Le cancre est là

Sarcasm is just one more service I offer.

Les chroniques de Rurik - Episode 1

27/08/2013 - Commentaires fermés

Contexte : Je suis un joueur de Donjons & Dragons. Dans la partie que je vais vous conter, je suis un guerrier nain évoluant dans les royaumes oubliés et accompagné de 3 acolytes : 2 elfes et un halfelin. Je n'ai pas raconté les débuts de cette campagne et je vais donc essayer de résumer ça du mieux que je peux. Je le ferais du point de vue de mon nain, bien évidemment. Pour information, il est de niveau 3. Par contre, on est une équipe de bras cassés, du LOL en perspective. Étant donné que ça fait déjà un peu plus de 6 mois qu'on joue, je vais essayer de résumer ça rapidement, en 3 ou 4 épisodes avant de rejoindre le cours actuel de l'aventure. Je passerai donc sur bon nombre de détails.

Ce récit n'est pas validé par le MJ. (des éléments peuvent changer, être inexactes, ou incomplets)

Je suis Rurik du clan Torunn, né dans la forteresse de Castelmithral, anciennement connue sous le nom de Sakrithducim Blazedwork. Cette magnifique forteresse reliée à l'Outreterre est la cible de nombreuses attaques venues des profondeurs. Mon clan connaîtra une gloire éternelle si j'arrive à mettre fin à ces attaques une bonne fois pour toutes. C'est la raison de ce voyage, comme de nombreux autres membres du clan avant moi : apprendre l'art de combattre, faire face aux pires monstres, pour défendre ma cité, la gloire de mon clan et celle de ma race...

En chemin, j'ai rencontré un elfe, Neope, ou un truc du genre. Il recherche à... Enfin, il recherche un moyen de... Je ne sais plus, une histoire d'elfe, ils sont tellement "précieux"... Peut-être recherche-t-il simplement un pinceau en poils de ragondin pour peindre un de leurs infâmes tableaux, pour ce que j'en sais. Il était seul, marchant sur une route vers un village et on a un peu discuté et vaguement sympathisé. Toujours est-il qu'il ne renâcle pas à la tâche, même s'il est toujours fourré dans ses stupides bouquins de mage, parfois même en plein combat. Et il a une peur bleue de se prendre un coup, par peur de se péter un ongle, certainement. Ah, ces elfes... Mais j'avoue que ses projectiles magiques sont bien utiles. Au moins, quand il lance ses trucs, c'est une flèche en moins que je risque de me prendre dans le dos, c'est toujours ça...

Dans une auberge, une fois arrivés, on avait rencontré un halfelin... Fremel... C'était la première fois que je croisais un demi-homme ; et "demi", croyez moi, c'est déjà beaucoup dire. Le petiot m'arrive à peine à la taille, mais il faut dire que pour planter des dagues dans le dos des ennemis, il n'a pas son pareil. Son agilité au combat aurait presque de quoi faire pâlir Maître Belel, le Grand Défenseur de la Forteresse. C'est vraiment dommage qu'il soit aussi peu capable de désamorcer les pièges. Pour un voleur qui nous avait vendu ces compétences... Arnaqueur plus que voleur, m'est avis...

Une ranger elfe accompagnait l'halefelin... Son nom m'échappe... Il me reviendra. Pour une elfe, elle était plutôt sympathique.

Enfin bref, toujours est-il que notre première mission a été.... épique, dans un certain sens. On avait entendu parler d'une forte récompense à qui retrouverait un parchemin de je ne sais plus quoi... dans une citadelle abandonnée, pour le compte d'un duc. Ou d'un baron. Ou était-ce un comte ? Nous rendant dans la ville de ce noble pour en savoir plus, nous fîmes la rencontre d'un mage plus qu'étrange en compagnie du noble : Draknar. Alors, bon, je sais, pour moi tous les mages sont étranges, mais celui-ci l'était bien plus. C'est bien simple, j'ai jamais pu le blairer. Sa façon hautaine de nous parler, de couper en pleine phrase, son autoritarisme... Mais la récompense était tout de même intéressante et comme sans argent on ne peut rien faire.... Nous voici rendus tous les quatre à la citadelle abandonnée, ancienne demeure d'un sombre mage.

Abandonnée, ce serait vite parler : des RATS GÉANTS. PARTOUT. Des saletés de rats géants puants, rampants, partout, tout le temps. Parfois même plus grands que Fremel, qui cherchait la moindre occasion de monter sur les meubles et portes, certainement pour pouvoir les dominer ! Et coriaces avec ça ! Le mage décide de prendre à droite, pourquoi pas. On m'avait appris à aller toujours à gauche dans un lieu qu'on ne connaît pas, mais pourquoi ne pas changer, c'est vrai. Ma mémoire me fait défaut, c'était il y a bien 2 mois... J'ai souvenir qu'à un moment, nous sommes tombés sur un vrai nid de rats. Dans les cadavres presque entièrement dévorés, on a retrouvé un homme, inconscient, certainement le prochain diner de la colonie. Une fois revenu à lui, et passé les questions d'usage, nous sommes sortis de ce nid pour nous apercevoir que la ranger avait disparu, sans un bruit, sans un cri. Pour nous remercier de l'avoir sorti de ce pétrin, l'homme, un druide dont le nom m'échappe, se propose de se joindre à nous et nous aider à retrouver notre récente amie, certainement prisonnière quelque part dans la citadelle. Mais avant cela, il doit récupérer son animal, un loup, qu'il sent toujours vivant.

Pas trop dur, il était dans la pièce d'à côté, gardé par.... des gobelins. Je déteste ces saletés de gobelins puants. Combien de mes frères ont été tués par les hordes de ces bestioles dégénérées ? Une fois débarrassés de ces bêtes, notre druide humain mais néanmoins compagnon nous dit qu'il doit rester avec son loup pour communier ou je ne sais quelle autre saloperie. Nous ne le reverrons jamais, tout comme la ranger.

Peu de temps après, toujours à la recherche du parchemin dans cette citadelle moisie, nous sommes tombés sur ce qui devait être le roi local des gobelins... Et lui, il n'était pas seul... Des dizaines de ces immondes trucs sortaient de tous les côtés, et les projectiles magiques ennemis pleuvaient. Constatant que la situation semblait désespérée, j'ai pris ma fidèle hache de guerre naine et ai foncé sur le roitelet du secteur, lui explosant sa boite crânienne contre son trône décrépit, l'empêchant ainsi de balancer ses saloperies de projectiles. Toujours enragé, j'ai dézingué les quelques vermines restantes. La rage au ventre, je fouillais avec mes deux compagnons restants les salles avoisinantes, pour tomber sur ce qu'il semblait être la salle de vie de la petite colonie gobeline du secteur. Que des civils, apeurés, pleurant parfois. La rage du combat précédent toujours dans mes veines, j'ai pris un petit gobelin à portée de main pour expliquer à quel point ils m'avaient mis en rogne, et pour les dissuader de former d'autres guerriers. Mais il faut croire qu'un guerrier n'est pas forgé pour la diplomatie. Le coup de hache porté à plat fut tout de même trop puissant et j'entendis les os du gobelin exploser sous le choc avant que son corps n'aille s'écraser contre le mur, le recouvrant de son sang.

Ce n'est pas ce que je voulais, et un Nain ne peut avoir un tel comportement, ce n'est pas digne. Frapper un civil sans défense n'a certainement rien de glorieux. Le tuer sous un tel coup... J'en frissonne chaque fois que j'y repense. J'ai mis plusieurs secondes à recouvrer mes esprits et pouvoir de nouveau bouger, comme vidé de toute âme. Est-ce là un prix acceptable pour accéder à la gloire de mon peuple ? Certainement pas. Le but de mon voyage, le but d'un fier guerrier nain, est de protéger les innocents, les civils, les désarmés. La gloire de Castelmithral ne tolérera aucun écart de ses défenseurs. Voici quelque chose que je n'aurai jamais dû oublier.

J'ai combattu d'autres gobelins dans les couloirs un peu par automatisme, jusqu'à tomber sur une chose que je n'aurai jamais cru voir aussi vite. Un dragonnet blanc. Je peux vous dire que, même petit, c'est impressionnant. Fort heureusement, celui-ci était attaché et nous avons su l'abattre avant que sa puissance ne lui permette de nous faire le moindre mal. Il protégeait un bon butin, que j'ai mis en lieu sûr dans mon sac. Quelques pièces plus loin, une salle, protégée par un piège à hache géante que j'ai évité de justesse, avec des statues... d'un style étrange... Cette pièce était particulièrement froide. Un parchemin et un sifflet de cristal trônaient sur un promontoire. Ni une ni deux, nous les embarquâmes, à peu près certains d'avoir trouvé là le parchemin désiré et un joli sifflet. Par acquis de conscience, mieux valait fouiller la citadelle entière tout de même.

En retournant à l'entrée de la citadelle une fois ces épisodes passés, il ne restait plus qu'une porte. Celle-ci donnait sur plusieurs pièges, que notre bon Fremel s'est empressé de ne pas détecter. Heureusement que mon armure est assez épaisse ! Je le soupçonne de vouloir secrètement me faire tuer dans un piège pour récupérer mon or... Quoi qu'il en soit, nous sommes arrivés dans une belle pièce, joliment décorée d'une voute céleste et, sur un mur, des phrases écrites dans un langage inconnu. Notre mage, lâchant pour une fois ses bouquins, s'est d'un coup exclamé que c'était du draconien. Une autre utilité à ce mage : il sait lire le draconien. Si jamais on croise un vrai dragon un jour, peut-être devrais-je le laisser tailler le bout de gras avec la bête...

