça n’a aucune espèce d’importance : les journalistes ne sont pas sous la coupe des directions financières des médias qui les emploient, c’est évident, tout le monde le sait, et jamais ils n’iraient publier des articles pour défendre des annonceurs (qui les font vivre).

Des annonceurs dont les chiffres d’affaires sont supérieur au PIB du Portugal. Non, jamais… Quand aux analyses des résidus que le Roundup laisse dans les aliments, et les enquêtes sur le glyphosate dans les aliments en Europe, l’Américain un peu inquiet n’a plus à s’en soucier : le fact checking propulsé par la méta-firme d’indexation planétaire devrait lui suffire. Merci qui ? Merci Alphabet-Google. Et la chasse aux fake news. Les faits, coco, rien que les faits…

Facebook : délation, collaboration et punition

Facebook est une entreprise à l’éthique irréprochable, c’est bien connu. Bien qu’ayant eu quelques déboires avec la justice, Facebook, dont les pratiques en termes d’influence, de manipulation des foules, de pillage des données personnelles sont [un peu] connues depuis quelques années, a décidé d’aider l’humanité à se prémunir des mensonges. Oui, Mark Zuckerberg veut permettre à tous les fans de son réseau social de ne pas tomber dans le piège des théories du complot et des informations fabriquées qui viennent influencer le choix des électeurs ou des consommateurs. Mark est une sorte de bienfaiteur qui veut permettre à tout un chacun de lire seulement « ce qui est vrai », et bannir « ce qui est faux ». Seul le vrai a de la valeur, c’est bien connu. Il faut éviter les discours faux. Et se référer au vrai : comme les discours de Mark Zuckerberg, ce PDG qui continue à expliquer qu’il développe ses outils pour faire du monde « a better place ». Mais oui Mark, on te croit.

Quelles sont donc les solutions de Mark pour chasser les fake news et éclairer les fans de son écosystème soviético-capitaliste réseau social ? La délation pardi ! Chaque facebookien va pouvoir désormais signaler une information qu’il estime « fake », pas claire, sûrement pas vrai, à des polices de l’info médias partenaires (que Mark compte peut-être bien rémunérer, il y réfléchit). Les médias fact checkers vont alors aller vérifier si l’information leur semble [ne pas aller contre les intérêts de leur employeur et de leurs actionnaires ou annonceurs] décidément fausse ou pas. Ensuite, libre à Mark et ses troupes de bannir l’info, le compte qui l’a diffusé de [la prison numérique Facebook] Facebook.

Résumé de la situation (avant suicide collectif)

Il y a de tout sur le réseau Internet. Des gentils, des méchants, du bien, du mauvais, du moyen, du vrai, du faux, du presque vrai, et même du presque faux. Cette trouvaille incroyable, effectuée il y a quelques mois par les observateur du monde du doigt numérique suite à l’intense campagne électorale (de grand n’importe quoi) pro Trump, a de quoi faire frémir la ménagère, et trembler les gens sérieux qui veulent le bien de l’humanité : les politiques et les capitaines d’industrie.

On ne sait jamais, les gens qui votent pourraient avoir envie de suivre d’autres voies que celles qu’on leur martèle à longueur de journées via les canaux officiels à la rentabilité nulle mais achetés des fortunes par des grands industriels. Il est donc temps de faire taire tout ce qui pourrait « fabriquer du doute », les marchands de fake news, ces horribles groupes de l’ombre qui distillent de gros mensonges que les foules plébiscitent à longueur de clics.

Oui, mais non.

La situation n’est pas si simple, loin de là. Qu’il y ait des informations fabriquées pour influencer l’opinion, que des politiques ou des groupe d’influence peu scrupuleux utilisent ces méthodes pour remporter des scrutins, ou créer de l’adhésion, que des fermes à clics diffusent massivement ces informations bidons (ou grâce à des hordes de robots), que le public ne sache pas toujours très bien discriminer ce qui est de l’ordre de l’info bidon ou d’une info fiable, tout ça est certain. Mais il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Ce phénomène d’infos bidons existe depuis déjà un certain temps. Et s’il prend de l’ampleur, et s’il doit être observé et traité, cela ne peut pas être effectué par les mêmes qui s’enrichissent avec la diffusion de fake news, justement, et surtout, qui ont capturé la quasi totalité des utilisateurs d’internet dans leurs silos à information. On ne demande pas aux renards de venir garder le poulailler quand on part en vacances…

Quand aux médias partenaires, remarquons que s’ils sont sous perfusion des aides d’Etat ou financés par des annonceurs, leur indépendance vis-à-vis de l’information est plus que contestable. Surtout s’ils deviennent des « gardiens de la vérité » censés chasser en particulier les « ennemis » de ceux qui les nourrissent. Il suffit de se rappeler l’unanimité des médias américains lors du déclenchement de la seconde guerre d’Irak, ou celle des média français à chaque intervention militaire hexagonale pour s’inquiéter de la qualité des chasseurs de fake news à la solde de Google et Facebook.

Mais bien entendu, rien n’est à craindre, en réalité : l’information n’est qu’une suite de faits vérifiables, le journalisme une pratique parfaitement objectivée et définie, et les grandes entreprises américaines de l’Internet, des bienfaiteurs de l’humanité.

Tout le monde peut applaudir et aller se rendormir : il ne s’est rien passé, le contrôle et l’orientation de l’information sur Internet, l’influence sur les foules par les entreprises leaders du réseau n’existe pas. Soyons rassuré : le monde libre terrasse toujours les méchants à la fin.

 

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Impossible de passer à côté. Les Etats-Unis auraient hacké SWIFT. De quoi faire sursauter toute personne qui sait ce qu’est ce réseau. Pour ceux qui sont peu intéressés par les histoires bancaires, SWIFT est un réseau bancaire qui permet à une banque A d’envoyer un message à une banque B en lui disant : je débite le compte de mon client C de telle somme et je la porte au crédit de ton client D. Imaginez… Les Etats-Unis seraient au courant des transactions internationales interbancaires. Ca fout la trouille non ?

De quoi faire la Une de toute la presse.

Il y a juste deux ou trois trucs qui clochent.

Premier point, depuis le 11 septembre, les Etats-Unis ont fait en sorte de collecter tout ce qu’ils pouvaient auprès des infrastructures qui s’occupent de transferts de fonds. Cette information est connue depuis très longtemps. Et d’ailleurs, SWIFT l’explique sur son site. Demain, tout le monde s’étonnera de découvrir que les transactions par cartes (Visa, Mastercard, American Express, etc.) sont également pompées par les services américains…

Envoyer des bombes sur la tête des terroristes est une option militaire. Mais elle ne va évidemment pas sans une autre option : celle qui consiste à assécher les moyens de financement des opérations terroristes. Il faut donc conjuguer les bombes (et tous leurs dommages « collatéraux ») à une chasse aux comptes bancaires utilisés par les organisations terroristes. Les Etats-Unis ne se sont pas privés de cette action.

Il n’y a donc rien de neuf dans cette histoire. Mais cela semble mériter la Une. Allez comprendre…

Ensuite, il y a les vieux de la vieille, qui se marrent un coup… Vous m’excuserez cher lecteur, mais à ce stade, je dois passer à la première personne du singulier pour mon récit même si ce n’est pas très journalistiquement correct. En même temps, chez Reflets, on fait du journalisme gonzo, alors… Passer à la première personne du singulier me permet d’ajouter un peu de contexte.

Des banques pas si sécurisées que cela

Figurez-vous que si je me suis intéressé au monde des hackers vers 1993/1994, c’est que l’on découvrait un nouveau réseau, Internet. Et comme je travaillais sur les banques dans un journal financier très sérieux, je savais que leurs réseaux étaient particulièrement bien protégés. Je me demandais donc ce qui se passerait si elles ouvraient une porte sur un réseau public, comme cela commençait à arriver aux Etats-Unis. En France, il faudra attendre 1996/1997 pour que les banquiers abandonnent leur discours commun : « sur Internet ? Il n’y a que des pirates et des pédophiles, on n’a rien à faire là dessus« . Elles décident alors d’y aller sur le mode : « dites, vous, là, au service informatique, il nous faut un site Web en production dans 1 mois, débrouillez-vous avec une queue de budget s’il le faut« . Et les sites bancaires français ont commencé à apparaître sur le Web. Ils étaient faits n’importe comment (article du 03/04/2000) puisque les informaticiens ne connaissaient pas ces technologies, pas plus que les SSII avec lesquelles les banques travaillaient (article du 29/06/2001). Il a fallu quelques années pour que ça se stabilise et pour que ces sites deviennent autre chose que des plaquettes commerciales.

J’ai donc approché quelques groupes de hackers comme ADM, w00w00, Rhino9, L0pht, etc. Ils ont eu l’amabilité de répondre à mes questions techniques de béotien. Cela n’a pas fait de moi un hacker, je suis assez nul en technique et ne code pas. Mais cela a sans doute fait de moi un utilisateur très averti du réseau. Au delà de ça, le temps passant, tous ces hackers sont devenus des amis et nous avons beaucoup échangé. J’ai été pendant des années un observateur taiseux de leurs aventures. Cela m’a permis de comprendre quelques petites choses.

Premier point, les machines connectées à Internet sont généralement accessibles. Surtout pour ceux qui passent leur temps à trouver des failles (zero days) qui, par principe ne sont pas rendues publiques. Elles finissent par fuiter, mais c’est lent (relire mon article récent sur les attributions).

Deuxième point, il y a des hacks qui ne sont jamais racontés dans la presse. C’est très bien comme ça, mais pour ceux qui les connaissent, cela permet de relativiser ceux que l’on découvre dans les journaux.

A titre d’exemple, il y a très, très longtemps, une machine équipée de tous les outils nécessaires pour utiliser SWIFT et se trouvant sur un réseau bancaire a été p0wnée par quelques « informaticiens de talent ». Cela n’a pas fait la Une. Premier point, ils n’ont jamais revendiqué cette opération. Deuxième point, ils n’en ont rien fait. Le fait d’être arrivés là leur suffisait sans doute et ils n’avaient aucune intention de commettre une infraction une fois dans la machine. Plusieurs fois, j’ai même pu les voir réparer les failles et disparaître des machines qu’ils avaient hackées.

A l’époque, les banques étaient de grosses utilisatrices du réseau X25. Et les hackers, eux, étaient des passagers clandestins de ce réseau… C’était une autre époque où les groupes de hackers réunissaient des compétences variées (téléphonie, satellites, réseau, code, applicatif, etc.). Et cette époque m’a permis de relativiser ma certitude du fait que les réseaux des banques étaient très sécurisés.

Bref, accéder à SWIFT n’est pas une nouveauté. Avant les USA et leur volonté de tout traquer, des hackers le faisaient déjà.

Bullshit habituel

C’en est fini des paradis fiscaux… Nous allons traquer les auteurs d’évasion fiscale ! Combien de fois avons-nous entendu ce type de déclarations martiales ces dernières années ? Les récents leaks (LuxLeaks, Panama Papers pour ne citer que ceux-là) ont produit des effets sur les dirigeants politiques. Allez, finie la fraude fiscale…

Oui, sauf que non…

Elle se porte toujours bien. La seule réponse a été double :

Pourtant, et ce n’est pas une nouveauté non plus, il n’y a pas de système mieux notarisé que celui des banques. Pas une transaction qui ne soit archivée. Denis Robert s’est époumoné pendant des années à propos de Clearstream sur ce point. SWIFT est un autre notaire des transactions financières. En d’autres termes, si de l’argent est « transféré » dans un paradis fiscal, il y a une trace chez Clearstream, SWIFT, dans la banque de départ. Tracer et poursuivre les exilés fiscaux est probablement l’une des choses les plus aisées du monde pour un ou des gouvernements qui en auraient la volonté. Mais cela ne s’est jamais fait. A part, bien sûr, pour poursuivre les terroristes. Quand ils n’utilisent pas des réseaux intraçables. Allez comprendre…

";s:7:"dateiso";s:15:"20170417_155613";}s:15:"20170415_203022";a:7:{s:5:"title";s:31:"On avait dit mollo sur le cyber";s:4:"link";s:53:"https://reflets.info/on-avait-dit-mollo-sur-le-cyber/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=36644";s:7:"pubDate";s:31:"Sat, 15 Apr 2017 18:30:22 +0000";s:11:"description";s:244:"Les attaques informatiques — souvent désignées sous le terme de « cyberattaques » parce que c’est plus évocateur — donnent parfois lieu à des échanges musclés entre journalistes et gens de la technique. En général, […]";s:7:"content";s:26062:"

Les attaques informatiques — souvent désignées sous le terme de « cyberattaques » parce que c’est plus évocateur — donnent parfois lieu à des échanges musclés entre journalistes et gens de la technique. En général, c’est un spécimen de la première espèce qui ouvre le bal, en publiant un article intitulé :

<insérer un nom de pays ici> : des hackers russes soupçonnés d’une cyberattaque

Nous précisons que pour ne vexer personne, nous avons volontairement choisi un exemple tout à fait imaginaire, et que, selon la mode du moment, l’accusation portera sur une équipe de flibustiers chinois, nord-coréens, états-uniens, israéliens, etc. Conséquemment à la publication de l’article, il n’est par rare qu’un technicien (animal sceptique par nature et pas toujours très diplomate) rentre frontalement dans le chou du journaliste émette poliment quelque objection auprès de l’auteur. En cause, la fréquente absence d’éléments techniques probants qui permettraient de soutenir l’attribution d’une attaque à un acteur, ou à tout le moins le caractère contestable des informations produites. En effet, la plupart des articles s’appuient sur les déclarations « d’officiels » d’agences gouvernementales et autres « sources proches du dossier », ou encore sur les témoignages ou rapports « d’experts en cybersécurité » issus d’entreprises spécialisées qu’on imagine pas totalement désintéressées.

Dans ce dialogue de sourds, qui a tort ? Qui a raison ? Faut-il disqualifier d’emblée toute tentative allant dans ce sens parce qu’il s’agit d’un exercice difficile, sinon impossible ? Faut-il tenir compte uniquement des critères techniques ?

Comment fait-on d’habitude ?

Techniquement, l’attribution est effectuée grâce à différents éléments collectés sur le réseau et les équipements de la victime. Il s’agit notamment d’analyser les logiciels malveillants — les malwares — récupérés sur les machines infectées. Les organisations chargées de ces analyses sont assez variées, il peut s’agir des services informatiques de la société visée ou de services gouvernementaux spécialisés, comme l’ANSSI en France. Des sociétés privées (Crowdstrike, Crysys, ESET, FireEye, F-Secure, Kaspersky, Palo Alto Networks, Symantec, PwC, Securelist, SecureWorks, ThreatConnect, Trend Micro, etc.) sont souvent sollicitées car, outre leur expertise, leur nombre important de clients leur permet de constituer de conséquentes bases de données de malwares. Ces bases de connaissances leur procurent des facilités opérationnelles et, par conséquent, un important avantage commercial.

Les analystes étudient les malwares via différentes techniques d’ingénierie inverse (analyse statique, dynamique, désassemblage, décompilation) afin d’en comprendre le fonctionnement, mais aussi d’en extraire des éléments identifiants — des « signatures » — autorisant l’attribution. Ces éléments peuvent aussi être déterminés ou complétés à partir d’autres sources, comme l’analyse du trafic réseau ou des fichiers journaux des équipements de la victime, qui enregistrent certains événements.

Quelles sont-elles, ces signatures ? Il peut s’agir par exemple du type de vulnérabilités exploitées, de composants logiciels spécifiques, d’adresses IP, de protocoles ou des noms de domaines utilisés par les malwares pour se connecter aux serveurs utilisés pour exfiltrer les données, ou à leur infrastructure de contrôle (Command & Control, aussi nommée C&C ou C2), de mise à jour de code (payload servers) ou de phishing, de clés cryptographiques, etc. Ces informations sont ensuite comparées aux traces laissées par les filous lors de précédents abordages contre d’autres cibles et précieusement conservées dans les bases de données des analystes.

Hive, infrastructure de communication de la CIA – Wikileaks

Ils tiennent aussi compte d’autres données annexes, comme les plages horaires pendant lesquelles les malwares ont été compilés ou celles où leurs opérateurs sont actifs, les langages utilisés lors de leur construction, le format des fichiers de configuration, le styles de programmation des développeurs, et tout un tas d’autres « métadonnées ».

Preuves formelles et fausses bannières

Le problème est que, comme nous l’évoquions dans nos colonnes, aucun de ces éléments ne sauraient indépendamment constituer une preuve formelle. Les adresses IP et les noms de domaine peuvent changer, être réalloués à d’autres machines. Les serveurs utilisés sont souvent des relais, parfois eux-même piratés et utilisés à l’insu de leur propriétaires. Les vulnérabilités et malwares peuvent être disséminés puis « reconditionnés ». Quant à la donnée « horaires de bureau », sa fiabilité prête à sourire mais c’est pourtant un élément très souvent utilisé par les analystes… Peut-être à raison, cela dit, lorsqu’il s’agit d’attribuer une attaque à des feignasses de fonctionnaires un acteur gouvernemental.

Rapport « APT28 – At The Center of the Storm » – FireEye

Même les informations considérées comme « très identifiantes », comme les clés cryptographiques, ne le sont, si l’on regarde de plus près, pas tant que cela. Lors de son audition devant la commission au renseignement du Sénat US à propos du piratage du parti Démocrate — les « DNC hacks » qui ont tant défrayé la chronique, le chercheur en sécurité Thomas Rid déclarait :

Les opérateurs russes ont aussi réutilisé des clés de chiffrement sur plusieurs cibles, notamment contre l’artillerie ukrainienne (…), contre une organisation Démocrate à Washington, ainsi que dans au moins 75 implants retrouvées sur un nombre important de cibles dans le monde. Ce chevauchement cryptographique est un lien forensique particulièrement fort, comparable à une empreinte digitale.

Nous reviendrons plus tard sur cette affaire d’artillerie ukrainienne. Pour l’instant, allons fouiner dans les notes de bas de page du compte-rendu de cette audition fort intéressante pour découvrir quels sont ces liens « si forts », cette fameuse empreinte digitale numérique (pun intended).

Il s’agit donc de deux clés pour l’algorithme de chiffrement RC4 retrouvées dans le logiciel, « X-Agent », dont 46 octets sont identiques. Paf ! La preuve irréfutable. Oui mais non. D’abord, pourquoi ne changer que 4 octets ? Tant qu’à faire, autant changer la clé intégralement, le moindre téléphone portable génère suffisamment d’entropie pour cela en quelque secondes, maximum. Ensuite, figurez-vous que RC4 est un algorithme de chiffrement symétrique. Avec du chiffrement asymétrique, où seule la clé publique aurait été embarquée dans le malware, la clé privée étant détenue uniquement par l’opérateur, cela aurait été intéressant. Mais avec du chiffrement symétrique, c’est la même clé qui est utilisée pour le chiffrement et le déchiffrement. À partir du moment où le logiciel est disséminé, la clé cryptographique l’est aussi : elle ne permet plus d’identifier l’opérateur. Soit les zackers sont des billes, soit le choix d’algorithmes de chiffrement symétriques est effectué à dessein.

En effet, pour contrer les velléités d’identification, nos facétieuses fripouilles utilisent des briques logicielles librement accessibles sur Internet, voire y publient tout ou partie des logiciels qu’ils utilisent. L’objectif est, vous l’aurez compris, de brouiller les pistes et de laisser planer le doute sur l’origine de l’attaque. C’est ce que l’on appelle le « déni plausible », ou « plausible deniability ». De plus, une fois qu’un logiciel malveillant a été découvert par un acteur, on peut imaginer qu’il se fera une joie de le réutiliser à son profit, pour monter des opérations sous « fausse bannière » (false flag). Il est intéressant de noter que certains malwares sont en circulation depuis 20 ans. Enfin, nos filous incluent dans leurs outils des informations destinées à tromper les analystes, via l’obscurcissement de code (obfuscation), ou encore en incluant des mots dans une autre langue. Les récentes révélations de Wikileaks sur le Marble Framework de la CIA ont encore une fois confirmé ce type de pratiques.

À qui profite le cybercrime ?

Nous le voyons, si l’on en reste au strict niveau technique, l’attribution est une entreprise fort hasardeuse. Les éléments recueillis constituent un faisceau d’indices qui permettent de déterminer «sans trop de doute » ou avec un « bon niveau de confiance », pour reprendre des expressions souvent utilisées, l’identité du groupe de forbans à l’origine d’un abordage informatique. Paradoxalement, ce sont parfois les données apparemment les moins identifiantes qui peuvent en réalité s’avérer l’être le plus, dans la mesure où elles ont pu être laissées là par erreur par le développeur ou l’opérateur d’un malware, contrairement à une adresse IP, une vulnérabilité, ou un mot qui ne seront pas introduits au hasard dans un logiciel.

Une fois les éléments techniques rassemblés pour attribuer une ou plusieurs attaques à un groupe de canailles du cyberespace, encore faut-il déterminer qui se cache derrière, notamment quand on soupçonne que le groupe en question ait en main une lettre de marque paraphée par un acteur étatique. L’intention derrière l’attaque est complémentaire de l’identification de « qui » en a la capacité : il ne suffit pas de savoir qui s’encanaille, il faut aussi comprendre dans quel but. C’est là où, sans doute, une approche exclusivement technicienne de l’attribution atteint ses limites. Elle permet de déterminer le « comment » et éventuellement le « quoi », mais le processus d’attribution va plus loin, en cherchant à déterminer le « pourquoi » et le « qui ».

Lorsque l’ODNI (Office of the Director of National Intelligence) a publié, en janvier 2017, sa documentation sur l’ingérence russe dans l’élection américaine. Le document a été accueilli avec force couinements de commentateurs (dont ceux de votre serviteur). L’informatique était en effet aux abonnés absents, le « cyber » se résumant à quelques paragraphes noyés au milieu des « fake news», de la propagande de Sputnik ou RT, des trolls pro-Poutine sur les réseaux sociaux ou des accointances supposées de Julian Assange et de Wikileaks avec le pouvoir russe. En février, c’était au tour du DHS (Department of Homeland Security) de publier son rapport sur « GRIZZLY STEPPE » (le joli nom donné par le DHS aux groupes de boucaniers APT28 et APT29). Tout à fait frustrant pour techniciennes et techniciens, les rapports se bornant à donner des informations d’ores et déjà connues, parfois douteuses, et, dans le cas du DHS, des recommandations aux administrateurs de réseaux et systèmes.

Il n’en reste pas moins que les éléments de contexte, notamment ceux portant sur la capacité des attaquants et sur l’intentionnalité de l’attaque, sont déterminants dans le processus d’attribution. Si l’on se demande qui avait intérêt à faire fuiter les emails du Comité national démocrate (DNC) et pourquoi, qui avait la capacité de se maintenir sur ses serveurs et d’y opérer pendant plus d’un an, le gouvernement du gentil Vladounet (on dit Volodya, en russe) arrive en bonne place parmi les candidats. Les sociétés de sécurité privées et les services de renseignement font davantage que collecter des données brutes, ils leur donnent du contexte. Thomas Rid l’explique très bien dans son papier « Attributing Cyber Attacks » :

Ce process d’attribution n’est pas binaire, mais se mesure en degrés inégaux, il n’est pas en noir et blanc, en oui ou non, mais apparaît en nuances.

La plupart du temps, en cas d’attaque, les victimes n’auront que peu d’intérêt à mener à bien le long et coûteux processus d’attribution. Elles colmateront les brèches, feront l’inventaire des dégâts, répondront peut-être à leurs obligations juridiques et ignoreront le reste. Tout est affaire de rapport entre les dommages causés (ou potentiels) et l’investissement nécessaire à l’attribution. Dans le cas de l’élection américaine, cela ne fait guère de mystère : une intrusion dans le processus électoral appelait forcément une réponse politique, et donc une attribution publique. Le contexte alors est tout aussi important — et sans doute aussi plus compréhensible — que les éléments techniques, qui deviennent, malheureusement, relativement secondaires.

50 nuances de cyber

Il est intéressant de noter que la presse joue un rôle fondamental dans le processus d’attribution. En effet, elle est citée de manière presque systématique dans les rapports — en tout cas publics — produits par la communauté du renseignement ou les sociétés de sécurité. Elle est ainsi naturellement une cible lorsqu’il s’agit de rendre publique une attribution, mais elle fait également partie des sources — et donc oriente — les attributions futures.

Revenons à cette histoire d’artillerie ukrainienne, que nous mentionnions plus haut. La firme de sécurité Crowdstrike déclarait en effet que le malware « X-Agent » avait été retrouvé dans une application Android massivement utilisée par les artilleurs ukrainiens. Ce malware aurait, toujours d’après Crowdstrike, permis aux russes de géolocaliser les batteries de D-30 Howitzer pour faciliter la destruction de — excusez du peu — 80 % d’entre elles (ce chiffre provenant de l’International Institute for Strategic Studies). Le même malware, que Crowdstrike et d’autres firmes comme FireEye prétendaient à l’usage exclusif du groupe APT 28, avait aussi été retrouvé lors de l’analyse du piratage du DNC.

Le narratif de Crowdstrike était donc le suivant. Le malware avait servi à frapper l’Ukraine dans un conflit qui l’opposait à la Russie. Donc, il s’agissait d’un malware russe, plus précisément du GRU (le renseignement militaire). Le logiciel n’avait pas été disséminé, les agents du GRU étaient donc les seuls à l’exploiter (ce dernier point figure d’ailleurs dans les conclusions d’une autre société, FireEye). Le malware avait été utilisé pour le piratage du DNC. CQFD, emballé c’est pesé, voilà donc la démonstration faite que les forbans du GRU avaient pris part à l’abordage cybernétique contre le DNC.

L’information avait été reprise assez largement dans la presse, suite à une dépêche de Reuters (le truc à te faire verdir le Décodex : Motherboard, le Washington Post, le Guardian, CBS News,Forbes, Foreign Policy, le Telegraph, NBC News, Numerama, RTS, Le monde informatique, L’usine nouvelle, La Tribune, etc.) et sur les réseaux sociaux… Vous pensez bien, voilà du cyber qui explose avec des vrais cyber-morts et des bouts d’artilleurs éparpillés. La présence du logiciel « X-Agent » étant l’un des principaux éléments cités pour démontrer l’implication d’APT28 et donc du GRU, dans l’attaque contre les artilleurs ukrainiens et dans le piratage du DNC.

Début janvier, un autre chercheur en sécurité, Jeffrey Carr, mettait sabre au clair pour faire des confettis du rapport de Crowdstrike. D’abord, le logiciel « X-Agent » avait été disséminé, ce qui excluait son usage exclusif par APT28. L’application Android vérolée n’exploitait pas non plus le GPS des appareils, d’où une géolocalisation au doigt mouillé basée sur la position des antennes mobiles. En outre, on ne trouvait aucune preuve que cette application ait été installée par le moindre soldat ukrainien. Pour couronner le tout, l’IISS déclarait que le chiffre de 80 % de pertes cité par Crowstrike était tout à fait fantaisiste, et prenait officiellement ses distances. Le ministre de la Défense ukrainien se fendait quant à lui d’un démenti. Oups.

La théorie des artilleurs ukrainiens cyber-vaporisés vacille, et avec elle c’est la démonstration par Crowdstrike de la participation du GRU au piratage du DNC qui chancelle. C’est pourtant l’un des éléments-clés présentés lors de l’audition de Thomas Rid au Sénat américain. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la presse ne se bouscule pas pour mettre en perspective les allégations de Crowdstrike ou d’autres sociétés qui profitent de l’engouement médiatique pour la chose « cyber » pour faire du marketing et vendre leurs compétences (bien réelles).

Pas si élémentaire, mon cher Watson

Il n’en reste pas moins que, selon toute probabilité, le gouvernement russe est à l’origine des attaques contre le DNC. L’alignement stratégique, les méthodes employées et la concomitance des attaques avec une vaste opération de propagande désignent la Russie.

Nous voilà donc revenus à la question de départ, à savoir la pertinence des éléments techniques dans l’attribution des auteurs. On se rend compte de la complexité toujours croissante de naviguer cette mer. Faire l’impasse sur les aspects techniques de la chose est nocif. Ignorer le contexte dans lequel les attaques se produisent, les intentions des auteurs potentiels, les intérêts des différents acteurs impliqués dans l’attribution, la nature de la réponse de la victime et sa stratégie de communication le serait tout autant.

Finalement, si l’anecdote des artilleurs ukrainiens nous enseigne quelque chose, c’est qu’il conviendrait de s’inscrire dans le temps long quand il est question de l’attribution des « cyber-trucs ». Peut-être devrions nous, aussi, prêter l’oreille aux braillements des sceptiques qui nous suggèrent d’y aller mollo sur le cyber.

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Mes chers compatriotes… Hum… Dans une quinzaines de jours, vous serez appelés à élire votre président. Le chef, quoi. Chef absolu. Bien que présentée comme une démocratie, la patrie des droits de l’homme, la maman des lumières, la France constitue un sujet d’étude pour ce qui est de l’impunité des politiques et plus globalement, du système qui la gère, pour son plus grand profit. Oui, chef absolu… Car il peut décider d’envoyer nos troufions mourir où bon lui semble, pour une bonne ou une mauvaise raison. Même pour effacer les traces de ses propres compromissions avec un dictateur. Absolu parce qu’il peut faire à peu près ce que bon lui semble sans être jamais inquiété par le contre-pouvoir supposé qu’est le Parlement. Combien d’enquêtes parlementaires mettant en cause un président de la république ? Vous allez donc élire quelqu’un sur qui ne s’exercera aucun contre-pouvoir pendant cinq ans. Autant dire, comme Jacques Chirac ou Charles Pasqua (selon les légendes) en leur temps que les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent. C’est à dire vous. Vous allez encore une fois, inexorablement croire tout ce que l’on vous promet (un avenir radieux, ou moins désagréable que votre présent. Et une fois encore, être déçus dans les mois qui suivront les élections. Et cette propension à croire (une fois qui s’apparente à celle des religions) est exacerbée par le fait que vous allez devoir choisir, comme souvent, le moins catastrophique de tous.

Pour ne retenir que ceux qui ont une chance d’être présents au deuxième tour, vous avez le choix entre :

File ton vote ou t’es contre la démocratie !

Oui, on vous demande de confier votre vote, de céder votre part de pouvoir à une personne qui est soit mise en examen, soit insulte les journalistes, soit en délicatesse avec le fisc. Et si vous annoncez que vous n’allez pas voter, il se trouvera mille commentateurs pour vous expliquer que c’est un droit gagné de haute lutte, le coeur de la démocratie, vous vous inscrivez donc dans le camp de ceux qui veulent miner ladite déocratie. CQFD.

Oui…

Mais non…

Le droit de vote ne consiste pas à voter pour voter, à voter pour le moins pire. Le droit de vote, c’est adhérer à des idées qui seront transformées en une réalité, c’est être représenté par quelqu’un qui respecte votre vote, c’est déléguer votre pouvoir à quelqu’un qui vous représentera et qui n’a en tête que le bien commun. Bon courage pour trouver la perle rare.

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La période électorale est toujours un moment fructueux. Le nombre d’imbécilités débitées à la minute augmente à mesure que la date de l’élection approche. Nous entrons donc dans une période troublée durant laquelle le Littératron (c’est le moment de relire Robert Escarpit) va produire toutes sortes de choses hallucinantes visant à rallier Pierre, Paul, ET Jacques. Aujourd’hui, c’est Emmanuel Macron qui s’y est collé. Figurez-vous qu’il veut une cyber-armée, la « cyberdéfense et la cybersécurité » devant être les « priorités de notre sécurité nationale« . Sans faire appel au compte @traduisonsles, on peut tenter d’analyser ce tweet mémorable du candidat.

Premier point, la cyberdéfense et la cybersécurité deviendront les priorités de notre sécurité nationale. Cela signifie, sauf à parler une autre langue, qu’Emmanuel Macron investira plus de temps et d’argent dans ce domaine que dans le développement d’armes classiques ou de corps d’armée classiques. Il a donc plus peur des hackers russes du FBI nord-coréen que d’une invasion physique de notre territoire ou que, pour pousser plus loin, des actions terroristes de Daesh. Au siècle dernier, l’auteur de ces lignes énonçait peu ou prou la phrase suivante : « la cyber-guerre, ça fait des cyber-morts« . En gros, mieux vaut perdre un serveur qu’une vie. Rien n’a changé. A l’époque, c’était l’armée américaine qui voulait tout faire pour se protéger de la cyber-menace. Aujourd’hui, c’est Emmanuel Macron…

A chacun ses priorités…

Deuxième point, s’il veut une cyber-armée, il serait peut-être utile de définir ce que c’est. Et s’il en veut une, c’est que nous n’en avons pas ?

La cyber-guerre est un roman…

A quoi ressemble une cyber-guerre ? A rien. A quoi servirait une cyber-guerre sans invasion qui la suivrait ?

Ah… Mais, diront ceux qui font commerce de la peur, il se pourrait que cette cyber-guerre ait un but purement économique. Oui, c’est vrai. Et au siècle passé, également, l’auteur de ces lignes publiait un roman qui est encore probablement aujourd’hui, le seul manuel de cyber-terrorisme et de cyber-guerre qui pourrait marcher. Pour autant, il s’agissait d’un roman. Même s’il reposait sur une série de choses réelles et parfois non publiques, il est très improbable que l’organisation décrite dans ce roman puisse voir le jour. Il y a de nombreuses raisons qui expliquent cela. Monter une équipe ayant les moyens de déclencher une cyber-guerre efficace à l’échelle d’un pays, demande des moyens considérables, et surtout, la capacité à recruter des profils très différents. Ces personnes ont la particularité de très mal travailler en équipe lorsqu’elles sont « embauchées ». Il serait donc quasiment impossible de les faire travailler efficacement sur ce projet. Ne parlons pas de leur capacité à garder le secret.

Revenons à la cyber-armée… Elle serait composée de qui, combien de bataillons ? Qui feraient quoi ? Emmanuel Macron, il faudrait nous préciser ces détails.

Car son tweet laisse entendre que nous ne disposons pas de cyber-armée. Ce qui fera sans doute tiquer les gens de la DGSE, de l’ANSSI, de la DGSI, etc., etc.

Cela fera sans doute également sourire les entreprises comme l’ex-VUPEN (c’est un exemple parmi d’autres) qui fournissent des vecteurs d’attaque à des services gouvernementaux pour faire un peu ce que l’on reproche à la NSA ou la CIA ces temps-ci : attaquer des systèmes d’information, les pirater. Ce que réprime le code pénal. Mais c’est un détail.

File les codes !

La sortie sur la cyber-armée a été accompagnée d’une longue série d’inepties sur le numérique et le terrorisme.

Emmanuel Macron, pour résumer, voudrait que les entreprises qui utilisent de la cryptographie fournissent, sur demande, les clefs (lui dit les codes) permettant de déchiffrer les contenus. Qu’un terroriste utilise Telegram, Signal ou WhatsApp, peu importe, notre Emmanuel Macron national fera cracher les clefs (comment dans le cas de chiffrement de end-to-end ? Mystère).

Ce que ne dit pas Emmanuel Macron, c’est que dans sa société panoptique rêvée, il y a les citoyens lambda qui sont surveillés par les « boites noires », mises en place par le gouvernement auquel il participait il y a quelques mois, et les autres. Les autres, ce sont tous les politiques (et ils sont nombreux, de Fillon à Montebourg en passant par Macron) qui utilisent des machins comme Telegram ou WhatsApp pour échapper aux écoutes existantes dont ils connaissent visiblement l’étendue. Ce qu’il ne dit pas non plus, c’est qu’il est fort improbable que des juges s’intéressent aux contenus de leurs discussions chiffrées. Qui doivent pourtant être fascinantes.

Emmanuel Macron veut du panoptique pour les autres. Mais il n’est pas le seul. Les politiques, de gauche comme de droite, veulent étendre encore les pouvoirs des services en matière de surveillance. Et vous allez le voir, on est assez proche de franchir un cap que nous évoquions déjà lors du vote de la loi sur le renseignement.

Une orgie de métadonnées…

Nous avons sollicité en vain la députée Patricia Adam (PS), co-auteur d’un passionnant rapport relatif à l’activité de la délégation parlementaire au renseignement pour l’année 2016, pour une interview.

Cette délégation, au nom des parlementaires, et donc des représentants supposés du peuple, se prononce pour quelques trucs anodins…

On trouve ainsi page 78 du rapport cette proposition visant à procéder à des interceptions en temps réel chez les opérateurs sous forme de (batchs) listes. Explication : les « boites noires », les Algorismes© de Bernard Cazeneuve, vont remonter tellement de suspects avec les signaux faibles repérés, qu’il sera impossible de traiter toutes les demandes d’interceptions en temps réels que cela impliquera. Il faudra donc passer d’autorisations individuelles d’interceptions à des « listes fournies par les services de renseignement« .

Les lecteurs réguliers de Reflets l’auront compris, ça va carburer dur du côté d’IOL.

Emmanuel Macron ou Patricia Adam ne le savent peut-être pas, mais l’infrastructure permettant de faire ce genre de choses existe déjà.

Paye ta classe B…

Nous nous étions émus lors de la publication de nos articles sur IOL de la présence d’une fonctionnalité. Dans un projet informatique de cette ampleur, il est rare que les donneurs d’ordre demandent une fonctionnalité pour ne pas l’utiliser. Dans IOL, donc, il y a la possibilité de mettre en place 32 000 règles (d’interception) simultanées chez un opérateur. Il y a surtout la possibilité de créer une règle qui visera une classe d’adresses de type B, soit 65 534 machines à la fois (donc, en mode « délire total » putatif, quelque 2 097 088 000 machines) . On n’est pas encore dans le systématique, mais on est clairement dans le massif. On est en tout cas très très loin de la pêche au harpon décrite par les services de renseignement et les gouvernements successifs, on a quitté les interceptions ciblées depuis longtemps.

Pour parfaire le tableau (démocratique) de la chose, le lecteur aura compris que ces interceptions (IOL) sont des interceptions administratives, c’est à dire des interceptions frappées du sceau secret-défense. Elles ne sont donc soumises à aucun contrôle. Ah… Si, celui de la CNCTR.

Nous allons donc faire un petit a parte pour les tenants du contrôle démocratique de la CNCTR, car le rapport de Mme la députée donne quelques chiffres qu’il faut entourer d’un contexte… Selon le rapport parlementaire, la CNCTR a été saisie en 2015-2016 de 66 000 demandes d’autorisations pour des interceptions.

la CNCTR a rendu 1332 avis défavorables. Parmi les 66 000 demandes, 48 000 sont constituées par des demandes d’accès aux connexions en temps différé. En fait, il s’agit là essentiellement de demandes préparatoires visant à obtenir les coordonnées précises de telle ou telle personne suspectée ; les demandes visant à la récupération des données de connexion stricto sensu sont au nombre de 15 200. Enfin, sur les 18 000 demandes restantes, les interceptions de sécurité représentent environ 8 500 demandes (principalement fondées sur la finalité de la prévention du terrorisme), la géolocalisation environ 2 100 demandes et les autres techniques de renseignement environ 7 400 demandes.

Maintenant quelques opérations pour donner un contexte… La CNCTR a donc fourni, si l’on fait une moyenne, quelque 181 autorisations par jour (elle a 24 heures pour répondre – 72h dans les cas complexes). Pour ce faire, elle dispose de 15 agents et des excellents outils mis à disposition par le GIEC (le même qui supervise IOL). En d’autres termes, et toujours en moyenne, 1 fonctionnaire autorise chaque jour douze interceptions. Un contrôle très pointilleux. Surtout s’il s’agit d’une classe B…

Il lui faut quoi de plus à Emmanuel Macron ?

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C’est dit : lorsque le rush de la campagne présidentielle sera passé (faut pas pousser), François Fillon va porter plainte contre ceux qui ont sali son honneur avec toutes ces allégations forcément fausses. On ne sait pas si ce sera pour diffamation (la 17ème va s’amuser) ou pour autre chose, mais ça va venir, parole de Fillon (pour ce qu’elle vaut). François Fillon a affirmé avoir les noms de ceux qui ont, selon lui, porté des documents provenant de services de l’Etat au Canard Enchaîné.

Au Canard, on rigole. Comme souvent. Le rédacteur en chef du journal confirme à Reflets.info n’avoir reçu aucun « papier bleu » au courrier (annonce d’une plainte) depuis le début de l’affaire Fillon, ni même de droit de réponse de l’intéressé. « Nous répondrons dans le prochain numéro » , explique Louis-Marie Horeau. Vivement mardi soir…

";s:7:"dateiso";s:15:"20170407_184954";}s:15:"20170406_193608";a:7:{s:5:"title";s:84:"L’avenir en commun de Mélenchon : « allons zenfants de l’altermondialisme »";s:4:"link";s:89:"https://reflets.info/lavenir-en-commun-de-melenchon-allons-zenfants-de-laltermondialisme/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=36547";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 06 Apr 2017 17:36:08 +0000";s:11:"description";s:276:"Parler du candidat Jean-Luc Mélenchon et du programme de son mouvement politique, « La France insoumise », n’est pas franchement aisé. La réalité de la candidature Mélenchon est différente des autres candidats pour une raison simple : […]";s:7:"content";s:19931:"

Parler du candidat Jean-Luc Mélenchon et du programme de son mouvement politique, « La France insoumise », n’est pas franchement aisé. La réalité de la candidature Mélenchon est différente des autres candidats pour une raison simple : il vend en premier lieu un changement de société, via un changement de République. La VIème République.

Il y a 13 points développés dans ce premier thème du programme, et certains intitulés sont inquiétants pour l’électeur désireux de calme et de tranquilité. « Balayer l’oligarchie et les privilèges de caste » (point 2) fait un peu penser à un slogan révolutionnaire à base de piques, de fourches et de têtes plantées au bout. Voyons voir ce qu’il en est :

Le contenu n’est pas à la hauteur de l’intitulé, en fin de compte : le « balayage de l’oligarchie et des castes » se base en réalité sur les préconisations d’Anticor et de Transparency International : c’est de la lutte contre la corruption et le lobbying auprès des parlementaires, ainsi que  la mise au pas du Medef — par sa mise à niveau sur les fonctionnements des syndicats de salariés — qui sont proposées. 1789 est encore loin. Mais pas tant que ça lorsqu’on lit un autre intitulé : « abolir la monarchie présidentielle ». Qu’est-ce donc ? Un assaut de l’Elysée par les membres des constituantes qui pourront pique-niquer autant qu’ils veulent dans le palais présidentiel, avec un président Mélenchon qui dormira dans la cabane de jardin du bâtiment le plus prestigieux de la République ? Pas vraiment.

Là encore, l’intitulé est très ronflant au vu des mesures contenues. Les changements institutionnels proposés sont cependant conséquents : instaurer un régime parlementaire à base de proportionnelle, supprimer le Sénat (remplacé par une assemblée de l’intervention populaire) et supprimer la Cour de Justice de la République (pour renvoyer les membres du gouvernement dans des tribunaux classiques).

De très importants changements seraient à prévoir, en fin de compte, si Mélenchon était élu et appliquait ces réformes institutionnelles. Mais le personnage, ses sorties de route, laissent planer une ombre inquiétante sur sa présidence. Quel président serait Mélenchon, dans sa VIème République, celui qui désigne des journalistes à la foule comme étant « ceux d’extrême droite » ? Un président qui désigne quantité d’ennemis peut-il  parvenir à appliquer un programme ?

Dans le cas où La France insoumise n’obtenait pas la majorité aux législatives, comment serait gérée la cohabitation et comment la VIème République pourrait-elle se constituer ? S’il y a ennemis — comme Jean-Luc Mélenchon ou ses porte-paroles le martèlent — que se passera-t-il pour ces ennemis, comment seront-ils traités par la présidence ? Quel temps sera accordé à la création de cette VIème République ? Quel temps ensuite pour appliquer son programme ? Son ampleur et les résistances qu’il engendrerait laissent envisager un processus long. Très long.

Un programme [très] long qui veut changer le rapport démocratique

Le programme de la France insoumise, « l’Avenir en commun » est long. Très long. Très dense. Il requiert un effort de lecture, il demande de rester concentré pour bien comprendre ce qu’il implique. Parce que ce n’est pas du tout l’équivalent des programmes habituels, et ce, pour une raison simple : il casse d’entrée de jeu les repères, la structure politique que nous connaissons, pour ensuite déterminer les actions que mèneraient un « gouvernement de la France insoumise ». Ce préalable au programme, mais qui fait partie du programme, est — comme indiqué plus haut — la création d’une VIème République accompagnée par des constituantes citoyennes.

C’est un saut [quantique] dans une nouvelle forme de rapports politiques, de rapports démocratiques au système politique. L’idée qui en ressort — mais difficile à envisager dans une réalité politique et sociale concrète future — est que potentiellement, le succès ou l’échec de la constitution de cette VIème République dépendrait plus de la mobilisation des habitants du pays que d’autre chose. De leur capacité à dialoguer, à travailler leur avenir institutionnel en commun, à se remonter les manches.

Mélenchon renvoie les électeurs à leurs contradictions, en fin de compte, et utilise la grogne populaire supposée au sujet du fonctionnement de la Vème République : « Vous êtes mécontents d’être méprisés par l’élite politique, de ne pas pouvoir donner votre avis, vous êtes furieux de l’impunité du politique, et bien je vous donne l’occasion de changer tout ça en écrivant une nouvelle Constitution ». Mais comme rien n’est précisé des modalités de formation des constituantes, ni de l’organisation de toute cette mutation institutionnelle…

Cette « urgence démocratique » mélenchonienne semble risquée. Elle est aussi populiste — au sens où Mélenchon renvoie la population à une faculté (fantasmée ?) de « prise de pouvoir populaire » — au moins partielle — dans le cadre de la création d’une nouvelle forme de « vivre ensemble politique ». C’est radical, c’est anti-conservateur, c’est un coup de pied dans la fourmilière, et c’est une très grosse prise de risque politique et sociétale. C’est ce populisme de gauche, désormais revendiqué, qui est d’ailleurs au cœur du projet.

Mais une fois ces changements institutionnels effectués — si l’on part du principe qu’ils parviendront à être effectués — que propose donc concrètement Mélenchon, devenu ce président aux « pouvoir limités » ? Il ne nomme plus, puisque le gouvernement est nommé par le Parlement, un gouvernement qui détient le pouvoir exécutif et est responsable devant ce même Parlement, le tout avec une Assemblée de citoyens à la place du Sénat ? Il semble que la proposition de Mélenchon soit basée sur un programme anti-libéral, tendance altermondialiste-écononomistes-attérés et social étatique.

Programme de gauche : anti-libéral et d’obédience altermondialiste

Le programme de la France insoumise, « l’Avenir en commun » est radicalement anti-libéral. Si l’on mettait en miroir le programme de Macron ou de Fillon avec celui de Mélenchon, nous obtiendrions une parfaite antithèse politique et économique, ce qui est logique.

Quand la droite veut accentuer la libéralisation de l’économie, la dérégulation par les traités de libre échange, Mélenchon veut encadrer et rééquilibrer les rapports de force dans les entreprises, dans la gestion des rapports sociaux, et « protéger » les échanges économiques internationaux au lieu de les ouvrir un peu plus aux multinationales.

Le programme économique de la France insoumise n’est pas communiste (au sens réel et historique), n’est pas social-démocrate comme celui de Hamon (au sens de conserver les fondamentaux socio-économiques, institutionnels, tout en saupoudrant des mesures pour contrer les effets de la mondialisation et de la dérégulation de l’économie de marché) , il est une forme hybride de socialisme et d’écologie politique, mâtinée d’altermondialisme, de réformes keyneisiennes (politique de la demande) le tout porté par une redistribution potentielle des pouvoirs et des richesses via le préalable de la création de cette VIème République par constituante(s). L’État est donc présent à tous les étages, que ce soit dans les cadres juridiques nouveaux qu’il instaure, dans les financements, les orientations générales, etc.

Les réformes de la France insoumise : des ruptures sans concessions

Le programme contient 7 thèmes avec actions, ou réformes, que ce gouvernement lancerait. De l’urgence démocratique (en 15 actions) dont les changements de politiques pour la lutte anti-terroriste, à l’urgence sociale (qui « mobilise l’argent pour financer les petites et moyennes entreprises », par exemple), l’urgence écologique, à l’Europe en question, les questions de paix, de droits humains, de coopération, le programme de Mélenchon est vaste. Très vaste.  Les 83 actions elles-mêmes déclinées en plusieurs propositions détaillées, rangées donc en 7 grands thèmes, donnent un peu le tournis. Avec plein de promesses qui semblent comme toujours dans le cadre des programmes politiques, pleines de bons sens « populaire » (qui voudrait voir la pollution s’étendre, une médecine faillible, des logements insalubres ou des maladies sexuellement transmissibles qui explosent ?). Mais elles ne sont soutenues par rien de précis dans de nombreux cas. Lutter contre la malbouffe, le sel, le sucre, les graisses, ça ne mange pas de pain (si l’on peut dire), mais comment s’y prend-t-il le président pas monarchique Mélenchon et son gouvernement sous contrôle du Parlement ? Il interdit la malbouffe par décret ?

Généraliser l’économie sociale et solidaire, stopper l’ubérisation des activités : comment, pourquoi faire, avec qui, dans quel but ? Ne pas laisser le champ aux multinationales, on imagine. Mais quelle réforme précise peut le permettre, avec quels résultats économiques, sociaux, envisagés ? L’ESS est un produit marketing qui est déjà dévoyé, très peu développé : peut-il supplanter les 99% d’activités économiques capitalistes classiques sans que des effets de bord surviennent ? Comment tout ça se finance ? Rien n’est abordé de façon profonde dans ce type de propositions du programme de Mélenchon, propositions qui sont bien entendu séduisantes pour l’électeur altermondialiste écolo-socialo-collaborativo-anti-libéral, mais ne reposent sur pas grand chose de concret.

 Et l’Europe (la mère de tous les maux), dans tout ça ?

La « France insoumise » n’aime pas l’Europe actuelle, celle des traités instaurant la rigueur, et veut la changer. Cette partie du programme laisse entendre plusieurs choses contenues dans le préambule :

La « sortie des traités » par abandon des règles existantes, et la négociations d’autres règles : voilà un plan très ambitieux. Une négociation avec l’Allemagne en premier lieu, puis avec les autres états membres, le tout soumis à l’Assemblée nationale et validé par référendum. Ok. Autant dire que cette option semble peu probable. Mais que contient cette proposition ?

Bon, qu’on aime ou pas ces propositions, il semble que dans le monde actuel, elles soient de type « révolutionnaires ». Comment le président (sans pouvoir exécutif) va-t-il faire pour que son gouvernement sous contrôle du Parlement arrive à faire de telles choses ? Mystère. Et le plan B, de sortie de l’UE ? Cela passerait par un référendum, visiblement. Mais qui veut sortir de l’UE ? Il semble que Mélenchon soit revenu sur cette affaire de plan B en Italie, dans un discours. Il s’agirait en fait d’un plan A qui mènerait en cas d’échec à un plan… A. Bref : l’UE, si la France insoumise remportait l’élection de 2017, risquerait de tourner à la foire d’empoigne …

La société de Mélenchon : c’est « beau et ferme » à la fois

Le programme « L’Avenir en commun » est à la fois beau et émouvant pour les journalopes gauchiasses (comme disent les gros fachos), mais ferme aussi, très ferme. Ce programme peut donc tirer des larmes de bonheur et d’espoir aux adeptes de l’argile verte, des colliers en bois ou des alternatives au méchant capitalisme, et surtout en mal de politique anti-libérale, alter plein de choses, avec du social et du solidaire à tous les étages. C’est vrai.

Mais c’est aussi un programme « inquiétant ». Ce président « révolutionnaire », ces mutations profondes de la société, tout cela n’est pas fait pour rassurer ceux qui plébiscitent la stabilité des institutions, ceux qui n’ont pas envie de voir une République parlementaire avec assemblées populaires, ou encore ceux qui veulent conserver l’Europe actuelle, garante de stabilité politique et économique. Bref : « l’Avenir en commun » porté par Mélenchon est un « allons zenfants » plutôt incertain, antilibéral et anti-Europe du traité de Lisbonne. Il s’oppose à la politique monétaire de la BCE, de l’Allemagne, et recycle pas mal d’éléments du fameux programme de Mitterrand de 1981, en l’adaptant au monde moderne. En 1981 c’était « 110 propositions pour la France ». En 2017, ce sont 83 propositions pour la France insoumise.

 

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C’était l’arme fatale pour déclencher sa réhabilitation. Un « cabinet noir » à la solde du pouvoir politique voulait détruire la candidature de François Fillon. Ce dernier a brandi cette accusation pendant l’Emission politique de France2. Il s’est basé sur un livre : « Bienvenue place Beauvau« . Et cela ne pouvait pas mieux tomber. Le bouquin est écrit par deux journalistes du Canard Enchaîné et une journaliste du Point. Le même Canard qui est à l’origine des révélations qui ont mis à mal François Fillon. Une sorte d’aveu, dans l’esprit du candidat des Républicains : les journalistes du journal que mes opposants brandissent en étendard ont écrit un livre dans lequel ils évoquent un cabinet noir au service du pouvoir, c’est donc que c’est vrai, on m’en veut, on veut me détruire ».

Patatras !

Las… L’arme fatale se révèle un pétard mouillé, mais surtout un révélateur de la vision totalement distordue de la réalité que peut avoir François Fillon. A peine a-t-il lancé son accusation en direct à la télévision que les auteurs du livre s’empressent de démentir sur France Info (notamment) l’existence d’un cabinet noir. Ils soulignent qu’ils n’ont pas pu prouver l’existence d’un tel cabinet. Ca fait Pschiiit, comme aurait dit Jacques Chirac.

Mais surtout, François Fillon applique à son propre cas l’existence supposée de ce cabinet noir. Or le livre ne cite que trois fois le candidat des Républicains.

La première pour rappeler que ce dernier avait déjeuné avec Jean-Pierre Jouyet, le secrétaire général de l’Elysée pour obtenir d’un éventuel cabinet noir, ou tout au moins de Hollande, que la justice accélère les procédures contre Nicolas Sarkozy. Histoire de le disqualifier pour la primaire de la droite. L’affaire racontée dans Le Monde avait raffermi encore les relations entre le collaborateur et son ancien patron :

La deuxième citation concerne cette fois les collaborateurs de François Fillon à Matignon. Ils avaient peur d’être mis sur écoute, sans doute par un cabinet noir de Nicolas Sarkozy ?

La troisième citation n’a rien à voir avec des histoires d’écoutes ou de cabinet noir.

Bref, en laissant penser, sur la base de ce livre, qu’un cabinet noir a orchestré une campagne contre lui, Fillon rêve éveillé. Il n’y a pas un mot en ce sens dans ce livre.

Un livre ne fait pas un Canard

Pour ce qui est de l’association entre le livre et le Canard, François Fillon va un peu vite en besogne. Le journal l’a d’ailleurs rappelé dans son édito du 29 mars. Extrait  :

Sauf que ce livre n’est pas le journal et n’engage donc pas « Le Canard ». En outre, s’il évoque la fantasmagorie du « cabinet noir », qui, de Mazarin à Clemenceau, via Fouché et Bismut-Sarkozy, a déjà beaucoup servi, il n’établit en rien l’existence d’un tel cabinet et ne consacre que quelques lignes à l’affaire Fillon. Le livre dénonce, en revanche, un système qui permet au chef de l’ Etat de nommer ses affidés aux postes clés et de faire remonter vers lui toutes les informations sensibles. Un système moyennement républicain qui nourrit, parfois avec raison, des soupçons d’espionnage ou de manipulations. Mais des soupçons ne sont pas des preuves. C’est d’ailleurs, outre leur vision très policière de la politique, le reproche qu’on peut faire aux auteurs : ne pas avoir suffisamment étayé leurs accusations. Quant à la récupération grossière du livre par le clan Fillon pour en tordre à son avantage quelques formulations hâtives, elle frise le ridicule.

[…]

Pour fabriquer les soupçons d’emploi fictif qui valent
sa mise en examen à Penelope Fillon, les notes de lecture à 100.000 euros, les rémunérations rétrocédées des enfants Fillon, les costumes offerts par un donateur sulfureux à François Fillon, les montres, les clients russes, etc., ce n’est pas un « cabinet noir » qu’il aurait fallu, c’est au moins une usine !

La paille, la poutre et tout le reste

En attribuant ses ennuis judiciaires à un cabinet noir, François Fillon exclut qu’ils puissent être simplement dus à son comportement. Il est persuadé – et c’est son droit puisqu’il est présumé innocent jusqu’au jour où il sera peut-être, ou pas, condamné, qu’il n’y a rien dans le dossier. Tout est « construit » pour lui nuire. Il a d’ailleurs indiqué que sa femme ne serait pas condamnée :

« Mon épouse ne sera pas condamnée. Depuis le début je vous le dis, cette affaire a été montée de toute pièce », a déclaré le candidat de la droite à la présidentielle sur BFMTV et RMC. Il a dénoncé « une calomnie dans Le Canard enchaîné« , ou encore « une enquête d’enfer pendant trois semaines, qui ne débouche sur rien ».

« Le dossier est vide », a dit François Fillon. « Si j’avais le moindre doute sur ma culpabilité je ne serais pas candidat à l’élection présidentielle », a ajouté le candidat, lui-même mis en examen.

Et dire que les enquêteurs et les juges perdent leur temps depuis des semaines sur une histoire qui n’en vaut pas la peine. Autant qu’ils arrêtent tous de travailler tout de suite. D’autant qu’une fois que lui, sa femme et toutes les personnes mises en cause dans cette enquête seront mis hors de cause, on peut compter sur François Fillon pour expliquer combien les fonctionnaires gâchent l’argent du contribuable. A tel point qu’il faut en mettre 500.000 au chômage.

Claude Angeli, la mémoire d’une époque

Si François Fillon est prompt à sauter sur un livre évoquant du bout des lèvres l’existence d’un cabinet noir politique, il y en a un sur lequel il fait silence. Et pour cause…

Ecrit par un journaliste du Canard, pourtant, ce livre-là rappelle les dérives de tous les présidents de la Vème république en matière d’écoutes variées.

« Les plaisirs du journalisme« , co-écrit par Claude Angeli et Pierre-Edouard Deldique de RFI présente dans sa première partie « Un Canard intolérable » tous les moyens utilisés par les différents dirigeants pour plomber le volatile.

 

Claude Angeli est l’un des rédacteurs en chef historiques du journal. Il a impulsé, avec d’autres, la migration vers le journalisme d’enquête du Canard. Il est une sorte de mémoire vivante de tous les coups tordus de la Vème république.

On se demande bien pourquoi François Fillon n’évoque pas les ressources publiques mises à contribution par les dirigeants français au fil des ans pour dégommer l’irrévérencieux volatile.

Dans son livre, Claude Angeli rappelle que déjà, Raymond Marcellin, ministre de l’Intérieur dans les années 70 utilisait les services de l’Intérieur mais également de l’armée pour :

« surveiller les activités révolutionnaires » d’individus présumés dangereux : gauchistes, membres d’organisations de commerçants, de syndicats, et contestataires de tout poil ».

Dès 1972, le ministre demande aux RG un rapport sur le Canard, ses journalistes, ses finances et ses sources. Le rapport ne donnant rien, les fonctionnaires des RG planqueront par la suite devant le journal pour surveiller les allées et venues… Sans plus de succès. Les deux lignes téléphoniques du journal de l’époque sont mises sur écoute. Les poubelles du journal sont récoltées et triées dans un hangar prêté par un éditeur de revues pornos. Les services du ministère de l’Intérieur  (la DST) tenteront également de placer des micros dans la salle de réunion de la rédaction mais seront surpris par un des salariés du journal (le dessinateur André Escaro) en plein travail…

Pour justifier la pose de micros, le fameux « journal » Valeurs Actuelles – le même qui a publié les bonnes feuilles de Bienvenue place Beauvau et sur lequel s’est appuyé Fillon, accuse plusieurs journalistes, dont Jean-Raoul Clémentin, Claude Angeli et Michel Gaillard (l’actuel patron du journal) d’être des « agents stipendiés au service de l’Union Soviétique, voire du parti communiste« .

Sous Giscard, c’est une enquête fiscale sans limite de temps et de moyens qui est réclamée par l’Elysée. Une démarche tellement dingo que Maurice Papon — le ministre du Budget — est obligé de signer un ordre écrit, le patron de la Direction générale des impôts en faisant la demande expresse. Les services des impôts auront beau chercher, ils ne trouveront aucune trace de la « caisse noire » (elle aussi) évoquée par les autorités et qui aurait servi à payer les informateurs du journal.

Dans la série des écoutes peu justifiables, Claude Angeli raconte comment Chirac a obtenu que les téléphones de Nicolas Sarkozy, alors patron de l’UMP, soient « branchés ». Surement l’oeuvre du fameux et perpétuel cabinet noir qui veut la peau de François Fillon…

Mieux… voici une histoire qui devrait passionner Fillon François, amateur de cabinets noirs :

« Le 29 septembre 2010, Didier Hassoux et Hervé Liffan en apportent la preuve dans le Canard : « Le directeur de cabinet de Fillon a signé une lettre classée « Confidentiel Défense » permettant […] aux services spécialisés de faire leurs courses dans les sociétés de téléphonie et d’obtenir les factures détaillées (surnommées les fadettes ») ou les enregistrements dits de « géolocalisation », et cela sans aucun contrôle.

Bref, François Fillon a une indignation à géométrie très variable des pratiques douteuses des propriétaires temporaires du pouvoir. Quand c’est le fait de son camp, ça n’existe pas Quand ce sont les socialo-communistes et les journalopes gauchiasse qui s’en prennent à ses agissements, c’est forcément le résultat d’une cabale montée par un cabinet noir à la solde de l’Elysée. Que fait la police ? Que fait la justice ?

L’une des conclusions de Claude Angeli, dans son livre, est que les politiques bénéficient globalement d’une forme d’impunité. Et il n’oublie pas de préciser que cette impunité est aussi due à la mansuétude des électeurs qui oublient de les sanctionner dans les urnes…

 

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Un leak ? Un hack ? Ces agissements n’étaient il y a encore quelques années que des mots incompréhensibles pour une grande majorité. Désormais, c’est un concept dont tout le monde, ou presque, a entendu parler. A tel point que les autorités en ont ajouté un autre : l’attribution. Il est tellement tentant pour les gouvernements de relier le hack aux concepts guerriers, qu’il semble évident et incontournable de désigner l’ennemi. Sans ennemi, pas de guerre possible. Et dieu sait si nos dirigeants aiment la guerre. Après quelques années, tout le monde l’a compris, y compris les plus mauvais spécialistes des Internets, dans le « cyber-espace », il est très compliqué de désigner l’auteur d’un piratage. Peut-on raisonnablement « attribuer » avec certitude un leak ou un hack ?

Voyons tout d’abord comment un gouvernement procède à une « attribution ».

La première méthode consiste à choisir le super-vilain qui sert au mieux les agendas diplomatico-politiques. C’est la méthode la plus simple car elle ne nécessite aucune étude technique (on dit « forensic » dans le jargon) spécifique. Prenons un exemple du monde « réel » pour illustrer… L’Oncle Sam a besoin de choper du pétrole pas cher, il annonce à l’ONU que Saddam Hussein a des armes de destruction massives. Et même des armes chimiques, au point que Colin Powell, secrétaire d’Etat agite une petite fiole lors d’une session du conseil de sécurité de l’ONU. La suite est connue : pas une trace d’armes de destruction massive en Irak en dépit de recherches menées par des milliers de soldats américains, mais une vraie destruction massive du pays par l’Oncle Sam et un résultat sur les relations internationales qui sera durablement… merdique. Transposons maintenant au cyber-machin-chose digital. Un hack de boites mails qui se termine par un leak gênant pour un parti politique en vue aux Etats-Unis. Fastoche : les méchants, ce sont les hackers russes rouges au service du Kremlin et donc c’est un peu comme si Poutine avait lancé un remote shell depuis son portable.

Les cyber-daeshiens n’ont pas encore réussi à remplacer les cyber-armées de Poutine en dépit de nombreuses tentatives d’attribution de la part du monde libre mais ça pourrait venir…

Prenons un autre exemple. Une société du monde du spectacle se fait défoncer le système d’information ? Ce sont les Uber hackers de Corée du Nord. Qui d’autre pour s’en prendre à la culture du monde libre que ces super-vilains du monde pas libre ? Et peu importe que l’Internet local en Corée du Nord soit inexistant et fonctionne avec du bio-carburant pour ce qui est de l’énergie consommée…

Voilà pour la méthode simple. Elle consiste à choisir un super-vilain et à embarquer la presse dans la dénonciation du méchant. C’est simple mais comme c’est à peu près aussi foireux qu’un Colin Powell agitant une fiole de farine à l’ONU, ça tient rarement le coup quand les sachants examinent le truc d’un peu plus près. Evidemment, lorsque les sachants arrivent pour démonter ce type d’opération d’enfumage, il est trop tard. Ils ont des arguments qui sont bien moins efficaces pour le buzz, la presse ne s’y intéresse pas. Et puis faire un article pour expliquer que l’on s’est laisser enfumer… Pas terrible.

Notez que les super-vilains changent au gré des animosités. Ils ont longtemps été Chinois, puis Nord Coréens. En ce moment, les Russes tiennent la corde.

Les pirates Russes, Américains, Français, Chinois, etc. etc.

Il serait bien entendu idiot de nier que le Kremlin s’intéresse à ce qui peut être fait en utilisant des pirates informatiques. Tous les gouvernements ont monté leurs cyber-armées de pirates qui récoltent illégalement de l’information comme le faisaient les espions jusqu’ici, mais cette fois, en utilisant les Internets. Krebs explique assez bien cela ici.

Mais cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas rester prudent lors de l’attribution, si tant est que l’on souhaite s’y adonner. Car si des signes permettent de pointer dans une direction, on n’est rarement en présence de preuves irréfutables. Dans les deux sens d’ailleurs. Il est rarement possible d’affirmer de manière irréfutable que tel groupe est à l’origine d’un piratage, comme il est rarement possible d’affirmer de manière irréfutable qu’il ne l’est pas.

Par ailleurs, dans une attaque importante, la partie concernant le masquage de la provenance est à peu près aussi importante que celle qui a trait au piratage proprement dit…

La deuxième méthode est un peu plus longue. Elle consiste à étudier les traces laissées par les pirates. Il y a bien entendu des sous-catégories. Les études « forensic » de base, les études poussées, celles qui amènent à des conclusions fausses alors que la méthodologie est bonne, etc.

Prenons une étude de base. l’adresse IP, c’est à dire l’identifiant unique de l’ordinateur qui a réalisé le piratage est retrouvée au milieu des millions de traces enregistrées par le serveur. Là, c’est a priori super fastoche. Un peu trop, même. Décortiquons un peu. Chaque ordinateur qui veut communiquer avec les autres sur les Internets (un réseau IP pour élargir), se voit attribuer une adresse IP. Un peu comme un numéro de téléphone. Cette adresse, de type 175.45.176.8, est unique par principe. Sans quoi, impossible de s’adresser à une machine en particulier. Les machines communiquent et elles sont très polies sur les Internets. Elles répondent aux questions. Elles disent volontiers qui elles sont et qui elles hébergent.

Prenons notre exemple d’adresse IP : 175.45.179.8

Premier point : lui demander dans quel pays elle se trouve (quand on est dans un cas simple, excluons ici un machin comme CloudFare). Pour cela, on utilise (par exemple) la commande Whois.

Réponse :

inetnum: 175.45.176.0 – 175.45.179.255
irt: IRT-STAR-KP
address: Ryugyong-dong Potong-gang District
country: KP

Cet ensemble d’adresses, de 175.45.176.0 à 175.45.176.255 (un préfixe) appartient donc à STAR-KP, située à Ryugyong-dong (Pyonyang) en Corée du Nord.

Si notre adresse IP 175.45.179.8 est retrouvée dans les logs avec un beau vecteur d’attaque associé, on peut conclure que les Nord Coréens sont derrière l’attaque. Ou pas. La machine nord-coréenne a peut-être été piratée. Il existe par exemple en Chine des tonnes de machines mal paramétrées qui ne demandent qu’à être piratées.

Pour aller un peu plus loin dans la procédure d’attribution, il est possible de pirater notre machine nord-coréenne pour aller y chercher des traces et savoir si elle a été préalablement piratée. Avec un gros coup de chance elle pourrait être la plus « proche » de celle du pirate et l’on pourrait ainsi l’identifier. Premier point, ce serait illégal. Deuxième point il est complexe d’affirmer qu’il s’agit bien du premier rebond du pirate.

 

Un Uber hacker russe est-il idiot ?

Bon, revenons à nos hackers russes(ou Nord Coréens) à la solde de Poutine. On trouve une adresse IP russe dans les millions de lignes de logs d’une machine. Cette ligne contient le vecteur d’attaque. C’est donc bien un russe qui a piraté la machine. Oui, mais non. Le hacker de la mort qui tue, à la solde de Poutine, qui veut faire basculer le monde libre, il n’est pas si bête… La première chose qu’il fera, s’il est si bon que cela, c’est de masquer sa provenance. Laisser sa carte de visite avec son adresse et son numéro de téléphone, c’est un peu idiot, quand on est un méchant délinquant. Sauf à imaginer, comme l’évoque Krebs, que le pirate a intégré l’idée selon laquelle il ne quittera plus jamais la Russie, qu’il est protégé sur place et ne risque pas de subir les foudres du FBI dans la Rodina.

 

 

Certains pirates sont bons, d’autres moins. Ceux qui se font arrêter sont à ranger dans la deuxième catégorie. Les très bons, plus rares, ne se font pas prendre. Ils peuvent par exemple développer leurs propres outils pour passer par une myriade de machines avant d’attaquer la dernière. Cela empêchera de remonter à la source. Même dans le cas où la justice tenterait de saisir les logs des machines qui masquent la provenance réelle. La plupart des administrateurs mettent en place une rotation des logs. Les derniers effacent les premiers On peut bien entendu garder les logs un an (c’est la moyenne) mais plus ? Une commission rogatoire internationale pouvant mettre six mois à produire ses effets, dans le cas où la justice du pays concerné coopère, il est fort probable que s’il y a une dizaine de pays concernés, la justice ne trouvera plus de traces aussi anciennes.

Parmi les hackers jamais attrapés, il y a bien sûr « Hacking for Girliez » un groupe qui avait piraté la Une du New York Times durant une journée entière (le 13 septembre 1998) lors de la sortie du rapport Starr (portant sur la présidence Clinton). Les membres de ce groupe de pirates informatiques n’ont jamais été arrêtés bien que le FBI ait ouvert une enquête. Etaient-ils très forts pour masquer leur origine ? Il faut noter qu’ils ont piraté le New York Times plusieurs fois dans la même journée, reprenant le contrôle que les administrateurs du site reprenaient eux-mêmes plusieurs fois. Il y avait là une configuration permettant de placer des outils pour surveiller en temps réel l’activité des pirates et tenter de remonter à la source. Ou alors, ont-ils bénéficié d’une forme de mansuétude de la part des autorités ?

Il y a aussi plusieurs équipes de hackers des années 90 qui avaient pignon sur rue et un chapeau « gris » et qui ont réussi à passer entre les mailles du filet en dépit d’une activité s’étalant sur plusieurs années.

Moyennement anonymes…

Plus récemment, des super hackers membres de groupes, notamment issus des Anonymous (Antisec), ont fini par être rangés dans la première catégorie.

En matière d’attribution, on voit souvent les autorités évoquer la langue utilisée dans le vecteur d’attaque. C’est donc la preuve ! Pas forcément. Cela peut fort bien être une diversion. Par ailleurs, les piratages sont parfois le résultat d’une coopération entre pirates de plusieurs nationalités. Comment faire le tri ?

Les autorités retiennent souvent l’utilisation d’un outil « attribué » à un groupe spécifique pour procéder à une attribution du piratage.

Cette dernière méthode, si tant est que l’outil peut être relié avec certitude à un groupe particulier, est valable pendant une période de temps assez courte. En effet, plus le temps passe, plus il est probable que l’outil ait filtré. Qu’il se soit disséminé sur les Internets. Il a pu être récupéré par des sociétés de sécurité informatique (qui, c’est de notoriété publique, n’emploient aucun pirate), par d’autres groupes, par des gouvernements…

Depuis la nuit des temps la question de la dissémination des tools est une problématique majeure pour les équipes de pirates ou de hackers. Ce qui est développé en interne doit rester en interne. Mais cela ne marche jamais bien longtemps.

Bref, l’attribution est une opération délicate. Le fait que les autorités ou les entreprises piratées ne dévoilent jamais l’ensemble des données qui leur ont permis de définir l’auteur d’un piratage n’aide pas à se faire une idée précise de la pertinence d’une attribution. Et cela n’est pas prêt de changer. La prudence et la réserve sont donc de mise… Pour un esprit rationnel, ou pour un journaliste qui se doit de disposer des preuves de ce qu’il affirme, l’attribution est un cauchemar.

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Emmanuel Macron, ministre de l’economie.
Visite de l’usine auto Iveco bus d’Annonay, photographie au volant d’un car Iveco de la societe Starshipper
©Laurent CERINO/REA

Le projet politique d’Emmanuel Macron n’est « ni de gauche ni de droite », selon ses propres mots. Le candidat d’En marche ! ne voulait d’ailleurs pas proposer de programme à l’origine, et s’est forcé à le faire, « parce que c’est un passage obligé‘ dit-il, bien qu’il ne croit pas du tout à l’utilité de la chose. Emmanuel préfère avoir un « projet », et c’est tout à son honneur, effectivement.

Un projet, c’est beau. Politiquement, dans le cadre d’une présidentielle, entre voter pour une liste de courses dont la majorité des produits ne seront pas achetés une fois le candidat élu, et un « projet de société », la deuxième solution semble plus élégante. Il est aussi possible de mixer les deux, ce que fait au final Emmanuel Macron : un projet, puis un bout de programme avec des propositions concrètes, des actions gouvernementales et des réformes à mener. Le projet d’Emmanuel Macron, et le programme qui l’accompagne son tout à fait clairs. Pas en termes d’offre politique clivée et clivante classique du droite-gauche habituel, mais comme la volonté de création d’un nouveau modèle de société. Une société dérégulée.

Supprimer le maximum de règles (parce qu’on avance pas assez autrement)

Emmanuel Macron est un libéral convaincu, et adhère par là à un dogme connu, une idéologie politique établie — qui pour autant se refuse toujours à être reconnue comme dogmatique ou idéologique — en se cachant derrière une volonté seulement engagée dans l’efficacité. La performance. Le pragmatisme.

L’idée libérale toute macronienne est d’établir qu’aucune valeur, histoire, théorie politique n’ont d’intérêt, puisque les problèmes que rencontre la société française sont dus à un phénomène principal : la rigidité. Le trop plein de règles. Qui mènent à la complexité, à la lenteur, à la paralysie. Au manque de performance. Ces règles sont — pour Macron — le produit, justement, des idéologies politiques, et lui, propose de faire sans, ou avec beaucoup moins. Sans idéologie (il est dans l’efficacité) et sans règles, ou tout du moins avec beaucoup moins de règles (ça freine les règles).

Extrait de l’introduction du programme intitulé «RETROUVER NOTRE ESPRIT DE CONQUÊTE POUR BÂTIR UNE FRANCE NOUVELLE» :

« Une France qui libère, pour ne plus être bloquée par des règles devenues obsolètes. « 

Clinton, le président démocrate casse le Glass-Steagall Act (datant de 1933) le 12 novembre 1999 et et permet la dérégulation du système bancaire américain. Emmanuel serait-il le neveu caché de Bill ?

Pris au premier de gré, sans mettre en perspective les réalités politiques, sociales, économiques, cette proposition peut sembler logique et séduisante. Après tout, ce bon sens qui fleure bon le management est attirant, et puis l’idée que « moins il a y a de règles, plus on est libre, plus on est efficace » peut paraître excessivement juste. Si l’on ne réfléchit pas. Si l’on a comme idée de la liberté celle que peut avoir un collégien de 6ème.

Macron dit : « La société que je veux sera à la fois libérée des carcans et des blocages, et protectrice des plus faibles« . C’est beau et rassurant à la fois, c’est efficace et d’une logique marketing troublante : qui ne voudrait pas se libérer des carcans et des blocages et dans le même temps ne pas vouloir protéger les plus faibles ? Personne. Allons voir plus loin…

Un message marketing accompagné de mesures en contradiction ?

La politique française est ainsi faite : toute la construction d’une campagne électorale accompagnée de son programme n’a pas nécessité d’être ensuite appliquée. Les engagements n’engagent que ceux qui y croient. Mais dans le système Macron, les choses ne sont pas aussi simples. Il y a une campagne à deux niveaux : celle de la « libération », et en parallèle les mesures de modernisation, avec la protection.

Emmanuel Macron est un adepte de la dérégulation, il l’a démontré en tant que ministre de l’économie (lois Macron, soutien à Uber, etc), et plus récemment dans des déclarations sur la régulation bancaire en tant que candidat :

« Se rangeant aux côtés des banques et des assurances, le candidat d’En Marche juge que les règles prudentielles sont trop contraignantes. Il souhaite à l’avenir que ce soit les ministres des finances et non les régulateurs qui les déterminent. Un premier pas pour effacer toutes les leçons de la crise financière. » (Mediapart, Martine Orange, le 7 mars 2017)

Toute la stratégie de campagne de Macron est basée sur cette dichotomie entre protection des plus faibles, retour de l’Etat dans des secteurs sinistrés, et abolition de règles aux fins de dérégulation de pans entiers d’activités.

D’un seul coup, Macron propose un déchaînement de nouvelles règles, ou l’accroissement des contrôles pour faire appliquer des règles. Alourdir les sanctions contre la fraude fiscale, alors que les moyens de parvenir à coincer les fraudeurs sont au plus bas, et que la dérégulation bancaire qu’il souhaite permettra de la faciliter, est un exemple de la dichotomie permanente du programme de Macron. Vous augmentez les punitions sur le papier, mais vous donnez toutes les garanties à ceux qui pourraient les subir qu’ils ne seront pas attrapés.

Par contre, dans le cas de la fraude sociale, les sanctions aggravées fonctionneront bien, puisque les moyens de contrôles sont en pleine expansion. Sachant que la fraude sociale ne représente quasiment rien : la fraude sociale est bénéficiaire, il y a dix fois plus d’argent non versé à des personnes qui pourraient toucher des prestations que d’argent détourné par les fraudeurs…

Attention, cette partie du programme parle de libération. Celle du « travail » et de « l’esprit d’entreprise ». Libérer le travail ? Libérer un esprit [d’entreprise] ? Etrange, mais logique : nous sommes dans le marketing, dans l’idéologie dogmatique, donc avec des incantations qui doivent créer une sorte de magie vaudou dans la tête des électeurs.

Regardons alors les mesures qui devraient permettre ces libérations : simplifier la vie entrepreneurs (pas des entreprises, ce serait trop désincarné, alors que l’entrepreneur est une personne, un homme une femme de talent), réduire le coût du travail, mais combattre la précarité en responsabilisant les employeurs, redéfinir le dialogue social, permettre à tous les travailleurs (sic) d’avoir droit à l’assurance chômage, créer un service qui explique aux entreprises les réglementations ((là, on parle de choses déplaisante, les réglementation, donc c’est désincarné : les entreprises).

Le fond de l’affaire n’est pas clair, mais laisse entrevoir la société rêvée d’Emmanuel Macron. Une société qui part du principe que la travail coûte trop cher, où les entrepreneurs sont ligotés, où le dialogue social (sic) doit être « redéfini » : en réalité, c’est la continuation parfaite et l’accélération de la politique de François Hollande (CICE, Loi travail, etc), qui lui-même continuait la politique de Nicolas Sarkozy. Compétitivité, flexsécurité, tous ces concepts qui n’ont jusque là jamais apporté la preuve de leur efficacité pour diminuer le chômage ou améliorer la fameuse « compétitivité » des entreprises.

Liberté, liberté chérie [de faire du pognon pour ceux qui peuvent en faire]

Le concept de la liberté, chez les libéraux français est très primaire, à la limite de l’escroquerie intellectuelle. Leur vision binaire de la liberté peut être résumée ainsi : « La liberté, c’est pouvoir faire avec le minimum de contraintes, c’est pouvoir acheter le maximum de choses, développer ses idées pour en faire une manne financière, un accroissement de richesse, une élévation sociale. La liberté est conditionnée à la réduction des règles, elle ne peut s’accompagner que d’une dérégulation la plus grande possible, pour permettre un décollage le plus grand possible des énergies, pour être libre, il faut le moins de contraintes possibles… » : etc, etc, argumentum ad nauseam.

Fondamentalement, cette idée binaire de la liberté conditionnée à la présence de règles plus ou moins importantes, et tendant à exprimer que la disparition ou la réduction au minimum [des règles] serait un préalable pour que la liberté s’exprime, est une escroquerie intellectuelle. La liberté est bien plus complexe et vaste qu’une règle de trois. Une liberté sans règles est l’expression de l’entropie. Donc du chaos. Les enfants apprennent à exercer leur liberté dans un cadre, éducatif, social, pour que plus tard, devenus adultes, ils ne soient pas des êtres asociaux, des agents du chaos, exerçant une liberté individuelle qui s’exonérerait des autres. D’autrui. « La liberté des uns commence là où s’arrête celle des autres« . C’est à partir de cet adage, qui est en fait un résumé de l’Article 4 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 que l’on peut commencer à réfléchir vraiment à ce qu’est la liberté au sein d’une société :

« La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la Loi. »

Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789

Le libéralisme économique est basé sur la dérégulation de tous les secteurs d’activités humaines. Il va sans dire que cette dérégulation n’est jamais en faveur de ceux qui ne possèdent pas de capital. Ceux qui sont forcés de vendre leur force de travail, leur compétence ont vu leur liberté (de maintenir leur emploi, d’empêcher des délocalisations, de participer à la prise de décision des entreprises, de défendre leurs droits, etc) se réduire comme peau de chagrin. Au profit de la liberté des entreprises : de licencier, de délocaliser, de rémunérer leurs actionnaires au détriment de leurs salariés, etc., etc.

Les hommages d’Emmanuel via Twitter sont très pertinents. Avec par exemple Xavier Beulin (ex président du syndicat FNSEA), qui n’avait rien à voir avec « l’agriculture », puisque c’était un agro-industriel pur jus, président du groupe Avril, qui produit la quasi totalité du biodiesel. La biographie de Beulin est édifiante, mais pour Macron — qui semble avoir une approche de l’agriculture particulière, puisque nourrir les êtres humains ne lui semble pas franchement important — tout ça n’a aucun intérêt. Sachant que le « combat » de Beulin était celui d’un lobbyiste des biocarburants, s’activant pour une industrialisation généralisée de l’agriculture :

Je veux rendre hommage à Xavier Beulin, homme d’agriculture et ami. Le combat qu’il a mené : je veux aussi le faire mien. #CongrèsFNSEA2017

— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) March 30, 2017

Plus une société est dérégulée, plus les acteurs les plus puissants prennent le dessus sur le reste de la société. Ce sont toujours les grandes entreprises qui peuvent profiter de cet accroissement de « liberté » offert par le politique.  Logiquement, puisqu’elles sont celles qui ont le plus de facilité à optimiser leurs bénéfices et dont la richesse augmente par le pouvoir qu’elles ont sur la société : on ne prête qu’aux riches, on n’écoute, on ne fait des facilités et l’on est souple qu’avec les puissants. Moins de règles permet aux loups de dévorer plus facilement leurs proies, pas aux chatons. Diminuer les règles, les contraintes mène à la loi de la jungle, le règne de la domination du plus fort. La libéralisation de l’économie et la dérégulation qui s’y est adossée en Europe depuis plus de 15 ans l’ont largement démontré.

Macron en rêve, le MEDEF aussi

Dans l’esprit, le candidat Macron travaille main dans la main avec les dirigeants du monde bancaire et financier, des multinationales, du MEDEF, et de toute la sphère politico-[médiatico]industrielle qui a construit à grands coups de boutoirs l’espace glaçant du monde dérégulé du libéralisme moderne. Les paradis fiscaux sont leur refuge secret et leur arme de prédilection, mais créer un paradis fiscal à l’échelle de la France est l’objectif assumé.

L’idée même que les impôts, les taxes, tout ce qui finance le bien public est un frein à l’expression de la liberté de créer de la richesse prônée par ces « disrupteurs » est une sorte de vol généralisé, assumé et mensonger qu’ils aimeraient beaucoup faire passer pour une forme de modernité incontournable. Ce qu’ils oublient, c’est que toute la richesse créée par les entreprises les plus performantes qu’ils souhaitent « libérer » ne peut se générer que par le maintien d’infrastructures et de biens publics au meilleur niveau : réseaux routiers, télécommunications, éducation, administrations, aides publiques, maintien du tissu associatif, gestion du patrimoine, culture, etc…

Que la gestion de l’argent public soit mauvaise, mal répartie, soumises à des pressions, des conflits d’intérêt, c’est une certitude. Mais faire croire qu’il faudrait en dépenser moins, et dans le même temps qu’il faudrait en collecter moins, et surtout laisser les clés de la gestion économique globale à des acteurs économiques privés de type vautours, est un plan marketing politique assez étonnant. Le formidable engouement pour Uber, vaillante startup libérant les pauvres banlieusards de leur carcan du chômage forcé, en leur permettant de devenir leur « propre patron » comme VTC, a vite démontré l’inanité de la dérégulation libérale du capitalisme de plateforme. Aujourd’hui, les chauffeurs Uber protestent en masse, étranglés par les crédits inremboursables, soumis à des horaires monstrueux et, cerise sur le gâteau, pouvant prétendre gagner moins que le Smic en fin de mois en étant leur propre « patron ». Un patron totalement soumis et subordonné à l’entreprise disruptive Uber qui a augmenté ses profits en passant sa « commission » sur les courses de 20 à 25%. Pas de règles, Uber est libre d’étrangler ses chauffeurs, eux-même déclarés libres de travailler comme ils le souhaitent, puisque « entrepreneurs ».

Le rêve d’une société où chacun peut « entreprendre », avec des règles minimales, qui « fluidifieraient » les échanges, l’emploi, est celui des prédateurs de l’économie néo-libérale, l’économie financière. Les startups n’en sont qu’une partie émergée,  puisqu’au final, le projet de Macron n’est rien d’autre que la création [déjà en cours de constitution] d’un grand espace commercial, où les Français pourront aller consommer 24/24, et travailler le maximum avec le moins de règles possibles, tout en étant sommé de ne pas profiter de l’argent public des organismes paritaires sociaux, le tout dans un rapport de force entre détenteurs du capital et les autres, totalement distendu au profit des premiers.

Mais Macron le sait bien, au point qu’il peut même exprimer le fond de sa pensée, avec cette sortie sur la pénibilité au travail lors de sa présentation au MEDEF (article de l’Obs) :

« Le compte pénibilité ? Emmanuel Macron « n’aime pas le terme », et entend le supprimer car il « induit que le travail est une douleur », a-t-il déclaré en présentant son programme économique au Medef, où plusieurs candidats à la présidentielle (Jacques Cheminade, Marine Le Pen, François Fillon) se succédaient ce mardi matin.

Le mot « pénibilité » ne « correspond pas à ce dont nous avons besoin parce que le travail c’est l’émancipation, c’est ce qui vous donne une place », ajoute le candidat d’En Marche!. »
La liberté aura un prix avec le projet d’Emmanuel Macron. Celui que pourront s’offrir les plus forts, parfaitement inabordable pour les autres. Avec comme conséquence l’accroissement de l’entropie, que les agents du chaos sauront toujours mettre à profit, pour leur plus grand réconfort. Le programme « En marche » de l’ancien ministre de l’économie pourrait être sous-titré : « Bienvenue dans la société dérégulée entropique et disruptive des agents économiques du chaos ». Mais personne ne prendrait un tel slogan.

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Nathalie Goulet, sénatrice de l’Orne (UDI)

Le vendredi c’est trolldi, c’est bien connu. Un journaliste gonzo, même au minimum de sa forme se doit donc de troller un peu ce qui mérite le troll. Il se trouve que ce vendredi 24 mars 2017, le trolldi est tombé sur Nathalie Goulet, la sénatrice de l’Orne. Il faut dire que la situation méritait quand même de secouer un peu le cocotier : la sénatrice avait lancé qu’elle envoyait au Sénat le 30 mars une proposition de loi pour réprimer les Fake News sur Internet, avec amende de 15 000€ et peine d’un an d’emprisonnement à la clef.

Le texte une fois lu, pas plus rassuré qu’auparavant, je décide donc, suite à un accès de tweets #pasgentils à @senateur61 avec le compte @_Reflets_, de demander une interviouve à la sénatrice. Et comme c’est quelqu’un ouvert d’esprit et qui s’intéresse vraiment à Internet, qui a voté contre la Loi renseignement, elle accepte immédiatement. Rendez-vous lundi au Sénat, pour un entretien-discussion (qui durera 52 minutes), que votre serviteur vous retranscrit en partie, pour comprendre à la fois la volonté de la sénatrice, et les tenants et les aboutissants de toute cette affaire.

17h, lundi 27 mars 2017 : J’arrive au 15 Rue de Vaugirard, des plantons plutôt sympathiques me laissent entrer dans l’illustre bâtiment. A l’accueil on m’explique que c’est en face, au 26. Je n’avais pas pris le temps de lire le DM de la sénatrice qui me l’indiquait. Tant pis pour moi.

17h05 : Au 26 rue de Vaugirard, contrôle par scanner des affaires du gonzo-journaliste de Reflets. Pas de problème. Je monte à l’étage par un escalier et cherche le numéro de bureau que l’on m’a indiqué. Je frappe, une voix féminine me dit d’entrer, je rentre et me voilà devant la sénatrice Nathalie Goulet. Un bureau plutôt sympathique, pas immense, mais avec beaucoup de bois, des décorations sur les murs, des ordinateurs, des bouquins, bref, on se sent plutôt à l’aise. La sénatrice m’invite à m’assoir, je m’exécute et nous entamons très vite la discussion. Avant même de lancer l’enregistreur, Nathalie Goulet m’avoue qu’elle y est allée « un peu fort » en proposant un an d’emprisonnement et 15 000€ d’amende. Je grimace un sourire d’acquiescement, et finit par rire. « Oui, un peu fort, c’est le moins qu’on puisse dire. Mais le problème ne se situe peut être pas vraiment là ? »

17h08 : Je lance l’enregistrement et la sénatrice débute par une explications du sujet qui nous préoccupe : les Fake News.

Nathalie Goulet : « Le texte que j’ai déposé est là pour ouvrir le débat. Au niveau de l’information, si c’est de la diffamation, de l’injure, c’est couvert par la loi. Moi j’appelle Fake News un attentat qui n’a pas existé, par exemple. C’est avant tout la fabrication du doute. L’opinion publique est faite de telle façon aujourd’hui, que la crédibilité des uns et des autres va plus à ceux qui lancent des scoops. Il y a un contexte général qui n’est pas favorable à la vérification de l’information. »

Drapher : « Oui, et ça me fait venir sur le terrain de l’orientation de l’information. Une information à un moment donné peut être considéré comme fausse ou mensongère, puis devenir l’inverse. Je pense à la Syrie, avec les groupes de rebelles qui étaient « révolutionnaires », et ceux qui commençaient à expliquer qu’ils étaient majoritairement issus d’Irak, du Liban, financés par des monarchies et tirés des rangs d’Al Quaïda se faisaient traiter de pro Assad, et pouvaient se voir accuser de pratiquer de la désinformation. En 2017, tout le monde sait et s’accorde à dire que ce sont des groupes armés islamistes… »

N.G : « Les armes de destruction massive, c’était une Fake news et ça a semé le chaos et tué des milliers de personnes. Je sais bien que le prisme du ministère des affaires étrangères n’est pas aussi simple qu’il en a l’air, et on n’est pas dans la nuance sur un certain nombre de choses. Sur les zones de conflit, j’ai une position très claire : ce qui est vrai le soir peut être faux le lendemain, donc je ne rentre pas les Fake news dans cette catégorie. Il faut donc vérifier les informations »

D. : « Mais qui va définir le mensonge ? Si on définit le mensonge, il faut définir la vérité ? Qui va le faire ? »

N.G : « Oui, je suis d’accord, mais il faut mettre le débat sur la table. Cette histoire de Fake News peut prendre des proportions inquiétantes. Si les réseaux avaient existé au moment du protocole de Sion, je ne suis pas sûre  du résultat que ça aurait eu… »

D : « Les défenseurs des libertés du net dont je fais partie en tant que journaliste de Reflets ne sont pas contre le débat à ce sujet. Mais commencer par « 15 000 euros d’amende et un an d’emprisonnement », c’est une entrée en matière qui n’incite pas vraiment à y aller »

N.G : « J’ai fait vérifier par les services du Sénat, le droit existant n’est pas suffisant pour poursuivre et condamner. »

D. « Si on se situe dans le droit uniquement, par rapport à Internet et les Fake News, certainement. Mais le problème n’est pas là à mon sens… »

N.G : « Mon sujet c’est de qualifier les Fake News, ce que je ne sais pas faire toute seule. Comment y remédier sans pour autant institutionnaliser une vérité d’Etat, ce que je ne veux pas ? Quand vous avez un élément qui est manifestement un mensonge, avec la mauvaise foi qui va avec, vous avez derrière des conséquences, et n’est-ce pas au législateur de réfléchir à la chose ? »

D. : « Je vous donne un exemple, avec le fameux café interdit aux femme, où deux journaliste de France TV sont allées et ont ramené un reportage qui a déchaîné les passions sur Internet. Ce reportage a été entièrement démonté par le Bondy blog qui sont allés vérifier que tout était faux, fabriqué. Des femmes venaient dans ce café, et le quartier entier était choqué par ce reportage. Les journalistes avaient décidé de ramener ce sujet avec cet angle, et elles se sont débrouillées pour le faire. Qu’est-ce qu’on fait dans ce cas là, on met en prison les deux journalistes avec 15 000€ d’amende ? »

N.G : « Oui, mais le sujet c’est que ma loi comme vous l’appelez, c’est un produit d’appel, et qu’on se mette autour d’une table pour en discuter. Moi je vois qu’il y a un trou dans la législation. Il y a un éventail très large de fake news, et il y a des conséquences. Il y a des victimes. »

D. : « Ok, je suis d’accord. Mais dans le cas de la fake news Trump, avec les attentats en Suède, bien qu’il n’ait jamais parlé d’attentat mais sous-entendu qu’il s’était passé quelque chose, qui est la victime ? »

N.G : « Moi je pense qu’il faut une graduation, mais il faut une définition. C’est vraiment un produit d’appel cette loi. Si on ne réfléchit pas tous ensemble, ça va être terrible. Je suis affolée par la violence sur les réseaux sociaux, par la société écorchée et le manque de tolérance dans l’absolu. Il faut en débattre. J’ai fait ça il y a peu avec le syndicat des journalistes sur la personne morale des rédactions, il y a un problème de droit énorme parce que les rédactions ne sont pas protégées. »

D. : « On est quand même dans un dialogue difficile, parce que d’un côté vous me dites que c’est pour ouvrir le débat, et dans le même temps il y a le droit. Le fait de réprimer les fake news. »

N.G : « Parce que le seul outil que j’ai ici c’est le droit. Il faut que vous compreniez quelque chose, la majorité des parlementaires ne sait pas faire vraiment bien fonctionner son téléphone portable, et vous leur demandez de devenir des spécialistes des blocages de site, des boites noires, des algorithmes, etc.  Le seul moyen, parce qu’on a très peu d’outils, c’est de déposer quelque chose pour avoir un outil de travail« .

D. : « Il faut quand même voir que Dan Shefet avec qui vous avez travaillé pour ce texte est très orienté dans la voie d’une régulation d’Internet, et qu’on se demande bien quand même comment il n’en sortira pas une régulation, de cette proposition… »

N.G : « Si c’est ça c’est pas mon objectif. Parce que je fais partie des gens qui considèrent qu’on ne peut pas réguler le net. »

D. : « Ben, si vous voulez réprimer les fake news sur Internet, vous allez devoir réguler Internet… »

Je prends une tête de gonzo journaliste contrit et attend avec une impatience la mieux dissimulée possible la réponse. Parce que ça devient vraiment intéressant. Je trouve.

N.G : « La réalité de ce qui m’intéresse moi, c’est : est-ce qu’on peut définir ces fake news, cerner ce sujet. Je n’ai pas d’autre outil pour engager un débat avec les professionnels d’Internet et les journalistes. Est-ce qu’il faut les éviter, comment ? »

D. : « Mais la question est justement peut être là : faut-il les éviter ? »

N.G : « Je ne me résous pas à ce qu’Internet soit une zone de non-droit »

D. : « Mais ce n’est pas le cas. Il y a des gens qui passent en procès pour leurs actes sur Internet, il y a des plaintes, la justice est active sur Internet. »

N.G : « Oui, mais c’est long et compliqué… »

Et là, le gonzo journaliste part dans une longue diatribe. Ca ne se fait pas dans le journalisme standard. Mais tant pis.

D. : « Je crois qu’on est sur une confusion des choses. On confond le symptôme et le mal. Je vous prends un exemple, avec l’exemple du moustique et du marteau dans une pièce humide. Il y a ceux qui prennent un marteau pour essayer d’écraser le moustique et ceux qui se posent la question « pourquoi le moustique est rentré ? » Peut-être parce qu’il y a de l’humidité, et qu’il faut assainir la pièce. Pour que le moustique ne revienne pas. Internet c’est exactement pareil. Vous n’arriverez jamais à écraser le moustique. Et même si vous arrivez, il y en aura dix qui reviendront. A chaque fois qu’il y a un problème sur Internet, les politiques s’en emparent, prennent leur marteau et essayent d’écraser le moustique issu d’Internet. Ce qui m’agace profondément, c’est qu’il y a des associations formidables avec des centaines de personnes dedans qui font un boulot extraordinaire depuis des années, qui sont indépendantes politiquement, et veulent essayer de faire qu’Internet reste « sain ». Personne n’appelle ces personnes au niveau national. L’idée serait peut-être qu’on leur donne des moyens pour faire de l’éducation populaire. Faire remonter ces fake news. Les mettre en avant ces fake news, pour expliquer au public en permanence ce que sont ces fake news. L’idée serait de faire appel à l’intelligence des gens. Parce qu’ils sont preneurs, si ce n’est pas le « système » qui leur parle, de réfléchir à ce qui leur est renvoyé sur le net. »

N.G : « Ah mais je suis très emballée par une solution qui ne soit pas législative. Mais on fait comment ? »

D. : « Si des associations indépendantes, jamais récupérées par personne, viennent faire un travail d’éducation populaire, aidées de journaux indépendants, pour permettre aux gens de comprendre ce qu’il se passe, ça peut être intéressant quand même… »

N.G : « Le législateur n’est pas à sa place, neuf fois sur dix, c’est la pratique qui fonctionne. Je suis d’accord. Ce n’est pas une loi anti-terroriste ni stop djihadiste qui va arrêter le terrorisme. Mais je n’avais pas vu les choses de cette manière, et c’est pour ça que je vous ai fait venir, donc je suis preneuse de ces idées. Je suis de bonne foi. Ce que je vous propose est assez simple. Je connais quelques personnes comme Jérémie Zimmerman, de la quadrature que j’ai fait venir pour une conférence formidable sur les réseaux djihadistes en ligne. Je vais faire un tour de table le 30 mars, ce texte va nous servir à réfléchir, et peut être en juin, juillet on peut faire une table ronde professionnelle, de façon à budgéter une assistance avec la Quadrature et d’autres structures. Ca c’est un projet qui n’est pas législatif, qui est un projet de société et que je peux porter. La proposition était un pur produit d’appel, donc c’est parce qu’elle vous choqué qu’on échange et que des solutions émergent… »

J’arrête ici la retranscription de cet entretien.

La sénatrice Nathalie Goulet a décidé de changer son texte de loi, indiquant les dispositions d’éducation aux médias, de réflexions avec les associations, de réflexion collaborative à venir sur les fake news, et de sursis au lieu de prison ferme. Si le texte n’a pas été changé à tous les niveaux comme elle le souhaitait à la suite de cet entretien, elle fera de toute manière une déclaration jeudi, pour annoncer la révision du texte.

Bien entendu, il faut attendre la proposition du texte de Nathalie Goulet jeudi, et voir si le projet de société qu’elle semble vouloir porter aidée des légions de l’internet libre©Mettout des « associations de défense des libertés du net » se réalise. Si c’était le cas, nous serions contents chez Reflets. Et nos lecteurs ?

[Ceci était un gonzo-reportage de Reflets au Sénat.]

 

 

";s:7:"dateiso";s:15:"20170328_171935";}s:15:"20170328_135109";a:7:{s:5:"title";s:96:"Comment créer une société totalitaire [acceptée et acceptable], mais sans que ça se sache ?";s:4:"link";s:108:"https://reflets.info/comment-creer-une-societe-totalitaire-acceptee-et-acceptable-mais-sans-que-ca-se-sache/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=36489";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 28 Mar 2017 11:51:09 +0000";s:11:"description";s:239:"  La vision courante du totalitarisme — partagée par le plus grand nombre dans les grandes nations industrialisées — est basée le plus souvent sur une expérience historique, celle du nazisme. C’est ainsi que de […]";s:7:"content";s:11822:"

 

La vision courante du totalitarisme — partagée par le plus grand nombre dans les grandes nations industrialisées — est basée le plus souvent sur une expérience historique, celle du nazisme. C’est ainsi que de nouvelles terminologies comme « islamo-fascisme » font florès et sont utilisées par le personnel politique en charge de l’administration des dits pays. Il y aurait donc des « régimes » totalitaires définis de manière simple et compréhensible par le plus grand nombre, faciles à dénoncer et à assimiler, soit au nazisme, soit à ses équivalents dictatoriaux antérieurs ou postérieurs : les fascismes, mais aussi le communisme soviétique. Selon cette vision, le totalitarisme serait un mode de gouvernance politique, avec son despote en chef, ses lois dures, sa justice implacable, son administration soumise, ses forces répressives aux ordres.

Au cœur du processus totalitaire : la limitation des libertés individuelles, collectives, réduites à leur plus simple expression, par mesure d’efficacité pour l’ensemble de la société. Cette vision du totalitarisme revêt de grands avantages pour ceux qui la diffusent : elle évite de questionner les fondements réels du totalitarisme, et par essence, ceux de la démocratie. Pourtant, une société totalitaire peut se constituer sans se définir en tant que telle, et surtout, sans modifier fondamentalement ses processus démocratique constitutifs. Il est possible de vivre dans une société totalitaire sans que personne n’ose la définir pour ce qu’elle est, ni même la contester. Comment une telle chose est-elle possible ?

Contrôler, contraindre, soumettre et faire adhérer

Le vieux totalitarisme du XXème siècle demandait de nombreux moyens matériels et humains. L’adhésion du plus grand nombre avec les grandes règles totalitaires établies par un chef élu dans les urnes ne suffisaient pas à pouvoir faire perdurer conséquemment une dictature des esprits, intrinsèquement liée au phénomène de réduction des libertés. Il était ainsi nécessaire de faire travailler des corps administratifs importants, à la solde du régime et sommés de contraindre et soumettre aux règles totalitaires la totalité de la population. Les forces de répression (police, renseignement, armée) en étaient une pièce maîtresse, mais insuffisante. Ainsi, l’ensemble de la bureaucratie d’Etat devait appliquer au plus près toutes les actions, règles, contrôles qui permettait la soumission du plus grand nombre au « système » mis en place.

L’idée principale de tout totalitarisme est toujours la nécessité — pour le bien collectif — d’acceptation d’un tel système, qui même s’il comporte de nombreuses contraintes individuelles, est vendu comme étant le seul moyen d’éviter le chaos, la destruction du corps social. L’adhésion des foules est donc la dernière pièce centrale de tout système totalitaire. L’ouvrage de Wilhelm Reich, « La psychologie de masse du fascisme » (1933), exprime avec une extrême acuité ces procédés socio-psychologiques qui permettent la « fabrique du totalitarisme ». Mais l’époque de la fabrique du totalitarisme par adhésion des foules à une idéologie politique, (soit l’acceptation d’un système totalitaire basé sur un contrôle vertical) est révolue. D’autres procédés totalitaires, bien plus puissants et profonds se sont constitués, et commencent à générer la société totalitaire du futur. Avec comme pivot, les technologies du numérique.

Efficacité, efficience, désincarnation et dématérialisation

La soumission des foules à des règles dures, souvent injustes et surtout décorrélées de toute logique humaine concrète est le premier pas pour constituer une société totalitaire. Dans un tel système il n’y a aucune négociation possible entre les individus et les règles qui s’imposent à tous, même si ces règles peuvent générer l’inverse de leur objectif affiché, ou être sans effet visible. La mécanique totalitaire a besoin de s’afficher dans l’efficacité, et si celle-ci n’est pas ou peu au rendez-vous, rien ne doit pourtant changer : l’efficacité totalitaire est par essence définie dans sa propre substance. Et c’est là que la technologie intervient.

L’espace social, dans une démocratie, est un lieu de négociations et de contestations, d’échanges entre des individualités qui confirment ou infirment leur volonté commune d’adhérer à une politique donnée. Le système de représentation politique est censé appliquer ce qui a été promis [de faire] aux électeurs, ajuster ses actions en fonction de l’adhésion plus ou moins grande, de la contestation plus ou moins forte envers ces mêmes représentants. Dans un système totalitaire basé sur les technologies numériques, tous ces aspects de négociations au sein de l’espace social n’ont plus cours. Ils n’ont plus aucune nécessité, sont écartés au profit d’un nouveau contrat —totalitaire — donnant l’illusion d’une conservation de la négociation démocratique.

Les représentants simulent des débats, axés en permanence sur l’efficacité, puis légifèrent avec ou sans l’approbation de la majorité des représentants (49.3), et renvoient le corps social à une simulation de contestation ou d’adhésion par l’utilisation des technologies numériques de l’information (Facebook, Twitter). Cette société, désincarnée, dématérialisée, pourrait parvenir à se maintenir dans ce schéma sans pour autant contenir les ingrédients du totalitarisme : après tout, le mépris des gouvernants en démocratie n’est pas nouveau, que la contestation sociale soit dans la rue ou sur un réseau informatique n’est possiblement pas un élément significatif. Il faut donc que des outils totalitaires viennent écraser la possibilité d’un vitalité de l’espace social, tout en simulant la possibilité [autocensurée] démocratique de le faire. « Contrôler » les esprits et les volontés, réguler les désirs, influencer les émotions : les moyens d’y parvenir sont connus. Reste à les mettre en œuvre.

Cherche gardiens numériques d’espace politique et social panoptique. Deep learning exigé.

Un système totalitaire a besoin que chaque individu constituant la société soit soumis à une somme de règles et de contrôles suffisante pour qu’il ne se comporte jamais autrement que ce que le système exige. Si dans ce type de systèmes, la répression et la peur du châtiment étatique étaient suffisants au XXème siècle, le totalitarisme du XXIème siècle possède des outils bien plus performants pour parvenir au même but. Avec un bonus incommensurable : l’ignorance de ceux-là mêmes qu’il contraint. Les foules. Et chaque individu les constituant.

Le principe de départ d’organisation du totalitarisme « moderne » est conditionné à l’émergence d’un élément central, longtemps imaginé, cherché, lentement testé, souvent reporté, et qui émerge au tournant de la moitié de la deuxième décennies du XXIème siècle. Son nom courant est l’IA. L’intelligence artificielle. Les spécialistes préfèrent parler d’algorithmes apprenants et spécialisés, basés sur les procédés informatiques de réseaux de neurones, de deep learning et data mining. Les IA sont au travail en 2017. Elles déplacent des véhicules, recherchent des fraudeurs aux aides sociales, surveillent les foules à travers des réseaux de caméras, créent et diffusent de l’information, simulent des activités humaines numériques, pistent des activités, tentent d’inciter des humains à acheter, épaulent des humains dans leurs activités, jouent en bourse, répondent à des questions, établissent des prédictions… Leur efficience est en croissance permanente tout comme leur nombre. Leur docilité est parfaite. Leur vitesse d’exécution inabordable pour l’esprit humain, et leurs capacités à appliquer des règles, vertigineuse.

Le respect absolu des règles est justement l’essence même du totalitarisme. Quoi de plus performant qu’une IA qui voit, lit, entend à la vitesse des circuits électroniques, de la lumière qui circule dans les tuyaux pour faire respecter des règles ? Une IA n’étant elle-même qu’une somme de règles qui s’appliquent au sein d’algorithmes, la performance totalitaire de ces nouveaux agents du « système » est évidente. Un système qui adopte, chaque année de nouvelles règles toujours plus fortes, plus contraignantes, pour le bien du plus grand nombre. Pour réduire les risques, diminuer les dangers, éviter les écarts, accroître la sécurité.

Ces IA (algorithmes) sont les nouveaux gardiens invisibles des règles du système. Chacun sait plus ou moins consciemment qu’ils sont là, qu’ils nous observent (ou pas) dans les villes, trient sur le réseau nos métadonnées, parfois nos données pures, établissent des statistiques sur nos comportements, suivent nos déplacements, observent nos activités. Le principe de l’espace panoptique total est possible grâce aux IA. Nous sommes tous sous leur surveillance invisible. Nous ne savons pas quand, ni où précisément, mais nous savons qu’elles observent le suivi des règles. Des leurs propres, et de celles que nous autres humains sommes censés respecter. Pour résumer : le totalitarisme algopolitque est la simulation d’une prison panoptique à l’échelle d’un pays, automatisant la répression des écarts et forçant à l’autocensure.

Croissance infinie du contrôle sécuritaire : jusqu’à la singularité ?

Plus le monde se modernise, plus il est déclaré dangereux. Plus il est déclaré dangereux plus la modernisation des outils sécuritaires est justifiée et s’accroît. Cette croissance sans fin de la sécurité par les technologies (intelligentes) n’est pas possible à freiner tant qu’aucun responsable ne lancera un cri d’alarme. Ou que les populations ne mettront pas en cause fortement cette nouvelle société dystopique pour forcer les responsables à la stopper. Le plus « drôle » dans l’affaire, est que ceux là même qui prônent et poussent à l’avènement de cette société techno-totalitaire pour la sécurité de tous, pourraient bien se retrouver comme responsables… de la destruction de l’humanité. Mais ceci est une autre histoire. Celle de l’émergence de la singularité. Invisible. Silencieuse. Comme le sont toujours les agents algorithmiques…

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“La com’, c’est plus c’que c’était. Sont d’venus cons ces salariés quand même”.

Entre pâté et cornichons, ballon de rouge en main, le Directeur de Création nous joue l’air du “c’était mieux avant”.

Figure-toi que y’a quelques temps, on allait faire une campagne pour du papier toilette. Alors moi, je propose de mettre des caméras dans les toilettes de l’agence pour voir quel usage font les gens du PQ. Normal. Faut bien se docu(l)menter avant de produire une créa. Non ?”

J’écoute, atterré.

Je ne sais pas vous, mais moi, quand quelqu’un présente un certain niveau de connerie, ou mieux, un niveau de QI en dessous de 7, je reste comme médusé. Je l’ai déjà écrit dans un précédent billet, mais pourquoi ne pas le redire ? Dans ces cas particuliers, j’observe la personne avec la même attention que si je voyais un insecte hallucinant cloué avec une épingle dans une boite, sous verre. Tous les détails m’intéressent. Je veux tout voir, tout observer.

“Et tu sais quoi ? Ces cons, ils ont gueulé, genre ouaaaaiiiss, on peut pas mettre des caméras dans les toilettes, comme si j’étais dingue de proposer ça. Ca va, faut se détendre du string les gars, on bosse dans une créa ! J’y crois pas… Y’a quelques années ça les aurait fait tripper, au contraire !

Vraiment, moi non plus, je ne comprends pas ces salariés à qui on apporte paix, amour, joie, harmonie, ondes positives et bonheur avec du Feng-Shui via la plus grande experte dans ce domaine depuis les temps immémoriaux de la Chine antique (Lao Tseu reviens, ils sont devenus fous).

Sont cons quand même.

Et vraiment pas détendus du string.


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Morpho-Safran — comme cet article de Reflets l’expliquait il y a peu — est une entreprise de high-tech excessivement pointue dans le domaine de la biométrie, et qui depuis plusieurs années travaille sur des outils de « détection du crime » à base d’IA prédictives. Une première tentative de réalisation d’un logiciel en partenariat avec le Teralab de Mines Télécom et nommé Anticrime/Horizon a été effectuée. Selon les informations de l’époque, ce logiciel semblait destiné avant tout à concurrencer Predpol, le fameux logiciel de détection du crime américain.

Mais la spécificité de Morpho-Safran, axée sur le traitement de données biométrique, et proche des services de l’Etat (rappel : Morpho réalise la première version du fichier monstre français TES), en fait une entreprise aux possibilités très importantes en termes d’algopolitique et d’algogouvernance. Et si Morpho-Safran participait déjà à organiser la société dystopique de la surveillance automatisée et du contrôle des populations par reconnaissance visuelle d’intelligences artificielles ?

1 milliards d’Indiens fichés par Morpho : et moi, et moi, et moi ?

La volonté des États de ficher et identifier leurs populations de façon numérique existe depuis longtemps. En 2017, elle est en cours de réalisation. Safran-Morpho explique avec simplicité cette « nécessité » de fichage biométrique sur son site :

« L’utilisation de la biométrie est la contribution la plus efficace aux registres de population. Elle garantit l’unicité et la viabilité de l’identité d’un individu.

Les solutions d’enregistrement de population de Safran Identity & Security utilisent les trois principales biométriesl’empreinte digitale, le visage et l’iris -, sélectionnées en fonction des contraintes culturelles, budgétaires et sécuritaires de chaque pays. Elles reposent sur notre savoir faire technologique et leur robustesse éprouvée. »

Cette technologie d’enregistrement biométrique a de nombreuses déclinaisons, pour autant de produits Safran différents dans le catalogue. L’une d’elles se nomme Morpho Argus  et peut servir à :

Comparer des portraits à une liste prédéfinie de personnes. Lorsqu’il y a correspondance, une alarme est générée. Elle peut être envoyée soit au personnel de sécurité, soit à un autre système ou peut être revue par un agent en faisant une comparaison d’images côte à côte. Créer une base de données en ligne qui pourra être utilisée plus tard pour localiser une personne dans l’espace comme dans le temps.

Dans ce cas, son portrait sera comparé à la base de données en ligne et une liste de candidats sera communiquée à l’agent pour revue. Ces cas d’utilisation ne sont pas exclusifs, Morpho Argus est capable de faire les deux en même temps et sur le même flux vidéo. Morpho Argus peut analyser simultanément des flux vidéo provenant de plusieurs caméras IP sur un même réseau. Il utilise un moteur biométrique et une base de données centralisés pour réaliser des comparaisons faciales et les stocker. Morpho Argus peut gérer plusieurs listes de recherche et inclut un logiciel permettant de les modifier et de les gérer globalement..

L’Inde a sauté le pas depuis 2009 dans le cadre de son programme Aadhaar de fichage biométrique de ses 1,2 milliard d’habitants. Le but affiché du gouvernement indien — comme dans le cas français — est de limiter la fraude, l’usurpation d’identité, et d’arriver sous peu à pouvoir identifier de façon formelle et informatique n’importe quel citoyen indien. Mais quelle entreprise est capable de réaliser une chose pareille ? Plusieurs ? Non. Une seule. Et quelle est cette entreprise qui a remporté ce marché ? (ceux qui savent se taisent…) : Safran-Morpho.

Un fichier méga monstrueux de plus d’un milliard d’individus est donc en cours de réalisation. Fichier biométrique et certifié French-tech et  Morpho-Safran conforme. Avec les visages des personnes, leurs empreintes numériques digitales, leur iris. Le même fichier qui arrive en France, mais à l’échelle du sous-continent. Bien entendu, comme dans le cas français, ces fiches informatiques très précises ne doivent pas [normalement, et pour l’heure] être utilisées dans d’autres cas que le contrôle de l’identité des personnes. L’objectif affiché de ce fichier est donc, de façon officielle, de simplement permettre aux administration d’être certaines que la personne demandeuse ou contrôlée est bien celle qu’elle prétend être. Pour l’heure.

Quand Morpho vend ses IA de détection/investigation faciale aux policiers 3.0

Depuis 2016, Morpho-Safran se vante d’avoir vendu deux systèmes de reconnaissance faciale « intelligents » aux forces de police néerlandaises et française. Le premier se nomme Morpho Argus/ Morpho Bis, et est utilisé en Hollande.

« Le système, déployé au niveau national et doté de fonctions de recherche, de comparaison et d’analyse, a été récemment installé au Centre national de la police judiciaire du pays. Les policiers hollandais peuvent désormais comparer la photo d’un visage avec celles de leurs bases de données et ainsi gagner un temps précieux. »

Ce logiciel capture en temps réel les visages humains et les compare avec un fichier de personnes recherchées ou non-autorisées. Une sorte de « comparateur de visages numérique automatisé », mais qui permet quand même de créer « des listes de surveillance à partir des visages détectés dans un flux vidéo » : automatisation de la création de fichiers de visages ? Pour constituer à la volée des bases de données de visages ? La question mérite d’être posée et la publicité de Morpho-Safran mériterait d’être éclaircie à ce niveau là…

Petite vidéo promotionnelle pour le Morpho-Argus :

Cette technologie ciblée de détection et comparaison de visages été étendue à des outils plus élaborés, permettant de suivre à la trace des suspects. L’un d’eux est nommé MVI (Morpho Vidéo Investigator) et c’est lui a qui a été vendu en 2016 à la police nationale française. C’est un « détecteur de suspects », un enquêteur et investigateur numérique. Une IA flic. Cette intelligence logicielle qui se connecte aux caméras de surveillance, aux réseaux sociaux, à Google images, etc., est donc capable de repérer des personnes suspectés d’actes criminels dans une foule, d’établir des correspondances d’identification à travers tout type de fichiers publics ou non, et de suivre ces personnes à la trace. Repérage des véhicules empruntés, plaques d’immatriculation, trajets, tout est enregistré et traité par l’IA. Jusqu’à, par exemple, « prédire » le lieu de rencontre de deux suspect, comme la vidéo promotionnelle suivante le démontre :

Changement de société ou simple amélioration des outils ?

L’exemple de la « détection du crime », d’identification et d’investigation par des logiciels spécialisés, semi-autonomes, pur produit des recherches en intelligence artificielle, est symptomatique du basculement en cours. De la mutation très discrète, mais profonde de la société. Ou plus précisément, de la gestion politique de la société française. Pour de nombreux observateurs, et le plus souvent pour le public en général, des logiciel comme MVI et Argus ne sont rien d’autre qu’une « évolution logique » et technologique des outils mis à la disposition des fonctionnaires, dans le cas d’espèce de la police nationale. Un peu comme ce que serait le passage du portrait robot dessiné à la main à Photoshop.

En réalité, il n’en est rien, puisque l’arrivée de ces IA est un profond changement de paradigme, la porte ouverte à une nouvelle forme de société, où l’Etat aidé d’acteurs économiques privés établirait un contrôle sur les corps et les esprits, délégués à des agents numériques aux fins d’empêcher ou prévenir toute possibilité de transgression des citoyens. Nous sommes là dans la définition d’une société totalitaire. Une dystopie basée sur la surveillance des machines intelligentes. Qui s’installe, sans un bruit, sans concertation. Pour la sécurité, et contre les libertés. Mais qui s’en précoccupe un tant soit peu aujourd’hui dans la classe politique ?

";s:7:"dateiso";s:15:"20170324_141053";}s:15:"20170322_120825";a:7:{s:5:"title";s:64:"Qosmos renvoyé à son DPI par la 17ème chambre du TGI de Paris";s:4:"link";s:83:"https://reflets.info/qosmos-renvoye-a-son-dpi-par-la-17eme-chambre-du-tgi-de-paris/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=36468";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 22 Mar 2017 11:08:25 +0000";s:11:"description";s:234:"[Full disclosure : l’auteur de cet article était cité comme témoin par la défense dans ce procès] Dans son jugement du 26 janvier, la chambre spécialisée dans les délits de presse a savamment assaisonné Qosmos […]";s:7:"content";s:8645:"

[Full disclosure : l’auteur de cet article était cité comme témoin par la défense dans ce procès] Dans son jugement du 26 janvier, la chambre spécialisée dans les délits de presse a savamment assaisonné Qosmos qui poursuivait pour diffamation James Dunne, un de ses anciens salariés, et une journaliste de France 24. Alexandra Renard avait signé un reportage intitulé « Des logiciels français vendus aux dictateurs ? » dans lequel était interviewé James Dunne.

Qosmos estimait être diffamée par les propos suivants :

« Il travaillait pour QOSMOS, une société française d’informatique qui a créé une technologie hyper-perfectionnée, une technologie capable de surveiller de d’analyser avec précision des nations entières via Internet, le tout en temps réel. C’est ce bijou de surveillance massive qu’a vendu leur partenaire français AMESYS au colonel Kadhafi, une arme numérique idéale pour traquer les opposants du régime ».

« A l’époque je ne savais pas qu’on avait livré à la Libye, je ne savais pas qu’on était en train de livrer à la Syrie ».

« Ce que je souhaite, c’est qu’on ne puisse plus vendre impunément de tels logiciels, de telles technologies à des dictatures tout simplement ».

Il n’est pas inintéressant de noter que Qosmos n’a pas poursuivi les dizaines de media qui ont relayé le même type d’analyses. L’auteur des propos, James Dunne, était sans doute l’homme à faire taire, lui qui avait alerté la presse par ses écrits sur son blog à propos des activités peu recommandables, sur un plan éthique notamment, de Qosmos et d’Amesys.

La 17ème chambre a donc jugé que ces propos n’étaient pas diffamatoires. Mais c’est l’argumentation de la cour qui est intéressante. Elle s’est appuyée sur les arguments habituels de Qosmos (ou d’Amesys d’ailleurs) pour débouter la société.

La Cour souligne ainsi :

 » […] force est de constater :

Qu’il n’est pas imputé à la société la commission d’une infraction pénale, le fait que des opposants soient arrêtés étant à l’évidence en lien avec l’action des dirigeants des États mis en cause et ne résultant pas d’une action directe de la société QOSMOS, dont le rôle se limite à avoir fourni une technologie ».

Sur ce point, la cour utilise l’argument récurrent de Qosmos : nous vendons des briques technologies, pas à des États mais à des intégrateurs, l’utilisation qui en est faite nous n’en sommes pas responsables…

« Que le fait de fournir une technologie, certes sensible, à des régimes autoritaires ne contrevenait en outre à aucune règle légale, […] à tout le moins jusqu’à la fin de l’année 2014 »

Le PDG de Qosmos, Thibaut Bechetoille a toujours dit que le commerce du DPI n’était pas assez encadré, y compris dans la mémorable interview qu’il avait accordée en 2011 à des contributeurs de Reflets sur Techtoc.tv :

Dans cette interview, Thibaut Bechetoille explique : « Je crois que l’utilisation de la technologie de DPI doit être…. Doit être encadrée bien sûr ».

Devant les juges du Pôle Crimes contre l’humanité du Tribunal de Grande Instance de Paris, il estimait que « Qosmos milite pour une réglementation internationale concernant la vente des produits de surveillance électronique ».

« Que livrer du matériel technologique sensible à des régimes autoritaires ne peut non plus être considéré comme un comportement moralement condamnable, le commerce international justifiant de travailler avec nombre d’États, dont certains non démocratiques ; qu’il n’en résulte pas un manquement évident à la morale commune, sauf à considérer des pans entiers de l’industrie française, notamment l’industrie d’armement ou le secteur des hautes technologies, comme étant objectivement et par nature condamnables.

Ainsi, s’il est fait état, dans les propos en voix off et dans l’interview, d’un fait précis pouvant faire l’objet d’un débat probatoire, il n’en résulte pas, pour autant, une atteinte à l’honneur et à la considération de la société QOSMOS »

Les propos poursuivis ne représentent donc pas un caractère diffamatoire au sens du droit de la presse.

Ainsi, sans qu’il y ait lieu de se prononcer sur les autres moyens soulevés, les prévenus seront renvoyés des fins de la poursuite.

La cour met ici sur le même plan les vendeurs de DPI et les vendeurs d’armes en disant qu’il arrive que ce type d’industrie vende à des pays peu démocratiques. Un euphémisme… Il n’est donc pas diffamatoire de le dire.

Qosmos n’a pas fait appel de cette décision. De fait, elle aurait dû, le cas échéant, se battre contre ses propres arguments, ce qui aurait été assez cocasse.

Ce procès est le troisième que Qosmos perd contre James Dunne (4 procédures). Les deux premiers étant liés à son départ de l’entreprise. Thibaut Bechetoille avait une relation très particulière avec son ancien employé devenu lanceur d’alerte. Dans un café où il recevait des journalistes avec une agence spécialisée dans la communication de crise (Clai), il s’était emporté, criant que James Dune était fou, qu’il fallait l’enfermer. En 2013, réagissant à un article de Mediapart, Thibaut Bechetoille indiquait :

« Nous restons confiants dans l’issue de la procédure, tant les faits qui nous sont reprochés par cet ancien salarié sont faux et calomnieux. Nous rappelons que nous avons porté plainte pour diffamation contre cet ancien salarié. »

Des faits faux et calomnieux… Ce n’est pas du tout l’avis de la 17ème chambre. On imagine mal Thibaut Bechetoille présenter des excuses à James Dunne. Mais on peut s’interroger sur deux points.

Le premier concerne les particuliers qui sont attaqués par des entreprises. Ils doivent faire face avec des moyens très faibles au rouleau compresseur du service juridique de l’entreprise qui les attaque avec, généralement, de gros moyens financiers. Le temps et l’argent jouent pour les entreprises. Le combat est inégal. Avis aux candidats à la présidentielle…

Le second concerne la presse. Elle a rarement le réflexe de consacrer de la place au résultat final. Et c’est fort dommage. Car dans le cas de James Dunne, par exemple, le particulier attaqué est accusé de tous les maux et cela laisse des traces, dans quantité d’articles. James Dunne a donc été accusé par Qosmos d’être un diffamateur pendant des années. Or in fine, il se trouve qu’il ne l’est pas. Doit-on en conclure , au contraire, que ce sont Thibaut Bechetoille et Qosmos qui se sont rendus coupables de diffamation en affirmant aux journalistes, de manière répétée, que James Dunne était un diffamateur ?

";s:7:"dateiso";s:15:"20170322_120825";}s:15:"20170317_154154";a:7:{s:5:"title";s:38:"Chamboule-Touite : menteur ou escroc ?";s:4:"link";s:56:"https://reflets.info/chamboule-touite-menteur-ou-escroc/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=36385";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 17 Mar 2017 14:41:54 +0000";s:11:"description";s:233:"Premiers tests de notre formidable outil, le Chamboule-Touite, qui permet de mesurer la « popularité » des mentions sur Twitter d’un candidat à la présidentielle avec un mot-clé ou un hashtag. Par un hasard tout […]";s:7:"content";s:6349:"

Premiers tests de notre formidable outil, le Chamboule-Touite, qui permet de mesurer la « popularité » des mentions sur Twitter d’un candidat à la présidentielle avec un mot-clé ou un hashtag. Par un hasard tout à fait fortuitement aléatoire, nous choisissons le hashtag — pardon, le mot-croisillon — « #menteur ». Sans surprise, twittas et twittos font une association d’idées avec un certain François Fillon.

Apostrophé à 49 reprises, le vertueux châtelain met tout le monde d’accord. Il caracole largement en tête du Chamboule-Touite, avec un score de 96 %, dopé par le PenelopeGate. Loin derrière, Benoit Hamon et Emmanuel Macron font pâle figure et se partagent à égalité les 4% restants.

Nous bougeons les potards et lançons un second test avec le mot-croisillon « #escroc ». Nous nous attendions à retrouver encore une fois le bon François en pole position.

Ô surprise, si l’ancien premier ministre est le plus mentionné (50 tweets), au nombre de retweets et de favoris, c’est Emmanuel Macron qui termine au finish. Ses 31 mentions lui permettent de réaliser le plus gros score, avec 93% et près de 900 retweets.

À gauche comme à droite (surtout très à droite), on lui reproche son passé de banquier et d’énarque, ses orientations libérales, d’être le fils spirituel de François Hollande ou le « candidat du système » (oui, c’est très original). Une chose est sûre, le gendre idéal inquiète ses opposants.

Le Chamboule-Touite® est la dernière innovation issue du département Research & Gonzo Development de Reflets.info. Il tire parti des Big Data®, du Data Mining®, du Machine Learning®, et de l’Augmented Journalism®. Propulsé par un système de traitement de données unique au monde (brevet en cours de dépôt), le SHA-1® (Statistical Helicobits Analysis – Mark One), le Chamboule-Touite® permet à Reflets.info de produire les analyses politiques digitalisées les plus pointues sur l’élection présidentielle 2017.

Comment sont calculés les scores ?

Pour chaque candidat, l’API de recherche de Twitter est interrogée, la recherche portant sur le terme ou hashtag avec mention du candidat (maximum 100 tweets les plus pertinents par candidat, le nombre de tweets retournés est affiché dans la carte). Les décomptes de retweets et de favoris pour chaque candidat sont additionnés et comparés à la valeur pour l’ensemble des candidats pour calculer les pourcentages.

";s:7:"dateiso";s:15:"20170317_154154";}s:15:"20170317_132531";a:7:{s:5:"title";s:61:"La démocratie d’influence et du copinage : nudge me tender";s:4:"link";s:77:"https://reflets.info/la-democratie-dinfluence-et-du-copinage-nudge-me-tender/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=36378";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 17 Mar 2017 12:25:31 +0000";s:11:"description";s:257:"Cette vidéo de 26 minutes — très pédagogique et amusante à la fois — est idéale pour comprendre de nombreuses choses en lien avec : l’opinion, l’information, les sondages, les emballements populaires électoraux, le populisme, […]";s:7:"content";s:535:"

Cette vidéo de 26 minutes — très pédagogique et amusante à la fois — est idéale pour comprendre de nombreuses choses en lien avec : l’opinion, l’information, les sondages, les emballements populaires électoraux, le populisme, la droite, la gauche, le lobbying… et finalement, le fonctionnement de la démocratie française actuelle.

Bon visionnage :

";s:7:"dateiso";s:15:"20170317_132531";}s:15:"20170316_182318";a:7:{s:5:"title";s:29:"Et alors ? Je suis chez moi !";s:4:"link";s:47:"https://reflets.info/et-alors-je-suis-chez-moi/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=36373";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 16 Mar 2017 17:23:18 +0000";s:11:"description";s:248:"Nous publions ci-dessous une lettre signée François F. adressé à la rédaction de Reflets. Chères journalopes anarcho-gauchistes, Je lis ici ou là que je porterais des costumes à plusieurs milliers d’euros offerts par un ami. […]";s:7:"content";s:6221:"

Nous publions ci-dessous une lettre signée François F. adressé à la rédaction de Reflets.

Chères journalopes anarcho-gauchistes,

Je lis ici ou là que je porterais des costumes à plusieurs milliers d’euros offerts par un ami. Et alors ? Je porte ce que je veux chez moi ! Je vous demande moi pourquoi vous portez vos pulls élimés si typiques des journalistes ? Je demande aux femmes dans mes meetings si elles n’ont pas honte de leurs jupes longues, de leurs chemisiers ? Je lis ailleurs que mes enfants m’auraient reversé une partie de leurs indemnités lorsqu’ils étaient salariés comme assistants parlementaires. Et alors ? Mes enfants font ce qu’ils veulent de leur argent et moi aussi. Si je veux profiter de ces sommes pour retaper ma petite masure à 750.000 euros, qu’est-ce que cela peut bien vous faire ? Je suis chez moi, non ?

J’entends que je ne respecterais pas ma propre parole parce que j’aurais dit que je ne me présenterais pas si j’étais mis en examen… Et alors ? Quand bien même j’aurais dit ça, ce qui n’est absolument pas prouvé, à part dans les fake-news propagées par la gauchiasse qui a mené notre pays au chaos, je fais ce que je veux et je dis ce que je veux devant mes micros. Je suis encore chez moi, non ? Ce sont MES micros. On paye bien assez cher nos salles de meeting et leur sonorisation !

A propos de gauchiasse… Notez qu’en effet, le pays est au bord de l’abîme. Le chaos, je vous dis. Et vous, les journalopes crypto-communistes, vous laissez croire que non, que tout va à peu près bien, que l’on peut s’en sortir. Mais pas du tout. Le peuple a le droit de savoir. Savoir qu’on est au bord de l’apocalypse. Je ne vois pas pourquoi il saurait ce que je fais chez moi, avec mon argent, mes costumes. C’est ma vie privée. Mais il doit savoir que c’est bientôt la chute. Oui, j’avais prévenu quand j’étais aux commandes, le pays est en faillite et ça ne s’est pas amélioré depuis, sachez-le. Je sais, j’ai un peu merdé sur la dette pendant que je dirigeais la France, mais c’est une erreur de jeunesse, promis, je ne le ferai plus.

Dette au sens de Maastricht des administrations publiques en point de PIB (*)

Et pour ça je compte bien filer un choc de compétitivité à grands coups d’austérité. Il faut ce qu’il faut. Certains vont souffrir ? Et alors ? Je suis chez moi, non ? C’est mon pays, oui ou non ? Je fais ce que je veux. Et croyez moi, ce choc, c’est une méthode éprouvée.

J’entends que des gens qui font profession de commenter les propos des politiques disent que ma douce et tendre Penelope n’aurait même pas été au courant qu’elle était salariée comme assistante parlementaire. Et alors ? C’est ma femme, oui ou non ? Je fais donc ce que je veux avec son compte en banque.  Notez que c’est beau de recevoir un salaire pour de simples commentaires, les journalopes ont un beau métier… Moi aussi je peux commenter tout et n’importe quoi, on ne me paye pas pour autant pour ça.

Je lis que ce que l’on me reproche confisquerait la campagne. Que l’on ne pourrait plus parler du fond. C’est vrai. Et alors ? D’une part ceux qui me suivent sont des croyants. Si, si. Ils croient en moi. Les reproches que l’on me fait coulent sur eux comme l’eau sur les plumes d’un canard et c’est un chasseur qui vous parle. Oui, j’ai des vestes de chasse faites sur mesure. A la mesure d’un chasseur de canards musqués. D’autre part, si les journalopes ne me faisaient pas tous ces reproches, on pourrait parler d’autre chose. Notez que ça ne m’arrangerait pas mais pourquoi pas… Mon attachée de presse me souffle dans l’oreillette que ça fait partie de mon boulot de parler du fond, quitte à raconter n’importe quoi. M’en fous, tant que je suis payé, je fais ce que l’on me demande. Si tant est que ce n’est pas trop fatiguant.

Je m’étonne par ailleurs des cris d’orfraie : il parait que mon programme achèvera les plus démunis. Et alors ? Ils n’avaient qu’à gagner de l’argent ces cons-là. Est-ce que je suis démuni moi ? Non. Qu’est-ce qui les empêche de ne pas l’être ? Ils sont sans doute aussi fainéants que les journalopes de la gauchiasse qui passent leur temps à baver sur moi contre un salaire tout à fait confortable. Et puis, une fois encore, je serai chez moi à l’Elysée, oui ou non ? Je fais ce que je veux.

Ça ne vous plaît pas ?

Et alors ?

 

 

";s:7:"dateiso";s:15:"20170316_182318";}s:15:"20170313_185748";a:7:{s:5:"title";s:51:"Société : pourquoi les « on est chez nous » ?";s:4:"link";s:59:"https://reflets.info/societe-pourquoi-les-on-est-chez-nous/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=36354";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 13 Mar 2017 17:57:48 +0000";s:11:"description";s:248:"La question d’une montée des nationalismes, mâtinés de populisme xénophobe se pose de plus en plus en Europe, tout comme aux États-Unis d’Amérique et dans certains pays asiatiques. Ce phénomène se traduit par des votes […]";s:7:"content";s:18472:"
Illustration issue d’une recherche ayant pour mots-clés « Florian Philippot Winnie l’ourson ». Sont-ce les fameux envahisseurs étrangers dénoncés par le parti de Philippot, qui apparaissent sur cette photo ?

La question d’une montée des nationalismes, mâtinés de populisme xénophobe se pose de plus en plus en Europe, tout comme aux États-Unis d’Amérique et dans certains pays asiatiques. Ce phénomène se traduit par des votes très particuliers en faveur de personnages ou de partis politiques eux aussi bien particuliers. Tous ont en commun une même composante, si l’on se contente de cataloguer : l’extrême-droite. Malgré des divergences entre chaque pays — les cultures et l’histoire ne pouvant qu’être différentes — des constantes peuvent se dégager pour comprendre ce qu’est cette « extrême-droite » : rejet de l’étranger, volonté de repli sur soi, demande d’autorité, adhésion à une « culture » de la violence et du conflit, ostracisation des minorités, désignation de coupables pour expliquer les problèmes de la société, mise en accusation des élites corrompues.

Bien entendu, l’étiquette politique ne résume pas tout, loin de là, et peut même dans  certains cas créer de la confusion, voire renforcer les mentalités en question : « être d’extrême-droite » n’est pas si simple, et vouloir taxer  des mouvements politiques hétéroclites sous un même label n’est peut-être pas une bonne idée. D’ailleurs, plus ce label est utilisé par ses détracteurs, plus « l’extrême-droite » progresse. En revanche, comprendre qui sont les gens qui votent et développent les idées de ce mouvement devenu partiellement mondial peut être intéressant. Pour mieux les combattre, si l’on pense bien entendu que leurs idées et la société qu’ils veulent construire est dangereuse, d’une intolérable médiocrité humaine, et ne peut que nous mener à vivre un cauchemar collectif fait d’intolérance, d’égoïsme, de fermeture, d’ignorance et de destruction des quelques règles humanistes issues de l’après seconde guerre mondiale. Celles d’après le nazisme.

« On est chez nous »

Ce slogan du « On est chez nous », qui parsème le film « Chez nous » (montrant le fonctionnement d’un parti d’extrême droite français similaire au Front national), est très intéressant pour mieux comprendre la montée de cette « nouvelle extrême-droite » mondiale, dont Donald Trump, au fond, est le chef charismatique et la quintessence même. Ce slogan — « On est chez nous » — représente en quatre mots l’essence même des mentalités qui agitent les urnes et les esprits, il synthétise le malaise profond qui agite ces « croyants en une nouvelle politique » qui ferait table rase de l’ancienne et leur redonnerait un pouvoir, une valeur, un rôle qu’ils pensent avoir perdu depuis des décennies. Le ralliement est simple, compréhensible, franc : « On est chez nous ». Ce « Nous » impliquant un « Eux ». L’ennemi de la communauté — communauté de ceux qui sont sur leur territoire, depuis toujours.

« Nous sommes solidaires, entre nous, nous avons la même vision, et elle est faite d’une appartenance à quelque chose qui nous relie » , tout en laissant entendre implicitement que d’autres « tentent de s’emparer de ce qui nous appartient« . Les « On est chez nous » revendiquent politiquement le droit à discriminer tout ce qui n’est pas de « chez eux » : du terroir, de l’enracinement, de la tradition, de l’histoire commune.

L’idée centrale des « On est chez nous » est simple à comprendre, et c’est bien pour cela qu’elle porte et séduit de plus en plus. Elle pourrait se traduire encore autrement ainsi : « Nous sommes en guerre, contre des phénomènes et des individus qui détruisent notre identité, nous ont fait plonger dans un no man’s land sociétal insupportable. Si nous défaisons l’ennemi, nous retrouverons notre identité et recréeront un territoire perdu qui nous redonnera un sens collectif, un « sens commun », un socle de valeurs à partager, un projet. »

Droits de l’Homme en pointe… jusqu’à la mondialisation

Le socle commun des grandes démocraties, ces pays industriels post-impérialistes qui ont déclenché la révolution industrielle entre le 18ème et le 19ème siècle, a été, depuis le grand chamboulement d’après 39-45, la déclaration des Droits de l’Homme. L’organisation mondiale censée faire respecter la paix mondiale et empêcher une nouvelle guerre équivalente à celle déclenchée par les nazis, l’ONU, a été au centre de cette préoccupation des Droits de l’Homme.

Avant la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, n’importe quel pays pouvait faire subir ce qu’il ce qu’il voulait à n’importe quelle partie de sa population ou de populations colonisées, sans que personne ne s’en mêle ni ne s’en émeuve. On montrait des Africains dans des cages à l’exposition universelle, en France, par exemple. On tuait des milliers de maghrébins dans des territoires d’Afrique du Nord annexés par la force quand ils se rebellaient contre leur envahisseur.

Le choc du génocide, par l’internement et l’industrialisation du meurtre de masse de catégories de populations minoritaires (juifs, homosexuels, handicapés mentaux, tziganes) par le régime nazi, a forcé les grandes nations à un examen de conscience inédit. La décolonisation en est l’une des conséquences, la Charte Universelle des Droits de l’Homme en est une autre. Le monde capitaliste, industriel, post-impérialiste a semblé — durant une cinquantaine d’années — vouloir construire une politique mondiale « humaniste », cherchant à protéger les plus faibles, aider les opprimés, abolir les injustices. Avec de nombreux accrocs à ce « contrat moral » que l’ONU était censé faire respecter : guerre du Vietnam, coups d’états et mise en place de dictatures soutenues par les États-Unis en Amérique du Sud, essais nucléaires dans les colonies et ex-colonies françaises, torture de l’armée française en Algérie, répression des mouvements sociaux, soutiens militaires à des dictatures au moyen-orient, etc., etc.

Bien entendu, des avancées ont eu lieu grâce à la « politique mondiale des Droits de l’Homme » créée après-guerre. Les énoncer serait trop long, mais d’une manière générale, ces avancées ont toutes pour dénominateur commun des progrès sociaux, des droits nouveaux pour les plus « fragiles » ou les plus « faibles », une volonté de justice, « d’égalité », un refus de reproduire les anciens schémas basés sur une domination du plus fort sur le reste. Jusqu’à à la fin des années 90, cette idée de politique mondiale des Droits de l’Homme a été soutenue par les populations occidentales, avec des personnels politiques eux aussi plutôt engagés à la défendre. Mais la volonté d’une « pure politique de justice mondiale » n’est pas restée très longtemps l’unique préoccupation des grands décideurs de ce monde.

La mondialisation — des échanges via la financiarisation de l’économie et l’ouverture des marchés à la planète entière — a été instiguée et vendue comme le meilleur moyen de pouvoir aider les pays les plus pauvres, les ex-colonies en premier, leur permettre de pouvoir participer à la « grande fête des Droits de l’Homme ». Tout le monde allait pouvoir bénéficier de la richesse ainsi engendrée, et les Droits de l’Homme pourraient se réaliser vraiment, partout. Il n’en a rien été, et le problème crucial est que ceux qui ont défendu cette théorie ont parfaitement échoué : les Droits de l’Homme ont reculé, les injustices se sont creusées et la planète a été mise en coupe réglée par des puissances financières privées, d’une puissance jusque là inédite. C’est sur cette évidence que les penseurs des « On est chez nous » jouent à fond. Et remportent de plus en plus de victoire.

Bobos, droits de l’hommistes, gauchos, cocos et socialos : même combat

Si l’on pense que la société va mal, parce que plus rien ne semble fonctionner normalement, que les injustices explosent et que ceux censés l’améliorer sont des « vendus » qui pensent avant tout à profiter du vote des électeurs pour conserver une place enviable et servir les intérêts des puissances industrielles, de la finance, il est possible d’adhérer à la pensée du « On est chez nous ».

En effet, le moteur des « On est chez nous » est la haine de ceux qui se sont engraissés sur le dos du plus grand nombre, ont vendu le pays et ses intérêts à la mondialisation, pour faire court. Vendu à une forme de « droit de l’hommisme » favorisant l’arrivée d’étrangers seulement intéressés par nos avantages sociaux et venant imposer leur propre culture, forcément néfaste et incompatible avec la « nôtre ». Toute cette opération, selon les « On est chez nous », a été poussée par les bobos-socialos-cocos-droits-de-l’hommistes qui ont — par leur idéologie laxiste et dégoulinante de bons sentiments hypocrites — permis la ruine du pays, tant dans la permissivité économique, que sociale, éducative, migratoire. Tout en profitant, pour la partie socialo-bobo, des changements que cette mondialisation créait. Particulièrement en termes de progression économico-sociale.

Cette vision du monde, qui amalgame Droits de l’Homme, donc humanisme et progrès sociaux, avec mondialisation des échanges, perte de souveraineté, désindustrialisation et recul de puissance, est théorisée depuis plusieurs années par Marine Le Pen et son acolyte de Sciences-Po : Florian Philippot.

Généraliser la fête du cochon, une ambition politique à la portée du numéro 2 du parti des « On est chez nous » ? Un parti qui a compris qu’en promettant « du boudin pour tous », les choses iraient nettement mieux.

L’Europe libérale — au sens de la dérégulation économique et de la libre circulation des flux commerciaux et bancaires — est bien entendu une cible idéale pour les penseurs du « On est chez nous », qui n’ont pas beaucoup de mal à démontrer toute la perversité de cette Union Européenne qui écrase de sa toute-puissance bureaucratique toute possibilité d’une politique autre que celle qui s’impose par ses traités. Une toute puissance — particulièrement depuis la crise de 2008 et le TSCG de 2012 — qui va jusqu’à contrôler les budgets des états, indiquer et surveiller leurs réformes.

Ceux qui aimeraient défendre l’Union Européenne aujourd’hui ont beaucoup de mal, tout comme ceux qui voudraient défendre les bienfaits de la mondialisation : la catastrophe bancaire, financière, économique qui perdure depuis 2008 est le fruit de la grande dérégulation globale portée par les chantres de la mondialisation. L’Europe ne défend plus rien d’autre qu’une orthodoxie économique soufflée par les banques internationales et l’Allemagne, pour qui cette voie reste la plus favorable à son économie. Même si d’un point de vue social tout ça commence à pas mal se craqueler.

Les « gauchos » sont donc bien embarrassés, enfin ceux qui ont soutenu la mondialisation, l’Europe, et toutes ces choses censées à l’origine faire « un monde meilleur et plus ouvert, où la majorité y gagnerait ». Les « socialos » en tête, avec pour une bonne part d’entre eux la partie « bobos progressistes », riches et bien-portants défenseurs des immigrés, mais ayant racheté des quartiers entiers de Paris d’où ces mêmes immigrés ont été évacués.

Fantasme fascisant à l’épreuve d’une trahison envers les peuples

La réalité socio-politique actuelle — qu’elle soit française ou européenne, et partiellement mondiale — peut se résumer à un constat, plutôt sombre et inquiétant : les « On est chez nous » sont de plus en plus nombreux. Le « on a tout essayé » (chez les électeur potentiels des partis à base de « On est chez nous ») est aussi une phrase qui revient souvent, et elle résume très bien la situation. Celle de la trahison politique — débutée il y a 20 ans, pour simplifier. Trahison envers les peuples, à qui les élites au pouvoir ont promis des lendemains qui chantent en dérégulant toute l’économie mondiale et en permettant une circulation libre et sans entraves des biens et des services.

Les lendemains ont déchanté, et ce ne sont pas les statistiques de la Banque Mondiale laissant entendre que la pauvreté a reculé parce que les Africains ont désormais deux ou trois dollars par jour vivre au lieu d’un, qui permettront de faire avaler la couleuvre d’un monde amélioré par cette politique orchestrée via l’OMC, le FMI, l’UE et les différentes administrations des plus grandes nations capitalistes de la planète.

Sachant que les politiciens socio-démocrates qui ont promis, pour être élus, de se préoccuper de progrès social et de protection des travailleurs les plus fragiles, ont fait exactement l’inverse au point d’accompagner la destruction des droits sociaux tout en « libérant les énergies » des multinationales. Il est ainsi assez simple de comprendre le désarroi et la confusion qui s’opère dans les cerveaux des électeurs. Confusion qui mène à une certaine rage. Avec, comme il est normal en politique, l’apparition d’un fantasme. Puisque voter pour quelqu’un qui fera exactement la même chose que tous ceux qui ont été portés au pouvoir depuis 20 ans n’est plus acceptable pour tous ceux qui sont arrivés au constat d’échec des démocraties des Droits de l’Homme.

Ce fantasme est fascisant, logiquement fascisant, puisque le fascisme se nourrit toujours de vengeance, a besoin de victimes et de bourreaux, de traîtres et de trahis pour exister. Si de l’autre côté de l’échiquier politique, chez les « insoumis », le constat d’échec est le même, les propositions sont elles pourtant antinomiques. Mais visiblement quelque chose n’a pas pris, puisque les élections des 5 dernières années n’ont pas été concluantes de leur côté.

Il est sûrement plus simple de crier un slogan de quatre mots, amalgamer tous les phénomènes et pointer des boucs-émissaires, minoritaires et fragiles ou non, plutôt qu’autre chose. Ce que font les « On est chez nous ». Mais le grand problème reste : qui est en mesure de leur faire comprendre que si une part de leurs constats sont « justes » (la partie économique), les réponses qu’ils veulent apporter sont parfaitement nulles, non-avenues, dangereuses et accentueront encore plus le malaise actuel ? Certainement pas le téléviseur sur le buffet, avec ses boucles récursives mentales.

En conclusion, si l’on peut savoir « pourquoi les « On est chez nous » ? — savoir comment les transformer en « Bienvenue chez nous » est nettement moins évident. Peut-être parce que plus personne n’y croit ?

Ou n’a envie ?

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Le mois dernier, un bug a été découvert par Tavis Omandy (un chercheur d’une équipe de Google) dans l’un des programmes utilisés par Cloudflare, une société américaine qui fournit différents services aux opérateurs de sites Web : performances (l’activité originelle de l’entreprise), protection contre les attaques en déni de service, sécurisation par HTTPS/TLS, firewall applicatif, etc. Nous ne reviendrons pas ici sur cette faille, « Cloudbleed », qui a d’ailleurs été documentée par l’entreprise dans un « post-mortem » d’excellente qualité, ainsi que vulgarisée avec plus ou moins de réussite dans les médias. Mais ce bug, corrigé depuis, cache une autre réalité.

Dénis de service

Les attaques en déni de service (DoS) visent, comme leur nom l’indique, à rendre indisponible un service. Elles consistent généralement à saturer la cible de l’attaque en monopolisant ses ressources, par exemple sa connexion au réseau ou la puissance de calcul dont elle dispose. Par définition, pour qu’un DoS réussisse il faut que l’attaquant dispose d’une capacité supérieure à celle de la cible. Compte-tenu des capacités actuelles des serveurs et des data centers, de leur connectivité, c’est rarement le cas. De plus, ces attaques étant déclenchées depuis des sources uniques, elles sont assez faciles à bloquer.

Pour contourner ce problème, les attaquants utilisent différentes techniques. Ils peuvent par exemple tirer parti de mécanismes « d’amplification » ou de « réflexion » qui permettent d’augmenter de manière importante le rapport entre le trafic utilisé à la source et celui reçu par la victime. Une autre possibilité est de multiplier les sources en utilisant un (très) grand nombre de machines que les attaquants peuvent contrôler ou qu’ils conduisent à participer à l’attaque. On parle alors de déni de service distribué, ou DDoS. De ce point de vue, la myriade d’appareils connectés à Internet constitue une aubaine. Pas ou peu sécurisés, ces équipements sont intégrés à des « botnets » qui servent pour des DDoS de très grande ampleur, comme ceux ayant touché OVH ou Dyn fin 2016.

Ces deux derniers événements d’une ampleur sans précédent — l’attaque contre OVH dépassait en pic le térabit par seconde (1 Tbps, soit 1000 Gbps) de trafic — ont été très médiatisées, en particulier l’attaque sur Dyn qui a perturbé pendant quelques heures le fonctionnement de certains sites populaires comme Twitter. Si les attaques massives augmentent en fréquence et en intensité — ce qui est préoccupant, elles restent encore relativement marginales. Selon un rapport d’Arbor Networks pour l’année 2016, sur le million d’événements observés par le système ATLAS de l’entreprise, seuls 553 auraient dépassé le seuil des 100 Gbps. Toujours d’après ce rapport, la moyenne se situerait à 931 Mbps et 70 % des attaques ne dépasseraient pas les 500 Mbps. Elles dureraient en moyenne 55 minutes et 84 % d’entre elles prendraient fin en moins d’une demi-heure. La tendance est donc à l’augmentation, mais il ne s’agit pas non plus du cataclysme « cyber » qu’on nous vend à longueur de temps.

Wordlwide Infrastructure Security Report – Arbor Networks

Mais comment fait le Père Noël ?

Le problème est que la plupart des opérateurs de services, en particulier de sites Web, ne disposent pas des moyens financiers, techniques et des ressources humaines nécessaires pour contrer une attaque, même relativement petite. Il leur faudrait acheter leurs propres serveurs, faire l’acquisition de coûteux équipements de défense contre les DDoS, louer de la bande passante, des emplacements dans un centre de colocation (un centre de données) et recruter quelques ingénieurs pour gérer tout ce bazar. Économiquement, c’est totalement inaccessible pour la plupart d’entre eux.

Ils doivent donc s’en remettre à des intermédiaires, comme leur hébergeur, pour détecter le trafic malveillant en amont et l’absorber. Certains de ces hébergeurs le font gratuitement, comme OVH ou Online.net, d’autres le facturent à leurs clients. Le populaire Amazon Web Services, par exemple, fournit un premier niveau de protection gratuit « AWS Shield Standard », mais pour accéder au niveau de protection « Advanced », il en coûtera à ses clients la modique somme de 3000 $ par mois, le trafic étant facturé en sus.

Parmi les autres solutions, on trouve des intermédiaires spécialisés dans la défense contre les DDoS comme Akamai, Incapsula, Verisign, Arbor Networks ou encore… Cloudflare. Cette dernière propose, à un tarif tout à fait abordable (200 $ par mois), une protection complète contre les DDoS.

L’entreprise revendique une capacité réseau de 10 Tbps ainsi qu’une centaine de datacenters éparpillés aux quatre coins du globe. Il n’y a guère que le Groënland, l’Antarctique ou le pôle Nord qui soient épargnés ; on se demande d’ailleurs comment font la Reine des Neiges et le Père Noël. Elle tire parti d’anycast, une technique d’adressage qui permet à des serveurs installés à différents endroits de la planète de partager les mêmes adresses IP. Le routage depuis l’utilisateur jusqu’au serveur est effectué « au plus proche » de l’emplacement géographique de l’utilisateur. Ensuite, les informations transitent entre le réseau de Cloudflare et le serveur de destination. Le routage étant fait « au plus proche » de la source, le trafic correspondant aux attaques DDoS est réparti plus ou moins uniformément sur l’ensemble des points de présence de Cloudflare dans le monde, ce qui permet de les absorber plus efficacement.

Réseau Anycast – Cloudflare

Pour le opérateurs de sites Web, la configuration est facile, les prérequis techniques sont bas, l’offre est abordable économiquement et la facture est stable à la fin de chaque mois. On comprend dès lors mieux le succès commercial de Cloudflare. Là où le bât blesse, c’est que Cloudflare va un peu plus loin que la simple protection contre les DDoS, ses serveurs jouant aussi le rôle de reverse proxies et gérant au passage HTTPS pour le compte des clients de l’entreprise.

Reverse proxies

Lorsque vous consultez un site Web depuis votre canapé, votre machine établit une connexion directe avec le serveur hébergeant le site. Si vous vous connectez depuis un réseau d’entreprise, il est possible (ou probable), que votre appareil se connecte à un serveur situé en périphérie de ce réseau. On parle alors de serveur mandataire, de « proxy », une machine intermédiaire qui se chargera à son tour d’établir la connexion avec le serveur de destination. Les entreprises utilisent souvent ce type d’architecture pour des raisons de sécurité, par exemple pour vérifier que vous n’êtes pas en train de télécharger malencontreusement un virus, ou de performances, notamment en mettant en cache certaines pages ou ressources Web (images, scripts, feuilles de style, etc.).

Ces serveurs mandataires sont utilisés par certaines organisations pour d’autres motifs plus ou moins légitimes et généralement liés à la censure au filtrage de certains contenus. Ainsi, selon le niveau de pudibonderie de votre directeur des systèmes d’information, il sera plus ou moins tenté de vous empêcher de visiter YouPorn depuis le bureau.

Lorsqu’un proxy est du côté du serveur de destination et non de celui de l’utilisateur, on parle de serveur mandataire inverse, de « reverse proxy ». C’est très exactement la nature des « edge nodes», les serveurs d’entrée du réseau de Cloudflare. Ces derniers servent d’intermédiaires entre les utilisateurs et les services Web des clients de la société.

Michel en marche

Illustrons cela par un cas concret. Après François Bayrou, c’est au tour d’une autre personnalité de premier plan de déclarer son soutien au candidat Emmanuel Macron : notre fidèle Michel©. Pour ce faire, il tapote avec délicatesse « en-marche.fr » dans son navigateur, et se rend sur le formulaire d’adhésion. Prudent, il vérifie la présence du cadenas vert dans la barre d’adresses, que le site utilise bien HTTPS, qu’il est sécurisé par TLS. Tout lui semble, à première vue, impeccable.

Ce que Michel ignore, c’est que la « forteresse digitale » de son candidat préféré a subi les puissants assauts des légendaires hackers russes ou, l’attribution d’attaques informatiques étant chose complexe toutes les spéculations sont possibles, de pirates à la solde de l’infâme et sournois Docteur Méluche.

L’équipe du sieur Macron a donc abrité son site de campagne derrière le réseau de serveurs de Cloudflare, qui le protège des hackers russes et du tribun subaquatique. Michel n’accède donc pas au serveur d’En Marche directement, mais par l’intermédiaire d’un reverse proxy de Cloudflare. La connexion HTTPS, sécurisée par le protocole TLS, n’est pas établie entre Michel et le site Web d’En Marche, mais entre Michel et un serveur de la société américaine. Cloudflare voit ainsi passer en clair toutes les requêtes HTTP à destination des serveurs ses clients, et toutes les réponses que ceux-ci renvoient, y compris un bon paquet de données personnelles ou confidentielles. La participation de Michel au Grand Mouvement Pour Faire Tomber la France En Marche ne fera pas exception.

Cloudflare revendique 6 millions de clients, dont beaucoup de très gros sites, et sert des centaines de milliards de pages Web tous les mois. D’après W3Techs, l’entreprise fournit 5,6% du million des plus gros sites Web référencés dans le classement Alexa. Ce sont autant de données qui transitent via le gigantesque réseau de l’entreprise.

Si nous étions d’humeur taquine, on se fendrait la fiole de retrouver le site de campagne d’un candidat qui prétend renégocier le Privacy Shield planqué derrière Cloudflare. Mais Reflets est un organe de presse tout ce qu’il y a de plus sérieux, nous nous contenterons donc de déplorer la tendance à la centralisation du Web, qui devient très préoccupante.

Vraiment.

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Parler des Français — et de la France en général — est un exercice récurent dans les périodes électorales. Chaque politique, chaque éditorialiste y va de sa petite phrase, de sa sentence, pour exprimer qui, « le malaise des Français », qui « la crise française », « le désarroi », « la colère », etc. Ces analyses pseudo-psychologisantes et de sociologie de comptoir — sur une population de plus de 65 millions de personnes et de 44 millions d’inscrits sur les listes électorales — n’engagent que ceux qui les énoncent.

La réalité sociologique, économique et politique de l’Hexagone est beaucoup plus complexe et différente que ce que les observateurs de « la vie politique » veulent bien restituer. L’une des raisons de ce décalage entre analyse globale et réalité, est principalement que tous ces analystes ne vont jamais chez les gens, ne savent même pas comment ils vivent. Ils n’ont surtout jamais passé une paire d’heure dans une « famille rurale moyenne », à dîner autour d’une table de salle à manger avec le téléviseur allumé en permanence.

Cet aspect des choses est pourtant central si l’on veut comprendre ce qu’il se passe un tant soit peu dans un pays qui semble décidé — d’un point de vue électoral — à porter en tête au premier tour de la présidentielle la candidate d’un parti d’extrême droite nationaliste, xénophobe et populiste. Parce que ceux qui questionnent la société et jouent à la décrire, sont les mêmes qui la fabriquent de toutes pièces à travers les écrans.

La réponse aux questions est dans le téléviseur

Comprendre l’état d’esprit d’une population, sa perception du monde, son quotidien, ses attentes, ses angoisses, craintes ou espoirs ne peut pas se faire à grands coups de sondages par téléphone ou par Internet à l’aide de questions fermées et réductrices.

Ce système, censé permettre de connaître « l’état de l’opinion » est à la fois tronqué et pervers, pour plusieurs raisons. L’une d’entre elles est un phénomène de boucle récursive : celui qui questionne invite le questionné à répondre à des questions que celui-ci voit posées à longueur d’années à d’autres qui ont eux aussi vu les réponses à des questions qu’on leur pose. Le questionneur observe un autre questionneur, et chacun a déjà des réponses. Au final, ces réponses et les commentaires qui les accompagnent sont en permanence diffusées sur l’objet de toutes les questions et de toutes les réponses : le téléviseur.

Comment savoir si la colère d’un individu à propos de « la politique française » vient de sa propre perception et analyse du sujet ou bien n’est au fond que le stricte compte-rendu de ce qui lui est diffusé à longueur de journées et de soirées par son téléviseur ? Voir et entendre des gens en colère contre un système politique, observer en continu des mensonges, des affaires de corruption, peut-il permettre d’obtenir une autre réponse que celle qu’on espère ? Le système d’allers-retours entre l’observateur et l’observé, puis les conclusions qui s’en dégagent est sans issue, mais reflète une situation autrement plus inquiétante que ce que les réponses [aux questions fermées] indiquent.

Le téléviseur montre le monde, avec sa méthode, son analyse, sa vision, ses biais, ses obsessions, ses limites, et surtout ses objectifs d’audience, pour ensuite demander à ceux qui le regardent ce qu’ils pensent du monde : l’exercice est vicieux et profondément malhonnête.

« On nous dit que ça va mal, et on se fait chier, alors on n’est pas content »

La télévision est est un outil incontournable et central dans les foyers français. Pas une seule maison (99%) en campagne n’a pas son énorme téléviseur qui tourne la plupart du temps du matin au soir. Un jeune couple de 22-23 ans s’installe pour la première fois : la télé est allumée en plein après-midi, puis elle rythme les repas et permet de « passer la soirée ». Les vieux y sont accrocs par nécessité sociale, puisqu’ils sont exclus de fait de la société.

Mais attendez voir, pourquoi donc la société exclurait-elle les vieux ? Et les jeunes, pourquoi fonctionneraient-ils de la même manière que les vieux dès qu’ils sont chez eux ? La réponse est vaste, multi-factorielle, mais peut-être amenée sans trop de risques, pour le monde rural en tout cas. Petit tour du désert culturel, social et éducatif des (très nombreuses) campagnes françaises :

La majorité des ruraux, (à l’exception des département d’île de France — sauf la Seine Saint Denis) sont situés dans la tranche inférieure des salaires. Pour faire simple, les habitant des campagnes sont souvent au niveau du revenu médian ou inférieur, soit 1800€ ou moins. Cela n’est pour autant pas obligatoirement un critère de malaise économique et social, puisque le plus souvent, dans les foyers, les deux membres du couple travaillent.

Il y a bien entendu des campagnes où la richesse est très mal répartie, où des populations très importantes sont au chômage, ou ne dégagent pas des revenus suffisants, mais le problème majeur du monde rural n’est pas de façon centrale le pouvoir d’achat, comme cela peut-être le cas dans les zones à forte densité urbaine. La raison de cette différence ? Dans le monde rural, il n’y a plus rien à acheter. Tout est désert. Vide. Fermé. Abandonné. Ceux qui peuvent ramer en termes économiques, le plus souvent, sont des nouveaux venus de la ville qui ont fait construire leur maison « Pierre » à 200 000€, et peinent — surtout en cas de perte d’emploi — à payer leurs traites.

Pour le reste, ce n’est pas le manque d’argent le problème. Chacun va pousser son caddy au supermarché, comme en ville, en payant moins cher qu’en ville, parce que la grande distribution s’adapte et qu’elle a tué 90% des petits commerces qui ont (presque) tous fermé. Les locations sont peu chères, dans des zones où — surtout depuis 2008 — les prix à la vente ont chuté dans des mesures inédites, avec un parc immobilier qui reste sans acheteurs. Il faut dire que devenir proprio d’une maison à 40 km ou plus du premier hôpital et du premier cinéma, cerné par des villages fantômes n’est pas très engageant. A moins que l’on ne cherche qu’une seule chose : se retirer au maximum de la société française.

Dans ces campagnes vides, la télé explique, sur son buffet (ou son meuble Ikéa de la maison « Pierre ») que ça va mal. Très mal. Et effectivement, quand on voit les mines décomposées des téléspectateurs tournés vers le buffet, on se dit que « oui, ça va mal ». Surtout eux. Ces gens qui se font chier, et qui ne sont pas contents, au final. Parce que la télévision le leur dit, et parce qu’au fond, même s’ils ne l’avouent pas directement, ils ne sont pas contents de se faire autant chier.

30 ans d’industrialisation de la vie et de destruction de la culture collective

Pour qui fait l’effort de s’intéresser aux campagnes françaises en 2017, le constat est toujours le même : ce sont des territoires à l’abandon. Pas seulement en termes d’activité économique, ce serait bien trop simple et réducteur, mais surtout en termes de vie culturelle. Les concerts de rock, les bals, les troupe de théâtre amateur, les cafés à baby foot et flipper ont disparu. Les épiceries-café ne sont plus là. Les villages sont devenus des cités dortoir et des mouroirs pour vieillards abandonnés. Les places de village sont désertes, même au printemps ou en été. Plus de gamins en vélo sur les bords des départementales, à skate ou en train de jouer avec un ballon, un boomerang ou n’importe quel truc analogique qui fait du sens à plusieurs. Les vieux ne jouent même plus aux boules, sauf dans le sud-est, et encore, pas partout, loin de là. Que s’est-il passé ? Comment un pays bien déconneur, festif, toujours prêt à semer le bordel en est venu à agoniser d’une manière pareille, dans un isolement aussi terrifiant, à la limite de la pathologie collective ?

Tout s’est retiré, doucement. Sans faire de bruit. Les subventions aux associations sont parties en même temps que les taxes sur les jeux collectifs ou vidéo dans les bars ont explosé, que les plaintes pour le « bruit » causé par les concerts ont convaincu les mairies de les interdire, que les normes se sont empilées. Un gamin est hors-la-loi aujourd’hui s’il fait du vélo sans casque. Fumer une clope dans un lieu public est un acte quasi criminel. Il n’y a de toute manière plus de lieux où se retrouver, si ce n’est le centre commercial du coin. Ou personne ne se retrouve puisque ce n’est pas fait pour ça. L’industrie s’est immiscée partout, a tué les petits commerces, soutenue par les différents gouvernements, jusqu’à piloter le vivre ensemble.

Photo : Jean-Louis Zimmermann

 

Rien n’a échappé aux vautours du CAC 40 et aux agro-industriels, jusqu’à vassaliser les habitants de régions entièrement vidées de leur culture collective, des échanges humains millénaires qui y créaient du sens. Le tout accompagné par le désengagement de l’Etat et de ses entreprises nationales qui ferment bureaux de postes et gares.

Des campagnes entières voient un nombre impressionnant de leurs habitants travailler ou pour la grand distribution ou les collectivités territoriales, les autres se débrouillent avec les miettes. Certains villages ont la moitié de leurs habitant qui travaillent pour la maison de retraite du coin, la mairie, l’école ou les supermarché locaux. Oui « les ». Parce qu’en plus, dans des endroits peu peuplés, il est possible de trouver plusieurs supermarchés : l’enseigne normale, pour ceux qui bossent, et l’enseigne low-cost pour les pauvres, qui n’ont pas assez de travail ou pas du tout. Les travaux public-privé jouent aussi leur rôle : tu peux travailler pour la compagnie des eaux, le BTP départemental ou régional, la voirie. Une sorte d’assistanat public par le travail subventionné.

Le téléviseur, c’est de la merde, mais on s’en passera pas

Interroger les gens en campagne sur leur occupation télévisuelle est redoutable. Ils n’aiment pas la télévision, en général. Mais ils la regardent tous, à haute dose. La télévision les agace. Voire les énerve. Les met en colère. « Voir tout ça, là, tous ces salopards, et après on se dit qu’on trime pour avoir rien à la retraite, et en plus quand on pense à tous ceux qui profitent du système, alors que nous on a droit à rien » est un dialogue assez standard des zones rurales. Les « salopards qui profitent » sont les politiques et leurs affaires de corruption, les abus de biens sociaux des cadres des grandes entreprises, des gens du star système économique ou autres riches délinquants en col blanc. Les profiteurs, ce sont les noirs et les arabes filmés en caméra caché par M6 ou autres chaînes putassières qui diffusent à longueur d’années des « reportages » sur les banlieues chaudes, le trafic de drogue, les arnaques aux allocations, etc. Que les profiteurs en question, présentés par ces chaînes, ne représentent que quelques pour-cent de l’ensemble des habitants des banlieues n’est bien entendu jamais soumis à la sagacité des téléspectateurs, et aucun rural ne pourrait vous croire si vous lui expliquiez la réalité.

D’ailleurs, la réalité, tout le monde s’en fout pas mal, parce que le téléviseur c’est surtout une forme hypnotique de communion familiale (et pourquoi pas étendue au cercle du travail quand on échange sur les derniers rebondissements de « l’Amour est dans le pré »). S’il n’y avait pas le téléviseur, qu’est-ce qu’on pourrait bien faire quand on rentre du boulot ? Comment occuper son temps, de quoi parler si l’on n’a pas de sujet ? Le téléviseur offre tout ça. Et bien que ce soit de la merde, « parce que quand même, à la télé, ils font n’importe quoi ces gens, là, à Paris, et puis ils savent même pas ce qu’on vit, ils sont dans leur monde« , on ne s’en passera pas.

Parce que cette merde, c’est tout ce qu’il reste. Et que l’énervement collectif, la crise française, est en réalité une crise de civilisation, culturelle, d’une population qui a laissé filer toute sa culture, ses lieux d’échanges, ses habitudes collectives, son vivre ensemble. Au profit d’équipements éléctro-ménagers, de gadgets technologiques, de confort industriel, de week-end à SarkoLand, de maisons en lotissement avec garage clôturé par des murs en parpaings, d’achats en ligne d’objets de merdes jetés 3 mois après leur achat, de gamins qui en guise d’éducation se voient offrir des tablettes ou des console de jeu et passent leur temps devant des écrans, après avoir absorbé des doses de pesticides, d’hormones et autres produits chimiques issus de la nourriture de supermarché que leurs parents halluciné devant le poste leur servent consciencieusement.

La France des téléviseurs sur le buffet existe. Elle est nombreuse. Peut-être bien 30 ou 40% de l’ensemble. Elle se fait chier, a tout perdu au profit d’une existence vide de sens, elle se sent isolée, perdue, et comme on lui répète que ça va mal et que ça va empirer, elle va voter, en partie, pour ceux qui lui répètent à longueur de temps qu’ils vont « rétablir les choses », « redonner du sens ». National le sens, bien entendu.

Lutter contre ça, politiquement, demande de se questionner sur la société que l’on veut voir advenir. Pas simplement proposer de mieux gérer le pays, ou de raser gratis. C’est un véritable travail de fond qu’il faudrait effectuer, pour réorganiser notre vivre ensemble, retrouver des lieux d’échanges, de vie collective, de partages. Mais pour ça, il faudrait en premier tordre le bras aux puissants. Ceux qui ont industrialisé la vie. Et comme ce sont eux qui dirigent, il n’est pas certain que grand chose ne change.

On peut toujours espérer.

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Franchement, qui veut se construire des flingues ou des porte-clefs avec l’impression 3D quand on peut tout simplement, le matin, en prenant son café, se faire une petite bombe nucléaire rigolote ? Il faudrait être idiot. On ne parle même pas de Kim Jong-un qui dépense sans compte alors que pour le prix d’une bonne imprimante 3D…

L’idée vous semble débile ? Oui, bon, c’est débile, mais pas au point où la presse n’évoquerait pas cette potentialité. Il s’est trouvé des journalistes spécialistes de la chose pour écrire des articles alarmants sur le fait que demain, il serait plus ou moins possible de fabriquer sa bombe nucléaire à la maison avec une imprimante 3D. A tel point que le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI) qui publie des articles sérieux et maintient des bases de données précises sur la prolifération des armes, s’est senti obligé de produire un papier sur le sujet. Histoire de rassurer Gérard : non, on ne pourra pas faire de l’impression 3D de bombes nucléaires.

Le SIPRI rappelle par exemple que même si l’impression 3D peut être utile dans le process, il faudra toujours se procurer du plutonium et des explosifs puissants, toutes choses complexes à trouver au magasin du coin de la rue.

On respire…

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La question qui se pose en visionnant ces vidéos est surtout la suivante : quand donc ces créatures de métal, autonomes et dotées (pour certaines) de capacités physiques supérieures à l’homme vont-elles débouler dans notre quotidien ? Ces protoypes de Boston Dynamics sont conçus en partenariat avec la DARPA (le département de la recherche militaire américain). Imaginer des forces de « l’ordre » de ce type ne demande pas beaucoup d’imagination…

Il y a une explosion actuelle des capacités en intelligence artificielle mixées à la robotique, qui commence à inquiéter… jusqu’aux représentants européens, désireux de commencer à réguler ces nouveaux acteurs de la société. Ce n’est pas seulement le « travail » des êtres humains qui risque d’être modifié par ces « robots intelligents » (Benoit Hamon inside), mais la vie humaine dans son ensemble (lire le projet de rapport sur ce sujet).

En préambule du rapport, nous trouvons ce genre de choses, liées à « l’impossibilité technique » de mettre en œuvre les 3 lois de la robotique d’Azimov :

(…)considérant que, grâce aux impressionnants progrès de la technique au cours des dix dernières années, non seulement les robots contemporains sont capables de mener à bien des tâches qui relevaient autrefois exclusivement de la compétence humaine, mais encore que la mise au point de fonctionnalités autonomes et cognitives (comme la capacité de tirer des leçons de l’expérience ou de prendre des décisions indépendantes) rapprochent davantage ces robots du statut d’acteurs interagissant avec leur environnement et pouvant le modifier de manière significative; que, dans un tel contexte, la question de la responsabilité juridique en cas d’action dommageable d’un robot devient une question cruciale (…)

Présentation du petit dernier de chez Boston Dynamics :

En bonus, la totalité des robots de Boston dynamics en… 2015 :

Et pour finir, les « crétins » à 4 pattes qui font joujou avec leur environnement :

";s:7:"dateiso";s:15:"20170308_100531";}s:15:"20170306_172551";a:7:{s:5:"title";s:47:"Jacques Attali digital, au propre et au figuré";s:4:"link";s:67:"https://reflets.info/jacques-attali-digital-au-propre-et-au-figure/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=36296";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 06 Mar 2017 16:25:51 +0000";s:11:"description";s:232:"Le digital (ta mère) est partout. Qu’est-ce qui n’est plus « digital » ? Premier point évident, le digital est ce qui a trait au doigt et n’a donc rien à voir avec ce que visent les […]";s:7:"content";s:9557:"

Le digital (ta mère) est partout. Qu’est-ce qui n’est plus « digital » ? Premier point évident, le digital est ce qui a trait au doigt et n’a donc rien à voir avec ce que visent les gens qui l’invoquent. En français, on dit numérique. C’est peut-être une bataille dérisoire pour vous, mais pour nous ça veut dire beaucoup. Car les mots ont un sens et nous allons vous le démontrer dans quelques lignes. C’est à l’occasion d’une promenade nocturne sur Twitter que démarre notre histoire du jour. En lisant le fil de @kassovitz1 apparait un retweet :

Une nouvelle version de site, en ces temps de WordPress façon Macron et Fillon, cela ne pouvait qu’attirer notre attention.

Mais qui donc se cache derrière le nouveau site ? Car nous nous doutons bien que Jacques Attali, pur esprit qu’il est, n’a pas développé son WordPress avec ses petits doigts digitaux.

Non, les concepteurs du site en WordPress de Jacques, sont, asseyez-vous, un « Atelier de création » qui fait dans le « Digital« , « l’édition« , et le « branding« .

Un peu comme un atelier de haute couture ? Un truc haut de gamme ? Des experts du « digital » ? Entre les béats qui pensent que le monde va changer parce que le digital est en chemin et ceux qui se disent experts en 2017 mais n’existaient pas il y a 10 ans (Internet est arrivé en 1994 pour la plupart des gens), il y a moyen de désespérer.  Et avec l’atelier de création qui a œuvré pour Jacques Attali, on n’est pas déçus. Il faut donc remercier Mathieu Kassovitz de nous avoir pointé cette usine à Lulz.

Premier point, le répertoire des uploads sur le site permet de lister tous les contenus. C’est pas terrible pour un « atelier de création » qui fait tout à la mimine :

Vous nous direz, dans les répertoires « upload », il n’y a souvent que des fichiers présents sur le site, comme des images ou des vidéos. Oui, mais pas uniquement. Car quand un site est réalisé par une agence de com’ ou un « atelier de création » qui ne pense qu’au design, à l’UX, la fameuse « expérience utilisateur », on finit par avoir une expérience… ludique.

C’est ainsi que l’on découvre au milieu des images, un fichier de backup qui contient… On vous le donne en mille… La base de données SQL du site. Mais oui, il n’y a pas de bon atelier de création qui n’uploade pas sa base de données dans un répertoire dont on peut lister le contenu avec un simple navigateur… Sinon, ce n’est pas du travail bien fait.

Et dans la base de données ? Le user et le mot de passe bien entendu, sinon, à quoi bon la rendre publique ?

Finalement, avec la nouvelle frontière Internet digitale numérique, c’est un peu comme avec le Far West. Il y a son lot de vendeurs d’élixirs miracles qui guérissent de tout à base de bave de crotale. Comment s’en étonner ? Mais ce qui est étonnant, c’est que des gogos continuent de les croire sur parole plus de vingt ans après le début de la ruée vers l’or « digital ». Même si les vendeurs d’élixirs leur montrent de gros trucs digitaux en permanence.

 

";s:7:"dateiso";s:15:"20170306_172551";}s:15:"20170304_142251";a:7:{s:5:"title";s:64:"Morpho : fichier monstre, systèmes prédictifs, et p’tits PPP";s:4:"link";s:76:"https://reflets.info/morpho-fichier-monstre-systeme-predictifs-et-ptits-ppp/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=36134";s:7:"pubDate";s:31:"Sat, 04 Mar 2017 13:22:51 +0000";s:11:"description";s:257:"C’est un fleuron de la french high-tech, abrité par Safran, la firme française au plus gros chiffre d’affaire dans le domaine des solutions de « cyber-défense ». Son nom est sympathique et lié à son activité : […]";s:7:"content";s:14264:"

C’est un fleuron de la french high-tech, abrité par Safran, la firme française au plus gros chiffre d’affaire dans le domaine des solutions de « cyber-défense ». Son nom est sympathique et lié à son activité : Morpho. Comme morphologie. Et c’est bien là sa spécialité : l’intelligence artificielle spécialisée en reconnaissance biométrique. Pour synthétiser : Morpho vend des logiciels axés  « traitement des données biométrique » et algorismes© [souvent prédictifs] basés sur la reconnaissance de formes, entre autres. Et chez Morpho, ils sont plutôt bons dans le domaine.

Morpho’s unique expertise lies in providing cutting-edge security solutions for the civil identification, criminal justice and public security, transport and border control, critical infrastructure and digital ID and smart transaction markets. (extrait du site morpho.com)

Au point d’être leader sur le marché et d’avoir remporté le premier appel d’offres pour le TES (Titre électronique sécurisé). Le TES : vous savez, le fameux fichier monstre de notre Cazeneuve défenseur des libertés sozialistes, qui démarre sous peu (le fichier, pas Cazeneuve) et va ingurgiter les données biométriques de l’intégralité de la population française (sauf les moins de 14 ans). Mais pourquoi donc s’intéresser à Morpho, cette honorable entreprise de haute technologie dotée d’un comité éthique idoine et de vertus incomparables [selon leur service marketing] ? La biométrie, c’est le dada de Morpho la filiale de Safran :

La biométrie facilite les investigations des forces de l’ordre. Les systèmes biométriques de Safran Identity & Security sont déployés dans plus de 70 pays, notamment auprès du FBI américain et d’INTERPOL. La technologie biométrique est également utilisée dans le cadre du contrôle aux frontières. Elle permet aussi de repérer des personnes suspectes ou d’autoriser l’accès aux personnes censées ne pas présenter de risques

(Extrait du site de Morpho)

Un algorisme© pour les mouliner tous

L’histoire de Morpho démarre il y a 15 ans, mais c’est il y a peu, en 2015 que la « petite boîte » ultra pointue (et bien placée côté gouvernemental) participe à un programme de recherche à l’Institut Mines Telecom, dans le fameux Teralab. Le but du bazar ? Créer un Predpol (Bluetouff nous en parlait en 2015) français, une IA de prédiction des crimes qui offrira à nos plus fins limiers de la gendarmerie, le pouvoir— en un clic ou presque — de savoir où et quand les vilains criminels agiront. Tout ça est commandé par le SCRC (Service Central de Renseignement Criminel -Gendarmerie Nationale).

Appel projet Horizon/Anticrime by jHourdeaux on Scribd


Le procédé existe déjà aux USA, fonctionne plutôt médiocrement (selon un chercheur stagiaire en 2014 et quelques autres analystes ) :

« Les résultats obtenus avec l’analyse rétrospective, nous permettent d’avoir de sérieux doutes sur l’efficacité propre de Predpol en condition réelle. Ceci nous amène à continuer notre investigation »

Mais avec les progrès de l’apprentissage profond (deep learning) et à grands coups de Big data (mégadonnées), l’IA gauloise pourrait donner un french-tech-résultat surprenant, selon tous ceux qui participent au programme (pas encore pris vraiment au sérieux en 2015 chez Reflets, mais les choses pourraient bouger). Anticrime (c’est aussi son petit nom) doit récupérer plein de données différentes, les croiser, les analyser, puis les rendre graphiques et intelligibles au QI du pandore moyen : le gendarme devant son PC, doit donc voir apparaître sur une carte les lieux et dates où — selon l’algorisme© — les méchants vont agir. Si tout marche bien. Une sorte de médium électronique, un voyant numérique*.

Les données dévorées par le super soft Anticrime (nommé aussi Horizon), sont de nature différentes et, à l’époque déjà, plutôt intrusives : extraction des réseaux sociaux, blogs, données INSEE, fichiers de police, etc… La vie publique et administrative des Français, du moment que c’est pour « la bonne cause » ne semble concerner ni les concepteurs ni les commanditaires du projet. L’idée de passer à la moulinette algorithmique les informations concernant des millions de citoyens et de laisser la bestiole binaire régurgiter des futurs coupables de crimes inexistants — puisque potentiels et futurs — ne semble gêner personne non plus. Mais l’affaire ne s’arrête pas là.

Un fichier monstre pour nourrir l’algorisme© ?

L’empressement du gouvernement à faire voter le TES et esquiver un maximum de questions fondamentales en rapport avec les libertés publique a surpris plus d’un observateur de la chose. Mais de nombreux éléments — une fois rassemblés — laissent présumer un plan bien plus vaste que ce que le sozialist Herr Bernard Cazeneuve a voulu laisser entendre. Premier point : la version 1 du TES est confiée aux bons soins de… Morpho (aidée d’Atos devenu… Atos-Bull).

Un premier appel d’offres « TES » est remporté en 2008 par Atos et Safran pour un montant total de 61,2 millions d’euros. Il concerne l’ensemble de l' »acquisition, développement informatique, mise en exploitation, maintenance et déploiement des matériels, des systèmes et des dispositifs nécessaires à la délivrance des ‘titres électroniques sécurisés’ ainsi que formation ».

Deuxième point : un PPP (Partenariat Public Privé) européen cybersécuritaire avec du prédictif dedans, constitué de 48 structures dans 14 pays, et doté d’un financement d’un demi milliard d’euros a été voté cet été. Ce PPP est organisé par l’ECSO, l’organisation de cybersécurité européenne). Morpho-Safran Identity and Security est l’un des co-fondateurs du bouzin, et participe au PPP.

Le 5 juillet dernier, au siège du Parlement européen à Strasbourg, l’ECSO (European Cyber Security Organisation) et la Commission européenne ont signé un accord de partenariat public-privé dans le domaine de la cybersécurité, associé à un budget de 450 millions d’euros, qui s’inscrit dans le cadre du programme de recherche et d’innovation européen Horizon 2020. Safran Identity & Security fait partie des membres fondateurs d’ECSO.

Troisième point : l’institut des Hautes études de justice et de la sécurité a sorti un rapport sur la police 3.0 il y a quelques mois. Qui fait partie des rapporteurs ? Un ingénieur commercial de chez… Morpho.

Le partenariat public privé dans le cadre d' »Horizon2020″ doit permettre à des entreprises privées de répondre à des demandes publiques des États dans le cadre du grand plan cyber-plan-sécuritaire. Il va sans dire que le rapport sur « la Police 3.0 » détermine des besoins liés à la fois à de nouveaux outils « intelligents » dont les algorismes© prédictifs criminologiques et la surveillance d’Internet (extrait du sommaire du rapport « Police 3.0) :

Morpho a créé la première version du TES qui va contenir des données biométriques de tout un chacun, Morpho a développé un logiciel intelligent de prédiction du crime à destination des forces de l’ordre françaises (et européennes, nous en parlerons plus tard), Morpho est au cœur du PPP européen à 450 millions d’euros, et pour finir, on retrouve Morpho dans le rapport sur la Police du futur, les cyber-flics [sauce Minority Report] de 2025. Ca fait beaucoup de Morpho, non ?

Avec IOL et Anticrime, le futur, c’est maintenant !

Si l’on reprend les éléments constitutifs de la « cyber-surveillance prédictive française » en cours de constitution depuis quelques années, nous arrivons à ce constat : l’un des fleurons des armes numériques, Qosmos, vend une solution de sondes réseaux au gouvernement français en toute discrétion dans le cadre d’un programme secret que Sarkozy valide en 2009 : IOL.

99% des communications de l’ADSL domestique hexagonal peuvent être interceptées depuis cette époque, selon les documents que Reflets possède. De 2013 à 2015, plusieurs lois de sécurité intérieure et de renseignement légalisent l’utilisation des sondes d’IOL. A la même époque, Morpho, filiale du groupe Safran, et renommée Safran Identity & Security, développe les bases d’un système intelligent de prédiction du crime au sein du Laboratoire de l’école d’ingénieurs Mines-Telecom. Ce système, nommé Antictrime/Horizon, nécessite — pour être efficace — de traiter le maximum de données [nationales et plus ?] concernant la population. Depuis cet été, Morpho-Safran Identity & Security participe — et est financée — pour un vaste programme européen de cybersécurité, et a remporté en amont l’appel d’offres pour constituer le premier fichier national biométrique français, TES.

Questions : le système prédictif Horizon-Anticrime de Morpho, s’il est prêt à fonctionner, n’a-t-il pas intérêt à être alimenté avec les données qu’IOL pourrait lui fournir (IOL : mais à quoi ça pourrait bien servir ?) ? A terme, puisque des accès à TES sont possibles pour les forces de l’ordre, Anticrime ne pourrait-il pas être aussi alimenté par les données du fichier TES (reconnaissance faciale automatisée/matchnig TES)?

Le programme Police 3.0 va jusqu’en 2025. Horizon (le plan européen, pas le logiciel) c’est 2020. TES démarre ce mois-ci. Le futur se dessine. Maintenant. Stay tuned. Reflets à encore des choses à dire et (dé)montrer sur ce sujet…

[*amusant, non ?]

";s:7:"dateiso";s:15:"20170304_142251";}s:15:"20170304_142155";a:7:{s:5:"title";s:60:"Attention : le Decodex peut rendre dingues ceux qu’il note";s:4:"link";s:77:"https://reflets.info/attention-le-decodex-peut-rendre-dingues-ceux-quil-note/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=36283";s:7:"pubDate";s:31:"Sat, 04 Mar 2017 13:21:55 +0000";s:11:"description";s:259:"Nos petites bafouilles sur le Decodex et l’hystérie ne pouvaient se conclure sans une plongée dans les articles publiés par ceux qui s’estiment injustement jugés par l’outil du Monde. Une conclusion s’impose : le Décodex […]";s:7:"content";s:4987:"

Nos petites bafouilles sur le Decodex et l’hystérie ne pouvaient se conclure sans une plongée dans les articles publiés par ceux qui s’estiment injustement jugés par l’outil du Monde. Une conclusion s’impose : le Décodex rend dingue.

Alors qu’ils récusent l’idée même du Decodex, ceux qui y sont mal notés contestent leur classement dans le l’outil. Si l’on n’attribue aucune valeur à l’outil lui-même, pourquoi en accorder à son classement ? Mystère. En tout cas, Olivier Berruyer et Jacques Sapir consacrent un nombre d’articles étonnant à contester leur classement dans le Decodex.

Pour ce qui nous concerne, nous avons émis nos opinions sur le Decodex en tant que tel. Si nous y étions un jour classé, nous ne consacrerions pas une ligne à tenter de défendre notre rédaction en cas de mauvais classement. Simplement parce que cela nous serait totalement indifférent, contrairement à ce que croit Samuel Laurent. Etre ou ne pas être dans le Decodex… Aucun intérêt.

Au delà de la logorrhée souvent fastidieuse de Jacques Sapir et de Olivier Berruyer sur leur classement par le Decodex, il y a les attaques ad hominem qui laissent pantois. Jacques Sapir va même plus loin puisqu’il menace Samuel Laurent de mort ou de lui casser un bouteille sur la tête. Bref, il joue son Jean-Paul Ney.

 

A l’hystérie qui secoue le monde politique, à celle qui secoue le microcosme après la mise en ligne du Decodex, on peut ajouter celle d’un chercheur à l’EHESS. Comment un chercheur peut il se laisser aller à ce type de haine et d’invectives, de sous-entendus façon Front National ? Mystère.

L’esprit d’une époque sans doute.

";s:7:"dateiso";s:15:"20170304_142155";}s:15:"20170303_182916";a:7:{s:5:"title";s:81:"Samuel Laurent et son Décodex : une hystérisation idéologique du journalisme ?";s:4:"link";s:96:"https://reflets.info/samuel-laurent-et-son-decodex-une-hysterisation-ideologique-du-journalisme/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=36237";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 03 Mar 2017 17:29:16 +0000";s:11:"description";s:245:"Ce n’est pas en 140 caractères qu’il est possible de faire acte d’analyse et d’échanges constructifs sur un sujet tel que celui de la qualité et du contrôle de l’information. Il est par contre possible […]";s:7:"content";s:20970:"

Ce n’est pas en 140 caractères qu’il est possible de faire acte d’analyse et d’échanges constructifs sur un sujet tel que celui de la qualité et du contrôle de l’information. Il est par contre possible de se faire accuser de choses très désagréables en 140 caractères. Comme : faire le jeu de l’extrême droite, ou faire la « publicité d’un site » dans une brève satirique comparative, ou bien encore, de « réfléchir de la même manière que les adeptes de la théorie des reptiliens ».

Samuel Laurent, lui, fait ce genre de chose à l’encontre de la rédaction de Reflets, sans aucune retenue. En nous taxant au passage « de geeks libertaires de l’info ». Bon, il doit être complexé niveau technologie du doigt, on imagine… Tout ça parce que des brèves à moitié bidons pour montrer le ridicule de son bébé indexation Décodex l’agacent. Oui, Reflets s’amuse avec le ranking en couleur et les commentaires raccourcis sentencieux du Décodex à propos des sites à qui il inflige sa couleur orange, et d’autres, qui ne font pas d’information — comme les magazines TV — mais qui sont référencés comme « fiables ».  Surréaliste.

Mais le fond de cette affaire, même si nous l’avons déjà traité dans cet article, va plus loin en réalité qu’une simple pantalonnade de jeunes « fact checkers » en mal de projets « innovants » à proposer à leur direction (ça c’est pour les geeks libertaires du net…). Voyons pourquoi.

Qu’est-ce qu’un site d’information ?

La toute première question que l’on se pose en testant le Décodex est de l’ordre de la première année de journalisme : qu’est-ce qu’un site d’information ? Qu’est-ce que l’information ? Donner les programmes des chaînes de télévision et faire des publi-reportages est-il équivalent à traiter l’actualité chaude ou faire de l’investigation ? Analyser des événements politiques est-il comparable à faire des interviews de complaisance pour des intellectuels qui viennent vendre leur dernier ouvrage ? Un blog  sans journalistes est-il assimilable à un site avec journalistes ?

Le questionnement de l’information diffusée sur le net est important, mais le problème de fond qui survient très vite est le suivant, si on cherche à juger de la qualité des sites de publication : comment puis-je dire que tel site ne donne pas des « bonnes informations » et que cet autre en donne assurément ?

Un site qui n’aurait jamais donné aucune « mauvaise » information durant des années, peut-il être pointé comme « peu fiable » parce qu’il sortirait une fois une « mauvaise information » ? Le cas récent des 4 grand journaux quotidiens qui se sont jetés sur l’information du CRS ayant sauvé une petite fille des flammes est révélateur (toujours dans cet article) : ces sites, comme de nombreux autres, réputés « sérieux » et constitués de rédactions de journalistes, ont relayé une fausse information. Pour autant, est-il possible de les marquer au fer rouge pour cette erreur ? Dans le cas d’espèce, Décodex ne le fait pas. Ses raisons sont-elle idéologiques, voire économiques et politiques ? Taper sur un concurrent qui pèse dans l’économie de la presse ne serait peut-être pas très bienvenu. Et puis les différents patrons de ces médias se connaissent. De plus, ces médias relayent l’information standard qu’on attend d’eux, et se recopient la plupart du temps en se basant sur l’AFP.

Comparer des bananes avec des dictionnaires

Vouloir noter des sites internet aussi divers que TéléZ, Madame Figaro, Libération, Les Crises, Egalité & Réconciliation, Reopen911, ou l’Humanité est à peu près aussi pertinent que vouloir faire une étude comparative des qualité et vertus entre des bananes et des dictionnaires de la langue française. L’explication est assez simple : d’un côté certains sites ne font même pas d’information en tant que telle (TéléZ), d’autres sont des sites politiques militants qui ne respectent aucune règle du journalisme (Egalité & Réconciliation, par exemple), d’autres sont des publications politiquement engagées mais sont des médias d’information (L’humanité, Libération), et d’autres sont des sites qui pratiquent l’information mais sans être déclarés ni comme média ni comme site militant politique (Les crises).

Reopen911, quant à elle, est une association qui publie ses enquêtes sur son site, à propos du 11 septembre. Ses adhérents militent pour l’ouverture d’une nouvelle enquête indépendante sur l’écroulement des tours du World Trade Center, puisqu’ils n’acceptent pas la version officielle. Le Monde Diplomatique a publié un reportage à leur propos, lors d’une assemblée générale de l’association en 2015. Quel intérêt pour Décodex à stipuler « site conspirationniste » à leur propos, alors qu’ils exercent leur droit, en association, à contester des conclusions gouvernementales ? Le Monde Diplomatique fait-il la promotion d’un site conspirationniste en publiant ce reportage ?

D’un point de vue journalistique, il n’y a de toute manière aucun rapport entre ces différents procédés de publications, ces différentes approches, bien que des ressemblances puissent exister. Vouloir les comparer est absurde : les sites militants par exemple peuvent bien raconter « n’importe quoi », puisque leur objectif est logiquement de convaincre du bien-fondé de leur vision du monde, en utilisant tous les moyens possibles, même le mensonge ou les approximations. Les publications qui ne font pas d’information comme les magazines TV peuvent bien passer des pubs sur une « pierre aux propriétés merveilleuses de guérison assurée », ou faire réagir un acteur à un événement politique majeur, quelle importance ? Ces sites ne font pas d’information. De la même manière, les sites des candidats à la présidentielle militent. Dénoncent. Attaquent. Défendent. Racontent n’importe quoi. Comme le fait que leurs affaires judiciaires sont un complot… Ces gens ne cherchent pas à décrire une réalité, à analyser le monde qui  nous entoure, à faire réfléchir, décrire des phénomènes, ils cherchent à convaincre. C’est une autre démarche.

Mais parfois certains site militants et politiques analysent aussi. Il peuvent même effectuer un véritable travail d’investigation, et publient parfois du factuel. Aïe. Tout se complique.

La pluralité, l’idéologie et l’hystérie

La liberté de la presse est fondamentale dans une démocratie comme la nôtre. Tout comme la liberté d’opinion. D’expression. D’ailleurs, si ces trois libertés n’étaient pas là, le Front national serait interdit depuis belle lurette. La grande difficulté, pour une démocratie, est donc qu’en préservant ces trois libertés, elle permet à des groupes, des individus, des mouvements, des partis, de s’en prendre à elle, de la déstabiliser, ou simplement… de la critiquer. Vouloir assimiler des sites conspirationnistes qui développent des théories délirantes sur des reptiliens (des ET qui remplacent des chefs d’Etat), ou l’empoisonnement de la population par des produits chimiques largués par les avions de ligne — avec des sites qui contredisent les versions politiques officielles — est un procédé très pervers et très anti-démocratique. Vouloir assimiler des gens qui analysent des situations politiques et des événements concrets, avec des fous délirants qui croient que la « terre est plate », relève de la police de la pensée, d’une méthode digne des pires régimes autoritaires.

L’exemple du site Les-crises.fr (on met le lien, même pas peur) est éclairant. Reflets n’a aucune accointance ou même un semblant d’intérêt pour ce site, et personne dans la rédaction ne le lit. Que le responsable du site Les Crises soit une personne liée à des idéologies politiques particulières est très probable, mais comme nous le stipulions dans le premier article sur Décodex, aucun journaliste n’est dégagé d’une idéologie. Pour le peu qu’on peut voir du site Les Crises, c’est une publication qui développe ses analyses avec des intellectuels connus — intellectuel qui publient des ouvrages, sont écoutés dans des médias officiels. Jacques Sapir et Emmanuel Todd en sont, et défendent le site Les Crises. Bien entendu, dans l’hystérisation idéologique en cours, le nom de Jacques Sapir fait hurler au loup et amène à des amalgames et des raccourcis. (Lire : Sapir et le Front national, l’extrême injonction). Quant à Todd, il explique son soutien au site Les Crises, et parle de son « ami Olivier Berruyer » avec lequel il fait des interviews. Ces deux intellectuels (Sapir et Todd) ne sont pas connus pour être conspirationnistes [à moins qu’un nouveau label n’ai été décerné par l’élite des labels en conspirationnisme ?]. Ils ont choisi de s’exprimer sur ce site. Qu’avons-nous à en dire ? Rien. Enfin, pour ma part, rien du tout.

Soutien d’Emmanuel Todd à Olivier Berruyer et… par les-crises

Il est tout à fait possible de ne pas être d’accord avec la « tendance » des Crises, ni des idées de coalition avec le FN portées par Sapir, voire de dire que Sapir, Berruyer et Todd défendent des « idées » (mais lesquelles au juste ?) qui ne nous plaisent pas, tout comme on peut penser la même chose de Valeurs actuelles, ou de l’Humanité. Fonction de la tendance idéologique qui nous soutient. Mais la liberté  d’opinion est là : Les Crises publient leurs analyses, avec des gens qui ont des opinions, et qui sont des chercheurs, universitaires sérieux, comme Todd ou Sapir.

Que se passe-t-il alors, avec Décodex, quand Samuel Laurent déclare la publication Les Crises « conspirationniste » à cause « d’analyses sur l’Ukraine » qu’il estime, lui, délirantes ? Il fait acte d’un jugement idéologique, et débute une hystérisation du journalisme, en tentant d’abattre la pluralité des opinions et la liberté d’expression. Parce qu’un journal comme Le Monde, qui décide d’éclairer les internautes sur la bonne et la mauvaise information, pointant certains sites comme conspirationnistes de « type reptiliens », et qui assimile donc une publication — avec des chercheurs qui écrivent en son sein — à ce critère « conspirationniste » (proche des croyants des reptiliens, donc, si l’on regarde les tweets de Laurent), ce n’est pas rien. Qu’on soit « pour » ou « contre » Les Crises (quel est le sens de ce pour ou contre au passage ?). Qu’on adhère ou pas aux thèses de Sapir et Todd, à leurs ralliements, par exemple, ou non. Pour ma part, de nombreuses analyses d’Emmanuel Todd m’intéressent. C’est grave docteur ?

Que la théorie des Crises sur l’Ukraine soit baroque ou non, orientée ou pas, son droit à l’expression doit être respecté. Les Crises n’est pas Egalité & Réconciliation. Mais si Décodex pense que Les Crises « ne font pas de la bonne information », travaillent par exemple pour des mouvements idéologiques et politiques précis, sont antisémites, bossent pour Poutine, ou qu’ils désinforment le public, qu’ils le disent. Avec par exemple ce texte : « Nous, au Monde, nous pensons que Les Crises n’est pas fréquentable, qu’ils désinforment le public, sont des propagandistes pro-Russie et pro Poutine,  et que ceux qui le tiennent sont d’extrême droite, et que l’extrême droite, c’est le mal absolu, que c’est toujours faux, et que c’est conspirationniste« .

Une pointe d’anticipation et une idée

Si aujourd’hui l’idéologie dominante et « correcte » que défend Décodex — et son journal — est marquée centre-droit-et social-libéralisme (pour faire simple), on ne sait pas quelle sera la future idéologie dans les années à venir. Il n’y a qu’à voir ce qu’il se passe au Etats-Unis. Imaginons que l’extrême droite remporte la présidentielle française, qu’elle se maintienne 10 ans au pouvoir, et que son idéologie devienne l’idéologie dominante. Les idées de « centre droit et de gauche sociale libérale » deviendront des idées « dangereuses », par force. Le Décodex donnera donc des bons points aux sites relevant de l’idéologie dominante d’extrême droite, et pointera tous les sites « d’analyse marquée centre droit et à gauche » comme conspirationnistes ou idéologiquement dangereux ? Parce que ces sites auront analysé des événements différemment de la version officielle et de l’idéologie dominante ?

Le meilleur moyen de lutter contre des idées — surtout quand on les estime néfastes — n’est pas d’ostraciser les idées en question ou ceux qui les défendent en les jugeant  soi-même de façon idéologique et binaire. Pour lutter contre des idées, il faut soi-même avoir des idées et les confronter. On démonte des idées avec des idées, pas avec des notes en couleur dignes d’un cahier d’écolier, et surtout d’une phrase ou deux de sentence à l’emporte-pièce dans un moteur d’indexation [de sites en vrac] sur son propre journal en ligne [qui n’est pas lui-même indépendant]. Cette approche est puérile, paresseuse, binaire, anti-démocratique et dangereuse. Le danger est simple à comprendre : en se refusant à développer soi-même des idées mais en s’érigeant en juge de celles des autres, on renforce ceux qui les défendent, et surtout… on ne participe qu’à une seule chose : créer du clivage. Un clivage mécanique… et sans issue.

Pour finir : défendre des idées — de façon construite — demande de s’appuyer sur une connaissance large du monde. Allons-nous céder à la tentation de réduire le monde à des codes couleur et des jugements idéologiques ? Ce serait quand même dommage.

[Idées lancées à ceux qui pensent quand même que Décodex pourrait avoir un intérêt : il faudrait en premier lieu discriminer les différents types de publication, pour que le public sache à quoi il a affaire : blog personnel, blog collectif, site militant politique, journal avec actionnaires (lesquels), journal indépendant sans aucun actionnaire, financé par la publicité ou non, site délirant, site soutenant une thèse alternative à une thèse officielle (qui n’est pas obligatoirement un site « conspirationniste »), site associatif, site spécialisé en pédonazime orienté tekel mort, etc…

Les comparaisons peuvent alors se faire, mais entre sites de la même catégorie. Le but ne devient plus de juger des sites entre eux, mais de faire connaître aux lecteurs potentiels vers quoi « ils vont ». Ce qui reviendrait à stipuler pour Le Monde :

« Site d’information générale, quotidien, financé par l’Etat , à hauteur de 6 millions d’euros et par le fonds Google à hauteur d’un montant inconnu, dont les actionnaires principaux à 64% sont la Société Le Monde Libre, une entreprise appartenant au  PDG de Free, Xavier Niels (opérateur national Internet et téléphonie mobile) ainsi que de Matthieu Pigasse (Wikipedia) : « Responsable monde des fusions-acquisitions et du conseil aux gouvernements de la banque Lazard, dont il est directeur général délégué en France ainsi que propriétaire et président des Nouvelles Editions Indépendantes (qui contrôle le magazine Les Inrockuptibles et Radio Nova), et actionnaire du Groupe Le Monde et du Huffington Post » et de Pierre Bergé, homme d’affaires impliqué en politique depuis plus de 30 ans. »

Bien entendu, il faudrait ensuite stipuler tous les problèmes déontologiques connus dans le journal le Monde, comme les révélations importantes qu’il aurait effectuées, ainsi que les qualités du journal. Les collaborateurs extérieurs, leurs engagements, etc… Un vrai travail journalistique de fond. Pour éclairer le lecteur sur ce qu’il a en main. Sans jugement. Ce travail, à effectuer pour toutes les publications traitées par Decodex serait intéressant. En prenant le maximum de recul possible, en tentant de décrire les choses telles qu’elles sont. Pas comme on les perçoit.

Petit tweet à propos de l’un des trois patrons de Samuel Laurent, Pierre Bergé, pour illustrer le journalisme actuel et l’indépendance des médias :

 

J’apporte mon soutien sans la moindre restriction à Emmanuel Macron pour être le président qui nous conduira vers une sociale- démocratie.

— Pierre Bergé (@pvgberge) January 29, 2017

Difficile l’indépendance ? Non. Mais qui peut prétendre l’être aujourd’hui ? Ceux qui ne dépendent de personne. Ne militent pour personne. N’ont de compte à rendre à personne. Reflets en fait partie. Avec un coût. Financier surtout.

Mais bientôt, le ranking de l’info arrive avec Facebook et Google : gageons que les géants de Californie sauront éclairer les lecteurs français vers la vraie et bonne information, comme Le Monde. En toute indépendance, bien entendu…]

 

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L’hystérisation de la vie politique n’est pas une tendance isolée. ces derniers jours, Reflets a vu revenir les trolls de l’UPR après un article sur l’Europe. Nous somme vite redevenu la cible des fans du parti en question comme nous l’avions été lorsque nous avions parlé des sectes politiques. Les lecteurs semblent sur-réagir à tout article qui leur déplaît, quand bien même ils sont d’accord avec un autre qui va dans le sens de leur analyse du monde. Mais si par malheur un article leur déplaît, ils s’enflamment et n’hésitent pas à jeter le bébé avec l’eau du bain. Reflets devient vite un site proche de l’extrême-droite, conspirationniste, reptilien [ajouter ici ce qui vous plaît le plus]. Mal nous en a pris de critiquer l’initiative Decodex du Monde. Ce matin, nous avons eu droit à une charge très énervée de Samuel Laurent. Paradoxe, des trolls de l’UPR qui nous vouaient aux gémonies hier, prennent notre défense dans cette polémique, aujourd’hui. On se serait bien passés de leur appui.

Mais revenons à l’affaire Decodex.

Ce matin, Reflets publie dans sa fameuse rubrique « On s’en fout », qui marque tout l’intérêt que nous portons aux sujets des articles que nous y classons, une brève pour railler le fait que le Decodex classe en vert (bien sous tous rapports) un journal de programmes télé et en orange un site d’analyses (parfois mauvaises ou contestables) géopolitiques et économiques. L’idée que voulait faire passer cette brève est qu’il est probablement aussi idiot de vouloir classer la fiabilité d’un journal de programmes télévisés (doit-on vraiment attribuer une note de fiabilité à des horaires de programmes télévisés ?) que celle d’un blog d’analyses géopolitiques dont on imagine aisément que certaines iront à l’encontre des théories mainstream.

Bref, voici que Samuel Laurent nous interpelle sur Twitter :

Le point de départ de ce que nous aurions volontiers accueilli si cela avait été une discussion, est trompeur. Pour un roi du fact-checking, cela peut intriguer. Reflets n’a pas fait dans la brève évoquée, de panégyrique du site d’Olivier Berruyer, ou de ce dernier.

Cela nous amène au fact-checking et au Decodex. Présenté par certains comme le truc qui va révolutionner le journalisme, le fact-checking est surtout la base du journalisme. Vérifier ses informations, se les faire confirmer par plusieurs sources… Tout cela est normalement une démarche de base de tout journaliste qui fait autre chose que de donner les horaires des programmes télé ou choisir les maquillages waterproof pour la double « Etre belle à la plage cet été« . Et encore…

Ceci dit, le fact-cheking consiste principalement à vérifier l’exactitude de chiffres et autres informations, pas à sortir de nouvelles informations, une autre composante du journalisme.

Le fact-checking rejoint dans les tendances à la mode, le « journalisme augmenté » ou « data-journalisme » qui un temps devait remplacer les autres journalistes (les vieux).

Le fact-checking est cependant très utile, surtout à une époque où les politiques (entre autres) racontent à peu près n’importe quoi sans être jamais contredits. Et j’avais moi-même salué il y a longtemps le travail salutaire et très utile des Décodeurs.

Prenons un exemple. Lors d’une interview télévisée ou radio, un homme politique ou un patron d’entreprise mis le dos au mur par une question d’un journaliste va immédiatement lancer un chiffre ou un sujet de polémique qui fait diversion. Etant en direct, le journaliste ne peut pas rebondir car il n’a pas le temps d’aller vérifier la véracité des assertions. Les journalistes papier ont le temps de le faire.

La labellisation pose la question de la légitimité

En revanche, la rédaction de Reflets est perplexe face à l’initiative Decodex. Classer les sites et la presse pour savoir s’il s’agit de sources sûres ou pas, c’est dangereux. Qui classe, selon quels critères, de quel droit, les lecteurs sont-ils trop bêtes pour le faire eux-mêmes, et si demain le FN lance un « DecodexFN », ou si Les Republicains lancent un « DecodexRepublicain », que fait-on ? Par ailleurs, quelles sont les chances qu’un Decodex arrive à convaincre un adepte des théories complotistes que les sites qu’il consulte sont biaisés et promoteurs de fake news ? Nulles, probablement. Nous ne sommes pas les seuls à nous poser des questions sur cette initiative. Arrêt sur Images l’a fait.

Sans pour autant, à notre connaissance, se faire traiter de « geek libertaire de l’info« , ce qui dans l’esprit de Samuel Laurent semble être péjoratif.

Samuel Laurent prend comme défense le Guide du routard, estimant que classer des sites d’information est équivalent à classer des hôtels. Nous pensons que son choix est journalistiquement discutable.


La carte de presse ne protège pas contre l’amalgame

En faisant cette brève dans la rubrique « On s’en fout », Reflets devient, aux yeux de Samuel Laurent, un journal qui fait la promotion d’un site farfelu. Soit… Il est donc désormais impossible de citer les sites conspirationnistes dans le cadre d’un article sans y être associé, sans être définitivement labellisé comme une rédaction de « mauvaise foi » faisant la promo desdits sites… Le fait que nous soyons journalistes comme Samuel Laurent, (je veux bien comparer mon numéro de carte de presse avec ceux des décodeurs – les numéros sont attribués dans l’ordre d’arrivée dans la profession), que nous disposions d’un numéro de Commission paritaire (IPG), ne nous protège pas contre les amalgames. Le fait que nous soyons critiques (c’est rien de le dire) à l’égard de la droite et de l’extrême-droite (mais aussi de la gauche), ne nous protège pas contre une assimilation à des sites plutôt à droite. Le fait que nous ayons passé six ans à publier des révélations sur les systèmes de surveillance étatique repris jusque dans des journaux internationaux, le tout gratuitement, sans publicité, sans investisseurs, ne nous protège pas contre les amalgames et ne relève probablement que de la geekerie libertaire de l’info. Sans intérêt, jetons le bébé avec l’eau du bain, le savon et la serviette en prime.

Le Canard Enchaîné, lorsqu’il publie un article d’un membre de la rédaction de Reflets devrait vérifier si l’idée n’est pas de promouvoir les théories reptiliennes. Le Monde lui-même, lorsqu’il publie les mails envoyés au Front National après le 21 avril, que lui a fournis son pigiste fondateur de Reflets, devrait se méfier, il s’agit sans doute de promouvoir Marine Le Pen et ses idées.

Nous aurions bien aimé discuter de l’utilité et de la légitimité d’un outil comme le Décodex avec Samuel Laurent plutôt que de se faire traiter de toutes sortes de choses. Mais ce sera sans doute pour une autre fois.

 

";s:7:"dateiso";s:15:"20170303_172116";}s:15:"20170302_220233";a:7:{s:5:"title";s:70:"Courage, fuyons, il faut sauver notre gagne pain, pas le soldat Fillon";s:4:"link";s:89:"https://reflets.info/courage-fuyons-il-faut-sauver-notre-gagne-pain-pas-le-soldat-fillon/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=36272";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 02 Mar 2017 21:02:33 +0000";s:11:"description";s:213:"Alerte ! Ils sont entrain de lâcher François Fillon. Oui, les membres du parti Les Républicains se carapatent les uns après les autres. A tel point que pour savoir qui fuyait le navire, Libération a […]";s:7:"content";s:2937:"

Alerte ! Ils sont entrain de lâcher François Fillon. Oui, les membres du parti Les Républicains se carapatent les uns après les autres. A tel point que pour savoir qui fuyait le navire, Libération a même dû créer un compteur. Que se passe-t-il ? Une soudaine prise de conscience à droite ? Oui, François Fillon serait moralement indéfendable ?

Les choses ne sont sans doute pas si simples. Premier point, ce n’est probablement pas une vague désordonnée de départs. C’est plutôt le signal que les grands patrons du parti ont décidé de poignarder le « forcené de la Sarthe » (©Libération). Allez, assez joué, il faut sauver les meubles. Il y a une élection, présidentielle qui plus est, les sondages sont catastrophiques, le mot a sans doute été passé aux seconds couteaux présents dans l’équipe de campagne : c’est bon, vous pouvez partir et même, justifier votre départ.

Deuxième point, il ne s’agit plus de sauver le soldat Fillon, mais de tout faire pour ne pas perdre cette élection. Pourquoi ? Tout simplement parce que lorsque l’on est politique professionnel, que l’on ne sait pas faire autre chose, ou tout simplement que l’on a goûté au bon gâteau, on veut des postes. Et pour avoir des postes, il faut être élu.

 

Cette fuite massive des membres de l’équipe de Fillon aujourd’hui marque sans doute le début de la fin pour le candidat.

";s:7:"dateiso";s:15:"20170302_220233";}s:15:"20170302_193627";a:7:{s:5:"title";s:35:"Quand le gendarme persiste et signe";s:4:"link";s:57:"https://reflets.info/quand-le-gendarme-persiste-et-signe/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=36251";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 02 Mar 2017 18:36:27 +0000";s:11:"description";s:243:"Début février, nous avions essayé d’expliquer en quoi les termes « Deep Web » et « Dark Net », chosifications que l’on croise malheureusement très fréquemment, n’ont guère de sens sur un plan technique. Ce […]";s:7:"content";s:5312:"

Début février, nous avions essayé d’expliquer en quoi les termes « Deep Web » et « Dark Net », chosifications que l’on croise malheureusement très fréquemment, n’ont guère de sens sur un plan technique. Ce papier avait d’ailleurs inspiré, le lendemain, une fort intéressante réflexion de Xavier de la Porte dans sa chronique sur France Culture : « Banlieue, Deep Web et Dark Net, même combat ».

Le prétexte — il en faut toujours un — qui nous avait poussé à publier cette bafouille était la sortie du dernier numéro de la revue de la Gendarmerie Nationale. La Twittosphère crypto-numérique, toujours partante pour une franche rigolade, y avait en effet découvert, amusée, une mention du légendaire « Marianas Web » (qui n’existe pas) « accessible uniquement à l’aide de l’informatique quantique » (qui, à l’heure où nous parlons, est largement théorique) et autres bêtises du même acabit.

Contactée sur Twitter, la Gendarmerie nous signala que la remarque avait été prise en compte. La revue fût ensuite retirée pour être amendée. L’affaire semblait réglée et ce soir-là, nous nous couchâmes avec le cœur serein de celui qui a accompli son devoir, fier de savoir que, grâce à la promptitude de son action, le monde serait un peu plus beau le lendemain.

Las, dans la version « corrigée » et remise en ligne par la Gendarmerie, signalée par le vigilant Jean-Marc Manach (merci), les marginales modifications effectuées sur le passage incriminé ne changent rien au fond : c’est tout aussi faux avant qu’après. Le Marianas Web, et son petit frère le Bergie Web, tout aussi farfelu, sont toujours là.

 

La version 1.0
La version 2.0

 

Si l’on peut à la limite comprendre que cette prose ait pu passer la première fois les filtres des impressionnants comités de rédaction et de lecture de la revue, que ces inanités aient réussi à les franchir derechef (oui, chef !), et après qu’elles ont été signalées, ça fait désordre.

";s:7:"dateiso";s:15:"20170302_193627";}s:15:"20170302_144215";a:7:{s:5:"title";s:22:"Décodex, mon amour…";s:4:"link";s:39:"https://reflets.info/decodex-mon-amour/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=36212";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 02 Mar 2017 13:42:15 +0000";s:11:"description";s:283:"Aujourd’hui, un Décodex léger et ragaillardissant, basé sur les « contenus ». Le site affiché en vert s’appelle Madame Figaro, le pendant féminin du journal extrêmiste [Le Figaro] qui appelle à la révolution fiscale pour faire sauter […]";s:7:"content";s:7464:"
Attention, cette image contient un message conspirationniste, équivalent à une analyse sur des événements géopolitiques traités par des sites d’information notés orange chez Décodex. N’hésitez pas à dénoncer tous ceux qui analyseraient autrement des situations politiques que le Monde©. « Parce que ne pas savoir sur l’Ukraine, ça marche aussi avec les reptiliens ». ©@samuellaurent

Aujourd’hui, un Décodex léger et ragaillardissant, basé sur les « contenus ».

Le site affiché en vert s’appelle Madame Figaro, le pendant féminin du journal extrêmiste [Le Figaro] qui appelle à la révolution fiscale pour faire sauter l’ISF tous les 4 matins (oh, c’est bon, on rigole, ça va quoi).

L’autre site est en orange, comme il se doit, parce qu’il est pas « aussi fiable » que Madame Figaro. Normal. Allons-y.

Cette magnifique publication fiable (selon Décodex), sort ce genre d’article :

Extrait :

Anticiper des événements à venir, lire les émotions des autres, se mettre à leur place au point de deviner le nom de leur futur conjoint : voilà des compétences qui semblent dignes d’un film de science-fiction. Pourtant, Lilie Delahaie, coach et consultante, dit avoir détecté très tôt chez elle ce «sixième sens». Pour cette consultante, ce n’est pas un «don particulier». Elle aime plutôt parler de «potentiel présent en chacun d’entre nous qui ne demande qu’à être développé»

Et oui, chers lecteurs qui ne savez pas où est le fake, le « presque vrai », le « faux » et le « presque faux », le « vrai de vrai » (de chez BHL dans le Monde©), et « l’info sérieuse » avec des faits concrets vérifiables, vous pouvez compter sur Madame Figaro pour vous expliquer comment fonctionne votre sixième sens. Avec des petites méthodes assez simple :

« Oublier la logique. Détachez-vous de vos habitudes mentales. Notez les images, les mots, les sensations et les émotions qui vous viennent. »

Tout ça va donner aussi une interview magistrale de la profileuse, sur CNEWS-ITELE, (profileuse qui sort un bouquin) et qui peut aider les enquêteurs dans une affaire criminelle… Rien que du fiable, coco.

En face de Madame Figaro et sa profileuse qui aide à « développer son sixième sens » (16,95€, éditions Michel Lafon), nous trouvons un site orange pas fiable :

Le tabloïd anglais, lu par des millions de british, est en orange, parce qu’il « présente souvent les faits de manière racoleuse ou exagérée ».  Mais Madame Figaro qui fait une longue interview sur une profileuse qui résout des enquêtes criminelles avec son « intuition et des rêves » — et y est longuement interviewée — ce n’est ni racoleur, ni exagéré, et c’est vert ?

Mais oui, absolument ! Normal. Car Décodex sait pour vous, où est le fiable et l’exagéré… ou le racoleur.

Merci qui ?

Merci Décodex !

Pour la logique « reptilienne de l’info », ce tweet du chef des décodeurs du Monde et instigateur du Décodex permet de mieux comprendre :

 

@D_Quichotte @_reflets_ Parce que votre logique « ‘finalement on sait pas la vérité sur l’Ukraine », elle marche aussi sur les reptiliens…

— Samuel Laurent (@samuellaurent) March 2, 2017


La vérité est chez Le Monde et son Décodex.

La guerre de Yougolsavie et celle du Kosovo étaient parfaitement claires. Le Monde a parfaitement bien informé le public français à cette époque.

Merci Le Monde.

";s:7:"dateiso";s:15:"20170302_144215";}s:15:"20170301_182846";a:7:{s:5:"title";s:64:"Appel à un crowdfunding : un dictionnaire pour François Fillon";s:4:"link";s:82:"https://reflets.info/appel-a-un-crowdfunding-un-dictionnaire-pour-francois-fillon/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=36201";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 01 Mar 2017 17:28:46 +0000";s:11:"description";s:227:"Vite, un dictionnaire pour le candidat Les Républicains ! Plus le temps passe, plus François Fillon semble manquer de vocabulaire. Il emploie des termes qui veulent dire complètement autre chose que ce pour quoi il […]";s:7:"content";s:11625:"

Vite, un dictionnaire pour le candidat Les Républicains ! Plus le temps passe, plus François Fillon semble manquer de vocabulaire. Il emploie des termes qui veulent dire complètement autre chose que ce pour quoi il les emploie. Quelque chose dysfonctionne chez le candidat de droite. Un crowdfunding peut-être ? Histoire de ne pas plomber ses finances.

Revenons aux termes utilisés.

Il y a quelques jours, François Fillon se fendait d’un communiqué :

« En tant qu’ancien premier ministre, en tant qu’élu de la Nation, j’accuse solennellement le premier ministre et le gouvernement de ne pas assurer les conditions d’un exercice serein de la démocratie. Ils portent une très lourde responsabilité en laissant se développer dans le pays un climat de quasi-guerre civile qui ne peut que profiter aux extrêmes »

Guerre civile : Guerre entre citoyens d’un même État ou entre citoyens et le gouvernement, ou l’armée, de leur État.

Il nous faut aller voir la définition du mot « guerre » pour être précis : Conflit entre deux nations, qui se vide par la voie des armes ; action d’un peuple qui en attaque un autre, ou qui résiste à une agression, à une invasion.

Par exemple, la guerre civile en Espagne a fait à peu près 400.000 morts. La guerre civile en Yougoslavie à peu près 300.000 morts ou la guerre civile au Liban, pour les plus vieux d’entre nous (dont François Fillon), quelque 250.000 morts

Au cas où François Fillon aurait des difficultés à lire ou à comprendre, nous proposons quelques explications en images.

Voici la situation française aujourd’hui :

 

Voici la situation en Espagne pendant la guerre civile :

 

Voici la situation en Yougoslavie pendant la guerre civile :

 

Voici la situation au Liban pendant la guerre civile

 

La rédaction de Reflets.info tient à préciser aux familles des victimes de toutes les guerres civiles qu’elle a honte des hommes et femmes politiques français qui osent ce type de comparaison.

Aujourd’hui, François Fillon a dénoncé un « assassinat politique » à son encontre :

« C’est un assassinat, en effet, mais par ce déchaînement disproportionné, le choix du calendrier, ce n’est pas moi seulement que l’on assassine, mais aussi l’élection présidentielle. C’est la voix des millions de Français qui désirent une alternance qui est muselée, c’est la liberté du suffrage et la démocratie qui sont percutés »

Il y a nombre d’exemples d’assassinats politiques dans l’Histoire. Ce qui est certain, c’est que cette dernière ne retiendra pas celui de François Fillon qui, rappelons-le, est toujours en vie :

 

Voici quelques exemples d’assassinats politiques :

 

 

 

 

 

Décidément, cette campagne présidentielle atteint des sommets d’indécence…

";s:7:"dateiso";s:15:"20170301_182846";}s:15:"20170301_122041";a:7:{s:5:"title";s:52:"Fillon ne nous laisse pas tomber : c’est génial !";s:4:"link";s:66:"https://reflets.info/fillon-ne-nous-laisse-pas-tomber-cest-genial/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=36194";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 01 Mar 2017 11:20:41 +0000";s:11:"description";s:242:"Et voilà, c’est ballot, mais notre Fillon national, chantre de la rigueur, de l’honnêteté, empêtré dans cette affaire d’emplois fictifs de Pénélope et ses deux rejetons, va être mis en examen le 15 mars. Il […]";s:7:"content";s:1421:"

Et voilà, c’est ballot, mais notre Fillon national, chantre de la rigueur, de l’honnêteté, empêtré dans cette affaire d’emplois fictifs de Pénélope et ses deux rejetons, va être mis en examen le 15 mars. Il n’arrête pas la campagne présidentielle pour autant. Parce que c’est quasiment un « complot » avec assassinat politique que Fifi dénonce, alors c’est pas grave. Et puis même la presse est dans le parti-pris. Il y va donc Fifi, et s’il gagne la présidentielle, il sera immunisé 5 ans. La France est un pays surprenant.

";s:7:"dateiso";s:15:"20170301_122041";}s:15:"20170301_104832";a:7:{s:5:"title";s:51:"Oh, Monde©, donnez-nous notre Décodex quotidien !";s:4:"link";s:66:"https://reflets.info/oh-monde-donnez-nous-notre-decodex-quotidien/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=36171";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 01 Mar 2017 09:48:32 +0000";s:11:"description";s:262:"Attention, aujourd’hui, un combat de titans, entre la fine fleur des médias d’information et un vulgaire blog d’analyses géopolitiques. Genre, on sent quand même que ça va pas être facile pour le blog. Même s’il accueille […]";s:7:"content";s:2900:"

Attention, aujourd’hui, un combat de titans, entre la fine fleur des médias d’information et un vulgaire blog d’analyses géopolitiques. Genre, on sent quand même que ça va pas être facile pour le blog. Même s’il accueille quelques pointures, mais bon, le jeune Samuel Laurent chef des décodeurs ne va pas s’arrêter à ça. C’est parti :

Ahouuuuu ! Télé 7 jours a gagné ! Hourra, les vilains des crises ont perdu : bouhhhhhhhhh !

Notez bien « l’hébergement — parfois — de théories conspirationnistes, notamment sur la crise ukrainienne » à propos des crises.fr. Les décodeurs, on ne la leur fait pas sur la crise ukrainienne : eux ils savent la vérité. Et ils expliquent au lecteur que ceux qui suivent pas la vérité, et ben, c’est rien que des « conspirationnistes ». Notez aussi que l’hebdomadaire fiable appartient au groupe Lagardère. Une entreprise fiable, comme il se doit.

Merci les décodeurs !

";s:7:"dateiso";s:15:"20170301_104832";}s:15:"20170228_002439";a:7:{s:5:"title";s:49:"Fonctionnaires : le pari risqué de Marine Le Pen";s:4:"link";s:68:"https://reflets.info/fonctionnaires-le-pari-risque-de-marine-le-pen/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=36183";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 27 Feb 2017 23:24:39 +0000";s:11:"description";s:213:"Si les sondages -avec les risques évidents de se tromper- la donnent présente au second tour de la présidentielle, rien ne dit que Marine Le Pen sera présidente de la république au sortir du second. […]";s:7:"content";s:3083:"

Si les sondages -avec les risques évidents de se tromper- la donnent présente au second tour de la présidentielle, rien ne dit que Marine Le Pen sera présidente de la république au sortir du second. Son attaque contre les « fonctionnaires » lors de son meeting le 26 février est donc à double tranchant.

Marine Le Pen  a indiqué : « Je veux dire aux fonctionnaires, à qui un personnel politique aux abois demande d’utiliser les pouvoirs d’Etat pour surveiller les opposants, organiser à leur encontre des persécutions, des coups tordus, ou des cabales d’Etat, de se garder de participer à de telles dérives, a-t-elle déclaré. Dans quelques semaines, ce pouvoir politique aura été balayé par l’élection. Mais ses fonctionnaires, eux, devront assumer le poids de ces méthodes illégales. Ils mettent en jeu leur propre responsabilité. L’Etat que nous voulons sera patriote. »

Plus précisément, Marine Le Pen a fait du Fillon (et son coup d’Etat institutionnel) à sa manière en s’en prenant à la Justice : « L’Etat de droit est le contraire du gouvernement des juges (…) La justice est une autorité, pas un pouvoir. Les magistrats sont là pour appliquer la loi, pas pour l’inventer, pas pour contrecarrer la volonté du peuple, pas pour se substituer au législateur »

On imagine aisément que, si elle était élue, Marine Le Pen appliquerait sans sourciller ses menaces. Les juges et autres policiers qui enquêtent sur les affaires du FN et de sa figure de proue.

Mais ne craint-elle pas de « payer » au prix fort ses déclarations si elle n’était pas élue ? Dans ce cas de figure, elle ne pourrait ni faire payer aux juges et policiers le fait qu’ils aient fait leur travail, ni profiter de l’immunité présidentielle.  Son pari est risqué. Parce que l’on comprendrait aisément que des « fonctionnaires » accusés et menacés de manière aussi outrancière et déplacée mettent un point d’honneur à faire leur travail avec la plus grande application dès que l’hystérie de la campagne présidentielle sera passée.

";s:7:"dateiso";s:15:"20170228_002439";}s:15:"20170227_151042";a:7:{s:5:"title";s:69:"Lire l’annexe 4 et éclater de rire : la farce politique française";s:4:"link";s:84:"https://reflets.info/lire-lannexe-4-et-eclater-de-rire-la-farce-politique-francaise/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=36131";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 27 Feb 2017 14:10:42 +0000";s:11:"description";s:235:"C’est l’un de nos lecteurs éclairés qui a motivé l’écriture de ce modeste article. Remercions-le. Que nous a t-il pointé, ce lecteur, pour que le clavier nous démangeât à ce point ? Un document émis […]";s:7:"content";s:15169:"
Le candidat Hollande anti TSCG, « un traité qui devait nous ruiner tous par l’austérité qu’il imposait » selon lui, s’est précipité, une fois élu, chez Merkel pour confirmer qu’en fait, « il l’aimait bien le TSCG ». Le super gauchiste Hamon aussi : il l’a approuvé en Conseil des ministres en 2012. L’annexe 4 viendra expliciter les ordres donnés aux socialistes par Baroso et ses fonctionnaires, 3 ans plus tard.

C’est l’un de nos lecteurs éclairés qui a motivé l’écriture de ce modeste article. Remercions-le. Que nous a t-il pointé, ce lecteur, pour que le clavier nous démangeât à ce point ? Un document émis par le gouvernement français en 2015, intitulé « Programme national de réformes 2015 » comportant des annexes. Jusque là, rien de bien excitant. Sauf qu’une annexe, la numéro 4, intitulée « Tableau de suivi des recommandations pays adressées à la France par le Conseil de l’Union européenne le 8 juillet 2014« , est une démonstration très parlante de la farce politique française. Qui explique en grande partie le succès du Front National, voire, le cautionne, et surtout démontre l’escroquerie des programmes politiques des grands partis tant de « gauche » que de « droite », particulièrement ceux se déclarant de gauche, le PS en tête. Mais pas le PG. Voir les explications ci-dessous.

Ils ne décident de rien, ces gros ladres (mais fais pas le jeu du FN, hein !)

Hollande, une fois élu, en mai 2012, se précipite chez Merkel pour la rassurer : il ne renégociera pas le TSCG (traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance, ou pacte budgétaire européen) comme il l’avait pourtant hurlé des mois durant. La lâcheté politique de l’énergumène est certainement en cause, mais ses soutiens et amis étant ce qu’ils sont (banquiers, énarques, chefs de multinationales), on peut surtout se dire qu’il savait depuis le départ qu’il n’avait aucun intérêt à changer quoi que ce soit au TSCG.

Hollande a toujours voté les traités, les constitutions européennes les plus libérales, il aime cette Europe de marché et de bureaucrates, cet espace mou et sans saveur qui gère des économies sans âme. Elle lui ressemble, l’Europe technocratique de 2012. Et puis c’est une sacrée facilité politique, l’Union européenne et sa Commission, quand on devient le chef d’un État puissant comme l’est la France, avec de [puissants] amis très riches : on n’a jamais de grosses décisions à prendre, ni de risques politiques ou d’orientations qui pourraient échouer. Pourquoi ? Parce que les obligations européennes sont telles, avec des marges de manœuvre désormais si proches du néant — imposées par le TSCG justement — que le mandat d’un chef d’Etat comme Hollande se résume au final à appliquer, en réalité, la feuille de route de Bruxelles.

Immédiatement, en énonçant ces mots, une sorte de réflexe pavlovien se déclenche chez le lecteur progressiste, comme chez l’auteur de ces lignes : « Houla, tu fais le jeu des extrêmes, toi, là. Tu cautionnes le discours du FN, tu soutiens les pires mouvement populistes, la fachosphère, la souverainosphère, enfin bref : tu ne peux pas te permettre de dire ça« .

Problème : ce constat, sur l’obligation des États a suivre une feuille de route libéralo-financiaro-austéritarocratique imposée par le TSCG et les différentes « règles » européennes » est-il faux ? Est-ce un constat de type complotiste, conspirationniste et populiste? Hollande pouvait-il en réalité faire une  politique sociale et économique « de gauche » durant son mandat, et donc ne pas suivre les règles ou autres recommandations de Bruxelles, tout en restant ami-ami avec le reste de l’Union ? La liberté des États et de leurs gouvernants est-elle si grande que ça, le TSCG et autres règles de l’Union sont-elles  modifiables ? La réponse est en partie dans l’annexe 4.

L’annexe 4 : le bon élève « France » coche les devoirs du maître d’école de l »économie financière » euro-mondialisée.

Cette annexe 4 du plan de réforme 2015 a une qualité indéniable : elle est sincère. Sans ambiguïté aucune. C’est un tableau rappelant le cahier de texte des écoliers, avec des demandes du maître, pour chaque domaine. En face, les réponses appliquées de l’élève France qui note ce qu’il a mis en place, et stipule bien que c’est « en cours », « à venir » ou « fait ».

Toute l’énormité de cette annexe 4 réside dans le fait qu’elle balaye tous les secteurs de la société : de l’école à la santé, en passant par le marché du travail, le système de chômage, les transports, etc…

En réalité, c’est un projet de réforme technocratique d’un pays entier, de son modèle social et économique, qui, sur un tableau de 10 pages, explique comment des personnels politiques nationaux font leurs devoirs imposés par des fonctionnaires continentaux, sous pression et/ou achetés par des lobbies internationaux. Leur chef, à ces fonctionnaires continentaux, Manuel Baroso, qui a poussé ces réformes, s’est d’ailleurs précipité — rappelons-le — chez Goldman Sachs dès son mandat à la Commission terminé. Goldman Sachs, quoi…

Rappelons-nous le fameux projet de Hollande de réduire le nombre de régions pour en faire de plus grandes : c’est la demande de l’UE de l’annexe 4 (extrait du document ci-dessus, avec la facilitation de fusion de collectivités locales) à gauche sur fond orange, qui a donné : « création de régions cohérentes de taille européenne en divisant par deux le nombre de régions métropolitaines. » L’idée principale européenne est écrite noir sur blanc : « réduire les dotations octroyées par l’État« . Hollande a juste appliqué ce qu’il lui était demandé. Pas plus. Mais il y aussi « Prendre des mesures pour, au-delà de la nécessité de réaliser des économies à court terme, contrer l’augmentation prévue des dépenses publiques dans le secteur des soins de santé à moyen et long termes, y compris dans le domaine pharmaceutique« . Sympa, n’est-il pas ?

C’est ainsi que la farce de la campagne électorale française qui vient de débuter se dévoile sous son aspect le plus criard et le plus bouffonesque. Fillon, Macron reprennent les préconisation de l’UE, suivent donc la feuille de route qui leur sera (encore) remise s’ils remportent l’élection : destruction du code du travail, réduction de la fonction publique, destructions des services publics, privatisation partielle de la sécurité sociale, retrait maximal de l’État avec austérité obligatoire pour les collectivités locales, une privatisation des services publics, etc. La même annexe 4 que celle d’Hollande.

Hamon laisse croire — exactement comme Hollande lorsqu’il était en campagne électorale— qu’il ira renégocier [ce qu’il propose de faire dans son programme], mais qu’il n’est pas autorisé à faire par le maître d’école (annexe 4). Qui peut y croire, avec le Parti socialiste derrière lui, parfaitement aligné sur les mesures de Bruxelles, et ce depuis toujours ? Moscovici est aux manettes financières de l’UE, Hamon l’aurait-il oublié ? Hamon s’est abstenu pour le traité constitutionnel européen simplifié de Lisbonne, et surtout il a approuvé… Le TSCG en tant que ministre.

« Au Conseil des ministres du 19 septembre, il a, comme les autres, approuvé le traité, solidarité gouvernementale oblige. » (http://www.leparisien.fr/espace-premium/actu/pourquoi-hamon-se-tait-02-10-2012-2196427.php)

Restent deux candidats, qui eux dénoncent cet état de fait : Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. Marine Le Pen a piqué un maximum d’analyses économiques à la gauche radicale (et lit attentivement le Monde Diplo), tout le monde le sait aujourd’hui, et surtout, tout le monde le reconnaît. Florian Philippot, disait pas plus tard que ce matin sur les ondes d’une radio qu’il y avait des choses très intéressantes dans ce journal et qu »il était anormal qu’il reçoivent moins de subventions que des journeaux « people ».

Les analyses de Le Pen sur la soumission à Bruxelles font mouche, parce qu’elles sont parfaitement justes. Tout comme Mélenchon, mais qui le fait dans un style plus nuancé et plus réaliste. Mélenchon a un plan A et un plan B pour appliquer un programme économique et social s’affranchissant de Bruxelles (ou disons ne suivant pas l’annexe 4). Avec… Ou sans Bruxelles. Ces deux partis politiques ne sont pour autant en aucune manière similaire. Exactement l’inverse même. Le FN est nationaliste, le PG est [censé être] internationaliste. Le FN est raciste, le PG anti-raciste, le PG défend une politique d’accueil des migrants, le FN veut les jeter à la mer, le FN veut un pouvoir « fort », le PG veut une sixième République parlementaire, etc…

La problématique de l’annexe 4 est donc énorme, puisqu’elle révèle une réalité très désagréable : de ceux qui sont crédités des meilleurs chances d’emporter la prochaine présidentielle, aucun ne va faire autre chose que de suivre l’annexe 4. Aïe.

Farce électorale 3.0 de l’europlan

La triste — très triste — réalité est donc la suivante : aucun candidat crédible, avec un programme en mesure à la fois de proposer autre chose que les cases à cocher de l’annexe 4, n’est susceptible d’emporter l’adhésion d’une majorité. Sauf Marine Le Pen. Et c’est bien là l’énorme souci actuel. Mélenchon n’emporte pas l’adhésion du plus grand nombre, et tous les autres candidats sont des adeptes de l’annexe 4. Ou des tarés populistes délirants qui dirigent des sectes (cf. Asselineau et son UPR, ou Dupont Aignan et ses Dupongnettes). La fille du borgne qui danse avec les néo-nazis a elle, par contre, parfaitement annoncé la couleur : elle ne cochera pas les croix de l’annexe 4. Elle enverra se faire foutre Bruxelles. Et c’est exactement de ça qu’une grosse partie de l’électorat a envie.

Ce qui est dommage, en fin de compte, c’est que des gens à peu près « sérieux » — mais surtout déclarés progressistes — n’aient pas eu le début d’une once de courage politique pour vraiment faire savoir qu’ils ne voulaient plus appliquer les règles technocratiques de la multinationale nommée UE. Et surtout, au delà de faire savoir, de le faire tout court. Ils en ont eu l’occasion pourtant, là, durant 5 ans, non ? Montebourg, qui est désormais en charge du Bidule à l’International de Hamon, a-t-il essayé de ne pas cocher les cases de l’annexe 4 quand il était au redressement reproductif ? Hummmm.

Ces grands candidats vont donc récolter le fruit de leur couardise et de leur soumission : l’extrême droite en tête au premier tour. Puis une extrême droite qui perdra sans doute au deuxième tour, mais probablement d’un cheveu. Tout ça devrait les faire frémir, non ? Peut-être pas au fond. Parce qu’ils pensent qu’avec Marine au deuxième tour, ce sera dans la poche ? Et qu’ils pourront continuer à cocher les cases du maître d’école ? Possible. Mais ils devraient quand même se méfier. Depuis quelques temps, le vent tourne bizarrement et les gens ne font plus obligatoirement ce qu’on leur demande de faire. Ah, les gens ! Si les cocheurs de cases pouvaient se passer d’eux pour continuer à faire tourner la boutique, ce serait quand même mieux…

La farce politique française est superbe. Et les moutons bêlent. Jusqu’à quand ?

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C’est chouette que l’équipe de Samuel Laurent soit là pour nous permettre de nous repérer dans la jungle médiatique d’Internet plus ou moins fiable et remplie de post-truth fake-news. Merci les Décodeurs !

";s:7:"dateiso";s:15:"20170227_115832";}s:15:"20170224_232701";a:7:{s:5:"title";s:63:"Dans la tête de Donald Trump, avec une loupe et une Maglite…";s:4:"link";s:80:"https://reflets.info/dans-la-tete-de-donald-trump-avec-une-loupe-et-une-maglite/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=36117";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 24 Feb 2017 22:27:01 +0000";s:11:"description";s:280:"Nous vivons une époque formidable dans laquelle le président des Etats-Unis appelle la presse « l’ennemi de la démocratie« . Une époque où ses sympathisants arborent des t-shirts appelant à lyncher les journalistes. Les journalistes et la […]";s:7:"content";s:12602:"
Dessin © JM Reflets.info

Nous vivons une époque formidable dans laquelle le président des Etats-Unis appelle la presse « l’ennemi de la démocratie« . Une époque où ses sympathisants arborent des t-shirts appelant à lyncher les journalistes. Les journalistes et la presse seraient les vecteurs de « fausses informations », les fameuses « fake news« . On peut faire beaucoup de reproches à la presse et Reflets.info, bien que partie de celle-ci, ne s’en prive pas. C’est la capacité à se remettre en question qui fait de nous des êtres libres, à la recherche d’une vérité sans doute jamais atteinte. A l’inverse, dans le camp Trump, qui intègre désormais beaucoup de monde y compris hors des frontières de son pays, il y a des certitudes. Pourquoi pas. C’est bien d’en avoir quelques unes pour s’enraciner. Ce qui est toutefois un peu gênant, c’est de constater que ces certitudes ne résistent pas à la logique et aux faits. Pire, mis en face de leurs contradictions, les tenants de ces certitudes ne sont pas le moins du monde ébranlés. Les mêmes qui sont si prompts à fustiger les décérébrés radicalisés croient dur comme fer que l’eau brûle ou que le feu mouille, si leur gourou peroxydé le leur dit.

L’ère Bush et l’ère Sarkozy avaient vu l’avènement du règne du faux. Ces deux hommes repeignaient le monde tel qu’ils aimeraient le voir, on assistait à une narration fausse mais qui servait leurs buts. Pour George Bush, l’invasion de l’Irak, pour Sarkozy… la glorification de Nicolas Sarkozy. Cette fois, nous entrons dans l’ère des contre-vérités. Ce n’est pas une vision fausse du monde qui est mise en place. C’est l’assertion permanente de contre-vérités. Celles-ci ont cela de particulier qu’il est aisé de prouver qu’il s’agit de contre-vérités. Un mensonge est difficile à démonter, comme celui sur les armes de destruction massives en Irak. Qui pouvait à l’époque, à part Hans Martin Blix qui a tout fait pour le démontrer, apporter des preuves tangibles que l’Irak, pays relativement fermé et mis prématurément à l’index par la communauté internationale, n’en détenait pas ? Mais quand Donald Trump invente des attentats aux Etats-Unis ou en Suède, il est assez simple de démontrer qu’il s’agit de contre-vérités.

Pour autant… Les adeptes du gourou de la contre-vérité le croient. Y compris en France où les complotistes d’extrême-droite se sentent pousser des ailes.

Constater tout cela n’est pas très compliqué. Essayer de comprendre comment des gens arrivent à se persuader de choses aussi rocambolesques, c’est une autre histoire.

En s’équipant d’une loupe à fort grossissement et d’un puissante Maglite, il est possible d’essayer d’entrer dans la tête de Trump et de tenter d’y voir clair.

Avant d’entrer dans la tête de Trump, il est possible de passer en revue les contenus de ses tweets puisqu’il affectionne ce canal sur lequel il est très productif. La première constante de sa prose est un moteur. Ce moteur est la haine. L’envie permanente d’en découdre. La recherche permanente d’un ennemi. La seconde est une certitude inébranlable d’avoir raison.

Le vieux documentaire « Star Wars » (plutôt bien fichu) avait documenté à la fin des années 70 ce qu’il advient des êtres humains se laissant aller à la haine. Mais Donald Trump n’a pas dû le voir. La haine est un combustible puissant, mais également un facteur d’auto-destruction.

Et dans la tête de Trump, quels sont les mécanismes qui lui permettent de se convaincre que ses contrevérités sont des vérités ?

Dans un univers peuplé d’ennemis, une construction mentale auto-réalisatrice s’est sans doute mise en place. Pour exister, Donald Trump se crée des ennemis. Les ennemis de Donald Trump lui veulent du mal. Pour ce faire, ils énoncent des faits qui lui sont défavorables. La presse est, c’est son métier, une caisse de résonance. La presse est donc un ennemi. Probablement le premier d’entre eux. Pour attaquer Donald Trump, la presse ne peut utiliser que des mensonges (souvenez-vous, Donald Trump a toujours raison). Il faut donc contrer ces mensonges par des faits qui retranscrivent la réalité de Donald Trump. Ces faits sont donc les opposés de ceux avancés par la presse. Peu importe qu’il s’agisse de contre-vérités. S’ils vont dans le sens d’un Trump idéalisé, ce sont forcément des vérités. Et si d’aventure la presse venait à évoquer des faits qui démontrent qu’il s’agit de contre-vérités, c’est forcément qu’elle ment et que ces contre-vérités sont des vérités. CQFD.

Plus près de nous, la presse se demande pourquoi Marine Le Pen continue de faire la course en tête alors que les casseroles judiciaires s’accumulent. Ce matin, un journaliste de France Info expliquait qu’en dépit de la contradiction entre le slogan historique « Mains propres et tête haute » et les mises en examen pour des détournements de fonds publics, les électeurs FN continuaient à apporter tout leur soutien à Marine Le Pen. Ce qui n’avait pas été le cas pour François Fillon.

Le mécanisme est le pourtant le même. Dans l’esprit de ses sympathisants, Marine Le Pen fait peur au « système » parce qu’elle est dans la vérité. Le système veut donc l’abattre, y compris en instrumentalisant la justice. Elle n’est donc, par principe, coupable de rien.

Le grand remplacement de la logique

Pour comprendre dans quel monde fantasmé vivent les sympathisants du Front National, on peut prendre pour exemple ce tweet de Gilbert Collard à propos d’un changement de logo de la Protection Civile.

Là où n’importe quelle personne verrait le travail d’un graphiste, Gilbert Collard y voit les effets de l’islamisation rampante de la société française, le fameux « grand remplacement ».

Au delà du délire personnel de Gilbert Collard, il est intéressant de noter les réactions des sympathisants du Front National. Car ils sont nombreux à lire entre les lignes du message de Collard.

Ils lisent ce que Collard a voulu dire : « l’islamisation » forcément « insidieuse » de « notre pays » est en cours. « La gauche et les médias » sont bien entendu les complices du grand remplacement en cours. On est chez nous oui ou non ? Nous c’est la croix, eux, c’est le croissant. Il n’y a pas de croissant sur le nouveau logo ? Il n’y a pas de confession à la Protection civile ? Peu importe. C’est que « ils« , (qui ça, les aliens, les musulmans, les « arabes » ? seuls les sympathisants du FN le savent, ne cherchez pas) « s’immiscent« , toujours « sournoisement » « dans les postes clés des organes décisionnaires« . Ca fiche un peu la trouille et ça transpire la haine. Gratuite parce que niveau diversité, la protection civile, c’est léger. Et avec un président qui s’appelle « Francheterre » (on n’invente rien), les « Ils » n’ont pas l’air de s’être beaucoup « infiltrés« . En même temps quand on voit dans la disparition d’une croix dans un logo une « abnégation de notre culture« , on comprend qu’il manque un peu de vocabulaire aux sympathisants du FN pour analyser le monde qui les entoure.

Mais comme pour Trump, ce n’est malheureusement pas cela qui empêchera une accession au pouvoir de leurs gourous hystériques, autocentrés et haineux…

";s:7:"dateiso";s:15:"20170224_232701";}s:15:"20170220_160506";a:7:{s:5:"title";s:48:"Macron, les Russes, les jeunes et le gruyère…";s:4:"link";s:64:"https://reflets.info/macron-les-russes-les-jeunes-et-le-gruyere/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=36084";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 20 Feb 2017 15:05:06 +0000";s:11:"description";s:283:"Initialement très bien tombée dans le panneau marketing de la petite start-up « En-Marche », la presse a relayé sans se poser la moindre question la belle histoire des attaques sophistiquées russes contre l’infrastructure informatique du parti […]";s:7:"content";s:8524:"

Initialement très bien tombée dans le panneau marketing de la petite start-up « En-Marche », la presse a relayé sans se poser la moindre question la belle histoire des attaques sophistiquées russes contre l’infrastructure informatique du parti d’Emmanuel Macron. Et puis à force de démontrer ici et sur Twitter, que si les Russes étaient vraiment sur le dos de Macron, son infrastructure informatique devait elle être totalement défoncée vu les problèmes effarants de sécurité qui y étaient présents, la presse a commencé à se poser des questions. D’autant que nous n’étions plus les seuls à remettre en cause la version officielle de la Pravda made in Macron. Nous avions œuvré lourdement pour que les équipes du candidat de droite molle, Emmanuel Macron et celles du candidat de droite dure, François Fillon, migrent leur version de WordPress vers quelque chose qui soit à jour et ne ressemble plus à un gruyère. C’est fait chez Marcon. Alléluia… Et toute la presse de se féliciter de cette mise à jour…

Pendant ce temps, chez Fillon, Même pas peur, on s’en fout… c’est vrai, les mises à jour c’est pour les faibles. Nous somme le 20 février 2017, et le source des pages arbore fièrement un pitoyable WordPress 4.3.3, une version datant de début février 2016, et qui est en toute logique tristement documentée d’une vingtaine de vulnérabilités connues.

Enfin mise à jour. Chez Macron, on s’est tout simplement débarrassé du problème en passant sur une autre solution technique que WordPress, une solution plus statique surtout. Jusqu’à cette migration technique, WordPress n’a JAMAIS été mis à jour.

Un seul journal était très en retard dans ce train médiatique fou : Le Parisien. C’est @Bortzmeyer qui signalait l’article hier.

Le 17 février, donc, alors que tous les confrères avaient enfin compris que l’attaque russe était surtout une très bonne opération de marketing, Le Parisien reprenait sans s’interroger le moins du monde, les arguments incohérents des équipes d’Emmanuel Macron :

 » (…) tout le monde a conscience qu’il faut toujours se protéger, appliquer les meilleures règles. Serveurs protégés par des logiciels de filtrage sophistiqué, emploi de plusieurs messageries et réseaux cellulaires cryptés, double ou triple authentification pour l’accès aux services de courriels, cloisonnements multiples, bases de données isolées comme des forteresses, mots de passe complexes régulièrement changés: toutes les précautions à la hauteur d’une structure comme « En marche ! », qui ressemble à celle d’une PME, sont prises. « Ensuite, dans ce genre d’organisation, la vraie faille potentielle, c’est l’humain », assure le patron des services informatiques, un autre trentenaire qui demande à rester anonyme. « Nous avons de la chance, nous avons beaucoup de technophiles dans nos rangs. Les autres, mon boulot est de leur faire peur, en leur montrant régulièrement les conséquences qu’un manque de vigilance a eu ailleurs ».

Faire peur… Oui, c’est vraiment ce qu’essayent de faire les équipes de Macron en maniant le FUD à la perfection. Ça marche d’autant mieux que les journalistes ne comprennent rien aux arguments techniques évoqués.

Vendredi, le site de Macron n’était plus propulsé par un WordPress troué et toute la presse notait ce fait, qui mettait, semble-t-il, un terme à la polémique : peut-on raisonnablement se plaindre d’une attaque russe sur son site quand on a un site complètement troué ?

Oui, sauf que bon…

Rien n’est jamais parfait dans ce monde et il faudrait signaler à Emmanuel Macron et à ses équipes hors pair que le site des « jeunes avec Macron » est un peu léger sur le plan de la sécurité. Peut-être ont-ils le numéro de téléphone des djeunz ?

Lui aussi propulsé par WordPress, le site www.lesjeunesavecmacron.fr laisse à désirer en matière de données personnelles. Car les équipes de choc décrites par Le Parisien ont oublié de prévenir les djeunz qu’il fallait une page d’index dans les répertoires pour éviter que l’on puisse en lister le contenu.

Et dans un fichier log, on découvre ainsi des adresses mail de sympathisants.

C’est mal et si la CNIL avait les moyens de faire son travail, elle ne serait pas contente.

Au détour d’un autre fichier, ce sont les utilisateurs qui créent le contenu qui apparaissent, avec leurs mails. Un point non négligeable pour les hackers russes chinois du FBI, s’ils voulaient se lancer dans une opération de phishing.

Allez, encore un effort et tout sera au carré.

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L’expression « on a les politiques que l’on mérite » ne s’est probablement jamais mieux justifiée que pour cette campagne présidentielle. On avait bien noté que depuis François Mitterrand, le niveau baissait à chaque élection, pour finir en apothéose avec Nicolas Sarkozy, probablement le président le moins cultivé de la Vème république. Mais là, en 2017, c’est le pompon.

A ma droite (dure), François Fillon, incapable de placer une proposition depuis trois semaines. Ses ennuis judiciaires accaparent toute l’attention des médias. Toute déclaration du candidat Les Républicains est immédiatement comparée aux salaires versés à sa femme et à ses enfants. Elles perdent immédiatement tout leur sens et deviennent un révélateur de sa duplicité. A tel point que personne ne se sent obligé de rappeler, ce qui serait utile, que François Fillon a surtout été l’homme qui a mis en musique et appliqué les actions délirantes de Nicolas Sarkozy. Le premier ministre qui a laissé la plus grosse dette de ce pays. Une augmentation jamais enregistrée en si peu de temps. La situation de François Fillon est tellement désespérée qu’il en est réduit à faire du Sarkozy, c’est à dire à multiplier les déclarations fracassantes qui provoqueront des débats sans fin tant elles sont délirantes. Pendant la guerre froide, les services de renseignement russes appelaient cela une Maskirovka.Rien de neuf sous le soleil, donc.

A ma droite (extrême et hystérique), on aligne les contrevérités (ça à marché outre-Atlantique, pourquoi pas ici) et l’on fait comme si l’on avait rien vu, d’autant que pour l’instant, la presse ne s’énerve pas trop sur le sujet. Le sujet ? Le même que celui de François Fillon. Des centaines de milliers d’euros payés par le contribuable qui ont fini dans les poches d’assistés parlementaires (désolé, on sort). Notamment son garde du corps qui en plus de la protéger d’on ne sait quoi, l’assistait parlementairement parlant.

Macron, cette rock star…

A ma droite à nouveau (si, si), Emmanuel Macron. On nous glisse dans l’oreillette qu’en dépit de deux mois de quête effrénée, Indiana Jones n’a toujours pas trouvé le programme du candidat. A tel point que lorsque l’émission Quotidien de Yann Barthès interroge les groupies assistant à un meeting sur les propositions de leur candidat, elles ne trouvent rien de mieux que de dire qu’il est beau ou que c’est une rock star. 

Enfin, à ma (presque) gauche, Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon se disputent le titre de meilleur représentant de la gauche. C’est moi qui doit y aller, tu dois me rallier. Non, c’est toi. Non toi. Si tu le fais pas on va perdre. Non, c’est l’inverse. Non…

En d’autres termes, la campagne pour les présidentielles se réduit à des ennuis judiciaire, une belle gueule (selon les militants) et à des problèmes d’ego. 

Ce qui est fascinant, c’est que les Français se contentent de cela et qu’ils acceptent tout de même d’aller voter. N’ont-ils rien appris au fil des élections ? Ces hommes et femmes politiques professionnels n’ont qu’un but : accéder au pouvoir. Pour régler leurs problèmes (Chirac, Sarkozy), pour renvoyer des ascenseurs (Giscard, Mitterrand, Chirac, Sarkozy), pour mieux trahir leurs promesses électorales (Hollande, pour ne citer que le plus emblématique). 

Ce système ne perdure que parce qu’il y a encore des gens pour aller voter. Sans votants, pas d’élus. Et inutile de croire qu’en élisant un homme providentiel, le système sera défait. Il n’existe pas un tel politique.

";s:7:"dateiso";s:15:"20170219_135234";}s:15:"20170215_174650";a:7:{s:5:"title";s:38:"Emmanuel Macron et son mot de passe…";s:4:"link";s:57:"https://reflets.info/emmanuel-macron-et-son-mot-de-passe/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=36064";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 15 Feb 2017 16:46:50 +0000";s:11:"description";s:245:"Nous l’avons vu ces derniers jours les équipes de En Marche, le parti d’Emmanuel Macron, sont en mode opération de communication maximale à propos des méchants hackers russes qui tentent de pirater le site en-marche.fr. […]";s:7:"content";s:7087:"
Les équipes de sécurité informatique de En Marche à la recherche d’une SQL injection

Nous l’avons vu ces derniers jours les équipes de En Marche, le parti d’Emmanuel Macron, sont en mode opération de communication maximale à propos des méchants hackers russes qui tentent de pirater le site en-marche.fr. Mais rassurons-nous, pas une seule opération de phishing. Juste des injections SQL, des DDoS et des fake news (c’est hype).

Nous avons appris par les équipes de En Marche que le parti s’est doté de pas moins de six experts en sécurité informatique, ainsi qu’un ancien patron du CNNum.

Pour parfaire son « infrastructure sécurisée » l’équipe de campagne a passé un coup de carte bancaire chez CloudFlare, et un autre apparemment chez Google. Vie privée et souveraineté numérique ne sont pas de vains mots.

Ceci dit, cette fine équipe aura sans doute demandé à Emmanuel Macron s’il avait des comptes sur des plateformes dont il est notoire qu’elles ont été piratées, et que des crédentiels ont leaké.

Cela aura été utile car, comme nous l’a fait remarquer un lecteur, Emmanuel Macron disposait d’un compte Dropbox qui a fuité.

Emmanuel Macron - Haveibeenpwned
Haz he been pwned?

Le mot de passe fait partie de la moitié des comptes Dropbox fuités hachés grâce à SHA-1 et à un sel. Pas à l’abri d’une attaque en dictionnaire voire en bruteforce, donc. Gageons que ses 6 responsables en sécurité lui auront conseillé de ne pas le réutiliser…

On imagine aisément combien son mot de passe pourrait être intéressant dans le cadre d’une opération de déstabilisation un peu sophistiquée du nouveau messie de la politique française.

A sa décharge, on peut citer quelques parlementaires qui utilisaient eux aussi la plateforme américaine.

En attendant, 8 jours après le signalement initial, la plantureuse équipe d’experts en sécurité informatique n’a toujours pas trouvé comment mettre à jour son WordPress.

Pas plus que les équipes de François Fillon. Avec tous les « hackers russes » qui traînent dans le Marianas Web, ce n’est pas bien prudent…

";s:7:"dateiso";s:15:"20170215_174650";}s:15:"20170214_122236";a:7:{s:5:"title";s:129:"Ce que les déclarations de l’équipe Macron et les articles des journalistes disent sur leur niveau en sécurité informatique";s:4:"link";s:144:"https://reflets.info/ce-que-les-declarations-de-lequipe-macron-et-les-articles-des-journalistes-disent-sur-leur-niveau-en-securite-informatique/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=36050";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 14 Feb 2017 11:22:36 +0000";s:11:"description";s:217:"Attention Mesdames et Messieurs, voici venu le moment tant attendu, l’affrontement final, le clash des titans de la démocratie et de la politique avec un grand P ! A ma droite, François Fillon et son […]";s:7:"content";s:8458:"

Attention Mesdames et Messieurs, voici venu le moment tant attendu, l’affrontement final, le clash des titans de la démocratie et de la politique avec un grand P ! A ma droite, François Fillon et son « coup d’Etat institutionnel« . A ma droite (l’autre droite), Emmanuel Macron et les hackers russes qui veulent détruire sa campagne.

Passé un peu inaperçu cette semaine dans le Canard Enchaîné pour cause de #FillonGate/#PenelopeGate, un petit article racontait comment le site « En Marche ! » d’Emmanuel Macron était la cible d’attaques quotidiennes et comment tout le monde craignait que les Russes n’essayent de déstabiliser le candidat. Cette histoire est reprise par le Journal du Dimanche sur le Web, le 12 février, avec de nombreux détails. Ce que dit l’équipe de Macron à ce sujet et ce que rapportent les journalistes de cette histoire (lire ici l’article sur l’Obs) met en lumière leur niveau en sécurité informatique. Et avouons-le, cela fait un peu peur.

Florilège:

Quoi ? Emmanuel Macron, rien sur les hackers russes du Marianas Web ?

Ces déclarations sont à peu près aussi catastrophiques que les explications de François Fillon sur les emplois fictifs de sa femme. Bien entendu elles n’ont pas les mêmes répercussions. Car seuls les gens ayant une culture informatique peuvent le voir. Mais il y aurait de quoi classer l’Obs et le JDD dans la rubrique orange du Décodex

Prenons ces déclarations dans l’ordre…

Le 7 février, nous indiquions que la version de WordPress du site En Marche, comme celle du site de François Fillon était complètement trouée. Depuis, les choses ne changent pas puisque, ce lundi 13 février, la version reste la même sur le site d’Emmanuel Macron, en dépit des centaines d’attaques quotidiennes. Dans un commentaire, un lecteur se demandait ce qu’un pirate pourrait bien récupérer sur un site Web de ce genre. La liste des adhérents ? La liste des donateurs ? Le tout avec une tripotée de données personnelles ?

Notez que le code pénal est assez clair en son article 226-17 : « Le fait de procéder ou de faire procéder à un traitement de données à caractère personnel sans mettre en œuvre les mesures prescrites à l’article 34 de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 précitée est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 300 000 euros d’amende. »

En même temps, ce n’est pas comme si En Marche n’était pas pourvu de 6 responsables de la sécurité informatique…

";s:7:"dateiso";s:15:"20170214_122236";}s:15:"20170213_174451";a:7:{s:5:"title";s:47:"Décodex : quand Le Monde s’habille en Pravda";s:4:"link";s:63:"https://reflets.info/decodex-quand-le-monde-shabille-en-pravda/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=36022";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 13 Feb 2017 16:44:51 +0000";s:11:"description";s:254:"Décodex est un « grande aventure » instiguée par les décodeurs du monde, ces journalistes qui estiment que le fact-checking serait le Saint Graal du métier. Avant de parler du gros machin stalinien du Monde©, parlons du […]";s:7:"content";s:27218:"
Certains anti-Decodex y vont un peu fort, c’est vrai. Avec peut-être des idées derrière la tête pour une partie d’entre eux. Mais quand même, c’est drôle, non ?

Décodex est un « grande aventure » instiguée par les décodeurs du monde, ces journalistes qui estiment que le fact-checking serait le Saint Graal du métier. Avant de parler du gros machin stalinien du Monde©, parlons du fact-checking.

Le principe du fact-checking est simple, voire simpliste : vous prenez les informations (des autres publications, c’est plus simple et votre actionnaire ne vous en voudra pas), et vous vérifiez « par les faits », les affirmations qui y sont contenues. Une déclaration chiffrée d’un responsable politique, par exemple, est soumise à la sagacité des journalistes fact-checkers qui la mettent en abîme avec une statistique officielle. De la même manière, des montants financiers, des dates, des noms, des lieux, des estimations peuvent être passés au crible de la vérification « factuelle ».

Ce procédé, qui en réalité, est l’une des compétences normales du journaliste, se retrouve donc — par la grâce des spécialistes en « augmentation » du journalisme — mis en avant comme une nouveauté incontournable, une sorte de hochet scientifique de la sphère médiatique lui redonnant un sérieux et une crédibilité quelque peu dégradés. Un peu comme si un spécialiste en sécurité des réseaux annonçait qu’il se spécialisait dans la publication de rapports sur les failles informatiques permettant de pénétrer les SI dont il a la responsabilité. Son employeur lui répondrait sans doute : « On est content d’apprendre que tu fais ton travail, de là ce que tu nous vendes ta seconde compétence comme une spécialité distincte, qui amènerait un « plus » indéniable, c’est un peu gonflé, Coco« .

Mais la comparaison s’arrête là, puisque le fact-checking journalistique a ses limites, et ceux qui en ont fait leur niche ne semblent pas toujours s’en rendre compte. L’une de ces limites est l’impossibilité, sur certains sujets, de vérifier toutes les données « concrètes », alors que des enquêtes, des documents, peuvent pourtant laisser entendre une réalité en cours très établie, mais « non-factuelle ».

Le factuel est binaire : soit les faits sont là, soit ils n’y sont pas. L’affaire IOL (lire nos articles à ce sujet) est parfaitement révélatrice de la limite de ce procédé du vrai-faux : Reflets a des documents qui indiquent l’achat par le gouvernement français d’un système de surveillance sur le territoire national depuis 2009, confirmé par des sources très bien placées et une loi qui vient enfoncer le clou. Mais il n’est pas [encore] possible de vérifier factuellement le niveau d’activité d’IOL, quelle taille le dispositif a atteint, etc. Ce qui est certain, par contre, c’est qu’IOL est dimensionné — sur le papier gouvernemental, ce qui n’est pas rien — pour permettre l’interception des communications Internet de n’importe lequel des millions d’internautes français. Au passage, une question au gouvernement a été posée au sujet… d’IOL (relayée par nos confrères de NextInpact, merci à eux). Des fact-checkers ont pourtant traité ce sujet, et ont conclu, par la « vérification des faits », qu’il n’y a avait pas de surveillance « de masse » en France (coucou @manhack).

Dans le cas des révélations Snowden, de la même manière, aucun fait établi et factuel des systèmes d’écoute globale de la NSA n’existe, personne n’a jamais vu un seul logiciel, ni lu un seul log des super-softs de surveillance américains : tout est sur le papier. Dans ces deux cas, en réalité on ne fact-check pas : il n’ y a pas de faits. On estime — parce que des documents officiels ont été publiés, des sources croisées, des copies d’écran analysées — que ces outils sont réels. Mais personne n’a jamais pu vérifier la réalité factuelle des sondes réseaux placées sur des points stratégiques du réseau mondial, ni testé XKeyCore ou PRISM. Que devraient faire les fact-checkers dans ces cas là, normalement ? Déclarer la surveillance mondiale de la NSA comme un « fake » ?

La vérité n’est pas un produit comme les autres

Le métier de journaliste ne se réduit pas à constater des faits. Un média n’a pas vocation à seulement relayer des événements établis, concrets, ou vérifiables par un simple clic. Une information n’est pas « vraie » simplement parce qu’elle est relayée par la majorité des médias les plus connus et se retrouve en page 1 d’une recherche Google. De nombreux exemples de fausses informations parties de Twitter et difffusée à la vitesse des tuyaux Internet sur tous les grands sites d’information abondent dans l’histoire récente du journalisme. D’ailleurs, au moins 2 sites classés en vert par le Decodex du Monde© viennent de se faire attraper en titrant sur une fausse information. Le Parisien et Le Journal du dimanche.

« J’ai sorti cette petite de la voiture, je ne suis pas un héros, je veux juste rétablir la vérité ». #FakeNews https://t.co/Z8UAurZayE pic.twitter.com/3OZewTAim5

— Julien Salingue (@juliensalingue) 12 février 2017

Plus anciennement, des faux reportages, fausses interviews effectués par des journalistes et leurs médias « reconnus » ont été dévoilés. PPDA et l’interview bidon de Castro sur TF1, les faux charniers de Timisoara (avec Le Monde qui félicite La Cinq d’avoir « révélé l’horrible charnier des victimes des manifestations du dimanche précédent, ben alors, Le Monde©), le faux témoignage de la fausse infirmière koweitienne à l’ONU pour déclencher la première guerre d’Irak, ou encore la vidéo tronquée de l’AFP au Vénézuela détournant les propos du président iranien (vidéo AFP décryptée sur Dailymotion), l’existence d’une backdoor dans WhatsApp : la liste est longue. Pour autant, ces « fautes » journalistiques ne peuvent pas à elles seules mettre en cause toute une profession, « l’honnêteté » des médias, le professionnalisme des journalistes, ou leur capacité à vérifier l’information qu’ils produisent.

Le problème central du fact-checking — et par ricochet du Décodex du Monde© — comme approches « d’analyses de la vérité ou de la fiabilité de de sites d’information » est que la vérité n’est pas un simple produit que l’on peut réduire à une suite de cases à cocher. Si cocher des cases dans certains cas est pourtant possible, afin de certifier la fiabilité d’une information simple, dans de nombreux autres cas, cette approche est contre-productive, voire délétère. Le monde réel n’est pas binaire, fait de vrai/faux, de mensonges et vérités. La zone grise entre ces deux concepts manichéens est la plus fréquente, la plus difficile à traiter aussi.

Ce que nous croyons et pensons est-il condamnable ou négociable ?

Un journaliste est un individu qui a des croyances, qui pense le monde avec des jugements, a une histoire, un bagage culturel et intellectuel unique, comme chacune des personnes qui constituent une société. Il ne peut se départir de ces attributs, et s’il le devait, en réalité, il devrait être remplacé par une « intelligence artificielle », un logiciel. Cette subjectivité, parfaitement humaine et nécessaire (puisqu’elle permet d’avoir du jugement), permet aux journalistes [qui ont refusé de fabriquer de l’information industrielle, ou ont réussi à obtenir le droit de ne pas jouer aux petits soldats de l’information préfabriquée, rapide et simpliste] de décrire, analyser des événements, des réalités, des phénomènes de manières différentes.

C’est ainsi que nous avons une presse d’opinion française (en réalité bien moins qu’aux États-Unis, par exemple), qui assume son engagement, et une autre, dite « mainstream », qui tente de se tenir à distance de ses contenus de publications, prétendant être « neutre » ou « objective ». Ce qui est parfaitement faux. La presse désireuse d’être classée comme « objective » ou « neutre » est en réalité une presse qui publie des contenus « orientés », comme toute la presse. Elle est à la fois détenue par des industriels tous proches des institutions de l’État de par leurs activités, mais aussi subventionnée par l’État, tout en étant tributaire de la publicité et… de l’engagement idéologique de ses journalistes.

La neutralité revendiquée n’est donc rien d’autre qu’une façade commerciale censée rassurer les lecteurs en leur laissant croire qu’aucune influence ou idéologie n’est susceptible d’orienter leur publication préférée. Il va sans dire que vérifier cette fausse objectivité neutre est très simple. Le premier lecteur à trouver plusieurs articles du Monde critiquant fortement les institutions européennes, ou mettant en cause fortement les engagements militaires et diplomatiques français à l’étranger, gagnera d’ailleurs un abonnement d’un an à Reflets (bientôt ça vaudra cher).

Ce que croient les journalistes, ce qu’ils pensent, vient obligatoirement influencer leur travail. Tout comme ce que pensent ou croient la direction de l’information, la rédaction en chef d’un média. Ces croyances, pensées ne sont ni condamnables ni négociables. Elles sont le cœur du travail de journaliste, et ne devraient pas permettre de hiérarchiser la qualité d’une publication. Mais les Décodeurs du Monde© en ont décidé autrement.

Décodex : le juge suprême du journal de Bergé, Niel et Pigasse

Ce qui est troublant dans l’affaire du Décodex, c’est la possibilité pour un média de s’ériger en juge de tous les autres. Le pire étant, qu’au delà de cette auto-certification d’honorabilité, Le Monde© et ses décodeurs esquivent un phénomène central de la problématique abordée [qui semble être celle de la « qualité » de l’information]. Ce phénomène est celui de l’indépendance des médias. Que les lecteurs puissent savoir quand des articles sont « faux » ou quand ces mêmes médias reprennent des informations bidons, est une chose, mais que le principal facteur de la liberté de la presse, l’indépendance, soit omis dans la démarche du Décodex, en est une autre. N’y voyons pas malice, il n’y a quasiment plus aucun média indépendant…

Comment Le Monde© a-t-il donc — au final — fabriqué son « juge en ligne de la qualité de l’info » ? Sur plusieurs critères, avec un préambule pour aider le lecteur à juger de la qualité d’une publication. Certains critères peuvent sembler pertinents, mais d’autres particulièrement discutables. Voire risibles.

Explications : Selon le monde, donc, plusieurs critères permettent de juger de la fiabilité d’un site (Décodex : comment juger de la fiabilité d’un site ?). Le premier est la consultation de la page « à propos » du site. Cela permettrait de mieux savoir si les gens du site sont sérieux. Ah. Ok.

Puis le fait que les articles sont publiés sous pseudonymes ou non. Voire anonymes (le pire). Si c’est le cas, le site n’est pas très fiable. Par exemple, le Canard Enchaîné ne serait pas fiable selon Le Monde© (s’il était publié sur Internet) puisque de nombreux articles sont signés sous pseudonyme. Si je signais avec mon véritable patronyme chez Reflets, mes articles seraient plus fiables, mais comme je signe « Drapher », c’est mal. Chaque année, quand je fais renouveler ma carte de presse je me demande d’ailleurs toujours si je vais finir par remplir la case « pseudonyme », pour y mettre Drapher. Peut-être finirai-je par le faire. Ou pas.

Autre critère : pas de problème pour un site s’il est « orienté » (Le Monde© ne serait pas « orienté » d’après @samuellaurent et son équipe, LoL) selon Le Monde©, MAIS il est problématique de ne pas afficher ses « partis pris ». Exemple sur ce critère : Le site « Français de souche » (blog des gros fachos ça marche aussi, ndlr), ça va eux, puisqu’ils annoncent la couleur (leurs partis pris, ce sont « la Nation : c’est nous les blancs », « le racisme cébien », et « mort aux musulmans et aux islamo-gauchistes »). Mais Reflets, ça n’irait sans doute pas pas : le journal est orienté (comme toutes les publications le sont, orientées, mais c’est un détail), par contre Reflets n’indique pas clairement qu’il fait de la promotion pour les pédonazis de la CIA, ni qu’il aime bien le Dark ouaibe et les cryptes. Paraît-il que l’on milite tour à tour pour l’extrême-gauche, l’extrême-droite, le centre du milieu, les multinationales dirigées par les illuminatis, la confédération paysanne et la canonisation de Richard Stallman. Tout ça est très louche. Voire très mal.

 

@TouitTouit @samuellaurent En attendant, je trouve leurs analyses plutôt justes. :3 pic.twitter.com/5DmGzXAWKs

— G. Pépin (@Gnppn) 1 février 2017

Vient « la citation des sources ». Ben oui, en général, quand dans un sujet on parle d’une information, on met un lien, ou on cite la source expressément, avec l’extrait (comme dans cet article, remarquez bien). Mais Décodex explique que la source doit être « reconnue ». Ah. Par exemple, si vous publiez un article sur la Libye et que vous citez un article du Monde© de Bernard Henri-Levy, ça va. C’est une source reconnue le Monde, même quand c’est du BHL, n’est-ce pas ? Mais par contre, si sur la Syrie vous citez le travail d’un reporter qui est allé sur le terrain mais dont les constats ne sont pas allés dans le sens des affirmations du Quai d’Orsay et du Monde©, là, votre source sera-t’elle « reconnue » ?

Le passage le plus savoureux est celui de « l’équilibre de l’information ». Un pur moment de propagande bonheur journalistique : Le titre reflète-t-il le contenu de l’article ? Le site présente-t-il des informations factuelles ou des opinions et les distingue-t-il vraiment ? Le ton de l’article est-il mesuré et ouvert à des propos contradictoires, ou ne met-il en avant qu’une seule lecture des faits, sans donner la parole aux personnes mises en cause ? C’est là que toute la démesure (et l’aspect scolaire des auteurs de ce machin) du « plan pré-Decodex » se dévoile : sur le titre, c’est rigolo, parce que Reflets s’amuse avec les titres. Nos articles sont là pour « faire réfléchir en faisant sourire », souvent, mais pas expliquer froidement ce dont nous allons nous entretenir. Donc, quand Jef Mathiot, ce pédonazi des internets obscurs — adepte du cryptage chiffrement asymétrique quantique — titre « Le gendarme et les Darquenettes« , c’est mort. Les gens qui écoutent les conseils de Le Monde© savent qu’on ne doit pas être pris au sérieux, que « c’est rien que de la fake news » ce Reflets. Même si France culture reprend l’article pour en faire une très bonne chronique le lendemain (re LoL). Quant au « ton mesuré », quelqu’un a-t-il le règlement intérieur des tons journalistiques ? C’est pour un ami.

Avec le Canard enchaîné, ou d’autres publication humoristiques et/ou satiriques, de toutes les manières, les titres bourrés de jeux de mots ne collent pas du tout avec la règle du Monde©. Avec cette règle, tous les titres d’actualité devraient être en gros les mêmes. Comme en URSS ? Nan, allez, on déconne. Enfin presque.

Le factuel et les opinions : qui a décidé qu’un article factuel était un article obligatoirement de qualité versus un article d’opinion qui serait « louche » ou mensonger ? Ah oui, l’important c’est de les distinguer. Il faut dire au lecteur : « attention lecteur, ceci est un article d’opinion ». On ne sait jamais, le lecteur il pourrait confondre un papier documenté d’enquête avec une tribune politique, sur Reflets. Quant à « l’ouverture aux personnes mises en cause », en général, elles ne souhaitent pas nous répondre. Nos aventures avec Fleur Pellerin en témoignent (toujours invitée en radio, elle n’a jamais répondu). Mais sur plein d’autres sujets, la réalité est qu’un article d’opinion n’a pas nécessairement besoin — pour devenir fiable ou crédible — de faire parler les gens qui pourraient être concernés par ladite opinion. Le droit de réponse existe dans la presse, et n’importe qui peut — s’il est concerné par une tribune — demander ce droit de réponse. Il sera toujours publié. C’est là, la vraie règle. On l’a vu avec Frédéric Bardeaux sur Reflets. Ça a même fini dans un studio de radio (oui, France Culture, toujours).

Et donc, en conclusion de toutes ces petites « aides au jugement » sur la fiabilité ou non des sites d’information, arrive le fameux outil Décodex, ce petit moteur de recherche (qui contient au moins 600 sites d’info, mais pas encore Reflets, ni plein d’autres pure players comme NextInpact) qui vous dit si un site est vert, orange, gris, bleu ou rouge, avec bien entendu un texte consensuel sur le fait que même en vert, il faut aller vérifier l’info sur d’autres sites, etc, etc. Pour la couleur bleue, c’est plutôt bien pour toutes les Christine Boutin de France et de Navarre, qui pourront découvrir que Le Gorafi est un site satirique de fausse information… Pour le reste…

Automatiser le jugement et orienter les choix : Le Monde s’habille en Pravda

Le Décodex du Monde© juge Le site du Monde© en vert, et ses camarades de la presse « pas orientée » et « pas d’opinion » en vert aussi. Fakir, la publication militante de gauche créée par François Ruffin était en orange, mais comme ça a créé un peu de mousse, Fakir a été retiré du Décodex pour l’instant (afin de vérifier que Ruffin est bien un extrémiste à la solde de Cuba qui bouffe un milliardaire à chaque petit-déjeuner ?).

Valeurs actuelles — le journal qui vend des morceaux de Marine Le Pen et de Laurent Wauquiez — était en vert au début, et puis là aussi, Twitter a crié au scandale, alors ils sont en orange maintenant, chez Valeurs (c’est dur quand même). On est peu de chose entre les pattes de Décodex…

Serait-ce une sorte d’équilibrage qu’effectue Le Monde© en mettant deux mauvais points à ces deux publications politiquement opposées, puis en en retirant une ? Bizarre. Il n’en reste pas moins que ces deux sites d’information, enregistrés comme médias d’Information Politique Générale (IPG, tout comme Reflets), et qui emploient des journalistes pour écrire leurs articles, peuvent désormais se dire que les internautes en mal de discernement et ayant installé le plugin navigateur Décodex, vont voir passer leurs publications dans une couleur qui n’incite pas à les consulter. Avec, pour Valeurs, un lien d’article expliquant une information bidonnée par la publication en question, et pour Fakir… rien de particulier à notre connaissance. Juste l’envie de mettre Fakir pareil que Valeurs ? Comme certains analystes politiques établissent une correspondance entre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ?

« L’aventure Décodex » du Monde© est en fait un véritable affront. À l’intelligence des lecteurs, aux journalistes qui travaillent dans des publications qui sont ou seront mal « notées » par les Décodeurs du Monde©, à l’indépendance de la presse, qui, désormais, se voit jugée et notée par un média financé par l’État à hauteur de [beaucoup de millions d’euros par an] et propriété d’un groupe d’industriel particulièrement puissant et impliqué dans de nombreux secteurs d’activités cruciaux en termes démocratiques.

Si Reflets énonce « beaucoup de millions », c’est que les Décodeurs du Monde se sont fendus d’un article sur les 20 titres de presse les plus aidés par l’État en 2013, et que l’aide au Monde© était alors de 16 millions d’euros. Mais elle est, selon l’Etat, de 5 millions d’euros. Les fact-checkers vont devoir s’auto-fact-checker parce que le delta est quand même de 11 millions… Errata : effectivement, l’aide d’Etat globale au Monde© était de 16 millions d’€ en 2013, et de 5,4 millions d’€ en 2015. Grosse perte…

Mais il faut compter les 660 000€ de la fondation Bill Gates en 2016, 440 000€ en 2015, 327 000€ en 2014, et quelques centaines de milliers d’€ du fonds Google d’aide à la presse qui balance quand même 2 millions d’euros pour la France. (Aucun chiffrage détaillé n’est fourni, publication par publication).

Le Monde© s’habille en Pravda : la Pravda, le journal officiel du Parti communiste (unique) en URSS, indiquait aux citoyens soviétiques quelle était la « bonne information ». Celle qui correspondait à la ligne du parti. « Pravda » signifie « Vérité » en russe.

En 2017, en France, la « Vérité » se ferait-elle appeler « Décodex » ?

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On raconte que, dissimulée dans les profondeurs abyssales d’Internet, se trouverait une légendaire cité, un lieu hors l’Espace et le Temps et donc accessible uniquement aux pratiquants de la magie noire heureux possesseurs d’un ordinateur quantique. Il s’agirait d’un obscur territoire, contrôlé par un gouvernement et théâtre de ses noires machinations (sinon c’est pas drôle) : le Marianas Web.

Bien évidemment c’est du flan, mais blagounette ou conspirationnite aigüe, on voit de temps en temps resurgir cette « information » qui provoque à coup sûr l’hilarité sur les réseaux sociaux. Ce Marianas Web est l’excroissance la plus caricaturale d’une théorie malheureusement fort populaire, celle d’un Web (ou d’un Internet, tout ça est assez confus) scindé en différentes zones.

Entre le « Web surfacique » (propre et légal) et, notez l’emploi de la majuscule, le « Darknet » (terrain de jeu des débauchés), se trouverait une zone grise, le « Deep Web », contenant quant à lui les trucs potentiellement suspects mais dont on est pas certain qu’ils sont vraiment sales. À peu près.

Un plouf dans le Deep Web

Le « Deep Web » désigne, selon ceux qui l’utilisent, tous les contenus Web qui ne sont pas indexés par les moteurs de recherche. On laisse ainsi entendre, que si ce n’est pas indexé, c’est caché, et si c’est caché, c’est que ça doit être pas joli-joli.

Or les moteurs de recherche, s’ils ont beaucoup évolué, ne sont pas omnipotents. De plus, il existe une flopée de raisons pour que des contenus Web ne soient pas indexés. Les pages sans liens entrants échappent aux robots d’indexation, certains formats de contenus sont ignorés par les moteurs de recherche, d’autres sont exclus ou dépréciés par les moteurs eux-même ou à la demande des éditeurs de sites (coucou, robots.txt), des données sont accessibles uniquement via une saisie de formulaire. Plus simplement, des parties de sites sont privées, protégées par des mots de passe et sont, par la même, inaccessibles aux robots d’indexation : applications et bases de données d’entreprise, espaces de discussion nécessitant une inscription, votre déclaration d’impôts, votre compte Google, vos messages privés sur les réseaux sociaux… La liste est sans fin.

Vous éditez des billets de blog, des articles depuis une interface d’édition ? Vous consultez vos emails via une interface Web ? Bienvenu dans le « Deep Web ». Cette métaphore, et par opposition, celle du « Surface Web », laissent entendre qu’il y aurait deux espaces distincts, ce qui n’a guère de sens : il n’y a qu’un seul Web. Certains contenus sont indexés et, fort heureusement, d’autres ne le sont pas. Il n’y a aucun mal à cela, bien au contraire. Deal with it et les moutons seront bien gardés, comme nous avons coutume de dire.

Enfin, s’il est probablement le plus populaire, le Web n’est qu’un des milliers de services disponibles sur Internet et que nous utilisons, souvent sans en avoir conscience : courrier électronique, messageries instantanées, transfert de fichiers, résolution de noms de domaine, etc. Internet et le Web sont ainsi deux choses distinctes : le premier est un réseau, le second un service. Évoquer le «Deep Web » comme une entité à part entière ou pire, un lieu, est donc doublement aberrant.

Going dark

À l’origine, il y a environ 40 ans, on appelait un « dark net » un réseau connecté au réseau ARPANET (le prédécesseur d’Internet) mais qui, pour des raisons de sécurité, n’apparaissaient pas dans les listes publiques.

Le terme a ensuite été réutilisé, au début des années 2000, dans un papier de recherche qui traitait du droit d’auteur et du tipiakage des MP3. En gros, les chercheurs y expliquaient que le développement de solutions technologiques alternatives faisait que les DRM étaient une solution vouée à l’échec.

Suite à un nouveau glissement sémantique, le mot a commencé à être familièrement utilisé pour désigner peu ou prou tous les réseaux « superposés » à Internet (overlay networks) et intégrant des fonctions d’anonymisation. Ici, il faut lire l’expression « réseau superposé à Internet » comme une métaphore technique. Elle désigne les réseaux qui définissent leurs propres modalités de communication entre machines, tout en s’appuyant sur Internet pour transporter concrètement les informations entre elles. En clair, c’est toujours Internet.

Les plus connus de ces « dark nets » sont I2P, Freenet, ou le célèbre Tor). Ces outils d’anonymisation sont utilisés pour des activités parfois criminelles, mais aussi par des journalistes, des activistes, des lanceurs d’alerte et autres ressortissants de pays aux régimes peu recommandables. On le mentionne rarement, mais il y a également nombre de personnes « normales » qui en font usage pour échapper au traçage, à la surveillance, au harcèlement, ou pour se prémunir contre des violences conjuguales.

Eva Galperin, de l’Electronic Frontier Foundation, déclarait que le « plus gros problème de Tor, c’est la presse. Personne n’entend parler de cette fois où quelqu’un a échappé au harcèlement de son agresseur. Les gens entendent seulement parler de celui qui s’est enfui avec de la pédo-pornographie. » Difficile de lui donner tort.

En résumé, l’appellation « dark net » est d’origine pas tellement contrôlée, très imprécise puisqu’elle désigne plusieurs choses distinctes, et a une connotation fichtrement négative. Encore une fois, l’usage du nom propre — « Le Darknet » — figure un objet indépendant d’Internet ce qui est, à nouveau, doublement inexact.

Le Marianas Web

Nous l’avons vu, cette théorie des « niveaux de profondeur » d’Internet n’a pas grand sens, mais cela n’empêche ni de voir ses avatars plus ou moins grotesques (Deep Web, Darknet, etc.) refaire régulièrement surface (vous l’avez ?), ni certains de les documenter avec un formidable aplomb. Parmi ces concepts, le fantasmatique Marianas Web bat tous les records d’absurdité.

Figurez-vous que pour y accéder, d’après ce blog, il est nécessaire de posséder du « falcighol dérivation polymère ». Qu’est-ce donc que ce « falcighol », vous demandez-vous sans doute ? Je l’avoue, je me pose toujours la question. « C’est tout simplement l’informatique quantique » poursuit l’auteur du billet. Bon sang, mais c’est bien sûr !

Le niveau 8 du web est censé contrôler l’ensemble d’Internet. C’est apparemment une anomalie découverte dans les années 2000. Il est complètement insensible, mais envoie des signaux directement dans les ordinateurs du monde entier, ce qui lui permet de contrôler Internet, mais cela dépend du hasard. Personne ne semble avoir le contrôle. D’après ce qu’on dit, une organisation / gouvernement secret détient le contrôle sur ce niveau, mais on ne sait pas.

Jusqu’ici c’est limpide, continuons.

Apparemment, vous devez résoudre un simple puzzle … verrouillage des fonctions de niveau 17 niveau quantique TR001. Il s’agit essentiellement de l’informatique quantique le plus avancé, totalement impossible à résoudre avec nos ordinateurs. Vous avez besoin d’une technologie profonde que personne ne possède.

On s’amuse, on taquine, mais c’est pas bien méchant ces bêtises. Ce qui est en revanche beaucoup plus étonnant, c’est de trouver mention de ce Marianas Web, et dans des termes très proches de ceux du billet de blog au « falcighol »… Dans un article de la revue éditée par la Gendarmerie Nationale, précisément page 126.

n° 256 de la revue de la Gendarmerie Nationale
n° 256 de la revue de la Gendarmerie Nationale

Ô ironie, ce passionnant article s’intitule « Former des citoyens numériquement responsables ». J’ai dans l’idée que c’est pas gagné…

Mise à jour du 07/02/2017 : suite à un gros trolling sur Twitter une prise de contact de la rédaction avec la Gendarmerie Nationale, la revue a été mise hors-ligne.

Mise à jour du 08/02/2017 : … malheureusement, elle est encore disponible ici.

";s:7:"dateiso";s:15:"20170207_172716";}s:15:"20170207_120825";a:7:{s:5:"title";s:77:"Comment la cybersécurité pourrait s’inviter à la présidentielle de 2017";s:4:"link";s:92:"https://reflets.info/comment-la-cybersecurite-pourrait-sinviter-a-la-presidentielle-de-2017/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=35973";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 07 Feb 2017 11:08:25 +0000";s:11:"description";s:258:"Depuis les dernières élections américaines et les soupçons d’un parasitage du Kremlin qui aurait mené à l’élection de Donald Trump, l’idée que Poutine fait des trucs pour façonner le monde à l’avantage de la Russie […]";s:7:"content";s:5137:"

Depuis les dernières élections américaines et les soupçons d’un parasitage du Kremlin qui aurait mené à l’élection de Donald Trump, l’idée que Poutine fait des trucs pour façonner le monde à l’avantage de la Russie fait son chemin. Des trucs un peu louches en matière de renseignement, de collecte, et de fuites d’informations, typiquement le genre de « trucs » qui peuvent significativement influer sur un scrutin… des trucs que d’autres puissances font subir à des nations sans que, généralement, le monde ne s’en émeuve.

Si ces derniers jours ont laissé bonne place au « PénélopeGate » initié par des médias d’investigation comme le Canard Enchaîné et Mediapart, il n’est pas à exclure que des fuites d’informations, acquises par des cyberattaques puissent être dans ces prochains jours une source de parasitage (ou d’éclaircissement) du débat politique.

On peut s’amuser de voir François Fillon critiquer ces « officines » qui se ligueraient contre lui et dans le même temps voir un bot lâché sur Twitter pour venir à sa rescousse avec le hashtag « Stopchasseàlhomme ». Mais l’officine Kremlin (ou une autre officine d’un autre pays « ami » ou pas), si elle devait frapper, ne ferait pas de bruit, ne lancerait pas de hashtag sur Twitter, elle s’attaquerait tout simplement aux sites web des candidats.

Il ne faut pas être à la tête d’une horde de hackers chinois, nord coréens, russes ou pachtounes pour se rendre compte que le risque est bien réel, un risque issu de la négligence « caractéristique » de l’homopoliticus.

Les plus geeks de nos lecteurs connaissent très bien WordPress, le système de gestion de contenu plébiscité par la majorité des candidats à l’élection présidentielle (Macron, Fillon, Le Pen et Hamon pour ne citer qu’eux)… Il savent aussi que ce système de gestion de contenu, c’est un peu comme une voiture, ça nécessite un minimum d’entretien, en l’occurrence des mises à jour… de sécurité. Mises à jour qui sur WordPress se font en quelques clics et ne nécessitent aucune compétence technique particulière.

Des mises à jour qu’au moins deux candidats de « premier plan » semblent avoir passées aux oubliettes alors même qu’ils collectent sur leur site les données personnelles de leurs militants. C’est ce qu’on appelle le syndrome « install & forget ».

Le install & forget sauce Fillon

Le install & forget sauce Macron

 

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Les quatre candidats à la présidentielle les plus éligibles — hormis la candidate de l’extrême droite — sont des « on ». Pour les « on » de droite, Fillon sera donc nommé « Fill » dans cet article, tout comme Macron, deviendra Macr, et à gauche, Hamon, Ham, et Mélenchon, Mélench. Tout n’est qu’affaire de convention, en fin de compte. Et puis du point de vue sonorité, répéter autant de fois le son « on » dans un même article n’est pas à proprement parler très agréable. Le club des « on » prend un peu la tête, de par leurs patronymes respectifs (ils l’on fait exprès ou quoi ?) et au delà, de par leur personnalité, leurs « propositions » respectives, et leur goût pour le pouvoir (ou le contraire pour l’un d’entre eux). Petit tour du club des « on », trois mois avant le début du grand n’importe quoi amnésique de la présidentielle française.

L’amnésie politique française

Le génie politique français passe par une faculté extraordinaire des électeurs — que les candidats savent exploiter à merveille : l’amnésie. Avant de décrire la réalité [un tantinet historique] et politique des quatre membres du club des « on », que bon nombre d’éditorialistes et de citoyens semblent oublier, précisons une chose importante : Marine Le Pen est la candidate d’un vieux parti raciste d’extrême droite, elle a toujours adhéré aux valeurs de ses alliés européens d’extrême droite, dont certains partis se revendiquent du néo-nazisme. Ceci étant précisé, allons voir quand même pourquoi le club des « on » est décidément bien prise de tête et devrait faire réfléchir les électeurs. Ou pas.

François Fill : l’homme qui a vu l’homme qui a vu…

Le candidat François Fill est en politique depuis 35 ans. Il n’a jamais travaillé, a toujours été assisté entretenu par l’argent public. Il a été aux « responsabilités » à de nombreuses reprises, au point de diriger le gouvernement de Sarkozy durant les cinq ans de son mandat.

Quand Fill s’emballe sur les dépenses publiques qu’il estime « bien trop importantes » promettant qu’il voudrait les réduire s’il était élu, il sait de quoi il parle : la dette publique s’est creusée de 600 milliards d’euros avec le gouvernement qu’il dirigeait, entre 2007 et 2012. Du jamais vu. Et si les électeurs pensent que « c’est à cause de la crise, et qu’il était obligé », il faut tout de même leur rappeler que les cadeaux fiscaux colossaux faits aux [très grandes] entreprises que Fill a effectués, les renflouements de banques, la généralisation des niches fiscales et la réduction drastique des agents du fisc sont difficilement explicables en termes de « bonne gestion de l’argent public ».

Mais quand on salarie son épouse et ses enfants pour près d’un million d’euros sur des postes que ces derniers ne peuvent pas [vraiment] justifier, il est vrai que venir faire la leçon sur ce sujet devient périlleux.

Emmanuel Macr : « le reniement c’est maintenant ».

Le candidat Emmanuel Macr, quant à lui est un pur bijou de l’amnésie collective. Imaginez un instant qu’il vient de sortir de 2 ans d’activité intense au ministère de l’économie et se permet d’expliquer à qui mieux mieux comment il va redresser économiquement la France tout en améliorant la redistribution des richesses.

L’homme qui a pondu les lois travail les plus régressives, de précarisation généralisée des salariés, laissé le chômage continuer d’exploser, vient donner lui aussi la leçon sur la bonne gestion économique du pays. Son échec au ministère de l’économie, avec une faculté à appliquer une politique entièrement basée sur les demandes du MEDEF, devrait — si l’amnésie collective était moins forte — définitivement le discréditer. Sans compter que si cette politique pro MEDEF avait au moins « relancé l’économie » et fait grimper la croissance du PIB, il serait possible de suivre notre Macr dans ses délires de « baisse des charges » (les cotisation sociales) à venir, ou autre solutions pro-capital mises en œuvre depuis plus de 20 ans.

Mais non : l’économie n’est plus celle des années 80, et toutes les solutions du premier de la classe ont été déjà appliquées, sans succès. Ce qui ressort de ce candidat, est avant tout une capacité hors du commun à renier ses propres actions tout en recyclant les solutions qu’il a déjà appliquées… en comptant sur l’amnésie collective bien française pour réussir à faire avaler la pilule.

Benoit Ham : l’homme qui regardait le doigt ou  « Le chauffeur Uber du PS » (cf ses costumes)

Benoit Ham est un calculateur électoraliste de haut vol. S’il s’est auto-« viré » du gouvernement, après 2 ans de « pas grand chose » au ministère de… (lequel déjà ?), Ham est l’homme de toutes les promesses pour gagner la primaire à gauche de la gauche et pas mal à droite tout en étant lui-même plus à gauche que le centre du PS qui n’est pas très à gauche.

En gros, Ham n’a pas franchement de programme, mais des mesures qu’il a improvisées vite fait sur un coin de table d’une péniche parisienne pour séduire l’électorat qui ne supportait ni Valls ni Montebourg (les autres ne comptaient pas). Cet électorat est en grande partie : les cadres un peu bourgeois mais qui ne veulent pas l’assumer et sont « super concernés par l’état de la société vraiment trop injuste avec tous ces pauvres et ces précaires, mais laissez-moi faire fumer mon American Express. »

Une fois cette étape effectuée, Benoit Jambon Ham va tenter de séduire une partie des fans de Mélench, tout en se propulsant sauveur du PS, dernier rempart contre l’implosion finale du gros machin plein d’éléphants corrompus. Sorti de ces calculs électoralistes, Ham est un gentil escroc, disciple de Hollande : chez lui tout est promesses radicales ou synthèse douce, fonction du vent, du public, et des échéances. Son revenu universel est tout sauf inconditionnel, ni de base, il n’est en réalité qu’une sorte de « RSA jeunes » généralisé, qui — si plein de conditions sont réunies — pourrait s’appliquer à d’autres que les jeunes, mais plus tard. Sauf qu’un RSA, même filé à tout le monde, ça ne sert pas à grand chose. Ca ne modifie pas du tout la société en profondeur comme le véritable revenu universel pourrait le faire. Quelqu’un à certainement montré le revenu universel à Benoit, et Benoit a regardé le doigt de celui qui lui montrait. Un doigt très XXème siècle, que Benoit a pris pour une révolution du XXIème…

Jean-luc Mélench : « après moi, le déluge, ou la politique du vieux briscard ».

Le cas Mélench dans le club des « on » est particulier : il est le seul à venir éructer à peu près la même chose depuis plusieurs années, avec quelques toilettages sur les bords, mais tout son « logiciel » politico-idéologique est en gros le même. Mélench parle aux lecteurs du Monde Diplo, aux intellectuels de la pensée marxiste pseudo-révolutionnaire, à tous ceux qui croient « qu’il est possible de changer le monde pour aller vers un monde meilleur possible ».

Pas mal de profs et de professions intermédiaires qui se sentent l’âme un peu révolutionnaire, et précarisés par la mondialisation. Mais qui ne vont pas si mal que ça (comparés aux employés des grandes enseignes ou des derniers ouvriers qui votent pour la plupart FN) , soyons clair.

« La France insoumise » de Mélench, c’est le club des altermondialistes de salon, convaincus que leur leader est le Chavez français. Sauf que Mélench, pendant que Chavez faisait de la tôle — puis parvenait à se faire élire par les classes les plus populaires de son pays — lui, le Mélench, il roupillait au Sénat comme membre du PS, votait Maastricht qu’il honnit aujourd’hui, prenait le poste de ministre de la formation professionnelle sous le gouvernement Jospin avec un résultat que personne n’a jamais pu évaluer. Bref, au PG, on a un vrai gros programme (pas une suite de mesures comme les autres), avec de vrais chamboulements que 10% à 12% du corps électoral est prêt à accepter. C’est le score de Mélench en 2012, ce sont les 10% d’intentions de vote actuellement sniffées par les boites de sondage.

La fabrique des prévisions

Comment ça pourrait se passer ou pas ? Tout le monde est d’accord pour dire que désormais on ne sait plus grand chose, que tout peut basculer, etc, etc… Ok. Mais dans l’absolu, quelques constantes peuvent nous aider à comprendre ce qu’il pourrait se passer. Fill va exploser en vol, son Comité théodul de LR va devoir nommer l’un de ses proches, parce qu’il va se faire mettre en examen. Un proche, ou pas trop proche. Mais quand même. Tout ça ne mènera pas le candidat LR au delà de 18 ou 19% de toutes les manières, même si Fill reste en lice. Si le vent est dans le bon sens.

Reste Marine qui continue à faire du 26 ou 27%, et on peut compter sur l’électorat de bidochons blindé à TF1-BFM-M6 etc, pour aller aux urnes le sourire aux lèvres. Notre petit Macr qui flirte avec les 25% semble donc assuré d’aller affronter la blonde sans aucun souci pour se faire élire président de tous les membres du MEDEF Français à au moins 65%.

Mais. Mais du côté de chez Mélench, il semblerait que des pétitions commencent à tourner pour demander au leader Maximo d’arrêter de s’entêter. De saisir la chance historique de pouvoir enfin aller appliquer un programme de gauche assez à gauche en ralliant Ham, qui — semble-t-il — serait plus à gauche que ce que le PS a d’habitude dans ses tiroirs. Parce qu’en réalité, si Mélench accepte de se retirer, les 17% (d’intention) de Ham, cumulé à ses 10%, ça fait un deuxième tour Ham-Le Pen. D’ailleurs Mélench a déjà répondu à Ham : il accepte de discuter. Mais il demande à Ham de « choisir ». Hohoho. Tout va donc résider, pour ce qui est censé être la « gauche », dans la faculté du radical de gauche ex-PS à se la mettre derrière l’oreille et accepter de ne plus se présenter à la présidentielle. Et ça, c’est pas gagné. Sauf si ses militants lui soufflent dans les bronches. En masse. Et comme en réalité, Mélench a tout à perdre en se désistant, il ne le fera pas. Pourquoi ? Parce qu’il perdrait sa boutique. Une fois sorti du gouvernement, son PG serait mort et enterré, il n’aurait plus de mandat, il ne serait plus rien. Et ça, Mélench, il a pas envie.

Affaire à suivre, donc.

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On peut le tourner dans tous les sens possibles, lorsqu’une entreprise fait l’objet d’une instruction pour complicité de torture par un pôle dont l’intitulé est « génocide et crimes contre l’humanité, crimes et délits de guerre », cela fait désordre sur le curriculum vitae de son dirigeant. C’est exactement ce qui est arrivé à Amesys et Qosmos, respectivement dirigées par Philippe Vannier et Thibaut Bechetoille. Où en sont ces dossiers ouverts en avril 2014 ?

Hora fugit, stat jus (le temps passe, le droit reste) est la devise de l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité, les génocides et les crimes de guerre, service interministériel rattaché à la Gendarmerie nationale française ayant pour vocation de coordonner, animer et diriger les investigations judiciaires en matière de lutte contre les crimes contre l’humanité et les génocides

Si l’instruction contre Amesys et Qosmos semble avancer à petits pas, il ne faut pas perdre de vue que le temps judiciaire est un temps long. Les preuves de l’implication d’Amesys dans la vente d’un système d’écoute global des communications via Internet à la Libye du Colonel Kadhafi ne sont plus à faire. Le puzzle du comment, pourquoi et grâce à qui, se met en place peu à peu et il y a fort à parier que la dernière personne qui sera convoquée par le pôle, sera Philippe Vannier. A moins bien entendu, que le pôle génocide et crimes contre l’humanité, crimes et délits de guerre décide in fine de rechercher la responsabilité des hommes et femmes politiques qui ont, derrière le rideau, organisé ce deal impliquant, il faut le rappeler, un terroriste, condamné comme tel par la Justice française.

Phiplippe Vannier est en effet l’artisan de ce deal avec la Libye de Kadhafi. C’est lui qui a créé l’entreprise Amesys, qui a discuté avec les autorités françaises, qui a fait le voyage à plusieurs reprises à Tripoli, y compris quelques jours avant la première répression sanglante en 2011, histoire de tenter de vendre aux Libyens un upgrade du système.

Philippe Vannier n’est pas un exécutant. Ce n’est ni un codeur dont l’outil a servi a arrêter et torturer de manière plus « efficace » des opposants, ni un cadre d’une entreprise « obligé » d’obéir pour ne pas « perdre son boulot ». Non, c’est le fondateur d’Amesys, son dirigeant, celui qui a fait le choix d’aller vendre un Eagle à la Libye et qui s’en est félicité.

Pourquoi s’en est-il félicité? Parce que ce deal a fait sa fortune, au sens premier du terme.

La vente d’un Eagle à la Libye a été récompensée par la possibilité de racheter à (très) peu de frais la société Bull. Puis il a pu revendre la société Bull à Atos. Double culbute.

Petit retour en arrière. En janvier 2010, Bull raconte à la presse l’inverse de ce qu’elle fait. La société annonce reprendre la SSII Amesys. En réalité, Bull s’offre à  Crescendo Industries, la maison mère d’Amesys dont Philippe Vannier est le principal actionnaire. Crescendo, la maison  mère d’Amesys, reçoit 24 millions d’actions soit à peu près 20% du capital de Bull post augmentation de capital, à quoi Bull ajoute 33  millions en numéraire (du liquide).

Au total, l’entité Amesys (qui  regroupe plusieurs filiales) est valorisée à 105 millions d’euros (72  millions en actions et 33 en liquidités). Résultat de l’opération,  Crescendo détient 20% du capital de Bull devenant ainsi de très loin le  premier actionnaire après France Telecom (autour de 10%). De son côté, Phillippe Vannier et ses deux compères avec qui il a créé Amesys, Dominique Lesourd et Marc Hériard-Dubreuil, crée un fonds d’investissement qui va acquérir jusqu’à près de 4 % du capital de Bull.

En 2009, avant la fusion des deux sociétés, nous avions Bull avec un  chiffre d’affaires consolidé de 1,110 milliard d’euros et Amesys avec  un chiffre d’affaires prévu à 100 millions d’euros en 2009. Il est donc, c’est une évidence, parfaitement logique que Amesys absorbe Bull pour le plus grand profit de Crescendo Technologies, détenu par Philippe Vannier  et ses deux associés historiques… Ou pas…

Evidemment, cela ne loupe pas, Philippe Lamouche, patron de Bull de l’époque se fait débarquer quelques mois plus tard et Philippe Vannier le remplace. Il est fort improbable que Philippe Lamouche n’ait pas vu  venir l’avenir qui se dessinait pour lui. On peut raisonnablement  supposer qu’il n’a pas eu le choix de refuser cette reprise du capital  de son entreprise par une petite SSII aixoise.

De fait, celle-ci avait, avec l’appui des nervis de Nicolas Sarkozy, vendu un système d’écoute global, le fameux Eagle, à la Libye de  Kadhafi. Le début d’une aventure menée par l’Etat français, consistant  très probablement à mettre en place un système reposant sur le DPI made  in France et ressemblant à celui de la NSA, dénoncé par Edward Snowden.

La principale différence entre les deux infrastructure étant que la  NSA a investi des sommes sans doute colossales pour la mettre en place  tandis que la France l’a vendue à des dictatures et des Etats policiers  particulièrement fâchés avec les Droits de l’Homme tout en en conservant  l’usage.

Ce point reste à développer. Mais plusieurs témoignages d’employés d’Amesys dans le cadre de la procédure en cours laissent entendre que la société conservait un accès distant à l’infrastructure mise en place en Libye, ne serait-ce que pour la maintenance. Peut-on imaginer la DRM et/ou la DGSE favoriser et soutenir l’installation d’un tel système en Libye sans se réserver un accès distant ?

La reprise de Bull par Philippe Vannier, qui ressemble fort à un  cadeau de remerciement pour services rendus et à un projet  d’optimisation des ressources françaises visant à mettre en place un  système d’écoute global, était donc dès le départ une très belle opération pour l’actuel patron de Bull. Une opération financière tout d’abord.

Avant la Libye, Eagle n’existe pas. C’est l’argent du contrat avec Kadhafi qui permettra de le développer, puis de le revendre à plusieurs pays fâchés avec les Droits de l’Homme. Cette activité Eagle sera l’argument majeur pour la fusion Amesys-Bull.

L’homme de la cyber-sécurité et le terroriste

Par ailleurs, cette belle opération financière se double d’une totale impunité. Amesys a vendu un système Eagle à un dictateur  sanguinaire sous couvert de lutte contre le terrorisme alors que la  société avait pour interlocuteur Abdallah Senoussi, beau frère du guide  suprême, mais aussi, condamné en France pour terrorisme, justement, en  raison de son rôle dans l’attentat du DC-10 d’UTA. Pour autant, à part  une plainte pour complicité d’actes de torture déposée par des ONG, rien  n’est venu troubler la quiétude de Philippe Vannier.

Celui-ci a désormais vendu Bull à Atos, réalisant une deuxième culbute financière.

Un peu de chiffres… Crescendo Technologies a donc repris Bull pour  zéro euros si l’on considère que cette holding a juste transféré ses  avoirs dans un ensemble plus grand et qu’elle contrôlait par la suite, ou 105 millions d’euros si l’on retient les chiffres avancés par le document de référence de l’AMF.

Atos a racheté Bull pour 620 millions. Ou 4,90 euros par action.  Dont 24% environ sont directement entre les mains de Crescendo  Industries. Qui se retrouve donc virtuellement à la tête d’environ 145  millions d’euros quatre ans après l’opération Bull-Amesys. On peut aussi  intégrer la dépréciation des actifs Amesys opérée par Bull en 2011  (quelque 31,5 millions d’euros) et valoriser Amesys à 73,5 millions  d’euros. Culbute dans ce cas : 71,5 millions d’euros.

Il faut regarder de près les chiffres de la holding Crescendo pour bien comprendre ce qui s’est passé, principalement sur la base de la vente d’un Eagle à la Libye (qui permis l’absorption de Bull) :

La procédure en cours n’a pas encore touché Philippe Vannier, pourtant architecte en chef de l’opération libyenne. Ce n’est probablement qu’une question de temps. Car a force d’entendre des salariés ou ex-salariés de la galaxie Amesys, il est probable que les juges remontent vers la tête. Quelle sera sa défense ? La même que celle de son commercial en chef Bruno Samtmann : on ne savait pas, nous on vendait des stylos pour lutter contre les terroristes et les pédophiles ? Pas sûr que ça marche…

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Il a toujours été fort compliqué de faire comprendre à une sole complètement plate qu’il existe une troisième dimension. Il est tout aussi difficile de faire comprendre à un politique qu’il est enfermé dans sa tour d’ivoire et que les gens ne le croient plus. Ou à un journaliste que ses sujets et le traitement de ses sujets ne passent plus auprès des lecteurs. Il faut dire que jusqu’ici, ça continuait de marcher. A chaque élection, les candidats du système continuaient de se faire élire. A chaque campagne, les journalistes continuaient de traquer la moindre petite phrase, à faire croire à leur impertinence, à indiquer la voie aux électeurs. Mais cette fois, c’est un peu plus compliqué.

Les politiques continuent de croire qu’ils vont se faire élire, que les gens sont intéressés par ce qu’ils racontent et surtout, qu’ils vont pouvoir continuer de profiter du système. Ce système qui n’a qu’un seul but : se préserver lui-même. François Fillon pense qu’il n’a rien fait de mal en salariant sa femme et ses enfants. Et qu’il pourra continuer à le faire.

Les journalistes semblent tomber des nues : « il était l’homme intègre qui n’avait jamais été touché par un scandale« . Ah ? Vraiment ? Tous les éditocrates semblent avoir oublié un peu vite que François Fillon a été le premier collaborateur de Nicolas Sarkozy pendant cinq ans. Et s’il a pu s’asseoir sur toutes les magouilles du clan sarkozyste, comment pourrait-il être choqué des 500.000 euros reçus par sa femme pour ses bons et loyaux services inexistants ? Tout cela est très naturel, voyons. Tout le monde le fait d’ailleurs. N’est-ce pas là sa première défense ?

A gauche, Manuel Valls et Benoît Hamon sont des frères ennemis. Ils sont irréconciliables, nous expliquent les éditocrates. Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour voir les ralliements intervenir. Notez, il y a tant de postes à assurer, tellement d’argent en jeu, le parti socialiste de sa gauche à sa droite, ne peut faire l’impasse. Vite, vite, un « rassemblement ». Pour le bien de la nation et des Français bien entendu. Ou pour celui du PS et de ses politiques professionnels. Qui sait ? Et tous de croire que Benoît Hamon a une chance. Allez, on y va, comme en 2012, et hop, avec un peu de chance, on repartira pour cinq ans. Au PS, on semble incapable de voir qu’il y a une dimension dans laquelle les gens ont compris qu’après avoir tenté de tomber encore plus bas qu’avec François Hollande, on pouvait faire croire à un « rassemblement ». Il n’y a pas une semaine, Malek Boutih, soutien de Manuel Valls,  estimait que Benoît Hamon était « en résonance avec une frange islamo-gauchiste« . Pas moins. Les islamo-gauchistes, ce terme chéri de la fachosphère dans la bouche d’un homme estampillé à gauche. Il ne manquait plus que ce genre de choses pour finir de faire comprendre à Paulo à quel point PS avait sombré…

En attendant, Paulo, au Bar des amis, il éructe. Tous ces politiques, il ne croit plus un mot de ce qu’ils racontent, la preuve, Hollande a trahi après son élection. Macron ? C’est celui qui a fait la Loi du même nom et qui incarne le virage libéral de Hollande. Fillon ? Un mec qui file 500.000 euros d’argent public (les impôts de Paulo. Il est pas si con, Paulo…) à sa femme pour un travail fictif. Et même si elle a travaillé, Paulo, il sait qu’elle s’est bien moins emmerdée que lui à l’usine et que lui, il ne gagne pas 500.000 euros, même en vingt ans. Et Paulo, il écoute les journalistes. Ou il les lit. Et il faut bien le dire ici, Paulo, il s’en tamponne le coquillard des considérations sur la dette, le chômage qui inverse sa courbe ou pas, le revenu universel qui n’en est pas un, l’inconnue Macron, l’inconnue si Fillon ne se présente pas. Paulo il sait désormais une chose et il le dit : tous pourris, politiques comme journalistes.

Quant à nous, il nous reste à prier pour que Paulo, il ne vote pas Marine, rien que pour essayer de démontrer aux politiques qu’il existe une quatrième dimension, la sienne, dont ni les uns ni les autres ne semblent pouvoir envisager l’existence.

 

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C’est sans doute l’une des merveilles de la mondialisation, du progrès, lorsque vous prenez un vol intérieur Air France, vous achetez votre billet via leur site Web (pas d’humain), vous éditez vous-même votre carte d’embarquement sur le site Web (pas d’humain), vous éditez vous-même votre étiquette pour votre bagage (pas d’humain), vous pesez vous-même votre bagage et vous scannez-vous même votre étiquette (pas d’humain). In fine, vous appuyez vous-même sur le bouton pour faire partir votre bagage sur le tapis roulant (pas d’humain). C’est peut-être ce recours au client comme employé qui permet de baisser le coût du transport aérien ? Il semble donc assez logique qu’Air France propose dans un avenir plus ou moins proche que ses clients pilotent l’avion, déchargent les bagages, conduisent le bus entre l’avion et le terminal. A un certain moment, le prix du billet ne reviendrait qu’à celui du kérosène grillé sur le parcours. A 1,5 dollars le gallon, ça devrait être très abordable dans un avenir proche, le billet d’avion Air France.

Cette anecdote est finalement assez révélatrice de ce qu’apporte dans son panier garni la « digitalisation » des entreprises. Une lente disparition des métiers. Cela se retrouve dans la grande distribution où les clients sont amenés à scanner leurs courses seuls, sans caissière. C’est assez mauvais pour la courbe du chômage. Aujourd’hui, vous avez plus de chances de trouver le produit qu’il vous faut à un px plus attractif en vous rendant sur le site Web de SFR qu’en allant en boutique. Les employés de ces dernières ont perdu leurs marges de manœuvre au fil des ans. Un résultat de la stratégie du doigt déployée par SFR. L’opérateur aurait pu choisir de donner plus d’outils, plus de possibilités à ses vendeurs en boutique, les armer avec des applications Web. Il a choisi de les appauvrir pour les faire disparaître à terme. Si les clients trouvent leur compte sur le site plutôt qu’en boutique, c’est assez « logique ». Sauf que les dés sont pipés.

La transformation numérique des entreprises en soi n’est pourtant pas forcément une mauvaise chose et n’implique pas obligatoirement une disparition des métiers et des savoir-faire humains. C’est la voie choisie qui peut poser problème.

La voie choisie par la plupart des entreprises est celle du profit maximum sans vision globale. Et pourtant, ce réseau a ses particularités qu’il serait bon de prendre en compte. Il est fondé sur le partage des connaissances. Pour une entreprise, le partage est probablement un concept socialo-communiste et donc peu utile. A tort. Il faudrait désapprendre à vendre et apprendre à partager. Ce qui n’est pas impossible et qui ne contribue pas à terme à  grever le chiffre d’affaire, au contraire.

 

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Suite aux quelques inquiétudes sur les rachats de terres agricoles dans le Berry (et un peu ailleurs) par 2 multinationales entre 2014 et 2016, (dont Reflets vous a retranscrit les modes opératoires dans deux articles, ici et ), des coups de gueule ont eu lieu à l’Assemblée nationale. Une nouvelle loi vient donc d’être approuvée, ce 18 janvier 2017 pour « protéger la France du rachat de terres agricoles par des multinationales ». En gros.

Pourtant, une loi, la « Loi d’avenir pour l’agriculture » était censée faire la même chose : autoriser les Safer  à être alertées en cas de rachat d’actions de SCEA, même partielles (selon Le Foll, voir plus loin). Puisque jusque là, quiconque rachetait 99% d’une SCEA échappait à tout contrôle ou toute régulation (droit de préemption de la Safer). Ce qu’ont fait les multinationales Hong Yang et Beijing Reward International. Face à ces controverses, au cours d’une question à l’Assemblée nationale, le gouvernement français avait répondu. Fermement. Parce que c’était un peu injuste.

Notre ministre de l’agriculture, le bien nommé Le Foll, se félicitait donc, en mai 2016, de cette « disposition légale de 2013 » (en réalité adoptée en 2014) qui désormais, selon lui, empêchait des méchants investisseurs chinois de venir piquer les terres agricoles des petit paysans français — souvent bien endettés — et mal en point. Puisque les Safer étaient prévenues depuis le 1er janvier 2016, date du décret d’application. Et comme tous ces rachats avaient été faits avant 2016, c’était ballot, mais on ne pouvait rien faire. Mais maintenant c’était bon. En France, une loi de 2014 — vitale pour protéger l’agriculture contre les appétits des industriels — met au bas mot 2 ans avant d’être appliquée. Parce que c’est compliqué, ou bien qu’on a du mal à trouver les bonnes imprimantes. Enfin c’est comme ça. La réponse du ministre de l’Agriculture est donc très claire :

Ah bah non, en fin de compte, ça marche pas vraiment

Reflets expliquait pourtant que « ça marchait pas bien » toujours dans cet article qui attestait de rachats de terres par les multinationales , comme avec le rachat de la SCEA La Bergerie, le 28 janvier 2016. Extrait :

L’opération à 942 000 € qui a permis au groupe Beijing Reward International (associé à Hong Yang) de devenir propriétaire à 99% de la SCEA la Bergerie (encore) dans l’Indre, dément cette assertion. Personne ne semble en avoir entendu parler, selon nos sources, et la Safer — si elle a été mise au courant — a laissé l’opération se faire. Chinois : 1 Le Foll : 0.

 

Reflets étant généreux, nous mettons à disposition le document notarié dans son intégralité à destination de ceux en charge de faire appliquer la loi et qui nous le demanderaient. Et même à tous les autres.

Or, donc, si « ça ne marchait pas bien », c’est donc que Le Foll avait oublié des choses, puisqu’une nouvelle loi spécifique vient d’être adoptée sous la pression de vilains écologiste ? Oui, il manquait une chose importante, le fait que la « Loi d’avenir pour l’agriculture » n’était de toute façon pas suffisante, puisqu’une autre loi, la « Sapin 2 » sur « la gestion du foncier » avait été votée en 2016, mais retoquée par le Conseil constitutionnel en décembre de la même année. 

C’est un peu compliqué. Mais comme le site spécialisé dans l’agricole Terres.net le précise :

« Cette [nouvelle] proposition de loi reste identique aux mesures censurées de la loi Sapin 2. « Le Conseil constitutionnel a censuré les mesures sur la forme et non sur le fond », a rappelé Dominique Potier. »

Puis :

La censure du Conseil constitutionnel a donc débouché sur deux textes quasiment identiques, l’un déposé par un député socialiste, l’autre par un sénateur LR.

Bon. Ok. Et ensuite, plein de petits détails un peu pointus, mais dans le corps de la loi une chose attire le regard :

Ainsi l’article 1er reprend le dispositif de l’article 90 de la loi Sapin 2 : il prévoit que l’acquisition de foncier agricole se fasse par l’intermédiaire d’une société dont l’objet principal est la propriété agricole. Cette obligation est proportionnée puisqu’elle ne s’impose qu’aux acquisitions futures et aux propriétés dont la surface est supérieure aux seuils prévus par le schéma directeur régional des exploitations agricoles.

Bien, bien. Mais donc, une multinationale, si son objet principal est l’agricole, peut encore acheter des terres ? Ok, elle ne peut plus si elle ne fait pas de l’agricole. Voyons la suite :

Elle ne s’impose pas aux sociétés ou associations dont l’objet est par nature la propriété agricole, ni aux groupements agricoles d’exploitation en commun (GAEC), ni aux entreprises agricoles à responsabilité limitée (EARL).

Ah, oui, mais donc : toutes les structures qui gèrent de l’agricole ne sont pas concernées par la loi. Ce qui veut dire que Hong Yang et Beijing Reward International, par exemple, à la tête de 2 groupements fonciers, peuvent encore acheter des terres ? Non ? Si ? Et si d’autres multinationales rachètent des GFA, ou montent des EARL, ils ne seront pas sous le coup de la régulation de la Safer ? Si ?

Tout ça est très compliqué. Mais le Sénat pourrait rassurer tout le monde :

(…) crée une obligation, pour les acquisitions de terres par des sociétés, de constituer des structures dédiées, comme des GFA, dont l’objet principal est la propriété agricole, et instruit une possibilité pour les Safer de disposer d’un droit de préemption sur les cessions partielles de parts de ces structures, de manière à maîtriser, voire à prévenir, les phénomènes d’achats massifs de terres au détriment des agriculteurs locaux (…)

Ah. Quand même. Mais ce n’est pas encore fait. Même pas à l’agenda du Sénat :

Contrairement au texte de Dominique Potier, qui sera débattu en séance publique le 18 janvier prochain, le texte déposé au Sénat n’a pas encore trouvé sa place dans le calendrier des sénateurs.

Conclusion provisoire

La conclusion provisoire au sujet de la nouvelle loi de « protection contre l’accaparement des terres agricole et au développement du biocontrôle » reste que des juristes spécialisés devraient se pencher dessus. Fortement. Sachant que les 2 multinationales chinoises pourraient continuer (si besoin) de racheter des terres agricoles, puisqu’elles ne sont plus des multinationales, mais des SCEA et des GFA bien françaises, et que d’autre part, les subtilités juridiques du texte pourraient laisser quand même laisser pas mal de possibilités de montages.

Avec en tête que tous ces textes peuvent prendre des années avant d’être appliqués, puisque cliquer « ok » pour valider une loi au Journal officiel est quelque chose d’assez complexe d’un point de vue administratif dans ce beau pays qu’est la France, que le Conseil constitutionnel peut toujours passer par là, et puis qu’avec le prix du toner laser et des imprimeurs, mieux vaut — dans une période de rigueur budgétaire bien nécessaire — ne pas trop dépenser dans ce truc du Journal officiel.

De notre côté, à Reflets, nous allons essayer de bientôt vous donner des nouvelles de Marc Fressange, le Chinois de France, de sa holding parisienne qui contrôle le petit empire agricole de Hong YangBeijing Reward International, et des activités de toutes ces « petites entreprises » agricoles françaises.

Mais pensez quand même à nous faire des dons. Ca aide…

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Manuel a peut-être un super-pouvoir,  celui de déchaîner des vocations au sein du « peuple français ». Après l’enfarinneur, spécialisé dans le saupoudrage de candidat, voici un homme qui aime les tartes, et tente d’en poser une à notre Valls national de la République forte. Attention, âmes sensibles, détournez le regard lorsque le gorille du service d’ordre s’occupe de notre maître-pâtissier. Il y a comme du Erdogan dans l’air…

";s:7:"dateiso";s:15:"20170117_182249";}s:15:"20170116_155533";a:7:{s:5:"title";s:41:"Arlette Chabot et sa vision de la Tunisie";s:4:"link";s:63:"https://reflets.info/arlette-chabot-et-sa-vision-de-la-tunisie/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=35927";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 16 Jan 2017 14:55:33 +0000";s:11:"description";s:260:"Reflets a sans doute raté quelque chose : il y a quelques jours, Arlette Chabot présentait dans une librairie de Tunis sa nouvelle oeuvre : « Tunisie, la démocratie en terre d’islam » (Plon), une série d’entretiens […]";s:7:"content";s:2491:"

Reflets a sans doute raté quelque chose : il y a quelques jours, Arlette Chabot présentait dans une librairie de Tunis sa nouvelle oeuvre : « Tunisie, la démocratie en terre d’islam » (Plon), une série d’entretiens avec le président du pays, Béji Caïd Essebi.

Sans avoir lu l’opus, on peut déjà s’interroger sur le titre lui-même. Car pour ce qui est de la démocratie, la Tunisie a encore pas mal de chemin à parcourir. Le président gère avec Ennahdha (le parti islamiste) le pays et certains trouvent que la liberté d’expression y est encore balbutiante.

Arlette Chabot n’a par exemple probablement pas rencontré Walid Zarrouk. Nous vous avions parlé ici de sa femme. Walid a été emprisonné pour un an pour des prises de parole sur Facebook qui, dans le pays des fromages d’Arlette Chabot, lui aurait peut-être valu, et encore, 24 heures de garde à vue ou un procès en diffamation. En Tunisie, c’est un an de prison. Pour protester contre sa situation, Walid s’est cousu la bouche. Ce qui n’a pas plu aux autorités qui l’ont immédiatement déplacé dans une prison éloignée, où il est désormais dans une cellule avec 60 codétenus. En tant qu’ancien de la pénitentiaire, sa situation est optimale et tout à fait digne d’une démocratie en terre d’islam.

";s:7:"dateiso";s:15:"20170116_155533";}s:15:"20170116_121551";a:7:{s:5:"title";s:61:"Quand le CSA admet que la télévision influence la société";s:4:"link";s:79:"https://reflets.info/quand-le-csa-admet-que-la-television-influence-la-societe/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=35920";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 16 Jan 2017 11:15:51 +0000";s:11:"description";s:271:"« Notre système audiovisuel n’est pas à la hauteur. Si on voit l’autre majoritairement dans des circonstances où il nous fait peur, où il représente un danger, alors nous contribuons, par l’audiovisuel, à rendre cette société […]";s:7:"content";s:3841:"
« Notre système audiovisuel n’est pas à la hauteur. Si on voit l’autre majoritairement dans des circonstances où il nous fait peur, où il représente un danger, alors nous contribuons, par l’audiovisuel, à rendre cette société haineuse. La télévision a un rôle majeur dans la constitution des opinions de notre pays »,
Mais quel est l’anarchiste anti-TV qui a bien pu sortir un truc pareil ? La télévision influencerait l’opinion, et pourrait la rendre haineuse envers des catégories de personnes mises en situation en permanence dans la boite à cons le petit écran dans des rôles « négatifs » ? Comme… les Arabes, ou les noirs ? Les gens perçus comme non-blancs ?
C’est dingue ça, on n’y aurait pas pensé.
Continuons avec cette dépêche AFP (très) peu relayée dans les médias :
Les «attitudes négatives» sont incarnées à 25% par des personnes «perçues comme non blanches» (contre 20% en 2015) et les «attitudes positives» le sont à 23% (contre 14% en 2015). Le Conseil relève en outre que les personnes «perçues comme non blanches» sont surreprésentées dans les activités marginales ou illégales, à hauteur de 34%.
Ah bah zut alors ! Les Arabes voleurs ou dealers à la TV, et les blacks trafiquants sont surreprésentés ? Rooooh. Pas possible… Mais qui donc ose tenir des discours aussi contestataires ? Un sociologue de l’utra-gauche anti-patriote à la solde d’obscures officines de déstabilisation de la société de consommation ?
Et bien non…
Toute ces déclarations, et ces chiffres viennent du CSA himself. Plus précisément de la conseillère de l’organisme éponyme en charge de la diversité, Mémona Hintermann.
Le magazine Le point a relayé cette dépêche, mais en évacuant soigneusement le passage sur la constitution des opinions par l’audiovisuel . Etonnant non ? Par contre, le Figaro, lui, a pleinement publié toute la dépêche, avec le passage qui — même avec toute la mauvaise volonté du monde — établit avec une pertinence stupéfiante (avec un peu de traduction en langage courant) que si les Français sont devenus — pour une part importante — racistes, intolérants, bornés et preneurs des discours haineux du FN, c’est en grande partie à cause de l’influence de la télévision. Dingue, non ? On vous le remet :
« Notre système audiovisuel n’est pas à la hauteur. Si on voit l’autre majoritairement dans des circonstances où il nous fait peur, où il représente un danger, alors nous contribuons, par l’audiovisuel, à rendre cette société haineuse. La télévision a un rôle majeur dans la constitution des opinions de notre pays »
";s:7:"dateiso";s:15:"20170116_121551";}s:15:"20170115_182304";a:7:{s:5:"title";s:41:"WhatsApp : backdoor ou pétard mouillé ?";s:4:"link";s:57:"https://reflets.info/whatsapp-backdoor-ou-petard-mouille/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=35900";s:7:"pubDate";s:31:"Sun, 15 Jan 2017 17:23:04 +0000";s:11:"description";s:258:"Vendredi après-midi, à l’heure où blanchissent les timelines, le Guardian publiait tranquillou un article pas alarmiste pour deux sous : « une backdoor de WhatsApp permet d’espionner les messages chiffrés ». Comme de bien entendu, […]";s:7:"content";s:15648:"

Vendredi après-midi, à l’heure où blanchissent les timelines, le Guardian publiait tranquillou un article pas alarmiste pour deux sous : « une backdoor de WhatsApp permet d’espionner les messages chiffrés ». Comme de bien entendu, étant donné la chaleur de la révélation, les réseaux sociaux ont atteint le point d’ébullition en quelques minutes, et la nouvelle a été largement reprise et amplement commentée.

Une backdoor ? Oui, vous avez raison, commençons par le commencement. Une « backdoor », dans un système de communication, est une vulnérabilité introduite volontairement et à des fins malveillantes — par le concepteur du système lui-même ou à son insu — et qui permet à un acteur d’intercepter ou d’altérer les échanges silencieusement, sans être détecté (Yo Juniper, what’s up!?). WhatsApp est — avec son milliard d’utilisateurs — la plus utilisée des messageries en ligne. La présence d’une porte dérobée aurait, potentiellement, autant d’impact sur la sécurité des communications en ligne que Georges R. R. Martin sur la famille Stark.

Alice et Bob

À l’origine, WhatsApp ne proposait aucune forme de chiffrement de bout en bout. Autrement dit, les serveurs qui transmettaient les messages les voyaient passer en clair. Par voie de conséquence, les communications des utilisateurs pouvaient être interceptées à l’insu de leur plein gré par tout un tas d’acteurs, dont les inévitables chinois du FBI. Après les révélations Snowden, ça commençait à faire désordre…

WhatsApp a donc intégré, entre la fin d’année 2014 et le début d’année 2016, le protocole Signal, issu de la messagerie éponyme et cuisiné par les chuchoteurs d’Open Whisper Systems. Ce protocole, méticuleusement assemblé et jugé fiable par les cryptologues, est devenu en quelques années un standard de fait. On le trouve ainsi non seulement au cœur de Signal et de WhatsApp, mais aussi intégré aux secret conversations de Facebook Messenger ou à l’incognito mode de Google Allo.

Mettons de côté les aspects les plus complexes du protocole, comme l’échange de clés X3DH ou le mécanisme du Double Ratchet, et braquons le projecteur vers un aspect particulier du protocole, son usage de la cryptographie asymétrique.

Avec la cryptographie symétrique, les deux interlocuteurs chiffrent leurs communications grâce à une même clé secrète, un secret qu’ils doivent avoir échangé au préalable. Par opposition, la cryptographie asymétrique, ou cryptographie à clé publique, prévoit que chaque interlocuteur — par convention, on les prénomme Alice et Bob — se munisse d’une paire de clés liées mathématiquement l’une à l’autre. Chacun garde secrète sa clé privée, mais peut librement publier sa clé publique.

Avant d’envoyer un message, Alice le chiffre à l’aide de la clé publique de Bob. À réception, Bob utilise sa clé privée pour déchiffrer le message. Pour répondre, Bob chiffrera le message à l’aide la clé publique d’Alice, qui le déchiffrera grâce à sa propre clé privée. Outre la confidentialité, la cryptographie asymétrique permet également à Alice et à Bob de « signer » les messages échangés, afin que l’autre partie soit à même de s’assurer de leur authenticité. Chaque paire de clés est donc une représentation de l’identité d’Alice et de Bob.

Un trousseau à mille clés

Ce type de cryptographie est très largement utilisé, par exemple par PGP pour les emails, VPN ou SSH pour établir des connexions sécurisées à des machines ou des réseaux distants, TLS qui vous permet de visiter des sites Web de façon plus sûre, et, nous y voilà, par bon nombre d’applications de messagerie, dont WhatsApp.

Le problème auquel font face tous les utilisateurs de la cryptographie asymétrique est la gestion des clés. Chacun d’entre eux doit pouvoir distribuer sa propre clé publique, récupérer celles de ses interlocuteurs, etc. L’une des étapes cruciales pour que deux personnes puissent établir une communication sécurisée est la vérification de la légitimité des clés publiques. En l’absence d’un tel contrôle, un acteur malveillant pourrait se faire passer pour l’une ou l’autre des parties, ou les deux, et déchiffrer à loisir, voire modifier, les messages interceptés.

Les gestion de clés est un problème d’autant plus épineux qu’il peut arriver que des paires de clés soient renouvelées, volontairement ou suite à une perte, une compromission réelle ou soupçonnée, etc. Avec autant de clés que d’entrées dans le carnet de contacts, elle peut même tourner au cauchemar ; elle a d’ailleurs constitué l’un des principaux freins à l’adoption de technologies de chiffrement par le grand public.

Pour faciliter la vie des utilisateurs, les applications de messagerie sécurisées prennent en charge la gestion des ces clés de manière (peut-être trop) transparente. À l’installation, WhatsApp génère une paire de clés : « l’identity key pair ». La clé privée est sauvegardée sur l’appareil, tandis que la clé publique est publiée sur le serveur et associée au numéro de mobile utilisé. Pour s’assurer que le numéro de mobile soit correct, WhatsApp envoie un code à 6 chiffres par SMS qui doit être saisi par l’utilisateur. La clé publique de chaque utilisateur est ensuite utilisée comme ingrédient de base pour chiffrer les messages qui lui sont destinés.

Lost in transmission

La vulnérabilité décrite par le chercheur en avril 2016 — et à l’origine de l’article du Guardian — est en fait assez simple. Précisons que le chercheur a contacté Facebook — l’heureux propriétaire de WhatsApp — qui lui a opposé une fin de non-recevoir. Vous imaginez bien qu’il n’en fallait pas plus pour que l’aspirateur à données personnelles géant le réseau social soit accusé de maintenir cette vulnérabilité à funeste dessein. Credit where credit is due, il semble que Nadim Kobeissi, cryptologue de son état, avait déjà identifié ce problème dès l’automne 2015.

Pour que l’attaque puisse être mise en œuvre contre Alice et Bob, il faut que plusieurs conditions soient simultanément réunies. Primo, il faut que l’appareil de Bob soit dans l’incapacité de recevoir des messages ; par exemple parce qu’il est éteint, parce que Bob passe dans un (long) tunnel, car il est abonné chez Free (#OuiOhÇaVa), ou encore parce qu’il a raté sa poche et malencontreusement glissé le terminal dans son calfouette anti-ondes. Secondo, l’attaquant doit savoir que l’appareil de Bob est indisponible. Tertio, il faut qu’Alice ait envoyé des messages à Bob mais qu’ils n’aient pas été délivrés et placés en file d’attente. Autrement dit, que l’appareil de Bob n’ait pas accusé réception de ces messages. Enfin, l’attaquant doit activer un terminal avec le numéro de mobile de Bob. Il doit donc être en capacité d’intercepter le SMS d’activation ou travailler chez WhatsApp.

Lorsque l’attaquant active le nouveau terminal, l’application génère une nouvelle paire de clés et publie la clé publique — différente de la clé originale — sur les serveurs de WhatsApp, qui annoncent cette nouvelle clé à ses contacts. Suite à cette annonce, sur l’appareil d’Alice, WhatsApp chiffre à nouveau les messages non délivrés, cette fois-ci avec la clé publique de l’attaquant, et les lui expédie. Fin du game.

Des solutions

On peut noter que cette vulnérabilité concerne spécifiquement les messages non délivrés à Bob pendant le laps de temps où il était injoignable, pas l’historique de l’ensemble des conversations ayant pris part entre Alice et Bob. La faille est donc réelle — il convient de ne pas l’ignorer — mais de portée relativement limitée.

Par ailleurs, le lecteur attentif n’aura pas manqué de noter qu’un attaquant susceptible d’activer un terminal avec le numéro de mobile de Bob pourra théoriquement se faire passer pour lui. Il sera en mesure échanger avec Alice sans que cette dernière ne se doute de quoi que ce soit. C’est un défaut dont souffrent d’autres systèmes de messagerie, comme Signal ou Telegram, et qui a été activement exploité par le passé, par exemple en Russie ou en Iran.

La possibilité de changer la clé publique associée à un numéro de mobile est pourtant une nécessité. Bob pourrait par exemple souhaiter changer de téléphone portable, et ce sans que les messages émis par Alice pendant le laps de temps où il était injoignable ne soient irrémédiablement perdus. La retransmission des messages, la fonctionnalité à l’origine de la vulnérabilité, présente donc un réel intérêt pour l’expérience utilisateur.

WhatsApp pourrait, pourtant au moins partiellement, atténuer les effets de cette faille, en notifiant systématiquement les utilisateurs lorsque la clé publique de l’un de leurs contacts subit une modification. Un tel système de notification existe aujourd’hui, mais il est malheureusement optionnel et n’est pas activé par défaut.

Préférénces de sécurité
Préférences de sécurité

Ensuite, WhatsApp pourrait faire en sorte de bloquer les messages sortants tant qu’Alice n’aura pas explicitement indiqué avoir vérifié la légitimité de la nouvelle clé publique de Bob. Ce système de vérification existe lui aussi, il s’agit du « security code » qui peut être scanné ou transmis sous forme de chiffres par un autre moyen. Il ne s’agirait que d’une adaptation marginale du fonctionnement de l’application, sans doute triviale à réaliser. C’est très exactement le comportement de Signal, dont WhatsApp pourrait s’inspirer.

« Security code » d'un contact WhatsApp
« Security code » d’un contact WhatsApp

WhatsApp a pourtant choisi, pour le moment, de refuser ces évolutions. Ce choix est sans doute guidé par la crainte de dégrader l’ergonomie de l’application. La concurrence est rude et les utilisateurs volages ; le risque d’en perdre au profit de la concurrence est bien réel. Mais même si WhatsApp changeait d’avis, la responsabilité de vérifier les clés incomberait in fine aux utilisateurs eux-mêmes, à vous et à moi. En pratique cela s’avère souvent délicat, notamment à cause de la distance et du nombre de contacts. Imprudents, nous suivons le plus souvent le chemin de moindre résistance (« pourvu que ça marche ! ») et sommes tentés de ne rien vérifier du tout, de choisir le bouton « OK » en pilote automatique.

Le pétard mouillé

Voilà donc toute l’histoire de cette soi-disant « backdoor » : une vulnérabilité réelle mais limitée, introduite sans intention maligne, et détectable qui plus est. Bref, tout sauf la définition d’une backdoor.

À titre personnel, votre serviteur n’a pas d’amitié particulière pour Facebook, mais il faut reconnaître que WhatsApp est aujourd’hui l’une des applications de messagerie les mieux sécurisées. Les utilisateurs de WhatsApp (et des autres applications de messagerie) peuvent eux-mêmes améliorer leur sécurité et celle de leurs contacts. Il faut pour cela prendre l’habitude d’effectuer les vérifications appropriées — au moins quand c’est possible — et activer le système de notifications.

Les articles outranciers comme celui du Guardian incitent les utilisateurs à migrer vers des systèmes moins sûrs. En prétendant protéger le lecteur, on le rend plus vulnérable.

C’est quand même couillon.

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Le 28 décembre dernier, Reflets publiait l’épisode 1 de la saison 2 de « Les emplettes de Saadi ». Nous expliquions comment le fils du Colonel Kadhafi avait eu les honneurs d’un vol de démonstration du Rafale sur la base d’Istres. Pour cette visite top secret, Dassault Aviation avait mis les petits plats dans les grands, espérant sans doute vendre son fleuron à la Libye. A l’époque, Mouammar était encore entre gentil-gentil et méchant-gentil et il était toujours de bon ton de lui fourguer tout et n’importe quoi. Le président de l’époque, Nicolas Sarkozy, qui déclarait en 2012 ne « jamais avoir frayé avec Kadhafi », république irréprochable oblige, prévoyait même de lui vendre une centrale nucléaire. C’est dire. Saadi Kadhafi faisait donc la tournée des vendeurs d’armes français entre le 6 et le 10 juin 2006. Nous avions publié une vidéo, en avril 2012, montrant Saadi Kadhafi chez Panhard, chez Michèle Alliot-Marie (qui a « beaucoup aimé le souk de Tripoli » où elle avait « fait plein d’achat, surtout chez des bijoutiers, mais également chez les marchands d’armes » car son mari « collectionne les armes anciennes) et chez Thalès. L’épisode 1 de la saison 2, diffusé dans nos colonnes le 28 décembre montrait les photos de son vol de démonstration dans le Rafale. Mais il restait une inconnue : ce que Dassault Aviation avait à dire sur cet essai par Saadi Kadhafi du Rafale.

En effet, pendant la trève des confiseurs, Dassault Aviation est… fermé. Personne pour répondre à a presse. Pas plus au siège de l’avionneur, que nous avions contacté également.

Nous avons donc repris notre téléphone lundi 9 janvier au matin pour questionner le service de presse de Dassault Aviation. Un service de presse, c’est fait pour communiquer. Donc ce qu’il raconte est par nature public, voici donc à peu de choses près notre échange :

Visiblement, Dassault Aviation a beaucoup de travail puisque la journée n’a pas suffi à trouver la réponse à deux questions simple, dont l’une est évidente. On aurait peut-être dû donner ce lundi midi comme heure limite avant fermeture de l’enregistrement publication ? Ou que Reflets ne ferme ni pendant les vacances, ni la nuit ?

";s:7:"dateiso";s:15:"20170109_232644";}s:15:"20170109_205253";a:7:{s:5:"title";s:56:"Surveillance : Tristan Nitot à l’aide des internautes";s:4:"link";s:72:"https://reflets.info/surveillance-tristan-nitot-a-laide-des-internautes/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=35891";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 09 Jan 2017 19:52:53 +0000";s:11:"description";s:266:"C’est un pari difficile que de vulgariser des concepts techniques. C’est étonnamment bien réussi de la part de Tristan Nitot, dans son live « Surveillance://, Les libertés au défi du numérique:comprendre et agir ». Expliquer les enjeux […]";s:7:"content";s:3424:"

C’est un pari difficile que de vulgariser des concepts techniques. C’est étonnamment bien réussi de la part de Tristan Nitot, dans son live « Surveillance://, Les libertés au défi du numérique:comprendre et agir ». Expliquer les enjeux de la surveillance et les moyens mis en place par les Etats et les entreprises privées, n’est pas chose aisée. Les non-spécialistes ont tendance à rapidement utiliser le point #spagrave, #jairienacacher ou #jinteressepersonne. Et pourtant, lorsqu’on leur explique que même s’ils n’ont rien à cacher, ils ne donnent pas leur numéro de carte bancaire à un inconnu, que même s’ils ont de belles fesses, ils se promènent habillés plutôt que nus, ils comprennent assez bien l’idée que l’on souhaite leur faire passer.

Tristan Nitot, ancien de la Mozilla Foundation est allé plus loin que cela, car c’est insuffisant pour convaincre et rallier les indécis. La première partie de son livre explique les méthodes de surveillance et dévoile les auteurs de cet accaparement des données personnelles. La deuxième partie explique quant à elle que si l’on contrôle le code, on contrôle ce qui est fait de nos données. En clair, mieux vaut un logiciel libre qu’une boite noire, même étatique et supposément au service des citoyens. Et l’auteur de s’inquiéter : « l’informatique est chaque jour plus indispensable à nos vies et pourtant nous perdons chaque jour des capacités de contrôle ». Une tendance qui s’illustre par exemple avec la généralisation des logiciels propriétaires, à l’extension du cloud et des SAAS (software as a service). Comme l’explique Tristan Nitot, si l’on veut faire adhérer le grand public à ces idées de protection contre la surveillance massive, privée ou publique, il faudra offrir aux internautes une plus-value. Quelque chose qui soit perçu comme une « amélioration », bien au-delà de la sécurisation de ses données. « L’expérience utilisateur », comment disent les experts du digital, est au coeur de la transformation nécessaire.

Dans la troisième partie, Tristan Nitot, que nous avions reçu pour une émission de Radio Reflets et au cours de laquelle il évoquait ce livre en devenir, expose comment le réseau devrait être structuré pour éviter la surveillance. Enfin, dans sa quatrième partie, cet expert des Internets explique simplement mais de manière assez complète aux internautes, comment améliorer leur environnement informatique.

Sans tomber dans une paranoïa totale et sans décrire une infrastructure de psychopathe de la protection des communications, Tristan Nitot donne aux béotiens les moyens nécessaires pour assurer un minimum de privacy. Ce qui est une gageure.


« Surveillance://, Les libertés au défi du numérique:comprendre et agir »
C&F Editions
Blogollection
2016
ISSN 2492-0258
19 euros

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L’année 2016 nous a enseigné quelques petites choses assez intéressantes. L’une d’entre elles, et pas des moindres, quand on y réfléchit bien, est la suivante : les opinions publique politiques sont en pleine mutation. Malgré l’immobilisme le plus parfait de la classe politique mondiale — ainsi que des caisses de résonances médiatiques diverses et variées qui tentent de décrire la réalité sous différents jours, fonction des intérêts des uns et des autres — les opinions publiques, donc, mutent. Oui, elles mutent. Mais qu’est-ce à dire ?

Une volonté (un peu trop) affichée de marché commun

Dans opinion, il y a « inion ». Mais il y a aussi « op ». C’est drôle non ? Oubliez ça, et passez à la suite. Jusque là, une opinion, ça se travaillait, au quotidien, sans trop de problèmes. Il suffisait d’ouvrir les journaux TV sur les mêmes sujets avec des angles différents mais qui arrivaient aux mêmes conclusions, pour que la masse informe des sous-citoyens abrutis par leurs programmes audiovisuels ait l’impression de s’être fait une idée sur les « grands sujets » d’actualité » qui comptent.

Même si cette masse allait (un peu) sur Internet, et qu’elle y trouvait des informations complémentaires, c’était quand même plutôt raccord avec la TV. Lire Le Monde ou Libé n’est pas vraiment un acte de résistance face au 20h de Pujadas, sur les grands sujets comme les petits. Parce qu’au fond, toute cette actualité a une base commune, celle de décrire le monde par le plus petit dénominateur commun, celui du pouvoir économique et politique européen qui n’a qu’une seule volonté : maintenir et renforcer le fonctionnement actuel des institutions et des règles qui régissent cet espace des 27 ou 28 : celui du marché unique.

Dénoncer cette influence, consciente ou non, de la presse officielle et de la classe politique n’a aucun intérêt en soi. La chose est connue. Ce constat est simplement là pour permettre une meilleure compréhension de la progression du rienafout’ et des profonds changements survenus dans l’opinion. Justement.

Le pusrienafout’ progresse

Cette volonté des pouvoirs politiques — soutenus par le pouvoir médiatique — a commencé à se voir un peu trop fort il y a déjà presque une décennie. Mais la majorité de « l’opinion » ne pouvait rien en faire. Sachant que de nombreux « européistes » de partis gouvernementaux, inquiets de leur image à ce sujet, promettaient de « corriger » l’Europe, la « mettre au service des peuples ». Toutes ces grandes déclarations établissant que ce n’était pas l’Europe le problème, mais en réalité le « manque d’Europe », sociale,  fiscale, enfin bref : rêvez braves gens, on va vous faire une Europe tellement chouette que vous vous endormirez le soir un sourire aux lèvres et rêverez de Bruxelles et Strasbourg comme un Kevin rêve de Disneyland. Ok. Génial. Et ?

Et pépère a gagné la présidentielle de 2012 sans même comprendre comment c’était possible. Avec un programme et des déclarations d’intentions écrites par des conseillers en comm’ qui avaient bien flairé l’air du temps, niveau agacement sur l’Europe. La finance aussi, qui était l’ennemi, tout comme le traité d’austérité perpétuelle (TSCG), tous ces trucs qui seraient mis au pas s’il était élu. Corrigés en quelque sorte.

C’est, en France, ce moment là qui scelle le début du grand chaos de l’opinion publique. Pas directement en 2012, puisque pépère n’a pas encore eu le temps d’envoyer se faire fout’ l’opinion (dont ses quelques 18 millions d’électeurs), mais en 2016. Après 4 ans d’exercice du pouvoir fait de : renoncements répétés, mauvaise foi,  mensonges, promesses bidons et foutages de gueule uniques dans l’histoire de la République, cinquième du nom. L’opinion, à ce moment là, commence à ne plus vraiment fonctionner comme auparavant. Les ficelles sont trop visibles. Le prestidigitateur est mauvais, le spectacle pathétique. Ils sortent les tomates, sifflent, et se mettent à plébisciter un autre artiste pour monter sur scène : la blonde néo-fasciste déguisée en amie des classes moyenne prolétarisées et grande pourfendeuse de l’Europe et de la finance mondialisée.

L’opinion, un truc d’enfants gâtés ?

Ce qui caractérise l’année 2016 — et pourrait tout balayer en 2017 — est cette faculté tout à fait nouvelle des opinions, à se déplacer, là où on aucun analyste et autre expert ne les attend. Malgré le martèlement politique boosté par les rassurements et l’influence médiatique du prêt-à-penser, il y a fort à parier que les opinions publiques aillent donc là où elles veulent aller.

Hein, coquinou, toi aussi tu es au courant d’un peu tout, et on ne te la fait pas, hein ? Je te kiffe, tu sais…

Dans le pusrienafout’. Parce que plus personne n’y croit. Parce que tout le monde (ou presque) sait bien que la France est un pays très riche et pourtant sans aucun avenir autre que celui d’être un grand supermarché cerné de cités dortoirs et de bureaux sans âmes. Une sorte de désert post-moderne habité par des vieillards apeurés pousseurs de caddies observant une [presque] minorité de jeunes connectées qui n’ont pas d’autres envies que celles vendues par les géants du Cloud, et des entre-deux-âges dépressifs craignant en permanence de se paupériser.

L’opinion est prête à tout, parce que tout la fait chier. Les clowns dogmatiques de la politique spectacle n’emballent plus qu’une part congrue d’imbéciles privilégiés, qui se mettent « en marche » entre deux sessions de cours à Sciences-Po, ou des vieux bourgeois réactionnaires qui payent l’ISF et sont prêts à aller voter pour un pilote de course amateur vieille France vivant dans un château et qui voudrait bien détruire les acquis du CNR. La majorité est saturée par le bullshit ambiant.

Mais qu’est-ce donc alors qu’une opinion publique faite de pusrienafout’ ? Ahaha ! L’analyste politique des chaînes de radio ou de télévision, les vieux éditorialistes de la presse écrite ne savent pas traiter cette option. Ils n’arrivent pas à situer la chose. Ca leur échappe, eux qui mettent dans des petites cases les opinions politiques de leurs concitoyens depuis tant d’années, avec des sondages d’opinion — justement — venant les conforter dans leurs savantes analyses. Que faire de gens qui n’en ont plus rienafout’ ? Compliqué, non ? Surtout quand on ne fréquente que les dîners parisiens…

Durcissons notre mollesse

La seule chose que les conseillers en comm’ ont trouvé, est une figure rhétorique appliquée à la politique-spectacle : le durcissement. Du discours, hein, pas d’autre chose. Les masses sont furieuses d’avoir du Flanby à l’Elysée, elles votent pour la blonde de l’extrémité bien dure de la droite de la droite extrême ? Faisons pareil qu’elle, les gars : allons-y à fond, trouvons des propositions et des postures « bien dures » qui démontrent à la populace, que nous aussi « on n’est pas des mous ». Chez les socialos-libéraux-démocratico-jumenfoutises de marché ça donne des affirmations péremptoires, du genre : « Je supprimerai le 49.3 ! ». Ou bien : « Je réduirai le déficit à1,5% ! ». « Je créerai un revenu universel à 3,50€ pour tous ! ». Wahooooouuuu : on ne rigole plus, là, c’est vraiment du dur…

Une République forte, c’est protéger les Français : 1000 postes de policiers et de gendarmes supplémentaires créés tous les ans. #Valls2017 pic.twitter.com/jB0zmZTNzz

— Manuel Valls (@manuelvalls) 3 janvier 2017

Quant au reste du « spectre politique » (formulation plutôt adaptée à l’époque, vu l’aspect fantomatique de la classe en question) il agite ses petits bras en revendiquant sa capacité à vraiment « changer la donne » : à droite, c’est du libéralisme à la Reagan-Thatcher, so XXème siècle, et à la gauche de la gauche, on propose de l’expérimentation démocratique à la Chavez : demander aux vieux croûtons pousseurs de caddies d’aller participer à des constituantes. C’est beau sur le papier, mais ça laisse un peu tout le monde dubitatif quant à la capacité d’amener des électeurs du rienafout’ à aller pousser un bulletin pour un truc auquel ils ne croient pas un instant. Mais allons savoir, les jeunes connectés du Cloud pourraient s’y intéresser ? Le leader maximo ex-sénateur socialo est un youtoubeur émérite…

Du pouvoir de l’ignorance

Discuter avec une caissière de supermarché, un vendeur de rayon d’électroménager, un petit agriculteur, une infirmière, un artisan ou un gérant de TPE a un intérêt certain pour l’analyste politique. C’est une sorte de thermomètre sur la température de l’opinion, celles des électeurs et observateurs quotidiens de la vie politique française. Cet exercice est souvent stupéfiant par plusieurs aspects. Le premier est que l’électeur de la « France moyenne » (oui, cette terminologie est absurde, mais bon) s’intéresse beaucoup à la politique de son pays, tout en étant très mécontent de la dite politique. Un peu comme un ado à qui on offre un jeu vidéo qu’il attend avec impatience, et qu’après 10 minutes d’essai il trouve « trop nul ». Imaginez que tous les jeux vidéos qui sortiraient seraient « trop nuls » pour la majorité des ados, et vous aurez une idée de l’état d’esprit de la France-qui-se-fait-profondément-chier-et-ne-finit-pas-bien-les-fins-de-mois. Le discours récurent est celui du « tous pourri », c’est un fait, mais au delà, une profonde ignorance de l’histoire politique et des différents courants de pensées, idéologies censées constituer l’offre dans cette matière. Bien qu’il faille avouer qu’ils ne sont plus franchement revendiqués par grand monde.

Pour résumer, il y a « les socialos, ces gros traîtres qui bouffent du caviar en jouant aux gentils amis du peuple qui bosse, et qui en fait sont des grands bourgeois qui font tout pour les gros patrons. » Il y a aussi « la droite ». Et le FN. Et « les gauchos ». La droite, souvent, la France moyenne les aime pas spécialement, mais « au moins, ils sont sérieux, eux ». Et puis « ils veulent remettre les choses en place, quand même ».

On a toujours l’impression qu’avec la droite, les gens pensent que leur ado fera moins de conneries et sera remis plus facilement dans le droit chemin. Mais comme il y a eu Sarko, et que c’est mal passé, et puis l’Europe, qui passe aussi vraiment très mal, et que la droite continue de la défendre quand même, les gens sont emmerdés. Bon, les écolos, « c’est des bobos », et les gauchos, « tout ce qu’ils rêvent c’est de rien faire d’autre que de nous piquer notre pognon qu’on a durement gagné pour le filer à des immigrés ».  Alors ils disent que, ils savent pas, mais que quand même, on pourrait  « essayer », parce qu’après tout, au moins « avec elle », on sait que « les choses, elles seront faites ». « Et puis ça les fera chier, les autres, elle va les écraser, et au moins on aura une revanche, après toutes ces années où ils nous ont menti et où ils ont profité de leurs situations ». Mais il y a aussi tous ceux qui disent : « ah, bah cette fois, ça sera la première fois, mais là, j’irai pas voter, j’en peux plus. »

Toutes ces réflexions de la France des rayons de supermarché, établies sur une fine analyse du journal de 20h et de posts Facebook  pointant vers des publications patriotiques ou de dénonciation du « système » (souvent les deux), créent… l’opinion. Un truc fluctuent, plus ou moins sous influence, et de moins en moins contrôlable, qui va peut-être confirmer, en 2017, que décidément, le XXIème siècle a débuté en réalité, en 2016. Une sorte d’an 0.

2017 : l’an 1 de la nouvelle ère du pusrienafout’ ?

";s:7:"dateiso";s:15:"20170106_153802";}s:15:"20161229_200751";a:7:{s:5:"title";s:46:"La redoutable stratégie des barbares digitaux";s:4:"link";s:67:"https://reflets.info/la-redoutable-strategie-des-barbares-digitaux/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=35712";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 29 Dec 2016 19:07:51 +0000";s:11:"description";s:283:"Vous l’avez sans doute déjà compris, parler de numérique est un peu ringard. Ne parlons pas de l’horrible terme « d’informatique » à ranger désormais dans le tiroir poussiéreux des technologies absconses du XXème siècle. Le bon […]";s:7:"content";s:9459:"

Vous l’avez sans doute déjà compris, parler de numérique est un peu ringard. Ne parlons pas de l’horrible terme « d’informatique » à ranger désormais dans le tiroir poussiéreux des technologies absconses du XXème siècle. Le bon terme, pour parler technologies de l’information (là aussi c’est ringard) est américain — si l’on veut un tant soit peu paraître à la pointe des dernières tendances (toujours technologiques) — et il réunit tous les fantasmes de la geekerie startupienne : le digital.

« Didjitôl » si tu prononces bien. Mais comme tu es Français, tu dis digital. Le doigt. Le même mot que pour l’empreinte digitale. Qui ne signifie rien d’autre en français que le doigt. Un peu comme si, pour parler des voitures, de l’automobile, on utilisait le mot anglais « car ». Ce qui pourrait donner : j’ai acheté une car, car j’avais besoin d’en changer. Oui, bon, l’exemple est moyen, mais vous voyez ce que je veux dire.

De la stratégie digitale et des barbares qui vont tout disrupter

Une bonne policy digitale, enfin une bonne stratégie, parce que bizarrement, là, on garde le terme français, passe par la disruption. Tout le monde le sait et on se demande s’il est nécessaire d’en parler plus avant. Même Macron s’est emparé du concept, puisqu’il est un « candidat disruptif ». Pour épater la galerie des ignares, parlons de disruption. Mais vite fait.

La disruption, c’est de l’innovation, voyez-vous. Une façon d’innover qui casse tous les codes établis auparavant, qui fait table rase du passé, pour inventer des trucs que personne n’a encore vu ou osé faire. Sarkozy, sans le dire, était un candidat disruptif avec sa « rupture ». Parce que c’est ça la disruption : une rupture. Dans le monde du digital, l’innovation doit être disruptive, sinon ce n’est pas vraiment de l’innovation digitale. D’où le fait que les vrais innovateurs digitaux, en France, se nomment eux-mêmes les « Barbares ». Comme une partie de nos ancêtres venus du froid, qui avaient des casques à pointes et maniaient la hache avec autant de vélocité que les startupers manient le touchpad, les disrupteurs digitaux veulent tout envahir et tout changer. Whaaaa. On en tremble.

Uber, Un barbare disruptif… justement

Le grand barbare disruptif digital mondial en chef, est une entreprise californienne de réservation en ligne de VTC. La grande disruption digitale d’Uber a été, soi-disant, de coder une app qui vous géolocalise et vous permet d’alerter un ex-chômeur reconverti en chauffeur auto-entrepreneur d’occasion (ou pas) et qui vient vous chercher avec sa « car » pour vous câliner un maximum.

Il faut avouer que d’un point de vue technique, vu le nombre d’app équivalentes qui existent, on se demande bien ou est la rupture technologique de l’app Uber. Et c’est justement là le génie d’Uber : la disruption est ailleurs que dans la technologie en tant que telle. Elle est dans la capacité à balayer plein d’autres choses, issues du vieux monde ancien poussiéreux qui nous ennuie tant, comme : le code du travail et ses contrats pénibles avec sa protection sociale qu’un employeur offre normalement à une personne en lien de subordination, les règlementations toutes pourries sur les taxis, ces gros ringards qu’on aimerait bien désormais voir uniquement dans des films historiques. Et puis, cerise sur le gâteau de la disruption, la notation du client envers le chauffeur, qui, s’il n’a pas assez câliné ses clients, peut voir sa note baisser en dessous de 4,7/5 et se faire éjecter par son pseudo employeur disruptif, Uber, qui n’en est pas un, mais prend quand même 20% de comm pour chaque course (et a imposé désormais 25%). Génie !

Le barbare Uber a envahi plus 240 villes dans le monde avec son système de maquignon digital, et permis ainsi à des hordes de chômeurs ou de travailleurs pauvres de faire chauffeur pauvre à 15 heures par jour 6 ou 7 jours sur 7, sous pression de clients proprets, avides de confort et de « rupture digitale ». Ils sont nombreux, ces clients, à trouver Uber « formidable », et maudire tous ces taxis grognons et pas pratiques. Comme on les comprend. Ils ont en plus la possibilité de donner leur avis, émettre une opinion sur la créature servile qui les charrie, et peuvent, ô comble du pouvoir digital du doigt, lui faire perdre son travail, ou le conforter dans sa servitude au géant californien, par la grâce d’un simple clic…digital. Émouvant. Efficace. Moderne.

…mais un peu clodo

Le truc marrant avec Uber, c’est qu’ils sont malgré tout un peu clodo, dans la boite. Ils n’ont pas une thune, disent-ils, au point d’avoir 800 millions de dollars qui manquent à l’appel pour le seul dernier trimestre 2016. C’est comme ça dans le monde des startups disruptives : on éclate tout, on devient un quasi monopole mondial, on est valorisé à plusieurs milliards, mais on est fauché. Savoir ce qui coûte tant à Uber — qui n’a rien d’autre à gérer qu’un tiroir-caisse digital automatisé par son app — reste mystérieux, surtout quand on pense qu’avec 20% de commission sur chaque course et aucune flotte de voitures ou de chauffeurs à gérer, il n’y a pas beaucoup de frais de fonctionnement dans son « business model ». Mais bon. C’est le mystère du digital. Sûrement. Le doigt est impénétrable.

Reste qu’Uber, fort de ce constat, a pris le taureau numérique par les cornes et commencé à faire rouler des VTC sans le C. Des VTA : Véhicule de transport Autonome. Le PDG a compris très vite que les clients, quand même, pouvaient trouver tout ça très bien, mais encore un peu trop cher. Et il a bien expliqué que la cherté, on savait d’où elle venait : de « l’autre type ». Celui qui vous charrie. Le chauffeur qui bouffe la feuille avec le prix de sa course pour gagner 800€/mois en travaillant 15h par jour. Le PDG a donc déclaré :


Et ensuite, il a commencé à mettre en test 3 ou 4 Uber Car sans conducteurs et promet de bientôt charrier les gens avec un chauffeur digital, bénévole.
Moderne. Efficace. Disruptif.

C’est comment qu’on freine… j’voudrais descendre de là…

A tous ceux qui ont applaudi face à la « lutte d’Uber » contre les syndicats, les taxis, l’Etat, contre toutes ces rigidités absurdes venues d’un autre temps, et qui ont bien souligné qu’ils ne reviendraient jamais en arrière, c’est-à-dire prendre un taxi, « parce que quand même, c’est troooop top les VTC Uber », une petite pensée…

La vie n’est pas un paquet cadeau, et la suffisance narcissique technologique de ceux qui veulent profiter de toutes les innovations, ne devrait pas — normalement — permettre un tel mépris envers la partie de la population, toujours précarisée et instrumentalisée par les barbares digitaux. Mais à terme, les mêmes qui aujourd’hui s’enthousiasment pour la disruption, seront eux aussi remplacés par des machines. Les voitures seront autonomes, et la totalité des humains, dépendants. Tout ça risque d’être fort amusant.

C’est comment qu’on freine ? J’voudrais descendre de là…

";s:7:"dateiso";s:15:"20161229_200751";}s:15:"20161228_124139";a:7:{s:5:"title";s:57:"Quand Saadi Kadhafi s’envoyait en l’air chez Dassault";s:4:"link";s:73:"https://reflets.info/quand-saadi-kadhafi-senvoyait-en-lair-chez-dassault/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=35695";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 28 Dec 2016 11:41:39 +0000";s:11:"description";s:253:"Vous êtes peut-être un lecteur trop récent de Reflets pour vous en souvenir, mais en avril 2012, votre journal préféré publiait une vidéo montrant Saadi Kadhafi en France, réalisant toute une série d’emplettes, auprès notamment […]";s:7:"content";s:12906:"
Le Rafale au couleurs de la Jamahiriya qui illustrait la réponse à l’appel d’offre libyen pour la vente d’avions de chasse au régime de Kadhafi. © Dassault Aviation / DR

Vous êtes peut-être un lecteur trop récent de Reflets pour vous en souvenir, mais en avril 2012, votre journal préféré publiait une vidéo montrant Saadi Kadhafi en France, réalisant toute une série d’emplettes, auprès notamment de Panhard et de Thalès. Du 6 au 10 juin 2006, à une époque où Mouammar était entre gentil-gentil et méchant-gentil, le troisième fils du dictateur Lybien faisait la tournée des marchands d’armes au pays des droits de l’homme, des Lumières et du fromage qui pue. Aujourd’hui, nous vous proposons l’épisode 1 de la saison 2 de « Les emplettes de Saadi ». Cette fois, pas de vidéo, mais des photos. Elles sont bien entendu inédites, l’épisode que nous allons vous conter s’étant déroulé dans le plus grand secret.

C’est la grande époque où, selon les termes d’un militaire rapportés par le Canard Enchaîné, le temps est au beau fixe entre Tripoli et Paris : « à cette époque on se crachait dans la bouche« , tellement on s’aimait. Très vite, le temps va pourtant tourner à l’orage et Nicolas Sarkozy, qui déclarait en 2012 ne « jamais avoir frayé avec Kadhafi », république irréprochable oblige, fera le forcing pour rayer de la carte Mouammar Kadhafi, à grands coups de bombes larguées par des Rafales.

Et dire que, quelques mois plus tôt, la France espérait encore vendre à Kadhafi une centrale nucléaire et… des avions Rafale, justement.

Tout le monde sait que Nicolas Sarkozy aurait bien aimé être le premier président à vendre l’avion de chasse de Dassault. Et la Libye était une très bonne option. Ce que l’on sait moins, car jusqu’à aujourd’hui, le secret avait été bien gardé, c’est que Dassault avait mis les petits plats dans les grands pour le fils du Guide. Rien de trop beau pour lui. Falcon personnel pour l’amener à Istres, visite guidée et surtout… essai en vol du fleuron de l’industrie aéronautique française, le Rafale.

Sur la base, le nom de Saadi Kadhafi n’est jamais évoqué. Alors qu’il a fait les visites des autres marchands d’armes en uniforme, cette fois-ci, le fils Kadhafi vient en  civil, décontracté. Lorsqu’un salarié se montre trop curieux, il est juste qualifié de VIP par ceux qui sont dans la confidence.

Parmi ces derniers, on trouve bien entendu ceux qui l’accueillent et le guident pour cette visite spéciale, agrémentée d’un essai de l’avion : le PDG de Dassault, Eric Trappier, mais aussi Patrick Castagnos, le directeur des essais en vol et Philippe Rebourg, le chef pilote Dassault qui est monté dans l’avion avec Saadi.

En 2012, nous reprenions la célèbre phrase de Desproges à notre compte : peut-on vendre de tout à tout le monde ? Et surtout, doit-on faire n’importe quoi pour vendre de tout à n’importe qui ?

Les photos que vous allez visionner nous ont été communiquées par une personne travaillant pour Dassault. Elle souhaite évidemment rester anonyme, ce que nous respectons. Le service de presse étant en vacances (bonnes fêtes), nous n’avons pu obtenir de commentaire de Dassault Aviation à propos de notre article.

Saadi Kadhafi, en civil, en visite, incognito chez Dassault. Accompagné de Eric Trappier (PDG de Dassaut Aviation), au centre, et de Patrick Castagnos directeur des essais en vol, à gauche de l’image. © Dassault Aviation / DR

 

« Bon si ça prend feu, tu tires sur la poignée rouge ici ». © Dassault Aviation / DR

 

Le monsieur en costard gris à derrière Saadi Kadhafi était à l’époque le responsable export Rafale pour la Libye. Il s’agit d’un ancien colonel de l’armée de l’air, Alain Martel. © Dassault Aviation / DR

 

« Allez c’est parti, on s’envoie en l’air ». © Dassault Aviation / DR

 

Quelques G dans la tête plus tard… © Dassault Aviation / DR

 

C’était mieux qu’Eurodisney, mais dur de descendre de ce truc. © Dassault Aviation / DR

 

Ce Rafale aux couleurs de l’armée libyenne illustrait la réponse française à l’appel d’offre libyen. Nous ne savons pas s’il s’agit d’un montage Photoshop ou si un Rafale a bien été repeint aux couleurs de la Jamahiriya. UPDATE : cette photo est bien un photo montage. © Dassault Aviation / DR

NDLR : vous ne pouvez pas republier ces photographies sans notre accord.

";s:7:"dateiso";s:15:"20161228_124139";}s:15:"20161222_162822";a:7:{s:5:"title";s:45:"Enfarineurs de tous les pays, unissez-vous !";s:4:"link";s:63:"https://reflets.info/enfarineurs-de-tous-les-pays-unissez-vous/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=35649";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 22 Dec 2016 15:28:22 +0000";s:11:"description";s:240:"Ce n’est pas l’enfarinage de Manuel Valls qui est important dans cette séquence. Ce n’est pas la réaction de Manuel Valls, simple candidat en campagne, qui est importante dans cette séquence. Ce qui est important, […]";s:7:"content";s:955:"

Ce n’est pas l’enfarinage de Manuel Valls qui est important dans cette séquence.

Ce n’est pas la réaction de Manuel Valls, simple candidat en campagne, qui est importante dans cette séquence.

Ce qui est important, c’est de voir comment la personne qui a simplement lancé de la farine sur un candidat politique est embarquée dans un fourgon de CRS. Dans l’indifférence générale.

Il sera intéressant, dans les prochains jours, de savoir comment va être traitée judiciairement cette personne.

Qui n’a rien fait d’autre que de clamer son mécontentement, pacifiquement.

Non pas à l’encontre d’un représentant de l’Etat, mais à l’encontre d’un candidat, ex-représentant de l’Etat.

";s:7:"dateiso";s:15:"20161222_162822";}s:15:"20161222_150325";a:7:{s:5:"title";s:57:"Comment la politique disparaît au profit d’autre chose";s:4:"link";s:75:"https://reflets.info/comment-la-politique-disparait-au-profit-dautre-chose/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=35637";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 22 Dec 2016 14:03:25 +0000";s:11:"description";s:221:"C’est un sujet qui hante (presque) tous les observateurs de la chose politique : comment est-il possible que plus rien ne soit sous contrôle au point que l’on ne puisse absolument plus savoir qui va […]";s:7:"content";s:14882:"
Si vous n’êtes pas certain de bien comprendre ce qu’il se passe politiquement en France, vous pouvez écouter les analyses de ce journaliste. Ou bien aller chercher ailleurs…

C’est un sujet qui hante (presque) tous les observateurs de la chose politique : comment est-il possible que plus rien ne soit sous contrôle au point que l’on ne puisse absolument plus savoir qui va remporter un scrutin ? Il y eut le vote du Brexit, qui a saisi tous ceux qui militaient pour le maintien du Royaume-Uni dans l’UE — et ils étaient nombreux — puis l’élection de Trump. A suivi en France la montée de Fillon et son écrasante victoire dès le premier tour de la primaire de la droite et du centre, jamais envisagée. Dans ces 3 cas de figure, personne n’a pu prévoir le résultat des scrutins. Des théories diverses et variées circulent pour expliquer ce phénomène, la principale étant celle des bulles de filtre Facebook. Mais au fond, l’influence en ligne, l’enfermement des citoyens dans des croyances fermées, le relais de rumeurs mensongère ne seraient-ils pas la partie immergée de l’iceberg, la conséquence d’autre chose ?

Les mille et une France

Les populations des pays industriels sont très peu homogènes, et plus les inégalités progressent en leur sein, plus des couches différentes de population apparaissent, éloignées les unes des autres. Les inégalités discutées ne sont pas seulement basées sur des écarts de revenus, elle sont de plus en plus diverses et touchent tous les pans de la vie en société : accès à l’éducation, aux soins, aux transports en commun, au logement, à une nourriture de qualité, à une information pluraliste, au travail, à la culture, à Internet…

Vivre dans une petite ville d’un département du sud-est de la France ou dans une autre de Normandie ou du Centre peut être une expérience fortement différente. De nombreux autres facteurs vont modifier votre capacité à intégrer plus ou moins bien l’espace social et économique dans lequel vous êtes implanté : fonction de si vous êtes jeune, ou plus âgé, d’origine maghrébine ou non, issu d’une famille locale ou extérieure au territoire, avec des diplômes ou sans. Sachant que ces critères personnels vont accentuer vos possibilités liées au territoire et ses particularités. Mais Ils seront démultipliés par les inégalités du territoire où vous vous trouverez.

Il y a des dizaines, voire des centaines de France qui ne se connaissant pas, ne se parlent pas, expérimentent au quotidien des vies sans grande commune mesure. Un habitant d’un village du Gard n’a quasiment rien en commun avec un habitant du centre de Paris. Et encore, faut-il déterminer quel quartier de Paris, puisqu’a l’échelle de la seule capitale française, le panel des inégalités et des modes de vie est déjà fortement présent.

Création de classes invisibles

Il est possible de payer 300€ pour un appartement décent de 60 m2 dans une ville moyenne, quand on paye 900€ un studio minuscule et miteux à Paris. 600€ pour un grand appartement ou une maison individuelle dans une zone rurale peut donner 1500€ et plus, ailleurs. Les salaires sont aussi variés qu’il y a de régions, de spécificités locales liées au développement des territoires, comme l’attente et le montant à payer pour voir un médecin spécialiste. Ou même un généraliste, puisque des déserts médicaux s’installent silencieusement dans des zones de plus en plus importantes de l’Hexagone. Certains territoires français sont emplis de populations sans diplômes, des territoires sinistrés économiquement, quand à quelques centaines de kilomètres des grandes zones urbaines concentrent toute l’activité et toute la richesse.

La France est un véritable patchwork social, un gruyère économique, et la gestion de la décentralisation a beaucoup joué dans ce phénomène. Vivre dans une région riche n’a rien à voir avec vivre dans une région pauvre. Sans parler des départements au sein même des régions. Ces inégalités territoriales se sont vues amplifiées par le désengagement massif de l’Etat depuis presque une décennie par les diminutions des dotations d’Etat. Des populations sont à l’abandon sur des vastes portions de territoire. Un abandon qui n’est pas toujours le même, ne touche pas les mêmes catégories socio-économiques de personnes, ou les mêmes phénomènes.

C’est dans ce vaste fractionnement d’un pays à plusieurs vitesses que ses habitants ont commencé à partager des conditions très variées, basées sur leur appartenance de départ à un milieu social devenu classe ou condition, centrées sur des difficultés aussi variées qu’il y a de traitements différents sur l’ensemble, avec autant d’inégalités et de différences qu’il y a de spécificités locales. Tout en subissant de nouvelles règles nationales imposées depuis Paris ou Bruxelles, pas toujours adaptées au fonctionnement de chaque territoire, souvent créatrices de frustrations, voire de colère.

La progression du « mille-feuille socio-économique français » a été accélérée par la crise financière de 2008, pour se trouver à son apogée en 2016 : les différents gouvernement de la présidence Hollande ont gravé dans le marbre le désengagement de l’Etat, avec au final la création des super-régions censées gérer des territoires immenses. Politiques de santé anti-sociales, lois sur le travail inique, immobilisme sur le respect des constructions de logements sociaux, austérité budgétaire : tout a été fait pour conforter la fracture en cours, qui accentue des strates immenses de populations dans un inconfort structurel, pour des raisons les plus diverses — en fonction de chaque classe invisible ainsi constituée.

Politique du néant et néant politique

Ces strates de populations, ces classes invisibles qui se sont constituées dans la population française se retrouvent sur les réseaux sociaux. Facebook, au premier chef, l’outil le plus plébiscité, qui permet justement de réunir des personnes en accord les unes avec les autres sur des sujets… très larges, donc unificateurs. Si l’on parle de la fachosphère sur Facebook qui alimente des débats et attise (ou fabrique de toute pièce) des problèmes pour distiller ses idées racistes et nationalistes, il faut aussi envisager que d’autres « groupes » de classes invisibles échangent et créent autant de bulles idéologiques. Elle peuvent, de manière un peu caricaturale être cataloguées, ce qui a été fait par les médias : Cathosphère, djihadosphère, droitosphère libérale ou conservatrice, gauchosphère plus ou moins poussée à gauche, souverainosphère, etc…

Le carburant des grognes populaires est donc multiple, comme le sont ceux qui les relayent : leurs situations sont autant de problématiques diverses sur des territoires différents. Mais les « citoyens en colère de Facebook » ont en commun une même hargne, un même constat : la politique les a abandonnés. Au fur et à mesure que leurs difficultés se sont accentuées, des politiques du néant se sont affichées. Pour arriver en 2016 au néant politique dans le cadre de la campagne présidentielle.

Accumuler une politique du néant qui ne prend jamais en compte les difficultés structurelles des territoires, des inégalités insupportables qui se créent pour des pans entiers de population, avec un néant politique en terme d’offre ne peut que mener à une catastrophe. Elle est en phase de survenir.

Les sociétés humaines ont horreur du vide

Ce qui commence à se dévoiler est une nouvelle donne tout à fait inédite, qui a pris par surprise tant la classe politique que médiatique. Cette nouvelle donne est basée sur une autonomisation des individus vis-à-vis des discours officiels et les analyses qui s’y attachent. Cette autonomisation générée par un rejet du politique en général, et de ses relais médiatiques, a porté les classes invisibles vers une catharsis en ligne. Cette catharsis ne pouvant se suffire à elle-même — les humains comme la nature ayant horreur du vide — des formes claniques et idéologiques d’échanges se sont constituées. Les algorithmes marketing de Facebook aidant, doublés des « like » des fermes à clic effectués par le quart-monde numérique, l’amplification des idées, des fabrications de problèmes, des solutions politiques extrêmes, du nombre de ceux qui les partagent, les repartagent, les diffusent, et au final les font exister, ont commencé à créer un écosystème. Le même qu’aux Etats-Unis. Cet écosystème est celui, de façon simplifiée, qui décrit le monde dans toute son injustice, qui dénonce les mensonges, la main-mise du pouvoir et des richesses par une fraction infime d’individus dans chaque société au détriment du plus grand nombre. Un écosystème qui  ne ment pas sur les constats, mais peut fabriquer des problèmes, des complots ou autres intentions cachées et relayer des solutions les plus inquiétantes.

Les sociétés modernes industrielles se sont toutes calquées sur le modèle nord-américain et son « rêve » fallacieux de la réussite individuelle, dans une société qui donnerait « sa chance » au plus grand nombre. Les politiques économiques débutées dans les années 80 par les gouvernements de Thatcher et Reagan, reprises ensuite à travers toute la planète via le FMI et de nombreux gouvernements sociaux-démocrates, ont créé une mondialisation qui désormais, a prouvé — dans ce cadre précis — ses effets délétères sur les populations. Cette réalité est désormais partagée par la quasi totalité des citoyens. Et ne reste qu’un effroyable vide : celui d’un monde hyper-industriel, ultra connecté, froid et dangereux, morne, sans projet, inquiet, et politiquement tenu en laisse par une classe d’individus définitivement considérés comme « vendus » aux puissances de l’argent.

C’est sur ce terrain là que des formes de fascisme variées peuvent se constituer. Ce qui est appelé « populisme », n’est en réalité qu’une nouvelle forme, plus moderne mais parallèle, des programmes de Mussolini. Restauration de l’autorité, orientation sécuritaire, policière, exaltation de la nation, du patriotisme, haine des étrangers quasi institutionnalisée, solutions économiques radicales et simplistes, promotion du peuple comme entité unifiée et souveraine…

« Propagande » des médias et silence des opposants

La possibilité — pour les classes invisibles en accord  avec le rejet des politiques effectuées depuis 30 ans — de se raccorder à une « autre politique », les convainquant qu’il est possible de sortir de l’ornière de l’injustice dans laquelle ils sont plongées, est réduite. Le problème vient de deux phénomènes : la pauvreté de l’offre politique et la défiance absolue du plus grand nombre envers un personnel politique qui ne s’est pas renouvelé depuis 30 ans, et a de plus, renié ses engagements après chaque élection. Sans aucune vergogne.

Il ne reste donc pour une grosse masse de citoyens choisissant de vivre dans la bulle Facebook (et autres systèmes de partages en ligne ou analogiques) — effarée par les affaires de corruption qui noient leurs écrans de télévision en quasi permanence — que deux solutions. La première est de se retirer du « système », en refusant de participer aux prochaines élections, la deuxième est de voter « populiste », donc pour un candidat néo-fasciste. Ce qui a été fait aux Etats-Unis. Ce qui devrait survenir en France.

La propagande médiatique qui veut, avant tout, empêcher qu’une telle configuration ne survienne, puisque ses intérêts risqueraient d’être lésés — tandis que le système actuel ne lui pose pas de grands problèmes, en fin de compte — se met en place, comme à chaque échéance électorale menaçante. Comme en 2005 pour le traité constitutionnel européen. Cette stratégie, étrangement toujours en place, produit des effets contraires. Le vote du Brexit — selon les médias et la quasi totalité de la classe politique — devait plonger directement le Royaume-Uni dans un gouffre économique sans commune-mesure : il n’en a rien été, et la propagande pour voter non à la sortie de l’UE a produit un effet inverse, puisque les Britanniques ont voté oui. La victoire de Donald Trump est en partie due au martèlement des médias traditionnels et officiels en faveur d’Hillary Clinton. Le remède médiatique d’influence cause la mort du patient, devenant un poison.

Toute la difficulté de cette époque est donc contenue dans le silence de ceux qui devraient proposer une véritable alternative politique, progressiste, ouverte, positive et axée sur des véritables projets de société en accord avec les idéaux français inscrits sur le fronton des mairies : Liberté, égalité, fraternité. En ajoutant : lutte réelle contre les inégalités, contre les intérêts privés, pour le bien public, l’accueil et la coopération, etc…

Si certains essayent plus ou moins de porter ce type de politiques (les aficionados des quelques dernier politiques se voulant progressistes ne manqueront pas de venir vendre leur candidat), leur problème est qu’ils ne sont pas crédibles : ils grenouillent tous dans le « système » en question depuis bien trop longtemps.

Au final, la politique disparaît, ou a déjà disparu, au profit de l’empoignade populaire et de ses emballements, toujours imprévisibles. Et c’est ainsi que ce pays aura ce qu’il mérite en mai 2017. Ou pas…?

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Il est fort Manuel Valls, l’homme des coups de menton, des énervements, tel un Nicolas Sarkozy, volontariste, mais étiqueté à gauche, il veut. Je veux, je veux, je veux. Aujourd’hui, il veut supprimer la Cour de Justice de la République (CJR). Car voyez-vous, comme Paulo du Bar des Amis le disait ce matin, « C’est pas bien normal que les puissants ils aient une cour rien que pour eux qui les condamne mais leur file pas de peine« . Pour Manuel, soyons précis, « On ne peut plus continuer avec ce type d’institutions qui donnent le sentiment, à tort ou à raison, de protéger ceux qui gouvernent. Quel est le sentiment le plus terrible qui peut toucher nos compatriotes ? C’est le sentiment de l’injustice. C’est le sentiment qu’il y a une justice pour les puissants et qu’il y a une justice plus dure pour ceux qui ne peuvent pas se protéger« . C’est beau comme une déclaration de Victor Hugo, d’un ténor historique de la gauche, d’un membre du parti socialiste. C’est même dans la lignée de Lionel Jospin qui avait souhaité la supprimer également. Ils ont raison d’ailleurs parce que ce que ce genre de décision provoque, c’est un peu plus de votants Front National, le parti mains propres et tête haute (condamnations jusqu’en 2012). Allez, paf, on supprime, c’est mal, pas éthique. Imaginez : Christine Lagarde, ancienne ministre de l’Economie des Finances et du Travail de Nicolas Sarkozy entre 2007 et 2011 a été  déclarée coupable d’avoir pêché par négligence en décidant de ne pas exercer de recours en annulation après la sentence arbitrale qui avait accordé 403 millions de fonds publics à Bernard Tapie; mais a été dispensée de peine. Responsable mais pas coupable, comme disait la socialiste Georgina Dufoix  en 1991.

Oui… Mais en fait les choses sont un peu plus compliquées que cela et la CJR n’est peut être pas aussi coupable et responsable que ce qu’il peut paraître à la lumière de sa décision à propos de Christine Lagarde.

Ce qui peut induire en erreur, c’est que la CJR est composée de 15 magistrats dont 12 sont des députés et sénateurs (les trois autres étant des magistrats du siège). Donc des politiques jugeraient des politiques, ce qui pourrait prêter le flanc à des soupçons de connivence. Notez qu’il arrive que des juges jugent des juges, que des médecins soignent des médecins, que des journalistes écrivent sur d’autres journalistes sans que cela n’émeuve qui que ce soit.

Non, ce qui qui dérange dans la déclaration de Manuel Valls, c’est le fait qu’en tant que premier ministre de François Hollande, il était parfaitement au courant du fait que l’Etat ne voulait pas de condamnation trop délicate pour Christine Lagarde.

C’est la France qui est en jeu, monsieur…

Voyez-vous, le prestige de la France était en jeu. Christine Lagarde devait rester à la tête du Fonds Monétaire International. Bien entendu parce qu’elle est française. C’est une vieille habitude, ancrée dans les relations internationales, la direction générale du Fonds revient à un ressortissant ou une ressortissante française. La présidence de la Banque Mondiale revenant quant à elle à un américain ou une américaine. Mais surtout, une condamnation importante de Christine Lagarde aurait ruiné le prestige français en cela qu’elle serait la seconde à démissionner ou être démissionnée du Fonds en raison d’actes pour le moins peu reluisants. Dominique Strauss-Kahn, on s’en souvient, avait dû quitter le Fonds en raison de ses frasques sexuelles qui dans le cas précis étaient une agression sexuelle. Manquait plus que la personne l’ayant remplacée soit condamnée fermement devant la Justice française…

Bref, pour éviter un nouveau déshonneur à notre pauvre nation largement malmenée par ses dirigeants de tous bords et de tous types, François Hollande avait tout fait, comme l’indique le Canard Enchaîné de ce jour, pour éviter que l’affaire ne dégénère. Manuel Valls ne pouvait l’ignorer. Ses déclarations faussement indignées laissent pantois.

Je veux, je veux…

Et puis, franchement… N’atteint-on pas le summum du pathétique lorsque des politiques qui sont aux commandes depuis des dizaines d’années, y compris au premier poste opérationnel, viennent s’épancher devant la presse hystérisée : « Je veux [Insérez ici ce que vous voulez] pour les Français. Si je suis élu, tous les Français [Insérez ici la même chose] » ?

Mais pourquoi ne l’avez-vous fait lorsque vous étiez aux affaires, est-on tentés, esprits rationnels que nous sommes, de leur dire…

Un Manuel Valls qui dirigeait le pays il y a quelques jours veut désormais envoyer à la poubelle l’article 49.3 de la constitution dont il a usé et abusé. Il veut supprimer la CJR. Pourquoi pas ? Mais pourquoi maintenant et pas hier ? Un François Fillon, exécutant des bases oeuvres de Nicolas Sarkozy pendant cinq ans veut supprimer la sécurité sociale ? Mais pourquoi ne pas l’avoir fait il y a 5 ans lorsqu’il était aux manettes ?

Le jour seulement où les sondeurs et les politiques iront incognito au Bar des Amis prendre un calva à 8h du matin avec Paulo, ils comprendront pour qui voteront les Français en 2017…

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Arrêt sur Images (abonnement) nous l’annonçait le 5 décembre de cette année-là (il y a longtemps), l’armée française a lancé un site pour inciter les  djeunz à la rejoindre. Sous la forme d’une fausse émission de télé-réalité,  modeimmersion.fr nous racontait l’immersion de jeunes dans l’armée. Le site était réalisé en collaboration avec Skyrock, la radio desdits djeunz. Bref, de la com’ pure et dure. Ça me rappelle le Directeur de la Création quand il nous affirmait que les clips viraux, (et les prouts, visiblement) étaient l’avenir de la com’ sur le Web…

Selon le journaliste d’Arrêt sur Images, il lui aurait été annoncé quelque “100.000 visites” sur le site de l’armée. Ça marche, donc.

Sauf que…

Sauf que…, les annonces des rois du marketing ne collent pas toujours à la réalité…

En consultant les statistiques du site modeimmersion.fr, on découvre que sur les trois jours du 7 au 16 décembre, le nombre de visites ont totalisé l’astronomique chiffre de… 9235.

L’intérêt d’une page de statistiques de ce genre, c’est que l’on peut même mesurer le nombre de clics (hits) sur les bandeaux de pub qui renvoient vers ce site. Et là… C’est le drame. Ne nous bassine-t-on pas en permanence avec le fabuleux marché de la pub sur le Net ? Cette fois, on peut mesurer avec précision l’efficacité des trois bandeaux de pub pour modeimmersion.fr :  le premier génère  1599 hits, le deuxième quelque  604 et le troisième, 590. Attention, cette fois, on parle de hits, pas de visites. Une différence de taille.

Çà a coûté combien au contribuable, cette belle réussite ?

 

PS : Cet article fait partie d’une saga qui se lit dans l’ordre pour rire mieux.

";s:7:"dateiso";s:15:"20161219_155845";}s:15:"20161216_230033";a:7:{s:5:"title";s:73:"Etre journaliste et être une femme dans l’état de Veracruz au Mexique";s:4:"link";s:90:"https://reflets.info/etre-journaliste-et-etre-une-femme-dans-letat-de-veracruz-au-mexique/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=35602";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 16 Dec 2016 22:00:33 +0000";s:11:"description";s:285:"Paloma Junquera (1)  est correspondante d’un quotidien mexicain dans l’état de Veracruz. Elle connaissait Ruben Espinosa, le célèbre photojournaliste de cette même région assassiné dans un appartement à Mexico. Petit voyage dans l’état de Veracruz sur […]";s:7:"content";s:15586:"
Groupes d’autodéfense de l’Etat de Veracruz

Paloma Junquera (1)  est correspondante d’un quotidien mexicain dans l’état de Veracruz. Elle connaissait Ruben Espinosa, le célèbre photojournaliste de cette même région assassiné dans un appartement à Mexico.

Petit voyage dans l’état de Veracruz sur la côte est du Mexique. Vingt-et-un journalistes et photographes, selon l’ONG de défense de la liberté de la presse Articulo 19, y ont été assassinés en onze ans. Le niveau de violence à l’égard des femmes y est aussi très élevé. Nous avons donc demandé à Paloma Junquera ce que c’est d’être la correspondante d’un grand quotidien progressiste et indépendant dans cette région.

Reflets.info : Comment te protèges-tu, Paloma ?

Paloma Junquera : Il serait très long d’évoquer toutes les précautions que je prends. Déjà, ne pas s’exposer physiquement. Je sors toujours accompagnée. Il est très rare que je sorte seule et si je le fais, j’informe mes amis, ma moitié, je dis où je vais et on m’y retrouve. Quand je couvre des affaires de disparitions forcées, quand je suis les brigades citoyennes de recherche des disparus, je ne suis pas la seule journaliste dans le groupe. Je me déplace avec des journalistes d’autres médias, peu importe la concurrence, nous nous arrangeons.

Auparavant, je courais le soir, je faisais mon jogging. Puis je me suis acheté un tapis de course. Auparavant, je passais toujours par le même chemin pour rentrer chez moi. Aujourd’hui ce serait pour moi une prise de risque totalement irresponsable. Il y a des sujets dont je ne discute jamais sur Internet ou par téléphone, je vais voir les gens en personne. Je suis devenue beaucoup plus attentive à mon environnement.

« Notre sécurité, en tant que journalistes de l’état de Veracruz, dépend aussi de l’importance que nous attachons à la déontologie »

Notre sécurité, en tant que journalistes de l’état de Veracruz, dépend aussi de l’importance que nous attachons à la déontologie. Il faut être très droit et clair avec ses interlocuteurs. Cela ne me plaît pas de le dire, mais je suis obligée de constater qu’il y a des journalistes, dont certains ne sont plus des nôtres aujourd’hui, qui se sont mis délibérément en danger en négligeant la déontologie de notre profession. Il suffit de presque rien : déjeuner avec une personne dont on pourrait suspecter qu’elle a quelques liens avec la criminalité organisée et accepter que celle-ci paye l’addition… C’est tentant, car les journalistes gagnent des miettes dans notre région, mais il ne faut jamais faire ça. Ces journalistes, légalement, n’ont pas été soudoyés. Ils ne se sont pas enrichis, mais ils sont déjà allés trop loin. Il faut éviter l’argent et le plomb (2).

Enfin, évidemment, nous nous censurons. Je vais vous expliquer comment je me censure, c’est une stratégie assez particulière. J’ai couvert un grand nombre d’affaires de disparitions forcées, dont une affaire particulièrement sensible, qui avait attiré l’attention de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) et qui compromettait le secrétaire régional à la sécurité publique dans l’administration de l’ex-gouverneur Javier Duarte, Arturo Bermudez. Je parle d’un territoire où quatre, cinq cartels de la drogue se mènent une guerre sans merci et où plusieurs responsables publics se sont déjà fait mitrailler. Bermudez s’y promenait tranquillement dans sa voiture personnelle avec deux gardes du corps. Un sinistre personnage. J’essayais donc de me “reposer” entre deux papiers au sujet de Bermudez. Je me censure dans le temps. Je pourrais publier chaque semaine un reportage ou une enquête à propos d’une disparition forcée, mais ce serait de la folie. Entre confrères, on parle de « dosification » du travail d’information ou encore d’« essorage des escamoles ».

Reflets.info : Tu mentionnes l’administration de Javier Duarte, qui a gouverné Veracruz de 2010 à 2016 et qui fuit aujourd’hui de graves poursuites judiciaires. Le cauchemar est terminé, tu respires ?

Paloma Junquera : Evidemment que non. Je pense que le problème est structurel et que sa résolution ne dépend pas d’un changement de personnes à la tête de l’administration régionale. La gestion de M. Duarte a été marquée par un nombre record d’assassinats de journalistes, et il est peu probable que les agressions létales continuent avec une telle intensité. Mais l’inefficacité du système de protection des journalistes est nationale et structurelle.

« Les journalistes sont avertis de différentes manières avant d’être assassinés, mais les ONG ne sont pas au courant, ou trop tard ».

Reflets.info : Pourquoi ce système est-il inefficace ?

Paloma Junquera :

Le système de protection est fédéral, alors que les réalités locales sont très différentes. A Mexico, les journalistes connaissent leurs droits et savent où se trouve le bureau d’organisations non-gouvernementales comme Artículo 19 qui peuvent alerter l’opinion publique nationale voire internationale. A Veracruz, peu de journalistes sont au courant de l’existence même d’Artículo 19. La plupart ne s’indignent même pas des intimidations et agressions qu’ils subissent, ils pensent que c’est normal, que ça fait partie du métier. Le maire de leur commune vient en personne taper sur leur table, les bouscule dans la rue mais ce n’est pas grave, il n’y a pas mort d’homme. Les journalistes sont avertis de différentes manières avant d’être assassinés, mais les ONG ne sont pas au courant, ou trop tard.

Reflets.info : Et au niveau fédéral, quel est le problème avec le système de protection des journalistes mis en place en 2012 par le gouvernement ?

Paloma Junquera : Ce système est un échec lamentable. J’ai participé à trois réunions sur la mise en place d’une alerte préalable de protection des journalistes dans l’état de Veracruz avec le sous-secrétaire fédéral aux droits de l’homme, avec des membres du gouvernement régional de Veracruz. Je n’ai pas tenu jusqu’à la fin de la troisième réunion. Un responsable du secrétariat régional à la sécurité publique est venu me voir et m’a demandé sur un ton naïf ce qui se passe à Veracruz. Je lui explique patiemment ce qui se passe à Veracruz. Puis un responsable de sécurité fédéral vient me voir pour me demander ce qui se passe à Veracruz. Et ils nous laissent parler des heures, comme ça, de choses qu’ils savent déjà. Puis ils nous programment une autre réunion…

Reflets.info : Est-ce que tu utilises le fameux bouton de panique fourni aux journalistes dans le cadre du Mécanisme fédéral de protection ?

Paloma Junquera : Non, on me l’a proposé mais je ne l’ai pas pris. Ma position au sujet du bouton est similaire celle de la plupart de mes confrères à Veracruz. Supposons que je me sente en danger et que j’appelle, qui sera au bout du fil, si jamais on me répond ? Les forces de l’ordre régionales. Or, les forces de l’ordre sont un problème dans l’état de Veracruz. Les principaux agresseurs de militants, de journalistes et de défenseurs des droits humains sont les narcotrafiquants et les forces de l’ordre locales. Nous avons beaucoup de raisons de penser que ces dernières sont infiltrées par les cartels à tous les niveaux. Le bouton permet aussi d’appeler la police fédérale mais le temps qu’ils arrivent, je suis morte et enterrée.

« La seule différence que je vois entre la police locale et la criminalité organisée, c’est le fait que la police porte un uniforme ».

 Reflets.info : Crains-tu davantage les narcotrafiquants ou les forces de l’ordre?

Paloma Junquera : J’aimerais bien répondre à cette question s’il existait un quelconque moyen de faire la différence entre les deux. En apparence, il existe une mafia institutionnelle, en uniforme, avec le monopole de la violence légitime et une autre mafia clandestine, masquée, sans visage. Je ne vais pas revenir sur tous les éléments qui prouvent la consanguinité de ces deux organisations. Il y a des rapports de la CNDH, d’innombrables témoignages de proches de disparus, de victimes confrontées à l’impasse du système judiciaire… La seule différence que je vois entre la police locale et la criminalité organisée, c’est le fait que la police porte un uniforme.

Reflets.info : Parle-nous de ces journalistes que Veracruz a perdus.

Paloma Junquera :

Je connaissais personnellement Milo Vela depuis mes débuts dans le journalisme. Un vieux monsieur qui travaillait pour le journal d’investigation El Piñero de la Cuenca. Ils ont tiré à travers les fenêtres de sa maison et l’ont tué, lui et toute sa famille, en 2011. Milo Vela tenait la rubrique police et justice du Piñero de la Cuenca, il était très bien renseigné sur tous les problèmes de sécurité publique dans l’état de Veracruz. Il a assisté à la transformation de l’économie locale, du trafic d’appareils électroménagers et de téléviseurs depuis le port de Veracruz au trafic de drogue. Il a écrit un libre, “El LLano de la Vivora”, où il explique les causes d’une confrontation armée qui a eu lieu entre les forces armées et la police fédérale pour une cargaison de drogue. Nous avons ressenti sa mort comme une amputation, nous étions démoralisés et désarmés.

 Regina Martina Martinez était une personne discrète et réservée mais très vive d’esprit, qui travaillait d’arrache-pied, comme une petite fourmi. Depuis la capitale Xalapa, elle avait développé un réseau d’informateurs dans de multiples communautés marginalisées et demandait aux députés régionaux ce qu’ils comptaient faire pour régler des problèmes d’extrême pauvreté de la population indigène des montagnes. Elle venait au parlement local dans un but précis, pour interroger les députés sur des points précis, elle n’était pas là pour converser tranquillement avec eux sur des canapés en velours. Ces deux journalistes étaient des grands professionnels et des personnes très sincères. Je connaissais également les quatre reporters du journal El Dictamen dont les corps ont été retrouvés dans le canal d’Aguas negras en 2012, avec celui de leur secrétaire de la rédaction. Tous ces décès ont laissé un grand vide.

« On assiste à un renouvellement générationnel de la profession de photographe dans notre région ».

Reflets.info : Ruben Espinosa était photographe. Felix Marquez, qui a été assassiné en 2013, aussi. Les autorités de Veracruz ont-elles un problème particulier avec les photographes ?

Paloma Junquera :

En effet, on assiste à un renouvellement générationnel de la profession de photographe dans notre région. Il existe un courant très actif de journalisme photographique encouragé par Internet et les nouvelles technologies. Ruben Espinosa travaillait pour l’agence AVC Noticias. Chez AVC Noticias, au moins quatre photojournalistes, d’après mes informations, ont été agressés, menacés ou insultés. Comment fâcher un homme politique? En le photographiant. AVC Noticias a été l’une des premières agences à investir le web. Leur point fort, c’est la photographie. Le directeur est une personne très connectée, branchée et ouverte aux innovations. Très hostile à la censure aussi.

« Des photographies qui soient vraiment journalistiques »

Il a créé cette agence pour publier des photographies qui soient “vraiment journalistiques”. Des photographies qui montrent nos personnalités politiques telles qu’elles sont. Pour l’équipe d’AVC Noticias, il ne s’agit pas de photographier les responsables publics uniquement lorsqu’ils veulent bien poser et de retoucher les photos pour qu’on ne voie pas leur embonpoint. Cette équipe est composée de jeunes talents détectés sur les réseaux sociaux. C’est aujourd’hui une agence influente, qui fournit en images de nombreux journaux à Veracruz. Veracruz est comme un bout de chorizo qui s’étend du nord au sud au bord de l’océan, la géographie de cet état est très particulière. Il n’y a pas de journaux régionaux à Veracruz. Toutes les entreprises de presse sont implantées dans un microcosme local et sont complètement inconnues à trente kilomètres de là. C’est à Córdoba qu’on lit El mundo de Córdoba. C’est à Posa Rica qu’on lit El Mundo de Posa Rica.

Mais aujourd’hui, du nord au sud, on voit partout les photos de ces jeunes enthousiastes. C’est cette agence qui a révélé l’existence dans notre état de groupes d’autodéfense contre la criminalité organisée, que les médias nationaux ne voyaient que dans les états de Guerrero, Oaxaca et Michoacán. Lorsque ces photos de groupes d’autodéfense ont été publiées, les autorités régionales ont mis en œuvre tout ce qui était en leur pouvoir pour démentir l’information, ont prétendu qu’il s’agissait de montages, que les protagonistes avaient été payés par les photographes pour poser ainsi… Arturo Bermudez a promis publiquement, en conférence de presse, de « coffrer » l’auteur de ces photographies. Ce dernier a quitté l’état de Veracruz.


(1) Le nom de la journaliste a été modifié [NDLR]

(2) Plata o plomo (de l’argent ou du plomb) était une réplique habituelle de Pablo Escobar qui laissait ainsi un choix à ses interlocuteur [NDLR]

";s:7:"dateiso";s:15:"20161216_230033";}s:15:"20161216_161807";a:7:{s:5:"title";s:47:"Les pirates Russes et les emails américains…";s:4:"link";s:65:"https://reflets.info/les-pirates-russes-et-les-emails-americains/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=35614";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 16 Dec 2016 15:18:07 +0000";s:11:"description";s:218:"Même Barack Obama l’a donc dit à la radio : les pirates du Kremlin sont à l’origine du piratage de la convention démocrate et de conseillers de la candidate Hillary Clinton. Après la CIA, les […]";s:7:"content";s:4989:"

Même Barack Obama l’a donc dit à la radio : les pirates du Kremlin sont à l’origine du piratage de la convention démocrate et de conseillers de la candidate Hillary Clinton. Après la CIA, les agences variées de renseignement, la parole du président vient ajouter un poids important à l’accusation. Et pourtant… En matière de piratage informatique, il faut être excessivement prudent et ne pas attribuer n’importe quoi à n’importe qui, surtout s’il y a des éléments objectifs et très évidents. Explications…

Un bon exemple d’un faux drapeau en matière d’attaque informatique est celui de TV5 Monde. Initialement, tout le monde a pensé à une attaque du cyber califat, le site de la chaîne de télévision affichant un drapeau de type Daesh. Or il est bien plus probable que l’attaque soit venue de Russie, justement. Mais plaçons-nous dans le cas de l’exemple sus-visé.

Quels arguments peuvent bien avoir les services de renseignement américaines pour affirmer que le piratage de la convention démocrate et de conseillers de la candidate Hillary Clinton provient du Kremlin ?

On peut faire quelques suppositions:

Par principe, sur Internet, personne ne sait que vous êtes un pirate russe, chinois, nord-coréen, américain, français, ou martien. Personne ne sait que vous un chien, c’est dire si l’on nage en plein flou.

C’est dire également combien il est imprudent de désigner tel ou tel comme l’auteur d’un piratage. En outre, il n’est pas inutile de rappeler à Barack Obama que jusqu’à maintenant, le seul pays dont on ait des preuves irréfutables d’un piratage massif de toute la planète, n’est autre que les Etats-Unis. Cela n’a pas l’air de lui poser le moindre problème ni de déclencher indignation ou réforme profonde des services de renseignement de ce pays.

Enfin, il ne faut pas perdre de vue que les services de renseignement américain ont tout intérêt à désigner un cyber attaquant de la taille d’un pays, mieux encore, de type Russe ou Chinois, donc puissant. Plus l’adversaire est puissant, plus les budgets qui seront alloués aux agences de renseignement seront importants.

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Ines Ben Othman est cinéaste. Mais elle est aussi la femme de Walid Zarrouk, agent pénitentiaire et président de l’association Muraqib, qui lutte contre la torture et les abus dans les prisons et les lieux de rétention. Visiblement ce genre d’activité n’est pas du goût des autorités tunisiennes. Walid a été limogé par le ministre de la Justice, Nourdine Bhiri, du parti Ennahdha.

Depuis 2011, il a été arrêté une dizaine de fois et emprisonné sept fois. En 2015, il a purgé une peine de trois mois pour avoir critiqué le procureur adjoint Sofiane Selliti.

Walid et Ines sont accusés par le pouvoir d’avoir mis en danger des personnes, contrevenant ainsi à la loi anti-terrorisme.

Walid Zarrouk purge actuellement et depuis le 1er août dernier, une peine d’un an et demi de prison pour diffamation lors d’une interview télévisée. Son crime ? Avoir dit que les procureurs étaient inefficaces puisqu’ils n’étaient pas capables de réunir des preuves tangibles dans les dossiers qu’ils montaient contre lui. Walid Zarrouk a fait appel mais pour l’instant, aucune date n’a été fixée.

Les déclarations de Walid Zarrouk à propos de la gestion par les autorités de l’attentat du Bardo ont probablement pesé lourdement dans la décision du gouvernement de le harceler, lui et sa femme. Walid Zarrouk avait en effet indiqué que la police avait eu vent d’un attentat imminent, dans les 24 heures, avant le carnage qui a fait 24 morts (dont 4 français) et 45 blessés. La suite a montré, pour ceux qui se sont intéressés à cet attentat, qu’il n’était probablement pas dans l’erreur.

Demain, jeudi 15 décembre, le dossier de Ines sera étudié par la chambre d’accusation. Cette dernière peut requalifier l’accusation et l’on passerait de la loi anti-terroriste au code pénal (diffamation), ou même, lever les charges retenues contre Ines.

Par ailleurs, Ines, qui devait se rendre en France ces derniers jours en a été empêchée.

 

";s:7:"dateiso";s:15:"20161214_221124";}s:15:"20161209_133410";a:7:{s:5:"title";s:62:"Aménagement numérique, fibre optique : le dessous des cartes";s:4:"link";s:79:"https://reflets.info/amenagement-numerique-fibre-optique-le-dessous-des-cartes/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=35584";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 09 Dec 2016 12:34:10 +0000";s:11:"description";s:274:"[Le présent article a été en grande partie écrit en avril 2016 et légèrement retouché et actualisé en décembre] Publié originellement sur : http://blog.spyou.org « Mémo à l’usage de ceux qui veulent avancer » Après quatre ans à […]";s:7:"content";s:31793:"

[Le présent article a été en grande partie écrit en avril 2016 et légèrement retouché et actualisé en décembre] Publié originellement sur : http://blog.spyou.org « Mémo à l’usage de ceux qui veulent avancer »

Au Royaume-Uni, ça creuse entre membre d’une coopérative pour amener la fibre chez l’habitant. Et oui… https://b4rn.org.uk

Après quatre ans à fréquenter des élus et fonctionnaires de ma nouvelle campagne d’adoption, et plus généralement toute personne avec qui je me suis entretenu à propos de numérique ou, plus généralement, de politique, la phrase que j’ai dû entendre le plus, c’est « mais de toute façon, qu’est-ce qu’on peut bien y faire ? »

A propos d’un peu tout. De l’absence de connectivité fonctionnelle de façon satisfaisante dans nos campagnes, d’usage de trucs dans le cloud quitte à perdre toute notion de ce qu’est la vie privée voire intime, de dépenses de fonds publics totalement idiotes, etc.

Vous me voyez venir, je vais prendre mon cheval favori : le numérique, et je vais en parler pour ce qui concerne une zone que je commence à connaître un peu : l’Yonne.

« Mais qu’est-ce qu’on peut bien y faire ? »

Dans l’Yonne, il y a en gros deux grosses agglomérations, Sens et Auxerre, représentant quelque 120000 habitants sur 720 kilomètres carrés quand le département dans sa totalité en compte 342000 sur 7420 kilomètres carrés. On a donc, à la grosse, 35% de la population qui habite sur 10% du territoire.

Ces deux agglomérations ont bénéficié d’une « convention AMII ». Ça a l’air plutôt sympathique, « ami ». Même quand on commence à lire ce qu’en dit la presse, ça a l’air cool : « la fibre optique chez l’habitant tout payé par un opérateur sans une once d’argent public ». On fonce donc inévitablement dans le panneau, quand on est un élu, surtout quand on n’a pas lu les petites lignes et l’explication de texte.

Une petite ligne parmi d’autres

Cette convention AMII concerne les particuliers. Exit les entreprises, exit les hôpitaux, exit les choses qui, grosso modo, ont besoin de plus de débit que la moyenne. « Pas grave » va-t-on nous répondre, « ceux-là peuvent souscrire des offres entreprise ». Oui, 4000 euros de frais d’installation (quand on se débrouille TRÈS BIEN) et entre 600 et 3000 euros par mois en fonction du débit et des services voulus.

Oui, on croit rêver. On pose donc légitimement la question « mais pourquoi vais-je aller payer des milliers d’euros pour relier le local de mon entreprise à un débit suffisant alors que dans le quartier d’à côté, chez moi, j’ai la fibre pour 35 euros par mois avec deux ados qui doivent consommer 20 fois plus de données que ma secrétaire ? ». Et là, on s’accroche bien à son fauteuil : « parce que, Monsieur, C’EST PAS LA MÊME FIBRE ». Et vous savez le pire ? Ça passe. Ces empaffés ont réussi à faire croire que ce n’était pas la même fibre.

Eh ben si, en fait, c’est la même. Toute pareil que celle qui va aux domiciles du quartier résidentiel. A quelques détails près : la « fibre entreprise » n’est mutualisée qu’au niveau du NRO au lieu de l’être au PM (la belle affaire… Vous ne savez pas ce que sont un NRO ou un PM ? En gros, de grosses armoires dans lesquelles on branche plusieurs fils ensemble sur un autre fil. Des multiprises réseau, quoi), et elle bénéficie généralement d’une garantie de temps de rétablissement en cas de panne.

« Aaahhh ouiiii, donc c’est quand même vachement mieux que le FTTH chez moi, cette fibre entreprise ». Oui, si vous avez besoin d’une garantie de rétablissement en 4h et d’un tuyau dédié jusqu’au central téléphonique. Mais au fait, vous avez quoi aujourd’hui pour accéder à internet ? Ah, une livebox. Et la dernière fois qu’elle est tombée en panne, ça a pris quoi ? 2 semaines pour retrouver une connexion ? Ah, chiant .. Mais ça vous a empêché de bosser ? Non, ben non, vous vous êtes débrouillés avec le voisin ou des clés 3G. Et vous avez quoi comme débit ? 10 méga ? Et ça va ? Oui, ça met juste un peu de temps pour envoyer un mail avec des pièces jointes mais on s’y fait. Ben oui.

Donc en réalité, vous avez juste besoin d’une connexion plus performante, pas énormément plus performante, juste un peu, allez, soyons fous, 20Mbps symétriques… mais sinon, vous êtes content. Et vous n’allez sûrement pas investir l’équivalent d’un SMIC mensuel pour vous payer une fibre, non, vous êtes un brin plus intelligent, vous allez embaucher quelqu’un si vous avez des sous devant vous.

Explication de texte

Quand un opérateur comme Orange ou SFR signe une convention AMII, il fait donc croire à sa victime qu’il est son sauveur et qu’il va sur ses fonds propres (grand prince, en plus) déployer un réseau tout beau tout neuf que les électeurs ils vont être super contents. Promis, dans 5 ans, on a fini, et on s’arrangera pour avoir fait le plus gros dans les endroits à problèmes, comme ça, aux prochaines élections, vous aurez un bon argument pour être réélu.

Et puis une fois signé, il se passe quoi ? Ben il se passe que des agglomérations comme Sens et Auxerre sont déjà, à quelques exceptions notables près, plutôt pas trop mal servies et que l’investissement sur fonds propres promis par l’opérateur qui aménage le réseau FTTH ne concerne que l’horizontal (les fibres sous le trottoir) mais ni le vertical (dans les immeubles) ni le branchement des pavillons… qui sont à la charge de l’opérateur qui va vouloir relier son client, donc, in fine, du client. Prix de ce petit luxe qui consiste généralement à tirer quelques dizaines de mètres de fibre ? Entre 200 et 800 €.

Évidemment, les opérateurs sont malins, ils n’annoncent pas des frais de mise en service de ce genre là, non. Ils noient ce montant dans l’engagement.

« Bonjour, vous avez déjà de l’ADSL qui pédale pas trop mal, mais c’est hasbeen. Prenez la fibre, c’est QUE 45 € par mois avec un engagement 3 ans, vous pourrez regarder 12 chaînes HD en même temps ! ». Alors, je m’engage 3 ans avec un opérateur, je paie plus cher, mais en fait j’en ai pas besoin parce que j’ai que deux yeux et que j’ai beau essayer, je peux pas regarder deux trucs différents en même temps.

Et du coup, que dit l’opérateur à la collectivité avec qui il a signé la convention AMII ? « Euhh bon en fait on vend beaucoup moins que prévu, et comme on comptait un peu dessus pour financer le reste du déploiement, ben il va durer plus longtemps que prévu, mais vous pouvez rien y faire, c’est marqué dans le contrat, article 156 alinéa 16876″.

Tadaaaa.

Cerise sur le gâteau

L’opérateur qui a réussi à arracher une convention AMII aux grands pôles urbains l’a mis bien profond au département et à la région concernés. Eh oui, on dit qu’il a vitrifié la zone. Interdiction pour toute collectivité de venir investir un centime sur la chasse gardée de l’opérateur en matière d’aménagement numérique pendant la durée de la convention.

Du coup, il se passe quoi ? Il se passe que les zones les plus peuplées (qui sont moins chères à déployer, compte tenu de la densité de logements) sont exclues de la péréquation que pourrait effectuer un département pour créer un réseau d’initiative publique. Reste les zones moins densément peuplées qui coûtent plus cher à couvrir en fibre.

En résumé, la boite privée riche qui fait des bénéfices s’occupe de couvrir là où ça coûte pas cher mais ou personne n’en a besoin, et le secteur public déjà exsangue doit se démerder avec les zones qui coûtent cher mais ne le fait pas et les laisse moisir faute de moyen.

Bien joué, l’AMII.

Bon, du coup, on fait quoi, nous, collectivité petite ou grosse ?

On se demande comment faire pour régler le léger problème des campagnes avoisinant ces centres urbains qu’un gros opérateur a phagocyté, vu qu’on peut pas faire péter les conventions qui ont été signées.

On va se renseigner là où les gens ont l’air de savoir ce qu’ils font, chez les grands opérateurs. Une commune du coin a tenté de se démerder, téléphonant à quelques opérateurs nationaux, disant « coucou, on voudrait créer un réseau fibre sur notre commune, on paie, vous voulez bien venir y vendre vos offres. Ils se sont fait rire au nez sur le thème : « Mais vous êtes ridicules. C’est trop petit. On prendra même pas le train pour venir voir. Ça nous intéresse pas ».

Il s’agissait, pour que les choses soient claires, que la ville finance et construise un réseau pour que ces messieurs les opérateurs n’aient rien à investir et puissent débarquer avec leurs offres pour les vendre aux gens. Plutôt sympa, moi, je dirais.

Bon, du coup, on pose la question : « à partir de combien ça vous semble intéressant ? ». Là, on vérifie qu’on est bien assis, la ville a demandé : trop petit. La communauté de commune a demandé : trop petit. Le département a demandé : trop petit. Oui oui, ces gens là ne veulent discuter qu’avec un truc à l’échelle régionale.

Et comme ils ont embauché des lobbyistes doués, ils ont même réussi à faire gober à l’état qu’il était nécessaire de freiner toute velléité locale de construction de réseaux optiques en ne réservant les subventions état et Europe qu’aux projets d’envergure régionale. Il faut le savoir, aujourd’hui, une collectivité territoriale ne fait RIEN si il n’y a pas au moins un bout de subvention qui vient de plus haut. Alors qu’elles pourraient souvent faire quand même quelques trucs, mais c’est un autre débat.

Bon ben, du coup, on va rien faire hein. Enfin, rien de concret. On va voter un budget. Allez, 55 millions d’euros. Hop. L’Europe va en payer 12, l’état 18, le département 14 et on va aller siphonner les 11 millions restants dans les caisses de nos communautés de communes, elles referont leurs trottoirs ou leurs terrains de foot plus tard.

Bon. Et avec ces 55 millions on fait quoi ?

On a tout bien écouté Orange, ils nous on dit que la fibre c’était au moins 2000 € par foyer compte tenu de notre densité de population mais que eux avait une solution magique géniale qui coûte deux fois moins cher, et qui consiste à rapprocher la fibre de chez l’habitant. Pas l’y amener, hein, la rapprocher. Nom de code « Montée en débit », MeD ou PRM chez les initiés.

Bon, je la fais courte pour ceux qui ne connaissent pas le principe de la montée en débit : ça monte pas bien haut.

Si l’ADSL ne marche pas ou pas bien à certains endroit, c’est parce que les lignes de téléphones sont trop longues. Du coup, le principe de la PRM, c’est de remplacer un bout de ces lignes de téléphones par une fibre optique (qui souffre beaucoup moins de la baisse de qualité avec la distance) et, au bout, de planter un mini central téléphonique sur lequel on viendra raccrocher les lignes. Les lignes sont plus courtes, l’ADSL marche mieux. CQFD.

En plus, ça « prépare l’arrivée de la fibre ». Pensez donc, ils enterrent 6 paires de fibres pour relier un mini central téléphonique perdu dans la pampa sur lequel il y a quelques dizaines de lignes. Et ils veulent nous faire croire que 6 paires sont suffisantes pour proposer, plus tard, une offre FTTH digne de ce nom ? Raté, il faudra changer le câble en question, ne serait-ce que parce que l’ARCEP impose qu’il y ait une fibre par habitant qui arrive au point de mutualisation le plus proche, que celui-ci doit couvrir au moins 300 logements et que bon nombre d’opérations PRM actuellement en route portent sur des PM de moins de 90 lignes. Donc en fait, ça ne prépare rien du tout.

De toute façon, le gros du coût de déploiement de la fibre ne concerne pas cette longue distance effectuée entre le central d’origine et le nouveau petit, bien souvent faite en bordure de route facile à creuser, mais bien la mise en service jusqu’à l’abonné où il faut se torturer l’esprit pour ne pas trop ravager le devant de la maison pour y faire rentrer le nouveau câble.

Mais s’il n’y avait que ça, on s’en contenterait. Là où il y a un hic, c’est que cette fameuse offre PRM est :

Pendant ce temps, vous continuez à payer directement ou indirectement l’entretien du réseau téléphonique (qui n’est plus assuré qu’en cas d’extrême urgence) sur vos factures mensuelles, et vous allez donc, en plus, payer, via vos impôts, le fait de pouvoir continuer encore longtemps à financer cet entretien inexistant. Heureusement que plus de la moitié sont payés par l’Europe et l’état, hein, on se sent moins seuls.

Bon, ça, c’est fait, un petit cadeau de 22 millions d’argent public à une boite qui caracole en tête des plus gros bénéfices à la bourse de Paris. Admettons. La consolation c’est que c’est encore l’état qui capte 13% de ces dividendes. On n’a pas tout perdu.

Bon, et les 33 millions qui restent, on en fait quoi ?

On va quand même faire un peu de fibre, hein. Bon, on le fait où ? Bon, ce bled là, celui là et celui là y sont de gauche, je les aime pas, donc pas chez eux. Là bas, c’est trop paumé et Orange a dit que ça coûterait trop cher, donc on n’ira pas. Bon, ben on va déployer dans les villes les plus peuplées en dehors des deux zones AMII et uniquement si elles sont du même bord politique que nous. Allez, c’est ficelé, on y va.

Au fait, on fait comment la fibre ? Tu sais, toi, René ? Non. Francis non plus ? Bon… on va attendre que la région se bouge le fion pour nous pondre un truc, tout seuls on n’y arrivera pas.

Attends, on va quand même sortir un appel à projet pour les zones industrielles histoire de faire croire qu’on se préoccupe de nos entreprises. Non, t’inquiète, s’il y en a qui répondent on fera comme d’habitude : les morts. Avec un peu de bol Orange ouvrira des offres fibre entreprise sur ces zones et on pourra valablement retirer l’appel à projet avant que ça râle trop fort en disant « ah ben non, à Bruxelles ils ont dit que quand le privé couvre, nous on n’a plus le droit ».

3 ans plus tard, la région, toute contente de se marier avec la Franche-Comté, parvient à monter une Société Publique Locale pour piloter les déploiements FTTH. Bon, en vrai, elle va aussi édicter les règles d’ingénierie et choisir un délégataire privé qui sera chargé de se mettre dans la poche les 33 millions de l’Yonne (et les millions des autres départements) pour construire un beau réseau FTTH sur lequel ces messieurs « opérateurs d’envergure nationale » viendront vous vendre leurs offres.

« Gérer ça en propre ? Mais vous n’y pensez pas Geneviève, Orange a dit que c’était compliqué, la fibre. Déjà qu’on n’est plus foutus de gérer nous-mêmes les réseaux d’eau potable… »

Petite consolation tout de même, les opérateurs qui vont venir vendre leur service payeront (en principe) une dîme mensuelle pour chaque ligne qui reviendra dans les caisses des départements. C’est donc un investissement, contrairement à la montée en débit PRM qui est une subvention à fonds perdus.

Espérons juste qu’au détour de l’appel à délégation de service public qui sera passé, les deux ou trois candidats « sérieux » qui se présenteront n’imposeront pas de clauses bien tordues (du genre « pour pouvoir jouer sur le réseau il faut le cofinancer à hauteur de 25% ») leur permettant de s’arroger à eux seul le droit d’exploiter le réseau public. L’avenir nous le dira.

Bon, eh, Spyou, t’es sympa avec ton roman fleuve, mais tu nous as toujours pas dit ce qu’on pouvait faire, là.

C’est pas faux. Mais il fallait quand même bien que je vous brosse le tableau avant de le barbouiller avec ma gouache.

Deux ou trois autres détails, que vous ayez bien l’image en tête.

Déployer un réseau fibre, c’est de la plomberie. Tout pareil que de l’eau ou n’importe quel autre réseau déjà existant : il faut enterrer des tuyaux ou planter des poteaux pour ensuite y mettre des câbles dans lesquels il y a de la fibre.

Petit point financier

Un mètre de fibre, c’est entre une poignée de centime et 2 euro en fonction de la quantité achetée et du nombre de fibres dans la gaine. Un mètre de fourreau pour mettre la fibre, c’est du même acabit. Un poteau, c’est quelque chose entre 50 et 100 euros. Un mètre de tranchée pour enterrer un fourreau, c’est entre 10 euros (dans un champ) et 3 ou 400 euros (en ville où il faut faire attention aux autres réseaux, reconstruire le marbre plaqué or du trottoir, etc.).
Bilan de ce point financier : la fibre, ça coûte rien. Ce qui coûte, c’est de faire des trous. Ça fait déjà un bon moment que toutes les collectivités le savent : quand on fait un trou quelque part, on en profite, on met des fourreaux vides en trop dedans, ça évitera d’avoir à creuser à nouveau, et dans le pire des cas, on aura perdu quelques centimes, c’est pas bien grave. Alors qu’on m’explique pourquoi, pas plus tard que l’année dernière dans l’Yonne, plus de 80km de tranchées ont été réalisées (pour celles dont j’ai eu connaissance), dont certaines assez longues, sans qu’aucun fourreau vide n’ait jamais été posé.

Florilège :

« On savait pas comment faire donc on n’a rien fait »
« Ça traversait plusieurs communes et il y en avait dans le tas qui ne voulaient pas payer plus cher que le strict nécessaire donc on n’a rien fait »
« C’est une intervention faite par un gestionnaire de réseau privé, si on voulait mettre des fourreaux vides, on aurait dû cofinancer les travaux donc on n’a rien fait »
« Quand on pose un type de réseau, on fait appel à une entreprise spécialisée dans ce type de réseau. Si on lui demande de poser un autre type en même temps, elle fait n’importe quoi et c’est la merde intersidérale donc on n’a rien fait »

Et vous demandez encore ce que vous pouvez faire ? J’ai d’autres idées, si profiter des trous qui sont faits pour préparer l’avenir n’est pas à votre portée.

Vous avez l’immense chance (des communes d’autres départements tueraient pour l’avoir) de bénéficier de l’implantation, sur votre territoire, d’une initiative locale, portée bénévolement par des gens motivés, qui ont les compétences, le temps et l’envie de faire quelque chose. Ils ont, pour arriver à leurs fins, créé une structure éminemment démocratique et totalement transparente, tant financièrement que techniquement. Pourquoi persister à ne pas les considérer, sans même parler de les soutenir, hein ? Ils sont mal fringués et leurs principes ont l’air vaguement communistes… OK… J’ai d’autres idées, si soutenir les initiatives locales n’est pas de votre goût.

Une idée plus administrative, tiens. Se grouper pour faire pression. Il existe des tas d’organisations regroupant de petites communes rurales. Il serait peut être temps d’envoyer promener le diktat privé imposé par Bruxelles et faire pression sur notre état pour qu’il oblige ceux qui en ont les moyens d’assurer l’investissement nécessaire à la sortie du tiers monde numérique de nos territoires. Pas en suggérant une nouvelle taxe qui retombe systématiquement sur le nez des clients comme l’a proposé un de nos députés locaux, mais en réévaluant par exemple la notion de service universel pour y inclure l’accès à internet avec un débit minimal valable. Non ? Si faire bosser vos équipes sur un nouveau genre de projet qui a l’air un peu révolutionnaire ça vous colle la frousse, j’ai encore une pochette surprise dans ma besace.

Pourquoi ne pas suivre les buts que vous vous êtes fixés quand vous avez demandé à un cabinet de conseil d’écrire le schéma directeur d’aménagement numérique à votre place ? Ils n’y ont pas mis QUE des âneries hein. Loin de là. Il y a même une idée toute bête et qui, pourtant, n’a toujours pas été mise en œuvre, bien qu’elle soit un des prérequis avant de pouvoir éventuellement penser à faire de la fibre : recenser le génie civil disponible. Mettre des outils de cartographie à disposition de toutes les structures administratives, et pourquoi pas de l’ensemble de la population pour aller plus vite ? Maintenant, si même faire ce que vous aviez dit que vous feriez n’est pas possible… Je ne vois qu’une solution, continuez à chercher des papiers et des chèques à signer en espérant que les choses se feront toutes seules.

En parlant de chèques… Chaque année, les opérateurs paient une Redevance d’Occupation du Domaine Public (RODP) aux collectivités dont ils occupent tout ou partie de l’espace public, en souterrain ou en aérien. Vous êtes-vous un jour demandé d’où sortait le montant en bas de la feuille ? Je serais vous, je creuserais le sujet. Sachez que si vous trouvez une bourde dans le calcul, vous pouvez demander le complément de façon rétroactive sur 5 ans. Allez, je vous aide, c’est Orange qui vous donne le chiffre, et en dehors d’aller recenser le réseau physiquement dans votre commune, vous n’avez aucun moyen de vérifier sa validité. Action.

Moi, je vais continuer chaque semaine à connecter 2 à 10 personnes au réseau de SCANI, ça va être long, on sera toujours une bande de gnioufs bizarres qui font pas du vrai internet, mais à la fin, quand on comptera les points, nous, on saura ce qu’on aura fait pour le département.

Je m’énerve pas, Madeleine, j’explique.

Le truc qu’on fait chez SCANI est assez simple à comprendre. On prend de l’internet où il marche et on l’emmène là où il ne marche pas. On ne pirate pas un opérateur quelconque, nous SOMMES opérateur. N’en déplaise à certains, « être opérateur », ça se résume à cocher quelques cases sur le formulaire du site de l’ARCEP et de cliquer sur « envoyer ».

Comme on a avec nous quelques personnes du métier qui sont tombés dedans quand ils étaient petits, on arrive à obtenir les meilleurs prix pour les services qui sont utiles et on sait faire tomber en marche ces objets bizarres portants des noms qui font peur : « routeur, switch, lns, serveur dns… »

Et ensuite, on y va petit à petit. Pas de grande folie, pas de couverture totale de tel village, pas d’investissements colossaux. Non, on a commencé avec Pclight par un investissement en matériel de 500 € et un coût mensuel récurrent à payer de 60 €. C’était début 2013, moment où les premiers adhérents ont été reliés à des connexions proposant un débit descendant de 12Mbps et un débit montant de 1Mbps. Du simple ADSL, en fait.

Le schéma technique est compréhensible par n’importe qui : une ligne ADSL, un bête câble réseau, une antenne wifi au bout, accrochée à la cheminée, la même en face plus loin, et un ordinateur au bout du câble.

C’est ce qu’on fait depuis 4 ans : mettre des antennes wifi en face les unes des autres pour amener des connexions internet dans la campagne.

Avec un travail 100% bénévole, en dehors des prestations dangereuses réalisées par des antennistes professionnels, on en est rendus à 370 connexions finales actives et un peu plus de 700 antennes installées. Du coup, le budget de 60 € par mois a un peu grossi, le récurrent mensuel qui rentre, une fois la TVA déduite, est d’environ 8000 € qui permettent aujourd’hui de financer :

Le modèle économique est idéal : plus il y a de personnes reliées, plus le budget mensuel augmente, plus on peut augmenter les débits disponibles en en faisant profiter tout le monde. Certains bénéficient aujourd’hui d’un débit de 60 méga, toujours pour 30 € TTC par mois.

L’objectif à court terme est de commencer à creuser nous mêmes ces fichus trous pour y mettre de la fibre optique. Même si certains douteront toujours, l’union fait la force, et nos agriculteurs ont tout le matériel nécessaire pour faire des trous. Avec ce principe de fonctionnement, une coopérative anglaise arrive à un investissement tout compris (fibre, génie civil, matériel actif, déploiement chez les gens, connectivité vers internet) de 1200 € par habitation connectée avec un débit disponible de 1000 Mbps pour chacun.

Concernant le travail déjà réalisé avec le wifi sur notre réseau, il n’est pas condamné, puisque la fibre viendra en remplacement des liens wifi les plus chargés pour les rendre plus fiables et performants et que les antennes pourront être réinstallées pour étendre encore le réseau plus loin, voir, pourquoi pas, les céder à d’autres initiatives ailleurs. A plus long terme, il s’agit de créer des emplois qualifiés et non délocalisables autour d’un projet économique, social et solidaire.

La totalité des données financières sont accessibles en temps réel aux adhérents, tous les outils et méthodes de travail sont publics et l’ensemble des actions menées sont ouvertes à qui veut bien se donner la peine de venir à notre rencontre.

En bref, soutenir nos actions présente un risque : celui qu’on aille plus vite, plus fort et plus loin. C’est promis, on ne se moquera pas de celles et ceux qui pourraient venir en nous disant « bon, ok, au temps pour moi, c’est un vrai projet que vous avez, comment on avance ensemble maintenant ? ».

Eh, t’es bien mignon avec ton association de Trotskystes là… on peut pas baser la stratégie numérique d’un département là dessus.

C’est assez délirant comme idée, je le reconnais.

D’ailleurs, une petite ligne sur les associations en question. Depuis fin 2012, Pclight sonnait tantôt comme une douce musique (aux oreilles de certains, délaissés des sphères numériques, qui voient là une bonne opportunité de s’en sortir), tantôt comme une rengaine plutôt enquiquinante (pour d’autres, habitués à des fonctionnements plus institutionnels). C’était un brin voulu. En plus de faire du réseau, on est également une belle bande d’agitateurs qui aimons coller de grands coups de pieds dans la fourmilière. Pas super sympa, mais nécessaire.

Certains ont pu se demander ce qui se passait avec cette histoire de Pclight & SCANI. Sans rentrer trop dans les détails, des divergences de point de vue concernant entre autre la gouvernance et la taille des projets a mené à une séparation en deux structures. Ça a probablement été fort mal géré, mais passons, le temps a fait son œuvre et les deux structures envisagent à présent des actions communes.

L’idée n’est pas d’avoir à faire un choix entre blanc ou noir, entre conservateur et 68’tards, entre bien et mal, entre capitaliste et communiste, entre gros ou petits mais bien de saisir les opportunités pertinentes au moment où elles se présentent avec un seul et unique objectif : le bien commun.

C’est ronflant comme objectif, même un poil arrogant, OK. Mais c’est comme ça, faudra vivre avec. Et si on arrive à bosser en bonne intelligence avec le reste des opérateurs, les élus, les autres associations, les habitants, les coopératives, les entreprises, la région, l’état, etc. qui sait où on ira ?

Super, tu m’as convaincu. Je suis élu, je fais quoi ?

Bon, déjà, tu retournes en haut de la page et tu vas lire une seconde fois.

Ensuite, SCANI est une coopérative. Pour un élu, ça veut donc dire deux choses :

Au boulot maintenant !

@turblog @scani89

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signal-ecoleLe ministère de l’Éducation nationale (MEN) use de méthodes déloyales pour imposer un nouveau fichier scolaire aux implications plus que sensibles. Le livret scolaire unique numérique (LSUN) est le dernier maillon d’un fichage méticuleux qui remet en selle le débat ouvert il y a 10 ans lors de la sortie fracassante du gros fichier des écoliers, Base élèves 1er degré (BE1D).

Ce livret scolaire est censé s’imposer du CP à la 3ème, commun à l’école élémentaire et au collège, c’est à dire durant toute la scolarité obligatoire. Là où ça coince, c’est que les données que doit recueillir le LSUN sont exactement celles qui avaient du être expurgées de BE1D, en 2008, afin que ce dernier puisse plus facilement être accepté en masse par les parents d’élèves et les enseignants. Quelques réunions houleuses sur ce « livret numérique » ont déjà eu lieu à Paris entre des enseignants et leurs inspecteurs de circonscription, qu’on appelle dans la grande maison les IEN. En question notamment, l’absence totale d’information que doit légalement obtenir toute personne – en l’espèce, les responsables légaux des enfants concernés – dont les données personnelles sont traités dans un fichier informatisé (article 32 de la loi informatique et libertés). Pour être plus clair : début décembre, cette information légale n’avait toujours pas été communiquée aux parents d’élèves, alors que le fichier a déjà été rempli par certains enseignants zélés. Ceci, au passage, étant une infraction pénale (article 50).

Comme à son habitude, le MEN joue la carte de la « confiance », en édulcorant la portée de ce livret scolaire informatisé par l’emploi de termes trompeurs pour espérer ne pas avoir à se justifier. Il parle ainsi d’une « application », mot connu de tous les utilisateurs de smartphones, pour désigner un fichier nominatif (rien à voir avec un « logiciel », vrai synonyme d’application), et préfère user du terme « numérique » pour éviter à employer celui d' »informatisé », bien moins flou et plus consensuel. Oubliant aussi de préciser qu’il sera partagé par une foule d’intervenants qui restent encore inconnus des parents d’élèves.

Le « Livret d’ouvrier » new age

Le LSUN est en effet bien plus qu’une simple application — en septembre 2015, avec l’aide de la ministre en personne, BFM le présentait comme « le nouveau carnet de notes » (sic)…. Par exemple, il remplace totalement le LPC, « livret personnel de compétences » qui a été « testé » sous différentes formes ces dernières années. Les plus réfractaires au LPC ont parlé du « retour du livret d’ouvrier », le premier outil de contrôle social créé par Bonaparte et abrogé sous la IIIème République. Ficher les compétences acquises par l’enfant à tel moment de sa scolarité est à double tranchant, car cela répertorie aussi les difficultés que l’élève à eu à les acquérir. Ce mode d’évaluation binaire (oui ou non) est aussi très discutable en terme pédagogique. Le LPC comprend donc bien plus qu’un listing des savoirs acquis par chaque enfant, il s’inscrit dans un projet politique qui vise à mesurer l’employabilité de l’élève et de faire de l’école un lieu de compétition pour préparer l’enfant au monde du travail. « C’est d’ailleurs pour ces raisons que le MEDEF s’est réjoui de la mise en œuvre du LSUN », écrit le syndicat SUD Éducation, le plus remonté contre le LSUN depuis plusieurs mois, dans un récent communiqué.

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Répertorier les évaluations faisait donc partie de la première version du fichier Base élèves, qui a fait l’objet d’une simple déclaration à la CNIL en décembre 2004. Il était question aussi de noter l’assiduité de l’élève, son comportement en classe et une foule d’autres mentions comme la nationalité de l’enfant, mais aussi la langue et la ‘culture d’origine’ des parents (sic) ainsi que leur « date d’entrée en France »; était aussi prévue de noter les prises en charge de l’enfant dans des programmes éducatifs spécialisés (notamment les réseaux RASED pour « élèves sen difficulté »)…

Tous ces éléments ont donc été retirées de BE1D en 2008. A l’époque le ministre Xavier Darcos avait parlé de données « liberticides » (sic), et ils se retrouvent donc, peu ou prou, parmi les champs du livret scolaire version 2016. Notamment la prise en charge d’un élève dans différents programmes spécialisés de « réussite éducative », pouvant, et c’est là le problème, identifier des enfants avec des handicaps ou ceux bénéficiant de suivis médico-psychologiques, ou encore ceux, d’origine étrangère, « allophones » (classes pour non francophones)… On est loin du simple « carnet de notes numérique »!

Avec un peu de recul, expurger ces données de BE1D avait un tout autre but: favoriser l’adhésion des instituteurs et calmer les craintes des parents d’élèves. Car BE1D, en ne contenant que des données d’état civil, a pu s’installer dans le paysage. Alors qu’il a surtout servi à générer un identifiant unique – pour ne pas dire un numéro de matricule – destiné à suivre à la trace les élèves pendant leur scolarité et toute leur vie professionnelle. Cet INE – identifiant national de l’élève – est attribué à chaque enfant dès son entrée en 1ère année de maternelle, à 3 ans, avant même que l’école ne soit obligatoire. Et ces INE alimentent une autre base de données restée longtemps dissimulée par les services de l’Éducation nationale, la BNIE (base nationale des identifiants), qui a depuis fusionné dans un méga-répertoire (RNIE) qui recense tous les écoliers, collégiens, lycéens et apprentis (ici pour plus d’infos). Dernier changement loin d’être anodin dans ce RNIE, effectué distretos par un arrêté de septembre 2016, la mention du « pays de naissance pour les personnes nées à l’étranger », qui remplace celle de « naissance à l’étranger ». Ceci expliquant pourquoi la nationalité de l’enfant fut retiré de BE1D en 2008. Un peu à l’image des poupées gigognes, les fichiers scolaires s’imbriquent les uns dans les autres subrepticement, diluant leur portée au gré des modifications successives.

Et la dernière poupée n’est, là aussi, pas vraiment mise en avant : le CPA, Compte personnel d’activité créé par la funeste « loi travail » qui a répandu dans l’air tant d’effluves de lacrymos dans les rues ces derniers mois. Dans un communiqué du 9 octobre, le CNRBE, le collectif de résistance à Base élèves, résumait ça très bien ici :

Le fichage commencé à la maternelle (18 compétences renseignées) s’étendra au parcours professionnel par le biais du « Compte Personnel de Formation » (CPF) créé en 2014, du « Passeport d’orientation, de formation et de compétences » inclu dans ce fichier, et, de 16 ans jusqu’au décès de la personne, du « Compte Personnel d’Activité » (CPA) créé par la loi « travail » du 8 août 2016, un immense fichier dont les données seront bientôt mises à disposition des employeurs et des financeurs de formation, en application de cette même loi.

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Comme lorsque le MEN cherchait à imposer la Base élèves en 2006-2007,  il a été plus que sportif d’obtenir les documents officiels à l’origine du livret scolaire informatisé. Seul l’arrêté ministériel, signé en pleine trêve des confiseurs, le 31/12/2015, était disponible, en cherchant bien (le voici sur Legifrance). En revanche, le formulaire de déclaration de ce fichier à la CNIL (effectué avant le décret, le 15/10/2015), n’a pas eu la même publicité. Reflets.info s’est démené et a obtenu, après plusieurs échanges disons fermes et diplomatiques avec le ministère, quatre documents complémentaires que nous mettons à disposition (lire en fin d’article).

On y apprend tout de même quelques éléments fondamentaux de ce vaste fichage scolaire. D’abord la durée de conservation des données : 3 ans (la durée d’un cycle) ajouté d’une année, soit 4 ans d’archives. Sans savoir à quel point les différentes modifications permettront d’aller plus loin dans les années à venir. Le formulaire envoyé à la CNIL évoque aussi des données relevant de la « vie personnelle (habitudes de vie, situation familiale) » comme « professionnelle (CV, scolarité, formation professionnelle, distinctions) », le tout recueillies « de manière indirecte », c’est à dire en siphonnant d’autres fichiers, le tout grâce au fameux matricule unique, l’INE. Un coup d’œil aux différents champs du fichier (cf document plus bas « Formulaire de collecte des données ») permet aussi d’y voir des fenêtres où les enseignants pourront y inscrire des mentions libres, voire subjectives, sans savoir là aussi si l’effacement d’un cycle sur l’autre sera automatique…

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L’usine à gaz du LSUN (extrait d’un document de synthèse du MEN, juillet 2016)

Quid de l’information des parents ?

Mais alors où est la « déloyauté » dont nous parlions au début? C’est la manière dont ce livret est rempli et déployé, alors qu’aucun parent d’élèves de France n’a encore été officiellement informé de son contenu, de sa finalité, de la durée de conservation et des réelles implications de ce livret new age. Le MEN joue avec la loi : certes, pour tout fichier émanant d’un « service public », il n’est plus nécessaire de recueillir « l’accord préalable de la personne » (ou de ses tuteurs), cf l’article 7 de la loi informatique et libertés. Mais tout traitement de données à caractère personnel doit faire l’objet d’une information claire et précise auprès des intéressés (article 32 de la LIL). Et contrevenir à cette formalité est une infraction pénale (article 226-16 du code pénal). En théorie donc, la CNIL aurait du dès maintenant transmettre à la justice ces éléments à l’encontre du « responsable du traitement », en l’occurrence la ministre Vallaud-Belkacem, et, par délégation, Florence Robine, directrice de l’enseignement scolaire — c’est d’ailleurs elle qui a signé la déclaration à la CNIL.

declaration-lsun-extraitPourtant, seules des réunions en conclave entre enseignant.e.s, directeurs/directrices d’école et inspecteurs (IEN), ont eu lieu à ce jour. Lorsqu’un prof ose évoquer l’absence de note d’information à l’adresse des parents, et à quel moment elle serait distribué, la réponse reste évasive ou menaçante. De leur côté, quelques parents commencent à envoyer des courrier d’opposition furibards, mais néanmoins très argumentés (modèle-type disponible ici), et convoquent des réunions avec les parents pour faire le boulot qu’aurait du faire, depuis des mois, le ministère et ses représentants. Pourtant, cf page 6 de la déclaration CNIL [cf capture], à la rubrique 9 « Le droit d’accès des personnes fichées », « Comment informez-vous les personnes concernées par votre traitement de leur droit d’accès ? », la case « Envoi d’un courrier personnalisé » a été cochée.

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Premier bug : la réponse du DASEN de Paris (grand manitou de l’éducation nationale dans chaque département académie), à la question « quid de l’information des parents? ». Voici l’extrait d’un mail reçu dans les écoles de Paris le mercredi 30 novembre (souligné par nos soins) :

Certains d’entre vous reçoivent en outre des courriers de parents dans lesquels il est fait mention d’un engagement ministériel concernant une information écrite et individuelle à destination des parents. Nous n’avons reçu aucune consigne ministérielle allant dans ce sens. En revanche, un document est en préparation au ministère relatif à la mise en place de téléservices à compter de janvier 2017. Ce document prévoit la présentation des identifiant et mot de passe aux familles.

D’autres familles expriment par ailleurs leur refus de voir le LSU renseigné pour leur propre enfant au motif que des informations confidentielles pourraient être désormais accessibles. Il appartient dans vos réponses de les rassurer en rappelant l’aval de la CNIL et les conditions d’accès à la plateforme, très contrôlées et restreintes. On peut également ajouter que la protection des données est mieux assurée par le LSU que par les versions papier des livrets, lesquels sont bien plus exposés au risque de rupture de confidentialité.

Notez avec quels termes rassurants on tente de calmer la plèbe qui gronde. Jamais la question de la pertinence des données n’est abordée, seulement la façon dont elles seront « sécurisées ». Et cela montre aussi que par « courrier personnalisé », le MEN entendait informer les parents non pas avant toute saisie, mais après coup, pour leur confier des identifiants et mots de passe avec lesquels ils pourront accéder à la base. Car c’est le dernière étage de la fusée « acceptation » : les impliquer dans le dispositif, bref les rendre complices et/ou consentants. Surtout pas avant toute saisie – ce serait trop tard alors pour s’y opposer – mais une fois que les profs auraient rempli les premières évaluations. Après la bataille.

Second bug : hier à la mi-journée, 1er décembre, on nous apprenait qu’un mail de Florence Robine, en personne, avait été envoyé à toutes les écoles de France afin d’éteindre l’incendie. Courrier qui allait contredire le DASEN zélé cité plus haut. Le sujet du courrier est plutôt vague (« Les bilans périodiques du livret scolaire »…), mais en fin de courrier la n°2 du ministère fait (enfin) référence à ses obligations légales :

Enfin, je vous rappelle aussi qu’il convient d’informer les élèves et leurs responsables légaux, quelle que soit l’application utilisée, de tout traitement informatisé de données les concernant ainsi que de leur droit d’accès et de rectification de ces données, en leur communiquant un courrier personnalisé, par exemple par l’intermédiaire du carnet de liaison. Pour le LSU, un courrier type est à votre disposition (…)
Avec toute ma confiance [sic],
Florence Robine
Directrice générale de l’enseignement scolaire
Ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche

Le « courrier type » (le voici avec le lien originalici une copie, des fois que…) rappelle les mentions les plus élémentaires concernant les mentions devant accompagner un tel fichage de masse. Mais cette tâche revient donc aux enseignants, alors qu’il incombe logiquement au « responsable du traitement ». Allez, ok, on chipote. D’ailleurs, c’est sans doute un procès d’intention : ils sont tous débordés au ministère, et il était prévu de longue date que cette information soit communiquée aux parents d’élèves. Simple question de timing? Pas de bol pour Mme Robine, l’informatique laisse des traces, et elles sont plutôt cruelles. Dans le document PDF mis en pâture hier, on peut lire qu’il a été créé avec « Microsoft® Word 2010 » (c’est du propre – mais les liens entre Windows et l’éducation nationale ne sont plus à démontrer), qu’il est titré « Données personnelles », mais surtout qu’il a été créé le… « lun. 28 nov. 2016 14:22:43 CET ». Soit bien après les premières saisies de données, et surtout après les premiers courriers de parents s’offusquant d’avoir découvert l’existence du LSUN sans en avoir été informés. Oui, plutôt cruel l’informatique pour Florence Robine.


Documents communiqués à Reflets.info par le MEN :


Ecoutez une émission de radio sur le sujet, Les Amis d’Orwell, Radio Libertaire, 2/12/2016 — avec trois invités, parent d’élèves et professeurs des écoles, qui discutent du LSUN et reviennent sur Base élèves (1h30).

 

";s:7:"dateiso";s:15:"20161202_160108";}s:15:"20161124_122018";a:7:{s:5:"title";s:76:"Interview exclusive : la Mondialisation réagit aux propos de Manuel Valls !";s:4:"link";s:93:"https://reflets.info/interview-exclusive-la-mondialisation-reagit-aux-propos-de-manuel-valls/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=35550";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 24 Nov 2016 11:20:18 +0000";s:11:"description";s:447:"C’est un tweet du Premier ministre qui a tout déclenché. Celui-ci affirme à un journal d’extrême centre (Les Echos) que « la mondialisation doit être « humanisée »  et doit être « au service des peuples », entre autres : Il faut humaniser, orienter, réguler la mondialisation. Elle doit être au service des peuples, au service du peuple! https://t.co/7QA2vkPklP — […]";s:7:"content";s:8326:"

C’est un tweet du Premier ministre qui a tout déclenché. Celui-ci affirme à un journal d’extrême centre (Les Echos) que « la mondialisation doit être « humanisée »  et doit être « au service des peuples », entre autres :

Il faut humaniser, orienter, réguler la mondialisation. Elle doit être au service des peuples, au service du peuple! https://t.co/7QA2vkPklP

— Manuel Valls (@manuelvalls) 23 novembre 2016

Choqués que la principale concernée, La Mondialisation n’ait pas son mot à dire, alors qu’elle est directement pointée du doigt et menacée par Manuel Valls, nous avons décidé à Reflets de la contacter afin de connaître son sentiment face à cette mise en cause. Une occasion aussi pour mieux la connaître, puisque si « tout le monde en parle », en fin de compte, personne ne sait vraiment qui est La Mondialisation, ni ce qu’elle pense.

 

— Interview de La Mondialisation. En exclusivité sur Reflets —

 

Bonjour La Mondalisation, nous sommes très heureux de pouvoir échanger avec vous, et de recueillir vos réactions après les déclarations de Manuel Valls à votre propos.

La Mondialisation : — Salut. Aucun problème. Tu peux y aller, pose tes questions.

— Bien… Je vois que vous êtes plutôt décontractée, on ne vous sent pas trop inquiète par les attaques du premier Ministre français, pourquoi ?

L.M : — Je ne vois pas trop de quoi tu parles en fait. Manuel Valls, c’est quoi ça, une marque de montres de luxe ? Une startup californienne capitalisée à hauteur du PIB d’un pays africain ? Je connais pas. Autre question ?

— Bon, avant d’aller plus loin sur le sujet actuel, nous pourrions revenir en arrière, pour mieux vous connaître ? Quel âge avez-vous ?

L.M : — J’ai 22 ans, pourquoi ?

— Ah bon, pas plus ?

L.M : — Ça dépend ce qu’on compte, mais en général on me donne 22 ans, par commodité. Parce que j’ai été conçue sur une plage et je suis née la même année, en 1994.

— C’est charmant. Vous pouvez nous parler de vos parents ?

L.M : — Oui, mais j’ai plusieurs pères, c’était une partouze.

— Ah, d’accord…

L.M : — Ma mère, La Finance internationale était très chaude, elle attendait que ça, elle chopait tout ce qui passait. Elle a croisé les meilleurs acteurs porno pour ma conception. Il y avait Ernest Gros-capital, il était surnommé « bankster », M. Jonh Doe-Trader, Bill la dérégulation, Bob FMI, et OMC, le plus membré de tous. Il paraît que je lui ressemble beaucoup.

— …

L.M : — Autre question ?

— Oui, oui… Vous êtes donc le fruit de la Finance internationale et d’un tas d’acteurs porno qui lui tournaient autour, si j’ai bien compris. Vous êtes jeune, en pleine forme, vous avez passé une crise d’adolescence, comme tout le monde, et là vous en êtes où ? C’est quoi votre projet de vie ?

L.M : — M’éclater. Continuer à faire la fête, prendre des risques, l’aventure quoi ! J’en ai rien à péter de tous ces cons qui essayent de me dire qu’il faut me calmer, et tous ces trucs débiles sur le fait qu’à 22 ans il faut commencer à s’assagir. C’est de la merde tous ces discours. Moi, je continue à faire ce qui me plaît, et basta !

— Vous n’avez donc pas de vrai projet de vie, en fait ? Mais, vous ne craignez pas que ceux qui veulent vous mettre « au service des peuples », vous « réguler », comme Manuel Valls,  ne vous forcent à vous assagir ?

L.M : — Les quoi ? J’ai pas compris la question, vous pouvez répéter ?

— Les peuples.

L.M : — Je ne sais pas ce que c’est. Ça rapporte combien chaque année ?

—…

L.M : — Ok, je vois, tu veux peut-être parler des clients ou des consommateurs, c’est ça ?

— C’est ça…

L.M : — Bon, je vois pas trop où est le problème. Les consommateurs ils ont besoin de consommer, et moi, je leur donne tout ce qu’ils veulent, des choses qu’avant ils ne pouvaient pas avoir : des smartphones, des laptops, des tablettes, des écrans TV plats grand format, des poulets congelés pas chers, des OGM qui luttent contre le réchauffement climatique et les sécheresses, des crédits bancaires, des plateformes d’achats en ligne, du trading haute fréquence, des barrières douanières à moins de 8%, des…

— Ok, ok, on a compris. Vous pensez être déjà au service des peuples en gros ?

L.M : — Ben oui, je viens de te l’expliquer. Au service des consommateurs. Les »peuples » ça veut rien dire.

— Et « vous humaniser » comme dit Manuel Valls, être « régulée » ?

L.M : — Il est con ou quoi la marque de montre de luxe ? Je suis humaine. J’ai été conçue par des humains, je suis au cœur de toutes les activités humaines, il veut quoi de plus ?

— Il parle de s’humaniser…

L.M : — Et lui, il est humanisé ? Attends je regarde ma base de données. Ok, ça y est je sais qui c’est. C’est un de mes valets ce « Manuel Valls », en fait, il bosse pour moi depuis le début. Donc, il déconne complet le domestique, là.

— Ah, pourquoi ?

L.M : — Pour pouvoir plus facilement m’éclater, et faire des soirées vraiment cool comme je les kiffe, j’ai demandé si on pouvait passer des accords Europe-Canada, et Europe-Etats-Unis, des trucs en « A », CETA, TAFTA, etc : il a poussé le truc à fond le Manuel, comme je lui ai demandé. Donc là, c’est juste du flan.

— Du flan ?

L.M : — Ben oui, attends, il a toujours été pour que je m’éclate ! Manuel, quand j’ai demandé de pouvoir m’éclater en Europe avec la Constitution machin-truc en 2005, il a applaudi. Et après il a voté pour l’autre traité constitutionnel machin-bidule en 2008 qui m’a permis d’être vraiment tranquille pour faire mes soirées jet-set en Europe !

— Ah oui, je comprends. Et donc, aujourd’hui ?

L.M : — Je vois qu’il y a une élection en 2017, en France, c’est ça ?

— Oui, oui.

L.M : — Et ben voilà, c’est juste que lui et quelques autres, ils se prennent pour mes parents, et comme je me défonce pas mal ces derniers temps, ils veulent essayer de rassurer autour d’eux, parce qu’ils ont peur que s’ils continuent de me fournir de la coke, à force, on va leur reprocher. Les consommateurs…

— Je vois, je vois. Bon, et…

L.M : — Ok, c’était marrant, mais j’ai autre chose à faire là qu’à répondre à tes questions à moitié débiles. Ciao bello !

— …

 

Fin de l’interview exclusive de La Mondialisation.

";s:7:"dateiso";s:15:"20161124_122018";}s:15:"20161123_110546";a:7:{s:5:"title";s:49:"Global zombification : surtout, ne changez rien !";s:4:"link";s:66:"https://reflets.info/global-zombification-surtout-ne-changez-rien/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=35540";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 23 Nov 2016 10:05:46 +0000";s:11:"description";s:418:"Après une campagne électorale américaine de haut vol, nous voilà, en France, face à la primaire de droite : un spectacle démocratique extraordinaire. Dans le même temps, l’ex banquier et ex ministre de l’économie, un homme anti-système et révolutionnaire, s’est déclaré pour la présidentielle française : Emmanuel Macron. François Fillon, cette figure incontestée de… quoi […]";s:7:"content";s:13203:"

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Après une campagne électorale américaine de haut vol, nous voilà, en France, face à la primaire de droite : un spectacle démocratique extraordinaire. Dans le même temps, l’ex banquier et ex ministre de l’économie, un homme anti-système et révolutionnaire, s’est déclaré pour la présidentielle française : Emmanuel Macron.

François Fillon, cette figure incontestée de… quoi ? François Fillon n’est rien en politique, juste un pantin qui a exécuté des ordres pendant 5 ans sous les talonnettes d’un politicien véreux qui a réussi à aspirer une partie des voix du FN pour se faire élire en 2007 ?

Reprenons tout depuis le début.
Nous sommes dans un monde habité par une majorité de zombies, décrit par des zombies, dirigé par des zombies qui ont comme objectif de « zombifier » l’ensemble de la planète. Si vous n’y croyez pas et pensez que tout ça « c’est même pas vrai » et que « les théories du complot ça commence à bien faire » — mais que vous êtes curieux quand même, alors suivez le guide. Vous allez voir, c’est très amusant… mais pas que.

Quand plus personne ne sait quoi faire, tenter n’importe quoi semble le plus approprié

L’injonction contradictoire est une méthode managériale pour se débarrasser des éléments indésirables d’une entreprise, ou à minima, pour les rendre dociles. A force de devoir faire tout et son contraire, ou tenter de suivre des ordres impossibles à accomplir, l’employé s’épuise et craque psychologiquement. On peut ainsi le tenir sous son emprise, en laisse. Ou l’épuiser pour l’évacuer et le remplacer par quelqu’un de moins cher. C’est ainsi, par exemple, que fonctionne le système hospitalier français, avec des obligations de résultats de plus en plus élevées et des moyens… de plus en plus réduits. Les salariés de l’hospitalier en viennent à se suicider, et quand ils résistent à la pression, à simplement travailler comme des zombies. Dépressifs. Se sentant coupables, mais zombifiés : sans volonté, passifs, effacés, en pilote automatique.

Cet état de fait n’est que très peu relayé par les zombies de l’information, sauf quand il y a des morts ou des débuts de manifestation un peu fortes parmi les personnels hospitaliers. Puis les zombies de l’info passent à autre chose. De plus zombie-compatible. Et c’est bien normal, puisque les zombies de l’information sont eux-mêmes pris dans un processus de zombification. Les précaires sont légions dans le monde de l’information, ce qu’on appelle « lémédia », comme dirait Lordon. Le précaire a peur : de perdre son travail, de ne pas pouvoir payer ses traites à la fin du mois, d’être remplacé par un autre plus jeune, plus passif face à la direction, moins tenté de se rebeller. A termes, il passe en mode zombie, parce que c’est le plus simple et le moins inquiétant : recopier les articles des autres en les modifiant un peu, bâtonner des dépêches AFP, écrire des articles les plus lisses et les plus neutres possibles, animer des émissions ou présenter des journaux en évitant toujours les questions qui fâchent. En suivant la pensée zombie, celle qui a recouvert le monde. Une pensée qui ne fait jamais acte de réflexion ou de contestation « d’évidences » érigées en dogme, même lorsqu’elles s’effondrent dans les faits.

Et c’est là, dans cet instant particulier qui arrive à son apogée, dans la médiocrité, l’aliénation de la pensée généralisée, qu’arrivent les chefs zombies de la dézombification déclarée. Ceux qui annoncent que « comme plus personne ne sait quoi faire, parce qu’on tourne en rond comme des zombies, il faut faire quelque chose ! » Et que proposent-ils, puisqu’ils sont eux-mêmes des zombies en chef ? N’importe quoi…

Proposer n’importe quoi n’est pas donné à tout le monde, mais y croire, si

De nombreux politiciens sur la planète ont compris que dans un monde zombifié, où la pensée critique et la réflexion de fond ont disparu, le mieux était de raconter n’importe quoi, de proposer de changer les choses avec des propositions totalement décalées au regard de ce qui était jusqu’alors « pensé ». Ce contrepied au « bon sens zombie officiel de l’ordre établi ou ses contestations même les plus pertinentes » est censé démontrer aux zombies que leur sort n’est pas scellé, que peut-être bien qu’en essayant des trucs totalement débiles et incohérents, qui n’ont aucun sens historique ou politique mais sont censés « remettre en question » les politiques zombies en cours depuis 30 ans, tout en poussant encore plus loin le pire de ces politiques, on pourrait faire émerger un autre monde. Oui, bien sûr, mais lequel ? Un monde de zombies, désormais rassurés de l’être ? Possible. Regardons de plus près quelques propositions jetées en l’air, tant chez nos cousins tueurs de bisons ainsi que chez nous, au pays des fromages qui puent et des représentants des forces de l’ordre qui obligent les conductrices à leur faire des gâteries pour faire sauter leurs PV…

Trump a expliqué que le mal absolu qui blessait son pays de zombies, c’étaient « les autres ». Mais oui ! Caramba, mais c’est bien sûr ! On n’y avait pas pensé : les autres, c’est le mal (ou l’enfer pour certains). Le président zombie américain a donc promis plein de choses pour stopper « les autres », ceux qui blessent : l’économie zombie américaine, le marché zombie de l’emploi américain, l’industrie zombie américaine, le mode vie zombie américain, la race zombie américaine, bref tout ce qui fait la grandeur zombiesque de l’Amérique. Et ça a marché plutôt bien pour le chef Zombie Trump mais qui désormais recule un peu dans l’application de sa politique, parce qu’une fois qu’on a lancé « n’importe quoi » puisqu’on ne sait « plus quoi faire », un problème survient : Le n’importe quoi est très dangereux dans ses effets. Ce qu’on appelle les « conséquences » d’une politique. Et comme de toute manière le monde de zombies dans lequel on nage — comme un parlementaire français dans les privilèges dignes de la monarchie — est très codifié et orienté dans un sens unique, et bien l’idée qui arrive très vite avec le « n’importe quoi » est celle de reculer. Oui, on ne sait jamais : le n’importe quoi pourrait se révéler un peu catastrophique et les zombies pourraient se rebeller, voire, se dézombifier… Allons savoir ? Sachant que les ténors du n’importe quoi ont participé activement à la zombicfiation actuelle, la situation ne manque pas de sel.

En France, le parc des zombies s’agite, les bras bien tendus en avant devant leurs postes

Il y a une règle dans le monde de zombies, qui s’est mise en place et qui doit perdurer pour que le parc de zombies continue à tourner : regarder la télévision. Ou en avoir une, au moins. Tout en disant « qu’on ne la regarde jamais ». Pour suivre à minima le spectacle des zombies, surtout lorsqu’il y a du « suspens déclaré ». Par exemple, François Fillon et ses propositions de zombie « qui propose n’importe quoi par ce qu’on a tout essayé » est relayé et commenté par un maximum de zombies : de droite, de gauche, de ceux dans lémédia, des artistes zombies, bref, vous avez compris.

Macron, le zombie libéral — mais quand même un peu social il paraît d’après la presse zombie — qui veut faire une « révolution » (de zombies) et appelle à se rebeller contre le « système zombie », propose lui aussi n’importe quoi parce qu’il faut faire n’importe quoi pourvu que ce ne soit pas comme les anciennes politiques zombies. Lémédia zombies sentent que ce serait mieux si c’était Macron, parce que ce zombie là serait peut-être plus de leur côté que d’autres ? Le président zombie François Hollande, dans son palais de l’Elysée plein de zombies, attend, en bon zombie. Le parc de zombies tourne en rond, attend lui aussi, mais grogne de faim, comme chez les cousins du pays « qui tue des noirs parce que c’est des autres », parce qu’on lui a dit, au parc de zombies, qu’ils avaient faim, parce qu’on leur a bien répété qu’ils étaient des zombies tout juste bons à tourner dans leur parc. A passablement s’ennuyer. Alors qu’en faisant n’importe quoi, tout ça pourrait changer… « Parce que c’est plus possible ».

Néamoins, personne n’est prêt à proposer quelque chose pour changer la société de façon humaniste, avec des analyses de fond, basées sur des constats longs et des réalités vérifiables, une vision qui voudrait entre autres que la souffrance humaine est une préoccupation centrale en politique, qu’elle devrait être amoindrie autant qu’il est possible de le faire dans une société digne de ce nom. Qu’accueillir l’autre, celui dans la difficulté en particulier, est une chance, un moyen de rester humain, de rester digne. Mais non.

Et c’est bien normal que plus personne ne s’en préoccupe. Puisque la global zombification est en cours, et que les zombies — qu’ils soient aux manettes ou non — n’ont absolument aucun souci de toutes ces préoccupations d’une autre époque, d’un autre monde. Eux, ils regardent les écrans bourrés d’autres zombies, pensent zombie, se voient zombies, ont des envies de zombies. Particulièrement celle du « n’importe quoi ». L’envie qui ne demande pas de se poser des questions ou de réfléchir, de se questionner, une envie de n’importe quoi, une envie de zombie.

Conclusion provisoire : laisser passer la marée zombiesque bien à l’abri ?

40 ans de politique globale basée sur l’annihilation de toute contingence humaniste, sociale, de destruction de la préservations des acquis universel de l’après guerre pour forcer la planète entière à « faire du commerce de zombies et des profits de zombies à tout prix » a un coût. Il se paye par une transformation plutôt désagréable des individus, observable à grande échelle aujourd’hui.

La fin des êtres humains et leur mutation en zombies est-elle inéluctable ? Zombie de gauche ou zombie de droite, quelle importance ? Zombie salarié ou entrepreneur, réactionnaire ou révolutionnaire, réformiste ou conservateur, précaire ou fonctionnaire, riche ou pauvre, éduqué ou inculte, zombies des tous les pays unissez-vous devant vos écrans et allez les bras bien tendus bourrer des urnes pour la promesse d’un n’importe quoi qui vous unira dans l’espoir d’un monde de zombies nettoyés « des autres ». Vous savez, les autres, ceux qui ont vraiment faim. Sur les routes. Couverts de poussières. Epuisés. Ces zombies que vous craignez tant, et qui ne vous ressemblent pas, dites-vous.

Ces zombies que vous voulez renvoyer chez eux.
Ces zombies qui n’en sont peut-être pas, parce qu’ils n’en ont pas les moyens.

La marée de zombies doit s’exprimer, visiblement, et mettre au pouvoir un prétendant ou une prétendante au n’importe quoi. Une zombie en chef prête à proposer encore plus de n’importe quoi ?

Dans tous les cas :
Aléa jacta est.
Et Dieu reconnaîtra les siens…

Amen.

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(Note : faites clic-clic sur les liens pour bien comprendre toutes les implications de cet article)

Notre ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, est le champion du « pas de failles ». Pas de failles, ni dans la lutte anti-terroriste, ni dans la mise en place du fichier monstre TES. Andréa Fradin a révélé que la société Amesys serait l’un des acteurs de la mise en place du TES, ce qui n’a pas manqué de déclencher quelques interrogations, notamment de la sénatrice Esther Benbassa qui a posé la question au ministre. La réponse, rapportée par nos confrères de NextInpact, a de quoi laisser pantois :

« La sénatrice Esther Benbassa a repris une information révélée par notre consœur Andréa Fradin, à savoir l’implication de la société Amesys dans le périmètre de ce fichier TES. Or, Rue89 rappelle que  « depuis la mort de Mouammar Kadhafi fin 2011, de nombreuses preuves (témoignages, brochures publicitaires…) accusent l’entreprise d’avoir vendu des technologies de surveillance des télécommunications au régime de l’ancien dictateur libyen. Dont il se serait servi pour arrêter et torturer des opposants, en épiant leurs faits et gestes sur Internet ».

Suite à cette mise en cause, Bernard Cazeneuve feint de découvrir ces éléments, pour immédiatement rassurer : « Cette société a été rachetée fin 2010 par Bull, après avoir changé plusieurs fois de mains (…)  La société n’est pas celle dont vous parlez. Son capital a changé depuis ces évènements ». Mais il confirme : la fréquentable Amesys « prendra une partie de la prestation ». »

J’connaipa

Il convient de fournir quelques précisions à Bernard Cazeneuve, qui fait aussi bien semblant de ne pas connaître Amesys, que Jean-Jacques Urvoas, ou Gérard Longuet par le passé.

Amesys n’a pas été rachetée par Bull. C’est l’inverse qui s’est produit et nous l’avions détaillé dans un long article titré « L’étonnante prise de contrôle de Bull par Philippe Vannier, Dominique Lesourd et Marc Hériard-Dubreuil« .

En deux mots, une petite société de services informatiques (SSII) prenait le pouvoir sur le plan actionnarial de la vitrine française de l’informatique : le géant Bull. Une incongruité qui ne peut s’expliquer, sauf à prendre en compte le rôle d’Amesys dans la vente de systèmes d’écoutes massives dans des pays fâchés avec les droits de l’homme et ce que cela a pu apporter à la France.

Le système Eagle, mis au point par Amesys, l’a été avec l’argent du premier contrat. Ce contrat était passé avec la Libye de Kadhafi. L’interface commerciale d’Amesys était Abdallah Senoussi, beau-frère du guide, patron des services de renseignement libyens et… condamné en France par contumace pour son rôle dans l’attentat du DC-10 d’UTA qui avait fait 170 morts dont 54 Français. Voilà qui devrait parler à Bernard Cazeneuve, lui qui est si impliqué dans la lutte anti-terroriste.

La participation d’Amesys à la mise sur écoute des internautes et des utilisateurs de téléphones en Libye a eu des effets tant en Libye qu’en France. L’entreprise est en effet poursuivie pour complicité d’actes de tortures devant le pôle crimes contre l’humanité, crimes et délit de guerre du Tribunal de Grande Instance de Paris. Ce que ne peuvent ignorer ni Bernard Cazeneuve, ni Jean-Jacques Urvoas.

Amesys n’est pas une simple SSII. Il s’agit d’un pivot de longue date du complexe militaro-industriel. Ce n’est bien entendu pas Airbus, Dassault ou Thalès… Mais sa participation à toute une série de projets dans le domaine de l’armement ou des IMSI-catchers par exemple, la placent dans une situation qui lui donnent une visibilité immédiate pour les services de renseignement (et notamment la fameuse boite postale B.G.A.CG350/R) à qui elle vend plein de choses, et donc, par ricochet, pour les gouvernements français successifs.

L’installation d’un Eagle au Maroc, bien après l’affaire libyenne et sous la présidence Hollande, n’a pu être menée à bien sans que le gouvernement n’eut été, a minima, au courant, si l’on tient compte des relations très particulières qu’entretient la France avec ce pays.

Bref, vous l’aurez compris (si vous en doutiez) le gouvernement français sait très bien ce qu’est Amesys, connaît son historique et fait à nouveau appel à cette entreprise en toute connaissance de cause.

S’paeux…

Après la méthode « je ne les connais pas, vous me l’apprenez, mais vos affirmations restent à vérifier », le polyvalent exécutif embraye sur la méthode « c’est pas eux, ce ne sont plus les mêmes qu’à l’époque de la Libye ».

Attendu, mais tout aussi risible que la première tentative.

Bernard… Cher Bernard Cazeneuve… Plus les mêmes ? Attendez, on va vous rafraîchir la mémoire. En attendant, mangez urgemment du poisson, ça va phosphorer !

Premier point, il faut se remémorer comment, voyant que l’affaire libyenne pouvait un jour lui exploser à la figure, Philippe Vannier, patron d’Amesys puis de Bull, a mené son opération enfumage mains propres. Celui-là même qui retirait 3000 euros en liquide, pour couvrir les menues dépenses de son dernier voyage en Libye. Excursion qui visait à vendre un upgrade de son Eagle. Il décidait de « vendre » l’activité DPI d’Amesys. Mais attention, hein, vendre est un grand mot. Le patron de l’activité DPI serait l’acheteur, l’entreprise « choisie » serait hébergée pour les premiers mois de sa vie dans les locaux mêmes d’Amesys. Cerise sur le gâteau, Stéphane Salies, ledit patron de l’activité DPI, était actionnaire de Crescendo Technologies, la holding qui détenait Bull aux côtés de Philippe Vannier.

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Quant à l’entreprise Nexa, qui était créée pour l’occasion, elle scinderait ses activités en deux. En France le DPI pour les entreprises, aux Émirats Arabes Unis le DPI pour les systèmes « nationwide ». Un pays qui très opportunément, n’est pas membre de l’arrangement de Wassenaar qui contrôle la vente des biens à double usage comme le DPI. Désormais, Eagle s’appelle Cerebro (le marketing…), mais c’est la même chose. Notez, cher Bernard Cazeneuve, que les dirigeants de Bull, Philippe Vannier en tête, étaient tellement sûrs de leur impunité qu’ils ont nommé l’entreprise créée dans la zone franche de Dubaï : Advanced Middle East SYStems. Ce qui une fois contracté donne… On vous le donne en mille : AMESYS. Taquins, non ?

© Societe.com

© Societe.com

Comme dirait Bernard Cazeneuve, Amesys d’aujourd’hui n’est plus l’Amesys d’hier. Car depuis, Atos a racheté Bull, et donc, Amesys.

Oui, oui… Mais non.

Atos, dirigée par Thierry Breton a repris Bull. Mais Thierry Breton a gardé Philippe Vannier, qu’il a nommé Directeur Exécutif, Big Data & Sécurité, Directeur de la Technologie. Et c’est en toute connaissance de cause que Thierry Breton a pris cette décision. Ni lui ni Philippe Vannier ne semblent s’inquiéter des conséquences sur l’image d’Atos que pourrait avoir une condamnation dans le cadre de la procédure ouverte pour complicité d’actes de tortures devant le pôle crimes contre l’humanité, crimes et délit de guerre du Tribunal de Grande Instance de Paris. Comme s’il était acquis que cette procédure n’aboutirait pas.

Voilà cher Bernard Cazeneuve, si les opération de bonneteau ont bien fonctionné sur le capital d’Amesys, et ce pour le plus grand bénéfice de ses actionnaires au premier rang desquels Philippe Vannier, ou pour celui de l’Etat français mouillé jusqu’au cou dans les entourloupes de cette entreprise, ou peut-être encore de celles de Qosmos, les hommes sont toujours là. Ils font toujours la même chose, avec les mêmes interlocuteurs. Ou presque, puisque Abdallah Senoussi est en prison. La boite postale B.G.A.CG350/R, quant à elle…

";s:7:"dateiso";s:15:"20161121_195745";}s:15:"20161111_170159";a:7:{s:5:"title";s:77:"Trump, ou pourquoi les outils de surveillance massive doivent être proscrits";s:4:"link";s:97:"https://reflets.info/trump-ou-pourquoi-les-outils-de-surveillance-massive-doivent-etre-proscrits/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=35514";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 11 Nov 2016 16:01:59 +0000";s:11:"description";s:388:"Ce n’est pas la première, ni la dernière fois que Reflets exprime cette position : la mise en place d’outils de surveillance massive, y compris par des Etats dits démocratiques, doit être proscrit. Car il est impossible de prédire l’avenir et le type de régime qui s’imposera. Observez par exemple la différence d’orientation politique entre […]";s:7:"content";s:5660:"
gouv.fr

Adresses mail .gouv.fr ayant effectué des achats sur le site d’un sex-hop français

Ce n’est pas la première, ni la dernière fois que Reflets exprime cette position : la mise en place d’outils de surveillance massive, y compris par des Etats dits démocratiques, doit être proscrit. Car il est impossible de prédire l’avenir et le type de régime qui s’imposera. Observez par exemple la différence d’orientation politique entre Mustafa Kemal Atatürk et Recep Tayyip Erdoğan en Turquie. Outre-Atlantique, se pose désormais la question de savoir comment sera utilisée l’immense machine mise en place par le gouvernement américain. Donald Trump aux manettes, tout peut arriver. Bien entendu, tout n’était pas rose sous Barack Obama, l’immense augmentation des morts par drones par rapport à l’époque Bush en est un exemple. Mais cette fois, le locataire de la Maison-Blanche ne semble même pas vouloir préserver les apparences.

Quelles sont les perspectives d’un opposant à Donald Trump ? Toutes ses communications, et donc toute sa vie privée, peuvent se retourner contre lui en un instant. Un mot de travers dans un mail ? Une blague au téléphone ? Tout ce que vous avez dit, direz, avez écrit ou écrirez pourra vraiment être retenu contre vous. Il suffit de demander aux opposants de Kadhafi victimes des technologies déployées par la France et Amesys, ils savent que les réseaux peuvent donner des leviers aux services de renseignement pour parvenir à leurs fins.

Imaginons un instant un homme politique disposant de ces outils et qui voudrait s’affranchir des contre-pouvoirs démocratiques. Il lui suffit d’aller piocher un fait qui peut servir de levier contre chaque député, sénateur qui s’oppose à ses projets.

Un député dont le fils a acheté un produit interdit via Internet, un sénateur qui a une liaison extra-conjugale, un homme politique qui a accepté de l’argent contre un service, tel autre qui se plaint de ne pas être récompensé à sa juste mesure par tel ou tel poste ? Tout cela se « lit » dans les informations circulant sur les réseaux informatiques et téléphoniques.

Gouvernement, députés, sénateurs, il est encore temps…

Il est temps, gouvernement, députés, sénateurs, de prendre conscience que depuis 2006, vous avez joué aux apprentis sorciers. Vous avez installé des technologies qui permettent à un gouvernement de tirer un trait total sur toute idée de vie privée. La plupart du temps au nom de la lutte contre le terrorisme alors qu’il a été prouvé combien cela est faux, une excuse, une invention.

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Mais surtout, il est temps de comprendre que vous vous êtes tirés une balle dans le pied. Ministres qui faites la promotion de ces outils, le prochain Trump français les utilisera contre vous. Députés, sénateurs, le gouvernement du prochain Trump français vous réduira au silence avec ces outils dont vous avez approuvé la mise en place. Vous vous êtes tirés une balle dans le pied.

Il n’est jamais vraiment trop tard pour reconnaître une erreur afin de la corriger, si l’on en a encore les moyens. Il est donc encore temps de mettre un terme au déploiement de ces outils de surveillance massive. Il est encore temps de les démanteler avant que vos opposants politiques les plus dingues ne mettent la main dessus et vous écrasent avec.

Si seulement l’élection de Donald Trump pouvait au moins servir à cette prise de conscience…

";s:7:"dateiso";s:15:"20161111_170159";}s:15:"20161110_174838";a:7:{s:5:"title";s:50:"La trumpisation du monde : un concept d’avenir ?";s:4:"link";s:65:"https://reflets.info/la-trumpisation-du-monde-un-concept-davenir/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=35515";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 10 Nov 2016 16:48:38 +0000";s:11:"description";s:428:"Le grand déchaînement populaire « anti-élites » a débuté. Sur les réseaux sociaux, puisqu’il n’y a pas vraiment d’autre endroit où les gens censés former le « peuple » peuvent s’exprimer. Ah, si ils peuvent le faire aussi dans les urnes, comme au siècle dernier… Un siècle où la réalité du monde était décrite par une toute petite élite […]";s:7:"content";s:17064:"

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Le grand déchaînement populaire « anti-élites » a débuté. Sur les réseaux sociaux, puisqu’il n’y a pas vraiment d’autre endroit où les gens censés former le « peuple » peuvent s’exprimer. Ah, si ils peuvent le faire aussi dans les urnes, comme au siècle dernier…

Un siècle où la réalité du monde était décrite par une toute petite élite : celle des journalistes. Et commentée par eux. Quasi exclusivement. Ce déchaînement populaire « anti-élites » atteint donc son paroxysme avec l’élection de Donald, le fils-à-papa milliardaire spécialiste de la téléréalité et de la fornication plus ou moins tarifée et grand pourfendeur de journalistes. Oui, les journalistes, cette engeance détestable qui ne « voit rien venir », se permet toutes les bassesses, particulièrement celle de « soutenir la classe dominante mondialisée », etc, etc…

Si ces affirmations peuvent trouver un écho aussi fort c’est bien qu’elles ne sont pas entièrement fausses, diront les plus fins observateurs de la vie des « grandes démocraties ». Oui, mais tout n’est pas aussi simple. Ce serait trop facile, trop binaire de trouver le coupable idéal à l’emballement d’une population pour une baudruche raciste et sexiste bourrée de dollars générés par des algorithmes boursiers. Comme si les médias, les journalistes et les sondeurs étaient un bloc, avec une volonté collective et doué d’un aveuglement partisan parfaitement partagé.

Quelques chiffres…

En 2016, les gens passent un temps infini sur Facebook. Il y a désormais 1 milliard 700 millions de comptes Facebook sur la planète, dont un peu plus de 1 milliard de comptes actifs. Aux Etats-Unis, Facebook compte 160 millions d’utilisateurs, pour une population totale de 320 millions d’individus. Il y a 54,2% des électeurs qui se sont exprimés dans les urnes.

Une fois ces quelques repères chiffrés donnés, et avant de rentrer dans le fond du sujet, un dernier élément semble important à donner. Ce chiffre est celui de la population sans emploi. Attention, pas celui du chômage, qui représente le nombre d’individus en âge de travailler et inscrits dans l’équivalent des pôle-emploi américains. Non, ce chiffre de la population sans emploi est celui des « Américains en âge de travailler et qui… ne travaillent pas. Il est de 94,6 millions de personnes.

Ce qui donne la citation suivante, d’un site spécialisé dans la bourse, et qui n’est donc pas particulièrement altermondialistes ou de gauche radicale :

« Selon l’administration Obama, il y a actuellement 7,915 millions d’Américains qui sont « officiellement au chômage » et 94,610 millions d’Américains en âge de travailler qui sont « en dehors de la population active »(sans emploi). Cela nous donne le total énorme de 102,525 millions d’Américains en âge de travailler et qui sont sans emploi actuellement. »

102,525 millions d’Américains en âge de travailler sont sans emploi, et n’ont donc pas de travail.

102 millions.
La population des américains actifs, en âge de travailler (entre 15 et 64 ans selon l’OCDE) est de 66,3% des 323 millions d’habitants des Etats-Unis, soit : 214 millions de personnes.
Il y a donc aujourd’hui, aux Etats-Unis près de 50% de la population en âge de travailler qui est sans emploi. Ce qu’il se passe en réalité aux Etats-Unis, depuis 2008, est la plus grande crise économique et sociale jamais vécue par ce pays.

Une campagne très peu politique

Revenons à Facebook, aux journalistes, aux médias et à l’élection qui vient de se dérouler dans un pays où la moitié des habitants pouvant travailler n’y arrivent pas. Ce pays est le plus « riche » de la planète, avec le plus haut revenu par habitant (mais c’est une moyenne statistique), il a les moyens militaires les plus importants, et a pris le dessus technologiquement sur le reste du monde grâce à des entreprises Internet devenues des monopoles de fait à l’échelle globale, ou presque (La Chine et la Russie ne sont pas vraiment touchés).

Dans ce pays, les États-Unis d’Amérique, les gens sont aussi les plus gros consommateurs de médias du monde. Le nombre d’heures de visionnage de la télévision et d’utilisation des réseaux sociaux aux Etats-Unis est colossal. Un Américain passe plusieurs années devant les écrans au cours de sa vie (une année complète de vie pour la seule télévision).

Les grands journaux de la presse, qui ont tous basculé sur Internet, ont aussi de très fortes audiences. Tous ces constats mènent à un questionnement : comment Donald Trump a-t-il pu se hisser à la plus haute fonction, alors que sa campagne a été un torrent d’ordures, ses déclarations très souvent contradictoires, son programme politique totalement fumeux et inquiétant ?

La réponse se trouve en partie dans les chiffres cités plus haut ainsi que dans le phénomène de perception des réalités via la consommation massive des médias cités eux aussi plus haut. D’un côté, les médias télévisuels populistes tels Fox News — la chaîne la plus regardée aux Etats-Unis — qui ont offert un spectacle permanent au clown orange devenu président, et de l’autre, les réseaux sociaux dont Facebook, qui ont accentué une perception déjà présente des différents candidats ainsi que des théories les caractérisant.

Les candidats à la présidentielle américaine ne se sont pas beaucoup battus sur des programmes établis, des visions politiques, des choix de société, préférant pratiquer des attaques personnelles menant à des foires d’empoigne proches des séquences des pires téléréalités. Le relais médiatique des ces combats de catch a fonctionné à plein, mais la population des 160 millions d’abonnés Facebook a continué le match en ligne. Beaucoup plus que ce que les journalistes ou les sondeurs ne l’ont perçu. Et cette caisse de résonance en vase clos, prise dans l’écosystème d’une entreprise privée administrée par un jeune loup de Harvard prêt à tout pour maximiser ses profits a démultiplié de nombreux phénomènes.

La perception du monde dans un bocal algorithmique californien

Facebook est un système de publication en ligne fermé entre utilisateurs. Les posts se succèdent, avec leur lot d’appréciations « émotionnelles », de partages et repartages. Facebook est devenu une entrée unique d’Internet pour un nombre grandissant d’utilisateurs, mais aussi une source quasi unique d’information. Au point qu’une étude récente indique que 44% des Américains s’informent avant tout par Facebook. Ce qui ne veut pas dire qu’ils échappent aux médias, puisque des extraits de la télévision y sont publiés et partagés, commentés, etc…

Où est le problème ? Le problème est celui de l’enfermement informationnel dans une bulle numérique influencée par des algorithmes. Les propositions des algorithmes de nouveaux comptes amis, de newsfeed, sont effectuées par ces programmes qui analysent les intérêts des facebookers. Leur but ? Proposer toujours plus de contenus ou d’utilisateurs reliés à leurs centres d’intérêt. Si vous vous intéressez à Trump, à des théories bizarres, les algorithmes vous serviront de plus en plus de Trump, d’adeptes de Trump et de contenus sur des théories bizarre. Le bocal algorithmique des « internautes facebookés » fonctionne en circuit fermé. Il effectue un travail d’amplification et conforte chaque utilisateur dans son propre circuit de pensée, de vision du monde. Il fait tourner les petits poissons rouges en ligne les uns avec les autres. Il les nourrit toujours avec les mêmes aliments.

Ce qu’il s’est passé eux Etats-Unis, cette « trumpisation » des esprits et de la vie médiatique qui a mené à l’élection du businessman orange est une nouveauté. Ce moment de société a échappé à presque tous les observateurs de l’élection. Il indique une nouvelle donne, à la fois très inquiétante, et dans le même temps pleine d’espoir pour tous ceux qui rêvent de renverser la domination des élites en place depuis des décennies. En mettant au pouvoir un milliardaire véreux et incontrôlable à la place d’une politicienne véreuse et belliqueuse.

Il n’ y a plus de cadre, tout est permis et les vaches ne sont plus gardées

La trumpisation du monde est la possibilité pour les prétendants aux plus hautes fonctions politiques dans le cadre des campagnes électorales nationales de casser tous les codes établis. Mentir, tronquer les chiffres, dire tout et son inverse, passer outre la décence la plus élémentaire est devenu, avec Trump, un gage de victoire politique potentielle.

Ces méthodes permettent, via les réseaux sociaux d’amplifier le discours, toucher les esprits avec une force inattendue jusqu’alors. Mais surtout, avec la garantie que les affirmations mensongères, les exagérations, même si elles sont contredites ailleurs par des journalistes, des spécialistes, ne viendront pas toucher les poissons rouges dans leurs bocaux. Seules d’autres exagérations, mensonges viendront compléter les affirmations du candidat dans les sphères Facebook pilotées par les algorithmes. Et puis les journalistes étant considérés comme « corrompus et à la solde de » par une grande majorité de poissons rouges facebookés, leur voix devient inaudible.

Les dernières cartouches du vieux monde cherchant à maîtriser la sphère sociale et politique sont donc un peu pathétiques. Les sondages électifs essayent par exemple de démontrer que ce seraient les « classes moyennes plutôt aisées » qui auraient voté pour Trump. C’est absolument faux, non pas du point de vue factuel de la sociologie électorale, mais du point de vue de la réalité socio-économique américaine. Parler d’une classe moyenne plutôt aisée est aujourd’hui une vaste plaisanterie. La classe moyenne aisée ne représente plus qu’une part congrue de la population. Rappelons-nous les 102 millions de personnes n’ayant pas accès à un travail. Les classes moyennes qui gagnent moins de 10$ de l’heure mais cumulent les activités professionnelles, pour payer des crédits immobiliers très élevés et qui n’arrivent pas à boucler leur budget nourriture ou acheter des vêtement neufs à leurs enfants. Tout en achetant à crédit des smartphones à 700€ à leur ado de 13 ans pour Noël…

Cette tentative de mettre sous cloche un vote « populiste », en partie réactionnaire ou basé sur un sentiment de déclassement et d’abandon économique — ou encore de rejet de la candidate Clinton, amie de Wall street — est très dangereux. Établir que les gens ont mal voté, ou qu’il seraient confinés dans une catégorie bien établie est un déni de réalité. Une réalité qui est en train de prendre le dessus en France, malgré toutes les pseudos analyses biaisées sur le phénomène en cours au « pays des lumières » (et de la loi renseignement). La réalité, la plus crûe, est qu’une partie grandissante de la population américaine n’en peut plus, et est prête à tout dans son vote pour essayer autre chose que ceux qui détruisent leur confort et leur way of life : les Hillary Clinton et autres représentants de la classe politique dominante.

La France : ambition intime, 31 millions de comptes Facebook actifs, et la précarité

Le monde occidental vit un processus ultra-rapide de transformation globale. Les principaux facteurs de cette transformation en cours sont la financiarisation de l’économie et l’automatisation algorithmique des activités humaines. Face à ce rouleau compresseur qui se répand à tous les niveaux des sociétés, les individus sont désarmés. Avec des hommes et femmes politiques qui continuent de laisser croire qu’ils peuvent — sans prendre en compte ces deux facteurs à réguler — empêcher l’écroulement en cours. Un écroulement social, des outils de travail, des échanges humains, de l’environnement, et surtout… de la capacité collective à faire du sens.

Face à ces constats, le plus souvent ressentis plutôt qu’analysés, en France, les élites honnies par la population, proposent de venir bêler dans des émissions de télévision abêtissantes, ou pratiquer des débats ineptes, quand la population pratique le repli vers l’arène populaire numérique : Facebook.

Il y a bien entendu de nombreux autres facteurs liés à ces phénomènes d’écroulement, mais qui dans la plupart des cas, sont issus des deux principaux : finance et « algorithmisation » du monde.

Les révélations de la surveillance mondiale par la NSA d’Edward Snowden ne sont qu’une partie immergée de l’iceberg algorithmique. La détresse populaire face à ce nouveau monde financiarisé et entièrement basé sur des processus numériques est réelle et se traduit concrètement par une précarisation de plus en plus grande des espaces sociaux physiques, du travail, de la reconnaissance des compétences-métiers, des liens émotionnels, etc…

La corruption des personnels politiques, leur capacité au mensonge, au reniement sont connues de façon massive grâce aux réseaux sociaux. La grogne populaire à l’encontre de ceux qui ont le pouvoir et sont censés « améliorer la vie du plus grand nombre » est donc devenue un sport national. Comme à l’encontre de ceux censés garantir une information la plus proche de la réalité : les journalistes. Le problème pour ces derniers est qu’ils ne peuvent s’empêcher en permanence — pour une grande partie d’entre eux — de venir cautionner les choix des personnels politiques honnies par la population…

Il est donc clair que publier du décodage des posts facebook des fans du FN sur le quotidien Le Monde est une entreprise honorable. Sauf que ces décodages ne seront lus et pris en compte seulement par ceux qui déjà savent que les affirmations du FN sur les migrants sont fausses. Ceux qui relayent et soutiennent ces posts ne voient eux, par contre, passer que de nouveaux posts affirmant des « vérités qu’on nous cache » (anti-migrants) et jamais les articles de détox.

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La sphère numérique auto-alimentée des plateformes californiennes de partages de la grogne populaire anti-élites s’amplifie. La trumpisation du monde a certainement de l’avenir. A moins qu’une alternative politique progressiste vraiment crédible et audible n’apparaisse ?

Laissons l’auteur douter.

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safariPublié en loucedé pendant le week-end de la Toussaint, le « décret Halloween » serait peut-être passé inaperçu sans l’étroite et singulière relation qu’entretient Marc Rees, rédacteur en chef de NextInpact, avec le Journal Officiel. Ce décret instaure la création d’une base de données centralisée, le fichier « TES », pour « Titres Électroniques Sécurisés ». C’est une généralisation du système mis en place pour l’obtention de passeports biométriques, qui avait donné lieu à une saisine du Conseil d’État par la Ligue des Droits de l’Homme. Le Conseil d’État avait alors validé la biométrisation des passeports, ainsi que le stockage des informations dans une base de données centralisée.

Outre la simplification des démarches administratives, l’objectif affiché par le gouvernement est de lutter contre la fraude documentaire, c’est à dire contre le bidouillage de passeports ou de cartes d’identité. Cette finalité peut sembler légitime à première vue, bien qu’elle n’aille en réalité pas de soi, la généralisation de l’encartement étatique étant en réalité relativement récente. Des titres d’identité infalsifiables ne sont peut-être pas si souhaitables que cela, comme le rappelait Jean-Marc Manach quand il citait Raymond Forni), le papa de la CNIL. Enfin, comme l’indique Mediapart qui cite les chiffres de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales, la fraude documentaire ne semble pas être un problème très préoccupant.

faux-papiers

Des empreintes digitales numériques

Quoiqu’il en soit, ce large programme de fichage n’est évidemment pas sans déclencher force couinements forts justifiés, dans la presse évidemment, mais aussi à la CNIL, au Conseil National du Numérique, chez certains juristes et quelques rares personnalités politiques ou, plus généralement, chez nombre de nos concitoyens. Il s’agit tout de même de données personnelles et biométriques concernant, à moyen terme, la quasi-totalité de la population. C’est sans doute la raison pour laquelle, prétendront les mauvais esprits, le Gouvernement n’était pas très enclin à faire la publicité de son inoffensif fichier. C’est raté.

Le décret prévoit que soient conservées dans cette base de données les noms, prénoms, date et lieu de naissance, le domicile, le sexe, des informations relatives au titre d’identité lui-même ou à la filiation de son titulaire, ainsi que sa taille, la couleur de ses yeux, bref, toutes les informations qu’il trouvera sur sa CNI ou son passeport. Côté biométrie, ce sont la photographie du visage et les images des empreintes digitales des deux index qui seront enregistrées.

M. Anderson enregistre ses empreintes digitales

M. Anderson enregistre ses empreintes digitales

D’une pierre, trois coups

Pour contrôler un « titre électronique sécurisé », il faut pouvoir vérifier qui a placé les données sur la puce électronique, que l’autorité qui a émis le titre soit bien légitime. Ensuite, il faut s’assurer que les données n’ont pas été altérées, modifiées par un tiers et, enfin, que la personne qui a le titre en main en est le titulaire.

Pour atteindre le dernier objectif, l’inspection de la photographie du visage a le mérite de ne nécessiter qu’un appareillage minimum pour effectuer le contrôle, à savoir un oeil (ou mieux, deux). Il s’agit en revanche d’une méthode très peu fiable. La comparaison des empreintes digitales, quoiqu’elle nécessite un équipement particulier et qu’elle ne soit pas non plus fiable à 100 %, reste néanmoins la technique la plus répandue. La numérisation des empreintes digitales consiste à extraire des caractéristiques depuis une image capturée. Il existe plusieurs manières de traiter ces images, la plus courante d’entre elles étant l’extraction des « minuties », les singularités présentes dans le dessin des empreintes digitales : terminaisons de lignes, bifurcations, etc. L’ensemble des minuties extraites forme un gabarit, qui pourra être utilisé pour vérifier l’identité du possesseur du titre. Ce gabarit biométrique — les minuties choisies — peut être encodé numériquement pour être stockée sur une puce électronique.

Extraction des minuties

Extraction de minuties

Pour vérifier que le gabarit présent sur la puce y a été placé par une autorité légitime et qu’il n’a pas été altéré, rien de plus simple, nous pouvons faire appel à la cryptographie asymétrique. Il s’agit d’une méthode de chiffrement basée sur des paires de clés, distinctes mais liées l’une à l’autre mathématiquement. Si l’on chiffre des données avec l’une des clés, on pourra les déchiffrer avec la seconde, et réciproquement. L’une des deux clés est gardée secrète, n’est pas diffusée par son propriétaire — on parle alors de la clé privée, la seconde peut au contraire être transmise librement — il s’agit de la clé publique.

L’autorité délivrant les titres d’identité peut ainsi chiffrer le gabarit biométrique (les minuties sous forme numérique) à l’aide de sa clé privée, avant de les insérer dans la puce électronique du passeport ou de la CNI au moment de la fabrication. Les équipements de vérification pourront ensuite déchiffrer les données du gabarit grâce à la clé publique. Dans ce modèle, l’autorité de délivrance étant la seule à disposer de la clé privée, on fait d’une pierre trois coups : l’authenticité et l’intégrité des données présentes sur la puce sont vérifiées en même temps que l’identité du porteur. Ce qui est valable lors d’un contrôle l’est tout autant lors du renouvellement du titre d’identité, puisqu’il suffit dans ce dernier cas que la personne se présente munie du document périmé… et de ses doigts.

C’est d’ailleurs très exactement le fonctionnement du système Parafe, comme le rappelle François Pellegrini, informaticien et commissaire de la CNIL. Avec ce type d’architectures, nul besoin de conserver les gabarits biométriques dans une base de données au delà de la fabrication du titre initial. Pas plus que, d’ailleurs, elle ne nécessite la conservation de la photographie du visage. Stocker moins de données constitue un net gain en matière de sécurité informatique puisque, par définition, on n’a pas à protéger ce que l’on ne possède pas. Or les données biométriques sont, notamment en ce qui concerne les empreintes digitales ou de l’iris, largement immuables. Lorsqu’un mot de passe fuite d’une base de données, on peut toujours le changer. La compromission d’un gabarit biométrique est, elle, définitive.

L’inconséquent décret

Si l’on décide toutefois de conserver ce type d’informations, il existe différents moyens qui permettent de réduire drastiquement la portée d’un piratage ou d’une fuite de données, voire de les empêcher totalement. Tout d’abord et comme nous l’avons vu précédemment, l’authentification biométrique ne nécessite aucunement de détenir les images sources des empreintes digitales ayant permis l’extraction des gabarits biométriques. Néanmoins, les gabarits eux-mêmes restent des éléments critiques, différents travaux de recherche ayant montré qu’il était possible de les utiliser pour reconstruire l’image originale des empreintes digitales.

La communauté scientifique a donc développé un ensemble d’approches permettant d’authentifier les empreintes digitales d’une personne sans avoir à conserver de gabarits biométriques. Certaines tirent partie de techniques cryptographiques, comme le « fuzzy vault scheme » ou le chiffrement homomorphique, d’autres se basent par exemple sur la combinaison de gabarits issus de deux doigts différents.

Ainsi, des solutions existent qui autorisent la finalité d’authentification sans que l’enregistrement des gabarits biométriques, et encore moins celui des images des empreintes digitales, ne soient requis. Que prévoit au contraire le décret du gouvernement, dont on peut imaginer qu’il correspond à la réalité technique de l’actuel fichier des passeports, qui préfigure le nouveau fichier augmenté ? Le stockage de « l’image numérisée du visage et celle des empreintes digitales » pendant 15 ou 20 ans. Rien de moins.

Impossible, l’identification ?

Pour apaiser les craintes de ses détracteurs, le gouvernement, par la voix (blanche) du ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, assure que ce système d’information ne prévoit que l’authentification, pas l’identification. La première permet, nous l’avons vu, de vérifier l’identité d’une personne. La seconde est beaucoup plus dangereuse potentiellement. Elle vise en effet à déterminer l’identité d’une personne à partir d’une information, par exemple une empreinte digitale négligemment abandonnée sur un verre, une poignée de porte ou une carte périmée du Parti Socialiste.

Que le système d’information TES n’autorise pas les agents du ministère de l’Intérieur à lancer des identifications est peut-être vrai. Mais techniquement, garantir qu’il est totalement impossible qu’une telle possibilité soit ajoutée ultérieurement est un mensonge. Fonctionnellement, on peut voir une identification comme des tentatives d’authentification répétées jusqu’à ce que l’une d’entre elles réussisse. Si un système est en mesure d’authentifier, il sera capable d’identifier.

Pour se prémunir contre les dérives ou les abus, l’augmentation des finalités ou les fuites, il convient de collecter le moins possible de données, de les conserver le moins longtemps possible, et d’éviter leur centralisation. Le but du gouvernement, c’est de réduire les coûts.

Chacun son truc, après tout.

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coucouLes huit années de George Bush risquent de nous sembler bien peu de chose, finalement. Huit années de prédation, de destruction systématique des équilibres internationaux, huit années plongeant le monde dans le chaos, nous pension avoir vécu le pire. La légalisation de la torture, les assassinats, les enlèvements, les prisons fantômes, un camp de concentration, tout cela nous avait atterrés. Quel bilan devra-t-on tirer dans quatre ans ? Donald Trump a remporté les élections dans un processus démocratique. Le voilà aux commandes de l’Etat le plus puissant de la planète et donc, potentiellement le plus destructeur. L’Amérique a élu un fou inculte et obscurantiste à sa tête. Les conséquences de cette décision sont inconnues mais il y a fort à parier qu’elles seront dévastatrices.

D’autant qu’en Russie, l’autre grande puissance, Vladimir Poutine ne vaut pas beaucoup mieux. Mégalomane, désir de toute-puissance, mépris des équilibres internationaux, va-t-en-guerre, il accumule également les signes inquiétants d’une forme de folie.

Que donnera la confrontation de ces deux égos démesurés ? Là aussi le pire est à craindre.

Plus près de nous, nous avons également Recep Tayyip Erdoğan qui se démène pour devenir un dictateur de première catégorie. Ce n’est plus le règne du faux, de l’inversion du sens comme sous George Bush, c’est le règne des fous qui s’installe doucement.

Reste la France dont la population est de plus en plus « décomplexée » et qui pourrait élire absolument n’importe qui pourvu que le niveau de bêtise, de haine rassie et d’éloignement des priorités soit suffisant. L’élection présidentielle qui s’annonce est probablement la plus incertaine en raison, principalement, du nombre de concurrents. Et comme les dix années écoulées ont préparé et mis en place une palette inédite d’outils très utiles à un apprenti dictateur un peu perché, il y a quelques raisons d’être inquiet pour la suite.

Mais soyez rassurés, tous ces dingues l’assurent, ils veulent votre bonheur.

 

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Rester sur le mode de la stupéfaction ou de l’indignation en face de la victoire de Donald Trump dans l’élection présidentielle américaine n’a pas beaucoup d’intérêt. Cette victoire d’un chef d’entreprise milliardaire fils-à-papa qui a maintenu son héritage en plaçant son argent en bourse tout en dépensant plus d’un milliard de dollars pour ne pas payer d’impôts, est une leçon fascinante. Sur la situation absurde des grandes démocraties, qui n’ont plus de démocratie que le nom, puisque leurs dirigeants ne respectent plus qu’une seule règle démocratique, celle du résultat des urnes. Mais aussi et surtout sur l’état moral des populations des pays les plus riches de la planète.

Le déclassement : un danger pour l’élite

La population américaine n’est pas un bloc figé, elle est multiculturelle mais aussi composée de strates sociales très différente. L’Amérique est malade de ses injustices, du déclassement d’une part de plus en plus grande de ses habitants, balayée par la crise des subprime, laissée de côté par la révolution numérique et la mondialisation des échanges. Les guerres étrangères, particulièrement celle d’Irak en 2003, si elles ont été soutenues par une majorité, étaient poussées par les grands médias.

L’Américain regarde la télévision. Une année entière au cours de sa vie. Une vie, qui d’ailleurs, s’abaisse en terme de longévité et de qualité. L’Américain est fasciné par la télévision, il est « dans » la télévision, et désormais « dans » les réseaux sociaux, en parallèle. Et l’Américain a compris qu’on l’avait trompé sur la guerre d’Irak, que c’était une guerre injuste, faite de mensonges. Il a alors voté Obama. Un espoir, à l’opposé de Georges Walter Bush. Et Obama, malgré ses discours extraordinaires, sa femme extraordinaire, son élégance, sa stature, son style, a continué à faire la même chose que l’ancien président va-t-en-guerre. Au point de conserver autour de lui une partie des « faucons ». Et puis Obama n’a pas changé le pays. Il a conservé les fondamentaux, particulièrement ceux qui viennent de Wall Street. Et comme l’Américain, celui qui gagne moins de 10€ de l’heure, n’arrive pas à se soigner, mange des produits industriels bas-de-gamme et grossit tout en voyant la classe supérieure faire la promotion du bio, du sport connecté et de la « vie naturelle », ne voit pas d’issue à sa situation, il veut que ça change. Mais pas seulement.

Ils n’ont plus que la télévision, Internet… et leur vote

Les shows télévisés jouent beaucoup en politique aux Etats-Unis. L’influence de ces shows est bien plus importante que ce que veulent entendre les élites intellectuelles, qui en général, ne les regardent pas. La population, si. Et Trump est un animateur de show TV, il est une bête de scène, un personnage de téléréalité. Il parle de façon vulgaire, comme une grande partie des téléspectateurs qui plébiscitent les programmes les plus vulgaires. Mais voir Trump seulement par ce prisme n’est pas suffisant. Trump a aussi beaucoup expliqué qu’il changerait complètement le système, particulièrement sur des sujets sensibles que sont ceux de la mondialisation des échanges et du déclassement américain face à la politique de désindustrialisation qui a écrasé les classes les plus économiquement faibles depuis 20 ans.

Ce message est central, parce que la mainmise du système politique américain par une classe dirigeante à la solde des grands lobbies, dont ceux de la finance, a ruiné le pays et le monde en 2008. La population le sait, et Trump l’a pointé en permanence. Voter pour un candidat de « l’élite de Washington » est devenu une abomination pour les déclassés des États-Unis. Surtout quand en face de Trump se trouve une femme, Hillary Clinton — ce qui, comme en France, semble rédhibitoire pour ces électeurs — une femme considérée comme la caricature de cette intelligencia corrompue et en charge des affaires depuis 20 ans. Que que ce soit via son mari, ou dans ses différents postes gouvernementaux.

Les Américains des classes moyennes comme les presque 60 millions de personnes sous le seuil de pauvreté, n’ont plus que la télévision et Internet pour contester le système politique et économique dans lequel ils sont plongés. La surveillance de masse est en place, les force de l’administration sont répressives, il ne reste plus rien d’autre pour cette population que le vote en terme d’action contestataire.

Le message, et la « démocratie » en mutation

Envoyer un message aux élites — détestées — a été pour ces Américains, méprisés des forces de puissance politiques en place depuis des décennies, la dernière chose qu’ils pouvaient faire. Ce pays, comme le nôtre, est paralysé dans une crise globale. Politique, économique, morale, et même… civilisationnelle. Le vieux système ne marche plus. Les Américains déclassés le savent. Qu’ils soient des racistes patentés, des personnes incultes ou seulement des exclus de la société de consommation, (et sûrement plein d’autres choses), c’est l’Amérique des déçus de l’Amérique qui a voté pour Trump. L’Amérique qui se nourrit des shows télévisés, qui croit que le monde est celui qu’on leur présente sur les écrans, qui veut croire qu’elle retrouvera son prestige mondial en se protégeant des nouveaux acteurs mondiaux. Mais c’est aussi une Amérique qui veut essayer autre chose. Et cette autre chose produit une mutation.

La démocratie américaine a accepté qu’une campagne présidentielle soit basée sur des insultes, des attaques sexistes, des propositions régressives, racistes, réactionnaires, et que celui qui pour la première fois a choisi d’utiliser ces procédés, soit élu.

Ces procédés sont-ils compatibles avec la démocratie moderne telle qu’on la connaît ? Normalement non. C’est donc une nouvelle forme de démocratie élective et représentative qui a débuté aux Etats-Unis. Une démocratie qui utilise les formes orales des pays autoritaires, celles des dictatures, tout en prétendant rester dans les règles qui définissent des démocraties. Le message est donc là : « vous avez laissé le pays aux mains d’une élite liée au complexe militaro-industriel et de la finance, et bien nous sommes prêts à faire élire un clown mysogine et raciste, pourvu qu’il ne soit pas de leur côté ».

Cette mutation risque de devenir mondiale. La France vote en 2017, et chacun sait que [la] Donald Trump française existe. Elle vient même de le féliciter pour son élection. Maintenant, reste à observer ce qu’il se passe aux Etats-Unis, au delà des discours. En espérant que tous les actes de Trump ne seront pas en accord avec ses mots. Le comble du souhait en politique…

Ne reste qu’une seule chose positive : la possibilité que Trump en économie, sorte du néo-libéralisme en place depuis 30 ans, et démontre ainsi aux économies européennes que la relance par les investissements publics, au lieu de la rigueur budgétaire, est une voie envisageable. Ce qui au moins aurait le mérite de permettre d’observer les effets de ce type de politique économique. Tout le problème reste quand même la démonstration que cette option s’opère au sein d’une nouvelle Amérique… de type autoritaire, raciste et policière ?

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Claude Truong-Ngoc / Wikimedia Commons - cc-by-sa-3.0

Claude Truong-Ngoc / Wikimedia Commons – cc-by-sa-3.0

Que dire sur le TES (« Titres électroniques sécurisés ») que le gouvernement de Manuel Valls a décidé de mettre en activité via un décret discret et qui n’ait été dit ? Tout le monde l’a exprimé, à part Bernard Cazeneuve, il s’agit d’une première depuis Safari, une bombe à retardement évidente. Ce qui n’a peut-être pas été dit suffisamment, c’est que ces « fichiers » ont des répercutions. Et pour le prouver, l’auteur fera un peu de nombrilisme.

Mais commençons par le commencement. Premier point, ce que l’on appelle des « fichiers » de police ou de justice ne sont pas des fichiers. Ce sont des systèmes d’information très élaborés. Des systèmes de traitement automatisés de données. Et pour fonctionner, ces systèmes ont besoin de de… données.

Si l’on s’interroge souvent, et le TES en est à nouveau l’occasion, sur la manière dont ces données seront protégées, l’on s’interroge rarement sur la manière dont ces données sont insérées dans ces systèmes, sur quels critères, quels sont les process selon lesquels elles doivent être mises à jour.

Tout le monde craint un piratage d’un système centralisé comme le TES. C’est une évidence et tout expert en sécurité informatique en conviendra. Les promesses de Bernard Cazeneuve sur le chiffrement des données et sur la « bulle sécurisée » entourant le TES font à peu près autant rire les experts que l’encyclopédie universelle de la philosophie rédigée par Jean-Claude Van Damme. Mais quid des informations insérées dans ces systèmes ? Qui les tiendra à jour ? Selon quelle méthodologie ?

Et voici la minute nombrilisme.

Remontons le temps jusqu’en 2002. La société Tati décide de poursuivre le webmaster de Kitetoa.com (moi) pour « accès frauduleux dans un système de traitement automatisé ». En première instance, les juges décidaient de me condamner à une amende avec sursis de 1000 euros. Condamnation très faible, mais condamnation tout de même, en dépit de réquisitions aux fins de relaxe de la part du ministère public. Le parquet, justement, décidait de faire appel et j’étais relaxé en deuxième instance.

C’était à l’aube des années 2000. Il y a donc à peu près quinze ans. Que reste-t-il aujourd’hui de toute cette histoire ? Une jurisprudence, celle que tous les juristes peuvent retrouver, soit en faisant appel à des bases documentaires, soit, en demandant au greffe de leur communiquer les jugements Tati versus Kitetoa. En cela, le « fichier » de la justice fonctionne. Le greffe fournira les deux jugements. Quant au « fichier » que constitue mon casier judiciaire, il fonctionne également puisqu’il est vierge d’une condamnation pour « accès frauduleux dans un système de traitement automatisé ». En revanche, il y a comme un dysfonctionnement du côté de la police.

Pirate !

En quinze ans, je n’ai été confronté que deux fois à la situation, mais elle mérite d’être racontée. Un policier qui fait une recherche dans le STIC (le « fichier » de police sur les infractions constatées) sur mon nom, découvre que je suis condamné pour « accès frauduleux dans un système de traitement automatisé », en d’autres termes, pour piratage informatique. Aucune mention n’est faite de ma relaxe en appel dans ce « fichier ». Quelle est la personne qui a omis de mettre à jour ma « fiche de police », pour quelle raison ? Je ne le saurai jamais. Mais je lui dois beaucoup. Car vous imaginez bien entendu l’impression que peut produire sur un policier la mention d’une condamnation pour piratage informatique. Il n’est généralement pas dans de très bonnes dispositions. Ne parlons pas des effets d’une telle mention dans une enquête de moralité.

Bien entendu, je suis plutôt informé sur ces sujets et je sais qu’il existe des moyens pour faire rectifier ce genre de choses. Ce n’est pas le cas de la majorité de la population. Et il y avait en 2011 quelque 44,5 millions de Français recensés dans le STIC… Une grande partie d’entre eux ne sait même pas qu’elle est « fichée ». En outre, tout le monde sait que le STIC contient un nombre de données erronées très important, la CNIL ayant épinglé ce système à de nombreuses reprises. Mais rien n’est fait, j’en suis malheureusement la preuve.

Cette manie des politiques de mettre tout le monde en fiche est inquiétant. Ce que résume très clairement Zythom, expert judiciaire :

« Je refuse d’être obligé de mettre une caméra dans ma chambre à coucher sous le prétexte d’une meilleure sécurité, par exemple pour une lutte soit disant plus efficace contre le terrorisme ou contre les pédophiles. Je ne crois pas en la réalité d’un État bienveillant qui surveille en masse ces citoyens pour le bien de tous. L’Histoire a plutôt démontré que ce type d’État dérive toujours très vite vers des abus en tout genre.
Quis custodiet ipsos custodes ?
« 

Les abus, les erreurs, les répercussions de ces mises en fiches. Qui s’en soucie ? Certainement pas Bernard Cazeneuve.

";s:7:"dateiso";s:15:"20161108_204047";}s:15:"20161106_205849";a:7:{s:5:"title";s:64:"Le discours de Jean-Jacques Urvoas qui peut vous mener en prison";s:4:"link";s:86:"https://reflets.info/le-discours-de-jean-jacques-urvoas-qui-peut-vous-mener-en-prison/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=35472";s:7:"pubDate";s:31:"Sun, 06 Nov 2016 19:58:49 +0000";s:11:"description";s:410:"Lorsque l’on clique sur le bouton « Lire le discours du garde des Sceaux devant l’Assemblée nationale le 17 mai 2016 » sur la page du site du ministère de la Justice présentant le « Projet de loi de modernisation de la Justice du 21e siècle #J21« , un curieux message apparaît : « Bonjour, Nos dispositifs informatiques ont détecté […]";s:7:"content";s:4151:"

justice-1Lorsque l’on clique sur le bouton « Lire le discours du garde des Sceaux devant l’Assemblée nationale le 17 mai 2016 » sur la page du site du ministère de la Justice présentant le « Projet de loi de modernisation de la Justice du 21e siècle #J21« , un curieux message apparaît :

« Bonjour,
Nos dispositifs informatiques ont détecté un comportement inattendu.
Ce comportement est susceptible de relever des articles 323-1 à 323-7 du Code pénal français, issus de la loi n°88-19 du 5 janvier 1988 et complétés par la loi n° 2004-575 du 21 juin 2004 pour la confiance dans l’économie numérique.
Extrait de l’article 323-1 : «Le fait d’accéder ou de se maintenir, frauduleusement, dans tout ou partie d’un système de traitement automatisé de données est puni de deux ans d’emprisonnement et de 60 000 € d’amende.
Lorsqu’il en est résulté soit la suppression ou la modification de données contenues dans le système, soit une altération du fonctionnement de ce système, la peine est de trois ans d’emprisonnement et de 100 000 € d’amende.
Lorsque les infractions prévues aux deux premiers alinéas ont été commises à l’encontre d’un système de traitement automatisé de données à caractère personnel mis en œuvre par l’Etat, la peine est portée à cinq ans d’emprisonnement et à 150 000 € d’amende.»
Ministere de la Justice
Référence: 14626353364104889898″

Bref, à noter dans un coin pour ne pas être surpris, lire un discours de Jean-Jacques Urvoas peut vous mener en prison pour atteinte à un STAD.

Ceci dit, il y a tout de même un truc étrange dans cette histoire…

Selon toute probabilité, le lien qui a été créé sur le bouton est défectueux et génère une alerte sur une sonde quelconque du ministère. D’ailleurs, en cliquant à nouveau sur le lien, on obtient une nouvelle référence de cyber-délinquant (à présenter sans doute aux policiers ?) : 14626353364087972269. Notez que ce numéro ne suit pas le précédent.

Comme l’on a passé la journée à tester et re-tester ce lien pour tenter de comprendre cette étrange affaire, le système de surveillance du ministère a dû faire bip-bip une bonne dizaine de fois. En dépit de cela, et cyber-Dieu sait depuis combien de temps ce lien est en ligne (a priori mai 2016), personne au ministère n’est venu voir pourquoi toutes ces alertes de sécurité étaient générées depuis cette page.

Ils n’ont pas l’air trop inquiets…

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";s:7:"dateiso";s:15:"20161106_205849";}s:15:"20161027_132310";a:7:{s:5:"title";s:79:"BREAKING : des journalistes découvrent que leurs patrons ne sont pas des anges";s:4:"link";s:98:"https://reflets.info/breaking-des-journalistes-decouvrent-que-leurs-patrons-ne-sont-pas-des-anges/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=35459";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 27 Oct 2016 11:23:10 +0000";s:11:"description";s:385:"Vous soutenez I-Télé ? Oui, vous savez, les gentils journalistes en lutte contre le méchant Bolloré qui tente d’imposer Jean-Marc Morandini à l’antenne… Il y a ces temps-ci une épidémie de journalistes qui découvrent que leurs patrons ne sont pas des anges et s’en offusquent publiquement. C’est du moins ce que le bruit médiatique nous […]";s:7:"content";s:8644:"

magnatVous soutenez I-Télé ? Oui, vous savez, les gentils journalistes en lutte contre le méchant Bolloré qui tente d’imposer Jean-Marc Morandini à l’antenne… Il y a ces temps-ci une épidémie de journalistes qui découvrent que leurs patrons ne sont pas des anges et s’en offusquent publiquement. C’est du moins ce que le bruit médiatique nous laisse percevoir. Le premier gros « boum » s’est fait entendre avec le livre « Le monde libre » d’Aude Lancelin. Ancienne directrice adjointe de l’Obs, elle a été remerciée dans des conditions pour le moins désagréables et pour des raisons politiques. Elle en a tiré un livre (full disclosure : que nous n’avons pas encore lu) qui raconte avec une extrême précision c’est qu’est un journal comme l’Obs. Car si le portrait est celui de l’Obs, il s’applique dans les grandes lignes à sans doute à peu près toute la presse. Et puis il y a eu le malaise Morandini. L’animateur est mis en examen pour corruption de mineur aggravée par l’utilisation d’un moyen de communication électronique, et placé sous contrôle judiciaire. Et les journalistes d’I-Télé trouvent que cela fait désordre. Ils font donc grève. Mais le font-ils pour les bonnes raisons ?

La présence de Morandini, mis en examen ou pas, à l’antenne est en elle-même une insulte au journalisme. C’est là que devrait se trouver le point de rupture. Morandini incarne comme Cyril Hanouna ou bien d’autres, tout ce que la télévision peut produire de pire et de plus éloigné du journalisme.

On pourrait expliquer que ce n’est pas nouveau. L’irruption de patrons d’entreprises dans le secteur de la presse ne date pas d’hier. Ils sont marchands d’armes, bétonneurs, banquiers, maroquiniers. Bref tout sauf des patrons de presse. Ils appliquent leurs recettes à des entreprises qui ne peuvent pas fonctionner comme les autres. Et ça fait des journaux ou des télés de m…

Nous n’inventons rien. En 1987, le dessinateur Wiaz passait un dessin à l’antenne, sur TF1 récemment rachetée par Bouygues, représentant un Francis Bouygues s’écriant : « Une maison de maçon.. un pont de maçon.. une télé de m…! ». Dans la foulée, l’émission était arrêtée.

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Le problème dénoncé par les journalistes d’I-Télé ou la journaliste de l’Obs n’est donc pas nouveau. Les patrons de presse sont désormais pratiquement tous des gens qui ne sont plus issus du secteur. Cela pose trois soucis principaux qui ne viennent pas d’être découverts.

Le premier est économique. Quand on a une rentabilité de 30 % dans son secteur initial, on attend la même chose dans une entreprise que l’on rachète. Soit-elle une entreprise de presse. Or c’est impossible. La presse est un secteur complexe qui ne peut produire de la qualité qu’avec beaucoup de dépenses. Placer des M. Excel qui font des coupes magiques dans les dépenses, cela réduit obligatoirement la qualité de ce qui est produit. Moins de reportages, moins de correcteurs, moins de documentation, des journalistes qui font plusieurs métiers en plus du leur… Il n’y a que ces nouveaux patrons pour penser que l’on peut faire mieux avec moins.

Deuxième problème : les nouveaux patrons de presse s’achètent une danseuse. Ils pensent que la presse est toujours le 4ème pouvoir. Or leurs relations avec les différents pouvoirs (économique, politique, financier) sont légion. Ils ont donc une envie très puissante de ne pas laisser les journalistes qu’ils se sont achetés critiquer leurs amis. D’où les censures que l’on a pu observer. Dans l’autre sens, on peut observer des articles qui « favorisent » les amis des patrons de presse.

Enfin, il reste le problème de l’information du public. Qui découle du problème précédent.

Peut-on imaginer un article défavorable à LVMH dans Les Echos, un journal qui appartient à Bernanrd Arnault ? Un article critique sur Dassault dans Le Figaro, qui appartient à Dassault ? Un article sur IOL dans Libération qui appartient à Patrick Drahi (SFR), gros consommateur de sondes Qosmos) ou dans Le Monde, qui appartient à Xavier Niel (Free) ?

Le Monde Diplomatique a dressé récemment une carte de la presse que les journalistes des différentes rédactions pourraient utilement regarder. Ils sauraient ainsi quelles sont les limites imposées dans l’exercice de leur métier.

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Les journalistes qui font tant de bruit médiatique actuellement ne découvrent pas le problème. Il y a juste un élément déclencheur, un ras-le-bol. Mais il n’y a pas d’issue à leur problème. Il y a un choix unique : être dedans ou dehors. Si l’on accepte de travailler dans une rédaction, il faut prendre en compte les baronnies, le poids de la publicité, des investisseurs, des patrons de presse vendeurs d’armes ou de sacs-à-main. En échange, on bénéficie d’un salaire à peu près convenable. On tire un trait sur le journalisme mû par la passion, la vocation.

Si l’on préfère faire ce métier parce que l’on a une vocation, une passion, une envie d’informer le public sans biais, il faut désormais être dehors ou dedans et dehors. L’indignation soudaine ne suffit plus. Comme lors de leur dissolution, les Bérurier Noirs criaient « Formez des groupes de rock… LIBRES ! », il est temps de créer des journaux libres.

C’est ce que nous avons décidé de faire avec Bluetouff il y a maintenant à peu près six ans.

C’est une responsabilité. Nous avons payé le prix d’une parole libre.

Quant à vous, chers lecteurs, votre responsabilité est de donner à ce journal libre les moyens de sa survie. Car aujourd’hui, ce n’est toujours pas le cas. Et vous risquez de vous retrouver avec des I-Télé ou des l’Obs dont même les journalistes semblent dire qu’il s’agit de médias de m… maçon…

";s:7:"dateiso";s:15:"20161027_132310";}s:15:"20161026_123236";a:7:{s:5:"title";s:42:"Modère comme Twitter (le retour sans fin)";s:4:"link";s:61:"https://reflets.info/modere-comme-twitter-le-retour-sans-fin/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=35455";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 26 Oct 2016 10:32:36 +0000";s:11:"description";s:374:"Laura-Maï Gaveriaux est une journaliste free-lance. Vous pouvez la suivre sur Twitter (@lmgaveriaux). Elle a une approche un peu particulière du journalisme en ce sens qu’elle se déplace sur des terrains particulièrement sensibles ou dangereux sans fixeur. Et elle reste longtemps sur place. Ce qui lui permet probablement de se faire une idée bien plus […]";s:7:"content";s:3035:"

Laura-Maï Gaveriaux est une journaliste free-lance. Vous pouvez la suivre sur Twitter (@lmgaveriaux). Elle a une approche un peu particulière du journalisme en ce sens qu’elle se déplace sur des terrains particulièrement sensibles ou dangereux sans fixeur. Et elle reste longtemps sur place. Ce qui lui permet probablement de se faire une idée bien plus précise de la situation sur place que ce que l’on peut voir lorsque l’on est embeded pendant une semaine. En ce moment, Laura-Maï est quelque part autour de Mossoul. Un coin riant.

Elle rend compte à sa façon de la guerre en tweetant. Soudain, une personne sévèrement burnée et disposant d’un QI hors normes lui adresse ce tweet:

menaceEtant donné l’endroit où elle se trouve et la douceur du message, Laura-Maï signale le tweet à Twitter. D’après vous, comment a réagi Twitter France ?

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Et voilà… Une menace de mort pas du tout voilée, contre une journaliste présente, seule, aux alentours de Mossoul, avec l’EI à peu près tout autour, cela n’enfreint pas les règles de Twitter. En revanche, signaler qu’un faux journaliste, mythomane, violent, est multicondamné, ça… Twitter, tu fais n’importe quoi…

";s:7:"dateiso";s:15:"20161026_123236";}s:15:"20161026_121117";a:7:{s:5:"title";s:20:"Palantir : le retour";s:4:"link";s:40:"https://reflets.info/palantir-le-retour/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=35452";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 26 Oct 2016 10:11:17 +0000";s:11:"description";s:409:"Il y a un an, Reflets mettait en garde contre les tentatives appuyées d’une pénétration sur le marché Français de la société Palantir. Cette société spécialisée dans le traitement du Big Data qui aime se raccrocher à des feeds d’information publics bénéficiait, comme nous l’expliquions, de nombreux soutiens de personnalités françaises bien placées. Notre article […]";s:7:"content";s:2568:"

palantir-intelligenceIl y a un an, Reflets mettait en garde contre les tentatives appuyées d’une pénétration sur le marché Français de la société Palantir. Cette société spécialisée dans le traitement du Big Data qui aime se raccrocher à des feeds d’information publics bénéficiait, comme nous l’expliquions, de nombreux soutiens de personnalités françaises bien placées. Notre article nous avait valu toutes sortes de quolibets. Aujourd’hui, ce sera le tour de la Lettre A qui annonce que Palantir s’implante au sein de la DGSI :

« Les rendez-­vous se succèdent à Levallois­ Perret, le siège de la DGSI, entre les responsables de sa direction technique (DT) et les commerciaux du géant américain du traitement de données appliqué au renseignement, Palantir. La société dirigée par Alex Karp formerait même déjà les premiers analystes du service à ses outils, en vue de devenir son prestataire privilégié. »

Les liens entre Palantir et la NSA sont de notoriété publique, notamment au travers de In-Q-Tel et de ses contrats variés avec toute sorte d’agences gouvernementales américaines. Fournir des informations aussi sensibles que celles détenues par la DGSI à une telle société dans un monde post-Snowden est une démarche qui laisse pantois.

Au delà c’est toute la démarche reposant sur le prédictif à base d’algorithmes qui est posée. Un monde panoptique où le surveillant est une machine devrait inquiéter un tout petit peu.

";s:7:"dateiso";s:15:"20161026_121117";}s:15:"20161024_165132";a:7:{s:5:"title";s:75:"Accaparement de terres agricoles en France : quel est le plan des Chinois ?";s:4:"link";s:93:"https://reflets.info/accaparement-de-terres-agricoles-en-france-quel-est-le-plan-des-chinois/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=35404";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 24 Oct 2016 14:51:32 +0000";s:11:"description";s:412:"(Partie 2) Le procédé et les acteurs des rachats de terres agricoles décrits dans le premier article, permettent de comprendre le « comment » de cette opération orchestrée par un entrepreneur français installé en Chine et les dirigeants de 2 multinationales chinoises. Reste le « pourquoi », et ce qui pourrait survenir dans un futur plus ou moins proche. […]";s:7:"content";s:15741:"
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Tiens, la plus grande usine à lait infantile d’Europe a été construite en 2015 en Bretagne par un investisseur chinois…

(Partie 2)

Le procédé et les acteurs des rachats de terres agricoles décrits dans le premier article, permettent de comprendre le « comment » de cette opération orchestrée par un entrepreneur français installé en Chine et les dirigeants de 2 multinationales chinoises. Reste le « pourquoi », et ce qui pourrait survenir dans un futur plus ou moins proche.

Photo finale du consortium agricole chinois ?

Les investisseurs chinois, M. Keqin Hu de la multinationale honkongaise Hong Yang en tête, étaient actionnaires de 6 sociétés d’exploitation agricole (SCEA), de 2 groupements fonciers agricoles, et d’une holding, jusqu’à que de nouveaux rachats effectués en 2016 n’apparaissent dans les registres du greffe des entreprises. Il y a désormais 7 SCEA. Pour compléter la photographie de l’édifice agricole de ces investisseurs industriels, un tour rapide des structures qui n’ont pas été détaillées dans l’épisode 1 semble intéressant.

Après Chambrisse à 4 millions d’euros, ou Le Grand Méee à 250 000 euros, La SCEA de la Tournancière n’a pas coûté très cher à Hong Yang (15 000€), et elle conserve ses anciens actionnaires avec une poignée de parts sociales, bien entendu :

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Cette SCEA est à l’origine dans l’Indre, elle est basculée en Normandie, toujours à la même adresse que les autres. Son nouveau gérant est toujours Fressange (allié à l’ancien gérant qui reste), et la représentante de Hong Yang qui signe le rachat, est comme d’habitude l’épouse de M. Fressange, madame Wang, .

Vient ensuite la SCEA du Grand Saulay, avec un patrimoine de 104 hectares de prés, taillis et terres, rachetée pour 10 000 euros en juin dernier, (plus des sommes de 30 000 et 60 000 euros séquestrées) par Beijing Reward International. Ce qui fait que cette multinationale du lait en poudre est désormais la propriétaire de trois SCEA ayant des terres à pâturages, comme nous le verrons plus tard. Avec le Grand Saulay, c’est 108 hectares de plus qui tombent dans l’escarcelle des multinationales.

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Une acquisition à peu de frais : 100 000 € pour 104 hectares, même si tout n’est pas en pâturages ou terres, le prix à l’hectare est ici à 1000€. Difficile de faire moins cher…

La SCEA des Plaines à blé a été rachetée par Hong Yang au tout début de l’opération globale, en juin 2014. Elle comporte des bâtiments agricoles et des terres : 102 hectares. Elle n’est pas située dans l’Indre, mais dans le département de la Charente (sud ouest). L’acquisition s’est faite pour la somme de 280 000 €, soit 2745€ l’hectare. Une fois de plus, c’est une très bonne affaire.

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La toute récente acquisition de Fressange, Hu et consors, en 2016 est intéressante à plusieurs titres. En premier lieu elle contredit totalement la déclaration du ministre de l’agriculture qui — répondant à une question en mai dernier au sujet de ces rachats — a expliqué doctement que « Nous avons fait voter une loi, la loi d’avenir agricole, dans laquelle nous avons renforcé les critères, et surtout la capacité des SAFER à préempter. J’ai bien regardé le dossier. Tout cela s’est passé entre 2013 et 2015, avant la mise en œuvre du décret d’application de la loi, le 1er janvier 2016. Il a pu ainsi être acheté 1700 hectares sans que personne n’ait été au courant des transactions, pas même le président de l’APCA, Guy Vasseur, qui est lui-même de cette région et de ce département, avec qui j’ai déjeuné hier« .

L’opération à 942 000 € qui a permis au groupe Beijing Reward International (associé à Hong Yang) de devenir propriétaire à 99% de la SCEA la Bergerie (encore) dans l’Indre, dément cette assertion. Personne ne semble en avoir entendu parler, selon nos sources, et la Safer — si elle a été mise au courant — a laissé l’opération se faire. Chinois : 1 Le Foll : 0.

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Cette SCEA est à la tête de matériels et de 138 hectares de terres agricoles. Une exploitation complète.

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Restent les 2 GFA (et la holding). La GFA Laporte a été rachetée par le PDG de Hong Hyang à son nom et celui d’une Chinoise, Mme Dong. en janvier 2016, et possède 114 hectares de terres. Le montant de la transaction ? 8280 €, plus le remboursement de divers emprunts frôlant les 500 000€. Le deuxième GFA de Kluiskade a été acheté lui en septembre 2015, toujours par M. Hu et Madame Dong.

Vision d’ensemble…

Pour visualiser le petit empire agricole de plus de 1500 hectares de terres, constitué de 8 sociétés d’exploitation agricole, deux groupements fonciers agricoles et une holding, le plus simple est de « demander » le gérant/directeur permanent de toutes ces structures : Marc Fressange. Ce qui donne ça :

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Source : societe.com

Si Marc Fressange est directeur général de la Holding et gérant de toutes les structures SCEA/GFA, le PDG de Hong Yang, Monsieur Kequin Hu est lui Président de la holding et actionnaire majoritaire de toutes les structures agricoles, avec Beijin Reward International dans 3 d’entre elles. Hong Yang et Beinjing international sont donc les propriétaires de ce consortium agricole.

Un paysan à la retraite de l’Indre, habitant très près de l’une des exploitation, joint par téléphone, se fait l’écho des rumeurs et inquiétudes qui circulent dans la région : « On craint tous que ce soit une ferme des 1000 vaches qu’ils veulent faire« .  Et c’est bien là le sujet…

Les super fermes des mille vaches chinoise qui fournissent la super usine chinoise géante à lait ?

L’ouverture de l’usine géante de lait en poudre,  à Carhaix en Bretagne, a fait l’objet d‘un article du Monde Diplomatique il y a un an, intitulé « Razzia chinoise sur le lait« . Un article où l’on apprend que cette usine est « Financée par un industriel du Shandong, et [qu’elle] vise à répondre aux besoins des Chinois, qui n’ont d’yeux que pour le lait importé depuis le scandale de la mélamine, en 2008. »

Pour fournir une usine de lait en poudre, il faut des vaches, et dans le cadre de la production industrielle, de beaucoup de nourriture : les vaches ne mangent pas l’herbe des prés dans ces fermes- usines. Un industriel chinois spécialisé dans le lait en poudre s’est donc allié avec un autre industriel chinois pour acheter près de 2000 hectares de terrains, avec des bâtiments agricoles, des outils, machines, etc.

L’usine à lait en poudre bretonne est spécialisée dans l’export vers la Chine de ses produits. Le multi-gérant Marc Fressange a un réseau de magasins spécialisés dans la vente de produits agro-alimentaires français. Et tout ce petit monde aurait investi plus de 5 millions d’euros juste pour vendre du blé ou du colza à la coopérative du coin ?

Sachant que désormais, il est possible pour Keqin Hu, actionnaire des 2 GFA, de faire acheter ou louer des terres qui peuvent être revendue ou louées aux SCEA de l’actionnaire Keqin Hu, avec des agriculteurs toujours présents dans ces structures. La production intensive du lait et des aliments pour les vaches peut s’accroître sans problèmes. De plus, dans deux ans, la holding de ces structures, « Ressources Investment« , pourra être maison-mère de l’ensemble… Pratiquer des investissements pour créer des fermes à vaches géantes ne sera pas un problème du tout.

L’accaparement des terres en France par les multinationales chinoises est très certainement une opération industrielle concertée autour de la production et l’exportation de lait en poudre vers la Chine. Les méthodes agricoles pour y parvenir ne sont pas encore connues, mais en observant les expériences déjà effectuées dans d’autres pays par les Chinois dans ce domaine, il n’est pas certain que celles-ci soient moins destructrices que ce qui est en cours avec la ferme des 1000 vaches.

Le problème est de toute manière mondial, ce qu’un bouquin qui sort en ce moment, « Terres à vendre », reflète parfaitement.

Les politiques françaises en matière d’agriculture semblent atones face à ce montage industriel. Au point de se demander si l’opération chinoise ne bénéficie pas d’un « laisser-faire » de circonstance, avec la promesse d’emplois et de finances dans la filière d’exportation du lait vers les 1,4 milliards de clients chinois potentiels ? Sinon, pourquoi laisser des rachats s’opérer cette année, tout en affirmant que ce ne n’est plus possible avec la nouvelle loi ? Le Foll a lu la presse, mais comme elle était très vague, notre ministre est visiblement passé à côté de quelque chose…

";s:7:"dateiso";s:15:"20161024_165132";}s:15:"20161024_135330";a:7:{s:5:"title";s:70:"Sous le sable de la jungle de Calais, le béton de « Heroic Land »";s:4:"link";s:76:"https://reflets.info/sous-le-sable-de-la-jungle-de-calais-beton-heroic-land/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=35414";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 24 Oct 2016 11:53:30 +0000";s:11:"description";s:377:"Alors ça y est. Le camps de Calais, qui abrite environ dix mille réfugiés – hommes, femmes et enfants espérant se rendre en Angleterre -, est donc en phase de démantèlement depuis ce matin, 24 octobre. Tout ce remue-ménage n’est pas seulement du à la météo diplomatique, à la présumée « exaspération » des habitants ou du […]";s:7:"content";s:15695:"

hl-mappromoAlors ça y est. Le camps de Calais, qui abrite environ dix mille réfugiés – hommes, femmes et enfants espérant se rendre en Angleterre -, est donc en phase de démantèlement depuis ce matin, 24 octobre. Tout ce remue-ménage n’est pas seulement du à la météo diplomatique, à la présumée « exaspération » des habitants ou du roulage de mécanique pré-électoral du Premier ministre. L’idée est de nettoyer la zone et faire place nette pour lancer le grand chantier de la sénatrice et maire droitière de la ville, Natacha Bouchard (LR tendance Sarko), à savoir un parc d’attractions qui répond au doux nom de « Heroic Land ».

Ce qui ressemble à une grosse blague, vue la situation humanitaire déplorable de ce coin de France, doit très sérieusement ouvrir ses portes en 2019. Mais le chantier de ce vaste Luna Parc à la gloire des mangas et de la SF de pacotille doit surtout débuter en 2017, c’est à dire après demain. Ça urge. Ça se bouscule au portillon pour espérer occuper les quelque mille emplois précaires promis par ce nouveau projet d’aménagement débilisant qui va divertir le populo, ou plutôt faire diversion, pour que l’affaire des migrants de Calais ne soit plus qu’une vieille histoire pour gauchistes désœuvrés.

Alors bien sûr, pas surprenant de voir une collectivité locale, dans une région dévastée par la misère économique et le déclin industriel, chercher à changer la donne en « redynamisant » son territoire avec un projet capable de « mobiliser les énergies » et de faire rêver petits et grands. C’est bien connu, la culture, l’art et les loisirs, c’est le nouvel opium des peuples chômardisés par les délocalisations de la compétition globale. Tenez, n’est-ce pas à Lens que le mythique musée du Louvre a ouvert une succursale afin de compenser la désertification post-industrielle ? Comme à Abou Dhabi, dans le Golfe persique — mais pas vraiment pour les mêmes raisons.

hl-jungle-mapLe chantier ne va pas prendre place exactement sur le site de l’actuel camps de réfugiés — on a quand même de la pudeur chez les élus du « calaisis », — il sera juste à moins de trois kilomètres. Ce projet à 275 millions d’euros va s’étendre sur 60 Ha, comprenant un parking géant et une cité dortoir en plastique, Heroic City, avec hôtels à la Disneyland en prime. Le plan com de la mairie a tout prévu pour éblouir les investisseurs : « faire de Calais une destination touristique majeure »; « en accolant au nom de la ville celui d’une activité à fort pouvoir d’image positive, il contribuera à rehausser la notoriété de la ville en France et dans les pays européens voisins. » Ils espèrent attirer 1,5 millions de gogos par an, estimation justifiée par une avalanche de données statistiques qui fait déjà trembler les concurrents (« 14,3 millions d’habitants à moins de 1h30 de transport, plus de 60 million à moins de 3h »). Tout en mettant l’accent sur « la porte d’entrée de l’Europe continentale pour le Royaume-Uni » que constitue Calais qui « bénéficie d’un flux de voyageurs transmanche de 31,4 millions de personnes par an ». Whaouh.

Photo Katja Ulbert (vue sur Wikipedia)

Sans en dire un mot, les promoteurs ont misé sur la présence des réfugiés (et de leur expulsion, c’est pareil) pour faire cracher l’État au bassinet. C’est même un vrai chantage auquel s’est livrée la maire Bouchard, si l’on en croit la presse locale, rarement fâchée avec les édiles : « Migrants à Calais : Natacha Bouchart réclame 50 M€ aux ministres français et britannique », titrait La Voix du nord en août 2015. Et elle le disait très clairement en des termes pas du tout diplomatiques :

La sénatrice-maire de Calais estime le dommage économique à 50 M € et réclame aux deux pays des compensations financières. «  J’attends un chèque et des compensations. Si les ministres n’écoutent pas, une plainte sera déposée auprès de l’Etat pour préjudice par rapport au fonctionnement d’une collectivité territoriale, ajoute Natacha Bouchart. Les Anglais sont capables de mettre 25 M € dans la sécurisation du port et du Tunnel, cela doit être possible de verser 25 M € pour la partie économique.  »

Elle envisage par exemple une participation des États dans les projets du Calaisis (Heroic Land) ou que l’Angleterre et la France garantissent la sécurité du Tunnel et du Port auprès des transporteurs et des investisseurs. «  Une indemnisation peut aussi être versée aux commerçants et restaurateurs touchés par l’image qui est renvoyée de Calais  », énumère-t-elle. Elle a rappelé son souhait que Calais soit classée en zone prioritaire, que la sous-préfecture bénéficie également d’un classement supplémentaire.

Elle n’obtiendra peut-être pas autant, mais l’État a déjà mis au pot 220.000€ dans le budget préparatoire, un « fonds d’études » doté de 1,1 M€. Et il allongera sans doute l’essentiel des 15 M€ d’infrastructures routières qui seront nécessaires pour amener les clients jusqu’au parc géant. Faut pas oublier que la mère Bouchard a mis tout son poids pour convaincre le gouvernement, l’an dernier, de criminaliser encore un peu plus la maigre existence des migrants dans la région. La sénatrice est parvenue à ce que la zone d’Eurotunnel devienne « un point d’importance vitale pour la défense nationale ou un site sensible, dont l’indisponibilité risquerait de diminuer d’une façon importante le potentiel de guerre ou économique, la sécurité ou la capacité de survie de la Nation ». Notez le « potentiel… économique ». Elle avait déjà des étoiles dans les yeux, Natacha Bouchard.

Photo du

Photo du « masterplaner » de Heroic Land sur son site officiel

Cerise pourrie sur ce gâteau avarié : la présence d’un ex-néonazi dans l’équipe de direction du parc. Un billet fort bien documenté du site Anfifa-autonome.net (mars 2015), puis une enquête de Marianne (septembre 2015) ont en effet établi que Yann Tran Long, qui apparaît tout sourire parmi les quatre principaux dirigeants d’Heroic Land (ci-contre), est bien un ex-militant du groupe nazillon FANE dans les années 80. Aujourd’hui, sa société, Loftus Overseas Management, domiciliée à Hong Kong après avoir fait faillite en France, assure le « masterplan » du parc à thèmes, c’est à dire sa conception et son ingénierie. Son expérience en la matière ? Il aurait participé au Fururoscope (et ben, c’est du joli…), et à d’autres parcs en Corée et en Turquie. Moins connu, le projet fou de Tran Long de monter une copie de Disneyland en… Syrie, en pleine guerre civile, près de Homs (lire ce papier de Vice de 2013 – cf dessin ci-contre). Du lourd…

(c) Vice, 2013

(c) Vice, 2013

L’intéressé a bien tenté de crier à la calomnie, que la mairie a gobé sans broncher en parlant d’une « homonymie »! Il a aussi essayé de faire croire à une confusion avec son frère cadet, Mihn — actuellement proche du maire FN de Fréjus David Rachline –, avec qui il excellait dans les ratonnades nocturnes, comme l’ont démontré des archives dignes de foi du site antifa déjà cité. Enquête complété par un canard local, Le Rusé, qui cite les chiffres de la mairie pour dire que Loftus a été rétribué à hauteur de 665.000€ en frais d’études, soit en gros plus de la moitié du budget préparatoire dont nous parlions plus haut (cf son n°278, 6 mars 2015). Mais Bouchard assume. Après tout, les ex-fachos d’Occident comme Devedjian, Longuet ou Madelin ont eu des carrières autrement plus visibles. « Du passé faisons crâne rasé » oserait-on dire…

Heroic Land a même eu droit à une « concertation publique » entre mars et juin 2016, sorte de « débat public » au rabais, car la loi n’oblige pas les promoteurs, sous les 300 M€ d’investissements, de se plier à cette formalité. Faut dire que les élus du coin n’auraient pas vraiment risqué grand chose — la commission du débat public (CNDP) facilite l’adhésion des projets, et non l’inverse — , à part une perte de temps et d’argent (c’est au promoteur de régler la note, qui s’élève en moyenne à un demi-million d’euros). C’est grâce à l’intervention d’élus d’opposition et de France nature environnement (FNE) que la CNDP a été saisie, et a finalement « conseillé » à l’équipe Bouchard d’organiser cette « concertation » au cours de quatre réunions publiques. Il y a été question, bien évidemment, de la « la sécurisation du parc […] compte tenu, en particulier, de la proximité du camp des migrants ».

Mais le plus important, comme l’écrit le « garant » de cette consultation bidon dans son compte-rendu [PDF], c’est (sic) « la quasi absence d’opposition au projet » exprimée lors des réunions. Même si, ceci expliquant sans doute cela, « on regrettera un point préoccupant lors de cette rencontre : l’absence d’interventions de la part de l’État, de la SANEF [le gérant de l’autoroute A26] ou de SNCF Réseau, très largement impliqués dans la réalisation de ces ouvrages et l’atteinte de leurs objectifs ». D’autant que les accointances de la mairie avec le sulfureux Tran Long sont restées dans l’anti-chambre, comme le note le même garant, précisant « que la question du financement du projet par des investisseurs privés n’a fait l’objet
d’aucun échange avec le public, ceci pour des raisons de confidentialité compréhensibles par chacun ».

Allez, il reste encore deux ans pour faire une petite place, dans la scénographie du parc, aux vrais « héros » du démantèlement « réussi » du camps de réfugiés, à savoir les CRS, gendarmes mobiles ou autres petites mains de la préfecture, qui ont fait place nette avec délicatesse et humanité. Jusqu’à ce que les campements se forment à nouveau sur la lande comme on peut s’y attendre.


PS – Sur la situation des réfugiés lors d’une première tentative d’évacuation en février 2016, lire ce papier d’Article11.

 

";s:7:"dateiso";s:15:"20161024_135330";}s:15:"20161020_222925";a:7:{s:5:"title";s:51:"Moment pub : quand ton Samsung « fait boum »…";s:4:"link";s:60:"https://reflets.info/moment-pub-quand-ton-samsung-fait-boum/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=35401";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 20 Oct 2016 20:29:25 +0000";s:11:"description";s:376:"Il y en a un, quelque part, qui doit se mordre les doigts. Le patron de Samsung France, c’est certain, mais aussi, probablement, le « créa » qui a dû adorer son concept lorsqu’il a proposé une publicité pour le Samsung Galaxy S7 edge & S7 sur la chanson « Boum ! » de Charles Trénet… Bien entendu il […]";s:7:"content";s:1823:"

Il y en a un, quelque part, qui doit se mordre les doigts. Le patron de Samsung France, c’est certain, mais aussi, probablement, le « créa » qui a dû adorer son concept lorsqu’il a proposé une publicité pour le Samsung Galaxy S7 edge & S7 sur la chanson « Boum ! » de Charles Trénet…

Bien entendu il ne s’agit pas du Galaxy Notes 7 qui, lui, fait vraiment Boum et vient de plonger Samsung dans une mouise incalculable, mais la proximité du nom du téléphone vanté dans la vidéo ci-dessous avec celui qui fait véritablement Boum!, laisse la place à une bien mauvaise interprétation de cette publicité.

L’agence de pub qui a eu cette idée lumineuse et explosive est Leo Burnett, si l’on en croit les sites spécialisés. On leur tire notre chapeau (de fou chantant).

";s:7:"dateiso";s:15:"20161020_222925";}s:15:"20161020_220441";a:7:{s:5:"title";s:78:"Nicolas Sarkozy, s’il remportait l’élection, ne pourrait être investi…";s:4:"link";s:87:"https://reflets.info/nicolas-sarkozy-sil-remportait-lelection-ne-pourrait-etre-investi/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=35398";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 20 Oct 2016 20:04:41 +0000";s:11:"description";s:372:"Il est toujours amusant de lire la prose des juristes émérites. Ils savent trouver le point de droit qui fera sourire leurs lecteurs ou qui plantera une épine dans le pied de ceux qui se pensent tout-puissants. Dans la revue « Actualité juridique – Droit administratif » éditée par Dalloz et datée du 17 octobre, Thomas Hochmann, […]";s:7:"content";s:2430:"

ajdaIl est toujours amusant de lire la prose des juristes émérites. Ils savent trouver le point de droit qui fera sourire leurs lecteurs ou qui plantera une épine dans le pied de ceux qui se pensent tout-puissants. Dans la revue « Actualité juridique – Droit administratif » éditée par Dalloz et datée du 17 octobre, Thomas Hochmann, professeur de droit public à l’université de Reims explique pourquoi « toute sortie de l’Elysée est définitive« .

C’est un billard juridique en plusieurs bandes. En résumé, Thomas Hochmann rappelle que si deux mandats consécutifs sont autorisés, la constitution ne permet pas de revenir à l’Elysée. En quittant la fonction, un ancien président devient automatiquement membre à vie du Conseil constitutionnel. Or les fonctions des membres du Conseil sont incompatibles avec tout mandat électoral depuis une loi organique de 1995.

Si un membre ordinaire du Conseil peut démissionner pour reprendre un mandat, il n’en va pas de même pour un ancien président qui est, aux termes de l’article 56 de la constitution, « membre à vie » du Conseil.

Pas de chance donc pour Nicolas Sarkozy : c’est le Conseil constitutionnel qui proclame les résultats du scrutin présidentiel. Ce qui fait dire à Thomas Hochmann que dans le cas où Nicolas Sarkozy était élu, le Conseil serait amené à lui rappeler ce point de droit. Vous pouvez commencer à vous armer de pop-corn…

 

";s:7:"dateiso";s:15:"20161020_220441";}s:15:"20161019_093733";a:7:{s:5:"title";s:51:"France-Info s’emballe pour un auteur proche du FN";s:4:"link";s:70:"https://reflets.info/france-info-semballe-pour-un-auteur-proche-du-fn/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=35395";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 19 Oct 2016 07:37:33 +0000";s:11:"description";s:428:"Il faut l’entendre pour le croire… Hier, Philippe Vallet, sur France-Info, expliquait sans rire que le nouveau livre de Laurent Obertone, était « un roman d’actualité aussi angoissant, sombre et fort que 1984 de George Orwell« . Pas moins… Voilà qui tranche nettement avec l’article publié par France-Info en mars 2013, lorsque la radio qualifiait Laurent Obertone […]";s:7:"content";s:1856:"

obertoneIl faut l’entendre pour le croire… Hier, Philippe Vallet, sur France-Info, expliquait sans rire que le nouveau livre de Laurent Obertone, était « un roman d’actualité aussi angoissant, sombre et fort que 1984 de George Orwell« . Pas moins…

Voilà qui tranche nettement avec l’article publié par France-Info en mars 2013, lorsque la radio qualifiait Laurent Obertone de « journaliste fétiche du FN« .

Mediapart avait pour sa part publié en février 2013 une longue enquête sur l’auteur du livre qui va détrôner 1984 de George Orwell. On y découvrait un Laurent Obertone très actif au sein de la fachosphère sous les surnoms Ubiquiste et Pélicastre jouisseur.

A l’approche de 2017, même les auteurs sont dédiabolisés (volontairement ou pas)…

";s:7:"dateiso";s:15:"20161019_093733";}s:15:"20161017_165758";a:7:{s:5:"title";s:79:"Comment les multinationales chinoises rachètent des terres agricoles en France";s:4:"link";s:100:"https://reflets.info/comment-les-multinationales-chinoises-rachetent-des-terres-agricoles-en-france/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=35339";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 17 Oct 2016 14:57:58 +0000";s:11:"description";s:388:"(partie 1) Le rachat de 1700 hectares de terres effectué dans l’Indre par la multinationale chinoise Hong Yang n’est pas passé entièrement inaperçu. Quelques articles sont sortis entre février et mai 2016, vaguement relayés par les chaînes de télévision, puis le sujet s’est effacé, et rien ne transpire depuis. Des informations plus ou moins fiables […]";s:7:"content";s:26557:"

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(partie 1)

Le rachat de 1700 hectares de terres effectué dans l’Indre par la multinationale chinoise Hong Yang n’est pas passé entièrement inaperçu. Quelques articles sont sortis entre février et mai 2016, vaguement relayés par les chaînes de télévision, puis le sujet s’est effacé, et rien ne transpire depuis. Des informations plus ou moins fiables et vérifiées ont été publiées sur ce rachat de terres agricoles, avec le nom d’un Français à la manœuvre qui a fini par sortir : Marc Fressange. Puis celui d’une autre multinationale chinoise : Beijing Reward International. Des Sociétés civiles agricoles sont aspirées une à une, comme des groupements fonciers agricoles (GFA), des changements de sièges sociaux vers la Normandie s’opèrent en toute discrétion. Puis vient la holding. Parisienne.

Reflets a enquêté, et offre à ses lecteurs une première photographie de cette « opération commerciale » unique dans l’histoire française, qui pourrait bien mener à la création de fermes géantes d’approvisionnements de la Chine sur le territoire hexagonal. En toute légalité.

Rachats de parts de SCEA pour échapper à la Safer

Le départ de cette opération est basé sur un contournement très simple des règles de rachat de terres agricoles (censées protéger au départ « l’agriculture familiale » en France,) par des investisseurs chinois. Le principe est de ne laisser que quelques parts sociales de sociétés civiles d’exploitation agricole (SCEA) aux anciens propriétaires lors du rachat.

En France, des organismes d’Etat, les Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer) sont censées réguler les rachats de terres, et permettre que « les projets [agricoles soient] en cohérence avec les politiques locales et répondent à l’intérêt général« . Si une exploitation agricole est rachetée, la Safer du département a un droit de préemption, et de regard sur ce rachat afin d’empêcher que le « modèle français d’exploitation familial » ne soit mis à mal, dit-on au sein des Safer. En réalité, depuis la Loi de modernisation agricole de 2005, cette règle et ces « pouvoirs » des Safer ont été largement assouplis, voire détruits (extrait du site de la Chambre d’agriculture de Haute-Marne) :

La LMA de 2005 est venu légaliser l’émergence d’autres formes d’exploitation à travers de nouveaux dispositifs ou mesures.

•    Le bail cessible ouvre la possibilité de la cession du bail hors du cadre familial, rend possible un accroissement du prix du fermage (par rapport au plafond légal), la suppression du droit de préemption par les SAFER, le congé du preneur, la légalisation des pas-de-porte. Il s’avère que peu de baux cessibles ont été signés depuis l’application de la loi.
•    Le fonds agricole permet une valorisation dissociée du foncier et du capital.
•    Autres mesures en faveur d’un assouplissement du contrôle des structures en matière notamment d’agrandissement des exploitations (relèvement du seuil de surface à partir duquel une autorisation préfectorale est requise, suppression du recours systématique à la CDOA (Commission départementale d’orientation agricole).

•    Les assolements collectifs et les structures juridiques ad hoc, le statut des CUMA, la création de sociétés civiles laitières permettent de légaliser des formes institutionnelles émergentes.

Malgré tout, dans le cas du rachat intégral d’une SCEA, avec changement de propriétaire et donc rachat de l’intégralité des parts sociales de la société, la Safer est prévenue de l’opération et peut intervenir. Dans le bordelais, lors de rachat de domaines viticoles, une responsable de Safer explique par exemple que « Des opérations de rachat de vignobles bordelais par des Chinois ont été effectuées, en intégralité, et dans ces cas là, les Safer peuvent accompagner les nouveaux exploitants, avec un droit de regard, mais aussi en donnant des avantages fiscaux aux racheteurs. Dans le cas des investisseurs chinois des SCA de l’Indre, on ne peut rien faire« . Au point que la Safer a appris que des exploitations agricoles avaient changé de main par des on-dit, et au final, par les journaux, plus d’un an après que la première opération eut lieu . Les investisseurs chinois n’ont pas racheté intégralement les exploitations agricoles, ils ont racheté toutes les parts sociales, moins quelques unes, qu’ils ont laissées aux anciens propriétaires…

Chambrisse : le (presque) départ de l’opération chinoise

La plus grosse SCEA de l’Indre est rachetée fin 2014 par la multinationale Hong Yang (HK) International invetsment company limited à deux agriculteurs-investisseurs britanniques, ayant eux-mêmes acheté cette SCEA quelques années auparavant (et endettés pour d’eux d’entre eux à hauteur de 500 000€ chacun).

chambrisse2

Sur le site officiel du registre des entreprises, la multinationale n’apparaît pas avec son nom complet, il est donc impossible de savoir que c’est elle l’acheteuse :

international-investment

Une recherche sur le terme « International investment company limited » donne bien entendu des tas de réponse d’entreprises étrangères de tout type, mais pas Hong Yang. C’est donc l’acte notarié qui indique précisément que l’entreprise chinoise Hong Yang a racheté la quasi totalité des parts des associés de la SCEA Chambrisse :

honghyang-rachat

 

Cette vente de parts sociales de la SCEA a été effectuée pour un montant de 4 millions quatre cent trente neuf mille euros, sur une valeur du double :

montant-transaction-chambrisse

Les investisseurs chinois font donc des affaires quand ils achètent des terres agricoles françaises, puisque les parcelles possédées par la SCEA Chambrisse — et listées dans l’acte notarié — sont au nombre de six, pour une surface totale de 926 hectares. Le montant payé par Hong Yang ramené à l’hectare correspond donc à 4700€ l’hectare. Un prix inférieur au marché dans ce coin de l’Indre, plutôt compris entre 5000 et 7000€ l’hectare. Mais la SCEA Chambrisse est le point de départ d’une bien plus grosse opération que le simple rachat de terres agricoles cultivées dans l’Indre. Cette opération financière de 2014 marque surtout l’entrée en jeu de plusieurs personnages incontournables dans cette affaire, dont Monsieur Marc Fressange, immédiatement nommé gréant de la SCEA de Chambrisse par les nouveaux propriétaires, Hong Yang International (et ses représentants Chinois, Madame Jun Wang et Monsieur Keqin Hu)  :

nomination-gerant-fressange

Les « vendeurs » britanniques ayant conservé au moins une part restent associés et tout le monde déménage vers la Normandie, tout du moins pour le siège social…

Marc Fressange : le businessman français implanté en Chine qui aime gérer des entreprises agricoles

Le rachat de terres par des entreprises chinoises ne s’arrête pas là. Le fraîchement nommé gérant Marc Fressange en 2014 devient alors très rapidement — durant l’année 2015 — le gérant ou co-gérant de 2 GFA (groupements fonciers agricoles) et de 4 autres SCEA de l’Indre (une sixième a été créée dans un autre département, voir plus bas). Ces sociétés agricoles vont être rachetées à 99% par les amis investisseurs chinois de Marc Fressange et son épouse, puis leur siège social déménagé (pour une grande majorité) en Normandie, à la même adresse que la SCEA de Chambrisse.

Mais qui est donc Marc Fressange ? l’homme est plutôt discret, c’est un ancien diplômé de HEC qui s’est installé en Chine au milieu de la dernière décennie. Il est marié à une avocate chinoise (qui est comme nous le verrons plus bas, la représentante de Hong Yang, madame Wang), ainsi que l’indique un touriste français en voyage dans l’Empire du milieu en 2006 :

Marc Fressange (marié à une avocate chinoise – il paraît que cela aide énormément pour monter une affaire ici et Marc a monté un site de commerce électronique où il propose des produits alimentaires français et européens)

Le gérant de SCEA a crée une entreprise à capitaux étrangers en Chine à cette époque, Ouh La La French Food Co Ltd, qui importe et distribue des produits agro-alimentaire et développe un réseau de magasins pour ce faire, se déclare « directeur Europe » de Chambrisse Investment, une entreprise qui n’existe pas en France, mais dont le dernier terme, investment apparaît récemment dans la structure juridique globale des investisseurs chinois en France. Les informations sur les activités de Marc Fressange ont tendance à s’arrêter en 2014, date à laquelle le premier rachat de SCEA débute :

directeur-europe

ouhlala

Le lien entre l’activité entrepreneuriale de Fressange et son intérêt pour la gérance d’entreprises agricoles en France est assez compréhensible lorsqu’on observe le détail des activités de son business en Chine :

Ouh La La a développe de nombreux partenariats (Société Générale Retail Bankin, MasterCard…) et mène des opérations promotionnelles en association avec la Sopexa, Atout France et le Sial.
Ouh La La France a lance a l’été 2013 Test in China avec la société XTC pour favoriser l’accès des produits agro-alimentaires au marche chinois : Focus Group Consommateurs, Pricing, positionnement produit, importation, vente réseau et via plate-forme internet. Plus d’information sur ouhlalafrance.com

Fressange est tout de même sur Facebook, et il est un soutien — ça ne s’invente pas — des défenseurs de la forêt amazonienne contre les méchantes multinationales qui déforestent :

fressange-facebook

Et comme notre gérant est toujours directeur Europe de Chambrisse investment, il a une page Facebook de cette entreprise dont l’existence reste toujours très difficile à prouver :

chambrisse-investment

D’un point de vue strictement marketing, c’est assez léger…

La suite des rachats de terres agricoles dans l’Indre et plus encore…

Marc Fressange est donc aujourd’hui gérant ou co-gérant de 2 GFA et de 6 SCEA : SCEA de Chambrisse, SCEA du domaine de la Tournanciere , SCEA Le Grand Mée, SCEA du Grand Saulay, SCEA des Plaines à blé, SCEA d’Esperabent, GFA Laporte et GFA Kluiskade. La dernière SCEA, d’Esperabent, n’est pas localisée dans l’Indre, mais dans le département du Gers. Cette SCEA est particulière dans la « collection » que Marc Fressange « gère », puisqu’elle n’est pas issue d’un rachat. Elle a été constituée quelques mois avant l’opération de Chambrisse. La SCEA Esperabent est déclarée comme SCEA « de gestion ». Mais l’objet de son activité est bien d’acheter et louer des terres, pour la culture ou l’élevage :

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Par qui a-t-elle été créée ? Suivez notre regard : Monsieur Keqin Hu, dirigeant de la multinationale Hong Yang basée à Honk Kong.

scea-hong-yang-esperbent

Viennent ensuite, la SCEA de la Tournancière, toujours rachetée par Hong Yang, en août 2015 :

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La SCEA du Grand Mée est elle rachetée par un autre groupe industriel chinois, Beijing Reward International trade corporation :

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Et là où l’affaire des rachats de SCEA via Marc Fressange devient plus précise, c’est par l’activité de la multinationale Beijing Reward International et celle du couple néerlandais Ammerlaan au sein de leur SCEA : le lait. Pour les agriculteurs qui cèdent leurs parts, c’est l’élevage de vaches laitières sur 3,14 hectares de prairies…

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Et pour les acheteurs, c’est le lait en poudre :

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Mais pourquoi donc Marc Fressange deviendrait-il gérant d’une nouvelle SCEA laitière avec un autre groupe que Hong Yang ? Aurait-il changé de crémerie (façon de parler) ? Pas du tout, puisqu’en réalité, si Beijing international Reward a racheté l’exploitation agricole des Ammerlaan, c’est en tant qu’associée de Reward scientific and technological industry group. Et qui dirige Reward scientific and technological industry group ? Keqin Hu, le patron de Hong Yang.

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La photographie des rachats de terres chinois se précise

Une holding, basée à Paris à été créée fin avril 2016. Elle a comme co-directeurs, Monsieur Marc Fressange et Monsieur Jingwen Zhao, et son président est bien entendu… Keqin Hu. Elle se nomme « Ressources investment« , et non « Chambrisse investment » comme Fressange l’aurait souhaité. Mais des terres sont en cours de rachat ailleurs que dans l’Indre, et Reflets va continuer de dévoiler les méandres de cette opération. Où sont les 700 hectares de plus, tombés dans l’escarcelle de Hong Yang dans l’Indre ? Que font les GFA ? Quel est le business final ? D’autres terres ont-elle été rachetées sur le territoire ou en cours de rachat ?

Une certitude : les multinationales chinoises n’ont pas investi en France pour simplement laisser des ouvriers continuer à jouer avec des moissonneuses batteuses et des machines à traire. Marc Fressange et son épouse, Madame Wang, n’ont pas non plus décidé depuis deux ans de se déguiser en gentlemen farmers.

Le « plan » est beaucoup plus vaste. Et très inquiétant pour l’agriculture paysanne et les territoires en général…

";s:7:"dateiso";s:15:"20161017_165758";}s:15:"20161012_155736";a:7:{s:5:"title";s:26:"En 2017, tout va changer !";s:4:"link";s:45:"https://reflets.info/en-2017-tout-va-changer/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=35336";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 12 Oct 2016 13:57:36 +0000";s:11:"description";s:355:"Ils sont tous là, sur la ligne de départ. Prêts pour la grande confrontation de 2017. Tous veulent être présidents. Ils en sont convaincus, c’est leur destin. Ils sont de grands hommes, de grandes femmes, l’Histoire les attend. Ils vont changer la France, changer le monde. Et pourquoi pas l’univers. Ils en ont le pouvoir […]";s:7:"content";s:9029:"

maraboutIls sont tous là, sur la ligne de départ. Prêts pour la grande confrontation de 2017. Tous veulent être présidents. Ils en sont convaincus, c’est leur destin. Ils sont de grands hommes, de grandes femmes, l’Histoire les attend. Ils vont changer la France, changer le monde. Et pourquoi pas l’univers. Ils en ont le pouvoir car ils sont exceptionnels. Il suffit pour cela que vous, les électeurs, leur en donniez la possibilité. Il suffit de les élire et tout sera différent.

Sur le papier, le projet a l’air de tomber à point. Imaginez… Quelqu’un qui aurait la solution pour faire baisser le nombre de chômeurs, sortir le pays de la crise économique et financière dans laquelle il est plongé, régler les problèmes au Proche-Orient, faire sortir du seuil de pauvreté tous les Français qui y sont plongés… ce serait formidable.

Dès lors, on comprend que toute la presse, télé, radios, journaux, passent autant de temps à rapporter la moindre phrase de ces grands hommes et femmes, à commenter leurs actions. C’est important. C’est essentiel. Avec eux, en 2017, le monde va changer. Si seulement on leur en avait donné la possibilité plus tôt, le pays et le monde n’en seraient pas là où ils en sont.

Oh, wait…

Il y a tout de même un petit bémol à metre à ce conte de fées. Tous les prétendants sont des professionnels de la politique. Ils ne font que cela et depuis la nuit des temps. Ils ont déjà exercé le pouvoir dans de nombreux ministères clef et ils ont failli. Les programmes de leurs partis respectifs, dans lesquels ils ont exercé les plus hautes fonctions pour la plupart, ont été appliqués (pour la droite et la gauche). Ces mêmes programmes avec lesquels ils étaient en accord n’ont pas donné les résultats escomptés. Mais ayez foi, électeurs, en 2017, tout va changer, les programmes vont marcher, les hommes providentiels qui hantent la politiques française depuis tant d’années vont réussir à changer votre vie. C’est 100% garanti. Comme pour les marabouts.

Illustrons le propos avec quelques exemples.

Nicolas Sarkozy

Entré en politique en 1974 (il y a 42 ans…), il a été ministre :

Ministre d’Etat :

Et même, président de la république :

François Fillon

Entré en politique en 1976 (il y a 40 ans…), il a été ministre :

Et même premier ministre :

Alain Juppé

Entré en politique en 1976 (il y a 40 ans…), il a été ministre :

Et même, premier ministre :

François Hollande

Entré en politique en 1974 (il y a 42 ans…), il n’a pas été ministre, mais a exercé de nombreux mandats locaux. Il a par ailleurs été très actif au sein du parti socialiste dont il a été le premier secrétaire.

Il a été élu président de la république en mai 2012 et applique donc son propre programme depuis lors.

Une vraie bande de jeunots qui n’ont malheureusement pas eu l’opportunité de démontrer leurs talents de gestionnaires du pays. Si seulement vous vouliez bien en élire un en 2017, soyez assurés que votre vie serait bouleversée : retour de l’amour perdu, obtention du job de vos rêves, plein d’argent dans le porte-monnaie, la paix dans le monde, éradication de la faim dans le monde…

";s:7:"dateiso";s:15:"20161012_155736";}s:15:"20161011_212848";a:7:{s:5:"title";s:67:"Une interview de Damien Viel, directeur général de Twitter France";s:4:"link";s:86:"https://reflets.info/une-interview-de-damien-viel-directeur-general-de-twitter-france/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=35311";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 11 Oct 2016 19:28:48 +0000";s:11:"description";s:389:"Lorsque les comptes @_Reflets_ et @_kitetoa_ ont été suspendus par Twitter après les manipulations de Jean-Paul Ney, nous avons souhaité interviewer le directeur général de Twitter France, Damien Viel. Sa bio Twitter était engageante : « Directeur Général / MD @twitterFrance / #JamaisSansElles / «Je désapprouve ce que vous dites, mais je me battrai à mort […]";s:7:"content";s:8890:"

twitter-silenceLorsque les comptes @_Reflets_ et @_kitetoa_ ont été suspendus par Twitter après les manipulations de Jean-Paul Ney, nous avons souhaité interviewer le directeur général de Twitter France, Damien Viel. Sa bio Twitter était engageante : « Directeur Général / MD @twitterFrance / #JamaisSansElles / «Je désapprouve ce que vous dites, mais je me battrai à mort pour que vous ayez le droit de le dire»« . Entrer en contact avec Twitter est un parcours du combattant. Même pour les journalistes. Paradoxal pour une entreprise qui se veut un réseau social. Twitter France a bien un adresse, mais c’est une domiciliation place Vendôme. C’est très chic, mais inefficace pour discuter avec quelqu’un. Les boites-aux-lettres répondent mal aux questions. Il faut donc passer par une agence de communication qui gère les relations presse du géant américain : Weber Shandwick. Qu’à cela ne tienne, nous avons envoyé une liste de questions à Weber Shandwick. Nous avons pris soin de mettre en copie une personne chez Twitter France, qui s’occupe des partenariats avec la presse.

damienviel

Les questions ont été adressées le 20 septembre. Depuis, aucun gazouillis. Ni de la part de Weber Shandwick, ni de la personne en copie de nos questions, chez Twitter. Encore moins du directeur général, Damien Viel. Quand on vous dit « aucun gazouillis », c’est véritablement… rien. Même pas un mot pour nous dire que non, Damien Viel ne répondrait pas à nos questions. Juste par politesse. Non, rien. Chez Twitter France, on est social mais pas trop.

Voici donc les questions auxquelles Damien Viel ne veut pas répondre.

";s:7:"dateiso";s:15:"20161011_212848";}s:15:"20161010_225512";a:7:{s:5:"title";s:72:"Remonter des failles à l’ANSSI, une bien belle idée… sur le papier";s:4:"link";s:85:"https://reflets.info/remonter-des-failles-a-lanssi-une-bien-belle-idee-sur-le-papier/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=35318";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 10 Oct 2016 20:55:12 +0000";s:11:"description";s:348:"L’écriture de la loi est toujours quelque chose de long et de douloureux. Un bon texte de loi est par définition un texte court et intelligible de tous. Sauf qu’à vouloir faire court en matière de sécurité informatique, on se retrouve avec des maillons un peu faibles. Vous pouvez donc désormais remonter des failles de […]";s:7:"content";s:3682:"

lolcat-i-are-lawyer-catL’écriture de la loi est toujours quelque chose de long et de douloureux. Un bon texte de loi est par définition un texte court et intelligible de tous. Sauf qu’à vouloir faire court en matière de sécurité informatique, on se retrouve avec des maillons un peu faibles.

Vous pouvez donc désormais remonter des failles de sécurité à l’ANSSI, ces derniers s’engagent à conserver votre identité confidentielle. Ça c’est la théorie.

En pratique, comme le législateur a omis de fixer un délai légal pour corriger une faille dans un système faillible (et si encore il n’avait oublié que ça), ce système peut rester faillible des mois, et même des années. C’est malheureusement quelque chose de très banal pour de multiples raisons, la plus classique dans les administrations étant le manque de budget alloué à la sécurité des systèmes d’information, talonnée de près par les lourdeurs administratives et les contraintes en matière de marchés publics si un prestataire doit intervenir pour la résolution de l’incident.

Pendant tout ce temps, il se peut donc que d’autres que vous découvrent la vulnérabilité que vous avez remonté et l’exploitent à des fins malveillantes (intrusion, extraction d’informations…). Pour peu que le système en question soit un OIV, vous voici le premier suspect dans une enquête judiciaire qui sera de fait confiée à la DGSI.

Vous la voyez la faille de la remontée de faille ?

Que devient donc la confidentialité de votre identité dans ce cadre là ? Comment l’ANSSI va s’assurer de votre « bonne foi » mentionnée dans la loi ? Au doigt mouillé ?

Remonter des vulnérabilités à l’ANSSI reste une bonne idée en soi, mais le côté simpliste du texte qui omet de contraindre à la prise en compte de l’incident et à sa résolution dans les meilleurs délais, vous exposera, chaque jour un peu plus, au risque qu’un tiers moins bienveillant que vous ne vous attire de sérieux ennuis.Rien dans la loi ne vous exemptera de poursuites judiciaires, même si au final vous êtes reconnu innocent.

En l’état actuel de l’article 47 de la loi du 7 octobre 2016 pour une République numérique, sachez qu’il demeure risqué de remonter à l’ANSSI des vulnérabilités, même découvertes de bonne foi.

Si vous le faites, faites le de manière vraiment anonyme, quelque soit le support que vous utiliserez car l’ANSSI ne pourra pas vous protéger d’un texte de loi lui-même bourré de failles.

";s:7:"dateiso";s:15:"20161010_225512";}s:15:"20161006_101241";a:7:{s:5:"title";s:23:"Le monde selon Telegram";s:4:"link";s:45:"https://reflets.info/le-monde-selon-telegram/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=35131";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 06 Oct 2016 08:12:41 +0000";s:11:"description";s:415:"Telegram est souvent présentée comme l’alpha et l’oméga du terrorisme de la messagerie cryptée. Nombreux sont ceux qui voient son utilisation par des djihadistes comme la conséquence logique des ses supposées qualités cryptographiques, de la personnalité libertarienne de son fondateur, Pavel Durov, ou encore de la nature insaisissable de son infrastructure juridique et technique. Un […]";s:7:"content";s:28738:"

bfmnawakTelegram est souvent présentée comme l’alpha et l’oméga du terrorisme de la messagerie cryptée. Nombreux sont ceux qui voient son utilisation par des djihadistes comme la conséquence logique des ses supposées qualités cryptographiques, de la personnalité libertarienne de son fondateur, Pavel Durov, ou encore de la nature insaisissable de son infrastructure juridique et technique.

Un intéressant article du Monde décortique l’architecture fiscale et juridique de l’organisation. L’un des développeurs de Telegram y explique, parlant de son infrastructure technique, qu’elle serait «répartie sur plusieurs points de la planète, pour des raisons de vitesse et de sécurité ». Telegram se mettrait ainsi « hors de portée des États », non seulement en s’abritant derrière une structure juridique complexe et par l’usage du chiffrement, mais aussi par le truchement d’une infrastructure distribuée. Les membres de Telegram ayant la fâcheuse habitude d’attendre que nous les croyions sur parole tout en étant très discrets sur les « détails » techniques, ça nous démangeait d’aller vérifier.

Pour rappel, seuls les « secret chats » sont chiffrés de bout en bout, chiffrés et déchiffrés sur les terminaux des utilisateurs, illisibles pour les serveurs de Telegram. Dans tous les autres cas (chat normaux, groupes et chaînes), les messages sont chiffrés uniquement pendant leur transport entre les terminaux et les serveurs, ils sont accessibles aux serveurs de Telegram. La confidentialité des messages et autres données personnelles est ainsi directement corrélée à la sécurité de ces derniers. Mais où sont-ils donc hébergés, et comment les données des utilisateurs sont-elles réparties ?

Coding Dojo

D’abord, allons faire un petit tour dans le code source d’une application client Telegram (ici, Telegram Desktop). Le code nous apprend sur quelles adresses IP les applications Telegram peuvent trouver un serveur MTProto auquel se connecter (MTProto est le nom du protocole de communication). Il s’agit de cinq adresses (il existe aussi cinq adresses IPv6, mais cela ne change rien ici) :

149.154.175.50
149.154.167.51
149.154.175.100
149.154.167.91
149.154.171.5

Le code source et la documentation de Telegram les surnomme tendrement DC1, DC2, DC3, DC4 et DC5. Il s’agit bien sûr de l’abréviation de « Data Center », ou « centre de données » en bon français. Telegram fait ici dans la métonymie, chacun de ces « DC » désignant en fait une grappe de serveurs (un cluster), hébergée dans centre de données particulier, et dont l’adresse IP indique le point d’entrée.

Telegram a prévu de pouvoir ajouter des DC ultérieurement. Le hic, c’est que, comme nous l’avons vu, les adresses des DC sont définies dans le code des applications. Or ces dernières doivent, le cas échéant, découvrir l’adresse des nouveaux DC sans que l’utilisateur n’ait à effectuer une mise à jour. Les développeurs de Telegram ont donc mis en place un mécanisme qui permet aux applications, à partir d’une connexion à l’une des 5 adresses de départ choisie au hasard, de télécharger une liste à jour des adresses à utiliser.

Nous devons donc nous assurer, avant d’aller plus loin dans notre analyse, que de nouveaux DC n’ont pas été ajoutés. Ne reculant devant aucun sacrifice pour étancher la soif de connaissance de ses lecteurs, votre serviteur a bricolé vite-fait-sur-le-gaz un petit logiciel basé sur MTProto, le protocole de communication de Telegram. Après moult tâtonnements, nous réussissons à connecter ce dernier à l’un des serveurs MTProto afin de récupérer cette fameuse liste :

149.154.175.50
149.154.167.51
149.154.175.100
149.154.167.91
91.108.56.165

Nous avons donc confirmation qu’aucun DC n’a été ajouté, il y en a toujours cinq. En revanche, le lecteur attentif se sera aperçu que l’adresse du dernier DC a été modifiée. La raison de cette modification nous échappe encore (les deux adresses pointant au même endroit, nous avons pu le vérifier par la suite), mais passons. Nous disposons de la bonne liste, c’est là tout ce qui compte.

Internet vu du ciel

Ne sachant pas où les machines ayant ces adresses se situent, nous essayons de déterminer, grâce au logiciel traceroute, les trajets empruntés par nos paquets lors des communications avec les serveurs de Telegram, plus exactement par quels équipements ils transitent. Malheureusement sans grand succès, la quasi-totalité de ces équipements sur ces routes restant muets. Il nous faut donc adapter notre stratégie.

Nombreux sont ceux qui se représentent Internet comme un réseau en étoile, avec un centre où transitent (ou résident) les informations, et une périphérie par laquelle les terminaux se connectent. Au contraire, Internet est décentralisé. Il s’agit d’un maillage de réseaux interconnectés entre eux. Par exemple, lorsque vous lancez une recherche sur Google, les paquets passent par le réseau de votre fournisseur d’accès, puis par les réseaux de différents intermédiaires — des opérateurs de transit ou des points d’échange, sautent de réseau en réseau jusqu’à arriver sur le réseau interne de l’un des centres de données de Google, qui s’occupera de les acheminer à destination. La légende veut qu’ils n’oublient jamais de faire un petit coucou aux copains de la DGSE, du GCHQ et de la NSA au passage, à chaque extrémité des câbles sous-marins. Mais nous digressons, revenons-en à nos moutons.

Chacun de ces réseaux, qui peuvent être gérés par des opérateurs de télécommunication, des hébergeurs, des universités, des fournisseurs de contenus, etc., est intégré à un AS — un Autonomous System — identifié par un nombre (AS4826 ou AS6461 par exemple). Pour que les informations puissent circuler d’un réseau à un autre, il faut pouvoir déterminer la route à emprunter. Pour ce faire, chaque AS annonce l’ensemble des adresses IP qu’il contrôle (on parle de « préfixes » IP, qui peuvent correspondre à des milliers d’adresses individuelles) et les AS discutent entre eux, via le protocole BGP, pour se mettre d’accord sur des routes. Telegram possède trois AS en utilisation : AS59930 auquel sont rattachés DC1 et DC3, AS62041 qui annonce DC2 et DC4, et AS62014 dont dépend DC5. Le dernier, AS44907, n’est pas — ou plus — utilisé. Au total, les AS de Telegram annoncent un peu plus de 8000 adresses IPv4.

Deux des AS de Telegram, AS62014 et AS62041, sont appairés à l’AS6939 d’Hurricane Electric. Le dernier, AS59930, est appairé à l’AS1273 de CW Vodafone Group PLC. Ces deux AS proposent des outils (par exemple le « Looking Glass » d’Hurricane Electric ici, celui de Vodafone, ) qui permettent facilement de déterminer des routes BGP depuis différentes implantations. Certaines de ces routes nous permettent de déduire approximativement l’emplacement des DC de Telegram. DC1 et DC3 semblent se situer aux États-Unis, DC2 et DC4 aux Pays-Bas, et DC5 à Singapour.

Hurricane Electric Looking Glass

Hurricane Electric (AS6939) – Looking Glass

Les noms de certains équipements de Telegram confirment ces déductions. Le « ams » de « ams-ix-gw.telegram.org » signifie bien sûr Amsterdam, le « sin3 » de « telegram-corp.10gigabitethernet1-1-1.switch1.sin3.he.net » désigne Singapour, quand au « mna » de « telegram-gw-mna.cw.net », il fait apparemment référence au « Miami Nap of the Americas », un centre de données basé en Floride.

 

AS6939

Hurricane Electric (AS6939) – Route Monitor

 

Atlas to the rescue

Pour vérifier notre hypothèse, nous utilisons RIPE Atlas. Il s’agit d’un réseau de mesure, composé de milliers de sondes installées dans (presque) tous les pays. Ces sondes, que l’on peut interroger à distance, sont capables d’effectuer quelques mesures basiques sur Internet : accessibilité, latence, routes ou résolution de noms de domaine. Ces opérations n’ont rien de très élaboré, mais l’intérêt réside dans la possibilité de se projeter grâce aux sondes dans une « partie » spécifique d’Internet, comme un pays ou un AS particulier, pour les y effectuer. Par exemple, on peut l’utiliser pour vérifier si tel pays ou tel opérateur censure tel site Web.

Le logiciel ping, disponible sur les sondes RIPE Atlas, permet de mesurer le round-trip vers une machine donnée, c’est à dire le temps nécessaire pour obtenir une réponse de sa part. Plus ce temps d’aller-retour est court, plus il est probable que nous soyons proches des DC de Telegram. Notre stratégie consiste donc à « pinger » les centre de données depuis différents pays voisins. Par exemple, pour Singapour :

ripe-atlas measure ping --target=91.108.56.165 --from-country=MY
ripe-atlas measure ping --target=91.108.56.165 --from-country=AU
ripe-atlas measure ping --target=91.108.56.165 --from-country=TH
ripe-atlas measure ping --target=91.108.56.165 --from-country=JP
ripe-atlas measure ping --target=91.108.56.165 --from-country=HK
...
ripe-atlas measure ping --target=91.108.56.165 --from-country=SG
Sondes RIPE Atlas - Singapour

Sondes RIPE Atlas – Singapour

Depuis les sondes situées à Singapour, nous obtenons les round-trips les plus courts, souvent inférieurs à 3 millisecondes, bien en dessous de ce que nous observons depuis la Malaisie, la Thaïlande, l’Australie, le Japon, Hong-Kong, etc. Sur deux des sondes singapouriennes, ils descendent même en dessous d’une milliseconde. Selon toute probabilité, DC5 se trouve donc bien à Singapour.

En répétant le processus pour les 4 autres « DC » de Telegram, nous pouvons confirmer avec une assez grande certitude ce que l’observation des routes BGP avait suggéré :

Data Center Adresse IP Localisation
DC1 149.154.175.50 USA
DC2 149.154.167.51 Pays-Bas
DC3 149.154.175.100 USA
DC4 149.154.167.91 Pays-Bas
DC5 91.108.56.165 et 149.154.171.5 Singapour

Éparpillé façon puzzle

La documentation décrit la procédure d’activation ou d’authentification d’un compte utilisateur. Nous avons pu vérifier que la documentation est exacte sur ce point grâce au code source des applications Telegram, ainsi qu’à notre petit logiciel qui nous a permis d’expérimenter le processus. Lorsqu’une personne souhaite connecter un appareil à son compte Telegram, l’application qu’elle utilise transmet son numéro de mobile à un serveur Telegram. Ce dernier envoie alors un SMS contenant un code d’authentification permettant de vérifier que l’utilisateur est bien le propriétaire de cet appareil, en tout cas qu’il y a accès. Au démarrage de cette séquence, l’application se connecte à un DC choisi au hasard. Le serveur dispose alors de codes d’erreur pour demander à l’application de « migrer » vers un autre DC. Par exemple, le code NETWORK_MIGRATE est utilisé lorsque le numéro de mobile est inconnu, que l’utilisateur n’a pas de compte Telegram. Dans ce cas, le serveur essaye de déterminer la localisation de la personne à partir de l’adresse IP de son terminal, et lui propose le DC le plus proche. Si au contraire le numéro de téléphone est connu, le serveur renvoie le code PHONE_MIGRATE, et impose l’utilisation du DC auquel l’utilisateur est associé.

sniffogram-annot

Authentification MTProto

Ces différents DC ne sont pas des « proxies », des intermédiaires qui iraient éparpiller façon puzzle les données de chaque utilisateur dans plusieurs lieux physiques. Les données sont stockées dans le DC choisi, la documentation de MTProto l’indique très clairement : « les données de l’utilisateur s’accumulent dans le DC avec lequel l’utilisateur est associé ».

doc-mtproto

Documentation MTProto

L’emploi du terme « hosted », dans ce tweet de Telegram, va également dans le sens de cette hypothèse.

tweet-tg

En résumé, le serveur Telegram auquel vous vous connectez choisit pour vous le DC le plus proche de votre localisation géographique. Il s’agit ainsi d’un partitionnement horizontal des données, effectué en fonction du lieu depuis lequel votre compte utilisateur a été créé. Ensuite, tout ce qui vous concerne y sera stocké. Vous avez activé votre compte à Hong Kong ? Cela se passera à Singapour. À Washington ou à Rio ? Aux États-Unis. À Paris, Tripoli, Londres, Téhéran, Rome, Madrid, Marrakech, Berlin, Beyrouth, Lisbonne, Alger, Bucarest, Damas, Genève, Athènes ou au Caire ? Dans tous ces cas vos données seront stockées dans l’un des deux DC néerlandais.

Distribuée, l’infrastructure de Telegram ? C’est techniquement exact, les données que stocke et manipule Telegram sont exploitées en différents lieux. En revanche, du point de vue d’une (très grande) région du monde, elles sont concentrées géographiquement. On pourrait dire que pour Telegram, le monde est coupé en trois : il y a des Telegram distincts, qui opèrent relativement indépendamment les uns des autres.

Pataphysique des câbles

Ces choix d’implantation n’ont rien de surprenant sur un plan technique. Singapour est idéalement placé pour servir la zone Asie-Pacifique — Chine y compris, est doté d’une excellente connectivité et d’une forte densité de centres de données. D’après Cloudscene, on y en compte 57 (un pour 100 000 habitants) contre 207 en France (1 pour 320 000 habitants). La situation est analogue aux Pays-Bas, qui sont bien situés géographiquement et sont tout aussi fournis en connectivité et en centres de données. La Floride est, quand à elle, un point d’où partent un nombre important de câbles sous-marins reliant l’Amérique Latine aux États-Unis.

Câbles sous-marins

Câbles sous-marins – Floride et Amérique Latine

Les Pays-Bas disposent peu ou prou du même arsenal juridique que les autres pays européens dès lors qu’il s’agit de télécommunications. Les saisies de matériel ou de données y sont bien sûr possibles, tout comme sont prévues les interceptions ou l’obligation de déchiffrement, par exemple. Par le biais d’une modification en 2016 de l’Intelligence and Security Services Act de 2002, le pays a considérablement renforcé les pouvoirs des grandes oreilles hollandaises. Le contenu de ce texte n’est, d’ailleurs, pas sans rappeler les lois françaises sur le renseignement ou la surveillance internationale (attention, instant nostalgie). Aux États-Unis, les search warrants, subpoenas et autres gag orders sont monnaie courante, les capacités techniques de la NSA, du FBI ou d’autres agences gouvernementales ne sont plus à démontrer. La République de Singapour est régulièrement épinglée par l’ONG Human Rights Watch pour ses atteintes aux « droits civiques et politiques fondamentaux ». Le magazine Foreign Policy n’hésite pas à dépeindre cette riante contrée comme « un laboratoire non seulement pour tester comment la surveillance de masse et l’analyse des big data pourraient prévenir le terrorisme, mais aussi pour déterminer si la technologie peut être utilisée pour concevoir une société plus harmonieuse ». On notera également que Singapour est un client de Qosmos. Véritablement l’endroit idéal pour installer l’infrastructure d’une messagerie soucieuse de la vie privée de ses utilisateurs…

Ainsi, Telegram n’a pas choisi de répartir ses « serveurs » aux « quatre coins du monde » pour brouiller les pistes, comme on peut lire ici ou là. Telegram a sélectionné trois zones d’implantation pour des raisons techniques. En particulier, placer ses serveurs au plus proche des utilisateurs permet d’améliorer leur expérience en réduisant les temps de réponse. C’est d’ailleurs ce que font tous les gros fournisseurs de services Internet. Enfin, la capacité d’opérer des centres de données indépendants les uns des autres permet une plus grande résilience, puisque l’indisponibilité d’un DC n’empêchera pas les autres des fonctionner. Mais ces choix n’apportent absolument rien sur le plan de la sécurité.

Le développement du chiffrement en transit rend progressivement les interceptions de données pendant leur transport sur les réseaux, par les FAI et autres opérateurs de télécommunication, de plus en plus inefficaces, y compris en ce qui concerne les métadonnées. Les tuyaux exsudant de moins en moins d’informations croustillantes, il est logique que l’œil de Sauron des services de police ou de renseignement se tourne vers d’autres types d’acteurs, qu’il se focalise sur les extrémités de ces tuyaux où les données rejaillissent en clair. On peut donc s’attendre à ce que la pression sur les fournisseurs de services ou les hébergeurs s’accentue. Le système de scan d’emails qui aurait été mis en place par Yahoo! à la demande d’une agence gouvernementale US s’inscrit dans cette logique, et il est assez probable que nous assistions à l’avenir au développement de ce genre de pratiques. Face à une coalition d’états en pétard, le mille-feuille de sociétés offshores de M. Durov risque fort de s’avérer un rempart en carton.

En réponse aux critiques que lui adressait Edward Snowden, Pavel Durov conseillait aux utilisateurs qui ne feraient pas confiance à Telegram de n’utiliser que les secrets chats, c’est à dire le chiffrement de bout en bout.durov-trustExcellent conseil.

";s:7:"dateiso";s:15:"20161006_101241";}s:15:"20161002_195111";a:7:{s:5:"title";s:64:"Le débat public, arme de dissuasion massive : le cas Europacity";s:4:"link";s:69:"https://reflets.info/debat-public-arme-dissuasion-massive-europacity/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=35192";s:7:"pubDate";s:31:"Sun, 02 Oct 2016 17:51:11 +0000";s:11:"description";s:410:"Une caravane aux couleurs du groupe Auchan a bouclé un sélectif tour d’Île-de-France le 13 juillet. Pour ceux qui ont raté le départ, sachez que la Commission nationale du débat public (CNDP), « autorité administrative indépendante », a organisé en 2016 1 quatre mois de réunions publiques, ateliers thématiques, conférences et auditions autour d’un projet pharaonique porté par […]";s:7:"content";s:59554:"

nanotechno11Une caravane aux couleurs du groupe Auchan a bouclé un sélectif tour d’Île-de-France le 13 juillet. Pour ceux qui ont raté le départ, sachez que la Commission nationale du débat public (CNDP), « autorité administrative indépendante », a organisé en 2016 1 quatre mois de réunions publiques, ateliers thématiques, conférences et auditions autour d’un projet pharaonique porté par le groupe Auchan (via ses filiales Immochan et Alliages et Territoires), Europacity.

La CNDP — CPDP en l’occurrence, chaque débat étant gérée par une « Commission particulière » — a publié son « bilan » le 12 septembre, Europacity en sort renforcé et son promoteur conforté, mais l’essentiel est ailleurs : le porteur de projet n’a aucune obligation à suivre la moindre de ses recommandations. Le chef de chantier sera surtout libre de s’inspirer des critiques émises pour corriger son devis à son avantage. Un promoteur de ce calibre se serait bien passé d’un « débat public » pour imposer un tel projet mégalomaniaque. Mais au-delà de €300 millions d’investissements (Auchan annonce un budget de €3,1 milliards), c’est obligatoire de s’y soumettre et la note est réglée par le promoteur. La facture totale se monte à 599.000€ dans ce cas précis et nous verrons que cela s’avère très rentable pour le résultat obtenu.

 Mais plutôt que de s’égosiller à démonter les arguments publicitaires d’Auchan, qui l’ont déjà été en long et en large (cf nonaeuropacity.com), il est bien plus intéressant de revenir sur les principes mêmes du « débat public » et la manière dont la Commission du même nom les orchestre pour organiser ce qui ressemble plus à des campagnes d’adhésion massive.

nodebat07-39ecdEn d’autres temps, sur d’autres sujets, des groupes d’opposants ont appelé avec succès au boycott, voire au blocage, de réunions publiques de la CNDP, avec la devise éclatante « Participer, c’est accepter ». Comme lors du débat sur les nanotechnologies en 2009/2010 (photo ci-contre) ou lors du deuxième débat sur l’enfouissement des déchets nucléaires en 2013. La différence, c’est que ces deux projets mis au débat étaient déjà décidés ou incontournables 2. Dans le cas d’Europacity, qui attend dans les tiroirs du groupe Auchan depuis 2006,  ce n’est certes encore qu’un chantier sur papier glacé. Mais les collectivités et l’État ont déjà dit oui. Le préfet d’Île-de-France Jean-François Carenco ne cesse de le survendre lors de chacune de ses interventions publiques 3. L’EPA Plaine de France, l’établissement public qui doit aménager la ZAC (« zone d’aménagement concertée ») du Triangle de Gonesse, a signé en septembre 2015 avec Immochan, alors que le débat était en préparation, un « protocole d’objectifs » qui reste encore confidentiel (des extraits sont sortis plus tard mais sous la pression). Et le 28 juin 2016, l’EPA a décidé d’approuver la création de la ZAC, incluant le projet Europacity, sans même attendre la fin du débat et lire son bilan. Le passage par la CNDP est donc le dernier maillon, et non l’un des premiers, de la campagne d’adhésion massive mobilisée pour la réalisation d’un projet d’aménagement. Son dernier examen de passage, celui le plus sensible car il est censé se confronter aux usagers ou aux habitants « aménagés ». Pourtant, ces appels au boycott n’ont pas été entendus dans le cas d’Europacity, et à part quelques perturbations sporadiques, la CPDP a ainsi pu jouer sa partition dans fausses notes, ou presque.

Rappelons le slogan de ce bel organisme : « Vous donner la parole. Et la faire entendre ». Le problème, c’est ce « vous », terriblement ambigu ; il est censé s’adresser à l’évidence au quidam, dans l’esprit de la « démocratie participative », alors qu’en réalité, la « parole » qui a eu vraiment l’occasion de s’exprimer, en temps et surtout en moyens pour la « faire entendre », a été celle du principal bénéficiaire : le promoteur. Rappelons aussi les trois principes fondateurs de la CNDP : « neutralité », « transparence » et « égalité de traitement ». Elle est censée rester « neutre » dans ses appréciations, d’assurer une « transparence » dans la mise à disposition d’information pertinentes pour que le public se fasse sa propre idée de l’opportunité d’un tel projet (doit-il se faire ou non ?), et répartir la parole avec équité. C’est la CPDP qui se charge d’organiser les prises de paroles, de désigner des experts et se porte finalement garant qu’une « concertation » se mette en place afin d’éclairer le public de l’intérêt général dudit projet. Bref, comme le dit son autre slogan, « Permettre à tous de participer à l’élaboration des grands projets ».

Mais en réalité, il s’agit d’une énorme diversion. Pour le démonter, nous en avons tiré un petit Jeu des 7 erreurs.

1. Scénographie de la mise en scène

Le premier jour à Gonesse

La première chose frappante, pour avoir participé à plusieurs de ces réunions, est la disposition de la salle dont l’architecture et la scénographie du débat en dépend. Les mots ont un sens, et un débat ou une concertation sous-entendent discussion voire dialogue. Or, pour qu’une discussion s’installe, les intervenants doivent s’attendre à être sur le même plan, au sens géométrique du terme : à la même hauteur. Or, dans la scénographie de la CNDP, une estrade sépare toujours les intervenants du public, les premiers étant au-dessus des autres, au propre comme au figuré. Cela entraîne forcément une sorte de déférence de la plèbe vis-à-vis des « sachants », qui pourront donc plus aisément monopoliser l’essentiel de la « parole » sans que cela soit ressenti comme un déséquilibre. La diversion est parfaite : en organisant ainsi la confrontation, la CNDP installe le déséquilibre comme un ingrédient consenti. Ceux qui sont du côté des micros, positionnés en hauteur sur l’estrade, seuls habilités à brancher leurs ordis sur l’écran géant et ainsi hypnotiser l’assistance de leur savoir construit et iconographique, sont les maîtres du jeu. Au point que ce déséquilibre ne soit même plus perceptible par ceux qui en sont les cibles, les simples participants.

villepinteLa fausse neutralité de la CNDP s’illustre donc d’abord par ce mode de mise en scène, qui ne ressemble pas à un dialogue ou une discussion, mais à des keynotes, des prises de parole dominantes qui savent anticiper la manière dont un public rabaissé va émettre des questions ou des critiques. Nous avons assisté parfois à des cours magistraux qui n’ont entraîné aucune forme de discussion et encore moins de débat. Exemple : Bjarke Ingels, l’architecte danois choisi par le promoteur pour travailler sur les plans de l’édifice, a daigné se déplacer, le 30 mai à Saint-Denis, tel un VIP au planning over-booké. Il a parlé une heure – ou plutôt commenté un powerpoint soporifique sur les magnifiques réalisations de son cabinet, dont le siège de Google, la classe ! – et il est reparti en taxi aussi sec après son discours, sans attendre la moindre question venant du public.

Première erreur : scénographier le débat, c’est poser les rapports de force, délimiter les zones de pouvoir. L’espace est découpé en rectangle, avec un bloc de chaises face à un mur de chiffres et d’experts. Pas de table ronde. Le débat n’est pas mis en scène, c’est juste une mise en scène.

2. Introduire le débat c’est déjà l’influencer

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Le show d’intro du duo de choc d’Auchan

dalsteinandcoLa neutralité de la CPDP sur Europacity a encore été maltraitée par la manière dont quasiment toutes les réunions ont débuté : une présentation dithyrambique du projet par son chef de chantier, en l’occurrence Christophe Dalstein, prototype du cadre quadra aussi à l’aise en complet cravate que la chemise ouverte avec la barbe de trois jours. Parfois il a délégué cette introduction à son fidèle lieutenant, David Lebon, directeur du développement d’Europacity, clone parfait, engoncé dans les mêmes costumes gris que son mentor. La première réunion de Gonesse, le 17 mars, était caricaturale : Dalstein a commenté pendant 25 minutes une séance de diapos sur « l’histoire du groupe Auchan », ses « cinquante-cinq ans d’engagement au service du progrès des Français [sic] », ce « progrès » étant le droit de faire ses courses dans un supermarché… Toutes les autres réunions ont été introduites de la même manière : un discours publicitaire mielleux, et même gluant, sur cette « grande idée innovante d’intérêt national » qui serait de mélanger loisirs, culture, sport et consommation (avec « ferme urbaine », chapiteaux, salles de spectacle et piste de ski artificielle), avec un enrobage écolo outrageusement mensonger (comme d’affirmer que « 100 % de l’énergie nécessaire » pour faire tourner la mégaboutique serait « produite sur place », et « renouvelable » par-dessus le marché !), tout en surfant sur « l’économie collaborative », une notion quelque peu obscène dans la bouche de grands communicants de la grande distribution.

cpdpDisons-le d’emblée : c’était précisément le travail de la CPDP d’assurer ces introductions. C’eut été une preuve de neutralité que de présenter, à la place du promoteur, les grandes lignes du projet, épargnant au public la phraséologie publicitaire des petits soldats d’Auchan. Un travail qu’elle a pourtant fait par écrit lors de chaque synthèse des réunions qu’elle a mises en ligne après coup sur son site internet. Elle en avait donc la capacité, mais n’en a jamais assumé le courage politique. La présidente de cette CPDP, Claude Brévan (ici à gauche), parfaite dans son rôle de l’arbitre consensuelle, n’a pas répondu à cette critique lorsqu’elle lui fut formulée lors de la 2ème réunion intermédiaire, le 16 juin, à Aulnay.

cpdpLa mascarade la plus outrancière dans la manière d’introduire le débat s’est déroulée lors d’une réunion à Paris, à la Cité des sciences, le 26 mai 4. Bref, ce soir-là à Paris, Dalstein a délégué une partie de sa présentation liminaire à un certain Jean-Jacques Aillagon, ex-ministre de la Culture du président Chirac, recasé après au Château de Versailles… Aillagon fera un cours magistral, quelque peu chahuté à juste titre, essayant de donner une valeur « culturelle » à ce centre de loisirs en boite et faisant croire qu’une succursale du Louvre ou de Beaubourg ira s’installer à Gonesse comme à Abou-Dabi ou à Metz. Preuve que la mascarade était programmée : le matin même, Aillagon signait une « tribune » dans les pages « Idées » du quotidien Libération 5. La tribune de M. le ministre avait un goût de prospectus jauni, prenant fait et cause pour Europacity, sur fond de faux débat sur la nécessité de briser l’élitisme culturel : « Il faut en finir, écrit Aillagon, avec l’antagonisme de principe entre le commerce et la culture. Le projet du Grand Paris permet une plus large diffusion des arts. » Et qu’apprendra-t-on après son laïus, grâce à un militant du Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG), principal groupe d’opposants ? Que le sieur Dalstein, comme une partie de son équipe, était conseiller au sein du cabinet d’Aillagon lorsqu’il était au ministère de la Culture. Laissant entrevoir un classieux renvoi d’ascenseur si courant au sein d’une certaine élite. On imagine mal la CPDP ignorante de ce petit détail de casting.

Deuxième erreur : introduire un débat c’est déjà le cadrer et l’orienter, or laisser cette tâche au promoteur c’est lui laisser l’initiative. C’était à l’arbitre autoproclamé de cette opération d’en faire lui-même la synthèse introductive. En se défaussant, la commission n’a pas été neutre mais passive.

3. Temps de parole et temps perdu

 (cpdp)Parmi les trois principes du débat à la sauce CNDP, figurent « l’équivalence de traitement ». En matière de répartition du temps de parole, il a été mis à rude épreuve.

Le calcul des temps de parole a été estimé le 4 juillet, lors de la dernière réunion dite de « restitution » à Gonesse. À la louche : « 40 à 50 % pour le maître d’ouvrage et ses experts, la Commission et ses experts, ou encore les services de l’État ; 50 à 60 % pour le public, y compris les experts qui les représentaient. »

Avant de contester ces chiffres sur le fond, déjà une remarque : comment, avec les verbatims sous les yeux (retranscriptions fidèles des interventions de chaque réunion, toutes enregistrées), parvenir à un comptage si peu précis ? Plus ou moins 10 %, c’est quand même énorme. Ensuite, par simple constatation personnelle et en ayant interrogé de nombreuses personnes qui ont participé à toutes les réunions, le temps de parole a largement été à l’avantage des promoteurs, de ses soutiens officiels (les élus favorables ou autres services de l’État) ou officieux (soi-disant « experts » désignés par leurs soins). Rentrons dans les détails. Sur 2 ou 3 heures de réunion (parfois 4 il est vrai), les promoteurs et leurs alliés objectifs s’arrogent plus de la moitié du temps de parole, avant d’autoriser le public à lever la main et poser des questions (limitées à 3 ou 5 minutes par personne). Il faut en effet savoir que lors de cette séance « d’échange avec la salle », les mêmes « sachants » occupent encore la parole pour une bonne moitié (et leurs réponses dépasse souvent les 3 minutes réglementaires). Sans parler du public « téléguidé », soit des élus municipaux ou des associatifs qui en dépendent, ouvertement favorables au projet, qui ont tendu le crachoir aux promoteurs. Ou comme des patrons d’entreprises intéressées par le futur chantier qui sont venues poser leur petite question (tel le patron de Manutan qui a hébergé une surprise-party organisée par Auchan une semaine avant le débat public). Finalement, ce sont donc au moins les 2/3, voire les 3/4 du temps disponible qui a été capté par l’équipe des promoteurs. Sans que le « public » puisse vraiment s’en plaindre — c’est la beauté du dispositif — puisqu’il a été conditionné à écouter ses arguments et à ne faire que réagir à ceux-ci. Le blabla des promoteurs est tellement bien rodé qu’ils répètent, avec quelques variantes sémantiques, la même chose dans leurs réponses que dans leurs discours liminaires. C’est tout un métier !

Alors la CPDP rétorquera qu’il y a eu aussi neuf « ateliers thématiques » organisés pendant les 4 mois, lors desquels de petits groupes de personnes se sont constitués pour permettre de sortir de la conférence pure et dure. Mais pendant seulement… 45 mn (allez, va pour une heure) — sur une soirée de trois ou quatre heures, faites le calcul.

Un mot enfin dont cette parole était distribuée. Toutes celles et ceux qui ont un jour participé à des réunions un tant soit peu horizontales savent que la modération d’une discussion (assurer un certain équilibre entre intervenants, rester sur le thème de l’ordre du jour…) peut difficilement se cumuler avec la note des prises de paroles, observer les mains qui se lèvent dans la salle, désigner l’intervenant dans l’ordre et respecter la parité en temps de parole. Dans une réunion accueillant une centaine de personnes, il en faut au moins deux ou trois à la modération pour un bon déroulement. Or, et c’était flagrant le 26 mai à Paris, une seule personne de la CPDP — généralement Mme Brévan — s’appropriait ces rôles. Quand on doit à la fois animer la discussion, reformuler des questions, compter le temps de parole, recadrer un intervenant hors-sujet, et en même temps repérer des mains qui se lèvent dans la salle, on se plante. On est par exemple plus enclin à noter le tour de parole de quelqu’un de « connu » (ou que l’on connaît) que d’un inconnu au fond de la salle. Ce mode de fonctionnement a rendu le déséquilibre du débat encore plus implacable.

Troisième erreur : laisser croire que la « parole » est partagée, et surtout que le public pourra ainsi se faire entendre, tout en ne lui laissant que le choix de lever
la main pour avoir la parole 3 minutes.
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Notez le bug orthographique (« vous donnez… ») qui détourne le slogan « Vous donner la parole… » Traduire : « Vous ! Donnez la parole ! »

4. Une transparence à visibilité variable

ecity-plaquetteAussi incroyable que cela puisse paraître, il a fallu attendre le 27 mai (lors de la réunion d’Aulnay), deux mois après le début des hostilités, pour que le principal groupe d’opposants à Europacity, le CPTG, puisse tout simplement informer les autres participants au débat. A savoir disposer, sur des tables à l’entrée des salles, des tracts résumant ses argumentaires. Nous avons donc un promoteur dominant, qui monopolise la parole avec l’assentiment de l’arbitre, et qui est seul habilité à distribuer des documents au public. Sur les tables, il y avait donc une seule parole disponible (en l’espèce, le « Dossier du maître d’ouvrage », un catalogue en papier glacé de 128 pages, et une synthèse grossière de 4 pages).

Chose vécue : si l’on prenait l’initiative de déposer un paquet de tracts ou toute autre information sur le projet, mais qui n’émanait pas d’Europacity, immédiatement tout partait à la poubelle grâce aux petites mains de la CPDP. Le 27 mai à Aulnay, pour qu’enfin une brochure du CPTG puisse avoir sa place à l’entrée, il a fallu se fâcher : « J’ai installé ma table, que l’on avait emmené pour ça, et commencé à y placer les brochures », se souvient un élu municipal du Blanc-Mesnil (93) membre du CTPG. « Et là, un sbire de la commission est venu pour m’en dissuader. Je n’ai pas flanché, je me suis énervé, on a même failli en venir aux mains, et finalement on m’a laissé faire. » Voilà comment la « transparence » et « l’égalité de traitement » chères à Mme Brévan s’impose dans ses réunions. Au forceps !

Le pire dans cette lamentable affaire, c’est que cela viole allègrement la propre bible de la CNDP :

« Principe n°1, la transparence : Toutes les informations données sur le projet doivent être claires, complètes et précises. Les études doivent être mises à la disposition du public (sauf cas particuliers justifiés). C’est cette transparence qui permet à chacun de se faire une idée précise des motivations et objectifs du maître d’ouvrage. Cette transparence s’applique aussi aux participants, qui doivent se présenter pour prendre la parole, lors des réunions publiques ou sur Internet. »

Ah oui d’accord : cette transparence ne s’applique qu’au promoteur, le public n’a pas à imaginer pouvoir fournir lui aussi des arguments au reste du public (« cas particulier justifié » ?). Son seul rôle dans l’histoire, ce serait sa capacité à bien lever la main ?

Un autre épisode fâcheux illustre le même dévoiement. Et il s’est déroulé le premier jour, le 17 mars à Gonesse, lors de la réunion inaugurale ! Comme déjà raconté ici, deux semaines avant, le 2 mars, un intéressant rapport est sorti sur Europacity. Un avis de l’Autorité environnementale (AE), structure étatique chargée de mesurer les impacts écolos de tel ou tel projet d’infrastructure. Un avis qui ne sort pas par hasard : ce sont les propres règles du « débat public » qui exige que l’AE s’en saisisse pour produire un avis. Or à l’entrée de la salle Jacques Brel de Gonesse, ce 17 mars, il y avait sur les tables les beaux prospectus d’Europacity — mais pas une trace de cet avis de l’AE. Détail important : la synthèse de cet avis fait… deux pages, une seule feuille pouvait donc être laissée en consultation. Évidemment, cet avis n’est pas tendre avec le projet d’Auchan (sans être non plus très brutal) : il dézingue notamment l’argument des « 100 % d’énergie renouvelable produites localement ». Dommage que le « public » n’ait pas pu en prendre connaissance : ce soir-là, Dalstein passera le témoin à Elisabeth Laville, qui n’est autre que son lieutenant d’Alliages & Territoires en charge de la « responsabilité sociale et environnementale ». C’est vrai que d’être pris en flagrant délit d’esbroufe le premier jour de la sauterie, ça aurait fait désordre. Que Auchan ait voulu cacher cet avis est, somme toute, très naturel – pas de publicité sans mensonges, c’est bien connu. Mais que la CPDP, Mme Brévan en tête, ait pu faire l’impasse sur un tel document, cela ne met pas seulement à mal sa neutralité, elle démontre sa partialité. La présidente a été interpellée sur cet « oubli » dans notre premier article, comme en direct lors d’une réunion, et elle s’est empressée de ne pas y répondre. Faudra-t-il lui envoyer un fax ?

26031205030_59deb92a66_zEnfin, la même disproportion de transparence s’est illustrée dans les balades du « DP-Bus », un bus à l’anglaise aménagé et décoré aux couleurs de la CPDP qui s’est déplacé dans certains recoins du territoire concerné. Un opposant m’a clairement expliqué qu’il était impossible de laisser des tracts du CPTG dans le bus, et que les distribuer aux passants et visiteurs du quartier déclenchait immédiatement la désapprobation des soldats du promoteur. Tout juste était-il laissé au public le droit de coller des post-it en guise de proposition sur un « mur d’expression » ! Le DP-Bus avait donc plus l’apparence d’une caravane publicitaire du Tour de France que d’un relais du « débat public ».

Quatrième aberration : vouloir assurer une « transparence » tout en organisant l’impossible pluralité des arguments revient à ne rien assurer du tout. Quatre-zéro, balle au centre.

(interlude)
Plus c’est gros, plus ça passe… Auchan fait grandir la tour Eiffel

La Une du dossier principal Zoom sur la tour Eiffel Vue réelle prise de Gonesse

5. Convoquer les experts pour noyer le débat

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Une autre forme d’absence de pluralité s’illustre aussi dans le mode de désignation des « experts », réputés autonomes alors qu’ils sont souvent partiaux ou orientés. Disons aussi que recourir aux experts est, en soi, un dispositif tendancieux, car il permet de délaisser les questions jugées simplistes par le promoteur, comme « ce projet doit-il vraiment voir le jour ? » et à privilégier celles qui relèvent du « comment ».

Europacity - Réunion publique générale à ParisLa CPDP affirme avoir seule décidée d’inviter tel ou tel intervenant extérieur, or certains ont été « proposés » par le promoteur et d’autres ont même eu des relations d’affaires avec lui. C’était le cas, déjà observé, lors de la réunion parisienne du 26 mai comme celle de Villepinte le 9 mai. À Paris, Nicolas Bouzou était présenté comme « économiste » (terme emprunt de neutralité technique), alors qu’il est plutôt consultant pour de grands industriels. Sa fiche Wikipedia dit qu’il « a fondé sa propre entreprise, Asterès, une société d’analyse économique et de conseil », qu’« il est également vice-président du cercle Turgot qui regroupe des dirigeants libéraux de grandes entreprises et des responsables politiques », et qu’il a été membre, nommé en 2011 sous Sarkozy, d’un obscur Conseil d’analyse de la société (CAE), machin créé par Raffarin en 2004. Bref, un consultant libéral qui ne dira jamais de mal d’un aussi beau projet tel qu’Europacity. Le 26 mai, son laïus était titré (défense de rire) : « Le projet EuropaCity peut-il constituer une opportunité pour le développement économique et social du territoire ? » Curieusement, une partie de la salle l’a vivement chahuté et il n’a jamais pu terminer son speech. Suspense insoutenable : aurait-il répondu « non » à sa propre question ?

À Villepinte le 9 mai, trois autres « économistes » devaient éclairer la réunion dont le thème était, tiens donc, « le commerce ». D’abord Olivier Badot — professeur à l’ESCP (l’école supérieure de commerce de Paris), l’une des fabriques des petits requins du libéralisme —, expert « proposé par le maître d’ouvrage ». « Pour être tout à fait objectif, a-t-il reconnu, grand prince, une mission m’a été confié, de façon mixte, par la Chambre de commerce d’Île-de-France [les patrons franciliens] et Europacity, pour analyser de façon académiques le projet ». Objectivité assurée. Ensuite, un certain Cédric Ducrocq (photo plus haut), « PDG de Dia Mart, proposé par la CPDP », a pu développer son savoir avec brio, en sachant que ce consultant intervient spécifiquement sur les nouvelles formes de commerce auprès de grands groupes de distribution. On imagine mal cet expert n’avoir pas travaillé pour Auchan ou l’une de ses multiples enseignes… Mais nous voyons le mal partout !

Ce soir-là, un épisode tragi-comique s’est déroulé en coulisses quelques minutes avant la réunion. Faut dire que les opposants du CPTG avaient mis la pression sur notre valeureuse équipe d’arbitres incorruptibles. La CPDP avait d’abord accepté de demander aux opposants de désigner un expert de leur cru, qui serait donc ouvertement critique pour Europacity. Cet expert, c’était Francis Palombi, président d’une confédération de petits commerçants de centre-villes, très inquiets de l’irruption de centres commerciaux géants comme il n’en manque pas en région parisienne. Et bien sachez que la négo a été sévère : la CPDP ne voulait pas que Palombi intervienne sur l’estrade, avec les autres experts, il aurait dû le faire de la salle, comme un simple quidam. Elle a cédé quelques minutes avant le début de la réunion. On vous l’a dit : au forceps. Bonne poire, l’équipe Brévan a octroyé à Palombi le droit de parler en premier…

Enfin, à la décharge de la commission, la réunion de Saint-Denis du 30 mai (celle où l’architecte s’est fait la malle). La commission a proposé deux experts dont la neutralité vis-à-vis d’Europacity peut être soulignée : Jacques Lévy, géographe, qui a fait vaciller certains fantasmes d’Europacity sur « l’urbanité » d’un projet qui ne sera pas une « ville » car elle n’aura aucun habitant ; et Guillaume Faburel, urbaniste et chercheur au CNRS, qui n’a pas caché ses réticences sur l’opportunité même de ce mégachantier.

Cinquième manip : noyer le débat dans une expertise technique, même faiblement tendancieuse, qui diluera encore plus la parole du public et l’incitera à rester spectateur. Surtout, l’expertise met l’accent sur le comment du projet et repousse d’autant la question du pourquoi (faut-il le construire ?). Alors que « l’opportunité du projet » est la première question fondamentale à laquelle doit répondre une CPDP.

6. Info sous embargo et avis censurés

Logique qu’une machine comme la CNDP doive se draper derrière des règles et des principes clairs et prédéfinis pour que les contributions ne partent pas dans tous les sens. Chaque CPDP propose un site internet où quiconque est invité à y laisser des avis, points de vue, ou de poser des questions, à condition que cela se fasse sans l’emploi de pseudonymes et selon une « charte de modération » (pour notamment zapper les avis hors sujet). Une autre forme, plus rigide, de contribution, c’est, dans le jargon de la commission, le « cahier d’acteur ».

Commençons par celui-ci. C’est un document formaté de 4 pages (format A4) que chaque personne morale (association, groupement ou collectivité) peut produire dans la limite d’un seul par personne morale. Les règles émises pour rédiger ce document sont pour le moins rigides. Le texte doit être soumis au préalable à la CPDP, qui pourra le « refuser » s’il « n’apporte pas suffisamment d’enrichissement au débat, si elle n’est pas ou très peu en rapport avec l’objet du débat public, si elle comporte des propos injurieux ou diffamatoires concernant des personnes ou des institutions. ».

Ensuite, la CPDP s’engage à « diffuser » les cahiers d’acteurs acceptés, c’est-à-dire les imprimer à ses frais et les mettre à disposition. Mais quand ? C’est le plus contestable : « à l’occasion de la réunion de clôture », c’est-à-dire en toute fin de processus. Étrange règle de timing. Cette mise sous embargo contredit à nouveau le principe n°3, « l’égalité de traitement ». Le porteur de projet est donc seul en scène pour exposer ses arguments écrits, les autres acteurs (pour ou contre) devront attendre patiemment. On peut comprendre, comme la CNDP le recommande, « d’attendre d’avoir une bonne connaissance du projet avant de rédiger un cahier d’acteur qui ne pourra pas être rectifié une fois édité » (elle conseille d’attendre 2 mois après la 1ère réunion). Mais si un cahier respecte les règles et la forme exigées, pourquoi ne pas le diffuser dès que possible ? Cela ne pourrait pourtant qu’« enrichir le débat » avant qu’il ne soit terminé ! Cela prive le public d’avis divergents qui font finalement l’affaire du promoteur.

Mais la CPDP, encore sous la cordiale pression du principal collectif d’opposants, a discrètement modifié son timing pour que les cahiers d’acteur soient distribués au public lors de l’avant-dernière réunion, à Garges-lès-Gonesse, le 28 juin. Cette petite victoire n’en est pas moins un aveu implicite de la CPDP que cet embargo pouvait être assimilées à de la partialité.

Parlons aussi des avis soumis aux modérateurs du site internet. De nombreux témoignages confirment qu’une censure systématique s’est opérée dès qu’il était question des pratiques fiscales des actionnaires du groupe Auchan, la famille Mulliez. Elles sont pourtant connues, documentées, les intéressés ne s’en cachent même plus : l’exil fiscal, en Belgique notamment, des actionnaires familiaux n’est plus à démontrer. Un excellent documentaire diffusé sur Canal+ en octobre 2015, par exemple, est très explicite (il a même échappé aux ciseaux de Vincent Bolloré…) 6. Dès qu’une question ou une allusion à ces pratiques fiscales était évoquée sur le site internet, le contributeur recevait une réponse automatique indiquant qu’il ne respectait pas la « charte de modération », notamment son point n°3, concernant « attaques, insinuations ou insultes à l’égard d’une organisation ou d’une personne, en particulier si elles sont basées sur la race, les croyances, les origines ethniques ou l’orientation sexuelle ».

Prétendre que les pratiques fiscales des actionnaires du groupe Auchan relèvent d’« attaques, insinuations ou insultes », c’est du grand art dans la censure larvée. Ces éléments, n’en déplaisent à Christophe Dalstein et ses adjoints, font réellement « partie du débat » : si Auchan dispose d’un poids économique lui permettant de monter un projet aussi dingue qu’Europacity, c’est une question tout à fait légitime. D’autant que ce chantier, s’il voit le jour, va forcément bénéficier infrastructures financées par des fonds publics (pour au moins €1 milliard, notamment une gare du futur métro du Grand Paris, la ligne 17). C’est donc une question d’autant plus légitime. En effectuant ce filtrage partial des avis d’une partie du public, la CPDP a rompu à nouveau ses engagements de neutralité et de transparence.

Il a certes été plus difficile de censurer les propos sur les prouesses fiscales des Mulliez lorsqu’ils ont été tenus par les participants, micro en main, lors des différentes réunions. Les compte-rendus verbatim de chaque réunion en attestent : la question est retranscrite, non censurée, mais aucune réponse n’y est apporté. Lors de la réunion du 9 mai à Villepinte, Dalstein a daigné donner des éléments de langage, sans doute préparés au préalable par sa direction juridique : « les dirigeants du groupe Auchan, qui sont des actionnaires familiaux, paient leurs impôts en France et vivent en France… » Une réponse à côté de la plaque, car elle exclue les actionnaires « dormants » de l’empire Mulliez, n’ayant aucun rôle dirigeant dans la myriade d’enseignes que contrôle le groupe. Or c’est bien cet exil fiscal planifié qu’il était légitime d’évoquer dans ce « débat public ». Soyons corrects : la présidente Claude Brévan trouvait aussi cette question légitime : « J’aimerai bien qu’il y ait des réponses ; car là aussi c’est quelque-chose qui pollue un peu le débat et la clarté serait bienvenue », a-t-elle lancé à Christophe Dalstein, ce même jour à Villepinte. Alors pourquoi avoir continué après coup à censurer ce thème sur le site internet ? Grand mystère… Cherchez vous-même le terme « Mulliez » dans les avis ou points de vue archivées sur le site, l’occurrence est nulle 7.

Sixième erreur : orienter ou censurer les avis du public qui pourraient « polluer » la bonne parole du promoteur, retarder au dernier jour du débat la publication argumentée de contributions alternatives ou contestataires, c’est donc ça « l’égalité de traitement ».

7. Injonctions à parler comme il faut

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« Restez cordiaux ! Ne coupez pas la parole, ne sifflez pas, enfin ! » Les responsables de la CPDP, drapés dans leurs rôles de modérateurs, ont multiplié les injonctions de ce type aux personnes excédées par la manière dont ces réunions se sont déroulées. À la fois dans la forme et sur le fond. Il est pourtant paradoxal d’organiser un « débat public » en exigeant du, ou des publics qui s’y déplacent, de respecter un conformisme, voire un moralisme dans leurs formes d’expression. Les multiples entorses aux propres règles de la CNDP que nous venons d’énoncer suffisent à imaginer que « le public » ait pu être révolté par des questions sans réponses, des experts fantoches venus servir la soupe au promoteur, comme des conditions partiales dont l’information a circulé. Pourtant, lors de débats précédents perturbés qui ont dû annuler des réunions, la CNDP avait baissé sa garde en considérant que « la contestation du débat fait partie du débat ». Hurler, vociférer, siffler et finalement faire vaciller la petite musique consensuelle d’une fausse discussion est donc tout autant légitime que d’écouter religieusement un intervenant pour tenter de le contredire aussitôt après. C’est plutôt au débat public de se conformer au public et d’adapter ses règles, et non l’inverse. Exiger d’une partie une cordialité ou un cadre que l’autre partie peut adapter à sa guise ne peut pas mener bien loin. Si entraver une discussion à laquelle on est peu à peu disqualifié se nomme du sabotage, comment désigner autrement les conditions par lesquelles cette disqualification s’opère ?

Septième et dernière manip : établir des formes et des règles d’expression pour feindre d’en assurer la sérénité, de sorte que le public qui ne les respecte pas se disqualifie, ceci permettant ensuite de pouvoir dissocier les « bons » des « mauvais participants ».

Édulcorer pour mieux régner

La CNDP est là pour faire passer la pilule, facile à comprendre. À la différence qu’elle n’agit pas sur l’enrobage du remède (le maître d’ouvrage s’en charge bien tout seul), elle travaille sur les individus afin de modifier leur perception de l’amertume. Des pouvoirs aux effets édulcorants qui sont rodés depuis la création de la commission en 1995. Ce n’est pas une surprise si quasiment tous les projets soumis au tamis participatif de la CNDP ont été menés à terme : sur 170 projets soumis à son arbitrage en 21 ans d’activité, seulement 13 ont le statut de « projet abandonné », soit 7,6 % du total. Ce n’est pas non plus une surprise de voir le « débat public » dépasser son cadre imposé et obligatoire. Il y a des débats « recommandés » (tel celui organisé en 2016 sur le parc d’attractions de la région de Calais, « Heroic Land », au budget de €275m) et même des « concertations volontaires », dont les promoteurs commencent à percevoir le grand intérêt pour fédérer autour d’eux et non pas contre eux, en tentant de contenir et d’anticiper les oppositions radicales, comme en témoigne celui organisé en 2015 par le groupe Pierre et Vacances autour de ses Centerparc 8.

25843524722_79fbfa99fe_zAprès le bilan rendu public le 12 septembre, Europacity en sort même ragaillardi. Comme Dalstein l’a dit lors de la réunion de clôture : « pour le maître d’ouvrage que nous sommes, cela a été un temps riche de contenu, riche d’échanges, et nous progressons dans l’évolution, la mise en œuvre, de ce projet ». Pour un groupe industriel dominant aux pratiques contestées, le recours au débat public de la CNDP est comme un crash-test qui se transforme en une belle opération de blanchiment d’image de marque. Tout ça pour 600.000 euros… soit à peine 0,02 % de son budget. Une somme modique comparée à ce qu’il faut débourser en études de faisabilité, d’impact ou de notoriété quand on est un promoteur privé ambitieux. D’autant qu’en juillet 2015, Auchan a financé une grande répétition générale en mandatant une agence spécialisée en « conduite du changement », à coups d’« ateliers participatifs » pour « associer les habitants du territoire à sa réflexion ». Mais voilà que grâce à la machine CNDP, il va pouvoir enrichir son image de « co-constructeur » en picorant de-ci de-là quelques idées issues des opinions critiques. Avant la mascarade, Auchan affirmait, sans craindre la publicité mensongère, que son projet était « d’intérêt national ». Avec le tampon de la CNDP, il pourra y ajouter « d’intérêt public ».

La commission du débat procède à peu près comme la CNIL, l’autorité « indépendante » chargé de l’informatique et des libertés, qui rend acceptable, à coups de logorrhée gluante sur la nécessaire adaptation de nos libertés au numérique, la prédation des données personnelles et la marchandisation de l’intimité. Ces institutions ne sont que les lubrifiants institutionnels des petites fabriques du consentement. Il faut s’en méfier autant que de ceux qui s’en abreuvent.


NOTES

1 Du 17 mars au 4 juillet 2016, dans des communes du Val d’Oise et de Seine-St-Denis. https://europacity.debatpublic.fr

2 Le centre du CEA de Grenoble, Minatec, celui cristallisant l’essentiel de la contestation, fut inauguré en juin 2006. Et dans le cas du projet de « poubelle nucléaire » de Bure (Meuse), la présence d’un laboratoire depuis 1999 et les énormes investissements réalisés depuis ne laissent peu de doutes sur le choix de ce site de Lorraine pour y construire ce centre d’enfouissement.

3 Notamment dans un publireportage consacré à Europacity (présenté comme un « supplément ») du Moniteur des Travaux Publics, mars 2016.

4 Réunion qui n’était pas prévue au programme et que la CPDP a accepté sous la pression d’opposants : tous les rendez-vous étaient en effet prévus dans le Val d’Oise et la Seine-Saint-Denis. Pour un projet qui devait être le bijou du Grand Paris, aucune réunion intra-muros ça faisait un peu désordre…

5 « Europacity : une nouvelle frontière culturelle », 26/05/2016. Faut dire que le même journal, confondant souvent idées et intérêts, a succombé plus tôt, en décembre 2014, à ce genre de grand-messe pour faire la promo… du Grand Paris. Cf « Le Grand Paris vu par Libé : l’art d’aménager le « débat » », Paris-luttes.info, 1/12/2014 (et aussi ce document qui passe au crible les intervenants)

6 « Les Mulliez famille la plus riche de France », Spécial investigation, Canal+, 30 mars 2015.

7 Requête sur https://europacity.debatpublic.fr/recherche?keywords=mulliez. Réponse : « Vouliez-vous dire : muller ? ». Pour repérer les questions orales, il faut fouiller dans les verbatims de chaque réunion.

8 Le groupe Pierre & Vacances, après les fortes oppositions de son implantation à Roybon en Isère en 2014, a décidé courant 2015 d’orchestrer sa propre « concertation volontaire » pour ériger deux nouveaux centres de loisirs dans le Jura et en Saône-et-Loire. La commission de ce double débat public « volontaire » (ici et ) était encore Claude Brévan. La décision finale est suspendue à une série d’études complémentaires.

";s:7:"dateiso";s:15:"20161002_195111";}s:15:"20160930_205944";a:7:{s:5:"title";s:63:"Coucou, c’est moi, la crise financière, je suis de retour…";s:4:"link";s:75:"https://reflets.info/coucou-cest-moi-la-crise-financiere-je-suis-de-retour/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=35182";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 30 Sep 2016 18:59:44 +0000";s:11:"description";s:330:"Le spectre d’un retour en 2008 est à nos portes. Ça ne date pas d’hier, nous en avons parlé à de multiples reprises ici même. Mais cette fois, ça se précise. Vous avez dû le lire ces derniers jours, la Deutsche Bank est dans une situation catastrophique et en plus, les Etats-Unis veulent lui imposer […]";s:7:"content";s:9009:"

banker-smallLe spectre d’un retour en 2008 est à nos portes. Ça ne date pas d’hier, nous en avons parlé à de multiples reprises ici même. Mais cette fois, ça se précise. Vous avez dû le lire ces derniers jours, la Deutsche Bank est dans une situation catastrophique et en plus, les Etats-Unis veulent lui imposer une amende de 14 milliards de dollars, ce qui l’achèverait quasi-instantanément. Bien entendu, ce ne serait pas la première banque à faire faillite, mais il se trouve que celle-ci est énorme. Et comme vous le savez désormais, il existe un truc magique pour les banquiers. Lorsqu’une grosse banque s’est complètement plantée, soit en raison de l’incurie de ses dirigeants, soit parce qu’elle a réalisé des opérations douteuses ou trop dangereuses et qu’elle a perdu, elle prononce la phrase magique : « risque systémique ». Du coup, les Etats contribuables la renflouent. C’est probablement le seul secteur économique à bénéficier de cette carte magique qui marche à peu près à tous les coups. L’ironie de l’histoire, c’est que ce sont ceux-là mêmes qui exercent les plus grosses pressions sur les gouvernements pour obtenir leur désengagement et une auto-régulation qui font le plus appel à nos porte-monnaies. Dans le cas de la Deutsche Bank, elle est particulièrement systémique. En cas de faillite, ce serait tout le système bancaire européen qui souffrirait, et par rebond, ceux des autres grandes puissances régionales. In fine, l’économie mondiale souffrirait sans doute sévèrement.

Mais que s’est-il passé ? N’avait-on pas tiré les leçons de 2008 ? La crise des subprimes, suivie de la crise de la dette, n’avait-elles pas mis un terme à la spéculation la plus incongrue, n’avait-on pas encadré les bonus des banquiers ? N’avait-on pas réformé le cadre dans lequel elles évoluent ?

La réponse est non.

Tous les affreux anarcho-communistes (le système aime bien ce type d’argument pertinent pour désigner ses contradicteurs) le crient sur tous les toits depuis 2008, mais personne n’écoute au sein du système : ni les politiques, ni les industriels, ni le secteur de la finance.

Pour comprendre les détails et savoir comment on en est arrivé là, vous pouvez lire le résumé fait par Mediapart ou aller lire les articles publiés sur le toujours excellent Zerohedge (un peu plus technique mais plus détaillé).

La chute éventuelle de la Deutsche Bank est un casse-tête pour tout le système financier, mais surtout pour les gouvernements et les banques centrales.

Comment sauve-ton le soldat Deutsche Bank quand on s’est lié les mains ?

Tout va très bien madame la marquise…

On peut commencer à s’inquiéter quand Christine Laboulette Lagarde se met à parler d’un sujet pour dire que tout va bien. La pire économiste du monde vient de nous gratifier d’un magistral :

« Deutsche Bank is a systemic important player in the global financial system.

But, is on a solid base currently, and we are not at a stage in which I see the need for a government intervention. »

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Ce qui, pour les initiés confirme que la situation est grave. Les initiés le savent d’ailleurs depuis des mois et la majorité tente de sauver ses investissements, ce qui précipite la chute du titre en bourse et fait fondre les fonds propres de la banque comme neige au soleil. Le cours de la banque allemande a plongé comme jamais et il est aujourd’hui nettement en dessous de ses niveau aux pires moments de la dernière crise. Sa capitalisation boursière a fondu d’un quart en moins d’un mois… On notera également que la banque est engagée sur des produits dérivés à hauteur de 42 000 à 60 000 milliards de dollars, selon les estimations. Une paille.

Allez, un petit chiffre pour mettre en regard de tous ces milliards très « virtuels », celui du produit intérieur brut (PIB) européen en 2015. Il s’est établi à 16 229 milliards de dollars. Si vous avez une idée pour éviter un effet Titanic pour la zone euro en cas de défaut de la Deutsche Bank, merci d’écrire à Christine Laboulette Lagarde et aux dirigeants européens qui continuent de jouer tranquillement de la musique sur le pont du paquebot.

Tu t’es vu quand t’as Chypré ?

Mais revenons aux méthodes de sauvetage… Angela Merkel, prise dans ses contradictions a dit publiquement que l’Etat allemand ne serait pas un payeur en dernier ressort. En clair, pas d’intervention étatique. Déclaration qui n’a pas aidé la banque, les marchés craignant désormais le pire. Mais ce n’est pas tout. Angela Merkel est prisonnière de choix précédents.

En avril 2013, l’Europe décide de « sauver » Chypre, nouveau domino qui tangue dangereusement. Mais cette fois, Bruxelles, en plus des fameux plans d’austérité décide que le coup du sauvetage des banques doit inclure… Les déposants. Au delà de 100.000 euros, leurs avoirs participeront au renflouement des banquiers qui ont planté leur établissement. C’était une nouveauté qui risquait fort de miner la confiance, la matière première des banquiers. Mais… Cela concernait Chypre. Un tout petit pays, éloigné, perdu au fond de la Méditerranée. Le monde financier ayant une capacité incroyable pour masquer la réalité s’est dit en rigolant du sort des chypriotes que finalement, cela ne risquait pas d’arriver dans un pays aussi fort que… L’Allemagne. Le géant économique européen ne pouvait être touché, pas plus que la France, par exemple. Nous, nous avons des banques solides. C’est bien connu.

Oui, mais non.

Comment Angela Merkel et ses amis pourraient ils continuer de justifier ce qui a été fait pour Chypre et refuser cette solution pour la Deutsche Bank?

D’autant plus que la Cour de justice européenne vient de rendre un arrêt très intéressant et étrangement passé complètement inaperçu.

Le 20 septembre, elle a confirmé le rejet de recours en annulation et en indemnité (détails ici) d’investisseurs ou déposants mauvais coucheurs concernant la restructuration du secteur bancaire chypriote. Sur le mode « un peu responsables, mais pas coupables vu que c’est pas elle, c’est l’autre », la Cour a renvoyé dans leurs cordes ceux qui trouvaient que quand même, se faire plumer par une baque qui a planté tout le monde, c’était un peu exagéré.

On voit d’ici les responsables politiques français et ceux du secteur financier expliquer dans le sillage de Christine Laboulette Lagarde qu’il n’y a aucune inquiétude à avoir pour la France.

Oui, mais non.

La Deusche Bank étant ce qu’elle est, une catastrophe aurait des effets très probables sur les systèmes bancaires et les économie de plusieurs pays. Dont la France, l’Italie (le maillon faible de toujours), l’Espagne…D’autant que très vite, les investisseurs (les investisseurs institutionnels, ou les zinzins, dans le jargon de la finance) s’intéresseraient à la Commerzbank, au Crédit Suisse, Barclays… Toutes en pleine forme…

Qui sait ?

Et bonne année 2017, vos dirigeants politiques vous protègent.

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C’est en visionnant de nouveau Farenheit 9/11, hier, qu’une évidence — déjà traitée dans nos colonnes — m’est revenue en pleine face : le monde a été dynamité par trois ou quatre chefs d’Etat des plus grandes puissances occidentales, et depuis, rien n’est plus comme avant. Une somme de problèmes inextricables et profonds qui mine toutes les sociétés (développées ou non) est liée à cette guerre totale, injuste et monstrueuse qui a été activée par quelques faucons corrompus à la solde de multinationales de l’armement ou de l’énergie à la suite des attentats du World Trade Center en 2001.

Le djihad mondial est une réaction aux deux guerres fabriquées par les Etats-Unis d’Amérique, le Royaume-Uni et la France : celle d’Irak, puis celle de Libye. Le terrorisme de masse est le fait, en premier lieu, de ces 3 pays occidentaux, qui ont massacré des centaines de milliers de personnes, torturé, et détruit ces pays sans raison et sans commune mesure dans l’histoire.

C’est cette  histoire machiavélique que raconte Michael Moore, et si un documentariste sérieux et courageux suivait ses traces en France, le résultat serait similaire avec la Libye.

Tony Blair est le seul à être attaqué en justice, à la Cour pénale internationale, pour avoir entre autre menti à la nation à propos de l’intervention en Irak. Malgré la plainte du barreau d’Athène à son encontre suite à la publication du rapport Chilcot, et une autre enquête du bureau du Parquet de la CPI, il n’est pas certain que Tony Blair soit vraiment inquiété. Le rapport Chilcot fait pourtant état de « crimes de guerre », « crimes contre l’humanité » et « actions de génocide »…

Visionner Farenheit 9/11 aujourd’hui, en 2016 — avec les lois sur le renseignements, le terrorisme, avec l’état d’urgence, la déliquescence du système politique français — est un exercice très intéressant. Ce documentaire éclaire avec un brio certain le « pourquoi » de la situation dans laquelle nous sommes — tous — plongés.

(Si la vidéo ne s’affiche pas ci-dessous pour diverses raisons de paramétrages de navigateur, vous pouvez la visionner ici : https://vimeo.com/16049739)

Farenheit 911 from FoxMulder 2012 on Vimeo.

";s:7:"dateiso";s:15:"20160928_094858";}s:15:"20160927_134552";a:7:{s:5:"title";s:84:"Sarkozy et les millions libyens : l’ultime vérification de l’état de la France";s:4:"link";s:96:"https://reflets.info/sarkozy-et-les-millions-libyens-lultime-verification-de-letat-de-la-france/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=35154";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 27 Sep 2016 11:45:52 +0000";s:11:"description";s:385:"Nos collègues de Mediapart continuent leur travail d’enquête sur le soupçon de financement (de 50 millions d’euros) de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy par le pouvoir libyen, en 2007. Le dernier rebondissement en date, alors que Claude Guéant — plus proche collaborateur de l’ex président français — a déjà été mis en examen pour « […]";s:7:"content";s:6852:"

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Nos collègues de Mediapart continuent leur travail d’enquête sur le soupçon de financement (de 50 millions d’euros) de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy par le pouvoir libyen, en 2007. Le dernier rebondissement en date, alors que Claude Guéant — plus proche collaborateur de l’ex président français — a déjà été mis en examen pour « blanchiment de fraude fiscale », « faux » et « usage de faux » (pour avoir touché 500 000€ d’un fonds offshore de l’Etat libyen) est la découverte d’un carnet. Mais pas n’importe quel carnet, puisque c’est celui du défunt chef du gouvernement puis ministre du pétrole libyen, Choukri Ghanem. Celui-ci avait pour habitude d’y rapporter de nombreuses choses, dont les contenus des réunions avec  les personnes d’influence du régime libyen de l’époque. Ce carnet apporte donc à la justice française un éclairage très précis sur cette affaire…

Des millions que Sarkozy veut « très vite »

Cette réunion, du 27 avril 2007, retracée par le carnet de Choukri Ghanem indique que Bachir Saleh (gestionnaire d’un fonds souverain), a versé 1,5 millions d’euros à Nicolas Sarkozy, mais que d’autres caciques du régime comptent bien faire la même chose.

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Selon l’article de Mediapart ce sont 5 millions de plus qui doivent être transférés au futur chef de l’Etat français entre les deux tours de la présidentielle :

« 3 millions envoyés par Saïf al-Islam Kadhafi et 2 millions par Abdallah Senoussi, chef des services secrets intérieurs libyens et beau-frère de Kadhafi. Soit un total de 6,5 millions d’euros qui auraient été versés, selon les écrits de Choukri Ghanem, en pleine campagne électorale au clan Sarkozy »

Il semblerait que ceux qui devaient toucher ces fonds étaient très impatients et demandaient avec insistance quand ceux-ci seraient versés. L’impatience, ce vilain défaut qui caractérise certains chefs d’Etat…

Petit meurtres entre amis ?

L’affaire du financement libyen de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy ne s’arrête pas là. Et Mediapart de rappeler que le lendemain de la révélation du document indiquant l’accord de principe de  50 millions versés par Kadhafi et son entourage pour financer la campagne de Nicolas Sarkozy, le 29 avril 2012, Choukri Ghanem meurt très bêtement à Vienne, en Autriche. Le pauvre homme, réfugié là-bas après la guerre de Libye déclenchée par le même Sarkozy en 2011, s’est noyé dans le Danube suite à une crise cardiaque. Vraiment trop ballot. Il faut dire aussi qu’aller barboter dans le Danube en pleine nuit avec un cœur « fragile », ce n’est pas très malin.

Il y eut quand même quelques soupçons de meurtre, mais vite balayés par la police autrichienne qui a conclu à la noyade accidentelle, tandis que les proches de Choukri Ghanem continuent, eux, à n’en pas démordre et affirment qu’il a été assassiné.

Le petit carnet qui peut démontrer l’état de la France…

Ce carnet a été trouvé lors d’une perquisition effectuée aux Pays-Bas — en lien avec une gigantesque affaire de pots-de-vin norvégienne impliquant Choukri Ghanem — et la justice norvégienne a eu la bonne idée de le communiquer à la justice française. Il y aurait beaucoup de choses compromettantes pour le pouvoir français dans ce carnet. Et ce que Mediapart décrit du carnet amène un éclairage tout à fait différent que le story telling sarkozyste au sujet du financement libyen, des « balivernes » fabriquées après l’intervention militaire de 2011, juste pour se venger de Nicolas. Sauf que visiblement, non.

Le carnet de Choukri Ghanem date de 2007, période qualifiée de « lune de miel » entre la France et Khadafi par un ambassadeur américain de l’époque. Il confirme parfaitement tout ce qu’a révélé l’ancien chef du gouvernement libyen de l’époque, Baghdadi Mahmoudi, qui a expliqué alors qu’il était réfugié en Tunisie, par la voix de son avocat, « avoir remis à une délégation française envoyée par Sarkozy de l’argent, beaucoup d’argent, des millions d’euros en liasses de billet« .

Alors que la note de 2006 sur le financement de 50 millions a été authentifiée, et n’est donc pas un « faux grossier » comme le prétendait Nicolas Sarkozy, le carnet « du baigneur nocturne du Danube au cœur fragile » —  Choukri Ghanem — vient confirmer la réalité de ces transactions. La question qui s’impose immédiatement à la lecture de toute cette affaire, est donc simple, mais très importante : « que peut-il se passer désormais ? »

Parce que si la justice française ne met pas en examen le principal concerné, Nicolas Sarkozy, et n’utilise pas ces preuves pour connaître la vérité, il faudra se poser quelques dernières questions, bien plus sombres : « la France est-elle encore un État de droit, sommes-nous encore en démocratie, même partiellement, et peut-on accepter d’être dirigés par des politiques potentiellement mafieux, criminels et protégés par la justice ? »

Ça se pose là…

";s:7:"dateiso";s:15:"20160927_134552";}s:15:"20160926_162918";a:7:{s:5:"title";s:17:"Le chaudron puant";s:4:"link";s:39:"https://reflets.info/le-chaudron-puant/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=35148";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 26 Sep 2016 14:29:18 +0000";s:11:"description";s:394:"A six mois de la présidentielle, l’ambiance en France est très particulière. Médiatiquement, politiquement et socialement, les discours les plus primaires et les plus réactionnaires ont recouvert la plupart des réflexions. L’espace politique français — au sens large — est passé des débats de société de fond aux polémiques les plus puantes. Ce constat est […]";s:7:"content";s:22599:"

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A six mois de la présidentielle, l’ambiance en France est très particulière. Médiatiquement, politiquement et socialement, les discours les plus primaires et les plus réactionnaires ont recouvert la plupart des réflexions. L’espace politique français — au sens large — est passé des débats de société de fond aux polémiques les plus puantes. Ce constat est possible non pas par la seule observation des chaînes de télévision ou de radio les plus plébiscitées, mais aussi par les titres de la presse papier et internet, ainsi — et surtout — que les échanges sur les « grands » réseaux sociaux. Le chaudron commence à bien bouillir, rempli d’ordures, et son odeur se répand de plus en plus fortement, recouvrant la plupart des paroles, actes ou initiatives « progressistes ».

L’idée même d’améliorer la société, par la lutte contre les inégalités, la meilleure répartition des richesses et du travail, la nécessité d’un projet collectif, d’un renouveau des institutions et du système politique à bout de souffle, de créer des nouvelles conditions pour le vivre ensemble, de changer de modèle économique, a été recouverte par des ordures polémistes et primaires : une sorte de guerre des petites phrases sur le registre des micro-problèmes et de leurs micro-solutions. Mais le chaudron puant n’est pas seulement français. Il devient mondial. Comment cela est-il possible, et comment supporter — voire lutter — contre ce nouvel environnement politico-médiatique ?

Le populisme : faire de la politique de comptoir pour ratisser large, mais sans prendre la tête

Le concept de populisme a été détourné de sons sens, en France, en quelques années, nécessairement, puisqu’étant réservé originellement à des idées des partis d’extrême droite. Il ne pouvait alors être utilisé par d’autres. Désormais, le populisme se déclare comme un mode politique de proximité du peuple, de parler vrai [au peuple], de se préoccuper des problèmes du peuple, de vouloir le bien du peuple, etc… La réalité du populisme est pourtant toute autre, puisqu’il est à la fois historiquement et politiquement le ferment du fascisme. Le plus grand populiste de l’histoire contemporaine est Mussolini. Ses discours, son comportement, toute sa sinistre carrière politique sont basés sur ce concept de populisme. Le Duce a été copié de nombreuses fois, et peut-être jamais égalé, encore que…

Nationalisme, patriotisme, racines [des origines], grandeur [perdue] à restaurer, analyses et solutions simples, à la portée de tous, gouvernance de « bon père de famille », paternalisme donc, et déclaration des « ennemis » à abattre, ou des minorités à contraindre sont les principaux ingrédients qui nourrissent la recette du populisme dans ce chaudron pestilentiel.

La politique en France a toujours subi le populisme de certains, mais à la marge. La langue de bois, le politiquement correct, la pensée unique ont été les pendants extrêmes du populisme (alors réservé au poujadistes dont Jean-Marie Le Pen et sa fille sont issus) durant des décennies. Mais pour autant, de De Gaulle à Pompidou, de Giscard à Mitterrand, en passant par Chirac, les chef d’Etat de la Vè République — sauf de Sarkozy et Hollande — ont toujours refusé de pratiquer le populisme. Que ce soit pour gagner une élection, comme dans leur gouvernance. Encore que la campagne de Chirac de 1995, avec son slogan « Mangez des pommes » commençait à donner une bonne idée de la suite des événements. « La feuille de paie ne doit pas être l’ennemi de l’emploi« . Voici ce qu’en disait le journal l »Humanité sur Internet, en 1995 :

« Il maintient que «la feuille de paie n’est pas l’ennemi de l’emploi», mais, dans le même temps, justifie le gel des salaires annoncé par le premier ministre, et ajoute même que «la feuille de paie des fonctionnaires est aussi la feuille d’impôt». La contradiction présidentielle entre les aspirations au changement, ses propres engagements à réduire la fracture sociale, et les actes, qui vont à contresens, s’aiguise. Question: quand désignera-t-on les vrais privilégiés de l’argent ? Sur les essais nucléaires, Jacques Chirac s’est montré défensif. Nouvelle baisse dans les sondages du président et du gouvernement. »

Six mois après son élection, Chirac augmentait la TVA, après une campagne axée sur un concept très « à gauche » : la réduction de la fracture sociale. Cherchez l’erreur…

Mais le vrai populisme du chaudron puant actuel n’était pas encore là : les débats ouverts par les journaux et les médias radiotélévisés se situaient encore au dessus de la ceinture, parlant de problèmes sociaux réels, d’inégalités concrètes, d’amélioration des conditions du plus grand nombre au sein de la société, bien que quelques prémisses du chaudron soient déjà présentes. « Le bruit et l’odeur » avait déjà été lancé par le même Chirac avant son élection, une première histoire d’interdiction de foulard musulman avait été tentée et abandonnée au début des années 90…

Pour résumer le populisme français : il se situe dans la croyance qu’une majorité d’électeurs sont mécontents, qu’ils sont plutôt incultes, qu’on peut leur faire croire que leurs problèmes sont avant tout causés par une partie de la population étrangère à la « patrie originelle » (gauloise ?), ou  cause de blocages créés par des groupes d’intérêts qui prennent tout le monde en otage (les syndicats en général) et que le bons sens, l’évidence dans les décisions à prendre, sont celles que prendraient n’importe quel « bon père de famille ».

Dans ce registre, le populisme résume chaque cause d’un problème à un unique facteur. Pour le concept du chômage et de « l’emploi » : c’est à cause des « charges » sur les salaires (qui sont en réalité, les cotisations sociales pour abonder les recettes publiques et maintenir le système de répartition collectif) qui empêchent la compétitivité. Pour l’insécurité, c’est le communautarisme, le refus de l’intégration et le radicalisme religieux. Et pour le reste, ceux qui font bouillir le chaudron évitent d’en parler. Culture, santé, éducation, énergie, préventions (de consommation de drogue, de la délinquance, du suicide, etc.) actions associatives, lutte contre les inégalités croissantes, précarité, emploi : tous ces sujets, complexes, loin des préoccupations des « masses », sont très peu abordés, voire totalement occultés ou réduits à leur plus simple expression. Le débat sur la énième réforme de l’éducation nationale s’est effectué sur les horaires, l’apprentissage pur des fondamentaux ou l’éveil des enfants en groupe, le rétablissement de l’uniforme pour certains, la sécurité scolaire et introduire des tablettes informatiques pour faire rentrer le numérique dans l’éducation nationale…

Le gloubi-boulga mortifère…

Ce populisme, cette recette mortifère qui bouillonne dans le chaudron puant, trouve un combustible multiple pour le cuire à feu doux et permanent. La parole s’est libérée avec le quinquennat Sarkozy où chacun se devait d’être « décomplexé« . Chacun à sa place, mais décomplexé. Tout le monde était encouragé à laisser aller la parole la plus libérée possible.

Les 1% ont pu exposer toute l’indécence de leur pensée, les 99% ont pu montrer toute l’étendue de leur racisme, qui traduit souvent une haine de leur condition… Les politiques ont pu exprimer tout ce qu’ils pensaient que le peuple voulait entendre. Et comme le fonds de commerce du FN fonctionne plutôt bien depuis des dizaines années, pourquoi ne pas aller piocher dans ce discours ?

Les politiques sont sans doute ceux qui alimentent le plus le feu sous le chaudron. Le point marquant a sans conteste été le fameux cynique et opportuniste débat sur l’identité nationale lancé par Nicolas Sarkozy en octobre 2009. Cette brèche monumentale portée au pacte républicain ne s’est jamais refermée et tous s’y engouffrent, clivant, segmentant la société.

Les politiques excellent également dans le contre-exemple, ce qui nourrit le populisme. La batterie de casseroles de Sarkozy suffirait à elle-même à illustrer cette attitude qui consiste à ressasser : faites ce que je dis, pas ce que je fais. Mais à gauche, les exemples sont multiples également. Cahuzac pour ne citer que celui-ci. En Europe également avec Jean-Claude Junker ou Neelie Kroes…

La presse n’est pas en reste. En relayant, en transformant en clickbait la moindre phrase, aussi ignominieuse soit-elle, elle rajoute du combustible, encourage les uns et les autres à répondre, avec chaque fois des arguments pires que les précédents. Et sa mise sous tutelle par sept grands patrons français n’aide pas à rétablir le contrat de confiance entre les rédactions et leurs lecteurs tant les exemples de censure ou d’auto-censure se multiplient…

Le peuple, quant à lui, au lieu de demander des comptes à ses politiques, à la presse, au lieu de leur dire qu’ils ne sont pas élus pour cela, qu’ils ne sont pas lus pour cela, le peuple clique, retweete, participe. Il participe à la radicalisation globale. Oui, certains se radicalisent façon Daesh. D’autres se radicalisent façon Marine Le Pen , façon Patrick Buisson ou façon Eric Zemmour (à qui la presse donne tant de place). Bien sûr, les uns tuent ou posent des bombes, les autres éructent des idées nauséabondes. Ce n’est pas la même chose. Mais par la radicalisation, des mots et des idées, c’est in fine la confrontation qui s’annonce.

Le grand remplacement… des cerveaux

Il faut lire la fachosphère sur Twitter ou Facebook pour bien comprendre la transformation en cours. Dédé du 68, Gérard88 et les autres en sont persuadés, l’extinction des Français gaulois est en cours. Même ce gauchiste de Sarkozy le dit, c’est donc que c’est un fait acquis et partagé. Le « grand remplacement » s’opère. Les musulmans Sarazin (forcément islamo-nazis) reviennent. Demain, il n’y aura plus un Gaulois dans ce pays. Il est temps de faire quelque chose avant d’être submergés.

Prenons deux minutes pour analyser ces inepties. Elles font, comme le populisme décrit plus haut, fi de toute analyse scientifique, ne s’encombrent pas de réflexion et simplifient à l’extrême.

La preuve du grand remplacement ? Les bouchers sont tous hallal désormais. Fini le petit boucher du quartier, bien gaulois, avec du saucisson, des tripes et des pieds de porc en rayon.

En fait dans l’esprit de la fachosphère IRL ou sur le réseau, il existerait une société immuable, figée, depuis les années 50, une France du Général de Gaulle, qui n’aurait pas bougé. Ou si, qui aurait été forcée de se cacher dans des caves, tandis que les Sarazin, les Chinois, les Martiens, peut-être, auraient peu à peu investi les appartement, les maisons et les commerces laissés vacants par la population gauloise, fuyant vers les caves. Une société en mutation, qui se métisse tant par les couleurs, les cultures, les croyances, c’est inconcevable. Cela n’existe pas. Et pourtant…

Pour qui a vécu les transformations de nos voisins espagnols, ou anglais, ou même allemands ces 30 dernières années… Toutes les sociétés évoluent, se transforment. Des habitudes de vie disparaissent. Et pour preuve, les pulls jacquard, les mocassins à pompon, plus personne, ou presque, n’admet que ce soit à la mode. Peu de Gaulois, pensent encore en 2016 que pour faire entrer un garçon dans la vie d’adulte, il faut l’emmener au Bordel. En 1900, si. On divorce un peu plus aujourd’hui aussi qu’au début du siècle. Est-ce mal ? Est-ce bien ? Peu importe, c’est juste une évolution des mœurs, des habitudes de vie. C’est nécessaire, humain.

Le fameux « grand remplacement« , ou plus simplement l’évolution de la société, risque même d’arriver dans les endroits les plus inattendus. Comme par exemple en Iran ou en Arabie saoudite. Car ce qui semble acquis pour l’éternité, ne l’est en fait pas, et tout change…

L’extrême-droite française se focalise actuellement sur les « islamo-nazis ». En d’autres termes, les terroristes de Daesh. Le terme permet d’allier islamistes (un peu vague mais fait référence dans leur têtes aux radicaux qui posent les bombes) et nazi. Ce dernier point est intéressant, car par opposition, il permet à celui qui prononce ce terme, de s’en exclure. L’extrême-droite ne serait donc pas nazi, ni fan de cette idéologie. Pourtant…

Par extension, l’immigration qui ferait tant de mal aux Gaulois, selon l’extrême-droite, est une sorte de cellule dormante des islamo-nazis. A l’inverse, les Gaulois, sont des gens bien sous tout rapport. Encore une fois, la globalisation est à l’œuvre. Ce serait considérer que tous les Gaulois sont des gens parfaits alors qu’une foule d’études scientifiques très sérieuses prouvent qu’il y a de nombreux crétins durs dans cette population. Même des gens agressifs, violents, délinquants, terroristes, assassins, homophobes, sexistes… Bref de tout, comme partout. Mais sortir de la généralisation, c’est un peu compliqué pour notre fachosphère.

Les grands débats de société… en 140 caractères

Ce basculement massif vers le populisme s’est effectué pour une grande part avec la possibilité du relais populaire des petites phrases, rumeurs, théories fumeuses et autres saillies politiques via les réseaux sociaux. Pas Internet, mais les réseaux sociaux, dont les deux plus importants sont Facebook et Twitter. Cet emballement des Français (qui comptent parmi les plus grands utilisateurs de Facebook de la planète) pour ces « médias numériques populaires » ont très rapidement été perçus comme une opportunité de la part de la presse, et des médias radiotélévisés. La situation financière calamiteuse et la perte de lecteurs de cette première l’a poussée à monétiser le buzz généré par les plateformes californiennes de « partages et d’échanges d’informations », allègrement suivies par les secondes.

Nous sommes arrivé à un moment où le tempo de l’actualité est rythmé à moitié par les tweets ravageurs de politiciens ou des citations de leurs discours, d’extraits d’interviews. Le tout en 140 caractères maximum. Ou avec un post sur un mur. L’approximation, la fausseté, voire les mensonges les plus flagrants sont ainsi relayés à la vitesses des tuyaux numériques. Un petit maire de droite extrême bien raciste ordonne une interdiction de tenue de plage portée par quelque femmes d’origine maghrébine, et c’est un buzz médiatique qui dure un mois. Un mois… Emportements, militantisme, rejet, agacement, indignation, tout y passe…

C’est en fait une nouvelle période qui s’est ouverte, celle de la création des sujets d’actualités politiques par la foule, ou par les « stars des réseaux sociaux », qu’elles soient des politiques ou non. Les groupes militants de tous bords sont donc très friands de ce phénomène, puisqu’en quelques clics, voire quelques aides automatisées (principe de l’astroturfing), une foule se crée, prête à en découdre, à défendre, attaquer, se plaindre, s’indigner, mais dans tous les cas : fait parler d’elle et surtout de son sujet.

Ces nouvelles formes de débats médiatiques commencent à être observés plus attentivement pour tenter de comprendre à la fois leur fonctionnement et les enjeux démocratiques, de société qu’ils impliquent. La rédactrice en chef du Guardian, Katharine Vinter, s’est fendue d’un article à ce propos cet été, traduit dans Courrier International. Ses constats sont plutôt sombres, amènent des réflexions, parfois lapidaires, mais pas sans intérêt :

« A l’heure du numérique, il n’a jamais été aussi facile de publier des informations mensongères qui sont immédiatement reprises et passent pour des vérités. »

La journaliste analyse plusieurs emballements médiatiques nationaux au Royaume-Uni dont la fameuse affaire de « la tête de porc » — dans laquelle David Cameron aurait introduit ses parties intimes — ainsi que la campagne pour le Brexit. Dans les deux cas, les mensonges, rumeurs, affirmations non vérifiées ont été amplifiées via les réseaux sociaux au point de devenir des vérités, des certitudes. Une fois l’emballement passé, que ce soir dans le cas du Brexit ou de la tête de cochon, il s’est révélé que rien n’était vérifié. Aucun témoin pour Cameron, et des politiques pro-Brexit avouant qu’ en fin de compte, il ne leur serait pas possible de faire ce qu’ils assénaient durant la campagne— mais une fois le Brexit voté…

Un article reprenant celui de Viner cherche à comprendre ce qu’il se passe au delà de l’amplification des rumeurs et de l’emballement des foules sur les réseaux sociaux. Un phénomène très important est celui de l’influence des algorithmes et de l’enfermement des usagers des réseaux dans leurs propres convictions, dans leurs propres sphères de croyance.

Tom Steinberg (@steiny), le fondateur de MySociety a réagi après la victoire du Brexit à ce sujet :

« Je cherche activement des gens qui se réjouissent de la victoire des pro-Brexit sur Facebook, mais les filtres sont tellement forts et tellement intégrés aux fonctions de recherche personnalisées sur des plateformes comme Facebook que je n’arrive pas à trouver une seule personne contente de ce résultat électoral, et ce alors que près de la moitié du pays est clairement euphorique aujourd’hui »… Pour lui, il y a là un facteur de division extrêmement grave de la société : « nous ne pouvons pas vivre dans un pays où la moitié des gens ne savent strictement rien de l’autre moitié ».

Amère mixture…

Les politiques ont décidé de continuer coûte que coûte dans la même voie, et les média, incapables de se remettre en question suivent le mouvement. Le principe d’un chaudron-arène puant, populiste à souhaits, où chacun essaye de surenchérir sur l’autre dans les propositions les plus basses du front et simplistes à l’extrême risque de perdurer jusqu’à la fameuse élection de 2017. Celle où tous les sondages donnent Marine Le Pen au deuxième tour. Celle où les réseaux sociaux relayent et donnent le « la » de l’actualité « chaude ».

Le contrat social français est en réalité un lointain souvenir, les bulles de pensées unilatérales des réseaux sociaux vont continuer à enfler, et aucune alternative au populisme ambiant ne semble poindre à l’horizon. Ni groupe, ni individu ne se hisse au dessus de la mêlée, et s’ils existent, aucun média d’influence n’a l’air de vouloir leur donner la parole. Comme si la nécessité d’aller jusqu’au bout de la recette était une obligation. Le chaudron puant sera visiblement touillé jusqu’au bout, et quand il faudra avaler sa mixture, il est probable que ce soit la grimace qui prédomine pour le plus grand nombre. Le poison amer du populisme est-il un passage obligé pour forcer l’ensemble d’une société à changer positivement ? Probable. Mais combien de victimes fera-t-il avant cette potentielle bascule ?

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wtf-twitterNous vous racontions ici comment, avec l’aide de la fachosphère, Jean-Paul Ney avait réussi à faire suspendre par Twitter le compte @_kitetoa_. Nous évoquions en fin d’article le fait qu’il est imprudent de faire reposer ses capacités d’expression sur Internet, sur une plate-forme que l’on ne contrôle pas. Aujourd’hui, c’est le compte @_Reflets_ qui est bloqué par Twitter. A première vue, nous n’avons plus de moyens de vous tenir au courant des articles publiés sur Reflets.info.

A priori.

Nous sommes des dinosaures du Net, dit-on. Alors utilisons les outils qui ont toujours été à notre disposition et qui le sont encore. Le mail. Si, si… Nous avons mis en place une mailing-list, ou en français « liste de discussion ». Il vous suffit de vous inscrire et vous pourrez discuter avec nous et avec tous les gens qui s’y seront inscrits. Pas de limites à 140 caractères, peu de chances de vous faire suspendre votre abonnement (sauf propos répréhensibles et trolls polluants), bref, plutôt pas mal pour engager la conversation. Entrez votre email dans le champs ci-dessous et cliquez sur « Inscription ». Le tour est joué. Ce formulaire se trouve aussi (avec le même pour le désabonnement) sur la page d’accueil du site, dans la colonne de droite, sous les brèves.






Voilà pour la communication. Elle est rétablie, si vous le souhaitez. Et elle ne dépend pas d’une plate-forme qui suspend ou bloque les comptes sur des motifs qui vont vous étonner…

Oui, vous vous demandez peut-être pourquoi Twitter a bloqué le compte de @_Reflets_…

Et bien tout simplement parce que nous avons fait un lien vers le résultat d’une requête Whois.

Pour ceux qui ne savent pas ce que c’est, nous allons l’expliquer. Pour les autres, vous pouvez sauter ce paragraphe. Lorsque l’on achète un nom de domaine (par exemple reflets.info), il faut fournir à l’entreprise qui l’enregistre un certain nombre d’informations, comme le nom, l’adresse, le numéro de téléphone et le mail du propriétaire. De même pour le contact administratif. Il s’agit de savoir à qui appartient le nom de domaine et de pouvoir le joindre en cas de problème. Ces informations sont publiques et une simple recherche permet de les afficher. Celui qui les fournit sait qu’elles seront publiques.

Jean-Paul Ney reprochait à Kitetoa d’avoir divulgué des informations personnelles. Or ces informations sont connues depuis longtemps. Il les a lui-même diffusées sur Internet dans son CV, sur ses sites et… Dans le whois de ses noms de domaines. Nous avons pointé ce fait sur Twitter avec un lien vers le résultat d’une requête dans la base Whois. Et que nous dit Twitter ?

 

 

reflets-blocked

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En clair, selon Twitter, il n’est pas possible de publier des informations publiques comme celle-ci :

jeanpaulneywhois

Les bases Whois sont peut-être considérées par Twitter comme confidentielles ? Dans ce cas, Twitter habite dans un autre Internet que le notre. Promis nous n’avons rien piraté pour arriver là.

La presse et les réseaux sociaux…

Depuis des mois, la presse plonge aveuglément dans les réseaux sociaux. Bien entendu, leur présence sur ces plate-formes est nécessaire. C’est un outil pratique pour diffuser des liens vers les articles publiés. A l’inverse, les réseaux sociaux essayent d’accaparer les contenus, histoire de « centraliser » ceux-ci sur leurs plates-formes. Et la presse qui y voit une nouvelle source de revenus se plie volontiers à cette demande. Ce sont les nouveaux « formats de publication » dont on entend parler ces temps-ci.

Après s’être fait déposséder du marché de la publicité en ligne par les Facebook et autres Google, la presse abandonne désormais le coeur de son métier, c’est à dire ses contenus. Un choix qui risque fort d’avoir des conséquences quand on voit qu’un lien vers le résultat d’une requête Whois peut aboutir au blocage du compte d’un journal ayant un numéro de commission paritaire (IPG qui plus est) et des journalistes encartés… Que faut-il faire de plus pour être considéré par Twitter comme un organe de presse et donc voir sa liberté d’expression respectée ?

A ce jour, en dépit des centaines de messages adressés par les abonnés de Twitter à Twitter France et à son directeur Général Damien Viel, Twitter n’a répondu à aucune question sur le sort des comptes @_kitetoa_ ou @_reflets_.

";s:7:"dateiso";s:15:"20160917_143318";}s:15:"20160915_215846";a:7:{s:5:"title";s:44:"Jean-Paul Ney, la fachosphère et Twitter…";s:4:"link";s:61:"https://reflets.info/jean-paul-ney-la-fachosphere-et-twitter/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=35075";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 15 Sep 2016 19:58:46 +0000";s:11:"description";s:346:"Tiens, depuis deux jours, le compte twitter @_kitetoa_ est  suspendu. Pourquoi ? C’est la deuxième fois que cela arrive et il nous faut faire un petit récapitulatif afin que tout le monde comprenne bien ce qui se passe. Il y a quelques semaines, le Canard Enchaîné publie un article sur la modération à géométrie variable […]";s:7:"content";s:26701:"

twitter_suspendedTiens, depuis deux jours, le compte twitter @_kitetoa_ est  suspendu. Pourquoi ? C’est la deuxième fois que cela arrive et il nous faut faire un petit récapitulatif afin que tout le monde comprenne bien ce qui se passe. Il y a quelques semaines, le Canard Enchaîné publie un article sur la modération à géométrie variable de Twitter. Le volatile s’étonne que certains propos racistes, sexistes, insultants, on en passe, soient monnaie courante sur Twitter tandis que d’autres utilisateurs, dont les propos sont tout à fait légitimes soient « censurés » par la plateforme. L’article passe en revue certains comptes de la fachosphère et… Le compte de Jean-Paul Ney, récemment certifié. Ce dernier m’attribue immédiatement la paternité de cet article. Et la fachosphère embraye. Je reçois bien entendu toutes sorte de messages privés de la part de racistes patentés, des messages publics m’interpellent.

Jean-Paul Ney n’est pas un inconnu pour moi. Je l’ai fait condamner deux fois. La première pour menace de mort réitérées. La deuxième, pour diffamation. Ces deux condamnations sont fermes et définitives.

Ce que j’avais fini par appeler les « Jeanpaulniaiseries » sont répertoriées ici, pour les curieux qui se demandent pourquoi Jean-Paul Ney m’en veut autant. Jean-Paul Ney est une personne très instable chez qui il est inutile de chercher la moindre logique. Son état mental a été jugé par le tribunal de Nanterre suffisamment inquiétant pour qu’il lui impose de recevoir des soins psychiatriques (jugement du 10 mars 2004) :

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Ce qu’il n’a jamais fait. Et cela se voit.

Son ressentiment à mon égard est né d’un article que j’avais écrit en 2001 et qui ne parlait pas de lui. Allez comprendre… Je ne suis pas la seule cible de sa haine, bien d’autres ont subi ses attaques. Mais je suis celui qui retient toute son attention depuis maintenant quinze ans. Quinze ans de pages diffamatoires un peu partout sur le net, de harcèlement, d’insultes, de menaces… Ses agissements m’ont contraint à porter plainte. Les deux condamnations obtenues et quelques mois de prison préventive ne l’ont pas calmé. D’autres condamnations viendront donc, sans doute.

Jean-Paul Ney se disant journaliste, ses délires permanents, sa grossièreté, ont fini par attirer l’attention de plusieurs journaux. l’Express, Buzzfeed, Le Monde, Le Point, Le Parisien, FranceTVInfo L’Humanité, Télérama ont dressé un portrait de lui. Loin d’être flatteur.

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Après parution de l’article du Canard Enchaîné, Jean-Paul Ney se laisse aller à son agressivité naturelle en publiant toute une série de tweets.

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3-2016-08-25-a-16-42-04Le dernier tweet étant accompagné d’une photo de moi issue d’une vidéo qu’il a trouvée sur Internet.

Avant-hier, Jean-Paul Ney s’insère dans une conversation sur Twitter que j’avais avec une autre personne et laisse entendre que je fabrique des preuves et modifie des logs.

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C’est une vieille ligne de défense qu’il avait tentée lors du premier procès que je lui avais fait. Les policiers avaient mené toutes les investigations nécessaires et avaient écarté cette possibilité.

Si je peux laisser Jean-Paul Ney éructer dans son coin, même lorsqu’il parle de moi, je ne le laisse pas publier des informations diffamatoires ou fausses sur mon compte.

Je tweete alors pour rappeler que le pénible est multicondamné. Toutes les décisions étant fermes et définitives :

  1.  Jean-Paul Ney a été condamné en mars 2004 de manière ferme et définitive pour menaces de mort réitérées à mon encontre.
  2.  Jean-Paul Ney a été condamné en février 2008 de manière ferme et définitive pour diffamation à mon encontre.
  3.  Jean-Paul Ney a été condamné en novembre 2000 pour vol avec violence.
  4.  Jean-Paul Ney a été condamné en juillet 2006 pour vol et appropriation d’un secret de défense nationale.

J’en apporte bien entendu la preuve. Pour les deux premières, il suffit de suivre les liens. Pour les deux suivantes, il faut se reporter à un document du dossier d’instruction du deuxième procès à nouveau gagné contre lui :

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Et pour enfoncer le clou, je poste une copie d’un autre document dans lequel il indique aux policiers qui l’interrogent qu’il est « connu des services de police et de gendarmerie« .

« Fort défavorablement« , bien entendu.

Ce que les policiers savent déjà. Ils ont vérifié :

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Mais c’est la routine, ils doivent lui poser la question. Ce qui est intéressant, c’est que lui-même sait et reconnaît qu’il a déjà eu affaire aux services de police et que ce n’était pas pour porter plainte. Chose pourtant, qu’il dément régulièrement sur Twitter aimant à se faire passer pour un journaliste spécialisé et très proche des services de police.

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Ce que retient le pénible personnage de ce document que je tweete, c’est qu’il y a dedans des données personnelles qui le concernent. Il s’énerve et appelle ses amis de la fachosphère à signaler mon compte. Ni une, ni deux, la fachosphère s’exécute et bingo, probablement en raison d’un processus automatique, mon compte est suspendu, le nombre de signalement étant suffisant.

Mais revenons aux données personnelles contenues dans ce document. Ce point appelle quelques précisions.

Jean-Paul Ney affirme que lui et sa famille sont menacés par des djihadistes. Son imagination est très fertile et tout ce qui peut, dans son esprit, lui donner de l’importance, devient une vérité gravée dans le marbre. Figurez-vous que tout Daesh est à ses trousses. Le dégommage de trolls hystériques à l’égo boursouflé est une des priorités des terroristes, c’est bien connu.

Du coup, la présence de son adresse dans ce document le met dans tous ses états. Et de citer ses enfants qui seraient mis en danger… Vous allez voir, ce point est très intéressant, j’y reviendrai dans 5 paragraphes.

Oui. Sauf que Jean-Paul Ney a donné publiquement son adresse et son numéro de téléphone un nombre incalculable de fois. Passons sur le fait que ce numéro est très ancien et probablement plus en service. Mieux, il écrit lui-même dans ses « articles » sur son site, que son numéro de téléphone est « public » :

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Pour d’autres publications de ses informations personnelles par Jean-Paul Ney, vous pouvez cliquer ici :

 

 

En outre, il a annoncé avant l’été avoir quitté la France. Il n’habite donc plus à cette adresse.

Enfin, ces informations figurent dans le dossier d’instruction du premier procès que je lui ai fait et qui est publié dans son intégralité ici depuis des lustres.

Certains se sont tout de même émus de la publication de données personnelles concernant un personnage qui me harcèle sans discontinuer depuis quinze ans.

Il faut à ce stade que je vous parle de ce que Jean-Paul Ney a fait avec les miennes. Lors de la période où il appelait chez moi (oui, mon numéro de téléphone était à l’époque dans le whois de kitetoa.com), Jean-Paul Ney avait posté mon numéro, ainsi que le prénom et le nom de ma femme, sur des sites de « rencontres » à connotation très sexuelle. Bilan, pendant plusieurs mois, ma famille a eu le plaisir de recevoir, en plus des siens, des coups de fils toutes les nuits de personnes franchement pas très équilibrées sur le plan sexuel. Ah, la famille… Les enfants dont parle Jean-Paul Ney… Lorsqu’il était en phase de menaces de mort à mon encontre et à l’encontre de ma famille, Jean-Paul Ney voulait couper la tête de mes enfants avec un sabre (ça vous rappelle une méthode de terroristes ? C’est normal) et… « Chier dans leur cou ». Quant à ma femme, il lui promettait toutes sortes d’agressions et de violences sexuelles. A mon fils, un cancer qui devait le tuer (400 messages dans la même soirée sur le forum de mon site). Il venait aussi rôder devant chez moi et s’en vantait en donnant des détails sur mon domicile et en menaçant de s’en prendre à moi et à ma famille.

Voilà une partie du contexte dans lequel moi et ma famille avons dû vivre pendant des années. Vous comprendrez donc peut-être pourquoi la publication de données personnelles publiques de Jean-Paul Ney ne me pose aucun problème moral lorsqu’il re-concentre ses attaques à mon encontre.

Et twitter dans tout ça ?

Jean-Paul Ney a donc appelé à signaler mon compte en masse :

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Le compte a été signalé par une multitude de gens très recommandables :

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Le seuil atteint, le compte a été suspendu.

Cela pose quelques questions sur Twitter.

C’est bien entendu un outil merveilleux et Reflets ne serait pas ce qu’il est sans Twitter. Mais c’est un outil américain qui respecte le 1er amendement de la constitution de ce pays. En d’autres termes, chacun a droit de dire ce qui lui passe par le tête et les propos racistes ne sont pas censurés. Leurs auteurs ne verront pas leurs comptes suspendus. Jean-Paul Ney, par exemple, peut allègrement se laisser aller :

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La fachosphère qui gravite autour de Jean-Paul Ney sur Twitter donne à voir une vision inquiétante de la société française. Complètement paranoïaque, bouffie de haine, mythomaniaque, assénant mensonge après mensonge tout en étant persuadée qu’il s’agit de vérités absolues façon « Le grand remplacement est en marche »… Comme une boule de neige descendant une montagne, leur haine, leur paranoïa grandit à mesure qu’ils se parlent.

Tout cela, pour twitter est acceptable. En revanche, publier des informations publiques et véridiques (des documents issus d’un procès) sur une personne pour le moins controversée, ça… C’est moins acceptable ?

Il faut donc prendre Twitter pour ce qu’il est  : un outil passionnant, imparfait et sur lequel on n’a aucun contrôle. Il faudra donc savoir vivre sans lui un de ces jours. En d’autres termes, construisez votre propre maison sur Internet si vous voulez pouvoir vous y exprimer librement. Vous n’aurez de comptes à rendre sur votre prise de parole responsable que devant un tribunal, le cas échéant. Vous ne serez pas à la merci d’un algorithme.

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wifi

Une partie de la réponse à la question (importante) que cet article pose, se trouve sur ce site :  http://lawifi.fr

Pour la deuxième partie de la question (y a-t-il une crypte dans mon wifi ?), il  nous a été dit qu’un autre site sur le cryptage existe.

 

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Nous sommes entrés dans une nouvelle ère qui ne se nomme pas. Cette ère est caractérisée par plusieurs phénomènes liés, dont le principal est celui de l’émergence des IA, les intelligences artificielles. Le terme « intelligence » est contestable, puisque les caractéristiques des algorithmes de deep/machine learning et de data mining ne sont pas celles propres à l’intelligence humaine. Les algorithmes ne pensent pas, ni ne ressentent, comme peut le faire un être humain, et pourtant ils exercent des tâches qui se rattachent à celle qu’une intelligence très spécialisée peut exécuter. La principale est celle de chercher des informations, les trier et les comparer. Cette capacité n’est pas en tant que telle une « nouveauté » en informatique, mais de nouvelles fonctions sont venues l’améliorer, afin de l’amener vers ce qui est nommé aujourd’hui IA.

La principale capacité de ces algorithmes est celle de l’auto-apprentissage. Apprendre à apprendre, générer de nouvelles portions de code améliorant les fonctions, prenant en compte les nouvelles données traitées : les algorithmes de deep learning savent « improviser », modifier leurs « comportements », changer leur manière de procéder au fur et à mesure de leur exploitation. Comme peut le faire un enfant confronté à la découverte du monde, au développement de ses propres capacités motrices ou neurologiques. L’exemple de l’algorithme de jeu de go qui a surpris ses propres créateurs — par ses coups parfois très inattendus — est un exemple parlant de ces IA actuelles. L’intelligence de l’IA à été supérieure à celle de l’homme, puisque le champion coréen a perdu contre la machine.

Cette avancée technologique des IA n’aurait pas été possible sans l’évolution massive de plusieurs facteurs. Le premier est bien entendu la puissance de calcul, puis la baisse des coûts de production des composants informatiques, et enfin, l’explosion des big data. Ce dernier point est très important, puisque pour qu’un algorithme apprenne, il lui faut le plus grand terrain de jeu possible qui soit, et donc avoir le plus de données possibles à traiter. Insérer des jeux de données manuellement dans un système de deep learning trouve vite sa limite, alors que les trillards de big data d’Internet sont une « nourriture » infinie pour les algorithmes « apprenants ».

Tous ces phénomènes cumulés ont donc permis l’émergence de nouvelles applications de plus en plus performantes, laissant entrevoir une forme de science de la méta-statistique, avec tout ce qu’elle peut contenir de fascinant. S’il est possible de faire traiter des milliards de données à des vitesses magistrales par des machines capables d’exploiter la moindre anomalie ou reconnaissance de forme récurente au sein de celles-ci, une possibilité de prédiction, voir de « précognition », une vision claire et d’avenir — au milieu du chaos apparent — peut émerger. C’est ainsi que l’algopolitique est devenu le centre de commandes des sociétés modernes. Naturellement, et sans débat.

Applications concrètes

L’algopolitique est une gestion politique de la société grâce à des algorithmes apprenants, traitant des mégadonnées — la plupart du temps — mais aussi des très grands jeux de données ciblés. Sa fonction première est d’offrir aux décideurs, quels qu’ils soient (économiques, politiques, militaires, sécuritaires), des cibles, des statistiques, des prédictions et des aides précises à la prise de décision. L’algopolitique trouve déjà des applications concrètes au plus niveau de la société, auprès du gouvernement et de certains de ses services administratifs. D’autres applications sont en cours de développement ou bien de nouvelles encore dans des tiroirs. Elles émergeront au fur et à mesure des besoins et des possibilités, sachant que rien ni personne ne vient réguler — ou ne serait-ce que discuter — ces procédés. En réalité, chaque pan de fonctionnement de la société, chaque secteur d’activité peut être traité par l’algopolitique. Les premiers pas avec ces outils ont été faits dans la chasse aux « fraudeurs » : allocataires des minima sociaux, de l’indemnisation chômage, de l’aide au logement, de l’aide familiale, etc. Un article sur Reflets s’en faisait écho il y a peu.

Les autres applications de l’algopolitique déjà en place, se situent au niveau de la lutte contre la criminalité, de la sécurité et du renseignement.

En 2015, le Teralab de l’Institut Mines-Telecom (l’école d’ingénieurs) a proposé un projet de de prédiction de la criminalité : Horizon/Anticrime. Le document (publié par notre confrère de Mediapart, Jérôme Hourdeaux) établit de façon très simple et claire le fonctionnement de ce type d’outils à destination du SCRC (Service central de renseignement criminel) :

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Ces systèmes sont des modèles prédictifs. Ils offrent par exemple aux forces de l’ordre des statistiques sur la fréquence, la possibilité et les localisation de futurs actes criminels. Mais ils peuvent aussi créer des profils de criminels potentiels ou futurs.

Les machines de deep learning à la solde de l’algopolitique aspirent les existences humaines. Tout ce qui peut caractériser un individu, un groupe d’individus, des fonctionnements d’individus doit être accessible aux machines. Du détail physique, vestimentaire, mode de déplacement, lectures, achats, préférences sexuelles, mode de vie, capacité financière : tout peut être connu et discriminé par les machines, et l’est déjà par celles au service de Facebook, Google, Amazon. Ces trois méta-entreprises génèrent leur cash quasiment uniquement grâce au machine learning et au deep mining. Le projet « Anticrime » du Teralab pour le SCRC ne s’en cache d’ailleurs pas, puisqu’au delà des données en « sources ouvertes » , ce sont des données « non structurées » comme celles des utilisateurs des réseaux sociaux qui doivent être utilisées :

extrait2-teralab

En France, les outils de l’algopolitique ne sont pas encore bien connus. L’Etat français ne montre qu’une partie immergée de l’iceberg, celle qui peut lui apporter les faveurs de l’opinion : lutte contre la criminalité, le terrorisme, la fraude (sociale). Pour autant, et malgré les insistances de certains observateurs spécialistes de la surveillance d’Internet, il est très difficile d’imaginer l’Etat français se contentant de faire uniquement des demandes judiciaires en bonne due et forme pour intercepter une partie du trafic des métadonnées (ou des contenus des paquets IP) sur le territoire national. D’autre part, jusqu’à quel point l’Etat peut-il se permettre de faire traiter par des machines à des fins répressives, de contrôle, ou de surveillance, les échanges des citoyens sur Internet ?

Les Etats et le contrôle social

Les documents révélés pas Edward Snowden ont mis le monde occidental devant un fait accompli : un État déclaré démocratique, garant des libertés individuelles se permet en toute illégalité, dans le plus grand secret, de mettre en place des systèmes d’interceptions de données / d’accès à des données privées à grande échelle hors de ses frontière et au sein de ses frontières et de les traiter. Ce pays, les Etats-Unis d’Amérique, travaille avec des partenaires, qui eux aussi participent à celle collecte d’information : Canada, Royaume-Uni, Nouvelle Zélande, Australie (Five eyes). Il a été démontré (toujours par les documents Snowden) que ces Etats développaient toute une panoplie d’outils informatiques de piratage, les mêmes que ceux utilisés par les criminels, voire souvent plus performants et donc plus dangereux. Ces révélations ont permis de comprendre que la légalité n’était en aucune manière une garantie face aux systèmes numériques d’interceptions et de traitement de données des populations. Ce qui permet d’affirmer que l’algopolitique à deux qualités centrales pour ceux qui la mettent en œuvre : l’invisibilité et le silence. L’Etat n’a pas à rendre de comptes sur les outils numériques qu’il met en place dans le cadre de la « gestion nationale », et peut le faire sans que cela ne se voit ni s’entende. Et ce qui ne se voit pas et ne s’entend pas… n’existe pas. Par contre, ces outils ont de nombreux intérêts pour les gouvernants.

Un article d’internetactu citant le philosophe et chercheur Matteo Pasquinelli amène la réflexion sur l’algopolitique au niveau du contrôle social et de la gouvernance :

Le but de ces algorithmes est de révéler un « nouveau sujet politique » : l’oeil des algorithmes tente désormais de distinguer l’individu « antisocial » de l’ensemble des individus, à l’image des travailleurs dont la productivité est mesurée par l’oeil des algorithmes comme le soulignait les travaux du groupe de recherche européen Forensic Architecture, qui dénonce les violences du développement de systèmes de contrôle sous forme de systèmes, d’ « architectures », véritables pathologies du monde moderne.

Ces méthodes de détection ou de prédiction sont déjà en place dans les politiques des entreprises, que ce soit pour les recrutements ou « l’optimisation » des employés (internetactu, l’emploi à l’épreuve des algorithmes) :

L’analyse des e-mails, des messageries instantanées, des appels téléphoniques, du moindre clic de souris des employés peut désormais être mise au service d’une plus grande efficacité de l’entreprise. Les données produites par les travailleurs sont en passe de devenir un atout précieux.

Des outils d’algopolitique pour tout, pour tous, partout

Le but de l’algopolitique n’est pas « la surveillance ». La « surveillance » est un mot-valise qui noie le problème de fond de la nouvelle ère qui s’est ouverte et qui est celle du renseignement de l’activité et de sa modélisation, ce qui implique d’ailleurs le remplacement de l’identité par l’activité. Cette nouvelle ère — qui n’est pas celle de la surveillance en tant que telle — est celle, avant tout de la prédiction, basée sur l‘automatisation du traitement des activités. De manière simple, quand un spécialiste de la surveillance sur Internet (@manhack) s’évertue à expliquer nuit et jour qu’il n’y a pas de « surveillance de masse », et affirme que les gens se trompent en disant « je suis sur écoute », il a raison. Mais il se trompe totalement en croyant avoir résolu la problématique en cours qui est la gestion algorithmique des populations, la mise en œuvre d’outils de plus en plus performants pour établir des modèles globaux et prédictifs.

@TouitTouit j’entends; ce que je critique de mon côté, c’est laisser entendre que « tout le monde » serait surveillé @taziden

— jean marc manach (@manhack) 13 septembre 2016


Voir la mise en place de sondes d’interception des communications internet comme une manière de surveiller « toute la population » est absurde. Penser que « la surveillance » des personnes est le seul phénomène à analyser  — dans le cadre des interceptions de communication — l’est tout autant.

Pour organiser une véritable algopolitique digne de ce nom, il est nécessaire de pouvoir traiter un grand nombre de données, mais ciblées, et pas de manière « massive » (dans le temps, l’espace et la quantité). Il n’ y a aucune nécessité à intercepter tout le trafic du pays en permanence pour parvenir à mettre en place des outils performants d’algopolitique. Mais il doit être possible de donner à « manger » aux algorithmes les bonnes bigdata spécifiques en fonction du modèle spécialisé que l’on veut générer.

Ce que veut faire l’algopolitique de façon générale, n’est pas la surveillance de masse des populations. Ce que veut faire l’algopolitique peut être résumé par : « l’aide aux décisions grâce au traitement automatisés des mégadonnées offrant des modèles prédictifs, s’appuyant sur les procédés de machine/deep learning et data mining. »

Qu’il soit nécessaire de capturer n’importe quel trafic est bien entendu nécessaire, et les sondes formant les Interceptions Obligatoire Légales ( IOL : elles ne sont pas légales, puisque mises en place en secret sous la présidence de Nicolas Sarkozy, sans aval des institutions) sont là pour appuyer concrètement cette affirmation. Des entreprises privées ont répondu aux demandes gouvernementales pour installer ces systèmes, et des appels d’offre sont en cours pour permettre de continuer à traiter des données afin de créer les modèles prédictifs spécialisés qui constituent le cœur de la gouvernance algopolitique. La dernière annonce du ministère de l’Education nationale n’est qu’une toute petite démonstration — faite avant toute chose — pour habituer la population à « faire avec » la gestion algorithmique administrative.

Question : tout cet attirail technologique formant l’algopolitique, bafoue-t-il allégrement la constitution française sur le droit à la vie privée, puisque l’algopolitique est par essence forcée d’utiliser les données des citoyens (cf le projet du Teralab de Mines-Telecom) qu’elles soient constituées de métadonnées, ou du contenu de paquets IP, ou seulement issues de publications sur le réseau ? Il serait temps de se poser la question avec l’aide de juristes et de constitutionnalistes…

A terme, ce sont de toute manière tous les pans de la société qui doivent être touchés si rien n’est fait : de la santé, aux transports, en passant par l’emploi, l’accès à l’information, l’alimentation, les conflits sociaux, le traitement de la délinquance, ou encore celle des addictions. Le but recherché de l’algopolitique est le contrôle par anticipation.

Au point d’assassiner une personne qui n’a pas encore commis de crime mais serait algorithmiquement détectée comme supposée le faire ?

On peut l’imaginer, puisque c’est ce que réalisent déjà les USA avec leur assassinats ciblés contre des terroristes supposés agir… dans le futur (http://www.forensic-architecture.org/theme/predictive-forensics/)

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";s:7:"dateiso";s:15:"20160913_142618";}s:15:"20160907_160145";a:7:{s:5:"title";s:53:"Les espions se cachent pour… surveiller. Pourquoi ?";s:4:"link";s:69:"https://reflets.info/les-espions-se-cachent-pour-surveiller-pourquoi/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=35018";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 07 Sep 2016 14:01:45 +0000";s:11:"description";s:421:"Selon un rapport secret de la CNIL allemande, les services de renseignement de notre voisin auraient violé les lois et la constitution du pays en collectant massivement des données sur des citoyens n’ayant évidemment aucun rapport avec le terrorisme. Surprise ? Pas vraiment. C’est devenu une sorte d’antienne depuis les premières révélations d’Edward Snowden. Souvenez-vous… […]";s:7:"content";s:10579:"

ecoutesSelon un rapport secret de la CNIL allemande, les services de renseignement de notre voisin auraient violé les lois et la constitution du pays en collectant massivement des données sur des citoyens n’ayant évidemment aucun rapport avec le terrorisme. Surprise ? Pas vraiment. C’est devenu une sorte d’antienne depuis les premières révélations d’Edward Snowden. Souvenez-vous… La NSA récoltait les selfies des internautes pour faire de la reconnaissance faciale. C’est dire si le filet est large. On peut discuter sans fin sur l’aspect massif ou pas de la collecte, mais il reste une question en suspens. Pourquoi les espions espionnent-ils les citoyens en s’en cachant ?

Reprenons : rien ou presque de l’énorme infrastructure mise en place par la NSA pour aller chercher les selfies de citoyens à poil de terroristes n’aurait filtré sans les révélations d’Edward Snowden. L’ampleur du stock de documents fournis par le lanceur d’alerte est par ailleurs la seule assurance contre les mensonges répétés de l’administration américaine qui tente depuis le début de se murer dans un déni stérile. Plus près de nous, nos amis Allemands ont visiblement mis en place des outils très similaires et les ont utilisés sur ces citoyens n’ayant aucun rapport avec le terrorisme. Mais en secret également. En Grande Bretagne, même scénario. En France ? En France, on couvre du secret-défense les écoutes administratives réalisées avec des sondes DPI positionnées dans tous les DSLAM français. On collecte des données sur les backbones, mais sans trop en parler. On vend des systèmes d’écoute globale à des dictateurs et des Etats policiers, mais dans l’ombre. Secret on vous dit.

Pourquoi ce secret omniprésent sur des opérations d’écoutes qui, le temps l’a démontré à de multiples reprises, ne vise pas uniquement les terroristes potentiels, mais bien une grande partie de la population ?

Dura lex, sed lex, ou pas…

Bien entendu, il y a la loi.

A l’échelle de la planète, il y a par exemple, il y a la Déclaration universelle des droits de l’homme:

Article 12
Nul ne sera l’objet d’immixtions arbitraires dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d’atteintes à son honneur et à sa réputation. Toute personne a droit à la protection de la loi contre de telles immixtions ou de telles atteintes.

En France, il y a ces articles du code pénal :

Article 226-1 du code pénal :

« Est puni d’un an d’emprisonnement et de 45000 euros d’amende le fait, au moyen d’un procédé quelconque, volontairement de porter atteinte à l’intimité de la vie privée d’autrui :

1° En captant, enregistrant ou transmettant, sans le consentement de leur auteur, des paroles prononcées à titre privé ou confidentiel ; (..) »

 

Article 226-15 du code Pénal :

« Le fait, commis de mauvaise foi, d’ouvrir, de supprimer, de retarder ou de détourner des correspondances arrivées ou non à destination et adressées à des tiers, ou d’en prendre frauduleusement connaissance, est puni d’un an d’emprisonnement et de 45000 euros d’amende.
Est puni des mêmes peines le fait, commis de mauvaise foi, d’intercepter, de détourner, d’utiliser ou de divulguer des correspondances émises, transmises ou reçues par la voie des télécommunications ou de procéder à l’installation d’appareils conçus pour réaliser de telles interceptions. »

Voilà. Saymal d’écouter aux portes les citoyens. Et c’est réprimé. Assez logiquement d’ailleurs. Pourquoi ? Parce que les citoyens ont accepté de déléguer leur pouvoir à de parfaits inconnus, les hommes et femmes politiques, pour qu’ils l’exercent en leur lieu et place. A ce titre, il attendent de ces politiques un petit peu de respect pour leur vie privée, qui ne les regarde pas et un respect entier des règles qui font partie du contrat social. En clair, on ne viole pas les règles, les lois, qui sont partie intégrante du contrat social, le même qui pousse les citoyens à déléguer leur pouvoir aux hommes et femmes politiques.

L’installation et l’utilisation des sondes DPI dans le cadre du programme IOL au sein des DSLAM français étaient quant à elles illégales à l’époque de ce projet. On comprend que les dirigeants politiques qui ont approuvé tout cela se cachent pour mener leurs projets.

Le mépris

Mais il n’y a pas que la peur du gendarme qui pousse les hommes politiques à cacher aux citoyens qu’ils mettent en place de vastes infrastructures pour les espionner. Il y a aussi le mépris. Le bon peuple n’a pas besoin de tout savoir…

Prenez l’accord Lustre. Selon la presse, qui se base sur des informations tirées des documents d’Edward Snowden, la France échange avec les Etats-Unis des informations. Lesquelles ? Concernant quelles personnes ? Dans quelle proportion ? Dans quel format ? Anonymisées ou pas ?

Lorsque Reflets a eu l’occasion de poser une question à Jean-Jacques Urvoas, à l’époque membre de la délégation parlementaire au renseignement, sur le contenu de l’accord Lustre, il a tout simplement quitté la salle sans répondre à la question. C’est une première dans une vie de journaliste. Il n’est pas rare qu’un homme politique, gêné par une question, élude, se retranche derrière on ne sait quel secret-défense… Mais quitter l’estrade, puis la salle…

Le mépris des politiques à l’égard des journalistes, c’est presque de bonne guerre… Mais il y a aussi les questions posées par les parlementaires. Les « représentants du peuple ». Mandatés pour surveiller les actions de l’exécutif… Celles-là aussi restent sans réponse. Seul le mépris peut expliquer ce type de comportement. Des questions sur Qosmos, sur Amesys, sont également restées sans réponses, ou ont généré des réponses abracadabrantes.

Derrière la problématique légale et le mépris, il y a aussi, sans doute, tout au moins peut-on l’espérer, un sentiment de culpabilité inavoué.

Friture sur les éléments de langage

Imperceptiblement, quelque chose change ces temps-ci. Alors que l’on était habitués à un élément de langage unique : « en France on pêche au harpon, pas au chalut« , il semble que les autorités aient décidé de se rapprocher de la vérité : oui, la France pêche au chalut, c’est à dire fait de la collecte massive.

Ce revirement est peut-être dû à la dure réalité qui s’impose chaque jour un peu plus. Comment nier l’évidence après un certain stade ? Peut-être est-il dû au fait que les autorités pensent pouvoir surfer sur l’effet terrorisme ? Il est plus simple de faire admettre à la population qu’elle est sur écoute lorsque la finalité affichée est la lutte contre le terrorisme.

Quoi qu’il en soit, Bernard Barbier, ancien responsable technique de l’infrastructure d’écoute de la DGSE a expliqué au cours d’une conférence quasiment inaudible, que la France faisait de la récolte massive. Dans un article dans Libération, Amaelle Guitton laisse également entendre que les éléments de langage des autorités ont changé.

Le pourquoi derrière le pourquoi

Pourquoi se cacher pour espionner ? Nous l’avons vu, parce que c’est interdit et parce que l’on méprise ceux que l’on espionne, y compris ses propres concitoyens. Mais pourquoi collecter des informations en masse sur ses concitoyens ? Voilà une question qui restera sans réponse jusqu’à ce que Paul Bismuth et François Hollande écrivent, peut-être, leurs mémoires, aux alentours de leurs 85 ans…

Dans quel esprit torturé, pour ne pas dire dérangé, naît l’idée de fouiller avec autant de détermination, avec des outils aussi puissants, dans la vie privée de ses concitoyens ? Dans la vie privée de citoyens qui n’ont commis aucun délit ou crime ? Qu’est-ce que cela dit sur une société dans laquelle  se côtoient des surveillés qui ne demandent pas de comptes à ceux qui surveillent, et des surveillants qui ne veulent pas rendre de comptes à qui que ce soit ?

 

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La politique mondiale n’a jamais atteint le degré de délitement nauséabond qui caractérise cette année 2016. Des Etat-Unis, au Moyen-Orient, en Turquie, Pologne, Allemagne, Autriche, Royaume-Uni, Philippines, Russie, Afrique sub-saharienne, jusqu’en Italie, en Espagne ou en France, les personnels politiques ne cessent de jeter de l’huile sur le feu des malaises populaires. Le monde capitaliste agonise en douceur, et ses défenseurs les plus serviles et les plus protégés ne peuvent s’empêcher de chercher des issues à leur position, désormais précaire. Ces issues prennent racine dans les pires rouages idéologiques. Une rentrée violente, laide, et pernicieuse se dessine.

Les nationalistes violents ont le vent en poupe

Donald Trump est un politicien abject. Son adversaire démocrate n’est pas — malheureusement — une personne très recommandable non plus, bien que plus policée. De la peste ou du choléra, les Américains vont devoir choisir. La caractéristique première de cette élection est qu’elle inquiète le monde entier, une sorte de prélude à une apocalypse  proche que tout le monde ressent. Que va faire la première puissance mondiale, déjà bien usée par 15 ans de destruction des droits humains à travers la planète, de massacres, tortures et autres exactions militaires sous couvert de « guerre contre le terrorisme » ? Le racisme de la plus grande démocratie du monde qui se traduit en actes par des dizaines de meurtres d’afro-américains de la part de policiers — sous la présidence Obama — peut-il s’exacerber encore un peu plus ? Et sa capacité à détruire à l’extérieur ?

Cet emballement pour une « grandeur nationale » perdue (mais bientôt régénérée), la politique du repli et de la mise en cause des étrangers dans la perte de puissance, n’est pas l’apanage du seul Donald Trump. Le président philippin fraîchement élu est une caricature extrême, annonçant des lendemains peu enchanteurs. Appeler tout un chacun à tuer les dealers, puis lancer une liste de 160 noms de parlementaires, policiers, maires, militaires — impliqués selon le président — dans les trafics, n’est pas à franchement parler une politique rassurante. Un cauchemar, en réalité. La fameuse « communauté internationale » ne semble pas pour l’instant réagir particulièrement à ce nouveau système démocratique où 2000 personnes peuvent être exécutées dans la rue en un mois et demi par la seule vindicte populaire et sur incitation de son président…

En Turquie, Erdogan continue sa « purge » post tentative de putsch avec plusieurs dizaines de milliers de magistrats, opposants politiques, policiers, militaires, journalistes, embastillés. Poutine qui continue sa guerre en Ukraine et manœuvre toujours en Syrie le reçoit désormais avec les honneurs : le vent tourne et les amitiés entre despotes commencent à se redessiner.

En Europe : le racisme anti-musulman comme bouclier politique ?

De l’Allemagne à l’Autriche, la Pologne, la Hongrie les pires réflexes ont ressurgi face à l’afflux de réfugiés des guerres moyen-orientales. Les partis politiques nationalistes à tendance xénophobe ont le vent en poupe et mis à part Angela Merkel qui refuse d’ostraciser les malheureux qui fuient ces conflits, la misère économique ou la répression politique, le reste des politiques en Europe surfe sur la vague du racisme bon teint. Il faut dire que le piège tendu par le Califat islamique a fonctionné à merveille : quelques attentats commis majoritairement par des locaux ont créé une surenchère sécuritaire et nationaliste absurde qui a vu son paroxysme avec l’interdiction du burkini en France, soutenue par le premier ministre, Manuel Valls.

Face au chaos et à la destruction en cours en Syrie, en Irak, au Yémen, que les puissances européennes ont laissé se répandre — soutenant même les monarchies à l’origine de ces conflits — la seule réaction politique visible est celle d’une mise en cause des nationaux issus de culture musulmane.

Le racisme anti-musulman est un bouclier politique parfait, puisqu’il permet dans le cas de la France, de créer un écran de fumée doublé d’un attisement des réflexes nationalistes et patriotiques les plus nauséabonds. Les racistes primaires (et secondaires) sont aux anges, le premier ministre accompagne le mouvement de la droite qui sur ce sujet est désormais en parfait accord avec le parti de Marine Le Pen. Pour ceux qui oseraient lever le doigt pour contester ces discours et méthodes dignes de Vichy, il reste quelques éditorialistes post-soixantehuitard qui viennent les traiter de collabos. Dans la course à l’inversion de sens, je demande Julliard.

Le basculement est en cours

Ce qui est en train de se dérouler en ce moment même est un grand basculement. Politique, social, et économique. Personne n’en sortira indemne, et surtout pas la dignité humaine, les droits fondamentaux et particulièrement l’humanisme.

Le monde est furieux et ce sont les plus furieux qui se voient plébiscités. L’ancien monde, avec sa petite télévision qui ronronne tous les soirs pour divertir le gentil habitant du monde riche qui estime mériter son confort, est révolu. La petite télé déverse des flots de haine et de fureur, accentue le malaise du gentil occidental de moins en moins confortable et de plus en plus inquiet. Fâché aussi, le gentil occidental, de voir la corruption généralisée qui l’entoure, qu’elle soit politique ou économique. Il veut faire basculer les choses. La seule chose qu’il voit, c’est le vote nationaliste, et c’est ce qui est en train d’arriver. De partout, ou presque. Et puis il a maintenant un bouc-émissaire parfait, montré comme la cause de tous les maux : le musulman. Bien pratique ce musulman. Il remplace « l’Arabe », qu’on détestait mais sans raison valable, si ce n’est une guerre d’indépendance perdue et quelques mensonges sur les raisons de sa présence jugée innoportune sur le sol national.

Ce basculement est absolument similaire à celui qui eut lieu dans les années 1930. L’histoire se répète, avec d’autres acteurs, d’autres causes directes, mais avec le même résultat : des peuples qui deviennent fous de haine, de rancœur, de hargne, prêts à laisser leurs pires instincts s’exprimer. Dans les urnes dans un premier temps, et ensuite ?

Résister, c’est exprimer son refus

Face à ces constats tous plus déprimants et inquiétants les uns que les autres — pour ceux qui refusent d’envisager un monde moderne autrement que par les valeurs humanistes de progrès — une seule solution : le refus. La première des résistances valable — dans un monde entièrement intrerconnecté, en infobésité complète, empli de propagande, d’influences, de manipulations et de renversement de sens — est donc celle du refus.

Refuser de participer à tout ce qui entraîne le monde dans ce tourbillon de haine de l’autre : en se débarrassant de sa télévision, en n’allant pas aux urnes, en évitant tout ce qui peut enrichir ou renforcer les multinationales, en arrêtant de donner de l’importance à la classe politique, qui est — intégralement ou presque — soit incompétente, soit destructrice.

Le refus est une résistance. Il exprime clairement un choix. Il a un impact direct, il ouvre un horizon adulte puisqu’il force à assumer des décisions qui vont entièrement contre la politique en place.

Place ensuite à l’accueil, local, des autres. Les étrangers (à soi-même), quels qu’ils soient. Pour le partage : dans le travail, la réflexion, les loisirs, l’entraide, la pratique artistique, technique, etc…

Le basculement, de toute manière, se fera. A ceux qui redoutent ce basculement, de préparer l’après, pacifiquement, mais fermement, en sachant dire non. Tout en montrant l’exemple. Parce que c’est avant tout dans les actes positifs que l’humain se construit. Uniquement.

";s:7:"dateiso";s:15:"20160906_225001";}s:15:"20160905_214135";a:7:{s:5:"title";s:56:"Universités et handicapés, un bonneteau à 30 millions";s:4:"link";s:74:"https://reflets.info/universites-et-handicapes-un-bonneteau-a-30-millions/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=35014";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 05 Sep 2016 19:41:35 +0000";s:11:"description";s:434:"Vous avez peut-être lu cet article aussi intéressant que sidérant du site Affordance.info : « Le cynisme est un métier. Et le grand n’importe quoi un projet politique« . En quelques lignes, voici l’histoire résumée. L’Etat va doter les universités d’une somme de 30 millions d’euros cette année afin qu’elles puissent payer des vigiles. Ceux-ci permettront (ou […]";s:7:"content";s:6530:"

lolcat-bonneteauVous avez peut-être lu cet article aussi intéressant que sidérant du site Affordance.info : « Le cynisme est un métier. Et le grand n’importe quoi un projet politique« . En quelques lignes, voici l’histoire résumée. L’Etat va doter les universités d’une somme de 30 millions d’euros cette année afin qu’elles puissent payer des vigiles. Ceux-ci permettront (ou pas) de protéger les étudiants contre les terroristes. Le point intéressant réside dans la manière dont ces 30 millions seront financés. Voyez-vous, les universités payent des pénalités chaque année au Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIHFP) parce qu’elles n’embauchent pas assez de personnes handicapées. Mais l’Etat, bon prince, accorde une ristourne aux universités sur ces pénalités. Sauf que la ristourne, normalement, cette année, c’était fini. Et du coup, les universités allaient devoir payer 30 millions de pénalité. Sur ce, le ministère a eu une brillante idée… Les Universités n’auront pas à payer ces 30 millions, qui seront alloués au paiement des vigiles. Vous êtes paumés ? C’est fait pour. C’est un peu le principe du bonneteau, fut-il budgétaire…

L’article d’Affordance.info nous avait mis la puce à l’oreille et nous comptions jouer aujourd’hui au jeu de « j’appelle le ministère pour avoir leur avis ». Las… Libération a dégainé plus vite que nous. Que dit le ministère lorsqu’il est interrogé sur le bonneteau budgétaire ? On vous le donne en mille, rien d’intéressant. Ou presque. Vous allez voir :

«Cette décision nous a semblé la plus efficace et la plus immédiate, insiste le cabinet. D’autant qu’elle ne porte pas atteinte à l’emploi des personnes handicapées. Nous faisons par ailleurs des efforts permanents pour l’insertion de ces personnes»

Récolter une réponse qui ne dit rien auprès d’un ministère ou d’une entreprise, c’est classique. Mais ne pas commenter ce vide, c’est plus difficilement compréhensible, sauf lorsque la place manque. Nous avons donc téléphoné au service de presse du ministère de Najat Vallaud-Belkacem.

– Allo, c’est Reflets.info. On vous appelle à propos des 30 millions pour les vigiles des universités…

– Ah, oui, c’est pour ça… Alors il faut que ce soit le cabinet qui réponde. Quelle est votre deadline ?

– Ce soir.

– Envoyez-nous un mail, on vous répondra très vite.

Le coup du mail, on nous l’avais déjà fait. En juin les services du premier ministre n’avaient pas répondu à nos questions sur IOL. Plus tôt, c’est le ministère de la défense qui nous avait menés en bateau (de guerre) pendant des lustres pour, in fine, ne pas répondre.

Ce soir, nous attendons toujours une réponse à notre mail que voici :

Madame, monsieur,

comme convenu par téléphone, je vous adresse ce mail pour obtenir des
éclaircissements sur les déclarations du cabinet de Madame la ministre
au journal Libération :

«Cette décision nous a semblé la plus efficace et la plus immédiate,
insiste le cabinet. D’autant qu’elle ne porte pas atteinte à l’emploi
des personnes handicapées. Nous faisons par ailleurs des efforts
permanents pour l’insertion de ces personnes»

http://www.liberation.fr/france/2016/09/05/universites-quand-le-budget-pour-l-insertion-des-handicapes-sert-a-embaucher-des-agents-de-securite_1484418

J’ai bien compris que l’affectation de 30 millions à des mesures de
protection des universités contre les attentats résultait d’une
opération comptable (30 millions que les universités auraient dû payer
cette année en pénalités, mais qu’elles seront dispensées de payer).
Toutefois, ces 30 millions, s’ils avaient été payés par les universités
auraient bien été affectés à l’emploi des personnes handicapées, me
semble-t-il. Cette « soustraction » de 30 millions semble, a priori,
« porter atteinte à l’emploi des personnes handicapées ». Pourriez-vous
m’éclairer sur ce point ?

Car finalement, dans les propos du cabinet de Najat Vallaud-Belkacem, le point intéressant c’est que ce bonneteau budgétaire semble animé d’une magie particulière. Les 30 millions que ne seront pas versés au FIHFP n’auront aucune incidence sur les investissements potentiels du fonds pour l’aide aux personnes handicapées.

";s:7:"dateiso";s:15:"20160905_214135";}s:15:"20160905_110232";a:7:{s:5:"title";s:45:"2017 : la présidentielle de tous les dangers";s:4:"link";s:64:"https://reflets.info/2017-la-presidentielle-de-tous-les-dangers/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=35002";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 05 Sep 2016 09:02:32 +0000";s:11:"description";s:365:"Avis de gros temps sur le paysage politique… La présidentielle qui s’annonce sera peut-être celle du tournant. Même si personne ne veut y croire, histoire de conjurer le sort, elle pourrait être celle de l’accession au pouvoir du FN. Avec un tel niveau de mécontents, de déçus de la politique en général, de personnes dépitées […]";s:7:"content";s:6489:"

shitstorm99hollandeAvis de gros temps sur le paysage politique… La présidentielle qui s’annonce sera peut-être celle du tournant. Même si personne ne veut y croire, histoire de conjurer le sort, elle pourrait être celle de l’accession au pouvoir du FN. Avec un tel niveau de mécontents, de déçus de la politique en général, de personnes dépitées par le retour de Nicolas Sarkozy qui avait promis de ne plus jamais faire de politique… Qui sait, on pourrait assister à un phénomène  d’abstention massive. Les seuls électeurs à ne pas s’abstenir étant ceux du Front National, on pourrait, sur un gros malentendu, se retrouver avec Marine Le Pen au pouvoir. Et si cela n’arrivait pas, par chance, cette fois-ci, cela pourrait bien être partie remise, pour la suivante, étant entendu que le président ou la présidente élu(e) fera bien entendu tout pour dégoûter définitivement les citoyens de la politique. Dans la lignée des précédents… Entre affaires, petits arrangements, renvois d’ascenseurs, reniement de leurs promesses, le spectre des possibles est très large et ils excellent dans ce domaine.

Mais pourquoi attendre ? La campagne qui s’annonce sera celle de toutes les abominations. Mieux que papy Voise, le terroriste de Daesh permet toutes les exagérations, tous les renoncements, toutes les aberrations. C’est à qui tapera le plus fort sur les musulmans musulmans fondamentalistes. Pendant que la maison brûle, on devise sur le burkini, pendant que tout s’écroule, on s’époumone sur la lutte contre les ennemis de la liberté que l’on combat à quelques milliers de kilomètres, à grands coups de bombes, qu’étrangement nous n’avons pas, mais ça, c’est encore une autre histoire.

Et puis une campagne présidentielle, c’est aussi l’occasion de régler ses comptes entre meilleurs amis du monde. Et ça, si ça risque d’être drôle pour les journalistes, ce le sera moins pour les électeurs. Les premiers trouveront peut-être des confirmations à leurs soupçons, les seconds continueront de découvrir les petites affaires que les politiques confondent avec l’intérêt public.

Prenez par exemple François Fillon et Nicolas Sarkozy. Le premier était le premier ministre du second et donc celui qui a appliqué la politique de Nicolas Sarkozy pendant cinq ans. François Fillon, c’est par exemple, le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux, les peines plancher, le service minimum en cas de grève, l’allègement de l’ISF, le bouclier fiscal pour les plus hauts revenus, la nomination des présidents de chaînes publiques par le président de la république, le report de l’âge de départ à la retraite jusqu’à 67 ans, on en passe. Un fidèle serviteur de Nicolas Sarkozy et de toutes ses lubies, y compris les recherches ADN pour le regroupement familial. Mais là, voyez-vous, François Fillon est en campagne. Du coup, il lance une petite roquette histoire de signifier à son ancien patron qu’il a du lourd en soute :

« Il ne sert à rien de parler d’autorité quand on n’est pas soi-même irréprochable. Qui imagine le général de Gaulle mis en examen ? »

L’air de rien, il rappelle que Nicolas Sarkozy croule sous les mises en cause et que la justice finira par le rattraper. Mieux, pour qui sait lire entre les lignes, il explique qu’ayant été aux côtés de Nicolas Sarkozy pendant cinq ans, il sait exactement ce que la justice pourrait lui reprocher. A bon entendeur…

Du coup, Nicolas Sarkozy se sent obligé de parler du chômage, de l’économie, du vivre ensemble… Heu non… De rappeler son ancien premier ministre à l’ordre. Et l’ancien président de mettre les points sur les i. :

« Ici, à La Baule, je veux dire avec force qu’il n’y aura pas d’alternance si la campagne des primaires devait continuer sur la base d’un pugilat. Aucune victoire ne se construit sur les divisions. Sur les divisions, on ne construit que la défaite »

En clair, si vous sortez les roquettes, je sortirai les scuds et ce sera mauvais pour tout le monde.