Il s'agissait d'une énigme, du genre "on me remarque quand tout le monde est endormi et je prends la tête des plus rêveurs"... Forcément, j'ai dit la première chose qui me venait à l'esprit : "chaussette". C'était pas ça. Il s'agissait du mot heu... étoile... que le mage a trouvé, évidemment. À force d'avoir la tête plongée dans ses bouquins, on en connaît des mots !

La porte s'ouvrit donc, sur ce qui semblait être un tombeau. Une fosse de plusieurs dizaines de mètres de profondeur séparait la porte de la tombe. Un passage secret, pour une fois détecté par Fremel (c'est bizarre comme sa capacité de détection est proportionnelle au trésor potentiel....) contourne la fosse. Très étroit, on ne peut y passer que l'un derrière l'autre, en rampant. Arrivé au tombeau, celui-ci contient des inscriptions, mettant en garde contre le mage enterré ici qui aurait dépassé les limites de certaines expérimentations, ou que sais-je encore...

Et évidemment, il a fallu que quelqu'un ait l'idée d'ouvrir la tombe. Neope peut-être ? Dès qu'il y a quelque chose de magique, il faut qu'il aille y mettre son nez... Quoiqu'il en soit, le mort ne l'était pas tout à fait, et un troll s'empressa de sortir de son tombeau. Voilà, c'est ça qu'il faisait comme expérience interdite : la transformation en bête surpuissante. Voyant que trois aventuriers contre un troll manifestement très énervé, ça allait être juste, notre cher mage Neope eut l'idée d'invoquer un monstre. J'avais déjà vu un mage invoquer un Couatl lors d'une bataille souterraine où je servais d'écuyer, et bien c'est vraiment impressionnant, une créature magnifique, gigantesque, mortelle. Avec ça à nos côtés, nul problème pour faire face à l'immonde bestiole chafouine que nous venions de libérer. Bon, notre mage a invoqué un petit mille-pattes monstrueux... Disons qu'il a fait ce qu'il a pu. Ça a dû surprendre le troll car celui-ci n'a pas été aussi dur à abattre que je l'avais pensé, bien qu'il n'ait pas lésiné sur les coups et essayé à maintes reprises de me déstabiliser. Peut-être était-ce dû au fait qu'il a été enfermé pendant quelques siècles dans ce tombeau ?

Quoi qu'il en soit, nous avions exploré intégralement la citadelle. Sûrs, désormais, que nous avions en notre possession le fameux parchemin, nous quittâmes la place pour aller récupérer notre récompense. Après plusieurs heures de route, nous avons été reçu par le... duc et son bouquetin de mage. Il nous arracha quasiment le parchemin des mains, nous demandant si nous n'avions pas trouvé un sifflet avec. Il le prit et, sans un merci ni au revoir, partit sur réfugier dans sa tour. Le duc nous donna froidement la récompense convenue et nous congédia après nous avoir donné rendez-vous le lendemain pour une autre mission. Pendant la nuit, des lumières inquiétantes s'échappaient de la tour du mage. Épuisé et légèrement blessé, je m'endormis. Au pire, un coup de hache entre les yeux, et tout mage qu'il était, il ne pourrait plus faire de mal.

À suivre...

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06/08/2013 - 1 commentaire

Avant d'entrer dans le vif du sujet, une petite entrée en matière s'impose afin d'essayer de ne pas se méprendre sur le contexte de ce billet. Je ne suis pas végétarien et je n'ai pas la volonté de le devenir, que ce soit à court, moyen ou long terme. J'ai en revanche parfaitement conscience des enjeux écologiques d'une surconsommation de viande, c'est pourquoi j'en réduis progressivement ma consommation. Je suis aussi sensibilisé à la question éthique liée à la consommation de viande d'autres êtres vivants. Et je suis pour l'ouverture de débats publics autour de la question. Une société avancée et civilisée, aussi avancée dans les sciences cognitives et sociales doit réfléchir et décider autour de ce sujet. Mais cela ne doit pas se faire avec des informations fausses ou biaisées.

Ceci étant posé, cet article ne traitera pas directement du végétarisme ; le végétarisme est la voie par laquelle il m'a été donné de constater une attitude qui me fait petit à petit détester les médias traditionnels.

Il y a une petite semaine, une personne que je suis sur Twitter a partagé un article sur le documentaire "L'adieu au steak". Si les premier et quatrième arguments sont bien recevables et que le troisième est recevable sous condition, j'ai tiqué sur le deuxième. En effet, à ma connaissance du moins, je n'ai jamais lu une étude sans biais prouvant que la consommation de viande rouge implique une augmentation de risque pour la santé. Cet argument n'est pas sans me rappeler un des piliers du "rapport Campbell" (je n'ai déjà pas fini de le lire que les études citées disent parfois l'inverse que ce que défend Campbell et les biais méthodologique sont légion, 20€ la fumisterie). J'en informe donc mon cher contact qui me cite donc un article de la BBC faisant l'analyse d'une étude de la Harvard Medical School, me rappelant au passage que la HMS n'est pas le "rapport Campbell" et qu'on peut difficilement la qualifier de "fumisterie". Et en effet, on ne peut pas prendre la HMS à la légère, c'est quand même du sérieux, c'est tout à fait vrai. Et la BBC aussi, on peut leur faire confiance dans leur interprétation, non ?

La BBC fait les choses bien et source directement l'étude, ce qui est appréciable depuis que l'humain est entré dans l'ère numérique. Les médias français ont tendance à être en retard sur ce principe élémentaire, exception culturelle oblige.

J'ai donc lu l'article de la BBC, et l'étude portant sur 120 000 personnes sur 28 ans semble sans appel : consommer de la viande rouge augmente les risques de décès de 13%, les risques cardiovasculaires mortels de 18% et les risques de cancer de 10% ; allez au delà de 20% pour les "viandes préparées".

Mais tout du long de l'article, quelque chose cloche. On avance des explications mais aucune causalité claire. La corrélation semble sauter aux yeux mais la causalité n'est citée nulle part. Or, et c'est là l'erreur régulière de Campbell, corrélation N'EST PAS causalité, comme vous le savez très certainement. Comme le disent mes nains : "we have to dig deeper"'.

Que dis donc cette étude ?

Qu'on observe une plus grande mortalité chez les personnes consommant plus de "viande rouge" que les autres avaient un risque accru de, grosso-modo, mourir. Est-ce à cause de la viande rouge ? L'étude est loin d'être catégorique :

Men and women with higher intake of red meat were less likely to be physically active and were more likely to be current smokers, to drink alcohol, and to have a higher body mass index. In addition, a higher red meat intake was associated with a higher intake of total energy but lower intakes of whole grains, fruits, and vegetables.

En clair : les personnes ayant un apport élevé en viande rouge sont moins susceptibles de faire de l'exercice et sont plus susceptibles d'être des fumeurs et buveurs d'alcool avec un IMC élevé, tout ça avec une moindre consommation de fruits, végétaux et céréales. Avouez tout de même que l'hypothèse de "la viande rouge tue" est déjà à prendre avec de grosses pincettes. Un peu plus loin dans le rapport de l'étude et son commentaire, on trouve des points intéressants, nuançant clairement le propos, mais non repris. Morceaux choisis :

Additional adjustment for saturated fat and cholesterol moderately attenuated the association between red meat intake and risk of CVD death

Several studies have suggested that vegetarians have greater longevity compared with nonvegetarians, but this might not be ascribed to the absence of red meat only.

The strengths of the present study include a large sample size, high rates of long-term follow-up, and detailed and repeated assessments of diet and lifestyle. All the participants were health professionals, minimizing potential confounding by educational attainment or differential access to health care. In addition, the FFQs used in these studies were validated against multiple diet records.

Because of the prospective study design, any measurement errors of meat intake are independent of study outcome ascertainment and, therefore, are likely to attenuate the associations toward the null.

because the participants were predominantly non-Hispanic white health professionals, the generalizability of the observed associations may be limited to similar populations.

L'étude est donc beaucoup plus prudente sur le sens et la portée à donner. Les commentaires qui sont faits de l'étude sont aussi très intéressants. Ainsi ne s'intéresse-t-on pas à ce que contient ladite viande rouge. Les productions industrielles produisent-elles la même viande qu'un fermier bio ? La conditions de stress des animaux abattus, leur bourrage aux antibiotiques et hormones ont certainement une influence sur la santé des consommateurs de ces viandes. L'étude ne fait aucune différence qualitative. Ceci pourrait expliquer pourquoi, alors que la consommation de viande des sujets étudiés a globalement chuté sur les presque 30 ans concernés, le risque a augmenté.

En clair, l'étude est plutôt à résumer comme étant "manger des fruits, céréales et légumes est bon pour la santé, ne fumez pas, ne buvez pas, et faites du sport, ne mangez pas trop de viande rouge" et est une ouverture sur des études nécessaires plus précises. La BBC (et tous les autres médias) résument ça en "la viande rouge est dangereuse pour la santé".

Alors la BBC reste tout de même relativement mesurée dans ses propos, mais le "glissement" est tout de même très présent, avec cette idée que seuls les chiffres sont porteurs de sens.

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Ciné : Pacific Rim

20/07/2013 - 2 commentaires

Je n'écris pas souvent à ce sujet, parce que d'autres en parlent beaucoup mieux et d'une manière beaucoup plus complète que moi notamment, mais je suis très friand de cinéma. Mais n'ayant pas de ciné diffusant de la VO juste à côté de chez moi, je n'y vais plus aussi souvent que lorsque je travaillais sur Paris.

Mais bref, l'objet de cet article est donc le nouveau film de Guillermo Del Toro. Un petit mot sur lui tout d'abord, étant donné que je l'ai découvert en tant que réalisateur sur Hellboy, qui est un film (et un univers) que j'adore. Le labyrinthe de Pan m'avait aussi énormément plu, avec une réalisation excellente, une histoire excessivement prenante (putain, bordel, Carmen quoi !) et... une bande originale... rah !


Si tu comprends cette bulle, chapeau

Mais bref. Quand j'ai vu les affiches et la bande annonce de Pacific Rim, honnêtement, il me tentait moyen. Ça me semblait être le gros blockbuster planplan archi-rabâché sans surprise. Et à 10€ la place, ça fait cher.

Puis j'ai vu l'après séance du fossoyeur. Ce mec, en plus d'être mignon, a une analyse très pertinente et je suis d'accord avec 95% de tout ce qu'il dit dans toutes ses vidéos. Alors forcément, quand c'est comme ça et qu'il dit "allez le voir"...

Et bah.... Wouah.

On va pas se mentir, le scénario n'a RIEN d'original. Mais c'est bien là son seul défaut (ça et le coup de l'épée) (et les bruits de bateau à la Inception aussi, un peu). Je ne vais pas revenir sur les références ni sur ce que dit déjà le Fossoyeur à ce propos. Pour le reste, et bien...

En à peine plus de deux heures, Pacific Rim arrive à donner une profondeur à TOUS les personnages principaux, assez pour qu'on s'y attache, alors même que c'est quelque chose qui n'arrive quasiment plus que dans les séries. C'est d'ailleurs une des raisons qui pousse à la "consommation de séries" : les personnages sont plus développés (il y a le temps de le faire), plus profonds, plus détaillés, plus attachants. Et bien Pacific Rim arrive à un résultat plus que satisfaisant, et ça, c'est déjà un exploit en soi. D'ailleurs, c'est même le héros du film qui est le moins intéressant au final.

L'acteur jouant le héros, Charlie Hunnam, on l'a vu dans Sons of Anarchy aux côtés de Ron Perlman (aussi dans le film et absolument génial), comme le souligne le Fossoyeur. Mais on y retrouve aussi Burn Gorman, qui joue dans Torchwood, toujours dans un rôle scientifique, avec un personnage assez antipathique aussi au premier abord, mais absolument excellent. Tous les jeux d'acteurs sont BONS.

En parlant de Burn Gorman, justement, j'aimerai souligner un autre point mené de main de maître dans ce film : l'humour. Dans un "blockbuster classique", les petites phrases et petites situations sont menées assez lourdement et souvent maladroitement. Ainsi, il n'est pas rare de voir un effet comique casser un peu l'effet dramatique/sérieux d'une situation. Là c'est tout le contraire, ce qui rend d'ailleurs les personnages d'autant plus attachants. L'effet comique vient renforcer le côté sérieux de la situation, de par le décalage net avec le tableau global (leur côté anecdotique en fait) et leur rythme qui ne vient pas casser l'action. Un exemple illustrant bien mon propos est la scène du poing s'enfonçant dans l'immeuble. On y retrouve un peu l'esprit qui fait que le colonel O'Neill joué par Richard Dean Anderson dans la série Stargate SG-1 est tellement apprécié.

Les combats sont tout aussi excellents. Alors que la tendance d'Hollywood est aux gros plans où on ne voit rien (quelqu'un a compris quelques choses aux combats de Man Of Steel ? SERIOUSLY ?!), Pacific Rim est beaucoup plus clair là dessus, et de loin. Même si certains passages sont effectivement en gros plan, ce n'est pas le cas majoritairement, et on y gagne énormément en clarté.

Ce qui nous amène au sujet du repérage dans l'espace et, donc, du gigantisme dont parle le Fossoyeur. C'est très très bien mené, on n'oublie jamais que ce sont des géants, et pour cela on a sans cesse des rappels d'échelle qui sont clairs, ce qui fait qu'on n'a jamais cette impression de "réduire" l'échelle des monstres. Je sais pas si je m'exprime clairement, mais dans les Transformers par exemple, j'ai tendance à perdre un peu cette notion de gigantisme et au final à me dire "qu'ils ne sont pas si grands que ça". Là ce n'est pas du tout le cas, et le fait de pouvoir conserver cette échelle rend le film d'autant plus épique.

Ce film a aussi une certaine poésie ironique. Le jeu des symboliques, bien que discret, est quand même très intéressant (un petit clin d'œil avec les chaussures par exemple), et l'émotion est assez finement menée. Même si on y retrouve les leviers classiques, et que le sexisme n'est pas absent de l'œuvre, on ne plonge pas dans le mièvre qu'on peut retrouver dans ce genre de production, et ça, ça fait plaisir.

Enfin, pour terminer, un autre sujet qui m'est cher : la musique. La bande originale est juste un costard taillé sur mesure. Le thème est simple, mélodique, pas trop lourd, ce qui est d'ailleurs étonnant car ça ne retire absolument rien à l'effet d'immensité du bousin. En clair, il est efficace et aussi épique que la BO de X-men par exemple. Il faudrait que je réécoute, mais il me semble qu'elle est même moins lourde que la BO de Batman : The Dark Knight Rises.

Et le petit plus qui ne gâche rien et qui prouve que la réalisation a été très fine et qu'on a pris le temps de (très) bien la faire : la première partie du générique de fin est tout aussi travaillée que le reste du film.

Voilà mon avis, à chaud (et à peine relu). En gros, je confirme : il faut le voir.

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[Exclusif] La tête de sebsauvage

16/07/2013 - 30 commentaires

Et oui, en exclusivité mondiale, après plus de 40 ans à passer sous les radars de Google Image, tenant secrètement gardés les contours de son visage, j'ai pu prendre une photo de sebsauvage.

Cela s'est passé le 15 Juillet 2013, lors d'une rencontre à Paris.

Lors de cette rencontre, j'ai notamment appris :

- qu'en 2013, il y a toujours des gens qui boivent des mojitos ;
- qu'en 2013, il y a toujours des gens qui font du .Net ;
- que "tsyr2ko" se prononce "tsirtouko", et que ce n'est pas une danse folklorique ;
- que je ne sais toujours pas prononcer "nabellaleen" (et que je m'y suis repris à 3 fois avant de bien l'écrire) ;
- que PERSONNE ne sait écrire ni prononcer du premier coup "pubpushlubpubsubpullpushpurpudpujpubsubsulpull" (ou un truc du genre) ;
- que Benjamin Bayart, Korben, Ploum, et d'autres ne veulent pas se trouver dans la même pièce que Sébastien Sauvage. Je trouve ça petit quand même, en vrai il est sympa et ne râle pas tout le temps :p
- qu'on peut avoir 15 ans et ne pas boire d'alcool.

Dans tous les cas, vous trouverez ci-dessous, en exclusivité, la photo de sebauvage, une première mondiale, un truc de ouf, "de fou malade" comme dirait mon apprenti.

Sans plus attendre donc, mesdames et messieurs, Sébastien Sauvage !

exclu photo sebsauvage

Bah quoi ? ;)

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Forteresse de nains

03/06/2013 - 4 commentaires

Dans cet article, il sera question de la forteresse de nains dont je m'occupe actuellement (et pour encore un bon moment j'espère).

Avant de vous faire visiter, quelques petites remarques. Il s'agit de screenshots non retravaillés de Dwarf Fortress auquel a été appliqué un "pack graphique". En effet, ce jeu se joue normalement avec des caractères ASCII, mais je trouve qu'on se rend mieux compte avec quelques graphismes rudimentaires (comme vous le verrez, ça ne va vraiment pas très loin). Pour ceux qui ne connaissent pas le principe mais qui voudraient tout de même "visiter", sachez simplement que c'est un jeu "vue du dessus" qui permet d'évoluer sur plusieurs niveaux. Si ce n'est pas clair, je crois que des images valent mieux qu'un long discours, alors munissez vous de quelques torches et en avant (des rafraîchissements seront disponibles au niveau -5).

Mesdames et messieurs, bienvenue à

Metropolis Sakrithducim Blazedwork

Niveau 0 : Accueil des visiteurs.

Le rez de chaussée... Mon endroit favori *rire sadique*. Dans le premier screenshot, vous pouvez remarquer la présence de 2 pont-levis. Le premier est entouré de 3 rangées de pièges équipés d'armes acérées (au nombre de 10), afin de découper en fines tranches les goblins, trolls et autres bêtes immondes qui hantent le monde des nains. Fait assez marrant, la grande majorité de ces pièges sont équipés des armes que portaient les vagues de sièges goblins précédentes : plus ils attaquent la forteresse, plus celle-ci se renforce. Si jamais les envahisseurs arrivent à passer cette première ligne, ils arrivent dans le patio. Là, les nains peuvent décider de fermer les deux pont-levis et déverser les milliers de litres d'eau qui se trouvent juste au dessus de leur tête (pour cela, il faut vous intéresser au niveau +1, à la fin de l'article). Si, pour d'obscures raisons (des nains trop feignants, des unités montées rapides, etc.) les visiteurs indésirables arrivaient à passer le deuxième pont-levis, vous constaterez que le couloir entrant dans la forteresse est peuplé de pièges à cage, en vert, (chacun ayant la capacité d'emprisonner une unité) et d'autres pièges à armes, en rouge. Notez aussi le canal servant à remplir le réservoir "d'eau d'attaque" (les "7" bleus représentent de l'eau à hauteur maximum).

Dans le cas très peu probable où une saloperie parviendrait à éviter tous ces pièges, vous pouvez apercevoir, sur le deuxième screenshot du niveau 0, un troisième pont-levis, muni d'une douve, protégeant les nains de la menace extérieure (et la laissant se vider de son sang, très certainement). Un peu plus loin, derrière la rangée de chiens servant à intercepter les voleurs kobolds et le stock de cages (pour recharger les pièges), se trouve, en bleu foncé, le dépôt des marchands, où les nains commercent allègrement avec les humains et les elfs (ces derniers étant ravis du respect des nains de cette forteresse pour les arbres environnants). Au fond du couloir, les stocks de graines pour les cultures situées au niveau supérieur.