On le voit, ça vole haut et les problèmes des Français sont au coeur des préoccupations des candidats.

Evidemment, cela n’est pas mieux à gauche où tout le monde se déchire sur fond de primaire également. Emmanuel Macron, porté aux nues par la presse, fait l’objet de tirs nourris de la part de l’exécutif. L’ancien ministre de l’économie fait quant à lui tirer sur l’équipe en place par ses factotums.

Pour finir de rappeler aux électeurs que la politique, c’est une affaire sérieuse, que leur avenir dépend d’hommes irréprochables, pour qui le service public est l’unique moteur, les affaires reviennent dans l’actualité. Cahuzac, l’homme qui jurait qu’il n’avait pas de comptes cachés à l’étranger, la lutte contre la fraude fiscale étant au coeur de sa politique, se retrouve aujourd’hui devant un tribunal.

Le Parquet de Paris a quant à lui requis le renvoi en correctionnelle de Nicolas Sarkozy pour délit de financement illégal de sa campagne présidentielle en 2012, dans l’affaire Bygmalion.

Bref, la campagne sera terrible, révoltante, déprimante. Mais il y a mieux, quel que soit la personnalité élue, ce sera abominable. Avec de telles certitudes, voilà une année qui s’annonce au mieux. Bonne rentrée !

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sako-carla-tissusIl n’y à pas plus fort que Nicolas Sarkozy pour démontrer à quel point la politique est un jeu de dupes. De grandes déclarations, des coups de menton, et des actes à l’opposé de ce qui est dit ou fait. Ce n’est pas une découverte, mais l’épisode du burkini vient le confirmer. Attention, Pièce tragi-comique en trois actes :

  1. Pour l’ancien chef de l’Etat qui trouve une oreille complaisante dans la presse française, le burkini  est « une provocation au service d’un islam politique » […] « Si nous n’y mettons pas un terme, le risque c’est que, dans dix ans, les jeunes filles de confession musulmane qui ne porteront pas le voile ou le burkini seront montrées du doigt et seront sous la pression quotidienne de l’entourage ». « Porter un burkini est un acte politique, militant, une provocation. Les femmes qui le portent testent la résistance de la République. Ne rien faire, c’est laisser penser que la France apparaît faible et ce serait acter un nouveau recul de la République. »
  2. Quelques semaines plus tôt, Nicolas Sarkozy rencontrait en catimini le roi saoudien Salmane Abdelaziz Al Saoud au Maroc.
  3. En Arabie Saoudite, il est quasiment impossible pour une femme de se baigner sur une plage.

Moralité de cette pièce tragi-comique ?

Il n’y en a pas.

";s:7:"dateiso";s:15:"20160825_114532";}s:15:"20160824_103240";a:7:{s:5:"title";s:52:"Terrorisme : am, stram, gram, pic et pic et Telegram";s:4:"link";s:69:"https://reflets.info/terrorisme-am-stram-gram-pic-et-pic-et-telegram/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=34950";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 24 Aug 2016 08:32:40 +0000";s:11:"description";s:404:"Il est toujours passionnant de faire un post-mortem  d’une opération de communication rondement menée à grands coups de  sabots bien lourds. Rembobinons. Au fil des attentats, en particulier depuis l’assassinat d’un prêtre fin juillet à St-Étienne-du-Rouvray par deux djihadistes se revendiquant de l’État Islamique, un nom a pris toute la place dans la Presse™ : […]";s:7:"content";s:19938:"

lolcat-telegramIl est toujours passionnant de faire un post-mortem  d’une opération de communication rondement menée à grands coups de  sabots bien lourds. Rembobinons. Au fil des attentats, en particulier depuis l’assassinat d’un prêtre fin juillet à St-Étienne-du-Rouvray par deux djihadistes se revendiquant de l’État Islamique, un nom a pris toute la place dans la Presse™ : Telegram.

Pourquoi Telegram ? Mystère. Est-ce son côté russe qui renvoie à la guerre froide (pour les plus vieux) et qui inquiète plus que les applications de l’Oncle Sam comme WhatsApp ou Messenger ? Quoi qu’il en soit, Telegram a retenu toute l’attention des politiques (dont bon nombre l’utilisent) et de la Presse qui a aligné article sur article à propos de cette application supposément prisée des djihadistes. A bien y regarder, l’application ne ressemble plus aujourd’hui à autre chose qu’à une maskirovka (normal, elle est d’origine russe).

Faisez-moi tailler un sacré costard sur mesure

La compétition de FUD a fait rage autour de cette application « ultra-sécurisée », cette « messagerie  cryptée », avec des articles excessivement nombreux et, pour certains, très longs. Pour Libération, cela ne fait aucun doute, « le  jihad  est dans l’appli », et Telegram est une application taillée «  sur mesure pour les terroristes ».

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Taillée sur mesure pour les terroristes ? Voilà une affirmation qui mérite que l’on s’y arrête. Telegram n’est pas choisie pour ses supposées tonnes de chiffrement impénétrables comme on nous le raconte, mais pour d’autres qualités.

Cette diversion « Telegram » tombe tout de même fort opportunément, le bateau « pas de failles » si cher à Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, commençant à prendre l’eau sérieusement. Le ministre profitant du soudain et opportun engouement médiatique pour Telegram… pour annoncer, suite à un Conseil de défense restreint, une nouvelle offensive anti-chiffrement, cette fois-ci à l’échelle internationale, ou plus exactement européenne (il faut bien commencer quelque part) :

« Beaucoup  des messages échangés en vue de la commission d’attentats terroristes  le sont désormais par des moyens cryptés, ce qui rend difficile le  travail des services de renseignement. Et c’est un enjeu considérable,  sur lequel les interpellations récentes, les enquêtes conduites,  montrent (…) la nécessité d’y faire face au plan international – parce  que ce n’est pas un pays seul qui peut prendre des initiatives. »

Et le premier flic de France d’enfoncer le clou, le 23 août, lors d’une conférence de presse commune avec son homologue allemand, en demandant un « acte législatif » qui permettrait de « rapprocher les droits et les obligations de tous les opérateurs […] pour les obliger à […] déchiffrer  des messages dans le cadre d’enquêtes ». Figurez-vous qu’il s’agirait « d’armer véritablement nos démocraties », rien que ça, « sur la question du chiffrement ».

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Paf  ! Le bel effet kiss-cool ! On te fait plein de bruit qui fait peur avec Telegram, l’outil chiffré des djihadistes, puis quand tout le monde a  peur de Telegram et du chiffrement, Bernard Cazeneuve annonce qu’il va lutter avec tous ses amis, contre… Non, pas contre Telegram. Non, pas contre le terrorisme, vous ne suivez pas. Non, pas contre le chiffrement non plus. C’est là toute l’astuce… Bernard Cazeneuve vise apparemment à s’affranchir de la lourdeur des commission rogatoires internationales. C’est long une commission rogatoire internationale. C’est triste. Et puis des fois ça sent pas bon. Et puis c’est dur, on sait pas comment on doit demander. Ni si les copains policiers et juges à l’étranger vont faire leur boulot correctement. Parfois, même, quand l’entreprise daigne répondre, elle n’a même plus les logs demandés sous la main. Trop vieux.

Mais revenons à Telegram. L’application propose différents modes de fonctionnement. Les conversations privées  sont réservées à deux interlocuteurs. Certaines d’entre-elles peuvent  être chiffrées de « bout en bout ». Ce n’est pas le fonctionnement par  défaut, ce qui est d’ailleurs l’une des critiques que les  spécialistes de la sécurité informatique adressent à Telegram. Dans le cas, et uniquement dans le cas, où cette fonctionnalité est activée, les clés de chiffrement et de déchiffrement des messages reposent uniquement sur les appareils de leurs propriétaires. Même Telegram ne  peut pas déchiffrer les messages, raison pour laquelle on parle de  chiffrement de bout en bout.  Sauf à ce que le protocole de sécurisation de Telegram ait été cassé —  ce qui n’a pas été démontré à ce jour malgré des reproches fondés des  spécialistes du sujet, ces messages ne peuvent donc être récupérés qu’en mettant la main sur les clés de chiffrement, donc sur le terminal ­— téléphone ou l’ordinateur — de l’un des interlocuteurs.

Dans tous les autres modes de fonctionnement, groupes et chaînes, le chiffrement n’a lieu que lors du transport des messages entre les appareils des utilisateurs et les serveurs de Telegram, qui a donc accès à l’ensemble de ces messages. La société Telegram n’est apparemment pas très chaude pour répondre aux réquisitions des autorités, mais cela pourrait changer, surtout s’agissant de terrorisme. Et c’est un peu ça le nouveau projet de Bernard Cazeneuve. Passer des accords avec d’autres pays pour forcer les éditeurs ou fournisseurs de service à répondre quand on leur demande quelque chose. Et le doigt sur la couture, s’il vous plaît. Étonnamment, on exige tout ça très vite mais on attend toujours une interdiction de la vente de pickups Toyota, de camions et de couteaux de cuisine. En France et à l’étranger, bien entendu. On ne sait jamais. Soit dit en passant, en matière de sécurité des communications (les amateurs d’acronymes qui claquent parlent de COMSEC), le fait que les messages soient accessibles par Telegram s’apparente à une authentique catastrophe. Mais passons.

Viendez dans ma chaîne djihadiste ouverte-fermée

Une intéressante enquête de l’Express, où réside selon toute vraisemblance un journaliste qui regarde la lune plutôt que le doigt, relate qu’Adel Kermiche, l’un des deux meurtriers du prêtre, fréquentait régulièrement une chaîne Telegram francophone. Cette chaîne désormais fermée — Ansar At-Tawhid, était appréciée des Abou de nerf et autres énervés du djihad. Elle fut « un temps l’une des  plus populaires dans la sphère djihadiste française », toujours selon  L’Express, et était fréquentée par plusieurs centaines de membres.

Il s’agissait d’une chaîne « privée ». L’accès à ce type de chaîne nécessite l’obtention un lien d’invitation fourni par l’un des administrateurs, ou l’un des membres (tant que le lien n’a pas été révoqué). Il faut ainsi, au préalable, entrer en contact avec l’un d’entre eux, ce qui implique assez  logiquement un mécanisme de cooptation. D’après le MEMRI, qui a étudié la chaîne entre mai et juillet 2016, les  administrateurs d’Ansar At-Tawhid jouaient le rôle de médiateurs et mettaient en relation les membres les uns avec les autres. D’après L’Express, Adel Kermiche était aussi l’administrateur de sa propre chaîne, forte de 200 membres, sur laquelle il avait, entre autres, décrit son projet  d’attentat une semaine avant de passer à l’acte.

Cet entrelacs de chaînes et de groupes formait donc une sorte de réseau de confiance dans lequel la cooptation jouait le rôle, de proche en proche, de sésame. Ceci plaçait leurs administrateurs devant une contradiction. D’un côté, de la nécessité de relative discrétion découle une forme de contrôle et de surveillance. De l’autre, le besoin de recruter un maximum de membres pour diffuser la  propagande, ou celui de les mettre en relation  pour renforcer la cohésion du réseau, impliquent une relative ouverture ainsi qu’une grande quantité d’échanges. Plus le nombre de membres augmente, plus il devient difficile d’éviter  que le réseau de confiance soit infiltré. Pour rappel, il s’agit ici de chaînes ou groupes comptant plusieurs centaines de membres, ne se connaissant souvent pas, en dehors de contacts en ligne. Contrôler l’accès à des réseaux de relations aussi larges semble très difficile, sinon impossible. Le fait que L’Express ou le MEMRI aient eu accès à ces échanges le démontre : il fallait bien qu’ils aient infiltré le réseau.

Alors franchement, on s’en tape de Telegram et du chiffrement. Contrairement à ce que l’on a pu lire ici ou là, ce sont des canaux de communication très difficiles à sécuriser qui ont été utilisés, des groupes et chaînes comptant des centaines de membres, dont l’une des plus connues, Ansar At-Tawhid, a été infiltrée au moins à deux reprises et pendant de longs mois. Adel Kermiche était quand à lui un membre actif de ce réseau de relations. Les administrateurs d’Ansar At-Tawhid avaient même vanté ses mérites. Il avait annoncé sur sa chaîne très explicitement ses intentions, le type de cible et le mode opératoire, une semaine avant de passer à l’acte.

Les administrateurs des chaînes et groupes Telegram doivent recruter de nouveau membres, c’est pour eux impératif. Le fait que ces conversations aient pris place sur Telegram est anecdotique. Les djihadistes utilisent cette application parce que, comme l’écrit Jean-Marc Manach, ils « sont des internautes comme les autres », et parce qu’avec ses 100 millions d’utilisateurs, Telegram est devenue mainstream. Surtout, certaines caractéristiques ou fonctionnalités, en particulier les chaînes, la disponibilité sur de nombreuses plateformes, la facilité d’utilisation, correspondent à leurs besoins. Ils se servent de Telegram pour créer leurs propres « réseaux sociaux » et diffuser leurs contenus et cela, par définition, ils ne peuvent le faire secrètement. On peut noter qu’ils ont migré massivement vers Telegram après que Twitter a mis en place plusieurs campagnes très actives de suspensions de comptes, et ce dès fin 2014.

brookings

Enfin, il est utile de préciser que les djihadistes n’utilisent pas « que » Telegram. Le réseau Internet, comme le monde IRL pourvoit de très nombreux recoins, chiffrés ou pas qui permettent d’échanger sans forcément être entendu.

On va vous boîte-noiriser tout ça !

Loin de constituer les citadelles imprenables que l’on nous vend à longueur de temps, ces  « petits » réseaux sociaux représentent au contraire des opportunités pour les services de renseignement. Les interpellations de cette adolescente de 16 ans, administratrice d’une chaîne Telegram, ou de cette jeune femme, montrent que Telegram est surveillée par la Sécurité Intérieure.

Comment, dans ces conditions, Adel Kermiche a-t’il pu échapper à la vigilance des services de renseignement ? Ignoraient-ils l’existence d’Ansar At-Tawhid ? Ce serait très surprenant. Ont-ils échoué à infiltrer ce réseau très populaire, qui comptait des centaines de membres ? C’est peu probable. Ont-ils sous-estimé la menace que représentait Adel Kermiche, été pris de vitesse, eu des difficultés à corréler les informations glanées pour retrouver son identité ? Avaient-ils au contraire connaissance de son identité et de son sinistre projet mais ont-ils échoué à le surveiller, lui qui avait tenté de se rendre par deux fois en Syrie en 2015 ? Quelle que soit la réponse, cela sent tout de même le bon gros fail… Car encore une fois, Telegram n’est pas un monstre de chiffrement impénétrable comme veulent nous le faire croire Bernard Cazeneuve et la Presse, mais bien une sorte de réseau social où les utilisateurs parlent ouvertement.

Tout cela laisse entrevoir un gros problème de capacité des services de renseignement, non sur le plan technique mais sur le plan humain. Ils ne sont pas infaillibles, surtout lorsqu’il s’agit de détecter et de suivre des individus déterminés mais relativement isolés. Interrogée par Reflets, une source confirme très explicitement que les services ont « un nombre très important d’individus à suivre sur toutes ces chaînes » et qu’ils ne peuvent pas « mettre le paquet à chaque fois ». D’autant que pour surveiller un groupe ou un individu, il faut une multitude de fonctionnaires et de moyens. Or ni le nombre de policiers, ni le nombre de véhicules, ni le temps que l’on peut attribuer à chaque cas ne sont illimités. Davantage encore lorsque, suite à l’intervention d’un politique ou à cause de la pression médiatique, une chaîne Telegram est fermée et que les services doivent repartir à zéro…

C’est peut-être ce qui alimente, chez certains responsables des services ou du monde politique, le fantasme d’une surveillance algorithmique « boite-noirisée », évidemment magique et forcément efficace (impossible n’est pas français, après tout), qui pallierait les limites bien humaines des services. Mais sur le plan technique, les services anti-terroristes sont déjà bien équipés. Plus des données sont remontées par la technique, plus il y a d’informations qui doivent être traitées par des êtres humains déjà saturés. De plus, la judiciarisation d’une affaire n’est pas opérée par  une boîte noire. Les boites noires ne fournissent pas les éléments juridiques qui permettront d’éventuelles poursuites, pas plus qu’elles ne préparent un dossier qui permettra à un juge de mener une instruction. Pas encore, tout au moins.

En outre, les services sont condamnés à échouer de temps en temps, il faudra bien le reconnaître et l’accepter. Mais pour un ministre de l’Intérieur sans failles et sans reproches, il est bien plus commode et médiatiquement rentable de profiter d’une campagne d’opinion contre l’application Telegram… Et à travers elle, contre ce satané chiffrement qui fait un bien placide bouc émissaire. Sa diabolisation permet, au passage, d’accentuer la pression sur des fournisseurs de services en ligne souvent récalcitrants, afin de les contraindre à répondre aux réquisitions concernant les échanges qui, Ô ironie, ne sont souvent pas chiffrés, en tout cas pas du point de vue desdits fournisseurs. Ou encore pour les obliger, indirectement, à rendre toutes les communications déchiffrables by design.

And like that, he’s gone.

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Tout le monde ou presque connaît l’histoire de la grenouille que l’on fait bouillir vivante à feu doux. Le principe que raconte cette histoire est simple : si vous voulez faire cuire une grenouille vivante en la faisant bouillir, il ne faut pas la plonger dans une casserole d’eau bouillante, puisque sous l’effet de la trop forte chaleur, celle-ci s’enfuirait aussitôt. La bonne méthode est donc celle qui consiste à mettre la grenouille dans l’eau froide de la casserole et faire monter doucement la température. La grenouille aime l’eau, et elle s’accomode lentement de la montée en température. De froide à tiède puis à chaude, la grenouille n’est pas incommodée, et s’endort doucement sous l’effet apaisant de la chaleur progressive. Quand l’eau arrive à ébullition, il est trop tard, la grenouille, engourdie, ne tente même plus de s’échapper et se laisse bouillir sans broncher.

Cette histoire est transposable en politique. La seule différence est qu’il n’y a pas une personne ou plusieurs ayant décidé de façon déterminée et coordonnée de faire cuire la grenouille qui dans ce cas là, est la population française. La population française est en train de bouillir lentement dans sa casserole d’eau par une succession d’opportunités, nécessités, velléités, et volontés croisées d’une somme d’individus limitée. Les élites. Ils ne sont pas particulièrement coordonnés les uns avec les autres, peuvent même souvent être opposées de par leurs ambitions personnelles mais ont en commun un objectif chevillé au corps : que rien ne change.

Pourquoi la cuisson lente ?

Pour filer la métaphore avec la grenouille, la population française est depuis déjà fort longtemps très mécontente de son sort et de ses élites. Si l’eau représente l’environnement politique, économique et médiatique, la grenouille française n’a pas envie d’y barboter éternellement. Les raisons sont simple : l’eau confinée dans sa casserole devient sale avec le temps, elle se trouble, et l’envie d’aller barboter dans une mare naturelle et sympathique peut à la longue se faire sentir. Pour ceux qui maîtrisent la casserole, il est par contre nécessaire de maintenir la grenouille dans celle-ci, parce que maintenir la grenouille dans la casserole est l’unique activité qui justifie la position fort agréable et enviable de « cuisinier ». Le but ultime étant bien entendu de la cuire. Que faire chaque fois que la grenouille tente de s’échapper ? Pourquoi cuire la grenouille ?

Une grenouille qui doit bouillir très lentement

Savourer les chairs d’une grenouille bien cuite est un plaisir comme un autre, mais dans le cas de la population française, ce n’est pas l’objectif principal qui anime ceux qui font chauffer l’eau. En réalité, le but est surtout de faire durer aussi longtemps que possible la cuisson afin d’empêcher la grenouille de s’échapper de son récipient. Une fois cuite et morte — ce qui peut prendre beaucoup de temps — le cuisinier a plusieurs options : soit servir la grenouille sur un plateau à des convives, soit la mettre de côté et en faire cuire une autre. Mais dans l’absolu, l’opération française pour faire bouillir la grenouille n’est pas franchement culinaire, ni vraiment réfléchie. Il n’est donc pas prévu de manger la grenouille, seulement la laisser bouillir doucement dans sa casserole. Par nécessité.

Comment faire bouillir l’eau à feu très doux ?

L’eau étant l’environnement médiatique et politique, la population étant la grenouille, nous somme arrivés à un moment où cette dernière commence à avoir chaud dans sa casserole. De nombreux éléments ont participé à faire chauffer l’eau. La distraction en premier lieu. Populiste. Une empoignade permanente plus ou moins fabriquée : par la téléréalité et par les pseudo combats politiques. Ces réchauffements télémédiatiques ont très bien fonctionné jusqu’à il y a peu : images de véhicules qui brûlent  dans les banlieues, reportages sur les trafics de drogue, les quartiers sensibles où la police ne peut plus rentrer, médicocrité des individus prêts à tout pour un quart d’heure de gloire, jeux d’argent, justification de la compétition entre les personnes et valorisation de l’injustice. Rien n’ a été épargné à la grenouille pour que la température monte. Jusqu’à lui donner en spectacle des responsables politiques censés être opposés qui se serrent la main pour s’accorder à dire qu’ils sont en fait parfaitement en accord. Mais qui prétendent le contraire.

Quoi de mieux ensuite que de créer des polémiques à répétition sur des sujets sociétaux plutôt que de parler des problèmes sociaux ?

Ça frémit, avec des petites bulles d’eau chaude de partout

Le mariage pour tous, n’a posé aucun problème dans les pays voisins, alors qu’en France une guerre civile (dans les rues et dans les salles-à-manger autour du poulet rôti du dimanche) a failli se déclencher. La jeune Rom rénvoyée dans son pays et « sauvée » par le Président qui lui propose de revenir seule, des gâteries pour un conducteur de scooter résidant de l’Elysée, le conseiller qui collectionnait les chaussures de luxe, le coiffeur d’Etat à 10 000 euros, le comique noir interdit de spectacle, l’antismétimisme déclaré cause nationale par le Premier ministre alors que le « racisme anti-musulman » explose. Des dizaines de sujets polémiques sociétaux se déversent depuis ces deux ou trois dernières années sans discontinuer. Leur intérêt est simple : accentuer un peu la montée en température de l’eau. La grenouille commence à suer devant son poste.

Ce n’est pas loin de bouillir

La présidentielle arrive à grands pas et elle est l’occasion de faire monter l’eau à ébullition. Ne pas oublier que le but est d’arriver à faire bouillir la grenouille. Pour LR, l’intérêt est évident : reprendre les manettes de la cuisinière à bois, maintenir l’eau à température stable, avec des plus ou moins gros bouillons qui maintiennent la grenouille dans un état d’hébétude suffisant pour qu’elle roupille, mais sans la tuer… si possible. Tout en prétendant vouloir nettoyer la casserole et conserver la grenouille dans une eau claire et tempérée. Pour le camp socialiste au gouvernement, l’idée est avant tout de faire monter la température très rapidement pour que la grenouille se sente très mal très vite. Pourquoi ? Cette opération est là pour lui indiquer que si elle vote LR, ce sera encore pire, avec une température qui grimpera encore plus haut, alors qu’avec eux les socialistes, ils feront redescendre la température. Et puis il y a le cuisinier FN qui attend de prendre les manettes, et qui lui, veut faire monter la température jusqu’à faire s’évaporer l’eau. Voire faire péter la cuisinière sous l’effet de la chaleur.

Une cuisine bien particulière

Le plus amusant dans cette histoire reste qu’il n’y a de casserole et d’eau qui chauffe, que par la volonté des différentes acteurs. Le feu est alimenté uniquement parce que la grenouille accepte de rester dans sa casserole et prête de l’attention à ceux qui fourrent des bûches dessous. Le fonctionnement général de cette affaire de cuisine française est basé sur le divertissement et l’attention. Divertir, pour maintenir la grenouille dans son état de tranquilité molle dans son eau qui monte en température, mais aussi attirer son attention sur des sujets qui la forcent à se gratter la tête dans sa casserole et à y rester, pour que les cuisiniers continuent leur tambouille.

La loi travail est un très bon exemple. Cette réforme n’a été lancée que pour une unique raison : coincer la droite et l’extrême droite à un an de l’échéance présidentielle. Un gouvernement se disant de gauche fait passer en force une loi dont rêve la droite depuis des lustres. La droite est bien embêttée, parce que si elle adhère, elle explique qu’elle n’est plus dans l’opposition et qu’elle ne ferait pas mieux si elle reprenait les manettes.  Elle est donc forcée d’annoncer qu’elle irait « bien plus loin » dans la casse en question. Et comme la majorité des grenouilles est absolument affligée par la destruction des droits salariaux, les socialistes au gouvernement peuvent compter sur le fait que dans les urnes, un paquet d’électeurs vont hésiter, de peur que la droite ne fasse pire encore. Pour l’extrême droite c’est encore plus difficile, puisque leur nouveau discours anti-mondialisation et anti-capitaliste les empêche de suivre la droite sur la pente du moins disant social, et à l’inverse les fait passer pour des alliés de l’extrême gauche s’ils critiquent la Loi travail. Toute cette cuisine à besoin d’être alimentée avec des sujets soit clivants, soit débiles, qui occultent les vrais problèmes de fond. En résumé : Pokémon Go, le Burkini, l’Internet ami des terroristes qu’il faut contrôler (l’Internet, pas les terroriste), nos valeurs sont attaquées par l’islam, les arabes sont tous des djihadistes en puissance, ayez peur mais consommez quand même, un État policier, s’il ne s’en prend qu’aux musulmans, vous êtes pour ?

Le but est de continuer à entretenir le feu sous la casserole, maintenir l’ébullition, et arriver au gros bouillon de la présidentielle. La grenouille sera à point, avec deux options. Soit elle est totalement endormie mais continue à alimenter ses cuistots et va massivement aux urnes par peur que la température ne monte quand même trop (ou pas assez), ou bien elle se détourne des urnes, parce que cette histoire de casserole et d’ébouillantage « ça commence à bien faire ».

Morale de l’histoire

Être une grenouille dans une casserole d’eau qui chauffe n’est pas une fatalité, puisqu’il suffit de cesser de donner crédit à ceux qui alimentent le feu pour que ces derniers soient bien embettés. De plus, en cessant de prendre au sérieux cette histoire de casserole d’eau, la possibilité qu’il y ait un « ailleurs » peut commencer à s’envisager pour la grenouille. Une sorte de ras-le-bol de bouillir lentement qui mène à sortir de la casserole, avec des solutions — comme faire tomber de l’eau sur le feu pour l’éteindre — qui sont envisageables.

Mais pour ça, il faudrait que la grenouille cesse de prendre ce qu’elle est et ce qui l’entoure pour la réalité. Puisqu’en fait, la véritable morale de l’histoire, c’est qu’en fait, il n’y a ni grenouille, ni casserole d’eau, ni cuistots. Il n’y a qu’une immense illusion répétée à l’envi tous les jours sur des écrans et diffusée par des hauts-parleurs : « vous êtes une grenouille dans une casserole d’eau qui chauffe et vous allez cuire… »

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Il l’avait annoncé, en avait fait un challenge personnel qui déterminerait même sa candidature à la présidentielle de 2017, et il l’a fait : un homme, seul, avec ses petites mains à réussi à inverser une courbe devant les yeux ébahis d’une population de plus de 63 millions de personnes. « Il inverse une courbe à mains nues, mesdames et messieurs ! Retenez votre souffle, soyez vigilants, aucun trucage, cet exploit va se réaliser devant vous ! »

François Hollande, le président qui inverse les courbes s’est confié récemment sur sa crainte au sujet de la trace qu’il laisserait dans l’histoire. Le président ne devrait pas s’inquiéter, puisque cette trace dans l’histoire politique française est désormais écrite pour l’éternité : elle est celle de l’inversion de la courbe. Et c’est magnifique.

François Hollande aurait pu choisir de parler des gens, de ce que sa politique allait leur apporter, comment elle pourrait améliorer leur sort, c’est vrai. Mais s’engager dans l’humain, dans le concret n’est pas franchement son dada. Les hommes et les femmes sont imprévisibles, ils ne sont jamais satisfaits, et puis surtout leur capacité au mieux-être ne se mesure pas, et pour François Hollande, ce qui prime par dessus tout ce sont les chiffres.

La comptabilité a ça de bien : elle ne s’interprête  pas, elle parle d’elle même. Bon, il est vrai qu’on peut la truquer un peu pour qu’elle colle avec les objectifs que l’on s’est donné. Mais franchement, quelle importance ? Si le but est de faire fléchir puis inverser une courbe, et que l’on y parvient, qu’importe la manière que l’on utilise pour y parvenir. Un peu comme au cirque avec le prestidigitateur. Le public, ce qu’il veut, c’est voir la magie s’opérer, pas connaître les coulisses du tour de passe-passe.

Il y a donc cette courbe du chômage, qui s’est inversée. Des milliers d’hommes et de femmes ont été envoyés de façon un peu péremptoire dans des formations qu’ils n’ont pas toujours souhaité suivre, c’est vrai. D’autres, plutôt jeunes, ont été embauchés dans des « emplois d’avenir » qui n’ont d’avenir que le nom puisqu’ils ne seront pas éternellement jeunes. D’autres ont été radiés de pôle-emploi, et d’autres encore, très nombreux, ont changé de catégorie parce qu’ils ont trouvé des missions intérim et ne participent plus à construire la courbe. Une dernière partie à réellement trouvé du travail stable. C’est cet ensemble magique qui a permis de construire cette courbe magnifique qui illustre à la fois la compétence et l’intégrité du chef de l’Etat.

Les mauvaises langues, qui n’aiment pas les spectacles de cirque, l’illusion, la prestidigitation, ne vont pas se géner pour dénoncer cette inversion de courbe à mains nues, et le font déjà d’ailleurs. Ils ne sont pas beaux joueurs, et devraient franchement réfléchir à leur capacité à l’émerveillement, au plaisir de la distraction, à aimer les spectacles. Ces pisse-froids qui ont perdu leur regard d’enfants prétendent que la courbe n’existe même pas, et qu’en réalité il y a des gens qui n’auraient plus, ou presque pas de travail depuis quatre ans. Un million trois cent mille en plus. 1,3 millions de gens. Alors que le spectacle ne propose pas d’inverser des gens mais une courbe. Décidément, dans ce pays, il faut tout expliquer.

ne truquez pas les chiffres, gardez comptes et compteurs du pole emploi, la vérité c'est 1,3 million de chomeurs de plus depuis juin 2012

— Gerard Filoche (@gerardfiloche) August 19, 2016

";s:7:"dateiso";s:15:"20160820_123014";}s:15:"20160818_171321";a:7:{s:5:"title";s:35:"Hameçonne moi fort, gros coquin…";s:4:"link";s:52:"https://reflets.info/hameconne-moi-fort-gros-coquin/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=34911";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 18 Aug 2016 15:13:21 +0000";s:11:"description";s:371:"C’est amusant, l’été, quand on n’a pas grand chose à faire, que de plonger dans une discussion débile qui ne mène à rien. Parfois, c’est autour d’une table, avec un peu de rosé et une musique de supermarché en fond sonore. Parfois, c’est devant son clavier. J’ai donc reçu un mail d’une amie me demandant […]";s:7:"content";s:8949:"

hameconC’est amusant, l’été, quand on n’a pas grand chose à faire, que de plonger dans une discussion débile qui ne mène à rien. Parfois, c’est autour d’une table, avec un peu de rosé et une musique de supermarché en fond sonore. Parfois, c’est devant son clavier.

J’ai donc reçu un mail d’une amie me demandant de lui répondre uniquement par mail, rapidement : elle a un gros souci.

Dans le temps, on faisait ça avec Doc Martine et on s’échangeait les réponses pour une bonne tranche de rigolade : répondre aux gens qui nous envoyaient des sollicitations marketing stupide commençant par « après avoir longuement navigué sur votre site, je pense que nous pouvons vous aider…« . Visiblement, ils n’étaient jamais allés sur nos sites. On les embarquait alors dans des discussions improbables.

Cette fois, mon amie me dit :

Bonjour,
Comment tu vas?  J’aurais besoin de ton aide.  Contactes moi par mail je suis injoignable via téléphone, surtout je veux que ça reste discret.

Ni une ni deux, comme je n’ai rien de particulier à faire, je lui répond :

Si tôt le matin?

Ce à quoi elle me répond :

Je suis confronté à une situation un peu gênante que j’aimerais t’exposer il y a peu les médecins ont fait la découverte d’une maladie dont je souffre depuis un bon moment qui est le cancer de la moelle osseuse, cependant, le seul moyen thérapeutique serait de me faire greffer la cellule-souche.J’ai du effectuer un voyage en Grèce pour me faire greffer mais malheureusement d’ici il m’est quasiment impossible d’accéder à mon compte bancaire et c’est pourquoi je me retourne vers toi. Je te contacte afin que tu puisses me prêter la somme de 1500€ ou ce que tu pourras dans l’immédiat. Je te rembourserai dans 4 jours. Garde une entière discrétion sur cela, car je n’aimerai pas inquiéter mes proches. En ce moment je suis injoignable via téléphone raison pour laquelle je laisse ce message.

Je peux compter sur toi ? 

Oh mon dieu ! Un cancer ? Une greffe ? Je ne m’attendais pas à quelque chose d’aussi terrible !

Je lui réponds immédiatement :

Mais grave ! Je peux même t’envoyer plus si tu veux !

Réponse immédiate :

Après renseignement, je pourrai recevoir de l’aide de l’étrange que par l’agence western union qui a un service fiable, rapide et sécurisé.  Je souhaiterai que tu passes à un bureau de la poste, ensuite demande à effectué un transfert via Western Union. Ci-dessous mes coordonnées pour le transfert:

B. C.

Pays: Grèce

Ville: Athènes

Adresse: 37-39 Kifisias Avenue Marousi,

Après le mandat effectué, fais-moi parvenir les informations du mandat et bordereau Western Union scanné par mail si possible. Je te promets de tout t’expliquer une fois sur place.

Je me dépêche de répondre :

OK, mais tu ne m’as pas dit quel montant. Comme je te le disais, aucun
souci pour t’envoyer plus si tu as besoin. Je viens de vendre ma
voiture, j’ai pas mal de liquidités à ma disposition. Comme tu le sais
elle était presque neuve.

Pas folle la guêpe, plus ? Let’s roll:

Pourrais-tu m’envoyer 2500€ aujourd’hui ?

Comme je tiens à ferrer mon petit poisson (je commence à peine), je réitère :

Bien sûr. Mais même plus. Dis-moi.

Mais mon petit poisson est bien renseigné, au delà de 2500 euros, un virement commence à attirer l’attention.

2500€ suffira

C’est là qu’on inverse l’intérêt, la curiosité. Il faut maintenant rendre mon petit poisson curieux. Quoi de mieux que de lui faire croire qu’il est tombé sur une histoire de fesses ?

Mon idée est donc de lui faire croire que je suis un ancien amant de mon amie et qu’elle est mariée. tout est fini entre nous mais tout de même, les braises sont encore chaudes. Vous allez comprendre pourquoi. Voyez-vous, nos amis politiques nous expliquent à tout bout de champ que le méchant Internet permet l’anonymat pour faire toutes sortes de choses répréhensibles. Il importe de leur démontrer par un exemple rigolo que en fait, non, pas tellement.

Je réponds donc :

Ecoutes, après tout ce qu’il y a eu entre nous, ne sois pas gênée. Tu
sais bien que je ferais n’importe quoi pour toi. Je peux très bien
t’envoyer 10.000 ou 20.000. J’ai vendu ma voiture 24.000. Donc ça me
laisse encore de quoi tenir plus que le mois. Quand rentres-tu ?

D’une part, je lui laisse entendre que je suis une proie de choix avec 24.000 euros en poche, d’autre part, je lui fais comprendre que je suis très attaché à cette amie.

Mais le petit poisson reste accroché à son rocher à 2500 euros. Soit…

Lançons le piège :

OK.

Je sais que l’on ne doit pas reparler du passé, mais je t’ai quand même
mis un message ici :

http://www.kitetoa.com/c.html

C’est discret et comme ça, ça ne passe pas par les mails. Ton mari ne
risque pas de tomber dessus.

Je pars à la Poste dès que j’ai fini ce que je suis en train de faire

Bises

Suivent deux trois banalités, le petit poisson me rappelant que La Poste ferme dans 20 minutes, me proposant une alternative abracadabrantesque :

J’ai besoin de cette somme aujourd’hui.D’ici il m’est quasiment
impossible d’accéder à mon compte bancaire.Mais il me reste toujours ma
carte prépayé PCS Master-Card qui est sans provision. Il faudra donc te
rendre chez le buraliste ou dans un kiosque à tabac le plus proche et
acheter des recharges PCS Master-Card à hauteur de 2500€ ensuite me
faire parvenir chaque code de rechargement. Je rechargerai ma carte à
l’aide de ces différents codes et me rendrai au distributeur le plus
proche.

Et de mon côté, je vais faire un tour dans mes logs, pour voir si le poisson a mordu :

cat logzdeouf.log | grep c.html

Bingo :

41.207.3.128 - - [16/Aug/2016:17:44:41 +0200] "GET /c.html HTTP/1.1" 200 405 "-" "Mozilla/5.0 (Windows NT 6.1; rv:11.0) Gecko/20100101 Firefox/11.0 CometBird/11.0"
41.207.3.128 - - [16/Aug/2016:17:48:23 +0200] "GET /c.html HTTP/1.1" 304 - "-" "Mozilla/5.0 (Windows NT 6.1; rv:11.0) Gecko/20100101 Firefox/11.0 CometBird/11.0"

Il reste à identifier l’endroit d’où notre petit poisson tente de nous arnaquer de 2500 euros :

abidjan

Roooh…

Bon, je lui ai renvoyé un mail aujourd’hui en lui demandant s’il avait bien reçu les fonds. Bien entendu, si cette conversation débile devait continuer, je ferais un update ici-même…

";s:7:"dateiso";s:15:"20160818_171321";}s:15:"20160817_194024";a:7:{s:5:"title";s:32:"Comment atomiser du béton armé";s:4:"link";s:52:"https://reflets.info/comment-atomiser-du-beton-arme/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=34874";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 17 Aug 2016 17:40:24 +0000";s:11:"description";s:360:"Tous les symboles ont volé en éclat dimanche dernier dans la Meuse. Une foule joyeuse de 400 personnes a exécuté avec brio un permis de détruire collectif, décidé la veille, pour abattre près d’un kilomètre de béton armé qui encageait le bois Lejuc, une forêt de la commune de Mandres-en-Barrois. Comme Reflets vous l’a déjà […]";s:7:"content";s:17306:"

DSC00669bisTous les symboles ont volé en éclat dimanche dernier dans la Meuse. Une foule joyeuse de 400 personnes a exécuté avec brio un permis de détruire collectif, décidé la veille, pour abattre près d’un kilomètre de béton armé qui encageait le bois Lejuc, une forêt de la commune de Mandres-en-Barrois. Comme Reflets vous l’a déjà raconté, ce bois est convoité par l’Andra, le croque-mort de l’industrie nucléaire, qui envisage d’y creuser une tombe millénaire pour dissimuler les déchets radioactifs les plus toxiques.

Cette vaste action de sabotage collectif – à peu près un millier de pans de mur en béton armé fracassés, la facture s’annonce salée – n’avait pas besoin d’une quelconque légitimité pour être exécutée. Mais le 1er août, des assos anti-nucléaires et des habitants de Mandres ont obtenu du tribunal de Bar-le-Duc une ordonnance de référé que les bétonneurs de l’Andra garderont longtemps en travers de la gorge. « Avec la chute de ce mur, ce n’est pas seulement un symbole de la violence et du passage en force de l’Andra qui est tombé ; c’est aussi la chape de plomb de la fatalité et de la résignation qui s’est fissurée », se félicitent les opposants.

 

Avant... Après...

Entre le 19 juin et le 7 juillet, les militants ont occupé une parcelle de ce bois de 230 Ha, bois qui avait été déjà partiellement dévasté pour construire un chemin de ronde et le fameux mur en béton. En occupant les lieux, ils ont pu constater un défrichage sauvage qui ne respectait pas le Code forestier et ont donc attaqué l’Agence en justice. Grande première depuis 20 ans, dans une région où l’Andra agit sans entraves, la décision de justice a donné raison aux anti-nucléaires, exigé l’arrêt immédiat des travaux et une « remise en état » de la forêt dans un délais de six mois. Remise en état qui comprend la « suppression (…) de l’empierrement et de la clôture en murs en béton – au vu de l’importance de son emprise (…) ». En mettant à bas les pans de béton, la joyeuse troupe a tout simplement aidé l’Agence à « remettre le site en l’état ».

DSC00667bis

Ce jugement est une demi-victoire, puisque l’ordonnance précise d’emblée que l’Andra pourra s’affranchir de ses obligations si elle obtient du Préfet une « autorisation exécutoire de défrichement », ce que le Préfet s’est empressé de faire, au garde à vous, même si ces actes administratifs seront vitre contestés par les opposants.

Il était en effet symbolique, ce mur de la honte. Le symbole d’une forêt que l’Andra prétendait « protéger » avec un mur en béton, structure officiellement « démontable » (la preuve! un vrai château de cartes…). Protéger de qui? Des manants, bien entendu, les opposants ayant appelé plusieurs fois à « libérer » le bois et à le vider des engins de chantier. Un chantier justifié par des « forages géotechniques », de simples trous voyons, alors que le centre d’enfouissement, Cigeo de son petit nom, n’est pas du tout officiellement lancé. Certes, il a été autorisé par une loi expresse votée au mois de juillet. Mais la déclaration d’autorisation de ce chantier à 40 milliards n’est pas du tout encore effective. Les « travaux » du bois Lejuc n’en étaient donc pas moins insupportable pour les opposants à la poubelle nucléaire.

DSC00678bisL’Andra a toujours agi en toute impunité, tranquille, sans faire de vagues, évitant de paraître brutale ou expéditive dans ses décisions, avec toujours en tête la volonté de faire accepter délicatement son emprise à toute la population. Et bien une sérieuse cellule de crise a du se mettre en branle, en plein été, pour savoir comment réagir à la décision du TGI de Bar-le-Duc, qui lui a infligé sa première baffe judiciaire. D’ordinaire, dès que la communication de l’Agence prend des airs de guerre de tranchées, elle ne publie rien. Elle se contente de répondre à la presse directement, de façon calme et posée. Cette fois-ci, elle a été obligée de publier, le 5 août, une bafouille pitoyable (qu’il faut aller chercher dans l’espace presse, et pas dans les « actualités ») :

L’Agence reconnait une erreur d’appréciation concernant la nature des travaux de défrichement entrepris au Bois Lejuc. Ces travaux ont été réalisés pour sécuriser ce site dont elle est propriétaire et protéger les salariés qui y travaillent, suite aux dégradations et actes de malveillance commis par les opposants au projet Cigéo. L’Andra n’exclut pas de reprendre les travaux de pose de la clôture dans les prochains jours. Ces travaux, qui seront effectués sans défrichement supplémentaire, sont indispensables pour empêcher tout nouvel acte de malveillance sur la propriété de l’Andra. Initialement, l’Andra ne souhaitait pas avoir à clôturer le bois Lejuc, et n’a jamais eu à mettre en place un tel dispositif de sécurité.

Son arrogance ne s’arrête pas là. Un ancien agent de l’Office national des forêts (ONF) de Lorraine, qui connaît donc bien la région et s’est baladé dans le bois de Mandres à de nombreuses reprises ces dernières semaines, affirme qu’il a remarqué une nouvelle saignée de plusieurs mètres de large, sur toute la largeur du bois. Une saignée qui se serait effectuée après le jugement du 1er août. Pourquoi se gêner? Déjà, lors d’une précédente manif de « réoccupation », le 16 juillet (après l’expulsion du premier siège), les méthodes de l’Andra ont éclaté au grand jour, devant les journalistes qui commencent à changer de bord : milices privées composées d’ancien légionnaires appelées à « sécuriser » le bois à l’aide de manches de pioches et de barres de fer. Le tout pour laisser aux gendarmes mobiles – il y avait au moins 10 fourgons retranchés dans le laboratoire de l’Andra à Bure dimanche dernier – le rôle du « bon flic », laissant aux nervis le soin de terroriser et de frapper dans le tas.

Stopper la poubelle de Bure n’est pas seulement une évidence scientifique – comment s’assurer de la pérennité d’un terrain géologique sur plusieurs milliers d’années ? C’est aussi la réponse à une énorme escroquerie intellectuelle que la sagesse populaire a eu vite fait d’enterrer. Mettre les déchets sous le tapis, c’est aussi enterrer le débat politique sur la pérennité du programme nucléaire. La meilleure manière de gérer les déchets, c’est d’abord d’arrêter d’en produire. Et une solution s’avèrerait particulièrement pédagogique : obliger toutes les centrales à stocker leurs déchets sur site, et en surface. Tous les déchets, y compris les blouses, gants, équipements ou matériel divers faiblement contaminé, et qui sont ensuite dissimulés ailleurs, notamment dans le centre de stockage de l’Andra à Soulaine (Aube), tous, y compris les produits de fission (dont le plutonium nocif pendant des millions d’années), et les barres d’uranium usagées qui partent en stage de « recyclage » à la Hague (le centre de « retraitement » d’Areva dont les piscines de refroidissement débordent…). Tous les résidus stockés à côté des réacteurs, créant un monticule visible de tous, qui augmenterait de volume presque à l’œil nu, voilà la solution finale que l’on peut souhaiter à la filière atomique. Comment imaginer ensuite que les riverains, soumis et résignés à l’ordre nucléaire depuis qu’on leur ressasse les sornettes sur « l’indépendance énergétique de la France » (avec une technologie made in USA et de l’uranium pillé au Niger…), ne se rendent pas compte de sa nuisibilité? Oui, gérer les déchets sur site et sans les enfouir retournera l’opinion comme une crêpe. On comprend alors que la solution de l’enfouissement sur un site unique soit privilégié par les amoureux de l’atome tout puissant.

DSC00653bis Le cortège au départ de Mandres Le cortège au départ de Mandres DSC00667bis DSC00662bis Avant... Après... DSC00664bis DSC00681ANON Stelles en pagaille DSC00669bis DSC00678bis DSC00685bis DSC00675bis DSC00682bis DSC00687bis La barricade de l'entrée du bois ";s:7:"dateiso";s:15:"20160817_194024";}s:15:"20160817_154100";a:7:{s:5:"title";s:40:"France 2016 : bienvenue en algocrature ?";s:4:"link";s:58:"https://reflets.info/france-2016-bienvenue-en-algocrature/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=34849";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 17 Aug 2016 13:41:00 +0000";s:11:"description";s:430:"La gouvernance algorithmique, aussi appelée algopolitique, est un nouveau mode de gestion de la société , une nouvelle manière de traiter la vie démocratique. Cette récente gouvernance politique — qui ne se nomme pas — possède de nombreux aspects inquiétants facteurs de mutation sociétale,  aspects étonnamment « non discutables » et non discutés. Le débat sur l’algopolitique […]";s:7:"content";s:21615:"

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La gouvernance algorithmique, aussi appelée algopolitique, est un nouveau mode de gestion de la société , une nouvelle manière de traiter la vie démocratique. Cette récente gouvernance politique — qui ne se nomme pas — possède de nombreux aspects inquiétants facteurs de mutation sociétale,  aspects étonnamment « non discutables » et non discutés.

Le débat sur l’algopolitique n’existe pas, puisque ces outils numériques d’aide à la décision, à l’administration, à la gestion, à la sécurisation, à la prévention, à la prédiction, se sont installés dans un premier temps illégalement, en mode furtif et au final depuis peu, sous forme déclarative : « Ces outils existent, nous en avons besoin, ils sont une aide, nous les utilisons » expliquent les responsables politiques, quand ils daignent en parler. Point.

L’ « algocrature » qui survient par la mise en place de ces outils — couplés à une mise entre parenthèse de l’état de droit — modifient de façon indéniable la vie en en société et génèrent un nouveau système politique que personne ou presque ne nomme, ni n’envisage. Un nouveau contrat social en en train de survenir, mais non-négocié. Définition, analyse et réflexions sur l’algocrature française en cours de constitution.

Démocratie et dictature : démocrature

La contraction des deux termes démocratie et dictature permet de nommer cette gouvernance hybride : la démocratie (comme système politique déclarée) et la dictature (comme gestion quotidienne administrative, à certains niveaux). L’alliance des deux régimes — dictature et démocratie — dans un seul, a été définie par le terme de démocrature.

De façon synthétique, la démocrature est une démocratie qui conserve ses attributs d’origine basés sur les élections, la pluralité politique et la liberté d’opinion, ou d’information, mais qui a intégré dans son fonctionnement plusieurs attributs de la dictature.

L’exemple français — une démocrature « en cours de constitution », puisque personne n’ose encore appliquer cette terminologie à la patrie des Droits de l’homme — est très parlant : la liberté d’information et d’opinion y sont toujours en place, mais de façon partielle. De nouvelles lois sont venues les limiter : un site internet déclaré « terroriste » (ou déclaré comme faisant l’apologie du terrorisme) par l’administration peut être fermé à tout moment, comme en Chine. Un site qui a été déclaré « terroriste » mais qui n’a pas été fermé par l’administration peut transformer le citoyen qui le consulte en criminel passible de prison (2 ans ferme dans le cas de cet internaute). Comme dans n’importe quel régime policier.

De la même manière qu’au sein d’une dictature, l’Etat français s’est réservé le droit d’enfermer administrativement des opposants politiques, des citoyens contestataires, sans juge judiciaire, et ce, tant que l’état d’urgence qu’il a déclaré, perdure. Les militants écologistes de la Cop21 ont été un exemple frappant ce ce nouveau modèle « judiciaire ». La police, les services de renseignements, en démocrature française, ont des possibilités plus étendues qu’avec le système purement démocratique : ils peuvent intervenir à tout moment, à tout endroit, pénétrer les domiciles en défonçant les portes, arrêter tout citoyen considéré comme suspect par les services de renseignement, sans aucun contrôle d’un juge judiciaire. Comme en dictature.

Ce régime politique hybride, mis en place par étapes, qui justifie son existence par le danger terroriste, est pernicieux à plusieurs titres. Le premier est qui’il reste invisible pour une majorité de la population — celle qui ne correspond pas aux critères de dangerosité terroriste établis aujourd’hui — et le second, qu’il parvient à légitimer aux yeux des citoyens, des actes, procédures, comportements et attitudes de l’Etat, de ses fonctionnaires, absolument anti-démocratiques et donc liberticides.

La démocrature est mouvante, glissante, s’adapte en permanence aux événements, avec plusieurs constantes : les libertés individuelles ne sont plus centrales, l’indépendance judiciaire est mise entre parenthèses sur ordre du politique, qui finalement applique le vieil adage : « la fin justifie les moyens ».

Algocrature : le machine learning au service de la bureaucratie

Cette nouvelle forme de gouvernance qui conserve à la fois la vitrine démocratique, mais s’offre — quand le besoin s’en fait sentir — les moyens des dictatures, doit contrôler, surveiller le maximum de domaines avec la discrétion la plus absolue. Les raisons de ce contrôle maximal sont évidentes dans ce cadre particulier de gestion politique et administrative, quant à la discrétion elle est liée à l’obligation de conserver l’apparence de l’ancienne société, la « démocratie ».

Une démocrature met en avant en permanence ses attributs démocratiques et cache autant qu’elle le peut ses « facultés » tirées de la dictature. Parvenir à donner le change demande donc des outils puissants, centrés sur l’information. Les algorithmes traitant les big data au sein de systèmes de type « machine learning » sont là pour ça. Une algopolitique en démocrature donne une « algocrature ». L’administration, en algocrature, agit donc algorithmiquement dans la majorités des domaines qu’elle doit traiter. Pour contrôler et encadrer les citoyens et les rassurer dans le même temps sur ses « bonnes intentions ».

Il est crucial de comprendre quels outils peuvent être utilisés, pour capturer l’information qui circule sur les réseaux, depuis les systèmes à base de DPI d’Amesys, ou de Qosmos, comme de la présence d’une architecture de sondes d’interception des communications nationales nommé IOL, jusqu’aux aux boîtes noires, en passant par les IMSI catcher. Mais pour imaginer ce que peut faire une « presque algocrature » française avec, il faut aussi observer les possibilités de traitement des informations récoltés par les systèmes en place, ou à venir.

Croire que le sujet de la surveillance [en algocrature] se situe entre la surveillance de masse et la surveillance ciblée, comme de nombreux « experts », et autres journalistes « spécialistes » continuent à l’entretenir, est une erreur. Le problème ne se situe pas à ce niveau là, pour plusieurs raisons assez simples. L’affaire Snowden a lancé ce débat (massif/ciblé) à cause de la réponse de quelques responsables des services de renseignement français estimant pratiquer « la pêche au harpon » tandis que leurs homologues américains seraient eux dans « une pêche au chalut ». Le fond de ce débat est pourtant sans objet : le but de l' »écoute » numérique, de la capture de données à des fins de surveillance (mais qui peut servir aussi à la prédiction, l’anticipation, la gestion) dans des grands pays tels que la France (à l’architecture réseau décentralisée), n’est pas de procéder à un traitement des communications des millions d’utilisateurs d’Internet à l’échelle du territoire.

Le but d’une écoute administrative est de pouvoir, grâce aux seules données de connexion (sur les métadonnées : lire « Surveillance : le hamster qui mangeait des spaghetti ») — qui ne peuvent être chiffrées pour une bonne partie d’entre elles — créer des modèles. C’est à partir de cette statistique issues des métadonnées (une journée de données de connexion d’un utilisateurs ne représente que quelques centaines d’octets) que le ciblage plus précis peut se créer, et pourquoi pas, de « l’écoute profonde » des communications. Mais sur certaines cibles détectées automatiquement ou choisies dans un lot trié par des algorithmes. Les fameux signaux faibles. Rien n’est donc plus absurde que de continuer à se questionner sur la capacité de la France à pouvoir « surveiller massivement » sa population, ou au contraire à ne pratiquer que de la « surveillance ciblée ».

Les sondes d’écoutes obligatoires légales (IOL) sont là pour nous rappeler que, techniquement, l’interception des flux de données transitant à l’échelle nationale est possible (même si les journalistes experts du sujet n’en parlent pas : parce que cette infrastructure n’a pas été dévoilée par leurs employeurs ou par les médias qu’ils estiment de référence ?).

24h des métadonnées des 40 millions d’utilisateurs d’Internet en France ne représente que quelques téraoctets…

En réalité, l’administration française traite (ou soustraite) autant de métadonnées qu’elle le peut pour constituer les meilleurs patterns possibles, puis met sous écoute ciblée ceux qui en découlent, ou ceux que ses moyens lui permettent d’écouter. Les services de renseignements, en fin de compte, en alimentant ce débat sur « le massif vs le ciblé » ont créé un rideau de fumée très pratique pour ne pas parler du fond du sujet, qui n’est pas la « surveillance » des communications en tant que telle, mais… l’algopolitique. Si le data mining, le deep learning ont un sens pour les journalistes, il est temps qu’ils sortent de leur vision de série américaine avec des milliers d’agents des services en train de lire et écouter des conversations sur leurs ordinateurs — stockées sur des ordinateurs géants

La société du traitement statistique des risques et de la prédiction algorithmique n’est pas une dystopie futuriste, elle est déjà en train de se mettre en place. Sans l’accord ou la participation des citoyens, ce qui pose des problèmes importants. Voyons donc comment peut fonctionner cette algocrature concrètement, et comment, si personne ne la conteste, ne tente de la stopper, elle pourrait changer de façon significative notre société, et par ricochet notre quotidien.

Vision statistique et mathématique de la société

Les domaines dans lesquels le traitement algorithmique est possible ne sont limités que par une seule chose : les données disponibles. La data est au cœur de l’algocrature, et surtout la big data. La méga-donnée. Ce qui tombe bien, puisqu’en 2016 « la dématérialisation d’à peu près tout » est poussée dans ses extrémités, parfois les plus absurdes. Tout doit être « immatériel » (selon la terminologie souvent usitée par les politiques), c’est-à-dire traduit en bit de données, absolument tout. Jusqu’à l’électricité qui circule dans votre habitation, vos déclarations d’impôts, votre correspondance, vos échanges téléphoniques, vos achats, vos lectures, vos loisirs, vos déplacements, bientôt votre état de santé : tout.

C’est à partir de ce moment précis de la traduction en données numériques de la quasi totalité des échanges, activités des êtres humains que l’algocrature peut commencer à se mettre en place. Le principe de départ est simple, il réside dans un traitement statistique d’un ensemble. Des machines absorbent des quantités de données les plus importantes possibles (en fonction de leur objectif) et leurs algorithmes spécialisés pratiquent une reconnaissance des formes. Ils établissent une tendance, une similarité dans un chaos apparent d’informations.

Par exemple, la bureaucratie peut savoir quel est le comportement moyen des individus sur Internet dans un secteur géographique précis comme, disons, la Seine-Saint-Denis. En récoltant les données de connexion des Internautes de ce département sur quelques jours, une régularité va ressortir : heures de connexion, temps écoulé en ligne, type de connexions (types de réseaux sociaux pratiqués, utilisation des mails,de l’irc, consultation de sites internet, adresses IP source et destinataire, etc langue utilisée, quantité de données échangées…) Le but d’une telle récolte de métadonnées n’est pas la connaissance des comportements individuels, ou le contenu de leurs échanges, mais bien la construction d’un modèle, une forme standard établie grâce à l’ensemble des données récoltées et qui peut alors se visualiser graphiquement /cartographiquement de la manière la plus simple qui soit : cercles de couleur, lignes, nuage de points, etc…

Une fois la reconnaissance de forme effectuée, et les tendances générales établies, la seconde partie, la plus intéressante pour une administration, survient alors : la détection d’anomalies. Des irrégularités peuvent immédiatement être mises en avant par l’algorithme. Tous ceux qui ne suivent pas la tendance générale vont apparaître. Ceux qui se connectent par exemple à des heures différentes de la moyenne, qui utilisent plus un type de service que d’autres, passent plus de temps sur certains sites que le reste, utilisent une langue différente, (comme l’arabe), surfent sur des sites étrangers, chiffrent leurs communications, etc…

Il est bien entendu possible instantanément de produire des types de « datavizualisation » différents en fonction de critères précis : dévoiler seulement tous les internautes qui surfent tard la nuit, en langue arabe. Ceux qui se connectent aux même heures, et ouvrent des sessions sur les mêmes applis… Mais la régularité de l’ensemble, créée au départ par l’algorithme modélisateur permet surtout de dévoiler les irrégularités de façon automatique, et les algorithmes « apprenants » actuels n’ont pas besoin qu’on leur donne des indications : ils « savent » s’adapter et recouper de nouveaux types de comportements, tirer bénéfice de nouvelles données en fonction de la tâche de départ qui leur a été assignée. C’est ainsi que fonctionne la « boîte noire chasseuse de djihadistes » (pas encore au point, paraît-il, mais bientôt en déploiement). Tout comme l’algorithme prédictif commandé par la gendarmerie française, qui doit indiquer où et quand les prochains cambriolages doivent survenir.

Le pouvoir politique déjà soumis au règne de l’algorithmie

En 2016, l’Etat français se vante déjà d’utiliser l’algorithmie et les big data, pour « améliorer le fonctionnement collectif, garantir plus de sécurité, économiser les budgets publics ». La chasse aux fraudeurs sociaux via les algorithmes a commencé, la reconnaissance faciale a été testée, la détection des comportements terroristes ou de radicalisation sur Internet, etc (Lire l’article : « Nous vous scrutons, bien que ce ne soit pas vous la cible« ). Combien de domaines sont déjà sous gestion algorithmique ? Jusqu’à quel point la liberté de l’individu peut-elle rester compatible avec un traitement statistique et mathématique des comportements par l’administration ? Le Darpa (Département de recherche technologique de La Défense américaine), ne s’embarrasse pas de précautions puisqu’il fait la publicté de ses systèmes de détections d’anomalies au public américain avec son programme Adams : Anomaly Detection at Multiple Scales  sans aucun complexe.

Les responsables politiques actuels ont, en 2016, fermement établi une nouvelle règle implicite mais centrale pour justifier leurs actions : ils ne gouvernent plus, mais gèrent le pays. La différence entre gouvernance et gestion est très importante et directement reliée à l’algocrature en cours de constitution. Gouverner politiquement un pays c’est avant tout soumettre à une population un projet, basé sur une vision de la société. Gouverner c’est se donner les moyens d’atteindre — au moins partiellement — l’objectif que l’on a soumis à la sagacité des électeurs. Gouverner est mettre en œuvre des idées, des idéaux. A l’inverse, gérer ne requiert aucun idéal politique, ni idées à accomplir : gérer un pays, une société est une activité quotidienne technique. Technocratique dans le cas d’un gouvernement. La gestion requiert des outils, et des techniciens qui les utilisent afin d’optimiser toutes les activités censées être optimisées, maintenues.

Quoi de mieux, dans une société technocratique dont les gouvernants sont des gestionnaires, que la modélisation statistique ? Qu’elle soit prédictive ou non, l’application des théories mathématiques dans le traitement des données à des fins statistiques ou de contrôle, est le rêve de tous les individus de pouvoir. Les sensations de maîtrise, de vision globale, de capacité à anticiper, stopper les évènements défavorables qu’offre l’algopolitique sont grisantes pour le politicien en charge des affaires : un problème trouve toujours une réponse directe que la statistique et l’observation des formes générales couplée à la détection des anomalies font surgir.

Il est ainsi probable que dans un futur très proche, nos vies soient entièrement traitées et analysées, voire accompagnées par l’agorithmie, et contrôlées administrativement. Les véhicules autonomes (donc géolocalisés) vont se généraliser, tout comme les calculs de vitesse de nos déplacements routiers par caméra (pour ceux qui seraient encore avec des véhicules anciens), les objets connectés les plus anodins renverront des informations sur nos modes de vie, les assurances calculeront automatiquement les montants de nos cotisations en fonction de nos données médicales.

Nous laissons tous une empreinte numérique unique, et le machine learning — en perpétuelle amélioration  — au service de la gestion administrative du pays, ne peut que pousser les responsables  politiques à les utiliser de plus en plus. Au point que chacun d ‘entre nous ne sera plus, au final, qu’une partie d’une forme générale, une tendance ou… une anomalie scrutée de façon intrusive et invisible. Que fera l’administration des anomalies déclarées « dangereuses » ?

Au delà de toutes les problématiques concrètes en termes de liberté et de droit à la vie privée, de droit à la confidentialité, gardons à l’esprit que nos activités et nos comportement traitées par les systèmes « intelligents », même anonymes, nous transforment — dans tous les cas — d’individus, de sujets, en une vulgaire matière statistique binaire. Une partie du code. Un point sur une carte. Un numéro.

Bienvenue en algocrature.

(Prochainement : petit tour des outils et des projets d’algopolitique appliquée en algocrature)

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hamsterSurveillance, boîtes noires, sondes, IOL, chiffrement, métadonnées, les contenus et articles abondent sur ces sujets, mais à la lecture de certains commentaires, il apparaît que le fonctionnement du Web en particulier, et d’Internet en général, est assez mal compris, même superficiellement. Que se passe-t’il très concrètement lorsque je clique sur un lien ? Quelles sont les données — ou, le cas échéant, métadonnées — qui seront visibles et par qui ? Ces interrogations, qui paraîtront naïves à celles et ceux possédant une bonne littératie numérique, sont pourtant tout à fait légitimes et la réponse n’est pas si simple qu’on pourrait le croire.

Certains lecteurs ont peut-être eu l’occasion de croiser Michel — dont je suis le biographe. Amateur de selfies, de poésie et d’amours épistolaires, figurez-vous que le Michel s’est découvert une nouvelle passion. Toujours avide de tendresse et d’affection, il passe des heures devant des vidéos d’animaux meugnons. Là, un chat et une chouette qui se font des câlins, so cute ! Oh, ici, un petit hérisson qui nage dans un lavabo, trop rigolo. Ou encore, chef d’oeuvre de bizarrerie, cette vidéo d’un « minuscule hamster qui mange de minuscules spaghetti » sur un air de banjo. On trouve décidément de bien vilaines choses, sur le Web.

La page de cette vidéo est identifiée par son URL, son adresse : https://youtube.com/watch?v=Ko1-dJh-xwk. Que se passe-t’il lorsque notre Michel clique sur ce lien ? Par quelle magie digitale des internets numériques la page correspondante apparaît-elle sur l’écran de la tablette du Michel, dans son navigateur Web ? Le suspense est absolument insoutenable (vous en conviendrez), passons-donc aux explications.

D’abord une bonne résolution

L’URL de la page hébergeant la vidéo de notre gastronome rongeur est constituée de plusieurs parties remplissant un rôle spécifique.

La première, https://, indique le protocole à utiliser. Ici, il s’agit du protocole HTTP dans sa version sécurisée. HTTP est le protocole de communication du World Wide Web (ou Web, en abrégé), le système hypertexte sur lequel nous nous baladons grâce à notre navigateur. Contrairement à une confusion fréquente, le Web n’est pas Internet, mais seulement l’ensemble des serveurs qui délivrent des informations grâce au protocole HTTP. Internet transporte des informations pour d’autres applications que le Web, qui utilisent des protocoles différents, par exemple pour le courrier électronique, les messageries instantanées, la synchronisation des horloges, le transfert de fichiers, etc. En résumé, Internet fournit la tuyauterie de connexion, les protocoles définissent le « langage » que les parties connectées, les deux extrémités, vont utiliser pour échanger des informations. Si vous appelez par téléphone une personne qui ne parle que l’ouzbek et que vous vous exprimez en néo-araméen occidental, ça risque de piquer un peu. Ici, c’est pareil, le « langage » commun sera donc HTTP.

La seconde composante est le nom d’hôte du serveur à contacter, youtube.com, et la dernière le nom de la ressource à télécharger depuis le serveur, la page web /watch?v=Ko1-dJh-xwk.

La tablette de Michel sait donc quel est le nom du serveur auquel se connecter, quel protocole utiliser pour dialoguer avec lui, et le nom de la ressource à télécharger. Problème, Internet ne sait pas transporter des informations en utilisant des noms, le réseau a besoin de deux adresses IP : celle d’origine, et celle de destination, c’est à dire celle du serveur. La tablette va donc devoir, au préalable, découvrir l’adresse IP correspondant à ce mystérieux youtube.com. Il existe un système, totalement indépendant du Web, le DNS, pour système de noms de domaine, qui s’appuie également sur le réseau Internet pour le transport des informations. Le DNS peut-être vu comme un gigantesque annuaire, distribué sur l’ensemble de la planète, et dont le rôle principal est d’enregistrer à quelles adresses IP correspond tel ou tel nom d’hôte. Lorsque l’on souhaite obtenir une correspondance — résoudre un nom, on s’adresse à un serveur — un résolveur DNS — qui ira chercher pour nous la bonne correspondance dans le système DNS.

Michel a tout compris, son appareil est donc configuré pour utiliser un résolveur fourni par Free. Connaissant l’adresse IP du résolveur, 212.27.40.240, la tablette va pouvoir utiliser Internet pour communiquer avec lui. Pour cela, ils vont tous deux utiliser un « langage » spécifiquement conçu dans cette intention, le protocole DNS. La tablette prépare une requête DNS, dans laquelle elle ne place que le nom d’hôte, youtube.com. Les autres informations contenues dans l’URL de la vidéo ne concernent pas le DNS — qui ne saurait de toute façon qu’en faire. Puis elle place cette requête dans un « paquet », un conteneur, qu’elle transmet à la « box » qui connecte Michel au réseau Internet.

Résolution DNS

Résolution DNS

Le paquet qui circule sur le réseau est composé de deux parties distinctes : un en-tête qui contient les informations nécessaires à son acheminement, les adresses IP d’origine et de destination en particulier, et les données, ici la requête DNS. Le paquet rebondit de routeur en routeur pour être acheminé à sa destination finale, le résolveur DNS. À chaque étape, les équipements du réseau ne s’occupent pas, en principe, des données contenues dans le paquet, de la requête DNS. Seules les informations contenues dans l’en-tête du paquet sont nécessaires à son acheminement, ce sont les seules pertinentes du point de vue du réseau. Internet se contrefiche de ce qu’il transporte, il le transporte le plus vite possible. Ce n’est qu’une fois le paquet arrivé à son but que la requête DNS sera interprété par le résolveur DNS grâce au protocole, au langage DNS. Le résolveur DNS déterminera l’adresse IP correspondant à la requête. Les grosses plateformes, comme YouTube, ont plusieurs adresses IP associées au nom d’hôte, il choisit l’une d’entre elles, par exemple 64.15.116.183. Il crée une réponse DNS contenant cette adresse, et la place dans un nouveau paquet, qui sera transbahuté par Internet à toute blinde dans l’autre sens, jusqu’à la box de Michel puis à sa tablette.

IOL, j’écoute

Les fournisseurs d’accès à Internet et autres opérateurs ne se préoccupent, en général, pas des informations qui sont transportées. Pour des raisons techniques, d’abord, car leurs équipements ne pourraient traiter une telle quantité d’informations, ils ont déjà à les transmettre. Ensuite, les opérateurs n’en ont pas le droit. Le code des postes et communications électroniques stipule en effet que les «données conservées et traitées » par eux ne peuvent « en aucun cas porter sur le contenu des correspondances échangées ou des informations consultées, sous quelque forme que ce soit ». Les exceptions à ce principe sont les interceptions judiciaires, autorisées par un juge judiciaire, et les interceptions administratives, très controversées car mises en oeuvre sans son intervention. Coucou, IOL.

À ce stade, un attaquant passif qui aurait écouté la communication, pourrait en déduire que Michel cherche à se connecter avec youtube.com. En aucun cas il n’aurait eu connaissance du contenu précis, la vidéo de hamster, que Michel cherche à consulter. YouTube est une énorme plateforme, qui héberge des millions de vidéos, sans les autres parties qui composent l’URL, l’espion n’aurait donc pas appris grand chose. Si la requête DNS avait porté sur www.alcool-info-service.fr, www.cgt.fr ou www.rencontres-adulteres.fr, en revanche, l’information aurait eu plus de valeur… Les requêtes DNS traversent Internet, malheureusement, nues comme des vers. Des travaux de normalisation sont en cours pour assurer leur confidentialité par le truchement du chiffrement, mais le déploiement risque, comme toujours, d’être un peu long. Pour l’instant, considérez donc que vos requêtes DNS sont transmises en clair.

HamsTer Transfer Protocol

La tablette de Michel est à présent en possession des éléments nécessaires pour télécharger la page YouTube sur laquelle se trouve le cricétidé gourmand : le nom d’hôte — youtube.com, l’adresse IP du serveur YouTube — 64.15.116.183, et enfin l’identifiant de la page — /watch?v=Ko1-dJh-xwk.

Elle va donc procéder comme elle l’avait fait pour interroger le résolveur DNS, mais avec un autre protocole, un autre « langage » : HTTP. Elle crée une requête HTTP dans laquelle elle place le nom d’hôte et l’identifiant de la page, ainsi que d’autres informations, comme la langue souhaitée, l’identifiant du navigateur utilisé, etc., que nous omettrons ici. La présence du nom d’hôte dans la requête s’explique par le fait que, parfois, un seul et même serveur physique héberge plusieurs sites Web. Sur ce serveur YouTube, bien sûr, ce n’est pas le cas. Voici à peu près à quoi la requête ressemble :

GET /watch?v=Ko1-dJh-xwk
Host: youtube.com

La tablette de Michel enveloppe la requête HTTP dans un nouveau paquet, sans oublier de préciser l’adresse IP de destination dans son en-tête, et balance le tout dans les intertubes. Le paquet va être relayé par les routeurs jusqu’au serveur YouTube, 64.15.116.183. Comme précédemment, aucun dispositif de routage ne s’est soucié de savoir ce qu’il y a dans le paquet, seules les informations de routage les concernent, et y zont pas que ça qu’à foutre non plus que d’aller lire le contenu des paquets qui leur passe sous le nez, merci. Le serveur Web de YouTube, en revanche, sera concerné par ces informations puisque ce sont celles qui lui permettront de sélectionner la vidéo du hamster, et pas une paire de boobs ou un terroriste à tête de canard. Le serveur YouTube prépare une réponse HTTP contenant la page Web, et la place dans un paquet qu’elle envoie dans l’autre sens. En pratique, si le contenu est suffisamment volumineux, la réponse sera répartie dans plusieurs paquets qui feront chacun leur petit bonhomme de chemin.

Requête HTTP

Requête HTTP

Cette fois-ci, un indiscret ayant écouté l’échange aurait pu déterminer précisément la nature de l’information consultée (même sans se préoccuper de la réponse du serveur), puisqu’il aurait vu passer toutes les composantes importantes de l’URL, la jolie « métadonnée » que voilà. Le jour où la consultation de sites faisant l’apologie des hamsters devient un délit, Michel est dans la mouise. C’est de cette façon que circulent les informations que vous consultez sur le Web, mais aussi celle que vous renseignez quand vous les saisissez dans des formulaires : commentaires, emails, mots de passe, données de cartes bancaires, etc. Elles seront visibles des opérateurs — qui ne sont pas censé les exploiter, comme nous l’avons vu plus haut, des sondes d’interceptions et autres boîtes noires, ainsi que de toute personne ou équipement en mesure d’écouter le trafic.

Du flashouillage de sondes

Fort heureusement, YouTube n’est accessible que via la version sécurisée de HTTP, HTTPS. Le protocole fonctionne exactement de la même façon que sa version sans « S », à un « détail » près. Cette fois-ci, comme préalable au moindre échange HTTP, le client (le navigateur Web de Michel) et le serveur s’entendent sur une clé de chiffrement connue d’eux seuls. Ils chiffrent requêtes et réponses de telle manière à les rendre inintelligibles, hormis pour eux, à les transformer en bruit blanc. La seule information que pourra aspirer un dispositif d’écoute, c’est que la box du vaillant Michmich communique avec le serveur, les en-têtes de paquet, pas son contenu. De hamster ? Point.

Requête HTTPS

Requête HTTPS

Le chiffrement n’empêchera jamais la surveillance ciblée d’un individu : être totalement invisible sur Internet est une tâche très difficile, sinon impossible. Pour contrer la surveillance de masse, en revanche, la cryptographie est l’un des moyens principaux à notre disposition.

Défendons la.

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À chaque crime [de masse ou connoté terroriste] sur le territoire français en lien avec l’État Islamique, la réponse du chef de l’État et de son premier ministre est toujours la même : « Nous sommes en guerre ». Cet argument servirait d’explication à la perpétration des meurtres commis par des « soldats de l’État Islamique » [assimilés à des ennemis intérieurs].

Le principe de ce discours politique est basé sur une justification qui voudrait que les instances de l’État Islamique auraient « déclaré la guerre à la France ». Le grand problème de ce discours  — qui ne fait pour l’heure qu’amplifier la menace, en incitant de nouveaux criminels à passer à l’acte — réside dans une réalité qui n’est que très peu discutée : ce n’est pas l’État Islamique qui a déclaré la guerre à la France, mais l’inverse. Est-il possible d’envisager une autre solution que la réponse sécuritaire et militaire, face aux crimes commis par les sectateurs/fanatiques/malades délirants/terroristes pro-Califat sur te territoire français ?

La politique arabe de la France

La France a maintenu une politique étrangère dans le monde arabe tout à fait particulière depuis la période de la décolonisation. Cette « politique arabe » de la France n’était pas un vain mot jusqu’à l’arrivée de M. Nicolas Sarkozy à la présidence, puis celle de M. François Hollande.

De façon simplifiée, l’orientation politique générale de cette politique voulait qu’une amitié franco-arabe n’embarque pas le pays des droits de l’homme vers des décisions pro-israéliennes, et donc pro-américaines. Sorti du cas irakien de 1990 — très particulier puisque M. Saddam Hussein s’était lancé dans l’invasion d’un pays voisin — la France, jusqu’en 2007, à toujours refusé de suivre les Américains ou les Israéliens dans leurs différentes volontés de contrôle du proche et Moyen-Orient par des biais militaires.

Le discours de M. Dominique de Villepin en 2003 au Conseil de sécurité de l’ONU a souligné — à cette époque encore — la place toute particulière de la France dans le « jeu » proche et moyen-oriental. Refuser de suivre et se plier à la demande de la première puissance économique et militaire mondiale, les USA, fut un acte excessivement important, qui protégea alors la France de nombreuses déconvenues, et lui offrit par la même occasion un statut de pays protecteur, vu du monde arabe.

La seconde guerre d’Irak a débuté en mars 2003, et la France a refusé d’y participer. Mais plus encore, elle n’a pas donné son feu vert à l’ONU  en activant son droit de véto. Cette seconde guerre, dite « préventive », fût parfaitement illégale. Les armées américaines et britanniques ont donc envahi un pays, l’Irak, sur des prétextes mensongers, sans mandat de l’ONU, et ont tué par cette invasion — selon les différents rapports — entre 250 000 et 750 000 civils.

La France n’a pas participé à l’occupation de l’Irak, et s’est tenue à l’écart de cette « guerre pour la démocratie ». Jusqu’en 2014.

Les gouvernements français depuis 2007 : la voix voie étasunienne ?

L’une des toutes premières décisions de M. Nicolas Sarkozy touchant à la politique étrangère fût, en septembre 2007, de réintégrer la France dans le commandement intégré de l’OTAN.  Le message passé à tous les partenaires ou pays amis arabes était donc clair. Désormais la France, d’un point de vue militaire, se situait du côté de l’envahisseur américain, et des dirigeants d’Israël, par défaut.

En 2011, M. Nicolas Sarkozy, alors qu’il avait invité le président libyen M. Mohamad Khadafi à sa table 3 ans auparavant — et permis à ce dernier de recouvrer une stature internationale — décide de bombarder la Libye et tuer par tous les moyens possibles le président autocrate de ce pays. Le contexte est celui des printemps arabes, des révolutions populaires plus ou moins orchestrées — selon les pays — par des puissances étrangères, dont les monarchies du Golfe persique, comme il sera démontré par la suite.

La Libye est donc bombardée par une coalition de l’OTAN, sous mandat de l’ONU, et dirigée… par la France. La justification de cette intervention est alors celle « d’aider une population opprimée par un dictateur sanguinaire [population qui se révolte] à se débarrasser de ce dernier ». Les rebelles libyens sont en réalité issus de différentes composantes islamistes intégristes, qui, une fois M. Khadafi assassiné, mènent une lutte armée interne pour le pouvoir. Et pour certains, pour continuer leur djihad plus au sud… armés par les pays occidentaux. La France en tête.

En Irak, depuis 2006, des groupes armés sunnites se sont formés et regroupés sous une bannière commune. Leur objectif est de faire tomber le gouvernement dirigé par un chiite et « mis en place démocratiquement » par l’envahisseur américain. Les exactions des soldats [sous les ordres du premier ministre irakien chiite, M. Nouri Al-Maliki] envers les populations sunnites font le lit de, voire engendrent, différentes factions militaires d’opposition sous la bannière d’Al-Qaïda en Irak. Ces groupes djihadistes forment le « Conseil consultatif des moudjahidines en Irak ». L’un d’eux est l’État Islamique d’Irak (EII).

Alors que M. Sarkozy fait bombarder la Libye en juin 2011, la Syrie est déclarée « révolutionnaire » elle aussi, depuis le mois de mars. Le nouveau tyran à abattre est le président Bachar El Assad. En effet, les grandes démocraties ont décidé, sur le tard, de soutenir les populations et non les dirigeants, comme c’était pourtant le cas en général dans ce types de situations auparavant. L’armée américaine se retire d’Irak cette même année, laissant la voie libre aux groupes djihadistes : l’EII en tête.

La girouette française en Syrie

La révolution syrienne populaire tourne très rapidement à la lutte armée entre des groupes financés par les deux grandes monarchies du Golfe en compétition dans la région : l’Arabie Saoudite et le Qatar, et l’armée régulière de l’État syrien. Au printemps 2012, il est établi que des exactions sont commises par l’armée syrienne depuis le départ du conflit… tout comme les groupes salafistes/mercenaires intégristes/anciens militaires du régime irakien, etc. La guerre civile syrienne n’est pas une simple rébellion intérieure, elle n’est pas un printemps arabe similaire à ceux de Tunisie ou d’Égypte, comme le gouvernement français et une bonne partie de la presse hexagonale essayent encore de le démontrer à ce moment là. La guerre civile syrienne est une tentative de prise de pouvoir de la part de groupes djihadistes, issus de franges d’Al-Qaïda, mais désormais regroupés sous la bannière de l’EII. Le tout, poussé — et surtout financé — par des monarchies qui rêvent depuis longtemps de faire tomber le dernier fief baasiste dirigé par un chiite dans la région : la Syrie de M. Assad. Notons que le mouvement politique Baas (Syrien et irakien) trouve son origine à Damas, et est un socialisme pan-arabique de type… laïc.

C’est en 2012 que le Quai d’Orsay se positionne pour une aide militaire aux « rebelles » syriens. Au printemps, François Hollande, par la voix de Laurent Fabius, parle donc de livraisons de matériels militaires et de soutien logistique aux factions anti-Assad. Cette évocation d’une aide française à des mercenaires intégristes refroidit une partie de la classe politique. Elle questionne également les observateurs sur le positionnement français dans un conflit passablement chaotique, complexe, et manipulé en grande partie hors des frontières syriennes.

De façon officielle, la France recule sur les livraisons d’armes. De façon officieuse, de nombreux doutes subsistent. En août 2013, une attaque à l’arme chimique sur un quartier de Damas vient semer le doute dans la stratégie de passivité des différentes chancelleries occidentales. M. Barack Obama, le président américain, prévient alors qu’il pourrait intervenir si la ligne rouge des armes chimiques était franchie. C’est chose faite.

M. François Hollande se précipite pour proposer le bombardement de Damas, aidé des Américains, de la même manière que M. Nicolas Sarkozy l’avait fait pour la Libye. La similitude est troublante. La France deviendrait-elle une sorte de deuxième gendarme de la Méditerranée, prête à tapisser de bombes n’importe quel État arabe subissant les affres d’une lutte armée intestine ?

La politique française « de la girouette », en Syrie, donne une bonne indication de sa  véritable vocation à cet instant précis : l’obéissance à l’administration américaine, ou en tout cas, son alignement. Obama refuse d’impliquer les États-Unis d’Amérique dans le bombardement contre Damas décidé par la France, qui, recule immédiatement. Le gouvernement de Damas, pourtant, est officiellement accusé de centaines de morts atroces causées par l’utilisation de gaz sarin. Le rapport officiel de l’ONU, publié plusieurs semaines après, est incapable de déterminer l’origine des ogives de gaz, mais un rapport du MIT indique qu’elles ont probablement été tirées du côté « rebelle » et non du côté de l’armée syrienne. (Extrait de l’article du point du 19/04/2014 « Attaque chimique en Syrie : le rapport qui dérange« ) :

« Rédigé par Richard Lloyd, ancien inspecteur de l’ONU spécialiste des missiles, et Theodore Postol, professeur au MIT, le document de 23 pages affirme que les attaques chimiques ont tout simplement été lancées depuis une zone tenue par les rebelles syriens. Pour étayer leurs propos, les deux experts américains ont étudié des « centaines » de photos et des vidéos d’ogive, de restes de roquettes, d’impacts sur le sol, et de barils contenant le gaz sarin, publiées sur Internet.« 

La France, par le biais de M. Laurent Fabius, refuse d’admettre son erreur. Pour le gouvernement français, c’est M. Assad qui a gazé les habitants de sa capitale. Point.

La guerre continue en Syrie avec plus de 100 000 morts depuis son départ en 2011 : des millions de personnes sont jetées sur les routes de l’exil. L’Irak, en pleine guerre civile depuis 2011, subit lui aussi des attaques de plus en plus violentes du groupe djihadiste EII qui s’est renommé État Islamique en Irak et au Levant, depuis le ralliement du Front Al-Nosra (lui-même issu d’Al-Qaïda) à sa cause. Le Front Al-Nosra : un groupe « rebelle » anti-Assad, que la France voulait armer…

Le Califat se déclare, et la France change « radicalement » de position

En juin 2014, les forces djihadistes de l’EEIL ont conquis une part conséquente des territoires syrien et irakien. Un chef religieux (mais aussi politique et militaire) l’émir Abou Bakr al-Baghdadi, déclare la constitution du Califat Islamique, sorte de proto-État qui s’étire du nord-Irak à un tiers du sud de la Syrie. Une guerre intestine a eu lieu auparavant entre le Front Al-Nosra et l’EEIL, guerre perdue par la branche d’Al-Qaïda : l’État Islamique devient donc une entité politico-militaire et religieuse qui organise administrativement un territoire peuplé de millions d’habitants. Les banques, l’administration, les écoles, l’armée, y fonctionnent. Les revenus de l’EI sont générés pour beaucoup par la vente de pétrole à la Turquie.

Les égorgements d’otages occidentaux qui commencent à se répandre de façon virale sur la planète, filmés et diffusés par l’EI, ont alors plusieurs vocations. La première est de semer l’effroi, démontrer la radicalité de ses djihadistes, attirer les individus les plus violents à participer à des exactions orchestrées de manière hollywoodienne. La seconde est de forcer les puissances occidentales à intervenir militairement pour permettre à l’EI d’organiser sa grande bataille prophétique au Levant. Les deux vocations de ces vidéos fonctionnent parfaitement : l’effroi est semé parmi les populations occidentales, les ralliements affluent, et l’intervention militaire suit. Les États-Unis organisent une coalition militaire de plus de 20 pays, en août 2014, qui agit particulièrement via des bombardements aériens. La France intervient en septembre 2014, bombardant uniquement l’Irak, puisque son soutien aux groupes armés anti-Assad constitue alors une ligne de fracture de sa politique militaire en Syrie. Comment, après avoir soutenu les djihadistes pour faire tomber Assad, les bombarder ensuite, comme le fait Assad lui-même ?

Cette option stratégique bancale va se retourner une fois encore en 2015 avec la participation pleine et entière de la France aux bombardements en Syrie. La dichotomie de l’Elysée se révèle dans sa pleine mesure…

2014 : la France livre des armes aux combattants kurdes et bombarde l’Irak, reniant — en fin de compte — son engagement de 2003 de participer à la guerre préventive américaine illégale. Il faut en, effet, accepter que la guerre contre les forces djihadistes irakienne ne soit rien d’autre qu’une conséquence de l’invasion américaine de 2003. Tout comme l’État Islamique implanté en Syrie n’est qu’une conséquence directe de l’intervention américaine en Irak.

Premiers attentats en France : ne surtout pas parler de l’engagement militaire français

Les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hypercasher ont été perpétrés par des délinquants de droit commun, plus ou moins influencés et aidés depuis l’extérieur par des groupuscules terroristes de l’islam radical. Le premier étant revendiqué par Al-Qaïda, le second par l’État Islamique, sans qu’il soit évident de les lier l’un, ou l’autre avec, l’évolution du contexte en Irak ou en Syrie.

Les attentats des terrasses parisiennes, du Stade de France, et du Bataclan sont eux, par contre, entièrement liés à la situation irako-syrienne. Les terroristes ont été pilotés par l’EI, et la revendication de ces massacres a été effectuée par les cadres dirigeants  du Califat. La France venait alors de débuter ses frappes aériennes en Syrie. Les terroristes, lors de l’attaque armée du Bataclan, ont accusé directement l’État français de « crimes commis à l’encontre des Syriens ». L’émir Al-Baghdadi, au départ de la constitution de l’EI, refusait initialement d’appeler à un terrorisme mondial. Il incitait le plus grand nombre à rejoindre les rangs du Califat. Mais avec l’intensification des frappes militaires et l’entrée de la France dans les bombardements irakiens, l’EI, par la voix de son porte-parole Abou Mohammed al-Adnani, a alors menacé tous ceux qui l’attaquaient militairement :

« Si vous pouvez tuer un incroyant américain ou européen — en particulier les méchants et sales Français — ou un Australien ou un Canadien, ou tout (…) citoyen des pays qui sont entrés dans une coalition contre l’État Islamique, alors comptez sur Allah et tuez-le de n’importe quelle manière […] Frappez sa tête avec une pierre, égorgez-le avec un couteau, écrasez-le avec votre voiture, jetez-le d’un lieu en hauteur, étranglez-le ou empoisonnez-le ».

La guerre de François Hollande contre une entité djihadiste générée par l’intervention américaine, et soutenue un temps pour renverser Assad, venait de trouver une réponse effrayante. Elle n’est toujours pas achevée.

Le terrorisme en France ne s’arrêtera pas, tant que la guerre continuera

Depuis les attentats du 13 novembre, aucune remise en question de la politique étrangère française n’est effectuée. Il semble que l’opinion publique, aidée des médias et des personnels politiques, ait décidé d’oublier les responsablilités françaises dans sa géopolitique génératrice du terrorisme intérieur, au bénéfice d’une grande messe nationale faite de « défense des valeurs », d’un « mode de vie attaqué », d’une « laïcité bafouée », ou autres théories populistes. Théories basées sur une « guerre des civilisations » et un « manque d’autorité/sécurité/capacité de protection de l’État français ». Un théorème très pratique pour occulter les véritables raisons de l’emballement mondial en faveur de l’EI et des nouvelles formes de terrorisme qu’il génère. En France ou ailleurs.

La France serait donc une patrie innocente, pétrie d’humanisme, et seulement attaquée parce qu’elle représenterait l’opposé des valeurs du Califat et de ses sectateurs ? « Ce sont nos terrasses de café qui sentent bon la douceur de vivre à la française, nos concerts de rock et les jupes courtes des jeunes femmes » que les terroristes ne supporteraient pas, si l’on écoute nombre de commentaires post-13 novembre. Et l’on nous aurait déclaré la guerre sur ces motifs, selon M. Manuel Valls et M. François Hollande ?

Cette tentative de faire oublier les raisons politiques objectives de ces meurtres — commis par des djihadistes entraînés ou encore des assassins suicidaires en mal de reconnaissance, mais excités par les appels au meurtre du Califat — de Français, est tout sauf constructive. M. Hollande et Valls accentuent la possibilité de passages à l’acte en refusant de nommer les causes extérieures dont ils sont les instigateurs, en inversant les causes de la « guerre » qu’ils proclament, tout en refusant de discuter de quoi que ce soit d’autre que la sécurité intérieure du pays.

Les solutions sécuritaires intérieures françaises sont au maximum de ce qu’un État de droit peut accepter, mais les attentats au nom de l’État Islamique ne pourront que continuer, dans les conditions politiques actuelles.

Extrait d’un article de Mediapart, au sujet de l’accentuation du terrorisme en cours sous l’effet des réponses politiques :  

« La contagion des esprits est telle que les victimes ne sont plus appréhendées pour ce qu’elles sont – de simples vies saccagées – mais pour ce qu’elles représentent selon les criminels : des pertes infligées à un monde de domination, qui ne fera que révéler sa nature répressive en déclarant « la guerre au terrorisme ». Une telle rivalité mimétique, voulue par le terrorisme, rendra l’État qui riposte encore plus haïssable. Au point de susciter des vocations parmi ses laissés-pour-compte, qui passeront du côté obscur de la faiblesse ; en croyant vivre une prise de conscience des opprimés mâtinée de guerres de religion. » (Pour une pédagogie du terrorisme, Antoine Perrault – Mediapart)

La « guerre contre le terrorisme » a été lancée par M. Georges W. Bush suite aux attentats du 11 septembre 2001. Les effets de cette guerre, sans règles, mondiale, ont été exactement l’inverse de ceux attendus : le terrorisme a explosé au lieu de régresser. Un proto-État à vocation terroriste s’est ainsi constitué et rallie toutes les branches radicales issues de l’idéologie fondamentaliste wahhabite, l’État Islamique. M. François Hollande déclare lui aussi, comme M. Georges W . Bush, faire « la guerre au terrorisme ». Plus il déclare la faire, plus des attentats terroristes tuent des civils innocents dans son propre pays.

Le chef de l’État français est un chef militaire, qui fait la guerre et n’assume visiblement pas les pertes humaines civiles que celle-ci engendre. De nombreux autres meurtres, assassinats, massacres risquent d’avoir lieu en France si rien n’est fait pour stopper cette escalade. S’il « faut savoir arrêter une grève » comme le disait le président français, en écho à l’un de ses illustre prédécesseurs lors des blocages contre la loi travail, il faudra aussi « savoir arrêter une guerre ». Surtout quand cette dernière ne concerne pas [ou très peu] votre pays, déstabilise une région entière du globe, et tue des centaines de milliers de gens depuis des années. Des Arabes, en l’occurrence.

 

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Abu-ghraib-leashQue faire contre le terrorisme ? De grandes déclarations creuses ? Continuer de foncer dans le mur en klaxonnant ? Décidément, l’exécutif n’en est pas à une erreur près. Mais ce qui est le plus troublant, c’est cette propension à jeter de l’huile sur le feu. Alimenter la haine qui monte. Bien entendu, ceux qui ont allumé le feu sont à chercher du côté de Daech. Nul ne le contestera. Mais tout de même… Sans vouloir expliquer, ce qui serait sans doute aux yeux de Manuel Valls et de Bernard Cazeneuve un indice de radicalisation de notre part, il n’est pas inutile de faire quelques petits retours en arrière.

Remontons en 2001.

Les attentats de septembre marquent le premier virage des Etats-Unis. Une lente descente aux enfers hors de la voie de la Démocratie. Une marche forcée vers un Etat policier ayant désormais quelques attributs d’une dictature.

Les attentats de septembre 2001 marquent un virage qui permet aux Etats-Unis de déclarer une guerre « préventive ». Ce qui ne s’était pas vu depuis la deuxième guerre mondiale quand Adolphe Hitler avait popularisé ce concept. L’idée, c’est plus ou moins « je t’attaque parce que si je ne le fais pas, tu risques de m’attaquer dans un avenir plus ou moins proche ». On comprend aisément que cette doctrine peut amener des situations avec lesquelles on peut être plus ou moins d’accord selon le côté duquel on se place. Des gentils occidentaux qui attaquent un méchant dictateur fou, on comprend et on est presque prêt à excuser. Mais dès lors, comment refuser ce droit à un dictateur fou qui attaque son voisin. Ou même à un gouvernement démocratique qui « prend ses précautions » à coup de guerre préventive ? Au hasard, l’Inde qui attaquerait le Pakistan, la Chine qui attaquerait l’Inde, la Turquie qui attaquerait la Grèce ?

Vous commencez à comprendre que l’idée d’une guerre « préventive » est particulièrement dangereuse pour la stabilité internationale entre des peuples trop idiots pour comprendre que nous sommes tous coincés sur une toute petite planète qui ne devrait pas connaître de frontières.

On vous passe le fait que nous aurions encore plus de mal à faire comprendre à des extra-terrestres qu’il est idiot de raser la moitié de notre planète pour se prémunir d’une attaque putative de notre part.

Légalisons la torture parce que…

Et comme les Etats-Unis étaient légitimement en colère contre les terroristes qui avaient provoqué quelques milliers de morts sur leur territoire, le gouvernement de George Bush s’en est donné à coeur joie.

Après la guerre préventive qui a contribué à déstabiliser tous les équilibres internationaux, il a décidé de légaliser la torture. Mais pas seulement, il fallait aussi pouvoir enlever n’importe qui n’importe où dans le monde pour pouvoir le jeter au fond d’une prison fantôme, sans aucune existence officielle, afin de pouvoir torturer ou le faire disparaître tranquillement.

Puis est venu le temps des drones tueurs. Simple, efficace, ce concept permet de bombarder des cibles très éloignées avec pas mal de précision, sans risquer de vies humaines… Américaines.

C’est une activité que l’on peut raffiner. Par exemple, tuer un leader d’un groupe terroriste. Puis bombarder le village lors de son enterrement. Comme il est certain que ses copains sont présents pour sa mise en terre, on multiplie les cibles à éliminer. Bien sûr, il y a des dégâts collatéraux. Les villageois. Ou les familles. Mais qu’importe pourvu que le but soit atteint ?

Surveillons tout le monde

La Stasi l’avait démontré (ou pas), la surveillance de l’ensemble de la population permet d’éviter la rébellion en favorisant l’auto-censure. Les Etats-Unis ont donc mis en place un système de surveillance des populations au delà de ce qui pouvait être imaginé. Les révélations d’Edward Snowden le démontrent.

Comme pour la glissade vers un Etat Policier s’affranchissant de toutes les règles (torture, enlèvements, incarcérations indéfinies hors de tout cadre légal, etc.) la population dans sa très grande majorité s’est tue. Elle a laissé faire. On nous surveille ? On n’a rien à cacher. On torture en mon nom ? Mais ce sont des terroristes et ça ne nous arrivera pas à nous, qui n’avons rien à nous reprocher…

A chaque action une réaction

Comme chacun sait, les actions impliquent des réactions. Pour le gouvernement américain, comme pour les gouvernements occidentaux qui ont appuyé ces mutations (la torture, les enlèvements, les vols fantômes de la CIA, les bombardements aveugles, on en passe), ces actions ne devaient aboutir qu’à l’éradication des terroristes. Oui, mais non. La preuve…

D’une part, le terrorisme est une arme qui a toujours été employée et le sera toujours. D’autre part, en tuant des terroristes et leurs proches, on crée des terroristes qui ne l’étaient pas auparavant. Action, réaction. Pas celle attendue, mais celle qui arrive.

Et la France dans tout ça ?

La France a emboîté le pas des Etats-Unis. Bien entendu, on ne torture pas officiellement comme outre-Atlantique. On n’emprisonne pas dans un camp de concentration comme à Guantanamo. Mais on part bombarder les terroristes là où ils sont. Quitte à faire quelques dommages collatéraux. Quitte à prêter le flanc à la propagande terroriste et contribuer à désigner le pays comme une cible prioritaire.

On surveille chaque jour un peu plus la population. On rogne les libertés individuelles sans état d’âme parce que bon, il faut ce qu’il faut pour lutter contre le terrorisme, n’est-ce pas ? Attention si vous répondez que cela vous choque, vous risquez fort d’être accusé de soutien au terrorisme.

Quel bilan peut-on tirer de tout ce qui a été fait par les gouvernements successifs, y compris celui de François Fillon sous la présidence Sarkozy (avec la destruction de la Libye) ?

Il est assez simple et inquiétant. Le plus troublant est que le gouvernement actuel ne l’entrevoit même pas. C’est à se demander si nos dirigeants sont de mauvaise foi ou simplement incompétents.

La présidentielle arrive à grands pas.

Et voici le contexte :

C’est dans ce contexte hautement explosif que le gouvernement actuel incite la population à rejoindre la réserve opérationnelle. Une décision qui ne dépare pas de celles qu’avait prises George Bush en son temps. Lui, allait chercher les jeunes sur les parkings des centres commerciaux pour les envoyer en Irak ou en Afghanistan. Que fait le gouvernement français en lançant cet appel ? Il exacerbe les sentiments nationalistes, jette de l’huile sur le feu du racisme le plus pervers désormais assumé sans complexes et prépare des confrontations entre tranches de la population.

Diviser pour mieux régner ? A quel coût ? Faudra-t-il cinq ans de Marine Le Pen pour que la population retrouve un peu de bon sens ? La situation est désespérante. Presque autant que les dirigeants politiques. C’est dire…

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Dernier concert punk des Bérus, les derniers punks, en 1989 : « Nuit Apache ». Leurs remplaçants en 2016 s’appellent Benjamin Biolay ou Fauve. Comment en est-on arrivé là ?

La ré-élection de « Tonton » contre Chirac en 1988, est un moment amusant, presque décalé. Le Pen est déjà sorti du bois depuis les Régionales de 86 et notre manière à nous, une bande de potes un peu hasardeuse, de participer à cette mascarade, se fait en couvrant tous les murs de la ville un peu visibles, d’un personnage passé à la bombe noire, au pochoir. C’est une tête de punk commandée à un pote graphiste, avec une crête, un gros joint dans la bouche, et en dessous, un slogan : « Votez Le Pet ». L’un d’entre nous ira même jusqu’à en bomber un sur le mur du commissariat. Nous sommes hilares. Mais inquiets, au fond. Parce que la population des « Français sérieux », les électeurs, salariés, artisans, commerçants, etc, semblent devenir un poil plus hargneux que quelques années auparavant. A moins que ce ne soit nous qui nous en rendions plus compte, parce qu’arrivant à l’âge adulte ?
▶ 3:25

88, c’est Robocop : un film bien merdique (comparé à Terminator deux ans avant qui nous avait défrisé) et pourtant amusant, qui annonce l’avenir tout en voulant dénoncer les risques du « fascisme technologique ». 28 ans plus tard, les robots tueurs existent et le principe de déléguer des tâches de sécurité publique à des machines autonomes fait son chemin aux Etats-Unis. En 88 il y a les « Béruriers noir », à l’apogée de leur gloire, et cette jeunesse de plus en plus déboussolée qui sent bien que quelque chose est en train de vraiment basculer, que la rue va bientôt redevenir ce qu’elle était quelques décennies auparavant : un espace contrôlé et — certainement désormais —aseptisé.

Même en Chine, la jeunesse lève le poing

Le monde bipolaire de 1989 se fissure sans que personne ne s’y attende. Les cafés enfumés sont encore plein de monde, de générations qui se croisent. Tu peux alors te taper un flipper tout en écoutant la discussion politique de comptoir et donner ton avis en participant à la création du nuage de fumée qui recouvre l’endroit. Tout le monde s’en branle de l’hygiène, de la santé, parce que tout le monde sait qu’il va crever tôt ou tard, et que quelque part, les punks agonisants n’avaient pas tort : « No future ». A Paris, les bandes de Zoulous cassent du crâne rasé à grands coups de boxe taï, en province ça se cogne parfois sévère entre les derniers représentants à crête colorée du doigt levé contre la société de consommation, de prédation, de conservation, et les immondes sbires chauves du renouveau fasciste. Avoir des Rangers en 1989 peut servir. À prendre des coups, mais à en balancer aussi.

Les derniers groupes de musique contestataires s’éteignent, des nouveaux, plus poétique dans leur rage, apparaissent, dont celui de Bertrand Cantat : Noir Désir. J’apprends par la radio que sur une place chinoise des milliers de jeunes gens défient le pouvoir communiste, qu’un type a même réussi à faire reculer un char d’assaut, tout seul. Il se passe quelque chose. La photo est en une de tous les journaux.

Les Cure sont en pleine désillusion, Robert Smith ressemble de plus en plus à une chouette ombrageuse, Chirac est premier ministre, la modernité fantasmée des années 80 se pare des couleurs de l’arc en ciel. Les Macintosh ouvrent des horizons incroyables pendant que le Minitel passe en 16 couleurs…

Un mur, un putsch, et ça s’accélère

Le mur de Berlin tombe à l’automne 89. Tian’anmen a été réprimée, je m’écoute en boucle le premier disque vynil des Fishbones en me demandant comment tout ça va tourner.

Je le saurai un an et demi plus tard avec la première guerre d’Irak. Un truc de dingues, inimaginable à l’époque, qui a saisi tout le monde. Une propagande incroyable aussi, qui fonctionne à merveille. L’URSS n’est pas encore redevenue la Russie, même si on entend qu’elle est en train de franchement se casser la gueule. Personne ne sait s’il faut s’en réjouir ou non. Les Américains restent des gens inquiétants, eux aussi, parce qu’on les connaît mieux que les soviétiques mais que tout le monde a été prévenu par le type à casquette (qui les connaissait de la seconde guerre mondiale) et qui a demandé par référendum 20 ans plus tôt s’il devait partir ou non : ces gens [les yankees] sont dangereux, ne jamais les laisser prendre le dessus chez nous.

La première guerre d’Irak est un moment vraiment dur. Je repense à « Neuromancien » lu quelques années plus tôt et « 1984 » (bien plus tôt, au début des années 80) et me dis que si des millions de personnes passent leurs soirées à regarder des petits traits verts filer sur un écran noir en stockant du sucre et de la farine dans leurs arrière-cuisine, tout en étant convaincus que la guerre peut être chirurgicale, ça va être compliqué. L’URSS n’est plus, on apprend qu’un type rougeaud a putsché Gorbatchev, c’est dingue. 1991, l’année où le monde bascule une première fois. Certains se réjouissent, d’autres se demandent quand même ce que ça va donner. Mais au fond, on a passé tellement d’années avec la crainte que les deux grands ennemis ne pulvérisent la planète, qu’au fond, on est tous contents.

Le chômage, l’OMC, les PC, Kurt Kobain, le net et… Chirac

Kurt Kobain représente la dernière cartouche de la résistance à la connerie bourgeoise, au recouvrement de la société par la seule quête du confort matériel et la disparition des idéaux. Il se suicide en 1994, et ma jeunesse avec. C’est foutu, ils ont gagné me dis-je. Parce que désormais, sur les ondes, c’est fini. Dans la rue, aussi. Ca commence à se figer. Pas entièrement, puisqu’il y a encore des gens qui discutent, se fâchent, picolent, revendiquent, mais sur quoi au juste ? Le chômage est au même niveau qu’en 2016, plus de 10%, et visiblement les efforts des médias et des politiques pour asséner cette statistique portent leur fruit : tout le monde ne parle que de ça. Et du Sida qui est devenu « cause nationale ». Baiser fait crever, travailler c’est crucial surtout qu’il n’y a plus [ou presque] de travail.

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Taux de chômage de 1968 à 2010

L’OMC est créée l’année du décès de Kobain, et donc de Nirvana. Coluche ou Desproges ont été remplacés par… Pierre Palmade et Murielle Robin. Ou Jean-Marie Bigard. Je regarde de temps en temps chez l’arrière grand mère de mon premier fils, ces pathétiques tentatives arrivistes de ces pseudo artistes de faire rire le bon peuple avec leurs propres travers. Comme si s’identifier à ces petits bourgeois plus ou moins vulgaires, qui détaillent leur manière de manger, recevoir des invités ou pratiquer le racisme (pour Bigard) au second degré (paraît-il) était devenu un loisir acceptable. Le rire coincé. De la petite bourgeoisie empruntée et… bourrée d’emprunts.

1994 : je découvre gopher et http. Ça scotche. Alors comme ça il y a un réseau mondial d’information auquel on peut se raccorder avec un ordinateur ? Je prends. Je regarde le Minitel comme une pure escroquerie gouvernementale. Ce qu’il est.

En 1995 Chirac est élu avec comme slogan « mangez des pommes ». On atteint des sommets de médiocrité. Tout en découvrant définitivement que Mitterrand était un Machiavel moderne, une ordure mégalomane qui a bien endormi les croyants du « dogme progressiste de gauche ». Ce type aura en fait effectué des changements « positifs et progressistes » pendants 3 ans aidé des communistes, puis totalement tourné sa veste pour organiser le monde de la finance-reine, du libéralisme décomplexé, de l’Europe supermarché des multinationales. Le vote de 1992 sur Maastricht était une belle escroquerie. L’Europe des peuples ? Des banques et des fusions de groupes, plutôt, oui. Les PC commencent à arriver dans certaines maisons. Pas beaucoup. Il y a du MS-DOS/Windows dessus. C’est laid et ça plante pas mal. Mais Win95, voulu comme la copie de l’interface du Mac arrive (MS-DOS est caché dedans, on ne le voit plus). Houhouhou : tu peux jouer avec avec — une fois que tu as résolu les conflits d’IRQ — mais c’est chiant.

Sans réseaux sociaux, sans smartphones ils se mobilisent !

Un truc dingue survient en 1995, comparé à aujourd’hui : une super grève paralyse le pays contre la réforme de Juppé le martial qui veut péter le système de retraite. Sans aucun outil numérique la grève, les manifs. Comme quoi, même à la préhistoire, les gens arrivaient à échanger et se mobiliser. La « fracture sociale » que Chirac voulait résorber durant la campagne n’a pas mis 6 mois à être oubliée. La TVA a augmenté. Les médias ne parlent que de chômage et de déficit public. Le grand manège politique propagandiste a commencé, mais ça résiste encore. Plus bien longtemps, pour une raison simple : la globalisation des échanges menée à fond de train par l’OMC et les institutions européennes qui préparent l’arrivée de l’euro, sont en pleine effervescence.

La musique, le cinéma, agonisent doucement. Les cafés se vident pas mal : il n’y a presque plus de jeux vidéo et de flippers dedans. On peut encore fumer et faire un peu chier les autres, mais on sent bien que ça ne va pas durer.

Et ça ne va pas durer…

";s:7:"dateiso";s:15:"20160717_112752";}s:15:"20160716_100638";a:7:{s:5:"title";s:79:"Démocratie fissurée : chroniques d’un mauvais élève de la République (1)";s:4:"link";s:89:"https://reflets.info/democratie-fissuree-chroniques-dun-mauvais-eleve-de-la-republique-1/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=34392";s:7:"pubDate";s:31:"Sat, 16 Jul 2016 08:06:38 +0000";s:11:"description";s:413:"Le projet n’a rien d’ambitieux, mais il m’amuse : raconter, sur une période de 30 ans, la disparition progressive de tous les idéaux politiques français (et autres…) doublé de l’écroulement de la démocratie. Cet exercice, ô combien subjectif, passe par le filtre des rencontres, expériences, voire « aventures » d’un informaticien, musicien  et écrivain devenu journaliste, qui […]";s:7:"content";s:8144:"

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Le projet n’a rien d’ambitieux, mais il m’amuse : raconter, sur une période de 30 ans, la disparition progressive de tous les idéaux politiques français (et autres…) doublé de l’écroulement de la démocratie.

Cet exercice, ô combien subjectif, passe par le filtre des rencontres, expériences, voire « aventures » d’un informaticien, musicien  et écrivain devenu journaliste, qui n’a jamais voté, mais a toujours cru bon de chercher à comprendre la société qui l’entoure, voire la changer : moi. La stupidité n’est pas l’apanage des puissants, et les erreurs sont humaines.

Je fais partie de ceux qui se comptent comme responsables de « l’état du monde », puisque ayant participé, par force, à mon niveau, à son changement. Ayant en plus jeté dans l’arène du monde deux individus issus pour moitié de mes gènes, et désormais adultes, je ne me vois pas leur dire que je n’ai « aucune responsabilité dans tout ça ». Après tout, j’ai participé à la construction d’un modèle de société… ou oublié de le faire…?

30 ans « d’activité humaine autonome » (hors du foyer parental), c’est une bonne période pour faire le bilan. Pas le mien directement, mais celui de la société dans laquelle je vis. Cette république vacillante, la démocratie française, fissurée… et au bord de s’écrouler. Comment en sommes-nous arrivés là ?

La mort de Coluche, de Desproges : quelque chose change radicalement

C’est étrange, mais la mort de Michel Colluci a été pour moi le début de la fin de quelque chose d’important. Comme celle de Pierre Desproges, deux ans plus tard. Ces deux clown français — totalement différents dans leur approche — ont aidé des millions de personnes à résister à la morgue des politiciens. Le rire, dans une société, est très important, il rapproche les gens, les aide à relativiser. Quand ce rire est fait d’une satire des comportements politiques, des travers humains, de  la société, c’est une sorte de catharsis collective qui soude un peuple contre la bêtise des puissants et de ceux qui les confortent. Coluche était une bête politique au sens le plus noble du terme, et il permettait à des foules hilares de déchiffrer l’absurdité de la société faussement « démocratique ou « libre » dans laquelle ils étaient plongés. Desproges renvoyait les contradictions permanentes qui agitaient à peu près tout le monde.

En 86, Chirac est nommé Premier ministre de François Mitterand, il est ridicule et inquiétant à la fois, Tchernobyl explose,  le scandale du Rainbow Warrior enflamme les unes des journaux, et le plus grand comique agitateur disparait. Je ne dis pas que c’est la mort de Coluche, puis celle de Desproges qui ont fait changer radicalement les choses, mais ne plus les avoir à partir de ce moment, comme « fous du roi » et représentants de l’irrévérence populaire, change quelque chose. Une sensation : tout le monde va se prendre beaucoup plus au sérieux, et prendre beaucoup plus au sérieux ceux qui ont besoin d’être pris au sérieux : les dirigeants politiques.

En 1986, et jusqu’à la mort de Kurt Cobain en 1994 — cette mort de Kurt Cobain est un bon marqueur… de la fin de « la politique par la musique » — la sphère culturelle, artistique, va continuer à tenter de résister à l’envahissement progressif de l’espace sociétal par le management. Ces quelques 8 années sont une sorte de chant funèbre des dernière bribes de la démocratie occidentale issue des 30 glorieuses — celle où la « population » et ceux qui les accompagnaient étaient encore en position de force et de proposition face aux puissances dominantes politico-économiques. La finance nationale internationalisée

Le CAC 40 n’existait pas en 1986, mais son apparition en 1988 (en réalité il est crée le 31 décembre 1987 et s’officialise le 15 juin 1988) n’est pas pour rien dans le basculement de société qui s’opère ensuite. La Cotation en Action Continue remplace la Bourse à la criée, anciennement nommée… Compagnie des Agents de Change, elle s’informatise donc, par force, et disparaît physiquement.

L’histoire de cet indice boursier qui permet d’embarquer la France dans la grande compétition mondiale et d’ouvrir les vannes des flux financiers, avec la possibilité de créer les entreprises géantes aux centaines de filiales installées dans des paradis fiscaux, est intéressante à suivre dans sa progression. Ce tableau montre bien (source : wikipedia) comment une oligarchie de taille internationale s’est créée grâce à la financiarisation de l’économie française (sous une présidence politique socialiste, puis renforcée par un gouvernement socialiste) :

CAC 40 GR : calculé dividendes bruts réinvestis
CAC 40 NR : calculé dividendes nets réinvestis

CAC40-evolution
Le cinéma, la littérature, la musique et la démocratie sont étroitement liés

Pourquoi parler des artistes et de la culture en général pour décrire les changement politico-économiques de la société française ? Parce que le lien entre les aspirations de la population, sa capacité à résister ou au contraire se laisser manipuler par des « élites » est totalement lié à cet aspect des choses. La culture au sens large, populaire, est normalement un ciment commun, et ceux qui la génèrent ont longtemps été les porte-paroles des aspirations, dénonciations, mises en cause, réflexions d’un « plus grand nombre ». Il en a été ainsi en tout cas, à mon sens, plusieurs décennies d’affilée.
Cinéma engagé, contestataire, musique rebelle, théâtre social, romans « dérangeants » : des générations entières se sont levées pour contester l’ordre établi grâce à des œuvres artistiques. Jusqu’à que le marketing recouvre tout, et n’industrialise l’art, le transformant en pur produit industriel sans âme ni inspiration. L’endormissement général, la docilité que le consumérisme généralisé a apporté, sont liés à cette main-mise de la culture par les marchands. Elle débutera de façon très marquée au détour des années 90, et avec l’avènement de l’Internet galerie-marchande, au milieu des années 2000, écrasera totalement toute autre approche.

Que s’est-il passé d’autre de marquant à partir de 1986, pour que nous en soyons arrivés à cet état de délabrement de la société ?

Beaucoup de choses.
Que nous devrions bien observer, pour mieux les déconstruire afin de les reconstruire autrement ?
Fort probable…

A suivre : « Démocratie fissurée : chroniques d’un mauvais élève de la République (2) »

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affiche_reoccupation_FR Un petit coin de Lorraine devient le théâtre d’une radieuse guerre de tranchées. C’est à Bure, un micro village de la Meuse, que les intérêts de toute l’industrie nucléaire vont se jouer pour des millénaires. C’est là qu’une grande poubelle radioactive est en gestation, dans le sous-sol argileux de ce coin de campagne quasi désertique, où les résidus les plus toxiques de la filière atomique se cherchent une petite place au chaud. Cette guerre de tranchées, qui a pris une autre dimension depuis l’été dernier, est davantage une guerre d’usure, où l’important est moins d’investir les lieux et les espaces que de coloniser les esprits et les consciences.

Tout se joue, en ce moment, autour du bois Lejuc, une forêt de charmes, de chênes et de hêtres de 230 Ha convoitée par l’ANDRA, l’Agence de « gestion » des déchets radioactifs qui passe le plus clair de son temps à faire plutôt de la  « digestion » sémantique pour faire apprivoiser les résistances et rendre sa présence acceptable. Depuis le 19 juin, le rapport de forces s’est inversé. Face au rouleau compresseur atomique, une joyeuse troupe est parvenu à occuper le bois Lejuc, à Mandres-en-Barois (au nord de Bure, cf la carte plus bas), qui était tranquillement en train de se faire dévaster par l’ANDRA pour y construire l’un des lieux d’implantation de sa grande poubelle nucléaire. Le bois a été occupé pendant trois semaines, après avoir fait tomber grilles et barbelés et expulser une petite armée de vigiles. Pour l’ANDRA, présente officiellement dans le coin depuis 1999, ce fut une énorme humiliation. D’où une expulsion manu militari intervenue la semaine dernière, le 7 juillet, où une petite trentaine d’occupants ont été délogés par des dizaines de gendarmes mobiles armés jusqu’aux dents. Le deuxième round débute demain, où les opposants appellent à une « manif de réoccupation » qui s’annonce autant savoureuse qu’explosive.

[Update : pour suivre le déroulé de la journée et des suivantes, c’est ici]

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Les pouvoirs publics, qui travaillent en réalité pour des intérêts bassement industriels, ont pourtant mis le paquet pour que la pilule amère devienne digeste et même addictive. Le projet d’enfouissement des déchets nucléaire date du milieu des années 90. Le site de Bure a été choisi en 1998, par un décret signé du premier ministre de l’Environnement issu du parti des Verts, en l’occurrence Domnique Voynet. L’entourloupe a consisté à installer à Bure un simple « laboratoire » destiné officiellement à étudier la faisabilité de stocker à 500 mètres de profondeur les déchets radioactifs les plus nocifs que l’industrie accumule depuis plus de quarante ans : ils représentent seulement 3% des volumes, mais pas moins de 99% de leur radioactivité totale (mettant des centaines voire des milliers d’années à perdre seulement la moitié de leur radiotoxicité). Le « labo » de Bure est la préfiguration d’une phase industrielle bien plus colossale, baptisée Cigeo – Centre industriel de stockage géologique –, un chantier estimé au bas mot à 25 milliards d’euros (41 milliards pour l’estimation la plus haute). Le pire dans tout ça, c’est que parmi les 85.000 m3 de déchets que ce site est censé enfouir, la moitié n’a pas encore été produit.

IMG_3754smC’est là tout l’enjeu de cette guerre de tranchées : enfouir les déchets sert aussi à enfouir tout espoir de résistance à l’industrie nucléaire en tant que telle. La gestion des déchets, c’est bien connu, c’est le talon d’Achille de la filière. Les mettre sous le tapis sert avant tout à les dissimuler du paysage politique, à entretenir l’idée que le nucléaire est non seulement « propre » par son absence de rejets de gaz à effet de serre (même si l’extraction de l’uranium en recrache des tonnes) mais qu’il est aussi capable de se régénérer. Trouver « la » solution des déchets nucléaires, c’est avant tout, pour les nucléocrates, mettre en avant « la » solution pour assurer sa survie économique, alors que tous les acteurs (Areva et EDF en tête) sont embourbés dans un marasme économique et financier hors du commun. Creuser la poubelle de Bure, c’est donc construire la dernière pierre d’un édifice destiné à sauver l’énergie nucléaire d’un ultime discrédit pathétique.

Qu’un village de 80 habitants soit le lieu du plus grand projet inutile que le monde nous envie est donc plus que révélateur. L’ANDRA y travaille consciencieusement depuis vingt ans. L’Agence a d’ailleurs davantage travaillé sur les gens qu’avec ou contre eux. Son travail de sape consiste à accommoder la région et les habitants de son implacable emprise. Elle a notamment créé un  « Comité d’Orientation et de Suivi du Laboratoire de Recherche Souterrain Meuse / Haute-Marne » (COS), organe technique (géologues, hydrologues, physiciens ou ingénieurs divers et variés), ainsi qu’un « Comité d’expertise et de suivi de la démarche d’information et de consultation » (COESDIC). Trois des quatre experts de ce dernier machin sont des sociologues. Le premier d’entre eux, son actuel président, Michel Callon, ex-membre du CA de l’ANDRA, est professeur à l’École des Mines de Paris (haut lieu de la nucléocratie), et figure émérite de son « Centre de Sociologie de l’Innovation » (sorte de laboratoire de « lavage des cerveaux »). Son truc, c’est l’acceptabilité sociale, discipline expérimentée avec succès pour imposer, notamment, les nanotechnologies.

L’atelier de bricolage grenoblois Pièces et main d’œuvre (PMO), poil à gratter de la nanoindustrie, a depuis longtemps repéré la dextérité de Callon dans ce domaine. Dans un article vieux de dix ans, PMO décrit sa philosophie, tiré d’un bouquin paru en 2001, « Agir dans un monde incertain – essai sur la démocratie technique »:

« Élus, décideurs, vous affrontez des « controverses » nées des catastrophes techno-industrielles ? Comment les gérer ? Grâce aux « procédures de dialogue avec le peuple » taillées sur mesure par ces sociologues jaunes. Mode d’emploi : n’entrez pas dans la confrontation directe, tâchez d’« organiser, maîtriser les débordements sans vouloir pour autant les empêcher ». Montez des « forums hybrides », mêlant scientifiques et « profanes », pour favoriser les compromis. Exemple de résultat ? « Le nucléaire qui en sortira  sera socialement, politiquement et même techniquement complètement différent du nucléaire qui aurait été décidé en dehors des forums hybrides. Parler « du » nucléaire en général n’a aucun sens. Jouer au jeu de ceux qui sont pour et de ceux qui sont contre est encore plus inepte. »

REOCCUPbisLes fameux « débats publics », comme celui qui se termine le 17 juillet autour du mégacomplexe du groupe Auchan Europacity, ont sévi autour du projet Cigeo à deux reprises, en 2005 et 2013. Le dernier ayant été boycotté par les opposants regroupés dans la coordination Bure Stop, échaudés par la mascarade « participative » de la première salve.

Comme le dit Claude Kaiser, l’un des membres historiques de Bure Stop, dans un papier récent de Bastamag, le choix de Bure ne s’est pas fait au hasard. La région ne compte que 6 ou 7 habitants au km2. Il se souvient d’un rendez-vous obtenu par les opposants avec un conseiller du Premier ministre Lionel Jospin, peu après la signature du décret Voynet de 1998 :

« Il nous dit d’emblée, “Mettez nous 10 000 personnes dans la rue et là on pourra peut-être commencer à discuter”. On lui répond “mais comment voulez-vous que l’on mobilise autant dans la Meuse ?” Sa réplique, je ne suis pas prêt de l’oublier : “C’est bien pour ça que la Meuse a été choisie” ! »

Pour investir les esprits, rien de mieux que d’investir tout court (au sens économique et financier). Le site de Bure est ainsi devenu l’épicentre d’un « cluster de compétitivité », un « pôle d’excellence nucléaire » destiné autant à sauver une région économiquement sinistrée que d’imposer Cigeo dans les consciences. Avant cela, l’argent public coulait à flot depuis 1991: l’État décide alors de verser 5 millions de francs (MF) par an aux quatre sites présélectionnés pour l’enfouissement des déchets. Une somme annuelle multipliée par deux en 1995. En 1998, quand Bure est seule en lice, la manne passe à 10 MF par an (1,5 millions d’euros, M€) – mais pour chacun des deux départements, Meuse et Haute-Marne (où Cigeo devrait s’implanter aussi). En 2000, on passe d’emblée à 18 M€ par an et par département. Puis 20 M€ en 2006, et 30 M€ depuis 2009 ! Soit 60 M€ par an pour acheter la paix atomique. Sorte de corruption (radio)active complètement assumée!

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Depuis 2006, ce fric est « géré » par un Groupement d’intérêt public (GIP), dont le budget est alimenté par les acteurs de la filière nucléaire. Claude Kaiser : « J’ai cherché d’autres exemples, il n’y en a pas ! C’est la toute première fois dans l’histoire des institutions françaises que de l’argent est distribué massivement aux collectivités, associations, entreprises et particuliers. Et ce avant même que le projet ne soit officiellement décidé. » « Chaque village arbore de magnifiques lampadaires flambant neufs illuminant des trottoirs également neufs », raconte Bastamag. « Des salles des fêtes au design soigné poussent comme des champignons. Réhabiliter une grange ou rénover un chemin privé ? Le GIP est à votre écoute. »

IMG_3747resizLa liste des implantations industrielles ou scientifiques liées au nucléaire est impressionnante : « Areva et EDF ont installé leurs archives, EDF a construit un centre de maintenance pour pièces de centrales, Areva une plate-forme logistique pour ses transports de colis radioactifs, et des formations liées aux métiers du nucléaire se sont développées dans les lycées ou universités du coin. Sans oublier la touche « écolo » : panneaux solaires et champs d’éoliennes à tout-va. »

Le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) – et « aux énergies alternatives » (sic) –  a même installé un fumeux centre de recherche « pilote » pour fabriquer du « biocarburant » (Syndiese pour « diesel de synthèse ») à base de cellulose de bois. Les militants du coin l’ont mauvaise : et si cette usine à gaz était là pour digérer le bois (pardon, la « biomasse ») qui sera rasé suite à la construction des 600 Ha que nécessitera l’implantation de Cigeo? Le combat qui s’engage dans le bois Lejuc, celui qui fut occupé jusqu’au 7 juillet et qui sera l’objet d’une nouvelle tentative de « libération » le week-end prochain, est donc plus que symbolique. L’ANDRA, qui dispose d’un énorme budget communication, a aussi installé une « écothèque » et propose depuis un an, au sein même du labo, une « exposition » baptisée « Découverte en forêt ». Complètement désertée – pour y pénétrer il faut laisser une pièce d’identité, et être accompagné par un gent de sécurité pour passer une barrière cadenassée – elle met en avant le travail de l’Office national des forêts (ONF). « Dans cette « expo », ils recommandent exactement tout le contraire de ce qu’ils ont fait dans le bois Lejuc !« , affirme un militant qui a pu constater les dégâts lors de l’occupation du bois de Mandres : 9 Ha sauvagement défrichés, des chênes centenaires ravagés sans aucun respect des règles d’abattage, en pleine période de nidification des oiseaux, sans que les recommandations de l’ONF n’aient été respectées. « Faites ce que je dis, pas ce que je détruit! »

IMG_3718resizLe mot de la fin d’un agriculteur de la région, Jean-Pierre Simon, preuve que la lutte contre Cigeo n’est pas l’apanage de vulgaires « zadistes » hors-sol qui cherchent un os à ronger pour assouvir leur soif anticapitaliste. C’est son matériel agricole qui a été « saisi » après la contre-attaque des gendarmes qui ont repris le bois Lejuc.

Il parle de « rouleau compresseur » et de « chape de plomb » pour décrire les méthodes de l’Andra. « Il est très difficile de résister à l’annexion des consciences, quel que soit sa taille, son statut, son activité dans le secteur. Sans l’occupation du bois, il était difficile de contester les méthodes utilisées, il faut maintenant les montrer et les combattre avec les moyens juridiques dont on dispose. »

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Plus d’infos sur l’actualité de la lutte sur place : http://vmc.camphttp://burestop.free.frhttps://burezonelibre.noblogs.org

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Comment repérer des criminels dans une foule, sans scruter la foule ? Comment connaître les habitudes des terroristes sans connaître celles des non-terroristes ? Comment établir des profils type, sans les comparer à un ensemble ? Comment créer des alarmes comportementales sans connaître les habitudes du plus grand nombre ? Comment fouiller la vie privée d’un seul individu, sans savoir à quoi correspond le quotidien des autres ?

Toutes ces questions n’en représentent qu’une seule. Celle de la fin et des moyens dans la lutte contre le terrorisme, et plus généralement, contre la criminalité. Plus avant encore : quels moyens mettre en place pour empêcher, répondre à toute tentative d’opposition aux institutions et leurs représentants, contre l’ordre établi. Ou de fraude. De dissidence. De contestation ?

Nous parlons bien entendu de la surveillance — par des biais technologiques — cette nouvelle forme de gouvernance politique qui se répand à une vitesse exponentielle, sans garde-fous ni débats de fond. Comprendre ces technologies — et leur utilisation effective ou supposée — est une nécessité citoyenne, puisque sans connaissance il est impossible de contrecarrer un projet, quel qu’il soit.

Cet article est le premier d’un dossier sur « l’algopolitique », ou comment les algorithmes peuvent remplacer les hommes et les femmes politiques quand ceux-ci n’ont plus aucune vocation autre que celle de renforcer et administrer un système politico-économique en grande déliquescence.

Data mining, IOL et croisements de bases de données sont dans un bateau

Et personne ne tombe à l’eau. Car le bateau est très neuf, avec des rambardes en acier trempé. Pour l’instant.

La récente annonce du succès de l’administration française « pour chasser les fraudeurs » aux prestations sociales grâce au « big data » couplé aux algorithmes de data mining (précisons que sans le data mining via des algorithmes, on voit mal comment des êtres humains pourraient croiser des milliards d’informations issues des big data) est une bonne campagne de communication. Imaginez que plus de 200 millions d’euros de prestations indûment versées à ces scélérats de citoyens indélicats ont été ainsi économisés. Le citoyen affalé sur son canapé devant son poste (en attente de la retransmission d’un match de l’Euro 2016 ou de son épisode de téléréalité) applaudit : la technologie se préoccupe d’économiser ses impôts en fouillant dans la vie administrative de tous. Formidable. Quel progrès…

Le croisement d’informations entre la CAF, la CPAM, l’UNEDIC, etc, permet aux robots logiciels de détecter les anomalies et pointer ainsi de leur doigt digital tous ceux qui ont touché de l’argent des caisses de l’État ou des commissions paritaires alors qu’il n’auraient pas dû.

Extrait du document « Lutte contre la fraude bilan 2014 » de la Délégation nationale de lutte contre la fraude :

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Dans le sens inverse, rien n’est fait, bien entendu. On estime pourtant à… plus de 7 milliards d’euros annuel le montant des prestations sociales qu’une partie de la population pourrait toucher… et ne touche pas (lire « La face cachée de la fraude sociale » — le Monde Diplomatique, juillet 2013). Toute cette technologie de fouille des données par des agents informatiques à été mise en place sans aucune concertation, comme si déléguer des tâches administratives [pouvant créer des drames humains] n’avait aucune importance. Remarquons que la majorité des bénéficiaires de prestations sociales (allocations logement, chômage) est de condition modeste. N’oublions pas non plus que la fraude à la sécurité sociale en France représente 4 milliards d’euros, qu’il faut comparer à celle aux impôts qui s’élève à 25 milliards et celle aux prestations (des entreprises)… à 16 milliards d’euros. Mais avec le discours politique sur la fraude des « petits en grand nombre » , des « sociétés de l’innovation numérique » ne s’y sont pas trompées et proposent leurs services :

Découvrez comment le #BigData est devenu LA solution anti #fraude#BearingPointStories https://t.co/BDHQD47svt

— BearingPoint FR (@BearingPoint_FR) July 8, 2016

La formidable puissance des algorithmes et du machine learning au service de la chasse à la fraude : difficile de ne pas adhérer au concept…

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Et IOL dans tout ça, me direz-vous ? Les interceptions administratives sur Internet ont été mises en place dans le plus grand secret, et personne n’est en [encore] en mesure de dire comment les sondes implantées dans les DSLAM (les équipements auxquelles sont connectées les paires de cuivre des abonnés au téléphone pour accéder à Internet) « travaillent », ni quand, ni à quelle fréquence, à quelles fins, ni même pour quels services de l’État. Mais pour autant, de nombreux indices peuvent permettre de se faire une idée de l’utilisation effective ou future d’IOL…

Scruter la population en préservant l’anonymat : la panacée selon… les politiques

Les élus feignent semblent ne pas comprendre parfaitement les technologies mises en œuvre aux fins de surveillance ou de détection du « crime ». Les concepts d’algorithme, de data mining, de machine/deep learning peuvent par exemple leur paraître tout à fait pertinents et sans conséquences pour les libertés publiques dans le cas de la reconnaissance faciale par caméras, alors qu’ils jurent — dans le même temps — ne pas vouloir « surveiller tout le monde » sur Internet. L’exemple récent du projet de loi de reconnaissance faciale donne une bonne indication de la duplicité compétence toute relative des responsables politiques dans ce domaine. Nos confrères de NextInpact s’en sont fait l’écho :

(…) Une proposition de loi autorisant les forces de l’ordre à recourir à des logiciels capables de reconnaître – en temps réel – le visage de certaines personnes à partir des images retransmises par des caméras de vidéosurveillance (…)

Des bases de données avec des photos de fichés « S » (les individus considérés dangereux pour la sécurité intérieure), des caméras publiques, des algorithmes qui scrutent, scannent les visages dans la foule et tentent de « matcher » ceux qui défilent sous leurs yeux électroniques avec ceux référencés dans les bases de données (vidéo France TV : http://www.francetvinfo.fr/monde/terrorisme-djihadistes/lutte-contre-le-terrorisme-la-reconnaissance-faciale-bientot-utilisee_1407057.html) : voici la proposition des politiques. Bien entendu, toutes les « garanties » sont là pour préserver les libertés publiques, l’anonymat, etc… d’après eux. Mais NextInpact souligne un point incontournable, et central :

(…) Les auteurs de cette proposition de loi ne peuvent toutefois feindre que pour repérer un individu dans un océan de visages, les logiciels de reconnaissance faciale devront nécessairement scruter l’ensemble des personnes entrant dans le champ des caméras(…)

Les sondes IOL et les boîtes noires fonctionnent exactement comme la reconnaissance faciale : elles sont obligées de capturer toute l’information qui passe, pour en faire l’analyse. Et de la même manière que les caméras, ce n’est pas toute la population française qui est scannée, mais toute la population qui passe devant ces caméras. Ou toutes les métadonnées (ou via le DPI, certaines informations contenues dans les paquets IP ?) de la portion de population que les sondes des DSLAM — actives à un moment « T » —décident de capturer.

Gestionnaires politiques assistés par ordinateur

Les gouvernants ont l’intention de faire de la « transition numérique » une opportunité pour améliorer leur contrôle dans la gestion du pays, et des administrés qui le peuplent. La GPAO (gestion politique assistée par ordinateur) se met en place sans se nommer. Ce que de nombreux chercheurs appellent gouvernance algorithmique ou plus simplement : algopolitique. Sans paranoïa aucune, ou comparaison avec des œuvres de fiction dystopiques, il est nécessaire de permettre au plus grand nombre de bien comprendre ce qui est mis en œuvre par les différents gouvernements français, dans le cadre de l’utilisation des technologies issues des big data (ou mégadonnées en bon français) à des fins politiques. Que ces fins soient déclarées uniquement sous des prétextes sécuritaires, anti-terroristes, que les mesures soient « encadrées » ou « sous contrôle » ne change rien à un phénomène qui doit être débattu. Avec l’algopolitique, nous changeons de modèle de société, de mode de gouvernance, et de contrat social. Si aucun représentant du peuple ne vient rapidement soulever cette problématique, il y a fort à parier que ce que nous nommons encore « libertés individuelles » aujourd’hui, n’aura plus rien à voir demain.

[Le prochain article traitera spécifiquement de l’algopolitique et des  technologies, recherches, outil liés à ce « concept » à l’étranger comme en France]

 

";s:7:"dateiso";s:15:"20160714_105319";}s:15:"20160626_143406";a:7:{s:5:"title";s:55:"Bug Bounty : le Pentagone enfume avec succès la presse";s:4:"link";s:74:"https://reflets.info/bug-bounty-le-pentagone-enfume-avec-succes-la-presse/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=34687";s:7:"pubDate";s:31:"Sun, 26 Jun 2016 12:34:06 +0000";s:11:"description";s:429:"Remercions ici Emmanuel Paquette, journaliste à l’Express. Sans sa sagacité, nous aurions raté ce merveilleux article qu’il a retweeté : « Des hackers ont repéré 138 failles dans le système informatique du ministère de la Défense américain« . Cela nous donne l’occasion d’expliquer comment la presse peut se faire enfumer par une entreprise ou une organisation avec […]";s:7:"content";s:13843:"

hack_the_pentagon_thumb1Remercions ici Emmanuel Paquette, journaliste à l’Express. Sans sa sagacité, nous aurions raté ce merveilleux article qu’il a retweeté : « Des hackers ont repéré 138 failles dans le système informatique du ministère de la Défense américain« . Cela nous donne l’occasion d’expliquer comment la presse peut se faire enfumer par une entreprise ou une organisation avec un titre vendeur. Quoi ? Le Pentagone, cette forteresse imprenable, ce temple de la sécurité informatique aurait des failles ? Mieux, ce sont des hackers qui les auraient découvertes ? Incroyable ! Ou pas…

Tous les historiens du Net le savent (mais visiblement pas tous les journalistes) le Pentagone, comme la NASA, sont des gruyères depuis… Toujours.

Le programme de bug bounty du Pentagone portait sur des sites Web publics. Un peu plus conscient des restrictions que cela implique que la presse, le ministère de la défense américain précise en fin de communiqué de presse qu’à l’avenir d’autres services seront soumis à la même procédure.

Cent trente-huit bugs, donc… C’est tout ?

Nous l’avons déjà évoqué à plusieurs reprises, Reflets est assis sur une tonne (ou deux) de documents internes de l’armée américaine concernant ses réseaux informatiques, ses outils lui permettant de communiquer, de mener des guerres. Ce n’est pas juste pour les autres journaux qui travaillent sur ces sujets, mais cela nous donne une vision un peu plus large pour analyser les événements. A titre d’exemple, peu après les premières révélations PRISM, nous avions pris la peine d’alerter nos lecteurs que PRISM était sans doute un petit bout de quelques chose qui s’insérait dans quelque chose de beaucoup plus gros. Cet apparente perspicacité s’explique par notre étude de ces documents depuis des années.

De la même manière, nous pouvons annoncer que de très nombreux bugs seront trouvés lorsque le Pentagone élargira à d’autres services son opération de bug bounty.

Pas simplement parce qu’il serait passé à côté de failles difficilement identifiables.

Mais parce que le Pentagone, comme n’importe quelle organisation ou entreprise est amené à faire des compromis. Un projet, il faut que ça marche. Entre un besoin, un service rendu et la sécurité, il faut toujours faire des compromis :

Dans le cas du Pentagone, comme pour toute autre organisation, ces cas de figure se présentent régulièrement. Éclairons donc la presse sur ce que fait le ministère de la défense américain lorsqu’il demande une autorisation de mise en service d’un projet (oui, il y a quand même une supervision en termes de sécurité).

Le Pentagone passe en revue les problèmes de sécurité. Il les classe (grave, moyennement grave, pas très grave, limite inoffensif, etc.). Et il fait un choix. Tant pire… Let’s roll et on verra bien si le pire se produit ou pas.

Voici donc quelques copies d’écran qui permettront à tous de se faire une idée du volume de bugs que le Pentagone connaît, parfois des failles critiques, mais qu’il accepte pour pouvoir faire marcher ses outils nécessaire à ses guerres.

Commençons par les satellites.

sat1

Des failles ?

sat2

On fait quoi ?

sat3

Passons à un système de dissémination d’information :

CS1

Des failles ?

CS2

C’est grave ?

CS3

CS4

On fait quoi ?

CS5

Enfin, le NIPRNet…

nirp1

Des bugs ?

nirp2

On fait quoi ?

nirp3

Et ça continue comme ça pour chaque outil…

Il y a du boulot pour les bug bounty hunters, mais il faut avouer que le Pentagone le leur facilite un peu… Quant à la presse qui s’émerveille des 108 bugs découverts sur des plateformes Web…

";s:7:"dateiso";s:15:"20160626_143406";}s:15:"20160626_115533";a:7:{s:5:"title";s:45:"IOL : mais à quoi ça pourrait bien servir ?";s:4:"link";s:61:"https://reflets.info/iol-mais-a-quoi-ca-pourrait-bien-servir/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=34652";s:7:"pubDate";s:31:"Sun, 26 Jun 2016 09:55:33 +0000";s:11:"description";s:456:"Le système d’interception des communications Internet (IOL, Interceptions Obligations Légales), mis en place depuis 2009 par le gouvernement français — via, notamment, l’entreprise Qosmos — permet d’écouter les personnes connectées au réseau. Tout le réseau français. La question de l’ampleur de l’utilisation de ce système est posée, renvoyant dos-à-dos (pour ceux qui daignent s’intéresser à […]";s:7:"content";s:11041:"

92598bf66d5c4602900f944ac180a1e1_bc9fe3a176844ad7bd96ffaddef2e978_1_postLe système d’interception des communications Internet (IOL, Interceptions Obligations Légales), mis en place depuis 2009 par le gouvernement français — via, notamment, l’entreprise Qosmos — permet d’écouter les personnes connectées au réseau. Tout le réseau français.

La question de l’ampleur de l’utilisation de ce système est posée, renvoyant dos-à-dos (pour ceux qui daignent s’intéresser à cette révélation) les défenseurs d’une thèse d’une surveillance « systématique », « massive », ou « ciblée ». Comme si le système des sondes IOL n’était qu’une sorte de réseau de caméras de vidéo-surveillance des communications numériques. Pourtant, la loi renseignement, via la mise en place des « boîtes noires » chez les opérateurs Internet démontre que la surveillance pure n’est pas le principal objectif de ces systèmes. Ou plutôt : la détection des criminels par ce type de systèmes requiert la mise en œuvre d’une « politique algorithmique » très vaste, et utilisable pour de nombreuses autres choses.

Sans robots, la surveillance est aveugle

Envisager la surveillance numérique comme un outil intrusif, équivalent à ce que pourrait faire La Poste en ouvrant les courriers pour lire les correspondances des contribuables est un raccourci intellectuel décalé et sans intérêt. Le principe même de connaître le contenu des communications en tant que telles n’est pas pertinent pour un État et son administration. La quantité d’informations inutiles en termes de lutte contre la criminalité, le terrorisme ou tout élément mettant en danger la sécurité de l’État est d’une ampleur si immense, que le tri discriminant à la volée des contenus et menant à des alertes positives relève plus du fantasme que d’autre chose.

La seule manière de repérer, puis écouter ensuite des criminels à l’échelle d’un pays sur les réseaux de communication passe donc par le « profilage algorithmique ». Ce que le gouvernement a annoncé tardivement en 2015, lors du vote de la loi renseignement.

Les « algorismes© » secrets de Bernard Cazeneuve sont des systèmes logiciels de profilage prédictifs : ils sont les agents administratifs numériques d’une forme moderne des fiches de renseignements. Ces fiches n’ont pas besoin d’être individuelles — de par leur fonction de profilage — mais au contraire, elles travaillent par ensembles. Les sondes IOL sont des yeux, des oreilles, les robots que constituent les algorithmes de profilage, sont leur cerveau.

Gouverner, c’est prévoir

L’intérêt d’un système d’écoute des communications au niveau national — implémenté chez les fournisseurs d’accès Internet — se situe dans le cadre de la gouvernance algorithmique prédictive. Le principe de cette nouvelle forme de gouvernance est lié aux nouvelles pratiques du pouvoir, plus soucieux de contrôler l’opinion et sa propre communication… que du bien public. Pour autant, si de tels systèmes peuvent donner l’illusion de resserrer une nasse numérique autour de terroristes ou de criminels afin de connaître par avance leurs intentions, ils nécessitent par essence de connaître les habitudes et les comportements de ceux… qui n’en sont pas. La majorité.

Quelques explications nécessaires à la bonne compréhension du sujet : un système informatique de détection des terroristes sur Internet ne « sait » rien. Si des critères précis sont donnés par avance au système (le fameux algorisme©) ils ne peuvent être fiables — seuls — puisque fabriqués par avance, et ne correspondant pas à la réalité. Les algorithmes prédictifs travaillent par apprentissage, ils se nourrissent donc en permanence de données qu’ils comparent, trient, et au final « analysent » en fonction de plusieurs ensembles remis à jour en permanence. Les algorismes© ont donc besoin de savoir comment se comporte la masse d’Internautes inoffensifs : heures les plus fréquentes de connexion, types de sites visités, fréquence d’échange sur les réseaux sociaux, utilisation de la messagerie, des types de protocoles utilisés, etc., etc.

Un système prédictif de surveillance va donc se créer des échantillons de populations, des ensembles de profils, les « ranger » en fonction de certains critères établis par les comportements divers et variés des utilisateurs. Au fur et à mesure de la « quête » (sans fin) de ces agents statistiques, divers modèles comportementaux vont se générer, « discuter ensemble », se comparer. Ceux qui, en opérant sur Internet, sortent de ces modèles (avec plus ou moins de force) se retrouvent donc discriminés par les algorismes©, c’est-à-dire pointés du doigt par les agents digitaux (© @touitouit) repérés comme des personnes à comportement divergent. C’est là que la traque des méchants peut commencer, ce que l’ on appelle (dans notre jargon © @Rihan_Cypel) « la surveillance ciblée ».

Un pouvoir, ça peut énormément

Si le pouvoir politique français s’est doté — dans un premier temps —d’un système de sondes numériques à base de DPI via, notamment, l’entreprise Qosmos, bien connue pour son commerce d’armes numériques auprès de dictatures pays peu connus pour leur respect des droits de l’homme mais en liens commerciaux avec la France, puis d’une loi idoine pour généraliser la surveillance sans contrôle de l’autorité judiciaire, ce n’est pas pour rien.

Qu’une volonté de traquer le terroriste existe, c’est une évidence, et personne ne peut s’en plaindre, mais dans ce cas là pourquoi ne pas avoir soumis ce système à la sagacité parlementaire, à l’époque ? Parce que cela aurait été trop contesté ? Admettons. Pour autant, croire qu’un théâtre d’opération de surveillance numérique à l’échelle nationale ne puisse servir qu’à seulement traquer des méchants est un peu naïf. Surtout quand celui-ci est mis en œuvre dans le plus grand secret. Ce qui est certain est la chose suivante, dans tous les cas de figure : la surveillance prédictive des boîtes noires est basée sur des systèmes apprenants, sur une modélisation de groupes importants de populations et peut très facilement permettre de connaître autre chose  que les seuls déviants discriminés par les algorismes©. Elles peut en outre finir par créer une somme monumentale de faux-positifs avec les tragiques conséquences que l’on imagine aisément.

Le sociologue Fabien Jobard, qui travaille depuis longtemps sur la problématique des mouvements sociaux, et des politiques de répression policière fait un parallèle dans un article sur Mediapart avec la situation actuelle et les politiques de l’ex Allemagne de l’Est à ce sujet :

« Il y a quelques années, je m’étais intéressé au « maintien de l’ordre » dans les régimes autoritaires, en RDA plus précisément. Ce qui était fascinant dans ce pays, des années 1960 à la fin des années 1980, c’est que la « répression » s’exerçait essentiellement par la prévention ; la prévention des troubles, de la déstabilisation, des menées anti-socialistes ou ennemies. Le vocabulaire ne manquait jamais, mais le quotidien de la surveillance était toujours le même : l’écoute, le fichage, l’assignation à domicile, l’éloignement. Le but était que la voie publique ne laisse jamais paraître la moindre banderole, ne laisse jamais entendre la moindre parole contestataire. »

Le pouvoir socialiste français actuel, assigne à résidence des militants écologistes lors de la Cop21, interdit par avance des manifestants (et les interpelle avant même qu’il ne rentre dans la manifestation du 23 juin), organise à la place des syndicats des « manifestations cloisonnées » et menace en permanence de soumettre les contestataires de sa politique par la force. Ce même pouvoir fait voter la Loi renseignement, parle de « guerre », s’arroge des pouvoirs de surveillance digne des pires Etats policiers sous prétexte de lutter contre le terrorisme, et ne jouerait pas avec les possibilités qu’offre la gouvernance algorithmique prédictive ?

Ce serait vraiment… surprenant.

Pour tout dire, ce n’est pas le massif, le systématique ou la pêche au harpon qui se joue en ce moment. Non. C’est une nouvelle manière de gouverner, prévoir, observer et manipuler les populations. Les faire rentrer dans une nouvelle société. Celle de la peur, de l’omnipotence du pouvoir et de sa capacité à connaître ses opposants les plus vindicatifs. Mais aussi savoir ce que la masse peut accepter ou non, et comment la contraindre. Pas par la force, mais par la manipulation.

Cette question de IOL, des algorismes© prédictifs va donc bien au delà de la vie privée en tant que telle, du secret des correspondances, ou du droit ou non à être observé. Cette question touche à l’essence même de notre système politique et social. A la démocratie, en réalité. Ou ce qu’il en reste.

";s:7:"dateiso";s:15:"20160626_115533";}s:15:"20160623_194825";a:7:{s:5:"title";s:53:"Comment transformer une manif en promenade carcérale";s:4:"link";s:74:"https://reflets.info/comment-transformer-une-manif-en-promenade-carcerale/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=34662";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 23 Jun 2016 17:48:25 +0000";s:11:"description";s:427:"Comment dire… La manifestation du jeudi 23 juin, d’abord menacée d’interdiction, puis carrément interdite, ensuite finalement « autorisée » mais fermement encadrée dans un parcours circulaire entre Bastille et Bastille, avait des airs de manège de fête foraine, ou même de cage de cochon d’inde avec sa petite roue en plastique. Les négociations qui se sont déroulées […]";s:7:"content";s:11534:"

tour-de-manegeComment dire… La manifestation du jeudi 23 juin, d’abord menacée d’interdiction, puis carrément interdite, ensuite finalement « autorisée » mais fermement encadrée dans un parcours circulaire entre Bastille et Bastille, avait des airs de manège de fête foraine, ou même de cage de cochon d’inde avec sa petite roue en plastique.

Les négociations qui se sont déroulées ces derniers jours autour de cette nième mobilisation contre la loi « Travaille! » ont occupé toute l’actualité politique de ces derniers jours. Mais le résultat, que l’on peut sans doute toujours observer à l’heure où nous écrivons ces lignes, est pathétique. Les quelques dizaines de milliers de manifestants qui se sont déplacés avaient l’air bon enfant, mais comment ne pas penser, en admirant ce spectacle, à une promenade de prison où les détenus sont conviés par l’Administration pénitentiaire à se dégourdir les jambes en tournant en rond dans une cour à ciel ouvert, profitant de leur instant de liberté surveillée en pouvant admirer le ciel et les nuages.

Le plus drôle, c’est la manière dont les abribus de la place de la Bastille ont été décorés, jeudi matin. Les panneaux de pub JC Decaux recouverts par deux plaques de contreplaqué achetées la veille chez Casto, scéllées par deux bandes métalliques, le tout protégé par de la mousse expansée… Un bricolage ridicule : cette promenade autour de la Bastille, dont tous les accès avaient été bloqués par des camions blindés et des grilles anti-émeute, avait depuis longtemps été boycotté par les manifestants les plus radicaux !

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Le plus pathétique dans cette histoire est sans doute la réaction victorieuse des principales organisations syndicales, FO et CGT en tête (relayés par le Parti de gauche de Mélenchon). Ces vénérables représentants ont cru bon de souligner, mercredi soir, qu’ils avaient « fait plier le gouvernement » en obtenant cette aumône de manifestation. Le communiqué de la préfecture de police de Paris (PPP), hier matin, qui indiquait clairement que la manif du 23 allait être purement et simplement interdite (à lire ici), n’était-il pas un appât sur lequel se sont jetés avidement les leaders syndicaux?

Fan de politique fiction, nous avons reconstitué des échanges informels qui se sont produits ces derniers jours entre Manuel Valls, son premier flic Bernard Cazeneuve, et les gradés de la PPP.

[Réunion de crise, Hôtel Matignon, lundi 20 juin, 22h43.]

Valls – Bon, ça peut plus durer, les orgas syndicales sont vraiment complètement irresponsables, ils ne pourront jamais se désolidariser des casseurs gauchos, et on a même des preuves — n’est-ce pas Michel? [le préfet de police Michel Cadot] – qu’ils ont participé aux violences et dévastations diverses du 14. Mais faut jouer serré. L’Élysée me fait la guerre, impossible d’interdire la manif, les frondeurs sont prêts à bondir, et ça va foutre la merde avec la primaire…

Cadot – Qu’est que vous proposez? Les forces de l’ordre sont exténuées. Ils en peuvent plus. J’ai le patron d’Alliance sur le dos depuis 3 jours. Bernard [Cazeneuve] est de leur côté… Faut trouver une solution qui respecte le cadre républicain et qui démontre le fermeté de votre gouvernement… S’il ne s’agissait que de moi, ça fait longtemps que tout ce cirque serait fini et que l’arrêté d’interdiction serait signé…

Valls – On va les piéger. On négocie – enfin, on fait gentiment semblant – jusqu’à mardi soir, on les balade, ça on sait faire, et bam! mercredi matin, tu balances un communiqué qui explique en gros que tout a été fait, blablabla, mais que les syndicats sont manipulés sur leur gauche, et qu’on ne peut pas assurer la sécurité des Français, tu rajoutes une couche sur l’Euro de foot, enfin tu vois, tout le tintoin…

Un conseiller du ministère de l’Intérieur – Et après… Je vois pas où cela va nous mener…

Valls – C’est le 2ème étage de la fusée… C’est couru d’avance : Mailly et Martinez vont illico se ruer sur leurs téléphones, et harceler Bernard… Moi, ils ne m’appellent même plus. Ils vont exiger d’être reçus en urgence à Beauvau. Bon, j’appellerai Bernard pour le rassurer, t’inquiètes pas.

[Mardi 21, 11h42, ça sonne sur le smartphone sécurisé de Valls…]

Cazeneuve – Manuel ?… Ça va plus, là, je suis harcelé par les syndicats, des 2 côtés, Alliance et SGP sont fous furieux, ils n’en peuvent plus de ces manifs et des casseurs, et Bailly et Martinez me mettent une pression d’enfer…

Valls – Laisses-les mariner encore un peu. Demain matin, Michel se prononce pour l’interdiction…

– Ah non, on va pas en reparler ! Tu sais ce qu’on risque?! Même Jacquot [Urvoas, garde des Sceaux], qui est de ton côté, ne pourra jamais cautionner ça, et il fait le tour des matinales radio demain matin ! C’est pas tenable !

– Calme toi, calme toi ! Keep cool ! La pref va dire que la manif est interdite, mais que l’arrêté « sera pris en ce sens dès aujourd’hui », au futur… Là, tu entres en scène, ils vont t’appeler, et tu joues au négociateur, tu sais comme au RAID ! Tu connais ! Mais il y aura une seule fenêtre de négo : ils ne veulent pas de parcours statique, et bien ils auront un parcours circulaire, à Bastille, en faisant le tour de l’Arsenal. Il y a 2 km en tout. Y’aura que quelques milliers de pékins, ça suffira bien…

– Bon… C’est toi qui décide. Espérons qu’ils vont pas flairer l’arnaque…

– Prends le pas comme ça, dans cette histoire, c’est toi le gentil flic! Et moi de toutes façons, ils peuvent plus me blairer. Mais tu joues au type qui met son poste en jeu, tu dis que c’est toi qui propose ce compromis. Ils vont plonger. […]

[Mercredi 22, 8h50. JC Mailly appelle un conseiller de Cazeneuve.]

– C’est quoi ce bordel, je sais que la préfecture va diffuser un communiqué qui interdit le cortège! Vous nous prenez pour des débutants? Je viens de parler à Philippe [Martinez], et là-dessus, on est unis comme les 2 doigts de la main: vous avez tout à perdre. Quand je pense que j’ai encore ma carte [celle du PS]. Non mais quel con je fais !
– Euh… Calmez-vous, M. Mailly. C’est Matignon qui a exigé cette position. Mais venez au ministère, le ministre est prêt à trouver un compromis… Mais ne dites rien, il prend tout sur lui! Sinon ça va capoter…

[9h12. SMS d’un conseiller de Beauvau à un de ses collègues de Matignon.]

– C’est bon… Ils ont mordu… On les recoit tt à l’h, passe le mot au grand chef… Slt.
[…]

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Cela n’est pas la première fois, au passage, que les orgas se font berner par la Pref et le gouvernement. C’était le 9 mars, l’un des premières manifs d’une grande série, et le cortège devait partir – séduisant – du siège du Medef, 55 avenue Bosquet dans le 8ème Arrt de Paris, vers le ministère du Travail, au 123 rue de Grenelle, dans le 7ème. Mais ce qui devait arriver arriva, à savoir que l’avenue Bosquet était bloquée dans sa partie sud, la portion qui héberge le siège du patronat (au niveau du métro École militaire), et dans le même élan, la pref avait coupé l’accès à la rue de Grenelle (à deux pas de la rue de Varenne, le « quartier des ministère » et de l’Assemblée nationale) à partir du boulevard des Invalides. On vous passe les détails, mais ce parcours minimaliste de 1,7 km s’est donc réduit à… 600 m. Le long de l’avenue de Tourville, derrière les Invalides. Soit la plus petite manif du monde ! Celle du 23 juin était sans doute la plus ridicule !

";s:7:"dateiso";s:15:"20160623_194825";}s:15:"20160614_233007";a:7:{s:5:"title";s:30:"Do you speak tout est normal ?";s:4:"link";s:50:"https://reflets.info/do-you-speak-tout-est-normal/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=34639";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 14 Jun 2016 21:30:07 +0000";s:11:"description";s:338:"Encore un nouveau trajet. C’est surprenant, je parierai sur un accord avec les casseurs, ils sont en train de cartographier toutes les banques de Paris. Mais un nouveau trajet, ça veut dire du stress, peu de visibilité pour savoir où l’on est, ce qui reste comme trajet. Le bon point du choix d’un départ Place […]";s:7:"content";s:9888:"

Encore un nouveau trajet. C’est surprenant, je parierai sur un accord avec les casseurs, ils sont en train de cartographier toutes les banques de Paris. Mais un nouveau trajet, ça veut dire du stress, peu de visibilité pour savoir où l’on est, ce qui reste comme trajet.

Le bon point du choix d’un départ Place d’Italie, c’est que l’on est aux portes du quartier sud-est asiatiques, et l’on peut donc troquer l’éternelle merguez pour une brioche à la vapeur. L’ambiance est détendue, le temps favorable. Aucune idée de la direction que doit prendre la manif, mais la place est dense, et le camion de la CGT spectacle fait son show, et ils sont bons, ça change du Zebda en conserve. Le son est puissant, tout vibre aux pulsations des enceintes.

Je suis à la bourre, et plutôt en queue de manif, je remonte pour avoir un peu de visibilité. Il y a beaucoup d’imports de régions, quelque chose comme 600 bus a déversé des hordes de syndicalistes. Il y a même des bigoudènes violettes, avec des bouteilles en plastique peintes. La densité de drapeaux est impressionnante, les gens sont regroupés par entreprise, mais c’est le foutoir, on n’a pas le classique rangement par syndicat. Ce n’est pas plus mal.

Je remonte la manif et tombe sur un carré de casques colorés, en rangs serrés, menés au son du tambour. Ce sont les dockers du Havre. Impressionnant. Ça ressemble au choc d’un lecteur de Alix qui verrait 300 pour la première fois. Autant de testostérone qu’une pub Taureau ailé qui aurait abusé de Red Bull. Et surtout, une fanfare devant, qui donne le ton. Équilibre comme une pizza aux chips, cette fanfare est composée de caisses claires, et d’une grosse caisse. Avec le rythme, et la masse dense, derrière eux, rien ne semble pouvoir les arrêter. Le chef d’orchestre, celui qui a les plus gros biceps tatoués, forme un cercle avec la fanfare, tous regardants vers le centre. Comme la manif est bloquée, ll fait un peu agrandir le cercle, sort un truc de sa poche, un cylindre de 15cm avec un petit pied, qu’il pose par terre, au centre du cercle, en voyant ça, les musiciens agrandissent brusquement le cercle au taquet, certains dans la foule se bouche les oreilles. À Rome, fait comme les Romains, je fais de même. Mais ce quoi ce machin? ah tiens, il y a une mèche, qu’il allume. Le bruit de l’explosion est massif, suivi par un gros nuage blanc. Un chienchien à sa mémère fait une crise de panique dans les bras de sa patronne. Tedieu, ça ne doit pas se trouver en farce et attrape, ce machin!

C’est un peu ballot de mettre la meute de bisons en fin de cortège, peu de chance qu’ils rencontrent des CRS qui cherchent des noises.

Je continue d’avancer pour voir des choses. Tout est normal. La plupart des gens ont des masques à portée de main. Les journalistes ont fait évoluer la mode, elles ont de discrets casques d’équitation.

L’ambiance est détendue, les gens sont là avec leurs copains de boulots, il n’y a pas encore de CRS pour bloquer les rues adjacentes. Il fait beau, les platanes sèment leur pollen dans une ambiance bucolique.

Les CRS que l’on voit sont super en retrait dans les voies perpendiculaires. À un gros croisement, ils sont même en train de replier leur mur de grillage, alors qu’il reste encore de tonnes de manifestants. Devant un escalier descendant vers un parking souterrain, les gens sont goguenards. En jetant un oeil dans le trou, je vois une grosse poignée de CRS déployé au fond du trou, qui ressentent bien le ridicule de leur situation.

Ça avance plutôt bien, les CRS sont plus proches, mais détendus. De grands grillages bloquent les côtés. Ça donne un peu une impression de feria, avec un laché de manifestant qu’il faudrait canaliser.

Une dame traverse la foule en diagonale, pour se diriger vers les grillages. Elle marche comme un zombie, accompagnée par des gens inquiets. Elle est drapée dans une couverture de survie dorée, et porte un gros bandage sur la tête. Les CRS refusent de la laisser passer, avec leur classique « non non non ». Un des flics lâche l’affaire, et l’accompagne lui même jusqu’aux pompiers, dont le camion est en retrait. Clairement, elle était inquiétante. Je ne sais pas ce qu’elle a pris dans la tête, mais clairement, ce n’est pas un truc recommandé par l’OMS.

Je continue d’avancer jusqu’à la barrière de SO, le début officiel de la manif syndicale, au-delà, ce sont les manifestants créatifs, qui n’aiment ni les flics, ni les flics, euh, les SO. Casques, gants renforcés, grosses lunettes, voir masque à gaz, mixte.

Ça commence à bien bloquer. Une vague de huées se déplace dans la foule. C’est un type qui remonte la foule avec sa grande pancarte. Un portrait de Hollande, béat, avec un gros titre : « La honte », écrit bien gros. Le nouveau slogan, cette fois-ci, fait consensus : « Tout le monde déteste le PS ».

Devant, on voit les nuages de gaz, les gros boums sourds. Ce ne sont plus les pétards cette fois-ci. Le vent est fort, les lacrymos ont du mal. Ah tiens, tout devant, une baleine doit passer, on voit l’énorme jet d’eau. Tout est normal.

L’attente est longue. Ah, ça redémarre. Ah tiens, le ciblage des casses de vitrines devient brouillon. Les banques et les panneaux de pubs, c’est un classique, mais le marchand de lunettes ou un croquemort, j’ai un peu plus de mal à voir la portée symbolique. Le sol est jonché de dosettes de sérum physiologique, de sachets de Maalox. Les palets noirs, les bouchons des grenades lacrymaux stagnent dans les caniveaux. Le goudron est grignoté, pour servir de projectile. Le sol est maintenant mouillé, comme à la fin du marché, quand la voirie passe le jet. Le canon à eau n’y est pas allé de main morte, ils ont du vider une piscine pour mouiller une surface pareil. Ah merde, un reste de grenade de désencerclement. Le tube central est déchiqueté, ça a envoyé du shrapnel non biodégradable, en plus des plots en caoutchouc. Une pensée pour le photographe qui a pris ça dans la tête, et pour ceux qui y ont laissé une couille.

Au coin, un des bus des manifestants s’est fait caillasser, ils seront bons pour rentrer à pied ces provinciaux. J’ai du mal à comprendre le pourquoi de ce caillassage.

Les murs sont maintenant recouverts de tags. Certains sont poétiques et calligraphiés. D’autres maladroits et juste laids.

Le mur de SO, devant, est bien flippant. Ils ont bien fait attention de ne pas sortir les manches de pioche, cette fois-ci, mais quand même.

Sud refuse cette approche qu’affecte CGT et FO, leur SO ont de simples casquettes blindées, et ne font pas les gros yeux, eux. Tout est normal.

Un type traverse la foule, il a du sang sur sa chemise froissée, un gros bandage sur la tête, un air halluciné. Un look de prof trop sage qui vient de se prendre un coup de réalité sur le coin de la gueule. Clairement pas un look de black block.

Au fur et à mesure de la progression, on croise des gens « de devant », qui récupèrent sur des bancs. Comme dit Silmarils, « Il y a eu du sport ».

Un photographe, barbe rousse, avec une tête chien mouillé, les lunettes de piscines sur le front est concentré sur son bel appareil. Il a du choper des gros plans bien rapprochés, vu l’humidité de ses fringues. Dans le filet de la poche extérieure de son sac à dos, il y a deux Chuppa Chups. Tout est normal.

On arrive à l’église Saint François Xavier, où il y avait une ambiance exécrable la dernière fois. Cette fois-ci, le trajet est simplifié : plus de boucles absurdes, mais un contournement par la droite.

Il y a une chance d’arriver au bout, sans gazage massif.

La manif se termine au cul des Invalides. Il faut faire tout le tour pour chopper le métro sur l’autre rive. Il y a des bus qui attendent les syndicalistes absolument partout, ça bloque la vue, et ils sont tous bien rangés, en épis. L’ambiance est étonnement tranquille, les CRS semblent globalement blasés. Le contournement est interminable. Arrivé sur l’avant, avec l’esplanade, c’est de nouveau grand n’importe quoi. L’esplanade est énorme, rien à voir avec la place de la Nation, et il y a beaucoup de vents. Les lancées de lacrymo sont peu efficace, les charges à la tonfa paraissent poussives, et il y a le gros camion avec le canon à eau. Ce n’est pas une baleine, mais un diplodocus qui éjacule, c’est obscène et pathétique. Ça semble surtout peu efficace. C’est dommage, ils en ont un deuxième de camion comme ça. Le déploiement de force est massif, ils sont nerveux et fatigués.
Il faut traverser l’armada pour rejoindre le métro. Les contrôles de sac se font à la tête du client. Mais ils sont clairement préoccupés par les affrontements au milieu de l’esplanade, ce qu’il se passe sur les côtés ne les concerne plus.

Des supporters suédois regardent le petit spectacle de la France, le sourire aux lèvres. Les touristes asiatiques sont plus flippés.
Tout est normal, c’est juste une journée de manifestation bien massive pour un projet de loi qui emmerde tout le monde, les CRS les premiers.

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BloodyQosmos-Évoquer  un programme visiblement secret-défense portant sur des outils de  surveillance du trafic Internet n’est pas chose aisée. Notre premier article était trop technique pour les uns, pas assez détaillé pour les autres, inintéressant pour la majorité de la presse qui a ignoré superbement nos révélations, il nous fallait revenir sur le sujet.

Tout  d’abord les mots. De quel type de surveillance parle-t-on ? Massif, pas massif ? Jean-Marc Manach (1) martèle, comme à chacun de nos articles sur le sujet, qu’en France, on pêche au harpon, pas à la grenade. Discours officiel répété par ailleurs par tous les responsables  des services de renseignement et tous les ministres avant, pendant et  après le débat sur la Loi Renseignement. IOL ne ferait donc pas de massif. Il nous faut définir les termes que nous utilisons.

En France, il  existe deux principaux régimes d’interception. Celui, d’abord, concernant les écoutes réalisées pour la surveillance dite « internationale », notamment par la  DGSE sur les câbles sous-marins qui relient les côtes françaises à d’autres pays, voire à d’autres continents. Les communications par satellite sont en effet extrêmement minoritaires, 99 % des communications transcontinentales voyagent aujourd’hui au milieu des  poissons. Pour ces écoutes de surveillance internationale, c’est quasiment open-bar. D’autres pays ont mis en place ce genre de choses,  par exemple le programme « Upstream Collection » de la NSA américaine,  ou « TEMPORA » du GCHQ britannique. Ce n’est pas de ce type d’interceptions dont nous parlerons ici.

Les interceptions qui visent les citoyens sur le sol français sont en pratique plus encadrées, et de deux types : judiciaires et administratives. Les  premières sont réalisées sous le contrôle d’un juge. Tout est  transparent et se retrouvera dans le dossier d’instruction, consultable  par les parties. Illustration : un certain Paul Bismuth. Les secondes, également appelées « interceptions de sécurité »,  sont bien plus opaques. Elles sont autorisées par le Premier ministre et émanent  généralement d’un service de renseignement. Les demandes sont transmises au GIC, le Groupement Interministériel de Contrôle, qui en assure l’exécution. Il peut exister une interception administrative vous concernant sans que vous ayez le moyen de le savoir. Tout ce qui a trait à cette écoute est classé secret-défense.

Dans les deux cas, sur le papier, les interceptions concernent une personne. Pas une ville ou un quartier.

Dat veniam corvis, vexat censura columbas

Aux États-Unis, les révélations Snowden l’ont montré, la philosophie est différente. La NSA ne jure que par le « collect it all« . On prend tout ce  que l’on peut, avec les limites techniques et de stockage et l’on fait le tri après. En France, ce serait plutôt, on prend tout ce que l’on  peut dans les limites de la Loi. Et ces limites sont nombreuses : la procédure judiciaire et ses restrictions pour protéger les parties d’un délire intrusif, par exemple. Pas de massif donc. En tout cas pas sur le territoire.

Oui,  mais… C’est quoi exactement du massif ? Pour Reflets, on entre dans  du massif lorsque l’on dépasse les limites habituelles. Prenons une interception visant un parrain  de la drogue. Un juge décide d’autoriser un interception concernant un individu. Les interceptions ou l’enquête mettent en lumière des liens étroits avec d’autres dealers de  gros calibre. Imaginons qu’ils fassent également l’objet d’une  interception. In fine, on aboutit, disons, à 20 interceptions ? Au delà, on entre dans du massif. Autre approche, quand on commence à rechercher une information  pouvant incriminer une personne dans une masse de données récoltées au hasard, on entre  dans du massif. Il y a une grosse différence entre suspecter quelqu’un  de contrevenir à la Loi et déclencher une interception et ramasser à  l’aveugle des données pour ensuite rechercher des comportements  contraires à la loi.

Conclusion  ? Si l’on décide d’intercepter, par exemple, tout le trafic Internet  d’un quartier, d’une ville, même de 1000 habitants, d’un immeuble,  c’est du massif. Si l’on cherche à capter tout le trafic concernant un  protocole en particulier pour repérer dans la masse celui qui concerne M. Tartampion, c’est du massif.

Ce  massif, est très différent du systématique à l’américaine. Il est bien  moins volumineux. Mais il est plus volumineux que la pêche au harpon.  C’est de la petite grenade. Du genre qui fait plus de dégâts que le  harpon. Des dégâts à la Démocratie.

Cogito ergo sum

On  entre dans la zone philosophie/psychologie de comptoir. Après les mots, les concepts. Dans quel esprit dérangé naît l’envie de mettre sur écoute  des pans entiers de la population ? On pourrait au surcroît s’interroger sur le principe même de l’interception des communications privées. Dans vie  privée, il y a le mot « privé ». Si la grande majorité de la population  d’un pays respecte le contrat social qui l’unit, il est impossible de  viser une population qui suivrait scrupuleusement toutes les règles qui  lui sont imposées. Une soupape de sécurité est essentielle. Sans quoi, c’est généralement le craquage assuré en fin de course. Doit-on  forcément punir, réprimer tout écart ? Les plus vertueux, sur le papier,  les députés eux-mêmes, les membres du gouvernement ont droit à leur vie  privée, car il est possible, si, si, de trouver chez eux des tendances  sexuelles un peu particulières sur les sites des sex-shops. Ne parlons pas des comptes cachés dans des paradis fiscaux…

Qu’on me donne six lignes écrites de la main du plus honnête homme, j’y trouverai de quoi le faire pendre, disait le Cardinal Richelieu…

Dans  le cas d’interceptions massives, où l’on recherche dans une masse de  données des comportements « déviants », ce n’est pas six lignes dont disposeraient les « autorités », mais des milliards. What could go wrong?

Pour  ce qui est des mots et des concepts, nous pouvons dire que IOL, sur le  papier, peut faire du massif, pas du systématique, mais que la Loi, les  problématiques techniques et les pratiques françaises auraient poussé  les autorités à faire du ciblé. Reste que l’infrastructure installée  permet de faire du massif et que la seule chose qui nous sépare de cet  usage, c’est la volonté politique de ne pas le faire. En outre, l’une  des personnes ayant évoqué avec nous le projet IOL dans le cadre de  notre enquête a été très claire : la collecte massive de métadonnées a été testée. Impossible toutefois d’obtenir des détails sur ce qui a été collecté, pendant combien temps et pour quoi faire.

Tarde venientibus ossa

Maintenant, les aspects techniques. Que trouve-t-on sur un plan technique dans le document de Qosmos qui explicite le projet ?

Chaque  foyer connecté à l’ADSL l’est par le biais d’un modem ADSL connecté à  une ligne téléphonique. Chez les plus grands opérateurs, le modem est généralement intégré dans une « box » qui joue également le rôle de  routeur. À l’autre bout, toutes les lignes de tous les abonnées  atterrissent dans un « noeud de raccordement abonné », ou NRA, qui  contient les DSLAM,  équipement dont le rôle est de donner accès à leurs abonnés aux  réseaux des différents opérateurs, de les connecter à Internet. Les NRA,  au nombre de 17 000 environ, sont répartis sur l’ensemble du territoire  français et contiennent généralement autant de DSLAM que d’opérateurs.  Soit au total, environ 60 000 DSLAM. Dans le cas de la fibre optique, le  principe est assez similaire, mais l’on parle alors de NRO, pour «  noeud de raccordement optique ».

En  France et contrairement à ce qui peut exister dans d’autres pays, le  réseau physique est extrêmement décentralisé. Cela signifie qu’une  partie significative du trafic n’emprunte pas le coeur de réseau des  opérateurs, mais reste en périphérie et circule sur des voies plus «  locales ». Installer des équipements d’interception en coeur de réseau  aurait ainsi été très inefficace pour les grandes oreilles, il leur  fallait au contraire imaginer un système qui leur permette d’écouter le  trafic là où il passe, c’est à dire, dans la mesure du possible, sur  chacun des DSLAM des « noeuds de raccordement abonnés » des grands  opérateurs français.

L’architecture proposée par Qosmos se base ainsi sur l’intégration d’équipements d’analyse de trafic, des sondes DPI,  dans les noeuds de raccordement, à côté de chaque DSLAM. En dehors des  sondes, le système s’appuie sur deux composants principaux : le serveur  de configuration et l’équipement d’intermédiation.

Le serveur de configuration, « convertit les demandes d’interception reçues, en commande de configuration à appliquer sur l’ensemble des sondes  ». Autrement dit, c’est lui qui pilote les sondes, notamment pour la  sélection des cibles. Rien à voir avec la bretelle d’interception  téléphonique de Papy, ici tout est dirigé à distance et les sondes sont  reconfigurées en moins de temps qu’il n’en faut pour le tapoter sur un clavier.

descriptif-schema-capture

Lorsqu’une  sonde détecte du trafic correspondant aux sélecteurs, à la cible, elle  effectue (effectuait ?), à la bourrin, une copie en temps réel de ce  trafic — données de connexion et contenus — et la transfère en temps  réel à l’équipement d’intermédiation. Ce dernier marque, d’un côté, la  fin du réseau de l’opérateur et, de l’autre, le début réseau de  collecte, le réseau du GIC, qui centraliste les interceptions de  sécurité et auquel l’équipement d’intermédiation transmet les flux de données interceptés.

screen-trafic

Les  commandes de contrôle des sondes Qosmos permettent d’intercepter une  adresse IP spécifique, ou l’ensemble d’un sous-réseau, ou encore cibler  un ou plusieurs appareils spécifiques via leur adresses MAC (les sondes sont utilisées à d’autres fins, mais dans le cas précis des DSLAM la sélection par adresse MAC ne sert probablement à rien).  Les capacités de ces sondes et du protocole ixM de Qosmos n’ont cessé de  progresser, d’après la communication de la société, et et les mises à jour ont été récentes, sinon fréquentes. Néanmoins, si les sondes sont  directement exposées au(x) serveur(s) qui les contrôle(nt), ce dernier est lui-même soumis aux instructions de l’équipement d’intermédiation, qui pilote les demandes d’interception, en amont, et est censé vérifier la conformité des données interceptées, en aval.

Ce  dispositif d’intermédiation, l’un des rares éléments placé  véritablement sous le contrôle de l’opérateur, joue un rôle  prépondérant. Au delà de sa fonction de transmission des données, il  s’assure que les données poussées vers le GIC puis aux services  demandeurs correspondent à une demande d’interception légitimement reçue en amont. Figurez-vous que, pour le meilleur et pour le pire, il existe  un standard pour les « interceptions légales ». Si, si. Il porte un  joli acronyme rien qu’à lui, celui de l’ETSI. On y trouve trois types  d’interfaces, numérotées HI1, HI2, et HI3 (Handover interfaces). HI1 normalise les demandes  que reçoit la passerelle d’intermédiation. HI2 et HI3 correspondent, respectivement,  aux flux sortants de « métadonnées » et de contenus. Chez  Qosmos, visiblement, à l’époque, on était plutôt parti directement sur du HI3 (avec du HI2 en remorque).

Et devinez quoi ? Le système proposé par Qosmos est compatible avec le protocole ETSI, bien que les sondes soient initialement beaucoup plus… compétentes.

screen-etsi

60  000 interceptions judiciaires, contre 6 000 interceptions de sécurité.  Bon, l’ordre de grandeur n’est vraiment pas le même, à première vue. Nous voyons bien que les juges, gardiens des libertés, sont  beaucoup plus gourmands que les services et le GIC. Oui. Mais alors il  faut s’intéresser au rapport d’activité 2013-2014 de la Commission Nationale de Contrôle des Interceptions de Sécurité, qui nous explique, avec force arguments, qu’elle a accepté de modifier un chouilla les règles de comptage.

En  effet, en judiciaire, chaque ligne interceptée est comptabilisée comme une  interception, à l’unité. Ainsi, si un magistrat accepte que vous soyez  écoutés, il est probable que vous comptiez au minimum pour deux, pour  trois, ou pour quatre, ou plus, selon le nombre de bidules et de machins correspondant à des abonnements à votre nom. Depuis 2008, en ce qui concerne les  interceptions de sécurité, c’est exactement la logique inverse qui  s’applique, dans la mesure où si vous devenez une « cible », vous  compterez pour une unité, quel que soit le nombre d’abonnements (ou de lignes qui seront concernées).

Autrement dit, si vous divisez 60 000 par 3  d’un côté, ou multipliez 6 000 par 3 de l’autre, vous obtenez un compte de cibles beaucoup plus proche, du même ordre de grandeur. Dans un cas, un juge aura autorisé chaque interception individuellement, dans l’autre, les services de renseignement ou de police seront passés au travers du tamis de la CNCIS, devenue CNCTR.

On  pourrait donc mesurer l’étendue du dispositif d’interception à l’aune du nombre de sondes, correspondant au nombre de DSLAM et à la quantité  d’abonnés. Mais on pourrait aussi tenir compte du  nombre d’étages composant notre fusée IOL, des sondes, en passant par la passerelle d’intermédiation, le réseau du GIC, les autorisations des commissions de « contrôle » — CNCIS puis CNCTR, jusqu’aux demandes des services qui, on le rappelle, s’appuient  régulièrement sur de vagues notes blanches pour tenter d’encabaner de vilains anarcho-gauchistes.

Abusus non tollit usum

Pour  ce qui est de la possibilité de faire du « massif » (tel que défini  ci-dessus) avec IOL, il faut se plonger dans le détail des paramétrages possibles d’IOL, selon Qosmos.

Le document explique comment ajouter ou supprimer un couple adresse/masque de sous-réseau (network/netmask).

Cela  veut dire, et les détails sont intéressants, que l’opérateur du système peut ajouter comme cible une adresse unique, ou une plage d’adresses IP. Sachant qu’un réseau local « classique » (de classe C) peut identifier jusqu’à 254 machines, cela peut sembler un petit « massif ».

Pas  de souci, Qosmos précise que l’on peut choisir une plage d’adresses de  type « 182.23.32.0/255.255.0.0 », donc de classe B. Ce qui veut dire, en clair, que cette cible, donnée à titre  d’exemple, désignera 65 534 adresses IP, soit potentiellement 65 534 connexions individuelles. Notez que sur le papier, il s’agirait d’une cible et donc, d’une seule interception…

En jouant avec cette option, on pourrait même entrer le couple 0.0.0.0/0 qui écouterait… Tout Internet.

Bien entendu, rien ne dit que :

  1. l’État ait testé ces options,
  2. que le système (du côté des infrastructures de l’État ou de celles des opérateurs) ait été dimensionné pour recevoir ce volume de trafic, ça doit quand même piquer un peu.

Mais trois éléments (au moins) sont très inquiétants :

  1. la gourmandise démesurée de l’Etat en matière d’interceptions n’est plus à démontrer
  2. le fait d’utiliser ou pas cette option, si elle dépend aussi des moyens alloués et des capacités techniques, découle essentiellement de la volonté politique. Et celle-ci est changeante.
  3. plusieurs ministres (dont Bernard Cazeneuve) et députés ont promis que le DPI était exclu, alors qu’il est pratiqué depuis 2009, à l’échelle du pays entier, pour les interceptions (non judiciaires) du trafic résidentiel.

Prenons un exemple plus explicite de ce qui peut être fait avec cette fonctionnalité proposée par Qosmos dans IOL :

« Les Local_network et global_network sont gérés comme des pool de réseau et non des listes »

L’exemple donné dans la documentation Qosmos porte sur l’AS5089 (Virgin Media) :

li_target tune add local network 82.23.0.0/255.255.254.0

Imaginons maintenant qu’un opérateur  souhaite intercepter ce qui se passe chez Air France qui dispose de son propre AS composé de six /24, des classes C, donc.

Il lui suffit  de quelques commandes :

li_target tune add local network 193.57.218.0/255.255.255.0

li_target tune add local network 193.57.219.0/255.255.255.0

li_target tune add local network 193.57.220.0/255.255.255.0

li_target tune add local network 193.57.244.0/255.255.255.0

li_target tune add local network 193.57.245.0/255.255.255.0

li_target tune add local network 193.57.218.0/255.255.255.0

Parlons maintenant du pourquoi… pourquoi vouloir intercepter tout l’AS d’AirFrance ?

Réponse possible, si la volonté politique de le faire est au rendez-vous :  par exemple pour savoir si un mouvement de grève va être suivi pendant  l’euro de foot… est-ce une bonne raison, est-ce une mauvaise ? Peu importe, c’est techniquement possible… et bien documenté.  Rien de neuf sous le soleil du renseignement. Les politiques ont  toujours adoré que les renseignements généraux prennent le pouls de la  société. Seule différence, on est passé de Marcel qui va boire un coup au Bar des Amis avec un syndicaliste, à une arme d’interception massive pouvant induire des analyses et conclusions complètement fausses.

Reste la question du futur. Vers quoi vont évoluer les systèmes d’interception. Si l’on se réfère à la tendance politique depuis le 11 septembre, à l’évolution des technologies, à la baisse du coût du stockage, on peut raisonnablement anticiper le renforcement des structures existantes, un durcissement de la tendance « collect it all » et une évolution vers du systématique dans tous les pays disposant des capacités. Le vote comme un seul homme (ou presque) par les représentants du peuple députés et sénateurs de la Loi sur le Renseignement militent en ce sens.

En outre, il est légitime de s’interroger sur la politique budgétaire des gouvernements successifs dans ce domaine. Les impôts des citoyens sont ils bien employés lorsqu’ils sont dépensés pour intercepter les communications privées… des mêmes citoyens ?

D’un côté, on a Kairos pour les interceptions internationales. De l’autre la PNIJ pour les interceptions judiciaires domestiques. Maintenant ÌOL pour les interceptions de sécurité nationales.

Existe-t-il une rationalisation des moyens mis en place pour en limiter les coûts ? Les technologies étant proches, il y a sans doutes des voies possibles en ce sens. Ont-elles été explorées ? Quelle serait l’implication d’une perméabilité entre ces systèmes ? Nous n’en saurons à priori rien puisque le gouvernement se refuse à répondre à nos questions.

Surveillance et confiance sont sur un radeau, devinez qui est tombé à l’eau ?…

 


(1) full disclosure : l‘un des auteurs de cet article (Kitetoa) connait Jean-Marc Manach depuis 2001. Jean-Marc Manach était journaliste au service Société de Transfert dont Kitetoa était le responsable.

";s:7:"dateiso";s:15:"20160614_170149";}s:15:"20160613_152844";a:7:{s:5:"title";s:31:"Le travail : tout un métier…";s:4:"link";s:47:"https://reflets.info/le-travail-tout-un-metier/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=34608";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 13 Jun 2016 13:28:44 +0000";s:11:"description";s:341:"Le blocage entre le gouvernement et une grande partie de la société au sujet de la réforme du code du travail se situe sur un autre plan que celui — largement traité — d’une volonté des uns d’améliorer la performance des entreprises (tout en offrant de nouveaux outils de dialogue et de protection sociale aux […]";s:7:"content";s:6447:"

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Le blocage entre le gouvernement et une grande partie de la société au sujet de la réforme du code du travail se situe sur un autre plan que celui — largement traité — d’une volonté des uns d’améliorer la performance des entreprises (tout en offrant de nouveaux outils de dialogue et de protection sociale aux employés) et de l’autre d’un refus de changer quoi que ce soit aux règles qui régissent le travail. En réalité, ce sont deux mondes totalement hermétiques qui ne parlent pas de la même chose. Démonstration.

Le politique ne travaille pas, il gère

Le personnel politique n’a généralement pas de métier. Il ne possède pas un savoir-faire monnayable sur le marché du travail. Le politique est rémunéré pour occuper une fonction, laquelle est totalement détachée de tout corps de métier. Enarque n’est pas un métier. Pas plus que député, ministre ou sénateur.

Gérer, oui, mais gérer quoi au juste ? La société ? Les infrastructures ? Les budgets ? Toutes les actions que les politiques effectuent sont détachées d’une réalité professionnelle connue. Déjeuner pendant trois heures dans un restaurant de luxe est par exemple une activité reconnue comme faisant partie de la « fonction » d’un politique. Tout comme inaugurer des trucs et des bidules. Couper des rubans, serrer des mains. Donner des tapes sur le dos. Féliciter, sanctionner.

Le politique n’est pas un professionnel, tout en bénéficiant de protections, d’avantages, de privilèges que n’importe quel professionnel aimerait avoir, ne serait-ce qu’en une infime fraction.

Étrangement, toutes ces personnes sans métier déclaré, ces non-professionnels — écartés des lieux de production — sont ceux qui veulent réguler, modifier, changer le fonctionnement de ces mêmes lieux. Sans les connaître. Sans être assujétis au droit de ces lieux de production, à leurs contraintes…

Les professionnels et leurs métiers

De l’autre côté du miroir, les administrés sont majoritairement des professionnels, avec un métier. Ils gagnent leur vie non pas en occupant des « fonctions » tout en effectuant des « actions de gestion » plus ou moins floues, mais en exerçant une profession. Ils ont des compétences précises. Qui ont un prix sur le marché du travail. Ils sont assujétis à des règles professionnelles strictes, des horaires, des temps de pause, et peuvent se réunir en corps de métier pour défendre leur profession. [Remarquons que les politiques n’ont pas de syndicat, ni de corporation-métier déclarée : serait-ce parce que celles-ci existent, mais de façon officieuse ?]

« Le professionnel est quelqu’un qui a acquis à la fois un savoir-faire et un savoir-être lui permettant d’occuper un poste précis dans une activité précise, et qui offre une qualité de résultats — dans son activité, grâce à ses compétences — suffisante au regard des standards ayant cours dans la profession qu’il exerce. »

Cette petite définition de ce qu’est un professionnel permet d’envisager autrement le problème actuel sur la loi El Khormi. Les professionnels qui refusent de voir cette réforme se mettre en place, parlent de métiers exercés, de conditions de travail dans l’exercice de professions réglementées et cadrées par le droit du travail. En face, on ne parle pas du tout de la même chose.

Quand deux informaticiens se rencontrent qu’est-ce qu’ils se racontent ?

Myriam El Khomri, qui ce matin expliquait qu’elle « avait travaillé dans le magasin de son père de 16 à 18 ans, puis jusqu’à 23 ans (dans quoi, où, quel métier ?) », à la suite d’une question d’un auditeur — ne parle pas du « travail ». Cette ministre sans travail établi et sans profession (il est indiqué « juriste » dans sa déclaration, bien que n’ayant jamais exercé de métier réglementé reconnu), mais dotée d’une fonction, parle, elle, d’emploi. Elle parle de statistiques de l’emploi plus exactement. Des « salariés » et des « employeurs ». Les professionnels ne l’intéressent pas. Elle ne les connaît pas, et n’a jamais partagé leurs préoccupations. Toute la clique gouvernementale, les parlementaires dans leur quasi totalité sont dans le même état : il ne sont professionnels de rien. Ils n’ont jamais exercé de métier. Comment donc parvenir à échanger dans ces conditions ?

Ubu roi : et en plus ils voudraient qu’on les écoute ?

Le président Hollande est un personnage amusant qui, comme Chirac ou Sarkozy, mange sur la bête depuis plus de 30 ans. Sans profession reconnue. Juste animateur de parti politique (ce qui n’est pas un métier, sinon, ça se saurait), député par ci ou par là. Énarque. Sarkozy revendique être « avocat d’affaires », mais il n’a [pratiquement] jamais exercé en tant que tel.

C’est donc une situation parfaitement ubuesque que nous sommes en train de vivre : des assistés de la République, sans compétence professionnelle ni métier qui veulent imposer de nouvelles règles aux… professionnels et aux détenteurs de métiers.

Tout ça en refusant le débat parlementaire, et en menaçant sans cesse tous ceux qui oseraient contester « leurs » décisions — dans la rue ou au sein des entreprises.

Ubu roi.

Vraiment.

 

 

";s:7:"dateiso";s:15:"20160613_152844";}s:15:"20160611_195630";a:7:{s:5:"title";s:96:"Sauver la foire du foot et éteindre la révolte? Traitons les manifestants comme des hooligans!";s:4:"link";s:114:"https://reflets.info/sauver-la-foire-du-foot-et-eteindre-la-revolte-traitons-les-manifestants-comme-des-hooligans/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=34598";s:7:"pubDate";s:31:"Sat, 11 Jun 2016 17:56:30 +0000";s:11:"description";s:376:"Voilà une idée qu’elle est bonne ! Délaissée sur sa (vrai) gauche, l’équipe de choc de Manuel Valls trouve heureusement des adversaires droitistes forts compréhensifs pour faire la synthèse entre l’Euro 2016 et la chienlit qui paralyse la France. Une très audacieuse proposition de loi, déposée le 24 mai par une centaine de sénateurs de […]";s:7:"content";s:12701:"

Voilà une idée qu’elle est bonne ! Délaissée sur sa (vrai) gauche, l’équipe de choc de Manuel Valls trouve heureusement des adversaires droitistes forts compréhensifs pour faire la synthèse entre l’Euro 2016 et la chienlit qui paralyse la France.

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Une très audacieuse proposition de loi, déposée le 24 mai par une centaine de sénateurs de droite emmenés par Bruno Rétailleau (au passage : le plus farouche partisan de ce foutu aéroport de NDDL), envisage ni plus ni moins de traiter tout manifestant trop excité comme de vulgaires hooligans de foot. Ça c’est de la synthèse! La lecture de l' »exposé des motifs » ne laisse planer aucun doute sur le but du jeu: légaliser l’interdiction de manifester comme l’interdiction de stade, avec pointage obligatoire au comico les jours de mobilisation. Verbatim gluant :

Ces derniers jours, un certain nombre d’individus ont été empêchés de participer aux manifestations grâce à l’état d’urgence. Il faut graver dans le marbre de la loi ordinaire cette possibilité donnée aux préfets de mettre hors d’état de nuire les casseurs et les agresseurs des forces de l’ordre. La présente proposition de loi a donc pour objet de transposer aux « casseurs » le dispositif préventif existant à l’égard des « hooligans » et d’introduire un dispositif de peines de sûreté renforcé pour les auteurs de violences contre les personnes dépositaires de l’autorité publique.

Pour parfaire leur idée géniale, Mmes et MM. les sénateurs osent même présenter ce texte – pourquoi se gêner – comme un moyen de garantir à tous le droit de manifester ! Ils brandissent « l’article 7 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen [qui] consacre “le droit de s’assembler paisiblement”. » Paisiblement, voilà le mot qui tâche. Histoire de faire le distinguo entre ce que certains médias et la classe politique appellent les « casseurs ». Oubliant que quiconque est aujourd’hui chopé en tête de cortège avec des lunettes de piscines, une écharpe ou une capuche sur la tête sera interpellé et envoyé en comparution immédiate pour « violence envers agent de la force publique », ou d’autres chefs d’accusation du même tonneau. La dissociation classique entre militants radicaux et spectateurs passifs – et non pacifistes ou pacifiques, nuance – est au cœur de la stratégie policière qui justifie ensuite l’usage d’armes de guerre contre des populations civiles.

Il s’agit donc, argumentent les « représentants du peuple » (brrr), de « conférer au préfet la faculté d’interdire la participation à des manifestations sur la voie publique, laquelle se veut tout à la fois plus pertinente et moins attentatoire aux libertés individuelles [sic!] que l’interdiction de séjour issue de la loi sur l’état d’urgence ».

Ensuite, les articles de cette PL déroulent tout l’arsenal classique de la surveillance policière moderne : fichiers des manifestants, vidéosurveillance mobile sur tous les parcours de manifs, interdictions de porter tous « objets susceptibles de constituer une arme » – c’est déjà le cas messieurs-dames, un simple bout de bois chopé dans un sac pouvant être taxé « d’arme par destination »

L’article 5 organiserait la ségrégation sociale des réputés casseurs en élargissant « la faculté de prononcer une interdiction judiciaire de participer à des manifestations sur la voie publique », accompagné d’une « obligation de pointage dans le temps de la manifestation »; quant à l’article 6, le pompon, il créerait un nouveau délit tout nouveau tout moche, à savoir celui de « provocation à la discrimination, à la haine et à la violence en raison de l’appartenance à une profession »; comprendre : tout slogan « anti-flics » serait réprimé comme on crie « à bas les Juifs et les arabes ». Mmmm, la bande à Marine doit avoir les boules de ne pas avoir eu l’idée en premier !

Enfin, dernière joyeuseté, une « période de sureté » pour les mêmes présumés casseurs : prison obligatoire pour les « auteurs de violence contre les forces de l’ordre » et donc aucun « aménagement de peine (suspension ou fractionnement de la peine, placement à l’extérieur, permissions de sortir, bracelet électronique, semi-liberté, libération conditionnelle) ».

Alors oui, certains diront que c’est tout de même pas « très démocratique » de casser des abribus, de balancer des pierres sur des policiers ou de les insulter (ce sont même déjà des délits). Mais souvenez-vous que depuis le début du conflit social au moins de mars, les arrestations sont organisées de manière aléatoire, les interdictions de manifs sur la base de « notes blanches » de la sûreté territoriale (les RG nouvelle vague), et que la moindre résistance à une arrestation ou lorsque l’on est littéralement agressé par la police est aussitôt accompagné d’une plainte pour « outrage, rébellion, violence sur agent ». Ce qui sous-entend que les « casseurs », ou plutpot « manifestants non paisibles », peuvent concerner n’importe qui, et que dans un État de droit – non, j’ai pas dit « de droite » –, cela s’appelle du totalitarisme.

Rares sont les personnes qui osent aujourd’hui riposter en justice contre l’ordre qui leur a été donné de ne pas sortir de chez eux, assignés à résidence (cela a commencé, souvenez-vous, pendant la COP21 après le 13 novembre à l’encontre de militants politiques, pas djiadistes), ou interdits de séjour dans une commune aussi grande que Paris – c’est le cas dans les principales villes de France –, et cela le temps de toute l’instruction les concernant (c’est à dire au moins un an ou plus ! ). Un beau jour, il faudra les décorer – mais pas de la rosette ni de l’ordre national du mérite.

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Et les députés, entend-t-on déjà ? Que proposent-ils pour que la France s’apaise et que les supporteurs « paisibles » puissent assister à cette grande fête fraternelle qu’est l’Euro de foot? Le 8 juin, deux jours avant le premier match de la compétition, une autre proposition de loi déposée par une quarantaine de députés – emmenés par… Eric Woerth, un fan de courses hippiques – a trouvé une autre idée géniale. Il s’agit tout simplement de réprimer encore plus fort la « dissimulation volontaire du visage dans les manifestations publiques (…) afin de ne pas être identifiée dans des circonstances faisant craindre des atteintes à l’ordre public »… Aujourd’hui, on encourt une simple contravention, et avec ce texte cela deviendrait un délit puni d’«un an d’emprisonnement et 15 000 € d’amende». Ceci allant grandement faciliter l’interpellation aveugle de personnes qui, plus tard, se retrouveront sur le « fichier du manifestant » proposé par leurs collègues sénateurs. CQFD : ça c’est du travail d’équipe dans la merveilleuse famille du sport politique.

Surtout que les députés de la Woerth-team ont encore des flèches à leur arc de compétition. Toute personne embastillée pour ce fait se verrait donc frappée, primo, « d’interdiction des droits civiques, civils et de famille », secundo d’interdiction « d’exercer une fonction publique ou (…)  professionnelle ou sociale (…) », et enfin se verrait interdire « de détenir ou de porter, pour une durée de cinq ans au plus, une arme soumise à autorisation ».

Petit rappel historique : c’est le gouvernement de Berlusconi, fin 2010, qui envisageait de créer une « carte du manifestant » calqué sur la carte du tifosi, avec fichier tentaculaire, interdiction de manifs et assignation à résidence ou pointage au commissariat le jour d’une manifestation.

Nous ne sommes pas dans les petits papiers du Parlement, difficile de savoir si ces deux textes auront l’occasion d’être examinés, ni quand. Mais le gouvernement a encore le pouvoir de les mettre à l’ordre du jour à peu près quand bon lui semble. Avant la fin de l’Euro, on peut en douter, mais après tout « Ensemble, tout devient possible », non?

P.S.– En attendant, la loi sur l’état d’urgence permet toujours d’assurer l’essentiel : des interdictions de manifs (pardon, « de paraître » dans tel ou tel périmètre), viennent d’être à nouveau notifiées avant la prochaine grande journée de mobilisation nationale de mardi prochain à Paris (cf le dernier communiqué du groupe Defcol). Dernière trouvaille scélérate des gradés de la Pref : refuser de remettre à l’intéressé.e la moindre copie de l’arrêté d’interdiction, pour empêcher tout recours devant la justice administrative. Jusqu’où iront-ils ? Et pourquoi pas réquisitionner des gymnases, ou des vélodromes, pour en faire des camps de rétention administrative ?

Photos : Appel à perturber l’Euro 2016 + opération « Joue-la comme Pogba »

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grenadezoom Les armes de la police anti-émeutes utilisées pour réprimer le mouvement social s’offrent une notoriété inattendue. Cela fait maintenant près de trois mois que les manifestations et les blocages en riposte à la funeste « loi Travaille ! » se succèdent, malgré les espoirs d’un gouvernement aux abois qui n’attend que le début de l’Euro de foot pour espérer voir la contestation baisser d’intensité.

La question des violences et des brutalités policières ne se traite désormais plus seulement dans les colonnes des médias dits « militants ». Même si le rapport de force, en matière de couverture des manifestations, reste fortement déséquilibré au profit des défenseurs de d’ordre (social) établi. Cette photo de l’AFP, reproduite le 4 juin sur le site du Parisien, a sans doute échappé aux rédacs chefs dont la ligne est tenue, faut-il le rappeler, par le patron du luxe Bernard Arnault (celui-là même vilipendé dans le fameux film « Merci patron! », qui a été à l’origine, en mars dernier, des premiers soubresauts populaires contre la loi Valls-El Khomri).

Cette photo est en effet censée illustrer la stratégie des fameux « casseurs », prise lors d’un cortège organisé en mémoire du militant antifa Clément Méric, assassiné par un commando de fachos identitaires il y a 3 ans. Le détail qui tue, c’est bien ce projectile qui semble planer dans l’air comme une plume au vent. Ce n’est pas une pierre ou un bout de pavé lancé par les méchants casseurs cagoulés, mais bien une grenade offensive employée en masse lors de chaque manif depuis des années. Pas n’importe quelle grenade. On les appelle des engins explosifs de « désencerclement ».

Ce terme typique de la novlangue policière – absent des dictionnaires, mais que fait Larousse ? – détourne son usage premier pour en faire un simple objet de défense. Il est assez facile de zoomer sur l’image pour déceler sa carcasse dentelée, puisque cette arme blindée de TNT propulse 18 plots en caoutchouc au hasard et entraîne ensuite immanquablement des blessures graves ou mutilantes, comme lors du fameux cas de ce vidéaste de 28 ans, Romain D., le 26 mai dernier, atteint à la tête et encore hospitalisé après avoir été placé en coma artificiel. A la guerre civile comme à la guerre tout court, faire des blessés procure à l’assaillant des avantages stratégiques qui sont calculés dans les centres de formation répressives. C’est connu comme les haiku du vénérable Sun Sen : un blessé dans les rangs adverses comporte une dimension psychologique indéniable, qui irradie les proches de la personne touchée – tout en évitant les effets indésirables d’une mort qu’il sera alors bien difficile de justifier en « régime démocratique ».

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Pas la peine ici de rappeler les conditions réglementaires du lancer d’une telle arme. Les grands médias ne peuvent plus se taire tant ces conditions ne sont jamais respectées. Dans l’affaire de Romain, si le Robocop l’a lancé à terre, comme c’est prescrit par les guides policiers, celle qui vole dans la photo ci-dessus s’apprête bien à exploser en pleine gueule des manifestants présents. Après, on va encore s’étonner que les têtes de cortèges se protègent avec casques (parfois bricolé de manière rudimentaire), boucliers et masques à gaz, mais là le doute n’est plus permis.

Cette grenade de désencerclement, nous l’appellerons « offensive », pour rappeler celle qui a tué Rémi Fraisse en 2014, la grenade OF-F1 (en dotation uniquement chez les gendarmes). Le verbiage policier appelait donc l’OF une « grenade offensive », pour mieux justifier sa « suspension » tout en laissant les autres en circulation. La règle voudrait que l’on en use si et seulement si les flics sont réellement « encerclés », c’est à dire menacés directement par un attroupement armé ou menaçant. Pas la peine là aussi de rappeler que ces conditions ne sont jamais toutes remplies lorsque qu’un flic décide de la lancer. Dans l’affaire de Romain comme dans tant d’autres. Après tout, ceux qui croient encore que le « maintien de l’ordre » s’exerce dans un contexte légal et réglementaire se mette le doigt dans l’œil. Non, ces engins de mort appelées « armes à létalité réduite » sont surtout à « légalité réduite », sans effet de style.

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Comme l’autopsie avec minutie cet article de Paris Luttes, ces grenades portent des termes aussi tordus que leurs détenteurs : DMP, « Dispositif Manuel de Protection » (fabriqués par SAPL), DBD, « Dispositifs Balistiques de Dispersion » (fabriqués par Alsetex-Lacroix et Verney-Carron), ou les mêmes avec, en prime, une dose de gaz lacrymogène CS concentrée à 20% (DMPL, fabriqués SAPL et Verney-Carron).

Elles sont donc à « effet de souffle » (explosive), « assourdissantes » et à fort effet psychologique puisque la détonation dépasse les 160 décibels. Les anglo-saxons l’ont rangé dans la catégorie « flashbang », ou « stun grenade », les plots en latex ou la dose de lacrymo ajoutant à cet arsenal un effet mutilant ou irritant. Inutile de dire que les tympans et les parties du corps touchées par les plots ne sont pas les seuls à en subir les dégâts : ces engins explosent en disséminant des parcelles de métal ou de plastique qui peuvent infiltrer les tissus humains et y rester indéfiniment ! Non, rien à voir avec des moyens de dispersion et de « désencerclement ».

Elles peuvent être autant mortelles que la funeste OF-F1. La GLI-F4 (grenade lacrymogène instantanée), produit phare du fabricant Alsetex – filiale du groupe Lacroix, qui égaie les fêtes de villages et les cérémonies pompeuses avec ses feux d’artifices… – a pris de relais du modèle interdit par Cazeneuve après la mort de Rémi Fraisse. Mieux, dans le rapport des inspections générales de la flicaille paru juste après les événements du barrage de Sivens, les gradés avouaient ne pas pouvoir faire la différence entre les deux engins. Au chapitre « Les dommages et blessures chez les manifestants », une manif de 2013 motive ce commentaire :

« Pour les grenades à effet de souffle, un cas de blessure grave a été recensé :  le 26 octobre 2013, un jeune homme a eu la main arrachée en ramassant et en voulant relancer une grenade ( OF F1 ou GLI-F4 ?) lors de la manifestation contre les portiques éco-taxes à Pont de Buis (29). »

Pas la peine d’appeler le SAMU pour savoir qu’un engin capable d’arracher une main qui explose à hauteur du visage peut causer des blessures mortelles !

Les baballes de la terreur

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Pierre Douillard-Lefevre, un doctorant en sociologie de Nantes, a une dent, et bien plus, contre l’État répressif qui use de ces armes dites « non létales » (ou « à létalité réduite », défense de rire). En 2007, alors qu’il était lycéen, il reçoit dans son visage une balle en latex lancée par un gendarme mobile, lors d’une manif devant le rectoral de Nantes. Il perdra l’usage d’un œil. Éborgné par l’arme vedette de la flicaille, le flashball ou « lanceur de balle de défense », il sait mieux que quiconque qu’il ne s’agit pas de se défendre, ni de « disperser » comme les grenades, mais bien d’attaquer et de blesser. Testé dès 2007, et déployé depuis 2009 à grande échelle en France, le LBD — le « GL-06″ selon le catalogue de l’armurier suisse Brügger & Thomet – a remplacé le non-moins fameux flashball (invention de Verney-Caron), qui était devenu un peu trop controversé. (Nous avions déjà remarqué à Milipol que Verney tentait de redorer son image en changeant la couleur de son projectile, qui ressemble désormais à une petite balle de tennis verte – cf photo ci-dessus).

484.ac6a6d50Pierre Douillard-Lefevre vient de sortir un petit ouvrage fort utile pour mieux comprendre la stratégie policière en la matière, intitulé fort joliment L’arme à l’œil – Violences d’État et militarisation de la police (édition Le Bord de l’eau, avril 2016).

« Aujourd’hui l’utilisation décomplexée de grenades et de LBD marque un changement de doctrine. Un tir de balle en caoutchouc ne touche qu’une personne. Il ne repousse pas, il frappe. Il concentre sa violence sur une individualité. Le policier qui presse la détente exerce une vengeance extra-judiciaire, immédiate et irrémédiable contre une personne : il est à la fois juge et bourreau. Alors que tout le monde peut voir un nuage lacrymogène se répandre dans l’air, bien peu – en dehors de la personne touchée et de celles qui l’entourent – s’aperçoivent au cœur d’une manifestation qu’une personne vient d’être fauchée par un tir. (…) C’est la devise du Flashball : en blesser un pour en terroriser des milliers. »

Il décrit alors l’escroquerie intellectuelle qui sous-tend le déploiement de ces arsenaux. En 1995, le Flashball Super Pro était en effet présenté par la bande à Pasqua comme « l’arme anti-bavure ». L’idée à faire passer est que la balle en latex allait se substituer aux balles réelles. Mais « une chose est certaine », poursuit l’auteur de L’arme à l’œil, « l’arrivée du flash-ball n’a pas rendu la gâchette des policiers moins facile, et les gardiens de la paix continuent, autant qu’avant, à tirer à balles réelles, y compris dans des situations de “violences urbaines”« . « En réalité, les LBD ne se sont pas substitués aux armes de service, mais plutôt à la matraque. En 2012, les policiers ont tiré 2573 projectiles de MBD 40 et 44 mm : soit environ sept tirs par jour. »

Voilà l’entourloupe : on présente ces armes comme des moyens de riposte moins mortifères, alors que cela a au contraire considérablement augmenté l’incitation du flic a faire usage de son arme, justement parce qu’elle serait « non létale ». Le corps-à-corps entre flics et manifestants étant une doctrine du passé, ces « armes intermédiaires » (terme repris par le Défenseur des droits, ex-CNDS) sont autant de manœuvres destinées à habituer la masse à se faire viser dans la tête par les nervis du maintien de d’ordre. « Les policiers prennent [ainsi] l’habitude et le goût de tirer sur les foules, de presser sur la détente de façon décomplexée, ce qui était formellement proscrit jusqu’alors, poursuit Pierre Douillard-Lefevre. L’argument selon lequel le flashball serait un progrès est au mieux une escroquerie largement démentie depuis des années, au pire un chantage subtil qui prépare au pire ».

Le journal Le Monde s’étonne que les dernières stats de la police ne fassent état que de « seulement » « 48 enquêtes judiciaires ouvertes, principalement à Paris et Rennes, concernant exclusivement des violences » commises par les policiers. Des plaintes instruites, alors que des centaines de témoignages de blessures plus ou moins graves ont été récoltées par des avocats et des collectifs de manifestants *. 48 plaintes contre la violence policière, alors que la même source évalue à 1500 le nombre de manifestations qui se sont déroulées dans toute la France depuis le début de la contestation contre la loi travail. Défense de rire (bis).

Mise à jour : Les flics français semblent d’être équipé en loucedé d’un « riot gun » déjà utilisé à grande échelle pendant les manifs étudiantes au Québec, le fameux ARWEN (Anti Riot Weapon ENfield 37), un fusil multicoups qui peut balancer à la fois des grenades de gaz lacrymo mais également des balles en plastique, des « bâtons cinétiques ». On vous le répète : sortez couverts !

NB: Nous avons omis de préciser que Pierre DL, l’auteur du bouquin cité dans ce billet, fait partie des personnes interdites de séjour dans la ville de Nantes pendant une période indéterminée, accusé par la justice d’être un dangereux provocateur…


Photo de une : Domnique FAGET (AFP).
Photos des armes : article de Paris Luttes déjà cité.
Plus d’infos sur les armements du maintien de l’ordre sur : http://desarmons.net/ (d’où est tiré l’affiche sur le flashball).
* A Paris, le collectif Stop violences policières, animé par le groupe de défense collective Defcol (actif depuis le début du conflit social en mars), vient de publier un nouvel appel à témoins, voir ici, . Mail : violencespolicieres(at)riseup.net. Sur Twitter #violencespolicieres. FB: https://www.facebook.com/Collectif-Stop-aux-violences-polici%C3%A8res-229796540720118/. A Lyon, allez voir par là pour témoigner.

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La crise sociale déclarée dans laquelle est plongée la France peut être résumée en quelques points. Le pouvoir politique en place à décidé de modifier profondément le rapport de force dans le monde du travail, entre employeurs et employés, par le biais d’une loi. Cette loi, passée en force, sans discussion démocratique, brise des acquis issus des luttes sociales du Front populaire, des propositions du Conseil national de la résistance et de nombreuses autres avancées gagnées de haute lutte par les mouvements ouvriers.

Les syndicats, dans leur grande majorité sont logiquement vent debout contre cette réforme anti-sociale et demandent son retrait. Dans le même temps, un mouvement — plus ou moins spontané — s’est formé avec comme objectif la dénonciation des politiques menées et une volonté de proposer « autre chose » : Nuit debout. Les médias, dans leur ensemble jouent leur jeu habituel, basé sur le « comptage de points » et la stigmatisation des mouvements de grève, comme des débordements violents au sein des manifestations, etc. Rien de neuf sous le soleil. Tous ces éléments sont parfaitement connus, ont déjà existé, Nuit debout inclus, puisqu’au final, le rassemblement en question est parfaitement parallèle à ceux qu’effectuaient les manifestants de mai 68. En nettement plus sage, pour Nuit debout, et avec des idées nettement plus « bourgeoises » qu’en 68.

Un constat ressort, déjà vieux de quelques années, et qui pourtant ne fait toujours pas véritablement débat : le système politique est à bout de souffle, tout comme les institutions, et cette situation ne peut pas durer. Ce sont des analystes politiques, économistes, sociologues, philosophe etc, et même une partie du personnel politique qui effectuent ce constat. Tout comme les membres de Nuit debout. Pourtant, rien, dans les médias, n’est retiré de ce même constat.

Aucun projet autre n’est débattu de façon visible, rien dans les organes parlementaires non plus. Comme si proposer de véritables changements n’était pas nécessaire, et qu’il fallait se contenter de constater l’étendue des dégâts. Pourtant, des projets existent, avec leurs penseurs, leurs acteurs.

Un constat mérite-t-il une contre-proposition ?

Le modèle de traitement de l’information sociale et politique est resté figé : d’un côté des politiques qui veulent réformer envers et contre-tout, de l’autre des syndicalistes qui refusent la réforme. Ce modèle incite chaque citoyen à prendre parti de façon binaire : d’un côté la dénonciation de la « prise en otage » de la population par une minorité syndicale (appuyée par des reportages, des radio-trottoirs, etc), de l’autre le soutien à la lutte « contre » le pouvoir réformiste anti-social. Dans cette arène simpliste, du pouce levé ou abaissé, l’intelligence n’a pas besoin de régner. Les jeux du cirque social et politique encore en cours en 2016 ont ça de formidable : ils permettent à la population de se sentir impliquée tout en économisant sa capacité à réfléchir et à aller plus loin.

Pour autant, faire des constats ne suffit pas. La nécessité d’offrir des espaces de discussions et de contre-proposition est réelle, et devrait se mettre en place. Toute la difficulté de la proposition, en France, réside dans l’assimilation et l’étiquetage idéologique. Parler des problématiques de verticalité et de hiérarchisation dans le monde du travail puis mettre en avant des procédés coopératifs mène immanquablement à des attaques visant à caricaturer les propositions sous le terme de « communisme ». Constater les effets dramatiques du néolibéralisme, parfaitement défini par les spécialistes dès systèmes politiques et économiques, amène le plus souvent des défenseurs du « vrai libéralisme » à contester l’état du système en place qui ne serait pas — selon eux — un système libéral, mais au contraire hyper étatique. La financiarisation de l’économie qui a mené à la dictature des marchés, semble elle, plus évidente. Parler de l’ornière politique dans laquelle nous sommes plongés mérite donc, une fois certains constats collectivement faits, des contre-propositions. Réalistes. Applicables. Pouvant être acceptées par une « majorité ».

Faux constats et solutions mensongères

Le prisme récurent des analystes de la crise en cours est toujours le même, et il a pour but de ne surtout pas parler du fond, afin d’offrir un confort total à ceux qui l’emploient. Ce prisme est celui de l’économie comme unique pilier fondateur de la société, de son équilibre et de sa bonne ou mauvaise santé. Parler d’autre chose que de l’économie (et de ses avatars que sont le chômage, l’emploi, la compétitivité, les aides sociales, l’entreprise, etc) pour décrire les problèmes et chercher des solutions n’a plus aucun poids aujourd’hui. Étonnamment, de nombreux problèmes (et leurs solutions) ne sont pas reliés directement à l’économie du pays. Et surtout : les constats et les solutions pour améliorer cette fameuse économie sont parfaitement biaisés et mensongers de la part des éditocrates et du personnel politique.

Le constat principal serait que nous vivons une crise, puisque la croissance du PIB ne serait pas suffisante pour créer plus de richesses, donc donner du travail aux 5 ou 6 millions de personnes qui en sont écartés. Ce manque de croissance serait dû à un manque de compétitivité des entreprises françaises, écroulées sous le poids des « charges » — qui soit dit en passant sont avant tout des cotisations offrant de la protection sociale — et écrasées par la concurrence étrangère, en premier lieu. Il est donc nécessaire de toujours abaisser les charges (donc abaisser les cotisations et les rentrées financières des caisses de protection sociale), empêcher que le salarié ne soit un frein au développement de l’entreprise, en pouvant s’en débarrasser plus facilement en cas de ralentissement économique de cette dernière, estimant que si les gens sont plus faciles à virer, on les embauche plus facilement. Ces analyses ont débouché dans plusieurs pays sur des réformes, équivalentes à celle imposée par la ministre Myriam El Khomri.

L’Espagne, en 2012, par l’action de son premier ministre de droite, Mariano Rajoy, a donc réformé dans ce sens, avec comme objectif déclaré d’augmenter la performance des entreprises à l’export, donc booster leur compétitivité. 4 ans plus tard, le chômage est toujours à 21%, les emplois créés en 2015 sont massivement temporaires et précaires (comme ceux du premier trimestre 2016), et la fameuse reprise tant vantée par les spécialistes n’est en réalité due qu’à un phénomène de consommation intérieure causé par la baisse du baril de pétrole et du prix de l’essence à la pompe accompagné de crédits pour renouveler l’appareil productif très vieillot des entreprises espagnoles. Des crédits alimentés par la « planche à billets » du quantitative easing de la BCE avec ses taux d’intérêts proches de zéro, voire négatifs dans certains cas. Les banques ne savent plus quoi faire de leur argent, il faut bien prêter. Le commerce extérieur de l’Espagne est toujours en berne, son économie ne va pas « mieux ». Et la population ? Crise du logement, pouvoir d’achat diminué dans des proportions drastiques, services publics en déliquescence…

La dynamique collective, ça parle à qui ?

Se focaliser sur la performance macro-économique d’un pays et ses statistiques de dettes et déficits sur PIB est dangereux, en plus d’être parfaitement inefficace. Les 8 dernières années l’ont prouvé en France, et de partout en Europe. L’Allemagne produit des excédents budgétaires faramineux et aspire toute la dynamique économique à son profit, tout en paupérisant sa population, en oubliant de moderniser ses infrastructures, avec en vue un problème de paiement des pensions de retraite inouï, et les médias parlent de « modèle allemand » ? Au delà de l’Europe, la nation qui domine [à tous les niveaux] la planète se nomme les Etats-Unis d’Amérique, et étrangement si ses déficits publics sont en baisse, sa dette colossale continue d’augmenter : plus de 104%. Les inégalités au sein de la population américaine sont des plus criantes, les phénomènes de violence, de pauvreté extrême, de précarité médicale, d’exclusion, de crimes policiers y sont énormes. Et c’est pourtant sur ces critères de performance économique seuls que toute la politique française raisonne, sans jamais offrir ne serait-ce que le début d’un projet autre que celui de : faire baisser le chômage, créer de l’emploi, rendre plus compétitives les entreprises. Exactement ce que font l’Allemagne et les Etats-Unis. Quel est le projet de l’Allemagne ? Celui des Etats-Unis ? Comment les citoyens s’y portent-ils ? Quelle démocratie offrent ces pays ?

Un pays qui s’écroule lentement à tous les niveaux (et pas seulement la France, soyons clairs) risque de grands problèmes intérieurs. Précision : l’écroulement en question est social, éducatif, médical, culturel, associatif, politique, industriel, écologique, agricole… La liste est longue et n’est certainement pas complète. Ces problèmes ne se résolvent pas par l’amélioration macro-économique. Clairement : demain, avec 3 ou 4% de croissance, un déficit à moins de 3% et une dette qui redescend, rien n’aura changé. Il y aura peut-être quelques centaines de milliers de personnes qui auront retrouvé du travail, mais soyons certains que ce seront des emplois précaires et qui de toute façon ne changeront rien au vide intersidéral d’une société sans projet. Une société juste bonne à voir des individus ramener un salaire (qui sera toujours au plus bas afin de continuer à accroître la « compétitivité ») et voir les bénéfices de ceux qui détiennent le capital de leur entreprise, s’envoler. La France n’a jamais payé aussi peu d’intérêts sur sa dette qu’aujourd’hui et n’a pourtant jamais eu une dette aussi élevée. Étonnant, non ?

Ce qu’il manque est une dynamique collective, autre qu’économique, qui corresponde aux aspirations d’un peuple plutôt fier, arrogant, mais qui sait parfois aller là où on ne l’attend pas : vers le progrès, le vrai, celui qui humanise et s’intéresse aux plus fragiles plutôt qu’aux plus forts, plus aux cultures et aux bien communs qu’à la réussite individuelle…

Retrouver les fondamentaux français ?

Le vieux pays inventeur de la monarchie absolue (et non pas parlementaire à l’inverse de ses voisines de l’époque) est malgré tout un poids lourd dans le « hall of fame » des nations innovantes, respectées pour les progrès qu’elles ont apporté à l’humanité. C’est en France que les droits universels ont été pondus, que les congés payés ont été gagnés par la lutte en 1936, puis les retraites au sortir de la guerre tout comme la sécurité sociale, la protection de l’enfance, le droit de grève (bien avant, au XIXème siècle, avec la liberté de la presse), la séparation de l’église et de l’Etat, bref : l’universalisme français est reconnu. Le progrès social, c’est ici. Le droit d’asile, l’accueil de l’opprimé, c’est encore ici. Le planning familial, c’est en France, comme le droit à l’avortement. Le principe d’association loi 1901 à but non lucratif, du financement public de la culture, de l’intermittence du spectacle, de la gratuité des soins, de l’école publique…c’est en France.

Si une nation peut offrir un nouveau projet de société progressiste au XXIème siècle, il semble que la France ne serait pas la plus mal placée. Loin de là. En parlant par exemple de redistribution des richesses, d’incitation forte à la création d’entreprises coopératives et solidaires, d’encadrement des rémunérations des plus hauts revenus, de droit au revenu d’existence inconditionnel, de création de plateformes numériques d’échanges publics, de citoyenneté en ligne, d’intéressement et participation obligatoire des salariés dans leurs entreprises, de mise à plat des systèmes de prélèvements des entreprises (RSI, URSSAF) plus justes et basés sur l’activité réelle, de projets éducatifs forts et liés au monde actuel, de réhabilitation architecturale, de transports pour tous, de formations citoyennes aux outils d’information et de communication, d’autonomie énergétique…

Tous ces projets sont pensés, par des chercheurs, des spécialistes de tout poil, qui écrivent, expliquent, et sont accessibles pour qui veut s’en donner la peine. Ces projets sont absolument à la portée d’un pays comme la France.

Ceux qui pensent la société par le biais de la doxa établie diront qu’il n’y a pas les « moyens » de financer de tels projets. Ils ont raison, mais uniquement si le système — absolument mafieux  — en place, perdure. Il faudrait donc simplement faire appliquer la loi — censée être la même pour tous — en récupérant par exemple les 60 à 80 milliards d’évasion fiscale, supprimer les [très nombreuses] niches fiscales les plus absurdes, arrêter de subventionner par dizaines de milliards des entreprises qui ne respectent jamais les accords qu’elles signent en échange de ces aides, purger la monstrueuse dépense d’Etat de tous les privilèges et somptueux « arrangements républicains » ou autres conflits d’intérêts de l’appareil administratif, qui la caractérisent…

Mais pour cela il faudrait que ce ne soient pas des petits comptables obtus qui tiennent les manettes du pays, qu’ils soient de « gauche », de « droite » ou des extrêmes.

Il reste donc une solution, qui a déjà commencé : que les habitants de ce pays fassent ce qui leur semble le plus juste, ensemble, sans attendre des élites qu’elles comprennent où non le sens de l’histoire et du bien commun.  Cette approche est plus fastidieuse et moins efficace qu’avec une volonté politique, il est vrai. Elle prendra beaucoup de temps et requiert de faire des choses concrètes, plutôt que de commenter l’ambiance générale devant des écrans.

A moins que le système politique n’implose complètement, avec toutes les étapes violentes et délétères que cela implique ? Il faudra ensuite — dans ce cas là — reconstruire autre chose. De vraiment différent. Mais ça, c’est avec des « si ». En attendant, il vaudrait mieux se retrousser les manches…

";s:7:"dateiso";s:15:"20160608_192134";}s:15:"20160608_164447";a:7:{s:5:"title";s:57:"L’obscurantisme, cette valeur sûre de l’insécurité";s:4:"link";s:69:"https://reflets.info/lobscurantisme-cette-valeur-sure-de-linsecurite/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=34556";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 08 Jun 2016 14:44:47 +0000";s:11:"description";s:391:"Malgré les efforts d’une poignée de parlementaires, la situation les lanceurs d’alerte en matière de sécurité informatique demeure la même depuis 20 ans. Le petit monde de la sécurité a, lui, bien évolué, les attaques, leur impact sur les sociétés privées ou les administrations aussi. La seule chose qui semble immuable, c’est la vision manichéenne […]";s:7:"content";s:8139:"

kill-the-french-techMalgré les efforts d’une poignée de parlementaires, la situation les lanceurs d’alerte en matière de sécurité informatique demeure la même depuis 20 ans. Le petit monde de la sécurité a, lui, bien évolué, les attaques, leur impact sur les sociétés privées ou les administrations aussi. La seule chose qui semble immuable, c’est la vision manichéenne du législateur, de ceux qui pensent savoir, qui imposent des lois, comme pour nous imposer un curseur moral. Comme si nous avions besoin d’un curseur moral, imposé par des personnes qui dans 99% des cas ne comprennent pas la porté des problématiques auxquelles nous sommes quotidiennement confrontés. Pourquoi devrions nous nous laisser guider par un législateur qui fait le choix de placer l’ensemble de sa population sous surveillance ? D’appliquer des mesures antiterroristes à l’ensemble de la population ? Comme s’il en avait peur…

Nous n’avons pas peur de vous, nous aurions pourtant des raisons d’avoir peur à chaque fois que nous tirons sur un fil et qu’une pelote se déroule, mais ce n’est pas le cas.

Nous reconnaissons l’importance de vos responsabilités dans la recherche d’une meilleure société, d’un équilibre. Mais cet équilibre, volontairement (combien d’évadés fiscaux poursuivis ?), ou pas (combien de lanceurs d’alertes poursuivis sur des problématiques qui vous dépassent parce que la compréhension de l’impact de la non-action vous est étranger ?), vous le brisez. Vous devenez le layer 8 de notre modèle démocratique, un modèle qui fonctionne pourtant tellement mieux que le vôtre.

En matière de « criminalité informatique », j’en suis à ma seconde affaire, toujours sans plaignant ni victime. Cette fois ci, on me reproche d’avoir mis en évidence, pas écrit, juste copié-collé, un bout de code qui aurait servi à attaquer le site des impôts. À cette période, ce n’était pas un seul site ministériel qui était pourtant menacé mais Gandi, un hébergeur qui croulait sous de violentes attaques par déni de service. Ce n’est pas un site mais des dizaines, centaines de milliers qui étaient menacés d’indisponibilité. Cette publication a permis de les faire cesser. Mais non… un magistrat a trouvé fin de me poursuivre, avec un dossier vide, sans même qu’il soit établi que la personne qui s’est attaquée au site des impôts était venue s’emmerder à utiliser le script du proof of concept que j’avais publié alors que le binaire (prêt à cliquer), se trouvait alors et se trouve toujours sur d’autres sites.

Ce genre de petites blagues de la justice a un coût financier et personnel que vous aviez l’opportunité de nous épargner. Car je suis loin d’être le seul dans ce cas. Il existe des cas bien pires que le mien. J’ai encore en tête celui de Serge Humpich, qui a démontré il y a plusieurs années une vulnérabilité sur les cartes bleues. Serge a été victime d’un harcèlement juridique dont nous n’avons pas même idée. Serge avait pourtant tout fait correctement, alerté les bonnes personnes… Il a payé ce service rendu à toute la société au prix fort, pendant plusieurs années. Pourtant sans Serge, nous sommes des millions qui aurions pu voir nos comptes bancaires vidés du jour au lendemain sans qu’aucune explication ne soit donnée puisqu’aucune loi n’oblige une banque à avouer qu’elle a été victime d’un vol ou d’une intrusion.

Vous n’avez donc pas fait le choix de nous l’épargner, pire, vous avez fait le choix de tenter de nous faire taire… Sans même avoir la moindre conscience qu’une brèche sur des données personnelles ouvre naturellement la porte à d’autres brèches, sur d’autres applications, brèches qui se traduisent dans la vie réelle par des vols de données qui pénalisent chaque années des millions de gens. Vous avez fait le choix de l’obscurantisme « surtout ne pas dire que 200 000 mots de passe sont dans la nature, peu importe qu’ils soient réutilisés sur d’autres sites »… Bravo. On ne parle pourtant pas de « transparence », on parle de bon sens.

Quand Michel Sapin se targue d’une avancée significative pour le statut de protection des lanceurs d’alerte, je ricane… Une exemption de peine… Quelle rigolade. Qu’est-ce qu’une porte défoncée à 6h du matin, 48h de garde à vue et quelques milliers d’euros pour se défendre après tout ?… Pour avoir aidé des gens à en protéger d’autres.

Parallèlement, les sociétés ou administrations, qui sont pourtant rarement étrangères à ce que nous découvrons, ne sont jamais inquiétées, ou très, très rarement. La CNIL fait ce qu’elle peut avec les moyens qu’on lui donne et nous reconnaissons que l’art de la défense est plus complexe que celui de l’attaque. Mais c’est très rarement qu’un système d’informations se retrouve compromis par une vulnérabilité inconnue (un 0day), l’immense majorité se retrouvent compromises par des vulnérabilités dont les correctifs sont disponibles depuis des semaines, des mois…
Chaque structure, en fonction de ses moyens et du patrimoine informationnel qu’elle doit protéger actera pour une politique sécuritaire qui lui est propre. Toutes ne peuvent appliquer le bottin téléphonique de l’ANSSI pour protéger leur patrimoine informationnel, c’est ça la réalité de terrain. Et l’ANSSI, elle a probablement des choses plus sérieuses à faire avec nos équipements industriels connectés qu’à se voir devenir la plateforme d’intermédiation entre un internaute qui tombe sur des données personnelles et une PME.

Et pendant ce temps, nous tombons tous les jours sur vos adresses mail @**.gouv.fr en accès public sur des sites web de sex shops, c’est limite si nous ne connaissons pas les pratiques sexuelles de certains… que nous ne rendons pas publiques, non, on s’en fout, ce n’est pas pour ça que nous vous confions vos mandats. Mais peut-être qu’un jour vous prendrez conscience de la monumentale erreur que vous faites, par exemple en ne rendant pas obligatoire la communication sur une brèche qui a conduit à une fuite de données personnelles. Cet obscurantisme nous conduira, un jour, à quelque chose de bien plus grave.

";s:7:"dateiso";s:15:"20160608_164447";}s:15:"20160608_111318";a:7:{s:5:"title";s:88:"Quand les représentants du peuple fragilisent les infrastructures informatiques du pays";s:4:"link";s:109:"https://reflets.info/quand-les-representants-du-peuple-fragilisent-les-infrastructures-informatiques-du-pays/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=34545";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 08 Jun 2016 09:13:18 +0000";s:11:"description";s:437:"NextInpact nous apprend que les députés ont repoussé avec un certain dédain un amendement (dit « Bluetouff ») visant à protéger les « hackers » qui signalent à un site poreux ses failles informatiques. Citant les jurisprudences Kitetoa, Zataz et Bluetouff, les députés qui poussaient cet amendement voulaient éviter des poursuites indues pour accès et/ou maintien dans tout ou […]";s:7:"content";s:7912:"

oyeah3NextInpact nous apprend que les députés ont repoussé avec un certain dédain un amendement (dit « Bluetouff ») visant à protéger les « hackers » qui signalent à un site poreux ses failles informatiques. Citant les jurisprudences Kitetoa, Zataz et Bluetouff, les députés qui poussaient cet amendement voulaient éviter des poursuites indues pour accès et/ou maintien dans tout ou partie d’un système de traitement automatisé de données aux personnes qui découvriraient une faille au hasard de leur surf.

Personne ne demande aux députés d’être des experts de tous les sujets sur lesquels ils légifèrent. Mais on est en droit d’espérer qu’ils sont équipés d’une toute petite dose de bon sens. Bien entendu, les votes à répétition de lois sécuritaires aussi inefficaces que liberticides pouvaient laisser planer un doute.

Les révélations quotidiennes sur les mensonges, les arrangements, les renvois d’ascenseurs ont peut-être fini de dégoutter une majorité de Français de la politique.

Visiblement, sur le sujet de l’amendement Bluetouff, il leur manque un peu de background en matière de sécurité informatique et ils font preuve d’un manque certain de bon sens. Ces quelques lignes d’un ex-cyber-criminel (pour avoir signalé aux magasins Tati une fuite de données personnelles de leurs clients) les aideront peut-être à mieux comprendre la portée de leur rejet de cet amendement.

Je suis vieux. Je promène ma projection numérique sur les réseaux informatiques depuis… Depuis avant l’arrivée d’Internet en France. Sur ce point je suis moins vieux que d’autres, mais ce qui est certain, c’est que je suis bien plus vieux que les députés dans ce domaine.

Dans le temps, il parait que l’on écoutait la parole des anciens, parce qu’ils avaient, disait-on, atteint une sorte de sagesse, ils avaient vu des choses, en avaient tiré des enseignements, généralement pas trop idiots. Aujourd’hui, la morgue des députés (et de certains journalistes – il faut savoir avoir du recul sur sa propre profession) est telle que les vieux sont voués aux gémonies.

Alors voilà, chers députés, laissez moi vous dresser un portrait de ce qui va se passer.

Les infrastructures informatiques sont une passoire. Pas une petite passoire. Une monumentale passoire. Tout est accessible à distance. Il suffit de disposer de deux choses assez répandues : du temps et des connaissances techniques.

Chers députés, vous pensez que Linkedin (j’imagine qu’ils y ont un profil donc je tente de leur parler d’un truc qu’ils connaissent) ne dispose pas d’une armée d’informaticiens dédiés à la protection de ce qu’ils ont de plus précieux (les informations et donc la confiance de leurs clients) ? Et pourtant… Les identifiants et les mots de passes de leurs clients se sont retrouvés dans la nature.

Donc, imaginez vos sites gouvernementaux, les sites universitaires, les sites d’entreprises privées, les messageries, les clouds variés, tout cela, est une passoire.

Ah ? Vous êtes zoophile tendance teckels morts ?

Comme je vous le disais, je suis vieux. Et à l’époque où Internet est arrivé, nous n’étions pas nombreux à nous intéresser aux problématiques de sécurité informatique. Nous nous sommes donc « trouvés ». Qui ça ? Les hackers qui vous effrayent tant. J’ai donc passé des années en compagnie d’une bonne partie de ceux que je considère comme les meilleurs. L0pht, Rhino9, ADM, w00w00, cDc autant de groupes de dangereux terroristes de fabuleux esprits qui ont façonné par leurs trouvailles la sécurité informatique d’aujourd’hui. Si vous êtes un peu mieux protégés aujourd’hui, c’est grâce à eux.

Votre dédain pour leurs activités vous empêchent de les remercier. Je sais.

C’est dommage parce que franchement, vous leur devez beaucoup. Je vais vous donner un exemple simple à comprendre.

Lorsqu’un sex-shop en ligne français ayant pignon sur rue était mal  protégé, les adresses mail de 10.000  clients fuitaient sur le Net.

Ça ne vous regarde pas ? Vraiment ?

gouv.frUn peu quand même…

Bien entendu, j’aurai pu suivre mes habitudes, prévenir les administrateurs du site. Leur dire que quand même, laisser tous les mails des clients dans un fichier « mail.txt » à la racine du site, accessible avec un simple navigateur, en ajoutant le nom du fichier après l’adresse du site, c’était un peu idiot. Mais avec vos décisions, je serai plutôt enclin à ne rien dire. Ne vous y trompez pas, si je ne dis rien, cela ne veut pas dire que vos données seront protégées. Quelqu’un d’autre les trouvera. Et il en fera sans doute un usage moins respectueux de la vie privée que moi, Bluetouff ou Zataz.

Mais revenons à des sujets mois frivoles.

Les sex-shops, c’est rigolo, cela fournit une illustration généralement assez parlante des dangers liés à l’insécurité informatique. Mais parlons de choses qui fâchent. En passant des années aux cyber-côtés des meilleurs hackers, j’ai vu des choses bien pires. Ils n’ont jamais rien mis en péril, jamais tiré un profit de ce à quoi ils accédaient. Mais d’autres auraient pu. Et si vous avez la trouille pour vos données personnelles stockées sur un sex-shop pouvant révéler vos préférences sexuelles, imaginez le reste. Des entreprises de haute technologie transformées en gruyères, des banques devenant soudainement transparentes, qui pourraient être précipitées dans une crise qui dépasse votre imagination, en quelques clics…

Que leur direz-vous après la catastrophe ? Ah, désolés, on avait l’occasion de protéger les gens qui voulaient signaler de bonne foi des failles dans votre système mais on l’a écartée. Ils se sont tus pour éviter un procès long, coûteux, épuisant, et d’autres ont explosé votre système d’information. Désolés… ?

 

";s:7:"dateiso";s:15:"20160608_111318";}s:15:"20160607_142816";a:7:{s:5:"title";s:26:"DPI : la flûte enchantée";s:4:"link";s:44:"https://reflets.info/dpi-la-flute-enchantee/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=34525";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 07 Jun 2016 12:28:16 +0000";s:11:"description";s:404:"Mediapart et Reflets ont révélé hier la nature du programme IOL (Interceptions Obligations Légales) et des relations commerciales entre Qosmos et le gouvernement français. Mediapart en a profité pour nous remettre à l’esprit le bien joli morceau de pipeau de Jean-Jacques Urvoas. À l’époque président de la délégation parlementaire au renseignement, notre ministre de la […]";s:7:"content";s:9328:"
Bernard Cazeneuve - par Marc Rees - Licence CC-BY-SA 3.0

Bernard Cazeneuve – par Marc Rees – Licence CC-BY-SA 3.0

Mediapart et Reflets ont révélé hier la nature du programme IOL (Interceptions Obligations Légales) et des relations commerciales entre Qosmos et le gouvernement français. Mediapart en a profité pour nous remettre à l’esprit le bien joli morceau de pipeau de Jean-Jacques Urvoas. À l’époque président de la délégation parlementaire au renseignement, notre ministre de la Justice répondait à une question d’Edwy Plenel concernant très précisément Qosmos :

« Je n’ai jamais rencontré, depuis que je suis (…) président de la délégation parlementaire au renseignement, cette structure, je n’ai jamais entendu qu’elle soit un prestataire de qui que ce soit, en tout cas pas pour les organes qu’il m’arrive de fréquenter »

S’il ne fréquentait pas les bons organes, le bon Jean-Jacques fréquentait apparemment le même club de flûte qu’un certain nombre de ses petits copains, que Mediapart a, assez injustement, oublié de citer. Lors des débats publics sur la loi renseignement, la députée Laure de la Raudière interrogeait ainsi notre ministre des interceptions administratives, des grenades de désencerclement et des coups de tonfa dans la tronche, Bernard Cazeneuve :

« Allez-vous utiliser la technique du deep packet inspection pour recueillir les données ? »

Notre ministre, saisissant prestement son fifre :

« Madame de La Raudière, nous avons déjà échangé sur cette question, je ne sais pas si vous vous en souvenez. Lorsque nous discutions de la loi du 13 novembre 2014 et que nous évoquions la question du blocage administratif des sites, vous m’aviez déjà demandé si nous utilisions la technique du DPI. J’avais alors déclaré devant l’Assemblée nationale qu’il était hors de question d’utiliser cette technique, et je le confirme. »

Las de répéter encore et encore la même rengaine, l’inlassable Bernard déroulait pourtant impeccablement sa partition :

« Je vous confirme ce que j’ai dit de façon inlassable depuis des jours et des semaines – mais à peine la réponse est-elle donnée qu’elle est oubliée, et il faut y revenir ; ce n’est pas vous que je vise en l’occurrence, madame de La Raudière, mais plutôt le brouhaha ambiant et le vacarme médiatique. »

Pas facile de jouer du galoubet au milieu du « brouhaha ambiant » et du « vacarme médiatique », hein ? Et de conclure :

« Nous n’utiliserons pas cette technique. C’est très clair. Je l’ai déjà dit au mois de novembre et je le répète aujourd’hui. (…) Nous n’utiliserons donc en aucun cas cette technique du DPI. »

Cette réponse avait un peu ébouriffé certains commentateurs. En effet, les données collectées, les fameuses métadonnées, sont situées au niveau applicatif. Elles ne sont en principe pas traitées par les opérateurs télécoms qui n’ont besoin que des informations situées dans les couches les plus basses (adresses IP par exemple) pour assurer le routage des paquets. Dès lors, pour les récupérer, les sondes doivent nécessairement aller inspecter le contenu desdits paquets pour en extraire la substantifique moelle.

Layer 7, c'est DPI par votre serviteur - Licence CC-BY

Layer 7, c’est DPI – par votre serviteur – Licence CC-BY

Deep Packet Inspection. Qosmos. Boîtes noires. Flûte à bec.

Notre orchestre ne serait pas au complet sans Eduardo Rihan-Cypel, député, vice-président du groupe à l’Assemblée Nationale, membre de la commission de la Défense nationale et des forces armées, ancien membre de la commission d’enquête parlementaire sur les services de renseignement, auquel nous souhaitons rendre un vibrant hommage. Le type est tellement doué qu’il arrive à jouer de l’ocarina sans les mains. Si, juré. À tel point que le mélomane Cambadélis l’avait nommé « secrétaire national à la riposte et aux arguments ». Sans rire.

Interrogé par Jean-Marc Manach (à partir de 38:30) sur la mise en oeuvre du DPI et sur les dénégations de Bernard Cazeneuve, il avait réussi l’exploit de hocher la tête, les bras ouverts, auto-satisfait façon « Ah, je vous l’avais bien dit ! Alors, c’est qui le boss du matos ? », cependant qu’Alexandre Archambault, qui connaît un tout petit peu le sujet, était en train de lui enfoncer sa riposte et ses arguments dans l’oreille droite le contredire. Non, sérieusement, courez visionner cette performance artistique. « Moi j’ai juste vu sur Wikipédia, très bêtement », disait-il. Le talent.

Eduardo Rihan-Cypel en plein vol

Eduardo Rihan-Cypel en plein vol

Pas de Qosmos, pas de DPI… Alors les flûtistes, on va pas vous demander de vous excuser. Non, c’est pas notre genre. Et surtout c’est pas le votre. Mais on va quand même vous poser une colle. Sur la première page du document de Qosmos à propos des Interceptions Obligations Légales, il y a marqué quoi ?

ixm-IOL

Les autres, vous dites rien.

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iolcatMediapart et Reflets viennent tout juste de vous révéler IOL, ou comment dès 2006, la France déployait un dispositif qui se positionnait aux frontières de la légalité. IOL est le second projet « confidentiel défense » après Kairos et apparu au cours de nos investigations sur la société Qosmos, sur lequel nous pouvons aujourd’hui faire la lumière. IOL porte donc sur les interceptions dites de sécurité, que l’on opposera aux interceptions judiciaires qui se font sous le contrôle d’un juge. IOL est piloté par le GIC qui répond au cabinet du premier ministre. Cette infrastructure est-elle isolée ou transverse à celle de la PNIJ, la plateforme nationale des interceptions judiciaires ? Difficile de concevoir que l’Etat double ce genre d’infrastructures assez coûteuses.

IOL est un projet important de par sa volumétrie, initié en 2005, on parlait déjà pour 2006 de 6000 DSLAM sondables, jusqu’à couvrir 99% du trafic résidentiel en 2012. Quelques points demeurent assez mystérieux à propos d’IOL, sa classification « secret défense » n’est pas faite pour délier les langues, notamment sur le coût réel de ce projet, sur son efficacité, ses usages réels et surtout, sur ce qu’il est devenu, aujourd’hui, dans une France en situation d’état d’urgence permanent.

Peu importe le nom qu’on lui donne : IOL, boites noires, algorithmes… ce dispositif est massivement déployé, ce depuis 2009. La loi est certes venue patcher l’a-légalité du dispositif, mais elle l’a fait tardivement (en 2015). Que s’est il réellement passé entre 2009 et 2015 ?

La légalisation de ce dispositif à coup d’empilement de lois antiterroristes ne va t-il pas nous amener à une utilisation dans une optique plus massive, plus systématique ? La problématique de l’antiterrorisme, c’est aujourd’hui la détection de signaux faibles. Quoi de plus tentant qu’utiliser cette infrastructure IOL pour tenter de détecter ces signaux faibles… à coup d’algorithmes.

Les limites techniques connues de l’interception par inspection en profondeur des paquets sont :

Il n’y a cependant pas besoin de faire du massif pour que des usages pernicieux d’IOL soient envisageables. A l’heure des mouvements de contestation contre la loi travail ou du mouvement Nuit Debout, IOL est une véritable arme nucléaire capable de tuer dans l’œuf tout mouvement citoyen de contestation. En donnant à manger les bonnes règles de configuration aux sondes d’IOL, on peut ainsi monitorer en temps réel un mouvement de grogne, détecter les meneurs, les placer sous surveillance rapprochée, les infiltrer.

IOL est un outil effrayant car il sait surveiller autre chose que des personnes, il sait aussi surveiller des idées.

Si une telle dérive venait un jour à être révélée, et elle le sera forcément, nous entrerions dans une ère inquiétante, une ère où la notion de liberté d’opinions serait biaisée, où l’autocensure serait la norme.
Tout ceci n’est pourtant qu’une étape, la détection de signaux faibles implique d’importantes masses de données manipulées, elle implique le couplage des techniques d’interception à des outils de deep learning.

Si un outil comme Palantir intéresse le Secrétariat général pour la modernisation de l’action publique (SGMAP) et la Direction générale des finances publiques (DGFP), on peut aussi imaginer qu’il intéresse de près le GIC et les services de renseignement, et si Palantir peut probablement se montrer efficace à Bercy, il ne faut pas perdre de vue que sa vocation première, c’est la lutte antiterroriste.

Difficile de concevoir que les services ne s’intéressent pas à l’exploitation de gros volumes de données pour la détection de signaux faibles, le nerf de la guerre contre le terrorisme. Difficile également dans ces conditions de tabler sur des durées de rétention raisonnables et légales pour parvenir à de tels objectifs. Si ces pratiques ne sont pas déjà en place aujourd’hui, elles le seront certainement demain.

";s:7:"dateiso";s:15:"20160606_191106";}s:15:"20160606_190339";a:7:{s:5:"title";s:74:"Qosmos et le gouvernement Français, très à l’écoute du Net dès 2009";s:4:"link";s:87:"https://reflets.info/qosmos-et-le-gouvernement-francais-tres-a-lecoute-du-net-des-2009/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=34504";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 06 Jun 2016 17:03:39 +0000";s:11:"description";s:373:"Lorsque les enquêteurs se sont penchés sur les activités de Qosmos dans le cadre de poursuites pour une éventuelle complicité de torture en Syrie, ils se sont vus opposer le secret-défense pour quatre « clients » de l’entreprise. Ceux-ci disposaient de codes : KAIROS, CHARLIE, IOL et DELTA. Le Monde a levé le voile sur le projet […]";s:7:"content";s:14706:"

QOSMOSwholecountryLorsque les enquêteurs se sont penchés sur les activités de Qosmos dans le cadre de poursuites pour une éventuelle complicité de torture en Syrie, ils se sont vus opposer le secret-défense pour quatre « clients » de l’entreprise. Ceux-ci disposaient de codes : KAIROS, CHARLIE, IOL et DELTA. Le Monde a levé le voile sur le projet KAIROS. Selon le quotidien, il s’agit de la DGSE. Restent trois autres clients mystérieux. Le voile se lève doucement sur IOL.

Selon des documents que Mediapart  (lire leur article ici) et Reflets ont pu consulter et les personnes qui ont accepté d’évoquer IOL, il s’agit d’un projet d’interception « légale » chez tous les grands opérateurs, soit  à peu près 99% du trafic résidentiel. Ce projet a été imaginé en 2005. Le cahier des charges terminé en 2006 et le pilote lancé en 2007. La généralisation à tous les grands opérateurs s’est déroulée en 2009. Dans le cadre de IOL, des « boites noires » avant l’heure étaient installées sur les réseaux des opérateurs, mais ceux-ci n’y avaient pas accès. Il s’agissait d’écoutes administratives commandées par le Premier ministre et dont le résultat atterrissait au GIC.

Selon un document interne de Qosmos, dimensionné pour permettre de l’interception sur 6000 DSLAM, IOL, pour Interceptions Obligations Légales, pouvait analyser jusqu’à 80 000 paquets IP par seconde. Un DSLAM pouvant accueillir à l’époque entre 384 et 1008 lignes d’abonnés, c’est entre 2,3 et 6,04 millions de lignes qui étaient alors concernées par ce projet pour la seule société Qosmos. Du massif potentiel. Déjà en 2009. A l’inverse donc, de tous les discours officiels entendus au moment des révélations Snowden et des discussions autour de la Loi sur le Renseignement… En France, on  pêche au harpon, paraît-il, pas à la grenade. Bien entendu, on peut concevoir que l’objectif n’était pas d’écouter 6 millions de foyers (pour un seul opérateur) au même instant et tout le temps. D’autant qu’à l’époque, il n’est pas certain que les moyens de traitement efficaces étaient disponibles.

Dans le cas d’IOL, l’outil décrit permettrait d’intercepter les communications électroniques d’un quartier, d’une ville, d’une région ou un protocole spécifique. Ce n’est pas du systématique, comme le fait la NSA, mais c’est une capacité d’interception qui peut très vite glisser vers du massif qui a été installée en coeur de réseau chez tous les grands opérateurs. Les mots ont un sens…

« Quelques faucons dans les cabinets ministériels se sont dit qu’il y avait matière à mutualiser l’infra existante pour faire de l’analyse de trafic à la volée, ils ont vu que dans la série « 24 heures » ça se faisait…« , indique un brin acide un responsable d’un opérateur qui a vécu l’installation du projet. Mais tempère-t-il, à l’usage, cette infrastructure était inopérante pour du massif. Pour plusieurs raisons. L’une étant l’évolution des infrastructures, une autre étant le volume important du trafic chiffré et enfin, la dernière étant qu’il existe une grosse différence entre un démonstrateur (une maquette) et la vraie vie…

Reste que dans le cadre d’IOL, les interceptions du trafic Internet des Français s’opéraient en temps réel, et de façon déportée. Les grandes oreilles avaient donc accès aux données et aux métadonnées en temps réel.

Étonnant, lorsque l’on sait que la pêche aux données en temps réel auprès des opérateurs n’a été rendue possible que par la Loi de Programmation militaire (LPM) de 2013 et par un décret publié en décembre 2014. On comprend mieux l’invention par les autorités et les services du mot jargonneux « a-légal » pour justifier une multitude de pratiques… Non légales. En tout cas prévues par la Loi.

Si  la bonne utilisation était, selon les documents de Qosmos, plutôt de définir une cible, et de donner pour instruction à l’ensemble des sondes de repérer et collecter le trafic de cette cible, était-elle, forcément humaine ? Si la cible est par exemple un réseau social ou un type de comptes mails (Yahoo Mail, GMail,…),  ou encore un protocole (IRC, SIP, Jabber…), on peut très vite franchir une ligne rouge.

D’autant que le document de Qosmos précise qu’il est possible de définir comme cible… des plages d’adresses entières. Et pas seulement des plages de 254 adresses IP…  Le document évoque des classes B, soit 65 534 IPs simultanées. Insérer une telle fonctionnalité (qui permet du massif) pour ne pas s’en servir semble pour le moins incongru.

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Ces précisions techniques figurent dans le document de configuration pour « la sonde Qosmos ixM IOL » datant de 2009, dans le cadre du projet d’interception légale IOL. Ce projet est bien devenu réalité puisqu’en octobre 2012, le directeur juridique de Qosmos indiquait aux enquêteurs que IOL était une « société » « cliente » de Qosmos. En outre, en Juillet 2012, Qosmos produisait un patch (mise à jour/correctif) de son produit vendu sous le nom de code IOL. Il s’agissait de la « release 2.1.3 ». Qosmos indique s’être retirée du marché de l’interception légale en 2012. Qui entretient aujourd’hui l’infrastructure technique IOL mise en place ? Mystère…

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Pourtant, cette question n’est pas innocente. Tout au long de l’instruction qui la vise pour la vente d’un système d’interception global à la Syrie, Qosmos a axé sa défense sur le fait que lorsque ses sondes n’étaient pas mises à jour, elles devenaient inutilisables. Soit le beau jouet du GIC ne fonctionne plus depuis 2012, soit Qosmos continue d’entretenir les sondes, soit un autre prestataire a pris le relais. Reste que la liste des protocoles siphonnables est bien à récupérer auprès de Qosmos, qui la tient à jour dans son ProtoBook.

« Les opérateurs n’avaient pas le contrôle sur les infrastructures, ils se conformaient aux dispositions légales, c’est à dire à la Loi n°91-646. Celle-ci a été toilettée discrètement à l’été 2004 pour remplacer téléphone par communications électroniques (transposition des paquets télécoms oblige), et hop, ça permet de tout faire », indique un salarié d’un opérateur. Ceux-ci n’avaient pas de contrôle sur ces invités surprises dans leurs réseau, mais ils ont su, pour certains tout du moins, mettre en place quelques mesures de protection. « Des opérateurs qui maitrisent plutôt bien leur réseau l’ont conçu pour que ce dernier fasse échec à toute fonctionnalité non documentée qui pourrait être mis en oeuvre par la brique logique (sous contrôle Etat, via le prestataire retenu) du dispositif d’interception (au hasard une interception qui ne correspondrait pas à une décision transmise par le GIC, une volumétrie qui excéderait ce qui a été convenu au regard du contingentement des interceptions de sécurité)« , précise ce cadre d’un opérateur.

François Fillon, un premier ministre à l’écoute ?

En novembre 2014, Jean-Marie Delarue, président de la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS), lançait un cri d’alarme à propos des écoutes administratives. Mediapart rendait compte de cette prise de position inhabituelle :

« Le « dispositif actuel n’est pas satisfaisant », a-t-il affirmé à l’occasion de son audition par la Commission de réflexion sur le droit et les libertés à l’âge du numérique de l’Assemblée nationale. « Et  le risque est grand de voir se développer de nouvelles approches plus  ou moins intrusives sans dispositions législatives et donc sans les  garanties qui entourent les interceptions de sécurité » »

(…)

« Outre les questions de moyens, son successeur estime surtout que les  garde-fous prévus par la loi sont loin d’être suffisants. Le nouveau  patron de la CNCIS regrette tout d’abord que son institution ait été  dépossédée de son droit de regard prioritaire au profit de cette « personnalité qualifiée », « dont les qualités personnelles ne sont pas en doute mais sur l’indépendance de laquelle on peut légitimement s’interroger ». « Il a été reconnu en ce domaine le contrôle de la CNCIS », précise-t-il, « mais c’est un contrôle a posteriori et c’est la personnalité qui donne toutes les autorisations nécessaires. Je le regrette. » »

(…)

« Le patron de la CNCIS a également évoqué « les pratiques éventuellement illégales des services » qui « doivent cesser » en proposant « un renforcement du code pénal sur les éventuelles infractions ». »

A propos de la personnalité qualifiée et de Matignon dont dépendent les interceptions administratives sur lesquelles reposaient IOL… Fin septembre 2010, le Canard Enchaîné révélait que Jean-Paul Faugère, ancien préfet d’Alsace et alors directeur de cabinet de François Fillon, avait signé une lettre classée « confidentiel-défense » permettant à Matignon, d’obtenir un « accès sans contrôle » à des écoutes téléphoniques, sans en référer à la commission compétente. Une commission de contrôle, c’est tellement désuet et inutile…

Comme lors de nos précédentes enquêtes sur ses activités, la société Qosmos a refusé de répondre à nos questions. Matignon s’est également muré dans le silence en dépit de nos nombreuses relances. Même mutisme de la part des opérateurs comme Orange ou Free.

Au delà de la mise en place d’une infrastructure qui sur le papier pourrait être utilisée dans le cadre des « Boîtes Noires » de la Loi Renseignement, une autre problématique se pose. Qosmos fait actuellement l’objet d’une instruction pour complicité de torture. Une justice sereine peut-elle être rendue alors que cette entreprise est à ce point liée aux services de renseignement en particulier et aux gouvernements successifs en général ?

";s:7:"dateiso";s:15:"20160606_190339";}s:15:"20160605_123511";a:7:{s:5:"title";s:54:"Crise sociale : c’est l’injustice qui est en cause";s:4:"link";s:68:"https://reflets.info/crise-sociale-cest-linjustice-qui-est-en-cause/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=34494";s:7:"pubDate";s:31:"Sun, 05 Jun 2016 10:35:11 +0000";s:11:"description";s:457:"La loi travail n’est potentiellement qu’un déclencheur d’un malaise de société bien plus profond. Les dernières révélations des Panama Papers ne sont qu’une partie du puzzle, celui d’un système profondément injuste que les populations des pays développés commencent à parfaitement cerner, et subissent de plein fouet depuis la crise financière de 2008. Les « soulèvements » populaires […]";s:7:"content";s:16061:"

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La loi travail n’est potentiellement qu’un déclencheur d’un malaise de société bien plus profond. Les dernières révélations des Panama Papers ne sont qu’une partie du puzzle, celui d’un système profondément injuste que les populations des pays développés commencent à parfaitement cerner, et subissent de plein fouet depuis la crise financière de 2008. Les « soulèvements » populaires (ou contestations) sont toujours causés par une accumulation d’injustices à l’encontre du plus grand nombre, et ce, au profit d’une minorité. Où en est-on sur le front de l’injustice dans les sociétés riches — et plus particulièrement dans la société française ?

Ecrasement économique

Les réglementations budgétaires européennes — votées par les parlementaires UMP et socialistes, dans le cadre du Traité de Lisbonne (remplaçant celui de 2005 pourtant rejeté en France à 54% par référendum, tout comme aux Pays-Bas) — sont le combustible de la crise, mais pas son moteur. Le TSCG était censé être renégocié par François Hollande, qui — en tant que candidat — jouait à fond la carte du contestataire de l’austérité, facteur pour lui de « moins-disant social ». Las, à peine élu, Hollande courait embrasser Merkel pour la rassurer sur le TSCG : les 3% de déficit budgétaire ne devaient — enfin de compte — surtout pas être remis en cause, et toutes les réformes à appliquer dans les pays de l’Union devaient donc être calquées sur cette statistique absurde, avec comme seul méthode : la réduction des dépenses de l’Etat alliée à des réformes dites « structurelles ». Cette terminologie de « réformes structurelles » a été, et est toujours unilatérale, basée sur les préconisations du FMI, de la commission européenne de Bruxelles et de la BCE. Ce sont des réformes économiquement « libérales » : baisse des « coûts du travail » (nommées les « charges »), donc abaissement des parts de cotisations sociales pour les entreprises — avec à la clef la baisse des recettes fiscales et sociales —, « assouplissement du droit travail » (retrait des protections sociales des salariés), et baisse des impôts pour les entreprises pour améliorer la « compétitivité » (baisse des recettes de l’Etat, encore une fois).

Alors que l’économie mondiale a connu des ralentissements colossaux, voire des récessions pour certains pays, depuis la crise financière de 2008 partie des Etats-Unis, la France dirigée par François Hollande a entretenu la crise économique par ses différents « plans de réforme » : le CICE a, à lui seul, coûté 45 milliards d’euros publics en faveur des entreprises qui ont reconstruit leurs marges mais n’ont — en toute logique — pas investi, vu le contexte quasi-récessif. Et donc pas embauché.

La baisse des dépenses pour les services publics ainsi que celles des dotations aux collectivités territoriales sont venues couronner le grippage de la machine : plus aucun investissement digne de ce nom n’est effectué au niveau national. Le dernier recours, quand une crise économique internationale sévit, est la relance par les investissements publics, ce qu’Obama a bien compris depuis 2010 et a permis aux Etats-Unis d’éviter l’écroulement de l’économie du pays. En France, il semble que suivre les demandes de la Commission et du FMI est plus central que tenter de relancer la machine. Cette option de « vassalisation » française au TSCG et donc aux demandes absurdes et technocratiques de l’Union est un carburant qui entretient le moteur principal de la crise : la captation des richesses et l’explosion des injustices.

Le moteur : la captation des richesses

L’écrasement économique pratiqué dans l’UE via des politiques absurdes, contreproductives et analysées comme telles par les meilleurs spécialistes de la chose, s’il est un carburant de la crise, n’est ni anodin, ni sans objet. Ce carburant alimente un moteur. Le moteur est celui de la captation des richesses. Les LuxLeaks ont dévoilé un trou noir fiscal au cœur de l’Europe des 28, au sein du pays dont l’ancien premier ministre, Jean-Claude Junker est aujourd’hui président de la Commission de Bruxelles : le Luxembourg. Ce pays à organisé le détournement de la fiscalité des plus grandes multinationales à son profit, créant ainsi une gigantesque « trappe fiscale » à l’échelle du continent. Des centaines de milliards d’euros sont ainsi détournés des budgets d’Etats pour augmenter les profits des actionnaires des multinationales, tandis qu’il est demandé aux populations européennes de « faire des sacrifices ».

Les « richesses » créés France sont de grande ampleur : ce petit pays est la cinquième ou sixième puissance économique au monde et possède les plus grandes entreprises de secteurs aussi divers et cruciaux que l’automobile, l’eau, l’énergie, le bâtiment ou encore les médicaments. Ces entreprises de taille mondiale ont pu le devenir grâce à la mise en place d’infrastructures de qualité, infrastructures payées par… la contribution… des populations. Grâce à leur travail. Tant que la redistribution proportionnelle aux efforts [de ceux qui participaient à la créer], établie comme « justice sociale », fonctionnait à peu près normalement, ces outils de création de richesses fournis par un ensemble de puissance économiques capitalistes ne posaient pas de problème. Au contraire. L’Etat investisseur a pu ainsi améliorer le système de santé, éducatif, des transports, etc, pendant des décennies. La « modernisation » de l’une des plus grandes puissances mondiales a pu s’opérer, et sa population en profiter, d’un point de vue capitaliste : accès au crédit, aux aides sociales, à l’éducation, à la consommation, etc.

Le virage qui caractérise le moment où ce statu-quo ne tient plus est celui observé aujourd’hui : l’injustice par la captation des richesses d’une petite minorité au détriment de la grande majorité. Quand l’Etat réduit les moyens des hôpitaux, abaisse les remboursements des soins, retire ses dotations à tous les niveaux, la population commence à nettement moins bien vivre. Alors que dans le même temps, les bénéfices des grands groupes explosent, que les dividendes de leurs actionnaires sont maintenus quoi qu’il en coûte en termes de casse sociale, et que leurs dirigeants se font payer des salaires inimaginables pour 99% des Français, il est demandé aux plus modestes, par le personnel politique, d’encore plus « contribuer » tout en acceptant de perdre (en pouvoir d’achat, en protection sociale). Cette inversion de la justice sociale ne peut que créer du ressentiment. Surtout quand les affaires de corruption se succèdent, démontrant qu’à tous les niveaux, cette inversion est calculée, orientée, et surtout : organisée.

Projet univoque mafieux ?

Les Panama Papers révèlent une partie de l’organisation de la captation des richesses au niveau mondial, et soulignent leur caractère systémique, tout comme les LuxLeaks ou bien encore, les décisions absurdes et injustes de la Commission. Les plus grandes banques utilisent les mêmes circuits financiers pour soustraire une partie de leurs bénéfices aux taxations publiques (le bien commun) que les organisations mafieuses. La grande machine à soustraire, blanchir l’argent (du plus grand nombre) se révèle d’une puissance inouïe, et pose des questions sur la véritable marche du monde. La confusion entre ceux censés maintenir l’équilibre et la justice dans les sociétés (les politiques) et ceux qui cherchent à en profiter à n’importe quel prix (les criminels) est mise à jour par l’ensemble des phénomènes politico-économiques décrits plus haut. De façon plus limpide, les organisations criminelles travaillent avec les mêmes outils que les décideurs politiques ou économiques, et une partie de ces trois « secteurs » est active dans les trois sphères. L’idée que l’organisation globale des sociétés, au profit unique des grandes « machines à cash », qui mêlent activités légales et illégales, respectant ou non les réglementations, soit le fait de mafias criminelles ou assimilées, commence à faire son chemin. Un chemin inquiétant que les extrêmes droites mondiales ont su capter et qu’elles sont en train de capitaliser en termes électoraux.

Le projet de société français, s’il a été large à une époque (éducation, culture, émancipation, solidarité, etc) est aujourd’hui univoque et potentiellement mafieux. L’objectif déclaré des politiques pour le pays, n’a d’autre objet que l’enrichissement. Croissance et bénéfices sont l’unique but à atteindre que propose le pouvoir politique. Exactement comme le font les structures économiques légales ou illégales. Les « affaires » de corruption se succèdent, dévoilant toujours un peu plus la porosité entre cercles mafieux illégaux et cercles officiels légaux, mêlant dirigeants d’entreprises, personnels politiques, personnes d’influence ou autres hommes et femmes de « pouvoir ».

Le propre des mafias (ou de ceux qui utilisent les mêmes méthodes pour parvenir à leurs fins) est le contrôle : pour faire « taire » tout ce qui pourrait entraver la bonne marche de leurs affaires. En France, c’est la presse qui possède ce pouvoir de dénonciation à l’encontre des « mafias » ou assimilés. Comment la faire taire ? En toute logique, 80% de la presse à été rachetée par ceux-là mêmes qui possèdent les plus grosses « affaires » du pays. Sept milliardaires ont racheté la quasi totalité des journaux, ou groupes de médias sans qu’aucune voix politique ne s’élève pour les en empêcher. Quand les pratiques illégales de l’entreprise Free pour fermer certaines de ses activités — en poussant les gens à démissionner — sont dévoilées (par ce qu’il reste de presse indépendante), le quotidien français le plus réputé, le Monde, n’en touche pas un mot. Logique : l’un des trois patrons-actionnaire du Monde, Xavier Niels, dirige l’entreprise Free.

L’injustice peut-elle augmenter sans conséquences graves ?

La réponse à cette question se trouve dans l’observation des pires systèmes politiques, les moins respectueux des droits humains. Plus une société possède un système démocratique de qualité, moins l’injustice peut s’y répandre : des organes de contrôles y existent, des moyens importants sont donnés pour réprimer la corruption, et la société dans son principe même de fonctionnement politique tente de ne pas laisser l’injustice s’y répandre. La corruption, et son lot d’injustices est le propre des sociétés de « basse fréquence démocratique », ou bien entendu, des dictatures. Les pouvoirs en place y sont le plus souvent mélés aux organisations souterraines les plus criminelles, la répression des populations — lorsqu’elles tentent de se soulever contre l’injustice en place — y est la règle. Dans ces sociétés baignées d’injustice, les conséquences sont graves pour les individus qui ne participent pas à l’exercice du pouvoir politico-économique et mafieux, en termes de difficultés quotidiennes et d’indignation morale. Mais au fond, ces sociétés continuent à fonctionner, voire à se développer fortement d’un point de vue macro-économique, comme dans le cas de la Chine. L’injustice et la corruption ne sont pas les ennemies des systèmes capitalistes. Au contraire.

Un pays comme la France est en train — sous la volonté d’un homme élu un peu par défaut, aidé de quelques lieutenants politiques — de dégrader son fonctionnement démocratique de manière accélérée, sous les yeux effarés d’une partie conséquente de la population.  La réponse du gouvernement Valls et du chef de l’Etat face à la contestation de la fameuse loi travail (demandée en haut lieu, par les instances européennes) atteste de ce basculement d’une démocratie —  certes imparfaite mais jusqu’à il y a encore peu de temps, un tant soit peu « vivante » — vers ce nouveau système de basse fréquence démocratique. Des élections ont lieu, des gens sont élus, des médias informent ou désinforment, des manifestations sont réprimées avec des outils de répression policière démesurés, des juges oublient de juger ou jugent en fonction de critères de classe, des pressions sont exercées, des lobbies imposent en coulisses leurs volonté, des influences de masse sont exercées, des pans entiers de populations courbent l’échine, craignent pour leur avenir, et pour leur présent. Le pouvoir politique, au service du projet mafieux global continue d’imposer et amplifie la nouvelle gestion univoque  de la société. Quoi qu’il en coûte en termes de Droit, de risques de violences, de destruction du contrat social.

Les Français sont conscients de ces phénomènes, certainement dans des proportions importantes, mais ils continuent de croire que leurs choix individuels sont les bons, et que ce sont les politiques les seuls responsables de cette dégradation. L’un des choix individuels français est pourtant celui de se laisser manipuler devant des écrans de télévision et de croire « penser » la société en toute liberté, alors que [les Français] ne font majoritairement qu’une seule chose : cautionner l’injustice par leur passivité quotidienne et leur collaboration active au système en place — qu’ils dénoncent par ailleurs.

La « délivrance » et le changement ne surviendront qu’à une condition pour les Français: accepter de sortir de l’état d’hypnose dans lequel ils sont plongés en jetant leurs télévisions à la poubelle, puis en sortant dehors respirer l’air, rencontrer leurs congénères et dire fermement à leurs « maîtres » politiques, censés être à leur service : « ça suffit ».

Quand on sait l’angoisse procurée par une seule soirée sans télévision chez 80% des Français, jeunes inclus, il est clair que cette option ne surviendra pas de si tôt…

A moins que d’autres options ne soient envisageables ?

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Il y a des gens qui savent façonner la beauté et la douceur avec des « petits riens ». Nous tenions à vous faire partager cela en ces temps où la communion des esprits est une denrée rare. C’est ce qu’a fait Bobby McFerrin dans cette vidéo.

Et si vous avez un peu de temps et un vidéo-club près de chez vous, nous vous recommandons de voir Camp X-Ray (aussi connu sous le titre « The Guard »). Cela résonne avec tout ceci qui est très ancien.

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";s:7:"dateiso";s:15:"20160604_203040";}s:15:"20160531_225715";a:7:{s:5:"title";s:34:"Démocratie française : le virage";s:4:"link";s:52:"https://reflets.info/democratie-francaise-le-virage/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=34463";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 31 May 2016 20:57:15 +0000";s:11:"description";s:392:"Oh, bien entendu, il est assez naturel de blâmer François Hollande, Manuel Valls et dans une moindre mesure leur supplétif, Bernard Cazeneuve. Oui, ils sont responsables des violences policières actuelles. Et elles ne sont pas anecdotiques. Mais se contenter de reprocher aux hommes politiques leur dérive sécuritaire, leur entrain à faire basculer la Démocratie dans… […]";s:7:"content";s:8174:"

Error-404_Democracy_2Oh, bien entendu, il est assez naturel de blâmer François Hollande, Manuel Valls et dans une moindre mesure leur supplétif, Bernard Cazeneuve. Oui, ils sont responsables des violences policières actuelles. Et elles ne sont pas anecdotiques. Mais se contenter de reprocher aux hommes politiques leur dérive sécuritaire, leur entrain à faire basculer la Démocratie dans… Autre chose, c’est un peu court.

Non, il faut aussi se lancer dans une petite introspection. Nous, les Français, qui avons accepté de signer un contrat social, celui qui nous unit et qui octroie à quelques politiques le droit de disposer de notre pouvoir souverain, devrions réfléchir aux transformations que l’on nous impose. Elles ne sont pas dans le contrat. Devons-nous les accepter ? L’article 3 de la constitution est pourtant clair : « La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum« . Ne voyez-vous pas le basculement en cours imposé par vos représentants sans votre consentement ?

Prenons un exemple. Quelle différence voyez-vous entre la répression des printemps arabes qui s’opposaient à un pouvoir en place et celle de ceux qui s’opposent à la Loi Travail ? Elle est simple. Dans le premier cas, les forces de maintien de l’ordre tiraient à balles réelles. Dans le second, elles utilisent des grenades de désencerclement et des balles en caoutchouc. Jusqu’à quand ? Déjà plusieurs cas de policiers sortant leurs armes à feu pour intimider les manifestants ont été rapportés. Combien de temps avant qu’un manifestant ne soit tué dans un dérapage ? Aujourd’hui on compte déjà des éborgnés par flash-ball, un jeune-homme dans le coma après qu’un policier ait lancé une grenade vers lui sans aucune raison, des femmes tabassées, des grand-mères blessées… Le tout sans conséquences juridiques notables. Y compris lorsque les victimes sont des enfants.

Demain, ce sera vous, votre enfant, votre grand-mère…

Accepter ce changement dans votre contrat social, ce n’est pas simplement être passif face aux blessés actuels. Se dire que cela ne vous concerne pas parce que vous ne vous rendez pas dans les manifestations, c’est un calcul à courte vue. Demain, lorsque la Démocratie aura fini de basculer, vous serez la cible. Ou vos enfants… Ils tabassent déjà des grand-mères comme si elles étaient de dangereux casseurs.

Photo : @gaelic69 – http://gaelic.fr/http://bit.ly/gaelic-LoiTravail © gaelic.fr

En ne sanctionnant pas les actions des représentants, les Français leur accordent un droit implicite à continuer, à durcir encore leur position. C’est une responsabilité collective, des Français, de la presse qui fait tourner en boucle les images de casseurs, mais pas celles des violences policières pourtant abondantes, des hommes et femmes politiques qui continuent à donner des moyens surdimensionnés au gouvernement afin qu’il mène une politiques ultra-sécuritaire là où elle n’est pas nécessaire, à part, peut-être, pour tenter de maintenir un système à bout de souffle.

Peut-être n’avez vous pas eu l’occasion de voir à la télévision ou de lire dans la presse la trop longue liste des dérapages des forces de maintien de l’ordre ces dernières semaines, cela explique peut-être pourquoi vous n’avez pas réagi ?

Violences policières lors de la manifestation du 17 mai (auteurs Nathalie Loubeyre et Joël Labat) from Reporterre on Vimeo.

Où est passée l’énergie?

On est bien loin de l’énergie positive qui s’était dégagée après les attentats. Le pays semblait s’unir, rêver d’un avenir commun. Le gouvernement en place a réussi à gâcher cette opportunité. Il y avait une fenêtre pour mettre un terme à la montée de l’individualisme, de la haine, du racisme et de la xénophobie. Elle a promptement été refermée. A croire que François Hollande et Manuel Valls excellent dans le rôle de l’enfant qui casse le beau jouet que l’on vient de lui offrir. Les espoirs après cinq ans de sarkozysme étaient immenses. Ils ont tous été déçus. Mieux, le gouvernement a fait imploser la gauche qui va se faire laminer lors de l’élection présidentielle, laissant la place à la droite ou même l’extrême-droite. C’est dire si « lui président » a bien fait les choses…

 

Et pendant ce temps… Les enfants et les adultes meurent aux portes de l’Europe et le gouvernement a tout le loisir de s’en désintéresser sans que personne ne s’en émeuve outre mesure. Comment peut-on le laisser faire ?

 

";s:7:"dateiso";s:15:"20160531_225715";}s:15:"20160531_221226";a:7:{s:5:"title";s:45:"Mais à quoi peut bien servir une 🍏 Watch?";s:4:"link";s:66:"https://reflets.info/mais-a-quoi-peut-bien-servir-une-apple-watch/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=34469";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 31 May 2016 20:12:26 +0000";s:11:"description";s:360:"🍏 Inc Nous noterons la présence de 🍏 plutôt qu’un bête mot avec de bêtes lettres. Le logo plutôt qu’un mot, après Prince et son love symbol O(+>, c’est un tantinet ringard. L’idée étant clairement que ce produit devienne un nom commun, comme scotch ou frigidaire. Bon, ce mot existe déjà, et en anglais, il […]";s:7:"content";s:6332:"

🍏 Inc

horlogeNous noterons la présence de 🍏 plutôt qu’un bête mot avec de bêtes lettres. Le logo plutôt qu’un mot, après Prince et son love symbol O(+>, c’est un tantinet ringard.

L’idée étant clairement que ce produit devienne un nom commun, comme scotch ou frigidaire. Bon, ce mot existe déjà, et en anglais, il y a un double sens : montre et regarder.

Apple est célèbre pour transformer des brouettes en objets de culte sympathiques. Proposer l’iPhone a l’époque des Nokia moches et immortels, des Palm Pilot moche et moche, des machins Java clinquants et inutilisables, a été une rupture. Bon, ok, le téléphone en a profité pour perdre son usage de téléphone, mais on ne va pas non plus pinailler, il est quand même devenu un terminal pour consommer du forfait réseau, de la musique ou même des films (des petits films), et il a quand même permis la création de Snapchat ou de commander son Über qui libère. Il a aussi permis de constituer une collection de pouces, parce que les codes PINs, c’est has been, et aussi de payer son Starbuck sans payer, euh, sans contact.

Par contre, de nos jours, le succès, c’est la croissance, et une fois que l’on a saturé le marché du haut de gamme, que même les pauvres ne veulent pas d’une version au rabais, et que l’Empire Galactique n’est pour l’instant constitué que d’une seule planète, la Terre, c’est la cagagne. Même avec des batteries soudées et des appareils qui se plient quand on s’assoit dessus, le taux de renouvèlement n’est pas suffisant. Il faut donc trouver une idée, un peu plus disruptive que le gros iPod, qui a encore du mal à éradiquer la presse papier. La faute au poisson qu’on emballe, je suppose.

Donc, après le gros, il reste le petit, et donc la montre.

La montre

Une montre, c’est une horloge que l’on a mise dans sa poche, puis au poignet. Sauf que pour avoir l’heure et les poignets libres, on peut regarder sur son écran, ou, effort suprême, sortir son téléphone de sa poche.

La montre ne sert plus qu’à montrer que l’on a réussi à plus de 50 ans. De toute façon, à l’ère de Twitter, on n’a plus le temps de lire l’heure, on reste scotché dans l’état « à la bourre ».

Donc, pour disrupter la montre, il suffit de lui coller un écran couleur, tactile et du réseau. Sauf que non. Les évolutions se font par palier.

Ajouter un quartz apporte la précision et dispense de régler l’heure une fois par semaine, en échange d’une pile qui dure des années.

Ajouter un écran LCD (tellement laid) dispense de l’effort de lire des aiguilles, sans trop bouffer de piles.

Ajouter un écran couleur rétroéclairé et du réseau sans fil, on change d’échelle, on passe de l’électronique civilisée à la barbarie informatique. On passe surtout à une autonomie d’une journée, complète, si on sert les fesses.

Donc, voilà, on une montre qu’il faut sortir de veille, un fond d’écran avec des aiguilles qui tournent, super avancée pour l’humanité. Apple n’a clairement rien inventé, Motorola a sorti il y a quelques temps un machin rond (très important le rond), que tout le monde a déjà oublié.

Allez, on va rajouter des trucs, la connexion avec le smartphone qui va piailler via le réseau Bluetooth (je vous laisse imaginer l’hygiène dentaire de Dent Bleue le viking). Déjà le brrrrt de l’iPhone ou les alertes sur l’ordinateur saucissonnent votre temps de cerveau disponible, là, on monte la dose d’interruption à 16h par jour. La montre est de fait un accessoire du téléphone, pas sa remplaçante.

L’écran permet d’afficher trois lignes, et nos gros doigts permettent peu d’interaction. On peut lui causer comme à Kit dans K2000. Le progrès n’est pas encore super flagrant.

On va donc y coller des capteurs. Deux leds pour le rythme cardiaque, un accéléromètre et un gyroscope. Voilà, la montre sait maintenant quand vous glandez ou faites du sport. Elle sait aussi quand vous niquez ou plus simplement votre stress, bref tout ce que votre coeur peut dénoncer.

Apple appelle ça santé, en proposant une image vertueuse, votre montre va vous servir de coach et vous pousser à mettre un short ridicule et des baskets colorés, pour maintenir votre karma à niveau.

Sauf qu’Apple vous connaît, il a votre numéro de téléphone, votre mail, votre carte bleue, votre capacité de concentration, votre position géographique, votre empreinte digitale, votre sexe, et maintenant votre coeur.

Quand Apple parle santé, il pense à assurance santé, et pas à santé tout court. Assurer uniquement les bien portants qui ont de la thune, d’un coup, ça devient beaucoup, beaucoup plus intéressant que de donner l’heure. Enfin, donner, c’est le terme officiel, toujours aussi risible.

";s:7:"dateiso";s:15:"20160531_221226";}s:15:"20160526_210910";a:7:{s:5:"title";s:27:"Do you speak ça va mieux ?";s:4:"link";s:46:"https://reflets.info/do-you-speak-ca-va-mieux/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=34454";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 26 May 2016 19:09:10 +0000";s:11:"description";s:403:"26 mai 2016. Suite à l’opération manche de pioche de la CGT, j’avais séché la précédente manif, ambiance de merde, et surtout pas envie d’être là pour le match retour. L’affaire s’est finalement apaisée. Les manifs saute-mouton, c’est folklorique, mais ce n’est pas terriblement efficace. Donc, cette fois-ci, pour booster un peu la manif, il […]";s:7:"content";s:7174:"

hollande26 mai 2016.

Suite à l’opération manche de pioche de la CGT, j’avais séché la précédente manif, ambiance de merde, et surtout pas envie d’être là pour le match retour. L’affaire s’est finalement apaisée.

Les manifs saute-mouton, c’est folklorique, mais ce n’est pas terriblement efficace. Donc, cette fois-ci, pour booster un peu la manif, il y a une bonne couche de grève dans des secteurs stratégiques. Raffineries, dockers, routiers, centrales nucléaires, journaux papier. La panique des toxicos du pétrole est d’ailleurs belle à voir : 5 fois la consommation normale, juste pour le stress.

Donc, grâce à ce contexte, la manif du jour est de suite beaucoup plus crédible. La foule est très dense, dès la sortie du métro. La tête du cortège, la seconde moitié, quoi, et un assemblage de divers syndicats classiques. J’imagine que l’idée est d’éviter à la CGT la tentation de sortir les manches de pioche. Pour faire les gros yeux à la CGT, ils leur ont collé dans les pattes la FSU, les profs, quoi, ce qui semble logique.

Donc, bon trajet, Bastille-Nation, bonne ambiance, bonne densité, bonne météo. Pas de flic sur le trajet, pas de tension, on a un peu l’impression de voir une manif témoin, comme les maisons du même nom.

Ça n’avance pas vite, mais sans trop non plus piétiner. J’ai quand même la crainte que ce quinquennat ait défoncé réformé la notion de normalité pour une manif. Mais oui, c’est une manif normale : il y a le grand couillon avec son grand panneau coloré à bout de bras au-dessus de la tête. Il s’incruste dans la banderole de tête, va poser devant les CRS. Ce type est une starlette sur la croisette de Cannes. Les bimbos ont leurs seins en plastique, lui a sa pancarte (ainsi que des dettes). Il est un poil reloud avec son omniprésence.

Mais, au tournant du boulevard Reuilly Diderot, on peut entendre les détonations des grenades de désencerclement. C’est grillé pour la manif exemplaire.

On commence à entendre l’hélicoptère jaune en vol stationnaire, pour que son gros oeil puissent surveiller tout ça.

Des panneaux publicitaires sont défoncés puis bombés. C’est ballot, avec la clef, il est possible de changer l’affiche sans rien péter, et ça a bien fonctionné jusqu’à présent. La vitrine Skoda a pris cher, mais n’a pas cédé. Les banques sont de toute façon déjà repeintes, et leurs vitrines sont maintenant des panneaux de bois.

En remontant le boulevard, à chaque gros croisement, il y a des CRS derrière leurs murs à roulette, pour les petites rues, ils sont en retrait, plus discret. Par contre, la foule prend toute la largeur, et les CRS ne s’amusent plus avec leurs inquiétantes remontées de manif par les trottoirs. Il y a d’ailleurs beaucoup moins de casques chez les manifestants, mais les masques à poussières restent universels et intergénérationnels. Ça va mieux. Ça va même tellement mieux que l’on peut arriver jusqu’au MK2, juste avant la place de la Nation. Le FSU avec son micro sur son camion continue son karaoké, il enchaîne son intégrale de l’internationale (avec le couplet censuré anti militariste), un chant féministe et d’autres machins avec du rouge dedans.

Là, ça bouchonne pour de vrai. Il y a toujours ce microclimat sur la place de la Nation, ce gros cumulus qui marque chaque fin de manif. De loin, c’est dur de savoir si c’est du fumigène ou de la lacrymo, le vent est pour nous.

Ah tiens, ils font du tri sélectif sur la place, d’un côté, partent plusieurs volées de déchets recyclables. Au bout d’un long moment, l’autre coté réponds avec des tirs de lacrymo, avec ces jolies traînées en paraboles. M’en fous, le vent est des travers. Ah non, il tourne, raaah, ça pue toujours autant ces conneries, ça pique le nez, les yeux, mais aussi le visage. J’espère qu’ils ne testent pas ces cochonneries sur des animaux, par ce que sinon, BB serait très colère.

La foule commence à refluer, les totos insultent les syndicalistes en les traitant de lâches, les SO sont vexés. Ah tiens, un SO de la CGT qui traite un toto de stalinien. Rah, on avait dit pas les parents pour les insultes. Vexés, les syndicats braillent « On ne recule pas« , et ça marche à peu près.

C’est quand même la première fois que je suis si près de la destination de la manif. Une manif de bout en bout, ce luxe.

De toute façon, comme les rues perpendiculaires sont murées, il faut remonter sur des kilomètres, et stresser l’arrière de la manif, pour pouvoir partir. Donc, s’il y a masse, autant avancer.

Champion du monde, pour la première fois depuis cette vague de manif je peux mettre le pied sur la place, dans une ambiance presque calme. Des street medics apaisent des gens défoncés au gaz, assis par terre. Ça va mieux. Les CRS gardent leur distance, pas de baqueux visibles. Ça va mieux. Ça va mieux, mais j’ai quand même l’impression de traverser une rivière en Amazonie avec les piranhas de chaque côté. Ils sont pénibles avec leur fascination pour les nasses, pour les murs, pour les bouilloires. Comment faire une dispersion sans porte de sortie? Il faut faire un tirage à la roulette, repérer un trou officiel dans les lignes de flics, et avoir confiance dans sa tête de benêt inoffensif pour réussir le test du délit de sale gueule. Bingo, ça passe. Visiblement, ce sont des CRS frais, ils sont étonnement détendus et constructifs.

Ah tiens, je suis dans le vent, ça pique de nouveau, une mémé impotente en terrasse se fait gazer, ça va mieux.

J’imagine bien que la dizaine de détonations corresponds à autant d’éclats de caoutchouc dans les guibolles du début de la manif, il faudra regarder le compte rendu de Taranis news pour avoir un contre point. Mais surtout, ne pas oublier : ça va mieux.

[edit]

Que l’on soit au début ou au milieu de la manif, on voit des choses différentes. Il y a bien eut du sang et des larmes à l’avant, les photos et récits ne sont pas dur à trouver.

";s:7:"dateiso";s:15:"20160526_210910";}s:15:"20160525_170118";a:7:{s:5:"title";s:123:"Rassurons nos lecteurs : contrairement aux rumeurs, les membres de la rédaction de Reflets n’ont pas été pris en otage";s:4:"link";s:136:"https://reflets.info/rassurons-nos-lecteurs-contrairement-aux-rumeurs-les-membres-de-la-redaction-de-reflets-nont-pas-ete-pris-en-otage/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=34446";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 25 May 2016 15:01:18 +0000";s:11:"description";s:336:"Vous avez sans doute lu dans la presse que toute la rédaction de Reflets avait été prise en otage. C’est faux. Nous tenions à rassurer nos lecteurs, les journalistes de Reflets n’ont pas été pris en otage. Nous allons et venons librement, personne ne pointe une arme sur nos tempes, nous ne vivons pas reclus […]";s:7:"content";s:4981:"

otages-2Vous avez sans doute lu dans la presse que toute la rédaction de Reflets avait été prise en otage. C’est faux. Nous tenions à rassurer nos lecteurs, les journalistes de Reflets n’ont pas été pris en otage. Nous allons et venons librement, personne ne pointe une arme sur nos tempes, nous ne vivons pas reclus dans une cave, enchaînés, nous pouvons aller au restaurant ou nous cuisiner de bons petits plats. Tout va bien.

Il y a ces derniers jours une inflation des déclarations sur la prise d’otages en cours. Elle est énorme. Notez bien, ce sont près de 70 millions de personnes à qui l’on a arbitrairement retiré leur liberté. Ils sont sous la contrainte d’un arme et ne peuvent plus quitter leur lieu de rétention. Décidément, le terrorisme est passé à une échelle qui restait jusque là insoupçonnable. Combien de djihadistes au regard injecté de sang a-t-il fallu pour attraper tous les Français, les jeter dans des caves aveugles et humides?

Le sens des mots

De gauche, de droite, tous les politiques parlent de LA prise d’otages en cours. Ce n’est pas une question d’idéaux politiques. Mais c’est une question de vocabulaire. Car les mots ont un sens. Et d’ailleurs ce sens peut varier sensiblement d’un individu à l’autre. Par exemple, l’auteur de ces lignes se fait une idée plus ou moins précise de ce que « être pris en otage » veut dire. Mais les anciens otages au Liban, en Syrie, en Irak, ont certainement une idée plus précise. Il leur est peut-être d’ailleurs plus insupportable de voir leur calvaire être comparé à la gène d’un automobiliste qui ne peut se ravitailler en essence pendant quelques jours ou d’un passager qui ne dispose que d’un train sur cinq pour se rendre à son travail et en revenir pour rejoindre sa famille le soir.

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Au delà du simple sens des mots, il y a les implications, les sous-entendus. Dans l’inconscient collectif, une personne qui en prend une autre en otage est nécessairement quelqu’un qui ne respecte pas les lois, qui ne voit pas l’autre comme un individu, mais au mieux, comme une marchandise. Bref, une personne qui n’a pas grand chose d’humain, quelqu’un qui ne s’intègre pas à la société dans laquelle il évolue. Dire que les grévistes « prennent en otage les Français », c’est sous-entendre qu’ils se placent en dehors des lois et de la société. Presque des terroristes. En ces temps d’Etat d’urgence, il n’y a qu’un pas à franchir pour que les grévistes soient labellisés officiellement et clairement comme des terroristes.

La Démocratie française a déjà muté, comme l’avait fait la Démocratie américaine après le 11 septembre. Elle a perdu son D majuscule et s’est nettement rapprochée d’autre chose, presque d’un Etat policier. Là aussi les mots ont un sens. Parler d’Etat policier ou de dictature pour la France est une insulte à tous ceux qui vivent au quotidien dans ce type de système politique. Méfiance donc. Mais la mutation est en cours, cela est certain. Vers où va-t-on et où la mutation s’arrêtera-t-elle ? Mystère. C’est aux Français de dire où est la limite. Il serait d’ailleurs temps qu’ils le fassent en masse.

 

";s:7:"dateiso";s:15:"20160525_170118";}s:15:"20160525_122204";a:7:{s:5:"title";s:57:"Désolé Stéphane Le Foll, mais il y en a un qui ment…";s:4:"link";s:72:"https://reflets.info/desole-stephane-le-foll-mais-il-y-en-a-un-qui-ment/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=34443";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 25 May 2016 10:22:04 +0000";s:11:"description";s:378:"Ce matin, Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement était affecté à la dure tâche de rassurer les Français sur le fait que le gouvernement contrôle la « situation ». Tout va bien, mieux, même, comme dirait François Hollande. Pénurie ? Quelle pénurie ? Non, non, au pire il y a une « prise en otage » par des gens […]";s:7:"content";s:3016:"

image-pinocchio-7Ce matin, Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement était affecté à la dure tâche de rassurer les Français sur le fait que le gouvernement contrôle la « situation ». Tout va bien, mieux, même, comme dirait François Hollande. Pénurie ? Quelle pénurie ? Non, non, au pire il y a une « prise en otage » par des gens irresponsables qui veulent casser l’amorce de reprise de la croissance. Sur France-Info, donc, Stéphane Le Foll, qui parle comme son patron François Hollande (mêmes intonations), a assuré que la France n’a pas encore commencé à puiser dans ses réserves stratégiques. Juré. La question a été posée clairement, reposée. La réponse était catégorique.

Las… Quelques heures plus tard, un type qui va se faire taper sur les doigts par le gouvernement et qui avait du se lever trop tard pour écouter la voix officielle de la France (c’est pas rien ça, hein, c’est sérieux, important, il faut toujours écouter la Vérité formulée par le porte-parole du gouvernement), a assuré… Le contraire.

Francis Duseux, président de l’Union française des industries pétrolières (UFIP), a expliqué, tranquillou, que « depuis deux jours, comme il y avait des problèmes de fonctionnement de raffinage, de déblocage de dépôts, on a, en collaboration avec les pouvoirs publics et sous l’entier contrôle de l’Etat, commencé à utiliser les stocks de réserve ».

Mentir, ce n’est pas si grave au fond. Ce qui est ennuyeux, c’est quand ça se voit comme un éléphant dans un couloir. Pourquoi ? Parce que la confiance, cela prend beaucoup de temps a gagner et cela se perd à la vitesse de la lumière. En outre, lorsque cela se voit, les gens ont une impression désagréable : celle d’être pris pour des cons.

";s:7:"dateiso";s:15:"20160525_122204";}s:15:"20160525_102113";a:7:{s:5:"title";s:26:"Le travail : parlons-en…";s:4:"link";s:43:"https://reflets.info/le-travail-parlons-en/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=34425";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 25 May 2016 08:21:13 +0000";s:11:"description";s:352:"Une partie de la population se fâche contre la régression réforme du droit du travail — instiguée et passée en force par le gouvernement socialiste — mais peu de médias traitent le fond du sujet, pourtant central, celui du… travail. Justement. Le travail, c’est la justice ? Dans un pays riche, industriel et développé, le […]";s:7:"content";s:10484:"

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Une partie de la population se fâche contre la régression réforme du droit du travail — instiguée et passée en force par le gouvernement socialiste — mais peu de médias traitent le fond du sujet, pourtant central, celui du… travail. Justement.

Le travail, c’est la justice ?

Dans un pays riche, industriel et développé, le travail est un enjeu de société crucial. Toute la société française repose sur l’activité de production, qu’elle soit de biens ou de services, et ce, pour une raison simple : le modèle de société actuel est issu de la révolution industrielle, et s’est renforcé au cours du XXème siècle par des luttes sociales. La santé, l’éducation, les transports, les loisirs, l’alimentation, toutes les activités indispensables à la cohésion et au bon fonctionnement de la société sont dépendants du travail de millions de personnes qui produisent ces biens et ces services. Cette évidence n’est pas forcément claire dans d’autres pays, qui fonctionnent à l’aide de rentes tirées des énergies fossiles extraits de leur sol, l’utilisation de travailleurs étrangers expolités et sans droits, ou encore du refus de certains d’Etats d’investir pour les infrastructures de base.

En France, les personnes travaillent, en retirent un revenu, en reversent une partie à la collectivité (l’Etat) qui investit dans les infrastructures, puis ils consomment des biens et services qui rapportent des revenus à ceux qui les vendent, etc… La règle établie jusqu’alors est simple : travailler correspond à avoir une activité rémunérée dont une partie est retirée au travailleur pour payer des cotisations sociales, taxes et autres impôts qui permettent de bénéficier d’une somme de services et protections au sein de la société. Le travailleur à des droits et des devoirs, tout comme l’employeur. Jusque là, tout va bien…

L’étrange renversement des valeurs

Ce qui est survenu en quelques décennies est un mouvement de fond déjà ancien et propre au systèmeme économique en place, mais il est fondamental. Ce mouvement est le basculement de la part du travail vers celle du capital, et au delà, de l’inversion des valeurs. Pour faire simple : plus vous êtes en charge de produire le bien ou le service d’une entreprise publique ou privée, donc au cœur de ce qui crée de la valeur dans la structure, moins votre revenu est élevé. À l’inverse, moins vous êtes productif, donc plus vous êtes éloigné de la fabrication, du travail concret que votre entreprise fournit, plus votre revenu est élevé.

Prenons l’exemple de n’importe quelle société de service, comme un call-center. Ce que produit une entreprise de ce type est simple à envisager : un service par téléphone à des usagers. Il faut donc des opérateurs qui répondent à des clients par téléphone. Sans les opérateurs, l’entreprise n’existe pas. Il y a bien entendu d’autres salariés nécessaires au fonctionnement du service, comme les commerciaux, les comptables, mais dans des mesures moindres que les opérateurs. En réalité, une fois l’entreprise lancée, si l’on ne gardait que les opérateurs, le service pourrait parfaitement fonctionner sans commerciaux. Sans superviseurs. Sans gestionnaires. Sans chef. Avec les comptables, mais pas plus. La réalité que chacun connaît est que le moins payé dans ce type d’entreprise est celui qui effectue tout le travail nécessaire à créer la valeur… intrinsèque à l’entreprise. Les mieux payés le seront au fur et à mesure de leur inutilité dans la structure. Le comptable, utile, (encore que les progrès de l’nformatisation permet de relativiser leur activité) sera un peu mieux payé, mais nettement moins que le commercial, relativement inutile.

C’est donc lorsque nous arrivons tout en haut, dans le cercle des dirigeants, qui ne produisent jamais aucune valeur intrinsèque, que les plafonds de salaires explosent. Sachant que sans ces dirigeants, la valeur continuerait à se créer.

Dans un supermarché, une usine de voitures, une station service : moins vous êtes au cœur de l’activité, moins vous créez de valeur directe dans l’appareil de production, mieux vous gagnez votre vie, plus votre salaire est élevé. Ce constat est important pour plusieurs raisons : la première est que la valeur du travail s’est inversée. La deuxième est que l’échelle de revenus ne correspond absolument plus à la réalité sociale.

Travailler sans métier, là est l’avenir

La dichotomie perverse du système en place à été très bien vendue à grands coups de discours martellés de façon systématique, pour éviter de questionner le fond du problème. Celui de la captation des richesses issues du travail par une classe minoritaire.

Lorsque l’on parle des personnes qui travaillent, le mot « travailleurs » peut être utilisé. Il l’est de moins en moins pour une raison simple : ce terme fait ressortir l’énormité de l’injustice en place. Un travailleur à un métier qu’il exerce. Que ce métier soit peu ou très qualifié ne change rien au fait que le travailleur a une activité référencé, connue, avec une formation qui s’y affère, etc…

Pourquoi ne parle-t-on pas de travailleurs quand il est question des « patrons », des cadres dirigeants, de toutes les personnes à hauts salaires qui ne participent pas directement à la création de valeur ? Parce qu’ils n’en sont pas, des travailleurs. Il n’ont en général pas de métier établi qu’ils exercent. « Patron » n’est pas un métier (ni entrepreneur), cadre dirigeant est une fonction. Mais que fait-il exactement ce cadre dirigeant ? Où est son métier concret ?

Plus vous savez effectuer une tâche professionnelle précise, que votre métier est connu, établi, moins vous pourrez bénéficier d’un bon revenu. Le cas des rédactions est amusant à traiter : les articles, sujets antennes, sont produits par des journalistes, majoritairement précaires. Ils sont les moins bien payés de la rédaction. Sauf que sans eux, pas de média. Toutes les personnes qui ne descendent jamais dans la salle de rédaction, ne produisent jamais rien pour le média, n’ont jamais la main sur les sujets et la ligne éditoriale, sont les mieux payés de l’entreprise. La promotion salariale des individus passe par la capacité à ce qu’ils soient de plus en plus incompétents et improductifs. Cet état de fait à été théorisé dans les années 70 sous le nom de principe de Peter.

L’avenir salarial appartient  donc à ceux qui ne savent rien faire et ne produisent rien. Ce sont eux qui captent la majorité de la richesse produite. Dans une logique absurde qui tue la créativité, l’envie de faire, et inverse le mérite professionnel. Comment est-il possible de continuer à parler de travail dans ces conditions ?

Recréer une logique de la valeur

Face à ces constats, confortés par les discours médiatiques sur la « valeur des patrons » — qui si elle doit être « peut-être un peu régulée « ne peut être remise en cause selon eux — dont les salaires peuvent atteindre 400 fois le salaire le plus bas de leurs entreprises, le combat est inégal. Il a été admis que les salariés qui effectuent des tâches indipensables pour la production de l’entreprise sont des sous-merdes qu’on doit payer le minimum, et que ceux qui les « dirigent » peuvent se payer chaque mois plusieurs années de salaires des premiers. Celui qui a le « pouvoir de décision », la fonction sans métier établi est celui qui vaut le plus, celui qui agit, exerce son métier, vaut le moins.

Pourtant, il est possible de créer des structures autres.

La scop est une structure coopérative où chaque salarié est actionnaire. Tout le monde est « patron » dans une scop. Cela ne signifie pas que tous les salaires doivent être les mêmes. En fonction de la difficulté des tâches exercées, des qualifications requises, des disparités de salaires peuvent bien entendu exister, mais elles sont déterminées par l’ensemble des salariés, qui de toute manière sont intéressés aux bénéfices de l’entreprise. La logique de la valeur n’a rien à voir dans une structure où chaque salarié est actionnaire. Où chaque voix compte. Où chaque métier peut s’exprimer au sein du conseil d’administration.

Réformer le travail en France pourrait être une bonne chose. Surtout si un gouvernement de gauche s’y attelait, puisque la gauche est censée transformer la société pour aller vers une plus grande équité, créer les conditions d’une lutte contre les injustices sociales, et participer à une mise en cause effective de la captation du capital par ses détenteurs. Redistribuer. Rendre les salariés actionnaires. Orienter vers la détention participative, à l’intéressement, à la prise de décision des salariés dans l’orientation des entreprises et l’équilibre des salaires.

Ce serait beau, non ?

Le travail est central pour l’équilibre d’une société. Surtout quand il en manque. Tenter de réduire les droits des salariés, les humilier encore plus en donnant plus de pouvoirs aux improductifs détenteurs du capital [ou asservis à leur cause] est une très mauvaise idée. Au point que c’est l’équilibre de la société tout entier qui pourrait être brisé.

L’éloge du travail dans la bouche de ceux qui n’ont jamais exercé aucun métier est une provocation. Jusqu’où pourra-t-elle être soutenue ?

";s:7:"dateiso";s:15:"20160525_102113";}s:15:"20160521_110237";a:7:{s:5:"title";s:52:"Évasion fiscale, colère sociale et picotement anal";s:4:"link";s:72:"https://reflets.info/evasion-fiscale-colere-sociale-et-piquotement-anal/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=34418";s:7:"pubDate";s:31:"Sat, 21 May 2016 09:02:37 +0000";s:11:"description";s:489:"L’administration fiscale va ouvrir 3 nouveaux centres fiscaux pour accueillir des « repentis fiscaux », vous savez, ces gens qui font de « l’optimisation fiscale » (quand ils ne volent tout simplement pas l’Etat), comme nous faisons de « l’optimisation culturelle » quand nous partageons un mp3 en P2P. Ces « repentis fiscaux » ont grugé la France et les français, ils sont […]";s:7:"content";s:2442:"

bercyL’administration fiscale va ouvrir 3 nouveaux centres fiscaux pour accueillir des « repentis fiscaux », vous savez, ces gens qui font de « l’optimisation fiscale » (quand ils ne volent tout simplement pas l’Etat), comme nous faisons de « l’optimisation culturelle » quand nous partageons un mp3 en P2P.

Ces « repentis fiscaux » ont grugé la France et les français, ils sont loins d’être étrangers à la période de violence sociale que nous vivons. Et on leur déroule un putain de tapis rouge ?!

C’est à vomir.

C’est l’impunité la plus totale pour ces « repentis » qui ont pourtant commis un vrai délit, un délit bien plus grave qu’une mère qui a du mal à boucler ses fins de mois et qui ira voler un steak dans un supermarché pour son gosse. Pour elle, aucun passe-droit, on la traînera devant les tribunaux… mais pour eux, ces 45 000 connards qui vont planquer leurs millions dans des paradis fiscaux, rien.

Ça me fait mal au cul, ça me fout en colère. Nous sommes des millions à être en colère, des millions de victimes, pendant plusieurs années, d’une pression fiscale et sociale qui s’exerce sur nous à cause de ces 45 000 voleurs, nous sommes des millions de victimes et nous devrions même en ce sens porter plainte.

Si le verrou fiscal de Bercy ne saute pas, c’est l’équilibre social qui finira par sauter, et on en retrouvera collé au plafond.

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Le patron de la Direction générale de la sécurité intérieure, Patrick Calvar, a été auditionné le 10 mai dernier par la Commission de la défense nationale et des forces armées.
Sur le chiffrement des communications, et suite aux attentats de Bruxelles, le chef des renseignements français a expliqué « qu’aucune interception n’a été effectuée » mais que si ça avait été le cas, « même une interception n’aurait pas permis de mettre au jour les projets envisagés, puisque les communications étaient chiffrées sans que personne ne soit capable de casser le chiffrement« .
Le patron de la DGSI conclut ainsi : « Je crois que la seule façon de résoudre ce problème [du chiffrement] est de contraindre les opérateurs ».
La logique est sauve avec la DGSI, puisque même quand ce service n’intercepte « rien », ça ne sert de toute façon à « rien » puisqu’il y aurait… le chiffrement. L’enquête a montré que des sms non chiffrés avaient été échangés par les terroristes, mais ça, Patrick, ça ne l’intéresse pas.
La DGSI, ce service bien français, qui fonctionne au conditionnel…
";s:7:"dateiso";s:15:"20160519_193434";}s:15:"20160512_200333";a:7:{s:5:"title";s:21:"Do you speak lacrymo?";s:4:"link";s:42:"https://reflets.info/do-you-speak-lacrymo/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=34398";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 12 May 2016 18:03:33 +0000";s:11:"description";s:382:"Bon, j’ai entendu le passage du 49-3 en direct, comme on écouterait un match de foot, en croyant jusqu’au bout qu’il se passerait quelque chose, genre la station Mir qui tombe juste devant l’Assemblé Nationale. L’annonce du report des votes, déjà, ça laissait peu d’espoir, et le suspens n’a pas été long. Passage en force. […]";s:7:"content";s:7099:"

Bon, j’ai entendu le passage du 49-3 en direct, comme on écouterait un match de foot, en croyant jusqu’au bout qu’il se passerait quelque chose, genre la station Mir qui tombe juste devant l’Assemblé Nationale. L’annonce du report des votes, déjà, ça laissait peu d’espoir, et le suspens n’a pas été long. Passage en force.

Gros bazar devant l’Assemblée, le pont est bloqué, grosse pluie. Grosse flemme, je rentre, et je rate la fête de la lacrymo et de la grenade à broyer les couilles.

Nuage de lacrymo et parapluies

Nuage de lacrymo et parapluies

Donc, manif officielle ce jeudi, jour de vote de la motion de censure. Les frondeurs se sont humiliés à deux voix près, il n’y a aucune chance pour celle posée par l’UDI et LR.

Le trajet de la manif est atypique. Denfert – Assemblée. Dans le quartier des cols marguerite et jupes plissées.

Bon, yet another manif, on retrouve les mêmes pancartes, banderoles et groupes. Par contre, la foule est très mélangée, que ce soit les tranches d’âges ou la répartition hommes/femmes. Le casque est très tendance, avec du scotch dessus, pour désigner les journalistes ou les médics, ou sans rien.
Une proportion étonnante de masques divers, pour respirer. Du masque à poussières au masque à gaz en passant par l’écharpe de supporteur ou le keffieh. Et les masques, c’est pour tout le monde, on a dépassé le stade du distinguo entre le vilain casseur et de la mémé militante : masques pour tout le monde. La lunette de piscine reste un classique, tout comme le masque de ski, plus impressionnant.

Un rigolo distribue des bouts de PQ et met du citron dessus. Quelle idée saugrenue. Ah tiens, un gros nuage blanc, alors que je suis en milieu de manif, côté syndicat, et donc du côté des gentils comme l’a bien précisé la Préfécture de Police. Ah oui, ça pue, ça pique, ça pleure, ça tousse. Pas si saugrenue que ça son idée.

Les trajets innovants sont toujours stressants. On ne connaît pas forcément les voies de sorties, ni même si on est proche de la destination ou pas. Des toutes façons, au bout d’un moment, il n’y a plus de voies d’échappatoires, les rues adjacentes sont bloquées avec des murs de plexis maintenus par une espèce de parapluie géant, installé au cul d’un camion bleu marine. On a passé le stade du mur de CRS avec qui les petits vieux ou les poussettes peuvent négocier, là, on a un mur, grillage + plexi, comme au zoo. On ne négocie pas avec un mur.

Ça commence à bouchonner devant l’église Saint-François-Xavier. La fin du trajet est proche, le camion de la CGT, à ma hauteur, annonce qu’ils vont plier le gros champignon, et annoncer la dispersion. La place est super pleine, je ne sais où je suis, ni ce qu’il se passe. Situation des plus classiques. Oh, un envoi de grenade lacrymo, en cloche. La fascination de ces tirs sur les manifestants est comparable aux feux d’artifice sur les zombies de Romero. Sauf que là, c’est en odorama, et ça pique très fort. La place était tranquille, remplie, mais sans tension, sans bruits, et pouf, en welcome bonus, les lacrymos.

C’est gentil de demander la dispersion sur une place avec les issues verrouillées. Bon, le boulevard tourne et revient en arrière, et on débouche devant l’église, faisant juste une petite boucle. Voilà, nassé, avec le reste de la manifestation, bien dense, qui arrive.

Il est juste 16h, autant attendre un peu l’heure du vote, au moins. Glandouillage sur le téléphone. Ah tiens, il y a deux réseaux HSBC. La banque est à l’autre coin de la place, et elle a été repérée. C’est écrit « Panama papers », en gros, dessus, à la bombe, en rappel à ceux qui ne suivent pas l’actualité. Bon, ça commence à se remplir, l’énervement à monter. Ah tiens, une volée de bouteilles et autres projectiles en direction de la banque. OK, j’ai fait mon quota et je n’aime pas les tonfas, je prends la seule voie ouverte, avec juste quelques gardes mobiles trop espacés pour bloquer quoique ce soit.

C’est normal, ils bloquent un peu plus bas. Donc, ils dispersent la manif à la lacrymo, ET ils bloquent les voies de sorties. Ils doivent compter sur l’évaporation, ou un truc comme ça. Mais c’est mal fichu, ils sont suffisamment nombreux pour empêcher de passer, mais trop peu pour nous empêcher d’insister. Ils ont surtout compris que leur position n’est pas légitime, pour ne pas dire absurde. La foule se densifie, et n’est pas impressionnée par les playmobils, paf, un passage s’ouvre, une vague de manifestants peut passer.
Ils n’ont rien trouvé de mieux que de filtrer, et donc de refermer derrière la première vague. Sauf que les gens qui sont passés ne rentrent pas gentiment voir les images du 20h dans leur maison, ils restent juste derrière. Les CRS se retrouvent, trop peu nombreux, avec des gens devant et derrière. C’est une très bête idée, il faut le reconnaître.

Ça commence à chanter « Laissez les passer » et à taper des mains. Une foule qui agit en cadence, ça change tout de suite l’ambiance. Des syndicalistes passent un peu en force, avec leur camionnette. Un CRS est vexé, il sort son Baygon vert, enfin, son gros spray pour en arroser un, un bon coup de 49-3 dans la gueule. Sauf que la cible, c’est une ménagère de plus de 50 ans, pas un dangereux zadistes, classique punching-ball. Ses collègues syndicalistes en gilet orange lui rincent le visage à grande eau, à la bouteille, pendant que les gens filment la scène au téléphone. Voilà, pour l’exemple, une femme, âgée. La pédagogie du CRS.

Bon, ça vire au vinaigre, j’ai eu ma dose. Dans le métro, des annonces de stations métros bloquées, de part et d’autre de l’Assemblée Nationale, il y a donc eu du monde, malgré la fatigue, le temps de merde et le passage en force de la loi.

Par contre, la fable du gentil manifestant encadré par les syndicalistes responsables, et les vilains casseurs qui cassent une si belle ambiance, ça va être dur à vendre.

";s:7:"dateiso";s:15:"20160512_200333";}s:15:"20160508_083609";a:7:{s:5:"title";s:102:"Néolibéralisme et post-colonialisme sont dans un bateau, et #NuitDebout tombe à l’eau… ou pas ?";s:4:"link";s:111:"https://reflets.info/neoliberalisme-et-post-colonialisme-sont-dans-un-bateau-et-nuitdebout-tombe-a-leau-ou-pas/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=34372";s:7:"pubDate";s:31:"Sun, 08 May 2016 06:36:09 +0000";s:11:"description";s:389:"Vouloir envisager les blocages d’un pays comme la France en contester les politiques, se positionner comme défenseurs d’une alternative de société, tout en faisant l’économie d’une synthèse politique globale… est un peu casse-gueule, voire suicidaire. Le mouvement Nuit Debout se cherche, creuse des pistes de réflexion, tente de mener une analyse de fond sur les […]";s:7:"content";s:14907:"

Vouloir envisager les blocages d’un pays comme la France en contester les politiques, se positionner comme défenseurs d’une alternative de société, tout en faisant l’économie d’une synthèse politique globale… est un peu casse-gueule, voire suicidaire. Le mouvement Nuit Debout se cherche, creuse des pistes de réflexion, tente de mener une analyse de fond sur les problèmes graves qui touchent la société française, mais se refuse pourtant à faire émerger un mot d’ordre clair, à établir une vision politique permettant un ralliement plus massif de toutes les couches de la populations pouvant adhérer à la pensée du mouvement.

Le refus de la hiérarchie — parfaitement compréhensible et souhaitable  au sein du mouvement — mène pourtant, jusqu’alors, à une impossibilité de hiérarchiser les idées. Si tout se vaut, si chaque parole est équivalente, que rien ne doit émerger plus qu’autre chose, le résultat des commissions de Nuit Debout est plus proche de la soupe mixée, ou chaque ingrédient s’est tellement bien mélangé que l’on ne peut plus savoir de quoi la soupe est constituée. Est-il possible de faire avancer — et faire croitre — un mouvement horizontal, non-hiérarchique et potentiellement apolitique — pourtant demandeur de changements — en refusant de proposer une feuille de route politique, un projet rassembleur ?

Que dénonce Nuit Debout ?

Créé à la suite des mouvements sociaux contre le projet de la Loi Travail, les citoyens participant à Nuit Debout sont unanimes pour dénoncer l’écrasement potentiel ou vécu des salariés par [de nombreuses] entreprises, la toute puissance du capitalisme financier et la collaboration active de la classe politique pour renforcer ces phénomènes. De façon plus claire, plus intelligible, Nuit Debout dénonce la main mise du néolibéralisme sur la société. Le néolibéralisme n’est pas une invention sémantique tordue — n’en déplaise aux défenseur d’un libéralisme politique humaniste et émancipateur — mais un constat basé sur des politiques économiques et sociales.

Le néolibéralisme ne veut pas réduire le pouvoir de l’Etat pour libérer les citoyens de son joug. Le néolibéralisme est piloté par des Etats, des superpuissances, et sa seule ambition — déjà partiellement accomplie — est  de transformer toute chose en marchandise. Les hommes et les femmes comme la culture, les relations, la santé, l’éducation ou encore, les biens communs.

Cette idéologie qui ne se nomme pas elle-même, est en action de façon constante depuis 25 ans grâce à la création ou l’augmentation des capacités d’action d’institutions internationales tels le FMI, l’OMC, la Banque mondiale, aidé par la Commission de Bruxelles, d’accords commerciaux transnationaux (TISA, ELENA, Traité transpacifique), de la BCE,  de la FED, de toutes ces structures qui travaillent en permanence à donner le maximum de pouvoir aux firmes géantes transnationales, et par ricochet au système financier mondial. La volonté commune et avérée de ces organisations et entreprises géantes, vérifiée par les faits, est l’abolition de tous les droits récemment mis en place puisqu’ils limitent l’expansion des dites firmes : droits sociaux, environnementaux, de douanes, de santé, de protection des biens publics, etc.

Ce simple constat, qui n’a pas de frontière politique, partagé par des électeurs de droite comme de gauche — mais nié par la majorité des élites politiques de droite comme de gauche puisqu’elles-mêmes achetées par les bénéficiaires du néolibéralisme — est le cœur du problème dénoncé par Nuit Debout. La situation économique, sociale, politique française (et au fond désormais de quasiment toutes les sociétés de la planète) est entièrement dépendante de l’invasion du néolibéralisme dans toutes les strates du fonctionnement du pays, invasion effectuée par étapes successives depuis bientôt 3 décennies. Avec en tâche de fond, un post-colonialisme qui ne s’éteint pas. Ce sont ces deux phénomènes que Nuit Debout dénonce, sans les nommer clairement : Néolibéralisme et post-colonialisme.

De la hiérarchie… des idées

Refuser toute idéologie signifie en réalité refuser toute idée du monde. Idéologie ne veut pas dire adhésion à une idéologie politique établie. Et pour autant, affirmer une idéologie est indispensable pour n’importe quel mouvement social. Il est d’ailleurs possible de créer une idéologie. Etre anti-capitaliste n’est pas la même chose qu’être opposé au néolibéralisme. Ne pas faire la nuance entre les deux est une faute d’appréciation qui oriente et amalgame deux phénomènes — qui bien que liés — ne sont pas similaires. Vouloir une société française sans capitalisme est amusant et intellectuellement — pourquoi pas — très valorisant, mais totalement absurde et improductif du point de vue politique et économique. Aucun groupe — même important — voulant une sortie du capitalisme ne peut y parvenir et n’y est parvenu, pour la simple et bonne raison qu’aucune condition ni proposition alternative crédible n’existent, et que la société française est tout sauf en vase clos.

La sortie du capitalisme ne pourrait se faire que de façon mondiale, sous l’impulsion impérieuse et très certainement contrainte des puissances capitalistes elles-mêmes, puissances qui seraient alors très certainement en train de s’écrouler. Le néolibéralisme, par contre, lui, peut tout à fait être démoli, mis à l’index, écarté, démonté — chacun peut choisir le terme qu’il souhaite — afin d’orienter le « système capitaliste » vers autre chose. Les sociétés humaines ne pourront que s’en porter mieux, malgré le désarroi d’une poignée d’actionnaires milliardaires. Un capitalisme social, à visage humain, coopératif est-il possible ? Très certainement. Faut-il encore l’admettre.

Pourquoi Nuit Debout ne revendique-t-il pas de façon centrale son opposition au néolibéralisme ? Avec des propositions politiques claires pour étayer cette première brique idéologique : les contrôles fiscaux des multinationales généralisés, une harmonisation européenne du droit du travail vers le haut, une charte européenne des « droits incontournables » (environnement, santé, éducation, etc), des tribunaux spéciaux pour les « entreprises voyous » avec protection totale des lanceurs d’alerte, le contrôle des banques et des lois bancaires de séparation des activité de dépôt et d’affaires, l’interdiction pure et simple des sociétés offshore et des transactions avec les paradis fiscaux… Cette liste n’est en aucune manière exhaustive, mais ceux qui discutent, écoutent, échangent, sur les places françaises devraient facilement pouvoir sortir des propositions politiques réalistes et applicables de ce type ?

Dire tout haut ce qui ronge la société

Le post-colonialisme est un deuxième enjeu idéologique qui semble majeur dans le mouvement Nuit Debout. Parce qu’il est entièrement lié à la progression et la justification du néolibéralisme. Ce phénomène est à la fois politique, économique et social. Le principe du post-colonialisme est simple : laisser les pays impérialistes ex-détenteurs de colonies continuer à gérer les pays décolonisés — ainsi que les personnes immigrées issus des ex-colonies — sur un registre équivalent à la période coloniale. En moins visible au sein des pays impérialistes, de façon parfaitement assumée dans les ex-colonies, via les firmes internationales et leur cortège de corruption et d’asservissements des travailleurs pauvres.

La fin de la Françafrique, annoncée par Sarkozy, puis Hollande est encore un vieux pieux, une promesse politique non tenue. La société égalitaire tant vantée par les défenseurs de la République « une et indivisible » continue d’entretenir les discriminations quotidiennes les plus criantes. Tant que l’indigène ou l’enfant d’indigène resteront des « citoyens inférieurs », sur qui tous les soupçons peuvent peser — puisque aucune loi n’interdit les discriminations sur les contrôles d’identité, n’empêche les recrutements sur critères ethniques ou géographiques, ou le refus de logement basées sur l’origine — la société française continuera de s’éteindre lentement dans l’entre soi. L’innovation, politique, économique, sociale, quelle qu’elle soit ne peut survenir que si tous les acteurs d’une société sont incités à participer. Ecarter des millions de personnes par la discrimination empêche le dynamisme, crée des tensions, épuise les personnes concernées et divise la population.

Recréer du lien social passe par l’abolition de tous les post-colonialismes encore en activité, qu’ils soient internes à la France ou exportés à l’étranger. Un projet humaniste, progressiste, moderne ne peut faire l’économie de traiter ces phénomènes. Parler de ce problème et convaincre les foules est certainement moins évident, mais après tout, en quoi la dénonciation du post-colonialisme et de ses effets dévastateurs serait-il réservé à un bord politique ? Le camp d’été réservé aux « non-blancs » qui s’annonce (et donc interdit aux « blancs ») organisé par un groupe d’activistes de Nuit Debout est une réponse fortement décalée et inquiétante face à ce sujet. Il n’est pas certain qu’en réalisant de telles opérations ségrégatives, ceux qui dénoncent le post-colonialisme remportent l’adhésion du plus grand nombre.… De la même manière, les réunions non-mixtes sont le meilleur moyen de fermer toute action collective positive et rassembleuse.

Nuit Debout pourrait transformer l’essai… ou pas

Ce n’est peut-être pas aux gens qui squattent les places de créer une structure « force de proposition ». Mais ceux qui la créeraient pourraient en tout cas indiquer qu’ils sont inspirés par Nuit Debout. Un collectif politique, oui, avec des gens, dont des « jeunes », issus de tous les milieux, inconnus des médias, comme de nombreux intervenants de Nuit Debout : travailleurs sociaux, économistes, ouvriers, intermittents, salariés, sans-emploi, entrepreneurs, universitaires…

Le principe ? Etablir une proposition « d’alternative politique réaliste », ce qui est appelé en général un « programme ». Nuit Debout continuerait son expérience par les discussions, pendant que le parti  (ouh, un gros mot, mais Madame Michu, elle, elle a besoin de comprendre, et un parti politique, elle comprend…) de  la« Politique debout » ( oui, le PD, ça claque) irait lui, au casse-pipe médiatique… puis électoral. Si le système le lui permet (parrainage, temps de parole, etc) ? Pas besoin de se positionner sur l’échiquier politique, puisque de toute manière, en 2016, plus personne n’est en mesure de savoir qui est à gauche ou à droite. Ce qui n’a d’ailleurs plus aucun intérêt.

Certains croient que cette option politique ne « peut jamais rien changer », que « c’est mal », sauf qu’en France, ça n’a jamais été tenté. Et que toutes les autres solutions faites de mouvements militants, quels qu’ils soient, n’ont jamais produit aucun changement significatif. Comme disait Coluche : »Le système, pour l’enculer, faut rentrer dedans ». Rester à côté du système, en mode tailleur et secouage de mains, c’est marrant un moment, mais ça peut quand même vite retomber dans les oubliettes de l’histoire. Et surtout finir par convaincre les foules, que Nuit Debout, c’est « rien que des beatniks qui foutent rien et passent leur temps à discutailler ».

Il est donc possible d’instiguer cette mutation des idées depuis Nuit Debout vers la politique, en douceur, aidé par plein de gens bienveillants de tous bords (la confédération paysanne est venu à Nuit Debout, comme Edgar Morin, voir vidéo ci-dessous) — qui pourraient très bien comprendre et soutenir le sens de la chose — ou bien, continuer de refuser de « jouer le jeu politique ». Avec un risque très élevé, dans ce dernier cas, de se retrouver à genoux, les pantalons baissés et quelques représentants de la force publique derrière soi. Pas bienveillants du tout. Le tout orchestré d’une main de maître par qui l’on sait.

Mode gonzo on : C’est un choix à faire, ou pas.  C’est en tout cas, [pour moi], un passage incontournable pour empêcher l’extinction du mouvement et de ses idées. J’en ai la conviction, conviction qui peut, il va sans dire, ne pas être partagée par tous (spéciale dédicace à Benjamin B), mais que je partage avec moi-même. Mode Gonzo off

Sachant qu’Edgard Morin pense lui, qu’il « ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs, et commencer par se reconnaître, se rassembler, pour que le mouvement établisse une charte, afin de devenir un lobby (…) Il faut avoir une finalité électorale, mais simplement municipale par exemple » dit le sociologie-philosophe, qui ne refuse pas qu’il y ait un candidat à la présidentielle mais « de manière symbolique « . En gros, pour Morin, il faut continuer à penser, sans rentrer dans « des formules électorales ».

La problématique du néolibéralisme et de la manipulation des masses, ce « néototalitarisme », est pointé du doigt par le deuxième philosophe, Vincent Cespedes qui explique qu’il y a une nécessité à changer la donne politiquement, une fois la « conscientisation » des gens effective.

Bref, alors que #GlobalDebout arrive, le 15 mai, Nuit Debout, même s’il est malmené par les médias (à la solde de la classe politique ?) qui n’arrêtent pas depuis deux jours d’annoncer que les « Français ne soutiennent plus Nuit Debout, qu’à 49% (sic) », peut devenir une force qui compte.

Si une convergence, pas seulement des luttes, mais des idées, des aspirations, se crée, avec un ensemble plus large, international ? Et qu’une offre politique, peut-être pas sous forme  dans un premier temps  de parti politique, survient ? Pour permettre à des millions de personnes — qui veulent une autre société et détestent le « néototalitarisme » en marche — de se raccorder au mouvement. Et peser. Pour faire changer la donne ?

Pourquoi pas ?

";s:7:"dateiso";s:15:"20160508_083609";}s:15:"20160504_185556";a:7:{s:5:"title";s:55:"Le détournement d’attention comme méthode politique";s:4:"link";s:72:"https://reflets.info/le-detournement-dattention-comme-methode-politique/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=34367";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 04 May 2016 16:55:56 +0000";s:11:"description";s:403:"C’est une technique pratiquée dans les arts martiaux depuis la nuit des temps : le détournement d’attention. Un mouvement détourne l’attention de l’adversaire qui est alors frappé à un autre endroit. L’attaquant peut espérer terminer ainsi le combat. Il existe des variantes plus ou moins élaborées, mais la plus courante est celle de l’attaque dans […]";s:7:"content";s:8705:"

ghosn-renaultC’est une technique pratiquée dans les arts martiaux depuis la nuit des temps : le détournement d’attention. Un mouvement détourne l’attention de l’adversaire qui est alors frappé à un autre endroit. L’attaquant peut espérer terminer ainsi le combat. Il existe des variantes plus ou moins élaborées, mais la plus courante est celle de l’attaque dans l’attaque. Le cerveau est bien fait. S’il peut parer une attaque, il a plus de mal pour en arrêter deux simultanées. Trois, cela devient impossible. Il semble bien que nos politiques aient appris des arts de combat et qu’ils usent à outrance du détournement d’attention. Nicolas Sarkozy en avait un art subtil. Il avait choisi la méthode du deux pas en avant, un pas en arrière (si vous savez compter, vous avez compris qu’il a avancé d’un pas en mimant une retraite) tout en lançant une nouvelle attaque, généralement un incongruité plus grosse que la précédente, ce qui masquait le pas en avant réalisé. François Hollande et Manuel Valls ne sont pas en reste.

Alors que les journaux relatent chaque jour un peu plus les brutalités policières contre les manifestants opposés à la Loi El Khomri, vient de surgir un nouveau « sujet » qui tourne en boucle et déclenche une pluie d’avis d’experts plus ou moins sérieux. C’est le salaire de Carlos Ghosn. Sujet de Une du la newsletter éco du Monde.fr.

Tu vas voir ma loi !

Et si la couverture du sujet faiblit, pas de souci, une déclaration martiale d’un ministre suffit à la relancer. Aussitôt pensé, aussitôt fait avec Emmanuel Macron, chantre de la justice sociale, qui menace les grands patrons de légiférer s’ils ne savent pas modérer leurs ardeurs à s’augmenter et se payer des sommes faramineuses. Fouyouyouille… La trouille des grands patrons… L’intérêt des rédactions ! Le fera-t-il ? Que se passera-t-il ? Les grands patrons vont-ils plier ? Pourront-ils se passer de leurs millions d’argent de poche ?

Oui, sauf que voilà, ce n’est absolument pas un sujet neuf. François Hollande avait déjà lancé cette menace en 2013 en annonçant un projet de loi sous deux semaines. C’est long deux semaines qui durent près de quatre ans.

Ce qui est intéressant, c’est ce qui se passe ailleurs. Là ou l’attaque arrive.

Il suffit de regarder avec attention pour le découvrir.

Bien entendu, on peut immédiatement penser aux manifestants qui se font largement tabasser, gazer, arrêter, juger en comparution immédiate [Lien Mediapart- paywall] (cette justice de luxe ). Ce sont les premières victimes de ce détournement d’attention. Pendant que la presse parle du salaire de ce pauvre monsieur Ghosn, elle parle moins des violences policières soutenues et encouragées par le gouvernement de Manuel Valls.

Mais il y a mieux. La crise à venir. Celle qui va achever les populations des pays dits « riches ». Le système capitaliste produit des crises à intervalle plus ou moins réguliers. Elles sont généralement le produit de bulles spéculatives. Un produit voit son prix augmenter de manière hallucinante pendant quelques années, puis la bulle explose car, chaque trader le sait, « les arbres ne montent pas au ciel« . Paf, c’est la crise, tout s’écroule. Dans l’affaire, tout le monde n’est pas perdant. Le secteur financier, souvent à l’origine de la crise s’en tire avec sa pirouette habituelle, son incantation magique : « risque systémique« . Les gouvernement, craignant un effet domino si de grosses institutions font faillite renflouent le secteur financier qui repart immédiatement sur une autre bulle. Sans bulle, pas de profits mirifiques.

La dernière crise en date est celle de 2008, dite des subprime, suivie par une crise de la dette souveraine (celle des Etats surendettés. Mais la prochaine ? Ce sera quoi ? La bulle actuelle, où est-elle, me direz-vous ?

Pendant que l’on s’occupe du salaire de monsieur Ghosn, on ne vous parle pas de ces bulles, de la crise à venir qui finira de vous ratatiner. Oui, parce que quand l’Etat a renfloué le secteur financier, il faut bien qu’il se renfloue lui-même. Et pour cela, il y a… Les contribuables.

Crise, ô ma crise

Les possibles crises à venir sont multiples. Faites votre choix…

Il y a bien entendu le High Frequency Trading. Mais pas uniquement. C’est ça qui est sympa, dans une société de consommation, il y a une offre plantureuse. La Chine par exemple. Complètement à la ramasse, cette économie survendue risque bien de s’écraser sur le mur de la réalité à un moment ou un autre et comme il s’agit de notre plus gros client… Ne parlons même pas de ses avoirs de dette américaine.

Cherchons encore. Ah, oui, l’Europe… La zone euro et ses pays faibles comme la Grèce (vous en entendez encore parler dans la presse ?), l’Espagne, l’Italie, le Portugal, la France, dans une moindre mesure…

eudebptgdpAvec les politiques d’arrosage massif et automatique du secteur financier (de l’argent gratuit – 80 milliards d’euros par mois – pour financer l’économie réelle les investissements pour compte propre des banques sur les marchés financiers), la Banque européenne a créé une situation très amusante. La Zone euro est endettée comme jamais. On ne voit pas comment cela pourrait finir mal. La Banque centrale européenne vient d’annoncer que sa prévision d’inflation et celle concernant la croissance était revue à la baisse. Deux indicateurs qui devraient être à la hausse.

Le marché des dérivés qui est soutenu par cet argent gratuit a explosé depuis la dernière crise (il représente environ 10 fois l’économie mondiale) et menace. Pour vous donner une idée, le marché des dérivés de taux représente environ 500 000 milliards de dollars aujourd’hui alors que celui des CDS qui a déclenché la crise de la dette souveraine était alors d’environ 50  000 milliards.

On va se marrer…

Mais pourquoi parler de tous ces trucs compliqué quand on peut parler du salaire de M. Ghosn ? C’est plus facile à comprendre pour tout le monde, pour les journalistes et pour les lecteurs. Et puis ça a un avantage : ça détourne très bien l’attention de tout le monde.

";s:7:"dateiso";s:15:"20160504_185556";}s:15:"20160503_140438";a:7:{s:5:"title";s:20:"Do you speak manif ?";s:4:"link";s:40:"https://reflets.info/do-you-speak-manif/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=34352";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 03 May 2016 12:04:38 +0000";s:11:"description";s:351:"Voici un petit reportage, forcément subjectif, sur les trois derniers jours de grèves, avec les manifestations contre la loi travail. Je vous laisse le soin de trouver d’autres points de vue, articles, photos ou vidéos, pour vous forger un avis plus complet. Le début 5 avril 2016. Tout n’est que clichés, le bruit des sonos […]";s:7:"content";s:15130:"
Manifestation_contre_la_loi_Travail_9_avril_2016_06

L’hélicoptère et le génie de la Bastille. CC Wikimédia. by @Jules78120 / CC-BY-SA

Voici un petit reportage, forcément subjectif, sur les trois derniers jours de grèves, avec les manifestations contre la loi travail. Je vous laisse le soin de trouver d’autres points de vue, articles, photos ou vidéos, pour vous forger un avis plus complet.

Le début

5 avril 2016.

Tout n’est que clichés, le bruit des sonos qui se contredisent, l’odeur de la merguez dans les plats à paella. Les éternels ballons géants, les autocollants sur les habits, les slogans immuables. J’ai quelques soupçons de recyclage de banderoles d’une année à l’autre.

Il y a en fait deux manifs. Les anciens, reconnaissables à la barbe audacieuse. Et les jeunes. Ceux qui veulent la fin, ceux qui veulent le début.

Les CRS sont omniprésents, et les services d’ordres tendus. Autorité, organisation, chaussure de sécurité, gros bras et gants renforcés. Ca, c’est coté CGT et FO. En face, c’est bonbonne de lacrymo dans le dos, verte, entre l’extincteur et le machin pour sulfater la vigne.

Dispersé dans la foule, du jeune rebelle qui est là pour son baptême de rebelitude, la canette en verre à la main. La moitié des gens ont une écharpe ou un foulard, prêt à être remontée, jeune comme vieux.

Le look rebelle de 2016 est résolument tourné vers les années 80, avec rouflaquette, jean trop court pour mettre en valeur les grosses chaussures, et grosse chaîne pour le porte feuille dans la poche arrière.

Les CRS ouvrent la voie avec leurs gros camions, et bloquent les côtés systématiquement, pour la tête de cortège. Le service d’ordre est devant la tête de cortège, très rigoureux. Mais il y a une avant garde, en avance, par ce que ça se traîne pas mal.

L’impression de déjà vue est dérangeante. L’impression de patiner dans les époques, mais en plus méchant.

Un petit con, tout devant, souhaite se débarrasser de sa canette, la réponse est instantané, gros nuage de lacrymo, une percée des CRS, il se fait embarquer direct. Voila, il l’a eu, son baptême.

Le temps que le cortège arrive, l’incident est clos, et le service d’ordre toujours aussi tendu.

On a évité le mouvement de foule ou la charge sur les mémés pleines d’autocollant et les enfants.

Un camion de location n’a pas tenu la montée à petite vitesse, il finit le trajet poussé.

A l’arrivée, il n’y a pas grand chose. Les gens semblent un poil déçu. Par le manque d’action ? Par le beau temps indécent? Les flics en civil sont aussi déçu, ils rangent leur kit baston dans leur sac à dos. Casque trop petit, genre parachutiste, avec une loupiote accrochée, masque transparent, tout aussi petit, et le seul indice pour les différencier de cataphiles, les matraques télescopiques, en acier. Je pense que ce sont les plus déçus.

Mêmes les jeunes au look de racaille (ahh, le charme du survet’), font les kékés, mais n’ont pas du tout envie d’aller au casse pipe.

L’autre manif, celle des lycéens, semble avoir été plus mouvementée, avec des jeunes mis à terre. Les flics ont dû être moins déçus, du coup.

Il fait beau

9 avril 2016.

Les cieux sont plus favorables, cette fois-ci. En revanche, le trajet est à l’envers : de Denfert à Nation.

Arrivé par le métro, tout est bien rangé. Des tonnes de marchands de bouffe, avec leur poêle géante et la bidoche épicée dessus.

Des tas de champignons géants avec des noms de syndicats, section, région, corps de métier.

Tout est bien ordonné, par syndicat, à la queue-leu-leu. Pas mal de professions en habit de travail, comme le personnel de l’aéroport CDG.

Les classiques sous-sectes du Parti Communiste avec leurs tracts désespérés. Sérieusement, des maoïstes, en 2016, ça va aller maintenant, il y a prescription, il faut arrêter. La photo du Che, c’est du folklore, mais Mao! Enfin, un agent spatiotemporel perdu dans la manif, qui distribue des quarts de page A4 mal calés, pas de quoi s’énerver.

La foule est dense, mélangée, pas de présence de CRS, il fait beau. L’ambiance est bien plus détendue que les fois précédentes. Aux croisements avec les grosses avenues, il y a des cordons de CRS, mais en mode décoratif, comme des pitous que l’on aurait alignés.

Pour éviter de se faire crier dessus par les sonos, on remonte le cortège, qui a un poil tendance à piétiner.

On récupère un peu de lecture en passant, il y a même de la BD.

La partie lycéen/étudiant n’est qu’une petite tranche des manifestants, bien rangés, blocs après bloc. On les reconnaît bien, ce sont ceux qui ont des banderoles toute bricolées et peu lisibles, en drap coloré plutôt qu’en toile bâchée professionnelle.

On commence à en avoir plein les pattes, et du coup, on remonte; ça bouchonne un peu.

Ah tiens, c’est étonnant, un système de cordes tenues par ce qui pourrait être du service d’ordre. Une grande ligne bien droite, bien perpendiculaire, et ça remonte de chaque côté, assez loin vers l’arrière. L’impression de voir un berger contenir son troupeau de moutons. Du coup, on le dépasse par le côté, pas envie de jouer à du dessus/dessous avec la corde.

À posteriori, on a compris que cette corde délimite le début du cortège officiel. La fois précédente, il y avait un large espace vide entre l’avant-manif et la manifestation officielle. Là, c’est nettement plus confus.

Ça bloque carrément devant le pont d’Austerlitz, en bas du parc du jardin des plantes. Etonnamment, il y a pas mal de fans de trottinette et de natation. Des gens avec des lunettes de piscine ou des casques accrochés aux sacs à dos. Le casque de skater est tendance chez les photographes avec de beaux téléobjectifs.

Donc, plus rien ne bouge. On est sur le côté, entre un gros cordon de CRS et des gens avec une écharpe devant le nez et surtout une très forte envie de sport. Ça pue.

On avance pour voir ce qui bloque, sur le pont. Il y a une ligne de CRS au milieu du pont. Mais le modèle teigneux. Un centurion tout droit sorti d’Astérix se frite avec une mémé militante : vous ne passerez pas, et ils entament un pas de danse, un pas de côté, un pas de l’autre côté. Vu l’approche bornée du CRS qui a du mal à gérer son manque de RTT, on rebrousse chemin.

C’est quand même une grosse nasse, et le blocage du pont parait super arbitraire, c’est le trajet logique. On demande gentiment à passer par le côté. Ces CRS-là sont encore en mode détendu, mais ils sont quand même en manque d’informations, ils nous conseillent de suivre le cortège, ce qui leur parait être le moins dangereux, et le chef (celui qui a des lunettes de soleil) a bien rappelé que personne ne passe par ce côté.

Sauf que les énervés du rond-point envoient une volée de projectiles, à l’opposé. Voilà, on est en sandwich entre les CRS et les énervés qui chantent « Un coup de tonfa, lève les bras, un coup de bouclier lève les pieds ». Donc, passage en mode négociation express, non, on ne va pas dans la direction des CRS teigneux du pont, ni à proximité des gens qui cherchent la castagne. Les CRS ne lâchent rien et en restent aux ordres, aussi absurdes soient-ils. Mais bon, c’est l’autre côté qui a droit au défouloir, pas celui-ci. Tant mieux, par ce que l’on est a côté des lances grenades et des bonbonnes vertes de gaz dans le dos, façon sulfateuse pour la vigne. OK, on remonte, mais ça pue le mouvement de foule et la nasse.

Ah tiens, ils laissent un gros espace dans le cordon, je soupçonne les CRS d’avoir biaisé les ordres pour laisser sortir les gens pacifistes et ne se garder que les teigneux.

On avance sans traîner, pour ne pas risquer un mouvement de foule dans le dos. À bonne distance, on voit les tirs de lacrymos, des belles paraboles avec la traînée de fumée, certaines sont renvoyées, des bruits sourds (des grenades assourdissantes?). Voilà, il y a eu du sport. Bon, visiblement essentiellement de la course à pieds façon chat et la souris.

Ça ressemble quand même pas mal à du SM en plein air, entre adultes consentants. On est loin des coups en traître sur des gamins que l’on souhaite rééduquer à coup de matraque, comme ce que ce sont pris les lycéens.

En rentrant dans le métro, à Nation, sans sortir de la rame, ça pue et ça pique un peu. Ça laisse présager l’ambiance à la surface.

Joli mai

1 mai 2016.

Ah, la mère de toutes les manifs, le premier mai. Il fait beau et il y a une belle lumière, bon, OK, le trajet est petit joueur, Bastille-Nation. Nation rime d’ailleurs avec Baston, en 2016.

On reste dans les classiques. Les champignons des syndicats. Les partis politiques qui restent poliment sur le côté. Divers variantes du PC, Nouvelle Donne qui redonne signe de vie, les Verts qui essayent de faire oublier leur incapacité à gérer l’échelon national. Ah tiens, pas de PS, le premier mai est censé leur parler, au moins un peu, et puis en 2011, ils avaient défilé. Ah oui, mais 2011. Avant 2012, quoi.

Bah, en attendant, il y a LO et la CNT, et encore d’autres scissions du PC.

Donc, cette fois-ci, on fait attention, on ne dépasse pas la corde, la limite officielle de la manif qui ne se fait pas taper. Ça date de quand cette histoire de corde?!

Voilà, on a dépassé les sans-papiers. Ensuite, une usine complète, qui doit faire de l’alimentaire, avec leur blouse blanche et charlotte bleue, ils font un bruit d’enfer avec leurs pompes à corne, une variante mécanique des machins des supporters de foot. Pire qu’une vuvuzela, ces machins. Maintenant, on est derrière les Tamoules, avec la banderole sans sous-titre.

Ça avance bien jusqu’à gare de Lyon, le moment où l’on bifurque sous le pont de la promenade plantée. La route attaque la montée vers Nation, et ça commence à bouchonner.

Bon, ne pas s’impatienter, on n’a qu’à poireauter en restant sagement au niveau du camion buvette de la CGT.

Ah tiens, des gardes mobiles passent sur le côté, à la queue leu leu. C’est une bête idée, au moindre mouvement de foule, ils se font coincer contre le mur. Ils viennent de s’en rendre compte et commencent à courir, coincés entre leur bouclier et le mur, et il y en a un paquet.

Hum, ça commence à sentir le pâté. Bon, on avance un peu, pour voir, et histoire d’arriver au moins jusqu’au métro Reuilly Diderot. On commence à voir le gros nuage, devant, au loin. Des gens préviennent: « ça gaze devant ». OK, demi-tour, pas de risques, on va rentrer par une rue perpendiculaire. Plus moyen de faire une manif, un premier mai, juste 80 ans après 1936.

Bon, aucune des rues n’est perpendiculaire, c’est le bronx, ce quartier, on se retrouve à Reuilly Diderot, avec le métro fermé, mais pas de manifestants alors que c’est le trajet. Par contre, il y a des gens de la BAC. Heureusement qu’ils mettent une étiquette sur le bras, pour ne pas confondre, par ce que l’on est en plein cosplay casseur tel qu’on peut les voir sur un reportage de TF1. L’avenue est vide, beaucoup trop vide, on remonte un peu pour prendre la première sortie possible, la première perpendiculaire. On croise des gens qui repartent de Nation. Un type handicapé, aidé par deux personnes, un jeune aidé par deux bien plus âgés, il marche en canard, il a les yeux comme deux paires de fesses à 90°. Voilà, en hommage à Verdun il vient de se faire méchamment gazer.

« Et là ça va, la dernière fois je me suis pris un projectile dans la tête ».

Une démarche de cartoon, un dialogue de série B. Mais la pédagogie du CRS ne semble pas fonctionner, il recommencera.

Arrêt de métro Montgallet, correspondance à Reuilly. La RATP empêche les gens de remonter avec un début de tension bien palpable.

Ce sera le dernier métro à marquer l’arrêt.

Bon, comme chaque fois, on ne voit rien, comprends rien à ce qu’il se passe.

Ça bloque, ça bouchonne de manière incompréhensible et tout simplement arbitraire. Le résultat est mécanique, d’un côté, des CRS qui n’ont pas assez dormi, en face, une sélection de manifestants bien remontés. Ensuite, destockage de lacrymo, tout doit disparaître avant le nouvel arrivage. Manifestation bon enfant, familiale au démarrage, puis grosse tension, grosse baston, et de jolis images de bavures qui tournent en boucle sur Internet.

Pour avoir une vision plus précise, il faut multiplier les sources. Là, la manif a été coupée en deux, avec un bon gros mur de CRS. Les vieux cons d’un côté, les jeunes cons de l’autre. Une manifestation des plus tranquilles, hein. Un très beau démarrage qui finit dans un gros cafouillage.

Après une expertise express sur Wikipedia, le rôle de la BAC est de faire des interpellations spectaculaires, avec des flagrants délits, et de gérer des émeutes. Là, on parle de manifestation.

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pants-on-fireDepuis ce matin, l’Internet Numérique™ est le théâtre d’une comédie technico-dramatique dont il la le secret. À quel sujet ? Bitcoin, what else ?

Dramatis Personae

En effet, la BBC, The Economist et le magazine GQ nous apprenaient, de concert et à l’heure où blanchit la campagne, que l’identité de Satoshi Nakamoto, le mystérieux créateur de Bitcoin, avait (encore) été révélée. Il s’agirait ainsi de Craig S. Wright, un entrepreneur australien. L’information fut rapidement reprise de ci de là. Par exemple, dans la langue de Molière, par le Huffington Post ou le Monde, ou encore sur Wikipédia.

Malgré quelques réserves de la BBC (timides) et de The Economist (un peu plus appuyées), les différents articles présentent l’information comme plutôt crédible, sinon probable. En effet, Wright aurait signé cryptographiquement des messages en présence de journalistes de la BBC, avec une clé privée liée à des transactions de la blockchain Bitcoin connus pour avoir été créés par Satoshi. Un lien « inextricable » – pour reprendre les termes de la BBC – aurait ainsi été établi entre les deux identités. De plus, les allégations de Wright auraient été appuyées par deux membres de la Bitcoin Foundation, notamment le très respecté développeur Gavin Andresen, qui aurait déclaré être convaincu que « Craig Steven Wright est la personne qui a inventé le Bitcoin ».

L’enfer, c’est les autres

Pour que tout un chacun puisse vérifier la véracité de ses allégations, Wright s’est aimablement fendu d’un billet de blog.

Pour rappel, une signature cryptographique s’appuie sur deux clés liées mathématiquement l’une à l’autre. La première, la clé privée, est secrètement conservée par son propriétaire. C’est cette clé qui permet de produire, à partir de messages, des signatures. La seconde, la clé publique, peut-être librement diffusée. Elle permet de vérifier l’authenticité des signatures, qu’elles aient bien été créées à l’aide de la clé privée correspondante.

La démonstration de Wright est la suivante. On sait avec certitude que Satoshi a effectué certaines transactions Bitcoin, comme celle-ci. L’adresse d’entrée de cette transaction,12cbQLTFMXRnSzktFkuoG3eHoMeFtpTu3S, est donc un identifiant de Satoshi. À cette adresse est associée le hash (l’empreinte) d’une clé publique. Quiconque peut signer des messages avec la clé privée correspondante est donc probablement Satoshi, ou à tout le moins un candidat un peu plus crédible que les autres, puisqu’il contrôle une de ses clés privées. Wright prétend avoir signé un passage de Jean-Paul Sartre et nous livre le mode d’emploi « for dummies ».

Dans le billet, Wright fournit la clé publique, qui correspond bien à l’adresse Bitcoin. Il fournit également le message à signer (ou plus exactement une empreinte du message, ce qui revient au même puisqu’il permet de vérifier que le message est bien celui qu’il utilise), ainsi que les paramètres à utiliser (la courbe elliptique secp256k1). Tous les éléments sont donc disponibles pour créer une signature et la comparer à celle fournie par Wright. Le gros problème, c’est que, ce faisant, on n’obtient pas la même signature. Vous pouvez essayez par vous même, nous avons jeté un œil au code, aux éléments et à la méthode utilisée par Patrick McKenzie ici, tout cela nous semble correct. Par ailleurs, la signature fournie par Wright est celle contenue dans une ancienne transaction. Non seulement elle ne prouve rien, mais est de plus totalement hors sujet.

Le billet de Wright ne permet donc absolument pas de confirmer qu’il soit en possession de la clé privée de Satoshi, et contient des incohérences (comme l’utilisation de & au lieu de && ici), et pose nombre de questions. Pourquoi avoir fourni une signature qui ne correspond pas au message, pire, une signature sans rapport avec la démonstration ? Est-ce une erreur de la part de Wright ? Est-ce une tentative de falsification, pensait-il que personne n’irait vérifier ?

Si la signature était valide, elle ne constituerait d’ailleurs pas une preuve irréfutable. Elle pourrait tout à fait avoir été créée par quelqu’un d’autre il y a des années, la clé privée aurait pu être volée, etc. Mais, en tout état de cause, ce serait quand même un bien meilleur début que le billet tarabiscoté de Wright.

Paroles, paroles

Pour prouver que l’on est en possession d’une clé privée, la méthode est pourtant triviale : il suffit de signer un message, n’importe quel message, choisi par un tiers avec cette clé privée. Gavin Andresen, sollicité sur Reddit, a assuré que c’est très exactement ce que Wright et lui auraient fait. Andresen aurait fourni un message (un chosen plaintext), que Wright aurait signé. La signature aurait été copiée sur une clé USB et vérifiée par Andresen sur une autre machine. Il n’aurait pas été autorisé à la conserver, pour éviter qu’il ne puisse la divulguer avant le jour J. Ce n’est pas forcément faux, mais ça semble quand même un peu léger. Comme le note très justement le cryptologue Nadim Kobeissi dans sa réponse à Gavin Andresen, « la cryptographie n’a pas été créée pour que nous nous croyions sur parole. Elle a été créée spécifiquement pour que nous n’ayons pas à le faire ».

Gavin Andresen est un personnage respecté, que peu suspectent de malhonnêteté. Les hypothèses vont donc bon train quant aux tours de passe-passe que Wright aurait pu utiliser pour manipuler Gavin Andresen, certaines étant très crédibles. La situation est tellement rocambolesque que, craignant même que ce dernier puisse avoir été « hacké », l’équipe Bitcoin aurait révoqué ses droits d’accès en écriture sur les dépôts de code source.

Si l’intention de Wright était de mettre le waï, c’est plutôt réussi. Pour le reste et mis à part le fait que certains journalistes, notamment de la BBC, devraient peut-être insister un peu sur le fact-checking (ou fournir la signature, s’ils l’ont à leur disposition), nous n’avons pas appris grand chose. Craig S. Wright est-il Satoshi Nakamoto ? Pour l’instant, nous n’en savons rien. Et on s’en fout un peu « en vrai », non ?

Nous verrons bien. En attendant, je laisse le mot de la fin à notre facétieux Jean-Paul national : « ceux qui me voient se fient rarement à ma parole : je dois avoir l’air trop intelligent pour la tenir ».

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ND

Je vote avec mes mains à Nuit Debout. Et après ?

En un peu plus d’un mois, le mouvement « Nuitdebout » a permis de vendre beaucoup de papier, fait couler pas mal de salive, et démontré de nombreuses choses. Pas toujours celles que l’on attendait. Les analyses se succèdent sur le mouvement, avec leur lot de prédictions ou commentaires sur l’impossibilité de prédire la suite des événements, sans que personne ne puisse véritablement déterminer la qualité réelle de cet ovni politique et social qui enchaîne assemblée générale sur assemblée générale et commissions sur plusieurs places de villes françaises. Dont celle de la République, à Paris. Sauf que ce n’est peut-être pas seulement « Nuit Debout » en tant que tel qu’il faut analyser, mais plutôt la société française, ses élites déconnectées et opportunistes, son système politique à bout de souffle : tous ces phénomènes de plus en plus sous le feu des projecteurs, et qui ont… engendré le mouvement.

Une poignée de citoyens énervés et concernés

C’est à partir du film de François Ruffin « Merci patron ! » et les manifestations contre le projet de loi de réforme du code du travail que l’idée de rester sur la Place de la République à la suite de la manifestation du 31 mars a émergé. C’est ATTAC qui a fait la demande préfectorale pour occuper la place de la République, puis l’organisation physique s’est effectuée avec le collectif « convergence des luttes » et l’association « droit au logement ».

De quelques dizaines de personnes, puis des centaines les premiers jours, une foule plus dense s’est réunie Place de la République (ailleurs aussi en France, à Lyon, Toulouse, Rennes, etc…) pour « discuter », « s’organiser », « animer » le mouvement. L’objet de toutes ces AG faites de prise de parole, et des « commissions » où chacun peut venir s’inscrire est le plus souvent une réinvention des pratiques démocratiques. Décider de quelque chose, de façon horizontale, par consensus.

Les acteurs de « Nuit Debout » croient en une pratique de la démocratie directe, avec des règles simples de vote, d’adhésion ou de refus à l’aide de signes des mains. Ils sont une poignée à l’échelle du pays, ce sont des citoyens de conditions d’âge et d’origines différentes, bien qu’une majorité soit jeune (moins de 40 ans), « blanche » et plutôt diplômée. Des citoyens concernés par les problèmes sociaux, économiques, démocratiques majeurs que le pays subit, et énervés, bien que pacifiques, par l’immobilisme des décideurs politiques ou économiques face à cet état de fait.

Nuit Debout dérange-t-il ?

Le pouvoir socialiste, définitivement démasqué comme un pouvoir autoritaire, de type « droite libérale », réactionnaire — et à la solde des puissances capitalistes issues du CAC40 — ne sait pas encore comment se débarrasser du mouvement « Nuit Debout ». Évacuer définitivement les places et jouer de l’autorité pure le démasquerait encore un peu plus et pourrait faire monter le thermomètre social contre sa politique, déjà bien contestée. Et puis quand on lance un hashtag « Eh Oh la gauche », pour tenter de démontrer qu’on défend des valeurs humanistes, de justice sociale, d’égalité et de démocratie, il est quand même difficile dans le même temps d’empêcher les manifestations démocratiques populaires de type « Nuit Debout ».

La solution actuelle retenue par Hollande, Valls, Cazeneuve & Co reste simple, et très XXème siècle : créer les conditions d’une dérive violente pour justifier la fin de la récréation. Les forces de police excitent par moments les foules en usant de la force de façon exagérée, puis se retirent (un peu, mais pas trop) laissent (un peu) des casseurs perpétrer leurs méfaits, pour de nouveau abuser de la violence contre des personnes pacifiques et souvent très jeunes. Les vidéos, les témoignages de ces abus circulent, des policiers en sont même venus à parler d’ordres « venus d’en haut » demandant de casser le mouvement…

Cette stratégie gouvernementale n’a pas fonctionné pour l’heure, la place de la République (pour ne parler que d’elle) est toujours emplie d’une foule de bisounours gens organisant des réunions « non-mixtes » (sic), provoquant des AG sur autant de sujets qu’il y a de militantismes dans le pays. La question de savoir qui est dérangé par ce squat  à mi-temps — qui se maintient depuis plus de 30 soirées  malgré des évacuations musclées — survient alors, au delà de l’exécutif. Difficile à dire. Les sondages, pour ce qu’ils valent, indiquent qu’une immense majorité de la population n’est pas pour l’interdiction de « Nuit Debout ». Presque autant  que ceux qui rejettent la politique de François Hollande : plus de 70%. Nuit Debout rejette la politique de Hollande, comme les trois quarts du pays, peut-être est-ce là que se situe la liaison entre la population et le mouvement ?

Passer l’été, et après ?

« Nuit Debout » devrait perdurer au delà de l’été, à moins que des violences « intolérables et inadmissibles » ne surviennent, légitimant une évacuation définitive des places françaises, comme ce fut le cas en Espagne avec la Puerta del Sol. Le mouvement ne renvoie toujours pas de signes d’une convergence des luttes concrètes, et ne semble donc toujours pas s’autoriser à rallier des syndicats. Pas de porte-paroles, pas de leaders, des commissions, des AG, des AG, des commissions seulement ?

Le mouvement Nuit Debout représente concrètement, donc physiquement, quelques milliers de personnes. Les syndicats, en ne comptant pas la CFDT ou la CGC, ont en gros 1,5 à 2 millions d’adhérents. Le choix de ne pas converger s’entend très bien par la crainte de récupération d’une quelconque organisation, mais la puissance de feu sans cette convergence est très réduite.

Malgré tout, pouvoir rester Place de la République jusqu’à l’automne en se relayant est tout à fait possible pour les acteurs de « Nuit Debout ». Sans que rien ne bouge particulièrement. Sans propositions ou organisations autres que celles déjà en place. A l’automne, la pluie surviendra, les primaires à droite, la rentrée des classes, le froid, les agitations des Le Pen et Sarkozy, la nouvelle saison des experts sur TF1/Walking Dead sur AMC et en P2P, and whatever…

Le cas d’Occupy WallStreet est parallèle à Nuit Debout. Sa conclusion devrait être un modèle-repoussoir pour tous ceux qui souhaitent que le mouvement français ne finisse pas comme le mouvement américain. Parce qu’au fond, Nuit Debout est avant tout un espace de parole qui cristallise tous les blocages de la société française. Des blocages, qui en 2016, deviennent des impasses emplies de barils de poudre. Ou plutôt de bruits de bottes.

La fin d’un système qui résiste très fortement

Les analystes de la chose politiques sont à peu près tous unanimes pour dire que le « système politique français » est à bout de souffle, ne peut plus perdurer tel qu’il est, qu’il doit changer. La présidentialisation excessive, que la Vème République de 1958 a inscrite dans le marbre est l’un des éléments du blocage. Mais le fonctionnement parlementaire, lui aussi, amène les citoyens à ne plus adhérer à la démocratie représentative, qui n’a de « démocratique et de représentative » que le nom.

Ce phénomène de rejet a débuté avec le référendum de 2005, dont le vote citoyen a été balayé 3 ans plus tard par un certain Nicolas Sarkozy. Les différentes affaires de conflits d’intérêts, de corruption, de justice aux ordres, de votes reliés aux lobbies, de stratégies de communication mensongères des différents pouvoirs en place et de leurs représentants ont encore un peu plus accentué le divorce entre les élus nationaux et les 90% de la population soumise « aux sacrifices » économiques et sociaux, demandés… par ceux qui bénéficient de privilèges ahurissants — plus importants que les monarques du XVIIIème siècle et de leur cour.