Photos souvenir :

Niveau -1 : Hôpital

À ce niveau se trouve l'hôpital du Docteur Tobul Cilobizeg. Équipé de la dernière génération de tables d'opérations, il dispose d'un puits avec de l'eau en provenance directe de la rivière (dont les commandes se situent au niveau des leviers que vous voyez) et d'un stock rempli de tout le matériel médical le plus récent. L'hôpital est protégé par 2 chiens de guerre. Notez encore une fois le canal et la pompe servant à remonter l'eau vers le réservoir d'attaque.

Tout à gauche, la douve du 3ème pont-levis.

Photo souvenir :

Niveau -2 : Pas grand chose...

Bon, à ce niveau, le seul point intéressant est le réservoir d'eau potable. Voilà.

Photo souvenir :


Niveau -3 : les stocks !

Mesdames et messieurs, nous arrivons aux niveaux les plus importants de la forteresse : les zones de vie. C'est là que se trouvent l'immense majorité des nains ‑ regardez où vous marchez ! Vous pourrez constater tout au long du reste de la visite les pierres taillées et les magnifiques gravures produites par les 3 nains graveurs légendaires : Eshtan Tathurbim, Tulon Emalducim et Atir Vabokirid, célèbres de par le monde pour leur travail d'une qualité toujours imitée mais jamais égalée. Sous peu, la forteresse entière présentera leurs gravures.

Ceci dit, une forteresse n'est rien sans ses stocks ! À ce niveau se trouvent les grandes salles de stockage de tous les matériaux de la forteresse, mis à part les vivres.

Photo souvenir :

Niveau -4 : Production lines

Le niveau d'en dessous est le cœur de production de la forteresse. Afin d'apporter un environnement agréable à tous les travailleurs, ils disposent chacun d'une salle spécifique et les murs sont gravés de belles scènes à la gloire de l'excellence manufacturée naine.

Photo souvenir :


Niveau -5 : Pause rafraîchissement

Nous voici arrivés aux salles de détente. Vous trouverez sur votre gauche la salle à manger principale, puis le petit jardin et enfin le grand jardin. Vous constaterez les leviers permettant de remonter les différents pont-levis en surface.

En face des zones de détente, les vivres : nourriture, boissons et plats préparés par notre légendaire cuisinier Bembul Berdandomas dont les plats sont demandés par le Roi lui-même ! Je vous déconseille de vous aventurer trop à droite, il s'agit de la prison pour nains. Si les cellules peuvent paraître agréables avec leurs gravures et leurs chambres individuelles toutes équipées de l'eau courante, c'est uniquement parce que le Baron veut à tout prix éviter d'avoir des berserks dans la forteresse. Le dernier a bien failli la dévaster. Vous pouvez cependant admirer les statues en dolomite à l'entrée de la prisons : celle de droite représente la Justice, celle de gauche représente la Paix.

Avant de continuer, vous pouvez faire un pause boisson ; les nains seront heureux de vous offrir de merveilleuses bières, de succulents vins ou toute autre boisson alcoolisée de votre choix pour la modique somme de 8 pièces d'or. Les pièces seront intégralement reversées au trésor nain.

Photo souvenir :

Niveau -6 : couloir de transition et prison de guerre

Voici le premier couloir de transition. À l'origine, il était destiné à séparer le haut de la forteresse des salles se trouvant plus bas à l'aide d'un pont-levis. Le maire en a décidé autrement et vous pouvez désormais apercevoir les prisonniers de guerre ainsi que le projet de la future salle de... heu... "redressement". Vous pouvez aussi apercevoir, plus loin, la réserve d'eau fraîche des cellules de la prison.

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Niveau -7 : Eternity

Ce niveau est un peu spécial. Il s'agit d'une... prison pour vampires. Ceux-ci ont infiltré la forteresse et ont tué plusieurs nains avant de se faire démasquer, après une enquête acharnée. Ils ont été isolés et emmurés. Le pont levis replié est une mesure de sécurité supplémentaire. En les mettant hors d'atteinte des nains, ils sont aussi hors d'atteinte de toute menace. Étant éternels, ils assurent, du même coup, l'éternité (virtuelle) à la forteresse. La salle de gauche sert de quarantaine au cas où un autre vampire arriverait dans une vague de migrants, le temps qu'on lui construise sa cellule individuelle. Vous remarquerez que, bien que joliment fournies, ces cellules n'empêchent pas les vampires de déprimer ou de devenir berserks. Le Baron considère cependant que c'est un prix largement suffisant.

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Niveau -8 : Administration

Voici le niveau où logent le marie et le Baron. Comme cette forteresse a pour ambition d'accueillir sa Majesté le Roi des Nains, il a été attribué temporairement au Baron la suite royale. Gravée des meilleurs pièces et décorées de statues d'or, cette suite est la plus grandiose que puisse offrir la forteresse. Dans cette forteresse, nous prenons grand soin de nos nobles. Un petit stocks de pièces est aussi présent à ce niveau, gardé par les meilleurs chiens de guerre.

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Niveau -9 : Bunker

Ce niveau est encore en construction, nous irons donc vite. Il s'agit du futur bunker, destiné à abriter les nains dans le cas où, malgré toutes les précautions prises, la forteresse serait envahie. L'idée est de fournir une mini forteresse la plus autonome possible en attendant d'éventuels secours ou que l'ennemi se lasse. Elle est équipée de défenses actives : des balistes. Le design final est encore inconnu.

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Niveau -10 : Base militaire

À ce niveau se retrouvent les 3 sections armées de la forteresse : la première section, la Gendarmerie, maintient l'ordre dans le forteresse. La section Alpha est la section de contact au corps à corps. La section Bravo, au fond du couloir, compte uniquement les archers d'élite. Enfin, devrait. Il faut dire que l'aspect militaire a longtemps été négligé, les nains misant beaucoup plus sur des systèmes de défense passifs, comme vous avez pu le voir. L'arrivée d'un Champion avec le Baron a cependant beaucoup amélioré les choses et sur les 30 engagés dans ces 3 sections, la forteresse compte 18 soldats de profession.

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Niveau -11 : Hôtel Cobalta

Les chambres ! Pas grand chose à dire sur ce niveau, il s'agit des chambres des nains. Ce niveau compte 3 dortoirs communs et 204 chambres individuelles pour une population totale de 214 nains. Si vous retirez les 30 militaires disposant d'une chambre au niveau supérieur et le maire et le Baron disposant de leur chambre privée, vous voyez que les nains sont très bien traités et peuvent encore accueillir de nombreux migrants. Chaque chambre est équipée d'une commode, d'un coffre et d'un lit et tous les murs sont intégralement gravés de la main de nos maîtres graveurs.

Photo souvenir :

Niveau -12 : Morgue, cimetière et au delà

Nous voici arrivés au niveau habité le plus profond. Merci de ne pas vous aventurer au delà du pont levis situé au fond du couloir, il s'agit de la zone d'exploration souterraine qui peut être très dangereuse. Cette partie n'a pas finie d'être piégée afin de parer aux éventualités.

Nous voici donc au niveau du cimetière. C'est ici que repose nos valeureux nains n'ayant eu d'autre choix que de nous quitter bien trop tôt. Vous pouvez donc admirer leurs tombes. Je vous rassure, il s'agit là de sépultures préparées mais toutes ne sont pas occupées, loin de là. La pièce la plus à gauche est remplie, suite notamment au "grand déchaînement" d'il y a un peu plus de 5 ans maintenant, où la moitié de la forteresse était devenue berserk. Vous pouvez voir, à côté des escaliers, le "jardin aux morts", là où les nains déposent les plaques en mémoire des nains dont on n'a pas retrouvé le corps. Et enfin, décorée de statues d'or, la tombe prévue pour notre estimé Baron, s'il venait à décéder. Au fond du petit couloir, la morgue, dont un jeu de portes permet d'éviter d'envahir d'odeurs peu ragoutantes l'ensemble de la forteresse.

Photo souvenir :

Maintenant, si vous voulez bien me suivre, nous allons remonter voir les cultures et le réservoir "d'eau d'attaque" avant de terminer notre visite. Cela se situe au niveau +1, au dessus du rez-de-chaussée.

Niveau +1 : Cultures

Les cultures s'étendent en sous-sol sur une vaste partie de la forteresse. Vous ne verrez qu'une partie. Vous pouvez voir, en revanche, la dernière pompe située au bout du canal d'eau du rez-de-chaussée permettant de remplir le réservoir. Par l'action d'un levier situé au RDC (saurez-vous le trouver ?) l'eau se déverse au niveau inférieur, noyant l'ennemi bloqué entre les deux pont-levis. Enfin, situées au dessus du premier pont, vous pouvez admirer 2 belles statues (enfin, des gargouilles, plutôt) accueillant nos visiteurs.

Photo souvenir :

Voilà, vous avez pu voir les principales parties de cette forteresse. Le syndicat d'initiative nain espère que vous avez apprécié la visite. Faites attention sur la route, on nous signale l'arrivée d'un siège goblin, empruntez les itinéraires bis. Et n'oubliez pas le guide !

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Q

29/05/2013 - 2 commentaires

Croiseur Puma
Classe Mars

Commandant Harrison

Le commandant Harrison regardait son écran tactique avec un petit sourire. Ses yeux bleus brillaient d'un air menaçant alors que ses cheveux et sa barbe châtains taillés courts donnaient l'impression de se hérisser telles autant d'épines. Rares étaient devenues les prises de cet ordre ces derniers temps. Avec la recrudescence de la piraterie spatiale, les grandes compagnies privilégiaient plutôt les petits vaisseaux rapides que les gros porteurs afin d'acheminer leur fret. L'humeur de l'équipage s'en était ressenti : des prises plus petites demandaient beaucoup plus de travail pour entretenir un rythme de vie auquel le commandant et ses hommes s'étaient habitués depuis qu'ils avaient abandonné la flotte de la Fédération pour leur activité beaucoup plus lucrative. Et la prise du gros vaisseau marchand poussif qui venait d'entrer à portée de leurs missiles serait très certainement fêtée avec une gueule de bois de plusieurs jours.

Le Bellérophon était un vaisseau marchand de 135 000 tonnes à vide. Ses énormes soutes pouvaient contenir pour plusieurs millions de crédits et étaient donc réservées habituellement pour le fret dans les zones bien protégées. Malheureusement, celui-ci avait été racheté par une petite compagnie de fret qui n'avait eu d'autre choix, par un malheureux hasard, que d'envoyer ce vaisseau ravitailler le système Raclus, comprenant une seule planète habitable et 2 autres telluriques, aux marges de la Fédération. Raclus-B, dans le système de Raclus, était la dernière planète colonisée par l'Humanité et avait beaucoup souffert du retrait des troupes de la Fédération des Marges, il y a 10 ans. Elle avait donc décidé, comme de nombreuses autres planètes, de s'équiper elle-même de vaisseaux de défense. Le Bellérophon ne pouvait néanmoins pas compter sur eux. La sortie du saut hyper-spatial avait placé le marchand à plus de 200 millions de kilomètres de l'étoile de Raclus, comme c'était la règle pour éviter les effets néfastes de la gravitation, et le vaisseau armé raclusien le plus proche était une frégate située en orbite autour de Raclus-C, à quelques 30 millions de kilomètres. Le Puma, croiseur de classe Mars commandé par le commandant Harrison et actuellement en chasse d'un juteux vaisseau marchand, se trouvait à moins de 4 millions de kilomètres de ce dernier, et il s'en rapprochait de plus d'un million par heure. Ses 75 000 tonnes faisaient pâle figure à côté du vaisseau marchand, mais ses puissants missiles et ses lasers lourds pouvait sans aucun mal découper un vaisseau avec comme seul défense un bouclier de classe civile destiné à simplement empêcher les débris spatiaux d'endommager la coque à peine blindée comme le Bellérophon.

- "Hector, ouvrez une communication vers le Bellérophon, je crois qu'il est temps de se présenter" dit le commandant Harrison dans un sourire carnassier.
- "Enregistrement lancé commandant"
- "Vaisseau marchand Bellérophon, ici le commandant Harrison du croiseur Puma. Comme vous l'avez remarqué, nous vous donnons actuellement la chasse et il serait préférable pour vous de ne pas nous irriter. Aussi vous demanderais-je de décélérer immédiatement afin que nous puissions vous aborder. Si vous obtempérez, il ne vous sera fait aucun mal. Harrison, terminé."

Alors que le lieutenant envoyait le message qui mettrait plusieurs secondes à arriver au malheureux marchand, le commandant se repassa mentalement les quelques heures qui s'étaient écoulées. L'apparition sur les écrans d'un vaisseau, tout d'abord, alors que le Puma s'apprêtait à passer en hyper pour rejoindre sa "base", bredouille. Ensuite, l'attente de plusieurs longues minutes pour déterminer si les radiations propres aux préparations du passage en hyper semblaient avoir été détectées par le nouvel arrivant, et les données des capteurs passifs affluant lentement. Ce n'est qu'après que le vaisseau marchand se soit enfoncé de plusieurs millions de kilomètres dans la zone "gravitique", où il est impossible de faire un saut hyper-spatial sans risquer de détruire purement et simplement son vaisseau, que le Puma était sorti de son inactivité apparente. Le commandant imaginait la tête du capitaine marchand en voyant apparaître les signaux d'activité que nul vaisseau, pas même civil, ne pouvait manquer à cette distance alors que les réacteurs du Puma tournaient à la puissance maximum. La réaction du capitaine marchand avait été classique par la suite. Surpris et affolé, il avait d'abord tenté de sortir de la zone gravitique afin d'effectuer un saut d'urgence, mais le Puma, fort d'une plus grosse accélération, s'était placé sur sa trajectoire. Si le Bellérophon gardait son accélération actuelle, le Puma l'intercepterait un demi-million de kilomètres avant la limite. Bien sûr, cela s'entendait si le pirate ne tirait pas un seul coup et n'endommageait pas la vaisseau, ce qui n'était pas dans les habitude du commandant Harrison face à des proies récalcitrantes.

- "Pas de réponse commandant" intervint Hector Belakov
- "Peut-être qu'une petite démonstration s'impose. Artilleur, vous savez quoi faire."

Un unique missile s'élança d'un des 20 tubes lance-missiles du vaisseau de guerre et se précipita dans l'espace. Comme les missiles sont inhabités, ils sont moins limités que les vaisseaux spatiaux qui doivent, eux, garder une accélération pouvant être supportée par l'équipage. Même si la technologie des compensateurs avait énormément évolué depuis les premiers pas spatiaux de l'Humanité, ils n'étaient pas assez puissants pour supporter l'accélération de plusieurs milliers de m/s² d'un missile. Le missile mit un peu plus d'une minute pour atteindre le gros porteur puis s'écrasa sur ses boucliers sans détonner. Le commandant Harrison fit un signe à l'officier des communications :

- "Vaisseau marchand, comme vous le voyez, vous êtes déjà à portée de nos missiles. Comme vous le savez sûrement, nous vous intercepterons avant que vous ne puissiez effectuez le moindre saut. Ce qui signifie que vous serez bien avant cela à portée de nos lasers. Je ne souhaite pas vous faire de mal après tout, donc pourquoi ne pas décélérer et nous laisser votre vaisseau ? Harrison, terminé."

À cette distance, les missiles n'étaient pas vraiment efficaces car la mise à jour de leurs plans de tir étaient effectués par le contrôle de tir du vaisseau pirate et retransmis aux missiles. Il aurait bien aimé utiliser des missiles autonomes, mais ceux-ci coûtaient cher et n'étaient vraiment pas nécessaire dans cette situation. À vrai dire, si le marchand ne voulait pas se rendre, le commandant préférerait utiliser ses lasers, bien plus puissants et bien moins chers à utiliser, quitte à détruire une partie de la cargaison.

- "Adam, préparez moi des solutions de tir lasers sur les points faibles des vaisseaux de cette classe. Faites le nécessaire pour l'endommager suffisamment pour l'arrêter, mais conservez ses soutes intactes et si possible ses réacteurs. Si on n'arrive pas à le vider, j'aimerai pouvoir le manœuvrer et le sortir d'ici avant que les raclusiens ne se ramènent" lança Harrison.

Presque 3 heures s'étaient écoulées, et après 2 autres missiles de semonce et aucune réponse de la part du marchand, Harrison avait pris la décision qu'il avait déjà pris maintes fois au cours de ses années de piraterie et qui allait conduire à la mort un bon nombre de stupides marchands. Ainsi, la Hings Stellar Corp, l'employeur actuel du Bellérophon, allait-elle faire passer le message à ses capitaines de se rendre plutôt que de s'entêter de manière totalement absurde.

- "J'ai de multiples échos commandant" intervint l'astrogateur. "Multiples échos aux parages de l'ennemi. On dirait qu'ils larguent une partie de leur cargaison."
- "Envoyez des drones de récupération, et récupérez-en autant que possible."

Il s'agissait de quelque chose de très classique. Lorsqu'il apparaît que la situation est sans issue favorable, bon nombre de marchands jettent les containers de plus grande valeur, équipés de modules de repérage. Ces modules s'activent s'ils reçoivent un code précis sur une fréquence précise et permettent ainsi leur récupération. Seule la compagnie responsable des containers et le vaisseau les transportant connaissent ces caractéristiques. Et la deuxième chose à faire après avoir balancé ses containers par dessus bord est d'effacer toute référence à ces codes dans les ordinateurs de bord. Si le pirate voulait récupérer la précieuse cargaison, il devait envoyer des drones "à l'aveugle" tenter de récupérer les containers à leur dernier endroit connu. Malheureusement, dans l'espace, repérer ce genre d'élément est pratiquement impossible, mais avec un peu de chance... Était-ce pour ça que le marchand avait continué sa route ? Pour s'organiser et balancer les plus grosses valeurs d'abord ? Sur un bâtiment avec d'aussi grosses soutes, c'était probable, bien que le commandant Harrison ne sache pas vraiment quel genre d'humain pouvait préférer sauver sa cargaison plutôt que sa vie. Il haussa les épaules mentalement.

Plus que 15 minutes avant que le marchand se retrouve à portée de lasers du Puma puis encore 20 pour se trouver à portée optimale. Le pirate disposerait ensuite d'une fenêtre de 25 minutes pour découper le vaisseau civil en tranches si celui lui faisait plaisir. Harrison s'installa confortablement dans son fauteuil sur la passerelle du Puma, ce vaisseau dont la Fédération lui avait confié la charge il y a de ça 8 ans. Il se rappela de ce jour où, dînant avec ses officiers, le repas avait tourné autour de la situation des militaires fédéraux. Incapables de subvenir aux simples besoins de leurs familles suite aux coupes budgétaires et aux réductions de salaires de la Fédération, l'option de la piraterie s'était naturellement présentée à eux. Entre deux déploiements ils emmenèrent leurs familles sur une planète dans les Marges puis, lorsqu'ils reprirent leur vaisseau sous les ordres de la Fédération, disparurent, laissant quelques uns de leurs hommes ne désirant pas prendre part à "l'aventure", dans des capsules de secours au milieu de l'espace.