Ceux qui profitent éminemment du fonctionnement à la fois institutionnel, politique et économique en place savent bien que sa contestation s’amplifie. Dans les urnes, avec un absentéisme qui profite au FN, dans les commentaires sur Internet, les réseaux sociaux, les sondages, les cafés, les réunions de famille, la haine à l’encontre de la classe politique et de leurs soutiens issus de la classe des ultra-riches grandit. Et chacun de se questionner sur le comment « s’en débarrasser » ?

Les Panama Papers sont venus à point nommé démontrer la résistance du système en place, qui s’il est fait en apparence, de vieilles structures issues du siècle dernier, est en réalité basé sur une architecture financière souterraine ultra complexe et d’une puissance phénoménale. L’argent achète tout, surtout lorsqu’il est condensé dans des proportions démesurées entre les mains de quelques acteurs clés. Il n’y a aucun intérêt pour ceux qui se sont construits des forteresses de pouvoir — grâce au système en place — de le changer. Ce continent de flux financiers, puisque c’est bien cela qui est évoqué, est mafieux. L’argent (très) sale se mélange à celui des bénéfices des multinationales, ou encore celui des rentiers spéculateurs grâce à des circuits entièrement autorisés par les pouvoirs politiques en place depuis des décennies. Ceux qui bénéficient de ce système opaque détiennent la majorité des médias, orientent et menacent les représentants, voire les achètent, et n’ont en aucune manière l’intention de changer quoi que ce soit dans leurs pratiques. Sauf si un changement politique survenait, totalement indépendant de leurs circuits habituels (grandes écoles, grandes entreprises).

Ce que Podemos n’arrive pas à faire, les Français le peuvent-ils ?

La création et l’évolution du parti Podemos, issu du mouvement « Indignados » du printemps 2011, a mené pour l’heure l’Espagne à un statu-quo politique,  mais avec des avancées positives en termes de changements et d’évolutions des mœurs politiques. Avant que Podemos ne se déclare, la vie politique espagnole post-indignados était retournée dans le vieux schéma des pseudo-socialistes contre la droite libérale, avec la victoire de la droite dans un premier temps. Podemos n’arrive pas encore à s’imposer, fait de nombreuses concessions et recule souvent, c’est un fait. Mais il a le mérite d’exister et de donner la parole à de nouveaux acteurs politiques, jeunes et déterminés à permettre que de nouvelles voix s’expriment, que de nouvelles pratiques démocratiques apparaissent. Rien d’équivalent en France.

Nuit Debout est une caisse de résonance pour une partie des « déçus de la politique française », un espace de réinvention démocratique sympathique, jeune et revendicatif. Il permet de fournir aux journalistes des sujets pour le 20h, et force les élites à se positionner. Mais au fond, si rien n’est fait pour transformer l’initiative en force politique permettant de remettre en cause la classe au pouvoir, que peut donc apporter au final Nuit Debout ? Un test pour le gouvernement, qui va pouvoir vérifier sa capacité à « mater » le mouvement, l’incapacité de Nuit Debout à aller plus loin qu’organiser des débats ? Ou bien les deux ?

L’Odieux Connard s’est fendu d’un pastiche d’un roman graphique sur la révolution française en version Nuit Debout. « Si la Nuit Debout avait existé en 1789 » est un chef d’œuvre d’humour et de dérision qui peut résumer assez bien le mouvement. Dans sa… heu… complexité ? Bon, un extrait, et allez le lire entièrement sur son site :

nuit-debout-odieux-connard

Toute force de contestation, demandeuse de changements de société, doit se donner les moyens de tenter de « gagner » le pouvoir. Si elle se contente de demander au pouvoir de bien vouloir changer, elle n’est rien d’autre qu’un valet qui supplie son maître. Et le maître ne donne jamais rien à un valet suppliant.

La loi travail est le détonateur qui a activé Nuit Debout et les syndicats sont une force indispensable pour contrer ce projet de réforme : il semble donc nécessaire pour Nuit Debout de tenter la « convergence des luttes » pour se lancer dans une aventure politique. Sinon, les forces d’oppression, réactionnaires, conservatrices et du « grand capital » ne feront qu’une bouchée des quelques milliers de bisounours gentils débatteurs-manifestants-militants. Et la démonstration sera alors faite que rien ne changera dans ce pays avant longtemps. Pour finir par prouver que le blocage politique et social français est total et peut rester encore des années en l’état ?

Ce serait fort dommage…

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D.R.

D.R.

Les violences policières se multiplient au fil de l’enracinement du mouvement social actuel et des liens qu’il tisse avec les syndicats. Un oeil perdu ici, des matraquages là, les forces de maintien de l’ordre s’en donnent à coeur joie. En se comportant comme des hors-la-loi, les représentants de la police sèment une graine qui fera grandir la violence, la haine, dans les années à venir. C’est totalement contre-productif, mais tellement classique. Manuel Valls qui est inversement martial à sa taille devrait y réfléchir. François Hollande qui a réussi le défi de laminer définitivement le Parti socialiste (le résultat de 2017 sera sans doute sidérant) devrait essayer de se projeter dans l’avenir.

";s:7:"dateiso";s:15:"20160430_152152";}s:15:"20160428_182628";a:7:{s:5:"title";s:48:"Tu vas voir à la récré si tu mens au Sénat !";s:4:"link";s:64:"https://reflets.info/tu-vas-voir-a-la-recre-si-tu-mens-au-senat/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=34311";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 28 Apr 2016 16:26:28 +0000";s:11:"description";s:403:"Il risque quelques années de prison et pas mal d’euros d’amende pour avoir menti devant une commission du Sénat. Ce médecin avait des conflits d’intérêts et avait déclaré le contraire devant les sénateurs. C’est mal de mentir aux Sénateurs. Surtout qu’il était prévenu. Les Sénateurs le disent avant de commencer l’audition. On est sous serment, […]";s:7:"content";s:1188:"

Societe-generaleIl risque quelques années de prison et pas mal d’euros d’amende pour avoir menti devant une commission du Sénat. Ce médecin avait des conflits d’intérêts et avait déclaré le contraire devant les sénateurs. C’est mal de mentir aux Sénateurs. Surtout qu’il était prévenu. Les Sénateurs le disent avant de commencer l’audition. On est sous serment, on risque gros si l’on ment. Ça n’a pas loupé, les représentants du peuple ont transmis le dossier à la justice. Nous, à la place de Frédéric Oudéa, on se ferait du mouron… #OhWait…

";s:7:"dateiso";s:15:"20160428_182628";}s:15:"20160427_200321";a:7:{s:5:"title";s:66:"PJLNumérique : la cybersécurité ne va pas s’en sortir grandie";s:4:"link";s:80:"https://reflets.info/pjlnumerique-la-cybersecurite-ne-va-pas-sen-sortir-grandie/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=34287";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 27 Apr 2016 18:03:21 +0000";s:11:"description";s:371:"Les anciens internautes le savent, en matière de sécurité informatique, la France bat des records d’immobilisme. On pourrait mettre ça sur le compte d’un système éducatif à la traîne, sur le compte d’un manque de cyber souveraineté , sur le compte des pirates qui assassinent des artistes à coups de clics, sur le compte des anciens […]";s:7:"content";s:9931:"

0dayLes anciens internautes le savent, en matière de sécurité informatique, la France bat des records d’immobilisme. On pourrait mettre ça sur le compte d’un système éducatif à la traîne, sur le compte d’un manque de cyber souveraineté , sur le compte des pirates qui assassinent des artistes à coups de clics, sur le compte des anciens astronautes, mais on revient toujours au fait politique, celui qui fait la loi.

Jusque là, il existait un texte assez poussiéreux, l’article 226-17 du code pénal, qui définissait une obligation de sécurité pour les responsables de traitement de données personnelles. Mieux, la jurisprudence ne limitait pas l’obligation de sécurité à une obligation de moyens, mais elle l’étendait à une obligation de résultat. Tout allait alors pour le mieux dans le meilleur des mondes puisque si un responsable de traitement ou même un sous-traitant faisait n’importe quoi avec vos données de santé ou vos données bancaires, ce qui n’arrive jamais c’est bien connu, il encourrait une peine de 5 ans de prison et 300 000 euros d’amende. Dans les faits, un nombre infime d’affaires ont été portées devant les tribunaux sur le fondement de cet article. Bref, cet article n’a pas servi à grand chose, mais c’est probablement parce qu’il ne concernait pas assez de monde (#oupas).

Dans un élan sécuritaire visant à éduquer les particuliers à la cybersécurité, le législateur a étendu l’obligation de sécurité « pour tous », en définissant une infraction de négligence caractérisée. L’abonné à Internet a maintenant pour obligation de sécuriser sa connexion pour s’assurer que cette dernière ne serve pas de moyen au cyber-génocide des artistes. L’internaute encourt un mail, suivi d’un recommandé, suivi d’une coupure de connexion. Il y a bien eu un jour une connexion coupée, mais pas celle d’un particulier. Hay caramba, encore raté. Jusque là, tout allait toujours pour le mieux dans le meilleur des mondes puisque tout le monde était condamnable pour une raison ou pour une autre (il ne faut se fermer aucune porte) :

Et puis, un jour, le législateur s’est aperçu d’un truc qu’on lui expliquait depuis 30 ans

Là vous vous dites « mais c’est super, on va enfin foutre la paix aux chercheurs qui trouvent et aux journalistes qui font leur métier ».

Faut pas déconner non plus…

Protéger les lanceurs d’alerte, mais pas trop

Le projet de loi sur le numérique a soulevé la question de la protection des lanceurs d’alerte. On se dit, forcément, que ça va dans le bon sens. Mais soulever une question, c’est une chose, y apporter une réponse sensée en est une autre et étrangement, c’est rarement sur le second point que le politique excelle quand ça touche au numérique.

Les députés PS ont eu une idée géniale, exempter les lanceurs d’alerte de peine, mais pas de poursuite, ni de garde vue, ni de procès

L’amendement qui te protège, camarade, ça donne ça en pratique :

« Vous êtes un chercheur qui trouve ? Vous venez de sauver la planète en alertant les autorités au détour d’une recherche Gogleuh vous donnant accès aux centrifugeuses de la centrale nucléaire de Fessenheim ? Vous visiteriez bien nos geôles 72h, on a quelques questions à vous poser, mais ce sera plus rapide si vous vous passez d’un avocat, donc c’est une formalité hein. En plus c’est super, vous êtes exempté de peine ! Bon il y aura un procès donc prévoyez quand même un petit budget avocat au cas oùoui en plus de celui pour remplacer la porte que nous venons d’enfoncer ».

Ça donne envie non ?

Rebondissement aujourd’hui comme l’explique Nextinpact, le signalement pourrait se faire directement à l’ANSSI, ce qui est en soi une bonne chose. Cette dernière pourra (ou pas), s’exempter de son obligation de dénonciation de délit… sympa non ?

Le bon côté de l’affaire, c’est que l’ANSSI ne sera probablement pas débordée par les signalements.

Moralité, si vous êtes lanceur d’alerte, lancez plutôt des chouquettes, si vous êtes chercheur en sécurité, évitez de trouver, et surtout, si vous trouvez… fermez là.

Sinon, vous pouvez toujours revendre vos 0day à Hacking Team, c’est immoral, ils les revendront à de parfaits salopards, mais au moins, vous ne risquez pas de garde à vue.

Ah ! Oui vous aussi vous vous demandez ce que va devenir notre article 226-17 du code pénal, qui définissait une obligation de sécurité pour les responsables de traitement de données personnelles ? Ah mais ça on s’en fout ! Contre ça, il y a le bon vieux « gogogadgétobug ».

Allez, voici un petit exemple très actuel avec les LuxLeaks:

Étape 1 : nommer un « enquêteur » (enfin une auditrice interne) qui découvre les permissions non récursives sur un dossier d’un serveur de fichiers (niveau 1er trimestre de BTS info).

permissions

Étape 2 : faire gober au juge que c’est une faille informatique, un bug… alors qu’il s’agit d’un problème d’interface chaise/clavier bien connu, ici le classique « on a pas lu le chapitre permissions de la documentation avant de mettre en prod notre intranet ulta secure, mais on est sûr que c’est un 0DAY »… too easy.

Étape 3 : crier au piratage et faire condamner au motif de maintien frauduleux dans un espace public (on a testé pour vous).

La cyber sécurité française était au bord du gouffre, mais comptons sur le législateur pour nous faire faire un grand pas en avant.

";s:7:"dateiso";s:15:"20160427_200321";}s:15:"20160426_125921";a:7:{s:5:"title";s:84:"Luxleaks : petite mise en garde sémantique aux journalistes et analystes juridiques";s:4:"link";s:103:"https://reflets.info/luxleaks-petite-mise-en-garde-semantique-aux-journalistes-et-analystes-juridiques/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=34282";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 26 Apr 2016 10:59:21 +0000";s:11:"description";s:436:"Aujourd’hui s’est ouvert le procès des Luxleaks. C’est un procès hors norme, celui d’Antoine Deltour et Raphaël Halet, lanceurs d’alerte et Edouard Perrin, journaliste. Ils sont poursuivis pour «divulgation de secrets d’affaires ou de fabrication, violation du secret professionnel, vol et vol domestique». Je ne me lancerai pas dans une analyse juridique à la simple lecture des faits […]";s:7:"content";s:5819:"

Aujourd’hui s’est ouvert le procès des Luxleaks. C’est un procès hors norme, celui d’Antoine Deltour et Raphaël Halet, lanceurs d’alerte et Edouard Perrin, journaliste. Ils sont poursuivis pour «divulgation de secrets d’affaires ou de fabrication, violation du secret professionnel, vol et vol domestique». Je ne me lancerai pas dans une analyse juridique à la simple lecture des faits qui leurs sont reprochés même si j’ai l’intime conviction que ces trois personnes n’ont rien à faire dans le box des accusés.

Cependant, il y a quelque chose qui me fait bondir, c’est la confusion entretenue par les journalistes et les juristes entre un « bug » ou une faille informatique, et une faille humaine, qu’honteuse, une accusation fera adopter à l’opinion comme une « faille informatique ».

Rappel : Quand un administrateur système n’est pas fichu d’appliquer les bonnes permissions sur un dossier, sur des fichiers, il s’agit d’un bug HUMAIN.

La fonction d’un serveur de fichiers, par défaut, est … tenez vous bien… de servir des fichiers.

S’il y a une authentification à la racine, ça ne veut pas dire que tout ce qui se trouve sous la racine est forcément privé ! Les pages d’accueil de Facebook ou de Twitter disposent bien d’une authentification et pourtant, la majorité des contenus se trouvant sous la racine sont publics.

Une « faille » ou un « bug » informatique impliquerait que les accusés aient contourné une mesure d’authentification pour s’octroyer des permissions qu’ils n’avaient pas.

Or, ce que l’on peut lire ce matin, c’est ça :

di

Nous avons donc des docs scannés placés dans un dossier qui se nomme « confidentiel » mais dont les permissions récursives ne sont pas appliquées, ou pire, qui n’est pas lui même configuré avec les bonnes permissions. Tant et si bien qu’une recherche, sans autorisation particulière restituera ces documents scannés. Une simple recherche qui restitue des documents publics parce que de mauvaises permissions sont appliquées, outre le fait que ça me rappelle quelque chose, c’est, encore une fois, un comportement NORMAL, et non « bug » informatique, ou encore moins une « faille ».

Maintenant, que vous soyez journaliste ou juriste, merci d’éviter ceci :

Bref tout ça pour vous dire, qu’avant d’écrire n’importe quoi, au risque de porter inutilement préjudice à des accusés, apprenez à faire la distinction entre une vulnérabilité technique qui aurait été exploitée de manière malicieuse et une erreur humaine d’un administrateur distrait qui n’a pas coché la bonne case et qui permet à n’importe quel utilisateur d’accéder à des documents.

En parlant de « bug » ou de « faille », vous condamnez Antoine Deltour, Raphaël Halet et Edouard Perrin dans l’opinion publique, et c’est le genre de bourde sémantique qui pèse lourd le jour d’un délibéré.

";s:7:"dateiso";s:15:"20160426_125921";}s:15:"20160425_130143";a:7:{s:5:"title";s:68:"News Corp rejoint la #TeamOuinOuin à propos de Google News, mais…";s:4:"link";s:84:"https://reflets.info/news-corp-rejoint-la-teamouinouin-a-propos-de-google-news-mais/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=34273";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 25 Apr 2016 11:01:43 +0000";s:11:"description";s:372:"Reflets a déjà évoqué cet étrange grand écart intellectuel tenté par les éditeurs de presse qui consiste d’une part à demander à Google News de bien indexer tout leur contenu et d’autre part, à attaquer Google News qui leur volerait, qui leurs lecteurs, qui leurs recettes publicitaires… C’est au tour de News Corp de rejoindre […]";s:7:"content";s:4889:"

Reflets a déjà évoqué cet étrange grand écart intellectuel tenté par les éditeurs de presse qui consiste d’une part à demander à Google News de bien indexer tout leur contenu et d’autre part, à attaquer Google News qui leur volerait, qui leurs lecteurs, qui leurs recettes publicitaires… C’est au tour de News Corp de rejoindre officiellement la #TeamOuinOuin. Le géant qui publie entre autres choses le Wall Street Journal, s’associe à une plainte contre la position dominante (sans blague ?) de Google.

Mais ce que ne dit évidemment pas News Corp, c’est qu’il peut, s’il le souhaite, éviter l’indexation par Google de ses articles. S’il ne le fait pas, c’est que tout de même, quelque part, le géant de la presse y trouve son compte. Le désormais fameux fichier « robots.txt » des sites impose aux robots des moteurs de recherche de ne pas indexer tel ou tel contenu, pourvu que la volonté de l’éditeur soit au rendez-vous. Pour les quelques sites suivant de News Corp, la volonté de ne pas être indexé par Google n’y est pas évidente, d’autant que la volonté de ne pas être indexée par certains site, est elle, évidente :

thetimes.co.ukthesun.co.uknypost.comtime.comwsj

 

";s:7:"dateiso";s:15:"20160425_130143";}s:15:"20160411_233409";a:7:{s:5:"title";s:44:"Les boites noires, Takieddine et Numericable";s:4:"link";s:65:"https://reflets.info/les-boites-noires-takieddine-et-numericable/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=34263";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 11 Apr 2016 21:34:09 +0000";s:11:"description";s:375:"L’antienne « si je n’ai rien à me reprocher, je n’ai rien à cacher » a finalement eu raison de la mobilisation des défenseurs des libertés individuelles, vent debout contre les différents projets de loi sécuritaires (Loi sur le Renseignement, projet de loi pénal, …). La population n’a pas rejoint leur indignation. Les opposants à ces projets […]";s:7:"content";s:4982:"

ecoutesL’antienne « si je n’ai rien à me reprocher, je n’ai rien à cacher » a finalement eu raison de la mobilisation des défenseurs des libertés individuelles, vent debout contre les différents projets de loi sécuritaires (Loi sur le Renseignement, projet de loi pénal, …). La population n’a pas rejoint leur indignation. Les opposants à ces projets n’étaient pas tous des informaticiens anarchisants. On peut citer par exemple le Conseil de l’Ordre des avocats de Paris et son bâtonnier Pierre-Olivier Sur, le Syndicat de la magistrature, qui ont violemment critiqué cette loi ouvrant la voie à l’installation des fameuses « boites noires », un élément de langage intégré dans le débat par le gouvernement.. Dans les faits, ces boites noires sont une infrastructure permettant de siphonner tout trafic Internet et de le stocker pour une utilisation ultérieure. Il est compréhensible que le grand public n’ait pas mesuré la portée de ce texte et les risques qu’il fait peser sur tous les citoyens. Après tout, le sujet est technique, obscurci par un jargon de bon aloi et semble destiné à « protéger » la Nation contre les actions terroristes. En revanche, il est tout à fait paradoxal de constater que les hommes et les femmes politiques n’aient pas envisagé ce qui va inexorablement survenir.

Vous avez aimé l’affaire Takieddine ? Vous allez adorer la deuxième saison de cette série. Petit retour en arrière… Ziad Takieddine est un intermédiaire dans de gros contrats internationaux, notamment des ventes d’armes. On le retrouve ainsi au cœur des affaires Sawari II (Arabie saoudite) et Augusta (Pakistan). Sa très embarrassante proximité avec des hommes politiques français, les commissions exubérantes empochées lors de la signature de ces contrats ont été mises à jour lorsque son ex-femme a confié le contenu de son ordinateur aux enquêteurs en charge du volet financier du dossier Karachi. Sans ces traces informatiques, tout cela aurait pu rester confidentiel.

Dans un avenir plus ou moins lointain, avec la mise en place des fameuses « boites noires », l’affaire Takieddine va ressembler à une anecdote. Rares sont les présidents ou les gouvernements n’ayant pas utilisé à leurs propres fins les outils mis à disposition par les services de renseignement. Des écoutes de l’Elysée sous François Mitterrand aux fadettes des journalistes du Monde dans l’affaire Bettencourt sous Nicolas Sarkozy, la liste est longue. Il y a fort à parier que les boites noires serviront un jour à un gouvernement pour obtenir des informations sur des opposants politiques.

Cette fois, il ne s’agira plus seulement d’affaires financières. Toute la projection numérique des vies des hommes et femmes politiques sera à la disposition des indélicats. Leurs préférences sexuelles ou leurs éventuelles infidélités, leurs achats douteux via Internet, leur usage de stupéfiants, les petits arrangements et autres calculs politiques, tout ce qui sera passé par mail, visio-conférence, par des serveurs Web, même les mails restés en brouillons et jamais envoyés seront à la porté de ceux auront la main sur les boites noires.

La récente affaire impliquant un pauvre internaute accusé à tort de multiples téléchargements, et même de pédophilie, devrait cette fois faire réfléchir à la fois le grand public et les hommes et femmes politiques qui signent des chèques en blanc sur des sujets éminemment techniques à un gouvernement désormais en roue libre sur ces sujets. L’internaute en question a été victime d’une machine : le système automatisant la livraison aux enquêteurs des données d’identification des abonnés par Numericable. Lorsqu’il ne parvenait pas à identifier un contrevenant supposé, le système informatique de Numericable fournissait automatiquement aux enquêteurs l’adressse IP de cette personne, totalement étrangère aux méfaits supposés.

Donner la main aux machines, c’est toujours une histoire qui finit mal, comme le démontre l’allégorie du film Terminator. Une idée que devraient d’ailleurs méditer ceux qui pensent avoir trouvé une martingale dans le high frequency trading

";s:7:"dateiso";s:15:"20160411_233409";}s:15:"20160408_205050";a:7:{s:5:"title";s:61:"#LoiTravail : une carte interactive des violences policières";s:4:"link";s:79:"https://reflets.info/loitravail-une-carte-interactive-des-violences-policieres/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=34257";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 08 Apr 2016 18:50:50 +0000";s:11:"description";s:339:"Les violences policières lors des manifestations ne sont pas une nouveauté, les plus vieux se souviennent de Mai 68, les moyens vieux, de Malik Oussekine. Si pour Malik, environ un million de personnes étaient descendues dans la rue pour demander des comptes au gouvernement, il est notable que cela ne se produit plus lors de […]";s:7:"content";s:2482:"

4249831_captureLes violences policières lors des manifestations ne sont pas une nouveauté, les plus vieux se souviennent de Mai 68, les moyens vieux, de Malik Oussekine. Si pour Malik, environ un million de personnes étaient descendues dans la rue pour demander des comptes au gouvernement, il est notable que cela ne se produit plus lors de la mort d’un jeune manifestant. Cela dit sans doute quelque chose sur une société qui ne s’indigne pas assez de la mort de ceux qui sont son avenir, pour reprendre la rue. Ce qui a changé, en revanche, c’est la capacité des gens à cartographier avec précision les violences policières. Le couple téléphone portable et Internet est redoutable.

Voici donc une très intéressante carte des effets de la police sous un gouvernement qui se dit socialiste. Heureusement que la droite n’est plus au pouvoir…

 

malik

";s:7:"dateiso";s:15:"20160408_205050";}s:15:"20160407_185354";a:7:{s:5:"title";s:74:"Panama-Papers : Besoin de planquer vos liquidités en vue d’un divorce ?";s:4:"link";s:88:"https://reflets.info/panama-papers-besoin-de-planquer-vos-liquidites-en-vue-dun-divorce/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=34246";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 07 Apr 2016 16:53:54 +0000";s:11:"description";s:346:"Mossack Fonseca ne fait pas que des sites web troués sur lesquels il place des scripts Google Analytics pour mieux assurer la confidentialité de ses clients. Mossack Fonseca ne fait pas que lutter activement contre la fraude et le blanchiment avec sa filiale Evolusoft. La société navigue en zone grise, c’est ça son coeur de […]";s:7:"content";s:2438:"

divorcesMossack Fonseca ne fait pas que des sites web troués sur lesquels il place des scripts Google Analytics pour mieux assurer la confidentialité de ses clients. Mossack Fonseca ne fait pas que lutter activement contre la fraude et le blanchiment avec sa filiale Evolusoft. La société navigue en zone grise, c’est ça son coeur de métier.

On aura beau vous crier qu’une société offshore c’est légal, et ça l’est, c’est la motivation pour laquelle on y recoure qui est souvent plus discutable.

Ainsi Mossack Fonseca est capable de vous rendre des services pour des problèmes d’ordre très personnels, comme planquer vos biens si vous vous trouvez en situation de divorce.

Il s’agit d’un « petit service » proposé par la filiale luxembourgeoise de Mossack Fonseca ici à un ressortissant hollandais.

mf-divorce

";s:7:"dateiso";s:15:"20160407_185354";}s:15:"20160407_111008";a:7:{s:5:"title";s:55:"#PanamaPapers : Mossack Fonseca une incroyable bourde ?";s:4:"link";s:72:"https://reflets.info/panamapapers-mossack-fonseca-une-incroyable-bourde/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=34235";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 07 Apr 2016 09:10:08 +0000";s:11:"description";s:395:"Un internaute vient de nous mettre sous le nez quelques éléments très, très … dur de trouver un qualificatif adapté. On se doutait bien en jetant un bref coup d’œil que le cabinet d’avocats panaméens avait une fâcheuse tendance à faire n’importe quoi, n’importe comment. On peut également toujours spéculer sur l’origine de la fuite mais […]";s:7:"content";s:5824:"

Un internaute vient de nous mettre sous le nez quelques éléments très, très … dur de trouver un qualificatif adapté. On se doutait bien en jetant un bref coup d’œil que le cabinet d’avocats panaméens avait une fâcheuse tendance à faire n’importe quoi, n’importe comment.

On peut également toujours spéculer sur l’origine de la fuite mais là n’est pas le problème, pour tout vous dire, l’origine de la fuite, on s’en fout, c’est la masse de données qui parle, et ce sont ces données qui sont importantes. Nous ne sommes évidemment toujours pas en mesure d’affirmer d’où vient la cette énorme fuite, mais comme nous le sentions, en collectionnant de si mauvaises pratiques, Mossack Fonseca s’assurait à plus ou moins long terme un drame.

Le WTF du jour

Aujourd’hui… la sauvegarde d’une application interne et d’un jeu de données, probablement sensibles, sauvegardés dans un répertoire public du site web vitrine de la société :

mossfonadm1

Et l’adresse IP internet du serveur de stockage des documents

La structure de l'application et son fichier de configuration

La structure de l’application et son fichier de configuration

Et maintenant, admirez la complexité du password :

Rien de tel que de choisir le même mot de passe que le nom d'utilisateur et de base de données... et SURTOUT ne rien chiffrer, des fois qu'on oublierait le mot de passe

Rien de tel que de choisir le même mot de passe que le nom d’utilisateur et de base de données… et SURTOUT ne rien chiffrer, des fois qu’on oublierait un mot de passe si complexe.

… et évidemment

serv

La base de données SQL est probablement un jeu de données tests qui est aussi sauvegardée au même endroit :

dbmos

… oui tout ça accessible depuis un WordPress qui n’est pas à jour, installé sur un Apache mal configuré.

";s:7:"dateiso";s:15:"20160407_111008";}s:15:"20160406_113503";a:7:{s:5:"title";s:53:"Michel Sapin, le Panama et la Société Générale…";s:4:"link";s:67:"https://reflets.info/michel-sapin-le-panama-et-la-societe-generale/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=34227";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 06 Apr 2016 09:35:03 +0000";s:11:"description";s:457:"La finance, c’est un peu comme l’informatique. C’est « très compliqué », l’important, c’est que cela fonctionne, et peu importe de savoir comment. Qui plus est, pour bien marquer que « c’est compliqué », les acteurs de ce secteur emploient un jargon spécifique qui remplace des mots de la langue classique, généralement très précise et qui permettraient de donner […]";s:7:"content";s:17295:"

plaque-mossackLa finance, c’est un peu comme l’informatique. C’est « très compliqué », l’important, c’est que cela fonctionne, et peu importe de savoir comment. Qui plus est, pour bien marquer que « c’est compliqué », les acteurs de ce secteur emploient un jargon spécifique qui remplace des mots de la langue classique, généralement très précise et qui permettraient de donner un sens précis à tout ce que produit le secteur. Mais en utilisant ce jargon, la Finance entoure son activité d’un mystère et évite que le commun des mortels (la première ressource du secteur) n’y regarde de trop près. Avant de continuer votre lecture, nous vous invitons à lire ou relire cet article du 29 octobre 2008 titré « Le capitalisme peut-il être « refondé » ? Probablement pas plus que Nicolas Sarkozy…« . La publication de quelques informations générales tirées des PanamaPapers montre au moins une chose : alors que l’on avait affirmé au commun des mortels que les paradis fiscaux, c’était « terminé », crise financière mondiale sans précédent oblige, les paradis fiscaux se portent à merveille, merci pour eux. Quant aux banques qui ont provoqué la crise financière mondiale, elles ont siphonné les budgets publics, créé par leur mode de sauvetage d’une crise qu’elles avaient engendré, les bases de la prochaine catastrophe. Notez que chaque crise financière mondiale est plus grave que la précédente. Celle des subprime et de la dette souveraine vous a parue terrible ? Attendez la prochaine, vous allez rigoler.

Combien de commentateurs avisés raillent les oiseaux de mauvaise augure et pensent « ces gens sont des complotistes ou des imbéciles » ? Lorsque les oiseaux de mauvaise augure ont vu les paradis fiscaux sortir un à un de la liste noire en signant des accords (souvent entre eux) de coopération fiscale, ils ont crié au loup. En vain. Les commentateurs avisés trouvaient que tout cela allait dans le bon sens. Qu’être critiques était mauvais pour l’économie, qu’enfin le capitalisme devenait vertueux, qu’il se refondait, qu’il avait appris de la crise, on en passe… Si bien que Nicolas Sarkozy aidait le Panama a sortir de ladite liste pour favoriser le business des entreprises françaises. Les PanamaPapers étant passés par là, Michel Sapin se réveille. Paf, on va remettre le Panama sur la liste infamante des paradis fiscaux. Nul doute que cela va lui faire très peur, ainsi qu’à tous les optimisateurs fiscaux et autres fraudeurs. Les commentateurs avisés, vous rediront dans quelques semaines que « les paradis fiscaux, c’est terminé ». Plus un seul. Juré, craché. Tous les cabinets d’avocats spécialisés dans l’optimisation fiscale, toutes les banques qui offrent ce genre de services à des gens plus ou moins fortunés vont arrêter leurs conseils, fermer leurs filiales dans les paradis fiscaux. Ah… On nous glisse dans l’oreillette que c’était déjà le cas. Que les banques avaient juré que c’était fini. Et devinez qui l’avait juré ? Sous serment ? Devant les représentants du peuple ?

Si je mens, je vais en enfer…

A quoi ressemble l’enfer d’un grand banquier ? Sans doute à un endroit où l’on ne peut pas spéculer, un endroit où la solidarité entre les hommes régnerait. Un lieu affreux, où les banquiers ne pourraient plus compter sur les petits épargnants pour renflouer leurs établissement quand ceux-ci auraient créé les conditions de leur faillite.

Oui, devant les sénateurs, Frédéric Oudéa, président-directeur général du groupe Société générale, président de la Fédération bancaire française (FBF), avait juré de dire toute la vérité, rien que la vérité, quitte à être passible des peines prévues aux articles 434-13 et 434-15 du code pénal : « Le témoignage mensonger fait sous serment devant toute juridiction ou devant un officier de police judiciaire agissant en exécution d’une commission rogatoire est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende. »

Et que disait-il devant la commission d’enquête évasion des capitaux le 17 avril 2012 ?

« En ce qui concerne plus particulièrement notre action en France, les déclarations de soupçon à TRACFIN ont été renforcées et étendues aux suspicions de fraude fiscale et de blanchiment de fraude, puisque sont visées désormais les « infractions punissables d’une peine de prison supérieure à un an ». Le motif de fraude fiscale n’est pas nommé en tant que tel, mais, au travers de la sanction encourue, il est bel et bien identifié.

Un décret a visé particulièrement les opérations qui sont liées aux fraudes à la TVA dites « carrousel », les opérations internationales sans cause juridique ou économique apparente, l’utilisation régulière par des personnes physiques ayant une activité en France de comptes détenus par des sociétés étrangères et les transferts de fonds vers un pays étranger ; en un mot, est utilisée toute une série d’indicateurs susceptibles de mettre en avant une évasion fiscale. Depuis 2009, nous procédons à des déclarations de soupçon sur ce fondement auprès de TRACFIN.

En outre, historiquement, nous contribuons au respect de la réglementation au travers d’une gestion responsable de notre relation clientèle. Nous assurons également – ce dispositif important est spécifique à la France, il faut le souligner – la remontée d’informations à l’administration fiscale française via les déclarations annuelles de revenus de capitaux mobiliers versés aux clients et la déclaration annuelle des intérêts versés à des résidents dans l’Union européenne. Enfin, nous respectons bien sûr le droit de communication classique vis-à-vis de l’administration.

Au-delà des dispositifs concernant TRACFIN, la Société générale a participé à la mise en place du prélèvement de retenue à la source supplémentaire en cas de versement de dividendes et à l’identification des contribuables concernés. En effet, des enquêtes – deux, en particulier – ont été récemment demandées par l’administration fiscale sur tous les transferts de fonds réalisés au cours de périodes données. Nous sommes en train de traiter deux enquêtes de ce type pour les transferts de fonds effectués entre le 1er novembre 2006 – et même, désormais, le 1er janvier 2006 – et 2011, au profit de l’administration fiscale. N’est-ce pas des transferts de fonds de la France vers l’étranger ?

Par ailleurs, en matière de présence internationale, nous avons adopté un dispositif strict. Vous vous en souvenez, mesdames, messieurs les sénateurs, la Fédération française des banques avait pris, au non des établissements qu’elle regroupe, l’engagement de fermer les implantations dans les paradis fiscaux définis en référence à la liste grise de l’OCDE. Les banques françaises ont appliqué cet engagement.

La Société générale a fermé ses implantations dans les pays qui figuraient sur cette liste grise, mais aussi dans ceux que désignait la liste des États non coopératifs, c’est-à-dire en pratique, pour nous, à Panama. Toutefois, nous avons été au-delà et avons décidé de fermer également nos implantations dans les Etats qui ont été qualifiés de centres financiers offshore, c’est-à-dire pour nous, les Philippines et Brunei. Dans ces deux pays, nous n’exerçons plus d’activité et attendons maintenant l’autorisation du régulateur local pour entériner ces fermetures.

Par ailleurs, en interne, au-delà de la réglementation applicable et des engagements pris, nous avons établi la liste des pays sortis récemment de la liste grise et de la liste des Etats non coopératifs.

Dans ces pays, et alors même qu’ils ne figurent plus sur les listes que j’ai évoquées, toute éventuelle nouvelle implantation est soumise à une procédure impliquant la validation de la direction générale du groupe. En l’occurrence, je n’ai pas le souvenir que nous ayons souhaité rouvrir une implantation dans l’un de ces Etats, mais il s’agit d’un dispositif de prévention et de sécurité supplémentaire. Enfin, une cellule de veille placée sous l’autorité du secrétaire général du groupe, Patrick Suet, est chargée de suivre la mise en oeuvre de ces engagements.

En complément de ces différentes réglementations, nous avons adopté un code de conduite fiscale comportant des engagements en matière de lutte contre l’évasion fiscale qui a été approuvé par le conseil d’administration du groupe en novembre 2010. Aux termes de ce document, nous entretenons avec les autorités fiscales une relation transparente, nous faisons nos meilleurs efforts en matière de prix de transfert – il s’agit d’un élément important, conformément aux principes de l’OCDE – et, en ce qui concerne la relation avec les clients, nous n’encourageons pas ces derniers à contrevenir aux lois et facilitons donc toutes les déclarations et informations aux autorités fiscales.

Monsieur le président, voilà ce que je souhaitais dire en introduction, pour la Société générale, mais aussi, plus largement, au nom de la FBF. Celle-ci a pris en 2009 un certain nombre d’engagements vis-à-vis des pouvoirs publics. Toutefois, elle n’est pas une autorité de contrôle, mais une fédération rassemblant un certain nombre de banques. Il appartient ensuite à chaque établissement de respecter la réglementation.« 

(…)

Premièrement, je le répète, nous n’avons plus d’activité ni dans les pays de la liste grise ni dans les États non coopératifs et nous avons été au-delà de ces exigences en fermant nos activités dans les territoires qui ne figuraient pas sur ces deux listes mais qui étaient considérés comme des centres financiers offshore.

(…)

Madame la sénatrice, premièrement, nous n’avons pas de cellule de conseil fiscal. Cette activité relève fondamentalement de la profession d’avocat.

Deuxièmement, vous évoquez les effectifs et la question de l’ouverture des filiales.

Tout d’abord, nous avons des personnels qui se consacrent à la matière juridique et à ce que l’on appelle la conformité, c’est-à-dire au respect de la réglementation liée à la lutte contre le blanchiment et la fraude fiscale, notamment. Sous l’autorité du secrétariat général, travaillent environ 800 juristes et 1 500 équivalents temps plein chargés de la conformité.

A ces effectifs, qui sont spécialisés, il faut ajouter un corps de contrôle d’audit et d’inspection générale en charge non seulement des questions de conformité, mais du contrôle de tous les aspects de notre activité. Ces personnels établissent un plan de travail annuel qui leur permet de vérifier nos établissements et de passer en revue notre politique commerciale et financière, notamment. Il s’agit d’environ 1 600 équivalents temps plein supplémentaires.

Je veux le souligner, dans un groupe comme la Société générale, l’effectif des personnels impliqués dans des tâches de contrôle est donc tout à fait considérable. Et encore, je mets de côté le travail dit « de supervision permanente », c’est-à-dire celui qui est réalisé au quotidien par les collaborateurs et par les managers chargés de vérifier la qualité du travail accompli.

(…)

Pour ce qui concerne le cas du groupe Société générale, comme je l’ai déjà indiqué, nous avons un code de conduite fiscale comprenant un certain nombre de règles que nous demandons à nos salariés de suivre : par exemple, s’assurer que les déclarations fiscales sont établies en conformité avec l’ensemble des lois locales ; ne pas mettre en place ou proposer des opérations à but exclusivement fiscal ; maintenir une relation professionnelle et de coopération avec les autorités fiscales, bref tout un ensemble de principes permettant d’entretenir de bonnes relations avec ces dernières.

(…)

Quatrième question : comment fonctionne notre conseil d’administration ? Tout d’abord, nous disposons d’un comité d’audit et des risques, qui est une émanation du conseil et qui se réunit pour examiner l’ensemble des comptes du groupe Société générale, l’ensemble des dispositifs de contrôle et, bien entendu, l’ensemble des risques auxquels nous sommes exposés.

Outre les risques financiers et de réputation, le risque fiscal fait partie des risques régulièrement étudiés par ce comité d’audit, selon des règles de gouvernance très strictes. Le fameux inspecteur général que j’ai évoqué, de même que les commissaires aux comptes – nous avons deux cabinets – rencontrent seuls ce comité d’audit, en dehors du management. Ces corps de contrôle sont donc parfaitement libres d’indiquer au comité en question : « Nous avons identifié tel ou tel problème qui nous préoccupe. »

Deuxièmement, comme je l’ai déjà précisé, cette question a fait l’objet de discussions explicites en conseil d’administration. La validation de notre code de conduite fiscale – document qui ne relève pas d’une exigence réglementaire mais bien d’une initiative du groupe Société générale -, qui a été discuté en conseil, en offre une illustration. Bien entendu, il s’agit donc de risques dont le conseil d’administration assure le suivi de manière régulière.

(…)

La lutte contre la fraude, la capacité à détecter les anomalies, ce n’est pas si simple : il faut former les personnels, et les compétences s’acquièrent avec le temps. On n’est donc pas certain à 100 % d’identifier toutes les fraudes commises !

En tout cas, l’attention ne s’est certainement pas relâchée au cours des dernières années, bien au contraire. Non seulement au sein du groupe Société générale mais au niveau des banques françaises en général, on ne cesse de renforcer les organisations, les savoir-faire, la formation, tout en restant conscient que la fraude existe et que nous devons faire face à des schémas qui sont de plus en plus sophistiqués !

C’est beau. Ce qui nous rassure, en tout cas, c’est que selon Michel Sapinle PDG de la Société générale s’est engagé à la transparence » sur les « Panama papers ». Ouf… On a eu peur.

";s:7:"dateiso";s:15:"20160406_113503";}s:15:"20160405_105139";a:7:{s:5:"title";s:53:"#PanamaPapers : le mail de panique de Mossack Fonseca";s:4:"link";s:86:"https://reflets.info/panamapapers-le-mail-de-panique-de-mossack-fonseca-a-ses-clients/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=34215";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 05 Apr 2016 08:51:39 +0000";s:11:"description";s:370:"Mossack Fonseca aurait alerté ses collaborateurs le 1er avril 2016 d’une intrusion et leur aurait fait part de ses inquiétudes. Par delà le fait que certains noteront que le 1er avril est une date très bien sentie pour ce genre de mail, c’est quand on sait que 370 journalistes travaillent depuis un an sur le « leak » que […]";s:7:"content";s:9635:"

failatfailingMossack Fonseca aurait alerté ses collaborateurs le 1er avril 2016 d’une intrusion et leur aurait fait part de ses inquiétudes.

Par delà le fait que certains noteront que le 1er avril est une date très bien sentie pour ce genre de mail, c’est quand on sait que 370 journalistes travaillent depuis un an sur le « leak » que cela prête à sourire.

Ci-dessous le mail en question (source non authentifiée et traduit par nos soins)

Anuncio a Clientes
Información Importante

Note aux clients
Information importante

Abril 1, 2016

Le 1er avril 2016

Estimados Clientes:

Chers clients:

Les dirigimos la presente para informarles que estamos en medio de un proceso de investigación exhaustiva con expertos que nos confirman que hemos sido objeto de una intromisión no autorizada a nuestro servidor de correo electrónico. Si no han recibido mensajes de nosotros hasta el momento, significa que tenemos motivos para pensar que su información no ha sido comprometida. Lamentamos sinceramente este evento y hemos tomado las medidas necesarias para remediarlo y prevenir que vuelva a ocurrir.

Nous vous adressons ce courrier pour vous informer que nous avons engagé un processus d’investigation exhaustif avec des experts qui nous confirment que nous avons fait l’objet d’une intrusion non autorisée sur notre serveur de mail. Si vous n’avez pas reçu de messages de notre part jusqu’à maintenant, cela signifie que nous avons des raisons de penser que vos informations n’ont pas été compromises. Nous sommes sincèrement désolés de cet événement et nous avons pris les mesures nécessaires pour y remédier et éviter que cela vienne à se reproduire.

En este momento, estamos trabajando con la asistencia de consultores externos para determinar en qué medida ha sido accedido nuestro sistema por parte de personas no autorizadas, qué información específica obtuvieron y el número de personas afectadas.

Nous travaillons actuellement avec l’aide de consultants externes pour déterminer dans quelle mesure des personnes non autorisées ont pu accéder à notre système et quelle information spécifique a été obtenue par ces personnes, ainsi que le nombre de clients touchés.

A continuación detallamos información adicional sobre este evento y las acciones que estamos tomando. Pueden estar seguros que la seguridad y confidencialidad de su información merecen nuestra máxima prioridad. Utilizamos niveles múltiples de seguridad electrónica y limitamos el acceso a los archivos a un reducido número de personas en nuestra firma con el fin de prevenir vulneraciones.

Ci dessous, nous détaillons des informations complémentaires et les actions auxquelles nous procédons. Vous pouvez être sûrs que la sécurité et la confidentialité de vos informations sont notre principale priorité. Nous utilisons des niveaux multiples de sécurité électronique et limitons l’accès aux archives à un nombre réduit de personnes dans notre entreprises afin de limiter les risques.

Por favor no duden en contactarnos de tener cualquier pregunta o consulta adicional al siguiente correo: clients@mossfon.com.

N’hésitez pas à nous contacter si vous avez la moindre question ou souhaitez des informations complémentairtes en utilisant l’adresse mail suivante : clients@mossfon.com

Lamentamos cualquier inconveniente que este evento le puede haber causado. Le agradecemos por su continua confianza en nosotros.

Nous sommes désolé si cet événement vous a causé des problèmes. Nous vous remercions pour votre confiance renouvelée.

Muy atentamente,

Bien à vous

Carlos Sousa-Lennox
Director de Mercadeo & Ventas

Carlos Sousa-Lennox
Directeur Marché & Ventes

Lo que Sabemos que Pasó

Ce que nous savons

Hubo un acceso no autorizado a nuestro servidor de correo electrónico por medio del cual cierta información fue recopilada por terceros externos. La identidad de ciertos individuos e información sobre ciertos aspectos de sus asuntos pueden haber sido expuestos como resultado de este acceso no autorizado. No conocemos aún la identidad o la motivación de las personas que han cometido este acto.

Il y a eu un accès non autorisé à notre serveur de courrier électronique et certaines informations ont été recopiées par des tiers externes. L’identité de certains individus et des informations sur certains aspects de leurs affaires peuvent avoir été exposés par cet accès non autorisé. Nous ne connaissons pas encore l’identité ou la motivation des personnes qui ont commis cet acte.

Lo que Haremos a Continuación

Ce que nous allons faire

Continuamos nuestra investigación con la ayuda de un consultor externo para determinar todo el alcance del acceso no autorizado. Trabajamos en la detección de todas las actividades de los infractores y en la determinación de la información que obtuvieron.

Nous allons continuer notre investigation avec l’aide d’un consultant externe pour déterminer toute la portée de l’accès non autorisé. Nous travaillons sur la détection de toutes les activités des intrus et tentons de déterminer toute les informations qu’ils ont pu obtenir.

Lo que Pueden Esperar de Nosotros

Ce que vous pouvez attendre de nous

Pueden esperar que les informaremos tan pronto tengamos mayor información relevante que comunicarles.
Hemos entablado denuncias legales respecto al hurto de información de nuestro sistema.

Nous vous informerons aussitôt que nous aurons de plus amples informations intéressantes à vous communiquer. Nous avons porté plainte pour cette intrusion.

Otras Inquietudes

Autres sujets d’inquiétude

La información que ha sido accedida en nuestros registros ha caído en manos de periodistas de ciertos medios de comunicación que han estado tomando información fuera de contexto y haciendo falsas suposiciones respecto a la naturaleza de nuestros servicios. Ya se han puesto en comunicación con nosotros en un intento por confirmar sus alegaciones y hacer otras preguntas. Hemos respondido de manera general y no hemos proporcionado detalles que expondrían información confidencial aún más. Pensamos que están intentando también comunicarse con individuos cuya información está incluida en los materiales ilegalmente tomados del contenido de los correos electrónicos que han sido expuestos.

Les informations qui ont fait l’objet d’un accès non autorisé dans nos registres est tombé entre les mains de certains médias qui prennent ces informations hors contexte et font de fausses suppositions sur la nature de nos services. Ils ont déjà pris contact avec nous afin de tenter de confirmer leurs allégations et poser d’autres questions. Nous avons répondu de manière générale et n’avons fourni aucun détail qui exposerait encore plus des informations confidentielles. Nous pensons qu’ils tentent également de se mettre en rapport avec des individus dont les informations sont présentes dans les données illégalement collectées dans les contenus des mails qui ont été exposés.

X-Original-Helo: owa.mossfon.com
Received-SPF: Pass (sender SPF authorized) identity=mailfrom; client-ip=200.46.144.4; helo=owa.mossfon.com; envelope-from=reports@mossfon.com;
Received: from owa.mossfon.com (smtp.mossfon.com [200.46.144.4])
Received: from EXCHMF3.mosfon.com (172.26.100.122) by EXCHMF4.mosfon.com
(172.26.100.123) with Microsoft SMTP Server (TLS) id 15.0.1156.6; Fri, 1 Apr
2016 15:32:49 -0500
Received: from ECAMPAIGN.local (172.26.100.46) by mail.mossfon.com
(172.26.100.122) with Microsoft SMTP Server (TLS) id 15.0.1156.6 via Frontend
Transport; Fri, 1 Apr 2016 15:32:49 -0500
From: Mossack Fonseca & Co. <reports@mossfon.com>
Date: Fri, 1 Apr 2016 15:32:49 -0500
MIME-Version: 1.0
Message-ID: <1459537970c2fae0df3b55a06a76d92afd45b11c66__mossfon.com>
Reply-To: <reports@mossfon.com>
Content-Type: text/html; charset= »utf-8″
Content-Transfer-Encoding: quoted-printable
X-EndpointSecurity-0xde81-EV: v:6.2.7.721, d:out, a:n, w:t, t:16, sv:1459528753, ts:1459542769

";s:7:"dateiso";s:15:"20160405_105139";}s:15:"20160405_100026";a:7:{s:5:"title";s:82:"#PanamaPapers : Evolusoft la filiale de Mossack Fonseca anti fraude et blanchiment";s:4:"link";s:102:"https://reflets.info/panamapapers-evolusoft-la-filiale-de-mossack-fonseca-anti-fraude-et-blanchiement/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=34209";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 05 Apr 2016 08:00:26 +0000";s:11:"description";s:391:"Mossack Fonseca et nous sommes un peu plus intimes depuis cette nuit. Évidemment, nous. ne vous avons montré que des choses qui pouvaient l’être. C’est une entreprise un peu particulière, domiciliée par Mossack Fonseca qui a attiré notre attention, Evolusoft. Evolusoft ne partage pas qu’un identifiant Google analytics (donc une adresse Gmail ce qui laisse […]";s:7:"content";s:2025:"

evolusoftMossack Fonseca et nous sommes un peu plus intimes depuis cette nuit. Évidemment, nous. ne vous avons montré que des choses qui pouvaient l’être. C’est une entreprise un peu particulière, domiciliée par Mossack Fonseca qui a attiré notre attention, Evolusoft.

Evolusoft ne partage pas qu’un identifiant Google analytics (donc une adresse Gmail ce qui laisse entendre que leur relation ne se borne pas à une simple domiciliation mais qu’il d’une filiale) et une boite à lettre avec Mossack Fonseca, elle partage aussi des valeurs et des savoirs faire dont :

 

";s:7:"dateiso";s:15:"20160405_100026";}s:15:"20160405_013807";a:7:{s:5:"title";s:32:"#PanamaPapers : how shit happens";s:4:"link";s:51:"https://reflets.info/panamapapers-how-shit-happens/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=34189";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 04 Apr 2016 23:38:07 +0000";s:11:"description";s:0:"";s:7:"content";s:6828:" Prenez un site vitrine en Wordpress sur un Apache mal configuré De préférence un Apache exotique Un Apache exotique qui sert aussi à faire tourner un Drupal non mis à jour depuis 2013 et gavé de failles Ah, vous aussi vous vous demandez quel genre malade ferait tourner du Wordpress et du Drupal avec une DB Oracle ? A moins que... A moins que ces applications en cachent d'autres Comme un espace clients "super secure" Bon en ce moment il ne tourne pas top top Mais, le cabinet d'avocats, très à cheval sur la confidentialité a la bonne idée de placer un script Google Analytics, l'administration fiscale US va adorer.... Evidemment cet identifiant Google analytics (rattaché à un compte gmail) parle... Mais, tiens, nous avons un invité mystère... ... Allez on vous aide ";s:7:"dateiso";s:15:"20160405_013807";}s:15:"20160331_184951";a:7:{s:5:"title";s:138:"SCARAB : la NSA utilise des drones sous-marins depuis les années 1990 pour l’interception de masse sur les fibres optiques sous-marines";s:4:"link";s:154:"https://reflets.info/scarab-la-nsa-utilise-des-drones-sous-marins-depuis-les-annees-1990-pour-linterception-de-masse-sur-les-fibres-optiques-sous-marines/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=34171";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 31 Mar 2016 16:49:51 +0000";s:11:"description";s:446:"Depuis quelques années, nous nous demandions comment les américains (et d’autres) arrivaient à intercepter les données des câbles optiques sur des zones où ils n’ont, normalement, pas accès aux landing points. Nous avions émis l’hypothèse, que certains navires étaient dotés de capacités d’interception de ces câbles sous-marins. Et voici l’incroyable révélation, pointée par Edward Snowden […]";s:7:"content";s:5066:"

scarDepuis quelques années, nous nous demandions comment les américains (et d’autres) arrivaient à intercepter les données des câbles optiques sur des zones où ils n’ont, normalement, pas accès aux landing points. Nous avions émis l’hypothèse, que certains navires étaient dotés de capacités d’interception de ces câbles sous-marins.

Et voici l’incroyable révélation, pointée par Edward Snowden et Christopher Soghoian : la NSA aurait utilisé, depuis les années 90, des drones semis-autonomes sous-marins pour réaliser ces interceptions. L’information émane de l’impressionnant CV de James Atkinson sur Linkedin (s’il venait à disparaitre ou à être modifié, nous en avons fait une petite copie téléchargeable ici au format PDF).

jatkinsonCe dernier mentionne pour la période 1992/1996 qu’il a travaillé sur un projet nommé SCARAB, de petits submersibles semi-autonomes destinés à une activité confiée au SCS (Special Collection Service), une officine du renseignement américain « gérée conjointement par la Central Intelligence Agency (CIA) et la National Security Agency (NSA) » (source). Cette activité, c’est bien évidemment la  collecte des données transitant sur ces câbles… le tout, de manière indétectable. Les SCARABs étaient destinés à être embarqués sur des sous-marins : USS Parche, USS Richard B. Russell, et James Atkinson lâche également avoir travaillé à doter d’autres sous-marins de capacités d’interception comme  l’USS Jimmy Carter.

scarabLes SCARABs sont utilisés depuis la fin des années 60 à l’origine pour déployer des câbles mais la NSA a voulu les doter de nouvelles fonctionnalités dédiées à l’interception. Un documentaire vidéo émanant de AT&T est même en ligne depuis 2012 et le Chicago Tribune le mentionnait déjà dans un article datant de 1985.

La réalité de l’interception massive des données sur les câbles sous-marins ne fait plus de doutes pour nous depuis bien avant les révélations de Snowden, mais James Atkinson sur son profil Linkedin, répond ici à pas mal de nos interrogations. Nul doute que ces « SCARABs » ont bien évolués depuis les années 90, nul doute non plus que les américains ne sont pas les seuls à pratiquer ces interceptions avec ce type de drones.

";s:7:"dateiso";s:15:"20160331_184951";}s:15:"20160330_184557";a:7:{s:5:"title";s:47:"C’est à partir de combien le massif déjà ?";s:4:"link";s:61:"https://reflets.info/cest-a-partir-de-combien-le-massif-deja/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=34158";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 30 Mar 2016 16:45:57 +0000";s:11:"description";s:380:"Les débats du jour au Sénat concernaient le projet de loi renforçant la lutte contre le crime organisé, le terrorisme et leur financement, et améliorant l’efficacité et les garanties de la procédure pénale. En cette occasion, deux chiffres ont été rendus publics. Deux chiffres de rien du tout.. le premier concerne les réquisitions judiciaires sur les […]";s:7:"content";s:1910:"

bismuthLes débats du jour au Sénat concernaient le projet de loi renforçant la lutte contre le crime organisé, le terrorisme et leur financement, et améliorant l’efficacité et les garanties de la procédure pénale. En cette occasion, deux chiffres ont été rendus publics.

Deux chiffres de rien du tout.. le premier concerne les réquisitions judiciaires sur les métadonnées. Assez simples techniquement à réaliser, le chiffre peut paraître assez énorme.

Le second chiffre concerne le nombre d’interceptions légales, là encore il faut compter des cumulards, mais le dispositif technique est plus lourd et la blague de la PNIJ aidant, on se dit qu’il reste encore une « marge de progression » envisageable :

Ajoutez à tout ceci que l’on communique rarement tout seul…

";s:7:"dateiso";s:15:"20160330_184557";}s:15:"20160327_160952";a:7:{s:5:"title";s:78:"Utopies-concrètes : le site qui cartographie les alternatives – @manifestes";s:4:"link";s:92:"https://reflets.info/utopies-concretes-le-site-qui-cartographie-les-alternatives-manifestes/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=34026";s:7:"pubDate";s:31:"Sun, 27 Mar 2016 14:09:52 +0000";s:11:"description";s:449:"Le site « Utopie concrètes » est une initiative étonnante et fort utile. L’objectif est simple : référencer toutes les initiatives, lieux, projets, d’alternatives aux solutions commerciales et/ou gouvernementales afin de permettre la mise en relation, l’échange de tous ceux qui veulent agir « autrement ». On y trouve aussi bien les différents FAI associatifs de la FFDN que […]";s:7:"content";s:2111:"

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Le site « Utopie concrètes » est une initiative étonnante et fort utile. L’objectif est simple : référencer toutes les initiatives, lieux, projets, d’alternatives aux solutions commerciales et/ou gouvernementales afin de permettre la mise en relation, l’échange de tous ceux qui veulent agir « autrement ». On y trouve aussi bien les différents FAI associatifs de la FFDN que les ZAD ou autres espaces sociaux et culturels et tiers-lieux. Plus de 3000 actions/lieux y sont référencés.

Les instigateurs de cette initiative terminent leur dernier mail en date, par ces mots qui résument bien leur action et leur objectif :

« Nous avons développé cette première version entre quelques ami.e.s
C’est un carnet de recherche collectif ouvert
C’est un premier brouillon imparfait et maladroit, mais qui permet d’ores-et-déjà d’ouvrir la discussion

À tous ceux qui se reconnaissent dans la galaxie de sens que nous essayons de composer, et qui ont le cœur d’y passer une part de leur temps, rejoignez-nous, copiez, critiquez, modifiez, reformulez !

Veuillez agréer, Mesdames, Messieurs, l’expression de nos espoirs les plus fous »

http://utopies-concretes.org/#/fr

";s:7:"dateiso";s:15:"20160327_160952";}s:15:"20160325_133051";a:7:{s:5:"title";s:67:"La cité radieuse du groupe Auchan se paie un « débat public »";s:4:"link";s:55:"https://reflets.info/cite-radieuse-auchan-debat-public/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=34117";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 25 Mar 2016 12:30:51 +0000";s:11:"description";s:521:"« Vous donner la parole et la faire entendre. » C’est le slogan, très « démocratie participative », de la Commission nationale du débat public (CNDP), institution chargée – pour faire court – de « lubrifier » les relations entre « aménageurs » et « aménagés » du territoire. Sa mission est donc de s’assurer que le public dispose d’informations fiables et diversifiées pour pouvoir […]";s:7:"content";s:13159:"

IMG_3401bis« Vous donner la parole et la faire entendre. » C’est le slogan, très « démocratie participative », de la Commission nationale du débat public (CNDP), institution chargée – pour faire court – de « lubrifier » les relations entre « aménageurs » et « aménagés » du territoire. Sa mission est donc de s’assurer que le public dispose d’informations fiables et diversifiées pour pouvoir « débattre » de l’opportunité même d’un projet de bétonnage — à partir d’un coût minimum de 300 millions d’euros.

Le groupe Auchan compte miser plus de 3 milliards sur Europacity, un méga-complexe (ou plutôt mégalo-complexe) sur 80 Ha mêlant galerie marchande géante avec activités « ludiques et culturelles » (piscines, piste de ski artificiel, salles de spectacles, etc.), le tout érigé dans une architecture mégalomaniaque qui fait penser à une cité futuriste métallique et aseptisée. Ou comment dissimuler un nième centre commercial en l’enrobant de concepts alibis qui n’ont de « culturel » que le slogan, dont le nombre de visiteurs annuel est largement surestimé (31 millions, soit deux fois l’audience d’Eurodisney), qui prévoit de bétonner le Triangle de Gonesse, vaste zone agricole située entre les aéroports du Bourget et de Roissy.

eurocityplanJeudi 17 mars, à Gonesse (Val d’Oise), la CNDP organisait la réunion inaugurale du débat public Europacity, qui comprend une quinzaine de réunions (dans le Val d’Oise et la Seine-St-Denis) programmées jusqu’au mois de juin. Malgré son souci d’informer au mieux les badauds du coin, la CNDP a pourtant tenu sous silence un important rapport sur l’impact écolo du projet en question : un avis de l’Autorité environnementale (AE, qui dépend du  Conseil général de l’environnement et du développement durable, du ministère de l’écologie), rendu deux semaine plus tôt, le 2 mars. Parmi les documents distribués à Gonesse, dans la salle des fêtes Jacques Brel qui a rassemblé au moins 300 personnes, il n’y avait que les plaquettes en papier glacé du « maitre d’ouvrage », c’est à dire d’Alliages & Territoire, filiale d’Immochan, branche béton du groupe Auchan). La CNDP a sans doute eu des problèmes de photocopieuse pour ne pas avoir distribué le rapport de synthèse de l’AE, qui ne faisait qu’une page et demi (cf le rapport complet en PDF).

Tant mieux pour le promoteur, car toute sa communication vise à faire passer Europacity pour une « exemplarité environnementale, respectueux des enjeux de biodiversité du site ». L’AE, dont l’avis est consultatif comme de bien entendu, n’est pourtant pas tendre avec les promesses du promoteur, même si les termes employés sont pesés et sous-pesés pour ne vexer personne.

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Auchan promet par exemple, dans son « étude d’impact » soumise à l’avis de l’AE, de produire localement, et en « renouvelable » s’il vous plaît, 100% de l’énergie qui sera nécessaire pour faire tourner sa mégapole  (au bas mot, 270 GWh/an). Au mieux, note l’AE, seulement « deux-tiers des besoins en froid et en électricité pourraient être produit localement ». Faut dire que les scénarios de consommation énergétique fournis par Auchan « reposent sur une hypothèse de production de froid quatre fois supérieurs au potentiel recensé par l’étude [d’impact] ». Surtout, corrige l’AE, « l’énergie renouvelable locale » est plus qu’hypothétique: elle reposerait sur la géothermie. Or, cela « nécessiterait la réalisation de forages profonds » et de mettre en contact quatre nappes phréatiques du bassin parisien, au risque de contaminer la seule encore identifiée comme « un réservoir d’eau potable non encore affecté par la pollution de surface ». Sans parler des prévisions d’émissions de gaz à effet de serre qu’induiraient es (transports des visiteurs compris), que l’AE estime très incomplètes, « en discordance particulièrement forte avec l’objectif national du facteur 4 » (réduction par 4 des émissions à l’horizon 2050, selon une loi de 2009).

IMG_3392bisEuropacity doit pousser sur une zone vierge de toute urbanisation, et détruire, au passage, 210 Ha de terres parmi les plus fertiles du pays. En guise de contrepartie, une « zone agricole protégée » de 400 Ha devrait être préservée au nord de la zone. Mais l’AE, là aussi, n’avale pas la pilule, et réclame de réels « engagements (…) afin de garantir la pérennité des activités agricoles ». Une autre critique de l’Autorité a même pu être ressentie par les spectateurs de la réunion de Gonesse : l’absence totale de lieu de substitution pour ériger sa cité artificielle. Pour eux, c’est plié : à Gonesse et pas ailleurs. Verbatim des réserves de l’Autorité à ce propos:

[…] l’étude d’impact doit présenter une esquisse des principales solutions de substitution examinées et les raisons pour lesquelles, eu égard aux effets sur l’environnement ou la santé humaine, le projet présenté a été retenu. En particulier, même si l’urbanisation conditionnelle de ce site est prévue […], le dossier fait le choix d’un emplacement aujourd’hui non urbanisé exposant une population nouvelle importante aux risques et nuisances d’un trafic aérien important. Cette localisation induit, en outre, de multiples contraintes pour une urbanisation dense, conduisant à une consommation d’espaces agricoles accrue. Cela conduit l’Ae à se demander si une démarche d’évitement et la recherche de solutions de substitution ont bien été conduites, d’une part pour la ZAC [zone d’aménagement concertée du Triangle de Gonesse], d’autre part pour EuropaCity.

Le groupe Auchan n’a d’ailleurs aucun doute tout court. Jeudi dernier à Gonesse, Christophe Dalstein, le soldat d’Auchan chef de projet, a parlé au présent et au futur de l’indicatif en présentant son powerpoint – pas l’ombre de conditionnel dans ses propos. La même assurance a été communiquée aux patrons du coin. Une semaine avant le débat public, Alliages et Territoires a invité plus de 350 entrepreneurs, dans les locaux de Manutan (repreneur de la Camif), pour les faire saliver sur les contrats du futur chantier – et, au passage, pour les inciter fortement à venir au débat public dire tout le bien qu’ils pensent de ce projet « bon pour l’emploi ». Le patron de Manutan a répondu présent, et il a posé sa gentille petite question, comme d’autres élus fortement favorables à l’implantation d’Auchan. Le groupe promet en outre que l’exploitation du site créera « 11.800 emplois directs » – dont seulement un tiers seront pourvus auprès des populations locales. Un chiffre tronqué, il est vrai, car il ne tient pas compte des destructions de postes qui vont immanquablement toucher les centres commerciaux voisins. Et sans rappeler que plus des 3/4 de ces contrats concerneront « des personnels non ou peu qualifiés ».
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Tout a déjà été dit ou presque sur l’illusionnisme de ces procédures de « débat public ». Cela s’est vu et démontré sur les nanotechnologies en 2009/10, comme lors de l’implantation des réacteurs nucléaires EPR ou de tel ou tel chantier d’infrastructure dont la décision a déjà été prise. Participer à ces diversions, c’est accepter leur issue fatale : la mise en œuvre du projet, qui sera corrigé à la marge pour donner l’illusion que le peuple a son mot à dire. La CNDP met en scène une consultation où les rapports de force sont faussés d’avance : le porteur de projet, qui règle l’addition du « débat », a tous les moyens d’influencer la perception des habitants, et finalement décide seul s’il tiendra compte des réserves exprimées. D’ailleurs, la neutralité affichée par Claude Brevan, désignée présidente du débat sur Europacity par la CNDP, est toute relative. Elle a été pendant près de dix ans, sous Jospin puis Raffarin (1998-2005)*, Déléguée interministérielle à la ville, l’un des bras armé de l’État en déménagement des territoires.

* Et non comme « sous Sarkozy et Hollande », comme écrit par erreur – cf le commentaire de l’intéressée, Claude Brevan, ci-dessous, et ma réponse dans la foulée.

Lire aussi cette pétition d’un groupe d’opposants : http://nonaeuropacity.wesign.it/fr

";s:7:"dateiso";s:15:"20160325_133051";}s:15:"20160324_145957";a:7:{s:5:"title";s:70:"Compteurs « intelligents » : la corporatocratie en marche ? #Linky";s:4:"link";s:79:"https://reflets.info/compteurs-intelligents-la-corporatocratie-en-marche-linky/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=34123";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 24 Mar 2016 13:59:57 +0000";s:11:"description";s:508:"« Dispositifs électropolluants de surveillance » : c’est ainsi que les « smart meters » (compteurs intelligents américains) ont été définis par ceux qui les combattent. Linky, le compteur « intelligent » d’ERDF est en cours d’installation depuis décembre en France, et s’il ne fonctionne pas exactement comme son grand frère américain (communication par CPL chez l’habitant, puis en radio fréquence, […]";s:7:"content";s:2074:"

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« Dispositifs électropolluants de surveillance » : c’est ainsi que les « smart meters » (compteurs intelligents américains) ont été définis par ceux qui les combattent. Linky, le compteur « intelligent » d’ERDF est en cours d’installation depuis décembre en France, et s’il ne fonctionne pas exactement comme son grand frère américain (communication par CPL chez l’habitant, puis en radio fréquence, et non directement en radiofréquence), il n’en est pas moins un mouchard redoutable installé à domicile, qui augmentera la facture des abonnés au lieu de la faire baisser…

Take back your Power, ce documentaire très fouillé, relate la mise en place forcée et illégale des smart meters aux Etats-Unis, préambule à ce qui est désormais nommé la corporatocratie : le pouvoir des entreprises privées en lieu et place des pouvoirs publics, dans ce qui peut être nommé une « dictature douce ».

La surveillance des populations et leur servage ne s’arrêtera pas à Internet. L’énergie est la dernière pièce du puzzle en cours de constitution. Celui du cauchemar orwellien.

Bon visionnage.

";s:7:"dateiso";s:15:"20160324_145957";}s:15:"20160323_114040";a:7:{s:5:"title";s:91:"Terrorisme : raconter l’émotion, jusqu’à l’écœurement, pour ne pas parler du fond";s:4:"link";s:97:"https://reflets.info/terrorisme-raconter-lemotion-jusqua-lecoeurement-pour-ne-pas-parler-du-fond/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=34097";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 23 Mar 2016 10:40:40 +0000";s:11:"description";s:395:"Les attentats terroristes choquent. Attristent. Effrayent. Surtout quand ils sont nationaux, ou dans un pays voisin. Chacun se sent touché, parce qu’il aurait pu être une victime. Chacun s’identifie. Nettement moins quand ce sont des gens de pays plus éloignés, de culture différente. La Côte d’Ivoire, récemment, en est une parfaite illustration. Au fond, les […]";s:7:"content";s:9045:"

Les attentats terroristes choquent. Attristent. Effrayent. Surtout quand ils sont nationaux, ou dans un pays voisin. Chacun se sent touché, parce qu’il aurait pu être une victime. Chacun s’identifie. Nettement moins quand ce sont des gens de pays plus éloignés, de culture différente. La Côte d’Ivoire, récemment, en est une parfaite illustration. Au fond, les médias ne font plus qu’une chose : raconter l’émotion : la douleur, la souffrance, la peur à nos portes. Pour éviter de parler du fond. Des raisons qui poussent des terroristes à tuer, et de ceux qui les commanditent. Mais surtout, de la responsabilité politique des gouvernements des pays touchés par le terrorisme.

« Ils attaquent le cosmopolitisme, notre liberté d’expression »

C’est ce genre de phrases qui parsèment la presse écrite, télévisuelle ou radio. Proférées par des analystes ou des politiques qui n’ont qu’une seule vocation : éviter de parler du fond. Comme si le terrorisme djihadiste n’était qu’une volonté de fous de dieu de s’en prendre à un modèle de société qu’ils détesteraient.

Jusqu’à une époque pas si éloignée, quand des terroristes revendiquaient des attentats, leurs revendications étaient « discutées « dans les pays industrialisés. Parfois, négociées. De l’extrême gauche à l’extrême droite, de Khadafi à l’IRA ou à l’ETA, le terrorisme était condamné — et c’est bien la moindre des choses — mais pour autant n’était pas relégué à une simple action violente sans aucun fond. Politique.

Le terrorisme est politique. Toujours. L’État islamique, ce Califat désormais organisé et territorialisé s’est créé par réaction et volonté politique. Que le religieux y soit brandi est parfaitement logique, puisqu’il est une composante politique très importante de la région : le proche et moyen-orient. Politique et religieux y sont parfaitement imbriqués. Les gouvernements américains, français, et de manière générale, ceux de l’Union européenne sont partie prenante de la situation au Proche-Orient, en bons alliés des Etats-Unis d’Amérique. Particulièrement depuis 2003 avec l’invasion de l’Irak. Il y a donc une responsabilité américano-européenne dans le chaos qui secoue cette région — et au delà — une responsabilité stratégique de déstabilisation totale de la région par des actes de guerre parfaitement illégaux et monstrueux.

Hellfires, bombes et « fausse guerre »

Parler des poseurs de bombes ou des kamikazes dont les actes sont revendiqués par un pays étranger, et chercher à comprendre comment ils ont pu le faire, chercher des solutions pour les arrêter, les contenir, les repérer, est à peu près aussi pertinent que vouloir empêcher la pluie de détremper un champ avec des bassines.

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Ces photos de la prison d’Abu Ghraib en Irak n’ont aucun rapport avec la radicalisation islamiste terroriste. Non, aucun rapport. Ils haïssent juste notre liberté.

Il n’y a aucune solution sécuritaire pour empêcher des individus — purs instruments fanatisés engendrés et soutenus par le Califat — de passer à l’acte, à l’échelle d’un pays, et encore moins à l’échelle d’un continent. Cette réponse décalée, qui voudrait faire accroire que l’Europe parviendrait — en se transformant en forteresse, en créant un système policier et autoritaire, en réduisant les libertés, — à se prémunir de nouvelles attaques terroristes, est un leurre politique qui ne changera rien. Voire, qui accentuera le problème. Exactement comme la guerre contre le terrorisme de Georges Walter Bush a fait exploser le terrorisme au sein de la « planète islamiste » au lieu de le faire disparaître.

Le refus des responsables politiques de parler des réalités proches et moyen-orientales et de leur implication dans les « véritables guerres » qui s’y déroulent, est un problème central pour tenter de résoudre le problème des attentats en Europe. Répéter « nous sommes en guerre » en réponse à un attentat, lorsque l’on est premier ministre, est une manœuvre dangereuse. Le premier effet est d’amplifier l’action des terroristes, de leur donner un pouvoir immense. Le second est de générer un sentiment de trouble, d’angoisse et de crainte parmi les populations. Le troisième est de démontrer que cette réponse est parfaitement mensongère et décalée avec la réalité. Ce qui ne peut qu’inciter les populations à ne plus comprendre ce qu’il se passe, ni comment cet effroyable situation va finir par s’arrêter.

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Alep, été 2015 : une ville dans un pays vraiment en guerre, et bombardé par la coalition arabo-occidentale depuis 2014.

Si la France est en guerre, elle doit la déclarer. Officiellement. Reconnaître le Califat comme un Etat ennemi qui l’a attaqué sur son propre territoire. Puis envoyer son armée se battre contre les soldats de l’armée du Califat, jusqu’à un dénouement militaire. Dénouement qui sera, soit le repli des troupes françaises (européennes ?), soit la reddition du Califat.

Ou alors, nous « sommes en guerre », mais nous ne faisons pas vraiment la guerre. Il faut dans ce cas, faire jouer la diplomatie. Discuter avec l’État contre lequel nous « sommes en guerre », le Califat, pour parvenir à une issue diplomatique. Envoyer des ambassadeurs, négocier. Ou bien, encore, nous « ne sommes pas vraiment en guerre ». Ce qui signifierait qu’en réalité, « nos » armées (USA, France, Royaume-uni etc…), depuis des années, en Afghanistan, au Pakistan, en Irak, en Syrie, pratiquent une forme étrange d’ingérence militaire qui voit par exemple des centaines de personnes déchiquetées par des missiles alors qu’ils sont en pleine cérémonie de mariage, ou des populations mourir à petit feu sous les bombes que « nos avions » larguent. Une guerre qui ne se nomme pas. Mais qui tue, épuise, déstabilise et renforce la haine à l’encontre de nos pays ?

Non, bien entendu. Ce ne sont que des fanatiques qui haïssent juste notre liberté et nos valeurs. Les meilleures du monde, nos valeurs. Bien entendu… Il n’y a donc rien à faire d’autre que de parler des tueurs, du fanatisme religieux, s’indigner, s’en moquer, demander plus de sécurité, et attendre. Une génération, d’après Manuel Valls. C’est ce qui s’appelle faire le « job » en langage politique. Les proches des victimes des attentats, des bombardements, de partout sur la planète, apprécieront.

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";s:7:"dateiso";s:15:"20160323_114040";}s:15:"20160322_151724";a:7:{s:5:"title";s:83:"La famine au Darfimbabwour : une analyse stupéfiante de #LaPresse et de son public";s:4:"link";s:101:"https://reflets.info/la-famine-au-darfimbabwour-une-analyse-stupefiante-de-lapresse-et-de-son-public/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=34091";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 22 Mar 2016 14:17:24 +0000";s:11:"description";s:359:"Vous êtes un peu déprimé ? Vous le serez encore un peu plus lorsque vous aurez visionné cette vidéo qui analyse avec une pertinence stupéfiante le traitement médiatique de la famine au Darfimbabwour, les réactions du public, le rôle des « experts ». Bref, c’est criant de vérité et démoralisant à souhait.    ";s:7:"content";s:531:"

Vous êtes un peu déprimé ? Vous le serez encore un peu plus lorsque vous aurez visionné cette vidéo qui analyse avec une pertinence stupéfiante le traitement médiatique de la famine au Darfimbabwour, les réactions du public, le rôle des « experts ». Bref, c’est criant de vérité et démoralisant à souhait.

 

 

";s:7:"dateiso";s:15:"20160322_151724";}s:15:"20160322_105529";a:7:{s:5:"title";s:71:"Le conditionnement quotidien : l’arme absolue contre toute rébellion";s:4:"link";s:87:"https://reflets.info/le-conditionnement-quotidien-larme-absolue-contre-toute-rebellion/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=34044";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 22 Mar 2016 09:55:29 +0000";s:11:"description";s:367:"Les conditions pour un nouveau mai 68 sont souvent citées lorsque des manifestations surviennent impliquant la jeunesse. Depuis une vingtaine d’années, au moins. Comme si mai 68 était un absolu qui pouvait se régénérer à travers les âges et pouvait permettre un changement de société salvateur et bienvenu. Sauf que tout a changé ou presque […]";s:7:"content";s:13790:"

mai68-etudiants-ouvriers

Les conditions pour un nouveau mai 68 sont souvent citées lorsque des manifestations surviennent impliquant la jeunesse. Depuis une vingtaine d’années, au moins. Comme si mai 68 était un absolu qui pouvait se régénérer à travers les âges et pouvait permettre un changement de société salvateur et bienvenu. Sauf que tout a changé ou presque en… un demi siècle. Petite revue de l’impossibilité intrinsèque actuelle de voir un quelconque mouvement de contestation de la société par la jeunesse française soutenue par une partie de la population (un peu plus âgée), survenir.

1968 : le grand dé-conditionnement

1968, c’est un peu la préhistoire en termes de contrôle des populations et des capacités d’influence de masse. Comme celles de la surveillance. C’était il y a 48 ans. Pas d’ordinateurs domestiques, pas de satellites, pas de de distributeur de billets de banque et donc pas de carte à puce, le seul téléphone filiaire, des journaux papiers, et… deux chaînes de TV. En réalité, le fonctionnement de la France en 1968 est plus proche de celui de la fin du XIXème siècle que de l’époque l’actuelle. Les premières tentatives de « conditionnement et influence des esprits » ont bien débuté aux Etats-Unis dans les années 50, mais elles sont embryonnaires, avec un manque crucial : les technologies de masse.

C’est ainsi qu’une jeunesse parfaitement survoltée commence à revendiquer une liberté totale et parfaitement antinomique avec les objectifs des oligarchies capitalistes en place.

Mouvement beatnik de libération des corps et des esprits, concerts de rock déjantés, cafés plein à ras bord de jeunes gens en train de refaire le monde à grands coups de citations de philosophes et d’auteurs contestataires du système de consommation : en 1968, on pense, on met en cause, on échange, on se rencontre, on imagine. « L’imagination au pouvoir », ce slogan n’est pas étranger à l’immense vague d’espoir que soulève la jeunesse de l’époque, fermement décidée à remettre en cause toutes les règles du système politique, économique et social.

50 ans plus tard : des hamsters dans des cages numériques

Le monde bipolaire de 1968 n’est plus. Il n’y a plus deux camps qui s’opposent, celui du capitalisme et celui du communisme. Le premier a remporté la bataille idéologique et fait basculer le monde industrialisé dans une unique politique, économique et sociale. Les fondements de l’idéologie capitaliste sont simples et anciens, à la portée d’un simple d’esprit, puisqu’ils ne comportent que quelques éléments basiques, que l’on peut réunir sous des verbes comme : consommer, dominer, s’emparer, améliorer, optimiser, gagner, conserver. Le principe de l’idéologie dominante, diffusé en boucle sur tous les supports de communication est celui d’une boucle de rétroaction psychique basée sur des pulsions primaires, dont la première est celle de l’achat. Posséder des objets. Emplir le vide intérieur avec des images, des sons, des objets de distraction, des aliments, des sensations offertes par la consommation. L’objectif d’une vie moderne est simple : obtenir de l’argent, pour combler, par l’achat, le vide intrinsèque que chacun porte en soi.

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L’éducation est au centre de la sensation de vide partagée par une grande part des populations industrielles et industrieuses. La plus grande partie des individus a été élevée devant un écran de télévision, puis par des jeux vidéos, et finalement des « espaces numériques de consommation de masse », et au final, les trois ensemble. Tous ces médias sont industriels, conçus par et pour une industrie qui ne vise qu’une chose : la maximisation de ses profits, par la captation du public le plus nombreux possible. Chaque journée passée à remplir son cerveau des heures durant de spectacles de distraction amplifie une capacité bien connue : le conditionnement. Basé sur l’addiction, le conditionnement est la source du système capitaliste moderne. Il fonctionne parfaitement aujourd’hui, avec centaines de millions de hamsters humains tournant quotidiennement dans une cage — numérique — la plupart du temps.

La fin de l’intelligence est enclenchée

Les outils numériques les plus consommés sur la planète ont capté l’attention des individus au point de les empêcher de  comprendre par eux-mêmes la réalité qui les entoure. L’influence exercée par le flux incessant d’informations est centrale et rythme le quotidien d’une majorité de la population qui pense comprendre le monde alors qu’elle ne fait qu’une seule chose : laisser une vision du monde — totalement fabriquée — pénétrer leur esprit au point de changer leurs émotions et les mener à des comportements déterminés. La captologie, utilisée par Facebook via son système de newsfeed est un exemple — connu — parmi d’autres. La Darpa (département de recherche de la défense américaine) y travaille aussi.

Google est soupçonné de pouvoir jouer avec ses résultats pour influencer l’élection présidentielle américaine, s’il le souhaitait :

We present evidence from five experiments in two countries suggesting the power and robustness of the search engine manipulation effect (SEME). Specifically, we show that (i) biased search rankings can shift the voting preferences of undecided voters by 20% or more, (ii) the shift can be much higher in some demographic groups, and (iii) such rankings can be masked so that people show no awareness of the manipulation. Knowing the proportion of undecided voters in a population who have Internet access, along with the proportion of those voters who can be influenced using SEME, allows one to calculate the win margin below which SEME might be able to determine an election outcome.

Les chercheurs démontrent dans leur étude que les résultats d’un moteur de recherche influencent de façon « dramatique » le comportement individus, leur façon de consommer, leur préférences :

Recent research has demonstrated that the rankings of search results provided by search engine companies have a dramatic impact on consumer attitudes, preferences, and behavior (source : The search engine manipulation effect (SEME) and its possible impact on the outcomes of elections)

La fin de l’intelligence humaine est enclenchée. Ce qui est nommé « intelligence » n’est pas la capacité à obtenir de bons résultats à des test de QI ou parvenir à obtenir des diplômes, savoir réaliser des tâches abstraites ou résoudre des problèmes. Non. C’est la fin de l’intelligence humaine en tant que capacité à exprimer de façon individuelle une critique autonome, à discriminer le vrai du faux, à comprendre le réel pour ce qu’il est, à penser au delà des références établies, etc…

Se rebeller ? Oui, mais pourquoi ?

L’émergence d’un nouveau mai 68 n’est pas envisageable en 2016 : la population, massivement, a accepté et se nourrit du système qu’elle peut à certains moments contester… à la marge. L’enseigne MacDonald’s accueille 440 millions de clients par an en France.  (extrait d’un site de propagande commerciale d’information des « tendances jeunes »)

S’il y a bien une marque qui sait comment surprendre les jeunes consommateurs grâce à des opérations offline, c’est clairement McDonald’s ! Hier, la rédaction d’Air of melty vous dévoilait le nouveau panneau publicitaire ultra pertinent (et rafraîchissant) de McDo en période de canicule, comme une preuve de plus que l’affichage offline n’était pas mort, bien au contraire, même auprès des désormais célèbres Digital Natives. Nous vous le disions, que ce soit en ligne ou dans le monde réel, les jeunes consommateurs attendent des marques qu’elles leur proposent des expériences inédites, marquantes et surtout adaptées à leurs attentes. Et c’est exactement ce qu’a mis en place la chaîne de restauration rapide.

melty-les-jeunes-toussa

La rébellion devra attendre que des hordes de jeunes sortent de chez MacDonald’s et laissent de côté les « expériences inédites » de la marque. Il leur faudra aussi moins visionner de vidéos sur Youtube pour prendre le temps de se questionner sur la société dans laquelle ils aimeraient vivre, ou encore ce qu’est une démocratie, et si la liberté est principalement une liberté d’achat ou un peu plus…

Des solutions ? Oui, mais avec beaucoup d’efforts…

Une société constituée principalement de zombies assistés par des robots pour la quasi totalité de leurs activités ne peut pas se rebeller. Au contraire. La technologie n’est pas devenue un outil de libération et de créativité, elle est actuellement le cœur du conditionnement individuel. Sachant que l’éducation est centrale pour permettre l’émancipation, et que celle-ci a été vendue à « l’entreprise », il semble difficile d’imaginer un quelconque changement positif émancipateur à venir dans les sociétés modernes. La seule issue semble être la création de lieux alternatifs, d’éducation populaire, où les individus peuvent s’emparer de la technologie pour mieux s’en libérer, où l’humain passe avant la machine. Ces lieux voient le jour, de plus en plus, et même s’ils ne seront jamais suffisants à l’échelle du pays, ils permettent d’organiser des communautés de personnes qui seront — et c’est une certitude — la future résistance face au totalitarisme techno-capitaliste en cours de constitution. La différence entre ceux qui créent ces lieux, y participent et ceux qui « contestent en ligne », se situe dans très peu de choses, pourtant devenues centrales : la liberté réelle, l’effort collectif et l’humain…

Cette vidéo, récente, dévoile quelque chose de parfaitement évident : quand l’être humain abandonne son esprit aux machines, il en devient une, et à termes, rien ne les distinguera…

";s:7:"dateiso";s:15:"20160322_105529";}s:15:"20160321_120442";a:7:{s:5:"title";s:44:"L’étrange cryptographie du New York Times";s:4:"link";s:62:"https://reflets.info/letrange-cryptographie-du-new-york-times/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=34047";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 21 Mar 2016 11:04:42 +0000";s:11:"description";s:368:"Hier matin, alors que nous buvions le premier d’une longue série de cafés dominicaux, nous reçûmes une alerte du système top-secret du Service du Chiffre de Reflets, qui attirait notre attention sur un article du vénérable New York Times. L’article dresse un état des lieux sur le mode opératoire des auteurs des dramatiques attentats de […]";s:7:"content";s:9420:"
Photograph by Rama, Wikimedia Commons, Cc-by-sa-2.0-fr

Beyer cryptographic watch – Photograph by Rama, Wikimedia Commons, Cc-by-sa-2.0-fr

Hier matin, alors que nous buvions le premier d’une longue série de cafés dominicaux, nous reçûmes une alerte du système top-secret du Service du Chiffre de Reflets, qui attirait notre attention sur un article du vénérable New York Times. L’article dresse un état des lieux sur le mode opératoire des auteurs des dramatiques attentats de Paris. Dates, lieux, noms, faits, témoignages, c’est dense, très complet, et pour cause : les journalistes du NYT ont eu accès à une copie du rapport de 55 pages transmis par l’antiterrorisme à la Place Beauvau, ainsi qu’à nombre d’autres documents et témoignages.

Quelques passages nous ont pourtant laissé perplexes, pour ne pas dire embarrassés, et nous ont fait instantanément penser à un autre article du NYT et des mêmes auteurs, daté de novembre dernier. Cet autre texte, très documenté lui aussi, contenait pourtant un passage qui nous avait déjà un peu fait tiquer sur le plan technique.

Dans l’article de novembre, le NYT nous apprenait qu’Abaaoud, l’un des terroristes, utilisait les « technologies de chiffrement ». Plus loin, on comprenait ce qui était entendu par là, et l’on pouvait lire qu’Abaaoud avait fourni à Hame, un jeune français parti en Syrie et entendu par les autorités à son retour, des « logiciels de chiffrement » :

Mr. Abaaoud avait demandé à Mr. Hame de frapper une cible facile, où il pourrait cause un « maximum de victimes ». Il avait donné à Mr. Hame une adresse email pour le joindre et une clé USB contenant une clé de chiffrement qu’Hame devait télécharger sur son ordinateur. Mr. Abaaoud avait promis davantage d’instructions sur le lieu où se procurer des armes pour l’attaque et sur la salle de concert à frapper.

C’est assez probablement le système de chiffrement PGP, communément utilisé pour sécuriser les communications par email, qui est ici évoqué. Or, si l’on sait comment fonctionne la cryptographie hybride, notamment sa composante asymétrique, pour que les « instructions » puissent circuler dans le sens Abaaoud – Hame, c’est Hame qui aurait dû remettre une clé à Abaaoud (sa clé publique, en l’occurrence), et pas l’inverse. Les informations contenues dans ce paragraphe sont très probablement vraies, si on les envisage indépendamment les unes des autres. Mais la narration est organisée de manière à ce que le chiffrement soit perçu comme le moyen essentiel pour la planification des attentats.

Le plus récent des deux articles reprend le témoignage de l’une des malheureuses victimes prises en otage dans le Bataclan :

L’un des terroristes sortit un ordinateur portable, le plaçant, ouvert, contre un mur, a déclaré la femme âgée de 40 ans. Quand l’ordinateur s’est allumé, elle a vu une ligne de charabia sur l’écran : « c’était bizarre – il était en train de regarder plein de lignes, comme des lignes de code. Il n’y avait pas d’image, pas d’Internet, » a-t-elle dit.

Il n’y a bien sûr aucune raison de douter du témoignage de cette personne, mais qu’a-t-elle vu au juste ? D’après la description, il pourrait s’agir de n’importe quel logiciel produisant une sortie dans un terminal texte, ce qui a souvent tendance à impressionner ceux qui n’ont jamais évolué en dehors d’un environnement graphique. Les fameuses lignes de code étant apparues, d’après elle, juste au moment du démarrage de l’ordinateur, la plus évidente des conclusions est qu’il s’agisse des éléments affichés par la séquence d’initialisation de son système d’exploitation.

Séquence de boot Linux

Séquence de boot Linux

Le NYT conclut pourtant que cette description « correspond à l’apparence d’un logiciel de chiffrement particulier, que l’EI a revendiqué avoir utilisé durant les attentats de Paris », en faisant probablement allusion à une macabre vidéo diffusée par l’organisation en janvier, dans laquelle figurait une utilisation fictive de PGP. Même si l’on admet que c’était bien un message PGP qui était affiché sur l’écran de l’ordinateur du terroriste, quel intérêt ce dernier aurait-il eu à lire un message sous sa forme chiffrée, par définition illisible ?

Un autre passage est bien plus étonnant :

Selon le rapport de police et des interviews avec des officiels, aucun email ni aucune communication électronique des attaquants n’ont été trouvés, ce qui incite les autorités à conclure que le groupe a utilisé le chiffrement. On ignore encore quel sorte de chiffrement […].

Les communications électroniques laissent toujours des traces. Les échanges, même lorsque le contenu est chiffré, et même en admettant que ces contenus soient consciencieusement supprimés après avoir été envoyés et reçus, requièrent la présence d’informations nécessaires à l’acheminement des messages. Par définition ces informations, des métadonnées, ne peuvent être chiffrées. Il n’y a pas des centaines de conclusions que l’on peut tirer de l’absence de ces traces : soit ces communications n’ont pas eu lieu, soit elles ont eu lieu via d’autres canaux. Comment peut-on déterminer la présence de quelque chose parce que l’on constate son absence ? Le raisonnement est proprement stupéfiant. Pour reprendre les mots de Christopher Soghoian de l’ACLU, « l’article du NYT sur les attentats de Paris a autant (sinon plus) de sens si vous remplacez « chiffrement » par « magie » ».

Tweet de Christopher Soghoian

Il est très probable que des outils intégrant de la cryptographie soient utilisés par certains membres ou sympathisants de Daech : passons à autre chose, on ne peut pas plus les en priver que l’on ne peut les empêcher d’utiliser le théorème de Pythagore. De la part d’un journal aussi respecté que le New York Times, on est en revanche en droit de s’étonner de tels biais de confirmation dès lors qu’il est question de chiffrement.

";s:7:"dateiso";s:15:"20160321_120442";}s:15:"20160320_180713";a:7:{s:5:"title";s:80:"Terrorisme : Valls et ses amis comptent sur votre tendance à la mémoire courte";s:4:"link";s:98:"https://reflets.info/terrorisme-valls-et-ses-amis-comptent-sur-votre-tendance-a-la-memoire-courte/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=34041";s:7:"pubDate";s:31:"Sun, 20 Mar 2016 17:07:13 +0000";s:11:"description";s:364:"Comment ? Il ne faudrait pas tout faire pour lutter contre les terroristes qui ont fauché autant de vies innocentes cette année en France ? Comment peut-on critiquer le Loi sur le renseignement, qui permettra d’écouter massivement les communications en France ? Elle fera ressortir l’aiguille de la meule de foin, permettra de déjouer des […]";s:7:"content";s:6362:"

Lolcat_terroristComment ? Il ne faudrait pas tout faire pour lutter contre les terroristes qui ont fauché autant de vies innocentes cette année en France ? Comment peut-on critiquer le Loi sur le renseignement, qui permettra d’écouter massivement les communications en France ? Elle fera ressortir l’aiguille de la meule de foin, permettra de déjouer des attentats ! L’état d’urgence ? Une nécessité. D’ailleurs, Manuel Valls le proclame alors que vient d’être arrêté Salah Abdeslam, »D’autres réseaux, d’autres cellules, d’autres individus, en France et en Europe, s’organisent pour préparer d’autres attentats. Nous devons être mobilisés« .

Oui, un ennemi nous a déclaré une guerre asymétrique. Oui, il y aura d’autres attentats et d’autres morts. La probabilité est extrêmement forte. Mais de là a valider toutes sortes de textes liberticides ? Nous avons la mémoire courte et c’est ce sur quoi misent des gens comme Manuel Valls ou Bernard Cazeneuve.

Le terrorisme n’est pas une nouveauté, une nouvelle donnée dans l’équation de nos vies. Pas même en France, pourtant épargnée par rapport à d’autres pays.

Certains n’étaient pas nés, mais l’OAS a fait pas loin de 2000 victimes. Disposions-nous des « boites noires », des systèmes d’écoute sophistiqués, des IMSI catchers, pour lutter contre elle ? Cela a-t-il empêché la Démocratie de prendre le dessus ?

Le terrorisme n’a pas de bord politique ou idéologique. C’est une façon de combattre un pouvoir en place. Nous avons donc, en France, subi le terrorisme d’Action directe (extrême gauche), comme celui dela Cagoule, de l’OAS ou du Service d’Action civique (SAC) (extrême droite). Sur le plan idéologique, toujours sans état d’urgence, sans boites noires, sans IMSI catchers, l’Etat français a dû faire face à un terrorisme né des conflits israélo palestinien et libanais avec le groupe Abou Nidal, le Hezbollah, et Ilich Ramírez Sánchez, plus connu sous le nom de Carlos.

Surprise ? Ces terroristes ne sont plus actifs, une partie d’entre eux sont sous les verrous ou viennent de sortir de prison après de longues années de détention. Comment donc l’Etat a-t-il pu arrêter les auteurs d’attentats ou mettre fin aux actions des groupes sans disposer de l’état d’urgence, des boites noires, des IMSI catchers, de la déchéance de nationalité, de la Plate-forme nationale des interceptions judiciaires (PNIJ) ? C’est à se demander si les policiers de l’époque étaient des surhommes…

Avec quelles armes lutte-t-on contre le terrorisme ?

Manuel Valls, Bernard Cazeneuve ou François Hollande laissent entendre qu’il ne faut pas réfléchir ou tenter d’expliquer d’où vient le terrorisme qui nous frappe actuellement. C’est pratique. Cela permet de renforcer notre tendance à la mémoire courte, à oublier que le terrorisme ne date pas d’hier, qu’il nous a déjà frappés durement, en France ou à l’étranger (attentat du Drakkar par exemple).

En oubliant cela, on participe à la création d’un mythe. Celui du terrorisme le plus abject, un terrorisme nouveau, contre lequel il faudrait des armes « non conventionnelles », seule manière de l’éradiquer. « Nous gagnerons la guerre contre le terrorisme » a indiqué François Hollande. Tant mieux. Mais quelle guerre ? Avec quels moyens ? Avec des lois liberticides qui créent les conditions d’une dictature si Palpatine arrivait au pouvoir, comme le laisse entendre le bâtonnier de Paris, Frédéric Sicard, que l’on peut difficilement soupçonner d’être du côté des terroristes  ?

La Démocratie cesse-t-elle d’être la Démocratie lorsqu’elle utilise les mêmes armes que ceux qui veulent la détruire ?

Cette question théorique pour philosophes du Droit n’est plus aussi théorique qu’elle le semble.

Les années de plomb des deux mandats de George Bush et de celui de Barack Obama nous permettent de tirer les leçons de cette voie qui consisterait à accepter l’idée que tout est légitime pour lutter contre le terrorisme. Sur ce point, il n’est pas inutile de lire le travail du photographe Edmund Clark et du journaliste Crofton Black sur les prisons secrètes de la CIA… On peut aussi réfléchir à l’augmentation des morts par frappes de drones et la déconnexion totale d’une bonne partie d’entre eux avec des actions terroristes. On peut aussi réfléchir aux effets de la légalisation de la torture.

Manuel Valls, Bernard Cazeneuve, François Hollande… Pas en mon nom, je n’ai pas la mémoire courte.

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amesysCher Thierry Breton, quelque chose a manifestement dysfonctionné au sein du service de communication d’Atos. Notre article n’a semble-t-il pas été glissé dans votre revue de presse quotidienne ce matin puisque vous n’avez pas pris contact avec nos experts en communication digitale numérique.

C’est dommage. Nous évoquions les problèmes qui pourraient se poser à Atos en termes d’image si l’instruction en cours contre Amesys (que vous avez rachetée via votre absorption de Bull) venait à faire Paf!. Bien entendu, pour ne pas lasser nos lecteurs, dont vous, nous n’avions pas fait une liste exhaustive des problèmes à venir. Nous aurions préféré échanger au calme avec votre service de communication.

Mais puisque vous ne nous avez pas encore contactés, nous souhaiterions vous exposer d’autres pistes d’inquiétude. Il est essentiel que vous puissiez parer à toute mise en cause de la part de mauvais coucheurs, de la presse ou même, qui sait, de la Justice. Imaginez qu’un jour, d’odieux droitsdelhommistes étendent les plaintes contre Amesys. Par exemple au rôle d’Amesys (et de la SSII Alten) dans l’installation d’un Eagle au Maroc, à Rabat ? Alten, comme Atos, pourrait être éclaboussée par une procédure judiciaire. On ne voudrait pas vous inquiéter mais sur ce point, les autres contrats d’Amesys, à part la Libye, il y a quand même moyen de voir les ventilateurs fonctionner à bloc.

Oui, parce que voyez-vous, un outil comme Eagle (aujourd’hui renommé Cerebro – haha, la bonne blague… Cerebro…), ça intéresse surtout des dictateurs. Il y a bien entendu des exceptions, mais généralement, les démocraties qui s’équipent, ne chassent pas l’opposant pour le torturer. Du coup, il y a plein de pays riants qui ont acheté du Eagle.

Parmi les clients, on trouve par exemple le SILAM, à Libreville, au Gabon, le State Security Bureau à Doha au Qatar.

Imaginez, Thierry Breton, que des journalistes mal intentionnés produisent les preuves des relations commerciales d’Amesys avec ces entités (SILAM, State Security Bureau, par exemple) si des plaintes étaient déposées pour le rôle d’Amesys dans ces pays. Bien sûr ce ne serait que menteries, toutes les personnes saines d’esprit sachant bien qu’il s’agit de la ventes de stylos et non pas de systèmes d’écoutes globales pouvant mener à des arrestations d’opposants politiques et à leur torture par les tonton Macoutes locaux (voir notre article précédent). Mais tout de même. Nous qui sommes spécialistes de tout ce qui est digital nous savons combien une rumeur de ce type peut vous atteindre… Profondément.

Au secours, ça part en vrille

Non franchement… Avoir racheté Bull et sa galaxie Amesys, avoir placé Philippe Vannier à un poste de responsabilité au sein d’Atos, c’était un pari dangereux. Bien entendu, vous pouviez espérer du business en plus avec Bull en tant que tel, mais la galaxie Amesys… Et conserver Philippe Vannier, lui qui avait déjà fait une culbute abracadabrantesque ? Il aurait pu se retirer et jouir paisiblement de la petite fortune réalisée. Non, vous l’avez gardé. Peut-être parce qu’il a ses entrées dans les services de renseignement, surtout extérieurs (la fameuse boite postale B.G.A.CG350/R, 14 rue Saint-Dominique), via la galaxie Amesys qui leur vend (notamment au travers d’Elexo), des tonnes de matériels d’écoute rigolos ? Qui sait.

Non, ce qui serait embêtant se serait que vous tombiez sur un juge rouge. Vous savez, ces petits pois, comme disait Nicolas Sarkozy, mais rouges. Pas verts. Ceux qui en veulent à la liberté d’entreprendre, ces socialo-communistes indomptables, qui font la sourde oreille lorsque le gouvernement leur demande de mettre la pédale douce.

Imaginez un juge de ce type qui commence à regarder de près la comptabilité d’Amesys et qui lui demande s’expliquer en détail sur les lignes du bilan.

Nous vous donnons un exemple comme ça, en passant, juste pour se faire une idée, celui du Festival mondial des arts nègres au Sénégal. En quoi consistaient exactement ces relations commerciales d’Amesys avec ce qui était à l’époque de notoriété publique un vaste outil de corruption au profit de la famille au pouvoir ?

Non, vraiment, Thierry Breton, vous avez besoin de nos conseils digitaux ! Appelez nous.

 

 

 

 

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Photo : Marc Bertrand (via agence REA) — http://www.marcbertrand.com/

Photo : Marc Bertrand (via agence REA) — http://www.marcbertrand.com/

Reflets souhaite modestement s’inviter dans le débat malheureusement un peu confidentiel qui s’est engagé entre Atos et la Lettre A. Cette dernière a publié des articles critiquant le manque de protection des lanceurs d’alerte au sein d’Atos, tandis que la SSII répond a coups de communiqué que si, les lanceurs d’alerte sont une composante bien prise en compte et qu’ils sont protégés.

C’est beau.

Mais il faudrait aller plus loin pour être crédible dans la volonté de transparence, la volonté de faire « le bien » (façon Google) en faisant remonter à la surface les mauvaises pratiques, moralement, éthiquement, ou juridiquement contestables.

Reflets a donc réfléchi à un plan de communication ultime. Quelque chose qui pourrait asseoir Atos comme LA SSII ayant franchi le pas, celle qui montrerait la voie à toutes les autres entreprises françaises. Celle qui se placerait à tout jamais du côté des entreprises éthiques.

Nous sommes prêts à collaborer avec les équipes de communication d’Atos pour la mise en place de ce projet, y compris sur le terrain digital numérique où nous excellons. Le tout, gratuitement.

Voici les grandes lignes de ce que nous proposons.

Premier point, revoir un peu la position de Philippe Vannier, actuellement Directeur Exécutif, Big Data & Sécurité, Directeur de la Technologie du Groupe.

Oui, c’est un peu embêtant éthiquement parlant. Cela pourrait être reproché au groupe par de mauvais coucheurs.

Imaginez que ces mauvais coucheurs sont tout à fait capables de mal interpréter la lecture des articles de Libération et de France Inter sur Amesys, la boite fondée par Phillipe Vannier et désormais très précisément accusée d’avoir contribué à la torture d’opposants libyens par la vente d’un matériel permettant d’écouter toute la population de ce pays à Kadhafi. Bien entendu, tout cela était connu, surtout depuis la publication par le Wall Street Journal des images montrant les dossiers des opposants dans le centre d’écoute Amesys à Tripoli. Mais c’était un journal américain et donc assez lointain.

Ces mauvais coucheurs seraient capables de ne pas avaler l’explication pourtant tout à fait logique et réelle du stylo. Amesys n’a jamais vendu un système d’écoute globale de la population libyenne à un dictateur sanguinaire. Elle a vendu un stylo à un dirigeant international reçu en grandes pompes par la France de Nicolas Sarkozy. C’est très différent. Mais il y a toujours des complotistes qui cherchent la petite bête, interprètent de travers des informations pourtant tout à fait réelles, validées par le comité de direction avant publication du communiqué de presse officiel.

Prenons un exemple au hasard. Amesys a toujours clamé que son rôle était très clairement confiné à deux années : 2007/2008. Le contrat date de 2007 et le matériel a été livré en 2008. Point. Ce qui est évidemment vrai puisque cela a été écrit dans un communiqué de presse. Toutefois, les mauvais coucheurs risque de ressortir cette information forcément fausse publiée dans le Wall Street Journal selon laquelle le nom de Renaud Roques était affichée avec son numéro de téléphone, en cas de problème, sur les murs du centre d’écoutes à Tripoli. Ils en tireraient peut-être la conclusion tout à fait idiote que Renaud Roques et son équipe pouvaient continuer de superviser l’installation technique durant toutes ces années, jusqu’à la chute du régime. Et pourquoi pas après ? Complotistes…

Une autre fausse information pourrait être remontée à la surface… Ces complotistes pourraient imaginer que si, début janvier 2011, Amesys retirait des fonds en liquide (environ 3000 euros) pour ses menues dépenses en Libye, c’est que l’équipe, et peut-être même Philippe Vannier, se rendait sur place autour de cette date ?Manquerait plus qu’un journal gonzo aille publier les documents qui pseudo prouveraient ce retrait d’argent liquide avec une mention pour son usage…

Et si ça faisait Paf! ?

Non, franchement, monsieur Breton, tout cela est inquiétant. Si l’instruction menée par les juges du pôle spécialisé dans les crimes contre l’Humanité et les crimes de guerre au Tribunal de Paris venait à conclure qu’Amesys a bien contribué à torturer des gens en Libye, le scandale rejaillirait immanquablement sur Atos qui a déjà eu du mal avec son image de marque par le passé.

La presse, toujours mal intentionnée, pourrait vous reprocher d’avoir racheté Amesys, en rachetant Bull qui avait été acquis par Philippe Vannier et ses acolytes dans des conditions jugées par les mauvais coucheurs comme « rocambolesques ». Pire, elle pourrait vous demander pourquoi vous avez offert à Philippe Vannier un poste de Directeur Exécutif au sein d’Atos alors que l’entreprise qu’il avait fondée faisait l’objet d’interrogations assez ennuyeuses sur un plan éthique et moral.

Oui, si cette instruction faisait Paf!, vous pourriez vous retrouver embarqué par le scandale. Tout dépend bien entendu de la profondeur à laquelle iront creuser les juges. Iront-ils jusqu’à rechercher les responsabilités politiques, iront-ils chercher le rôle joué par Amesys et Qosmos dans le grand projet d’outil de surveillance globale inter-camp politique restant à finir d’installer en France ?

Iront-il rechercher la responsabilité éventuelle d’Amesys ou de Qosmos dans la torture de citoyens de pays riants comme le Maroc ou les Emirats Arabes Unis… et soyons fous, le Kazakhstan ? Iront-ils creuser la relation étrange entre Amesys, Qosmos et Al Fahad Smart Systems ? Tout cela serait fâcheux et irréfléchi de leur part. La vérité est ailleurs. Dans les communiqués de presse de Bull, Amesys, Qosmos et bientôt Atos.

Franchement, monsieur Breton, si nous pouvons vous éviter tous ces soucis d’image, nous le ferons sans sourciller et gratuitement. N’hésitez pas à demander à vos équipes de communication, lesquelles, nous l’espérons vous glisseront ce papier dans votre revue de presse quotidienne, de prendre contact avec nos experts en « communication digitale ».

Bien à vous,

Toute l’équipe de Reflets.

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Crise de la dette souveraineC’est un peu comme une rengaine que l’on doit resservir, dans son rôle de journaliste, crise après crise… Le secteur financier est un secteur économique à part. Il fabrique des crises à intervalle régulier, chaque fois plus grave. Et lorsque la crise survient, il lance son incantation de magie vaudou pour éviter des faillites en chaîne : il se rapproche des pouvoirs publics et dit « risque systémique ». Cela suffit pour obtenir les fonds nécessaires pour éponger la crise. Quel gouvernement voudrait voir tout son secteur bancaire s’écrouler comme une suite de dominos ? Le secteur est passé maître dans l’art de privatiser les bénéfices et de nationaliser les pertes. Le payeur en dernier ressort étant, à chaque fois, le contribuable, c’est à dire la première victime de la crise déclenchée par le secteur. Ce qui intrigue un peu tout le monde depuis la dernière crise en date, c’est que personne n’a été traîné devant un tribunal alors que la fraude organisée autour des subprime est désormais avérée. Et pourtant… C’est assez simple à comprendre. Le secteur financier règles ses petites affaires en famille, évite les condamnations judiciaires autant que faire se peut car il a son incantation magique (risque systémique) et que les dirigeants de ce secteur sont éminemment utiles aux pouvoirs publics qui ne veulent pas les « effrayer » (c’est mauvais pour la croissance). De récentes publications (voir les documents dans une DropBox) aux Etats-Unis offrent un éclairage très intéressant sur ce sujet.

Peu après la crise financière déclenchée par le scandale des subprime, le Congrès américain a mis en place une commission chargée d’enquêter sur cet énorme merdier. La Financial Crisis Inquiry Commission n’avait pas de pouvoir d’enquête judiciaire, mais elle a entendu un nombre incalculable de personnes, épluché des tonnes de documents et produit des rapports cinglants. Elle a même transmis un certain nombre de dossiers (concernant entre autres Goldman Sachs, AIG, Merrill Lynch, Citigroup ou Fannie Mae) au Département de la Justice, sans qu’il ne se passe quoi que ce soit.

C’est pourri ? On s’en fout…

En plein délire des subprime, plusieurs entreprises du secteur financier ont fait appel à Clayton Holdings, chargeant cette société d’ausculter une très (trop?) faible partie les prêts qui étaient enveloppés dans des titres (les fameux subprime). Résultat sur le million de prêts examinés ? Quelque 30% ne tenaient pas la route. Qu’a fait Wall Street une fois alertée par Clayton Holdings ? Rien. Et surtout, ne pas prévenir les investisseurs. Tout a continué comme avant. Tant que ça rapporte…

C’est un principe, Wall Street et le secteur de la finance en règle générale, n’aiment pas trop la publicité. La réponse de JP Morgan à la FCIC lorsque celle-ci demande si elle peut publier les documents issus de ses entretiens avec des salariés de la firme américaine est en ce sens extrêmement parlante. Il ne faudrait pas que le contenu de ces entretiens puisse servir à qui aurait porté plainte contre la firme (si, si, c’est dit comme cela dans la réponse)…

Et pourtant, il y a pas mal de choses intéressantes dans ces entretiens, comme ici. Ou . Ce dernier entretien a ceci d’intéressant qu’il met en lumière les aller-retours des financiers entre le secteur privé et le secteur public. On peut ainsi avoir été Chief Risk Officer à Bear Stearns qui a fait faillite avec le tsunami des subprime et être ensuite employé par la Federal Reserve Bank de New York… Même s’il s’agit de Réserve Fédérale de New York, il n’est pas inutile de perdre de vue que c’est la banque centrale américaine (Fed) dont la Fed de New York est membre, qui a initié le quantitative easing visant à … sauver les banques américaines de la faillite après la crise qu’elles avaient déclenché, en leur offrant des liquidités à très peu de frais. Etonnante porosité.

La plupart des banques américaines ont conclu des accords avec le gouvernement et payé des amendes plus ou moins importantes. Bien entendu, les défenseurs du secteurs notent qu’il y a une différence entre une activité illégale et une activité moralement répréhensible. On ne poursuit pas une activité moralement contestable. Il n’y a pas de textes de loi pour cela. Ce serait donc un défaut dans l’encadrement des activités financières qui expliquerait l’absence de poursuites. Mais il ne faut pas perdre de vue que si des accords ont été trouvés, c’est que des poursuites pouvaient être engagées. Il faut bien un levier. Les procès n’auraient peut-être pas été tous gagnés, mais il semble bien qu’il s’agisse en l’espèce d’un clair manque de volonté politique. Allez savoir pourquoi…

 

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L’association Framasoft continue sa « campagne » (et ses actions) pour « dégoogliser Internet ».

L’initiative a pour objectif de favoriser un Internet libre, décentralisé, éthique et solidaire

De nombreux outils ont été mis à disposition des utilisateurs désireux de s’autonomiser face aux outils en ligne des géants du web de la Silicon Valley.

Le réseau social Framasphere, qui est un nœud de Diaspora, est un exemple très intéressant d’alternative à Twitter/Facebook. Mais l’association ne peut pas tout faire et tout maintenir, et surtout, ne veut pas devenir ce qu’elle reproche aux géants : un organe centralisateur.

Le projet CHATONS est donc là pour permettre une décentralisation des services alternatifs à ceux des multinationales de la Silicon Valley.

Le projet CHATONS signifie : Collectif d’Hébergeurs Alternatifs, Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires

Des FAI, hébergeurs membres de la FFDN sont déjà acteurs du projet. L’objectif est qu’un maximum de service alternatifs puissent être répartis auprès d’un maximum d’hébergeurs alternatifs.

La page du projet CHATONS : http://framablog.org/2016/02/09/chatons-le-collectif-anti-gafam/

 

Cute-Kittens-In-Computer-Case

";s:7:"dateiso";s:15:"20160311_111251";}s:15:"20160309_164318";a:7:{s:5:"title";s:71:"Chaos proche-oriental, Califat, réfugiés : y a du sang dans le gaz…";s:4:"link";s:84:"https://reflets.info/chaos-proche-oriental-califat-refugies-y-a-du-sang-dans-le-gaz/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33991";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 09 Mar 2016 15:43:18 +0000";s:11:"description";s:370:"La situation en Syrie est dramatique. Malheureusement, le traitement médiatique de ce conflit monstrueux est totalement aveugle, et orienté. Rapide résumé de cette probable guerre énergétique qui ne dit pas son nom. Au nom du gaz ! Heu, pardon, d’Allah… Depuis le début du conflit syrien, tout est fait pour simplifier la situation et démontrer […]";s:7:"content";s:9267:"

La situation en Syrie est dramatique. Malheureusement, le traitement médiatique de ce conflit monstrueux est totalement aveugle, et orienté. Rapide résumé de cette probable guerre énergétique qui ne dit pas son nom.

al-Baghdadi

Al Baghdadi, le grand manitou du Califat islamique : celui par qui la douche froide arrive. Et comment on va faire maintenant pour notre gazoduc ?

Au nom du gaz ! Heu, pardon, d’Allah…

Depuis le début du conflit syrien, tout est fait pour simplifier la situation et démontrer au public occidental qu’il y aurait deux camps : celui d’un horrible dictateur, Bachar El Assad, et celui des « rebelles », qui se défendraient contre ses exactions et voudraient le renverser. La raison du conflit serait donc simple, au point que des commentateurs ont parlé en 2011, d’un « printemps syrien ». Faire un parallèle entre la révolution tunisienne et un soulèvement populaire en Syrie laissait le champ libre à une analyse simpliste et « stratégiquement pratique » pour certaines puissances. Au premier chef desquelles les monarchies du Golfe, et leurs alliés : les puissances occidentales, France et Grande-Bretagne en tête.

Les spécialistes de la région, et plus particulièrement ceux qui travaillent sur les accords stratégiques énergétiques, rappellent quelques éléments qui laissent penser que l’origine du conflit en Syrie, n’est ni simple, ni aussi simpliste qu’on veut bien nous le dire.

Pour ces analystes, le point de départ du conflit de 2011 pourrait bien résider dans un accord avorté entre le Qatar et la Syrie datant de 2009. Avorté au profit de l’Iran…

Cet accord, que le Qatar comptait faire signer à Bachar el Assad pour laisser passer un gazoduc sur le territoire syrien en direction de la Turquie (vers le projet de gazoduc Nabucco sous impulsion américaine) pour desservir l’Europe, était très important. Pour le Qatar, comme pour les européens, les Turcs et les Américains.

Entretien avec David Amsellem – Le facteur gazier dans le conflit syrien – 10/03/2014 (lesclesdumoyentorient.com) :

En 2009, l’émir du Qatar proposait ainsi à Bachar El-Assad la construction d’un gazoduc reliant leurs deux pays en passant par l’Arabie saoudite et la Jordanie afin d’acheminer le gaz du gisement North Dome, situé dans le Golfe persique, vers l’Europe. Or, le Qatar partage une partie de ce gisement avec l’Iran, un allié privilégié de la Syrie. Pour cette raison, Damas a refusé le projet qatari et a signé en 2011 avec Téhéran un accord pour la construction d’un gazoduc reliant l’Iran à la Syrie en passant par l’Irak (Islamic gaz pipeline). Ces projets ont été gelés avec le début de la guerre civile.

L’Iran, ennemi juré des monarchies saoudiennes et qataris. Alors que l’on sait que les contingents de mercenaires très bien équipés par ces mêmes monarchies continuent d’essayer de faire tomber le régime de Damas depuis bientôt 5 ans, un doute nous assaille. L’histoire serait-elle autre que celle décrite à longueur d’articles et de reportages ?

Le gaz aurait dû passer, mais l’EI arrive…

Avec 3 milliards de dollars d’aide aux rebelles en 2013, le Qatar n’y est pas allé pas avec le dos de la cuillère pour faire tomber le « boucher de Damas », ainsi nommé en Occident par commodité de langage et par habitude propagandiste. Il faut aller vite, parce qu’il y a des projets de gazoducs concurrents, avec les Russes, alliés de la Syrie et de son « horrible président » (les princes du Qatar, eux sont des dirigeants amis).

Extrait d’une citation de David Rigoulet-Roze, chercheur rattaché à l’Institut d’Analyse Stratégique (Le 09/09/2013 – TV5Monde – Syrie : le gaz du Qatar influence-t-il le conflit ?) :

Le problème du Qatar, c’est un champ de gaz commun avec l’Iran. Jusqu’à présent le Qatar exporte son gaz par méthanier, mais l’inconvénient des méthaniers c’est qu’ils transitent par le détroit d’Ormuz sous surveillance étroite de l’Iran. Ces incertitudes ont poussé le Qatar à chercher d’autres options, dont la voie terrestre, avec la formalisation d’un « pipe », à destination des européens, passant par le Nord et débouchant sur la Méditerranée.Mais les Russes ont eux aussi un projet concurrent, South stream, et qui déboucherait à proximité de la Turquie, en mer Noire.

L’Arabie Saoudite n’a pas été en reste dans le financement et le soutien aux groupes salafistes armés en guerre avec l’armée régulière syrienne. Les deux monarchies concurrentes ne s’apprécient pourtant guère, et le gazoduc quatari devant passer par l’Arabie Saoudite, il est difficile de comprendre comment l’affaire pourrait se régler. Des placements de dirigeants au sein d’un futur pouvoir syrien : qataris et saoudiens se répartiraient des places dans le gouvernement à Damas ? Toute la belle stratégie européano-russo-qataro-saoudienne est de toute manière tombée à l’eau en 2014, quand le barbu enturbanné Al Baghdadi proclame le Califat, c’est à dire l’État islamique. Le ralliement de la plupart des groupes armés à l’EI va jeter un léger froid chez les financiers des monarchies.

 Et maintenant, on fait quoi ?

Ceux qui ont misé sur une chute du régime syrien et ont soutenu les groupes salafistes ou les Frères musulmans en Syrie, se retrouvent aujourd’hui avec une union sacrée des mercenaires intégristes autour du Califat islamique. Laurent Fabius ne voulait-il pas livrer des armes à ces groupes, que son gouvernement maudit aujourd’hui ? Les actes criminels au nom de l’État islamique sont venus démontrer que les intérêts cachés et les soutiens en coulisses des États dits « démocratiques » ou des puissances pétrolières et gazières à des fins d’intérêts financiers et politiques, ne peuvent mener qu’à des désastres.

Les Syriens n’ont pas été soutenus. Ni pour stopper la répression aveugle que faisait s’exercer leur chef d’Etat à leur encontre, ni pour arrêter les fous de dieu qui voulaient prendre le pouvoir. Le gouvernement français se mêle de ces conflits prétendant le faire par » humanisme ». Il semble que ce ne soit pas vraiment le cas, pour ceux qui pouvaient encore le croire. Et lorsque la France subit une riposte terroriste sur son territoire, sa seule réponse est de réduire les libertés de sa population et faire s’exercer une suspicion généralisée.

L’investissement de la France dans le conflit syrien aidé de ses alliés qataris, saoudiens, n’est pas pointé du doigt par les observateurs du conflit, et lorsque les Russes s’en mêlent, rien n’est dit sur la partie d’échec stratégique en cours. Le gaz qatari est surement loin désormais. Sauf à penser que l’État islamique puisse être réduit à néant, ce qui semble très incertain. Mais les gens payent dans le sang cette guerre manipulée. Au point que les populations européennes en viennent à ne même pas voir que ce sont leurs gouvernements qui ont participé à pousser le million de réfugiés qui fuient la guerre.

La propagande de guerre est en pleine activité (article de Guillaume Champeau sur Numérama)

Les habitants du monde riche se bâfrent devant les actualités télévisées, convaincus de voir la réalité.

Rien ne change.

Tout empire.

 

 

 

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robotC’est l’histoire d’un client qui veut payer sa facture à SFR. Un truc assez simple en se rendant sur l’interface Web de l’opérateur en étant armé d’une carte bancaire. En tout cas, chaque mois. Jusqu’aujourd’hui. Ou plutôt jusqu’à vendredi dernier. Soyons précis, il y a deux factures. L’une d’une trentaine d’euros, qui correspond à mon abonnement, l’autre de 8 euros, qui doit probablement correspondre au supplément que je paye pour un récent changement d’appareil.

Première tentative donc vendredi dernier, soit à peu de choses près il y a une semaine. Je coche les deux cases, pour payer les deux factures.

Echec.

Désolé, me dit le site, il y a un problème, revenez plus tard. Ce n’est pas la première fois, je ne m’inquiète pas.

sfrIls sont jeunes, ils sont beaux, ils sont heureux et ils ont un téléphone. Ils sont là pour me dire : « regarde, ça a planté, mais franchement, qu’est-ce qu’on se marre, ce n’est pas grave« .

Confiant, je vous dit.

C’est en réessayant une dizaine de fois puis en essayant avec le serveur vocal qui remplit la même fonction que je me dis qu’il y a un loup. Rien ne marche.

Je finis donc par appeler le service client.

Une jeune femme me répond. Et c’est là que j’ai commencé à avoir des soupçons. SFR retient des robots en otage…

« Bonjour, je ne parviens pas à payer ma facture sur votre serveur Web »…

« Donc monsieur, vous appelez pour réinitialiser la puce de votre téléphone ? »

« Heuu… Non, je voudrais payer ma facture »

« Très bien donnez-moi les informations de votre carte bancaire…. (…) Ah, désolée monsieur, ça ne marche pas ».

« Oui, je sais, mais vous ne pouvez rien faire ? »

« Essayez avec une autre carte bancaire ? »

« Mon petit doigt me dit que ça ne marchera pas ».

« Merci monsieur, est-ce que je peux faire quelque chose d’autre pour vous ? »

« Je ne crois pas, non… »

Devinez-quoi…? Ça n’a pas marché avec une autre carte bancaire. J’envoie donc un message via le formulaire du site pour expliquer que leur passerelle de paiement a un problème.

Réponse par mail :

Nous avons bien reçu votre demande concernant l’indisponibilité du service  » Paiement en ligne « .

Afin de résoudre votre souci, nous vous remercions de contacter directement notre Service Technique au 1023 (Service gratuit + prix Appel), du lundi au samedi, de 8h à 22h (Horaires conseillés : 14h/17h ou 20h/22h).

Vous pouvez effectuer votre règlement très rapidement et de manière totalement sécurisée par carte bancaire, en appelant le serveur vocal interactif (24h/24, 7j/7) au 963 (Service et Appel Gratuit) toujours accessible que votre ligne soit en service, limitée ou suspendue.

Nous vous proposons également le prélèvement automatique. Ce moyen de paiement signifie plus de simplicité, pas de date d’expiration à surveiller et moins de risque d’incident de paiement. Le paiement de vos factures s’effectue chaque mois sans qu’aucune intervention spécifique de votre part ne soit nécessaire. Le montant est prélevé sur votre compte bancaire à partir de la date de paiement indiquée sur votre facture.

(Etc…)

Bref, on me propose de faire ce que j’ai déjà fait ou de payer par chèque, ce qui n’évitera évidemment pas la mise en mode « limité » de ma ligne, vu les délais du courrier classique.

Je tente donc @SFR_SAV pour voir… On ne sait jamais… D’autant qu’entre temps ma ligne a été mise en mode « limité ».

Et là…

J’ai eu cette confirmation  d’un sentiment… Ils retiennent des robots en otage et leur font faire n’importe quoi. Une sorte de danse du serpent qui se mord la queue, pour que les interlocuteurs lâchent l’affaire.

Welcome to Zootopia

A mon sens, les scénaristes de Disney ont déjà eu affaire à @SFR_SAV. La preuve dans cette bande annonce de Zotopia :

Eh oui…

Donc, ma discussion commence en mode public :

sfr1

Merci Laura… Déjà fait… Nice try, though…

sfr2

Ni une ni deux, je communique mon numéro de téléphone en message privé à Loïc qui semble enfin avoir compris que non, changer de carte bancaire ou contacter ma banque n’aidera pas…

sfr3

Là, je me dis que c’est presque foutu. Que tout est fini… Il ne me reste que l’option chèque et une bonne semaine sans téléphone puisque entre-temps, ma ligne a été limitée…

Et là, surprise, si Loïc a jeté l’éponge, après Laura et Hélène, c’est Sophie qui reprend le flambeau. Non monsieur, il ne sera pas dit que SFR n’a pas tout tenté pour vous permettre de nous payer.

Et Sophie, elle a bien compris la problématique :

sfr4

 

Là… Franchement, je me dis c’est foutu, et de toutes façons, le serpent ne peux pas se mordre la queue plus que ça, il va avaler la tête avec sa propre tête…

Du tout..

Laura, courageuse reprend le combat sans fin pour aider les clients, envers et contre tout.

sfr5

Mais le sort est contre nous. Contre moi bien sûr, qui ne peux toujours pas payer ma facture, et contre cette pauvre Laura.

sfr6

Si la technologie nous lâche… Pour un peut on ne pourrait même plus payer ses factures via le serveur Web , le serveur vocal,… Ou même, en parlant à une vraie personne (je sais que ce sont des robots, mais j’ai peur de le dire tout haut à cause des hommes en blanc).

sfr7Malheureusement Laura est partie se coucher.

C’est l’équipe d’astreinte qui s’y colle parce qu’il ne sera pas dit que tout n’aura pas été tenté ! Sacrebleu !

sfr8Ce n’est pas parce que je crois désormais qu’il n’y a que des robots derrière le compte @SFR_SAV ou au téléphone au 1023 que j’ai perdu tout sens commun. Non, à ce stade de la discussion je me dis que c’est un peu gros et qu’il vont comprendre que j’en suis réduit à faire des tests pour voir si les AI déguisées en compte Twitter vont continuer à alimenter mon article.

Eh bien non…

sfr9

En fait j’ai un peu menti. Je ne suis pas allé me coucher. J’ai mis un peu de musique (@jainmusic – « Come« , « Mr Jonhson » et « Makeba« ), et j’ai commencé à écrire… Je vous le dit, il n’y a que des robots chez @SFR_SAV. Et qu »ils ne disent pas le contraire. Je n’y croirai pas à moins que Hélène, Laura, Loïc, Sophie et l’équipe d’astreinte ne publient une photo d’eux avec une chaussure sur la tête !

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Update du 03/03/2016 à 23h30

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Update du 03/03/2016 à 00h08

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Update du 03/03/2016 à 1h27

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illuminati

";s:7:"dateiso";s:15:"20160303_230614";}s:15:"20160303_111502";a:7:{s:5:"title";s:57:"Une saison blanche et sèche : toute ressemblance avec…";s:4:"link";s:73:"https://reflets.info/une-saison-blanche-et-seche-toute-ressemblance-avec/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33955";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 03 Mar 2016 10:15:02 +0000";s:11:"description";s:368:"« Chez nous, quand un homme se fait ramasser par la Section Spéciale, nous parlons de lui au passé. C’est tout. ». C’est comme ça que cela se passe à Soweto, sous l’Apartheid : la Section Spéciale traque la population à la recherche de dissidents politiques et de meneurs d’émeutes. Moitié fiction, moitié reportage, ce roman raconte la […]";s:7:"content";s:3404:"
Image CC - by Seamus Kearney

Image CC – by Seamus Kearney

« Chez nous, quand un homme se fait ramasser par la Section Spéciale, nous parlons de lui au passé. C’est tout. ».

C’est comme ça que cela se passe à Soweto, sous l’Apartheid : la Section Spéciale traque la population à la recherche de dissidents politiques et de meneurs d’émeutes.

Moitié fiction, moitié reportage, ce roman raconte la descente aux enfers de Ben du Toit, professeur blanc de l’une des meilleures écoles Afrikaner de Johannesburg.

L’histoire commence par la fin, Ben du Toit est amaigri, nerveux, paranoïaque. Au bout d’à peine quelques pages, il meurt renversé par une voiture.

L’auteur remonte alors le temps et nous parle de la mort de Jonathan Ngubene, un jeune Noir du quartier de Soweto. Puis de la disparition de son père, Gordon, arrêté en pleine nuit par la police Sud-Africaine. Il nous explique la manière dont ces disparitions sont mêlées, les méthodes brutales utilisées par la police locale, protégée et encouragée par le gouvernement en place. Violence et abus de pouvoir. Descentes nocturnes. Gaz lacrymogènes. Tortures.

En tant que blanc, Ben du Toit bénéficie de certains privilèges, dont notamment celui de discuter avec les autorités. Ben est un ami de la famille Ngubene et bien que confiant dans le système judiciaire de son pays, le doute s’installe dans son esprit au fil des pages. Il ne croit plus à la mort accidentelle de Jonathan. Il ne comprend pas pourquoi son père Gordon a été arrêté. Ni pourquoi il se serait suicidé en prison. Plus il essaie de comprendre ce qui s’est réellement passé, plus la pression de la Section Spéciale se fait sentir.

S’en suit alors toute une série de première fois pour lui :

Première fois que son courrier est ouvert ou censuré. Première fois que son téléphone est mis sur écoute. Première fois que sa maison est perquisitionnée. Première fois que ses collègues sont interrogés à son sujet…

« Pourquoi cela devrait-il vous déranger ? Je suis certain que vous n’avez rien à cacher… »

André Brink (1935-2015) était un romancier Afrikaners engagé dans la lutte contre l’Apartheid. Confronté à la censure, « Une saison blanche et sèche » fut interdit en Afrique du Sud dès sa parution.

";s:7:"dateiso";s:15:"20160303_111502";}s:15:"20160301_220530";a:7:{s:5:"title";s:98:"Réponse à Kamel Daoud : l’islam rigoriste n’a rien à envier à notre culture pornographique";s:4:"link";s:108:"https://reflets.info/reponse-a-kamel-daoud-lislam-rigoriste-na-rien-a-envier-a-notre-culture-pornographique/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33945";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 01 Mar 2016 21:05:30 +0000";s:11:"description";s:361:"Pointer du doigt les travers d’une société, et plus largement ceux d’une culture, voire d’une civilisation n’est pas sans risques. Ni sans conséquences. Même lorsque celui qui procède à cet exercice en est issu, et pense posséder une légitimité naturelle à l’analyser, ce sur quoi il a raison. Qui connaît le mieux une culture que […]";s:7:"content";s:13217:"

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Pointer du doigt les travers d’une société, et plus largement ceux d’une culture, voire d’une civilisation n’est pas sans risques. Ni sans conséquences. Même lorsque celui qui procède à cet exercice en est issu, et pense posséder une légitimité naturelle à l’analyser, ce sur quoi il a raison. Qui connaît le mieux une culture que celui qui y a grandi ? Pour autant, cet exercice d’introspection culturelle et religieuse pose quelques problèmes d’ordres éthiques, historiques et philosophiques lorsqu’il devient une démonstration générale. Non pas que cette démonstration soit parfaitement  fausse ou totalement absurde dans le cas de Kamel Daoud, ni de mauvaise foi, mais parce qu’elle écarte un nombre incalculable de causes et d’effets, pour se concentrer sur un instant dans l’histoire, relié à un modèle partagé par le plus grand nombre en cet instant. Celui, par exemple, de « l’islam actuel », qui prévaut dans une partie du monde musulman. L’islam rigoriste « wahhabisé », en réalité.

Démonstration réductrice et globalisante

La frustration sexuelle menant des hommes à des comportements odieux envers les femmes, le culte de la supériorité masculine, et de nombreuses formes de violence trouvent très certainement une partie de leurs origines dans la « culture musulmane » des pays arabes actuels. Dans cet « islam là ». Mais pas uniquement, et loin de là. Cette démonstration — particulièrement binaire — des causes et effets sur les mentalités au sein des sociétés, par un facteur central — le religieux seul dans le cas d’espèce — est l’un des maux de notre époque, et que Kamel Daoud y participe est à la fois étrange et dommageable (lire Kamel Daoud : « Cologne, lieu de fantasmes »). La réponse de ses détracteurs est intéressante (un collectif d’historiens et de sociologues), bien que laissant traîner une accusation d’islamophobie, qui endommage le propos en fin de texte (lire : Nuit de Cologne : « Kamel Daoud recycle les clichés orientalistes les plus éculés ».) Amusons-nous, à notre tour à décrire la réalité de la culture européenne, voire occidentale, comme Kamel Daoud peut le faire pour le « monde arabe ». Et regardons ce qu’engendre le modèle dominant, qui oriente les esprits, les rapports humains en Occident, comme le nouvel islam rigoriste peut le faire dans les pays musulmans.

L’Occident : un modèle d’hypocrise

Nos sociétés occidentales sont parfaitement hypocrites. Elles prétendent être forgée par des valeurs humanistes issues du siècle des lumières, de la religion chrétienne ou des droits universels créés par la révolution française, alors qu’elles charrient en permanence des idées et des principes parfaitement opposés à celles-ci. La chrétienté, religion basée sur l’amour du prochain et de Dieu, revendiquée par bon nombre de pays occidentaux (à l’exception notable d’un pays comme la France, qui la remplace par les Droits de l’homme, mais qui par essence véhicule des valeurs similaires) est un dogme religieux qui demande à ceux qui prétendent le suivre, des préceptes très particuliers. Pauvreté, humilité, charité, pardon, non-violence, compassion.

Les sociétés dites « chrétiennes » font exactement l’inverse. Les fondamentaux véhiculés par ces sociétés sont : richesse, fierté, compétition, exclusion, revanche, agression, égoïsme, individualisme et domination. Les valeurs humanistes, ou celles de la déclaration des droits de l’homme n’ont rien à envier à celles de la chrétienté, puisqu’elles établissent la nécessité de protéger les plus faibles, d’empêcher la violence, d’instaurer une justice égalitaire. Cette parfaite hypocrisie occidentale se matérialise par le fonctionnement opposé des sociétés qui en découlent et s’en revendiquent, mais aussi par une nouvelle forme de religion qui s’y est instaurée. Le terme de religion est peut être galvaudé, mais étant un « produit de remplacement » avec les mêmes formes de pratiques et d’effets, il est difficile d’employer un autre terme. De plus, religion vient du latin « religare », signifiant « qui relie », et les sociétés occidentales ont inventé une nouvelle religion, qui relie les individus. Elle s’appelle le matérialisme capitaliste.

La religion du désir matériel

Dans cette religion, ce qui relie les individus sont les objets. Les objets de désir plus précisément. La femme est « libre », « émancipée », et le modèle qu’elle est censée atteindre est celui de la figure de la « prostitué indépendante », autonome et fière de pouvoir affirmer sa beauté et le désir sexuel qu’elle se doit de répandre autour d’elle. Une prostitué dans les formes, mais qui ne se prostitue pas, au sens propre. La liberté, en Occident, c’est de donner envie de consommer, et de consommer « sans entraves ». Sexuellement, surtout mais pas seulement. L’objet de désir est central. Il représente la quête absolue et permanente des individus : acquisitions de biens, de services, de nouveaux pouvoirs, de nouvelles capacités. L’homme est lui aussi libre, émancipé, et le modèle qu’il doit atteindre est celui de la puissance par la capacité financière, morale et physique : sa séduction, centrale, passe par un corps sculpté, jeune, une plastique la plus irréprochable qui soit, et si c’est impossible, par l’argent qui lui offre la possibilité d’accéder de façon quasi illimitée aux femmes émancipées les plus désirables, ces prostitués qui n’en sont pas, mais en ont tous les attributs. Progresser, s’améliorer matériellement, agrandir son pouvoir matériel, sur les autres, gagner, croître, dominer : tous ces concepts sont vendus en permanence par la religion matérialiste capitaliste grâce ses prêtres du marketing, via les programmes de télévision, les enseignes commerciales sur le réseau mondial, au cinéma ou en affiches publicitaires.


Victoria Silvstedt dans une pub suggestive par LeNouvelObservateur

Une majorité d’enfants occidentaux regardent de la pornographie dès l’âge de 11-12 ans aujourd’hui en Occident. Ce « programme filmé de pornographie en ligne » est un produit d’appel qui synthétise le fonctionnement en société. Il est très important. La pornographie véhicule toutes les valeurs de la société et de sa religion matérialiste capitaliste : la domination, l’humiliation, la consommation, l’excès, la vulgarité, la facilité, l’égoïsme, la soumission, l’apologie de l’argent, de la puissance et de la bestialité.

Ignorer le phénomène de la pornographie et de ses effets dans la société d’aujourd’hui est équivalent à ignorer les discours des islamistes intégristes dans les sociétés arabes. Mais la pornographie n’est pas seulement présente dans les vidéos XXX du net, au sein des sociétés occidentales. La téléréalité est par exemple un spectacle pornographique non sexuellement explicite. Mais il est une forme de pornographie. Il filme l’intimité des personnes, les forçant à fabriquer du spectacle avec leurs individualités, le plus crûment possible.

La pornographie comme modèle

La pornographie est présente un peu partout dans la culture actuelle occidentale. Montrer les choses, au plus près, sans âme, de manière répétitive, sans autre objectif qu’exciter le spectateur pour lui créer une addiction, le rendre hyper-dépendant. Information courte, toujours identique dans le traitement, thèmes et format récurrents faisant appels aux émotions les plus basiques, lumières et techniques de tournage peu chères et répétitives. Les exemples de l’invasion de la pornographie dans les sociétés occidentales sont légions. Les effets de cettte invasion sont parfaitement connus, ils mènent à des comportements individuels et collectifs assez négatifs, pour au final écrouler la culture ancienne, ciment du vivre ensemble et de l’équilibre sociétal. La décadence de la culture occidentale est une réalité, tout comme la décadence culturelle des pays arabo-musulmans. Ces décadences ne passent simplement pas (entièrement) par les mêmes phénomènes.


Albanie : les présentatrices à moitié nues font… par nonstopzappingofficiel

Cher Kamel Daoud, la culture dont je suis issu n’a pas toujours été telle qu’elle est aujourd’hui, il reste même encore des traces de l’ancienne. Tout comme la culture arabo-musulmane n’a pas toujours été telle qu’elle est aujourd’hui. Les sociétés, les cultures interagissent les unes avec les autres, de plus en plus. Croire que c’est une religion, l’islam en l’occurrence, issue d’une culture ancestrale, qui abaisse les individus, les plonge dans la brutalité ou la vulgarité, est une erreur. L’islam rigoriste, politique, actuel, tout comme la culture et la politique chrétienne ou « humaniste et droit-de-l’hommiste » occidentale [devenue une pornographie culturelle avec son église matérialiste-capitaliste] ne sont rien d’autre qu’une réponse, à un moment donné, d’êtres humains embarqués dans une aventure très moderne, appelée mondialisation. Une aventure complexe, qui demande de nombreuses analyses pour en connaître tous les effets…

Parler du rouleau compresseur de la mondialisation

Réduire les problèmes qu’engendre cette mondialisation (économique, politique) à des causes religieuses et culturelles est faire l’impasse sur le sujet. Et laisser accroire que ce rouleau compresseur du capitalisme financier a-culturel ne serait en rien responsable des problèmes actuels, mais lui préférer une résurgence du religieux, est un aveuglement certain. Sinon, comment expliquer les femmes arabes algériennes en maillot de bain deux pièces nonchalamment étalées sur les plages d’Algérie dans les années 70 ? C’était une époque où Alger était la capitale des révolutionnaires marxistes. L’islam était pourtant la religion officielle, partagée par le plus grand nombre. Personne ne peut penser que le Front islamique du salut a brisé l’Algérie par hasard, à partir de 1992, au moment même où le bloc soviétique s’écroulait. A moins que ?

Dans un moment difficile pour l’Europe (à son niveau), où l’essentialisme revient en force, doublé de nationalismes teintés d’intégrismes, religieux ou non, il semble plus que nécessaire de refuser une vision forcément réductrice des « arabo-musulmans », voire des musulmans tout court, faite d’une addition de frustrations sexuelles et de mépris de la « femme ». Cette vision est celle de ceux qui refusent de regarder la poutre qu’ils ont dans l’œil tout en cherchant les pailles dans ceux des autres. Les autres : les étrangers, les non-occidentaux, les arabes, les musulmans. Cette métaphore de la poutre et de la paille, toute chrétienne, devrait nous rappeler que rien n’est acquis et que ce que nous nommons « culture » ou « religion » ne sont peut-être en fait —désormais — rien d’autre qu’une forme ou une autre de ce qu’on appelle plus prosaïquement « propagande ».

Ne nous laissons pas aveugler par elle. Qu’elle qu’elle soit. D’où qu’elle provienne.

Bien à vous.

Drapher.

";s:7:"dateiso";s:15:"20160301_220530";}s:15:"20160228_122507";a:7:{s:5:"title";s:71:"Individualisme, solidarité, société de consommation et loi El Khomri";s:4:"link";s:88:"https://reflets.info/individualisme-solidarite-societe-de-consommation-et-loi-el-khomri/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33933";s:7:"pubDate";s:31:"Sun, 28 Feb 2016 11:25:07 +0000";s:11:"description";s:352:"  L’unanimité, à gauche — et peut être au delà — contre le projet de réforme du code du travail est symptomatique d’un mal français : le clivage. Ce trouble psychiatrique permet à un individu de vivre avec deux personnalités bien distinctes qui ne se rencontrent pas, et qui souvent sont parfaitement antinomiques. Que se […]";s:7:"content";s:9934:"
ministre-travail-myriam-el-khomri-saint-ouen-5-novembre-2015

Et oui, et oui… Ceci est la ministre du travail en pleine action. Pour écrire à la ministre, c’est ici : http://travail-emploi.gouv.fr/ministere/article/ecrire-a-la-ministre

 

L’unanimité, à gauche — et peut être au delà — contre le projet de réforme du code du travail est symptomatique d’un mal français : le clivage. Ce trouble psychiatrique permet à un individu de vivre avec deux personnalités bien distinctes qui ne se rencontrent pas, et qui souvent sont parfaitement antinomiques. Que se passe-t-il quand une population dans son ensemble est atteinte de ce mal ?

30 ans d’individualisme forcené

Observer le projet de la ministre du travail en prenant un peu de recul historique avec la société française, offre une perspective différente que celle qui prévaut, basée sur une indignation de l’instant face à un recul des droits du travail. Réalité : depuis trois décennies, le projet français, partagé par le plus grand nombre, adopté dans les modes de vies et l’éducation des enfants est celui de l’individualisme. Réussite individuelle, sacralisation de l’individu-roi, liberté par l’individualisme, conquêtes et avancées par les individus seuls, consommation individuelle en croissance perpétuelle, etc…

Le modèle social que la France a voulu, désiré, activé et plébiscité est celui du capitalisme libéral et de l’émancipation des individus par la réussite socio-économique individuelle matérialiste basée sur la compétition et la productivité personnelle. La ruée vers les centres commerciaux, la consommation massive de produits de loisirs et de distractions, l’aspiration générale à une élévation du confort matériel personnel sont les principales valeurs communes qui relient les habitants de l’hexagone. Ce modèle de société, calqué sur celui des Etats-Unis a été promu par les élites et fortement appelé de leurs vœux par les individus, tout en refusant de lâcher les anciennes valeurs accolée à l’ancien système, bien plus collectif, voire collectiviste. Le beurre et l’argent du beurre, pourraient dire certains, qui militent depuis longtemps pour que le choix de l’individualisme soit plein et entier et mène à l’abandon des fondamentaux français de protections sociales par une répartition des richesses plus ou moins bien orchestrée.

Le clivage

Une grande partie de la population française estime que la protection sociale ne doit pas être touchée, que les fondamentaux issus du C.N.R (Conseil national de la résistance : sécurité sociale, retraite, rétablissement de la semaine de 40 heures, etc…) ne doivent pas être abolis. Dans le même temps, tous ces Français n’ont absolument aucun désir de partager quoi que ce soit collectivement ou de modifier leur fonctionnement de type individualiste. De façon synthétique, cette mentalité pourrait être résumée par « Laissez-moi tranquille, laissez-moi agir en parfait égoïste, sans me préoccuper des autres, mais conservez-moi tous les avantages que le partage collectif offre. Donnez-moi de la solidarité, tout en me permettant de vivre en parfait égoïste… »

Ne pas vouloir être engagé collectivement toute en voulant bénéficier du collectif. Surconsommer tout en se plaignant du manque de moyens financiers personnels. Plébisciter les structures économiques les plus oppressives et se plaindre de l’oppression qu’elles exercent. Hurler sur les prélèvements étatiques tout en hurlant sur la baisse des services de l’Etat. Vouloir de la qualité tout en payant de moins en moins cher…

Dans l’hypermarché hexagonal, personne ne vous entend crier

Cette réforme du code du travail a une vertu. Celle de mettre une grande partie des Français devant un fait accompli. Celui d’une parfaite ambivalence et d’une forme de duplicité collective qu’il va bien falloir « assumer ». La mémoire d’un peuple est souvent courte. Ont-ils oublié qu’ils avaient élu Jacques Chirac en 1995, puis réélu le même en 2002 ? Milité, en grande majorité, pour une mondialisation où chacun était censé profiter des bienfaits de la libéralisation des marchés, avec le boursicotage pour tous ? Ont-ils oublié qu’ils ont élu Sarkozy en 2007 ? Le slogan le plus populaire aujourd’hui ne serait-il pas, au fond « un Iphone et un Ipad pour tous ? ». La vie quotidienne des habitants de ce pays est totalement asservie aux marchés financier, par la collaboration active des premiers dans le financement actif de ces derniers.

La jeunesse pourrait…?

La France est le pays de l’OCDE qui a le taux de syndicalisation le plus bas : 5%. Les dirigeants des PME n’ont aucunes forces syndicales et se laissent mener par le MEDEF, une structure dirigée par des patrons de très grandes entreprises, entièrement vouée à la défense des multinationales. Dans ce contexte, la lutte sociale est proche du néant, et la ministre du travail joue sur du velours, puisque malgré les quelques signes d’un mouvements intersyndical, la fronde contre son projet de réforme du code du travail n’a pas beaucoup de chances de devenir un véritable mouvement social. A moins que…

Les 18-30 ans seraient-ils en train de se réveiller ? Sur les réseaux sociaux, il semble que oui. Le hashtag #OnVautMieuxQueCa devient « viral », et la vidéo éponyme, très sympathique dans la forme, et sérieuse dans le fond, pourrait devenir une sorte d’étendard unificateur. Certes. Une remarque quand même : le terme de « valoir mieux » renvoie-t-il à une demande économique de la jeunesse avant toute chose ? Le problème de fond serait-il juste de donner plus de valeur financière aux salariés ?

Dans tous les cas, si toute cette contestation reste confortablement au chaud devant un écran au fond d’un salon, elle ne risque pas de gêner particulièrement le gouvernement. Myriam El Khomri a déjà répondu à une autre action en ligne, la pétition contre son projet de réforme, et la communication des « pros » et « anti » tourne à fond.  Une autre pétition tourne, favorable à la loi El Khormi, d’ailleurs. Mais on ne fait pas plier un gouvernement avec de la communication. C’est dans la rue, et nulle part ailleurs que la contestation peut obtenir gain de cause et faire reculer un gouvernement.

Si la jeunesse, qui jusque là s’est contentée de compter les points tout en s’inquiétant de sa faculté à « s’insérer », se contente de manifester son mécontentement par et sur le net, elle obtiendra des garanties équivalentes à l’outil de contestation utilisé : virtuelles. Non pas parce que le net est déconnecté du réel, ou qu’il serait « à côté de la société », mais simplement parce qu’il est un outil de communication. Et que le risque physique, avec le net, est proche du néant, alors que dans la rue, il est réel. L’engagement physique ne peut qu’obliger les pouvoirs politiques à négocier, pas l’engagement numérique seul, qui les agace, mais pas beaucoup plus. Si la rue est envahie, l’espace conquis par classe dominante est envahi, leur pouvoir de contrôle est attaqué. Internet ne peut pas être envahi, les dominants n’y vivent pas et s’en moquent comme de leur premier mandat. Sans oublier que leurs soutiens les plus nombreux sont âgés, peu connectés, et insensibles aux luttes numériques.

En fait, il ne va peut-être rien se passer…

Le projet El Khomri est un projet de réforme sociale qui a pour objectif de faire basculer un peu plus la société du travail dans le monde de l’exploitation néo-libérale, déjà en œuvre dans une majorité de pays aujourd’hui. La plupart des Français ont cautionné ce système depuis son origine, ils ne feront rien contre, pour la plupart. Restent les résistants de la première heure et la jeunesse désabusée du pays pour contrer ce projet, et peut-être, proposer autre chose à la place : une économie sociale et solidaire ?

On peut toujours rêver…

En attendant, quelques politiques tentent de proposer des bribes de solutions ou alternatives au système en place. La réponse de la ministre du travail n’est pas, là encore, à la hauteur de l’enjeu. Qui en aurait douté ?

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martine-et-le-monde-qui-vientIl faut l’avouer, la rédaction de Reflets commençait un peu à perdre la foi. Entre la baisse régulière des dons des lecteurs qui condamne à terme ce journal, les lois sécuritaires, Mirza, la chienne de notre coiffeur qui était malade, Trump qui continue de caracoler dans la course à l’investiture aux Etats-Unis, la mort de Bowie, l’arrivée du bouton « Haha » sur Facebook… c’était trop pour nous. La lecture du livre « Martine et le monde qui vient » nous a toutefois redonné l’envie de rire.

Dans le livre, Martine s’inquiète. Et elle en a assez. On vous résume : le gouvernement issu de ses rangs (socialistes) fait une politique de droite, fait passer ses textes par oukases (49-3), accumule les cadeaux en tous genre (argent, droit du travail revu et corrigé) au patronat. Trop c’est trop nous dit Martine.

Et tout ça, c’est frai.

Il était temps qu’un éléphant (les pontes du PS, pour les moins de vingt ans qui…) se lève et dise tout haut ce que tout le monde pense tout bas (oups…) mais n’ose pas dire de peur de perdre son investiture. Bravo Martine.

Ceci dit, c’est un peu tout ce que racontent les observateurs avisés depuis longtemps. Tous ces exégètes amateurs qui osent critiquer les décisions ubuesques et autoritaires de ce gouvernement se lamentent depuis longtemps, tentent de mobiliser, cherchent le dialogue, mais ne récoltent qu’insultes ou mépris.

Et puis, Martine, camarade, s’il n’y avait que tout cela…

Il y a bien entendu la réponse sécuritaire aux attentats que tu n’évoques que par le prisme de la déchéance de la nationalité. Il y a aussi la réforme terrible du code du travail qui est en préparation. Oui, il y aussi les mots du premier ministre sur les réfugiés. Mais pas que.

Il y a aussi les outils de surveillance massive qui ont été mis en place ou sont sur le point de l’être. Ça, tu verras, entre les mains des futurs gouvernements, ça ne va pas être drôle pour tout le monde. Tu as aimé l’affaire Takieddine ? Tu vas adorer la saison suivante. Encore plus de suspens, encore plus de personnes impliquées, sans doute à gauche, dans le camps qui a voté la mise en place de ces outils. Bref… Nous parlons encore dans le vide, comme souvent.

Oh, la belle verte !

Mais ce que dans ce livre Martine ne se pose pas vraiment comme question, c’est… Pourquoi ? Pourquoi ce gouvernement agit-il autant en contradiction avec les promesses de campagne ?

Ce qui sous-tend ces décisions, c’est peut-être la peur ou l’aveuglement. L’aveuglement, serait de penser que seule la doxa ultra-libérale, en mode TINA gonflé à la testostérone, serait la solution. Qui sait si nos gouvernants ex de gauche se sont convertis ? La peur, elle, pourrait être une autre raison possible. La peur de faire imploser l’Union européenne avec de vraies décisions permettant de réguler un secteur de la Finance, l’ancien ennemi de François Hollande, chaque jour un peu plus fou. La peur aussi, de la crise qui vient.

docteur-folamour

Martine, qui est assez âgée pour avoir un recul historique le sait aussi bien que nous, chaque crise est plus grave plus importante, plus destructrice que la précédente. A un moment ou un autre, les citoyens finiront par comprendre qu’en dépit des promesses, les gouvernants ne font jamais rien pour encadrer les docteurs Folamour qui jouent avec leurs vies. De là peut venir une sorte d’étincelle qui est inquiétante. Et François Hollande ou Manuel Valls le savent, une nouvelle crise approche. Le monde qui vient ne va pas être drôle.

Vous avez entendu parler de la Chine qui a fait plonger les marchés il y a peu. Du Brexit possible qui « inquiète » les investisseurs ? S’il n’y avait que cela…

La création de dette atteint des niveaux impressionnants. Entreprises (métaux, mines, énergie), pays (Japon, Chine, Europe, Etats-Unis, Brésil). Les massives opérations de QE expérimentées par les banques centrales se révèlent incapables de relancer la machine et le mur de la réalité approche à grande vitesse.

Le monde qui vient n’est pas rose (blague… rose… Parti socialiste, #toussa…), Martine il l’est même peut-être moins que tu le crois.

RorschachSignature

";s:7:"dateiso";s:15:"20160224_220630";}s:15:"20160224_195748";a:7:{s:5:"title";s:38:"Apple versus FBI : le choc des pipeaux";s:4:"link";s:58:"https://reflets.info/apple-versus-fbi-le-choc-des-pipeaux/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33890";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 24 Feb 2016 18:57:48 +0000";s:11:"description";s:354:"Depuis une grosse semaine, l’affaire Apple vs. FBI c’est le choc des titans. À ma gauche, Apple, championne de la vie privée. À ma droite le FBI, assisté du Department of Justice. L’objet de la querelle ? Le déverrouillage de l’iPhone de l’un des assassins de la tuerie de San Bernardino au mois de décembre. […]";s:7:"content";s:20147:"
Please Use Back Door

Please Use Back Door – Adam Jones – CC BY-SA 3.0

Depuis une grosse semaine, l’affaire Apple vs. FBI c’est le choc des titans. À ma gauche, Apple, championne de la vie privée. À ma droite le FBI, assisté du Department of Justice. L’objet de la querelle ? Le déverrouillage de l’iPhone de l’un des assassins de la tuerie de San Bernardino au mois de décembre. À lire certains commentaires, la seconde Guerre de la Crypto serait déclarée, le sort du monde se déciderait sous nos yeux inquiets.

Une backdoor pour les gouverner tous

Lorsque l’heureux possesseur d’un iPhone, iPad, ou iPod Touch, souhaite y accéder, le fonctionnement est, très schématiquement, le suivant. Il saisit d’abord son passcode. Celui-ci est transmis au système d’exploitation (l’OS). Un compteur du nombre de tentatives effectuées est incrémenté, puis le passcode est transmis à une fonction de dérivation cryptographique. Cette dernière est intégrée dans le SoC (système sur une puce). Il s’agit d’un élément matériel qui contient différents composants essentiels, notamment le micro-processeur. Un identifiant unique (ou UID), un nombre aléatoire et différent sur chaque iTruc, est codé lui aussi directement dans le matériel, dans le SoC. Cet UID est combiné avec le passcode par la fonction cryptographique, qui « dérive » une clé cryptographique (AES 256 bits en l’occurence) qui est ensuite utilisée par l’OS pour déchiffrer les données.

Au fur et à mesure que le nombre de tentatives infructueuses (le nombre de passcodes incorrects) augmente, et pour ralentir les vélléités d’un éventuel attaquant, le délai entre deux essais s’allonge progressivement. Au delà d’un certain seuil (dix essais par défaut), l’iPhone se verrouille et devra être débloqué par une procédure via le logiciel iTunes. Ou, si le propriétaire a choisi cette option plus radicale, les données contenues par l’appareil seront totalement effacées.

Pour déverrouiller le bazar, il y a plusieurs possibilités. Les deux plus évidentes sont à écarter en l’espèce, puisqu’il s’agit de disposer du passcode (merci Captain Obvious) ou de le deviner en moins de dix essais (merci Élizabeth Tessier).

Ceux qui ont du temps à perdre peuvent s’attaquer en force brute à la sortie de la fonction de dérivation qui fournit la clé. Autant le dire tout de go, c’est pas gagné-gagné. En fait, ceux-là seront sans doute morts avant d’avoir réussi, en tout cas beaucoup plus proche de la tombe. 256 bits c’est tout de même un nombre avec 77 chiffres, ça se traite avec respect.

Les Experts : Cyber tenteront, à grand renfort d’acides et autres produits chimiques, de démonter le SoC pour lire l’identifiant unique (l’UID) avec un microscope qui envoie la ganzou. Si l’opération est théoriquement possible, elle est très compliquée en pratique, sinon infaisable. Il s’agit en effet de microscopiques composants électroniques présents dans une « puce » minuscule mais extrêmement dense. La probabilité de réussir est très faible, le risque d’endommager façon puzzle irrémédiablement le matériel est quand à lui extrêmement élevé.

Mission impossible, alors ? Et bien pas vraiment. En effet, la sécurité de l’engin repose sur l’impossibilité pour l’attaquant d’essayer très rapidement un grand nombre de passcodes. Si l’on court-circuite l’étage qui compte et retarde les tentatives – et in fine déclenche le verrouillage de l’appareil ou la destruction des données – on pourra donc enchaîner très rapidement les essais, jusqu’à ce que le sésame tant convoité soit révélé. Ce shuntage est tout à fait possible, si l’on peut démarrer avec une version de l’OS (et du logiciel de la Secure Enclave, sur les versions les plus récentes des appareils pommés) plus tolérante à cet égard.

« Mais alors, vous exclamez-vous, je suis foutu·e ! Les espions chinois soviétiques du FBI ils peuvent rentrer quand ils veulent dans mon iPhone à moi que j’ai !? » Qu’on se rassure, ce n’est heureusement pas si simple. En effet, le logiciel de démarrage intégré au matériel (la Boot ROM) vérifie que l’OS chargé est « signé » cryptographiquement par Apple, qu’il s’agit bien d’un logiciel autorisé par Cupertino. Apple étant en possibilité de signer n’importe quel OS, la firme peut donc développer une version permettant d’attaquer les passcodes en force brute, et c’est très exactement ce qu’un tribunal, le DOJ et le FBI lui demandent de faire.

Il ne s’agit donc pas d’une « backdoor », comme on a pu le lire ici ou là, mais d’un outil de forensics, d’expertise judiciaire. Apple, contrairement à ce que ses communiqués laissent entendre, peut tout à fait créer une version de l’OS qui ne démarre que sur l’iPhone visé. Pourquoi ? Parce qu’Apple est le seul acteur a pouvoir signer cryptographiquement un tel OS. Ses ingénieurs pourraient donc très probablement y implanter du code de vérification permettant d’identifier le matériel, faisant ainsi en sorte que l’OS refuse de démarrer sur d’autres appareils. Les autres acteurs, le FBI notamment, seraient dans l’impossibilité de signer leur propre version, donc de la faire démarrer sur d’autres appareils pour chaluter les données de leurs propriétaires respectifs.

Apple se défend en faisant valoir que cette version d’OS constituerait « l’équivalent d’une clé-maître, capable d’ouvrir des millions de verrous » :

Bien sûr, Apple ferait de son mieux pour protéger cette clé, mais dans un monde où nos données sont constamment menacées, elle serait attaquée sans relâche par les hackers (sic) et les cybercriminels (sic).

Ouh, ça fait peur ! Et vas-y que ça hurle à la backdoor et qu’on va tous mourir à cause que le FBI il demande à la gentille Apple de créer une clé maître. Sauf que l’argument est totalement bidon : cette « clé maître » existe déjà. Il s’agit de celle qui permet à Apple de signer son OS avant de le distribuer à ses clients. Pour quiconque à cette clé en main, c’est la fête du slip de l’iPhone troué. Apple a donc d’ores et déjà ce problème de sécurisation de « clé maître ». Il n’est donc pas tant question de « chiffrement », ou de l’existence ou non d’un OS FBI-friendly, que du processus de signature cryptographique qu’impliquerait sa création.

Chef, chef ! J’ai fait une iBoulette

Du côté du FBI ou du DOJ, c’est ceinture noire de mauvaise foi cynique, septième dan. Sur l’affaire, d’abord. Le FBI n’est visiblement pas démuni pour conduire son enquête – historique des déplacements, SMS, relevés d’appels, données Internet – ainsi qu’une sauvegarde relativement récente du téléphone dans iCloud. Tout cela sans parler des éléments et témoignages qui n’auront pas manqué d’être recueillis par ailleurs. De l’aveu même de Jim Schrödinger Comey, le quantique directeur du FBI :

Peut-être que le téléphone contient la preuve qui permettrait de trouver plus de terroristes. Ou peut-être pas.

Les deux assaillants avaient pris soin de détruire leurs téléphones personnels après l’attaque, mais pas l’appareil concerné. Il s’agit, qui plus est, du téléphone professionnel de l’un des deux tireurs, Syed Farook. La probabilité de trouver du nouveau sur cet iPhone paraît ainsi bien mince. Passons sur le fait, qui serait hilarant en d’autres circonstances, que ce soit les forces de l’ordre elles-mêmes qui aient maladroitement interrompu les sauvegardes iCloud en essayant d’accéder au compte. Oh, la boulette…

L'iBoulette

Le DOJ avance que seul l’iPhone de Farook serait concerné. On peut légitimement douter de cet argument, dans la mesure où tout ce que les USA comptent de procureurs ou de policiers est déjà dans les starting-blocks pour demander la même chose, à commencer par le procureur de Manhattan avec ses 175 iPhones bien au chaud. Lesquels appareils n’ont pour l’essentiel aucun rapport avec des actions de terrorisme. Ce qui laisse à penser qu’Apple, ainsi que les Google, Facebook et cie, risquent le cas échéant de devoir recruter pour leur SAV des forces de l’ordre.

Autre argument du DOJ, Apple pourrait « conserver le logiciel en sa possession, le détruire une fois l’objectif atteint, et refuser sa dissémination en dehors d’Apple ». Cet argument est, une nouvelle fois, plutôt bancal à en croire un expert auprès des tribunaux US, Jonathan Zdziarski. Ce dernier nous explique que le FBI l’a joué fine, juridiquement parlant. Ainsi, d’un point de vue juridique, le FBI ne demande pas à Apple d’attaquer ses propres produits, chose qu’un juge aurait trouvé excessif. Au contraire, le FBI ne fait que solliciter « l’assistance raisonnable » d’Apple, la fourniture d’un outil, d’un « instrument ». Le FBI se chargera lui-même de « l’expertise ». L’expert précise ensuite les modalités administratives qui régissent la certification des « instruments » utilisés pour les procédures judiciaires (ici, l’OS modifié). Ce processus de validation, lourd et complexe, exigerait par exemple l’intervention du NIST (l’organe de normalisation technique US) pour les tests, d’un comité scientifique, d’experts de la défense, voire la communication du code source dans certains cas. On imagine mal comment cette procédure, qu’il faudrait de plus recommencer à chaque nouvelle modification, pourrait être compatible avec la stricte non-dissémination du logiciel, ou avec sa destruction.

Des perquisitions sous stéroïdes ?

Le « débat » ne brille donc pas par son honnêteté, nombre de propos tenant de la désinformation. Les arguments techniques, juridiques, politiques, affectifs, quoiqu’ils soient distincts (et parfois contradictoires), se superposent néanmoins allègrement dans un immense foutoir de communication alimentant l’opportunisme des uns et des autres. Le FBI et le DOJ instrumentalisent sans vergogne la peur du terrorisme à des fins politiques. Apple, qui collabore de manière routinière avec les forces de l’ordre, déroule impeccablement sa partition, quand la dite collaboration devient gênante, et enfile son costume de parangon de la privacy. Le commandement du tribunal, d’une portée limitée, a été ordonné par une cour subalterne. Apple fera sans doute appel de toutes les décisions lui étant défavorables, invoquera probablement tout un tas de raisons légales ou de procédures pour retarder l’éventuelle échéance et éviter qu’une décision fasse jurisprudence. L’affaire passerait alors de juridiction en juridiction, potentiellement jusqu’à la Cour Suprême, à la vitesse d’une moule lancée au galop. D’ici là, Apple annoncera en grande pompe la sortie de l’iPhone 12 et le dispositif technique, pour peu qu’il voie le jour, sera probablement obsolète depuis bien longtemps. En résumé, toute cette affaire est montée en épingle par les deux parties.

Néanmoins, la mesure sollicitée par le DOJ et le FBI s’inscrit dans un mouvement amorcé de longue date, visant à transformer certaines entreprises en auxiliaires de justice, de police ou du renseignement, au prétexte d’une opposition assez binaire entre vie privée individuelle et sécurité collective, que Reflets dénonçait dans un précédent épisode. Votre ordinateur, votre boîte mail, votre serveur ou votre smartphone se réduiraient à des projections de votre domicile dans le « monde extérieur », un peu comme l’est votre véhicule. Si l’on file l’analogie, ils ne devraient, selon toute logique, pas échapper aux capacités de perquisition de forces de l’ordre dûment mandatées. Après tout, si les amis du petit déjeuner peuvent venir vous faire un bécot défoncer votre porte à six heures du matin (ou au beau milieu de la nuit, état d’urgence oblige), il n’y a pas de raison que votre smartphone leur reste inaccessible. Les « nouveaux téléphones » (sic), d’après le procureur François Molins rendraient « la justice aveugle », excusez du peu. La question serait donc, pour reprendre les termes d’Olivier Ertzscheid, de savoir si votre smartphone devrait « résister à toute forme de perquisition ».

Mettons de côté l’affaire de San Bernardino, dans laquelle la culpabilité des assaillants ne fait, soit-dit en passant, aucun doute, iPhone ou pas. Une perquisition « classique » à votre domicile n’autoriserait qu’une collecte limitée d’informations. Une perquisition informatique – particulièrement sur un smartphone – permet de déterminer avec une précision diabolique l’historique de vos déplacements, vos centres d’intérêt, relations, et probablement une bonne partie de vos opinions. Cette expérience le démontre. Elle ne porte pourtant que sur des « métadonnées » collectées pendant une semaine. Vis-à-vis des perquisitions au domicile, les perquisitions informatiques constituent donc des intrusions beaucoup plus importantes dans la vie privée des personnes visées (présumées innocentes si ma mémoire est bonne), et dans celle de leurs relations. Ce n’est sans doute pas un hasard si les forces de l’ordre en sont si friands… Et si le législateur, tout à son combat pour la Liberté, fait en sorte qu’elles puissent être distribuées avec tant de générosité. Aveugle, la justice ? En y regardant de plus près, on dirait bien que la technologie la dote au contraire de sens hypertrophiés.

Finalement, la rhétorique sécuritaire en ce domaine peut se résumer à un unique argument : l’ubiquité du chiffrement gênerait le travail des forces de l’ordre. En se focalisant sur la cryptographie, on oublie souvent un fait tout simple : il existe des dizaines de choses qui gênent le travail de la police, qui ont été créées par les sociétés démocratiques pour éviter qu’elle ne soit omnisciente ou qu’elle ne dispose d’un pouvoir disproportionné. À ce qu’on nous a dit, certaines lois ont même été inventées tout exprès. Les drones de combats, les machines à voyager dans le temps et le pouvoir de lire dans les pensées, sont autant d’idées formidables qui rendraient sans doute le travail de la police plus efficace. Cela ne signifie pas qu’elles soient réalisables ou souhaitables.

Pourquoi pas, tant qu’on y est, interdire aux gens d’essayer de préserver leur vie privée ?

Oh, wait.

Mise à jour 09/03/2015 : fait qui nous avait échappé en première analyse, le FBI semble également mentir (on finit par se demander sur quoi l’agence ne pipeaute pas) sur la manière dont le redouté « auto-effacement » fonctionne. Ce ne sont pas les données qui sont effacées par cette dernière, mais une clé qui peut être sauvegardée et être restaurée entre les tentatives. Voir cet excellent article de l’ACLU pour les détails.

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dauphinThe Verge a aujourd’hui publié un article faisant référence à une enquête de Privacy International (PDF) sur l’implication de sociétés européennes (Nokia Siemens, Hacking Team et Finfisher) dans la surveillance électronique égyptienne opérée par le Technical Research Department (TDR).

Le combo parfait et le « meilleur » des deux mondes

Hacking Team et Finfisher proposent tous deux des suites offensives, permettant la compromission ciblée ou « semi ciblée » (comprenez que ce n’est pas bien grave si on infecte 50 personnes avec un malware pour en placer une seule sous surveillance « légale »). Les deux entreprises, dans leur approche, s’opposent à, ou plutôt complètent, l’approche « p0wn’em all » de Nokia Siemens, une approche que nous connaissons bien puisqu’il s’agit de la même que celle d’Amesys (NDLR : qui vend des supers stylos) ou que celle de Qosmos (NDLR : qui vendait aussi des supers stylos mais qui ne fonctionnaient pas)

En combinant ces stratégies de surveillance, on obtient un filet dérivant qui ratisse le plus large possible, puis on vient faire son marché à l’épuisette dans notre filet dérivant, c’est bien pratique.

– Les dommages collatéraux ?
– Tout va bien mon colonel, c’est une cyber guerre, ça ne fait que des cyber morts.

Enfin ça, c’est quand il n’y a pas de révolution.

La légalité… ce cache-sexe

La loi, c’est toujours ce que vous brandira un vendeur d’armes pour venir patcher un sens de la morale aux contours un peu trop larges. Exemple :

« Nokia actively takes steps to ensure that the technology we provide – legally and in good faith – will be used properly and lawfully, »

Voilà ce que révèle l’enquête de Privacy International

« NSN also sold to the TRD – in 2011 or before – an interception management system and a monitoring centre for fixed and mobile networks. These two technologies offer mass surveillance capabilities, enabling the Egyptian government to intercept phone communications of any line routed through the interception management system. »

L’Égypte aurait donc utilisé une solution de surveillance massive « correctement et légalement ». Un peu comme les ricains vous larguent une bombe atomique sur Hiroshima « correctement et légalement ». Chez Nokia Siemens Networks, on ne vend pas de stylo bionique mais on fait du Deep Packet Inspection chirurgical. D’ailleurs, Nokia Siemens ajoute qu’ils ont été précurseurs dans leur approche de DPI chirurgical. Attention, gogogadgeto phrase :

« We were the first telecommunications vendor to define and to implement a human rights due diligence process to mitigate the potential risk of product misuse. »

D’ailleurs, Nokia Siemens Networks en connait long sur l’utilisation « correcte et légale » de ses solutions puisqu’elle s’était déjà faite la main en 2008 sur l’Iran (par l’entremise de Siemens Intelligence Solutions, devenue Trovicor) qui avait même parait-il un niveau de correction et de légalité niveau « human rights », encore plus élevé que l’Egypte de Moubarak.

Mode cynisme off

Une fois de plus, des sociétés européennes ont vendu des technologies de surveillance massive, intrusives, à un pays qui les utilisé massivement mais « correctement et légalement » contre sa population. Une fois de plus un peuple a renversé un régime. Une fois de plus nous avons la démonstration que la surveillance de masse d’une population conjuguée à l’oppression est un fantastique catalyseur de révolutions.

";s:7:"dateiso";s:15:"20160224_190831";}s:15:"20160220_212116";a:7:{s:5:"title";s:55:"Politique fiction : dans la peau de pépère président";s:4:"link";s:72:"https://reflets.info/politique-fiction-dans-la-peau-de-pepere-president/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33875";s:7:"pubDate";s:31:"Sat, 20 Feb 2016 20:21:16 +0000";s:11:"description";s:351:"Qui est-il vraiment ? Pourquoi agit-il à l’inverse de ses promesses de campagne, de l’idéologie politique dont il est issu ? Que veut-il ? Avec qui négocie-t-il véritablement ? Quels objectifs a-t-il ? Nous avons tenté l’expérience de nous mettre dans la peau de François Hollande, le chef de l’Etat français élu en 2012 sur […]";s:7:"content";s:13152:"

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Qui est-il vraiment ? Pourquoi agit-il à l’inverse de ses promesses de campagne, de l’idéologie politique dont il est issu ? Que veut-il ? Avec qui négocie-t-il véritablement ? Quels objectifs a-t-il ? Nous avons tenté l’expérience de nous mettre dans la peau de François Hollande, le chef de l’Etat français élu en 2012 sur un programme de gauche, et qui, 4 ans plus tard, applique une politique sécuritaire d’extrême droite doublée d’une politique sociale de type « droite libérale ». Rassurez-vous, l’expérience n’a duré que quelques heures. Mais suffisamment pour récupérer les pensées intimes de « celui qui avait comme ennemi la finance ». Toute cette histoire d’être dans la peau de François Hollande n’est bien entendu qu’une pure fiction. Tout le monde sait qu’il est impossible de pénétrer les pensées intimes d’un être humain…

Moi, président… je n’y croyais pas !

« Je ne pensais pas être élu en 2012. Les primaires socialistes, ça avait mal commencé, j’étais crédité de moins de 10% d’intentions. Et puis, jouer le jeu des primaires ça m’amusait, mais de là à aller à la présidentielle, franchement… Et voilà que je la gagne, la primaire, sans trop savoir comment. Peut-être le coup du « président normal ». On tenait un truc, le principe de l’opposition des genres, un miroir inversé : Moi, Hollande, l’exact opposé du détestable et détesté Sarkozy. Lui, excité, agité, moi, calme, posé. Lui, toujours en train de se mettre en avant, moi, effacé, humble. Le principe, on me l’avait expliqué, c’était tout bête : face à l’hyper-président Sarkozy il me suffisait de jouer le « président normal ». Une sorte de jeu du ‘good and bad cop’ des séries américaines. Mes conseillers ont bien joué le coup, ça c’est certain. Pour ce qui était d’avoir un programme, avec des projets, c’était plus compliqué, parce qu’au Parti on n’arrivait à rien depuis 2002, mais tout le truc c’était de jouer sur la corde sensible de la respiration démocratique cassée par l’excité, et puis suivre la voie de la lutte contre les banquiers et les financiers qui avaient ruiné la planète avec la crise de 2008. Sarkozy s’était tout pris dans la tête, il avait creusé la caisse comme jamais, il suffisait d’arriver en montrant des gages de redresseur de torts. Avec lui, c’était pas très compliqué, vu le nombre de bourdes qu’il avait commises et son image d’amis des riches qu’il se trainait depuis le début de son mandat. »

Mon modèle : Jacques Chirac

J’ai tout appris de Jacques. J’étais très jeune quand il allait flatter le cul des vaches au fond de la Creuse ou de la Corrèze, mais franchement, qui aurait parié un seul nouveau franc sur lui pour gagner une présidentielle ? Jacques, c’était un éternel loser depuis 20 ans quand il a remporté la présidentielle de 1995. C’est ça qui m’a fait dire que moi aussi je pouvais y arriver, en fin de compte. Et faire comme lui : dire n’importe quoi qui puisse convaincre les deux camps de voter pour moi, et jouer sur la synthèse, le côté « bon pote rigolo qui n’est pas vraiment d’un côté plus que de l’autre ». Le modèle que m’a offert Jacques, c’est ça : faire des blagues, taper dans les mains de tout le monde, montrer qu’on est d’un côté de l’échiquier politique parce qu’il le faut bien, mais qu’on pourrait être de l’autre. Tout promettre, ne jamais se démonter, et dire l’inverse de ce qu’on fait en souriant, sans même lever un sourcil.

Servir les intérêts des plus forts en souriant aux faibles

« Ca n’a pas été facile au début du quinquénat, parce que j’y étais allé un peu fort avec le discours du Bourget. Les conseillers m’avaient dit « tu as des points à récupérer sur la gauche de la gauche, il y a Mélenchon qui progresse, il fait le plein dans ses meetings, et il est à 18% ». C’était très ennuyeux, je risquais de ne pas aller au second tour. Parler plus fort que Méluche, ça m’a amusé, surtout quand j’ai parlé de « l’ennemi qui n’a pas de visage », là, j’ai senti que ça frémissait. Et puis quand ils m’ont appelé, les camarades de promo de l’ENA, et tous ceux avec qui je déjeune souvent et qui dirigent les établissements financiers, je les ai rassurés. Ils ont bien compris que c’était juste un truc à la Chirac, comme la « fracture sociale de 95 ». Pour le TSCG (le traité européen sur la convergence qui force à l’austérité budgétaire), pareil, ils m’ont demandé si j’étais sérieux, parce que l’interdiction des déficits, ils y tenaient, c’étaient eux qui qui l’avaient écrit le traité, et ils n’allaient pas s’assoir sur un traité qui leur donnerait — pour les 20 ou 30 prochaines années — un maximum d’opportunités pour accélérer les réformes européennes de libéralisation économique et financière. J’ai dit en rigolant « vous inquiétez pas, de toute façon, je ne peux pas y arriver, même si je voulais, Angela va tellement gueuler, que c’est impossible de le renégocier ». Et j’avais raison. Mais je ne voulais pas froisser Angela, alors, je n’ai même pas tenté de renégocier le TSCG, parce qu’en fait, les « sans dents » ne savaient en fait pas ce que c’était et qu’il fallait faire oublier cette promesse qui ne menait nulle part. Surtout pour moi. »

Le débat, la victoire, et la quille !

« Ce truc de l’anaphore, c’était une trouvaille. Je ne pensais même pas qu’il me laisserait en dire plus que deux ou trois, l’autre andouille, et je suis allé jusqu’à 17 ! « Moi président, je ne placerai pas mes potes à des postes clés, moi président, je respecterai mes engagements, moi président… » C’était une trouvaille de Patrice, un jeune, qui a travaillé dans le marketing viral, et là, il a fait fort. Je pense que c’est ce qui m’a fait gagner. Surtout que l’excité est resté bouche-bée, il ne savait plus quoi faire. C’est l’un de mes meilleurs souvenirs politiques. Après, quand j’ai gagné, j’ai sauté dans un avion pour aller fêter ça de mon patelin de bouseux. Valérie m’a fait une gâterie dans le Falcon, elle m’avait promis de le faire, si je l’emportais. Et après, c’est Julie qui s’y est collée, sous le bureau, quand j’ai demandé à m’isoler pour prendre du recul. Oui, je l’avais déjà dans la poche l’actrice. Elle sentait bien que je pouvais y arriver, et elle a bien misé. Ca y’était, j’y étais, et là les téléphones ont sonné. J’ai expliqué et rassuré, expliqué que tout allait bien se passer, oui, oui, comme avec Jacques, il ne fallait pas qu’ils s’inquiètent, je n’allais pas faire du social ou de l’anticapitalisme, non, non. Je leur ai rappelé que j’avais voté le traité de 2005, et ensuite celui de 2008, et que j’avais toujours été favorable aux réformes libérales de l’Union. Si ça n’étaient pas des gages, ça ! »

Scooter, teinture et  toréro

«  les deux premières années à essayer de ne rien faire, comme Jacques, en plaçant ces imbéciles qui croyaient à la gauche sociale, etc, les Montebourg, Duflot, Hamont et compagnie, j’ai compris que je n’arriverais pas à tenir les 5 ans. Jacques, c’était à une autre époque, il n’y avait pas les réseaux sociaux, et toute la comm’ qui pourrissait mon image.

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C’est là qu’on a eu une idée géniale avec Patrice : et si on montait un gouvernement décomplexé ? Ca, c’était quelque chose qui pouvait secouer un peu le cocotier et mettre des bâtons dans les roues de Coppé, Juppé, Fillon et compagnie. J’ai viré Ayrault -le-mou et mis Manuel le toréro à sa place. Du grand art, je suis toujours très fier d’avoir fait ça. Il a viré les pseudo-gauchos qui m’encombraient et placé des durs, Cazeneuve, Le Drian, Sapin, puis Macron : bref, ça commençait à ressembler à quelque chose qui pouvait vraiment déplacer les repères. On a mis en place les systèmes de surveillance et de sécurité que Bauer nous demandait depuis le début, et là, on pouvait, parce qu’on était décomplexé, même sans attentats. Et le bouquet ça a été justement les attentats de janvier 2015 :  la loi renseignement que les Américains nous avait commandée était prête, mais la faire passer était compliqué. Avec Charlie Hebdo, ça a été plus que facile. Manuel avec son doigt pointé et sa mâchoire crispée est franchement bon, les photos de lui en action frappent les esprits. » Je ne parle même pas du 13 novembre et de la déchéance, parce que ça, c’est un bonus : Les ripoublicains ils sont encore sciés que j’ai repris la proposition de leur champion de 2010 ! »

Dernier virage avant la sortie par le haut… des urnes ou d’un CA

« Pour conclure le mandat, j’ai trouvé la stratégie idéale qui me permet de sortir par le haut. En fait, en 2017, je me présenterai, parce que la conjoncture économique va me permettre d’arroser le pays d’emplois aidés et d’incitations financières aux entreprises. Surtout les grosses. Le pétrole est au plus bas, on rentre des milliards qui n’étaient pas prévus et l’euro est toujours  faible. Même si ce n’est pas grand chose, je vais arriver à faire baisser un peu cette courbe, c’est quasi sûr. Surtout que je viens de balancer mon dernier coup, qui va paralyser mes concurrents de LR : El Khomri Makhri. Une demi-arabe, jeune, qui propose une réforme du travail écrite par le Medef ! Juppé est en train de manger son chapeau, j’adore ! Ca va occuper les foules pour les 6 mois à venir, et ça va totalement les griller. L’excité a deux mises en examen, et plus de 10 comparutions dans des affaires judiciaires, il n’arrivera pas à la primaire et si c’était le cas, il ne fera rien. Juppé est le seul qui peut passer. Et comme il veut jouer au type de droite gentil, au gaulliste un peu social mais quand même ferme et proche des entreprises, avec El Makhri et Valls, il n’a plus rien. Il ne peut pas faire plus, ni critiquer, ni trouver ça trop à gauche, puisque la réforme de la demi-Marocaine et les coups de mâchoire d’El torero c’est ce qu’il voudrait faire ! La blonde du borgne peut atteindre 18% au premier tour, mais avec la pétoche qu’on va mettre à tout le monde, elle ne fera pas plus. Les gauchos expliquent à tout-va que si elle passait, avec les lois renseignement et l’Etat d’urgence constitutionnalisé ce serait une dictature, ils vont donc permettre de regrouper toutes les voix vers moi ou le chauve. EELV est mort, j’ai aspiré la grosse qui a trahi tous ses petits amis écologistes, et Mélenchon il ne sait même plus si Georges Marchais était un Communiste ou une marque de Camembert. Et on sera au second tour, Alain et moi. Et pas elle. A moins qu’elle lui bouffe des voix, et dans ce cas là, c’est gagné, parce qu’en face d’elle, je fais au moins 70% en appelant au Front républicain. Mais si c’est Alain, je peux parfaitement le griller, parce qu’il n’a rien : je suis autant européiste que lui, je fais des guerres à l’extérieur, je suis sécuritaire, libéral, pro-entreprise, et je suis aussi calme que lui.. Et moins chauve, avec une teinture au top. De toute façon, si je perds, ce n’es pas très grave : j’ai déjà ma place dans des Conseils d’administration de multinationales, comme Blair ou Schröder, mes deux autres modèles après Jacques, mais qui sont des modèles socio-démocrates, eux, au moins. En réalité, je m’amuse beaucoup. Et je resterai dans l’histoire. Surtout pour le scooter. Mais aussi pour avoir réussi à faire disparaître la gauche du paysage politique. Et ça, c’est un tour de force. Même Sarkozy n’y était pas arrivé, et pourtant il avait bossé dur pour ça. Bon, je crois que j’ai encore envie d’une gâterie. J’appelle Julie, ou bien j’utilise le mobile sécurisé pour demander du matériel à Dominique ? »

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C’est un petit courrier de l’association des maires de France daté du 16 janvier 2016 qui en dit long sur le pessimisme des élus  — particulièrement ceux des communes rurales —  face au plan France Très Haut Débit du gouvernement. Le document est intitulé : « Les réseaux très haut débit d’initiative publique pourraient pâtir du rachat de Bouygues Telecom par Orange ».

Document Sans Titre du 02/12/2016 – 477 publié par Drapher

Le principe des RIP (réseaux d’initiative public) est simple sur le papier, mais beaucoup plus compliqué sur le terrain. L’idée principale, résumée sur le site de l’ARCEP est de permettre à des collectivités territoriales, poussées par l’État, de financer des « chantiers » pour améliorer, agrandir les réseaux d’accès à Internet en France. Une région, et le plus souvent un département, lancent des RIP, avec des enveloppes (nos impôts), puis des opérateurs Telco sont payés pour déployer les infrastructures de nouveaux réseaux / améliorer des réseaux existants.

Point sur la Collecte publié par Drapher

Le Plan France Très Haut Débit (France THD) est donc excessivement dépendant des RIP. Les réseaux THD ne vont pas se développer sous la seule volonté des opérateurs privés… qui ne sont pas nombreux et n’ont pas grand chose à gagner à investir massivement au fond des campagnes quand une rente très confortable et simple à développer existe en ville. Cela étant particulièrement vrai pour l’opérateur historique Orange.

quota-RIP

Tout le problème actuel de ce système de RIP/France THD, dans des départements à forte densité rurale, réside donc dans l’inertie des quatre grands opérateurs, qui n’ont pas franchement envie d’aller tirer des fibres optiques au fond des campagnes : peu de clients, beaucoup d’investissements, retours en termes d’image très faible. Rente fort médiocre.

Et voilà que Bouygues, très intéressé pour prendre des parts de marché dans la fibre rurale, puisque « n’ayant pas de base d’abonnés ADSL » jette l’éponge et… se jette dans les bras… d’Orange. Orange, celui qui a justement la « grosse base d’abonnés ADSL », et qui est en situation de quasi monopole dans de nombreux territoires…

Il est facile de comprendre l’inquiétude des maires de France si le rachat de Bouygues par Orange se fait : le THD en campagne, ce ne sera pas pour demain. Ni pour après-demain.

";s:7:"dateiso";s:15:"20160219_174033";}s:15:"20160215_201919";a:7:{s:5:"title";s:41:"Une fumisterie souveraine… mais libre !";s:4:"link";s:58:"https://reflets.info/une-fumisterie-souveraine-mais-libre/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33854";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 15 Feb 2016 19:19:19 +0000";s:11:"description";s:384:"Ce n’est pas comme si on ne nous avait pas déjà fait le coup de la souveraineté mal placée. Nous avons tous encore en tête ce holdup sur des fonds publics occasionné par le « cloud souverain », un projet initié par François Fillon en 2009 qui est aujourd’hui devenu pour l’un, un cloud americano britanico luxembourgeois (bâti […]";s:7:"content";s:12324:"

bidochon-OSCe n’est pas comme si on ne nous avait pas déjà fait le coup de la souveraineté mal placée. Nous avons tous encore en tête ce holdup sur des fonds publics occasionné par le « cloud souverain », un projet initié par François Fillon en 2009 qui est aujourd’hui devenu pour l’un, un cloud americano britanico luxembourgeois (bâti sur de l’argent public, lui, parfaitement souverain de chez nous) et pour l’autre un cuisant échec commercial avec ses 150 millions d’investissements et ses 108 millions d’euros de pertes.

Flashback

L’erreur était pourtant grossière : on distribuait 75 millions d’euros à des acteurs qui n’avaient pas grand chose à voir avec le cloud (Orange et Thales pour Cloudwatt et Numericable et Bull pour Numergy), tout en écartant des acteurs légitimes comme OVH, Gandi et d’autres qui réalisaient déjà à l’époque une part significative de leur chiffre avec des offres clouds compétitives.  Tout ceci ne pouvait déboucher que sur un lamentable échec, avec des offres loin d’être compétitives et des clients qui ont préféré du Google ou du Amazon à cette souveraineté hors de prix et techniquement pas au niveau. Reflets s’est longtemps posé la question d’aller s’héberger dans le cloud souverain de Bull mais pour une raison dont nous ne nous souvenons plus, ça ne s’est pas fait.

Bug de souveraineté

Le cas Numergy est très intéressant puisque leur « souveraineté » financière sur ces 15 dernières années ne pouvait laisser augurer qu’elle reste souveraine bien longtemps. Patatra… Numericable racheta SFR et c’est ainsi que plusieurs dizaines de millions d’euros souverains passèrent entre les mains du cablo-opérateur luxembourgeois Altice, lui même détenu par l’américain Carlyle et le britannique Cinven. Cocorico, circulez il n’y a rien à voir. Point de rapport parlementaire sur ce fiasco, pas de mise en perspective, d’analyse de ce cuisant échec, mais peu importe, trouvons une autre connerie souveraine à servir au contribuable.

Et maintenant, un OS… WTF ?

Fort de cette expérience ce fiasco, le contribuable appréciera donc qu’on récidive, mais cette fois avec un concept encore plus absurde. Celui de l’OS (Système d’exploitation) souverain. Pour comprendre toute l’absurdité de cette proposition, un minimum de culture informatique préalable est requis, pas de panique, on va simplifier au maximum et évacuer les OS exotiques pour nous concentrer sur des OS utilisables par le commun des mortels et sans matériel propriétaire (oh oui, vendez nous du rêve et proposez nous une architecture hardware souveraine qui soit autre chose qu’un minitel).

Il existe à ce jour 3 principales familles de systèmes d’exploitation :

Tatatatata Reflets… t’en as oublié !

« Mais vous avez oublié Apple OSX, vous avez oublié IOS, vous avez oublié Android ? »

Non nous n’avons pas oublié Apple, ni Google. Apple comme Google ne sont pas partis de rien sous prétexte de « propriétarisation » ou de « souveraineté » dans les tarifs qu’ils pratiquent et les données personnelles qu’ils aspirent. Apple est parti d’Unix, Google a de son côté fait le choix de GNU Linux.

Avant même de parler de souveraineté, on pourrait commencer par aborder ces histoires de « nouveaux OS ». Régulièrement (tous les 3 ou 4 ans), il y a bien un original ou deux qui nous annoncent un nouveau système d’exploitation totalement révolutionnaire.

Second détail qui échappe probablement également au Parlement, un système d’exploitation, c’est bien sympathique, mais s’il ne dispose d’aucune application, si aucun éditeur logiciel n’a un intérêt quelconque à porter ses créations sur ce système d’exploitation, on se retrouve avec un OS souverain qui ne sert pas à grand chose :

Mais coup de bol, le projet ne souhaite pas partir de rien.

Delphine Batho, architect of an open world

Nous avons presque échappé au pire, Delphine Batho lance la (fausse) bonne idée, on va partir d’un Linux. Attention séquence architecture système long term strategy à l’Assemblée Nationale. Ce sera donc un système d’exploitation :

« ouvert et démocratique, à partir d’un noyau Linux, garantissant une mutualisation, permettant de soutenir le développement collaboratif d’un écosystème numérique libre, respectueux des lois, dans lequel les citoyens comme les entreprises puissent avoir confiance »

Vous voulez dire comme une Mandriva à son époque ? Comme Mageia aujourd’hui ? Madame la député, il est bien possible que cette proposition fasse rire un peu jaune certains développeurs/entrepreneurs français. Ne seriez vous pas en train de nous rejouer le coup du Cloudwatt/Numergy ?

Pourquoi ne pas distribuer vos millions directement au projet Mageia qui est tout bien comme vous dites ? Libre, ouvert, piloté par une association localisée en France, avec des contributeurs passionnés et compétents.

Pourquoi nous faire passer pour des cyber-bidochons dans le monde entier en réinventant la roue avec un label « souverain » pour distribuer de l’argent public à des acteurs sortis du chapeau qui n’ont pas grand chose à voir avec le développement d’un OS communautaire libre et ouvert comme on nous a déjà fait le coup pour le « cloud souverain » ?

Non mais sérieusement, un GNU Linux… vraiment souverain ?

Et bien oui ! Ce sera un OS parfaitement souverain, ce sera un OS libre et ouvert basé sur GNU Linux, « Les chinois l’ont bien fait » comme dirait l’ami Jacques, (l’homme qui voulait « nationaliser Internet »), c’est Red Flag..

Pour que ce soit bien souverain, les contributeurs du noyau comme ceux des applications devront-ils présenter leur carte d’identité avant de proposer une contribution ? Qu’allons nous faire de toutes les applications existantes mais qui ne sont pas souveraines ? Allons nous les réécrire ? Et sinon ce projet, vous l’évaluez à combien de milliards étalés sur combien de décennies ? Les perspectives d’adoption en entreprise qui vont devoir réécrire leurs applications métier et pour les particuliers qui vont découvrir que leur jeu ne fonctionne pas et que leur téléphone ne se synchronise pas avec cet OS souverain, vous les évaluez à combien au juste ?

Question annexe : pourquoi rentrer dans ce délire d’OS souverain alors que nos administrations s’entêtent à contractualiser avec Microsoft pour nos infrastructures de défense et d’éducation nationale ?

Très franchement, n’est-ce pas placer la charrue avant les boeufs que de disserter sur un OS libre « souverain » alors que nous ne sommes déjà pas fichus de passer au libre tout court pour nos infrastructures les plus critiques ?

Souveraineté ?… de qui ça ?

La plus grosse escroquerie intellectuelle de cette histoire d’OS souverain, c’est la notion même de souveraineté d’un état sur un système d’exploitation. Pitié, finissez en une bonne fois pour toute avec ce terme qui n’a ni queue ni tête quand on le transpose à la notion de souveraineté informatique nationale. La seule souveraineté qui puisse exister en matière d’informatique, c’est la souveraineté de l’utilisateur final, qu’il soit français, chinois, américain ou irakien.

Tout n’est pas perdu, puisque le gouvernement semble plus pragmatique que les auteurs de cette proposition farfelue et invite à « privilégier une approche encourageant les acteurs à contribuer au développement de systèmes d’exploitation en source ouverte existants, comme Linux ».

Attendons la prochaine loi sur le Numérique, nous découvrirons bien un projet d’Internet souverain, les nord coréens l’ont bien fait.

 

";s:7:"dateiso";s:15:"20160215_201919";}s:15:"20160214_162107";a:7:{s:5:"title";s:49:"L’écumeur des cybermers et le parquet flottant";s:4:"link";s:67:"https://reflets.info/lecumeur-des-cybermers-et-le-parquet-flottant/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33835";s:7:"pubDate";s:31:"Sun, 14 Feb 2016 15:21:07 +0000";s:11:"description";s:343:"Dans le cadre d’une enquête sur de fausses alertes à la bombe reçues par des lycées parisiens, les amis du petit déjeuner ont rendu lundi 8 février, une amicale visite à un lycéen. Ils l’ont placé en garde à vue et ont, semble t-il, saisi ses armes de destruction massive son matériel informatique. France Info […]";s:7:"content";s:10320:"

There is this thing called InternetDans le cadre d’une enquête sur de fausses alertes à la bombe reçues par des lycées parisiens, les amis du petit déjeuner ont rendu lundi 8 février, une amicale visite à un lycéen. Ils l’ont placé en garde à vue et ont, semble t-il, saisi ses armes de destruction massive son matériel informatique. France Info nous apprenait le lendemain que « c’était l’adresse IP de son ordinateur » (sic) qui avait permis aux cyberlimiers de l’OCLCTIC de remonter la piste du « jeune hacker (sic et resic) ». Ce dernier, « connu de la justice dijonnaise pour des faits de piratage informatique » – « selon une source policière » parce que sinon ça fait pas sérieux – « aurait offert son savoir-faire à des complices pour appeler les lycées parisiens de manière anonyme, grâce à des logiciels cryptés utilisant des serveurs distants à l’étranger (sic, resic et reresic) ». Bref, tout ça sentait bon le grand n’importe quoi, et il aura fallu attendre deux analyses un peu plus calmes du Monde puis de Numerama pour y voir un peu plus clair.

Le parquet, pied au plancher, avait requis la détention provisoire et la mise en examen du tipiakeur pour « complicité de menaces de destruction dangereuses pour les personnes », « complicité de menaces de mort », « complicité de fausse alerte ». Quel forfait avait donc commis notre jeune flibustier, de qui s’était-il fait le complice et quelle était la nature de cette complicité ? Il était l’opérateur de serveurs de messagerie instantanée XMPP ouverts. Par malchance, c’est sur ces derniers que « l’Evacuation Squad », le groupe de débiles apparemment à l’origine des fausses alertes à la bombe, avait jeté son dévolu pour ses communications. Les passerelles XMPP permettent une interconnexion à toute une ribambelle de services tiers, dont Twitter. En l’occurrence, ce sont des tweets d’Evacuation Squad, en relation avec les alertes, qui auraient transité par le serveur XMPP de notre infortuné gaillard. Voilà donc comment l’adresse IP du serveur du jeune homme est apparue sur les radars de la cybermaréchaussée, voici tout le lien qui le rattache à cette affaire. L’accusation ne tient pas deux minutes, puisque cela reviendrait à rendre toute personne fournissant un service en ligne potentiellement complice de tout et de n’importe quoi. Cela n’a pas échappé au juge qui a choisi de ne pas suivre les réquisitions du parquet. Fin de l’histoire, tout rentre dans l’ordre, ils vécurent heureux et eurent plein de serveurs XMPP.

Ce serait aller un peu vite en besogne, et oublier un chef d’accusation supplémentaire (nous avons affaire à un dangereux pirate, ne l’oublions pas), pour lequel le juge a décidé de suivre le parquet : le « refus de remettre aux autorités judiciaires ou de mettre en œuvre la convention secrète de déchiffrement d’un moyen de cryptologie ». D’après Le Monde, l’ordinateur personnel de notre fripouille était chiffré, et il aurait refusé de révéler aux enquêteurs la clé idoine pendant sa garde à vue. Notre méchant brigand n’est donc complice de rien, mais l’article 434-15-2 du code pénal semble suffisant pour le poursuivre quand même. Cet article, équivalent légal du coup de clé à molette sur le coin du pif, punit le refus de remettre les clés secrètes « d’un moyen de cryptologie susceptible d’avoir été utilisé pour préparer, faciliter ou commettre un crime ou un délit ». Passons sur la bizarrerie logique qui autorise le gardé à vue à se taire, mais qui l’oblige à remettre ses clés de chiffrement. Notre têtu malandrin risque, pour salaire de son opiniâtreté, jusqu’à cinq ans de prison et une prune de 75 000 €. Une broutille.

Security - XKCD - Creative Commons Attribution-Non Commercial 2.5 License

Security – XKCD – Creative Commons Attribution-Non Commercial 2.5 License

S’il s’agit bien, comme l’indique Le Monde, de l’ordinateur personnel du jeune pirate, le rapport avec la choucroute est pour le moins distendu. Chose que n’a pas manqué de relever Numerama, qui nous rappelle au passage que « nul ne [peut] être contraint de fournir des éléments de sa propre inculpation ». La seconde possibilité serait qu’il s’agisse des clés utilisées pour chiffrer les connexions d’Evacuation Squad aux serveurs XMPP de notre boucanier numérique. Mais, d’une part, pour que ces clés aient un quelconque intérêt il aurait fallu que les communications aient été interceptées au préalable. D’autre part, ces serveurs semblent configurés pour l’échange de clés Diffie-Hellman qui permettent aux connexions TLS d’acquérir la propriété de forward secrecy. Lorsque des serveurs sont paramétrés de cette façon – ce qui est une bonne pratique – chaque nouvelle connexion utilise une clé de chiffrement éphémère, qui est détruite lorsque la connexion prend fin. Le jeune forban ayant l’air un peu tatillon sur les questions de vie privée, il paraît donc douteux qu’il ait bidouillé son serveur pour enregistrer ces clés. Ne les ayant pas en main, on voit bien mal comment il pourrait les remettre. La dernière possibilité, serait que ce soit la clé privée des serveurs XMPP qui ait été visée. Mais lorsque le protocole d’échange de clés Diffie-Hellman est utilisé, cette clé secrète ne sert en pratique qu’à authentifier le serveur, pas du tout au chiffrement. Elle autoriserait seulement les enquêteurs à intercepter les échanges futurs – via des attaques MiTM – pas les communications passées. Dans tous les cas de figure, la supposée entrave à la justice s’accommode fort mal de la réalité technique.

Au delà des considérations techniques ou juridiques (et des emmerdements bien réels causés par ces fausses alertes), cette histoire soulève évidemment des questions d’éthique. Tout d’abord, exercer des pressions sur les petits acteurs qui fournissent des services en dehors des grandes « plateformes », c’est faire le jeu de la centralisation de ces dernières, qui ne sont pas forcément en odeur de sainteté au niveau des données personnelles ou de la surveillance. Il ne faudra pas non plus venir pleurnicher sur la « souveraineté » perdue. Mais surtout, les technologies respectueuses de la vie privée ne peuvent — par définition — avoir la protection sélective. Les plus efficaces d’entre elles sont conçues pour que les opérateurs et autres administrateurs n’aient jamais accès aux clés. Est-il acceptable que le fournisseur d’un service protecteur de la vie privée soit inquiété pour le simple fait de proposer un tel service ? Notre choix en tant que société est plutôt binaire. Nous pouvons encourager le développement de ces technologies. Dans ce cas, nous arrêtons la schizophrénie et nous intégrons qu’elles puissent être marginalement utilisées par des personnes peu scrupuleuses, aux enquêteurs de s’adapter. Ou alors, nous faisons le deuil de notre vie privée, nous nous privons d’un bien collectif et social essentiel, et nous acceptons de vivre dans une société de transparence asymétrique dans laquelle le secret et la sécurité sont l’apanage des puissants ou des criminels.

En attendant d’avoir fait ce choix, on lui souhaite bon vent, à notre écumeur des cybermers.

";s:7:"dateiso";s:15:"20160214_162107";}s:15:"20160212_192424";a:7:{s:5:"title";s:62:"GoLeaks : jamais la presse n’a autant eu besoin de ce projet";s:4:"link";s:79:"https://reflets.info/goleaks-jamais-la-presse-na-autant-eu-besoin-de-ce-projet/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33828";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 12 Feb 2016 18:24:24 +0000";s:11:"description";s:383:"GoLeaks est un projet de mise en relation des journalistes et des lanceurs d’alerte. S’il apparait évident que les sources journalistiques ont besoin d’une protection de leur identité, si un beau principe de droit existe bien sur le sujet, en pratique, nous savons tous que ce beau principe n’est pas suffisant et qu’il est aujourd’hui […]";s:7:"content";s:2840:"

goleaksGoLeaks est un projet de mise en relation des journalistes et des lanceurs d’alerte. S’il apparait évident que les sources journalistiques ont besoin d’une protection de leur identité, si un beau principe de droit existe bien sur le sujet, en pratique, nous savons tous que ce beau principe n’est pas suffisant et qu’il est aujourd’hui plus que jamais mis à mal par « l’état d’urgence ».

Protéger une source est quelque chose de compliqué, car même lorsque l’on est journaliste, on n’est pas forcément rompu aux techniques d’anonymisation des communications.

Nous avons même coutume de rappeler régulièrement que le meilleur moyen de préserver une source, c’est tout simplement de ne pas être en mesure de l’identifier.

GoLeaks est donc un projet d’origine française, initié par deux personnes, Romain et @Datapulte, visant à créer un point de contact sécurisé et destiné à anonymiser les échanges entre journalistes et lanceurs d’alerte afin de préserver l’identité de ces derniers. C’est un projet qui nous apparait aujourd’hui comme vital pour la presse et qui vient palier les « petites lacunes » de l’amendement portant sur l’exemption de peine (mais pas de poursuite, de condamnation, ni de garde à vue) pour les lanceurs d’alerte (pour peu qu’on veuille bien leur reconnaître ce statut qui reste à définir),

Nous vous offrons donc la chance d’être le 42e contributeur de ce projet  :

Soutenez GoLeaks dès maintenant 

";s:7:"dateiso";s:15:"20160212_192424";}s:15:"20160212_163320";a:7:{s:5:"title";s:64:"De l’écœurement, du journalisme et de la vie en général…";s:4:"link";s:76:"https://reflets.info/de-lecoeurement-du-journalisme-et-de-la-vie-en-general/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33815";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 12 Feb 2016 15:33:20 +0000";s:11:"description";s:352:"Il n’est pas si simple de continuer d’écrire. Surtout quand on écrit « avec ses tripes ». Peut-être parce que ce que l’on écrit nous semble — à tort ou à raison — important, ou tout du moins, intéressant. C’est une démarche présomptueuse, et je suis le premier à l’admettre. Mais avec les années, le temps qui […]";s:7:"content";s:8184:"

80_chien_prends_l_air__003496700_1721_25012014

Il n’est pas si simple de continuer d’écrire. Surtout quand on écrit « avec ses tripes ». Peut-être parce que ce que l’on écrit nous semble — à tort ou à raison — important, ou tout du moins, intéressant. C’est une démarche présomptueuse, et je suis le premier à l’admettre. Mais avec les années, le temps qui passe, l’écriture devient quelque chose d’autre qu’une simple expression égotique, peut-être une forme de deuxième nature, un « truc » qui vient aussi facilement que respirer, boire ou déféquer. Allons savoir…

Ce billet — qui n’est pas un article [laissons les professionnels du décryptage de la chose informationnelle se débrouiller avec cette nuance] — est là pour déclarer une impuissance : celle de celui-qui-écrit. Le journaliste ? Possible. Probable. L’auteur aussi. L’individu, sûrement. Parce que pour la définition de ce qu’est véritablement un « journaliste » (et non pas le journalisme), il faut de multiples réflexions et aller-retours avec le réel. Et l’éthique. Et ce n’est pas gagné. Ce billet est écrit en écho à l’article de Kitetoa. Suivez le guide.

Je suis écœuré (et pas Charlie)

Oui, je suis écœuré, par de nombreuses choses, et ce, depuis peu. Avant, je luttais contre l’écœurement, parce que j’avais [certainement] espoir, et puis parce que je pensais que toutes les bornes n ‘étaient pas encore franchies, et qu’il était donc encore possible de sauver « quelque chose ». Aujourd’hui je ne ne crois plus que cette société puisse donner quoi que ce soit de bon. Au contraire. Le pire est à venir, à mon sens. Et il est déjà en partie là, ce pire…

Nous sommes libres et égaux en droit, parait-il. C’est inscrit dans notre constitution. Une phrase fondatrice. Qui nous lie. Nous relie. Et aujourd’hui, ce n’est plus le cas, ni de manière déguisée, ni de façon formelle. Un gouvernement, socialiste, a décidé de briser ce fondement, accompagné par une population qui a décidé de détester tout ce qui constituait la société qui lui a permis d’évoluer. La détestation française des réfugiés de Syrie et d’Irak est un premier marqueur. Elle souligne un passage. Une nouvelle forme de « vivre ensemble ». France, terre d’asile : mon cul.

Ont-ils oublié, tous ces peignes-culs vaillants patriotes et citoyens français qui s’inquiètent des étrangers arabes — qui fuient les bombes financées par leurs impôts — ce que leurs grands parents ou arrières grands-parents ont vécu il y a plus de 70 ans ? Savent-ils que, ce qui constitue la grandeur de leur nation — qu’ils portent aux nues — est justement cette capacité à accueillir les démunis au lieu de rejeter l’autre ?

Pauvre France. Pauvres Français.

Le journalisme, ce truc génial, mais…

Chercher à comprendre le monde, et le raconter est… passionnant. C’est le fondement du journalisme. Raconter le monde.

Mais que se passe-t-il quand le monde devient totalement flou, incohérent, contradictoire, mensonger, corrompu, et rentre dans une sorte de folie froide et belliqueuse ? Il se retourne contre celui qui tente de le décrire, de le comprendre. Il devient un ennemi. A fuir.

Je n’ai pas toujours été journaliste. Même si j’en ai fait longtemps sans le savoir. Et arrivé à un certain âge, grâce entre autres à la rencontre avec les fondateurs de Reflets, cette activité professionnelle m’a beaucoup enrichi. Pas pécuniairement, loin s’en faut, puisque gagner sa vie comme informaticien est largement plus confortable que de détenir une carte de presse et parvenir à la « gagner » décemment, cette vie.

L’enrichissement que procure le journalisme est humain : échanges, rencontres, partages : cette profession force (normalement) à se frayer un chemin à travers les méandres du monde des hommes et des femmes. Mais il arrive un moment où vous doutez. De votre capacité. De celle des autres. Du sens.

Le journalisme devient alors un parent pauvre de la distraction de masse que les sociétés modernes ont érigé en modèle collectif. A quoi bon participer à cette vaste mascarade où au final, chacun ne fait qu’une seule chose : se distraire pour oublier le triste sort réservé à la société humaine dans laquelle il est plongé ?

Contrer la dystopie…

Le plus troublant aujourd’hui est certainement l’émergence d’une dystopie concrète et durable. L’une des formes de contre-utopie sociétale décrite dans de nombreux ouvrage d’anticipation du XXème siècle s’est installée. Doucement, sans beaucoup de bruit, par étapes successives en prenant son temps. Les technologies y sont centrales : nano-technologies, miniaturisation informatique, déploiement massif des réseaux, accroissement des capacités de calculs et de stockage… Toutes ces avancées technologiques sont les piliers de la société totalitaire du contrôle et de l’asservissement des masses qui a débuté, et se déploie sous nos regards… blasés

Le procès intenté par le groupe Boloré à Bastamag, Rue 89 et quatre blogueurs est symptomatique de la dystopie actuelle : une multinationale —qui a déjà fait condamner une chaîne de service public, France Inter et son journaliste reporter pour un sujet dénonçant ses exactions en Afrique — pense pouvoir empêcher la presse d’enquêter sur ses activités, et ainsi museler toute contestation à son égard. Une multinationale porte plainte contre un journal en ligne pour « diffamation » ? Fait taire, grâce à la justice, des journalistes qui font leur métier ? L’heure est grave. Non ? Si ? On s’en fout ? On s’en fout… Il y a quand même la défense des accents circonflexes et l’intitulé du nouveau ministère de la Famille qui sont des sujets plus importants, n’est-ce pas ?

par l’utopie concrète…?

Les puissances du capital ont engagé un bras de fer avec les populations de l’ensemble de la planète depuis un certain temps. Leur victoire est à peu près totale. Le rêve marchand que ces puissances ont longtemps promu — est devenu réalité. Ce rêve est un cauchemar pour les quelques « humanistes utopiques » encore debout.

La seule issue pour contrer cette dystopie techno-marchande désormais en place, est de créer son double opposé : l’utopie humaniste concrète. Ce que les dizaines de commentaires écrits à la suite de l’article de Kitetoa semblent confirmer. Il faut faire, ensemble, concrètement. Se réunir. Créer des structures de contre-utopie. Monter des entreprises non-marchandes, à vocation humaniste, de partage, d’échange. Reprendre le pouvoir dans le monde réel. Pour « mettre une grande claque aux mauvaises odeurs » comme le disait une publicité déjà fort ancienne. La publicité, c’est central, n’est-ce pas ?

Ce billet étant écrit, il est temps pour moi de me remettre quand même en selle. Parce que, de toute manière, j’ai à faire, nous avons à faire. Et à écrire aussi. Et tant pis si c’est vain. Longue vie à Reflets. De toute manière,  on aura essayé, et c’est déjà ça…

";s:7:"dateiso";s:15:"20160212_163320";}s:15:"20160212_122127";a:7:{s:5:"title";s:43:"Cosse au gouvernement : le grand bluff NDDL";s:4:"link";s:38:"https://reflets.info/cosse-bluff-nddl/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33795";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 12 Feb 2016 11:21:27 +0000";s:11:"description";s:415:"Non, il n’y a donc eu aucun « marchandage » à l’entrée de l’ex-leader des Verts, Emmanuelle Cosse, au gouvernement. Elle l’a dit ce matin sur France Inter. Le Canard enchaîné se serait donc fait enfumer, puisque dans son édition de mercredi, on pouvait lire que Cosse aurait donné ses « conditions » à son débauchage, et la première […]";s:7:"content";s:13082:"

cosse-nddlNon, il n’y a donc eu aucun « marchandage » à l’entrée de l’ex-leader des Verts, Emmanuelle Cosse, au gouvernement. Elle l’a dit ce matin sur France Inter. Le Canard enchaîné se serait donc fait enfumer, puisque dans son édition de mercredi, on pouvait lire que Cosse aurait donné ses « conditions » à son débauchage, et la première était clairement mentionnée : « l’enterrement du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes ». Et voilà maintenant qu’il est question d’organiser une « consultation locale » sur cet aéroport, un référendum dont personne ne sait quels en seront les périmètres, c’est à dire le corps électoral – local, départemental, régional, voire national ? Faudra-t-il être inscrit sur les listes électorales (mais lesquelles ?) pour avoir le « droit » de se « prononcer »?  Et quelle question poser ?

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Emmanuelle Cosse avait réellement l’occasion de « marchander » son maroquin. Ç’eut été d’ailleurs un moyen de dire non à la propale tordue de Hollande : tu ne peux pas me promettre d’enterrer NDDL ? Et bien je dit non au ministère. Mais voilà, elle le voulait son ministère – le même que celui qu’occupait son ex-pote d’ELLV Cécile Duflot, qui se terminera donc à peu près de la même manière. Cosse sait très bien que le marchandage est la principale compétence demandée à tous les boutiquiers de la politique. Or, un projet d’aménagement comme cet aéroport à 600 millions (sur le papier, car ce sera le double ou le triple après coup) est un choix politique, et c’est à l’État de l’imposer ou de l’enterrer. Si maintenant on lance des référendums pour savoir si on enterre ou pas, pourquoi n’organise-t-on pas de « consultation citoyenne » avant de lancer n’importe quel projet de bétonnage ? Si la population avait un quelconque pouvoir de décision en la matière, ça se saurait. Prétendre que le déménagement des espèces naturelles et des habitants est une question de « démocratie locale » (c’est le terme employé par Cosse ce matin), qui se règle par référendum, est une escroquerie de plus. L’État « aménage » en consultant, certes, mais d’abord les syndicats patronaux et les géants du BTP, pas en se préoccupant de l’avis des gens qui vivent dans les espaces de vie qui seront ainsi « aménagés ».

Emmanuelle Cosse feint aujourd’hui de considérer cette condition référendaire comme honorable. Elle évoque même la Commission national du débat public comme l’organe qui pourra trancher la question du périmètre de cette consultation. Alors qu’elle sait bien, et son parti l’a même dit ou écrit sur d’autres dossiers, que la CNDP est une grosse machine de diversion conçue pour édulcorer les « débats » et faire avaler la pilule aux populations qui ne comprennent rien aux « enjeux économiques ».

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Ce dossier est précisément le symbole d’arguments économiques fallacieux. La manière dont l’État, et la direction de l’aviation civile (DGAC), ont manipulé les chiffres sur la supposée rentabilité économique de cet aéroport saute aux yeux. Les derniers éléments mis en exergue par les opposants, cf ce papier de Reporterre, sont assez parlants pour ne pas avoir à avaler les balivernes sur « l’emploi », « le développement », « la modernité » et tout le reste.

DSC00331Dans le bocage nantais, pendant ce temps, on s’organise pour résister aux bétonneurs et au monde qui va avec. Ce n’est plus une question d’aménagement du territoire et encore moins de transport aérien. Les « pro » aéroports, emmenés par le nouveau président de la région Pays-de-la-Loire, le sénateur de Vendée Bruno Retailleau (LR), ont tout misé sur ce genre de projets mégalomanes pour se faire élire et réélire. Comme les élus de « gauche », Jean-Marc Ayrault en tête – lui aussi membre de ce nouveau gouvernement, elle va se sentir bien entourée Emmanuelle Cosse ! – tout ce petit monde converti de longue date aux joies de l’emploi « durable » et à la sacro-sainte « croissance » (du PIB, pas du bien-être), a tout misé sur cet aéroport pour faire miroiter des jobs (au rabais) et donner à manger aux actionnaires de Vinci, le groupe choisi pour bétonner l’endroit mais aussi pour exploiter la future galerie marchande géante qui poussera sur le tarmac.

Ce qui fait royalement chier les « pro », dans cette affaire NDDL, c’est que la zone à défendre est devenue un terrain d’expériences de vie qui démontre bien qu’on peut se passer des règles du marché pour occuper l’espace (lire les nombreuses brochures qui en font état, comme « Construire la ZAD » par exemple).

petition-9020dRetailleau, dès son élection à la tête de l’exécutif régional, a lancé une campagne de masse (à 60.000€ !) pour « évacuer la ZAD » en réclamant qu’elle le soit par la force et avec le concours servile de la presse locale (qui, pour une fois, n’a pas mangé le morceau). La « pétition » qu’il a organisé pour feindre un soutien de la population était bidon, et les zadistes l’ont bien démontré, s’il était utile, en piratant joyeusement le site de la région pour mettre à jour la mascarade.

Un clin d’œil pour finir. Emmanuelle Cosse a bien insisté ce matin pour dire qu’elle avait « insisté » pour que son ministère soit celui du « Logement et de l’habitat durable ». Nul doute qu’il ne s’agit pas d’habitat naturel ou de biodiversité, car la zone humide de NDDL, unique en Europe*, sera bien rayée « durablement » de la carte si ce projet voit le jour. Non, l’habitat durable me fait penser à la novlangue technocratique popularisée par ce cher George Orwell. Et pour une ancienne membre du jury des Big Brother Awards – quand elle était présidente d’Act Up Paris, au début des années 2000 – ce sobriquet résonne comme un ultime grincement.

—-
Images: 1. AFP (visite d’E. Cosse à NDDL suite au verdict exigeant l’expulsion des habitant.e.s historiques de la zad). 2. Occupation de la rocade nantaise le 9 janvier par plus de 400 tracteurs et 20.000 manifestants (cf ce compte-rendu ou celui-ci). 3. Manif de soutien du samedi 16 janvier à Paris (nddl-idf.fr). 4. Sur la zad (dr). 5. zad.nadir.org.

* A écouter, un documentaire audio sur une visite du bocage en compagnie du collectif des Naturalistes en lutte, le 31 janvier lors d’un week-end de chantiers collectifs.

";s:7:"dateiso";s:15:"20160212_122127";}s:15:"20160208_195233";a:7:{s:5:"title";s:51:"Désolé, on a déjà vu le film (alerte : spoiler)";s:4:"link";s:64:"https://reflets.info/desole-on-a-deja-vu-le-film-alerte-spoiler/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33788";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 08 Feb 2016 18:52:33 +0000";s:11:"description";s:388:"Mais où est donc Reflets en pleine discussion sur la constitutionnalisation de l’état d’urgence, sur la déchéance de la nationalité, sur les énièmes projets de loi liberticides ? Où sont donc les articles ? Nous n’avons bien entendu pas perdu notre penchant naturel à l’indignation mais voyez-vous, nous avons déjà vu le film. L’ère George Bush, l’ère […]";s:7:"content";s:3858:"

spoiler-alertMais où est donc Reflets en pleine discussion sur la constitutionnalisation de l’état d’urgence, sur la déchéance de la nationalité, sur les énièmes projets de loi liberticides ? Où sont donc les articles ? Nous n’avons bien entendu pas perdu notre penchant naturel à l’indignation mais voyez-vous, nous avons déjà vu le film. L’ère George Bush, l’ère Nicolas Sarkozy, ne sont pas si lointaines. Nous savons où nous allons, nous savons sur quel mur s’écraseront les combats légitimes des amis militants. Nous savons le temps qu’il faudra pour sortir de ce cycle infernal, si l’on en sort un jour. A quoi bon discuter ?

Remontez le temps et vous verrez que les Etats-Unis ont réussi, sous George Bush a légaliser la torture, à déclencher des guerres préventives (c’est à dire contre des Etats qui ne leur avaient rien fait et ne les menaçaient pas), ont pu enlever des gens un peu partout dans le monde et les livrer à des dictateurs pour des séances de torture sérieuse, ont pu ouvrir un camp de détention hors cadre judiciaire (en gros un camp de concentration) sans que personne ne s’en émeuve plus que cela au plan international. Ce n’est pas tout, pour déclencher leur guerre préventive contre l’Irak, les Etats-Unis ont menti publiquement et ouvertement à tous leurs partenaires internationaux. Et… Et rien…

Alors un petit gouvernement dirigé par un petit homme en colère, avide de pouvoir comme peu d’autres politiques… Que pouvait-on attendre ? Et d’un peuple qui s’enflamme pour un accent circonflexe mais fait abstraction de toutes les libertés individuelles qu’on lui enlève, les unes après les autres ?

La fin du film est connue. Nous allons vers une société panoptique qui ne sera pas utile pour assurer ce qu’elle vend comme excuse à sa mise en place : la sécurité. En revanche, et le mécanisme est connu, l’autocensure, l’abrutissement des esprits, le renforcement du conformisme, tout cela est en route, merci.

Aucun combat, aucun article ne freineront le processus en marche, déclenché par François Hollande et Manuel Valls, dans la continuité de Nicolas Sarkozy. Ils ont le pouvoir de le faire, des représentants du peuple aux ordres, une mauvaise foi à toute épreuve et absolument aucune peur des conséquences de leurs actes.

Cela ne veut pas dire qu’il ne faut ni mener ces combats, ni écrire ces articles. Heureusement, certains le font. Ils contribuent à l’équilibre de l’univers (le yin et le yang). Mais nous, ou en tout cas votre serviteur… Nous avons déjà beaucoup donné par le passé. Et nous avons vu la fin du film. Nos articles, nos actions n’ont pas changé grand chose. Pourtant, nous avons payé un certain prix pour avoir affiché nos opinions, révélé certaines informations.

A quoi bon ?

Peut-être pour la saison 4 ?

Et vous, vous en pensez quoi ?

";s:7:"dateiso";s:15:"20160208_195233";}s:15:"20160204_162125";a:7:{s:5:"title";s:46:"L’article qui cyberterrorisait tout Internet";s:4:"link";s:65:"https://reflets.info/larticle-qui-cyberterrorisait-tout-internet/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33778";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 04 Feb 2016 15:21:25 +0000";s:11:"description";s:356:"Nous savions que c’était dans les bacs, et le voici, maintenant adopté par le Sénat. Alors que dans le même temps, le Figaro évoque le fait que 95% des cas de radicalisation sont le fruit de rencontres bien physiques, c’est une fois de plus Internet que l’on stigmatise. L’Article 10 de la énième loi antiterroriste […]";s:7:"content";s:9043:"
by @Slim404

by @Slim404

Nous savions que c’était dans les bacs, et le voici, maintenant adopté par le Sénat. Alors que dans le même temps, le Figaro évoque le fait que 95% des cas de radicalisation sont le fruit de rencontres bien physiques, c’est une fois de plus Internet que l’on stigmatise.
L’Article 10 de la énième loi antiterroriste vient donc consacrer la pénalisation de la consultation de sites web « terroristes »… au sens large. Car souvenez vous, le sens large, c’est celui adopté dans l’article 421-1 de la loi du 14 mars 2011 dont vous vous souvenez probablement plus du petit nom, la LOPPSI 2.

Article 421-1
Modifié par LOI n°2011-266 du 14 mars 2011 – art. 18
Constituent des actes de terrorisme, lorsqu’elles sont intentionnellement en relation avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur, les infractions suivantes :
1° Les atteintes volontaires à la vie, les atteintes volontaires à l’intégrité de la personne, l’enlèvement et la séquestration ainsi que le détournement d’aéronef, de navire ou de tout autre moyen de transport, définis par le livre II du présent code ;
2° Les vols, les extorsions, les destructions, dégradations et détériorations, ainsi que les infractions en matière informatique définis par le livre III du présent code ;
3° Les infractions en matière de groupes de combat et de mouvements dissous définies par les articles 431-13 à 431-17 et les infractions définies par les articles 434-6 et 441-2 à 441-5 ;
4° Les infractions en matière d’armes, de produits explosifs ou de matières nucléaires définies par le I de l’article L. 1333-9, les articles L. 1333-11 et L. 1333-13-2, le II des articles L. 1333-13-3 et L. 1333-13-4, les articles L. 1333-13-6, L. 2339-2, L. 2339-5, L. 2339-8 et L. 2339-9 à l’exception des armes de la 6e catégorie, L. 2339-14, L. 2339-16, L. 2341-1, L. 2341-4, L. 2341-5, L. 2342-57 à L. 2342-62, L. 2353-4, le 1° de l’article L. 2353-5 et l’article L. 2353-13 du code de la défense ;
5° Le recel du produit de l’une des infractions prévues aux 1° à 4° ci-dessus ;
6° Les infractions de blanchiment prévues au chapitre IV du titre II du livre III du présent code ;
7° Les délits d’initié prévus à l’article L. 465-1 du code monétaire et financier.

Et ce n’était qu’un début. Parce qu’une fois que la notion de terrorisme est aussi bien établie pour des atteintes à la vie que pour des délits financiers, en passant par de la détérioration de biens ou les infractions relatives aux mouvements dissous par arrêté, il était crucial d’introduire un peu de cyber dans tout ça, histoire de « moderniser » la loi.

On ne dérive plus, on cybersombre.

Il a donc le principe général, qui pose les bases en s’appuyant sur une définition la plus large possible du terrorisme. Assez pour qu’on s’en garde un peu sous le pied afin de réprimer toute personne visitant une page web de ce que quelqu’un a qualifié ou voudra qualifier de terroriste un jour ou l’autre.

Traduit en termes cyber, ça nous donne ceci :

« Art. 421-2-5-1. – Le fait de consulter habituellement un service de communication au public en ligne mettant à disposition des messages, images ou représentations soit provoquant directement à la commission d’actes de terrorisme, soit faisant l’apologie de ces actes lorsque, à cette fin, ce service comporte des images ou représentations montrant la commission de tels actes consistant en des atteintes volontaires à la vie est puni de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 € d’amende. »

Les mots ont leur importance car ici, il n’est pas fait mention de sites web sur lesquels on trouverait trace de délits objectivement définissables comme « l’appel au meurtre » par ailleurs déjà réprimé par les articles 222-17 et 222-18 du code pénal

Le législateur ouvre donc la possibilité de réprimer bien plus durement, mais surtout, bien plus largement. Un « acte terroriste » n’étant pas forcément un acte entraînant la mort, on imagine assez aisément qu’on est toujours le terroriste d’un autre.
La notion « d’organisation terroriste », qui trouvait déjà un pendant légal dans la notion de « bande organisée », viendra parfaire le décor.

Exemple de la vie quotidienne : le menu de navigation de Windows Vista est un attentat à l’ergonomie qui terrorise les utilisateurs, donc Microsoft est une organisation terroriste, donc visiter le site web de Microsoft est passible de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 € d’amende… et si en plus vous faites une mise à jour, vous voilà passibles de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 € d’amende.

L’exception qui marque une régression

« Le présent article n’est pas applicable lorsque la consultation résulte de l’exercice normal d’une profession ayant pour objet d’informer le public, intervient dans le cadre de recherches scientifiques ou est réalisée afin de servir de preuve en justice. »

« profession ayant pour objet d’informer le public » tout le monde aura compris que l’on parle de journaliste PROFESSIONNEL.
Sont également exemptés les chercheurs (dont c’est l’objet d’étudier le « terrorisme ») et les experts judiciaires.

La cerise sur le gâteau est une pastèque

Et la petite cerise qui criminalise de manière brutale à peu près tout ce qu’elle peut ou veut qualifier de terroriste :

« Art. 421-2-5-2. – Le fait d’extraire, de reproduire et de transmettre intentionnellement des données faisant l’apologie publique d’actes de terrorisme ou provoquant directement à ces actes afin d’entraver, en connaissance de cause, l’efficacité des procédures prévues à l’article 6-1 de la loi n° 2004-575 du 21 juin 2004 pour la confiance dans l’économie numérique et à l’article 706-23 du code de procédure pénale est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 € d’amende. »

Si vous n’avez pas bien compris le message… si vous souhaitez créer un site miroir de Copwatch, de Wikileaks, d’un blog de ZADiste ou de bérets rouges c’est 5 ans et 75 000 euros d’amende.

Quoi ? Tu es « anonymous » et tu consultes Anonops ? … toi tu vas avoir des problèmes…

";s:7:"dateiso";s:15:"20160204_162125";}s:15:"20160125_143128";a:7:{s:5:"title";s:50:"Orange, Internet et la vision de ses dirigeants…";s:4:"link";s:68:"https://reflets.info/orange-internet-et-la-vision-de-ses-dirigeants/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33768";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 25 Jan 2016 13:31:28 +0000";s:11:"description";s:385:"Un tweet de @bortzmeyer a attiré notre attention ce matin. Présent au FIC, le légendaire taliban du DNS tenait informé ses terroristes de followers des dernières déclarations des participants au forum de la sécurité de Lille. Surprise, le patron d’Orange faisait une sortie dont seuls les grands capitaines d’industrie ont le secret : « Orange a […]";s:7:"content";s:6592:"

cyberdefenseOrangeUn tweet de @bortzmeyer a attiré notre attention ce matin. Présent au FIC, le légendaire taliban du DNS tenait informé ses terroristes de followers des dernières déclarations des participants au forum de la sécurité de Lille. Surprise, le patron d’Orange faisait une sortie dont seuls les grands capitaines d’industrie ont le secret : « Orange a inventé la notion de cyberdéfense en France, à un moment où personne n’en parlait« . Stéphane Richard participe ainsi assez logiquement à la construction de la légende d’Orange. Le storytelling dans le marketing, est quelque chose de très important. On raconte une histoire, vraie ou fausse, peu importe, l’idée étant qu’elle soit « belle ». Ce n’est pas la première fois qu’Orange nous fait le coup. Mais là, désolé, trop gros, passera pas… Parce que en matière d’innovation, de précurseurs… Orange… Comment dire…?

Remontons dans le temps si vous le voulez bien. Au tout début du Web en France. Orange, qui s’appelle encore France Telecom tient une conférence de presse. Comme c’est l’usage, après les déclarations publiques, les membres de France Telecom discutent à battons rompus avec les journalistes en petits groupes. L’un des salariés du groupe est Jean-Jacques Damlamian (que l’on retrouvera plus tard dans la saga Qosmos). Et que dit-il aux quelques journalistes avec qui il discute ? Simplement, qu’Internet est un truc sans grand avenir, d’autant plus que France Telecom fera tout pour freiner son développement au pays des mille fromages, qui lui, justement, en a un beau de fromage : le Minitel (et le « Kiosque Micro » mais qui se souvient de ça ?).

En mars 2000, Kitetoa.com rendait compte de cet épisode peu glorieux pour celui qui était entre-temps devenu directeur du développement de l’opérateur historique. Car il y avait alors une actualité. France Telecom lançait un énième slogan issu d’une cogitation comme seuls les hommes et les femmes de marketing savent en produire. France Telecom, après s’être baptisée « Net Company » (si, si), proposait « Bienvenue dans la vie.com ».

Déconstruction du Storytelling

Las… Au même moment, la Cour des Comptes pondait un rapport sur France Telecom qui déconstruisait tout ce beau storytelling. Extraits :

France Telecom a développé depuis 1995 une offre de services en ligne pour les particuliers en protocole de transmission Internet appelé mode IP (Internet Protocol).

(..)

Même si les décisions essentielles ont été prises en 1995, Internet n’a été une véritable priorité pour France Telecom que depuis l’exercice 1998. cette priorité n’a été clairement affirmée qu’à la fin de 1997 dans la lettre de cadrage budgétaire du président de France Telecom. Dans une première phase, France Telecom, comme beaucoup d’opérateurs de télécommunications, n’a pas cru au succès d’Internet. Ce temps d’incrédulité a duré jusqu’en septembre 1995, soit beaucoup plus longtemps que chez les autres opérateurs. […] Pourtant, sa tentative d’implantation du Minitel aux Etats-Unis au début des années 1990, aurait dû, dès 1993, aider France Telecom à prêter une attention soutenue et informée au phénomène Internet.

(..)

L’entrée de France Telecom sur le marché de l’Internet grand public, décidée en septembre 1995, ne s’est néanmoins pas accompagnée de décisions cohérentes avec ce choix.

L’infrastructure de transport n’a pas été adaptée comme il aurait convenu. Le réseau de transport de données n’était pas préparé à absorber une utilisation massive de données en protocole Internet. Le coeur du réseau à haut débit s’est révélé sous-dimensionné au début 1996, alors que Wanadoo n’était pas encore commercialement ouvert, du fait d’une forte demande des entreprises pour des services en ligne. Le lancement de Wanadoo s’est opéré sur une infrastructure surchargée et mal adaptée au transport de données sur Internet.

De même, le nombre d’accès en mode Internet au réseau de transport de données s’est révélé rapidement insuffisant pour permettre une bonne qualité de service. Cette situation a beaucoup nui à la qualité de l’Internet grand public en France. Tous les fournisseurs d’accès à Internet et  non pas seulement le nouveau service  de France Telecom furent ainsi pénalisés.

Bienvenue dans un réseau IP de France Telecom.com

Oh, depuis, l’opérateur s’est rattrapé. Il y a même du DPI en coeur de réseau. Mais de là à dire qu’il comprend les tenants et les aboutissants de ce réseau…

La preuve ? Si Stéphane Richard voulait montrer qu’Orange est à la pointe en matière d’Internet, il aurait parlé de vidéos et de GIFs animés de chats au FIC, pas de cyberdéfense.

Allez, les gens du marketing, fire the cannons ! Envoyez (encore) du lourd…

";s:7:"dateiso";s:15:"20160125_143128";}s:15:"20160124_144333";a:7:{s:5:"title";s:43:"Le FIC manque quand même un peu d’humour";s:4:"link";s:61:"https://reflets.info/le-fic-manque-quand-meme-un-peu-dhumour/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33762";s:7:"pubDate";s:31:"Sun, 24 Jan 2016 13:43:33 +0000";s:11:"description";s:373:"Le Forum International de Cybersécurité se tient les 25 et 26 janvier à Lille. Il s’agit d’un très bel évenement où se donnent rendez-vous une bonne partie de l’écosystème de la sécurité informatique. Et quand on parle de sécurité informatique, on y inclu au FIC les forces de l’ordre, les professionnels et les amateurs. Cette […]";s:7:"content";s:4653:"

rainbowhatLe Forum International de Cybersécurité se tient les 25 et 26 janvier à Lille. Il s’agit d’un très bel évenement où se donnent rendez-vous une bonne partie de l’écosystème de la sécurité informatique. Et quand on parle de sécurité informatique, on y inclu au FIC les forces de l’ordre, les professionnels et les amateurs. Cette mixité a fait du FIC au fil des éditions un espace d’échange et de rencontre assez hors du commun, largement salué par l’ensemble de la communauté.

Le FIC lieu d’échange, symbole d’ouverture ce n’est pas que sur la plaquette de l’avis de nombreux participants. Mais quand une jeune startup met le doigt sur une faille de sécurité du site web du FIC, on a quand même l’impression que ce petit monde de la sécurité est ancré à ses vieux démons. 01Net a relaté l’histoire de Cesar Security, cette jeune startup qui a épinglé le site du FIC, contacté les responsable de ce site, avant de se retrouver en garde à vue avec son matériel saisi.

Niveau calendrier, cette affaire ne pouvait pas plus mal tomber, juste après l’adoption à l’assemblée nationale d’un amendement visant à exempter de peine (et non de poursuite, de garde à vue, ni même de condamnation) les personnes qui remonteraient des failles de sécurité.

En l’état, même si c’est un bon début, cet amendement est loin d’être satisfaisant. Déjà parce qu’on peut estimer qu’on a autre chose à faire que de la garde à vue quand on est chercheur et qu’on trouve. D’autre part parce que ça coûte vite cher en matériel (nous pourrions épiloguer longtemps sur la restitution de matériel saisi… mais on vous fera comprendre qu’il vaut mieux tirer un trait dessus), et surtout, qui dit poursuite dit frais de défense.

Remonter une vulnérabilité, avec cet amendement ou non, ça coûte donc plusieurs milliers d’euros, même si vous êtes dispensés d’amende.

Mais pour en revenir à l’affaire Cesar Security, nous sommes très surpris chez Reflets de cette réaction des organisateurs du FIC attendu que le FIC est quand même l’évènement qui concentre des sociétés qui s’adonnent aux mêmes pratiques que cette jeune startup.

Souvenez vous, nous étions en janvier 2014. Nos amis d’iTrust avaient jugé bon de lancer un audit sauvage sur Reflets.info et de nous envoyer un rapport d’audit en nous « conseillant vivement de corriger ». Le hic, c’était qu’iTrust n’était pas bien intime avec le versionning des packages Debian et se laissait abuser par les faux positifs remontés par son outil. L’affaire nous avait surtout beaucoup amusé et elle est pourtant très similaire (les vulnérabilités réelles et sérieuses en moins). Reflets aurait tout à fait pu, comme le FIC, porter plainte contre l’un des intervenants majeurs (enfin il parait) de cet évènement, pour les mêmes motifs qui ont motivé le FIC à porter plainte contre Cesar Security. Ça aurait fait un peu tâche quand même non ?

Bref, nous regrettons que le FIC manque d’humour et de recul à l’égard de cette jeune société, car même sans connaitre en détail le fond de l’histoire, le FIC porte ici plainte au motif d’une pratique dramatiquement banale de ce petit écosystème, et surtout, envoi un mauvais signal à une période où nous aurions tous à gagner à échanger de manière sereine et ouverte.

";s:7:"dateiso";s:15:"20160124_144333";}s:15:"20160124_115809";a:7:{s:5:"title";s:58:"Face à la prise en otage du monde, hackons nos existences";s:4:"link";s:78:"https://reflets.info/face-a-la-prise-en-otage-du-monde-hackons-nos-existences/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33750";s:7:"pubDate";s:31:"Sun, 24 Jan 2016 10:58:09 +0000";s:11:"description";s:398:"La période que nous vivons est difficile, perturbante. D’un point de vue collectif, et individuel. Chacun ou presque tente de trouver une issue aux énormes défis qui se dressent devant la société française : écroulement économique, destruction sociale, marchandisation et mort de la culture, extinction des principes du vivre-ensemble universels, agonie du politique. Mon regard […]";s:7:"content";s:9016:"
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Photo : @epimae (CC-BY-NC-SA 3.0 fr)

La période que nous vivons est difficile, perturbante. D’un point de vue collectif, et individuel. Chacun ou presque tente de trouver une issue aux énormes défis qui se dressent devant la société française : écroulement économique, destruction sociale, marchandisation et mort de la culture, extinction des principes du vivre-ensemble universels, agonie du politique. Mon regard s’est posé sur un petit ouvrage en rangeant une bibliothèque nouvellement construite, celui de Stéphane Hessel : « Indignez-vous ! ». Il est est sorti cette tribune, bouteille jetée dans la mer de confusion qui prédomine aujourd’hui. Rien d’autre que des constats et des issues, parfaitement envisageables, pour tous ceux qui ont encore envie de fabriquer un monde humainement acceptable.

Indignez-vous ! : le cri d’un vieux monsieur dépassé

Stéphane Hessel analysait le monde dans son ouvrage « Indignez-vous ! » à l’aune de sa longue expérience débutée dans la première moitié du XXème siècle. La seconde guerre mondiale était un moment crucial, formateur et constitutif d’une voie de lutte pour sortir d’un état sociétal et politique mortifère. Hessel a participé à sortir sa société humaine de l’ornière dans laquelle elle était enfoncée, a lutté, et aidé à construire le monde d’après, celui de la sécurité sociale, des retraites par répartitions, des Droits universels. 60 ans après, Stéphane Hessel portait un regard sur le monde libéral, celui qui opprime la majorité des êtres humains. Un regard un peu lointain et pessimiste. Hessel, au final, proposait l’indignation comme remède collectif.

Les indignés espagnols ont été inspirés, en 2011, par l’ouvrage de Stéphane Hessel qui fut pour beaucoup à la base de leur mouvement. L’indignation collective espagnole a été une très belle expérience, pleine d’espoir. Puis elle s’est écrasée sur le mur de la puissance étatique, bancaire, entrepreneuriale, politique, et n’a pu que renaître, quelques années après sous la forme établi, connue du parti politique. Podemos. Un parti d’indignés, des indignés plutôt policés, qui tentent de jouer le jeu des dirigeants en costard-cravate-tailleur en s’habillant avec des chemises ouvertes et des jeans délavés. Tout ça est très courageux, intéressant, mais ne mènera nulle part. L’indignation ne mènera nulle part. L’analyse de Stéphane Hessel était simplement celle d’un vieux monsieur dépassé par le monde du XXIème siècle, un monde bien plus torturé, complexe, rapide, multiforme, vicieux et politiquement totalitaire que ne l’était celui de sa jeunesse.

Où est le contrôle, où est et le pouvoir ?

L’indignation est une forme de reconnaissance du pouvoir établi. S’indigner ne mène nulle part, et n‘a aucune chance d’améliorer quoi que ce soit sur la planète, au contraire. Plus les individus s’indignent, plus leur énergie est détournée de l’action concrète, de la fabrication, de la construction. Résister, avec un ennemi oppresseur connu et localisé, a une valeur, ce qui fut le cas lors de la seconde guerre mondiale. Au XXIè siècle, l’indignation est une voie d’extinction des bonnes volontés. En électronique, une résistance sert à empêcher un trop plein d’énergie électrique de passer, elle affaiblit le courant qui la traverse.

Résister, en s’indignant, en luttant, est le meilleur moyen d’être sous contrôle, de démontrer que le pouvoir est aux mains de ceux qui prétendent le détenir. Dans un monde ultra-technologique, pris dans les serres de puissances financières colossales, aux visages anonymes, la lutte est toujours écrasée, la résistance anéantie ou récupérée.

La dictature managériale est dans les têtes

Le fonctionnement imposé au monde est nommé libéral, ou néo-libéral, voire ultra-libéral, et il n’est pas une simple application d’une théorie politico-économique ayant pour but de faire [mieux] fonctionner les sociétés. Parler du libéralisme n’est pas parler de « libertés », mais d’une voie de gouvernance et au delà, d’une forme de philosophie de la vie, de « gestion des existences ». La pensée néo-libérale a écrasé le monde, et réussi un tour de force, celui de changer les mentalités, pour au final, les gouverner. Le néo-libéralisme fonctionne uniquement parce que les populations pensent leurs propres existences en termes néo-libéraux.

Efficacité, optimisation, gestion, management, comptabilité, utilité, organisation, processus, rapidité, gains, performance, profits, capacités, évaluations : tous ces concepts ont recouvert le monde. Pas seulement celui de l’entreprise, comme ce fut le cas, dans une mesure plus limitée il y a quelques décennies, mais celui de la vie des individus. Dans leur « fonctionnement familial », leurs loisirs, leurs échanges sociaux, leur vision de la société. Le culte de l’efficacité, de l’optimisation et du profit s’est répandu dans les esprits : chacun, ou presque est une petite entreprise néo-libérale qui essaye d’optimiser sa gestion quotidienne de la vie. On gère ses enfants. On améliore son quotidien. On optimise son temps de travail. On organise sa vie. On profite de ses temps libres…

Hacker nos existences : reprendre le pouvoir

Le seul pouvoir réel des individus qui veulent un autre monde, plus juste, moins violent, plus harmonieux, plus apaisé, plus équilibré, etc, est celui de créer ce monde à leur propre échelle. Cette possibilité de reprendre le pouvoir n’est pas une simple vue de l’esprit, elle est parfaitement concrète. Mais elle demande de modifier profondément notre rapport au dit monde, et à notre existence. C’est un hack. Et  le hacking étant ce qu’il est, il est nécessaire de scruter notre propre fonctionnement, afin de le comprendre, le démonter, puis le modifier pour qu’il fasse « autre chose » . C’est cet « autre chose » qui devient le hack de notre existence. Un autre fonctionnement implique une autre mentalité, une autre façon de faire. Parce qu’un hack c’est du « faire », pas du « dire ». Ce n’est pas résister ou s’indigner, c’est fabriquer. Et avec toute fabrication, il y a du sens. Le hacking fabrique aussi du sens.

Hacker nos existences signifie donc faire autrement dans une société qui ne fonctionne que d’une seule manière, celle du « libéralisme » appliqué à tous. Le pouvoir que nous en retirons est évident, il permet de faire — au quotidien — un maximum de choses indépendamment, le plus possible, du système en place (quel qu’il soit : système de pensée, politique, économique), par soi-même le plus souvent, sans payer des intermédiaires ou des instances supérieures.

Il est ainsi possible, à sa propre échelle individuelle, au départ, d’exister autrement dans la société. Se ré-emparer de l’énergie, de son habitation, de l’éducation (surtout de la relation à ses enfants), de se nourrir, de s’activer ou de ne pas s’activer, de réfléchir, de dormir, prendre du plaisir, vaquer, cultiver, se déplacer, échanger…

Comment penser changer le monde, l’améliorer, en laissant un téléviseur expliquer le monde à ses enfants ? Comment vouloir se libérer des multinationales en leur donnant en permanence la plupart de ses rentrées d’argent ? Comment vouloir un monde d’échanges et de partages en passant le plus clair de son temps à regarder des écrans et à ne pas rencontrer des gens physiquement et ne pas faire des choses avec eux, physiquement ?

Hacker nos vies, pour hacker la société, dans un sens positif, passe par un changement personnel, quotidien, concret, puis par la rencontre avec d’autres hackers quotidiens pour faire… [toujours] ensemble.

Ainsi, est-il possible de créer son propre réseau de communication et d’accès à Internet, d’ouvrir des lieux d’échanges, de savoirs, de savoirs-faire, de créer son énergie, son habitat, de produire sa nourriture, d’en produire à plusieurs : vivre, quoi…

";s:7:"dateiso";s:15:"20160124_115809";}s:15:"20160120_190821";a:7:{s:5:"title";s:58:"How to : relancer l’économie française avec 2000 euros";s:4:"link";s:73:"https://reflets.info/how-to-relancer-leconomie-francaise-avec-2000-euros/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33735";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 20 Jan 2016 18:08:21 +0000";s:11:"description";s:374:"Le « plan d’urgence » pour l’emploi de François Hollande a été dévoilé : formation des chômeurs, baisse de la rémunération des heures supplémentaires, augmentation du temps de travail et… prime à l’embauche de 2000€ à destination des PME. Cette liste de mesures exprime parfaitement la vision de l’économie le chef de l’Etat. Une vision […]";s:7:"content";s:9898:"

hollande-et-macron

Le « plan d’urgence » pour l’emploi de François Hollande a été dévoilé : formation des chômeurs, baisse de la rémunération des heures supplémentaires, augmentation du temps de travail et… prime à l’embauche de 2000€ à destination des PME. Cette liste de mesures exprime parfaitement la vision de l’économie le chef de l’Etat. Une vision archaïque et décalée. Ou bien…?

bilan-ps-plan-urgence

Quelques unes des dernières mesures de Hollande en lien avec son plan d’urgence pour l’emploi, sur le site http://bilan-ps.fr

Politique de l’offre des 80’s-90’s

La politique économique de l’offre que François Hollande veut activer est censée dynamiser le secteur productif, les entreprises. Dans le vieux monde, celui d’il y a 30 ans, ce type de politique était soutenu par des politiques monétaires, en général, des dévaluation. Pour booster les exportations. Le principe était simple : les entreprises avaient des carnets de commande assez pleins, pouvaient être incitées à embaucher si l’Etat leur donnait un coup de pouce. A l’époque l’industrie française était encore florissante : le pays produisait de nombreux biens, et la concurrence avec les pays du sud, les émergents d’aujourd’hui, était nulle, ou presque. Mais surtout, l’Etat investissait. 30 ans plus tard, la situation n’est pas vraiment la même…

Refuser d’ouvrir les yeux, ou bien autre chose ?

François Hollande fait comme si nous étions encore ce pays des années 80 ou 90. Pour lui, les entreprises sont florissantes et voudraient bien embaucher, mais hésiteraient à le faire. Les travailleurs leur couteraient trop cher. Il suffirait donc de donner 2000 € aux PME par salarié embauché, puis leur permettre de moins payer les heures supplémentaires et former des tas de jeunes gens pour que la « machine à emplois » reparte.

Cette analyse de la situation est stupéfiante : ou bien François Hollande est aveugle, entouré d’incompétents, ne connaît pas le monde de 2016, ou bien… il ruse.  La deuxième solution paraît plus probable. Car en effet, comment imaginer un instant que les PME tournent à plein régime au point de vouloir embaucher, mais hésiteraient à le faire sous prétexte que ça leur coûterait trop cher ? La croissance économique de la zone euro n’est pas fameuse (1,6% en 2015) et repose sur la baisse de l’euro et du prix du pétrole, comme celle de la France, à 1,1% . C’est une croissance basée avant tout sur la consommation en, ce qui n’indique pas une véritable reprise.

Les grands pays émergents sont pris dans un très fort ralentissement de croissance de leur PIB, le Brésil en tête. Comme ces pays étaient devenus un moteur de croissance mondiale…

En France, les investissements publics sont réduits à une peau de chagrin, ou presque : l’austérité budgétaire d’Hollande a asséché la plupart des secteurs générateurs d’activités économiques. Pourtant, Hollande devait renégocier le TSCG qui active cette austérité en Europe…

Le mensonge libéral du coût du travail et des entreprises étranglées

La réalité économique de 2016 n’est pas celle renvoyée par le chef de l’Etat. Le mensonge est flagrant : les petites, moyennes entreprises manquent de travail, de carnets de commande bien remplis, pas d’employés au rabais. Plus de 40 milliards d’euros de crédits d’impôts leur ont été offerts par l’Etat avec le CICE : aucune n’a particulièrement embauché. Non pas qu’elles ne le voulaient pas, mais plutôt parce que leur activité n’augmente pas assez pour le faire.

Si demain François Hollande décidait de relancer l’investissement de l’Etat, redonnait des moyens financiers aux collectivités territoriales, lançait des chantiers publics, les entreprises embaucheraient, puisque les commandes afflueraient. Sans les 2000 € et sans toutes les aides. C’est une évidence économique bien connue. Et si le déficit public enflait un peu durant deux ou trois ans, il diminuerait, comme la dette publique, une fois la relance effectuée par le jeu des recettes générées. Cette mécanique d’investissements publics est d’ailleurs celle activée par Barak Obama depuis 2009 pour sortir de la crise.

La question du refus de François Hollande de pratiquer une politique de la demande arrive donc. Et celle de son orientation politico-économique. Hollande a nommé Macron. Macron est un libéral et le monde libéral ne pratique qu’une politique, celle de l’offre, destinée aux entreprises. Avec comme objectif le recul du rôle de l’Etat, le détricotage du système social par répartition, au bénéfice du privé, ainsi que la quasi disparition des impôts pour parvenir à la fin du service public. L’objectif du libéralisme [européen] est la fin de la protection des travailleurs, au profit d’un marché tout puissant, associé à des entreprises de très grandes tailles pouvant pratiquer la flexibilité maximale sur le marché de l’emploi. Le rêve du grand patron, le cauchemar des salariés.

Toujours recommencer, inlassablement

Les annonces du « plan d’urgence pour l’emploi » de François Hollande sont là pour une seule chose : laisser penser qu’il agit en faveur de la réduction du chômage. En réalité, ce que fait François Hollande est exactement la même chose que ce qu’a fait Nicolas Sarkozy durant son mandat, avec à la clef pour ce dernier, 747 000 personnes mises au chômage en 5 ans. Hollande en est déjà à plus de 680 000. Le concept est usé mais Hollande va l’utiliser de nouveau : ça n’a pas suffi, il faut donc aller plus loin. « J’ai donné plein d’avantages aux entreprises, usé de plein de carottes, et elles n’ont pas embauché ? C’est que ce n’était pas suffisant ! Il va falloir leur en donner plus. »

Mais oui, François…

Le cycle de la politique de l’offre couplé à l’économie libérale « auto-régulée » [vision économique qui est toujours considérée comme hyper performante chez les élites, bien qu’envisagée comme « freinée » par les « charges » sur les entreprises, les lourdeurs de l’Etat, les contraintes de la société] est intéressant pour ceux qui l’activent :  plus ce cycle montre ses capacités à détruire l’économie, les protections sociales, crée des inégalités criantes, plus ceux qui l’activent hurlent qu’il faut « encore plus » de ce même libéralisme. Un peu comme si, alors qu’on reprocheraitt à un bus qu’on ferait rouler en première, pied au plancher, de ne pas aller assez vite, on ne faisait jamais rien d’autre que de l’alléger du poids de ses occupants. Et à chaque fois, alors que le bus continuerait à hurler dans les tours, bloqué à 50 km/h, on s’en prendrait à ces satanés passagers, qu’on continuerait d’éjecter. Et comme il peut y avoir beaucoup de passagers, l’histoire peut continuer longtemps.

La politique de l’offre, qu’Hollande chérit, est une sorte de pensée magique, qui s’auto-alimente : un mantra absurde, univoque, et déclaré éternel. Le pire dans cette affaire reste que des solutions très sérieuses de relance économique existent, par une politique de la demande et de la remise en marche de l’investissement public. Couplé à une politique forte de lutte contre l’évasion fiscale. A l’OFCE, au sein des Economistes atterrés, des gens très sérieux l’expliquent depuis des années. Mais visiblement ça n’intéresse pas Hollande, Macron, Valls, Sarkozy, Lemaire, Fillon, Juppé, Bayrou… et tous ceux qui se passent le trône républicain. Comme s’ils s’étaient tous donné le mot. Etrange, non ? A moins qu’ils n’aient un intérêt certain, une fois leur poste rendu, à ce que les entreprises ultra-libérales soient le plus satisfaites possible de leur politique de l’offre…?

";s:7:"dateiso";s:15:"20160120_190821";}s:15:"20160118_211922";a:7:{s:5:"title";s:35:"Manuel Valls est-il un algorithme ?";s:4:"link";s:55:"https://reflets.info/manuel-valls-est-il-un-algorithme/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33724";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 18 Jan 2016 20:19:22 +0000";s:11:"description";s:395:"La question de la parole et de l’action politique se pose crûment après les récentes déclarations du Premier ministre lors de la commémoration de l’attaque contre l’Hypercasher. La phrase clef, que Kitetoa dénonce ici, est désormais connue : « Expliquer le djihadisme, c’est déjà l’excuser un peu ». Cette phrase est reliée au concept récent de gouvernance […]";s:7:"content";s:5874:"
valls-pensee-algorithmique

De l’art de faire accroire que l’on pense

La question de la parole et de l’action politique se pose crûment après les récentes déclarations du Premier ministre lors de la commémoration de l’attaque contre l’Hypercasher. La phrase clef, que Kitetoa dénonce ici, est désormais connue : « Expliquer le djihadisme, c’est déjà l’excuser un peu ». Cette phrase est reliée au concept récent de gouvernance algorithmique, exprimé ici. Au delà des « agents administratifs logiciels » qui sont à l’œuvre grâce aux « boites noires », et donnent aux agents humains des renseignements sur ce que sont — ou ne sont pas — les citoyens parcourant le net, un nouveau cran a été atteint avec la déclaration de Manuel Valls. Une déclaration qui exprime une nouvelle forme de pratique politique. La politique algorithmique. Explications.

Portes logiques

Sans rentrer dans le détail des fondements théoriques de l’informatique, le principe de fonctionnement d’un ordinateur est assez trivial, comparé à celui d’un être humain. L’ordinateur ne réfléchit pas, il compare. Et bien que sa vitesse de comparaison soit bien supérieure à celle de son équivalent humain, il n’en reste pas moins limité à cette obligation de passer par des portes logiques. ET, OU, ET/OU : le champ de réflexion d’un « cerveau de silicium est limité. Il se contente le plus souvent avec des algorithmes de fournir des réponses très simples à des problèmes… très complexes. L’ordinateur ne connaît pas le « peut-être », la remise en question, l’empathie, le doute, le questionnement intérieur.  Bien entendu, avec de nombreuses données, plein de variables et des paramètres dans tous les coins, un algorithme peut donner le change, laisser accroire une forme d’intelligence. Mais cette illusion ne fonctionne pas longtemps lorsque l’on pénètre dans les sphères de l’humain. De la psychologie, de la sociologie, de l’histoire. De la politique ?

Un ordinateur pourrait-il diriger le pays ?

La question qui se pose est donc la « part algorithmique de Manuel Valls ». Si nous mettions en œuvre un programme informatique pour remplacer le Premier ministre — disons pour venir discourir et réagir à des événements, afin d’orienter sa politique à la suite de ces mêmes événements ou pour constater des problèmes — l’algorithme serait assez simple :

Si
Problème de société [sans islamisme]
Dire : « nous avons entendu le message »
Affirmer son autorité
Ajouter politique sécuritaire/libéralisation économique à politique identique
Autrement si
Problème de société [avec islamisme]
Dire phrase type [dictionnaire de phrase islamisme]
Ajouter adjectifs [aléatoire] « inexcusable, intolérable, innommable, impardonnable »
Ajouter politique sécuritaire à politique identique
Fin si

Quelle différence y-aurait-il entre une « machine Manuel Valls » équipée de cet algorithme — et qui viendrait parler à la suite d’attentats comme ceux du 13 novembre, ou de l’agression de Marseille d’un adolescent de 16 ans contre un enseignant juif — et le vrai Manuel Valls? Aucune. Une machine effectuerait exactement la même démarche que Manuel Valls : elle réagirait, avec son dictionnaire de phrases et d’adjectifs, et proposerait, dans cette même logique, des lois, des aménagements encore plus sécuritaires. Refuserait de « comprendre, « d’analyser »,  puisque son programme le lui interdit, mais quand bien même : un algorithme ne peut pas « comprendre » le phénomène djihadiste en lien avec la société (son histoire, son économie, sa politique, ses influences etc…). Pourtant Manuel Valls et son gouvernement sont censés le pouvoir. Normalement.

Les conséquences de l’algorithmie appliquée à la politique

Il va sans dire qu’une société qui refuse de chercher les causes profondes de ses problèmes — et ne pratique qu’une seule et même politique basée sur la seule efficacité binaire — risque de se confronter à des problèmes très graves. Une société moderne et ouverte, dont les fondements sont ceux du siècle des lumières, qui a participé à changer le monde en montrant l’exemple avec l’universalisme des droits de l’homme, qui se retrouve sous le joug politique de gouvernants sans âme, dans le refus de réfléchir, ne peut pas survivre longtemps.

La France est ce pays, qui a su engendrer des artistes incroyables, des intellectuels brillants, des mouvements contestataires puissants, qui a inventé un nombre incalculables de choses merveilleuses, accueilli des millions d’étrangers, et qui est — en partie — désormais sous le règne d’algorithmes.

Ce constat amène à se poser la question suivante : si les politiciens au pouvoir sont désormais parfaitement binaires, incapables de débattre du fond des problèmes, seulement programmés pour affirmer une même et unique chose, dans chaque circonstance, avec l’impossibilité, le refus de chercher, analyser les problèmes afin de proposer des voies qui pourrait les résoudre, comment pouvons-nous encore faire société ?

En nous transformant en citoyens algorithmiques ?

";s:7:"dateiso";s:15:"20160118_211922";}s:15:"20160114_094157";a:7:{s:5:"title";s:97:"C’est l’histoire de parlementaires, de sécurité numérique et d’une entreprise ou deux…";s:4:"link";s:103:"https://reflets.info/cest-lhistoire-de-parlementaires-de-securite-numerique-et-dune-entreprise-ou-deux/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33717";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 14 Jan 2016 08:41:57 +0000";s:11:"description";s:348:"Chers représentants du peuple, je vous aime. Je vous aime pour votre vision, comme disent les Américains. Je vous aime pour votre capacité à vous occuper de nous avec tant d’abnégation. Je vous aime parce qu’avec vous, il ne peut y avoir de décision biaisée, de décision ridicule qui fasse dépenser des fortunes à la […]";s:7:"content";s:9037:"

jeu_de_paume_bdChers représentants du peuple, je vous aime. Je vous aime pour votre vision, comme disent les Américains. Je vous aime pour votre capacité à vous occuper de nous avec tant d’abnégation. Je vous aime parce qu’avec vous, il ne peut y avoir de décision biaisée, de décision ridicule qui fasse dépenser des fortunes à la communauté nationale pour rien. Je vous aime parce que vous n’êtes ni naïfs, ni bêtes. Vous êtes la perspicacité personnifiée. Oh, bien sûr, pas tous, hein. Il y a bien des représentants qui se fourvoient, qui au nom de principes éculés, campent sur leurs positions d’anarcho-gauchistes. On les connaît. Non, vous, les autres, vous êtes la fierté de ce pays. Et toute la population est derrière vous, il n’y a qu’à regarder les sondages. L’un des journalistes de ce brûlot qu’est Reflets a attiré mon attention sur un débat que vous aurez demain et sur les pistes de réflexions que vous allez suivre et développer, à n’en pas douter. Je suis rassuré. L’avenir numérique du pays est en de bonnes mains.

Laissez-moi tout de même vous conter une petite histoire… Mais avant, relisez ce que vous avez produit avec une grande attention.

3

« Développer des équipements français de détection d’attaques informatiques« . Voilà une une bonne idée. Notez que c’est déjà le cas. Il y a bien quelques petites PME qui s’en occupent. Il y a aussi des gens du monde libre qui ont fait de très belles choses et tentent d’en vivre, mais j’imagine que ça, c’est hors de votre périmètre d’investigation. Quoi que… Une visionnaire avait mis en avant devant vous l’excellent firewall OpenOffice, donc certains d’entre vous savent que le monde libre existe et qu’il produit de très bons firewalls. Mais revenons à nos moutons numériques de défense.

Mon histoire vise plutôt une PME française qui équipe justement, des ministères français. Le saviez-vous ? Si, si.. Oh, bien sûr, elle ne donne pas la liste de ses clients, mais je vous l’assure, le gouvernement français en fait partie. Comme bon nombre de banques françaises. Des trucs que l’on estime, dans vos cercles, être des machins souverains à défendre contre les méchants hackers chinois (ou russes, ça dépend des moments, selon ce que dit la presse) et les Anonymous (eux ils sont toujours dans le coup). Cette belle entreprise a donc une sorte d’équipement de défense contre les attaques informatiques qui vous font peur. Un truc malin, il faut en convenir. Elle se gargarise du fait qu’elle est française. FrenchTech, tout ça…

Des sous contre du code

Mais voilà, la vie est dure pour les petites PME qui souffrent de la puissance des concurrents américains. Alors comme ses dirigeants qui ont une vision, eux aussi (ils en parlent beaucoup), veulent surtout rester en vie dans ce monde concurrentiel très méchant, il a bien fallu, à un moment, trouver des sous. Et c’est là que ça devient rigolo. Pendant qu’ils vous passaient la main dans le dos, ainsi que dans le dos de l’ANSSI, les dirigeants en question se sont rapprochés d’une très grosse boite américaine, bien connue pour ses bonnes relations avec la fameuse NSA, celle qui a défrayé la chronique après les révélations d’Edward Snowden. Et voilà plus ou moins ce qui s’est passé : la grosse boite américaine voulait embarquer  le produit français dans l’un des siens. Mais elle posait une condition : un accès au code source du produit français. Je ne suis pas plus expert que vous, chers représentants, en cette matière, mais j’ai une vague idée de ce qui motivait cette demande…

Donc, pendant que toute l’entreprise se félicitait de protéger la France, les dirigeants vendaient un accès au code source de leur produit aux Américains, par ailleurs nos meilleurs alliés, qui nous espionnent, comme il se doit, avec une grande efficacité et sans que cela ne chagrine l’exécutif, pourtant directement ciblé, comme cela a été évoqué dans la presse. Mieux… Le directeur technique, tout content du deal passé avec la grosse boite américaine, s’était teint les cheveux aux couleurs du logo de ladite entreprise pour accueillir ses représentants. Content, content… le directeur technique. Le fait que cette grosse boite américaine ait aidé (contre sa volonté bien entendu) un pays fâché avec les Droits de l’Homme à arrêter des opposants politiques ne lui faisait ni chaud ni froid, au regard des pépètes sonnantes et trébuchantes qui allaient tomber dans l’escarcelle.

Le même directeur technique qui se rendait dans toutes les conférences de la communauté de la sécurité informatique française pour parler d’amélioration de la sécurité, cela va sans dire.

Chers représentants, ça, c’est pour les entreprises françaises qui vont vous aider – et je suis certain qu’elles vont se ruer vers vous pour vous dire qu’elles le feront, à sécuriser la France numérique. Peut être même les sites de l’Assemblée et du Sénat. Pourquoi pas, hein…?

Dual… Un, dos (tres), Maria, un pasito pa’lante, une pasito pa’ tras…

Maintenant allons voir du côté de celles qui vont vous aider à développer les machins « dual » (duaux?).

Je crois que sur ce point, je pourrais vous écrire plus ou moins cent pages d’un bouquin. Mais comme je n’ai pas le temps, ni l’envie de vous coller ici ce que j’ai déjà écrit de ces cent pages, je vais vous renvoyer vers ces deux dossiers plutôt assez complets : le dossier Amesys et le dossier Qosmos. Vous verrez, l’Etat ne vous a pas attendus pour investir des liquidités dans des entreprises de ce genre via la BPI, et l’on sait comment cela a fini. Ces entreprises sont actuellement l’objet d’une instruction pour complicité de torture (en Libye et Syrie). Tout est fait pour étouffer ces affaires depuis le début, mais il ne faut pas désespérer de la Justice. Notez le J majuscule. C’est important les majuscules. Parfois je mets une majuscule parfois non (à Démocratie ou à Président par exemple). Cela  dit beaucoup de ce que j’ai en tête en écrivant le mot.

Alors oui, vous allez pousser à plus de dépenses pour ces charmantes entreprises qui font du dual ou de l’offensif. Mais gardez tout de même en tête que sur Internet comme ailleurs, les armes que l’on vend ou que l’on développe, finissent toujours un jour ou l’autre par être utilisées contre nous ou contre des gens qui n’ont rien à voir avec la « guerre » engagée. Comme des opposants politiques dans une pays fâché avec les Droits de l’Homme.

 

";s:7:"dateiso";s:15:"20160114_094157";}s:15:"20160113_153131";a:7:{s:5:"title";s:93:"OPECST : des conclusions qui concluent que c’est quand même chaud de tirer des conclusions";s:4:"link";s:109:"https://reflets.info/opecst-des-conclusions-qui-concluent-que-cest-quand-meme-chaud-de-tirer-des-conclusions/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33708";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 13 Jan 2016 14:31:31 +0000";s:11:"description";s:450:"Un débat parlementaire au sénat s’ouvre demain relatif aux conclusions de l’OPECST (Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques) d’un rapport intitulé « Sécurité numérique et risques : enjeux et chances pour les entreprises ». Nul doute que les débats seront très intéressants pour qui veut y prêter une oreille attentive, en tout cas, ça promet d’être […]";s:7:"content";s:7979:"

sarcasmUn débat parlementaire au sénat s’ouvre demain relatif aux conclusions de l’OPECST (Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques) d’un rapport intitulé « Sécurité numérique et risques : enjeux et chances pour les entreprises ».

Nul doute que les débats seront très intéressants pour qui veut y prêter une oreille attentive, en tout cas, ça promet d’être sport. Le rapport a concentré ses efforts sur 4 objectifs :

A vue de nez, comme ça, deux me semblent viables, il s’agit des 1er 3e. Les deux autres flirtent avec le non-sens ou l’anachronisme :

Ce qui est très intéressant, c’est qu’on retrouve dans les conclusions du rapport comme propositions toutes les marottes éculées ou s’entremêlent protection du patrimoine informationnel, protection des données personnelles, extension des durées de rétention des journaux de connexion, la bonne grosse blague du Google souverain, la super bonne idée du « firewall souverain » (ça va se vendre ce truc, Cisco est mort de trouille), et le sempiternel alourdissement des peines à chaque fois que le mot « Internet » est lâché puisqu’il est bien connu qu’une cyber infraction c’est bien plus grave qu’une infraction IRL. L’idée d’une législation d’exception pour Internet, c’est pas le scoop de l’année, mais ça fait toujours semble t-il autant recette.

Voici les propositions qui seront débattues par le Sénat :

4 3 2 1

Tout n’est pas à jeter, il y a sûrement des propositions intéressantes, notamment sur la formation ou la responsabilisation des salariés en milieu professionnel, mais rarement réalistes, à l’image de l’imposition aux PME le référentiel sécurité des OIV.

La réaffirmation de se doter d’un arsenal cyber offensif est aussi « intéressante », mais comme d’autres propositions, on s’expose à la pratique, et la pratique, c’est business is business. Concrètement, on encadre ça comment ?… nos belles entreprises toutes souveraines n’iraient tout de même pas refourguer notre cyber arsenal à des dictateurs ?

L’une des rares propositions valables qui méritent en revanche un vrai débat, c’est de confier à l’ANSSI un pouvoir de régulation et d’injonction, ça éviterait probablement quelques petites cyber catastrophes.

Et pendant ce temps, les bijoux de notre cyber princesse sont d’années en années confiés à Microsoft.

Bref, en France, il y a la cyber sécurité qu’on dit mériter, et celle à laquelle on octroie des budgets.

";s:7:"dateiso";s:15:"20160113_153131";}s:15:"20160111_202025";a:7:{s:5:"title";s:50:"Manuel Valls, réfléchir ne nuit pas à la santé";s:4:"link";s:67:"https://reflets.info/manuel-valls-reflechir-ne-nuit-pas-a-la-sante/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33701";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 11 Jan 2016 19:20:25 +0000";s:11:"description";s:396:"Il faut de la mémoire pour replacer les pièces du puzzle que nos hommes et femmes politiques construisent et  déconstruisent en permanence afin de mieux nous plonger dans l’ignorance. C’est au début du quinquennat de Nicolas Sarkozy que François Fillon, alors premier ministre, lançait imperturbable : « Notre pays a besoin d’un électrochoc, on n’a pas […]";s:7:"content";s:7187:"
Photo AFP librement adaptée par nos journalistes clowns

Photo AFP librement adaptée par nos journalistes clowns

Il faut de la mémoire pour replacer les pièces du puzzle que nos hommes et femmes politiques construisent et  déconstruisent en permanence afin de mieux nous plonger dans l’ignorance. C’est au début du quinquennat de Nicolas Sarkozy que François Fillon, alors premier ministre, lançait imperturbable : « Notre pays a besoin d’un électrochoc, on n’a pas le temps de réfléchir, d’attendre, de prendre notre temps« . Presque dix ans plus tard, Manuel Valls (faites clic-clic sur ce lien, vous vous coucherez moins bêtes), premier ministre lui aussi, emprunte la même voie : «Pour ces ennemis qui s’en prennent à leurs compatriotes, qui déchirent ce contrat qui nous unit, il ne peut y avoir aucune explication qui vaille. Car expliquer, c’est déjà vouloir un peu excuser », a-t-il martelé le 9 janvier 2015. Réfléchir ? Mais pourquoi faire ?

Deux personnes, de bords politiques apparemment opposés s’adressent au bon peuple pour lui dire : ne pense pas. Ne réfléchis pas. N’essaye pas de trouver des explications à un fait qui impacte ta vie.

Ce ne peut être une coïncidence.

Agir sans réfléchir, ce que prônent ces deux personnes, c’est faire un pari dangereux. Un peu comme jouer au loto. Soit la décision prise se révèle efficace face à la problématique posée et tout va bien, soit -et c’est beaucoup plus probable, elle se révèle désastreuse. A la place où ils sont, on peut raisonnablement s’inquiéter. Et même, disons-le, il est acceptable de s’énerver. Car même s’ils l’ont oublié depuis très longtemps, les hommes politiques ne sont que dépositaires de l’autorité qu’ils exercent sur le peuple. C’est ce dernier qui leur délègue son pouvoir. Pour un temps donné et en fonction d’un programme précis. Ne pas respecter ce programme, prendre des décisions erronées par manque de réflexion, par pure bêtise, par calcul, par cynisme, cela devrait les mener tout droit dans les oubliettes de l’histoire politique. Oh, bien sûr, ce n’est pas le cas puisque les hommes et femmes politiques qui pensent nous gouverner sont là depuis… avant notre naissance pour une bonne partie et au moins trente ans pour le reste. C’est dire si le peuple est indulgent avec eux.

Mais revenons aux récentes déclarations de Manuel Valls, dans le sillage de celles de François Fillon, l’exécutant des basses oeuvres de Nicolas Sarkozy pendant les cinq ans de son règne.

«Pour ces ennemis qui s’en prennent à leurs compatriotes, qui déchirent ce contrat qui nous unit, il ne peut y avoir aucune explication qui vaille. Car expliquer, c’est déjà vouloir un peu excuser. […] Rien ne peut expliquer que l’on tue à des terrasses de cafés! Rien ne peut expliquer que l’on tue dans une salle de concert ! Rien ne peut expliquer que l’on tue des journalistes et des policiers ! Et rien ne peut expliquer que l’on tue des juifs ! Rien ne pourra jamais expliquer!»

Non, rien de rien…

La construction de la phrase autour du postulat « rien ne peut expliquer » est ridicule. « Rien ne peut excuser » peut être entendu. Qui voudrait excuser de tels meurtres ? Personne. Rassurons tous Manuel Valls qui a l’air très inquiet. Mais franchement… Rien ne peut expliquer ? Vraiment ? A quoi servent donc les sciences sociales, la psychiatrie, la philosophie, la sociologie, la théologie, et tant d’autres matières ? A rien ?

Refuser de tenter de comprendre ce qui a mené ces terroristes à passer à l’acte, c’est faire l’impasse sur les moyens de contrer les prochains. Et cela, Manuel Valls, un jour, il vous faudra peut-être en répondre devant de nouveaux cercueils. Y avez-vous seulement pensé ?

La suite de la déclaration de Manuel Valls apporte un début d’explication…

«Nous avons subi un acte de guerre et c’est une véritable guerre qui nous a été déclarée, et nous devons l’affronter et la gagner»

Ceux qui ont vécu la guerre savent bien, eux, que ce qui s’est passé à Paris n’a rien à voir avec une guerre. Manuel Valls le sait aussi.

Mais avec le même cynisme que celui préside à la récupération politique des attentats depuis qu’ils sont survenus, il tente de faire accroire au bon peuple que la seule réponse est la guerre. Le gouvernement Français a décidé de répondre aux attentats par la guerre, car une guerre lui a été déclarée. Point barre. Ne réfléchissez pas, n’essayez pas de décortiquer cette assertion. C’est comme ça.

Pourtant… Le postulat de départ est faux (d’ailleurs on ne tente pas de réfléchir pour savoir s’il l’est ou pas, on n’a pas le temps) et la réponse est… Mauvaise.

Si la guerre était une réponse efficace au terrorisme, cela se saurait désormais. Car la guerre totale contre le terrorisme, elle a été lancée par George Bush au lendemain du 11 septembre 2001. Résultat ? Le terrorisme se porte toujours aussi bien. Et même, on pourrait malheureusement être tenté de dire qu’il se porte mieux.

L’Histoire est contre vous messieurs. Le terrorisme n’a été enrayé que par la réintégration dans le « jeu » politique de leurs tenants. Par la « diplomatie ». Jamais par la guerre. Pas plus qu’une armée d’occupation n’a réussi à maintenir ses positions sur le long terme.

 

Muzak playin’ while this paper was written : The house of the rising Sun, Cancion del mariachi, No church in the wild, Lovit, Maria.

";s:7:"dateiso";s:15:"20160111_202025";}s:15:"20160110_130648";a:7:{s:5:"title";s:65:"François Hollande : « le néo-fascisme, c’est maintenant »";s:4:"link";s:71:"https://reflets.info/francois-hollande-le-neo-fascisme-cest-maintenant/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33680";s:7:"pubDate";s:31:"Sun, 10 Jan 2016 12:06:48 +0000";s:11:"description";s:392:"Le président français a décidé de changer la République. Durablement. Cette nouvelle orientation n’est pas une simple lubie présidentielle qui disparaîtra à la prochaine élection présidentielle, puisque la Constitution devrait être modifiée dans un mois. Il est difficile de comprendre quel est le sens exact de cette politique qui ne semble pas directement reliée à […]";s:7:"content";s:15560:"

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Le président français a décidé de changer la République. Durablement. Cette nouvelle orientation n’est pas une simple lubie présidentielle qui disparaîtra à la prochaine élection présidentielle, puisque la Constitution devrait être modifiée dans un mois. Il est difficile de comprendre quel est le sens exact de cette politique qui ne semble pas directement reliée à une doctrine établie et connue. Pourtant, si une analyse des déclarations, décisions, et propositions de François Hollande est effectuée, un tableau idéologique et politique assez précis prend forme. Il doit être nommé et expliqué, sinon, le risque d’une paralysie démocratique guette la société dans son ensemble.

Néo-fascisme : quelques pistes

La terminologie « fasciste », bien qu’historiquement connotée est la seule qui peut correspondre — au moins partiellement — au chef de l’Etat français. Elle ne peut suffire à elle seule, puisque celui-ci ne s’en revendique pas, et qu’une palette de nuances significative différencie le fascisme originel de la politique menée par François Hollande. La politique actuelle de François Hollande trouve son inspiration dans le fascisme, mais elle s’adapte, à son époque, aux circonstances et au pays qui l’accueille. C’est une politique néo-fasciste. Un fascisme nouveau. Moderne. 2.0.

Un exemple de l’époque mussolinienne, sur l’économie, alors que le fascisme de Mussolini se revendique au départ d’une « mystique de gauche anti-marxiste » :

(…)Sur le plan économique, le fascisme poursuit, sous la direction du ministre de l’économie Alberto De Stefani (1922-1925), une politique d’inspiration libérale. Le 20 septembre 1922, Mussolini déclare : « Il faut en finir avec l’État ferroviaire, avec l’État postier, avec l’État assureur. » Le 18 mars 1923, il ajoute: « Je pense que l’État doit renoncer à ses fonctions économiques et surtout à celles qui s’exercent par des monopoles, parce qu’en cette matière l’État est incompétent. ». L’État fasciste transfère ainsi au privé plusieurs monopoles: celui sur les allumettes est cédé à un Consortium des fabricants d’allumettes; en 1925, l’État se désengage du secteur des téléphones, et renonce aussi à l’exécution de certains travaux publics. (…)

Sur le plan social, la volonté de l’ordre, de l’autorité, avec le fascisme de Mussolini :

(…)Le nouveau mouvement exprime la volonté de « transformer, s’il le faut même par des méthodes révolutionnaires, la vie italienne » s’auto-définissant « parti de l’ordre » réussissant ainsi à gagner la confiance des milieux les plus riches et conservateurs qui sont opposés à toutes manifestations et aux revendications syndicales des socialistes.

La principale caractéristique du néo-fascisme est, comme son ancêtre, l’affirmation de l’autorité de l’Etat. Il y a donc la force du chef. Ce chef qui se revendique comme le cœur de la préservation des fondements d’une nation fantasmée, conquise de haute lutte contre des ennemis intérieurs et extérieurs et qu’il faudrait de nouveau protéger, voire régénérer. Le néo-fascisme sacralise les valeurs qui forgent la nation, et appelle le « peuple » à suivre une nouvelle voie — martiale et univoque — souvent binaire. « Ceux qui ne sont pas avec nous sont contre nous », disent les néo-fascistes. Une variante : « Ceux qui « ne sont pas Charlie » — et le font savoir — soutiennent les terroristes, et doivent être emprisonnés ».

Le chef néo-fasciste annonce suivre cette « nouvelle voie », parce que — affirme-t-il — il n’a pas le choix, et en réalité, finit par pratiquer une injonction collective. Celle-ci survient lorsque des événements violents permettent l’abolition de la séparation des pouvoirs — pour les donner tous… au chef néo-fasciste. Hollande a eu les attentats du 13 novembre, la justice a été écartée par le régime d’état d’urgence, le pouvoir exécutif a les pleins pouvoirs. La froide machine répressive administrative peut commencer son travail.

Pourtant, ailleurs en Europe de l’Ouest, cette nouvelle « idéologie » néo-fasciste, basée sur une modification des équilibres du pouvoir, et de son exercice, ne s’est pas jusque là manifestée. Rien de comparable au Portugal depuis la fin de la dictature, ou encore en en Espagne, par exemple, depuis la chute de Franco, alors que des événements largement aussi terribles s’y sont déroulés. Les attentats à la bombe en Espagne, du 11 mars 2004, revendiqués par des Marocains membres d’Al Quaïda, ont causé la mort de près de 200 personnes. Ces attentats aveugles, dans des trains de banlieues, n’ont pas mené à la mise en place d’un état d’urgence, ni à un changement constitutionnel, ni à une politique basée sur le sécuritaire, l’arbitraire et l’autoritaire.

A Londres, un an et demi plus tard, le 7 juillet 2005, 4 jeunes islamistes se font sauter dans 3 rames de métro et un bus, tuant 56 personnes, en blessant 700 autres. Le Royaume-Uni ne modifie pas, lui non plus, son fonctionnement institutionnel, hormis une loi permettant aux policiers de tirer à vue sans sommation, qui mènera à une bavure 15 jours plus tard : un jeune Brésilien est tué de 7 balles dans la tête par la police…

François Hollande : l’autorité des faibles

De la même manière que Bush était un « petit président », élu un peu par hasard et sans envergure, jusqu’aux attaques du 11 septembre qui lui donneront sa carrure de chef de guerre, Hollande est un président « en creux ». Elu sur des déclarations et des promesses trompeuses, faites pour attirer les voix d’un électorat qui doutait de sa véritable nature, Hollande a très vite montré son vrai visage une fois élu : un bureaucrate, vassalisé par l’establishment financier, un homme politique sans charisme ni projet, tout juste bon à suivre les ordres de Bruxelles. La chute de Hollande dans les sondages d’opinion n’a été enrayée que par ses interventions martiales à l’étranger. D’un seul coup, le petit notable de province s’est transformé en chef de guerre, a envoyé son armée au Mali, en Centrafrique, jouer au gendarme. En 2013, si Obama ne calmait pas Hollande, celui qui a été surnommé « Flanby » par certains de ses concurrents à la primaire socialiste, allait bombarder Damas depuis son porte-avion, sans même prendre le temps de consulter son Parlement. Hollande gagne des points quand il fait tonner la poudre.

Hollande, comme tout bon néo-fasciste a franchi très vite la ligne rouge de la réduction des libertés. Loi du 21 décembre 2012 relative à la sécurité et à la lutte contre le terrorisme, loi du 13 novembre 2014 renforçant les dispositions relatives à la lutte contre le terrorisme, loi du 24 juillet 2015 relative au renseignement : les néo-fascistes au pouvoir ont verrouillé très fortement l’espace public et privé, en offrant par ces dispositions de plus en plus de pouvoirs aux services administratifs, avec une réduction des libertés individuelles sans commune mesure en France. Le but affiché de Hollande est la protection des Français au détriment de leur liberté. La qualité principale du néo-fascisme est l’efficacité — qu’elle soit réelle ou d’affichage — en réduisant toujours ce qui forge une démocratie moderne : la liberté individuelle.

L’inversion du sens, un signe qui ne trompe pas…

De nombreux articles de Reflets citent le roman distopique de Georges Orwell, « 1984 ». Le principe de l’inversion du sens y est permanent : « la guerre c’est la paix, la liberté c’est l’esclavage, l’ignorance c’est la force ». Le monde de Georges Orwell est lui aussi un monde néo-fasciste. Le chef de l’Etat français François Hollande, son chef de gouvernement et ses ministres pratiquent eux-même cette inversion. « La première des libertés c’est la sécurité», « Nous défendons les valeurs de la République ».

Ce gouvernement défend les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité en :
— Abolissant l’état de droit par un état d’urgence d’une durée onze fois supérieure à celle que prévoyait la loi
Généralisant l’arbitraire par le laisser-faire des abus policiers perpétrés lors des perquisitions de nuit
Assignant à résidence des militants politiques
— En proposant de créer deux classes de citoyens par une mesure de déchéance de nationalité ne s’appliquant qu’aux français bi-nationaux
— En ayant le projet d’établir par ordonnance une loi « contre la criminalité » permettant la continuation de dispositions propres à l’état d’urgence, sans l’état d’urgence

Manuel Valls Le Procureur de la République a porté plainte contre un enseignant d’université qui rappelait en ironisant — sur une liste de diffusion universitaire — les propos du Premier ministre lorsqu’il s’était fait « prendre » en train de reprocher le manque de « blancos » dans les rues d’Evry, la ville dont il était maire à l’époque.

Tout en est permanente inversion de sens dans la politique de François Hollande. Alors qu’il affirme vouloir lutter contre l’islam radical, le fanatisme islamique, il se félicite de ses très bons rapports avec l’Arabie saoudite, la monarchie islamique radicale qui exécute ses opposants politiques et répand son dogme sectaire, celui des djihadistes de l’Etat islamique. Ainsi, le président français, qui défend les valeurs de la démocratie serre la main du chef de la junte militaire égyptienne qui a pris le pouvoir après un coup d’Etat sanglant. et signe des contrats d’armement avec lui. Hollande célèbre son ami Sissi…

« Le changement, c’est maintenant » : effectivement

Ce que personne n’avait compris dans le slogan de campagne de François Hollande, c’était quel changement il allait opérer. Le changement est effectivement maintenant, et il est massif. La société est sous surveillance électronique, les barbouzes ont les mains libres, sans contrôle d’un juge judiciaire, les forces de police peuvent pénétrer les domiciles de n’importe quel citoyen à toute heure du jour et de la nuit, fouiller n’importe quel véhicule, mettre sous surveillance n’importe qui, sur simples soupçons. La justice a été mise entre parenthèses et elle risque de se voir retirer une grande partie de ses prérogatives.

Le changement, c’est celui du basculement d’une démocratie vieillissante et un peu malade vers une République néo-fasciste, ultra-sécuritaire, de suspicion généralisée, policière, et encadrée par une administration hypertrophiée.

La population, dans ces conditions, est bien entendu incitée à continuer ses « petites affaires », sans se soucier de ces changements massifs, qui, selon le pouvoir, ne mettent en péril « que ceux qui veulent porter atteinte à la culture française, aux valeurs de la République ». Et le champ est large de ceux qui peuvent être accusés de porter atteinte à cette République. Les militants politiques assignés à résidence en novembre en savent quelque chose. Ce qui est absolument stupéfiant, est la relative apathie que ce basculement provoque. Personne n’ose venir contester les mesures néo-fascistes du pouvoir socialiste. Mais que se passerait-il si certains venaient manifester leur inquiétude ? Auraient-ils le même traitement que les manifestants de Nantes du 4 décembre, tabassés au hasard par des policiers déchaînés et en « roue libre » ?

Le président français affirme protéger la société ? En réalité, il est en train de la détruire. Viendra le temps où il faudra rendre des comptes, si les Français osent venir en demander. A moins que ces mêmes Français ne soient preneurs du néo-fascisme ? Allons savoir…

« ll ne s’agit pas de savoir si la guerre est réelle ou non. La victoire n’est pas possible. Il ne s’agit pas de gagner la guerre mais de la prolonger indéfiniment. Une société hiérarchisée repose sur la pauvreté et l’ignorance. Leur version devient vérité historique. Et rien d’autre ne peut avoir existé. Le but de la guerre est de maintenir la société au bord de la famine. La guerre est menée par l’élite contre ses propres sujets. Son objectif n’est pas de vaincre en Eurasie, en Asie, mais de garder sa structure sociale intacte. »

Georges Orwell —« 1984 »

";s:7:"dateiso";s:15:"20160110_130648";}s:15:"20160108_140848";a:7:{s:5:"title";s:53:"Hallucination collective de l’écosystème du Net ?";s:4:"link";s:68:"https://reflets.info/hallucination-collective-de-lecosysteme-du-net/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33675";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 08 Jan 2016 13:08:48 +0000";s:11:"description";s:412:"« C’est quoi tes metrics ? » En voilà une question importante. Dans le monde du marketing Internet, il faut des metrics. Toute action doit être mesurable. Il faut savoir quel est le ROI. Le return on investment. Le retour sur investissement, en français. En d’autres termes, si quelqu’un s’évertue à créer du « jus », du trafic vers […]";s:7:"content";s:7848:"

statisticator« C’est quoi tes metrics ? » En voilà une question importante. Dans le monde du marketing Internet, il faut des metrics. Toute action doit être mesurable. Il faut savoir quel est le ROI. Le return on investment. Le retour sur investissement, en français. En d’autres termes, si quelqu’un s’évertue à créer du « jus », du trafic vers un site, pour espérer une « conversion » (en achat, en abonnement à une newsletter, …), il faut pouvoir dire combien ça coûte et combien ça rapporte. Fastoche. En apparence. Les chiffres varient, bien entendu, mais certains avancent par exemple que pour un taux de conversion de 55% dans un magasin classique, on atteint à peine 2% sur un site Web. Dans le monde merveilleux du Net tel qu’il a été investi et accaparé par les hommes et les femmes de marketing, il y a des outils pour mesurer tout cela. Ou plutôt un outil : Google Analytics (Universal Analytics, désormais). Et cet outil est considéré par nos experts en marketing comme étant infaillible. C’est là que ça se gâte.

Dans l’univers parallèle, l’hallucination collective créée par l’écosystème du Web « commercial », celui qui est censé être rentable, il y a des sites Web, des annonceurs, des pubs en ligne, des gens qui cliquent sur les publicités, des gens qui achètent, et tout ça est mesurable grâce à la magie de Google Analytics. Trois millions de visiteurs, 200.000 qui cliquent sur les publicités, 500 qui achètent (la fameuse conversion). Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes. Sauf que…

Alors qu’en pleine explosion de la nouvelle économie (les années 2000) les sites étaient valorisés par les investisseurs sur le nombre de leurs visiteurs, Zipiz et votre serviteur créaient Statisticator, le super-héros au slip jaune qui cassait cette construction mentale. Tant que tout le monde accepte ce type d’hallucination collective comme une vérité, tout va bien. Le moindre site pouvant annoncer un million de visiteurs par mois est valorisé une fortune. Mais si quelqu’un vient briser cette vérité artificielle, tout s’écroule (l’explosion de la bulle Internet). Statisticator.com participait à cette déconstruction. Nous affichions les véritables statistiques des sites, en regard des déclarations délirantes des gens du marketing, nous proposions des outils pour booster artificiellement les statistiques. Depuis, tout a été dit, ou presque, sur les statistiques, l’exploitation des logs d’un serveur Web. Et pourtant… Tout l’écosystème continue de croire que les visiteurs affichés par Analytics, les clics sur les bannières de pub sont réels. On calcule un ROI sur une campagne et on prend le résultat comme une vérité.

Bienvenue dans la Matrice

Une étude citée par Bloomberg (pas des rigolos excités du Web indépendant) montre que 11% des publicités affichées et presque un quart des vidéos de pub visionnées, le sont par des logiciels, et non pas par des humains.

fake-viewers

Mais le problème ne se limite pas aux logiciels qui affichent des publicités. Nos pros du marketing parviennent, une fois poussés dans leurs retranchements, a accepter l’idée que Google Analytics ne soit pas d’une précision totale : « OK, mais au moins ça donne une tendance générale, sur plusieurs mois, tu peux voir l’évolution de ton audience« . Notez que selon Wikipedia, 80% des sites mesurent leur audience avec cet outil. Une tendance générale… Prenons un exemple concret. Reflets.info mesurait son audience avec Google Analytics. Nous avons choisi de changer d’outil. Pour une raison n’ayant rien à voir avec sa précision. Nous voulions arrêter de communiquer à une entreprise les choix de lecture de nos visiteurs. Nous avons donc opté pour le même type d’outil, mais hébergé par nous-mêmes. Tout est désormais fait en local. Les visiteurs et les logs de Reflets.info restent les mêmes. Seuls change l’outil de mesure des stats. Et voyez-vous, c’est là que ça devient drôle : le nombre de visiteurs a pratiquement été divisé par deux. Pourtant, nous n’avons pas perdu la moitié de notre lectorat en une journée. Il y a donc bien quelque chose de complètement pourri débile au pays des outils de stats Internet.

Si nous étions des pros du marketing et des « campagnes », nous serions bien embêtés. Notre ROI ne voudrait plus rien dire tant la variation est importante.

Chaque jour, dans des agences de com’, chez les annonceurs, les « clients », on ingurgite des chiffres totalement bidons, en les prenant pour argent comptant. C’est un cas d’hallucination collective volontaire.

Parfois, l’hallucination est même très volontaire.

Sur Internet, personne ne sait que tu es un chien

dog

Bien entendu, il existe des machins comme l’OJD, qui sont chargés de certifier les chiffres. On voit des journaux en ligne annoncer des millions de visiteurs tout à fait certifiés. Pourtant…

La palette d’outils de trucage d’amélioration est infinie.

iframes, auto-refresh, bots, trafic acheté, tout ou presque est possible. Advertise.com, par exemple dirige jusqu’à 300 millions de visiteurs sur les sites qui leur achètent ce flux. Ça en fait des visiteurs de grande qualité. Ne parlons même pas de Taboola

Peu importe si les millions de visiteurs ne se reflètent pas (du tout) dans le nombre de commentaires, dans les retweets ou les likes d’articles, dans la participation aux sondages. L’important, c’est le chiffre certifié, l’hallucination collective volontaire… Rapport au ROI, #toussa…

 

";s:7:"dateiso";s:15:"20160108_140848";}s:15:"20160104_195419";a:7:{s:5:"title";s:56:"Politique : sortez les vieux, faites entrer… les vieux";s:4:"link";s:72:"https://reflets.info/politique-sortez-les-vieux-faites-entrer-les-vieux/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33666";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 04 Jan 2016 18:54:19 +0000";s:11:"description";s:352:"Non, 2016 ne sera probablement pas une meilleure année que 2015. A la lecture du dernier sondage au doigt mouillé publié, on pouvait imaginer que les Français avaient enfin muté. Enfin, ils voulaient sortir les sortants. Fini, adieu, ras-le-bol. Ni François Hollande, ni Nicolas Sarkozy. Ils ne voulaient plus de ces hommes qui ont fait […]";s:7:"content";s:5865:"

Darwin_Award18Non, 2016 ne sera probablement pas une meilleure année que 2015. A la lecture du dernier sondage au doigt mouillé publié, on pouvait imaginer que les Français avaient enfin muté. Enfin, ils voulaient sortir les sortants. Fini, adieu, ras-le-bol. Ni François Hollande, ni Nicolas Sarkozy. Ils ne voulaient plus de ces hommes qui ont fait de la politique une profession, un accessoire permettant de capter le pouvoir. Ter-mi-né. Il faut de nouveaux visages. Et qui plébiscitent-ils ?

Alain Juppé et Emmanuel Macron

C’est à se demander si le suffrage capacitaire ne serait finalement pas une condition nécessaire pour un bon exercice de la Démocratie. Malheureusement, rien n’étant parfait en ce monde, cela finirait par créer ses propres turpitudes. Et pourtant…

Comment peut-on, en 2016, plébisciter un homme comme Alain Juppé, né en politique dans les années 70 ! Soit les Français interrogés ont oublié, soit ils sont trop jeunes pour se souvenir… Soit ils sont idiots…

Alain Juppé, un homme neuf, donc. Ou presque. Un très proche de Jacques Chirac, tellement proche qu’il avait pris sur lui les dérives de son champion et avait été condamné pour cela… Sans même parler des petits arrangements personnels pour améliorer le quotidien de son fils aux frais de la collectivité. Un homme dont les convictions et le programme n’a rien à envier à celui d’un Nicolas Sarkozy. Un homme qui qualifiait le correspondant d’une chaine de télévision publique française à Moscou de « rouge« . Il était alors ministre de Sa Suffisance Edouard Balladur (au siècle dernier) Il lui glissait cela à l’oreille pendant une conférence de presse, oubliant les micros ouverts posés sur la table devant lui.

A bien y regarder, c’est presque pathétique de penser que le destin éventuel d’Alain Juppé ne repose que sur la détestation par l’électorat de Nicolas Sarkozy et de François Hollande. Élu, il ne devrait son succès qu’à la saturation des électeurs. Et non pas à ses éventuelles qualités personnelles.

Mais une fois encore, les Français voteraient pour un homme par dépit, par exaspération. Pas en raison de ses qualités, de ses actes. Ils voteraient donc avec leurs pieds, et non pas avec le cerveau. Il faut dire à leur décharge que l’on ne peut même plus espérer voter pour des programmes, tant il a été prouvé qu’ils ne sont jamais appliqués.

Macron : plus neuf, tu meurs…

C’est même le contraire qui se produit. Les Français ont élu François Hollande sur des promesses de changement radical. Il fallait écarter Nicolas Sarkozy et sa politique chaque jour plus réactionnaire. Le virage extrême-droitier insufflé par son très cher conseiller de l’ombre Patrick Buisson était repoussé. Mais aussi la tendance ultra-libérale du président sortant, ses amitiés dangereuses avec le monde de la finance et de l’industrie. Son désir d’argent, de bling-bling pendant que la majorité de la population sombrait chaque jour un peu plus dans la précarité. De tout cela, il fallait faire table rase, et François Hollande le promettait. Las… L’inverse se produisit. Le tout, avec la complicité très active d’un certain… Emmanuel Macron. L’homme neuf qui vous fait une politique ultra-libérale avec un pin’s du Parti Socialiste accroché à son costume.

Franchement, qui mieux qu’Alain Juppé ou Emmanuel Macron pour incarner le renouvèlement de la classe politique ? Des hommes d’avenir, neufs, vierges, pétris de sens du service public, tout entiers dédiés à leurs concitoyens, de manière totalement désintéressée. Chers compatriotes (en tout cas les 1042 personnes interrogées par Internet), vous avez fait preuve d’une lucidité déconcertante et -il faut l’avouer, cela réconcilie avec le concept de Démocratie.

 

";s:7:"dateiso";s:15:"20160104_195419";}s:15:"20160101_160546";a:7:{s:5:"title";s:56:"Notre premier ministre est aussi conseiller municipal…";s:4:"link";s:75:"https://reflets.info/notre-premier-ministre-est-aussi-conseiller-municipal/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33658";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 01 Jan 2016 15:05:46 +0000";s:11:"description";s:402:"Ca ne s’invente pas, c’est typiquement français, c’est beau et émouvant à la fois. Oui, Manuel Valls, l’homme qui dirige un gouvernement pour « moi président »( celui qui a promis d’abolir le cumul des mandats), cumule lui-même le poste de premier ministre et de conseiller municipale de la ville d’Evry. Il ne peut rien toucher en […]";s:7:"content";s:1736:"

Ca ne s’invente pas, c’est typiquement français, c’est beau et émouvant à la fois. Oui, Manuel Valls, l’homme qui dirige un gouvernement pour « moi président »( celui qui a promis d’abolir le cumul des mandats), cumule lui-même le poste de premier ministre et de conseiller municipale de la ville d’Evry.

valls-conseiller-municipal

Il ne peut rien toucher en espèces sonnantes et trébuchantes, il y a des plafonds, mais la place est là, bien chaude.

Durant ce temps-là, Le Drian est président de région en plus d’être ministre de la Défense.

Cette nouvelle gauche socialiste d’union nationale est quand même très forte !

« Allons zenfants de la paaaaaatrieeeuuuuuhhh, le jour de gloireuuuuuhh… »

 

Bonne année !

";s:7:"dateiso";s:15:"20160101_160546";}s:15:"20151222_182014";a:7:{s:5:"title";s:68:"Bilan PS : la liste des pratiques politiques de la (nouvelle) gauche";s:4:"link";s:86:"https://reflets.info/bilan-ps-la-liste-des-pratiques-politiques-de-la-nouvelle-gauche/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33650";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 22 Dec 2015 17:20:14 +0000";s:11:"description";s:404:"Le site bilan-ps.fr est une initiative amusante et glaçante à la fois, qui recense toutes les initiatives, les lois, déclarations du gouvernement socialiste depuis l’élection de François Hollande en mai 2012. Il est assez fascinant d’observer cette liste à la Prévert de renoncements, dérives purement droitières et autoritaires que ce gouvernement qui se veut progressiste […]";s:7:"content";s:38309:"

bilan-PS

Le site bilan-ps.fr est une initiative amusante et glaçante à la fois, qui recense toutes les initiatives, les lois, déclarations du gouvernement socialiste depuis l’élection de François Hollande en mai 2012. Il est assez fascinant d’observer cette liste à la Prévert de renoncements, dérives purement droitières et autoritaires que ce gouvernement qui se veut progressiste et social a mis en place en mois d’un quinquennat. En réalité, Nicolas Sarkozy, s’il avait été réélu, n’aurait certainement pas fait autre chose. Le clivage droite/gauche a-t-il encore un sens en France, lorsque l’on parle des deux grands partis de gouvernement qui le définissent ?

Le compte Twitter de bilan-ps.fr est : @BilanPS

La liste ci-dessous, tirée du site bilan-ps.fr, ne représente qu’un instant « T » du bilan gouvernemental du Parti socialiste au pouvoir depuis 3 ans et demi. Elle risque d’évoluer. N’hésitez pas à aller la consulter fréquemment.

Liste

lundi 14 décembre 2015

(Les ajouts récents sont signalés par une pastille rouge pastille rouge )

sécurité

Concernant les dérives de l’état d’urgence,
voir le wiki de La Quadrature Du Net
  • État d’urgence étendu à 3 mois (source)
  • Projet d’extension à 6 mois & inscription dans la Constitution (source)
  • Interdiction des manifestations non commerciales (source)
  • Assignation à résidence d’opposants (source)
  • Déchéance de nationalité (source)
  • Stigmatisation des Roms (source)
  • Fermeture des frontières aux réfugiés syriens (30.000 en 2 ans) (source)
  • Surveillance massive des citoyens (source)
  • Vote avec l’UMP contre un amendement de Taubira sur la Loi Renseignement (source)
  • En projet : Supprimer les wifi publics, interdire TOR (source)
  • Envisage la privation de liberté à titre préventif (source)
  • Fin de la présomption d’innocence (source)
  • Extension de la présomption de légitime défense pour la police (source)
  • Suspension de la Convention Européenne des Droits de Homme (source)
  • Armement des polices municipales (source)

fiscalité

  • CICE en rythme de croisière : 40 milliards par an (source)
  • Pacte de Responsabilité (source)
    • Plus forte exonération de « charges » de la Vè République (source)
    • – 6,3 milliards pour la protection sociale (Source)
  • Le bouclier fiscal de Hollande (source)
  • Maintien du Crédit Impôt Recherche (5,5 Mds€/an) (source)
    • Interdiction de publication du rapport (pdf)
  • 40Mds € de dividendes pour le CAC40 en 2014 (source)
  • Maintien des niches fiscales (source)
  • ISF : le gouvernement ne taxera pas les œuvres d’art (source)
  • Entraves à la taxe sur les transactions financières (source)
  • Abandon de la « grande réforme fiscale » Ayrault (source)
  • pastille rouge Recul sur l’alignement de la fiscalité du capital sur celle du travail (source)
  • pastille rouge Recul sur l’instauration d’une taxe sur l’excédent brut d’exploitation (source)
  • Valls regrette la hausse (symbolique) des impôts des plus riches (Source)
  • Pas de séparation banques de dépôt / d’investissement (source)
  • Transfert du risque de faillite bancaire sur les déposants (source)
  • Prolongation des concessions autoroutières (source)
  • Vote du TSCG sans renégociation (source)
    • Le gouvernement privé de latitude (source)
  • Hausse de la TVA de 19,6 à 20% et de 7 à 10% (source)
  • Abandon de l’encadrement des bonus (source)
  • Multiplication des Partenariats Public-Privé (source)
  • Contrôle des frais des députés, avis défavorable d’Eckert, rejeté (source)
  • pastille rouge Rejet du « reporting public » sur demande de C. Eckert (source 1) (source 2) .***

travail, salariat

  • Criminalisation de l’action syndicale (source)
  • Torpillage de la loi d’amnistie sociale votée au sénat (source)
  • Loi « Florange » inefficace et vide (Goodyear, Fralib, Petroplus) (source)
  • Répression pour la Confédération Paysanne, mansuétude pour la FNSEA (source)
  • Air France : 100 millions d’€ de CICE en 2 ans = 3000 emplois supprimés (Source)
  • Hausse du chômage (source)
  • Démantèlement du droit du travail (ANI)
    • loi de sécurisation de l’emploi : la prescription sur les salaires passe de 5 à 3 ans (source)
    • inclut amendement pour l’enfouissement des déchets radioactifs (source)
    • Différé d’indemnisation de 180 jours pour rupture conventionnelle (source)
    • Mutuelle d’entreprise obligatoire (2Mds€ pour 400.000 personnes) (source)
  • Sapin appelle les entreprises à ne pas augmenter les salaires trop vite (source)
  • Pas de loi limitant les rémunérations des patrons (source)
  • Destruction du Code du Travail (source)
    • [objectif] Privilégier les accords d’entreprise, au détriment de la loi (source)
  • Généralisation du travail du dimanche, (source)
    • pastille rouge La Poste expérimente la livraison de colis le dimanche (source)
  • Ouverture des magasins de nuit (source)
  • Loi Rebsamen :
    • CDD renouvelable 2 fois (source)
    • Fragilisation des CE & CHSCT (source)
    • pastille rouge Fin de l’obligation pour l’employeur de proposer un reclassement en cas d’inaptitude professionnelle (source) (résumé)
    • Prime d’activité : moins d’aide pour les plus fragiles (RSA activité et PPE) (source)
  • Création du CDI intermittent (source) (voir aussi Légifrance)
  • Ouverture de l’apprentissage aux chômeurs de longue durée [Statut inconnu] (source)
  • Destruction de l’Inspection du Travail (source)
  • Suppression des élections prud’hommales (source)
  • Plafonnement des indemnités de prud’hommes (source)
  • Condamnation d’une inspectrice du travail (Téfal) (source)
  • Facilitation des licenciements collectifs (source)
  • [Projet] Encourager les emplois de service (« trappes à bas salaires ») (source)
  • [Projet] Formation : Valls demande des contreparties aux chômeurs (source)
  • pastille rouge Précarité : Explosion de l’intérim : +10% en un an (source 1) (source 2)

solidarité

  • Durée de cotisation retraite portée à 43 ans (source)
  • Loi Macron 2 (Noe) : mise en place de fonds de pension (source)
  • Chasse aux chômeurs (source)
  • Fraude aux cotisations sociales (25Mds/an) : aucune action (source)
  • non-revalorisation du SMIC (source)
  • Gel du point d’indice des fonctionnaires (Source)
  • Pas de baisse de la précarité dans la fonction publique (source)
  • Hôpitaux : suppression de 22.000 postes en 3 ans (source)
  • Gel des retraites >1200€ et décalage de 6 mois de la revalorisation (source)
  • Hausse de l’allocation handicapés de 7€ [sept] (source)
  • Prime exceptionnelle (sic) de 40€ pour les retraites les plus faibles (source)
  • Baisse de la rémunération du Livret A (source)
  • Abandon de la réglementation sur l’accessibilité aux handicapés (source)
  • Baisse de la prestation de compensation du Handicap (source)
  • Baisse du montant des APL (source)
  • pastille rouge Réduction des aides au logement des jeunes travailleurs précaires (source)
  • Ouverture des centres d’hébergement seulement par -5°C (source)
  • Retrait du Burn-out de la liste des maladies professionnelles (source)
  • Pas retour sur les franchises de soins (source)
  • Loi fin de vie vidée (en attente de CMP) (source)
  • pastille rouge Remise en cause du droit au séjour pour soins (source 1) (source 2)

international

  • Valls invite les saoudiens à investir en France (source)
  • Vente de Rafales aux pétromonarchies (source)
  • Annulation du contrat Mistral avec la Russie, et vente à l’Égypte (source)
  • Le PS soutient Juncker à la présidence de la Commission Européenne (source)
  • Hollande pousse Tsipras à accepter un accord avec la Troïka (source)
  • TAFTA : négociations secrètes (source)
    • ISDS : Un tribunal privé (source)
  • Refus du droit d’asile pour Assange et Snowden (source)
  • Interdiction de survol de l’espace aérien pour le président Evo Morales (source)
  • Illégalité du mouvement BDS (source)
  • Guerre au Mali (source)

transports & écologie

  • Aéroport Notre-Dame-Des-Landes (source)
  • Futures lignes TGV et LGV inutiles (source)
  • SNCF : suppression de 1400 emplois en 2016 (source)
  • Désinvestissement dans la SNCF (source)
  • Abandon du fret ferroviaire (source)
  • Hausse du tonnage des camions (source)
  • Davantage d’autocars sur les routes (source)
  • Privatisation des aéroports (source)
  • Renoncement à la fermeture de Fessenheim (source)
  • Réduction de 25% des aides au maintien dans l’agriculture biologique (source)
  • Élevage : à la botte de la FNSEA (source)
  • Ajournement du rapport de l’ADEME (pdf ici) sur une France 100% renouvelable (source)
  • Industrialisation de l’agriculture (source)
  • Retrait de l’écotaxe (source)
  • À peine née, baisse de l’indemnité kilométrique vélo (IKV) (source)
  • Silence sur les extensions d’autorisation d’OGM (source)
  • Privatisation des barrages hydro électriques (source)
  • Mort de Rémi Fraisse à Sivens (source)

éducation, culture

  • Retour sur l’engagement à sanctuariser le budget de la Culture (source)
  • Loi Fioraso (LRU 2) Universités à vendre (source)
  • pastille rouge Mise en place chaotique et inégalitaire des TAP en primaire (source)
  • pastille rouge Le MEN enterre le Logiciel Libre et « vend » les élèves à Microsoft pour 13 M€ (source)
  • Réforme du collège :
    • Autonomie pour 20% des horaires disciplinaires (source)
    • Mise en concurrence des établissements (source)
    • Baisse des moyens (source)
    • Suppression du Latin, du Grec et des classes bilangues européennes (source)

divers

  • pastille rouge Suppression de la publicité dans les programmes jeunesse : Enterrée (source)
  • Loi ALUR vidée de sa substance (source 1) (source 2)
  • Hollande satisfait du résultat du 1er tour des élections régionales (source)
  • Désistement et appel à voter pour la droite (source)
  • Renoncement au vote des étrangers (Source)
  • Thevenoud, Cahuzac, Kader Arif
  • Appels à la délation (fraude fiscale) (source)
  • Projet de créer une loi sur le secret des affaires (source)
  • 3 recours à l’article 49.3 en un an (source)
  • Budget Sécurité sociale : suspension des votes à l’Assemblée (source)
  • Des enfants en zone d’attente aéroportuaire (source)
  • pastille rouge Comptes de campagne : Contrôles pendant 6 mois au lieu de 12 (source)
  • pastille rouge Maintien de la Cour de Justice de la République (source)
  • pastille rouge Préparation d’une « Alliance », sans PCF ni EELV (source)
  • pastille rouge Marchandisation du sang ; interdiction pour l’ESF de fabriquer du plasma thérapeutique (source 1) (source 2)
  • pastille rouge Le Drian : Cumul des fonctions de ministre et de président de région (source)
";s:7:"dateiso";s:15:"20151222_182014";}s:15:"20151220_171845";a:7:{s:5:"title";s:65:"Capitalisme de prédation : le chantage comme mode de gouvernance";s:4:"link";s:84:"https://reflets.info/capitalisme-de-predation-le-chantage-comme-mode-de-gouvernance/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33631";s:7:"pubDate";s:31:"Sun, 20 Dec 2015 16:18:45 +0000";s:11:"description";s:445:"Depuis 2008, le monde de l’économie réelle est plongé dans une situation inextricable, aux contours inquiétants. Cette situation est appelée « crise ». Les pays moteurs de croissance et leurs institutions financières affirment vouloir endiguer une cascade de phénomènes — potentiellement systémiques — pouvant écrouler le système économique mondialisé. Sans succès. La machine est grippée : les […]";s:7:"content";s:16088:"

cac40

Depuis 2008, le monde de l’économie réelle est plongé dans une situation inextricable, aux contours inquiétants. Cette situation est appelée « crise ». Les pays moteurs de croissance et leurs institutions financières affirment vouloir endiguer une cascade de phénomènes — potentiellement systémiques — pouvant écrouler le système économique mondialisé. Sans succès. La machine est grippée : les méthodes de relance sont contreproductives. Pourtant, la finance continue à très bien se porter. Le « petit monde » de l’économie libérale ne va pas du tout mal.
La gouvernance économique actuelle continue donc d’étrangler la majorité des populations des pays développés. La volonté des gouvernants est-elle véritablement de permettre un redressement économique tendant vers le plein emploi, un amoindrissement des inégalités, ou bien de maintenir le modèle actuel à tout prix ?

Statu-quo du modèle

Le capitalisme moderne et mondialisé, mis en place depuis une vingtaine d’années en grande partie par le biais de l’OMC, du FMI et de la Banque mondiale, est basé sur quelques principes simples, déclarés — par ceux qui l’ont mis en en place — comme incontournables. Le but affiché est « d’améliorer l’efficacité économique », donc d’accroitre les richesses, et par là même, le confort et la protection des populations. Ces grands principes ont été renouvelés à chaque round de l’OMC au cours des années 1990 : baisse des barrières douanières, dérégulations du plus grand nombre de secteurs de production, privatisation des entreprises d’Etat ou des services publics considérés comme non rentables, dérégulation financière, avec pour conséquence l’abolition des cadres de protections bancaires et la permission implicite de constitutions de monopoles.
Ce modèle économique, basé sur le laisser-faire, la libre circulation des capitaux et l’auto-régulation des marchés, a mené au retrait des Etats en tant qu’arbitres et acteurs majeurs de la gouvernance économique, puis par ricochet, sociale, et finalement, politique. Ce modèle n’est libéral que sur le droit international des entreprises et de la finance mondialisée. Il n’offre des libertés qu’aux flux financiers, aux multinationales, et au final, aux possesseurs de capitaux, à l’échelle d’une planète.
Si des réglementations sont mises en place — au sein de l’Union européenne par exemple — elles ne peuvent pour autant, en aucune manière, aller contre les grands principes établis du modèle libéral en question : la libre-concurrence, la liberté de circulation des capitaux, et l’interdiction d’ingérence des Etats au sein de ces phénomènes. Le modèle économique actuel — libéral et mondialisé — est donc dans une sorte de statu-quo, un consensus entre les grandes puissances, maintenu tel qu’il est, à l’aide des institutions supra-nationales que sont le FMI, l’OMC (et son tribunal), la Banque mondiale, et par effets de bord, avec l’ONU et ses diverses émanations.

Du libéralisme mondialisé au capitalisme de prédation planétaire

Ce modèle libéral et mondialisé mis en place depuis le milieu des années 90 a atteint son apogée en 2007. Les économies développées tournaient à plein à régime, les USA en tête, poussées par le développement des pays émergents, la Chine en premier. Mais cette apogée [particulièrement au sein des sociétés occidentales] n’était pas causée par le simple développement de l’économie réelle, de la production, et du simple accroissement des échanges de biens et services. Ce pic dans la mondialisation était avant tout soutenu par le crédit bancaire. Via des produits financiers complexes, opaques, et vendus dans des proportions jusque là inconnues.
La crise des « Subprimes », déclenchée par des banques Etatsuniennes s’est répandue sur la planète financière, puis bancaire, avec pour conséquence la volatilisation de milliers de milliards de dollars virtuels, entièrement créés par la sphère des marchés financiers. La chute inédite d’un des fleurons des « méta-banques », Lehman Brothers, a fait craindre un effet domino, aussitôt contré par des décisions politiques concertées… de renflouements des groupes financiers au bord du gouffre… par l’argent des Etats, donc de l’argent public.

Le système libéral produit des « règles » qu’il ne suit plus quand il atteint ses propres limites : les fleurons privés de ce système privatisent les bénéfices au détriment des salariés, mais acceptent l’argent public pour les sauver de la banqueroute, dès qu’ils l’estiment nécessaire. Privatisation des bénéfices, collectivisation des pertes.

Malgré 7 années de croissance économique presque nulle, voire de périodes de récessions pour certains Etats, des millions de personnes mises au chômage, les entreprises géantes de la finance internationale, les marchés financiers et leurs fonds d’investissements se portent toujours très bien aujourd’hui. L’économie réelle, elle, est atone, si l’on se positionne uniquement du côté des petite et des moyennes entreprises (non mondialisées), des artisans, et des salariés.

La réalité est pourtant toute autre que celle analysée par les experts de l’économie libérale, puisqu’en réalité, le capitalisme de prédation s’est développé de façon massive, et pratique ce qu’il sait faire le mieux : le chantage.

Engranger le maximum de bénéfices puis faire du chantage en prétextant la crise

Sans pompe à crédit très forte, le système capitaliste libéralisé — particulièrement depuis 2008 — s’écroule. Les grandes puissances qui l’activent le savent très bien, d’où la mise en place de politiques monétaires accommodantes et « non-conventionnelles » via leurs banques centrales : les quantitative easing, (« assouplissement monétaire »). En langage clair : des lignes de crédits colossales aux banques à des taux proches de zéro en échange d’obligations d’Etat. Les Etats-Unis ont ainsi injecté près de 6000 milliards de dollars depuis 2008, le Japon fait de même depuis les années 2000, et la Banque Centrale européenne suit le mouvement depuis près d’un an.

Ces politiques maintiennent la finance internationales à flots, mais incite à la spéculation et n’oblige en rien à relancer le secteur privé par des prêts à l’investissement ou à la consommation. Si les banques et les investisseurs craignent d’investir, l’argent à beau couler à flots, mieux vaut placer ces emprunts à taux préférentiels dans des produits financiers très rentables et basés sur la spéculation. Ce qu’ils font.

Les multinationales étendent leur business sur des secteurs hautement rentables, le plus souvent monopolistiques (ou par ententes sur  les prix entre « concurrents ») vendus sur la planète entière et adossés à d’autres, purement financiers. Filiales, paradis fiscaux, optimisation et évasion fiscale, multi-activités monopolistiques, les « géantes » sont en pleine forme. Mais comme les finances des Etats, elles, se portent mal — puisque les rentrées fiscales sont faibles de par le ralentissement de l’économie réelle — ainsi que les citoyens qui les constituent, il est alors intéressant pour ces entreprises mondialisée de venir pratiquer un chantage très utile et récurent : l’abaissement des protections sociales. Pour quelles raisons affichées ? Préserver des emplois entièrement conditionnés à un phénomène : la compétitivité.

La maximisation des profits est au cœur du système du capitalisme de prédation. L’objectif avéré et permanent des acteurs de ce système n’est rien d’autre que celui d’abaisser les coûts, produire et vendre le plus possible en augmentant les marges bénéficiaires afin d’offrir les dividendes les plus élevés à leurs actionnaires. A n’importe quel prix : la fin justifie les moyens.

L’économie capitaliste, nationale, elle, a besoin en permanence d’accroitre la richesse globale produite pour maintenir ses dépenses publiques et les différentes protections sociales des habitants qui constituent les Etats. Cette économie voit donc les profits du secteur privé mondialisé augmenter, et les rentrées fiscales étatiques, baisser.

Ce phénomène, en réalité ne gêne absolument pas le capitalisme de prédation, ni les dirigeants politiques du capitalisme national, au contraire. Le cas de l’usine Smart et son référendum interne pour changer le droit du travail est à ce titre très parlant :

smart-referndum

Le groupe à la tête de cette usine demande à ses salariés d’accepter de modifier leur contrat de travail afin de travailler plus d’heures sans augmentation de salaire et perdre des acquis sociaux issus de la réduction du temps de travail (jours de RTT). L’entreprise prédatrice Daimler contourne la représentation syndicale — et la loi du pays qui l’accueille — en effectuant un référendum interne, avec la menace de délocaliser l’usine dans un pays de l’Est si les employés n’acceptaient pas cette nouvelle règle de la durée de travail.

Les nombreux soutiens du système libéral mondialisé défendent le chantage de la multinationale, comme à leur habitude, par le principe de la compétitivité, et l’obligation de rentabilité que doit avoir Daimler. Le seul problème avec cette approche, est que Daimler est ultra-bénéficiaire en 2015 :

daimler

Daimler était aussi ultra-bénéficiaire en 2014 :

daimler-2014

La classe dirigeante des prédateurs

Les discours des dirigeants politiques, économiques et médiatiques sur la nécessité de créer de l’emploi, de faire baisser le chômage ne sont là que pour une seule chose : laisser croire que la paupérisation des populations par la faiblesse de l’économie réelle serait de leur ressort et les préoccuperaient. La réalité est toute autre, puisque ces dirigeants ont parfaitement vérifié — de façon plutôt stupéfiante — depuis 2008, qu’il était parfaitement possible de continuer sur la même voie, sans aucun problème particulier pour les maîtres du système, les marchés financiers et leurs soldats, les multinationales. Les salaires des grands patrons français et de leurs cadres continuent d’augmenter de façon indécente, les ténors des médias continuent de parader [sur les écrans les ondes et les pages des journaux] et s’engraissent de leurs analyses bien huilées : cette « crise », entretenue, gérée, est du pain béni pour eux tous, qui continuent de s’enrichir et augmentent leur confort.

Les modèles monopolistiques prédateurs sont en pleine expansion : médias possédés à plus de 80% par quelques grands patrons du CAC 40, système de réservations hôtelière en ligne entre les mains d’une seul entreprise, VTC, énergie, manuels scolaires, gestion de l’eau, des autoroutes, médicaments, grande distribution, télécommunications, tous engrangent des bénéfices massifs en évitant soigneusement de se blesser mutuellement — quand ce pourrait être le cas — et pratiquent allègrement la prédation économique.

Les dirigeants des structures privées de prédations sortent des mêmes écoles et proviennent des mêmes milieux socio-économiques que les élites politiques, élites vite recasées chez leurs amis du privé quand elles perdent des élections ou un poste dans la « fonction publique ». Les prédateurs s’échangent leurs cartes de visite, fréquentent les mêmes hôtels et restaurants de luxe, cachent leurs économies dans les mêmes paradis fiscaux et partagent les mêmes bénéfices. En espèces sonnantes et trébuchantes ou en avantages et privilèges, quand la discrétion le nécessite pour éviter les rares attaques sur les conflits d’intérêts ou le détournement de bien sociaux qui peuvent parfois survenir.

Il est ainsi très difficile de croire que ces politiques et règles économiques libérales ont été créées en dépit du bon sens, qu’elles seraient le fruit d’erreurs d’analyses de la part des dirigeants. Elles sont au contraire une méthode parfaite pour mettre en coupe la planète et maintenir ainsi les populations dans une situation de vassalité permanente. Les prédateurs ont compris qu’entretenir la crainte, la peur, et exercer le chantage fonctionnait parfaitement pour leur permettre de continuer à exercer ce qu’ils savent mieux le faire : la prédation.

 

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Machine de LorenzVous revenez de trois semaines de congés dans la ceinture de Kuiper. Vacances bien méritées, cela va sans dire. Mais là-bas, outre le fait que vous avez du vous cailler fichtrement les meules, la troigé ne passe pas très bien. Niveau actualités, vous êtes donc en session de rattrapage. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’entre les élections régionales qui poudroient, l’état d’urgence qui flamboie, et la COP21 qui merdoie, l’actualité récente est plutôt chargée. Il est un sujet qui revient régulièrement dans des articles de presse ici ou là. Difficile d’accès pour le profane, assez mal comprise de la plupart des journalistes, la cryptographie est associée de manière quasiment systématique à son usage, réel ou supposé, par les terroristes ou les criminels.

Entre les années 90 et le début des années 2000, la progressive démocratisation de l’ordinateur personnel, le développement du réseau Internet et du commerce électronique, ont naturellement créé un appel d’air pour une cryptographie civile plus libre. Elle était auparavant l’apanage des militaires. Aux États-unis et jusqu’au milieu des années 2000, les partisans de cette cryptographie libérée et le gouvernement se sont affrontés, notamment sur le terrain juridique. Même si les libertés civiles ont été évoquées, c’est principalement l’argument économique qui a prévalu. Les restrictions sur l’utilisation de la cryptographie et son exportation hors USA ont été en grande partie levées. En France, la Loi de Confiance sur l’Économie Numérique a rendu légale l’utilisation de la cryptographie en 2004. Les révélations de Snowden en 2013 ont ensuite déplacé le débat du terrain économique à celui de la vie privée. De ce fait, on pensait la cryptographie relativement protégée des tentations politiques de reprendre ce qui avait été concédé. Bien que l’on ait eu de temps en temps un petit rototo anti-chiffrement, les Crypto Wars semblaient globalement gagnées.

Diabolisation

Depuis les attentats de janvier 2015, on a vu de régulières déclarations d’officiels remettant en question les technologies de cryptographie (ou de « cryptage », comme d’aucuns se plaisent à l’appeler). De la part des services de renseignement, des forces de l’ordre, ou de certains magistrats, ce n’est guère surprenant. Un email de Robert S. Litt (un juriste de la communauté du renseignement US), fuité en août 2015, illustre assez bien cette stratégie opportuniste : « bien que l’environnement législatif soit vraiment hostile aujourd’hui, cela pourrait changer dans le cas d’une attaque terroriste ou d’un événement criminel où l’on pourrait démontrer que le chiffrement a gêné les autorités« . Ça vous rappelle quelque chose ? Ce qui ne laisse pas d’étonner, ce sont les nombreux articles de presse qui relayent ces communiqués sans distanciation. Certains journalistes font preuve d’une franche hostilité envers la cryptographie.

En général, ceux-là sont d’ailleurs à peu près contre tout ce qui touche de près ou de loin à Internet, « zone de non droit« , et exploitent sans retenue tout élément permettant d’alimenter leur biais de confirmation. Mais parmi tous les autres – et c’est heureusement la majorité, je crois – rares sont ceux qui disposent d’un recul suffisant sur les questions techniques en général et la cryptographie en particulier. Trop d’entre eux relayent encore, sans trop se poser de questions, les déclarations officielles qui la diabolisent avec plus ou moins de finesse. La pression monte et beaucoup sont ceux qui, parmi les défenseurs des libertés, redoutent ainsi une nouvelle guerre de la crypto. Les terribles attaques de novembre ont encore amplifié le phénomène et à chaque nouveau papier qui paraît depuis un mois, où à chaque nouveau texte de loi annoncé, on se surprend à adresser des prières silencieuses à Saint Isidore.

Arguing

Le fait que les terroristes et autres criminels utilisent des moyens de chiffrement ne devrait pas nous surprendre. Il utilisent des véhicules, des crayons à papier, des talkies-walkies ou le téléphone. Mais personne n’a jamais songé à interdire l’une de ces technologies-là. Le chiffrement, si.

Pourtant, il ne permet pas aux terroristes de se cacher, pas plus que son absence ne les empêcheraient de communiquer discrètement. Au lieu d’essayer d’adapter les pratiques des forces de l’ordre à la technologie, on fait l’inverse. Comme le dit Mike McDonnell, ancien patron de la NSA :

Technology will advance, and you can’t stop it. Learn how to deal with it.

Mais du côté des officiels et du politique, qu’il s’agisse de la France, des États-Unis ou du Royaume-Uni, c’est quasiment toujours la même rengaine. La vie privée est, selon ceux-là, un privilège individuel, là où la sécurité est une garantie collective. Impossible donc d’améliorer la seconde sans tailler allègrement dans la première. Comme nous vivons une époque dangereuse, vous serez bien sympa de vous la jouer un peu moins égoïste. Après tout, vous n’avez pas grand chose à cacher. Et puis on ne regardera pas, c’est promis. Alors qu’avec toute votre vie privée partout, là, on va être bien emmerdés pour attraper les méchants qui se planquent dans les coins les plus sombres de la cryptographie.

Phillip Rogaway, dans un excellent papier, The Moral Character of Cryptographic Work, résume bien cette rhétorique et son élément clé, la peur : « peur du crime, peur de perdre la protection de vos parents, et même peur du noir« . Du FUD, quoi. Il contredit, à juste titre, l’idée que la vie privée serait un bien individuel quand il s’agit avant tout d’un bien social. Il conteste également la dichotomie entre vie privée et sécurité dans la mesure où, je cite, « la vie privée améliore autant la sécurité qu’elle ne se frotte à elle ». La surveillance est, elle, « un instrument de pouvoir » :

Bien qu’elle n’ait rien de nouveau, les changements technologiques ont donné aux gouvernements et grandes entreprises une capacité sans précédent d’observer les communications et les déplacements de chacun. (…) La surveillance tendra à rendre les gens uniformes, conformes et sans profondeur. Elle contrecarrera ou inversera le progrès social. Dans un monde où l’on est constamment observé, il n’y a de place ni pour l’exploration personnelle, ni pour la remise en question des normes sociales. (…) La cryptographie offre au moins un peu d’espoir. Grâce à elle, on peut se créer un espace hors de portée du pouvoir.

À la base de la cryptographie, on trouve tout un tas de petits éléments mathématiques, les primitives cryptographiques, qui sont combinés pour constituer des systèmes cryptographiques plus complexes. Ce sont ces derniers qui permettent de chiffrer, signer ou vérifier des fichiers, des messages ou des échanges. Ces systèmes cryptographiques sont à leur tour intégrés dans des systèmes et applications informatiques ayant des vocations très variées, mais qui s’appuient tous sur les mêmes primitives et systèmes cryptographiques. On ne peut fragiliser ces composants élémentaires sans dégrader la sécurité de tous les systèmes qui les utilisent. Cela a pris un bon bout de temps, mais même les plus anti-crypto semblent finalement avoir percuté que la cryptographie, c’est tout ou rien. On ne peut pas ordonner qu’elle se mette, d’un coup de baguette législative magique, à fonctionner dans certains cas et pas dans d’autres. Les différentes variantes de portes dérobées cryptographiques, qui visent à donner aux états des sortes de « super-clés » permettant de déchiffrer ce qu’ils veulent, sont inapplicables et posent plus de problèmes qu’elles n’en résolvent, pour peu qu’elle soient souhaitables. Pour ces différentes raisons, on peut donc supposer que la cryptographie en tant que telle ne sera pas remise en question, en tout cas pas frontalement.

Les Selfies et la cryptographie…

Si sur le plan mathématique et technique, il n’y a qu’une seule cryptographie, il est cependant possible d’effectuer une classification en tenant compte de ses finalités, comme le propose Arvind Narayanan. La crypto-for-security, d’une part, vise strictement à garantir la sécurité informatique. Elle protège par exemple les transactions bancaires, le trafic aérien, les cartes de paiement, l’e-commerce ou Facebook. Elle ne pose guère de problèmes.

La crypto-for-privacy, si elle vise également à plus de sécurité, a une portée beaucoup plus large, sur des aspects sociaux et politiques notamment. Elle permet de résister aux régimes autoritaires et, dans les régimes démocratiques, autorise plus de transparence en contribuant au fonctionnement d’organisations comme Wikileaks ou en aidant les journalistes à protéger leurs sources. C’est elle qui nous permet d’échanger idées, opinions et selfies dans une relative intimité. Alors que de plus en plus d’activités sont transférées en ligne, c’est cette crypto-for-privacy qui protége d’une surveillance envahissante, accorde (ou pourrait accorder) une vie privée à peu près équivalente à celle dont nous jouissons dans le monde réel. C’est elle qui permet de contourner la censure. En résumé, elle équilibre les pouvoirs.

Les primitives et systèmes cryptographiques sont selon toute probabilité à l’abri du législateur. Mais ce dernier pourrait tout à fait, particulièrement en cas d’accord transnational, contraindre la cryptographie et freiner son développement en visant certaines finalités particulières relatives à la vie privée. À voir la pression qui s’accentue de jour en jour sur les fournisseurs de services, la place de plus en plus grande que prend le sujet dans les médias, cela nous pend sous les narines. Bien sûr, ces mesures seraient contournées par les plus habiles techniquement. Elles seraient en revanche tout à fait opérantes sur la masse.

La guerre de la crypto n’aura sans doute pas lieu. Celle de la vie privée, rien n’est moins sûr.

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Pour comprendre comment les journalistes peuvent — depuis des décennies — conforter les pouvoirs en place et permettre ainsi la continuation du système politique, économique, le documentaire « Les nouveaux chiens de garde » est indispensable. Chacun peut le visionner pour se faire une idée.

Au quotidien, dans des médias (de service public dans cet exemple), l’asservissement des journalistes au personnel politique perdure, comme ce matin, lors de l’émission « Interactiv » sur France Inter dans laquelle était invité Nicolas Sarkozy. (L’ensemble de l’émission peut être écouté sur le site de la radio).

L’ancien chef de l’Etat était interrogé par un auditeur qui voulait savoir s’il ne se sentait pas un peu responsable du chaos actuel en Libye, et au delà, suite à sa décision de bombarder ce pays. La réponse de Nicolas Sarkozy est stupéfiante, puisque celui-ci explique que « Kadhafi était un dictateur cruel et inhumain qui avait déclaré… en 2006…qu’il ferait couler des rivières de sang ». Extrait.

L’ancien président continue en justifiant ensuite l’intervention libyenne de … 2011, sur cette base. Sauf qu’en 2007, soit un an après les déclarations de Kadhafi que Sarkozy condamne — et prend pour prétexte à sa décision de bombarder le pays du dictateur — il reçoit le « dictateur cruel et inhumain » en grandes pompes à l’Elysée.

Autour de la table, il y a Bernard Guetta, Patrick Cohen et Thomas Legrand. Deux sont des journalistes politiques. L’un est spécialisé en géopolitique. Aucun d’entre eux ne relève l’énormité émise par Sarkozy. Aucun de ces journalistes ne demande à Sarkozy pourquoi, si en 2006 Kadhafi était un dictateur atroce qu’il fallait détruire, ce même Sarkozy fera de Kadhafi son grand ami, un an plus tard.

Les journalistes ont une grande part de responsabilité dans la monté des populismes avec ce types de pratiques. Ils détruisent le journalisme, son indépendance supposée, et démontrent par là-même leur asservissement aux puissants.

Ce matin, c’est un nouveau coup de boutoir qui a été donné à l’équilibre des pouvoirs, avec en prime, une aide massive aux populistes.

Ne remercions pas Patrick Cohen, Bernard Guetta et Thomas Legrand, ces valets des politiques qui jouent « à faire les journalistes ».

";s:7:"dateiso";s:15:"20151209_104726";}s:15:"20151208_200805";a:7:{s:5:"title";s:60:"Marion Maréchal-Le Pen : une certaine idée de la politique";s:4:"link";s:78:"https://reflets.info/marion-marechal-le-pen-une-certaine-idee-de-la-politique/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33597";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 08 Dec 2015 19:08:05 +0000";s:11:"description";s:366:"Sans commentaires… [édit du 9/12 à 11H19, suite à certains commentaires : Attention cette vidéo date de 2010, et elle est juste amusante (selon l’auteur du billet) de par la réaction de la candidate, à l’époque. Cette vidéo a donc fait rire l’auteur, vous n’êtes pas obligé de faire de même. C’est une archive qui […]";s:7:"content";s:997:"

Sans commentaires…

[édit du 9/12 à 11H19, suite à certains commentaires : Attention cette vidéo date de 2010, et elle est juste amusante (selon l’auteur du billet) de par la réaction de la candidate, à l’époque. Cette vidéo a donc fait rire l’auteur, vous n’êtes pas obligé de faire de même. C’est une archive qui montre quelque chose de quelqu’un, une candidate politique, et chacun peut en tirer la leçon qu’il veut… ou pas. Bisous à tous :-)]

P.S : Le smiley est un moyen moderne de démontrer que l’auteur est content et s’amuse. Il est un artifice journalistique indispensable à l’attention des masses qui ne sauraient pas toujours bien ce que signifient les documents publiés. Il y a des clowns à Reflets. C’est aussi ça, le gonzo-journalisme.

";s:7:"dateiso";s:15:"20151208_200805";}s:15:"20151208_094154";a:7:{s:5:"title";s:65:"Fin de la société de consommation : le FN, un passage obligé ?";s:4:"link";s:79:"https://reflets.info/fin-de-la-societe-de-consommation-le-fn-un-passage-oblige/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33579";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 08 Dec 2015 08:41:54 +0000";s:11:"description";s:363:"Il y a différentes manières d’analyser le résultat du premier tour des élections régionales de 2015. La première consiste à appliquer le filtre du 20ème siècle qui estime que la montée des partis populistes est causée par de mauvaises politiques des partis de gouvernement et une peur d’une partie de la population. Ces peurs sont […]";s:7:"content";s:11744:"

conso-bonheurIl y a différentes manières d’analyser le résultat du premier tour des élections régionales de 2015.
La première consiste à appliquer le filtre du 20ème siècle qui estime que la montée des partis populistes est causée par de mauvaises politiques des partis de gouvernement et une peur d’une partie de la population. Ces peurs sont toujours les mêmes : la peur de l’étranger, de l’insécurité, du chômage, etc. L’autre analyse, plus large, basée sur la prise en compte des grandes mutations du XXIème siècle ne mène pas du tout aux mêmes constats. Ni aux mêmes réponses politiques. Pourquoi ? Parce que la société de consommation est devenue le seul ciment qui lie les habitants des pays riches, et qu’elle arrive à sa fin.

Un monde qui mute

La principale différence entre l’élection présidentielle de 2002 et les régionales de 2015 réside dans des phénomènes très importants qui forment une mutation de société majeure. Cette mutation n’est absolument pas prise en compte par les représentants politiques, qui continuent à appliquer des vieilles méthodes, et répondent aux problèmes avec des discours caduques.

En 2002, la Chine rentrait tout juste dans l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et n’avait pas encore modifié massivement la donne économique mondiale. Le réseau Internet était un outil sympathique pour les jeunes et les passionnés, moins de 20% de la population française y avait accès. Le monde commençait à subir quelques coups de boutoir, avec les attentats du World Trade Center, l’éclatement de la bulle Internet, mais les fondements de la société des 30 glorieuses étaient encore bien ancrés : croissance économique, production industrielle, protection sociale, et surtout, consommation. La seconde guerre d’Irak avec l’engrenage pervers sur les conflits inter-religieux au Moyen-Orient n’avait pas encore eu lieu.

La société moderne occidentale est assise sur un concept central qui détermine l’ensemble de ses équilibres et de sa capacité à maintenir ses fondamentaux. Ce concept est la consommation. La consommation est depuis les années 50, et surtout les années 80 en France, le ciment collectif, politique des nations développées. C’est par elle que tous les progrès ont pu se réaliser : amélioration de la santé et de l’espérance de vie, facilité de déplacement, progrès du confort quotidien des masses, amélioration des communications, etc…

La France est une société de consommation. Ce qui donne de « l’espoir » à la plupart de ses habitants (et que les responsables politiques promettent toujours) est cette « chose » : la consommation. Tout est d’ailleurs organisé autour de ce concept, au point que les publicités télévisuelles sont le programme principal des chaînes, entrecoupé par quelques émissions ou journaux, et non l’inverse. Le marketing est devenu une « science » et la capacité de la population à sortir du cycle argent-achat-contentement-argent-achat-contentement (boucle) est excessivement basse.

Malgré des changements radicaux dans le système économique et social survenus depuis 2008, la consommation reste le seul projet individuel et collectif qui réunit les habitants des pays développés.

Métro/voiture-boulot-TV/Facebook-Twitter-dodo

Quand un pays habitué à fonctionner — massivement depuis plus de 30 ans — par et pour la consommation à outrance, se retrouve en forte perte de vitesse économique, ce sont les fondations mêmes du système qui vacillent. En 2015, la société de consommation n’est pas arrêtée, loin de là, et les Français continuent à consommer. Mais moins bien. Avec plus de difficultés, et pour une partie grandissante de la population — ayant subi de plein fouet la libéralisation financière des 15 dernières années — en en étant plus ou moins écarté.

Les 5 millionsde chômeurs, les 2,4 millions de RSA, les 500 000 intérimaires, les millions de précaires, les 20 millions de Français qui ne payent pas d’impôts sur le revenu parce qu’ils ne gagnent pas assez, doivent faire en permanence des choix cornéliens : assurer le minimum vital et se priver de la consommation du « contentement », ou… des deux, au moins partiellement.

Alors que tous les fondamentaux économiques ont muté, avec des gouvernements qui ont décidé de suivre le mouvement libéral et mondialisé qui veut que les investissements publics doivent se réduire au profit de la financiarisation de tous les pans de l’économie menant à la maximisation des profits, la population est incitée à continuer à fonctionner de la même manière qu’au siècle dernier.

Métro ou voiture, boulot ou chômage, télévision couplée aux réseaux sociaux (les RS : équivalent du café du coin, en moins perturbateur pour le système politique), et dodo. Recommencer le lendemain, jusqu’aux deux jours de repos, pour les plus favorisés.

Cette boucle un peu infernale n’a pas posé problème durant plusieurs décennies, puisqu’en échange de cet « effort », le consommateur français pouvait… consommer. Partir en vacances 2 ou 3 semaines, et sans être très fortuné, pouvoir même voyager à l’étranger. Se « vider la tête » devant la TV était — et est toujours — la règle, mais auparavant, les produits proposés à l’achat dans le poste pouvaient être achetés, dès le lendemain. Ce n’est plus le cas, pour une grande part des téléspectateurs. La frustration et le décalage entre réalité vécue et rêve en 16/9 inaccessible devient perturbante.

La société de consommation se meurt

La population ne sait pas toujours ce qui est en jeu, mais le sent, et réagit, avec le seul outil qu’elle pense avoir : le vote. L’émotionnel dirige en premier lieu les personnes qui n’ont plus de repères, se sentent perdus, sur la brèche, en danger. Celles qui n’envisagent le monde qu’à travers le bruit de fond du spectacle en boucle du marketing télévisuel.

Il est désormais établi que la crise de 2008 n’était pas simplement une crise financière qui aurait basculé en crise des liquidités bancaire puis en crise de la dette souveraine. Le monde a basculé, et les fondements de la société de consommation sont en train de s’écrouler. Sachant que ceux qui tentent de maintenir — à haut niveau politique ou économique — cette société de consommation, sont les mêmes qui la pillent et accentuent ses injustices dans une sorte de dernier sursaut.

La participation de la Chine au système capitaliste mondialisé —  fulgurante  — l’a menée, malgré son organisation politique autoritaire, à muter vers une société de consommation, équivalente à celles des nations développées. La Chine est en grande difficulté aujourd’hui. Economiquement, socialement, « l’atelier du monde » subit lui aussi les conséquences de la financiarisation, du chaos boursier mondial et des limites de l’économie dérégulée. Les injections de liquidités du gouvernement chinois, comme celles des Etats-unis entre 2008 et 2014, de la Banque Centrale européenne depuis janvier dernier, si elles calment temporairement le chaos en cours, ne permettent pas de retrouver la fluidité des échanges et la croissance économique attendue. Le moteur de l’économie mondiale est en train de caler. Le principe de la société de consommation avec.

L’hypertrophie politique comme réponse au malaise ?

Le modèle occidental de la consommation de masse, en cours d’écroulement, révèle — de manière stupéfiante — sa propre vacuité. L’espace de réunion entre les individus constituant la société n’étant désormais plus rien d’autre qu’une succession d’images commentées à l’infini, ou de commentaires énervés du spectacle télé par réseaux sociaux interposés — devenus désormais objets de frustration et non plus de fascination — la majorité des téléspectateurs-consommateurs français cherchent à savoir comment ils pourraient recouvrer les anciennes sensations de tranquillité et de contentement.

Les politiques en place, qui ont alterné depuis 30 ans, leur tiennent les mêmes discours (le plus souvent vérifiés comme mensongers), tentent de leur faire croire qu’en continuant dans le même sens, les choses reviendront en ordre. En résumé : chacun pourra de nouveau se « vider la tête » devant son poste, et acheter les objets et services qui créent le contentement.

Sauf que cela ne surviendra pas. Et chacun ou presque le sait. Ne reste alors qu’une voie dans l’esprit des Français, celle du vote. Le vote de la frustration, du rejet, de la croyance aux forces nationales, de la création d’ennemis intérieurs, du retour aux fondamentaux de l’ancien monde : celui où la promesse de s’enrichir pour participer à la grande compétition est réelle, où les bons citoyens travailleurs étaient gagnants et pouvaient profiter de leur dur labeur.

Les valeurs de perpétuation de la société de consommation sont massivement contenues dans le discours du Front National. Le Front National ne parle que de ça à ses électeurs. Avec des boucs émissaires sur les causes de la lente chute de cette société mythique, bien entendu : les politiques de gouvernement, l’Europe, l’euro, les grands patrons, les étrangers envahisseurs et les populations issues de l’immigration.

Quand un peuple a peur de perdre la seule chose qui le réunit, l’hypertrophie politique survient toujours. La réponse électorale est toujours la même, elle va vers ceux qui promettent de « tout changer » pour offrir un retour à une gloire passée. La seule chose intéressante, qui reste à vérifier pour 2017, est le taux d’abstention élevé : la moitié des électeurs inscrits (plus les 8% de non-inscrits) renvoient un message fort, celui de ne plus être preneurs du système en place.

La société de consommation se meurt, et quand elle coulera de façon plus profonde, par impossibilité chronique de continuer d’offrir conséquemment, ou parce quelle aura du mal à être alimentée, il sera certainement temps de chercher un autre système de gouvernance et surtout : de vivre ensemble.

Mener des troupeaux de moutons hypnotisés à l’abattoir ne demande pas beaucoup d’effort.

Arrêter d’être un mouton hypnotisé qui passe son temps à brouter l’herbe imposée par le berger et se dresser sur ses jambes pour vivre sa vie, est plus compliqué.

";s:7:"dateiso";s:15:"20151208_094154";}s:15:"20151207_160736";a:7:{s:5:"title";s:41:"Manuel Valls : bienvenu chez les Ch’tis";s:4:"link";s:58:"https://reflets.info/manuel-valls-bienvenu-chez-les-chtis/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33576";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 07 Dec 2015 15:07:36 +0000";s:11:"description";s:416:"François Hollande a probablement été élu à cause d’une anaphore qui restera dans les mémoires. Moi Président, je ne ferai pas ci ou ça -sous entendu, pas comme comme l’ancien, Nicolas Sarkozy, nous expliquait-il pendant le débat de l’entre-deux tours. C’était une belle déclaration d’intention. Mais qu’a-t-on découvert ? Un gouvernement de gauche, mené par […]";s:7:"content";s:4752:"

PS-BatmanFrançois Hollande a probablement été élu à cause d’une anaphore qui restera dans les mémoires. Moi Président, je ne ferai pas ci ou ça -sous entendu, pas comme comme l’ancien, Nicolas Sarkozy, nous expliquait-il pendant le débat de l’entre-deux tours. C’était une belle déclaration d’intention. Mais qu’a-t-on découvert ? Un gouvernement de gauche, mené par Manuel Valls, à peu près aussi petit et énervé que Nicolas Sarkozy, qui a mené une politique de droite. Ultra-libérale et sécuritaire. Sur certains point, une politique pire que celle qu’aurait menée Nicolas Sarkozy. Ce que confirment des SMS envoyés à des élus de gauche par des élus de droite pendant le vote de la Loi sur le renseignement : « nous n’aurions jamais pu faire passer quelque chose comme ça« . Eh oui, c’est usuel. Lorsque la droite est au pouvoir, le moindre projet de loi liberticide ou ultra-libéral provoque une montée au front de toute la gauche, Parti Socialiste compris. Lorsque la gauche est au pouvoir, le même type de projet ne provoque aucune réaction car le PS suit son gouvernement en mangeant son chapeau.

Manuel Valls a imposé un virage sécuritaire qui ne passe pas inaperçu. Arrivé à Matignon, il se cale rapidement dans le sillage de Nicolas Sarkozy. Mais les attentats de Paris vont lui donner un prétexte (il est peut-être de bonne foi, qui sait ?) pour accélérer et dépasser Nicolas Sarkozy. Il court derrière Marine Le Pen qui grimpe dans les sondages. Et parfois la dépasse puisqu’elle s’est plusieurs fois opposée à des mesures sécuritaires comme la Loi sur le Renseignement.

Bienvenue chez les Ch’tis Manuel… On se tutoie, on est camarades, hein ? Oui, Manuel, bienvenu chez les Ch’tis, ils ont mis une grande baffe au gouvernement en votant à plus de 40% pour le Front National. Passons sur le fait qu’ils se tirent une balle dans le pied. Revenons à toi. Tu as été stupide. Oui stupide, parce que tu as été incapable de tirer les leçons du passé. Et cette leçon avait été appliquée à ton adversaire Nicolas Sarkozy. Tu ne peux pas dire que tu ne savais pas.

En 2012, Nicolas Sarkozy a perdu, outre l’excellente anaphore de François Hollande, parce qu’il avait opéré un virage à l’extrême droite, suivant ainsi les conseils de son aberrant conseiller occulte Patrick Buisson. Or depuis toujours Jean-Marie Le Pen répète que les Français préfèrent l’original à la copie. Et c’est sans doute la seule chose sur laquelle il ait raison.

Oui Manuel, François, vous avez répété la même erreur. Vous avez cru que vous pourriez récupérer les gens qui avaient l’intention de voter Marine Le Pen en faisant des propositions qui sont les siennes, comme la déchéance de nationalité. Votre tournant ultra-libéral si rapide après l’élection présidentielle, votre tournant sécuritaire, ont détourné des urnes votre électorat naturel. En revanche, les votants Front National continuent de voter pour leurs champions qui n’ont pas encore eu le privilège de décevoir leur électorat.

Vous vous êtes tirés une balle dans le pied. Au delà, vous avez rendu politiquement apatrides des milliers (centaines de milliers?) d’électeurs. Ils ne voteront pas à droite car ils sont à gauche. Ils ne voteront pas à gauche de la gauche car ils lisent aisément ce qui se cache derrière. Ils ne voteront plus et/ou vous feront défaut. Mais le pire, c’est ce que vous avez construit.

Vous avez créé un environnement juridique qui permettra à Marine Le Pen lorsqu’elle accédera au pouvoir, de mettre en place cet Etat policier dont elle rêve. Merci pour la future modification de la constitution, merci pour la Loi sur le renseignement. Merci pour tout camarades. On ne pouvait pas faire pire. Vous êtes des champions.

";s:7:"dateiso";s:15:"20151207_160736";}s:15:"20151204_123047";a:7:{s:5:"title";s:40:"Eric Mettout : un journaliste en colère";s:4:"link";s:59:"https://reflets.info/eric-mettout-un-journaliste-en-colere/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33523";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 04 Dec 2015 11:30:47 +0000";s:11:"description";s:414:"La petite polémique entre Eric Mettout, rédacteur en chef de l’Express.fr et les « légions de l’Internet libre« , comme il les définit, n’est pas aussi inintéressante qu’elle le paraît. Elle donne à voir une facette du journalisme qui laisse songeur. La presse s’enferre depuis plus de 25 ans dans une crise qui s’éternise mais surtout, qui […]";s:7:"content";s:17990:"

300La petite polémique entre Eric Mettout, rédacteur en chef de l’Express.fr et les « légions de l’Internet libre« , comme il les définit, n’est pas aussi inintéressante qu’elle le paraît. Elle donne à voir une facette du journalisme qui laisse songeur. La presse s’enferre depuis plus de 25 ans dans une crise qui s’éternise mais surtout, qui s’aggrave. Nous avions évoqué ce sujet dans une rubrique ad hoc. Le lectorat a fondu, les recettes aussi. A grand coups de « nouvelles formules », de publicités façon arbre de Noël, de hausse des prix au numéro, la presse tente de surmonter ces problèmes en évitant de se remettre en question. Les sujets abordés sont-ils intéressants ? Les lecteurs sont-ils autre chose que des prospects ou des consommateurs ? Les journalistes sont-ils compétents ? Sont-ils légitimes sur leurs sujets ? Doit-on faire appel à une tripotée de contrats à durée déterminée et à des pigistes précaires, plutôt qu’à des CDI qui auront le temps de s’approprier un sujet sur 10 ans ? Doit-on fermer le service de doc « parce qu’il y a Internet » ? Doit-on chercher à tout prix une rentabilité à deux chiffres lorsque l’on est une entreprise de presse ? Doit-on offrir des tablettes avec les abonnements ? Doit-on privilégier des flux d’agences (à peine bâtonnés) pour remplir le site, histoire de donner l’impression de suivre l’actualité en temps réel ? Doit-on payer une photo pour le site 1 euro, parce que bon… Mais aussi… Doit-on envoyer paître les lecteurs mécontents d’un contenu publié, surtout lorsqu’ils ne sont pas des cas isolés, mais qu’ils sont… légion ?

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Eric Mettout est un journaliste en colère. Comment ? Des hordes de barbus se permettent de contester une tribune de l’une de ses consoeurs publiée sur L’Express.fr ? Ni une ni deux, il prend la plume et invective ces « légions de l’Internet libre » qui « se servent des mêmes armes que leurs homologues moins recommandables et ont les mêmes travers« . Leurs homologues étant tout de même les hordes « climatosceptiques, sectaires, conspirationnistes, dieudonnistes, religieuses, automobilistes, antisémites, ultra-sionistes, islamistes, islamophobes, homophobes, veggies ou politiquement extrémistes, de gauche mais surtout de droite« . Pas moins. Ça leur fera plaisir d’être comparés à des antisémites, des homophobes et tant d’autres personnes peu recommandables.

Foncer dans le mur en klaxonnant…

Quand une ou deux personnes s’offusquent de ce que l’on écrit, quant elle partent en mode troll sans aucune argumentation précise, on peut les envoyer paître. Ou les ignorer. Mais quand une foultitude de personnes faisant référence sur un sujet vous disent : « tu t’es trompé »…, il est préférable de s’arrêter avant d’avoir l’air, au choix, ridicule ou agressif. Problème d’ego vieux comme le monde, les gens préfèrent généralement continuer de s’enfoncer plutôt que de reconnaître leurs erreurs.

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Sur cette histoire de terroristes de l’état islamique (Daesh) qui « n’existeraient pas » sans Internet, il y a quand même pas mal de gens dont le bagage technique et l’expérience d’Internet sont stratosphériquement supérieurs à ceux de Christine Kerdellant ou d’Eric Mettout qui ont prévenu : cette article est une daube (©Guillermito).

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Une alerte qui aurait dû, assez logiquement mener soit au silence, soit à un article mettant en question cette tribune (oui, ici nous faisons ce genre de choses). L’inverse s’est produit. Eric Mettout a soutenu les dires de sa collègue, qui sont, mais je n’y reviendrai pas trop, erronés techniquement (Bitcoin ou Telegram par exemple) et qui contredisent une étude ayant désormais pignon sur rue.

Mais pas seulement, il s’est lancé dans une diatribe surréaliste contre ceux qui mettaient en doute les écrits de sa collègue. Et une diatribe pas très sympa comme nous l’avons vu, lorsqu’il les compare à des antisémites, des islamistes ou des homophobes…

Si à 40 ans t’as pas eu un procès à cause d’un journaliste de Newbiz, t’as raté ta vie

L’auteure de l’article incriminé est Christine Kerdellant, qui se présente comme fondatrice d’un magazine aujourd’hui disparu, Newbiz. Il se trouve que j’ai de la mémoire et que je me souviens qu’à l’époque, Newbiz employait au moins un journaliste aux méthodes plus que douteuses. Un certain Stéphane Barge à qui je dois plus de deux ans d’emmerdes.

Pour Christine Kerdellant, comme Stéphane Barge ou Eric Mettout, le Net, c’est « Le Web », et probablement, accessoirement, un supermarché, le creuset de la « nouvelle économie », des start-up inventives, un repère de monstres. Et pas grand chose d’autre.

Parce que dans un univers sans foi ni loi, comme celui que défendent les plus radicaux de tes amis, ce n’est pas l’intelligence qui gagne, mais la force, le fric, le mensonge, l’intox et la démagogie. Et aujourd’hui, entre gafa et manif pour tous, le Web, hélas! c’est beaucoup ça.

Alors, lorsque les Internets sont un peu envahis par les GAFA, par les islamistes, on s’énerve. Un mot devant l’autre dans un article enflammé, et voilà que les gens de l’organisation état islamique n’existeraient pas sans Internet. C’est oublier un peu vite, tout enfant de dix ans le comprend pourtant, que ces gens là égorgent, pillent, tuent, délirent, dans un monde très réel. Et que même sans Internet, ils continueraient de le faire.

Ils ne font pas des cyber-morts via Telegram, ils font des vrais morts, avec de vraies armes et de vrais discours sectaires. Les combattants de cette organisation, ce sont entre 20.000 et 200.000 personnes, selon les estimations que l’on veut retenir. Principalement « locales ». Quant au combattants étrangers venus d’occident, ils seraient 3.000. Ou plus. Car en fait, à défaut de journalistes sur place (à part des otages) il n’y a pas grand monde pour dire ce qui se passe vraiment dans cette région.

Sur les 700 Français qui ont rejoint l’organisation terroriste, combien d’auto-radicalisés sur Internet, cette théorie chère au gouvernement français qui évite de se poser les bonnes questions ? Combien radicalisés au contact d’autres radicalisés ? Détails sans doute que tout cela, pour l’Express. Oui, pour l’Express, parce qu’un édito, cela engage toute la rédaction. C’est un peu le principe…

La cyber-guerre, ça fait des cyber-morts

La cyber-guerre (et ses cyber-morts)… Eric Mettout et Christine Kerdellant ne pouvaient pas faire l’impasse sur ce FUD de première bourre et très ancien. Il a été inventé par l’armée américaine circa 1996/1997 pour obtenir de gros budgets juteux.

tv5monde-mettoutEt pourtant, Eric Mettout… Le cyber-terrorisme est un fantasme. D’une part, l’attaque de TV5 Monde n’est pas, sauf preuve avérée, une attaque de Daesh. D’autre part, la seule réelle opération de cyber-terrorisme ayant eu un vague succès concerne l’Iran, lorsque Stuxnet a permis d’atteindre les centrifugeuses d’une centrale nucléaire. Et encore, via une clef USB, pas via Internet. Bilan de cette opération de cyber-terrorisme ? Zéro mort.