Il observait avec attention le point cramoisi se rapprocher du point bleu au centre de son écran tactique. Dans 10 minutes, la proie allait entre à portée de laser, sans aucun espoir d'en réchapper. Harrison découvrit les dents dans un de ses sourires carnassiers.

- "Changement de statut !" hurla l'astrogateur.

Harrison s'était levé, la bouche ouverte alors que l'écran tactique se modifiait à une vitesse folle. Le vaisseau marchand venait de lever un bouclier de classe militaire et effectuait un demi-tour d'une rapidité inouïe. Le cerveau d'Harrison fonctionnait à toute vitesse mais était incapable de croire ce qu'il voyait. Le vaisseau marchand s'était radicalement transformé, et le Bellérophon avait changé son code de transpondeur. "Quel crétin !" se dit in peto Harrison, "quel crétin je fais !", alors que l'écran tactique avait fini de mettre à jour les données. À la place du Bellérophon s'affichait désormais le Faucon, croiseur lourd de classe Roublard de la Fédération, spécialement conçus pour répondre à la menace pirate.

L'instant d'après, le Puma rua sous les coups des puissants lasers lourds du Faucon dont la portée était largement supérieure. De multiples explosions envahirent la passerelle alors que 12 lasers venaient s'enfoncer dans les entrailles du vaisseau, transperçant sans broncher le puissant bouclier et les plaques de blindage de combat. En à peine 10 secondes, 15 des 20 tubes lance-missiles furent détruits, la totalité des 4 lasers de proue furent désintégrés, ainsi que les 2/3 des 6 lasers de flanc restant. 30% des 350 membres d'équipage furent tués sur le coup et 10%, qui n'avaient aucune raison de revêtir leur tenue de survie face à un simple vaisseau marchand, furent éjectés dans l'espace par les plaies béantes longeant tout le vaisseau. Le Puma ne possédait plus qu'un seul réacteur en état de fonctionnement sur les 4 initiaux. Aucun des compensateurs n'avait lâché, ce qui tenait du miracle alors que tant de compartiments donnait sur l'espace.

Alors que le vaisseau mutilé répandait son atmosphère dans le vide spatial, le commandant Harrison se tourna vers Hector Belakov. Il ouvrit la bouche pour donner l'ordre de se rendre mais la referma lorsqu'il aperçu le corps de l'officier étalé sur sa console, un éclat d'acier planté dans le dos. Au milieu de la fureur des rapports d'avarie, le commandant ouvrit le bras de son fauteuil pour asservir les commandes de communication à son pupitre :

- "Ici le commandant Harrison à vaisseau ennemi. Nous nous rendons. Pitié, on se rend !"

Croiseur Lourd Faucon
Classe Roublard

Commandant Copala

- "Pitié, on se rend !"

Le commandant Copala était assis dans le fauteuil de commandement en combinaison de combat, comme le reste des officiers sur le pont. Le Faucon était un nouveau type de vaisseau, parfaitement équipé pour imité un gros vaisseau marchand poussif. Les lasers et lance-missiles étaient dissimulés sous des plaques rendant impossible le fait de pouvoir déterminer leur présence par une analyse optique. Même si le commandant estimait, à juste titre, que le pirate qu'ils avaient en joue n'en avait même pas pris la peine. Pourtant, de nombreux éléments permettraient de se douter de quelque chose. Tout d'abord, les aspérités disposées sur le ventre du vaisseau, dissimulant les générateurs de boucliers. C'était d'ailleurs le but de la manœuvre consistant à présenter le dos du vaisseau à l'ennemi en simulant une fuite en dehors de la zone gravitique. Le dos n'étant pas non plus dépourvu de détails sur la nature du bâtiment. Les dispositifs de communication étaient plus nombreux que sur un bâtiment civil, répondant à la nécessité de redondance des bâtiments militaires. Les capteurs, bien que beaucoup plus discrets, étaient aussi bien plus nombreux et clairement d'apparence militaire.

Sur le plan tactique, le fait de devoir se séparer des plaques cachant l'armement pouvait aussi mettre la puce à l'oreille d'un pirate. Bien qu'il soit très classique que les marchands se séparent des containers de valeur lorsqu'ils sont attaqués, si un drone de récupération pirate arrivait à atteindre une des plaques, le pot-aux-roses serait découvert, supprimant l'effet de surprise. Bien que l'effet de surprise ait joué à plein, le Faucon n'a pas grand chose à craindre face aux vaisseaux pirates standards. Bon nombre ne sont que des croiseurs ou des croiseurs légers, voire des frégates. Le fait d'avoir rencontré un croiseur de classe Mars est assez exceptionnel, tout comme l'est le Faucon. Seuls 4 vaisseaux de classe Roublard ont été construits, pour simuler des gros porteurs, devenus rares dans le fret à risque. Les croiseurs légers de classe Renard, bâtis suivant le même principe que le Faucon, sont beaucoup plus nombreux à "jouer au marchand" dans les Marges et seraient facilement surclassés par un croiseur de classe Mars ou même un croiseur léger de classe Jupiter si celui-ci venait à comprendre à qui il avait affaire. C'était d'ailleurs pour cela que l'amirauté avait décidé de les faire patrouiller par deux ou trois, alors que les Roublards devaient se débrouiller seuls.

Sur le plan stratégique, ces faux-navires marchands doivent réduire les actes de piraterie. Et bien que le commandant Copala pensait que la simple peur de rencontrer un tel vaisseau suffise à empêcher quiconque de se lancer dans un acte de piraterie, ses ordres étaient d'une toute autre nature.

- "Ici le commandant Copala du croiseur lourd Faucon de la flotte de guerre de la Fédération. Avez-vous des prisonniers à bord ?"

La réponse du commandant pirate Harrison ne tarda pas :

- "Non. Non, nous n'avons aucun prisonnier à bord, aucun. Nous nous rendons corps et biens."

Le commandant Copala soupira, l'air soudain triste :

- "Je suis au regret de vous informer que mes ordres sont incompatibles avec votre reddition. Je devais simplement m'assurer qu'aucun civil innocent était présent à votre bord."

Il coupa la communication. Le Faucon avait eu plusieurs heures pour ajuster ses solutions de tir, avec une parfaite connaissance des plans du vaisseau ennemi, puisqu'il s'agissait d'un ancien vaisseau de la Fédération. Chaque laser avait détruit exactement ce qu'il devait détruire, laissant intactes la prison de bord, l'infirmerie, les quartiers d'habitation ainsi que les compensateurs qui permettaient à l'équipage de survivre aux plusieurs centaines de gravités devant normalement s'exercer à bord d'un vaisseau avec une telle course.

Le commandant Harrison ne sentit jamais les 4 lasers détruire simultanément les 4 compensateurs du vaisseau mutilé. Il n'eut pas le temps de se rendre compte que son corps se changea instantanément en fines particules. Il ne vit pas non plus, alors que le Faucon s'éloignait de la carcasse de sa proie désormais déchiquetée, la dizaine de missiles nucléaires fondre sur les restes du Puma pour le réduire en cendres.

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Ma spiritualité

18/05/2013 - 6 commentaires

S'il est quelque chose de l'ordre de l'intime, c'est bien la "spiritualité" de chacun. Lorsque viennent les débats sur les religions, on me demande souvent "mais toi alors, tu ne crois en rien ?". Bien que je réponde "non", c'est une réponse incomplète si on considère les "non-dits" de cette question. Derrière cette question de croyance se pose souvent celle de la place de l'humain dans l'Univers, de sa création, de son destin. Lorsqu'on creuse un peu, l'adhésion à une religion est en général une réponse à une peur de vacuité de sa propre vie. L'humain imagine un ou plusieurs dieux, puissants, avec une volonté propre, qui nous imposent des épreuves que nous devrions relever pour accéder à une "vie éternelle", une fois que notre "âme" s'affranchira du carcan de notre corps et répondra de ses actes devant "l'Éternel".

Bien entendu, je ne crois pas à cela.

Et pourtant...

En tant qu'humain, je pense qu'il arrive forcément un moment où ces questions se posent, et elles ne nous quittent d'ailleurs jamais vraiment. Que fais-je ici ? Quelle est le but de ma vie ? Que restera-t-il de moi après ma mort ? Autant de questions angoissantes. Je me les suis posées, bien évidemment, et j'y ai répondu, à ma manière et sans besoin d'une quelconque force supérieure. Et puisque ce blog expose certaines parties de ma vie, je crois qu'il n'est pas absurde de partager ici cette vision du monde, de la vie, de l'existence et de son but. C'est une vision qui peut être effrayante par certains côtés, je n'en doute pas, mais elle est, à mon sens, extrêmement rassurante. C'est une vision forcément imprégnée de réalités scientifiques.

Nous sommes tous issus des étoiles. Chaque atome de l'Univers est "né" dans une étoile. Je suis le produit de milliards d'années de voyage d'atomes à travers l'Univers, et les atomes qui faisaient mon être à la naissance sont tous ailleurs actuellement.

Mon cerveau, aussi complexe soit-il, est le centre de réactions chimiques et électriques, une machine complexe fonctionnant uniquement à partir d'interactions simples. Ma conscience est le fruit de ces interactions, et un simple élément chimique de base, ou un simple courant électrique, peut en perturber ou arrêter le fonctionnement, comme une simple goutte d'eau peut arrêter le fonctionnement d'un ordinateur.

Et cette immense somme d'atomes qui interagissent pour former mon être permettent non seulement de contempler l'immensité de l'Univers et l'infiniment petit des atomes, mais aussi de les interroger en quête de réponses :

Est-ce que tout cela a un but ? Une volonté propre ? Un destin ?