Parler de hack, de piratage, de cyber-guerre, de cyber-terrorisme est toujours un terrain miné pour un journaliste. Ce qui défie l’imagination sur ce terrain est par nature non public. Non partagé. Ce ne sont pas les DDoS de quelques Anonymous, ce ne sont pas les piratages de LulzSec, ce ne sont pas des modifications de pages d’accueil. Comment parler de ce que l’on ne peut pas voir, de ce qui n’est jamais partagé par leurs auteurs ? Dur métier que celui de reporter de cyber-guerre…

La Loi, rien que la Loi

Internet, n’en déplaise à Eric Mettout ou à Christine Kerdellant, n’est qu’une photocopie du monde « réel ». Le réseau n’invente rien. Pour toute situation bien réelle, ou « numérique », il existe un texte. Parfois même, les textes sont plus durs pour une situation équivalente, dans le monde numérique. Paradoxal, mais c’est la réalité.

 


Christophe Barbier : « Ça se régule aussi… par rmc

Nous, les légionnaires dinosaures, on est un peu fatigués de le répéter depuis 1996 : il est inutile de légiférer en permanence à propos d’Internet. Ce réseau n’est pas un lieu où le droit ne s’applique pas. Et utiliser Internet pour commettre un délit ne doit pas systématiquement être perçu comme une circonstance aggravante. Nous ne sommes pas des libertariens, comme le dit Eric Mettout. Bien au contraire. Nous pensons que la liberté d’expression, dans les limites de la loi, du contrat social qui nous unit, doit s’appliquer avec la même force sur Internet que dans la vie, nous pensons que le droit au pseudonymat et au respect de notre vie privée doivent être aussi légitimes sur Internet que dans la vie réelle. Pseudonymat qui est une pratique courante dans la presse ou l’écriture de livres (Journalistes du Canard Enchaîné qui ont un nom de plume par exemple, ou Emile Ajar).

Le droit à la vie privée sur Internet, c’est aussi, par exemple, ne pas voir révélées ici ou ailleurs les trois adresses mail des trois clients d’un sexshop en ligne ayant travaillé à l’Express. Et c’est très bien comme ça.

Sur écoute

onu-collin-powelPenser que les terroristes (au sens large) sont plus dangereux aujourd’hui qu’hier en raison de leur usage d’Internet dénote une perception assez floue de ce que les Etats ont mis en place en matière de surveillance des réseaux. Il y a bien les powerpoint moches d’Edward Snowden, qui ont alerté les journalistes. Ils ont compris plus ou moins précisément que « la NSA surveille tout » et que « c’est grave ». Mais encore ? Ben, c’est un peu tout. C’est déjà beaucoup.

La portée des écoutes, la puissance des outils mis en place reste un concept flou pour Eric Mettout et Christine Kerdellant. Sans quoi ils se féliciteraient que les terroristes utilisent un réseau sous TCP/IP.

La période est guerrière. Les discours se tendent. Nous allons assister à un mauvais remake des années Bush. Attendons-nous à lire des articles qui soutiennent les dérives sécuritaires gouvernementales, les volontés de surveillance généralisée. Soyons prêts à recevoir des charges violentes lorsque l’on dénoncera ces dérives. Tout cela, nous l’avons déjà vécu. Daesh n’existerait pas sans Internet, comme Saddam Hussein avait des armes de destruction massive (et même du yellowcake), ce qui avait été prouvé à l’ONU par Colin Powell. C’est dire si c’était vrai…

caze

 

";s:7:"dateiso";s:15:"20151204_123047";}s:15:"20151204_105413";a:7:{s:5:"title";s:44:"Quand on n’aime pas Libervia et le darknet";s:4:"link";s:69:"https://reflets.info/chez-thales-on-naime-pas-libervia-et-le-darknet/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33541";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 04 Dec 2015 09:54:13 +0000";s:11:"description";s:354:"On le sait, les charges contre le logiciel libre sont régulières. Les charges contre le chiffrement le sont tout autant et le sont encore plus depuis que quelques organes de presse s’emparent du sujet sous un prisme un peu déformé, soit par ignorance soit par calcul, qu’il soit politique ou commercial. Chez Reflets, nous avons […]";s:7:"content";s:3610:"

sarcasmOn le sait, les charges contre le logiciel libre sont régulières. Les charges contre le chiffrement le sont tout autant et le sont encore plus depuis que quelques organes de presse s’emparent du sujet sous un prisme un peu déformé, soit par ignorance soit par calcul, qu’il soit politique ou commercial.

Chez Reflets, nous avons une tripotée d’ « amis » de longue date, particulièrement dans le monde de la surveillance électronique et de l’armement (c’est souvent en fait les mêmes). Et quand sur un article assez anodin sur un logiciel libre, Libervia, on voit apparaître un curieux commentaire comme celui-ci :

« Bien joué ! En plus d’être beau et communautaire, grâce à ce beau projet, la criminalité (terrorisme, enclave mafieuse, trafic en tout genre) va bénéficier d’un nouveau service sécurisé. Bien joué les gars. Avec le darknet c’est un beau programme.

Trop fort ! »

… Juste par curiosité, comme ça, on procède à un petite vérification. Pourquoi ? Parce que c’est souvent drôle et ça vient souvent de chez la même bande de grands comiques.

Et une fois de plus, bingo !

tropfort-thales

Si chez ces entreprises on pouvait s’occuper de refourguer ses boites noires et ses missiles à des régimes peu recommandables ou à alimenter son fond de commerce en sollicitant les politiques pour qu’ils s’arment contre l’ensemble de la population… au lieu de venir troller les contributeurs du libre qui offrent de leur temps pour produire des outils de communication libres, nous lui en saurions gré.

Fin de la récré du trolldi, vous pouvez vous remettre à troller dans les intertubes.

";s:7:"dateiso";s:15:"20151204_105413";}s:15:"20151204_023633";a:7:{s:5:"title";s:35:"Le salon de la mort vous salit bien";s:4:"link";s:57:"https://reflets.info/le-salon-de-la-mort-vous-salit-bien/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33471";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 04 Dec 2015 01:36:33 +0000";s:11:"description";s:440:"Milipol a ouvert ses portes, comme si de rien n’était, quatre jours après le 13 novembre. Tout était sous contrôle, les « mesures de sécurité » avaient été bien entendu « renforcées » pour « assurer aux exposants et visiteurs […] les plus hauts standards de sécurité et de sûreté ». Inutile de faire les présentations de cette grande foire biennale […]";s:7:"content";s:10958:"

kalash-2013-bis

Milipol a ouvert ses portes, comme si de rien n’était, quatre jours après le 13 novembre. Tout était sous contrôle, les « mesures de sécurité » avaient été bien entendu « renforcées » pour « assurer aux exposants et visiteurs […] les plus hauts standards de sécurité et de sûreté ».

kalash-2013Inutile de faire les présentations de cette grande foire biennale des armes de guerre et des panoplies policières, qui partage les festivités avec l’État du Qatar une fois sur deux à Doha. Une chose est certaine, en cette année 2015, grande première : un stand qui faisait partie du décor n’était pas présent au parc des expositions de Villepinte. Celui de Concern Kalashnikov, le consortium russe qui commercialise le fameux fusil mitrailleur AK-47. Quelques jours après une magnifique démo grandeur nature dans les rues de Paris, ce stand aurait eu de la gueule, comme en 2013 ou lors des précédentes éditions. Pas possible de savoir si ceci explique cela, en tous cas la société russe n’est pas référencée dans le catalogue des exposants diffusé cette année (les photos datent donc d’il y a deux ans).

Les armes à feu à Milipol, faut dire que ça reste une valeur sûre mais un brin folklorique. On a quand même eu l’occasion d’aller rendre visite à un autre fabricant de flingues qui tâchent, Verney-Caron, à la différence qu’il a su se diversifier. L’inventeur du flashball – pardon, on préfère parler de « lanceur de balles de défense » (LBD), nuance oblige puisqu’il s’agit d’armes « à létalité atténuée » – était là pour présenter sa grande nouveauté. flashballSans doute l’effet Cop21: la petite baballe ressemble aujourd’hui à une mini balle de tennis, de couleur verte pomme (les modèles précédents étaient noirs beurk). Mais rassurez-vous, le projectile continuera de pouvoir blesser et éborgner les sauvageons avec la même efficacité. Un représentant est fier de souligner qu’à l’impact, « ça fera toujours aussi mal [sic], mais ça laissera moins de traces ». Tout baigne.

La mode des drones de surveillance est toujours très vivace à Milipol, même si cette fois des start-up sont venues vendre leurs « solutions » pour détecter et détruire des petits objets volants qui constitueraient des menaces pour des sites sensibles ou stratégiques – les drones aperçus autour des centrales nucléaires ces derniers mois y sont sans doute pour quelque chose.

aerocougar

Pour sortir du lot, les ingénieurs fous de l’aéronautique commencent à voir plus grand. Comme cette petite boite franco-américaine basée à Toulon, Aero Surveillance. Elle a adapté un de ses engins, un mini-hélico de 40 kg, pour pouvoir embarquer des lanceurs Cougar de grenades lacrymogènes. Le maintien de l’ordre, mais vu du ciel. Pour cette belle contribution à rétablir la tranquillité publique dans nos belles cités menacées par les hordes barbares des ennemis de l’intérieur, Aero Surveillance s’est rapproché d’un professionnel de la grenade offensive : le groupe Lacroix, qui exploite déjà depuis longtemps le filon des grenades assourdissantes ou de désencerclement, armes de guerre urbaine qui ont mutilé des centaines de manifestants.

Les derniers « tests » de ce drone lacrymo ont été bouclés juste avant le salon. Cette exclusivité mondiale n’a pas échappé à Milipol News, la feuille de choux quotidienne distribuée dans les travées de la foire, qui a osé qualifier ce jouet de « premier drone armé français ». Trop modeste, le PDG de la boîte, Philippe Roy, n’a pas apprécié ce compliment. Aux visiteurs qui venaient sur son stand admirer cette curiosité, il a préféré présenter son invention comme un « drone de défense et de protection ». La belle blague. Il parait que cet arsenal a tout de même « intéressé de nombreux visiteurs de pays étrangers, y compris des professionnels israéliens toujours à l’affût de solution sécuritaires innovantes » (dixit la propagande de Milipol). C’est bien là l’essentiel.

sherpa

Sans doute pour saluer l’instauration de l’état d’urgence, les « solutions anti-émeutes » ont soigné leur communication. Renault Trucks présentait ainsi son dernier bijou, le Sherpa APC, un blindé de dix tonnes capable d’«évoluer aussi bien en tout terrain grâce à une très haute garde au sol qu’en environnement urbain ». Dommage: le modèle dernier cri, équipé d’une échelle d’assaut géante, était invisible sur le stand du ministère de l’Intérieur. « En raison de la situation actuelle, proclamait une discrète affiche, ce véhicule n’a pas pu être exposé » (cf photo ci-dessus). Milipol News tenait ainsi ses lecteurs en haleine: « Le Sherpa du GIGN n’est pas sous les sunlights, il est dans un garage, prêt à intervenir ». Du matos « doté d’une protection héritée du monde militaire, et dont on sait aujourd’hui [qu’il] n’a rien d’un luxe face à la puissance de feu affichée par les terroristes ».

viseo

On ne va pas y passer des heures non plus, à propager la bonne parole sécuritaire. Ah si quand même, un dernier pour la route : Iris Viséo, un véhicule de surveillance et de pacification des villes qui devrait faire fureur dans les polices municipales. « Le meilleur  compromis que l’on puisse trouver entre l’homme à pied ou à cheval et le véhicule classique », dixit un des managers de cette boite bien de chez nous. Le truc a même gagné le dernier concours Lépine européen. Lui aussi est bon pour le climat – tout électrique, blindé de batteries au plomb —, sa cabine télescopique peut culminer à 3,50 m et résister à un vent de 130 km/h. On attend avec impatience des tests grandeur nature, in situ, pour estimer le nombre de manifestants, cagoulés ou pas, dont il faudra disposer pour lui faire mordre la poussière.

Finalement, on aurait même pu se tromper d’endroit en arrivant à Villepinte pour aller jouer aux petits soldats à Milipol. Comme on peut le voir sur l’image ci-dessous, le hall 1 était occupé par un autre salon qui assurait le service après vente.

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";s:7:"dateiso";s:15:"20151204_023633";}s:15:"20151203_162619";a:7:{s:5:"title";s:53:"La Maison du Libre à Brest cherche un local : help !";s:4:"link";s:70:"https://reflets.info/la-maison-du-libre-a-brest-cherche-un-local-help/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33516";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 03 Dec 2015 15:26:19 +0000";s:11:"description";s:439:"C’est une association qui accueille plein de projets « libres » (ainsi que d’autres associations). La Maison du Libre à Brest est malheureusement en manque de local suite à un reboot, conséquence de plein de problèmes survenus dans l’intégration au sein d’un projet collectif nommé « les Fabriques du Ponant ». Pas grave, seulement, maintenant il leur faut un […]";s:7:"content";s:1885:"

mdl

C’est une association qui accueille plein de projets « libres » (ainsi que d’autres associations). La Maison du Libre à Brest est malheureusement en manque de local suite à un reboot, conséquence de plein de problèmes survenus dans l’intégration au sein d’un projet collectif nommé « les Fabriques du Ponant ».

Pas grave, seulement, maintenant il leur faut un local aux gens de la MDL.

Alors, si vous faites partie des légions de l’Internet libre, ou simplement que vous soutenez ces même légions, que vous n’appréciez pas les éructations de @Mettout de l’Express plus que ça, et que vous avez des plans pour un local à Brest, il est temps de faire œuvre de bienfaisance…

Sinon, vous pouvez toujours relayer ce message.

Mais attention : sachez que tout ce que vous relayez peut-être retenu contre vous.

P.S : Open Path View, c’est chez eux.

L’équipe de Reflets

";s:7:"dateiso";s:15:"20151203_162619";}s:15:"20151203_162227";a:7:{s:5:"title";s:72:"Vers un état d’urgence permanent et l’interconnexion des fichiers ?";s:4:"link";s:85:"https://reflets.info/vers-un-etat-durgence-permanent-et-linterconnexion-des-fichiers/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33514";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 03 Dec 2015 15:22:27 +0000";s:11:"description";s:389:"Une dépêche AFP est tombée évoquant un projet de loi pour permettre un état d’urgence à durée illimitée. On ne parlerait plus de 3, ni même de 6 mois, mais d’un état d’urgence permanent, jusqu’à ce que « ça aille mieux ». Et si le terrorisme, c’est comme la reprise économique, c’est pas demain la veille. Mais […]";s:7:"content";s:3650:"

etat d'urgenceUne dépêche AFP est tombée évoquant un projet de loi pour permettre un état d’urgence à durée illimitée. On ne parlerait plus de 3, ni même de 6 mois, mais d’un état d’urgence permanent, jusqu’à ce que « ça aille mieux ». Et si le terrorisme, c’est comme la reprise économique, c’est pas demain la veille.

Mais voilà… en découvrant ce matin « l’autre » projet, celui d’interconnecter tous les fichiers informatiques des différentes administrations, on se dit que c’est relativement cohérent cet état d’urgence permanent. Car une fois interconnectés ces fichiers, ils le resteront, état d’urgence terminé ou pas… Donc autant que l’état d’urgence devienne la norme non ?

Que reste t-il maintenant à trouver pour la prochaine salve ? On pourrait peut-être faire comme les américains pour NIPRNet et SIPRNet en ouvrant l’accès à ces données à des centaines de milliers de personnes plus ou moins apparentées à une administration ?

Quoi la CNIL ?

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";s:7:"dateiso";s:15:"20151203_162227";}s:15:"20151202_194452";a:7:{s:5:"title";s:52:"Logiciel libre : Libervia (Salut à Toi) est sorti !";s:4:"link";s:67:"https://reflets.info/logiciel-libre-libervia-salut-a-toi-est-sorti/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33497";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 02 Dec 2015 18:44:52 +0000";s:11:"description";s:380:"Reflets avait déjà parlé de ce développement à ses débuts, et promis d’en faire de nouveau la promotion une fois celui-ci plus abouti. C’est le cas aujourd’hui. [Communiqué] Nous sommes heureux d’annoncer la sortie de Libervia (Salut à Toi) 0.6.0. Libervia est un « couteau suisse de la communication », un outil libre et décentralisé […]";s:7:"content";s:3353:"

campagne_androidReflets avait déjà parlé de ce développement à ses débuts, et promis d’en faire de nouveau la promotion une fois celui-ci plus abouti. C’est le cas aujourd’hui.

[Communiqué]

Nous sommes heureux d’annoncer la sortie de Libervia (Salut à Toi) 0.6.0.

Libervia est un « couteau suisse de la communication », un outil libre et décentralisé permettant de partager publiquement ou de façon privée des messages, des fichiers, des articles de blog, de microblog, etc.

Le projet a de nombreuses fonctionnalités allant du chiffrement de bout en bout aux jeux, et peut également servir de base pour créer de nouveaux réseaux. C’est aussi un projet éthique, géré par une association loi 1901, suivant un « contrat social », utilisant exclusivement des logiciels libres, militant pour la décentralisation, et fermement opposé à la publicité.

Cette version a vu un très gros travail sur le système de blogs : Libervia offre un moteur de blog décentralisé, accessible à des groupes restreints ou de l’extérieur, et entièrement basé sur le protocole standard et ouvert « XMPP ». L’utilisation de ce standard permet de communiquer avec d’autres projets comme Movim ou Jappix, créant ainsi un grand réseau libre.

Le partage de fichiers en pair à pair (P2P) a aussi été grandement amélioré grâce au protocole « Jingle », ouvrant la voie pour de futures applications comme la visioconférence.

L’annonce officielle est disponible sur le blog suivant (basé sur Libervia) : https://libervia.org/blog/salut-a-toi

Une campagne de financement participatif est en cours pour faire une version de bureau (une étape déjà franchie), et une version Android. Cette campagne étant très proche de la fin, c’est le moment de nous soutenir ! site officiel : http://salut-a-toi.org démo : https://libervia.org campagne de financement : https://www.arizuka.com/fr/projects/libervia

N’hésitez pas à nous contacter (http://salut-a-toi.org/community.html)

L’équipe « Salut à Toi »

";s:7:"dateiso";s:15:"20151202_194452";}s:15:"20151202_190206";a:7:{s:5:"title";s:66:"@Mettout, vous devriez quand même accepter d’écouter un peu…";s:4:"link";s:78:"https://reflets.info/mettout-vous-devriez-quand-meme-accepter-decouter-un-peu/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33473";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 02 Dec 2015 18:02:06 +0000";s:11:"description";s:394:"Le propre d’une corporation est d’être corporatiste et donc de se serrer les coudes. C’est naturel, c’est humain. Il est par contre parfois un peu malsain d’en venir à défendre ses collègues, sa corporation, au delà du raisonnable, jusqu’à proférer des contre-vérités. Réponse à Eric Mettout, journaliste parti en guerre — et un peu en […]";s:7:"content";s:12801:"

Guy-FawkesLe propre d’une corporation est d’être corporatiste et donc de se serrer les coudes. C’est naturel, c’est humain. Il est par contre parfois un peu malsain d’en venir à défendre ses collègues, sa corporation, au delà du raisonnable, jusqu’à proférer des contre-vérités. Réponse à Eric Mettout, journaliste parti en guerre — et un peu en cacahuète — contre les « légions de l’Internet libre ». [billet de blog, non corrigé par mes pairs, tant pis pour les amoureux des belles lettres]

Cher Eric, j’ai attentivement lu ton billet de blog intitulé « Les légions de l’Internet libre » et je suis un peu désappointé. En effet, rien de concret, de sourcé, de vérifiable ne vient appuyer ton discours — puisqu’il n’y a rien d’autre que du discours dans ton billet, disons-le — censé défendre l’édito de ta consœur nommé « Daech est une créature de l’ère Internet » (édito auquel Bluetouff a déjà répondu). C’est fort dommage, surtout pour des journalistes.

Reprenons depuis le début. Et tentons de nous mettre d’accord. Tranquillement. Ou pas.

Quand un journaliste veut s’emparer d’un sujet qu’il ne maîtrise pas…

L’édito dont tu prends la défense est absolument déplorable, pour une raison simple : il est un empilement de poncifs et enfile des perles à propos d’Internet, le web, et tout cet univers fort complexe, touffu et fabriqué par des millions de personnes depuis des décennies.

Je m’explique : un journaliste, s’il est un simple « surfeur du web » (expression très 90’s qui pourrait se marier avec les « autoroutes de l’information » de Bill Gates), n’a qu’une vision d’Internet très réduite. Ce qui est bien normal, puisqu’il n’est pas du tout spécialiste, ou féru du domaine.

Décrire Internet depuis l’extérieur, sans le pratiquer intensément durant de longues années, sans y rencontrer ceux qui le font, le modifient, le protègent, est un exercice périlleux pour un journaliste qui veut en parler.

Pour enfiler la métaphore, c’est un peu comme quelqu’un qui n’aurait aucune notion d’histoire, lirait Mein Kampf et voudrait soudainement se mettre à expliquer comment les livres, l’écriture, l’imprimerie et les idées peuvent devenir un très grand danger pour l’humanité. Sans discuter avec aucun historien ou politologue.

La personne en question aurait raison en apparence dans son discours : les livres ça peut être dangereux, les idées aussi, et l’imprimerie une technologie fortement déstabilisatrice, parce que permettant toutes les propagandes. C’est vrai Eric. Mais ce serait un peu réducteur, non ? Et c’est bien là que nous arrivons à Internet, cette imprimerie très moderne…

Internet est Internet parce qu’il est sans contrôle, décentralisé et doit rester neutre

Ce serait un peu long ici même, de te retranscrire toute l’histoire du net, cher Eric, mais il faut que tu saches que ce réseau de réseaux est ce qu’il est, te permet de faire ce que tu fais parce qu’il n’est pas centralisé. Il n’a donc pas de « chef ».

Il n’y a pas d’autorité centrale avec Internet. Et le concept de neutralité du net, qui a déjà une quinzaine d’années est assez important pour une raison simple, puisque sans neutralité du réseau, tu te retrouverais avec plein d’Internet différents les uns des autres, et que fonction d’où, comment, avec quel appareil, quel FAI, que montant payé pour ton accès, tu n’aurais jamais le même Internet. Ce serait dommage, parce que les pauvres, par exemple, auraient leur Internet, bien moins rapide que l’Internet des riches, et puis les communications des puissants auraient des priorités, et tu serais obligé d’attendre, et plein d’autres choses étranges t’arriveraient, au bon vouloir des telco et des décisions de leurs gouvernements…

Mais peut-être es-tu un ardent défenseur de cette conception de la liberté basée sur la discrimination et l’inégalité de fait, par l’argent ou la condition ?

Daech, ce scélérat qui ose utiliser des codes secrets !

Tout le départ de cette histoire vient de ce fameux édito grotesque de ta consœur. Les djihadistes utilisent plein de trucs pas net sur le net. Au point qu’on lit qu’il y a un « Dark Web », et toutes ces choses que le lecteur peu averti prend pour argent comptant : alors comme ça il y aurait des coins sombres dans le réseau ? Naaaan, c’est dingue Eric ! Un scoop : si tu ne veux pas qu’on voit ta tronche en voiture, tu peux faire fumer tes vitres. Ah, zut, ça va être interdit. Mais mieux : tu peux rencontrer des gens dans des endroits où il n’y a :

Dans ces endroits obscurs (ton arrière cuisine, un bois, une carrière, une usine désaffecté, le salon de ta mémé partie en cure), les gens se disent des trucs sans que personne ne soit au courant. Ils peuvent même y préparer des attentats. Que faut-il faire ? Interdire les coins sombres ?

Plus sérieusement : les communications chiffrées, les protocoles d’accès à des services « invisibles », les techniques d’anonymisation, tout ce travail formidable qui a été réalisé sur le réseau pour permettre de préserver autant que possible la vie privée des personnes, sont aussi importants que ton droit à la confidentialité des correspondances, à la vie privée et à la propriété privée. Accepterais-tu de vivre dans une société où l’Etat pourrait ouvrir ton courrier, déclencher une caméra pour regarder ce que tu fais chez toi à tout moment, ou pouvoir écouter tout ce que tu dis, tout le temps ?

Le système politique où ces droits élémentaires (confidentialité, vie privée etc…) étaient annihilés est connu, c’est l’Union Soviétique. l’Express serait donc devenu un repère de staliniens qui voudraient centraliser Internet, le contrôler, lui ôter tout caractère de confidentialité, sous prétexte que des djihadistes l’utilisent ? Il va falloir nous expliquer ça…

La légion d’Internet n’existe pas plus qu’un Daech généré par l’ère Internet

Lors de la seconde guerre mondiale, les Américains avaient trouvé un truc (que tu dois connaître) pour passer des messages vocaux qu’aucun ennemi ne pouvait déchiffrer : ils utilisaient la langue navajo. Comme personne d’autres que les Navajos ne parlaient navajo, et que l’ennemi n’avait pas de Navajos sous la main, c’était bien pratique. On appellait ça des code-talker. C’est un peu PGP avant l’heure, un truc chiffré, que tu ne déchiffres pas comme ça. Il y avait même un dico du code. Effrayant…

Il est pour autant certain que la seconde guerre n’a pas été gagnée grâce aux Navajos. Ni qu’Hitler a pu devenir le Führer et causer 6 millions de morts par déportation uniquement grâce à l’imprimerie. Ou à la radio (et un peu de cinéma-télévision). Même si tous ces éléments l’ont aidé.

Internet est quelque chose de puissant, c’est vrai. Comme la TV, ou la radio en ondes courtes. Pour peu qu’on sache comment il fonctionne. Pour autant Internet n’est pas autre chose qu’un outil de communication dont les êtres humains font ce qu’ils veulent. Mais il ne faudrait pas pour autant en venir à penser que communiquer est dangereux. Les « gentils » communiquent, et les « méchants « aussi. Daech est méchant et il communique. Il utilise des outils modernes de communication. Comme il utilise des moyens modernes pour se déplacer. Pour faire la guerre. Pour engranger de l’argent.

Donc, renvoyer aux lecteurs que Daech est une « créature de l’ère Internet », est une démarche intellectuelle très périlleuse. Totalement foireuse, en réalité.

Les républicains espagnols recrutaient des milliers de jeunes gens qui venaient les rejoindre pour lutter contre Franco : bizarrement, Internet n’était pas encore du tout au point. Les exemples de génocides, de mise en place de dictatures au cours du XXème siècle — tous sans Internet — sont légions.

Pourquoi donc avoir besoin de théoriser sur Internet pour expliquer la création de Daech ? Parce que toutes les autres raisons, politiques, géopolitiques, économiques sont plus difficiles à faire passer, du point de vue de la responsabilité des dirigeants des grandes « démocraties » ? L’intervention de Georges W. Bush de 2003 en Irak ne serait-elle pas un peu en cause ? Le suivisme français en Afghanistan, les atermoiements sur la Syrie, le soutien aux « rebelles » syriens financés par les alliés des pétromonarchies qui ont fini par constituer Daech ne seraient-ils pas de grosses pièces du puzzle, un peut trop gênantes ?

Un indice : sans Internet, les kalachnikov crépitent quand même, les égorgement font couler du sang, les revendications aussi. Un bon gros camescope, et des envois aux plus grandes rédactions, et tout le monde connaîtra la revendication au 20h. Le pétrole se transporte avec des camions pas avec Internet, et s’il n’y a pas d’Internet, tous les systèmes connus depuis la seconde guerre mondiale (et avant) pour échanger des informations et faire des transactions secrètes seront utilisés. Ben Laden en 2001 n’avait pas besoin d’Internet dans sa grotte pour être une super-star…

Je finis donc cette réponse à ton billet avec les « légions de l’Internet libre » — que tu dénonces — mais sans m’attarder, puisque c’est peut-être là le plus affligeant de l’affaire.

Il n’y a pas de « légions » sur Internet. Seulement des individus, les plus libres possibles, qui tentent, le plus souvent, de défendre leurs idées. Leurs convictions. Pas toujours celles que tu apprécies — ou celles que certains gouvernements apprécient dans le cas des « légions de l’Internet libre ». Et donc, il faut savoir que ceux qui luttent pour que la liberté de communiquer sans contrôle des Etats ou d’autres puissances, sont avant tout des gens de conviction. Qui connaissent… et aiment le réseau. Les légions en question, en y réfléchissant bien, sont en réalité des communautés. On appelle ça parfois des peuples aussi. Qui revendiquent leur droit à la liberté… et à l’expression.

C’est visiblement ça que vous n’aimez pas, toi et ta collègue de l’Express.

Et c’est peut-être bien ça, au fond, qui nous sépare. Certainement, en y pensant bien.

P.S : Pour le pseudonymat sur Internet, que vous détestez visiblement, toi et ta consœur, il serait intéressant de nous expliquer, à nous la « légion », pourquoi le pseudonymat est utilisé depuis le XIXème siècle par la profession des journalistes — ainsi que par les auteurs — sans que cela ne gêne personne ?

";s:7:"dateiso";s:15:"20151202_190206";}s:15:"20151201_230531";a:7:{s:5:"title";s:69:"Daech, les bitcoins, le dark ouèbe et l’Express… mais pourquoi ?";s:4:"link";s:80:"https://reflets.info/daech-les-bitcoins-le-dark-ouebe-et-lexpress-mais-pourquoi/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33448";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 01 Dec 2015 22:05:31 +0000";s:11:"description";s:465:"L’Express face aux « légions du web », avec un peu d’Internet dedans, c’est le petit psychodrame qui a animé aujourd’hui Twitter. Un article publié sur le site de l’Express a fait réagir, assez logiquement, pas mal de monde. L’article en question, signé Christine Kerdellant, est un inventaire à la Prévert d’approximations, pourtant éculées sur Internet, dans lequel l’auteur […]";s:7:"content";s:13461:"

darknet-image-735L’Express face aux « légions du web », avec un peu d’Internet dedans, c’est le petit psychodrame qui a animé aujourd’hui Twitter. Un article publié sur le site de l’Express a fait réagir, assez logiquement, pas mal de monde. L’article en question, signé Christine Kerdellant, est un inventaire à la Prévert d’approximations, pourtant éculées sur Internet, dans lequel l’auteur explique tout le bénéfice qu’en tire une organisation comme Daech, qualifiée de « créature de l’ère Internet ». Christine Kerdellant va jusqu’à affirmer que Daech n’existerait pas sans Internet.

Un article qui sonne comme une charge anti Internet pour certains, de trop évidentes vérités pour d’autres. Reste les faits. Et les faits ne font pas pencher la balance en faveur de cet article qui assène tout de même un bon nombre de contre-vérités, de clichés, le tout évidemment sans aucun élément factuel qui pourrait venir étayer les propos tenus.

« Les djihadistes de l’Etat islamique n’existeraient pas sans Internet. Ils utilisent le bitcoin, le crowdfunding, le cryptage de Telegram, Facebook et le dark web, le côté obscur de la toile, ces sites Internet qui échappent à l’indexation de Google. »

On a par exemple dans cette introduction une contre vérité, un amalgame malheureux, et un non sens.

La contre vérité : les djihadistes de l’Etat islamique existeraient sans Internet, comme avant eux ceux du Kosovo ou de Bosnie. Internet ne fait que rendre visible ce qui ne l’était pas si facilement.

Le malheureux amalgame : « ils utilisent bitcoin »… la belle affaire. L’auteur fait ici probablement référence à des transactions pseudo anonymes. Sauf que l’auteur se méprend sur la nature de Bitcoin. Les djihadistes utilisent aussi l’électricité, pourtant, on ne voit pas de médias s’en prendre à EDF. En outre Bitcoin n’est pas le FarWest dépeint dans cet article, et les transactions sont parfaitement traçables. Voici un article de Metronews sur la question que Christine Kerdellant aurait du lire, et voici sa version approfondie en anglais.

Le non sens : « le cryptage de Telegram, Facebook et le dark web », ici l’auteur doit vouloir parler de chiffrement (et non de cryptage). Le même chiffrement que l’on retrouve aujourd’hui sur beaucoup de sites web, SSL/TLS (du moins pour Facebook), et pour Telegram c’est un peu plus fumeux, mais certainement pas aussi sécurisé que ne se l’imagine l’Express. Telegram est fermé, il produit beaucoup trop de métadonnées pour isoler correctement le contexte, il s’utilise souvent sur des smartphones qui sont tout sauf sécurisés et il n’est évidemment pas exempt de failles. Bref à mélanger des choux avec des carottes, on en vient à dire un peu n’importe quoi.

Le contenu de l’article est du même cru, on apprend par exemple que les djihadistes auraient organisé les attentats sur Telegram. C’est d’ailleurs amusant car l’article du même site sur lequel link cette assertion parle bien de revendications mais pas d’organisation… et il y a une petite nuance technique qui fait sens à bien faire la distinction entre utiliser un réseau de communication public pour revendiquer un attentat, ou l’utiliser pour organiser un attentat. Dire que les djihadistes organisent des attentats sur Telegram, en l’absence d’élément factuel pour étayer cette affirmation, c’est …. n’importe quoi. Et c’est d’autant plus n’importe quoi que les enquêteurs ont mis en évidence l’utilisation de simples SMS non chiffrés pour se coordonner. Mais c’est tellement moins vendeur et anxiogène un banal SMS.

Passons sur le vocabulaire jamesbondesque qui fige le lecteur dans la cryptoterreur « Telegram permet d’envoyer à des groupes d’utilisateurs des messages écrits, des photos et des vidéos chiffrés de bout en bout, qui s’autodétruisent une fois lus ». Les terroristes s’envoient donc des messages qui s’autodétruisent… sont forts ces terroristes, ils font même péter les messages chiffrés.

Un bon article anxiogène sur Internet ne peut faire l’impasse sur le « dark web », le web sombre, le web aux couleurs de Daech.

« Ensuite, tout se passe sur le dark Web, le côté obscur de la Toile, ces sites Internet qui échappent à l’indexation de Google »

Ça fiche la trouille hein ? Un réseau qui échappe à l’indexation de Google. Mais comment kifon ? Personne n’empêche Google de venir indexer le « dark web ». Par contre dans le web pas dark si je ne veux pas que Google indexe mon site, je dis à ses robots de passer leur chemin, dans un petit fichier nommé robots.txt, placé à la racine de mon site, voici par exemple celui de l’Express.
… bref une fois de plus l’auteur parle manifestement de concepts qu’il ne maîtrise pas, c’est criant… objectivement criant. Rappelons que la vertu du Dark Net (et non du Dark Web) c’est d’être un réseau anonymisant. Pour les sites web, ceci a un effet bénéfique direct puisqu’on peut publier de manière anonyme, notamment en se passant d’un registar à qui l’on doit confier des données personnelles pour l’enregistrement d’un nom de domaine. Bref la réalité est bien moins fantasque que ce que l’article décrit.

Mais c’est un peu plus loin que l’article arrive à son paroxysme avec un scénario scadastrophe… car oui l’auteur cherche à parler de SCADA, mais là encore, il le fait n’importe comment et on aboutit sur une belle énormité : le hack du site d’une centrale nucléaire… ni plus ni moins.

« Le ministre des Finances britannique, George Osborne, a avoué qu’il craignait les cyberattaques mortelles: même si ce n’est pas à la portée du premier venu, il est possible de s’attaquer, via le Web, aux hôpitaux, à la gestion de l’air, de l’eau ou de l’électricité, voire aux centrales nucléaires, en « hackant » leurs sites, c’est-à-dire en pénétrant à l’intérieur des systèmes informatiques internes pour les dérégler. »

Outre le fait que Daech n’a probablement pas la capacité à mener une opération du type Aurora et encore moins du type Olympic Games, plus connue sous le nom du virus Stuxnet, qui attaquait originellement la centrale nucléaire iranienne de Natanz, ce n’est certainement pas en piratant en remote un site web qu’on peut arriver à attaquer des centrifugeuses… là on est carrément dans l’absurdité technique la plus totale.

L’Express aurait pu s’en tenir à un mauvais article, il serait vite passé aux oubliettes, ce n’est pas le premier mauvais article alarmiste sur cette « saloperie » qu’est Internet pour reprendre le qualificatif de Jacques Seguela.
Mais voilà que piqué au vif par les réactions des internautes, une seconde publication, signée Eric Mettout, fait écho à ce mauvais article.
Ambiance cour de récréation, il entend régler des comptes avec les « légions de l’Internet libre ». L’auteur n’aura peut-être pas remarqué le pléonasme dans son titre puisque pour faire officiellement partie d’Internet, un protocole doit faire l’objet d’au moins trois implémentations libres… oui c’est comme ça, Internet est libre, et heureusement parce que sinon il fonctionnerait beaucoup moins bien. Les « légions de l’Internet libre »… quel terme calamiteux.

Et il attaque fort Eric Mettout à qui je signale tout de suite que je ne suis pas du tout anonyme et qu’il n’aura pas grand mal à mettre un nom derrière mon pseudonyme :

« Le Web est un repaire de légions, question de viralité, d’immunité et d’anonymat, ces pères et mères de toutes les lâchetés, mensonges et manipulations. »

S’en suit une diatribe dont l’objet est de venir à la rescousse de Christine Kerdellant. Si cette solidarité est tout à son honneur, après ce que nous venons de voir ensemble, vous comprendrez qu’il est hasardeux de défendre toutes ces approximations qui confinent à la désinformation. Pourtant, Eric Mettout parvient à reformuler la problématique qui aurait mérité un bien meilleur traitement.

« sans Telegram, Facebook, les réseaux de financement participatifs ou le cryptage, le prétendu Etat islamiste n’existerait pas, en tous cas sous la forme qu’on lui connaît, qu’il ne serait ni aussi réactif, ni aussi riche, ni aussi puissant, ni aussi convaincant, ni aussi efficace. Ca se tient, et assez bien même. Au pire, ça se discute. Mais chez ces gens-là, Monsieur, on ne discute pas, on flingue. »

Expliqué comme ça pourquoi pas.. (mais par pitié … chiffrement… pas cryptage). Oui on peut discuter du fond, sauf que l’article n’aborde à aucun moment des questions de fond et se borne à expliquer avec une grande maladresse qu’Internet, c’est le danger.

 » à Christine surtout, mais à moi aussi, un peu, parce que j’ai « laissé passer ça » – de ne pas connaître le sujet (un classique) »

Démonstration est faite que le sujet n’est pas maîtrisé, je n’irai pas argumenter sur les remarques insultantes faites à l’Express, je ne les cautionne pas. Mais je ne peux m’empêcher de relever une incongruité de plus à la lecture de cette phrase :

« Notamment, mauvaise foi ou mauvaise vue, ils désapprennent à lire dès lors qu’on touche à la question ultra-sensible de la neutralité du Web et, plus largement, de sa responsabilité et d’une éventuelle réglementation adaptée. »

Que vient faire la neutralité du NET (et non du web… le web n’étant qu’un protocole comme le Net en compte par centaines) dans cette histoire ? On parle de confidentialité des échanges, d’anonymat, de l’utilisation d’un réseau public qui pourrait très bien être non chiffré puisque ce n’est qu’un support de communication au public, un outil de propagande dont l’objet est d’être bien visible pour pouvoir recruter.

L’article initial n’était donc pas brillant, c’est un fait… Mais sa justification, aussi inutile qu’indigne d’un grand média comme l’Express, c’est un cyber suicide.

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Le consensus scientifique asséné par le GIEC commence à agacer des climatologues pourtant engagés de longue date dans la défense du caractère anthropique du réchauffement/changement climatique. L’un d’entre eux est Judith A. Curry :

Judith A. Curry est une climatologue américaine, présidente de la School of Earth and Atmospheric Sciences (École des sciences de la Terre et de l’atmosphère) au Georgia Institute of Technology. Ses domaines de recherche comprennent les ouragans, la télédétection, les modèles atmosphériques (en), le climat polaire, les interactions air-mer et l’usage de drones pour les recherches sur l’atmosphère. Elle est membre du Comité de recherche climatologique (Climate Research Committee) du Conseil américain de la recherche1.

Judith Curry est coauteur du livre Thermodynamics of Atmospheres and Oceans (1999) et coéditrice de l’Encyclopedia of Atmospheric Sciences (2002). Elle est également auteur ou coauteur de plus de 140 articles scientifiques. Au nombre des distinctions dont elle a été honorée figure le Henry G. Houghton Research Award, qui lui a été décerné par la Société américaine de météorologie en 1992. (Source : wikipedia)

Judith A. Curry est intervenue en avril 2015 au Congrès américain pour apporter ses doutes sur l’emballement politique en lien avec le caractère anthropique du changement climatique. En tant que scientifique, madame Curry ne peut plus cautionner le discours du GIEC sur les causes de ce réchauffement — qui n’augmente quasiment plus depuis 1998 — par les gaz à effet de serre dont au premier chef, le  CO2.

Résumé de son intervention (traduction originale sur http://pensee-unique.fr et vidéo originale en fin d’article) :

Le changement climatique anthropique est une théorie dont le mécanisme de base est bien compris mais dont l’amplitude est hautement incertaine. Nous savons que le climat évolue naturellement sur des échelles de temps allant de décennies aux siècles mais nous n’avons pas d’explication pour un grand nombre de variations répertoriées au cours de l’histoire ou vues dans les données paléo-climatiques. Ces dernières incluent le réchauffement de 1910 à 1940, le refroidissement de la moitié du 20e siècle et les hiatus observé au début du 21e siècle. Les désaccords au sujet du changement climatique résultent de l’incertitude reconnue au sujet de la variabilité naturelle du climat.

Les projections des modélisations du climat pour le 21e siècle voient leur crédibilité s’amenuiser à cause de :
• L’échec des modélisations dans la prédiction du hiatus du réchauffement de la surface au début du XXIe siècle.
• L’incapacité de simuler l’organisation et le timing des oscillations océaniques multidécennales.
• L’absence de la prise en compte des variations solaires futures et des effets indirects du soleil sur le climat.
• L’apparente exagération de la sensibilité vis à vis de l’augmentation des gaz à effet de serre.

Ainsi, comment le climat du 21e siècle va-t-il évoluer ?

Outre le manque de confiance dans les projections des modèles climatiques qui se focalisent principalement sur l’impact de l’augmentation des gaz à effet de serre, notre connaissance est insuffisante pour être capable de projeter les effets des variations du soleil, les conséquences des éruptions volcaniques futures et des variations décennales et centennales de la circulation des profondeurs océaniques. Nous ne pouvons pas éliminer la possibilité d’une continuation du hiatus ou même d’un refroidissement à venir durant une partie du 21e siècle.
Nous ne pouvons pas prévoir, avec la moindre certitude, comment les variations solaires, les éruptions volcaniques, les circulations océaniques et l’influence humaine vont interagir pour déterminer l’évolution du climat durant le 21e siècle et les scientifiques ne sont pas d’accord sur lequel de ces facteurs dominera les autres.

[…]

Le changement climatique est-il dangereux ?

La question cruciale pour ce qui est du changement climatiques est celle-ci : Le réchauffement climatique est-il dangereux ?
La convention internationale de l’ONU, l’UNFCC (1992) affirme que son objectif est de parvenir à  » la stabilisation de la concentration des gaz à effet de serre à un niveau qui éviterait une interférence anthropique dangereuse avec le système climatique ».
Les troisième et quatrième rapports du GIEC font état de « raisons d’inquiétude ». Ce n’est qu’en 2010 qu’une clarification au sujet du mot « dangereux » a été apportée par les négociateurs internationaux de l’ONU. En 2010 les gouvernements sont tombés d’accord sur le fait que les émissions doivent être réduites de manière à ce que l’augmentation de la température du globe soit limitée à 2°C. La cible des 2°C est demeurée le point central des accords internationaux et des négociations bien que cette définition reste controversée et soit actuellement remise en question.

La justification originale de la cible des 2°C repose sur l’idée que des « points de basculement », – c’est à dire des transitions abruptes et non linéaires vers une état différent – pourraient se produire si ce seuil était franchi avec des conséquences qui seraient grandement non maîtrisables et hors de notre contrôle.
Le rapport AR5 du GIEC a envisagé la possibilité d’un certain nombre de points de basculement incluant la disparition de calottes glaciaires, l’effondrement de l’AMOC ( NdT : dont fait partie le Gulf Stream) et le relâchage du carbone par le pergélisol. Chacun de ces scénarios catastrophiques a été analysé par le GIEC (table 12.4) et ils se sont vus attribuer des qualificatifs de « très improbable » et « exceptionnellement improbable » ou bénéficient d’une faible confiance. Le seul point de basculement que les GIEC considère comme probable pour le 21e siècle est la disparition de la glace arctique en été (qui se reforme en hiver quoiqu’il arrive). […]

En dépit de cela, le seuil de 2°C est utilisé dans un but politique pour motiver sur l’urgence à agir pour limiter les émissions de CO2.
Lors d’un récent sommet climatique de l’ONU, le secrétaire général Ban-Ki-Moon a averti que  » En l’absence de réductions significatives des émissions de tous les pays et dans des secteurs clefs, la fenêtre d’opportunité pour rester dans la limite des 2°C ( de réchauffement) sera fermée pour toujours. »

En réalité, cette fenêtre d’opportunité pourrait rester ouverte beaucoup plus longtemps encore. Les valeurs plus faibles de la sensibilité climatique trouvées par Lewis et Curry et par d’autres études récentes impliquent que l’on s’attend à ce que le réchauffement climatique anthropique ne dépassera pas la limite « dangereuse » des 2°C au cours du 21e siècle. Un taux d’augmentation plus faible du réchauffement signifie qu’il est moins urgent d’éliminer les émissions de gaz à effet de serre et que l’on dispose de plus de temps pour trouver des solutions acceptables du point de vue économique pour décarboner l’économie. Cela procure aussi plus de flexibilité pour réviser nos politiques au fur et à mesure que de nouvelles informations deviendront disponibles. […]

Une cascade d’informations biaisées

Le changement climatique peut exacerber les problèmes environnementaux qui résultent de la surpopulation, de l’utilisation mal programmée des sols et de la sur-exploitation des ressources naturelles. Cependant il est très difficile de séparer les impacts des variations climatiques anthropiques de ceux qui résultent des variations naturelles du climat et des autres impacts sociétaux.

Il n’en reste pas moins que le changement climatique est devenu l’objet d’un grand plaidoyer selon lequel les variations anthropiques du climat sont devenues la cause dominante des problèmes sociétaux. Tout ce qui tourne mal et y compris jusqu’à des problèmes qui existaient auparavant, renforce la conviction qu’il n’y a qu’une seule chose que nous puissions faire pour résoudre le problème du changement climatique, c’est d’arrêter de brûler des combustibles fossiles. Ce grand plaidoyer est trompeur parce qu’il nous persuade que si nous résolvions la question du changement climatique la situation des autres problèmes serait alors résolue.

Les politiciens, les activistes et les journalistes ont mis en place un système de cascade d’informations biaisées et alarmantes quant au changement climatique anthropique dans le but de renforcer un agenda politique dont l’objectif est de réduire les émissions des carburants fossiles.

Une cascade d’informations est un processus qui s’amplifie de lui-même pour participer à la mise en place d’une croyance qui déclenche une réaction en chaîne auto-entretenue à l’image de la constitution d’une foule ou de la formation d’une boule de neige qui dévale une pente : plus un danger retient l’attention, plus le public s’en inquiète, ce qui conduit à une amplification de la couverture médiatique et, donc, de l’alarme.
Du fait que la lente augmentation des températures ne semble pas alarmante, ceux qui mettent en place ces processus mettent en avant l’idée que les événements météorologiques extrêmes et les impacts sur le santé résultent du changement climatique anthropique et que l’avenir est encore plus sombre si nous n’agissons pas rapidement pour refroidir la planète en réduisant les émissions des carburants fossile.

Une déconstruction de la cascade d’informations est impérative si nous voulons éviter de voir notre raisonnement biaisé et si nous voulons améliorer notre compréhension des véritables risques encourus du fait du changement climatique :

• L’origine de cette cascade se trouve dans le traité de l’UNFCC (NdT : La Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique) de 1992 qui était destiné à éviter le changement climatique anthropique dangereux au moyen de la stabilisation des émissions de CO2. Il est remarquable que ce n’est qu’en 1995 que le second rapport du GIEC a identifié une influence humaine « discernable » sur le climat du globe. Il est donc évident que le « char » de la politique » a précédé le « cheval » de la science.

• Par la suite l’UNFCC a modifié la définition du changement climatique pour se référer à un changement climatique qui est attribué directement ou indirectement à l’activité humaine. Ceci a conduit à la perception que tous les changements climatiques sont dus à l’homme.

• La hausse du niveau des océans et les événements météorologiques extrêmes tels que les ouragans, les sécheresses et les vagues de chaleur résultent du changement climatique dont on suppose, de facto, qu’il est causé par les hommes.

• Les impacts sur la santé humaine, les risques pour la sécurité nationale etc. qui sont exacerbés par les événements météorologiques extrêmes sont alors fallacieusement attribués à des causes liées au changement climatique anthropique.

Le point clef de cette cascade est le lien suggéré entre le changement climatique anthropique et les événements météorologiques extrêmes.

En 2012, le GIEC a publié un Rapport Spécial sur la Gestion des Événements Extrêmes et des Désastres pour la Promotion de l’Adaptation au Changement Climatique (Rapport SREX). Ce rapport a accordé une confiance basse à moyenne pour une tendance des sécheresses dans plusieurs régions du monde et une confiance élevée pour les vagues de chaleur en Australie. Il n’y a aucune tendance pour ce qui est des ouragans et des feux de forêts. L’attribution de quelque tendance que ce soit pour les événements météorologiques extrêmes ne peut être effectuée avec quelque degré de confiance que ce soit.
Pour ce qui concerne la perception (et les statistiques sur les dommages) selon laquelle les événements météorologiques extrêmes deviendraient plus fréquents, il y a plusieurs facteurs à prendre en compte.
Le premier est la vulnérabilité croissante et l’exposition associées avec une concentration croissante de la richesse dans les zones côtières et dans d’autres régions naturellement exposées aux désastres.
Le second facteur résulte de la variabilité naturelle. Nombre d’événements météorologiques extrêmes ont été attribués à la variabilité naturelle du climat. Aux Etats-Unis, les événements météorologiques extrêmes (e.g. les sécheresses, les vagues de chaleur et les ouragans) ont été notablement pires durant les années 1930 et 1950.

La cascade des informations sur le changement climatique décrit comme une apocalypse, obère notre capacité à raisonner rationnellement sur la manière dont nous devrions répondre au changement climatique et agit en rétrécissant les points de vue et les options politiques sur lesquels nous pourrions converger pour ce qui concerne la santé publique, les désastres météorologiques et la sécurité nationale.

Devrons nous être surpris si la réduction des émissions de CO2 n’améliore aucun de ces problèmes ?  »
[…]

 15 Avril 2015

Judith A. Curry
Institut de Technologie de Géorgie

Judith Curry a fait précéder le texte de sa déclaration par le bref résumé que voici :

« Les points principaux :

La recherche et les données récentes vont dans le sens de l’importance de la variabilité naturelle du climat. Ils remettent en question la conclusion que les humains sont la cause principale du changement climatique récent.

• La suspension du réchauffement climatique depuis 1998.
• Les estimations à la baisse de la sensibilité du climat au dioxyde de carbone.
• Les modèles climatiques prédisent beaucoup plus de réchauffement que celui qui a été observé au début de ce XXIe siècle.

Nous (NdT : La communauté des climatologues, le GIEC etc.) avons fait plusieurs choix qui posent problème quant à la définition de la situation du changement climatique et aux remèdes à y apporter.

• La définition d’un changement climatique « dangereux » est ambiguë et suppose l’existence de points de basculement catastrophiques qui sont considérés comme très peu, ou extrêmement peu, probables au cours du XXIe siècle.

•Les efforts poursuivis dans le but d’établir un lien entre les catastrophes résultant des extrêmes climatiques avec le réchauffement climatique causé par l’homme, sont trompeurs et ne sont pas supportés par les observations.

• Le changement climatique est un problème épineux qui est mal adapté à une solution de « commandement et de contrôle ».

• Il a été estimé que l’engagement des USA (INDC, Intended Nationally Determined Contribution) d’une réduction de 28% des émissions, réduirait de 0,03°C le réchauffement en 2100 (NdT : soit une baisse de quelques millièmes de degré pour des mesures équivalentes prises par la France).

Le caractère inadapté des politiques engagées qui reposent sur le Principe de Précaution laissent totalement sans solution les conséquences réelles du changement climatique et des événements météorologiques extrêmes (que ceux-ci résultent de la variabilité naturelle ou soient causés par l’humanité) :

• Nous devrions élargir le cadre de pensée pour la politique climatique et nous devrions fournir aux décideurs un choix plus vaste d’options lorsqu’il s’agit de gérer les risques liés au changement climatique.

• Des solutions pragmatiques reposant sur des efforts pour accélérer l’innovation en matière d’énergie, pour accroître notre résilience aux événements météorologiques extrêmes et pour poursuivre des mesures effectives de réduction de la pollution, ont des justifications indépendantes de leurs bénéfices en terme d’atténuation du changement climatique et d’adaptation. »

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Restons prudents, l’apocalypse climatique promise n’est pas encore là, mais des spécialistes plus ou moins bien inspirés savent pourtant bien nous la vendre. C’est une vision du monde. D’avant, pendant, et après la COP21.

C’est le cas de Jean-Marc Jancovici, ce polytechnicien et « consutant  climat-énergie » qui  nous fait part de ses œuvres littéraires et des solutions… nucléaires pour sauver l’humanité.

Le super-diplômé n’y va pas avec le dos de la cuillère, puisqu’il parle du danger du changement climatique, qui, « avec ce que l’on sait du danger qu’il représente, peut diminuer de plusieurs milliards la taille de l’humanité (…)  » et conclue avec un : « Je préfère de très loin les risques du nucléaire ».

Oui, parce que pour Mr Jancovici, il est impossible de passer au 100% renouvelable pour compenser une fermeture complète et incontournable de toutes les centrales au charbon de la planète.

Rien que ça.

Mais tout ça est tout à fait normal et annoncé par les rapports du GIEC. Nous vivrons donc dans un monde du brevet énergétique high-tech fait de solutions passant (beaucoup) par l’atome : vive l’écologie, vive la « décarbonisation » de l’environnement…


Jean-Marc Jancovici, « Grand angle », TV5Monde… par littlebigfred

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Salafistes

Il y a beaucoup de monde pour venir, qui trouver l’origine du mal, qui expliquer le processus de radicalisation dans le détail, mais au fond, dans la grande majorité des commentaires et analyses, personne ne veut vraiment voir — le plus souvent — une réalité plus large et peut-être un peu trop déprimante pour être partagée. Allons enfants de la Patrie, le Jour de Gloire est arrivé…

Le projet ? Etre compétitif… à tout prix

Les sociétés modernes industrielles sont toutes confrontées depuis la première crise de 1974 aux même problèmes : chômage, ennui, manque de projet, règne de l’argent, domination des classes possédantes, destruction des repères collectifs, entretien et augmentation des inégalités.

Ces phénomènes, tout à fait orchestrés par les ténors du système mis en place depuis la mise en place du nouveau système de financiarisation de la planète (lire les articles sur les origines de la crise dont celui-ci qui parle de la crise de 73-74) va croissant et crée — à de nombreux moments — des mouvements de contestations, de remise en question, d’indignation —  plus ou moins violents et plus ou moins récupérés. Le punk, en 1977 est une réponse de la jeunesse au système abrutissant capitaliste. D’autres suivront, plus ou moins tranquilles : d’extrême gauche, ou d’extrême droite, basés sur une critique du système politique et parfois économique, avec comme propositions… pas grand chose de très concret ni de très réaliste.

La crise sociale française dure depuis le milieu des années 80, et elle s’amplifie dans les années 2000. Elle n’est pas le seul fruit d’une perte de vitesse économique causée par la désindustrialisation et le manque de « compétitivité » comme la plupart des ténors de la politique essayent en permanence de l’expliquer. La crise sociale française est complexe, multiforme et malheureusement entretenue par des politiques épouvantablement aveugles à celle-ci. Ou bien volontairement entretenue ? A chacun de se faire une opinion sur le sujet, le résultat reste là : paupérisation massive d’une partie de la population en l’espace de 15 ans, une défection des services publics essentiels, dont les services sociaux dans les zones les plus pauvres et les plus exclues. Ces zones qui accueillent les descendants des immigrés des années 50, 60 et 70, importés par la France qui manquait de main d’œuvre.

Bien entendu, la malaise social n’est pas cantonné aux ghettos post-immigration, puisque depuis les années 2000, la mondialisation libérale s’est donnée comme mot d’ordre la casse sociale aux fins de participer à la grande compétition économique et financière mondiale : pressions managériales, délocalisations, changements de méthodes de travail, optimisation de la gestion des ressources, optimisation fiscale, de rendement, de dividendes. Le tout recouvert par une somme de lois, règlementations, systèmes, automatisations plus étouffantes les une que les autres. La population devient un bétail pressé de se mettre en ordre et de faire tourner la roue, à n’importe quel prix, même celui de ne plus avoir de quoi vivre décemment tout en travaillant d’arrache-pied.

Une société du drive, du fun… et du vide

Tout cet enchainement socio-économique a été accompagné par la « révolution numérique » [des communications] et sa formidable capacité au pire… comme au meilleur. Passée la période excitante de découverte et de consommation des outils en ligne, le cobaye continue à tourner dans sa roue : commander sa bouffe avec un ordinateur, défoncer des ennemis dans des dédales en pixels, acheter les derniers hochets numériques à la mode et baver devant un écran ultra plat a ses limites. Le désert culturel, social, politique, économique post-moderne français devient béant. Le vide a besoin d’être rempli. C’est humain.

Là où les groupes « religieux », sectaires, fondamentalistes ont une option importante à jouer est justement ce moment du vide, du néant sociétal.  Quand plus rien, dans une société, ne tire en avant les individus, ne les relie — particulièrement pour ceux les plus faibles, fragiles, désorientés ou simplement les plus hargneux — l’appel à participer à quelque chose déclaré comme « grand », « collectif » et supérieur est un appel qui fonctionne. Relier, reliare : la religion…

Et quand ceux qui lancent l’appel ont en plus un territoire réel, conquis, et peuvent faire la promotion de leur « projet »… la tentation est grande.

Ainsi, le Califat, nommé l’Etat islamique, propose-t-il de le rejoindre afin d’effectuer plusieurs choses, dont l’une, centrale, est de vivre une expérience. Mystique, physique et politique.

Les milliers de jeunes européens s’étant convertis, souvent à la va-vite, partent pour de nombreuses raisons, toutes plus différentes les unes que les autres. Mais l’une d’elle, centrale, est de vivre une aventure, d’avoir (enfin) un projet, quelque chose à quoi se raccrocher. Prendre les armes. Oui. Tuer des gens. Comme les nations l’ont demandé à leurs populations durant des siècles. Au nom d’un dieu, qui les protège et les récompensera une fois morts. C’est effrayant, mais ce fut pourtant le lot des nations conquérantes… comme la France très longtemps.

De l’adolescente catholique au français de culture musulmane en passant par les enfants de gauchistes

La radicalisation est un processus varié, parfois complexe, mais connu. Des gens, très éduqués, peuvent du jour au lendemain rentrer dans une croyance délirante et se mettre à donner la quasi totalité de leur énergie et de leurs finances à une organisation « religieuse ». La scientologie est l’exemple le plus parlant. Démonter l’invention d’un auteur de science-fiction est malheureusement bien plus simple que les prêches de sectateurs se revendiquant d’une religion du Livre.

Toutes les religions monothéistes sont des religions du Livre. Le poids des monothéismes est important dans la plupart des sociétés pauvres, et bien moindre dans les pays riches. Quand une société n’a plus aucun repères, ni projet, ne laisse aucun espoir de changement, la tentation de se replier vers une croyance est grande. Si cette croyance se révèle  être simplement une réunion d’individus, sans plus de défis que ceux d’écouter des prêches et de prier, alors que d’autres, se revendiquant de la même religion, mais en plus « vrai », en plus pur, proposent d’agir, de participer à une prophétie, de changer de comportements, pour être élu, il y a de fortes chances que les jeunes désireux de se raccrocher à « quelque chose », aille vers la deuxième solution.

Ainsi, des jeunes gens, filles ou garçons, commencent par se tourner vers une croyance qui semble encore vivante et active, l’islam — religion souvent connotée comme religion des opprimés —  puis, ne trouvant pas obligatoirement là quelque chose de suffisant en termes d’excitation ou d' »aventure », trouvent les salafistes. Le salafisme permet de se rebeller contre la famille, la société, puisque pour les femmes il faut porter la burqa et pour les hommes,  se déguiser en barbu portant des pantalons larges. Comme les punks de 77 : le déguisement, le doigt à la société, à la famille, au pouvoir établi.

kepons-clash-77Ensuite, c’est un moyen de donner la leçon, parce que les contraintes que s’appliquent les convertis au salafisme, sont visibles et renvoient leur capacité à la pureté, à s’astreindre à un ordre, une loi divine super chiante : pas de musique, pas de rires, pas de représentations du vivant. Juste les prières, et la… désolation sociale : travailler est difficile déguisée avec une burqa ou en barbu salafiste…

Quand l’appel à aller vivre cette « religion » là où elle a établi ses quartiers, c’est-à-dire le Califat, survient, il est assez tentant, pour celui ou celle qui a plongé dedans, de passer le cap. Là-bas, au moins, il pense qu’il ne sera pas ostracisé, et puis en plus il pourra lutter avec ses « frères et ses sœurs » contre les méchants qui veulent les détruire, Allah, d’après eux, étant en plus présent là-bas à 130%…

Ce témoignage, extrait de l’émission « Un jour en France » de ce mercredi, est poignant. L’émission entière amène quelques réponses sur la démarche de radicalisation. Il reste que les jeunes gens qui plongent dans cette croyance sectaire — le salafisme — ne sont pas tous issus d’une culture musulmane, loin de là. Cette mère de famille a élevé ses enfants dans la tradition catholique.

L’état de la société n’est pas innocent, comme les terroristes

« No one is innocent » : comme le nom du groupe en question, il n’ y a pas à trouver des excuses, ou à dédouaner ceux qui commettent des actes irréparables, les djihadistes en l’occurrence.

[Attention cher lecteur, chère lectrice, article multimédia : envoie-toi donc ça dans les oreilles à fond, avec un casque, de préférence et tu reprends ensuite (Silencio, album : Propaganda – No one is innocent – 2015)] :

 

Mais il n’est pas possible non plus de se cacher les yeux, se fermer les oreilles, en refusant de comprendre ce qu’il s’est passé pour qu’on en arrive là. Exactement comme les tueries commises par des adolescents dans des campus aux Etats-Unis, croire que le ralliement idéologique, physique, d’une partie de la jeunesse à des structures violentes et totalitaires est une simple coïncidence avec laquelle la société n’a rien à voir est un mensonge aux conséquences terribles.

Ce que Valls a résumé en expliquant qu’il ne « voulait pas entendre d’explications sociologiques » aux attentats du 13 novembre. Si l’Etat islamique avait été une organisation politique pure de « destruction du capitalisme et de défense des opprimés » qui promettait un avenir glorieux à ceux qui les rejoindraient, il est probable qu’il aurait aussi bien fonctionné. Quand on sait que Manuel Valls, maire d’Evry a laissé les salafistes racoler dans les rue de sa ville durant des années, aux vues et au sus de tout le monde, et n’a jamais rien fait pour les stopper, tout en se félicitant récemment des contrats passés avec la monarchie d’où émane ce dogme…

 

France-Arabie Saoudite : 10 milliards € de contrats ! Le Gouvernement mobilisé pour nos entreprises et l’emploi. MV pic.twitter.com/T7anHumCW3

— Manuel Valls (@manuelvalls) 13 Octobre 2015

Mais la couche de promesse religieuse, de vérité universelle que la croyance salafiste amène est un « plus », et le nier est un aveuglement très inquiétant.

Que l’Etat islamique soit détruit ou non, cela ne stoppera pas l’emballement des jeunes gens qui se raccordent à la croyance sectaire qui le constitue. Ce dont nos sociétés ont besoin, c’est « d’air pur », de projets, d’espoirs, de justice sociale et de promesses tenues. Sans cela, nous continuerons à entretenir le mal-être dans nos murs, avec comme seuls objets, l’opposé de ce qui constitue une société digne de ce nom : le ressentiment, et la haine.

";s:7:"dateiso";s:15:"20151127_190135";}s:15:"20151126_231501";a:7:{s:5:"title";s:35:"État d’urgence ou État urgent ?";s:4:"link";s:51:"https://reflets.info/etat-d-urgence-ou-etat-urgent/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33388";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 26 Nov 2015 22:15:01 +0000";s:11:"description";s:383:"Il y avait urgence, en effet. Urgence à calmer les ardeurs de ceux qui refusent le régime d’exception suite aux massacres du 13 novembre. Urgent d’étouffer toute contestation contre l’État et ses complices pollueurs qui vont encore se pavaner lors de la sinistre conférence mondiale sur le climat. Urgence à confondre mouvement social et terrorisme. […]";s:7:"content";s:5181:"

manif-2211

Il y avait urgence, en effet. Urgence à calmer les ardeurs de ceux qui refusent le régime d’exception suite aux massacres du 13 novembre. Urgent d’étouffer toute contestation contre l’État et ses complices pollueurs qui vont encore se pavaner lors de la sinistre conférence mondiale sur le climat. Urgence à confondre mouvement social et terrorisme.

Depuis jeudi 26, un militant politique est en effet assigné à résidence en banlieue parisienne. Il est notamment impliqué, comme beaucoup d’autres, dans différentes actions d’opposition à la COP21, actions qui se préparaient depuis des mois. Les superflics de l’antiterro ont donc choisi d’utiliser les armes que leur confèrent l’État d’urgence pour régler leurs comptes avec des militants anticapitalistes. Comment confondre gauche radicale et islam radical – le film a déjà été joué dans les salles de Corrèze il y a quelques années, mais là ça n’est qu’un début. Deux squats d’Ivry, qui ne dissimulaient pourtant pas dans leurs caves le moindre centre d’entraînement djiadiste, ont été perquisitionnés violemment le même jour, et l’un de ses occupants a été convoqué en comparution immédiate au tribunal.

Joel D., la personne assignée à résidence, avait eu l’outrecuidance de déposer, ces derniers jours, un « référé-liberté » devant le Tribunal administratif (TA) contre l’interdiction des différentes marches ou manifs qui devaient avoir lieu pour dénoncer le cirque de la COP 21. Mediapart révélait, jeudi matin, qu’il était convoqué au commissariat dans l’après-midi. Et c’est la LDH, dans un communiqué sibyllin, qui a confirmé dans la soirée qu’il devra bien pointer trois fois par jour au commissariat et ne pas quitter sa commune de résidence! « Si l’on avait besoin d’une confirmation que l’état d’urgence est un danger pour les libertés publiques, constate le communiqué de la LDH, cette mesure en attesterait tant elle révèle que la lutte contre le terrorisme n’est ici qu’un prétexte pour interdire toute voix dissonante. Comme nous l’avions craint, l’état d’urgence s’accompagne de mesures de plus en plus arbitraires. »

Un communiqué écrit un peu trop dans l’urgence, explique Joël à Reflets, car la Ligue le désigne comme « responsable » d’une legal team alors qu’il n’en est rien.

Il nous dit aussi que le référé-liberté qu’il a déposé a été immédiatement classée par le juge administratif, sans l’examiner – fait rarissime en pareil cas. Oh, un petit abus de pouvoir de la justice administrative en cette période de police administrative, mille fois rien.

« En France, la liberté de manifestation fait partie de la liberté d’expression », dit à Mediapart l’avocate du plaignant devant le TA, Muriel Ruef. « Dix mois après la grande manifestation pour les libertés après l’attaque de Charlie Hebdo, voilà où nous en sommes du respect de la liberté d’expression. La peur n’est pas une bonne conseillère en matière de libertés publiques. »

Il y avait encore plusieurs centaines de personnes, ce soir mercredi, à se rassembler place de la République, précisément pour user de leur liberté de parole et dire tout ce qu’ils pensent de cet état d’urgence factice. Dimanche dernier, c’était une marche de soutien aux réfugiés qui était également interdite, entre Bastille et République. Si elle s’est finalement tenue, c’est par la détermination du petit millier de personnes qui avaient décidé, dans le calme, de battre le pavé malgré les dix cars de gendarmes mobiles déployés pour l’occasion. Un contingent néanmoins insuffisant pour contenir la foule à Bastille, comme a pu le dire un gradé dans son talkie, ce qui explique aussi pourquoi cette manif interdite a pu dérouler.

Mais on ne joue pas ainsi avec la liberté. Dès le lendemain, la préfecture de police, martiale, a annoncé officiellement avoir repéré des agitateurs de cette marche et dès mardi, 58 quidam ont reçu la visite des flics – certains ont eu droit à une garde à vue en bonne et due forme. Ces convocations étaient, persifle Le Monde, « des auditions libres censées apporter des témoignages à la police ». C’est ça, « auditions libres ». On fera les comptes un peu plus tard…

 

";s:7:"dateiso";s:15:"20151126_231501";}s:15:"20151125_140616";a:7:{s:5:"title";s:77:"Radicalisation islamiste : comment confondre Allah avec un Sheitan de type IV";s:4:"link";s:97:"https://reflets.info/radicalisation-islamiste-comment-confondre-allah-avec-un-sheitan-de-type-iv/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33371";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 25 Nov 2015 13:06:16 +0000";s:11:"description";s:365:"Se radicaliser, quand on à 16 ou 17 balais est une chose très facile. De la même manière, pour les ados attardés, presque trentenaires, c’est  aussi possible : certaines substances psychotropes aidant, la chose peut se faire en quelques mois, parfois quelques années. Mais, tout le fond de l’affaire, qui n’est pas du tout traité […]";s:7:"content";s:16055:"

luciferSe radicaliser, quand on à 16 ou 17 balais est une chose très facile. De la même manière, pour les ados attardés, presque trentenaires, c’est  aussi possible : certaines substances psychotropes aidant, la chose peut se faire en quelques mois, parfois quelques années. Mais, tout le fond de l’affaire, qui n’est pas du tout traité par les médias (ni les spécialistes de la radicalisation) réside dans la croyance, et surtout l’issue un peu « bancale » — pour rester soft — qui attend les radicalisés.

Parce qu’après tout, la presse est aussi là pour faire de la pédagogie, Reflets, dans sa mission universelle de gonzo-journalisme (à l’attention de la jeunesse) s’empare du sujet et publie aujourd’hui ce petit manuel à l’attention du radicalisé islamiste. Enfin, islamiste, c’est vite dit, comment nous allons le voir ensemble…

Au départ, l’islam, c’est une affaire de tablettes

Ce que tu ne sais peut-être pas, ami radicalisé (oui, tu es aussi mon ami, parce que se planter tellement gravement dans ta croyance, au point de finir là où tu risques de finir ne peut qu’attirer la compassion, plutôt qu’autre chose), c’est que la religion que tu penses représenter, à laquelle tu as adhéré, le « vrai islam » comme tu le dis souvent, est assise sur des tablettes. Pas des Ipad, non, comme tu pourrais le croire, mais des vieilles tablettes en pierre, appelées à l’époque les « dix commandements ».

WTF pourrais-tu dire, ou encore « eh frère, essaye pas de me la faire à l’envers, le vrai islam c’est pas des tablettes de la loi, c’est le Coran ». Et bien non. Désolé, mais le prophète de la religion que tu crois suivre, le bien-nommé Mahomet, le stipule directement : l’origine du message qu’on lui délivre vient du dieu des barbus de la plaine de Mésopotamie, et les lois établies par ce même dieu, au nombre de 10, sont à respecter. Aussi.

Quoi ? Moïse est considéré comme un prophète d’Allah ? Oui. Et Mahomet le stipule. Comme Jésus, qui est juste remis à une place de prophète et non de « Fils de Dieu ou autre allusion à sa divinité incarnée », mais il est l’un des différents prophètes reconnus par Mahomet. Simplement, Mahomet « ferme la porte » et dit clairement qu’il est le dernier. Des prophètes. Why not ? Ca ne mange pas de pain. Vu le bordel déjà créé par tous les autres au fur et à mesure, on peut comprendre. Il faut bien boucler le bouquin.

Mais regardons un peu les lois en questions, celles que le Dieu-super-jaloux-et-autoritaire file à Moïse en les inscrivant au laser sur de la caillasse du Sinaï :

1- Tu n’auras pas d’autres dieux que moi. Tu ne feras aucune idole, aucune image de ce qui est là-haut dans les cieux, ou en bas sur la terre, ou dans les eaux par-dessous la terre. Tu ne te prosterneras pas devant ces images, pour leur rendre un culte. Car moi, le Seigneur ton Dieu, je suis un Dieu jaloux : chez ceux qui me haïssent, je punis la faute des pères sur les fils, jusqu’à la troisième et la quatrième génération ; mais ceux qui m’aiment et observent mes commandements, je leur garde ma fidélité jusqu’à la millième génération.

2- Tu n’invoqueras pas le nom du Seigneur ton Dieu pour le mal, car le Seigneur ne laissera pas impuni celui qui invoque son nom pour le mal.

3-Tu feras du sabbat un mémorial, un jour sacré. Pendant six jours tu travailleras et tu feras tout ton ouvrage ; mais le septième jour est le jour du repos, sabbat en l’honneur du Seigneur ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni tes bêtes, ni l’immigré qui réside dans ta ville. Car en six jours le Seigneur a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qu’ils contiennent, mais il s’est reposé le septième jour. C’est pourquoi le Seigneur a béni le jour du sabbat et l’a consacré.

4- Honore ton père et ta mère, afin d’avoir longue vie sur la terre que te donne le Seigneur ton Dieu.

5- Tu ne commettras pas de meurtre.

6- Tu ne commettras pas d’adultère.

7- Tu ne commettras pas de vol.

8- Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain.

9 et 10 Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain ; tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son boeuf, ni son âne : rien de ce qui lui appartient. »

Ce dix commandements de base sont un peu le code source d’origine de tous les monothéismes, que ce soit pour les Juifs, les Chrétiens, ou les Musulmans. Chacune de ces religions adhère à ces ordres, et Mahomet le stipule ici dans le Coran (le Coran c’est la parole de Dieu à travers Mahomet, hein) :

Alors Dieu dit : « Ô Moïse! Je t’ai préféré à tous les hommes par Mes messages et par les paroles (que Je t’ai adressées). Prends donc ce que Je te donne et sois du nombre des reconnaissants. » Et Nous écrivîmes pour lui, sur des tablettes, la leçon à tirer de toute chose, ainsi qu’une explication détaillée de toute chose. Puis Nous lui ordonnâmes : « Prends-les et tiens-les fermement. Et commande à ton peuple d’en adopter le meilleur. Bientôt, je vous ferai voir la demeure des transgresseurs. (Al-A’raf  7:144-145)

Et encore là :

« Nous croyons en Allah et en ce qu’on nous a révélé, et en ce qu’on n’a fait descendre vers Abraham et Ismaël et Isaac et jacob et les Tribus, et en ce qui a été donné à Moïse et à Jésus, et en ce qui a été donné aux prophètes, venant de leur Seigneur : nous ne faisons aucune distinction entre eux. Et à Lui nous sommes Soumis ». (Al-Baqara  2:136)

Et donc, comme dans tous les monothéismes, on s’arrange un peu, les Catholiques ont massacré plein de gens au nom de leur Dieu qui leur commandait de ne pas tuer, et ils ont trouvé pour ça plein de textes de gus qui avaient décidé de continuer le texte d’origine, avec par exemple, le concept « d’œil pour œil et dent pour dent » etc, et ça donne la bible, et tout le monde sait ça. Les musulmans sont aussi soumis à ces contradictions, mais l’injonction à ne pas tuer, reste tout de même assez forte :

« Et; sauf en droit, ne tuez point la vie qu’Allah a rendu sacrée. Quiconque est tué injustement, alors Nous avons donné pouvoir à son proche [parent] . Que celui-ci ne commette pas d’excès dans le meurtre, car il est déjà assisté (par la loi). » (Al-Isrâ  17:33)

Bref, l’islam est assis sur les dix commandements, sur ces fameuses tablettes. Et faire tout l’inverse de ce qui y est ordonné, est un peu risqué si l’on prétend être dans la « vraie religion ».

Gabriel est sympa, mais gare aux brebis galeuses

Le truc que pas grand monde ne veut entendre, c’est que c’est carrément l’ange Gabriel de la bible qui vient discuter avec le prophète Mahomet, et Gabriel parle de lui-même à la troisième personne (un truc d’anges, certainement) :

Sourate 2:97 : « Quiconque est ennemi de Gabriel doit connaître que c’est lui qui, avec la permission d’Allah, a fait descendre sur ton cœur cette révélation qui déclare véridiques les messages antérieurs et qui sert aux croyants de guide et d’heureuse annonce ».

L’ange est sympa, mais il travaille pour le même Dieu que Moïse, et c’est un Dieu qui a annoncé la couleur dès le début : il est jaloux et très autoritaire. Des choses assez exemplaires sont d’ailleurs annoncées par Mahomet au sujet de l’usage et de l’abus du nom du Dieu : Allah (Yahvé, Dieu, bref, Dieu quoi) :

Sourate 2:224 : « Et n’usez pas du nom d’Allah, dans vos serments, pour vous dispenser de faire le bien, d’être pieux et de réconcilier les gens. Et Allah est Audient et Omniscient »

Donc, il est indiqué dans le Coran (le seul bouquin auquel un musulman, radicalisé ou non devrait normalement se référer, puisque c’est la parole d’Allah) qu' »user du nom d’Allah, en se dispensant de faire le bien, d’être pieux et de réconcilier les gens« , ça craint légèrement. Par exemple, rentrer dans une salle de spectacle en criant « Allahu akbar » et en tuant le maximum de gens présents, n’est pas vraiment un acte « bien », ni « pieux », ni qui réconcilie les gens ». Et comme Allah « sait tout et entend tout », on peut penser que ceux qui se la jouent comme ça ont de gros gros problèmes avec la « vraie religion ». Et au delà…

Une dernière couche pour la route, toujours tirée du Coran :

Sourate 5:32 : « C’est pourquoi Nous avons prescrit pour les Enfants d’Israël que quiconque tuerait une personne non coupable d’un meurtre ou d’une corruption sur la terre, c’est comme s’il avait tué tous les hommes. Et quiconque lui fait don de la vie, c’est comme s’il faisait don de la vie à tous les hommes. En effet Nos messagers sont venus à eux avec les preuves. Et puis voilà, qu’en dépit de cela, beaucoup d’entre eux se mettent à commettre des excès sur la terre. »

Commettre des excès, oui. Comme commettre des meurtres. C’était déjà le cas à l’époque, au VII ème siècle de l’ère chrétienne. Et c’était déjà très mal considéré dans le livre saint des musulmans.

Et là, tu t’aperçois qu’en fait, c’est un démon de type IV

Il y a une chose que les radicalisés actuels ne savent pas et qui est pourtant cruciale pour eux, c’est que toute cette affaire divine a été donnée en gérance pour un temps non-déterminé. Le plus beau et le plus doué des anges d’Allah (Dieu, Yahvé, qui a créé  les anges au tout début parce qu’il avait besoin de s’occuper) a été puni parce qu’il aimait trop les hommes et la terre (le matérialisme, certains disent).

Il s’appelle Lucifer. Le porteur de lumière. C’est celui qui vient tenter les êtres humains, dans la croyance monothéiste. Pour les faire chuter. Il prend toutes les apparences, et souvent est un grand adepte de la pureté. Il pousse au delà des limites. Tente de faire faire tout ce qui est interdit par Dieu (Yahvé, Allah), oblige les hommes et les femmes à se soumettre pour renier le bien tout en faisant passer le reniement du bien… pour du bien. Le mal, c’est le bien chez Lucifer. C’est un gros malin, Lucifer. Il a d’ailleurs été nommé Satan, une fois puni par Dieu.

Par exemple, Satan va se démerder pour faire commettre tout ce qui est proscrit par le Coran ou la Bible ou la Thora au nom du même bouquin, et au nom de Dieu. Par des hommes et des femmes.

C’est le pire qu’on puisse faire. Surtout, quand dans les actes, on maltraite la création, les créatures, et voir qu’on tue. Ce qui est très interdit. Par le Coran, entre autres.

Il est certain que les radicalisés auraient dû lire le bouquin sacré où se trouve la parole d’Allah, avant de se faire embarquer par un démon Sheitan de type IV au service du plus puissant des Sheitan (le Sheitan est un diable chez les musulmans).

Une vidéo Youtube ou le discours d’un barbu ou encore celui d’une fille en burqa, d’un « imam salafiste », ne remplacent pas le texte fondateur d’une religion, et surtout, ces discours mènent à quelque chose de terrifiant. Entre autres pour ceux qui les suivent. Sachant qu’en tant que radicalisé, vous suivez les préceptes d’un obscur gourou saoudien du 18 ème siècle, qui a pété tout ce qui avait trait à l’islam d’origine lors de sa fulgurante carrière, on peut douter de la pureté religieuse de vos convictions. Comme de l’adéquation de vos croyances avec le Coran et la parole du prophète Mahomet.

(…) Les wahhabis ne sont à la Mecque que depuis 1750. Avant, les territoires sacrés étaient sous l’autorité religieuse de la descendance du Prophète (paix et salut sur lui) et sous l’autorité politique et administrative de la porte sublime (Califat Ottoman). On pratiquait alors librement les Mawâlîd (célébration de la naissance du Prophète) dans la mosquée sacrée et on visitait sans restriction le tombeau du Prophète (paix et salut sur lui)(…)

(…) Le « Kitâb al-Tawhîd » ou  » Traité de l’unicité divine  » de Muhammad Ibn ‘Abd Al Wahhâb An-nadjdî est considéré comme l’ouvrage de référence de la théologie wahhabite (…) Les wahhabites soutenus depuis leur apparition par les américains et les britanniques ont su profiter du pétrodollar pour exporter leur idéologie dans le monde. (…) Source : Histoire du Wahhabisme (les anti-doctrinaux).
 

Parce que voyez-vous, amis radicalisés, personne ne sait encore le fin fond de l’affaire sur Dieu, Allah, Yahvé, Satan et les Sheitan, mais une chose est certaine : si les tenants de l’affaire se révélaient exacts vous seriez tous voués à finir chez un Sheitan, et non au paradis.

Selon les croyances, l’enfer de Satan, l’enfer des Sheitan, c’est encore pire que ce que vous faites subir aux hommes, aux femmes et aux enfants sur terre. La punition peut durer mille ans. Certains parlent… de l’éternité.

Et comme le disait un humoriste français aujourd’hui disparu : « l’éternité, c’est long. Surtout vers la fin« .

";s:7:"dateiso";s:15:"20151125_140616";}s:15:"20151123_211410";a:7:{s:5:"title";s:65:"Dans un Etat en état d’urgence, parfois, ça déconne grave…";s:4:"link";s:76:"https://reflets.info/dans-un-etat-en-etat-durgence-parfois-ca-deconne-grave/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33363";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 23 Nov 2015 20:14:10 +0000";s:11:"description";s:419:"La Quadrature du Net organise souvent des trucs très utiles. Ce pad trouvé chez eux est aussi passionnant que déprimant. Espérons qu’il sera tenu à jour, car dans quelques années, il sera utile pour les historiens, les sociologues ou les commentateurs politiques… Quand Jean-Michel Aphatie hurlera « Où sont les preuves », nous n’aurons pas besoin d’attendre […]";s:7:"content";s:30512:"

lqdnLa Quadrature du Net organise souvent des trucs très utiles. Ce pad trouvé chez eux est aussi passionnant que déprimant. Espérons qu’il sera tenu à jour, car dans quelques années, il sera utile pour les historiens, les sociologues ou les commentateurs politiques… Quand Jean-Michel Aphatie hurlera « Où sont les preuves », nous n’aurons pas besoin d’attendre que Bernard Cazeneuve vienne avouer devant les députés que oui, il s’était trompé, que oui, il y avait des dérapages, que oui, c’était une mauvaise décision…

Ce pad recense, justement, tous les dérapages liés à l’état d’urgence instauré en France.

C’est gratiné. Des enfants blessés par des policiers qui défoncent la mauvaise porte… Ça ne vous fait pas hurler ? Moi si. Camarade (j’essaye de vous prendre par les sentiments)… Bernard…, vous vous êtes demandé comment cette petite fille va regarder la police désormais ? Avec méfiance. Vous vous êtes demandé quel traumatisme cela a pu créer chez elle ? Même les policiers vous le disent (tout en bas de l’article) : c’est de la communication. Les magistrats vous le disent : les perquisitions sont possibles quand on veut, même sans Etat d’urgence. La société civile vous le dit : nous ne voulons pas de vos réponses guerrières et de votre dérive sécuritaire que la droite n’aurait jamais osé enclencher de peur que votre parti, le Parti socialiste crie au loup.

Comme Internet est une grande photocopieuse, et pour éviter que cela ne se perde, nous vous copions le contenu de ce pad ici, à la date du 23 novembre 2015. Soit dix jours seulement après les attentats.

 

Recensement des joies de l’état d’urgence en France…
Si vous avez le temps de mettre une petite description devant chaque lien alors faites le !
Et histoire d’avoir la mémoire de tout cela, ajoutez ces liens dans https://archive.is/ puis mettez le lien darchive.is après chaque url de cette page ;) (bon réflexe à avoir)
Objectif de ce pad : recenser les articles de presse qui parlent de possibles abus / dérapages de l’état d’urgence. Il sera utile notamment lorsqu’on aura à traiter la modification constitutionnelle annoncée par le gouvernement pour une extension / pérennisation de l’état d’urgence. 
Les faits relatés touchant au numérique nous intéressent particulièrement
Merci d’essayer de rester dans l’objectif de cette page.
https://soutien.laquadrature.net/ <3,14
16 NOVEMBRE 2015
Nice (Alpes Maritimes), 16/11, 4h30
Perquisition erronée, porte ouverte au fusil à pompe en pleine nuit, éclats sur le lit de la fillette, sur son coussin… et sur sa tête
http://www.nicematin.com/nice/video-une-fillette-blessee-lors-dune-descente-du-raid-a-nice.2401142.html [ https://archive.is/fO9XP ]
http://www.aljazeera.com/news/2015/11/muslims-terror-paris-attacks-1511222108197.html [ https://archive.is/OoS3A ]
17 NOVEMBRE 2015 
Paris gare du Nord, 17/11
Ibrahim Maalouf, musicien, se fait retenir en gare du nord avant un concert qu’il doit donner à Londres, manquant de devoir l’annuler. (Passeport signalé à Interpol ?)
http://www.clique.tv/ibrahim-maalouf-controles-marrivent-tres-souvent-france-cest-premere/ [ https://archive.is/ckUVc ]
Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), 17/11
Interpellation violente et garde à vue d’une nuit pour « soupçon de repérage sur la préfecture du Pas-de-Calais »
http://www.lavoixdunord.fr/region/operation-antiteroriste-a-boulogne-tout-ca-pour-ia31b49030n3170080 [ https://archive.is/oZkQ9 ]
Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), 17/11
Mosquée perquisitionnée et défoncée par la Police : 
http://www.leparisien.fr/aubervilliers-93300/aubervilliers-perquisition-a-la-mosquee-de-la-fraternite-17-11-2015-5286281.php [ https://archive.is/qfL4L ]
http://www.aljazeera.com/news/2015/11/muslms-terror-paris-attacks-151122210819794.html [ https://archive.is/OoS3A]
18 NOVEMBRE 2015
Lille (Nord), 18/11
Attentat bidon à Lille : elle déclenche une alerte à la bombe chez son concurrent.
http://www.lavoixdunord.fr/region/attentat-bidon-a-lille-elle-declenche-une-alerte-a-la-ia19b0n3169875 [ https://archive.is/cwz7a ]
Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), 18/11
Ahmed, 63 ans, citoyen égyptien blessé par balle dans un assaut à St Denis, reçoit l’obligation de quitter le territoire
http://www.leparisien.fr/faits-divers/saint-denis-le-recit-d-ahmed-blesse-dans-l-assaut-23-11-2015-5304079.php [ https://archive.is/ApqAr ]
http://www.revolutionpermanente.fr/Derniere-minute-Innocent-mais-sans-papiers-Blesse-par-le-Raid-a-Saint-Denis-la-prefecture-veut [ https://archive.is/CsDAS ]
19 NOVEMBRE 2015
Alès (Gard), 19/11
Perquisition dans un village, impact de balle sur une maison
http://www.objectifgard.com/2015/11/19/exclusif-pres-dales-temoignage-cetait-lassaut-de-saint-denis-chez-moi/ [ https://archive.is/DmONW ]
http://www.midilibre.fr/2015/11/21/les-gendarmes-d-elite-interviennent-a-tornac,1245886.php [ https://archive.is/sDtCE ]
Angers (Maine et Loire), 19/11, « au petit matin »
Les deux hommes interpellés dans le coup de filet relâchés
http://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/angers-49000/angers-les-deux-hommes-interpelles-dans-le-coup-de-filet-relaches-3852651  [ https://archive.is/muzqS ]
suite… « On nous a pris pour des terroristes ! »
http://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/angers-49000/arrestations-angers-nous-pris-pour-des-terroristes-3852408 [ https://archive.is/JJQKu
20 NOVEMBRE 2015
Fourchambault (Nièvre), 20/11, 06h00 
Traumatisme des enfants, mais tout s’est bien passé
http://www.lejdc.fr/nievre/actualite/2015/11/23/la-famille-perquisitionnee-a-fourchambault-livre-son-sentiment_11674575.html [ https://archive.is/zDJa0 ]
Massy TGV (Essonne), 20/11, 12h30
TGV évacué et 4h à la gendarmerie pour avoir regardé un film d’action dans le train :
http://www.ouest-france.fr/bretagne/rennes-35000/tgv-evacue-ils-mont-pris-pour-un-terroriste-3857900 [ https://archive.is/hcjvY ]
Allonnes (Sarthe), 20/11
Perquisition qui n’a rien donné et incompréhension de la surveillance du concerné (musulman et fiché S)
http://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/le-mans-72000/fiche-s-et-perquisitionne-lallonnais-clame-son-innocence-3852652  [ https://archive.is/LruP5 ]
Sens (Yonne), 20/11 – et Yerres (Essonne) 16/11/2015 – 03/01/2016
Couvre-feu instauré à Sens et Yerres pour « protéger les plus jeunes en évitant qu’ils se retrouvent seuls le soir dans les rues
http://www.lemonde.fr/attaques-a-paris/article/2015/11/20/le-premier-couvre-feu-applique-a-l-ensemble-de-la-population-a-sens-dans-l-yonne_4814329_4809495.html [ https://archive.is/eeecL ]
et parce qu’il y a des «incidents comme des caillassages ou des feux de poubelles»
http://www.liberation.fr/france/2015/11/20/couvre-feu-dans-un-quartier-sensible-de-sens-apres-une-saisie-d-armes_1414934 [ https://archive.is/JsxBn ]
21 NOVEMBRE 2015
Saint-Pierre-de-Chandieu (Rhône), 21/11
Un étrange établissement hôtelier perquisitionné
http://france3-regions.francetvinfo.fr/rhone-alpes/rhone-un-etrange-etablissement-hotelier-perquisitionne-st-pierre-de-chandieu-860297.html [ https://archive.is/Szw6m ]
Saint-Ouen-l’Aumône (Val-d’Oise), 21/11, 20h30
Descente de 40 policiers dans un restaurant Halal au milieu des clients :
http://www.liberation.fr/france/2015/11/23/etat-d-urgence-le-patron-d-un-restaurant-raconte-sa-perquisition-musclee_1415498 [ https://archive.is/yM4T8 ]
http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2015/11/23/dans-le-val-d-oise-recit-d-une-perquisition-musclee_4815543_1653578.html  [ https://archive.is/c1Ftc ]
https://www.youtube.com/watch?v=ZaVe-Qx5td8 [ http://rutube.ru/video/private/5397f58da12b9c3e4522426d925be85a/?p=SqxfhXDX0qPtJNzAXg9xlA ]
Dinan (Côtes d’Armor) 21/11, vers minuit et demi
20 gendarmes pour « un peu de shit » et une autre pour rien du tout (en pleine nuit)
http://www.ouest-france.fr/bretagne/dinan-22100/attentats-de-paris-une-perquisition-de-nuit-dinan-3857806 [ https://archive.is/eSRJO ]
22 NOVEMBRE 2015
Paris (Île de France)
Suite manifestation soutien aux migrants et contre l’état d’urgence : 58 identités transmises au Procureur de la République de Paris « pour application des suites judiciaires prévues par la loi ». Ils risquent jusqu’à six mois d’emprisonnement et à une amende de 7.500 euros.
http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/etat-d-urgence-la-police-denonce-58-manifestants-a-paris-7780603859 [ https://archive.is/VK24D ]
http://tempsreel.nouvelobs.com/en-direct/a-chaud/12771-attaquesparis-urgence-police-denonce-parquet-personnes.html [ https://archive.is/ntHvn ]
https://paris-luttes.info/interdiction-de-manifester-58-4244 [ https://archive.is/aVEl6 ]
23 NOVEMBRE 2015
Aveugle dénoncé parce qu’il a rasé sa barbe, obligation de pointer tous les jours, canne blanche confisquée, trainé au sol car aveugle
https://twitter.com/AssocAlifLamMim/status/668812145027588096 [ https://archive.is/7WQdm ]
Victime collatérale
Bataclan : Guénolé viré de RMC – Arrêt sur images
http://www.arretsurimages.net/breves/2015-11-23/Bataclan-Guenole-vire-de-RMC-id19477 [ https://archive.is/nYMRp ]
Assaut du RAID à St-Denis
Les 71 personnes évacuées de l’immeuble pris d’assaut par le RAID mercredi 18 Novembre ont tout perdu et l’état refuse de les reloger.
http://www.humanite.fr/saint-denis-les-oublies-de-la-republique-veulent-se-faire-entendre-590514 [ https://archive.is/i3aeJ ]
LISTES, COMPILATIONS, etc.
Le monde a ouvert un blog d’observation, titré ‘observons l’état d’urgence – vu de l’intérieur’ , animé par le journaliste Laurent Borrdeon: 
http://delinquance.blog.lemonde.fr/2015/11/23/observons-letat-durgence/ [https://archive.is/MBA0Q]
Plusieurs exemples avec liens
http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/11/23/les-petites-bavures-de-l-etat-d-urgence_4815803_4355770.html [ https://archive.is/fpIyW ]
Des perquisitions administratives pour les affaires que la police n’arrive pas à judiciariser
http://www.politis.fr/Les-perquisitions-administratives,33035.html [ https://archive.is/Vt5tn ]
Cas d’abus divers dans la région NPDC
http://france3-regions.francetvinfo.fr/nord-pas-de-calais/apres-les-attentats-rumeurs-fausses-alertes-psychose-et-perquisitions-dans-le-nord-pas-de-calais-858165.html [ https://archive.is/pYOtv ]
Ça perquisitionne à tout-va ! Petit tour de France des descentes antiterroristes
http://rue89.nouvelobs.com/2015/11/23/ca-perquisitionne-a-tout-va-petit-tour-france-descentes-antiterroristes-262229 [ https://archive.is/l4Mt8 ]
Cauchemars  des frontaliers, plusieurs heures de bouchons aux frontières B, LU
http://www.wort.lu/fr/luxembourg/cauchemar-sur-les-routes-frontaliers-a-bout-les-controles-routiers-en-4-questions-56532f4f0da165c55dc4df81 [ https://archive.is/Iqd8x ]
Le marché de Noël de Strasbourg aura des Checkpoints
http://www.dna.fr/actualite/2015/11/23/a-strasbourg-le-marche-de-noel-aura-des-check-points [ https://archive.is/H6NYt ]
Enfin, pour conserver un historique au fil de l’eau, jusqu’à disparition éventuelle du pad, le voici inséré dans nos pages :

 

";s:7:"dateiso";s:15:"20151123_211410";}s:15:"20151123_204005";a:7:{s:5:"title";s:52:"Ciel ! Facebook m’a censuré ! Quelle honte #Oupas";s:4:"link";s:65:"https://reflets.info/ciel-facebook-ma-censure-quelle-honte-oupas/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33359";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 23 Nov 2015 19:40:05 +0000";s:11:"description";s:329:"C’est assez récurrent, on voit apparaître des messages sur Twitter (il faut bien se rabattre sur un réseau social ou un autre) expliquant à qui veut bien lire que Facebook (ou un autre, insérez ici le nom de votre réseau social honni) a censuré un post ou une image jugé à tort (par l’auteur) comme […]";s:7:"content";s:4550:"

facebook-censure-smallC’est assez récurrent, on voit apparaître des messages sur Twitter (il faut bien se rabattre sur un réseau social ou un autre) expliquant à qui veut bien lire que Facebook (ou un autre, insérez ici le nom de votre réseau social honni) a censuré un post ou une image jugé à tort (par l’auteur) comme contraire aux conditions d’utilisation. La censure, #saymal. Liberté d’expression bafouée, horreur, abomination. Que mille retweets/likes effacent l’outrage par une mise à l’index du censeur !

Oui.

Mais non.

Oh, bien sûr, on peut être d’accord avec, par exemple, @Baptiste_Chouet lorsqu’il se crie à la censure. Facebook déconne à bloc en retirant son dessin sous prétexte de nudité. Encore plus en bloquant son compte. Mais peut-on vraiment se plaindre de ce type de décision algorithmique ?

Je vous vois venir… Oui, mais Facebook, c’est génial parce que:

Ah.

En fait, si vous pensez cela, c’est que vous faites partie de la nouvelle génération d’utilisateurs de ce réseau.

Exclusif : Internet existait avant Facebook !

Car voyez-vous, le réseau n’a pas attendu Facebook pour permettre à qui le veut de publier n’importe quoi, y compris des GIFs animés de chats, de discuter en temps réel avec une personne à l’autre bout de la planète, de retrouver des copains perdus de vue, de s’échanger des messages (ça, ça existait même avant le Web – oui, le Web ce n’est pas Internet, pas plus que Google ou le gros « e » bleu sur le bureau de votre ordinateur).

Mieux, Internet, c’est un machin dé-cen-tra-li-sé !

Et on peut y construire sa propre maison avec plein de choses dedans, du mail (paf, votre serveur de mail!) du Web (paf, une plate-forme d’édition en ligne!), un serveur pour le chat, des statistiques d’utilisation, un repository de lolcats ou d’autres chose…

L’avantage ? Je sais, on a du mal à convaincre les utilisateurs de Facebook… L’avantage c’est que lorsque Facebook tombe, ferme, fait faillite, lorsque son algo décide que votre dessin montre un sein qu’il faut cacher et veut vous censurer, vous, sur votre maison dans les Internets, vous faites ce que bon vous semble et vous vous moquez de ceux qui sont sur Facebook. Car sur Internet, personne ne conduit le tracteur (ou presque).

Ah, oui, mais pour faire du viral façon Facebook, accroche-toi !

Oui, c’est vrai. C’est plus long, plus difficile. Mais pas impossible. Vous pouvez très bien utiliser Facebook ou Twitter ou tout autre réseau social comme RELAI de vos publications.

Et en plus, quand vous contribuez à nourrir le Net avec des contenus originaux au lieu de rebalancer ce qui a été fait par d’autres ou de liker, les Internets vous gratifient avec des ondes positives, vos dents blanchissent, vos cheveux sont plus brillants et vous recevez des petits mails d’encouragement. C’est pas beau ça ?

Allez, oubliez Facebook comme plate-forme de publication, montez des blogs indépendants ou des sites Web super complexes avec plein de CSS inside.

Cerise sur le gâteau, vos contenus continueront à vous appartenir après publication. Il n’appartiendront pas à Facebook comme lorsque vous postez quelque chose sur ce trou noir du Net.

";s:7:"dateiso";s:15:"20151123_204005";}s:15:"20151123_103734";a:7:{s:5:"title";s:81:"L’étonnant expert judiciaire choisi pour plancher sur les cas Amesys et Qosmos";s:4:"link";s:99:"https://reflets.info/letonnant-expert-judiciaire-choisi-pour-plancher-sur-les-cas-amesys-et-qosmos/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33351";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 23 Nov 2015 09:37:34 +0000";s:11:"description";s:336:"Le Pôle Crimes contre l’humanité du Tribunal de Grande Instance de Paris qui enquête sur le rôle des sociétés Amesys et Qosmos dans la vente d’outils de surveillance massive à la Libye de Kadhafi et à la Syrie de Bachar el-Assad ont nommé il y a quelques mois un expert judiciaire pour le moins étonnant. […]";s:7:"content";s:5445:"

qosmamesysLe Pôle Crimes contre l’humanité du Tribunal de Grande Instance de Paris qui enquête sur le rôle des sociétés Amesys et Qosmos dans la vente d’outils de surveillance massive à la Libye de Kadhafi et à la Syrie de Bachar el-Assad ont nommé il y a quelques mois un expert judiciaire pour le moins étonnant.

Jean-Louis Courteaud annonce ses compétences sur sa page personnelle :

Rien sur le deep packet inspection, un sujet relativement pointu au coeur de cette instruction et dont les rares spécialistes sont parfaitement connus. Ce n’est pas dirimant, mais cela aurait évidemment été un plus.

En revanche, ce qui est assez dirimant en l’espèce, ce sont les convictions politiques ouvertement affichées sur le compte Twitter, entre autres, dudit expert.

Toute personne qui a suivi, même de loin, les affaires Amesys et Qosmos, sait combien l’implication de l’Etat, sous la houlette de Nicolas Sarkozy et de sa garde rapprochée, a été prégnante.

Amesys a été poussée par le gouvernement français et ses services de renseignement pour vendre à Abdallah Senoussi un Eagle (entre autres choses). La BPI (dans sa version FSI) a été sollicitée pour injecter 10 millions d’euros dans Bull qui avait racheté Amesys. Mieux, peu après le deal libyen, Bull est offerte sur un plateau aux dirigeants d’Amesys et ceux-ci feront une culbute financière qui laisse pantois, en quelques années seulement.

Du côté Qosmos, l’entreprise a eu des relations commerciales excessivement étroites avec la DGSE, au point de monter une business unit (Kairos) qui lui était dédiée. De même, le FSI (devenu Banque Publique d’Investissement) a été appelé à la rescousse pour investir 10 millions d’euros dans cette entreprise qui était couverte par le secret défense.

Un appui public et outré à Nicolas Sarkozy pose donc question lorsqu’il s’agit de rendre une expertise sur le rôle de deux entreprises dont le sort est autant lié à l’ancien locataire de l’Elysée.

expert

L’expert Jean-Louis Courteaud se félicitait par exemple par un retweet de la mise hors de cause de Nicolas Sarkozy dans l’une des affaires (Pakistan) pour lesquelles il est inquiété.

Son profil Yatedo affiche d’ailleurs son appartenance à l’UMP :

expert-5Quant au principe de la surveillance massive, au coeur de la problématique Amesys-Qosmos, l’expert ne fait pas mystère de ses opinions :

expert-1

Les opposants Libyens qui ont été torturés sur la base des écoutes de leur trafic Internet et qui ont témoigné devant les juges du Pôle Crimes contre l’humanité du Tribunal de Grande Instance de Paris apprécieront. Sans doute font-ils partie des bien-pensants qui couinent…

Quant aux socialistes, ils ont bien entendu « ruiné la France ». Vivement le retour de Nicolas Sarkozy aux « affaires » ?

expert-3

Le reste des tweets au cours des dernières années était à l’avenant et nous en faisons grâce au lecteur. Etait… Car, étrangement, Jean-Louis Courteaud a effacé tous ses tweets ce week-end…

 

";s:7:"dateiso";s:15:"20151123_103734";}s:15:"20151123_091551";a:7:{s:5:"title";s:57:"Les attentats fabriquent d’étranges « Je Suis… »";s:4:"link";s:64:"https://reflets.info/les-attentats-fabriquent-detranges-je-suis/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33340";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 23 Nov 2015 08:15:51 +0000";s:11:"description";s:502:"L’horreur se répète. Merah, Charlie, L’Hyper Casher, le Thalys, et ce vendredi 13 novembre. Dans son sillage, naissent d’étranges « Je Suis… » Après Charlie et l’Hyper Casher, nous avions eu des « Je Suis Charlie », des « Je suis Juif », finalement assez naturels montrant que l’universalité, l’acceptation de la différence était aussi dans l’ADN humain, … pas uniquement […]";s:7:"content";s:2051:"

Je_suisL’horreur se répète. Merah, Charlie, L’Hyper Casher, le Thalys, et ce vendredi 13 novembre. Dans son sillage, naissent d’étranges « Je Suis… » Après Charlie et l’Hyper Casher, nous avions eu des « Je Suis Charlie », des « Je suis Juif », finalement assez naturels montrant que l’universalité, l’acceptation de la différence était aussi dans l’ADN humain, … pas uniquement la violence aveugle et la terreur.

Mais l’on avait aussi vu apparaître des « Je suis GIGN », des « Je suis BRI », des « Je suis policier », plus étonnants. Leur ADN, justement, étant plutôt violent (même pour la bonne cause), on se détache ici de l’appel à la paix.

Les gens semblent s’identifier assez facilement aux bras armés du pouvoir (police, juges, procureurs) ou aux sauveteurs. Les politiques sont les parents pauvres de cette tendance à l’identification. On ne voit pas beaucoup de « Je Suis Hollande » ou de « Je Suis Sarkozy ». Ce qui laisse penser que la population s’éloigne peu à peu de la politique (au bon et au mauvais sens du terme). Inquiétant ou rassurant ?

";s:7:"dateiso";s:15:"20151123_091551";}s:15:"20151120_123058";a:7:{s:5:"title";s:140:"Radio Reflets #9 : Comment la Démocratie peut/doit réagir aux événements actuels ? (invités : Alain Gresh, Edwy Plenel, Serge Portelli)";s:4:"link";s:145:"https://reflets.info/radio-reflets-9-comment-la-democratie-peutdoit-reagir-aux-evenements-actuels-invites-alain-gresh-edwy-plenel-serge-portelli/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33334";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 20 Nov 2015 11:30:58 +0000";s:11:"description";s:345:"#RadioReflets9 – samedi 21 novembre 2015 à 14h30. Téléchargez le podcast Format Ogg – Format mp3 Le thème : Les bruits de bottes se font entendre chaque jour un peu plus fort. La rhétorique développée en son temps par George Bush et ses équipes de faucons est reprise par les dirigeants politiques français. La posture […]";s:7:"content";s:2318:"

on_air

#RadioReflets9 – samedi 21 novembre 2015 à 14h30.

Téléchargez le podcast

Format OggFormat mp3

Le thème :

Les bruits de bottes se font entendre chaque jour un peu plus fort. La rhétorique développée en son temps par George Bush et ses équipes de faucons est reprise par les dirigeants politiques français. La posture guerrière est-elle la seule réponse qu’une Démocratie doit retenir face à des événements terroristes comme ceux de janvier et de novembre ?

L’équipe de Radio Reflets a décidé de monter une émission sur ce thème dans l’urgence. Ce sera peut-être une goutte d’eau dans un océan, mais il nous semble important de réfléchir à cette problématique.

Les invités :

Nous avons invité trois personnes pour prendre avec nous et avec vous, le temps de la réflexion :

Animateurs : Drapher, Kitetoa

Technique et programmation musicale : Epimae.

Playlist musicale :

Le flux audio est assuré par Tryphon (ils sont forts Tryphon, et sympas en plus…)

Hashtag : #RadioReflets9

La date : le samedi 21 novembre 2015, de 14h30 h à à 16h.

";s:7:"dateiso";s:15:"20151120_123058";}s:15:"20151120_001232";a:7:{s:5:"title";s:62:"Des pistes d’analyse dans Dabiq, le « journal » de Daesh";s:4:"link";s:72:"https://reflets.info/des-pistes-danalyse-dans-dabiq-le-journal-de-daesh/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33323";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 19 Nov 2015 23:12:32 +0000";s:11:"description";s:392:"Il faut avoir le coeur bien accroché pour lire le « journal » publié par l’organisation état islamique. Dabiq se présente comme un journal classique, avec de grandes photos, des efforts évidents de maquette. C’est le contenu qui met immédiatement le lecteur mal à l’aise. Par exemple lorsque dans son numéro 11, il propose la vente, sur […]";s:7:"content";s:3007:"

dabiq12Il faut avoir le coeur bien accroché pour lire le « journal » publié par l’organisation état islamique. Dabiq se présente comme un journal classique, avec de grandes photos, des efforts évidents de maquette. C’est le contenu qui met immédiatement le lecteur mal à l’aise. Par exemple lorsque dans son numéro 11, il propose la vente, sur deux pages de deux otages. Puis, dans son numéro 12 qui vient d’être diffusé, il présente à nouveau les deux otages, mais morts « puisque personne n’a voulu les acheter ».

Au delà de l’horreur évidente, Dabiq permet de lire entre les lignes ce que l’organisation a en tête. Notamment lorsque l’un des article est écrit par l’un des otages, un journaliste britannique.

Au delà de la propagande sectaire qui suinte de chaque ligne du « journal », John Cantlie évoque dans son article la possibilité d’une négociation, d’une paix avec l’organisation état islamique. Aussi fou et difficile à accepter que cela paraisse aujourd’hui, cette perspective ne peut être écartée totalement dans un avenir lointain si l’état islamique continue de grossir et de maintenir ses positions. La plupart des organisations terroristes qui ont abandonné les armes l’ont finalement fait au travers d’un dialogue politique (l’IRA ou l’ETA par exemple). En outre, si cette perspective est évoquée par l’organisation au travers de cet article, c’est qu’elle y est sans doute disposée.

En février, Adelhamid Abaaoud était mis en avant par Dabiq avec une interview où l’on pouvait déceler qu’il était largement impliqué dans des attentats en Europe. Quelles leçons ont été tirées de cet interview ? Quelles leçons doit-on tirer du dernier numéro ? Doit-on prendre au sérieux la menace d’une attaque nucléaire ?

otage-daesh

";s:7:"dateiso";s:15:"20151120_001232";}s:15:"20151119_234157";a:7:{s:5:"title";s:80:"Palantir et la France : naissance d’une nouvelle théorie abracadabrantesque ?";s:4:"link";s:94:"https://reflets.info/palantir-et-la-france-naissance-dune-nouvelle-theorie-abracadabrantesque/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33317";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 19 Nov 2015 22:41:57 +0000";s:11:"description";s:400:"Peu avant l’été dernier, le secrétariat général pour la modernisation de l’action publique (SGMAP) lançait un appel d’offres pour un accord cadre relatif à des prestations de data science. Un article de Next Inpact révélait ce projet en août dernier. Cet accord cadre « a pour objet d’assister le SGMAP pour exploiter des données publiques, ouvertes […]";s:7:"content";s:23053:"

palantir

Peu avant l’été dernier, le secrétariat général pour la modernisation de l’action publique (SGMAP) lançait un appel d’offres pour un accord cadre relatif à des prestations de data science. Un article de Next Inpact révélait ce projet en août dernier. Cet accord cadre « a pour objet d’assister le SGMAP pour exploiter des données publiques, ouvertes ou non, via des prestations de science des données, dans des domaines ciblés par l’administrateur général des données (AGD)« . L’Etat étant un gros producteur de données, il n’est pas incongru qu’il souhaite les exploiter pour améliorer son action. Reste à savoir qui sera retenu pour procéder à cette exploitation…

Le SGMAP a pour mission, selon ses propres mots, d’appuyer la transformation des administrations, la simplification des démarches, l’évaluation et la qualité des services publics. Il regroupe l’ensemble des services en charge de la politique de modernisation de l’action publique. Il instaure une nouvelle cohérence dans la modernisation de l’action publique. Il se compose de la direction interministérielle pour la modernisation de l’action publique (DIMAP), la direction interministérielle des systèmes d’information et de communication de l’Etat (DISIC) et de la mission chargée de la mise à disposition des données publiques (Etalab).

Quelques points marquants de l’appel d’offres méritent d’être soulignés :

Recherche et exploration de données
Il s’agit, après une phase de cadrage préalable, de rechercher les données nécessaires à la résolution du problème, qu’elles soient internes à l’administration ou extérieures. En particulier, il s’agit de mobiliser les technologies permettant de collecter de forts volumes de données et de lier entre elles des données jusque-là hétérogènes. A titre d’exemples :
– enrichissement de bases de données ;
– appariement de données entre elles pour reconstituer un budget, un résultat de politiques publiques;
– détection de sources et de bases de données en rapport avec les problèmes à résoudre, tant au sein des administrations que sur des bases de données ouvertes sur Internet ;
– formulation de requêtes de données pour chaque analyse à mener ;
– mobilisation de logiciels dédiés à la collecte (connecteur, crawler, scraper), l’agrégation et la fusion de données de nature de format et de technologie hétérogènes (web sémantique) ;
– création d’entrepôts de données dédiés aux problèmes à résoudre.
Exemples de livrables :
– jeux de données ;
– jeux de données nettoyées et redressées ;
– audit des sources de données disponibles ;
– étude de cadrage (identification de cas d’usages pertinents, définition de l’architecture pour récupérer, stocker et analyser des données, etc.).
Analyse des données
Il s’agit de rapprocher les données de façon itérative pour tester plusieurs hypothèses de résolution du problème posé. A titre d’exemples :
– méthodes de classification ;
– détection de signaux faibles ;
application ou élaboration d’algorithmes ou de modèles prédictifs (machine learning) ;
– décomposition des données collectées en mots discriminants pour détecter de nouveaux comportements ou des innovations produits / de services ;
– analyses descriptives pour détecter les variables clés influant un résultat de politique publique (service rendu, coûts complets) ;
– analyses prédictives pour prédire les résultats d’une politique publique, des comportements bénéficiaires ou le potentiel d’une innovation produits / de service.

Le SGMAP attend de la part des soumissionnaires une grande rigueur. Notamment, une obligation de destruction des données après utilisation dans la mesure ou celles-ci seront souvent non-publiques (« Les données des bénéficiaires (hors données publiques) sont des données internes à l’administration donc soumises au principe de territorialité de leur hébergement.« ).

Reste à savoir qui peut se positionner et donc, qui risque de remporter l’appel d’offres.

Remember Edward Snowden…

Etant entendu que le gouvernement souhaite faire du prédictif et de l’évaluation des politiques publiques, il semble logique d’imaginer que l’entreprise retenue va avoir accès à des informations très précises sur les français. Sur le plan fiscal ou médical par exemple.

Dans un monde post-Snowden, ce type de possibilité devrait immédiatement faire sonner toutes les alarmes.

En dépit de nos efforts, nous n’avons pas pu savoir qui avait répondu à cet appel d’offres. Le dépouillement est en cours et les responsables de cette consultation sont tenus, expliquent-ils de ne pas s’exprimer. Impossible même de savoir quand le dépouillement sera clos.

Nous allons donc entrer dans une phase d’exploration. Essayer de repérer des « signaux faibles » qui nous permettent de tenter du « prédictif » sur le mode habituel déjà expérimenté avec Amesys et la « théorie abracadabrantesque« .

Premier point, il n’existe pas quinze entreprises capables de répondre à un tel appel d’offres, à moins de choisir toute une série de petites start-up (c’est possible selon l’appel d’offre) et de parvenir à les faire travailler main dans la main efficacement.

Celle qui vient immédiatement à l’esprit est Palantir. Selon un article de la Lettre A publié aujourd’hui, Palantir serait positionné sur cet appel d’offres et sur un autre, émis par la Direction générale des finances publiques (DGFiP)…

Cette entreprise américaine (voir sur Wikipedia) est un géant de la data intelligence. Parmis ses clients historiques, la communauté du renseignement américaine, l’armée de l’oncle Sam :

La fuite d’un document vers le site TechCrunch révèle qu’à partir de 2013 les clients de Palantir comprenaient au moins douze groupes au sein de l’administration fédérale, dont la CIA, le DHS, la NSA, le FBI, les US Marines, l’ Air force, les Opérations spéciales, West Point, le Joint IED-defeat organization and Allies, le Recovery Accountability and Transparency Board et le National Center for Missing and Exploited Children (centre national pour les enfants disparus et exploités).

L’Observatoire du monde cybernétique, dans sa Lettre n°40 juillet 2015 évoque Palantir et ses premiers investisseurs :

La CIA a créé en 1999 In-Q-Tel14. Ce fond américain de capital-investissement à but non lucratif prend des participations stratégiques dans des entreprises technologiques de pointe, notamment des startups liées à la collecte, l’analyse et au traitement de l’information, en lien avec le renseignement. Les participations permettent souvent d’avoir un siège au conseil d’administration et donc de connaître et de suivre les évolutions technologiques des entreprises. Sa politique d’investissement massif et sans recherche de profits en fait un partenaire privilégié pour les entrepreneurs des domaines de pointe : Gemplus/Gemalto (carte à puce), Recorded Future (cyber threat intelligence), Palantir Technologies (visualisation de données).

Une autre entreprise, avec beaucoup moins de moyens et qui ne joue pas encore dans la cour des grands, mais « française » cette fois, pourrait aussi se positionner : Spallian.

Epinglée par le Canard Enchaîné (numéro du 27/05/2015), Spallian a visiblement tendance à ne pas mégoter sur ses sources d’informations venant nourir son logiciel Corto.

Extrait :

« C’est un joujou très sophistiqué, déjà utilisé par les douanes et Interpol, qui fait tourner la tête de nos élus. Le logiciel Corto a déjà conquis les mairies de Mantes-la-Jolie, Aulnay-sous-Bois, Beauvais, Grigny, Viry-Châtillon et d’autres. Comme la ville de Lyon, qui a claqué 198 000 euros en 2013 pour la mise à jour du gadget. […] Le logiciel est alimenté en informations allègrement pompées : celles de la police municipale, de la police nationale, comme le Stic, ou le fichier de l’Education nationale, qui recense les actes de violence constatés dans les établissements scolaires. Et encore par les dossiers sécurité des transporteurs, des bailleurs sociaux… Mais pas que.
Gardiens d’immeubles un peu fouinards et médiateurs de rue peuvent aussi nourrir la bête informatique de données tout aussi sensibles. Tous les acteurs engagés dans la prévention de la délinquance peuvent ajouter à la tambouille quelques éléments sur les squats de cages d’escalier, sur les rixes familiales, sur les élèves décrocheurs ou les fumeurs de joints.
Le logiciel mouline tout ce fatras, et le résultat affiché est censé fournir une cartographie de la délinquance passée et à venir. Magique ! »

Spallian sait par ailleurs s’attacher les services d’influenceurs qui peuvent éventuellement aider à suggérer aux décideurs politique un nom…

« Après avoir débauché, en 2012, Olivier Gadan, chargé auprès de Sarkozy des questions numériques, et avoir sollicité Nadine Morano, apporteuse d’affaires, Renaud Prouveur s’est attaché les services de proches de Julien Dray ou de Jean-Jacques Urvoas. Une carte politique presque aussi belle que celle de la criminalité. »

Apportons quelques précisions au très intéressant papier du Canard Enchaîné.

Lors d’une démonstration de son logiciel pendant une conférence (ouverte) à l’IHEDN, le patron de Spallian, Renaud Prouveur a fait apparaître de très jolies tâches colorées sur une carte de la ville d’Aulnay. Ces couleurs représentaient « la communauté marocaine« . Question évidente : où trouvez-vous ces informations ? Tout simple, selon Renaud Prouveur : les listes électorales que l’on peut acheter.

L’Open Data, ça a vraiment du bon.

Ce qui ne sera pas expliqué dans la démonstration, c’est comment Spallian parvient à déterminer qu’une personne fait partie de « la communauté marocaine » sur la base des listes électorales.

Les listes électorales contiennent par principe les électeurs français. Pas marocains. A moins qu’ils soient bi-nationaux ? Mais dans ce cas, ils seraient une minorité et ne représenteraient plus « la communauté marocaine« .

Reste la possibilité de faire des listes sur la base de « l’apparence marocaine » des patronymes dans les listes électorales ?

Palantir : le big boss de la data intelligence

Mais revenons à Palantir. Car cette entreprise a beaucoup plus d’atouts que Spallian pour remporter un tel appel d’offres.

D’une part ses offres sont plus adaptées, d’autre part, elle a déjà de nombreuses expériences à faire valoir au regard de son portefeuille de clients gouvernementaux, privés et militaires aux Etats-Unis.

Mais surtout, elle bénéficie actuellement d’un soutien, sans doute involontaire, de la part de la presse qui la cite désormais assez régulièrement.

Enfin, plusieurs personnes dans l’entourage du patron du SGMAP, ont travaillé ou travaillent pour Palantir.

Henri Verdier, l’homme des décisions

Passé par l’Etalab, Henry verdier a coécrit un livre qui le positionne comme un sachant dans le domaine du numérique. « L’âge de la multitudes« , avec Nicolas Colin repose sur l’un des postulats suivants :

« La révolution numérique est derrière nous. Des milliards d’êtres humains sont aujourd’hui instruits et informés, équipés et connectés. Leur désir de créer, de communiquer et de partager n’a jamais rencontré autant de possibilités de passer à l’acte. Ces milliards d’individus composent une « multitude » puissante, mouvante et active, qui bouleverse l’ancien ordre économique et social et ouvre la voie au troisième âge du capitalisme.
La multitude est désormais la clef de la création de valeur dans l’économie. Qui sait susciter, capter et redistribuer la créativité de la multitude peut devenir un géant de l’économie numérique. Qui accepte et nourrit la multitude peut gouverner avec une efficacité jamais atteinte. « 

Nicolas Collin, le co-auteur, est membre de la CNIL et on le donne favori, qui à la tête de la CNIL, qui à la tête du CNNum dans un avenir proche. La compagne de Nicolas Colin, Laetitia Vitaud a été embauchée il y a quelques mois par Palantir pour un poste de Business developpement. Des indiscrétions la disent actuellement démissionnaire.

Comme nous l’apprend L’Opinion, Heni Verdier est bien entouré : « Son directeur de l’innovation, Romain Lacombe, est un ingénieur talentueux qui sort du MIT et qui a travaillé chez Palantir Technologies« .

L’article de L’Opinion évoque par ailleurs l’adjointe d’Henri Verdier, Laure Lucchesi, qui était experte en innovation chez Capgemini consulting. Capgemini allié à Palantir au Canada pour, selon les termes de Capgemini : « fournir aux États des plates-formes techniques destinées à la lutte contre la fraude, le crime et le terrorisme, mais garantissant aussi les libertés individuelles« .

La presse à la rescousse

Lorsque toute une série d’articles viennent vanter les mérites d’une entreprise dans plusieurs supports de presse, on peut assez logiquement soupçonner une offensive des services de communication de l’entreprise.

Généralement, cette offensive n’est pas déconnectée d’un « agenda » commercial.

Dans Les Echos du 13 septembre, Michel Levy Provençal (intervenant à Sciences-Po, comme la femme de Nicolas Colin) et Guy-Philippe Goldstein expliquent que Palantir serait un bon outil pour lutter contre Daesh.

Ils ne sont pas les seuls. Dans Ynetnews.com, Ronen Bergman rapporte les propos d’une source anonyme américaine proche des milieux du renseignement et du FBI citée dans un article du quotidien Yedioth Ahronoth. Selon cette source, les Etats-Unis auraient offert leur aide après les attentats de janvier, notamment en proposant à la France d’acheter des outils Palantir. Ce qu’elle aurait refusé.

Sur Widoobiz, on apprend que Palantir est l’outil ultime pour prédire les crimes terroristes. Merveilleux…

Dans Le Monde du 19 novembre, Jacques Follorou, fin connaisseur des services de renseignements et des infrastructures techniques mises en place par la France pour l’écoute massive, nous apprend qu’un « algorithme » existerait, et permettrait de croiser de multiples sources et de surveiller en temps réel les 11.700 personnes « à risque ». Cela ressemble à s’y méprendre à des outils Palantir. D’autant que la légende de l’entreprise veut que son système ait été utilisé dans la traque de Ben Laden.

« A en croire le monde du renseignement, la solution résiderait dans la duplication, en France, du système qui a permis aux Etats-Unis de se protéger après le 11 septembre 2001, grâce au Patriot Act, à savoir « une véritable collecte massive de données » et l’interconnexion de tous les systèmes de fichiers. « En croisant les infos et en utilisant un algorithme très puissant déjà connu, nous serions en mesure de surveiller, en temps réel, ces 11 700 personnes, assure la source ministérielle. En croisant des fichiers sociaux, terrorisme, de droit commun et de toute autre forme de collecte de signaux, on aurait le moyen par triangulation de faire des rapprochements et de capter les signaux faibles. » »

Le 13 novembre dernier, La Revue du Digital titrait : « Palantir, le géant controversé du Big Data sécuritaire, recrute en France« . Cette action n’est sans doute pas anodine.

Le cloud souverain et la data pas souveraine

Bien entendu, rien ne dit que Palantir sera retenue pour traiter des données françaises pour le compte de l’Etat. Mais tout de même, il y a quelques signaux faibles qui apparaissent sur des points clairs.

Dans le cas improbable où Palantir viendrait à traiter ces données, médicales, fiscales, ou de communication, par exemple, se poserait évidemment la question de la souveraineté numérique du pays. Après les documents Snowden, l’excuse du « on ne savait pas » serait assez malvenue. Particulièrement s’agissant d’une entreprise financée par le bras financier de la CIA.

A l’heure où tout le monde souhaite un cloud souverain, on se demande bien à quoi cela pourrait bien servir si des données essentielles étaient traitées par des entreprises liées à ce point au gouvernement et aux services de renseignement américain.

Cette interrogation était déjà valable il y a vingt ans quand déjà, les entreprises du CAC 40 confiaient aux grands cabinets de consultants anglo-saxons leurs audits financiers et stratégiques. Même réalisés par des filiales européennes ou françaises, les données étaient stockées sur des serveurs accessibles par le siège…

En outre, et on ne le répétera jamais assez, le prédictif à partir de données brutes informatiques compilées depuis plusieurs sources est une porte ouverte à des interprétations totalement erronées. La projection numérique d’une personne n’a parfois rien à voir avec la personne réelle. Ce problème n’est malheureusement pas pris et compte et il faudra peut-être attendre un drame pour que l’on mesure son ampleur. Il sera malheureusement trop tard pour arrêter les expériences des apprentis-sorciers.

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Il faut le dire, par souci de transparence, Isabelle Attard est notre députée geek, du coup, elle a notre sympathie. Elle s’est notamment  illustrée en votant contre la Loi sur le renseignement et s’est battue autant qu’elle a pu pour que les questions posées par le scandale Amesys trouve des réponses. Pour une fois, nous allons relayer un communiqué de presse. Car le contenu est intéressant et montre que tous les représentants ne sont pas sur la même longueur d’ondes en ces temps troublés. Pour certains, le discours guerrier est un danger…

Nul, par la guerre, ne devient grand.

Ce vendredi 13 novembre 2015, nous avons tous été frappés.

En tant que députée, mon premier devoir est d’être au service de ceux qui souffrent, et de rassurer mes concitoyens. Je dois contrôler l’action de l’État avant, pendant, et après les attentats. Je dois aussi voter des lois efficaces, qui règlent les problèmes sans en créer de nouveaux. Ces trois années passées à l’Assemblée nationale m’ont montré qu’une loi votée trop vite est toujours mauvaise. Que dire d’une loi rédigée et votée en 72 heures ?

Perquisitions de nuit, assignations à résidence, enquêtes, filatures, surveillance électronique, dissolution d’associations, expulsion d’imams appelant à la violence, tout est déjà prévu dans nos lois. Tout est déjà réalisable par les policiers, gendarmes et agents de renseignement.

Le juge Trévidic pointe une seule cause majeure aux insuffisances des forces de l’ordre : le manque de moyens financiers et humains. Depuis des années, c’est ce que je réclame au gouvernement, sans réaction de sa part jusqu’à lundi dernier.

La prolongation de l’état d’urgence ne permet qu’une seule chose nouvelle : la mise à l’écart des juges, et donc de la justice. Les policiers doivent présenter des preuves aux juges. C’est une étape obligatoire pour ne pas perdre un temps précieux à détruire la vie d’innocents. Diminuer nos libertés n’empêchera pas de nouveaux attentats.

En conscience et responsabilité, je voterai contre la prolongation de l’état d’urgence. Gouvernement et parlementaires doivent se ressaisir et sortir de la gesticulation guerrière et médiatique. La dignité des survivants et des proches exige un comportement à la hauteur des enjeux.

Agissons directement sur les causes de ces attaques : asphyxions financièrement Daesh, limitons son approvisionnement en armes, développons la coopération internationale dans le cadre de l’ONU, cassons l’embrigadement à sa source, transformons les ghettos, supprimons les contrôles au faciès et surtout, surtout, offrons à nos jeunes un avenir autre que la précarité et l’isolement social.

Isabelle Attard

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";s:7:"dateiso";s:15:"20151119_140649";}s:15:"20151119_012116";a:7:{s:5:"title";s:27:"Du cyber contre la kalach ?";s:4:"link";s:48:"https://reflets.info/du-cyber-contre-des-kalash/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33306";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 19 Nov 2015 00:21:16 +0000";s:11:"description";s:336:"Tout comme en janvier dernier après la tragédie qui a frappé Charlie Hebdo et avec lui toute la France, des hacktivistes souhaitent donner une réponse cyber à l’horreur du terrorisme. Comment réagir quand, sidéré, devant la TV on assiste à un tel déferlement de violence et de haine ? Agir ? Oui ? Mais comment […]";s:7:"content";s:3788:"

online-loveTout comme en janvier dernier après la tragédie qui a frappé Charlie Hebdo et avec lui toute la France, des hacktivistes souhaitent donner une réponse cyber à l’horreur du terrorisme. Comment réagir quand, sidéré, devant la TV on assiste à un tel déferlement de violence et de haine ? Agir ? Oui ? Mais comment ?

Daesh utilise les réseaux sociaux pour diffuser sa propagande. Cette propagande fonctionne sur certains esprits faibles. Ce ne sont pas tous des terroristes en puissance, certains sont seulement faibles, ils ont la faiblesse de se laisser endoctriner et rediffusent à leur tour cette propagande. Ils échangent sur Twitter, Facebook, Telegram, sur des réseaux où les frontières entre le public et le privé leur apparaissent souvent un peu floues.

L’exploitation de sources ouvertes est souvent pour les enquêteurs, avec le renseignement d’origine humaine, le premier fil que tirent les enquêteurs. Toute action visant à essayer de venir à bout de l’océan de propagande que déverse Daesh sur ces réseaux peut avoir pour effet de priver les enquêteurs de ces informations.

Le mythe du loup solitaire rompu à l’anonymat et aux communications chiffrées en a pourtant pris des coups… plus d’une fois. Mohammed Merah s’est fait loger après une annonce sur leboncoin, et aujourd’hui, on apprend que c’est un SMS en clair qui a permis de remonter à la cache de Saint-Denis. Si certains utilisent  des moyens de communications sécurisés, il y a fort à parier que leur entourage plus ou moins proche ne s’embarrasse pas de techniques d’anonymisation élaborées. Et c’est en travaillant sur cet entourage que les enquêtes font parfois des avancées significatives. Torpiller le compte d’un maillon faible de cette chaîne n’est donc pas forcément une bonne idée.

On peut-être convaincu des intentions louables d’Anonymous quand il lutte de manière massive pour reporter des comptes et les faire fermer, mais dans les faits, ceci peut dans certains cas être préjudiciable au travail des enquêteurs qui doivent s’embarrasser d’une procédure supplémentaire pour accéder aux données d’un compte… une procédure pour laquelle des sites comme Twitter ne se sont pas toujours montrés des plus coopératifs.

Internet est un réseau de paix, ce n’est pas un champs de bataille, nous ne pouvons pas le brandir comme une réponse à des kalachnikovs. Au mieux, nous pouvons l’utiliser pour rétablir un lien avec cette jeunesse perdue qui est en position de faiblesse, de détresse, et qui se trouve à un moment de sa vie, sensible aux thèses de la haine. Dans ces moments plus que jamais, le cyber hacktiviste doit avoir en tête ce qu’est fondamentalement Internet et l’opposer à cette barbarie.

N’oubliez pas que les autorités françaises ont mis à disposition PHAROS, une plate-forme de signalement et qu’en des circonstances aussi graves, nous devrions commencer par la préférer à Pastebin.

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Il y a toujours une foule de politiques et de membres du gouvernement pour disserter et pérorer à propos d’Internet. C’est un machin dangereux, qu’il convient d’encadrer, de contrôler, on en passe. Le problème c’est que bien entendu, bien peu nombreux sont ceux qui l’utilisent comme un internaute lambda. La preuve, alors que la France peine à se relever des massacres du vendredi 13 novembre, alors que le gouvernement fait de la capture de quelques terroristes en fuite sa priorité, on ne trouve que très peu (pour ne pas dire aucune) mention de ces deux terroristes (présumés) que sont Abdelhamid Abaaoud et Salah Abdeslam sur les sites gouvernementaux français. A quoi cela pourrait bien servir de mettre leurs photos, des liens vers un formulaire pour faire remonter des informations, un numéro de téléphone, un mail ? Non, à rien.

Étonnamment, lorsque l’on recherche l’un de ces deux noms sur les sites du gouvernement (.gouv.fr), on trouve trois occurrences sur le site de la sécurité routière (si, si).

En revanche, lorsque l’on cherche les mêmes noms sur les sites du gouvernement américain, on trouve 260 occurrences pour le premier et 35 occurrences pour le second.

Ça doit être ça, la fracture numérique…
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";s:7:"dateiso";s:15:"20151118_212435";}s:15:"20151117_164413";a:7:{s:5:"title";s:50:"Attentats de Paris : la conjuration des imbéciles";s:4:"link";s:69:"https://reflets.info/attentats-de-paris-la-conjuration-des-imbeciles/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33262";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 17 Nov 2015 15:44:13 +0000";s:11:"description";s:459:"Les massacres parisiens perpétrés par des terroristes fanatiques sont politiques. La classe politique française tente, à l’aune de l’ampleur du drame, d’évacuer ses responsabilités. L’unité affichée a un objectif principal : camoufler les raisons purement politiques de cette attaque, et surtout, les racines de celles-ci. Analyse de la construction d’une « guerre » intérieure en cours, et […]";s:7:"content";s:18512:"

francois-hollande-et-le-prince-saoudien-salmanLes massacres parisiens perpétrés par des terroristes fanatiques sont politiques. La classe politique française tente, à l’aune de l’ampleur du drame, d’évacuer ses responsabilités. L’unité affichée a un objectif principal : camoufler les raisons purement politiques de cette attaque, et surtout, les racines de celles-ci.

Analyse de la construction d’une « guerre » intérieure en cours, et des guerres extérieures fabriquées par des politiques françaises désastreuses.

La politique arabe de la France

Ce qui était appelée la « politique arabe de la France » n’est pas une simple figure de rhétorique. Les différents gouvernements français depuis les déclarations d’indépendance des colonies (et protectorats) ont orienté leurs relations diplomatiques avec « le monde arabe » dans un sens précis. D’où la phrase consacrée de « politique arabe », voire « pro-arabe » des différents chefs d’Etats français. Au cœur de cette orientation politique très particulière se trouve bien entendu l’Etat d’Israël. Les raisons du refus du gouvernement Villepin de participer à la coalition militaire d’Irak en 2003 sont clairement contenues dans cette continuation d’une politique étrangère française largement favorable aux membres de la ligue arabe, et dans une position de neutralité, voire de défiance à l’égard d’Israël.

L’origine de cette politique est multiple : alliances économiques, soutiens politiques à tous type de régimes permettant la « stabilité intérieure » et la continuation des relations commerciales, même au prix de l’instauration de pouvoirs autoritaires comme en Egypte, en Tunisie, en Syrie ou en Irak. Une autre origine de cette politique pro-arabe, parfaitement établie, et importante, est la spécificité française en termes d’immigration.

La France s’est servie de millions de personnes des colonies et protectorat au sortir de la seconde guerre mondiale pour reconstruire le pays, puis après les indépendances, pour assurer sa suprématie économique nécessitant une main d’œuvre nombreuse, docile et francophone. Après le choc pétrolier de 1974 la population d’immigrés issus des ex-colonies et protectorats du Maghreb était suffisamment importante pour compter, tant d’un point de vue économique que politique. Procéder à une politique pro-Israël, anti-arabe avec des millions de personnes d’origine arabe sur son territoire — et naturellement favorables aux Palestiniens colonisés, ou aux populations des pays arabes en général — est une mauvaise idée. Dont l’Etat français ne s’est pas emparée durant plusieurs décennies.

Dichotomie politique

1991 aurait pu devenir un moment politique très difficile en France, de par la participation du « pays des droits de l’Homme » aux bombardements en Irak. La population française d’origine arabe voyait, en partie, d’un très mauvais œil l’ingérence française causant de nombreux morts parmi des populations arabophones irakiennes. L’invasion illégitime du Koweit par l’armée de Sadam Hussein, l’arrêt des hostilités suite à son retrait militaire permirent de calmer le jeu. Les choses en restèrent là. Mais ce fut un premier accroc dans la politique arabe de la France. L’accroc fut d’ailleurs temporairement effacé par l’intervention à l’ONU de Dominique de Villepin en 2003, refusant de faire participer la France à une guerre illégitime en Irak, ayant pour vocation de détruire un Etat arabe afin de s’y imposer. Jacques Chirac, ami des grands dirigeants du monde arabe savait très bien ce qu’il faisait. Chirac savait aussi ce qu’aurait pu déclencher sur le territoire français, au sein des population françaises d’origine arabe, un tel message politique, un tel engagement forcément meurtrier et totalement injustifié.

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Mais un homme au sein du gouvernement de l’époque tissait sa toile. Nicolas Sarkozy. Au ministère de l’Intérieur, le futur président de la République française de 2007 à 2012, contre alors, en interne, la politique extérieure de son président, Jacques Chirac. La présence de Jean-marie Le Pen au deuxième tour de l’élection présidentielle de 2002 n’y est pas pour rien.

La loi sur le foulard musulman (et non le voile islamique), avec son débat interminable, menant à celle des « signes distinctifs religieux » en 2004, entame alors une longue et douloureuse modification en profondeur de la société française. Les émeutes de 2005 viennent marquer cette orientation,  le clivage social, politique, menant entre autres à la « poussée religieuse » des ghettos français. Si des tendances à des formes de radicalisation religieuses pouvaient exister, les provocations politiques marquées par des lois stigmatisantes et hypocrites n’ont eu qu’un seul effet : l’amplifier. Sans compter les financements massifs des théocraties de la péninsule arabiques dans l’Hexagone, totalement accompagnés, voire incités par les différents pouvoirs politiques français depuis cette même période.

Le grand basculement de la politique arabe de la France survient avec Nicolas Sarkozy président.

Le grand basculement

Les lignes rouges à ne pas franchir l’ont toutes été par ce président. L’accueil de Mouhamar Khadafi en grande pompe à L’Elysée en est une première : le chef d’un Etat terroriste, ennemi juré de la plupart de ses voisins arabes, dictateur infréquentable et isolé sur la scène internationale, devient l’ami de la France… Suivra Bachar El Assad, chef d’Etat autoritaire s’il en est, de confession chiite et ami des Iraniens eux-mêmes isolés par un embargo international et honnis par la France. Que signifient ces messages politiques totalement dichotomiques que renvoie alors Nicolas Sarkozy ? Comment les interpréter ? Personne ne le saura véritablement, et la terminologie de « real politik » viendra recouvrir cette politique étrangère décousue et inquiétante. Jusqu’au sauvetage des infirmières bulgares par la visite en Libye de l’épouse du président français, avec au final, le déclenchement de la guerre… de Libye.

La France devient à cet instant, alors qu’elle tente de soutenir en parallèle le président tunisien despotique Ben Ali — jusqu’à sa destitution et sa fuite grâce à la première révolution populaire du monde arabe — un acteur de la « scène politique arabe » totalement différent. Sarkozy continue le clivage incohérent de sa politique extérieure en apportant son soutien marqué à Israël à plusieurs reprises. On nage dans la confusion, un basculement est en cours, mais il va trouver son apogée avec la Syrie.

La création d’un djihad international bien armé dans la région du Sahel devient possible par la destruction de la Libye et de toutes ses structures institutionnelles. La France se retire et laisse dans les cendres libyennes encore fumantes se déployer des groupes armés profitant d’un chaos généralisé. Viendra la réponse militaire française, encore une fois, au Mali pour endiguer… une situation créée par l’intervention française libyenne. Mais la Syrie a déjà commencé à être déstabilisée. Le grand basculement de la politique française arrive.

Le piège irako-syrien

Il n’y a pas eu de révolution en Syrie. Seulement un embryon de révolte très vite réprimée par Bachar el Assad. La rébellion armée envers le pouvoir de Damas qui débute à l’été 2011 est activée par des groupes salafistes financés et armés par deux monarchies concurrentes du Golfe, l’Arabie Saoudite et le Qatar, plus des factions armées du chaos irakien et quelques autres, venant du Liban, de Libye.

Reflets a traité le conflit syrien, et plusieurs auteurs ont apporté les éléments soulignant sa composante politique et religieuse. Extrait de l’article « Syrie, une balkanisation en marche ? » :

En résumé, des manifestants avec des pierres, peu organisés, qui luttent tant bien que mal contre les forces du régime. Mais pas seulement, loin de là : des groupes salafistes aussi, prêts à toutes les extrémités pour parvenir à leur fin (meurtres de sang froid envers les policiers du régime, mais aussi meurtres de civils qui refusent de les soutenir), et l’armée syrienne de libération. Armée majoritairement composée de déserteurs de l’armée et de combattants étrangers qataris, irakiens (cf article du NYT) et libyens. Une armée à composante sunnite qui procède elle aussi à des exécutions sommaires comme le rapporte ce reportage du Daily star

La ruée sunnite-wahhabite pour déboulonner le pouvoir chiite syrien est en cours depuis 2011. Al Quaïda est de la partie, et personne, parmi les grandes puissances, France en tête, ne veut avouer cette réalité. Les massacres ordonnés par Bachar el Assad s’additionnent à ceux des factions salafistes. François Hollande, fort de ses victoires militaires au Mali, en Centrafrique, ayant approuvé l’intervention en Libye de son prédécesseur, se précipite avec l’intention de bombarder Damas suite au gazage de la population. Laurent Fabius affirme vouloir « armer les factions rebelles ». La France est en train de se mêler d’une guerre civile, religieuse et activée par ses alliés des monarchies pétrolières du Golfe… alors que personne ne lui demande rien.

Le refus de Barak Obama empêchera les bombardements français.

Le Califat, ou la conjuration des imbéciles

La déclaration de « l’Etat islamique en Irak et au Levant » en 2014, groupe d’origine irakienne, rebat les cartes de la région. Le conflit syrien change de visage, et les dernières forces d’occupation américaines assistent impuissante à l’expansion massive d’une armée de djihadistes constituée d’anciens officiers de l’armée irakienne, comme de combattants étrangers et des groupes salafistes présents en Syrie. Les Etats-Unis ont placé au pouvoir en 2006, Maliki, un chiite qui a attisé le clivage sunnites/chiites. La conclusion de cette politique américaine absurde fait exploser l’Irak et engendre le Califat. L’armée de djihadistes s’étend rapidement sur la moitié de l’Irak et rapidement de la Syrie. Egorgements, décapitations filmées, esclavage des femmes, extermination des minorités religieuses, mise en coupe des administrations, du pétrole, des matériels militaires : l’Etat islamique, Daech, le Califat, ce  « proto-Etat » islamique, fondé sur les théories wahhabites saoudiennes, devient une réalité qui s’internationalise.

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La Libye voit ses troupes djihadistes s’inféoder au Califat, Al Qaïda disparait ou presque pour se fondre avec ce dernier. Tous les mouvements intégristes salafistes voient dans la constitution de cet Etat leur « rêve » d’une nation islamique et prophétique prendre forme. Au point que des centaines, puis plusieurs milliers de jeunes gens d’Europe, et d’un peu partout dans le monde, grossissent les troupes de l’armée du Califat.

Pendant ce temps, la réponse américaine reste distante, et surtout parfaitement décalée : des bombardements. La conjuration des imbéciles a débuté.

Hollande, l’ami de tous les infréquentables

A l’été 2014, François Hollande soutient le chef du gouvernement israélien Benyamin Netanyahu qui ordonne le massacre de plus de 2000 civils de la bande de Gaza par des bombardements. La politique arabe de la France n’existe plus. Les relations diplomatiques et économiques avec les plus grandes théocraties du Golfe s’intensifient : les banquiers des milices intégristes de Syrie (l’Arabie Saoudite et le Qatar) sont des interlocuteurs privilégiés de la France, qui pourtant, soutient leur ennemi, Israël. La France qui soutient aussi les rebelles salafistes, mais qui devient leur ennemie lorsque ceux-ci deviennent des membres de l’Etat islamique. Le Calife auto-déclaré de l’EI avait prévenu : les pays qui se mêleraient de les attaquer, en aidant les Etats-Unis, deviendraient des ennemis à abattre.

Les attaques de Charlie Hebdo et de l’Hyper Casher ne sont pas des attaques terroristes, elles sont des actes sanguinaires de fanatiques religieux sans aucune revendication politique. Le terrorisme nécessite une revendication politique pour être taxé de tel. Que la politique extérieure et intérieure de la France aient motivé les 3 apprentis djihadistes du 7 janvier, c’est une certitude. Qu’ils aient été des messagers politiques est sans aucun doute faux. « Vous avez sali notre prophète » est un message religieux, pas politique. Comme attaquer des Juifs. Cette inscription dans une guerre de religions, absurde mais réelle ne fait pas des criminels du 7 janvier des terroristes venant réagir à une politique française. Ceux de vendredi, si.

Messages politiques et pacte avec le diable

Les Français qui ont massacré plus de 130 personnes à Paris vendredi 13 novembre ont lancé un message politique : sur l’action de François Hollande en Syrie et plus globalement sur la politique étangère de la France dans le monde arabe. La revendication du Califat vient appuyer les mots des tueurs. Une infime fraction de la population occidentale s’est fanatisée, puis vassalisée à un projet politique, celui du Califat islamique. Les dirigeants français ont choisi, depuis plusieurs années, de pratiquer une politique étrangère similaire à celles des Etats-Unis, basée sur l’ingérence, la manipulation diplomatique avec des parties opposées, et la domination étrangère par l’action militaire.

Le risque d’engendrer des réponses violentes et aveugles, lorsqu’un pays participe lui-même à des actions violentes et aveugles pour renforcer ses seuls intérêts, est grand. Si jusqu’alors l’ennemi était lointain, ne pouvait réagir, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les forces radicales de l’islam politique wahhabite ont trouvé des failles. Et celles-ci sont simple. Elles s’appellent le désespoir. La rage. La folie meurtrière. L’aveuglement. La conviction de « partager un projet commun », même s’il est destructeur et monstrueux. Toutes ces possibilités présentes dans une partie de la jeunesse occidentale, la plus influençable, la plus manipulable.

Les prêcheurs de mort du wahhabisme sont financé par les mêmes à qui l’on déroule le tapis rouge à l’Elysée. L’argent des wahhabites fait vivre une partie des agents terroristes intérieurs (et leurs proches), des agents illuminée, prêts à se sacrifier au nom de leur « cause ». Le message du Califat est terriblement clair. Les citoyens devraient demander à leur classe politique de faire son devoir d’inventaire. Pactiser avec le diable ne peut que vous jeter en enfer.

Un enfer de balles et de sang, qui comme d’habitude en politique, ne touche que la population, innocente et impuissante.

Quand donc les Français demanderont-ils des comptes à la conjuration des imbéciles pour les pactes infernaux qu’ils signent depuis des années à travers la planète ?

";s:7:"dateiso";s:15:"20151117_164413";}s:15:"20151117_152630";a:7:{s:5:"title";s:79:"Attaques terroristes, cette affreuse impression de déjà-vu et d’impuissance";s:4:"link";s:95:"https://reflets.info/attaques-terroristes-cette-affreuse-impression-de-deja-vu-et-dimpuissance/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33276";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 17 Nov 2015 14:26:30 +0000";s:11:"description";s:445:"Nous avions eu la Loi sur le Renseignement en réponse aux attaques de janvier 2015. A l’époque, déjà, François Hollande adoptait un ton martial et annonçait un plan VIGIPIRATE porté à « un niveau jamais atteint« , un nombre de militaire supplémentaires « exceptionnel » déployés pour protéger les Français. Toute ressemblance avec un discours récent serait purement fortuite. […]";s:7:"content";s:1552:"

Nous avions eu la Loi sur le Renseignement en réponse aux attaques de janvier 2015. A l’époque, déjà, François Hollande adoptait un ton martial et annonçait un plan VIGIPIRATE porté à « un niveau jamais atteint« , un nombre de militaire supplémentaires « exceptionnel » déployés pour protéger les Français. Toute ressemblance avec un discours récent serait purement fortuite.

Comme il fallait s’y attendre, et en cela François Hollande n’a aucune responsabilité, de nouveaux attentats, encore plus violents, ont frappé la population parisienne. Voici un extrait du discours de François Hollande lors de ses voeux aux forces armées en janvier dernier :

deja-vuBien entendu, une multiplication des actions des services de police et les patrouilles des militaires pourront permettre d’éviter de nouveaux attentats.

Mais pas tous.

Laisser croire le contraire serait une erreur. Sacrifier des libertés pour une protection impossible serait une faute, comme l’a montré l’exemple américain.

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CC – Photo by Céline from Dublin, Ireland

Nous sommes en guerre, nous disent les politiques et quelques intellectuels. C’est un mot très connoté. Difficile à assumer. Généralement, la guerre, c’est la faute de l’autre. De celui qui est méchant. Celui que l’on pointe du doigt, celui qu’il faut détruire. Car une fois enclenchée, il n’y a a priori d’autre sortie d’une guerre que l’éradication de l’ennemi contre lequel on est en guerre. Et l’éradication totale, cela peut aussi s’appeler génocide.

Peut-on éradiquer l’état islamique, notre ennemi désigné et auto-désigné ? Qu’est-ce que l’état islamique ? Des combattants ? Une administration ? Une sorte de « clergé » ? C’est sans doute plutôt une idée. Mortifère sans doute, mais juste une idée. Et peut-on vraiment tuer une idée ?

Un peu d’histoire contemporaine

La guerre totale contre le terrorisme de la part des nations (principalement) occidentales, ce n’est pas une nouveauté. Cela a commencé en 2001, après les attentats aux Etats-Unis. Le concept même de « guerre contre la terreur » a été énoncé par le grand penseur George W. Bush. Toutes sortes de pays se sont joints à cette guerre. Les uns ont laissé la CIA opérer ses enlèvements extra-judiciaires, les autres ont aidé à installer des prisons fantômes, d’autres encore ont partagé leurs informations, tous ont fermé les yeux sur la torture, sur l’emprisonnement extra-judicaire. Ce qui n’est pas sans conséquences.

La guerre (avec des avions et des soldats) a été poursuivie par Nicolas Sarkozy en Libye, puis par François Hollande au Mali et en Syrie.

Que reste-t-il de tout cela, quasiment quinze ans plus tard ?

Un Afghanistan dans une situation catastrophique. Un Irak devenu un sanctuaire des terroristes que l’on combattait. Une Libye devenue un sanctuaire du même type. Une Syrie qui a suivi le même chemin. Une organisation, l’état islamique, plus puissante que la précédente (Al-Qaïda). Toutes ces guerres ont été perdues.

Combien de kilos de bombes, de renseignement récolté et exploité, combien de meurtres d’innocents sur la route de l’éradication des terroristes ? Pour aboutir à quoi ?

Le cycle de la violence

Combien de morts innocents…? Ce point est essentiel.

Il est assez naturel de se sentir envahi par la haine ou le ressentiment après l’acte barbare du 13 novembre 2015.

De la même manière, lorsqu’un innocent est tué dans un bombardement dans les pays visés par la guerre contre le terrorisme, ses proches développeront une détestation des auteurs du bombardement, même s’ils n’étaient pas hostiles a priori.

Refuser ce cycle est une voie plus complexe que celle qui consiste à se laisser porter par les bruits de botte.

Le cycle de la violence ne s’éteint pas de lui-même. Tu nous tue, je vous tue, etc. Le Groupe Sinsemilla avait mis en chanson ce « non-sens » :

Ils ont tué l’un des miens
Comme ça, pour rien
Ils ont tué l’un des miens
Pas un soldat, un gamin

J’entends la douleur
Résonner les pleurs
Et si je ne pleure pas ce frère,
C’est que je laisse monter la colère
Car s’ils ont tué l’un des miens
Demain, l’un des leurs mourra de mes mains

J’rentre dans la danse
Du non-sens
Un fou de plus dans la transe
J’rentre dans la danse du non-sens
Et sourit la démence

J’ai tué l’un des leurs
Ou plutôt l’une, une soeur
J’ai tué l’un des leurs
J’ai choisi la vengeance pour apaiser mon coeur

J’entends la douleur
Résonner les pleurs
Seul ne pleure pas son frère
Qui laisse monter la colère
Car si j’ai tué l’un des siens
Demain, l’un des miens mourra de ses mains

Il rentre dans la danse
Du non-sens
Un fou de plus dans la transe
Il rentre dans la danse du non-sens
Et sourit la démence

C’est juste une histoire sans fin
Il a tué l’un des miens. J’ai tué l’un des siens
C’est juste une histoire sans fin …

C’est juste une histoire sans fin
Il a tué l’un des miens. J’ai tué l’un des siens
C’est juste une histoire sans fin …

J’entre dans la danse
Du non-sens
Un fou de plus dans la transe
J’entre dans la danse du non-sens
Et sourit la démence

C’est juste une histoire sans fin
Il a tué l’un des miens. J’ai tué l’un des siens
C’est juste une histoire sans fin …

C’est juste une histoire sans fin
Il a tué l’un des miens. J’ai tué l’un des siens
C’est juste une histoire sans fin …

Il a tué l’un des miens. J’ai tué l’un des siens
Il a tué l’un des miens. J’ai tué l’un des siens

L’alternative est complexe mais elle existe :

Beau. Terriblement beau texte https://t.co/FZ9xGCWB8c #ParisAttacks pic.twitter.com/PfHJ4GSVTY

— marc rees (@reesmarc) 16 Novembre 2015

Le cycle infernal de la violence génère de nouveaux guerriers. Une roue qui tournerait sans fin.

Mais sur cette route, combien de victimes innocentes qui doivent leur sort aux va-t-en-guerre ?

Ici aussi il convient de convoquer l’Histoire. Ne pas se laisser séduire par les discours guerriers d’hommes politiques ou de penseurs qui ont soit leur propre agenda, soit refusent l’effort et le temps de la réflexion. Cet effort et ce temps sont pénalisants en termes politiques. Qui aurait pu croire en pleine guerre du Liban -où des membres d’une même famille pouvaient s’entre-tuer- que ce conflit pourrait prendre fin ? Qui aurait pu croire que le conflit en Irlande pourrait trouver une issue ? Et pourtant…

Ces conflits ont-il été réglé par un tapis de bombes ? Ou par le dialogue ?

Si les dirigeants politiques avaient la présence d’esprit d’écouter les voix dissonantes, ils essayeraient peut-être d’insuffler du dialogue, de la diplomatie. Nombreuses sont les voies à explorer. Le conflit entre Israël et les Palestiniens par exemple. Ce conflit ne se réglera pas  par des bombes dans des bus de Tel-Aviv ou par des bombardements au phosphore sur Gaza. Mais bien par le dialogue politique. Par des pas des uns vers les autres, par des concessions mutuelles.

Le règlement de ce conflit serait probablement une meilleure arme pour lutter contre le terrorisme que les bombardements aveugles en Afghanistan ou en Syrie.

Les libertés individuelles

La lute pour la Démocratie, ce n’est pas que l’aspiration à une revanche, ce n’est pas que le refus courageux des effets de la peur et de la sidération provoquées par ces actes barbares. C’est aussi de se manifester comme un « exégète amateur » face à ceux qui rognent chaque jour un peu plus les libertés individuelles.

Savoir dire non, pas en mon nom, et le faire savoir.

La Démocratie est un contrat social reposant sur une confiance mutuelle entre citoyens et « dirigeants » à qui les premiers délèguent leur pouvoir. Une Démocratie qui considère tout citoyen comme un délinquant en puissance, qui instaure une surveillance généralisée, mute. Elle devient autre chose.

L’exemple américain depuis 2001 est patent. d’autant que, comme l’ont déclaré les responsables du renseignement devant le Congrès, l’arsenal immense de moyens de surveillance mis en place n’a pas été utile dans la lutte contre le terrorisme. Seule certitude,  cette dérive qui mène à la légalisation de la torture, à l’incarcération extra-judiciaire sans perspective de procès équitable, c’est définitivement un autre régime qui ne dit pas son nom.

Il est peut-être temps de faire savoir à à ceux qui instaurent et maintiennent le système que dans ces conditions, une fois le contrat social brisé, nous ne voterons plus ? Quel qu’en soit le coût.

 

 

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qosmamesysLe fait qu’Amesys ou Qosmos fassent l’objet d’une instruction devant le pole spécialisé dans les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et génocide du tribunal de grande instance de Paris, le fait que Qosmos soit placé sous le régime du témoin assisté dans cette affaire ne semble rebuter personne. Business as usual et invitations à discuter tranquillement de l’avenir du numérique…

Amesys s’installe un peu plus au Canada et l’on apprend que l’entreprise bénéficie de fonds publics là-bas aussi (après la BPI via Bull en France). Tout va bien, continuons le business, il ne s’est rien passé.

En France, surprise, qui est invité à discuter de la transformation numérique au sein de la DigiWorld Week à Montpellier ? Thibaut Bechetoille lui-même. Le patron de Qosmos. Tout sourire…

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R-lettres-en-datavizLe concept de République des lettres, même s’il n’a jamais vu le jour en tant que tel, représente une certaine idée de l’Europe et de son rayonnement. Plus de 6 siècles après l’invention de cet « idéal politique et sociétal », la République des nombres l’a supplanté. Dans les esprits et dans les faits. La République des nombres, une certaine idée de la gouvernance par les statistiques, les algorithmes et leurs impressionnants modèles informatiques…

Le concept de République des lettres  a fait l’objet de nombreuses discussion, débat, essais. Elle reste surtout une utopie, vers laquelle aurait pu se diriger le vieux continent. Marc Fumaroli a publié cette année un essai à ce propos :

« La «République des lettres» est l’utopie d’une Europe lettrée, chrétienne et irénique, fondée sur le culte du savoir, de l’éloquence et de l’échange intellectuel qui aurait dominé, si même de façon souterraine ou invisible, le monde de l’esprit entre, disons, Pétrarque et la fin du XVIIIe siècle. « 

La République des lettres, cet que promeuvent des humanistes pour la première fois en 1417…

Son antithèse absolue, sa face sombre et opposée pourrait être la République des nombres. Cette gouvernance technocratique et bureaucratique, sans idéal, vouée à déshumaniser tous les pans des sociétés européennes, et au delà.

La science appliquée comme religion

Le culte voué aux sciences est devenu massif en l’espace de quelques décennies. La capacité des sciences à s’appliquer à tous les pans de l’existence par l’émergence permanente de nouvelles technologies joue énormément dans ce phénomène. Les sciences fondamentales se sont fondues progressivement, à leur corps défendant, dans une grande farandole industrielle, et si elles perdurent un tant soit peu, leur obligation de résultats est devenue une constante. « La théorie scientifique pure, un peu, mais si une application industrielle peut en découler » pourrait presque définir l’orientation globale des « deux sciences », celle dite appliquée, et l’autre, la fondamentale. Les progrès de la miniaturisation et des capacités de calculs informatiques possibles grâce à la physique quantique ont donc débouché sur un nouveau monde. Electronique,  infiniment petit et… modèles informatiques statistiques et prédictifs.

Cette invasion généralisée des sciences appliquées, de la miniaturisation électronique, des algorithmes, dans l’espace quotidien est une première dans l’histoire de l’humanité. Transports, communications, médecine, éducation, agriculture… Toutes les activités humaines sont touchées.

Les habitants des pays développés ne peuvent plus se passer des sciences appliquées, et si le terme de « culte » peut paraître fort, il est pourtant largement proche de la réalité. Les rituels de connexions aux espaces numériques de communication sont similaires à ceux des cultes religieux. La croyance, le sentiment de puissance, d’élévation et d’apaisement de l’angoisse que procurent les technologies numériques correspondent en tous points à ce qu’offrent les monothéismes.

Les nombres, la maîtrise et le contrôle

La description du monde qui nous entoure est devenue une succession de nombres. Plus rien n’échappe à cette mise en nombres. La baisse, l’augmentation de tout phénomène, tout changement, sont retranscrits en nombres : chômage, cancers, accidents, croissance économique, élections, sexualité, travail, éducation, intentions… Cette obligation à effectuer une « numération de toute chose » mène à plusieurs phénomènes d’importance. Le premier est le sentiment d’une maîtrise des environnements. Connaître avec précision la teneur d’un phénomène, à la décimale près, n’est pas la même chose que de s’en « faire une idée ».

La sensation de maîtriser un quelconque sujet par la numération est au cœur du fonctionnement politique, social, économique des sociétés modernes. Cette numération se teinte d’un vernis de science en tant qu’elle procède de démarches intellectuelles scientifiques ou assimilées. Une fois la maîtrise (ou une sensation) assurée par les nombres, vient le contrôle. Le nombre est un moyen de formaliser n’importe quel concept sans avoir besoin, le plus souvent, de développer des idées. Ou des idéaux.

« La science est une chose merveilleuse… tant qu’il ne faut pas en vivre ! »

(Albert Einstein)

Le contrôle possible grâce aux nombres est simple. Sans part d’ombre visible, sans subjectivité, sans aucun besoin de justifier ses actes. Le nombre est une valeur à lui tout seul, qui remplace toute autre valeur, comme celles développées par le concept de République des lettres, dont une centrale : la valeur morale dite humaniste.

Quand le politique oublie la cité et ses idéaux

Une République des nombres est un espace démocratique, au sens du « respect » (apparent au moins) des libertés individuelles, mais géré par des machines. Cette phrase peut choquer, puisque des hommes et des femmes sont élus et sont censés diriger et représenter l’ensemble de la population. La réalité de la République des nombres, que nous vivons aujourd’hui, est pourtant celle d’une gestion par des machines.

Les politiques, élus  ou nommés, sont des êtres humains « mécaniques » dans leurs discours et soumis dans leurs décisions aux résultats des machines. Aux nombres que ces machines recrachent.  Aux prédictions qu’elles génèrent.

Quelques exemples de la réalité gestionnaire et statistique actuelle peuvent aider à mieux cerner ce phénomène. Le logiciel américain Predpol a fait grand bruit par ses capacités de prédiction des crimes. En apparence, puisque des chercheurs, interrogés par nos confrères d’InternetActu démontrent « l’invention de l’eau chaude » que ces algorithmes représentent. Sur le site stratégie.gouv.fr, un ingénieur se questionne sur les dérives possibles de l’utilisation des big data dans la gouvernance politique, avec comme exemple, la nouvelle mise en œuvre d’un logiciel de prédiction des crimes et délits pour la gendarmerie nationale :

« La gendarmerie envisage de se doter d’un outil informatique identifiant, à partir d’un traitement statistique de millions de données relatives aux crimes et délits, les lieux et les moments où la délinquance a le plus de chance de se produire. Les conséquences des erreurs de ce dispositif seraient, aux dires des promoteurs de ce projet, limitées et rapidement corrigeables. Cet exemple, parmi d’autres, montre combien le phénomène de massification des données, dit big data, fait miroiter chez les décisionnaires publics de nouvelles perspectives d’amélioration et de gains de performance. Cependant, ils risquent ainsi de se dessaisir radicalement de certaines de leurs prérogatives les plus fondamentales. »

Les algorithmes de prédiction des crimes, de surveillance de la population aux fins déclarées de lutte contre le terrorisme — comme la production de statistiques et de tentatives de modélisation de tous phénomènes — ont en commun une volonté politique : celle de ne plus avoir besoin… de volonté. La machine et ses résultats viennent cautionner le politique, qui peut se réfugier derrière la qualité scientifique (ou supposée comme telle) des problème chiffrés et dont les solutions sont données par la machine. Les idéaux, la cité dans sa dimension purement humaine ne peuvent être mis normalement en nombre.  S’ils le deviennent, ce qui est en train de survenir, c’est leur disparition intrinsèque qui est assurée. Et l’émergence d’autre chose.

Déshumanisation généralisée

La République française des nombres que dirige François Hollande est une continuation caricaturale de celle de Nicolas Sarkozy. Ce dernier voulait redonner du pouvoir d’achat, et déclarait, par exemple, des objectifs chiffrés sur les reconduites aux frontières des étrangers en situation irrégulières. La gestion numéraire de la société, basée sur les sondages d’opinion ou des projections électorales tenaient une part importante de la « gestion » du président français de 2007 à 2012. Mais François Hollande est allé plus loin, puisque la réussite entière de son quinquennat se base, d’après lui-même, sur… l’inversion d’une courbe. Celle du chômage.

François Hollande ne jauge la société qu’à l’aune des résultats chiffrés : la croissance doit atteindre 1,5%, le déficit doit s’abaisser à 3%, les émissions de gaz à effet de serre doivent baisser de tant de % avant telle date, etc…

Tel un super chef comptable, satisfait des résultats obtenus, le chef de l’Etat observe les 65 millions de nombres bien rangés dans leurs cases que constituent les « citoyens » français : entrepreneurs, fonctionnaires, salariés, chômeurs, membres de la classe moyenne, de la classe populaire, exclus, immigrés, d’origine immigrée, des banlieues, du monde rural, de la classe supérieure.…

Courbes, modèles, projections, calculs, graphiques, sondages, tout n’est que nombre pour François Hollande, qui, en permanence, se félicite des bons résultats chiffrés, ou se plaint des mauvais. Il n’y a aucun être humain dans la société dirigée par le président social-démocrate, et donc aucun projet de société. Seul compte… le résultat comptable.

Cette nouvelle République peut être considérée, dans ses fondamentaux, comme une injure à ceux de l’ancienne : la Liberté est battue en brèche dans une société de surveillance, de contrôle numérique et de réactions politiques aux seules statistiques, l’égalité n’a aucun sens dans l’automatisation du décisionnel grâce à des algorithmes discriminants, ou de projections informatiques non-contestables de par leur caractère « scientifique », quant à la fraternité, il semble difficile de la chiffrer, tant le concept est humain et échappe aux machines ou aux résultats de savants calculs…

Questionnements indispensables ?

Le caractère déshumanisant de cette nouvelle gouvernance algorithmique ne peut être camouflé par des discours laissant croire que des idéaux ou des valeurs fondent les décisions politiques. Sans projet autre que celui de l’atteinte d’objectifs chiffrés, la société n’est plus gouvernée. Elle est gérée. Mécanisée.

L’individu, membre de cette société peut-il accepter que celle-ci n’ait plus aucun projet autre que celui d’inverser des courbes ou de réduire des facteurs ? Peut-on humainement accepter de voir les vies humaines transformées en nombres et modifiées par des décisions issues de modèles informatiques imparfaits, non-maitrisé et non-désirés ? Et même s’ils l’étaient : les citoyens peuvent-ils accepter que des intelligences artificielles leur dictent leurs conduites ?

Les questionnements sur la République des nombres sont nombreux. Le contraste entre une véritable démocratie vivante et humaine — de débats, d’idées et d’idéaux, de promotion des valeurs humanistes — et cette République des nombres, est tel, qu’il semble difficile que son acceptation, à termes, se fasse sans heurts. La crise de crédibilité politique (française ou européenne) en cours n’est-elle pas d’ailleurs liée directement à cette gouvernance ?

Le regain du « sentiment religieux » actuel, dans une partie de la population ne pourrait-il pas, lui aussi être causé  par un rejet de ce nouveau modèle ? Sans pour autant condamner la technologie ou la science, mais plutôt par le biais d’un repli religieux dénonçant inconsciemment le détournement des sciences effectué à des fins de gouvernance désincarnée et mécanique ?

Et fondamentalement : les esprits seraient-ils tellement habitués à cette gestion, confortés par le culte du numérique et de l’efficience technologique qu’ils n’auraient plus aucune volonté, au point de se soumette passivement au règne des nombres ? Ces esprits pourraient-ils croire être en mesure de changer la société en s’appuyant sur les nombres et en votant pour ceux qui prétendent résoudre les problèmes grâce à ces mêmes nombres ?

";s:7:"dateiso";s:15:"20151109_114104";}s:15:"20151109_091412";a:7:{s:5:"title";s:26:"Loi numérique, loi gauche";s:4:"link";s:46:"https://reflets.info/loi-numerique-loi-gauche/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33213";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 09 Nov 2015 08:14:12 +0000";s:11:"description";s:371:"Vendredi soir, le 6 novembre, Axelle Lemaire a été reçue par Rue89 pour papoter loi numérique (mais pas que). Une vraie loi de gauche pas de droite, avec de la citoyenneté, de l’émotion, et du parler vrai dedans. Les internautes sont gentils Sur la consultation elle-même, Axelle Lemaire dit avoir eu des « sueurs froides » mais […]";s:7:"content";s:15038:"

Vendredi soir, le 6 novembre, Axelle Lemaire a été reçue par Rue89 pour papoter loi numérique (mais pas que). Une vraie loi de gauche pas de droite, avec de la citoyenneté, de l’émotion, et du parler vrai dedans.

Les internautes sont gentils

Sur la consultation elle-même, Axelle Lemaire dit avoir eu des « sueurs froides » mais que, finalement, bah ça s’est plutôt bien passé. Les « internautes », une fois n’est pas coutume, ont été sages comme des images. Un de ces quatre il faudra que quelqu’un m’éclaire sur la différence entre un « internaute » et une personne, parce que j’avoue que ça m’échappe, bref. Elle nous explique que, sur les 8500 contributions, seuls « six commentaires » ont été placés dans la « corbeille », ce qui laisse entendre que l’on a tenu compte de toutes les autres. Si l’on considère que toutes les contributions non retenues – bonnes ou mauvaises – sont dans les faits poubellisées, ce sont donc près de sept cent articles et mille quatre cent propositions qu’il conviendrait de comptabiliser, pas six. Pour être vraiment honnête, il faudrait également tenir compte des milliers de contributions de la consultation organisée par le CNNum et de ses soixante-dix recommandations dont on ne retrouve que peu de traces dans le projet de loi. De la com’, c’est de bonne guerre, ok.

La ministre nous apprend ensuite que le prince Manuel, bah il est un tout petit peu à fond sur le concept. Bon, peut-être pas sur tous les « textes » législatifs, faut pas exagérer non plus. Tu m’étonnes. Tu fais travailler la foule gratos, tu ne retiens que ce qui t’arrange et, au passage, tu fais une opération de communication en faisant croire que c’était vraiment ultra-démocratique. Tout bénef.

Après la méthode, la ministre embraye sur les participants. Au niveau démagogie ça se pose là. Les « geeks et les spécialistes du droit numérique », on s’en fout. Ce n’est pas comme si c’était une loi sur le numérique et qu’on pouvait légitimement supposer que ceux-là savaient un brin de quoi ils parlaient, après tout. Ce n’est pas non plus comme si il existait une diversité d’opinion chez ces gens là, hein ? Et puis, de toute façon, ils sembleraient qu’ils aient participé majoritairement de manière « anonyme », preuve s’il en est de leur mauvaise foi. Les chercheurs, eux, avait un avis qui comptait. Malheureusement, ils n’ont pas l’habitude « d’être en interaction avec des responsables publics ». Comprenne qui pourra. Le contributeur idéal fût donc, par opposition, le citoyen tout court. Celui qui n’a pas trop de connaissances ou de compétences sur la consultation idoine, celui pour qui les questions abordées sont nouvelles. En clair, celui qui ne va probablement pas trop emmerder le monde, c’est tellement plus pratique.

Article 8, levez-vous

Les lobbies ? Oui, il y en avait, bien sûr ! Et oulala, ils étaient « ultra-réticents », particulièrement ceux de la culture. Suprise-surprise. Mais ne vous inquiétez pas, le gouvernement a tenu bon. Enfin, suite à une réunion à Matignon, il a quand même vaporisé feu l’article 8, relatif aux communs. Et hop, l’acrobatique Axelle Lemaire nous déclare que c’est parce qu’il faut du temps, pour expliquer aux lobbies que la notion de communs « n’empiète pas sur le code de la propriété intellectuelle ».

Ça n’empiète tellement pas sur le code de la propriété intellectuelle que c’est le CSPLA qui s’y est collé pour voler au secours des lobbies. CSPLA, si vous l’ignorez, c’est juste l’acronyme de Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique. Rien à voir avec la propriété intellectuelle, c’est évident. Avec le courage politique, en revanche, peut-être. Au diable les mauvais esprits et le ministère de la culture, « le débat avance », c’est le principal…

C’est une victoire

Autre sujet brièvement abordé, le libre accès aux publications scientifiques et, par réciproque, la possibilité pour les chercheurs de publier plus librement leur travaux. Là, notre ministre n’y va pas par quatre chemins : « c’est une victoire ».

C’est drôle, parce que si l’on y prête un peu d’attention, on a le sentiment que le résultat est beaucoup plus mitigé, et que le lobbies ont au contraire négocié des contreparties à la réduction des délais d’embargo sur les publications. Lesquels embargos sont maintenus, contrairement à ce que souhaitaient les chercheurs (et ceux qui les lisent, merci les copains).

Ex-Libriste

Concernant le logiciel libre dans l’administration, la ministre nous précise qu’il est difficile d’en imposer l’utilisation, ou même d’élaborer un système de quotas. L’utilisateur a ses petites habitudes dans le logiciel propriétaire, l’argument peut s’entendre. Faudrait pas le brusquer. « Le choix qui a été fait », nous dit Axelle Lemaire, est donc tout naturellement « celui de la promotion ». Il vaut mieux un bon non-choix que rien du tout, me direz-vous. Oui.

Mais c’est oublier que, du côté des logiciels serveur et réseau, le logiciel libre propulse à peu près tout l’Internet et le Web. Dans bon nombre de situations, ces technologies sont, en pratique, des standards, et les champions de l’interopérabilité. Il serait donc assez logique que les administrations s’alignent.

Surtout, c’est envisager le logiciel libre sous le seul angle de l’utilisation, de la consommation. Au contraire, l’État pourrait ou devrait soutenir son développement. Caramba, encore raté.

Haro sur les boîtes noires

Un nouvel article a fait son apparition dans le projet de loi, classé dans la catégorie « grandes avancées ». Il vise à ce que les personnes concernées par des décisions administratives puissent prendre connaissance, lorsque des algorithmes (des programmes informatiques) ont été impliqués dans le processus de décision, du fonctionnement de ces programmes et des critères pris en compte.

Si l’on passe outre l’ironie de la situation – on songe aux algorismes de la loi renseignement (ironie bien sûr relevée par la rédaction de Rue89) – l’idée est assez bonne. Nous sommes, en tant qu’individus, de plus en plus l’objet de décisions prises, souvent à notre insu, par des programmes informatiques. Dans l’administration bien sûr, mais aussi lorsque nous utilisons les moteurs de recherche, que nous demandons un prêt bancaire, que nos primes d’assurance sont évaluées, etc. La transparence devrait être la règle pour éviter la perte de contrôle.

Il y a ici deux cas de figure. Dans le premier cas, ce sont des algorithmes déterministes qui sont impliqués. On sait donc plus ou moins facilement décrire les règles, les causes et les paramètres qui ont conduit à la décision. Il serait donc préférable de communiquer ces règles, et de laisser les algorithmes en dehors de tout ça, ils n’y sont pour rien.

Si au contraire, il s’agit de traitements pour lesquels il est plus complexe de déterminer une causalité, par exemple certains types de programmes d’intelligence artificielle, ils ne seront probablement pas compréhensibles sans avoir des connaissances significatives sur le sujet. La bonne approche serait donc que le fonctionnement de ces algorithmes fasse l’objet d’une publication détaillée, qui pourrait être analysée par des spécialistes, des associations de la société civile ou de consommateurs, etc. La ministre semblait avoir anticipé la question, la réponse laisse rêveur :

Ce n’est pas une publication. On reste sur une relation individuelle avec l’administration : le droit d’en demander la communication. Je n’ai pas encore vu à quoi cela pouvait ressembler concrètement.

Facile pourtant… Il suffirait qu’Axelle Lemaire pose la question à un algorisme ?

Neutralité pas nette

Place au plat de résistance : la neutralité du net. Pour Axelle Lemaire, elle fait partie des « valeurs universelles », et « c’est ce gouvernement qui l’a inscrite dans la loi ». Inscrite dans la loi. Négligeons le passage à l’Assemblée Nationale et au Sénat, la ministre a raison, de toute façon la plupart des parlementaires n’y entrave rien. Vous noterez aussi que, cette fois-ci, elle s’inclut explicitement dans le gouvernement, nous y reviendrons. Le sujet est l’occasion d’une envolée lyrique de la ministre :

Ce sont les gouvernements les plus sociaux-démocrates ou socialistes qui mettent en avant les enjeux de respect de la vie privée.

La neutralité du net est un principe selon lequel les opérateurs réseau et FAI ne doivent ni favoriser ni pénaliser certains contenus ou applications. Ils se contentent de les acheminer sans discrimination de nature, d’origine ou de destination. J’ai beau me concentrer à m’en faire des noeuds au cerveau, je ne vois pas bien le rapport avec la vie privée.

netneut

Allons-y pour les « valeurs universelles ». La neutralité du net a fait l’objet de débats au niveau européen, ces articles du projet de loi numérique sont des adaptations d’un règlement européenn. Ce dernier prévoit des exceptions au principe de neutralité censées correspondre à des contextes particuliers. La Quadrature du Net, qui maîtrise son sujet, a proposé un amendement visant à les définir plus finement, et à éviter que le principe de neutralité ne soit vidé de sa substance, que l’exception ne remplace la règle.

La notion de service spécialisé désigne un service de communications électroniques optimisé pour des contenus, applications ou services spécifiques, ou une combinaison de ceux-ci, fourni au travers de capacités logiquement distinctes, reposant sur un contrôle strict des accès, offrant une fonctionnalité nécessitant une qualité supérieure de bout en bout, et qui n’est pas commercialisé ou utilisable comme produit de substitution à un service d’accès à l’internet

La proposition est limpide : la première partie (jusqu’à « une combinaison de ceux-ci ») vise à définir les services spécialisés, la seconde à en fixer les limites pour éviter les abus. C’est donc cette seconde partie qui garantit le principe de neutralité. L’amendement a été retenu par le cabinet de la ministre, mais dans la version du projet de loi, le second morceau s’est envolé :

Des services autres que des services d’accès à internet
optimisés pour des contenus, applications ou services spécifiques ou une combinaison de ceux-ci, peuvent également être fournis dans les conditions prévues par le même règlement.

Oubli, boulette rédactionnelle, ou volonté délibérée, il n’en reste pas moins que les « valeurs universelles » ont pris quelques tonnes de plomb dans l’aile.

Loi rance

À propos de la loi renseignement, Axelle Lemaire « renvoie la balle » aux opposants. Bizarre, dans la mesure où elle y était elle-même opposée. « J’ai défendu des arguments pendant ce débat », nous dit elle, en se désolidarisant du gouvernement dont elle fait la promotion plus tard quand il est question de soit-disant neutralité du net. Mais ces arguments, pas question de les « étaler sur la place publique », ils n’avaient rien de politique, j’imagine. Le texte aurait même évolué favorablement du fait de ses « interventions ».

Ce sont donc les autres opposants qui sont à blâmer, c’est pragmatique. Ils devraient faire leur examen de conscience et « constater le fait qu’ils ont échoué à convaincre l’opinion publique et les parlementaires« . La procédure accélérée, l’instrumentalisation du terrorisme, les consignes de vote, on oublie.

Pire, les geeks lui reprocheraient méchamment « de ne pas avoir démissionné« . Vous vous rendez compte ? Si démission il y avait eu, nous aurions pu rater cette merveille de loi numérique, cette consultation pas du tout téléphonée.

Alors, la loi renseignement, les opposants peuvent bien lui « reprocher jusqu’en 2037« .

Chiche.

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Sarkozy-tuvasvoirquandjevaisrevenir

Le jour de la sortie du sondage dévoilant que « 40% des Français seraient pour un gouvernement autoritaire », l’ex de l’Elysée a dégainé ses propositions… sécuritaires au Parisien. Extrait :

« Il n’y a plus d’autorité de l’Etat. La semaine dernière encore, une trentaine d’activistes ont empêché des fonctionnaires de police de perquisitionner, à Tarnac, le domicile d’une personne suspectée d’activités terroristes. Les policiers n’ont pu exercer leur mission faute de soutien de leur autorité, alors qu’ils étaient mandatés par la justice de la République. C’est une énième illustration de l’affaiblissement de l’Etat et de son autorité, qui vient après le scandale des deux cadres d’Air France molestés, ou encore le blocage de l’autoroute A1 ou le saccage de la gare de Moirans (Isère) par des gens du voyage. »

Sarko dégaine les propositions sécuritaires de son futur gouvernement autoritaire quand un sondage démontre que la part de la population en accord avec la mise en place d’un « gouvernement autoritaire » augmente.

Avec Sarko 2, être suspecté de terrorisme à Tarnac équivaut à molester un DRH ou bloquer une autoroute. Avec Sarko 2, il n’y aura, semble-t-il, aucune pitié, pour personne, et surtout pas pour ceux qui défient l’autorité de… Sarko 2.

La prison pour les piétons qui ne traversent pas sur les clous sera-t-elle automatisée par reconnaissance vidéo ?

Le rétablissement de l’autorité de l’Etat contre les délinquants en col blanc ne semble pas, par contre, au programme de Sarko 2. On se demande bien pourquoi…

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Le leader de l'Etat islamique, Abou Bakr al Baghdadi, affirme, dans une déclaration qui lui est attribuée jeudi, que son "califat" gagne du terrain dans le monde arabe et appelle ses partisans à allumer les "volcans du djihad" dans plusieurs pays, dont l'Arabie saoudite. /Capture d'écran du 5 juillet 2014/REUTERS

Le leader de l’Etat islamique, Abou Bakr al Baghdadi, affirme, dans une déclaration qui lui est attribuée jeudi, que son « califat » gagne du terrain dans le monde arabe et appelle ses partisans à allumer les « volcans du djihad » dans plusieurs pays, dont l’Arabie saoudite. /Capture d’écran du 5 juillet 2014/REUTERS

A l’heure des spots télévisuels gouvernementaux pour prévenir la radicalisation des jeunes Français (c’est-à-dire tenter d’éviter qu’une partie de la jeunesse bascule vers un extrémisme religieux menant au djihadisme), de nombreux signaux laissent entrevoir une forme plus ou moins subtile de propagande au sein de nombreuses sphères de la société. La guerre des propagandes a débuté, et ne pas se préoccuper de ce qu’elle véhicule en termes d’influence des esprits, ce qu’elle modifie dans la société,  est préoccupant. Photographie de la lutte d’influences en cours. Et de ses effets.

Le Califat

Ce qui est appelé ISIS dans le monde anglo-saxon, ou encore « Syrak » par les forces d’interventions américaines, Daech par les responsables politiques français ou le « Groupe Etat islamique » par les journalistes hexagonaux, est en réalité perçu dans de nombreuses populations non-occidentales, comme étant le Califat. Ce terme de Califat est celui utilisé par les djihadistes qui le constituent, mais n’est pas un simple qualificatif, comme aimeraient le laisser croire les puissances occidentales qui lui ont déclaré la guerre.

Le Califat est un véritable Etat, qui se crée par annexion de territoires, avec une administration qui se met en place, des impôts collectés, des écoles, hôpitaux, des fonctionnaires rémunérés, une armée de soldats avec des soldes, une économie qui prospère. Le Califat n’est pas perçu, globalement, comme étant un simple Etat guerrier à travers le monde , puisqu’il représente [aussi] la concrétisation de prophéties religieuses. Une partie des croyants musulmans ou convertis de fraîche date, de partout dans le monde sont attirés par l’aspect prophétique que revendique le Califat.

Les prophéties

La propagande de cet Etat — déjà constitué et en cours d’expansion territoriale —  vers l’extérieur est connue, et passe par des vidéos très modernes, quasi hollywoodiennes, d’appels à venir participer à une guerre en cours, au Levant (le Cham, la Syrie), qui scelle la « fin du monde », et annoncée dans des textes prophétiques coraniques, nommés Hadiths. Ces prophéties sont l’équivalent de l’Apocalypse de Jean pour les Chrétiens, avec le retour d’un prophète, le Mahdi (un grand Himam, un chef politique et docteur religieux) , puis d’un antéchrist, le Dajjal. De la même manière que l’Apocalypse de Jean est interprété par des courants fondamentalistes chrétiens comme étant « en cours de réalisation » — avec l’interprétation d’événements cataclysmiques, politiques,  réels et potentiellement décrits dans l’ouvrage — les djihadistes du Califat estiment que les écrits prophétiques des Hadiths sont en train de se réaliser, par des événements extérieurs ainsi que par leurs actions propres. L’aspect heroic-fantasy de ces appels à rallier le Caifat est souligné par plusieurs analystes qui y voient un facteur attractif certain auprès des jeunes occidentaux.

Visions et mots décalées

La perception extérieure d’événements politiques, sociaux, militaires lointains, issus de cultures différentes peut être fortement décalée, voire tronquée. Une part non négligeable des populations de pays du moyen-Orient ou d’Afrique sub-saharienne voient l’Occident comme une somme de pays moralement décadents, politiquement totalitaires à leur égard, voire terroristes dans certains cas. Les paysans d’Afghanistan qui observent les missiles Hellfire fuser du ciel et déchiqueter des femmes, des enfants, des vieillards, ne peuvent envisager les pays du Nord autrement que comme des pays terroristes.

Dans le même temps, en France, les termes pour définir les acteurs des événements d’Irak et de Syrie changent au gré de l’engagement politique. Les mercenaires qui tuent, violent, pillent, torturent, sont un temps des « rebelles » qu’il faudrait aider quand ils s’attaquent à Bachar el Assad, puis sont pointés du doigt comme des « intégristes » et des « djihadistes » lorsqu’ils rallient le Califat et continue à s’attaquer à… Bachar el Assad. Ce sont pourtant les mêmes, dans leur grande majorité.

Les mots « terroristes », « Groupe Etat islamiste », « djihadistes » sont propagandistes au même titre que ceux d' »infidèles », « ennemis de Dieu », « mécréants », etc… Les « deux mondes » qui s’opposent ne font qu’une seule chose : définir l’autre selon des termes qui confortent leurs propre croyances et leurs propres intérêts politiques.


Stop-Djihadisme – Véronique raconte le départ… par gouvernementFR

Cette vidéo gouvernementale n’informe pas. Elle appelle à compatir au sort de cette mère et se méfier de l’attitude de ses propres enfants adolescents ou jeunes adultes. Comment le gouvernement français compte-t-il enrayer l’attrait pour le djihadisme s’il persiste à vouloir présenter la situation sur un seul mode compassionnel et sans décrire la réalité ?

Propagande vs propagande

Les populations occidentales savent aujourd’hui que l’intervention militaire de 2003 en Irak n’avait pas pour objectif d’apporter la « démocratie » ou « la paix » dans ce pays. De la même manière, il est établi que Saddam Hussein ne soutenait pas, n’était pas l’allié d’Al Qaïda. Quand les responsables politiques pointent la barbarie des djihadistes du Califat, ceux-ci répondent avec les mêmes termes, pointant les destructions sauvages du « grand Satan », les mensonges et les ravages militaires de cet ennemi qu’est l’Occident.

La propagande djihadiste repose sur une manipulation très fine de réalités géopolitiques concrètes corrélées à des promesses religieuses prophétiques en cours de réalisation. L’appel à venir se battre, aider à faire émerger un messie et participer au grand combat de la fin des temps, celui de l’apocalypse, qui verra les méchants punis, et les « soldats de dieu », récompensés, est difficile à contrer avec des mots creux et sur-utilisés comme ceux de « terroristes » ou « djihadistes ». Pour de nombreux musulmans de pays pauvres — qui ne cautionnent pas les actes de violences extrêmes comme l’esclavage des femmes, perpétrés par l’armée du Califat — l’instauration de la charia (la loi islamique), par exemple, est souvent perçue comme une « bonne chose ».

L’asservissement aux puissances occidentales, qu’il soit économique, politique ou même culturel, est un problème fondamental pour ces populations pauvres du Sud. Instaurer une loi religieuse, qui respecte la tradition — la charia — est vu par le Nord comme une horreur, mais à l’inverse, très souvent, comme un moyen de se préserver, de retrouver de la souveraineté, pour le Sud musulman. Chacun tente alors de faire admettre son erreur de jugement à l’autre. Propagande versus propagande : le match ne peut être que nul.

Imposer sa vision du monde, dans un monde en perdition

Refuser d’admettre la réalité du monde et la retravailler à des fins partisanes ne peut qu’inciter des jeunes gens sans repères, perdus au sein d’une société sans projet, dirigée par des personnalités politiques décrédibilisées, à basculer du côté de l’intégrisme pseudo religieux du Califat. L’attraction exercée par cet Etat-secte apocalyptique ne devrait pas être combattue par des méthodes propagandistes, pour une raison simple :  l’information circule et la réalité de ce qu’est le Califat peut être très facilement connue des jeunes occidentaux. Cet article de la revue Books, à propos de la poésie djihadiste est très instructif.  Il démontre que le Califat islamique porte des valeurs et une culture qui se propagent et attirent, loin au delà de l’Irak et de la Syrie. Par la tradition arabe de la poésie. Et l’internationalisme.

Ma patrie est le pays de la vérité,
Les fils de l’islam sont mes frères…
Je n’aime pas plus l’Arabe du Sud
que l’Arabe du Nord.
Mon frère qui vit en Inde, tu es mon frère,
comme vous, mes frères des Balkans,
d’Ahwaz et d’Aqsa,
d’Arabie et de Tchétchénie.
Si la Palestine hurle,
ou si l’Afghanistan pousse un cri,
Si le Kosovo
ou l’Assam ou le Pattani est lésé,
Mon cœur se tend vers eux,
brûlant d’aider ceux qui sont dans le besoin.
Il n’y a pas de différence entre eux,
voici ce qu’enseigne l’islam.
Nous sommes un seul corps,
voilà notre heureuse croyance…
Nous différons par la langue et la couleur,
Mais nous avons le même esprit.

Le Califat n’est pas un groupe, ni une petite armée de djihadistes, mais bien plus que cela. Dépeindre le Califat avec les seuls termes de « barbares », de « terroristes », est le meilleur moyen de démontrer que ceux qui l’activent, ont gagné la bataille des esprits, puisqu’ils peuvent aisément démontrer qu’ils ne sont ni des « barbares » ni des « terroristes », ces termes n’ayant aucun sens dans la situation actuelle.

« Barbare » renvoie à l’histoire européenne, et dans un jugement moral, n’a pas beaucoup d’influence : chacun est le barbare de l’autre (il suffit de se replonger dans les exactions américaines à Guantanamo, ou Abou Graib). Quant à terroriste, il est difficile de décrire une armée, équipée, payée, comme une « armée terroriste ». L’armée du Califat ne fait rien d’autre que ce que toutes les armées ont fait au cours du temps : envahir un territoire et l’annexer. Puis le défendre. Quant à appeler à condamner des opération à l’extérieur, elles sont, malheureusement le pendant des assassinats par drones commandés depuis la Maison blanche ou de façon plus discrète, par l’Elysée.

C’est donc une guerre qui a débuté en Irak et en Syrie, et non une « opération militaire » ou « des frappes ». Une guerre contre un Etat, le Califat. Il serait intéressant de décrire la réalité de ce qu’il se passe vraiment en Syrie et en Irak, de parler des fameuses promesses apocalyptiques, du discours véhiculé par ce nouvel Etat. Que des érudits de l’islam parlent clairement des hadiths ? Démontrer que le délire prophétique du Califat n’est ni plus ni moins que l’équivalent de celui des sectes apocalyptiques chrétiennes qui annoncent la fin du monde depuis des lustres. Démontrer le délire moyen-âgeux et sectaire du Califat serait sûrement plus constructif que tenter vainement de dire qu’y aller est faire un acte de « terrorisme ». Acte de terrorisme qui peut attirer les esprits fragiles ou en révolte, qui plus est…

Parler du Califat, dans une forme propagandiste, en occultant la réalité de ce qu’il est, représente, est un choix politique. La propagande, même lorsqu’elle elle veut le « bien » des gens, est un outil à double tranchant, qui peut se retourner contre celui qui l’utilise. Ce qui semble bien être le cas en France, aujourd’hui.

Pjilippe-Joseph Salazar, rhétoricien et philosophe a sorti un ouvrage à ce propos il y a un mois : Paroles armées. Cette interview donnée à TV5Monde résume cette problématique d’occultation de la réalité et de compréhension tronquée de la propagande.

 

 

Un extrait d’ interview donnée sur le site d’information de TV5Monde, sur l’utilisation des mots, établit, d’après lui, pourquoi les dirigeants français refusent de nommer le Califat et le décrire pour ce qu’il est :

Le groupe Etat islamique, les terroristes de Daech :

Que pensez-vous de ces dénominations qui sont désormais rentrées dans le langage médiatique et politique ?

L’utilisation de ces termes est une tendance, de nouveau, à vouloir démontrer qu’on a le contrôle de la situation. On cherche, ce qu’on appelle le juste milieu. C’est la tendance générale des gouvernants, que j’appelle les gestionnaires. Ce juste milieu signifie que l’on exprime une opinion raisonnable, qui n’est pas excessive. Le problème de dénomination du Califat est une affaire assez française, mais si nous sommes en guerre avec des alliés, tout le monde devrait utiliser le même terme. Lorsque l’on parle du Groupe Etat islamique, c’est absurde, puisqu’on ne peut pas être en guerre contre un groupe. Le droit international définit la guerre contre un Etat, pas contre un groupe. Je vous cite un extrait du Discours sur la première décade de Tite-Live, de Machiavel :

« Partout où il faut délibérer sur un parti où dépend le salut de l’Etat, il ne faut être arrêté par aucune considération de justice ou d’injustice, d’humanité ou de cruauté, de gloire ou d’ignominie, mais rejetant tout autre parti, s’attacher qu’à celui qui le sauve et maintient sa liberté. Les Français ont toujours imité cette conduite et dans leurs actions et dans leurs discours, pour défendre la majesté de leur roi et la puissance de leur royaume. »

On voit là la perception qu’avait l’Europe de la France à la Renaissance : la primauté de l’intérêt national. Cet extrait de Machiavel définit aussi très bien les Etats-Unis, qui peuvent déclarer la guerre à n’importe qui.

En France on ne peut plus considérer que la patrie, la nation, l’Etat soient en danger, nous sommes devenus aveugles à ce genre de notion en vivant dans une paix perpétuelle. Donc, nous ne pouvons pas nommer ceux qui partent combattre pour le Califat comme des combattants et des traîtres. Ceux qui restent sur le territoire mais combattent pour le Califat sont des partisans. Autant nommer les choses. Mais on ne veut pas nommer les choses.

Daech c’est un acronyme d’une expression arabe. Mais est-ce péjoratif ? A moins de connaître l’arabe, pourquoi se poser cette question ? Le processus à mon avis est le suivant : pour vendre une marque, un slogan, il y a une valeur d’appel. EI, ISIS, c’était compliqué, ça ne passait pas bien, et puis ISIS il y a la déesse égyptienne. Donc Daech, c’est pas mal, il y a la consonne explosive au début, ça finit en « ch« , ça fait arabe . Cameron a essayé de proposer Daech à la BBC, qui a dit « non« . Mais des militaires interviewés au Sénat américain ont dit « The Califate« . Les Américains disent le Califat, ils adorent les noms un peu grandioses. Mais ce que nos dirigeants français ne comprennent pas, c’est qu’il est beaucoup plus noble, et séducteur en quelque sorte, que la République se batte contre le Califat islamique plutôt  que contre un machin qui s’appelle Daech.

Je donne toutes les références des archives administratives dans mon livre, et le Califat est un Etat : il a un territoire, une population, il administre, il gère, il y a des hôpitaux, des écoles, il a une monnaie. Lors d’une audition du général Gomart, qui est le patron du renseignement militaire, devant une commission sénatoriale celui-ci a dit : « Nous avons affaire là  à un proto-Etat« . Mais on ne peut pas le dire en France, parce que la population musulmane, qu’on le veuille ou non, peut être à ce moment là, face à un choix  draconien.

 

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(source: Reuters)

Symptomatique. Un projet de loi sur le « droit des étrangers en France », dont la discussion en « procédure accélérée » a débuté cet été au mois de juillet, vient d’être subrepticement rebaptisé, lors de son passage en première lecture au Sénat, comme « portant diverses dispositions relatives à la maîtrise de l’immigration ». Cela a le mérite de la franchise. Car la question des « droits » des personnes étrangères s’est le plus souvent résumé à en réduire la portée ou à rendre leur garantie de plus en plus complexe.

Ceux qui auraient pensé qu’un tel débat parlementaire, au moment d’une des crises migratoires les plus majeures de l’histoire de l’Union européenne, ait pu être influencé par la détresse de dizaines de milliers de réfugiés débarquant en Europe peuvent aller se rhabiller. Rien n’a été adopté qui aille dans le sens de mesures renforçant la solidarité.

Comme lors de la réforme du droit d’asile, qui a donné lieu l’an dernier à une nième loi encore plus dure que la précédente, c’est la logique de la forteresse qui l’emporte – et cela entre en résonance avec le document révélé par Statewatch et mis en lumière par Reflets sur le recours croissant aux contrôles biométriques aux frontières.

Cet examen au Sénat a donné l’occasion à la majorité de droite d’alourdir encore plus la balance. La palme démago revient sans conteste à Natacha Bouchard, la maire de Calais qui gesticule depuis tant d’années pour se faire une place au chaud parmi les fans de Marine Le Pen.

Cazeneuve et Bouchard (AFP)

Elle est à l’origine d’un amendement vraiment tordu, finalement voté par la majorité sénatoriale avec la passivité du gouvernement. Il s’agit de modifier le code pénal pour protéger le tunnel sous la manche des hordes de migrants ! Son idée ? Punir de 7 ans de prison et de 100.000 € d’amende tout acte de « destruction, dégradation ou détérioration » si cela porte atteinte à « un point d’importance vitale pour la défense nationale ou un site sensible, dont l’indisponibilité risquerait de diminuer d’une façon importante le potentiel de guerre ou économique, la sécurité ou la capacité de survie de la Nation ».

La sénatrice le dit clairement face à ses collègues en séance:

Cet amendement a pour objet de renforcer la gravité de certaines atteintes aux biens qui seraient préjudiciables à la défense ou à la sécurité économique, en cette période très difficile liée aux flux migratoires, laquelle ne va pas devenir plus calme.

Le tunnel sous la Manche subit, en particulier, régulièrement des attaques et des intrusions de la part de migrants qui mettent en danger les installations de cette infrastructure, reconnue d’importance vitale pour l’économie franco-britannique, mais n’entrant pas forcément dans le cadre des intérêts fondamentaux de la nation […].

Avec cette subtile modification, pénétrer dans le périmètre de sécurité du tunnel (comme ici début septembre) suffirait amplement à être considéré comme une menace sur « un site sensible dont l’indisponibilité risquerait de diminuer d’une façon importante le potentiel de guerre ou économique ». Notez bien les mots employés : « potentiel de guerre ou économique ». Rien de moins : les hordes de migrants mettent donc en danger la capacité de riposte française en cas de guerre ! Mais en guerre contre la Perfide Albion, ou contre ces mêmes réfugiés qui ne font que fuir d’autres guerres, bien réelles celles-là ?

Encore mieux : le code pénal prévoit déjà que ce crime monte à 10 ans ferme et 150 000 € si ces actes sont commis en groupe (« par plusieurs personnes agissant en qualité d’auteur ou de complice »). Cela veut dire, avec cet amendement Bouchard, que n’importe quel acte de dégradation qui se passe dans la zone d’Eurotunnel, même des actes mineurs (découper un grillage, ouvrir une brèche dans une tôle de chantier…), pourrait valoir à ses auteurs une peine de 10 ans ferme. Et pas besoin de se déplacer en meute déterminée, à deux aussi ça marche (« auteur ou de complice »). Il parait que la loi ne doit pas être « disproportionnée » pour être juste et efficace – la bonne blague !

Lors des discussions la secrétaire d’État Clotilde Valter (non, pas de l’immigration, mais de « la réforme de l’État et de la simplification »…) a bien tenté de contrer à cet amendement scélérat. Mais les arguments déployés en sont resté à la forme (« Le Conseil constitutionnel pourrait y voir là un cavalier législatif »), pas au fond. Mis au vote, cet amendement a donc été adopté grâce à la majorité de droite (devenu l’article 30 bis A du projet voté par le Sénat) – même s’il sera sans doute censuré comme contraire à la constitution dans quelques semaines.

Délit de refus biométrique : vive la triple peine!

Bouchard s’est offert une autre tribune à l’occasion de ce projet de loi. Elle a failli voler la vedette au gouvernement, qui a, pour le coup, innové dans le code pénal. Voilà la « triple peine » qui sanctionne de prison ferme tout étranger qui ferait obstacle à l’inquisition biométrique. Car c’est de ça dont il s’agit dans l’article 23 bis adopté par l’Assemblée, suite à un amendement du gouvernement qui n’a pas même été discuté en séance. Il institue un nouveau délit de « refus de fichage », à l’instar de ce qui existe depuis plus de dix ans pour rendre le « prélèvement biologique » et le fichage ADN obligatoire – tout en laissant entendre, perfidement, que la personne aurait le choix d’accepter ou de refuser que sa salive alimente le Fichier national des empreintes génétiques (FNAEG); le « refus de prélèvement » étant donc un délit pénal et continu (pouvant même persister même si le délit ayant conduit au prévenu de se voir fiché a obtenu non-lieu ou relaxe).

Article 23 bis

Le deuxième alinéa de l’article L. 611 3 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile est complété par une phrase ainsi rédigée :

« Le refus de se soumettre à ces opérations est puni d’un an d’emprisonnement et de 3 750 euros d’amende. »

Bref, quand on est étranger en France, que l’on cherche à obtenir (ou renouveler) un titre de séjour, ou que l’on soit arrêté pour « séjour irrégulier » et menacé d’expulsion, on doit céder ses empreintes digitales et son visage numérisé ; la procédure date des années 90, et le fichier central a, depuis, pris le nom d’ADGREF2 (on en parlait ici sur Reflets).

Triple peine, car une personne sans papiers en règle peut se retrouver en rétention (primo) et finir expulsé (secundo), et s’il refuse la biométrie on pourra le poursuivre, pour ce seul fait, de manière continue (tertio). Le gouvernement se justifie en expliquant que ce recensement biométrique est « une obligation européenne » et qu’elle « permet une action plus efficace en faveur du démantèlement des filières de l’immigration irrégulière » – et pour « garantir l’effectivité de ces dispositions » il fallait donc prévoir « les sanctions encourues pour l’étranger refusant de se soumettre à ces opérations ».

C’est là que la bande à Bouchard entre en scène. L’amendement proposé sur ce nouvel article est de rendre obligatoire la prise d’empreintes (« doivent » et non « peuvent », comme le dit la loi pour l’instant). La sénatrice du Nord sous-titre son propos : « Cela permettra à la fois de gérer la situation de façon plus humaine [sic] et de pouvoir engager des poursuites à l’égard des auteurs d’actes délictueux. »

Le problème, c’est que cet amendement ferait disparaître la fameuse disposition visant à punir le « refus de se soumettre aux opérations » biométriques. L’amendement Bouchard sera donc retoqué. Valter n’en a pas moins rappelé que « les empreintes digitales et les photographies sont des éléments d’identification indispensables », mais que « cependant, ces techniques sont soumises aux règles de protection de la vie privée. Le Conseil constitutionnel a habilité l’autorité administrative à y recourir, mais dans le cadre d’un examen au cas par cas de leur caractère nécessaire. Le recours systématique que vous proposez serait donc contraire à la jurisprudence constitutionnelle. » Un simple détail pour la maire de Calais.

(source: AFP)

Les réfugiés sont des fraudeurs en puissance

Dans la même rubrique « surveiller et punir », l’article 25 de ce projet de loi, non modifié par l’Assemblée, concerne l’euphémisme « droit de communication ». Il s’agit de permettre aux agents de l’Ofpra, qui instruisent les demandes de titres de séjour, de fouiner dans un maximum de bases de données – état civil, pôle emploi, aide sociale, sécurité sociale, établissements scolaires et d’enseignement supérieur, banques, fournisseurs d’énergie- télécoms-internet, établissements de santé publics et privés, greffes des tribunaux… – à la recherche d’indices pour d’éventuels fraudeurs… Sans que le secret professionnel – sauf le secret médical… – ne puisse s’y opposer.

Comme l’a rappelé la sénatrice EELV Éliane Assassi, d’après le Défenseur des droits (avis du 3 septembre – PDF) cet article 25 « est sans doute la disposition la plus contestable du texte en ce qu’elle atteste de la forte suspicion à l’égard des étrangers et constitue une atteinte disproportionnée aux libertés individuelles et au secret professionnel ».

Acharnement sur les mineurs étrangers isolés

Dans le même ordre d’idées, l’article 28 bis A créé un nouveau délit autour de l’utilisation de faux papiers (« le fait d’utiliser un document d’identité ou de voyage appartenant à un tiers ») si l’étranger y a eu recours pour tenter d’obtenir un titre de séjour. Peines lourdes: 5 ans et 75.000€ d’amende. Et, bien entendu, cela passe à 7 ans et 100.000€ « lorsque ces infractions sont commises de manière habituelle ». Bizarre, car le code pénal ne punit que d’un an de prison et 15.000€ le fait d’usurper l’identité d’un tiers. Pour les réfugiés en détresse, les peines sont donc 5 fois plus lourdes! Des sénateurs et sénatrices illuminées ont bien tenté de souligner cette aberration, notamment « à l’égard des jeunes étrangers isolés ». « Dans les faits, indique le communiste Christian Favier, ce délit pourrait être constitué lorsque ces jeunes entrent en France après avoir fait des demandes de visa sous une autre identité ou après avoir indiqué, par exemple en Italie ou en Espagne, être majeurs, afin d’être autorisés à poursuivre leur trajet. »

La sous-ministre Valter, bombardée pour l’occasion cheftaine de la police de l’immigration, n’y voit rien à redire. Inflexible: « il est inopportun de permettre à des personnes d’entrer sur le territoire ou de s’y maintenir en utilisant des documents d’identité appartenant à des tiers. Cette suppression [de la mesure] affaiblirait incontestablement un axe important de notre politique, à savoir la lutte que nous menons avec détermination contre les filières d’immigration clandestine. » Toujours la même rengaine : pour gagner face aux « passeurs », « trafiquants d’êtres humains » ou autres « mafieux de l’immigration », on criminalise la personne, le réfugié ou l’exilé, victime à la fois des mêmes passeurs et des cerbères de la Forteresse Europe. Déplorable.

Enfin, le recours aux scandaleux « tests osseux » pour déterminer d’âge d’une personne en demande d’asile ou de titre de séjour, a été maintenu par le Sénat. Comme si les réfugiés mineurs mentaient sciemment sur leur âge pour bénéficier d’une meilleure protection. Ces techniques humiliantes – et scientifiquement très peu fiables – sont pourtant interdites dans de nombreux pays et dénoncées par les ONG depuis des années, comme cela a été rappelé début octobre.  Une pétition pour les éradiquer a recueilli 13.000 signatures il y a quelques mois. Une quarteron de sénateurs a encore tenté de proposer un amendement pour les supprimer définitivement des procédures d’immigration. Comme l’ont rappelé les ONG, « sur la base de ces tests aux résultats incertains, ce sont des dizaines de jeunes, garçons et filles, qui, accusés d’avoir menti sur leur âge, ont été condamnés à des peines de prison et à des dédommagements de dizaines voire de centaines de milliers d’euros à verser à l’aide sociale à l’enfance (ASE) qui les avait pris en charge » (lire ici des témoignages accablants sur ce que risquent les jeunes étrangers). Alors que ces tests ont des marges d’erreurs pouvant aller jusqu’à 2 ans!

Mais Clotilde Valter joue son rôle à la perfection:

Le recours à des tests médicaux présente l’intérêt de donner un âge approximatif fiable [faux, comme l’ont montré d’innombrables études sur la question!]. Mais, dans le cadre de l’appréciation des résultats, il faut tenir compte d’une marge d’erreur. En effet, il n’y a pas pour l’heure de certitude.

À ce stade du débat, le Gouvernement est à la fois défavorable à une interdiction pure et simple de la pratique des tests osseux, car cela le priverait d’un outil utile pour lutter contre les fraudes, et favorable à un encadrement de cette pratique. En outre, je tiens à insister sur le fait que cette méthode est autorisée par les directives européennes.

Le Gouvernement a déjà pris des mesures visant à encadrer cette pratique, et il souhaite qu’elles figurent dans la loi.

Il est question d’encadrer ces pratiques dans une proposition de loi relative à la protection de l’enfance (examen en cours), mais les ONG sont persuadées que c’est une diversion:

« L’interdiction des tests de maturation osseuse […] a été proposée par des députés PS et EELV lors de l’examen [de cette proposition de loi], mais leurs amendements n’ont pas été retenus. Au contraire, le gouvernement a fait adopter un amendement, déposé en dernière minute et défendu par Laurence Rossignol, inscrivant dans la loi cette pratique aux conséquences dramatiques pour les jeunes concernés : exclusion de toute prise en charge par l’Aide sociale à l’enfance, mise à la rue immédiate, interruption de la scolarité ou de la formation en cours, impossibilité de régularisation sans secours ni protection d’aucune sorte et sans titre de séjour. »

Cette loi honteuse sur l’immigration sera sans doute adoptée telle quelle par la dernière navette, une commission mixte Assemblée/Sénat qui se réunira en décembre prochain.

";s:7:"dateiso";s:15:"20151029_122019";}s:15:"20151026_154540";a:7:{s:5:"title";s:44:"Cryptographie : on va tous mourir ! (encore)";s:4:"link";s:60:"https://reflets.info/cryptographie-on-va-tous-mourir-encore/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33133";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 26 Oct 2015 14:45:40 +0000";s:11:"description";s:469:"La cryptographie, c’est la pierre angulaire de tout ce qui est plus ou moins sécurisé sur l’Internet numérique digital 2.0. C’est une science qui n’intéressait pourtant, jusqu’à récemment, qu’une poignée d’initiés à la pilosité faciale plus ou moins époustouflante. Depuis les révélations d’Edward Snowden, la vie privée, la confidentialité, la sécurité des communications jouissent d’une […]";s:7:"content";s:10882:"

End of the worldLa cryptographie, c’est la pierre angulaire de tout ce qui est plus ou moins sécurisé sur l’Internet numérique digital 2.0. C’est une science qui n’intéressait pourtant, jusqu’à récemment, qu’une poignée d’initiés à la pilosité faciale plus ou moins époustouflante. Depuis les révélations d’Edward Snowden, la vie privée, la confidentialité, la sécurité des communications jouissent d’une exposition médiatique grandissante.

L’ennui, c’est que lorsque des chercheurs ou spécialistes découvrent une faille d’importance, la matière étant complexe, ils ont de plus en plus besoin de faire le buzz pour être entendus au delà d’un public averti. Publier un papier académique au format PDF ne suffit plus : il faut faire du marketing, à grand renfort de « marques » (Shellshock, Poodle, Heartbleed, etc.), de logos sanguinolents ou de sites web (plutôt bien foutus, d’ailleurs).

Y a pas de fumée sans FUD

Or donc, courant mai, une équipe de chercheurs a publié un travail vraiment remarquable (no joke) sur une faille de sécurité et sur la manière dont la NSA en a très probablement tiré parti. Le papier a ensuite été complété en octobre, présenté dans une conférence et les auteurs ont obtenu une récompense bien méritée. Ça, c’est pour le côté positif.

Dans la foulée, on a vu fleurir des articles sensationnalistes aux titres clickbait, pleins de FUD, d’approximations, d’incompréhensions ou de contre-vérités qui nous annoncent la fin du monde, ou en tout cas son équivalent Internet (« HTTPS/VPN/SSH est tout cassé, on va tous mourir ! »). Je ne vous le cache pas, ça m’énerve. Parmi ces articles, mon préféré c’est celui-ci. Pour ne citer qu’un bout du chapeau :

la NSA serait parvenue à décrypter des milliers de milliards de données à travers le monde grâce à l’échange de clés Diffie-Hellman, une méthode de décryptage très complexe.

D’abord, on se demande bien ce que ça veut dire, « des milliers de milliards de données », et les chercheurs n’étaient pas deux, comme c’est mentionné dans l’article, mais quatorze. Sympa pour les autres. Dans la catégorie mékéskidi, « le piratage du décryptage des données » devrait finir la saison dans le haut du classement. Ensuite, l’échange de clés Diffie-Hellman (DH pour les intimes) n’est pas une méthode de chiffrement, et encore moins une méthode de décryptage. Enfin et surtout, DH est considéré comme sûr quand il est configuré correctement, ce que nombre d’auteurs oublient bien soigneusement de mentionner.

Diffie, Hellman… et Michel

Notre protagoniste, Michel, aime bien se tirer le portrait. Du coup, sa tante Brigitte lui a offert une magnifique perche à selfie télescopique. Et depuis, c’est le moins que l’on puisse dire, Michel est à fond dedans. Il s’auto-immortalise dès qu’il en a l’occasion, c’est devenu une passion. À tel point qu’il a fini par avoir sa petite notoriété dans le milieu de l’égoportait, le gredin.

Michel et POTUS

Michel et POTUS

Assez fier de lui, il a décidé de poster ses derniers chefs-d’oeuvre sur Facebook. Lorsque Michel va se connecter pour envoyer ses photos, le transport d’informations entre son smartphone et le serveur va être chiffré. Mais pour ce faire, il faut que Michel et Facebook trouvent un moyen de s’entendre, au préalable, sur une clé, un secret partagé qui servira au chiffrement de la session.

Facebook propose à Michel un paramètre public, un nombre qui peut être librement échangé sur les réseaux. Pour simplifier, nous allons utiliser l’analogie des couleurs (également utilisée par la page Wikipedia en anglais). Notre paramètre public est ici le violet (8388736 sous sa forme numérique). Chacun va ensuite choisir une couleur qu’il gardera secrète ; Michmich le jaune (16776960), Facebook le rouge (16711680). Puis ils mélangent leur couleur secrète à la couleur publique, le violet. Michel obtient du brun tout moche, Facebook une sorte de fuschia foncé du plus vilain effet. Chacun transmet via Internet son mélange à l’autre, qui le recombine alors avec sa couleur secrète. À la sortie, ils obtiennent tous deux la même couleur, un orange foncé (13980971), qu’ils vont pouvoir utiliser comme clé de chiffrement.

Échange de clés Diffie-Hellman

Échange de clés Diffie-Hellman

Les couleurs secrètes n’ont jamais circulé sur les réseaux, seuls les produits du mélange avec la couleur publique. Si un indiscret voulait s’emparer de la clé de chiffrement pour chiper les selfies de Michel, il lui faudrait donc deviner les couleurs secrètes à partir des teintes ayant circulé sur le réseau : le brun et le fuschia. Dans notre exemple, c’est très facile, car la fonction de mélange de couleurs est facilement réversible ; elle fonctionne à peu près de la même façon dans les deux sens. C’est pour cette raison que DH utilise une méthode mathématique qu’il est facile de jouer en marche avant, mais très difficile à dérouler en marche arrière. Les chercheurs estiment que pour réussir à casser un échange DH (1024 bits) en un an, le coût serait de quelques centaines de millions de dollars. Une broutille, hein ?

Alors, vous dites-vous, il est où le problème ?

La méthode utilisée pour casser DH se décompose en deux phases. La première, le précalcul, est la seule qui nécessite un temps de calcul et des investissements significatifs, la seule qui soit difficile et coûteuse pour une organisation du type NSA. Cette étape dépend principalement de l’originalité d’un très grand nombre premier, défini sur chaque serveur, le « groupe Diffie-Hellman ». La seconde phase, dite de « descente », est infiniment plus facile et rapide. Ainsi, si un grand nombre de serveurs utilisent le même nombre premier, le même « groupe », la NSA n’aura à faire le plus gros du boulot, c’est à dire le précalcul, qu’une seule fois. Elle pourra ensuite très facilement casser tous les échanges individuels quand l’envie lui en prend.

Et c’est tout bêtement là où le bât blesse : bon nombre de logiciels sont installés avec des groupes Diffie-Hellman « par défaut », identiques d’un serveur à l’autre. Les opérateurs de certains systèmes ont oublié de générer des groupes Diffie-Hellman originaux (et suffisamment larges), ou ignoraient qu’il était recommandé de le faire. L’opération prend quelques minutes, mais il semble qu’à ce jour un nombre significatif de serveurs soit encore vulnérable.

Errare humanum est, perseverare diabolicum

Dans ce type d’articles anxiogènes, comme celui que je cite en introduction, articles souvent truffés d’erreurs, on ne trouve aucune mention que des solutions existent (alors que c’est non seulement clairement mentionné par les chercheurs, mais qu’ils proposent de surcroît un guide pour les administrateurs système). On n’y fait que constater les problèmes, quand ils n’y sont pas amplifiés sans vergogne. Ce qu’on y lit, en creux, c’est la toute puissance de la NSA (ou d’organisations du même tonneau), et, par réciproque, l’impuissance de la cryptographie. Or, jusqu’à nouvel ordre, en réalité c’est tout le contraire. La force de la cryptographie moderne est la règle, sa faiblesse l’exception.

La sécurité, la vie privée, la confidentialité des échanges sont des sujets sérieux. Ce serait franchement une bonne idée d’arrêter d’écrire n’importe quoi, de repenser la manière de communiquer sur ces questions de sécurité informatique en général, et de crypto en particulier. D’arrêter de tomber dans le sensationnel et de faire preuve de pédagogie, de livrer une information précise et lisible sur les maux et les remèdes. Peut-être aussi serait-il intéressant de mettre à disposition des opérateurs de services, et de leurs utilisateurs, des informations et des outils qui leur permettent, au cas par cas, d’évaluer facilement le niveau de sécurité auquel ils peuvent s’attendre, ainsi que les risques auxquels ils s’exposent.

Et les selfies de Michel seront bien gardés.

";s:7:"dateiso";s:15:"20151026_154540";}s:15:"20151026_115549";a:7:{s:5:"title";s:99:"Les Européens n’ont pas à connaître la position de la France sur les frontières intelligentes";s:4:"link";s:114:"https://reflets.info/les-europeens-nont-pas-a-connaitre-la-position-de-la-france-sur-les-frontieres-intelligentes/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33141";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 26 Oct 2015 10:55:49 +0000";s:11:"description";s:393:"Nous vous parlions il y a quelques jours de la contribution française à la création des frontières « intelligentes ». Statewatch avait récupéré un document exposant la position française. Nous avions immédiatement demandé via le formulaire ad hoc au Conseil une copie de ce document. Nous avons reçu une réponse à notre demande. Et, elle est, comment […]";s:7:"content";s:4117:"

EU FlagsNous vous parlions il y a quelques jours de la contribution française à la création des frontières « intelligentes ». Statewatch avait récupéré un document exposant la position française. Nous avions immédiatement demandé via le formulaire ad hoc au Conseil une copie de ce document.

Nous avons reçu une réponse à notre demande. Et, elle est, comment dire, assez instructive.

Après nous avoir remercié pour notre demande, le « Directorate-General Communication and Document Management – Directorate Document Management – Transparency and Access to Documents Unit » (ouf…) nous le dit tout de go : « I regret to inform you that access to document 12272/15 cannot be given for the reasons set out below. »

Nous ne saurons donc pas si le document de Statewatch est véridique ou non. Même si bien entendu, nous pensons qu’il l’est. Le contenu du courrier que nous avons reçu et le refus de diffuser ce document est par ailleurs en soi, une piste qui milite pour une authentification du contenu dévoilé par Statewatch.

Mais revenons aux raisons évoquées par le Conseil pour refuser de communiquer aux électeurs un document élaboré par des personnes à qui ces électeurs ont délégué leur pouvoir :

This document contains some information put forward by the French authorities on the question of the free movement of persons within the Schengen area. This issue is the subject of considerable debate and constitutes a politically sensitive topic with regard to the differences of viewpoints to which it gives rise.

In addition, the requested document deals with questions related to the existing Schengen framework which were discussed at the European Council and Council’s level and which will also be on the agenda of the Justice and Home Affairs Council in December 2015.

This issue is thus still under discussion within the Council.

Release to the public of the information contained in this note would affect the negotiating process and diminish the chances of the Council reaching an agreement.

Disclosure of the document at this stage would therefore seriously undermine the decision making-process of the Council. As a consequence, the General Secretariat has to refuse access to the document at this stage.

Having examined the context in which the document was drafted and the current state of play on this matter, on balance the General Secretariat could not identify any evidence suggesting an overriding public interest in its disclosure.

We have also looked into the possibility of releasing parts of the document. However, as the information contained in the document forms an inseparable whole, the General Secretariat is unable to give partial access.

Sachez-le, le secrétariat général du Conseil ne voit pas, lui, en quoi cela pourrait avoir un intérêt de laisser les électeurs européens se faire une idée personnelle de la position de la France en matière de systématisation des contrôles biométriques en Europe. Circulez ! Ou retournez commenter #ONPC sur Twitter. L’Europe s’occupe des choses sérieuses, des choses de grandes personnes, mais dans son coin. Sans vous.

 

";s:7:"dateiso";s:15:"20151026_115549";}s:15:"20151021_132403";a:7:{s:5:"title";s:65:"Le monde orwellien de l’information, c’est maintenant (#1984)";s:4:"link";s:77:"https://reflets.info/le-monde-orwellien-de-linformation-cest-maintenant-1984/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33103";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 21 Oct 2015 11:24:03 +0000";s:11:"description";s:436:"Le journalisme est une pratique professionnelle très large. Il n’y a pas un type de journaliste, une sorte de modèle qui donnerait le « La » à tous les autres. Certains relayent les informations de [la centrale française de l’information] l’AFP, et les « habillent », d’autres mettent bout-à-bout des actualités récupérées par des confrères. Il y a des […]";s:7:"content";s:19946:"

slogans-84Le journalisme est une pratique professionnelle très large. Il n’y a pas un type de journaliste, une sorte de modèle qui donnerait le « La » à tous les autres. Certains relayent les informations de [la centrale française de l’information] l’AFP, et les « habillent », d’autres mettent bout-à-bout des actualités récupérées par des confrères. Il y a des journalistes assis, d’autres debout, en mouvement, des journalistes qui analysent, qui n’analysent pas, qui creusent ou non, enquêtent, fouillent, vont sur le terrain, ou au contraire, relayent principalement le message de groupes d’intérêts.

Toutes ces formes de journalisme créent ce que l’on nomme « l’information ». Et dans un monde complexe, hétérogène, aux politiques d’influence d’une puissance historique incomparable, recouvert de technologies [de l’information] en perpétuelles améliorations, le journalisme continue, malgré tout, à pratiquer son activité de manière [majoritairement] uniforme. Majoritairement, mais pas intégralement, puisque des hisoires commencent à être racontées avec l’aide de nouveaux acteurs — qui peuvent être nommés de façon large — les hackers.

Poitras et Greenwald, avec les révélations d’Edward Snowden en sont un exemple frappant. Reflets, avec les affaires Amesys, Qosmos, en est un autre. Ces nouvelles manières d’aborder les réalités  — beaucoup par et — grâce à Internet, offrent une autre vision du monde qui nous entoure. Elles critiquent la réalité établie, celle qui est servie par « l’information ». Personne ne pouvait imaginer il y a un peu plus de 2 ans, que la planète entière était sous écoute américaine (et d’autres grandes nations), même si cette possibilité était pointée par Reflets, depuis 2011, inlassablement, avec entre autres les ventes d’armes numériques de la France à la Lybie, la Syrie — et d’autres nations très peu démocratiques.

La réalité commune, véhiculée par l’information des journalistes, n’est donc pas fixe. Mais elle a la peau dure. Le rapprochement avec le monde d’Orwell commence à émerger, et étrangement — alors que chacun pouvait le penser au départ — ce n’est pas grâce à une surveillance permanente des individus par un œil étatique invisible (Big Brother) et omniprésent. Le monde d’Orwell est en place, mais c’est avant tout celui de la fabrication et de la refabrication de la réalité qui le définit. Par le biais de l’information.

La guerre c’est la paix (créer le chaos c’est la sécurité)

Les attentats de janvier 2015 ne sont pas survenus au gré de circonstances équivoques, par la simple volonté d’illuminés vengeurs qui ne supportaient pas des caricatures vieilles de 10 ans, d’un journal satirique en cours d’effondrement économique pour cause de manque de lecteurs. Cette histoire de liberté d’expression bafouée ne fut qu’un paravent pour éviter de parler de politiques françaises lourdes de conséquences.

La première de ces politiques est la participation militaire de la France à des bombardements en Irak depuis l’automne précédent. La seconde est la politique de rapprochement avec Israël, marquée par un discours du chef de l’Etat français soutenant – durant l’été 2014 — les bombardements aveugles d’un Nethanyaou plus martial que jamais, et causant par des bombardements aveugles la mort de plus de 2000 Palestiniens de la bande de Gaza, dont un nombre impressionnant d’enfants.

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« La guerre c’est la paix » était le slogan d’un ministère de la société de Big Broter imaginée par Georges Orwell dans 1984. Le « chaos c’est la sécurité » pourrait dire Hollande, qui prétend protéger la France en envoyant son armée pilonner des territoires partout où des fondamentalistes appellent leurs « frères », en Occident, à causer le maximum de morts dans les populations des pays engagés militairement contre eux.

La cause et l’effet sont évidentes, elles ne sont pourtant pas fortement discutées : la réalité ne semble pas vouloir plonger dans les racines des événements. Au contraire, elle semble devoir être l’événement, et lui seul. Une forme d’amnésie permanente de « l’information au présent simple », avec laquelle l’histoire est évacuée.

L’ignorance c’est la force (et la distraction assurée)

« Notre ennemi, c’est la finance, mais ce sont aussi les djihadistes, bien que nos alliés soient des bourreaux qui ont financé ces mêmes djihadistes et participent au grand désordre financier mondial. Quand nous soutenons la dictature militaire égyptienne en leur vendant de l’armement, nous soutenons la démocratie et les révolutions arabes, parce que nous sommes le pays des Droits de l’homme qui aide les dictatures à torturer ses opposants politiques grâce à nos technologies duales de surveillance numérique. Nous soutenons la transition écologique grâce à l’énergie nucléaire — qui exploite nos ex-colonies riches en uranium, aux populations affamées — énergie que nous allons pourtant réduire, tout en déclarant la guerre aux centrales à charbon, car la planète se réchauffe dramatiquement par notre faute, par la croissance économique, que nous souhaitons pourtant la plus forte possible. »

Discours imaginaire de François Hollande.

La réalité commune, celle du monde qui nous entoure est forgée — au XXIème siècle — non pas par une observation personnelle d’un environnement local, ou par la lecture approfondie de documents fabriqués par des personnes observatrices et analystes d’événements locaux, dans la durée, mais par un flot ininterrompu d’informations. Cette information est rapide, fabriquée par des acteurs plus ou moins indépendants, plus ou moins présents lors des événements. Sa principale vocation est d’appeler à réagir, émotionnellement le plus souvent.

Présenter des événements inquiétants, violents, perturbants, gênants, qui appellent les spectateurs à la fascination et au dégoût, tel est le principe de l’information actuelle. Le but étant de faire commerce de cette information, il est crucial qu’elle « fasse événement », soit forte, et surtout, qu’elle soit une nouveauté. D’où le remplacement nécessaire d’une information forte par une autre, quand la première commence à se dégonfler, à perdre de son intensité. Cette faculté de l’information à ne jamais revenir sur les origines des événements, de ne jamais traiter les causes et les effets (faculté qui existait auparavant mais pas dans des proportions aussi importantes, cf l’info en continu) de ce qu’elle montre, mène à des manipulations par omissions, certainement inconscientes de la part des journalistes, mais qui posent de véritables problèmes. Démocratiques.

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Comment les citoyens peuvent-ils débattre, échanger, chercher à connaître la réalité de la façon la plus honnête qui soit, demander à leurs représentants d’améliorer, faire progresser leur société (ou d’autres plus lointaines), s’ils sont en permanence floués, assommés par des réalités/vérités qui remplacent et annulent les anciennes ?

L’information, c’est l’affirmation

Une quinzaine d’articles publiés sur Reflets (du même auteur que cet article) — plus ou moins satiriques — à propos du changement climatique, ont tenté de réfléchir et faire réfléchir sur cette capacité à revisiter l’histoire que la société de l’information actuelle pratique intensivement. Le but de ces articles, malgré les apparences, n’était pas moins d’invalider purement et simplement les thèses sur le réchauffement anthropique — démonstration impossible s’il en est à l’échelle d’un journaliste — que de pointer le traitement quasi hallucinatoire de ce sujet.

L’intérêt principal de l’information sur le changement climatique est sa capacité à refaire sa propre histoire, à oublier ses erreurs, approximations, ses prédictions fausses, et recréer de façon continue une cohérence illusoire dans sa vocation unique. Cette « vocation », l’objectif de l’information sur le climat, n’est pas de parler du climat en tant que tel, mais des catastrophes que celui-ci, en se modifiant à cause de l’activité humaine, va provoquer. De façon « certaine ». D’où les annonces permanentes de prévisions d’augmentation de la température du globe, à 10 ans, 15 ans, 30, 50 ou 100 ans.

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Si l’information d’il y a 15 ans, pour la période actuelle, s’avère fausse, à propos de la hausse générale de température prévue, cette information n’est pas ou peu franchement traitée, et quand c’est le cas, elle est balayée d’un revers de main par un expert officiel du « consensus », qui quand il admet que la hausse n’est pas franchement là (le hiatus), laisse entendre que, certes, la chaleur n’est pas autant là que prévu, mais qu’elle existe quand même (théorie de la chaleur captive des océans). De la même manière, les années plus chaudes sont relayées de façon massive, mais lorsque des années plus froides surviennent, cette information n’est pas relayée, ou cataloguée dans le registre « météo ». Une année très chaude est une information climatique, une année froide est de la météo, et écartée. Ou bien encore, elle trouve une explication par le « forçage naturel » du climat.

Le principe de l’histoire [de l’information] revisitée en permanence — pour le traitement du changement climatique — est central. Le terme de réchauffement a d’ailleurs été modifié en « changement », en quelques années (alors que le phénomène de réchauffement est le cœur du sujet, les conférences le stipulent toutes, comme les différents rapports du GIEC). La courbe qui a affolé la communauté scientifique (courbe de Mann en crosse de hockey) dans les années 2000, bien que déclarée fausse, tronquée, et admise comme telle par la communauté scientifique (puis corrigée) — n’a rien changé à l’information sur l’évolution du climat [et des prévisions de changements de température au cours du temps]

Tout comme les 9 mensonges d’Al Gore dans son film « Une vérité qui dérange » (et reconnus comme tels par un tribunal anglais) ne l’ont pas empêché d’obtenir un Nobel de la paix. Les mêmes types d’information contenues dans le le film d’Al Gore, circulent toujours, sont relayées.

Cette information revisitée, ré-évaluée en permanence — quasi amnésique — est logique puisque le but n’est pas d’informer sur le réchauffement climatique, mais de démontrer — à tout prix — la réalité d’un réchauffement anthropique. Ceux qui se penchent sur les ré-écritures de cette histoire, sur les prévisions ratées, sur les jeux de données choisis de façon univoque [avec l’écartement des études ou jeux de données ne collant pas bien avec la démonstration anthropique], ou simplement qui pointent des incohérences ou émettent des doutes sur la connaissance parfaite du climat par la science actuelle — sont donc taxés de climato-sceptiques.

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Ce qui ne signifie rien en soi, puisque personne « ne doute de la réalité du climat ». Mais le terme a cette capacité à créer deux camps : ceux du consensus scientifique sur le changement climatique anthropique (le consensus scientifique n’existe QUE pour le changement climatique, et nulle part ailleurs en sciences) et les climato-sceptiques. Le premier camp est celui de ceux qui veulent sauver l’humanité de ses propres errements, et l’autre, ceux de ceux qui osent douter, questionner l’information sur le changement climatique. Le procès de Gallilée n’est pas loin. Sachant que de nombreux « climato-sceptiques » sont avant tout des chercheurs qui tentent [encore] de comprendre quelque chose qui ne leur semble pas « fini » en l’état de la science. Les modèles, les informations manquantes, les méthodes, la manière de « prendre la température de la planète » etc…

La plupart ne contestent pas la hausse de 0,8°c en 150 ans. Ni le ralentissement de cette progression depuis 17 ans. Ils ne cherchent pas non plus forcément à démontrer qu’il n’y a aucune influence de l’homme dans cette élévation, mais contestent les rapports du GIEC et son discours univoque, tout comme l’information générale actuelle sur le réchauffement climatique anthropique. Mais cette (petite) information qui met en cause la validité intégrale des rapports du GIEC et de son relais journalistique, qui doute de l’influence unique des gaz à effets de serre dans le réchauffement, n’a simplement plus droit de cité, elle est désormais condamnée, suspecte, considérée comme propagandiste. Le plus étonnant (et ironique) est de voir les pires propagandistes de la planète, à la tête des plus grandes nations, des plus grandes entreprises, des plus grands médias, pointer du doigt une fraction d’individus comme étant ceux pratiquant la propagande.

La liberté c’est l’esclavage

L’intégrisme est devenu un fonctionnement partagé par le plus grand nombre. Intégrisme religieux, politique, intellectuel, informatif. La capacité des individus de la société de l’information à douter, questionner [l’information] se raréfie et mène à une radicalisation des esprits. Le flot continu d’actualités anxiogènes, décousues mais martelées en permanence semble forcer les spectateurs du monde à tenir une position radicale face à celui-ci.

Le doute et le questionnement n’ont donc plus véritablement de valeur : ils mèneraient à une forme d’inconsistance, de mollesse dangereuse, d’un manque de positionnement affirmé. La servitude à l’information est devenue la règle, que cette information soit médiatique ou par échanges de points de vue, d’opinions sur les réseaux [informatiques].

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L’éducation est censée avoir progressé et pourtant le nombre d’adultes ne connaissant l’histoire de leur propre pays, ou du monde, que par fragments totalement superficiels est devenu la norme. Jamais la liberté de déplacement, d’apprentissage, de s’informer n’a été aussi grande qu’aujourd’hui pour les populations occidentales, et jamais le servage (aux technologies, à la distraction, à la consommation industrielle) de ces mêmes populations n’a été aussi important. L’homme et la femme actuels des pays industrialisés sont pourtant convaincus de leur libre arbitre, de leur capacité à s’émanciper par l’accès aux technologies de l’information, à s’affirmer par celles-ci, alors qu’en réalité, il n’ont jamais été autant asservis. Leur autonomie est réduite à très peu de choses, leur indépendance, quasi nulle. Paris, si elle n’est plus ravitaillée de l’extérieur, possède une autonomie alimentaire de 5 jours. Elle était de 60 jours en 1960 avec la ceinture verte, qui a disparu. Les réseaux de téléphonie mobile s’arrêtent ? C’est la panique pour une grande majorité des individus actuels qui dépendent à tous les niveaux de leurs smartphones.

Un télécran pour tous ?

Le principe d’une surveillance constante de la population par un dictateur via des écrans nommés « télécrans » et placés dans les logements, les entreprises, les lieux publics, était inquiétant dans le roman « 1984 ». Mais s’il était difficile d’imaginer une population acceptant de se soumettre à ce diktat de l’image, imposé par un pouvoir un place, la réalité de 2015 a trouvé bien plus fin et acceptable : le télécran auto-géré, auto-imposé et valorisé.

La dictature la plus insidieuse et la plus durable est celle des esprits, et elle passe par l’enfermement volontaire d’une majorité des individus dans un écosystème informatif propagandiste et délassant, le tout sous surveillance d’une administration invisible mais en capacité légale et affichée de fouiller la vie privée de tout un chacun. Sachant que les citoyens en redemandent, consomment chaque jour un peu plus de leur télécran, les pouvoirs en place ne peuvent qu’être incités à utiliser cet outil de contrôle pour affirmer et maintenir leur position. Orwell était bien en dessous des possibilités totalitaires qu’une société technologiquement avancé peut mettre en place. Bien en dessous…

Le monde orwellien est celui de 2015. Il est le monde orwellien de l’information .

";s:7:"dateiso";s:15:"20151021_132403";}s:15:"20151020_225917";a:7:{s:5:"title";s:44:"A la recherche du sens dans le jargon du Web";s:4:"link";s:66:"https://reflets.info/a-la-recherche-du-sens-dans-le-jargon-du-web/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33088";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 20 Oct 2015 20:59:17 +0000";s:11:"description";s:397:"L’histoire est connue de ceux qui s’intéressent à ce réseau depuis assez longtemps. Mais il n’est pas inutile de la rappeler en préalable. Peu avant 2000, les entreprises liées au Net étaient tellement recherchées, les promesses de bénéfices tellement élevées que tout investisseur qui se considère comme tel se devait d’investir dans ce secteur. Deux […]";s:7:"content";s:7091:"

internet-of-thingsL’histoire est connue de ceux qui s’intéressent à ce réseau depuis assez longtemps. Mais il n’est pas inutile de la rappeler en préalable. Peu avant 2000, les entreprises liées au Net étaient tellement recherchées, les promesses de bénéfices tellement élevées que tout investisseur qui se considère comme tel se devait d’investir dans ce secteur. Deux petits grains de sables virent doucher les espoirs. D’une part les entreprises étaient valorisées sur du vent, au doigt mouillé, sur des promesses improbables. Les unes se vantaient de recevoir des millions de visiteurs. Les autres se rêvaient en pionniers d’une technologie qui allait révolutionner la vie. L’univers même, peut-être. Ce qui nous avait conduit, par exemple, avec l’ami Zipiz, à créer un site pour expliquer que les statistiques, sur le Web, ne voulaient absolument rien dire. En outre, il suffisait d’avoir un peu de vision historique sur les quelques années d’existence du Net pour le grand public, pour comprendre que les technologies déployées étaient surtout, temporaires. A peine implémentées, à peine adoptées par les utilisateurs, un nouveau « standard » était adopté. Le chemin habituel était inversé. Ce n’étaient plus les entreprises qui imposaient un standard, mais les utilisateurs. Et l’utilisateur est fluctuant. Bref… L’autre grain de sable tient en un phrase que les investisseurs connaissent bien, se répètent inlassablement en l’oubliant immédiatement : « les arbres ne montent pas au ciel ». Si quelqu’un expose publiquement que tout repose sur du vent, ce que tout le monde sait mais que personne ne disait jusque là, la bulle spéculative explose. Ce qu’elle fit au milieu de l’an 2000. Catastrophe mondiale, bien que nettement moins impactante que la crise financière de la dette souveraine que nous connaissons aujourd’hui. Les crises qui secouent la finance mondiale ont tendance à être chaque fois plus importantes. Mais c’est un autre sujet. Comment faire pour sortir de ce mauvais pas ? Le secteur des NTIC a trouvé la parade. Pur marketing, mais diablement efficace.

Fin 2004, Tim O’Reilly invente le concept du Web 2.0. Un nouveau Web, donc, mais cette fois, participatif, permettant l’autopublication de manière facile, non technique, à la portée de n’importe qui. L’utilisateur du Net devient acteur.

Sur cette base, nombre d’entreprises et de personnes, vont construire une maison, un immeuble, peuplé de termes tout aussi ridicules uns que les autres, mais auto-réalisateurs.

The Social networking

En 2005, quelques temps après l’apparition du concept de Web 2.0, qui relance le secteur moribond des NTIC, Jonas Luster crée la surprise au sein d’une conférence (dans laquelle intervenait également Jacob Appelbaum) de plusieurs jours sur ce que l’on appelait encore les « Webzines », c’est à dire les projets d’autopublication indépendante sur le Web. Jonas a fait un discours remarquable et remarqué à propos du « social networking » : « Social networking’ is a non-existent, overused and over hyped concept« . Jonas, qui en a vu d’autres, explique de manière relativement énervée, l’évidence. On ne crée pas de relations « sociales » en discutant via Twitter ou Facebook (qui n’existent pas encore) avec de parfaits inconnus que l’on qualifie d’amis. Pour lui, l’amitié est quelque chose qui se construit sur la durée, en face à face, dans des dîners, lors de sorties, en vivant des expériences en commun.

Et pourtant, le concept s’est imposé et les utilisateurs croient avoir des milliers d’amis, hypertrophient leur ego en consultant régulièrement leur nombre d’amis ou de followers.

En attendant, sur un concept inepte, Facebook ou Twitter sont devenus des empires, des machines à cash. En attendant qu’une nouvelle technologie les détrône. Vous doutez ? Qui aurait anticipé à l’époque que Yahoo ou Altavista allaient être détrônés ou sombrer dans l’oubli quelques années après la naissance d’un certain Google ?

The Internet of things…

Warren-Ellis

Nouvelle époque, nouveau mot ajouté au jargon, nouveau concept qui permettra de créer un nouveau business, une nouvelle activité lucrative liée à Internet : l’internet des objets, les objets connectés.

Réfléchissons deux minutes.

Ou plutôt, laissons parler Waren Ellis, créateur de Spider Jerusalem (entre autres choses). Son discours d’ouverture de ThingsCon15 à Berlin est frappé au coin du bon sens : on parle d’internet des objets, mais Internet toujours été un truc peuplé d’objets, il n’a jamais été quelque chose d’organique.

Bien sur, le fait que les têtes pensantes des tendances marketing inventent des mots vides de sens ou ayant un sens inapproprié n’est pas une nouveauté. Quand on vous a vendu la « télé-réalité », vous vous doutiez, même inconsciemment que c’était tout sauf de la « réalité ». Les personnes enfermées dans un hangar (Le Loft par exemple) faisaient toutes sortes de choses, sauf ce qu’elles faisaient dans la « vraie » réalité de leur vie de tous les jours.

Il en va de même pour les « tendances » du Net. A chaque année, son wagon de nouveau termes à la mode. Vides de sens, mais générant de l’activité. Jusqu’à la fin de la prochaine bulle.

";s:7:"dateiso";s:15:"20151020_225917";}s:15:"20151019_162813";a:7:{s:5:"title";s:59:"Lexsi.com : il est peut être temps d’optimiser votre SEO";s:4:"link";s:75:"https://reflets.info/lexsi-com-il-est-peut-etre-temps-doptimiser-votre-seo/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33081";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 19 Oct 2015 14:28:13 +0000";s:11:"description";s:368:"Le SEO, c’est beau. Mais quand c’est mal fait, c’est le fail assuré. Reflets a souvent disserté sur ce sujet. L’histoire du CERT du Crédit Agricole nous donne une occasion de revenir sur la thématique avec un exemple franchement drôle. Résumé de la situation : un compte twitter semblant appartenir à l’un des membres du […]";s:7:"content";s:2557:"

lexsiLe SEO, c’est beau. Mais quand c’est mal fait, c’est le fail assuré. Reflets a souvent disserté sur ce sujet. L’histoire du CERT du Crédit Agricole nous donne une occasion de revenir sur la thématique avec un exemple franchement drôle. Résumé de la situation : un compte twitter semblant appartenir à l’un des membres du CERT du Crédit Agricole énonce de manière assez abrupte une série de dysfonctionnements au sein de ce CERT. Reflets se fait l’écho de cette histoire. Elle implique le Crédit Agricole, mais aussi, toujours selon le lanceur d’alerte, Lexsi.

Nous nous attendions à des mails comminatoires de la part du Crédit Agricole ou de Lexsi. Celui que nous avons reçu est d’un tout autre ordre. C’est, semble-t-il le prestataire en SEO de Lexsi qui a dégainé en premier.

En lisant le titre du mail « Ajout d’un lien », nous nous attendions à voir une demande d’ajout de lien dans notre article, pointant vers un démenti quelconque.

Pas du tout. L’expert SEO qui gère l’optimisation de Lexsi commence par nous remercier d’avoir cité Lexsi, puis nous demande d’ajouter un lien vers le site de son client dans notre papier. Histoire d’améliorer la position de Lexsi dans les recherches via Google, sans doute. Sauf que, bien entendu, notre article risque de ressortir dans les pages de réponses de Google.

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Analyse succincte : l’expert en SEO n’a même pas lu l’article dans lequel il nous demande d’ajouter un lien.

C’est un beau métier.

Pas trop éreintant…

";s:7:"dateiso";s:15:"20151019_162813";}s:15:"20151016_120930";a:7:{s:5:"title";s:86:"Le CERT du Crédit Agricole accusé de multiples infractions par un lanceur d’alerte";s:4:"link";s:103:"https://reflets.info/le-cert-du-credit-agricole-accuse-de-multiples-infractions-par-un-lanceur-dalerte/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33048";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 16 Oct 2015 10:09:30 +0000";s:11:"description";s:438:"EDIT : Communiqué du Crédit agricole qui conteste les accusations portées à l’encontre de son CERT. Cette nuit a été assez mouvementée. Si vous l’avez raté, c’est sur Twitter que ça se passe. Dans la journée d’hier, le compte @cyrilbruder balance du lourd sur les pratiques « étranges », et c’est un euphémisme si elles s’avèrent exactes, du CERT (Computer […]";s:7:"content";s:8403:"

EDIT : Communiqué du Crédit agricole qui conteste les accusations portées à l’encontre de son CERT.

CRb5EmpWcAA74Uf

Cette nuit a été assez mouvementée. Si vous l’avez raté, c’est sur Twitter que ça se passe. Dans la journée d’hier, le compte @cyrilbruder balance du lourd sur les pratiques « étranges », et c’est un euphémisme si elles s’avèrent exactes, du CERT (Computer Emergency Response Team) du Crédit Agricole… tout y passe allant de la simple négligence à des infractions plus lourdes.

Les accusations sont graves, mais elles semblent, du moins partiellement, crédibles. C.B déclare avoir travaillé quatre ans au CERT du crédit Agricole (une cellule de 4 personnes qui semble agir en totale autarcie).

Son profil Linkedin semble confirmer ce qu’il déclare être, ce n’est pas un profil créé récemment pour la circonstance et il apporte des éléments matériels liés à ses propos, déclarant tenter de joindre l’ANSSI depuis des semaines sans que cette dernière ne daigne lui répondre.

cv

Listings de comptes blacklistés à l’appui, le lanceur d’alerte explique en substance comment le CERT blackliste des choses douteuses et des personnes ne peuvent plus recevoir de virement car elles ont été blacklistées injustement. Ainsi une personne qui s’est fait pirater ne peut par exemple plus recevoir de virement. Elle n’en serait pas même informée…

listing

tests

blacklist

Les listings de comptes bloqués ont été partiellement vérifiés cette nuit. Les déclarations et les éléments de preuve apportés par C.B se confirment, les comptes en question provoquent une erreur quand on tente de les ajouter :

error

arnaque

Selon le lanceur d’alerte, La société Lexsi, prestataire de du Crédit Agricole aurait également contribué à la fourniture de moyens visant à commettre des « infractions pénales ».

lexsi

Le lanceur d’alerte confesse avoir transmis de manière illégale plus de 700 comptes IBAN sur une mailing liste non officielles interne mise en place par LEXSI

transmission illégale

plainteEt maintenant… en pleine consultation sur le « grand projet » de loi sur le « Numérique », que diriez vous de renforcer les sanctions contre les dissimulations de piratages qui impactent les données personnelles de particuliers ? Ne nous faisons pas d’illusions, le cas du Crédit Agricole n’est sûrement pas un cas isolé, le système bancaire tire souvent ses pratiques en matière de sécurité d’une logique d’opacité propre à son secteur, une logique qui a maintes fois montré ses limites. Ajoutez à ça des systèmes vieillissants et des personnels à l’image des systèmes, et vous avez là un cocktail détonnant, illustration de tout ce qu’il ne faut pas faire.

La prochaine étape logique serait que le CERT du Crédit Agricole reçoive une petite visite conjointe de la CNIL et de l’ANSSI. Si l’ensemble de ces accusations venaient à se confirmer… et bien… il ne se passerait pas grand chose. La CNIL ordonnerait une mise en conformité sous un délai de N jours, l’ANSSI communiquerait au CERT du Crédit Agricole un ensemble de recommandations techniques que le CERT ne saura pas mettre en oeuvre, et voilà, circulez y’a rien à voir.

Si aucun client effectivement lésé ne porte plainte, aucune sanction ne sera prise, sauf peut-être si un procureur s’intéresse par exemple aux falsifications de preuves numériques volontaires présumées lors de compromissions de sites web. Mais là encore, que faire contre une « victime » qui dissimule elle-même des preuves d’un piratage dont elle est victime ?

xp

Un grand merci à @_michigale_ pour ses vérifications.

";s:7:"dateiso";s:15:"20151016_120930";}s:15:"20151013_132118";a:7:{s:5:"title";s:69:"La France, le monsieur plus de la sécurité biométrique en Europe ?";s:4:"link";s:85:"https://reflets.info/la-france-le-monsieur-plus-de-la-securite-biometrique-en-europe/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33036";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 13 Oct 2015 11:21:18 +0000";s:11:"description";s:376:"Si le doute persistait, nous savons désormais quel type de société souhaite le gouvernement français. Une société de la suspicion, du fichage. Le rêve de l’ultra-conservateur Nicolas Sarkozy se met peu à peu en place, par le truchement d’un gouvernement étiqueté à gauche. Paradoxe ? La loi sur le renseignement instaure la collecte massive de […]";s:7:"content";s:3620:"

france-smart-bordersSi le doute persistait, nous savons désormais quel type de société souhaite le gouvernement français. Une société de la suspicion, du fichage. Le rêve de l’ultra-conservateur Nicolas Sarkozy se met peu à peu en place, par le truchement d’un gouvernement étiqueté à gauche. Paradoxe ?

La loi sur le renseignement instaure la collecte massive de données pour un traitement par des algorithmes. Une violation patente de l’un des piliers de notre démocratie : le secret des correspondances. Les plus rétifs à ce changement de paradigme y voient la manifestation de la transformation du pays en Etat totalitaire. Sur le papier, ce n’est pas complètement faux.

Par ici les données biométriques !

Au niveau européen, la France se démarque également. L’Union européenne voudrait instaurer un système de contrôle aux frontières qui fait appel au traitement des données biométriques. Pour l’instant, le projet ne concernerait que les non-résidents de l’Union européenne. Mais c’était sans compter sur la France. En pointe de la lutte contre les méchants terroristes qui ne manqueront pas d’envahir Paris et plus spécifiquement Radio-France, la délégation française a souhaité que ces contrôles biométriques (ainsi que, bien entendu, le stockage et le traitement de ces données) s’appliquent également aux ressortissants de l’Union européenne.

Un petit détail qui serait passé inaperçu sans la veille de Statewatch. Le document français appelant à l’inclusion des résidents de l’UE dans le projet « smart borders » (on dit frontières intelligentes, pas frontières intrusives) n’est pas public. Statewatch a probablement fait une demande pour l’obtenir (ce que nous avons également fait ce jour).

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L’aspect sémantique de ce document est intéressant. On y retrouve toute la phraséologie des tenants de la surveillance. Les frontières sont, on l’a vu « intelligentes » et pas intrusives. Ces contrôles biométriques qui incluent les empreintes digitales et l’iris, permettront de « fluidifier » et rendre ainsi plus rapides les passages aux frontières. Cela permettrait également, toujours selon la délégation française, de renforcer le principe même de la libre circulation des personnes. On croirait entendre le directeur commercial d’Amesys qui expliquait qu’en vendant un système de surveillance massive à un terroriste, on lutte contre le terrorisme…

";s:7:"dateiso";s:15:"20151013_132118";}s:15:"20151013_091957";a:7:{s:5:"title";s:78:"Un festival international sur les robots volants : une sorte de Game of Drones";s:4:"link";s:98:"https://reflets.info/un-festival-international-sur-les-robots-volants-une-sorte-de-game-of-drones/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33033";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 13 Oct 2015 07:19:57 +0000";s:11:"description";s:410:"Le 15 octobre marquera la clôture des soumissions de films pour le « Flying robots international film festival« . Toutes sortes de catégories sont ouvertes, y compris la catégorie « LOL ». C’est dire si cela vaut le coup de participer. Le festival est organisé par Eddie Codel. Ce pionnier de la publication indépendante sur le Net organisait déjà […]";s:7:"content";s:856:"

FRIFFLe 15 octobre marquera la clôture des soumissions de films pour le « Flying robots international film festival« . Toutes sortes de catégories sont ouvertes, y compris la catégorie « LOL ». C’est dire si cela vaut le coup de participer. Le festival est organisé par Eddie Codel. Ce pionnier de la publication indépendante sur le Net organisait déjà Webzine dans les années 2000.

";s:7:"dateiso";s:15:"20151013_091957";}s:15:"20151012_212547";a:7:{s:5:"title";s:32:"Informer : un métier compliqué";s:4:"link";s:50:"https://reflets.info/informer-un-metier-complique/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=33028";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 12 Oct 2015 19:25:47 +0000";s:11:"description";s:412:"Le quatrième pouvoir n’est plus ce qu’il était. Sans parler, bien entendu, des journalistes qui se déplacent sur des terrains à risque, informer devient de plus en plus compliqué. Dans un recueil d’expériences vécues, 16 journalistes en donnent des exemples précis. « Informer n’est pas un délit, ensemble contre les nouvelles censures » (Calman-Lévy – 17 euros) […]";s:7:"content";s:2710:"

Informer-nest-pas-un-delitLe quatrième pouvoir n’est plus ce qu’il était. Sans parler, bien entendu, des journalistes qui se déplacent sur des terrains à risque, informer devient de plus en plus compliqué. Dans un recueil d’expériences vécues, 16 journalistes en donnent des exemples précis. « Informer n’est pas un délit, ensemble contre les nouvelles censures » (Calman-Lévy – 17 euros) est finalement une longue énumération des types de bâtons mis dans les roues du journaliste d’investigation. Les actionnaires, les annonceurs, les politiques, l’Etat, les officines, les communicants, la justice, tout y passe. Au travers d’exemples vécus, les journalistes racontent leur quotidien, la censure plus ou moins efficace et plus ou moins directe qui tente de les museler, les formes qu’elle prend.

C’est un constat très alarmant. Si l’on peut aisément se faire une idée du poids des annonceurs ou des actionnaires, de plus en plus lourd, l’opacité et l’omerta mises en place par les serviteurs de l’Etat face à l’investigation journalistique laisse sans voix. Mathilde Mathieu, de Mediapart livre un récit effrayant de ses difficultés à obtenir des informations sur le train de vie des parlementaires. Elle expose également les sanctions qui s’abattent sur ceux qui ont le malheur d’être simplement soupçonnés d’avoir renseigné un journaliste au sein de l’Assemblée Nationale ou du Sénat.

Les auteurs auraient également pu s’interroger sur le public. Souvent apathique, lassé des révélations en cascade ?

Mathilde Mathieu tire ce constat sur le Parlement : « Il s’est tué littéralement. Car l’antiparlementarisme se nourrit plus du secret, terreau des pires fantasmes, que de l’exposition des dérives individuelles en place publique ».

C’est juste. Mais pour ceux qui lisent Mediapart, ou d’autres enquêtes sur d’autres supports, la réponse des lecteurs devrait-elle vraiment être l’antiparlementarisme ou le développement de théories complotistes, ou plutôt une démarche de demande de comptes ?

";s:7:"dateiso";s:15:"20151012_212547";}s:15:"20151009_135651";a:7:{s:5:"title";s:59:"« Même pas peur » : le documentaire à voir (vraiment)";s:4:"link";s:67:"https://reflets.info/meme-pas-peur-le-documentaire-a-voir-vraiment/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32998";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 09 Oct 2015 11:56:51 +0000";s:11:"description";s:391:"Reflets a attendu plusieurs jours avant de réfléchir, réagir, analyser les événements du 7 au 9 janvier : le meurtre de 18 personnes  (dont une partie de la rédaction du journal Charlie Hebdo) par trois apprentis djihadistes. La manifestation du 11 janvier et l’emballement sur les réseaux sociaux d’une foule d’internautes se revendiquant tous d’un […]";s:7:"content";s:2566:"

Reflets a attendu plusieurs jours avant de réfléchir, réagir, analyser les événements du 7 au 9 janvier : le meurtre de 18 personnes  (dont une partie de la rédaction du journal Charlie Hebdo) par trois apprentis djihadistes.

La manifestation du 11 janvier et l’emballement sur les réseaux sociaux d’une foule d’internautes se revendiquant tous d’un unique slogan — le fameux « Je suis Charlie » — ne présumaient pas une suite très favorable à ce drame, largement récupéré par les politiques adeptes de la défense de la liberté d’expression, en façade, mais de la restriction des libertés individuelles et collectives, dans les actes.

Revendiquer la République tout en pointant du doigt les personnes issues d’une origine étrangère, de confession musulmane, accepter que la démocratie française se transforme en société panoptique, brandir la Liberté, la Fraternité tout en distillant la peur et le tout-sécuritaire, est désormais la règle. Ne pas prendre du recul et ne pas réfléchir en profondeur à cet « après-Charlie », totalement contradictoire dans les discours et les injonctions politiques ou médiatiques qu’il véhicule, a été une erreur grave.

Cette erreur est désormais corrigée par un documentaire d’Ana Dumitrescu, qui vient tout juste de sortir, et intitulé « Même pas peur ! ».

C’est ce qu’on appelle un documentaire « salvateur », qui débute au lendemain du 11 janvier 2015 et interroge des chercheurs, universitaires, observateurs de la société, sur la peur induite par le discours politique. « Même pas peur ! »  n’est malheureusement programmé, pour l’heure que dans 5 salles parisiennes uniquement.

« Même pas peur ! » est programmé un peu partout : http:/www.memepaspeur-film.com/actus_files/seances.php (toutes nos excuses pour l’information un peu plus haut regrettant le manque de programmation, extraite d’un site de programmation de salles…)

http://memepaspeur-film.com

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navirenaufrageLa justice européenne vient de rendre un arrêt qui ouvre une nouvelle brèche visiblement préoccupante pour le modèle économique des mastodontes du Big Data. La Cour de justice de l’UE, sise au Luxembourg (CJUE), vient en effet d’invalider un des piliers du libre échange de données personnelles entre les USA et l’Europe. C’est ce cadre juridique, appelé « Safe Harbour », qui a fait les frais de l’arrêt du 6 octobre [cf un résumé de la cour].

Cela fait 15 ans qu’il permet à des entreprises non européennes d’exploiter des données privées de citoyens européens, procédé devenu le cœur de métier des multinationales. En y regardant de plus près, ce « havre de paix » (« sphère de sécurité » selon la traduction de la cour), est presque aussi parlant que la maxime orwellienne « La liberté c’est l’esclavage ». Ce cadre juridique prétend que les législations des Etats signataires du Safe Harbour sont « adéquates » vis à vis des lois européennes de protection des données personnelles, réputées comme les plus exigeantes en la matière. L’arrêt de la cour du Luxembourg met en charpie cette « adéquation » supposée. Même si ça fait 15 ans que ça dure.

C’est un citoyen autrichien, Max Schrems, inquiet du sort que le géant Facebook réservait à ses données, suite aux révélations de Snowden, qui a porté plainte en Irlande, lieu où ses données étaient stockées avant d’être transférées aux USA, plainte qui est parvenue, au gré d’un parcours sinueux, jusqu’aux juges européens. Cela fait de nombreuses années que des doutes sérieux ont été émis sur le faiblesse de la protection d’un tel cadre juridique. Mais aucun gouvernement ne l’a dénoncé, puisque’il a été négocié, à la fin des années 90, par le Commission européenne (CE). C’est la CE qui se prend l’arrêt du 6 octobre en pleine poire:

À cet égard, la Cour rappelle que la Commission était tenue de constater que les États-Unis assurent effectivement, en raison de leur législation interne ou de leurs engagements internationaux, un niveau de protection des droits fondamentaux substantiellement équivalent à celui garanti au sein de l’Union (…). La Cour relève que la Commission n’a pas opéré un tel constat, mais qu’elle s’est bornée à examiner le régime de la sphère de sécurité. En outre, les exigences relatives à la sécurité nationale (…) l’emportent sur le régime de la sphère de sécurité, si bien que les entreprises américaines sont tenues d’écarter, sans limitation, les règles de protection prévues par ce régime, lorsqu’elles entrent en conflit avec de telles exigences. Le régime américain de la sphère de sécurité rend ainsi possible des ingérences, par les autorités publiques américaines, dans les droits fondamentaux des personnes, la décision de la Commission ne faisant état ni de l’existence, aux États-Unis, de règles destinées à limiter ces éventuelles ingérences ni de l’existence d’une protection juridique efficace contre ces ingérences.

La Cour de justice ne fait qu’enfoncer le clou. Elle a déjà envoyé un signal identique il y a dix-huit mois. En avril 2014, la même cour a invalidé une autre mesure clé de la police numérique : la conservation de toutes les données, de connexion et de trafic, qu’un individu laisse derrière lui sur les réseaux. Mesure destinée à pouvoir identifier n’importe qui n’importe quand, pour, bien sur, prévenir le terrorisme ou toute « infraction grave ». C’est la directive de 2006 sur le « rétention des données » qui s’est trouvée, dans un arrêt d’un 8 avril 2014, elle aussi invalidée (arrêt que Reflets.info avait analysé en profondeur à l’époque).

Ce nouvel acte juridique, salué comme il se doit par les ONG, ne doit tout de même pas nous faire rêver. Exactement comme dans le cas de la directive devenue illégale 8 ans après son entrée en vigueur, la condamnation du Safe Harbour n’entraîne aucune conséquence concrète pour le plaignant Max Schrems et ses centaines de millions de congénères. La Cour n’a aucune compétence pour exiger quoique ce soit en matière de pratiques commerciales et n’a pas non plus les moyens d’exiger de l’exécutif européen qu’il prennent immédiatement des mesures pour que l’invalidité du cadre attaqué protège mieux les utilisateurs. En matière juridique, une décision peut pourtant s’imposer au forceps si le « trouble manifeste » pour les personnes concernées – soit à peu près toute la population qui utilise un moyen de communication numérique – est avéré; ce que ne constate donc pas la CJUE. Exactement comme lorsque la directive « rétention des données » a été recalée : aucune donnée stockée abusivement n’a été détruite, et la Cour ne l’a d’ailleurs jamais demandé. Il n’aurait pas été scandaleux que le transfert des données de Facebook vers les USA soit purement et simplement suspendu de manière conservatoire. Rien de tout cela n’a même été envisagé.

Facebook, l’entreprise qui est censée avoir perdu cette bataille judiciaire, ne s’en cache pas : elle s’empresse de ne rien faire, à part juger « impératif que les gouvernements de l’UE et des États-Unis assurent qu’ils continuent de fournir des méthodes fiables pour des transferts légaux de données ». La brèche ouverte par cet arrêt de la CJUE apparait donc aussi efficace qu’un coup de canif dans la coque d’un cuirassé.

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La pratique de la politique en France — et potentiellement un peu partout ailleurs dans les grandes démocraties — est basée sur un concept simple à résumer : chaque parti politique fait une analyse des problèmes de sa société, une sorte d’inventaire, et procède ensuite à une liste de solutions, avec des priorités dans leur application. Puis chacun d’entre eux explique que si ces solutions étaient appliquées, elles règleraient les problèmes pointés, ou tout du moins, les amoindriraient. Problèmes dans une société : solutions politiques. Améliorer. Réduire les aspects négatifs. Progresser.

Etrangement, un parti politique un peu à part dans le panorama français n’arrive absolument pas à convaincre les électeurs : Europe Ecologie Les Verts. Pourquoi — alors que les problèmes écologiques sont centraux — le seul parti politique à les analyser, amener des solutions sur ce sujet qui touche tous les pans de la société, ne trouve-t-il quasiment aucun écho auprès des citoyens ?

Réunion Tuppervert : introduction

EELV n’est pas un parti comme les autres, et il n’est pas composé, en « région » tout du moins, de candidats classiques. Ce ne sont pas des « politiques », ce sont des gens militants, qui ne pratiquent pas la langue de bois. Cette soirée intitulée « Tuppervert » et organisée chez un membre d’une association en est la preuve.

Le concept est simple : des candidats EELV aux régionales proposent d’aller manger chez ceux qui veulent bien les recevoir pour discuter. L’hôte s’engage seulement à inviter des personnes pour ne pas se retrouver entre quatre yeux, et que le débat puisse exister. La réunion Tuppervert de mardi soir était composée du candidat tête de liste EELV, de la deuxième tête de liste des prochaines élections d’une région française, et deux autres membres d’EELV. Six citoyens non militants, non-élus, étaient présents.

Synthèse de la soirée, et un peu plus…

La définition de l’écologie (demandée par l’un des participants)  que la seconde tête de liste donne, fait mal au crâne, devient une sorte de longue litanie de problèmes : elle finit par avouer que « c’est compliqué » (de définir l’écologie, ndlr). Le candidat tête de liste est un maire-paysan, en (agriculture bio depuis plus de 30 ans). Les trois autres ne se définissent pas par leur métier ou leur poste. La discussion va bon train, autour de leur vision politique, de ce qu’ils veulent, de pourquoi ils se présentent, militent, etc…

Du côté du maire-paysan, les choses sont très claires : les problèmes et solutions qu’il souligne se situent essentiellement au niveau de l’agriculture, de l’alimentation, des modes de production agro-alimentaires. Pour lui, la société va mal parce que les filières courtes, anciennes, ont été abolies par les industriels : perte de qualité, problèmes de santé, coûts, emplois détruits, consommateurs piégés, etc…

Mais si le « dada » politique du maire-paysan écologiste est très parlant, concret (et parfaitement écologiste) celui des autres membres d’EELV l’est nettement moins, et est bien plus représentatif du « problème » que ce parti traîne avec lui.

Refuser les priorités et globaliser les problèmes : tout pour faire fuir

Le discours central — sincère — des écologistes présents à cette soirée (et que l’on retrouve en permanence à EELV) peut se résumer de la manière suivante : nous vivons dans un monde en totale déliquescence, qui se meurt, puisque la nature est pourrie par l’homme. Il faut donc changer de modèle pour empêcher le pire. Les activités humaines sont donc néfastes et vont précipiter la perte de l’humanité. Suivent des listes de problèmes : les pollutions et leurs conséquences, l’énergie nucléaire, l’agriculture intensive, les transports, la surconsommation, la malbouffe, la rareté énergétique…

Il est difficile de retenir tous les problèmes soulevés tellement ils sont nombreux, et chaque membre présent autour de la table de hocher la tête puisqu’il est (heureusement) difficile de trouver un individu qui verrait un côté positif à la pollution, à la dégradation de la santé ou à la dangerosité de l’énergie nucléaire…

Cette liste à la Prévert des problèmes à résoudre, donne le tournis. Il est donc demandé par un citoyen présent autour de la table si des priorités ne seraient pas utiles, pour tenter d’envisager une faisabilité concrète ? La réponse vient avec le prospectus national d’EELV et son slogan : « sauvons le climat ». Ce serait donc la priorité numéro 1 et l’objectif du parti écologiste français. Sauver le climat.

Peut-on sauver le climat d’une planète ? Les Français équipés au tout-nucléaire sont des acteurs de rejets de gaz à effet de serre infimes au niveau mondial, pourquoi donc les appeler à quelque chose qui n’est pas directement de leur ressort ? Au delà de l’absurdité de ce slogan très marketing (on ne sauve pas un climat (!) et puis si l’on réfléchit bien, les Français passeraient de 0,8% d’émissions actuelles planétaire de GES à 0,5%, que le climat n’en serait pas modifié positivement pour autant), pourquoi ne pas parler en priorité des problèmes directs, locaux, qui concernent les gens au quotidien ?

Qui est le communiquant qui a bien pu inventer ce slogan du climat qui ne vote pas ?

La disparition des abeilles, et autres insectes pollinisateurs n’est pas mise en avant, ainsi que l’accélération de la destruction de la biodiversité, ou de la pollution de l’air et l’explosion des cancers. La réponse des membres d’EELV, face à ce constat, est certainement l’essence même de la problématique de ce parti : « C’est vrai, mais tout est important, tout est lié, on en parle aussi, il faut s’attaquer à tous les problèmes, mais le problème principal de l’humanité qu’on met en avant qui relie tout, c’est le changement climatique« .

Dichotomie sincère et paradoxe sociétal

« Penser local, agir global » pourrait être le résumé de la pensée écologiste renvoyée par les membres d’EELV de cette soirée. A l’exception du maire-paysan, mais il a peu parlé… Ce « penser local, agir global » est une dichotomie étonnante puisque le slogan revendiqué de l’une des militantes est le slogan écologiste bien connu (et inverse) : « Penser global, agir local ».

EELV demande aux gens de voter pour eux afin que le parti se préoccupe d’enjeux planétaires, qui ne concernent pas de façon directe la vie quotidienne des citoyens. Sur leur bonne foi et sur une hypothèse cataclysmique, celle du changement climatique de plus de 2 degrés qui devrait survenir. Mais EELV, dans le même temps, explique aux gens que tous les autres problèmes sont aussi très importants et doivent être réglés. Dont celui de l’énergie, des transports, et de la responsabilité des citoyens, qui doivent « faire quelque chose pour abaisser leur pollution ». Le diesel est abordé : il faut que les gens arrêtent de rouler en diesel. Il faut arrêter les énergies fossiles.

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Ce paradoxe sociétal renvoyé par EELV est le suivant : expliquer aux gens qu’ils sont une partie du problème et que la société dans laquelle ils vivent doit changer, en leur faisant perdre de leur autonomie (économique ou de mouvement), en premier lieu, tout en expliquant qu’ils sont en train de mourir à petit feu à cause de choix politiques qui leur échappent, mais qu’ils devraient juste accepter de changer de mode de vie et de modèle de société en votant pour des équipes qui s’attellent avant tout à… sauver le climat d’une planète (sic), planète qui devrait devenir invivable dans 50 ans, parce que la température pourrait augmenter de plus de 2 degrés. Ouf.

Courir après plusieurs lièvres… c’est revenir bredouille

Que les membres d’EELV aient « raison sur tout » est certainement vrai. Il faut sortir du nucléaire. Il faut sortir des énergies fossiles, il faut empêcher la destruction de la biodiversité, il faut être sobre en énergie, il faut protéger la santé de tous, il faut arrêter le modèle de société d’hyperconsommation, de surproduction, il faut arrêter les filières longues agro-industrielles pour basculer dans les filières courtes et majoritairement agro-écologiques, changer de modèle de production agricole, de mode de travail.

Cette utopie de « tout changer », parce qu' »un autre monde est possible » ne peut pas survenir en courant tous les lièvres à la fois. Il n’est pas possible de convaincre des gens que ce nouveau monde est possible en s’attaquant à tous les pans de l’existence. Parce qu’il n’est pas possible de s’attaquer à tous les pans d’une société en même temps.

Ne serait-il pas plus pertinent « écologiquement parlant » d’aider financièrement les gens qui achètent et mettent en terre chez eux des plantes mellifères ou des haies champêtres ?

C’est pour quoi, pour les politiques — qui ne veulent pas changer grand chose, mais démontrer qu’ils sont conscients des problèmes d’environnement et d’écologie — la solution a été toute trouvée : « sauver le climat » (en organisant la COP21 entre autres) et tout miser sur une unique cause-facteur négatif environnemental/écologique : le CO2.

Il n’y a pas besoin de changer de modèle de société, pas besoin de commencer à faire de l’écologie si toute l’action politique à vocation écologique est centrée sur les seules énergies fossiles et le CO2 au premier rang. Ce qui se profile est un changement de modèle, mais avant tout de modèle énergétique et économique. La pollution des eaux, des terres, la destruction de la biodiversité ne seront pas stoppées dans un monde décarbonné, puisque toujours assis sur la croissance économique, les marchés financiers, et la productivité industrielle maximale.

La bataille de l’énergie sera gagnée, c’est certain, et celle de l’écologie ?

Si tous les grands partis politiques de gouvernement des pays industriels ont décidé de faire de la lutte contre les gaz à effet de serre leur priorité écologique depuis des années, ce n’est pas anodin. Les modèles économiques ont déjà basculé (pas changé fondamentalement, juste basculé) par ce biais, mais l’environnement n’est pas mieux protégé. Au contraire : les pollutions ne cessent de progresser, avec leurs lots de maladies et de destructions. La biodiversité s’écroule toujours dans un monde ultra-industriel, même s’il est en cours d’être décarbonné avec des énergies renouvelables installées en masse dans les grands pays émetteurs de CO2.

Pourquoi ne pas mettre en priorité comme action écologique centrale la protection des ressources naturelles, comme l’eau et la terre ? Commencer par expliquer aux citoyens que leur santé, leur bien-être est entièrement dépendant des modes de productions agricoles, industrielles, et que participer à faire changer ces modèle — en premier lieu — est indispensable ? S’attaquer à réduire les pollutions des terres et de l’eau est le seul moyen de préserver la biodiversité. La biodiversité n’est pas détruite par les GES dont le CO2 au premier chef. Les gens le savent.

Pourquoi EELV brandit-il « l’écologie financière » de lutte contre les émissions carbone, tout en appelant à modifier tous les autres aspects de la vie quotidienne, au lieu de proposer une lutte concrète, un changement possible, qui touche les gens de façon concrète, et dont les effets se ressentiront sur la santé de tous ?

Pourquoi le combat de l’écologie, qui est en réalité de protéger la biodiversité, de participer à « jardiner » la nature en la préservant plutôt qu’en la détruisant, est-il devenu une sorte de combat holistique contre les activités humaines dans leur ensemble, et l’émission de CO2 en particulier ?

Une politique écologique à recentrer ?

La réunion Tuppervert de mardi soir représente bien le problème actuel, mondial, de l’écologie politique. L’écologie politique n’a plus d’espace d’écoute populaire parce qu’elle parle de tout, sans parler de quelque chose en particulier. Qu’elle veut « changer la vie » des gens d’un pays, tout en voulant sauver l’humanité toute entière. Qu’elle veut faire disparaître des habitudes, des conforts chèrement acquis par les populations, pour le bien de tous, sans compensations ni même incitations particulières, sur la peur seulement d’un lendemain apocalyptique climatique. Les discussions autour des transports symbolisent bien ces contradictions.

EELV peut tout faire, le café chez vous, pédaler gratuitement pour votre électricité, promener votre chien : c’est une énergie nouvelle !

Le discours autour des véhicules diesel « qui doivent disparaître » est effarant. 70% des Français ont des diesel, 50% des foyers fiscaux sont trop faibles économiquement pour payer des impôts sur le revenu et il faudrait pourtant qu’ils changent leur véhicule et s’équipent de voitures neuves propres ?

Dans le même temps, à aucun moment de la discussion, le ferroutage n’a été abordé. Alors que l’on sait que la pollution diesel est massivement causée par les transports routiers de poids-lourds. Cette pollution n’est pas le fait principal des véhicules des particuliers, et c’est la qualité de l’air qui est en jeu avant tout, une pollution très concrète et directe, pas hypothétique dans un futur plus ou moins lointain. Cette volonté de ne plus pointer les choix (et solutions) politiques des transports par poids-lourds, pour parler avant tout des pollutions des particuliers-électeurs qui ne peuvent pas changer leur mode de transport, est étonnante.

EELV est un parti certainement composé de gens honnêtes et engagés, humanistes, et très conscients des problèmes écologiques, sociaux, qui touchent la société. Il semble par contre, que si les discours — faits de multi-objectifs — ainsi que la vocation politique concrète d ‘EELV, ne sont pas recentrés, il restera un parti d’altermondialistes-utopistes qui ont raison sur tout, mais avec très peu de citoyens qui veulent les voir arriver aux responsabilités.

A la fin de la soirée, les membres d’EELV sont repartis avec leurs véhicules diesel et véhicules essence.

Edit du 9/10 : « et véhicules essence ».

Le seul autour de la table à avoir accompli une transition énergétique complète en produisant intégralement son électricité au solaire dans une maison bioclimatique écologique, (et possesseur d’un véhicule hybride) … était l’auteur de ces lignes.

Ce n’est pas très sympathique de le dire, mais ça ne s’invente quand même pas.

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C’est une nouvelle annonce du plus célèbre lanceur d’alerte de tous les temps, Edward Snowden, qui a convié la BBC à venir discuter en Russie. La révélation est simple, elle concerne un programme offensif du GCHQ (les services d’écoutes britanniques) nommé « smurf » (schtroumpfs) qui permet de prendre le contrôle d’un smartphone en mode discrétion totale, à partir d’un sms chiffré sans notification à l’utilisateur et donc… invisible.

L’exploit est semble-t-il bien fait, très efficace, et les schtroumpfs embarqués dans votre « téléphone intelligent » peuvent s’en donner à cœur à joie. Olivier Iteanu, l’avocat spécialisé en droit numérique — contacté par téléphone — est très clair : c’est de la violation de propriété privé, de l’accès frauduleux, c’est interdit par la loi. Pour autant, le gouvernement britannique explique que « tout est sous contrôle, tout est fait dans les règles de l’art » — circulez, il n’y a rien à voir.

Nous vivons une époque très particulière.

 

 

";s:7:"dateiso";s:15:"20151007_180032";}s:15:"20151007_103806";a:7:{s:5:"title";s:30:"Radio-France : garde à vous ?";s:4:"link";s:47:"https://reflets.info/radio-france-garde-a-vous/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32950";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 07 Oct 2015 08:38:06 +0000";s:11:"description";s:353:"Peut-être ne faut-il y voir aucun lien de cause à effet, mais la demande très étrange de la DRH de Radio France intervient peu après la nomination du nouveau responsable de ce service. Le 1er septembre, Mathieu Gallet a nommé Jean-Claude Luciani directeur délégué à la Stratégie sociale et aux Ressources humaines, membre du comité […]";s:7:"content";s:1927:"

Radio-FrancePeut-être ne faut-il y voir aucun lien de cause à effet, mais la demande très étrange de la DRH de Radio France intervient peu après la nomination du nouveau responsable de ce service. Le 1er septembre, Mathieu Gallet a nommé Jean-Claude Luciani directeur délégué à la Stratégie sociale et aux Ressources humaines, membre du comité exécutif. Le parcours de ce monsieur est très intéressant.

« Jean-Claude Luciani, 57 ans, était, jusque-là, conseiller social au cabinet d’Emmanuel Macron, au ministère de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique. »

On pourrait donc imaginer qu’un conseiller social a la fibre…. sociale. Ceci dit, vue la fibre sociale d’Emmanuel Macron, le doute est permis.

Par ailleurs, Jean-Claude Luciani a une carrière « militaire » assez conséquente.

« Jean-Claude Luciani a débuté sa carrière en 1982 en tant qu’Officier de l’Armement à la Direction des Constructions Navales (DCN). Il intègre la Délégation Générale de l’Armement (DGA) en 1993 comme chef du bureau des Etudes économiques et du Commerce extérieur d’armement. « 

Après « Vos papiers ! », « garde à vous ? »

";s:7:"dateiso";s:15:"20151007_103806";}s:15:"20151006_172703";a:7:{s:5:"title";s:62:"Alerte : Daesh et les migrants pourraient envahir Radio France";s:4:"link";s:82:"https://reflets.info/alerte-daesh-et-les-migrants-pourraient-envahir-radio-france/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32944";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 06 Oct 2015 15:27:03 +0000";s:11:"description";s:385:"Mais que se passe-t-il à Radio-France ? En fin de semaine dernière, plusieurs personnes reçoivent un coup de fil gêné de la part de membres de la DRH. Il faudrait qu’ils envoient une photocopie de leur carte d’identité. Plusieurs personnes contactées sont d’autant plus intriguées qu’elles ont déjà fourni leur carte d’identité il y a […]";s:7:"content";s:1786:"

Abu-Bakr-al-Baghdadiv2Mais que se passe-t-il à Radio-France ? En fin de semaine dernière, plusieurs personnes reçoivent un coup de fil gêné de la part de membres de la DRH. Il faudrait qu’ils envoient une photocopie de leur carte d’identité. Plusieurs personnes contactées sont d’autant plus intriguées qu’elles ont déjà fourni leur carte d’identité il y a très longtemps. A force de discuter dans les couloirs de la maison ronde, les concernés se rendent compte que le seul point commun est leur nom de famille. Ces noms sont d’origine africaine ou nord-africaine. Certains sont français, travaillent à Radio France depuis 30 ans, d’autres sont nés à l’étranger mais sont devenus français. Les explications, quand la maison ronde veut bien en donner, sont variées. Une société extérieure va s’occuper d’un truc et a besoin des cartes d’identités. C’est nécessaire pour une mise à jour du système de paye… Plus exotique, « avec Daesh et les migrants, tout ce qui se passe en ce moment… ». Où l’on comprend que les réfugiés ne viennent pas profiter de nos royales allocations et autres protections sociales, mais plutôt pour devenir, qui journaliste, qui présentateur, qui monteur… Quant à Daesh, on se doutait bien qu’ils avaient besoin d’un média puissant comme Radio-France pour diffuser leur message mortifère.

";s:7:"dateiso";s:15:"20151006_172703";}s:15:"20151006_170753";a:7:{s:5:"title";s:55:"Loi sur le renseignement : le storytelling et les faits";s:4:"link";s:75:"https://reflets.info/loi-sur-le-renseignement-le-storytelling-et-les-faits/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32936";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 06 Oct 2015 15:07:53 +0000";s:11:"description";s:388:"Ça  allait être super, cette Loi sur le renseignement. Que du bon. Enfin, on allait encadrer des pratiques a-légales. Enfin, on allait surveiller les surveillants avec une commission ad-hoc, bien dotée. Enfin, on allait prendre en compte la nécessaire protection de la vie privée. Jean-Jacques Urvoas nous l’avait promis. Manuel Valls, Bernard Cazeneuve aussi. Tous […]";s:7:"content";s:7015:"

nsa-obama-hollandeÇa  allait être super, cette Loi sur le renseignement. Que du bon. Enfin, on allait encadrer des pratiques a-légales. Enfin, on allait surveiller les surveillants avec une commission ad-hoc, bien dotée. Enfin, on allait prendre en compte la nécessaire protection de la vie privée. Jean-Jacques Urvoas nous l’avait promis. Manuel Valls, Bernard Cazeneuve aussi. Tous à l’unisson. Au Parlement, nos représentants votaient quasiment à l’unanimité ces nouvelles mesures. Et l’on pouvait désormais crier en coeur : « L’écoute massive, c’est la protection de la vie privée« . Si, si.

Dans le même temps, le gouvernement, pour une fois extrêmement bon communiquant, bâtissait un autre storytelling qui allait prospérer au delà de toutes les espérances dans la presse : il y aura des « boites noires » et « un algorithme ». Et pourtant… De boites noires, il n’y en aura pas. Pas de celles vaguement décrites par le gouvernement. Quant à « l’algorithme », il sera multiple. Lourdement multiple.

Que reste-t-il aujourd’hui de cette loi dans les faits ? Pas grand chose. Ce n’est pas une surprise, mais cela vaut le coup de prendre quelques minutes pour observer.

La CNCTR, tout d’abord, qui a été prévue pour surveiller les surveillants.

Un homme des services pour les surveiller

Son président Francis Delon était à la tête du secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale. C’est dire sa proximité avec les services de renseignement. Qui mieux que lui pour surveiller les services ? Il est heureux que le gouvernement ait choisi un homme du sérail plutôt qu’une personnalité reconnue pour son engagement dans le domaine de la protection de la vie privée, du droit à la confidentialité des échanges, des Droits de l’Homme… Cela aurait pu entraver le bon déroulement des opérations à venir. Francis Delon était secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale jusqu’en 2014. C’est bien pratique parce qu’à ce titre il a pu tisser des liens avec des hommes encore à la tête des services.

« Mon parcours professionnel offre toutes les garanties au regard des exigences d’indépendance et des règles de déontologie fixées
par la loi pour l’exercice des fonctions de président de la CNCTR. Je connais les services de renseignement pour m’être notamment
servi de leurs analyses dans les fonctions de secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale que j’ai occupées jusqu’en 2014, avant de regagner le Conseil d’Etat. Connaissance ne signifie cependant ni connivence ni complaisance« , a précisé Francis Delon dans ses réponses aux questions des parlementaires. On est priés de le croire sur parole pour ce qui est de la complaisance et de la connivence.

Comme le savent les lecteurs de Reflets depuis 2011, la France, ses gouvernements de droite comme de gauche, ses entreprises, ont joué un rôle très important dans la mise sur écoute de populations de pays entiers. Pour la très grande majorité, il s’agissait de dictatures pures et dures ou d’Etats policiers. Dans la mise en place de cette infrastructure et dans cette stratégie commerciale consistant à vendre à des gens peu recommandables, plusieurs entreprises ont joué un rôle. C’est le cas d’Amesys, de Qosmos, bien entendu, mais aussi une société moins connue : Sofrercom. Qui de plus évident qu’un dirigeant de Sofrecom pour tenir le rôle de personnalité qualifiée au sein de la CNCTR ? Patrick Puges, pourra observer de près « l’algorithme » ou « les boites noires » qu’il doit par ailleurs déjà bien connaître puisque Sofrecom les a mis en place en Syrie ou en Éthiopie.

Tout cela contribuera, on s’en doute à la bonne protection de la vie privée des Français sous le règne de la Loi sur le Renseignement. Sans « connivence ni complaisance« , on vous dit.

De la cryptographie pour votre protection, ou pas…

Après le bâton (la Loi sur le Renseignement), la (supposée) carotte. Pour vous montrer que l’on prend en compte les problématiques de surveillance, les dangers d’intrusion dans votre vie privée, on imagine une autre forme de storytelling. Celui-là n’est pas mal du tout. Il permet de ne pas laisser penser que l’on est insensible à la problématique posée par les révélations Snowden et de faire croire que l’on est favorable au chiffrement des échanges. Le gouvernement annonce donc que les gros fournisseurs d’accès à Internet vont devoir chiffrer les mails qui transitent par leurs serveurs. Si le geek verra immédiatement que le type de chiffrement est inefficace pour protéger ses échanges des yeux et des oreilles des services de renseignement, madame Michu, son mari, sa fille et son fils se disent que finalement, cet Etat est en faveur de la protection des correspondances privées. Mieux, il donne le ton et demande aux FAI de s’investir dans ce sens.

Chez Reflets, on aimerait bien connaître le nom de l’agence de com’ qui est derrière ce projet, parce qu’il est assez efficace, finalement. Le gouvernement fait nommer des responsables de la CNCTR qui sont tellement caricaturaux que l’on pourrait s’attendre à une levée de boucliers et pourtant… rien, le silence assourdissant nous étourdit. Il vote une série de lois liberticides à un point jamais atteint, y compris par la droite, et … Rien. Diablement efficace.

";s:7:"dateiso";s:15:"20151006_170753";}s:15:"20151005_160523";a:7:{s:5:"title";s:63:"La société française est-elle un grand parc d’attraction ?";s:4:"link";s:77:"https://reflets.info/la-societe-francaise-est-elle-un-grand-parc-dattraction/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32919";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 05 Oct 2015 14:05:23 +0000";s:11:"description";s:395:"Une forme de dérive médiatico-politique faite de polémiques absconses, de petites phrases, de scandales de personnes, de lynchages ou de mise en avant de personnalités et d’opinions souvent binaires est devenue prégnante en cette rentrée 2015. Des affirmations délirantes de Nadine Morano aux tribunes dichotomiques de Michel Onfray — en passant par les commentaires sur […]";s:7:"content";s:12457:"

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Une forme de dérive médiatico-politique faite de polémiques absconses, de petites phrases, de scandales de personnes, de lynchages ou de mise en avant de personnalités et d’opinions souvent binaires est devenue prégnante en cette rentrée 2015. Des affirmations délirantes de Nadine Morano aux tribunes dichotomiques de Michel Onfray — en passant par les commentaires sur sondages les plus absurdes — la société semble rythmée par des « histoires » de cour de récréation, poussant à l’indignation ou au soutien. Comme si le monde qui nous entourait se réduisait à un grand parc d’attraction. Parfaitement bien huilé pour que les spectateurs en aient pour leur argent ?

Imaginons la France en parc d’attraction. Les gérants du parc seraient les politiques, et les intermittents du spectacle, les journalistes, intellectuels, chefs d’entreprises et autres personnalités médiatiques et économiques de poids. Les citoyens — n’ayant pas accès aux grands médias — seraient donc le public. La gérance serait tournante, avec vote du public pour renouveler ou non ceux qui gèrent le parc.

Que peut-on faire pour occuper le public, le distraire ? Puisque l’objectif d’un parc d’attraction est… la distraction, il faut bien occuper les esprits. Le principe est toujours le même : amuser, ou faire peur (le frisson),  pour au final, délasser, mais surtout pousser par ce biais à la consommation de produits dérivés, car les entrées pour les spectacles, animations seules ne suffisent pas à financer le parc.

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Pour y parvenir, avec un parc qui accueille un public de plus de 60 millions d’individus, l’outil le plus efficace, le moins cher, reste l’écran de télévision (un peu couplé aux récepteurs radio et à quelques bribes d’Internet). Les scènes de spectacle vivant sont trop onéreuses, tout comme les lieux de rencontres populaires, qui peuvent créer des espaces de remise en cause de la qualité du parc d’attraction — et par ricochet de ses gérants et animateurs. Laisser ces lieux à l’abandon, les financer de moins en moins, tenter de faire qu’ils ferment est donc un objectif important pour les gérants. Une fois ces éléments mis en place, reste la problématique du renouvellement des spectacles, de la captation d’attention du public, qui bien que très captif (partir de ce parc d’attraction pour un autre, reste possible, mais est onéreux et demande un certain nombre de critères qu’une faible fraction de la population réunit) peut mettre en cause les gérants, voire les intermittents.

Gouverner, c’est occuper (la foule)

Le parc d’attraction France est un vieux parc, avec de vieux gérants qui n’ont pas beaucoup d’idées neuves pour changer la programmation, les acteurs, les spectacles, ou même seulement prendre en compte la demande du public. C’est un problème, et le public n’est pas très content. Les spectacles récurents agacent ce public, qui aimerait bien aussi, pourquoi pas, parfois participer. Ou bien ne pas regarder un spectacle qu’il trouve affligeant, mais tellement conditionné à le faire, qu’il ne peut s’empêcher de le faire, tout en regrettant de se trouver comme… forcé de le faire. Il faut bien s’occuper, semble-t-il. Et quand on vit dans un grand parc d’attraction, que faire d’autre que regarder les spectacles une fois que l’on a acheté les produits dérivés et qu’on est allé contribuer — plus ou moins — au maintien en état du parc, que ce soit techniquement, administrativement, financièrement, etc ?

Les animateurs, intermittents du spectacle sont toujours très inquiets de connaître l’avis du public, et lorsqu’ils voient que la qualité ne satisfait plus, ils se sentent obligés d’inventer de nouveaux concepts, de nouvelles manières d’occuper la foule qui vient en masse les voir. C’est tout de même leur gagne-pain qui est en jeu. Il y eut la télé-réalité qui fut une étape importante dans la modernisation du spectacle : quelques membres du public deviennent eux-mêmes l’attraction et gagnent le droit d’être célèbres, de sortir de l’anonymat, qui par essence définit le public. Il y eut les rencontres entre les gérants et le public, avec débat : le gérant joue à se mettre en danger face au public qui est censé le mettre en cause, le piéger sur sa gestion. Et puis l’infotainment a pris le pas sur le reste. Un concept très intéressant, qui peut se renouveler quasiment à l’infini.

L’infotainment ou l’art de parler du sordide avec un nez de clown

Quand le parc d’attraction est déclaré en guerre, que ses gérants martèlent tous les jours qu’il va devoir fermer alors qu’une grand part du public perd de son confort, il est difficile de continuer avec des programmations soit trop légères (téléréalités), soit trop sérieuses (débats, actualité sinistres). C’est mauvais pour le moral du public, ou pire, cela peu être pris pour une provocation. Une solution a donc été récupérée d’un autre parc d’attraction (le grand parc américain), et elle s’appelle l’Infotainment.

Le principe est simple, efficace et ne fonctionne pas si mal que ça : parler du monde en rigolant, en n’effleurant que la surface des choses, en allant très vite et en faisant parler plein de gens différents qui s’esclaffent toutes les 30 secondes. Allier l’amusement, la distraction avec l’information, l’actualité est une méthode pour cliver le spectateur entre l’impression de s’informer, d’apprendre quelque chose, d’être tenu au courant, d’avoir une vraie valeur ajoutée dans ce qu’il consomme (l’info), et de s’amuser, se délasser, se distraire, de ne pas se « prendre la tête », d’être au spectacle (entertainment, le divertissement), ce pourquoi il paye, puisqu’il vit dans un grand parc d’attraction.

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Ce principe de spectacle est redoutable, mais il peut s’essouffler, s’il ne se renouvelle pas un tant soit peu. Viennent alors les déclinaisons possibles de cette animation : opposer des gens célèbres, déclarés compétents pour réfléchir sur un plateau, avec des paillettes, des animateurs à nez rouge, et faire qu’il en sorte un scandale. Les gens sont captivés par le décalage entre le sérieux des invités et le cirque dans lequel on les accueille, la violence des propos qu’on peut leur faire échanger et les blagues qui fusent autour. Le lendemain, tout le public ne parle plus que de ça, et peut même devenir acteur de l’histoire : ceux qui sont indignés par les propos, ceux qui soutiennent l’un des belligérants, ceux qui les renvoient dos-à-dos… Tout est affaire d’opinion, puisque la téléréalité mixée au débat, puis à l’infotainment, mène à un spectacle complet, presque total, où le public est juge et peut donner son avis, voire peut croire participer au spectacle via les réseaux sociaux.

Donner son avis sur tout, même sur la mort des gens

Quand un parc d’attraction à grande échelle en est arrivé à créer le spectacle total et permanent de sa propre décadence, de ses propres erreurs ou défauts, en laissant croire au public qu’il peut s’en mêler ou jouer avec les animations du parc, vient le moment un peu fatal du spectacle de la mort des autres. Tout comme à l’époque de l’Empire romain, il est organisé une arène dans laquelle sont jetés des êtres humains qui peuvent perdre la vie ou non. Le public en décidera en levant le pouce ou en le baissant. C’est aujourd’hui dans le parc d’attraction France, l’arène des demandeurs d’asile, les réfugiés des guerres de Libye, Irak, Syrie…

Le spectacle est donc simple : inviter des penseurs, des politiques, des analystes, journalistes, faire es sondages sur 1000 personnes à propos du sort des réfugiés et se demander en direct si l’on doit renvoyer crever dans leur pays ou bien en sauver quelques uns. Les chiffres, comme dans tout spectacle, sont importants : 1000, 10 000, 15 000, 20 000, 50 000 ? Le vote du public joue dans la balance, les invités argumentent dans le pour ou le contre : c’est passionnant. Vraiment. Surtout en buvant une bière industrielle de mauvaise qualité mais bien fraîche.

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Les cohortes d’êtres humains dans le plus grand dénuement apparaissent à l’écran, aussi proches dans l’esprit du public que des images d’archives d’il y a 70 ans ou d’un film de fiction à petit budget. Pourquoi se priver de donner son avis sur le « oui » ou le « non » à propos d’aider ou non ces gens qui n’ont pas plus d’existence concrète que les personnages d’une série ? Sachant qu’il est possible de les faire disparaître en éteignant l’écran, et qu’ils ne sont que des figurants « rapportés » comme spectacle dans le parc d’attraction par les gérants, pour occuper la foule et lui faire baisser ou lever le pouce…Et puis avoir son avis, sur la vie ou la mort de femmes, d’enfants, d’hommes en déroute, ce n’est pas rien, ça fait jouer l’ego, on a son importance dans ce cas là. Et on peut montrer son attachement à son parc d’attraction, dans la qualité des programmes et du type de nouveau public que l’on veut accueillir ou non.

Pour autant, si ces réfugiés n’étaient pas une part d’un spectacle, mais considérés comme de vrais individus, avec la souffrance, la mort comme destinée tragique, les gérants ne chercheraient pas à savoir ce que pense le public. Ils agiraient dignement, de façon responsable et feraient tout pour que ces réfugiés soient accueillis, protégés.

Ce serait le cas…si nous n’étions pas dans un parc d’attraction.

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OLYMPUS DIGITAL CAMERAPeut-être est-ce dû à la façon dont je choisis mes sources d’information: il semble que ces derniers temps le débat sur la publicité en ligne soit présent partout, et plus particulièrement concernant l’impact des bloqueurs de publicité sur l’économie numérique.

On pourrait penser que tout a déjà été dit sur ce sujet: « trop de publicité tue la publicité, qui va devoir survivre en devenant du contenu sponsorisé, parce qu’il faut bien payer les créateurs de contenu, et puis si vous n’aimez pas la pub vous n’avez qu’à ne pas nous lire ! » (l’ai-je bien résumé ?).

Il me semble que tous ces articles négligent un aspect pourtant fondamental (mais tu vas devoir te taper tout l’article pour le connaître).

There is no alternative

Tout se passe comme si, dans l’esprit des auteurs sinon celui du public, le seul modèle économique possible du numérique était celui de la publicité. Comme si c’était l’alpha et l’omega du Web, l’unique façon de financer le contenu, sauf à vouloir – horresco referens – faire payer l’utilisateur final.

C’est un peu court.

D’abord parce que – bien sûr – il existe bien d’autres façons de financer un service. De l’abonnement au don, en passant par le mécénat, l’associatif, la vente de produits dérivés… Si le logiciel libre nous a appris une chose, c’est qu’il n’y a pas toujours de rapport entre la liberté d’accès et la rentabilité d’un produit, et que l’imagination humaine en matière de financement n’était pas forcément soumise aux règles de l’économie du 19ème siècle.

Et puis parce que, malgré ce qu’affirmaient la très grande majorité des observateurs avant l’ouverture de Mediapart, par exemple, il existe encore un public prêt à payer pour un service sans publicité (même Youtube commence à s’en apercevoir).

Ensuite parce que – quoi qu’en disent certains (suivez mon Rogard) – la gratuité n’est pas forcément le mal.

 

Fando et Lis

Eh non: quand c’est gratuit, vous n’êtes pas toujours le produit. La phrase est jolie, et résume bien le fonctionnement actuel des plus grands acteurs du Web, mais ça n’en fait pas pour autant la vérité universelle que certains ont tout intérêt à nous vendre.

Oui (par exemple), un auteur peut décider de publier son livre en ligne, en souhaitant qu’il soit largement diffusé, et sans pour autant en espérer un retour commercial quelconque. Oui, n’en déplaise aux industriels de la distribution qui n’imaginent pas l’existence d’une création hors de leurs réseaux, il existe des milliers de blogs de très grande qualité dont les auteurs n’espèrent aucun retour, fut-ce en terme de simple notoriété (les plus connus sont d’ailleurs souvent publiés sous pseudonymat). Oui, il existe des services techniques qui fonctionnent par passion, militantisme ou simplement pour le plaisir de partager et d’offrir. Voyez Mailoo, voyez Framasoft, voyez Reflets, voyez Twister, voyez tous ceux qui n’attendent aucun retour, hormis les dons volontaires (et très occasionnels) de leurs utilisateurs.

Bien sûr, ceux qui choisissent d’agir ainsi, gratuitement, ont sans doute d’autres sources de revenus (tout comme d’ailleurs l’écrasante majorité des auteurs « commerciaux » que leurs oeuvres ne font pas vivre).

Évidemment, certains services finissent par disparaître, par manque de moyens, ou parce que la passion n’a qu’un temps (mais combien de site commerciaux, basés sur la publicité ou l’abonnement, ont disparu eux aussi au fil des ans ?).

Et bien entendu, il n’est pas question dans ces lignes de nier aux auteurs le droit de vouloir vivre de leur travail.

Tout au plus de relever que si tout travail devait relever du seul commerce, ce monde serait bien triste.

Et d’affirmer que l’Internet libre et non-marchand est toujours debout.

 

Un pacte avec le diable

Mais je m’égare.

Car enfin, a-t-on bien mesuré le danger que fait peser sur nos vies ce contrat Faustien de « publicité contre gratuité » ?

Déjà, il serait urgent de rappeler, toujours, que ce contrat est largement biaisé: la publicité n’est jamais gratuite.

Pas seulement en terme de vie privée (j’y reviendrai) mais même en termes simplement financiers: c’est toujours celui qui la reçoit qui la paie. Soit quand il achète les biens promus, soit quand il paie son abonnement à Internet. Et dans un écosystème mobile dans lequel « la data » est payée au prix fort, ce coût là est loin d’être négligeable: vous payez – cher – l’affichage d’une publicité agressive qui veut vous faire acheter plus cher les objets qu’elle affiche sans votre accord.

C’est la victoire ultime des spammeurs (qu’on accusait, déjà, d’abuser d’un service payé par l’utilisateur final plutôt que par l’annonceur).

Ensuite, et c’est là qu’est l’aspect fondamental dont je parlais au début (ok, j’ai dérivé, pardon): ce que cherchent les annonceurs, c’est la meilleure diffusion possible au meilleur coût.

Voyons le schéma théorique de la publicité en ligne:
flow
Ce schéma implique non seulement que l’annonceur passe par une agence (ça vaut mieux pour lui: il est mauvais communicant de toutes façons), mais que cette agence doit ensuite traiter soit avec des régies (qui elles-mêmes vont devoir négocier avec le plus grand nombre possible de diffuseurs), soit directement, pour les plus gros diffuseurs.

De facto, les plus gros sont favorisés, même dans ce simple schéma théorique: les agences préfèreront toujours choisir de passer leur annonce sur TF1 que sur Cherie25, sur Google que sur mon blog, sur Twitter que sur irc. Même si c’est plus cher: du moment que ça touche le maximum de monde, c’est toujours meilleur marché, et plus facile. D’autant que les plus gros disposent de d’avantage d’informations sur leurs utilisateurs, et donc permettent de mieux les cibler.

Et ce schéma là est d’autant plus théorique que les plus gros diffuseurs (disons les GAFAM, pour simplifier) ont rapidement mis en place leur propre régie publicitaire, et gèrent directement le reste de la chaîne de diffusion. Ce faisant, ils gagnent d’avantage d’argent, deviennent encore plus gros, donc disposent d’encore plus d’information privées, et attirent encore plus d’annonceurs. C’est un cercle vertueux (pour eux, s’entend: pour toi, lecteur, il est méchamment vicieux).

L’économie basée sur la publicité crée donc, de facto, la centralisation du Web.

À terme, et le mouvement est déjà bien engagé chez Facebook, l’utilisateur final ne sort plus du silo construit pour lui afficher le plus d’annonces possible, basées sur le maximum de données privées possible, et jusqu’à la vente finale du produit annoncé. Ce n’est plus ni Internet ni le Web, c’est juste une grande gallerie marchande bardée de caméras de surveillance précises au point de connaitre la taille de tes boobs (ou d’autre chose).

 

La centralisation c’est bon, mangez-en

Tu pourrais te dire, à ce stade, que les gouvernements vont réagir, réguler tout ça, limiter l’hypercentralisation, protéger les plus faibles pour leur garantir une petite part de la très théorique théorie du ruissellement. Sauf que, et c’est là qu’on rigole: les états ont eux aussi tout intérêt à voir cet énorme réseau acentralisé et – donc – incontrôlable devenir un gentil toutou hypercentralisé. D’abord ça permet, quand le besoin s’en fait sentir, de mieux censurer contrôler l’information du bon peuple, et ensuite, va savoir, de mieux le surveiller: c’est toujours plus facile de coller ses micros chez 5 ou 6 énormes opérateurs que dans une multitude de petits serveurs.

Et donc, en conclusion, on s’aperçoit que tout le modèle actuel de la publicité en ligne ne peut conduire qu’à la surveillance généralisée, la censure, et le tout-marchand. Il ne peut pas y avoir de « publicité acceptable« , de « charte de bonne conduite » et j’en passe dans les listes blanches vendues aux plus offrants: si le modèle économique est basé sur la diffusion de publicité, in fine, on retourne dans notre joli cercle.

Et là, ami lecteur, il est temps de se dire que non: les bloqueurs de publicité ne sont pas juste des gadgets bien pratiques pour lire un article sans être emmerdé par des mickeys clignotants et qui créent quelques soucis financiers à ton webzine favori.

Ce sont aussi (à leur corps défendant, je veux bien l’admettre), les armes de la résistance contre le meilleur des mondes. Quitte à changer de modèle.

";s:7:"dateiso";s:15:"20151002_191542";}s:15:"20151001_215247";a:7:{s:5:"title";s:94:"La vaste blague de la proposition de loi sur la surveillance internationale des communications";s:4:"link";s:116:"https://reflets.info/la-vaste-blague-de-la-proposition-de-loi-sur-la-surveillance-internationale-des-communications/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32897";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 01 Oct 2015 19:52:47 +0000";s:11:"description";s:390:"Incorrigibles naïfs ou optimistes que nous sommes, citoyens ayant encore une once de foi dans le système démocratique, nous commentons, nous proposons des modifications, nous espérons que nos représentants sauront voir le mur vers lequel ils nous précipitent avec la proposition de loi sur la surveillance internationale des communications, qui fait suite à la non moins  […]";s:7:"content";s:10078:"

ecoutesIncorrigibles naïfs ou optimistes que nous sommes, citoyens ayant encore une once de foi dans le système démocratique, nous commentons, nous proposons des modifications, nous espérons que nos représentants sauront voir le mur vers lequel ils nous précipitent avec la proposition de loi sur la surveillance internationale des communications, qui fait suite à la non moins  méprisable loi sur le renseignement. Las, les débats montrent ce qui était une évidence : le gouvernement, comme les parlementaires ont une idée en tête et n’en démordront pas. Pas même un petit peu. Quel que soit le nombre d’articles enflammés (ou pas), quels que soient les arguments (même les meilleurs), quel que soit le volume de tweets, quelles que soient les déclarations avisées des associations, des avocats, des magistrats, des représentants des services de renseignement qui s’opposent à ces lois attentatoires aux libertés individuelles, les textes seront adoptés.

C’est assez classique, lorsqu’une personne moyennement équipée pour la réflexion – ou ayant un ego un peu trop important – se trompe, elle ne revient pas en arrière, quitte à foncer dans le mur en klaxonnant, le sourire aux lèvres. Dans le cas présent, on a bien entendu ce type de comportement qui se profile. Et dans la continuité. Car ce mouvement a été initié bien avant la présidence Hollande. Les lecteurs de Reflets le savent depuis 2011. Et notre théorie abracadabrantesque a été confirmée récemment dans cet article. Sous Nicolas Sarkozy, la France s’est dotée d’une infrastructure lui permettant d’écouter à peu près n’importe quoi et n’importe qui. Notre petite NSA à nous… Cette infrastructure est, selon nous, appuyée sur deux leviers principaux. Les câbles, qui sont souvent posés par Alcatel ou Orange, et ceux qui passent par la France. Mais aussi certains outils vendus avec la bénédiction de la France à toute une série de dictateurs ou d’Etats policiers. Des Eagle d’Amesys qui sont quasiment tous à un endroit ou atterrit un câble posé par Alcatel, par exemple. Il faudrait que les services de renseignement extérieurs soient franchement mauvais pour ne pas se ménager un accès distant à ces outils, afin – entre autres choses – de délocaliser les écoutes et sortir du cadre juridique français. Cette stratégie d’écoute massive a donné une nouvelle position à la France au sein de la grande bourse d’échange de données. A tel point que très étrangement, et sans que personne ne relève ce point intéressant, la Rand Corporation a récemment estimé que la France devrait être intégrée au sein des Five Eyes.

Finally, the time may have come to bring France into the exclusive intelligence-sharing club known as “the Five Eyes,” which includes long-standing U.S. allies Canada, the UK, Australia and New Zealand. The price of membership for France is high because Paris would be expected to give as well as to take. But in light of the strategic convergence between Paris and Washington, both Americans and the French would have much to gain.

Cette nouvelle position de la France qui doit ravir les présidents Sarkozy et Hollande ne devrait pas faire oublier sur quoi elle a été construite. Les Libyens et les Syriens qui sont venus à Paris témoigner des tortures auxquelles ils ont été soumis sur la base des écoutes pratiquées par des outils de surveillance « Made in France » (avec certitude pour Amesys et une présomption d’innocence pour Qosmos) peuvent en témoigner à nouveau. Si tant est que nos gouvernants sont devenus sourds.

En ce qui concerne les détails de notre nouvelle position face aux Américains, vous devriez relire cet article qui détaille l’importance de notre infrastructure pour la surveillance de l’Afrique aux yeux de Washington.

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Et bien regarder cette cartographie:

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Faire marche arrière est donc complexe. On continue, on accélère, même. On donne un vernis juridique à des pratiques très bien établies. Comment accepter l’idée que l’on fait fausse route après tant d’efforts, tant de compromissions ?

Ma cassette, ma cassette !

Il ne faudrait pas non plus sous-estimer le coût d’un frein à cette fuite en avant vers la catastrophe.

Cette infrastructure qui nous vaut les félicitations de la Rand Corporation ont un coût. Bien entendu, moindre que celui de l’infrastructure américaine, mais tout de même. Si les Eagle et autres sondes variées ont été vendue(s) à des dictateurs ou des Etats policiers, un petit plus pour la balance du commerce extérieur, les infrastructures installées en France ne sont pas gratuites. L’idée même que tous ces investissements aient été faits en vain, parce que l’on se dirait, tout d’un coup, que oui, finalement, mettre en place ce genre de chose est attentatoire aux libertés individuelles des Français, à leur droit à la confidentialité de leurs communications, est probablement vécue comme une abomination par bon nombre de gens, de la DGSE aux cabinets ministériels, en passant par l’Elysée ou Matignon.

Mon gâteau, mon gâteau !

Au delà de ces aspects, il ne faudrait pas négliger la théorie du gâteau au chocolat. Si vous placez un bon et beau gâteau au chocolat dans une pièce où se trouve un gourmand qui aime le chocolat, que vous le laissez seul en lui demandant de ne pas y toucher, il y a de très fortes chances pour qu’il le goûte, pour peu qu’il y soit confronté suffisamment longtemps. Une fois ce pas franchi (l’interdit), il en mangera plus. Goûter au renseignement, c’est pire qu’un gâteau au chocolat, pire qu’un macaron de Laurent Chemla… C’est dire. C’est terriblement addictif. Si Pablo Escobar était encore vivant, il aurait fait commerce de métadonnées et autres payloads. Addictif, on vous dit. Improbable donc, que François Hollande mette un terme aux pratiques établies dans ce domaine.

Rien que des menteries !

Depuis 2011, nous martelons que la France fait dans l’écoute massive (pas dans le systématique) en France et à l’étranger (en même temps, le massif conduit au systématique, dans quatre ans la France pourra se payer un cloud privatif Amazon).

GCCS-J - big

Depuis 2011, nous n’avons récolté que quelques quolibets de la part des politiques (nous serions des trolls). Mais aussi des #Spanous ou des « non la France ne fait pas cela« . Nous avions proposé à Jean-Jacques Urvoas de discuter posément de tout cela, mais deux ans après notre proposition, nous sommes toujours sans nouvelles du député. Nos articles sur Amesys ou Qosmos ont, à notre sens, largement invalidé ses positions.

Toujours au registre du massif, de l’écoute, de la surveillance, le patron de l’ANSSI aurait indiqué aux Assises de la sécurité que « on » aurait demandé à son institution de devenir un service de renseignement, ce que l’agence aurait refusé.

anssi----

<subliminal>Nous serions ravis de discuter de ce point avec Guillaume Poupard. Si quelqu’un nous lit à l’ANSSI : redaction@reflets.info.</subliminal>

 

";s:7:"dateiso";s:15:"20151001_215247";}s:15:"20151001_024154";a:7:{s:5:"title";s:27:"La Golf qui cache la forêt";s:4:"link";s:48:"https://reflets.info/la-golf-qui-cache-la-foret/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32880";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 01 Oct 2015 00:41:54 +0000";s:11:"description";s:477:"Ah ! « Le scandale Volkswagen » ! « L’affaire VW » ! Bientôt, le « VWGate » ! Enfin un nouveau buzz pour faire vibrer la presse éco, le feuilleton business qui va faire couler l’encre et la sueur… Et les autres constructeurs qui jouent les vierges effarouchées, n’osant pas trop enfoncer leur concurrent-mais-néanmoins-confrère, craignant sans doute que les patrouilles anti-fraude […]";s:7:"content";s:9212:"

okofaceAh ! « Le scandale Volkswagen » ! « L’affaire VW » ! Bientôt, le « VWGate » ! Enfin un nouveau buzz pour faire vibrer la presse éco, le feuilleton business qui va faire couler l’encre et la sueur… Et les autres constructeurs qui jouent les vierges effarouchées, n’osant pas trop enfoncer leur concurrent-mais-néanmoins-confrère, craignant sans doute que les patrouilles anti-fraude iront fouiller dans leurs propres recettes pour vendre leurs bagnoles bouffeurs de pétrole comme des machines roulant à l’eau claire.

Franchement, faut avouer que ce concert de trémolos plus ou moins improvisées ressemble beaucoup aux affaires de dopage qui ont frappé le cyclisme ou l’athlétisme dans le sport de haut niveau. C’est pas moi, c’est l’autre – mais bon, n’accablons pas les copains, ça pourrait nous retomber un jour sur le coin de la gueule.

Ça fait des décennies que les vendeurs de bagnoles nous font le coup de l’innovation qui tue, de la recherche-développement top-secrète pour sortir le « moteur propre » ultime – et ainsi perpétuer le règne de la voiture individuelle dans la société occidentale. A quelques mois de la fameuse conférence sur le climat (COP21) – corruption sémantique qui évite de nommer la raison du malaise, à savoir la course à l’énergie comme moteur fou du capitalisme –, il est certain que cette tricherie aux normes anti-pollution du n°1 mondial Wolkswagen tombe plutôt bien pour faire diversion et voler la vedette aux problèmes de fond qui ravagent la planète et les rapports sociaux des laissés pour compte de la croissance à tout prix.

VW triche sur ses émissions de gaz d’échappement? Mais les « innovations » des groupes PSA et Renault, vrai-faux concurrents dans l’arène des plus gros bouffeurs de carbone, ont tout misé sur les pots dits « catalytiques » qui ont permis d’imposer les saloperies de moteurs diesel dans toutes les catégories de véhicules. Tout comme les soi-disant « biocarburants » – de bien vicieux sous-produits agricoles qui ont enrichi un certain Xavier Beulin, boss de la FNSEA et roi de Sofiprotéol (rebaptisé « groupe Avril », ça fait plus printanier) – ont servi de cache-sexe à une industrie qui a transformé l’atmosphère en poison violent.

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Alors oui, le scandale VW n’est qu’un écran de fumée et de particules fines – sans doute alimenté par quelques concurrents aux dents acérées, façon guerre Airbus-Boeing – mais cela me permet d’en raconter une bien bonne dans le registre ancien combattant. Ça me rappelle mes premières années de journalisme, quand j’ai participé à un voyage de presse aux petits oignons, au début des années 90. VW France avait affrété des jets privés, au départ de l’aéroport du Bourget, pour offrir aux magaziniers de la presse une « visite » de l’usine de Wolfsburg, siège historique du groupe situé en Basse-Saxe (et non en ex-RDA! – cf commentaires), sans s’appesantir sur l’Histoire plus ancienne, à savoir l’amour du Fürher pour la « voiture du peuple » – comme la Fiat 500 mussolinienne, ou même la Ford T trente ans plus tôt, le petit-bolide-pas-cher-pour-populo conçu pour faire avaler aux prolétaires américains leur salaire de misère à trimer dix heures par jour sur des chaînes de montage singées par Chaplin dans Les temps modernes.

VWg2_oeko1Enfin, passons – nous allâmes donc, en rang serré, accompagnés par les soldats du service de presse de Volkswagen France, admirer le cœur industriel du groupe allemand, revigoré par l’unité est-ouest. Cette année-là (ce devait être 91, ou 92), la vedette des produits VW, c’était l’Öko Golf. Un « concept car » (qui ne fut pas commercialisée à l’époque), qui vantait pour la première fois à l’époque de « moteur hybride » (électrique-essence), avec de grosses batteries au plomb intégrées, et un bouton magique dans le tableau de bord (cf photo) pour passer instantanément du mode « pétrole » au mode « flower power ».

VWg2_oekoLa « Golf écolo » n’a donc pas fait long feu. C’était un « produit d’appel », specimen publicitaire d’un monde qui changeait, signe que la voiture pouvait être compatible avec le sustainable development – alors que les premières caisses aux moteurs hybrides ne seront réellement vendues en masse que vingt ans plus tard.

On parlait à l’époque de « zero emissions vehicles » (ZEVs), la Californie d’avant-Schwarzenneger venait de voter une loi pour que chaque constructeur, à l’horizon 2000, doive respecte un quota de ventes annuel de ZEVs, sinon dehors. Le tout-électrique était la vertu numéro une à moyen terme pour l’industrie automobile. Oubliant d’insister sur l’origine de cette énergie, qui provenait majoritairement soit du nucléaire – zéro émissions de carbone, kilotonnes de rejets radioactifs – soit des centrales à gaz, pétrole ou surtout charbon. En Allemagne, le charbon du peuple, c’est le lignite, une bien belle saloperie pour l’atmosphère (cause notamment des « pluies acides »). Ce même lignite – ironie de l’histoire automobile – qui est exploité à donf en Allemagne en ce moment même, suite à l' »abandon » partiel du programme nucléaire outre-Rhin. Témoin, la mégamine de Hambach, en Rhénanie, près de Cologne, une zone éventrée de 85 km2 qui permet aux centrales électriques de tourner à plein régime et de cracher leurs fumées grises aux saveurs cancérigènes.

En 1992, Nicolas Hayek, le fondateur des montres Swatch avait proposé à Volkswagen de se lancer réellement dans la voiture « zéro émission ». Une « Swatchmobile » au moteur électrique qui devait être fabriquée à partir de matériaux recyclés, du beau plastoc mais refondu et réutilisable. VW avait décliné l’offre de Hayek – trop tôt, pas assez bankable, sans doute. Un projet qui sera finalement fourgué à Mercedes pour créer la « Smart » (Swatch Mercedes Art), qui s’avérera – au grand dam de son inventeur – une voiture comme une autre, un peu plus riquiqui, et sans moteur électrique – la première Smart électrique sera sur le marché en… 2012! Et toujours pas la moindre trace de Smart au moteur hybride.

Dans ma petite collection de bibelots, on peut trouver un modèle réduit de cette Öko Golf de 1992, qui faisait partie du paquet cadeau remis à tous les journalistes méritanst qui avaient fait le voyage à Volksburg. Perfide, je l’ai placé à coté d’un autre modèle réduit, dont l’échelle est encore plus cruelle pour Volkswagen: vous reconnaîtrez la fameuse Trabant, moteur 2 temps, la « caisse à savon » en plastique qui faisait la fierté de la RDA, la petite voiture du peuple de la « République démocratique » – surtout réputée par son très haut niveau de pollution, sonore comme atmosphérique.

Comparaison cruelle, par les temps qui courent, pour le fabricant de la Golf.

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Emmanuel Macron © ALAIN JOCARD / AFP

Emmanuel Macron © ALAIN JOCARD / AFP

Deux pas en avant, un pas en arrière. Cette stratégie a été au coeur de l’action de Nicolas Sarkozy pendant tout son quinquennat. Une stratégie élevée au rang d’art. Tellement utilisée que chaque énormité était oubliée de tous le lendemain, lors de l’apparition d’une nouvelle polémique.

L’ancien président avait coutume de lancer une idée, la plus inconcevable possible. Celle qui viendrait le plus en contradiction avec le ciment de notre pacte social. Si cela passait, tant mieux. Si cela ne passait pas, on faisait marche arrière. Mais pas complètement. Et c’est là que ça devient intéressant. C’est le principe suivant : deux pas en avant, un pas en arrière.

Et ça marche à tous les coups. Couplez cela à une gestion pointue du rythme d’apparitions des énormités, et vous obtenez un cocktail merveilleux qui vous permet de faire passer n’importe quoi. Laissez les media et l’opinion s’emballer, faites mine de ne pas reculer, puis, lâchez du lest. Et avant que qui que ce soit ait le temps de réfléchir au fait que vous avez fait deux pas en avant et un seul en arrière, lancez une nouvelle polémique. Oubli garanti pour la précédente. Le tour est joué. La plus belle illustration de cette stratégie, étant la nomination de Jean Sarkozy à la tête de l’EPAD. A 23 ans, le bac en poche, l’histoire était croquignolesque. Le tollé fut conséquent. Nicolas Sarkozy finit par reculer. Et pourtant…

Pourtant, la presse étant submergée par le rythme des polémiques, ne vit pas l’astuce. Jean Sarkozy ne prenait pas la tête de l’EPAD. Dont acte. Mais il en devenait administrateur. Il l’est encore aujourd’hui. Un détail qui passait inaperçu.

Emmanuel Macron, la machine à tester de François Hollande

Avec la loi qui porte son nom, Emmanuel Macron a revêtu les habits de Nicolas Sarkozy. Le principe ? On peut faire n’importe quoi, ne pas se poser de limites, se laisser aller à toutes ses envies, en clair, être décomplexé.

valls-decomplexe

Ce texte que les ultra-libéraux n’auraient pas renié est un peu étrange sous la plume d’une personne appartenant à un gouvernement qui se présente comme étant de gauche. Il ravit le MEDEF, finit d’achever la décomposition du contrat social, prépare le terrain pour la déconstruction du code du Travail. Le conseil constitutionnel  en censure quelques points? Qu’importe, deux pas en avant ont été réalisés. Mine de rien, à force de multiplier les « deux pas en avant, un pas en arrière », on avance.

Mais c’est avec sa dernière sortie sur les fonctionnaires qu’Emmanuel Macron est véritablement sorti du bois, qu’il s’est imposé comme machine à tester de François Hollande. Sur le mode « voyons ce qui se passe quand on dit que le statut des fonctionnaires n’est plus adéquat », Emmanuel Macron teste, avec toujours la même stratégie en tête.

L’autre stratégie initiée par la droite et reprise à son compte par Emmanuel Macron est celle de l’inversion du sens de l’intégration de la novlangue. Mise en place par George Bush, elle ressort aujourd’hui dans la bouche d’Emmanuel Macron lorsqu’il énonce que « Le libéralisme est de gauche« . Pur plagiat de George Orwell (1984) :

En s’engouffrant dans le chemin ouvert par Nicolas Sarkozy, Emmanuel Macron finit de dégoûter de la politique les électeurs qui s’interrogeaient sur la pertinence de leur vote. Reste le pourcentage de la population qui n’y voit que du feu ou qui croit encore à la parole des hommes politiques. Mais quel est-il ?

";s:7:"dateiso";s:15:"20150929_132423";}s:15:"20150925_114710";a:7:{s:5:"title";s:16:"A votre santé !";s:4:"link";s:35:"https://reflets.info/a-votre-sante/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32855";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 25 Sep 2015 09:47:10 +0000";s:11:"description";s:365:"Il s’en passe de bien belles au Sénat en ce moment lors de l’examen du projet de loi « santé » de Marisol Touraine. Sur le front du tabac, Bluetouff nous a déjà fait un bel exposé sur les tirages de ficelles du lobby des buralistes pour s’octroyer l’exclusivité de la vente des vapoteuses. Le Canard, dans […]";s:7:"content";s:14248:"

Signal LightIl s’en passe de bien belles au Sénat en ce moment lors de l’examen du projet de loi « santé » de Marisol Touraine. Sur le front du tabac, Bluetouff nous a déjà fait un bel exposé sur les tirages de ficelles du lobby des buralistes pour s’octroyer l’exclusivité de la vente des vapoteuses. Le Canard, dans son édition d’hier, en rajoutait une couche sur le fameux « paquet neutre », que le gouvernement avait réussi à imposer en cours de route lors des débats à l’Assemblée au mois d’avril, et que les sénateurs et sénatrices, de tous bords, y compris socialo-cocos, ont rejeté en bloc. Mais dans cette loi, il y a d’autres belles occasions d’apprécier la porosité de nos parlementaires aux stratégies d’influence des industriels. Et pour qu’un texte sur la « santé publique » trouve quelques arrangements avec les intérêts privés.

Sus à l’anorexie professionnelle!

Parlons d’abord de quelques nouveautés plutôt courageuses qui ne manqueront pas de déclencher les foudres de lobbys bien placés. (Se reporter à la « petite loi », rédigée au fur et à mesure des discussions.)

Commençons par la « lutte contre la maigreur excessive » (sic), un aspect qui n’était pas inclu dans le projet initial de la ministre. On s’attaque là à l’anorexie professionnelle, à savoir celle en vigueur dans les agences de mannequins. Introduite en commission des affaires sociales au mois de mars, la formulation première était la « prévention précoce de l’anorexie mentale » et la « lutte contre la valorisation de la minceur excessive ». Il est question d’exclure de la profession « toute personne dont l’indice de masse corporelle, établi en divisant son poids par sa taille élevée au carré, est inférieur à des niveaux définis, sur proposition de la Haute Autorité de santé, par arrêté des ministres chargés de la santé et du travail ». Et plus loin : « toute personne qui exploite une agence de mannequins ou qui s’assure, moyennant rémunération, le concours d’un mannequin, veille à ce que l’exercice du métier de mannequin et les exigences propres à celui-ci ne mettent pas en danger la santé de l’intéressé. » Et les proxénètes de la mode qui joueraient un peu trop les empêcheurs de manger risqueront un séjour à l’ombre avec menu pain sec et eau tiède:

« Le fait pour toute personne qui exploite une agence de mannequins (…) de ne pas veiller au respect de l’interdiction (citée plus haut) est puni d’un emprisonnement de six mois et d’une amende de 75 000 €. »

Les snipers de photoshop à l’amende

C’est plus loin que c’est moins drôle pour les agences de pub:

« Toute image publicitaire sur laquelle apparaît un mannequin (…) et dont la silhouette a été affinée par un logiciel de traitement d’image (sic!) doit comporter une mention qui indique que cette image a été retouchée. L’obligation prévue au premier alinéa s’impose à toute promotion, destinée au public, par voie d’imprimés et de publications périodiques. »

Ah non, merde! Ça ne marche pas pour une star du ciné ou de la politique qui aurait été « retouchée » en Une d’un grand hebdomadaire! Ouf, doivent se dire certains du côté du groupe Lagardère! L’obligation de la mention « retouché » s’applique aussi aux « messages publicitaires sur internet ou télévisés (…) émis et diffusés à partir du territoire français et reçus sur ce territoire ». Et là, on entend d’ici les râles des créatifs horrifiés: « Le fait pour tout annonceur ou promoteur de se soustraire à cette obligation est puni d’une amende de 30 000 € ». Et le tout devra « entrer en vigueur au plus tard le 1er janvier 2017 ». Les syndicats des agences de com sont déjà en train de passer leurs coups de fil à leurs copains-copines du Sénat!

On a aussi croisé une mesure salutaire pour prévenir les cancers de la peau: interdire, hors raison médicale, les salons de bronzage artificiel qui pullulent un peu partout. Là aussi, les lobbys du soleil en boite vont avoir du pain sur la planche:

« Hors usage médical, la vente, la mise à disposition à titre gratuit ou onéreux et l’utilisation d’appareils de bronzage, définis comme les appareils émettant des rayonnements ultraviolets destinés à exercer une action sur la peau à des fins esthétiques, sont interdites. »

On remarquera que le Sénat est moins regardant sur le tabac que sur la bronzette, car la chambre basse a été beaucoup plus expéditive que les députés: l’Assemblée s’était contentée d’en interdire l’usage pour les moins de 18 ans (tout en bannissant totalement la publicité pour cette pratique en vogue). Si cette disposition est retenue, elle devra s’appliquer 2 ans après le vote de la loi. Et le non-respect de l’interdiction sera « puni d’une amende de 100 000 € ». On imagine déjà les pressions du Medef auprès d’Emmanuel Macron contre cette atteinte inqualifiable à la liberté d’entreprendre…

Le code couleur nutritionnel saboté par les géants de la malbouffe

fsa-foodcolorUn autre épouvantail de ce projet de loi Touraine a tenu ses promesses: le message nutritionnel à cinq couleurs qui devait faire son apparition sur les produits alimentaires. Cela fait des années que le sujet est en débat. Le projet de loi n’était pas téméraire: aucune obligation d’étiquetage pour les industriels de la bouffe. Un règlement européen de 2011, a déjà subi les foudres des lobbys, opposés à ce qu’un diktat à la soviétique ne « stigmatise » les produits saturés en sel, sucre et graisse. L’article 5 rédigé par la ministre se contente de dire que « la déclaration nutritionnelle obligatoire (…) peut être accompagnée d’une présentation ou d’une expression complémentaire au moyen de graphiques ou de symboles ». Des mesures qui seront définies par l’Anses (l’Agence nationale de sécurité sanitaire) qui a déjà travaillé dessus en rendant un rapport en mars dernier. Entre-temps, une autre instance officielle a rendu son rapport, commandé par la ministre: celui du Haut conseil pour la santé publique, qui prend fait et cause pour « la mise en place d’un système d’information nutritionnelle synthétique s’appuyant sur une échelle de couleur à cinq niveaux », inspiré de la Food Standard Agency britannique, qui l’a mis en place depuis 2013 (de manière tout autant facultative – cf photo).

La nouveauté du Sénat, comme l’a raconté Le Canard du 23 septembre, c’est d’impliquer, pour définir ce fameux code couleur nutritionnel, un machin nommé Conseil national de l’alimentation (CNA). Or qui sont membres actifs du CNA? Des représentants d’assos de consommateurs, certes, mais surtout ceux de toutes les branches de l’industrie de la bouffe (producteurs, distributeurs, restaurateurs, etc.), bref « un cénacle aux petits soins pour l’industrie agroalimentaire » persifle Le Canard. Son dernier colloque du mois de juin avait pour thème «Communication et alimentation : les conditions de la confiance». Son président, Bernard Vallat, s’est déjà plaint auprès de la ministre, au mois de mai dernier, qu’un tel code couleur risquait de « stigmatiser les produits emblématiques de la gastronomie française ». Exactement le même discours que tient depuis des années l’ANIA, le vrai lobby des « industries alimentaires » qui a refilé aux sénateurs (selon le même papier du Canard) des textes d’amendements qui ont été repris in extenso.

L’ANIA, fin août (au lendemain de l’avis du Haut conseil), fustigeait à nouveau
« tout dispositif d’étiquetage nutritionnel simpliste reposant uniquement sur un code de couleurs ». C’est ce même lobby de la bouffe qui, au niveau européen, a bataillé ferme, en 2010, pour qu’un tel code ne voit jamais le jour dans un réglement de l’UE. L’ONG Corporate Europe Observatory, qui surveille les lobbys comme le lait sur le feu, a raconté en détail comment ce projet a été torpillé. Pas moins d’un milliard d’euros a été dépensé, en campagne d’influence, par le mastodonte du secteur, Food and Drink Europe (ex-CIAA), dont la liste des membres peut déclencher la nausée en moins de 2 secondes. Le lobby a mis en avant de soi-disantes « études » menées par un faux-nez de lui-même, l’EUFIC (centre européen d’information sur l’alimentation), organe financé, comme par hasard, par les géants Coca-Cola, McDonald’s, Nestlé, Ferrero, Danone, Unilever, Kraft – n’en jetez plus.

Pour brouiller les pistes et se présenter sous un jour neutre, les entreprises usent de ce stratagème dans tous les secteurs. L’ancien président du CNA français est maintenant à la tête du Fonds pour l’alimentation et la santé (FFAS), autre machin qui vient de matraquer son opposition à tout « étiquetage nutritionnel simplifié ». Inutile de dire qui sont ses généreux donateurs.

Zelium5une-webBref, le CNA fera donc partie des instances consultées sur cet étiquetage facultatif qui ne verra donc sans doute jamais le jour. Dans un communiqué du 10 septembre, le CNA en remet une couche sur « la nécessité que le système envisagé soit … validé par des expérimentations réalisées en conditions réelles d’achat », demande du temps pour « parfaire la représentation graphique » et réclame « un processus d’évaluation continu » avant d’envisager le pire. Tout en affirmant sans rire que « l’approche de l’alimentation par l’énergie et les nutriments est en effet très éloignée de la culture et des pratiques alimentaires des Français (non!?), et aucun élément ne permet d’affirmer à ce stade qu’un tel dispositif sera favorable ou défavorable au statut nutritionnel de la population française » (si!!). Pourtant, en cherchant bien, on trouve, en 2006, un rapport très complet sur la question des symboles nutritionnels, avec plein d’exemples de codes couleurs très précis et une foule d’études qui montrent l’utilité de la démarche.

En 2013, lors d’un autre de ses colloques, intitulé « Ré-enchanter l’alimentation » (que c’est beau), le CNA remerciait chaleureusement le groupe Ferrero pour ses bonnes œuvres. Allez, santé! C’est un ordre!

A lire le dernier numéro de Zélium consacré à l' »accro-alimentaire » – avec notamment un papier sur la Semaine du goût (du 12 au 18 octobre), manif faussement collégiale téléguidée par les mêmes lobbys de la bouffe et créé il y a plus de 20 ans par le Cedus, le conclave des sucriers.

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Fleur PellerinÇa y est ! Enfin une femme politique qui a compris les implications de la mise en place des fameuses « boites noires » ! Voici ce que déclare Fleur Pellerin au journal 20 minutes :

Le problème de fond, c’est cette tendance à un retour à l’ordre moral. C’est contre cela que je souhaite lutter, car c’est contraire aux principes démocratiques, c’est contraire à toutes les grandes conquêtes qui ont émaillé les siècles pour obtenir les libertés dont nous jouissons dans une société démocratique. Cette façon insidieuse de vouloir limiter les libertés qui figurent dans notre droit depuis des dizaines années, et parfois plus d’un siècle, c’est pour moi quelque chose d’extrêmement inquiétant.

Oh, wait… On a lu trop vite. Il s’agit de la liberté de création. Rien à voir avec la mise sur écoute de la population française qui elle, n’est en rien une « façon insidieuse de vouloir limiter les libertés qui figurent dans notre droit« .

Circulez !

";s:7:"dateiso";s:15:"20150921_132323";}s:15:"20150918_131547";a:7:{s:5:"title";s:47:"Alerte : les rouges ont pris le pouvoir partout";s:4:"link";s:67:"https://reflets.info/alerte-les-rouges-ont-pris-le-pouvoir-partout/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32847";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 18 Sep 2015 11:15:47 +0000";s:11:"description";s:394:"Voilà une chronique qui ne devrait pas passer inaperçue. Dans Le Monde daté du 10 septembre, Arnaud Leparmentier publie « Chiffons rouges » sociaux. D’inspiration ultra-libérale, ce texte appelle à une libéralisation forte du marché du travail, laissant tout le loisir aux entreprises de licencier sans risquer de soucis avec les tribunaux, dans l’espoir que le marché […]";s:7:"content";s:6428:"

unpourcentfoisdeuxVoilà une chronique qui ne devrait pas passer inaperçue. Dans Le Monde daté du 10 septembre, Arnaud Leparmentier publie « Chiffons rouges » sociaux. D’inspiration ultra-libérale, ce texte appelle à une libéralisation forte du marché du travail, laissant tout le loisir aux entreprises de licencier sans risquer de soucis avec les tribunaux, dans l’espoir que le marché du travail redevienne fluide. Sur le mode « on perd son travail, mais on en retrouve un aussitôt ». En route donc pour une profonde modification du code du travail, si ces socialo-communistes qui nous gouvernent veulent bien, enfin, prendre les décisions qui s’imposent. Il faut « passer en force. Courageusement ». Les exemples, selon Arnaud Leparmentier, ne manquent pas de décideurs ayant suivi cette voie avec un résultat, toujours selon Arnaud Leparmentier, extrêmement positif. Son ainsi cités Gerhard Schröder, Peter Hartz, Matteo Renzi, Mariano Rajoy.

Le journaliste éco du Monde énonce ensuite les « chiffons rouges » français auxquels il faudrait s’attaquer d’urgence. En vrac, un smic trop élevé, des salaires qui progressent trop, des prud’hommes lents et imprévisibles, une Cour de cassation « rouge », une formation professionnelle gaspillée, des indemnités chômage trop longues.

C’est une évidence, avec un smic à un peu plus de 1000 euros, des indemnités de chômage qui s’étalent sur près de deux ans, tous ces profiteurs plombent l’économie de la France. On ne parle même pas (tiens, pourquoi ?) des remboursements de sécurité sociale qui permettent aux assistés de végéter dans leur position de profiteurs ? Si les soins médicaux étaient à leurs frais, il est certain que :

Captain Obvious…

D’autres pistes, peut-être ?

Curieusement, Arnaud Leparmentier n’évoque pas les pistes de réflexion des économistes atterrés (encore des « rouges », sans doute). Et c’est dommage. Car leur « Nouveau Manifeste » (Edition les liens qui libèrent, 10 euros) regorge de pistes de réflexions et d’analyse de notre société.

« Notre rôle d’économistes critiques est de montrer que la société peut refuser de se laisser imposer les lois supposées du marché et choisir de définir elle-même les conditions de son bien-être. Le défi écologique peut nous mener vers une société plus sobre, plus égalitaire au lieu de renforcer les inégalités de niveaux de vie. La retraite peut être gérée socialement plutôt que confiée à des fonds de pension. La fiscalité peut réduire les inégalités de revenus ou de patrimoines, et non les conforter ou les accroître. […] L’entreprise peut être conçue comme une institution collective plutôt que réduite à la propriété du chef d’entreprise ou des actionnaires. Nous pensons que la société a le pouvoir de délibérer et de choisir démocratiquement. Notre deuxième conviction est que la démocratie est inséparable de l’égalité. Le marché est le royaume des inégalités. La firme actionnariale fait primer le principe « une action, une voix ». La démocratie repose, à l’inverse, sur un principe d’égalité, où chacun compte pour un. »

En continuant de demander toujours plus pour les entreprises, Arnaud Leparmentier creuse un sillon ultra-libéral dangereux, pour son propre camp.

Passons sur le fait qu’avoir des idées affirmées ultra-libérale en 2015 revient à peu près à avoir les convictions politiques et géopolitiques de George Bush en 2015. Ce qui est plus grave est que la situation sociale mondiale est telle que le jour où les masses de « profiteurs rouges » auront vu comment vivent les 1%, ils descendront dans la rue pour leur couper la tête comme en 1789. Mêmes causes, mêmes effets. C’est probablement parce que les smicards n’ont pas d’idée précise de la manière dont vivent les 1% qui les gouvernent qu’ils n’ont pas encore pris les armes.

Pragmatiques, les économistes atterrés soulignent que le système social français et son système public de formation est bénéfique pour les entreprises. « bénéficiant de travailleurs formés et en bonne santé, d’infrastructures publiques de qualité , les entreprises profitent largement de l’action publique ». Et de donner quelques pistes sur ce point : « Les libéraux insistent pour que la dépense publique soit évaluée. Nous y sommes favorables : les aides aux entreprises sont aujourd’hui colossales et l’efficacité de certaines (le crédit d’impôt pour les dépenses de recherche, les exonérations généralisées sur les bas salaires) est clairement sujette à caution. Il faut un audit des aides aux entreprises pour vérifier leur efficacité ».

Le chapitre sur la dette publique est également intéressant. Là où les libéraux nous prédisent le pire et annoncent une dette de 29.000 euros par personne en France, les économistes atterrés rappellent que l’endettement public est moindre que celui du secteur privé. En outre, la dette servie comme épouvantail par les libéraux est un chiffre brut qui ne prend pas en compte les actifs réels de l’Etat. Avec eux, le solde était positif de 326 milliards d’euros fin 2012.

A l’heure où les pays européens reviennent sur la libre circulation des personnes, les économistes atterrés proposent de revenir sur la libre circulation des capitaux. Une idée qui plairait sans aucun doute à Arnaud Leparmentier.

 

 

";s:7:"dateiso";s:15:"20150918_131547";}s:15:"20150915_155932";a:7:{s:5:"title";s:83:"Canal + (rien ne va) : déprogrammation d’un documentaire sur Hollande et Sarkozy";s:4:"link";s:95:"https://reflets.info/canal-rien-ne-va-deprogrammation-dun-documentaire-sur-hollande-et-sarkozy/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32828";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 15 Sep 2015 13:59:32 +0000";s:11:"description";s:389:"Un documentaire traitant de la guerre entre Sarkozy et Hollande, devant être diffusé le 28 septembre sur « Canal + (rien ne va) », a été déprogrammé. Sans raison, sans reprogrammation. La réaction d’un responsable de la société de production du doc : La brève dans son intégralité, sur le site de France Info, précise que « depuis […]";s:7:"content";s:1407:"

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Un documentaire traitant de la guerre entre Sarkozy et Hollande, devant être diffusé le 28 septembre sur « Canal + (rien ne va) », a été déprogrammé. Sans raison, sans reprogrammation.

La réaction d’un responsable de la société de production du doc :

La brève dans son intégralité, sur le site de France Info, précise que « depuis l’arrivée de Vincent Bolloré à la tête de la chaîne cryptée, un documentaire consacré au Crédit Mutuel a déjà été déprogrammé. Selon le service de presse de Canal+, le reportage sur la guerre Hollande-Sarkozy n’était pas programmé officiellement. Aucun responsable de la chaîne ne souhaite s’exprimer sur le sujet.« 

";s:7:"dateiso";s:15:"20150915_155932";}s:15:"20150914_184521";a:7:{s:5:"title";s:87:"#Climat : saurez-vous résoudre l’énigme de la #NASA des graphiques de #Reykjavik ?";s:4:"link";s:96:"https://reflets.info/climat-saurez-vous-resoudre-lenigme-de-la-nasa-des-graphiques-de-reykjavik/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32833";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 14 Sep 2015 16:45:21 +0000";s:11:"description";s:371:"C’est une énigme Internet intéressante, qui mérite que l’on se penche dessus. Cette énigme se situe au niveau des graphiques du GISS (Goddard Institute for Space Studies) de la NASA à propos de la station météo de Reykjavik, en Islande. Figurez-vous que le graphique donnant les variations de températures de cette station météo débute en […]";s:7:"content";s:8173:"

C’est une énigme Internet intéressante, qui mérite que l’on se penche dessus. Cette énigme se situe au niveau des graphiques du GISS (Goddard Institute for Space Studies) de la NASA à propos de la station météo de Reykjavik, en Islande. Figurez-vous que le graphique donnant les variations de températures de cette station météo débute en 1942 et donne ça :

station-Reykjavik-donnees-manquantesCe graphique peut être consulté ici : http://data.giss.nasa.gov/cgi-bin/gistemp/show_station.cgi?id=620040300000&dt=1&ds=14

Rien de bien excitant, si ce n’est qu’on voit que certaines années sont manquantes, et que la moyenne des températures fluctue, mais se met à fortement croître au milieu des années 80 pour monter à des sommets après 2000. Normal, ça chauffe, dit-on à la NASA.

Mais un problème survient si l’on s’amuse à changer l’identifiant de fichier pour aller taper dans d’autres données existantes sur le site de la NASA, mais toujours donnant les relevés de température de Reykjavik. Par exemple, il est possible de voir le premier fichier de données (ID=1), antérieure à celui publié ci-dessus ID= 14). Allons-y :

http://data.giss.nasa.gov/cgi-bin/gistemp/show_station.cgi?id=620040300000&dt=1&ds=1

Ce fichier de données pour la station de Reykjavik mis en graphique est surprenant :

stationReykjavik-donneescompletesOups ! Les données manquantes étaient les années 1940 et 41. Et puis l’année de départ n’est plus 1942, mais 1901. Etrange. Surtout que l’on remarque que d’un seul coup, l’interprétation du graphique n’est plus la même : vers 1928 il y avait une moyenne de températures comparables à la fin des années 90, et puis les deux années très hautes ont disparu dans le graphique ID=14, particulièrement 1941. Puisue le graphique ne démarre qu’en 42. Mais elles sont aussi importantes, ces températures, que celles de 2003, et sont consécutives ! 6,29°c pour 1941 et 6,32°c pour 2003. Serait-ce une erreur ? Tapons un id=2 pour aller se connecter à un nouveau fichier de données :

http://data.giss.nasa.gov/cgi-bin/gistemp/show_station.cgi?id=620040300000&dt=1&ds=2

C’est à peu près pareil, mais c’est toujours un cauchemar pour les ingénieurs de la NASA qui cherchent un graphique qui démontre l’augmentation de la température liée à l’activité industrielle et les rejets de CO2 en hausse :

station

Il n’y a rien en ID 3 à 11, puis une nouvelle tentative en ID 12 donne :

http://data.giss.nasa.gov/cgi-bin/gistemp/show_station.cgi?id=620040300000&dt=1&ds=12

stationID12Ca y’est, même si le graphique débute toujours en 1901, il commence à manquer des données gênantes. Et bizarrement ce set de données ne donne plus les années 40 et 41 à plus de 6°.

L’ID 13 ne change pas grand chose mais rapproche du graphique final :

http://data.giss.nasa.gov/cgi-bin/gistemp/show_station.cgi?id=620040300000&dt=1&ds=13

stationID13Et pour le plaisir, remettons le dernier graphique :

station-Reykjavik-donnees-manquantesEt voilà le travail.

Si aujourd’hui, vous recherchez la station de Reykjavik pour connaître l’évolution de ses températures, sur cette page http://data.giss.nasa.gov/cgi-bin/gistemp/find_station.cgi?dt=1&ds=14&name=Reykjavik vous aurez ça, et uniquement ça :

recheche-Reykjavik

Cette station n’a donc commencé ses relevés, selon la NASA, qu’en 1942, et en plus, ils ont des années à blanc. Ces Islandais ne sont pas très bons, semble-t-il. Pourtant, l’histoire de l’Islande nous apprend, dans un ouvrage intitulé Climate of Iceland, que les relevés continus ont débuté au XIXème siècle.

station-islande1Peut-être, la station météo de Reykjavik n’est alors pas montée ? C’est vrai, elle ne se monte qu’un peu plus trad. Mais pas en 1942. Non, en 1901 :

station-islande-217 stations en 1901 en Islande, quand même.

La NASA ne rend pas justice au travail des Islandais, c’est un fait.

Mais l’énigme des différentes versions de jeux de données et la conservation seule d’un jeu de données ne débutant qu’en 1942, avec une station météo référencée comme telle sur le site du GISS laisse songeur. Une énigme. Si les lecteurs de Reflets ont une idée…

";s:7:"dateiso";s:15:"20150914_184521";}s:15:"20150914_140800";a:7:{s:5:"title";s:53:"Al Gore, climat et business carbone, you rock ! (fin)";s:4:"link";s:65:"https://reflets.info/al-gore-climat-et-business-carbone-you-rock/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32782";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 14 Sep 2015 12:08:00 +0000";s:11:"description";s:403:"Une fois que l’on connaît le parcours d’Al Gore, son influence centrale sur l’acceptation du concept de réchauffement anthropique, ses liens avérés avec la sphère financière la plus scélérate de la planète, il est temps de détailler son business. Un business qui n’a pas toujours bien marché, mais devient florissant avec l’abrutissement des masses par […]";s:7:"content";s:23483:"

gore-climategate

Une fois que l’on connaît le parcours d’Al Gore, son influence centrale sur l’acceptation du concept de réchauffement anthropique, ses liens avérés avec la sphère financière la plus scélérate de la planète, il est temps de détailler son business. Un business qui n’a pas toujours bien marché, mais devient florissant avec l’abrutissement des masses par une propagande politique mondiale unique dans l’histoire.

De mémoire, tu n’auras pas

Le business-plan pour créer une « économie décarbonée » est basé sur des amalgames et des raccourcis simples mais qui permettent d’engager une somme d’acteurs considérables. Le fruit de cette campagne de comm’ planétaire, pour un homme d’affaires avisé comme Al Gore, est de devenir l’un des acteurs financiers centraux dans la nouvelle économie en cours de création. Puisqu’il s’agit bien de cela : l’opération « Changement climatique anthropique » mène à un basculement économique, politique global, au profit de ceux qui ont engagé l’opération, et la pilotent. Aidés de la toute puissante ONU, pour les crédits carbone, comme nous le verrons plus loin…

Il y a bien entendu des accrocs dans cette opération, et comme dans tout business, des tentatives ratées pour prendre des parts de marchés un peu n’importe comment. Le coup des agro-carburants pour sauver la planète des rejets de CO2 des véhicules au pétrole, en est un. A l’époque, en 2007, les médias n’ont cesse de faire la promotion de ce nouveau moyen pour être « éco-responsable » : il suffit de faire pousser des plantes oléagineuses ou à sucre pour en faire des carburants permettant de « couper » les carburants fossiles. Ainsi, les véhicules rejettent moins de CO2, et il est moins nécessaire de tirer et exploiter du pétrole. Idée géniale.

En fait, non : les agro-carburants détruisent les cultures vivrières, forcent à détruire des forêts, particulièrement au Brésil, et le pire, c’est qu’ils coûtent plus en CO2 qu’ils n’en font économiser pour les produire. Comment des gens payés forts chers pour calculer années après années les degrés à venir en fonction de paramètres délirants d’une planète entière (2°C, 3°C, 4-5°C ?) n’ont-ils jamais pu comprendre par avance que les agro-carburants créaient l’inverse de ce qu’ils étaient censés faire ? Mystère…

Le calcul du coût CO2 est devenu le seul repère sur la pollution depuis cette époque. Les Nobel de la paix GIEC et Gore (GG) sont au cœur du discours :  le CO2 représente les 4 cavaliers de l’apocalypse, et c’est lui qui doit concentrer toute l’attention écologique planétaire. En 2009, à la suite du Grenelle de l’environnement, vous pouviez acheter des véhicules diesel « Eco2 ». Un véhicule écologique diesel ? Oui, absolument : il rejette moins de CO2 que les véhicules essence, donc c’était écolo. L’Etat offrait même des primes, c’est dire…

Mais comme pour les agro-carburants, le diesel avec peu de CO2 n’est plus à l’honneur, il est même pointé du doigt. Logique, puisque les particules fines qu’il dégage (à l’inverse de l’essence qui n’en dégage pas, mais dégage plus de CO2 que le diesel) commencent à poser légèrement problème lors des pics de pollution dans l’Hexagone. Donc maintenant, c’est le véhicule électrique qui est à l’honneur en France : il va permettre de conserver l’industrie nucléaire et éviter d’opérer un basculement massif vers les énergies renouvelables. Malin.

Mais qui s’en soucie, s’en souvient et surtout, se préoccupe des réalités écologiques planétaires ? La mémoire de poisson rouge des masses sur-informées devant leur poste de télé ou sur twitter permet de remettre à jour la compréhension des sujets environnementaux, basés sur le réchauffement global par l’homme, en quasi temps réel. La mémoire de l’histoire ne sert à rien, c’est bien connu. Dans la même TL twitter, deux articles sur le carbone et les océans étaient twittés, à un jour d’intervale :

 

L’océan Antarctique, plus grand puits de carbone de la planète, a recommencé à absorber davantage de CO2 http://t.co/SBGD3kRgpH

— Audrey Garric (@audreygarric) 11 Septembre 2015

L’océan reconnu coupable de libérer du #carbone http://t.co/mcUcjGNCTX #réchauffementclimatique #banquise pic.twitter.com/Ln2HRgrQDf — Futura-Sciences (@futurasciences) 10 Septembre 2015

C’est un sujet formidable pour les scientifiques les échanges de CO2, puisque tellement difficile et complexe à apréhender, avec des données excessivement ardues à récupérer, d’une fiabilité incertaine, qu’on peut à près tout lui faire dire. Quant aux masses, qu’elles se débrouillent, tout ce qu’on lui demande c’est de répéter le même mantra : il faut sauver la planète, c’est nous qui allons la tuer en rejetant trop de CO2. De toute manière, même si les deux informations sont vraies, ou sont fausses, ou les deux, dans le cas d’espèce des océans, ça n’a aucune importance : l’intérêt réside dans une unique préoccupation, celle de parler du problème (écologique) du carbone, au public.

Le carbone, c’est la vie, et ça se marchande

Cette étude des émissions carbone, de leur calcul, des techniques, technologies pour diminuer leur rejet est une inépuisable source de revenus pour un nombre incroyable de professionnels. Au point que les crédits carbone, officiels et validés par l’ONU, ou non-officiels (mais autorisés) ont été inventés, à la suite des fameuses Bourse d’échange carbone. Avec ces nouveaux produits financiers, nous ne sommes plus dans la simple création de revenus ou d’emplois autour de la protection de l’environnement par la lutte contre les émissions carbone, mais dans un système financier à l’échelle d’une planète. Qui sont les acteurs principaux de ce nouveau business ? Les hedge funds. Ces nouveaux produits financiers ont été créés sur mesure pour eux par Goldman Sachs, premier investisseur de la première bourse carbone, aux Etats-Unis en 2003, et dont l’un des dirigeants est Blood, l’associé N° 2 de GIM… le hedge fund d’Al Gore (voir épisode précédent :  https://reflets.info/al-gore-le-nobel-menteur-sauveur-de-planete-et-milliardaire-du-carbone-2/) Les crédits carbone servent à monnayer les activités des industries en fonction de leur capacité à émettre moins de gaz carbonique. Explications par une entreprise spécialiste du domaine, Climat Mundi :

« Les crédits carbone   Les crédits carbone sont des unités qui sont attribuées au porteur de projet qui réduit les émissions de gaz à effet de serre, et que le porteur de projet peut ensuite commercialiser pour financer son projet. Un crédit carbone représente une réduction de CO2 d’une tonne.   Par exemple, une usine hydroélectrique évite l’émission de 30.000 t eqCO2 par an (parce qu’elle évite de brûler du charbon dans une centrale thermique pour fabriquer la même quantité de courant électrique). Le porteur de projet (souvent l’exploitatnt de l’usine) se voit attribuer 30.000 crédits carbone représentant chacun 1 tonne d’eqCO2 évitée. Il vend ses crédits carbone à quelqu’un qui lui achète, comme par exemple Climat Mundi. Le revenu correspondant lui permet de rendre viable son installation. »

  Formidable,  non ? Le hedge fund donne plein d’argent à un industriel « respectueux de l’environnement ». Et comment tout ça est-il vérifié, réglementé ? De la manière suivante :  

« Qui attribue les crédits carbone et comment (cas des CER) ? Le cas le plus connu est celui des projets certifiés dans le cadre du Protocole de Kyoto, qui sont appelés « mécanismes de développement propre » (projets MDP / CDM en anglais, comme « clean development mechanism »), et qui délivrent un certain type de crédits carbone appelés CER (certified emission reduction). Les crédits carbone de type CER sont attribués par les Nations unies (plus précisément par le … »bureau exécutif du mécanisme de développement propre de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques »… ouf), suite à un mécanisme très précis :

  Suivent les règles, protocoles pour faire accepter le dossier, et à la fin :  

Sur la base du rapport de vérification, l’ONU attribue les crédits carbone au porteur de projet. Concrètement parlant, elle lui crédite un « compte carbone », identique à un compte bancaire, mais contenant non pas des euros ou des dollars, mais des crédits carbone.   6. Une fois en possession de ses crédits carbone, le porteur de projet peut les commercialiser et s’assurer un revenu qui lui permet de financer son projet.   Les CER sont les seuls crédits carbone utilisables par les acteurs ayant des obligations réglementaires relatives aux émissions de gaz à effet de serre (pays développés signataires du protocole de Kyoto ou industriels soumis au système européen d’échange de permis d’émission).

  Résumons : un projet, une validation onusienne avec des CER, puis la vente des CER à un hedge fund qui paye en espèces sonnantes et trébuchantes et joue avec sur les bourses carbone mondiales, en se les faisant acheter par des gros pollueurs, qui compensent. Simple, efficace, pratique.   Et si vous n’êtes pas un pays dans la liste des pays signataires des accords sur le climat ? Pas grave, on a d’autres produits financiers à vous refiler. Pas tamponnés par l’ONU, mais légaux. Bien entendu…  

Qui attribue les crédits carbone et comment (cas des VER) ?   Les VER (verified emission reductions) sont des crédits carbone « non officiels », c’est à dire non attribués par les Nations unies. Ils correspondent à des réductions d’émissions qui n’ont pas suivi la totalité de la procédure des Nations unies.   Par exemple, un projet répondant aux critères techniques de l’ONU (mesurabilité, additionalité, existence d’un plan de suivi,…) mais situé dans un pays n’ayant pas ratifié le protocole de Kyoto (la Turquie par exemple), ne se verra pas attribuer de crédits carbone par l’ONU sous forme de CER. Il pourra cependant suivre la même procédure technique et se voir attribuer des VER. Un porteur de projet peut aussi juger que le process onusien est trop long et préférer commercialiser ses crédits sur la marché volontaire: les crédits seront alors achetés par des acteurs qui n’ont pas d’obligation, mais achètent des crédits carbone pour leur politique de responsabilité sociale et environnementale.

  Génial ! Donc ces produits financiers basés sur la réduction des émissions carbone peuvent se négocier sans contrôle particulier, et ça c’est bon pour Al Gore et GIM ! En plus ils ont un V comme « verified ». Tout va bien…  

Il existe de nombreux standards utilisés sur le marché volontaire, les plus connus et utilisés étant le VSC (Verified Carbon Standard) et le Gold Standard. Dans ce cas les réductions d’émissions sont vérifiées par des organismes agréés par l’organisation portant le standard, en général les mêmes que ceux agréés par l’UNFCCC.   Par ailleurs, l’ONU ne reconnait que les réductions d’émission générées par un projet après sa date d’enregistrement. Or, les procédures administratives de l’ONU sont lourdes, et il peut arriver qu’un projet commence à fonctionner (et donc à générer des réductions d’émissions) avant son enregistrement. Dans ce cas, les réductions d’émissions générées avant  l’enregistrement ne donneront pas lieu à l’émission de CER, mais pourront donner lieu à l’émission de VER, selon le VCS. On parle dans ce cas de VER-pré CDM

   Oui, comme d’habitude ça devient vite complexe, avec plein de ramifications, d’exceptions, de sous-règles. Mais tout ça permet de faire tourner un paquet d’argent, au plus grand profit des entreprises spécialisées. Les mauvais esprits diront qu’il y aurait même des escroqueries à l’échelle de pays comme la France, des calculs au doigt mouillé, mais tout ça n’est que mensonges relayés par les lobbyistes du pétrole, qui comme chacun le sait, sont vent debout contre la réduction des émissions de carbone… tout en finançant les bourses carbone, telles BP avec l’ECX (Europe). Bien entendu…

ECX-membres

 

 Un monde décarboné… taillé pour les 1%

Le prophète en chef de l’apocalypse climatique par les rejets de CO2 s’est fait attraper par de méchants journalistes américains : notre grand défenseur de l’environnement, qui appelait chacun à faire un effort pour décarboner individuellement son mode de vie, possédait en effet une villa de 20 pièces avec piscine consommant 20 fois la consommation moyenne d’un foyer Américain — qui est de plus de 10 000 Watts-heure, la plus importante au monde. La villa de Gore : 221 000 Watts-heure par an. Pas mal !

In 2007, the Tennessee Center for Policy Research, using a public records request, published Gore’s Nashville home utility bill, showing it used almost 221,000 kilowatt-hours in 2006 — 20 times the national average household consumption. Gore’s people dismissed the revelation. (in http://www.bloomberg.com/news/articles/2013-05-06/gore-is-romney-rich-with-200-million-after-bush-defeat)

La réponse d’Al ne s’est pas faite attendre : il paye sa surconso en crédits carbone… à sa propre boite. Alors, quelque chose à redire ? Notre ami Al est un contributeur exemplaire à la cause climatique. Une précision intéressante sur cette nouvelle vague mondiale écologiste, qui en fin de compte permet aux 1% de verdir à moindre frais leurs dévorante activité énergétique… La liste des investissements d’Al Gore et son froudroyant enrichissement personnel à hauteur de 200 millions de $ est longue comme une cheminée de centrale au charbon : de la bourse CCX, aux panneaux solaires (abandonnés quand ça ne marchait pas assez bien), à sa chaîne de TV Current TV qu’il revend à Al Jazeera, détenue par une compagnie pétrolière Qatari (si, si), du hedge fund éthique, on ne sait plus où donner de la tête.

Fourteen years later, he made an estimated $100 million in a single month. In January, the Current TV network, which he helped to start in 2004, was sold to Qatari-owned Al Jazeera Satellite Network for about $500 million. After debt, he grossed an estimated $70 million for his 20 percent stake, according to people familiar with the transaction.

Al Gore a longuement travaillé au corps la « sensibilité écologique carbo-centré » américaine puis planétaire, et est arrivé à ses fins. Les GG Nobel de la paix  sont désormais tranquilles, l’opération carbone est en cours.

In 2006 Al Gore established his own global-warming non-profit group, the Alliance for Climate Protection, a 501(3)(c) charitable organization. The group favors more stringent environmental policy regulations on the private sector and especially wants cap-and-trade legislation so that companies will be forced to lower their greenhouse gas emissions and buy carbon credits. The alliance CEO is Cathy Zoi, a former environmental advisor to President Bill Clinton. Gore is chairman of the board, which also includes environmental activist Theodore Roosevelt IV, Clinton EPA Director Carol Browner, the President George H.W. Bush’s National Security Advisor Brent Scowcroft and Reagan-era EPA Director Lee Thomas. Gore has reportedly given the alliance $250,000 and has donated his share of the profits from An Inconvenient Truth to the group.

A moins que …

Malgré la propagande, des scientifiques bossent encore…

Le bon président français, François Hollande a une grande sensibilité écologique, et il le fait savoir en organisant la COP21 qui devrait permettre de « sauver la planète »… ou pas. Dans le même temps, ce sacré farceur de pépère travaille pour que le carbone soit lucratif pour la France. Ce qui ne mange pas de pain puisque ce pays, le plus nucléarisé au monde, est très peu émetteur de CO2 (à peine 0,8% de l’ensemble des pays de la planète).  

COP 21 : Hollande soutient l’instauration d’un prix carbone et la taxe sur les transactions financières http://t.co/yL83skRKjY — Actu Environnement (@Actuenviro) 10 Septembre 2015

  Ce matin a débuté sur France Culture « La semaine sur le climat ». Le premier intervenant sur ce thème a été Jean-François Berger, membre du conseil scientifique de l’Inrap, qui enseigne la géoarchéologie et l’archéogéographie dans les universités de Paris I, de Nice-Sophia Antipolis et d’Avignon, et spécialiste de l’archéologie et l’environnement.   Où l’on apprend que l’étude des climats anciens (de -7000 ans  – à -3000 ans dans son cas) s’est modifiée en peu de temps, et que la conviction scientifique d’un climat linéaire au néolithique s’avère fausse. De grands changements climatiques ont eu lieu à ces époques, avec des effets sur plusieurs siècles, et ce avec une fréquence assez régulière. La déglaciation de -6200 dont parle le chercheur est un événement très intéressant pour comprendre les changements climatiques qui surviennent sur la planète depuis longtemps. C’est passionnant, pour ceux qui ont envie de mieux comprendre le climat. Mais plus complexe que les explications d’Al Gore…     Pour la période précise de l’optimum médiéval, qui a créé la première controverse sur la chaleur actuelle et antérieure, une base de données de centaines d’études scientifiques existe. La synthèse pour chaque étude de l’optimum médiéval est à lire. C’est un état de la science. Toutes ces études indiquent que durant la période en question, de 900 à 1400, la température moyenne de ces régions était supérieure ou équivalente à aujourd’hui. Les exemples pour l’Europe sont intéressants… »   Mais attendez, Al Gore, est pourtant récompensé pour son travail, relié à celui du GIEC, et ses affirmations sur les périodes de changements climatiques ne correspondraient pas à la réalité scientifique ? »     Bizarre. Surement des mauvaises langues complotistes. Puisque commencer à mettre en doute Gore, le GIEC, c’est faire le jeu des multinationales, et c’est empêcher l’écologie de pouvoir enfin se déployer sur la planète.   Allez, heureusement, il y a la COP21 et les bourses carbone : on la sauvera, la planète !

Al Gore, le Nobel menteur, sauveur de planète et milliardaire du carbone (2)

Si tu #likes la #planète, la #COP21 et que tu es contre le #CO2 : dis merci à Al #Gore (1)

 

";s:7:"dateiso";s:15:"20150914_140800";}s:15:"20150914_124304";a:7:{s:5:"title";s:45:"Le holdup des buralistes sur la loi de santé";s:4:"link";s:66:"https://reflets.info/le-holdup-des-buralistes-sur-la-loi-de-sante/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32791";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 14 Sep 2015 10:43:04 +0000";s:11:"description";s:422:"L’affaire des amendements identiques déposés par 13 sénateurs (12 PS pour l’un et un sénateur républicain d’autre part) visant à modifier le code des impôts pour attribuer aux buralistes l’exclusivité de la commercialisation des cigarettes électroniques et de leurs consommables commence à faire couler pas mal de pixels. Jean-Yves Nau, journaliste spécialiste des questions de […]";s:7:"content";s:11539:"

les_buralistes2

L’affaire des amendements identiques déposés par 13 sénateurs (12 PS pour l’un et un sénateur républicain d’autre part) visant à modifier le code des impôts pour attribuer aux buralistes l’exclusivité de la commercialisation des cigarettes électroniques et de leurs consommables commence à faire couler pas mal de pixels. Jean-Yves Nau, journaliste spécialiste des questions de santé, rappelle sur son blog les faits de manière chronologique :

Le 9 septembre 2015, le sénateur François Commeinhes (Les Républicains, Hérault) déposait l’amendement n°448 . Gynécologue de profession et PDG de la polyclinique Sainte-Thérèse située, il est le maire « Les Républicains » de la Ville de Sète depuis mars 2001 et sénateur depuis 2014.

Le 10 septembre 2015, douze sénateurs PS ont déposé l’amendement n°616 . Parmi eux deux médecins et Mme Dominique Gillot, ancienne secrétaire d’Etat à la Santé (gouvernement Jospin). Il s’agit de :

Yves Daudigny (Aisne), Delphine Bataille (Nord), Dr Bernard Cazeau(Dordogne), Anne Emery-Dumas (Nièvre), Dr Catherine Génisson (Pas-de-Calais), Dominique Gillot (Val-d’Oise) ancienne secrétaire d’Etat à la Santé,Christian Manable (Somme), Jean-Pierre Masseret (Moselle),  Franck Montaugé(Gers), Patricia Schillinger (Haut-Rhin), Yannick Vaugrenard (Loire-Atlantique) etEvelyne Yonnet (Seine-Saint-Denis).

Et comme à chaque problème le législateur a une solution fiscale faute d’apporter des solutions de bon sens, tout le monde devrait s’accorder sur le fait de surfiscaliser les produits de la vape, histoire d’être bien sûr que le fumeur reste fumeur.

Pris en flag

Il apparait évident que ce ne sont pas les sénateurs qui ont rédigé ces amendements identiques à la virgule près chacun dans leur coin. L’ombre de la confédération des buralistes plane sur cet amendement comme sur d’autres. Jean-Yves Nau souligne d’ailleurs que sur le blog Le Monde du Tabac, la confédération ne s’en cache même pas :

« D’autres amendements ont été déposés. Et d’inspiration nettement « buralistes », suite aux contacts entre ceux-ci et un certain nombre de parlementaires. Notamment lors de leur récent mouvement de protestation »

confédération buralistes

Et ils n’ont pas à s’en cacher car aussi choquant que ceci puisse paraître de découvrir 13 sénateurs béni-oui-oui relayer les pires absurdités qui lui sont soufflées par un lobby lui même à la solde de l’industrie du tabac à propos d’une loi de santé antitabac, cette pratique est dramatiquement courante et n’a pas de caractère illégal en soi.

Qu’est-ce que ceci nous enseigne ?

La stratégie de l’industrie du tabac se dessine depuis belle lurette, c’est elle qui est aux commandes au niveau européen pour assimiler la vape à des produits du tabac dans la directive sur les produits du tabac. Et c’est encore elle qui est aux manettes en téléguidant son réseau de buralistes qui montre un visage plus « humain » aux yeux de parlementaires français que ses propres lobbyistes.

En relayant ces amendements qu’ils n’ont pas rédigé, qui ne sont pas le produit d’une réflexion allant dans le sens de la loi (… on parle quand même d’une loi de santé dont l’objet est la réduction des risques tabagiques), ces sénateurs cèdent à un réflexe électoraliste au détriment de la santé de millions de français. On peut retourner le problème dans tous les sens, s’il n’est pas illégal de soutenir des amendements rédigés par le lobby du tabac, dans une loi de santé, c’est moralement abject.

Oui ces sénateurs escomptent bien tirer profit du large réseau des buralistes en rappelant à la veille d’un scrutin régional qu’ils auront défendu les amendements de la corporation. Un large réseau ultra local a un poids électoral important, les sénateurs le savent bien.

Quand une corporation et des parlementaires s’accordent sur des amendements qui vont contre le sens de la loi, on peut de manière légitime se poser des questions sur les motivations des uns et des autres.

Nous l’avions déjà expliqué ici en vous détaillant l’oeuvre de Michèle Delaunay sur le Projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) qui avait déjà sérieusement commencé à brosser les buralistes dans le sens du poil. Il était comme nous l’expliquions alors dramatiquement prévisible que l’on retrouve ces « idées », ces « convictions » dans le projet de loi de santé et portées par d’autres parlementaires. Michèle Delaunay a négocié en sous-main la contre partie au paquet neutre contre lequel les buralistes sont vent debout, et cette contrepartie, c’est l’exclusivité de la commercialisation des produits de la vape.

Une absurdité technique

L’absurdité de la tentative de holdup de l’industrie du tabac sur la vape inscrite dans une loi de santé est doublée d’une absurdité technique. Les buralistes commercialisent ce que leurs fournisseurs leur donnent à vendre, c’est à dire des dispositifs dont certains contiennent du tabac (inefficaces pour arrêter de fumer), ou des dispositif de type « cigalike », sans autonomie, avec des systèmes de recharges propriétaires et eux aussi parfaitement inefficaces. Ils sont notoirement dotés d’une autonomie ridicule, d’une puissance insuffisante… exactement ce qui vous conduira à cumuler cigarette électronique et cigarette traditionnelle. Tout bénef pour Big Tobacco.

La "vapoteuse" d'Imperial Tobacco

La « vapoteuse » d’Imperial Tobacco

A contrario, ce qui se vend le plus aujourd’hui en boutiques spécialisées, ce sont des dispositif très efficaces, dotés de nombreuses sécurités comme la révolution du contrôle de température qui assure à l’utilisateur la prévention de toute surchauffe lors de la vaporisation pouvant éventuellement conduire à des dégagements de molécules connues comme nocives et dont le goût est horrible (imaginez commencer à fumer le filtre d’une cigarette et vous saurez à quoi nous faisons références en terme d’effet).

vapo

Un vaporisateur personnel moderne

Ces vaporisateurs personnels modernes et les atomiseurs qui les accompagnent sont simples d’utilisation mais ils demandent toutefois certaines connaissances pour ne pas être utilisés n’importe comment. La problématiques des batteries est par exemple cruciale en matière de sécurité, et très honnêtement, j’imagine mal le buraliste du coin recommander des VTC5 à ses clients adeptes du « dual coil nichrome à 0.4 ohm » alors que ces derniers ne connaissent probablement pas, en immense majorité, la loi d’ohm. Au fil des innovations, ce vaporisateurs deviennent plus sûrs, plus efficaces, mais ils demandent aussi plus de connaissances, et à un rythme qu’un buraliste ne pourra de toutes façons pas suivre… il se bornera à vendre des produits inefficaces pour enfermer ses clients dans une double consommation vape/tabac, annihilant ici tout l’intérêt de la démarche d’utiliser la vape pour arrêter le tabac, puis la nicotine, puis la vape elle-même.

";s:7:"dateiso";s:15:"20150914_124304";}s:15:"20150913_121922";a:7:{s:5:"title";s:55:"Internet et vie privée : la vidéo à double tranchant";s:4:"link";s:72:"https://reflets.info/internet-et-vie-privee-la-video-a-double-tranchant/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32774";s:7:"pubDate";s:31:"Sun, 13 Sep 2015 10:19:22 +0000";s:11:"description";s:351:"C’est une vidéo étonnante, à double tranchant. Les uns y verront un moyen de mettre en garde les citoyens contre leur tendance à prendre le réseau pour une grande agora où ils peuvent étaler leur vie privée, un espace avec lequel ils s’amusent sans jamais pouvoir imaginer qu’il faut y protéger sa vie privée. Les […]";s:7:"content";s:1174:"

C’est une vidéo étonnante, à double tranchant. Les uns y verront un moyen de mettre en garde les citoyens contre leur tendance à prendre le réseau pour une grande agora où ils peuvent étaler leur vie privée, un espace avec lequel ils s’amusent sans jamais pouvoir imaginer qu’il faut y protéger sa vie privée. Les autres y verront un moyen de pointer Internet comme le lieu de tous les crimes, de tous les abus.

Il n’en reste pas moins que cette vidéo a un mérite : démontrer à tous ceux qui adhèrent au concept de la surveillance d’Internet sous prétexte qu’ils « n’ont rien à cacher », qu’ils feraient bien de revoir ce concept.

Les auteurs de cette vidéo et l’objectif de celle-ci, restent très discutables, mais peut-être y a-t-il là quand même — pour les défenseurs des libertés numériques et de la vie privée sur Internet — une piste intéressante pour sensibiliser le public à ces concepts ?

";s:7:"dateiso";s:15:"20150913_121922";}s:15:"20150912_085239";a:7:{s:5:"title";s:77:"Al Gore, le Nobel menteur, sauveur de planète et milliardaire du carbone (2)";s:4:"link";s:94:"https://reflets.info/al-gore-le-nobel-menteur-sauveur-de-planete-et-milliardaire-du-carbone-2/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32732";s:7:"pubDate";s:31:"Sat, 12 Sep 2015 06:52:39 +0000";s:11:"description";s:378:"Cette deuxième chronique au sujet d’Al Gore et de la [un peu trop grosse] vérité qui dérangeait — mais qui désormais excite plus les appétits financiers et politiques qu’autre chose — retrace comment un seul homme, très bien entouré, avec l’aide des plus grandes banques de la planète a réussi à faire basculer l’opinion mondiale […]";s:7:"content";s:17326:"

algore

Cette deuxième chronique au sujet d’Al Gore et de la [un peu trop grosse] vérité qui dérangeait — mais qui désormais excite plus les appétits financiers et politiques qu’autre chose — retrace comment un seul homme, très bien entouré, avec l’aide des plus grandes banques de la planète a réussi à faire basculer l’opinion mondiale et à réaliser son rêve.

Commence par créer le système pour ton business…

Ce qui est génial dans le business plan d’Al Gore, c’est qu’il est simple et efficace. En 2003, le GIEC est encore un organisme dont pas grand monde ne parle. En tout cas, ni les médias ni les politiques ne sont particulièrement intéressés par cette histoire de réchauffement global causé par l’homme. La première palteforme du marché carbone débute aux USA, cette année là, et elle se nomme la Chicago Climate Exchange (CCX), mais ça ne prend pas vraiment. Par qui donc a été montée cette bourse carbone ? Pas par Al quand même ? Hum hum… pas directement, mais avec des bons potes dedans. Bon, en tout cas, le vieux pote d’Al, Maurice Strong, organisateur du sommet de Rio sur le climat, est membre du CA de la CCX quand même. Oh, et puis l’avocat Obama Barack participe à créer les statuts du bidule aussi :

CCX-copains[Que les gens qui ont poussé à organiser les premiers sommets sur le changement climatique, puis à signer des traités sur la réduction des gaz à effet de serre soient les mêmes qui ont créé le système de bourse du marché carbone, ne doit surtout pas inquiéter les militants de la cause : tout ça est fortuit.]

C’est donc à peine un an plus tard, en 2004, que notre PDG de mines de zinc, ex-candidat à la maison blanche, ancien vice-prez des US et pote des créateurs de la première bourse carbone, monte sa boite : GIM (Generation Investment Management). Une boite spécialisée dans… le marché-carbone, et c’est un pur hasard, bien entendu. Et puis Al ne la monte pas avec n’importe qui. Non, puisque l’associé d’Al, le numéro 2 de la boite, n’est autre que David Blood, anciennement directeur de « Goldman Sachs Asset Management », une branche de  GD dédiée à la spéculation. La banque est aussi dans le CCX, il va sans dire.

On appelle à la rescousse quelques cadors de la finance, pour participer à GIM, dont Peter Harris,  Mark Ferguson ou encore Henri Paulson, le fameux responsable du « plan de sauvetage » de l’économie américaine. Toute cette petite équipe vient de chez qui ? De chez Goldman Sachs. Elle a qui comme banquier ? Lehman Brothers, la défunte, morte en 2008. Le magazine Forbes, en 2010, se fait l’écho de cette petite bande de la firme d’Al Gore, surnommée le « Chicago Climate Club », qui a pondu la CCX :

Several partner companies positioned themselves to capitalize on the CCX carbon-trading markets. One was Al Gore’s Generation Investment Management LLP, a London-based firm established in 2004 that invests money from institutions and wealthy investors that are “going green.” GIM planned to purchase lucrative CO2 offsets when anticipated federal government regulations were passed to mandate cap-and-trade.

Gore’s co-founding partners in the venture are former chief of Goldman Sachs Asset Management (GSAM) David Blood, along with Mark Ferguson and Peter Harris, also of Goldman Sachs. Bloomberg reported in March 2008 that the investment fund had hit a hard cap of $5 billion, and had been turning away investors.

…puis, alimente-le avec de l’information

Mais revenons à l’époque de la création de GIM, et surtout au financement du film qui fera « basculer les esprits » : Une vérité qui dérange. 2006, sortie du film qui fait un tabac. C’est un documentaire-catastrophe, et en réalité, rien d’autre qu’une suite de conférences qu’Al s’échine à placer partout où il peut depuis qu’il a poussé à pondre la CCX et créé GIM, avec ses amis banquiers. Le film est financé en partie par GIM, mais aussi par le patron d’ebay, et il sort peu de temps après un blockbuster climato-catastrophique : « Le jour d’après » (2004).

Effrayant Le jour d’après

En 2007, notre grand défenseur de l’environnement, Al Gore himself, reçoit la récompense ultime, le Nobel de la paix, partagée avec la super organisation de propagande recherche sur la responsabilité anthropique dans le changement climatique, le GIEC. Bingo ! La propagande présentation d’Une vérité qui dérange a enfin sensibilisé  les esprits au grand problème du réchauffement par l’homme seul !

Ce superbe documentaire vous est offert par Reflets, en version originale doublée en français. Attention : il contient des gros mensonges, saurez-vous les reconnaître ?

Une Vérité qui dérange from FoxMulder 2012 on Vimeo.

La vérité qui dérange d’Al Gore devait être diffusée dans les classes anglaises en 2007. Une plainte déposée par un dirigeant d’établissement scolaire vis-à-vis du contenu qui lui semblait légèrement exagéré — pour ne pas dire fallacieux — a forcé la haute cour britannique à trancher : le docu d’Al comportait au moins 9 « erreurs » scientifiquement non-validées, mais très alarmantes. Les écoles devront être prévenues que le film n’est pas à prendre pour argent comptant, qu’il contient des faussetés…

Le document, montré par Gore dans son documentaire, et qui va embraser les esprits est une courbe. En crosse de hockey.  Pondue par un jeune géophysiciende de 34 ans, en 1999, cette courbe, dite de Mann (du nom de son malheureux inventeur), est effrayante, puisqu’elle démontrerait que jamais dans l’histoire depuis des milliers d’années, la température du globe n’a augmenté autant que depuis l’homme rejette du CO2 dans l’atmosphère :

courbe-man1

Avec cette courbe, sois sûr de convaincre n’importe quel climato-sceptique. Et de faire peur aux enfants.

C’est ce graphique qui va tout déclencher. La grande cause anti-CO2 démarre avec l’exploitation de cette courbe dans le documentaire d’Al Gore. Et pourtant, elle est biaisée. Archi-biaisée. Au point que la controverse scientifique finira par donner tort publiquement à Mann. Depuis lors, le GIEC n’utilise plus la courbe de Mann.

nouvelle-courbe

Bon, les gars, ok, il fait la même T° qu’en l’an 1000 ou que sous Jules César, mais c’est pas la peine d’en parler trop non plus. Planquez-moi ce graphique au fond du rapport, et basta.

Et c’est là que l’on comprend que la température globale n’a pas augmenté de façon unique dans l’histoire de la planète vers le milieu du 19ème siècle. Elle a grimpé de nouveau au XXème, après une chute vers l’an 1100, et est au même niveau qu’à l’antiquité ou lors de l' »optimum médiéval ». Mais tout le monde s’en moque. Surtout les associés de GIM, qui eux, vendent et achètent des droits carbone à polluer. Comme ceux qui postent des photos d’ours polaires tout maigres, en rafales.

En parlant du Groenland, le problème de variation des températures est le même, et ce sont des spécialistes non-sceptiques qui l’observent, mais le GIEC ne va quand même pas mettre en avant leurs travaux…

groenland-temp-variationLe principe de remettre les données en perspective change la donne. Qui disait qu’il ne fallait pas regarder l’évolution des températures sur une échelle de temps courte pour comprendre la variabilité du climat ?

Les mails des spécialistes, tu n’en veux ?

Les lecteurs de Reflets sont friands de leaks, et c’est tant mieux. Il est toujours plus facile de comprendre les coulisses d’une organisation, d’un phénomène en pouvant lire les échanges de ceux qui font autorité sur le sujet. C’est le cas avec le Climate-gate de 2009. L’archive du piratage du CRU (Climatic Research Unit ) contient des documents de travail, des mails, plein de choses qui montrent bien mieux comment l’orientation, la guerre sur cette information vis-à-vis du problème de l’optimum médiéval s’est faite. Par les spécialistes de labo du climat. dont Mann. Parce qu’avec cet enfoiré d’ l’optimum, la démonstration indiscutable de Gore, aidé de Mann, s’écroule.  Et quand les meilleurs spécialistes s’envoient des mails pour tenter de comprendre ce qu’il se passe, ça donne des choses amusantes :

Anyone looking at the records gets the impression that the temperature
amplitude for many individual records/sites over the past 1000 years or
so is often larger than 1°C.  They thus recognize that natural
variability is unlikely to generate such large changes unless the sun
is having more effect than direct forcing, or there is some fortuitous
but detectable combination of forcings.  And they see this as evidence
that the 0.8°C or so temperature rise in the 20th century is not all
that special.

Ce extrait de mail (0983566497) est issu de l’archive qui a créé le « Climate Gate 2009 », mise à disposition par Wikileaks ici : http://file.wikileaks.org/file/climactic-research-unit-foi-leaked-data.zip

(This archive presents over 60MB of emails, documents, code and models from the Climatic Research Unit at the University of East Anglia, written between 1996 and 2009. )

Et maintenant, le business !

Mais il n’est pas très intéressant, aujourd’hui, de parler des raisons du changement climatique en cours, puisqu’il est désormais incontestable que l’homme change le climat, et que le contester est faire preuve, soit de complotisme, soit de révisionnisme, soit de crétinerie, ou encore d’autres choses qui vous ramènent très vite au point Godwin de la science moderne. Donc, comme ça chauffe de façon unique dans l’histoire, c’est notre faute (à 95% certain), et en plus il y a consensus de la part de 95% des scientifiques… bien que des hollandais aient fait une enquête auprès de plus de 1800 scientifiques qui bossent sur le sujet pour avoir leur opinion sur cette affirmation. Non, c’est une mauvaise idée de parler de ça, puisque le résultat démontre que le consensus des scientifiques qui bossent sur l’aspect anthropique du changement climatique est loin d’être celui indiqué par le GIEC.

Mais nous parlions du business. C’est bien plus intéressant. Pour Al Gore. Mais pas que lui.

valeur-GIMEt donc, la petite entreprise d’Al Gore, (Al Gore qui ne possédait « qu’un » million sur son compte en banque (et deux millions de patrimoine) en 2000, à la fin de son mandat de vice-prez, lui a permis d’être à la tête de 7,3 milliards de dollars fin 2014. Bon plan. Comment fonctionne ce business carbone ? Comment les ricains sont-ils en train d’en faire un levier mondial ? Comment Hollande est un sacré farceur sur le sujet ? Comment Al Gore explique que chacun peut faire un effort en faisant de petites économies d’énergie quand sa villa, à Gore, de 20 pièces avec piscine, dévore 221 000 killowatts-heure par an (comparé à 10 000 chez un américain moyen) ? Vous le saurez en lisant l’épisode 3 de cette merveilleuse chronique de chez Reflets.

Gore-Hollande-18mai

Le 18 mai 2015 : Super Al vient rassurer pépère sur le business carbone. Ca va le faire…

Avec en bonus, l’annonce d’un livre qui sort tout juste et devrait amener encore un peu plus d’eau au moulin de la grande escroquerie du grand barnum COP21-Gore-GIEC-business-carbone :

 

#climat : Le business de la #COP21 Comment @algore et le GIEC @IPCC_CH rentabilisent leur prix Nobel @RingEditions pic.twitter.com/z5tYgx0CSd

— Climat Investigation (@climatinvestiga) 10 Septembre 2015

";s:7:"dateiso";s:15:"20150912_085239";}s:15:"20150911_175005";a:7:{s:5:"title";s:77:"Jorion se fait virer de l’université belge où il enseignait l’économie";s:4:"link";s:90:"https://reflets.info/jorion-se-fait-virer-de-luniversite-belge-ou-il-enseignait-leconomie/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32752";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 11 Sep 2015 15:50:05 +0000";s:11:"description";s:421:"L’anthropologue, analyste financier, économiste, Paul Jorion, vient de se faire virer sous des prétextes visiblement très contestables de la Vrije Universiteit Brussel (VUB) où il enseignait l’économie. Sa vidéo du jour, expliquant les raisons, selon lui, de son éviction, est très intéressante. Comme son blog : http://www.pauljorion.com/blog/ Paul Jorion a annoncé la crise des subprimes […]";s:7:"content";s:1062:"

Jorion

L’anthropologue, analyste financier, économiste, Paul Jorion, vient de se faire virer sous des prétextes visiblement très contestables de la Vrije Universiteit Brussel (VUB) où il enseignait l’économie. Sa vidéo du jour, expliquant les raisons, selon lui, de son éviction, est très intéressante. Comme son blog : http://www.pauljorion.com/blog/

Paul Jorion a annoncé la crise des subprimes dans un ouvrage intitulé : « La Crise du capitalisme américain« , écrit en 2004 et publié seulement en 2007…

";s:7:"dateiso";s:15:"20150911_175005";}s:15:"20150911_135657";a:7:{s:5:"title";s:49:"Le CAC40 baisse si le chômage américain diminue";s:4:"link";s:69:"https://reflets.info/le-cac40-baisse-si-le-chomage-americain-diminue/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32727";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 11 Sep 2015 11:56:57 +0000";s:11:"description";s:463:"Il est intéressant de connaître les analyses des spécialistes de la bourse pour comprendre pourquoi « ça baisse » ou pourquoi « ça monte ». Et bien aujourd’hui, les ténors des la place financière française de l’indice CAC 40 sont inquiets. Figurez-vous que l’annonce d’un « mieux » sur le chômage pourrait inciter la FED à relever ses taux directeurs. Prêter […]";s:7:"content";s:2939:"

Raining money on celebrating business man looking to the side

Il est intéressant de connaître les analyses des spécialistes de la bourse pour comprendre pourquoi « ça baisse » ou pourquoi « ça monte ». Et bien aujourd’hui, les ténors des la place financière française de l’indice CAC 40 sont inquiets. Figurez-vous que l’annonce d’un « mieux » sur le chômage pourrait inciter la FED à relever ses taux directeurs. Prêter de l’argent gratuit ou presque peut se faire, mais surtout quand les choses vont mal. Si ça va mieux, on prête un peu plus cher.  Et là, les spéculateurs se déchaînent.

Bilan des courses : plus ça s’améliore, plus c’est inquiétant, donc plus on dégrade, donc plus ça va mal. Le CAC 40 baisse quand l’emploi américain s’améliore. Parce qu’il ne s’améliore pas assez, mais surtout parce que le robinet d’argent gratuit va se fermer. CQFD.

L’analyse de boursorama, du 4 septembre :

« Le pessimisme domine concernant la croissance mondiale, en raison des craintes entourant le ralentissement économique en Chine. Il a été alimenté par le rapport mensuel sur l’emploi aux Etats-Unis pour août.

Certes, le taux de chômage est descendu à 5,1% mais l’économie n’a créé que 173.000 emplois en août, un chiffre décevant pour les analystes, qui tablaient sur 217.000 nouvelles embauches.

« Ces chiffres montrent que l’économie américaine ne crée pas assez d’emplois. Les investisseurs se disent par conséquent qu’il y a un problème de croissance », selon M. Garabédian.

Le rapport sur l’emploi complique également les choses pour la Réserve fédérale américaine (Fed) qui entend relever ses taux d’ici la fin de l’année et peut-être lors de sa réunion des 16 et 17 septembre.

« Les indices ont mal réagi à la publication des chiffres de l’emploi américain du jour, car la probabilité d’une hausse (des taux, ndlr) en septembre 2015 augmente mais la confusion règne toujours », souligne John Plassard, chez Mirabaud Securities. »

Ca va définitivement devenir compliqué…

";s:7:"dateiso";s:15:"20150911_135657";}s:15:"20150911_103254";a:7:{s:5:"title";s:92:"Si tu #likes la #planète, la #COP21 et que tu es contre le #CO2 : dis merci à Al #Gore (1)";s:4:"link";s:101:"https://reflets.info/si-tu-likes-la-planete-la-cop21et-que-tu-es-contre-le-co2-dis-merci-a-al-gore-1/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32697";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 11 Sep 2015 08:32:54 +0000";s:11:"description";s:419:"Al Gore restera dans les annales de l’histoire. Cet Américain a eu plus d’influence sur l’ensemble des fonctionnements économiques et politiques qu’un Einstein ou un Churchill, le tout sans prendre aucun risque, en s’enrichissant impunément. Les citoyens ne connaissent peut-être pas suffisamment bien le parcours de cet homme politique qui a convaincu les grandes puissances […]";s:7:"content";s:12178:"

Al Gore restera dans les annales de l’histoire. Cet Américain a eu plus d’influence sur l’ensemble des fonctionnements économiques et politiques qu’un Einstein ou un Churchill, le tout sans prendre aucun risque, en s’enrichissant impunément. Les citoyens ne connaissent peut-être pas suffisamment bien le parcours de cet homme politique qui a convaincu les grandes puissances de bouleverser les règles énergétiques et économiques mondiales pour son plus grand bénéfice, et celui de ses associés banksters. Eclairage.

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Al Gore… écolo de la première heure

Al Gore débute sa carrière politique en 1977, comme « Congressman » de l’Etat du Tenessee jusqu’en 85, puis sénateur jusqu’en 93. C’est cette année, 1993, que William Clinton — l’homme aux cigares qui font plaisir — lui proposera le poste de Vice-président des USA. L’attrait d’Al Gore pour l’écologie débute un peu avant, en 1987 avec le rapport Brundtland, commandé par l’ONU et excessivement intéressant : le concept de développement durable y apparaît pour la première fois, et les principe de préservation de l’environnement, de consommation prudente des ressources naturelles, du lien entre pauvreté et protection de l’environnement y sont centraux. Etrangement, il ne restera à peu près rien des grands principes du rapport 10 ans plus tard, lors de la signature du Traité de Kyoto. L’effet de serre causé les gaz du même nom, CO2 en tête, sera le seul élément retenu pour préserver ou protéger l’environnement :

Cet accord international, bâti sur la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques, met en place des objectifs légalement contraignants et des délais pour réduire les émissions de gaz à effet de serre des pays industrialisés. (Le Protocole de Kyoto, un résumé – Nations Unies)

Le GIEC est créé l’année suivant le rapport Bruntland, toujours par l’ONU, via le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE). Le premier rapport du GIEC sort en 1990, et il annonce déjà la couleur (source : Wikipedia – GIEC) :

Dans ce premier rapport de 1990, le GIEC observe que les émissions dues aux activités humaines accroissent sensiblement la concentration dans l’atmosphère des gaz à effet de serre (dioxyde de carbone, méthane, chlorofluorocarbones, oxyde nitreux) et renforcent l’effet de serre naturel. Le GIEC établit quatre scénarios d’émissions futures qui vont du scénario A (aucune mesure n’est prise) aux scénarios B, C, D (correspondant à des degrés de réglementation croissants). Il prévoit un doublement des concentrations équivalentes de dioxyde de carbone par rapport aux niveaux pré-industriels entre 2025 et 2050 pour les scénarios A à C, et 2100 pour le scénario D. Dans le cas du scénario A, le GIEC prédit une augmentation de température d’environ °C d’ici 2100, ainsi qu’une augmentation du niveau des mers de 65 cm. Dans le cas du scénario D, l’augmentation de température sur un siècle ne serait que de °C.

[Sans modèles informatiques dignes de ce nom, à peine après avoir commencé à bosser sur le sujet, le GIEC-ONU est déjà dans les starting-blocks du film catastrophe futur dans lequel la planète est plongée, avec en guest-star à venir, le super gouverneur-vice-président-associé à Goldman Sachs : Al gore.]

Al Gore, en 1992, a mené la délégation du Sénat américain au sommet de Rio sur le climat : sans lui, nous ne serions pas en train de lutter contre le fantastique bouleversement climatique en cours, de l’ordre d’à peine 0,7°c depuis 1860 et 0,020°c à depuis 1998… On lui dit merci. C’est important.

« Estimates of the observed global warming for the recent 15-year period 1998-2012 vary between 0.0037 0C/year (NCDC)(1) , 0.00410C/year (HadCRUT4) (2) and 0.0080C/year (GISS) (3) . These values are significantly lower than the average warming of 0.020C/year observed in the previous thirty years 1970-2000 (4). Can models explain the global warming stagnation? » (http://www.researchgate.net/publication/255809444_Can_climate_models_explain_the_recent_stagnation_in_global_warming)

christy-divergences

Petit graphique présenté par John R. Christy, en juin 2015 climatologue-pas-serieux-parceque-pas-daccord-avec-le-giec-et-algore-et-les-écologistes-les-vrais sur les divergences d’observations et projections de la hausse des températures qui ne haussent pas franchement du tout…

[L’intégralité de l’intervention de ce climatologue, Christi, au Congrès américain se trouve sur le site de la maison Blanche. Il y a plein de choses intéressantes, sur les catastrophes naturelles, entre autres, pas du tout exceptionnelles aux USA aujourd’hui, mais cela mériterait un autre article. Et puis les sauveurs de planète vont s’énerver, ça va faire chauffer Internet, et la température va encore monter…]

Al Gore, un mec bien, un protecteur de l’environnement…

Ce que l’on retient d’Al Gore à la vice présidence des Etats-Unis sous le règne de William Clinton, de 1993 à 2000, est intéressant, puisque l’on découvre que le grand défenseur de la planète a été en réalité un fossoyeur des mesures de protections de l’environnement (Al Gore, a User’s manual) :

gore-1

gore-2La liste est longue, mais il faut savoir qu’Al Gore a poussé et participé activement à faire signer des Traités de libre échange, dont celui de l’ALENA, qui a permis le pillage des ressources et la pollution autorisée par les multinationales. Le père du TAFTA/TTIP, c’est l’AMI, toujours avec Al Gore. Avec en bonus, l’abrogation des lois de séparation bancaire (entre les activités de dépôt et d’affaires), le Glass-Steagall Act signé en 1999, qui a (enfin, après des années de lobbying) autorisé Goldman Sachs et autres Lehman Brother de pourrir la planète avec des produits bancaires hyperspéculatifs, jusqu’à la ruiner en 2008…

Abrogation du Glass-Steagall Act (1999) :

Au printemps 1996, au terme de son premier mandat et en vue d’alimenter son budget de campagne électorale, l’équipe du président William Clinton propose aux enchères de passer une nuit à la Maison Blanche ou prendre un café à la Maison Blanche avec le président des États-Unis.

Le 13 mai 1996, les principaux banquiers américains sont reçus quatre-vingt dix minutes à la Maison Blanche par le président William Clinton, le Secrétaire du Trésor (équivalent Ministre des Finances en France) Robert Rubin (ex directeur de Goldman Sachs), l’adjoint chargé des affaires monétaires John Hawke, le trésorier du Parti démocrate, Marvin Rosen, et le directeur de la régulation des banques Eugene Ludwig (…) L’abrogation définitive intervient en 1999, sous la présidence Clinton : le congrès est majoritairement républicain, mais de nombreux démocrates votent en faveur de l’abrogation. Elle permet aux banques d’utiliser les dépôts des clients pour investir sur les marchés Elle permet la fusion de Citicorp et Travelers Group pour former Citigroup (…) (Wikipedia)

Le plus amusant arrive quand le Washington Post écrit un article en 2000 (Al Gore, Environmentalist And Zinc Miner) sur les mines de zinc d’Al Gore, qui polluent un maximum : business is business, ins’t it ?

…avec des potes banquiers très avisés

C’est en 2004 que tout va basculer pour Al Gore, à tous les niveaux, mais surtout d’un point de vue finances personnelles. Il faut dire qu’arriver à monter le plus gros fonds carbone mondial spéculatif avec un banquier de Goldman Sachs (tout content de pouvoir jouer avec l’argent des déposants depuis que son pote Al a fait sauter Glass-Steagall) tout en diffusant dans la foulée, en 2006, un film catastrophe truffé d’erreurs, sur toute la planète qui alerte sur les dangers du CO2, avec le succès que l’on sait, est une opération assez unique en son genre.

Son compte en banque, à Al Gore, lui aussi est unique, mais cette partie de l’opération Gorienne d’enfumage mondial qui va lui permettre de créditer le compte en banque de son fonds spéculatif de plus de 7 milliards de dollars en travaillant un jour par semaine pour celui-ci, mérite une suite à cet article. Elle viendra bientôt. Si tout ça intéresse, bien entendu. Ou pas.

Ah, on me dit dans l’oreillette que de toute manière, je vais avoir des problèmes…

 

";s:7:"dateiso";s:15:"20150911_103254";}s:15:"20150911_085814";a:7:{s:5:"title";s:31:"Ré-expliquer Caliopen. Encore.";s:4:"link";s:50:"https://reflets.info/re-expliquer-caliopen-encore/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32699";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 11 Sep 2015 06:58:14 +0000";s:11:"description";s:389:"Un des principaux commentaires, suite à mon billet « Trop tard » sur Caliopen, a été, encore une fois, que son objectif n’était pas assez clair. J’en assume la totale responsabilité, évidemment, puisque malgré l’aide et le soutien sans arrêt renouvelé de Gandi je suis seul à porter ce projet. Je suis un vieux développeur, pas un […]";s:7:"content";s:8752:"

uiUn des principaux commentaires, suite à mon billet « Trop tard » sur Caliopen, a été, encore une fois, que son objectif n’était pas assez clair.

J’en assume la totale responsabilité, évidemment, puisque malgré l’aide et le soutien sans arrêt renouvelé de Gandi je suis seul à porter ce projet. Je suis un vieux développeur, pas un communicant, et il n’est pas toujours simple d’expliquer un projet complexe dans le peu d’espace alloué, de nos jours, par nos cerveaux sans cesse sollicités par une actualité débordante.

Je vous propose donc ici, encore, une explication: c’est le texte d’une mini-conférence que j’ai faite cet été, et qui sera sans doute la base des diverses rencontres autour du projet prévues cette fin d’année.

En espérant, cette fois-ci, être mieux compris et, qui sait, attirer quelques bonnes volontés sinon pour participer au développement, au moins peut-être pour dialoguer, améliorer le site-vitrine, m’aider à créer l’association qui dans le futur assurera le suivi du projet… Bref, pour m’accompagner dans cette aventure un peu trop solitaire.

Pourquoi Caliopen

Après les révélations de Snowden, prise de conscience du risque que la centralisation d’Internet fait peser sur la vie privée: le prix de la surveillance de masse est trop bon marché (il suffit d’avoir accès à une poignée de grandes entreprises, qu’elles soient ou non complices), il faut « degoogliser ». Caliopen est envisagé comme une alternative aux grands silos de gestion d’email (gmail, yahoo, hotmail…).

Pour être utile et efficace, cette alternative doit être adoptée par le plus grand nombre. Les solutions de type Lavabit (ou ProtonMail depuis) sont trop élitistes, ce qui pose un problème d’échelle: sans même parler de chiffrement, quand le nombre d’utilisateur du plus grand service alternatif se compte en centaines de milliers alors que le nombre de comptes actifs Gmail approche le milliard, la proportion est beaucoup trop faible pour parler de décentralisation. L’immense majorité des échanges se fait avec les silos centralisés, la modélisation des graphes sociaux de la population (qui parle avec qui) reste triviale, la surveillance généralisée ne coûte pas assez cher.

Notre conclusion est alors qu’il ne sert à rien de proposer « la même chose mais ». Une alternative Gmail-like, même libre, même décentralisée, même sécurisée, n’attirera jamais assez de public pour changer la donne. Le grand public n’a pas envie de changer ses usages pour « la même chose mais ». On ne change pas d’adresse email comme de chemise, c’est coûteux (et d’autant plus que le service ne pourra pas être basé sur le même modèle économique échangeant gratuité contre vie privée puisque l’objectif est la protection de la vie privée), il faut prévenir tous ses contacts, changer d’appli sur son téléphone, transférer des données… En dehors d’une portion très faible et très motivée de la population, personne ne fera un tel effort.

Notre choix fut donc d’inventer autre chose. Un service qui attirera le public non pas « contre » des pratiques existantes, mais « pour » de nouveaux usages, un outil attirant, plus moderne. Et tant qu’à faire de partir d’une page blanche, nous pouvions imaginer d’intégrer au delà du mail tout ce qui relève de la correspondance privée en ligne.

L’email est vieux. En dehors de FTP, c’est sans doute le plus vieux protocole utilisateur dont l’usage soit encore aussi large. Et il a peu évolué: depuis les premiers webmails, en dehors de l’UI, peu de choses ont changé. Pourtant les usages, eux, ont évolué: des échanges privés se font toujours via l’email, mais le plus souvent il s’agit d’échanges de travail, ou pour le commerce électronique. Notre correspondance privée est sortie de ce seul cadre. Nous dialoguons via jabber, irc, messages privés twitter ou facebook, Skype, textos… Tout ceci relève de la correspondance privée, et souvent avec les mêmes contacts. Même ceux qui utilisent le plus sécurisé des services de mail continuent à échanger par ces moyens là, et peuvent donc être surveillés, d’autant plus facilement que leurs contacts ne sont joignables que par ces outils.

L’idée de Caliopen, c’est donc de ne plus considérer le protocole sous-jacent comme discriminant de la fonction. Dans Caliopen, une conversation se fait avec des contacts, quel que soit le protocole utilisé. Dès qu’un contact peut être joint en privé, par n’importe lequel de ces moyens, Caliopen le permet. Il regroupe dans une unique conversation tout ce qui est échangé avec un contact, quel que soit le protocole. On ne se pose plus la question de savoir si untel nous a envoyé une photo par mail, Twitter ou Facebook pour pouvoir la retrouver: elle sera dans la conversation que nous avons eue avec lui via l’interface de Caliopen.

Et il n’y a même pas forcément besoin de changer d’adresse pour permettre ça: Caliopen permet d’ajouter un compte existant, y compris un compte Gmail, pourquoi pas. Chaque protocole s’intègre sous forme de plugin, et tout nouveau bidule à la mode pourra y être ajouté sans difficulté insurmontable, dès lors qu’il permet des échanges privés.

Voilà, nous l’espérons, de quoi attirer le plus grand nombre.

Et ce n’est qu’une fois le produit adopté, pour cet usage, que Caliopen prend tout son sens: en assignant à chacun des éléments de son interface un « niveau de confidentialité », et en l’affichant de façon systématique, Caliopen va permettre à ses utilisateurs de prendre conscience du degré d’exposition de leur vie privée en ligne. Quand un message venant de Gmail arrive en ayant un niveau quasi nul de confidentialité, on y répondra pas forcément de façon aussi libérée que s’il existe un meilleur canal. Et Caliopen utilisera par défaut ce canal là pour y répondre, en fonction des données du contact. En affichant un niveau global de confidentialité du compte utilisateur, Caliopen va motiver celui-ci pour l’améliorer, en lui proposant des options pour ce faire. Et ainsi, petit à petit, chaque utilisateur de Caliopen sera poussé à se créer des clés de chiffrement, à utiliser les protocoles les plus sûrs, à demander à ses contact de faire de même (et pourquoi pas à se créer un compte Caliopen).

Quand nous en serons là, nous aurons créé un outil à même d’être non seulement une alternative aux grands silos, mais aussi une alternative à l’email: parce que tous les services basés sur Caliopen auront le choix de rejoindre un réseau privé sécurisé pour échanger entre eux les niveaux de confidentialités de leurs utilisateurs, ce réseau là pourra supporter un protocole plus sûr y compris pour les échanges entre utilisateurs, tout en étant largement décentralisé.

Pour aller plus loin

Si malgré tout vous n’avez toujours pas compris l’objectif de Caliopen, n’hésitez pas à poser des questions, à venir discuter, ou même encore mieux à contribuer à mieux expliquer: ceci n’est pas une startup: c’est un projet libre, qui ne vit que grâce à la bonne volonté des uns et des autres.

Je vous demanderai toutefois de faire l’effort de nous rejoindre sur le canal irc #caliopen (sur le réseau FreeNode), même si j’essaierai dans la mesure du possible de répondre à vos commentaires ici-même. Vous pouvez aussi m’écrire directement, ou poser des questions sur contact@caliopen.org.

 

";s:7:"dateiso";s:15:"20150911_085814";}s:15:"20150909_112911";a:7:{s:5:"title";s:57:"L’Europe, sa peur de 366 402 personnes et l’avenir…";s:4:"link";s:69:"https://reflets.info/leurope-sa-peur-de-366-402-personnes-et-lavenir/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32692";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 09 Sep 2015 09:29:11 +0000";s:11:"description";s:371:"Selon un dernier bilan établi par l’AFP, quelque 366 402 réfugiés sont arrivés par mer en Europe au 31 août 2015. Une vague ? Un tsunami ? L’Europe et ses 508 millions d’habitants risquent d’être submergés ? Cela représente quand même 0,07% de la population de l’UE. De quoi s’interroger sur les moyens à mettre en […]";s:7:"content";s:2299:"

refugies-europe-afpSelon un dernier bilan établi par l’AFP, quelque 366 402 réfugiés sont arrivés par mer en Europe au 31 août 2015. Une vague ? Un tsunami ? L’Europe et ses 508 millions d’habitants risquent d’être submergés ? Cela représente quand même 0,07% de la population de l’UE. De quoi s’interroger sur les moyens à mettre en place pour accueillir ces 366 402 personnes. Ça doit être compliqué, non ? Sans parler de tous ces membres de l’EI bien cachés au sein de la vague de réfugiés…

Et l’on se réunit, et l’on discute, et l’on parle de quotas obligatoires, et tous les grands esprits locaux s’interrogent sur les moyens à déployer pour à la fois accueillir sur une base humanitaire et enrayer le flux en agissant sur place…

Une cinquantaine de réfugiés syriens et irakiens sont d’ailleurs  arrivés mercredi matin à Champagne-sur-Seine (Seine-et-Marne) en provenance d’Allemagne dans la cadre du programme de répartition des réfugiés en Europe. C’est dire si le tsunami est important.

Dans le même temps, de l’autre côté de la Méditerranée, au Liban, on compte plus d’un million de réfugiés. Soit le quart de la population du pays. La dernière fois que le Liban a accueilli en masse des réfugiés, cela a très mal fini. Mais les hommes politiques ont la mémoire courte et de toutes façons, tout ça se passe bien loin des capitales européennes…

En Jordanie, on approche également du million de réfugiés. En tout ce sont quelque 4 millions de réfugiés qui se sont installés dans les pays limitrophes.

Sans une aide massive à des millions de réfugiés, sans un règlement de la situation en Syrie et en Irak, l’avenir est relativement sombre…

 

 

";s:7:"dateiso";s:15:"20150909_112911";}s:15:"20150909_104447";a:7:{s:5:"title";s:82:"Chez Dior, on ne plaisante pas avec l’hospitalité, ni avec les relations presse";s:4:"link";s:98:"https://reflets.info/chez-dior-on-ne-plaisante-pas-avec-lhospitalite-ni-avec-les-relations-presse/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32689";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 09 Sep 2015 08:44:47 +0000";s:11:"description";s:378:"Il y a des journaux et des journalistes qui n’ont pas froid aux yeux. Ils sont capables de partir en reportage à l’autre bout de la France dans des conditions franchement difficiles. C’est notamment le cas de l’Officiel qui nous propose dans son numéro 997 d’août 2015 un reportage de six pages ébouriffant. « Caroline Issa, […]";s:7:"content";s:3732:"

Capture d’écran 2015-09-09 à 10.40.34Il y a des journaux et des journalistes qui n’ont pas froid aux yeux. Ils sont capables de partir en reportage à l’autre bout de la France dans des conditions franchement difficiles. C’est notamment le cas de l’Officiel qui nous propose dans son numéro 997 d’août 2015 un reportage de six pages ébouriffant. « Caroline Issa, rédactrice en chef du magazine Tank » a été « invitée pour 48 heures sur le Riviera pour assister à la dernière collection croisière de Raf Simmons » et « nous offre des impressions et ses clichés sur cette parenthèse enchantée« . Promesse tenue, on n’est pas déçu.

Dans la tradition de « ma binette partout » chère au Canard Enchaîné (généralement pour des politiques dans le journal municipal) Caroline Issa se met en scène dans une voiture de luxe, en train d’ouvrir les petits cadeaux de bienvenue, en peignoir dans le canapé de la suite, au balcon face à la Méditerranée ou étrangement aucun réfugié ne se noie. Bref, le 10 mai, Caroline Issa arrive et nous livre ses premières impressions. Attention, ça décoiffe:

« La maison Dior sait recevoir et a le sens du détail (les femmes en Dior ne me contrediront pas!). A mon arrivée à Cannes, j’ai immédiatement ouvert la fenêtre de ma chambre donnant sur la croisette pour respirer l’air de la Méditerranée. Posés sur la table, un panama blanc et les instructions pour le rouler, plus loin des lunettes de soleil, que dis-je « les » lunettes de la saison (« So Real »), un ravissant bouquet et quelques autres très délicates attentions… Chez Dior, on ne plaisante pas avec l’hospitalité. »

Les petits cadeaux de Dior ne sont donc pas destinés à générer un bel article à la gloire de la marque, mais bien, une marque d’hospitalité, une sorte de façon de recevoir une journaliste avec délicatesse et glamour.

Une fois le détail (partiel) des babioles offertes par Dior aux journalistes invité(e)s, Caroline Issa nous narre le menu du restaurant Tetou où la marque les a invité(e)s à se restaurer. « La gastronomie française sous son meilleur jour » dans ce « restaurant légendaire de la Côte d’Azur« .

Le lendemain c’est pétanque. Et comme chez Dior, on sait recevoir, les initiales des journalistes ont été gravées « sur un jeu de boules dans une chiquissime boite en bois« .  Pour se remettre, « direction la fondation Maeght toute proche et privatisée pour l’occasion : nous y déjeunons au milieu des sculptures de Giacometti… Magique !« .

Le grand public a parfois du mal à comprendre sur quels critères sont attribuées les cartes de presse et ce à quoi elles servent. C’est simple. Pour certains reportages elles sont essentielles.

";s:7:"dateiso";s:15:"20150909_104447";}s:15:"20150908_131046";a:7:{s:5:"title";s:62:"Quand les services du fisc rentrent dans ta chambre à coucher";s:4:"link";s:83:"https://reflets.info/quand-les-services-du-fisc-rentrent-dans-ta-chambre-a-coucher/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32683";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 08 Sep 2015 11:10:46 +0000";s:11:"description";s:391:"C’est une histoire qui en dit long sur l’état de la société et du droit. Figurez-vous qu’aujourd’hui même, ce matin, une femme d’un certain âge s’est approchée de mon portail après être sortie d’une banale voiture individuelle à la portière cabossée. Elle tenait une liasse de papier et portait bien son tailleur. — Vous êtes […]";s:7:"content";s:4641:"

Drapher

C’est une histoire qui en dit long sur l’état de la société et du droit. Figurez-vous qu’aujourd’hui même, ce matin, une femme d’un certain âge s’est approchée de mon portail après être sortie d’une banale voiture individuelle à la portière cabossée. Elle tenait une liasse de papier et portait bien son tailleur.

— Vous êtes bien Monsieur Drapher de chez Drapher ?, me dit-elle.

— Oui, oui, fais-je.

— C’est pour le contrôle de la redevance

— Ah.

— Vous avez déclaré ne pas avoir le télé.

— C’est toujours vrai. Je n’ai pas la télé. Et ça risque de durer.

— Je peux rentrer pour contrôler ?

Là, je reste un peu désemparée et lui demande les sourcils froncés :

— Rentrer chez moi ? C’est une plaisanterie ?

— Pas du tout, j’ai besoin de vérifier…

Je me gratte un peu la tête et lui dis que « quand même, ce n’est pas autorisé de rentrer chez les gens comme ça, que l’Etat n’a pas tous les droits, hein ? »

Elle ne se démonte pas et me lance :

— Je suis assermentée.

Pourquoi cette phrase à deux centimes d’euros a-t-elle eu une influence sur mon jugement ? Je ne saurais dire. Je lui dis quand même :

— Mais je peux vous dire « non », quand même ?

Sa réponse finit de flinguer ma dernière bribe de jugement :

—  » Vous faites ce que vous voulez »

C’est à ce moment que j’ai purement déconné. Je me suis dit « bon, t’as pas la télé, donc tu ne risques rien. Si tu l’envoies péter, elle va noter que tu l’as, et tu vas te faire allumer par les services de la stasi  Bercy. Quitte à faire, laisse là entrer constater, et débarrasse-t-en.

Et voilà la fière agent assermentée qui rentre dans la maison : visite du proprio par le Drapher, très très con, il faut bien le dire :

— Alors là c’est le salon vous voyez, et y’a pas de télé, hein, nulle part. Pareil pour la cuisine salle-à-manger, y’a rien. Vous voulez aussi voir la chambre à coucher ?

L’assermentée ne se démonte pas :

— Oui, oui, je vous suis.

Et le Drapher qui la fait rentrer dans sa piaule…

— Ca c’est un écran avec une console, on ne peut pas regarder la tévé avec, et puis y’a pas d’antenne, pas de câble qui relie cet écran à quoi que ce soit.

— Très bien.

On ressort.

Dans la cuisine, elle sort un papier et me dit :

— Et les DVD vous regardez des DVD ?

— Oui, aussi, on a plein l’armoire là, et même qu’on en compresse et qu’on en met sur de l’USB

Elle note des trucs. Me demande de signer. Je ne regarde même pas ce qu’elle a écrit tellement je suis confus et dégouté par la situation… surréaliste dans laquelle je suis.

Elle repart.

Je m’assieds, un peu sonné.

Mais qu’est-il en train d’arriver dans ce pays ? Où sommes-nous ?

Une fois les vérifications faites, il est interdit à un agent du fisc de pénétrer votre domicile, mais ils le font avec des menaces déguisées, les gens acceptent, bien que ce soit absolument illégal. Seules les forces de police peuvent pénétrer ton domicile, avec un papier d’un juge. Pas les autres services de l’Etat. Je vais donc me plaindre auprès du directeur des finances publiques départementales par courrier. On verra bien. Je pense aussi porter plainte. Mais je ne décolère pas.

Quel est ce pays qui se vante d’être le phare des droits de l’homme, de la liberté, de l’égalité et de la fraternité et qui se comporte avec ses citoyens de la même manière que l’Union soviétique à son heure de gloire, juste pour récupérer des impôts sur la télévision — chez les gens qui ne la regardent pas ?

Ou bien alors, nous sommes tellement peu nombreux à ne pas avoir la télévision, que c’en est devenu une forme de dissidence administrative insupportable pour l’Etat ?

Allez donc savoir…

 

";s:7:"dateiso";s:15:"20150908_131046";}s:15:"20150908_075359";a:7:{s:5:"title";s:74:"Krach chinois, récession, réfugiés, propagandes et verrouillage mondial";s:4:"link";s:90:"https://reflets.info/krach-chinois-recession-refugies-propagandes-et-verrouillage-mondial/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32663";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 08 Sep 2015 05:53:59 +0000";s:11:"description";s:383:"Le monde est parvenu à une charnière importante. Les systèmes économiques et politiques en place se craquèlent de toutes parts, avec une rapidité jusque là inconnue, sous le regard des dirigeants des grandes puissances… plus ou moins impuissants. Petite balade dans le grand chaos de « fin de civilisation capitaliste » en cours. Chine : ça ne […]";s:7:"content";s:14344:"

Le monde est parvenu à une charnière importante. Les systèmes économiques et politiques en place se craquèlent de toutes parts, avec une rapidité jusque là inconnue, sous le regard des dirigeants des grandes puissances… plus ou moins impuissants. Petite balade dans le grand chaos de « fin de civilisation capitaliste » en cours.

Chine : ça ne tiendra pas

Le plus grand pays stalinien du monde a joué… et perdu au casino boursier, en laissant près de 100 millions de petits porteurs tenter leur chance pour payer, qui ses retraites, qui sa sécurité sociale. La bulle boursière et immobilière générée avec l’aide du shadow banking qui finance 50% de la richesse du pays, est l’une des plus grosses que la planète capitaliste n’ait jamais vu.

Le shadow banking est alimenté par l’épargne, un trait saillant de l’économie chinoise. A plus de 50% du PIB, le stock d’épargne brute de la Chine est parmi les plus élevés du monde (source : bsi-economics.org)

Il ya 20% de logements construits inhabités en Chine, comme dans d’autres pays d’Asie du sud-est, et une pyramide de Ponzi géante en train de s’effondrer. L’économie chinoise réelle a ralenti, le monde entier commence à en ressentir les effets. Un pays qui contribue de 25% à la part de croissance de la planète et représente 15% de la production mondiale a tendance a créer des troubles économiques globaux lorsqu’il s’affaisse, surtout quand son système financier est parfaitement opaque et vérolé. La Chine va retrouver un rythme de croissance qui correspond à sa réalité sociale, économique, politique : faible, instable. La consommation intérieure chinoise est de 35%, ce qui dans le cadre de l’économie de marché, oblige aux exportations. Et les exportations chutent. Il n’y aura pas assez de demande intérieure pour compenser les pertes…

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Toute l’inquiétude de la planète capitaliste réside en deux mots : le soutien et la confiance. Si le gouvernement Chinois arrête d’acheter de la dette américaine, perd la confiance des investisseurs de toutes sortes, le risque d’un effet de cascade est plus que réel. Il est probable que l’économie chinoise ne tiendra pas ses promesses. Les grandes puissances, Etats-Unis en tête, vont se retrouver très ennuyées : qui donc va acheter leur dette, et booster leur croissance en investissant chez elles ?

Un système infini, pour un monde fini

Le Brésil est en récession, et c’est un grand émergent — qui lui aussi tirait vers le haut la croissance capitaliste — qui flanche. Les effets de ce début de déprime mondiale ne sont pas encore parfaitement visibles, mais ne vont pas tarder à se faire fortement sentir. Tout le problème de la mondialisation — ou globalisation économique — est concentré dans la période actuelle : les économies sont intriquées et la finance, plus volatile que jamais, fuit de places boursières en places boursières, de plus-values sur les cours de change, en investissements refuges. Ce système est en train de s’asphyxier par lui-même, puisqu’il nécessite, pour perdurer et se maintenir, de pouvoir toujours aller vers : de nouveaux marchés, de nouveaux investissements, de nouveaux territoires, de nouveaux produits financiers, de nouvelles croissances. Pas de chance, la planète a une taille finie, et l’argent qui circule est majoritairement fabriqué par des banques centrales qui ne savent plus comment faire pour en créer plus et en prêter plus à des banques qui ne savent plus où donner de la tête sur les marchés financiers. Parce que dans le monde réel, on sent bien que la fête est un peu finie…

Endettement privé en Chine : sans commentaires…

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Rendre le monde instable a un coût humain

Les médias français sont entièrement focalisés sur la « crise des migrants », devenus en quelques jours, des réfugiés. Ils l’étaient depuis le début, des réfugiés, mais personne n’avait vraiment envie de le dire. Tant il est vrai qu’il est plus facile de pointer du doigt des pseudo-envahisseurs du Sud, que de se questionner sur la réalité des ces hommes, ces femmes et ces enfants qui n’ont d’autre choix que de fuir leurs terre natales devenues invivables par la faute des politiques des grandes nations, celles-là mêmes qui les stigmatisent.

L’instabilité en Irak n’est pas le fruit du groupe djihadiste « Etat islamique ». l’EI n’est que la conséquence d’une politique occidentale désastreuse, débutée en 2003.

Réfugiés syriens passant la frontière pour entrer au Kurdistan irakien. (Archives : REUTERS/Azad Lashkari)

La Syrie, dont Assad, grand ami de la France, a été cernée par des troupes sunnites financées par d’autres grands amis de la France : l’Arabie Saoudite et le Qatar. Ce massacre syrien, tant du côté des rebelles que des troupes gouvernementales était prévisible et évident : les grandes puissances occidentales ont détourné la tête. Appuyé certains protagonistes ? 5 ans plus tard, le monde riche du Nord s’inquiète de voir arriver des gens qui ont tout perdu, par la faute des gouvernements de ce même monde riche du Nord.

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Près de 70 000 Nigériens ont fui la Libye pour retourner au Niger début 2011 suite aux bombardements occidentaux

Une partie de la planète est grandement instable, avec la France, superbe donneuse de leçons, en tête des pays ayant provoqué l’instabilité. Le bombardement de la Libye et le chaos qu’il a engendré ne semble pas avoir servi de repoussoir à ces politiques militaires terrifiantes : Hollande réitère en Syrie. Bombarder des innocents forcés de vivre au milieu des djihadistes du groupe EI a un coût humain, mais le président français ne semble pas s’en préoccuper. Ne serait-ce pas le coût politique pour sa propre personne qui serait en jeu, plutôt que la mort de milliers d’innocents ?

Surtout, croyez-bien ce qui est raconté

Dans une rédaction de télévision, le but est de parler du monde, mais sans développer, juste en surface. Montrer des choses, rapidement. En rafales. Si c’est un sujet inquiétant, il faut mettre des images inquiétantes, des commentaires inquiétants. Le montage est important. L’ambiance. C’est une sorte de film court, de 1’30 à 3′ au maximum et qui est censé présenter un sujet d’actualité au téléspectateur. Lui présenter, pas lui permettre de comprendre ou de se poser des questions.

TVCe système médiatique n’est rien d’autre qu’une forme évoluée de propagande, avec un public désormais tellement habitué à celui-ci, qu’il en est parfaitement inconscient et se pose désormais en analyste. Les Français appellent les chaînes pour donner leur avis, émettre leur opinion sur les réfugiés, alors qu’ils ne savent — pour la plupart — à peu près rien du sujet. Sachant que le problème actuel n’est pas de savoir s’il faut ou non accueillir les réfugiés, mais comment faire pour que le chaos engendré en Libye, en Irak, (et par ricochet en Syrie) par nos propres gouvernements, soit stoppé. Les réfugiés, il n’y a même pas à discuter sur leur accueil : c’est une évidence. Enfin, pour des êtres humains normalement constitués, qui refusent de subir la propagande, et qui ont une conscience correcte de l’histoire…

Le grand verrouillage : phase finale du processus

La Russie de Poutine est un bon exemple de processus de verrouillage politique global. A l’échelle d’un pays, avant tout. Les Russes soutiennent Poutine, dit-on. Pourquoi ne pas soutenir, plus à l’Ouest, des assassins d’Etat, censés protéger les populations de grands fléaux déclarés ? Obama, Cameron, Hollande, Merkel : ces chefs d’Etats ont tous du sang sur les mains et travaillent dans le même sens : verrouiller le système actuel. Le principe du verrouillage est de parvenir à empêcher des systèmes politiques, économiques « jeunes » de parvenir à changer les règles en cours,  excessivement favorables au club du G8. Pour résumer : les anciennes colonies des pays impériaux doivent être maintenues comme de vulgaires vassaux économiques permettant aux pays industrialisés issus de la révolution industrielle débutée au 18ème siècle de continuer à dominer la planète.

Al+Gore+2

Haute technologie, énergie, économie, déstabilisation militaire sont les clés du verrouillage global. La surveillance, poussée à l’extrême, les règles internationales contraignantes (crédits carbone, engagements sur la réduction de CO2, traités commerciaux TTIP (Traité transatlantique), TTP (Traité transatlantique), TISA (Traité mondial sur les services), ventes d’armes, interventions militaires, corruption d’Etat) doublées de méthodes déjà éprouvées, devraient permettre aux « verrouilleurs » de préserver le système en cours.

Ne restent que les populations, devenues réfractaires au fonctionnement politique en place. La propagation de la peur, doublée d’une capacité à restreindre les libertés individuelles sous prétexte de lutte contre des ennemis intérieurs ou extérieurs vont certainement  finaliser le processus. Un processus soutenu politiquement par le maintien (et l’entretien) des parti nationalistes xénophobes, repoussoir électoral des plus pratiques, pour maintenir en place ceux-là mêmes qui les dénoncent.

extremedroite-entretien

La seule inconnue reste l’écroulement systémique de la finance/banques : l’hyper-capitalisme est en mauvais état et les cartouches pour le redresser globalement, semblent limitées. A moins que de nouvelles ruses issues du monde des 1% ne parviennent à maintenir l’ensemble, au détriment du plus grand nombre ?

Pour conclure, un extrait d’article de Pierre Sarton du Jonchay, du blog de Paul Jorion :

La contraction de la base économique réelle par rapport à la masse financière de crédit et de monnaie est à l’origine de la dépréciation relative des actifs réels par rapport à leur prix nominal financier. Les banques centrales n’ont pas d’autre moyen pour masquer la bulle des subprimes immobiliers qui n’a jamais été vraiment résorbée, que de créer une hyper-bulle mondiale sur la réalité de la croissance économique. Grâce aux politiques de facilitation monétaire, la croissance serait demeurée forte et solide malgré la montée du chômage, la stagnation des salaires de ceux qui ont conservé un emploi, les déficits publics et les dettes latentes, que les réformes comptables postérieures au krach de 2008 n’obligent plus à enregistrer dans les bilans financiers.

";s:7:"dateiso";s:15:"20150908_075359";}s:15:"20150906_151757";a:7:{s:5:"title";s:57:"Faut-il mépriser les sondages, Lagarde, ou les sondés ?";s:4:"link";s:73:"https://reflets.info/faut-il-mepriser-les-sondages-lagarde-ou-les-sondes/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32659";s:7:"pubDate";s:31:"Sun, 06 Sep 2015 13:17:57 +0000";s:11:"description";s:365:"Voici une proposition de question pour le bac philo à venir. Figurez-vous que sur 1000 sondés en profondeur pour La Parisenne, la directrice générale du Fonds monétaire international Christine Lagarde ferait pour 50% des Français, une bonne (34%) ou même très bonne (16%) présidente de la République. Doit-on mépriser un sondage idiot (qui a eu […]";s:7:"content";s:1846:"
lagarde-nezrouge

Christine Laboulette Lagarde

Voici une proposition de question pour le bac philo à venir. Figurez-vous que sur 1000 sondés en profondeur pour La Parisenne, la directrice générale du Fonds monétaire international Christine Lagarde ferait pour 50% des Français, une bonne (34%) ou même très bonne (16%) présidente de la République. Doit-on mépriser un sondage idiot (qui a eu l’idée de mettre le nom de Christine Laboulette Lagarde dans la liste des propositions?) réalisé auprès de 1000 personnes selon la technique habituelle du doigt mouillé ? Ou les sondés, qui sont assez stupides pour penser que Christine Lagarde pourrait être une bonne, ou une très bonne n’importe quoi ? Lamentable économiste, analyste de première bourre qui a annoncé la sortie de crise de la Grèce un nombre incalculable de fois, experte en bourdes de toutes sortes… Franchement… Si la réponse devait être « les sondés », ce serait embêtant. Cela voudrait dire que ces imbéciles méritent amplement le bordel ambiant dans lequel ils se trouvent. Qu’ils ne seront jamais éveillés. N’ont-ils d’ailleurs pas déjà élu Nicolas Sarkozy en voyant en lui un grand homme d’Etat ? Après Nicolas Sarkozy et François Hollande, Christine Lagarde serait une apothéose. Encore un effort les sondés et on touchera le fond. Mais y a-t-il seulement un fond au puits de bêtise ?

";s:7:"dateiso";s:15:"20150906_151757";}s:15:"20150903_114709";a:7:{s:5:"title";s:35:"El cambio no vendrá con políticos";s:4:"link";s:55:"https://reflets.info/el-cambio-no-vendra-con-politicos/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32651";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 03 Sep 2015 09:47:09 +0000";s:11:"description";s:342:"Para seguir con el monologo anterior, la pregunta que sigue es “¿que podemos hacer?” Si no bastan revelaciones como las de Edward Snowden, si no bastan los artículos en la prensa internacional, si no basta la película Citizen 4, si no hay la reacción que podíamos esperar por parte de la población… ¿Qué podemos hacer? […]";s:7:"content";s:2349:"

podemos-syrizaPara seguir con el monologo anterior, la pregunta que sigue es “¿que podemos hacer?” Si no bastan revelaciones como las de Edward Snowden, si no bastan los artículos en la prensa internacional, si no basta la película Citizen 4, si no hay la reacción que podíamos esperar por parte de la población… ¿Qué podemos hacer?

Podemos… Esta es una palabra interesante. La hemos oído mucho estos últimos tiempos. Podemos…, juntos, podemos…, podemos cambiar un montón de cosas. ¿Pero que queremos cambiar exactamente?

Cambiar a los políticos parece. Que muchas personas están hartas de lo que hacen y de lo que no hacen.

Cambiar esta sociedad porque se nota que no es bastante igualitaria.

¿Y como hacemos esto?

¿Votando?

¿Pero a quien?

¿A Podemos porque pueden?

¿A Syriza porque hará algo radicalmente diferente?

Esto no funciona. Y no funciona porque no quieren. No funciona porque el resto del mundo no quiere que funcione.

Venceremos, dice la imagen. ¿A quien venceremos? ¿A otros políticos? No tiene ningún sentido…

A lo mejor, el día en que ya no vote nadie pasara algo. A lo mejor tenemos que cambiarnos nosotros mismos, cada uno de nosotros, para iniciar un cambio global. A lo mejor todo empieza en nuestros cerebros, individualmente.

Uno puede cambiar individualmente sin desinteresarse de los otros. Al revés. Cambiarse sólito para convivir mejor con los demás.

Apagar la televisión, dejar de darle importancia a lo que no tiene ninguna, concentrarse en lo que podemos hacer para ayudar a la gente que nos rodea, dejar el ordenador. Que el no puede cambiar nada, ni con peticiones ni con Twitter, ni con Facebook. El no salvara a nadie. ¿Te importa Aylan y todos los que dejan su vida en el Mediterráneo? Puedes salir para España, Grecia, o donde quieras, para ayudar en las playas. Twitter y Facebook no ayudan a Aylan.

";s:7:"dateiso";s:15:"20150903_114709";}s:15:"20150902_192710";a:7:{s:5:"title";s:89:"Postulat n°2 : la maîtrise des identités conditionne notre rapport moral aux libertés";s:4:"link";s:104:"https://reflets.info/postulat-n2-la-maitrise-des-identites-conditionne-notre-rapport-moral-aux-libertes/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32634";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 02 Sep 2015 17:27:10 +0000";s:11:"description";s:389:"Nous venons de voir que les problématiques liées à l’identité sur Internet sont faites de paradoxes. L’exercice des libertés sur Internet ne déroge pas à une certaine forme de complexité principalement liée à la gestion de ses identités. La liberté d’expression est probablement celle qui vient à l’esprit de tout internaute si on lui demande […]";s:7:"content";s:10985:"

slimpressNous venons de voir que les problématiques liées à l’identité sur Internet sont faites de paradoxes. L’exercice des libertés sur Internet ne déroge pas à une certaine forme de complexité principalement liée à la gestion de ses identités. La liberté d’expression est probablement celle qui vient à l’esprit de tout internaute si on lui demande ce qu’Internet lui inspire. Ce fut le cas en France jusqu’à une certaine époque que nous vous laisserons ici le loisir d’apprécier. Mais la donne a changé. Le parcours chaotique du rapport de l’homme public à Internet, ponctué d’une succession de lois anti-terroristes et pour le bien de l’exception culturelle française, couplé à un accroissement plus que significatif des aborigènes du Net ont conduit à une surveillance accrue des réseaux de communication.

Personne n’aime se sentir surveillé, il est donc logique et naturel de vouloir échapper à la surveillance. Pour un journaliste, c’est même un devoir dont il ne semble pas toujours bien conscient même s’il faut reconnaître à la profession une certaine prise de conscience depuis les révélations d’Edward Snowden sur les programmes de surveillance américains. Mais cette prise de conscience n’est qu’un premier pas.

Non, nous n’aborderons pas ici le piratage du site Ashley Madison pour tenter d’expliquer que la maîtrise de son identité conditionne notre rapport moral aux libertés mais vous avez tout loisir d’y songer en ayant une pensée pour les victimes d’une mauvaise évaluation des risques liés à la gestion de leur identité, d’un site sans scrupule et d’imbéciles qui ont publié leurs données personnelles.

La première entrave à la liberté d’expression et de la presse c’est l’identité

S’exprimer sur un réseau de communication en ligne, c’est échanger. Sur le « Web 2.0 », l’information se construit sur des échanges, des interactions. L’information est copieusement enrichie de commentaires, de contre-information, d’échanges de points de vue. Chaque lecteur apportera un crédit à la manière dont X ou Y relate une information.

Est-ce parce que c’est X ou Y ou est-ce parce que l’information est pertinente ?

Un organe de presse a normalement une identité, une raison sociale. Sur Internet, d’un point de vue technique et pratique, un blog est autant un organe de presse que le site web d’un quotidien national, il s’y exprime de la même manière que le quotidien national, souvent avec les mêmes outils. Mais un journaliste jouit de droits auxquels blogueurs et lanceurs d’alertes ne peuvent prétendre.

Il y a bien un joli principe dans la déclaration française des droits de l’homme qui énonce que « tout Citoyen » (même bloggueur ou lanceur d’alerte) a le droit de communiquer ses pensées et ses opinions, mais il y a surtout tout un tas de textes de loi qui vous expliquent que le citoyen dont on parle c’est le journaliste, pas le bloggueur, ni le lanceur d’alerte.

« La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre à l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi. » Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 

Le blogueur ou le lanceur d’alerte a beau être tout aussi « Citoyen » et parfois plus indépendant et désintéressé qu’un journaliste, il ne dispose pas d’un droit à la protection de ses sources. Et comme ils n’a pas légalement le loisir de protéger ses sources, il ne peut que protéger trois choses :

Un blogueur ou un lanceur d’alerte sera naturellement plus enclin à dissimuler des identités, donc plus enclin à être l’objet du scepticisme de ses lecteurs.

Mais…

Si c’est un lâche anonyme qui ne cite même pas de source, comment peut-il être pris au sérieux ?

La rupture

Et puis arrivèrent Wikileaks et Chelsea Manning, un immense raté qui partait pourtant bien. Cet épisode marque un intéressant revirement de situation. Le volume et la nature des documents publiés par Wikileaks rendaient de fait le site parfaitement crédible. En dehors de l’administration américaine, tout le monde se fichait bien de savoir qui était à l’origine de la fuite.

Mais on ne peut protéger une source d’elle même.

Même Wikileaks qui déploie des trésors d’outils et de pédagogie pour conserver ses sources anonymes n’a pas pu empêcher Chelsea Manning de révéler à un « journaliste » son rôle dans la fuite des documents militaires classifiés américains. Ce « journaliste » s’est évidemment empressé d’aller dénoncer Chelsea Manning à l’administration américaine.

Prenons le problème sous un autre angle.

Un journaliste est-il le mieux placé pour protéger l’identité d’une source ?

Pourquoi ?

Le courage c’est l’anonymat, pas la carte de presse

Plus une information est pertinente et sensible, moins l’identité de celui qui la révèle est importante. L’information pertinente, celle qui révèle quelque chose au public, qui apporte un éclairage au monde, c’est celle qui disparaîtra totalement des colonnes des quotidiens nationaux si les journalistes refusent de repenser leurs droits, leurs responsabilités et leur métier.

C’est bien mignon de se planquer derrière une carte de presse mais sur Internet, ce n’est pas la carte de presse qui protège l’identité d’une source. La carte de presse, ça fonctionne probablement devant un officier de police, devant un juge, mais c’est bien moins efficace sur Internet, face à des « boîtes noires ». Une carte de presse ne chiffre pas les communications et ne propose pas un moyen sécurisé et anonymisé d’échanger avec une source.

Pour avoir le courage de publier une information sensible, il faut se donner les moyens de la publier dans des conditions optimales, en évacuant au possible toute source de pression potentielle. Là encore, ça ne passe pas par une carte de presse mais par la protection de l’identité d’une source et/ou de sa propre identité.

Dernier point qui peut donner à réfléchir : la protection de l’identité du journaliste, son anonymat, entre en parfaite contradiction avec la logique carriériste de ce dernier puisque c’est sa profession et qu’il a un besoin naturel de reconnaissance pour être en mesure d’évoluer professionnellement.

Le meilleur moyen de protéger l’identité d’une source, c’est de ne pas pouvoir l’identifier

Mais le rôle d’un journaliste, c’est d’identifier sa source pour juger de sa pertinence ?

Non. Cette manière de faire était probablement très en vogue au 20e siècle, mais Internet a sensiblement changé la donne.

De nos jours, il est plus convenable de juger de la pertinence d’une information et non d’une source. La compromission de l’identité d’une source d’information est devenu la principale raison d’une information incomplète, tronquée, fausse, ou orientée.

Valider l’identité d’une source est plus facile que la validation de l’information. Un journaliste consciencieux ne peut et ne doit pas valider la pertinence d’une information sur la seule base de la validation de l’identité d’une source. Cette identité peut être éclairante sur un contexte motivant la divulgation de l’information mais c’est bien là son seul apport, un apport qui peut se montrer souvent inutile, parfois nuisible.

Ce que nous pouvons conclure à ce stade

 

Lire :

 

";s:7:"dateiso";s:15:"20150902_192710";}s:15:"20150902_183100";a:7:{s:5:"title";s:59:"Xavier Bertrand : dourak de service ou simplement cynique ?";s:4:"link";s:77:"https://reflets.info/xavier-bertrand-dourak-de-service-ou-simplement-cynique/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32635";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 02 Sep 2015 16:31:00 +0000";s:11:"description";s:325:"Comment peut-on en arriver là ? Par pure bêtise ou par cynisme débridé ? La question mérite d’être posée à la lecture de ce document. Bien sûr, il y a cette idée de renvoyer les migrants qui commettent des délits à Calais… Où ça ? En Grande-Bretagne peut être ? Hum… Ah, non, ça ne […]";s:7:"content";s:1223:"

xavier-bertrandComment peut-on en arriver là ? Par pure bêtise ou par cynisme débridé ? La question mérite d’être posée à la lecture de ce document. Bien sûr, il y a cette idée de renvoyer les migrants qui commettent des délits à Calais… Où ça ? En Grande-Bretagne peut être ? Hum… Ah, non, ça ne marche pas, Londres n’en veut pas. En Syrie ? En Mauritanie ? La Libye peut-être ? Mais surtout, il y a ce besoin de faire chauffer le chaudron à haine avec une sorte d’amalgame migrant = délinquant qui vient en France pour y commettre des délits. Xavier, quelqu’un qui dépense à peu près tout ce qu’il a gagné en une vie pour quitter sa terre natale, ses amis, sa famille, quelqu’un qui fuit la guerre, les persécutions, vous croyez vraiment que c’est un délinquant  ?

Et si on interdisait plutôt de territoire ceux qui véhiculent la haine ?

";s:7:"dateiso";s:15:"20150902_183100";}s:15:"20150902_143634";a:7:{s:5:"title";s:87:"Identité(s), postulat n°1 : Internet n’a pas changé notre rapport à l’identité";s:4:"link";s:92:"https://reflets.info/identites-postulat-n1-internet-na-pas-change-notre-rapport-a-lidentite/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32620";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 02 Sep 2015 12:36:34 +0000";s:11:"description";s:384:"Internet n’a pas changé notre rapport à l’identité, il l’a enrichi de nouvelles contraintes et de nouvelles pratiques. La première définition de l’identité que nous retiendrons est l’une des cinq définitions données par le Larousse Caractère de deux êtres ou choses qui ne sont que deux aspects divers d’une réalité unique, qui ne constituent qu’un […]";s:7:"content";s:9401:"

Internet n’a pas changé notre rapport à l’identité, il l’a enrichi de nouvelles contraintes et de nouvelles pratiques.

La première définition de l’identité que nous retiendrons est l’une des cinq définitions données par le Larousse

Caractère de deux êtres ou choses qui ne sont que deux aspects divers d’une réalité unique, qui ne constituent qu’un seul et même être.

idSur Internet, l’identité n’est pas ce qui nous caractérise mais ce qui permet d’être reconnu, que ce soit par d’autres personnes ou par des machines (par une administration, par une boutique en ligne, par votre banque en ligne…) . Nous adopterons ici le raccourcis de « systèmes » pour définir ces différentes entités. Le concept d’identité ne peut se suffire à lui même, il a besoin d’opérandes plus ou moins folkloriques pour qu’un humain ou une machine soit reconnu par d’autres systèmes : un visage, une date de naissance, un lieu de résidence, un numéro d’identification, un pseudonyme, un numéro de carte bleue, un mot de passe, un adresse IP, une clé de chiffrement…

L’identification c’est la défiance, l’identité, c’est la confiance

Dans un système idéal, c’est l’homme qui choisit et forge son identité en fournissant les éléments qu’il désire, et non le système qui lui impose une identité en lui demandant une foule d’éléments d’identification lui permettant de reconnaître principalement ce qu’il n’est pas, c’est à dire une entrée dans une base de données.

Plus un système est proche de l’humain, moins le besoin d’éléments d’identification est nécessaire pour que le système nous reconnaisse. Même sans prénom, vos parents vous identifieront toujours comme leur enfant.

Plus un système est distant de l’homme, plus son besoin de données d’identification est important. Paradoxalement, plus on fournit d’éléments d’identification à un système, moins ce dernier est respectueux de votre identité, celle qui vous définit en tant qu’humain. Il devient tenté de calculer une identité en fonction de vos habitudes, souvent à des fins mercantiles pour le moment. Demain, ce sera peut-être pour évaluer les chances que vous avez de vous laisser tenter par un stage de fitness en Syrie.

Ce que nous pouvons déjà conclure à ce point :

La notion de gestion des identités

Internet a introduit un nouveau paradigme, celui de la gestion des identités. Selon le système auquel on s’adresse, la notion de confiance est induite

Tout le monde n’a pas besoin de savoir quand je suis connecté à Facebook que je suis un nazipédoterroriste de l’Internet profond, celui du sous sol au fond à gauche,, même si Facebook sait le déduire de lui même. Plus j’alimente, consciemment ou non, Facebook de critères lui permettant de me définir en tant que nazipédoterrorisme, moins je lui accorde de confiance car tout intéressé qu’il est par mon identité agissante (avec qui je parle, à quelle fréquence et de quoi, mais aussi avec quel navigateur de me connectes quelle adresse IP), je lui donne les moyens de définir une identité calculée sur ma personne (à quel point je suis populaire et combien mon profil peut lui rapporter en vendant mon profil à ses annonceurs).

Quand je m’authentifie au système d’information de Facebook, je lui fournis les mêmes critères d’identification que je fournis au système d’information de mon entreprise (nom, prénom, mot de passe et email). Les critères sont identiques même si leur valeur peut différer (à minima pour le mot de passe et l’email) . Noms, prénoms et mots de passe n’ont pas de caractère unique, alors qu’un email lui, bénéficie d’un caractère unique (sinon ça fonctionne beaucoup moins bien). Ainsi, l’email de par son caractère unique est devenu, à tort, comme un élément fort, constitutif de l’identité sur Internet. J’insiste sur le « à tort » car l’email devenu l’élément principal d’identification sur Internet, il est aussi de fait devenu l’un des premiers vecteurs de compromission de l’identité, et donc des systèmes d’informations.

Pertinence de critères

Pour définir précisément une identité, un critère seul est forcément non pertinent, même si certains le sont plus que d’autres. Sur Internet, un nom n’est pas pertinent, un prénom l’est encore moins, mais étrangement, un email ou un pseudonyme peuvent l’être beaucoup plus qu’un nom et qu’un prénom réunis. J’en reviens une fois de plus à cet article de Maître Eolas qui explique très bien que sur Internet, son pseudonyme définit mieux son identité que son nom puisqu’on sait que c’est à ce pseudonyme que les propos de son fil Twitter et de son blog sont attachés.

Tout le monde connait son pseudonyme, tout le monde connait son blog, tout le monde connait son amour inconditionnel pour le rugby ou le curling en période de jeux olympiques d’hiver, et tout ceci nous suffit amplement pour lire son blog et échanger avec lui. Son nom et son prénom sont donc des critères non pertinents, ils ne sont pas une barrière à l’échange, à sa crédibilité, et au plaisir que nous prenons à le lire.

Internet introduit de nouveaux critères et une notion de contextualisation plus fine

Si l’email et le mot de passe sont les critères les plus admis dans notre pratique quotidienne d’Internet et du numérique en général, il existe une foule d’autres critères qui savent se faire oublier et qui ne sont pas moins pertinents, c’est la notion de métadonnées.

On identifiera plus finement monsieur untel disposant de tel téléphone chez l’opérateur bidule télécom dont le numéro de téléphone est 06 42 42 42 42, le numéro d’IMEI 42424242424242 qui appelle tel autre numéro de monsieur untel tous les vendredi à 18h30… que par son nom et son prénom. Un ancien président de la République l’a découvert à ses dépens.

La somme de l’insignifiant, ces métadonnées, se montre souvent plus précise sur l’identité d’une personne que sa carte nationale d’identité.

Si la gestion d’une identité numérique peut se borner à un mot de passe, à un email et à un pseudonyme, ce n’est pas du tout le cas de la confidentialité. La confidentialité n’est pas l’anonymat, mais la confiance que l’on a en un système donné pour y réaliser une tâche particulière en fonction d’un contexte donné. Quand on a besoin de confidentialité, tout réside dans l’art de la maîtrise des différents contextes.

Ce que l’on peut déduire de ce premier postulat

On se rend compte qu’un pseudonyme, c’est un élément d’identification supplémentaire, là où l’anonymat vise lui à réduire au minimum tout élément d’identification. L’anonymat induit de la confiance, toute identification est un vecteur de défiance qui réussit un coup de maître sur Internet : donner un (faux) sentiment de confiance.

Un individu aura une confiance naturelle en son identité déclarative (ce qu’il dit être), il contrôlera au moins son identité agissante, c’est à dire ses actions en fonction de cette identité déclarative (ce qu’il fait), mais commettra souvent l’erreur d’omettre la somme de ses métadonnées, son identité calculée ou corrélée.

L’usage d’Internet et des technologies numériques en général ont ajouté une couche de complexité à des concepts que nous maîtrisions pourtant naturellement. Cette complexité peut donner plus de libertés, comme elle peut restreindre nos libertés si on se refuse à faire l’effort de l’affronter.

";s:7:"dateiso";s:15:"20150902_143634";}s:15:"20150902_143106";a:7:{s:5:"title";s:21:"Le roman de George O.";s:4:"link";s:42:"https://reflets.info/le-roman-de-george-o/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32586";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 02 Sep 2015 12:31:06 +0000";s:11:"description";s:330:"Eric Arthur Blair. C’était son vrai nom. Son pseudo a été choisi un peu au hasard. Au détour d’un échange de lettres avec son éditeur Leonard Moore, en 1932. A cette époque, à 29 ans, Eric est déjà journaliste, mais il veut signer des romans, et impossible de signer Blair – il répugnait à voir […]";s:7:"content";s:19776:"

George-orwell-BBCEric Arthur Blair. C’était son vrai nom. Son pseudo a été choisi un peu au hasard. Au détour d’un échange de lettres avec son éditeur Leonard Moore, en 1932. A cette époque, à 29 ans, Eric est déjà journaliste, mais il veut signer des romans, et impossible de signer Blair – il répugnait à voir son vrai nom imprimé, parait-il, sans doute redoutait-il aussi les réactions de sa famille. Lettre à Moore datée du 19 novembre 1932 :

[…Q]uant aux pseudonymes, le nom que j’utilise toujours quand je vagabonde, etc., c’est P. S. Burton, mais si vous pensez qu’il ressemble à un nom qui pourrait exister, que dites-vous de
Kenneth Miles
George Orwell
H. Lewis Allways.
J’ai une préférence pour George Orwell. […]

M. Toujours aurait pu l’emporter. Va pour Orwell, en effet. Il ne ressemble à aucun autre.

Quand je me suis penché sur la vie d’Eric Blair, j’ai été surpris de ne trouver aucune trace de sa voix, sachant qu’il a travaillé à la BBC pendant la guerre. Rien, pas une trace d’enregistrement. Pas de films non plus. J’ai appris par la suite qu’en Espagne, où il est resté six mois en 1937 à se battre dans les milices du POUM (un mouvement marxiste anti-stalinien de Catalogne, allié de la CNT-FAI pendant la guerre civile), il a été blessé assez grièvement. Il a même eu très chaud. Une balle lui a traversé la gorge, à deux doigts de la carotide. Et sa voix en a, semble-t-il, été affectée.

orwellvoice-bbcmemoAucun historien n’a fait le rapprochement, mais ça mérite de le mentionner. En janvier 1943, un certain J. B. Clark, un des « contrôleurs » de la radio publique britannique, écrit une note de service au sujet d’Orwell. Il se dit « marqué » par le ton de la voix de l’écrivain, qu’il considère comme « peu attractive » et « inappropriée » aux critères de qualité de la BBC (cf document) – « I was struck by the basic unsuitability of Orwell’s voice ».  Et il recommande de le retirer de l’antenne. Finalement, Orwell démissionnera de la BBC en septembre 1943, pour terminer « La ferme des animaux ».

C’est dans un documentaire produit par la BBC, des décennies plus tard, qu’on peut entendre et voir Orwell devant une caméra. C’est bien entendu un docu-fiction, intitulé « A life in pictures ». Un comédien interprète Orwell dans des scènes reconstituées, le tout basé  sur ses déclarations et ses écrits. Ça commence par un entretien fictif, où il se présente brièvement – c’est mis en scène mais ce sont ses propres mots :

J’aime la cuisine anglaise, la bière anglaise, j’aime le vin rouge français, le vin blanc espagnol, le thé indien, le tabac fort, le feu de cheminée, la lumière des chandelles… et les chaises confortables… Je déteste les grandes villes, le bruit, les motocyclettes, la radio, les boites de conserve, le chauffage central et les meubles modernes.…

L’œuvre d’Orwell est trop souvent présentée par le petit bout de la lorgnette. On parle de lui quasiment toujours pour évoquer le père de Big Brother, et on continue de présenter son roman 1984 comme un roman d’anticipation sur la société de surveillance. On va rarement chercher plus loin. Sa peinture du totalitarisme est pourtant bien plus subtile que la description mécanique qu’il installe de son roman. Une dystopie bien plus philosophique qu’un simple ouvrage d’anticipation, où la corruption du langage, la manipulation des masses par le matraquage psychologique apporte l’essentiel du génie littéraire. Son appendice consacré au newspeak – la novlangue – est d’une grande originalité pour une œuvre romanesque, au point qu’il n’a pas été compris par tout le monde. Selon des lettres échangées à l’époque avec ses agents et éditeurs (cf Une vie en lettres, Agone, 2014 – détails plus bas), on apprend d’ailleurs qu’Orwell a du insister pour que l’éditeur américain accepte de publier cet appendice telle quelle dans la version US…

Blair n’a vécu que moins de 47 ans (25 juin 1903 – 21 janvier 1950), une vie durant laquelle sa production littéraire sera plutôt complète (22 ans). Sa boulimie d’écriture peut s’expliquer sans doute par son état de santé, qui a toujours été fragile. Sa vie est en effet rythmée par la maladie – il souffrait d’insuffisances respiratoires, ses poumons ont été mis à rude épreuve, surtout qu’il fumait énormément (plusieurs paquets par jour, et sans filtres…), jusqu’à ses derniers jours. Il fera de nombreux séjours à l’hôpital à partir de ses 26 ans, ses médecins l’enverront plusieurs fois changer d’air au Maroc, à Marrakech, et il passera les dernières années de sa vie à séjourner à Jura, une île minuscule en plein océan Atlantique, au large de l’Écosse. C’est là-bas qu’il écrira Nineteen eighty-four, jusqu’aux dernières relectures en décembre 1948 (il paraîtra en juin 1949, sept mois avant sa mort, des suites des longues complications d’une forme de tuberculose).

Orwell avait tout de l’écrivain baroudeur, un côté Albert Londres ou Joseph Kessel (qui était son contemporain). Chacune de ses expériences personnelles a alimenté ses reportages, tribunes, essais ou romans. De la Birmanie à la Catalogne, en passant par l’Angleterre prolétarienne et les tripots de Paris. C’est d’ailleurs suite à sa première hospitalisation, en 1929 à l’hôpital Cochin, qu’il en tirera un essai, intitulé simplement How the Poor Dies (mais publié beaucoup plus tard, en 1946). Sur cette période, c’est plutôt son récit Down and Out in Paris (Dans la dèche à Paris et à Londres), paru en 1933, qui a été le plus marqué cette époque.

Burmese_daysSon premier véritable roman, que j’ai découvert tout récemment, est le plus saisissant – Burmese Days publié en 1934 (Histoire Birmane, Ivréa – paru aussi en poche chez 10/18).

C’est sans doute en écrivant ce récit qu’il a décidé de changer de patronyme, car il s’imprègne de sa propre expérience. Il a été, pendant cinq ans (1922-27), officier dans la police impériale de Sa Majesté en Birmanie, à l’époque une simple région des Indes britanniques. Assez surprenant, voire choquant, pour cet homme qui a cultivé longtemps des idées libertaires! Son père était un de ces petits fonctionnaires dévoués qui émargeait à l’Indian Civil Service, la machine coloniale britannique d’extrême-orient. Orwell est né en Birmanie mais a passé toute son enfance en Angleterre, dans un milieu petit bourgeois puritain et très ennuyeux (il décrivait ironiquement son milieu social comme « lower-upper-middle class »). A 19 ans, il décide – ou est incité par son père, peu importe – de partir aux Indes pour servir dans la police impériale. Cela aura eu au moins le mérite de le dégoûter de l’ordre impérial, et c’est ce qui a déclenché son besoin d’écrire.

Son roman birman décrit avec une noirceur et un réalisme glaçant comment le complexe de supériorité des anglais était, en soi, devenu une prison, une caste à part entière, où les sujets de la couronne, dans leur petits clubs minables interdits aux indigènes – qu’ils soient domestiques, serveurs ou magistrats – s’enfermaient eux-mêmes dans une vie arrogante et mortifère. Sa description des relations hypocrites qui s’établissaient dans les colonies – ce qui devait ressembler aux comptoirs français de l’époque – dresse un tableau sinistre et implacable de la domination impérialiste. Un roman trop méconnu…

unevieenlettresJe n’ai jamais lu de biographies d’Orwell, il y en eu peu d’ailleurs. Orwell avait donné des instructions pour qu’aucune histoire de sa vie ne soit publiée. Sonia Brownell, sa veuve – sa seconde épouse, qui se maria avec lui alors qu’il était presque mourant, sa première (Eileen) ayant succombé avant lui en 1945 – résistera longtemps pour que cette promesse soit exaucée. Jusqu’à ce qu’elle décide de confier ses archives à un professeur de sciences politiques, Bernard Crick, qui publiera l’ouvrage en 1980 (George Orwell: A Life).

Une manière d’en savoir autant, si ce n’est plus, sur la vie d’Eric Blair, est de se plonger dans un ouvrage paru l’an dernier aux éditions Agone, Une vie en lettres (traduit de A life in letters, Peter Davison, 2010). Un livre construit comme un récit  biographique, à travers sa propre correspondance, mais aussi celle de sa femme Eileen et d’amis proches – à partir de 1930 (il existe donc très peu de traces de lettres de sa vie en Birmanie, notamment).

A propos de sa blessure de la guerre d’Espagne, il fera cette confidence quelques années plus tard:

« Je suis plutôt content d’avoir été touché par une balle parce que je pense que ça va nous arriver à tous dans un avenir proche et je suis heureux de savoir que ça ne fait pas vraiment très mal. Ce que j’ai vu en Espagne ne m’a pas rendu cynique, mais me fait penser que notre avenir est assez sombre. Il est évident que les gens peuvent se laisser duper par la propagande antifasciste exactement comme ils se sont laissés duper par ce qu’on disait de la courageuse petite Belgique, et quand viendra la guerre ils iront droit dans la gueule du loup. »

C’est en lisant ces quelques trois cent lettres – dont à peu près les deux-tiers sont inédites en français – que l’on s’imprègne du personnage, et que l’on découvre ses nombreuses contradictions. Comme, par exemple, le rapport qu’il entretenait avec l’impérialisme, le patriotisme et le pacifisme, notions sur lesquelles il ne sera pas toujours droit dans ses bottes. La réalité de la guerre lui fera adopter une attitude « pragmatique », qui n’ont pas du tout été acceptées dans les cercles de la gauche radicale anglaise qu’il n’a pourtant cessé de fréquenter.

Il était partisan de a guerre car il redoutait en effet la menace sérieuse que représentait l’empire japonais sur la stabilité démocratique des Indes britanniques. C’est d’ailleurs dans le service « overseas » (outre-mer) qu’il officia à la BBC, rejoignant l’équipe de propagande officielle du gouvernement (même s’il anima également sur les ondes des émissions littéraires et culturelles, adaptant des classiques pour produire des « dramatiques » qui étaient fort appréciées). A noter que Eileen travaillait pendant la guerre au service de la censure du ministère de l’Information. Dans 1984, le héros W. Smith est un employé zélé du ministère de la Vérité (« Minitrue »), chargé de révisionnisme historique en falsifiant les archives du seul quotidien de la dictature. Orwell s’est engagé pour partir combatte, mais il était trop malade. Il a alors rejoint la Home Guard, sorte de service de réserve civile créé au début du conflit. Dans le documentaire scénarisé de la BBC, on le voit par exemple donner des conseils du maniement des armes (grenades, fusils…), pour apprendre à chaque citoyen de se défendre en cas d’invasion allemande…

Son engagement en Espagne pendant la guerre civile explique aussi cela – il passera de longs mois sur le front, dans les tranchées, même si ces moments furent plus ennuyeux que dangereux, selon de nombreuses lettres et la description qu’il en fit dans son incroyable récit Hommage à la Catalogne. Il militait, disait-il, pour un « patriotisme révolutionnaire », une formule qui sonne comme un oxymore aujourd’hui mais qui lui permettait de différencier patriotisme et nationalisme… Il prétendait en effet qu’une fois la guerre terminée, la cohésion des « gens ordinaires » (la common decency, un des piliers de la pensée politique d’Orwell) dans l’adversité pourrait servir d’étincelle à l’esprit révolutionnaire du prolétariat anglais (lire ce billet qui résume bien cette question). Et il pensait que la Home Guard pouvait même constituer une sorte de « milice populaire révolutionnaire ».

[sa carte de presse en 1943 – source]

 

Pour apprécier la vie d’Eric Blair à travers ses correspondances, je vous invite à écouter deux émissions diffusées sur Radio Libertaire en mars et avril dernier (dans la bien nommée Les Amis d’Orwell). La première reproduit des extraits d’une rencontre dans laquelle interviennent le directeur de collection d’Agone, Jean-Jacques Rosat – orwellophile convaincu, philosophe au Collège de France – et le traducteur de l’ouvrage, Bernard Hoepffner. A noter la lecture d’une lettre qu’Orwell envoie à un éditeur inconnu, dans laquelle il se lance dans un récit biographique inédit (à écouter à partir de 6’30). A la fin, anecdotique mais touchante: une lettre qu’Orwell envoie en avril 1946 à Anne Popham, une femme qu’il tente de séduire (après la mort d’Eileen), lui proposant de devenir « la veuve d’un homme de lettres » – se sachant malade et condamné (1h23’30). Finalement, c’est une certaine Sonia Brownell qui acceptera cette transaction étonnante …

Dans le second volet Jean-Jacques Rosat se penche sur la pensée politique d’Orwell, le parcours de cette pensée politique, pour aborder à peu près l’essentiel de sa vie littéraire. (Un peu plus long, 2 heures d’écoute).

Pour aller plus loin:

";s:7:"dateiso";s:15:"20150902_143106";}s:15:"20150827_183922";a:7:{s:5:"title";s:30:"Edward Snowden : did we fail ?";s:4:"link";s:48:"https://reflets.info/edward-snowden-did-we-fail/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32593";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 27 Aug 2015 16:39:22 +0000";s:11:"description";s:308:"I’m sitting here in the middle of nowhere. The sea surrounds me. There is this deep blue sky above. I have no Internet connection. No land-line. There is only my mobile phone. No data. This is like the desert. Except it’s an island. With lots of water all around it. And suddenly, I realize how […]";s:7:"content";s:3193:"

edward-snowdenI’m sitting here in the middle of nowhere. The sea surrounds me. There is this deep blue sky above. I have no Internet connection. No land-line. There is only my mobile phone. No data. This is like the desert. Except it’s an island. With lots of water all around it. And suddenly, I realize how much we failed. I can avoid privacy intrusions here. I can try. They can see where I am as I use my mobile. They are still partially blind while I’m not using the data. But the mechanics of the dragnet, the surveillance system is still out there. Nothing has really changed. What did we achieve? Tons of papers about the Snowden files later, so many newspapers involved, so many horrible things revealed. Brought to the public knowledge. Things that are so bluntly privacy violations, attacks against what democracy should be… And still… Nothing happened. Where the fuck did we fail?

But did we fail? Journalists and newspapers reported about the dragnet. Edward Snowden stood against what he felt was an abomination. His life was destroyed as many others’ were before. Old uncle Sam doesn’t like people publicly stating what he does.

Don’t say the CIA is working with narcos. Don’t say the CIA is arming some mujahideens in Afghanistan who will eventually turn against America. Don’t tell anyone America legalized torture. Don’t tell the public that the USA has always been supporting ultra-rightists in South America. Don’t say that the USA has been spying on everybody for years, getting in your computer, stealing your nude selfies.

Or else…

So what did go wrong?

Maybe we only need look into a mirror if we are looking for the culprits.

We the people did nothing. Any massive protest around the globe?

Did anyone wonder why nothing changes when the president and the Administration changes? Why we had torture, deportations, illegal imprisonments, with George Bush and why we still have a huge worldwide intrusive and disruptive dragnet in place, working around the clock with Barack Obama? Did anyone ask for a real change?

Did anyone destroy his Facebook, or Gmail account? Shred it’s Instagram, account?

Was any politician held accountable? Any trial against the Bush Administration? Even coming from an international organization? Didn’t Richard Nixon resign after the Watergate? What did Barack Obama do after we learned what Edward Snowden told us? Nothing…

We fucking need a massive bowel disruptor before it’s too late…

spiders-bowel-disruptor

";s:7:"dateiso";s:15:"20150827_183922";}s:15:"20150823_080335";a:7:{s:5:"title";s:44:"Quelques clés du totalitarisme post-moderne";s:4:"link";s:65:"https://reflets.info/quelques-cles-du-totalitarisme-post-moderne/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32508";s:7:"pubDate";s:31:"Sun, 23 Aug 2015 06:03:35 +0000";s:11:"description";s:355:"Lorsque vos dernières bribes d’autonomie individuelle vous auront été retirées [pour votre bien et celui de tous], il sera trop tard pour venir vous indigner et réclamer un retour en arrière. La société dans laquelle vous êtes plongé est une société totalitaire, bien que vous ne le sachiez pas et que — probablement — vous […]";s:7:"content";s:8372:"

yep-yep

Lorsque vos dernières bribes d’autonomie individuelle vous auront été retirées [pour votre bien et celui de tous], il sera trop tard pour venir vous indigner et réclamer un retour en arrière. La société dans laquelle vous êtes plongé est une société totalitaire, bien que vous ne le sachiez pas et que — probablement — vous ne vous en rendiez pas vraiment compte. La raison principale de votre ignorance, au sujet du totalitarisme exercé quotidiennement par cette société — et dans laquelle vous vivez — est que vous êtes un acteur clef de ce totalitarisme. Bien entendu, cette affirmation vous révulse et vous semble inacceptable. Regardons ce qu’il en est…

Boucle rétroactive du citoyen 2.0

La majorité des citoyens n’aime pas [trop] la liberté. Particulièrement celle d’autrui. Fondamentalement, la liberté d’autrui est un affront, telle une aiguille plantée dans le corps débile des vies modernes et esclaves, fondées sur la pensée creuse. La liberté est pourtant là, à bout de bras, mais son exercice requiert quelques changements que peu d’entre vous effectue. Le premier exercice de la liberté est de refuser toute intrusion par l’image et le son des programmes télévisuels. Ces programmes sont un des piliers du totalitarisme post-moderne. Des piliers, il y en a 5, comme dans l’islam, (et comme dans tous les dogmes des religions monothéismes, même si leur nombre fluctue) :

— La propagande tu regarderas, écouteras et digèreras

— Des produits industriels tu consommeras

— Les puissants tu contesteras

— Ton impuissance tu constateras

— Ton indignation [sur le réseau] tu délivreras

Wayward-Pines

Les deux premiers piliers sont des fondamentaux, les trois suivants sont avant tout des conséquences, une sorte de deuxième voie permettant au totalitarisme de se légitimer. Qui, en effet, accepterait d’être à ce point contraint, pressé, obligé, limité dans une société humaine, sans avoir le moindre espoir, une seule possibilité de se défendre ? La contestation, l’indignation, mêlées au constat d’impuissance sont les clés du totalitarisme post-moderne. Sans eux, la propagande et la consommation ne pourraient pas fonctionner : chaque esclave a besoin de penser et croire qu’il n’en est pas un, qu’il peut lutter contre ces phénomènes et changer les choses. Avec, à chaque fois qu’il tente de se rebeller, un constat amer : l’impuissance. Mais l’espoir d’y arriver la prochaine fois, ou sur la durée, persiste. Alors, pourquoi  ne pas retourner devant les écrans, acheter quelques babioles et recommencer, tout en s’indignant de l’ensemble ?

Bétail humain et Olympe moderne

creepy-house

Une infime partie de l’humanité — quelques milliers d’individus — possèdent la quasi totalité des ressources financières de la planète. C’est une première dans l’histoire. Le mode de vie de ces nouveaux dieux de l’Olympe est sans commune mesure avec le reste, au point qu’ils ne se considèrent même plus comme faisant partie de ce qui est nommé humanité. Ils ne mangent pas, ne se déplacent pas, ne se logent pas, ne se vêtissent pas comme les 99,9% des autres être humains. Leur pouvoir est immense, au point que les structures financières — les consortiums — qu’ils possèdent, sont en mesure de dicter leurs lois aux Etats, étant devenues puis puissantes que ceux-ci. Pour ces individus, les êtres humains sont devenus du bétail. Ils fournissent massivement l’alimentation industrielle de mauvaise qualité à ce même bétail afin de maximiser leurs profits, tout comme les vêtements confectionnés à la chaîne par des esclaves modernes, les appareils technologiques de distraction, et même les contenus des programmes : la totalité des besoins humains est couverte par cette poignée d’individus à la tête de quelques centaines de consortiums.

Le monde comme terrain de jeu

Le totalitarisme post-moderne est en passe de devenir la clef de voute des sociétés humaines. Le monde, dans sa globalité, est voué à se plier aux exigences des nouveaux dieux de l’Olympe, qui — rappelons le — n’ont de pouvoir que celui qui leur est offert par les populations fortement consommatrices de leurs biens et services. Le grand terrain de jeu du monde leur appartient, et les dernières barrières permettant aux superstructures financières de finir de s’emparer pleinement des sociétés humaines sans entraves sont en cours de sauter : TTP, TTIP, TISA, sont en cours de validation.

Il ne restera absolument plus aucune restriction à l’appétit des dieux, qui finiront de verrouiller leur grand terrain de jeu. Leur but ultime ? L’immortalité physique et la continuation à travers les âges de leur domination sans partage. Il n’y a aucune raison qu’ils n’y parviennent pas avec un bétail aussi docile, qui leur mange dans la main. Particulièrement dans les pays les plus riches.

Des grains de sable existent pourtant

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Ce que ne peuvent maîtriser les maîtres des consortiums est réduit et pourtant excessivement puissant. Le premier grain de sable est technologique. La pieuvre mondiale activée par les nouveaux dieux de l’Olympe s’appuie sur la technologie numérique. Des groupes de très haute compétence technologique sont en mesure de porter des coups sévères aux consortiums, et l’ont déjà fait. Les attraper est presque impossible, leur pouvoir de nuisance est bien plus grand que ce que le bétail humain ne l’imagine.

Le deuxième grain de sable est ontologique : le totalitarisme post-moderne demande le consentement des individus. Etre au monde autrement que dans le sens qui nourrit les consortiums est une arme qu’ils ne peuvent parer. Ne pas [ou presque pas] consommer leurs produits, ne pas regarder leurs images, exister dans la plus grande autonomie possible face à leurs produits, services et volontés.

Le totalitarisme post-moderne est vaste, complexe, en pleine expansion, et pourtant il ne tient qu’au bétail de s’en préserver. S’il accepte de prendre conscience de son existence…

 

";s:7:"dateiso";s:15:"20150823_080335";}s:15:"20150821_162159";a:7:{s:5:"title";s:56:"Bluetouff, lâche tout de suite cette boite de Ricoré !";s:4:"link";s:73:"https://reflets.info/bluetouff-lache-tout-de-suite-cette-boite-de-ricore/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32545";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 21 Aug 2015 14:21:59 +0000";s:11:"description";s:385:"Deux semaines après avoir reçu la notification de mon amende (payable 2 mois avant que je la reçoive avant poursuite) pour une condamnation portant sur l’article 323-3-1 du code pénal (sans préalablement avoir été notifié d’une mise en cause) qui dispose : Le fait, sans motif légitime, notamment de recherche ou de sécurité informatique, d’importer, […]";s:7:"content";s:6683:"
Photo by Next-Up

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Deux semaines après avoir reçu la notification de mon amende (payable 2 mois avant que je la reçoive avant poursuite) pour une condamnation portant sur l’article 323-3-1 du code pénal (sans préalablement avoir été notifié d’une mise en cause) qui dispose :

Le fait, sans motif légitime, notamment de recherche ou de sécurité informatique, d’importer, de détenir, d’offrir, de céder ou de mettre à disposition un équipement, un instrument, un programme informatique ou toute donnée conçus ou spécialement adaptés pour commettre une ou plusieurs des infractions prévues par les articles 323-1 à 323-3 est puni des peines prévues respectivement pour l’infraction elle-même ou pour l’infraction la plus sévèrement réprimée.

J’ai finalement reçu ce jour les Minutes du Greffe qui confirment ce que je vous expliquais dans cet article.

Update voici le jugement

3

Récapitulons

En 2011 je publie un script sur un de mes blogs, que l’on retrouve facilement dans Gogleuh, et j’en explique par ailleurs la motivation à cet endroit.

Capture d’écran 2015-08-24 à 11.25.56

Je suis cité comme prévenu (pas prévenu) par le Procureur de la République le 1er avril 2014 (sinon c’est moins drôle).

Le 4 novembre 2014 je suis jugé et condamné sans même avoir été notifié d’une mise en cause, enfin plutôt si, j’ai été notifié « à Parquet », le problème étant qu’étonnamment, je n’habite pas à « Parquet ». Mais il semble que ce soit parfaitement légal… Évidemment, je n’ai donc pas pu me présenter à mon jugement vu que je n’en avais pas même eu vent, je n’ai donc pas pu me défendre. Mais peu importe.

Début août 2015, je découvre cette affaire.

Pourquoi et comment ?

Les Minutes juridiques sont assez intéressantes :

1° Il n’y a pas de partie civile, donc pas de victime ;

2° Il semblerait que pour la justice, j’étais SDF en 2014, alors que la même justice me trouvait bien pour l’autre affaire qui me visait à cette même période ;

3° L’action est menée par le Procureur de la République (l’État) ;

4° On me reproche « d’importer, de détenir, d’offrir, de céder ou de mettre à disposition un équipement, un instrument, un programme informatique ou toute donnée conçus ou spécialement adaptés pour commettre une ou plusieurs des infractions prévues par les articles 323-1 à 323-3 » SANS MOTIF LEGITIME ! Les Minutes Juridiques pointent cet article (et oui, quel affreux enfoiré ce Bluetouff).

5° Si vous prenez le train en marche, mon métier, c’est la réalisation de tests d’intrusions, et mon activité annexe, l’écriture d’articles portant principalement sur Internet et la sécurité. Accessoirement, je forme aussi des gens à ces outils « à double usage » que sont les outils de chiffrement et d’anonymisation, parfois dans le cadre de missions de « coopération » (genre le truc officiel avec un .gouv.fr à la fin).

Ça fait mot compte double ça ?

Ça fait mot compte double ça ?

Keskidi ?

Si ce jugement est confirmé, est-ce que ça veut dire que je n’ai par exemple plus le droit de détenir des outils qui me servent aussi bien dans le cadre de mon activité professionnelle tournant autour de l’infosec que celle de presse ? D’ailleurs, le jugement ne me dit pas si j’aurais encore le droit de boire de la Ricorée, puisque c’est un équipement qui est spécialement adapté pour commettre une ou plusieurs des infractions prévues par les articles 323-1 à 323-3.

… Blasé.

Cordialement, votre cyberterroriste préféré, aka Abou Buntu

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Emilie_Pitoiset_Vous_arrivez_trop_tard_Chelles_2012_original_largeHors du format « corporate » du billet de blog sur le site du projet, j’essaie ici d’apporter l’éclairage du projet Caliopen sur le milieu du logiciel libre, aujourd’hui en France.

Lancer, de nos jours, en France, un projet de logiciel libre, n’est pas chose facile.

D’abord pour toutes les raisons habituelles: difficulté de trouver les ressources nécessaires, les partenaires, le financement… C’est vrai de tous les projets, dans tous les domaines.

Ensuite, étrangement, alors qu’on s’attendrait plutôt – au moins à de la bienveillance – sinon à du soutien de la « communauté » geek, celle-ci s’avère en réalité très critique, souvent négative, et généralement fort peu accueillante. Non qu’elle se désintéresse du projet: ce que j’ai ressenti pour Caliopen relève plutôt d’un très fort esprit de concurrence (y compris et surtout de la part de ceux qui n’ont ni les moyens ni l’ambition de relever le défi).

Je ne voudrais pas faire une règle de mon cas pour autant, et il est très probable que je sois largement responsable de cet état de fait: Caliopen était à la base – et volontairement – un projet assez flou. J’ai choisi de demander aux gens ce qu’ils attendaient d’un outil moderne de correspondance privée plutôt que de me lancer directement, puis j’ai de nouveau préféré passer du temps sur le design avant qu’aucune ligne de code ne soit écrite: forcément ça rend la communication plus difficile.

Il n’empêche qu’il suffit de voir le nombre de projets relevant du même domaine, ayant les mêmes objectifs, et peu ou prou la même interface pour prendre la mesure du problème (les exemples abondent: je ne compte plus les outils de domotique qu’on m’a proposé d’essayer, même après que j’ai commencé à en utiliser un).

Concurrence libre et non faussée

Chacun voit midi à sa porte.

Alors même que – parce qu’un projet de logiciel libre se heurtera toujours au moins aux murs de l’argent, de la bonne volonté, de la maîtrise d’oeuvre et j’en passe – il est si difficile de réaliser de bonnes choses dans ce domaine, au lieu de trouver des synergies et de travailler ensemble à des causes communes, chacun semble choisir de faire dans son coin un produit qu’il considère comme le meilleur possible, utilisant la meilleure techno, le bon langage informatique, la bonne méthodologie…

Et c’est également le cas de mon propre projet, Caliopen, évidemment.

Dès le départ, alors même que le projet n’en était qu’à l’ébauche la plus légère, je faisais déjà face à des comparaisons avec tel webmail à la mode (Caliopen n’est pas un webmail), tel système de remplacement du mail (Caliopen n’est pas un remplaçant de l’email), et à des critiques plus ou moins justifiée sur le manque de sécurité inhérent à ce que je voulais réaliser (Caliopen n’est pas un outil de sécurité, c’est un outil permettant d’avantage de sécurité: ce n’est pas la même chose) et sur mes choix techniques (non, Caliopen n’est pas spécifiquement prévu pour de l’autohébergement, et il y a de bonnes raisons pour ça).

J’ignore si tous les projets dont je parle – et qui se retrouvent à se concurrencer plutôt qu’à partager le boulot – ont fait face au même genre de tir de barrage, mais il est certain que toutes ces critiques n’incitent pas vraiment à la coopération, mais surtout au repli sur soi.

Et la pire de toutes les critiques, parce que la plus démotivante, n’a jamais cessé de me poursuivre jusqu’à ce jour: « C’est trop tard ».

Non Johnny, il n’est pas trop tard

D’abord parce qu’il aurait fallu se lancer au moment des révélations d’Edward Snowden, et que ma façon de travailler n’était pas raccord avec la publicité faite autour de cette affaire.

Ensuite parce que ceux qui avaient surfé sur la 1ère vague avaient sorti des produits et qu’il était inutile d’en faire d’autres.

Enfin parce que les gros s’y mettaient, et que si Apple et Google promettent du chiffrement partout, il ne sert à rien de proposer autre chose.

Pas facile de rester motivé. Et j’ai eu des périodes de doute. Mais, sur la durée, ça m’a surtout convaincu qu’au delà des difficultés inhérentes, je devais prouver à tous les sceptiques qu’ils avaient tort: il n’est pas trop tard.

D’abord parce qu’aucune des motivations qui étaient les miennes au départ n’ont reçu de réponse concrète depuis.

Non, inventer un nouveau protocole de messagerie pour initié ne peut pas répondre au fait que les États surveillent la totalité des communications. Aucune réponse uniquement technique ne peut y répondre: il faut a minima et en parallèle faire en sorte que le grand public prenne vraiment conscience des enjeux de la disparition de sa vie privée, et ça ne se fera pas en restant dans un « entre-nous », même le plus sécurisé au monde.

Non, les messageries chiffrées du type ProtonMail (qu’elles soient à base de logiciel libre ou non) ne relève pas de la problématique que Caliopen cherche à résoudre, parce que ce type de solution ne s’adresse qu’à des utilisateurs convaincus, qui seront toujours trop peu nombreux pour limiter la surveillance de masse ¹. Et d’autant moins quand ces solutions ne concernent que le courrier électronique quand la surveillance s’étend beaucoup plus largement à toute la correspondance privée, y compris et surtout à celle qui passe via les réseaux sociaux.

Et non, trois fois non, je n’ai aucune confiance dans les GAFAMs pour protéger la vie privée, non seulement parce que rien ne garantit que leur bonne volonté actuelle sera pérennisée si ça devait mettre en péril leur rentabilité, mais surtout parce qu’étant de nature hégémonique ils n’offriront jamais de solution pour les échanges entrant ou sortant de leurs propres réseaux. Sans parler de leurs modèles économiques qui sont, justement, pour le moins antagonistes de la vie privée.

Alors non, il n’est pas « trop tard » pour Caliopen. Beaucoup de travail reste à faire, et je suis le premier à me plaindre de notre lenteur même si j’en suis pour beaucoup responsable, mais nous avançons, et je suis convaincu que ce projet est plus que jamais nécessaire et utile.

Partage interdit

Mais au delà de ça, le constat de la très faible coopération qui existe dans le petit monde du logiciel libre reste patent. Nous aurions pu, et nous aurions dû, trouver des synergies avec d’autres projets, plus ou moins proches. Nous aurions pu, et nous avons essayé malgré nos faibles compétences en langues, chercher de l’aide au delà des frontières nationales (il faudrait un autre article rien que pour parler de l’enfermement français dans un monde des nouvelles technologies dominé par l’anglais). Et nous aurions dû mieux partager et convaincre du bien fondé de notre projet pour attirer d’avantage de bonnes volontés (et pour celà il n’est pas non plus trop tard).

C’est un vrai problème, et une belle ironie, que justement dans ce tout petit monde dont le maître mot est « partage » la concurrence soit si rude. Et à ce problème là, Caliopen n’apporte aucune réponse.

LC.

1Tant qu’il y aura un milliard de comptes Gmail face aux centaines de milliers de comptes ouverts chez Protonmail et consorts, ces derniers continueront d’échanger très majoritairement de manière non sécurisée.

";s:7:"dateiso";s:15:"20150818_175831";}s:15:"20150814_162537";a:7:{s:5:"title";s:30:"Le mousquetaire est une ordure";s:4:"link";s:52:"https://reflets.info/le-mousquetaire-est-une-ordure/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32513";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 14 Aug 2015 14:25:37 +0000";s:11:"description";s:370:"La récup alimentaire dans les poubelles de supermarchés est toujours un crime puni jusqu’à sept ans de taule et 100.000 € d’amende. Cette pratique, devenue très courante pour les occupants de squats ou autres associations qui offrent des repas aux plus démunis, a bien failli être dépénalisée – à la marge, lire en fin d’article […]";s:7:"content";s:9605:"

Imprimer La récup alimentaire dans les poubelles de supermarchés est toujours un crime puni jusqu’à sept ans de taule et 100.000 € d’amende. Cette pratique, devenue très courante pour les occupants de squats ou autres associations qui offrent des repas aux plus démunis, a bien failli être dépénalisée – à la marge, lire en fin d’article – suite à une disposition de la loi Royal sur la transition énergétique. Manque de bol, l’article 103 de cette loi, dédié à « la lutte contre le gaspillage alimentaire », s’est fait censurer le 13 août par le Conseil constitutionnel pour un vice de forme (l’amendement, initialement voté dans la loi Macron sur la croissance, a été rajouté en cours de route).

C’est à la suite d’un procès ahurissant, devant le TGI de Montpellier, que les parlementaires ont décidé de légiférer. Trois personnes avaient été chopées, en mai 2014, par un directeur de supermarché, l’Intermarché de Frontignan (Hérault), pour avoir osé fouiller dans ses poubelles et y avoir récupéré des denrées encore consommables. Le verdict a été prononcé le 3 février 2015.

Les prévenu.e.s ont été « dispensé.e.s de peine », mais tout de même condamné.e.s. (Mise à jour) Leur avocat, Jean-Jacques Gandini, nous précise qu’il a fait appel pour que ses clients soient relaxés « au nom de l’état de nécessité » (et indique qu’une affaire similaire s’est conclue par une relaxe à Toulouse). Les prévenu.e.s de Frontignan étaient poursuivi.e.s pour « soustraction de denrées périssables », délit assimilé à un « vol en réunion », puisqu’ils étaient trois (!), et le fait d’avoir agi de nuit en escaladant une grille est devenu une « circonstance aggravante ». Le vice-proc de Montpellier, sans rire, avait noté dans ses réquisitions : «Il y a eu pénétration dans un domaine privé sans autorisation. Il aurait été plus simple de demander la permission au directeur de l’établissement».

Demander gentiment au directeur d’un hyper de pouvoir piquer dans ses poubelles ? La bonne blague. Sans préjuger des pratiques des autres enseignes, la chaîne Intermarché a encore prouvé, fin juillet en Haute-Marne, de la haute valeur chevaleresque de ses « mousquetaires ».

photorecup(crédit: blog-zapi.com)

Alors que se prépare un campement autogéré non loin de là, près de Bure (Meuse), lieu pressenti pour y creuser une énorme poubelle nucléaire, une petite équipe se rend sur le parking de l’Intermarché de Joinville pour la récup du jour. Agacé d’avoir déjà subi la visite de ces dangereux criminels les jours précédents, le directeur fait irruption derrière le bâtiment où sont stockées ses poubelles, et les apostrophe tout en filmant la scène avec son smarte fone©. La suite est proprement hallucinante, selon le récit croquignolet qu’en ont fait les personnes présentes (ici en PDF).

Le boss de l’Inter de Joinville commence son cirque en se couchant devant le véhicule des malfaiteurs, téléphone en main, avec la gendarmerie au bout du fil, histoire d’empêcher leur fuite inopinée… Les malfaiteurs avaient déjà eu le temps de trier des légumes encore comestibles, de quoi remplir deux pauvres cagettes. Les gendarmes, un brin gênés par l’hystérie du directeur, exigent que ces cagettes soient restituées à leur propriétaire. Qui affirme devant témoins que ces légumes sont « réservés à des associations » – alibi complètement bidon, vu l’état des poubelles suintantes visitées régulièrement les jours précédents, et dont les écoulements de pourriture se déversent allègrement dans un petit cours d’eau derrière le bâtiment. « A cet instant », peut-on lire dans le récit, « la scène, déjà dingue, bascule dans une dimension surréaliste et grotesque :

le directeur bondit et saute à pieds joints sur les cagettes triées, probablement pour s’assurer que quoi qu’il arrive les copain.ines ne repartiront pas avec ces légumes qui méritent la poubelle. Silence des gendarmes gênés. La consternation se poursuit quand le directeur impose aux salariés, déjà empêchés depuis plus d’une heure de quitter leur lieu de travail, de ramasser les légumes pourris qui jonchent le sol. « Je suis patron, je ne me salis pas les mains ». Ce à quoi les salariés obtempèrent en baissant la tête. »

Ce triste sire l’a échappé belle. Car l’amendement déposé dans la loi Royal – qui devrait refaire surface un jour, si les parlementaires ont de la suite dans les idées… – prévoit précisément de punir tout acte qui viserait à rendre une denrée invendue, encore comestible, impropre à la consommation (cf le texte adopté avant censure). L’alinéa IV de l’article 103 censuré, stipule en effet que « les distributeurs du secteur alimentaire […] ne peuvent délibérément rendre leurs invendus alimentaires encore consommables impropres à la consommation ou à toute autre forme de valorisation […] ». La pratique sournoise la plus pourrie, souvent constatée dans les hypers, consiste à balancer de l’eau de javel pure, ou d’autres détergents dégueux, dans les bennes à ordures pour décourager les glaneurs de poubelles. A ce compte-là, sauter à pieds-joints pour écraser des légumes encore mangeables tomberait sous le coup de la loi. Pas trop dure non plus, la loi. Car l’amendement censuré prévoyait, pour un tel acte, une peine de 3750 € d’amende assortie d’une « peine complémentaire d’affichage ou de diffusion de la décision prononcée », ce qui la foutrait mal pour la réputation d’un patron d’hypermarché qui refuse de mettre les mains dans la merde et la pourriture…

geronetrash(Légende: poubelle cadenassée à Gerone, Espagne (El Pais))

La grande distribution peut tout de même se rassurer : elle aura tout le temps pour se mettre au diapason. Car cette disposition devait entrer en vigueur au 1er juillet 2016 (et la loi laissait aux nouveaux établissements un an de délai pour se mettre en conformité). Quant à l’obligation de signer une « convention » avec une « association caritative habilitée » – qui devait servir de base légale au don des denrées invendues et encore consommables –, elle ne risque pas d’être très efficace : le « manquement » à cette disposition (passer un deal avec une association) « est puni de l’amende prévue pour les contraventions de troisième classe ». Soit, selon le barème actuel, 45 € maxi. Moins qu’un excès de vitesse. Autant dire que les mousquetaires de la distribution pourront continuer de se foutre éperdument de la « lutte contre le gaspillage alimentaire » (un phénomène non négligeable en Europe, en gros 89 millions de tonnes par an foutues en l’air).

Enfin, et vous l’aurez compris, cet amendement règle une partie du problème mais fait preuve d’une hypocrisie poisseuse. Car à aucun moment il n’est question de dépénaliser le fait, pour un individu ou un petit groupe, de piocher dans les poubelles pour se nourrir. Il faudra obligatoirement passer par une association déclarée. Les glaneurs de poubelles n’auront qu’à bien se tenir. Et des procès comme celui de Montpellier continueront d’avoir lieu, et les poursuites de ce type seront d’autant plus légitimes que le gaspillage institutionnel aura officiellement cessé. CQFD. Les mousquetaires pourront toujours jouer aux ordures sans mettre les mains dans la merde.

";s:7:"dateiso";s:15:"20150814_162537";}s:15:"20150807_173204";a:7:{s:5:"title";s:45:"Moi, bluetouff, cybercriminel… récidiviste";s:4:"link";s:61:"https://reflets.info/moi-bluetouff-cybercriminel-recidiviste/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32487";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 07 Aug 2015 15:32:04 +0000";s:11:"description";s:340:"Voici 2 jours que je retourne dans tous les sens les publications qui auraient pu me valoir une nouvelle condamnation, cette fois au motif de l’article 323-3-1 du code pénal. Voici pour le moment l’hypothèse que je retiens si je me fie à la date des faits inscrite sur l’avis avant poursuite du 11/06/2015 que […]";s:7:"content";s:10908:"

Voici 2 jours que je retourne dans tous les sens les publications qui auraient pu me valoir une nouvelle condamnation, cette fois au motif de l’article 323-3-1 du code pénal. Voici pour le moment l’hypothèse que je retiens si je me fie à la date des faits inscrite sur l’avis avant poursuite du 11/06/2015 que j’ai reçu le 04/08/2015 (logique), pour un jugement rendu le 04/11/2014 sans que je n’en sois, à aucun moment notifié, sans procédure contradictoire, sans même que je ne sache que j’étais mis en cause dans une autre affaire que celle de l’ANSES.

condamanation

Après des heures passées à éplucher mes publications de la période des faits indiquée sur le document que j’ai reçu (à savoir la période de novembre 2011), je pense, sans aucune certitude, enfin commencer à comprendre ce qu’on me reproche.

Novembre 2011, une attaque DDOS de grande envergure vise des hébergeurs comme Gandi et NBS System pour ne citer qu’eux. La cause est identifiée : des serveurs de jeu d’OVH et de l’hébergeur allemand 1&1 sont à l’origine d’une majorité du trafic de cette attaque. De mémoire, il s’agissait des FPS de Valve, qui sont régulièrement le vecteur de ce genre d’attaques. Des explications techniques sur ce type de DDoS amplifiés sont disponibles par exemple dans cet échange. Problème : OVH ne veut à l’époque, à tort ou à raison, rien entendre et laisse faire, il ne veut pas couper les machines de ses clients gamers qui relaient sans le savoir le trafic, massif, qui paralyse plusieurs grosses cibles. Valve de son côté a mis beaucoup de temps à patcher.

Le code servant à l’attaque est identifié, je le récupère je ne sais plus trop où (ça va quand même faire 5 ans), mais comme souvent, il s’agit d’un proof of concept et non d’un code utilisable out of the box. Il démontre la vulnérabilité, ce n’est pas un soft packagé sur lequel on clic pour allumer une cible, il ne dispose pas d’interface graphique, bref il faut un minimum de compétences pour l’utiliser.

Puis je ne sais plus à quelle période, sûrement quelques mois après cette publication, peut-être même un an, je suis invité à me présenter dans un commissariat de quartier, situé proche des Halles à Paris. Je me présente spontanément, je ne suis pas mis en cause, à aucun moment on ne me notifie une garde à vue ou une quelconque mise en cause de près ou de loin, l’entretien est cordial. On m’interroge sur les motivations de cette publication, l’OPJ semblait bien avoir compris de quoi il en retournait, et ce n’est pas la première fois que j’explique clairement que ces attaques sont quelque chose de nuisible à Internet en général, et qu’elles sont stupides, ni même la première fois que je fais de la prévention là dessus en encourageant d’autres méthodes, légales celles ci, pour se faire entendre… puis, plus aucune nouvelle de cette affaire.

A l’issue de cette entrevue avec un OPJ, j’ai consenti à retirer ce proof of concept de mon blog, un blog relativement confidentiel, puisque je n’y écris pas sous mon pseudo habituel. Son but n’était donc pas de faire des milliers de clics, ils s’adressait à un public bien ciblé. Il était accessible à l’URL http://cypherpunk.fr. En outre le code en question est évidemment encore disponible sur le net.

Sur ce blog, il y avait un peu de code, principalement dans un espace privé… mais comme ça parle de sécurité et de frameworks python, c’est forcément un blog de cybercriminel, la preuve il est écrit en vert fluo sur fond noir, si c’est pas une signature de pirate ça !

Sachez que mon blog sur les engins explosifs artisanaux est localisé à cette adresse.

Je ne sais pas ce que l’OPJ a écrit dans son enquête, mais j’imagine très bien ce qu’un procureur en a pensé sans aucune explication, sans aucun recul… c’est déjà pas simple tous les jours avec Gogleuh, alors avec ça… Je vous laisse juger sur pièce avec ce que j’ai pu retrouver de ce blog défunt dans webarchives.

Ce blog me servait de base de travail, et les scripts vraiment hostiles n’étaient pas publics, ils étaient bien privés et destinés à mener des tests sur les applications de mes clients. Ah, je ne vous ai pas dit… C’est une partie de mon activité professionnelle. L’autre partie vous la connaissez, c’est d’expliquer et rendre compte dans des blogs et des sites de presse sur des problématiques liées à la surveillance et la sécurité informatique, comme ici sur Reflets, ou sur Rue89.

Mais n’ai-je pas essayé de tuer toute la planète avec une recherche Gogleuh après tout ?

Pire j’organise, depuis des années, Pas Sage en Seine, un odieux rendez-vous de hackers qui mettent à disposition du public sans motif légitime des outils et des connaissances destinées à comprendre ou à se protéger.

Quoi qu’il en soit, la loi dispose en son article 323-3-1 :

Le fait, sans motif légitime, notamment de recherche ou de sécurité informatique, d’importer, de détenir, d’offrir, de céder ou de mettre à disposition un équipement, un instrument, un programme informatique ou toute donnée conçus ou spécialement adaptés pour commettre une ou plusieurs des infractions prévues par les articles 323-1 à 323-3 est puni des peines prévues respectivement pour l’infraction elle-même ou pour l’infraction la plus sévèrement réprimée.

Tirer dans le dos du messager ?

Comme je n’ai évidemment jamais eu accès au dossier, je suis incapable de vous dire ce qui a déclenché cette procédure ni vous dire avec certitude si c’est bien de cette affaire dont il s’agit, je sais juste qu’il n’y a pas de plaignant, ce qui complique évidemment pour moi la compréhension de ce qu’il s’est passé et qui laisse perplexe le TGI quand je lui demande des précisions sur les faits.

Le juge n’a pas retenu comme motif légitime l’information, ni le fait que la sécurité informatique soit un peu mon activité professionnelle principale… c’est un point de vue que j’entends contester attendu que je n’ai eu droit à aucune procédure contradictoire jusque là, et que ça me semble au bas mot curieux que la justice n’aie pas réussi à mettre la main sur moi pour me notifier de quoi que ce soit sur cette affaire en dehors de ma condamnation, et que parallèlement elle me trouvait très bien pour l’affaire qui m’a opposé à l’ANSES et qui m’a notamment valu une perquisition à mon domicile à peu près à la même période. Probablement une panne de fax, allez comprendre.

On a donc un délit de mise à disposition de moyens de piratage sans motif légitime. Et oui, sur un blog technique, on explique, on fait de la pédagogie, on démontre. Et croyez-le ou non, on ne démontre pas un DDoS avec des représentations de Picsou Magazine.

Pourquoi l’avoir fait publiquement ? Tout simplement parce que le code était disponible publiquement sur Internet, ça n’avait rien d’un scoop et je n’ai par exemple pas choisi de le publier sur Reflets.info qui drainait une audience autrement plus importante que ce blog. Un imbécile l’a utilisé pour taper une autre cible ? Oui et alors ? J’en suis donc complice ?
J’ai toujours eu une position un peu nuancée sur le full disclosure, je le trouve dans certains cas nécessaire, mais je pratique le responsible disclosure depuis des années, il doit y avoir un paquet d’entreprises et d’administrations qui peuvent en témoigner.

Autre chose me chiffonne, il n’y a pas de plaignant, donc pas de victime. Mais comme pour l’ANSES, un jour un procureur se réveille et décide de lancer des poursuites à mon encontre… je ne sais pas quand, je n’ai pas la chronologie de cette procédure, mais je vous fiche mon billet que ça matche pas mal avec l’histoire de l’ANSES. Hasard du calendrier ?

Le comble…

Vu que je ne sais pas grand chose à ce jour, et qu’obtenir des informations est une tâche semble t-il assez compliquée puisque même le TGI ne sait pas me renseigner, il ne me reste que cet article 323-3-1 du code pénal, objet de cette nouvelle condamnation, qui résonne comme une cruelle ironie pour des faits qui remontent au moment même où nous divulguions les affaires Amesys et Qosmos sur Reflets.info, portant sur la cession d’armes électroniques à des régimes autoritaires, et qu’à ce jour, rien n’est formellement reproché à ces entreprises par la justice.

";s:7:"dateiso";s:15:"20150807_173204";}s:15:"20150803_115414";a:7:{s:5:"title";s:55:"Hadopi : le secrétaire général n’est plus en poste";s:4:"link";s:69:"https://reflets.info/hadopi-le-secretaire-general-nest-plus-en-poste/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32481";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 03 Aug 2015 09:54:14 +0000";s:11:"description";s:387:"C’est le nouvel épisode d’un truc que les internautes ne vont pas du tout apprécier, il s’agit du lancement d’une initiative visant à transformer HADOPI en un outil vraiment répressif, probablement bien aidé par le lobbying des ayants droit qui trouvait l’HADOPI un peu trop molle : pas assez de procédure, collaboration quasi inexistante à […]";s:7:"content";s:4625:"

hadopiC’est le nouvel épisode d’un truc que les internautes ne vont pas du tout apprécier, il s’agit du lancement d’une initiative visant à transformer HADOPI en un outil vraiment répressif, probablement bien aidé par le lobbying des ayants droit qui trouvait l’HADOPI un peu trop molle : pas assez de procédure, collaboration quasi inexistante à la constitution d’une offre légale et des pressions continues pour une riposte graduée plus ferme.

L’HADOPI a été ces dernières années un laboratoire qui se positionnait aux premières loges pour mesurer l’effet de la catastrophique pression exercée sur les réseaux peer to peer, les seuls qui permettaient une saine économie du partage.
La haute autorité a bien constaté une baisse de l’utilisation du P2P (il s’agit des fameux 35% de Nicolas Sarkozy, c’est ce qui permet à la commission de la protection des droits et à la présidente sortante de défendre son « bilan »), mais dans le même temps une augmentation proportionnelle de l’usage d’autres moyens, comme le direct download qui permet à quelques petits malins de s’assurer des revenus confortables sur le dos des auteurs.

ewalter

 

L’HADOPI a très bien compris qu’il fallait se poser la question de reconnaitre une économie du partage pour ne pas contribuer comme elle l’a fait ces dernières années à alimenter une économie parallèle de la distribution des biens culturels. Un état de fait que la présidente sortante élude soigneusement, comme la commission de protection des droits… le bilan de l’HADOPI, nous le connaissons, c’est beaucoup d’emails, une poignée de procédures, et surtout l’explosion de cette économie parallèle des sites de direct download.

Exit les promesses de François Hollande qui pendant sa campagne voulait en terminer avec l’HADOPI, exit le « courage » parlementaire du groupe socialiste qui s’était largement opposé aux amendes automatisées… car ce sont bien les amendes administratives automatisées qui sont maintenant en ligne de mire, c’est en ce sens que le Sénat a oeuvré dans son dernier rapport parlementaire.

Sur la base d’une adresse IP, facilement falsifiable, c’est donc vers un système d’amendes automatiques que nous nous orientons, une bien belle réforme de la haute autorité et surtout de rôle de prévention et d’aide à la constitution d’une offre légale.

hadopa

L’HADOPI sera désormais tout sauf indépendante en perdra non seulement son secrétaire général qui au fil des ans était parvenu à ouvrir un dialogue avec toutes les parties, même les plus opposées à la loi Création et Internet, mais elle perdra ses missions les plus nobles et les moins absurdes. L’HADOPI va montrer le visage que nous craignions depuis le vote de cette loi :

L’HADOPI n’aura plus le droit de s’auto-saisir d’études, son rôle se cantonnera donc à la distribution d’amendes administratives sur la base d’une adresse IP (!), collectée par une entreprise privée mandatée par les ayants droit qui surveillera le réseau. Terminé également ses travaux autour de l’offre légale, terminé son rôle préventif.

Le changement, c’est donc maintenant.

";s:7:"dateiso";s:15:"20150803_115414";}s:15:"20150728_192247";a:7:{s:5:"title";s:46:"Quand la fachosphère s’attaquait au MRAP…";s:4:"link";s:61:"https://reflets.info/quand-la-fachosphere-sattaquait-au-mrap/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32471";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 28 Jul 2015 17:22:47 +0000";s:11:"description";s:365:"C’est un tweet de Vanessa Burggraf qui a fait remonter cette vieille histoire à la surface… Elle nous annonçait un plateau en or pour parler de la Turquie et de l’Etat Islamique. Entre autres personnalités, nous allions entendre sur France 24 un certain Alexandre del Valle. Une simple consultation de sa fiche Wikipedia aurait permis […]";s:7:"content";s:12446:"

you_don_t_have_to-smallC’est un tweet de Vanessa Burggraf qui a fait remonter cette vieille histoire à la surface… Elle nous annonçait un plateau en or pour parler de la Turquie et de l’Etat Islamique. Entre autres personnalités, nous allions entendre sur France 24 un certain Alexandre del Valle. Une simple consultation de sa fiche Wikipedia aurait permis à Vanessa Burggraf ou aux petites mains qui composent les plateaux, de se faire une idée du personnage. Excessivement droitier, Alexandre del Valle qui a longtemps trainé avec le courant de la Droite Libre, initiatrice de la fameuse tendance « Droite décomplexée », chère à Nicolas Sarkozy, est aussi un fervent dézingueur des islamistes de tous poils, qu’il voit à peu près partout.

Je faisais donc remarquer à Vanessa Burggraf, qui ne m’a évidemment pas répondu, que le personnage était pour le moins « controversé ».

Ce qui n’a visiblement pas plu au principal intéressé.

Le souvenir de cette vieille affaire du faux rapport sur le MRAP, visant à le discréditer, est remonté à la surface lorsque Alexandre del Valle a répondu à l’un de mes tweets.

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Après la chute de SOS-Racaille, la première fachosphère française, certains membres ont reconstitué des forums d’échange pour y discuter de toutes leurs rancoeurs, de tous leurs ennemis. Or il se trouve que les contenus de ces forums ont échoué, à une certaine époque, entre mes mains. On y découvrait un étrange projet, visant à discréditer le MRAP qui, dans leur langage se traduit par « Mouloud Rentre Au Pays ».

Autre bizarrerie, parmi les « cautions » intellectuelles recherchées par les membres de la fachosphère, un certain Alexandre del Valle.

L’histoire commence donc ainsi, par un post dans un forum:

 La connerie du mrap a été de taper sur tout le monde, ce qui au lieu de nous isoler peut au contraire nous entourer ! Une idée pour passer de ce stade à l’offensive contre eux : Si nous parvenons à utiliser des « cautions », des associations et personnalités « respectables », en faisant créer par d’autres un collectif contre le terrorisme intellectuel, avec juristes, ecrivains, etc.. Ce collectif publierait un rapport sur le mrap, accusant son racisme, son lien avec des mouvements antidémocratiques, ses méthodes de terrorisme intellectuel et les menaces qui s’ensuivent. Conférence de presse, eventuellement poursuites judiciaires….. J’ai quelques contacts qui peuvent m’aider en ce sens…mais il est essentiel que ce collectif n’apparaisse pas comme une emanation de l’extreme droite, et encore moins d’anciens de sosR. En cela le choix des personnalités va etre essentiel : j’avais pensé à Me Golnadel mais il semble qu’il est souvent apparu comme avocat du Betar..et cela n’irait pas comme caution première . Je rencontre Del Valle prochainement à ce sujet, et compte bien le faire revenir sur sa première idée : il est partant pour un rapport sérieux sur le mrap (je lui ai indiqué que des gens de chez nous y travaillaient)..mais semble sceptique sur le soutien de ces « personnalités ». Il est vrai qu’il a été très attaqué, diabolisé, menacé, depuis un moment et semble un peu desespéré, et en veut à la « mouvance » sosR d »y avoir contribué » par provocations successives. Je pense qu’il faut ratisser large, de Dominati au CRIF, pour constituer un collectif « respectable » contre le MRAP. En gros, on se farcit le boulot, on prepare le materiel, on reunit les ingredients par contacts indirects, on allume la meche…et on regarde. Je commence à travailler à ce prérapport, en utilisant tous les travaux de recherche que vous avez fait (notamment Poutine). Les axes auxquels j’ai pensé : liens entre mrap et islamistes par participation à des actions communes (partie dure à prouver …) racisme du mrap par denonciation unilaterale et selective du racisme, et pas le contenu anti juif de son rapport et a l’occasion de certaines de ses apparitions publiques. Liens avec des groupes hostiles aux valeurs democratiques (ultragauche et mouvements aux programmes révolutionnaires pronant parfois l’insurrection armée) méthodes de terrorisme intellectuel, calomnies, amalgames, et denonciations publiques…suivies de menaces sur les personnes dénoncées. Il faut que le rapport soit béton, et surtout, que ces travaux restent confidentiels : l’effet de surprise doit jouer afin que le mrap qui est en phase d’attaque n’ait pas le temps de préparer sa défense. Ensuite, il est très IMPORTANT que nous n’apparaissions pas comme étant à l’initiative de ces travaux, et encore moins du respectable collectif. J’aimerais votre avis ..

Pour décrire le contexte, à l’époque, le MRAP a publié un rapport traitant justement de la fachosphère et a porté plainte contre plusieurs de ses représentants. Des interpellations ont eu lieu et la tendance est à la guéguerre.

Alexandre del Valle semble en contact fréquent avec l’un des membres du forum qui semble très bien le connaître.

Sa tactique fut, jusque là, d’apparaitre comme expert en geopolitique, spécialiste de l’islam, ce qui lui permettait une audience médiatique très importante . Tactiquement aussi, les médias utilisèrent après le 11 septembre, sa théorie de l’alliance islamisme-USA..pour attaquer non pas l’islamisme mais bien les USA . Et il ne fut pas dupe à ce sujet.   Cette période passée, le lynchage, de Canal + au Monde, jusqu’au rapport du MRAP se déchaîna. Si l’on rajoute les menaces à domicile, les déménagements, les accusations de trahison venant de notre propre camp (« il a trahi en entrant à l’UMP » ou « il s’est dégonflé pour l’interview sur sosR » et d’autres qui me sont parvenues aux oreilles)…on peut davantage comprendre les effets dévastateurs sur la personne. Or, et le MRAP ne s’y est pas trompé en en faisant sa cible privilégiée, c’est un personnage essentiel par ses apports théoriques ,ses facultés intellectuelles , sa capacité de travail, de notre combat. La lecture de son livre Islam Etats Unis, une alliance contre l’Europe fut pour moi une révélation . J’ignore si je serais ici en ce moment sans ce livre. Y réfléchissant depuis quelques temps, et ayant attaqué la rédaction d’un pré-rapport sur le mrap que je lui montrerais le w end prochain…je pense qu’il faudrait tenter de contacter le Generall Gallois (faisable), difficilement attaquable (ex ministre de De Gaulle, Gd résistant, créateur de la théorie de disuasion nucléaire de la France reprise dans le mond eentier, auteur de « le soleil d’Allah aveugle l’occident » …et directeur de la thèse de Del Valle…). Finkelkraut, attaqué, mais en douceur par le MRAP serait aussi un atout essentiel, mais là ça risque d’être compliqué, mais ça en vaut la chandelle. Si l’on parvenait à intenter un procès au MRAP pour racisme par des gens intouchables, ce serait un pas énorme : l’antiracisme sélectif deviendrait reconnu comme un racisme pur et simple (c’est un des axes de mon prérapport).

Le projet, qui semble assez rocambolesque, mais il prend forme peu à peu.

Je suis en train de bosser sur un pré rapport sur le mrap,pour tenter un gros coup…monter un respectable collectif contre le terrorisme intellectuel, avec uniquement des gands noms et des juristes, axé sur le mrap. Je peux t’expédier le début des travaux…les liens entre le mrap et les groupes islamistes palestiniens, les liens entre le mrap et les révisionnistes, les méthodes illégales du mrap, et le racisme du mrap par son antiracisme sélectif. Quelques 300 pages en prévision avec toutes les captures d »écran nécessaires . Ces cons sont discrets sur leur site national…mais pas sur leur site régionaux, notamment celui du nord-pas de calais. Je rencontre Del Valle dimanche pour parler du prérapport (non signé, bien sûr) et la construction du collectif de personnalités. Partie fine, mais si on s’y prend bien on peut les exploser et rendre illégaux, ou au moins ridicules, les termes islamophobie et arabophobie. Rien du prérapport n’est à dévoiler pour l’instant, ni des préparatifs d’attaque A bientôt !

On pourrait bien sûr se dire que tout cela n’est que le fruit d’un délire entre complotistes d’extrême-droite, issus de SOS-Racaille et que rien de tout cela ne s’est concrétisé. Cependant, un troublant et très éphémère Comité contre tous les racismes (CCTR) a vu le jour. Il a publié un rapport contre le MRAP et ses supposées accointances avec les islamistes. On trouve encore aujourd’hui quelques traces de ce Comité. Ici par exemple. Ou là. Ou encore ici. Votre serviteur avait évoqué ce sujet ici.

Sur le site d’Alexandre del Valle, on retrouvait, jusqu’il y a peu, en liens amis le fameux « Mouvement des magrhébins laïques de France » évoqué sur les sites ayant fait la promotion du rapport.

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Mais aussi, dans les personnalités amies, un certain Jean-Paul Ney.

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Ce dernier, dans l’un des sites où il publiait sa haine de votre serviteur, faisait un lien vers… Le Collectif contre tous les racismes, auteur du fameux rapport réalisé en sous-main par la fachosphère.

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Un bien petit monde…

";s:7:"dateiso";s:15:"20150728_192247";}s:15:"20150728_133726";a:7:{s:5:"title";s:75:"Accord sur le nucléaire iranien : faites ce que je dis, pas ce que je fais";s:4:"link";s:93:"https://reflets.info/accord-sur-le-nucleaire-iranien-faites-ce-que-je-dis-pas-ce-que-je-fais/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32466";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 28 Jul 2015 11:37:26 +0000";s:11:"description";s:349:"C’est une évidence : moins il y aura de pays détenant la bombe nucléaire, mieux le monde se portera. Si l’accord entre l’Iran et le reste du monde sur son développement nucléaire peut enrayer son accès à la bombe, tant mieux. Ceci dit, il est intéressant de voir comment les Etats-Unis se conforment aux enquêtes […]";s:7:"content";s:6397:"

usa-aieaC’est une évidence : moins il y aura de pays détenant la bombe nucléaire, mieux le monde se portera. Si l’accord entre l’Iran et le reste du monde sur son développement nucléaire peut enrayer son accès à la bombe, tant mieux. Ceci dit, il est intéressant de voir comment les Etats-Unis se conforment aux enquêtes de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIAIE). Un vieux document (août 2005) de l’armée américaine tombé entre les mains de Reflets, va nous y aider.

L’accord sur le nucléaire iranien a été salué par Barack Obama et la presse s’en est fait l’écho :

Barack Obama s’est félicité de cette entente « historique » avec l’Iran qui, si elle aboutit à un accord final d’ici le 30 juin, « l’empêchera d’obtenir l’arme nucléaire ». « L’Iran a donné son accord pour un régime de transparence et les inspections les plus approfondies jamais négociées dans l’histoire des programmes nucléaires », a poursuivi le président américain. Répondant par avance à ses détracteurs, Barack Obama a assuré que l’Iran serait « plus inspecté que n’importe quel autre pays dans le monde« . « Si l’Iran triche, le monde le saura », a-t-il lancé.

Quand il parle de régime de transparence avec les inspections les plus approfondies jamais négociées, il sait visiblement de quoi il parle. Son pays a signé un accord du même type en 1977, entré en vigueur en 1980.

National Security Exclusion

Mais les Etats-Unis ont une vision personnelle de la transparence à appliquer lorsque l’AIEA vient inspecter le pays. Un projet d’instruction du ministère de la Défense détaille un aspect de l’accord passé avec l’AIEA permettant d’éviter que les visites de l’agence portent sur certain nombre de lieux. En clair, pas question pour les inspecteurs de s’approcher, même de loin, de :

« Applying the NSE under the U.S.-IAEA Additional Protocol (AP): The Department of Defense shall apply the NSE to exclude IAEA access under reference (c) to all DoD-owned or -leased spaces, structures, facilities, installations, or land as well as all DoD-funded programs, activities, or information associated with military, national security, or homeland defense, including: operations and training; intelligence; materiel production, maintenance, and supply; research, development, test and evaluation; and infrastructure and personnel. The Department of Defense shall also apply the NSE to exclude any other government- or contractor-owned or operated activity, location, or information from U.S. declaration requirements and IAEA complementary access where their proximity to, or association with, a DoD equity could result in IAEA access to that defense equity.« 

Le NSE correspond au « National Security Exclusion », un droit unilatéral des Etats-Unis à exclure un accès de l’AIEA aux activités ayant un importance pour la sécurité nationale, à des lieux ou des informations associés à ces activités. Grosso-modo, n’importe quoi, au bon vouloir des autorités américaines.

Comme l’évoque d’ailleurs l’accord, les Etats-Unis peuvent très bien transporter du matériel nucléaire sur un site exclu du champ des visites :

« However, other provisions required adaptation in light of fundamental differences between the terms of the U.S. offer and the obligations of non-nuclear weapon states party to the NPT. These differences reflect several facts: 1) The U.S. offer excludes activities of direct national security significance and does not contain any limitations on use of nuclear material by the United States. (Therefore, the agreement provides that at any time the United States can remove a facility from the list of those eligible for safeguards should the facility become associated with activities of direct national security significance, and the United States can transfer nuclear material from eligible facilities to any location including non-eligible facilities.) 2) The United States has sole authority to decide which U.S. facilities are eligible for safeguards, and the IAEA has sole authority to decide which eligible facilities will be selected for safeguards (although the IAEA is obliged to take into account the requirement that the U.S. Government avoid discriminatory treatment between U.S. commercial firms similarly situated). 3) The United States had made separate commitments to provide to the IAEA, for safeguards purposes, information on imports and exports of nuclear material.« 

La transparence, c’est super, mais il ne faudrait pas abuser.

L’autre blague contenue dans l’accord passé avec l’Iran se trouve en page 142 du document. Sans être aussi explicite que cela, le texte contenu dans cette page évoque une coopération des pays occidentaux, Etats-Unis en tête bien entendu, avec l’Iran pour sécuriser ses lieux liés au nucléaire. En d’autres termes, après avoir très probablement saboté des centrifugeuses avec Stuxnet, les Etats-Unis vont former les Iraniens à la protection des mêmes centrifugeuses. Un détail qui n’a pas échappé aux opposants viscéraux à tout accord avec l’Iran aux Etats-Unis. Pourtant, la blague est drôle et pour un peu on pourrait la qualifier de blague de Geek. C’est dire…

";s:7:"dateiso";s:15:"20150728_133726";}s:15:"20150724_143958";a:7:{s:5:"title";s:87:"Wassenaar, la pseudo dualité des armes électroniques et l’hypocrisie internationale";s:4:"link";s:103:"https://reflets.info/wassenaar-la-pseudo-dualite-des-armes-electroniques-et-lhypocrisie-internationale/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32454";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 24 Jul 2015 12:39:58 +0000";s:11:"description";s:456:"Dans la masse de données fuitées suite au piratage de la société italienne Hacking Team, un petit document, d’apparence assez anodin, devrait nous fournir une base de réflexion sur l’immense hypocrisie qui entoure l’exportation d’armes électroniques, considérées en droit international comme des technologies « duales ». Ce document est une simple lettre à destination des douanes, spécifiant […]";s:7:"content";s:8039:"

cyberwarDans la masse de données fuitées suite au piratage de la société italienne Hacking Team, un petit document, d’apparence assez anodin, devrait nous fournir une base de réflexion sur l’immense hypocrisie qui entoure l’exportation d’armes électroniques, considérées en droit international comme des technologies « duales ».

Ce document est une simple lettre à destination des douanes, spécifiant que le produit exporté par Hacking Team, une arme électronique offensive, est faite dans les règles de l’art, conformément aux traités internationaux en vigueur et aux règlements européens. Le produit vendu est son système d’intrusion, le pays, c’est le Kazakhstan.

Document de Hacking Team pour l'exportation d'un Remote Control System au Kazakhstan

Document de Hacking Team pour l’exportation d’un Remote Control System au Kazakhstan

Beaucoup de textes qui au final ne posent aucune restriction, aucune sanction, à l’exportation de ce type de matériels et de logiciels.

Pour une entreprise d’un pays signataire des arrangements de Wassenaar, il suffit donc de mentionner dans sa déclaration que la marchandise ne va pas atterrir en Iran ou en Corée du Nord… enfin ça c’est en théorie.

Signalons au passage qu’exporter des technologie de surveillance du Net en Corée du Nord est en soi une absurdité, attendu que les nords coréens n’accèdent pas à Internet mais à un réseau ultra centralisé où la surveillance a été intégrée « by design », le Kwangmyong.

En pratique, l’entreprise qui exporte cette technologie ira assez naturellement livrer ses outils à un « intégrateur » d’un pays non signataire des arrangements de Wassenaar sur le contrôle des exportations d’armes conventionnelles et de biens et technologies à double usage et dégagé de toute règlementation contraignante ou traité international. Cet intégrateur pourra, lui, commercer avec qui lui chante.

Illustrons nos propos par une petite fiction partielle

Le Hezbollah iranien découvre une solution d’Amesys au Liban, une solution financée par les Emirats arabes unis pour lutter contre Daesh. Cet outil permettant de surveiller les communications à l’échelle d’une nation lui plait bien. Il s’adresse donc à un intégrateur libanais (et ça tombe bien parce que niveau bancaire, le Liban, c’est un peu la Suisse du Moyen-Orient), qui passe commande à un consortium d’entreprises réunissant une entreprise qui se voit attribuée la partie logicielle, et une autre la partie matérielle du marché. Ces deux entreprises expédient leur commande à l’intégrateur libanais qui le livre au client final iranien.

C’est aussi simple que ça ?

Oui c’est aussi simple que ça, puisque même si les logiciels et le matériel sont traçables par les fabricants et éditeurs (ne serait-ce que pour les mises à jour), aucun texte, aucun traité n’exige de ces entreprise de fournir les moyens de les tracer à des organismes de contrôle.

Mais devinez quoi ?

Eh bien, il n’existe pas non plus d’organisme de contrôle.

En d’autres termes, Wassenaar ou pas, la vente d’armes électroniques, c’est toujours la fête du slip et ce n’est pas prêt de s’arrêter.

Pire, ces ventes d’armes électroniques se font dans leur immense majorité avec la bénédiction des gouvernements. Et quand une entreprise se fait prendre la main dans le pot de confiture, comme Amesys, l’État du pays concerné organise soigneusement sa fuite pour qu’elle poursuive son activité, de préférence dans un pays non signataire d’un traité international portant sur l’exportation de ces armes numériques.

Pas de contrôle, pas de sanction, des états qui organisent eux-mêmes la fuite des entreprises qui se font prendre pour pérenniser leur business malsain, ce marché très porteur est l’un des plus singuliers de notre temps, assez proche du monde bancaire et financier pour bénéficier de circuits complexes, assez nouveau et technique pour bénéficier d’une indifférence généralisée de l’opinion publique et d’un splendide je-m’en-foutisme de la majorité de la classe politique.

Infiltrer, extraire, surveiller pour réprimer

Ces 4 mots sont la finalité exacte des outils commercialisés par Hacking Team. Pourtant, nul texte ne les définit comme des armes. Très pudiquement, on les qualifie de technologies à usage dual. Mais en quoi les solutions d’Hacking Team sont « duales », en quoi un Eagle (maintenant Cerebro), d’Amesys est « dual »…

Dualité des cibles, mais pas des outils

Qu’il s’agisse d’outils de surveillance et d’interception des communications pour un usage massif ou d’outils d’intrusion ciblée sur un individu ou un groupe d’individus, ces outils sont des armes, elles ne le deviennent pas en fonction de qui ira les manipuler.
Les contrats sont souvent très clairs, on trouve régulièrement une ligne « outils de guerre électronique ».

FIche adhérent d'Amesys au GICAT (Groupement des industries de défense et de sécurité terrestres et aéroterrestres)

FIche adhérent d’Amesys au GICAT (Groupement des industries de défense et de sécurité terrestres et aéroterrestres)

Un « outil pour faire la guerre », électronique ou pas, c’est le mot pudique qui désigne une arme, ou une arme par destination, une arme cible des individus ou un groupe d’individus, et magie du cyber, on peut aussi cibler toute une population. Il n’est pas question ici d’un simple champ lexical, nous parlons bien d’armes, utilisables dans le cas d’une guerre, une guerre dont il est dramatiquement simple de dissimuler les cibles aux yeux de l’opinion internationale.

";s:7:"dateiso";s:15:"20150724_143958";}s:15:"20150724_000131";a:7:{s:5:"title";s:57:"Presse, lecteurs, on n’est pas sortis de l’auberge…";s:4:"link";s:68:"https://reflets.info/presse-lecteurs-on-nest-pas-sortis-de-lauberge/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32450";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 23 Jul 2015 22:01:31 +0000";s:11:"description";s:384:"Un récent sondage commandé par Reporters sans frontières montre que, selon les lecteurs, le principal danger pour la presse, c’est… Le terrorisme. Non, pas les industriels qui la mènent dans le mur, pas les pressions des grandes entreprises qui retirent leurs budgets pub au moindre article jugé désobligeant. Non, la principale menace, selon les lecteurs, […]";s:7:"content";s:757:"

menaces-presseUn récent sondage commandé par Reporters sans frontières montre que, selon les lecteurs, le principal danger pour la presse, c’est… Le terrorisme. Non, pas les industriels qui la mènent dans le mur, pas les pressions des grandes entreprises qui retirent leurs budgets pub au moindre article jugé désobligeant. Non, la principale menace, selon les lecteurs, ce sont les attaques terroristes. On n’est pas sortis de l’auberge…

";s:7:"dateiso";s:15:"20150724_000131";}s:15:"20150721_183503";a:7:{s:5:"title";s:58:"Emanuele Levi a un fort attrait pour les armes numériques";s:4:"link";s:79:"https://reflets.info/emanuele-levi-a-un-fort-attrait-pour-les-armes-numeriques/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32427";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 21 Jul 2015 16:35:03 +0000";s:11:"description";s:365:"L’histoire est désormais connue, la France a montré un intérêt disons, certain, pour les produits de Hacking Team. Ce qui est assez logique, dans une simple optique de veille. La privatisation de la guerre numérique a ceci de particulier, que les Etats sont obligés de se tenir informés des armes produites. S’il est aisé d’avoir […]";s:7:"content";s:11541:"
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Source : Societe.com

L’histoire est désormais connue, la France a montré un intérêt disons, certain, pour les produits de Hacking Team. Ce qui est assez logique, dans une simple optique de veille. La privatisation de la guerre numérique a ceci de particulier, que les Etats sont obligés de se tenir informés des armes produites. S’il est aisé d’avoir une idée de ce que font les sociétés établies dans son propre pays, il faut aller à la rencontre de celles qui ne le sont pas, comme si l’on était un simple prospect. Seul réconfort, la France n’a visiblement pas concrétisé, selon ce que laissent transpirer le documents dévoilés. Elle s’est illustrée dans le soutien à Amesys ou à Qosmos pour la vente d’armes numériques à des dictateurs, mais n’en a pas acheté au mercenaire Hacking Team qui vendait à presque tout le monde pourvu que le deal soit juteux. L’honneur est sauf ?

Reste tout de même une zone d’ombre. Si tout le monde a identifié les interlocuteurs au Ministère de l’Intérieur, au Groupement Interministériel de Contrôle, à la Gendarmerie, à la DGSI, à la DGSE, on en passe…, Emanuele Levi reste une énigme en tant qu’intermédiaire. Comment cet investisseur italien a-t-il noué des contacts avec le ministère de l’intérieur, la DGSI, la DGSE, le GIC ? Sa présence dans le capital d’une société française est peut-être un début d’explication…

Début avril, soutenues par Emanuele Levi, un ancien de Lazard Investment Banking reconverti dans le capital risque (360 Capital Partners), les équipes de Hacking Team rencontrent des représentants du ministère de l’Intérieur. Outre le capital risqueur, un fonctionnaire, Tancrede Lecluse, et deux autres personnes qui ne donnent ni leurs noms, ni leurs cartes de visites sont réunies autour de la table (probablement la DGSI). Visiblement, les interlocuteurs, en plein débat lié au projet de Loi sur le Renseignement, ont très bien réagi ce qui ressemble à la possibilité de s’introduire subrepticement chez un fournisseur d’accès à Internet pour y espionner directement des utilisateurs. Les questions juridiques ont également fusé. La défense a-t-elle déjà contesté les « preuves » récoltées ? Les mails internes de la société Haking Team font l’éloge Emanuele Levi lors de cette réunion.

Read My Lips ! I’m not an investor

Sur Twitter, ce dernier s’est défendu d’avoir jamais eu une quelconque relation avec Hackin Team. « Read my lips.. », comme disait un président américain…

Capture d’écran 2015-07-21 à 16.44.26

Pourtant, il est actionnaire de l’entreprise à hauteur de 4%, selon un mail du patron.

Capture d’écran 2015-07-21 à 16.56.22

Cette participation lui a été offerte en contrepartie de ses conseils financiers. Soit une valeur d’environ 110.000 euros à l’époque. Ce dont on retrouve d’ailleurs trace dans un très vieil article en italien.

article-italien

Comment investit-on aussi bien dans « Le Slip Français » que dans une société qui fait commerce des armes numériques ? L’homme est éclectique. En tout cas, il est vent debout contre tout ce qui pourrait ennuyer les créateurs des start-up. Membre fondateur de l’association France Digitale qui regroupe toutes sortes de start-up et de sociétés du secteur numérique, il était aussi actif dans le mouvement des Geonpi, qui luttaient contre un projet de taxation lors des ventes de start-up.

Visiblement, Hacking Team n’est pas le seul vendeur d’armes numériques qui intéressaient Emanuele Levi. Il était aussi représenté au sein du conseil d’administration de feu Vupen, ce que laisse entendre David Vincenzetti, le patron de Hacking Team dans le mail cité supra. Et ce que confirment les bilans de Vupen.

vupen-ca-emanueleCette fois, il représente le fonds d’investissement 360 Capital Partners. Pour être précis, sa version luxembourgeoise. C’est plus discret.

Vupen a depuis, quitté la France où elle entretenait de très bonnes relations avec les différents services de renseignement.

Bye-bye FrenchTech…

C’est par un tweet rageur que Chaouki Bekrar avait annoncé le 31 mai 2015 la vente en cours de son entreprise Vupen : « On dirait que le logo de Vupen va changer dans un avenir proche et il y a des chances que nous disions un gros allez vous faire foutre et au revoir à la #FrenchTech ».  Vupen n’est pas tout à fait une société comme les autres. Spécialisée dans la recherche de bugs sur les logiciels et dans la fabrication d’ « armes » numérique, elle ne vendait ses trouvailles, disait-elle, qu’à des gouvernements de pays membres de l’OTAN et en priorité au gouvernement français… ou, c’est arrivé, à la NSA… Son patron est quant à lui un personnage pour le moins controversé.  Grande gueule au cœur d’un secteur feutré, celui de la sécurité informatique, il a commencé sa carrière par un passage au tribunal pour mise à disposition de failles informatiques. Son credo aujourd’hui ? Pourquoi rendre publique une faille informatique si l’on peut la vendre au plus offrant ?

Alors que la plupart des hackers rendent publiques les failles qu’ils découvrent afin que chacun puisse se protéger, Vupen, comme d’autres, fait commerce de ses trouvailles. L’entreprise avait refusé de fournir à Google une faille sur son navigateur, préférant la mettre aux enchères.

Vupen « suscite un intérêt majeur pour de grands groupes, notamment américains, et même si nous avons des liens forts avec la patrie nous étudierons toutes les opportunités qui se présentent à nous qu’elles soient françaises ou étrangères », expliquait Chaouki Bekrar à l’époque. Etrangement, le savoir-faire de Vupen n’a visiblement pas intéressé outre-mesure les grandes entreprises françaises du secteur : « Les grand groupes français de défense sont des couilles molles et ne sont malheureusement pas assez ambitieux et visionnaires pour se rendre compte de la valeur stratégique de certaines startups françaises comme VUPEN, ils préfèrent donc se focaliser sur des marchés et technologies du passé en ignorant totalement les enjeux futurs de la cyber-sécurité, une bien mauvaise nouvelle pour le tissu économique français mais une très bonne nouvelle pour les groupes de défense outre-Atlantique », précisait-il.

De fait, aucun groupe français n’a souhaité relever le défi. La société a été dissoute en France et s’est « expatriée ».  A Singapour selon les échanges de mail de Hacking Team, aux Etats-Unis selon d’autres sources. Mystère.

En dépit d’un profil adulé par tous les chantres français de la cyber-guerre, la société de Chaouki Bekrar n’a visiblement pas trouvé preneur parmi les « couilles molles » françaises.

Au sein de Hacking Team, la question d’un rachat de Vupen a été posée. Le patron de la société italienne, interroge par mail Emanuele Levi, actionnaire des deux entreprises, sur le prix demandé par Chaouki Bekrar.

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Quant à ceux qui vantaient l ‘ « éthique et un sens de la Patrie irréprochables » de Vupen dans Les Echos, qui louaient Chaouki Bekrar dans Le Monde, en le présentant comme « un vrai chef d’entreprise, et un patriote, qui travaille au service de son pays », la réalité s’impose à eux : le patriote éthique reste sur sa ligne… le deal appartient au plus offrant…

Le concept même de guerre offensive au cœur des réseaux informatiques pose problème. Comment s’assurer qu’une arme numérique ne vous reviendra pas sur le coin de la figure comme un boomerang ? C’est le cas de n’importe que virus, évidemment. Mais aussi d’outils plus sophistiqués comme Stuxnet, qui avait visé les centrales d’enrichissement iraniennes. Et quand un fournisseur des services de renseignements de son pays, par la magie du marché, passe entre les mains d’un autre pays, comment savoir si tous les petits arrangements ne vont pas être utilisés contre ceux qui ont tant œuvré au développement de l’entreprise ? La migration fantôme des armes numériques est possible lorsqu’un vendeur comme Hacking Team n’est pas regardant sur ses clients, souvent avec l’appui même du pays dans lequel il est localisé, mais aussi lorsque par le grand jeu du capitalisme, quand une société est rachetée et émigre.

 

";s:7:"dateiso";s:15:"20150721_183503";}s:15:"20150721_003101";a:7:{s:5:"title";s:66:"Quand Twitter suspend le compte d’un des journalistes de Reflets";s:4:"link";s:85:"https://reflets.info/quand-twitter-suspend-le-compte-dun-des-journalistes-de-reflets/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32403";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 20 Jul 2015 22:31:01 +0000";s:11:"description";s:340:"Drôle de surprise cette après midi lorsque je tente de me connecter à mon compte @_kitetoa_ sur Twitter : celui-ci a été bloqué. Le processus pour débloquer le compte, selon Twitter, est de se connecter via le Web, de donner son numéro de téléphone et de supprimer les tweets qui ont été signalés. Pourquoi pas… […]";s:7:"content";s:14354:"

Capture d’écran 2015-07-20 à 20.33.22Drôle de surprise cette après midi lorsque je tente de me connecter à mon compte @_kitetoa_ sur Twitter : celui-ci a été bloqué. Le processus pour débloquer le compte, selon Twitter, est de se connecter via le Web, de donner son numéro de téléphone et de supprimer les tweets qui ont été signalés. Pourquoi pas… Problème, l’envoi de mon numéro de portable à Twitter doit générer un SMS qui me donnera un numéro permettant de passer à l’étape suivante : supprimer les tweets mis en cause. Or, même en entrant mon numéro de téléphone 10 fois, le SMS n’arrive pas.

Et le support de Twitter tourne en boucle, il me faut entrer mon numéro de téléphone…

Capture d’écran 2015-07-20 à 15.19.09

Toutefois, les choses se précisent. Je peux aller consulter la page expliquant pourquoi mon compte est bloqué.

A force d’interpeller les salariés de Twitter France, mon compte finit par être débloqué. C’était une erreur. Désolés…

Capture d’écran 2015-07-20 à 21.33.32

Reste à comprendre qui a signalé quoi pour que le compte soit ainsi bloqué sans que l’on me demande la moindre explication sur mes tweets.

Il me faut donc faire des conjectures…

VC ou Troll multi-condamné ?

Je cherche dans mes tweets récents des choses qui puissent vaguement s’apparenter à la « publication d’informations confidentielles ou privées appartenant à quelqu’un d’autre ».

Deux options. La première concerne Emanuele Levi, l’étrange Venture Capitalist qui détient 4% du capital de Hacking Team. La seconde concerne Jean-Paul Ney.

Capture d’écran 2015-07-20 à 22.08.44Vu la récente rafale de demande de blocage de comptes par Jean-Paul Ney et ses avatars (voir ici), je penche pour la deuxième option. D’autant que le pénible avait déjà tenté une action de ce genre en mandatant une avocate pour me faire perdre la propriété de mon nom de domaine (suivre le lien pour le détail de cette histoire) : kitetoa.com.

A ce stade, quelques explications s’imposent pour la bonne compréhension de la suite de l’article.

Jean-Paul Ney est une personne un peu dérangée, selon les psychiatres qui l’ont examiné pendant l’une de ses nombreuses garde à vues :

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Visiblement suffisamment dérangée pour me menacer de mort, moi et ma famille de manière réitérée parce qu’un article que j’avais publié sur Transfert.net lui avait déplu.

Gentil, j’avais prévenu : je vais porter plainte, il appartient à Jean-Paul Ney de cesser ses menaces. Rien n’y faisait. La justice est lente, mais implacable. Jean-Paul Ney était condamné une première fois pour menaces de mort. Condamnation ferme et définitive, comme on dit dans le jargon juridique. Mais cela ne lui a pas suffi. Il s’est ensuite essayé à la diffamation. Deuxième avertissement, j’explique publiquement que je vais porter plainte. Même scénario, Jean-Paul Ney est condamné, cette fois pour diffamation à mon encontre. Condamnation ferme et définitive également.

Jean-Paul Ney est un troll. Il a pourri tellement de monde et s’est laissé aller à tant d’extravagances via son compte Twitter, qu’il s’est attiré une sorte de « fan-club ». La #TeamJipoune dans laquelle sont immédiatement incorporés ceux qui sont « bloqués » par Jean-Paul Ney (il ne supporte aucune contradiction et interdit à tous ceux qui le contredisent de lire ses tweets).

Tu t’es vu quand la presse parle de toi ?

Par ailleurs, il y a quelques jours, la presse a parlé de Jean-Paul Ney à l’occasion de la publication d’un rapport de Malek Bouthih. Il avait auditionné Jean-Paul Ney. Désormais connu pour ses délires sur Usenet, la presse ne l’a pas raté.

Pour mieux comprendre la perception que la presse a de ce grandissime journaliste, vous pouvez lire, entre autres, les articles de l’Express, de Buzzfeed, du Monde, du Point, du Parisien, de FranceTVInfo… On en passe. Ce n’est pas la première fois que la presse s’intéresse à ce personnage. L’Humanité a dressé un portrait de lui ici. Télérama un autre ici. Il y a de nombreuses années, Le Point avait déjà dressé un portrait de Jean-Paul Ney, il était alors mis en examen pour « appropriation d’un secret de défense nationale ». Cette mise en examen a été relayée plusieurs fois sur Internet, mais personne n’a jamais su s’il avait été condamné pour ces faits. Nous y reviendrons.

Voilà pour le contexte.

Passons aux tweets (probablement) incriminés maintenant.

Twitter se refuse à me dire quels tweets sont mis en cause, ni qui a demandé le blocage de mon compte. Mais si la théorie Jean-Paul Ney est la bonne, on peut imaginer que celui-ci a voulu faire disparaître un tweet dans lequel je fourniassait un document issu de l’un des procès qui m’ont opposé à lui.

 

@reinformateur @lemondefr @buzzfeed @lesinrocks @lefigaro @libe @jpney pic.twitter.com/cBOZlOmL11

— Kitetoa (@_Kitetoa_) 12 Juillet 2015


Pourquoi publier ce document ?

Parce que depuis toujours, Jean-Paul Ney explique qu’il n’a jamais été condamné, que tout ce qui est sur mon site est une accumulation de faux, et qu’enfin, tout cela est hébergé sur un site à l’étranger par un anonyme, ce qui l’empêcherait de pouvoir agir en justice.

Premier point, vu le nombre de condamnations fermes et définitives qu’il me doit (deux), il sait très bien qui je suis et que Kitetoa est un pseudonyme pour « Antoine Champagne », le propriétaire de  Kitetoa.com. Deuxième point, même si mon site est hébergé à l’étranger, je répond devant les tribunaux des plaintes déposées contre « Kitetoa ».

Il me semble donc logique, lorsque Jean-Paul Ney dit ne jamais avoir été condamné, d’apporter des preuves tangibles de ses condamnations.

Ce que je vais donc refaire ici.

1) Jean-Paul Ney a été condamné en mars 2004 de manière ferme et définitive pour menaces de mort réitérées à mon encontre.

2) Jean-Paul Ney a été condamné en février 2008 de manière ferme et définitive pour diffamation à mon encontre.

Le dossier d’instruction de ma première affaire a été publié dans son intégralité ici.

Et un dossier d’instruction, c’est intéressant parce que cela contient des informations sur les éventuelles précédentes condamnations de la personne mise en cause. De ces dossiers d’instruction, je peux fournir les documents de Justice démontrant que :

3) Jean-Paul Ney a été condamné en novembre 2000 pour vol avec violence.

4) Jean-Paul Ney a été condamné en juillet 2006 pour vol et appropriation d’un secret de défense nationale.

Capture d’écran 2015-07-13 à 01.11.33Les services de police et de gendarmerie le connaissent fort bien et s’en expliquent :

Capture d’écran 2015-07-13 à 01.10.46

Maintenant, comme je l’ai déjà dit à plusieurs reprises, si Jean-Paul Ney est si persuadé que tous ces documents sont des faux, que je suis un menteur invétéré, anonyme, caché à l’étranger, membre d’une secte qui le persécute, comme il le répète si souvent, je l’encourage à intenter un procès en diffamation à mon encontre, à me poursuivre pour avoir créé de faux documents de justice. Ce sera plus courageux que de tenter de me faire perdre mon nom de domaine par une procédure idiote, ou de faire bloquer mon compte par Twitter. J’irai m’expliquer devant un juge avec des pièces tamponnées par le Tribunal de Nanterre. En outre, comme à chaque fois qu’il a tenté s’attaquer à moi, je dis clairement que cela ne restera pas impuni. A bon entendeur.

";s:7:"dateiso";s:15:"20150721_003101";}s:15:"20150720_174013";a:7:{s:5:"title";s:55:"la Grèce, sa dette, l’histoire, ta mère et l’euro";s:4:"link";s:66:"https://reflets.info/la-grece-sa-dette-lhistoire-ta-mere-et-leuro/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32382";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 20 Jul 2015 15:40:13 +0000";s:11:"description";s:366:"Il n’y a pas loin de 60 millions de spécialistes de l’économie grecque en France. Comme il y a le même nombre d’arbitres de foot ou d’experts en politique environnementale, et wathever comme dirait l’autre. Malgré tout, chers lecteurs de Reflets, la Grèce et son histoire économique méritent de prendre le temps d’aller plus loin […]";s:7:"content";s:11657:"

colonelsIl n’y a pas loin de 60 millions de spécialistes de l’économie grecque en France. Comme il y a le même nombre d’arbitres de foot ou d’experts en politique environnementale, et wathever comme dirait l’autre.

Malgré tout, chers lecteurs de Reflets, la Grèce et son histoire économique méritent de prendre le temps d’aller plus loin que les opinions souvent péremptoires qui fusent ici ou là, de la TV à Twitter en passant par les radios.

Ce qui semble important dans la problématique économique grecque n’est pas seulement d’observer la dette actuelle à 175% qui se serait surtout creusée violemment depuis l’imposition des politiques d’austérité en 2010 — bien que, chacun ou presque, ait son avis sur cette réalité : « C’est à cause des politiques imposées par la Troïka, mais non, c’est les gouvernements successifs qui gèrent mal le pays, de toute façon, les Grecs ils payent pas d’impôts donc c’est normal, leur économie est pourrie, ils devraient pas être dans l’euro, c’est Goldman Sachs quand ils sont rentrés dans l’euro, c’est l’Allemagne, c’est les banques, l’Eglise, les armateurs, ils exportent pas assez, ils savent rien faire, c’est la Moussaka, les feuilles de vigne, les JO, ta mère-Merkel ou l’euro. » Non, se contenter d’ânonner sur la dette depuis 2008, ou 2010 ne sert à rien. Et si l’on remontait le temps pour comprendre vraiment quand et comment, l’économie grecque s’est modifiée, jusqu’à devenir une machine capitaliste infernale qui ne peut pas -en réalité — se maintenir dans le « marché européen » avec les règles qui s’y exercent ?  Parce que la Grèce, ça n’est pas simplement une toute petite économie qui ne représente que 2% du PIB de l’UE et une population renvoyée dans le quart-monde par des politiques d’austérité. Non, la Grèce ça eut marché. Il n’y a pas si longtemps que ça. Et ça n’a pas toujours été le dernier de la classe de la dette publique. Et surtout, la Grèce, sa dette, ta mère et l’euro ce n’est pas un truc qui date de 6, 7, 15 ou 20 ans. Non, c’est plus filou. Mais alors, que s’est-il passé ?

De la fin des Colonels

Une chose à savoir, qui n’est pas sans importance, est que ce pays était écrasé sous les bottes de militaires putschistes alors que plusieurs rédacteurs de Reflets étaient déjà nés. Ce repère temporel est là pour signifier que la dictature des Colonels n’est pas si vieille. Tout comme les rédacteurs de Reflets. Torture, arrestations arbitraires, écrasement des opposants, contrôle des médias : la dictature des Colonels n’a jamais été condamnée par les « partenaires » actuels européens, la France en tête. Si la dictature débute en 1967, elle ne s’arrête pas grâce à l’aide de gouvernements voisins férus de droits de l’homme, mais simplement parce que la population grecque se soulève et dégage la junte militaire au pouvoir. Nous sommes en 1974. Nixon a décidé de suspendre la convertibilité du dollar en or trois ans auparavant, puis déclaré la fin de taux de change fixes pour passer aux taux flottants en 1973. Cette affaire vous a été racontée, elle est centrale pour une bonne compréhension globale des problèmes de « guerre des monnaies » et de financiarisation de l’économie.

Quels sont les atouts économiques de la Grèce à cette époque là — disons, de la chute des Colonels au début des années 80 ? Le pays a-t-il déjà un problème de dette ? Les Grecs sont-ils très pauvres ? Comment et pourquoi cette économie va glisser vers autre chose ? Vous n’aurez pas toutes les réponses dans cet article, mais au moins une partie, puisque c’est sur la dette qu’ils se concentre.

…du début de l’Europe et de l’explosion de la dette publique grecque

En 1980, la Grèce est un pays avant tout touristique et agricole. Sa dette publique est très faible : autour de 20%. Pour se faire une idée, à cette époque, la France a une dette publique de… 20% elle aussi. Ce qui frappe dans l’évolution de la dette publique grecque est son accroissement à partir de 1981 et particulièrement jusqu’en 1993. 1981 : c’est à ce moment que la Grèce entre dans la Communauté européenne.

dette-grece-evolution

+70% de dette publique en 12 ans, pas mal, non ? Regardons de plus près de quoi a été fait cette véritable « explosion d’endettement public » pour mieux comprendre comment, par la suite, une vaste opération de maquillage et d’arnaque à tous les étages a pu se monter. Parce que certaines accélérations sont vraiment nécessaires à observer. Comme celles de 1998 à 1993. Ce graphique est étrange, il part de 1970, et exprime en milliards d’euros à prix constants le montant de la dette publique grecque :

volume-dette-grece

Constat sans appel : 2,2 milliards d’euros de dette en 1970 et… 317,2 milliards en 2014.

Mais toute cette affaire n’est pas si simple et comporte de nombreuses illusions dont on ne parle pas assez. Puisqu’une dette publique n’est pas constituée seulement de l’accumulation de la somme qu’on emprunte, comparée au PIB du pays. Il y a d’autres facteurs, dont un est très important, voire central pour la Grèce, c’est celui des taux d’intérêts. Un facteur relié à celui de la croissance (du PIB).

Un gribouillage pour se faire une idée :

comparaison-dette-pib

A gauche, l’échelle représente la dette en % du PIB, à droite, les montants en milliards d’euros de 2005. Bien, bien. Et que voit-on ? Ce qui était dit plus haut, que le le ratio dette/PIB évolue très doucement entre 1970 et 1980 (de 17% à 20%) puis qu’il s’envole de 1981 à 1993 : de 20%… à 91%. Ensuite, il ne bouge pas beaucoup, de 91% à 103% entre 1993 et 2007, puis méga-envolée de 103% en 2007 à 175% en 2014.

Ok. Mais pour ceux qui suivent encore, regardez bien la courbe de la dette en euros et la courbe du PIB durant les années 80, puis 90 et même ensuite dans les années 2000 : elles ne décrochent pas. Le PIB augmente, pas moins que la dette, voire dans les 80’s il augmente plus que les montants empruntés, qui eux, restent constants. Diantre. Mais que se passe-t-il alors ?

Si tu empruntes, je m’intéresse…

Un graphique parlant pour comprendre comment des taux d’intérêts très élevés font gonfler une dette publique, bien plus que son économie ne peut le supporter :

calcul-interets-deficits

Sachant que les déficits de l’Etat grec sont connus, qu’ils sont causés par un problème d’insuffisance de recettes, il n’empêche que les seuls intérêts pèsent à eux seuls sur cette période 1980-2007, 53,5 points de PIB, alors que les déficits, eux n’en représentent qu’à peine un peu plus de la moitié : 28,8 points de PIB.

La réalité est donc triviale : la Grèce « ne dépense pas trop », comparée à sa croissance du PIB depuis 30 ans, ce pays emprunte « seulement » à des taux délirants. Les petits malins qui travaillent sur ces problème de dettes illégitimes ont fait un graphique qui résume bien ce qu’aurait pu être la situation en 2007, entre les taux d’intérêts que payait la Grèce depuis 1980, les taux de référence sur cette période, et la différence que cela leur a coûté :

taux-grec-taux-reference

C’est assez costaud, disons-le, puisqu’au final la dette publique grecque aurait dû être à 68,3% au lieu de 103,1% en 2007 si ce pays avait eu des taux d’intérêts normaux.  Soit 34,8 points de PIB qui auraient pu ne pas être perdus. Hum. Ça fait des milliards ça. Que les Grecs auraient pu éviter d’emprunter aux généreux prêteurs qui les harcèlent pour privatiser tout leur pays, augmenter la TVA et baisser les retraites ?

simulation-taux-grece

La simulation ci-dessus est donc très parlante. Ce qui nous amène à dire qu’en réalité, l’économie grecque d’un point de vue de sa dette publique aurait été équivalente à celle de la France en 2007, dette qui était cette année là, de …64,2%.

De nombreuses questions suivent, au delà de la dette, bien entendu. Sur les capacités économiques de la Grèce avant son entrée dans la Communauté européenne (et après), sur la possibilité ou non de rentrer dans l’euro avec une dette publique à 103%, et d’autres amusements qui pourraient démontrer qu’en réalité, la Grèce (ou disons, les Grecs) est surtout le dindon d’un grosse farce venue de pays plus au Nord. Parce que quand les taux d’intérêts de la Grèce flambaient, d’autres en profitaient pour économiser des sommes colossales sur leur propre achat de dettes. Avec des taux… d’un niveau si bas que… Mais ceci sera traité ultérieurement.

Merci au site CADTM (Comité pour l’annulation de la dette du tiers-monde) grâce à qui cet article a pu se faire.

";s:7:"dateiso";s:15:"20150720_174013";}s:15:"20150720_170020";a:7:{s:5:"title";s:31:"Enterrer la poubelle nucléaire";s:4:"link";s:52:"https://reflets.info/enterrer-la-poubelle-nucleaire/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32372";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 20 Jul 2015 15:00:20 +0000";s:11:"description";s:381:"Les petites manips du gros lobby nucléaire ont la vie dure. Dans la loi Macron (« croissance, activité et égalité des chances économiques »), adoptée à coup de 49-3 le 10 juillet, un amendement de dernière minute a été adopté. Porté par le sénateur de Lorraine Gérard Longuet, qu’on ne présente plus, et finalement accepté par le […]";s:7:"content";s:12338:"

DSC00038Les petites manips du gros lobby nucléaire ont la vie dure. Dans la loi Macron (« croissance, activité et égalité des chances économiques »), adoptée à coup de 49-3 le 10 juillet, un amendement de dernière minute a été adopté. Porté par le sénateur de Lorraine Gérard Longuet, qu’on ne présente plus, et finalement accepté par le gouvernement, cet amendement donne le feu vert législatif qui manquait au projet d’enfouissement des déchets nucléaires les plus nocifs que les pouvoirs publics cherchent à imposer dans la petite commune de Bure, dans la Meuse.

L’amendement Longuet, devenu l’article 201 de la loi Macron, est censé transformer l’actuel « laboratoire » de Bure, géré par l’Andra (l’Agence nationale de gestion des déchets radioactifs), en centre de stockage opérationnel qui devrait donc accueillir, dans des galeries souterraines à 500 m de profondeur, des colis de déchets à haute activité et à vie longue (HAVL). Ce sont les résidus les plus radiotoxiques que l’industrie nucléaire recrache continuellement de ses centrales (les barres d’uranium usées), comme ceux issus du retraitement de l’usine de la Hague ou du nucléaire militaire.

Le lobby de l’atome ne pouvait plus attendre. Une loi de 2006 donnait en effet 10 ans à la filière (EDF et Areva en tête) pour trouver une « solution durable » (sic) à la question de ces déchets les plus pourris. La transformation du labo de Bure (appelé Cigéo pour « centre industriel de stockage géologique) en poubelle radioactive devait donc absolument être réglé avant l’an prochain, et le calendrier parlementaire ne le permettait pas. L’amendement Longuet met l’accent sur la question de la « réversibilité » de ce « stockage en couche géologique profonde ». Histoire de rassurer le bon peuple qui pourrait s’inquiéter de voir ces tonnes de poison enterrées ad vitam eternam. L’objectif de ce coup de force parlementaire est de lancer une « phase pilote » pour l’enfouissement des déchets, « sans demander l’avis des parlementaires comme prévu initialement », accusent les associations regroupées au sein de la coordination Bure Stop. Car la loi précédente exigeait, justement, qu’une autre loi en bonne et due forme soit discutée sur cet aspect crucial. Ce tout de passe-passe permet à l’Andra de se lancer dans une « phase pilote » sans débat, et ce n’est qu’au bout de cette phase que le stockage en sous-sol devrait être validé par la loi. Paroles, paroles… Qui peut croire qu’après des milliards d’investissement le seul site disponible en France pour servir de poubelle radioactive soit un jour abandonné?

Le minable amendement Longuet — un bien beau « cavalier », comme on dit en jargon politicard – sera peut-être censuré par le Conseil constitutionnel, saisi par les députés LR le 15 juillet. Mais rien n’est moins sûr: leur saisine n’évoque pas une seconde cet aspect de la loi Macron. Et les écolos, qui sont sorti de leur léthargie pour l’occasion, n’ont pas signé la saisine et se sont contenté d’une « lettre ouverte » pour afficher leur courroux à Valls et Macron. Le ministre de l’économie a prouvé son sens inné de la couardise, puisque devant les parlementaires, le 10 juin, il s’est prononcé contre l’amendement Longuet, car cette question « sensible », disait-il, méritait un « temps de débat approprié » afin de pouvoir « cerner tous les enjeux ». Dommage, cette fois ci c’était filmé.

En vérité, ce passage en force se prépare depuis belle lurette. Bure Stop a suivi à la trace (cf document PDF) les tentatives parlementaires des élus du coin (Meuse et Haute-Marne), PS et UMP confondus, pour faire passer la pilule de l’enfouissement. Depuis décembre 2013, pas moins de 12 amendements, tous identiques à quelques détails près, ont été déposé en séance, d’abord lors des débats de la loi Royal sur la transition énergétique, et ensuite, dès novembre 2014, dans la loi Macron. A chaque fois, le gouvernement a botté en touche en laissant croire que la pureté du « débat démocratique » devait passer avant les intérêts économiques.

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Tout semble pourtant écrit sur une partition bien rodée de l’acceptabilité sociale. Dès le milieu des années 90, la question du stockage en sous-sol des déchets HAVL avait été réglée par une série de manips sournoises mais infaillibles. Il était d’abord prévu dans la loi de trouver 3 sites en France dont le sous-sol géologique aurait pu un jour servir de cimetière nucléaire. Hasard? Ce fut au gouvernement socialo-verts de Jospin de dénicher ces coins de la France profonde. Finalement, en 1999, seul le village de Bure se voyait attribué l’insigne honneur d’accueillir un « laboratoire » de l’Andra. Les deux autres sites ne seront finalement jamais désignés.

La manip consiste aussi et surtout à parler alors de « laboratoire scientifique », de convoquer la science et la recherche, plutôt que de parler de stockage. Tout le discours de l’Andra, depuis 15 ans, joue sur ce flou juridique. Comme l’explique le documentaire autoproduit « Poubelle la vie », réalisé par un collectif d’opposants éclairés (voir plus bas), avant même que le décret sur la création de ce labo ne soit signé en 1999, l’argent public commençait déjà à pleuvoir sur les deux départements impactés : 5 MF par an et par territoire. Le décret signé – par une certaine Dominique Voynet –, la manne passait à 10 MF par an et après 2002 elle était multiplié par 13: 20 millions d’euros par an. Nous en sommes aujourd’hui à 30 M€ par an (toujours pour chacun des 2 départements), et avant même que la loi Macron ne passe, les élus négociaient une rallonge pour passer à 40 M€ par an. Cette manne alimente un Groupement d’intérêt public (GIP) qui arrose à tout va, collectivités, entreprises ou même particuliers, pour tout et n’importe quoi. Pourquoi se gêner?

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La Meuse est une région sinistrée démographiquement et économiquement. A Bure la densité de population est d’environ 6 habitants au km2, et la préfecture, Bar-le-Duc, ne compte que 15000 habitants [et non 55000 comme écrit par erreur] – plutôt pratique pour limiter la présence de hordes de résistants antinucléaires. Depuis que l’Andra est présent dans la zone, tout a été fait pour habituer les populations à la présence presque naturelle de l’industrie nucléaire. EDF et Areva y ont érigé leurs archives dans deux bâtiments à l’architecture épurée pour mieux faire partie du paysage. Le CEA y a ouvert un centre de recherche pour fabriquer du biocarburant à partir de cellulose de bois – histoire de trouver un débouché écolo aux forêts de la région qui sont déjà dévastées par un chantier qui n’est dont officiellement pas encore lancé! EDF a également implanté non loin du labo un centre de maintenance pour pièces de centrales nucléaires. Et Areva a investi la ville de Void-Vacon pour en faire une plateforme ferroviaire géante pour ses convois de déchets nucléaires. Sans parler des filières universitaires qui se sont créé à Bar-de-Duc et à Saint-Dizier (Haute Marne) dédiées aux « métiers du nucléaire ». En pour enrober le tout de verdure symbolique, la région se recouvre de panneaux solaires et d’éoliennes géantes.

burestop_cvTout est fait pour investir les lieux – et les esprits – de l’irrésistible présence de l’industrie de l’atome. Tout ça pour qu’un jour, le « débat démocratique » décide que, finalement, la poubelle de Bure ne soit jamais construite?

Derrière toute cette mascarade, les rares opposants encore en activité se sentent à nouveau méprisés suite au coup de force de la loi Macron. Qu’à cela ne tienne. Du 1er au 10 août, un campement autogéré s’organise non loin du laboratoire pour évoquer ces questions, et bien d’autres. A quelques mois de la grande conférence climatique, la COP 21, qui aura lieu cette année en France (au Bourget, début décembre 2015), le lobby nucléaire ne manquera pas de se « vendre » à nouveau comme une énergie « propre » sous prétexte qu’elle ne participe pas autant que les énergies fossiles au réchauffement climatique. Ce n’est pas une raison pour s’en contenter.

PS – Pour en savoir plus: la dernière brochure de Bure Stop parue fin 2014.

Photos: rassemblement devant le labo de l’Andra, 7 juin 2015.

poubelle la vie from andra dégage on Vimeo.

Un film de Bure AutoMedia sur la lutte contre l’enfouissement des déchets nucléaire, l’avenir et les enjeux du monstre projet CIGEO imposé par les technocrates psychopathes de L’ANDRA et EDF.
C’est aussi un constat d’urgence, un appel à mobilisation & à renforcer cette lutte de résistance internationale et inévitablement décisive pour les générations a venir.

Pour plus d’information:
vmc@riseup.net
http://vmc.camp/
http://nocigeo.noblogs.org/
https://antitht.noblogs.org/
burestop.free.fr

";s:7:"dateiso";s:15:"20150720_170020";}s:15:"20150716_174832";a:7:{s:5:"title";s:70:"Journal britannique cherche « anecdotes croustillantes » sur Daesh";s:4:"link";s:84:"https://reflets.info/journal-britannique-cherche-anecdotes-croustillantes-sur-daesh/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32348";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 16 Jul 2015 15:48:32 +0000";s:11:"description";s:395:"« Pouvez vous m’écrire un article sur la montée de l’Etat Islamique avec des anecdotes de personnes vivant sous leur coupe, les techniques de tortures qu’ils utilisent, des anecdotes de personnes qui ont eu leur main coupée, qui ont été violées, qui ont eu leur maison brûlée ou un proche décapité.«  C’est le mail incroyable reçu […]";s:7:"content";s:1408:"
UK« Pouvez vous m’écrire un article sur la montée de l’Etat Islamique avec des anecdotes de personnes vivant sous leur coupe, les techniques de tortures qu’ils utilisent, des anecdotes de personnes qui ont eu leur main coupée, qui ont été violées, qui ont eu leur maison brûlée ou un proche décapité.« 

C’est le mail incroyable reçu par un confrère de la part d’un journal anglais alors qu’il était en reportage en Libye. Oui, Daesh est présent dans le pays, notamment dans la région de Syrte ; oui il y a eu des exécutions filmées. Nul doute que des personnes souffrent de cette organisation terroriste. Mais là c’est le niveau zéro du journalisme à sensation. Quand il lui a répondu que formulé comme ça, le sujet n’allait pas être possible, il a répondu : « Mais il y a bien Daesh en Libye… » Fin de l’échange. Il aurait rêvé de pouvoir lui écrire le seul mot qui conviennent : « FUCK ! »

";s:7:"dateiso";s:15:"20150716_174832";}s:15:"20150716_173058";a:7:{s:5:"title";s:69:"When Hacking Team thought The Intercept published « conjectures »";s:4:"link";s:83:"https://reflets.info/when-hacking-team-thought-the-intercept-published-conjectures/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32353";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 16 Jul 2015 15:30:58 +0000";s:11:"description";s:318:"Time is on our side… It is always interesting to look at what the marketing bullshit generator has generated in the past when a leak appears. On Oct. 30 of 2014, The Intercept published a story about Hacking Team. Hacking Team was not very happy and as always, would generate the same kind of marketing […]";s:7:"content";s:3558:"

TI_Launch_02-article-headerTime is on our side… It is always interesting to look at what the marketing bullshit generator has generated in the past when a leak appears. On Oct. 30 of 2014, The Intercept published a story about Hacking Team. Hacking Team was not very happy and as always, would generate the same kind of marketing bullshit : « we don’t disclose who we sell to, but we have a strong customer policy and we can shut down any customer who would misuse our tools ».

The Intercept stated that Hacking Team had probably sold the Remote control System to Ethiopia, Kazakhstan, Saudi Arabia, Mexico or Oman, countries which may have a very personal view of what Human Rights respect should be.

Hacking Team sent a letter to The Intercept which was published by the newspaper at that time. Even if the infamous Eric Rabe thought The Intercept would not dare publishing the corporate « truth » .

Capture d’écran 2015-07-16 à 16.40.42

This letter is now part of the 400 Go leak in a mail sent by David Vincenzetti (HT’s CEO) to other members of the team.

Some parts of this letter look « funny » today :

Despite the headline, the “secret manuals” do not show that anything at all was “sold to despots” worldwide or elsewhere.  That remains the conjecture of the authors.

Let’s have a look at the Intercepts’ conjectures.

Ethiopia, Kazakhstan, Saudi Arabia, Mexico or Oman are all listed as clients :

clients-hacking-team

Ethiopia is listed here as a client :

ethiopiaYou can read here (in french) our two papers about Ethiopia and the Citizen Lab report. These two papers will also enlighten the readers about how Hacking Team used to « shut down » clients who would use the tools against political opponents or journalists.

There is a huge difference between the corporate marketing speech and the reality. This we already knew… We just needed time to prove it.

";s:7:"dateiso";s:15:"20150716_173058";}s:15:"20150716_130729";a:7:{s:5:"title";s:54:"Terres de Gandhaäl (8) – Livre 1 : « Fondations »";s:4:"link";s:61:"https://reflets.info/terres-de-gandhaal-8-livre-1-fondations/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32341";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 16 Jul 2015 11:07:29 +0000";s:11:"description";s:404:"La salle en forme de croix, aux imposantes dalles de pierres constellées de reflets gris-bleutés était une merveille d’architecture et de décoration. Des guirlandes de lierre chargées de fleurs aux pétales coniques d’un blanc virginal s’entrecroisaient au plafond, toile végétale arachnéenne surplombant la foule bavarde et joyeuse. Appuyés contre les murs, ou bien aux détours […]";s:7:"content";s:5641:"

La salle en forme de croix, aux imposantes dalles de pierres constellées de reflets gris-bleutés était une merveille d’architecture et de décoration. Des guirlandes de lierre chargées de fleurs aux pétales coniques d’un blanc virginal s’entrecroisaient au plafond, toile végétale arachnéenne surplombant la foule bavarde et joyeuse. Appuyés contre les murs, ou bien aux détours d’une colonne de marbre bleu, des statues de quartz grandeur nature aux corps d’animaux forestiers et aux visages humains semblaient contempler les convives, un sourire malicieux aux coins des lèvres. Chaque branche de la croix que formait la pièce était occupée par des amuseurs aux costumes bariolés; jongleurs, mimes, équilibristes, acrobates et même un cracheur de feu, effectuant mille prouesses au rythme de la musique entraînante que jouaient une troupe de sept musiciens placée au centre de la salle.

Une centaine de personnes, hommes, femmes, enfants, dansaient, mangeaient, buvaient, riaient dans une joyeuse anarchie. De grandes tables de bois avaient été disposées un peu partout contre les murs, chargées de fruits, de carafes de vins aux couleurs chatoyantes, de mets aux senteurs épicées. Méliades et Sylphide s’empressaient de servir chaque convive qui en faisait la demande, glissant d’une table à une autre dans une danse légère et gracieuse. Les deux guerriers, à peine arrivés et pénétrés par l’ambiance festive du lieu furent immédiatement interpellés par les membres composant l’assemblée, chacun voulant savoir d’où ils venaient, ce qu’ils venaient faire à trois sources, ce qu’il se passait ailleurs…
Doldiën paraissait amusé de la situation embarrassante dans laquelle se trouvait les deux hommes; il s’était écarté et parlait avec quelqu’un dont seule l’ombre était visible, dissimulé par un pilier ornemental. Mortesse couvrait par instants la musique de son rire imposant lorsqu’une question innocente ou naïve lui était adressée. Mais le navigateur tout en répondant et blaguant ne pouvait s’empêcher de suivre du regard la silhouette élancée de Méliades. Ses yeux étaient brillants, une flamme de désir incontrôlable embrasait son corps et son âme. La jeune femme lui avait souri alors qu’elle servait du vin au petit cercle de personnes les entourant, et le grand gaillard avait été troublé au point qu’il n’avait pu continuer de parler, bafouillant une réponse incompréhensible à l’auditoire pendu à ses lèvres.

Seghuenor, lui, paraissait songeur. Quelque chose d’imperceptible le déroutait, il y avait en lui des sensation diffuses qu’il ne pouvait chasser. Une impression d’irréel s’était inscrite dans son esprit et son regard n’était pas celui qu’il pouvait avoir en temps normal. La fête était pour lui comme un songe, une illusion dans laquelle il aurait été plongé et qui pourrait disparaître à tout moment. Bien que s’évertuant à faire l’effort de s’intéresser à la fête, le guerrier ne parvenait pas à se détacher de ce sentiment étrange et perturbant. Les vêtements des convives l’avaient surpris de prime abord par leurs couleurs vives, presque criardes. Les tissus n’étaient pas de ceux qu’il connaissait, les chevelures des femmes étaient brillantes et scintillaient sous les rayons colorés des cascades de lumière filtrées par la toile de lierre, et le seigneur de Shaleenmar se sentait peu à peu envahi par un malaise fait d’incompréhension et d’inquiétude. Il se décida à quitter le petit groupe avec lequel il conversait et chercha Jalïn Doldiën du regard. Le maître de trois sources conversait toujours avec l’ombre dissimulée derrière le pilier.

Seghuenor s’avança d’un pas décidé, contourna son hôte et resta pétrifié à la vue de son interlocuteur. Un chat ! Ce fut la dernière image qu’il garda de la scène. un chat se tenant comme l’aurait fait un homme, vêtu de pantalons, une fine épée à la ceinture et parlant nonchalamment au maître de trois sources. La fête se dissipait peu à peu comme un tableau dont la peinture se serait liquéfiée sous l’effet d’une main maniant l’éponge. Les clameurs s’estompèrent. Une brume grise envahit l’espace, et Seghuenor sentit tout son corps changer de consistance, puis la fatigue survint comme après un effort intense. Le seigneur de Shaleenmär perdit connaissance en quelques secondes, luttant en vain contre une force inconnue.

* *
*

La voix était une litanie monocorde. Elle revenait avec une insistance péremptoire, secouait la conscience de Seghuenor et finit par l’amener à ouvrir les yeux, puis à reprendre totalement ses esprits.

— Tu te réveilles, tu es rentré chez toi, tu te réveilles, tu es rentré chez toi, doucement, tu te réveilles, tu es rentré chez toi…
Ses yeux s’entrouvirent, ses narines frémirent, il se redressa, et dévisagea l’homme dont la voix l’avait sorti de l’inconscience. La peau noire, les cheveux ras et crépus, cette machoire large et ce sourire si familier : Dinän! Son ami d’enfance, grand voyageur, conseiller secret. Le sage Dinän, l’érudit le plus célèbre de la cité des mille marchés ! Cela ne pouvait signifier qu’une seule chose : il était de retour à Shaleenmär !

";s:7:"dateiso";s:15:"20150716_130729";}s:15:"20150715_171509";a:7:{s:5:"title";s:39:"Hacking Team : tenter de voir plus loin";s:4:"link";s:59:"https://reflets.info/hacking-team-tenter-de-voir-plus-loin/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32331";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 15 Jul 2015 15:15:09 +0000";s:11:"description";s:400:"Difficile de s’extraire des petites histoires contenues dans les plus de 400 Go de données extraites de Hacking Team. Les anecdotes sont tellement multiples et parlantes, les listes de clients tellement intéressantes, que tous les journalistes qui creusent ce sujet s’empressent de les raconter. C’est édifiant. Mais peut-être devons nous prendre un temps pour essayer […]";s:7:"content";s:6587:"

Hacking TeamDifficile de s’extraire des petites histoires contenues dans les plus de 400 Go de données extraites de Hacking Team. Les anecdotes sont tellement multiples et parlantes, les listes de clients tellement intéressantes, que tous les journalistes qui creusent ce sujet s’empressent de les raconter. C’est édifiant. Mais peut-être devons nous prendre un temps pour essayer de tirer des enseignements de l’ensemble, tenter, si cela est possible de faire un peu de prospective en ajoutant les précédents comme Amesys ou Qosmos, largement traités dans nos colonnes.

Les entreprises du secteur de la surveillance électronique sont toutes en relation. Elles prospectent en s’aidant mutuellement, pourvu qu’il y ait un contrat juteux à la clef. Peu importe le pays, sa conception des Droits de l’Homme, rares sont ceux qui ne sont pas prospectés à un moment ou un autre. On trouve aussi des alliances étranges sur un plan géopolitique, comme une entreprise israélienne qui part à la chasse au client avec Hacking Team au Kazakhstan. Les exemples en ce sens sont nombreux. Les entreprises sont internationales, ne connaissent visiblement ni frontières, ni ne tiennent compte de géopolitique.

Autre sujet intéressant, peu importent les législations, les sociétés du secteur s’adaptent. Elles consultent des juristes et font en sorte de ne pas se mettre dans une situation trop délicate. L’accord de Wassenaar prend en compte des produits vendus par Hacking Team ? Pas de souci, on demande à des juristes de plancher, on publie un communiqué de presse disant que l’on s’y conforme. S’il y a un petit problème sur un pays, on essaye de l’aplanir pour ne pas perdre le contrat.

Attention aux pédo-nazis

Qosmos, Amesys ou Hacking Team ont aussi leur générateur de discours marketing et de discours pour les relations avec la presse. En gros, le monde doit savoir que nous vivons dans un environnement très angoissant, truffé de terroristes, de malfrats en tous genre, de mafias dangereuses. Ces entreprises sont là pour nous protéger. Elles ne vendent qu’à des agences gouvernementales qui ont pour vocation de protéger le public. Si un journaliste ou un activiste tente de pointer du doigt les opposants d’un régime ciblés par les outils en question, on se tient au discours officiel en ajoutant que tout cela est secret, pour ne pas compromettre les enquêtes en cours. Amesys avait déjà tenté le coup avec l’affaire du stylo permettant de lutter contre les pédophiles et les terroristes. Rien de neuf sur ce plan chez Hacking Team. C’est une sorte de continuité. Hacking Team a peut-être appris de ses échanges variés avec Amesys, puis Nexa Tech, Bull, Advanced Middle East Systems ou Qosmos  qui ressortent dans les 400 Go ?

Tous pour un et … Tous contre tous

Bien entendu, on chasse en meute, comme on dit chez les commerciaux. Mais on essaye aussi de se tailler des croupières. Dans cet aspect des choses, on découvre que le nationalisme mis en avant par ces entreprises n’est pas toujours aussi bien respecté que ce que l’on pouvait attendre. Et cela a des répercussions pour chaque pays.

Prenons un exemple. Imaginons une société qui vend des zero-days et qui, bien entendu fournit à l’Etat duquel elle est originaire ce genre de prestations. Elle se met à en vendre à Hacking Team. Hacking Team vend à d’autres Etats, pas forcément amis avec le premier. Qu’advient-il ? Le premier finit probablement par se faire pirater avec des outils qui ont ainsi circulé. Ce sujet de la migration fantôme de ces outils a déjà été abordé sur Reflets. Il trouve dans ces 400 Go sa confirmation.

Les échanges de mails au sein de Hacking Team démontrent par ailleurs que l’entreprise n’hésite pas à chasser des anciens salariés de Vupen, vendeur de vecteurs d’attaque numériques. Pourtant, les deux entreprises ont eu des relations commerciales auparavant. Elle évoque même la possibilité de racheter Vupen lorsque celle-ci est à vendre. On parle de 10 à 15 millions d’euros. Business is business.

Externaliser ?

L’externalisation d’activités plus ou moins militaires, en tout cas ayant trait au renseignement, pose souci. C’était le sujet d’une conférence de Pas Sages en Seine, avant la divulgation des 400 Go de Hacking Team. Ces activités relèvent d’une sujet régalien. Les Etats ont toujours pratiqué l’espionnage et les activités plutôt en dehors du cadre légal. Cela doit il, sous couvert de rationalisation financière ou de savoir-faire prétendument unique, être délégué à des entreprises commerciales privées ? Ne serait-il pas plus prudent de conserver ces activités de création d’armes numériques au sein d’entités gouvernementales, qui elles, auraient éventuellement à rendre des comptes si elles étaient découvertes en train de violer la loi ? Jusqu’ici, Amesys et Qosmos s’en tirent bien sur ce plan. L’Etat français aussi, alors qu’il a soutenu leurs activités. Des accords commerciaux gagnant-gagnant en somme.

Le cantonnement de ces activités à des services de l’Etat réduirait également probablement l’exportation de ces armes vers des pays fâchés avec les Droits de l’Homme.

On peut rêver. Non ?

";s:7:"dateiso";s:15:"20150715_171509";}s:15:"20150714_234103";a:7:{s:5:"title";s:79:"Eric Mohammed Said Rabe al-Sahhaf, chargé des relations presse de Hacking Team";s:4:"link";s:99:"https://reflets.info/eric-mohammed-said-rabe-al-sahhaf-charge-des-relations-presse-de-hacking-team/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32324";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 14 Jul 2015 21:41:03 +0000";s:11:"description";s:412:"L’affaire Hacking Team nous permet de replonger au coeur d’une problématique vieille comme la presse : les rapports entre les journalistes et les communicants. Le discours de l’entreprise n’est qu’une vérité. Celle de l’entreprise. Elle reflète le monde tel que le voit l’entreprise. Pas tel qu’il est. Le journaliste, de son côté, tente de montrer […]";s:7:"content";s:24396:"
eric-rabe

Eric Rabe, chargé des relations avec la presse chez Hacking Team

L’affaire Hacking Team nous permet de replonger au coeur d’une problématique vieille comme la presse : les rapports entre les journalistes et les communicants. Le discours de l’entreprise n’est qu’une vérité. Celle de l’entreprise. Elle reflète le monde tel que le voit l’entreprise. Pas tel qu’il est. Le journaliste, de son côté, tente de montrer le monde tel qu’il est. Mais comment savoir à quoi ressemble le vrai monde intérieur d’une entreprise si celle-ci fait tout pour en interdire l’accès ? A part trouver une source au sein de Hacking Team, c’était un peu compliqué. La mise à disposition de tous les mails de l’entreprise permet de se faire une idée de ce que les salariés, patron et chargé des relations avec la presse en tête, faisaient lorsqu’ils étaient en relation avec un journaliste. Ils tentaient de l’enfumer.

Ce n’est pas une nouveauté. C’est un peu le rôle des chargés des relations avec la presse dans toutes les entreprises. Faire passer une vision biaisée de la réalité qui fait apparaitre l’entreprise sous son meilleur jour. Dans ce cas, on peut raisonnablement s’intéresser sur l’intérêt pour un journaliste de donner systématiquement, comme une sorte de bonne pratique, la parole à une entreprise lorsqu’il écrit à son propos. Quel intérêt pour le lecteur ? Limité. Mais au delà du rôle d’enfumage, tous les chargés des relations avec la presse n’ont pas le même mépris de leurs interlocuteurs que celui des salariés de Hacking Team.

C’est le point qui ressort le plus des échanges de mails entre Eric Rabe, responsable des relations avec la presse, et les dirigeants de Hacking Team.

muhammad-saeed-al-sahhaf

Parmi les icônes des relations presse, il y a eu le ministre de l’information de Saddam Hussein, Mohammed Said al-Sahhaf. Il y a désormais Eric Rabe.  Le premier déclarait encore sans rire que les soldats américains se suicidaient aux portes de Bagdad alors que ceux-ci patrouillaient déjà dans les rues de la ville. Le second affirmait sans rire que sa société faisait très attention à l’usage de ses produits et pouvait en bloquer l’usage si ses enquêteurs relevaient des atteintes aux Droits de l’Homme. Dans le même temps, la société s’interrogeait sur la nécessité de se séparer de son client éthiopien qui avait été repéré par Citizen Lab en train de pirater les moyens de communication d’un journaliste opposant résident aux Etats-Unis. Ce questionnement ne résultait pas de l’usage indu de leur produit mais sur le fait que cela nuisait à l’image de Hacking Team

Voici quelques échanges qui permettent de se rendre compte de l’état d’esprit des dirigeants de Hacking Team vis-à-vis des journalistes.

Lorsqu’un journaliste suisse contacte Hacking Team pour obtenir sa position, le patron David Vincenzetti, renvoie un mail lapidaire :

We will ignore this request.

David

David Vincenzetti
CEO

Hacking Team
Milan Singapore Washington DC
www.hackingteam.com

email: d.vincenzetti@hackingteam.com
mobile: +39 3494403823
phone: +39 0229060603

On Nov 19, 2013, at 11:14 AM, Bagnato, Riccardo (RSI) <Riccardo.Bagnato@rsi.ch> wrote:

Dear Mr Rabe,

My name is Riccardo Bagnato, Swiss Public TV.

We wish we could have an interview with someone at Hacking Team in Milan.
We could reach the society in an hour almost, but we need to know  whether it’s possible asap cos.
The report focus is today’s news: https://www.privacyinternational.org/sii
I talked already to someone at Hacking team who told me to talk to you first.

You can reach me at: 0041-091 803 6298

Thx
Riccardo Bagnato

Lorsqu’un journaliste israélien contacte Hacking Team, le patron a toujours sa réponse lapidaire :

I vote for dropping this one.

David

David Vincenzetti
CEO

Hacking Team
Milan Singapore Washington DC
www.hackingteam.com

email: d.vincenzetti@hackingteam.com
mobile: +39 3494403823
phone: +39 0229060603

Begin forwarded message:

From: אביב מזרחי <aviv-mi@ynet.co.il>
Subject: a questions about a hacking team services
Date: July 1, 2014 at 12:04:19 PM GMT+2
To: « ‘info@hackingteam.com' » <info@hackingteam.com>
Cc: אהוד קינן <ehud@ynet.co.il>, « ‘avivmiz@gmail.com' » <avivmiz@gmail.com>

Hello,
My name is Aviv Mizrahi, Im writing for ynet.co.il about tech.
I have several questions about your company.

1. In the article by Citizen Lab and Kaspersky they are saying that some of the people that were surveillanced using your product and services, were journalists and acticvists etc.   (« The list of victims indicated in the new research, conducted by Kaspersky Lab together with its partner Citizen Lab, includes activists and human rights advocates, as well as journalists and politicians »).
Would you like to comment about that?

2. They implied about a list of countries the surveillance took place. Can you approve or deny this list?

NEW ZEALAND
PERU
INDONESIA
BRAZIL
BOLIVIA
ARGENTINA
RUSSIAN FEDERATION
INDIA
HONG KONG
AUSTRALIA
SPAIN
SAUDI ARABIA
MALAYSIA
ITALY
GERMANY
FRANCE
EGYPT
UKRAINE
THAILAND
SWEDEN
SINGAPORE
ROMANIA
PARAGUAY
MOROCCO
LITHUANIA
KENYA
JAPAN
IRELAND
HUNGARY
DENMARK
CZECH REPUBLIC
CYPRUS
BELGIUM
AZER

3. Are these screenshots taken from your control programs of the implants?

https://citizenlab.org/wp-content/uploads/2014/06/7_RCS_Config.png
https://citizenlab.org/wp-content/uploads/2014/06/14_RCS_Map.png
https://citizenlab.org/2014/06/backdoor-hacking-teams-tradecraft-android-implant

thank you!

 

Eric Rabe se félicite lorsque les journalistes reprennent ses arguments:

Da: Eric Rabe <ericrabe@me.com>
Oggetto: Hacking Team story in AP
Data: 25 giugno 2014 00:22:03 CEST
A: David Vincenzetti <d.vincenzetti@hackingteam.it>, Giancarlo Russo <g.russo@hackingteam.it>, media <media@hackingteam.it>
Cc: fredd0104 <fredd0104@aol.com>

This story appeared before my last email exchange with Raphael Satter.  This story is updated with information I provided, but the author left in (unfortunately and I think by mistake) a line that says we didn’t return “messages seeking comment.”  Nonetheless, the report includes points I made and information from our customer policy page.

Best,

Eric

Eric Rabe

Ces arguments sont quasiment identiques à chaque fois qu’un journaliste pointe un client potentiel de Hacking Team fâché avec les Droits de l’Homme, comme l’Arabie saoudite : circulez, il n’y a rien à voir. Il est établi aujourd’hui que l’Arabie saoudite est un client de Hacking Team :

From: Eric Rabe <e.rabe@hackingteam.com>
Subject: Your inquiry: Saudi Arabia: Malicious Spyware App Identified – contatti hacking team
Date: June 30, 2014 at 7:46:45 PM GMT+2
To: <Luciana.Borsatti@ansa.it>

Hi, Luciana,

I am Eric Rabe, Chief Communications Executive at Hacking Team.

As a matter of company policy, we do not disclose either the identities or the location of clients because they rely on confidentiality in conducting their investigations.   However, here is a statement from Hacking Team regarding the recent Citizen’s Lab report.

Statement on Citizen’s Lab/Kaspersky report of June 24, 2014:

Hacking Team is aware of the ongoing efforts of Citizen’s Lab to attack our business by attempting to disclose confidential information, systems, and procedures that we use.  This report is only their latest effort.  It is evident that the primary complaint of the authors is about repressive government, however, Citizen’s Lab has chosen to target a private business operating in full compliance with all relevant law.

We believe the software we provide is essential for law enforcement and for the safety of us all in an age when terrorists, drug dealers, sex traffickers and other criminals routinely use the Internet and mobile communications to carry out their crimes.  We sell only to government agencies such as police forces.  We do not conduct digital investigations.  Those are carried out by law enforcement and are, of course, entirely confidential as is any law enforcement investigation.

The June 24 report does not include our customer policy, however, we invite you to read the policy which describes the steps we take to avoid abuse of our software.  We believe this policy is unique in our industry and a strong, good-faith effort to prevent misuse of our products.  We have both refused to do business with agencies we felt might misuse our software, and we have investigated cases either discovered internally or reported in the press that suggest abuse.  We can and have taken action in such cases, however, we consider the results of our investigations and the actions we take based on them to be confidential matters between us and our clients.

# # #

For the same reason that we do not disclose customer identities, we do not confirm or describe any investigation we might undertake on the basis of questions being raised about possible use of our software.   I understand this does not answer your questions, but I hope you will accept our position that HT operates with a high ethical standard and that we take our customer policy very seriously.

Best,
Eric

Eric Rabe
Hacking Team
______________________________________________

tel: 215-839-6639
mobile: 215-913-4761
Skype: ericrabe1
erabe@hackingteam.com

——– Original Message ——–
Subject:    I: Saudi Arabia: Malicious Spyware App Identified – contatti hacking team
Date:    Mon, 30 Jun 2014 17:11:42 +0200
From:    Borsatti Luciana <Luciana.Borsatti@ansa.it>
To:    <media@hackingteam.it>
CC:    <media@hackingteam.com>

Buon pomeriggio.

Sono una giornalista dell’Ansa e ho letto con interesso il testo di Human Rigths Watch che vi inoltro con questa mail.

Mi chiedevo se potete confermare di aver fornito al governo saudita la tecnologia di cui si parla nel testo. Inoltre, in caso di risposta positiva, se abbiate già verificato le circostanze segnalate da Citizen Lab e Human Rights Watch,  in accordo con i principi dichiarati dalla vostra Customer Policy, o se intendiate farlo in futuro.

In attesa di cortese e tempestiva risposta,
distinti saluti

Luciana Borsatti
Tel. +39 06 6774241/4244
Fax +39 06 6774294
Cell +39 334 6052405

Via della Dataria, 94
00187 – Roma

www.ansa.it
www.ansamed.info

Quand un journaliste du Guardian écrit à Hacking Team, le patron tente de botter en touche, mais malin, Eric Rabe lui signale que quand même, Le Guardian, il faudrait peut-être éviter de les envoyer sur les roses:

OK.

David

David Vincenzetti
CEO

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email: d.vincenzetti@hackingteam.com
mobile: +39 3494403823
phone: +39 0229060603

On Jan 23, 2014, at 2:25 PM, Eric Rabe <ericrabe@me.com> wrote:

Since it is The Guardian, I would not ignore this one.   We can point him to our policy, at least.  Let me draft a brief note.

Eric

Eric Rabe
ericrabe@me.com
215-913-4761

On Jan 23, 2014, at 4:45 AM, David Vincenzetti <d.vincenzetti@hackingteam.com> wrote:

I would ignore this as well. Eric, what is your point?

David

David Vincenzetti
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Begin forwarded message:

From: Thomas Brewster <tbthomasbrewster@gmail.com>
Subject: Press Enquiry – Hacking Team
Date: January 23, 2014 at 9:34:46 AM GMT+1
To: <info@hackingteam.com>, <eric.rabe@hackingteam.com>

Hello,

Doing a piece for the Guardian on government use of exploits. Got some things I have to ask, deadline of 11am tomorrow morning:

Le journaliste du Guardian qui pose les bonnes questions se retrouve avec le même genre de discours généré avec un Bulshit Generator :

A well advised reply.

Thanks,
David

David Vincenzetti
CEO

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On Jan 24, 2014, at 8:10 PM, eric <eric@hackingteam.com> wrote:

Turns out he has a whole list of places where HT has been “spotted.”  Whatever that means.  FYI, again, I am not responding to his follow ups and if he presists, I’ll send him a note saying:

As you know, confidentiality is critical if our clients are to be able to successfully perform their investigations.  We do not divulge either client names or locations.  I’m sorry not to be able to respond to your further questions.

Have a great weekend,

Eric

Eric Rabe
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Skype: ericrabe1
eric@hackingteam.com

Begin forwarded message:

From: Thomas Brewster <tbthomasbrewster@gmail.com>
Subject: Re: Your request of Hacking team
Date: January 24, 2014 at 5:43:45 AM EST
To: Eric Rabe <e.rabe@hackingteam.com>

Also, what customers have you stopped serving because of concerns around human rights violations?

Other countries where HT has been spotted: Mexico, Columbia, Azerbaijan, Kazahkstan, Uzbekistan, Oman, Sudan, Malaysia, Ethiopia, Saudi Arabia, UAE and Morocco.

Any comment on any of that and the previous email?

On Thu, Jan 23, 2014 at 5:24 PM, Thomas Brewster <tbthomasbrewster@gmail.com> wrote:
Hi Eric,

Those blacklists mentioned in the customer statement – what are they? Can I see them? I’ve never seen or heard of them…

Also, I have evidence HackingTeam kit has been used in Ethiopia and a number of other countries with poor human rights records. Any response on that? Will have more info for you on that soon.

Thanks

Tom

On Thu, Jan 23, 2014 at 3:03 PM, Eric Rabe <e.rabe@hackingteam.com> wrote:

To:  Thomas Brewster, The Guardian

As I’m sure you expect, we can only partially answer your questions.

You probably know that, because we recognize the potential for abuse, we sell our products only to governments or government agencies.  Our statement of our customer policies explains some of the steps we take to assure that our products are used in a responsible way by our clients and do not fall into the hands of others.

Specifically, to your questions:

1. Has your code been seen used in attacks on US, UK or other western entities?

Our code is used in legitimate security investigations in countries around the world.  Targets include criminals such as narcotics traffickers or terrorist organizations.  However, to assure the confidentiality of investigations, we cannot identify our clients or their locations.

2. Why have VUPEN exploits been seen working alongside Hacking Team malware to infect machines in non-NATO countries?

Hacking Team and VUPEN are separate companies providing different types of services and solutions.  Clients of our may also be clients of theirs, of course, since we operate in the same ecosystem.

3. Do you work with other surveillance providers? If so, who and how?

Hacking Team is an independent company.  Our products are not “resold” by others or available on a wholesale basis.  We take measures to assure that the software cannot be duplicated and distributed beyond our intended client.

4. What will you be doing at the ISS conference?

We attend dozens of trade shows including ISS each year to demonstrate the features of our products to potential clients in the security industry.  Again, we sell exclusively to government agencies.

5. How do you stop your tools ending up in countries with poor human rights records or who are on export control lists?

Check our customer statement that I referenced above for a discussion of this issue.

Hope that helps,

Eric

Eric Rabe
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tel: 215-839-6639
mobile: 215-913-4761
Skype: ericrabe1
eric@hackingteam.com

Thomas Brewster
Technology, literature and culture writer
BT Security Journalist of the Year 2012 and 2013
—————————————————–
Website: tombjournalist.com
Tel: +442032902449
Mob: +44 7837496820
Twitter: @iblametom
Skype: thomas_s_brewster


Thomas Brewster
Technology, literature and culture writer
BT Security Journalist of the Year 2012 and 2013
—————————————————–
Website: tombjournalist.com
Tel: +442032902449
Mob: +44 7837496820
Twitter: @iblametom
Skype: thomas_s_brewster

 

Quand le journaliste du Guardian lui parle de l’Ethiopie, les deux zozos de la communication (le patron et Eric Rabe) font mine de ne pas savoir de quoi on leur parle  :

Ethiopia? Me neither.

OK, let’s do not respond to further inquiries.

Thanks,
David

David Vincenzetti
CEO

Hacking Team
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On Jan 24, 2014, at 2:58 PM, eric <eric@hackingteam.com> wrote:

As expected, Brewster responds.  I’ll ignore this one.  But Ethiopia??  I don’t think I’ve heard of that accusation.

Best,

Eric

Eric Rabe

Pourtant, l’entreprise Hacking Team vend bien à l’Ethiopie…

ethiopia

Lorsque Bruce Schneier écrit que Hacking Team vendra à qui veut lui acheter, le patron de Hacking Team David Vincenzetti s’offusque des attaques de cet « activiste radical de gauche »:

ACTUALLY, the following is blatantly FALSE :

« The cyberweapons manufacturer Hacking Team sells packet injection technology to any government willing to pay for it. »

Obviously, we never behave this way. PLEASE check our customer policy at http://www.hackingteam.it/index.php/customer-policy .

[ IT’S JUST TOO BAD that Bruce Schneier — once a brilliant cryptographer, now a radical leftwing activist — is exploiting the Big Brother is Watching You FUD (Fear, Uncertainty and Doubt) phenomenon in order to sell his books, write quite self-promoting essays, give interviews, do consulting etc. and earn his hefty money — ALSO, it is clear that Mr. Schneier is deliberately ignoring the dramatically mutated geopolitical landscape and the clear and present menaces to our Nations, to our Security, to our Values. ]

FYI,
David

Le traitement du piratage de Hacking Team par Le Monde est symptomatique de cette tendance journalistique à donner la parole aux entreprises concernées par un article :

Les documents volés indiquent que l’entreprise aurait des partenariats commerciaux non seulement avec le Soudan, mais aussi avec les services de renseignement russes, ou encore le ministère de la défense et les renseignements saoudiens.

Hacking Team a toujours nié toute relation commerciale avec des gouvernements accusés de violation des droits de l’homme. « Nous faisons extrêmement attention à qui nous vendons nos produits. Nos investisseurs ont mis en place un comité légal qui nous conseille continuellement sur le statut de chaque pays avec lequel nous entrons en contact », assurait le PDG de Hacking Team, David Vincenzetti, dans une interview accordée en 2011 au journaliste Ryan Gallagher. « Le comité prend en compte les résolutions de l’ONU, les traités internationaux et les recommandations d’Human Rights Watch et d’Amnesty International », avait-il ajouté.

L’entreprise a vivement réagi à la publication des documents. « Nous n’avons rien à cacher sur nos activités et nous pensons qu’il n’y a aucune preuve dans ces 400 gigabits de données que nous avons violé une quelconque loi », a assuré le porte-parole de l’entreprise, Eric Rabe, dans une interview au site spécialisé IBTimes. Concernant les contrats de l’entreprise au Soudan, il a assuré que le document incriminé date d’avant les mesures de sanctions contre le pays décidées par les Nations Unies – sans préciser à quel train de sanctions il faisait référence.

Quelques balades dans les mails échangés au sein de l’entreprise auraient pourtant permis aux trois auteurs de l’article de contrebalancer sérieusement les affirmations de David Vincenzetti ou de Eric Mohammed Said Rabe al-Sahhaf…

";s:7:"dateiso";s:15:"20150714_234103";}s:15:"20150714_150803";a:7:{s:5:"title";s:59:"Reflets fête ses 5 ans, venez nous rejoindre le 17 juillet";s:4:"link";s:79:"https://reflets.info/reflets-fete-ses-5-ans-venez-nous-rejoindre-le-17-juillet/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32319";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 14 Jul 2015 13:08:03 +0000";s:11:"description";s:310:"Nous fêtons 5 ans de journalisme différent le 17 juillet à la Numa. Venez nous rejoindre et partager un moment avec nous. Inscrivez-vous sur cette page. Nous vous expliquerons d’où l’on vient, ou nous en sommes et si nous y arrivons, où nous allons. Ensuite, on boira un verre et on discutera.";s:7:"content";s:655:"

Nous fêtons 5 ans de journalisme différent le 17 juillet à la Numa. Venez nous rejoindre et partager un moment avec nous. Inscrivez-vous sur cette page. Nous vous expliquerons d’où l’on vient, ou nous en sommes et si nous y arrivons, où nous allons. Ensuite, on boira un verre et on discutera.

anniversaire

";s:7:"dateiso";s:15:"20150714_150803";}s:15:"20150711_122733";a:7:{s:5:"title";s:57:"12 fois le PIB grec parti en fumée en Chine : une paille";s:4:"link";s:76:"https://reflets.info/12-fois-le-pib-grec-parti-en-fumee-en-chine-une-paille/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32312";s:7:"pubDate";s:31:"Sat, 11 Jul 2015 10:27:33 +0000";s:11:"description";s:349:"La bourse  chinoise a perdu 30% de sa valeur en moins d’un mois. La cause ? Une panique des petits porteurs qui se s’étaient mis à boursicotter en grand nombre : l’équivalent d’un peu plus de la population de l’Allemagne, tout de même. C’est donc un krach qui est en cours, avec Hong-Kong, Tokyo et […]";s:7:"content";s:957:"

La bourse  chinoise a perdu 30% de sa valeur en moins d’un mois. La cause ? Une panique des petits porteurs qui se s’étaient mis à boursicotter en grand nombre : l’équivalent d’un peu plus de la population de l’Allemagne, tout de même. C’est donc un krach qui est en cours, avec Hong-Kong, Tokyo et d’autres bourses asiatiques fortement touchées. Jusque là, tout le monde s’en moque un peu, parce que ça reste contenu là-bas, mais si ça commence à se répandre, ça risque de faire très mal. Parce que 3000 milliards d’euros qui font pschiiiiit, c’est un truc difficile à maîtriser. Certains parlent même de malversations : dans le milieu de la finance ? Allons donc, pas chez ces gens là, quand même.

";s:7:"dateiso";s:15:"20150711_122733";}s:15:"20150710_190339";a:7:{s:5:"title";s:54:"Terres de Gandhaäl (7) – Livre 1 : « Fondations »";s:4:"link";s:61:"https://reflets.info/terres-de-gandhaal-7-livre-1-fondations/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32304";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 10 Jul 2015 17:03:39 +0000";s:11:"description";s:384:"Seghuenor reprit son souffle. Des images de son enfance affluaient par vagues successives, comme des chevaux emballés lancés dans un galop effréné. Les heures passées assis en tailleur sur un rocher surplombant la mer, les yeux fixés sur le soleil, suivant sa trajectoire; la souffrance que procuraient les exercices auxquels l’astreignaient son maître. La solitude […]";s:7:"content";s:9156:"

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Seghuenor reprit son souffle. Des images de son enfance affluaient par vagues successives, comme des chevaux emballés lancés dans un galop effréné. Les heures passées assis en tailleur sur un rocher surplombant la mer, les yeux fixés sur le soleil, suivant sa trajectoire; la souffrance que procuraient les exercices auxquels l’astreignaient son maître. La solitude aussi. L’attente. L’espoir et le désespoir. Seghuenor ressentait pour la première fois le poids que représentait pour lui cette période de sa vie. Il n’avait pas connu l’enfance, les caresses d’une mère aimante, les premiers émois amoureux. Il avait été projeté dans un monde d’apprentissage et d’effort avant même qu’il ne fut en mesure de profiter des instants bénis que connaissent tous les être humains durant leurs premières années. Il se rendit compte tout à coup qu’il était seul, qu’il ne connaissait pas l’amour, la douceur d’un foyer; il comprit en cet instant qu’il était peut-être, à l’instar  d’un projectile que l’on propulse vers une cible, un pion que l’on jouait, déterminé pour une partie dont il ne connaissait pas les tenants et les aboutissants, ni les règles. Il luttait depuis trente cercles, aidé de Mortesse, et d’autres hommes de valeur et c’était la première fois que cette idée lui venait à l’esprit, le saisissait dans toute sa vérité !

Seghuenor ferma les yeux et entreprit de faire le vide dans son esprit, il lui fallait continuer comme si rien ne s’était passé. Les temps n’étaient pas à l’introspection — se dit il avec force — mais à l’action ! Ils luttaient depuis trop longtemps pour qu’il se laisse aller à de pareilles faiblesses, le destin d’un peuple tout entier, d’une nation était en jeu; il fallait continuer, continuer le combat qu’il menait tous les jours…Une prière silencieuse traditionnelle jaillit dans son esprit, évidente :
Akmäth, déesse mère de toutes choses, reine de la nature, gardienne des élément, viens à mon aide et guide moi ! Je ne suis qu’un homme aveugle et j’implore ta mansuétude…
Doldiën l’avait écouté religieusement, aucune émotion ne semblait perceptible sur ses traits. Ses yeux enfiévrés étaient fixes, rivés sur un point invisible devant Seghuenor. Celui-ci continua son récit, rasséréné par la prière muette qu’il venait d’accomplir.
— Depuis quinze cercles les tribus Mestydes sont de nouveau soudées. Nous avons dû parcourir tout le continent sud durant de longs cercles de saisons, livrer bataille, convaincre, menacer, récompenser, pour y parvenir. Les chefs des tribus ont accepté de nous prêter allégeance et sont désormais membres du conseil d’Anglar qui se tient dans la cité première, Shaleenmär. Mais de nouvelles dissensions font jour, les luttes de pouvoir, les complots sont notre lot quotidien. Nous devons nous organiser, Doldiën, nous devons éviter que les peuples du sud ne reviennent en arrière, ne se perdent une fois encore dans de stériles querelles, ne soient asservis par des puissances extérieures ou ne disparaissent tout simplement. Des émissaires du Ghöl-Amgöth, de Morglang, de Dorianor nous sont envoyés; Anglar commence à devenir une puissance non négligeable et les empires Kendaïs, malgré les guerres terribles qu’ils se livrent entre eux, commencent à s’intéresser à nous. Nous avons fait les premiers pas vers l’unité, la paix, nous sommes une jeune nation fragile et ne voulons pas voir tout nos efforts réduits à néant,  me comprends-tu ?
Jalïn Doldiën hocha la tête lentement à plusieurs reprises. Son visage auréolé par les rayons violets crépusculaires semblait plus vieux, creusé par de soudaines rides qui durcissaient son visage. Ce fut un murmure qui s’échappa d’entre ses lèvres.
— Je comprends très bien, Seghuenor. C’est le début d’une grande histoire, une très grande histoire…
Il sourit malicieusement et reprit :
— J’aimerais beaucoup voir Shaleenmär, la première cité bâtie par des hommes libres. Oui, j’aimerais la voir… Vous avez fait un grand travail tous les deux, mais il y a un gouffre entre unifier des tribus et diriger un empire, et vous l’avez bien compris. Que faire?
Il soupira et secoua la tête de gauche à droite comme pour mieux se convaincre.
— Tout se répète à l’infini; comment arriver à déjouer les pièges qu’il nous tend, je ne le sais pas moi-même ! Mais foin de cela, nous verrons bien…  et qu’en est-il des shalwäth, y en a-t-il parmi votre conseil ?
— Nous les avons chassés ! — intervint Mortesse, le regard sombre. Les shalwaths sont dangereux, ils ne maîtrisent pas les forces qu’ils invoquent, ce sont des êtres corrompus !
Seghuenor, gêné par l’intervention virulente de son ami, reprit à sa suite :
— Mortesse ne dit pas cela pour toi, bien entendu Doldiën; mais nous avons eu beaucoup de problèmes avec les sorciers. Leurs pouvoirs inquiètent le peuple, ils sont étranges et incontrôlables pour la plupart. De plus, les rennes du pouvoir ne leur sont pas indifférents, crois-moi ! Un seul fait exception, il vient de temps à autres à la cour et je lui fais confiance. Il est d’ailleurs à l’origine de l’édification de Neldar la pensante, la deuxième cité. C’est un sage et il n’y a pas d’avidité en lui, il veut conserver la connaissance, améliorer les hommes grâce au savoir.
— Pour moi ? répondit Doldiën. Que veux-tu dire par là ?
— Je…beaucoup de choses ici m’ont fait dire que la Shalaaï ne t’était pas étrangère. Ces lumières… Seghuenor balaya d’un bras la tour baignée de lueurs pourpres — la musique que nous entendions il y un instant…
— Oui, bien sûr, j’aurais du m’en douter, suis-je bête !
Le maître de trois sources rit faiblement.
— Il n’y a aucune Shalaaï dans tout ce que tu me décris, aucune ! Je vous expliquerai, et vous verrez demain des choses encore plus subtiles et intéressantes, croyez-moi. Non, non, je n’aime pas la Shalaaï moi non plus. Je la connais pourtant et m’en suis servi à quelques reprises, il y a longtemps, mais ce sont des forces tyranniques et fluctuantes qui rongent celui qui s’en sert, qui peuvent même en faire leur esclave. Les Kendaïs ont asservi les peuples des deux continents grâce à elle, et ce n’est pas fini. Mais parlons d’autre chose.  Qui est donc le sage dont tu me parlais et à qui tu as confié la responsabilité de la deuxième cité d’Anglar ?
— Il se nomme Wholäth Drhare, mais il ne dirige pas Neldar, c’est un conseiller, architecte, un guide pour le Shaïndi Stampa à qui j’ai donné ma confiance pour que ce port soit construit.
— Oui, je comprends…Wholäth, bien sûr…
— Vous le connaissez ?
—  Je le connais très bien. C’est un ami qui m’est cher. Je ne l’ai pas vu depuis si longtemps, peut-être depuis la disparition de Gandhaäl.
Une expression de surprise envahit les visages des deux voyageurs. Mortesse demanda sans préambule:
— Vous voulez dire par là que vous avez connu le seigneur Gandhaäl, que vous avez plus de deux cent cercles ! Et vous voudriez me faire croire que la Shalaaï n’est pour rien dans tout ça ? Allons Doldiën ! Je n’ai rencontré qu’une seule fois ce Drhare, il n’a pas l’air mauvais bougre, mais c’est un Shalwäth et je ne peux avoir entièrement confiance en un invocateur de démons. Si lui aussi est vieux de deux cent cercles il faut m’expliquer comment cela est possible !
— Il y a des hommes qui ne sont pas comme les autres sur ce monde, et la Shalaaï n’y est pour rien ! Ne cherchez pas dès aujourd’hui à vouloir connaître la vérité, il est trop tôt. Si vous êtes venus jusqu’à moi afin que je vous prête main-forte il faudra accepter que certaines choses inexplicables le restent, sachez-le. Mais nous avons beaucoup bavardé et l’heure avance, les invités de la fête doivent nous attendre. Venez, nous continuerons cette passionnante discussion demain, je vous montrerai la vallée de trois sources et nous aurons alors tout le loisir de partager nos points de vue.
Le ton employé par Doldiën avait été péremptoire, les deux hommes sentirent alors qu’il n’y avait pas seulement chez leur hôte calme et compréhension. Jalïn Doldiën se leva, de manière normale cette fois-ci — se dirent les deux compagnons — et les invita à le suivre. Mortesse et Seghuenor, perdus dans leurs pensées, en proie à de nombreuses questions, suivirent le maître de Gondoriän à travers le dédale de pierre que formait sa demeure, tous deux silencieux.

";s:7:"dateiso";s:15:"20150710_190339";}s:15:"20150710_185724";a:7:{s:5:"title";s:51:"Manuel Valls en argument commercial de Hacking Team";s:4:"link";s:73:"https://reflets.info/manuel-valls-en-argument-commercial-de-hacking-team/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32300";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 10 Jul 2015 16:57:24 +0000";s:11:"description";s:388:"Relancer la croissance, ça passe aussi visiblement par de bons arguments commerciaux. Pour que les gentilles entreprises puissent vendre leurs beaux produits et contribuer à la croissance du PIB. Et involontairement, ou pas, finalement, Manuel Valls a été transformé en argument commercial de Hacking Team. Pour bien sensibiliser les prospects, Hacking Team avait une belle […]";s:7:"content";s:1836:"

manuel_vallsRelancer la croissance, ça passe aussi visiblement par de bons arguments commerciaux. Pour que les gentilles entreprises puissent vendre leurs beaux produits et contribuer à la croissance du PIB.

Et involontairement, ou pas, finalement, Manuel Valls a été transformé en argument commercial de Hacking Team. Pour bien sensibiliser les prospects, Hacking Team avait une belle présentation PowerPoint pleine de FUD expliquant combien les Internets sont remplis de méchants terroistes, de pédonazis, de vendeurs de drogue, de trafiquants en tous genre.

risk-assessment-hacking-team

Et pour appuyer ses dires, Hacking Team cite quelques déclarations de dirigeants de pays. Obama et Cameron pour le méchant chiffrement et… Manuel Valls pour le terrorisme :

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Encore un effort, messieurs les politiques et la relance durable sera au rendez-vous en dépit de la Grèce ou de la Chine !

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Fraction-Baader

Alain Bertho : « Les valeurs de la République sont aussi des promesses non tenues« 

L’interview d’Alain Bertho, anthropologue (spécialisé dans les soulèvements populaires, les émeutes — en lien avec la mondialisation des échanges) publiée sur regards.fr en mai 2015, est à lire. L’anthropologue y développe une analyse très intéressante à propos du « djihadisme français », analyse qui rejoint celle d’un Serge Portelli, invité le 3 juillet de Radio Reflets, ou d’un Marc Trevidic sur France Inter le même jour. Ces analyses vont à l’opposé de celles les plus relayées — soit par le gouvernement, ou une majorité de grands médias — qui voudraient que les djihadistes français soient des « esprits faibles » qui s’auto-radicalisent sur Internet (sic) — ou bien encore se font manipuler par des salafistes — pour n’être au final que de « simples fous de dieu » transformés en terroristes très dangereux.

La guerre de civilisation(s), le principe d’une République devant lutter contre un ennemi intérieur et manipulé de l’extérieur, des soldats de Dieu appelés à agir sur le territoire par un groupe terroriste — Daesh en l’occurence — sont des concepts très pratiques pour simplifier le problème du « terrorisme djihadiste » en France, et exonérer ainsi de toute responsabilité politiques ceux qui devraient normalement en avoir. La situation n’est pourtant pas si simple.

Et si nous assistions — en réalité — à une révolte radicale, similaire à celles pratiquées par les mouvements anarcho-révolutionnaires des années 70, mais sous une nouvelle forme, animée par d’autres motivations en surface, mais constituée des mêmes maux… en profondeur ?

Un début de siècle… de révoltes

Ce qu’Alain Bertho observe et souligne à propos des mobilisations djihadistes françaises récentes, est une radicalisation de la révolte passant par l’islamisation. Ce qu’il nomme une « islamisation de la révolte radicale ». En termes simples : il y a toujours eu des périodes avec des révoltes radicales, donc violentes, souvent de la part d’une jeunesse déterminée à combattre un ordre établi contesté. Ces affrontements ont pris plusieurs formes, ont été activés par le biais de diverses idéologies, mais sont un fait historique qui souligne la persistance d’une résistance populaire contre le pouvoir politique, ou contre un ordre social injuste.  Bertho remonte le temps et effectue ces constats :

« Nous venons de vivre une séquence mondiale d’affrontements entre les peuples et les pouvoirs, équivalente du « Printemps des peuples » de 1848, des révolutions communistes d’après la première guerre mondiale, de 1968. Il y a deux devenirs possibles à ces séquences : la construction d’une figure durable de la révolte et de l’espoir qui s’incarne dans des mouvements politiques organisés et des perspectives institutionnelles, ou la dérive vers le désespoir et la violence minoritaire. »

Lorsqu’il parle des attentats de janvier dernier, et des réactions du 11 janvier, l’anthropologue éclaire ces événements en creusant la part socio-politique qu’ils contiennent :

Pendant ces dix dernières années, une génération s’est révoltée. Si rien ne semble bouger, comment s’étonner que certains décident de passer à la « phase 2″ ? C’est l’expérience biographique des meurtriers de janvier. Le 17 septembre 2000, Amedy Coulibaly, qui a alors dix-huit ans, vole des motos avec un copain, Ali Rezgui, dix-neuf ans. Ils sont poursuivis par la police… qui tire, et Ali meurt dans ses bras sur un parking de Combs-la-Ville. Aucune enquête n’est ouverte sur la bavure. Cela provoque deux jours d’émeute à la Grande-Borne. Où sont aujourd’hui tous les acteurs des émeutes de 2005 ? Et tous ceux qui les ont regardés faire avec sympathie ? Comment regardent-ils la vie et la politique ? Quel regard ont-ils porté sur les événements de janvier ? On ne les a pas écoutés avant, ni pendant, ni après, ni depuis le 7 janvier. Le 8 au soir, je ne me suis pas rendu à la République, mais au rassemblement devant la mairie de Saint-Denis, ville où j’habite. J’ai rarement vu autant de monde, aussi ému. Mais en même temps, j’y ai rarement vu aussi peu « tout le monde ». Il y avait certainement là tous les réseaux des militants. Mais si peu de gens ordinaires, d’inconnus, de gens et de jeunes « des quartiers », comme on dit. Pris dans notre émotion collective, avons-nous été attentifs au clivage silencieux qui était en train de prendre forme ?

Le questionnement d’Alain Bertho n’a pas vocation à justifier les actes commis, les rendre indolores ou les positiver, mais il est à l’antithèse des analyses et réactions binaires tant de droite que de gauche face au phénomène déclaré « djihadiste » et ses actes meurtriers. Les origines de ces actes ne se trouvent pas dans une quelconque folie individuelle, ou encore une simple fascination — soudaine — pour la « guerre sainte » déclarée au Moyen-Orient par des tribus sunnites en train de prendre leur revanche sur le pouvoir chiite mis en place par l’administration américaine il y a 10 ans.  Et même s’ils sont constitués aussi en partie par ces phénomènes (folie, fascination, etc), le terreau sur lesquels ils se constituent est lui, collectif. Un terreau social, et donc politique. La « phase 2″ dont parle Alain Bertho, après celle des émeutes de 2005, pourrait bien être celle de la violence radicale, soutenue par l’idéologie islamiste, elle aussi radicale.

Les valeurs ne se transmettent pas

Il est facile d’affirmer que l’explication du phénomène ne change rien aux actes. Ce que n’arrêtent pas d’asséner les responsables politiques, suivis par de nombreux intellectuels. « Ils ont tué, ils s’en prennent à la République, ils tuent des dessinateurs, des Juifs, ils sont donc des ennemis à abattre qui ne méritent qu’une réponse à la mesure de leurs actes, une réponse sévère et sécuritaire« . Cette approche est celle des faucons de Georges W. Bush après les attentats du 11 septembre 2001. Elle est la meilleure manière d’inciter la violence radicale à se propager, à se justifier : l’ordre établi joue le jeu de la guerre avec ceux qui s’en prennent à lui, il valide leur capacité de nuisance ainsi que le message de forme que les radicaux veulent voir passer. Quant au message de fond, celui qui n’est pas explicité par les radicaux, il disparaît purement et simplement, alors qu’il est le fondement du problème. Ce message est celui de la souffrance sociale, du rejet de systèmes supérieurs et injustes, d’espoirs déçus à un niveau jamais atteint.

L’anthropologue revient sur les « grands messages » de la manifestation du 11 janvier, et du concept de « valeurs » républicaines (partagées, à défendre, etc) et de l’obligation à se plier aux minutes de silence dans les institutions scolaires pour que chacun démontre son adhésion à ces mêmes valeurs :

« Pense-t-on inculquer par autorité les valeurs de la République ? On sait bien, depuis au moins une génération, que ces valeurs sont aussi des promesses non tenues. L’obligation d’y adhérer est une violence de plus. L’une des grandes faiblesses du monde institutionnel est de penser que l’on peut répondre par les valeurs du passé, par la transmission. Les vraies valeurs d’une génération sont celles qu’elle se construit en retravaillant le passé à l’épreuve de sa propre expérience. La transmission n’y suffit pas. Le propre des valeurs est de donner un sens éthique à l’expérience. C’est hélas ce qui fait, pour certains, le sens du djihad et son attrait. »

 La question du sens, le cœur du problème ?

Alain Bertho aborde avec profondeur le champ des révoltes populaires, des mouvements de contestation et au bout du bout, des actions terroristes en lien avec la mondialisation des échanges, la financiarisation de l’économie, les politiques anti-sociales qui mènent — partout sur la planète — au déni, à l’écrasement des peuples par les classes dirigeantes. La question du sens est centrale dans cette configuration : que peut-on faire dans une société qui ne fait plus sens ? Lorsque rien d’autre que la course aux profits et l’acceptation d’un enfermement dans sa condition sociale, ethnique ou économique, n’est proposé collectivement ?

La « crise grecque », remise sur le devant de la scène ces jours derniers, est un miroir sans pitié de l’ordre politico-économique européen, basé sur une domination sans partage des puissances de l’argent sur le reste. Il n’est plus désormais d’issue qu’un seul et unique sens, celui d’accepter le règne sans partage des créanciers, et d’horizon social le seul rejet à la marge des plus faibles par le biais de « réformes » structurelles censées assainir l’Etat, mais tuant les dernières parcelles de protections sociales pourtant durement acquises par les populations. Dans ces conditions, le « sens du djihad » devient « compréhensible, » puisqu’il donne, ce djihad, du sens à ceux qui en manquent. Ce que dit Bertho.

Et la réponse à apporter, n’est pas, bien entendu — dans cette configuration — celle de l’autorité et du tout sécuritaire. Approche que l’anthropologue résume ainsi et qui conclue son entretien  :

« La conversion au djihadisme est aujourd’hui une figure possible de la révolte. La réponse à ce drame n’est certainement pas une figure de l’ordre, fût-elle républicaine. La réponse viendra d’une figure alternative et contemporaine de la révolte, une révolte qui ne se place pas sur le terrain de la négation de l’avenir, de la négation du passé et de la haine de la pensée. Les deux questions clefs qui sont devant nous sont celle du possible et celle de la paix. « Podemos », nous dit le mouvement d’Iglesias en Espagne. Quand la financiarisation au pouvoir nous enferme dans des calculs de probabilités et de risques, il est urgent d’ouvrir des possibles sans lesquels l’avenir n’est qu’un mot creux. Et quand la guerre ou la menace de guerre (ou de terrorisme) tend à devenir un mode de gouvernement, il est temps de redonner un sens à une perspective de paix collective qui ne passe pas par une politique sécuritaire ni par des frappes aériennes un peu partout dans le monde. C’est peut-être aussi cela que nous ont dit les manifestants du 11 janvier. Je ne suis pas sûr qu’ils aient été bien entendus sur ce point. »

Conférence d’Alain Bertho sur les « révolutions arabes », en lien avec la globalisation des échanges, en 2012 :

 

";s:7:"dateiso";s:15:"20150709_173006";}s:15:"20150709_014951";a:7:{s:5:"title";s:59:"Ethiopie/Hacking Team : et que croyez-vous qu’il arriva ?";s:4:"link";s:73:"https://reflets.info/ethiopiehacking-team-et-que-croyez-vous-quil-arriva/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32283";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 08 Jul 2015 23:49:51 +0000";s:11:"description";s:349:"Vous nous direz, à la suite de la lecture de notre précédent article, que peut-être, bénéfice du doute oblige, Hacking Team a décidé de rompre sa relation avec l’Éthiopie… Au risque de perdre de l’argent. Oui, mais non. Voici ce qui s’est passé. Une nouvelle proposition a été faite à ce pays. Une sorte de […]";s:7:"content";s:14126:"

ethiopieVous nous direz, à la suite de la lecture de notre précédent article, que peut-être, bénéfice du doute oblige, Hacking Team a décidé de rompre sa relation avec l’Éthiopie… Au risque de perdre de l’argent.

Oui, mais non.

Voici ce qui s’est passé.

Une nouvelle proposition a été faite à ce pays. Une sorte de proposition que l’on ne peut pas refuser, mais qui permet de continuer à engranger des revenus, parce que ça, c’est quand même plus important que les Droits de l’Homme.

« L’incident » qui a révélé l’usage des produits de Hacking Team a donc eu deux conséquences pour l’Éthiopie. Premier point, l’outil a cessé de fonctionner. L’agence (INSA) en charge de l’usage des armes numériques dans ce pays n’a pas aimé. En parallèle, Hacking Team a fait une nouvelle proposition sur mesure à l’Éthiopie. OK pour relancer les activités, mais il faudra passer par une formation et un encadrement technique approfondis. Ce qui aura un coût.

Voici quelques échanges de mails :

jeudi 16 avril 2015 16:58

Ciao Max,

My opinion: in case the Company decides to move forward with Ethiopia, that means that INSA would have accepted as well to play under different rules that we need to decide and put in writings in the agreement.

In other words (and that’s the reason why I’m copying Daniele as well), INSA could be a good opportunity to roll-out the IP (Intimacy Plan) by structuring the contract around:
Advanced Training and Best Practices workshops (paid in full)
Social Engineering Training (provided by one of our partner)
On-Site Assistance (several months paid in full with T&Es)
More expensive services for the Exploit Delivery Services (with a limited number of exploits)…
Payment of RiTe Scnearios that we run for them
Creation of a Lab where they will test first all attacks
M&S payment in advance
Prohibition to attack devices in the US and xx (other countries)

Items #1 to #5 are example of a list of Professional Services Packages that we discussed with Daniele and Alessandro to propose systematically to all our existing customers…in order to increase our existing customers revenues.

Ethiopia should commit to at least that to resume our relationship.

Giancarlo and David will be the ones deciding if we move forward or not. They have more background than me. I’m just putting together some ideas of requests that we should demand them.

What are the revenues (independently of the ones described above) that you are expecting from Ethiopia? Could you share the figure ?

Thanks

Philippe


Philippe Vinci
VP Business Development

/////////

mercredi 25 mars 2015 17:04

Hello David,

the meeting with Biniam is over.
Despite the way we are used to know him, let me say this time was very
collaborative.
He understood the consequences of the actual  situation and why we had to
react the way we did.
We explained him that we are facing issues with all our customers.

With reference to its specific case, we agreed the following:
– wait of the input from our government.
– if feedback is positive, he « promised » to comply to any security
features/requests we may require.
– We’ll quote some additional training and certifications related to the
security measures and practices that have to be followed in order to reduce
the future risk of new issues.

Massimiliano

—–Original Message—–
From: David Vincenzetti [mailto:d.vincenzetti@hackingteam.com]
Sent: martedì 24 marzo 2015 18:46
To: Massimiliano Luppi
Cc: Giancarlo Russo; Daniele Milan; rsales@hackingteam.it
Subject: Re: INSA Ethiopia – next steps

Please enjoy tomorrow’s meeting. I am sorry I will be in Rome an unable to
warmly greet such an estimated guest.

However, we have a plan, that is, a proposal in order to continue our
business relationship. Perhaps it’s a proposal hard to deal with. Giancarlo
will brief you beforehand.

See you on Thursday or on Friday at the latest.

Cheers,
David

David Vincenzetti
CEO

Hacking Team
Milan Singapore Washington DC
www.hackingteam.com

email: d.vincenzetti@hackingteam.com
mobile: +39 3494403823
phone: +39 0229060603

On Mar 24, 2015, at 6:38 PM, Massimiliano Luppi <m.luppi@hackingteam.com>
wrote:
Giancarlo ciao,
Will you attend tomorrow’s meeting with Biniam?
Which are our intentions with the customer?

Massimiliano Luppi
Key Account Manager
Sent from my mobile.

/////////

dimanche 17 mai 2015 19:59

We are on the same line, Giancarlo.

David

David Vincenzetti
CEO

Hacking Team
Milan Singapore Washington DC
www.hackingteam.com

email: d.vincenzetti@hackingteam.com
mobile: +39 3494403823
phone: +39 0229060603

On May 17, 2015, at 7:07 PM, <g.russo@hackingteam.com> <g.russo@hackingteam.com> wrote:

He is simply going back to his arrogant attitude, hoping everything should be fine in days. We should simply:
1) resending the offer
2) restate that previous servers are not available abymore and technically we can not resume that.

As a consequence, if they are willing to continue on the new basis we will be happy. Otherwise, we can terminate the agreement,
Giancarlo


Giancarlo Russo
COO
Da: David Vincenzetti
Inviato: domenica 17 maggio 2015 18:42
A: Daniele Milan
Cc: rsales
Oggetto: Re: Restoration

I agree with you, Daniele.

If he does not accept our comprehensive proposal (which includes, but is not limited to, many months of training combined to our continuous on-site presence  — in order to assist them, teach them, and supervise their investigative activities —  and, last but not least, the faculty to indefinitely extend our on-site presence until we decide that they have reached the right skills to security operate our system), then we can simply drop them.

David

David Vincenzetti
CEO

Hacking Team
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email: d.vincenzetti@hackingteam.com
mobile: +39 3494403823
phone: +39 0229060603

On May 17, 2015, at 6:35 PM, Daniele Milan <d.milan@hackingteam.com> wrote:

David,

I would send over the offer tomorrow repeating again the motivations that prevent us from saving their current agents.
If he still refuses, we can end the deal.

What do you think?

Daniele


Daniele Milan
Operations Manager

HackingTeam
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On 17 May 2015, at 12:20, David Vincenzetti <vince@hackingteam.it> wrote:

Giancarlo,

This is on the same line of Fabrizio’s Israeli account. Both Mr. Biniam and that Israeli vendor are ignoring our replies.

We have sent Mr. Biniam a detailed proposal IN ORDER TO RESUME our cooperation. Without accepting such proposal, Ethiopia is a no-go.

Mr. Biniam plays his tricks and we have drafted a serious proposal safeguarding the integrity of our system. The acceptance of such a  proposal is conditio sine qua non to moving forward with him.

David

David Vincenzetti
CEO

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On May 17, 2015, at 12:04 PM, Biniam Tewolde <biniamtewolde@yahoo.com> wrote:

Dear Danielle Milan,

Thank you for the information u provided us.

1. I do not understand this statement. We are not asking to continue the operation as it is , we are asking some period(one or two days) to transfer it to another servers.

Moreover, resuming the operations poses significant security risks to you and all our clients. You can understand that this is unacceptable for us.

2.  We want HT to respect the contract and we want to start conducting new operations with new hosting servers(our own) within the next week.

3.   At this current moment with this situation , we can not sign the new contract , we have postponed it until september.

Tnx
Waiting

On Saturday, May 16, 2015 3:18 PM, Daniele Milan <d.milan@hackingteam.com> wrote:

Dear Biniam,

we have worked both internally here at HT and with the VPS provider to consider all possible options to resolve this situation, but at this point it is not feasible to resume the operations.

The VPS provider will not recover the systems, and they are recycling the IP addresses; they have been very clear that this situation was a violation of the contract and they are not tolerating this.

Moreover, resuming the operations poses significant security risks to you and all our clients. You can understand that this is unacceptable for us.  Clearly the security of each of our clients comes first.

Kind regards,
Daniele


Daniele Milan
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On 06 May 2015, at 15:00, Biniam Tewolde <biniamtewolde@yahoo.com> wrote:

Dear HT,

This is unbelievable.
HT has to do its best to handle this situation , this is something we have been waiting for almost 2 month.
Its consequence  on us will be severe and unbearable.
I am waiting for the final positive response

Waiting

On Wednesday, May 6, 2015 7:19 PM, Daniele Milan <d.milan@hackingteam.com> wrote:

That was the plan, but unfortunately the vps providers changed their mind and it seems they won’t be giving us access anymore to the systems.

Daniele


Daniele Milan
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On 06 May 2015, at 11:06, Biniam Tewolde <biniamtewolde@yahoo.com> wrote:

Dear Daniele,

I do not understand. U have told Seble , you will allocate enginners for the restoration and I have already reported to my Boss.

The response should be positive.

Meet u soon,

On Wednesday, May 6, 2015 5:00 PM, Daniele Milan <d.milan@hackingteam.com> wrote:

Dear Biniam,

sorry for the late reply but I’m currently traveling. I’ll be back to you later today with an update on the matter, however I must anticipate that I won’t be bringing good news…

Kind regards,
Daniele


Daniele Milan
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On 04 May 2015, at 01:15, Biniam Tewolde <biniamtewolde@yahoo.com> wrote:

Dear Daniele Milan,

Wishing you you are enjoying life.

It has been one month and 10 days since we met in Milan.
We are waiting for the restoration of the operation for the last two months.
Can u update us on the situation? I am having a lot of pressure.

Waiting

//////////////////

From: Eric Rabe [mailto:ericrabe@me.com]
Sent: Monday, March 16, 2015 01:50 PM
To: David Vincenzetti
Cc: Philippe Antoine Vinci; Daniele Milan; Giancarlo Russo
Subject: Re: Urgent

The issue is their incompetent use of HT tools.  They can argue about whether their target was a justified target or not, but their use of the tool several times from the same email address, and in repeatedly targeting and failing to get access is what caused the exposure of our technology.

Whether or not the target is justified, he was still in the USA not Ethiopia, and that poses many extra risks that were apparently not considered by the operator.

Eric

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L’avis du patron de HAcking Team sur son client Ethiopien est assez intéressant :

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Let’s meet this truly remarkable person. I won’t join the meeting, I’ll be in Rome on Wednesday (after tomorrow), please be sure that Philippe (copied to this mail) will join the meeting.

To Philippe: it will be quite a trill, Mr. Binbiam is unique, to use an euphemism — Trust me: it will be instructive.

To Daniele: a chance to keep working with them actually exists. An intractable solution maybe, but it exists. Giancarlo can elaborate it further.

David

David Vincenzetti
CEO

Hacking Team
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";s:7:"dateiso";s:15:"20150709_014951";}s:15:"20150709_010027";a:7:{s:5:"title";s:58:"Ethiopie : le révélateur de l’éthique de Hacking Team";s:4:"link";s:72:"https://reflets.info/ethiopie-le-revelateur-de-lethique-de-hacking-team/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32278";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 08 Jul 2015 23:00:27 +0000";s:11:"description";s:406:"L’éthique d’un vendeur d’armes, soient-elles numériques, est toujours un sujet de discussion sans fin. Depuis sa naissance, Reflets s’oppose vigoureusement, à grand coups d’articles, à la longue liste de ces commerçants d’un genre nouveau. Les raisons sont variées, mais on peut en citer quelques unes. La première est que de tels outils ont tendance à […]";s:7:"content";s:7978:"

wpid-pr04a111213photo03L’éthique d’un vendeur d’armes, soient-elles numériques, est toujours un sujet de discussion sans fin. Depuis sa naissance, Reflets s’oppose vigoureusement, à grand coups d’articles, à la longue liste de ces commerçants d’un genre nouveau. Les raisons sont variées, mais on peut en citer quelques unes. La première est que de tels outils ont tendance à détruire les concepts de base de la Démocratie. Ces armes sont utilisées pour espionner les opposants dans les pays fâchés avec les Droits de l’Homme, avec une puissance jamais atteinte jusqu’ici. Mais tout ça, ce sont des concepts qui s’appuient sur une éthique. Et cette éthique là n’est visiblement pas partagée par Hacking Team. L’accès aux mails des salariés de l’entreprise italienne permet de se faire une idée de ce qu’est l’éthique qu’elle vante à tour de bras. Lorsqu’un journaliste interroge l’inénarrable Eric Rabe (chargé des relations avec la presse), il répond invariablement la même chose. En résumé : nous vendons à des pays ou des forces de l’ordre, nous respectons la loi, si nos outils sont mal utilisés, par exemple pour espionner des opposants politiques, nous avons une procédure pour mettre fin au contrat. Laissant ainsi croire que l’entreprise le ferait par éthique, pour que ses produits ne servent pas à violer les Droits de l’Homme.

En fait il n’en est rien. Et un échange de mails que nous allons vous exposer ci-dessous le démontre.

Le 9 mars 2015, Citizen Lab publie une étude sur l’usage des armes de Hacking Team par l’Ethiopie. Le réquisitoire est salé. Ce pays a utilisé le Remote Control System (RCS) de Hacking Team pour espionner un journaliste aux Etats-Unis. Et selon Citizen Lab, Hacking Team a continué de vendre son spyware à l’Éthiopie, bien après que cette affaire soit révélée.

Mauvaise image et risques de procès

Le 19 mars 2015, la discussion s’engage au sein de Hacking Team. Sont-ils abasourdis par le mauvais usage de leur outil de la part de l’Ethiopie ? Oui. Mais pas pour les mêmes raisons que Citizen Lab. Il le sont parce que c’est dangereux pour leur business. Cela donne une mauvaise image de leur produit qui a été repéré par les défenseurs des Droits de l’Homme et cela pose un risque judiciaire.

ethiopie

Mieux, l’équipe de Hacking Team se lamente. Ces Éthiopiens sont vraiment des buses en technique et ont tout fait foirer… Il faut soit arrêter le contrat, soit les prendre par la main et les aider à mieux réaliser leurs opérations d’espionnage… A aucun moment, un intervenant n’évoque l’utilisation indue de ces armes. Ce n’est pas une bavure sur un plan humain (l’espionnage d’un journaliste opposant), c’est une bavure technique.

Voici donc l’échange (en anglais). Le début de la discussion se trouve en fin d’échange. La dernière réponse est au début. Elle vient de Eric Rabe :

Whether guilty of “human rights abuses,” a client like this gives us not only operational exposure that could negatively impact future sales, but also legal exposure. (FinFisher right now is the subject of a legal case in Pakistan.)  So option #1 provides the most protection for H.T.  We would at least have the defense that, once aware of the behavior, we moved to stop it.  While option 2 might be possible, it is hard for me to see how we could be assured of  successful outcome.  Especially true since this is now a second case of their ineptitude, so they remain worrisome.

Eric

On Mar 20, 2015, at 1:43 PM, Giancarlo Russo <g.russo@hackingteam.com> wrote:

I spoke with Eric and I had a brief discussion with David this morning.

here the two only options that we consider viable: let me say that we all agree on the problem created by the client and it also seems that from a legal point of view they are compliant with their own law. So I would like to have also your feedback on both alternatives:

1) Stop to serve the client.
In this case we should carefully motivate the decision, basically because their maintenance contract is not expired yet.
We can tackle the discussion mentioning both (a) the export control rules and the request of clarification from authority (it could be a true consequence in the near future and we will probably need to submit a specific authorization requests); (b) misuse of the software that exposed our product. The misuses might also be considered a violation of the license but also of existing relevant law and regulation (of course we should seek for legal advice).

2) Propose a meeting to the client in order to evaluate different options of cooperation
Basically we should evaluate if we are willing to serve them based on a different agreement, that is, in other word, a mandatory local assistance (with a local FTE Support selected by us) in order to supervise any operations and avoid the type of gross tech misconduct they performed. We should basically review each single attack scenario in order to ensure that they are not modifying any security setting of the infrastructure (e.g. Firewall configuration) and any attack strategy (email, ecc).

Of course this is just a proposal and option (2) requires additional internal discussion and a face to face meeting with the client in case we will proceed in this way.

What is your opinion?

Giancarlo

On 3/20/2015 1:13 PM, Eric Rabe wrote:
Giancarlo and I discussed this in Dubai.  He can relay my view more completely, but I believe that essentially Daniele is on the right track here.  In addition to any view of the allegations and       claims of the C.L. report, this use of our software poses a danger to the business.

Eric

On Mar 19, 2015, at 4:03 PM, Daniele Milan <d.milan@hackingteam.com> wrote:

Dear all,

I’m receiving ongoing pressure from the E. client to resume the relationship that came to an halt after the CitizenLab/HRW reports.
I think that we all agree that we should interrupt any business with them due to the recurring media exposure and resulting technical issues.
Their reckless and clumsy usage of our solution caused us enough damage. What’s worst is that we can be sure that if we allow them to continue, more will come.

I would like to have your opinion on this and eventually on how to communicate this decision both with the customer and the media, if appropriate.

Thanks,
Daniele


Daniele Milan
Operations Manager

HackingTeam
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Giancarlo Russo
COO

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";s:7:"dateiso";s:15:"20150709_010027";}s:15:"20150709_001957";a:7:{s:5:"title";s:86:"Hacking Team vendait son système de contrôle à distance Galileo à Area Spa en 2014";s:4:"link";s:104:"https://reflets.info/hacking-team-vendait-son-systeme-de-controle-a-distance-galileo-a-area-spa-en-2014/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32271";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 08 Jul 2015 22:19:57 +0000";s:11:"description";s:381:"Si tous les clients d’Hacking Team ne sont pas forcément des pourris, on a quand même l’impression que tous les pourris du monde de l’insécurité informatique se sont donnés rendez-vous dans le carnet d’adresses de la société italienne… et parmi eux, Area Spa. Remember Asfador Area Spa, c’est une entreprise qui ne vous dit peut […]";s:7:"content";s:3596:"

Bachar-al-Assad-550x366Si tous les clients d’Hacking Team ne sont pas forcément des pourris, on a quand même l’impression que tous les pourris du monde de l’insécurité informatique se sont donnés rendez-vous dans le carnet d’adresses de la société italienne… et parmi eux, Area Spa.

Remember Asfador

Area Spa, c’est une entreprise qui ne vous dit peut être rien. Mais à nous, elle nous parle très bien puisqu’il s’agit de la société qui pilotait le consortium dans lequel nous avons retrouvé une entreprise de chez nous, Qosmos, et une entreprise allemande, Utimaco, qui s’apprêtait à vendre à la Syrie de Bachar Al Assad un système de surveillance de masse des communications, le projet Asfador.

« We don’t have anything to hide about what we are doing and we don’t think that there is any evidence in this 400GB of data that we have violated any laws and I would even go so far as to argue that there is no evidence that we have behaved in anything but a completely ethical way, »

Hacking Team, qui se vantait donc pas plus tard qu’aujourd’hui d’avoir respecté la loi et d’être d’un point de vue éthique bien dans ses baskets, vendait en mars 2014 sa solution Galileo (système de prise de contrôle à distance), aux mêmes zozos d’Area Spa pour la modique somme de 430 000€… comme ça décontracté du gland. Peut-être n’ont ils pas identifié qu’Area Spa était un client « à risque ».

areafact

Donc non seulement Area Spa continue le commerce d’armes électroniques bien qu’ils se soient fait prendre la main dans le pot de confiture en vendant des équipements destinés à écraser les opposants politiques de Bachar Al Assad au début de la révolution syrienne, mais en plus, les voici aidés par Hacking Team, parce que la surveillance passive de masse c’est bien, mais l’intrusion pour une surveillance active, dans certains cas, c’est vachement mieux, par exemple pour cibler de l’opposant ou du journaliste soudanais, jordanien, kazakh (…) un peu trop parano.

Et puis après tout, devons nous être surpris que de parfaits salopards soient les premiers acheteurs de saloperies ?

Devons nous être surpris qu’en Italie, comme en France, comme en Allemagne… les autorités laissent faire, ou mieux… les accompagnent ?

";s:7:"dateiso";s:15:"20150709_001957";}s:15:"20150708_235644";a:7:{s:5:"title";s:61:"Hacking Team : ce qu’il advint des approches françaises…";s:4:"link";s:74:"https://reflets.info/hacking-team-ce-quil-advint-des-approches-francaises/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32267";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 08 Jul 2015 21:56:44 +0000";s:11:"description";s:386:"Jusqu’ici, nous n’avions pas trouvé de documents ou d’emails dans la masse de documents disponibles sur ce qu’étaient advenues les approches du ministère de la défense et de l’Intérieur. C’est chose faite. Le 15 juin 2015, Philippe Vinci, qui a mené les approches avec Emanuele Levi, écrit un résumé de la situation après le salon […]";s:7:"content";s:2100:"

MOIJusqu’ici, nous n’avions pas trouvé de documents ou d’emails dans la masse de documents disponibles sur ce qu’étaient advenues les approches du ministère de la défense et de l’Intérieur.

C’est chose faite.

Le 15 juin 2015, Philippe Vinci, qui a mené les approches avec Emanuele Levi, écrit un résumé de la situation après le salon ISS de Prague :

On France GIC / MOI:
4 persons attended the Demo session. Discussion after the demo with Head of GIC department.
The new Law in France passed in the Parliament. Now needs to be voted in the Senate.
Next step is to do a private demo / more technical in Paris or Milan.
Also interested in SSL decryptor with their provider (Aqsacom probably).

Nous savons donc désormais que quatre représentants français, dont un haut responsable du Groupement Interministériel de Contrôle, ont eu droit à la démo privée proposée avant le salon. Ils ont donc donné suite à l’invitation de Hacking Team marquant ainsi à nouveau leur intérêt pour ces armes numériques.

Visiblement, tout le monde attendait que le vote du projet de Loi renseignement soit acté au Sénat, ce qui est chose faite.

L’intérêt français ne faiblit pas puisque d’autres rencontres pour des démonstrations sont prévues. Enfin, les français ont montré un intérêt pour l’offre de déchiffrement de SSL.

On n’arrête pas le progrès…

";s:7:"dateiso";s:15:"20150708_235644";}s:15:"20150708_165137";a:7:{s:5:"title";s:87:"Un gestionnaire de fonds d’investissement parisien aux petits soins pour Hacking Team";s:4:"link";s:106:"https://reflets.info/un-gestionnaire-de-fonds-dinvestissement-parisien-aux-petits-soins-pour-hacking-team/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32254";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 08 Jul 2015 14:51:37 +0000";s:11:"description";s:404:"Petite surprise au détour de quelques documents contenus dans le volume de données liées au piratage de Hacking Team : un nom revient souvent. Celui d’Emanuele Levi. Co-dirigeant du fonds d’investissement 360 Capital Partners et membre fondateur de l’association France Digitale, on se demande à première vue ce qu’il allait faire dans cette galère. D’autant […]";s:7:"content";s:5486:"

360Petite surprise au détour de quelques documents contenus dans le volume de données liées au piratage de Hacking Team : un nom revient souvent. Celui d’Emanuele Levi. Co-dirigeant du fonds d’investissement 360 Capital Partners et membre fondateur de l’association France Digitale, on se demande à première vue ce qu’il allait faire dans cette galère. D’autant que Hacking Team ne figure pas au portefeuille de 360 Capital Partners. Lors des rencontres entre le vendeur d’armes numériques et les officiels français du ministère de l’Intérieur, Emanuele Levi est présent physiquement, il travaille en amont pour la mise en place des rendez-vous. La question lui a été posée hier sur Twitter. Surprise, il n’a aucun lien avec Hacking Team.

360-no-links

Il y a bien longtemps, Guillermito avait l’habitude de prévenir ses interlocuteurs sur Usenet lorsqu’ils s’engageaient sur une mauvaise pente : « attention, dans 7 paragraphes, vous allez être ridicule ».

Prenons acte, Hacking Team ne fait pas partie du portefeuille de 360 Capital Partners. L’entreprise italienne ne figure d’ailleurs pas sur la page de 360 Capital Partners listant les investissements du fonds. Quant à un travail de consultant… Cela va être plus complexe. Attention, à ce stade, il ne reste que 6 paragraphes…

Le nom d’Emanuele Levi apparaît à l’occasion de la réunion au ministère de l’Intérieur français :

MOI

Mais pas seulement. Comme le relevait Reflets hier, Emanuele Levi a aussi proposé une stratégie à Hacking Team pour « discréditer » les documents publiés par Wikileaks qui la concernaient. Jusque là, difficile de parler de « consulting » habituel. Accrochez vos ceintures, il y a mieux. Lorsque le conseil d’administration de Hacking Team est convoqué, Emanuele Levi est le premier dans la liste des destinataires :conseil-administration

Est-il membre du conseil d’administration ? Mystère. En tout état de cause, il a plein d’idées pour l’avenir de l’entreprise et il est appelé à les donner :

plan-leviLa stratégie financière de Hacking Team est donc visiblement au coeur de ses préoccupations. Et le boss de Hacking Team lui en est reconnaissant, au point de l’appeler « mon pote » lorsqu’il décide de suivre le compte Twitter de la société.

twitter-leviQuand il ne s’abonne pas au fil Twitter du vendeur d’armes numériques, Emanuele Levi se propose de réactiver des contacts à la DGSE et à la DGSI qu’il avait « déjà rencontré » pour le compte de Hacking Team. C’est une histoire qui dure…

DGSE-DGSI-LeviNous sommes au septième paragraphe… Des interactions de ce type entre Emanuele Levi et Hacking Team, il y en a tellement, qu’il serait impossible de tout lire en si peu de temps. Pour quelqu’un qui n’a aucun lien avec l’entreprise italienne, Emmanuel Levi … Mais… Oh, Wait ! Il a sans doute un homonyme ! Qui a hacké son compte mail… C’est à la mode ces jours-ci. Qui sait ?

 

";s:7:"dateiso";s:15:"20150708_165137";}s:15:"20150708_133811";a:7:{s:5:"title";s:54:"Terres de Gandhaäl (6) – Livre 1 : « Fondations »";s:4:"link";s:61:"https://reflets.info/terres-de-gandhaal-6-livre-1-fondations/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32249";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 08 Jul 2015 11:38:11 +0000";s:11:"description";s:381:"La tour circulaire était plongée dans un clair-obscur de faisceaux lumineux surgissant aléatoirement du sol et formant un  lavis violacé sur les parois de pierre crépies de blanc. De nombreux meubles parsemaient la pièce, tous chargés d’objets hétéroclites. Bon nombre étaient inconnus des deux compagnons, immobiles sur le seuil. Des masques de cuivre ou de […]";s:7:"content";s:16633:"

3sources

La tour circulaire était plongée dans un clair-obscur de faisceaux lumineux surgissant aléatoirement du sol et formant un  lavis violacé sur les parois de pierre crépies de blanc. De nombreux meubles parsemaient la pièce, tous chargés d’objets hétéroclites. Bon nombre étaient inconnus des deux compagnons, immobiles sur le seuil. Des masques de cuivre ou de plâtre, aux larges bouches exprimant la colère, la joie, la peur, côtoyaient statuettes de nymphes nues, tableaux aux subtils couleurs pastels, instruments de musiques sculptés aux formes sensuelles. Il y avait quantité d’objets plus étonnants les uns que les autres. Chacun d’eux avait l’air d’avoir choisi sa place depuis longtemps et l’on ne pouvait s’empêcher de les scruter un par un, pour ensuite en découvrir un nouveau au détour du regard.  Mais le plus fascinant, ce qui accentuait sûrement l’impression fantastique qui imprimait les lieux, était la mélopée qui s’échappait du centre de la pièce et se répandait langoureusement à travers l’espace confiné. C’était une musique extraordinaire, d’une tristesse infinie. Les chants féminins qui la composaient étaient portés par de nombreux instruments aux accords envoûtants, la beauté de la mélodie faisait comme vibrer l’air et les deux hommes, toujours figés sur le seuil, se surprirent à frissonner, comme possédés par l’étonnante ambiance. Une voix masculine aux intonations douces, à l’accent amical les fit sursauter, comme à l’éveil d’un rêve enchanteur.
— Soyez les bienvenus en ma demeure, voyageurs. Je suis désolé de n’avoir pu vous accueillir moi-même, j’étais trop affairé, mais je suis certain que Sylphide et Méliades s’en sont très bien chargées, n’est-ce pas ?
Seghuenor fut le plus prompt à réagir. Il avança d’un pas et courba la tête en signe de déférence. Bien qu’il ne sache toujours pas où se trouvait son interlocuteur, il s’exprima dans son meilleur Gandh, la langue originelle, les yeux fixés vers le centre de la salle baignée de lumière violette :
— Nous sommes infiniment touchés par votre accueil, et tenons à vous remercier du plus profond du cœur, seigneur Doldiën. Mon nom est Seghuenor, et voici mon ami et compagnon de voyage, Mortesse. Nous venons du continent sud, des terres d’Anglar, comme les nommait le premier empereur Gandhaäl. Nous espérons ne pas vous déranger et sommes à votre service pour toute chose qu’il vous plaira de nous demander…
— Allons, ami, ne sois pas tant cérémonieux ! Mais tes paroles sont une douce brise à mes oreilles, elles sont celles d’un homme de culture qui connaît les usages de la politesse, ce que j’apprécie. Mais veuillez m’excuser, vous ne devez pas y voir grand chose, j’aime la pénombre lorsque j’écoute de la musique…
Les sphères de lumière violacée s’agrandirent comme des nuages balayés par une brise soudaine. Des traits lumineux, blancs et orangés jaillirent du sol et se répandirent sur les murs d’albâtre, d’autres surgirent du plafond et enveloppèrent de leur auréole éblouissante la multitude d’objets disséminée sur les meubles de bois précieux. Au centre de la pièce, Jalïn Doldiën trônait dans un imposant fauteuil de cuir à l’étrange forme de coquillage — un fauteuil huître pensa avec fugacité Mortesse — dont la passion pour tout ce qui touchait à la mer ne faiblissait jamais. Quel âge pouvait-il avoir? Seghuenor aurait bien été en mal de le déterminer : son visage était dans l’ensemble celui d’un homme assez jeune — une trentaine de cercles — pensa le maître de Shaleenmär. Mais cette impression s’estompait lorsque l’on saisissait son regard : des yeux d’un vert presque translucide, comme embrasés par un feu intérieur, dont on ne pouvait se détacher. Les yeux d’un très vieil homme, alors que le reste de son apparence indiquait le contraire. Il était chauve, ses sourcils épais se rejoignaient au dessus d’un nez aquilin, presque rapace, et sa bouche sévère aux lèvres fines et bien dessinées affichait un calme impavide. La mâchoire était carrée et tendait la peau cuivrée du visage. Le cou à la pomme d’Adam proéminente, fin et racé, plongeait dans les replis d’une ample toge de coton aux teintes abricot d’où émergeaient deux bras noueux et foncés par le soleil.

Seghuenor avait saisi toutes ces impressions en une fraction de seconde, il s’approcha des autres sièges coquillages qui formaient un cercle autour de celui de Doldiën et s’assit machinalement à l’invite faite de la main par celui-ci. Mortesse, toujours immobile sur le seuil de la tour s’avança lui aussi et une fois devant son hôte, lui tendit la main droite, impressionnant battoir de chair parsemé d’une épaisse toison rousse. Doldiën se leva avec une aisance et une rapidité qui surprirent ses deux invités. Il était debout devant Mortesse, une longue main baguée serrant celle du géant sans que celui-ci n’ait eu le temps de saisir ce qu’il se passait. On aurait dit qu’une accélération s’était produite, ou qu’une parcelle de temps s’était envolée, que l’on était passé à une autre, sans transition. Mortesse serra la main de l’homme prise dans la sienne. La poigne de Doldiën était particulièrement ferme. Le vieux marin en fut surpris, il  lui sourit et dit d’une voix sourde :
— Je suis heureux de faire votre connaissance, Doldiën. Le voyage a été long et parfois périlleux et c’est un plaisir d’arriver dans un lieu aussi beau et paisible, pour nous autres voyageurs égarés.
Jalïn Doldiën lui fit signe de s’asseoir et reprit sa place dans le « fauteuil-huître », toujours sans que son mouvement ne soit perceptible. Il était assis alors que Mortesse commençait à peine à prendre place dans son siège. Un instant avant, il était debout. Seghuenor fronça les sourcils. Ces déplacements instantanés ne le rassuraient pas, que cela signifiait-il ? Il verrait bien plus tard, l’heure n’était pas aux questions embarrassantes. Doldiën leur sourit, visiblement enchanté par leur présence. La mélopée s’était estompée laissant place à une harpe qui emplit l’espace sonore d’une cascade d’harmoniques à la pureté incomparable. Le maître des lieux s’adressa à Mortesse, un léger sourire au coin des lèvres :
— Voyageurs égarés ?
Le vieux marin, habitué aux situations embarrassantes ne se sentait pas aussi roublard qu’à son habitude devant l’homme au regard enflammé. Il tenta d’esquiver la question.
— Cette vallée est vraiment magnifique. Nous n’avons pas eu la chance de pouvoir nous y promener mais sa seule vision au crépuscule était un…
— Tu n’as pas répondu à ma question, Mortesse—c’est bien ton nom, n’est-ce pas ?
— Oui, pardonne-moi seigneur Doldiën; nous cherchions bien certainement à nous rendre jusqu’à ta demeure, mais nous avons failli nous égarer maintes fois et rebrousser chemin ! Je veux dire par…
Seghuenor vint à la rescousse de son ami dont le légendaire mauvais caractère était mis à rude épreuve par la perspicacité de maître des lieux. Il était d’ailleurs étonnant de voir le géant roux s’excuser comme un enfant pris la main dans le sac, s‘emmêler à l’image d’un débutant alors qu’il devait avoir presque le double de l’âge de Jalïn Doldiën. Devait — car tout était trompeur ici, se dit fugitivement Seghuenor.
— Nous n’étions pas égarés Sire Doldiën. En vérité nous venions te rencontrer. Je suis confus, il n’était pas dans nos projets de t’importuner à peine arrivés, seulement te demander par la suite aide et conseil, car nous en avons grand besoin…
Mortesse rageait intérieurement, une vague de chaleur afflua sur ses joues. Il maudissait Seghuenor qui moins d’un sablier auparavant lui ordonnait d’un ton sentencieux qu’ils ne dévoilassent les motivations de leur visite que le lendemain ! Lui, qui maintenant faisait exactement l’inverse ! Le petit homme à la peau noire avait bien de la chance qu’ils fussent amis depuis trente cercles et qu’une confiance réciproque se soit instaurée entre eux depuis longtemps. Le colosse se dit qu’à ce compte là, rien n’empêchait qu’il fasse la cour à Méliades ou Sylphide — il ne savait pas encore quels étaient leurs noms respectifs — dès ce soir. Cette pensée le réconforta et un sourire bon enfant s’épanouit sur son visage couturé. Seghuenor avait entrepris de se confier à Jalïn Doldiën, ils étaient maintenant à pied d’œuvre; Mortesse s’enfonça un peu plus dans le siège de cuir et écouta attentivement la conversation qui s’engageait.
— Vous dîtes avoir avez traversé la Dîm-Azäth et fait plus de mille chevauchées simplement pour venir me demander aide et conseil… Voilà qui est un grand honneur pour ma modeste personne, messieurs, un très grand honneur ! Je ne suis pas certain d’en être digne, mais peut-être vous a-t-on induit en erreur ? Qui donc a bien pu vous affirmer que je serais en mesure de vous aider ?
— Ton nom est sur la bouche de tous les Fandala d’Anglar lorsque nous avons cherché à créer le conseil des sages. Les vieux gardiens des traditions ont été unanimes, Jalïn Doldiën, c’est toi qui peut nous guider dans la grande œuvre que nous poursuivons. Les scribes de Neldar-la-pensante — jeune cité à peine à l’état d’ébauche — écrivent à ton propos; ils disent que tu connais l’histoire du grand unificateur Gandhaäl et celle du monde, mieux que quiconque; que tu ne redoutes pas les Hommes—Dieux. Nous sommes venus car tu es celui qui peut permettre à Anglar d’exister, de survivre à ses ennemis, à ses propres faiblesses !

Jalïn Doldiën avait presque fermé les yeux durant la tirade de Seghuenor. Trois plis ornaient son front et le sourire en coin qu’il arborait quelques instants auparavant s’était estompé. La musique s’était tue, les ombres des statues de marbre s’étiraient dans la salle circulaire comme une foule surnaturelle encerclant les trois hommes, théâtre improvisé d’une pièce que les acteurs ne connaîtraient pas encore eux-mêmes. Il semblait inquiet, peut-être songeur. Sa voix se fit plus grave, emplie d’une soudaine autorité :
— Très bien. Racontez-moi, dans ce cas tous deux qui vous êtes et ce qu’il en est du monde du dehors. Nous autres, à trois sources sommes coupés de l’extérieur; c’est un choix délibéré, une forme de monde dans le monde : les hommes sont dangereux, corrompus et ignorants; nous ne voulons pas qu’ils menacent notre équilibre. Trois sources est un jardin de paix et d’harmonie depuis deux cycles, depuis la révélation, et rien ne doit venir briser notre bien-être, vous me comprenez ?
Mortesse hocha la tête en signe d’assentiment. Il vivait la plupart du temps sur des navires, entouré de rudes gaillards aux mœurs frustres, à la vie simple et au franc-parler naturel. Il préférait la tournure que prenait la discussion, les faux semblants ne lui étaient pas coutumiers. Il se leva, vrilla son regard dans celui de Doldiën et lui dit :
— Mon nom est Mortesse Goröndo, fils de Makbar Goröndo. Je suis originaire du grand continent de l’est que l’on appelle désormais Morglang. J’ai fui la tyrannie d’Ogmock, dieu des batailles et du sang répandu à la guerre alors que je n’avais pas dix huit cercles. Je me bats depuis ce jour pour que les tribus d’Anglar s’unissent et forment une véritable nation, capable de rivaliser avec les empires Kendaïs, et les autres. Là bas on me nomme Mortesse le flamboyant à cause de la couleur de mes cheveux et de ma barbe. Je suis le chef des marins, c’est moi qui ai créé et dirige encore aujourd’hui la jeune flotte d’Anglar. La Dîm-Azäth est mon royaume. Seghuenor est mon ami, c’est le guerrier le plus habile qu’il m’ait été donné de rencontrer, fondateur de Shaleenmär, premier port connu des terres du sud, chef des armées et pacificateur des douze tribus Mestydes. Nous sommes en fait les Kenda d’Anglar, mais Seghuenor te l’expliquera mieux que moi-même, la mer n’incite pas aux bavardages et c’est elle qui me guide et parle par ma bouche…
Le compagnon du colosse aux cheveux de feu attendit que celui-ci se fut rassit pour prendre la parole. Mortesse était redevenu lui-même — pensa Seghuenor — et sa franchise naturelle avait un avantage certain : aucune confusion ne pouvait s’installer entre eux et le maître de trois sources, dorénavant ! Il sentait Doldiën sur ses gardes, méfiant envers le reste du monde, mais peut-être n’était-ce là qu’une apparence ? Seghuenor s’éclaircit la gorge, réfléchit rapidement à la manière de présenter leur situation, avant de déclarer :
— Mon compagnon a résumé de manière un peu rapide qui nous sommes, mais il l’a tout de même très bien fait, car après tout, nous n’avons aucun intérêt à te cacher quoi que ce soit. Malgré tout, je pense qu’il est important que je reprenne l’histoire de mon peuple et les événements qui se sont déroulés depuis presque deux cycles, la connais-tu Doldiën ?
Le maître de trois sources eut une moue dubitative et murmura :
— De façon très parcellaire…
— Bien, j’essaierai de faire vite et de ne pas être ennuyeux.
Seghuenor jeta un regard circulaire dans la tour envahie par les ombres surnaturelles projetées par les lumières froides et inquiétantes. Il espérait de toutes ses forces que Doldiën fut bien de leur côté, qu’il n’était pas un démon envoyé par les Kendaïs, ou bien un vulgaire arriviste, un despote retiré dans une vallée enchanteresse et dominant ses sujets. Mais comment le savoir ? Rien ne le rassurait, la Shalaaï était omniprésente en ces lieux, presque étouffante. Il se jeta à l’eau, décidé à jouer le jeu jusqu’au bout. Il parla vite, comme s’il voulait se débarrasser d’un fardeau, tout en mesurant l’importance de ce qu’il déclarait…
— Les grandes tribus Mestydes, les peaux foncées comme les appellent certains, n’ont pas su rester unies après la disparition du grand unificateur Gandhaäl. Les Sindoë, Moestad, Ganadi, Dandïla et Teniste se sont battus les uns contre les autres, les Jawaka, Doleste, jindif, Mokda se sont enfuis dans les montagnes du centre pour échapper aux guerres tribales mais ils se sont vite retrouvés dans une situation comparable aux autres, et les dissensions se sont transformées en guerres ouvertes. Certains suivirent même les Kendaïs et quittèrent les terres du sud, pour ne jamais revenir. Deux tribus seulement ont su se préserver : les Ansta et les Gandhali. Je suis un Gandhali. Mon père était le chef de la tribu, il pensait que l’enseignement de Gandhaäl devait être préservé et que nous devions tenter de continuer ce qu’il avait commencé : unir les tribus, pacifier les peuplades d’Anglar. Nous avions un avantage sur les autres, le secret de l’acier et la tradition écrite avaient bien été conservés et notre tribu était celle-là même du maître Gandhaäl. Alors que je n’avais que cinq cercles mon père m’a envoyé auprès du Fandala Nortep Arasta qui vivait seul aux portes des grandes steppes de Woorg. Depuis cent cinquante cercles notre tribu survivait à sa propre disparition, mais mon père sentait venir des temps incertains. C’est pour cela qu’il m’envoya chez Arasta. C’était un homme très avisé, un grand guerrier qui m’a enseigné l’art du sabre, de l’arc et de la méditation, du souffle primaire aussi, le Dalät, et beaucoup d’autres choses encore. Nortep, mon instructeur, est toujours en vie, et initie désormais les plus valeureux de nos hommes. Il est le maître du Shaïndi, l’ordre guerrier supérieur, il forme les gardiens du savoir ancestral, défendeurs de nos valeurs ! Seigneurs de guerre, ils seront les dirigeants des cités d’Anglar, les protecteurs de nos terres !

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wpid-pr04a111213photo03Des interminables heures de téléchargement, quelques litres de café et pas mal de méthodologie sont nécessaires à la compréhension des documents fuités issus du piratage de Hacking Team. Il ne fait désormais plus aucun doute que les outils de Hacking Team, outils d’intrusion relativement élaborés, sont très prisés des gouvernements, souvent pas des plus démocratiques. Hacking Team ne semble montrer aucun scrupule à vendre ses solutions à des pays faisant l’objet d’embargo sur les armes, comme c’est le cas pour le Soudan, ni à des pays à risques à des instants cruciaux de leur histoire, comme Oman ou le Barhein en plein printemps Arabe pour ne citer qu’eux. Citizen Lab avait déjà largement fait la lumière sur l’utilisation des outils d’Hacking Team dans ces pays sensibles.

Dans cette masse de données, la France n’est évidemment pas oubliée. Anticipant la loi de renseignement, les autorités françaises ont rencontré Hacking Team pour étudier la possibilité d’acquérir sa solution, Galileo (ex Da Vinci). Mais c’est assez discrètement, par l’entremise d’une curieuse entité, CNET SAGIC, dont le code APE/NAF la présente dans le secteur de la restauration, sous la forme juridique d’association déclarée et en exercice depuis le 1er janvier 2000. Sa domiciliation, au 51 boulevard de la Latour Mabourg dans le 7e atteste qu’il ne s’agit pas d’une pizzeria de quartier. Évidemment, on ne trouve aucun bilan publié… Voici ce que l’on trouve à cette adresse via Street View.

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Il est donc relativement surprenant de découvrir des échanges entre une personne utilisant un email de cette entité et les équipes d’Hacking Team pour programmer un voyage à Milan en vue d’une démonstration… visiblement CNET SAGIC ne fait pas que dans l’import export de mozzarella.

Date: 7 avril 2015 16:58:46 UTC+2
De: xxxxx xxxxx <xxxxx.xxxx@sagic.fr>
À: Philippe Vinci <p.vinci@hackingteam.com>
Objet: Rép : Dates pour la visite à Milan ?
est-ce que cela serait possible d’organiser une démonstration semaine 21 c’est à dire entre le 18 et 22 mai?
Cordialement.
xxxxx xxxxxx

Les préoccupations du ministère sont assez détaillées, il est par exemple question de la durée de vie des dispositifs d’intrusion (surtout les exploits) et de savoir si Hacking Team en a dans les bacs en cas de mise à jour et de corrections.
La préoccupation de passer sous les radars est évidente. C’est le Exploit Delivery Network qui assure la discrétion des opérations. La politique de Hacking Team est claire, un payload ne doit servir que pour une seule infection (pour une ou plusieurs cibles, mais en one shot), et le dump de la machine prévue à la distribution des malwares est assez éloquente, son /var/www/ regorge d’exploits prêts à infecter des cibles.

Les preuves judiciaires sont aussi au coeur des préoccupations des intervenants français, il est question de s’assurer de pouvoir fournir à un juge des « garanties de résultat ».  Les différents échanges semblent également indiquer que le GIC supervise une plateforme d’interception trans-services AQSACOM.

Mais… situation cocasse qui a peut-être mis fin aux discussions prématurément (ou pas), les autorités françaises soulignent que l’ANSSI doit auditer la solution pour s’assurer de l’absence de backdoor. Et le gros hic, c’est que Hacking Team semble avoir pour coutume de backdoorer ses backdoors

360

Plus anecdotique, un associé d’un capital risqueur localisé en France (qui compte par exemple la plateforme de crowdfunding Leetchi à son catalogue) au cours d’échange avec l’équipe d’Hacking Team, semble vouloir mettre au point une stratégie pour discréditer des publications de Wikileaks sur Hacking Team. Ce dernier leur propose un super plan de comm’ pour redorer le blason de la société italienne en insistant par exemple sur le fait que les solutions d’hacking team servent à lutter contre les pédophiles et les trafiquants de drogue… deux catégories de criminels très actifs à Oman et au Soudan ? Bref, le coup du stylo traqueur de pédophiles d’Amesys, c’est un peu comme la botte de Perceval, l’important c’est de ne rien lâcher, quitte à passer pour un con.

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";s:7:"dateiso";s:15:"20150707_175009";}s:15:"20150707_115023";a:7:{s:5:"title";s:54:"Terres de Gandhaäl (5) – Livre 1 : « Fondations »";s:4:"link";s:61:"https://reflets.info/terres-de-gandhaal-5-livre-1-fondations/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32232";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 07 Jul 2015 09:50:23 +0000";s:11:"description";s:367:"Les deux voyageurs n’en revenaient pas encore. Les parfums floraux entêtants qui montaient de l’eau tiède dans laquelle ils flottaient étaient sans doute pour beaucoup dans cette sensation d’enivrement qui se répandait peu à peu en eux. Les deux jeunes femmes les avaient menés jusqu’à une grande écurie où une vingtaine de chevaux la tête […]";s:7:"content";s:7333:"

illustr-demeure

Les deux voyageurs n’en revenaient pas encore. Les parfums floraux entêtants qui montaient de l’eau tiède dans laquelle ils flottaient étaient sans doute pour beaucoup dans cette sensation d’enivrement qui se répandait peu à peu en eux. Les deux jeunes femmes les avaient menés jusqu’à une grande écurie où une vingtaine de chevaux la tête penchée hors de leur stalles, curieux, avaient accueilli les nouveaux venus par un concert de hennissements. Là, elles les avaient aidés à soigner leur bêtes. C’est ensuite qu’ils furent guidés à travers de nombreux couloirs et escaliers de pierre jusqu’à cette pièce décorée de lourdes tentures de laine aux murs chargés de plantes arborescentes, dont les fleurs d’un blanc immaculé dégageaient ce parfum délicieux et euphorisant. Mortesse et Seghuenor étaient immergés dans de petits bassins circulaires carrelés de faïences azur, perpétuellement alimentés par un jet d’eau tiède et parfumée, jaillissant de la bouche pulpeuse d’une sculpture de marbre blanc représentant un femme nue à la queue de poisson.

Les compagnons de voyage étaient muets depuis qu’ils étaient entrés dans leurs bassins respectifs, trop accaparés par les caresses bénéfiques que leur prodiguait ce bain réparateur. Les jeunes femmes leur avaient tendu des carrés de toiles de lin afin — avaient-elles précisé — qu’il se sèchent, ainsi qu’une paire de pantalons et une chemise de toile écru, puis s’étaient éclipsées. Mortesse avait fait le vide en lui et fermait les yeux. Le chef des marins du continent sud s’endormait peu à peu sans même se préoccuper de la suite des événements. Seghuenor n’avait pas cette faculté incroyable à se laisser aller, à oublier jusqu’au but même qu’il s’était fixé durant les courts instants de répit qui pouvaient survenir. Ses pensées étaient toutes dirigées dans une seule et même direction : comment aborder et convaincre — si cela était possible — ce mystérieux personnage dont les poètes, scribes et autres penseurs des terres du sud leur avaient parlé en des termes si flatteurs, la voix empreinte de respect — comme subjugués — si bien qu’ils avaient tous deux quitté leurs responsabilités et entreprit ce voyage périlleux entre tous ?

Au prime abord l’affaire s’engageait bien. La vallée magnifique, l’ambiance paisible et les jeunes femmes qui les avaient accueillis avec joie, soulignant qu’ils étaient attendus…Un petit détail pourtant noircissait le tableau : les lumières tamisées qui diffusaient d’étonnantes sphères orangées telles des astres crépusculaires sur les parois de pierre n’étaient pas produites par des flammes. Il y avait là quelque chose d’inquiétant pour le guerrier, et un seul mot pouvait définir ce miracle : Shalaaï. La force surnaturelle que les hommes-dieux, les Kendaïs avaient invoquée pour mieux asservir les habitants des terres; cette sorcellerie, mystérieuse énergie capable de prodiges comme de catastrophes terribles. Seghuenor chassa ces idées sombres d’un mouvement de tête. Il verrait plus tard ce qu’il en était. Le seigneur de Shaleenmär s’enfonça un peu plus dans l’eau jusqu’à que sa longue chevelure anthracite soit toute entière immergée. Il se sentait mieux, détendu. Sa décision était prise, il se redressa et en fit part à son compagnon, immobile et silencieux dans le bassin à la droite du sien.
— Mortesse !
— Oui, Seghuenor ?
— Nous avons presque réussi ce pour quoi nous avons risqué nos vieilles carcasses fatiguées, le sais-tu ?
— Bien sûr, ami, bien sûr…mais pour les vieilles carcasses, tu es le seul dans ce cas, sache-le.
— Toujours aussi subtil, vieux requin. Je pensais à Jalïn Doldiën et me disais; si nous sommes bien en sa demeure; qu’il serait préférable d’attendre un peu avant de lui dire pourquoi nous sommes ici. Qu’en penses-tu ?
— Je pense que tu es le plus diplomate de nous deux, et que je passerais bien une nuit ou deux avec la plus grande des sœurs siamoises. Notre mission peut bien attendre un peu, non ?
— Incorrigible coureur de femelles ! Je te parle de Jalïn Doldiën, l’homme pour qui nous avons traversé la mer du centre, la moitié du grand continent nord, et toi tu penses à mettre des femmes dans ta couche ! Nous ne lui parlerons de nos problèmes et ne lui feront part de nos requêtes que demain. Je ne veux pas qu’il s’offusque et nous renvoie bredouilles à Shaleenmär… Quand aux siamoises, je ne te conseille pas de leur faire la cour dès ce soir, tu pourrais t’attirer les foudres d’un mari jaloux ou d’un père possessif. Ne nous égarons pas Mortesse, ne nous égarons pas !
Le grand gaillard à la chevelure de feu se mit à rire à gorge déployée. Son corps volumineux agité de convulsions — Mortesse était plus grand de deux têtes que son compagnon, plus lourd d’une moitié— soulevait l’eau du bassin qui retombait tout  autour de lui et inondait par vaguelettes successives le sol de la pièce. Le colosse se leva bruyamment et son rire décru pour se changer en un gloussement équivoque. Il s’empara de la toile de lin posée sur une chaise sculptée près du bassin et entreprit de se sécher avec, tout en répliquant d’un ton où perçait l’ironie :
— Tout est parfait ! J’attendrai demain pour m’occuper de la grande et délicieuse brune, je vérifierai qu’elle n’a point de parti ou de tuteur entêté — ces deux mots côte à côte le firent s’esclaffer une nouvelle fois — et nous demanderons ensuite au seigneur Doldiën s’il daigne nous prêter main forte dans nos grands desseins; c’est bien cela Kenda  Seghuenor ?
— Parfaitement, répondit le petit homme à la peau couleur d’ébène. Je vois que nos péripéties ne t’ont pas fait perdre le sens de l’humour et que tu aimes toujours autant m’agacer. Allez, il est temps d’aller rencontrer nos hôtes et les remercier.
A peine les deux hommes furent-t-ils vêtus — les pantalons de Mortesse lui allaient à la perfection, ce qui était un exploit vu sa taille — que les deux jeunes femmes pénétrèrent dans la pièce et poussèrent des exclamations de surprise enjouées :
— Comme vous êtes mieux ainsi ! On vous reconnaît à peine! Le bain était assez chaud ? Les parfums vous ont plu ? Le seigneur Doldiën vous attend, il veut vous saluer avant que nous ne commencions la fête. Allez, suivez-nous, venez !
Mortesse et Seghuenor n’eurent pas le loisir de répondre : chacune d’elle prit la main de l’un d’eux—Mortesse s’empourpra quand la plus grande des jeunes femmes, sa préférée, le choisit — et les guidèrent joyeusement à travers un dédale de couloirs et d’escaliers en colimaçons, continuant à rire et à babiller comme deux enfants espiègles.

";s:7:"dateiso";s:15:"20150707_115023";}s:15:"20150706_142237";a:7:{s:5:"title";s:54:"Hacking Team n’est pas une société de surveillance";s:4:"link";s:71:"https://reflets.info/hacking-team-nest-pas-une-societe-de-surveillance/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32219";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 06 Jul 2015 12:22:37 +0000";s:11:"description";s:376:"Contrairement à ce qu’on a pu lire ici ou là, Hacking Team n’est pas à proprement parler une société de surveillance ou d’espionnage. Hacking Team fournit des moyens illégaux aux autorités pour que ces dernières puissent mener des intrusions dans des systèmes cibles pour effectuer une surveillance des populations. La fuite de plus de 400 […]";s:7:"content";s:3008:"

Hacking TeamContrairement à ce qu’on a pu lire ici ou , Hacking Team n’est pas à proprement parler une société de surveillance ou d’espionnage.

Hacking Team fournit des moyens illégaux aux autorités pour que ces dernières puissent mener des intrusions dans des systèmes cibles pour effectuer une surveillance des populations. La fuite de plus de 400 go montre, comme l’on pouvait s’en douter, que des pays comme le Maroc, le Soudan, l’Ethiopie ou encore le Kazakhstan profitent de ces outils pour maintenir « l’ordre démocratique » dans leur pays.

Capture du 2015-07-06 13:19:59

On parle de moyens illégaux car Hacking Team est une entreprise privée qui vend des vulnérabilités (0day) permettant de compromettre les systèmes d’informations d’autres entreprises privées. À titre de comparaison, une entreprise qui vendrait un système capable d’ouvrir toutes les portes de voitures et de les faire démarrer serait probablement trainée devant les tribunaux et n’aurait jamais le droit de commercialiser ses produits… Mais sur Internet, ça ne se passe pas comme ça.

Pour paraphraser un petit homme, ce n’est pas Internet qu’il faut civiliser, mais bien les personnes qui s’octroient des droits sous prétexte d’Internet, droits qui visent principalement à réduire ceux des utilisateurs.

Les outils d’Hacking Team peuvent aussi bien porter sur de la surveillance bien ciblée que de la surveillance plus massive. Les outils offensifs d’Hacking Team sont déployables à l’échelle d’un pays se vantait la société dans une vidéo promotionnelle publiée en 2013.

Quand reconnaitrons nous qu’il y a un sérieux problème à laisser une société privée faire un tel business ?

";s:7:"dateiso";s:15:"20150706_142237";}s:15:"20150704_182039";a:7:{s:5:"title";s:54:"Terres de Gandhaäl (4) – Livre 1 : « Fondations »";s:4:"link";s:61:"https://reflets.info/terres-de-gandhaal-4-livre-1-fondations/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32210";s:7:"pubDate";s:31:"Sat, 04 Jul 2015 16:20:39 +0000";s:11:"description";s:383:"Chapitre II Une nuée de minuscules moineaux s’égailla dans un concert de sifflements et de battements d’ailes à l’approche des intrus. Les deux soleils jumeaux commençaient à disparaître derrière le pic d’Anstarä, fabuleuse aiguille minérale haute de trois mille foulées dont le sommet couvert de glace scintillait comme un feu de diamants. La nature, par […]";s:7:"content";s:12700:"

chap2

Chapitre II

Une nuée de minuscules moineaux s’égailla dans un concert de sifflements et de battements d’ailes à l’approche des intrus. Les deux soleils jumeaux commençaient à disparaître derrière le pic d’Anstarä, fabuleuse aiguille minérale haute de trois mille foulées dont le sommet couvert de glace scintillait comme un feu de diamants. La nature, par miracle était redevenue accueillante depuis qu’ils avaient gravi cette colline impossible. Une jungle de ronces, de fougères géantes aux feuilles acérées comme des lames de rasoir qu’ils avaient du tailler à l’aide de leurs épées afin de se frayer un passage. Les deux hommes avaient perdu la belle assurance qu’ils affichaient avant de pénétrer dans ce territoire inexploré; ces deux journées passées à lutter contre la nature et les éléments les avaient éprouvés au point que l’un d’eux avait proposé de rebrousser chemin. La réponse de son compagnon avait été alors cinglante:

— Je te croyais plus vaillant que cela, Mortesse; un seigneur de guerre, un marin invincible qui implore pitié aux herbes folles ! Ressaisis-toi ! tu ne peux te permettre, ne serait–ce qu’un instant, de penser à abandonner. Nous n’avons pas fait tout ce chemin pour nous en retourner sans l’avoir rencontré.

L’homme à qui s’adressaient ces mots acides redressa la tête et cracha bruyamment par terre. Ses longs cheveux couleur de braise n’étaient plus qu’un infâme tas de fils informes couverts d’épines et de mousses. Sa barbe était dans le même état, son visage, couvert de balafres sanguinolentes et ses vêtements, en loques. Il ne croyait plus aux belles paroles que proféraient son ami et compagnon de voyage. Ils couraient après des légendes, il n’y avait rien à trouver derrière ces montagnes étouffées par le lierre, la ronce et les fougères. Le plus grand navigateur connu sur la Dîm-Azäth ressemblait à un vieillard au crépuscule de sa vie, implorant que l’on abrège ses souffrances. Mortesse soupira et lança d’un ton désabusé :

— Mon cher Seghuenor, le seigneur de guerre te souhaite d’aller finir au plus profond des enfers de Shubda et que les femelles démons les plus grosses, les plus vilaines et les plus perverses te bouffent les couilles éternellement…

Leur échange verbal en était resté là, conclu par un rire libérateur. Le pic d’Anstarä s’était ensanglanté sous les flèches pourpres des astres solaires. C’était le seul repère pour parvenir à trouver celui à qui les deux hommes venaient demander aide et conseil. C’était d’ailleurs le seul élément naturel dont ils connaissaient précisément le nom, hormis la ceinture de montagnes enneigées—nommée dans son ensemble la mâchoire de Cromax—et peut-être cette immense étendue de collines hostiles aux torrents glacés dans laquelle ils progressaient avec tant de difficultés : Gondoriän.

La nuit n’allait pas tarder à étendre son voile obscur; les prédateurs à sortir de leurs repaires pour partir en quête de nouvelles proies. Les deux voyageurs avaient senti de nombreuses présences inquiétantes au cours des deux nuits passées dans la contrée. Chacun d’eux éprouvait en lui cette sensation malsaine, comme un œil inquisiteur fixé sur le moindre de leurs mouvements, sans oser l’exprimer à l’autre. Pourtant, la traversée de la mer centrale, la Dîm-Azäth — puis celle de plus de mille chevauchées du continent nord qu’ils avaient effectuée avant de parvenir en cette contrée — comportait de nombreux dangers. Ils avaient du repousser les assauts de bêtes sauvages, fuir la vindicte de tribus hostiles et échapper in extremis à une horde de Jaaks rouges, ces féroces créatures humanoïdes avides de sang humain. Mais désormais ce n’était plus tout à fait pareil. Le danger, l’inconnu ne se montraient pas, ils étaient simplement présents sans qu’on puisse les nommer ni les décrire. Heureusement, depuis que les collines de fougères et de ronces étaient derrière eux ils ressentaient comme un soulagement, la fin du calvaire, peut-être. Ils parvinrent au sommet d’un escarpement rocheux et leurs chevaux, bien qu’épuisés, ne firent pas de difficultés pour les suivre. Les équidés savaient qu’avec la nuit proche c’étaient le repos et la nourriture qui s’annonçaient. Les deux voyageurs s’avancèrent un peu plus sur le grand socle rocheux et se regardèrent sans rien dire. D’un même mouvement ils tournèrent de nouveau le regard vers le spectacle incroyable qui s’offrait à leur vue. Un sourire d’émerveillement et de bonheur prit forme sur les visages burinés et couverts de balafres de Mortesse le flamboyant et Seghuenor le parcimonieux, fondateurs des premiers royaumes marchands des terres que l’on nommerait plus tard, « Terres de Gandhaäl ».

 

* *

*

 

C’était une vallée enchanteresse qui s’étendait, lascive, devant eux. Les derniers rayons de soleil faisaient chatoyer les murs des terrasses de pierres qui parsemaient ses flancs composés d’innombrables variantes de vert, telle que peut les produire une nature luxuriante et aimée de l’homme. Les deux voyageurs distinguaient les cultures en terrasses et les arbres fruitiers indénombrables où des silhouettes humaines coiffées de larges chapeaux finissaient de s’affairer. Des troupeaux de moutons, flocons blancs serrés les uns contre les autres dégringolaient des sentier de pierres surveillés par des chiens virevoltant en un ballet effréné. Trois torrents enjambés par des ponts de pierre serpentaient les pentes de la vallée au gré des fantaisies du relief et finissaient leur course dans une vaste étendue aquatique cernée de roseaux : un miroir d’argent scintillant sous les feux auburn des soleils couchants. Légèrement en retrait du lac, où s’égaillaient des myriades d’oiseaux lyres, une vaste bâtisse à l’architecture complexe, aux murs de pierre multicolores semblait surveiller les collines arides et inhospitalières d’où provenaient les deux hommes. Seghuenor fut le premier à réagir après que son esprit se fut empli des sensations multiples que généraient en lui l’extraordinaire vision de la vallée. Il tapa sur l’épaule de son vieux compagnon et lui dit d’un ton jovial :

— Je crois que nous avons véritablement trouvé Gondoriän, cette fois-ci !

Malgré la douleur que ses lèvres striées de gerçures lui infligeaient, Mortesse sourit. Quelques perles de sang coulèrent dans sa barbe sans qu’il n’y prêta attention.

— Par tous les démons de la Dîm-Azäth, Seghuenor, je ne croyais plus que cet endroit puisse exister, et encore moins qu’il soit aussi…aussi…

Le petit homme à la peau noire finit la phrase du colosse roux debout à ses côtés dans une exclamation victorieuse :

— Magnifique !

— Oui, c’est exactement ça, magnifique…conclu Mortesse.

Les ailes d’encre de la nuit se déployaient lentement, plongeant la vallée dans un manteau d’ombres. De minuscules étoiles dorées se mirent à briller à travers les coteaux noyés dans la pénombre, des cloches firent entendre leurs tintements cristallin, annonçant aux hommes et aux bêtes la fin de la journée.

Mortesse se mit en selle aussitôt imité par son compagnon. Les chevaux avaient eux aussi compris quel havre de paix se trouvait en contrebas et leurs cavaliers durent refréner leur ardeur tout au long de la descente, de peur qu’ils ne glissent sur les pierres qui jonchaient le sentier escarpé. Arrivés près du lac, ils s’engagèrent dans un petit chemin pavé de galets cerné par les herbes folles et les joncs. Il devenait de plus en plus difficile d’y voir clair ; les deux compagnons laissèrent leurs montures se fier à leur instinct. Les animaux les menèrent devant la vaste demeure de pierre après une longue promenade le long des rives du lac où s’exhalaient les senteurs les plus variées de fleurs de nénuphars et autres plantes aquatiques.

La bâtisse aux murs de pierres sèches et aux tours effilées n’avait pas de porte ou de herse, simplement une large ouverture pratiquée entre les murs percés de fenêtres ovales aux carreaux de verres colorés. Les deux hommes pénétrèrent dans une cour intérieure au sol recouvert d’une mosaïque de dalles rocheuses. Les torches fichées dans des tiges de métal projetaient des ombres dansantes sur les murs silencieux. Une dizaine de bâtiments de taille et de hauteurs différentes composaient l’ensemble architectural, reliés les uns aux autres par des passerelles de bois. De chaque bâtiment jaillissait des tours rondes aux toits couverts de tuiles en pierre plates que les trois lunes à peine levées faisaient briller comme les écailles d’une multitude de poissons imaginaires. Mortesse et Seghuenor mirent pied à terre. Tous deux avaient perçu la musique légère et dansante qui parvenait faiblement de l’une des maisons. C’était un moment unique pour les deux voyageurs fourbus. Le calme et l’harmonie qui imprégnaient les lieux les berçaient imperceptiblement. Une vague de bien-être s’immisçait insidieusement dans chaque parcelle de leur corps et de leur esprit. Ils n’eurent pas le loisir d’écouter plus avant la charmante mélodie et profiter de la douceur de l’instant : des rires féminins éclatèrent dans la cour comme une cascade de verres de cristal se brisant soudainement dans l’air chaud de la nuit. Seghuenor fit un pas de côté et maintint fermement le licol de son cheval : rien ne lui assurait que les habitants de ce bel endroit étaient pacifiques. Mortesse lui, écarquillait les yeux pour mieux discerner les ombres qui s’approchaient en riant de plus belle. Deux jeunes femmes aux longues chevelures brunes se tenaient devant eux, les mains sur les hanches, continuant à pouffer comme si le spectacle que les deux cavaliers offraient était irrésistible. L’une d’elles, la plus petite, cessa de s’esclaffer et les désigna du doigt tout en lançant d’une voix aiguë :

—Vous êtes les deux voyageurs dont nous a parlé le maître! Vous êtes encore plus drôles que ce que nous ont dit les guetteurs qui vous suivaient !

Un rire enfantin conclu la phrase de la jeune femme. Mortesse ne laissa pas le loisir à la seconde de répliquer ; il parla de sa voix la plus bourrue, ses yeux lançaient des éclairs alors qu’en lui-même une irrésistible envie de s’esclaffer faisait jour :

— Dites-moi les drôlesses, c’est ainsi que vous recevez les invités par chez vous ? Appelez donc votre maître, vous allez voir comment il va vous corriger pour se moquer ainsi de nous ! Allez, dépêchez-vous ! La plus grande des jeunes femmes fit deux pas en direction du cheval du colosse qui roulait toujours des yeux pour mieux appuyer ses paroles. Elle lui sourit. Le géant, immobile à quelques centimètres du jeune visage, put apprécier l’ourlet charmant de ses lèvres, d’un rose délicieux, le nez fin et droit, les yeux en amandes, la chevelure soyeuse dans laquelle l’éclat des lunes faisait jouer des reflets bleutés. Le navigateur déglutit, la beauté féminine le troublait, elle lui faisait perdre à chaque fois ses moyens. Il lança un regard en direction de Seghuenor et n’eut pas le loisir d’interpréter ce qui s’affichait sur les traits de son compagnon. La jeune beauté caressa la tête du cheval et d’un claquement de langue le fit s’avancer. L’animal la suivit sans résistance.

D’une voix douce et sensuelle elle lança à l’intention des deux voyageurs :

— Suivez-nous, et ne soyez pas si inquiets, il faut soigner vos chevaux et vous changer. Vous verrez le maître ce soir, il y a fête, et tout le monde sera enchanté d’entendre des visiteurs du dehors. Allez, venez !

La seconde beauté s’approcha de la monture de Seghuenor et fit de même que sa comparse. Les deux compagnons se dévisagèrent sans mot dire et suivirent docilement les jeunes femmes à travers la cour.

";s:7:"dateiso";s:15:"20150704_182039";}s:15:"20150701_181755";a:7:{s:5:"title";s:76:"Radio Reflets #8 : la société, le judiciaire… (invité : Serge Portelli)";s:4:"link";s:84:"https://reflets.info/radio-reflets-8-la-societe-le-judiciaire-invite-serge-portelli/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32193";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 01 Jul 2015 16:17:55 +0000";s:11:"description";s:398:"#RadioReflets8 – vendredi 3 juillet 2015. Téléchargez le podcast Format Ogg – Format mp3 Le thème : Le changement c’est maintenant nous avait promis François Hollande. Sur de nombreux sujets, force est de constater qu’il n’est pas encore arrivé. Certains commentateurs voient même une sorte de continuité entre le quinquennat Sarkozy et celui de François […]";s:7:"content";s:3698:"

on_air#RadioReflets8 – vendredi 3 juillet 2015.

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Le thème :

Le changement c’est maintenant nous avait promis François Hollande. Sur de nombreux sujets, force est de constater qu’il n’est pas encore arrivé. Certains commentateurs voient même une sorte de continuité entre le quinquennat Sarkozy et celui de François Hollande. L’utilisation de l’expression « Guerre de civilisation » par Manuel Valls laisse penseur.
Radio Reflets a donc décidé d’inviter un écrivain, également président de chambre près la Cour de Versailles. Outre le fait qu’il ait réussi à contrer par les mots Nicolas Sarkozy dans une émission de télévision, Serge Portelli est un fin analyste de la société et un connaisseur, évidemment, du système judiciaire français.
Nous avons souhaité le recevoir pour passer en revue les changements éventuels intervenus depuis 2012 dans la société et l’appréhension du monde judiciaire par le nouveau pouvoir exécutif.

L’invité : Serge Portelli. Président de chambre près la Cour d’appel de Versailles. Il a été conseiller auprès du président de l’Assemblée nationale et doyen des juges d’instruction au tribunal de Créteil. Serge Portelli est également membre du syndicat de la magistrature. Serge Portelli est a également publié de nombreux ouvrages sur les questions de maltraitance des enfants, sur le traitement de la récidive et sur la réforme de la Justice. Il s’est également révélé être un farouche opposant à Nicolas Sarkozy.

Animateurs : Drapher, Kitetoa

Technique et programmation musicale : Epimae.

Playlist musicale :

Le flux audio est assuré par Tryphon (ils sont forts Tryphon, et sympas en plus…)

Hashtag : #RadioReflets8

La date : le vendredi 3 juillet 2015, de 17 h à à 18h15. Tout ça sans climatiseur…

";s:7:"dateiso";s:15:"20150701_181755";}s:15:"20150701_153558";a:7:{s:5:"title";s:54:"Terres de Gandhaäl (3) – Livre 1 : « Fondations »";s:4:"link";s:61:"https://reflets.info/terres-de-gandhaal-3-livre-1-fondations/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32187";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 01 Jul 2015 13:35:58 +0000";s:11:"description";s:335:"Danda ouvrit les yeux. Il ne vit rien d’autre qu’une nuit d’encre. Il tendit l’oreille. Aucun son ne lui parvint. Il remua la main droite et tâtonna du bout des doigts. Du cuir, lisse et froid. Ses jambes étaient ankylosées mais il parvint à les replier puis à les basculer sur le côté. Son dos […]";s:7:"content";s:7551:"

gandhaal-3

Danda ouvrit les yeux. Il ne vit rien d’autre qu’une nuit d’encre. Il tendit l’oreille. Aucun son ne lui parvint. Il remua la main droite et tâtonna du bout des doigts. Du cuir, lisse et froid. Ses jambes étaient ankylosées mais il parvint à les replier puis à les basculer sur le côté. Son dos le lançait et une pluie de petites piques se projeta du bas de sa nuque et pénétra son cerveau. Une douleur aigüe s’ensuivit qui l’obligea à fermer les yeux et serrer la mâchoire pour ne pas hurler de douleur. Une constellation d’étoiles clignotantes remplit son champ de vision puis s’estompa, faisant de nouveau place à la nuit d’encre. Le souvenir du banquet et de la jeune femme revint en une succession d’images colorées qui donnèrent le frisson à l’ambassadeur d’Anglar. Il avait crû contrôler la situation, distribuer des cartes. C’était un leurre. Il avait été manipulé, jouet docile et naïf des Golgiens. Cette pensée lui procura immédiatement un sentiment de révolte et de dégoût qui se manifesta par un regain d’énergie. Il parvint à relever le buste. Ses yeux commençaient à s’habituer aux ténèbres qui enveloppaient la pièce. Un mince filet de lumière grisâtre filtrait d’une persienne sur sa gauche, il se leva pesamment et s’en approcha à pas mesurés. Les volets s’entrouvrirent sous la poussée qu’il effectua des deux mains. La monumentale cité de Khaäl-Nezbeth apparut, telle un monstre tentaculaire aux protubérances grossières et purulentes. La vue des milliers de tours chargées de sculptures obscènes, des esclaves empalés le long des pontons de pierres volcaniques, de la brume épaisse et grise qui serpentait entre les ruelles tortueuses donnèrent la nausée à Danda qui ne put se retenir de vomir violemment toutes ses tripes. Que faisait-il ici? Ce n’était que folie de sa part d’avoir pu penser convaincre les buveurs de sang de s’allier à l’empire marchand. Mais pourquoi était-il encore en vie, que voulaient donc de lui Ziäd et son sorcier?

Le petit homme détourna le regard de la ville, cracha par terre et s’essuya les lèvres rageusement du revers de sa veste. Il n’y avait pour tout mobilier dans la pièce que ce lit recouvert d’une pièce de cuir usé. A l’autre extrémité, une porte de bois bardée de pièces de métal. Il s’en approcha et tourna le loquet. A sa plus grande surprise l’anneau de métal s’actionna sans bruit et la porte joua sur ses gonds. Un couloir où brûlait une torche presque consumée. Désert. Danda n’osait pas avancer, son estomac était noué et il eut de nouveau envie de vomir. A l’instant où il s’apprêtait à rebrousser chemin, une voix inconnue, aigrelette, jaillit du couloir.

— Sieur Danda, c’est un plaisir de vous voir remis ! Venez, venez, vous êtes attendu, n’ayez aucune crainte, approchez.

Le vieux diplomate, chancelant, fouilla du regard le sombre couloir sans parvenir à identifier celui qui s’adressait à lui en langue commerçante, le Gandh, de façon parfaite. Une ombre de très petite taille s’anima à quelques pas. Danda baissa les yeux et vit alors son interlocuteur. C’était une créature à la peau grise, pas plus haute qu’un enfant de quatre ou cinq cercles. Sa tête, chauve, était disproportionnée par rapport au reste du corps, tordu et chétif. Un visage immonde aux yeux globuleux flanqué de deux fentes à la place du nez, à la bouche dépourvue de lèvres. C’était un Chtoïn, l’émissaire en avait déjà croisés plusieurs années auparavant dans une armée Morglangienne. Celui-ci était particulièrement laid et dégénéré. La créature grimaça un sourire et fit une courbette.

— Nos maîtres sont très contents de vous, ils vous attendent. Si vous voulez bien me suivre…

Danda resserra les pans de sa veste de fourrure et s’engagea derrière le Chtoïn qui déjà disparaissait déjà à l’angle du couloir.

*  *
*

Un sablier avait suffit pour conclure les premiers termes d’un futur accord entre les deux cités. Danda n’en revenait pas encore. Il passait et repassait en revue cette dernière rencontre alors qu’il approchait des côtes de l’empire marchand d’Anglar, accoudé au bastingage du même navire qui l’avait conduit jusqu’au Ghöl-Amgöth, sans comprendre encore comment cela avait été possible. Le Chtoïn l’avait conduit jusqu’à Ziäd alors en pleine séance de massages. Allongé sur une couche jonchée de fourrures, visiblement détendu et satisfait, celui-ci l’avait félicité pour sa bonne volonté vis à vis du véritable maître de la cité des prêtres noirs, le Kendaï Shubda, grand régent des démons et de la luxure. Danda avait alors compris à cet instant quelle était l’identité de la splendide jeune femme qui l’avait envoûté au cours du banquet. Lui qui croyait rencontrer l’homme-dieu au cœur d’un temple dédié à sa gloire, tremblant et agenouillé, avait en fait copulé avec lui sur une table d’auberge…. Ziäd lui avait ensuite fait part du vif intérêt que ses propositions d’alliance commerciales avaient suscité. Trois rouleaux de parchemin lui furent confiés, cachetés de cire, qu’il ne devrait ouvrir qu’une fois en présence des dirigeants d’Anglar. Déstabilisé mais enchanté par la tournure des évènements, le vieux diplomate avait ensuite longuement conversé avec le seigneur de Khaäl-Nezbeth des possibilités qu’offriraient ces échanges entre l’empire sombre et la jeune nation marchande. C’était un songe, la situation était rocambolesque. Ziäd l’avait remercié de sa visite, assuré de son amitié et le fit même raccompagner jusqu’à son petit deux mats accompagné par une troupe de délégués officiels et d’esclaves porteurs de caisses remplies de cadeaux pour le vaillant Seghuenor, prince d’Anglar. Là on lui souhaita bon voyage. Il levèrent l’ancre sans encombres, l’équipage était au complet. Danda resta debout à l’arrière du bateau à observer la cité des prêtres noirs jusqu’à que les tours effilées ne soient plus qu’une nuée de petits points sombres qui se confondirent avec les écharpes de brumes courants sur les vagues. Le capitaine ne lui posa aucune question. C’était la règle qui avait été établie dès le départ de l’expédition. Ils étaient désormais, après une semaine de mer, à quelques encablures de la cité des mille marchés. Danda voyait étinceler la coupole de verre du palais encore en construction. Il avait réussi. Un sourire victorieux s’épanouit sur ses lèvres. Dans quelques heures il irait au palais apporter l’incroyable nouvelle: l’empire sombre, par le biais de sa deuxième cité, acceptait de s’allier à la première nation humaine des terres de Gandhaäl !

";s:7:"dateiso";s:15:"20150701_153558";}s:15:"20150630_183741";a:7:{s:5:"title";s:68:"Espagne : la loi de sécurité citoyenne interdit toute contestation";s:4:"link";s:86:"https://reflets.info/espagne-la-loi-de-securite-citoyenne-interdit-toute-contestation/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32183";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 30 Jun 2015 16:37:41 +0000";s:11:"description";s:405:"C’est une loi qui ne cache même pas son caractère anti-démocratique, digne d’une dictature. Elle n’est pas promulguée ce 1er juillet dans une République bananière, mais au cœur de l’Europe, en Espagne. Le gouvernement Rajoy l’a voté en décembre dernier, et à partir de demain manifester devant un bâtiment officiel sera passible d’une amende, comme […]";s:7:"content";s:3474:"

hologrammes-espagne

C’est une loi qui ne cache même pas son caractère anti-démocratique, digne d’une dictature. Elle n’est pas promulguée ce 1er juillet dans une République bananière, mais au cœur de l’Europe, en Espagne. Le gouvernement Rajoy l’a voté en décembre dernier, et à partir de demain manifester devant un bâtiment officiel sera passible d’une amende, comme se réunir publiquement, et bien d’autre choses encore.

Le collectif « Hologramas por la libertad »  dénonce cette nouvelle loi hallucinante, qui préfigure une dystopie propres aux romans d’anticipation : Le texte comprend 45 infractions allant des moins graves aux plus graves selon le législateur. Ainsi, les manifestations devant le parlement et autres bâtiments officiels, comme las Cortes, sont classées parmi les infractions les plus graves et peuvent écoper d’une amende de 30 000 euros. Même si l’immeuble est vide pendant le rassemblement. Les manifestations spontanées sur les réseaux de transport ou dans des sites nucléaires pourront être punis avec une amende de 600 000 euros.

Le droit à informer ou relayer l’information est aussi compris dans la « loi organique de sécurité citoyenne », comme l’ explique Virginia Alvarez responsable des enquêtes et de la politique espagnole chez Amnesty international en Espagne : «Cette loi porte atteinte aux libertés les plus fondamentales et porte surtout atteinte au droit d’informer et d’être informé car les témoins de brutalité policière ne pourront plus en rendre compte »,  L’experte explique que « les journalistes ou citoyens qui prendront des photos des représentants des forces de l’ordre pendant une manifestation pourront payer une amende de jusqu’à 30 000 euros. »

Clip du collectif « Hologrammes pour la liberté » :

Manifestation d’avril 2015… en hologramme :

 

L’Europe, qui ferme la porte à la Grèce et la punit d’organiser un référendum, qui place un ex premier ministre luxembourgeois — ayant organisé l’évasion fiscale des plus grandes multinationales — à la tête de la Commission européenne, qui laisse un gouvernement en Espagne faire voter une loi digne de la dictature de Franco, devrait donc être défendue ?

Il va falloir expliquer ça plus clairement. Parce que là, ça devient de plus en plus difficile.

Article complet de Florencia Valdès Andino sur le site de TV5Monde

";s:7:"dateiso";s:15:"20150630_183741";}s:15:"20150629_213415";a:7:{s:5:"title";s:90:"Le délit de dissimulation de données informatiques : Uber casse-toi, il est encore temps";s:4:"link";s:107:"https://reflets.info/le-delit-de-dissimulation-de-donnees-informatiques-uber-casse-toi-il-est-encore-temps/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32177";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 29 Jun 2015 19:34:15 +0000";s:11:"description";s:410:"Aujourd’hui un nouveau délit a fait son apparition dans la presse française, il s’agit de la dissimulation de données informatiques, motif pour lequel (parmi d’autres), deux dirigeants d’UberPop auraient été aujourd’hui placés en garde à vue. On se gratte un peu la tête, on se demande d’où sort ce délit de dissimulation de données informatiques… […]";s:7:"content";s:3687:"

UberPopAujourd’hui un nouveau délit a fait son apparition dans la presse française, il s’agit de la dissimulation de données informatiques, motif pour lequel (parmi d’autres), deux dirigeants d’UberPop auraient été aujourd’hui placés en garde à vue. On se gratte un peu la tête, on se demande d’où sort ce délit de dissimulation de données informatiques… ce délit n’existe pas. Et heureusement car si c’était le cas, il y a 60 millions d’internautes qui risqueraient une condamnation.

En informatique, dissimuler des données sensibles, les rendre inaccessibles, c’est même une règle.

On n’expose pas des fichiers de configuration, on n’expose pas ses mots de passe, on n’expose pas non plus des documents publics qu’on ne souhaite pas publics.

Mais j’en conviens, c’est un peu compliqué à suivre des fois et ceci soulève une question existentielle :

Si je dissimule des données informatiques publiques préalablement volées dans les résultats de recherche de Google, est-ce que je fais Scrabble ?

La malheureuse imprécision serait du fait de l’AFP, imprécision abondamment reprise par l’ensemble de la presse et claironnée en boucle sur les chaines d’information en continue.

Edit 21h34 : Il ne s’agirait en fait pas de l’ AFP puisque l’agence précise dans sa dépêche initiale :

L’enquête vise aussi des faits présumés de « conservation illégale de données à caractère personnel au-delà de la durée prévue préalablement à la mise en œuvre du traitement »

Le Point évoque aussi une infraction à la loi informatique et libertés :

« Ce volet porte sur la collecte des données des clients et de possibles infractions à la loi informatique et libertés de 1978. « 

Tiens, voici que la justice s’enquiert des données personnelles manipulées par les applications mobiles… de quoi mettre en examen Google et Apple pour leur store respectif, et surtout 90% des éditeurs d’applications de leur catalogue.

Mouais, on y croit.

Cher UberPop, vu d’ici, ça sent le roussi pour toi, si on en vient à imaginer des infractions ou à invoquer la loi informatique et libertés pour avoir ta peau, c’est qu’il est temps de plier les gaules… l’affaire est devenue trop politique pour que tu aies la moindre chance en justice.

";s:7:"dateiso";s:15:"20150629_213415";}s:15:"20150627_212344";a:7:{s:5:"title";s:75:"Valls et Hollande dans les traces de Sarkozy, pour entrer dans l’Histoire";s:4:"link";s:93:"https://reflets.info/valls-et-hollande-dans-les-traces-de-sarkozy-pour-entrer-dans-lhistoire/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32171";s:7:"pubDate";s:31:"Sat, 27 Jun 2015 19:23:44 +0000";s:11:"description";s:410:"On pensait vraiment ne pas pouvoir tomber plus bas. L’Ego boursouflé de Nicolas Sarkozy l’avait poussé à prendre toutes sortes de décisions qui grignotaient les fondements de notre contrat social. Bien entendu, la démocratie française n’est plus, depuis longtemps -l’a-t-elle seulement été un jour- qu’un très pâle reflet de ce que ses textes fondateurs énoncent. […]";s:7:"content";s:7540:"

v-justiceOn pensait vraiment ne pas pouvoir tomber plus bas. L’Ego boursouflé de Nicolas Sarkozy l’avait poussé à prendre toutes sortes de décisions qui grignotaient les fondements de notre contrat social. Bien entendu, la démocratie française n’est plus, depuis longtemps -l’a-t-elle seulement été un jour- qu’un très pâle reflet de ce que ses textes fondateurs énoncent. Mais tout de même. Les tests d’ADN pour le regroupement familial, le fichage des enfants dès 3 ans, la disparition du juge d’instruction, tout était rocambolesque. Tellement rocambolesque que s’en était devenu une technique. Annoncer un projet abject en disant qu’il ne fallait pas avoir de tabous et que tout pouvait être mis sur la table, puis faire un pas un en arrière. Bilan ? Deux pas en avant, un en arrière. Le détricotage de notre contrat social avançait. Et Nicolas Sarkozy voulait entrer dans l’Histoire. Il l’a fait, comme prévu. Il sera sans aucun doute considéré comme le plus mauvais président de la Vème république. Mais il est désormais talonné par Manuel Valls et François Hollande, qui font tout ce qu’ils peuvent pour rogner les libertés individuelles et détricoter le droit du travail. Un paradoxe pour deux hommes qui se disent de gauche.

La sénatrice Françoise Laborde a émis le souhait, via un tweet, que nous écrivions cet article. La voilà donc heureuse. C’est notre mission première : satisfaire nos lecteurs.

Si l’on en croit le gouvernement actuel et le président de la république, le besoin de rogner les libertés individuelles s’explique aisément. Les « boites noires », la loi sur le terrorisme, tout ça s’explique par la nécessité de luter contre un péril sans précédent : le terrorisme. Et vouloir censurer Twitter ou Youtube, comme le veut François Laborde, aussi.

 

@epelboin @_reflets_ Sûrement normal qu’on recrute grâce aux réseaux sociaux et que films de décapitation circulent sur YouTube ?

— Laborde_Senat (@Laborde_Senat) June 27, 2015


Non, Françoise, ce n’est pas normal. Et ce n’est pas normal non plus de tirer un trait sur des libertés fondamentales qui scellent notre contrat social. D’une part, les signataires dudit pacte vont finir par se rendre compte, peut être d’ailleurs grâce au vilain Internet, que les autres signataires (les politiques) se moquent d’eux. Généralement, ça finit mal.

Je vous échange un baril de Loi sur le renseignement contre un peu de liberté

D’autre part, le terrorisme n’a pas attendu Internet pour frapper ou recruter, y compris en France. Sa nature même fait que justement, il frappe de manière horrible.

Si l’on observe les politiques actuels sans recul historique, on peut croire que le terrorisme est une chose récente, que sans Internet, il serait moins violent, il « séduirait » moins de monde.

Comme si le terrorisme d’extrême gauche ou d’extrême droite n’avait jamais existé, comme si les avions n’avaient jamais explosé avant le 11 septembre, à une époque, d’ailleurs, où on montait dedans sans toutes les fouilles et les restrictions actuelles, comme si Munich était un film de fiction.

Il n’en est évidemment rien.

Toutes ces lois qui s’empilent depuis des années, rognant nos libertés sont en train de dessiner une autre forme de démocratie. Une démocratie où la torture peut être légalisée est-elle vraiment toujours une démocratie ? L’exemple de la dérive des Etats-Unis n’a-t-il servi à rien ? François Hollande et Manuel Valls dessinent cette nouvelle forme de démocratie, dans le prolongement des gouvernements précédents. Un « autre chose » se met en place, avec l’aide de la passivité de la population qui a, la pauvre, d’autres chats à fouetter.

Avec mon baril de Loi sur le renseignement, éliminez les terroristes en un seul lavage

Si cet empilement de lois sécuritaires avaient permis d’éviter les actes de terrorisme, les critiques des opposants à cette mutation de la démocratie seraient plus faciles à décrédibiliser. Mais non. Les attentats continuent et continueront toujours. Car le risque zéro n’existe pas. Il y a plusieurs dizaines d’années, le patronat français avait commandité une étude sur les « fauteurs de trouble » en entreprise. Résultat ? Même en virant tous les empêcheurs de faire du business en rond, le problème des patrons ne serait pas résolu. Car un pourcentage égal de fauteurs de trouble naîtrait, y compris en puisant dans le contingent des « bons petits soldats ». Il en est de même avec le terrorisme. Même en tuant tous les terroristes actuels, il y en aurait d’autres plus tard. La solution est sans doute en partie dans la diplomatie. Qui aurait pu croire dans les années 80 que la guerre du Liban s’arrêterait un jour ? Qui aurait pu penser que le conflit en Irlande du Nord trouverait une issue ? La solution n’est en aucun cas dans une répression aveugle qui ne mène qu’à plus de violence. Paradoxalement, c’est souvent en ramenant les terroristes dans un processus politique, avec toutes les compromissions que cela implique, que l’on trouve une issue à la violence…

La solution n’est pas non plus dans l’empilement des lois sécuritaires qui rognent les libertés publiques. A moins d’avoir une véritable volonté de transformer la démocratie (qui a déjà assez de défauts) en « autre chose ». Est-ce cela que veulent les dirigeants français ? La question peut raisonnablement être posée.

 

 

";s:7:"dateiso";s:15:"20150627_212344";}s:15:"20150626_174614";a:7:{s:5:"title";s:75:"Laborde, du PRG, voudrait bien censurer Twitter, parce que… ça fait peur";s:4:"link";s:90:"https://reflets.info/laborde-du-prg-voudrait-bien-censurer-twitter-parce-que-ca-fait-peur/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32160";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 26 Jun 2015 15:46:14 +0000";s:11:"description";s:396:"C’est une interview d’une sénatrice du Parti Radical de gauche sur TV5Monde qui en dit long sur la compréhension d’Internet par les élus. Françoise Laborde, puisque c’est elle, vient expliquer que le groupe Etat islamique fait de la propagande sur Twitter, et qu’il faut réguler le réseau social, parce que… c’est pas bien. « 90 000 […]";s:7:"content";s:2047:"

C’est une interview d’une sénatrice du Parti Radical de gauche sur TV5Monde qui en dit long sur la compréhension d’Internet par les élus. Françoise Laborde, puisque c’est elle, vient expliquer que le groupe Etat islamique fait de la propagande sur Twitter, et qu’il faut réguler le réseau social, parce que… c’est pas bien. « 90 000 tweets par jour » s’exclame-t-elle, « on m’aurait dit 9000, déjà j’aurais trouvé que c’était beaucoup… mais les politiques ne se rendent pas compte, je crois, de ce qu’il se passe sur le réseau ». Oui, et elle la première, ça se sent très fortement. Les politiques découvrent « que même les partisans du djihad de Daesh tweetent ». Dingue.

Mais la liberté d’expression serait donc une liberté variable qui débuterait là où le politique le décide ? Au point qu’en fin d’interview, la sénatrice s’excuse un peu, « avec ses valeurs », d’avoir voté la loi sur le renseignement. « Mais quand même, il le fallait, n’es-ce pas ? » Surtout qu’elle fait « confiance au ministre de l’intérieur pour s’emparer de ces sujets ». Oui, et c’est bien le cas, soyons rassurés.

A voir et revoir. A faire voir.

Pour bien comprendre à quel point les décideurs politiques, les législateurs sont totalement déconnectés. Pas seulement de la vie des « français moyens », mais déconnectés tout court. Du réseau. Du monde moderne qui se développe autour d’eux. De cette technologie et de ses usages qui les fait totalement frémir. Ne dit-on pas que ce que l’on craint le plus est ce que l’on ne connaît pas ?

 

";s:7:"dateiso";s:15:"20150626_174614";}s:15:"20150624_004909";a:7:{s:5:"title";s:36:"Wikileaks ternit le Lustre français";s:4:"link";s:57:"https://reflets.info/wikileaks-ternit-le-lustre-francais/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32154";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 23 Jun 2015 22:49:09 +0000";s:11:"description";s:369:"Surpriiiiiseeuuu… C’est Wikileaks… On n’attendait pas le site de Julian Assange sur ce terrain particulier, mais il a mis les pieds dans le plat sur un sujet très actuel. Celui de l’accord entre la France et les Etats-Unis pour le partage de données récoltées sur les câbles : l’accord Lustre. Voilà qui tombe au plus […]";s:7:"content";s:7010:"

wikileaksSurpriiiiiseeuuu… C’est Wikileaks… On n’attendait pas le site de Julian Assange sur ce terrain particulier, mais il a mis les pieds dans le plat sur un sujet très actuel. Celui de l’accord entre la France et les Etats-Unis pour le partage de données récoltées sur les câbles : l’accord Lustre. Voilà qui tombe au plus mal pour le gouvernement français qui survend depuis des mois son fantastique projet de loi sur le renseignement. Wikileaks a commencé à dévoiler le compte-rendu d’écoutes américaines à l’encontre de l’Elysée. Sous Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande. Et des quelques comptes rendus déjà dévoilés, apparait … une grosse claque.

Nicolas Sarkozy, roi du monde et best friend auto-proclamé des Etats-Unis est visiblement, en privé, beaucoup moins fier de la qualité de ses superbes relations avec l’Oncle Sam. Il ressemble plutôt à  « ouin-ouin« . Nicolas Sarkozy se plaint. Les Etats-Unis l’ont envoyé paitre alors qu’il avait proposé un accord de coopération bilatérale en matière d’espionnage. Pas grave, il va réitérer. Et pendant ce temps là… La NSA écoute son conseiller diplomatique. Une situation qui n’a pas changé au fil des ans puisque Wikileaks publie des compte-rendus d’écoutes de François Hollande. Les deux président qui ont livré aux Etats-Unis des tonnes de métadonnées dans le cadre de l’accord Lustre se sont visiblement fait rouler dans la farine par les Américains. Mais c’est un détail, évidemment.

Dernier point amusant : les méthodes de la NSA pour espionner la France. La mise sur écoute de téléphones portables (ou pas) et, semble-t-il, le piratage de satellites de communication.

Le 24 mars 2010, donc, Nicolas Sarkozy se plaint que sa proposition pour un accord de coopération bilatérale en matière de renseignement ait été rejeté par les Etats-Unis. Mais il veut le reproposer. Selon Le Monde, l’accord Lustre a été mis en place fin 2011:

Selon nos informations, recueillies auprès d’un haut responsable de la communauté du renseignement en France, la direction des services extérieurs français, la DGSE, a, en effet, établi, à partir de la fin 2011 et début 2012, un protocole d’échange de données avec les Etats-Unis.

Voici le compte-rendu des écoutes du conseiller diplomatique de Nicolas Sarkozy, Jean-David Levitte et de Pierre Vimont, ambassadeur français aux Etats-Unis :

Sensitive Issues on the Agenda When French, U.S. Presidents Meet Next Week in Washington (TS//SI//NF)

(TS//SI//NF) French President Sarkozy intends to raise a number of sensitive topics with the U.S. President when the two leaders meet in Washington on 31 March, according to an exchange last week between the French ambassador in Washington Pierre Vimont, and Sarkozy’s diplomatic advisor, Jean-David Levitte. Vimont conveyed that the French President will express his frustration that Washington has backed away from its proposed bilateral intelligence cooperation agreement and Sarkozy intends to continue to push for closure. As Vimont and Levitte understand it, the main sticking point is the U.S. desire to continue spying on France. On the topic of Afghanistan, Levitte noted that Sarkozy is ready to authorize more military trainers but wants clarification on how many are needed, given the conflicting figures from U.S. sources. Another proposed topic was efforts by the European Aeronautic, Defense, and Space Corporation (EADS) to win a tanker aircraft contract with the U.S. military. Vimont revealed cryptically that the deal is moving forward but did not provide any details. Levitte had not expected to put the labeling dispute with Pernod Ricard (the world’s second largest spirits group) on the agenda, but Sarkozy had just spoken to the company’s chairman who had asked the president to intercede on his behalf. (COMMENT: Patrick Ricard, chairman of the Pernod Ricard board of directors, is said to be one of Sarkozy’s wealthy backers.) Vimont characterized the issue as a very political matter in the U.S., and suggested that a direct appeal to the White House might be useful. While Sarkozy intends to broach the issue with the U.S. President, Levitte will talk to the U.S. President’s Economic Adviser and Deputy National Security Adviser. Finally, Levitte expected the two leaders to discuss other pressing subjects including Iran, the Middle East Peace Process, Afghanistan and Pakistan, Yemen, Somalia, the Sahel, Russia, China, Turkey, climate change, and the financial situation of several European countries; however, he provided no details on those topics.

Unconventional

French diplomatic

Z-3/OO/507179-10, 231635Z

Les révélations de Wikileaks vont se poursuivre dans un avenir proche annonce le site qui collabore sur ce sujet avec Mediapart (lire ce papier notamment) et Libération.

Reflets avait tenté de poser des questions sur Lustre à Alain Zabulon, alors coordonnateur national du renseignement français et à Jean-Jacques Urvoas. Le premier avait répondu que tout cela était couvert par le secret et le second, avait quitté la salle, sans doute pour éviter d’avoir à répondre. La bonne nouvelle dans tout cela, c’est que la loi sur le renseignement va donner une forme d’autonomie à la France. Elle n’aura plus à aller puiser sur la grande place de marché du renseignement pour savoir ce que ses propres ressortissants racontent. Et donc plus à livrer aux Etats-Unis des informations qui les intéressent.

Oh wait…

";s:7:"dateiso";s:15:"20150624_004909";}s:15:"20150622_174504";a:7:{s:5:"title";s:21:"Le retour du bâillon";s:4:"link";s:42:"https://reflets.info/le-retour-du-baillon/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32136";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 22 Jun 2015 15:45:04 +0000";s:11:"description";s:405:"  C’est une histoire presque banale. Un procureur qui décide de lancer des poursuites pour « provocation publique à la commission d’un délit ou d’un crime » contre un individu lié à un site d’informations indépendant. Le tout au sujet d’un article qui a fortement déplu aux représentants de l’ordre. Ce site, c’est Iaata.info, actif à Toulouse […]";s:7:"content";s:8763:"

Soutien Iaata

 

C’est une histoire presque banale. Un procureur qui décide de lancer des poursuites pour « provocation publique à la commission d’un délit ou d’un crime » contre un individu lié à un site d’informations indépendant. Le tout au sujet d’un article qui a fortement déplu aux représentants de l’ordre. Ce site, c’est Iaata.info, actif à Toulouse et ses environs, qui fonctionne en mode autogéré selon la longue tradition des sites Indymedia, comme le font aujourd’hui Paris-luttes.info en Ile-de-France ou Rebellyon.info dans la région lyonnaise. Le texte incriminé – ici sa version originale [souvent inaccessible], et là une copie – donnait des conseils de riposte aux manifestants face aux stratégies policières (après un rassemblement à Toulouse le 21 février dernier, organisé suite à la mort de Rémi Fraisse sur le site du barrage de Sivens quelques semaines auparavant). Parmi ces conseils, la phrase:

« À plusieurs, on peut rapidement mettre une voiture en travers de la route, voir l’enflammer ».

Le fond de cet article n’est pas vraiment en question (lire PS plus bas). Il a servi de prétexte pour tenter de bailloner des organes d’informations qui menacent de plus en plus les pouvoirs locaux dans des régions où la presse est monopolistique et rarement offensive. Cet article n’est, en outre, pas signé, comme cela arrive souvent dans le cadre d’une publication collective, et les enquêteurs ont déployé toute la panoplie de la flicaille antiterroriste pour tenter de confondre un instigateur. C’est ainsi qu’une personne a été identifiée comme responsable éditorial – « directeur de la publication », selon le terme légal consacré – car il aurait réglé l’achat du nom de domaine (avec la collaboration remarquée du prestataire Gandi qui a fourni les traces numériques aux enquêteurs).

Critiquer la police et ses pratiques fait pourtant partie de la libre expression – même si c’est pour certains une position discutable, pas pour moi soyez-en sûrs. Ne pas signer un article n’est pas un délit, alors que certaines méthodes d’infiltration policières dans les manifs – voire de provocations d’agents en civil destinées à justifier des interpellations musclées – sont encore plus clairement discutables. Impossible pour moi de ne pas interpréter cette instruction – le procès est prévu à Toulouse le 29 juin – comme un nouvel épisode d’intimidation pour diviser la contestation entre les médias institutionnels et les modes d’expression alternatifs. Entre journalistes encartés et les autres. Les valeurs « républicaines » si vaillamment mis en exergue après les tueries du mois de janvier ne sont pourtant pas réservées à une caste particulière ni à une profession.

L’expression publique, d’où qu’elle vienne – d’un éditocrate mondain, d’un blogueur, d’un crieur public ou d’un lanceur d’alertes autoproclamé –, est protégée par la loi sur la liberté de la presse de 1881, elle n’est pas réservée aux représentants de la presse professionnelle. Il m’a été assez désagréable, par exemple, lors des débats sur la scélérate loi sur le renseignement, de voir des syndicats de journalistes tenter d’exclure des dispositifs de surveillance de masse les « journalistes de rédaction » (sic) pour les distinguer de la plèbe. Non, les libertés publiques sont celles de tous. Et les entraves à ces libertés, comme d’insérer dans le droit commun (donc de l’exclure de la loi de 1881) le délit d’apologie du terrorisme (merci M. Cazeneuve, cf la dernière loi antiterro de novembre 2014), doivent être combattues comme un tout.

Emory Douglas, 1969C’est pourquoi, dans le sillage de cette affaire Iaata, un collectif s’est constitué au lendemain de l’inculpation de Toulouse avec texte de soutien, ici sur le site de la revue Jef Klak, là une version PDF.

PS. – Mise à jour suite aux premiers commentaires.