Ce que je crois, c'est qu'il est théoriquement possible de prévoir les trajectoires, l'environnement et les interactions de tous les atomes de l'Univers à un instant t. Et sachant cela, il est théoriquement possible de prédire, à l'atome près, l'avenir. Je ne conçois pas les phénomènes physiques (et les phénomènes scientifiques en général) comme étant purement probabilistes. Les probabilités sont là pour combler un manque, celui de ne pouvoir accéder au modèle fonctionnel de l'Univers. Car connaître les caractéristiques de tous les atomes de l'Univers nous est physiquement impossible, ne serait-ce que parce qu'observer un atome influence celui-ci et qu'il faudrait donc connaître, au même instant de l'observation, les caractéristiques de la machine observant tous les atomes. Cette impossibilité rejoint, de manière amusante, l'idée de la phrase "les voies du Seigneur sont impénétrables".

Mais l'Univers a-t-il une volonté ? Ce serait prêter une conscience à l'Univers, ce qui me semble farfelu. Ce serait comme prêter à la Nature des notions de "Bien" et de "Mal", ce qui n'a aucun sens. Pas de volonté pour l'Univers donc, je l'imagine tel un bout de bois flottant sur l'océan : il poursuit son chemin, que nous ne pouvons qu'observer. L'Univers est une "puissance" très largement supérieure et il n'est rien que je puisse faire pour m'en attirer ses "bonnes grâces".

De toutes ces pensées découlent une sorte de fatalisme : l'Univers n'a pas de projets pour l'Humanité et celle-ci n'est rien à l'échelle galactique. On pourrait même y voir une raison d'abattement : à quoi bon ? Quel serait donc le sens de la vie ? Car si l'Univers n'a aucun plan pour l'Humanité, s'il n'est nul Dieu protecteur, cela veut dire que RIEN ne nous protège d'un désastre, de l'extinction de notre espèce, par exemple en raison de la collision d'un immense corps stellaire. Alors, à quoi bon ?

J'y vois pourtant une énorme opportunité. Nul salut dans les religions, nul salut venant d'une quelconque entité miséricordieuse, l'Humanité doit forger sa propre survie, en commençant par se multiplier au delà de sa planète originelle, dans un Univers sans aucune sorte de pitié. J'y vois l'occasion d'user de notre curiosité. C'est l'occasion de proclamer notre liberté, en tant qu'espèce, et de forger notre propre destinée plutôt que d'attendre un salut d'une entité soit-disant toute puissante qui ne viendra pas.

Quant à la mort et à l'éternité... Comme je l'ai dit, je ne suis qu'un agencement complexe d'atomes. Les atomes qui constituaient mon être à la naissance sont ailleurs. Dans les plantes, le béton, l'air, la terre, les océans ou même l'espace. Lorsque je mourrais, il en sera de même. Mais les atomes sont éternels, et "je" suis donc déjà éternel. Alors les promesses des religions et sectes concernant la "vie éternelle" qu'il faudrait "gagner" ont des airs de charlatans désireux de me vendre ce que j'ai déjà.

Au final, je suis un peu l'Univers se contemplant lui-même.



"Pale Blue Dot" : La Terre vue par la sonde Voyager 1 en 1990 à 6 milliards de kilomètres. Le petit point bleu là, c'est la Terre.

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La photo du point bleu pâle provient de Wikipedia.

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Anniversaire d'un tas de poussières

09/04/2013 - Commentaires fermés


101000

Un tas de poussières, oui, mais un tas de poussières d'étoiles.

Je suis désolé pour ta femme Seb car ça ne va certainement pas arranger ton passage de portes, mais il semblerait que toute la communauté "blogo-techno-web" francophone ait décidé de fêter tes 40 ans.

Je ne suis jamais très fort pour les anniversaires, mais là ils sont une bonne quinzaine à me le rappeler (j'ai arrêté de compter à 10 hein), et je ne tiens pas réellement à me les mettre à dos :p

"Moulé à la louche depuis 1999", et j'ai dû découvrir ton site pas très très longtemps après. Et mis à part à la marge, je ne crois pas que nous ayons une vision tellement différente du numérique, de sa place et de ses usages. Peut-être est-ce d'ailleurs cette vision qui fait de toi quelqu'un de si "populaire" dans le milieu en dépit de tes talents de graphiste.... limités ;)

Je ne suis pas pour la personnification, ni l'idolâtrie, ni ce genre de choses. Tu n'es qu'un humain, avec ses failles, comme tu le rappelles. Tu fais caca comme tout le monde (ou presque). Et je ne suis clairement pas expert dans l'art de dire des choses "gentilles" ni intelligentes.

Il n'empêche, merci pour toutes ces années d'astuces, de coups de gueule, de découvertes, de démystification, de projets, de code libre, j'en passe et des meilleures.

Ce soir je lèverai donc une bière à ton honneur (et à la signature de mon compromis de vente), à tes 40 ans, et au plaisir de te lire (et de travailler avec toi) pendant au moins les 40 prochaines années.

Joyeux anniversaire, Sébastien Sauvage, et que la force soit avec toi !

Alors, ça fait quel effet ?

(sachant que je suis au niveau 0 du rappel des anniversaires, si ma famille tombe sur cet article, je vais me faire déshériter, sache le)
(à ma famille : j'ai reçu 15 mails pour savoir "qu'est-ce qu'on fait pour l'anniversaire de Seb", ça excuse, non ?)

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Apprendre le numérique

28/02/2013 - 3 commentaires

Il y a quelques temps, plusieurs mois à vrai dire, je suis tombé sur cet article(en). Et plusieurs idées ont fait leur chemin, lentement, petit à petit, mais sûrement. Et c'est un article de Numérama qui m'a fait prendre conscience de quelque chose. Moins qu'une vérité absolue et définitive, il s'agit là d'une piste de réflexion sur la façon de penser le numérique et ce que certains appellent encore la "vie réelle". La séparation du corps et de l'esprit est une chose relativement répandue et cette croyance est peut-être en partie responsable du fait qu'une frange non négligeable de la société a du mal à considérer la "vie numérique" comme faisant partie intégrante de la "vie réelle".


"Fusion du réel et du binaire" | Photo de xfce

Je n'utilise d'ailleurs pas le terme "d'extension de la vie réelle" à dessein : je considère la vie coupée du numérique comme étant une vie diminuée. Le numérique, et Internet, n'est plus une "extension" : cela fait partie intégrante de notre vie, de nos modes de communication, de nos moyens et sources d'apprentissage, de la gestion de notre mémoire, de nos moyens de nous orienter et de coopérer, de travailler, de nous informer, de nous révolter, etc.

Alors, oui, ça pose des questions. Mais fuir ces questions en tentant de séparer ce qu'ils appellent "vie réelle" et "vie virtuelle" ne fait qu'engendrer des maux sans apporter un seul remède. Cette séparation est la source des "tragédies d'Internet" où une personne, inconsciente de la confusion de ces "deux mondes" en un seul et unique, voit sa vie privée entièrement diffusée, à la vitesse de l'électron, à travers le monde. Cette séparation est aussi responsable de l'attitude parfois méprisante de certains "défenseurs de la liberté" qui refusent de s'engager dans le combat, par exemple, de la liberté d'expression sur Internet au motif que "c'est virtuel". Ce mépris s'exprime généralement en considérant les questions liées aux libertés numériques comme "secondaires" : le peu d'intérêt porté à la question des DRM en est une manifestation. Et qu'est-ce que ce refus de voir que ces "deux mondes" ne forme qu'un seul et même environnement apporte comme bénéfice ? Aucun, l'aveuglement a toujours été un handicap.

Or il y a un besoin de compréhension, d'identification, d'orientation dans ce "nouveau monde". Il est palpable dans les articles vantant les "méthodes pour se désintoxiquer d'Internet" et autres "modèles de vie déconnectés". Bien sûr qu'il y a des dangers, des pièges, et même des catastrophes possibles, surtout si on continue à promouvoir une vision dualiste du monde, avec d'un côté le numérique et de l'autre le physique. Beaucoup feront des erreurs, beaucoup en ont déjà fait.

On aurait pu penser qu'après plus de 20 ans d'existence du Web (cet aspect le plus fréquenté d'Internet) on aurait pu se forger des barrières, des méthodes, des chemins, pour appréhender ce monde et sa fusion avec "le réel". Il n'en a rien été. L'identité collective Anonymous est toujours incomprise du plus grand nombre, les données personnelles transitent en clair et par blocs entiers sur les réseaux, les contenus sont centralisés, on expose Internet comme étant une "zone de non-droit" tout en lui permettant d'intégrer nos téléviseurs, nos caméras de surveillance, nos systèmes de contrôle des centrales atomiques et nos interphones pour enfants y sont reliés. L'immense majorité des utilisateurs d'Internet et des produits numériques fuit en avant, aveuglés par la pensée qu'une fois la connexion coupée, ils sont "déconnectés".

Et lorsqu'il y a un problème, "c'est de la faute d'Internet". Non pas de notre incapacité à appréhender et à (méta-)concevoir notre utilisation de cet outil, non non non ; tout est de la faute d'Internet, comme si "Internet" était une entité consciente avec sa propre volonté. Serait-ce donc cette "conscience autonome" fantasmée qui nous empêcherait de concevoir Internet comme "notre monde" et non "un autre monde" ? Accuserait-on le marteau de notre vive douleur aux doigts ?