Je suis un peu effaré des premiers commentaires. Je ne veux pas paraître donneur de leçons, chacun a sa conception de l’ordre et de l’expression publique, mais ces réactions ça me font penser à celui qui montre le doigt et qui oublie la lune. Évidemment que le texte incriminé est fébrile, parfois stupide, mal écrit, il est même maladroit et sans finesse, ne serait-ce que sur le but poursuivi, car il donne des tuyaux à la police plus qu’aux manifestants. Et il donne donc un prétexte pour frapper. Mais ce qui est visé, ce n’est ni l’auteur du compte-rendu, ni un éventuel « directeur de publication », c’est bien le site d’informations en lui-même, et tous les autres derrière.

Jamais la contre-information sociale n’a été autant en mesure de faire face à l’information officielle, c’est a dire la conjonction entre le pouvoir central, les notables locaux, et la presse locale. Combien de quotidien d’information dans votre région? Existe-t-il une ville ou il existe un réel pluralisme, avec plus d’un seul quotidien monopolistique? Et quand il y a 2 quotidiens – La Dépêche et Sud Ouest à Toulouse, Ouest France et Presse Océan à Nantes… –, ont-ils une réputation d’être indépendants face aux maires, aux patrons du coin, au préfet ou au procureur? Les sites de la Mutu, s’ils ne sont pas animés par des « journalistes » qui ont appris le bon style à l’école des médias mainstream, sont un relais nécessaire, je pense, à la communication à sens unique que la presse régionale contribue à perpétuer. A Toulouse, le proc et le préfet ne sont-ils pas sous pression depuis la mort d’un manifestant en octobre? Le premier depuis 1977 ? Ne pensez-vous pas qu’ils cherchent un prétexte pour taper dans la ruche et la faire éclater? C’est ça le fond de l’histoire, pas de savoir si de proposer de cramer une voiture ou de dire merde aux flics, c’est bien ou c’est pas bien.

Je sais bien que les lecteurs de Reflets ont une sympathie un peu plus prononcée pour les irrédentistes qui usent de leur clavier. L’affaire des Anonymous qui se sont fait pincer pour mettre du sable dans les rouages de l’industrie nucléaire est symptomatique. Le degré de sympathie est immédiat, sans qu’un seul lecteur ose affirmer, par crainte d’excommunication, qu’il est complètement débile d’imaginer que l’on va contraindre un secteur économique hyperpuissant en allant défacer un seul serveur informatique. Vous seriez surpris d’apprendre que les premiers militants qui ont contacté les 3 hackers prévenus (car il y en a un troisième…) pour les aider juridiquement dans cette affaire ne sont pas encartés à Greenpeace ou aux Verts, ce sont des groupes autogérés qui militent par ailleurs contre la répression policière, en manif et ailleurs.

 

 

";s:7:"dateiso";s:15:"20150622_174504";}s:15:"20150621_173901";a:7:{s:5:"title";s:56:"Terres de Gandhaäl (2) – Livre 1 : « Fondations »";s:4:"link";s:61:"https://reflets.info/terres-de-gandhaal-2-livre-1-fondations/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32127";s:7:"pubDate";s:31:"Sun, 21 Jun 2015 15:39:01 +0000";s:11:"description";s:389:"Les tambours résonnaient sans cesse, toujours à la limite de couvrir les voix excitées des convives. Leur rythme lent et mécanique emplissait l’esprit et obligeait l’étranger inaccoutumé à ces sons graves et répétitifs, à se concentrer intensément afin de rester à l’écoute des discussions, ou bien même accomplir des gestes simples. Danda avait été convié […]";s:7:"content";s:10889:"

shubda

Les tambours résonnaient sans cesse, toujours à la limite de couvrir les voix excitées des convives. Leur rythme lent et mécanique emplissait l’esprit et obligeait l’étranger inaccoutumé à ces sons graves et répétitifs, à se concentrer intensément afin de rester à l’écoute des discussions, ou bien même accomplir des gestes simples. Danda avait été convié par le Kendä Ziäd et son conseiller dans l’une des innombrables tavernes souterraines qui cernaient la tour d’ossements où avait eu lieu l’entretien. Une centaine de Golgiens et Golgiennes vêtus de manière ostentatoire — afin, se dit Danda, de marquer leur appartenance à la haute noblesse de la cité des prêtres noirs — buvaient et mangeaient bruyamment. Leurs yeux brillaient de la liqueur hallucinogène ingurgitée qui coulait à flot dans les coupes de cuivre. Les rires étaient appuyés et les gestes amples. Le diplomate d’Anglar, assis à l’extrémité de la longue table d’ébène lisse comme un miroir, n’avait pas encore osé toucher — ne serait-ce que du bout des lèvres — à sa coupe emplie de vin jaune. Il souriait légèrement, hochant la tête aux remarques de ses hôtes, plissant les yeux pour mieux démontrer son attention aux remarques qui étaient proférées, les mains croisées sur le ventre. Quelle était la raison précise de cette soudaine invitation ? Une coutume sympathique ou bien un piège de Ziäd ? Danda n’avait plus beaucoup de choix ; il jouait avec des dés truqués qu’il avait longuement préparés, ne lançant que ceux qui lui étaient nécessaires. Mais la partie était longue et truffée de revirement de règles. Il lui restait encore une passe à jouer, une passe gagnante ou perdante, un « quitte ou double ». Le seul problème était de savoir à quel instant le tenter…

Theleb s’était installé quelques places à gauche de celle du diplomate, son immense chapeau vissé sur le crâne, camouflant à demi ses traits dans l’ombre. Le sorcier ressemblait à une statue de craie. Ses longues mains grisâtres soigneusement posées à plat devant lui n’avaient, ne serait-ce que tressaillis une seule fois en un demi sablier. Le brouhaha général ne semblait pas l’incommoder, comme s’il n’était plus présent dans la salle souterraine. Peut-être s’était-il assoupi ?

A l’extrémité du banquet, une dizaine de fauteuils sur la gauche de Danda, le seigneur de Kaäl-Nezbeth trinquait avec emphase, distribuant compliments et répondant aux questions qui affluaient du groupe de nobles attablé prêt de lui. Danda se dit que le Golgien était une langue véritablement difficile à comprendre. Pas moins de vingt cercles de saisons lui avaient été nécessaires afin de la maîtriser, et aujourd’hui encore, certaines tournures de phrases lui échappaient à moitié. Les doubles sens, accentuations des consonnes nuançant les propos, voire les transformant, étaient la spécialité du langage des buveurs de sang. Particulièrement le haut Golgien, variante nobiliaire du dialecte populaire.

Ces tambours étaient décidément fatigants, leur sonorité excessivement grave endormait l’esprit, il fallait qu’il se détache de cette ambiance, prenne du recul. Il concentra son esprit sur la discussion engagée en face de lui par une jeune femme et trois de ses comparses mâles. Elle aurait pu être belle — pensa-t-il lorsqu’il la dévisagea. Mais une telle maigreur, cette peau cireuse et ces dents effilées…

C’était une discussion politique. Religieuse aussi, il allait de soi. La jeune femme ayant fini d’écouter l’argumentaire de l’un de ses trois interlocuteurs prit délicatement une coupe de vin, la porta à ses lèvres et dit en haussant les sourcils :

— Tu as peut-être raison Shaatïn. Les inspirations du maître de la nuit sont au dessus de tout ce que nous pouvons imaginer et c’est bien normal. Mais nous sommes tout de même en mesure de soupçonner l’orientation qu’il entend prendre en terme humains et politiques car nous sommes ses fils et ses filles. Il est nous, et nous sommes une parcelle de lui-même… La guerre que nous livrons contre Doriän et ses sbires n’est que l’une des facettes du plan divin que nos maîtres ont construit. Shubda sait manipuler les esprits mieux que quiconque. Ne montrer qu’une voie, alors qu’il en trace mille autres dans l’ombre. Ne croyons pas que l’ennemi soit radicalement identifié. Le monde est plus vaste et complexe que ce que nous voulons bien l’entendre, Shaatïn, beaucoup plus que ce que nous voulons bien l’entendre.

Danda avait écouté, captivé par l’emportement contenu dans la voix de la jeune Golgienne, cette espèce de conviction oratoire extraordinaire que peu d’êtres humains possédaient. Cette clarté d’esprit qui jaillissait à travers les mots et qui avait le don d’emporter l’adhésion d’un auditoire même peu enclin à s’accorder aux idées émises. La jeune femme glissa un regard amusé vers lui et l’interpella sans qu’il n’ait le temps de réfléchir plus avant.

— Qu’en pensez-vous diplomate ?

Danda, prit au dépourvu par son interlocutrice avala sa salive et déglutit le plus discrètement possible. Sa connaissance diplomatique n’était pas à même de démêler les intrigues divines… Il se racla la gorge et sans bien savoir où allait le mener sa réponse, lança :

— Vous savez, nous autres peuples du sud ne sommes pas très au fait des stratégies Kendaï…mais disons que d’un point de vue tout à fait neutre et…

Danda suspendit sa phrase comme sous l’effet d’un sortilège. Son visage avait pâli. Un frisson le saisit. Il se propagea du haut du crâne, puis ses chairs se figèrent et ses cheveux se dressèrent sur la tête. Son interlocutrice, un sourire au coin des lèvres se tourna dans la direction où le diplomate venait de clouer son regard. Une silhouette encapuchonnée était apparue au centre de la large porte voûtée qui menait à la salle de banquet. Les gargouilles aux faciès grimaçants qui décoraient son fronton prirent vie instantanément et s’agitèrent avec frénésie en une danse chaotique et vulgaire. La centaine de convives s’était levée, les conversations s’étaient tues. Des cris grotesques jaillirent des petites effigies de pierre qui commençaient à s’accoupler rageusement, toujours agrippées au fronton. La scène était surréaliste. Danda ne savait plus s’il devait s’enfuir, éclater de rire ou bien encore se mettre à genoux. Les membres de l’assemblée avaient levé leurs verres et souriaient tous sans exception. Le vieux diplomate fit de même, troublé. La silhouette fit deux pas en avant. Les tambours cessèrent de battre, la lumière déclina et un froid terrible envahit la pièce. Il n’y avait presque plus de lumière. Le diplomate grelottait, le bras toujours tendu en avant, brandissant sa coupe de vin. Seuls les râles de plaisirs des créatures de pierre emplissait l’espace, indécents. La silhouette fit encore quelques pas pour arriver jusqu’à l’extrémité de la longue table d’ébène. Une lueur pourpre se répandit sur son visage, puis sur l’ensemble de son corps, révélant son apparence. C’était une jeune femme. Splendide — pensa Danda — hypnotisé par les traits remarquables du visage de la créature debout à quelques foulées de lui. L’une des mains de la jeune beauté écarta la capuche puis défit le lacet qui maintenait le manteau de laine. Le vêtement tomba à terre libérant une cascade de cheveux ondulés aux reflets écarlates qui s’épanouirent sur une poitrine ferme et laiteuse, aux larges mamelons sombres. Les yeux de lave de la jeune femme fixaient le vieil homme. Celui-ci ne pouvait détacher son regard du ventre lisse, de la toison bouclée, rouge sang, qui encadrait les lèvres charnues du sexe, des longues jambes musclées, puis de nouveau, les seins d’albâtre. Le silence était pesant. Danda ne sut bientôt plus combien de temps s’était écoulé entre l’instant où la jeune femme était apparue et celui où il la regardait, empli d’un désir brûlant. Les convives étaient toujours debout, immobiles et souriant. La bouche de la jeune femme s’entrouvrit dévoilant deux rangées de dents pointues à la blancheur éclatante, ses lèvres s’animèrent et une voix suave aux accents rocailleux parvint jusqu’à Danda.

— Viens…

Le diplomate sentit son sexe se durcir et l’appel impérieux de la chair qui se propageait en lui. Il posa sa coupe, recula d’un pas, longea la cohorte de nobles et fut devant elle. Elle le dévorait du regard, ses yeux étaient deux puits de lave en fusion. Ses seins généreux, dressés devant lui, exerçaient un fantastique appel. Le vieil homme se mit à gémir. La voix de nouveau parvint à ses oreilles:

— Viens…

Danda s’approcha jusqu’à la toucher. Elle enserra sa taille, ses mains glissaient à travers les vêtements du diplomate comme deux serpents caressants. Ses habits tombèrent à terre sans qu’il ne sache comment ils avaient été retirés. La jeune beauté s’allongea sur la table, au milieu des reliefs du repas, sur le dos, sa chevelure flamboyante créant une mer ensanglantée sur la surface lisse de l’ébène. Ses longues jambes enserrèrent la taille du vieil homme qui, tremblant de désir, la pénétra dans un râle. Sa vision s’était brouillée, une chaleur indicible se propagea dans tout son corps. Sa verge était brûlante, comme prisonnière d’un étui de feu. Les gémissements rauques de la femme parvenaient jusqu’à lui accompagnés de clameurs d’encouragements. Une bourrasque de plaisir commençait à emporter l’émissaire d’Anglar. Il sentit l’orgasme monter en lui et se mit à hurler, des visages inhumains et grimaçants tournaient dans un ballet monstrueux, des flammes dansantes remplirent son esprit…puis un rire masculin recouvrit le tumulte, emplissant tout l’espace. Danda se jeta en arrière, tomba à la renverse. Son crâne heurta le sol dallé, une lumière aveuglante jaillit devant ses yeux. Le diplomate sentit qu’on le saisissait fermement, puis les ténèbres le recouvrirent…

";s:7:"dateiso";s:15:"20150621_173901";}s:15:"20150618_144744";a:7:{s:5:"title";s:51:"Manuel Valls, l’art de la dichotomie permanente ?";s:4:"link";s:67:"https://reflets.info/manuel-valls-lart-de-la-dichotomie-permanente/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32107";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 18 Jun 2015 12:47:44 +0000";s:11:"description";s:348:"Soit Manuel Valls ne comprend rien au numérique, soit il est fortement clivé. Il faut savoir que le clivage psychologique est une pathologie mentale : il y aurait dans ce cas deux Manuel dans Manuel, des Manuel qui ne communiqueraient pas l’un avec l’autre. Le premier — appelons le Manuel #1 défend la Loi renseignement, […]";s:7:"content";s:2842:"

valls

Soit Manuel Valls ne comprend rien au numérique, soit il est fortement clivé. Il faut savoir que le clivage psychologique est une pathologie mentale : il y aurait dans ce cas deux Manuel dans Manuel, des Manuel qui ne communiqueraient pas l’un avec l’autre. Le premier — appelons le Manuel #1 défend la Loi renseignement, avec les boites noires qui capturent les communications Internet, et donc, abolissent toute protection des données personnelles des internautes français — et l’autre, Manuel #2 affirme l’inverse dans le cadre de son projet de loi numérique :

S’assurer que chacun respecte ses devoirs : les données personnelles doivent être protégées #AmbitionNumérique

— Manuel Valls (@manuelvalls) 18 Juin 2015

Mais ce n’est pas fini. Manuel #1 défend un Internet sous surveillance administrative, avec du DPI dedans (sinon personne ne comprend comment il fait pour profiler des terroristes avec ses boites noires), un Internet avec suppression administrative de sites , cassant ainsi toute possibilité de neutralité du net, quand Manuel #2 défend… la neutralité du net :

Garantir de nouveaux droits du citoyen à l’ère numérique. #AmbitionNumérique pic.twitter.com/WOaBq84tmx — Manuel Valls (@manuelvalls) 18 Juin 2015

C’est un homme de gauche, Manuel #2, mais qui applique des lois sécuritaires de droite en tant que Manuel #1. Manuel #2 veut une politique économique de gauche, mais Manuel #1 en applique une libérale, Manuel, qui es-tu Manuel ? Ah, un appel des urgences vient d’arriver : il paraît qu’il ont perdu l’un de leurs patients et qu’il serait caché à Matignon.

Allo ? Oui, oui, vous pouvez aller le récupérer, mais prenez garde quand même, il a tendance à pointer du doigt en roulant des yeux et on ne sait pas jusqu’où il est capable d’aller…

";s:7:"dateiso";s:15:"20150618_144744";}s:15:"20150618_114225";a:7:{s:5:"title";s:59:"Surprise, il y a des imbéciles partout, même chez Podemos";s:4:"link";s:77:"https://reflets.info/surprise-il-y-a-des-imbeciles-partout-meme-chez-podemos/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32101";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 18 Jun 2015 09:42:25 +0000";s:11:"description";s:421:"A peine « arrivé au pouvoir », Podemos en fait l’expérience… La maire de Madrid, Manuela Carmena, en poste depuis cinq jours est déjà aux prises avec la réalité. D’une part, elle déclare que certaines parties de son programme sont en fait des « suggestions » -et ne seront donc pas suivies d’effet, d’autre part, la nouvelle maire est […]";s:7:"content";s:4529:"

ZapataA peine « arrivé au pouvoir », Podemos en fait l’expérience… La maire de Madrid, Manuela Carmena, en poste depuis cinq jours est déjà aux prises avec la réalité. D’une part, elle déclare que certaines parties de son programme sont en fait des « suggestions » -et ne seront donc pas suivies d’effet, d’autre part, la nouvelle maire est confronté à l’imbécilité d’un de ses conseillers municipaux (prévu à la culture, pourtant). Ce dernier avait fait une série de tweets en 2011 qui sont évidemment remontés à la surface.

Guillermo Zapata a un humour très particulier. Les Juifs et leurs cendres sont visiblement chez lui une fixette. Cela commence par une « blague ». Comment mettre 5 millions de juifs dans une voiture ? Facile…, dans le cendrier. Puis, cela se poursuit par une interrogation. Pourquoi l’Etat d’Israël a-t-il besoin d’autant de place alors que chaque personne occupe un monceau de poussière.

Et comme Guillermo Zapata est un vrai bout-en-train, il a aussi des blagounettes pour Irene Villa qui a perdu ses deux jambes dans un attentat de l’ETA : « ils ont du fermer le cimetière d’Alcásser pour qu’Irene Villa ne vienne pas y chercher des pièces de rechange« . C’est de l’humour, on vous dit.Noir, précise Zapata, mais de l’humour.

Les gens sont de tristes sires. Ils ont protesté contre cette forme d’humour. Guillermo Zapata renonce à son titre (la culture). Mais, et en cela, Podemos prend assez vite le train des autres partis politiques, il ne renonce pas à son poste de conseiller municipal.

Un autre conseiller de l’équipe de Manuel Carmena a de son côté eu une interrogation à propos d’un politique de droite qui démontre la finesse de ses réflexions intérieures : « Moi, je ne peux pas assurer qu’en tuant et en torturant Gallardón toute cette histoire va changer, mais en essayant, on ne perd rien ».

L’inversion du sens, tant prisée par les partis politiques, de gauche comme de droite, où que ce soit dans le monde se confirme avec Podemos dont la direction a salué le renoncement au titre de chargé de la culture par Guillermo Zapata.

« Alors que ceux qui volent et qui mentent depuis des années sont toujours en poste, Guille Zapata assume ses responsabilités. Ils n’arrêteront pas le changement« , a triomphé Pablo Iglesias. Le numéro deux Íñigo Errejón voit dans ce renoncement de Guillermo Zapata « une générosité et une responsabilité hors du commun« . Pas moins.

Reflets recommande à Podemos une petite réflexion participative et citoyenne sur l’humour avec un image, une vidéo et un son.

Enfants à Auschwitz, victimes des  "expérimentations médicales"

Enfants à Auschwitz, victimes des « expérimentations médicales »

 


Karol Pila par vanda-veronne

Karol Pila avait 12 ans lorsqu’il était à Auschwitz

 

A écouter : une émission d’Europe 1 à écouter avec Karol Pila

";s:7:"dateiso";s:15:"20150618_114225";}s:15:"20150618_111553";a:7:{s:5:"title";s:52:"Terres de Gandhaäl – Livre 1 : « Fondations »";s:4:"link";s:59:"https://reflets.info/terres-de-gandhaal-livre-1-fondations/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32077";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 18 Jun 2015 09:15:53 +0000";s:11:"description";s:375:"Prologue Le jardin d’Eden en proie aux ombres maléfiques avait été retiré aux hommes, et la quête pour le retrouver au gré des siècles, s’était épuisée… L’humanité parvint à dominer la matière, l’espace, le temps et certains pensèrent même qu’ils étaient des dieux, car il pouvaient créer la vie… La nature, dominée, puis broyée par […]";s:7:"content";s:18531:"

Prologue

Le jardin d’Eden en proie aux ombres maléfiques avait été retiré aux hommes, et la quête pour le retrouver au gré des siècles, s’était épuisée… L’humanité parvint à dominer la matière, l’espace, le temps et certains pensèrent même qu’ils étaient des dieux, car il pouvaient créer la vie…

La nature, dominée, puis broyée par l’appétit insatiable des êtres humains devint une esclave sans saveur, fanée par les mauvais traitements. L’arrogance devint une qualité reconnue, la lutte pour le pouvoir prit une tournure indécente, et les habitants de la terre se mirent à croire qu’ils étaient les maîtres absolus de l’univers connu et inconnu… Le jour du jugement dernier, ainsi appelé par les prophètes de tous les âges, survint sans que quiconque ne sache par qui il était ordonné. Le grand éclair frappa le globe, comme beaucoup l’avaient prédit, annihilant la quasi totalité des espèces vivantes. Les particules projetées dans l’atmosphère par les terribles engins de guerre fabriqués par l’homme voilèrent le soleil et plongèrent ce qu’il restait du monde dans un hiver obscur et presque éternel. La civilisation disparut durant vingt mille ans. Ainsi en avait décidé l’espèce la plus évoluée sur terre de son propre sort…

 illustration

Chapitre I

La lueur dansante des flammes des torches faisaient saillir un peu plus qu’à l’accoutumée les os du visage squelettique de Ziäd. Ses traits contenaient la marque incontestable de l’appartenance au peuple de la nuit, le Ghöl-Amgöth. Mâchoire saillante, arcades sourcilières proéminentes, taille élevée, longs doigts crochus et épaisse chevelure anthracite encadrant un visage cireux, creusé de cernes profondes. Les drogues puissantes qu’il ingérait chaque jour avaient voilé ses yeux injectés de sang, lui conférant une sorte de regard d’aveugle, irréel. Bien qu’enfoncé de manière nonchalante dans un large fauteuil d’ossements aux allures de trône morbide, Ziäd gardait cette allure unique que seuls les individus de longue lignée noble possèdent : une autorité naturelle, sorte d’indéfinissable prestance que n’importe quel visiteur ressentait instantanément à sa vue, sans pouvoir définir d’où elle provenait particulièrement. Un visiteur était justement là. Ziäd passa une langue rouge écarlate sur ses lèvres incolores, de haut en bas, avec une lenteur extrême, sans que ses yeux ne se détachassent du ridicule petit homme tremblant et emmitouflé dans sa cape de pièces de fourrures et de velours qui se tenait devant lui. Il était là depuis un long moment ne sachant apparemment pas comment entamer le dialogue, se balançant imperceptiblement — pour qui savait observer — d’un pied sur l’autre, indécis. Il avait scruté le fauteuil composé d’un savant assemblage de crânes — qu’il avait identifié au premier coup d’œil comme humains —puis celui qui y trônait ; ne sachant peut-être pas si le protocole en vigueur impliquait qu’il prenne l’initiative de l’entretien ou la laisse au dirigeant assis en face de lui. Ziäd se délectait de la situation. Le trouble, l’angoisse que devait sûrement ressentir le visiteur debout devant lui en cet instant étaient des sensations du plus haut intérêt à observer. Il voulait essayer de comprendre à quoi elles pouvaient correspondre, pour lui qui n’était pas en mesure — de par son origine, ses mœurs et sa culture surtout — ne serait-ce que les expérimenter. Il était Golgien. Pas humain, comme cette stupide créature affublée du titre pompeux d’ambassadeur, envoyée par une minable petite nation marchande du continent sud. La question vint à l’esprit de Ziäd avec naturel, alors que son intérêt pour l’anthropologie commençait à faiblir. Comment allait-il le tuer?

L’ambassadeur d’Anglar sourit avec déférence au Kendä de Khaäl-Nezbëth, la cité des prêtres noirs. Il savait combien sa mission avait été difficile et le devenait un peu plus, en cet instant, à la limite de l’impossible. Pourtant il se trouvait au sommet de la tour des « souffrances éternelles »— c’était un titre grotesque se dit-il — gigantesque mirador de pierres volcaniques et d’ossements qui dominait la gigantesque ville golgienne. Il était au seuil de ce dont il avait rêvé au cours des vingt derniers cercles, la consécration d’un travail de tous les instants. Danda relâcha les muscles de sa mâchoire, ce qui eut pour effet immédiat d’éteindre le sourire de convenance qui s’y était figé. Le vieil homme paraissait minuscule dans cette salle aux proportions inhumaines. Le dôme de verre opaque qui recouvrait la tour effilée se perdait bien au delà des limites que la lumière mordorée des torches projetait dans l’espace circulaire. La démesure était une constante dans l’empire du Ghöl-Amgöth, et l’on tentait à chaque instant—pensa le vieux diplomate — de rappeler à tous, quels en étaient les bâtisseurs et maîtres incontestés : les Kendaïs des ténèbres; les hommes-dieux. Où hommes-démons, selon depuis quel point de vue on se situait. Puissance surhumaine, surnaturelle en tout les cas ; dont les pouvoirs à un niveau bassement matériel ne pouvaient qu’être considérés à leur juste valeur : immenses…

Danda n’était pas né de la dernière pluie. Les rides qui sillonnaient le visage parcheminé du diplomate attestaient de son âge avancé ; mais si son apparence portait à croire qu’il devait être à l’orée de sa vie, inoffensif vieillard sans défense; la réalité était toute autre. Ceux de ses ennemis qui s’étaient arrêtés à cette impression en avaient payé de leur vie. En quarante cercles de voyages et de tractations sur les terres de Gandhaäl leur nombre était imposant, mais qui pouvait le soupçonner ? Les petits yeux noirs de l’ambassadeur d’Anglar se baissèrent en une expression de concentration intense, les fins sourcils dessinés au fusain se soulevèrent formant deux accents circonflexes au dessus desquelles une mer de plis de peau apparut. Ses deux mains se rejoignirent, leurs doigts se croisèrent, et la voix chevrotante résonna faiblement dans l’immense salle circulaire.

— Je suis très honoré d’être reçu avec autant d’égards, seigneur Ziäd. Nos peuples ne se connaissent pas bien encore mais ils ont tout à y gagner, j’en suis certain…

Ziäd eut un tressaillement nerveux incontrôlé. La voix ne lui était pas inconnue, presque familière… comment cela pouvait-il être possible ? Il repoussa l’idée à peine émise qu’il mit sur le compte du bleu de Mataï-Shang, fumé quelques minutes auparavant, puis répondit d’un ton désabusé:

— Y gagner ? Un sourire carnassier vit le jour, dévoilant une rangée de dents effilées. « Je ne crois pas qu’il soit possible de comparer nos nations respectives en l’état des choses, ambassadeur. Je représente ici l’Empire sombre du Ghöl-Amgöth, le fléau des terres; le sais-tu ? Je suis le maître des prêtres noirs de Kaäl-Nezbëth, les shems ! Qu’es tu donc, toi ? Un vieillard affaibli envoyé par des tribus d’esclaves que nous dévorons lorsqu’ils se risquent trop près de nous ! Qu’as-tu donc à me proposer en échange de la clémence que nous pourrions accorder à ton peuple d’inférieurs ? Du lait de chèvre et de l’huile d’olive? »

Ziäd éclata d’un rire malsain à l’énoncée de sa propre plaisanterie. Des hurlements de douleur lui firent écho, sinistre mélopée qui s’éteignit sous le claquement sec des coups de fouet. Soudain, la flamme des torches vacilla comme sous l’effet d’un courant d’air spontané. Les ombres des bas reliefs semblèrent s’animer, des formes animales se mouvoir le long des parois du dôme. Danda ne parut pas s’en émouvoir. Les yeux plissés, aucun signe apparent de nervosité sur son visage ridé, le vieil homme ne semblait pas remarquer les changements subtils qui s’opéraient autour de lui. Il reprit la parole sans émotion particulière dans la voix.

— Votre sorcier n’est pas des plus discrets,seigneur Ziäd; mais est-ce là sa principale qualité ? J’en doute fort…

Avant que son interlocuteur n’ait pu réagir, le diplomate Anglarien reprit:

— Montrez-vous donc Theleb, votre présence nous sera sûrement d’un grand secours. Votre présence visible, j’entends.

Une silhouette se dessina lentement à la droite du trône d’ossements. Chapeau à larges bords, ample toge grise, dos voûté, longues mains appuyées sur une canne d’ivoire à la ligne incertaine et aux ciselages chaotiques. Le visage au nez rapace apparut en dernier lieu, presque aussi gris que le vêtement qui enveloppait le reste de son corps, constellé de minuscules trous et de pâles cicatrices. Immédiatement une voix de basse jaillit dans la pièce, légèrement éraillée et pourtant imposante.

— Tu as une bonne mémoire, Danda. C’est tout à ton honneur, la vieillesse ne t’a pas retiré ce don précieux, mais tu devrais prendre garde… Tu n’es pas en terrain conquis, ici. Les dieux des ténèbres et leurs représentants ne sont pas de la même teneur que les petits chefs d’Anglar ou ceux des steppes de Woorg. Tu devrais le savoir. Je suis surpris qu’un homme aussi prudent et diplomate que toi, tente de me mettre dans l’embarras. Mais rassure-toi ; il n’en est rien ; je voulais simplement vérifier que l’âge ne t’avait retiré les facultés essentielles à ton activité…

Le vieux shalwath conclu sa phrase par un sourire de biais qui déforma encore un peu plus son faciès aux allures de revenant. Il traça un cercle sur le sol de la pointe de sa canne tordue, toujours immobile, et lança à l’adresse de Ziäd :

— Ne ferions-nous pas mieux d’aller droit au but seigneur Ziäd ? Notre temps à tous est précieux…

Le Golgien se redressa du trône d’ossements, pencha la tête de côté comme sous l’effet d’un torticolis et roula des yeux. Sa langue rouge vif sortit de sa mâchoire carnassière, serpent de chair qui se redressa jusqu’à toucher la pointe du nez de son maître. Ziäd avait envie de tuer le petit homme à la peau foncée. De l’égorger à l’aide de ses dents effilées comme les stylets des spadassins de Mataï-Shang, puis d’en faire un festin arrosé des meilleurs vins de sa cave. Il était sur le point de bondir en avant pour mettre son projet à exécution lorsque la voix de son conseiller surgit dans son cerveau, coupant court à toute velléité en lui :

Non, seigneur, pas encore…! Nous avons besoin de savoir ce qu’il veut exactement. Les peuples du sud seront bientôt pour nous d’un grand secours; il y tant d’esclaves là-bas que vous ne pourriez en dévorer en une vie de mille cercles ! Laissez-moi faire, nous verrons ensuite…

Danda se racla la gorge, mais avant qu’il n’ait pu parler, Ziäd se leva théâtralement et d’un ton mielleux, lança :

— Oui ! Oui ! Mon conseiller a raison, allons à l’essentiel, diplomate, j’ai à faire, et les considérations sur ton peuple misérable ne m’intéressent plus. Alors, que veux-tu ?

C’était bien là un réaction Golgienne se dit Danda en lui-même : tempérament chaotique, feu et glace, jamais d’espace pour ce que les hommes nommaient sérénité ou bien encore raison… Il lui fallait réagir instantanément, ne pas tomber dans le piège de la déstabilisation qu’engendrait inévitablement ce genre de comportements délirants.

— Bien. Je préfère moi aussi que nous sachions tous ce qu’il en est. Votre présence, Theleb-Nüb-Süthek m’y aidera d’ailleurs, car vos fréquents voyages en Anglar pourront attester mes dires.

Aucune réaction des deux interlocuteurs debout en face de Danda.

L’incitation à aller de l’avant était évidente. Le vieux diplomate reprit la parole, un coin de son esprit toujours à prêt à rebondir vers une menace invisible.

— Comme vous ne le savez peut-être pas seigneur Ziäd, les peuples du continent du sud ont beaucoup changé ces dernières années. Evolué aussi. Ce qui n’était qu’un territoire incertain, peuplé de tribus sauvages et incultes est désormais devenu un véritable petit empire. L’empire d’Anglar, du nom du continent qui l’accueille. Des cités y ont été érigées, des navires sillonnent ses côtes et traversent la grande mer intérieure de Dîm-Azäth, des armées parcourent le continent, le commerce y est florissant. Je ne veux en aucun cas faire de comparaison malheureuse avec votre empire aux puissances occultes si terrifiantes pour nous autres, mais simplement avancer un pion sur le grand échiquier qu’est le monde de Jaagleen, que nous nommons désormais…les terres de Gandhaäl…

A l’énoncée du dernier mot le maître de Kaäl-Nezbeth eut un tressaillement nerveux qui souleva un coin de ses lèvres cireuses. Ses mains se crispèrent spontanément, un souffle de haine vint le submerger qu’il contrôla discrètement, toujours à l’écoute d’un signal du shalwath et néanmoins attentif au discours du diplomate Anglarien.

Gandhaäl ! Cet imposteur facétieux, ce suppôt des forces ennemies, insaisissable depuis deux cent cercles, un comble pour un mortel ! Je le hais, je hais ces vermisseaux qui n’ont d’autres préoccupations que leur survie ! Je hais ces terres ensoleillées, ces musiques et ces danses ridicules, ces esclaves sans cervelle !

Déjà, Danda ayant reprit son souffle, continuait sur sa lancée :

— Ce pion qu’est notre empire marchand, bien qu’insignifiant ou presque, face aux empires Kendaïs, je l’avance sereinement, en toute connaissance de cause. Dans l’intérêt d’Anglar, mais aussi bien sûr dans le vôtre. Laissez-moi vous exprimer mon point de vue. Vous serez libre ensuite de le contredire… et de m’exécuter, si cela vous chante… ce dont je doute fort lorsque vous m’aurez entendu. Ghöl-Amgöth est l’empire le plus important à nos yeux. Tant d’un point de vue militaire, religieux ou bien économique. Mais l’empire sombre est affaibli par les guerres sans fins qu’il mène contre son ennemi héréditaire, le Dorianor. Sa puissance n’est pas ce qu’elle devrait être. L’empire des conquérants de Morglang s’affirme, et ce pourrait être lui le grand gagnant de cette affaire… C’est là, que nous autres, Anglariens, voulons jouer notre pièce : nous sommes une jeune nation, humaine certes, mais dont le poids d’un point de vue bassement marchand et militaire ne va qu’aller grandissant. Nous aussi avons des esclaves, marchandise que vous chérissez et dont le besoin ne pourra que croître ; nous aussi avons des armes en acier, des navires, du blé, des élevages, du bois et des métaux précieux, des tissus, des bâtisseurs… Aucune guerre ne nous ralentit, nous passons des accords avec de lointaines nations encore plus au sud, et nos shalwaths pourraient peut-être bien rivaliser un jour prochain avec ceux de votre empire ! Les trois pères fondateurs de Ghöl-Amgöth, les hommes-dieux eux-mêmes l’ont compris et pourront vous le confirmer puisque des émissaires de la cité-mère Shaaï-Nalfesh sont déjà venus palabrer à Shaleenmär… Ne voyez-vous pas les temps changer ?

Ziäd, pétrifié de stupeur, la mâchoire pendante et les yeux ronds regardait le vieux diplomate comme un chat l’aurait fait devant une souris métamorphosée en éléphant. A ses côtés, Theleb, impassible, souriait légèrement, les doigts tenant la crosse de sa canne jouant un rythme secret et régulier sur celle-ci. Le vieux Danda releva les yeux qu’il avait rivés au sol lorsqu’il déclamait les vers de la prophétie. Son regard n’était plus le même, perçant, vif. Il en émanait une incroyable détermination, une force étrange, aussi. Cela n’avait pas échappé au conseiller du prince de Kaäl-Nezbeth qui prit la parole immédiatement, prudent.

— Tu es parfait, Danda, parfait pour nous exaspérer et nous donner l’envie à tous de mettre un terme à ton existence par trop dérangeante.

Un temps mort, le silence épais de la salle de pierre. Puis Theleb reprit :

— Il n’en sera rien, rassure-toi — ses pensées toutes tournées vers Ziäd retenaient celui-ci de se jeter sur Danda—ta démonstration était très convaincante ; mais…il y a un…mais …

— Oui ? Lequel, Theleb ? dit Danda dans un murmure.

Nous irons ensembles rencontrer le maître absolu de cette cité, afin de vérifier sa complaisance à ton égard, ainsi qu’à tes propos. Sais-tu au moins qui il est ?

Un rictus glacial conclut sa phrase.

Le diplomate d’Anglar plissa les yeux et hocha la tête à trois reprises.

— Le Kendaï Shubda, grand régent de la nuit et des démons, maître des souffrances éternelles et de la luxure… oui, je sais qui il est. J’irai le rencontrer si tel est votre désir.

Ziäd ne put retenir un ricanement sonore qui se gonfla en un rire diabolique, ses dents pointues scintillant sous l’éclat des flammes des torches. Il ouvrit les bras et annonça d’une voix vibrante, comme si une assemblée imaginaire était pendue à ses lèvres :

— Alors qu’il en soit ainsi, et allons manger !

*  *
*

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Un nouveau contrat social a-t-il émergé en France, de façon informelle, et sans que personne ne l’ait signé ? Les changements technologiques sont-ils au cœur de cette possibilité ? Quelles sont les conséquences de cet état de fait s’il se révélait exact ?

hacking-citoyen

2005 est une date charnière pour aborder la question du nouveau « contrat connecté » qui semble s’être mis en place. Comme 2007, 2008, 2011, 2013, et 2015. En 2005, le référendum pour le traité constitutionnel européen permet à une part très importante de la population de débattre durant des mois sur le sujet. Le « Non » l’emporte, alors que les médias dominants, dans leur ensemble, militent en faveur du « Oui ».

Stupéfaction de la classe dirigeante, des élites éditocratiques : les Français ont rejeté une Europe libérale et anti-sociale, et aspire à une « autre Europe », dans leur grande majorité. Ce n’est que deux ans plus tard que FaceBook s’installera véritablement dans l’Hexagone, que l’Iphone apparaîtra dans les boutiques des opérateurs de téléphonie. Puis le Traité européen reviendra, sera signé sans l’avis des citoyens, balayant le choix de 2005 et affirmant la domination autoritaire des « élites » sur les populations. Mais reprenons pas-à-pas l’étonnante progression de ce nouveau monde en cours de création.

Avant, les gens étaient loin de la politique

En très peu d’années, depuis le fameux « Non » au référendum sur le traité constitutionnel, la façon dont une majorité de la population s’empare de l’information, la partage, réagit, a profondément changé. Les outils numériques en ligne ont muté, se sont rendus mobiles grâce à la miniaturisation, et permettent à des masses de personnes —phénomène auparavant inimaginables — de débattre, critiquer, faire circuler , qui des rumeurs, qui des thèses politiques, qui des articles, ou autres contestations. Cette nouvelle façon de faire du lien social et de la politique, est à doubles tranchant : si elle aide à faire circuler la parole horizontalement, elle est aussi un outil de propagande et de dilution des idées sans commune mesure. Tout ça réside sur l’apparition des smartphones et des réseaux sociaux, des plateformes web dites « collaboratives » ou « participatives ».

Aujourd’hui, ils sont surinformés

Ce qui a profondément changé est la capacité de la population à s’emparer des sujets qui autrefois étaient réservés aux politiques et autres experts. Documentaires, conférences sur Youtube, sites d’informations, blogs, partages de liens, de documents sur les réseaux sociaux : une nouvelle forme de citoyens contestataires, « agitateurs surinformés », est apparue. Le Fact checking aidé de la mémoire d’Internet permet de dévoiler très vite et très facilement les reniements, mensonges, dénis des politiques. Une part importante de la population utilise quotidiennement les outils numériques connectés pour vérifier, contester, faire savoir sa rage face à un système politique en pleine crise et de plus en plus mis à nu.

L’accès à toutes les informations (ou presque) est une modification radicale de la société et du contrat social qui en découle. Des représentants politiques, tant qu’ils sont en mesure de faire croire que leurs analyses et leurs décisions sont éclairées et en accord avec le mandat que le peuple leur a donné, peuvent continuer à diriger. Mais lorsque ceux qui élisent les représentants sont conscients des mensonges de ces mêmes représentants, sont autant informés qu’eux et surtout en capacité de leur faire savoir ?

La réponse du politique

La volonté de freiner l’élan populaire contestataire, de la part du politique, est aujourd’hui évidente. Les promesses creuses de jours meilleurs ont fait long feu, il est donc devenu urgent [pour le politique] de tenter de contraindre les administrés — potentiellement en mesure de les évincer — à se calmer. La surveillance des communications afin d’assoir un système panoptique d’auto-censure est une première étape qui vient d’être franchie. La seconde sera la « régulation » d’Internet, dernier territoire que l’élite politique ne contrôle pas. Le principe a déjà été lancé par des parlementaires, et il est simple : l’internaute va se voir potentiellement puni sous le coup de lois axées sur la diffamation (propos considérés comme répréhensibles à l’encontre des élus ou des membres du gouvernement, d’entreprises), et donc mis en demeure de contrôler ses contestations en ligne. L’élargissement des fermetures administratives au delà du simple « appel à des actions terroristes » viendra rapidement, il a déjà été évoqué…

Le contrat social sans contrat… et sans société ?

Le TAFTA/TTIP négocié sans aucune concertation démocratique est là pour rappeler aux populations qu’elles ne sont pas en mesure de contester, même lorsqu’elles y sont majoritairement opposées, les décisions des élites économiques et politiques. Ces populations sont pourtant très autonomes par leur capacité à savoir, faire savoir, échanger, mais réalisent dans le même temps que ceux qui agissent sur la société dans laquelle ils vivent, les politiques, sont entièrement déconnectés des populations qu’ils administrent. Le résultat est étonnant, surréaliste, mais parvient à « fonctionner » malgré tout : les gens hurlent dans les tuyaux d’Internet, les politiques hurlent à l’Assemblée ou dans les médias, tout en agissant à l’inverse des demandes populaires, et l’ensemble avance… sans se rencontrer.

Plus les gens peuvent s’autonomiser plus les politiques tentent d’enlever de l’autonomie aux gens, plus les gens contestent, plus les politiques restent sourds aux contestations et installent des régulations anti-contestataires. Il est possible d’envisager une société future où les individus la constituant seront tellement experts et capables de faire par eux-mêmes, les politiques tellement sûrs de leur capacité à contenir l’ensemble, que l’Etat ne sera plus qu’une somme de contraintes et de normes répressives se confrontant quotidiennement à sa population. Ni plus, ni moins.

Le nouveau contrat social connecté est déjà en place. Le cirque étrange qu’il engendre peut-il continuer encore longtemps ? Là est la question.

Dans quelle mesure le nouveau contrat social [connecté] est-il supportable (1) ?

";s:7:"dateiso";s:15:"20150617_180054";}s:15:"20150617_145508";a:7:{s:5:"title";s:46:"Opération « Internet propre » pour le CIC";s:4:"link";s:59:"https://reflets.info/operation-internet-propre-pour-le-cic/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32073";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 17 Jun 2015 12:55:08 +0000";s:11:"description";s:339:"Si le responsable du service de presse du CIC n’a pas jugé utile de répondre à nos appels, le service de nettoyage n’a pas tardé à nous envoyer un courrier comminatoire. Dans notre article d’hier, nous avons cité le nom du responsable du service de presse, un nom public et cité dans de nombreux articles […]";s:7:"content";s:4729:"

internet-propreSi le responsable du service de presse du CIC n’a pas jugé utile de répondre à nos appels, le service de nettoyage n’a pas tardé à nous envoyer un courrier comminatoire. Dans notre article d’hier, nous avons cité le nom du responsable du service de presse, un nom public et cité dans de nombreux articles ailleurs sur Internet (plus de 300 réponses chez Gogleuh). Mais aussi, évidemment, au bas de tous les communiqués de presse du CIC. Nous avions également cité celui de la directrice de l’agence du CIC qui a décidé de fermer le compte de @Sorcier_FXK (une quarantaine de résultats chez Gogleuh). La Chaîne CIC nous demande de retirer dans les meilleurs délais ces noms « or else« . Ce n’est pas une nouveauté, nous avons déjà été confrontés à des demandes de ce type, nombreuses sont les personnes qui préfèrent que certaines de leurs actions ou décisions restent loin des yeux des moteurs de recherche.

Voici le mail reçu ce matin dans plusieurs boites aux lettres de Reflets :

Bonjour,

Dans votre article intitulé « Mieux vaut être riche, bien portant et ne pas poser de questions pour être client au CIC » daté du 16 juin 2015, et indépendamment des critiques que vous formulez sur notre application mobile, vous citez les noms de deux salariés du groupe CIC , ce qui est de nature à leur causer un préjudice personnel.

Nous vous remercions, en conséquence, de bien vouloir  anonymiser votre article et donc d’en retirer les noms de Madame M. et Monsieur M. dans les meilleurs délais.

Merci de votre compréhension.

CIC

Bien entendu, et même s’il est évident qu’aucune de ces citation ne peut porter préjudice à ces personnes, nous allons nous exécuter afin d’éviter un procès inutile. Nous avons de meilleurs combats judiciaires à mener, notamment devant la CJDH…

Toujours aussi pertinent dans ses méthodes de gestion de crise, le CIC a donc décidé de se lancer dans une opération « Internet propre ». Un Internet qui n’aurait pas de mémoire et ne se souviendrait pas que monsieur F. M. et madame M. M. ont été parties prenantes la gestion de la crise buzziène et dans la fermeture du compte de @Sorcier_FXK. Il y a pourtant, en matière d’Internet, quelques axiomes qu’il convient de ne pas tenter de contredire. Ce que tout bon responsable de communication sait désormais. Même dans les entreprises « brick and mortar ». Premier point, Internet n’oublie jamais. Deuxième point, toute tentative de l’empêcher de se souvenir se solde par un effet Streisand (C’était notre formation expresse et gratuite à la gestion de crise pour le CIC – De rien, c’est cadeau).

La demande faite à Reflets a également été envoyée à un Twitos qui s’étonnait d’une erreur dans le prénom de monsieur M. Ce tweet ne permet évidemment pas de lier monsieur M. au CIC, mais l’opération « Internet propre » ne se soucie guère de ce genre de détails.

Reflets espère que cette nouvelle péripétie ne relancera pas le bad buzz déclenché par l’affaire @Sorcier_FXK car le CIC n’a vraiment pas besoin de ça ces jours-ci.

";s:7:"dateiso";s:15:"20150617_145508";}s:15:"20150617_133249";a:7:{s:5:"title";s:77:"Vous nous appelez « complotistes », nous nous appelons « réalistes »";s:4:"link";s:81:"https://reflets.info/vous-nous-appelez-complotistes-nous-nous-appelons-realistes/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32054";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 17 Jun 2015 11:32:49 +0000";s:11:"description";s:380:"Il est toujours bon d’entendre les critiques. Les plus courantes, pour Reflets, portent sur deux points. Nous serions complotistes. Nous aurions un style d’écriture qui nous décrédibilise. Le gonzo journalisme à la mode Web 12.0 ne plaît pas à tout le monde. Complotistes… Sommes-nous vraiment complotistes ? Pas moyen de trouver une trace sur le […]";s:7:"content";s:10005:"

illuminatiIl est toujours bon d’entendre les critiques. Les plus courantes, pour Reflets, portent sur deux points. Nous serions complotistes. Nous aurions un style d’écriture qui nous décrédibilise. Le gonzo journalisme à la mode Web 12.0 ne plaît pas à tout le monde.

Complotistes… Sommes-nous vraiment complotistes ? Pas moyen de trouver une trace sur le site d’articles évoquant les Illuminati qui gèrent le monde d’une poigne de fer invisible mais puissante. Pas plus qu’un article sur le rôle (forcément) des Juifs et des Francs-maçons dans les attentats du 11 septembre, soutenus en sous-main par le Mossad et la CIA.

Mais alors ? En quoi sommes nous complotistes. Ah, ce commentaire apporte un début de réponse. Nous nous sommes souvent interrogés sur la réalité des causes du changement climatique. Sur les plantages, les changements de discours du GIEC, les simplifications outrancières des ténors de l’organisation politique émanation de l’ONU, qui annonce la fin du monde tous les quatre matins.  Saymal.

Peut-être que quand nous nous interrogeons sur l’existence d’un « Système » qui régit nos vies et, même s’il n’agit pas de manière coordonnée, ne vise que sa propre survie, sommes-nous complotistes. Ou peut-être simplement réalistes ?

Il est toujours plus simple de nier une réalité, de ne même pas la nommer, pour éviter d’en souffrir. Etre réaliste ou un peu plus informé que la moyenne, n’apporte pas la paix de l’esprit. Cela énerve, ronge, souvent.

La guerre, c’est la paix

Prenons un exemple. La concurrence et la libéralisation bénéficient au consommateur. C’est une sorte de postulat de la pseudo-science économique moderne. Les utilisateurs des transports en commun en Grande Bretagne ne disent pas merci à M. John Major. Accidents, retards, équipements vétustes, tarifs inabordables… Résultat somme toute mitigé… Plus près de nous géographiquement et en temps, le Médiateur de l’énergie a dressé mardi un bilan « plus que mitigé » de la concurrence dans le gaz et l’électricité. L’AFP nous explique que « la facture de courant s’est envolée de 49% en moyenne depuis 2007 pour les clients aux tarifs réglementés utilisant un chauffage électrique et de 56% pour ceux utilisant un autre mode de chauffage. Côté gaz, la hausse sur la même période atteint 36% pour les clients aux tarifs réglementés se chauffant avec cette énergie, ajoute le médiateur ».

La liberté, c’est l’esclavage

Sommes-nous complotistes si nous voyons dans certains aspects de la Loi Macron des aberrations ? Par exemple, le plafonnement des indemnités accordées par les tribunaux prud’homaux. Il est censé éviter la trouille des patrons de PME au moment de l’embauche. Et donc, de favoriser l’emploi. Oui mais… L’économie n’est pas une balance à deux plateaux. C’est une balance à plateaux multiples. Quand vous tentez d’équilibrer deux plateaux, il y a en a un qui bouge ailleurs. Souvent dans le mauvais sens. Retournons la problématique : en quoi freiner les sanctions des employeurs lorsqu’ils ont recours à des licenciements sans cause réelle et sérieuse, (c’est de cela qu’il s’agit), va-t-il les inciter à ne pas licencier ? Ne serait-ce pas l’inverse ? Le seul moyen de le savoir est d’attendre environ un an pour juger sur pièce en regardant les chiffres du chômage. Rendez-vous dans un an.

Le dernier cadeau du gouvernement de droite gauche aux entreprises, le pacte de responsabilité, n’a pas tout à fait rempli les espoirs initiaux du pouvoir…

Il est souvent dur pour les hommes politiques de tirer les leçons de l’Histoire. Pourtant, lorsque Emmanuel Macron souhaite permettre aux experts-comptables d’avoir des activités de conseil, Mediapart (autres complotistes sans doute) rappelle que les leçon d’Enron n’ont pas été tirées. Quant à la libéralisation des transports par cars… Comme la privatisation des transports ferroviaires en Grande-Bretagne, elle apportera sans doute son lot de surprises, dans la mesure où les entreprises ont pour but principal de faire du profit. Et que pour ce faire, elles ont une fâcheuse tendance à économiser sur tous les postes possibles, y compris des postes sur lesquels elles ne devraient pas.

L’ignorance, c’est la force

Lorsque nous évoquons les risques liés à l’adoption de la Loi sur le Renseignement, sommes-nous complotistes ? L’Histoire a ici aussi des leçons à livrer. Les micros du Canard, les écoutes de l’Elysée… Et ceci était fait avec des techniques rudimentaires. Les possibilités offertes par les « Boites Noires » et les algorithmes sont infinies. Avec les « Boites Noires », il sera possible de faire pression sur n’importe qui, selon le bon vouloir du pouvoir. Es-ce vraiment complotiste de dire cela ou réaliste ? Nous basons nos arguments sur des expériences de bêta-test.

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S’inquiéter des tentatives gouvernementales françaises pour inscrire dans la loi la protection du secret des affaires — tout en laissant un boulevard au pouvoir exécutif pour casser la protection des sources des journalistes grâce aux nouveaux jouets des services de renseignements rendus légaux au Parlement — est-il une forme de paranoïa de notre part ou simplement un constat fort inquiétant d’un basculement de la « démocratie » vers… autre chose ?

C’est quoi cette bouteille de style, Reflets ?

L’autre reproche qui nous est fait porte sur notre style. Ça ne fait ni sérieux, ni professionnel. Trop familier, trop de lolcats, à la limite du blog. Bref, les journalistes de Reflets ne respectent pas les codes du journalisme. En relisant nos article, il apparait en effet que nous n’adoptons ni le style des Echos (c’est peut-être pour cela que le responsable du service de presse du CIC ne nous a pas répondu ?), ni celui du Monde. Pas plus que celui du Figaro, de Voici, de Elle… Et même en cherchant plus proche de nous, nous n’adoptons pas le style de Mediapart ou du Canard Enchaîné.

Notre style journalo-gonzo rend-il nos informations moins crédibles ? Pas certain. En quatre ans d’existence et après des tonnes d’articles un tantinet incisifs, nous n’avons à ce jour reçu aucun papier bleu pour un procès en diffamation. Des quotidiens nationaux nous ont cités, ainsi qu’une radio nationale publique : comme quoi, nos confrères savent venir lire Reflets et utiliser ses informations quand ils en ont besoin.

Ce style un peu décalé est aussi une sorte de marque de fabrique qui nous rend immédiatement reconnaissables. Nos lolcats sont là pour démontrer s’il le fallait que nous ne nous prenons pas au sérieux. Le style « Les Echos« , on sait faire (Kitetoa a été journaliste financier pendant 9 ans dans un canard encore plus financier que Les Echos). Délibérément, nous ne l’adoptons pas. Ce style montre également que nous ne validons pas les codes habituels. Nous n’interrogeons que très rarement les émetteurs des informations que nous contestons. Nous ne republions pas des informations sans nous interroger sur ce qu’elles ne disent pas. Nous n’avons pas confiance dans les services de presse…

Bien entendu, si nous décidions de nous plier aux codes du journalisme d’aujourd’hui (dans sa majorité), nous aurions plus de lecteurs, plus de clics, plus de brouzoufs. Mais là n’est sans doute pas notre but.

Au final, notre liberté, qu’elle soit dans le ton ou des sujets traités — ne se pliera pas à une demande de crédibilité de surface — qui, si elle permettrait de faire lire Reflets à son chef de service, ou sa vieille tante, ne ferait qu’une chose : nous soumettre à la forme, quand c’est le fond qui nous préoccupe.

";s:7:"dateiso";s:15:"20150617_133249";}s:15:"20150616_165450";a:7:{s:5:"title";s:91:"Mieux vaut être riche, bien portant et ne pas poser de questions, pour être client au CIC";s:4:"link";s:109:"https://reflets.info/mieux-vaut-etre-riche-bien-portant-et-ne-pas-poser-de-questions-pour-etre-client-au-cic/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32046";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 16 Jun 2015 14:54:50 +0000";s:11:"description";s:403:"Difficile d’échapper ces derniers jours à la polémique qui oppose le CIC à Sorcier_FXK. Ce dernier avait interrogé sa conseillère, accessoirement directrice de l’agence du CIC de Turballe, sur le changement de politique dans les droits d’accès de l’application smartphone de la banque. Initialement limités au GPS en mode fin (précision minimale à 5 mètres), […]";s:7:"content";s:12372:"
Image by Korben

Image by Korben

Difficile d’échapper ces derniers jours à la polémique qui oppose le CIC à Sorcier_FXK. Ce dernier avait interrogé sa conseillère, accessoirement directrice de l’agence du CIC de Turballe, sur le changement de politique dans les droits d’accès de l’application smartphone de la banque. Initialement limités au GPS en mode fin (précision minimale à 5 mètres), à l’accès en lecture et écriture aux contact, à  l’accès aux appareils photos et aux  fichiers, photos et tous médias, l’application demandait désormais l’accès à tous les comptes utilisateur. C’est à dire, aux comptes mails, Youtube, Facebook, Twitter, etc. Visiblement, la conseillère n’a pas beaucoup apprécié ces questions. Selon Sorcier_FXK, expert en sécurité informatique, Mme M. M. s’est emportée au téléphone. Dans la foulée, la banque facturait 100 euros sur le compte pour sanctionner un découvert de 55,39 euros. Pour quelqu’un qui vit – ce que n’ignore évidement pas la banque – avec 454 euros par mois, une telle somme est exorbitante. Suit une lettre recommandée annonçant que la banque n’a « plus convenance à poursuivre nos relations« . Traduction : ton compte sera fermé et en attendant, tu ne peux plus utiliser tes moyens de paiement.

lettreAR-CICSorcier_FXK n’a pas manqué d’informer ses followers sur Twitter de ses mésaventures avec le CIC. Le bad buzz était assuré, la côte d’amour des banques ayant dramatiquement chuté ces dernières années. La réponse du CIC à cette mauvaise publicité est un cas d’école.

Les monolithes traditionnels ne savent décidément pas gérer l’une des transformations induites par le réseau. Lors de l’arrivée du Net, certains consultant parlaient de « brick and mortar » pour évoquer les entreprises classiques. Les nouvelles s’émancipant des briques et du ciment pour investir le Net. Le CIC est en béton armé… Soit il n’est pas encore rodé à un monde où un particulier peut déclencher d’un tweet une vague d’articles dans la presse, soit il se contrefout de la mauvaise image véhiculée par ces papiers. En misant sur l’oubli qui saisit les mêmes internautes super-indignés, quelques jours plus tard.


Retour sur une gestion de crise façon CIC.

Lundi matin, 9 heures, Reflets passe un coup de fil à F. M. (voir ici), responsable des relations presse du CIC. Nous voulons obtenir la version des faits de la banque. Durant le week-end, le community manager de la banque avait réagi comme il le fait pour toute demande au CIC sur Twitter :

@Sorcier_FXK Bonjour, pourriez-vous nous envoyer vos nom et agence de rattachement sur lachainecic@cic.fr pour échanger sur cette situation?

— CIC – La Chaîne CIC (@cic) June 13, 2015

Rien de neuf sous le soleil, le CM du CIC fait cette réponse à tout bout de champ. Mais au siège, F. M. n’est pas au courant de l’histoire. Il découvre avec nous et promet de se renseigner, puis de nous rappeler. Non sans nous indiquer que la clôture d’un compte n’est généralement pas une décision prise à la légère et dans l’urgence, qu’en tout étant de cause il est proposé au client de prendre contact avec le médiateur régional puis, si nécessaire, national.

Dans le courrier recommandé reçu par Sorcier_FXK, il n’est pourtant pas fait mention de la possibilité de faire appel au médiateur.

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F. M. ne nous a jamais rappelés, jugeant sans doute que Reflets.info dont il n’avait probablement jamais entendu parler, ne fait pas partie des médias importants.

En revanche, le CIC, et donc très probablement F. M. (le document n’est pas signé), a publié lundi un communiqué de presse sous la forme d’un très joli PDF. L’affaire commençait à se voir méchamment sur les réseaux sociaux, l’ami Korben ayant publié un article sur le sujet.

Communiqué en béton

Passons en revue si vous le voulez bien, ce communiqué de presse.

Le CIC a récemment été interpellé par un internaute sur les autorisations demandées lors de l’installation de son application sur  mobile Android. Cela  a suscité diverses réactions sur la toile. Le CIC tient à préciser les points suivants :

– Le recours à ces autorisations est, comme à chaque évolution, mis en lumière et expliqué sur la page d’installation du Google Play Store et sur son site internet CIC.fr.

Chaque utilisateur peut donc décider, en toute connaissance de cause, de télécharger ou non l’application.

Comme le dit la chanson à propos de Jacques II de Chabannes de La Palice, « Un quart d’heure avant sa mort, il était encore en vie »… Effectivement, chacun est encore libre de télécharger et d’installer, ou pas, une application. Mais peut-on questionner l’étendue des droits d’accès demandés par l’application ?

– Ces autorisations sont liées aux fonctionnalités même de l’application. A titre d’exemple, l’accès à la géolocalisation du téléphone est justifié par les fonctions d’indication des distributeurs les plus proches. L’accès aux contacts du téléphone facilite quant à lui le partage de RIB.

En effet. Ces droits concernent cependant la précédente version de l’application. La question de @Sorcier_FXK portait sur l’accès aux comptes utilisateur demandés par la nouvelle version. Sur ce point, étrangement, le CIC n’apporte aucune explication, ni dans son communiqué, ni sur cette page. Secret défense, sans doute, comme nous le verrons plus loin.

– Aujourd’hui, la majorité des applications Android réclame ce type de permissions pour un fonctionnement optimal. Ainsi, l’ensemble des applications bancaires de la place le font.

Si tout le monde le fait, il n’y a pas de raison d’avoir une approche différente, plus respectueuse de la vie privée des clients. Encore une lapalissade.

Dès que le système d’exploitation Android le permettra, le CIC étudiera une gestion des permissions au cas par cas.

#SpaMaFaute, c’est le vilain Google qui développe avec ses pieds. Comme chez Reflets, nous sommes plutôt adeptes du droit de suite, nous ne manquerons pas de nous rappeler au bon souvenir du CIC à l’automne.

Par ailleurs, l’internaute en question se plaint d’une résiliation abusive de ses comptes, affirmant que c’est parce qu’il a critiqué l’application sur Twitter que le CIC aurait mis fin à la relation commerciale avec lui.

Le CIC dément fermement toute relation de cause à effet entre la situation personnelle de cet internaute et les remarques que celui-ci a faites sur les réseaux sociaux.

Ah. On va donc savoir ce qui a motivé cette décision qui, selon F.M.  n’est généralement pas prise à la légère et dans l’urgence…

Le secret bancaire ne nous permettant pas d’évoquer le détail de ce dossier, nous indiquons juste qu’il lui a été proposé de faire appel à notre médiateur qui examinera son dossier avec toute l’attention nécessaire.

Pas de chance… Nous ne saurons pas. Car voyez-vous, le CIC utilise la technique dite du « chat perché ». Un peu comme Bernard Cazeneuve et ses conseillers lorsqu’on leur pose des questions gênantes sur les boites noires et autres algorithmes de la Loi sur le Renseignement : secret défense. Circulez…

Il y a juste un petit hic.

Le secret bancaire invoqué ici ressemble un peu à une bonne excuse pour ne pas s’étendre et clore unilatéralement la polémique, façon François Hollande avec Manuel Valls et ses voyages footbalistiques. Le secret bancaire interdit à un banquier de fournir à une personne privée des renseignements sur la situation du compte d’un de ses clients ou sur toute opération effectuée sur ce compte. Mais sans doute pas à une banque d’expliquer sommairement pourquoi elle décide de fermer le compte d’un de ses clients.

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Le fait que le détenteur du compte ait de très faibles revenus n’entre pas en compte, selon F. M.. Pas plus que les questions sur l’application du CIC, indique le communiqué de la banque. On se perd donc en conjectures…

Toujours aussi intrigués par cette affaire de la banque qui fournit à ses clients des outils bancaires dans un monde qui bouge, nous avons repris notre combiné téléphonique. F. M. était sur répondeur et nos messages l’ont laissé froid. La directrice de l’agence de Turballe devait nous rappeler mais ne l’a pas fait. Le CIC, une banque à votre écoute et qui répond à vos questions… De son côté, @sorcier_FXK n’a pas eu de nouvelles à part le numéro du médiateur.

Nous avons par ailleurs interrogé la CNIL sur l’existence d’une déclaration du CIC concernant cette application et son contenu. Mais comme à son habitude, la CNIL n’a pas été en mesure de répondre à notre demande avant publication de cet article. Nous ne manquerons pas de vous informer, ami lecteur, si la CNIL se réveillait.

";s:7:"dateiso";s:15:"20150616_165450";}s:15:"20150609_234631";a:7:{s:5:"title";s:84:"Emmanuel Macron s’intéresse à la « mesure des Internets », mais aussi au DPI";s:4:"link";s:90:"https://reflets.info/emmanuel-macron-sinteresse-la-mesure-des-internets-mais-aussi-au-dpi/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32029";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 09 Jun 2015 21:46:31 +0000";s:11:"description";s:415:"Fin mai, apparaissaient quelques articles qui faisaient sourire les geeks et Twitter. Emmanuel Macron, le fringuant ministre de l’Economie, avait demandé à l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP), de lui rendre un rapport expliquant « comment mesurer le trafic sur la bande passante d’Internet ». Tout le monde comprend qu’il s’agit […]";s:7:"content";s:5652:"
Photo : AFP - Fred Tanneau

Photo : AFP – Fred Tanneau

Fin mai, apparaissaient quelques articles qui faisaient sourire les geeks et Twitter. Emmanuel Macron, le fringuant ministre de l’Economie, avait demandé à l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP), de lui rendre un rapport expliquant « comment mesurer le trafic sur la bande passante d’Internet ». Tout le monde comprend qu’il s’agit de se donner les moyens d’une éventuelle taxation des GAFA. L’affaire est ancienne, largement évoquée par Fleur Pellerin, elle ne fait que resurgir, comme un bon serpent de mer.

L’Agence a donc pris son bâton de pèlerin et a interrogé les opérateurs qui véhiculent les octets en France. Reflets a pu prendre connaissance des questions posées. Bien entendu on y trouve toute une série d’interrogations qui ont généré les articles pré-cités. L’ARCEP interroge ainsi les opérateurs sur les moyens utilisés pour mesurer l’usage qui est fait de leur bande passante, les points de mesure sur leur réseau, les plus gros consommateurs de bande passante, etc.

Mais il y a aussi certaines questions qui n’ont pas manqué de faire soulever un sourcil à certains opérateurs et à l’équipe de Reflets. Soit l’ARCEP a traduit la demande « générique » des services d’Emmanuel Macron et a posé ces questions de sa propre initiative, soit Bercy aimerait bien que l’on remette également sur la table le DPI. Et ses usages multiples. Bien entendu, on peut imaginer que le DPI pourrait aider à faire payer précisément chaque fournisseur de contenus en fonction des protocoles utilisés par les internautes, d’où la présence de ces questions. Mais on peut difficilement faire abstraction du contexte : le vote de la Loi sur le renseignement et son aspect particulièrement liberticide, son usage évident du DPI, le mirroring de ports chez les FAI, les algorithmes mangeurs de métadonnées…

L’ARCEP amène doucement ses interlocuteur vers des questions qui sont un peu éloignées de la finalité (mesure de la bande passante). Par exemple, l’Agence voudrait savoir si l’utilisation de proxies ou de chiffrement peut altérer le fonctionnement des outils de mesure de la bande passante. Elle voudrait bien savoir aussi, quel est le volume de bande passante utilisée via des VPN. Ou si l’on peut savoir qui est à l’origine d’un flux émis depuis un proxy.

Mais c’est sur la partie concernant les différents services sur Internet que cela se corse. L’ARCEP veut savoir quels sont les outils permettant de connaître les protocoles utilisés, mais aussi le type d’application utilisée et le contenu… En d’autres termes, le payload. Et d’interroger les opérateurs sur les outils qu’ils ont mis en place.

Suivent toutes les interrogations classiques d’un bon client un peu ralenti qui voudrait s’acheter quelques sondes chez Qosmos ou un GLINT chez Amesys.

Glint, la boite noire à traquer des terroristes, un matériel grand public vendu par la France à la Libye de Kadhafi

Glint, la boite noire à traquer des terroristes, un matériel grand public vendu par la France à la Libye de Kadhafi

Est-ce qu’il y a des contraintes, est-ce que cela va dégrader les performances du réseau si on l’utilise de manière intensive ou… généralisée ? Est-ce que c’est précis en matière de classement des protocoles et applications utilisées ? Est-ce que si les méchants internautes pédo-nazis-terroristes se mettent à utiliser de la cryptographie ou des VPN, on pourrait quand même s’en sortir pour identifier l’origine du trafic et sa nature ? Et tant qu’on y est, est-ce que les opérateurs pourraient donner une petite tendance en matière d’usage du chiffrement ? C’est à la hausse ou pas ? Non, juste par curiosité…

Cet intérêt gouvernemental soudain pour le DPI est visiblement en contradiction avec les précédentes déclarations du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve. Celui-ci ne manque pas une occasion de clamer haut et fort que jamais, au grand jamais, le DPI à des fin d’interception massive ne sera utilisé. Ni pour les boites noires©, ni pour autre chose.

";s:7:"dateiso";s:15:"20150609_234631";}s:15:"20150609_124652";a:7:{s:5:"title";s:62:"Alerte : l’Etat Islamique va avoir la bombe atomique, #Oupas";s:4:"link";s:77:"https://reflets.info/alerte-letat-islamique-va-avoir-la-bombe-atomique-oupas/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32025";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 09 Jun 2015 10:46:52 +0000";s:11:"description";s:377:"Vous avez peut-être lu ici ou ailleurs que l’Etat Islamique pourrait se doter de l’arme nucléaire. L’information trouve en fait son origine dans un article du journaliste John Cantlie, aux mains de l’EI. Il publie des papiers dans Dabiq, le magazine du groupe. Son dernier papier évoque un scénario dans lequel l’EI pourrait se doter […]";s:7:"content";s:2850:"

dabiq9Vous avez peut-être lu ici ou ailleurs que l’Etat Islamique pourrait se doter de l’arme nucléaire. L’information trouve en fait son origine dans un article du journaliste John Cantlie, aux mains de l’EI. Il publie des papiers dans Dabiq, le magazine du groupe. Son dernier papier évoque un scénario dans lequel l’EI pourrait se doter d’une arme nucléaire et la transporter vers les Etats-Unis. Un scénario comme un autre.

« Let me throw a hypothetical operation onto the table. The Islamic State has billions of dollars in the bank, so they call on their wilāyah in Pakistan to purchase a nuclear device through weapons dealers with links to corrupt officials in the region. The weapon is then transported overland until it makes it to Libya, where the mujāhidīn move it south to Nigeria. Drug shipments from Columbia bound for Europe pass through West Africa, so moving other types of contraband from East to West is just as possible. The nuke and accompanying mujāhidīn arrive on the shorelines of South America and are transported through the porous borders of Central America before arriving in Mexico and up to the border with the United States. From there it’s just a quick hop through a smuggling tunnel and hey presto, they’re mingling with another 12 million “illegal” aliens in America with a nuclear bomb in the trunk of their car. Perhaps such a scenario is far-fetched but it’s the sum of all fears for Western intelligence agencies and it’s infinitely more possible today than it was just one year ago. And if not a nuke, what about a few thousand tons of ammonium nitrate explosive? That’s easy enough to make. »

Il n’est pas inintéressant de se questionner sur la finalité de l’évocation d’un tel scénario par un organe officiel de l’EI, via un journaliste occidental. Pourquoi annoncer un projet de ce genre avant de le réaliser ? Est-il déjà en cours et suffisamment avancé ? Est-ce un moyen de se donner une importance que l’on a pas en agitant la menace nucléaire ?

Question accessoire, les Boites Noires de notre bon gouvernement nous ont-elles fiché en raison d’un lien en début d’article qui peut sans aucun doute « tuer toute la planète » ?

";s:7:"dateiso";s:15:"20150609_124652";}s:15:"20150605_170314";a:7:{s:5:"title";s:73:"Un film d’animation 2D entièrement réalisé avec des logiciels libres";s:4:"link";s:89:"https://reflets.info/un-film-danimation-2d-entierement-realise-avec-des-logiciels-libres/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32021";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 05 Jun 2015 15:03:14 +0000";s:11:"description";s:410:"ZeMarmotte est un « dessin animé » très original. Pourquoi ? Parce qu’il est entièrement réalisé avec GIMP pour le dessin, Blender pour l’animation vidéo, et Ardour pour l’édition audio. La musique elle-même a été créée et enregistrée par un collectif de musiciens (AMMD sur ammd.net) sous logiciels libres, avec leur propre studio — qui lui même […]";s:7:"content";s:2124:"

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ZeMarmotte est un « dessin animé » très original. Pourquoi ? Parce qu’il est entièrement réalisé avec GIMP pour le dessin, Blender pour l’animation vidéo, et Ardour pour l’édition audio. La musique elle-même a été créée et enregistrée par un collectif de musiciens (AMMD sur ammd.net) sous logiciels libres, avec leur propre studio — qui lui même a une partie de son matériel en openhardware.

Le film sera diffusé gratuitement sous licences Creative Commons BY-SA/Art Libre. Si vous avez des enfants ou comptez en avoir, si vous aimez la création artistique, l’animation et les logiciels libres, que vous pensez que la propriété intellectuelle doit sortir du copyright pour aller vers les « Communs », alors il vous faut soutenir ce projet.

L’un des acteurs du projet est un développeur-contributeur de GIMP.

Le site du projet et du financement participatif est ici : https://www.indiegogo.com/projects/zemarmot-libre-movie-made-with-free-software/#/story

La vidéo annonce est sur Reflets, en avant-première :

 

Il n’y a plus qu’à les aider pour ensuite aller apprécier et partager l’œuvre. Il sont à 70% des 9000€ (seulement) de financement dont ils ont besoin. Il ne reste plus que 6 jours. Et en plus, c’est beau.

";s:7:"dateiso";s:15:"20150605_170314";}s:15:"20150604_001725";a:7:{s:5:"title";s:45:"L’Etat, ce bon client de la société Elexo";s:4:"link";s:61:"https://reflets.info/letat-ce-bon-client-de-la-societe-elexo/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32008";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 03 Jun 2015 22:17:25 +0000";s:11:"description";s:411:"Comme nous l’avons évoqué à plusieurs reprises sur Reflets, l’Etat français commerce volontiers avec Elexo, une société qui fait partie du groupe Bull et précédemment, de la galaxie Amesys. Elle est d’ailleurs localisée au 20 rue de Billancourt à Boulogne, là où travaillaient les développeurs d’Eagle, la fameuse solution tout en un d’écoute globale vendue […]";s:7:"content";s:5248:"

elexoComme nous l’avons évoqué à plusieurs reprises sur Reflets, l’Etat français commerce volontiers avec Elexo, une société qui fait partie du groupe Bull et précédemment, de la galaxie Amesys. Elle est d’ailleurs localisée au 20 rue de Billancourt à Boulogne, là où travaillaient les développeurs d’Eagle, la fameuse solution tout en un d’écoute globale vendue à Kadhafi. Et où se trouve toujours Amesys Conseil.

Il n’aurait pas été incongru d’imaginer que le scandale de la vente d’un Eagle à Kadhafi, la visite quelque jours avant que tout ne dégénère en Libye de Philippe Vannier, ancien patron d’Amesys, pour vendre un upgrade de l’Eagle, on en passe, aurait pu pousser l’Etat français à prendre ses distances avec ces entreprises. Surtout après l’ouverture d’une information judiciaire pour complicité de torture en Libye. Pas le moins du monde. Le changement, c’est pour plus tard. Elexo est un rouage -pas négligeable- du complexe militaro-industriel français. Et remplacer un rouage de ce type peut se révéler compliqué.

La présentation de Crescendo Technologies, la tête de la galaxie Amesys, datant de 2007, est assez précise. Elexo est une des composantes de la galaxie.

crescendo

Et les clients du complexe militaro-industriel sont nombreux.

clients

Déjà en 2007, Amesys/Elexo était vendeuse d’IMSI-catchers. Rudimentaires, certes, mais « catchers » quand même. Ce n’est donc pas une surprise si on les retrouve aujourd’hui comme fournisseurs officiels des douanes en matière d’outils permettant de faire des interceptions « alégales ».

amesys-imsi-catcher

Cette relation avec le complexe militaro-industriel et l’Etat est d’autant plus complexe à couper que la galaxie Amesys a sans doute eu accès à quelques secrets que l’on ne veut pas voir étalés dans la presse. Les journalistes d’investigation connaissent par exemple très bien les quelques projets comme Sawary et Agosta cités dans la présentation :

Agosta-Sawary II

On trouvait déjà dans cette affaire Ziad Takieddine, qui reviendra jouer un rôle prédominent dans la vente du projet Eagle en Libye.

Toutefois, pour revenir à Elexo et ses ventes à l’Etat français, ou Thalès (par exemple), ses clients seraient peut-être avisés de se demander s’ils ne gagneraient pas, financièrement, à passer commande directement auprès des fournisseurs plutôt que de passer par une société qui sait commander, appliquer une marge, et revendre.

Par exemple, Elexo vend des ordinateurs durcis (de la marque GETAC) à la DCNS (détenue à 64 % par l’État français, de 35 % par Thales). Elexo achète un modèle S 400 Basic pour un peu plus de 1300 euros à ce fournisseur taïwanais et le revend à la DCNS pour un peu plus de 2350 euros.

Mais c’est une autre histoire…

 

";s:7:"dateiso";s:15:"20150604_001725";}s:15:"20150603_162629";a:7:{s:5:"title";s:67:"Dix ans d’emprisonnement et 150 000 € d’amende pour un DDoS ?";s:4:"link";s:79:"https://reflets.info/dix-ans-demprisonnement-et-150-000-e-damende-pour-un-ddos/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=32004";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 03 Jun 2015 14:26:29 +0000";s:11:"description";s:383:"Dix ans d’emprisonnement et 150 000 € d’amende pourraient être requis le 9 juin au Tribunal de Nancy à l’encontre de 2 membres se revendiquant d’Anonymous ayant pratiqué un DDoS contre les sites internet du Conseil régional de Lorraine, Conseil général de la Meuse et de l’Agence nationale de gestion des déchets radioactifs. Ces DDoS […]";s:7:"content";s:1938:"

anon

Dix ans d’emprisonnement et 150 000 € d’amende pourraient être requis le 9 juin au Tribunal de Nancy à l’encontre de 2 membres se revendiquant d’Anonymous ayant pratiqué un DDoS contre les sites internet du Conseil régional de Lorraine, Conseil général de la Meuse et de l’Agence nationale de gestion des déchets radioactifs. Ces DDoS étaient effectués dans le cadre d’une campagne contre l’enfouissement des déchets nucléaire.

Attention, voici les actes d’accusation du Parquet : « accès et maintien frauduleux » dans un système informatique « mis en œuvre par l’Etat », et « entrave ou altération du fonctionnement » d’un tel système. Le parquet a aussi retenu la circonstance aggravante de faits commis en « bande organisée ».
Empêcher l’accès à un site internet de l’Etat, même seulement quelques heures, est un crime équivalent à celui de « créer un réseau pédophile », puisque les peines sont les mêmes dans les deux cas. Surtout si on est une bande de « 2 ». A ce propos, lire l’excellent papier de fond de Félix Tréguer de LQDN sur le site de la Revues des droits de l’homme, avec des morceaux de Bluetouff dedans.
A méditer sur l’Etat de la liberté d’expression de ce pays, de sa vie politique et de la qualité de sa justice…
";s:7:"dateiso";s:15:"20150603_162629";}s:15:"20150603_120839";a:7:{s:5:"title";s:81:"Dans quelle mesure le nouveau contrat social [connecté] est-il supportable (1) ?";s:4:"link";s:96:"https://reflets.info/dans-quelle-mesure-le-nouveau-contrat-social-connecte-est-il-supportable-1/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=31987";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 03 Jun 2015 10:08:39 +0000";s:11:"description";s:410:"Est-il pertinent de comprendre la société, les forces qui s’y exercent, les mentalités qui s’y développent par le prisme des changements technologico-économiques ? Petite tentative. Il n’est pas évident d’analyser de façon pertinente les changements radicaux en cours dans nos sociétés modernes. Simplement en l’espace de 10 ans, c’est une somme considérable de phénomènes qui […]";s:7:"content";s:8195:"

contrat-connecte

Est-il pertinent de comprendre la société, les forces qui s’y exercent, les mentalités qui s’y développent par le prisme des changements technologico-économiques ? Petite tentative.

Il n’est pas évident d’analyser de façon pertinente les changements radicaux en cours dans nos sociétés modernes. Simplement en l’espace de 10 ans, c’est une somme considérable de phénomènes qui se sont modifiés : modes de vie, de communications, d’échanges marchands, de fonctionnements professionnels : tout ou presque s’est transformé de manière drastique. Ces changements sont survenus majoritairement par le biais des technologies numériques. Cette évidence ne l’est pas obligatoirement pour les jeunes générations qui —immergées dans ces avancées technologiques depuis leur naissance ou presque — s’adaptent sans même s’en rendre compte. A quoi s’adaptent-ils en réalité ?

A de nouveaux types de contrat sociaux. Il y aurait donc un contrat social modifié, voire plusieurs ? Certains y verront une exagération, convaincus que l’immobilisme français tant dénoncé dans la sphère médiatique est une réalité objective, et que « rien ne bouge » au pays des 550 fromages, du stockage de déchets nucléaires massif, et des trains grandes vitesse dont le prix des billets au guichet est calculé sur le pouvoir d’achat de la « moyenne bourgeoisie ». Ils ont peut-être tort. Tentative de démonstration.

De l’ ORTF au minitel…

Comprendre le monde actuel est facilité si l’on remonte à une époque pas si lointaine et pourtant excessivement « archaïque », à certains niveaux, si l’on se rappelle de son fonctionnement. Avant l’émergence de la micro-informatique et de la télématique, et surtout d’Internet, il y avait une France très différente. Analogique. Très créative par certains aspects, mais très tranquille. Deux chaînes de télévision en noir et blanc, un ministère de l’information, de la censure d’Etat, une population coupée en strates sociales très distinctes, des « évidences sociales » acceptées par la une grande majorité. Le tableau des années 60 et 70 est  édifiant : la France est alors un pays industriel majeur, mais administré par l’Etat, qui fabrique ses élites, ses ouvriers et ses employés de bureau comme le boulanger fabrique des baguettes. Le prix de la baguette est d’ailleurs fixé par l’Etat, comme celui des produits agricoles. Le capitalisme est encadré par l’Etat. Ca protège, mais dans le même temps… c’est un peu figé.

micral

Ceci est le premier micro-ordinateur au monde, le Micral N. Il est français. Conçu en 1972 et lancé en 1973 par R2E pour l’INRIA , équipé d’un Intel 8008, le Micral fonctionnait sans écran et sans clavier. Entrées par switchs, sortie par voyants.

Les années 80 vont commencer à modifier la donne. Profondément. Les verrous étatiques sautent en partie, et des nouveautés technologiques modifient (un peu) les mentalités : prix libres, concurrence érigée en règle, arrivée de la micro-informatique personnelle, de la télématique… Mais rien ne change encore en profondeur. C’est une sorte de superposition de mondes : le vieux et le « un peu nouveau », l’un sur l’autre. Le contrat social français n’est d’ailleurs pas modifié, si ce n’est qu’il ploie sous un chômage devenu endémique et des citoyens vivant au dessus de leur moyens par le biais du crédit à la consommation.

90’s : La mondialisation s’officialise

Du traité de Maastricht qui officialise la perte de souveraineté française à la création de l’OMC, en passant par l’apparition des entreprises transnationales géantes et la dérégulation des flux financiers, cette décennie est importante. Elle pose les bases du « hight-tech-monde » qui suivra. Pour autant les années 90 ne sont toujours pas un moment de changement de société majeur. Le contrat social français est encore et toujours le même. Les principales bases du high-tech monde se situent à des niveaux qui échappent aux citoyens, le plus souvent par le biais de réglementations décidées dans des instances nationales, européennes ou même mondiales. Dérégulation (bancaire, financière), normes (à tous les niveaux), interdictions (le plus souvent sur les modes de vie), ouvertures (à la concurrence, à la libre circulation des marchandises, etc…). Internet s’ouvre au public, mais de façon marginale : c’est une toute petite part de la population qui s’y connecte.

Les joyeuses scènes de plateaux de télévision enfumés où de jeunes ou moins jeunes gens refont le monde, inventent des nouvelles façons de faire et penser le vivre ensemble, la « culture », sont de l’histoire ancienne. Contrôles techniques des véhicules, interdiction de fumer au travail, obligations de mise aux normes de toutes sortes : l’hygiénisme sécuritaire moderne se met en place dans les années 90. Doucement.

Les années 2000 : de Facebook… à l’Iphone

La société française est encore entre deux mondes lors du basculemet dans le XXIème siècle. Internet est toujours utilisé par une maigre partie de la population, les technologies DSL ne sont pas encore généralisées. Le réseau reste encore un « truc » sympa et pratique durant la moitié de la première décennie du XXIème siècle. Blogs, sites perso, de porno ou d’infos, chats, mails sont l’essentiel de l’utilisation des internautes français. Wikipedia est créée en 2001, Wikimedia en 2003. Le e-commerce a débuté, bien entendu, mais reste encore limité. Le web 2.0 tel qu’il est aujourd’hui défini n’en est qu’à ses balbutiements.

800px-Analog_Modem_56K

Tout va changer avec la généralisation massive du haut débit mais surtout les outils mobiles et les services d’échanges de masse, nommé bizarrement « réseaux sociaux » ou « économie collaborative ». Le smartphone (qui n’a rien de smart, mais permet surtout d’avoir un ordinateur miniaturisé qui inclut les capacité techniques d’un téléphone) est une pierre angulaire du nouveau contrat social connecté en cours. Allié à de nombreuses « modifications légales » poussées par les politiques. Le vivre ensemble est modifié dès 2005, la société ne sera plus jamais la même, et encore moins à partir de 2008. Cette fin de décennie, et celle qui débute ensuite, sont un concentré de changements radicaux profondément induits par les technologies numériques… et par les réponses des politiques à ces changements.

A suivre : contrat social connecté (2) : de la surveillance généralisée à la régulation étatique d’Internet

";s:7:"dateiso";s:15:"20150603_120839";}s:15:"20150602_205259";a:7:{s:5:"title";s:59:"Etat français et Amesys : business as usual (bis repetita)";s:4:"link";s:76:"https://reflets.info/etat-francais-et-amesys-business-as-usual-bis-repetita/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=31981";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 02 Jun 2015 18:52:59 +0000";s:11:"description";s:359:"Nous le savons depuis des #lustre(s) chez Reflets, mais cela ne manque jamais de nous interpeler. Vous avez une procédure devant le pôle du tribunal de Paris spécialisé sur les crimes contre l’humanité, les crimes de guerre et la torture qui vise la société Amesys pour son rôle dans la vente d’un système d’écoute massif […]";s:7:"content";s:2144:"

amesysNous le savons depuis des #lustre(s) chez Reflets, mais cela ne manque jamais de nous interpeler. Vous avez une procédure devant le pôle du tribunal de Paris spécialisé sur les crimes contre l’humanité, les crimes de guerre et la torture qui vise la société Amesys pour son rôle dans la vente d’un système d’écoute massif en Libye. Et que croyez-vous que fait l’Etat Français ? Il continue de commercer avec Amesys et sa galaxie de sociétés, comme si de rien n’était. Il le fait même savoir. La lecture de cet article nous a mené assez naturellement sur le BOAMP. Où l’on trouve parmi les sociétés à qui ont été attribué des lots pour des systèmes de forensic, la société Elexo (en savoir plus sur Elexo). La fameuse société Elexo qui achète et revend toutes sortes de matériel pour le compte d’Amesys…

elexo-doampCe n’est pas aussi cher qu’un GLINT pour la Libye, qui coute au bas mot quelques millions et un Bull, mais 4,351 millions d’euros, ce n’est pas mal…

elexo

";s:7:"dateiso";s:15:"20150602_205259";}s:15:"20150602_150108";a:7:{s:5:"title";s:201:"Dans un élan de transparence, le ministère de la défense marocain menace de poursuites les journalistes et les associations de défense des droits de l’Homme évoquant le projet PopCorn d’Amesys";s:4:"link";s:210:"https://reflets.info/dans-un-elan-de-transparence-le-ministere-de-la-defense-marocain-menace-de-poursuites-les-jounalistes-et-les-associations-de-defense-des-droits-de-lhomme-evoquant-le-projet-popcorn-damesys/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=31972";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 02 Jun 2015 13:01:08 +0000";s:11:"description";s:383:"PopCorn, c’est le nom d’un projet Eagle, au Maroc. Il n’est pas dans notre habitude de publier des preuves de sujets que nous avançons, tout particulièrement quand ces preuves font l’objet d’examen dans une procédure en cours. L’existence du projet PopCorn ne fait aucun doute, nous travaillons sur ce sujet depuis le 2 février 2011, […]";s:7:"content";s:7845:"

amesysPopCorn, c’est le nom d’un projet Eagle, au Maroc. Il n’est pas dans notre habitude de publier des preuves de sujets que nous avançons, tout particulièrement quand ces preuves font l’objet d’examen dans une procédure en cours.

L’existence du projet PopCorn ne fait aucun doute, nous travaillons sur ce sujet depuis le 2 février 2011, plus de quatre années durant lesquelles nous avons accumulé des preuves que nous tenons bien évidemment à la disposition de la justice… justice qui s’est pour le moment montrée plus intéressée par notre Google KungFu que par les contractants, les intermédiaires et les appuis de l’exécutif français pour revendre des armes électroniques et des outils de surveillance de masse à des états dont les droits de l’Homme n’ont jamais été une préoccupation du quotidien (Libye, Qatar, Syrie, Gabon, Maroc, on en passe…).

Interrogé par nos confrères de Telquel.ma, Jean-Marc Manach qui a beaucoup travaillé sur ces contrats, émet des doutes sur l’effectivité du projet Popcorn. Plus précisément, il déclare ne pas savoir si ce dernier est aujourd’hui actif. Même si nous n’avons pas de photos des salles hébergeant l’Eagle marocain, il y a quand même un faisceau de présomptions du côté français qui le laissent entendre. Amesys a bien envoyé des ingénieurs au Maroc, pas des technico-commerciaux, des ingénieurs dont la spécialité n’est pas la signature de contrat mais le tuning du livrable lui-même ou la transmission de connaissances (post phase de mise en production). Par ailleurs, une commande de deux millions de dollars en disques durs dans le cadre du projet PopCorn, pour ne pas les utiliser, laisse rêveur. Le Citizen Lab et Slate ont mis en évidence l’utilisation dans ce pays d’ outils de Hacking Team, à destination des gouvernements, des outils qui ont servi à espionner des journalistes et des militants des Droits de l’Homme, notamment ceux de l’association Mamfakinch.

De son côté, Amesys, visée par une enquête préliminaire en France s’est empressée de délocaliser son activité à Dubai. Nouvelle plaquette commerciale (en fait la même avec des couleurs et des noms différents), nouveau nom (Advanced Middle East SYStem … oui ça fait Amesys), des dirigeants qui restent les mêmes (les papas d’Eagle), tout a été fait pour assurer une continuité des services et honorer les contrats dont il est démontré pour certains qu’ils ont été appuyés par l’exécutif français. Et quand on se penche sur certaines personnes peu fréquentables, on imagine mal que ceci ait pu se passer autrement qu’en toute connaissance de cause de la part des autorités françaises.

De là à penser que la « fuite » des activités de surveillance de masse a été pensée et organisée par l’exécutif français, il n’y a pas loin. Pourquoi organiser la fuite d’une activité rentable ? Parce qu’elle est illégale et qu’il n’est pas à exclure qu’il y ait des prises d’intérêts tout aussi illégales dans la négociation de ces contrats d’état à état dont la France niait l’existence il y a encore peu, tout en envoyant ses hauts fonctionnaires les négocier et ses agents coopérer à leur installation et leur mise en service. Chaque mois qui passe dans l’interminable enquête visant Amesys permet à l’entreprise de faire disparaitre tout élément à charge en délocalisant ses activités à Dubaï. Et à l’Etat français, d’inscrire dans son propre droit des techniques d’interception de masse grâce à une loi sur le renseignement qui donne ses lettres de noblesse à des pratiques illégales a-légales, à l’encontre de sa propre population.

Autrement dit, regardez, nous aussi on le fait, on est le pays des Droits de l’Homme, vous voyez bien que c’est « 100% Droits de l’Homme compliant® », un superbe argument commercial tout neuf, en cours de validation par le Parlement… que demande l’exécutif ? Et chaque jour qui passe est un jour qui lave le sombre passé d’Amesys un peu plus blanc que blanc…

Il n’est donc pas surprenant que malgré les éléments que nous avons publié sur Reflets, le ministère de l’intérieur marocain exerce des pressions sur des militants des Droits de l’Homme et des journalistes de son pays, comme il n’est pas plus étonnant que nous voyions dans les commentaires de nos articles des personnes hurler que nos documents sont des faux. Reflets est réputé pour ses talents multimédia, la falsification de documents audios et de documents vidéo.

Plus sérieusement, ces documents qui évoquent 18 châssis de Blade center IBM et une somme de 2 millions de dollars uniquement en disques durs, on peut en penser ce que l’on en veut… D’ailleurs en France, Amesys appelle ça un stylo, le Quai d’Orsay appelle ça du « Matériel grand public« , un matériel grand public dont la seule divulgation conduit déjà à l’auto censure au Maroc.

… Le Maroc, cet ami d’une France irréprochable hein ?

";s:7:"dateiso";s:15:"20150602_150108";}s:15:"20150602_112656";a:7:{s:5:"title";s:72:"Le gouvfr simplifie et relance l’économie avec des débits de boisson";s:4:"link";s:85:"https://reflets.info/le-ps-simplifie-et-relance-leconomie-avec-des-debits-de-boisson/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=31967";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 02 Jun 2015 09:26:56 +0000";s:11:"description";s:414:"Au milieu des diverses annonces du projet de simplification, dont certaines sur la baisses des contraintes environnementales devraient faire bondir pas mal de monde, il y a des mesures… surprenantes. L’une d’elles est placée dans la case « revitalisation des territoires ruraux ou périurbains » et propose pour atteindre ce noble objectif… de réformer la Licence IV […]";s:7:"content";s:2058:"
mandon

Mandon (secrétaire d’Etat en charge de la réforme de l’Etat et de la simplification) : « Simplifier pour redynamiser, c’est simple : il suffira d’ouvrir plein de débits de boissons campagnards pour gros alcoolos »

Au milieu des diverses annonces du projet de simplification, dont certaines sur la baisses des contraintes environnementales devraient faire bondir pas mal de monde, il y a des mesures… surprenantes.

L’une d’elles est placée dans la case « revitalisation des territoires ruraux ou périurbains » et propose pour atteindre ce noble objectif… de réformer la Licence IV des débits de boisson, puisqu’elle est « fortement limitée ».

Le gouvernement prépare en outre une réforme du régime des débits de boisson à consommer sur place, en particulier la célèbre licence IV « dont le nombre est fortement limité », au nom de la « revitalisation des territoires ruraux ou périurbains ».

Revitaliser les territoires ruraux avec plus de lieux à bibine, au lieu de s’intéresser, par exemple aux zones blanches internet des déserts numériques de nos campagnes, c’est très moderne tout ça.

Un choix politique.

Un vrai.

 

";s:7:"dateiso";s:15:"20150602_112656";}s:15:"20150529_142846";a:7:{s:5:"title";s:74:"Affaire Bluetouff, Loi renseignement, Snowden, Wikileaks : the big picture";s:4:"link";s:91:"https://reflets.info/affaire-bluetouff-loi-renseignement-snowden-wikileaks-the-big-picture/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=31914";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 29 May 2015 12:28:46 +0000";s:11:"description";s:407:"Il y a plusieurs manières d’envisager des événements qui n’ont aucuns rapports directs visibles entre eux mais se concentrent sur des sujets similaires, ou tout du moins parallèles. La première est de traiter chacun d’entre eux séparément et de faire les constats qui s’imposent. C’est le cas des révélations de Wikileaks, puis celles d’Edward Snowden, […]";s:7:"content";s:10352:"

V

Il y a plusieurs manières d’envisager des événements qui n’ont aucuns rapports directs visibles entre eux mais se concentrent sur des sujets similaires, ou tout du moins parallèles. La première est de traiter chacun d’entre eux séparément et de faire les constats qui s’imposent. C’est le cas des révélations de Wikileaks, puis celles d’Edward Snowden, qui sont le plus souvent orientées dans un cadre géopolitique, avec comme leitmotiv la puissance américaine sans limite, et sa capacité à se mettre hors-la-loi, si elle l’estime nécessaire. Aux politiques de s’indigner poliment, aux journalistes de pointer la réalité des écoutes et de la surveillance de l’administration Obama, aux citoyens de conspuer les acteurs ce ces affaires… et les vaches numériques sont bien gardées. Puis vient la Loi renseignement, en France. Et la confirmation en Cassation de la décision de la Cour d’appel à l’encontre de Bluetouff. Si bien entendu toutes ces affaires n’ont pas autant de poids les unes que les autres, elles sont néanmoins des sortes de bornes, d’une époque qui… change. Radicalement.

Le grand verrouillage mondial est en cours

Lors de la diffusion de la vidéo « Collateral Murder » par Wikileaks, en 2010, personne n’aurait pu imaginer que 3 ans plus tard on apprendrait que les communications de la planète étaient intégralement surveillées par la NSA. Puis, que la France ferait voter une loi de surveillance de masse d’Internet. Que les lanceurs d’alerte seraient pourchassés par des Etats dits « de droit », comme de vulgaires criminels, (et certains, comme Manning, enfermé pour 35 ans) alors que ce sont ces mêmes lanceurs d’alerte qui dénoncent des crimes d’Etat.

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Ce principe de « tuer le messager » est désormais la règle. Et l’affaire de Bluetouff et des fichiers de l’ANSES en est une parfaite illustration. Cet article de blog est éclairant, puisqu’il résume de façon claire et simple la dite affaire. Il dénonce aussi les commentaires absurdes et totalement débilitants de pseudo-analystes de la « chose internet » et du « droit qui en découlerait (selon eux) — analystes qui en viennent à raconter n’importe quoi. Comme comparer le réseau avec des maisons, avec plein d’éléments du monde physique, pour essayer — de façon assez minable, il faut bien le dire — de démontrer une atteinte envers l’ANSES et une faute de Bluetouff, qui n’existe que dans leur pitoyable cerveau d’hypster désœuvré.

Un serveur Internet n’est pas une maison avec des portes, on ne copie pas des fichiers comme on photocopierait des documents, on ne « vole » pas des documents dans répertoires publiques sur le réseau, la confidentialité des données ne s’établit pas en déclarant à un juge qu’elles le sont. Et si aujourd’hui on condamne les internautes, journalistes, sur leur volonté et la compréhension supposée de leurs actes de copie de PDF dans des répertoires publics, il est urgent d’appeler des psychiatres à l’aide ou établir qu’une police de la pensée existe et qu’elle est désormais habilitée à poursuivre tout un chacun et à faire condamner.

Que dit l’époque ?

Nous sommes à la croisée des chemins. Le basculement de civilisation est en cours, quoi qu’en pensent ceux qui ne voient dans l’escalade de la surveillance numérique qu’une simple logique politique opportuniste.

La nouvelle civilisation qui se met en marche est celle de l’information globale et du contrôle des données qui en découle. Une société totalitaire, de gouvernance algorithmique — si les Etats, aidés des multinationales passent au stade de l’industrialisation du contrôle des données — se profile, et en réalité, se met en place. L’alliance des députés conservateurs et sociaux-démocrates au sein de la Commission Commerce du Parlement européen, hier, pour avaliser les points les plus liberticides du Traité de libre échange Etats-Unis-Union européenne (TAFTA ou TTIP), en est la parfaite illustration.

(…) Des amendements très contestables ont été votés conjointement par les sociaux démocrates et la droite sur les services, l’énergie ou encore la propriété intellectuelle, entre autres.

La « grande coalition » entre la majorité des sociaux-démocrates et les conservateurs appelle ainsi à la totale libéralisation du commerce des énergies fossiles entre l’UE et les Etats-Unis et privilégie le mode de négociation le plus risqué sur les services.

C’est une déception majeure pour tous les observateurs de la société civile. Ce vote a d’ailleurs été salué comme une avancée par Business Europe, le lobby des plus grandes multinationales européennes (…)

On peut toujours se cacher derrière son petit doigt et argumenter devant son clavier et son écran sur le fait que Bluetouff savait ou pas que les PDF [des PDF qui pouvaient tuer la planète, selon un juge] n’étaient pas « destinés » à être copiés, le fait est que le droit à informer à pris une sacrée claque avec cette décision en appel, confirmée par la Cour de cassation.

Parce qu’au final, les documents de l’ANSES, qui ne contenaient aucune marque de confidentialité, amenaient par contre de nombreuses informations sur la capacité de l’Agence en question à bien connaître la dangerosité de certains produits, à indiquer clairement leur interdiction à l’étranger, et à prôner pourtant… la continuation d’études, de rapports et autres observations « scientifiques » sur ces mêmes produits en France. A les laisser donc circuler dans le commerce. Des produits dangereux et démontrés comme tels… par l’Agence en question.

libertes-mon-cul

Cette information n’a donc aucune valeur pour le public ? Les impôts de chacun d’entre nous financent une agence censée protéger notre santé,  et celle-ci porte plainte parce que des documents démontrant sa mollesse caractérisée sur des sujets de santé publique sont dévoilés ? Tandis qu’elle laisse ces documents à disposition sur le net, dans des répertoires publics, la justice condamne le messager, et il faudrait en plus défendre la « justesse de la décision » de cette dernière ? On croit nager en plein délire. Mais non. Aucun délire. Nous avons simplement basculé dans ce nouveau monde. Celui du contrôle de l’information.

Et maintenant ?

Le métier de journaliste, s’il est effectué avec honnêteté, dans une éthique sincère, n’est pas facile. Celui de spécialiste en sécurité, « hacker public » et lanceur d’alerte, comme c’est le cas de Bluetouff, encore moins. Le but d’une publication comme Reflets est d’informer, réfléchir, alerter, fouiller, triturer tout ce qui traverse la société. Pas de relayer le message des puissants ou de groupe d’intérêts quels qu’ils soient. Il va sans dire que le soutien de certains lecteurs/commentateurs à l’égard de la justice qui n’a de justice dans cette affaire que le nom, est plus qu’agaçant. Inquiétant. Mais sont-ils conscients de la gravité d’une telle décision pour l’avenir ? Oui, l’avenir de nos communications, notre capacité à s’informer, à informer, à dénoncer, alerter ?  Que va-t-elle devenir ? Va-t-elle se retrouver piégée dans l' »Internet civilisé » rêvé par N. Sarkozy et qui se met en place avec F. Hollande ? Un Internet où l’utilisateur est guidé, encadré, et où toute action non conforme au droit national établi à un instant « T » peut être un crime ? Un Internet avant tout marchand, placé sous l’œil vigilant des « radars-caméras administratifs numériques » des services de l’Etat ? Un Internet qu’ils auront défendu, ces vaillants analystes du « droit des serveurs », un Internet où « on ne fouille pas dans les tiroirs des gens quand on rentre dans leur maison » ?

eagle

Si les serveurs internet sont des maisons avec des portes, et les répertoires des serveurs des tiroirs que l’on peut ou non fouiller, même quand ils sont ouverts, alors le grand village Internet est une prison. Et en prison, les gardiens sont les ennemis. Surtout quand les détenus sont majoritairement innocents.

A bon entendeur.

";s:7:"dateiso";s:15:"20150529_142846";}s:15:"20150528_174231";a:7:{s:5:"title";s:69:"La SNCF torpille un site d’info temps réel [de ses propres trains]";s:4:"link";s:85:"https://reflets.info/la-sncf-torpille-un-site-dinfo-temps-reel-de-ses-propres-trains/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=31935";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 28 May 2015 15:42:31 +0000";s:11:"description";s:388:"Frenchtech es-tu là ? Le ministère de l’économie numérique devrait se pencher sur les pratiques de ses services et autres entreprises dont l’Etat détient des parts. Le cas de Raildar.fr est un cas d’école. Un développeur « s’amuse » à créer un site d’information temps réel des trains de la SNCF. Il le fait en 3 mois. […]";s:7:"content";s:3123:"

raildar

Frenchtech es-tu là ? Le ministère de l’économie numérique devrait se pencher sur les pratiques de ses services et autres entreprises dont l’Etat détient des parts. Le cas de Raildar.fr est un cas d’école. Un développeur « s’amuse » à créer un site d’information temps réel des trains de la SNCF. Il le fait en 3 mois. La SNCF s’y essayait depuis… 3 ans. Ca marche bien ce qu’il a fait, Spyou (le développeur, @turblog sur twitter). C’est gratuit. C’est tellement bien, que la SNCF vient de torpiller le projet.

Dans une soudaine envie d’harmonisation, la SNCF a torpillé le site Infolignes. Du coup, Raildar ne pouvait plus récupérer ses infos temps réel. Pour parfaire le tableau, ils ont installé tout un tas d’éléments pour m’empêcher d’appliquer le même principe sur leur nouveau truc. Du coup nous nous fournissions sur le serveur alimentant les applications mobiles de la SNCF, mais nous en avons été virés comme des malpropres.

Du coup ben … tant pis.

Si vous avez envie de vous taper le boulot pour que ça remarche, envoyez un mail à root at spyou.org et on verra ce qu’on peut faire. Quelques éléments sont dispos sur ce pad.

Le PDG de la SNCF avait vu le site raildar.fr, et avait beaucoup aimé :

Me souviens d’une phrase que Pepy m’a sorti : « c’est très bien ce que vous faites, ça poussera les gens à la SNCF à faire mieux ». #tavu

— Raildar (@Raildar_fr) 28 Mai 2015

Et voilà, chère madame @axellelemaire, une belle décision de type « frenchtech » dont votre gouvernement [et ses sbires] ont le secret.

Question subsidiaire [cc Guillaume Pepy] : la frenchtech, il faut l’utiliser avec ou sans lustrant ?

P.S : Le site raidlar pouvait faire des choses assez classieuses, comme une heatmap temps réel des trains en retard. Tellement pratique pour l’usager, mais tellement transparent…

heatmap-raildar

 

";s:7:"dateiso";s:15:"20150528_174231";}s:15:"20150528_153050";a:7:{s:5:"title";s:34:"Valls va recruter plein de hackers";s:4:"link";s:56:"https://reflets.info/valls-va-recruter-plein-de-hackers/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=31922";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 28 May 2015 13:30:50 +0000";s:11:"description";s:404:"Il n’est jamais à cours d’idées toujours plus proches des régimes autoritaires, et ça ne lui en fait pas frémir l’une plus que l’autre. Manuel Valls a déclaré vouloir créer une fondation de droit privé qui travaillera pour l’Etat, avec comme objectif « faire de la contre-propagande » sur le net. Très moderne. Très PC Chinois. Cette […]";s:7:"content";s:3501:"
valls

Eh, toi, là, oui, le jeune : écoute la parole officielle, et convertis-toi à la République laïque au lieu de vouloir djihadiser par Internet !

Il n’est jamais à cours d’idées toujours plus proches des régimes autoritaires, et ça ne lui en fait pas frémir l’une plus que l’autre. Manuel Valls a déclaré vouloir créer une fondation de droit privé qui travaillera pour l’Etat, avec comme objectif « faire de la contre-propagande » sur le net. Très moderne. Très PC Chinois.

Cette officine « fera de la recherche sur l’évolution du discours et de la propagande djihadistes et produira des « outils de contre-discours pour alimenter des community-managers associatifs » annonce notre Macho national. Le principe est grosso-modo de contrer les théories du complot qui fleurissent sur le net et appellent les jeunes gens à devenir de sanguinaires djihadistes. Il paraît même que le Manuel veut recruter des hackers. Beaucoup de hackers : brrrrrr.

Manuel Valls : « On va recruter beaucoup de hackers » #alerteCDI #masterclassehuffpost pic.twitter.com/3iOvnz7PR7

— Nabil Touati (@salam93) 27 Mai 2015

Le profil de ces community manager? @manuelvalls "On va recruter non pas que des policiers, mais aussi des hackers" #MasterclasseHuffPost

— C'est Demain (@cest_demain) 27 Mai 2015

Extrait :

« Nous nous adressons au cœur de cible : les jeunes en voie de radicalisation. Nous allons donc mettre en place un bataillon de community managers de l’Etat pour opposer une parole officielle à la parole des djihadistes, et ne pas leur laisser l’espace numérique.  Nous savons qu’il est difficile pour les autorités, pour l’État, pour les adultes, de s’adresser aux jeunes concernés, les djihadistes utilisant la théorie du complot justement pour décrédibiliser la parole officielle. Il faut reconnaître que leurs sites, leur paroles, sont « très bien faites, très efficaces », c’est une véritable propagande utilisant les moyens modernes pour atteindre les esprits, les cœurs et les cerveaux« .

A quand le ministère de la propagande et de la vérité ?

";s:7:"dateiso";s:15:"20150528_153050";}s:15:"20150528_133106";a:7:{s:5:"title";s:62:"Le socialisme néo-libéral conservateur, comment ça marche ?";s:4:"link";s:78:"https://reflets.info/le-socialisme-neo-liberal-conservateur-comment-ca-marche/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=31906";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 28 May 2015 11:31:06 +0000";s:11:"description";s:351:"Il est important de donner des noms aux choses. Sinon, le chaos et la confusion nous guettent. Voire la dichotomie mentale, la perte de repères, la sensation d’étrangeté en politique et toutes sortes de choses bizarroides qui mènent le citoyen lambda à ne vraiment plus savoir où il en est. Le Parti socialiste, son gouvernement, […]";s:7:"content";s:6249:"

macronIl est important de donner des noms aux choses. Sinon, le chaos et la confusion nous guettent. Voire la dichotomie mentale, la perte de repères, la sensation d’étrangeté en politique et toutes sortes de choses bizarroides qui mènent le citoyen lambda à ne vraiment plus savoir où il en est. Le Parti socialiste, son gouvernement, sa politique, sont de ces choses qu’il faut savoir définir clairement. D’où le fait que parler de la « gôche » quand on parle du PS, est désormais totalement saugrenu. Historiquement, politiquement, sémantiquement, socialement, économiquement, rien, mais alors rien du tout ne raccorde le PS et sa motion A, Hollande, Valls et leurs ministres de ce qui a toujours été défini comme de « gauche » en France. Mais que sont ils donc, alors ?

Comme le titre l’indique…

Le socialisme néo-libéral (néo)conservateur est un truc assez particulier, que nous autres, observateurs de la vie politique devons aborder. Nécessairement. Socialisme, oui, parce que ceux qui sont au pouvoir aujourd’hui refusent de lâcher le terme. Evidemment, du socialisme d’origine il ne reste qu’une chose : la volonté de conserver un Etat fort. Pas de partout. Uniquement là où l’on peut appliquer des règles, normes, obligations [toujours] fortes, envers la population. Pas à d’autres entités, comme les multinationales, puisque nous sommes face à des socialistes néo-libéraux. Donc,  je flique la population avec une loi de type république autoritaire limite stalinienne, mais je file les coudées franches aux plus grands groupes industriels — qui taillent la planète en pièce  — en leur filant des cadeaux fiscaux longs comme un jour sans fin. Amusant. Le capitalisme stalinien dans toute sa splendeur. Avec un zest de plus, un truc qui sent bien le rance. Le conservatisme.

Réactionnaire, capitaliste [sauvage] et… républicain social

La nouvelle norme commune aux partis de gouvernements commence à se voir clairement. Au point qu’il est difficile de différencier la politique d’un François Hollande de celle d’un Nicolas Sarkozy. Les éléments clés de ces nouveaux modes de gouvernance politique, tant du côté du PS que de l’UMP (futur « Les Républicains ») sont assez simples à identifier : coaching en communication avec langue de bois absolument identique [faite d’une novlangue bien dosée], refus de réguler les structures financières/capitalistiques les plus prédatrices, création de nouvelles lois pour contraindre la population de façon ciblée (automobilistes, soignants, enseignants, internautes, fumeurs, vapoteurs, tatoueurs, etc…), refus d’admettre la soumission aux puissances économiques, corruption avérée d’une grande part de ses membres.

Si ces gouvernants tentent de faire adopter des lois de type « progressiste », c’est en général autour d’une thématique déjà en place à l’étranger et qui ne peut que  survenir à terme dans le pays. Le « mariage pour tous » en est un bon exemple. Mais ces pouvoirs sont réactionnaires, et ne peuvent faire autrement qu’adopter tous les codes des conservatismes propres à cet ordre. Sur l’immigration, c’est une évidence, comme pour les lois de surveillance et sur la « sécurité » en général, soulignant la vision paranoïaque et populiste qu’ils incarnent. Le social est bien entendu toujours présent, relié à leur fameuse « République », et même si « l’Etat social » est taillé en pièces morceaux par morceaux, les pouvoirs en place ne peuvent admettre en être les principaux fossoyeurs. A eux, donc, la tâche de saupoudrer quelques mesures compensatoires, très 90’s qui singeraient l’aspect « social » de leur politique: emplois d’avenir, modification des aides au logement, des tranches d’imposition, etc…

Mais quel est le but de tout ça ?

L’orientation de ces politiques est toujours le même, et ce, depuis une trentaine d’années. Faire disparaître l’Etat providence issu des luttes d’avant et d’après seconde guerre mondiale, laisser « le marché » s’emparer de la société. De toute la société. Santé, transports en commun, télécommunications, éducation, voiries, péages, eau, énergie, sécurité, courrier postal  : tout doit être vendu aux mastodontes du privé. Le Traité transatlantique (TTIP ou TAFTA) doit être la cerise sur le gâteau qui viendra valider définitivement cette vente aux enchères globale de nos sociétés post-industrielles.

Les grands de ce monde se réunissent d’ailleurs chaque année pour discuter de ces sujets, qui les préoccupent. S’y retrouvent des capitaines d’industrie, des politiques, des dirigeants de médias, tout ce qui influence le monde. Le groupe peut désormais donner la teneur des discussions, mais continue d’interdire la présence de journalistes et demande à ses invités de ne pas parler du contenu des échanges. L’année dernière, quelques Français y étaient. Des gens de gauche socialistes néo-libéraux conservateurs, comme Fleur Pellerin et Emmanuel Macron. Mais des bouts de la droite libérale réactionnaire aussi, avec du Baroin, et puis du patron de St Gobin et d’AXA. Où ça ? Au groupe Bielderberg.

Les thèmes étaient, entre autres :

Does privacy exist?

The future of democracy and the middle class trap

What next for Europe?

Pas chouette la République  ?

";s:7:"dateiso";s:15:"20150528_133106";}s:15:"20150527_012627";a:7:{s:5:"title";s:67:"3000€ d’amende et un casier judiciaire pour une requête Google";s:4:"link";s:83:"https://reflets.info/3000e-damende-et-un-casier-judiciaire-pour-une-requete-google/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=31910";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 26 May 2015 23:26:27 +0000";s:11:"description";s:340:"En 25 ans d’exercice, j’ai toujours considéré le juge judiciaire comme le meilleur garant de la défense des citoyens contre les égoïsmes, les appétits des grands groupes, le désir de contrôle des Etats. Mais je dois dire ma déception à la lecture de cet arrêt rendu par la Chambre criminelle de la Cour de cassation […]";s:7:"content";s:5454:"

palais-de-justiceEn 25 ans d’exercice, j’ai toujours considéré le juge judiciaire comme le meilleur garant de la défense des citoyens contre les égoïsmes, les appétits des grands groupes, le désir de contrôle des Etats. Mais je dois dire ma déception à la lecture de cet arrêt rendu par la Chambre criminelle de la Cour de cassation le 20 Mai 2015 dans l’affaire dite Bluetouff. Pour des raisons que j’ignore, la plus haute juridiction française n’a pas voulu voir ou, pire encore d’une certaine manière, n’a pas vu les enjeux d’importance qui pointent derrière cette affaire.

Quels sont les faits constants de cette affaire ? Ce 27 août 2012, Olivier Laurelli dit Bluetouff fait ce que des millions de gens font chaque seconde : il saisit dans la barre de recherche Google, une requête. Sans surprise, le moteur lui répond en lui proposant une série de liens. Bluetouff prend connaissance de l’un de ses liens et des documents qu’il renferme. Les documents sont principalement des comptes rendus de groupe de travail ou des échanges d’experts dans le cadre d’une agence traitant de la santé publique, l’ANSES. Le sujet est les nano substances. Notre internaute écrit un article sur le site d’information reflets.info.

Ce qui ne s’est pas passé de manière constante dans cette affaire ? Tout d’abord, Bluetouff n’a cassé aucune porte ou n’a pris aucune porte arrière pour accéder aux documents. En d’autres termes, le délit d’accès frauduleux à un système visé par l’article L 323-1 du Code pénal n’est pas constitué. Bluetouff est relaxé de ce chef, tant devant le Tribunal correctionnel que devant la Cour d’appel et, de manière incidente, devant la Cour de cassation. Ce qui ne s’est pas passé non plus, c’est que Bluetouff n’a pas mis en danger par sa publication, la santé publique, pas plus qu’il n’a enfreint l’ordre public. Les documents consultés et commentés ne présentent aucun risque particulier, pas plus qu’ils ne sont régis par aucun statut spécial de type secret défense, ce qui confirmé par l’Anses elle-même, ni ne comportent une signalétique particulière interdisant leur lecture. Enfin, les « agissements » de Bluetouff n’ont provoqué aucune victime. L’Anses ne s’est pas constituée partie civile ni devant le Tribunal, ni devant la Cour d’appel.

Un maintien frauduleux sans accès frauduleux préalable

Alors que s’est-il passé pour qu’il y ait condamnation pénale dans ce dossier ? La Cour de cassation valide l’analyse de la Cour d’appel qui a jugé que dans ce cas, il y a eu « maintien frauduleux dans un système » (STAD) au sens de l’article 323-1 du Code pénal, délit puni des peines maximales de deux ans d’emprisonnement et de 3000 euros d’amende, peines que le Gouvernement projette de doubler dans le projet de loi sur le renseignement actuellement au Sénat, sans qu’on comprenne quel est le lien entre ce doublement des peines et le renseignement d’ailleurs.

Pour les juges d’appel et de cassation, les documents n’auraient pas dû se trouver à disposition du public. L’Anses a fait une erreur, c’est à l’internaute d’en assumer la responsabilité. Et d’ailleurs, sans doute vexé, c’est le RSSI de l’Anses qui dépose plainte pénale et se trouve à l’origine de l’affaire judiciaire, même si par la suite, l’Anses ne se constituera pas partie civile. Pour les juges, Bluetouff aurait dû rechercher l’origine de ces documents et s’ils étaient confidentiels pour l’Anses.

Ce faisant, la Cour de cassation, a créé une obligation à la charge de chaque internaute de s’enquérir du statut juridique des documents publics mis à sa disposition, pour savoir s’ils devaient ou pas se trouver accessible au public. Sans quoi, le délit de « maintien frauduleux » est encouru ?

Surtout, et c’est le problème majeur au-delà du cas traité, les juges ouvrent une voie, une action, à toute personne ou organisation, à qui déplairait telle ou telle information, puisqu’il lui suffirait de faire valoir que les documents commentés, rapportés, devaient ne pas se trouver là où ils ont été trouvés. Les juges donnent un outil de menace d’une voie de droit contre les lanceurs d’alerte, les journalistes citoyens, les journalistes professionnels, et même tout citoyen. Là où le droit de la presse s’échine depuis un siècle et demi à protéger la liberté d’expression, les sources des journalistes, la Cour de cassation vient offrir la potentialité pour les censeurs, de recourir à un délit informatique.

Comment comprendre cette décision ? On peut simplement constater que la condamnation est double. Elle se compose d’une amende et de l’inscription de la condamnation au casier judiciaire d’Olivier Laurelli, la demande de dispense d’inscription ayant été rejetée. Au vues de cette seconde sanction, si on avait voulu mettre sous surveillance Olivier Laurelli et tenter de le faire taire, on n’aurait sans doute pas fait autrement.

";s:7:"dateiso";s:15:"20150527_012627";}s:15:"20150522_024818";a:7:{s:5:"title";s:93:"Dis Parti Socialiste, c’est quoi cette bouteille de fichier informatique que tu avais là ?";s:4:"link";s:108:"https://reflets.info/dis-parti-socialiste-cest-quoi-cette-bouteille-de-fichier-informatique-que-tu-avais-la/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=31895";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 22 May 2015 00:48:18 +0000";s:11:"description";s:376:"Allez, c’est plié, Le Monde nous l’apprend, « Les militants socialistes n’ont pas renversé la table. La motion A, portée par l’actuel premier secrétaire du PS et soutenue par le gouvernement, a remporté le premier tour du congrès de Poitiers jeudi 21 mai avec près de 60 % des voix, selon les premières estimations. Elle devance la […]";s:7:"content";s:3849:"

Pour obtenir des données personelles, merçi d'adresser votre bordel juridique à Reflets.info, 30 avenue des Zinternets, 192.34.121.12, France.Allez, c’est plié, Le Monde nous l’apprend, « Les militants socialistes n’ont pas renversé la table. La motion A, portée par l’actuel premier secrétaire du PS et soutenue par le gouvernement, a remporté le premier tour du congrès de Poitiers jeudi 21 mai avec près de 60 % des voix, selon les premières estimations. Elle devance la motion B de Christian Paul (qui approche les 30 %), qui rassemble les frondeurs et l’aile gauche du parti, la motion D de Karine Berger (autour de 10 %) et la motion C de Florence Augier (environ 2 %). »

Une occasion de nous pencher sur un fichier informatique du Parti Socialiste. Nous avons bien tenté à plusieurs reprises d’obtenir des réponses à nos questions de la part du parti au pouvoir. Sans succès. Le service de communication du PS s’est obstinément refusé à répondre à nos questions.

Il se trouve qu’il y a quelques années, le Parti Socialiste avait mis en place une formidable base de donnée de ses adhérents. Très utile. Le machin s’appelait Rosam.

Le détail des champs de Rosam était passionnant. On y trouvait des champs étonnants. Comme l’appartenance syndicale, le nombre d’enfants…

Selon la CNIL, c’est justement le genre de choses qu’un parti politique ne peut pas faire.

cnil-obligations-partis-politiques

Or, si l’on regarde avec précision les champs de la base Rosam…

PSEt en gros plan :

ps2

Il se peut fort bien que Rosam ne soit plus en activité ou ait été modifiée. Mais impossible de le savoir, le PS ne veut pas nous répondre.

En attendant, il y a comme des fuites sur le site du PS, mais nous hésitons à en parler parce que cela fait appel à Gogleuh, le fameux moteur de recherche qui peut vous transformer en cyber-criminel en moins de deux.

gogleuh

";s:7:"dateiso";s:15:"20150522_024818";}s:15:"20150522_022427";a:7:{s:5:"title";s:38:"Notre pourvoi en cassation est rejeté";s:4:"link";s:59:"https://reflets.info/notre-pourvoi-en-cassation-est-rejete/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=31877";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 22 May 2015 00:24:27 +0000";s:11:"description";s:379:"Le Parisien ayant publié un papier aujourd’hui, nous allons vous donner un peu dans l’urgence une partie de notre point de vue sur le rejet du pourvoi en cassation de Bluetouff et donc, de Reflets et de tous les internautes français (n’en déplaise au système judiciaire). Nous reviendrons sur cette décision dans d’autres articles. Celui-ci […]";s:7:"content";s:18406:"

justiceLe Parisien ayant publié un papier aujourd’hui, nous allons vous donner un peu dans l’urgence une partie de notre point de vue sur le rejet du pourvoi en cassation de Bluetouff et donc, de Reflets et de tous les internautes français (n’en déplaise au système judiciaire).

Nous reviendrons sur cette décision dans d’autres articles. Celui-ci devrait vous aider à comprendre le contexte dans lequel nous nous situons et qui va, à notre avis, plus loin que le simple téléchargement de fichiers publics, sur un site public, placé sur un réseau public, archivés par un moteur de recherche américain et rédigés par des chercheurs payés par nos impôts, pour alerter sur des risques sanitaires qui concernent tout le monde.

Bref rappel des faits.

Au cours d’une recherche Google n’ayant rien à voir avec l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES), le moteur de recherche à renvoyé une série de réponses (des liens vers des documents) placés sur un serveur de l’ANSES. Bluetouff les a téléchargés. Il se sert alors de quelques bouts de documents pour rédiger un article sur Reflets. Oui, nous sommes un journal en ligne généraliste qui traite de tous les sujets, y compris de risques sanitaires. Nous sommes d’ailleurs suffisamment généralistes pour que l’Etat français, au travers de la Commission paritaire des publications et agences de presse, nous reconnaisse la qualité d’organe de presse d’information politique et citoyenne (IPC). Nous avons un numéro de commission paritaire en ce sens : 0317 Y 92654.

L’ANSES porte plainte à la lecture de l’article, estimant que ces fichiers n’ont pu être téléchargés que par piratage. L’organisme étant un Opérateur d’importance vitale (OIV), la DGSI est chargée de l’enquête. Pour cerner un tel terroriste, agissant sous pseudonyme, qui plus est, il fallait bien les services de renseignement. Bluetouff sera donc gratifié de 30 heures de garde à vue, son matériel informatique saisi, on en passe. Toutes sortes de choses évidemment éminemment nécessaires. Vous comprendrez un peu plus loin pourquoi. Le destin du monde était en cause, pas moins.

L’ANSES réalise cependant assez vite, surprise…, que si des documents sont archivés par Google, c’est un peu parce que leur accès est public. Du coup, l’agence ne se constitue pas partie civile. En d’autres termes, elle abandonne le combat avant même qu’il ne commence. Le ridicule ne tue plus, mais on n’est jamais trop prudent.

partie-civile

Pour autant, le pénal suivant son cours, comme on dit du côté des juristes, Bluetouff est jugé. En première instance, les juges faisant preuve de lucidité, le relaxent.

Armés de logique et d’un sens commun dont les suivants semblent manquer, les juges de première instance expliquent à propos de l’accès frauduleux supposé :

acces-frauduleuxacces-frauduleux-2Pour le reste, un supposé vol de données publiques, stockées sur un serveur public, lui-même placé sur un réseau public et qui ont été archivés par un moteur de recherche, les juges ont également une analyse très logique :

vol-de-donnees

Paf.

Une affaire qui n’en est pas une et qui n’aurait jamais du mobiliser autant de ressources publiques est finie.

Pensions-nous…

D’autant que les juges suivaient ainsi une jurisprudence établie par votre serviteur. Jurisprudence voulue à l’époque par le parquet de Paris (au point de publier un communiqué de presse).

Mais c’était sans compter sur le parquet de Paris qui voyait, lui, matière à poursuivre Bluetouff. Il faisait appel et contredisait ainsi les choix établis quelques années plus tôt par… le même parquet.

En Appel, Bluetouff était condamné. 3000 euros d’amende et sa condamnation faisait l’objet d’une inscription sur son casier judiciaire.

Incertitude juridique gravée dans le marbre

Reprenant le flambeau du parquet de l’époque Tati/Kitetoa, Bluetouff et Reflets décidaient, avec votre soutien financier, chers lecteurs, de former un pourvoi en cassation. Nous estimions en effet que cette décision créait une incertitude juridique pour tous les internautes, en plus, évidemment, de s’attaquer violemment à la liberté d’informer des médias.

Le pourvoi a été rejeté hier. Désormais, cher internaute, choisis avec soin les liens sur lesquels tu cliques lors d’une recherche sur un moteur comme Google. Car si dans la tête de l’admin responsable de la page que tu consultes, celle-ci est considérée comme confidentielle, et même en l’absence de protection de cette page, par exemple via un identifiant et un mot de passe, tu risques une condamnation. Te voilà pirate informatique.

Pourquoi l’implication de la DGSI était-elle nécessaire ? Mais voyons, parce que Bluetouff avait mis en péril l’avenir de l’humanité bien sûr. Le président du tribunal en appel ne lui a-t-il pas demandé si, « en téléchargeant tous ces documents, vous n’aviez pas peur de tuer toute la planète » ? Pour ce qui est des faits, il faut se reporter aux mots de l’avocate générale, Laurence Vichnievsky : « comme tout le monde dans la salle, je n’ai pas compris le quart de ce qui a été dit aujourd’hui, mes enfants auraient mieux compris que moi, mais il faut condamner M. Laurelli« . C’est rassurant.

Passons.

Nous laisserons à des juristes le soin de vous apporter sous peu, dans nos colonnes, une analyse plus juridique de la décision de la cour de cassation.

Une étrange conversation

Dans ce contexte, franchement surréaliste de l’appel, nous avons quand même fini par nous poser quelques questions.

Pourquoi cet acharnement du parquet à poursuivre Bluetouff ? D’autant que de son propre aveu, le parquet n’avait pas vraiment compris ce qui s’était passé et que la principale victime reconnaissait ne pas avoir à rechercher le culpabilité de Bluetouff.

Ces interrogations se faisaient plus pressantes après l’audience, mais avaient commencé avant. En effet, deux semaines plus tôt, une commissaire de police discutant avec une représentante d’un autre parquet que le parquet de Paris, évoquaient la prochaine condamnation de Bluetouff. Comme si elles connaissaient déjà le résultat du procès.

En outre, nous ne perdions pas de vue le fait que Reflets a été le premier journal à évoquer les contrats d’Amesys en Libye et de Qosmos en Syrie. Or le parquet de Paris a pesé de tout son poids, probablement à la demande de l’exécutif, pour freiner tout développement judiciaire de l’affaire Amesys. De là à imaginer que quelqu’un souhaitait nous faire payer nos révélations, il y a un pas que nous ne franchirons pas. Mais en tout cas, nous partions avec, disons, un désavantage.

Laurence Vichnievsky, qui a mené la charge contre Bluetouff pour le compte du parquet, en appel, n’est pas une inconnue. Nommée avocat général au Parquet le 23 août 2007, elle a un passé médiatique de juge d’instruction dans le domaine de la corruption qui plaide pour elle. Elle a travaillé avec Eva Joly qu’elle rejoindra plus tard à EELV. Sa nomination comme avocat général avait visiblement créé une polémique, dans la mesure ou le Conseil supérieur de la magistrature y était opposé et que la chancellerie était passée outre cet avis.

Le 14 juillet 2009, elle recevait la légion d’honneur (Chevalier) en raison de son parcours professionnel. Nicolas Sarkozy qui la décore a alors des mots intéressants que Le Monde rapportait à l’époque :

« C’est que Mme Vichnievsky l’assume sans détours : oui, elle a noué une relation amicale avec le président de la République. « On s’est connus en 1997, il n’était que maire de Neuilly-sur-Seine, explique-t-elle. On s’est fréquentés, on se tutoyait. Je me sens libre de mes opinions, les gens de gauche me jugent à droite, et inversement. Je ne l’ai plus vu à partir de 2004. » Il lui a remis la Légion d’honneur, le 21 octobre. Avec une phrase bien sentie à son endroit : « Je préfère ceux qui s’engagent à découvert, plutôt que ceux qui se cachent derrière leur fonction », a déclaré M. Sarkozy.
L’avocate générale était émue, forcément. « Je n’imaginais pas refuser cette médaille, dit-elle, c’est la reconnaissance de mon parcours.

Nicolas Sarkozy et sa garde rapprochée ont joué un rôle central dans le contrat entre Amesys et la Libye pour la vente d’un Eagle permettant de surveiller toute la population de ce pays. Jusqu’ici, la justice n’a pas jugé intéressant de s’intéresser à ce volet de l’AmesysGate.

En mars 2010, Laurence Vichnievsky quitte les aspects pénaux du parquet de Paris pour se concentrer sur les affaires civiles. Elle se lance en effet en politique aux côtés d’Eva Joly, avec qui elle a travaillé comme juge d’instruction. Elle est étiquetée EELV (ça ne durera pas) et ne peut plus, par exemple, s’occuper de l’affaire Erika.

En septembre 2011, elle entame son retrait de EELV.

En mars 2012, le parquet de Paris commence à s’opposer à tout développement lié à la plainte de la FIDH contre Amesys. Voici le déroulé des actions du parquet, citées par la FIDH :

L’ouverture de l’information judiciaire s’est cependant heurtée à un obstacle de taille : l’opposition farouche du Parquet de Paris, qui a rendu un réquisitoire s’opposant à l’ouverture de l’information judiciaire et qui a ensuite fait appel de l’ordonnance de la juge d’instruction qui avait décidé de ne pas suivre les arguments du Parquet et d’ouvrir une information judiciaire (voir infra – Les grandes étapes de la procédure judiciaire). Cet appel a finalement été rejeté par la Chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Paris, qui a, dans une décision rendue le 15 janvier 2013, confirmé l’ouverture de l’information judiciaire.

Le 26 mars 2012 :
Le Parquet prend un réquisitoire de non informer et subsidiairement d’irrecevabilité de la plainte avec constitution de partie civile, aux motifs « qu’il paraît difficile de considérer que la vente de matériel puisse être constitutive d’actes de complicité de faits criminels commis avec lesdits matériels par les acquéreurs ; qu’il s’agit moins d’établir des faits ou d’apprécier l’intention des vendeurs avec ces matériels d’écoute que d’apprécier la possibilité de l’existence d’une infraction pénale en lien avec les faits reprochés. Attendu que cette possibilité même d’un lien entre les faits et l’existence de l’infraction fait défaut ; qu’en effet vendre à un État des matériels ne saurait être en soi un élément constitutif de l’infraction ».

29 mai 2012
Le Parquet fait appel de l’ordonnance d’ouverture de l’instruction.

10 juillet 2012
Le Parquet général de la Cour d’appel de Paris prend des réquisitions demandant que l’ordonnance du 23 mai 2012 disant y avoir lieu à informer soit infirmée, et contestant l’intérêt à agir de la FIDH et de la LDH dans cette affaire.

Peine perdue, donc, une information judiciaire est finalement ouverte contre Amesys, soupçonnée de complicité de torture, par le pôle génocides et crimes contre l’humanité du tribunal de Paris. Depuis, l’affaire piétine. Ce dont s’est émue la FIDH il y a quelques temps. Selon nos informations, il ne serait pas impossible que l’entreprise échappe à une condamnation. Ce qui serait intéressant car cela tendrait à démontrer qu’il est juridiquement moins dangereux de vendre un système d’écoute global à l’échelle d’un pays, à un dictateur sanguinaire, que de télécharger des fichiers PDF trouvés via Gogleuh, le petit nom du moteur de recherche, selon les juges de la cour d’Appel.

Le président de la chambre qui a rejeté le pourvoi formé par Bluetouff, Didier Guérin, a également rejeté il y a peu le pourvoi des époux Tibéri dans l’affaire des faux électeurs. Kudos. En revanche, représentant de la cour de cassation à la cour de justice de la république (CJR), il s’est rangé à l’idée que Christine Lagarde ne méritait pas d’être mise en examen pour son rôle dans l’arbitrage Tapie/Crédit Lyonnais. Mediapart a publié un article passionnant sur cette décision.

Au lendemain des deux jours d’audition de Christine Lagarde par les magistrats de la Cour de justice de la République (CJR), les langues se délient et les raisons pour lesquelles la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) n’a pas été mise en examen pour « complicité de faux » et « complicité de détournement de fonds publics », mais placée sous statut de témoin assisté, apparaissent plus clairement.
(…)
selon de très bonnes sources, la déclaration du ministre des finances Pierre Moscovici, en défense de la patronne du FMI, a lourdement pesé sur la réflexion des magistrats, qui n’ont pas osé prendre une décision de mise en examen pouvant avoir des répercussions planétaires et, éventuellement, entraîner une éviction de Christine Lagarde de ses fonctions à la tête de l’institution financière.
(…)
En quelque sorte, la sortie inopinée de Pierre Moscovici, à quelques heures du début des auditions, a été interprétée par les magistrats comme un rappel à l’ordre solennel ; et les magistrats n’ont donc pas finalement osé défier l’exécutif.

Gogleuh nous apprend enfin que Laurence Vichnievsky et Didier Guérin ont participé à un colloque en 2001 à Palerme sur le thème « La confiscation des biens illicites« . Le milieu judiciaire est un tout petit monde. Comme d’autres.

Notons que les PDF de l’ANSES ont été confisqués… Une manie ?

Et maintenant ?

Nous évaluons avec notre conseil les possibilités et l’opportunité de porter cette affaire devant la Cour européenne des droits de l’homme. Quant à notre liberté et notre volonté d’informer nos lecteurs… Elles restent entières. Elles sont même, en ce qui me concerne, renforcée par ces décisions des cours d’appel et de cassation. Mon petit doigt me souffle dans l’oreillette (si, si…) que nous n’avons pas fini de parler d’Amesys et de Qosmos, de risques sanitaires, de politique, et de bien d’autres choses.

 

";s:7:"dateiso";s:15:"20150522_022427";}s:15:"20150521_232923";a:7:{s:5:"title";s:62:"Cybereugénisme : on était donc à Horizon un mois… environ";s:4:"link";s:76:"https://reflets.info/cybereugenisme-on-etait-donc-a-horizon-un-mois-environ/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=31878";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 21 May 2015 21:29:23 +0000";s:11:"description";s:432:"Il y a un mois, nous vous parlions d’analyse prédictive de la criminalité. Hasard du calendrier ou pas, c’est aujourd’hui, que la Gendarmerie Nationale a commencé à communiquer sur son logiciel prédictif. L’information distillée par la presse est évidemment incomplète, un peu édulcorée, puisqu’elle fait l’impasse totale sur l’essentiel, le nerf de la guerre… les […]";s:7:"content";s:4640:"

pedobear-madame-irmaIl y a un mois, nous vous parlions d’analyse prédictive de la criminalité. Hasard du calendrier ou pas, c’est aujourd’hui, que la Gendarmerie Nationale a commencé à communiquer sur son logiciel prédictif. L’information distillée par la presse est évidemment incomplète, un peu édulcorée, puisqu’elle fait l’impasse totale sur l’essentiel, le nerf de la guerre… les données. C’est d’ailleurs fort surprenant qu’avec ce genre de titre sensationnaliste (attention ce lien peut nuire à vos synapses), personne ne semble se poser les questions que nous nous posons :

Question 1 : Comment on va alimenter cette « arme secrète » pour la rendre efficace ?

Réponse : TOUT ce qui nous tombe sous la main, les fichiers qui n’ont officiellement jamais existé aussi ! Plus y’en a plus mon algo est intelligent.

Question 2 : Que fait-on des données une fois traitées ?

Réponse : On les redonne à manger à nos algos.

Nous vous expliquions que le seul moyen de rendre une intelligence artificielle intelligente, c’était de lui donner à manger un maximum de données. Etrangement la presse n’en fait pas état, pas plus qu’elle ne fait état de la provenance et de la nature des données que les algorithmes de Morpho (Safran) devront traiter pour jouer la madame Irma de la criminalité.

Ces données, c’est nous qui les donnons, sur les réseaux sociaux (Twitter et Facebook au premier plan), il y a également des données de sources ouvertes assez classiques… puis les données d’intérêt criminel en possession de la Gendarmerie que l’on croisera à la sauce Big Data. Et on obtient quoi avec tout ça ? En plus d’un nouveau fichier des gens honnêtes (les relations des relations), on obtient par exemple un fichier d’interactions probables avec des gens peut être moins honnêtes qui transforment une honnête personne en personne potentiellement malhonnête avec une marge d’erreur potentielle de 5% (oui ça fait beaucoup de potentialités mais on parle de données statistiques, même si la Gendarmerie annonce aujourd’hui une marge d’erreur entre 5 et 7%). Cerise sur le gâteau, pour que notre intelligence artificielle soit encore plus intelligente (les algorithmes probabilistes sont comme le pinard, ils se bonifient avec le temps), la rétention de données à durée indéterminée est de mise. La CNIL va A.D.O.R.E.R… mais non, c’est une boutade !

Ce qu’il y a de bien dans ce joli projet, c’est qu’il ressemble pas mal à ce qu’on connait aujourd’hui comme modèles dans le marketing prédictif, on sait que ça fonctionne, et comme pour le marketing, le produit, c’est vous, ou plutôt vos données… mais c’est « pour notre bien à tous ».

Le logiciel d’analyse politique prédictive de Reflets,  Da Hubble Vison Powah®, vous révèle la prochaine étape : un nouveau comité Théodule qui veillera à ce que les données traitées soient « anonymisées », que rien ne sera stocké et patati et patata… encore un nouveau jouet dont nos partenaires commerciaux vont raffoler, car vous vous doutez bien qu’un jouet comme ça, c’est probablement refourgable à quelques fous furieux.

";s:7:"dateiso";s:15:"20150521_232923";}s:15:"20150521_105506";a:7:{s:5:"title";s:51:"11 janvier 2015, et après ? – Altair Think Tank";s:4:"link";s:63:"https://reflets.info/11janvier-2015-et-apres-altair-think-tank/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=31871";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 21 May 2015 08:55:06 +0000";s:11:"description";s:398:"Altaïr think tank culture medias est un laboratoire d’idées et d’actions de terrain, lance son chantier prioritaire « 11 janvier 2015, et après ? » dont l’objectif est d’apporter aux citoyens des réponses éducatives et pédagogiques aux évènements de janvier 2015. Altaïr think tank organise une série de rencontres et de débats au cours des […]";s:7:"content";s:1740:"

Altair Think TankAltaïr think tank culture medias est un laboratoire d’idées et d’actions de terrain, lance son chantier prioritaire « 11 janvier 2015, et après ? » dont l’objectif est d’apporter aux citoyens des réponses éducatives et pédagogiques aux évènements de janvier 2015.

Altaïr think tank organise une série de rencontres et de débats au cours des mois à venir dont la première aura lieu les jeudi et vendredi 16 et 17 juillet 2015 à l’université ouverte d’Altaïr think tank, au Festival OFF d’Avignon.

Pour mener cette réflexion et apporter des solutions durables, Altaïr think tank fait appel aux acteurs de la société civile notamment aux historiens, chercheurs, théologiens, artistes et écrivains pour réfléchir et partager leurs connaissances et leurs idées sur ce sujet.

Vous pouvez vous inscrire et découvrir l’ensemble du projet ainsi que les actions à venir sur le nouveau site internet du think tank.

Altaïr think tank donne également rendez-vous dès à présent à tous ceux qui voudront poursuivre cette réflexion à sa réunion de rentrée à Paris le jeudi 24 septembre 2015.

";s:7:"dateiso";s:15:"20150521_105506";}s:15:"20150519_210747";a:7:{s:5:"title";s:43:"Radio Reflets #8 : et si vous nous aidiez ?";s:4:"link";s:60:"https://reflets.info/radio-reflets-8-et-si-vous-nous-aidiez/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=31866";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 19 May 2015 19:07:47 +0000";s:11:"description";s:400:"L’idée de faire une émission à partir d’un thème choisi par les lecteurs de Reflets a cheminé, et nous nous lançons. Economie ? Politique ? Technologie ? Philosophie ? Sociologie ? Actualité ? Laissez-nous ici-même vos idées d’émissions, envoyez des mails sur redaction@reflets.info avec un thème dans l’objet : nous choisirons celui qui semble rassembler […]";s:7:"content";s:993:"

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L’idée de faire une émission à partir d’un thème choisi par les lecteurs de Reflets a cheminé, et nous nous lançons. Economie ? Politique ? Technologie ? Philosophie ? Sociologie ? Actualité ? Laissez-nous ici-même vos idées d’émissions, envoyez des mails sur redaction@reflets.info avec un thème dans l’objet : nous choisirons celui qui semble rassembler le plus de suffrages. Et puis si ça ne nous plaît vraiment pas, on fera autrement, parce que le gonzo clodo-journalisme, c’est… comme ça. Voilà. Mais vos idées risquent de nous plaire. Sinon, on ne continuerait pas. Si ?

L’équipe de Radio Reflets

 

 

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La bulle obligataire, si elle éclate, risque de faire mal…

Alors que la sortie de l’Union européenne du Royaume-Uni (par référendum) — et celle forcée de l’euro de la Grèce — commencent à cheminer dans les esprits, des annonces sur un début de reprise économique en Europe s’enchaînent dans les médias. La situation serait « moins pire », et la croissance serait « bientôt au rendez-vous » — pleine de promesses d’emplois, de baisse de la dette, de déficit à moins de 3 % : en gros, rien que du bonheur. Les ténors de l’économie orthodoxe défilent sur les plateaux, derrière les micros, pour venir, qui, souligner le très bon exemple britannique, qui, l’Espagne en plein redressement, qui, le Portugal ou l’Irlande qui « iraient nettement mieux ».  Même les Etats-Unis. Vraiment ? Par quel miracle et avec quels ingrédients est donc faite cette fameuse « reprise » qui devrait nous mener au contraire, à la catastrophe ?

USA : la croissance dégringole, mais c’est sans importance…

Ce premier trimestre est piteux pour l’économie américaine : leur croissance s’est de nouveau écroulée. Le quotidien Le Monde en fait le constat :

« Entre janvier et mars, le Produit intérieur brut (PIB) a enregistré une croissance quasi-nulle de 0,2 %, selon la première estimation publiée mercredi 29 avril par le département du commerce. »
Les raisons, selon l’éditorialiste du Monde sont variées, entre l’hiver très froid, la hausse du dollar, et même… la grève des  dockers ! Mais ces baisses de premier trimestre sont fréquentes depuis plusieurs années, et les ténors ne semblent pas soucieux de ce phénomène, tout en évitant de trop parler du problème global de l’endettement privé américain. 1160 milliards de dollars pour les seuls prêts étudiants. Une dette de l’État fédéral américain de 10 025 milliards de dollars [soit environ 72 % du PIB] en 2008 qui a atteint la somme extraordinaire de 18 300 milliards de dollars fin 2014, soit aux alentours de 110% du PIB. Un compteur temps réel de ce gouffre financier permet de mieux mesurer l’ampleur du phénomène.
Chaque seconde la dette publique américaine augmente de plus de 47 200 euros, soit de plus de 4 milliards de dollars chaque jour et de 1 489 795 918 367 chaque année. Une dette publique US hors de contrôle.
 Mais l’économie américaine n’a pas de problème avec l’endettement, puisqu’elle ne survit que par lui. Les 6 ans de QE (Quantitative easing, Assouplissement monétaire) ont permis d’injecter des liquidités en masse dans le système bancaire et financier US. Résultat : spéculation sur des marchés étrangers, sur des monnaies, et nouveaux produits financier pourris, avec une relance par le crédit à la consommation qui ne se nomme pas, mais est bien là. L’Amérique triomphante a jeté des tonnes de billets verts sur les foules et s’enorgueillit d’une reprise économique en trompe-l’œil, dont les bases sont loin d’être solides. Tout au contraire. Bulle, vous avez dit bulle ? Oui, mais tout le monde s’en moque. On verra bien…

Ailleurs aussi…

QE à tous les étages chez nos voisins du Royaume (britannique) de sa majesté, le tout poussé par des réduction budgétaires drastiques, une suppression ou diminution des aides sociales qui ont eu pour effet une explosion de la pauvreté. La dette ne baisse pas, le déficit non plus, les Britanniques sont de plus en plus pauvres, mais la City continue, elle, à bien se porter. Les indicateurs de bonne santé économique ne sont pas du tout bons (productivité, industrialisation), et le taux de chômage de 5,5% est une illusion fabriquée par plus d’un million de jobs à 0 heure, et autres inactifs cachés, une population la plus endettée par habitant de l’OCDE. Les prix de l’immobilier ont explosé, la bulle immobilière est à son paroxysme, tout le monde attend son éclatement…

…même et surtout sur les marchés obligataires

Dans la zone euro, la décision a été prise il y a quelques mois de sauver le bateau de la même manière : assouplissement monétaire de plus de 1200 milliards d’euros en un an et demi. 60 milliards par mois, plus précisément. Les effets du QE de la BCE ne sont pas terribles : les taux directeurs devraient encore baisser, ils montent. Mais ils étaient déjà quasiment à 0%. Les investissements ne repartent pas. Les banques gardent le cash de leurs obligations d’Etat rachetées par la BCE, le replacent, spéculent avec, mais ne prêtent pas. A quoi bon ? La machine est grippée, c’est une certitude acquise. Une bulle obligataire mondiale est désormais en place, des USA, au Japon, en passant désormais par l’Europe. Il y a trop d’argent et on ne sait vraiment pas quoi en faire chez les banquiers… Rien ne fonctionne normalement, tout fluctue,  et avec 70% de Trading haute fréquence sur les marchés financiers américains et plus de 40% en Europe, les bots sont aux commandes d’une grosse partie de la finance internationale.

Les sorties (peu probables) de l’euro et la réalité du système en panne

Ce qui semble établi, au delà des analyses sur des frémissements ou des reprises de l’économie de telle ou telle zone, c’est que plus personne n’est en mesure de comprendre le fonctionnement global de l’économie post-crise financière. Ces analyses sont bonnes pour des observateurs de la chose économique du XXème siècle, aujourd’hui, elles ne tiennent plus la route. La croissance ne signifie plus grand chose quand elle est entièrement fabriquée par des injections de liquidités, comme un chômage artificiellement abaissée par des mesures de destruction de la protection des travailleurs. La Grèce est en chute libre, l’Espagne se remet à endetter ses classes moyennes, le Portugal revient au même niveau de pauvreté qu’au temps de la dictature, la France compte ses travailleurs pauvres, ses mal-logés, ses enfants dans des familles en dessous du seuil de pauvreté, et les 0,6% de croissance du trimestre seraient une bonne nouvelle ? Pour la cinquième économie mondiale qui vend des dizaines de milliards d’euros en avions de chasse Rafale ? Les salaires stagnent quand le coût de la vie augmente dans toute l’Europe. La Chine exporte chaque année un peu plus quand les balances commerciales des pays industrialisés s’écroulent (hors Allemagne par sa spécialisation). Une austérité synchronisée ne pouvait que freiner l’ensemble déjà bien mis à mal par le siphonnage bancaire opéré lors du grand sauvetage de 2009-2010. Les politiques d’aide aux entreprises dans un contexte de stagnation quasi généralisée dans une même zone d’échange ne servent à rien. Au final, personne ne semble s’en soucier chez les responsables politiques, puisque personne ne parle d’essayer autre chose.

Les sorties de l’euro lancées en l’air — le Brexit (sortie de l’Union européenne) ou Grexit (sortie de l’euro) — semblent en réalité un peu décalées aujourd’hui, puisqu’elles ne changeraient pas grand chose à l’affaire. Il suffit d’observer le Japon pour comprendre cet état de fait.

Un grand basculement était en cours depuis l’entrée de la Chine dans l’OMC au tournant de ce siècle, il s’est accéléré avec le « tsunami de la crise des subprimes ». La plus grande bulle financière mondiale de tous les temps est en train d’enfler de nouveau. C’est la bulle obligataire à 100 000 milliards de dollars qui était de 70.000 milliards en 2007. C’est avec son éclatement que tout se jouera. Sachant que les « crises » ont la fâcheuse tendance à se reproduire tous les 7 ans, que la dernière a eu lieu en 2008 et que nous sommes en 2015…

Tout ça risque d’être encore plus dramatique que la dernière fois.

Et partira d’Europe.

 

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dontwnanaDepuis quelques jours, l’affaire Krach.in fait couler pas mal de pixels. Si vous avez loupé les épisodes précédents, un blogueur a été condamné à 750 euros d’amende. Son crime ? Avoir rédigé des articles liés à la sécurité informatique, des articles précis, argumentés, démonstratifs, la seule manière de faire comprendre un problème de sécurité afin de s’en prémunir… et c’était bien évidement sur la prévention des risques que ces articles étaient ciblés.

L’affaire aurait pu être « banale », car nous sommes effectivement quelques uns sur le Net à avoir constaté le zèle que certains tribunaux mettaient à condamner des gens sur la base d’éléments dont ils ne pipent pas le moindre mot, ni le moindre concept.

On a reproché à Krach.in notamment un article sur le cracking de clés WEP… ne rigolez pas, en 2015, se voir reprocher d’expliquer l’insécurité du WEP c’est complètement délirant. Pour ceux qui dormaient au fond, on rappellera juste que ce protocole de chiffrement sans fil offre une protection théorique de 64 ou 128 bits, mais que comme 24 bits passent en clair, il est possible de déduire la clé de cette « protection » de fait réduite à 40 ou 104 bits, et même d’accélérer cette opération en injectant du traffic pour récupérer un maximum de données intéressantes (dans notre cas, des vecteurs d’initialisation qui serviront à déduire la clé de chiffrement). Des outils assez simples et complets comme Aircrack-NG  mettent en oeuvre ce type d’attaques, des attaques dramatiquement classiques comme le démontrent les 15 millions de pages référencées par Gôgleuh qui traitent du sujet.

Plus sérieusement, comme Krach.in l’explique dans son récit détaillé, c’est surtout du côté des fournisseurs d’accès Internet qui livraient encore il y a peu de temps des box avec du WEP pré-configuré par défaut qu’il y a des claques qui se perdent.

Mais là où on touche le fond, c’est quand on lit le récit du blogueur et la manière dont la « plainte » est arrivée au parquet. Il s’agirait d’un robot (un bot) qui se balade sur les sites web à la recherche d’infractions supposées. Il n’en faut pas plus apparemment pour provoquer une perquisition au domicile du blogueur. Oui, vous avez bien lu, une intelligence artificielle se balade sur le réseau à la recherche d’infractions et hop, vu que ça cause WEP, ça mérite bien une petite descente. Si tu es blogueur et que tu parles de Tor, c’est peut être le GIGN qui te pend au nez. On se gratte la tête, on se pose un instant, et on se demande d’un coup si ce bot n’aurait pas un lointain lien de parenté avec un projet dont nous vous avons parlé ici et dont nous reparlerons le moment venu. Toujours est-il que selon les propos du blogueur qui relatent ceux des gendarmes :

« ils sont obligé de traiter cette, plainte car elle vient d’une sorte de bot qui scanne le WEB FR et selon les contenus lève des infractions »

Un bot à la con mobilise donc les effectifs de gendarmerie pour aller faire la chasse aux blogueurs alors que le contre-terrorisme croule sous le travail… bravo, ça c’est une gestion intelligente et efficace ! A quand le bot qui ira parcourir Google Street View à la recherche de personnes qui ne traversent pas dans les clous ? A quand le bot qui épluchera leur compte Facebook pour évaluer le pourcentage de chances que tata Françoise morde la ligne blanche sur la N21 le 14 décembre 2017, histoire qu’on lui envoie le RAID le 13 décembre ?

Une absurdité pouvant en cacher une autre …  et probablement soucieux de faire cesser la grave infraction qu’est d’expliquer pourquoi le WEP c’est de la merde (c’est vrai que ça ne fait « que » plus de 10 ans qu’on le sait), la gendarmerie lui demande de fermer son blog. « Monsieur vous démontrez trop bien un secret de polichinelle, mais nous sommes dans l’obligation de vous censurer intégralement« … Bienvenue en France en 2015 !

pedobearLe blogueur de Krach.in n’ayant pas les moyens d’aller au pénal (là encore on est probablement quelques uns à pouvoir vous expliquer que la justice accessible à tous est quand même vachement plus accessible quand on a quelques milliers d’euros en poche), il décide d’accepter une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC). Et aussi délirant que ceci puisse paraitre de plaider coupable d’informer un public, même restreint, des dangers d’utiliser un chiffrement sans fil connu et reconnu comme faible et vulnérable, Krach.in espérait la clémence d’un juge qui comprend à minima de quoi on parle… monumentale erreur. Le procureur, demande une amende et 1 an sursis, en usant, comme à chaque fois que ça cause d’Internet, de comparaisons très bien senties avec un point Pedobear® inside :

« Il comparait le fait que je montre des techniques de hacking au fait de conduire une voiture à 250km/h alors que c’est interdit, juste pour montrer que cette vitesse peut être atteinte… »

« Ensuite il a comparé ça avec des histoires de pédophilie »

Bilan : reconnu coupable (normal en CRPC), condamné à 750€ d’amende, blog fermé… Et un putain de bot un peu crétin qui saisit la justice pour des trucs d’une rare connerie pendant que nos effectifs de polices font la traque aux barbus qui ne sont pas adminsys.

Condamner Krach.in, ça revient à condamner l’Ange Bleu  pour pédophilie, c’est condamner la prévention, pas les criminels.

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grecePendant que tous les regards sont tournés, qui vers le Projet de loi sur le renseignement, qui vers les îles des Caraïbes, qui vers le Népal, le grexit re-pointe le bout de son nez. Même si la Grèce a annoncé avoir décidé de lancer la procédure de remboursement de 750 millions au FMI, il semble bien qu’elle ait choisi une voie un peu limite. Les sujets du grexit et du défaut refont surface. Certains banquiers le voient même arriver en mai ou juin. Ce qui serait très bon pour la reprise économique de l’Europe… Dans le même temps, nos amis d’Outre-Manche, les Britanniques, tout affairés qu’ils sont avec le royal baby, semblent très peu affectés par les projets de celui qu’ils viennent de reconduire au pouvoir et dont toute la classe politique française a salué la réélection : il prévoit d’organiser un référendum sur la sortie de son pays de l’Union. En cas de sortie de la Grande-Bretagne et de la Grèce, on peut imaginer que les conséquences seraient… Comment dire ? Imprévisibles ?

";s:7:"dateiso";s:15:"20150512_220419";}s:15:"20150512_214521";a:7:{s:5:"title";s:52:"Parlementaires : algorithmes à géométrie variable";s:4:"link";s:69:"https://reflets.info/parlementaires-algorithmes-a-geometrie-variable/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=31830";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 12 May 2015 19:45:21 +0000";s:11:"description";s:360:"Il faut le lire pour le croire… Un article de Nicolas Rauline Journaliste au service High-tech & Médias des Echos (à lire en entier) nous apprend que les parlementaires souhaitent encadrer les algorithmes. Non, non, pas ceux du gouvernement (Projet de loi sur le renseignement) qui vont plonger dans nos vies privées, ceux des méchantes […]";s:7:"content";s:3240:"

algoIl faut le lire pour le croire… Un article de Nicolas Rauline Journaliste au service High-tech & Médias des Echos (à lire en entier) nous apprend que les parlementaires souhaitent encadrer les algorithmes. Non, non, pas ceux du gouvernement (Projet de loi sur le renseignement) qui vont plonger dans nos vies privées, ceux des méchantes grosses entreprises qui règnent en maîtres sur le Web, comme Google, Netflix et consorts.

« Les pouvoirs publics vont-ils bientôt mettre le nez dans les algorithmes ? Devant l’importance croissante des formules mathématiques et de l’automatisation dans nos vies, certains le réclament, en tout cas. C’est le sens d’un amendement de la loi Macron, adopté par le Sénat il y a quelques jours. Déposé par plusieurs sénateurs de l’opposition, celui-ci impose notamment à Google de mieux informer les internautes sur les critères de son algorithme et lui interdit toute discrimination, sous peine de se voir infliger une amende allant jusqu’à 10 % de son chiffre d’affaires mondial (soit environ 6,6 milliards de dollars). Les sénateurs se sont largement inspirés d’un rapport du Conseil d’Etat, rendu en septembre dernier, sur le numérique et les droits fondamentaux. L’une des propositions fortes de ce rapport était la création d’un droit des algorithmes, visant à réguler ces formules, omniprésentes dans les nouvelles technologies. »
Et l’on reste un peu plus perplexe encore en lisant les extraits du rapport du Conseil d’Etat :
« L’utilité des algorithmes pour optimiser le fonctionnement d’un certain nombre de services n’est pas discutable, reconnaissaient les magistrats dans le document. Ils présentent cependant trois sources de risques pour l’exercice des libertés : l’enfermement de l’internaute dans une « personnalisation » dont il n’est pas maître ; la confiance abusive dans les résultats d’algorithmes perçus comme objectifs et infaillibles ; de nouveaux problèmes d’équité du fait de l’exploitation toujours plus fine des données personnelles. »
Encore un effort et toutes les branches de ce qui constitue notre Etat se mettront d’accord.
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— Bonjour on aimerait acheter ce poste de télévision Ultra HD de 4 mètres de large à 4500 € qu’est sur le stand là, vous faites des facilités ?

— Mais bien sûr chers messieurs-dames, suivez-moi donc dans ce bureau, je vais de ce pas vous donner notre carte hyper gold de crédit permanent à cumul de points, qui exceptionnellement, parce que vous êtes venus pile au bon moment, est GRATUITE !

— Whaaaa, c’est génial, hein chérie ? Et pour les papiers à remplir ?

— Rien à faire du tout, je vous fais ça en direct. Vous me dites combien vous gagnez, vos crédits en cours, et hop on rentre ça dans l’ordinateur, et c’est bon !

— On gagne… heu, toi t’es à mi-temps à IntermSupershop, et moi par contre j’suis à plein temps à Barto-Carto, et on gagne…heu… 1850, en gros…

— Oui, bon, on ne va pas embêter les gens de Crédit-conso-gogo avec des détails sur le mi-temps de madame, et puis leurs ordinateurs peuvent bloquer, donc, on met deux salaires de 1500, ça fait un 3000 € à deux, ça va ?

— Heu, oui…

— Les crédits en cours ?

— On a la maison, la voiture, et puis les cartes de…

— Je vous arrête. Vous le voulez ce poste, hein ?

— Oui, oui.

— Vos crédits, ça ne va pas aider. Donc, on peut mettre une petite traite de voiture, du 250€, c’est à peu près ça, non ?

— Heu…non, c’est un peu plus, on a une familiale avec les options, et puis…c’est plutôt cinq…

— Bon, on met 300€, ça va passer.

— …

— Alors, vous remplissez ça, vous signez, et je valide…on attend que ça réponde, attendez, attendez…voilà… c’est presque bon… oui… allez… OK !

— C’est quoi, ok ?

— C’est bon, vous êtes passés, vous avez la carte, l’écran est à vous, le premier paiement n’est que dans un mois, et bien entendu, vous pouvez tirer du liquide, payer avec votre carte, comme n’importe quelle carte de crédit, elle sera dans votre boite dans 3 jours ! Félicitations !

— Bon, ben, merci !

— Mais c’est moi. Amusez-vous bien, et au plaisir messieurs-dames !

Sondages, djihadistes barbus… et écrans plats

Une part non-négligeable de la population française ne voit pas de problème à laisser les services de renseignement surveiller le réseau Internet pour lutter contre le terrorisme. Demandé comme ça, effectivement, on peut comprendre que ceux qui utilisent leur accès internet de la même manière que leur abonnement à Canal+ ne voient pas où est le problème de traquer des vilains terroristes sur  Internet le réseau pédophile mondial avec lequel ils effectuent 90% de leurs actions quotidiennes. Traquer des terroristes forcément barbus — les mêmes qui ont massacré 17 personnes entre le 7 et le 9 janvier dernier, où est le problème ? Se met alors en place  un nouveau système de surveillance étatique partiellement automatisé des « communications électroniques » de la population, pour parler bien la France.

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Tout ça est hallucinant, pour qui a encore un cerveau en état de fonctionnement — c’est-à-dire qui n’absorbe pas 3h45 de bullshit télévisuelles par jour. Pas pour les autres qui boycottent la propagande, ou encore ceux qui tentent de se désintoxiquer, en venant lire Reflets, par exemple. Mais le fond de cette affaire est plus vaste qu’une simple loi qui installera des boites noires de surveillance administrative à base d’algorithmes secrets et nous priverait, au moins partiellement, de notre vie privée. La démocratie telle que nous la connaissons ne changera pas du tout. Le monde de « 1984 » ne surviendra pas. Tout ira pour le mieux, dans le « meilleur des mondes, » celui du… totalitarisme doux. Celui qui est déjà en place et qui croît années après années. Amélioré [pour la continuation du bien-être de la caste en place] par ces outils.

Le royaume républicain de la tyrannie normative

Le but de l’existence d’un consommateur citoyen Français standard, celui que l’on retrouve à peu près partout et correspond à 90% de la population, est assez simple à résumer. Il veut acheter. Dépenser. Consommer. Se gaver. S’il est fatigué, le Français veut se divertir, se vider la tête, et pour ça il se colle le plus souvent devant un écran, et regarde un monde fabriqué par des spécialistes du marketing. Cette norme est devenue tyrannique, puisque ne pas la suivre représente presque une forme de dissidence.

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La marge se situe désormais à la limite de ce fonctionnement basé sur l’absorption d’images débilitantes, l’échange égotique sur Facebook, et l’achat compulsif de gadgets à la pointe d’une modernité pensée dans des bureaux luxueux remplis de spécialistes en design et réflexes d’achat. Ce totalitarisme doux des esprits se développe dans un royaume maintenu par une bourgeoisie qui pilote l’ensemble grâce à l’appel désormais bien connu des urnes. Le royaume de la République française, avec ses ors, ne peut pas proposer autre chose que ce totalitarisme doux, basé sur une soumission à l’argent, à des valeurs largement abandonnées dans la réalité quotidienne citoyenne ou politique, mais revendiquées en permanence.

Boites noires : contrôle oligarchique préventif ?

Toute cette affaire de boites noires au sein du projet de loi renseignement est intéressante, surtout quand on regarde de plus près les objectifs de la loi. Loi, qui, rappelons-le, est avant tout là pour rendre légales des pratiques déjà en cours, mais totalement illégales. Ces objectifs touchent à peu près à tout : l’économie, la techno, la délinquance, les manifestations, c’est tout juste si on n’y trouve pas la protection de la recette de la tartiflette. Que le gouvernement veuille donner des garanties en expliquant que les boites noires ne surveilleront « que » les comportements supposément terroristes n’a aucun sens : personne ne pourra vérifier cet état de fait, et si des intérêts en jeu dans le cadre général de la loi peuvent être traités par ces algorithmes, il semble difficile de croire que le pouvoir en place pourra se retenir de les utiliser.

L’affaire des fadettes des journalistes du Monde est un exemple très parlant de ce type de dérives dont l’Etat a le secret. Le principe de la déstabilisation des institutions de la République inscrit dans la loi ne peut pas laisser penser que les boites noires ne serviraient pas à contrer toute velléité allant dans ce sens.

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On peut donc penser, sans trop délirer ou fantasmer — comme dirait Manuel — que ces outils excessivement puissants et modernes, vont pouvoir permettre d’autres choses que simplement surveiller des potentiels terroristes. L’idée de « prendre la température d’un pays » au delà de sondages plus ou moins bien réalisés, par le biais de « photographies » des comportements en réseau via les big data collectionnées par les boiboites, n’est pas à placer obligatoirement dans la théorie du complot. Savoir quels courants de contestations se créent, où et qui est en train de vouloir créer une alternative politique, s’opposer à des décisions gouvernementales est absolument vital pour un pouvoir politique. Enfin, s’il veut vraiment que le système tel qu’il est… perdure. Un système oligarchique dans notre cas. Des castes, formées d’une élite. Qui n’a aucun intérêt que les ors de la République disparaissent. Avec tous les privilèges tirés de la monarchie qui vont avec.

Au final, le bordel arrive (on the net), et c’est tant mieux

Oui, bon, allez, finissons cet article sur une note positive, parce que sinon la toile va finir encombrée d’alcooliques plus vraiment anonymes, et ce serait dommage. L’obligation de réagir, au moins techniquement à cette vaste fumisterie autoritaire et scandaleuse des boites noire est déjà entamée. Vous pouvez récupérer ce script sur https://boitenoirekiller.com/. Et comme le disent les ouaibemasters du site de « boites noires killer » :

Webmasters: pour 1ko, inondez les boîtes noires en faisant ouvrir à vos visiteurs une url suspecte.

<script src="//boitenoirekiller.com/js.js"></script>

<a href="https://boitenoirekiller.com">Je n'aime pas les boîtes noires.</a>

insérez ce code juste avant la balise </body>

Après, tout est dans nos mains, comme dirait l’autre. Y’a plus qu’à. Voire…pire…

 

 

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amesysSi l’on en croit 24hinfo, un journal marocain, le ministère de l’Intérieur de ce pays aurait porté plainte contre des personnes l’ayant accusé d’avoir acheté des outils de surveillance. Un rapport de Privacy International (organisateur par ailleurs des Big Brother Awards) accuse le Maroc d’avoir acquis des outils de piratage (Hacking Team et Amesys/Bull). Si l’information de 24hinfo est juste, le ministère de l’Intérieur va avoir du mal à expliquer ce qui va suivre.

Notez qu’à ce jour, Philippe Vannier, ancien patron d’Amesys, puis de Bull et d’Amesys, et enfin, aujourd’hui, responsable chez Atos, n’a jamais été inquiété pour la vente d’un Eagle à la Libye, au Qatar, à l’Arabie Saoudite, au Gabon, aux  Emirats arabes unis, on en passe. Pas plus que Stéphane Salies, désormais patron de Advanced Systems, l’entité qui a servi à mettre à l’abri à l’étranger l’activité Eagle de Bull/Amesys. Pas plus que les développeurs qui ont mis au point Eagle : Nicolas Deckmyn, Amadou Barry, Talai Diab, Lionel Flandin, Hugo Giguelay, Philippe Job, Fabien Lahoudère, Pierre Langlais, Vincent Le Ligeour, Emmanuel Peroumalnaik, Thomas Franciszkowski, Vincent Grimaldi et Renaud Roques, bien évidemment, dont le nom et le numéro de téléphone étaient affichés dans le centre d’écoute installé à Tripoli et découvert par Margaret Coker du Wall Street Journal. Pas plus que les gouvernements français. Non, pour eux, tout va bien. Ce qui n’est probablement pas le cas des opposants surveillés dans ces pays par les outils d’Amesys.

Mais revenons au Maroc et au rapport de Privacy International.

le rapport suspecte – « mais on ne dispose pas de preuve directe », tempère Hisham Almiraat – le Maroc d’avoir acheté le logiciel Popcorn à l’entreprise française Amesys (entre temps rebaptisée Advanced Midddle East Systems, soit A.M.E.Sys). Ce logiciel, « qui coûte tout de même 2 millions de dollars », précise Almiraat, inclut un système dit de DPI (Deep Packet Inspection) qui « permet l’interception en masse d’appels téléphoniques à l’échelle d’un pays, l’interception des métadonnées des emails (expéditeur, destinataire, objet, heure de l’email…) ».

Cette partie de l’article de Telquel.ma appelle quelques commentaires.

Les preuves directes de l’achat d’un #Eagle par le Maroc ont été apportées par Reflets qui a écrit à ce sujet à plusieurs reprises ainsi que par le Canard Enchaîné (via Reflets). Ni Reflets, ni le Canard n’ont été poursuivis par Bull, Amesys ou le Maroc. Ni par les gouvernements Français que nous avons mis en causes à de nombreuses reprises à ce sujet.

Le Eagle vendu au Maroc ne coûte pas 2 millions de dollars. Ce qui coûte 2 millions de dollars, et c’est ce que nous avons écrit sur Reflets et dans le Canard Enchaîné, ce sont les disques durs qui permettent de stocker les données recueillies par le Eagle. Ces disques durs IBM ont été achetés par Amesys à ServiWare, une filiale de Bull.

Puisque Privacy International semble manquer de preuves, nous allons (une fois n’est pas coutume, nous détestons publier des fac-similés des documents en notre possession) lui en fournir quelques unes.

Premier point, la page de garde de la facture ServiWare dans laquelle on voit le nom du projet, en haut à gauche : PopCorn.

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Bien entendu, le nom « PopCorn » ne désigne pas en tant que tel le Maroc comme client. Pas plus que le numéro de client défini par Amesys (C4554500).

Il nous faut donc nous replier sur la désignation interne des contrats Amesys pour les Eagle. Ils commencent tous par « 3EAG » (pour EAGLE), et se poursuivent avec le nom du projet (POP pour PopCorn, QAT pour le Qatar, etc.)

Un récapitulatif des frais des développeurs envoyés sur le terrain nous donne une précision géographique pour 3EAGPOP, le contrat PopCorn.

frais-maroc

Cela commence à se préciser… Non ?

Maintenant, on peut aussi aller rechercher l’implication d’Alten, une SSII française dans la mise en place de ce Eagle puisque Amesys lui a acheté des prestations dans le cadre du projet PopCorn et dans le cadre du projet au Qatar.

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Difficile, donc, pour le ministère de l’Intérieur marocain de nier que Amesys a installé un Eagle dans le pays…

Mais a ce stade de la réflexion, il n’est pas illogique de se pencher sur la complicité de l’Etat français dans cette opération, comme dans les autres contrats d’Amesys.

L’équipe rapprochée de Nicolas Sarkozy a grandement facilité le contrat Libyen qui a financé les développements d’Eagle. Il est fort probable que cela ait également été le cas dans les autres pays équipés par la suite. Mais il y a en France une forme de « continuité de l’Etat » qui vaut aussi pour les contrats d’armement et la vente d’outils de surveillance à l’échelle d’un pays, comme les produits Amesys/Bull.

Le premier chef de l’Etat reçu par François Hollande durant les 100 premiers jours de son quinquennat, n’est autre que le Roi du Maroc. Mais François Hollande ne s’est pas limité au fils de « Notre ami le roi », durant les 100 premiers jours de sa présidence, il avait en effet reçu le roi de Bahreïn (Najib Rajab appréciera), le premier ministre du Qatar, le fils du roi d’Arabie saoudite, le roi de Jordanie et le prince héritier d’Abu Dhabi. Tous pays connus pour leur souci du respect des Droits de l’Homme. Et pour leur goût prononcé pour les technologies de surveillance globale.

A chaque fois que nous avons interpellé un responsable politique français sur les ventes d’Eagle, nous nous sommes heurtés à un silence de plomb. Aziz Ridouan, conseiller communication de Fleur Pellerin (à l’époque) nous avait même traités de trolls. Aujourd’hui, Aziz Ridouan est chargé du numérique à Matignon dans l’équipe de communication du Premier ministre. Encore une continuité de l’Etat…

";s:7:"dateiso";s:15:"20150509_183736";}s:15:"20150507_230904";a:7:{s:5:"title";s:39:"Algorithmes : l’avènement du monstre";s:4:"link";s:55:"https://reflets.info/algorithmes-lavenement-du-monstre/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=31783";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 07 May 2015 21:09:04 +0000";s:11:"description";s:439:"Dans un premier article d’une série de trois (lire le deuxième ici), Reflets.info émettait l’idée qu’il était un peu enfantin d’imaginer la NSA mettant en place une telle infrastructure d’écoute planétaire sans avoir prévu les moyens pour traiter, analyser et exploiter les données collectées. Le deuxième volet de cette série évoquait le « système », cette entité […]";s:7:"content";s:7984:"

boiteroseDans un premier article d’une série de trois (lire le deuxième ici), Reflets.info émettait l’idée qu’il était un peu enfantin d’imaginer la NSA mettant en place une telle infrastructure d’écoute planétaire sans avoir prévu les moyens pour traiter, analyser et exploiter les données collectées. Le deuxième volet de cette série évoquait le « système », cette entité qui développe de manière plus ou moins coordonnée la mise en place de ces outils de surveillance massive. Le dernier volet de ces articles nous amène assez logiquement à creuser les répercussions de l’avènement du monstre, c’est à dire les outils permettant au système de tirer partie d’un volume insoupçonnable de données collectées dans l’ombre.

Les algorithmes ont fait l’objet de nombreux articles, y compris dans la presse généraliste. Certains s’émeuvent de la montée en puissance d’algorithmes suggérant aux utilisateurs les films, les livres, qu’ils devraient lire, en fonction de ce qu’ils ont déjà acheté ou consulté. Google, Apple, Amazon, Netflix, la Fnac et quelques autres seraient ainsi en train de créer la culture de demain, basée sur les best-sellers, eux-même poussés par les algos. Irait-on vers une culture uniformisée ?

La technique a toujours fait rêver les investisseurs, les politiques, les rois du marketing. Le big data et son corolaire, le data mining sont vus comme une nouvelle mine d’or. Alors, si ça marche pour des films, des livres, des produits de consommation, pourquoi ne pas appliquer tout cela à un sujet qui est devenu une véritable fixette : la lutte contre les terroristes ?

Le 11 septembre 2001 marque bien entendu le point de départ du délire paranoïaque mondial. Il faut pouvoir éviter un nouvel acte de ce genre. Mais le choix qui est fait est inverse de celui que la logique aurait dû amener à faire. Les informations étaient disponibles pour tenter de contrer ce projet. Des agences américaines avaient connaissance de la présence sur le territoire américain de membres d’Al-Qaïda, de leur inscription à des cours de pilotage d’avions de ligne… Mais l’information a mal circulé. Les décideurs ont donc choisi de privilégier le tout informatique plutôt que le renseignement humain. Avec dans l’idée, sans doute, que de bons gros serveurs informatiques surpuissants pouvaient traiter plus efficacement que de petits cerveaux humains des montagnes d’information, faire ressortir des données inquiétantes, des alertes cette fois efficaces.

A l’inverse, il aurait fallu privilégier le renseignement humain. Celui-ci devant être appuyé par la technique. Car ce sont bien des humains qui ont signalé la présence des terroristes du 11 septembre sur le territoire américain avant les attentats.

Placer une foi aveugle dans des ordinateurs et des programmes informatiques est un véritable danger. Cette foi se transforme peu à peu en vérité scientifique avec tous les implications que cela comporte. Au même titre qu’il est très inquiétant de définir comme un suspect incontournable quelqu’un dont l’ADN a été retrouvé sur une scène de crime au prétexte que c’est une « vérité scientifique », il est monstrueux de laisser des algorithmes définir qui est suspect ou pas.

Syntax error, goto 110

Ces programmes informatiques sont le produit de cerveaux humains et sont donc tout aussi faillibles que les bulbes de leurs créateurs. Ils le sont même peut être plus.

Le secteur de la finance est le principal promoteur et utilisateur de ces algorithmes. Le high frequency trading est l’exemple le plus parlant de l’industrialisation de ces programmes informatiques. Reflets consacre un rubrique à ce sujet. On y découvre que dans les institutions financières, les personnes les mieux payées et les plus choyées sont justement les concepteur de ces algos. Ils sont informaticiens, physiciens, statisticiens… Ils inventent des programmes capables d’être autonomes et de gagner sans relâche. Au détriment des investisseurs individuels, mais c’est une autre histoire.

Mettre au point des programmes qui traitent des données objectives (des chiffres) dans le secteur de la finance ou par exemple pour la production d’articles reposant sur des données financières ou des résultats sportifs est une chose qui peut s’envisager sans trop de risques d’erreurs. Si celles-ci intervenaient, les répercussions seraient d’ailleurs somme toute peu importantes.

En revanche, mettre en place des algos qui définissent la culpabilité ou l’implication éventuelle d’un être humain dans un complot terroriste, c’est une autre dimension.

Si « intelligents » soient-ils, des algorithmes ne peuvent traiter sans risques d’erreurs certains paramètres.

L’homonymie, le deuxième degré, l’humour, la causticité d’un propos…, on en passe.

Doit-on forcément entrer dans une base regroupant des terroristes potentiels parce que l’on écrit « il serait temps de poser des bombes » en réaction à un article sur les inégalités dans le monde ? S’agit-il d’une déclaration à l’emporte-pièce et ne préjugeant en rien d’un passage à l’acte ou d’une profession de foi qui devrait être prise au premier degré ?

La tentation de laisser chaque jour un peu plus la main aux algos est grande. Cela s’est confirmé dans le domaine du high frequency trading. Dans le secteur de la finance, ce sont ceux qui sont aveuglés pas l’antienne « business first » qui se laissent duper. Dans le secteur de la lutte contre le terrorisme, ce seront probablement en partie les politiques qui se laisseront abuser, sur recommandation de militaires dont le métier est, somme toute, de tuer. Mais dans le secteur informatique, il y a des gens qui savent que les ordinateurs se trompent. Que leur laisser la main est dangereux. Les documentaires comme Terminator ou 2001 l’odyssée de l’Espace l’ont bien montré.

 

Cet article est le dernier d’une trilogie:

La NSA peut-elle tirer du sens d’une surveillance globale planétaire et en temps réel ?

Surveillance globale : le système

Algorithmes : l’avènement du monstre

 

";s:7:"dateiso";s:15:"20150507_230904";}s:15:"20150507_222948";a:7:{s:5:"title";s:54:"La très ancienne place de marché du renseignement…";s:4:"link";s:71:"https://reflets.info/la-tres-ancienne-place-de-marche-du-renseignement/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=31766";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 07 May 2015 20:29:48 +0000";s:11:"description";s:380:"Un article publié dans Le Monde évoque les échanges variés d’informations et de données entre services de renseignement. Cette place de marché, cette bourse du renseignement, n’est pas une nouveauté. Elle ne concerne pas simplement les services de renseignement. Elle inclue également les armées des pays qui y ont accès. Ici, elle prendra la forme […]";s:7:"content";s:14083:"

department_of_defense-fullUn article publié dans Le Monde évoque les échanges variés d’informations et de données entre services de renseignement. Cette place de marché, cette bourse du renseignement, n’est pas une nouveauté. Elle ne concerne pas simplement les services de renseignement. Elle inclue également les armées des pays qui y ont accès.

Ici, elle prendra la forme d’un accord « Lustre » entre la France et les USA pour les échanges de données pompées sur les câbles, là ce sera un réseau de partage d’information pour les armées réunies au sein d’une coalition (Irak, Afghanistan)…

La lecture de l’article publiée dans le monde pourra en éclairer certains. Il nous a semblé utile de porter à la connaissance de nos lecteurs des bouts de documents de l’armée américaine (les militaires, donc, mais gardez en mémoire que leur système d’information est relié à celui du monde du renseignement). Ces informations que nous reproduisons ici évoquent uniquement les échanges d’informations entre alliés, mais sont issus de documents traitant de problématiques plus larges. Certains documents sont probablement devenus publics, d’autres peut-être pas. Ils datent d’une période s’écoulant entre 2001 et 2005.

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To enhance information sharing with allies, GE5 has been the leader in advocating a network-centric architecture and processes for information sharing within our largest alliance, the North Atlantic Treaty Organization (NATO). This NATO network-enabling capability will link cross-domain solutions, improving operations of NATO and U.S. forces.

Operational and technical information sharing with U.S. allies was further enhanced by the Joint Warrior Interoperability Demonstration (JWID) 2004. Working with Joint Forces Command (JFCOM) and Northern Command, JWID 2004 integrated a homeland security response-to-terrorism scenario into the multinational, multifaceted coalition, which included Australia, Canada, New Zealand, United Kingdom, NATO, National Security Agency, Department of Homeland Security, and non-government organizations. Continued development and subsequent testing as a result of JWID 2004 is being run by JFCOM and GE5.

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NGC-Detrick provides legacy-based organizational message switching capability (AUTODIN formats) to support continued messaging interoperability with Allied and Coalition partners and non-DOD U.S. Government agencies.   NGC-Detrick also supports the legacy-based Nuclear Command and Control (NC3) messaging hybrid solution. Joint Staff has tasked DISA to provide overall management and engineering support of the National Gateway System.   The Army’s 302nd Signal Battalion at Fort Detrick, MD operates NGC-Detrick. Authority to Operate (ATO) is being requested at the GENSER Top Secret level.

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The three disciplines critical to the warfighter are Command and Control (C2), Intelligence, and Mission Support. Information for the warfighter, whether in the air, on land, at sea, or in space—must be disseminated and accessible through integrated computer and communications systems in a secure and seamless manner. The GIG-BE must respond quickly to new joint, coalition, and organizational relationships created on demand. The warfighter chooses the types of critical information to be pushed forward and can pull other information when and where it is needed.

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DOD participation in ISO is mainly through Technical Committee 184, Industrial Automation Systems and Integration, Subcommittee 4, Industrial Data and ISO/IEC Joint Technical Committee 1 (JTC1), Information Technology. The venues also enable DOD to track other Information Technology standards under development within the ISO/IEC framework. JTC1 standardizes Information Technology including the specification, design and development of systems and tools dealing with the capture, representation, processing, security, transfer, interchange, presentation, management, organization, storage and retrieval of information. These standards are directly applicable to the NCES areas of data transfer, information assurance, data management, storage, application and mediation. The insight into international standards development will better enable the integration of coalition forces into the NetCentric Operations.

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… called CENTRIX (Coalition SIPRNet) his C2 system of choice for coalition warfare; e.g., OEF = 62 nations & OIF = 49 nations.

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We need an international strategy for IA; i.e., will our allies be able to keep up?  This may be a future role for USJFCOM.

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ACTD Overview. An increased emphasis on Joint, Combined, and Coalition operations requires mutual dependency on Command and Control (C2) systems of our operational partners. Potential adversaries of the United States and its allies have acknowledged C2 system disruption (cyber warfare) as a warfighting tool. Operational commanders need to quickly comprehend the status and reliability of their information systems and to determine whether they can rely on them to execute warfighting functions. Our adversaries view cyber warfare as a highly cost-effective way of confronting the U.S. without coming into direct contact with the U.S. Military. Increased reliance on Combined/Coalition operations requires integration and reliance on C2 systems of allied nations. Consequently, the C-IA COP ACTD will explore organizational integration, IA information release-ability policies, security agreements, concept of operations, damage recovery, and technologies to address Information Assurance (IA)/Information Operations (IO) across Joint, Combined, and Coalition domains.

CONOPS effort will address what kind of IA/wellness information can be shared with particular coalition partners while protecting national interests of all our partners (e.g. impact of multi-lateral and bi-lateral agreements on limiting levels of sharing.) USJFCOM will also engage US Strategic Command (USSTRATCOM) for their IA/Computer Network Defense (CND) operational experience and strategies, in order to build the CONOPS.

Coalition partners expressing an interest in the ACTD include:

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command systems such as Linked Operational Intelligence Centers Europe (LOCE) and STONEGHOST. LOCE is the primary automated system for exchanging intelligence with NATO allies, while the STONEGHOST system is used to disseminate intelligence among the US, United Kingdom, Canada, Australia and New Zealand. A similar interoperability exists in Korea with the Pacific Information Systems Server Site-Korea. The Multinational Information Sharing Combined Enterprise Regional Information Exchange System defines the standards for establishing and maintaining coalition connectivity at the tactical and operational level, with reachback capability to the strategic level.

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Global Information Grid (GIG). Globally interconnected, end-to-end set of information capabilities, associated processes, and personnel for collecting, processing, storing, disseminating, and managing information on demand to warfighters, policy makers, and support personnel. The GIG includes all owned and leased communications and computing systems and services, software (including applications), data, security services, and other associated services necessary to achieve Information Superiority. It also includes National Security Systems (NSS).  The GIG supports all DoD, National Security, and related Intelligence Community (IC) missions and functions (strategic, operational, tactical, and business) in war and in peace. The GIG provides capabilities from all operating locations (bases, posts, camps, stations, facilities, mobile platforms, and deployed sites). The GIG provides interfaces to coalition, allied, and non-DoD users and systems. Non-GIG IT is stand-alone, self-contained, or embedded IT that is not or will not be connected to the enterprise network.

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Since NGC – Detrick directly connects to users from all of the GENSER DOD world to Allies and coalition partners to the Intelligence community,…

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(Global Information Grid – GIG) The Commanders, Combatant Commands (CCs)

In addition to responsibilities in A.2 above, the CC’s shall:

  1. Implement NetOps visibility, monitoring and analysis, planning, coordinating/responding, management/administration and control functions within their area of interest following USSTRATCOM guidance on required capabilities, interfaces, and information exchange.
  2. Implement NetOps for information systems, elements of systems, or services needed for support of operations within the Command’s Area of Responsibility (AOR), coalition and allied forces, non-government organizations, and other government agencies.
  3. Collect, aggregate and disseminate NetOps information from coalition partners, allies, non-government agencies and other US government agencies within their area of interest.
  4. Release appropriate NetOps information to coalition partners and allies in consonance with foreign disclosure agreements.
  5. Release appropriate NetOps information to non-government agencies and other US government agencies as required to coordinate network operations within their areas of interest, as allowed under the authority set by CJCSI 5221.01B

GIG :

Voice Systems

Data Networks

Transmission Systems

Video Systems

Integrated Services and/or Systems

";s:7:"dateiso";s:15:"20150507_222948";}s:15:"20150502_225806";a:7:{s:5:"title";s:72:"Radio Reflets #7 : la Loi sur le renseignement (invité : Tristan Nitot)";s:4:"link";s:86:"https://reflets.info/radio-reflets-7-la-loi-sur-le-renseignement-invite-tristan-nitot/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=31749";s:7:"pubDate";s:31:"Sat, 02 May 2015 20:58:06 +0000";s:11:"description";s:368:"#RadioReflets7 – mercredi 6 mai 2015. Téléchargez le podcast Format Ogg – Format mp3 Le thème : Pour sa septième émission de radio, Reflets ne pouvait faire l’impasse, actualité oblige sur le projet de Loi sur le renseignement, qui doit être voté la veille de notre émission. En dépit de l’opposition forcenée et argumentée de […]";s:7:"content";s:4039:"

on_air

#RadioReflets7 – mercredi 6 mai 2015.

Téléchargez le podcast

Format OggFormat mp3

Le thème :

Pour sa septième émission de radio, Reflets ne pouvait faire l’impasse, actualité oblige sur le projet de Loi sur le renseignement, qui doit être voté la veille de notre émission. En dépit de l’opposition forcenée et argumentée de toute la société civile (associations, avocats, juges, experts informatiques,…), le gouvernement tout entier et la quasi majorité des députés et sénateurs voteront pour un projet panoptique, visant à exclure le pouvoir judiciaire des actions de renseignement. Les articles de Reflets depuis 2011 sur Amesys, Qosmos, BlueCoat et toutes les dérives des outils de surveillance à l’échelle d’une nation n’ont visiblement pas éclairé ce gouvernement qui se dit de gauche. Il va installer un outil qui se retournera contre lui à la prochaine alternance… En même temps… On ne peut pas dire que l’on ne savait pas vers quoi tendaient les différents gouvernements ces dernières années. Nous avons voulu recueillir l’avis de Tristan Nitot sur toutes ces problématiques.

L’invité : Tristan Nitot. Personnalité du Net, Tristan est un ancien de Netscape, ancien responsable de la branche européenne de la fondation Mozilla, membre du Conseil national du numérique (CNN) et travaille actuellement chez Cozy Cloud.

Animateurs : Drapher, Kitetoa

Technique et programmation musicale : Epimae.

Playlist musicale :

Le flux audio est assuré par Tryphon

Hashtag : #RadioReflets7

La date : le mercredi 6 mai 2015, de 18 h à à 19h15.

";s:7:"dateiso";s:15:"20150502_225806";}s:15:"20150502_194125";a:7:{s:5:"title";s:80:"L’Allemagne espionnerait pour le compte de la NSA : pourquoi la France se tait";s:4:"link";s:97:"https://reflets.info/lallemagne-espionnerait-pour-le-compte-de-la-nsa-pourquoi-la-france-se-tait/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=31743";s:7:"pubDate";s:31:"Sat, 02 May 2015 17:41:25 +0000";s:11:"description";s:363:"Selon la presse allemande, l’Allemagne aurait espionné la France et l’Union européenne pour le compte de la NSA. Etonnament, pensent certains, la France se tait. Comme si finalement, il n’y avait pas là une sorte de cassure dans le couple franco-allemand. Arte a demandé à Reflets ce qu’il en pensait. Nous ne sommes pas des […]";s:7:"content";s:6815:"

austin-powersSelon la presse allemande, l’Allemagne aurait espionné la France et l’Union européenne pour le compte de la NSA. Etonnament, pensent certains, la France se tait. Comme si finalement, il n’y avait pas là une sorte de cassure dans le couple franco-allemand. Arte a demandé à Reflets ce qu’il en pensait. Nous ne sommes pas des experts de l’espionnage mais nous avons quand même une idée ou deux sur le sujet.

Premier point, comme l’expliquait déjà Bluetouff en juin 2013, la collaboration très étroite entre la Grande-Bretagne, l’Allemagne et les Etats-Unis en matière d’écoute n’est pas une nouveauté. L’armée américaine et la NSA, évidemment, exploitent des bases monumentales dans ces pays. Des bases dans lesquelles les employés sont américains. Lorsqu’un pays donne le droit à un autre de mettre en place des stations d’écoute très sophistiquées et « autonomes » sur son sol, on est en droit d’imaginer que la collaboration dans ce domaine est maximale.

Deuxième point, il est désormais établi que les pays, amis plus ou moins proches, ont mis en place après le 11 septembre une gigantesque bourse d’échange de renseignements. Tu espionnes machin, ça m’intéresse. Moi j’espionne truc et ça t’intéresse. Ça tombe bien, nos législations locales nous interdisent d’espionner machin ou truc, on n’a qu’à échanger ces données. #Spamoi qui l’ai fait, c’est mon copain. Ainsi, les Etats-Unis puisent en Grande-Bretagne les informations concernant leurs ressortissants et la Grande-Bretagne va chercher aux Etats-Unis les données concernant les sujets de sa majesté. Pratique.

Les Etats-Unis, comme l’avait déjà évoqué Reflets, ont une mauvaise connectivité avec l’Afrique. La France, à l’inverse, a de gros tuyaux qui passent par cette région. Les Américains utilisent donc des métadonnées récoltées par la France. Ceci, très probablement dans le cadre du mystérieux accord Lustre que la France refuse catégoriquement de commenter depuis la révélation de son existence. Jean-Jacques Urvoas allant même jusqu’à quitter la salle lorsque Reflets l’interrogeait sur ce sujet dans une réunion publique.

Cette collaboration asymétrique (les Etats-Unis ont des capacités d’écoute bien plus importantes) a bien entendu un volet désagréable. Lorsque Edward Snowden envisageait de demander l’asile à l’Allemagne, les Etats-Unis ont expliqué à leurs amis allemands qu’il n’en était pas question, sous peine de perdre l’accès à cette bourse d’échanges.

On peut aisément imaginer que les demandes d’espionnage du gouvernement français ou de la communauté européenne étaient également des demandes que l’on ne peut refuser. Sous peine de perdre ce fameux accès aux informations.

Troisième point, on voit mal la France, que ce soit le gouvernement ou les députés et sénateurs, monter au créneau sur cette affaire alors qu’ils défendent tous (ou presque) becs et ongles le projet de Loi sur le renseignement qui va mettre en place des outils permettant de faire… exactement la même chose. Placer sur écoute globale (surf, discussions, mails, vidéos, téléchargements, voix sur IP, etc.) une personne. Y compris probablement à l’étranger.

Je te tiens, tu me tiens, par la barbichette, tralalalalaaa…

Enfin, l’espionnage entre amis n’est pas plus une nouveauté que la collaboration étroite entre l’Allemagne et les Etats-Unis. Tout le monde espionne tout le monde. C’est pratique, par exemple, lorsque des accords internationaux sont en discussion, cela permet de savoir ce que les « amis » en face ont dans la manche. Et comme la France doit probablement faire exactement la même chose, elle n’a aucun intérêt à s’offusquer publiquement de ce que fait l’Allemagne. Sous peine d’avoir l’air un peu bête le jour où ses activités seront éventuellement dévoilées.

nsa-obama-hollandeUn bon exemple de cette problématique avait été révélée par le patron de la NSA à l’époque où l’on venait d’apprendre que la France avait été « écoutée » par la NSA. Selon Le Monde, 70,3 millions de métadonnées sur les Français auraient été récoltées en un seul mois. Panique à bord, protestations molles du gouvernement français, et surtout, apparition de Keith Alexander, patron de la NSA devant les représentants américains :  « ce sont ces pays qui nous ont transmis ces données ». Traduction en langage non diplomatique : arrêtez de nous critiquer sinon on va révéler l’étendue de notre coopération. Message reçu par Paris et les autres capitales européennes concernées. Paris explique que ces données proviennent des terrains d’opérations (et ne concernent donc pas des Français), qu’il s’agit de métadonnées, donc, rien de grave. Nos lecteurs savent pourtant combien les métadonnées sont bavardes…

Dans le monde gris et un peu louche, pétri de compromissions, du renseignement, tout le monde se tient par la barbichette. Le premier qui rira aura une tapette ! Méfiance…

 

";s:7:"dateiso";s:15:"20150502_194125";}s:15:"20150426_130222";a:7:{s:5:"title";s:65:"WordPress 4.2 : Tor Browser’s and Canvas privacy warning prompt";s:4:"link";s:82:"https://reflets.info/wordpress-4-2-tor-browsers-and-canvas-privacy-warning-prompt/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=31724";s:7:"pubDate";s:31:"Sun, 26 Apr 2015 11:02:22 +0000";s:11:"description";s:383:"The Tor Browser is known to be used by activists, journalists, and people who need a high level of privacy while they’re surfing. Every possible way to track people on Internet are a serious concern for the Tor developers because anonymization doesn’t support approximation and leads to take decisions that could seem « over-paranoid » to others […]";s:7:"content";s:5972:"

tor-browser-bundle_w_500The Tor Browser is known to be used by activists, journalists, and people who need a high level of privacy while they’re surfing.
Every possible way to track people on Internet are a serious concern for the Tor developers because anonymization doesn’t support approximation and leads to take decisions that could seem « over-paranoid » to others developpers communities.

Description

In previous WordPress versions (prior to 4.2) Gravatar was already known to be detected as tracker by some tools like Ghostery. But with gravatars disabled, only logged in users get the warning due to the admin bar.
4.2 update on wp-includes/formatting.php introduced a new way to check if emoji are enabled or not, injecting in wp-head an emoji detection script using canvas.


window._wpemojiSettings = {"baseUrl":"https:\/\/s.w.org\/images\/core\/emoji\/72x72\/","ext":".png","source":{"concatemoji":"https:\/\/mywebstite.com\/wp-includes\/js\/wp-emoji-release.min.js?ver=4.2"}};
!function(a,b,c){function d(a){var c=b.createElement("canvas"),d=c.getContext&&c.getContext("2d");return d&&d.fillText?(d.textBaseline="top",d.font="600 32px Arial","flag"===a?(d.fillText(String.fromCharCode(55356,56812,55356,56807),0,0),c.toDataURL().length>3e3):(d.fillText(String.fromCharCode(55357,56835),0,0),0!==d.getImageData(16,16,1,1).data[0])):!1}function e(a){var c=b.createElement("script");c.src=a,c.type="text/javascript",b.getElementsByTagName("head")[0].appendChild(c)}var f;c.supports={simple:d("simple"),flag:d("flag")},c.supports.simple&&c.supports.flag||(f=c.source||{},f.concatemoji?e(f.concatemoji):f.wpemoji&&f.twemoji&&(e(f.twemoji),e(f.wpemoji)))}(window,document,window._wpemojiSettings);

This new addition, even with emoji disabled, and logged off, leads the Tor Browser to print the following warning message

Tor-Warning

WordPress owners running a website with high privacy concerns cannot let the highly trustable Tor browser giving an alert prompt to each reader about a possible privacy issue on their website. The ability to let Tor Browser users allow or block canvas hash decoding fearing a malicious use has been discussed here and here and appears in Tor Reference documentation as a fingerprinting threat.

« We display the warning if websites attempt to render image data and then silently extract it, because this is a major, high-entropy, highly stable fingerprinting vector. »

« After plugins and plugin-provided information, we believe that the HTML5 Canvas is the single largest fingerprinting threat browsers face today. Initial studies show that the Canvas can provide an easy-access fingerprinting target: The adversary simply renders WebGL, font, and named color data to a Canvas element, extracts the image buffer, and computes a hash of that image data. Subtle differences in the video card, font packs, and even font and graphics library versions allow the adversary to produce a stable, simple, high-entropy fingerprint of a computer. In fact, the hash of the rendered image can be used almost identically to a tracking cookie by the web server. »

Even if this not a security issue with WordPress, i guess the WordPress community should reconsider the use and implementation of this feature which is not critically useful for most of us, considering trust and privacy are useful an critical for vulnerable people who use Tor to protect themselves.

How to disable ?

If you want to disable this feature to avoid this useless warning on a clean / no tracking website, you have 2 solutions :

remove_action( 'wp_head', 'print_emoji_detection_script', 7 );

We hope the WordPress team will consider this issue. Even if it’s not related to security, it’s related to trust, the trust between : over-paranoid people who sometimes have good reasons to be such paranoid and website owners who try to run a state of the art WordPress for privacy, just like it should be out of the box.

Thanks to @recifs, @ScreenFeedFr & Yoshi for alerting us and helping us to fix.

";s:7:"dateiso";s:15:"20150426_130222";}s:15:"20150425_144432";a:7:{s:5:"title";s:51:"Avertissement de confidentialité sur WordPress 4.2";s:4:"link";s:72:"https://reflets.info/avertissement-de-confidentialite-sur-wordpress-4-2/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=31718";s:7:"pubDate";s:31:"Sat, 25 Apr 2015 12:44:32 +0000";s:11:"description";s:410:"Nous avons été alertés ce matin d’une incongruité sur reflets.info. Celle ci concerne une extension du Tor Browser, signalant un problème de confidentialité que nous avons pris au sérieux. Nous avons donc temporairement fermé Reflets, le temps pour nous d’essayer de comprendre d’où ceci pouvait venir. Après de multiples vérifications, nous en sommes venus à confirmer […]";s:7:"content";s:1879:"

canvasNous avons été alertés ce matin d’une incongruité sur reflets.info. Celle ci concerne une extension du Tor Browser, signalant un problème de confidentialité que nous avons pris au sérieux. Nous avons donc temporairement fermé Reflets, le temps pour nous d’essayer de comprendre d’où ceci pouvait venir.

Après de multiples vérifications, nous en sommes venus à confirmer sur un sujet des forums de WordPress que ceci était fort probablement lié à la dernière mise à jour de wordpress 4.2. Nous avons un doute sur l’intégration de petits gadgets, inutiles à la publication (gravatars et Emoji), qui peut conduire votre navigateur à fournir à au serveur web le moyen d’identifier votre navigateur de manière unique à des fins de tracking.

Confiant en la politique globale de WordPress en matière de confidentialité, nous ne doutons pas que ceci sera prochainement réglé. En attendant, pour une confidentialité accrue, nous vous invitons à utiliser une version à jour de Tor Bundle pour bloquer la requête faite à votre navigateur.

En vous priant de bien vouloir nous excuser pour ce désagrément.

Merci à @recifs et Yoshi de nous avoir remonté ce problème.

/b

";s:7:"dateiso";s:15:"20150425_144432";}s:15:"20150424_193754";a:7:{s:5:"title";s:106:"Cybereugénisme : détection comportementale sur les réseaux… ne voyez-vous rien venir à l’Horizon ?";s:4:"link";s:114:"https://reflets.info/cybereugenisme-detection-comportementale-sur-les-reseaux-ne-voyez-vous-rien-venir-a-lhorizon/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=31701";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 24 Apr 2015 17:37:54 +0000";s:11:"description";s:389:"Le Monde publiait dernièrement un article sur Predpol, si l’information est intéressante à rappeler, elle n’est pas récente et Predpol lui même n’est pas le nec plus ultra en matière de surveillance prédictive. La prédiction de la criminalité sur les réseaux n’est pas nouvelle nous avions il y a quelques années déjà eu vent d’ Indect […]";s:7:"content";s:7820:"
Un cluster de boites noires Made In France de nos amis du @LaboMedia

Un cluster de boites noires Made in France de nos amis du @LaboMedia

Le Monde publiait dernièrement un article sur Predpol, si l’information est intéressante à rappeler, elle n’est pas récente et Predpol lui même n’est pas le nec plus ultra en matière de surveillance prédictive. La prédiction de la criminalité sur les réseaux n’est pas nouvelle nous avions il y a quelques années déjà eu vent d’ Indect (projet de recherche porté par la communauté européenne visant à détecter et prévenir les comportements criminels et le terrorisme). Et un troisième, mais nous y reviendrons plus tard…

Il est donc temps pour nous d’aborder ce pan méconnu de la surveillance basée sur des statistiques, que nous abordions par ailleurs déjà en 2010 sans que cela n’émoustille grand monde et que nous définissions de cette manière :

Le calcul stochastique est une approche de calcul probabiliste datant des années 50. Ses applications aux réseaux sont elles, très contemporaines. On déduira des diverses choses trouvées sur le Net que la SPI est donc une approche probabiliste d’inspection de paquets visant à en déterminer sa nature et à appliquer des règles en fonction de l’observation de ce qui transite sur le réseau. 

 

Nous parlions donc de Stochastic Packet Inspection, une inspection des paquets IP basée sur une approche probabiliste. L’approche probabiliste appliquée aux réseaux présente l’avantage de recentrer la surveillance active sur les signaux faibles en partant d’une interception, elle, bien massive… sinon, comme le rappelait Andréa Fradin dans cet excellent article … ça ne fonctionne pas de manière optimale. Mais de quoi parle t-on quand on parle d’écoute massive ? C’est là qu’il y a souvent une confusion entre le mot lui même et ce que la pratique, en environnement de production, permet de faire. La NSA s’est dotée des systèmes de renseignement d’origine électromagnétique les plus gargantuesques, aspirant tout et n’importe quoi et nécessitant des traitements que la France n’aurait pas les moyens de s’offrir. Les révélations d’Edward Snowden ont permis une certaine prise de conscience générale sur les dommages collatéraux en terme de libertés publiques. Mais, Snowden ou pas, la réelle menace terroriste planant sur certaines nations, dont la France, conduit de nombreuses entreprises privées, la recherche publique, et les autorités, à repenser une surveillance plus efficace.

L’épisode (en plusieurs parties) qui va suivre nous rappelle vaguement une vieille connaissance de Reflets, c’est l’histoire de ce qui n’est pour l’instant qu’un projet de recherche universitaire, directement interconnecté à un besoin à des fins de renseignement et de surveillance, pour prévenir la criminalité. La surveillance algorithmique des populations, afin de détecter et de prévenir des comportements criminels a t-elle un avenir en France ? On peut le craindre. Car pour rendre un algorithme intelligent, il faut l’alimenter avec un maximum d’informations, pour lui permettre d’apprendre. Les statistiques ne sont fiables que si les échantillons sont ultras représentatifs, et plus on a de données, plus ils sont représentatifs… et plus la prédiction a des chances d’être efficace. Il y a bien au moins un projet en ce sens à l’étude en France, réunissant des acteurs assez sérieux pour qu’il prenne forme un jour.

De la même façon que le marketing prédictif ou les algorithmes de high frequency trading sont boulimiques d’informations, la surveillance des personnes à des fins de prévention des crimes et délits seront naturellement d’énormes consommateurs de métadonnées, métadonnées qui vous renseignent souvent bien plus que les contenus des correspondances sur les activités d’une personne.

Et heu .. au fait, ça fonctionne comment votre truc niveau libertés publiques tout ça ? Et bien les libertés publiques dans tout ça, c’est pas folichon. Bernard Cazeneuve a beau répéter que « non on ne viole pas les communications, on intercepte que des métadonnées  », si les « algorithmes » correspondent à une approche probabiliste « (open)data centric », les informations dont nous disposons aujourd’hui nous laissent distinctement entrevoir une utilisation de ces métadonnées qui fait froid dans le dos. Si Predpol ne nous transporte pas encore dans l’ère « Minority Report  », la loi sur le renseignement, les boites noires qui nous font tant fantasmer et les algorithmes probabilistes à des fins de détection comportementale sur les réseaux pourrait bien tout droit nous y conduire. Cette orientation ne peut pousser qu’à faire du massif, toujours plus massif, pour rendre un algorithme plus efficace, plus intelligent, plus intrusif. Nous ne serions même plus dans de la « surveillance de masse  », mais dans le cybereugénisme. Du délit de sale gueule au délit de sales métadonnées, il n’y a désormais qu’un pas, et il pointe à l’Horizon.

Plus que jamais, nous ne pouvons que réaffirmer le besoin d’ouvrir une vaste concertation sur ce qui n’est plus qu’un problème uniquement lié à la sécurité des personnes, mais un choix de société sur le long terme, que d’autres pays suivront une fois la boite de Pandore ouverte. Oui nous sommes menacés, mais ceci ne doit pas être le prétexte à faire peser sur nos démocraties des menaces encore plus lourdes. Le renseignement a probablement besoin de plus de retenue de la part des politiques, de plus de moyens humains, d’outils techniques et légaux adaptés à la problématique précise du terrorisme et qui ne risquent pas un jour de se retrouver à réguler l’ensemble de nos sociétés comme ils régulent déjà artificiellement les marchés financiers.

";s:7:"dateiso";s:15:"20150424_193754";}s:15:"20150422_210108";a:7:{s:5:"title";s:23:"Agent de double-langage";s:4:"link";s:45:"https://reflets.info/agent-de-double-langage/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=31665";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 22 Apr 2015 19:01:08 +0000";s:11:"description";s:394:"Dans le projet de loi sur le renseignement, deux points – au moins – posent question : pour chacun d’eux le gouvernement affirme l’inverse de ce que tous les experts dénoncent. Pour le gouvernement – qui l’a répété à de nombreuses reprises – « il n’y aura pas ni DPI ni boîtes noires » (terme pourtant proposé […]";s:7:"content";s:9423:"

Dans le projet de loi sur le renseignement, deux points – au moins – posent question : pour chacun d’eux le gouvernement affirme l’inverse de ce que tous les experts dénoncent.

Pour le gouvernement – qui l’a répété à de nombreuses reprises – « il n’y aura pas ni DPI ni boîtes noires » (terme pourtant proposé par des conseillers de Matignon eux-mêmes lors de la présentation du texte à la presse, le 17 mars dernier).

Pour les spécialistes, cette affirmation sonne faux, puisque dans le même temps les services précisent ne vouloir accéder qu’aux métadonnées correspondant aux cibles que leur fameux « algorithme » aura définies.

Or de deux choses l’une: soit les services auront un accès direct aux données stockées par les fournisseurs de services (hébergeurs, serveurs de mail, moteurs de recherche…) français – exactement comme dans le programme PRISM de la NSA, qui fut à l’origine du scandale révélé par E. Snowden – soit il devra placer des sondes « boîtes noires » à des points stratégiques du réseau pour extraire du flux de toutes les données échangées celles qui l’intéresse. Ce qui ne peut se faire sans DPI.

 

We don’t need no DPI

On peut – sans prendre beaucoup de risque – supposer que le processus décrit par Octave Klaba (OVH) après la réunionprism-slide-6 entre hébergeurs et gouvernement correspond trait pour trait à la première option: contraints par le pouvoir en place, les hébergeurs devront fournir à la demande toutes les métadonnées en leur possession aux équivalents hexagonaux des DITUs du schéma ci-contre.

Pas besoin de faire du DPI quand on a un accès direct aux données émises ou reçues aux extrémités: le boulot a déjà été fait par la couche IP de l’hébergeur.

Du coup, « pas de DPI » ? Ce n’est pas si clair.

D’après les promesses du gouvernement (retranscrites dans le schéma ci-contre fait par Gandi), les données fournies par les hébergeurs se limiteront aux seuls infographie_loi_renseignement_gandi_v5services visés dans l’autorisation de l’exécutif: il n’y aura pas de surveillance générale de tous les sites hébergés. On en déduira que, forcément, l’information qui permet de sélectionner tel ou tel service, telle ou telle boîte email, viendra d’ailleurs: s’il y a « boîte noire » et « détection de signal faible », ça ne peut pas se faire en bout de chaîne, ni sur des services précisément définis. On n’est plus, là, dans la détection: on est dans la surveillance d’une cible déjà identifiée.

C’est déjà grave: c’est exactement ce que fait le programme PRISM, rappellons-le, le tout sans la moindre autorisation judiciaire.

Mais d’où viendront donc les renseignements permettant ce ciblage ?

 

Another brick in the net

Soyons clairs : meme si les hébergeurs partaient de France, comme ils ont menacé de le faire, le probleme resterait entier. Pourquoi ? Simplement parce que nous parlons d’écoute du réseau lui-même, et donc du rôle central des fournisseurs d’accès (FAI), qui sont eux aussi concernés par la loi.

Chez eux, point de métadonnées déjà décodées: ils ne sont pas en bout de chaîne, ce sont de simples tuyaux par lesquels passent tous nos petits paquets IP pas encore remis dans l’ordre. Les métadonnées sont quelque part dedans, mais éparpillées «façon puzzle», parfois chiffrées, souvent pas, en désordre complet. Impossible pour les fournisseurs d’accès de ne fournir « que les métadonnées » dont ils disposent: il n’en disposent pas.

Sauf si… Après tout, la promesse de ne pas « tout surveiller » et de ne recueillir « que les métadonnées », pour ce qu’elle vaut (rien n’a été inscrit dans la loi, tout se passera donc dans ses décrets d’application, modifiables à tout instant par d’autres décrets comme Gandi le remarque), cette promesse, donc, le gouvernement ne l’a faite qu’aux hébergeurs. Pas aux FAI.

Un FAI, par définition, ça ne peut pas s’expatrier, et ça dépend du pouvoir pour – notamment – l’attribution des fréquences de téléphonie portable: un FAI, ça ferme sa gueule ou ça démi ferme tout court.

Pour qu’un « algorithme de détection de signal faible » soit un tant soit peu efficace (mouahaha), il faut qu’il traite tout le tas de données disponibles en vrac pour essayer d’en extraire quelque chose d’intelligible. Et pour le faire, il faut du DPI.

Il est probable, si on veut croire (re-mouahaha) les promesses du gouvernement, que seul un équivalent de PRISM soit imposé aux hébergeurs.

Tout comme il est quasi-certain que, côté FAI, on conservera boîte-noire, algorithme, et surveillance de masse. Et, que vos serveurs soient ou non hébergés en France, vous passerez toujours par votre FAI pour y acceder.

Et donc, quoi qu’en dise Bernard Cazeneuve (qui a sans doute un peu trop écouté les vendeurs de solutions de surveillance prêts à tout pour emporter le marché), on fera bien du DPI.

Ce qui nous amène au second point posant question: l’affirmation selon laquelle il n’y aura « pas de surveillance de masse ».

 

We don’t need no thought control

On est là, typiquement, dans une pure sémantique politicienne.

Pour n’importe quelle personne normale, dès lors que tous les échanges passent au travers de filtres gouvernementaux, il ne peut s’agir d’autre chose que de surveillance de masse, et ce quel que soit l’usage qui sera fait de ces filtres.

Pour un politicien qui veut défendre son bout de gras, cependant, c’est cet usage qui va définir si oui ou non on pèche « au chalut » ou « au harpon »: selon lui, du moment qu’il ne fait que regarder tout ce que nous faisons sans rien en faire (pour le moment) sauf si ça touche au terrorisme, alors il ne s’agit que de pèche au harpon.

Pur artifice de langage, qu’on peut traduire en français courant par « je regarde tout ce que tu fais, mais promis je te surveille pas ». Ou, pour rester dans la métaphore chalutière, « pour savoir où planter le harpon, il faut d’abord utiliser le sonar ».

Accessoirement se pose une question rigolote : un fonctionnaire qui découvre un crime ou un délit – même s’il n’a rien à voir avec le terrorisme – est tenu d’en informer les autorités judiciaires. Est-ce que l’algorithme du gouvernement est considéré comme un fonctionnaire ? Si oui, évitez de sortir des clous de quelque manière que ce soit, puisque vous serez poursuivis selon le bon-vouloir d’une machine, réglée par le gouvernement alors en place.

On peut – naïvement – imaginer que le gouvernement n’a pas les compétences techniques pour comprendre que son projet implique l’usage de DPI: après tout sa seule faute aura été dans ce cas d’avoir pris conseil auprès de commerçants (souvenez-vous de la vraie-fausse intervention de Bluecoat à l’Assemblée) plutôt qu’auprès de scientifiques.

Mais on peut être certain qu’en matière de double-langage, Bernard Cazeneuve n’a de conseil à recevoir de personne.

";s:7:"dateiso";s:15:"20150422_210108";}s:15:"20150422_210033";a:7:{s:5:"title";s:77:"Et si on posait des boites noires à la Poste et chez les cybercommerçants ?";s:4:"link";s:95:"https://reflets.info/et-si-on-posait-des-boites-noires-a-la-poste-et-chez-les-cybercommercants/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=31663";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 22 Apr 2015 19:00:33 +0000";s:11:"description";s:402:"Nous vous en parlions sur Reflets en octobre 2013, une proposition de loi portée par le sénateur Richard Yung visant au renforcement de la lutte contre la contrefaçon est actuellement en train de faire son nid, totalement dans l’ombre de la loi de renseignement. Etrangement… Comme tous les coups tordus, elle fit l’objet d’une procédure accélérée pour être […]";s:7:"content";s:7258:"

bigbroNous vous en parlions sur Reflets en octobre 2013, une proposition de loi portée par le sénateur Richard Yung visant au renforcement de la lutte contre la contrefaçon est actuellement en train de faire son nid, totalement dans l’ombre de la loi de renseignement. Etrangement… Comme tous les coups tordus, elle fit l’objet d’une procédure accélérée pour être finalement adoptée fin février 2014. Aujourd’hui, c’est le moment de la douloureuse de tout épisode législatif, celui des décrets d’application.

Et quel moment plus opportun que celui où parallèlement à ces décrets, le parlement examine sur une loi de surveillance à l’origine destinée à la lutte contre le terrorisme, mais que le gouvernement a déjà élargi à :

Aucun rapport ?

Effectivement, à priori, une loi anti-contrefaçon n’a rien à voir avec une loi visant à prévenir le cyberterrorisme. Sauf que dans cyberterrorisme, il y a « cyber », et que « cyber », c’est un peu le mot idéal pour y coller tout et n’importe quoi. Le volet cyber de la loi sur le renseignement (et c’est une loi principalement orientée là dessus), a déjà intégré « Les intérêts économiques majeurs de la France » partant de là, il y a déjà une frontière relativement poreuse entre le volet terroriste et le volet des intérêts économiques. En suivant ce raisonnement, il suffira d’arguer qu’Internet est un nid d’évadés fiscaux et de contrefacteurs pour justifier une nouvelle extension de la surveillance d’Internet, cette fois-ci applicable à la contrefaçon et à l’évasion fiscale… pourquoi se priver alors qu’on peut faire coup double ?

Et si on mettait les boites noires de Bercy chez les cybercommerçants ?

Car c’est bien ça qui est en train de se jouer actuellement : permettre à l’administration de tracer tous les échanges commerciaux sur le net, tout comme le fait de tracer toutes communications. Maintenant que la rhétorique gouvernementale en matière de surveillance est bien rodée, il faut s’attendre au même discours que pour la loi de renseignement, à savoir :

« on ne vous flique pas, ce ne sont que des métadonnées« 

… Et ça tombe bien, car à l’échelle du commerce en ligne, les métadonnées, ce n’est pas ce qu’il manque, paniers, factures, contrats, bons de livraisons, l’administration serait devenue boulimique de données de transactions commerciales…. Ainsi, nos sources font état de demandes surréalistes de la part des douanes qui sont actuellement faites, portant sur un historique à 5 ans de toutes les données relatives aux transactions. L’enjeu qui se joue en ce moment est celui d’un accès direct aux systèmes d’information des cybercommerçants et des transporteurs, alors qu’il fallait jusque là que ces derniers transmettent ces données sur une période précise et raisonnable, sur un public ciblé.

Bougeons avec la Poste !

Si vos correspondances électroniques sont scrutées par l’administration, pourquoi votre courrier physique ne le serait t-il pas ? Nous le répétons souvent ici sur Reflets : tout ce qui est sur Internet finit un jour par en sortir, et ceci inclut évidemment les atteintes aux libertés fondamentales. Que votre correspondance soit électronique ou non, l’administration veut en garder trace. Ainsi, les transporteurs risquent de se voir contraints d’ouvrir leur système de tracking à l’administration… et attention, il risque d’être ouvert à la hache avec les prochains décrets d’application puisqu’ils devraient intégrer au moins deux points contre lesquels les professionnels du fret express, dont l’UFEX (Union Française de l’Express) s’élèvent :

  1. La possibilité des douanes de s’affranchir de l’information préalable du procureur de la République pour contrôler de façon inopinée des envois dans nos centres de distribution régionaux, alors que des contrôles douaniers sont déjà opérés dans nos centres de tri nationaux (article 12), et 
  2. La mise à disposition systématique des données dont les entreprises disposent (article 13), y compris lorsque celles-ci concernent les envois intra-communautaires (Les « expressistes » fournissent déjà des informations sur les envois intercontinentaux et contrôler l’intra-communautaire serait contraire au principe de libre circulation des marchandises). 

Se passer d’un juge, tracer tous les échanges, stocker 5 ans de métadonnées… ça ne vous rappelle rien ?

";s:7:"dateiso";s:15:"20150422_210033";}s:15:"20150421_121359";a:7:{s:5:"title";s:96:"Le caractère intrusif du dispositif d’interception chez les FAI expliqué par les opérateurs";s:4:"link";s:112:"https://reflets.info/le-caractere-intrusif-du-dispositif-dinterception-chez-les-fai-explique-par-les-operateurs/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=31656";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 21 Apr 2015 10:13:59 +0000";s:11:"description";s:475:"Le FRench Network Operators Group (FRnOG), se définit lui même comme un « groupe d’échange d’informations qui rassemble des personnes intéressées par les domaines de la sécurité, la recherche et le fonctionnement d’Internet en France. » Réunissant les principaux acteurs qui s’impliquent dans l’écosystème  Internet en France, c’est évidemment avec une grande attention qu’il faut suivre les […]";s:7:"content";s:5878:"

cat-packet-inspectorLe FRench Network Operators Group (FRnOG), se définit lui même comme un « groupe d’échange d’informations qui rassemble des personnes intéressées par les domaines de la sécurité, la recherche et le fonctionnement d’Internet en France. » Réunissant les principaux acteurs qui s’impliquent dans l’écosystème  Internet en France, c’est évidemment avec une grande attention qu’il faut suivre les échanges sur ses mailing listes.

La nouvelle loi sur le renseignement a évidemment préoccupé les acteurs chez qui le gouvernement voulait placer ses « boites noires ». Et à en croire un mail posté sur FRNog, nous l’avons échappé belle, avec une mention spéciale pour OVH qui a mené de front son opposition au placement de sondes en coeur de réseau chez les opérateurs, ce qui représentait le dispositif le plus intrusif que l’on puisse imaginer. Et ce mail tranche très sérieusement avec la communication gouvernementale puisque le ministre qui insistait sur le caractère non massif, non intrusif, non attentatoire aux libertés publiques, était en train de défendre dans les faits le placement du pire dispositif imaginable, un peu sur les modèles syriens et libyens, Un dispositif qui dans sa version la plus extrême aurait non seulement pu intercepter à volonté le contenu de toutes communications, mais également les altérer en modifiant ces mêmes contenus, sans que les opérateurs n’en soient eux mêmes informés… comme ça, depuis leur infrastructure… le concept des « boites noires ».

En coulisses, loin de l’intérêt des médias, il s’est joué une très importante bataille qui a été partiellement relatée sur FRNog par Philippe Bourcier. Une pétition réunissant 60 opérateurs signataires faisant part des vives inquiétudes d’un dispositif gouvernemental  d’interception sur leurs infrastructures a conduit à une négociation avec le gouvernement pour que ce dernier abandonne l’idée de sondes capables d’intercepter le contenu des communications. Et les opérateurs ont été entendus (mieux vaut tard que jamais), puisque ces négociations ont conduit à l’adoption d’un amendement à l’article L.851-4.

L’article L. 851-4 prévoit que le Premier ministre peut ordonner aux opérateurs de communications électroniques et aux fournisseurs de services de détecter, par un traitement automatique, une succession suspecte de données de connexion, dont l’anonymat ne sera levé qu’en cas de révélation d’une menace terroriste.

Nous vous relatons ici directement les propos de Philippe Bourcier pour bien comprendre la subtilité de ce à quoi nous avons échappé in extremis.

Le but de la pétition a été atteint !

Le projet de loi n’instaure plus une vague idée de surveillance
permanente en mode sniffer directement en coupure (passive (quoi que…
la suite logique c’était la possibilité de modifier les paquets…)) sur
vos réseaux. Un retour en arrière à l’époque de la Stasi ou encore
actuelle du Patriot Act…

Les modalités ont été précisées et le système doit :
– être alimenté par l’hébergeur ou l’opérateur (donc c’est vous qui
faites un port-mirroring du port d’un ou plusieurs serveurs/IPs), ce
n’est plus une sonde qui capture tout, tout le temps, sans que vous le
sachiez…
ne plus être alimenté en permanence (type DPI/sniffer « black box »),
mais n’est alimenté que durant 4 mois pour chaque demande précise.

*** En gros, le texte n’apporte pas de nouveautés par rapport à ce qui
se faisait déjà (officieusement), là où le risque était d’avoir un
équipement en coupure sur les réseaux et sur lequel personne n’avait de
visibilité ! ***
La différence est même que désormais les limites et le cadre légal
seront clairement établis !

Et effectivement, nous pouvons tous remercier OVH et tous les opérateurs signataires qui ont empêché ce vers quoi le gouvernement s’orientait, c’est à dire un dispositif qui aurait fait passer Orwell pour un « bisounours hémiplégique ».

";s:7:"dateiso";s:15:"20150421_121359";}s:15:"20150421_011252";a:7:{s:5:"title";s:109:"Qosmos placée sous le statut de témoin assisté du chef de complicité de crimes de torture commis en Syrie";s:4:"link";s:127:"https://reflets.info/qosmos-placee-sous-le-statut-de-temoin-assiste-du-chef-de-complicite-de-crimes-de-torture-commis-en-syrie/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=31653";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 20 Apr 2015 23:12:52 +0000";s:11:"description";s:363:"C’est un peu comme la politique. Tout le monde est persuadé d’avoir raison. Chacun son point vue, opposé, souvent. Dans le cas qui nous intéresse, Qosmos, la société française qui parade actuellement à la conférence RSA, tout récemment placée sous le statut de témoin assisté du chef de complicité de crimes de torture commis en […]";s:7:"content";s:6297:"

BloodyQosmos-C’est un peu comme la politique. Tout le monde est persuadé d’avoir raison. Chacun son point vue, opposé, souvent. Dans le cas qui nous intéresse, Qosmos, la société française qui parade actuellement à la conférence RSA, tout récemment placée sous le statut de témoin assisté du chef de complicité de crimes de torture commis en Syrie, ne voit dans cette décision des juges qu’une confirmation de ce qu’elle n’a rien à se reprocher. De l’autre côté du ring, les association de lutte pour les Droits de l’Homme qui y voient une confirmation que la mise en examen se rapproche à grands pas.

Allez, le match :

L’événement vu depuis chez Qosmos :

« La société Qosmos a été auditionnée ce jour en tant que témoin assisté par les magistrats instructeurs dans le cadre de l’information judiciaire ouverte le 4 avril 2014 et qui suit son cours », indique l’entreprise dans un communiqué adressé à l’AFP. « A l’issue de cette audition, le statut de témoin assisté lui a été confirmé. Les magistrats instructeurs considèrent donc qu’en l’état, aucune charge ne pèse contre la société », ajoute la PME.

Qosmos (…) a toujours affirmé qu’aucun de ses équipements ou logiciels n’avait jamais été opérationnel en Syrie. L’entreprise concède avoir envisagé de travailler avec une société allemande sous-traitante d’une société italienne qui travaillait avec la Syrie. Mais elle affirme avoir dénoncé unilatéralement ce projet en octobre 2011, sept mois après le début du conflit.

Vu depuis la FIDH :

« Cette décision vient confirmer le bien fondé de la démarche entreprise par nos organisations à-travers le dépôt de notre plainte en juillet 2012 », a déclaré Patrick Baudouin, avocat et président d’honneur de la FIDH.

Il importe de rappeler que le statut de témoin assisté, qui peut être le préalable à une mise en examen, vise toute personne mise en cause par un témoin ou contre laquelle il existe des indices rendant vraisemblable qu’elle ait pu participer, comme auteur ou comme complice, à la commission des infractions dont le juge d’instruction est saisi.

Qui a raison, qui a tort ? Où se trouve la vérité ?

Quelques pistes de réflexion :

A défaut d’un communiqué précis de Qosmos sur son site à propos de son placement sous le statut de témoin assisté du chef de complicité de crimes de torture commis en Syrie, on ne peut que rebondir sur les termes de la dépêche AFP. Lorsque Qosmos dit que ses « équipements ou logiciels n’ont jamais été opérationnels en Syrie » la société est très éloignée de la réalité décrite par ses propres salariés lorsqu’ils ont été interrogés par la Justice -et dont certains propos ont été retranscrits par Le Monde. Des sondes ont été livrées. Elles ont été opérationnelles. Avec des bugs, soit, mais opérationnelles, sur place…

Tenter de masquer des agissements à tout le moins moralement condamnables en se déclarant sous-traitant d’un sous-traitant (#Spanous’), en laissant croire que le matériel n’a jamais été opérationnel (sous-entendu, jamais déployé sur place), est pour le moins pathétique.

Pour ce qui est du match décrit plus haut, laissons le lecteur se faire une opinion…

";s:7:"dateiso";s:15:"20150421_011252";}s:15:"20150420_150933";a:7:{s:5:"title";s:87:"La cigarette électronique vous ferait pousser une troisième jambe entre les omoplates";s:4:"link";s:107:"https://reflets.info/la-cigarette-electronique-vous-ferait-pousser-une-troisieme-jambe-entre-les-omoplates/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=31642";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 20 Apr 2015 13:09:33 +0000";s:11:"description";s:372:"Très régulièrement, on voit fleurir sur Internet des articles très alarmistes sur la cigarette électronique. Des études qui n’en sont pas, des propos de chercheurs mal traduits, des protocoles de tests inexistants… mais peu importe, il y a toujours une agence de presse pour relayer des alertes toutes plus surréalistes les unes que les autres […]";s:7:"content";s:4461:"

tabac

Très régulièrement, on voit fleurir sur Internet des articles très alarmistes sur la cigarette électronique. Des études qui n’en sont pas, des propos de chercheurs mal traduits, des protocoles de tests inexistants… mais peu importe, il y a toujours une agence de presse pour relayer des alertes toutes plus surréalistes les unes que les autres visant à faire passer la cigarette électronique pour quelque chose d’extrêmement dangereux, bien plus dangereux encore que la cigarette traditionnelle.

Car vous comprenez la cigarette traditionnelle, elle au moins on sait ce qu’elle fait, elle tue rien qu’en France 78 000 personnes chaque année. Mais par « principe de précaution » (NDLR : il doit s’agir d’une précaution fiscale), la nouvelle loi de santé, et prochainement la transposition d’une directive européenne, viendront encadrer la vape comme un produit du tabac. Ouais… sauf qu’il n’y a pas de tabac. Il peut y avoir de la nicotine, certes, mais dans la cigarette, ce n’est pas la nicotine qui tue, mais les goudrons, la combustion. Goudrons et combustion qu’on ne retrouve pas dans la cigarette électronique. Mais par « principe de précaution », le gouvernement semble très attaché à ses 78 000 morts par an… une mane fiscale providentielle, le cashflow de la relance, qui coûte quelques années plus tard très cher à la société en soins.

Après l’étude japonaise bidonnée, après l’étude norvégienne non moins bidonnée sur la « vapotage passif », une nouvelle « étude » relayée par le Boston Herald vous explique cette fois ci que la cigarette électronique provoquerait des cancers et une mutation des cellules… oui ! Toi vapoteur, tu vas devenir un X-Men ! L’étude en question, serait signée du Dr Avrum Spira, professeur de médecine à la Faculté de médecine de l’Université de Boston. Le problème, c’est qu’il n’y a derrière cette déclaration aucune publication scientifique et que le professeur en question explique en gros que « ce que l’on ne connait pas pourrait être dangereux pour nous »… et si ma tante en avait …

Et avant que l’AFP ne s’empresse de publier une dépêche qui sera reprise puis timidement démentie comme les précédentes, sachez que le Dr Avrum Spira était déjà à l’origine d’une polémique l’année dernière avec cette même annonce, des propos qui avaient été lourdement pondérés par le fait que si la cigarette traditionnelle crée bien des cellules cancéreuses, il n’a pas été mis en évidence que ceci était le cas avec la cigarette électronique.

Thx @avalonne_vero

Pour aller plus loin 

";s:7:"dateiso";s:15:"20150420_150933";}s:15:"20150419_211022";a:7:{s:5:"title";s:88:"Pierre Lellouche et l’inspection des « poches profondes » (Deep Pocket Inspection)";s:4:"link";s:97:"https://reflets.info/pierre-lellouche-et-linspection-des-poches-profondes-deep-pocket-inspection/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=31629";s:7:"pubDate";s:31:"Sun, 19 Apr 2015 19:10:22 +0000";s:11:"description";s:417:"Attention, ce matin, Pierre Lellouche interviewé par Pierre Weill était remonté contre le projet de loi sur le renseignement. Le valeureux député UMP débute cet extrait en disant … »on est pas tous débiles » et s’inquiète des technologies de surveillance qui permettent d’écouter tout le monde sur le réseau, avec la fameuse technologie du « Deep Pocket […]";s:7:"content";s:2205:"

pierre-lellouche

Attention, ce matin, Pierre Lellouche interviewé par Pierre Weill était remonté contre le projet de loi sur le renseignement. Le valeureux député UMP débute cet extrait en disant … »on est pas tous débiles » et s’inquiète des technologies de surveillance qui permettent d’écouter tout le monde sur le réseau, avec la fameuse technologie du « Deep Pocket Inspection », nous dit-il. Et ce n’est pas un lapsus, puisque ce brave Lellouche se fend d’une traduction pour l’auditeur qui ne comprendrait pas bien l’anglais : « l’inspection des poches profondes…  » (à 0’34)

Et oui, à l’UMP, on inspecte les « poches profondes » des internautes (et des contribuables ?), qui sont, ces poches, comme chacun le sait, sans fond. Mais chez Lellouche, il n’y a pas que les poches qui sont profondes, visiblement.

";s:7:"dateiso";s:15:"20150419_211022";}s:15:"20150419_103241";a:7:{s:5:"title";s:77:"#PJLoirenseignement : pourquoi les Français s’en foutent (majoritairement)";s:4:"link";s:90:"https://reflets.info/pjloirenseignement-pourquoi-les-francais-sen-foutent-majoritairement/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=31615";s:7:"pubDate";s:31:"Sun, 19 Apr 2015 08:32:41 +0000";s:11:"description";s:400:"Lecteurs attentifs et assidus de Reflets, vous êtes agacés et inquiets. C’est normal. Après tout, c’est un Etat policier qui se crée sous vos yeux effarés, dans une indifférence quasi générale, hormis les quelques centaines de milliers d’Internautes ‘concernés’ qui twittent à-tout-va pour dénoncer l’horrible projet du gouvernement Valls. On ne sauve pas (ce qu’il […]";s:7:"content";s:7757:"

dostoievski-liberte

Lecteurs attentifs et assidus de Reflets, vous êtes agacés et inquiets. C’est normal. Après tout, c’est un Etat policier qui se crée sous vos yeux effarés, dans une indifférence quasi générale, hormis les quelques centaines de milliers d’Internautes ‘concernés’ qui twittent à-tout-va pour dénoncer l’horrible projet du gouvernement Valls. On ne sauve pas (ce qu’il reste d’) une société issue des Lumières avec des tweets, mais c’est un beau geste, qui démontre avec brio l’innocuité savoureuse du slacktivisme. Le slackticivisme ou activisme des feignants, cette forme d’activisme de plus en plus plébiscitée pour sa formidable capacité à donner un sentiment d’importance et de « concernement » à ceux qui la pratiquent, sans leur coûter le moindre effort, pour des résultats proches du néant. La réalité est que les Français, à 90%, se tamponnent le coquillard du projet de loi sur le renseignement, quand ils sont au courant de son existence, ce qui n’est pas si fréquent qu’on le croit. Mais dans ces conditions, puisque que tout est foutu, y-a-t-il un intérêt à comprendre ce qu’il se passe ? Oui, oui. On ne sait jamais, cela pourrait servir aux générations futures — s’ils savent encore à peu près lire et penser ce qu’ils déchiffrent.

La liberté, un truc improbable ?

Quand on pose la question du sacrifice de la liberté [ou des libertés], à des sondés représentatifs de notre communauté nationale, cela donne des choses étonnantes, comme Tristan Nitot l’analyse sur son blog. Ils sont conscients de sacrifier leur liberté, les sondés, mais ils veulent de la sécurité, et pourtant ils ne font pas confiance au gouvernement pour protéger leur vie privée bientôt désintégrée par le dit gouvernement. Bref : les sondés ne semblent pas comprendre grand chose aux questions auxquelles on leur demande de répondre, mais sont « pour » un sacrifice — afin d’être mieux « protégés ».

esclavagecestlaliberteComme on les comprend. Le monde qui nous environne est tellement violent. « Encore hier, j’ai vu une dame âgée se battre avec une roulette de son caddy au supermarché… » pourrait dire l’observateur attentif du réel.

Laissons-nous un instant, glisser vers une compréhension objective du concept de liberté, au cœur du sondage, pour tenter de comprendre les réponses renvoyées par ces chers sondeurs. La liberté, ce truc hyper important dont tout le monde se fout au point de vouloir la sacrifier pour gagner un peu plus de « sécurité ». Quelle liberté ? Savons-nous ce qu’est la liberté, pour le Français qui répond qu’il l’offre à Valls, Cazeneuve et leurs boites noires ? Hum. Au doigt mouillé, le concept basique de liberté est simple à imaginer si l’on se moule dans le fonctionnement partagé du plus grand nombre. Il suffit d’aller voir ce qui l’active, le transmet, le pilonne au quotidien. La boite à temps de cerveau disponible. Majestueusement installée dans 99% des foyers français. Depuis la naissance, pour les générations les moins âgées.

Liberté d’observer le cynisme et la médiocrité

Ce qui détermine la capacité à la liberté d’un individu donné est contenue dans peu de choses. La principale est l’autonomie. Les enfants ne sont pas libres de faire ce qu’ils veulent, et si l’on protège les enfants en encadrant leur liberté, c’est parce qu’ils ne sont pas autonomes. Qu’est-ce que l’autonomie ? La capacité à penser et faire par soi-même sans se mettre en danger, ou les autres, dans le respect des limites d’autrui. Comment apprend-on aux enfants à devenir autonomes ? Bizarrement, en les collant devant devant un poste de télévision dès le plus jeune âge. Que fait la télévision ? Elle vend du temps de cerveau disponible. Elle montre les aspects les plus cyniques et médiocres du monde, voire, les fabrique de toutes pièces. En alternant avec des messages commerciaux récurrents et hypnotiques basés sur une unique compulsion, celle de l’achat. Pour apprendre l’autonomie, on fait mieux…

liberte-chaines

Nous avons donc une population majoritairement intéressée par la consommation, habituée à comprendre le monde via des discours débilitants et pré-fabriqués pour coller à des messages de déclenchements de réflexes d’achats. Sachant que l’autonomie, pilier de l’accès à la liberté est aussi entièrement dépendant d’une capacité à forger sa pensée en dehors d’un discours standardisé ou orienté, comment 65 ou 66 millions de téléspectateurs Français font-ils, après 4h de lavage de cerveau quotidien pour acquérir une quelconque liberté ?  La question se pose. Aujourd’hui, avec le projet de loi sur le renseignement, plus encore. Comme la télévision ne semble pas franchement creuser le sujet de la liberté, de la vie privée, et du projet de loi votée le 5 mai prochain, que les téléspectateurs attendent  surtout la suite du programme, y-a-t-il au fond une quelconque nécessité à se questionner sur le sujet de « la ou des libertés » ? Franchement… ?

Retirer quelque chose que l’on n’a pas ?

Gaxotte - propagandeLe discours sera mal perçu, et les lecteurs de Reflets pourront s’agacer, mais au final, il semble très difficile, voire impossible de lutter contre « la boite à temps de cerveau disponible ». Un pays habité par une majorité d’individus qui ne sait même plus ce qu’est être libre, autonome, qui s’affale 4h par jour devant une succession de messages commerciaux — vaguement entrecoupés de programmes de distraction ou d’informations réduites à leur plus simple expression — ne mérite pas grand chose. Si la « liberté » de cette majorité est de regarder le monde à travers une vitre, de croire que chaque membre est « unique », que pouvoir se payer des nouveaux objets est un projet de vie en soi, sa liberté, en réalité, n’existe pas. Et comment retirer à quelqu’un, quelque chose qui n’a pas d’existence ? Vaste question, n’est-ce pas ?

";s:7:"dateiso";s:15:"20150419_103241";}s:15:"20150416_164231";a:7:{s:5:"title";s:65:"Les boites noires du #PJLrenseignement ne sont pas une nouveauté";s:4:"link";s:85:"https://reflets.info/les-boites-noires-du-pjlrenseignement-ne-sont-pas-une-nouveaute/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=31593";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 16 Apr 2015 14:42:31 +0000";s:11:"description";s:391:"Avec l’éviction du juge, l’installation de « boites noires » sur les réseaux des FAI et autres hébergeurs ou réseaux sociaux est le point le plus hallucinant du projet de Loi sur le renseignement. Il implique un changement de paradigme qui devrait faire frémir tous les parlementaires (ce qui n’est absolument pas le cas, au contraire) et […]";s:7:"content";s:19031:"

qosmamesysAvec l’éviction du juge, l’installation de « boites noires » sur les réseaux des FAI et autres hébergeurs ou réseaux sociaux est le point le plus hallucinant du projet de Loi sur le renseignement. Il implique un changement de paradigme qui devrait faire frémir tous les parlementaires (ce qui n’est absolument pas le cas, au contraire) et plus largement, tous les Français. Et pourtant, l’arrivée de ces boites noires n’est en rien une nouveauté.

Bernard Cazeneuve l’a dit hier à l’Assemblée Nationale, les boites noires ne fonctionneront pas avec du deep packet inspection. Vraiment ? Mais alors que sont-elles et comment fonctionnent-elles ? Secret-défense, monsieur, circulez, il n’y a rien à voir. C’est à peu la réponse à laquelle nous avons eu droit à toutes nos questions un tantinet technique lors d’une réunion à la Numa à laquelle s’étaient invités moult conseillers de Matignon ou de l’Intérieur. Montrant ainsi la fébrilité du gouvernement qui déléguait des proches pour contrer les arguments des opposants, dans un débat qui avait pourtant peu de chances de dépasser les murs de la Numa.

Donc, pas de DPI. Il va falloir nous expliquer par quel magie vaudou le gouvernement entend surveiller les métadonnées de l’Internet français pour les faire analyser par des algorithmes visant à mettre en lumière des préparatifs d’attentats, sans utiliser du DPI pour collecter lesdites métadonnées. Ah, non, oui, on oubliait. Secret-défense la magie vaudou…

Comme nous sommes des trolls complotistes monomaniaques et paranoïaques, nous continuons de penser que ce type d’opération ne se fera pas sans DPI. Aujourd’hui, le dispositif est prévu pour ne collecter que des métadonnées. Et de manière anonyme (cela reste un débat qui peut être aisément tranché par quelques chercheurs spécialisés dans l’anonymisation des débats, il y en a de très bons à l’INRIA capable de dé-anonymiser des données). Mais l’évolution des lois sécuritaire n’incite pas à la confiance. Demain, après un possible nouvel attentat, une nouvelle loi pourrait imposer la collecte du payload, c’est à dire des contenus. Une fois l’infrastructure en place, rien de plus simple que de passer au niveau supérieur.

Des boites noires pas complètement inconnues…

Avant les boites noires du projet de Loi sur le renseignement, il y a eu toute une préparation menée d’abord par l’équipe Sarkozy, puis par l’équipe Hollande.

Né au LIP6, un labo de recherche de Paris VI, le DPI a été utilisé pour créer une spin-off. Une entreprise qui exploitait des brevets de l’université et reversait de l’argent en contrepartie. Cette société, c’est Qosmos, que les lecteurs de Reflets connaissent depuis la fameuse interview de son PDG, Thibault Bechetoille, par l’équipe du journal, en mars 2011. Bien avant que qui que ce soit ne parle de ce sujet.

Avant les boites noires du projet de Loi sur le renseignement, il y a eu Amesys. Et son Eagle, outil de captation à l’échèle d’une nation.

Ces deux entreprises ont été financées par BPIfrance, l’outil de soutien aux entreprises du gouvernement français. Qosmos pour sa part travaille en très étroite collaboration avec la DGSE sur le projet Kairos (secret-défense lui aussi) et l’on imagine mal que ce soit pour faire de la captation de lolcats sur Internet. Même sur le fameux Darkweb évoqué par le gouvernement hier à l’Assemblée.

L’équipe de Nicolas Sarkozy a fortement appuyé Philippe Vannier (patron d’Amesys, puis de Bull probablement offert en forme de reconnaissance pour services rendus) et Amesys pour la vente d’un système d’interception « nation-wide » à la Libye de Kadhafi.

Qosmos a pour sa part été prise la main dans le pot de confiture en essayant de vendre ses sondes DPI à la Syrie par le biais d’un consortium international.

Ça, c’est la partie visible. Celle qui a été évoquée dans la presse un peu partout dans le monde. C’est déjà une belle reconnaissance du savoir-faire de la FrenchTech. Oui, nous savons faire des outils d’interception à l’échelle d’une nation.

La partie moins visible, c’est que :

Nous avons donc des boites noires développées avec l’argent de dictateurs dans des pays étrangers qui les achètent, un bêta-testing dans ces pays, un financement public via BPIfrance, un appui politique pour les premiers contrats, un service de renseignement (DGSE) très proche de l’une des deux entreprises, et accessoirement, deux procédures ouvertes pour complicité d’actes de torture devant le pôle crimes contre l’humanité, crimes et délits de guerre  au sein du Tribunal de grande instance de Paris. Un intéressant sac de noeuds…

IMSI-catchers : une Maskirovka pour la presse

Tout à coup, en réponse à des attaques terroristes, apparaît l’idée des boites noires pour la France. Il est très probable qu’elle s’appuient sur les développements effectués jusqu’ici. Ce qui est très malin, au départ, de la part du gouvernement, c’est d’avoir noyé ces boites noires dans un projet plus vaste comportant des mots-clef permettant de détourner l’attention des journalistes, comme « IMSI-catcher ».

Si les affaires Amesys et Qosmos ont fait l’objet d’articles, c’est quasiment toujours de manière sporadique, en fonction de l’actualité précise (procès, révélations de contrats). Jamais la presse n’a suivi ce sujet de manière récurrente. Pourtant, il y avait matière a interpeller les politiques impliqués et à s’inquiéter du développement de ces technologies. L’affaire Snowden a montré jusqu’où tout cela pouvait mener. Il y avait fort à parier que la France s’engage sur ce terrain. Si ce n’est déjà fait, comme l’indique Le Monde dans son article sur la PNCD qui intercepterait déjà en masse depuis des lustres.

Reflets se réjouit de la multiplication ces derniers jours des articles sur les dangers d’une surveillance de masse en France (ou ailleurs). Mais l’implication régulière depuis 2011, quand nous avons commencé à interpeller sans relâche les autorités et les entreprises concernées, aurait peut-être permis de freiner les ardeurs du gouvernement a installer les fameuses boites noires.

Un bon client de longue date : le gouvernement français

Les boites noires de ce qu’est devenu Amesys, c’est à dire Advanced Systems, font les choses bien et si vous lisez les prospectus de ses produits, vous en mesurerez les capacités. De quoi franchement inquiéter la population française si les mêmes outils étaient déployés ici.

Or, Amesys (canal historique) a une longue tradition de business avec les autorités françaises. Avec la DIRISI qui s’occupe des achats de ce type de matériel pour l’armée, mais aussi avec le ministère de la Défense. Ou avec la DGSE, la DRM, la DGA, etc.

Notez que Jean-Jacques Urvoas, le député qui a tant inspiré le projet de Loi sur le renseignement avait déclaré à l’Assemblée Nationale qu’il n’avait connaissance que Amesys ou Qosmos soient des fournisseurs du gouvernement. Attention M. Urvoas, dans un paragraphe, vous allez être ridicule. Malheureusement, il ne suffira pas de fermer cette page pour éviter cela. Comme vous lorsque vous étiez levé pour quitter la salle lorsque nous vous avions posé des questions dans une réunion publique.

Jusqu’à maintenant, et depuis 2011, Reflets a diffusé de très rares documents liés à ses enquêtes sur Amesys ou Qosmos. Nous estimions que nos lecteurs pouvaient nous croire sur parole, sans que nous ayons à insérer des fac-simile de documents internes desdites entreprises. Nous ne pensions pas non plus avoir besoin d’insérer des « ALERTE » ou des « EXCLUSIF » pour attirer l’attention. Or hier, à l’Assemblée, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve a ressenti le besoin d’expliquer qu’il ne croyait pas ce qu’il lisait dans la presse. Que des menteries, ces articles sur la surveillance de masse. « Moi ce qu’il y a dans les articles de presse, par principe je n’y crois pas, par nature et par essence. Ce n’est pas parce qu’on répète à l’envie « surveillance de masse » qu’on a raison », indiquait hier le ministre de l’Intérieur. Dont acte. Nous allons donc publier quelques documents pour lui donner des raison de nous croire.

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Issu de la comptabilité d’Amesys pour 2013, ce document montre des échanges commerciaux conséquents avec la DIRISI et le ministère de la Défense. Pour faire quoi exactement, monsieur Cazeneuve ?

Le ministre semble sous-entendre que tout ce que nous avons écrit sur le sujet est sujet à caution. Si tel était le cas, Amesys, Qosmos, BlueCoat et d’autres nous aurait déjà assommé sous des procès. Ils savent sans doute que nous arriverions au tribunal chargés de cartons de documents qu’ils n’ont pas envie de voir entrer dans une procédure judiciaire ?

Des écoutes sur les câbles ? De téléphonie ? Impossible… Ou Pas.

Autre exemple, cette facture d’Amesys pour un projet mené par l’Armée de terre et la DGA (Direction Générale de l’Armement).

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On y parle de Digital circuit multiplication equipment.

Des sondes un peu partout chez les FAI

Des sondes DPI, il en existe chez à peu près tous les FAI. La comptabilité de Qosmos sur ce point est très claire. Free est un bon client. Quant à Amesys, elle a répondu à un projet nommé « Matrice 10GB » chez Orange en décembre 2010 pour l’installation de DPI de test :

« Pour répondre à des besoins de monitoring sur ses architectures complexes utilisant des infrastructures complexes utilisant  avoir une solution flexible que nous appellerons matrice pour rediriger et filtrer à la demande le flux en provenance d’un splitter ou d’un port de capture vers un outil d’analyse, optimisant de la sorte l’utilisation de ces derniers. En amont des matrices seront déployées par l’ingénierie site des splitters 70/30 installés dans des répartiteurs optiques ou des TAP Cuivre Gigabit. Les matrices seront déployées dans une armoire où seront aussi regroupés sondes et analyseurs de protocoles. Deux catégories d’usages sont aujourd’hui identifiées :

Ces usages du DPI n’ont rien de commun a priori avec celui envisagé par le gouvernement. Il s’agit là de qualité de service, de facturation de services, bref, pas vraiment de la surveillance de masse.

Qosmos et les terroristes qui masquent leurs adresses IP

Autre point intéressant, les affirmations de Bernard Cazeneuve sur les terroristes ou probables terroristes émettant des « signaux faibles », comme le fait de masquer son adresse IP. Il parle là de Tor ou de VPN. Il compte les repérer sans DPI. torPourtant, Qosmos fait cela très bien. Surtout Tor ou OpenVPN, comme le démontrent ces listes de protocoles reconnus et classifiés par les sondes Qosmos (faites clic-clic sur les images).openvpn

Un savoir-faire dont il serait dommage de se passer, d’autant que des fonds publics ont déjà été dépensés en masse pour soutenir cette entreprise. Le gouvernement n’est jamais à l’abri d’une enquête de la Cour des Comptes sur le mauvais usage des fonds publics.

Bien entendu, le ministre, s’il est de bonne foi, ne comprend pas un mot de ce qu’il raconte et n’a aucune idée du volume de faux positifs qui vont remonter pour « usage de Tor » ou « utilisation d’un VPN ». Les journalistes qui utilisent Tor, les opposants, les associations de défense des droits de l’homme, les employés d’entreprises qui fournissent un VPN pour un accès distant à leur réseau…

Mais qu’importe… L’important est que les boites noires voient le jour. Chacun sait comment tout cela finira, surtout les services de renseignement et le gouvernement. Les Français… C’est moins sûr. Et puis il y a plus important. Le finaliste de ce jeu de téléréalité, le vainqueur du match de foot…

 

 

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Le problème central du projet de loi sur le renseignement, est celui des « boites noires » — installées chez les FAI, les hébergeurs — et permettant une surveillance des « comportements terroristes » grâce à des algorithmes (secrets).

Jean-Jacques Urvoas, interrogé ce matin  (très légèrement) sur RMC à ce sujet par Bourdin, a pu « rassurer » les citoyens. Jean-Jacques Bourdin, a aboyé très fort, laissant entendre qu’il s’inquiétait de la possibilité de… quoi au juste ? Une surveillance de masse ? Un problème pour les libertés ? Un peu, oui, mais avec tellement d’incompréhension technique et technologique dans son propos, que le député socialiste a pu opérer, en réalité — avec une facilité déconcertante — à l’avant-vente de l’implantation des système de contrôle et de surveillance internet (« intelligents »).

La problématique d’atteinte aux libertés amenant à une gouvernance politique anti-démocratique  ne peut pas être abordée avec des personnes qui ne comprennent pas la moitié du contenu des questions qu’elles posent. La question des algorithmes en est une. Elle est centrale. Cet article est là pour aider nos confrères à mieux comprendre de quoi ils parlent, comme la veille de l’intervention du député Urvoas, où le débat entre journalistes était très léger, et c’est un euphémisme.

Et si je tape djihadiste ?

C’est la question à deux euros de Jean-Jacque Bourdin à l’autre Jean-Jacques, Urvoas, au sujet de la loi sur le renseignement. La réponse arrive très vite, bien préparée : « mais voyons, pas du tout, ce n’est pas ça qui… etc, etc… ». Protection des libertés, pas de surveillance de masse, surveillance des seuls terroristes : le discours est connu, il est creux, mais surtout totalement décalé de la réalité. Mensonger pour dire les choses clairement.

L’interview d’Urvoas par Bourdin

Les journalistes ne voient qu’une seule chose, la surveillance par mots-clés. Ils ne peuvent appréhender les dispositifs dits des « boites noires internet » que par le seul prisme humain : pour eux, les boites noires vont surveiller ce que tapent les individus sur un moteur de recherche, par exemple, ou retenir les sites « terroristes » visités par des internautes. Et ce n’est pas là que la problématique se pose dans toute sa complexité — bien que ce procédé de surveillance puisse être aussi mis en place et soit parfaitement anti-démocratique en termes de libertés individuelles et de droit d’accès à l’information, à la vie privée. Ce que devraient demander les journalistes est autre chose. Aidons-les un peu.

Qu’est-ce qu’un algorithme (secret) ?

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Un algorithme, et de nombreux lecteurs de Reflets le savent très bien, est une « méthode générale pour résoudre un ensemble de problèmes », et donc, en informatique, une suite d’actions données à une machine via un langage informatique pour qu’elle opère, avec un résultat final, à partir d’entrées qui mènent vers des sorties. L’exemple type d’un algorithme, sans parler d’informatique, est une recette de cuisine. En 2015, les algorithmes informatiques sont très « puissants », ils possèdent — sur le réseau — une forme d’autonomie.

Pour les lecteurs les moins avertis — comme par exemple les journalistes qui ne manqueront pas de nous lire — disons que les algorithmes appellent d’autres « instances algorithmiques » pour les aider à procéder correctement dans leurs actions, qu’ils ont une forme de complexité qui leur offrent une certaine « intelligence ». Les programmeurs (désormais appelés développeurs) d’un algorithme (ou d’un bout d’algorithme au sein d’un code très vaste) ne savent pas tout ce que fait le code dans son ensemble. Parce que leur code hérite  souvent de fonctions d’autres codes qu’ils n’ont pas eux même codés, par exemple, mais dont ils ont besoin, pour que leur programme fasse ce qu’il doit faire.

Les »gros algorithmes de surveillance » des « comportements terroristes » au sein des boites noires, sont donc une suite de programmes, très vastes dans leurs fonctionnalités —  et qui obligatoirement — vont travailler avec les données et des méta-données de la population, dans son ensemble (Cet article de Laurent Chemla explique très bien le problème). Le principe sera d’essayer de profiler des internautes de façon purement informatique (sans intervention humaine) via la récupération d’une somme très conséquente d’actions opérées sur le réseau internet. Ce sont donc des « robots » qui fouilleront, ordonneront, trieront, capteront, fabriqueront du profil humain. Des robots logiciels. Des algorithmes. Qui vont « s’adapter », « affiner » leurs profilages, et s’attacher à devenir de plus en plus efficaces. Ils devront pour ce faire, capturer de nombreux comportements, pour les comparer. Avec ce qui devrait être le comportement de terroristes actifs… ou potentiels.

La question de l’humain et du robot : la gouvernance algorithmique

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Ce qui va être voté par les parlementaires français n’est donc pas un simple « système de surveillance d’Internet pour traquer les comportements terroristes », mais une nouvelle forme de gouvernance permettant à des agents informatiques d’opérer sur le terrain d’Internet. Le premier ministre propose de lâcher sur les citoyens français, des formes d’intelligences artificielles, dont personne n’a idée de leur contenu ou fonctionnement, et qui pourront dénoncer aux « agents humains de l’Etat », qui elles estiment suspects.

Le politique délègue à des machines une capacité de renseignement sur les communications humaines ? C’est une première dans ce pays. Si gouverner est prévoir, il est sans aucun doute nécessaire de discuter fermement avec l’instance politique du droit qu’elle compte s’octroyer de « prévoir » par le biais d’algorithmes, donc de machines.

Cette nouvelle forme de gouvernance, que l’on peut appeler gouvernance algorithmique pose de nombreuses questions de sociétés. Bien au delà de celles ayant trait au pouvoir donné aux agents de la force publique et du renseignement.

Les fantasmes dénoncés par Manuel Valls sont pourtant réalité

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Un homme aussi intelligent que le premier ministre français devrait quand même mesurer ses paroles lorsqu’il parle de sujets techniques qu’il ne maîtrise pas. Surtout lorsqu’il accuse les opposants au projet de loi sur le renseignement d’être « en plein fantasme ». Manuel Valls devrait s’intéresser aux ouvrages d’anticipation, de science-fiction qui décrivent des sociétés futuristes — à l’époque de leur écriture —  et totalitaires, ou tout du moins excessivement limitées d’un point de vue des libertés humaines, et ce, par le biais des machines.

Les possibilités technologique décrites dans ces ouvrages de Philip K. Dick, tel Minority Report, sont aujourd’hui en place. Non pas qu’elles seront au final fiables à 100%, loin de là, mais leur mise en œuvre, et le fantasme sécuritaire, celui de Manuel Valls, justement, est lui réel, par contre, et se met en place.

La précognition informatique, puisque c’est de cela dont parle le projet des boites noires, est un fantasme, que la technologie peut tenter d’atteindre. Des algorithmes cherchant à prévoir les futurs comportements des êtres humains composant la société. Une société composée d’internautes, des humains très inquiets, puisque sachant que des agents informatiques les surveillent et peuvent les assimiler à un comportement « déviant ».

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C’est cette société que Manuel Valls, Jean-Jacques Urvoas, François Hollande et tous ceux qui voteront la loi sur le renseignement veulent mettre en place. Une société où le pouvoir politique délègue à des intelligences artificielles la faculté, de secrètement profiler n’importe qui. Une société qui accepte que des agents de renseignement de l’Etat soient des programmes informatiques.

Ces agents ne payent pas de cotisations retraite ou chômage, ne mangent pas, ne dorment pas, ne touchent pas de salaire, ne rendent de compte à personne dans leurs actions, ne peuvent être blâmés pour des fautes commises. Ils travaillent jour et nuit, sans bruit. Et chacun devra se poser la question, en se connectant au réseau : sont-ils là ? Que font-ils ? Suis-je suspect à leurs yeux ? M’ont-ils observé, comparé avec d’autres ?

Les journalistes qui veulent questionner les décideurs politiques sur les dangers des « boites noires » doivent oser poser ces questions : pouvons-nous, sans concertation nationale large, sans que la « justice judiciaire » ne puisse être partie prenante, laisser se mettre en place une gouvernance politique algorithmique ?

";s:7:"dateiso";s:15:"20150414_161023";}s:15:"20150413_130205";a:7:{s:5:"title";s:36:"Tu l’as vu mon gros IMSI-catcher ?";s:4:"link";s:53:"https://reflets.info/tu-las-vu-mon-gros-imsi-catcher/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=31573";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 13 Apr 2015 11:02:05 +0000";s:11:"description";s:395:"Les soviétiques appelaient cela une « maskirovka« . Un écran de fumée créé en un point du globe pour masquer une action ailleurs. Notre bon gouvernement de gauche n’a pas manqué d’en créer une dans le projet de Loi sur le renseignement. La focalisation des journalistes et des parlementaires sur les IMSI-catchers est une réussite totale. Prenez […]";s:7:"content";s:1537:"

ABS_StingrayLes soviétiques appelaient cela une « maskirovka« . Un écran de fumée créé en un point du globe pour masquer une action ailleurs. Notre bon gouvernement de gauche n’a pas manqué d’en créer une dans le projet de Loi sur le renseignement. La focalisation des journalistes et des parlementaires sur les IMSI-catchers est une réussite totale. Prenez ce compte-rendu des débats à l’Assemblée sur le projet.

Combien d’occurrences pour le terme « algorithmes » ? Trois.

Combien d’occurrences pour « boîtes noires » ? Une.

Combien pour « deep packet inspection » ? Zéro.

Combien pour « Qosmos » ? Zéro.

« Amesys » ? Zéro.

En revanche, pour « IMSI catcher », huit occurrences.

Et pourtant, le vrai souci dans ce projet n’est pas les IMSI-catchers. Mais bien les « boites noires ».

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fi_poupeesEh non, ce n’est pas parce que France-Info est en grève que ses auditeurs ne sauront pas que Jean-Jacques Urvoas est l’homme qui a présidé à la rédaction du projet de Loi sur le renseignement. Ce matin, le député était interrogé par la radio en grève sur l’examen de ce projet de loi et ses aspects liberticides. Le député à vanté toutes les protections, les contre-pouvoirs, selon lui, qui seront mis en place. A aucun moment l’intervieweur ou Jean-Jacques Urvoas lui-même n’ont précisé que le député avait tenu le stylo qui avait servi à écrire ce projet.

Ce n’est pas parce que Radio-France est en grève.

C’est sans doute parce que les journalistes ne comprennent rien aux aspects techniques et juridiques de ce projet (c’est organisé pour, me direz-vous).

Sans doute aussi parce que les questions qui fâchent, ce n’est pas un truc très répandu dans la presse. On a pu le voir lors de l’événement organisé à la Numa la semaine dernière sur ce thème. En entrant pleinement dans le jeu du débat, on ne pose pas les bonnes questions. Celles qui fâchent. Celles de Reflets qui font par exemple que Jean-Jacques Urvoas se lève et quitte l’événement où il est interrogé. Celles qui ne trouveront aucune réponse, comme celles posées par Reflets à la Numa. Ne pas compter sur les journalistes organisateurs pour exercer un droit de suite, ça ne sert à rien. Pas de questions qui fâchent non plus dans l’interview par Libé de Bernard Cazeneuve alors que le chapô nous prévient : « L’échange sera vif« . On cherche toujours les échanges vifs.

Non, les auditeurs de France-Info ne sauront pas. Et heureusement. Sinon, ils pourraient commencer à se poser des questions.

";s:7:"dateiso";s:15:"20150413_123409";}s:15:"20150411_162612";a:7:{s:5:"title";s:81:"Piratage de TV5 Monde (Acte 3) : grosses boites noires et sentiment de sécurité";s:4:"link";s:97:"https://reflets.info/piratage-de-tv5-monde-acte-3-grosses-boites-noires-et-sentiment-de-securite/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=31550";s:7:"pubDate";s:31:"Sat, 11 Apr 2015 14:26:12 +0000";s:11:"description";s:348:"Depuis le début de cette affaire, une question nous taraude : comment des pirates ont pu avoir accès à la plateforme de diffusion des programmes pour mettre dans le noir pas moins de 11 chaînes ? Si la compromission initiale n’est pas inintéressante, ce n’est pas elle qui éveille le plus notre curiosité, mais bien ce […]";s:7:"content";s:8924:"

cisco-untrustDepuis le début de cette affaire, une question nous taraude : comment des pirates ont pu avoir accès à la plateforme de diffusion des programmes pour mettre dans le noir pas moins de 11 chaînes ? Si la compromission initiale n’est pas inintéressante, ce n’est pas elle qui éveille le plus notre curiosité, mais bien ce qui est venu dans un second temps et qui a conduit à la coupure des programmes. Vu la communication bien mais pas top de TV5 Monde sur l’incident, il va falloir aller chercher les informations soi$même pour comprendre ce qui a bien pu se produire. Et au point où nous en sommes actuellement de nos recherches, le scénario d’un problème d’architecture reste la piste la plus probable : la plateforme d’encodage et de multiplexage n’aurait jamais dû être accessible aux pirates.

Même si on est peu familier avec les équipements spécifiques à une chaîne de télévision, et après de multiples visionnages du reportage de France 2, on peut commencer à songer à d’autres pistes de réflexions que celles évoquées jusque là par Breaking3.0 et Bluecoat et portant sur l’intrusion initiale.

Regardons attentivement ce passage du reportage, où on nous explique quel matériel a permis de compromettre ce qu’il identifie lui même comme « la plateforme d’encodage ». On aperçoit distinctement l’armoire qui accueille les équipements réseaux. Sur la gauche, de l’armoire, on voit des grilles de ce qui ressemble à s’y méprendre à celle d’un firewall Cisco Systems.

« C’est par là que sont passés les pirates pour infecter la plateforme d’encodage » 

Il s’agit en fait pour être précis de la plateforme d’encodage et de multiplexage. C’est dans cet article qui explique dans le détail l’infrastructure que l’on a le détail du « Network Operation Center » (NOC) :

Le NOC : Network Operations Center

L’un des éléments importants du projet concerne le NOC, installé dans un local où, au milieu de moniteurs vidéo et informatiques, six écrans 65 pouces affichent des synoptiques complets des infrastructures avec retour en temps réel de toutes les données récupérées par le SYGEPS. L’un est affecté aux réseaux informatiques (12 routeurs, 63 switchs et 150 Vlans), le second à une carte mondiale des points de réception réels de TV5 Monde avec l’état des signaux renvoyés grâce à des sondes Miranda, et le troisième à la supervision des équipements de la salle technique (600 points de mesure et 5 000 services supervisés). Les autres affichent les états des différents sous ensembles : post-production, machines virtuelles, plateforme d’encodage et de multiplexage, chaînes de traitement et serveurs de base de données. Un premier NOC est installé au siège à Paris tandis qu’un second se trouve à Hong Kong.

Cette plateforme d’encodage et de multiplexage a fait l’objet d’un appel d’offres en 2013 (TV5Monde-AO – PDF 211 ko) qui nous en dit beaucoup sur les options qui se présentaient à TV5 Monde.

Et d’après la vidéo de France 2, on commence à comprendre celle qui a été retenue puisqu’on retrouve des équipements qui ressemblent assez fortement à ceux qui sont décrits dans cet appel d’offres…

tv5-options

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Ici, on voit que des durées de contrats sont affectées aux équipements couvrant probablement une maintenance. C’est une pratique courante en entreprise de déléguer aux équipementiers ce genre de compétences que l’on souhaiterait pourtant peut être avoir en interne.

Le lot 3 portant sur le stockage et les sauvegardes est lui aussi intéressant

lot3

Le Cisco Fabric Interconnect c’est un gros switch 96 ports que l’on voit en haut à droite sur lequel tous les câbles sont branchés.

Le lot 4 porte sur le système de gestion de bases de données

lot 4

Vous avez donc maintenant sous les yeux le ou les équipements qui ont été attaqués, attaque ayant conduit à la compromission de la diffusion des chaînes de TV5Monde, et toute une somme d’éléments qui commence à expliquer qu’il y a probablement une approche à revoir en matière de sécurité informatique. Jamais les pirates n’auraient dû être en mesure d’arriver sur cette plateforme de multiplexage et d’encodage.

Rappel : 

Lâcher un gros paquet de pognon pour des grosses boites noires et des technico commerciaux en costard à 5000 euros n’a jamais sécurisé quoi que ce soit, au mieux, ça donne un sentiment de sécurité et dans le pire des cas, ça donne un sentiment de sécurité. Le problème c’est qu’en pratique, la sécurité n’a que faire des sentiments.

DSI, c’est à vous de faire du sentiment : investissez dans l’humain et non dans de grosses boites noires, investissez dans les compétences humaines et non dans la quincaillerie.

Edit 12/04/2015 : Une très bonne analyse de l’infrastructure de TV5 Monde

";s:7:"dateiso";s:15:"20150411_162612";}s:15:"20150410_234929";a:7:{s:5:"title";s:76:"Piratage de TV5 Monde (acte 2) : cette fois il y a des baffes qui se perdent";s:4:"link";s:94:"https://reflets.info/piratage-de-tv5-monde-acte-2-cette-fois-il-y-a-des-baffes-qui-se-perdent/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=31540";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 10 Apr 2015 21:49:29 +0000";s:11:"description";s:387:"On croit rêver. Naïvement, vous pensiez peut-être comme nous que le piratage de TV5 Monde que nous avons pris le temps d’évoquer ici en détail allait provoquer un électrochoc conduisant à la mise en place de bonnes pratiques en matière de sécurité informatique. Dans cet article, 20Minutes nous révèle l’impensable. TV5 Monde confie avoir bien affiché […]";s:7:"content";s:2963:"

fail at failingOn croit rêver. Naïvement, vous pensiez peut-être comme nous que le piratage de TV5 Monde que nous avons pris le temps d’évoquer ici en détail allait provoquer un électrochoc conduisant à la mise en place de bonnes pratiques en matière de sécurité informatique. Dans cet article, 20Minutes nous révèle l’impensable. TV5 Monde confie avoir bien affiché des mots de passe sur des post-it, mais que cette pratique n’était pas en place avant l’incident… non ils auraient commencé à le faire suite à l’incident.

«On ne fait pas fi du fait que c’est une bourde», a déclaré à l’AFP Yves Bigot, directeur général de la chaîne, soulignant que «les codes n’étaient pas affichés avant» la cyberattaque survenue dans la nuit de mercredi à jeudi et «n’ont rien à voir avec».

Après s’être un peu ridiculisé sur Twitter face à Arrêt sur Image en affirmant qu’il s’agissait de vieux mots de passe (puis la démonstration qui démontrait que le mot de passe Youtube en question venait tout juste d’être changé a fini par effacer son tweet), voilà maintenant que la chaine affirme que juste après s’être fait plomber, elle durcit sa sécurité informatique en affichant les mots de passe sur les murs. Quelque chose m’échappe un peu en terme de réponse incident…

Cette fois c’est vraiment prendre les gens pour des abrutis finis.

Le mot de passe a été fraichement changé

Le mot de passe a été fraichement changé

Cette blague va durer longtemps ? C’est plus drôle du tout là, c’est consternant. J’apprécie d’ordinaire beaucoup TV5 Monde, mais là avec ce genre de communication, on touche vraiment le fond.

";s:7:"dateiso";s:15:"20150410_234929";}s:15:"20150410_135609";a:7:{s:5:"title";s:60:"Piratage de #TV5Monde : l’opération cyber pieds nickelés";s:4:"link";s:74:"https://reflets.info/piratage-de-tv5monde-loperation-cyber-pieds-nickeles/";s:4:"guid";s:29:"https://reflets.info/?p=31462";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 10 Apr 2015 11:56:09 +0000";s:11:"description";s:375:"Une fois de plus, c’est un banal piratage qui est monté en épingle par la classe politique pour crier au cyberdjihad. Les « cyberdjihadistes », rien que le mot a de quoi faire rire… La presse court, la presse s’emballe, tout le monde y va de sa théorie non argumentée, sans aucun élément tangible… mais le résultat […]";s:7:"content";s:19744:"

je-suis-tv5mondeUne fois de plus, c’est un banal piratage qui est monté en épingle par la classe politique pour crier au cyberdjihad. Les « cyberdjihadistes », rien que le mot a de quoi faire rire… La presse court, la presse s’emballe, tout le monde y va de sa théorie non argumentée, sans aucun élément tangible… mais le résultat est là, ce piratage de TV5Monde fait bien plus de bruit que le massacre de 148 personnes à l’Université de Garissa au Kenya, c’est consternant, c’est 2.0, c’est du djihad terroriste avec du cyber dedans, même les partis politiques relaient allègrement cette première attaque terroriste avec du cyber dedans d’une ampleur sans précédent.

Rappelons à toutes fins utiles qu’à notre connaissance, aucun routeur n’a explosé, aucune perte n’est a déplorer, en dehors d’un membre de la rédaction qui nous a confié avoir perdu une gomme qui trainait sur son bureau… et un autre qui nous signale avoir perdu le post-it avec le mot de passe de sa machine qui était collé à son écran.

CCKgoRMWMAAUyeO

Mises à jour

Edit 19H00 : Bluecoat Lab a fourni une intéressante analyse d’une variante du worm supposé avoir été utilisé pour l’attaque de TV5Monde

Edit 15H50 : Le ministère de la défense dément la confidentialité des documents publiés par les pirates

La thèse de l’attaque de haute volée avec la publication de documents confidentiels relatifs à l’identité de militaires est en train de faire psshhhhiiiiit (étonnant non ?). Le ministère de la défense dément catégoriquement que les documents publiés par les pirates étaient confidentiels.

mindef

Expliquer le piratage de TV5Monde

Cet article ne vise pas à vous faire un énième forensic sur du vent, car des éléments, personne ne semble en avoir à se mettre sous la dent, seule l’ANSSI qui a géré la résolution de l’incident et la reprise des services de la chaine en a. L’ANSSI n’est jamais très causante sur ses activités, et on peut aisément la comprendre. Donc permettez moi de douter très fortement de la fumeuse thèse de RTL qui affirme que l’attaque serait « partie de France avant de transiter par l’International ». L’attaque serait partie des locaux même d’RTL que la radio ne pourrait pas plus la pister. Notez l’absence même de conditionnel dans l’affirmation de RTL

Selon nos informations, cette attaque est partie de France, transitant par un réseau qui emploierait, d’après les services américains, une quinzaine de hackers chevronnés dans le monde.

Outre l’aberration technique « l’attaque a transité par un réseau employant une quinzaine de hackers » (WTF?!), RTL laisse entendre que ses sources, américaines, qui n’ont eu à priori pour le moment aucun accès aux données brutes de l’attaque (à moins qu’un flux permettant de corréler l’attaque n’ait été intercepté par on ne sait trop quel programme de surveillance d’Internet) auraient donc un avis vérifié sur les auteurs, leurs motivations et le déroulement de l’attaque… mouais. Autant relayer la théorie de madame Irma.

Une autre théorie sur le site breaking3.0 est plus troublante. Par delà les approximations et les extrapolations qui laissent clairement entendre que l’article a été écrit par un non technicien essayant de vulgariser les propos d’une personne plus pointue pour des encore moins techniciens, on a des choses intéressantes sur la chronologie de l’attaque. Dommage que la démonstration soit gâchée par ces approximations qui ont été reprises en coeur par de gros médias du genre « ils sont passés par Skype pour voler une adresse ip » ou le coup du « script HTML  ».  C’est un avis très personnel, mais j’ai un peu de mal à valider la thèse d’une compromission via Skype (bien que ceci soit techniquement parfaitement concevable), et même si c’était le cas, ceci ne serait qu’un vecteur anecdotique et insignifiant de l’attaque. L’information essentielle, qui ne transparaît pas dans l’article de Breaking3.0, c’est que l’intrusion a mené à une compromission du système de diffusion satellite de la chaine.

Breaking3.0 avance surtout que le code malveillant de l’attaque, un VBS a été en sa possession (ou celle de sa source), que le code malveillant, chiffré, a été cassé, et que ceci aurait permis au site de remonter jusqu’aux hackers d’origine algérienne, dont un serait en Irak. Ce serait quand même un peu plus tangible si on pouvait justement examiner ce code. Je suis par exemple curieux de comprendre la méthode de désanonymisation du flux puisque le site souligne qu’ils utilisaient un VPN, mais ce ne serait pas la première fois qu’on verrait inscrit en dur dans un code malveillant l’IP du puppet master.

Passons maintenant aux questions qui font mal

Comment, depuis l’extérieur, un attaquant peut accéder à l’infrastructure de diffusion satellite d’une chaine de télévision ?

Là, j’ai beau retourner le truc dans tous les sens, soit il y a une personne en interne qui a été complice, soit il y une clé USB infectée qui s’est baladée là où il ne fallait pas, soit les pirates ont réussi à dérober des fichiers de configuration d’un VPN les menant à l’infrastructure de diffusion, soit il y a un énorme problème d’architecture dans le système d’information pourtant tout neuf de TV5Monde… ou un trou béant dans le « firewall quasi neuf ».

Reprenons ces 4 thèses et tentons de les étayer

La complicité en interne : un complice aurait inoculé le code malveillant pour permettre aux assaillants de prendre le contrôle du système de diffusion. Ce complice doit avoir quelques solides notions d’admin et des accès privilégiés pour permettre aux pirates d’accéder à l’interface de C&C… hypothèse peu probable.

La clé USB ou le périphérique infecté : encore moins probable que la première hypothèse puisqu’il faudrait un code d’attaque sacrément élaboré pour que ce dernier vise un système peu connu du grand public, en exploite les vulnérabilités et se crée lui même un accès entrant et sortant en allant brancher avec ses petits bras musclés un RJ45 entre deux réseaux que n’importe quel DSI aurait, évidemment, pris soin d’isoler… Oh wait !

Le vol d’un accès VPN au réseau privé de diffusion : là on commence à se dire qu’on est dans le domaine du possible. En volant un téléphone portable, ou un ordinateur, ou par simple phishing, les pirates parviennent à récupérer des fichiers de configuration d’un VPN donnant un accès « royal au bar » au système de diffusion satellite, situé sur un réseau privé ne communiquant pas avec le monde extérieur (c’est un peu le concept d’un VPN).

La boulette du bidule qui n’aurait jamais du être interconnecté avec le monde extérieur : impossible donc de ne pas penser à une énorme boulette d’architecture ayant conduit, pour une raison ou pour une autre (forcément une mauvaise raison), à interconnecter de manière un peu trop ouverte un réseau par exemple accessible à la rédaction, à l’environnement de prod ou de pré-prod de diffusion des programmes. Selon un technicien, c’est la plateforme d’encodage des programmes qui a été attaquée, (source :  cette vidéo à 3’25). Et là, on peut coller des supers firewalls tout neufs, tout un cluster OpenOffice…. l’erreur est grossière et réduira à néant les bienfaits des boiboites vendues comme magiques mais qui ne patchent pas les erreurs humaines.

Cependant, une compromission est rarement le fait d’un seul paramètre, il faut souvent une somme de petites choses pour mener à une grosse catastrophe… et c’est à ce moment précis que vous pouvez sortir le popcorn.

Opération pieds nickelés in progress….

Les premières interviews « à la rédac » de TV5Monde font peur. Penth0tal sur son compte twitter lève le lièvre qui tue, et nous voilà la risée des USA, via l’article d’ArsTechnica, un article malheureusement tombant sur sa fin un peu à l’eau puisqu’il conclue sur la théorie d’un site satirique qui a publié cet article potache sur un expert russe qui aurait révélé que le mot de passe craqué à TV5Monde était « azerty12345 »… c’est évidemment un hoax, une phrase m’avait d’ailleurs mis la puce l’oreille :

estpresse

Il y avait déjà peu de doute sur le fait que TV5Monde observe de mauvaises pratiques en matière de sécurité, mais de là à afficher ses mots de passe sur des post-it collés au mur, pil poil derrière le journaliste interviewé, sous le nez des caméras, on tombe dans le pathétique.

fail

Un zoom sur les post-it vous donne le mot de passe Youtube de la chaine, qui est, tenez vous bien « lemotdepasseyoutube » … le truc nécessaire de coller partout dans les locaux dès fois que toute la rédaction soit soudainement frappée d’amnésie. Partant de là, on se demande si le mot de passe Twitter n’est pas le « lemotdepassetwitter »  et le mot de passe root du serveur web « lemotdepasserootduserverweb » … ne riez pas, on en est là.

Arrêt sur image a donc appuyé là où ça piquotte.

Le mot de passe a été fraichement changé

Le mot de passe a été fraichement changé

La réalité n’est donc pas glorieuse. TV5Monde s’est vue signaler à maintes reprises des vulnérabilités sur son site web (que ce soit par Zataz, votre serviteur, et surement bien d’autres), vulnérabilités qui ne sont d’ailleurs toujours pas corrigées au moment où nous écrivons ces lignes.

Capture_d’écran_2015-04-10_à_11_14_59

Ceci est un appel à l’injection SQL

Un autre élément qui me fait tiquer, toujours sur cette vidéo, c’est quand le DSI de TV5Monde confesse qu’il y a deux semaines, il a été notifié d’un incident (probablement par l’ANSSI), et que 2 semaines plus tard, aucun audit n’a été mené, aucun forensic… des mecs se sont baladés sur son réseau et deux semaines après, il ne sait toujours pas ce qu’ils ont bien pu y faire… dites moi que c’est une blague… pitié.

Résumons

Des trous sur le frontal, une rédaction pas forcément éveillée aux problématiques de sécurité informatique, des mots de passe faibles collés aux murs devant les caméras de télévision pendant les interviews, un réseau critique non isolé, un délai de réaction à J+15 en réponse à un incident… nous avons tous les ingrédients pour une monumentale cyberboulette qui fait quand même bien plus rigoler que du « cyberdjihad ». Et pourtant, l’infrastructure de TV5Monde n’est pas des plus dégueulasses, elle a été rénovée il y a un peu plus d’un an, le DSI nous confie que le média se situe « dans la moyenne haute » en terme de sécurité… avec ce que nous venons de voir, il y a de quoi avoir la trouille pour les autres chaînes si ce qu’il dit est vrai, et d’ailleurs sa boite noire pour arrêter les cyberdjihadistes était quasi neuve :

Jean-Pierre Verines, précise que son« système de sécurité est plutôt situé dans la moyenne haute de ce qui peut se faire », soulignant même avoir un « firewall quasi neuf ». 

Mais revenons aux autres boites noires, celles que le gouvernement propose de placer chez les fournisseurs d’accès Internet…

La surenchère sécuritaire ministérielle

Collin CazeneuveOn aborde maintenant le volet le plus nauséabond de cette histoire, les réactions politiques. Il y a quand même de fortes chances qu’on soit face à une bande pieds nickelés un peu opportunistes, ayant employé des techniques peu élaborées, pour tenter de diffuser de la propagande et s’étant cassé les dents sur une application métier dont ils n’ont pas compris le fonctionnement et le workflow de publication. Ne croyez pas qu’il suffit de remplacer une vidéo par une autre et d’appuyer sur le bouton play pour que Daech abreuve toute la TNT de sa propagande… c’est un poil plus complexe. Les applications destinées aux plateformes de diffusion, c’est pas non plus Disneyland.

Mais peu importe, l’occasion est trop belle pour que pas moins de 3 ministres se donnent rendez-vous sur place pour sur-vendre leur projet de loi sur le renseignement. La manipulation est grossière.

beauvau

Des pirates opportunistes, des ministres opportunistes, voici deux ingrédients détonnants qui dicteront un vote émotif du Parlement, sur un texte qui surveillera bien plus ses concitoyens que les djihadistes.

Sur ce genre de malentendu… aucun doute, ils ont tous réussi leur coup.

fabius

Putain de post-it…

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Photo Flickr : https://www.flickr.com/photos/actualitte

Photo Flickr : https://www.flickr.com/photos/actualitte

Comme nous l’évoquions hier, le pistolet à très gros canon et plein de munitions que François Hollande et Manuel Valls sont en train de s’acheter, le projet de Loi sur le renseignement, est aussi une arme défectueuse. Elle finit toujours par tirer dans le pied de ceux qui s’en servent.

Bien entendu, on peut estimer que nous sommes dans un régime politique différent de ceux cités dans le papier publié hier, que les opposants au pouvoir en place en France, quel qu’il soit, ne subiront jamais les mêmes persécutions que ceux des pays dictatoriaux. Ce serait faire peu de cas de la nature humaine et de l’Histoire récente.

Donnez à un être humain le moyen de tout savoir sur les autres, il est peu probable qu’il ne s’en serve pas. La lecture du Livre de la Voie et de la Vertu est un bon départ pour comprendre combien les dix-mille êtres sont faibles sur ce point (et sur d’autres). Quant aux hommes politiques, ils ont une fâcheuse tendance à prendre des libertés avec les règles établies par le contrat social qui nous unit. Les rapports entre Bernard Squarcini, l’ancien patron de la DGSI et Nicolas Sarkozy sont là pour le démontrer. Lorsque les révélations du Monde sur l’affaire Woerth-Bettencourt deviennent gênantes pour le pouvoir en place, l’équipe de Nicolas Sarkozy, alors président, demande au patron du renseignement intérieur d’identifier la source du Monde. Sans procédure judiciaire, les services vont se procurer les fadettes (les listes détaillées des appels téléphoniques) des journalistes du quotidien du soir.

Illégal.

L’affaire est jugée et Bernard Squarcini, condamné pour cela.

Zoophile, tendance teckels morts

Et demain, avec des grosses « boites noires » bardées d’algorithmes et de deep packet inspection placées chez les FAI, que va-t-il se passer ? Rappelons que pour fonctionner, les algorithmes prédictifs des services de renseignement devront analyser les données. Ces données, ce sont tous nos échanges opérés via les réseaux des fournisseurs d’accès à Internet en France. Ce qui va se passer, c’est que très probablement, l’exécutif aura a sa discrétion un outil lui permettant de tout savoir sur à peu près n’importe qui.

Massif ou pas, chalut ou harpon, peu importe. L’outil est là et peut cibler telle ou telle personne avec une précision chirurgicale et une efficacité totale.

Un élu qui enquiquine le pouvoir ? On lui demandera de ne pas se représenter car un certain dossier révélant ses tendances zoophiles sur des teckels morts pourrait se retrouver sur le bureau d’un journaliste. Un journaliste qui enquête un peu trop sur le pouvoir ? On lui fera savoir que certaines recherches qu’il a effectuées sur Google pourraient bien devenir publiques. Un juge « rouge » qui ennuie le pouvoir (les juges qui ennuient le pouvoir sont souvent qualifiés de « rouges », surtout quand la droite est au pouvoir), hop, on lui explique que ses échanges de selfies dénudés avec sa maitresse pourraient bien être diffusés sur Internet.  Etc.

Bien entendu, nous ne sommes pas dans une dictature et les « opposants » ne finiront pas torturés dans un cachot humide et sombre. Mais le résultat ne sera pas très différent en cela que l’opposition au pouvoir exécutif deviendra une activité à haut risque.

Balle dans le pied

Ce que ne veulent pas comprendre, par manque d’imagination – ou par peur d’être catalogués comme ayant refusé de voter les « outils nécessaires au monde du renseignement alors qu’un nouvel attentat a eu lieu et qu’il aurait pu être évité si seulement ces irresponsables de parlementaires avaient voté pour… »,  les députés et sénateurs, c’est que cet outil va se retourner contre eux. Même punition pour François Hollande et Manuel Valls.

Lorsque l’alternance aura joué, les responsables de l’opposition seront à la merci d’un nouvel exécutif et de ses boites noires. Bien entendu, on a peu de mal à entrevoir ce que ferait le Front National avec un tel outil. Mais il ne faut pas non plus beaucoup d’imagination pour évaluer ce qu’en feraient des animaux politiques comme Nicolas Sarkozy, Claude Guéant ou Brice Hortefeux…

";s:7:"dateiso";s:15:"20150408_173508";}s:15:"20150408_150044";a:7:{s:5:"title";s:74:"Marc Trévidic, un ex juge anti-terroriste s’alarme du #PJLrenseignement";s:4:"link";s:90:"https://reflets.info/marc-trevidic-un-ex-juge-anti-terroriste-salarme-du-pjlrenseignement/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=31392";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 08 Apr 2015 13:00:44 +0000";s:11:"description";s:351:"Et oui, c’est étonnant, mais c’est Yves Calvi sur RTL, hier, le 07 avril 2015, qui interview Marc Trévidic, un juge qui ne mâche pas ses mots sur les dangers du projet de loi sur le renseignement — que le gouvernement socialiste veut faire voter. Le juge s’inquiète de l’aspect éminemment politique de la lutte […]";s:7:"content";s:1101:"

marc-trevidic-invite-de-rtl-le-7-avril-2015

Et oui, c’est étonnant, mais c’est Yves Calvi sur RTL, hier, le 07 avril 2015, qui interview Marc Trévidic, un juge qui ne mâche pas ses mots sur les dangers du projet de loi sur le renseignement — que le gouvernement socialiste veut faire voter. Le juge s’inquiète de l’aspect éminemment politique de la lutte anti-terroriste, ayant été au premier chef concerné par l’aspect parfaitement subjectif du concept. Si le projet est voté, c’est une nouvelle ère qui débute. Vraiment. Et il le dit.

";s:7:"dateiso";s:15:"20150408_150044";}s:15:"20150407_180647";a:7:{s:5:"title";s:99:"François Hollande et Manuel Valls sur les pas de Zine Ben Ali, Mouammar Kadhafi ou Bachar al-Assad";s:4:"link";s:119:"https://reflets.info/francois-hollande-et-manuel-valls-sur-les-pas-de-zine-ben-ali-mouammar-kadhafi-ou-bachar-al-assad/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=31387";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 07 Apr 2015 16:06:47 +0000";s:11:"description";s:363:"Ils se compteront sur les doigts d’une main, les députés ou sénateurs qui s’opposeront au projet de Loi sur le renseignement, ce projet qui légalise tout ce qui était réalisé illégalement par les services jusqu’ici, selon les mots des partisans de ce texte. Bien entendu, ce simple aveu devrait faire dresser les cheveux sur la […]";s:7:"content";s:4386:"

ciottiIls se compteront sur les doigts d’une main, les députés ou sénateurs qui s’opposeront au projet de Loi sur le renseignement, ce projet qui légalise tout ce qui était réalisé illégalement par les services jusqu’ici, selon les mots des partisans de ce texte. Bien entendu, ce simple aveu devrait faire dresser les cheveux sur la tête de nos parlementaires. Mais non… Mieux, ils vont voter un texte voulu par François Hollande et Manuel Valls et qui pousse la France sur les pas de Zine Ben Ali, Mouammar Kadhafi ou Bachar al-Assad.

Non, Reflets n’est pas un repère de barbus (pas que…) déconnectés de la réalité, ne prenant pas la mesure du danger monstrueux qui nous menace (le terrorisme). Non. Si nous affirmons cela, c’est que justement, nous avons vu de très près ce que les anciens dictateurs avaient mis en place sur leur bout d’Internet.

Le projet de Loi sur le renseignement va permettre de détecter des « comportements à risque ». Comme l’a fort bien démontré ici même Laurent Chemla, cela ne permettra pas d’éviter un attentat, mais cela fonctionnera pour bien d’autres choses, nous allons y revenir dans un prochain article. Pour détecter lesdits comportements, il faut des algorithmes, mais aussi du deep packet inspection dédié à la surveillance massive. En d’autres termes, pour que les algorithmes puissent algorithmer « efficacement », il leur faut du carburant. Et ce carburant, ce sont les données personnelles, les correspondances privées, les surfs des internautes français. Il faut donc capter en masse les images de bites des Français.

Tout cela, c’est exactement ce qu’ont fait Zine Ben Ali, Mouammar Kadhafi ou Bachar al-Assad, de doux démocrates qui auraient pu donner des leçons à la France sur les méthodes de surveillance massive des internautes.

Eh oui, la France va se lancer dans la même procédure d’écoute généralisée, avec probablement les mêmes outils, bêta-testés dans les pays de ces dictateurs.

Voilà qui devrait aussi faire dresser les cheveux sur la tête des parlementaires français.

Mais non.

On vous le redit, c’est pour lutter contre le terrorisme. C’est une bonne excuse non ?

Et c’est tellement vrai, que la même excuse était brandie pour la mise en place de ces outils dans les démocraties riantes de la Libye de Kadhafi, de la Syrie de Bachar al-Assad ou la Tunisie de Zine Ben Ali.

La preuve ? Cette interview du commercial en chef de chez Amesys qui explique doctement comment ses outils devaient permettre à Kadhafi de lutter contre les fameux terroristes et… les pédophiles (ça c’est cadeau de la maison).

Ce qui est certain, c’est qu’à défaut de détecter des terroristes sur Internet (ça n’a pas marché aux Etats-Unis et cela ne marchera pas plus en France), ces outils vont permettre de tuer un peu plus ce qui restait de démocratie. C’est à la fois un pistolet avec un énorme canon et des munitions en pagaille que s’offrent François Hollande et Manuel Valls, mais un pistolet qui a un défaut. Il tire dans le pied à un moment ou à un autre. Mais c’est une autre histoire sur laquelle nous reviendrons dans un prochain article.

";s:7:"dateiso";s:15:"20150407_180647";}s:15:"20150406_071549";a:7:{s:5:"title";s:104:"Pourquoi la surveillance de masse induite par la loi sur le renseignement n’empêchera aucun attentat.";s:4:"link";s:121:"https://reflets.info/pourquoi-la-surveillance-de-masse-induite-par-la-loi-sur-le-renseignement-nempechera-aucun-attentat/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=31376";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 06 Apr 2015 05:15:49 +0000";s:11:"description";s:505:"(très très librement traduit de l’article de Bruce Schneier http://digg.com/2015/why-mass-surveillance-cant-wont-and-never-has-stopped-a-terrorist) Un des arguments les plus entendus de la bouche des défenseurs de cette loi est « si nous ne la votons pas, nous serons responsables du prochain attentat ». Autrement dit « vous autres, opposants, vous faites les complices du terrorisme ». L’argument porte, comme tous les arguments bassement […]";s:7:"content";s:7584:"

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(très très librement traduit de l’article de Bruce Schneier http://digg.com/2015/why-mass-surveillance-cant-wont-and-never-has-stopped-a-terrorist)

Un des arguments les plus entendus de la bouche des défenseurs de cette loi est « si nous ne la votons pas, nous serons responsables du prochain attentat ». Autrement dit « vous autres, opposants, vous faites les complices du terrorisme ».

L’argument porte, comme tous les arguments bassement populistes qui parlent aux tripes plutôt qu’à la cervelle.

Il est faux, et voici pourquoi.

Le texte prévoit de repérer des « signaux faibles », en comparant (via un algorithme tenu secret) les activités en ligne de terroristes connus avec l’activité quotidienne de l’ensemble de la population. On espère repérer ainsi ceux qui se cachent dans la masse. C’est – donc – de la surveillance de masse, mais comme (en théorie) l’algorithme n’indiquera que de potentiels terroristes, le gouvernement prétend que ce n’en est pas.

C’est comme de dire que les surveillants de nos prisons ne surveillent que les prisonniers qui déclenchent une émeute (puisque seuls ces derniers seront punis): un mensonge total.

Mais, là encore, à première vue ça semble cohérent, si on considère que tout est acceptable quand on entend lutter contre le terrorisme.

Sauf que ça ne marchera pas.

Le comportement des terroristes avant un attentat, que ce soit en ligne ou pas, est relativement facile à retracer après. C’est la raison pour laquelle les services de renseignement se retrouvent toujours sur la sellette: « il auraient dû pouvoir le prévoir, c’était évident ». Nassim Taleb, un expert en gestion du risque, appelle ça « la tendance à l’erreur narrative »: les humains aiment se raconter des histoires, et les histoires sont toujours beaucoup plus propres, prédictibles et cohérentes que la réalité.

La réalité, elle, c’est qu’aux États-Unis (qui ont voté le même genre de loi après le 11 septembre) il y a 680000 noms sur la liste de surveillance du FBI, parce que les humains ont une tendance naturelle à se comporter de façon assez étrange pour attirer l’attention d’un surveillant.

Rapporté à la population française, ce seraient environ 128000 personnes à surveiller. Quand on sait qu’il faut 20 policiers pour surveiller une personne 24/24h, il ne reste plus qu’à en embaucher 2,5 millions et résoudre le problème du chômage en même temps.

Bien sûr, un algorithme peut être mieux calibré qu’un humain: après tout Google arrive bien à tout savoir de chacun de nous, et Amazon est capable de prédire quel article nous voulons acheter. Mais 3 éléments font que ces techniques ne peuvent pas s’appliquer à la recherche des terroristes.

Le premier, et le principal, c’est le taux d’erreur. Si Amazon se trompe en nous conseillant un livre, ou si Google nous affiche une publicité sans rapport avec nos préoccupations, ça n’a aucune importance. Ça ne coûte rien à personne. Mais si l’algorithme se trompe croyant identifier un terroriste, il faudra des humains pour s’en occuper: personne ne comprendrait, après coup, que le poseur de bombe avait été repéré par la « boite noire » sans que personne ne s’en soit occupé.

Il faudra une enquête longue et fastidieuse pour s’assurer, avec une certitude totale, que la personne identifiée ne présente aucun risque. Une enquête qui mobilisera des hommes et des moyens qui ne seront pas utilisés pour à d’autres tâches, plus utiles. Chaque alerte venant du système nous fera dépenser du temps et de l’argent.

Cet algorithme là n’aura pas le droit à l’erreur: il faudra le calibrer de façon à être sûr qu’il ne relèvera que des risques réels.

Et c’est précisément ce que le deuxième élément rend impossible: chaque attaque terroriste est unique. Qui aurait pû prévoir l’attaque de Charlie ? Qui aurait pû prévoir que deux cocottes-minutes explosives étaient dans les sacs à dos d’un collégien et de son grand-frêre au marathon de Boston ? C’est justement parce que ces attentats sont inimaginables qu’ils nous choquent tant: tout l’objectif d’un terroriste, c’est d’agir de façon tellement démente que nous ne savons plus à quoi nous attendre. Ils ne reproduisent jamais les mêmes comportements.

Chaque nouveau cas ne fera qu’introduire dans l’algorithme des comportements qui ne seront jamais reproduits, et augmentera le taux d’erreur, exactement comme Amazon se met à vous proposer n’importe quoi après que vous avez passé une commande pour votre petite soeur.

Le troisième et dernier élement, c’est qu’évidemment les apprentis terroristes se cachent. Le client d’Amazon et l’utilisateur de Google agissent en pleine lumière. Ça n’a aucune importance pour Google si vous protégez votre vie privée en ligne: il vous ignorera, voilà tout. Le monde du commerce n’a que faire de ceux qui veulent s’en protéger, ce qui est exactement l’inverse de ce qui se passe dans un contexte de sécurité nationale.

L’algorithme, en surveillant tout le monde, ne surveillera que ceux qui ne s’en cacheront pas. Et les rares terroristes réels qu’il repèrera seront ceux qui auront commis tellement d’erreurs qu’ils l’auraient été tout aussi bien par une surveillance ciblée.

Aucun de ces trois éléments ne peut être corrigé: l’exploitation des données personnelle n’est tout simplement pas le bon outil pour ce boulot, ce qui signifie que la surveillance de masse qu’elle implique, et la perte de liberté afférente, n’ont aucune justification.

Malgré les milliards de dollars dépensés par la NSA dans le même type de solutions, l’attentat de Boston n’a pas pû être évité. L’un de ses auteurs était pourtant sur la liste de surveillance, tous les éléments étaient là, mais noyés dans une telle masse d’informations que ça n’a servi à rien. Le fait de demander la légalisation d’outils qui ne feront que fournir encore plus d’informations ne peut, à l’évidence, que rendre la tâche encore plus difficile.

Le pire, donc, dans tout ceci, c’est que tout l’argent et les moyens dépensés en vain, toutes les atteintes aux libertés publique que cette surveillance de masse implique, ne servent à rien d’autre qu’à nous exposer d’avantage.

";s:7:"dateiso";s:15:"20150406_071549";}s:15:"20150402_132438";a:7:{s:5:"title";s:74:"#PJLrenseignement : sommes-nous dans une situation pré-révolutionnaire ?";s:4:"link";s:89:"https://reflets.info/pjlrenseignement-sommes-nous-dans-une-situation-pre-revolutionnaire/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=31364";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 02 Apr 2015 11:24:38 +0000";s:11:"description";s:383:"La découverte du contenu du projet de loi pour le renseignement a stupéfait un bon nombre d’observateurs de la société française. Des défenseurs des libertés au président de la commission du contrôle des écoutes Jean-Marie Delarue, en passant par un commissaire principal honoraire de la police nationale, font connaître leur désaccord et leur inquiétude sur […]";s:7:"content";s:11905:"
cazeneuve-USA

Cazeneuve avec Clapper, le chef du renseignement américain, en février 2015. Pour parler du recrutement terroriste sur Internet (AFP)

La découverte du contenu du projet de loi pour le renseignement a stupéfait un bon nombre d’observateurs de la société française. Des défenseurs des libertés au président de la commission du contrôle des écoutes Jean-Marie Delarue, en passant par un commissaire principal honoraire de la police nationale, font connaître leur désaccord et leur inquiétude sur ce projet aux contours flous, à la possibilité de dérives importantes mais aussi par son orientation générale, qui n’est pas celle d’origine, liée aux attentats du 7 et 9 janvier 2015.

Le terrorisme brandi en février — pour justifier cet arsenal de surveillance — n’est en réalité qu’une petite partie immergée de l’iceberg du « projet renseignement » de Bernard Cazeneuve et Manuel Valls. Les « intérêts économiques et scientifiques » de la France sont inclus dans les autorisations administratives de surveillance, mais aussi « l’exécution des engagements européens et internationaux de la France ». Comme « la prévention des violences collectives de nature à porter atteinte à la paix publique ». Ce projet de loi, sans l’autorisation d’un juge et à la seule discrétion des services gouvernementaux permet donc de mettre absolument n’importe qui pour à peu près n’importe quel motif sous écoute, géolocalisation ou interception de ses communications sans aucune garantie judiciaire. Pourquoi et comment un pouvoir politique peut-il en venir à vouloir faire passer un tel projet ?

Quelque chose est en train de se passer…

L’idée que les habitants de ce pays et le pouvoir en place sont en conflit larvé est une évidence. Les sondages (74% davis défavorables), comme les résultats des urnes démontrent que la population dans sa très grande majorité rejette, avec une très grande force, la politique du pouvoir socialiste, comme son personnel. François Hollande est très certainement le président le plus détesté de tous les temps. La grogne populaire est impressionnante pour qui fait l’effort de se promener dans l’Hexagone. Le vote Front national comme l’abstention, en sont une première expression. Expression profondément reliée à plusieurs phénomènes : les reniements politiques de Hollande et les scandales à répétition liés à la corruption. Le « tous pourris » n’est plus une expression populiste réservée à une petite frange de la population, elle est partagée par le plus grand nombre.

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Ces éléments sont à mettre en relation avec la circulation et l’amplification de l’information par Internet. Tout se sait, très vite, et se transmet très rapidement. Les élites politiques ne sont plus protégées comme elles pouvaient l’être à une époque où les seuls médias décidaient ou non de faire « sortir l’info », et où un scandale, s’il ne faisait pas la une du 20h plusieurs soirs de suite, était vite enterré. La France n’est pas la seule dans cette situation, et des alliés européens ou non mettent en place eux aussi de nouveaux dispositifs sécuritaires. Tous ces dispositifs touchent au contrôle des populations, à leurs communications, et au droit à la contestation. Il se passe donc quelque chose. Mais quoi ?

La crise est mondiale, et la fin est proche ?

L’économie mondiale est sous perfusion monétaire. Les différentes politiques d’assouplissement monétaire (quantitative easing) de milliers de milliards de dollars effectuées aux USA ont à peine maintenu le système à flots durant les 4 dernières années. l’Europe vient de débuter elle aussi une politique équivalente, de plus mille milliards et sur 18 mois. Ces politiques sont des perfusions pour empêcher une crise systémique qui ne peut qu’amener à un écroulement massif de l’ensemble, et de nombreux économistes redoutent ce phénomène. Même s’il sera lent (peut-être une quinzaine d’années pour un écroulement complet), le piège à liquidités, doublé du ralentissement général des croissances de PIB des pays européens, mais aussi ailleurs, sur la planète devrait mener à une défaillance générale de l’économie capitaliste mondialisée.

trou-noir-de-dollarCes constats sont effectués au plus haut niveau politique, et des modèles d’anticipation existent, concernant entre autres les possibilités de révoltes populaires dans les pays les plus développés. La DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency) travaille sur ces sujets, gageons que les puissances européennes ne sont pas démunies face aux possibles scénarios de mise en cause des politiques par des populations socialement et économiquement « essorées » et n’ayant plus grand chose à perdre. C’est dans ce contexte que les lois pour la sécurité, le renseignement surviennent massivement : en Espagne (ici article en espagnol sur la loi baillon), au Royaume-Uni, aux USA et bientôt, en France. A chaque fois, si le terrorisme est prétexté, ces lois activent des nouvelles possibilités d’immixtion dans la vie privée des citoyens, de surveillance globale, d’écartement du système judiciaire dans ces procédures.

Internet est toujours au centre des lois, laissant aux services de renseignement, comme de police, toute latitude pour faire du réseau leur terrain de destruction du droit à la vie privée. La police, politique ou économique, veut à tout prix se doter de moyens techniques et légaux pour « assujettir » le réseau afin de prévenir les tentatives de contestation du système en place. Quel que soit le système, et quelles que soient les tentatives de contestation. Cette situation n’est pas du tout normale. A de nombreux niveaux, dont le politique, au premier chef.

Pré-révolutionnaire ?

La terminologie de révolution est certainement un peu galvaudée, le XXIème siècle ne fonctionne pas de la même manière que le précédent. Ce qui est par contre à peu près évident, c’est que la contestation massive du système est possible. Par qui, par quoi passera-t-elle, avec quels moyens, quand ? Tous ces éléments sont difficiles à déterminer, mais constituent par essence le fait « révolutionnaire », qui n’est jamais, au départ, organisé de façon verticale et structuré. Politiquement, il est intéressant d’observer les jonctions qui s’opèrent entre des partis aux idéologies normalement opposées, comme le Front national et le Front de gauche, ou le NPA. Avec des transferts qui s’opèrent, de celui qui ne réussit pas à performer dans les urnes vers celui qui monte. Sorti des problématique sur l’immigration, les frontières et le nationalisme, le part d’extrême droite effectue exactement les mêmes constats que ces partis à la gauche de la gauche : sur les effets de la mondialisation, de l’hypercapitalisme, de l’oligarchie en place, de la politique de Bruxelles, etc…

OligarchyCes rapprochements et ces constats ne signifient pas que le Front de gauche ou le NPA sont l’équivalent du Front national ou inversement, mais que face à la dérive technocratique et oligarchique en cours — réelle et constatée par la plupart des analystes de la chose politique — tous les courants politiques non gouvernementaux, contestataires, peuvent émettre des idées contestataires similaires, et rallier les mêmes types de soutiens. Soutiens de plus en plus nombreux et… de plus en plus remontés contre les élites.

Cet espace politisé n’est pas le seul à pouvoir monter au créneau, puisque les « quartiers défavorisés » comptant une population assez jeune, laissée pour compte (et fortement stigmatisée par les représentants de l’Eat) — pourraient chercher une issue revendicative si la situation globale continuait d’empirer. La « mode du djihad » n’est pas déconnectée de la situation politique, sociale et économique de la France. Ce phénomène a été très bien étudié…

Une partie de l’Europe est donc en mode cocotte minute, et les Etats-Unis, toujours en avance, ont montré la voie : renseignement administratif global ultra performant, surveillance massive, Etat policier, répression militaire des mouvements revendicatifs, système judiciaire hyper-punitif, analyse et influence des réseaux sociaux et confinement des classes défavorisées.

Bernard Cazeneuve et Manuel Valls savent certainement ce qu’ils font avec leur projet de loi sur le renseignement. Au final, ne serait-ce pas leur propre survie et celle du système [qui les nourrit et est de plus en plus injuste pour la population] qui seraient en jeu, plus qu’un désir de protéger qui que ce soit ?

";s:7:"dateiso";s:15:"20150402_132438";}s:15:"20150402_103046";a:7:{s:5:"title";s:102:"« Atteinte grave à la paix sociale » : Cazeneuve maintient la surveillance des mouvements sociaux";s:4:"link";s:113:"https://reflets.info/atteinte-grave-a-la-paix-sociale-cazeneuve-maintient-la-surveillance-des-mouvements-sociaux/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=31357";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 02 Apr 2015 08:30:46 +0000";s:11:"description";s:405:"Bernard Cazeneuve maintient un amendement pour le projet de loi sur le renseignement établissant la possibilité de mise sous surveillance des mouvements sociaux [pouvant porter atteinte à la paix sociale]. Cette disposition était déjà présente sous la forme de la « prévention des violences collectives de nature à porter gravement atteinte à la paix publique ». La […]";s:7:"content";s:3163:"

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Bernard Cazeneuve maintient un amendement pour le projet de loi sur le renseignement établissant la possibilité de mise sous surveillance des mouvements sociaux [pouvant porter atteinte à la paix sociale].

Cette disposition était déjà présente sous la forme de la « prévention des violences collectives de nature à porter gravement atteinte à la paix publique ».

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La question de l’orientation du gouvernement de Manuel Valls en matière de surveillance se pose très gravement aujourd’hui, en termes de libertés publiques et de liberté d’expression. Si ce projet était [selon le gouvernement] — à l’origine — une réponse à la menace terroriste, il semble qu’aujourd’hui, il est avant toute chose un verrouillage politique et social du pays. Cette dérive, clairement établie par le ministre de l’Intérieur, est particulièrement inquiétante. La question est : de qui se méfie le plus le pouvoir politique ? Des terroristes, ou bien de sa propre population et des forces en son sein qui pourraient s’opposer à lui ?

Cazeneuve refuse d’exclure les mouvements… par LCP

Le ministre « pense aux mouvements identitaires », et se demande à voix haute « devons-nous prévenir ces actes ? ». Si Bernard Cazeneuve « pense aux identitaires » (mouvements d’extrême droite), d’autres, à sa place, penseront à « d’autres groupes contestataire », et l’idée même de « prévenir » — par la surveillance — n’est rien d’autre qu’un système policier prédictif et… politique. La contestation, d’un quelconque bord politique qu’elle soit, même quand elle « atteint la paix sociale », peut-elle être comparée au terrorisme ? Dans une société totalitaire, oui, et l’histoire le démontre. Mais dans la nôtre ?

Qu’est-ce que la paix sociale ?

Qui détermine ce qui est grave ou moins grave ?

Ah, oui… l’exécutif.

 

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rue89-bluecoatUne pluie d’articles ces derniers jours n’a pas manqué d’interpeller la rédaction de Reflets. Un programme des auditions prévues dans le cadre du projet de loi sur le renseignement annonçait la société Blue Coat et, ce qui est passé plus inaperçu, son agence de communication : L’Agence Rumeur Publique. Allez savoir pourquoi les parlementaires voulaient entendre cette agence dans le cadre de ce projet de loi… Ceci dit, la présence de Blue Coat dans la liste des auditionnés a déclenché tweets et articles : Blue Coat pourrait bien s’occuper du Deep Packet Inspection (DPI) en France, ou, plus prosaïquement, vendre les désormais fameuses « boites noires » que le gouvernement entend placer chez les fournisseurs d’accès à Internet (FAI).  Et si ce n’était pas si simple ?

Bien entendu, l’invitation des parlementaires, et plus précisément de la Commission des Lois dont Jean-Jacques Urvoas – instigateur de ce projet de loi et de tous ceux qui confirment une dérive ultra-sécuritaire et stupide de ce gouvernement, est le président, incite à s’interroger. Pourquoi inviter une entreprise qui a été prise la main dans le sac en Syrie où elle opère la censure du Web, mais aussi en Iran, en Birmanie (on retrouve aussi des appliances Blue Coat en Chine, en Arabie saoudite, à Singapour, en Thaïlande)…? Pourquoi cette entreprise en particulier ? Réponse unanime jusqu’ici : parce qu’elle pourrait bien être celle qui installerait des boites noires chez les FAI.

Reflets connaît bien Blue Coat et inversement. Avec l’aide de Telecomix, Reflets avait publié les logs des machines Blue Coat en Syrie, mettant à jour le système de censure du Web dans ce pays et des opérations de captation d’identifiants et mots de passe par attaques de type man in the middle. Le travail conjoint de Telecomix et Reflets avait amené la presse américaine à s’emparer du sujet et tout cela avait fini par la condamnation d’un revendeur d’appliances Blue Coat et… un épisode de The Good Wife. Si, si…

lolcat-unicornSans trop s’étendre, comme nous l’avions vu pour le cas syrien, Blue Coat produit des outils très efficaces pour, dans un pays dirigé d’une main de fer, pratiquer une censure à la volée. Vous demandez la page d’accueil d’un site d’opposants politiques au régime en place ? Vous recevez au choix, une page « 404 not found », la page du parti au pouvoir, un lolcat avec des ailes et une corne de licorne…

Bien sûr, Blue Coat fait aussi du DPI. Bien sûr, comme nous l’avons dit, elle a « acheté » un accès au code source d’une société de sécurité informatique de la Frenctech qui équipe banques et ministères français. Mais le DPI nation wide n’est sans doute pas sa principale spécialité.

Et puis tout de même, à quoi ça sert que Ducros les gouvernements français de droite puis de gauche se décarcassent ? N’ont-ils pas noué des liens très étroits, c’est peu dire, avec Amesys (version Bull, puis version Bull-Advanced Systems), avec Qosmos (experte en Syrie aussi), avec EADS, avec Thales, tous à même de déployer dès demain s’il le faut, des « boites noires » très efficaces pour tuer définitivement tout concept de confidentialité des correspondances privées ?

Bref, Blue Coat intéresse sans doute plus Jean-Jacques Urvoas et ses amis parlementaires ou ministres pour ses capacités de censure blocage de contenus que pour celles de surveillance des contenus circulant dans les gros câbles des FAI.

";s:7:"dateiso";s:15:"20150327_000521";}s:15:"20150326_192625";a:7:{s:5:"title";s:68:"Petit manuel [valls] de novlangue par temps de crise [démocratique]";s:4:"link";s:85:"https://reflets.info/petit-manuel-valls-de-novlangue-par-temps-de-crise-democratique/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=31336";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 26 Mar 2015 18:26:25 +0000";s:11:"description";s:460:"Ce que l’on appelle « novlangue » est l’invention d’un auteur d’anticipation des années 30, Georges Orwell. Si les lecteurs ont retenu l’aspect « surveillance permanente » du roman 1984 d’Orwell, moins nombreux sont ceux qui se sont penchés sur cette problématique de la novlangue. Elle est pourtant très importante, voire plus importante que la surveillance de tous les […]";s:7:"content";s:10181:"

novlangue

Ce que l’on appelle « novlangue » est l’invention d’un auteur d’anticipation des années 30, Georges Orwell. Si les lecteurs ont retenu l’aspect « surveillance permanente » du roman 1984 d’Orwell, moins nombreux sont ceux qui se sont penchés sur cette problématique de la novlangue. Elle est pourtant très importante, voire plus importante que la surveillance de tous les instants exercée par « Big Brother », ce dictateur qui parle en permanence aux individus dans leur quotidien par le biais des écrans. Tout l’intérêt du concept de novlangue réside dans l’inversion sémantique des concepts, la répétition et la tournure particulière des formulations. Pour imposer aux foules, sans coercition particulière, une vision du monde et de la société qui les obligent à aller dans le sens voulu par le pouvoir en place. Le pouvoir qui se fait appeler « Big Brother », dans le roman de Georges Orwell. Ce petit manuel de novlangue actualisé n’est pas de l’anticipation, il est le reflet exact du discours politique et managérial actuel. A chacun d’en tirer les leçons qu’il souhaite.

« La liberté, c’est la surveillance »

Manuel Valls a exposé son projet de loi sur le renseignement avec une thématique forte, d’ailleurs imprimée devant son pupitre, pour être bien certain que chacun pourra retenir le message : « protéger dans le respect des libertés ». Orwell, dans  son roman 1984, avait inventé des slogans pour les ministères, qui eux-mêmes portaient des noms surprenants. Le ministère de Défense s’appelait ministère de la Paix, et les slogans régissant le monde de 1984 étaient par exemple : « La guerre c’est la paix« , ou encore « La liberté c’est l’esclavage« .

Manuel Valls a trouvé pour sa part un slogan similaire. « Protéger dans le respect des libertés ». Protéger, c’est installer des boites noires de surveillance du net, avec des algorithmes prédictifs de « comportement terroriste », ce qui revient à surveiller les communications de la population. Protéger est donc surveiller.


Mais « le respect des libertés », c’est à l’entendre, la garantie que « seuls les terroristes seront surveillés ». Répétons la phrase : les libertés seront protégées parce que seuls les terroristes seront surveillés ?

Si Manuel Valls affirme qu’il n’y aura pas de surveillance de masse, mais que son système de surveillance ne doit toucher que les terroristes, comment fait-il avec les futurs terroristes qui ne sont pas (encore) connus des services de renseignement ? A quoi sert un système de surveillance global (chez les FAI) pour surveiller des individus déjà connus pour être terroristes ? A rien. En réalité les libertés ne seront pas préservées, mais quelle protection sera assurée ?

Bref, sans novlangue : « la liberté de la vie privée, c’est d’accepter de ne plus en avoir, pour bénéficier d’une protection qui n’a aucune efficacité établie. »

La croissance c’est l’emploi

point-godwin

Le point Godwin , ça c’est fait. #lhommequipointaitdudoigt

Autre slogan répété à l’envi, indiscutable, et que la population de 2015 doit faire sienne : « seule la croissance crée l’emploi ». La courbe du chômage s’inversera (sic) si la croissance du PIB est supérieure à 1,5%. La réalité est bien plus fine, ne se vérifie pas du tout partout, ni à toute époque, mais l’idée même de la novlangue est, soit d’inverser des notions, ou bien répéter des « vérités » jusqu’à qu’elles soient assimilées par les habitants. Les « charges sur les entreprises » (qui sont réalité les cotisations sociales permettant à chacun de se soigner, de bénéficier d’un minimum de protection sociale par la collectivité) empêchent les entreprises d’embaucher. Repeat after me : « Les charges sur les entreprises empêchent les entreprises d’embaucher« .

Après des décennies de cadeaux fiscaux, d’aides à l’embauche, de baisse des « charges » (voir récemment le CICE, le Pacte de responsabilité), les embauches ne sont pas plus à la hausse qu’avant. Mais cela n’a aucune importance, puisque la novlangue a martelé que c’était ainsi que les choses fonctionnaient. Extrait de discours de François Hollande pour justifier les réformes qu’il engage en « faveur de l’emploi », réformes qui exercent des pressions sur les salariés et dégradent leur protection sociale, mais offrent des avantages certains aux [grandes] entreprises :

« Le pacte de responsabilité doit s’inscrire dans un agenda pour nous projeter vers l’avenir (…), pour construire ce que sera la France dans dix ans ». « On ne construit rien de solide en ignorant le réel (…) Je préfère regarder la réalité en face« .

« Se projeter dans l’avenir, construire, ne pas ignorer le réel , regarder la réalité en face ». C’est très beau, très positif, presque poétique, mais ça ne signifie rien, comme la novlangue sait si bien le faire. Le but n’est pas de faire des chose concrètes et de les expliquer clairement, le but est d’user des mots et des concepts pour les faire rentrer dans le crâne des auditeurs, pour qu’ils soient convaincus.

 Fleur Pellerin, spécialiste en novlangue

Elle fait partie de la « dream team » de la novlangue gouvernementale (employons les mots de l’adversaire), et nul ne sait aussi bien qu’elle faire passer à peu près n’importe quoi pour quelque chose d’incompréhensible et le faire devenir presque intelligible. Un jargon managérial en réalité, qui démontre parfaitement la volonté du pouvoir en place de se mettre dans les roues de l' »hypercapitalisme » dans ce qu’il a de plus abscons : la langue.

On ne sait même plus quelle est la question après cet extrait de réponse. Parce que « simplifier des indicateurs », « pas de priorités contradictoires entre elles », « simplifier le pilotage de l’entreprise », n’est pas précisément un langage courant et compréhensible. Surtout pour le ministère de la… Culture. Sauf si on jargonne soi-même dans des boites à cravatés. Et tous ces mots mis bout-à-bout n’ont au final, aucun sens concret. Mais ils sont une musique, celle de la novlangue, qui en met plein la vue, montre une certaine maîtrise : de quoi ? de qui ? Aucune importance, la maîtrise est celle de la démonstration de la maîtrise. Puisque quand on en est à « prétendre surveiller protéger dans le respect des libertés » avec des boites noires Internet sous contrôle des seuls services de renseignement, tout ça n’a plus aucune importance.

Un site de critique littéraire conclue ainsi, à propos de 1984, de Georges Orwell :

« Dans cette contre-utopie cinglante, Orwell propose une réflexion sur la ruine de l’homme par la confiscation de la pensée et la prolifération de la technocratie ».

Oui :  [la ruine de l’homme par] la confiscation de la pensée et la prolifération de la technocratie.

Si quelqu’un pense que nous ne sommes pas en plein dedans, qu’il lève la main.

En complément, un article Reflets sur la novlangue  : La ville sous le poids des mots

";s:7:"dateiso";s:15:"20150326_192625";}s:15:"20150326_112400";a:7:{s:5:"title";s:44:"LDH : « tous surveillés » (communiqué)";s:4:"link";s:52:"https://reflets.info/ldh-tous-surveilles-communique/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=31311";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 26 Mar 2015 10:24:00 +0000";s:11:"description";s:396:"La LDH a publié un Communiqué par le biais de l’Observatoire des libertés et du numérique (OLN). « Les dispositions du projet de loi sur le renseignement ne peuvent être votées en l’état ». « (…)Ce projet de loi installe un dispositif pérenne de contrôle occulte des citoyens dont il confie au pouvoir exécutif un usage quasi illimité. […]";s:7:"content";s:2066:"

LDH

La LDH a publié un Communiqué par le biais de l’Observatoire des libertés et du numérique (OLN). « Les dispositions du projet de loi sur le renseignement ne peuvent être votées en l’état ».

« (…)Ce projet de loi installe un dispositif pérenne de contrôle occulte des citoyens dont il confie au pouvoir exécutif un usage quasi illimité. Il est à ce titre inacceptable. Seul un véritable contrôle a priori de techniques de renseignement proportionnées et visant un objectif strictement défini relevant de la sécurité nationale, restera respectueux des droits fondamentaux.

L’Observatoire des libertés et du numérique appelle les citoyens et les parlementaires à se mobiliser pour conduire ce projet vers sa seule finalité légitime : mettre les dispositifs d’encadrement de la surveillance et du renseignement en adéquation avec les exigences de l’Etat de droit(…) »

Un nouveau communiqué commun de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), Ligue des droits de l’Homme (LDH), Reporters sans frontières, Amnesty International et Privacy International est venu compléter le premier :

« Inquiétude des organisations des droits de l’Homme face à un projet de loi visant à donner aux agences de renseignement de nouveaux pouvoirs qui ne sont pas sans danger »

";s:7:"dateiso";s:15:"20150326_112400";}s:15:"20150326_010509";a:7:{s:5:"title";s:94:"Avec l’aide de Bernard Cazeneuve, Reflets dévoile le coût annuel des « boites noires »";s:4:"link";s:95:"https://reflets.info/avec-laide-de-bernard-cazeneuve-reflets-devoile-le-cout-des-boites-noires/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=31324";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 26 Mar 2015 00:05:09 +0000";s:11:"description";s:383:"Il est une époque récente ou le ministre de l’Intérieur indiquait à la représentation nationale que son gouvernement ne souhaitait pas utiliser de deep packet inspection (les boites noires dont on parle tant ces jours-ci). C’était en septembre dernier. Voici les mots du ministre (des girouettes ?), répondant à Isabelle Attard et Laure de La Raudière […]";s:7:"content";s:2321:"

SONY DSCIl est une époque récente ou le ministre de l’Intérieur indiquait à la représentation nationale que son gouvernement ne souhaitait pas utiliser de deep packet inspection (les boites noires dont on parle tant ces jours-ci). C’était en septembre dernier.

Voici les mots du ministre (des girouettes ?), répondant à Isabelle Attard et Laure de La Raudière :

Enfin il existe une troisième technique dont je dis très clairement à  la représentation nationale que je ne souhaite pas qu’on l’utilise. Elle  consiste à bloquer l’adresse universelle dite URL. C’est un dispositif  très précis, avec un niveau de blocage extrêmement fin, mais il impose  un filtrage préalable du contenu des communications. Il est connu sous  le nom de deep packet inspection.

Et au passage, il livrait le coût, probablement calculé au doigt mouillé par des « experts » gouvernementaux ou pas, d’une mise en place de « boites noires » en France :

En outre, cette technique est très onéreuse – son coût pour les  fournisseurs d’accès serait de l’ordre de 140 millions d’euros – et peut  considérablement perturber le trafic. Très intrusive, elle peut  présenter des risques importants ; nous ne souhaitons donc pas  l’utiliser.

Nous  ne souhaitons donc pas figer dans la loi telle ou telle méthode de blocage, même si je vous ai clairement indiqué celles auxquelles nous n’entendions pas avoir recours, en raison de notre volonté absolue  d’éviter toute intrusion qui pourrait porter atteinte aux libertés ou à  la vie privée.

Mais tout ça, c’était… avant.

";s:7:"dateiso";s:15:"20150326_010509";}s:15:"20140811_122947";a:7:{s:5:"title";s:70:"Quand l’AFP fait du journalisme de données sans mise en contexte…";s:4:"link";s:84:"http://reflets.info/quand-lafp-fait-du-journalisme-de-donnees-sans-mise-en-contexte/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=29364";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 11 Aug 2014 10:29:47 +0000";s:11:"description";s:370:"…et que tous les journaux enchaînent le copier/coller. Attention, voici une flopée de liens. Ne les cliquez pas tous, leur contenu est identique. Seul le titre change, probablement sous l’action d’un stagiaire estival. Le Monde : Qui sont les députés les plus assidus à l’Assemblée ? Le Nouvel Obs : Les écologistes sont les plus […]";s:7:"content";s:8243:"

…et que tous les journaux enchaînent le copier/coller.

Attention, voici une flopée de liens. Ne les cliquez pas tous, leur contenu est identique. Seul le titre change, probablement sous l’action d’un stagiaire estival.

Allez, j’exagère un peu, l’article du Huffington Post a ajouté une réaction d’un député à la dépêche AFP d’origine. Et le Nouvel Obs a ajouté un diaporama des 10 députés les plus assidus (selon eux). Vous noterez la recherche dans la reformulation des titres…

Il manque plusieurs choses à ces « articles » (J’ai du mal avec ce nom. « Tas de nombres en vrac » serait plus adapté.)

Méthodologie

C’est bien de publier des chiffres. Ça change de tous ces articles qui ne sont que des éditoriaux basés sur le ressenti d’un auteur. Pour autant, la méthodologie de création de ces chiffres n’est jamais neutre. D’ailleurs, l’association Regards Citoyens reconnaît que les données qu’ils utilisent sont biaisées, mais qu’ils font avec ce qu’on leur donne. Ils font aussi beaucoup pour que les deux chambres de notre Parlement communiquent plus et mieux sur leur activité, big up à ces bénévoles qui font bouger les choses !

Premièrement, les données ne proviennent que du site Internet de l’Assemblée nationale. C’est un impératif pour permettre une génération automatique du site nosdeputes.fr. Les conséquences sont nombreuses. Par exemple, le calendrier des fermetures de l’Assemblée n’est disponible qu’en HTML ou en PDF. Regards Citoyens a donc créé un algorithme qui relève l’activité parlementaire, et en déduit si une semaine était ouverte ou bleue ou fermée.

Deuxièmement, leur catégorisation est issue de choix éditoriaux. Les interventions des députés sont classés en deux types : courtes, et longues lorsqu’elles dépassent 20 mots.

Vous êtes un député qui veut faire monter son score d’interventions longues ? Parsemez votre intervention de propos polémiques, qui vise l’autre camp. Vous provoquerez ainsi des réactions, qui seront notées au compte-rendu. Comme elles s’inséreront dans un discours de plusieurs centaines de mots, chaque partie de votre discours sera considérée comme une intervention longue.

Hop, 3 interventions longues pour le député Myard

Hop, 3 interventions longues pour le député Myard

Troisièmement, l’existence du classement modifie le comportement des députés. Il y a notamment un concours stupide sur le nombre de questions écrites, qui n’existerait pas si les recordmen ne bénéficiaient pas d’une exposition médiatique de ce fait. Le système est à tel point pénible que le président de l’Assemblée nationale va plafonner le nombre de questions qu’un député peut poser ! Cette information relativise beaucoup le « top » des députés questionneurs par écrit, non ?

Quatrièmement, tous les députés ne sont pas égaux. Les travaux à l’Assemblée nationale sont systématiquement présidés par un député. Le président ou un des 6 vice-présidents dans l’hémicycle, un des 9 présidents de commission lors… du travail en commission, merci de suivre. Ces 16 députés sont donc ceux qui introduisent, animent et concluent les débats. Devinez qui on retrouve dans le top des députés qui parlent le plus ?

Les 7 présidents de séance sont ceux qui font le plus d’interventions longues dans l’hémicycle. Ce qui permet de titrer que le recordman est un UMP. Sans expliquer pourquoi…

Prenons le groupe écologiste, tant vanté comme le plus assidu. Ce groupe est aussi recordman du nombre moyen d’interventions longues dans l’hémicycle : 217 par député, quand le deuxième groupe (GDR) atteint péniblement 163, et le troisième (UDI) 120. Les trois autres groupes ne dépassent pas 92. C’est impressionnant, non ? Ben non. L’Assemblée compte deux grands groupes, UMP (199) et PS (290). Les quatre autres sont 30 (UDI), 18 (Ecolo), 17 (RRDP) et 15 (GDR). Devinez lequel des petits est le seul à compter un vice-président dans ses rangs ? Eh oui, ce score moyen de 217 est tiré vers le haut par les 949 interventions longues de Denis Baupin. Sans lui, la moyenne serait de 174. Nettement plus proche des 163 de GDR, non ?

Le contexte, cette valeur ajoutée du journaliste

Il est très facile de reprendre des chiffres sans réfléchir. La reformulation de dépêches AFP sans information contextualisée ne produit pas une information digne de ce nom. Cette course au titre qui fait cliquer, sans proposer de fond ensuite est franchement déplorable et creuse un peu plus la tombe dans laquelle s’enterre toute seule la presse. La meilleure comparaison qui vienne à l’esprit, ce serait d’avoir plusieurs grands restaurants qui serviraient la même bouillie produite en usine.

Pour ne pas tirer davantage sur l’ambulance, je n’aurai qu’une seule chose à dire aux rédacteurs en chef de ces journaux : la prochaine fois que vous vous demanderez comment stopper la chute de vos ventes, réfléchissez à ce que vous apportez réellement à vos lecteurs.

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140811_122947";}s:15:"20140803_120558";a:7:{s:5:"title";s:65:"Maison solaire autonome : la rentabilité, une question absurde ?";s:4:"link";s:80:"http://reflets.info/maison-solaire-autonome-la-rentabilite-une-question-absurde/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=29344";s:7:"pubDate";s:31:"Sun, 03 Aug 2014 10:05:58 +0000";s:11:"description";s:402:"Basculer vers l’autonomie énergétique est une démarche qui appelle de nombreuses questions. Ou affirmations. L’une des plus fréquentes est celle de la « rentabilité ». « Si je passe au tout solaire, sans EDF, il me faudra 8 ans pour que ce soit rentable » est une phrase fréquemment entendue ou lue. Certains vont parler de 10 ans, 12 […]";s:7:"content";s:11387:"

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Basculer vers l’autonomie énergétique est une démarche qui appelle de nombreuses questions. Ou affirmations. L’une des plus fréquentes est celle de la « rentabilité ». « Si je passe au tout solaire, sans EDF, il me faudra 8 ans pour que ce soit rentable » est une phrase fréquemment entendue ou lue. Certains vont parler de 10 ans, 12 ans avant « rentabilité ». Le calcul effectué est assez simple : additionner sa note EDF sur un an, celle de l’installation solaire, et diviser cette dernière par le montant EDF. Le nombre qui en ressort  est censé correspondre aux années passées à payer EDF jusqu’à atteindre le montant de l’installation solaire. Lorsque l’échéance est atteinte, c’est un seuil où l’on commence à « gagner » de l’argent, ou tout du moins, en économiser. L’électricité deviendrait alors « gratuite ». Pourtant, la démarche de l’autonomie énergétique ne fonctionne pas de cette manière. Particulièrement aujourd’hui.

Une époque particulière

Nous ne vivons pas en 1971, ni en 1979, ou encore en 1985, 99, ou même 2010. Toutes ces dates peuvent correspondre à des périodes bien particulières : celle où l’énergie nucléaire était à son apogée en France, celle de l’après choc pétrolier, des signatures d’accords financiers mondiaux, d’avant la catastrophe de Tchernobyl, d’avant la bulle Internet, du 11 septembre —et plus encore, d’avant la catastrophe de Fukushima. L’énergie électrique nucléaire, le pétrole ou le gaz coûtent de plus en plus cher. Leurs limites ont été atteintes, et surtout, sont connues. La compétition mondiale pour l’énergie s’est transformée en guerre pour l’énergie, avec des morts et beaucoup d’enjeux qui affectent durablement les populations d’un point de vue économique, celles des pays riches comprises, peu habituées  à se priver.

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Le prix de l’essence ou du gasoil ne baissera pas. Tous les indicateurs économiques mondiaux le démontrent : nous sommes définitivement entrés dans une ère du pétrole cher. L’électricité nucléaire suit le même schéma, mais pour d’autres raisons : Fukushima a obligé, à juste titre, à un renforcement de la sécurité du parc nucléaire, avec des investissements très coûteux à la clef. Les centrales sont vieillissantes, et leur démantèlement est lui aussi très onéreux. En construire de nouvelles est une gageure technologique que le chantier de l’EPR de Flamanville souligne clairement, avec un triplement du prix initial de l’ouvrage. Le prix du Kwh domestique a augmenté de 30% en 6 ans. Les projections pour les 5 ans à venir indiquent une augmentation comparable, sinon plus importante. En cause ? La nécessité de rémunérer les actionnaires ou investisseurs, cumulée à un coût de  maintenance et de sécurisation des centrales de plus en plus élevé. Avec des inquiétudes importantes quant à des scénarios de sécheresse trop fortes ou des hivers trop froids qui pourraient mener à des black-out régionaux en France, selon un rapport de RTE en 2013. L’époque est donc très particulière, et questionner l’autonomie individuelle solaire en termes du seul calcul de rentabilité financière semble un peu limité. Ce questionnement serait possible si nous étions à une autre époque, avec une progression normale des prix et des salaires, des enjeux énergétiques moins forts, de prix des infrastructures facilement finançables, d’une géopolitique moins complexe, d’une démographie plus douce, d’une économie mondiale moins agressive. Mais ce n’est pas le cas. Nous ne sommes pas en 1971…

Autonomie électrique : juste pour éviter les factures ?

Croire que l’autonomie électrique d’un habitat est seulement pour son propriétaire une manière d’éviter de payer des factures EDF procède d’une vision très étroite du sujet. Tout comme laisser croire qu’on participe à « sauver la planète » en produisant soi-même son électricité solaire. L’autonomie énergétique est avant toute chose une démarche intellectuelle, politique, philosophique, en lien avec la liberté, et de façon plus générale, les libertés. Comme le logiciel libre empêche qu’une « œuvre codée », collective ou non, ne devienne la propriété d’un petit nombre qui obligerait le reste à « passer par lui » pour en bénéficier, l’autonomie électrique redonne le pouvoir à celui qui la crée.

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Bataille des énergies : le politique garde la main, comme toujours.

Ce pouvoir va au delà du simple fait de ne devoir rien à personne pour allumer des lumières et faire fonctionner des appareils électriques. Il va au delà de ne pas polluer lorsqu’on consomme de l’électricité. Ce pouvoir est celui de ne pas être soumis. Asservi. Pas simplement à une entreprise, mais à un ensemble : un système et des valeurs. La maîtrise technique est un moyen de changer d’état d’esprit, d’appréhender le rapport à la société, à l’Etat, d’une autre manière. Dans un système où l’infantilisation des citoyens est de plus en plus poussée à grands coups de normes,  de règlementations censées protéger chacun de soi-même et des autres, produire son électricité est une voie excessivement libératrice. Qui redonne du sens, et replace l’individu comme adulte.

A l’heure de la « transition énergétique »…

Le DiY peut devenir une mode gentillette, avec de gentils hypster bricolant des « trucs » et des « bidules » aidés d’imprimantes 3D, tout en cherchant à créer un « modèle économique » basé sur le concept. Comme déguiser un Techshop en FabLab ? Ce serait dommage, puisque le DiY n’est avant tout qu’une seule et unique chose : une démarche. Quotidienne. Une façon de penser le monde et une façon de s’y inscrire dans les actes. Comme de se ré-emparer des outils de production. La création d’électricité [solaire ou autre] autonome est donc pleinement reliée au DiY dans le sens où il faut penser le système électrique « par soi-même », le faire produire « par soi-même », le maintenir « par soi-même », le faire évoluer « par soi-même ». Le but n’étant pas d’en retirer des avantages financiers, d’en faire un business. Comme d’habitude.

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Ceci n’a rien à voir avec du DiY ou du prototypage et a consommé beaucoup de Wh

Le plan de transition énergétique qui vient d’être lancé en pâture aux médias et sera prochainement discuté dans les chambres parlementaires est-il une mascarade ? La classe politique veut-elle changer de modèle énergétique ou simplement montrer sa bonne volonté ? Cette transition voulue permettra-elle de sortir du système ultra centralisé et d’asservissement de la population à l’énergie ? Libre à chacun d’en juger, mais comme à chaque fois, de nombreux indices laissent penser que même si une volonté de « mieux faire » est présente, la finalité ne sera pas d’inciter les citoyens à plus d’autonomie et moins d’asservissement. Ce qui est dommage, car c’est là que se situe l’enjeu de ce siècle.

Et certainement pas dans un « verdissement » supposé ou des « économies d’énergie » forcées ou incitatives.

Article reliés :

DiY : une maison bio-climatique autonome en énergie, why not ?

DiY de maison bioclimatique : autonomie solaire électrique effective

Electricité libre : la transition énergétique, c’est maintenant 

Cadeau bonus pour illustrer cet article, parce que nous sommes sur Reflets, et que même les chose les plus sérieuses méritent aussi d’être traitées avec humour : « The Jean-Jacques Band, le punk des campagnes » .

 

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140803_120558";}s:15:"20140730_112710";a:7:{s:5:"title";s:45:"NSA, il est temps de faire le (premier) point";s:4:"link";s:63:"http://reflets.info/nsa-il-est-temps-de-faire-le-premier-point/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=29336";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 30 Jul 2014 09:27:10 +0000";s:11:"description";s:485:"Les programmes de surveillance ne sont pas une nouveauté… En 1988, le journaliste Duncan Campbel révélait l’existence d’un programme de renseignement, Echelon, dans un article pour The New Statesman qui s’intitulait « Somebody’s listening« . En 1996, c’était le journaliste néo-zélandais Nicky Hager qui publiait « Secret power » sur l’implication de son pays dans le programme. En 1999, […]";s:7:"content";s:27743:"

1984 c'est maintenant

Les programmes de surveillance ne sont pas une nouveauté… En 1988, le journaliste Duncan Campbel révélait l’existence d’un programme de renseignement, Echelon, dans un article pour The New Statesman qui s’intitulait « Somebody’s listening« . En 1996, c’était le journaliste néo-zélandais Nicky Hager qui publiait « Secret power » sur l’implication de son pays dans le programme. En 1999, suite à une demande du Parlement Européen, Duncan Campbell rend un rapport intitulé « Interception capabilities 2000 » pour le STOA (Science and Technology Options Assessment du Parlement Européen — traduction française disponible sous le titre « surveillance éléctronique planétaire » aux éditions Allia).

Le projet Echelon désignait un système mondial d’interception SIGINT via les satellites, et regroupant les États-Unis (NSA), le Royaume-Uni (GCHQ), le Canada (CSTC), l’Australie (DSD) et la Nouvelle-Zélande (GCSB) dans le cadre du traité UKUSA.

Pour ne pas rester à la traîne, la France a rapidement mis en route un projet similaire, surnommé « frenchelon« .

Plus près de nous, en 2013, Edward Snowden, (ex-)analyste de la CIA et de la NSA décide d’alerter l’ensemble de la planète sur les nouvelles capacités d’écoute et d’interception des États-unis et de ses alliés. Mais vous connaissez cette histoire…

Fin 2013, ne trouvant aucune base de données des différents programmes, La Quadrature du Net commence, grâce à quelques bénévoles, le site nsa-observer.net qui regroupe l’ensemble des programmes de la NSA et du GCHQ provenant des fuites de Snowden.

premier tour d’horizon

Même si l’immense majorité des programmes est sous l’égide de la NSA (National Security Agency) et donc des États-unis, certains programmes viennent d’autres pays (en particulier du Royaume-uni via le GCHQ). La NSA classe ses pays partenaires en 3 grandes familles :

La collecte de données

Les services récupèrent tout ce qu’ils peuvent, c’est à dire dans le désordre :

Tout ce que vous faites avec un navigateur (sans oublier sa version, la langue, les plugins installés…), les flux voix (VoIP, GSM, téléphone fixe…), fax, emails, chats (MSN-like, Jabber…), vidéos (que ce soit en provenance de youtube, de skype,…), photos, fichiers (en transferts, stockés, …), DNI (Digital Network Intelligence), DNR, empreintes des réseaux wifi (cf. VICTORY DANCE en dessous), activités sur les réseaux sociaux, détails des comptes google/yahoo/outlook…), et l’on en passe.

Pour faire simple, tout ce que vous faites laisse forcément des traces quelque part. Et c’est ce qu’ils cherchent, collectent, et parfois stockent. Voici donc la première partie de ce tour d’horizon concernant quelques programmes de la NSA et du GCHQ.

UPSTREAM / TEMPORA / RAMPART-(x)

Aussi connu sous le nom de « ROOM641A« , le programme UPSTREAM a commencé en 2003, a été révélé en 2006 et consiste à la collecte via des « écoutes » sur les câbles de fibres optiques (de manière très simplifiée). Le projet UPSTREAM concerne la collecte sur l’ensemble des fibres optiques trans-océaniques, qui permettent l’acheminement des communications internationales, comme Internet, les appels, les SMS…

UPSTREAM englobe beaucoup de sous-programmes qui correspondent à des régions du monde. Ils collectent différentes données (DNI, DNR, métadonnées, contenu, voix, fax…). Pour plus de détails sur UPSTREAM et ses sous-programmes, le blog electrospaces est une très bonne source d’information.

TEMPORA est l’équivalent d’UPSTREAM pour le Royaume-uni, et RAMPART l’équivalent en coopération via certains pays Européens.

PRISM

PRISM est un accès direct aux serveurs de certaines sociétés américaines : Microsoft (+Skype), Yahoo, Google (+Youtube), Facebook, PalTalk, AOL, Apple…

Ce programme permet de faire des requêtes concernant des personnes ou des groupes précis concernant les emails, les chats/vidéos, les photos, les données stockées (coucou le cloud), de la VoiP, etc. Il suffit de lister les différents services de ses entreprises pour avoir une idée de qu’ils peuvent avoir. PRISM est donc utilisé pour « cibler » quelqu’un en particulier.

MUSCULAR

Ce programme a fait beaucoup parler de lui quand il a été rendu public, et pour cause : il permet l’interception des données entre les datacenters de Google (et de Yahoo) ce qui permet, entre autre, d’éviter les connexion HTTPS clients/serveurs. Google a chiffré ses communications inter-datacenters depuis.

VICTORY DANCE

Coopération entre la CIA et la NSA au Yémen. Ils ont listé les empreintes wifi de presque toutes les grandes villes Yéménites via des drones (si vous ne voyez pas à quoi ça peut servir, cf. XKEYSCORE).

Souvenez-vous de ce que les Google Cars ont fait pendant un bon moment dans le reste du monde et ce que cela a pu devenir depuis…

MYSTIC

MYSTIC est un ensemble de programmes qui collecte des données (le plus souvent provenant des téléphones et/ou des GSM) dans certains pays. On peut ainsi noter ACIDWASH (qui a collecté entre 30 et 40 millions de métadonnées par jour en Afghanistan), DUSKPALLET (qui vise les GSM au Kenya), EVENINGWEASEL (wifi mexicain) et SOMALGET.

SOMALGET permet de « monitorer » les systèmes de télécommunications d’un pays (via des entreprises américaines implantées localement le plus souvent). Ce programme a visé les Bahamas (sans doute pour servir de test avant de passer à plus gros) puis l’Afghanistan où il a collecté et stocké TOUS les appels téléphoniques, aussi bien localement que vers l’international.

Mais que fait-on des données après ?

Voici justement quelques exemples.

ANTICRISIS GIRL

Via des programmes comme UPSTREAM / TEMPORA / RAMPART qui permettent de faire de la collecte passive, il est possible de collecter les adresses IP des personnes se connectant à un site, par exemple au site wikileaks.org ou celles des auteurs de recherches Google ayant permis l’accès au site.

nsaobserver-programsXKEYSCORE

XKEYSCORE consiste en un ensemble d’interfaces et de bases de données qui permettent de sélectionner certaines données collectées via différents moyens (et il y en a beaucoup).

Voici quelques exemples des possibilités de ce programme :

Ne vous leurrez pas, ce dernier exemple est bel et bien réel, je vous laisse voir par vous même :

OPTIC NERVE (GCHQ)

En 2008, ce programme a collecté une photo toutes les 5 secondes provenant de chaque flux vidéos des chat Yahoo (soit environ 1.8 millions d’utilisateurs sur une période de 6 mois). Les documents indiquent qu’il y a un avertissement pour les opérateurs car l’on y trouve entre 8 et 12% de « nudité » (à prendre au sens large).

Pour information, en 2008 déjà, le GCHQ indiquait faire des tests pour de la reconnaissance faciale automatique, ainsi que pour la XBOX360. Nous sommes maintenant en 2014, parions que c’est aussi le cas pour Skype) ainsi que pour Snapchat. N’oubliez pas que la X BOX ONE a une caméra et un micro allumés 24/7, avec de la reconnaissance faciale/vocale par défaut).

Mais ce n’est pas tout, la NSA espionne aussi certains sites pornos.

Et oui ! Et il parait que c’est pour la lutte contre le terrorisme (comme le reste quoi…). Par exemple, pour pouvoir faire pression sur un intégriste musulman parce qu’il a été « vu » en train de regarder du porno.

Une cible ? Que peut-on faire ?

QUANTUM (à lire en écoutant Attack !)

Une fois identifiée, une « cible » devient potentiellement autre chose qu’une simple « cible d’écoutes ». Elle peut devenir une cible d’attaques personnalisées qui feront de ses outils informatiques de véritables passoires.

Pour rediriger une cible vers un serveur FOXACID, la NSA réalise un Man-in-the-Middle (ou Man-on-the-Side) sur une connexion vers des serveurs de sociétés US (Google (Gmail), Yahoo, Linkedin..) grâce à l’emplacement de noeuds (TAO nodes) à des endroits clés sur le réseau (comprendre : « sur les dorsales de certains FAI »). La NSA utilise donc ses noeuds pour permettre des redirections à la volée vers les serveurs FOXACID, qui lanceront eux-mêmes différents types d’attaques selon la cible et les besoins.

Il existe beaucoup de sous-programmes pour QUANTUM, chacun visant quelque chose en particulier, comme QUANTUMBOT pour IRC, QUANTUMINSERT (implantation de malware – utilisé dans le hack de Belgacom), QUANTUMCOOKIE (force les cookies dans le navigateur ciblé), QUANTUMSPIM (messagerie instantanée, comme MSN ou XMPP)…

HUNT SYSADMINS (à lire en écoutant « a bullet in your head« )

ATTENTION : pour faciliter la lecture, la partie technique a été "coupée", 
merci de suivre les liens pour approfondir ! C'est TRÈS intéressant !

Lalecture des posts sur un forum interne d’un opérateur de la NSA qui s’intitule « hunt sysadmins » est édifiante… Cet opérateur raconte que le meilleur moyen d’avoir accès à des informations est de « passer » par les administrateurs systèmes qui ont accès aux serveurs ou au routeurs (possibilité de mettre la main sur la topologie des réseaux, trouver des configurations, obtenir des accès, des emails…).

Il explique ainsi comment la NSA collecte PASSIVEMENT toutes les transmissions via le protocole telnet (programme DISCOROUTE). Oui, telnet le protocole développé en 1968 (dans la RFC 15, c’est dire que c’est vieux !), absolument non sécurisé (aucun chiffrement), et qui est apparemment encore pas mal utilisé pour administrer des routeurs à distance.

Dude! Map all the networks!!!
    (l'opérateur de la NSA en question)

Il explique alors comment identifier un administrateur système, trouver son webmail et/ou son compte Facebook (oui, oui) et de là, utiliser la famille QUANTUM pour réaliser une attaque et avoir un accès à sa machine ET/OU au(x) routeur(s).

Et là, comme tout le monde, tu te dis « Moi j’utilise SSH \o/ »

Sauf qu’il explique AUSSI comment identifier une personne ayant accès à un serveur en SSH.

En clair : on peut deviner qui a vraiment accès à un serveur selon la taille des paquets qui passent et le temps de connexion.

Une fois la source (via l’IP) identifiée, vous pouvez voir (par exemple avec XKEYSCORE) les connexions à des webmails, Facebook (ou n’importe quoi qui peut l’identifier), et là, PAN ! Tu peux le QUANTUM-ifier \o/

Et il termine gentiment sur le pourquoi et comment prendre la main sur un routeur (fort instructif aussi).

ATTENTION : encore une fois, TOUT le document est disponible en ligne, et sa  lecture est obligatoire si vous êtes sysadmins.

INTERDICTION

C’est tout simplement la possibilité pour la NSA d’intercepter un colis (comme l’ordinateur que vous venez de commander en ligne), d’installer ce qu’ils veulent dessus (comme un firmware persistant dans le BIOS, un composant permettant à un appareil de la famille d’ANGRYNEIGHBOR (qui porte toujours aussi bien son nom) de fonctionner…).

Il suffit de jeter un coup d’oeil au catalogue pour avoir une idée de ce qu’ils peuvent faire.

Et pour finir…

« le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire. » (Albert Einstein)

Après ce tour d’horizon rapide (il y a plus de 400 programmes sur nsa-observer.net), tout le monde aura compris que cette voie est dangereuse. Il est impossible de prévoir qui décidera de son utilisation demain, ni même aujourd’hui.

Nous ne pouvons pas faire confiance aux gouvernements et encore moins aux entreprises pour assurer notre sécurité et notre vie privée.

Nous pouvons, par contre, nous appuyer sur la société civile (comme l’EFF (eff.org) ou La Quadrature du Net, les lanceurs d’alerte (comme Chelsea Manning ou Edward Snowden) et sur des outils qui ne nous trahiront pas, comme les logiciels libres.

La cryptographie fonctionne ! Et c’est une des nouvelles importantes de ces révélations. Il existe des tutoriaux partout sur le net pour se mettre à chiffrer ses communications. C’est le cas d’OTR pour Jabber (messagerie instantanée), SSL/TLS pour à peu près tout (mails, chat,…), GPG (qui demande un niveau technique un peu supérieur), Tor…  Il est également recommandé de venir à des cryptoparty / café vie privée pour apprendre à s’en servir.

Pour autant une confiance aveugle dans ces outils, surtout pris séparément, n’est pas recommandée. A chaque parade développée par la communauté des internautes, les services de renseignement comme la NSA ou les sociétés privées spécialisées dans la surveillance de masse, développent des contre-parades en quasi temps réel. C’est sans doute à celui qui sera le plus inventif. Gageons que l’intelligence collective du réseau gagnera à la fin…

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140730_112710";}s:15:"20140727_203349";a:7:{s:5:"title";s:66:"Situation politique estivale : sous les lobbies, la plage ? #HATVP";s:4:"link";s:81:"http://reflets.info/situation-politique-estivale-sous-les-lobbies-la-plage-hatvp/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=29320";s:7:"pubDate";s:31:"Sun, 27 Jul 2014 18:33:49 +0000";s:11:"description";s:465:"La HATVP (Haute Autorité pour la transparence de la vie publique) vient de publier les déclarations d’intérêts des  925 parlementaires français, tandis que Manuel Valls interdit des manifestations pro-palestiniennes, soutenu par un François Hollande pro-Netanyahu, qui du côté économique, continue d’ânonner sur « l’inversion de la courbe ». Qu’est-il vraiment en train de passer ? Petit billet coup […]";s:7:"content";s:7485:"

La HATVP (Haute Autorité pour la transparence de la vie publique) vient de publier les déclarations d’intérêts des  925 parlementaires français, tandis que Manuel Valls interdit des manifestations pro-palestiniennes, soutenu par un François Hollande pro-Netanyahu, qui du côté économique, continue d’ânonner sur « l’inversion de la courbe ». Qu’est-il vraiment en train de passer ? Petit billet coup de gueule en forme de mise au point estivale sur l’orientation politique du gouvernement du « changement maintenant », de la « justice sociale » et…des arrangements opaques.

barbec

Que veulent-ils, que font-ils, qu’espèrent-ils, où vont-ils, nos « gouvernants » en cet été 2014 ? L’opération transparence » forcée par le scandale Cahuzac de 2013 a été menée en plein été 2014, et ce n’est pas pour rien : à l’heure des apéros-barbeuque et de la pétanque, le bon peuple a autre chose faire que de  s’énerver sur l’enrichissement personnel de ses élites. Ce qui est bien pratique.

Traduction autour des saucisses-merguez : « On est pas ici pour se faire c… avec leurs histoires, déjà qu’ils nous emm… toute l’année, alors, là, on en profite, m… quoi ! »

Comme on les comprend. Et puis, de toute manière, que faire ?

Que faire des salaires, dividendes mirobolants de Philippe Briand (parlementaire UMP, ex trésorier de campagne de Sarkozy) actionnaire de 37 entreprises dont une participation de 120 millions d’euros dans une holding ? Des millions de Copé dans un cabinet d’avocats d’affaires alors qu’il était dans le même temps député et maire pour 75 000€ par an ? De Guérini, Sénateur PS, Président du Conseil général des Bouches du Rhône  mais qui siège au conseil de surveillance de la Compagnie nationale du Rhône (CNR) et y touche des jetons de présence pour plus de 24 000€ par an, préside le service départemental d’incendie et des secours pour 15 700€ annuels, tout en étant actionnaire de la Socoma ? 

jean-noel-guerini-

L’opération HATVP (très bien documentée par Mediapart) pourrait démontrer à l’opinion publique l’inverse de ce qui est recherché. Pourrait-elle démontrer que ceux qui dirigent le pays ne sont pas au service du bien commun, mais au service de leurs propres intérêts ? Et par conséquence, au service de groupes d’intérêts privés, de lobbies ? La population pourrait-elle commencer à penser que chacune des décisions des élites politiques est prise en fonction des volontés de groupes d’intérêts privés qui menacent, promettent, achètent ? Comment expliquer le cadeau de 30 milliards de François Hollande, Président socialiste de gauche et du « changement maintenant », au Medef ? Ce cadeau qui ne peut rien amener en termes d’emplois, ce que chacun sait, des spécialistes les plus pointus à Martine, la coiffeuse de Nemours ?

Sous les lobbies, la plage

Le problème des lobbies et des politiques achetés par ceux-ci a déjà largement été traité sur Reflets. On sait ce qu’ont fait les Tony Blair,  Gerhard Schröder, Nicolas Sarkozy, à peine sortis de leurs mandats, et quelles rémunérations les groupes privés leur fournissent. La grande question actuelle, avec l’accélération de l’écroulement social, économique, d’un pays comme la France, et qui devient brûlante, est la suivante : comment les hommes et femmes au pouvoir vont-ils pouvoir continuer à cacher leur compromission avec les lobbies tout en menant une politique qui relèverait, ou tout du moins, soulagerait le pays ?

Les maigres convictions de ces politiques de tous bords sont devenues tellement minces face à leur avidité difficilement camouflée, que chaque discours sonne plus creux que l’ancien. Les effets récessifs de leurs non-décisions accentuent le malaise social : les actionnaires des grands entreprises cotées en Bourse s’enrichissent un peu plus quand le nombre de personnes en dessous du seuil de pauvreté augmente, le livret A est à son plus bas historique, mais les banques n’ont aucune réglementation contraignante de plus qu’en 2009, au plus fort de la crise financière… Etrange, non ?

lobbyiste

« Sous les lobbies la plage » pourrait-être le nouveau slogan de notre époque. L’équipe de François Hollande travaille pour eux, comme l’équipe Sarkozy le faisait, comme une équipe Front national le ferait s’il arrivait au pouvoir. La politique n’est plus entre les mains de ceux qui appellent à ce que « la population les élisent par les urnes ». La politique n’est pas dictée à Paris, ni à Bruxelles. Elle est dictée par des types en costard-cravate qui sirotent des cocktails au bord de piscines de luxe la moitié de l’année et font passer les messages de leurs patrons aux décideurs politiques le reste du temps.

Il reste une chose à faire, une fois les barbeuques éteints, et les domiciles retrouvés pour ceux qui ont eu les moyens de s’extraire de leur quotidien : se prendre en main, et ne plus rien attendre des élites.

Sinon qu’elles appliquent ce que leur soufflent les spin-doctors des multinationales.

Mieux vaut agir en toute liberté que continuer à prendre au sérieux les clowns de la République. Tant qu’ils nous laissent encore un peu de liberté. Parce que quand il n’en restera que très peu, de cette liberté inscrite au fronton des mairies…, ce sera eux… ou nous.

 

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140727_203349";}s:15:"20140725_104956";a:7:{s:5:"title";s:41:"La compassion chrétienne façon Opus Dei";s:4:"link";s:60:"http://reflets.info/la-compassion-chretienne-facon-opus-dei/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=29313";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 25 Jul 2014 08:49:56 +0000";s:11:"description";s:368:"« Avec l’aide de la grâce, le chrétien découvre chez l’autre un enfant de Dieu, un frère de Jésus-Christ », prêche l’Opus Dei sur son site. La compassion, l’amour de l’autre, tout un programme que l’Opus Dei a mis en application de manière très personnelle avec le webmaster d’un site de prévention contre les dérives sectaires et […]";s:7:"content";s:3843:"

Cilice

« Avec l’aide de la grâce, le chrétien découvre chez l’autre un enfant de Dieu, un frère de Jésus-Christ », prêche l’Opus Dei sur son site. La compassion, l’amour de l’autre, tout un programme que l’Opus Dei a mis en application de manière très personnelle avec le webmaster d’un site de prévention contre les dérives sectaires et les effets des sectes. En 1999, Prevensectes.com rend compte d’un rapport d’une commission parlementaire belge sur les sectes. Son site pointe vers le rapport qui indique que l’Opus Dei est considéré comme une secte. Mais ce n’est que onze ans plus tard que l’organisation, au détour d’une recherche via Google, découvre la page web. Ni une ni deux, un courrier est envoyé à Xavier Martin Dupont, webmaster : retirez tout de suite ce texte !

Le webmaster s ‘appuie sur le délai de prescription qui est de trois mois et refuse tout net. D’autant que ce rapport est cité par de nombreux autres sites. Les dérives de l’Opus sont connues de tous et de nombreux articles de presse en rendent compte.

Faisant preuve d’une véritable charité chrétienne, l’organisation porte plainte. Mais dura lex, sed lex, le Tribunal de grande instance de Paris déboute totalement l’Opus Dei. La prescription est bien de trois mois, il n’y a pas de loi divine qui permette à l’Opus de déroger à la règle.

L’affaire aurait pu s’arrêter là.

Mais l’Opus Dei interjette appel. S’attachant sans doute toujours à mettre en ce qu’il prêche sur son site : « La vraie charité se distingue de la sociabilité naturelle et va bien au-delà des liens nés du sang ou de la camaraderie entre amis dans le temps libre ou les loisirs ; elle se distingue aussi de la compassion que nous pouvons éprouver devant la solitude ou la misère d’autrui. » Car l’Opus Dei et son avocat, Maître François Meyer, ne l’ignorent plus à ce stade : Xavier Martin Dupont est atteint d’un cancer et subit des chimiothérapies particulièrement éprouvantes. Un petit procès de plus pour la compassion…

La Justice, même si elle lui donne raison jusque là pense également très fort à Xavier Martin Dupont qui se voit refuser l’aide juridictionnelle alors qu’il est sans ressources. Que du bonheur…

Il est encore temps pour l’Opus Dei de méditer les bonnes paroles de l’un des apôtres : « Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est Amour. »

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140725_104956";}s:15:"20140721_193220";a:7:{s:5:"title";s:26:"La presse, Gaza et Israël";s:4:"link";s:45:"http://reflets.info/la-presse-gaza-et-israel/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=29301";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 21 Jul 2014 17:32:20 +0000";s:11:"description";s:413:"Doit-on choisir son camp dans ce conflit asymétrique qui oppose la droite dure Israélienne et le Hamas ? Certains journaux le font. D’autres, se contentent de rapporter, jour après jour, inlassablement la liste des atrocités. Est-ce une bonne « voie » ? Sans doute pas. La surenchère dans l’horreur, d’un côté ou de l’autre, ne peut qu’entraîner […]";s:7:"content";s:6672:"
Accords d'Oslo / 1993 - Photo : Vince Musi / The White House

Accords d’Oslo / 1993 – Photo : Vince Musi / The White House

Doit-on choisir son camp dans ce conflit asymétrique qui oppose la droite dure Israélienne et le Hamas ? Certains journaux le font. D’autres, se contentent de rapporter, jour après jour, inlassablement la liste des atrocités. Est-ce une bonne « voie » ? Sans doute pas. La surenchère dans l’horreur, d’un côté ou de l’autre, ne peut qu’entraîner une action pire encore, une radicalisation chaque jour plus rigide de part et d’autre. Le rôle de la presse ne devrait-il pas être de minimiser la portée médiatique de ceux qui poussent à la guerre et de maximiser la voix de ceux qui appellent à la paix des deux côtés ? Pourquoi ne pas faire sonner la voix des peuples éveillés plutôt que celles des « politiques » et de la haine ?

Pour ce qui est de la France, on trouve bien plus de références à la LDJ, au Betar et surtout, aux « hooligans » qui accompagnent immanquablement chaque fin de cortège de manifestations à connotation politique, quelles qu’elles soient, qu’à l’UJPF, par exemple, qui manifeste aux côtés des militants de la cause palestinienne. Pourquoi ? Les messages d’appel à la paix seraient-ils moins « vendeurs » que les hordes de casseurs qui, quel que soit le motif d’une manifestation, parviennent toujours à le masquer ?

La presse retient plus facilement les feux de véhicules, de poubelles, les vitrines fracassées que les messages des manifestants légitimes. Les photos finissent de figer l’inconscient collectif. Sur-médiatiser ces violences urbaine,s qui se manifestent cette fois sous forme d’antisémitisme, revient à souffler sur les braises. A imbécillité crasse des casseurs antisémites répondent comme un écho malsain la LDJ, le Betar ou le CRIF. Le simplisme véhiculé par toutes ces voix de haine amplifiées par la presse conforte la peur. La peur de « l’autre ». Et cette peur n’amène que violence.

Entendez-vous parler de Mohammed Dajani, professeur Palestinien qui a emmené ses élèves visiter Auschwitz-Birkenau ?

Entendez-vous Mads Gilbert, ce médecin norvégien à Gaza ?

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Entendez-vous la presse préciser les rôles d’ incendiaires du Hamas et du Likoud comme l’a fait avec une justesse impressionnante Mediapart ?

Avez-vous lu cette tribune de Sayed Kashua ?

Avez-vous lu que des Juifs et des Palestiniens ont rompu le jeune ensemble ?

La situation se tend chaque année un peu plus au détriment des plus faibles, c’est à dire la population des territoires occupés. Il semble impossible d’envisager une sortie politique et/ou diplomatique de ce conflit sans fin.

Pourtant, en se rangeant du côté des « optimistes », on peut évoquer la guerre du Liban ou le conflit en Irlande du Nord. Qui a connu l’état de Beyrouth au milieu des années 80 ne pouvait imaginer une fin de cette guerre civile. Et pourtant… Qui a connu les atrocités et les coups bas de part et d’autre entre l’armée britannique et l’IRA ne pouvait envisager une sortie politique du conflit. Et pourtant…

peur

La droite dure ne prospère jamais mieux lors des élections que lorsque la peur s’installe dans la population appelée aux urnes. C’est cette peur qui permet au Likoud de se maintenir. C’est cette peur qui permet au Hamas de se maintenir au pouvoir. Ces peurs enfoncent deux peuples dans une voie sans issue. Il est temps de redonner la parole à ceux qui n’ont pas peur de la paix.

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140721_193220";}s:15:"20140716_003744";a:7:{s:5:"title";s:52:"Réfugiés syriens… Encore un effort M. Hollande !";s:4:"link";s:65:"http://reflets.info/refugies-syriens-encore-un-effort-m-hollande/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=29289";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 15 Jul 2014 22:37:44 +0000";s:11:"description";s:385:"C’est beau comme un argumentaire marketing. Le ministère des Affaires étrangères fait des infographies pour que tout le monde comprenne bien. Peu avant, paraissait ce graphique. Coïncidence ? Le souci avec les chiffres, c’est que l’on peut leur faire dire n’importe quoi. Par exemple, les Nations Unies ne sont pas tout à fait d’accord avec […]";s:7:"content";s:7887:"

C’est beau comme un argumentaire marketing. Le ministère des Affaires étrangères fait des infographies pour que tout le monde comprenne bien.

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Peu avant, paraissait ce graphique. Coïncidence ?

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Le souci avec les chiffres, c’est que l’on peut leur faire dire n’importe quoi.

Par exemple, les Nations Unies ne sont pas tout à fait d’accord avec l’idée que la patrie auto-proclamée des Droits de l’Homme soit en pointe sur l’accueil des réfugiés syriens. L’ONU épingle en fait très sévèrement toute l’Europe :

(Reuters) – Europe must open its doors to more Syrian refugees, having welcomed only a « miniscule » number while Syria’s neighbors have reached « saturation point », the U.N. refugee agency UNHCR said on Friday.

Syrian refugees, whose numbers are set to pass 3 million in the next few weeks, are almost all in Lebanon, Jordan and Turkey, with smaller numbers in Iraq and Egypt. But that is changing, said UNHCR chief spokeswoman Melissa Fleming.

« The trend is obvious now, they’re moving beyond the neighboring countries. The neighboring countries have reached saturation point. And many Syrians are now seeking refuge in Europe and we’re asking Europe to do more. »

In more than 3 years of war, very few Syrians have made it to continental Europe. There have been 123,600 asylum requests, mostly in Sweden and Germany, but that figure includes double counting, since some have asked for asylum in several countries.

« Relative to the 2.9 million refugees in the countries immediately surrounding Syria, these numbers are small, in fact they’re miniscule. They represent only 4 percent of Syrian refugees, » Fleming told a news briefing in Geneva.

« Just to put this into perspective, Europe has a population of 670 million people. Contrast that to Lebanon, which has a population of 4.4 million people and has received 1.1 million refugees. »

Although the European Union (EU) has been a leading donor for the humanitarian aid effort in Syria, some countries on the continent have « terrible » conditions for receiving refugees. Some detain them, and some – Bulgaria, Spain and Greece – have tried to reject them before they land in unseaworthy boats.

« There was one case in which survivors claim their boat was being turned around by an official boat and in the process of being turned around it capsized and many of the passengers died. This is unacceptable, » Fleming said.

A UNCHR report said that happened near the Greek coast of Farmakonisi on Jan. 20 this year, and 12 women and children from Syria and Afghanistan died.

One country in Europe – Russia – has sent 12 refugees back to Syria, breaking an international law principle that no would-be refugees should be sent back to a place where their life or liberty would be at risk, the report said.

Russia – an ally of President Bashar al-Assad – has not granted refugee status to a single Syrian, although it granted 1,193 temporary asylum requests in 2013, it added.

Fleming told Reuters that European countries should admit « everyone who wants to come », which she said was a minority of the overall refugee population, since many wanted to remain closer to home in an Arabic-speaking community.

« Some people, when we offer to resettle them, have turned it down. »

She blamed tabloid newspapers for « awful and distorted headlines claiming that floods of Syrians were about to arrive ».

« We’re asking for other forms of protection which include family reunification, extending student visas, offering scholarships, all kind of different mechanisms that could allow for the admission of more Syrians. »

(Reporting by Tom Miles; Editing by Stephanie Nebehay and Ralph Boulton)

 

Et encore… c’était avant qu’une mère syrienne ne perde son enfant après avoir été « trimbalée » de Suisse en Italie :

«La Suisse a la mort de ma fille sur la conscience»

Renvoyée en Italie après avoir voulu se rendre en France en traversant la Suisse, une Syrienne a accouché d’un enfant mort-né faute de soins. Son mari accuse les autorités helvétiques.

Une faute?

C’est l’émission «10 vor 10» de la SRF qui a révélé l’affaire mercredi. Refoulée en Italie après avoir voulu se rendre en France en passant par la Suisse, une Syrienne enceinte de sept mois a accouché d’un enfant mort-né faute de soins. Le corps des gardes-frontière mène une enquête interne, comme l’a confirmé son chef, Jürg North.

Un médecin italien a vertement critiqué les autorités suisses sur le plateau de SRF. «Si la femme avait reçu de l’aide en Suisse, ce malheur aurait pu être évité», selon lui.

«Taisez-vous et ne nous cassez pas les bonbons»

Les funérailles du bébé se sont déroulées mercredi, à Domodossola (It), précise «20 minuti». Le père de la petite fille est encore en état de choc: «Je tiens la Suisse pour responsable. Elle a la mort de ma fille sur la conscience: si ma femme avait reçu les soins nécessaires, alors peut-être que…» a-t-il déclaré, avant de livrer sa version des faits. [...]

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140716_003744";}s:15:"20140715_103142";a:7:{s:5:"title";s:51:"Université ouverte du Think Tank Altair en Avignon";s:4:"link";s:71:"http://reflets.info/universite-ouverte-du-think-tank-altair-en-avignon/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=29286";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 15 Jul 2014 08:31:42 +0000";s:11:"description";s:373:"Pour la quatrième année consécutive, le Think Tank Altair groupe de réflexion autour de la culture et des médias, tiendra son université ouverte pendant le Festival Off d’Avignon les 17 et 18 juillet 2014. En cette occasion, un cycle de 4 tables rondes / débats se tiendront autour des thèmes suivants : La culture une chance pour l’emploi, […]";s:7:"content";s:1928:"

AltairPour la quatrième année consécutive, le Think Tank Altair groupe de réflexion autour de la culture et des médias, tiendra son université ouverte pendant le Festival Off d’Avignon les 17 et 18 juillet 2014. En cette occasion, un cycle de 4 tables rondes / débats se tiendront autour des thèmes suivants :

Et pour la première année se tiendra la journée du financement participatif.

Reflets est pour la seconde année partenaire de l’événement.

Retrouvez le programme complet sur le site d’Altair

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140715_103142";}s:15:"20140712_153157";a:7:{s:5:"title";s:67:"La DARPA finance des études d’influence sur les réseaux sociaux";s:4:"link";s:83:"http://reflets.info/la-darpa-finance-des-etudes-dinfluence-sur-les-reseaux-sociaux/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=29265";s:7:"pubDate";s:31:"Sat, 12 Jul 2014 13:31:57 +0000";s:11:"description";s:434:"Si la publication de l’étude Facebook d’influence émotionnelle a provoqué de nombreuses réactions, le financement de projets de manipulations et de propagande sur les réseaux sociaux par la DARPA américaine (Defense Advanced Research Projects Agency : Agence pour les projets de recherche avancée de défense) pose elle aussi des questions gênantes. Très gênantes. The researchers explained: “Since […]";s:7:"content";s:7733:"

Si la publication de l’étude Facebook d’influence émotionnelle a provoqué de nombreuses réactions, le financement de projets de manipulations et de propagande sur les réseaux sociaux par la DARPA américaine (Defense Advanced Research Projects Agency : Agence pour les projets de recherche avancée de défense) pose elle aussi des questions gênantes. Très gênantes.

darpa

The researchers explained: “Since everyone is potentially an influencer on social media and is capable of spreading information, our work aims to identify and engage the right people at the right time on social media to help propagate information when needed.” 

Les chercheurs expliquent leur démarche : Puisque tout le monde est un influenceur potentiel sur les médias sociaux et est capable de diffuser des informations, notre travail vise à identifier et engager les bonnes personnes au bon moment sur ces médias sociaux pour aider à propager l’information en cas de besoin.

Cet extrait d’un article du Guardian n’est qu’une pointe de l’iceberg qui pourrait être nommé « la machine internet américaine d’influence et de propagande de masse ». Les chercheurs de l’extrait ci-dessus sont ceux de la DARPA, et leur intérêt ne se limite pas à trouver les bons « influenceurs » sur Twitter pour diffuser la « bonne » information. Si des programmes du DoD (Department of Defense) sont en cours depuis 2008 pour modéliser, prévenir les mouvements sociaux, ce dont Reflets s’est fait écho récemment, l’Agence pour les projets de recherche avancée de Défense travaille quant à elle sur des programmes d’influence des utilisateurs des réseaux sociaux. De la propagande et de la manipulation de l’information via les outils de communication numériques ?

Du réseau social cubain bidon aux influences sur Twitter

Pour se faire une meilleure idée de la volonté du gouvernement étasunien d’influencer les esprits via Internet, il faut observer le programme gouvernemental de réseaux social secret américain créé en 2010 et révélé par l’Associated Press en avril dernier . Ce programme  visait à inciter la jeunesse cubaine à se révolter contre le pouvoir en place grâce à un réseau social, ZunZuneo, créé de toutes pièces par…la United States Agency for International Development (USAID). Le « Twitter cubain » a été lancé sur l’île de Fidel Castro sans jamais faire état de son origine amérciaine et gouvernementale, a fonctionné 2 ans puis a été stoppé sans crier gare. Manque de fonds, officiellement.

De son côté la DARPA étudie les fonctionnements des réseaux sociaux avec comme objectif leur manipulation afin de pouvoir amener les utilisateur des dits réseaux à « penser dans le bons sens » : celui du gouvernement US. Le programme SMISC (Social Media in Strategic Communication) est donc officiellement financé :

(…) to develop a new science of social networks built on an emerging technology base. Through the program, DARPA seeks to develop tools to support the efforts of human operators to counter misinformation or deception campaigns with truthful information.

To accomplish this, SMISC will focus research on linguistic cues, patterns of information flow and detection of sentiment or opinion in information generated and spread through social media. Researchers will also attempt to track ideas and concepts to analyze patterns and cultural narratives. If successful, they should be able to model emergent communities and analyze narratives and their participants, as well as characterize generation of automated content, such as by bots, in social media and crowd sourcing (…)

(…) pour développer une nouvelle science des réseaux sociaux construite sur la base de technologies émergentes. Grâce à ce programme, la DARPA cherche à développer des outils pour soutenir les efforts des opérateurs humains afin de contrer les campagnes de désinformation ou de démoralisation grâce à la communication d’informations véridiques.

Pour ce faire, le SMISC se concentrera sur la recherche des indices linguistiques, des modes de circulation de l’information et de la détection de sentiments ou d’opinions des informations générées et se propageant à travers les médias sociaux. Les chercheurs tenteront également de suivre les idées et les concepts afin d’analyser les modèles et les récits culturels. En cas de succès, ils devraient être en mesure de modéliser les communautés émergentes et analyser les récits, leurs participants, et ainsi caractériser la génération de contenus automatiques, comme ceux des robots, des médias sociaux et des systèmes de crowd-sourcing (…)

La Darpa a diffusé depuis peu ces fameux rapports d’études sur les réseaux sociaux  qu’elle finance en partie, et ceux-ci alimentent de nombreuses spéculations : y-a-t-il des moyens de manipuler ces réseaux, de parvenir à empêcher certains sujets de prendre de l’ampleur et à contrario, de faire enfler d’autres ? Les possibilités de contrôles et d’influence des utilisateurs de ces outils de communication en ligne sont-elles effectives ? L’aspect prédictif étant aussi une composante centrale de ces dispositifs, quoi de plus intéressant qu’un outil permettant de prévoir par avance ce que vont faire ou dire ses administrés, pour des pouvoirs politiques ?

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140712_153157";}s:15:"20140711_014109";a:7:{s:5:"title";s:51:"La bonne finance de Michel Sapin en deux graphiques";s:4:"link";s:72:"http://reflets.info/la-bonne-finance-de-michel-sapin-en-deux-graphiques/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=29277";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 10 Jul 2014 23:41:09 +0000";s:11:"description";s:442:"La newletter économique du Monde rapportait il y a quelques jours les propos du ministre des Finances :   Le ministre des finances, Michel Sapin, a déclaré dimanche que la finance était l’« amie » du gouvernement et de l’économie, dans une intervention aux Rencontres économiques d’Aix-en-Provence. Selon lui, la « mauvaise » finance est celle de la spéculation, […]";s:7:"content";s:3076:"

La newletter économique du Monde rapportait il y a quelques jours les propos du ministre des Finances :

 

Le ministre des finances, Michel Sapin, a déclaré dimanche que la finance était l’« amie » du gouvernement et de l’économie, dans une intervention aux Rencontres économiques d’Aix-en-Provence. Selon lui, la « mauvaise » finance est celle de la spéculation, « qu’il fallait combattre et qu’il faut encore combattre pied à pied parce qu’elle est encore là, elle est encore derrière, elle est encore en dessous, prête parfois à bondir ».
« C’est celle qui ne cherche pas à construire ses gains (…) sur du solide, qui ne cherche pas à construire ses gains sur de la durée », a-t-il ajouté.
Au contraire, pour le ministre, la « bonne » finance est « celle dont nous avons besoin, celle dont l’Etat a besoin, y compris pour se financer lui-même ».
« Surtout dans la période actuelle, nous avons besoin d’une finance qui vienne aider » les entreprises françaises « à se financer », pour créer de la croissance, a affirmé M. Sapin.

 

Voici en deux graphiques concernant les 25 premières banques américaines à quoi ressemble la bonne finance, amie du gouvernement français :

credit-ou-pas

Euro Area Loan Creation May

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140711_014109";}s:15:"20140709_113059";a:7:{s:5:"title";s:98:"#Scoop, #EXCLU : des documents qui peuvent tuer toute la planète en accès libre sur l’Internet";s:4:"link";s:109:"http://reflets.info/scoop-exclu-des-documents-qui-peuvent-tuer-toute-la-planete-en-acces-libre-sur-linternet/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=29239";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 09 Jul 2014 09:30:59 +0000";s:11:"description";s:386:"Nous l’avons vu dans un article précédent, l’auteur est un (ex)cybercriminel , il est donc taquin. Souvenez-vous, en appel, les juges demandaient à Bluetouff s’il n’avait pas peur de tuer toute la planète en téléchargeant les documents de l’ANSES. Horreur ! En faisant une ou deux recherche, Reflets vient de découvrir que des documents de […]";s:7:"content";s:7226:"

Nous l’avons vu dans un article précédent, l’auteur est un (ex)cybercriminel , il est donc taquin. Souvenez-vous, en appel, les juges demandaient à Bluetouff s’il n’avait pas peur de tuer toute la planète en téléchargeant les documents de l’ANSES. Horreur ! En faisant une ou deux recherche, Reflets vient de découvrir que des documents de l’ANSES qui peuvent tuer toute la planète sont librement accessibles sur Internet, encore aujourd’hui. Que font la police, le parquet, le président de la république, Interpol et la NSA ?

L’article publié par Bluetouff sur Reflets, et qui est au centre de toute l’affaire était titré « Cas de légionellose à proximité des centrales nucléaires« .

Dans son article succinct, Bluetouff indiquait « Si les faits sont connus, les documents que nous vous présentons aujourd’hui le sont moins. Ils sont pourtant librement accessibles sur le Net. » Le lecteur avisé comprend de cette phrase que l’auteur n’avait pas conscience que ces documents, dans l’esprit de l’administrateur du site de l’ANSES devaient rester hors de la vue des internautes. Sinon, pourquoi écrire cela ? Mais revenons à notre petite enquête.

Première interrogation, ce sujet est-il traité par l’ANSES, de manière publique ? Pour le savoir, notre grand reporter Jean Durand est allé s’inscrire sur le site de l’ANSES :

inscription-anses

L’ANSES demande à notre grand reporter quels sont ses sujets préférés.

inscription2-anses

Puis, propose des sujets de lecture. C’est bien fichu, hein ?

inscription3-anses
Mais les documents sur la légionellose et les centrales nucléaires ?

Patience ami lecteur, les voici :

legionellose-anses

De quoi tuer toute la planète encore une fois. D’ailleurs les conclusions de l’ANSES ne sont pas rassurantes…

docs-anses-aujourdhui

Un air de ressemblance avec ceux publiés par Bluetouff sur Reflets ?

docs-anses-qui-tuent

Mais ce n’est pas tout, on retrouve ces documents sur le site de l’Afssa, l’ancien nom de l’ANSES. L’Afssa avait même fait un communiqué de presse à l’occasion de la publication de ce rapport sur la légionellose et les centrales nucléaires :

communique-afssa-anses

Pire, on retrouve des documents qui étaient dans la liste de ceux publiés sur Reflets sur Google docs :

google-docs-anses

Pour finir, Reflets aimerait pointer vers un article sur le blog de Bluetouff qui utilise également des métaphores.

Deux analogies avaient été exposées dans l’article sur les cybercriminels qui dirigent ./Rebuild.sh, la société qui édite Reflets. Mais l’article du blog de Bluetouff devrait vous amener un peu plus loin encore. Il vous permettra de comprendre pourquoi il était impossible de se douter que ces  documents n’étaient pas destinés à être visionnés par le grand public. Vous allez voir qu’une authentification sur un CMS n’a rien à voir avec une requête GET sur un Apache. A première vue, ça paraît étrange comme truc, mais c’est assez simple, vous verrez.

Et si c’est trop compliqué, allez sur le site de l’ANSES, tous les sujets qui ont valu à Bluetouff ses ennuis avec la justice y sont publiquement accessibles. Sans authentification de quelque sorte que ce soit.

 

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140709_113059";}s:15:"20140707_233606";a:7:{s:5:"title";s:29:"Où êtes-vous, Liza et Luc ?";s:4:"link";s:45:"http://reflets.info/ou-etes-vous-liza-et-luc/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=29252";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 07 Jul 2014 21:36:06 +0000";s:11:"description";s:404:"Les commentaires sur les années fric, les fameuses années 80-90, sont nombreux. On regarde ces années avec une sorte de commisération. Bernard Tapie, dans son émission Ambitions, magnifiait l’entrepreneur, celui qui crée de la richesse, l’emploi. Déjà… Car aujourd’hui encore, le patronat le dit haut et fort, l’entreprise est la seule à pouvoir créer de […]";s:7:"content";s:14096:"

Les commentaires sur les années fric, les fameuses années 80-90, sont nombreux. On regarde ces années avec une sorte de commisération. Bernard Tapie, dans son émission Ambitions, magnifiait l’entrepreneur, celui qui crée de la richesse, l’emploi. Déjà… Car aujourd’hui encore, le patronat le dit haut et fort, l’entreprise est la seule à pouvoir créer de l’emploi et de la richesse. L’entreprise comme il la conçoit. Pyramidale. Avec des 1% en haut et des 99% en bas, qui exécutent des stratégies forcément géniales. Il y a pourtant un petit hic. Plus on donne aux entreprises, moins elles créent d’emplois. Mieux, plus on leur facilite la vie, plus la paupérisation augmente. Etonnant, non ? Après années fric, les années 80-90, où en sommes-nous ? Nos années actuelles sont-elles celles du retour à la conscience, à l’amour, au partage, à la mise en commun ? A l’ère d’Internet, du partage des savoirs, de l’information globale pour tous, sommes-nous, une fois « éveillés » au monde et à sa réalité, plus empathiques ? Raté. Comme Diogène, on cherche aujourd’hui les Hommes. Ceux qui n’ont pas choisi comme mode vie celui qui consiste à écraser les autres.

you_don_t_have_to

Où sont les Hippies ? Leur « faites l’amour, pas la guerre » ? Etait-ce vraiment un slogan neu-neu ? A-t-on véritablement changé la société telle qu’elle était à l’époque du Général ? Les femmes sont-elles vraiment intégrées dans la société ? Le droit à la différence est-il mieux accepté ? Le racisme a-t-il reculé ? Les relations dans l’entreprise sont-elles apaisées ?

Vu d’en bas, les mêmes 1% continuent d’écraser et d’exploiter les 99%. Et les 99% ne réclament plus rien. Même pas de faire l’amour en lieu et place de la guerre.

Vu d’en bas, les femmes sont toujours autant victimes des hommes. Vu d’en bas, le droit à la différence n’existe pas. Vu d’en bas, la France, comme à peu près tous les pays, a toujours le même fond de racistes qui prêchent la haine. Vu d’en bas, les entreprises sont des machines à broyer quand elles ne le sont pas elles-mêmes, victimes de leur courte vue.

Les Monsieur Excel se sont infiltrés partout. Il faut « faire du chiffre » demain. Pas après-demain, ni sur le trimestre, ni sur l’année, ou les dix ans à venir. Non, l’entreprise n’est plus envisagée sur le long terme. Les équipes dirigeantes qui peuvent changer au gré des vents (des fonds d’investissement pour être précis) ont adopté le bien connu « après moi le déluge » comme mantra. Les objectifs fixés sont inatteignables ? Contre-productifs ? Risquent de mettre en péril l’image de l’entreprise ? Et alors ? Si on rentre de l’argent… Peu importe. Aujourd’hui, mieux vaut aller faire du business avec Bachar el-Assad ou Abdallah Senoussi que de réfléchir à une stratégie un peu plus « propre », mais plus long terme.

Oh, regarde, une reprise (en trompe-l’oeil)

Les Hippies ne font pas la guerre et leur révolution se fait à base de fleurs. Ils n’inquiètent donc pas trop le système. En revanche, les 98% (si l’on retranche les 1% de Hippies), pourraient bien s’énerver de voir leur situation continuer à se dégrader tandis que celle des 1% continue de s’améliorer. Comme le système ne peut prendre ce risque (même s’il a des armes, il est en minorité), il martèle que la crise est derrière nous.

Ce qui est franchement faux. Mais peu importe, la presse relaye.

Sans prendre en compte quelques signes inquiétants. Par exemple, en Chine, un volume non négligeable de prêts ont été accordé sur la base de contreparties en or qui sont falsifiées. Pas loin de 80 milliards de dollars seraient concernés.

La Banque des règlements internationaux (BRI) s’inquiète quant à elle dans son rapport annuel 2013/2014 de la situation :

A new policy compass is needed to help the global economy step out of the shadow of the Great Financial Crisis. This will involve adjustments to the current policy mix and to policy frameworks with the aim of restoring sustainable and balanced economic growth.

The global economy has shown encouraging signs over the past year but it has not shaken off its post-crisis malaise (Chapter III). Despite an aggressive and broad-based search for yield, with volatility and credit spreads sinking towards historical lows (Chapter II), and unusually accommodative monetary conditions (Chapter V), investment remains weak. Debt, both private and public, continues to rise while productivity growth has extended further its long-term downward trend (Chapters III and IV). There is even talk of secular stagnation. Some banks have rebuilt capital and adjusted their business models, while others have more work to do (Chapter VI).

To return to sustainable and balanced growth, policies need to go beyond their traditional focus on the business cycle and take a longer-term perspective – one in which the financial cycle takes centre stage (Chapter I). They need to address head-on the structural deficiencies and resource misallocations masked by strong financial booms and revealed only in the subsequent busts. The only source of lasting prosperity is a stronger supply side. It is essential to move away from debt as the main engine of growth.

Le chapitre sur le secteur financier est parlant. Même si les banques ont, selon la BRI, amélioré leur situation post crise financière, elles restent très fragiles et aucun résultat de stress test, aussi biaisé soit-il ne changera la réalité. Il est temps de se préparer pour la prochaine crise, explique tranquille la BRI.

espejos

Vous êtes prêts ? Votre situation s’est-elle améliorée au point que vous puissiez en encaisser une nouvelle ?

Chers 99%, votre situation personnelle ne s’améliore pas. Le chômage est toujours là.

En Grèce par exemple, il atteint 26.7 % et 56.8 % pour les jeunes. En Espagne, ce sont 54% des jeunes qui sont au chômage. Un vrai signe de reprise, non ?

Quant à votre situation financière, elle va pour le mieux. Il faut lire cet article de Mediapart qui compile quelques chiffres… Quelque 10 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté en France contre 7 millions en 2004. Dans le même temps, la hausse annuelle des revenus des 0,01% des Français les plus riches a atteint 43 % à un minimum de 840.000 euros. « Les 10 % des Français les plus pauvres n’ont eux connu qu’une augmentation de revenu à la marge. En 2005, ils gagnaient au maximum 13 020 euros par an, en 2011, ils gagnent au maximum 13 070 euros, soit une hausse de 50 euros sur l’année [50 euros de plus sur l'ensemble de l'année, NDLR]« , souligne Medapart.

Le nombre de foyers bénéficiaires du RSA a progressé de 7,9% en deux ans à 2,310 millions en mars 2014.

Ces assistés, comme dirait la Droite Forte, sont certainement prêts pour la prochaine crise.

Fort heureusement, 32.000 milliards de dollars ont été soustraits à l’impôt et planqués dans les paradis fiscaux. C’est toujours ça que les plus pauvres ne récupéreront pas via l’impôt.

Quant à la prochaine crise… Il y a tant de possibilités… Le High Frequency Trading, bien entendu, nous en avons parlé à mainte reprises sur Reflets. Mais aussi l’exposition des banques aux produits dérivés. Selon le gouvernement américain, les 25 premières banques américaines en sont pour 236.637 milliards de dollars avec en face, des fonds propres de 94 milliards. Essayez d’emprunter 236.637 euros avec 94 euros sur votre compte pour voir la réaction de votre chargé de clientèle. Juste pour rire.

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Depuis la fin 2007, le montant global de l’endettement public a progressé de 30.000 milliards de dollars à 100.000 milliards. Une paille.

Alors oui, on se demande si Liza et Luc n’avaient pas raison de vivre en communauté dans une maison bleue accrochée à la colline, on se demande où ils sont, pourquoi leurs idées ont disparu, on se demande où sont les Hommes indignés, où sont ceux qui auraient toutes les raisons de lancer une révolution des idées. En tout cas pas dans les rangs du parti au pouvoir.

 

 

Edit : Petit oubli dans cet article, ce petit texte de la newsletter Eco du Monde.fr:

« Nous avons à répondre à une très belle question : ‘Y a-t-il une finance heureuse, au service d’investissements heureux ?’ Je l’exprimerais autrement et vous verrez ma part de provocation. Notre amie, c’est la finance : la bonne finance »  Le ministre des finances, Michel Sapin, a déclaré dimanche que la finance était l’« amie » du gouvernement et de l’économie, dans une intervention aux Rencontres économiques d’Aix-en-Provence. Selon lui, la « mauvaise » finance est celle de la spéculation, « qu’il fallait combattre et qu’il faut encore combattre pied à pied parce qu’elle est encore là, elle est encore derrière, elle est encore en dessous, prête parfois à bondir ».
« C’est celle qui ne cherche pas à construire ses gains (…) sur du solide, qui ne cherche pas à construire ses gains sur de la durée », a-t-il ajouté.
Au contraire, pour le ministre, la « bonne » finance est « celle dont nous avons besoin, celle dont l’Etat a besoin, y compris pour se financer lui-même ».
« Surtout dans la période actuelle, nous avons besoin d’une finance qui vienne aider » les entreprises françaises « à se financer », pour créer de la croissance, a affirmé M. Sapin.

Le finance « heureuse »… Ça ne s’invente pas… Ceci dit après des années de QE, en effet, elle est heureuse la finance…

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140707_233606";}s:15:"20140701_153229";a:7:{s:5:"title";s:79:"Moi, Kitetoa, ex cybercriminel, associé à un cybercriminel (pour l’instant)";s:4:"link";s:87:"http://reflets.info/moi-kitetoa-ex-cybercriminel-associe-a-un-cyberminel-pour-linstant/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=29204";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 01 Jul 2014 13:32:29 +0000";s:11:"description";s:420:"Pas Sage en Seine a été l’occasion d’écouter deux conférences passionnantes. L’une de Zythom, un expert judiciaire spécialisé dans l’informatique et l’autre, de Maître Eolas. L’occasion également d’échanger avec eux par le biais des questions du public. Tous deux ont évoqué en profondeur ce que la justice considère comme une intrusion et un maintien dans […]";s:7:"content";s:11120:"

cybercriminel

Pas Sage en Seine a été l’occasion d’écouter deux conférences passionnantes. L’une de Zythom, un expert judiciaire spécialisé dans l’informatique et l’autre, de Maître Eolas. L’occasion également d’échanger avec eux par le biais des questions du public. Tous deux ont évoqué en profondeur ce que la justice considère comme une intrusion et un maintien dans un système automatisé de données. En d’autre termes, un piratage informatique. Je suis à la base d’une jurisprudence dite « Tati versus Kitetoa » qui est citée dans tous les congrès juridiques qui abordent ce sujet. Bluetouff m’a rejoint il y a peu après ses déboires avec l’ANSES. Etonnament, nous avons créé ensemble une entreprise, ./Rebuild.sh (qui édite Reflets), un comble d’ailleurs pour moi qui suis à l’entrepreneuriat ce que l’UMP est à la création de sites Web (sous Spip ou pas). Voici donc une entreprise, ./Rebuild.sh, qui est dirigée par un ancien cybercriminel (j’ai été condamné en première instance puis relaxé en appel) et un cybercriminel (relaxé en première instance, puis condamné en appel). Nous tablons tous, chez Reflets et vous amis lecteurs qui avez aidé à financer le pourvoi en Cassation, sur le fait que cette condamnation est provisoire. Après mes interactions avec Zythom et Eolas à Pas Sage en Seine, je voudrais revenir sur ce délit d’intrusion et de maintien. Les cybercriminels (pas Chinois) vous parlent…

Les deux intervenants ont expliqué qu’il n’existait pas de chambre spécialisée en informatique. Et même, plus ou moins clairement, qu’il est parfois consternant de découvrir le niveau informatique des magistrats (juges ou parquet). Ce que je peux confirmer. Toutefois, cela n’exclut pas que certains magistrats soient plutôt visionnaires et très au fait des problématiques informatiques.

Ainsi, dans l’affaire Tati versus Kitetoa, le parquet avait décidé de faire appel de ma condamnation. Il voulait éviter une jurisprudence du type de celle de Bluetouff qui introduirait une incertitude juridique pour tout internaute, qui, cliquant sur un lien Gogleuh, par exemple, se retrouverait dans un répertoire, celui-ci, dans la seule tête de l’admin, devant être privé alors qu’il n’est, dans les faits, pas protégé.

Il faut un lojin pour accéder à Gogleuh ?

Petit cours d’informatique pour ceux qui ne comprennent pas ce que je veux dire :

Dans un site Web (que j’appellerai une « application Web » par la suite), chaque répertoire, chaque fichier se voit attribuer des droits. Droits en lecture, ou pas, droits en écriture, ou pas (pour les modifier). Si un fichier doit rester privé, et n’être visible que par certains utilisateurs de l’application Web, alors, l’administrateur donnera des droits en lecture à ces seuls utilisateurs. Les autres ne pourront pas les afficher. D’où, par exemple, l’identification par login (l’utilisateur) et mot de passe sur certains sites ou certaines parties de l’application.

Cher lecteur, vous comprendrez aisément qu’il est impossible pour un internaute de deviner quels types de droits l’administrateur voudrait attribuer à un fichier dans un monde parfait alors qu’il attribue en fait des droits de lecture pour tous les utilisateurs

C’est ce qui m’était arrivé, c’est ce qui est arrivé à Buletouff.

Ah ! Mais, nous dit-on, Bluetouff, comme moi, aurions dû nous douter que nous n’avions pas le droit de lire tous ces fichiers puisque l’application Web de l’ANSES (ou de Tati) disposaient d’un champ d’identification sur leur page d’accueil.

C’est là que je rejoins Maître Eolas et Zythom. Les magistrats manquent parfois d’une formation basique en informatique ou ne font pas assez appel à un expert judiciaire éclairé et neutre. Pourtant cela serait utile et éviterait des jurisprudences qui introduisent un risque juridique pour tous les internautes, au risque d’encombrer les tribunaux.

Car voyez-vous, il est possible que la page d’accueil contienne un champ d’identification mais que pour autant, certaines parties de l’application soient accessibles pour tous les utilisateurs.

Je m’explique avec un exemple et deux analogies, au risque de déplaire à Maître Eolas qui m’a reproché l’usage des analogies. J’avoue que c’est un peu casse-gueule, mais parfois utile.

Exemple : le site Reflets vous propose une identification par login/mot de passe. Pourtant, tous les articles sont en accès libre pour tous les internautes, même pour ceux qui ne disposent pas d’identifiant. D’autres parties du site ne sont pas accessibles à tous les internautes.

Analogie 1 : toutes les personnes qui sont dans un café peuvent y circuler librement. Les clients ne peuvent toutefois pas passer derrière le bar et toucher à la caisse, ni passer la porte sur laquelle est inscrit « Privé ».

Analogie 2 : vous pourriez très bien aller à une fête et entrer dans la maison de la personne qui invite. Y circuler librement, y compris prendre des objets dans vos mains, les prendre en photo. Pour autant, l’accès aux chambres de la maison pourrait vous être interdit si le propriétaire en a fermé les portes à clef. S’il n’a pas fermé les portes à clef, que vous pénétrez dans une chambre en cherchant la salle de bain et que le propriétaire vous crie dessus en vous disant que vous n’avez pas le droit d’être là, vous sortirez sans doute de la chambre, mais ne manquerez pas de vous dire, ou de lui dire, que s’il avait fermé la porte à clef, ce ne serait pas arrivé.

Portes

Source de l’image : http://portail-maison.com | http://www.menuiserie-cardoso.com | http://www.zieglerbigmat.fr | http://www.avito.ma | http://ops-italpro.com | http://tutorcasa.it | http://www.passhabitat.fr | http://www.ouedkniss.com | http://i.ebayimg.com/ | http://b3emenuiseries.com | http://www.oryana.be | http://www.optimaferm.fr | Pour comprendre cette légende, lire : http://reflets.info/moi-kitetoa-ex-cybercriminel-associe-a-un-cyberminel-pour-linstant/#comment-487114

La cour d’Appel convient que Bluetouff n’a rien piraté. Pas d’intrusion donc sur le site de l’ANSES (qui n’est même pas partie civile, sachant bien combien elle a merdouillé). Pour autant, les juges qui prononcent Gogleuh au lieu de Google et « lojin » à la place de « login », retiennent le maintien. Si Bluetouff avoue avoir vu un champ d’identification sur la page d’accueil et qu’il n’a pas mis fin à son accès à l’application, c’est qu’il s’est maintenu.

Oui, mais non.

Rien ne permettait à Bluetouff de savoir si, dans l’esprit et dans l’esprit seulement de l’administrateur, les contenus auxquels il accédait devaient rester hors de vue d’un internaute normal. Bien au contraire : si Google a pu indexer ces contenus, c’est une indication contraire. Cela, pour quelqu’un qui a de vagues notions en informatique est une information qui pousse à penser que ces documents sont publics et à destination de tous. En outre, nous savons que si le serveur sert le fichier demandé, (un code 200), c’est qu »il est configuré par son administrateur pour fournir ce fichier. Une autre indication de son caractère public.

C’est donc là que l’on regrette que les magistrats ne s’adjoignent pas les compétences d’un Zythom ou toute autre personne qui pourrait lui expliquer cela. Pas seulement pour Bluetouff et son nouveau statut de cybercriminel, mais pour tous les internautes qui risquent de se retrouver dans son cas, y compris la maman ou les enfants de l’un des juges qui ont condamné Bluetouff. Et c’est bien dans cet esprit, pour protéger les internautes d’une mauvaise jurisprudence, comme l’avait fait le parquet en son temps pour moi, que l’équipe de Reflets se pourvoit en cassation. Espérons que les quelques magistrats qui comprennent ces enjeux jurisprudentiels et qui ont des compétences informatiques pourront expliquer dans les couloirs de la cour de Cassation, de quoi il retourne… Les cybercriminels, Chinois ou pas, ne sont peut-être pas toujours ceux que l’on croit…

 

 

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140701_153229";}s:15:"20140701_140901";a:7:{s:5:"title";s:91:"#Sécurité : Pourquoi le site des sénateurs #UMP doit être considéré comme compromis ?";s:4:"link";s:100:"http://reflets.info/securite-pourquoi-le-site-des-senateurs-ump-doit-etre-considere-comme-compromis/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=29209";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 01 Jul 2014 12:09:01 +0000";s:11:"description";s:384:"Nous avons un peu l’impression de tourner en boucle dés fois sur Reflets. Le plus éprouvant pour nous, c’est d’user de toute la pédagogie possible pour être assurés d’être compris quand nous publions un article comme celui-ci. Nous avons donc pris la décision d’exposer clairement ce qui pourrait mener à une compromission par rebond du […]";s:7:"content";s:9386:"

lolcatNous avons un peu l’impression de tourner en boucle dés fois sur Reflets. Le plus éprouvant pour nous, c’est d’user de toute la pédagogie possible pour être assurés d’être compris quand nous publions un article comme celui-ci.

Nous avons donc pris la décision d’exposer clairement ce qui pourrait mener à une compromission par rebond du site des Sénateurs UMP qui a, comme d’habitude, eu l’idée de génie de confier la réalisation de son site web à une agence de communications aux compétences web pour le moins douteuses, ou plutôt, ne prenant en compte que la dimension cosmétique du projet et en délaissant de manière bien visible, les basiques, les bonnes pratiques en matière de sécurité…

Le site des sénateurs UMP est compromis

C’est théorique, à notre connaissance aucune intrusion n’a eu lieu, mais ce dernier doit être considéré comme compromis. Comme nous le présentions hier, les erreurs systématiques de configurations laissant aux quatre vents tout et n’importe quoi, une véritable griffe de fabrication dans les agences de communication que l’UMP sélectionne pour ses projets web, conduit par rebond à ce qui pourrait bien devenir une nouvelle fuite majeure, cette fois sur le site des sénateurs. Après notre premier article de mise en garde, c’est Kitetoa qui enfonçait le clou en visitant le site de l’agence Septiemesens.fr et démontrait que le mot de passe de leur basse de données SQL était disponible en clair dans un répertoire du site web, sans AUCUNE PROTECTION. Et après ? Et après c’est une histoire dramatiquement banale :

On prend les mêmes et on recommence

La compétence sur Internet ne se mesure pas au poids du papier des cartes de visites d’un commercial, ni même à la maquette graphique que l’on soumet à un prospect. Le développement web et l’administration sont deux métiers, deux vrais métiers, très différents du graphisme et du suivi marketing, quelque soit le mot hipster qu’on lui attribue (e-réputation, business intelligence ou autres conneries du même tonneaux).

Quand on demande à celui qui, globalement, ne sait fournir que le fichier Photoshop de la maquette graphique ou le suivi Google analytics d’un projet web, de piloter le projet, on s’expose, en toute logique à d’énormes risques. Et un site web qui se passe des compétences d’un développeur et/ou d’un administrateur compétent, le premier risque auquel il s’expose, c’est naturellement, celui de la sécurité, celui qui est bien visible, celui qui fait mal quand ça pète, celui qui fini par pisser du leak.

S’offrent alors à nos agences de comm’ deux solutions souvent pratiquées :

Si nous sommes dans un schéma où le client a choisi une agence de comm’ pour piloter le projet, dans un cas comme dans l’autre, ça ne peut pas fonctionner correctement.

Partis politiques : payez vous un RSSI bordel !

Mais envisageons le cas que vous soyez terriblement attachés à aller acheter votre pain chez le boucher et à confier des projets web à des agences de communication qui vous facturent à prix d’or un travail ni fait ni à faire « mais au moins c’est joli ». Et bien dans ce cas, il est de votre responsabilité d’assurer la gestion de projet intégrale et d’avoir une personne réellement qualifiée en interne qui vérifie les basiques AVANT LA MISE EN PRODUCTION, et qui vérifie par extensions que les prestataires sont qualifiés et ne compromettront pas votre application en brisant la chaine de confiance par une bêtise aussi lourde que celle que nous venons d’évoquer.

Une organisation politique, par définition, manipule une quantité importante de données personnelles, et pourtant, en 2014, combien d’entre elles s’offrent les compétences d’un responsable de la sécurité des systèmes d’information (RSSI) ? Quel contrôle sur les données personnelles ou sur la compétence des prestataires font l’objet de procédures claires dans ces organisations ?

Il serait peut être temps de contraindre les organisations politiques à arrêter le massacre… on est en train de parler de faire n’importe quoi avec des données, souvent personnelles, à caractère nominatif, indiquant clairement les opinions politiques des victimes des fuites inhérentes à ce genre d’âneries. La CNIL ? On ose même plus en parler, ils ne servent à rien…  ce nouvel épisode relève peut être plus des compétences de l’ANSSI qui doit quand même avoir des choses plus sérieuses à traiter que la distributions de bons et de mauvais points à des agences de comm’…

Cher parlementaires… oui, vous pouvez continuer à voter des lois restreignant les libertés des internautes ou même de la presse sur Internet, oui vous pouvez continuer une chasse chimérique aux hackers chinois… ou vous pouvez prendre vos responsabilités et ouvrir les yeux sur des années de conneries répétées qui mènent systématiquement à la même chose.

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140701_140901";}s:15:"20140701_132213";a:7:{s:5:"title";s:45:"SGCommunications : le guignol du mass mailing";s:4:"link";s:64:"http://reflets.info/sgcommunications-le-guignol-du-mass-mailing/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=29212";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 01 Jul 2014 11:22:13 +0000";s:11:"description";s:382:"Assez régulièrement, nous recevons, comme beaucoup d’entre vous, des spams de sociétés qui souhaitent nous vendre des fichiers d’adresses mails pour que nous spammions la planète. Ce n’est pas la politique de la maison, ça ne nous intéresse pas, mais ce qui nous intéresse en revanche, ce sont les techniques permettant de constituer ces fichiers […]";s:7:"content";s:4208:"

lolcat-spamAssez régulièrement, nous recevons, comme beaucoup d’entre vous, des spams de sociétés qui souhaitent nous vendre des fichiers d’adresses mails pour que nous spammions la planète.

Ce n’est pas la politique de la maison, ça ne nous intéresse pas, mais ce qui nous intéresse en revanche, ce sont les techniques permettant de constituer ces fichiers d’emails (et ils sont rarement légalement constitués), la manière dont ils sont protégés (on va y revenir), puis revendus. En clair : ce que l’on fait de vos données personnelles et combien vous coûtez aux yeux de ces personnes.

A cette dernière question, votre email est revendu pour 0,01 €. C’est à dire que pour cette somme, des entreprises s’approprient le droit de vous emmerder régulièrement, et des zozos du Net en tirent profit, de manière illégale, en vendant vos données personnelles à des casse bonbons interplanétaires.

SGCommunication est un cas d’école, de parfaits guignols, le « Numéro 1 de l’e-mailing de masse »

Capture d’écran 2014-07-01 à 12.37.24

Pas foutus de formater un mail correctement :

sgcommunicationsspam

Pas foutus de protéger leur fond de commerce : vos données personnelles sont en libre accès sur leur site qui revendique une « boutique »…

sgcomspam

Ceci est un petit message de l’équipe de Reflets.info à SGCommunications… On va faire un deal : tu nous vire tout de suite de tes bases de données de spammeurs du dimanche, tous les mails @reflets.info, ou on commence à analyser tes fichiers illégalement constitués et on prévient les concernés que tu refourgues tout aussi illégalement leurs données personnelles.

Car oui… tu vas avoir du mal à nous faire gober que ce genre de mails est récolté sur optin :

sgcomdummy

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140701_132213";}s:15:"20140630_234738";a:7:{s:5:"title";s:69:"FaceBook utilise la captology pour influencer ses moutons numériques";s:4:"link";s:89:"http://reflets.info/facebook-utilise-la-captology-pour-influencer-ses-moutons-numeriques/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=29158";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 30 Jun 2014 21:47:38 +0000";s:11:"description";s:353:"C’est une science qui a de l’avenir mais qui n’en est pas à ses prémices : l’influence de masse, ou des masses, au choix. De nombreuses expériences ont été menées aux USA, plus particulièrement, depuis les années 50, et ce sujet nous intéresse fortement à Reflets. Le principe de départ est assez simple : si […]";s:7:"content";s:9446:"

C’est une science qui a de l’avenir mais qui n’en est pas à ses prémices : l’influence de masse, ou des masses, au choix. De nombreuses expériences ont été menées aux USA, plus particulièrement, depuis les années 50, et ce sujet nous intéresse fortement à Reflets.

Le principe de départ est assez simple : si une majorité est convaincue de quelque chose, l’effet de groupe devient un levier qui emporte l’adhésion du plus grand nombre. L’objectif des « influenceurs » est donc de parvenir à envoyer des messages particuliers à un certain nombre d’individus, et de faire que ces messages deviennent importants, au point de pouvoir déclencher, par exemple, des réflexes d’achats, des comportements particuliers, des réactions collectives à des événements, etc…

bj_captology

Bien entendu, personne ne pense être sous l’influence de ces systèmes de manipulation fabriqués dans des laboratoires aux budgets colossaux. Non, tout un chacun pense être à même de ne pas gober ce que l’on voudrait lui faire penser ou croire. Oui, mais…

Facebook, pris la main dans le sac

Le principe de pouvoir changer le comportement des individus, les influencer grâce aux outils technologiques numériques est étudié très sérieusement, et officiellement, depuis le milieu des années 90. Cette science a un nom, la captology : Computers As Persuasive Technologies = CAPT. L’université de Stanford accueille ce labo de « persuasion technologique  » dirigé par Dr. BJ Fogg, un psychologue très emballé par ses « découvertes ». Ces gens là déclarent quand même pouvoir amener la paix mondiale dans les 30 années à venir, ce n’est pas rien. Il y a fort à dire à propos de la captology, comme des techniques diverses et variées de campagnes d’influences, opérations psy et autres fabrications de rumeurs ou créations de buzz à grands coups de bots dont nous vous avons déjà parlé sur Reflets. Mais l’expérience que Facebook a mené sur plus de  680 000 de ses utilisateurs est une perle qu’il ne faut surtout pas rater.

Voici le principe (source, résultat de l’étude : Experimental evidence of massive-scale emotional contagion through social networks) :

In an experiment with people who use Facebook, we test whether emotional contagion occurs outside of in-person interaction between individuals by reducing the amount of emotional content in the News Feed. When positive expressions were reduced, people produced fewer positive posts and more negative posts; when negative expressions were re- duced, the opposite pattern occurred. These results indicate that emotions expressed by others on Facebook influence our own emotions, constituting experimental evidence for massive-scale contagion via social networks. This work also suggests that, in contrast to prevailing assumptions, in-person interaction and non- verbal cues are not strictly necessary for emotional contagion, and that the observation of others’ positive experiences constitutes a positive experience for people.

Dans une expérience avec des gens qui utilisent Facebook, nous avons testé le fait que la contagion émotionnelle se produit en dehors de l’interaction personnelle entre les individus, en réduisant la quantité de contenu émotionnel dans le flux de news. Lorsque des expressions positives ont été réduites, les gens produisent moins de messages positifs et plus de messages négatifs; lorsque les expressions négatives ont été réduites, c’est le modèle inverse qui s’opère. Ces résultats indiquent que les émotions exprimées par d’autres sur Facebook influencent nos propres émotions, constituant la preuve expérimentale d’une contagion à échelle massive via les réseaux sociaux. Ce travail suggère également que, contrairement aux hypothèses actuelles, les interactions en personne ou des indices non-verbaux ne sont pas strictement nécessaires à la contagion émotionnelle, et que l’observation des expériences positives des autres constitue une expérience positive pour les gens.

Le Wall Street Journal se fait écho de cette petite expérience facebookienne de 2012, avec quelques réactions légèrement indignées, comme celle du blog Animalnewyork.com : « Ce que beaucoup d’entre nous craignent est déjà une réalité: Facebook nous utilise comme des rats de laboratoire, et pas seulement pour comprendre à quelles pubs nous allons répondre favorablement, mais en fait, pour changer nos émotions »

L’équipe « scientifique » de traitement de données de Facebook semble bien s’amuser avec les données des utilisateurs, en calculant par exemple combien de gens se sont déplacés au Brésil pour la Coupe du monde, ou encore déterminer les meilleurs endroits aux Etats-Unis à visiter.

Le monde réel et celui fabriqué par les écrans

Ce qui peut être réfléchi aujourd’hui est une chose assez importante, que de nombreux lecteurs dénoncent, tout en donnant l’impression de ne pas toujours relier les éléments entre eux ou les tenants et aboutissants qu’elle contient : les outils technologiques en place sont puissants, anti-démocratiques, ils préfigurent des sociétés totalitaires, équivalentes à celles décrites dans le « meilleur des mondes » ou « 1984″, c’est vrai. Mais le DPI ne permet pas de s’emparer des données des internautes pour une future incarcération de ceux qui auraient écrit des bullshit. Le DPI est une arme informationnelle. Et l’information est le moyen de contrôler le réel. La perception du réel. Vos données, les outils que vous utilisez sur Internet, comme les programmes que vous regardez à la télé, sont des armes. C’est en sachant ce que vous lisez, regardez, aimez, échangez, que l’on peut déterminer comment l’on peut vous amener à penser plutôt dans un sens ou plutôt dans l’autre. Ce que l’étude Facebook a parfaitement démontré.

Maintenant, au moment où chacun regarde des millionnaires en short marquer des buts, il se passe des choses dont plus grand monde ne vous parle. Mais surtout, ce sont des choses qui vous intéressait, vous indignait, il y a peu, par exemple l’année dernière, ou il y a deux ans, en Syrie. Ces choses existent pourtant toujours. Celle-ci par exemple, en Irak :

eiil-irak-execution_m

Mais quelle importance aujourd’hui ? Une fois les écrans publicitaires vendus au Brésil, ceux des cyclistes du Tour de France, puis quelques promotions sur les maillots deux-pièces, s’il est décidé que vous devez vous y intéresser, vous vous y intéresserez. Et vous vous indignerez, n’est-ce pas ? Nous, de toute manière, on va en parler. Pour continuer de tenter de comprendre le réel.

En attendant : bonne Coupe du monde à tous ceux qui « kiffent le foot et les bières sur canapé », aiment chanter la Marseillaise quand ça gagne, et font des « like » sur Facebook, hein…

(MàJ du 01/07/2014 à 15h25 : les excuses de Facebook) :

excuses-FB

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140630_234738";}s:15:"20140630_231736";a:7:{s:5:"title";s:73:"Avoir un septième sens ne protège pas contre l’ignorance du .htaccess";s:4:"link";s:88:"http://reflets.info/avoir-un-septieme-sens-ne-protege-pas-contre-lignorance-du-htaccess/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=29184";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 30 Jun 2014 21:17:36 +0000";s:11:"description";s:346:"On ne sait plus si l’on doit rire ou pleurer en lisant les récents articles de Bluetouff parus sur Reflets… En 2014, il y a encore des gens qui ignorent à quoi sert un fichier .htaccess. L’agenceseptiemesens.fr a beau avoir un sixième et même un septième sens, cela ne la protège pas contre l’ignorance. La […]";s:7:"content";s:4039:"

On ne sait plus si l’on doit rire ou pleurer en lisant les récents articles de Bluetouff parus sur Reflets… En 2014, il y a encore des gens qui ignorent à quoi sert un fichier .htaccess. L’agenceseptiemesens.fr a beau avoir un sixième et même un septième sens, cela ne la protège pas contre l’ignorance. La preuve par 6 (images) :

septiemesens

configdocs
pathtmp

Les bêtises de ce genre ne sont pas une spécialité de cette agence du septième sens. Chez Bygmalion cette fois :

jobsdete

aucoeurdelevallois

Comme disait Bluetouff, un jour, tout ça finira mal.

7efail

Ceci dit, toute intrusion sur ces sites est punie sévèrement par la loi. Vous risqueriez plusieurs années de prison. Ne soyez pas idiots.

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140630_231736";}s:15:"20140630_205027";a:7:{s:5:"title";s:70:"Bygmalion, Artkom, Septiemesens : indécrottable UMP… who’s next ?";s:4:"link";s:78:"http://reflets.info/bygmalion-artkom-septiemesens-indecrottable-ump-whos-next/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=29156";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 30 Jun 2014 18:50:27 +0000";s:11:"description";s:366:"Souvenez vous, c’était en novembre 2011, tout l’UMP était vent debout suite au piratage d’une base de données des parlementaires du groupe UMP. Nous avions abordé le sujet ici, puis là et enfin nous avions expliqué dans le détail ce qui nous paraissait le plus choquant dans cette affaire de fuite de données personnelles touchant […]";s:7:"content";s:11066:"

pctechsupportcatSouvenez vous, c’était en novembre 2011, tout l’UMP était vent debout suite au piratage d’une base de données des parlementaires du groupe UMP. Nous avions abordé le sujet ici, puis et enfin nous avions expliqué dans le détail ce qui nous paraissait le plus choquant dans cette affaire de fuite de données personnelles touchant des personnalités publiques : c’est qu’un tel fichier ai pu être constitué. Les questions qu’on se posait alors étaient :

A ces deux questions, des pistes plus ou moins fantaisistes avaient été évoquées, dont celle d’un fichier constitué par les renseignements intérieurs. Nous avions vite balayé cette hypothèse car il nous semblait improbable que la DGSI constitue une base de données, au format SQL, accessible à tous vents. La thèse de l’exploitation d’une vulnérabilité dans une application destinée aux parlementaires de l’UMP, avancée par le député Tardy, nous avait alors semblé bien plus plausible. Un peu plus tard, le ou les auteurs présumés de l’intrusion (ou pas), confirmaient dans un communiqué sur Pastebin d’où émanait la fuite, pointant du doigt une société : Mes Conseils. Mais l’hébergeur, vers lequel tout le monde avait les yeux pointés est aujourd’hui fermé, ce qui est d’autant plus consternant qu’il n’est certainement pas le seul à être responsable de cette fuite de données, qui est tout autant imputable :

Un peu plus tard, en mars 2012, un autre incident de sécurité assez alarmant lui aussi, bien que prêtant moins à conséquences, enfonçait le clou sur le choix systématique de se tourner vers des agences de communication en lieu et place de professionnels du développement. C’est l’extranet des sénateurs UMP qui goutait à son tour et malgré lui aux joies de l’open data. Derrière cette jolie incongruité, c’est l’agence Artkom que l’on retrouvait. Les taquins noteront que l’agence ne semble pas avoir compris la leçon et continue à configurer ses machines avec les pieds.

Indécrottables…

Comme nous le découvrons une fois de plus en 2014, l’UMP n’a toujours pas compris que ce n’est pas chez le boucher qu’on achète son pain et s’obstine à s’adresser à des agences de communication. C’est donc trois ans plus tard, à la lumière des nouvelles informations sur les pratiques de l’UMP et de son prestataire Bygmalion que de nombreux confrères journalistes commencent à faire un lien entre la compromission de 2011 et les affaires de sur-facturation de l’UMP par l’agence de communication.

Pourquoi penser à Bygmalion ? Ok, c’est vrai, la sécurité, ce n’est pas leur point fort. Cependant, nous allons voir que leur prêter tous les maux de l’UMP n’est pas foncièrement des plus justes non plus.

Bygmalion ? Mauvaise pioche !

L’application à laquelle on a imputé la fuite se nommait Parlenet, et si on se réfère aux balises métas que l’on trouve encore dans le source HTML de la page conservée en mémoire par Webarchive, c’est la société Micro Age Services, aujourd’hui radiée, qui serait à l’origine de son développement. Voici le bout de code en question :

name="Keywords" content="Parlenet, Députés, Micro Age Services, Site pilote" />

Capture d’écran 2014-06-30 à 18.48.18

Cette page encore présente sur Webarchive nous renseigne sur un autre point capital, cette application date d’au moins 2008 puisque la capture de Webarchive fait état de la page d’authentification de l’application Parlenet, alors hébergée dans un répertoire du site Mes-Conseils.fr datant du 11 novembre 2008.

On retrouve le tandem Micros Ages Services / Mes Conseils par exemple sur le site web du député UMP de l’Aveyron Alain Marc (amis geeks, soyez indulgents, le site n’est pas de toute première fraicheur… ni du meilleur goût).

Micro Age Services était alors dirigée par Michel Lancel qui n’a à notre connaissance pas de lien connu avec Bygmalion. Du côté de Mes Conseils, même constat, les deux co-gérants, messieurs Boutin et Kowalsky n’ont à notre connaissance pas de rapport avec Bygmalion.

Conclusion : l’incident de sécurité de 2011 ayant conduit à cette fuite d’informations (qui comprenait par exemple les numéros de téléphones portables des parlementaires), n’a pas grand chose à voir avec Bygmalion.

Quand on vous dit indécrottables….

Regardons un instant non plus l’extranet mais le site web des sénateurs UMP. Si on le compare à l’extranet, on voit que la peinture a changé, que la solution logicielle de gestion des contenus a changé… mais ce qui n’a pas changé c’est la configuration emmental du serveur web, ou dans notre cas, sur un mutualisé, l’apprentissage douloureux du fichier .htaccess pour les nuls :

Capture d’écran 2014-06-30 à 19.36.07

Le site des sénateurs de l’UMP, hébergé (lui aussi) sur un mutualisé OVH est l’oeuvre de … l’agence de conseil en communication Septiemesens comme indiqué dans le pied de page du site web. Et ils font quoi Septiemesens ?

Capture d’écran 2014-06-30 à 19.37.54

Agences de comm’, un cybercrimel vous parle

Mon nouveau statut de pas journaliste cybercriminel qui a osé se maintenir dans un espace public à très envie de tirer quelques oreilles quand il tombe sur ce genre de choses, même si ça ne prête pas (tout de suite) à conséquences… soyez bien conscients que ça fini toujours mal ce genre de choses, il suffirait par exemple que quelqu’un glisse un document confidentiel dans ce répertoire, ou que le webmaster ne fasse un backup de sa base SQL dans un sous répertoire…. ça se termine toujours comme ça.

Tant que l’UMP s’évertuera à s’adresser à des agences de communication et gèrera ses projets n’importe comment, ça se passera toujours comme ça.

EDIT : Et comme prévu, Kitetoa vous démontre pourquoi et comment ça finit mal, nous y reviendrons probablement demain…

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140630_205027";}s:15:"20140629_114015";a:7:{s:5:"title";s:52:"Retrouver des clients de Bygmalion en quelques clics";s:4:"link";s:73:"http://reflets.info/retrouver-des-clients-de-bygmalion-en-quelques-clics/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=29142";s:7:"pubDate";s:31:"Sun, 29 Jun 2014 09:40:15 +0000";s:11:"description";s:375:"Je profite de l’occasion qui nous est offerte à Pas Sage en Seine de croiser quelques journalistes pour vous exposer une méthode très simple pour identifier et recenser des clients de Bygmalion, un sujet qui occupe pas mal la profession en ce moment. C’est très simple et redoutablement efficace… mode d’emploi. Bygmalion et ses filiales […]";s:7:"content";s:5580:"

Capture d’écran 2014-06-29 à 10.48.21Je profite de l’occasion qui nous est offerte à Pas Sage en Seine de croiser quelques journalistes pour vous exposer une méthode très simple pour identifier et recenser des clients de Bygmalion, un sujet qui occupe pas mal la profession en ce moment. C’est très simple et redoutablement efficace… mode d’emploi.

Bygmalion et ses filiales Event et Cie et Ideepole sont principalement des agences de communication. En ce sens, elles assurent le suivi d’audience de leurs clients en utilisant un outil que nous connaissons tous, Google Analytics.

Un compte Google Analytics est lié à un compte Gmail, lui même lié à une identité qui peut être une personne physique ou morale (un mail générique dédié à une utilisation particulière dans une entreprise).

Le concept de Google Analytics est de placer dans le code source d’une page HTML un « tracker », c’est à dire un bout de code qui a le bon goût de contenir un identifiant. Cet identifiant apparait en clair dans le script à placer sur les pages à suivre sous forme :

UA-xxxxxxxx-xx

Si je regarde le code source de la page d’accueil d’un site de Bygmalion, comme http://franckriester.fr/dont nous avons déjà parlé, je vais trouver cet identifiant dans le code :

var _gaq = _gaq || [];
 _gaq.push(['_setAccount', 'UA-2445593-66']);
 _gaq.push(['_trackPageview']);

Et c’est en partant de cet identifiant :

UA-2445593-66

…que nous allons pouvoir retrouver d’autres réalisations de l’agence. Pour cela, nous allons tout simplement nous rendre sur un outil en ligne, Spyonweb pour trouver les autres sites.

le -66 de la fin de l’identifiant nous renseigne déjà sur quelque chose d’intéressant : 66 codes de tracking ont été générés à partir de ce compte Google Analytics…

Supprimons le -66 et entrons juste l’identifiant UA-2445593 dans Spyonweb

Capture d’écran 2014-06-29 à 10.20.47

Notre identifiant Analytics, trouvé sur le site du député Riester, nous permet de retrouver d’autres sites :

Bygmalion.net et .fr, la filiale Doxeo, le site de Jean François Copé, de Laurence Parisot, le site de Mathieu Darnaud … mais aussi notre fameux site Député-UMP à plus de 600 000 euros sur la seule année 2010, le site des Jeunes Actifs de l’UMP ou encore le très cynique… ladepensepublique.fr. Quand ces sites sont encore en ligne, on remarque que la page « crédit » a souvent disparue, mais comme nous venons de le démontrer, un seul tracker Google Analytics, lié à un compte Gmail, suffit parfaitement à nous renseigner.

En utilisant un autre outil, SameID, on retrouve même 61 sites web avec cet identifiant… et attention message subliminal, on retrouve par exemple http://www.aucoeurdelevallois.fr/.

Voici la liste de 61 sites web réalisés ou suivis par Bygmalion au format PDF :  (PS : les premières lettres des domaines sont supprimées car le service SameID est payant, mais on retrouve très facilement ces sites en les recherchant dans un moteur de recherche). Est-il possible de retrouver des perles dans cette liste ? Oui… probablement.

Capture d’écran 2014-06-29 à 10.39.57

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140629_114015";}s:15:"20140627_112731";a:7:{s:5:"title";s:74:"TV Lobotomie : La vérité scientifique sur les effets de la télévision";s:4:"link";s:88:"http://reflets.info/tv-lobotomie-la-verite-scientifique-sur-les-effets-de-la-television/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=29134";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 27 Jun 2014 09:27:31 +0000";s:11:"description";s:374:"C’est vrai que suite aux dizaines de commentaires énervés de supporters de la Coupe du monde de football crachant leur mépris sur les misérables critiques du spectacle de décervelage mondial en cours [et de collaboration aux politiques autoritaires et policières pro-Fifa], que nous sommes, ça fait un peu mal aux fesses. Alors, alors, comme le sujet […]";s:7:"content";s:2928:"

C’est vrai que suite aux dizaines de commentaires énervés de supporters de la Coupe du monde de football crachant leur mépris sur les misérables critiques du spectacle de décervelage mondial en cours [et de collaboration aux politiques autoritaires et policières pro-Fifa], que nous sommes, ça fait un peu mal aux fesses. Alors, alors, comme le sujet n’est pas la critique du football, ce que bon nombre de ces commentateurs souhaiteraient, mais bien au delà, celle d’une société du divertissement, de la diversion, d’un totalitarisme bien plus insidieux que les anciens, ouvrons les perspectives un peu plus avant.

Cette conférence est passionnante, amusante, parce que son auteur est un chercheur qui a beaucoup d’humour. Elle porte le titre de cet article, ainsi que celui d’un ouvrage écrit par ce même conférencier. Michel Desmurget est un chercheur français spécialisé en neurosciences cognitives et il a étudié les effets de la télévision sur l’être humain. Au MIT, aussi. C’est passionnant.  La télévision, qu’elle soit sur un poste ou sur un ordinateur, ne change rien à l’affaire. Et comme le dit l’auteur

« Le gars qui est dans son canapé, qui se prend pour le roi du pétrole, qui zappe comme une bête le soir et qui se dit ‘c’est moi le chef’, ben en fait, le mec, il a à peu près le même statut qu’un paquet d’esquimau dans un supermarché ».

A bon entendeur…

 

neuro-marketing

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140627_112731";}s:15:"20140625_223454";a:7:{s:5:"title";s:48:"Snowden, quelqu’un s’est trompé. Mais qui ?";s:4:"link";s:58:"http://reflets.info/snowden-quelquun-sest-trompe-mais-qui/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=29120";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 25 Jun 2014 20:34:54 +0000";s:11:"description";s:390:"L’excellent Electrospaces qui passe en revue les documents Snowden, avec plus de temps et une meilleure connaissance du sujet que la majorité des journalistes, explique désormais que Edward Snowden et Glenn Greenwald ont une vision biaisée du problème. Selon Electrospaces, le lanceur d’alerte et le journaliste induisent le public en erreur en lui laissant penser […]";s:7:"content";s:17891:"

boundless-france

L’excellent Electrospaces qui passe en revue les documents Snowden, avec plus de temps et une meilleure connaissance du sujet que la majorité des journalistes, explique désormais que Edward Snowden et Glenn Greenwald ont une vision biaisée du problème. Selon Electrospaces, le lanceur d’alerte et le journaliste induisent le public en erreur en lui laissant penser que la NSA a une activité visant à mettre toute la population sur écoute. Selon Electrospaces, ce n’est pas cela du tout. La NSA  est une composante du Département de la Défense et à ce titre, elle récolte des informations, principalement, pour les militaires.

La thèse peut être soutenue. Comme nous l’avons évoqué dans de récents articles, la NSA a en effet des liens étroits avec les militaires. Mais pas seulement. Elle a aussi d’autres activités qui ne sont pas militaires. Il serait tout aussi idiot de nier ces activités que de dire qu’elle ne travaille pas aussi pour renseigner les militaires. Y compris sur le terrain en quasi temps réel avec par exemple un accès à ses informations classées en 4 heures maximum pour les combattants qui en font la demande (déjà en 2004 – source : documents Reflets.info) :

NSA’s Special Support Activity provides two-man special support teams (SSTs) for crisis response missions. The SST provides enhanced battlespace awareness, threat warning, personnel recovery support, and tailored intelligence products as required. During the initial stabilization stages of crisis or sensitive/special operations, a combatant commander can request the immediate deployment of an SST to provide remote, limited access to NSA threat warning and intelligence networks. To further expedite augmentation during time-sensitive planning, SST notification procedures for activation and deployment of an SST can be predetermined by a MOA between NSA and the supported command. Upon request/notification an SST can be deployed within four hours or as required by the requesting command. The team is self-sustaining for up to three days, requires logistics and transportation support, and usually redeploys after arrival of a NIST or other augmentation.” [...]  “Nevertheless, relevant critical information resulting form processing and exploitation (especially targeting, personnel recovery, or threat warning information) should be immediately disseminated through intelligence broadcasts, secure information workspace and/or internet relay chat channels, imagery product libraries (IPLs), intelligence…” [...]  Threat warning is closely associated with, but functionally distinct from I&W. Threat warning is the urgent communication and acknowledgement of time-critical information essential to the preservation of life and/or resources. The nature of threat warning is urgency. The sender of threat warning must always strive for acknowledgement of receipt of the alert. Although often times initiated by intelligence reporting and/or tip-offs, threat warning is an operations function that can be similarly initiated by operating forces, security elements, law enforcement, or civilian organizations. Different operational environments and situations lend themselves to different intelligence disciplines contributing to threat warning. Military operations in urban terrain may benefit from HUMINT-derived threat warning, whereas SIGINT or MASINT-derived threat warning may prove critical during stabilization or air operations.”

Un passage de l’article d’Electrospaces est toutefois assez troublant :

NSA spying in Europe?

And then there was the case of BOUNDLESSINFORMANT, the tool used by NSA for counting and visualizing its worldwide data collection activities. Initially, Glenn Greenwald reported in various European newspapers that charts from this tool show that tens of millions of phone calls of citizens from Germany, Spain, France, Norway and Italy were intercepted by NSA.

But then, military intelligence services from various European countries declared that this interpretation was wrong and that the charts actually show metadata that were not collected by NSA, but by them.

The metadata were derived from foreign communications in crisis zones and collected in support of military operations abroad. Subsequently these data were shared with partner agencies, most likely through the SIGDASYS system of the SIGINT Seniors Europe (SSEUR or 14-Eyes) group, which made them also available for NSA.

In the end, the disclosures about various European countries did not proof massive spying by NSA, but rather show how close European agencies are cooperating with the Americans in the field of military intelligence.

Cette thèse est également développée, en France, par Jean-Marc Manach, notamment dans cet article.

Il y a deux angles dans cette théorie.

  1. les journalistes se sont trompés, ce n’étaient pas des communications mais des métadonnées.
  2. Ces métadonnées concernaient des appels à l’étranger.

Pour ceux qui ont de la mémoire, la combinaison de ces deux angles rappelle furieusement ce qui avait été utilisé par Le Monde pour discréditer l’enquête de Denis Robert sur Clearstream (le fameux supposé compte de la DGSE). Une erreur minime suffit, pour certains, semble-t-il, à discréditer toute l’enquête. Ou tout au moins à atténuer le délire paranoïaque que constitue la mise en place de tels outils à une telle échelle.

Les 70 millions de métadonnées collectées par la France sur un mois porteraient donc sur des communications dans des zones extérieures, champ de bataille, pays surveillés, etc.

#Spanous version #Spacheznous en quelque sorte.

Chat-perché, on peut rien nous reprocher. Ça ne concerne pas des Français, dit Paris. Chat-noine, ça ne concerne pas des Américains, dit la NSA. Lolcat, dit l’Allemagne, ça ne concerne pas des Allemands. Et ainsi de suite.

Jusqu’au moment où le lecteur se souvient que justement, comme cela a été expliqué par les services américains eux-mêmes après la révélation de ces informations, tout le monde se refile ensuite toutes ces données. A minima, elles remontent aux Etats-Unis.

cat-packet-inspector

Que dire…

Ces imbéciles de journalistes avaient pensé que les pays en question (France, Italie, Allemagne, Espagne), avaient espionné leurs ressortissants. Mais pas du tout. Comment l’ont indiqué « des responsables américains anonymes » au Wall Street Journal, ces métadonnées ont été collectées à l’étranger. Ouf, on a eu peur. Cette théorie, issue de sources anonymes (mais des responsables américains tout de même) est devenue d’un seul coup, sous la plume de Jean-Marc Manach, comme sous celle de Electrospaces, une information. Elle n’est pas remise en cause.

Pourtant, il se trouve que ces dernières années, les déclarations de sources officielles, des hommes politiques, des entreprises, du monde de la finance, pour ne citer que ceux-là, se sont avérées un tantinet biaisées, et même parfois complètement décalées par rapport à la réalité. Ce qui devrait donc inviter à la circonspection : ne pas croire sur parole une déclaration officielle, encore moins celle d’officiels anonymes.

Selon ses premières déclarations le patron de la NSA estimait à un peu plus d’une cinquantaine le nombre de complots terroristes arrêtés à temps grâce à ces écoutes. Mais l’argument n’a pas tenu bien longtemps et ce chiffre est revenu à … environ 2… C’est mal vu aux Etats-Unis de mentir sous serment.

Doit-on croire les responsables des écoutes sur parole pour le reste ?

My precious cookie jar

La théorie scientifique bien connue dite « du voleur de cookies de circonstance » décrit assez bien le problème lié à la mise en place d’outils de surveillance tels que ceux que la NSA a déployés ces dernières années.

Prenez une personne extrêmement gourmande, placez-là dans une pièce devant une table sur laquelle est posé un grand pot de cookies. Dites-lui que vous allez chercher un carton entier de cookies qui sera pour elle si elle ne mange pas ceux qui sont sur la table. Absentez-vous une heure. Revenez. Résultat ? La majorité des testés a mangé les cookies du pot situé sur la table.

lolcat-cookie

Prenez maintenant une NSA et ses agents. donnez-leur un accès irraisonné à toutes sortes d’informations. Dites-leur que s’ils ne consultent pas les données des Américains, ils pourront continuer à se servir de leurs outils. Absentez-vous…

Electrospaces semble oublier, par exemple, l’épisode des conjointes espionnées par les agents des services de renseignement. Un exemple parlant mais qui, selon « des responsables américains anonymes » consultés dans la boule de cristal de Reflets, ne serait que la partie émergée de l’iceberg…

Tout le monde conviendra, Reflets le premier, que l’infrastructure de la NSA ou celle de la DGSE ne permettent pas de mettre un policier derrière l’épaule de chaque internaute pour surveiller la composition de chaque mail ou le téléchargement de chaque torrent.

En revanche, l’existence même de ces outils est tout à fait contestable.

D’une part, ils traduisent une totale paranoïa, au sens médical du terme, chez ceux qui ont décidé de les mettre en place. D’autre part, rien ne dit qu’ils ne deviendraient pas mortels s’ils tombaient entre de mauvaises mains. C’est un concept facilement imaginable pour des Etats policiers ou des dictatures comme le Maroc (Amesys), la Libye (Amesys), la Syrie (Utimaco/Qosmos), Le Kazakhstan (Amesys), l’Arabie Saoudite (Amesys). Ça l’est moins dans l’esprit du grand public pour des pays dits démocratiques comme les Etats-Unis, la France ou la Grande-Bretagne. Dans ces pays pourtant, des hommes politiques pourraient fort bien décider de se servir de ces outils pour régler leurs petits différents avec untel ou untel. Pire, à rendre silencieuse toute opposition.

Tenter de minimiser même de manière trollesque ou pour mieux rendre compte de la réalité (oui ils espionnent, mais de manière « raisonnable »), est contre-productif. Les populations finiront par accepter encore plus vite que prévu l’idée d’une infrastructure d’espionnage qui n’a rien à envier à la terreur nucléaire imposée au monde pendant la guerre froide.

Le nombre de têtes nucléaires était largement plus important que ce qui aurait suffi à dissuader l’ennemi. A quoi rime l’idée de faire sauter la planète dix ou cent fois si l’on sait que l’on ne le fera pas ? Pour autant, les têtes nucléaires existent avec des risques évidents qui sont liés à cette existence. A quoi rime l’idée de pouvoir tout écouter, même en ne le faisant pas ? La possibilité contient les graines d’un véritable souci possible. En d’autres termes, les nations n’ont pas besoin de telles capacités d’écoutes pour mener à bien leurs activités « traditionnelles » d’espionnage. Ni même pour lutter contre le terrorisme. Ça ne marche pas.

A titre d’exemple, pour illustrer le propos, on pourrait citer la vidéosurveillance. Personne ne regarde toutes les bandes de tout ce qui est vidéosurveillé. Cela sert a posteriori, éventuellement, pour trouver l’auteur d’un délit ou d’un crime. De la même manière, les écoutes globales ne permettent pas de déjouer un attentat à Boston, une fusillade dans une université, une tuerie en Norvège…

Plus prosaïquement, pour ce qui concerne la France, la théorie abracadabrantesque de Reflets nous incite à penser que les services de renseignement ont, en plus de capacités d’écoute étendues, des moyens techniques pour déclencher des écoutes sur leurs propres ressortissants et ce, soit depuis leur propre pays, soit… depuis l’étranger. Délocaliser les écoutes, c’est très malin notamment sur un plan juridique : #Spanous, #Spacheznous.

Le fait que, selon nos informations, les services français aient la capacité de publier leurs propres routes BGP chez certains opérateurs majeurs, hors du contrôle de ceux-ci, devrait par ailleurs inciter à la réflexion.

Enfin, prenons un instant pour parler écoutes et droit. Ce que nous ferons plus en détail lors d’une conférence à Pas Sage en Seine 2014 samedi soir (20h).

Les chantres de l’écoute à tout-va martèlent que celles-ci sont très bien encadrées en France et annoncent des chiffres relativement faibles (mais en constante augmentation). En gros, il y a les écoutes judiciaires (avec contrôle d’un juge) et les écoutes administratives (sans contrôle d’un juge). Et c’est tout.

Oui, mais non.

Les 70 millions de métadonnées enregistrées en un mois et évoquées dans les documents Snowden ne sont pas tombées du ciel, ne sont probablement faites sous contrôle d’un juge, ni à la demande du gouvernement (administratives). D’où viennent-elles ? Qui les commande ? Qui les pratique ? Avec quels outils ? Sous quel contrôle démocratique ? Dans quel cadre juridique ? Au nom de qui ou de quoi sont-elles réalisées ? Peut-on assurer qu’elles ne concernent pas des Français non impliqués dans une affaire quelconque ? Quelle est la portée, le contenu, de l’accord Lustre qui nous lie aux Etats-Unis sur ce plan ? Toutes sortes de questions auxquelles, pauvre con de peuple, tu n’auras jamais de réponses.

Eh oui, car à défaut de nous considérer comme des pauvres cons qui n’ont pas à savoir, on voit mal pourquoi nos hommes politiques préférés -qui détiennent leur pouvoir parce que nous, les électeurs, le leur avons confié pour une durée déterminée et pour agir en notre nom, se refusent à nous répondre, avec une telle obstination.

Ah, si, ils sont peut-être trop occupés à vendre un système d’interception global à un terroriste condamné en France comme tel par contumace ? A siphonner des  fonds publics pour financer leurs campagnes électorales ? A signer des chèques en rafale à leurs amis ?

Qui sait ?

 

 

 

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140625_223454";}s:15:"20140623_115203";a:7:{s:5:"title";s:74:"Surveillance globale : prévenir et réprimer les contestations citoyennes";s:4:"link";s:91:"http://reflets.info/surveillance-globale-prevenir-et-reprimer-les-contestations-citoyennes/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=29093";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 23 Jun 2014 09:52:03 +0000";s:11:"description";s:407:"« Il est dans la nature de l’homme d’opprimer ceux qui cèdent et de respecter ceux qui résistent. »  (Thucydide, -460 -400 av J.C) Un article du Guardian vient de démontrer que l’une des vocations des systèmes de surveillance massive opérée par l’administration américaine n’est pas la lutte contre le terrorisme. Le Pentagone aurait un programme au sein […]";s:7:"content";s:12708:"

« Il est dans la nature de l’homme d’opprimer ceux qui cèdent et de respecter ceux qui résistent. »  (Thucydide, -460 -400 av J.C)

Fortune-teller

Un article du Guardian vient de démontrer que l’une des vocations des systèmes de surveillance massive opérée par l’administration américaine n’est pas la lutte contre le terrorisme. Le Pentagone aurait un programme au sein du Département de la Défense (DoD) pour prévoir et contrer les mouvements sociaux, protestations civiles et autres débordements contestataires citoyens. Des articles soulignant les objectifs de contrôle social des outils implémentés par des administrations aidées de multinationales ont été publiés sur Reflets. Le rapport Europol 2010, publié en 2011 et traité sur Reflets soulignait déjà la mise en place d’un système global de surveillance massive :

(…) …Considérant que la surveillance généralisée est maintenant au cœur des mesures antiterroristes et que la collecte massive de données à caractère personnel, les techniques de détection et d’identification, le traçage et le dépistage, l’exploration de données et le profilage, l’évaluation des risques et l’analyse des comportements sont tous utilisés pour prévenir le terrorisme; (…)

L’article du journaliste Nafeez Ahmed intitulé « Pentagon preparing for mass civil breakdown » et soutitré « Social science is being militarised to develop ‘operational tools’ to target peaceful activists and protest movements » n’est donc pas une surprise de premier ordre pour les fidèles et attentifs lecteurs de Reflets. Pour autant, des réponses plus précises liées aux révélations de Snowden et aux questions souvent posées par les journalistes aux politiques ou  aux ‘experts’ — à propos des programmes massifs de la NSA, commencent à voir le jour.

A quoi ça sert, et pourquoi ne démentent-ils pas ?

La carte suivante, qui dévoile les 500 différents programmes, départements, systèmes, mis en œuvre par la NSA permet de mieux saisir l’architecture globale de « profilage » de l’administration US :

NSA-500

Accéder à la carte sur le site mindmeister.com

Les 30 000 personnes employées dans ce service géant d’écoutes, d’interception et de traitements d’informations planétaires bénéficient d’un financement annuel de 10 milliards de dollars. Aucun responsable de l’administration américaine, jusqu’au président Obama, n’a contesté l’existence de cette pieuvre d’écoutes planétaire totalement anti-démocratique et violant toutes les règles de protection de la vie privée. Aucun responsable américain n’a non plus annoncé que cela allait changer, ou s’en est excusé. Si des débats ont lieu au niveau national pour contester le droit de l’administration américaine d’espionner ses propres citoyens, aucune volonté de discuter l’arrêt de l’espionnage à l’encontre du reste du monde n’est présente.

big-kitteh

Jusqu’à présent, les révélations d’Edward Snowden ont permis avant tout une chose : la mise en place d’un système panoptique mondial. Le principe du dispositif panoptique, déjà abordé sur Reflets, repose sur un présupposé pour qu’il fonctionne : la conscience par les « prisonniers » d’une surveillance permanente. Sans Snowden, les populations ne modifieraient pas leurs comportements, ne seraient pas en réflexion sur ce que l’on sait d’eux ou non, sur leurs actes, leurs modes de communication, etc. En réalité, les populations ne craignent pas un maître tout puissant si elles n’ont pas conscience de l’existence de ce maître. Désormais, le maître tout-puissant est connu, décrit, et son pouvoir semble très grand. Le maître n’a donc aucun intérêt à se désavouer, ou tenter de minimiser ses pouvoirs. Et les populations l’observent avec crainte.

« Si l’on trouvait un moyen de se rendre maître de tout ce qui peut arriver à un certain nombre d’hommes, de disposer tout ce qui les environne, de manière à opérer sur eux l’impression que l’on veut produire, de s’assurer de leurs actions, de leurs liaisons, de toutes les circonstances de leur vie, en sorte que rien ne pût échapper ni contrarier l’effet désiré, on ne peut pas douter qu’un moyen de cette espèce ne fût un instrument très énergique et très utile que les gouvernements pourraient appliquer à différents objets de a plus haute importance.  (…) L’ensemble de cet édifice est comme une ruche dont chaque cellule est visible d’un point central. L’inspecteur invisible lui-même règne comme un esprit ; mais cet esprit peut au besoin donner immédiatement la preuve d’une présence réelle. (…) Cette maison de pénitence serait appelée panoptique, pour exprimer d’un seul mot son avantage essentiel, la faculté de voir d’un coup d’œil tout ce qui s’y passe.»

Jeremy Bentham, dans « Panoptique ou Maison d’inspection », 1791

Un système prédictif pour des interventions préventives ?

Ce que dévoile le journaliste du Guardian est très intéressant et touche à de nombreux sujets qui intéressent les journalistes et lecteurs de Reflets. Un extrait de l’article, traduit sur le site de Paul Jorion :

Un programme de recherche du ministère de la Défense US (DoD) finance la modélisation par les universités de la dynamique (risques et points de basculement) de troubles civils à grande échelle à travers le monde, sous la supervision de diverses agences militaires américaines. Le programme – plusieurs millions de dollars – a pour but de développer à court et long terme une “appréhension militaire” des problématiques de politique commune de défense, à l’usage des hauts fonctionnaires et décideurs, et d’éclairer les politiques mises en œuvre par les commandements militaires.

Lancée en 2008 – année du déclenchement de la crise bancaire mondiale –, la DoD ‘Minerva research Initiative’, en partenariat avec les universités, a pour but de “renforcer la compréhension par le Dpt de la Défense des forces sociales, culturelles comportementales et politiques qui sous-tendent les régions du monde d’importance stratégique pour les États-Unis”.

Parmi les projets retenus pour la période 2014-2017, il y a une étude de l’Université Cornell dirigée par le Service de la recherche scientifique de l’US Air Force qui vise à développer un modèle empirique de “dynamique de la mobilisation et de la contagion d’un mouvement social”. Il s’agit de déterminer la “masse critique (seuil de basculement)” de la contagion sociale par l’étude des “traces numériques”  dans les cas de “la révolution égyptienne de 2011, les élections russes à la Douma de 2011, la crise d’approvisionnement en fioul au Niger en 2012, et le mouvement de protestation du parc Gazi en Turquie en 2013”.

Les messages et les conversations sur Twitter seront examinés pour “identifier quels sont les individus mobilisés dans une contagion sociale, et quand ils se sont mobilisés”.

Un autre projet retenu cette année à l’université de Washington “cherche à découvrir dans quelles conditions naissent les mouvements politiques visant un changement politique et économique à grande échelle”. Le projet, dirigé par le service de recherche de l’armée US, est centré sur “les mouvements de grande ampleur mettant en cause plus de 1000 participants engagés dans une action durable” et devrait couvrir 58 pays au total.

C’est donc un système prédictif qui est au centre de ce programme militaire. Système qui ne se préoccupe pas de stratégie militaire en tant que telle, en lien avec des adversaires militaires, mais de lutte contre l’émergence d’alternatives  sociales, politiques ou économiques. Le tout, au sein d’un dispositif panoptique planétaire. Si l’URSS existait encore, nul doute qu’un tel programme conforterait les défenseurs du « monde libre » de l’aspect totalitaire du régime ayant construit le rideau de fer. Sauf qu’en l’espèce, c’est le gagnant de la guerre froide qui aboutit aujourd’hui au « rêve » de toute dictature : tenter de contrôler, prédire et… prévenir tout changement non désiré.

Un document officiel de ce programme du DoD, offert par Kitetoa pour finir de bien comprendre le sujet :

 

DoD-HSCB-Overview.pdf by drapher

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140623_115203";}s:15:"20140619_225134";a:7:{s:5:"title";s:54:"Reflets, j’aime beaucoup ce que vous faites, mais…";s:4:"link";s:67:"http://reflets.info/reflets-jaime-beaucoup-ce-que-vous-faites-mais/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=29079";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 19 Jun 2014 20:51:34 +0000";s:11:"description";s:409:"L’article « L’Allemagne au coeur du système d’écoute de la NSA en Europe ? » publié hier a suscité un commentaire intéressant dont il convient ici de reprendre la première phrase : « je suis probablement bête, mais je comprend pas très bien comment d’un réseau utilisé par l’armée US on arrive a la NSA« . Suit une explication […]";s:7:"content";s:7028:"

disn-europe

L’article « L’Allemagne au coeur du système d’écoute de la NSA en Europe ? » publié hier a suscité un commentaire intéressant dont il convient ici de reprendre la première phrase : « je suis probablement bête, mais je comprend pas très bien comment d’un réseau utilisé par l’armée US on arrive a la NSA« . Suit une explication logique, toute autre, qui se défend (la présence historique des USA en Allemagne depuis 1945). Reflets a un petit défaut qu’il faut bien avouer de temps en temps. Nous pouvons parfois être elliptiques. Pour autant, cela ne devrait pas empêcher le lecteur de nous croire sur parole. Pourquoi ? Il n’est pas dans nos habitudes de publier des fac-simile de documents pour prouver nos assertions. Ni de titrer « EXCLU!!, Reflets vous dévoile le nom du chat de M. et Mme. Michu ». Laissons à d’autres l’abus de superlatifs. C’est surtout utile pour l’ego et le notre est, contrairement à ce que pensent certains, assez petit. Cette démarche, cette ligne éditoriale, si vous préférez, n’exclut pas d’avoir sous le coude les informations nécessaires pour exprimer ce que nous exprimons dans nos articles sans risque de perdre un éventuel procès par la suite. Cela a aussi un revers de médaille. Nos « exclusivités » passent un peu inaperçues dans le paysage médiatique. Alors que tout le monde semble effrayé aujourd’hui après les révélations liées aux documents d’Edward Snowden, Bluetouff écrivait le 25 novembre 2011 un article titré « Et si… on était tous libyens ? ». Cet article a été magistralement ignoré par toute la presse, y compris spécialisée. Et pourtant. Il contient toute la problématique actuelle. Il explique l’accord « Lustre ». Il n’est agrémenté d’aucun fac-simile, d’aucune copie d’écran d’une présentation powerpoint bien moche.

Mais revenons à l’article d’hier. Nous avons rebondi sur une information du Spiegel qui expose la très forte présence de la NSA en Allemagne pour la surveillance globale, dont elle est devenue le champion toutes catégories. Nous nous sommes plongés dans des archives et en avons ressorti un plan des réseaux de l’armée américaine datant de 2003. A l’époque, déjà, l’armée américaine, en pleine mutation post 11 septembre, disposait de ressources très importantes dans ce pays.

D’où vient cette image insérée dans notre article ? D’une masse énorme de documents techniques générés par la DISA, pour la plupart non publiés (à part ici par exemple avec l’affaire Talon) puisque entre les mains quasi exclusives de Kitetoa.com puis de Reflets. La DISA est l’agence gouvernementale chargée de créer et d’administrer les réseaux militaires. Mais aussi de fournir une prestation technique aux autres agences gouvernementales en matière de réseaux de communications. Son champ d’action est très large.

Dès lors, on comprend aisément que la DISA n’a probablement pas été tenue complètement à l’écart des projets de la NSA lorsque celle-ci a décidé de devenir l’oeil global d’Internet.

Soyons un peu plus précis, histoire de ne pas déclencher un nouveau commentaire dubitatif.

En septembre 2004, la DISA planche sur un MoU global, un Memorendum of Understanding, (un accord) avec la NSA. Que peut-on lire dans ce document ?

Que la DISA et la NSA travaillent ensemble :

mou-disa-nsa

Le début du MoU fait référence au détail des accords liés au SIGINT (Signals Intelligence) et ITIS  (Information Technology and Information Systems). Il renvoie aux annexes pour le détail de ces projets.

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Notez la dernière ligne « TRAILBLAZER Program » avec cette date : 9/5/02.

TRAILBLAZER est un peu la mère de tous les projets d’écoutes sur réseaux IP :

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Voilà pourquoi on partait hier d’une carte des réseaux de l’armée pour illustrer un sujet sur la NSA…

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140619_225134";}s:15:"20140618_160746";a:7:{s:5:"title";s:68:"L’Allemagne au coeur du système d’écoute de la NSA en Europe ?";s:4:"link";s:79:"http://reflets.info/lallemagne-au-coeur-du-systeme-decoute-de-la-nsa-en-europe/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=29074";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 18 Jun 2014 14:07:46 +0000";s:11:"description";s:354:"Ma TL twitter m’apprend que la NSA aurait fait de l’Allemagne sa tête de pont en Europe pour ses écoutes. Voilà qui n’est pas extrêmement surprenant. A cette occasion et à l’approche de PSES 2014, ce qui me renvoie à ma présentation de l’an dernier sur Prism, je voudrais vous re-présenter le DISN :   […]";s:7:"content";s:4181:"

nsa-allemagne-europe

Ma TL twitter m’apprend que la NSA aurait fait de l’Allemagne sa tête de pont en Europe pour ses écoutes.

Voilà qui n’est pas extrêmement surprenant.

A cette occasion et à l’approche de PSES 2014, ce qui me renvoie à ma présentation de l’an dernier sur Prism, je voudrais vous re-présenter le DISN :

 

Defense Information System Network (DISN)
Data Services

The Defense Information System Network (DISN) provides interoperable, secure Internet Protocol (IP) and Asynchronous Transfer Mode (ATM) data communications services. The Unclassified but Sensitive IP Router Network (NIPRNet) provides seamless interoperability for unclassified combat support applications, as well as controlled access to the Internet. The Secret IP Router Network (SIPRNet) is DoD’s largest interoperable command and control data network, supporting the Global Command and Control System (GCCS), the Defense Message System (DMS), collaborative planning and numerous other classified warfighter applications. Direct connection data rates range from 56 kbps to 155 Mbps for the NIPRNet, and up to 45 Mbps for the SIPRNet. Remote dial-up services are also available, ranging from 19.2 kbps on SIPRNet to 56 kbps on NIPRNet. The DISN ATM Services (DATMS) provide unclassified ATM services, and the DISN ATM Services–Classified (DATMS-C) provide secret ATM services to support unique customer requirements at data rates from 1 Mbps to 155 Mbps.

DISN Data Services are available to DoD services and agencies, their supporting contractors, and other federal government departments and agencies. SIPRNet is a U.S.-only network, and use of SIPRNet by non-DoD and contractor entities requires Joint Staff/J6T approval.

For unclassified data services, contact the NIPRNet service manager at (703) 882‑0158/0166/DSN 381; for DATMS-U services, contact the service manager at (703) 882-0132/0279; and for secure data services, contact the SIPRNet/DATMS-C service manager at (703) 882-0190/0189/DSN 381.

Pour votre complète information ces informations datent de 2003. L’Armée US est en pleine mutation pour créer un environnement permettant au « combattant » contre « la terreur© » de prendre la bonne décision au bon moment. C’est ainsi que plein de gens vont avoir accès à plein de choses. Et que Edward Snowden, quelques années plus tard pourra -merci aux néocons qui ont eu cette idée- extraire des informations passionnantes de la NSA.

Mais revenons au DISN. A cette époque déjà…

L’Allemagne était au centre de ce réseau. La preuve par l’image :

disn-europe

On pourra probablement faire le même genre de comparaisons avec l’Amérique Latine, l’Asie, le Proche et Moyen Orient, dans quelques mois, au fil des révélations liées aux documents Snowden…

 

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140618_160746";}s:15:"20140618_121112";a:7:{s:5:"title";s:44:"Ceci est une négligence caractéristique…";s:4:"link";s:60:"http://reflets.info/ceci-est-une-negligence-caracteristique/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=29065";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 18 Jun 2014 10:11:12 +0000";s:11:"description";s:374:"Souvenez vous, nous étions en 2011, Franck Riester préparait les législatives de 2012. Comme l’immense majorité des politiques, Franck Riester achète son pain chez le boucher, et fait faire son site web par une agence de communication dont on parle étrangement beaucoup aujourd’hui et que nous avions déjà repéré en 2011 : Idéepole du groupe […]";s:7:"content";s:5900:"

fail

Souvenez vous, nous étions en 2011, Franck Riester préparait les législatives de 2012. Comme l’immense majorité des politiques, Franck Riester achète son pain chez le boucher, et fait faire son site web par une agence de communication dont on parle étrangement beaucoup aujourd’hui et que nous avions déjà repéré en 2011 : Idéepole du groupe Bygmalion.

Nous relevions à cette époque une petite négligence caractérisée sur le site du rapport es-HADOPI, une loi très populaire comme il aimait à le dire sur le perchoir de l’Assemblée.

Le site web était réalisé sur la base du système de gestion de contenu Contao, tout comme le site de Jean-François Copé à 500 000 euros, et pissait des emails à foison.

Aujourd’hui, si le site web est toujours en ligne, il n’est dans les mentions légales plus fait état de l’entreprise en charge de sa réalisation. Mais un autre détail est venu chatouiller notre curiosité.

Petit mode d’emploi pour tuer toute la planète… (et sans Google !)

Capture d’écran 2014-06-18 à 11.24.12

Sur cette page, on trouve un email de contact « franckriester@riester2012.fr ». Quand on se rend sur le domaine http://riester2012.fr, on se rend compte qu’il n’y a plus de site web… comme on s’y attendait. On vérifie donc que le domaine, sur lequel est hébergé le mail de contact du site officiel du député est toujours déposé… et là… surpriiiiise ! (ou pas).

Capture d’écran 2014-06-18 à 11.14.52Traduction : le domaine est libre, il n’est plus déposé.

Vérification :

Capture d’écran 2014-06-18 à 11.16.38

Le domaine est libre, n’importe qui peut l’acheter, se l’approprier…. Oui mais après ?

Après c’est l’histoire d’une compromission majeure classique par récupération de nom de domaine. Il suffit de recréer une adresse franckriester@riester2012.fr avec le nom de domaine pas tout neuf mais tout disponible indiqué sur le site officiel de Franck Riester, pour à loisir :

Bref… c’est avec une certaine lassitude que l’on répétera une fois de plus dans ces pages : on ne fait pas faire un site web par une agence de comm’ car les clés finissent toujours sur le paillasson.

NB : l’usurpation d’identité est un délit puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 € d’amende (CP Article 226-4-1)

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140618_121112";}s:15:"20140617_184704";a:7:{s:5:"title";s:14:"Ma vie moderne";s:4:"link";s:35:"http://reflets.info/ma-vie-moderne/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=29049";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 17 Jun 2014 16:47:04 +0000";s:11:"description";s:362:"Ce matin, je sens que la journée va être très bonne : mes Google actions ont bondi dès la première heure, dixit l’écran Google news qui vient de me réveiller et me l’annonce à haute voix. J’adore cet écran : immense, enchâssé dans le mur, avec son design en aluminium brossé : l’holo 3D te donne l’impression […]";s:7:"content";s:7266:"

inside-matrix

Ce matin, je sens que la journée va être très bonne : mes Google actions ont bondi dès la première heure, dixit l’écran Google news qui vient de me réveiller et me l’annonce à haute voix. J’adore cet écran : immense, enchâssé dans le mur, avec son design en aluminium brossé : l’holo 3D te donne l’impression d’être immergé dans l’image.

Tiens, j’entends le café qui coule, mes bio-capteurs de mouvements ont dû prévenir la machine à expresso. Il semble que le temps soit radieux, grand soleil sur tout le pays, 25°, c’est ce qu’affiche la météo google dans le coin droit de l’écran. J’ai accès depuis peu à des nouvelles apps avec l’hyper haut débit offert par le ballon Google stationné au dessus de chez moi, et ça a totalement changé ma vie : les films en holo-3D-HD7-V3 sont incomparables. Mais vu les débits qu’il faut pour en profiter, mieux vaut un accès par ballon Google. Je ne paye presque rien, en plus. Le deal avec Google est très intéressant puisqu’il suffit de leur donner toutes les données connectées de la maison en échange d’un accès. Mes données biologiques aussi, mais c’est normal, mes implants sont tous issus des Google-Labs.

Tiens, en y pensant, je vais aller voir ce que prédit Singularité. C’est l’IA Google qui est enfin née il y a 3 ans. On estime ses capacités cognitives 1000 fois supérieure à n’importe quel humain. Elle apprend en permanence et ses connaissances représentent plusieurs milliers d’années d’histoire humaine de plusieurs millions d’êtres humains. Elle est désormais en mesure de prévoir les événements planétaires à plusieurs jours. Parfois plusieurs semaines, et Google affirme que d’ici quelques mois elle sera en mesure d’être à 100% de fiabilité précognitive sur plus d’un an. Il y aura 10 000 morts violentes aujourd’hui selon elle, et l’économie restera stable. Singularité a amené beaucoup de choses, particulièrement dans le domaine médical. J’ai acheté les implants et suivi le programme « immortalité » depuis qu’il est sorti. C’est assez cher, mais j’ai les moyens, et je ne me vois pas vieillir et mourir comme tous ces pauvres gens qu’on voit encore marcher dans les rues ou sur le bord des routes. Je n’ai que 35 ans, et je compte bien vivre jusqu’à  200 ans. Peut-être plus, ou ne pas mourir, allons savoir ?

Ah, ça y’est la sonnerie du café m’indique que tout est prêt. L’écran des informations continues de la douche montre des joueurs de foot : il semble que notre équipe soit en mesure d’atteindre les demi-finales du mondial. 450 morts par attentats dans un pays du moyen-orient, je ne connais pas son nom et l’oublie juste après que le présentateur vedette Google IA passe à un autre sujet. Il y a encore des grèves dans des usines en Asie et en Afrique : l’ONU a décidé d’envoyer des troupes pour soutenir les gouvernements qui commencent à être dépassés par les ouvriers. Je compatis avec ces gens qui souffrent à l’autre bout du monde. Je ne peux rien pour eux, mais malgré tout je comprends, et je vote toujours à gauche, parce que je suis contre les inégalités sociales. La finance exagère toujours, c’est vrai. Mais comment faire sans ? Bon, il me reste 12 minutes avant de partir d’après mes Google-Glass que je viens de chausser en sortant de la douche. Je m’imprime deux croissants, une tartine de confiture, récupère la tasse de café encore fumante, engouffre le tout et déclenche ma Google-Car. J’adore cette voiture. Elle se place devant le pas de ma porte, et quand je sors de chez moi, la portière de gauche s’ouvre silencieusement. Les caméras de la maison sont connectées au réseau Google surveillance, mais j’inspecte quand même les alentours, on ne sait jamais. Rien en vue. Je m’engouffre dans l’automobile qui démarre silencieusement. Il fait vraiment beau. Une magnifique journée.

J’ai en horreur les derniers kilomètres jusqu’à mon entreprise. Il faut traverser un quartier déshérité. C’est très dur de voir ces gens condamnés à termes, obligés de marcher, subir les affres du temps, se transmettre des maladies. Je compatis. Mais ils pourraient aussi faire quelque chose, chercher à mieux gagner leur vie, prendre un peu sur eux pour tenter au moins de bénéficier de la Singularité et des tous les bienfaits technologiques qui en découlent. C’est difficile, pour moi et des millions d’autres cadres d’entreprises, de faire ce constat d’échec social. Mais c’est la faute des gouvernements successifs qui n’ont pas su gérer les changements en cours, faire profiter du « grand basculement » au plus grand nombre. Ces politiques sont vraiment incompétents, corrompus et sans vision d’avenir.

Ca y’est, j’arrive dans le quartier des entreprises, le portail de contrôle s’ouvre en détectant ma Google-car et mon empreinte ADN, puis se referme très rapidement une fois la voiture passée : des petites malins essayent de pénétrer parfois en suivant les véhicules. Le dernier qui a essayé s’est fait couper en deux. C’est même passé aux info. C’est triste, mais ça devrait dissuader les autres. J’arrive devant Utratech Corp et me met à courir : mes Google-glass émettent le bip le retard que je déteste entendre : 10 secondes. Bon, ça va aller, en accélérant, j’arriverai à l’heure. Je suis devant la porte au moment où le bip se met à devenir plus strident. La porte coulissante s’ouvre en chuintant. Les 10 têtes des androïdes Google se tournent dans un même mouvement vers moi : ils savent tous que j’ai 2 secondes de retard. Je salue l’assemblée et m’installe : connexion.

Ce soir je commanderai une cyber-prostituée à l’effigie de Klonza 7, la dernière chanteuse en vogue et imprimerai des pizzas. Les nouveaux modèles de prostituées sont vraiment performants. Je suis vraiment chanceux. J’adore ma vie moderne. Vraiment.

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140617_184704";}s:15:"20140616_213657";a:7:{s:5:"title";s:50:"Vous étiez 16 millions à voter devant l’écran";s:4:"link";s:65:"http://reflets.info/vous-etiez-16-millions-a-voter-devant-lecran/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=29044";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 16 Jun 2014 19:36:57 +0000";s:11:"description";s:353:"A la lecture des commentaires négatifs de l’article de Kitetoa sur la Coupe du monde au Brésil, un sentiment étrange advient. Certains vont penser qu’il ne reflète pas celui du plus grand monde, mais quand même… Les lecteurs de Reflets ont tendance à ne pas adhérer avec les grandes tendances de l’époque, à ne pas […]";s:7:"content";s:4395:"

A la lecture des commentaires négatifs de l’article de Kitetoa sur la Coupe du monde au Brésil, un sentiment étrange advient. Certains vont penser qu’il ne reflète pas celui du plus grand monde, mais quand même…

hypnose

Les lecteurs de Reflets ont tendance à ne pas adhérer avec les grandes tendances de l’époque, à ne pas s’en « laisser conter » comme on dit. Le lecteur de Reflets n’est pas un con moyen : c’est ce qu’on se dit, parce qu’on doit être un peu plus prétentieux que la moyenne ou naïf, tout dépend comment on regarde la chose. Bref, le lecteur qui ne veut pas qu’on lui en conte, est content qu’on lui dénonce des malversations du système en place. Sur la surveillance numérique, par exemple. Ca lui plaît : il fait partie des gens à qui on « ne la fait pas ». C’est bien. Reflets est un bon journal, avec des lecteurs avertis qui ont compris que le monde n’est pas celui décrit par TF1. Et d’un seul coup, une distorsion survient : plein de lecteurs viennent hurler leur amour de TF1. Qu’est-ce ? Mais qu’est-ce donc ?

Ils sont 16 millions : ça va être duraille

Pour faire court, parce que ce billet est un billet d’humeur, comme on dit, vous avez été 16 millions à voter pour Martin Bouygues l’autre soir (désolé, le rédacteur n’a pas retenu la date). Le dit Martin Bouygues s’en est félicité, aidé des 4 millions de tweets de la soirée, qui disons-le, soulignent bien la médiocrité des utilisateurs du web 2.0, tant vanté depuis une décennie. Parce qu’au final, ce que Kitetoa tentait d’exprimer, est une chose toute simple : vous votez pour une société à laquelle vous adhérez en regardant ce mondial de football. Pas parce que c’est du foot. Pas parce que c’est du sport. Mais parce que c’est un système totalement corrompu, celui-là même que vous contestez dans les urnes ou chaque jour de l’année dans vos commentaires ou vos discussions.

Ce système, celui de la FIFA, et du Mondial, est celui de la finance internationale, du néo-libéralisme débridé, de l’écrasement des plus faibles par une poignée de milliardaires à la solde d’une seule chose : le pouvoir sur les masses.

Il est donc possible de renvoyer les fringues fabriquées au Bengladesh à la tête de l’auteur, de relativiser absolument tout pour justifier cette énormité morbide qu’est la Coupe du monde, mais rien n’enlèvera la réalité crasse des 16 millions de téléspectateurs  pro-Bouygues de TF1 du premier match de l’équipe de France au Brésil. Et cette réalité est celle-ci : en finançant Bouygues et ses sponsors par votre adhésion téléspectatrice, vous faites bien plus pour conforter ce système en place qu’en allant voter ou manifester. En réalité, vous le validez.

Et au final : vous n’avez que ce vous méritez.

Donc se plaindre, ensuite, est nul et non avenu. Le mieux est de baisser la tête, surtout quand l’événement sera conclu et que vous aurez à subir une fois de plus les décisions de ceux qui maitrisent le destin des nations : les multinationales.

Vous étiez 16 millions.

Ils sont quelques centaines.

Dommage, quand même.

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140616_213657";}s:15:"20140614_154112";a:7:{s:5:"title";s:84:"Sautez bien de joie à chaque but du mondial, vous célébrez un mort ou un torturé";s:4:"link";s:100:"http://reflets.info/sautez-bien-de-joie-a-chaque-but-du-mondial-vous-celebrez-un-mort-ou-un-torture/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=29040";s:7:"pubDate";s:31:"Sat, 14 Jun 2014 13:41:12 +0000";s:11:"description";s:368:"Abrutis. Franchement, il n’y pas d’autre mot. Abrutis par le pain et les jeux que leur délivrent le système afin de faire oublier la catastrophe économique ambiante. Abrutis comme la bêtise crasse provoquée par les flonflons, le matraquage médiatique. Les fanatiques de foot sont des abrutis. Ils se gavent de bière devant des écrans dans […]";s:7:"content";s:4404:"

karinny

Abrutis. Franchement, il n’y pas d’autre mot. Abrutis par le pain et les jeux que leur délivrent le système afin de faire oublier la catastrophe économique ambiante. Abrutis comme la bêtise crasse provoquée par les flonflons, le matraquage médiatique. Les fanatiques de foot sont des abrutis. Ils se gavent de bière devant des écrans dans lesquels des types courent après une baballe. Ils hurlent. Grand bien leur fasse… s’ils ne venaient pas empiéter sur nos vies. Le fanatique de foot est souvent un peu bas du front et aime se battre. Le foot n’est alors qu’un prétexte pour tuer un autre fanatique de football ou, s’il n’y en a pas en face, un policier, un passant, peu importe. Pour éviter les « débordements », les contribuables, qu’ils aiment le foot ou pas, peu importe, sont conviés à participer financièrement au déploiement régulier de forces de l’ordre autour des stades. Vous nous direz, c’est un cas particulier qui est développé ici. Les « hooligans ». Il y a des papas qui emmènent leurs enfants au stade et qui ne sont pas du tout comme ça.

Oui. Et c’est à ces abrutis-là que nous voudrions parler aujourd’hui.

A chaque but marqué, à chaque action qui vous fera hurler, sauter de joie, prenez un instant pour regarder l’ensemble. Le contexte. Elargissez votre champ de vision. Pensez à tous les innocents qui sont arrêtés, torturés pour votre bon plaisir. C’est le cas de Karinny de Magalhães, reporter pour média NINJA, membre du collectif de journalistes indépendants dont on vous a parlé dans cet article de Reflets. Et tant que vous en êtes à relire des articles, relisez celui-ci de Kitetoa.com, ou encore celui-là.

Et oui, en ce moment même, au Brésil, on arrête, on tue, on torture des gens pour que les media de masse puissent servir leur grand-messe tranquillement.

Mais rassurez-vous, le cortège de morts a déjà commencé pour la prochaine coupe du monde. On ne chôme pas dans ce domaine. Oui, pour la coupe du monde au Qatar, on vide le Népal qui se meurt. Les Népalais et surtout les Népalaises souffrent de ce recrutement de semi-esclaves pour construire les stades qui accueilleront des millionnaires qui vont courir derrière une baballe. Et les Népalais semi-esclaves au Qatar se meurent aussi. Dans l’indifférence générale.

Allez, célébrez ce merveilleux moment qu’est la coupe du monde de football. De toutes manières, vous ne pouvez rien faire à votre petit niveau pour lutter contre tout ça, n’est-ce pas ?

Oh wait…

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140614_154112";}s:15:"20140613_102221";a:7:{s:5:"title";s:38:"Hackfest Tails les 5 et 6 juillet 2014";s:4:"link";s:59:"http://reflets.info/hackfest-tails-les-5-et-6-juillet-2014/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=29036";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 13 Jun 2014 08:22:21 +0000";s:11:"description";s:404:"Tails est une distribution Linux libre et open source orientée protection de la vie privée. C’est un système d’exploitation parfaitement autonome qui peut tourner sans avoir besoin d’être installé, depuis un cd, une carte SD ou une clé USB.  Tails regroupe une collection d’outils permettant à toute personne soucieuse de préserver ses données personnelles, de […]";s:7:"content";s:5453:"

tailsTails est une distribution Linux libre et open source orientée protection de la vie privée. C’est un système d’exploitation parfaitement autonome qui peut tourner sans avoir besoin d’être installé, depuis un cd, une carte SD ou une clé USB.  Tails regroupe une collection d’outils permettant à toute personne soucieuse de préserver ses données personnelles, de protéger son identité sur Internet, ou de contourner des dispositifs d’interception et de censure.

Un projet comme Tails devrait être un outil indispensable pour des journalistes soucieux de protéger leurs source, pour les personnes amenées à se déplacer dans des zones à risque, pour des professionnels manipulant des données sensibles, pour Paul Bismuth et son avocat… tout le monde un jour peut avoir besoin de Tails.

Très accessible au commun des mortels, Tails est aujourd’hui devenu un outil incontournable et vous invite à son Hackfest que nous relayons ici avec grand plaisir. C’est ouvert à tous et que vous soyez développeur, graphiste, simple curieux, vous aurez certainement des compétences et des idées à mettre au service de la cette communauté qui devrait être déclarée d’intérêt public :

Visiter le site de Tails

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Joignez-vous à nous pour la HackFest 2014 de Tails !
5 et 6 juillet 2014 -- Paris, France

Description et objectifs
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Rejoignez-nous pour rendre accessibles à quiconque l'anonymat en ligne
et la confidentialité dans le monde numérique. Que votre spécialité
soit la documentation technique, le développement logiciel, le design,
l'administration système... ou si vous être tout simplement
intéressé : venez en apprendre plus sur les challenges auxquels Tails
fait face, et comment vous pouvez faire partie de la solution.

La HackFest Tails rassemblera quiconque s'intéresse à rendre Tails
plus utilisable et plus sûr. Cet événement ouvert sera un joyeux
mélange d'apprentissage, de dessin, de programmation, de partage et
de fête.

Logistique
==========

* Où : l'événement se déroulera à l'IRILL, Paris, France
  (https://www.irill.org/about/information-for-guests).

* Dates : samedi 5 juillet 2014 - dimanche 6 juillet 2014

* Horaires : 10h-22h

* Inscription: si vous voulez participer, envisagez s'il-vous-plaît de
  nous en informer. C'est optionnel, mais ça aide
  à organiser l'événement.

* Contact : <tails-hackfest-2014@boum.org>, #tails-hackfest sur
  irc.oftc.net

* Détails, agenda et mises à jour :

https://tails.boum.org/blueprint/HackFest_2014_Paris/

Qu'est-ce que Tails ?
=====================

Tails est un système d'exploitation live, qui peut être démarré, sur
quasiment n'importe quel ordinateur, depuis un DVD, une clé USB, ou
une carte SD. C'est un Logiciel Libre, basé sur Debian GNU/Linux.

Son but est de préserver la vie privée et l'anonymat. Il aide à :

 * utiliser Internet de manière anonyme et contourner la censure ;
   toutes les connexions sortantes vers Internet sont obligées de
   passer par le réseau Tor ;
 * ne pas laisser de traces sur l'ordinateur utilisé, sauf si
   l'utilisateur le demandez explicitement ;
 * utiliser des outils de cryptographie reconnus pour chiffrer
   fichiers, emails et messagerie instantanée.

Tails est fait pour être utilisable : chaque fonctionnalité, chaque
logiciel sont prêts à être utilisés, documentés en détail, et traduits
dans de nombreuses langues.

Tails coopère : tout ce que Tails produit est publié comme Logiciel
Libre, et partagé avec d'autres projets, autant que possible.

Des gens utilisent Tails pour écrire des livres et monter des films.
Des gens utilisent Tails pour discuter à l'abri des oreilles
indiscrètes, pour naviguer sur le web anonymement, et pour partager
des documents sensibles. De nombreuses personnes dépendent de Tails
pour effectuer leurs tâches quotidiennes, quand ce n'est pas, tout
bonnement, pour rester en vie.

Au plaisir de vous rencontrer les 5 et 6 juillet ! Sans nul doute,
vous trouverez une chouette façon de contribuer à Tails, quel que soit
votre spécialité !

Hôte et sponsors
================

Nous remercions vivement Debian, l'IRILL, Mozilla et le projet Tor
pour leur soutien à cet événement !

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140613_102221";}s:15:"20140611_174222";a:7:{s:5:"title";s:28:"Bienvenue dans leur Far West";s:4:"link";s:49:"http://reflets.info/bienvenue-dans-leur-far-west/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=29028";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 11 Jun 2014 15:42:22 +0000";s:11:"description";s:441:"Internet n’est plus « votre »terrain de jeu, c’est le leur… Souvenez-vous… Ou pas d’ailleurs… Au commencement était un réseau mondial qui luttait pour s’imposer, seul, avec quelques barbus aux commandes, principalement dans des universités. En face, des poids-lourds de l’industrie qui espéraient enfermer leurs abonnés dans un vaste centre commercial virtuel : Microsoft, AOL, etc. Les […]";s:7:"content";s:9793:"

Internet n’est plus « votre »terrain de jeu, c’est le leur…

Souvenez-vous… Ou pas d’ailleurs… Au commencement était un réseau mondial qui luttait pour s’imposer, seul, avec quelques barbus aux commandes, principalement dans des universités. En face, des poids-lourds de l’industrie qui espéraient enfermer leurs abonnés dans un vaste centre commercial virtuel : Microsoft, AOL, etc. Les technologies associées à Internet étaient « nouvelles ». Tellement nouvelles, que peu de monde savait les utiliser. Les hackers n’étaient pas légion.

Avant le Web, il y avait Veronica.

VeronicaMars

Veronica permettait de trouver « des choses » sur des serveurs Gopher.

gopher

A cette époque, en France, il ne devait pas y avoir un grand nombre de policiers dans la cour où l’on jouait. Puis est arrivé le Web. Dans un premier temps, les entreprises françaises se refusaient à y publier quoi que ce soit. L’argument principal étant d’ailleurs que « sur Internet il n’y a que des pédophiles et des pirates ». Mieux, en marge d’une conférence de presse, Jean-Jacques Damlamian, ponte de France Telecom, m’expliquait benoîtement que FT ferait tout pour ralentir la progression du Net en France puisque l’on avait le Minitel. Un visionnaire.

Mais très vite, les directions générales de ces mêmes entreprises intimaient l’ordre à leurs services informatiques d’être présents sur le Web aussi vite que possible. Les technologies étant « nouvelles », les budgets étant -déjà- réduits, le résultat fut un festival de conneries.

Ce qui donna naissance à la rubrique des « admins fous, fous, fous » sur Kitetoa.com et me permit de rigoler plusieurs années durant, tout seul devant mon écran.

Les serveurs étaient des passoires qui laissaient fuiter des tonnes et des tonnes de données personnelles, de fichiers confidentiels… La situation s’est un peu améliorée avec le temps mais il est aisé d’imaginer que si je pouvais, moi un non technicien, trouver tout cela, les vrais techniciens pouvaient aller au plus profond du Net, s’introduire un peu partout voir la cyber ville comme une ville en verre tout à fait translucide.

Pirater un serveur était un jeu d’enfant. Il suffisait parfois d’utiliser une machine à l’étranger comme rebond pour échapper aux poursuites. La police avait du mal à obtenir des informations via des commissions rogatoires internationales, le temps de la justice étant souvent bien plus lent que celui de la rotation des logs. En d’autres termes, si une commission rogatoire était lancée (peu probable), les logs avaient déjà disparu lorsque la réponse revenait.

Quant aux policiers spécialisés, ils avaient encore du chemin à faire. Je me souviens de l’un d’entre eux qui ne savait pas à quoi ressemblaient des logs Apache. Quant à celle qui m’avait entendu dans le cadre de l’affaire Tati

freekite2jpg

A cette époque, je traînais mes cyber baskets avec des gens très sympas (ADM, Rhino9, Fyodor, RFP, etc.) qui naviguaient sur le cyber océan sans que rien ne vienne s’interposer. D’autres aux Etats-Unis teintaient parfois leurs chapeaux blancs de gris, sans conséquences (w00w00, L0pht, cDc). En France, Laurent Chemla, contributeur vénéré de Reflets volait de l’électricité.

C’était vraiment une autre époque.

Aujourd’hui, quelques années plus tard, les policiers spécialisés sont devenus bien meilleurs que moi et ont parfois un niveau en informatique (ça se dit ça ?) qui égale celui de hackers chevronnés. Mieux, ils ont à leur disposition une litanie de textes tous plus répressifs et intrusifs dans votre vie privée les uns que les autres. C’est sans doute très utile pour lutter contre la pédophilie ou le terrorisme, mais c’est aussi les fondations d’un Etat policier extrêmement intrusif qui se fixe des règles très particulières. Vous n’avez pas le droit de pirater un ordinateur qui ne vous appartient pas. Les policiers ont le droit de pirater votre ordinateur. Logique, non ?

Tout a commencé en 1978 avec la loi relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés.

Et puis cela a dégénéré:

chat-voleur

Les lecteurs assidus de Reflets le savent bien, il ne s’agit là que de la partie émergée de l’iceberg.

En dehors des lois, il y a les écoutes sauvages. Et sur le Net, elles sont passées de l’artisanat à base de pinces crocodile, à une industrialisation totale. Amesys et Qosmos sont là pour le démontrer, tout comme Edward Snowden.

Essayez d’imaginer… La NSA collecte quelque 11,5 petabytes par an.

Il faut bien l’admettre… Aujourd’hui, nous ne sommes plus dans notre Far West, nous sommes dans le leur et ils y font exactement ce qui leur plaît, en suivant leurs lois pour certains.

En ne les suivant pas pour d’autres, et ce, avec la bénédiction et le soutien des gouvernements successifs, de droite comme de gauche. Et je ne parle même pas de la NSA…

Quelque chose a changé dans mon Internet. Je sens comme une perturbation…

 

 

Note :  cet article est issu d’une prez pour Pas Sage en Seine 2014, mais n’ayant droit qu’à un seul talk, je publie cela ici.

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140611_174222";}s:15:"20140610_230428";a:7:{s:5:"title";s:105:"Attention la Banque Centrale Européenne va nous relancer l’économie en deux coups de cuillère à pot";s:4:"link";s:119:"http://reflets.info/attention-la-banque-centrale-europeenne-va-nous-relancer-leconomie-en-deux-coups-de-cuillere-a-pot/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=29020";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 10 Jun 2014 21:04:28 +0000";s:11:"description";s:359:"Ce n’est pas aussi vendeur que Roland-Garros ou la coupe du monde de fouteballe, mais il s’est passé un truc intéressant ces derniers jours. La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé quelques petites choses pour nous relancer une économie atone et éviter une trop faible inflation. Super Mario Draghi, le président de la BCE a […]";s:7:"content";s:7794:"

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Ce n’est pas aussi vendeur que Roland-Garros ou la coupe du monde de fouteballe, mais il s’est passé un truc intéressant ces derniers jours. La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé quelques petites choses pour nous relancer une économie atone et éviter une trop faible inflation. Super Mario Draghi, le président de la BCE a par exemple annoncé une nouvelle baisse des taux :

In pursuing our price stability mandate, today we decided on a combination of measures to provide additional monetary policy accommodation and to support lending to the real economy. This package includes further reductions in the key ECB interest rates, targeted longer-term refinancing operations, preparatory work related to outright purchases of asset-backed securities and a prolongation of fixed rate, full allotment tender procedures. In addition, we have decided to suspend the weekly fine-tuning operation sterilising the liquidity injected under the Securities Markets Programme.

Sur le papier, et c’est ce que vous avez pu lire ici ou là, c’est très intéressant. Les taux n’ont jamais été aussi bas, donc l’argent va couler à flots, notamment vers « l’économie réelle », les entreprises. Bref, de la relance à tout va. Et si relance il y a, le chômage devrait baisser. De plus, pas fou, Mario Draghi a pris ses précautions. Pas question de laisser les institutions financières profiter à nouveau de cette manne d’argent quasi gratuit. Cela aussi, vous l’avez sans doute lu, les banques devront prêter à l’économie réelle au moins 30% de ce qu’elles emprunteront à taux bas auprès de la banque centrale.

Sur le papier, tout est parfait. Dans la réalité, en revanche…

Première annonce, le taux directeur passe à 0,15% :

First, we decided to lower the interest rate on the main refinancing operations of the Eurosystem by 10 basis points to 0.15%

Quant aux fonds que les banques voudraient laisser en dépôt auprès de la BCE, on passe à des taux négatifs :

The rate on the deposit facility was lowered by 10 basis points to -0.10%.

Une bonne idée, sur le papier, pour éviter que les banques ne laissent dormir leurs liquidités et se sentent obligées de le prêter pour obtenir, cette fois, des taux positifs.

Pour cela, il faudrait que la demande de crédit soit forte dans l’UE. Ce qui n’est pas certain. Les entreprises ayant tendance à puiser dans leurs réserves par prudence eu égard au contexte économique et à leurs perspectives de chiffre d’affaires (en chute libre).

loans

credit-nfc

Il faudrait aussi que les entités économiques voulant emprunter soient solides, dans l’esprit des banques. Plus solides que la BCE ou d’autres produits financiers. Or, comme nous l’avons écrit, les taux négatifs et leur attrait, parfois, de la part des institutions financières en disent long sur l’état d’esprit des acteurs de la finance vis-à-vis du reste de l’économie.

L’expérience menée au Danemark des taux négatifs est peu concluante. Dans la réalité, les institutions financières peuvent penser que leurs fonds sont plus en « sécurité » à la BCE qu’ailleurs. En outre, les revenus générés par des placements ailleurs (dette souveraine par exemple, mais pas seulement) peuvent « compenser » les taux négatifs sans pour autant que l’argent soit investi dans « l’économie réelle ».

Siouuuuplaît, pour rester propre…

Les institutions financières sont d’une inventivité sans égal pour créer des bulles (sinon, comment faire de gros bénéfices ?) et venir pleurer misère quand la bulle éclate.

Seul secteur économique qui échappe aux règles du capitalisme, le secteur financier gagne quand il gagne et … gagne quand il perd. Il lui suffit pour cela d’invoquer son mantra magique :

« Risque systémique« .

En d’autres termes, après avoir fait plonger dans une crise noire toute la planète et surtout « l’économie réelle », avec son cortège de chômeurs et d’expulsés, la finance se tourne vers les politiques et évoque le risque d’écoulement complet du secteur. Donnez-nous de l’argent où nous entraînons tout le monde dans notre chute. Et ça marche…

Après 2008 et les subprimes, après la crise de la dette souveraine,  le secteur de la finance a obtenu de l’argent quasi gratuit de la part des banques centrales, qu’il a réinvesti dans le High Frequency trading et dans la dette souveraine, générant de confortables bénéfices.

Parmi le lot de décisions de la BCE, il y a la même blague…

Un nouveau LTRO (Long term refinancing operations) permettra aux banques de s’abreuver à la fontaine désormais habituelle (initiée par la Réserve fédérale) de l’argent facile. Avec les risques évidents, déjà connus de crise à venir, de marchés actions à des niveaux improbables…

Dans les jours qui ont suivi, les décisions de la BCE ont fait un flop en termes d’objectifs. Toutefois, on note deux événements comiques. Le rendement de la dette souveraine de l’Irlande et de l’Espagne est passé sous celui des Etats-Unis. Sur le papier, on pourrait en conclure que les économies de ces deux pays sont tout à coup en meilleur état (ce papier serait moins anxiogène) que celle des Etats-Unis. Dans la réalité, en revanche…

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140610_230428";}s:15:"20140610_154801";a:7:{s:5:"title";s:50:"Pascal Rogard, Hadopi, Wikipedia et les « RG »";s:4:"link";s:61:"http://reflets.info/pascal-rogard-hadopi-wikipedia-et-les-rg/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=29017";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 10 Jun 2014 13:48:01 +0000";s:11:"description";s:351:"Pascal Rogard, président de la SACD, est un homme bien informé. Lobbyiste invétéré et décomplexé, il est aussi connu comme un trolleur de premier plan sur Twitter… un bon client. L’art est difficile, car un bon mot en 140 caractères, c’est toujours un véritable exercice de style, on ne peut pas trop en dire, mais […]";s:7:"content";s:6379:"

Pascal Rogard, président de la SACD, est un homme bien informé. Lobbyiste invétéré et décomplexé, il est aussi connu comme un trolleur de premier plan sur Twitter… un bon client. L’art est difficile, car un bon mot en 140 caractères, c’est toujours un véritable exercice de style, on ne peut pas trop en dire, mais il faut en dire suffisamment pour susciter un quelconque intérêt.

Aujourd’hui, Pascal Rogard lance un scoop sur Twitter, sous forme de bouteille à la mer. Il met en copie son bon ami Pierre Lescure, l’homme de la TV, tout désigné par le gouvernement pour lire et peser lourdement l’avenir Internet (cherchez l’erreur).

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Très bien informé, Pascal Rogard annonce donc la fin de la loi Création et Internet, c’est à dire d’HADOPI et de la riposte graduée, et surtout ce que celà implique, à savoir le traitement massif de données à caractère personnel, orchestré par une entreprise privée inconnue jusque là du monde de la sécurité informatique, que son institution a d’ailleurs conjointement missionné, sans se tenir à ses engagements, à savoir pratiquer des audits réguliers pour s’assurer que ce traitement soit fait dans les règles de l’art… ce qui, nous l’avons démontré, était loin d’être le cas. Et ça aurait pu vraiment mal tourner.

Mais le plus amusant, c’est que selon les informations de Pascal Rogard, « Wikipedia et ses amis » auraient des fiches « RG » bien fournies.

Capture d’écran 2014-06-10 à 14.14.49

Ce tweet de Pascal Rogard est troublant, amusant… mais troublant. Comment Pascal Rogard aurait-il pu avoir accès à des « fiches RG » concernant les contributeurs bénévoles de Wikipedia ? Qui donc aurait pu lui glisser cette information ? Info ou intox ? Mais pourquoi se poser cette question ?

Il vous manque probablement quelques élélements pour avoir une lecture correcte de cet échange de bons mots. Nous allons vous en donner les clés dont certaines se trouvent aisément dans cet article de 01Net :

  1. L’HADOPI doit selon ses statuts renouveler 3 membres de son collège depuis décembre 2013. Ce renouvellement ne peut intervenir que sur décret du premier ministre.
  2. Une information, véridique ou non, commence à s’ébruiter : Rémi Mathis, Président de Wikimedia France, militant pour « diffusion libre de la connaissance », pourrait rejoindre le collège de l’HADOPI.
  3. Tout ceci intervient au moment où l’HADOPI dit étudier les modalités de légalisation des échanges non marchands sur Internet.
  4. Pascal Rogard, a de longue date, une aversion pour certaines informations diffusées sur Wikipedia. Et après moulte vaines tentatives pour faire modifier certaines de ces informations, voilà qu’il apprend que le président de Wikimedia France risque d’intégrer le collège HADOPI. Cet aversion pour Wikipedia, transpire dans son tweet voulant faire passer les contributeurs de Wikipedia pour de dangereux terroristes.
  5. Etrangement, le gouvernement fait la sourde oreille et laisse planner depuis décembre 2013 l’HADOPI dans un flou juridique inquiétant, puisqu’elle ne peut plus prendre aucune décision engageant des montants de plus de 100 000 euros. L’HADOPI se trouve tout simplement castrée.

D’un tweet à l’autre, on commence à se demander si ce n’est pas cette nomination possible de Rémi Mathis au collège de l’HADOPI qui aurait pu motiver Pascal Rogard à aller exercer ses talents de lobbyiste au ministère de la culture, pour que ce dernier traine des pieds, jouant la montre au profit du CSA, un allié de circonstance plus fiable pour Pascal Rogard qu’un nouveau collège de l’HADOPI qui pourrait intégrer un militant de « diffusion libre de la connaissance » à l’expertise reconnue.

Nous allons donc ouvertement poser la question :

Pascal Rogard, son influence et son aversion pour Wikipedia seraient-il à l’origine, ou une partie des éléments, qui expliqueraient les réticences à peine voilées du Premier Ministre à redonner à l’HADOPI les moyens d’action que lui ont donné la loi Création et Internet ?

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140610_154801";}s:15:"20140608_170117";a:7:{s:5:"title";s:86:"La politique, c’est plus dans les urnes, c’est les mains dans le cambouis #FabLabs";s:4:"link";s:98:"http://reflets.info/la-politique-cest-plus-dans-les-urnes-cest-les-mains-dans-le-cambouis-fablabs/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=28864";s:7:"pubDate";s:31:"Sun, 08 Jun 2014 15:01:17 +0000";s:11:"description";s:406:"Les questionnements sur l’état de la politique et de la société française sont nombreux. Les dernières élections interpellent beaucoup de monde, mais les réponses apportées sont les mêmes qu’il y a 20 ou 30 ans : manifestations, appel à lutter contre l’abstentionnisme, ostracisme à l’égard du Front national (Le FN, c’est le mal !). Etonnant, quand on […]";s:7:"content";s:11374:"

Les questionnements sur l’état de la politique et de la société française sont nombreux. Les dernières élections interpellent beaucoup de monde, mais les réponses apportées sont les mêmes qu’il y a 20 ou 30 ans : manifestations, appel à lutter contre l’abstentionnisme, ostracisme à l’égard du Front national (Le FN, c’est le mal !). Etonnant, quand on sait que ce parti  politique ne cesse de jouer les victimes du système et use et abuse de ce concept pour gagner des voix électorales. Alors que le monde est en cours de mutation et que des individus travaillent à créer la nouvelle donne globale qui s’annonce, la sphère médiatico-politico-militante ressasse toujours les mêmes concepts. Sans résultats. Pendant ce temps là, les mains dans le cambouis, des milliers de personnes discrètes font de la politique concrète et sincère : celle qui change le faire-en-société, pas celle qui dicte comment nous devrions faire société. Petit tour de la « fabrique de politique réelle » en cours, celle des des faiseurs.

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Dogmatisme, militantisme sont voués à l’échec

Il n’y a rien de plus simple pour qui veut se donner bonne conscience que de militer avec le dogme politique de son choix. Il suffit de prendre une carte de parti, ou distribuer des tracts, ouvrir un blog politique, faire du lobbying via les réseaux sociaux, publier dans des journaux militants. Le tout est de se conformer au dogme du « bien » (forcément, chacun choisit le bien), dogme établi par le camp dans lequel on veut « s’engager » : nationaliste, internationaliste, anarchiste, républicain, libéral, socialiste, communiste, conservateur, centriste à poils mous ou durs, bref, les options ne manquent pas. En agissant ainsi, les individus perpétuent une vieille tradition politique qui veut que l’engagement est un « acte fort », qui peut changer la société. Rien n’est plus faux, et les 40 dernières années le prouvent de façon magistrale.

La question du changement est au centre de ces comportements : pour les engagés en politique, il faut changer la société, et la seule et unique manière d’y parvenir est de pousser des puissants qui s’accordent avec leurs idées, vers les rênes du pouvoir, pour qu’ils produisent ce fameux changement. Grâce aux urnes, le plus souvent. Ou une « révolution ». Il va sans dire que le changement attendu ne survient jamais : l’oligarchie en place explique très rapidement aux « puissants » qu’ils n’ont de puissants, que le nom et pourquoi pas, le costard, mais pas plus.  Les révolutionnaires peuvent aller se rhabiller : leur révolution reste le plus souvent dans le salon. Ou est récupérée très rapidement par les spécialistes en politique.

JF-Copé

Le militantisme politique, un phénomène très inquiétant pour la santé mentale du pays

L’histoire politique moderne est là pour nous démontrer ces phénomènes, il n’est pas nécessaire de s’étendre sur le sujet. Reste que des changements majeurs surviennent quand même, et qu’ils ne sont la plupart du temps pas le fait de décideurs politiques. Et nous sommes dans une époque où les possibilités de changements offertes au plus grand nombre via les outils numériques sont immenses. Il y a certainement là quelque chose d’intéressant à observer.

Les faiseurs se liguent autour de concepts simples

Ce qui a le plus changé le monde depuis 40 ans est l’invention du micro-ordinateur personnel. ce qui a le plus fait évoluer les mentalités et l’économie depuis 30 ans est l’invention du logiciel libre. Ce qui a le plus modifié les rapports humains est Internet. Le micro-ordinateur n’est pas né d’une décision politique. Comme le logiciel libre. Internet a échappé et échappe encore aux politiques. Personne n’a décidé en haut lieu que ces outils devaient être donnés à l’humanité, les individus les ont créés, améliorés, modifiés, conçus,  s’en sont emparés avec une très grande liberté. Aucun dogme politique particulier n’existe dans ces trois « objets » qui ont radicalement changé l’humanité. Internet n’est ni de droite ni de gauche. Le logiciel libre, malgré ce que de nombreux militants aimeraient imposer, n’est pas de gauche, bien que la droite ait un peu de mal avec lui. Quant au micro-ordinateur, il faudrait être borné pour en faire un objet politique. Même si certains le feront, ce qui est très dommage vis-à-vis de la réalité passionnante que cet article va tenter de restituer.

Tu rêves d'avoir le même sabre-laser que Yoda ? Fabrique-le !

Tu rêves d’avoir le même sabre-laser que Yoda ? Fabrique-le !

Les « faiseurs » actuels se regroupent dans des lieux physiques autour de concepts simples et efficaces : celui du « libre » et des lieux où il peut se développer : les FabLabs et les hackerspaces. Ceux qui pensent que ces endroits ne regroupent que des geeks/hackers passionnés d’informatique, d’électronique et de GNU/Linux se trompent lourdement. La tendance est plutôt celle de « tiers-lieux » ouverts au plus grand nombre, centrés sur la réalisation de projets collectifs. L’exemple des FabLabs est frappant : le numérique y est central, mais pas à tous les niveaux, pas tout le temps. Aucune distinction d’âge, de sexe, ou d’origine n’y est faite : le but de ces lieux est de faire, et le plus souvent, ensemble. Innover. Apprendre. Echanger. Partager.

L’innovation n’est pas que technique

Mutualiser des énergies est le cœur des lieux d’échanges et de fabrication numérique. Celle des hackeristes-libristes, des geeks net-neutraux, des  techno-pédagoques, échangeurs de savoirs, partageurs de connaissances, faiseurs de projets et autres serial-fabricateurs. Toute cette foule sincèrement passionnée cherche à innover— pour le plaisir de le faire. Ou par nécessité, quand quelque chose peut manquer. Le principe du besoin revient souvent dans ce monde là. Nécessité fait loi. Si quelque chose manque, et qu’on aimerait qu’elle existe, on ne va pas pleurer auprès des autorités publiques ou des entreprises pour l’avoir. On la crée. Et ça marche. En général.

Ainsi du laboratoire de fabrication numérique peut émerger un projet de « social-lab ». Un « agri-lab ». Un « rural lab« . Des potagers open-source en partage. Il y a même des bibliothèques FabLabs. Une maison libre. Des usines miniatures, pour se ré-accaparer les outils de production, des espaces de travail collaboratifs, des événements participatifs : le champ d’activité est illimité. Ces initiatives ont de multiples intérêts politiques : elles ne clivent pas, elles sont agissantes au lieu d’être seulement déclaratives, elles ne sont pas dogmatiques et offrent ainsi la possibilité à tout un chacun de participer.

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Potager P2P et open source en accès gratuit

Les électeurs du Front national, s’ils viennent dans un FabLab, deviendront vite autre chose que « Front national », ou s’en iront. Un électeur du Front national n’est rien d’autre qu’un individu qui pendant 1 minute s’enferme dans une boite en bois et glisse un bulletin de papier dans une urne. Et même si on estime que dans sa vie, le racisme et autres concepts rances, développés par son parti, sont nuisibles, il est possible qu’en faisant société avec lui, il n’ait plus envie de continuer à militer au FN. Allons savoir ? Les idées s’envolent vite, les actes et les créations restent. Innover est avant tout inventer, remodeler, chercher de nouvelles façons de faire. Et faire société est incontournable : nous sommes des bêtes sociales.

Dans le cadre des FabLabs/Hackerspaces, la seule contrainte est celle de respecter la neutralité du net, le droit à la vie privée, éviter la marchandisation, utiliser au maximum du libre, améliorer les liens humains, faire du sens, prendre du plaisir, se la jouer collectif au maximum et apprendre. Un programme politique très alléchant. Qui est en cours de se réaliser.

Si tu n’as pas de lieu comme ça près de chez toi, lecteur de Reflets, et que ça te parle, il ne te reste plus qu’à chercher des gens intéressé par le concept et le créer. Ainsi, tu feras de la politique. Avec de la sueur, des engrenages, des têtes d’impression, des copeaux de bois, des machines à coudre, perceuses, cutters et autres découpeuses laser. Une politique du « changement c’est maintenant » pour de vrai . Pas dans deux siècles, et concrètement. Avec ou sans le FN, qui disons-le, n’est pas vraiment grand chose, hormis pour ceux qui ont besoin de vendre du temps de cerveau disponible.

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140608_170117";}s:15:"20140607_135804";a:7:{s:5:"title";s:53:"Entretien avec une puissance médiatique individuelle";s:4:"link";s:73:"http://reflets.info/entretien-avec-une-puissance-mediatique-individuelle/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=28909";s:7:"pubDate";s:31:"Sat, 07 Jun 2014 11:58:04 +0000";s:11:"description";s:365:"Reflets a été invité à deux journées de rencontre des « médias libres ». Comme nous sommes polis, nous y sommes allés. Le plus intéressant de ces 48h se trouvait être (d’après nous) un trublion, ni journaliste ni militant de quoi que ce soit, et qui à chaque fois qu’il prenait la parole, disait des choses très […]";s:7:"content";s:14310:"

Reflets a été invité à deux journées de rencontre des « médias libres ». Comme nous sommes polis, nous y sommes allés. Le plus intéressant de ces 48h se trouvait être (d’après nous) un trublion, ni journaliste ni militant de quoi que ce soit, et qui à chaque fois qu’il prenait la parole, disait des choses très curieuses et souvent pertinentes. Par un hasard de circonstances, le trublion résidait dans le même hébergement que nous. C’est donc au petit déjeuner que nous l’avons interviewé. Mais attention, tout ça est très sérieux, et même s’il est parfois un peu difficile à suivre, Bourino réfléchit avec un recul étonnant sur la société de l’information dans laquelle nous vivons, et bien entendu au moment politique dans lequel nous sommes plongés. Entretien.

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Bourino, on se demandait si tu étais un philosophe ?

Bourino : J’ai du mal avec les classifications, mais c’est sûr : j’adore les mots. Je trouve que clarifier le sens des mots est extrêmement conséquent. J’ai d’ailleurs autant envie de parler de poésie que de philosophie. Les deux sont très puissants pour ce qui est mon terrain d’intérêt, mon souci : celui de la canalisation des énergies. C’est-à-dire, comment se fabriquent les comportements, le vivre ensemble. Les mots, pour ça, sont des clés énormes.

Donc, tu te promènes et tu titilles les gens sur le sens des mots ?

B : Ce qui me gène, c’est la réduction d’ » être  » avec  » faire ». C’est une chose parmi d’autres, mais j’en fais dix mille autres dans dix mille autres champs. Je fais, autant que je décortique des mécaniques de systèmes, des entrées-sorties de traitement…

Là, on est dans l’informatique…

B : Absolument. A 100%. Je peux te donner un exemple informatique typique. Là, on parle d’information, à cause de la réunion des médias libres. Typiquement, le mot information, pour le détailler, je prends le mot sens. J’adore ce mot « sens », parce qu’il a trois sens (la direction, la sémantique, et les 5 sens, ndlr). Et ça illustre bien la puissance d’illustration autour d’un mot, et du coup l’aspect dangereux de réduire un mot à un seul de ces sens. De faire des amalgames, et donc d’orienter  les contenus des cerveaux. Sur l’information et sur l’informatique, le rapport c’est la cybernétique. Le modèle de la cybernétique c’est entrée, traitement dans la boite noire, sortie et boucle de régulation ou pas. Dans les trois cas tu as un seul mot : sens, sens et sens. Nos cinq sens pour recevoir l’info, la signification dans le traitement de l’info, et dans quel sens on va pour la sortie de la décision. Ces trois mots, plus la boucle de régulation sont toujours de l’information, et je trouve ça intéressant parce que du coup, dans le territoire de l’information, ce sont des territoires que l’on peut tout à fait identifier.

Observer c’est une chose, modéliser c’est autre chose, exiger c’est encore autre chose, et évidemment contrôler c’est la dernière chose. Ces quatre mots sont une boucle de régulation des mécaniques et des systèmes de nos fonctionnements de collectivités.

Tu as défini les gens, dans une discussion, comme des puissances médiatiques individuelles. Qu’est-ce que tu mets là dedans ?

Ce n’est pas une seule définition pour moi-même, mais j’explicite, avec ce concept, un de mes territoires d’intérêt. Je définis chacun comme étant détenteur de sa propre puissance médiatique individuelle. C’est une puissance qui est accessible à tout un chacun, et elle est pratiquée. Le contenu que j’y vois, c’est que chacun fait ses choix médiatiques, et c’est  un choix beaucoup plus conséquent que ses choix électoraux. Dans les choix électoraux on a juste à choisir entre idiot ou idiot, alors que dans les choix médiatiques on a à choisir entre des informations différentes qui mènent à des conséquences. C’est hyper puissant pour canaliser nos comportements collectifs.

Là, tu parles des informations que tu reçois…

B : Des deux : que je reçois, que je traite et que j’émets. Et quand j’émets, j’émets deux types d’information, parce que c’est pourtant bien de l’émission dans les deux cas. Par exemple, ce que je relaye d’informations que j’ai reçues. Traduction : je regarde TF1, ou n’importe quel média dominant et je choisis d’en parler avec des potes. Je choisis d’être à l’intérieur d’un système, de cultiver mon cerveau dans des lunettes complètement verrouillées, sur ce que moi j’appelle « la machine à tout casser pour la croissance de l’argent ».

Typiquement ça a des conséquences sur l’information d’exigence. Aujourd’hui les gens exigent des emplois. Je trouve ça d’une aberration totale, d’une débilité totale. Si les gens acceptaient d’exiger des ressources, c’est à dire de voir que dans le même mot c’est un autre contenu qu’ils visent, ils en seraient dix fois mieux lotis. Exiger des ressources ça permet enfin de travailler, c’est-à-dire enfin de travailler pour que les ressources souhaitées soient plus faciles d’accès.

Des changements pourraient survenir si les gens changeaient leurs choix médiatiques, c’est ce que tu veux dire ?

B : Mais tout à fait : chacun fait des choix politiques majeurs dans son choix médiatique ! Ce choix médiatique, c’est son premier choix conséquent pour sa production de richesses pour sa collectivité. Le travail ne produit pas de richesses pour une collectivité aujourd’hui : toutes nos exigences c’est de dire à des patrons pyromanes « faites des incendies, j’aurai mon travail de pompier ». Ce n’est pas ça qui produit de la richesse !

Et Internet dans tout ça ?

B : Déjà, Internet c’est un média. Dans le concept de média actif, de puissance médiatique individuelle, Internet, j’adore. Parce que ça élargit les sources d’informations. C’est une source d’info géniale.

Justement, en lien avec Internet, qu’est-ce tu penses des lolcats ?

B : Je suis trop nul pour savoir de quoi tu parles : c’est quoi un lolcat ?

Ben, t’iras voir sur Internet…

(Rires)

On peut vivre sans lolcats ?

(Rires)

Les hackers et l’info, tu en penses quoi. Tu es un peu un hacker socio-politique, toi, non ?

B : Je n’ai jamais imaginé ce mot attribué à moi, mais j’ai entendu la définition de Benjamin Bayart hier soir, et j’ai bien aimé : prendre ce qu’on a sous la main pour en faire ce qu’on a besoin de faire. J’ai tendance à faire ça un peu tout le temps. Si je dois faire un cours sur le développement durable, parce que c’est la mode, je vais faire un cours d’économie sur le développement durable et commencer par expliquer que c’est zéro sur les marchés, je vais par contre expliquer comment tuer les marchés pour être plus riche.

Mais qu’est-ce qui te motive ? C’est quoi ton plan ?

B : J’ai toujours eu le même fil conducteur. J’aime être joyeux. Et puis c’est tout. Là où je sens que ça me parle bien, que ça me plaît, et bien j’y vais. J’ai fait polytechnique, travaillé pour une multinationale, par obligation familiale. Ça ne me convenait pas. Alors j’ai cherché un travail à deux jours par semaine et passé six ans avec cinq journées de week-end. Là j’ai pu suivre ce que j’avais besoin de sentir, ce qui me parlait bien. Donc, j’ai fait une psychanalyse, de la poésie, de la peinture, du théâtre, de la danse, et beaucoup de vie sexuelle. Des tentatives de fonctionner mieux.

Mais tu as dit avoir un programme politique…

B : Pour moi, le mot politique il faut le clarifier. La politique c’est l’ensemble des systèmes que se donne une collectivité pour réguler son fonctionnement commun et collectif. On médiatise aujourd’hui le fait qu’il y a trois grandes puissances politiques : législatif, exécutif, judiciaire. J’ai toujours entendu ça. Je rajouterais le pouvoir financier et le pouvoir médiatique.

Ce que j’appelle programme politique se joue dans deux dimensions. Il y a le programme électoral, qui est quelque part un peu secondaire, et il y a le programme équipements et systèmes, qui est le programme principal. Alors évidemment dans le système actuel, la transformation des systèmes peut passer par le programme électoral, mais il ne faut pas mélanger les choses. Je suis investi en politique, mais je crois que je détesterais être élu. Même si un jour je me suis mis candidat député. Mais c’était très bien, parce que j’ai découvert que j’avais le droit de poser mes affiches. Même si ça n’a servi à rien du tout, parce que les affiches sont localisées dans des endroits où personne ne va où personne ne les voit. J’ai découvert plein de choses.

Il y a souvent un mélange entre partisans et politiques. Les gens, aujourd’hui, ont amalgamé le mot politique des équipes partisanes, des partis qui veulent un pouvoir exécutif et qui veulent brasser des sous. Alors, si je me lance dans les exigences, je rappelle que pour comprendre les exigences il y a du travail en amont pour voir autrement le monde, transformer les lunettes culturelles, brasser de l’information avec d’autres puissances que les puissances d’argent…

Alors, ce programme ?

B : Oui. Exemple tout bête : la diminution démographique. Je sais que c’est le pire des mauvais scoops, parce que ça va faire fuir 90% des gens, mais pourquoi j’en parle ? Parce que j’aime bien que les gens soient libres. Moins j’ai de soucis d’argent, plus je fais des choses intéressantes, donc ça n’a rien à voir avec ne pas travailler, ou ne pas être actif, ne pas être relié socialement. Pour moi l’économie c’est la facilité d’accès aux ressources.

Dans la facilité d’accès aux ressources, personnellement, je trouve intéressant qu’au même moment où il y a une maîtrise d’énormément de choses, et à très grande échelle, on ait autant multiplié le nombre d’hommes. Donc on a fait une tension sur les ressources. Moins les ressources sont faciles d’accès, plus il faut travailler pour en avoir, plus il y a des esclaves et plus les dominants augmentent leur puissance d’argent. Je pense que cette question démographique est des plus conséquentes et des plus mal traitée. Les aides à la surnatalité des populations les plus en difficulté sont un exemple. Je préfère mille fois donner de l’argent à tout le monde et pénaliser ceux qui veulent faire plus de gosses : s’ils veulent plus de gosses qu’ils se le payent eux-mêmes.

Un autre exemple typique : reprendre la propriété publique de la création monétaire. On a monté une très belle machine à sous : on paye des impôts pour les financiers. C’est-à-dire que l’Etat est devenu le percepteur d’impôts des financiers. Ça s’appelle joliment « intérêts de la dette ». Il faudrait que le banquier emprunte à l’Etat et que les intérêts de la dette soient ceux des banquiers pour l’Etat ! Mon autre axe c’est la séparation de la finance et des médias. Un principe qui devrait être inscrit dans la constitution. Exactement comme on a fait la séparation de l’église et de l’Etat. A l’époque c’était incompréhensible. L’idée c’est de dire que c’est l’égalité médiatique qui est centrale, pas celle des voix électorales.

L’alternative du gratuit : Blog de Bourino

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140607_135804";}s:15:"20140606_023108";a:7:{s:5:"title";s:19:"Não vai ter Copa !";s:4:"link";s:37:"http://reflets.info/nao-vai-ter-copa/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=28963";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 06 Jun 2014 00:31:08 +0000";s:11:"description";s:376:"« La Coupe n’aura pas lieu ! » C’est le slogan phare des manifestations qui perturbent les préparatifs de la coupe du monde de foot qui se déroule au Brésil à partir de jeudi prochain. Depuis quelques jours, c’est même une ambiance de grève générale qui s’est répandu dans le pays — ici à Porto Alegre, là à […]";s:7:"content";s:13936:"

estadiopolicia-ninja« La Coupe n’aura pas lieu ! »

C’est le slogan phare des manifestations qui perturbent les préparatifs de la coupe du monde de foot qui se déroule au Brésil à partir de jeudi prochain. Depuis quelques jours, c’est même une ambiance de grève générale qui s’est répandu dans le pays — ici à Porto Alegre, là à Sao Paulo, où mercredi 20.000 personnes ont marché vers le stade de l’Itaquerão, 7 jours avant le match d’ouverture (image ci-dessous).

Qui sont donc ces irresponsables gauchistes qui vont gâcher la fête, au pays des magiciens du futebol ? J’ai cru lire récemment à quel point les Brésiliens ne sont pas si obsédés par cet événement.

(crédit photo: Midia Ninja - midianinja.tumblr.com)

(crédit photo: Midia Ninja – midianinja.tumblr.com)

En gros, plus d’une personne sur deux — 61%, énorme quand même au Brésil — se déclare « contre la Copa », et regrette finalement que le pays dépense des milliards pour les beaux yeux de la très mafieuse FIFA sans améliorer la vie des plus démunis.

L’ancien footeux français Michel Platini, qui rêve un jour de piquer son siège au parrain de la FIFA Sepp Blatter — pour qui cela ne va pas fort du tout, depuis l’affaire de la corruption du Qatar — n’a pas mangé ses mots le 24 avril, lorsqu’il a réclamé de la part des Brésiliens d’attendre un peu… « avant de faire des éclats un peu sociaux » (sic). Bon, ok, il est pas très finot le Platoche, mais impossible de conclure pour autant que cette petite phrase n’a pas été calculée. Pour être patron du foot mondial, il faut afficher une certaine dose d’arrogance et de paternalisme néocolonial.

C’est exactement la prière que tous les dirigeants brésiliens font tous les soirs avant de cauchemarder: pitié, arrêtez les manifs et les grèves pendant le Mundial!

En compilant les données et les documents disponibles, la manière dont les autorités répriment les manifestations et la révolte sociale qui ébranlent aujourd’hui les principales métropoles, est réellement flippant. Certes, cette révolte couve depuis longtemps au Brésil, et elle s’est calmée depuis 2002 et l’arrivée au pouvoir du président Lula, du Parti « travailliste » (PT) — mais elle rejaillit à la faveur de cet événement. Cette coupe de la FIFA est l’opération la plus médiatisée au monde, pourquoi des millions de sans droits ne s’en serviraient pas pour mieux faire connaitre leur cause?

La vérité, c’est que depuis que le Brésil sait qu’il va organiser, coup sur coup, la Coupe du monde et les JO (en 2016), les vieux réflexes de la terrorisation sociale ont repris le dessus — ironie de l’histoire, 2014 marque le 50ème anniversaire du coup d’état du maréchal Branco (31 mars 1964), qui allait enfermer le Brésil dans une dictature de fer pendant 22 ans.

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Les premiers mouvements anti-Coupe ont débuté réellement en juin 2013, lorsque le Brésil organisait déjà une sorte de répétition générale (la Coupe des confédérations). A l’origine, une réelle exaspération sociale, dont l’étincelle fut l’augmentation du prix des transports publics, d’abord à Porto Alegre en mars, puis à Rio et ailleurs dans la foulée. Le coût mensuel des transports en ville peut représenter jusqu’à 20% du salaire minimum. Ce qui donnera le mouvement social le plus important depuis 1992.

Lors de chaque rassemblement, les flics se lâchent et font des dizaines de blessés. Pour en connaitre l’ampleur réelle, il faut souligner l’existence d’un réseau de presse indépendant, les « Midia Ninja », qui font un travail énorme pour contrer la presse complice et relater les révoltes de l’intérieur.

A cette révolte sociale se rajoute la misère humaine des opérations de gentrification, qui vise à expulser les populations les plus précaires de leurs bidonville (pour faire plus joli on dit « favela ») pour convertir des zones urbaines à la grande machine à cash de la FIFA. Une coalition d’opposants de tout le pays, l’ANCOP, estime à 250.000 les personnes déplacées de force par l’urbanisation liée — ou prétendue telle — à la Coupe et aux JO.

militarypolicia-niinjaLe nettoyage des favelas va donc de pair avec la répression des manifestations anti-coupe. A Rio, depuis 2008, les flics anti-émeute ont pris le joli nom d’UPP, les « Unités de police pacificatrices ».  Le mot est bien choisi, il provient des stratégies contre-insurrectionnelles de l’armée française, testées en Indochine et en Algérie et exportées avec succès auprès des juntes sud-américaines, formées et soutenues par les USA dans les années 60 et 70. Les UPP, en prétextant de devoir lutter contre les mafias et les trafics de drogue, ont multiplié les bavures et les exactions. Dans les autres métropoles, c’est une sainte alliance police/armée qui fait la loi: la police militaire (PM) et la Garde civile métropolitaine (GCM).

Les manifs sont donc plutôt sanglantes… Dixit un papier publié sur le site Affaires stratégiques :

Mais que les touristes et la FIFA dorment tranquilles. Le gouvernement de Dilma Roussef et ses ministres sont en train de mettre en place un programme anti-manifestation capable de faire rougir Vladimir Poutine. Les policiers seront autorisés, comme s’ils en avaient besoin, à agir avec violence face à la violence. Le Parti des Travailleurs qui, pendant des années, a été à l’avant-garde de la grande majorité des manifestations et a élu une présidente victime de la torture, essaye, aujourd’hui, de concilier préservation de l’ordre et répression des manifestants. Les forces armées, dont personne au Brésil n’ignore la tradition de torture et de répression, seront sur appel durant toute la durée de la Coupe du Monde, si jamais la société en a besoin, si jamais la violence des polices militaires n’est pas assez pour contenir les manifestants.

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Il faut dire que les statistiques des violences policières au Brésil sont déjà assez flippantes. En 2012, près de 1900 personnes ont trouvé la mort suite à une « action policière ». Soit à peu près 5 par jour (source officielle, nov. 2013 — confirmant une estimation d’Amnesty International trois mois plus tôt). Une autre stat trouvée ici estime que la police de Rio est championne du monde… du meurtre de suspects: une personne arrêtée sur 229 fini à la morgue; aux USA, ce taux morbide est de 1 pour 31.575…

La question des « personnes disparues » est des plus préoccupantes. Des statistiques officielles, que le réseau Ninja a mis en avant fin avril, le sont d’autant plus qu’elles ne concernent que l’État de Rio de Janeiro (sur 27 régions au total dans le pays). Selon cette enquête parue en février, qui se base sur les chiffres de l’Institut de sécurité publique (ISP) de la région, 6.034 disparitions ont été signalées sur une période de seulement 12 mois (nov 2012 – oct 2013) — soir 16 cas par jour. Sur une plus longue période, 6 ans (2007-2013), l’ISP estime qu’il y a eu au moins 40.000 disparitions. Le cas d’Amarildo de Souza, un maçon de 33 ans « disparu » en juillet 2013 après son arrestation, est devenu un cas emblématique, car trois mois plus tard on apprenait qu’il était mort après avoir été torturé par les robocops de la sécurité brésilienne. Ce qui vaut — fait plutôt rare — à une douzaine de policiers d’attendre à l’ombre leur (éventuel) procès.

La comparaison qui suit devrait réveiller de vieux démons: pendant la dictature, le nombre de « disparus » est toujours estimé à environ 10.000. « A peine », oserait-on dire. En 22 ans de régime militaire.

Les injustices provoquées par la répression policière peuvent déclencher d’autres émeutes, qui seront à leur tour écrasées dans le sang et les larmes. Dernier exemple en date, la mort, le 25 avril de Douglas Rafael da Silva Pereira, un danseur de 25 ans, connu sous le surnom de DG, originaire de la favela Pavao-Pavaozinho qui surplombe Copacabana. La version officielle indique qu’il a été tué par les forces de l’ordre après avoir été « confondu avec un trafiquant de drogue »…

Le jeune homme, qui bénéficiait d’une grande popularité dans son quartier, avait tourné un court-métrage l’an dernier dont la trame retentit comme un terrible tir de sommation. Il y jouait le rôle d’un gamin des favelas qui adore le foot et qui cherchait à percer à l’occasion de la Copa. Et à la fin du film, son personnage  meurt, assassiné par la police des favelas — la même qui lui enlèvera la vie — la vraie —, quelques temps plus tard. Le film s’appelle Made in Brazil.

NB. — Les images magnifiques publiées sur ce blog proviennent du blog photos du réseau Midia Ninja; se reporter aussi à sa page facebook, et à son fil d’infos en continu.

Un papier plus fouillé paraîtra dans le n°16 de ZELIUM, sortie prévue à la mi-juin (pour le choper rendez-vous ici).

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Un an. Voilà un an que E. Snowden a rendues publiques les interceptions de masse réalisées par la NSA.

Et que s’est-il passé en un an ? Faisons le bilan.

Paroles, paroles…

D’abord il y a eu beaucoup de paroles. On ne compte plus les articles, émissions, débats, conférences sur les problématiques de la vie privée et de l’espionnage de masse. L’espionnage de masse n’est pas nouveau, ce qui est nouveau, c’est qu’on en parle.

Les services secrets n’ont pas attendu PRISM et la NSA. Déjà, depuis la fin des années 80 avec Echelon (qui a fourni 25Mds de dollars de contrats pour les firmes américaines) et Frenchelon, nous savions que nous étions surveillés, écoutés à très grande échelle, et que tous nos échanges électroniques étaient potentiellement interceptés, au moins dans le cadre de l’espionnage industriel.

Mais surtout, surtout, avec la banalisation de toutes les formes de surveillance à la fin du siècle dernier. Écoutes et fadettes, videosurveillance, RFID, Pass Navigo et autres cartes de fidélité en magasin: il y a longtemps que nous avons abandonné toute notion de vie privée au profit des petites et des grandes entreprises et de l’espionnage industriel des états. Ça ne date pas du 11 septembre, ça ne date pas non plus d’Internet, et je suis assez vieux pour me souvenir du moment où la RATP a pu communiquer positivement sur la vidéosurveillance dans le métro, assez vieux aussi pour savoir que, quelques années plus tôt, la réaction du public aurait été très fortement négative.

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Petit à petit, le discours sécuritaire permanent nous a transformé en moutons, sous surveillance électronique permanente, et heureux de l’être. Nos ados d’aujourd’hui sont des Truman Burbank natifs bien avant d’être des natifs du numérique.

Ce qui est nouveau, donc, c’est que les révélations d’un énième programme ont, cette fois-ci, été relayées par les grands médias, qu’elles ont alerté la population, et que ça a été plus qu’un buzz de quelques jours. Cette démocratisation n’a rien changé aux comportements ni du public ni des espions, mais – pour une fois – on a vu une réaction généralisée face a la prise de conscience de la fin de la vie privée, au delà des activistes, des experts et des complotistes.

Un an plus tard, nous sommes un peu en stase: soit cette réprobation finira par avoir des effets (peut-être légaux, par des condamnations, peut-être politiques, par le vote du Parlement européen ou les suites de NetMundial, peut-être sociale, avec un rejet de la société de surveillance), soit le public finira par en prendre définitivement son parti.

C’est visiblement, encore aujourd’hui, le pari des espions. La NSA continue de nous espionner, et vous continuez d’utiliser votre pass Navigo.

Des paroles et peu d’actes

Bien sûr, au delà des paroles, il y a eu quelques actes.

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Mais, en pratique, pour le grand public au quotidien, rien n’a changé.

Alors est-ce que le pari des espions est en passe de réussir ?

 

Redéfinir le problème

En quoi la surveillance de masse est-elle un problème ? De nos jours, la jeune génération envoie des sextos, raconte sa vie intime sur les réseaux sociaux, elle est née « videoprotégée », babyphonée. Elle est tracée, traquée, partout, en permanence, soit par des commerçants avides de tout savoir d’elle pour mieux lui vendre leurs produits, soit par l’État au nom de sa protection. Et elle ne semble pas particulièrement rebutée par tout ça.

Et elle l’est d’autant moins que leurs modèles de réussite sociale sont d’autres jeunes, qui ont construit des empires commerciaux en échangeant la gratuité des services contre la vie privée.

Facebook vend les contenus produits par ses utilisateurs à des régies publicitaires sans rien verser aux producteurs. Il vend aussi à ces mêmes régies toutes les informations qu’il peut récupérer sur les producteurs et leurs visiteurs. Il vend encore, en bourse, ses actions dont la valeur ne dépend que du nombre d’esclaves volontaires qui travaillent pour lui. Et depuis peu il vend enfin à ces esclaves le droit d’être mieux exposés au plus grand nombre. Et on ne voit guère de monde s’inquiéter de ce que ce modèle économique aliène non seulement la propriété mais jusqu’à la personnalité de ceux qui utilisent le service « gratuit ».

D’autre part, ce modèle économique « gratuité contre données personnelles et publicité », très largement établi sur Internet, a conduit à une centralisation massive des services.

Parce qu’il est plus utile, pour une régie publicitaire, de traiter avec les plus gros diffuseurs au détriment des plus petits, le phénomène du « winner takes it all » est encore amplifié. Et du fait de cette centralisation à outrance, l’espionnage de masse devient si facile qu’il est difficile d’en vouloir aux services quand ils en profitent. Plutôt que de devoir placer leurs sondes DPI partout, il leur suffit d’avoir accès aux quelques points par lesquels nous passons tous, désormais.

Le coût de la surveillance est beaucoup trop bas.

Le coût économique, d’abord: quand une technique comme le DPI était inaccessible en 2001 (faute de capacité de calcul), la loi de Moore est ici notre ennemie, et elle est aujourd’hui à la portée de tous les opérateurs et de tous les états.

Le coût social ensuite: si les réactions à un scandale comme celui de PRISM sont d’une envergure encore jamais vue, elles sont loin d’être suffisantes pour faire reculer les états, comme on a pu le voir avec le vote de la LPM en France.

L’acceptation est partout, et la fausse logique du « si je n’ai rien à cacher je n’ai rien à craindre » est bien ancrée dans les esprits. En période de crise, comme nos sociétés occidentales le redécouvrent sans cesse, la sécurité est une valeur refuge pour la majorité de la population. Les populistes en profitent, et les surveillants en vivent. Pour la vaste majorité, la liberté est un luxe dont il sera bien temps de se préoccuper quand elle aura de quoi manger.

Or c’est bien là qu’est tout le problème: dans un état de droit, la liberté individuelle est en équilibre avec la sécurité publique. Quand cet équilibre est détruit, quand toute vie privée disparaît en échange d’une sécurité théorique, on ne vit plus dans un état de droit mais dans une société totalitaire.

On peut comprendre que la sécurité publique interdise qu’on puisse agir en tout anonymat (qui de toutes manières est sinon impossible sur Internet au moins très largement théorique et de toutes façons inaccessible à grande échelle) : l’appareil judiciaire doit pouvoir enquêter, rechercher, trouver et punir les criminels.

Mais quand tous les citoyens, quels qu’ils soient, sont en permanence sous surveillance électronique pour garantir la société et empêcher les délits, sans mandat d’un juge, en dehors de toute enquète légalement justifiée, quand toutes les données recueillies sont conservées ad vitam aeternam, il n’y a plus le moindre équilibre.

Et quand on aura de quoi manger, il sera beaucoup trop tard pour démanteler cet appareil sécuritaire.

Chercher des solutions

Alors, dans quels domaines peut-on agir ?

Un peu dans le champ politique, bien sûr. En faisant pression sur les élus, pour qu’ils encadrent mieux les écoutes (sans en étendre sans cesse le champ en échange d’un simple semblant de contrôle comme dans la LPM).

On pourrait, par exemple et sur le modèle (largement compromis) du Safe Harbor, imposer aux états de ne partager aucune donnée personnelle de leurs ressortissants avec les services d’un état étranger. Il n’est pas normal que la France s’interdise (en théorie) d’écouter sa propre population mais qu’elle échange le produit de ses propres écoutes (en majorité sur le continent africain) avec leur contrepartie américaine qui, elle, concerne bel et bien les citoyens français.

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On pourrait, ce ne serait pas du luxe, intégrer des représentants de la société civile – à égalité avec les élus – dans le CNCIS, pour rétablir un contrôle démocratique sur ce qui constitue et constituera toujours une atteinte aux droits fondamentaux, et qui doit être justifiée et proportionnelle.

On peut agir aussi dans notre vie de tous les jours.

On peut apprendre à mieux communiquer sur ces questions, à sortir du discours complotiste, à rester factuel pour éviter de passer pour une tribu de paranoiaques en crise.

On peut aider les lanceurs d’alerte en protégeant leur anonymat, en leur apprenant, à l’instar d’un Glenn Greenwald, à feuilletonner leurs révélations pour maintenir une pression constante sur les médias et les élus.

On peut demander à notre médecin, à nos amis journalistes, et à tout notre entourage comment ils protègent leurs données personnelles (et les notres par la même occasion). Et comme c’est probable, on peut ensuite leur apprendre à mieux se sécuriser, à prendre d’avantage en compte ces problématiques, à adopter des principes simples pour limiter les risques.

Et enfin, on peut essayer d’apporter des réponses techniques.

Reset the Net

Dans ce domaine, on l’a vu, la plupart des développements en cours sont encore trop orientés vers un public averti, qui est déjà de très loin celui qui sait le mieux se protéger. C’est une erreur.

Une des nombreuses raisons qui nous ont ammenés là où nous en sommes, c’est la croyance très largement partagée chez les informaticiens que – simplement parce qu’un outil libre existe et que sa documentation est en ligne – le grand public va petit à petit se l’approprier et s’en servir. C’est clairement faux. S’il ne fallait qu’un exemple: PGP existe depuis 23 ans et même parmi mes contacts les plus avertis, quasiment personne ne l’utilise au quotidien. C’est votre cas aussi.

On peut penser que les outils de sécurité sont trop compliqués à mettre en oeuvre (et c’est vrai, dans le cas de PGP même si Google nous promet un module intégré dans Chrome pour très bientôt), mais même pas: même après PRISM, un service comme Lavabit n’hébergeait que 400000 comptes email: une molécule d’eau dans l’océan de Gmail (un milliard de comptes mail). Et pourtant, Lavabit n’avait rien d’un outil cryptique en ligne de commande.

Quand ces 400000 utilisateurs sécurisés écrivent au reste du monde surveillé, tous leurs courriers sont publics, à 2500 contre 1.

Si nous voulons rendre Internet plus sûr, si nous voulons modifier, peu à peu, le comportement de tous (et pas seulement de quelques uns) pour retrouver un équilibre depuis longtemps perdu, alors ce n’est pas 400000 utilisateurs que nous devons convaincre. Ce n’est pas non plus quelques millions qui changeront la donne: à 100 millions d’utilisateurs hypothétiques du futur module PGP de Google, ce dernier aura encore 90% des échanges en clair. De quoi savoir tout ce qu’il y aura à savoir, sur chacun d’entre nous.

Nous devons viser le milliard, nous aussi.

Nous avons trop longtemps laissé le design et la communication aux GAFA. Or, si nous voulons donner envie au grand public d’utiliser nos solutions, c’est un passage obligé: nous devons, nous aussi (et ça me gonfle) apprendre à devenir des communicants. Nous devons, nous aussi, faire des trucs sexy, attirants, à la mode. C’est le seul moyen d’amener à la sécurité un nombre significatif d’utilisateurs, suffisamment grand pour que le renchérissement de l’espionnage de masse soit à un niveau suffisant pour en dégouter les états.

Nous devons, aussi, cesser de n’imaginer nos solutions que sous forme de services centralisés. Quelle que soit la sécurité d’un Lavabit, ou d’un équivalent localisé sur un territoire plus respectueux des droits des utlisateurs, le coût de recherche et d’exploitation d’une faille sur un service unique est beaucoup trop bas pour éviter qu’un service secret ou un autre ne le fasse.

Nous devons encore, évidemment, utiliser d’autres modèles économiques que la vente des données de nos utilisateurs à des centrales publicitaires: outre l’incompatibilité intrinsèque avec la protection de la vie privée, c’est – on l’a vu – la meilleure façon de pousser à la centralisation du net.

Et nous devons, enfin, ne plus jamais laisser la sécurité de côté quand nous créons de nouveaux outils, de nouveaux services ou de nouveaux protocoles. C’est le sens du RFC 7258, mais c’est aussi du bon sens: le design, la communication, la sécurité, les modèles économiques, tous ces gros mots sont chiants, je sais, mais ça fait désormais partie du boulot.

Règles de base

Ce ne sont pas les scandales à répétition qui pousseront plus qu’une portion négligeable des utilisateurs vers des outils sécurisés: nous devons imaginer de nouveaux usages, de nouveaux services, pour attirer les masses vers ce que nous leur proposerons.

D’abord parce qu’il est illusoire de croire que – parce que vous êtes une personne plus surveillée que la moyenne – les outils sécurisés vous protégeront. Les espions espionnent tout le monde, mais s’ils savent que vous êtes un objectif important ils ne se contenteront pas des moyens qu’ils utilisent pour surveiller tout le monde. S’ils vous veulent, ils vous auront.

Ensuite parce que ce n’est qu’en rendant suffisamment chère la surveillance de masse que nous pousseront les services secret (et les autres) à un équilibre plus respectueux de nos droits fondamentaux. Toute pression autre que financière n’aurait que des effets négligeables à court terme.

La sécurité globale n’est pas la somme des sécurités individuelles. Elle ne reviendra que du fait de rendre l’espionnage de masse si difficile que seul l’espionnage individuel redevienne rentable.

C’est une évidence, mais si on l’oublie, si on se focalise trop sur la facilité d’accès pour valoriser un produit, alors on contribuera encore et toujours à simplifier l’espionnage de masse. Nous devons nous rééduquer, et rééduquer nos utilisateurs, et s’il faut pour ça imaginer d’autres motivations que la simplicité pour attirer le grand public, eh bien ! Nous n’en manquons pas.

Chaque nouveau service web innovant qui rencontre le succès ouvre un boulevard à la surveillance généralisée. Parce qu’il attire le public en un seul lieu, il suffira d’une faille, d’une sonde, d’une personne pour que tout ce qui s’y échange soit intercepté. Même la NSA s’est fait trouer (so many thanks to you Edward Snowden).

Nous devons imaginer les services du futur sous une forme décentralisée autant qu’il est possible. Et s’il faut pour ça trouver des modèles économiques différents, faisons le.

Accessoirement, c’est sur ces bases que nous construisons Caliopen.

Tout est foutu

L’excellent texte « Everything is broken« , de Quinn Norton, dresse un tableau apocalyptique de l’informatique, mais il est juste.

Nous avons laissé faire. Trop longtemps. Nous avons négligé la sécurité, remis « ça » à plus tard, oublié de nous en occuper.

Nous ne sommes pas les seuls: chacun, à son niveau, partout dans nos sociétés, nous sommes responsables d’avoir laissé faire, d’avoir accepté la surveillance. Pour quelques euros de réduction mensuelle, pour une sécurité théorique, par paresse ou parce que « ça ne nous concerne pas », nous avons accepté les cartes de réduction nominatives, les moyens de paiement électroniques, les caméras et le reste.

Revenir à une société un peu moins folle ne se fera pas en un jour. Il y faudra du temps, de l’énergie, et de l’espoir. De la pédagogie, des scandales, et quelques autres héros de la trempe de Snowden. Ce sera long, difficile et c’est un combat presque perdu d’avance.

Mais il en vaut la peine.

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L’article sur la propagande pro-nucléaire de  l’EGE (Ecole de guerre économique),  soulève de nombreuses questions sur la problématique de la production électrique, et de l’énergie en général en France. Serions-nous condamnés à consommer de l’électricité produite par fission ou à termes par fusion nucléaire ? Quelle est la part de production/consommation électrique dans l’ensemble de la consommation d’énergie sur le territoire ? Qui consomme le plus ? Pourquoi ? Le problème ne viendrait-il pas de la passivité des citoyens, incapables de se libérer des structures d’Etat ou des entreprises pour leur consommation électrique personnelle ? L’électricité libre est-elle une utopie, ou bien est-ce l’avenir ?

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Le parallèle entre logiciel libre et production libre d’électricité n’est pas sans intérêt. Personne n’imaginait il y a 30 ans qu’un système d’exploitation d’ordinateur puisse être quelque chose de libre, gratuit, modifiable et évolutif sans qu’aucune entreprise d’informatique ne soit derrière. La production d’électricité libre est au même stade que celui du logiciel libre au milieu des années 80 : elle existe, elle est embryonnaire, mais elle est possible. Le problème majeur n’est ni technologique, ni réglementaire, mais capitalistique et privatif. Exactement comme les systèmes propriétaires et le logiciel libre.

Maintenir la dépendance

Produire de l’énergie électrique en toute indépendance et en totale autonomie dérange les puissances politiques et économiques. Non pas parce que cette option pourrait remodeler entièrement le paysage de production d’électricité en France, mais parce que cela démontre l’inverse de ce que ces décideurs martèlent depuis des années : la production électrique (et d’énergie en général) doit être centralisée, appartenir à l’Etat ou a à des entreprises triées sur le volet. Les citoyens doivent être dépendants de ces systèmes productifs. Au point de leur faire croire que produire de l’électricité est tellement compliqué, qu’il faut construire et maintenir des usines à fission nucléaire, capables de détruire la moitié de l’Europe si elles venaient à exploser. La dangerosité de l’énergie nucléaire n’est plus à démontrer, les accidents de Tchernobyl,  Fukushima sont bien réels. L’Allemagne l’a très bien compris, a éteint ses 8 réacteurs, et décidé de basculer dans la production électrique sans nucléaire. Sauf que le fond du problème ne se situe pas uniquement sur ce plan. Bien qu’un pays sans centrales nucléaires soit plus rassurant.

Qui consomme quoi ?

En France, les différentes politiques menées depuis des décennies ont mené à l’installation de chauffages électriques dans un nombre croissant de logements. Le discours dominant a été celui d’une indépendance énergétique très importante du pays grâce à une production électrique massive, peu chère, assurée par l’industrie nucléaire. Au point d’être le seul pays au monde à produire 75% de son électricité avec l’atome. Mais quelle est la part de la consommation électrique dans l’ensemble de la consommation d’énergies en France ? Le site d’EDF suivant l’indique de façon très précise :

conso-parts

L’électricité primaire correspond à 44% de la consommation totale de l’énergie en France. Elle comptabilise le nucléaire, l’hydraulique, l’éolien et le photovoltaïque. Comme la part des renouvelables est de 18,6 %,  le nucléaire a une part réelle de 36% dans l’énergie électrique primaire consommée. Et en réalité, encore un moins, puisqu’il faut retirer les 25% restants issus des centrales thermiques. Mais qui donc consomme cette électricité ?

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Il est intéressant de constater que les plus gros consommateurs sont les particuliers et le secteur tertiaire. Pas les industriels, ni les transports ou l’agriculture. Ces particuliers, en termes globaux, consomment 47% de l’énergie produite en France, selon EDF :

domestique-elec

Le chauffage électrique est l’un des facteurs aggravants de cette hyper-consommation, mais pas seulement puisque s’il reste très élevé, il est en baisse (page 12 de ce document de RTE FRance) depuis quelques années.

chauffage

Selon l’institut d’Etudes européen de la consommation électrique, entre 25 et 40% de la consommation des ménages pourraient être économisée. Les 36% (27% en réalité) de parts du nucléaire dans la production d’énergie pourraient donc être réduites à 20% voire…à 15%. Une autre étude démontre que 20% des Français consomment 51% de l’électricité consommée dans le secteur résidentiel en hiver.

Mais toutes ces études, statistiques, bien que démontrant la possibilité de réduire la part du nucléaire dans la production d’électricité, ne vont jamais dans un sens bien plus important et bien plus intéressant : celui de l’électricité libre.

Electricité libre : indépendance individuelle électrique de son domicile

La vocation de l’Etat en matière de production électrique est de conserver le contrôle, à tous les étages. Que ce soit avec l’atome ou les renouvelables. Les aides de l’Etat pour l’installation de systèmes de production électrique photovoltaïque individuels sont par exemple conditionnées à leur mise en place par un professionnel, et bien entendu de l’obligation de raccordement au réseau EDF. Si vous voulez consommer votre propre énergie, sans la revendre à EDF, ne pas être raccordé au réseau, vous pouvez le faire, mais l’Etat ne vous aidera pas. Toutefois, rien ne vous empêche de produire votre propre électricité, sans raccordement au réseau électrique : vous êtes simplement considéré par l’administration comme…n’ayant pas l’électricité. Dans le cas d’une habitation neuve, c’est la possibilité de faire soi-même l’électrification intérieure : aucun consuel (payant) ne passera pour vérifier la conformité des installations, vous n’êtes pas raccordé au réseau, vous n’existez pas pour EDF, et le consuel étant une entreprise qui se préoccupe de vous « protéger » en cas de problèmes électriques venant du réseau…EDF…il ne vous connaît pas.

L’intérêt de concevoir sa propre centrale électrique, à base de panneaux photovoltaïques, complétés par une éolienne pour les trois mois d’hiver peu ensoleillés dans la partie nord du pays, est très grand : le dimensionnement de l’installation correspond à vos besoins, puisque vous le déterminez vous-même. La consommation et les économies d’énergie deviennent naturelles, puisque si vous faites n’importe quoi en terme de consommation, vous risquez de vider vos batteries trop vite, et de les user prématurément. Vous ne devez rien à personne, votre énergie électrique est libre : exactement comme le logiciel du même nom. Vous pouvez modifier votre système, l’améliorer, l’étendre, le réduire : aucune limite, ni aucun contrôle ne s’exerce à votre égard. Et votre habitation, équipée d’appareils à basse consommation (frigidaire, lave-linge, ampoules led, ordinateurs, écran led), est alimentée en 220 V, toute l’année, 24/24, 7/7. Comme n’importe quelle habitation. Enfin presque, puisque dans les cas de coupure sur le réseau à cause des intempéries, vos voisins n’ont plus d’électricité, alors que vous, si.

Sortir de la passivité et ouvrir les yeux ?

Il est possible de se ré-emparer d’un nombre croissant de productions auparavant réservées à des secteurs industriels ou d’Etat. La production électrique en fait partie. Si la majorité de la population ne peut pas facilement produire son éléctricité librement et se chauffer au bois, tous ceux qui décident de construire une maison individuelle, ou en achètent une, le peuvent. C’est un choix. Mais il est profondément politique. Il démontre que les individus n’ont pas besoin d’être asservis à l’Etat ou des multinationales pour pouvoir s’éclairer et faire fonctionner les objets électriques de leur quotidien. Fabriquer de l’électricité libre n’a rien d’exceptionnel, ni de compliqué aujourd’hui, et les monstres de béton bourrés de matières radioactives censés nous assurer une électricité « fiable » et déclarée peu chère, seront à termes des antiquités ridicules. Les générations futures risquent de se poser des questions quand ils apprendront que pour fabriquer des bombes pouvant détruire la planète entière, la France avait choisi de faire tourner des turbines avec ces mêmes matières…pour produire de l’électricité. Ces matières radioactives qui tuent et rendent malades des milliers de Japonais depuis 3 ans, et contaminent les océans, l’air et les sols. En Allemagne, la clef de la transition énergétique passe par ce types de réflexions (source : http://www.sortirdunucleaire.org/Allemagne-la-transition-energetique-ca-marche ) :

« Contrairement aux craintes souvent exprimées, l’Allemagne n’a pas connu de black-out depuis l’arrêt de 8 réacteurs.

La fermeture progressive des réacteurs allemands et l’arrivée massive d’électricité d’origine renouvelable sur le réseau électrique nécessite de passer à un autre modèle de production d’électricité, reposant sur un plus grand nombre de petites installations de production, variables mais prévisibles. Cette transition nécessite des ajustements mais elle n’est pas insurmontable. Le projet « Kombikraftwerk » (centrale combinée) a montré qu’on pouvait garantir un approvisionnement électrique sûr et 100% renouvelables 24h/24, tout au long de l’année uniquement grâce à une multiplicité d’installations situées dans tout le pays.

Le principal enjeu n’est pas technique, mais économique : mettre fin au monopole des gros fournisseurs capitalistiques pour passer à un système reposant sur une diversité de petits producteurs. »

Sur ce sujet, le Physicien nucléaire, polytechnicien, Bernard Laponche est très clair. Son interview de 2011 en dit long sur la voie française du tout nucléaire. Mais au final, en France, ne serait-ce pas surtout les mentalités qui doivent changer ?

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140604_192057";}s:15:"20140602_191656";a:7:{s:5:"title";s:131:"Comment convaincre les gens qu’entrainer une turbine en faisant bouillir de l’eau radioactive, c’est la seule solution ? #EGE";s:4:"link";s:139:"http://reflets.info/comment-convaincre-les-gens-quentrainer-une-turbine-en-faisant-bouillir-de-leau-radioactive-cest-la-seule-solution-ege/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=28879";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 02 Jun 2014 17:16:56 +0000";s:11:"description";s:364:"La propagande est un sujet souvent abordé sur Reflets. Parce qu’elle est présente à tous les niveaux dans le monde moderne. Renommée lobbying, la propagande est un moyen fantastique pour faire plier des masses de population, transformer leur opinion afin d’agir dans un sens précis. Ainsi, en France, le nucléaire, source de plus de 75% […]";s:7:"content";s:16058:"

La propagande est un sujet souvent abordé sur Reflets. Parce qu’elle est présente à tous les niveaux dans le monde moderne. Renommée lobbying, la propagande est un moyen fantastique pour faire plier des masses de population, transformer leur opinion afin d’agir dans un sens précis. Ainsi, en France, le nucléaire, source de plus de 75% de la production électrique, est un sujet de propagande très en vogue depuis longtemps. Une structure comme l’Ecole de guerre économique (EGE) forme des professionnels à fabriquer de la propagande. En plus clair : transformer une réalité gênante en quelque chose d’acceptable, voire de positif. Si vous doutez des méthodes pratiquées par ce type d’école, que vous pensez qu’ils pourraient porter plainte pour diffamation, vous vous trompez. Ils assument parfaitement. C’est leur travail. Le nucléaire est d’ailleurs un exemple très parlant : suivez le guide…

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Ce personnage a-t-il un rapport avec le sujet ? Si vous pensez que oui : tapez #1 – Si non, fermez la page.

Une étude pour apporter des solutions propagandistes

Ce document intitulé « LE NUCLEAIRE, L’ENERGIE D’AUJOURD’HUI ET DE DEMAIN — Comment conserver le nucléaire ? » est un cas d’école au propre et au figuré. Vous pouvez le consulter ici. Le principe de cette étude est fort simple et son objectif, écrit en toute lettre :

L’exploitation du nucléaire apparaît comme un enjeu majeur, celui de l’indépendance énergétique. Cet enjeu stratégique est à mettre en perspective avec l’enjeu économique des entreprises du secteur, et avec les exigences de sureté et sécurité centrées sur l’indépendance des organismes de contrôle et sur la localisation des centrales. L’objectif de cette synthèse est de présenter certaines défaillances représentatives des entreprises de production électrique nucléaire, d’analyser l’origine de ces défaillances : environnementales, humaines ou techniques, et de proposer des recommandations autour d’un plan de communication dédié à chaque problématique.

Un plan de communication ? Absolument. Suit donc le principe général :

Le plan d’action proposé est organisé autour des messages suivants :
• En l’état actuel de la technologie, il n’existe pas encore d’énergie de substitution viable à grande échelle
• L’énergie nucléaire est la source d’énergie la meilleure marché aujourd’hui
• Les sources d’énergie issue de la combustion de matières fossiles sont très polluantes et insuffisantes
• Un contrôle public unique comme en France, même si il est perfectible, permet aujourd’hui d’offrir la meilleure garantie en matière de sûreté.
• La création de normes et process internationaux dans la gestion de crise est nécessaire

En conclusion, le développement d’une argumentation rationnelle autour du nucléaire semble-être la seule alternative possible : il s’agit de changer la perception générale vis-à-vis du nucléaire.

Les messages sont donc très clairs, même s’ils sont mensongers, le plus important étant de changer la perception générale [de la population, ndlr] vis-à vis du nucléaire. Quitte à mentir un peu, atténuer des phénomènes ou carrément détourner l’attention de réalités bien ennuyeuses. Si pour les rédacteurs de l’EGE, il n’existe pas « d’énergie de substitution viable à grande échelle » , il est surprenant de constater que la planète s’en passe très bien pour produire de l’électricité : seulement 11,7% de l’électricité mondiale est produite par le nucléaire. Ce qui laisse tout de même 88,3% de production électrique par d’autres moyens. Mais à l’EGE, quand on aime, on ne compte pas.

production-monde

Le nucléaire est l’énergie la moins chère ? Là encore, l’affirmation est assez cocasse : cette étude du MIT démontre exactement l’inverse, et le rapport de la cour des comptes sorti en janvier 2012 précise que le prix de 22 €/MWh en 2010 a progressé de 11%, et que ça n’est pas près de s’arrêter : maintenance, démantèlements, nouveaux investissements, sécurité… Précision utile : le document de l’EGE date de 2011, quelques mois après la catastrophe de Fukushima. L’ »exercice » de type commande, d’une telle analyse semble évident, puisqu’à l’époque la perception générale du nucléaire était tout sauf positive. On peut le comprendre…

Décrypter les vrais problèmes pour les annuler en termes… de communication

Ce qui est vraiment bien avec les propagandistes comme  ceux de l’EGE, c’est que pour parvenir à créer des campagnes de comm’ efficaces, convaincre les masses [pour leurs clients], ils sont forcés de faire des vrais constats afin de pouvoir ensuite contrer les arguments concernant les problèmes soulevés. Dans le cas du nucléaire, ce document de l’EGE est très éclairant. Merci, donc, à l’EGE, de nous offrir ces analyses effrayantes sur la dangerosité et la problématique de l’énergie nucléaire.

Comment fonctionne une centrale nucléaire en France ?
Une centrale nucléaire produit de l’électricité grâce à la chaleur dégagée par la fission d’atomes d’uranium. Cette chaleur transforme de l’eau en vapeur d’eau et met en mouvement une turbine reliée à un alternateur qui produit de l’électricité

Et oui, braves gens, une centrale nucléaire n’est rien d’autre qu’une grosse cocotte-minutes. Fort chère, légèrement compliquée dans la technique pour parvenir à faire bouillir l’eau (essayez chez vous, vous allez voir, c’est difficile et un peu dangereux) et carrément archaïque dans la forme, puisque au bout de la chaîne c’est un appareil datant du XIXème siècle  (1888, Nicolas Tesla) qui fabrique du jus : un alternateur. Bon, il est vrai que si le principe est le même, c’est un peu plus gros et évolué, mais quand même, tout ça pour ça…

nucleaire

Suit la gestion des déchets, très vite évacuée :

Aujourd’hui en France, la production de 1 MWh d’électricité d’origine nucléaire (équivalent à  la consommation mensuelle de deux foyers) génère environ 11 g de déchets radioactifs. Par an et par habitant, cela représente moins de 1 kg de déchets. Par comparaison, la masse de déchets hautement toxiques est de 100 kg par an et par habitant.

Très bel argument choc, en se disant que décidément dans la comm’ et la guerre économique la comparaison permet un relativisme très rassurant. Avec quand même 65 millions de kilos de déchets nucléaires générés chaque année en poussant des boutons pour faire chauffer le café parce que les cafetières sont électrifiées par des cocotte-minutes radioactives géantes. Mais comme les déchets toxiques sont 100 fois plus importants…on ne va pas chipoter non plus.

Viennent ensuite les défaillances, avec de très jolis histogrammes des accidents nucléaires sur la planète au cours du temps. Mais le plus intéressant survient lorsque l’Ecole de guerre économique se préoccupe de Fukushima. Cette partie du document est intitulée : « Comment rassurer sur les failles techniques et humaines« .

De questions intéressantes sont posées, parce que les anti-nucléaire les soulèveront à l’encontre des clients des rédacteurs de l’EGE :

Fukushima au Japon, séisme ayant entrainé un tsunami;
• Plus de 500 000 personnes déjà évacuées
• Bientôt des millions de personnes malades
France :
• Pourquoi la moitié des sites sont construits sur des zones sismiques?
• Est-ce que nos centrales sont protégées des risques d’inondation ?

risques-sismiques

Les gens vont parler d’informations ennuyeuses, c’est certain. Ils l’ont fait déjà. Et l’EGE a des réponses « rassurantes », bien qu’ils se demandent quand même si tout ça n’est pas un peu « bidon » :

normes-bidon

Des choses vraiment agaçantes et alarmantes sont soulignées dans le rapport :

Problématique : les solutions de stockage actuelles montrent des défaillances notoires.
• les déchets, qu’ils soient issus de déchets technologiques solides (boues radioactives) ou de produits de
fission se caractérisent par l’intensité des radiations émises, et de leur durée de vie (de courte à longue)
• le stockage des déchets toxiques reste problématique, leur nombre s’accroît
• les déchets hautement radioactifs renferment des cendres et des résidus issus des combustibles irradiés en réacteurs : ces déchets concentrent 90 % de la radioactivité
ils perdent progressivement leur radioactivité sur des dizaines de milliers d’années !
• de plus la question des déchets nucléaires va encore s’aggraver vers 2010 avec le démantèlement
programmé en France des centrales aujourd’hui en activité car les centrales des années 1970 arriveront
en fin de vie !
• il faut rappeler que la dose maximale d’irradiation «sans risques» pour un homme est en France 5 fois
supérieure à celle des normes internationales.

Et oui, on est un peu dans la m*** en France avec ce parc nucléaire unique au monde. Même si on s’est débrouillé pour que les doses radioactives acceptables soient 5 fois plus élevées qu’à l’international. Hum hum hum. Comment faire alors ? Lisez le document dans son ensemble, mais la conclusion de l’EGE est très simple :

L’énergie nucléaire n’est pas considérée comme une énergie propre. Les différents accidents en centrales, les bombes, les problèmes liés aux essais nucléaires, les différents accidents liés au retraitement des matières usagées, le manque d’entretien de centrale en Europe de l’Est etc. sont autant d’arguments qui en font un mode de production d’énergie anxiogène, par définition difficilement contrôlable. Développer une argumentation rationnelle autour du nucléaire semble-être la seule alternative possible.

En gros : le nucléaire, c’est carrément pourri, dangereux, mais comme on est payé pour faire que ça soit la seule alternative possible, il faut développer des argumentaires pour faire rentrer dans le crâne de tout le monde qu’en France, ce sera nucléaire et rien d’autre.

Dans ce cadre, une approche de fond, plus axée sur la pédagogie et les conditions d’encadrement seraient recommandables. A titre d’exemple, des opérations sont en effet menées pour faire accepter les risques du nucléaire par des cabinets spécialisés dans ce créneau comme Mutadis Consultants. Ce cabinet a mis en place plusieurs groupes de recherche pour disposer des contres expertises nécessaires pour convaincre l’opinion publique et minimiser les risques associés à l’implantation des centrales. (…) 

incident-accident

Conclusion finale de l’EGE :

Les défaillances et les dangers du nucléaire existent. Mais le nucléaire reste la source d’énergie la plus fiable, la moins chère et la seule ayant la capacité à couvrir nos besoins énergétiques. 

Et voilà le travail.

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140602_191656";}s:15:"20140529_145048";a:7:{s:5:"title";s:89:"Allo, Arnaud, ici Reflets : on a un truc pour te faire économiser 74 milliards d’euros";s:4:"link";s:102:"http://reflets.info/allo-arnaud-ici-reflets-on-a-un-truc-pour-te-faire-economiser-74-milliards-deuros/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=28859";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 29 May 2014 12:50:48 +0000";s:11:"description";s:382:"C’est dommage qu’Arnaud Montebourg n’ait pas lu plus attentivement le rapport Queyranne qui lui a été remis il y a un an. C’est vraiment dommage. Mais comme à Reflets nous sommes généreux, nous lui offrons quelques éléments issus de ce rapport avec une solution clef en main pour économiser 74 milliards d’euros par an. Voici ce que […]";s:7:"content";s:2812:"

C’est dommage qu’Arnaud Montebourg n’ait pas lu plus attentivement le rapport Queyranne qui lui a été remis il y a un an. C’est vraiment dommage. Mais comme à Reflets nous sommes généreux, nous lui offrons quelques éléments issus de ce rapport avec une solution clef en main pour économiser 74 milliards d’euros par an.

Montebourg-clown

Voici ce que le rapport constatait : les impôts sur les sociétés rapportent 36 milliards par an à l’Etat, et dans le même temps, les quelques 6000 différentes aides aux entreprises coûtent 110 milliards d’euros à l’Etat. Il te suffit donc, cher Arnaud, de supprimer les 6000 aides aux entreprises comme les impôts sur les mêmes entreprises (pour ne pas les vexer et faire jouer la fameuse compétitivité), et tu récupères 74 milliards : 110 – 36 = 74.

Pas besoin de faire l’ENA pour effectuer ce genre de calculs…ah, quelqu’un dans l’oreillette indique que justement, ceux qui ont fait l’ENA ne peuvent pas y arriver, parce que c’est trop simple.

Dans tous les cas, Reflets insiste pour faire savoir que sans toucher aux salaires, au pouvoir d’achat des Français, aux intermittents, aux retraites, à la TVA, aux chômeurs, il y a moyen de récupérer 74 milliards par an, et pas 55 milliards en 3 ans en grattant n’importe où. Tout ça avec une simple réforme des impôts sur les sociétés et des aides aux entreprises.

Nous, on dit ça comme ça. Pas plus.

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140529_145048";}s:15:"20140528_225413";a:7:{s:5:"title";s:57:"A partir de quand est-on en danger dans une démocratie ?";s:4:"link";s:75:"http://reflets.info/a-partir-de-quand-est-on-en-danger-dans-une-democratie/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=28848";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 28 May 2014 20:54:13 +0000";s:11:"description";s:349:"Alors que le parti dirigé par Marine Le Pen a obtenu 25% des voix exprimées aux élections européennes, un  nombre grandissant de questions angoissées circulent à travers le pays. Que peut donc faire le FN [ou pas] avec ce résultat électoral, et dans le cadre d’une politique-fiction, que pourrait-il se passer, au cas où ce […]";s:7:"content";s:8559:"

Alors que le parti dirigé par Marine Le Pen a obtenu 25% des voix exprimées aux élections européennes, un  nombre grandissant de questions angoissées circulent à travers le pays. Que peut donc faire le FN [ou pas] avec ce résultat électoral, et dans le cadre d’une politique-fiction, que pourrait-il se passer, au cas où ce parti d’extrême droite parvenait à remporter les élections présidentielles ?

Stakhanov

Le premier parti de France ? Vraiment ? En réalité, le Front national est le parti le plus plébiscité par la minorité de citoyens encore intéressée par le système politique en place : la démocratie représentative. Les votants FN étaient très peu nombreux dimanche : 4,6 millions de personnes. Le « parti » des non-inscrits sur les listes électorales sont plus nombreux que les électeurs de l’extrême droite : autour de 5 millions. Les abstentionnistes ? Plus de 10 millions… Si des cris d’orfraies se répandent un peu partout, criant au scandale des abstentionnistes, responsables selon eux de cette catastrophe, il est un peu dommage de ne pas questionner le véritable message renvoyé dimanche par la population française en âge de voter.

Qui a peur du grand méchant loup ?

Les journalistes pètent de trouille, se lamentent. Il suffisait d’être dans une salle de rédaction dimanche soir pour s’en rendre compte. Avec des crises de mea culpa saisissantes : « On lui a donné trop de place, on a quand même notre part de responsabilité… ». Tout en se jetant sur le sujet, parce que, bon, « tout le monde le fait et que quand même, elle est en tête, donc, on est obligé de la mettre en avant ». Tout ça peut prêter à sourire ou agacer, mais le résultat est là : le parti du grand méchant loup envoie plus de députés européens à Strasbourg que n’importe quel autre parti. Et alors ? Que vont faire les élus FN là-bas ? Déglinguer l’Europe, que de toute manière 50% de la population française déteste et aimerait voir disparaître ? Faire passer des lois européennes anti-étrangers alors que le droit européen empêche la discrimination ? De toutes les manières, ce que chacun regarde en réalité n’est pas cette élection, mais celle de 2017. Et là, c’est beaucoup plus drôle.

En 2017, il ne se passera rien…

Ou presque, puisqu’en réalité, la politique fiction la plus raisonnable voit la candidate du FN arriver au deuxième tour, peut-être même en tête, par le jeu de la dispersion des voix. Et ensuite ? La grande trouille nationale, les hurlements d’indignation, le recours aux sauveurs républicains : et hop, l’UMP qui aura peut-être été un peu toilettée en autre chose gagnera largement l’élection. Ou le PS, ce dont on peut douter, quand même…

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Mais imaginons que ce ne soit pas le cas, et que le grand méchant loup arrive au pouvoir. Serions-nous encore en démocratie ? [En établissant que nous y soyons aujourd'hui, en démocratie…ce qui se discute d'un point de vue du droit du peuple, justement, à disposer de lui-même. Et oui, ce peuple que le grand méchant loup n'arrête pas de brandir, et qu'il aime, à qui il veut redonner du pouvoir. Le populisme, ce mot qui fait peur, et pourtant, qui représente les fondements du système dans lequel nous sommes installés. Un système issu d'une révolution…populaire. Qu'en faire ? Le FN bénéficie de plusieurs facteurs convergents : l'épuisement du système, la grogne populaire, la corruption avérée d'une partie très importante de la classe politique, une crise sociale et une mutation économique de grande ampleur. Quoi de plus facile pour lui, dans ces conditions, que de faire appel aux peurs, aux bas instincts largement entretenus par un appareil médiatique entièrement capté par une bulle hors des réalités concrètes ?]

Oui, donc, serions-nous encore en démocratie avec le grand méchant loup au pouvoir ? Et bien, et c’est là le point de discussion intéressant : peut-être bien que oui, justement. Toujours en démocratie. Pas plus en dictature qu’aujourd’hui. Non, pas plus. Parce que les institutions nous protègent, normalement. Parce que les lois iniques, comme celles nombreuses votées par N.S, qui se fit élire en 2007 en siphonnant les voix du FN, justement, nous ont donné un avant goût de ce qu’un pouvoir réactionnaire, autoritaire pouvait faire. Que fait-il ce pouvoir? Il joue le jeu de cette « démocratie » : il annonce, il influence, il éructe, se replie, gesticule, promet, donne, reprend, active, désactive, se défend, attaque, mais jamais ne fait autre chose qu’être ce pour quoi il a été élu. Et cette chose est essentielle, et est la cause de tous les problèmes actuels : il fait à la place. Il a le pouvoir. Il décide pour tous.

Le choix est simple

Si vous n’avez rien envie d’autre que de regarder ce qu’il y a au programme ce soir, ou sur les intertubes, en vous disant que « c’est la merde », mais qu’au final, ce n’est pas de votre faute, et puis que « les méchant fassistes c’est vraiment trop injuste » : vous ne méritez pas grand chose de plus que la « réalité » qui vous est offerte par des médias totalement largués. Par contre, si vous tenez bon, droit dans vos tongues, en vous disant que de toute manière c’est en faisant des choses intéressantes et opposées aux idées de ces charlots totalement abrutis que les choses peuvent s’améliorer, alors, peut-être bien que le monde pourrait devenir plus sympathique.

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Ce qui nous entoure est une vaste escroquerie, un leurre totalement vicié : la fabrique des idées pourrait s’arrêter, celle du consentement aussi, pour peu que nous nous efforcions de continuer à travailler ensemble, et donc surtout, à faire. Le reste, les jeux politiques en cours, les comptabilités de bazar, toute cette minable kermesse artificielle républicaine n’ont qu’une vocation : vous laisser transi d’effroi ou de rage ou de ravissement, mais surtout vous inciter à continuer ce que vous faites le mieux. Compter les points, baisser ou lever le pouce, c’est-à-dire, vous faire ******* en douceur. Si demain les 15% qui ne votent pas, les 6 ou 7 millions de non partisans agissent au lieu de commenter, les choses pourraient bouger.

Mais il faudrait éteindre les télés. Calmer Twitter. Facebook. Regarder un arbre, parler à un chat ou un chien. Fabriquer des choses. Prendre le temps. Et toujours faire. Ce que certains ont déjà compris. Et tant mieux.

 

 

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140528_225413";}s:15:"20140527_230438";a:7:{s:5:"title";s:72:"Dis, Reflets, pourquoi c’est dangereux le DPI ? Tu me fais un dessin ?";s:4:"link";s:84:"http://reflets.info/dis-reflets-pourquoi-cest-dangereux-le-dpi-tu-me-fais-un-dessin/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=28840";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 27 May 2014 21:04:38 +0000";s:11:"description";s:338:"Certains pensent que Reflets fait une fixette sur le Deep Packet Inspection, cette technologie permettant de mettre sur écoute tout un pays d’un coup de baguette magique et que le France vend si bien à des dictatures et des Etats policiers. C’est possible. Mais il y a une raison à cela. Amesys a bêta-testé son […]";s:7:"content";s:11192:"

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Certains pensent que Reflets fait une fixette sur le Deep Packet Inspection, cette technologie permettant de mettre sur écoute tout un pays d’un coup de baguette magique et que le France vend si bien à des dictatures et des Etats policiers. C’est possible. Mais il y a une raison à cela. Amesys a bêta-testé son outil en Libye. Qosmos aurait bien voulu le faire en Syrie. Les deux entreprises ont développé leurs outils avec les fonds récoltés sur la vente à la Libye et la Syrie, respectivement. Et en France ? Ah, en France, c’est différent mon bon Reflets. Détends-toi, nous sommes une démocratie et les écoutes sont encadrées. Il y a la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS), tant vantée par le député PS du Finistère et président de la Commission des Lois, Jean-Jacques Urvoas. Il faut le redire, et Jean-Jacques Urvoas n’a eu de cesse de le répéter au moment du vote de la Loi de programmation militaire, ici, dans le pays des Droits de l’Homme, il n’y a pas de Big Brother. C’est une rumeur, affirmait un peu partout le député.

Bien entendu, ces déclarations de Jean-Jacques Urvoas, c’était au tout début de la pluie de documents d’Edward Snowden. Ce qui était un peu audacieux de sa part d’ailleurs, car, comme le bon sens près de chez vous qui caractérise votre serviteur le laissait supposer, le député a rapidement été assez ridicule. D’une part, ce que nous savons sur Amesys et Qosmos -et croyez nous sur parole, on en sait sans doute autant si ce n’est un peu plus que lui, nous pouvions aisément démontrer qu’il racontait des bêtises. D’autre part, l’annonce faite par le patron de la NSA lui-même, que la France avait livré à ses services 70 millions de métadonnées pour un seul mois, laissait penser que, finalement, en France, il y a peut-être autre chose que les deux types d’écoutes, les écoutes judiciaires et les écoutes administratives.

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Oui, il y a peut-être, c’est une théorie abracadabrantesque, un bon gros système d’écoute global supervisé par la DGSE, mis en place avec l’aval des gouvernements de Nicolas Sarkozy et de François Hollande, qui ratisse large, y compris le type de films de cul (Zoophilie, tendance teckels morts) que monsieur Michu a téléchargés le mois dernier.

Et ce système, mis en place sous Nicolas Sarkozy et François Hollande, il risque fort de tomber entre les mains d’une blonde énervée tendance extrême droite. Vous nous direz, ce n’est pas Vichy et la collaboration avec la Gestapo, donc ce n’est pas aussi grave que le fichier d’André Tulard.

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Tu me fais un dessin Reflets ?

Oui et non.

Le Monde nous apprend que Marine Le Pen a un chef de cabinet, Philippe Martel, un peu tendu contre les journalistes. Le Monde véhicule en fait les informations contenues dans un article du Point. Philippe Martel ficherait le parcours de journalistes français, fiches très utiles pour Marine Le Pen si elle devait déstabiliser un ou une interviewer/euse  afin de se sortir d’un mauvais pas.

Selon Le Point, Philippe Martel aurait ainsi indiqué :

« De toute façon, les Français vous détestent. Notre plan média, c’est de vous attaquer à mort. La presse nous est défavorable, pourquoi continuer à collaborer avec elle ? Il faut dire les études que vous faites, les appartements que vous habitez ». « Vous avez vu comment Marine a attaqué Apolline de Malherbe ? Ça n’est rien, ça n’est que le début. »

L’intéressé s’est empressé de démentir avoir tenu de tels propos. Vrai ou faux, Marine Le Pen a bien tenté de déstabiliser  Apolline de Malherbe au cours d’une interview  (à partir de 14′) :

 

Ce type d’informations sur une personne, publique au surplus comme un ou une journaliste, doit pouvoir aisément se trouver via un moteur de recherche.

Mais, et voilà le petit dessin, imaginez un monde dans lequel une femme politique d’extrême droite qui fouille le passé des journalistes qui l’interrogent avant de les rencontrer pour les attaquer en direct pendant l’interview sur ce passé, serait au pouvoir. Oui, présidente de la république.

Mais pas uniquement présidente. Présidente de la république avec à sa disposition un outil de surveillance global, mis en place par ses prédécesseurs et dont elle hériterait. Un peu comme un fichier Tulard, mais en beaucoup mieux. Un fichier dans lequel on pourrait entasser toute la vie d’une personne, ses belles actions, comme ses petits secrets, ses erreurs de jeunesse, ses préférences politiques, sexuelles, philosophiques… Tout cela ressortant de ses interactions digitales avec ses semblables. Un rêve. Ou un cauchemar, selon de quel côté on se place. Du côté de Philippe Martel et Marine Le Pen ou du côté des citoyens. Imaginez les pressions qu’il serait possible d’exercer sur chaque citoyen avec un tel outil, même dans une démocratie, dirigée par quelqu’un qui déciderait d’utiliser un tel outil…

La presse ne joue plus très souvent son rôle de quatrième pouvoir, mais là, dans une telle configuration, il faut bien l’avouer, elle ne pourrait plus jamais le faire sereinement. Car nous, journalistes, sommes tous zoophiles, tendance teckels morts… Ou quelque chose du genre. Tout comme Marine Le Pen et Philippe Martel. Ce n’est pas un délire, j’avais démontré ceci et suis prêt à le refaire, au cours d’une très sérieuse conférence à Pas Sage en Seine (PSES) en 2012.

L’existence d’un outil permettant de répertorier cette préférence sexuelle est une aberration. La possibilité que quelqu’un puisse l’utiliser est une abomination.

Pensez-y monsieur Hollande, vous qui approuvez la vente d’un Eagle au Maroc par Amesys. Vous qui approuvez la maintenance des outils d’Amesys au Gabon, au Qatar, en Arabie saoudite, aux Emirats Arabes Unis. Vous qui laissez la DGSE avoir des relations particulièrement étroites avec Qosmos (la business unit BUK). Vous qui ne remettez pas en cause la participation de la Banque publique d’investissement dans Bull et Qosmos…

Il est encore temps.

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140527_230438";}s:15:"20140527_193550";a:7:{s:5:"title";s:53:"Rachat de Bull par Atos ; l’impunité et le cynisme";s:4:"link";s:68:"http://reflets.info/rachat-de-bull-par-atos-limpunite-et-le-cynisme/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=28837";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 27 May 2014 17:35:50 +0000";s:11:"description";s:376:"Nous vous en parlions hier : les politiques de droite comme de gauche ont couvert les agissements des entreprises Amesys et Qosmos. Celles-ci ont pu vendre impunément leurs outils mortifères à toutes sortes de dictatures et d’Etats policiers avec la bénédiction des équipes de Nicolas Sarkozy et de François Hollande. L’implication de la DGSE dans […]";s:7:"content";s:8419:"

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Nous vous en parlions hier : les politiques de droite comme de gauche ont couvert les agissements des entreprises Amesys et Qosmos. Celles-ci ont pu vendre impunément leurs outils mortifères à toutes sortes de dictatures et d’Etats policiers avec la bénédiction des équipes de Nicolas Sarkozy et de François Hollande. L’implication de la DGSE dans ces opérations est patente. Toutes les questions des rares parlementaires remettant en question ces ventes ont reçu des réponses à faire pâlir un pipotron de la meilleure facture. Quant aux questions des journalistes, c’est encore mieux, elles n’ont reçu aucune réponse. Reflets a même réussi à se faire traiter de troll par un conseiller de Fleur Pellerin. C’est dire si la consigne « Circulez, il n’y a rien à voir » est érigée en règle ultime dans ce domaine. Hier, Atos a annoncé le rachat de Bull pour 620 millions d’euros. On peut assez logiquement considérer que le marché est libre de se réorganiser comme bon lui semble. Toutefois, il n’est pas complètement idiot de faire un rapprochement pouvant sembler à première vue, hasardeux : ce rachat est une illustration du comportement de ce que le mouvement Occupy appelle les 1%. Impunité à tous les étages, accaparement glouton des richesses dans un laps de temps minime et surtout, sourire en coin, façon de dire aux 99% que l’on se contrfout de ce qu’ils peuvent bien penser et faire. Le vote FN aux européennes participe du rejet d’une classe politique considérée comme étant totalement asservie par les 1%. Ce type de rachat devrait contribuer à raidir ceux qui, au courant du parcours de Philippe Vannier, patron de Bull, se sont laissés tenter par les sirènes puantes de Marine Le Pen. On n’est pas sortis de l’auberge…

Petit retour en arrière. En janvier 2010, Bull raconte à la presse l’inverse de ce qu’elle fait. La société annonce reprendre la SSII Amesys. En réalité, Bull s’offre à Crescendo Industries, la maison mère d’Amesys. Crescendo, la maison mère d’Amesys, reçoit 24 millions d’actions soit à peu près 20% du capital de Bull post augmentation de capital, à quoi Bull ajoute 33 millions en numéraire (du liquide). Au total, l’entité Amesys (qui regroupe plusieurs filiales) est valorisée à 105 millions d’euros (72 millions en actions et 33 en liquidités). Résultat de l’opération, Crescendo détient 20% du capital de Bull devenant ainsi de très loin le premier actionnaire après France Telecom (autour de 10%).

En 2009, avant la fusion des deux sociétés, nous avions Bull avec un chiffre d’affaires consolidé de 1,110 milliard d’euros et Amesys avec un chiffre d’affaires prévu à 100 millions d’euros en 2009. Il est donc, c’est une évidence, parfaitement logique que Amesys absorbe Bull au plus grand profit de Crescendo Technologies, détenu par Philippe Vannier et ses deux associés historiques…

Evidemment, cela ne loupe pas, Philippe Lamouche, patron de Bull de l’époque se fait débarquer quelques mois plus tard et Philippe Vannier le remplace. Il est fort improbable que Philippe Lamouche n’ait pas vu venir l’avenir qui se dessinait pour lui. On peut raisonnablement supposer qu’il n’a pas eu le choix de refuser cette reprise du capital de son entreprise par une petite SSII aixoise.

De fait, celle-ci avait, avec l’appui des nervis de Nicolas Sarkozy, vendu un système d’écoute global, le fameux Eagle, à la Libye de Kadhafi. Le début d’une aventure menée par l’Etat français, consistant très probablement à mettre en place un système reposant sur le DPI made in France et ressemblant à celui de la NSA, dénoncé par Edward Snowden.

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La principale différence entre les deux infrastructure étant que la NSA a investi des sommes sans doute colossales pour la mettre en place tandis que la France l’a vendue à des dictatures et des Etats policiers particulièrement fâchés avec les Droits de l’Homme tout en en conservant l’usage.

La reprise de Bull par Philippe Vannier, qui ressemble fort à un cadeau de remerciement pour services rendus et à un projet d’optimisation des ressources françaises visant à mettre en place un système d’écoute global, était donc dès le départ une très belle opération pour l’actuel patron de Bull.

D’autant que cette belle opération financière se double par la suite d’une totale impunité. Amesys a vendu un système Eagle à un dictateur sanguinaire sous couvert de lutte contre le terrorisme alors que la société avait pour interlocuteur Abdallah Senoussi, beau frère du guide suprême, mais aussi, condamné en France pour terrorisme, justement, en raison de son rôle dans l’attentat du DC-10 d’UTA. Pour autant, à part une plainte pour complicité d’actes de torture déposée par des ONG, rien n’est venu troubler la quiétude de Philippe Vannier.

Celui-ci va désormais vendre Bull à Atos.

Un peu de chiffres… Crescendo Technologies a donc repris Bull pour zéro euros si l’on considère que cette holding a juste transféré ses avoirs dans un ensemble plus grand et qu’elle contrôlait par la suite, ou 105 millions d’euros si l’on retient les chiffres avancés par le document de référence de l’AMF. Atos achète Bull pour 620 millions. Ou 4,90 euros par action. Dont 24% environ sont directement entre les mains de Crescendo Industries. Qui se retrouve donc virtuellement à la tête d’environ 145 millions d’euros quatre ans après l’opération Bull-Amesys. On peut aussi intégrer la dépréciation des actifs Amesys opérée par Bull en 2011 (quelque 31,5 millions d’euros) et valoriser Amesys à 73,5 millions d’euros. Culbute dans ce cas : 71,5 millions d’euros.

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Demain, encore, peut-être, lors de la revente d’Atos à une autre société…

Allez ! En avant, vers l’au-delà et l’infiniiiii….

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140527_193550";}s:15:"20140527_150504";a:7:{s:5:"title";s:91:"Le Reflets Think Tank (RTT) offre gratuitement LA solution aux dirigeants de cette planète";s:4:"link";s:109:"http://reflets.info/le-reflets-think-tank-rtt-offre-gratuitement-la-solution-aux-dirigeants-de-cette-planete/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=28817";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 27 May 2014 13:05:04 +0000";s:11:"description";s:305:"Le saviez-vous ? Il y a eu une réunion de crise à l’Elysée hier matin. Et oui, le FN arrive en tête dans 71 départements français aux élections européennes du 26 mai. Il est urgent de tirer les conclusions de ce vote et de trouver des solutions pour éviter que Marine Le Pen ne se […]";s:7:"content";s:5635:"

revolutionnationale

Le saviez-vous ? Il y a eu une réunion de crise à l’Elysée hier matin. Et oui, le FN arrive en tête dans 71 départements français aux élections européennes du 26 mai. Il est urgent de tirer les conclusions de ce vote et de trouver des solutions pour éviter que Marine Le Pen ne se retrouve à l’Elysée en 2017. Problème, nos amis politiques, de l’extrême gauche à l’UMP n’ont toujours pas trouvé de solution efficace depuis 1981. Pas de panique ! Le Reflets Think Tank (RTT) est là pour les aider. Pas seulement vous François Hollande. Non, non, nous allons aider tous les hommes politiques de la planète. Nous allons les aider à garder leurs boulots, leurs avantages, les aider à continuer leurs petits arrangements entre amis, à poursuivre un enrichissement permanent. Si, si.

Filer une branlée (comme dit élégamment Jean-Christophe Cambadélis) aux extrêmes tout en gardant ses petits avantages, le fameux pouvoir qui fait tourner la tête des politiques… N’est-ce pas une martingale idéale ? Bien sûr, le Reflets Think Tank (RTT) pourrait vendre cette martingale un bon prix et enfin remplir ses caisses. Mais comme nous sommes de très mauvais capitalistes, nous allons simplement offrir cette solution.

Alors…

Chers politiques… Commencez par monter une réunion au sommet. Tout en haut de la montagne. Autour de la table, vous réunissez les grands mamamouchis des pays les plus riches. Vous faites semblant de tenir de longues discussions, vous affichez des mines contrites et inquiètes. Façon « l’heure est grave !« .

Puis, au bout de deux jours, vous faites une déclaration commune, qui contient les éléments de langage suivants :

- Le marché n’est pas remis en cause, il est simplement strictement encadré.

En redistribuant une part de la richesse, et sans mettre sur la paille les 1%, les politiques sont assurés de retrouver le fameux « lien » avec leurs électeurs, qu’ils ont perdu depuis longtemps. Fastoche, non ?

Ne nous dites pas merci, c’est cadeau.

politique

Image réalisée par @wildvertiser

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140527_150504";}s:15:"20140526_163905";a:7:{s:5:"title";s:35:"Atos rachète Bull, et donc, Amesys";s:4:"link";s:53:"http://reflets.info/atos-rachete-bull-et-donc-amesys/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=28822";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 26 May 2014 14:39:05 +0000";s:11:"description";s:388:"Il faut parfois prendre le temps de l’analyse. Parler de surveillance globale, c’est intéressant. Reflets le fait depuis 2011 avec par exemple l’interview sur Techtoc.tv de Thibaut Bechetoille, PDG de Qosmos. C’était bien avant les révélations Snowden. Nous avions poursuivi avec la révélation de la vente d’un système Eagle à la Libye, sujet largement traité […]";s:7:"content";s:7148:"

amesys

Il faut parfois prendre le temps de l’analyse. Parler de surveillance globale, c’est intéressant. Reflets le fait depuis 2011 avec par exemple l’interview sur Techtoc.tv de Thibaut Bechetoille, PDG de Qosmos. C’était bien avant les révélations Snowden. Nous avions poursuivi avec la révélation de la vente d’un système Eagle à la Libye, sujet largement traité dans la presse par la suite. Les récents articles réalisés en partenariat avec Mediapart sur Qosmos donnent une vision plus large de ce qu’est ce marché français de la surveillance globale, du DPI, cette technologie au cœur des systèmes d’écoute de la NSA révélés par les documents d’Edward Snowden. La série entamée sur Qosmos montre également les liens très étroits entre ce secteur et celui du renseignement d’Etat. La DGSE et Qosmos sont étroitement liés, notamment via une « business unit », la BUK. Maintenant prenons un peu de recul. Nos articles ou ceux de Glenn Greenwald ont-il changé quelque chose ? Une question pas inintéressante au moment où Atos annonce le rachat de Bull.

Bien entendu, le grand public a désormais une meilleure vision de ce qu’est la surveillance globale. Pour autant, les politiques se sont-ils emparés de ce sujet ? Ont-il forcé les entreprises et les gouvernements à stopper ce mouvement de construction d’une société panoptique ? Les entreprises publiques on-t-elles mis un terme à leurs relations commerciales avec ces sociétés spécialisées dans l’écoute ? la BUK a-t-elle été dissoute chez Qosmos ?

Nous avions déjà écrit un article titré « #Amesys : business as usual ». C’était avant Snowden. C’était avant que Le Monde ne parle d’un projet franco-français d’écoute globale. Alors, aujourd’hui, est-ce mieux ? Avons nous suffisamment ouvert les yeux gouvernementaux, des « représentants du peuple » ?

Nous allons laisser de côté Qosmos l’espace d’un article et revenir sur la galaxie Amesys. Les entreprises publiques, les émanations étatiques (l’Armée par exemple) ont-elles mis un terme à leurs relations commerciales avec cette galaxie, dont on sait désormais sans aucun doute qu’elle a vendu un système d’écoute global à la Libye de Kadhafi ? Mieux, elle avait comme interlocuteur Abdallah Senoussi, beau frère du guide suprême, mais aussi, condamné en France pour terrorisme, en raison de son rôle dans l’attentat du DC-10 d’UTA. Une galaxie de sociétés dont on sait maintenant que leurs produits ont aidé les bourreaux à mieux torturer… Le pays auto-proclamé des Droits de l’Homme a-t-il mis fin à son commerce avec cette galaxie ?

Pas vraiment.

En 2013 et 2014, Thales, comme toujours, continue de commander chez Elexo. Cassidian également. Tout comme Safran Turbomeca ou MBDA, Zodiac Data Systems, Astrium, Orange, TCS, Accor, BNP, Alstom, Infineon, Airbus, Dassault, Latecoere, Amadeus, Altran, le CEA, Cap Gemini, Pages Jaunes

Bull apar ailleurs « vendu » son activité Eagle d’Amesys à … AMESys (Advanced Middle East Systems) pour sortir du périmètre immédiat, ce « boulet » en termes d’image, de son giron. Mais continue à vendre des solutions via sa division « Data Management ». Selon les documents que Reflets s’est procurés, il s’agit, selon leurs mots de : « Electronic warfare, intelligence products, solutions and safety, solutions for critical infrastructures (enterprises and governments) ». Chez Amesys Conseil, par exemple, ce sont deux personnes, Stéphane Sabatier et Miguel Fernandez, qui étaient en charge de l’Electronic Warfare.

Bref…

Il faut bien le dire, si tout le monde est prêt à s’offusquer de toutes ces activités particulièrement nuisibles aux Droits de l’Homme, rien ne change. Les politiques de droite comme de gauche continuent de couvrir ces activités, refusent de répondre aux journalistes qui les interrogent. Les patrons d’entreprises continuent leur business avec ces sociétés impliquées dans des ventes d’armes visant à écouter les populations (Relisez l’article 12 de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme).

 

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140526_163905";}s:15:"20140526_115525";a:7:{s:5:"title";s:61:"Coucou, c’est le FN qui vient prendre le petit déjeuner…";s:4:"link";s:74:"http://reflets.info/coucou-cest-le-fn-qui-vient-prendre-le-petit-dejeuner/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=28812";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 26 May 2014 09:55:25 +0000";s:11:"description";s:405:"Ce matin, à ma table de petit déjeuner, il y avait un type, sourire ultra-brite, mais avec une sorte de sale tronche, un truc dissonant dans le visage. Je ne m’attendais pas à trouver un inconnu dans ma cuisine… « Bonjour !« , me lance-t-il. « C’est le FN qui s’invite pour le petit déjeuner… » « Mais enfin, je […]";s:7:"content";s:3988:"

ultra-brite

Ce matin, à ma table de petit déjeuner, il y avait un type, sourire ultra-brite, mais avec une sorte de sale tronche, un truc dissonant dans le visage. Je ne m’attendais pas à trouver un inconnu dans ma cuisine…

« Bonjour !« , me lance-t-il. « C’est le FN qui s’invite pour le petit déjeuner… »

« Mais enfin, je ne vous ai pas invité ! »

« Mais si, vous m’avez invité. Et plein de gens m’ont invité« , me répond l’intrus.

Je veux bien que l’âge me fasse un peu perdre la mémoire mais tout de même, je sais bien, moi que je n’ai jamais invité quelqu’un d’extrême-droite chez moi…

Pendant qu’il mangeait comme un goinfre toutes mes réserves de muffins, de confiture et de café, je m’interrogeais. Comment est-ce possible ? Comment faire pour le faire partir ?

Et voilà qu’entre dans ma cuisine un certain monsieur Bonneconscience Petitspartis.

« Non mais ça ne va pas les mecs ? C’est quoi ici ? Un hall de gare ? »

« Je suis juste venu prendre un café et vous dire que vous êtes responsable de la présence de ce monsieur dans votre cuisine. C’est de votre faute ! Vous auriez du vous mobiliser. Il y a des alternatives ! Vous auriez dû m’inviter moi ! »

J’avoue qu’à ce stade, le doute commençait à m’habiter. Ils sont cons ou juste mal élevés ? Je n’ai invité personne, je ne voulais inviter personne, je ne veux toujours inviter personne. Est-ce que le fait de ne vouloir inviter personne et de ne pas l’avoir fait m’interdit de dire que je ne veux pas de monsieur Ultra-brite dans ma cuisine ?

Soudain, un détail qui m’avait échappé se révéla. monsieur Bonneconscience Petitspartis avait le même sourire. Pas un truc qui ressemblait à celui du monsieur du FN, non juste LE MÊME. Identique.

reveil

Drrriiiiiiiing-Drrriiiiiiiing-Drrriiiiiiiing-Drrriiiiiiiing…

Tiens, mon réveil… Ce n’était donc qu’un cauchemar…

Purée… Un bon café pour oublier cette horreur !

Sur le seuil de ma cuisine, je m’arrête stupéfait. Il y a une dizaine de types avec un sourire ultra-brite assis autour de la table en train de bâfrer…

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140526_115525";}s:15:"20140523_124331";a:7:{s:5:"title";s:44:"Bygmalion : les clés sont sur le paillasson";s:4:"link";s:62:"http://reflets.info/bygmalion-les-cles-sont-sur-le-paillasson/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=28803";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 23 May 2014 10:43:31 +0000";s:11:"description";s:415:"Hier, un internaute nous faisait remarquer une curiosité sur l’un des sites web réalisés par Bygmalion, il s’agissait à coup sûr d’un serveur de test. Une curiosité, le mot est faible pour qualifier l’inimaginable. Il s’agit d’un site d’un salon professionnel qui était destiné à manipuler une masse conséquente de données personnelles puisque ce genre […]";s:7:"content";s:5313:"

Hier, un internaute nous faisait remarquer une curiosité sur l’un des sites web réalisés par Bygmalion, il s’agissait à coup sûr d’un serveur de test. Une curiosité, le mot est faible pour qualifier l’inimaginable. Il s’agit d’un site d’un salon professionnel qui était destiné à manipuler une masse conséquente de données personnelles puisque ce genre de site est principalement destiné à l’inscription des participants et des visiteurs.

Quand on réalise ce type de site web, nous l’avons dit et répété, on évite de faire appel à un développeur inexpérimenté que l’on facture probablement au prix fort au client. D’ailleurs on évite tout simplement de s’adresser à une agence de communication. Est-ce que vous iriez acheter votre pain chez le garagiste vous ? Malheureusement, cette pratique, est comme nous allons le voir assez courante.

Hébergé sur un sous domaine de Bygmalion.net, l’application web révélait dans son code source une expression régulière visant à vérifier les adresses emails des personnes souhaitant s’inscrire à l’événement. Jusque là, rien d’anormal, la « sanitization » est une bonne pratique. ce qui l’est beaucoup moins en revanche, c’est l’utilisation d’expressions régulières d’un autre temps qui piquent les yeux. Les développeurs auront tout de suite compris que la bonne pratique aurait été d’utiliser un :

filter_var

… à la place de cette horreur :

bygmafail

On sent tout de suite qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Mais le plus grave n’est pas là. C’est quand on examine les 5 premières lignes qu’on se dit que non… ce n’est pas possible que ceci ait été codé par un développeur qualifié. Car en dur dans le code, on découvre une fonction mysql_connect qui révèle, en clair, l’adresse du serveur de base de données, l’identifiant et le mot de passe du serveur destiné à collecter les données entrées par les visiteurs. Tout ça dans le code d’une page html, sans la moindre volonté de dissimuler quoi que ce soit.

C’est exactement comme si vous partiez en vacances en laissant les clés non pas sous le paillasson, mais sur le paillasson.

Mais la rigolade ne s’arrête pas là. Des internautes se demandant d’où peut bien provenir ce code d’une autre planète, ont en quelques recherches, trouvé d’où il provenait.

Tenez vous bien…

Ce code a été initialement soumis sur Stackoverflow, un site web communautaire d’entraide pour développeurs. Ce code est d’ailleurs corrigé par une réponse d’un contributeur un peu en dessous qui explique bien que le langage PHP a une fonction dédiée à la validation et le nettoyage du code.

Mais visiblement, le développeur oeuvrant pour Bygmalion s’est arrêté au code défectueux et n’a pas pris soin de lire la correction, et encore moins d’apprendre à développer. Ce code est tout simplement un copier collé d’une énormité. Outre le fait que l’on se demande si cette affreuse chose a été facturée au client final, on a tout de suite envie de lui demander « combien », juste histoire de voir si les grilles tarifaires pratiquées pour l’UMP sont comparables.

Voyons maintenant le bon côté des choses : au final, on ne peut que se satisfaire que Bygmalion ait pu facturer à l’UMP des meetings imaginaires, car on peut légitimement se demander ce qu’il serait advenu des données personnelles des participants à ces meetings si ce genre de code avait servi à leur inscription.

Petit rappel à toutes fins utiles, ce n’est pas parce que les clés sont sur le paillasson, que vous êtes invités à pénétrer. Toute tentative de connexion à cette base de données relèverait de l’infraction pénale qualifiant l’intrusion et le maintien frauduleux dans un système de traitement automatisé de données.

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Ceci est l’article le plus court, et peut-être le plus inutile (ou pas) de l’histoire de Reflets :

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Likes(39)Dislikes(7)
";s:7:"dateiso";s:15:"20140521_131945";}s:15:"20140519_191525";a:7:{s:5:"title";s:49:"Surveillance : ce que Qosmos est capable de faire";s:4:"link";s:68:"http://reflets.info/surveillance-ce-que-qosmos-est-capable-de-faire/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=28777";s:7:"pubDate";s:31:"Mon, 19 May 2014 17:15:25 +0000";s:11:"description";s:376:"Si les activités de Qosmos ont été dévoilées à l’occasion d’un contrat avec la Syrie, le leader français du DPI a bien d’autres clients peu scrupuleux du respect des Droits de l’Homme et travaillant, par exemple, avec l’Iran ou Barheïn. Pour ce troisième volet de notre enquête, Mediapart et Reflets ont notamment eu accès au […]";s:7:"content";s:33567:"

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Si les activités de Qosmos ont été dévoilées à l’occasion d’un contrat avec la Syrie, le leader français du DPI a bien d’autres clients peu scrupuleux du respect des Droits de l’Homme et travaillant, par exemple, avec l’Iran ou Barheïn. Pour ce troisième volet de notre enquête, Mediapart et Reflets ont notamment eu accès au “Protobook” de la société, c’est-à-dire le catalogue listant toutes les options d’interception proposées à ses clients.

L’ouverture d’une information judiciaire sur le projet Asfador, prévoyant d’équiper la Syrie de Bachar al-Assad d’un dispositif de surveillance global du pays, est-elle due aux erreurs de communication de la société Qosmos ? Ou cette affaire n’est-elle finalement que l’arbre qui cache la forêt, la partie émergée de l’iceberg des activités du spécialiste français du Deep Packet Inspection (DPI) ?

Le conflit entre Qosmos et un de ses anciens salariés devenu lanceur d’alerte, et la stratégie particulièrement agressive choisie par la société pour le réduire au silence, ont conduit à braquer les projecteurs sur un seul de ses nombreux contrats. Or, selon nos informations, la Syrie n’est qu’un des nombreux pays où les produits de Qosmos ont été installés. Et parmi ses clients, figurent des sociétés très peu soucieuses des Droits de l’Homme et ayant vendu des solutions d’interception des communications dans plusieurs dictatures telles que l’Iran ou Bahreïn.

Comme nous le rappelions dans les précédents volets de notre enquête, l’utilisation du Deep Packet Inspection, une technologie permettant d’inspecter « en profondeur » les informations circulant sur le réseau, a très tôt inquiété les experts en raison de ses applications potentielles en matière de surveillance. Et dès mois de janvier 2011, le PDG de Qosmos lui-même, Thibaut Bechetoille, était interpellé par Reflets, sur l’utilisation faite par les clients de ses produits et sur sa responsabilité morale.

Mais il a fallu l’intervention de James Dune, à l’époque « responsable du service documentation technique » au sein de Qosmos, pour que ce débat devienne public et pour que son employeur se retrouve sur le banc des accusés.

Entré chez Qosmos en 2005, James Dune était chargé de traduire en anglais les documentations techniques des produits. Salarié bien noté par ses supérieurs, il vit cependant de plus en plus mal le virage que prend la société à partir de 2007, quand celle-ci se spécialise dans le DPI pour un usage « d’interception légale » et commence à travailler avec divers services de renseignement. Il exprime tout d’abord ses doutes en interne, puis publiquement.

Au début de l’année 2011, il tombe sur des articles particulièrement critiques sur le Deep Packet Inspection et commence à s’exprimer de plus en plus ouvertement. Ceux-ci sont confirmés en fin d’année, par la révélation de la participation de la société, via l’entreprise allemande Utimaco, au projet Asfador prévoyant de vendre un système de surveillance au régime syrien de Bachar al-Assad.

James Dune se transforme alors en lanceur d’alerte, s’exprimant notamment sur son blog, hébergé sur Mediapart, et dans des commentaires. Des médias commencent à prendre au sérieux ses propos, à l’interviewer et à enquêter. Ces différentes révélations et articles conduiront la Fédération internationale des ligues des Droits de l’Homme (FIDH) et la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) à envoyer au procureur de la République une lettre de dénonciation qui débouchera sur l’ouverture de l’information judiciaire du mois d’avril 2014.

Face à la tourmente, Qosmos s’est lancée dans une contre-attaque à la fois juridique et médiatique particulièrement agressive (voir l’opération de communication de Qosmos en dessous de cet article). Licencié fin 2012, James Dune a également fait l’objet d’une plainte pour diffamation, tout comme la chaîne de télévision France 24 et le quotidien Le Parisien qui avaient repris ses propos. La LDH et la FIDH ont quant à elles eu droit à une plainte pour « dénonciation calomnieuse ».

Depuis, les dirigeants de Qosmos martèlent le même message : ils n’avaient aucune connaissance du client final, à savoir la Syrie et, de toutes manières, leur matériel n’a jamais été « opérationnel ». Des affirmations déjà remises en cause dans le premier volet de notre enquête. Pour le reste, Qosmos se serait retiré du marché de « l’interception légale » au cours de l’année 2012 et se concentrerait sur celui de la mesure d’audience et de l’optimisation du réseau. Ces deux dernières activités sont en effet des applications potentielles du DPI.

Mais voilà, cette vision des activités de Qomos ne correspond qu’en partie au Protobook, une sorte de catalogue interne listant les protocoles que les sondes de la société sont capables de capter, dont Mediapart et Reflets ont pu consulter une version datant de l’année 2013.

qosmos-protobook

Quoi qu’en dise Thibaut Bechetoille et les gouvernements qui se sont succédé depuis l’ère Sarkozy jusqu’à aujourd’hui, les technologies développées par Qosmos ont un but évident : la surveillance globale. Pas celui de la mesure d’audience ou de l’optimisation réseau. Ni même de la simple « cybersécurité ».

Pour s’en convaincre, il suffirait que le patron de Qosmos regarde de plus près le Protobook, ou « livre des protocoles » surveillés par les sondes et que la société tient à jour. Il se rendrait compte que la majorité des protocoles surveillés n’ont rien à voir avec la mesure d’audience.

Les données interceptées, comme souvent le nom de l’utilisateur, son mot de passe ou les contenus échangés sont bien plus utiles à un surveillant qu’à une entreprise qui mesurerait le nombre de visiteurs sur des sites Web…

Le Protobook : ce que Qosmos est capable de faire

Pour aller dans le sens de Thibaut Bechetoille, et se faire l’avocat du diable, chacun comprendrait qu’une entreprise, par exemple, décide que ses employés ne peuvent pas passer trop de temps sur leurs comptes Facebook personnels pour y poster des photos de chats, ou « liker » les posts de leurs camarades de promo. Les sondes de Qosmos peuvent éventuellement remplir ce rôle. Pour autant, c’est normalement un rôle que remplit très bien un firewall classique, par exemple.

Pour ce faire, les développeurs de Qosmos vont intégrer aux sondes une adresse qui déclenchera des actions. Par exemple, www.facebook.com engendrera une alerte, sera filtré, interdit, etc. Jusque-là, tout va bien. Nous sommes dans ce cas de figure imaginaire, dans une utilisation plus ou moins neutre (en terme de vie privée et de données personnelles) du DPI. Sauf que le Protobook de Qosmos indique tout ce que la sonde va disséquer pour Facebook.

Et là, tout commence à aller mal. Parce que l’on n’est ni dans la mesure d’audience, ni dans l’optimisation réseau. Ainsi, les sondes Qosmos, pour ce qui est de Facebook, vont récupérer (en vrac et sans être exhaustif) l’identifiant de l’utilisateur, son mot de passe (inutile s’il est chiffré, mais cette problématique peut être aisément contournée, surtout dans un pays comme la Syrie), les actions qu’il effectue, le fait que l’accès à Facebook ait été fait via un téléphone mobile, le prénom et le nom de l’utilisateur qui se connecte, le contenu des messages instantanés, les requêtes envoyées au moteur de recherche de Facebook, le sexe du destinataire d’un message instantané, son identifiant (idem pour celui qui l’envoie), le contenu d’une mise à jour du statut…

BloodyQosmos-

Qosmos pourrait arguer que puisque l’on regarde si l’accès est fait depuis un portable ou pas, c’est bien que l’on fait de la mesure d’audience. Imaginons une chaîne de télévision qui voudrait savoir si l’accès à sa page Facebook vient d’un téléphone ou d’un PC…

Oui… Mais non.

D’une part, dans ce cas, elle n’a pas à connaître l’identifiant et le mot de passe ou le contenu des messages instantanés de ceux qui viennent voir sa page ; d’autre part, elle ne peut pas positionner cette sonde Qosmos à un endroit stratégique, c’est-à-dire chez Facebook, ou encore moins chez un fournisseur d’accès à Internet. Bref, elle n’a pas l’usage d’un tel produit.

Dans un cadre juridique français, il n’y a, en fait, pas de cas d’usage juridiquement acceptable par un tribunal d’une sonde qui intercepterait et stockerait de telles informations. Sauf, bien entendu, dans le cadre d’écoutes « légales » opérées par la Justice.

Pour ce qui est des webmails, les sondes Qosmos repèrent bien entendu Gmail, La Poste, Hotmail et Live, Mail.ru, Orange, OWA (Microsoft) Squirrelmail, etc.

Dans le détail, et c’est intéressant pour des opposants politiques dans des pays fâchés avec les Droits de l’Homme, Qosmos ou ses clients peuvent savoir si un message Gmail « vient d’être lu ou composé », le « contenu d’un fichier joint », « l’adresse email du contact », le « contenu d’un message », « l’adresse IP de l’auteur du message », « l’adresse complète du destinataire du courriel (y compris les destinataires en CC ou Bcc) » et quelques détails encore.

Mais ce qui intéressera le plus ceux qui souhaitent passer sous les radars est le champ qui indique si un message « est un brouillon ou est réellement envoyé ». Nombre de défenseurs du droit à la vie privée ou d’ONG qui pensent aider les opposants à ne pas être repérés, conseillent en effet de composer des « brouillons » dans des boîtes mails partagées avec leurs correspondants. Le mail ne circulant pas, ils pensent ne pas être repérés. Le champ « Adresse IP actuelle de l’autre utilisateur du compte » surveillé par les sondes, laisse penser que Qosmos essaye d’ailleurs de repérer un éventuel deuxième utilisateur du compte.

Le Protobook ne donne donc pas que des indications sur des sites à surveiller pour la « mesure d’audience », façon Qosmos.
Pour ce qui est de la mesure d’audience, il convient d’ailleurs de noter que Youporn, site de partage de vidéos pornographiques le plus populaire, par exemple, puisque ce site est susceptible d’être surveillé par les sondes Qosmos, dispose déjà de toutes les statistiques détaillées sur ses utilisateurs et n’a sans doute pas besoin de Qosmos pour connaître les goûts de ses visiteurs…

Il y a bien d’autres usages d’Internet qui n’ont absolument rien à voir avec la mesure d’audience ou l’optimisation réseau. Des usages qui intéressent les services d’espionnage ou les dictateurs.

Car ces usages vont permettre de tout savoir sur une personne et ses contacts. Un vrai plus pour un dictateur. Cela permet notamment de repérer plus facilement un journaliste, un blogueur, un citoyen qui uploade sur Internet ses vidéos dérangeantes pour le pouvoir en place.

Or, et c’est bien pratique, tous ces usages sont au cœur du Protobook.

C’est le cas de Telnet, FTP, SSH (pour se connecter à une machine distante), SNMP (pour l’administration réseau) l’Appstore ou iCloud d’Apple, Google Play (Android), SSL, Tor (pour le trafic chiffré), SAP (pour les ERP), rsync (pour les synchronisations), Linkedin, IMAP, SMTP, POP, LotusNotes, etc. Pour les mails, Qosmos récupère bien entendu les identifiants et mots de passe des comptes mails.

Autre sujet troublant pour les techniciens à qui le Protobook a été soumis, les sondes Qosmos sont également actives dans le domaine de la téléphonie mobile. Elles savent capter les SMS et les messages multimédias.

Plus inquiétant encore pour les opposants politiques, les sondes Qosmos savent reconnaître le protocole GTP version 2 et en ressortir la substantifique moelle. Pour faire simple, GTP est un protocole utilisé pour véhiculer sur les réseaux de téléphonie mobile les protocoles Internet classiques.

Dans certains pays du Proche et Moyen-Orient, la connexion Internet est souvent réalisée par GSM et il est impératif, si l’on souhaite écouter la population, de surveiller cela aussi.

Huawei, Trovicor : les autres clients gênants

Ces particularités des sondes de Qosmos n’intéressaient probablement pas que la Syrie. Jusqu’à présent, dans ce dossier, la société s’est réfugiée derrière le fait qu’elle n’avait pas passé un contrat direct avec le régime de Bachard al-Assad mais avec la société allemande spécialisée dans la surveillance, Utimaco, elle-même sous-traitante de la société italienne Area Spa. Il n’existe aucun contrat, et donc aucune trace de résiliation, du projet dit Asfador vendu à Damas, celui-ci ayant été réalisé au sein d’un accord cadre. Interrogé par Mediapart et Reflets, Qosmos a refusé de répondre à la question de savoir si elle avait mené d’autres projets avec Utimaco.

La question n’est pourtant pas anodine. En effet, comme nous le révélions dans la première partie de cette enquête, des documents internes montrent que Qomos a continué à mettre à la disposition d’Utimaco des mises à jour de ses produits. Or Utimaco est une société pour le moins sulfureuse, elle-même mise en cause pour avoir vendu des solutions d’interception à d’autres dictatures.

Au mois de décembre 2012, Reuters publie une enquête révélant « comment des sociétés étrangères ont essayé de vendre du matériel d’espionnage à l’Iran ». L’agence de presse affirme avoir pu consulter un document dans lequel un partenaire de Huawei a proposé une « solution d’interception légale » à MobinNet, le principal opérateur iranien.

Le système proposé doit « supporter les exigences spéciales des agences de sécurité visant à surveiller en temps réel les communications entre usagers ».

Huawei avait fourni à MobinNet une présentation PowerPoint décrivant la technologie proposée : le Deep Packet Inspection.

Dans la présentation transmise à MobinNet, Huawei donne plusieurs exemples d’application par d’anciens clients. Son système aurait notamment été utilisé lors des Jeux olympiques de Beijing de 2008 pour « bloquer » des services téléphoniques illégaux, filtrer l’accès à certains sites internet et mener « une analyse du comportement des utilisateurs ».

Mais surtout, les documents consultés par Reuters stipulent que le produit proposé par Huawei intègre la technologie de la fameuse société allemande Utimaco. Il est même précisé que la solution proposée par Huawei a « déjà été intégrée avec succès », en partenariat avec Utimaco et que cela a permis d’accumuler « une riche expérience d’intégration, qui sera partagée ».

De son côté, Utimaco a démenti avoir traité directement avec Huawei ou MobinNet. Mais l’existence d’un précédent contrat a bien été confirmée par l’un des responsables de la société, Malte Pollmann. En 2006, UItimaco a bien vendu ses logiciels à la filiale allemande de Nokia afin d’équiper MTN Irancell, le second opérateur mobile du pays.

Or, selon nos informations, Qosmos a bien mené avec Utimaco d’autres projets qu’Asfador. Et l’un d’entre-eux a pour nom… Huawei.

Selon les documents que nous avons pu consulter, le but de ce projet était notamment d’équiper ce client d’une sonde traitant le protocole MSRP, c’est-à-dire les messages instantanés et/ou les messages multimédias sur les réseaux GSM…

Le monde de la surveillance et des télécoms étant particulièrement petit, Qosmos a également eu comme client… Nokia. La firme Nokia Siemens Network (NSN) est même l’un des clients historiques de Qomos, après que la société a décidé de se spécialiser dans le DPI, à partir de 2007/2008. Selon des documents que nous avons pu consulter, jusqu’à au moins fin 2012, Qosmos a livré des solutions d’interception légale à la société et plus particulièrement à l’une de ses filiales spécialisée dans la surveillance électronique : Trovicor Gmbh.

Or, cette société, basée à Munich en Allemagne, n’a rien à envier à Utimaco en terme de mauvaise réputation auprès des associations de défense des Droits de l’Homme.

Selon un rapport de l’Electronic Frontier Foundation de février 2012, Trovicor aurait notamment vendu ses solutions d’espionnage à pas moins de 12 pays du Moyen-Orient d’Afrique du Nord. Le 24 août 2011, Bloomberg racontait ainsi comment « la torture au Barhein est devenue une routine avec l’aide de Nokia Siemens » via Trovicor.

Dans son enquête, l’agence cite le cas d’un militant des Droits de l’Homme, Abdul Ghani Al Khanjar, qui a été arrêté et torturé par des policiers disposant des retranscription de ses SMS et conversations téléphoniques. Les services de sécurité avaient réussi à intercepter ses communications grâce à « un équipement d’espionnage » vendu par Siemens AG et entretenu par Nokia Siemens Networks via Trovicor, affirmait Bloomberg citant plusieurs sources internes et un responsables de Nokia Siemens.

trovicor

Parmi les clients de Qosmos peu regardants sur les Droits de l’Homme, on peut également citer la police de Macau ou encore Al Fahad, une autre entreprise spécialisée dans le « Homeland security », et particulièrement, la surveillance électronique. Cette société, basée à Dubaï, est également cliente d’Amesys.

Il est en tous cas certain que, au cours des années 2010/2011, Qosmos a été particulièrement active au Moyen et Proche-Orient, multipliant les démarchages via des conférences et des salons. Comme en témoigne cette plaquette datant du mois de février 2011, pour une conférence organisée à Dubai sur « les systèmes d’aide au renseignement pour l’interception légale, les investigations criminelles et la collecte d’informations ». Les plus grands noms de la surveillance du net étaient présents : Trovicor, Utimaco, Al Fahad et bien sûr Qosmos, qui assure pas moins de cinq conférences, ateliers ou démonstrations.

qosmos-conferences
Contacté par Mediapart et Reflets, la direction de Qosmos a une nouvelle fois refusé de répondre à nos questions.

Mais, concernant ces éventuels contrats, se pose une nouvelle fois la question du rôle du gouvernement français. Comme nous le soulignions dans le deuxième volet de cette enquête, l’État français est en effet à la fois actionnaire, via le Fonds stratégique d’investissement (FSI), et client, via les services de renseignement, de Qosmos. Le principal produit d’interception proposé par Qosmos, le ixMachine-LI, a en outre également fait l’objet d’une autorisation, délivrée par le premier ministre lui-même. Interrogé sur la procédure ayant conduit à cette validation, et sur son éventuelle connaissance des différents clients de Qosmos, les services de Manuel Valls ont une nouvelle fois refusé de répondre à nos questions.


 

Encadré

L’agence de communication Clai, à la manoeuvre

La stratégie de communication de Qomos consistant à dire que l’entreprise s’est retirée du projet Asfador en découvrant à quoi allaient servir ses sondes et à marteler qu’elles n’ont jamais été « opérationnelles » a été enrayée par un grain de sable nommé James Dune. Cet ancien salarié a été chargé, de 2005 à 2012, de traduire et rédiger la documentation des produits fournis par Qosmos.

Mais, à partir de 2011, face à la multiplication des révélations dans la presse, il est pris d’une crise de conscience. Il commence tout d’abord par s’interroger, en interne, sur la destination et l’utilisation finale des « briques technologiques » qu’il documente à longueur de journée. Puis, il commence à exprimer des doutes sur sur son blog, hébergé par Mediapart, ainsi que dans des commentaires.

Cette démarche fait suite à des interrogations en interne qui n’ont trouvé aucune réponse satisfaisante de la part de la direction de l’entreprise. Celle-ci reste vague face aux questions précises. Parfois, même, elle nie travailler pour des régimes non démocratiques.

Ses craintes sont pourtant confirmées lorsque, au mois de juillet 2012, la FIDH et la LDH adressent au parquet de Paris une lettre de dénonciation de Qosmos pour complicité d’actes de torture. James Dune s’exprime alors ouvertement dans plusieurs médias. Il tient également un blog sur Mediapart qui offre un témoignage d’insider sur cette entreprise “hors normes”, habilitée secret défense, aux activités multiples, se voulant porteuse d’une brique technologique qu’elle offre clés en main à d’autres sociétés pour des usages très divers, allant de la surveillance de masse à la mesure d’audience, en passant par la détection de virus informatiques et à la prévention de fuites de données ou d’intrusions.

Les sorties médiatiques de James Dune deviennent vite insupportables pour son employeur. Licencié quelques mois plus tard, il a depuis attaqué son ex-employeur devant le conseil des prud’hommes. Qosmos, de son côté, s’est lancée dans une stratégie de communication basée sur l’agressivité, attaquant en diffamation son ancien salarié et les différents médias ayant relayé ses propos. La LDH et la FIDH, elles, ont eu droit à une plainte pour « dénonciation calomnieuse ».

Dépassée par l’ampleur médiatique que prend la polémique autour du DPI, Qosmos décide finalement de faire appel à une agence de communication pour se lancer dans une grande opération de whitewashing visant à faire oublier une image de marque fortement dégradée par l’affaire Asfador et par les multiples déclarations de James Dune. Elle s’adjoint pour cela les services du cabinet de conseil en stratégie de communication corporate et institutionnelle Clai. Cette agence dont l’une des spécialités est justement le repositionnement de l’image écornée d’une entreprise, a été fondée par Éric Giuily, ancien président de Publicis Consultants, ancien directeur général de France 2, ancien directeur général de l’AFP. Bref, un communicant qui connaît très bien le milieu de la presse.

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Clai a donc entrepris de contacter un par un une série de journalistes et d’organiser des rendez-vous en tête-à-tête avec Thibaut Bechetoille, PDG de Qosmos. Deux angles d’attaques étaient particulièrement prégnants lors de ces rendez-vous. D’une part, James Dune est un fou qu’il faudrait enfermer. Et de l’autre, Qosmos ne fait pas du Deep Packet Inspection pour écouter tout un pays, mais de la « mesure d’audience » et de « l’optimisation réseau ».

Bref, Qosmos fait pour les journalistes le contraire de ce qu’il écrit dans ses brochures : de l’interception « à l’échelle d’un pays ».

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Fin 2013, Qosmos, avec l’aide active du cabinet Clai, invite donc une série de journalistes pour des rencontres en face-à-face avec Thibaut Bechetoille.

Pas de chance, Clai affecte principalement à la crise Qosmos des « juniors ». Cela se verra lors des réunions avec les journalistes.

À l’un, Clai souhaite interdire que soit publié le chiffre d’affaires de Qosmos, pourtant public sur Societe.com.

À un autre, Clai, avec un air de commisération, tente d’expliquer le DPI. Un sujet forcément incompréhensible pour un journaliste. Et ce n’est pas triste : « Alors le DPI, c’est comme une autoroute, avec des camions rouges et des camions verts »…

Lors de ces réunions, James Dune est parfois un sujet à part entière. Bluetouff et Fabrice Epelboin, journalistes du site Reflets.info et auteurs de la fameuse interview sur Techtoc.tv, seront également cités… Ces gens-là ne racontent que des bêtises… Thibaut Bechetoille n’a visiblement pas oublié l’interview de février 2011… Les « bêtises » de Bluetouff et Fabrice Epelboin étaient pourtant assez prémonitoires.

Lors de l’un de ces rendez-vous avec des journalistes, à Paris, en octobre 2013, Thibaut Bechetoille se met à crier dans le café où il reçoit les journalistes, « ce James Dune est fou à lier, il faut l’enfermer ! ». C’est la personne mandatée par Clai qui lui tape sur l’épaule pour le calmer.

Il y a dans cet épisode une sorte de révélateur. Qosmos est le “bébé” de Thibaut Bechetoille. Cette plainte pour complicité de torture le touche personnellement. Il a perdu la nécessaire et habituelle distanciation qu’affectent généralement les grands dirigeants d’entreprise pris dans la tourmente d’une crise d’image. Qosmos reste une petite PME avec moins de 100 salariés, pas une multinationale.

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La radicalisation de leurs relations avec James Dune de la part du PDG Thibaut Bechetoille et de Anh Nguyen-Phuoc, son supérieur hiérarchique, les conditions de son licenciement (James Dune a publié sa lettre de licenciement sur son blog), montrent que dès le départ, Qosmos a créé les conditions d’un affrontement duquel son image ne pouvait que ressortir dégradée. Radicaliser sa relation avec un salarié dont on souhaite se séparer, au lieu de trouver un accord amiable, ne peut mener qu’à un affrontement qui, une fois public, pose problème pour une entreprise, surtout si le salarié était à un poste-clef pour observer la vie de la société.

L’intérêt de la presse et de la justice pour Qosmos a visiblement mis une pression insoutenable sur les épaules de Thibaut Bechetoille, qui finit par lâcher, le regard noir, à un journaliste : « Vivement que l’on soit vendu à une boîte de la Silicon valley. » Ce qui plaira sans doute à Arnaud Montebourg, après le décret visant à interdire à des sociétés étrangères de reprendre des entreprises françaises sensibles. Un vrai cas d’école…

 

Lire les deux épisodes précédents de cette enquête :

Surveillance: enquête sur Qosmos, le fournisseur de sondes à la Syrie d’al-Assad

Qosmos : du projet universitaire aux activités « secret-défense »

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C’est encore un truc dont tout le monde se fout éperdument mais dont il faut parler pour entretenir sa hipsteritude. Allez je m’y colle… c’est de la culture 2.0 à la sauce #spamoi, donc il y a forcément quelque chose à en dire pour brasser un peu plus de vent pixélisé avec des hackers de l’espace dedans qui ont probablement tenté de tuer toute la planète.

C’est l’histoire d’une ministre, pas n’importe laquelle, qui laisse causer en son nom la moitié de la rue de Valois. Aurélie Filippeti, à qui nous devons, nous internautes, la vente d’Internet au CSA, qui serait la cible de hackers tinois à un niveau tel qu’il a fallu remuer la Twitter security response team en plein weekend.

Hier, samedi, à 22h46, un tweetatomic surgit des intertubes, il est publié sur le compte de notre ministre des Internets, de l’ORTF, de la culture, Aurélie Philippeti. Ce tweet peu bienséant tacle Ségolène Royale, puisque publié sur le Figaro, crime de lèse majesté, en relayant un sondage parfaitement public puisque publié sur le Figaro, qui en touche une sans faire bouger l’autre à tout internaute qui se respecte, puisque publié sur le Figaro. Vous allez me dire que je me répète mais je trouvais que ça sonnait pas mal.

Capture d’écran 2014-05-18 à 17.27.05

72 retweets pour un pléonasme (comme si la présidence avait actuellement besoin d’un handicap…), sans avoir à un convoquer un conseil des ministres, ou à constituer une cellule de communication de crise, on se dit, quand on est normalement cortiqué, que ce serait bien de s’en tenir là… mais non. Il faut trouver un coupable. C’est probablement dans un élan de solidarité gouvernementale visant à appuyer la lutte anti jihad sur les réseaux sociaux, qu’Aurélie Philippeti pointe du doigt une « intrusion ».

On aurait craché dans le compte tweeter de notre ministre, sur une autre ministre… c’est forcément, au bas mot, une intrusion… que dis-je, une intrusion INACCEPTABLE… un attentat !

L’intrusion aurait été acceptable, pas besoin d’en rajouter, mais là, trop c’est trop ! Vite, communiquons, même si c’est n’importe comment :

Capture d’écran 2014-05-18 à 17.42.33Rooooh la vache ! Une cellule de 42 ingés sécu est sur l’affaire, la DCRI a été saisie par le parquet des intertubes qui collabore très étroitement avec l’ANSSI… si si je vous jure ! T’as laissé un pote bourré comme vieille loutre à la kro tweeter une connerie ? Ouais mais t’es pas ministre, tu peux pas test…

Capture d’écran 2014-05-18 à 17.50.15Une enquête en cours avec Twitter ? Seriously ?

Non parce que moi j’ai le souvenir de tweets racistes et homophobes, et pour que monsieur twitter ondule de la rondelle, ça a été compliqué… Mais là, paff un tweet sur un sondage public et hop, c’est direct l’enquête Twitter ! Merde… et moi qui pensait qu’il n’y avait qu’avec une expression booléenne dans Google qu’on pouvait faire ça.

Que certains de nos ministres se tirent dans les papattes, très franchement, on commence à être habitués. Que certains de nos ministres laissent tweetter en leur nom la moitié de leur cabinet, ok c’est une norme. Mais quand tu passes ta bouteille de Yop à ton voisin… faut pas venir chialer parce qu’il a craché dedans.

Et entre nous, un internaute un peu facétieux, irait-il publier un truc public ? Moi là, comme ça, j’aurais à loisir :

Mais franchement… un tweet qui link un sondage public… une intrusion ? Ahem !

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140518_184443";}s:15:"20140511_164857";a:7:{s:5:"title";s:73:"Des nouvelles du front de l’énergie avec le gaz de schiste écologique";s:4:"link";s:89:"http://reflets.info/des-nouvelles-du-front-de-lenergie-avec-le-gaz-de-schiste-ecologique/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=28753";s:7:"pubDate";s:31:"Sun, 11 May 2014 14:48:57 +0000";s:11:"description";s:372:"Si vous n’entendez plus parler de l’exploitation des gaz de schiste en France, c’est tout à fait normal : vos élus s’en chargent entre eux, et vous en parleront bientôt. A la rentrée, très certainement. Mais pourquoi les gaz des schiste sont-ils si importants, me direz-vous ? Et bien, pour quelques broutilles, comme une dépendance […]";s:7:"content";s:9448:"

Si vous n’entendez plus parler de l’exploitation des gaz de schiste en France, c’est tout à fait normal : vos élus s’en chargent entre eux, et vous en parleront bientôt. A la rentrée, très certainement. Mais pourquoi les gaz des schiste sont-ils si importants, me direz-vous ? Et bien, pour quelques broutilles, comme une dépendance française gazière très forte à la Russie (et quelques autres), un vieillissement du parc nucléaire, un coût de plus en plus exorbitant des énergies dites « standards », et les fameuses prévisions apocalyptiques au doigt mouillé des prêtres du réchauffement climatique-qui-va-tous-nous-engloutir-avant-2050-avec+4,8°sur-toute-la-planète le réchauffement climatique. Ah non alors ! Il va encore nous reparler du Giec, là ça commence à bien faire ! Oui, mais, voyez-vous, il y a des raisons à cela, que vous allez vite comprendre.

Suivez le guide vers un monde propre, qui sauve la planète du réchauffement climatique grâce à l’implantation massive de milliers de magnifiques puits de gaz de schiste qui vont rendre votre pays à la fois riche et écolo !

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Toi aussi milite pour réduire les émissions de CO2, comme en Pologne : un puits de gaz de schiste, une planète sauvée du réchauffement !

Un rapport de parlementaires

En décembre dernier un rapport est sorti à l’assemblée nationale au sujet des gaz de schiste. Son titre est explicite : « LES TECHNIQUES ALTERNATIVES À LA FRACTURATION HYDRAULIQUE POUR L’EXPLORATION ET L’EXPLOITATION DES HYDROCARBURES NON CONVENTIONNELS » . Très emballé à l’égard des nouvelles techniques permettant une extraction « propre » du précieux carburant, le rapport insiste longuement sur ses qualités inouïes. L’une d’elles, et qui va réjouir tous les défenseurs de la planète qui veulent lutter contre le réchauffement climatique est justement cette formidable capacité à réduire les rejets de CO2 dans l’atmosphère.

Depuis quelques années, et bien qu’ils aient refusé tout engagement à cet égard, les États-Unis voient se réduire leurs émissions de dioxyde de carbone : une réduction de 450 millions de tonnes de gaz à effet de serre (GES) de 2008 à 2012, dont -5,72 % sur la seule année 2012. Le graphique suivant, tiré des travaux de l’agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) reflète la diminution des émissions de dioxyde de carbone (en tonnes) du seul secteur de l’énergie (et non pas de toute l’économie américaine).

Si vous recherchez l’occurrence « effet de serre » dans ce rapport, vous la retrouverez 30 fois. En résumé : se priver de l’exploitation des gaz de schiste est une grave erreur, les techniques ont évolué pour leur extraction, au point qu’elles sont écologiques, et surtout, les gaz de schiste permettent de baisser les rejets de gaz à effet de serre, baissant le taux de CO2 dans l’atmosphère, qui comme chacun le sait, est à un tel niveau qu’on prend au moins un degré tous les 10 ans et que l’apocalypse est déjà là…

Le ministère en rajoute un couche

Si vous n’êtes pas convaincus, et que vous militez contre les gaz de schiste alors qu’on vous dit que « c’est bon pour la planète », allez donc visiter ce site financé par le ministère des Affaires étrangères, bulletins-électroniques.com. Vous y trouverez un bilan sur les gaz de schiste, avec un focus sur la Pologne, bilan qui est franchement emballant :

L’enthousiasme polonais est motivé par l’exemple des Etats Unis pour lesquels l’exploitation des gaz de schistes a conduit à une croissance importante du secteur énergétique, à la réduction des émissions de CO2 de 8 à 10% par rapport aux niveaux de 2005 et in fine un prix du gaz 3 à 4 fois moins élevé qu’en Europe. Les gaz de schiste placent les Etats Unis en bonne position pour remplir l’objectif de diminution de 17% des gaz à effet de serre d’ici à 2020 tout en devenant exportateur net d’hydrocarbures et en dynamisant des secteurs économiques gros consommateurs d’énergie ou de composées chimiques organiques.

Et oui, bande de gros malins, les States vont gagner la course à la réduction d’émission de CO2 grâce aux gaz de schiste, et vous, vous n’avez rien vu venir ! Alors que si on plantait un peu partout dans les Cévennes, en Seine-et-Marne, de magnifiques « puits écologiques d’extraction de gaz de schiste sans produits chimiques », et bien on passerait peut-être, pour la France, d’une part mondiale d’1,2% d’émission de C02 à 1% ! Et là, ça changerait tout. Clairement. On sauverait p’têtre la planète, hein ? Il suffit de suivre les liens de ceux qui savent que là est le problème : le CO2. Avec les gaz de schiste, ça baisse, donc c’est bon pour la planète coco…simple. Efficace. Logique. Ceux qui n’ont pas compris sont soit des escrocs, soit des imbéciles. Circulez…

Mais il y a encore mieux, encore plus durable, encore plus performant

Si malgré tout, l’aspect destruction des paysages, ballets de camions et contamination des nappes phréatiques peut te blesser vis-à-vis des gaz de schiste, mais que tu veux quand même sauver la planète parce que tu es un écologiste vraiment engagé qui veut faire baisser les émissions de CO2 de toutes les usines qui fabriquent 24/24 et 7/7 toutes les saloperies que tu achètes tous les jours, alors il te reste le « nucléaire durable ». Oui, c’est possible, ça arrive, c’est beau, c’est grand, c’est puissant, et surtout c’est 100% compatible avec la sainte parole du Giec. Allelouia !

Vers un développement durable de l’énergie nucléaire 

Ainsi, comme l’affirme le Commissariat à l’énergie atomique, le réacteur Astrid (Advanced Sodium Technological Reactor for Industrial Demonstration) permettra « de mieux répondre aux contraintes de sécurité d’approvisionnement et d’indépendance énergétique, mais aussi aux contraintes environnementales grâce à une meilleure exploitation de la ressource en uranium, au multirecyclage du plutonium, et la minimisation de la production de déchets, sans émission de gaz à effet de serre ».

L’énergie n’est bien entendu pas au centre des prévisions du Giec, non, non. Leur seule préoccupation est « d’alerter l’humanité sur le grand danger du CO2″. Il ne faudrait quand même pas se priver d’énergies moins émettrices en CO2, gaz de schiste ou nucléaire, sous des prétextes quelconques lancés par d’ignobles climato-sceptiques, cette immonde engeance financée par les lobbies des énergies fossiles.

Par contre, que des pays en voie de développement, dépendant du charbon, puissent se retrouver sommés de stopper leur développement parce qu’ils tueraient le futur de l’humanité en faisant monter la température avec leur horrible charbon illimité et pas cher, n’est absolument pas gênant. Surtout quand on sait que tout le petit monde scientifique hyper financé depuis 15 ans sur la « grande chaufferie climatique carbonique » cherche encore la fameuse « chaleur cachée » (entre 1998 et aujourd’hui), à cause de modèles climatiques d’augmentation des températures qui ont montré leur incapacité à prédire quoi que ce soit de valable…

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140511_164857";}s:15:"20140509_223909";a:7:{s:5:"title";s:75:"Network surveillance: Qosmos, a tool provider for Syria’s leader al-Assad";s:4:"link";s:91:"http://reflets.info/network-surveillance-qosmos-a-tool-provider-for-syrias-leader-al-assad/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=28755";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 09 May 2014 20:39:09 +0000";s:11:"description";s:366:"Translation from this paper in french by legum, Turquoise, SwissTengu, 4k and four anonymous plus one mysterious eraser Mediapart and Reflets.info start together a three part inquiry on Qosmos, a french company that sells a digital intelligence tool known as DPI. Qosmos is now within the scope of a legal investigation in France for « complicity […]";s:7:"content";s:22943:"

Translation from this paper in french by legum, Turquoise, SwissTengu, 4k and four anonymous plus one mysterious eraser

Syria's President Bashar al-Assad answers journalists after a meeting at the Elysee Palace in Paris

Mediapart and Reflets.info start together a three part inquiry on Qosmos, a french company that sells a digital intelligence tool known as DPI. Qosmos is now within the scope of a legal investigation in France for « complicity of torture » : the firm is suspected to have provided a mass-monitoring tool in Syria back in 2011.

November 2011: Bloomberg unveils that a French company, Qosmos, leader on net surveillance tool known as Deep Packet Inspection (DPI), is a subcontractor of German corporation Utimaco, which is itself outsourcing for Area Spa – an Italian firm – for a contract on a massive network monitoring system for Bashar al-Assad. Qosmos’ brand image is worsening, as the local revolution begun in Syria nine months before had already killed 3000 people.

To avoid further bad press troubles, Qosmos announced the end of the project and still claims today that its equipment have never been operational in the country. Will this line withstand the inquiry open by the three investigating judges of the Genocides and Crimes against humanity section, after Human Rights League and International Federation for Human Rights complaint?

In any event, Qosmos has developed its massive interception tool thanks to this contract. Dictators’ money has no smell in the French surveillance industry. Another of its leading figures, Amesys, was in business with Gaddafi : its Eagle solution had led to tortures in Libya. Eagle was also developed thanks to Gaddafi’s money.

Informations gathered by Mediapart and Reflets.info show that, even under a « loosen form« , Qosmos products have effectively been set up in Syria, even though the company has retired from the contract. Moreover, Qosmos has kept commercial relations with Utimaco at least up to november 2012. These relations may not have concerned Syria, but Utimaco had an access to new versions of Qosmos products long after Asfador’s project end, and the German could have refined the Syrian solution by itself.

Furthermore, it is hard to believe that Qosmos, who has strong relationships with French secret services – its businesses have Defense clearance – could have work on this project without the highest authorities’ approval.

Thibaut Bechetoille, PDG de Qosmos © extrait d'une vidéo de Tivipro.tv

Thibaut Bechetoille, PDG de Qosmos © extrait d’une vidéo de Tivipro.tv

The Bloomberg’s disclosure of the Asfador case had put the company in the limelight. A little while after the Amesys scandal (a Bull subsidiary at that time) implying the sale of a global surveillance system to Moammar Gaddafi’s Lybia (inquiries by Mediapart and Reflets.info), the general public discovered that Qosmos had delivered equipment allowing to spy on Syrian population. Selling a surveillance tool, able to monitor e-mails, live communications, Web history of dictatorship’s citizens is not a business that would make our great Republic shine on these countries, that mostly need more liberties and less spy probes. France is leader in these fields… not liberty or democracy, but in providing watching systems… massive ones.

In July 2012, human rights leagues LDH and FIDH whipped the French hypocrisy in a letter to the prosecution authority (le Parquet), asking for the opening of an inquiry against Qosmos. Two years later, the Vice Prosecutor in charge of Human Rights Violations, Aurelia Devos, has decided to start a judicial investigation for « complicity of torture« . Three investigating judges of the Genocides and Crimes against Humanity Section have been appointed to clarify two main points :

- Have Qosmos’ products ever been usable?

- Were society executives aware, while signing the contract, that their technologies could have been used by a dictator as a spying tool to identify, and arrest dissidents?

For its part, Qosmos has always denied its products have ever been usable, and claims having never sold solutions to Syria, being a simple subcontractor for the German society Utimaco, itself outsourcing for Italian consortium Area Spa.

The contract in issue has been signed in 2009. At this time, Qosmos is booming. Becoming a worldwide leader in DPI techs, the company commits in a fruitful covenant: it becomes the probe supplier for Utimaco, a German society specialized in telecommunications legal interceptions.

Soon after, Qosmos employees start working on a mysterious project, developed with their new partner Utimaco, as part of a consortium led by Italian company Area Spa. The project’s name is Asfador, and aims to endow al-Assad’s regime with a tool allowing to spy on every communications in the country.

DPI, an almighty mobile customs for the networks

What Qosmos brought in the system, is the keystone of such an architecture : probes. Those that monitor traffic, pump it into giant databases that can be exploited by human operators. All you need is a name, or an e-mail address to isolate ones’ flow. You can also draw relational graphic charts to identify partnerships, to know who talks with your target. If John spoked to Georges, you can extract Georges’ content too. And if Georges talked to Jerry about John, peruse Jerry’s mails may be useful. Just in case…

In a dictatorship or in a police state, Deep Packet Inspection is the ultimate weapon to find opponents. It is easy to see why the Genocides and Crimes against Humanity Section takes a closer look to these technologies, which will soon be the best assistant of executioners all around the world, if nothing is done quickly to regulate them in the strongest way. Moreover, global interception may not only seem desirable to tyrants. People that deal that kind of tool know it well, even if democracies cannot theoretically, due to legal issues, monitor their entire population.

How a Qosmos probe works © Qosmos

How a Qosmos probe works © Qosmos

Qosmos pretends selling simple « probes » that are a small part of a larger monitoring technology. These probes can be as used in a country-wide surveillance system as in basic network hardware (in routers that dispatch data to their target, for example). In fact, the company describes its products as « technological building bricks », that customers choose among others. Thus Qosmos rarely works directly with the buyer, but acts mostly as a subcontractor.

That being said, following the user demand doesn’t let Qosmos ignore the final use of its systems. Technical requirements for web usage analysis (statistics) or mass supervision are not the same. Furthermore, basic knowledge generally allows a quick valuation of the « democratic level » of a given country. Ethics thoughts mentioned by Qosmos CEO Thibaut Bechetoille in October 2011, while explaining the reasons he had to stop Asfador project, could easily be highlighted as soon as the customer’s name got known. In fact, at the very beginning of the project.

To get to grips with Qosmos activities, we have to understand what is Deep Packet Inspection : a neutral technology, quite common, with standard uses that could be easily considered as harmless. In the near future, more and more hardware will need DPI, in a routine manner. Let’s start with thinking of Internet as a road grid, with its tolls and jams… DPI could be represented as mobile customs, able to dismantle your car, reroute traffic, or even totally block it. What would draw a distinction between mobile customs and DPI is that the latter can be massive, systematic and nearly foolproof, if you know where to put your agents. Those could take your vehicle apart and restore it instantly, without any need to stop the car or even warn you.

But this versatile technology, is very close to nuclear power, with which you can generate electricity or build weapons. Deep Packet Inspection is to networking what neutron is to atomic energy: neither good nor evil. It all depends on how you use it.

And that’s exactly what has been criticized for Qosmos, suspected to knowingly provide this technology to countries not really trustworthy.

Now let’s imagine : every main route of our grid lead to one point, where our customs stand. And this is precisely the architecture of the Syrian network, where the Syrian Network Establishment (STE), the state-owned company, government’s ISP under al-Assad’s complete control, links every operator connectivity. The STE, which is the final contractor of Asfador project, has been presented many times on Reflets.info.

Even before 2011′s Syrian revolution, in 2009, another French corporation, SOFRECOM, which mainly targets not-so democratic markets (Congo, Viet Nam, Thailand, Syria, Ethiopia, Mauritania, Ivory Coast, Tchad, Gaddafi’s Lybia, Morocco or Ben Ali’s Tunisia) was helping the STE to improve its telecoms systems. SOFRECOM is a subsidiary of Orange. Orange is the French historical network operator. So incumbent that it maintains strong relationships with secret services, inside and outside. SOFRECOM, and more widely Orange are by the way implanted in, or near every place where France has economic, military or intelligence interest… to stay close to the enemy.

These dubious cooperations, like Amesys in Lybia, Qosmos with Syria, but also Alcatel in Myanmar are in fact so common, that one question comes in mind : are these contracts backed up by the highest authorities, in order to improve foreign intelligence collection, with the help and blessing of others countries?

Qosmos’ defence : Asfador has never been « operational »

Qosmos’ CEO Thibaut Bechetoille, in a 2011 Bloomberg’s interview, affirmed that his society decided « in October 2011 to cease every work on Asfador project, before any press disclosure« . « This decision was immediately applicable, and Qosmos’ softwares never operated in Syria ». Bloomberg’s paper has been issued on November 4th, and covers CEO’s words : he would have decided to withdraw four weeks before, around October 14th. Nevertheless, Qosmos’ marketing director Erik Larsson, quoted in the story too, outlines that « getting out of such an operation is technically and contractually complex« . In any case, Syrian revolution had spread to the whole country since March 2011, namely eight months ago…

The formal decision to stop Asfador project was taken at a Qosmos’ board meeting from which, however, there is no record. The project itself has not been mentioned in a specific contract, thus there is no proof of termination either. The Utimaco company has meanwhile confirmed the version of his former partner, namely that the probes were not operational and that deliveries have definitively ceased in November 2011, in a July 2013 statement, written at Qosmos’ request.

Only the Syrian authorities themselves could tell if the Asfador project has ever been operational, as Thibault Bechetoille claims it. However, several things are certain. First of all, the Qosmos probes were actually delivered, and equipment has been installed, according to our information, during the summer of 2011, hence five months after the beginning of disorders. All in all, between 5 and 10 information collecting servers aimed at Syrian users have been installed in the country. At the time Bloomberg unveiled the case, the project was actually not fully operational. The question remains to what extent… In fact, versions differ according to the interlocutors.

A company internal document dated September 8th, 2011 we could obtain, shows that at this date the Phase 2 of the project was in receipt state – namely, the validation step. The customer and the supplier check together, by a series of tests, that everything works as expected. The document refers to nearly incoming phases two and three. Receipt step indicates, at least, that the project is quite advanced.

September 8th 2011 document

September 8th 2011 document

 

At this time, the infrastructure sold to Bashar al-Assad was not « operational » in the sense of an active deployment for population global surveillance, but in receipt step – which is an essential phase before the delivery to the final customer in an IT trade. Qosmos also indicates that the probes able to reach GSM traffic (GTP protocol ) would be delivered on December 29th. Furthermore, September 29th, 2011 is referred to as the delivery deadline of the MSRP protocol listening ability. MSRP is a protocol used, among other things, for IP telephony and mobile phone multimedia file exchange. Another internal paper also evokes a MSRP and GTP technical informations delivery in May 2012.

A Qosmos engineer adds: « For me, the project wasn’t operational, because we didn’t know how to do for such flow rates. Between the boxes you check in a tender procedure and what you can really do, sometimes there is a difference. »

For other employees, the project could be at least partially operational, at least enough to be used later by the Syrian authorities, with patches and updates. The problem in this case is that, officially, the Asfador project has no existence. Indeed, it has no specific contract, and has always been a simple piece of the partnership agreement signed between Qosmos and Utimaco. And the latter has continued well, and until the end of year 2012.

Deliveries until the end of June 2012

This is what’s shown in other documents Mediapart and Reflets could get : though Asfador project was officially stopped, Qosmos continued delivering its products to Utimaco. In a work document dated first quarter of 2012, giving status on some running contracts, Utimaco name appears multiple times, with delivery dates forcasted for May and June 2012.

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Even if Qosmos and Utimaco could have worked on other projects than the Syrian one, Utimaco had a direct access to Qosmos’ mass interception products updates. But there’s no need of any delivery, in the basic meaning, to operate a system like Asfador : clients, in this case Utimaco, have a special dedicated server where they can download new improved software versions. According to the documents gathered by Mediapart and Reflets, Qosmos has effectively delivered its products to Utimaco, although the « Asfador » project’s name never appears.

If Qosmos probes weren’t working in Syria, as Thibaut Bechetoille says, it’s quite interesting that his enterprise kept on delivering information on setup procedures, about nine months after Qosmos supposed withdrawal… Especially about specific protocols required by STE, the Syrian enterprise, for Asfador project.

The possibility remains of other projects, in addition to Asfador, carried out in partnership with Utimaco. According to our information , the leaders of Qosmos thus referred to the existence of other customers of the German company in Canada or Australia… However, among the various employees interviewed, none remembers, at that time, any other project than Asfador and Utimaco. « For me the two have always been linked and to be honest, I never knew the difference between the two», says one of them.

Another certainty is that, although its leadership is hiding behind its partnership with Utimaco , Qosmos was in fact perfectly aware of the way the Syrian regime could use its probes. Since the beginning of the project, the goal was clear : in addition to conventional monitoring network activities, Qosmos had to deliver probes able to do phone calls interception, mobile phone user geolocation, voice recognition and even taking control of personal computers or launch cyber attacks.

Furthermore, Qosmos’ board was aware that these weapons were intended to Bashar al- Assad’s mass surveillance project. In September 2013, the journalist Jean-Marc Manach stated, in a press article on Rue89 – at the time of Wikileaks’ Spyfiles publication, that a Qosmos employee visited Damascus : « A Qosmos engineer made a trip to Syria on January 2011, as a subcontractor for the Utimaco company, itself subcontractor of company Area Spa. This travel involved technical meetings with operators, in pre-project study framework. »

This engineer, Sébastien Synold, according to our informations, is the current head of the Qosmos’ U.S. office, could absolutely not ignore what use could be done of his company’s products. He knew the end customer (STE) and its specific demands on wiretapping types. Even more so, Thibaut Bechetoille could not ignore what its probes would be used for. Add that the protocol models, shown in company’s documents, mention what was expected. One more time, you don’t need the same things when making audience measurement and mass surveillance. Moreover, the tools mentioned in the Qosmos documents for Utimaco project are dressed as the symbol « LI » : Lawful Interception.

This, by the way, is a very specific vision of what a lawful interception is. In fact, recover user names, users’ passwords of the Syrian Internet, read their mail, know which Web pages they visit, etc. doesn’t look like lawful interception, as it can be conceived in a democracy – in a legal process.

Contacted to speak on these issues, the company refuses to answer : « Qosmos holds firmly and denies, as we have consistently done, false and slanderous accusation we have been charged for several months » as explained in an e-mail. « Indeed, we reaffirm that none of our equipment or software has been operational in Syria. We wish to recall that we have, as soon as September 2012, filed a complaint for slander against FIDH and LDH. For the rest, a judicial investigation is ongoing, we keep our answers for the court. »

Meanwhile, the Deputy Attorney Aurélia Devos, who studied for nearly two years the evidences adduced by the FIDH and LDH in their denunciation, and who conducted her own hearings, has notwithstanding decided to open a judicial information. Now three judges entered the record, to determine whether Qosmos should be sued for « complicity in torture. »

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Dans ce deuxième volet de leur enquête, Mediapart et Reflets reviennent sur la genèse de cette société spécialisée dans les technologies de surveillance de masse, née dans un laboratoire avant de se transformer en fournisseur des services de renseignement de l’État qui ne pouvait rien ignorer de ses activités.

Lorsque l’on se penche sur les activités de Qosmos, une question vient rapidement à l’esprit : comment une société travaillant dans un domaine aussi sensible que « l’interception légale » des télécommunications a pu librement nouer affaires avec des régimes tels que la Libye du colonel Kadhafi ou la Syrie de Bachar al-Assad sans que les plus hautes autorités de l’État n’aient eu leur mot à dire ?

Au regard de nombreux documents que Mediapart et Reflets ont pu consulter, il apparaît évident que l’Etat a eu au moins connaissance des activités de Qosmos, et semble même les avoir validées. On pourrait même se demander comment une telle entreprise, avec sa proximité avec l’Etat français, a finalement pu être visée par une information judiciaire pour « complicité d’actes de torture » pour son contrat syrien…

Car Qosmos est tout sauf une entreprise banale. Elle est, selon nos informations, une entreprise dont une partie des activités a été très vite classée « confidentielle », voire « secret défense », conduisant à une sécurisation de ses locaux et une surveillance étroite de la part des services de renseignement français. Parallèlement, Qosmos compte dans ses clients l’État français lui-même, et notamment ses services de renseignement, qui disposent même de leurs propres facilités dans les locaux de l’entreprise. Ce même État n’a pas non plus hésité à investir jusqu’à 10 millions d’euros dans le capital à une époque où le contrat avec la Syrie, qui vaudra à la société ses ennuis judiciaires, avait déjà été en grande partie exécuté. Enfin, ce sont toujours les plus hautes autorités de l’État qui ont donné leur autorisation à la commercialisation du principal outil « d’interception légale» proposé par Qosmos à plusieurs dictatures.

Pour comprendre ce qu’est réellement Qosmos, il faut revenir aux origines de ce qui n’était, en 2000, qu’un projet universitaire issu d’une thèse sur la gestion de la Qualité de service et lancé par trois professeurs de l’Université Pierre et Marie Curie et chercheurs au LIP6 (Laboratoire d’informatique de Paris VI) : Éric Horlait, Serge Fdida et Guy Pujolle.

Le futur leader mondial de la sonde dite DPI (Deep Packet Inspection) n’était alors qu’une « spin-off », une sorte de start-up universitaire, spécialisée dans le marché de contrôle de la qualité de service. À cette époque, l’accès au réseau était encore limité, et parfois très cher pour les entreprises ayant un besoin croissant de bande passante. S’est alors développé le métier « d’étrangleur de flux » consistant à gérer une bande passante limitée, et à réguler le trafic via un boîtier affectant des priorités à telle ou telle application par rapport à telle ou telle autre.
Mais, au début des années 2000, les coûts de connexion s’effondrent rendant obsolètes ces « étrangleur de flux », ainsi que les sociétés qui les commercialisaient. Celles-ci se sont donc trouvées dans l’obligation de se reconvertir, et beaucoup le font dans un nouveau domaine qui commence à prendre de l’ampleur : la « métrologie » du réseau, c’est-à-dire la mesure et l’analyse du trafic internet.

En 2001, le LIP6 monte et dirige le projet « Métropolis », le premier projet de métrologie de grande ampleur en France, réunissant les principaux acteurs académiques du pays et financé par l’État par le biais du Réseau national de recherche en télécommunications (RNRT). Mais les liens avec le laboratoire universitaire restent importants. De nombreux étudiants font régulièrement des stages chez Qosmos et la société est dirigée par Éric Horlait qui a pris un congé pour se consacrer à son développement. Qosmos est partenaire de certains projets de recherche du LIP6 comme le projet INFRADIO qui permettra le déploiement de WIFI sur le campus de Jussieu. À cette époque, on ne parle pas encore de « surveillance », un marché qui est en devenir. Mais déjà, certains ont conscience des implications possibles de leur travail.

« La problématique de métrologie de réseau est tout comme la problématique de sécurité à usage dual », explique Kavé Salamatian, ancien maître de conférences au LIP6 et responsable du projet Métropolis. « Quand vous commencez à mesurer ce qui passe sur votre réseau, pour améliorer la sécurité et pour gérer la qualité de service, vous êtes en position stratégique pour surveiller ce qu’il s’y passe. Vous pouvez donc monitorer ce qui peut relever de la vie privée. La métrologie est une technologie qui est essentielle pour la gestion du trafic et la sécurité, mais qui en même temps pose des problèmes éthiques et juridiques, notamment au niveau du respect de la vie privée. C’est pourquoi on a toujours fait attention de ne garder que des données anonymisées et qu’une partie non négligeable de notre effort de recherche a été de développer des méthodologies d’anonymisations que l’on s’est appliqué à nous-mêmes. »

On ne parle pas non plus encore de la fameuse technologie DPI, terme qui n’apparaîtra qu’à partir de 2004-2005. « Mais déjà, à ce moment-là, au niveau académique on se rendait bien compte que, même si nous avons poussé très loin les capacités de reconnaissances par les en-têtes, si on veut faire de la reconnaissance applicative, il faut également regarder à l’intérieur des paquets. Mais là où nous étions bloqués, c’est que pour regarder à l’intérieur des paquets, il fallait avoir des capacités de calcul très importantes. Or, à cette époque, ces capacités de calcul n’existaient pas encore, ou en tout cas étaient trop chères pour nos budgets universitaires. Le DPI, c’est en quelque sorte la traduction opérationnelle de cette idée qui est devenue possible avec la croissance des capacités de calcul », explique Kavé Salamatian.

Au sein de Qosmos, l’ambiance est plutôt bon enfant. « À mon arrivée, en 2005, c’était encore une petite entreprise d’une vingtaine de personnes. Tout le monde était en jeans et tee-shirts, avec une ambiance assez baba-cool, très start-up », témoigne James Dunne. « Ça ressemblait plus à un service « recherche et développement » surdimensionné. L’entreprise vendait principalement deux produits, Qwork et Qcenter, à destination des opérateurs et des entreprises. Ils leur permettaient de comprendre les usages, d’établir des facturations, de gérer les trafics. »

Mais ces activités ne sont pas rentables, et la société perd de l’argent. Elle survit grâce aux investissements de plusieurs fonds qui, peu à peu, prennent de plus en plus de pouvoir.

Les années 2004-2005 marquent un virage radical pour Qosmos. En juin 2004, le fonds d’investissement Sofinnova Partners, suivi quelques mois plus tard par la nomination d’un nouveau PDG, Thibault Bechetoille, sonnent la fin de l’époque « universitaire » du projet.

Désormais, Qosmos doit être une société rentable. « Un virage stratégique a été initié afin de positionner Qosmos sur le marché de l’extraction d’informations, celui du DPI, Deep Packet Inspection », raconte Thibault Bechetoille dans une interview accordée en 2008 au Journal du net. « Et le DPI peut être utilisé à la fois en sécurité, pour l’optimisation réseau, et enfin dans un troisième domaine qui est celui de l’extraction d’informations qui, en tant que telles, ont une valeur. Pour des acteurs comme Médiamétrie ou GfK, l’information est en effet cruciale »… mais pas uniquement pour ces sociétés.

« Ce qu’il s’est passé à partir de cette période, c’est que Qosmos, qui était finalement une petite entreprise avec une dizaine d’ingénieurs qui se connaissaient bien, souvent des étudiants de la même promo, est devenue la cible d’intérêt d’un certain nombre de fonds », confirme Kavé Salamatian. « Des directeurs et des PDG sont entrés dans la boîte et ont commencé assez rapidement à la rediriger vers un certain nombre de business, à faire en sorte qu’elle devienne bénéficiaire. Et ils se sont aperçus que la meilleure manière de faire de l’argent, c’était de s’intéresser à des clients qui ne négociaient pas les prix, plus intéressés par ce que pouvait faire la technologie. Cela s’est traduit par toute une série de dissensions », poursuit l’universitaire. « Éric Horlait a notamment été écarté assez rapidement. Les liens sont aussi coupés avec les deux autres fondateurs universitaires, Serge Fdida et Guy Pujolle. »

« Qosmos a en fait connu un processus classique dans les start-up françaises. Les fondateurs scientifiques initiaux sont mis de côté, parfois de façon brutale, et remplacés par des « professionnels » financiers qui ont la confiance des investisseurs », poursuit Kavé Salamatian. « Dans ce genre de cas, le premier client qui arrive, ce n’est pas Kadhafi, mais les services français. Si l’on prend l’histoire d’Amesys, ce sont les services, et Takieddine, qui ont amené Qosmos dans cette affaire. »

« Charlie », « Kairos » : des clients pas comme les autres

À partir de 2007, Qosmos commence à travailler effectivement avec le gouvernement français, et notamment les ministères de la défense et de l’intérieur. Ces contrats entre Qosmos et les services français sont bien entendu classés « confidentiels ». Mais l’un d’eux, révélé par Le Monde au mois d’octobre 2013, apparaît de manière explicite dans de nombreux documents que nous avons pu consulter : le projet Kairos. Signé en 2007, et encore actif en 2012, ce projet permet à la DGSE de disposer de sa propre unité dans les locaux de Qosmos, la « Business Unit Kairos » (BUK), pour laquelle travaillent, trois jours par semaine, des ingénieurs de la société. D’autres clients classés confidentiels apparaissent régulièrement dans les documents internes de Qosmos, sans que l’on puisse déterminer la nature exacte des contrats, comme par exemple un mystérieux « Charlie », qui ne serait autre que l’État français lui-même selon plusieurs sources internes.

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L’existence de ces contrats « confidentiels » et les liens étroits entre Qosmos et l’État français ne sont un secret pour personne au sein de la société. Ils ont même été, à demi-mots, confirmés par Éric Horlait lui-même lors d’une réunion de crise du LIP6 ayant fait l’objet d’un enregistrement audio clandestin dont Reflets s’est procuré une copie. Le co-fondateur de Qosmos est ainsi tout d’abord interrogé sur le projet Amesys et sur « les doutes » pesant sur la société. « Les doutes ? Encore une fois il faut relativiser les choses. Les doutes existent où ? » répond Éric Horlait. « Dans le petit monde, tout le monde sait exactement ce qui s’est passé, mais personne n’a intérêt à le dire. Personne n’a intérêt à cela », poursuit-il. « Tout le monde le sait, il n’y a pas d’intérêt à le dire. Allez voir la DGSE en France, avant d’aller voir qui utilise tel ou tel matériel à tel ou tel endroit pour faire telle ou telle chose. Vous connaissez les fabricants des équipements qu’utilise la DGSE pour faire des écoutes légales en France ? »

Un autre intervenant pose alors directement la question à Éric Horlait : « Est-ce que Qosmos travaille ou pourrait travailler pour les RG Français ? » L’intéressé confirme, embarrassé : « Écoutez mes propos, vous aurez la réponse. C’est un problème de déchiffrage, hein, ce n’est pas très compliqué. » Deux questions plus tard, le fondateur du LIP6 lâche : « Il y a eu un énorme marché – juste pour illustrer les choses – la France –, c’est ta question – je pense que ce que j’ai dit, hein, vous avez la réponse à ta question sur les services français, hein. heu… »

Le chiffre d’affaires explose, l’Etat investit

Deux ans après son entrée dans le domaine du renseignement, en 2009, les salariés sont informés que les activités de la société ont été classées en « confidentiel », et de vastes travaux sont engagés pour sécuriser ses locaux. Au mois de mai 2009, les bureaux sont déménagés du premier étage de l’immeuble au huitième étage. Des détecteurs de mouvement et de chaleur, des fenêtres blindées, et tout un système de caméras de surveillance, sont installés un peu partout. Chaque salarié est désormais équipé d’une clef électronique permettant de savoir qui a ouvert quelle porte.

Cette nouvelle stratégie mise en place par la nouvelle équipe est incontestablement un succès financier. En seulement cinq années, entre 2005 et 2010, Thibault Bechetoille a réussi à multiplier par 10 le chiffre d’affaires de sa société. Entre 2009 et 2010, cette augmentation est de 40 % à 9,3 millions d’euros. L’écoute massive est devenue un axe majeur au sein de l’entreprise. Avec le risque évident qui lui est lié : on ne vend pas – théoriquement – de l’écoute massive à une démocratie. Les clients « naturels » sont donc des dictatures ou des États policiers.

La nature même de cette technologie interpelle, et inquiète, certains experts. Elle est régulièrement dénoncée dans les colonnes de la presse spécialisée, notamment sur le site Reflets.info. Ainsi, dès février 2011, Reflets.info diffuse une interview de Thibault Bechetoille réalisée par deux contributeurs du site. Dans cette interview, le PDG de Qosmos niait catégoriquement que sa société puisse être impliquée dans des projets de surveillance massive d’Internet, déployés dans des pays non démocratiques, déclarant que ce n’était « clairement pas notre objectif ». Prudent, il laissait entendre qu’il ne pouvait pas contrôler l’usage qui était fait de ses systèmes par des intégrateurs, ses clients finaux…
Thibault Bechetoille aurait été fortement marqué par cette interview. « Il en est revenu totalement défait », raconte ainsi un de ses collaborateurs de l’époque. « C’est à partir de ce moment qu’il a commencé à évoquer la possibilité de se retirer de certains contrats. »

Difficile de savoir si le PDG de Qosmos a réellement été touché par une sorte de prise de conscience ou s’il avait juste des craintes pour l’image de sa société. Ce qui est sûr, c’est que ces craintes auraient été justifiées.

Quelques mois plus tard, Qosmos est pour la première fois citée pour son implication, indirecte, dans la surveillance de dissidents par une dictature. Le 6 octobre 2011, Mediapart publie en effet une enquête intitulée « Les preuves de l’espionnage français du net libyen ». Parmi les documents du sulfureux homme d’affaires Ziad Takieddine, Karl Laske et Fabrice Arfi ont trouvé un contrat datant de 2007. Ce contrat, passé entre la dictature libyenne du colonel Kadhafi et la société française Amesys, filiale du groupe Bull, stipulait la fourniture d’un système de surveillance complet de la population. Ces révélations vaudront à Amesys d’être visée par une information judiciaire pour complicité d’actes de tortures.

Ces documents donnent de nombreux détails sur le produit vendu par la société française à la Libye. Celui-ci est issu du projet « Eagle » et fait appel à la technologie « DPI ». Or, pour ses sondes, Amesys a bien entendu fait appel à la référence française en la matière : Qosmos. Dans une démonstration des capacités d’Eagle transmise au régime libyen en 2006, la société fournit même un exemple d’interception démontrant le piratage d’échanges de mails entre chercheurs du LIP-6, le laboratoire où est né Qosmos.

mediaparty

« J‘ai été extrêmement surpris de voir les captures d’écran de ces mails sur Mediapart, car en fait, il s’agit tout simplement des miens ! » témoigne aujourd’hui Kavé Salamatian. « Ce n’était pas un piratage, il s’agissait d’un test qui a été fait en connaissance de cause avec mes étudiants à l’intérieur du labo », raconte le chercheur. « Je savais que cela pouvait servir à Qosmos car plusieurs d’entre eux y effectuaient un stage et que la sonde nous avait été prêtée pour la tester. Par contre, je ne m’explique pas comment ils se sont retrouvés en Libye et comment ils ont été présentés comme un exemple de l’application de la technologie Qosmos au suivi de l’activité d’une personne ! D’autant plus qu’à partir de 2002, quand nous avons fini de développer les outils, toutes nos expérimentations ont été systématiquement anonymisées. Je n’ai appris leur utilisation qu’en 2012, après la publication des documents Amesys trouvés en Libye. »

Dans cette affaire encore, comme pour le projet Asfador en Syrie, Qosmos martèle « qu’aucun de ses logiciels n’a été opérationnel ». En réalité, la société a été le sous-traitant d’Amesys jusqu’en 2008. Mais au moment de la signature du contrat avec la Libye, c’est effectivement un concurrent de Qosmos, la société allemande Ipoque, qui a été retenue pour des raisons techniques. Les débits que les sondes Qosmos pouvaient surveiller étant trop faibles. Il y a encore peu de temps, Amesys réglait régulièrement des factures à Ipoque, leur collaboration étant toujours en cours. L’affaire a en tout cas été à l’origine d’un conflit entre les deux sociétés.

À peine un mois plus tard, Qosmos est une nouvelle fois mise en cause, et cette fois, pour un contrat auquel elle a bien participé. Le 4 novembre 2011, Bloomberg révèle au grand public l’existence du projet Asfador, mettant en cause publiquement Utimaco et son partenaire français dans la répression du Printemps arabe qui avait déjà fait, à cette date, plus de 3 000 victimes en Syrie.

Si le contrat avec la Syrie est celui qui a le plus intéressé les médias, il ne représente qu’une facette des nombreuses activités de Qosmos et des acteurs de ce secteur très particulier du DPI. Secteur qui intéresse visiblement beaucoup l’État français qui, après être devenu client de la société, après avoir sécurisé ses locaux, devient l’un de ses actionnaires.

Le 8 septembre 2011, Qosmos annonce en effet une levée de fonds. Au sein des 19,8 millions d’euros apportés, 10 millions le sont par le Fonds stratégique d’investissement (FSI), bras armé du gouvernement Sarkozy. À cette occasion, un représentant du FSI intègre le conseil de surveillance de Qosmos. Celui-ci est donc tout à fait au courant de la stratégie de Qosmos, à cette époque. Tout comme précédemment, Sofinnova devait suivre de très près la nouvelle stratégie de Thibault Bechetoille en ce qui concerne la surveillance massive, à l’échelle d’un pays…

Avec la bénédiction du premier ministre

L’implication du gouvernement français, notamment sous le mandat de Nicolas Sarkozy, dans le développement des deux sociétés Amesys et Qosmos est patente. C’est la garde rapprochée de l’ex-président qui fait le choix de pousser une solution Amesys pour le marché libyen. Un choix intrigant lorsque l’on sait qu’à l’époque, Amesys est une petite SSII aixoise et que des poids lourds habitués des contrats publics dans ce domaine comme Thales ou EADS pouvaient fort bien répondre aux besoins.

C’est encore le gouvernement Fillon qui ne s’oppose pas à la très étonnante reprise de Bull par la petite SSII (Société de service en ingénierie informatique). Bull étant considérée, à tort ou à raison comme la vitrine française de l’informatique, l’État étant actionnaire de cette entreprise, il est impossible que la cession de Bull se fasse sans un accord tacite du gouvernement.

C’est enfin le Fonds stratégique d’investissement, bras armé de l’équipe Sarkozy avec la Caisse des dépôts et consignations, qui va prendre 5,2 % du capital de Bull, dont Amesys est devenu une filiale, et injecter 10 millions dans Qosmos. Des prises de participation visiblement pas innocentes.

De plus, comment penser que les autorités n’aient pas été mises au courant des contrats passés par une société dont il est non seulement actionnaire mais également client et dont il assure même la sécurité ! Difficile d’imaginer que les services de renseignement ayant leurs entrées au cœur même de Qosmos n’aient pas rendu compte des différents contacts noués avec les régimes du colonel Kadhafi et de Bachar al-Assad, qui plus est dans des périodes aussi sensibles. Jusqu’à présent, Qosmos et les autorités se sont réfugiés derrière l’argument spécieux selon lequel les sondes DPI ne sont pas des armes et ne sont juridiquement pas soumises à une autorisation avant exportation. Il est en effet, en partie, exact les systèmes de surveillances n’ont pas besoin d’une autorisation pour être vendus à l’export (ce ne sont pas des « armes). Face aux polémiques provoquées par l’affaire Amesys, l’ancienne ministre déléguée chargée de l’économique numérique Fleur Pellerin a même annoncé, au mois de décembre dernier, son intention de les faire inscrire « dans ce qu’on appelle « l’arrangement de Wassenaar », qui soumet à autorisation l’exportation de technologies duales vers les pays non démocratiques ». Mais ce qu’oublient de préciser les autorités et Qosmos, c’est que, s’il est exact qu’aucune autorisation n’est requise pour vendre ces outils de surveillance à l’étranger, une autorisation est nécessaire pour avoir le droit de tout simplement les produire et les commercialiser. Et celle-ci doit être donnée par le premier ministre, comme le rappelait en septembre 2011 Reflets.

Théoriquement, les produits de Qosmos constituent en effet une violation flagrante de l’article 226-3 du code pénal qui punit « de cinq ans d’emprisonnement et de 300 000 euros d’amende » « la fabrication, l’importation, la détention, l’exposition, l’offre, la location ou la vente d’appareils ou de dispositifs techniques conçus pour réaliser » ce type d’activités de surveillance, comme « la détection à distance des conversations » ou encore « la captation de données informatiques ». Les articles R226-1 et suivants précisent que ces autorisations sont délivrées par le premier ministre après avis d’une commission consultative de onze membres, composés de représentants des ministères de la justice, de l’intérieur, de la défense, des douanes, de l’industrie et des télécommunications, de la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité, du directeur général de l’Agence nationale des fréquences, et enfin de « deux personnalités choisies en raison de leur compétence, désignées par le Premier ministre ».

Or, lorsqu’on étudie les différentes présentations du produit d’interception phare de Qosmos, le ixMachine-LI, on constate que cette autorisation a bien été accordée, comme le montre cette capture d’écran d’un document de travail tiré d’une présentation du projet Eagle vendu par Amesys à la Libye, alors que Qosmos faisait encore partie du partenariat (voir ci-dessous). C’est donc bien avec la bénédiction de la tête de l’exécutif que la société a vendu ses solutions d’interception.

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Depuis 2011, Reflets.info, qui avait dévoilé avec Mediapart le projet Eagle en Libye, ne cesse de pointer le silence des autorités françaises, sous les quinquennats Sarkozy et Hollande. Aucun des gouvernements qui se sont succédé ne se sont expliqués sur leur aide à Qosmos et Amesys. Aucun n’a répondu clairement aux rares questions des parlementaires sur ces sujets. Aucun n’a commenté les liens entre la DGSE, la DCRI et ces deux entreprises, ni sur la possible mise en place d’infrastructures d’écoutes massives dans l’Hexagone, sur le modèle de ceux de la NSA. Aucun n’a répondu sur les questions liées à la pose des câbles sous-marins par les deux leaders de ce domaine, Orange Marine et Alcatel-Lucent Submarine Networks (ASN), et à la surveillance opérée lorsqu’ils accueillent des outils comme ceux d’Amesys ou de Qosmos.
Les solutions de Qosmos, telles que décrites par la société elle-même dans ses documents internes, sont particulièrement intrusives.

L’installation de ces infrastructures de DPI, que ce soit dans des pays fâchés avec les droits de l’homme, comme la Syrie, ou chez des opérateurs télécom dans des pays « démocratiques », est « l’Étoile noire » d’Internet. Ces infrastructures éradiquent les concepts de droit au respect des correspondances et de la vie privée.

De tels logiciels permettent, par exemple, de capter les discussions instantanées via Facebook, de connaître toute l’activité d’un compte mail (messages envoyés, stockés, brouillons, liste des destinataires, etc.).

Leur utilisation dans des pays qui ne respectent pas les droits de l’homme, dictatures ou États policiers, ont des conséquences graves, comme cela a été démontré pour la Libye. Des êtres humains ont été torturés sur la base de leurs échanges via Internet. Dans des pays dits démocratiques, la question est posée de savoir si, justement, une démocratie peut s’accommoder du développement de ces outils. Peut-elle raisonnablement soutenir, y compris financièrement, ce développement ? Les révélations liées aux documents d’Edward Snowden montrent pourtant les risques que l’usage de ces technologies sous-tend… C’est la question du développement d’une société de type panoptique qui est posée. D’une société où tous les citoyens sont considérés comme des délinquants potentiels.

 

Lire l’article précédent :

Surveillance: enquête sur Qosmos, le fournisseur de sondes à la Syrie d’al-Assad

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dpiSymantec est une entreprise mondialement connue pour la vente liée de ses solutions antivirales. Quand vous achetez un ordinateur neuf, avec Windows pré-installé, en fonction des constructeurs, il n’est pas rare que vous y trouviez une version des solutions de sécurité de cet éditeur, gracieusement offerte pour une durée donnée (3 mois, 6 mois, un an…). Ensuite plus moyen de le mettre à jour sans passer à la caisse, ni même de le désinstaller proprement. Ce business model a permis à Symantec d’assurer une part significative de son chiffre d’affaires sur le marché grand public, tout content qu’il était d’être « protégé »… et une fois « protégé », on fait n’importe quoi, pour finir par se rendre compte qu’au final, un antivirus, ça ne remplace quand même pas une bonne paire de neurones en éveil. Après moult réinstallations, on finit par se dire qu’au final, un antivirus, en dehors de considérablement ralentir son système, c’est surtout utile quand c’est déjà trop tard.

Le petit monde de la sécurité a une spécificité qui lui est propre. Pour vendre une solution, il faut vous faire peur. Peu importe si cette dernière est efficace ou non, et par définition un antivirus ne peut être « efficace », la peur est le principal moteur du business de la sécurité informatique. Le second moteur de ce marché est intimement lié au premier, il s’agit de l’ignorance. L’ignorance impliquant la peur de l’inconnu, nous avons là le ticket gagnant pour définir un champs lexical propice à jouer sur cette peur de l’inconnu pour proposer des solutions qui posent souvent plus de problèmes qu’elles n’en résolvent.

C’est donc aujourd’hui une petite révolution chez Symantec. Une révolution marketing en fait puisque le vice président de Symantec pour la sécurité de l’information, annonce lui même la mort des antivirus. Dans une interview accordée au Wall Street Journal, Brian Dye, déclare :

«Nous ne pensons pas à l’antivirus comme une source de revenus de quelque façon que ce soit»

Sévèrement burné le mec…

Mais si les antivirus sont voués à l’échec, et que la cybercriminalité évolue perpétuellement, c’est bien que d’autres solutions sont dans les bacs. Tout est aujourd’hui question de bon sens… enfin ! Après 20 ans de profonde léthargie sécuritaire, se rendrait-on enfin compte qu’il vaut mieux prévenir le mal par des dispositifs adaptés (firewalling, virtualisation des applications, isolation du système et des données sensibles, chiffrement systématique des données et des flux…) que de le guérir, ce qui est la seule chose que l’on peut attendre d’un antivirus, une fois que le mal est fait, que les données ont fuitées, que la machine infectée a servi à d’autres attaques au sein d’un botnet

On ne peut donc que se réjouir de voir Symantec annoncer la fin d’une escroquerie qui n’a que trop durée. Enfin ça c’est sur le papier. Car dans les faits, la notion d’antivirus est loin d’être morte et enterrée. Et chose peu commune sur Reflets, nous allons, enfin, pouvoir dire (presque) du bien des solutions d’inspection en profondeur des paquets… le DPI.

Le DPI, s’il est utilisé ailleurs qu’en cœur de réseau par un taré qui a envie de fliquer sa population, peut se présenter comme une solution permettant d’identifier un flux entrant ou sortant d’une machine, contrôler l’intégrité de ce flux, et donc définir s’il y a un risque ou non pour agir sur ce flux :

Tout ceci serait parfait si cette technologie n’avait pas le même défaut obscurantiste que les définitions antivirales qui sont les méthodes et recettes permettant de reconnaitre un malware, ou un protocole, ou n’importe quel bout de code ou flux de données, pour en contrôler l’intégrité. Mais pour une fois, il faut également le reconnaitre, la France n’a pas souhaiter rester sur le carreau et a décidé de se lancer dans l’aventure d’un démonstrateur antiviral, que nous connaissons sous le nom imprononçable mais tout bien souverain, de DAVFI. Et ce n’est pas un hasard si l’on retrouve Qosmos au sein de ce consortium qui vise à fournir « un antivirus fiable, maîtrisé et performant pouvant être intégré à terme dans une offre complète à destination des administrations, opérateurs d’importance vitale (OIV), des entreprises et des particuliers« .

Equiper les particuliers et les entreprises d’un « antivirus fiable« , capable de « détecter les variantes inconnues de codes connus et de prévenir l’action de codes réellement inconnus » est une chose (et hop un point TEGAM), qu’il soit, sur le papier presque libre, en est une autre. Car c’est justement la tambouille interne de reconnaissance protocolaire, la base de données de signatures applicative, qui restera, elle, fermée.

Bref, le futur proche des antivirus qui ne meurent pas vraiment s’annonce passionnant, et au final, on ne peut que se réjouir de voir une technologie comme le DPI là où il devrait toujours rester, aux extrémités du réseau et entre les mains des utilisateurs et non d’officines de surveillance au cul du tuyau d’un opérateur.

Mais quoi qu’il en soit, tout aussi souverain et surpuissant soit notre DAVFI, il ne sera efficace que s’il est utilisé accompagné d’autres solutions de prévention des risques, j’insiste sur la virtualisation et le chiffrement systématique, et une éducation des utilisateurs à qui il faut arrêter de faire croire qu’un logiciel, tout aussi souverain soit-il, le protégera de lui-même.

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140507_141019";}s:15:"20140501_201628";a:7:{s:5:"title";s:84:"Surveillance: enquête sur Qosmos, le fournisseur de sondes à la Syrie d’al-Assad";s:4:"link";s:98:"http://reflets.info/surveillance-enquete-sur-qosmos-le-fournisseur-de-sondes-a-la-syrie-dal-assad/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=28675";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 01 May 2014 18:16:28 +0000";s:11:"description";s:402:"Mediapart et le site Reflets.info s’associent pour une enquête en trois volets sur Qosmos, société française spécialisée dans la technologie de surveillance de masse (DPI), visée par une information judiciaire pour « complicité d’actes de torture » Qosmos est soupçonnée d’avoir participé, en 2011, à un projet de surveillance global du net syrien. En novembre […]";s:7:"content";s:28279:"

Syria's President Bashar al-Assad answers journalists after a meeting at the Elysee Palace in Paris

Mediapart et le site Reflets.info s’associent pour une enquête en trois volets sur Qosmos, société française spécialisée dans la technologie de surveillance de masse (DPI), visée par une information judiciaire pour « complicité d’actes de torture » Qosmos est soupçonnée d’avoir participé, en 2011, à un projet de surveillance global du net syrien.

En novembre 2011, Bloomberg révèle que la société Qosmos, l’un des leaders français du Deep Packet Inspection (DPI), la technologie d’interception de flux Internet la plus en pointe, travaille comme sous-traitant de l’allemand Utimaco, lui-même sous-traitant de l’italien Area Spa, pour la livraison à Bachar al-Assad d’un système de surveillance global de la population. L’image de Qosmos commence à se dégrader nettement, d’autant que la révolution dans le pays a démarré neuf mois plus tôt et a déjà fait 3000 morts.

Pour contrer les effets de cette publication, Qosmos annonce alors avoir décidé de se retirer du projet et clame que ses matériels n’ont pas été « opérationnels » dans ce pays. Cette défense tiendra-t-elle devant les trois juges d’instruction du pôle génocides et crimes contre l’humanité chargés d’instruire une plainte initiée par la LDH et la FIDH ?

Quoi qu’il en soit, son produit d’interception massive a été développé par Qosmos grâce au contrat avec la Syrie. L’argent des dictateurs n’a pas d’odeur dans le milieu français de la surveillance. Le contrat passé par l’autre acteur, Amesys, avec le colonel Kadhafi avait lui aussi permis de développer la solution Eagle ayant conduit à des tortures en Libye.

Selon les informations recueillies par Mediapart et Reflets.info, même sous une forme « dégradée », les outils de Qosmos ont bien été installés en Syrie et ont très bien pu être utilisés par les autorités, quand bien même Qosmos se serait retirée du projet. En outre, Qosmos a continué à travailler avec Utimaco au moins jusqu’en novembre 2012. Peut-être sur des projets n’étant pas liés à la Syrie, mais pour autant, Utimaco avait un accès aux nouvelles versions des produits Qosmos bien après la fin annoncée du projet Asfador et l’allemand aurait pu affiner la solution syrienne de son côté.

Il est par ailleurs difficile d’imaginer que Qosmos, qui a des relations très étroites avec les services de renseignements intérieurs et extérieurs français, au point que ses activités sont « confidentiel défense », ait pu travailler sur ce projet sans que les plus hautes autorités françaises n’en aient été averties.

Thibaut Bechetoille, PDG de Qosmos © extrait d'une vidéo de Tivipro.tv

Thibaut Bechetoille, PDG de Qosmos © extrait d’une vidéo de Tivipro.tv

L’affaire du projet Asfador dévoilée par Bloomberg avait mis la société Qosmos sous les feux de la rampe. Peu après le scandale Amesys (filiale de Bull à l’époque) et la vente d’un système d’écoute global de la Libye de Mouammar Kadhafi (documenté par Mediapart et Reflets.info), le grand public découvrait que la société française Qosmos avait livré du matériel visant à mettre sur écoute la population syrienne. Vendre des armes de surveillance électroniques capables d’espionner les échanges de mails, les discussions en temps réel, les visites sur le Web, des citoyens de pays dictatoriaux n’est pas, en termes d’image, une activité qui fait briller notre belle république dans ces contrées souvent plus assoiffées de libertés que de sondes espionnes. Et pourtant… La France est championne dans ce secteur… pas celui de la liberté, mais celui des systèmes d’interception des communications électroniques… catégorie massive.

En juillet 2012, les associations de droits de l’homme LDH et FIDH fustigeaient cette hypocrisie française dans une lettre envoyée au Parquet et demandant l’ouverture d’une procédure à l’encontre de Qosmos. Quelque deux années de travail après, la vice-procureure, spécialiste des violations des droits de l’homme, Aurélia Devos, vient de décider, au début du mois d’avril, d’ouvrir une information judiciaire pour « complicité d’actes de torture ». Celle-ci a été confiée à trois juges d’instruction du pôle génocides et crimes contre l’humanité . Concrètement, les magistrats auront à éclaircir au moins deux points cruciaux :

- les produits vendus par Qosmos ont-ils été opérationnels ?

- Ses dirigeants avaient-ils conscience, au moment de signer ce contrat, que leur technologie risquait de servir à un dictateur pour repérer, et arrêter ses dissidents ?

Qosmos, pour sa part, a toujours nié que ses produits aient été opérationnels et affirme ne jamais avoir vendu de matériel à la Syrie, se contentant d’être un simple sous-traitant de la société allemande Utimaco, elle-même, sous-traitante du consortium italien Area Spa.

L’origine du contrat incriminé remonte à 2009. À cette époque, Qosmos est une société en plein essor. Devenue une référence mondiale en matière de DPI, elle signe alors un contrat qui se révélera particulièrement important pour son développement. L’entreprise française devient en effet le fournisseur de sondes pour le compte d’Utimaco, une société allemande spécialisée dans l’interception légale de télécommunications.

Peu après la signature de ce contrat, les salariés de Qosmos commencent à travailler sur un mystérieux projet, développé avec son nouveau partenaire Utimaco dans le cadre d’un consortium mené par l’entreprise italienne Area SpA. Le nom de ce projet est Asfador, et son but est d’équiper le régime d’Assad d’un outil permettant de mettre l’ensemble des communications du pays sur écoute.

Le DPI ou la douane volante toute-puissante des réseaux

Ce que Qosmos apportait dans le projet, c’est la brique essentielle d’une telle architecture technique : les sondes. Celles qui vont « auditer » le trafic, le siphonner pour qu’il soit ensuite entré dans d’énormes bases de données. Ces dernières étant in fine consultées par les surveillants humains. Il suffit alors d’entrer un nom ou un email pour que tout le trafic de cette personne soit isolé. Il est aussi possible de dresser des arbres relationnels pour identifier les interlocuteurs et savoir qui communique avec qui. Si Jean a parlé avec Georges, on extraira aussi le contenu de Georges. Et si Georges a parlé de Jean à Gérard, on consultera ensuite les mails envoyés par ce Gérard. Sait-on jamais…

Dans une dictature ou un État policier, le Deep Packet Inspection est donc l’outil ultime pour repérer les opposants. On comprend aisément que le pôle génocides et crimes contre l’humanité s’intéresse à ce type de technologie qui sera le principal auxiliaire des bourreaux dans un avenir proche, si rien n’est fait pour l’encadrer très sérieusement. L’interception globale des flux d’un pays ne peut d’ailleurs intéresser que des dictatures ou des États policiers. Les vendeurs de ce type de solutions le savent bien. Une démocratie ne peut théoriquement pas, pour des raisons légales, mettre toute sa population sur écoute.

Un schéma expliquant le fonctionnement d'une sonde de Qosmos © (site Internet de Qosmos)

Un schéma expliquant le fonctionnement d’une sonde de Qosmos © (site Internet de Qosmos)

Qosmos se contente, dit-elle, de vendre des « sondes » qui ne sont qu’un élément dans un dispositif de surveillance plus global. Ces sondes peuvent être intégrées dans un vaste système de surveillance à l’échelle d’un pays comme dans du hardware réseau (les routeurs qui « dirigent » les données vers leurs destinations, par exemple). Elle qualifie d’ailleurs ses produits de « briques technologiques », choisies par ses clients au sein d’un catalogue. Qosmos travaille ainsi rarement directement avec le client final mais agit le plus souvent comme un sous-traitant.

Pour autant, en fonction de ce qui lui est demandé, Qosmos ne peut ignorer l’usage final qui sera fait de ses produits. Les demandes techniques pour de la « mesure d’audience » ou pour de la surveillance globale à l’échelle d’un pays ne sont pas les mêmes. Une faible culture générale permet par ailleurs de mesurer le niveau démocratique du pays client. Les considérations éthiques évoquées par Thibaut Bechetoille, PDG de Qosmos, pour arrêter le projet Asfador en octobre 2011 pouvaient assez simplement se faire jour dès la prise de connaissance du nom du pays client, la Syrie. C’est-à-dire pratiquement au début du projet.

Pour appréhender l’activité de Qosmos, il faut comprendre ce qu’est le Deep Packet Inspection : une technologie à l’origine neutre, assez passe-partout, dont les multiples applications pourraient aisément passer sous les radars. Dans un futur proche, de plus en plus d’équipements informatiques sont appelés à faire du Deep Packet Inspection comme monsieur Jourdain fait de la prose. Commençons par imaginer Internet comme un réseau routier, avec des péages, des embouteillages… et du Deep Packet Inspection que l’on pourrait comparer aux douanes volantes, ayant le pouvoir de désosser votre véhicule, de détourner la circulation, de la bloquer. Ce qui différencierait le DPI de la douane volante, c’est son caractère massif, systématique et quasi infaillible, pourvu qu’on place nos douaniers sur la bonne artère. Ces douaniers désosseraient systématiquement toutes les voitures, et les remonteraient instantanément, sans même que leurs occupants s’en aperçoivent ni aient besoin de stationner leur véhicule.

Mais cette technologie, aussi « versatile » soit-elle, est tout à fait comparable au nucléaire avec lequel on produit de l’électricité aussi bien que des bombes. Le Deep Packet Inspection est à l’informatique ce que le neutron est au nucléaire… un truc ni bon, ni mauvais. Tout dépend de ce que l’on en fait.

Et c’est justement ce qui est reproché à Qosmos, soupçonnée, d’avoir, en connaissance de cause, fourni cette brique technologique à des pays pas franchement recommandables.

Maintenant, imaginons que toutes les artères de notre réseau routier convergent en un seul point, celui-là même où nos douaniers se trouvent. Et ça, c’est justement l’architecture du réseau Internet syrien où le Syrian Telecom Establishment (STE), opérateur national, FAI du gouvernement, totalement contrôlé par Bachar al-Assad, assure la connectivité de tous les autres opérateurs. Le STE, client final du contrat Asfador, avait été longuement évoqué sur Reflets.info.

Avant même le soulèvement populaire en Syrie de 2011, dès 2009, une autre entreprise française, SOFRECOM, spécialisée dans l’implantation sur des marchés à perceptions aléatoires des droits de l’homme (le Congo, le Vietnam, la Thaïlande, la Syrie, l’Éthiopie, la Mauritanie, la Côte d’Ivoire, le Tchad, la Libye de Kadhafi, le Maroc, ou la Tunisie de Ben Ali), donnait un coup de main au Syrian Telecom Establishment pour moderniser son réseau… SOFRECOM, c’est une filiale d’Orange. Orange, c’est justement cet opérateur tellement historique qu’il noue des liens très étroits avec les services de renseignements intérieurs et extérieurs. SOFRECOM, et plus largement Orange, on les retrouve donc assez régulièrement près de lieux dans lesquels la France dispose d’intérêts économiques, militaires, ou a des besoins en matière de collecte de renseignements… afin de rester proche de son ennemi.

Ces collaborations douteuses, comme Libye/Amesys, Syrie/Qosmos, mais aussi Birmanie/Alcatel sont en fait tellement courantes, qu’il devient très difficile de ne pas se questionner sur la possibilité que ces contrats soient poussés au plus haut niveau à des fins d’opérations de collecte de renseignements extérieurs, avec la bénédiction et l’appui d’autres puissances.

La défense de Qosmos : Asfador n’aurait jamais été « opérationnel »

Le PDG de Qosmos, Thibaut Bechetoille, interrogé en 2011 par Bloomberg, affirmait que sa société a pris la décision « en octobre 2011 d’arrêter tous travaux sur le projet Asfador, avant que celui-ci ne soit révélé par la presse ». « Cette décision a pris effet immédiatement, et les logiciels de Qosmos n’ont jamais été opérationnels en Syrie ». L’article de Bloomberg date du 4 novembre et rapporte les propos du PDG de Qosmos : il aurait pris la décision de se retirer du projet quatre semaines plus tôt, soit aux alentours du 14 octobre 2011. Toutefois, le responsable marketing de Qosmos, Erik Larsson, également cité dans l’article, souligne que « les mécanismes pour sortir de cela, techniquement et contractuellement, sont complexes ». En tout état de cause, la révolution syrienne s’était étendue à tout le pays en mars 2011, soit huit mois plus tôt…

La décision formelle d’arrêter le projet Asfador aurait été prise lors d’une réunion du directoire de Qosmos dont il n’existe pourtant aucune trace écrite. Le projet en lui-même n’ayant pas fait l’objet d’un contrat spécifique, il n’existe pas non plus de preuve de sa résiliation… La société Utimaco a de son côté confirmé la version de son ancien partenaire, à savoir que les sondes n’ont pas été opérationnelles et que les livraisons ont définitivement cessé en novembre 2011, dans une attestation rédigée en juillet 2013 à la demande de Qosmos.

Seules les autorités syriennes elles-mêmes pourraient dire si le projet Asfador n’a effectivement jamais été opérationnel, comme l’affirme Thibault Bechetoille. Cependant plusieurs choses sont sûres. Tout d’abord, les sondes Qosmos ont bel et bien été livrées, et le matériel a bien été installé, selon nos informations, au cours de l’été 2011, soit au moins cinq mois après le début des troubles. Au total, au moins entre 5 et 10 serveurs chargés de récolter les informations des internautes syriens ont été installés dans le pays. Au moment des révélations de Bloomberg, le projet n’était effectivement pas totalement opérationnel. La question reste de savoir à quel point… Or, justement, les versions divergent en fonction des interlocuteurs.

Un document interne de la société en date du 8 septembre 2011, que nous avons pu consulter, montre qu’à cette date la phase 2 du projet était en état de recette. C’est-à-dire, la phase de validation. Le client et le fournisseur vérifient ensemble par une série de tests, que tout fonctionne comme prévu. Le document en question évoque à cette date une phase deux et une phase trois à venir. La phase de recette indique à tout le moins que l’étape du projet est très nettement avancée.

ixMachine-team-activity-Qosmos

Le document du 8 septembre 2011

À ce moment, l’infrastructure vendue à Bachar al-Assad n’était donc pas opérationnelle au sens d’un déploiement actif pour une surveillance globale de la population, mais en phase de recette, un passage obligé avant la livraison de l’ensemble au client final dans un marché informatique. Qosmos indique par ailleurs que la sonde permettant de capter le trafic GSM (protocole GTP) serait livrée le 29 décembre. Le 29 septembre 2011 est également évoqué comme date de livraison de la capacité d’écoute du protocole MSRP, c’est-à-dire un protocole utilisé entre autres choses pour la téléphonie sous IP ou les fichiers multimédias échangés via des téléphones portables. Un autre document interne évoque la livraison d’informations sur les aspects techniques liés à MSRP et GTP pour mai 2012.

Un ingénieur de Qosmos ajoute : « Pour moi, le projet n’était pas opérationnel car on ne savait pas faire pour de tels débits. Entre les cases que l’on coche dans un appel d’offres pour en être et ce que l’on peut vraiment faire, il y a parfois une différence. »

Pour d’autres employés, le projet aurait pu au moins être partiellement opérationnel, en tout cas assez pour être utilisé, par la suite, par les autorités syriennes grâce à des correctifs et des mises à jour. Le problème dans cette affaire est que, officiellement, le projet Asfador n’a aucune existence. Il n’a en effet fait l’objet d’aucun contrat spécifique et s’inscrit simplement dans le cadre de l’accord de partenariat signé entre Qosmos et Utimaco. Et ce dernier a, lui, bien continué, et ce jusque fin 2012.

Des livraisons jusque mi-2012

C’est ce que montrent d’autres documents obtenus par Mediapart et Reflets : malgré l’arrêt officiel du projet Asfador, Qosmos a continué à livrer ses produits à Utimaco. Dans un document de travail datant du premier trimestre 2012, et faisant le point sur l’avancement des différents contrats en cours, le nom Utimaco apparaît en effet à de nombreuses reprises, avec des dates de livraisons prévues pour les mois de mai et juin 2012.

livraisons-qosmos

Même si Qosmos et Utimaco pouvaient travailler sur d’autres projets que le projet syrien, Utimaco avait un accès direct aux mises à jour du produit d’interception massive de Qosmos. Or, pour mettre à jour les sondes dans le cadre d’un projet tel qu’Asfador, pas besoin de « livraison » au sens matériel du terme : les clients, ici Utimaco, ont en effet accès à un site spécialement dédié sur lequel ils téléchargent les nouvelles versions améliorées du logiciel. Selon les documents consultés par Mediapart et Reflets, Qosmos a donc bien livré des versions corrigées et améliorées de sa solution d’interception à son client Utimaco, bien que le nom du projet « Asfador » n’apparaisse pas.

Si les sondes de Qosmos n’ont pas été opérationnelles en Syrie, comme l’affirme Thibaut Bechetoille, il est assez intrigant que son entreprise continue de livrer des informations sur les procédures à suivre pour les paramétrer, quelque neuf mois après le retrait supposé de Qosmos… Surtout à propos de protocoles spécifiquement demandés par STE, l’entreprise syrienne, dans le cadre du projet Asfador.

Reste la possibilité d’autres projets, outre Asfador, menés en partenariat avec Utimaco. Selon nos informations, des dirigeants de Qosmos ont ainsi évoqué l’existence d’autres clients de la société allemande, au Canada ou encore en Australie… Toutefois parmi les différents salariés interrogés par nos soins, aucun n’a souvenir, à l’époque, d’un autre projet qu’Asfador avec Utimaco. « Pour moi les deux ont toujours été liés et pour tout dire, je n’ai jamais su faire la différence entre les deux », précise l’un d’entre eux.

Autre certitude : bien que sa direction se réfugie derrière son partenariat avec Utimaco, Qosmos avait en fait bien conscience de l’utilisation qui pouvait être faite de ses sondes par le régime syrien. Dès le début du projet, l’objectif est clair : outre les activités classiques de surveillances du réseaux, Qomos doit livrer des sondes capables d’intercepter les appels téléphoniques, de géolocaliser l’utilisateur d’un téléphone portable, d’analyser la voix et même de prendre le contrôle d’ordinateurs ou de lancer des cyber-attaques.

De plus, la direction de Qosmos était consciente que ces armes de surveillance massive étaient destinées au régime de Bachar al-Assad. Au mois de septembre 2013, le journaliste Jean-Marc Manach précisait même, dans un article sur Rue89 à l’occasion de la publication des Spyfiles par Wikileaks, qu’un employé de Qosmos s’était rendu en Damas. « Un ingénieur Qosmos a effectué un déplacement en Syrie en janvier 2011, en tant que sous-traitant de l’entreprise Utimaco, elle-même sous-traitante de l’entreprise Area. Ce déplacement a consisté en des réunions techniques avec des opérateurs dans le cadre de la pré-étude du projet. »

Cet ingénieur, qui est, selon nos informations, Sébastien Synold, actuel responsable du bureau américain de Qosmos, ne pouvait absolument pas ignorer à quoi allaient servir les produits de sa société. Il connaissait le client final (STE) et ses demandes précises en matière de type d’écoutes. A fortiori, Thibaut Bechetoille ne pouvait ignorer à quoi allaient servir ses sondes. D’autant que les types de protocoles évoqués dans les documents de l’entreprise montrent ce qui était attendu. Encore une fois, on ne surveille pas la même chose lorsque l’on fait de la mesure d’audience et de la surveillance massive. Par ailleurs, les outils évoqués dans les documents de Qosmos pour le projet Utimaco sont affublés du sigle « LI », soit : Lawful Interception, ou Interception Légale.

Ce qui est d’ailleurs une vision très particulière de ce qu’est l’interception légale. De fait, récupérer les identifiants, les mots de passe des utilisateurs du Net Syrien, lire leurs mails, savoir quelles pages Web ils consultent, etc., ne ressemble pas tellement à de l’interception légale, telle qu’on peut la concevoir dans une démocratie. L’aspect global de la mise sur écoute s’éloigne grandement de ce qui peut être fait par la justice, sur réquisition d’un juge…

Contactée pour s’exprimer sur ces différents points, la société refuse catégoriquement de répondre : « Qosmos tient à démentir fermement, comme nous n’avons cessé de le faire, les accusations fausses et calomnieuses dont nous avons fait l’objet depuis plusieurs mois », explique-t-elle dans un mail. « En effet, nous réaffirmons qu’aucun de nos équipements ou logiciels n’a été opérationnel en Syrie. Nous souhaitons rappeler que nous avons, dès septembre 2012, porté plainte pour dénonciation calomnieuse à l’encontre de la FIDH et de la LDH. Pour le reste, une information judiciaire étant en cours, nous réservons nos réponses à la justice. »

En attendant, la vice-procureure Aurélia Devos, qui a étudié près de deux ans durant les éléments apportés par la FIDH et la LDH dans leur dénonciation, et qui a mené ses propres auditions, a bel et bien décidé l’ouverture d’une information judiciaire. C’est maintenant aux trois juges d’instruction saisis du dossier de déterminer si Qosmos devra être jugée pour « complicité d’actes de torture ».

 

Lire la suite de cet article :

Qosmos : du projet universitaire aux activités « secret-défense »

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140501_201628";}s:15:"20140430_174212";a:7:{s:5:"title";s:26:"Where is Nathalie Walker ?";s:4:"link";s:45:"http://reflets.info/where-is-nathalie-walker/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=28664";s:7:"pubDate";s:31:"Wed, 30 Apr 2014 15:42:12 +0000";s:11:"description";s:391:"Je lance un appel de désespoir à toutes personnes connaissant « Nathalie Walker », aidez-moi à la retrouver ! Parce que beaucoup de personnes la recherchent : les huissiers de justice, le service contentieux de l’école de ses enfants, le service contentieux de son assurance habitation, le gestionnaire de son compte bancaire, son ex époux qui refuse […]";s:7:"content";s:3887:"

Je lance un appel de désespoir à toutes personnes connaissant « Nathalie Walker », aidez-moi à la retrouver !

Parce que beaucoup de personnes la recherchent : les huissiers de justice, le service contentieux de l’école de ses enfants, le service contentieux de son assurance habitation, le gestionnaire de son compte bancaire, son ex époux qui refuse de payer les frais de scolarité, et visiblement son dealer de drogue à Londres également… Juste pour s’éclater.sarah

J’ai changé de numéro il y a un an, je n’ai pas demandé de récupérer les arriérés de cette dame qui doit sûrement être très sympathique, mais qui a visiblement une vie mouvementée au point de vouloir se faire oublier.

Dans mon cas, ce n’est pas de chance, un an plus tard, je reçois encore environ une fois par mois, l’appel d’un ou deux huissiers de justice qui me demandent de payer des factures diverses, et de justifier que je ne suis pas Madame Walker.

J’ai bien tenté de googler son nom, mais ce n’est pas de chance, à part des chanteuses et des actrices, je ne trouve rien.

Passé le coté rigolo de l’affaire, puis l’hystérie des premiers appels un peu flippants, et enfin, le je-m’en-foutisme, j’ai fini par me pencher sur la question : savoir comment se déroule l’octroi d’un pseudo « nouveau » numéro de téléphonie mobile.

L’octroi d’un nouveau numéro de mobile est aléatoire. Ce n’est pas fait exprès…  s’il vous arrive de récupérer un numéro tout moisi, vous l’avez dans l’os. Même si c’est mon opérateur chéri, SFR qui me l’a octroyé, et que trois jours après un dealer me lance « viens chérie on va se détendre » je ne peux rien faire … j’apprends donc qu’SFR n’avait pas prémédité le coup foireux.

Normalement les opérateurs attendent trois mois pour redistribuer un vieux numéro. Mais il arrive que parfois, ce délai soit raccourci. Dans notre cas, raccourci ou pas, un an plus tard, j’ai toujours les huissiers des différents services contentieux sur le dos. Merci Nathalie Walker de ne pas t’appeler Sarah Connor.

Que faire ? Pas grand chose. Re-changer de numéro de portable ? Sachez que, souvent, ce changement est payant. Par exemple chez Free, il faut compter 5€. Et je vous passe les tribulations d’envois de SMS à votre carnet de contacts.

Reste à croiser les doigts pour que le prochain numéro ne soit pas aussi moisi, ou bien qu’il s’agisse du numéro de Paul Bismuth. Là ça serait vraiment intéressant et « utile » pour nos prochaines publications exotiques.

Pour conclure, si vous n’êtes pas un truand ou un repris de justice qui cherche à se faire oublier, veillez à bien donner votre numéro de téléphone à vos contacts et aux huissiers, pour éviter au prochain propriétaire d’avoir à se justifier auprès de ces derniers.

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140430_174212";}s:15:"20140427_103224";a:7:{s:5:"title";s:26:"Yet another useless teaser";s:4:"link";s:47:"http://reflets.info/yet-another-useless-teaser/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=28654";s:7:"pubDate";s:31:"Sun, 27 Apr 2014 08:32:24 +0000";s:11:"description";s:451:"Il n’est de nos jours plus une seule grande puissance dont l’armée n’est pas tentée d’investir ce « nouveau champ de bataille« . Au fil des décennies, l’apparition, puis la prolifération des réseaux de communications et surtout leur interconnexion au réseau Internet, ont naturellement produit un tissu économique nouveau, des ambitions nouvelles, et de nouvelles approches politiques […]";s:7:"content";s:4582:"

Il n’est de nos jours plus une seule grande puissance dont l’armée n’est pas tentée d’investir ce « nouveau champ de bataille« . Au fil des décennies, l’apparition, puis la prolifération des réseaux de communications et surtout leur interconnexion au réseau Internet, ont naturellement produit un tissu économique nouveau, des ambitions nouvelles, et de nouvelles approches politiques comme militaires en matière de régulation, de surveillance, et (officiellement) depuis plus récemment pour la France, d’une doctrine offensive en matière de cyberdéfense. D’ailleurs on peut mettre du « cyber » à toutes les sauces, ça ne cyber change rien, la meilleure des cyberdéfenses reste la cyberattaque.

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Le cyber plan anti Djihad dévoilé

Le problème, c’est que des drones par exemple, ça ne rentre pas dans les tuyaux d’Internet… et si on faisait rentrer le tuyau dans le drone ? Plus c’est gros, plus ça passe.

La collecte d’informations est une composante essentielle de toute armée moderne. Il n’est donc pas surprenant de retrouver chez Orange des correspondants missionnés par les services intérieurs ou extérieurs, à des postes clés, pour être en mesure de mener une opération extérieure ou le concours de l’opérateur serait précieux.

Un fournisseur d’accès s’interconnecte avec d’autres. D’une manière générale, quand on contemple les interconnexions des uns et des autres, on peut se prendre, dans un excès créatif paranoïaque, à songer à qui cherche à écouter qui. Mais il y a des collaborations, moins visibles, reposant sur des faits établis et des recoupements de dates qui collent moyen, qui ont de quoi laisser songeur.

On sait par exemple que la France à travers certaines de ses grandes entreprises, a beaucoup oeuvré pour la connectivité de l’Afrique et de la péninsule arabique. La France devient naturellement un partenaire de choix pour des puissances qui ont un intérêt à aller écouter ce qu’il se passe du côté du moyen-orient. Et pas qu’en ce moment ; c’est déjà le cas depuis des années. La collaboration avec les services d’autres puissances, la mutualisation des outils, des infrastructures, mais surtout des données, entrent-ils dans la catégorie des choses qui doivent rester les plus loin possible du contrôle parlementaire ?

Les articles qui vont suivre ces prochains jours risquent d’accréditer un peu plus un scénario abracadabrantesque que Reflets développe ici depuis plusieurs années. Les cas que nous évoquerons nous amèneront à nous interroger sur une éventuelle « séparation des pouvoirs » qui entraverait la bonne compréhension entre politiques et renseignements extérieurs… ou encore sur l’efficacité du contrôle parlementaire sur la nature des opérations menées et la proportionnalité des moyens mis en place pour atteindre des objectifs précis, qu’il s’agisse de collecte d’informations ou de cession de ces informations à des tiers.

En continuant à écarter les libertés acquises, souvent dans le sang, du centre de la vie politique des citoyens, on écarte les citoyens de la vie publique, on se place dans une logique d’exclusion. La France, à l’heure de l’Europe, n’a plus besoin de ses exceptions, elle a besoin d’être exceptionnelle, à défaut d’être irréprochable.

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140427_103224";}s:15:"20140425_220211";a:7:{s:5:"title";s:52:"Chers lecteurs, l’heure des révisions a sonné…";s:4:"link";s:64:"http://reflets.info/chers-lecteurs-lheure-des-revisions-a-sonne/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=28650";s:7:"pubDate";s:31:"Fri, 25 Apr 2014 20:02:11 +0000";s:11:"description";s:343:"Oui, même si Reflets a perdu toute sa crédibilité, il vous faut réviser. Relire. Car on ne peut comprendre les choses de la vie qu’en les mettant en perspective, sur le long terme. Reflets vous a beaucoup parlé de Deep Packet Inspection depuis sa création, cette technologie qui permet de passer de la surveillance façon […]";s:7:"content";s:7197:"

dpi-for-the-masses

Oui, même si Reflets a perdu toute sa crédibilité, il vous faut réviser. Relire. Car on ne peut comprendre les choses de la vie qu’en les mettant en perspective, sur le long terme. Reflets vous a beaucoup parlé de Deep Packet Inspection depuis sa création, cette technologie qui permet de passer de la surveillance façon « agence de détectives privés » à celle de l’ensemble du nation ou d’une région du monde. Les documents d’Edward Snowden l’on montré assez clairement, c’est même toute la planète qui peut être mise sous surveillance. Dans un monde panoptique où chacun est considéré comme un délinquant en puissance, le rêve de Nicolas Sarkozy, vous êtes la cible, je suis la cible, votre grand-mère est la cible, votre chat est la cible.

Avant que nous allions un peu plus loin dans la mise sous les projecteurs de ceux qui surveillent, il est donc temps de réviser. Petite sélection d’articles :

NSA/Snowden : la France, ce cas très particulier…

Surveillance généralisée : connards ou menteurs ? Ou les deux ?

Démocratie : la mutation

Les écoutes massives ? C’est politique mon bon monsieur

Dis donc, la France, tu fais quoi dans tout ça ? #DPI

La #DGSE, le #GCHQ, et… #Qosmos

Expliquez-nous ça monsieur Hollande…

Accords Lustre : le gouvernement commence à lever le voile sur le Prism Français

Allo Amesys, Bull, Alten, le gouvernement français ? Savez-vous ce que vous avez fait au Maroc ?

Qosmos, raconte-nous une histoire (de protocoles)

Ceci est le Watergate de la planète

Quand Jean-Jacques Urvoas raconte n’importe quoi au Point sur le PRISM français…

L’écoute des câbles, deux ans pour comprendre : mieux vaut tard que jamais

Amesys, DGSE, DRM, et si…

Qosmos et FSI : restons optimistes, il reste quelques dictatures et quelques Etats policiers

Testé et approuvé : on peut transformer un PS en une UMP avec un baril d’Amesys

 

Et plus largement, si vous avez vraiment du temps et que vous voulez avoir 20/20 au test, vous pouvez réviser l’ensemble ici et .

 

shitstorm99hollande

 

 

 

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140425_220211";}s:15:"20140424_202246";a:7:{s:5:"title";s:49:"La disparition des abeilles, Monsanto, et nous…";s:4:"link";s:65:"http://reflets.info/la-disparition-des-abeilles-monsanto-et-nous/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=28638";s:7:"pubDate";s:31:"Thu, 24 Apr 2014 18:22:46 +0000";s:11:"description";s:398:"Les abeilles sont menacées de disparition de partout sur la planète, avec pour conséquences une menace sur la biodiversité et par conséquence sur l’alimentation humaine. Si les acteurs industriels, agro-industriels et les politiques ont une grande part de responsabilité dans ce phénomène et doivent faire quelque chose pour s’en emparer, les citoyens ont pourtant une […]";s:7:"content";s:9982:"

abeilles-mortes

Les abeilles sont menacées de disparition de partout sur la planète, avec pour conséquences une menace sur la biodiversité et par conséquence sur l’alimentation humaine. Si les acteurs industriels, agro-industriels et les politiques ont une grande part de responsabilité dans ce phénomène et doivent faire quelque chose pour s’en emparer, les citoyens ont pourtant une opportunité unique de démontrer leur capacité au changement concret.

L’utilisation des pesticides et l’introduction de plantes génétiquement modifiées sont au cœur de la disparition progressive des abeilles. Les grandes entreprises comme Monsanto, sont accusées de favoriser l’extinction de ces insectes pourtant indispensables à l’équilibre environnemental. Puisque leurs insecticides, pesticides et OGM, sont pointés du doigt, ces firmes ont donc décidé d’être en pointe pour « sauver les abeilles ».

Les politiques, sous pression des lobbies agro-chimiques et agricoles tardent à prendre des mesures, qui si elles ne permettraient pas de reconstituer le stock d’abeilles perdues, pourrait au moins stopper leur éradication. Si dans la lutte environnementale, le citoyen est souvent impuissant et ne peut que constater l’étendue des dégâts causés par la pollution, il est pourtant des domaines où il peut agir concrètement et participer activement à améliorer l’écosystème, voir le sauver du désastre. C’est le cas dans la problématique de la disparition des abeilles.

Indignation Vs Action

Depuis plusieurs années la tendance citoyenne face aux problèmes environnementaux  est celle de l’indignation appuyée par des actes « écologiques » quotidiens : fermer le robinet pendant que l’on se brosse des dents, éteindre les lumières inutiles ou les appareils en veille, rouler « propre », et dénoncer le « système industriel polluant ».

La population française achète pourtant massivement du MacDonald ou des plats préparés industriels. Tout en s’engageant contre la pollution et pour une société qui protège l’environnement ? Cette contradiction, entre un mode de vie qui favorise la pollution  mais avec des indignations qui appellent —à l’inverse à stopper cette même pollution, couplées à des micro-actions anti-gaspillage dans le domaine de la vie quotidienne, sont une tendance lourde qui incite à penser que la protection de l’environnement n’en sortira pas gagnante. Pourtant, dans de nombreux domaines, les citoyens pourraient participer à la protection de l’environnement, avec un effet réel et ainsi prendre en main leur engagement. Concrètement.

Les abeilles, les plantes mellifères, les arbres fruitiers et les gens…

Pour reconstituer le cheptel français d’abeilles qui subit une mortalité de 30% (au lieu de 5% il y a 15 ans), il suffirait que les citoyens possédant un jardin, installent une ruche sur leur terrain. Cette affirmation est tout à fait réaliste et possible à engager. Quelques millions de ruches chez des particuliers pourraient permettre reconstruire le cheptel d’abeilles qui baisse dramatiquement chaque année sur le territoire. Si ces quelques millions de français décidaient aussi de placer des plantes mellifères dans leur environnement, ainsi que des arbres fruitiers attirant les abeilles, et des haies variées, de nombreux changements positifs surviendraient dans l’écosystème.

Des associations, et même un FabLab, l’OpenBeeLab sont investis dans cette nécessité de repeuplement des abeilles.

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Actuellement, la tendance au niveau de la « gestion environnementale » des habitations possédant un espace vert est majoritairement la même : une pelouse et quelques parterres de fleurs. Un grand espace constitué d’une herbe uniforme la plus rase possible. Ces espaces voient 6 mois de l’année, des Français, souvent un peu bedonnants, les sillonner sur des tondeuses autoportées, leur postérieur confortablement posé sur le siège de l’engin à moteur thermique. Cette tendance que l’on peut nommer « tendance du terrain de golf » va à l’inverse du bon sens : les insectes, comme les oiseaux, ne peuvent s’y épanouir, et sans arbres, l’écosystème ne peut fonctionner correctement. Il y a donc des changements que pourraient opérer la population, pour peu qu’elle soit consciente des enjeux réels qui sont en cours. Comme de leur capacité à modifier la donne, chez eux, par leurs propres actions.

Monsanto, l’indignation et nous

Si la multinationale Monsanto est bien connue pour ses tentatives d’imposer ses semences OGM, de breveter le vivant, et de généraliser le Roudup sur la planète entière il est naïf de croire que l’entreprise s’est résolue à être pointée du doigt comme un ennemi de l’environnement. Il suffit d’aller sur le site de Monsanto pour vérifier que l’éthique est la première préoccupation de cette entreprise, et la sauvegarde des abeilles, un enjeu mondial que va tenter de relever la firme. Monsanto a racheté une entreprise, Beelogics,  spécialisée dans le génie-génétique des abeilles en 2011. Monsanto est une firme qui a une grande vocation à protéger l’environnement, ce qui est bien connu…

L’université de Harvard travaille elle aussi à régler le problème des abeilles, mais par la création d’abeilles-robots qui remplaceront,  pour la pollinisation, le malheureux insecte disparu.

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Promotion du Roundup, produit-phare de Monsanto, sur leur site

Pendant que les populations s’indignent, ferment leur robinet, achètent des voitures vertes peu émettrices de Co2, emmènent leurs enfant à MacDonald, achètent des plats surgelés parce qu’ils « n’ont pas le temps de cuisiner », et tondent consciencieusement leurs pelouses avec leurs « autoportés », l’environnement naturel se dégrade profondément, et les « sauveurs en bio-technologie » s’emparent du marché environnemental.

Les citoyens rêvent d’un monde meilleur, et malgré ce qui est souvent renvoyé, ils sont en mesure de participer à sa construction, d’y agir : c’est là, dans l’action positive concrète qu’est très certainement le meilleur moyen de lutter contre les abus du « système » tant décrié, et pourtant « nourri » quotidiennement par les actions du plus grand nombre. Cesser d’écouter le flot incessant de propagande médiatique consumériste et contradictoire qui se déverse chaque jour sur les écrans plats géants pourrait-il aider ? Pour ensuite agir concrètement, à sa propre échelle ?

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";s:7:"dateiso";s:15:"20140424_202246";}s:15:"20140422_165922";a:7:{s:5:"title";s:86:"Les petits bras de la justice européenne face à l’aspiration en masse des données";s:4:"link";s:67:"http://reflets.info/petits-bras-justice-europe-aspiration-en-masse/";s:4:"guid";s:28:"http://reflets.info/?p=28615";s:7:"pubDate";s:31:"Tue, 22 Apr 2014 14:59:22 +0000";s:11:"description";s:434:"Comme pressenti par Reflets la veille de la décision, la plus haute administration judiciaire de l’Union européenne vient d’infliger une méchante claque aux apprentis-sorciers de l’antiterrorisme. La directive de 2006 sur l’obligation de conserver des masses énormes de données sur chaque personne a donc été « invalidée ». C’est le terme choisi par la Cour dans son […]";s:7:"content";s:10432:"

dataretention-suspectsComme pressenti par Reflets la veille de la décision, la plus haute administration judiciaire de l’Union européenne vient d’infliger une méchante claque aux apprentis-sorciers de l’antiterrorisme. La directive de 2006 sur l’obligation de conserver des masses énormes de données sur chaque personne a donc été « invalidée ». C’est le terme choisi par la Cour dans son arrêt du 8 avril.

Pour résumer un brin les enjeux, disons qu’un des textes fondateurs du dogme policier contemporain — opérer une capture préventive d’éléments personnels sans motifs « graves et concordants » — a donc été jugé contraire à la Charte des droits fondamentaux de l’UE, la version tiède de la déclaration des droits de l’homme.

Rappelons que cette directive, je vous la fais court, c’est la justification légale des interceptions policières issus des « Big Data », l’assurance-vie des gouvernements de l’UE quand ils doivent commenter les documents d’Edward Snowden.

Autre rappel: les méta-données amassées ainsi sur notre dos peuvent nous trahir bien davantage qu’une écoute des conversations. Le « contenu » des messages est préservé, mais c’est un leurre: il est bien plus intrusif de savoir tout sur quelqu’un en analysant comment il s’exprime — plutôt de savoir ce qu’il exprime. L’arrêt résume ainsi le préjudice:

« Ces données, prises dans leur ensemble, sont susceptibles de fournir des indications très précises sur la vie privée des personnes dont les données sont conservées, comme les habitudes de la vie quotidienne, les lieux de séjour permanents ou temporaires, les déplacements journaliers ou autres, les activités exercées, les relations sociales et les milieux sociaux fréquentés ».

OK, directive à la trappe. « Invalide ».

Mais que veut donc dire « invalide »? Pourquoi pas « illégale »? Qu’est-ce que ça va changer pour les millions d’individus, qui ont du accepter — depuis 2001 la plupart du temps — d’être placé sous surveillance préventive pour complaire à la guerre contre le terrorisme et le crime organisée?

Et bien dans un premier temps, pas grand chose. Cet arrêt de la Cour de justice européenne (CJUE) est certes tranché et tranchant, ne laissant aucune place au doute sur la violation irrévocable des droits individuels que ce texte a institué et légitimé.

Mais la Cour du Luxembourg n’a pas exigé des États qu’ils stoppent immédiatement la violation constatée (en avait-elle le pouvoir?)

Dans d’autres types d’affaires, on parlerait de « trouble manifeste à l’ordre public » — c’est pourtant ce que la directive de 2006 a immanquablement entraîné pour les individus — qui obligerait le juge à prendre des mesures conservatoires. Mais en l’espèce, il n’en sera jamais question dans les conclusions prononcées. « Invalide » sous-entend que le texte attaqué peut être modifié dans des termes moins flous ou plus restrictifs. Pas qu’il annule ou gèle tous les actes et procédures qui s’y rattachent. Nuance.

Résumons: huit ans après les faits, la Justice européenne arrive à la conclusion que des droits sont violés, que les mesures attaquées sont jugées disproportionnées au regard du but poursuivi, mais elle n’a aucune compétence pour exiger la réparation du préjudice. Huit ans que le droit de millions d’individus est violé. Pourtant, aucune « urgence » dans cette affaire (le « référé » ou la « procédure accélérée » sont pourtant prévues par les statuts de a CJUE). Le principe de la « comparution immédiate » — symbole de la justice d’abatage — ne s’applique bien évidemment jamais lorsque des États sont à la barre.

Non, cet arrêt n’a aucun pouvoir répressif. A l’origine de la procédure, deux organisations non-gouvernementales, elles-même en conflit avec leur droit national (en Irlande et en Autriche), qui ont lancé des recours contre le principe de conservation devant leurs juridictions nationales; ces juridictions ont alors demandé à la CJUE de trancher ce litige, ce qui est donc fait, sans que cet arrêt ne puisse induire auprès de chaque juridiction la moindre mesure coercitive.

stb

Dans plusieurs autres pays de l’Union — notamment des pays de l’ex-bloc de l’Est, encore sensible aux sirènes des polices politiques — le principe de la surveillance préventive a été aussi déclarée « invalide » par des cours constitutionnelles (déjà jugé en Roumanie, Bulgarie, Rep. Tchèque comme Reflets en parlait ici il y a 3 ans; plaintes en cours en Pologne et en Hongrie). En Allemagne, c’est ubuesque: la cour constit’ a annulé la loi sur la rétention des données en 2010, et a donc suspendu la collecte obligatoire; et en 2012, Bruxelles a attaqué Berlin devant la CJUE pour ne plus respecter la directive de 2006. Qui vient donc d’être déclaré invalide. Kakfa t’es où?

Les principaux griefs retenus par les juges sont les suivants:

La disproportion est prononcé au regard de ces 3 éléments:

P.S. — Il faut rappeler que les tenants liberticides de cette directive sont connus et dénoncés depuis longtemps. Outre le fait que certains pays l’ont déjà censuré depuis cinq ans, le « superviseur » européen à la protection des données (EDPS) avait déjà jugé ce texte comme incompatible avec les « valeurs » affichées par l’UE. C’était en décembre 2010, juste après la décision allemande.

Le groupe dit de l’Article 29, qui rassemble les experts des autorités de contrôle comme la CNIL (dont la présidence est actuellement assurée par la CNIL), a rendu un avis tout aussi tranchant mais  tout aussi impuissant relatif aux conséquences de l’affaire Snowden (ici en anglais / PDF): c’est pas bien du tout d’espionner n’importe qui de manière générale et « indifférenciée », mais là aussi aucune sanction n’a été réclamée pour que le préjudice cesse immédiatement.

 

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