Il est vrai que nous n'avons pas pu nous préparer à l'explosion de la numérisation de notre monde. Nous ne l'avons pas vu. Je suis de la génération qui a vu ce monde se créer, la magnifique genèse d'un vrai "patrimoine commun de l'Humanité", où chacun, pour un coût négligeable, peut apporter sa pierre, son savoir, son savoir-faire, ses remarques et ses critiques à l’édifice. Mieux encore : chacun peut se documenter, apprendre, s'ouvrir, communiquer, à un coût encore plus dérisoire. L'ouverture de l'humain sur son propre monde et ses semblables est une rupture historique comme jamais l'Humanité n'en a vécu. Internet, c'est la pierre taillée, le feu, le bronze, l'agriculture, l'écriture, la roue, l'imprimerie, la navigation à voile, le vaccin, la vapeur, l'électricité, la conquête de l'espace et la fission nucléaire réunis !

Et nous ne savons pas appréhender cet outil. Même ceux dont les métiers sont directement impliqués ont du mal à le concevoir. Et c'est cette immensité, cet espace de liberté quasi-total et inédit qui fait peur. Peur à ceux qui ne veulent pas essayer, qui subissent ce changement sans avoir rien demandé et qui, au final, renoncent et veulent détruire cette "boite de Pandore" qui les menace soit directement (commercialement, politiquement...), indirectement et/ou irrationnellement. Alors on considère Internet (enfin, le Web particulièrement) comme une "drogue" à laquelle les intégrés seraient "accrocs", comme une menace pour "l'économie réelle" et contre "la liberté d'expression" par son effet négatif sur la presse papier historique (cette même presse papier totalement dépendante des subventions étatiques et du bon vouloir de leurs entreprises actionnaires, voilà pour "l'indépendance" et la "liberté"), responsable du "piratage" par "incitation au téléchargement illégal".

Alors que faire, nous qui sommes au mieux mal équipés au pire désarmés ? La réponse est à la fois évidente et complexe. J'ai passé mon temps à décrire un outil numérique, Internet, qui permet l'interconnexion des réseaux. Utilisons le pour nous l'approprier ! Explorons les possibilités, tâtonnons, ouvrons-nous, inventons nos propres méthodes, à nous adapter sans cesse... Apprenons à marcher dans cette nouvelle réalité, celle qui, en définitive, impose de ne jamais rien croire sur parole, de s'investir, de vérifier, à toujours évoluer, s'adapter, de prioriser, de s'inventer, de se créer. Car nous n'existons que par le regard des autres. En définitive, la "fusion du numérique et du physique" oblige à se frayer seul un chemin dans un monde commun en s'appuyant sur ses interactions multiples avec les autres. Les plus curieux s'en sortiront donc mieux et plus facilement que ceux qui attendent qu'on leur trace un chemin. C'est donc non seulement un nouveau monde à réapprendre mais aussi une toute nouvelle dimension sociale à forger.

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Le drapeau de l'égalité

03/02/2013 - Commentaires fermés

Résumé des épisodes précédents

Samedi 2 Février 2013, l'article 1er de la loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe a été voté. Lorsque cet article sera promulgué, il inscrira dans la loi que "Le mariage est contracté par deux personnes de sexe différent ou de même sexe". Si le combat législatif pour cette loi n'est pas encore gagné (il reste tous les autres articles, notamment relatifs à l'adoption), cette première victoire est un symbole très fort, la pierre nécessaire et primordiale pour l'égalité des droits.

Lorsque le projet de loi a été annoncé, honnêtement, je m'en foutais. L'institution du mariage n'est pas quelque chose qui me concerne ; je ne pensais pas un jour défendre cette institution bourgeoise, ni défendre un ministre d'un gouvernement socialiste, et les associations LGBT savent très bien se défendre, militer, et défendre leurs droits (si certainEs en doutaient, les derniers mois devraient largement convaincre) ; ce débat aurait donc dû être éloigné de mes préoccupations, notamment dans le contexte économique et social actuel.

C'était sans compter la réplique homophobe. Et soyons clairs une bonne fois pour toutes : refuser l'égalité des droits et/ou faire des homosexuelLEs des citoyenNEs de second rang C'EST de l'homophobie. No exception.

La réplique homophobe donc, que ce soit au nom de la "famille", de la religion ou autres conneries bourgeoises, a traversé le pays pendant des mois, et continue de le faire. Les propos violents, les menaces, les contre-vérités, l'endoctrinement, les sophismes, la violence physique, la haine qui s'affichait sans filtre à l'encontre des LGBT, faisant même montre d'une certaine fierté, étaient à vomir. Vint alors l'appel à la manifestation pour l'égalité regroupant les LGBT et les "hétéros solidaires". Dur dilemme : défendre le mariage (pour tous) ne faisait pas partie des "combats" que j'imaginais mener un jour. Et j'ai longtemps hésiter. Comme je l'ai dit, le mariage est une institution bourgeoise, et je suis plutôt pour le revoir de fond en comble (notamment la notion de "fidélité" entendue comme "exclusivité", par exemple) mais là n'était pas la question. La question était celle de l'égalité des droits, devant la succession, l'adoption, la protection de la famille, etc.

Et face à la violence homophobe qui se déchaînait, à l'appel des "hétéros solidaires", et à "mon" sens de l'égalité, j'ai manifesté. À chaque fois.

Pas pour l'institution du mariage.

Pour l'égalité de droits entre les citoyens, certes.

Mais surtout parce que dans "hétéros solidaires", il y a "solidaire". Et que voir et entendre les LGBT trainéEs dans la boue, encore considéréEs comme des sous-humains, accuséEs des pires horreurs, affiliéEs aux zoophiles, aux pédophiles et autres déviances ne devrait plus exister en 2013. Qu'en 2013, on ne devrait pas tolérer l'intolérance. Parce que les hordes homophobes qui ont défilé devraient être d'un autre âge, celui de l'obscurantisme. Que l'orientation sexuelle ne devrait pas déterminer une classe de citoyenNEs. Pour montrer que les LGBT ne sont pas seulEs à vouloir les voir jouir des mêmes droits que tout le monde. Parce que, justement, avec qui les LGBT jouissent ne détermine pas si ils et elles seront de bons parents ou non. Parce que la précarité, où qu'elle soit, et quelle qu'elle soit, n'a pas sa place dans une société juste et humaine. Pour montrer que pour chaque acte homophobe, chaque parole homophobe, des hétéros aussi se sentent blesséEs, indignéEs et révoltéEs. Pour montrer que dans leurs combats, les LGBT ne sont pas seulEs et qu'ils et elles peuvent compter, quand et s'ils et elles le désirent, sur des personnes prêtent à faire front avec elleux. Pour toutes ces raisons, et bien d'autres, j'ai manifesté à leurs côtés, à leur appel.

Rions avec nos députés

Et ce combat, dont une victoire primordiale a été remportée, nous aura appris, s'il y avait encore un doute, plusieurs choses lors des débats parlementaires. Parce que chaque lutte n'est supportable que si elle comporte sa dose d'humour, rions ensemble, si vous le voulez bien, de ces quelques enseignements apportés par nos chers députés :

- L'UMP, le centre et le FN ne savent pas lire un texte de loi ; s'inquiétant de la filiation alors qu'aucun article ne modifie ces dispositions, ces partis n'ont eu de cesse de rappeler ce "danger pour notre société". Legislative Wars - Épisode I : La menace vraiment fantôme.
- Les "rappels au règlement" permet à n'importe qui, n'importe comment, de dire ce qu'il pense, mais jamais concernant le "règlement", en dehors de la liste des intervenants normalement constituée. Monty Python and the Holy Grail.
- L'UMP a un problème avec la GPA, mais je n'ai pas bien compris ce qu'il était ; j'ai hâte qu'ils remettent ça pendant les discussions sur la PMA en Mars ! Las Vegas UMParano.
- L'UMP et le centre ont un sérieux problème avec la hiérarchie des normes. Ils sont persuadés qu'une circulaire peut outrepasser la Loi. Judge Dredd.
- L'UMP est un grand défenseur du droit des femmes, à entendre ses députés qui semblaient extrêmement concernés. Bon, ça aurait été mieux si ça avait été des femmes qui défendaient cette position, mais il semblerait qu'on ne puisse pas défendre le droit des femmes ET respecter la loi sur la parité. Le parrain - avec Laurent Wauquiez.
- L'UMP, le centre et le FN sont pour l'égalité des droits hein. Mais pas pour l'égalité pour l'adoption. Ni pour l'éducation des enfants par des homos, faut pas déconner non plus. Invictus.
- L'UMP considère qu'il y a d'autres priorités en cette période de crise. Ils préféreraient certainement qu'on suive leur exemple de bonne gestion de crise : mettons en place un grand débat sur "l'identité nationale" ! French History X.
- L'UMP, le centre et le FN considèrent que ce changement de société est tellement important qu'il nécessite un référendum sur la question, alors que plus de 60% des français se déclarent favorables à ce projet de Loi (86% de la "jeune génération", celle qui "héritera" de cette société). Lorsque l'UMP était au pouvoir, en revanche, la réforme des retraites, changement structurel et social majeur pour notre société, s'est passée d'un référendum pourtant réclamé par les syndicats et certains parlementaires, et la population était défavorable au projet à 60%. The Dictator.

Et maintenant, la suite...

Ce combat n'est certes pas terminé. Et il y a fort à parier que les réactions homophobes ne vont pas se calmer de sitôt. Peut-être même n'avons nous pas vu le pire. Que peut-on attendre de gens à ce point motivés par la haine ? Je ne sais pas. Certainement pire. Certainement encore plus dégueulasse, ignoble, haineux.

Dans tous les cas, en tant que citoyen, je ne suis pas prêt à laisser un seul centimètre-carré à cette haine. Que peut-on attendre de moi ? De continuer de faire bloc contre l'homophobie et toutes les autres discriminations. Pour que la seule ombre qui plane sur ce pays soit celle du drapeau de l'égalité et non celle de l'obscurantisme et de la haine.

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